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Critique

Victor Lessard s'impose avec une 2e saison addictive

Victor Lessard s'impose avec une 2e saison addictive

C'est sur les chapeaux de roues que commence cette deuxième saison de Victor Lessard, offerte dès maintenant sur Club Illico. Nous sommes immédiatement plongés dans l'intrigue touffue de cette seconde mouture, qui ne s'annonce pas moins tordue. Si l'on ajoute à cela une distribution exemplaire, toujours menée par les excellents Patrice Robitaille et Julie Le Breton, on est en présence d'un divertissement de qualité supérieure qui risque d'attirer encore les adeptes de bonne télévision.

Cette fois, Victor Lessard et sa complice Jacinthe Taillon ont de nouveau affaire à un tueur en série aux pratiques lugubres. Après le meurtre par décapitation d'un haut gradé du service de police de Montréal, l'enquête se met en branle. Les deux policiers sont épaulés par Loïc Blouin-Dubois et Nadja Fernandez qui n'est maintenant plus la copine de Victor. Les graffitis étranges laissés par le meurtrier sur les lieux de ses crimes deviennent les principaux indices dans l'enquête. En parallèle, la disparition d'une jeune femme qui fréquentait un refuge vient brouiller les cartes et alimenter la colère. Pour Victor, cette histoire ravivera des blessures du passé et ébranlera ses convictions profondes. Des paroles proférées sur le coup de la colère pourraient aussi le plonger dans l'eau chaude une fois de plus.

Il faut très peu de temps avant d'adhérer à cette nouvelle proposition dans laquelle Victor Lessard est plus torturé que jamais. Une bavure dans une enquête précédente, qui aura coûté la vie à deux de ses collègues, l'habite et l'obsède. Ce rôle colle à la peau de Patrice Robitaille qui est toujours aussi magnétique et efficace. À ses côtés, Julie Le Breton campe de nouveau la divertissante Jacinthe qui est cette fois plus nuancée, bien qu'on sente encore son petit côté tomboy. On a visiblement permis à la comédienne d'y aller plus mollo sur le côté rustre de son personnage, laissant ainsi une belle sensibilité émerger. Robitaille et Le Breton, des complices de longue date sur plusieurs projets, offrent des scènes fantastiques ensemble. Mathieu Baron interprète quant à lui un sympathisant d'un gang criminalisé. On aime voir ce charismatique comédien, au talent extensible, dans nos séries. Marianne Fortier et Antoine Pilon, qu'on a récemment pu voir dans l'excellent Demain des hommes, s'imposent aussi dès le départ. Quant à l'étrange personnage de Gilles Renaud, après les deux premiers épisodes, on ne sait toujours pas ce qui l'anime, mais notre curiosité est piquée.

Derrière la caméra, Patrice Sauvé poursuit son travail sur l'ambiance glauque déjà mise en place dans la première saison. Le réalisateur joue habilement avec l'ombre et la lumière et offre des plans de caméra superbes qui mettent en valeur le côté torturé des personnages. Sa proposition est impeccable, tout comme les textes de Martin Michaud et Frédéric Ouellet qui ont adapté l'oeuvre Violence à l'origine pour le format télévisuel en la bonifiant.

Avec la première saison de Victor Lessard, on avait déjà affaire à de la très bonne télévision. Avec cette deuxième saison, toute la production réitère avec une proposition hautement addictive et intrigante. Le visionnement en rafale est définitivement de mise!