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La division Das Reich : « Une forme macabre de la réalité »

L’horreur nazie à travers les dernières exactions commises par les SS juste avant la fin de la guerre (lundi 2 mars à 20h50 sur France 3)

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Publié le 27 février 2015 à 16h44, modifié le 19 août 2019 à 13h18

Temps de Lecture 2 min.

La division Das Reich en intervention dans un village français.

L’horreur nazie à travers la division Das Reich, juste avant la fin de la guerre (lundi 2 mars à 20h50 sur France 3)

C’est en Biélorussie que Michaël Prazan a « croisé », il y a quelques années, la route sanglante de la division SS Das Reich. A cette époque, le documentariste collecte des archives et des témoignages pour réaliser ce qui deviendra le remarquable et remarqué Einsatzgruppen : les commandos de la mort (2009). Force ­d’appoint de ces groupes d’in­ter­vention chargés de rendre les régions Judenfrei (« libres de juifs »), cette division d’élite, rattachée directement à Himmler, est envoyée ensuite à l’ouest.

Lorsqu’on la découvre, au printemps 1944, les 15 000 hommes qui la composent – dont 9 000 venus de Hongrie, de Croatie, de Roumanie et d’Alsace – sont stationnés aux abords de Montauban et tout le long de la Garonne jusqu’à Toulouse. Au matin du 6 juin, quelques heures après le débarquement allié en Normandie, ordre est donné au commandant Heinrich Bernhard Lammerding de remonter vers le nord afin de prêter main-forte à la Wehrmacht. Et, en chemin, de nettoyer toute trace de résistance, voire d’opérer des expéditions punitives. Comme ce sera le cas à Tulle, où 98 hommes seront pendus, et à Oradour-sur-Glane, où la deu­xième division Das Reich assassinera méthodi­quement 642 personnes, dont 450 femmes et enfants.

La généalogie des crimes

Pour dépasser l’état de sidération qu’ont provoqué dans la mémoire collective ces deux massacres de masse, Michaël Prazan, avec sa rigueur coutumière – épaulé dans sa tâche par Christiane Ratiney et l’historien Christian Ingrao – remonte la généalogie de ces crimes, en rien inédits et, de ce fait, « frappés d’une forme macabre de banalité ». Pour asseoir de manière saisissante sa démonstration d’un mode opératoire identique à l’Est et à l’Ouest, il superpose aux images du film d’Elem Klimov, Requiem pour un massacre, les témoignages de deux survivants d’Oradour.

Ce premier fil narratif, particulièrement éclairant sur la froide mécanique meurtrière, vient habilement s’entremêler à un second. Celui-ci, composé comme un road-movie, suit jour après jour le lent cheminement de la division Das Reich jusqu’en Normandie avant son dernier baroud à Bastogne, en Belgique, et, en même temps, l’incroyable travail accompli par la Résistance. En particulier celui, assez méconnu, des agents du SOE (services secrets britanniques) chargés de coordonner les actions, auxquels est rendu hommage à travers la figure de Violette Szabo, jeune femme de 24 ans, qui sera arrêtée et torturée avant de mourir à Ravensbrück.

La division Das Reich en route vers la Normandie (été 1944).

Pour compléter ce documentaire riche d’archives inédites – notamment celles de la Résistance, colorisées avec soin –, France 3 propose également, signé lui aussi Michaël Prazan, Le Combattant de la paix, Benjamin Ferencz (22 h 20). On doit à cet homme affable et drôle d’avoir retrouvé les rapports d’activité des Einsatzgruppen, dont il sera, sur ce dossier, le procureur en chef lors du procès de Nuremberg, et à qui on doit la création de la Cour pénale internationale. Pour clore cette soirée, sera diffusé à 23 h 45, Oradour, le procès de l’impossible, d’Antoine Laura et Guillaume Pérès.

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