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Ibrahim Kherbach, éliminé de Top Chef: «Le montage de l’émission est malhonnête»

INTERVIEW - Le cuisinier belge de 33 ans a quitté le concours de M6. Il est aujourd’hui en colère contre la production qu’il accuse de privilégier certains candidats.

LE FIGARO. - Vous quittez l’aventure Top Chef après trois semaines de compétition. Votre comportement avec Alexia pendant l’épreuve de Pierre Gagnaire a-t-il coûté votre place?
Ibrahim KHARBACH. - Je crois oui. À cause de ça, Hélène Darroze (sa coach, ndlr.) m’a envoyé en dernière chance. C’est dommage car c’était une prise de tête classique dans un coup de feu en cuisine. C’est courant dans le métier.

Lors de son sermon, Hélène Darroze vous dit pourtant que ses équipes ne crient jamais dans ses cuisines...
J’ai été étonné par ce discours. J’ai douze ans de carrière, j’ai travaillé dans des étoilés, j’ai toujours connu des moments de tension. Je défie n’importe quel cuisinier de venir me dire le contraire. C’est impossible. À moins de travailler dans une sandwicherie où l’on vend du thon-mayonnaise! Je n’arrive toujours pas à croire Hélène Darroze. Surtout qu’en off, elle m’a dit qu’elle n’avait pas assisté à l’épreuve de Pierre Gagnaire, comme c’était prévu, à travers un écran de télévision.

Que voulez-vous dire? Dans l’épisode, on voit les chefs regarder vos actions à la télévision et les commenter en direct...
C’est du montage. Il y en a beaucoup dans l’émission. Je suis très déçu par la production qui met en lumière les défauts de certains candidats pour en privilégier d’autres. Pendant l’épreuve chez Frédéric Anton la semaine passée, elle a mis l’accent sur ma préparation de l’artichaut, à savoir si je savais bien le tourner. Ça me fait rire car cette technique est le b.a. -ba en cuisine. C’est d’ailleurs moi qui ai préparé l’artichaut de Florian et d’Alexia qui ne savaient pas le faire. Ça, les téléspectateurs ne l’ont pas vu. Florian et Alexia sont pas mal avantagés. Toutes les critiques que Frédéric Anton a pu leur faire ont été coupées au montage.

Regrettez-vous d’avoir participé à Top Chef ?
Non, je ne regrette rien. C’est une expérience extraordinaire, riche en termes de rencontres. Aucune émission ne rassemble autant de chefs étoilés. Après, j’ai été naïf. Je me rends compte aujourd’hui qu’avec un bon montage, on peut facilement démonter quelqu’un. Les journalistes de l’émission insistent pour nous faire dire des choses. Dans l’oreillette, ils ont la pression du réalisateur en régie qui, lui, a une vision globale de l’émission et attend certaines réponses de nous. C’est pourquoi, parfois, la réponse est dans la question du journaliste. On m’a un jour demandé: «est-ce que tu comptes écraser les autres?», j’ai répondu «oui» et à l’image, je suis passé pour une personne prétentieuse. C’est malhonnête.

« Je suis venu pour cuisiner pas pour interpréter un rôle »

Ibrahim Kherbach, candidat de la saison 10 de Top Chef

Leur avez-vous dit?
Sur le tournage, pendant les interviews, je me prenais souvent la tête avec les journalistes. Ils ne s’intéressent qu’aux histoires. En fait, la cuisine, ce n’est pas trop leur délire. Sauf que moi, je suis venu pour cuisiner pas pour interpréter un rôle. Maël (un candidat de la brigade de Philippe Etchebest) s’était aussi fait taper sur les doigts après avoir mal répondu aux journalistes pendant une épreuve.

Quelle ambiance y avait-il entre les candidats?
À part avec Merouan et Sébastien, je ne me suis lié d’amitié avec personne. En dehors du tournage, il y a une bonne entente mais tout le monde est obsédé par la compétition. C’est très superficiel. Et puis, on tournait deux à trois épreuves par jour donc on n’a pas vraiment le temps de lever la tête et de faire connaissance avec le voisin.

Où peut-on vous retrouver pour déguster votre cuisine?
Après deux ans de collaboration, je viens de quitter Le Bozar à Bruxelles pour lancer ma propre affaire. Mais je ne peux pas vous en dire plus pour le moment.

Quelle est votre spécialité?
Je n’en ai pas. Dans chaque maison où j’ai été, j’ai changé de poste en fonction du point fort de l’établissement. Quand j’ai travaillé à la Villa Lorraine (triplement étoilé) pendant quatre ans, je travaillais le poisson, au Chalet de la Forêt, restaurant deux étoiles, j’étais rôtisseur puis spécialiste des légumes. Je n’aime pas être mis dans une case. Ce qui m’importe, c’est de travailler sur des produits de saison.

Allez continuer à regarder Top Chef ?
Avant d’y participer, je ne regardais pas, alors je ne vais pas m’y mettre. Rares sont les cuisiniers qui regardent Top Chef. C’est normal, le mercredi soir, généralement, on est derrière les fourneaux. J’ai juste suivi les épreuves où j'apparaissais. Maintenant, si je devais soutenir des candidats, ce serait Merouan et Samuel.

Les coulisses de la télé : dans les studios de Top Chef avec Stéphane Rotenberg - Regarder sur Figaro Live

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58 commentaires
  • 2645353 (profil non modéré)

    le

    Il hurle,manque d’assurance

  • efbe

    le

    Il a raté la cuisson des ris de veau.
    Il n'a pas su travailler en équipe.
    Il est responsable de son éviction.

  • helpe

    le

    Domage qu’il soit si mauvais joueur... Ce garçon apparaissait comme plutôt sympathique, très enthousiaste et, surtout, comme un cuisinier de talent même si la technique lui faisait parfois défaut. Mais, comme l’a souligné un des commentateurs, un ris de veau mal cuit, quel que soit le montage, c’est rédhibitoire...

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