DJ Rimbaud

Poèmes mis en chanson

1 note

Le chat et le soleilMarie-Annick LépineJ'ai brodé mon cœurimage

MAURICE CARÊME •• LE CHAT ET LE SOLEIL


Musique : Marie-Annick Lépine
Interprète : Marie-Annick Lépine


Le chat ouvrit les yeux,
Le soleil y entra.
Le chat ferma les yeux
Le soleil y resta.

Voilà pourquoi, le soir,
Quand le chat se réveille
J’aperçois dans le noir
Deux morceaux de soleil.


— L’Arlequin

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11 notes

Interprète : Marjo Tal
Titre : Fille de Mars, garçon d'Avril


JACQUES PRÉVERT •• « FILLE DE MARS… »


Musique : Marjo Tal
Interprète : Marjo Tal


Fille de Mars
garçon d’Avril
amoureux de Mai

Dans la ferraille de la Fête
les feux de la Saint-Elme
sur les trolleys crépitent

Fille de Mars
garçon d’Avril
amoureux de Mai

Bercés par le doux fracas du manège
en caressant un rêve
se caressant aussi

Ils s’aiment
pour la vie
Ce rêve est aussi vrai que le vacarme de cette fête
c’est pour la vie qu’ils s’aiment
c’est à cause de la vie
et même s’ils se quittent
elle les a réunis.


Grand Bal du printemps

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26 notes

Interprète : Jacques Bertin
Titre : Les Nouvelles du soir

djrimbaud:


PHILIPPE JACCOTTET •• LES NOUVELLES DU SOIR


Musique : Jacques Bertin
Interprète : Jacques Bertin


À l’heure où la lumière enfouit [cache] son visage
dans notre cou, on crie les nouvelles du soir,
on nous écorche. L’air est doux. Gens de passage
dans cette ville, on pourra juste un peu s’asseoir
au bord du fleuve où bouge un arbre à peine vert,
après avoir mangé en hâte ; aurai-je même
le temps de faire ce voyage [cet ouvrage] avant l’hiver,
de t’embrasser avant de partir ? Si tu m’aimes,
retiens-moi, le temps de reprendre souffle, au moins
juste pour ce printemps, qu’on nous laisse tranquilles
longer la tremblante paix du fleuve, très loin,
jusqu’où s’allument les fabriques immobiles…
Mais pas moyen. Il ne faut pas que l’étranger
qui marche se retourne, ou il serait changé
en statue : on ne peut qu’avancer. Et les villes
qui sont encor debout brûleront. Une chance
[que j’aie au moins visité Rome, l’an passé,]
que nous nous soyons vite aimés, avant l’absence,
regardés encore une fois, vite embrassés,
[avant qu’on crie « Le Monde » à notre dernier monde
ou « Ce soir » au dernier beau soir qui nous confonde…]
Tu partiras. Déjà ton corps est moins réel
que le courant qui l’use, et ces fumées au ciel
ont plus de racines que nous. C’est inutile
de nous forcer. Regarde l’eau, comme elle file
par la faille entre nos deux ombres. C’est la fin,
qui nous passe le goût de jouer au plus fin.


— L’Effraie, 1946-1950

4 notes

Interprète : Monique Morelli
Titre : Les rues barrées


PIERRE MAC ORLAN •• LES SIX ÉLÉMENTS


Musique : Lino Leonardi
Interprète : Monique Morelli


Les palais de justice

Regardons, en suivant la Seine
et ses ponts déjà célébrés,
les fillettes des vingt quartiers
qui s’en vont deux fois la semaine,
un renard chauve autour du cou,
avec la morgue du hibou,
oiseau rebelle à l’allégresse,
chez les médecins du Palais
où la Main de gloire est au frais
chercher franchise pour leurs fesses.


Les Champs-Élysées

Rien n’est encor plus détestable
que les retraits des boulingrins
où l’on voit errer des putains
qui semblent grand’mères du Diable.
Seigneur où vont en de tels lieux
ces ombres dévorées au feu
qui flambe à leurs tristes bouzines.
Les Bilitis d’un jour sans pain
se mêlent dans la limousine
ronflant en douce et feux éteints.


Montmartre

Les bougnats bordent le cratère
de ce petit mont de Vénus
et chacun d’eux y désaltère
Cartouche et Jenin l’Avenu.
On estime ici les pucelles
autant qu’un pet de veau mort-né.
L’art n’a besoin de chasteté
et la muse ici n’est cruelle
qu’à ceux qu’elle doit restaurer.


Montparnasse

On y voit venir d’Amérique
les yeux encore à peine ouverts
sur la perversité publique
les blondes girls de Mortimer.
Mais sur leurs muqueuses trop neuves
elle attendent de l’amour
la très intime extase pour
en établir enfin la preuve,
les yeux cernés au point du jour.


L’école militaire

La Grande Roue est démolie
avec ses boudoirs aériens ;
la culotte rouge est bannie
d’un tableau jadis quotidien ;
les bobinards parés de glaces,
dont Mars absorbait tous les dons,
n’offrent que des décors sans fonds
où les servantes se prélassent
dedans leur peau bleu d’horizon.


Cimetière Saint-Vincent

Comme un bonbon frais dans la bouche
d’un soldat blessé en juillet
et le repos de qui se couche
ayant pour un soir son lit fait,
le charnier Saint-Vincent s’impose
aux amateurs de ce quartier,
mais pour ceux-ci et leurs péchés
l’avenir n’est pas peint en rose.
Pourtant je les crois guerdonnés.


Poésies documentaires complètes

Filed under Pierre Mac Orlan Lino Leonardi Monique Morelli

7 notes

Interprète : Juliette Gréco
Titre : Chœur d'enfants


JEAN TARDIEU •• CHŒUR D’ENFANTS


Musique : Gérard Jouannest
Interprète : Juliette Gréco


Tout ça qui a commencé
il faut bien que ça finisse :

la maison zon sous l’orage
le bateau dans le naufrage
le voyageur chez les sauvages.

Ce qui s'est manifesté
il faut que ça disparaisse :
feuilles vertes de l’été
espoir jeunesse et beauté
an-ci-en-nes vérités.

Moralité.

Si vous ne voulez rien finir
évitez de rien commencer.
Si vous ne voulez pas mourir,
quelques mois avant de naître
faites-vous décommander.


Monsieur Monsieur

Filed under Jean Tardieu Gérard Jouannest Juliette Gréco

27 notes

Interprète : Kiki de Montparnasse
Titre : La boucle retrouvée


GUILLAUME APOLLINAIRE •• LA BOUCLE RETROUVÉE


Musique : Robert Caby
Interprète : Kiki de Montparnasse


Il retrouve dans sa mémoire
La boucle de cheveux châtains
T’en souvient-il à n’y point croire
De nos deux étranges destins

Du boulevard de la Chapelle
Du joli Montmartre et d’Auteuil
Je me souviens murmure-t-elle
Du jour où j’ai franchi ton seuil

Il y tomba comme un automne
La boucle de mon souvenir
Et notre destin qui t’étonne
Se joint au jour qui va finir


Calligrammes

Filed under Guillaume Apollinaire Robert Caby Kiki de Montparnasse

5 notes

Interprète : Marianne Oswald
Titre : La boucle retrouvée


GUILLAUME APOLLINAIRE •• LA BOUCLE RETROUVÉE


Musique : Robert Caby
Interprète : Marianne Oswald


Il retrouve dans sa mémoire
La boucle de cheveux châtains
T’en souvient-il à n’y point croire
De nos deux étranges destins

Du boulevard de la Chapelle
Du joli Montmartre et d’Auteuil
Je me souviens murmure-t-elle
Du jour où j’ai franchi ton seuil

Il y tomba comme un automne
La boucle de mon souvenir
Et notre destin qui t’étonne
Se joint au jour qui va finir


Calligrammes

Filed under Guillaume Apollinaire Marianne Oswald Robert Caby