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Archive pour janvier 2013

POLYMYOSITE

Lundi 28 janvier 2013

 

La polymyosite est une maladie rare se caractérisant par une inflammation et une dégénérescence des fibres constituant les muscles squelettiques (muscles des mouvements volontaires). Il s’agirait d’une atteinte du collagène (protéine de soutien de l’organisme), peut-être d’une maladie par hypersensibilité retardée (mécanisme auto-immunitaire : le malade fabrique des anticorps contre ses propres tissus).

Épidémiologie

La polymyosite touche environ 2 femmes pour 1 homme, on compte 6 cas pour 100 000 personnes.

Classification

Il existe de nombreuses variétés de polymyosite :

1) Dans le cadre de la polymyosites aiguë

  • La dermatomyosite, appelée également érythroedème myasthénique de Milian, polymyosite œdémateuse de Wagner Unverricht. Elle touche l’enfant et l’adulte (contrairement à la polymyosite qui touche essentiellement l’adulte). La dermatopolymyosite atteint les muscles volontaires, la peau et plus rarement d’autres organes comme le tube digestif, les poumons, le cœur et les articulations. Elle débute souvent entre 5 et 15 ans et touche environ 1 à 5 cas par million d’habitants. Chez l’adulte, la dermatomyosite peut revêtir une forme paranéoplasique. Il s’agit d’une réaction anormale de l’organisme (manifestation morbide) qui survient lors de l’évolution d’un cancer et tout particulièrement du cancer bronchique à petites cellules. Elle disparait en même temps que la néoplasie causale (le cancer constituant le foyer de départ) et réapparait en cas de récidives.
  • La polymyosite aiguë progressive.
  • La neuromyosine touchant les nerfs périphériques.
  • La polymyosite hémorragique s’accompagnant d’une atteinte du sang et des vaisseaux.

2) Dans le cadre de la polymyosite chronique, ou pseudo-myopathique, ou pseudo myasthénique :

  • La polymyosite des pays chauds avec une infection à staphylocoque sous forme de pyohémie (présence de pus dans le sang) se localise dans l’épaisseur des muscles. Cette variété de polymyosite se caractérise par un début brusque associé à une fièvre élevée rémittente (avec des diminutions temporaires) accompagnée de douleurs présentant des acmés (périodes où les malaises sont plus importants) nocturnes.
  • La polymyosite, appelée également myopathie myoglobinurique de Günther ou maladie de Meyer-Betz ou myohémoglobinurie paroxystique, ou rhabdomyolyse récurrente, ou myoglobinurie paroxystique idiopathique. Cette variété de polymyosite se caractérise par la présence de myoglobine (pigment respiratoire du muscle, voisin de l’hémoglobine) dans les urines. Elle s’accompagne de douleurs musculaires intenses dans les jambes, qui sont parfois déclenchées par un effort ou une infection. La présence de contractures, l’émission d’urine de coloration foncée, la répétition pendant des années de crises dont l’intensité est plus ou moins importante, ainsi que des complications graves de type anurie (absence d’urine) caractérisent ce type de polymyosite.
  • Le syndrome neuro-oedémateux (classé par certains dans le groupe des polymyosites œdémateuses)
  • La polymyosite ossifiante progressive, ou myosite ossifiante progressive, ou maladie de Münchmeyer, se caractérise par la fabrication de tissu osseux (cellules osseuses) à l’intérieur même du muscle et autour de lui, dans les tendons et les aponévroses (membranes de recouvrement et de protection des muscles). Cette affection commence très tôt dans la vie par les muscles du dos et de la nuque, puis envahit progressivement l’ensemble de la musculature.

Symptômes

Symptômes communs à l’ensemble des polymyosites

  • Ils sont très variables, les muscles atteints sont généralement ceux des cuisses et des épaules.
  • Difficulté à se relever d’une chaise, à marcher, à effectuer les gestes quotidiens (se laver, se coiffer, etc…).
  • Difficulté à avaler.
  • Atrophie musculaire (diminution du volume des muscles) douloureuse.
  • Hémorragies.
  • Hypertrophie (augmentation de volume) des ganglions.
  • Œdème et altération de la peau, dans la polymyosite œdémateuse Wagner Unverricht ainsi que dans la polymyosite aiguë progressive. Ces manifestations cutanées se localisent au niveau des paupières (paupières violacées) et sont associées à un érythème (coloration rouge ou rose) des ongles, des genoux, du visage, accompagné de papules de Gottron à la face dorsale des doigts (centrées sur les articulations).
  • Fièvre.
  • Atteinte de l’état général.
  • Asthénie (fatigue générale).
  • Sclérose (modification des tissus, notamment à type de durcissement).

Labo

Augmentation dans le sang du taux de :

  • La vitesse sédimentation est accélérée.
  • C. réactive protéine (PCR).
  • CPK et aldolases (enzymes musculaires).
  • Auto-anticorps dirigés contre les antigènes nucléaires (anticorps antinucléaires).
  • Anticorps anti-cytoplasmique.
  • Anticorps dirigés contre l’histidyl-ARN.
  • Auto-anticorps (également retrouvés dans d’autres maladies auto-immunes) et plus spécifiquement les auto-anticorps anti JO 1.
  • Antigène HLA DR3 et DRw52.

Examen complémentaire

La biopsie musculaire montre une dégénérescence des fibres et une réaction inflammatoire des cellules musculaires.

Évolution

Le muscle cardiaque et le système respiratoire sont susceptibles d’être atteints.
Des cancers sont susceptibles d’apparaître dans l’année qui suit l’apparition de la myosite (des ovaires, de l’utérus, des seins, des bronches, de la prostate, du système digestif).
D’autres maladies sont parfois associées aux myosites : la maladie de Sjögren, la sclérodermie, le lupus érythémateux disséminé, la polyarthrite rhumatoïde, la connectivite mixte ou syndrome de Sharp.

Complications

Les complications susceptibles de survenir au cours de cette affection sont avant tout pulmonaires. De façon générale plus l’âge de commencement de la maladie est élevé plus l’évolution est rapide.

Diagnostic différentiel

Cette affection ne doit pas être confondue avec (liste non exhaustive) :

  • Un déficit musculaire subi aigu ou chronique progressif.
  • Un déficit musculaire aigu.
  • Une myofasciite à macrophages. Il s’agit d’une affection musculaire de type inflammatoire qui se caractérise par l’apparition des myalgies (douleurs musculaires), une fatigue et une petite faiblesse musculaire. Si l’on effectue des biopsies c’est-à-dire des prélèvements des muscles, celles-ci montrent la pénétration importante du tissu conjonctif situé autour du muscle par une variété de globules blancs : des macrophage PAS+ et quelquefois des lymphocytes T. CD8 +. Dans ce cas les enzymes musculaires (CP K) et la vitesse de sédimentation sont élevés. Le traitement par corticothérapie (cortisone) donne de bons résultats et de façon générale le pronostic est habituellement favorable. Cette affection semble être liée à certains vaccins contenant de l’aluminium. La myofasciite à macrophages n’a pas été décrite en dehors de la France…
  • Une myopathie médicamenteuse. Yx la dépénicillamine et le procaïnamide sont susceptibles d’induire une authentique myosite simulant une polymyosite. Il en est de même de la zidovudine à l’origine d’une myosite mitochondriale. Les autres médicaments concernés sont les molécules hypocholestérolémiantes (clofibrates, lovastatine, simvastatine, pravastatine ou gemfibrozil). Citons également l’amiodarone, la chloroquine, le carbimazole, la colchicine, l’étrétinate, l’émétine, l’ipéca, certains laxatifs, les corticoïdes, l’hormone de croissance, l’acide aminocaproïque, la fenfluramline, l’héroïne etc.
  • Des douleurs et des sensibilités musculaires au mouvement comme cela peut se voir au cours de la pseudo polyarthrite rhizomélique.
  • Une intoxication alcoolique chronique.
  • Une hypokaliémie sévère et prolongée.
  • Une hypophosphatémie.
  • Une hypomagnésémie.

Traitement

Corticostéroïdes (cortisone).
Immunosuppresseurs (médicaments déprimant le système immunitaire) dans le traitement du syndrome paranéoplasique.
Méthotrexate.
Azathioprine.
Cyclosporine.
Chlorambucil.
Cyclophosphamide.
Mycophénolate.
Intraveineuse d’immunoglobulines (bénéfice modeste).
Kinésithérapie, rééducation.

 

http://www.vulgaris-medical.com/encyclopedie-medicale/polymyosite

 

 

http://en.wikipedia.org/wiki/File:Dermatomyositis9.jpg

 

POLYMYOSITE dans Recherche Santé Medecine Pharmacie Dermatomyositis11

dematomyosite

 

http://en.wikipedia.org/wiki/File:Dermatomyositis11.jpg

 

http://en.wikipedia.org/wiki/Polymyositis

 

 

 

 

Prurit : causes, diagnostic et traitement

Lundi 21 janvier 2013
Revue Médicale Suisse
Prurit : causes, diagnostic et traitement
Article de 
P. L. Bigliardi

Le prurit est un grand problème et représente un défi diagnostique et de thérapie. Les causes pathophysiologiques du prurit sont encore largement inconnues mais les progrès de la neuroscience donnent de nouvelles pistes d’explication. Les origines du prurit sont multiples non seulement au niveau moléculaire, mais également au niveau clinique. La thérapie du prurit aigu ou chronique est très différente et l’exploration d’un prurit nécessite une approche interdisciplinaire. La prise en charge du prurit doit être effectuée avec un traitement combiné qui se concentre avant tout sur l’étiologie. La xérose cutanée joue un rôle pathogène important aussi bien dans le prurit des patients âgés que dans la dermatite atopique.

 

définition et causes pathophysiologiques

Le prurit est défini cliniquement comme la sensation subjective et désagréable d’un désir de se gratter. Il y a une composante sensorielle débutant dans la peau, qui transite par les ganglions dorsaux et est traitée dans le système nerveux central. Souvent, la réaction motrice suit sous la forme d’un désir de se gratter. Le fait de se gratter abîme la peau et déclenche une réaction inflammatoire, que renforce encore la démangeaison. Le cercle vicieux typique commence. La peau est la frontière extrême du système nerveux et par conséquent richement innervée. La densité des fibres nerveuses cutanées varie selon les différentes parties du corps.1 De récentes études montrent que les terminaisons nerveuses libres de l’épiderme peuvent être classées dans deux catégories. D’une part, les terminaisons nerveuses «peptidergiques» contenant la substance P et la CGRP (calcitonin gene related peptide), qui débutent dans la couche granuleuse, d’autre part, les fibres nerveuses «non peptidergiques» qui n’ont pas de substance P ou CGRP, mais qui présentent, par contre, le marqueur Mrgprd (mass related G-protein).2 Ces fibres nerveuses commencent directement sous la couche cornée. Ces deux types de fibres nerveuses de l’épiderme se projettent dans différentes régions voisines de la moelle épinière. Les tâches précises de ces deux fibres nerveuses ne sont pas encore connues. Mais, si ces deux différentes fibres (nerveuses) transmettent des sensations de douleurs différentes, l’une d’elles pourrait probablement être responsable de la démangeaison. Sur la base de telles réflexions, nous avons récemment émis l’hypothèse des «couches».3 Ceci signifie qu’un faible stimulus suggère et déclenche une démangeaison des fibres nerveuses superficielles, alors qu’au contraire un fort stimulus excite les fibres nerveuses profondes de la zone dermo-épidermique, ceci étant ressenti comme douleur. Les fibres nerveuses évoquant un sentiment de douleur pourraient débuter dans la couche profonde de l’épiderme et dans ce cas le sentiment de démangeaison commencerait dans la couche superficielle de la peau. La perception de la douleur semble empêcher le sentiment de démangeaison au niveau des ganglions dorsaux et du SNC. Les patients avec de fortes démangeaisons s’arrachent pratiquement la peau en se grattant. La douleur ressentie est habituellement mieux tolérée que le prurit. La démangeaison est considérée comme un symptôme subjectif difficilement quantifiable et est physiologiquement difficile à saisir, surtout dans les expérimentations animales. Schmelz et coll.4 ont pu isoler les fibres C spécifiquement histaminiques, celles qui ne dépendent pas des fibres de la douleur. L’histamine n’est pas l’unique substance provoquant des démangeaisons. Le tableau 1 montre un choix des substances déclenchant le prurit. Cette liste incomplète comprend des neuropeptides, des neurotransmetteurs, des enzymes, différentes formes de cytokines et de médiateurs d’inflammation.5 Ceci démontre aussi combien les formes de démangeaisons sont multiples et que la thérapie ne peut pas se limiter à utiliser exclusivement des antihistaminiques.

Prurit : causes, diagnostic et traitement dans MEDICAMENTS 31231_1

Des expériences cliniques nous indiquent que lors de démangeaisons aiguës, une thérapie antihistaminique est mieux appropriée. Alors qu’au contraire, lors de démangeaisons aiguës et chroniques, l’histamine semble jouer un rôle défavorable. Lors de démangeaisons chroniques, une modification des récepteurs de neuropeptides, un changement de densité et de morphologie des fibres C apparaissent dans l’épiderme.3 Des modifications des fibres C sensorielles et périphériques ont également été observées lors de douleurs chroniques symptomatiques.6 Les modifications chroniques des terminaisons nerveuses périphériques conduisent dans la recherche de la douleur au phénomène d’allodynie. Un phénomène semblable existe avec la dermatite atopique, l’alloknesis. Alloknesis veut dire, que lors d’un stimulus mécanique ordinaire ou douloureux, un désir de se gratter est ressenti.7 Des sentiments de douleur induits par stimulations électriques transépidermiques ou par piqûres seront ressentis, chez les sujets atopiques, comme une démangeaison. Ceci est également valable pour une fine irritation mécanique des fibres de laine qui conduit également à un sentiment de démangeaison. Ce sentiment amène les individus atopiques à l’aversion typique de la laine. L’ancien nom «névrodermite», remplacé par «dermatite atopique» par analogie, n’est par conséquent pas déplacé puisque avec les atopiques, non seulement l’homéostasie et le système immunitaire de la peau sont modifiés, mais également le système nerveux cutané. En résumé, on doit retenir qu’avec des douleurs et des démangeaisons chroniques, le traitement se fera sur une longue période, afin de pouvoir rétablir les modifications au niveau du système nerveux cutané.

 

diagnostic différentiel

Il est utile de faire la distinction entre un prurit avec et un prurit sans exanthème. Il est par conséquent essentiel que le patient soit examiné de la tête aux pieds (y compris les muqueuses). En outre, il est également important de faire le lien temporel, d’évaluer l’intensité, les déclencheurs et la localisation du prurit, ainsi que l’anamnèse personnelle, familiale et médicamenteuse du patient. Toutes ces pièces de puzzle peuvent contribuer à donner une image complète et vraisemblablement mener à la problématique de base de ces démangeaisons. Dans les tableaux 2 et 3, on trouve une classification de la publication de Ward et Bernhard que j’ai adaptée 8 et qui devrait faciliter la réflexion sur les diagnostics différentiels. En cas de prurit sévère, plusieurs causes sont généralement combinées. Ainsi, une maladie de la glande thyroïde peut aggraver le prurit lié soit à un dessèchement de la peau des personnes âgées, soit à une diathèse atopique. En outre, des démangeaisons sans exanthème primaire, comme une xérose cutanée secondaire, peuvent mener à un eczéma de dessèchement avec des modifications inflammatoires de la peau.

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prurit avec exanthème

Les maladies eczémateuses de la peau représentent la cause la plus fréquente des démangeaisons avec exanthème. Les eczémas peuvent avoir différentes causes et apparaître sous forme locale ou généralisée. Cliniquement, on distingue fondamentalement l’eczéma aigu de l’eczéma chronique. Un eczéma aigu ou subaigu se traduit par des rougeurs, des papules, des vésicules et provoque de fortes démangeaisons. Lors d’un eczéma chronique, la peau est épaissie et lichénifiée, probablement en raison d’un grattage incessant et d’une inflammation chronique, ces démangeaisons répondent mal à une thérapie antihistaminique. Les démangeaisons chroniques portent généralement davantage atteinte à la qualité de vie du patient que les démangeaisons aiguës, celles-ci le dérangeant nuit et jour. Ce genre de démangeaisons, telles que le prurit chronique lors de dermatite atopique, nécessitent un défi thérapeutique particulier. Ici également, l’histamine semble jouer un rôle mineur.9 D’autres mécanismes semblent être impliqués dans la pathogenèse des démangeaisons (opioïdes endogènes, acétylcholine ou substance P). Il est toujours question de savoir si le lichen simplex chronique de Vidal représente une variante localisée de la névrodermite ou s’il s’agit d’une entité propre. Cliniquement, le lichen simplex est caractérisé par des démangeaisons chroniques, circonscrites et accompagnées d’un épaississement lichénoïde. Les endroits de prédilection sont souvent périanal (figure 1), périgénital, sur la nuque ou le bas des jambes. Ici également, le patient est dérangé nuit et jour en raison de démangeaisons chroniques et récurrentes.

Le prurit, lors d’urticaire chronique et aiguë aussi bien que lors de mastocytose, semble être déclenché principalement par des émissions d’histamine. Par conséquent et dans ce cas, un traitement antihistaminique est en règle générale efficace.

Le prurigo simplex subaigu apparaît comme un symptôme de différentes maladies. Le prurit est fréquemment associé au diabète (mellitus) ou à d’autres maladies endocriniennes. Cliniquement, on remarque des papules érosives et grattées sur tout le corps, dont les lésions initiales sont les séro-papules. Il est intéressant de constater que ces modifications de la peau ne se trouvent pas dans des endroits du corps inatteignables par le patient. Ici également, la composante traumatique et mécanique du grattage semble jouer un rôle principal. Le besoin impératif de se gratter conduit secondairement à une modification de la peau. Une pemphigoïde bulleuse devrait constamment être envisagée lors de formes chroniques de démangeaisons avec modifications érosives de la peau.

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prurit sans exanthème

Un diagnostic différentiel de prurit sans exanthème représente un grand problème puisque aucune modification primaire de la peau n’apparaît et qu’ainsi aucune piste de diagnostic n’est donnée. La cause la plus fréquente et souvent sous-estimée pour ce genre de prurit est le prurit sénile. Cliniquement, on trouve une sécheresse cutanée, à peine ou pas de rougeur, une peau craquelée et lézardée, avec des endroits d’eczéma secondaire au grattage. La pathogenèse du prurit à cause d’une peau sèche n’est pas encore clarifiée. En raison des fissures de l’épiderme, les terminaisons nerveuses épidermiques superficielles sont directement exposées à l’air, ce qui pourrait directement en modifier la sensibilité et la conductivité. On peut réduire les sensations de démangeaisons en appliquant une crème grasse, celle-ci fonctionnant comme une occlusion étant donné que les fibres nerveuses ne sont plus exposées à l’air. L’expérience clinique quotidienne montre également que l’usage de crème grasse dans une thérapie de soins est l’une des meilleures thérapies contre les démangeaisons.

La défaillance rénale chronique et non pas aiguë déclenche une forte démangeaison résistante aux thérapies. Les démangeaisons sont indépendantes de l’âge, de la race, du sexe et de la pathologie rénale. Les mécanismes précis ne sont pas encore connus, mais il semble que les substances résiduelles de déchets ne pouvant plus être filtrées par les reins s’accumulent dans la peau. Environ 40% des patients avec une défaillance rénale chronique déclenchent un prurit urémique. Généralisé pour 19% d’entre eux, disséminé pour 50% et localisé sur une partie du corps pour 31%.10 Plus un patient requiert de dialyses, plus le risque de développer des démangeaisons chroniques existe. Il est intéressant de constater que la fréquence des démangeaisons est liée au type de membranes utilisées lors des dialyses. Des membranes de polysulphon déclenchent apparemment plus de démangeaisons que des membranes d’hémophane ou de cuprophane. Evidemment ces facteurs devront être étudiés plus encore. En outre, il est important de mentionner que le dessèchement de la peau joue un rôle important dans la formation du prurit rénal.

Le prurit hépatogène se déclenche avant tout lors d’une cholestase, les substances résiduelles de déchets semblent ici également se déposer dans la peau. Avec le prurit hépatogène, des opioïdes endogènes jouent un rôle important. Ainsi, lorsque l’on traite un prurit de cholestase par des antagonistes opioïdes systémiques, le patient peut déclencher un symptôme de sevrage. En outre, lors d’injections intradermiques de plasma de patients avec prurit hépatogène aux singes, ces derniers développent un prurit local naloxone réversible.11

Des hypo- et également des hyperthyréoses déclenchent des démangeaisons, parfois lors d’une xérodermie. Le diabète est également une cause endocrinienne importante dans le déclenchement de démangeaisons. Bien que personne ne nie que le diabète soit impliqué dans des formes de démangeaisons locales et généralisées, il n’y a pas d’études épidémiologiques convaincantes complètes et les options thérapeutiques correspondantes sont encore limitées.

Mis à part le syndrome de Sézary manifesté par une érythrodermie, d’autres lymphomes et maladies myélo-prolifératives peuvent également déclencher des démangeaisons. Ces démangeaisons ne montrent généralement pas de modification de la peau. Cinquante pour cent des patients avec une Polycythaemia vera rubra souffrent de démangeaisons massives, en particulier après une douche. Dix pour cent des patients avec un prurit aquagénique développent une Polycythaemia vera rubra. Lors de prurit aquagénique, le contact de l’eau provoque des démangeaisons. Ici, également, on ne peut faire que des spéculations, puisque les neurotransmetteurs, comme l’acétylcholine, semblent jouer un rôle.12

Différentes tumeurs malignes de type solide peuvent provoquer des démangeaisons dans le sens d’un syndrome paranéoplasique. Des indices montrent que des démangeaisons dans des endroits particuliers peuvent être déterminantes pour une tumeur solide cachée. Par exemple, un prurit scrotal peut dévoiler un carcinome de la prostate, des démangeaisons vulvaires un carcinome du col de l’utérus et des démangeaisons périanales un carcinome rectal.

Différents médicaments peuvent déclencher des démangeaisons massives avec ou sans exanthème (par exemple : opioïdes, paracétamol, antibiotiques, inhibiteurs de l’enzyme de conversion). Lors de la plupart des formes de démangeaisons déclenchées par des médicaments, un processus immunologique est en cause. Mais, quelques médicaments, tels que les opioïdes peuvent déclencher des crises de démangeaisons par une stimulation directe des fibres nerveuses. Des démangeaisons associées au HES (Hydroxyethyl-starch) nous indiquent que le HES s’accumule dans les terminaisons nerveuses périphériques.13

Finalement, les démangeaisons doivent être mentionnées lors de maladies psychiatriques. Les démangeaisons avec psychose, en particulier les illusions parasitaires, sont les plus compliquées à traiter. Une maladie névrotique peut également entretenir des démangeaisons ano-génitales. Le prurit sine materia, souvent évoqué, est certainement un diagnostic d’exclusion, dont la cause primaire n’a généralement pas été trouvée ou qu’une affection psychiatrique n’a pas été décelée. Des combinaisons peuvent certainement apparaître où une maladie psychiatrique peut renforcer les démangeaisons primaires ou inversement.

 

traitement

En principe, la thérapie contre le prurit est déterminée en fonction de la maladie de base. Par conséquent, il est très important d’appliquer une thérapie symptomatique, compatible avec un diagnostic précis. La mesure primaire la plus importante contre le prurit est une thérapie de soins hydratants en crème grasse ayant une base aussi neutre que possible. Je voudrais parler très clairement d’une thérapie de soins, que mes propres expériences ont démontré avec une étude en double aveugle et placebo contrôlée, qu’une base hydrante grasse réduit la sensation de démangeaisons en une à deux heures. Cette base devrait contenir aussi peu que possible d’additifs (par exemple : matières odorantes, agents conservateurs), qui pourraient irriter ou provoquer des allergies de la peau et ainsi renforcer les démangeaisons. La thérapie de soins hydratants en crème grasse devrait être appliquée plusieurs fois par jour, adaptée à la sécheresse clinique de la peau. De plus, les produits nettoyants de la peau non gras ou agressifs, ainsi que les produits à base d’alcool ou de gel sont à éviter.

Les antihistaminiques jouent encore le plus grand rôle dans les maladies dermatologiques en relation avec le prurit. On doit toutefois souligner que dans le cadre d’une dermatite chronique atopique, d’un lichen simplex chronique et d’un prurigo simplex sous-cutané, mais également dans le cadre d’un lymphome cutané, cette thérapie est insuffisante, elle est souvent utilisée faute d’alternative. Il n’y a pas d’études convaincantes, qui prouveraient que les antihistaminiques agissent effectivement lors de ces formes de prurit. Seuls d’anciens antihistaminiques, avec un effet sédatif, ont souvent eu une certaine efficacité. L’effet antiprurigineux d’antihistaminiques récents, non sédatifs est incertain et doit encore être soumis à de grandes études. Des stéroïdes internes ont un effet anti-inflammatoire et réduisent également les démangeaisons à court terme. En général, le prurit récidive lorsque le traitement n’est pas associé à une thérapie complémentaire. Ceci est aussi valable pour d’autres substances comme par exemple la ciclosporine A. L’ancien antidépresseur, doxépine (Sinquan ®) est une substance intéressante dans la lutte contre le prurit. Ce médicament a un effet systémique sur les mécanismes centraux des différentes formes de démangeaisons, mais il a probablement aussi des effets sur les nerfs cutanés, puisqu’un traitement topique peut également réduire le prurit.

La doxépine topique peut être appliquée seule ou en combinaison avec la capsaïcine.14 La capsaïcine, tirée de gousses de poivrier, a une influence directe sur les terminaisons nerveuses et vide tous les réservoirs de substances P dans la peau. Les douleurs, avec sensations de brûlures, limitent l’application de la capsaïcine. Mis à part la capsaïcine, le polidocanol est encore utilisé de façon topique, mais son efficacité antiprurigineuse n’aurait été prouvée dans aucune étude contrôlée. Les stéroïdes topiques ont un effet anti-inflammatoire et par conséquent peuvent être utilisés uniquement dans ce cas-là. L’effet antiprurigineux des stéroïdes locaux est dans la plupart des cas très court et en raison des effets secondaires, ces médicaments devraient être administrés de façon ciblée et limitée lors du traitement des démangeaisons. L’application des nouveaux inhibiteurs de la calcineurine (Tacrolimus ®, Pimecrolimus ®) pourrait être intéressante.15 Des indications révèlent que ces médicaments développent non seulement des effets antiprurigineux avec diminution de l’inflammation, mais peuvent également influencer la fonction cutanée des terminaisons nerveuses.16 Pratiquement, toutes les applications topiques contre le prurit ont des désavantages, leur efficacité n’a pas encore été prouvée par des études précises double aveugle et placebo contrôlé. Dans les études ouvertes, l’effet antiprurigineux des bases hydratantes grasses ne pourra jamais être exclu avec certitude.

Le principal problème de la dermatite atopique c’est le prurit chronique et aigu combiné avec une peau sèche et craquelée (figure 2). La thérapie n’est pas simple et avec des mesures anti-inflammatoires uniques, seule la partie enflammée peut être traitée et l’effet antiprurigineux est dans la plupart des cas de courte durée. Le tableau 4 montre un schéma thérapeutique possible lors de dermatite atopique avec des démangeaisons chroniques. Une des premières mesures, mais aussi la plus importante, est la thérapie de soins hydratants de crème grasse. Selon le degré d’importance de la symptomatologie, on pourra combiner le traitement avec des antihistaminiques (antihistaminiques non sédatifs le matin, antihistaminiques sédatifs le soir). On peut prendre à court terme des stéroïdes topiques ou des inhibiteurs de calcineurine. Au cas où ces mesures ne devaient pas suffire, on pourrait y ajouter une UV-thérapie (arrêter les inhibiteurs de calcineurine). Par la suite, on peut envisager l’utilisation orale de doxépine ou de néméxine. Lors de démangeaisons chroniques, il est important de maintenir la thérapie antiprurigineuse durant plusieurs mois afin d’éviter une récidive.

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Chaque thérapie antiprurigineuse est une thérapie sur mesure et doit être adaptée à chaque patient. La complexité de cette thérapie, ainsi que le manque de stratégies renouvelées et innovatrices montrent qu’il y a encore beaucoup à faire dans la recherche fondamentale et clinique dans le domaine du prurit. Les entreprises sont également sollicitées à investir dans la recherche de nouveaux concepts thérapeutiques. Des indications précises et un mode d’application pour de nouvelles substances potentiellement efficaces, telles que les cannabinoïdes, les anesthésiants locaux ou les antagonistes du récepteur opioïde doivent être examinés dans le cadre d’études cliniques. Au Département de dermatologie de l’Hôpital universitaire de Lausanne, nous essayons de combiner nos expériences de recherche fondamentale, de recherche et d’expérience clinique. Notre laboratoire de recherche se consacre déjà depuis plusieurs années à la neurodermatologie. Notre principal intérêt est de connaître l’influence du système récepteur-opioïde sur le système nerveux cutané et le prurit.3,17-19 Sur la base de résultats de la recherche fondamentale, nous achevons avec succès une première étude clinique. Afin de pouvoir rassembler de précieuses expériences dans le traitement de la résistance des différentes formes de démangeaisons, nous avons décidé de créer une consultation des démangeaisons, analogue à la consultation de la douleur. Ces efforts, de tendance internationale, ont pour but de considérer le problème des démangeaisons comme sérieux et de trouver des solutions conformes au bien-être des patients.


Auteur(s) : P. L. Bigliardi
Contact de(s) l’auteur(s) : Dr Paul L. Bigliardi Service de dermatologie CHUV, 1011 Lausanne Paul.bigliardi@chuv.ch

Bibliographie : 1 ** Oaklander AL, Siegel SM. Cutaneous innervation : Form and function. J Am Acad Dermatol 2005;53: 1027-37. 2 * Zylka MJ, Rice FL, Anderson DJ. Topographically distinct epidermal nociceptive circuits revealed by axonal tracers targeted to Mrgprd. Neuron 2005;45:17-25. 3 ** Bigliardi-Qi M, Lipp B, Sumanovski LT, et al. Changes of epidermal mu-opiate receptor expression and nerve endings in chronic atopic dermatitis. Dermatology 2005;210:91-9. 4 * Schmelz M, Schmidt R, Bickel A, et al. Specific C-receptors for itch in human skin. J Neurosci 1997;17: 8003-8. 5 * Stander S, Steinhoff M, Schmelz M, et al. Neurophysiology of pruritus : Cutaneous elicitation of itch. Arch Dermatol 2003;139:1463-70. 6 Orstavik K, Weidner C, Schmidt R, et al. Pathological C-fibres in patients with a chronic painful condition. Brain 2003;126:567-78. 7 Heyer GR, Hornstein OP. Recent studies of cutaneous nociception in atopic and non-atopic subjects. J Dermatol 1999;26:77-86. 8 * Ward JR, Bernhard JD. Willan’s itch and other causes of pruritus in the elderly. Int J Dermatol 2005; 44:267-73. 9 ** Wahlgren CF. Itch and atopic dermatitis : An overview. J Dermatol 1999;26:770-9. 10 * Szepietowski JC, Sikora M, Kusztal M, et al. Uremic pruritus : A clinical study of maintenance hemodialysis patients. J Dermatol 2002;29:621-7. 11 Bergasa NV, Thomas DA, Vergalla J, et al. Plasma from patients with the pruritus of cholestasis induces opioid receptor-mediated scratching in monkeys. Life Sci 1993;53:1253-7. 12 Bircher AJ, Meier-Ruge W. Aquagenic pruritus. Water-induced activation of acetylcholinesterase. Arch Dermatol 1988;124:84-9. 13 Stander S, Szepfalusi Z, Bohle B, et al. Differential storage of hydroxyethyl starch (HES) in the skin : An immunoelectron-microscopical long-term study. Cell Tissue Res 2001;304:261-9. 14 McCleane G. Topical application of doxepin hydrochloride, capsaicin and a combination of both produces analgesia in chronic human neuropathic pain : A randomized, double-blind, placebo-controlled study. Br J Clin Pharmacol 2000;49:574-9. 15 Aguilar-Bernier M, Bassas-Vila J, Sanz-Munoz C, et al. Successful treatment of pruritus with topical tacrolimus in a patient with primary biliary cirrhosis. Br J Dermatol 2005;152:808-9. 16 Stander S, Luger TA. (Antipruritic effects of pimecrolimus and tacrolimus). Hautarzt 2003;54:413-7. 17 Bigliardi PL, Bigliardi-Qi M, Peripheral Opiate Receptor System in Human Epidermis and Itch, in Itch : Basic Mechanisms and Therapy, G. Yosipovitch, et al., Editors. Basel : Marcel Dekker, Inc. : New York, 2004;97-106. 18 Bigliardi-Qi M, Sumanovski LT, Buchner S, et al. Mu-opiate receptor and Beta-endorphin expression in nerve endings and keratinocytes in human skin. Dermatology 2004;209:183-9. 19 ** Biro T, Ko MC, Bromm B, et al. How best to fight that nasty itch – from new insights into the neuroimmunological, neuroendocrine, and neurophysiological bases of pruritus to novel therapeutic approaches. Exp Dermatol 2005;14:225-40. * à lire ** à lire absolument 

Mots-clef : 

Numéro de revue : 63
Numéro d’article : 31231

 

 

Les médicaments contre les démangeaisons

denrees-alerte-16052012
Mis à jour : Mardi, 31 Juillet 2012
Sommaire
Démangeaisons et prurit
Que faire en cas de démangeaisons ?
La phytothérapie pour soulager la peau sèche
Les médicaments contre les démangeaisons

Comment traiter les démangeaisons ?

Les antihistaminiques H1 par voie orale sont fréquemment utilisés pour réduire l’intensité des démangeaisons en cas d’urticaire. Leur efficacité est surtout établie en cas d’urticaire chronique. Les antihistaminiques H1 les plus anciens ont un effet sédatif qui peut induire une somnolence parfois intense chez certaines personnes. Les antihistaminiques H1 plus récents sont en général beaucoup moins sédatifs aux doses préconisées. Leur utilisation enautomédication est toutefois réservée à l’adulte et à l’enfant de plus de douze ans. Il est recommandé de ne pas les utiliser plus de trois jours sans avis médical dans le traitement de l’urticaire.

Liste des médicaments mise à jour : Mardi, 20 Novembre 2012

  • Antihistaminiques H1 peu sédatifs
  • Antihistaminiques H1 sédatifs
  • Le symbole

    est affiché à droite du nom des médicaments dont certaines présentations sont disponibles sans ordonnance.

    En cas de démangeaison localisée, les traitements en application localepeuvent être utilisés. Ceux contenant un antihistaminique H1 ont une efficacité variable et peuvent parfois provoquer des réactions allergiques. Les dermocorticoïdes peuvent également être prescrits en cure courte en cas de maladie cutanée provoquant des démangeaisons (dermatite atopiqueprurigo). Dans le cas des démangeaisons dues à des piqûres d’insectes, il existe enautomédication des dermocorticoïdes contenant de l’hydrocortisone destinés à les soulager.

    Les antiprurigineux locaux peuvent aussi contenir un anesthésique local qui insensibilise la peau.

    En avril 2010, l’Agence européenne du médicament (EMA) a publié un avis recommandant le retrait du marché des crèmes contenant du bufexamac, unanti-inflammatoire (PARFENAC). En effet, cet anti-inflammatoire expose à des réactions allergiques cutanées et l’EMA a conclu que les bénéfices sont moins importants que les risques encourus. La crème PARFENAC a été retirée du marché en France en septembre 2010.

    Liste des médicaments mise à jour : Mardi, 20 Novembre 2012

    • Antiprurigineux locaux : antihistaminiques
  • Autres antiprurigineux locaux
  • Dermocorticoïdes
  • Le symbole

    est affiché à droite du nom des médicaments dont certaines présentations sont disponibles sans ordonnance.

    En cas d’irritation de la peau (dermite irritative) associée à des démangeaisons, l’application d’un topique protecteur peut apporter un soulagement.

    Liste des médicaments mise à jour : Mardi, 20 Novembre 2012

    • Protecteurs cutanés
    Le symbole

    est affiché à droite du nom des médicaments dont certaines présentations sont disponibles sans ordonnance.

    Des médicaments d’homéopathie et des oligoéléments sont aussi proposés en cas de démangeaisons cutanées.

    Liste des médicaments mise à jour : Mardi, 20 Novembre 2012

    • Homéopathie
  • Oligoéléments
  • Le symbole

    est affiché à droite du nom des médicaments dont certaines présentations sont disponibles sans ordonnance.

    insuffisance rénale : de l’inflammation à la fibrose- I.R.

    Jeudi 10 janvier 2013

    http://www.cuen.fr/umvf/spip.php?rubrique106

    http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0221036311001119

    Résumé

    De nombreuses maladies rénales chroniques évoluent vers l’insuffisance rénale terminale du fait du développement progressif d’une fibrose tissulaire qui siège dans l’interstitium ou au sein de glomérules. Cette fibrose est souvent le résultat d’une transformation de la matrice extracellulaire par des cytokines et des chimiokines produites par des cellules résidentes ou infiltrées activées au cours de phénomènes inflammatoires aigus répétés. Les nouvelles techniques d’imagerie, à la fois de l’inflammation intrarénale et de la fibrose, sont indispensables à l’évaluation non-invasive de ces processus pour une meilleure prise en charge et le suivi des nouvelles thérapies. Ces techniques sont fondées sur des méthodes d’imagerie cellulaire ou moléculaire d’une part, et d’autre part sur des méthodes d’imagerie fonctionnelle, comme la diffusion, et structurale, comme l’élastographie.

     

     

    LES INSUFFISANCES RÉNALES AIGUËS ORGANIQUES

      Sommaire  

     A. diagnostic syndromique des IRA organiques

    • Les IRA organiques sont le plus souvent liées à une nécrose tubulaire aiguë, mais peuvent aussi être en rapport avec d’autres types d’atteinte parenchymateuse.

    • L’analyse syndromique est essentielle pour reconnaître le type d’atteinte rénale et doit prendre en compte les signes cliniques uro-néphrologiques et le syndrome urinaire (tableau 5).

    Tableau 5. Diagnostic syndromique des insuffisances rénales aiguës parenchymateuses

    Signes NTA NIA NGA NVA
    HTA non non oui oui
    Œdèmes non non oui non
    Protéinurie tubulaire, < 1 g/j < 1 à 2 g/j albumine majoritaire > 1 à 2 g/j Variable
    Hématurie micro non possible Non
    Hématurie macro non possible possible Possible
    Leucocyturie non oui non Non
    Infection urinaire non possible non Non

    NTA = nécrose tubulaire aiguë
    NIA = néphrite intestitielle aiguë
    NGA = néphropathie glomérulaire aiguë
    NVA = néphropathie vasculaire aiguë

    • Une fois le diagnostic syndromique établi, le diagnostic étiologique peut être envisagé. Celui-ci repose sur l’analyse des signes cliniques extrarénaux associés, le contexte étiologique, et les examens complémentaires.

     B. Procédures diagnostiques

    Les examens parfois utiles sont, outre l’échographie rénale, systématique au cours de toute IRA :

    • L’artériographie ou le scanner injecté, rarement indiquée au cours des IRA : elle est demandée :
    en cas de suspicion de thrombose ou d’embolie des artères rénales ;
    pour rechercher une nécrose corticale au cours des microangiopathies thrombotiques sévères ou après choc septique et CIVD. • La ponction biopsie rénale (PBR) a des indications précises au cours de l’IRA :
    elle est réalisée quand le tableau diffère de celui d’une nécrose tubulaire aiguë et que sont évoquées une néphropathie glomérulaire, vasculaire ou interstitielle ; – devant un tableau de NTA, la PBR doit aussi être faite précocément lorsque les circonstances d’apparition ne sont pas évidentes, ou plus tardivement lorsque la fonction rénale ne s’améliore pas 4 à 5 semaines après l’apparition de l’IRA.

    • Dans tous les cas, la PBR expose au risque d’hémorragie, et les précautions habituelles doivent être prises :
    bon contrôle de l’hypertension artérelle ;
    absence de trouble de l’hémostase ;
    repérage échographique des reins ;
    expérimentateur entraîné.

      C. Causes des IRA parenchymateuses

    Les principales causes d’IRA parenchymateuses sont listées dans le tableau 6.

    Tableau 6. Principales causes d’IRA parenchymateuses

    Nécroses tubulaires aiguës
    • Ischémiques par choc


    • Toxicité tubulaire directe


    • Précipitation intratubulaire


     Septique
     Hypovolémique
     Hémorragique
     Anaphylactique
     Cardiogénique


     Aminosides
     Produits de contraste iodés
     Anti-inflammatoires non stéroïdiens
     Cisplatine
     Amphotéricine B
     Céphalosporines (1ère génération)
     Ciclosporine A et tacrolimus


     Acyclovir, inhibiteurs des protéases
     Méthotrexate
     Sulfamides, crixivan
     Chaînes légères d’immunoglobulines (myélome)
     Myoglobine (rhabdologie)
     Hémoglobine (hémolyse)

    Néphrites interstitielles aiguës
    • Infectieuses
    • Immuno-allergiques
    - Ascendantes (pyélonéphrites aiguës)
    Hématogènes
    Leptospiroses, fièvres hémorragiques virales
    Sulfamides
    Ampicilline, méthicilline
    Anti-inflammatoires non stéroïdiens
    Fluoroquinolones….
    Néphropathies glomérulaires aiguës ou rapidement progressives – Glomérulonéphrite aiguë post infectieuse
    GNRP endo et extracapillaire (lupus, cryoglobulinémie, purpura rhumatoïde, syndrome de Goodpasture)
    Glomérulonéphrite nécrosante (maladie de Wegener, polyangéite microscopique)
    Néphropathies vasculaires aiguës – Syndrome hémolytique et urémique
    Embolies de cristaux de cholésterol
    Thromboses et embolies des artères rénales

    1. LES NÉCROSES TUBULAIRES AIGUË

    • Elles représentent environ 80 % de toutes les IRA organiques.

    • Elles se voient essentiellement après un état de choc et/ou la prise de médicaments ou produits néphrotoxiques.

    • Au cours des NTA ischémiques (hypoperfusion rénale), le tableau est souvent dominé par le choc, quel que soit sa cause (hypovolémique, cardiogénique, septique). Il y a le plus souvent une oligurie initiale ; les urines sont peu concentrées (U/P urée < 5) et le rapport Na+/K+ urinaire est > 1.

    • Au cours des NTA toxiques, le profil urinaire est identique mais la diurèse est le plus souvent conservée.

    • Enfin, les NTA secondaires à une rhabdomyolyse aigue (traumatique ou non) ont des particularités sémiologiques : hyperuricémie importante, hypocalcémie initiale, élévation des CPK (> 10 x N le plus souvent).

    • Les formes les plus sévères sont oligoanuriques, tandis que la majorité des NTA actuellement est à diurèse conservée.

    • La PBR n’est que rarement pratiquée dans ces formes d’IRA s’il existe une atypie clinique ou une non récupération après deux à trois semaines d’évolution.

    • Après une phase d’IRA de 1 à 3 semaines, la fonction rénale récupère progressivement pour revenir à l’état antérieur. La prévention est souvent possible et doit être appliquée.

    2. LES NÉPHRITES INTERSTITIELLES AIGUËS

    • Infectieuses, ascendantes (pyélonéphrites) ou hématogènes (avec septicemie et foyers septiques extrarénaux). Elles peuvent être peu bruyantes, notamment chez la femme âgée, alitée. Elles peuvent à l’inverse être très sévères, avec choc septique, surtout s’il existe un obstacle sur la voie excrétrice. La dérivation des urines est alors une urgence. Le scanner montre habituellement des foyers typiques de pyélonéphrite ou des microabcès, voire un véritable abcès ou un phlegmon périnéphrétique

    • Toxiques médicamenteuses, souvent immuno-allergiques, et associées alors à une hyper éosinophilie, une éosinophilurie, une fièvre, un rash cutané ou une cytolyse hépatique.

    3. LES GLOMÉRULONÉPHRITES RAPIDEMENT PROGRESSIVES

    • Elles doivent être reconnues précocément car ce sont des urgences thérapeutiques. Le bilan immunologique et la PBR doivent être pratiqués rapidement.

    • Il s’agit habituellement de glomérulonéphrites nécrosantes et extracapillaires, dans la cadre de vascularites nécrosantes, ou de glomérulonéphrites prolifératives endo et extracapillaires dans le cadre du lupus, de cryoglobulinémie mixte, ou de purpura rhumatoïde. Associée à des hémoptysies, et des hémorragies intra-alvéolaires, il faut évoquer un syndrome de Goodpasture (rechercher d’anticorps anti-membrane basale glomérulaire) ou une poly angéite microscopique (recherche d’anticorps anticytoplasme des polynucléaires). 4. LES NÉPHROPATHIES VASCULAIRES

    • Liées à l’atteinte des artères de petits calibres et des capillaires dans :
    le syndrome hémolytique et urémique (SHU) avec HTA, anémie hémolytique régénérative de type mécanique (présence de schizocytes), augmentation des LDH, baisse de l’haptoglobine, et thrombopénie sans signe de CIVD (fibrinogène et TP normaux). Le SHU est la première cause d’IRA chez le nourrisson, et est plus rare chez l’adulte. Il est habituellement une complication d’une infection par entérobactérie pathogène donnant une diarrhée souvent hémorragique. Le germe le plus souvent rencontré est E. Coli de sérotype O157:H7 (voir chapitre néphropathies vasculaires) ;
    les embolies de cholesterol : l’IRA est associée à des signes cutanés avec nécrose distale périunguéale et livedo. Elle survient chez un sujet athéromateux, après une artériographie ou une manœuvre endovasculaire, ou lors d’un traitement anticoagulant (voir chapitre néphropathies vasculaires). • Liées à l’atteinte des artères de gros calibre :
    embolies, thromboses athéromateuses, dissection des artères rénales peuvent aussi se compliquer d’IRA ;
    douleur lombaire, hématurie macroscopique et fièvre, augmentation des LDH sont évocatrices ;
    l’artériographie confirme le diagnostic et peut précéder l’angioplastie percutanée.

     

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    GLOMERULONEPHRITE EXTRACAPILLAIRE

    Jeudi 10 janvier 2013

    http://perruchenautomne.eu/wordpress/?paged=5

    http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1769725506000940

    GLOMERULONEPHRITE EXTRACAPILLAIRE dans Dossiers 1-s2.0-S1769725506000940-gr1

    Croissant à un stade précoce.A. Coloration de Jones (× 250) : rupture des basales capillaires (flèche), irruption de fibrine dans l'espace urinaire (double flèche).B. Coloration au trichrome (× 250) : multiplication des cellules épithéliales pariétales mêlées à de la fibrine (flèche), afflux de leucocytes (double flèche).

     

    1-s2.0-S1769725506000940-gr3 dans Les innovations de la Santé:médicales et pharmaceutique

    Croissant segmentaire floride, coloration au trichrome (× 160). En périphérie, importante prolifération épithéliale mêlée à quelques leucocytes ; en surface, abondant réseau fibrineux. Le flocculus est refoulé par ce croissant.

     

     

    1-s2.0-S1769725506000940-gr6 dans Recherche Santé Medecine Pharmacie

    Étude en immunofluorescence.A. Croissant segmentaire : fixation du sérum antifibrine extracapillaire.B. Fixation du sérum anti-immunoglobulines G linéaire sur les membranes basales (maladie de Goodpasture).

    Résumé

    Les glomérulonéphrites extracapillaires (GNEC) sont caractérisées par la présence d’une prolifération cellulaire en forme de croissant plus ou moins circonférentiel entourant le flocculus glomérulaire et associée à une réaction inflammatoire parfois majeure, susceptible d’évoluer vers une sclérose transformant les glomérules en « pain à cacheter ». Le diagnostic de GNEC est classiquement porté lorsque les lésions glomérulaires intéressent plus de 50 % des glomérules sur une biopsie en comportant au moins une dizaine. L’étude en immunofluorescence apporte des renseignements précieux d’ordre étiologique. Le tableau clinique est une glomérulonéphrite rapidement progressive (GNRP) avec insuffisance rénale progressive en quelques jours ou semaines, associée à une protéinurie et une hématurie. Parfois, des manifestations extrarénales révèlent la maladie responsable. Ces maladies sont classées en trois groupes en fonction de l’aspect des lésions observées en immunofluorescence. Le premier groupe est caractérisé par des dépôts linéaires d’immunoglobulines G le long des membranes basales glomérulaires et correspond à la maladie de Goodpasture, associée à la présence d’autoanticorps antimembrane basale glomérulaire. Dans le deuxième groupe hétérogène des GNEC avec dépôts granuleux d’immunoglobulines, la formation de complexes immuns a été incriminée, mais leur rôle pathogène n’a pas toujours pu être démontré. Le troisième groupe est celui des GNEC sans dépôt important d’immunoglobuline, anciennement appelé GNEC pauci-immune ; il est associé le plus souvent à la présence d’autoanticorps anticytoplasme des polynucléaires neutrophiles (ACPN), principalement dans le cadre de la maladie de Wegener et de la polyangéite microscopique. Enfin, certaines glomérulopathies primitives se compliquent parfois d’une prolifération extracapillaire. Le pronostic rénal est souvent sombre en l’absence de traitement. Un diagnostic précoce est indispensable, orienté par les signes extrarénaux et le bilan immunologique, confirmé par une biopsie rénale qui, de plus, donne des éléments pronostiques. En dehors de certaines GNEC du groupe II, le traitement d’induction classique associe corticoïdes et cyclophosphamide, ainsi que des échanges plasmatiques en cas de maladie de Goodpasture. Une fois la rémission obtenue, un traitement d’entretien prolongé est nécessaire pour les GNEC du groupe III, car les rechutes sont fréquentes. Les effets secondaires induits par ces traitements immunosuppresseurs (infections opportunistes et néoplasies) incitent à poursuivre la recherche du traitement minimal efficace ayant le meilleur rapport bénéfice/risque.

    Mots clés

    • Glomérulonéphrite extracapillaire;
    • Glomérulonéphrite rapidement progressive;
    • Anticorps anticytoplasme des polynucléaires neutrophiles;
    • Anticorps antimembrane basale glomérulaire;
    • Maladie de Goodpasture;
    • Maladie de Wegener;
    • Polyangéite microscopique

    Quatre images pour un diagnostic

    Publié le 14 juin 2012 par PUautomne

    Une jeune femme nous est adressée pour la prise en charge d’une insuffisance rénale aiguë dans les suites d’un choc hémorragique secondaire à un saignement de la délivrance.

    Elle est anurique. Dans le contexte nous demandons un scanner rénal qui va permettre de faire le diagnostic de sa néphropathie.

     

    Le diagnostic se fait comme ici sur un scanner injecté. Il fallait voir au temps portal, l’absence de prise de contraste de la corticale rénale (flèche dans l’image suivante) en dehors d’un fin liséré externe, le fameux cortex corticis (tête de flèche) contrastant avec l’opacification de la médullaire (étoile).

    coupe-l%C3%A9gende

    Vous pouvez aussi faire le diagnostic sur une ponction biopsie rénale.

    Pourquoi faire le diagnostic de nécrose corticale? L’intérêt est pronostic. Il ne faut pas attendre une récupération dans le délai habituel d’une nécrose tubulaire (3 à 6 semaines). L’insuffisance rénale aiguë se transforme, dans la majorité des cas en insuffisance rénale chronique terminale nécessitant l’hémodialyse chronique. Le pronostic est sombre. Mais il faut savoir attendre car dans plus de 30% des cas, nous pouvons observer une récupération de la fonction rénale permettant l’arrêt de l’épuration extra-rénale. Le délai peut être de 3 à 6 mois.

    J’espère que cette jeune femme va récupérer. C’est la troisième nécrose corticale que je vois, les deux premières ont retrouvé une autonomie rénale.

     

     

    Voici les images:

    Quel est votre diagnostic?

     

    Suivi de notes et une autre chose

    Publié le 10 mai 2012 par PUautomne

    La patiente de cette note va mieux. Elle a complétement récupéré de tous ses déficits neurologiques.

    Celle de cette note a été biopsiée par mes petites mains. Comme prévu, elle a un syndrome néphrotique à lésions glomérulaires minimes. La troisième en 15 jours, la loi des séries ça existe dans les glomérulopathies.

    J’en profite pour montrer comment je fait une ponction biopsie rénale (note reprise de mon précédent blog). Il s’agit d’une technique parmi d’autres.

    La PBR est mon geste préféré, normal je suis néphrologue. C’est une geste simple. Il demande un peu d’ habitude et de la méticulosité.

    Les indications (le moment le plus important) de la ponction biopsie rénale sont:

    • Les syndromes glomérulaires de l’adulte (quand il y a des protéines dans les urines en pratique)
    • Les insuffisances rénales aiguës organiques quand la cause n’est pas une nécrose tubulaire.
    • Les insuffisances rénales chroniques de causes non évidentes.

    Le rein est une éponge à sang. Il reçoit 20% du débit cardiaque au repos. C’est l’organe le plus vascularisé de l’organisme. Le risque, quand on met une aiguille dedans, est bien évidement le saignement, de l’hématome péri rénal asymptomatique au choc hémorragique nécessitant une néphrectomie d’hémostase. Les complications graves sontheureusement rares, surtout si on respecte les contre indications.

    Les contres indications à la biopsie rénale percutanée sont:

    • les troubles de l’hémostase (coagulation complète et temps de saignement avant la PBR),
    • les reins uniques fonctionnels (échographie avant),
    • les urines infectées (ECBU),
    • l’HTA sévère non contrôlée,
    • l’hydronéphrose et
    • les reins polykystiques.

    La ponction biopsie rénale percutanée nécessite une hospitalisation de 24 heures. Le repos au lit strict est la règle après le geste pour limiter le risque de saignement. En pratique, le patient rentre le matin avec son bilan biologique. La biopsie à lieu dans la matinée. Il reste couché 24 heures et le lendemain matin, il rentre chez lui.

    Je remercie la photographe-modèle qui se reconnaîtra et la patiente qui à très gentiment acceptée que nous réalisions des clichés.

    Le premier temps est le repérage. Le rein est biopsié au niveau du pôle inférieur. Il est anatomiquement à l’intersection entre une ligne partant de l’épine ou de la pointe de l’omoplate et une ligne situé un centimètre sous la dernière cote. Ici le pôle inférieur est marqué par une croix.

    repere1-avec-legende-sb.1248708953.JPG

    Il suffit de poser la sonde d’échographie pour être sur de ses repères et mesurer la distance entre la peau et le rein.

    echogrpahie-pre-sb-w.1248708858.JPG

    Ce n’est pas un geste douloureux. Il se réalise après une anesthésie locale. Elle se fait de la peau à la capsule du rein. L’anesthésie permet aussi de sentir le rein. J’utilise trois aiguilles différentes de longueur croissante, une sous cutanée, une intra-musculaire et une aiguille à ponction lombaire. L’arrivée sur le rein empêche de « pousser » la xylocaine. Le repérage est l’étape la plus importante. On ne tire au pistolet que sur de soi.

    anesthesie-sb-w.1248708781.JPG

    avec l’IM

    anesthesie-3-sb-w.1248708768.JPG

    avec l’aiguille à PL.

    Une fois arrivé sur le rein, on sent ce dernier au bout de l’aiguille en faisant respirer la patiente. Le rein est mobile, il va « gratter » contre l’aiguille. Cette étape permet d’avoir la distance entre peau et rein.

    ca-gratte-sb-w.1248707371.JPG

    La ponction se fera avec un pistolet dont l’aiguille mesure 12 cm de long.

    le-pistolet-sb-w.1248707520.JPG

    On sent le rein contre l’aiguille, ça gratte

    reperage-pistolet-sb-w.1248707668.JPG

    Une fois qu’on le sent bien, on tire.

    je-tire-sb-w.1248707813.JPG

    Vous retirez le pistolet du dos et vous récupérez une jolie carotte de rein.

    la-carotte1-sb-w.1248708896.JPG

    carotte2-sb-w.1248708812.JPG

    On met dans le pot de fixateur ou de liquide de conservation.

    dans-le-pot-sb-w.1248708842.JPG

    Et voilà le prélèvement prêt à partir au laboratoire d’anatomo-pathologie.

    carotte-pot-sb-w.1248708828.JPG

    On prélève habituellement deux fragments un pour la microscopie optique et un pour l’immunofluorecence directe.

     

     

    Une fois la biopsie réalisée, on aide le patient à se mettre sur le dos. On glace sa fosse lombaire. On surveille, la tension artérielle, la douleur et la présence d’une hématurie après chaque miction.

    Ce geste demande entre 15 et 30 minutes.

    J’aime bien biopsié… Tellement que la patiente qui vous montre son dos vient d’être biopsiée une troisième fois. Dans certaines pathologies, la PBR reste l’unique moyen de guider les choix thérapeutiques de façon optimale.

     

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    Sclérodermie systémique; Traitement de la sclérodermie systémique

    Mardi 8 janvier 2013

     

     http://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1762420705000219

    Résumé

    La sclérodermie systémique est une maladie auto-immune rare associée à un dysfonctionnement des cellules immunitaires, des fibroblastes et des cellules endothéliales. Il existe deux principales formes selon l’extension cutanée, les formes limitées et les formes diffuses. Quel que soit son type, la sclérodermie systémique est associée à un risque important d’atteinte viscérale, particulièrement digestive, pulmonaire, cardiaque ou rénale, qui réduit significativement la survie. La sclérodactylie et les ulcères digitaux altèrent notablement la qualité de vie des patients. Une surveillance viscérale régulière, une utilisation adaptée des inhibiteurs calciques, des inhibiteurs de l’enzyme de conversion, des inhibiteurs de la pompe à protons et le développement ces 15 dernières années de nouveaux médicaments comme les prostacyclines et leurs analogues, des inhibiteurs des récepteurs de l’endothéline, expliquent l’amélioration du pronostic de la maladie.

    SCLERODERMIE SYSTEMIQUE

    SCLERODERMIE SYSTEMIQUE - RIGIDITE DERMIQUE -PERTE DE L ELASTICITE

     

    sclerodermie systemique

    sclerodermie systemique-RAYNAUD EN PHASE CYANOTIQUE

     

    Mégacapillaires bien visibles à l'œil nu à la sertissure de l'ongle chez une patiente ayant une sclérodermie systémique limitée.

    Mégacapillaires bien visibles à l'œil nu à la sertissure de l'ongle chez une patiente ayant une sclérodermie systémique limitée.

     

    Ulcère pulpaire au cours d'une sclérodermie systémique limitée.

    Ulcère pulpaire au cours d'une sclérodermie systémique limitée.

     

    Cicatrices cupuliformes de la pulpe du troisième doigt.

    Cicatrices cupuliformes de la pulpe du troisième doigt.

     

    Sclérose cutanée du dos et des cuisses chez un patient atteint de sclérodermie systémique diffuse.

    Sclérose cutanée du dos et des cuisses chez un patient atteint de sclérodermie systémique diffuse.

     

     Sclérodermie à début aigu œdémateux.

    Sclérodermie à début aigu œdémateux.

     

    Sclérodactylie avec télangiectasies à la base du pouce gauche.

    Sclérodactylie avec télangiectasies à la base du pouce gauche.

     

     Infiltrats en verre dépoli prédominant en périphérie et dans les bases pulmonaires chez une patiente ayant une sclérodermie systémique limitée (Pr M. Rémy-Jardin).

    Infiltrats en verre dépoli prédominant en périphérie et dans les bases pulmonaires chez une patiente ayant une sclérodermie systémique limitée (Pr M. Rémy-Jardin).

     

     Acro-ostéolyses des phalangettes chez une patiente ayant une sclérodermie systémique diffuse.

    Acro-ostéolyses des phalangettes chez une patiente ayant une sclérodermie systémique diffuse.

     

    Calcifications sous-cutanées au cours d'un CREST syndrome.

    Calcifications sous-cutanées au cours d'un CREST syndrome.

     

     

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    Les pelades

    Samedi 5 janvier 2013

    Pelade

    Accueil > Maladies > Index des maladies de A à Z
    La pelade diffère de la calvitie, qui entraîne une perte de cheveux (et non de poils) pour des raisons principalement héréditaires. À ce sujet, voir notre fiche Alopécie.

    La pelade : qu’est-ce que c’est ?

    La pelade provoque une perte de pilosité par plaques, le plus souvent au cuir chevelu. La peau du crâne conserve son apparence normale, mais est simplement dépourvue de cheveux par endroits. On la nomme aussi alopécie en plaques.

    Environ 1 % des Nord-Américains seraient touchés par la pelade. Dans près de la moitié des cas, les symptômes apparaissent avant l’âge de 20 ans. Elle représente 2% des consultations en dermatologie en France.

    Il n’existe pas de traitement pour en venir à bout. Certains traitements peuvent stimuler la repoussedes cheveux. Cependant, chez près de 80 % des personnes, la pilosité réapparaît d’elle-même de 6 à 12 mois après la chute. Les cheveux peuvent même repousser des années plus tard. Mais rien ne protège d’une rechute (celle-ci est même fréquente).

    Causes

    Les scientifiques ne savent pas ce qui déclenche la perte des cheveux et des poils : une infection virale, l’hérédité, le stress, l’exposition à un produit chimique. Cependant, des facteurs héréditaires semblent jouer chez 20 % à 40 % des gens atteints. Les chercheurs supposent que le mécanisme de destruction implique une réaction auto-immune, où les anticorps de la personne atteinte s’attaqueraient à tort aux follicules pileux. La pelade est d’ailleurs associée à la présence d’autres maladies auto-immunes, telles que le vitiligo, le diabète type 1, l’arthrite rhumatoïde, le lupus discoïde et la thyroïdite de Hashimoto. Par chance, les cellules souches des follicules pileux, qui permettent la repousse des poils, demeurent intactes. Cela explique que les poils peuvent se remettre à pousser, même après plusieurs années de dormance.

    Évolution

    L’évolution de la pelade est tout à fait imprévisible et très variable d’une personne à l’autre. La majorité des gens seront guéris au bout de 1 an, mais environ 10 % seront atteints chroniquement et n’auront aucune repousse de cheveux.

    Habituellement, la pelade reste localisée au cuir chevelu et se restreint à de petites plaques dénudées. Néanmoins, dans sa forme extensive, elle peut progresser et s’étendre à la barbe et à tout le cuir chevelu. La pelade universelle (perte de tous les poils du corps) est très rare.

    Chez certains individus, la maladie s’attaque aussi aux ongles : ceux-ci prennent la forme d’un butoir et deviennent marqués à la pointe, rugueux et sans éclat.

     

    pelade

    pelade

    http://www.passeportsante.net/fr/Maux/Problemes/Fiche.aspx?doc=pelade_pm

     

     

     

     

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    Maladie de Wegener = Granulomatose de Wegener

    Samedi 5 janvier 2013

    RÉSUMÉ

    La granulomatose de Wegener est une vascularite nécrosante des vaisseaux de petit calibre associant une inflammation de la paroi vasculaire et des granulomes, péri- et extravasculaires. Il s’agit d’une maladie rare dont la prévalence est comprise entre 1/42 000 et 1/6 400 habitants. Son incidence annuelle varie de 2 à 12 cas par million. Elle intéresse les deux sexes. L’âge moyen de survenue est de 45 ans, mais des formes ont été décrites chez le sujet très âgé et chez l’enfant. Sur le plan clinique, elle se caractérise, dans sa forme complète, par des signes ORL chez 70 à 100% des patients (obstruction nasale persistante, sinusite, rhinite hémorragique et/ou croûteuse, otite moyenne séreuse, hypoacousie et/ou déformation nasale en selle), par une atteinte pulmonaire (nodules, infiltrats, hémorragies alvéolaires) et par une atteinte rénale (typiquement glomérulonéphrite nécrosante extra-capillaire). Des signes généraux (asthénie, fièvre, arthralgies, myalgies et/ou amaigrissement) sont fréquents. Une neuropathie périphérique (surtout multinévrite) est présente chez 11 à 68% des malades et des manifestations neurologiques centrales (céphalées, déficit sensitivomoteur, hémiplégie, épilepsie) sont observées dans 6 à 13% des cas. Des lésions cutanées (purpura, papules, ulcérations) sont retrouvées chez 10 à 50% des patients. Les atteintes oculaires sont fréquentes (14 à 60%). Les atteintes cardiaques sont plus rares (moins de 10%) et souvent asymptomatiques. L’étiologie est inconnue. Le diagnostic repose sur la combinaison des signes cliniques et de la détection d’anticorps sériques dirigés contre le cytoplasme des polynucléaires neutrophiles, les ANCA, et principalement les C-ANCA anti-PR3. Une biopsie cutanée, nasale, pulmonaire ou rénale permet, dans l’idéal, de confirmer le diagnostic. Le traitement des formes systémiques repose sur une corticothérapie associée à du cyclophosphamide par voie intraveineuse, toutes les 2 semaines puis toutes les 3 semaines jusqu’à obtention de la rémission. Un autre immunosuppresseur (méthotrexate ou azathioprine) est ensuite utilisé en phase d’entretien. Les biothérapies (rituximab, anti-TNF alpha, abatacept…) sont en cours d’étude et semblent prometteuses. Grâce au traitement, la rémission est obtenue dans plus de 85% des cas, mais des rechutes surviennent chez la moitié des patients durant les 5 années suivant le diagnostic.

    Editeur(s) expert(s)

    • Pr Loïc GUILLEVIN
    • Dr Christian PAGNOUX
    purpura necrotique maladie de wegener

    die de Wegener

    maladie de Wegener

    purpura necrotique maladie de Wegener

    Full-size image (31 K)Fig. 2. Purpura des membres inférieurs au cours de la quatrième rechute d’une micropolyangéite en sept années d’évolution (collection Dr Puéchal).

     

    Full-size image (21 K)

    Fig. 3. Hémorragie alvéolaire bilatérale au cours d’une granulomatose de Wegener s’étant initialement manifestée par une polyarthrite sans signe systémique évoluant par poussées régressives sous faible corticothérapie pendant trois ans (collection Dr Puéchal).