Guerre, stratégie, et autres complications.

Tout vient à point à qui sait attendre, comme disait le capitaine Willard. Il faut donc saluer comme il se doit la naissance de l’AEGES, l’Association pour les Etudes sur la Guerre et la Stratégie, dont le lancement officiel aura lieu le 9 juin dans les prestigieux locaux du SGDSN (Réservation obligatoire auprès d’Armelle Ceglec).

Réunissant la fine fleur de la chevalerie, l’AEGES s’est formée à la suite de la rédaction de l’ouvrage collectif Guerre et stratégie. Approches et concepts, une somme dirigée par Joseph Henrotin, Stéphane Taillat et Olivier Schmitt (PUF, 2015, 528 pages).

Guerre et stratégie.

Placée sous de hauts patronages, l’association s’est fixée une noble tâche, résumée dans une court texte présent sur son site et que je me permets de reproduire ici :

Les études sur la guerre s’intéressent au phénomène guerrier considéré comme un fait social total (politique, économique, culturel, etc.). Le monde académique anglo-américain a admis de longue date la légitimité et l’importance de ce champ d’études, comme en témoigne par exemple la création du département des War Studies du King’s College London. Par ailleurs, au sein des études sur la guerre, les études stratégiques, qui se concentrent sur la conduite de la guerre, occupent une place particulièrement importante dans le monde académique outre-Atlantique et outre-Manche.

En France, en dépit d’une réflexion ancienne, d’initiatives nombreuses et d’un potentiel croissant, le champ reste fragmenté. D’une part, la recherche institutionnelle est éclatée dans une profusion d’instituts dont les publications souffrent d’un manque de visibilité, de crédibilité scientifique et d’influence. D’autre part, la recherche à l’université est divisée dans des silos disciplinaires (histoire, science politique, droit, sociologie, etc.) qui pourraient dialoguer davantage.

Aujourd’hui, un nombre croissant de jeunes chercheurs formés en France comme à l’international se consacrent aux questions stratégiques dans un contexte où les war studies sont de plus en plus vigoureuses et prises au sérieux, grâce notamment au soutien de l’IRSEM et de l’IHEDN.

L’Association pour les Etudes sur la Guerre et la Stratégie (AEGES, ou Egée, en référence à la reine mythique des Amazones) se veut une plateforme indépendante et transdisciplinaire, et a pour objectif de renforcer le mouvement amorcé en contribuant à la structuration de ce champ d’études.

Elle cherche à approfondir le lien entre le monde académique qui travaille sur la guerre et la stratégie (notamment la nouvelle génération de chercheurs) et l’ensemble des acteurs civils et militaires concernés. Son activité est centrée sur l’organisation d’événements scientifiques (colloques, journées d’études, séminaires).

L’association est résolument interdisciplinaire, car les études sur la guerre et sur la stratégie supposent un regard transversal. Non paradigmatique, ses activités intègrent l’ensemble des sciences humaines et sociales.

Souhaitons donc tous les succès possibles à l’AEGES, déjà critiquée par quelques théoriciens de comptoirs et autres aventuriers virtuels, et attendons avec gourmandise ses premières productions. En avant, les amis !