Déclaration (II)

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… Il est 22h30, le stylo de Papu n’a toujours pas bougé. C’est la panique deg larc n Ighzer n walu. 199 conclavistes sont incapables de rédiger une déclaration s tamazight, la revendication des revendications. Comment affronteront-ils les détracteurs de tamazight langue officielle besif ? 398 yeux sont rivés sur le bic qui ne bouge que pour accompagner la main de l’académicien ar tebbat n cemma d ucenfir.Le président du conclave finit par intervenir : “Alors Papu, tekumpliki tmazight à ce point ?”. Papu lève la tête, pose le stylo sur la feuille toujours blanche, sourit dans une langue inconnue et se surprend à dire : “ih, tâadda i ukumpliki akin. Qu’est-ce que tu “crois-je” ? C’est la preuve que tamazight est une langue a winnat ! Et puis, toi qui est si malin, amek ara d-tinid “Comité citoyen” s tmazight ?” Oui, dgha amek ?Les porte-parole n texlijin d yedrumen cherchaient la réponse dans les yeux de ccix Mohand Ou’popeye qui propose : “awit-d, dictionnaire n J.M. Dallet, amwal n Mammeri et tout ce que vous trouverez dans le fichier de documentation berbère !”Trois heures après, une tonne de documents est posée sur la table de Papu. “Voilà, akka, on va avancer !”, souffle le traducteur avant d’exiger le silence dans la salle. Il demande ensuite au président du conclave de relire la déclaration dans la langue de Molière, pendant que lui vérifie sa copie. “Il faut de la méthodologie !”, explique Papu qui, dans un premier temps, relève tous les mots, toutes les phrases et autres formulations difficilement amazighables. Ceci fait, il remet une copie d’intraduisibles à chaque porte-parole en lui demandant de chercher deg umawal :“Coordination, comité, citoyen, H5N1, espèce ovipare, vétérinaire, OMS, ONU, relais, bastion du combat démocratique, déjouer les manœuvres, satisfaction pleine et entière, chargés de missions, opportunistes, politicards véreux, provocation, sbires, système corrupteur et corrompu, mafia politico financière, DRS, maffieux, indus, petro dollars…”.Xuxuc

Aït YahiaAlilou, un talent polyvalentAyant remarqué l’absence de Alilou des programmes des soirées artistiques spécial carême, surtout dans les deux régions de Kabylie (Béjaïa et Tizi Ouzou), ses fans seraient curieux de connaître les causes de ce silence, surtout depuis qu’ils l’ont adopté pour son genre riche en styles, sa musique raffinée et son talent dans le chant (un maestro sur scène). A cet effet, nous nous sommes rapprochés de lui pour nous en enquérir. Il nous a aimablement reçus en son domicile pour un entretien.Les révélations de notre artiste nous donne déjà de l’eau à la bouche vu qu’il se prépare à sortir avec un nouveau look sur tous les plans et qu’il s’y attelle sérieusement. Les progrès constatés chez lui auparavant ne feront, j’espère,que se confirmer pour les trois prochains albums qu’il a l’intention de produire. Suivez…

La Dépêche de Kabylie : Que devient Alilou ?Alilou : Après une saison estivale marathon, j’ai choisi ce mois pour me reposer et surtout me concentrer sur un tas de questions.

Peux-tu nous en dire plus ?ll Une nouvelle production est en vue : je travaille sur trois albums afin de répondre aux différents goûts.1er- Du genre “ya-music”, qui exige de moi une concentration totale dont a besoin le travail de recherche.2ème- Dans le genre “commercial”, comme on aime l’appeler, où le rythme et le traditionnel domineront pour donner de la fougue à notre jeunesse.3ème- Une œuvre “instrumentale” avec la flûte de pan que j’ai moi-même fabriquée pour les nostalgiques et les romantiques.Envisages-tu une sortie pour bientôt ?ll J’aurai l’honneur d’accompagner le maître Chérif Kheddam ce 31 octobre à la coupole, à Alger, à l’occasion du 1er Novembre. Je me penche actuellement sur ses œuvres afin d’être prêt le jour “J”

D’autres projets en vue ?ll Comme j’ai renoué les contacts avec tous mes amis du milieu artistique, il est évident que du nouveau verra le jour incessamment. Je serai doté d’un groupe de musiciens professionnels en la matière et une boite de promotion et de production, qui me donneront certainement satisfaction et, par conséquent, valoriseront mon travail.

Es-tu satisfait de ton parcours jusqu’ici ?Qui n’avance pas recule. Il faut toujours être en quête du meilleur. Ce qui me fait distinguer c’est la diversité de styles et ce mélange de cultures musicales (Algérienne, orientale et occidentale) sur lesquels je travaille et que j’ai l’intention de poursuivre tout en y insérant ma touche personnelle.

Alors vous-avez du pain sur la planche à ce que je vois.ll Effectivement, car je suis appelé à répondre présent sur plusieurs fronts : composition, répétitions, présentations de spectacles en Algérie et à l’étranger. Vous verrez un Alilou new look.

Quels sont les artistes que tu côtoies et ceux dont tu t’inspires ?ll Les anciens chanteurs, je les écoute tous et j’apprécie leur mélodies, leurs poésies et leurs chants. J’ai eu des occasions de travailler avec les artistes tels que Hakim Salhi, Mohammed Sghir et d’autres que je salue au passage, mais je suis fortement impressionné par Cheb Khaled, Mami et Idir, Takfarinas.

Ne prépares-tu pas quelque chose pour les rejoindre à l’hexagone ?ll J’ai déjà été en France pour des stages de perfection en chant et instrumentation en général. J’ai été invité aussi en Ukraïne et en Italie pour l’avenir proche et envisageable dans un autre contexte.

Le mot de la fin ?ll La musique mérite respect, la médiocrité doit être bannie. Enfin je salue mes fans et merci pour l’attention que vous me portez.A.M.O.

Ath YenniLe retour du groupe Imlayen

Le groupe est issu des Aït Yenni, sous le pseudonyme “Imlayen”, composé de tiers musiciens, Terbouche Djurdjura, Yamoun M’hiddine, Dalache Boussad et Saïd Remal le chanteur, le groupe s’est fait un nom dans la région par sa participation à des nombreuse fêtes, mariages circoncisions, et fête scolaire… Son projet le plus absolu est de sortir un album qui donnera la priorité à des chansons de fêtes, selon le goût des membres du groupe. Heureusement, d’ailleurs, que ce premier album tant souhaité est éditée en France, avec Beur FM, mais pas encore en Algérie, ce qui freine la popularité “d’Imlayen”, la communauté algérienne en France est bien servie. Seulement, ici, en Algérie, il faut attendre encore pour que le groupe se fasse connaître de la Kabylie entière “Sindhs Slam”, une chanson reprise en hommage à son auteur, mort dans un accident de voiture, en l’occurrence Arezki Rawes, fait toujours un tabac et a du succès. Les autres titres thaméghra u gudjil, el hénni, dégras amendil, echdeh, lemnam… sont des chansons de fêtes relatant la tradition dans le mariage kabyle que l’on considère comme sacrée pour le mari et la femme.Pour cette première sortie, le groupe Imlayn reste toujours inconnu. La production d’autres albums est exigée afin de promouvoir leur style et s’imposer sur la scène artistique. On leur souhaite la continuité car la valeur de ces musiciens est méritoire avec des arrangements bien élaborés et des musiques bien travaillées.Mohamed Chami

Mehdi Mezeghrane (chanteur)Le sérieux et la persévérance

Il y a des artistes qui, par le comble de la destinée, restent moins connus. Ceux-là même qui font un travail très admirable si l’on se fie à des mélomanes connaisseurs.Mehdi Mezeghrane, cet artiste natif de Agoussim Illoula, fournit des efforts considérables depuis son premier album. Il est l’un des chanteurs que l’on néglige même si son produit peut se classer parmi l’élite. Avec sa voix merveilleusement semblable à celle du philosophe Lounis Aït Menguellet, avec ses airs mélodieux auxquels on ne peut rester insensible, Mehdi Mezeghrane laisse ceux qui l’écoutent ensorcelés par tant de charme qui émane de ses chansons. Ayoul yechvane azzetta, Mlyiyi anssi araâdigh; Thiziri yidouane… entre autres sont des titres très connus par les auditeurs et auditrices de la Chaîne kabyle. Sauf que les gens aux idées fixes confirment leur goût du chauvisme qui demeure leur point faible, car une belle chanson même si elle est produite et chantée par un autre chanteur que celui qu’on admire doit avoir son mérite. Mehdi chante tous les thèmes. De la chanson d’amour à la chanson engagée en passant par l’émigration et la misère quotidienne. Ceux qui se limitent dans leur admiration doivent regarder de temps à autre de gauche à droite et vice-versa.Mohamed Chami

Contes kabyles

De la pauvreté à la prospérité

(1re partie)

«Amachahou rebbi ats iselhou Ats ighzif anechth ousarou» (Ecoutez, que je vous conte une histoire, Dieu fasse qu’elle soit belle, longue et se déroule comme un long fil).

Durant le cycle de la vie, l’homme qui n’a pas hérité de parents fortunés ne cherche qu’une chose, comment s’enrichir. La providence vient parfois au secours de tels êtres, et c’est le cas dans cette histoire puisée de notre inépuisable terroir. Il y a très longtemps de cela vivait une petite famille composée de trois personnes : le père, la mère et leur fils âgé d’une dizaine d’années.La petite famille n’avait pas de soucis. Pour pouvoir manger, le couple travaille chez des gens nantis, mais un jour tout bascule. Par un froid hivernal, l’homme monte sur un olivier pour gauler les fruits, mal lui en prit.Faisant un faux pas, il glisse et tombe dans le vide. La colonne cervicale brisée, sa mort est instantanée. Devenue veuve à la fleur de l’âge, la femme trouve d’énormes difficultés à élever son petit. Ce dernier, choyé à l’extrême, exige de sa mère des mets raffinés qu’elle ne peut lui rapporter. Devenu un grand garçon oisif, il exige maintenant de sa pauvre mère une boutique achalandée alors qu’elle éprouve d’énormes difficultés à ramener à manger.Très loin d’eux vit un sorcier qui a des dons de voyance. Il a vu à travers un œuf le nom du fils de la veuve inscrit sur “Lmeçvah’” (lampe à huile) se trouvant au fond d’un puits. Voyant qu’il pouvait en tirer profit, il vient chercher après lui dans sa contrée.L’ayant trouvé, il s‘adresse à sa mère et lui dit :“- Nek d’g’mas b-argaz im !” (Je suis le frère de ton mari !)La veuve est interloquée, elle sait pertinemment que son mari n’avait pas de frère. Devinant quelque mauvaise intention de la part de l’inconnu, elle lui rétorque :“- Argaz iou imouth our isâi ara g’ma-s !” (Mon mari est mort et n’avait pas de frère !)Feignant une grande contrition, il se met à se lamenter et à dire :“- Ak irh’em Rebbi ag’ma Themouthedh our-k z’righ ara !” (Repose en paix mon frère, tu es mort sans que je te vois !)Sur ces entrefaits, le jeune garçon rentre à la maison. Sa mère lui demande d’embrasser son oncle. Il s’exécute mais fait cette réflexion :“- Vava our iyi-d ihd’ir Ara fella-k’ a âmmi D’ lekthev ayagi !” (Mon père ne m’a jamais parlé de toi, tu nous mens, je crois !Mais le sorcier s’était préparé à cette question-là. Il lui sourit et lui dit en prenant un air affligé.- Si mon pauvre frère décédé ne vous a pas parlé de moi, c’est parce qu’on s’est disputé et on s’est séparé depuis de très longues années. Aujourd’hui, je suis venu lui demander pardon, malheureusement il a trépassé.En prononçant ce dernier mot, il se met à pleurer et à crier son désespoir de ne pas l’avoir trouvé. Il a tellement bien joué la comédie qu’il a été cru.Comme c’était le moment de déjeuner, la veuve n’avait rien à donner à manger à son fils et à l’intrus qui se fait passer pour le frère de son mari.

Benrejdal Lounes(A suivre)

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