Gilles de Rais

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L'affront de Saint Etienne de Mermorte

Les rapts s’accélèrérent, de nombreux paysans ne purent que constater la disparition de leurs enfants. Gilles de Rais continua inlassablement ses crimes, il lui faut à tout prix trouver le moyen de faire de l’or, au bord de la faillite, il va commettre l’erreur qui le mènera au bûcher. Le 15 mai 1440, à la tête de soixante hommes, il pénètra en l’église de Saint Mermorte, brandissant une hache, il hurla et injuria Jean le Ferron auquel il a vendu la chatellenie de Saint Etienne de Mermorth. Gilles de Rais a commis l’irréparable. Il a violé le privilège ecclésiastique et plus grave, par cette action il vient de provoquer le Duc de Bretagne.

Conscient de cet acte terrible, Gilles voulu rencontrer Jean V, sur le chemin, il demandera à Prelati d’invoquer le démon Barron, ce dernier en l’absence de Gilles se présentera recouvert d’une cape violette et confirmera que Gilles reviendra sain et sauf...

Pendant ce temps, une enquête secrète est déclenchée par l’Evêque de Nantes et le Chancelier de Bretagne. Les résultats qui s’ensuivirent furent désastreux pour Gilles, la rumeur publique l’accusa de tout. Devant cet état de fait, le Duc de Bretagne décida d’en finir avec le jeune maréchal. Le 24 août, le Duc autorisa son frère, officier du Roi à s’emparer du Château de Tiffauges où Gilles et ses complices s’étaient retranchés.

Fin août 1440, la justice civile prit la décision de procéder à l’arrestation de Gilles en vertu des éléments de l’enquête. Lors de l’affaire Gilles de Rais, le procès ecclésiastique représenté par l’Evêque et le vice Inquisiteur durera plus d’un mois, le procès civil sera dirigé par Pierre de l’Hospital en seulement 24 heures.

Le 13 septembre 1440, Gilles est cité devant le tribunal ecclésiastique, il est accusé de meurtres d’enfants et d’avoir pactisé avec le démon. Le maréchal et ses complices, Poitou, Eustache Blanchet et le sorcier Prelati furent arrêtés. Sur le chemin de la prison de Nantes, Henriet tentera de se suicider en s’ouvrant la gorge. Incarcéré dans un vaste appartement à Nantes, Gilles attendra entre deux prières le jugement de la cour séculière, il devra répondre de meurtres d’enfants et de la violation du privilège ecclésiastique.

Grâce à son statut, son rang et ses titres, peut-être pense-t-il échapper à la justice ; que valent ces rumeurs face à un maréchal de France ? Le 19 novembre 1440, les débats s’ouvrent, 49 articles forment l’acte d’accusation. Gilles ne reconnaît pas la cour comme compétente et vocifère à ses juges les sobriquets de ribauds et de simoniaques. Les plaignants se succèdent accusant Gilles d’être le responsable de la disparition de leurs enfants, on parle à ce moment précis d’évocations de démons.

Le 15 Octobre 1440, coup de théâtre, Gilles accepte la compétence de la cour et reconnaît ses crimes à l’exception de l’évocation du démon.

16 Octobre 1440, témoignage de Prelati.
17 Octobre 1440, Témoignage de Blanchet, d’Henriet et de Poitou.
20 Octobre 1440, les juges demandent la torture pour Gilles de Rais.
21 Octobre, Gilles parlera mais ne veut pas subir la torture.

Confession de Gilles de Rais : Prelati et Gilles de Rais avouent les évocations de démons. Gilles de Rais implore le pardon de Dieu et s’excuse auprès des enfants qu’il a honteusement torturés.

Le 23 octobre, la cour prononce la condamnation à mort de Gilles et de ses complices Poitou et Henriet.

Le 25 Octobre, c’est au tour de la cour ecclésiastique de condamner à mort Gilles de Rais pour évocation de démons et « d’avoir perpétré le crime et le vice contre nature selon la pratique sodomite ».

Gilles de Rais supplie à genoux selon la proposition de l’église d’être réincorporé dans cette dernière.

Gilles demandera d’être brûlé avant ses serviteurs Poitou et Henriet, eux aussi condamnés à mort, on lui accordera cette grâce.

Le 26 Octobre 1440, Gilles est pendu et ensuite livré aux flammes, ensuite, on retirera son corps pour qu’il soit enterré par quatre ou cinq dames de Grand état.

Le corps de Gilles de Rais sera déposé en l’église de Notre Dame du Carmel de Nantes.

Trois-cent cinquante ans plus tard, les révolutionnaires détruiront son tombeau.

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Bibliographie

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