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Date de création : 04.10.2011
Dernière mise à jour : 06.02.2017
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CHEIKHNA CHEIKH SAADBOUH ET LE FOUTA DJALLON

 


Après la prophétie de Mohammed(PSL), Dieu envoyait des missionnaires aux peuples qui devaient embrasser la religion de la vérité ou se repentir des péchés. C’est pourquoi à chaque époque des Cheikh Mourabbi apparaissaient pour guider les personnes égarées. Cheikhna Cheikh Mohammed Fadel a été un des missionnaires du Seigneur, qui, ne s’étant pas déplacé a propagé les paroles divines et l’enseignement du Prophète grâce à ses fils porte-étendards qui se sont dispersé dans toutes les régions.

Son fils Cheikhna Cheikh Saadou Abihi, a été celui à qui Dieu, donnera la mission de purifier les peuples noirs situés au Sud-ouest de Hawdou, c'est-à-dire de la région de Trarza au Sénégal, allant jusqu’au Fouta Djallon.

Beaucoup de peuples se sont convertis à l’islam grâce à cet homme de Dieu extraordinaire. Beaucoup de musulmans, d’éminents lettrés se sont vu ouvrir les portes du soufisme par ce fils de Cheikh Mohammed Fadel.

Nous avons déjà traité un exposé sur la représentativité de Cheikhna Cheikh  Saadbouh au Sénégal. Un document riche mais incomplet car nous ignorons le nombre de personnes qui ont eu la chance de côtoyer le grand cheikh et qui ont été par la suite été consacrés.

Nous allons seulement nous référer à la parole de son dévoué mouride Cheikh Déthialaw Seck dans son livre Misbâhoud Diyâ : « CHEIKHNA ne cessa d’illuminer l’islam à Dakar et d’éteindre les feux de l’enfer dans beaucoup de tribus et personne ne connait leur nombre à part DIEU, et cela est l’héritage de son ancêtre Seydina Mohamad sala lahou aleyhi wa salama ».

Il parlait ainsi du voyage de Cheikhna à Dakar, mais partout où le Cheikh a mis les pieds les peuples affluèrent pour chercher sa bénédiction.

Dans les zones du Sénégal où Cheikhna n’est pas allé, ses missionnaires ont fait un très bon travail. Dans l’exposé précédant on a cité les cas de ses neveux Cheikh Youbba El Mokhtar et Cheikh Hadramé would Misbâh Eddîn respectivement dans le Ferlo et le Djolof, ainsi que les autres grands Cheikh.

 Au sud du pays, Cheikh Al Mahfoudh a été le principal artisan de l’islamisation des peuples. Il a joué un rôle très important dans l’anéantissement du fétichisme et du polythéisme dans cette région du sud allant de la Casamance aux deux Guinées. Paul Marty, dans un de ses rapports est revenu en détail sur l’histoire de Cheikh Al Mahfoudh en Casamance.

Dans cet exposé, nous allons voir la représentativité de Cheikhna Cheikh Saadbouh dans les deux Guinées, et principalement au Fouta Djallon durant la période allant de la fin du 19ième siècle et début 20ième siècle. Certains personnages que nous allons voir ici ont été en relation directe avec le grand maître et sont retourné élargir la voie qâdria dans leurs contrées.

Dans le rapport colonial sur l’islam au Fouta Djallon, l’auteur écrit : « La Gambie, la Casamance et les guinées portugaises et françaises sont, depuis quelques années de la part de Saadbouh, l’objet d’une propagande islamique intense. Il y est représenté par plusieurs de ses neveux, et on constate entre le Cheikh et ses missionnaires un échange perpétuel d’envoyés, de correspondances et d’instructions ».

Rappelons d’abord par un bref résumé la situation géographique et l’histoire de l’islamisation du Fouta Djallon.

Le Fouta Djallon est la région montagneuse située à l’ouest de la Guinée, au Sud du Sénégal. Cette région est frontalière à la Casamance. Elle est majoritairement peuplée de Peuls. Les Soussou et les Dialonké constituent les deux autres groupes assez importants. C’est une zone qui s’est islamisé au 16ième siècle par les migrants venant particulièrement du Fouta Toro. Ce fut une zone dominée par le Tidjanisme d’ElHaj Oumar jusqu’au 19ième siècle.

La confrérie Qadria y est entrée d’abord par la voie des disciples de Cheikh Sidia, avant qu’elle ne prenne de l’ampleur avec la venue de la famille de Cheikhna Cheikh Mohammad Vadal, sous la direction de Cheikhal Mahfoudh would Abba. Pour simplifier cet exposé, nous n’allons pas voir ici la représentation de Cheikhal Mahfoudh, ni de ses disciples dans cette région, mais seulement les missionnaires de Cheikh Saadbouh cités dans la revue du monde musulman de 1920, avec des gros plans sur quatre d’entre eux : Al Hadji Bademba Séfouré, Cheikh Fantamady, Cherif Mohammad et Cheikh Ahmadou de Dinguiraye.

Dans le rapport colonial sur l’islam au Fouta Djallon, il est écrit :

« Saadbouh est connu dans le Fouta Djallon. Ses fils et ses disciples y font d’ailleurs quelques apparitions, ces dernières années. Un de ses neveux Mohammed Fadel, fils de Hadrami, du Hod y fit en particulier une tournée pastorale, vers 1908 et y lassa, tant chez les almamys de Timbo que chez Thierno Atigou, à Kindia, et que chez les wali de Goumba où il séjourna plusieurs jours, la réputation d’un parfait chérif. D’un chérif sans reproche et sans suspicion, d’un chérif qui possédait vraiment le nom de Dieu ».

On peut citer parmi les groupements Qadria relevant de l’obédience de Cheikh Saadbouh :

Dans le Labé :à Kompeïa (province de Dongora), celui de Thierno Malik, né vers 1860, fils et disciple de Diakarïa qui avait reçu le wird de Thierno Abdoul Torodo, missionnaire de Cheikh Saadbouh, de passage dans le Labé vers 1880. A Lisan (province de Komba), Marafou, né vers 1855, d’origine Sarakollé, disciple de Fodé Hamadou de Bathurst. Celui-ci reçu le wird de Cheikh Saadbouh, au cours d’un voyage du Cheikh enGambie*. Marafou est imam de la mosquée de Linsan-Sarakollé.

Dans la residence de Tougué : à Tougué même, où il est en résidence obligatoire, le Diankanké Sékou Mamadou Konté, de Késsébé (dans le Kollé). Né vers 1870, il fit ses premières études avec son père Kounsania Konté, puis les continua à Médina Kouta, centre Diankanké, auprès du groupement de Fodé Lamine, élève et disciple de Cheikh Saadbouh, et périodiquement visité par ses missionnaires, entre Khroufa et Nouakchott. A son retour, il parcourut le Sénégal et la guinée, chercha le grand chef auprès duquel il édifierait sa fortune. Il crut l’avoir à Hérémakono(Farana) en la personne de Kémokho Bilali, l’ex-lieutenant de Samory. Il reconnut son erreur vers 1904, vint s’installer quelque temps dans le Koïn, et finalement prit pied dans l’entourage d’Alfa Alimou, chef du Labé. Il y est toujours et vit des ressources que lui procure l’école coranique qu’il a ouvert. C’est un lettré plus distingué, en qui l’on reconnait l’éducation des cheikhs mauritaniens et ce savoir lui vaut une certaine considération dans la région.

Dans le Ditin : Al Hadji Bademba Séfouré, poullo. Abdoulaye Bademba, fils de Madiou, descendait de captifs. Maadiou, savant renommé du milieu du dix neuvième siècle, avait sorti la famille de l’ornière et par les hautes fonctions de cadi qu’il exerce successivement à la cour de l’Almamy Oumarou et de celle de l’Almamy Ibrahima Dara, à Timbo, s’introduisit dans l’aristocratie ouroubé. « Tierno Moësi, comme il l’appelle, était renommé dans tout le Fouta-Diallon pour sa piété et son savoir ». Il habitait Séfouré, dans le Kolladé de Ditin. Abdoulaye, son fils, était né vers 1835, à Séfouré. Il fit ses premières études auprès de son père, les continua auprès de Thierno Hamidou de Golléré (Fouta Toro), y épousa une femme Toucouleur qu’il devait ramener dans le Fouta- Djallon, et alla achever son éducation à St Louis. Il resta vingt ans à St Louis en professant, et assisté de son disciple et ami Al-Hadji Amadou, Toucouleur de Dinguiraye. Leur but était le pèlerinage à la Mecque. Les deux marabouts gagnèrent la Mecque(1890). A leur retour, le maître et le disciple se séparèrent. Hadji Bademba revint au Fouta et, après une visite aux almamys de Timbo, vint s’installer à Séfouré où il ouvrit une école et conféra des affiliations Qadria. Il s’était fait en effet initié à cette voie, lors de son séjour à St Louis, par Cheikh Saadbouh lui-même, et en avait reçu les pouvoirs de Moqadem(Cheikh). Hadji Bademba a laissé ainsi de nombreux talibé dans la région. Il est mort en 1905, et a été enterré à Séfouré. Les groupements relevant de son obédience et méritant d’être signalé sont :

·        Dans la région de Pita, Alfa Oumarou de Bomboli, né vers 1855 ; Tierno Al Gassimou, de Benténiel Tokosséré, né vers 1870, Amadou Ouri, à la Missidi de Maci, né vers 1874 ; Thierno Samoussi et Modi Ouri, de Broual Tapé, né vers 1870 ; Momadio Gando, de Ouambéré Lèye (Broual Tapé) né vers 1855.

·        Dans la région de Ditin, province de Bodié : Tierno Ibrahima Diawléko et son père Karamoko Alfa. Dans le Galli : à Kénéné, Tierno Souleymane, maître d’une d’école florissante.A Niogo, Tierno Ibrahima Nguila. A kourou Malinké, Tierno Ibrahima Diabé.

Dans la région de Timbo, Alfa Amadou Ouri, de Bambiko, province de Niagara, né vers 1865, à Koléa(Hériko), il habite au Foulasso de Mori Fatandé. Il a fait ses études chez Tierno Hamidou Hériko et a reçu le wird tidiania, puis chose inouïe, il a abandonné cette voie et s’est fait affilier au « qaderisme » de Hadji Bademba. Les principaux talibés d’Alfa Amadou Ouri, tous maîtres d’école, sont : Tierno Saidou à Koléa ; Tierno issa, à Gongoré, Tierno Alimou à Bambiko, et Alfa Amadou à Sabéli, dans le Satadougou.

Dans le Dinguiraye, Al Hadji Amadou.Toucouleur d’origine né vers 1860, à Sokoboli(Dinguiraye). Al Hadji Amadou Sokoboli, connu sous le nom de Mostafa(ou Mouhamadou Dinguiraye), est mort en fin 1914 à Sokoboli (province de la Tamba) où il était domicilié depuis longtemps. Il était d’origine toucouleure. Son grand-père, qui habitait Doulounaye Doubé, dans le cercle de Matam (Fouta Toro) faisait partie des bandes d’Al hadj Omar et s’établit à Dinguiraye. Sa famille l’y rejoignit par la suite. Son père Saïdou Hellou, vécut notable et commerçant, à Dinguiraye, puis dans la Tamba, où il s’installa finalement à Sokoboli. C’est là que naquit Mamadou vers 1860. Il fit ses premières études à Sokoboli, sous la direction de son oncle Bapa Yoro et de son frère Mokhtar, puis à Dinguiraye, et enfin alla les compléter chez les marabouts du Soudan et du Hodh(Hawdou). De là, il alla à St Louis, y rencontra Bademba Seïfouré, avec qui il se lia ; ils firent ensemble le voyage de la Mecque. A son retour du pèlerinage, il s’arrête Dakar et alla passer plusieurs mois auprès du Cheikh Saadbouh, dans le Trarza.

 Il y compléta ses études et en reçut le wird se séparant de son maitre Bademba Seïfouré.

Les raisons qui ont fait que Al Hadj Amadou (Cheikh Mouhamadou Dinguiraye) sont, qu’il voyait souvent Cheikhna Cheikh Saadbouh, dans ses retraites spirituelles et dans ses rêves comme un sauveur. Donc il décida de faire tout pour pouvoir le rencontrer. Un jour alors que ses commerces prenaient feu, il invoqua le nom de Cheikh Saadbouh, pour qu’il l’aide. Automatiquement il vit un homme de teint très claire qui ne couvrait pas tout son visage, apparaitre et éteindre l’incendie. L’homme disparu tout d’un coup. Lorsqu’il passa à Dakar et y rencontrant Cheikh Saadbouh, il fut étonné que l’homme qu’il avait rencontré ne fût pas Cheikhna. Lorsqu’il qu’il expliqua à cheikh Saadbouh cette aventure, celui ci lui dit : «  lorsque tu as invoqué mon nom, j’ai invoqué le nom de mon petit frère Cheikh Sidi El Khayr, car il était plus proche de toi pendant cette période, alors c’st lui qui est venu éteindre l’incendie ».

 Al Hadji Amadou s’installa dès lors à Dinguiraye, et y ouvrit une école coranique. Entre temps, il faisait le dioula et le cultivateur. Ses pérégrinations commerciales l’amenèrent dans tout le Fouta et notamment à Timbo, où il était l’objet d’une certaine considération, et à Séfouré, où s’était retiré son ancien maître, Al Hadji Bademba dont il épousa la fille Binta. fixé définitivement à Sokoboli, au milieu d’une petite colonie de Fodévabé, il résolut de constituer un groupement religieux ;il ouvrit une école coranique, attira un grand nombre de talibé, recueillit notamment des gens de Goumba en fuite et des dissidents de confessions voisines, activa la propagande religieuse en faisant de l’opposition aux chefs administratifs, et même édifia une mosquée sans autorisation, ce qui , sur le rapport de son frère Tierno Hadji, chef de village de Dara-Sokoboli, lui valut une peine disciplinaire de quinze jours d’emprisonnement. Il mettait résolument ses talibés aux travaux agricoles et constitua à Sokoboli une belle plantation de kolatiers. Il mourut en 1914, faisant son œuvre inachevée. Il a été enterré à Sokoboli.

Al Hadj Mamadou a laissé un certain nombre de talibés dispersés soit dans le Dinguiraye, soit à la lisière sud-orientale du Fouta. Les principaux chefs du gouvernement (ses cheikhs) sont : Tierno Aliou et Mamadou Toro, Foula, à Sokoboli. Tierno Hamidou de Balani-Oumaya. Un groupement à Wonson de Bandiaya, dont les personnalités en vu sont : Tierno Amadou Sintiou, né vers 1870 et Tierno Amadou Houm, né vers 1872, maîtres d’école du village. Hors de Dinguiraye, ses principaux disciples, chefs de groupement tidiania sont :

Dans le Tougué, à Kollangué(Koïn), Tierno Adama, né vers 1875, de la famille Kololobé. Ce maître d’école, aisé et lettré, penche vers l’ascétisme (khalwa), il est considéré à Kollangui.

A Timbo, Abou Horeira, qui a fait le vœu de solitude et vit enfermé depuis onze ans dans la mosquée de Timbo. Il a distribué son wird à plusieurs foula de la région, et notamment à Alfa Mamadou Paté, chef de Saïn (Timbo).

A Kankan :on peut citer deux grands cheikhs qui ont été en vue durant toute leur vie.

Cheikh Mohammad Chérif :

Cheikh Mohammad naquit à Kankan au début du mois d’avril en 1874(lundi 20 safar 1291de l’hégire). Ses ancêtres se réclamaient d’une descendance chérifienne, ils avaient émigré de la région de Tichit en Mauritanie au 18ième siècle. Ils ont joué un grand rôle à coté de Mohammad-Alfa –Kabiné Kaba dans la diffusion du wird Qadria et dans la défense du Baté et du Fouta_Djallon, lors de la croisade antimusulmane menée dans les années 1770 par Condé- Bourama Diakité, roi de Wassouloum. Son père Karan-mô Aboubacar Sidiki Cherif, jouissait de la réputation d’un saint (waliyou), dont les conquérants, fort nombreux Haute Guinée et en Forêt en cette période de confusion et d’instabilité, recherchaient les conseils et l’amitié. Selon les règles en usage dans les milieux maraboutique, Mohammad, enfant doué, reçut une formation coranique élémentaire solide très tôt en famille. Son père, ses oncles, son frère aîné et, plus tard, d’autres grands maîtres de Kankan l’aidèrent à maîtriser le canon orthodoxe et les textes de l’école malékite prépondérant dans l’islam ouest-africain.il s’est distingué aussi par ses tendances prononcées et précoces pour la contemplation et la méditation ainsi que pour la recherche de la signification ésotérique des versets du coran et du mystère de la vie du Prophète Mohammad(PSL) et des autres envoyés. S’étant marié avec une fille de Samory, il resta dans son entourage jusqu’à l’arrestation de ce dernier. Il retourna ensuite à Kankan auprès de son frère et resta sous tutelle qui l’initia au wird Qadriya. Il pratiquait tellement la méditation qu’il obtint la réputation d’un mystique doué de la vision et de la capacité de faire des miracles. Mais ceci ne l’empêcha pas de suivre son frère jusqu’à sa mort en 1923. Cheikh Mohammad Cherif fut élevé au grade de Cheikh par deux ténors de la Qadria, d’abord par Cheikh Sidiya, puis Cheikhna Cheikh Saadbouh en 1908. Dans ses retraites spirituelles qu’il voyait toujours Cheikhna Cheikh Saadbouh.

C’est par l’intermédiaire de Cheikh Talibouya que Cheikh Saadbouh éleva Mohammad Cherif au grade de Cheikh. En effet Cheikh Talibouya fut chargé d’amener le turban et la canne de consécration à Mohammad Chérif. Cheikh Saadbouh lui donna aussi un chapelet et un tapis de prière et lui ordonna de délivrer à la fois la voie Qadria et Tidjania.

Fanta Mady Chérif :

Fanta Mady Chérif, un chef de tribu et guérisseur de renom à Kankan est un contemporain de Cheikh Mohammad Cherif. Voici les circonstances de sa rencontre avec Cheikhna Cheikh Saadbouh :

Cheikh Fanta Mady, une nuit en dormant, vit Cheikhna Cheikh Saadbouh en rêve.

Le matin au réveil il appela ses sujets et leur dit qu’il a vu la veille un petit fils du Prophète du nom de Saadou Abihî, qui vit en Mauritanie. Le Cheikh était entrain de l’appeler come s’il devait le remettre quelque chose. Ses rêves continuaient de plus bel.

Quelques jours après cette annonce, un dignitaire vint rendre visite au roi Fanta Mady et l’amena sa fille qui était très malade. L’homme dit au roi «  ma fille est très souffrante, ça fait des semaines que je fais le tour des guérisseurs mais personne n’a pu trouver un remède à sa maladie. J’ai perdu énormément d’argent mais rien n’y fit. Donc je suis venu me confier à toi, ô roi savant ! ».

Après consultation de la patiente, Cheikh Fantamady la libère et lui demande de revenir le lendemain après la prière de dhuhr (tisbar).

Durant la nuit, Cheikh Fantamady fit ses ablutions et pria deux « rakaats » avant de se coucher et fit cette prière : « Ô toi Cheikh Saadbou, toi que j’ai vu en rêve et que je n’ai jamais rencontré, je te demande de donner à cet homme les remèdes qui soigneront sa fille ». Après que ses prières furent terminées il se coucha.

Alors Cheikhna l’apparut en rêve et lui recommanda ceci : «  demain si l’homme vient, écris sur un papier blanc la sourate Fatiha avec 1111 Bismillahi Rahmani Rahim. Tu lui donneras ça comme remède et par la grâce de Dieu ses maux disparaîtront ».

Dès le petit matin le roi Fanta Mady s’empressa d’écrire la formule en attendant sa patiente.

Dès que le dignitaire arriva avec sa fille, il lui donna à boire la potion prescrite.

Aussitôt après, par la grâce de DIEU, la fille guérit de tous ses maux.

Le dignitaire était tellement content qu’il donna sa fille comme épouse au roi Fanta Mady.

Avec cette femme, Cheikh Fanta Mady eût trois enfants : Cheikhna Cheikh Mouhamed Vadal, Boubacar et Cheikhna Cheikh Saadbouh.

Conclusion :

La relation entre le Cheikh et ces disciples continue jusqu’à présent, en témoignent les visites fréquentes des familles des Cheikh au Khayma de Cheikh Sidaty à Dakar, des pèlerinages à la ville sainte de Nimzatt. Mais le plus concret c’est les relations fraternelles qu’entretiennent ces familles avec la famille du grand Cheikh Al Mahfoudh would Abba, qui a été le représentant le plus émérite de la tarîqa Qadria Fadelïa dans le sud. 

 Ce petit exposé qui est loin d’être complet, car beaucoup de choses nous restent encore inconnues sur les mécanismes de consécrations des cheikhs dans ce pays très éloigné du fief de Cheikhna.

Certains propos peuvent ressembler à de la légende, mais n’oublions pas ce que Cheikhna Cheikh Saadbouh a dit dans son livre Al Khawâtimou, je cite : « les mouhjizaat sont pour les Prophètes, les miracles(Kirama) pour les saints(Waliyou) et les magies pour les sorciers ».

Cheikh Ahmadou Bamba dit aussi dans Massaalikoul Jinaan que : «  tout mouhjizaat qui apparait cheikh un Prophète comme confirmation, peut apparaitre comme miracle chez un saint pour charisme ».

Des hommes de Dieu comme Cheikhna Cheikh Saadbouh sont des missionnaires qui devaient concrétiser et renforcer les paroles de Mohammed(PSL).

 Dieu n’envoie pas ses missionnaires sans leur doter d’outils nécessaires. Et ces miracles accomplis étaient seulement des moyens de propagation de la religion.

A travers ce récit on apprend encore la dimension extraordinaire du fils de Cheikhna Cheikh Mohammad Vadal. Il a joué un rôle de premier plan dans la propagation de la tarîqa Qadria.

Si aujourd’hui des centaines de milliers de Guinéens pratiquent le wird Qadria et font des zikr c’est grâce à Cheikhna Cheikh Saadbouh. Donc nous ne pouvons que dire Merci Cheikhna.

Pour élaborer cet article, je me suis inspiré :

·        des rapports coloniaux sur l’islam au Sénégal et au Fouta Djallon

·        de certains mémoires d’études

·        du récit de Cheikh Biram Seck (le cas de Cheikh Fanta Mady), que je remercie au passage pour son déterminisme et sa générosité.

·        De la traduction de Misbâkh ad diyâ de Cheikh Déthialaw par Cheikh Makhète Diop (je le remercie aussi).

Je remercie toute personne qui lira cet exposé, et l’appelle à la compréhension et la correction. Je l’ai écrit uniquement dans le but de faire connaitre le travail que notre wassila a accompli pour le développement de l’islam en pays noir.

Les erreurs et les manquements ne seront pas absents, donc je vous incite encore à apporter des compléments et des rectifications si nécessaires.

Dah DIENG, serviteur de Cheikhna.

*il n’est pas avéré que Cheikhna Cheikh Saadbouh visita la Gambie, son voyage dans le Djolof où il rencontra Alboury et dans le Baol où il se croisa avec le Tegne Bey Bayaar sont mentionnés dans les archives.

*les noms des provinces peuvent actuellement changer, surtout après les indépendances.

 

ZIAARA DUBAY-NOUAKCHOTT

Publié le 06/02/2017 à 15:33 par nimzaat Tags : SPIRITUEL

 

Ziaara Dubay- (Nouakchott)sous la Présidence du Khalife Général de la Khadra Touradiyya Cheikh Mouhammed Fadel would Cheikh Makhfou:
départ à Dakar le 28/02/2017.
ziarra éffective à Dubay le 03/03/2017.
Programme de la journée du 03/03/2017:
09 Heures –Lecture du Saint-Coran

 

13 heures –Restauration

 

-17 heures –Cérémonie officielle

 

-21 heures-Chants religieux

 

23 heures-Message du khalife

 

CONTACTS DU PORTE –PAROLE CHEIKH MOUHAMMAD LAMINE HAYDARA

 

TEL : +221 77671 59 29

 

Mauritanie :0022227076327

 

Gambia : 002207876466

 

LIEU DE NAISSANCE ET LIEU DE DISPARITION

Publié le 11/10/2011 à 16:03 par nimzaat Tags : dieu belle

LIEU DE NAISSANCE ET LIEU DE DISPARITION

Le pays (de naissance) de Cheikh Saadibouh est le Haoud, appelé Maskat Ras par le Kachchâf, qui a pour centre Aoud, dans une région de sables fixés, Reg. C’est là qu’il est né. Il a passé ensuite quatorze ans près de là, dans la localité de ‘Aïn El-Fath, voisine de celle de Mohmoûd, où se trouve un vaste lac, navigable et où les poissons abondent ; le terrain, bas et rocailleux, n’absorbant pas l’eau. La région du Haoud a, au centre, une montagne ronde, d’où la vue s’étend fort loin, et qu’entourent cent palmeraies. Au sud-est se trouve Tagant et, en face de Tagant, En-Na’am ; à l’est, Sig ; à l’ouest, Tichit. Entre ces deux localités, il y a environ vingt jours de marche ; il en faut une quinzaine pour aller de Tagant à En-Na’am.
Plusieurs races sont fixées dans le pays ; d’abord des « Abyssins », Noirs ou Bambaras ; des Ayfoullan ou Ifoullan, c'est-à-dire des Peuls : des Massina ; des Isouang ou Soninké ; des gens du Fouta ; entre Tagant, Irguiba et Ekmedj, sont des Tinouadjian et des Zaouga, ou Lemtouna. Tichit est entouré d’une zone déserte et aride de sables, qu’il faut huit jours pour parcourir et où l’on ne trouve qu’un seul puits, celui de Ouotfon. L’ouest est habité par des tribus Zaouïa, des Arabes nomades et sédentaires. Tichit et Oualata sont séparés par dix jours de marche ; il suffit d’un jour et demi pour aller de cette dernière localité à En-Na’am.


Le mausolée du cheikh se trouve à l’ouest de la Mauritanie (soit à plus de 1400 km du Haoud), dans la région traditionnelle du Trarza , dans l’actuelle région de Rosso-Mauritanie, dans la sous-préfecture de Méderdra. Il est niché entre des dunes de sable mouvants du fait de l’avancée du désert et à la lisière du village de Nimzaat dont l’essentiel de l’existence est partagée entre la mosquée, les séances de zikr et le recueillement au caveau des vertueux dont l’épicentre est le mausolée du cheikh qui, miracle de DIEU, n’est point enseveli par l’effet des dunes.

L’endroit émerveille par les couleurs alternées des énormes dunes de sable qui se dressent comme des remparts autour du mausolée.


Le mausolée est resté entier sous la forme d’une belle bâtisse qui rappelle les contours d’une mosquée, propre, d’une pureté et d’une simplicité extraordinaires; ce qui frappe encore, c’est le parfum exquis et enveloppant qui se dégage du sable fin le tapissant.
Cet endroit rappelle immanquablement la Mecque dont la Kaaba est ceinte par les montagnes. Et cet endroit nous rappelle la prière du cheikh qui souhaitait que sa tombe soit à l’image de la Kaaba comme lieu de rémission des péchés et d’exaucement des vœux.


Assurément Cheikhna Cheikh Saadbou est un élu d’Allah, un choisi de Dieu, qui s’est voué corps et âme à l’assistance aux démunis et à la formation des disciples malgré « la double hostilité » du milieu d’évolution. Hostilité environnementale liée à la rareté de la ressource (désert) et qui motivait également le recours à la solidarité qui nécessitait des tournées de visites pieuses aux disciples aussi bien au Sénégal qu’en Mauritanie et hostilité socio-politique d’un émirat et de groupes jaloux de leur réputation.
Son centre d’enseignement regroupait des érudits de grande renommée et était fréquenté par des étudiants originaires de St-louis , du Fouta, du Cayor, de la Gambie , de la Casamance et de la Guinée.


Sources : le manuscrit de Cheikh Abdallâh ben Salâh ben El-Mokri El-Djamrî El-Hoseïnî El-Mâliki El-Ach’arî El-Djoneïdî, disciple du cheikh, commenté par Louis BOUVAT et commentaires de Talibouya NIANG (in fine).

CHEIKHNA CHEIKH ABDOUL AZIZ ET LE SENEGAL

Publié le 05/10/2011 à 14:33 par nimzaat Tags : homme nuit vie nature mort dieu monde maroc bonne animaux
CHEIKHNA CHEIKH ABDOUL AZIZ ET LE SENEGAL

Cheikhna Cheikh Abdoul Aziz Aïdara,

Une chance pour le Sénégal

Cheikhna Cheikh Saad Bou Aïdara dit Chebou a tenu, le 30 janvier 2007, lors de l’ Achoura qu’il célèbre chaque année, une conférence axée sur la vie de celui dont il est le fils et l’incontestable héritier spirituel, je veux nommer son wassila, l’Honorable Cheikhna Cheikh Abdoul Aziz Aïdara qui a achevé sa mission sur terre le 22 juin 2006.

Nous allons tirer quelques extraits du mémorable discours du Cheikh pour revisiter la vie d’un homme grand par sa dimension mystique et par l’œuvre inestimable accomplie durant les 61 années de sa vie

A l’image du prophète Mohamed (PSL) qui avait opté pour Médine, le Cheikh avait préféré consacrer sa vie au Sénégal et il disait de notre pays qu’il le préfère à tout autre lieu sur terre, hormis la Mecque pour la Kaaba qu’elle héberge, Médine où repose le Prophète Mohamed (PSL), la ville siège de Baytil Makhdis (ancienne Khibla) Jérusalem, et Nimzatt site de son grand père Cheikhna Cheikh Saad Bou Aïdara. C’est dire que Aboul Aziz Aïdara portait bien le pays de la teranga dans son cœur et il n’avait jamais cessé de prier pour sa paix, ne le quittant pas, même dans les périodes les plus sombres, comme c’était le cas lors des évènements de 1989 entre le Sénégal et la Mauritanie. Le Cheikh s’était personnellement engagé dans la résolution du différend entre ces deux pays en parlant directement à chacun des chefs d’Etat d’alors et ses prières avaient fait le reste.

Cheikhna aurait pu séjourner à sa guise au Maroc ou en Iran, ces pays lui ayant proposé un hébergement à vie avec toutes charges et tout le confort lié à son rang. Le guide spirituel n’avait pas accepté ces offres, préférant rester dans le pays que son cœur avait choisi, au profit exclusif des habitants du Sénégal. Nous ne saurions aller loin dans l’intimité des relations qui se sont tissées entre le Cheikh et notre pays, des personnes mieux placées comme Chebou Aïdara le feront avec clarté, précision et amples explications.

Le Cheikh éduquait et enseignait par l’action plus que par la parole. Il n’avait pas hésité à montrer par les gestes comment une prière doit se faire, montrant les bonnes attitudes physiques pour chaque étape, à ceux qui avaient des comportements inconvenants. Ceux qui ont approché le Cheikh savent à quel point la lumière de Dieu brillait sur ce grand homme. Les groupes de vieux talibés qui discutaient un soir sur l’opportunité de réciter le verset « Tabadyada » pendant une prière nocturne ne sont prêts d’oublier leur soirée-là. Ils étaient isolés dans un coin de la cour de la maison du Cheikh et chacun donnait sa version et ses arguments pour expliquer pourquoi il convient ou ne convient pas d’utiliser le verset en question la nuit. Pendant ce temps le Cheikh entretenait des hôtes à l’étage, bien loin du groupe. Quand le muézin de la famille avait fini d’appeler à la prière du crépuscule, le Cheikh descendit prier avec le groupe, contrairement à ses habitudes. L’assemblée s’est réjouie de la faveur qu’elle se voyait offrir car c’était une grosse aubaine pour eux. Le Cheikh commença la prière et dès la première rakaa, il récita le verset sujet à discussion. Certains des fidèles ne purent s’empêcher de se retourner vers les condisciples debout à côté d’eux, ce qui de fait, est signe d’une prière détruite. Dès que le Cheikh fit le « salamalek » final, il se retourna vers les disciples pour désigner du doigt un certain nombres de fidèles à qui il intima l’ordre de reprendre leur prière car celle qu’ils venaient de faire n’était pas bonne. L’émotion était perceptible en tous et certains n’attendirent pas longtemps pour mettre leurs chaussures sous les aisselles et quitter la maison en douce. Le Cheikh pria pour tous et remonta avec ceux qui étaient descendus prier avec lui.

Lors de la conférence de l’Achoura de 2007, Chebou avait ouvert une fenêtre sur les relations du Cheikh avec les chefs religieux de toutes les confréries du pays et avait parlé aussi de l’œuvre de son guide spirituel. Comme d’habitude Chebou a ouvert les travaux en priant pour la foi, la paix de l’assemblée, du pays et de toute la Ouma islamique. Il a rappelé les recommandations qui reviennent dans tous ses propos : la crainte de Dieu, le suivi strict des instructions du saint Coran, l’amour du prochain entre autres.

Après un long rappel de la vie de certains des prédécesseurs du Cheikh, Chebou a fait le lien entre ceux-ci et celui-là, mettant en exergue beaucoup de qualités de ces hommes de Dieu qui se retrouvent en Cheikhna. Il a aussi rappelé les circonstances du départ du Cheikh et les péripéties qui ont jalonné la nuit du 22 juin 2006 marquée par des échanges ininterrompus entre le père et le fils, l’érudit et son successeur. Cheikhna avait choisi d’éloigner physiquement Chebou de Thiès, tout en le gardant (en baatin) à ses côtés pour suivre son départ. De nombreux appels téléphoniques se sont passés entre les deux hommes et ce jusqu’à quelques minutes du sommeil final.

Il nous faudrait plus d’une journée pour dire ce que nous savons de celui qui a opté pour le Sénégal comme le Prophète Mohamed (PSL) avait opté pour Médine dira Chebou.

Cheikhna est un homme de dimension universelle et le qualificatif n’est pas de top. Nous remercions Dieu de ne l’avoir rappelé à Lui que quand sa mission de très grande envergure était accomplie, comme l’avait fait avant lui, son ancêtre Mohamed (PSL). Je ne sais pas si beaucoup de Sénégalais en étaient conscients ou pas, mais Cheikhna avait opté pour ce pays ; il était la pitié incarnée pour tous les citoyens de ce pays. Comme le Prophète l’avait dit aux Médinois :  « Ma vie est pour vous à Médine, ma mort est pour vous, ma résurrection se fera aussi avec vous ». C’est ce pacte moral que Cheikhna avait signé avec les Sénégalais. Cheikhna m’a confié un jour que « si je n’étais pas une partie essentielle que Dieu a jointe à Cheikhna Cheikh Saad Bou, je serais enterré au Sénégal. Je suis inséparable de Cheikh Saad Bou. Si nous ne sommes pas enterrés côte à côte, il y aura de troubles dans le monde et j’en porterai la responsabilité. »

Waliyou avant sa naissance, ce Khalif de Cheikhna Cheikh Saad Bou est un érudit de l’Islam, élu de Dieu plein de wilaya. A quarante ans, il était l’image de Cheikh Saad Bou et a vécu cette makhama pendant dix ans. Il était capable de faire tout ce que Cheikh Saad Bou pouvait faire et il avait fait tout ce que Cheikh Saad Bou avait fait . Il a œuvré en ce 20e siècle de toutes les tentations et cela a été au détriment de ses concitoyens qui n’ont pas su tirer le maximum de profit de ses bienfaits. Egarés par les tentations de ce monde vers les biens uniquement matériels, beaucoup de gens ont perdu l’opportunité qu’il leur offrait de les élever en grandeur auprès de Dieu. Bien sûr, il y en a qui ont su tirer le bon profit de leur compagnonnage avec Cheikhna, mais je trouve que c’est très peu par rapport à la multitude de personnes qui étaient dans les dispositions pour le faire. Cheikhna conduira beaucoup de personne à Dieu soyez-en rassurés.

Ses retraits fréquents en brousse étaient autant d’occasions qu’il se créait pour s’isoler afin de mieux se rapprocher de son créateur. Ses séjours fréquents dans les « badiya » lui ouvraient les portes pour une profonde adoration car les conditions de méditation y sont bien favorables. Il choisissait généralement les brousses reculées où la nature parle par sa pureté, loin de tous les vacarmes et les spectacles malsains de la ville.

A 50 ans, Cheikhna Cheikh Abdoul Aziz Aïdara avait déjà atteint le grade de Makhama Sadikhiya qui est la station la plus élevée après celle de prophète. A partir de 53 ans, et jusqu’à sa disparition, il était au niveau de Irzoul Noubouwa Nabil Moustapha (PSL).

J’ai l’habitude de dire que Cheikhna n’appartenait pas à une tarikha ou même à la seule religion musulmane ; il a vécu pour tous les hommes, les diables, les rawhans, les animaux. Je fais cette affirmation sous le témoignage de Dieu et des malaïka. J’ai beau aimer mon guide spirituel, je n’ose pas affirmer sur lui et devant Dieu, ce dont je n’ai pas la certitude. Je n’exagère rien et je suis loin d’avoir tout dit de lui car Cheikhna est un magasin inépuisable en bien et on ne peut dire que très peu par rapport à toutes ses vertus et ses qualités.

Cheikhna avait demandé à Dieu de le rappeler à Lui la nuit du vendredi, avec « la illaha illalahou » ou « Khoul hou Allahou ahad, Allahou samad, lam yelid wa lam youlad walam yakun lahou koufhan ahad » comme dernières paroles sorties de sa bouche. Il avait aussi demandé au Tout Puissant qu’on l’enterre près de son grand-père Cheikhna Cheikh Saad Bou, qu’aucun élément de son corps ne lui manque au moment de mourir, qu’il ne fatigue personne et qu’il ne meurt pas à l’hôpital. Il a eu tout cela. Ceux qui ont assisté à ses derniers instants sur terre retiendront la sérénité et la profonde sensation de rapprochement de Dieu (Xaal intense) qui ont été les signes perceptibles sur l’homme jusqu’à son silence.

La lumière de Cheikhna Cheikh Abdoul Aziz Aïdara a brillé et continue de briller sur terre, et ceux qui ont œuvré dans la sincérité avec lui, se réjouiront de le retrouver le jour de la résurrection. C’est pour multiplier les chances pour tous de se faire accepter dans la proximité du Cheikh que son successeur célèbre l’anniversaire de son rappel à Dieu. Cette année, Chebou convie tous les croyants à la cérémonie qu’il organise le 25 juin à Hersent, Thiès.

Par Soulèye TINE (sous la direction de Cheikhna Cheikh Saadbou dit Chebou HAYDARA, Guide de la Jama Atou Di-ayatou Wal IKHYA.

CHEIKHNA CHEIKH SAADBOUH ET LE FOUTA SENEGALAIS

Publié le 04/10/2011 à 17:01 par nimzaat Tags : histoire voyage monde
CHEIKHNA CHEIKH SAADBOUH ET LE FOUTA SENEGALAIS

CHEIKHNA CHEIKH SAADBOU ET LE FOUTA TORO

 

D’abord, les relations entre Cheikhna Cheikh Saadbou et les lettrés noirs de culture arabo-musulmane furent marquées par le souci du Cheikh d’étendre son enseignement partout au Sénégal. Cette mission eut pour porte d’entrée Saint-Louis du Sénégal où il bénéficia de l’estime générale des musulmans et particulièrement des dignitaires musulmans locaux à l’exemple de Bou El Moghdad SECK ; Cheikh Mbarick DIOP, Cheikh Biram Coumba WADE et Cheikh Malamine DIEYE dans le Quartier Guet-NDAR ; Cheikh Amadou DIOP à Ndar- Toute,Cheikh Amadou FALL à Sor ; Cheikh Moustapha GUEYE au Quartier Nord etc.

 

Ensuite, son voyage par bateau de Saint-Louis à Podor lui permit de séjourner dans cette région où l’Islam produisit de fins lettrés noirs qui véhiculaient un enseignement Coranique riche et varié.

 

Le Cheikh ,dispensateur de beaucoup de wirds, compte tenu de son statut de Sceau de la sainteté et de Calife du prophète Mouhammad sur terre (paix et salut sur lui, sur sa famille et ses compagnons) distribua un enseignement fondé sur la Tarbiyya du cœur, le perfectionnement du caractère et la vivification du Soufisme qu’adoptèrent des hommes de sciences et de droiture de la trempe de Cheikh Boucary DATT ,Cheikh Moussa KAMARA, Tafsir Hammat Ndiaye ANNE, Ceerno Yoro BAAL, Cheikh Mouhammad El Maqami KANE, Cheikh Hamidou KANE, Ciré Abbas SOW (fin lettré et généalogiste de renom, il est l’auteur de plusieurs chroniques de haute valeur sur le Fouta sénégalais qui furent traduites par Maurice Delafosse et publiées dans la « revue du monde musulman » de septembre et Décembre 1913 et Mars 1914) etc. dont la plupart reçurent de lui un enseignement et une bénédiction spirituels tout en conservant, pour la plupart, le Wird Tidjani.

 

Il faut rappeler que le Cheikh de Nimzatt maitrisait tous les Wirds et a été un Maître par excellence comme le fut, jadis, Cheikh Mouhammad Fadil Ibn Mâmine, son Maître spirituel et père biologique.

Il faut effectivement souligner que le prosélytisme ou appel religieux du Cheikh n’était pas uniquement orienté vers les populations noires, adeptes du paganisme et de la philosophie ceddo, mais également vers des personnalités de haut rang compte tenu de la place qu’elles occupaient dans le domaine des sciences islamiques. C’est ce dont témoigne le professeur Abdel Wedoud Ould Cheikh, dans sa contribution intitulée « Espace confrérique-Espace étatique » publiée par le Codesria, lorsqu’il écrit : « Contrairement à la vision condescendante qu’en donnent parfois les chroniqueurs et administrateurs français de l’époque, et leur hiérarchie « albinocratique» du savoir, sh Sa’d Bud a recruté, parmi sa clientèle religieuse (il faut plutôt parler de disciples, critique adressée à M 0uld Cheikh, le principe du désintéressement et du renoncement étant contraires à la notion de clientèle propre à la sociologie occidentale d’essence capitalistique), des personnalités intellectuelles noires dont le niveau de compétence arabo-islamique n’avait rien à envier à celui des lettrés musulmans du monde maure « blanc » voisin, au milieu desquels ils avaient d’ailleurs souvent effectué des séjours de formation (Schmitz, in Kamara 1998 : 9-30). »

 

En conclusion, nous pouvons dire que l’influence du Cheikh de Nimzaat s’étendait par delà les deux rives du fleuve Sénégal conformément à son projet d’islamisation et d’introduction de la Haquiqa Mouhammadiyya qui constitue le cœur ou noyau de la résistance culturelle face à l’idéologie coloniale qui réussit, grâce à la suprématie militaire, à mettre fin aux résistances politiques et aux Djihads armés .

 

Cheikh Talibouya NIANG

Chercheur en Histoire du Soufisme

Talibouya@hotmail.fr

 

BIOGRAPHIE CONCISE DE CHEIKHNA CHEIKH SAADBOUH CHERIF

CHAPITRE  I

 

CHEMINEMENT ET DIMENSION SPIRITUELLE DU CHEIKH

Cheikhna Cheikh Saadou Abihi(littéralement le Bonheur ou la fierté de son père), plus connu sous le nom de Cheikhna Cheikh Saadbou  naquit en 1848 (Année de l’Abolition de l’esclavage) dans le HODH Mauritanien qui correspond  au Sud- Est de la Mauritanie qui faisait partie à l’époque de l’ancien Soudan Français. Il est le fils du Saint et pôle de son époque, notre maître Cheikhna Cheikh Muhammad Fadel (1797-1869) (voir la note succincte sur cet illustre saint) et de la pieuse Mariama fille de Ahmed Abdi. Il est descendant en ligne directe et 37 èmepetit-fils du prophète Mouhamed par son père. Il perdit sa mère avant même le jour de son baptême. Son nom céleste est «  al Moukhtar », le Choisi, un des noms du Prophète (Paix et Salut sur Lui).

 

L’éducation religieuse du Cheikh fut assurée par son père qui fut son maître spirituel. Mais il faut dire que très tôt le Cheikh reçut cette connaissance infuse à l’image de son grand-père, le prophète Mouhamed (PSL), comme il le dit dans l’un de ses nombreux poèmes.

Il connut très jeune (à l’âge de 11 ans) la consécration mystique qui fit de lui un saint accompli et qui précipita son exode vers l’ouest Mauritanien accompagné de quelques uns de ses disciples (à l’âge de 18 ans). Son père fit ce conseil à ses frères : « Votre frère à tout amené avec lui et que celui qui veut assurer son accomplissement spirituel le rejoigne. ».

Le Cheikh parcourut  ainsi une distance de plus de mille kilomètres pour, comme l’a prédit son père, être une miséricorde pour les populations blanches et noires  et notamment les habitants des deux rives du fleuve Sénégal.

 

Il commença son œuvre de raffermissement et d’implantation de la Haquiqa Mouhamediya et de la Charia chez les tribus arabo-berbéres.

Il faut dire que le Cheikh s’installa dans une région (le Trarza) où il n’était pas originaire et où les gens ne le connaissaient pas et le considéraient comme un étranger. Mais, vite ils se rendirent compte de sa détermination inébranlable, de sa foi immense, de sa vaste connaissance et de son charisme exceptionnel.

Il leur montra que l’Islam doit être vécu intérieurement, intériorisé par les pratiques cultuelles mais aussi par la pratique du Zikr (la mention de DIEU par la langue et le cœur). Il réussi à effacer cette perception erronée de la religion par les tribus berbères qui consistait à négliger les pratiques, à se vanter d’être le plus savant où à rivaliser d’éloquence et de poésie.

Porteur d’une vérité manifeste et grâce à l’appui divin il parvint à vaincre toute opposition au triomphe de l’islam parmi les populations locales.

 

Dans son livre intitulé « Saints et société en Islam- La confrérie Ouest africaine Fâdiliyya », CNRS EDTIONS, Rahal BOUBRIK, docteur en Histoire et diplômé en sociologie (il est de nationalité marocaine) écrit en parlant de l’exode du Cheikh : «  Sa’d Bûh fut autorisé à quitter le Hawd après avoir reçu la bénédiction de son père. Cette bénédiction lui fut acquise à la suite d’une vision qui attestait de sa sainteté. Selon Sa’d Buh, « mon père me dispensa de l’état de servilité du disciple et du serviteur (fakka annî riqqa at -talammudhi wa al -khidma), et m’orna de son signe (liwâ ahu) le plus sublime aux yeux de la communauté et il me demanda de le placer comme symbole sur ma tête ».

C’est ce que raconte le PR Cheikhna Ould Cheikh Hassena, dans son livre « Guide du Mouride » en ces termes : « à l’âge de quatorze ans, il a emmené la couronne de confrérie dont le grand Cheikh (son père) disait : mets-la sur ta tête, devant tout le monde, au bon ou mauvais gré de quiconque.Je t’ai donné un versant de générosité et de mal. Inflige-les à qui tu voudras et à ta convenance. »

Rahal BOUBRIK poursuit : « après cette cérémonie d’investiture, il resta quelque temps au service de son père : il fit des quêtes de ziyâra (offrande) et forma également des disciples, avant d’être autorisé (Sarraha) à partir, armé d’une solide formation religieuse et juridique ainsi que du statut confrérique de shaykh et d’une solide expérience de terrain.

Il parla vaguement de régions où nul ne connaissait le nom de son père et décrivit son sentiment d’exil. Toutefois, il évoqua les liens forts et permanents qu’il conservait avec son père. Dans l’une des lettres envoyées par Muhammad Fâdil à son fils, le père lui demanda de s’installer avec la tribu des Antâba au Trârza.

Sa’d Bûh s’installa donc dans un espace occupé politiquement, socialement et symboliquement par des groupes tribaux et des personnages très puissants. Cette tâche ne lui fut pas facile. Son arrivée dans la région suscita une forte protestation ; il dut affronter l’opposition de l’élite savante et du pouvoir politique. Ceci amena Sa’d Bûh à entrer en conflit avec ses adversaires, conflit dont il relata les circonstances dans l’un de ses écrits. »

Les multiples charismes du Cheikh (avec une poignée de grains, il donnait à manger à des centaines de personnes ; de même avec une seule bouteille d’eau il donnait à boire à des centaines de gens ; lorsqu’il saisissait un bois mort, il se transformait en arbre vivant avec ses feuilles, un cheval en furie répondait à son appel en se précipitant vers lui etc.) ainsi  que le nombre sans cesse croissant de ses disciples lui attirèrent la jalousie des dignitaires religieux de l’Emirat du Trarza et la  crainte du pouvoir local. Ces deux entités se liguèrent pour faire échouer sa volonté.

Comme le prophète Muhammad (Paix et Salut sur Lui), il fut accusé de magie et de sorcellerie par les dignitaires locaux. Ce sentiment d’exclusion fut renforcé par le fait qu’il n’appartenait pas aux tribus de la région et par conséquent il ne pouvait bénéficier de leur soutien.

Dans l’un de ses écrits il relate lui- même les circonstances de ce conflit dont Rahal BOUBRIKa fait la narration en ces termes :

« Sa’d Buh fut accusé de sorcellerie. L’entourage de l’émir Sîdî Muhammad w. Lahbîb conseillait à ce dernier de l’expulser avant qu’il ne dominât (yastawlî) le Trârza : « Il (l’émir Sîdî Muhammad Lahbîb) à souvent voulu me tromper (yamkura bî) et Dieu l’empêcha de m’atteindre par le mal…… Il était aidé dans ses intentions par ses tulba et ses sujets (ra’iyyatuhu). Ils étaient convaincus que j’étais sorcier (sâhir) ou fou (majnûn).

Selon Sa’d Bûh, l’émir fut sensible à la pression de son entourage. Un disciple de Sa’d Bûh lui rapporta que lorsque l’émir entendit les rumeurs sur Sa’d Bûh, il affirma : « j’ai rassemblé mes gens et les dignitaires de mon Etat (akâbir dawlatî) et les ai consultés sur cet homme. L’assemblée me conseilla de me rendre sur le terrain avant qu’il ne soit dominé (astawlâ) par ce magicien. »

Après cette consultation, l’émir alla à la rencontre de Sa’d Bûh en prenant des renseignements en cours de route à son sujet. Les informations recueillies n’étant pas en faveur de Sa’d Bûh, sa détermination fut renforcée. L’émir s’arrêta dans un campement et envoya chercher Muhammad Fâl w. Mutâli (m. 1870) pour lui demander son avis sur Sa’d Bûh. Muhammad Fâl, qui était à l’époque une figure influente de la vie religieuse du Trârza, s’abstint de se prononcer sur cette affaire. Perplexe (hayrân), l’émir eut recours à un autre savant de la tribu Idawalhâjj : Bâba w. Muhammad w. Ahmad. La réponse de ce dernier ne fut pas citée par Sa’d Bûh. Pendant ce voyage, l’émir reçut quatre émissaires de Sa’d Bûh, porteurs d’un message. L’émir, demanda à l’un de ses compagnons de prendre la lettre à sa place, par crainte de son effet magique, puis il la déchira et menaça les émissaires, ce qui mit Sa’d Bûh en colère. En arrivant chez les Ahl Ahmad b. at-Tâlib, tous les savants consultés qualifièrent Sa’d Bûh de magicien, voire d’infidèle (kâfir) et conseillèrent à l’émir de l’assassiner. L’émir, cependant, questionna l’assemblée des savants sur l’origine de Sa’d Bûh. L’un lui répondit : « il est le descendant du saint unique, le fils du grand savant Shaykh Muhammad Fâdil ». L’émir, surpris, répliqua : « il est donc le fils du grand saint (al-walî al kabîr) et de l’habile savant (al-alim an nahrir) dont les miracles me sont narrés depuis mon enfance (…) Je ne peux tuer le fils de ce saint (walî) (…). Néanmoins, je réunirai autour de lui les grands savants et rassemblerai tous les livres de ce pays. Dans le cas où il aurait raison, il sera le bienvenu, et dans le cas contraire, nous l’éloignerons de notre pays. »

Sa’d Bûh contesta d’abord cette proposition et envoya l’un de ses tlâ- mîdh à l’émir pour lui annoncer que « la terre appartient à DIEU. Selon sa volonté, il l’attribue (yûrithuhâ) à ses créatures. » Mais Sa’d Bûh finit par accepter l’invitation de l’émir au moment où son frère al-Mâmûn vint du Brâkna pour le soutenir face à ses adversaires et pour le convaincre d’assister à ce débat.

Après ce débat -défi, selon Sa’d Bûh, tous les savants rassemblés à la cour de l’émir s’inclinèrent devant lui en reconnaissant son statut de grand savant et de Saint. L’émir présenta immédiatement ses excuses à Sa’ d Bûh en rejetant la responsabilité des désagréments sur son entourage. Il dit ensuite à Sa’d Bûh : « Voici maintenant mon territoire (‘ardî), habite où tu veux. » Ceci n’empêcha pas Sa’d Bûh de lui répondre : « la terre est à DIEU. Il l’attribue comme bon lui semble et, en ce qui vous concerne, vous ne possédez rien. Si dieu veut que je demeure ici, je resterai, et s’il m’en expulse, j’ai déjà quitté mon pays (‘ardi) et les miens (‘ahlî).

Surpris par cette réponse, l’émir sollicita l’intervention d’al-Mâmûn afin que Sa’d Bûh acceptât ses excuses et se réconciliât avec lui. »

Après s’être solidement établi dans le Trarza malgré les tentatives d’opposition au début, le Cheikh se dirigea vers le  Sénégal.

1-CONTEXTE SOCIO- POLITIQUE DE L’APPARITION DE CHEIKHNA CHEIKH SAADBOU  SUR LE TERRITOIRE  DU TRARZA ET DU SENEGAL.

Le contexte politico-religieux de l’apparition du Cheikh sur le territoire du Trarza a été décrit au chapitre précèdent, relativement à ses rapports avec l’Emir du Trarza et les oulémas locaux,  notamment le Conseil des Notables, organe consultatif de l’Emirat.

La nature de l’environnement physique (zone Sahélienne et désertique), la prédominance de tribus guerrières vivant de razzias et de commerce d’esclaves ont fini de créer une insécurité quasi générale dans le Trarza mais également sur la rive occidentale du fleuve Sénégal (Fouta Toro).

Les attaques répétées des tribus Guerrières contre les populations des deux rives (ex celle contre le village Aly Oury ayant entraîné des pertes humaines et l’enlèvement de troupeaux dans la nuit du 16 juin 1904) et contre des chalands appartenant à la compagnie Devès et Chaumet près du village de Koundel). Jusqu’en 1904, les français ne disposaient que de deux postes avancés en Mauritanie, à Saout El Mâ et à Mederdra qui furent souvent l’objet d’attaque de la part de tribus guerrieres Hassan qui se ravitaillaient en armes (fusils à tir rapide) à partir de la Colonie (enclave) espagnole de la Séguia al Amra (Sahara Occidentale) ou Rio del  Oro.

Dans un contexte marqué par l’insécurité grandissante accentuée par la prolifération de réseaux de contrebande d’armes à feu, la présence d’une force organisée et soucieuse de faire respecter la libre circulation des biens et des personnes, fût- elle d’occupation, ne pouvait être que la bienvenue.

C’est pourquoi, les tribus maraboutiques, comme les Awlad                                                                                                                                                                           Deyman et les Awlad Bieri acceptèrent les tentatives françaises d’annexion de la Mauritanie afin que la paix civile puisse être rétablie.

Il s’agit moins d’un blanc- seing que d’une présence négociée pour le bien des populations. Les français n’hésitèrent pas à armer ces tribus maraboutiques car elles connaissaient le terrain et étaient victimes des razzias afin qu’elles puissent faire face ou mettre fin aux attaques.

C’est dans un contexte aussi difficile qu’apparaît le Cheikh qui, notons- le, n’appartient à aucune des tribus de la région du Trarza.

Les français, connaissant ce fait, voulurent faire de lui,  comme de Sidya Baba également, un allié dans leur tentative de pénétration et de pacification de la Mauritanie. Il le lui fit savoir lors de l’entretien qu’il eut avec eux dans le bureau de Gouverneur Valière en 1872,  suite à un incident au cours duquel l’autorité coloniale dut mesurer la détermination et les pouvoirs exceptionnels du Cheikh. (Les Zikrs à haute voix des disciples furent considérés comme attentatoire à l’ordre public par la police coloniale de St-Louis).

En effet, l’année 1872 constitue une date symbolique et charnière dans l’évolution spatio-temporelle du Cheikh. Après avoir campé sur le site actuel de l’université Gaston Berger (Dakar-Bango) situé à 10 Kms de St-Louis, le Cheikh effectua sa première visite sur l’Ile à cette date.

Durant toute la période où le Cheikh campait à Dakar-Bango, les St-louisiens voyaient chaque nuit une lumière qui pointait au firmament et qui semblait s’approcher de plus en plus de leur cité. Certains crurent qu’il s’agissait d’un incendie gigantesque qui menaçait, d’autres à une apocalypse, l’approche de la fin du monde. C’est l’illustre lettré et homme de sciences, le Cadi Madiakhaté Kala qui trouvera la réponse à leurs interrogations en soulignant que cette lumière qui ressemblait à une pleine lune ne pouvait être que celle du détenteur de la Sainteté unique Cheikhna Cheikh Saadbou (il écrivit quelques vers qui e témoig*). A St-Louis, le Cheikh campa non loin du palais du Gouverneur Colonial avec ses disciples qui psalmodiaient la formule de l’Unicité Divine « LA ILAHA ILLALAH »à mi-voix et de façon répétée. Cette situation déplût à l’autorité qui voulut empêcher à un disciple nommé Mouhamed Lamine Ould Isseu de continuer son Zikr : en effet, dans une extase mystique, ce dernier ne sentit même pas la présence du Colon ; celui-ci le frappa avec son fouet, excédé par son attitude. Il réagit en prononçant le nom « ALLAH » ; subitement, les eaux de l’océan commencèrent  à envahir les habitations St-louisiennes. Voyant une telle scène, le Cheikh qui était sous sa tente, intervient pour calmer le saint disciple et empêcha, ce faisant, l’engloutissement de la ville sous les eaux. A la suite de cet incident, le Gouverneur fit venir le Cheikh dans son bureau avec l’intention de le mettre en prison. Au cours de son audition, cette entreprise fut vouée à l’échec après que le Gouverneur eut sommé le Cheikh d’enlever son bonnet pour marquer son respect et sa soumission à son autorité. Le Cheikh répondit qu’enlever son bonnet entraînerait de graves conséquences; sur l’insistance de ce dernier, le Cheikh en poussant le coin de son bonnet, fit basculer, par la grâce de Dieu, les murs du Palais qui ressemblaient à un bateau déséquilibré par la violence d’une rafale ; aussitôt,  le Gouverneur, prit de panique, se ravisa et revint à de meilleurs sentiments.

Il sut que le Cheikh n’était pas un homme à qui on pouvait faire peur ou manipuler à sa guise, que sa sainteté n’était pas affectée. C’est à la suite de cet événement que les relations du Cheikh avec l’autorité coloniale furent marquées par le respect et la considération dus au saint homme.

A partir de ce moment, il fut consulté sur beaucoup de problème au règlement desquels, il était incontournable (exemple le refus de Lat-Dior de laisser passer le chemin de fer; grâce à lui également les maures furent exonérés d’impôts et exemptés de service militaire).

Le  Trarza, le Walo et les français :

On peut dire que vers la fin du 19e siècle, le Trarza eut un double intérêt pour les français : lieu de passage et de production de la gomme arabique qui sera supplantée par l’arachide, mais également Corridor à sécuriser  pour la liberté du commerce sur le fleuve Sénégal (page 32).

Les français s’intéressèrent donc à la Mauritanie pour cette double raison.
Les guerres survenues entre les français et les Emirs du Trarza à partir des années 1830 et entre 1854 et 1858 avaient principalement pour but d’empêcher la mainmise de ces dernières sur le Waalo. Il faut rappeler que les relations entre le Trarza et le Walo sont très anciennes et très profondes (par ex. la reine Djeubeut Mbodj régna à la fois sur le walo et le Trarza.

Zekeria Ould Ahmed Salem (co-auteur de l’ouvrage collectif sur la Mauritanie cité plus bas) raconte que « Ely Ould Mohamed Salem, fils de la reine du Walo et de l’Emir maure est devenu lui-même chef et a recruté jusqu’à un millier de guerriers du Walo, sa deuxième patrie pour ainsi dire ».

Conscients des liens historiques et souvent politiques entre le Trarza et le Walo, les français sous la conduite de Faidherbe « avaient de plus en plus besoin de contester la souveraineté des maures sur le Walo » pour protéger leurs intérêts liés au commerce de la gomme arabique et à l’expansion coloniale. Grâce à sa victoire de 1858 sur les maures, il réussit à les « contenir » sur la rive droite du fleuve Sénégal.

Il faut rappeler que c’est en 1889 que Coppolani a réussi à « convaincre le ministre des Colonies de créer une entité dénommée « Mauritanie Occidentale » et qui regrouperait  tous les «  maures depuis la rive droite au fleuve Sénégal, Kayes et Tombouctou au Sud algérien et aux confins marocains », selon Alain Antil.(voir ouvrage collectif cité plus bas)

Donc la conquête de l’espace compris sous le nom de Mauritanie fût tardive ; elle ne fût « achevée » qu’au début des années 1913, avec l’occupation du Hodh par une colonne Méhariste.

En 1898-1899, Coppolani entreprit une mission d’études sur la Mauritanie qui est restée pendant longtemps comme « l’arrière pays sauvage St- Louis. »

Pour mettre fin au désordre, aux razzias et à l’insécurité quasi permanente qui régnaient en Mauritanie, les chefs religieux et de tribu comme cheikh Sidya et les guides religieux comme Cheikhna Cheikh Saadbou ne s’opposèrent pas à la présence française au Trarza.

IL faut saluer la perspicacité de ces guides religieux qui surent défendre au mieux les interêts des populations musulmanes en favorisant une situation propice à la paix civile, les français pronant la liberté du culte et l’instauration des tribunaux musulmans contrairement aux bandes armées qui écumaient les populations à longueur d’année.

 

Rapports entre sphères religieuses et sphères politiques :

En 1903, Cheikh Ahmadou Bamba est arrêté et déporté, par les français, au Trarza voisin auprès de Baba Wuld Cheikh Sidiya dont la famille entretenait des liens anciens avec celle du fondateur du Mouridisme. Il ne sera autorisé à revenir au Sénégal qu’en 1907.

Au cours de ce séjour, il s’attira beaucoup de disciples principalement chez les Awlâd Deyman qui, selon Abdel Wedoud Ould Cheikh (voir ouvrage collectif cité plus bas), « étaient géographiquement les plus proches de l’aire d’influence du Cheikh Sénégalais, elles étaient les plus engagées  dans le commerce au Sud du Fleuve et elles occupaient le territoire où Ahmadou Bamba a passé quatre années en résidence surveillée…  »

« Les disciples maures du chef mouride auraient joué un rôle appréciable, comme enseignements et copistes dans l’établissement confrérique crée par Ahmadou Bamba, qui savait se montrer généreux aussi bien avec ceux qui le servaient directement qu’avec les simples et nombreux sollicitateurs de passage selon Abdel Wedoud Ould Cheikh, professeur à l’Université de Nouakchott et co-auteur du livre " les Trajectoires" d’un Etat- frontière, espaces, évolution politique et transformations sociales en Mauritanie » publié par le Codesria.

En résumé, on peut souligner que Cheikhna Cheikh Saadbou eut à séjourner à plusieurs reprises au Sénégal. Il eut des contacts avec des rois et des chefs de Canton à l’exemple de Lat-Dior, d’Alboury Ndiaye, de Macodou Sall. Il eut également à rencontrer le notable Mourad Ndao de Mekhé à l’endroit duquel il pria le Seigneur et écrivit quelques vers qui en témoignent.

Abdel Wedoud Ould Cheikh note qu’en 1902, l’administration coloniale qui allait bientôt prendre le nom de « Gouvernement Général » « s’appuie sur un réseau de chefs qu’elle a mis en place, souvent fils des chefs qu’elle a éliminés ».

A partir de 1909, le Cheikh s’établit à Nimzatt, au nord de Rosso, près du chef-lieu de Mederdra. Il y fonda une université qui forma de nombreux sénégalais, maliens et guinéens, sans compter ses relations spécifiques avec les musulmans de St-Louis dont, d’après Zékéria Ould Ahmed Salem « la plupart de leurs signatures de pétition étaient en arabe. Ils étaient éduqués dans les écoles coraniques et théologiques du désert mauritanien et du Fouta : les familles Hamat, Anne ou Seck, entre autres, qui dominaient cette communauté avaient envoyé leur progéniture se scolariser dans les écoles maures de Awlad Dayman, notamment, au même moment où des centaines de St-louisiens fréquentaient l’école fondée en 1880 par Cheikh Saadbou au Trarza ».

 

 

 

 

 

 

2-PRESENCE AU SENEGAL ET RAYONNEMENT SPIRITUEL

Les prodiges que Cheikhna Cheikh Saadbou accomplit à St Louis, où il n’hésita pas à mettre en garde l’autorité coloniale contre sa personne et celle de ses talibés, constituent                    sans aucun doute une page glorieuse de l’histoire de l’islam.

 

Cheikhna Cheikh Saadbou parcourut le Sénégal du nord au centre, de St Louis en passant par Tivaouane et Diourbel et convertit des milliers de personnes à l’Islam .Il implanta des Cheikh qui furent des flambeaux  éclairant le chemin des milliers de disciples.

Il se rendit également chez les Lébous, à Dakar, sur invitation du dignitaire Lébou Cheikh Youssouf Bamar GUEYE qui a eu à le rencontrer lors de son séjour à St- Louis.

En effet, ce dernier fut émerveillé par la dimension spirituelle du Saint homme lors de cette rencontre.

 

Le Cheikh, lors de son séjour Dakarois, prédit la prospérité de cette bourgade d’alors, et pria pour l’agrandissement de cette contrée, le développement de la pêche, activité et richesse principales des Lébous et une eau abondante pour ses habitants.

Il faut souligner que le Cheikh, même s’il pratiquait le Wird khadriya, diffusait également les autres Wirds (Tidjanites, Shazilites, Nassirites et nakchabandites) en tant que Khalife du prophète Mouhamed sur terre, Maître de tous les Wirds.

 

Les talibés élevés au rang de Cheikh furent au nombre de 664. Ils étaient et demeurent des Saints accomplis et sont  implantés dans tout le territoire Sénégalais, mais aussi dans la sous-région (Guinée, Gambie, Mauritanie, Mali etc.)

On peut citer parmi eux (sans être exhaustif.) :

 

 

Au Sénégal :

 

Les Chérifs Cheikh Makhfou Aidara et son frère Cheikh Hadramé fils de Cheikhna dont les tombeaux se trouvent à Guéoul la Cité Bénie,Ses neveux Cheikh Al khadrami Ibn Misbâh dont le tombeau se trouve à Ndogondou ( près de Dahra Djolof)  et Cheikh Ahmédna Ibn Cheikh Al  Khadrami au Ferlo,Cheikh Houyeu ibn Cheikh Talibouya Aboubacar, ses talibés Cheikh Dethie Law SECK à Ngourane ( Louga) , Cheikh Amadou DIOP à Massar (Louga) , Cheikh Souleymane SIDIBE, originaire de Kayes et qui s’établit au Quartier Nord à St- Louis. Dans cette localité, on peut également citer ,Cheikh  Mbarick DIOP,Cheikh NDOS,Cheikh Mustapha GUEYE, Abrane GUEYE et Cheikh Ahmadou DIENG.Cheikh Ahmadou NDIAYE à Loboudou (Louga), Cheikh Macodou SALL et Cheikh Mouhamed Djimbiri à Kébémer,  Cheikh Aldiouma  BA né à Ndiâgne et dont le mausolée se trouve à Guet Ardo (Louga) , Cheikh Malick KA à Kayboubdé (Djoloff) Cheikh Alpha Ndiarap à Ndiarap (près de Darou Mousty), Cheikh Mouhamadou Ali SOW et son fils Cheikh Saadbou SOW à Dîgaane ( près de Mbacké), Cheikh Alpha Thiambel à Thionah (près de Mont -rolland) Cheikh Pathé SARR à Sagatta , Cheikh Oumar Foutiyou LY et ses fils Cheikh Ibn Arabi LY et Cheikh Zanoune LY à Thiès, Cheikh Ndiouga DIAGNE du Quartier Dépôt à Thies et dont le tombeau se trouve à Guéoul (Louga) Cheikh Yérim Ndoumbane SECK à Tivaouane , Cheikh Saliou DIENG du village de Keur Salla Deurgane près de Tivaoune,  Cheikh Mouhamadou LO ( à Mbour ) Cheikh Ely Manel FALL (Diourbel) Cheikh Youssouf Bamar GUEYE , Cheikh Létyr GUEYE et Cheikh Alpha DIOL à  Dakar , Cheikh Ahmadou Mactar DIOP ( originaire de Pire et qui s’établit définitivement  à Gab prés de Bambey où se trouve son mausolée ).

Dans le Sine-Saloum ( Régions de Fatick et Kaolack) on peut citer :

Cheikh Moussa SARR et Cheikh Fodé Sarr à Niodior (Sine-Saloum) ,Cheikh Malick Sarr à  Diouré (Arrt Niodior-Dépt de Foundiougne),Cheikh Abdourahmane THIAM à  Soumbel (Arrt Fimela) , Cheikh CISSE Boréba à  Samba DIA ; Cheikh Thierno DIALLO et Cheikh Cheikhou SARR  Kobongoye( Fimela), Cheikh Boubacar  DIOUF à  Médina- Fadial (Arrt de Thiadiaye.)

Au Fouta, le Cheikh délivra surtout le Wird tidjane mais également dès fois le Wird Khadre à des hommes de DIEU parmi lesquels on peut citer : Cheikh Mamadou Kane dans le Bakel, Cheikh Slima, Cheikh Hamidou KANE et Cheikh Moussa Kamara à Ganguel dans le Matam ; Cheikh Souleymane et Thierno Yérim Baal dans le Saldé-Diorbivol, EH Hamadou Abdoul Karim dans le Podor et Cheikh Boukhar DATT du Village de Néré.

Le Chérif Cheikh Youba Al Moukhtar ibn Cheikhal Khalifa neveu de Cheikhna dont le tombeau se trouve à Ten-Ten dans le Baol ainsi que son talibé Cheikh Mamadou Kane, le Chérif Cheikh Mouhamed Fadel dit Tourad ibn Cheikh Abass, neveu de Cheikhna dont le tombeau est au cimetière de Soumbédioune à Dakar.

La famille Chérifienne  de Dar-Salam et de Binâco dans le Diouloulou et dont le porte étendard est le grand Saint Cheikh Makhfou  AIDARA ibn Cheikh ABBA, neveu de Cheikhna Cheikh Saad bouh, celle de Sébikoroto et de Banghère avec chérif Cheikh Sidy et Chérif Younouss Aidara (Tchad 1825 – Banghère –Tanaff 1917)

.

Il faut également souligner que Cheikhna Bounana Aïdara IBN Cheikh Talibouya ibn Cheikhna Cheikh Saadbou est le fondateur du foyer religieux de Dioffior (dept de Fimela Région de Fatick) où vit une partie de sa famille. Il a contribué à l’islamisation de beaucoup de serères du Sine et certains de ses enfants sont de mères issues de cette éthnie.

 

En Gambie

Cheikh Ibrahima SANE à  Birkama.(Sur ordre du Cheikh, il se mettra au service de Cheikh Makhfou dans sa mission dans le Sud du pays.

 

En Guinée Conakry :

Cheikh Fantamady,le saint de Kankan, Cheikh Bakary KEÏTA à  Siguiri, le malinké Cheikh Boubacar CAMARA à Couralandé, El Hadji Mamadou Kaba DIAKITE.

 

Au Mali :

Cheikh Faly CISSÉ, Cheikh Bakary DIARRA, Cheikh Salif BA et Cheikh Bacary Maras BA

 

En Mauritanie :

Ses frères Cheikh Sidyl Khaîri, Cheikh Abdâti et Cheikh Mouftâhi al Khaîri, ses Talibés, Cheikh EL Béchir ould Mbârig, Cheikh Amar Maouloud Ould Cheybateu, Cheikh Guila, Cheikh Mouhamadou Mâ âli, Cheikh Ibn Hanbal, Cheikh Moulay Mbârick, Cheikh Moukhtar dit Ibn Arabi Wadâne, Cheikh Moukhtar Kounta dit Minouwa, Cheikh Abdourahmane ould Jeuweu.

 

Il faut également rappeler le témoignage unique dans son genre et éloquent du Cheikh à l’endroit de Cheikh Ahmadou BAMBA et les propos élogieux de Cheikh  Ahmadou Bamba en guise de réponse. (Voir in fine.)

Témoin de ces liens solides, le fait que le deuxième khalife de Cheikh Ahmadou Bamba (communément appelé Serigne Fallou Mbacké)  porte  le nom du père  de Cheikhna Cheikh Saadbou, Cheikh Mouhammad Fadel.

Il écrit également  une lettre d’encouragement à l’endroit d’El Hadj Malick SY dans son entreprise de célébration de la nuit de la naissance du prophète (PSL).

 

Le Cheikh disparut au 22 émejour du mois béni du Ramadan de l’an 1917 à Nim–Zatt après 69 années consacrées à l’œuvre de revivification de la religion. Il pria son Seigneur pour que son tombeau soit, à l’image de la Kaaba, un lieu de rémission des pêchés et d’exaucement des vœux. Ce qui lui fut accordé sans conteste.

Cheikh Oumar Foutiyou LY, un des disciples du Cheikh et père de Cheikh Ibn Arabi LY, écrivit ces vers merveilleux à l’endroit du Cheikh.

« O tombeau qui renferme ce puits (de science), cette célébrité,

J’ai nommé notre Cheikh Saad Bouh, le rubis des savants

Il y a en toi, grâce au Maître du trône, notre Créateur,

Une mer immense débordante et gonflée de pluies continuelles.

Il y a en toi du savoir, de la piété, une immense

Faveur qui fait oublier les hommes de prodige.

Il y a en toi un descendant de l’Apôtre de DIEU, le

Mondarite, un bonheur des bonheurs, père de nos plus grands maîtres.

Il y a en toi une lumière de la pleine lune, une générosité de la mer ;

Qu’il est considérable ce maître des pieux !

Il a remis à jour la voie des élus divins lorsque les

traces en étaient effacées, donc il a ressuscité des os déjà réduits en poussière.

Il a dissipé l’esprit de rébellion contre Dieu, banni la sottise quand elle devenait monnaie courante, il a repoussé loin de nous l’injustice et les ténèbres … »

 

A sa disparition, son œuvre fut perpétuée par ses fils Cheikhal Khalifa, Cheikhna Sidaty el Kabîr, Cheikhna Cheikh Talibouya, Cheikh Sidibouya, Cheikh Hadramé, Cheikh Makhfou, Cheikh Mâ oul Aîni,  Cheikh Atkhâna, Cheikh Bounana que le Seigneur accroisse leur lumière et nous gratifie de leurs grâces.

La bibliographie du Cheikh est immense à l’image de son œuvre. Parmi ses écrits, on compte 69 œuvres majeures traitant de la mystique et des différents domaines du savoir parmi lesquelles on peut citer :

-Nourou Sirât fî ilmil Tassâwoufi (lumière sur le chemin menant au Soufisme, œuvre grandiose de 666 vers.)

- Ma ‘ yatou  Zâtt ;

- Nafkhoul Khâmim fî  barakâti Bismillâhi Rahmâni Rahîmi :

Dans cet ouvrage, le Cheikh parlant des bienfaits de la Basmala raconte un événement qui lui est arrivé lors d’un voyage par bateau à voiles sur le fleuve Sénégal

En effet, au moment où le Cheikh était en train de faire ses ablutions sur le pont du bateau, un vent violent lui fit perdre l’équilibre.

Alors qu’il était presque sur l’eau le Cheikh voulut prononcer la Basmala. (c à d BismiLlâhi  Rahmâni  Rahîmi.)

Il ne prononça que « Bismi » (au nom de) et DIEU tout puissant, par l’effet de sa grâce, transforma l’eau du fleuve en glace et le Cheikh continua ses ablutions sur la glace.

Le Cheikh révèlera plus tard que, s’il avait prononcé la Basmala en entier, l’eau du fleuve aurait tari à jamais.

- Nibrâzul Ma’nâ fil Kâmidi mine Asmâ oul Husnâ ;

-Nuzatoul oubâd (le plaisir des adorateurs etc.)

Ce chiffre correspond aussi à la durée de sa vie.

Les poèmes et panégyriques à l’endroit du Seigneur et de son maître et aeuil, le prophète Mouhamed, ne sauraient être comptés à ma connaissance tant ils sont nombreux et variés. (Leur fréquence est estimée à un khassaîde par mois.)

On peut citer :

- Wassîlatoul Maqâçidi  (le Maître Bien-aimé.)

- Al Hamdoulilâhi leuzî lâ you’ tî

- Al Hamdoulilâhi leuzî Tabârakâ

- Al Hamdoulilâhi afouwoul gâfiri

- Al Hamdoulilâhi leuzî a ‘tânî

- Al Hamdoulilâhi wa bismi illâhi

- Aqoûlou bismi illâhi wa rahmâni

- Yâ  Rabbanâ Billâhi wa Rahmâni

- Qâla abou Abdoul Azîzi  sa ‘ dou

- Qâla abou Abdoul Azîzi al amçali

- Al Hamdoulilâhi leuzî Qad inefarad

- Al Hamdoulilâhi alâ Kamâlihi Jalla alâ

-  Yâ Sâhibaya da ‘ânî

-    Bizâti Rabbil âlamîne

-   Zourtou Rasouloulâhi wa houwa sayyidou.

-   Abdâou Bismillâhi  khîna atlabou

-   Akhlou tassâwoufi Qâlou inna mane raghibâ

-   Bi Mîmine wa Hâine wa Mîmine wa Dâl.

-   Al Hamdoulilâhil  Qadîme.

-   Khaîrou nabiyyi mane fâqat noubouwatouhoû

-   Yaqoûlou  Sa’doul abihi nadjloul fâdili.

-   Izâ qadal llâhou aleyka mâ qadâ.

-  Yaqoûlou Sa’doul mountamî al fâdili.

- Madahtou bi Chi ’ri sirâdiane adjouze.

«  C’est, nous dit Maguette DIAW, ce poème qui a fait pleurer Cheikh  Ahmadou Bamba quand Cheikh Sidibouya, envoyé par son père Cheikh na Cheikh Saadbou Chez Khadimou Rassoûl, l’avait récité à son intention. »

Il faut également souligner que la Tarikha Khadriya est la plus répandue dans le Monde ; elle s’étend de la Sierra Léone en passant par le Maroc, l’Iraq, la Syrie (où se trouve le tombeau de Cheikh Ibn Arabi) l’Inde, la Turquie jusqu’en Indonésie, le plus grand Etat musulman, qui est majoritairement khadre (Source Internet.)