Le scandale d’achat par la Samir du pétrole volé à l’Irak : Jamal Ba-Amer fait déjà sonner le tiroir-caisse

Publié le par Karim El Maghribi

 

Alors que le tanker « United Leadership », battant pavillon des Îles Marshall et chargé de plus d’un million de barils de brut volé, était en train de quitter les eaux territoriales marocaines sur demande des autorités portuaires du Royaume, Jamal Ahmed Mohamed Ba-Amer, le directeur général de la Société marocaine anonyme d’industrie et de raffinage (Samir), faisait déjà sonner le tiroir-caisse. Une habitude chez ce Saoudien d’origine yéménite pour qui tout s’achète au Maroc (1). Ainsi avec les premières sonneries du tiroir-caisse ont commencé à apparaître dans certains sites dits d’ « information » des articles de complaisance qui posent des questions et donnent en même des réponses arrangées sur ce méga scandale d’achat par la Samir d’une cargaison de pétrole pompé illégalement dans les champs de Kirkouk , une province pétrolifère du Kurdistan d’Irak, entré en conflit séparatiste avec Bagdad, depuis plusieurs mois. A la lecture de ces soi-disant articles lèche-bottes, on tombe carrément à la renverse et on a la nausée. Prenant à contre-pied ce qui a été écrit par de grands journaux notamment The Wall Street Journal Journal mais aussi les communiqués du ministère irakien du pétrole him-self, les auteurs de ces articles vivriers qui espèrent obtenir ce faisant quelque ikramiat (bakchich dans le jargon golfique) de la part Jamal Ba-Amer, le gouvernement d’Irak n’a jamais menacé de prendre des représailles contre toute partie qui achète du pétrole du Kurdistan irakien sans passer par la SOMO, le seul organisme habilité à exporter le brut irakien ! Mieux : ces mendiants de la presse ont ajouté, citant des sources mystérieuses, que Bagdad, par le biais de son ambassade à Rabat, a contacté le ministère marocain des affaires étrangères pour l’assurer que le gouvernement irakien n’a aucun problème à ce que l’on importe du pétrole kurde !! Or il suffit de se rendre sur le site internet officiel du ministère irakien du pétrole pour y trouver une série d’articles et de communiqués officiels qui disent exactement le contraire de ce qu’affirment ces médias prétendants au bakchich de Jamal Ba-Amer qui soit dit au passage est depuis l’éclatement du scandale il y a 5 jours enfermé dans un mutisme profond. En réalité, la SOMO comme son ministère de tutelle, menace tout acheteur du pétrole du Kurdistan de lourdes sanctions. Pour être plus clair, imaginons qu’une horde du polisario fasse main basse sur une mine de phosphates et décide de la vendre à un pays arabe. Evidemment le seul organisme habilité à vendre du phosphate marocain est le Groupe OCP et tout pays acheteur de ce minerai sans passer par l’OCP et le gouvernement marocain sera considéré par Rabat comme un pays hostile, susceptible de poursuites devant les chambres d’arbitrage internationales ad-hoc, à Paris ou Londres etc.

S’il n’avait  pas

été pris la main dans le sac, En clair Ba-Amer aurait

empoché une plus

value de 80 millions à 90 millions de dollars

 

Mais ça Jamal Ba-Amer et son mentor et grand bienfaiteur le cheikh Mohamed Hussein Al Amoudi, un homme d’affaires saoudien d’origine éthiopienne, propriétaire entre autres de Corral Petroleum Holding (la maison mère de la Samir), s’en moque comme de sa première dishdasha. L’important pour la clique à la solde de Hussein Al Amoudi (il y a des dizaines de semblables de Ba-Amer qui sont disséminés partout dans le monde) est de faire du fric peinard en achetant le baril du brut au marché noir à un prix bradé pour le remettre dans le circuit commercial légal comme s’il était acheté au prix fort du marché. A en croire un entrefilet confidentiel paru dans la Une de notre confrère « Al Akhbar », daté d’aujourd’hui 7/8 juin 2014, la cargaison du navire "United Leadership" de 1 million de barils (un baril c’est 159 litres) avait été payée à 32 millions de dirhams par la Samir! Faites le calcul et tenez vous bien car ça donne le vertige ! A 8,24 dirhams le dollar américain, la Samir de Ba-Amer aura acheté du brut kurdo-irakien à moins de 10 dollars le baril. Si on suppose que la raffinerie, située à 30 km au nord de Casablanca, a pris toute la cargaison de 1 million de  barils, la transaction aurait été un vrai jackpot pour le Saoudien marges quand on sait que le cours mondial actuel du brut dépasse les 102 dollars le baril ! En clair Ba-Amer aurait, s’il n’avait pas été pris la main dans le sac, aurait empoché une plus value entre 80 millions à 980 millions de dollars. Allah Akbar ! Voilà le vrai djihad. Mieux : toujours si Ba-Amer n’avait pas été prix la main dans le sac et si près du but, il aurait non seulement empoché entre 98 millions et 82 millions de dollars dans cette affaire digne d’Al Capone mais aurait aussi facturé la transaction à la caisse de compensation sur la base de prix et de conditions d’achat définis à sa guise. En effet, la procédure de la caisse de compensation marocaine (quasi mécanique) permet de compenser les achats des hydrocarbures quand leur cours dépasse les 100 dollars sur le marché international légal. « (…) Le seuil de 100 dollars est un prix de compensation. L’Etat compense donc toujours ! » affirmait M. Najib Boulif, ex ministre des affaires générales, dans un entretien accordé au quotidien « Le Matin du Sahara », le 14 août 2012. Mais cette procédure ne compensait pas le pétrole raffiné mais seulement celui distribué. Ce qui n’a pas échappé à Ba-Amer. En été 2013, il crée la Société de Distribution de Carburants et Combustibles (SDCC) qui à travers un réseau de stations-service Maison lui permettra de commercialiser et sa gamme de carburants et de lubrifiants Samir ! Un retour brutal dans la distribution, après 15 ans d’absence, pour non seulement concurrencer ses clients que sont les autres sociétés de distribution mais pour être éligible à la compensation ! Sacré Ba-Amer ! Last but not least, une grande question s’impose : combien de transactions juteuses et illégales la Samir a conclu- en payant en dollar quitte à violer la loi américaine - sans se faire prendre, sachant que la société a été achetée à l’Etat marocain à hauteur des 2/3 du capital par Corral Petroleum de Al Amoudi en 1997 et que Jamal Ba-Amer a été nommé à sa tête en 2004 ? En dix ans, la Samir pourrait avoir indûment amassé des milliards. En attendant une réponse, on peut déjà dire sans médire que la dégradation de l’état financier de l’entreprise semble voulue. En effet comment une raffinerie, qui plus est la seule du Maroc (un pays non pétrolier), qui fait autant de cash par des procédés peu catholiques était-elle arrivée une telle situation financière déplorable ? Pour en avoir une idée, sachez que selon le numéro du 9 août 2012 du feu magazine Actuel, qui citait des milieux financiers, « Corral était prêt à vendre la Samir pour 400 à 500 millions de dirhams, sans trouver preneur. » Soit environ 49 millions de dollars ! A méditer.

 

(1) La phrase qu’il aime répéter on off quand il se trouve devant un problème et avec ses proches collaborateurs notamment Mme Hind Kably, sa secrétaire particulière à la scolarité  moyenne qui partie de rien est arrivée ilico à rouler des mécaniques.

La Une du quotidien Al Massae à fort tirage du 7/8 juin 2014

La Une du quotidien Al Massae à fort tirage du 7/8 juin 2014

L'entrefilet confidentiel du quotidien Al Akhbar  à fort tirage du 7/8 juin 2014

L'entrefilet confidentiel du quotidien Al Akhbar à fort tirage du 7/8 juin 2014

Une vue du site internet du ministère irakien du Pétrole infirmant les allégations des sites à bakchich

Une vue du site internet du ministère irakien du Pétrole infirmant les allégations des sites à bakchich

De gauche à droite : 3e Ba-Amer, 4e Al Amoudi, à la Samir le 6/12/12.

De gauche à droite : 3e Ba-Amer, 4e Al Amoudi, à la Samir le 6/12/12.

Publié dans Focus

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P
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Merci beaucoup Monsieur