Préface de la quatrième édition
Comme le titre l'indique, ce Précis
n'est pas un traité complet, mais un abrégé, qui puisse servir de cadre à des
études plus détaillées et plus approfondies. Toutefois, pour éviter la
sécheresse d'un Précis, nous avons tenu à développer, avec des réflexions
propres à engendrer la piété, les points essentiels qui constituent la vie
intérieure, comme l'habitation du Saint Esprit dans l'âme, notre incorporation
au Christ, le rôle de Marie dans notre sanctification, la nature de la
perfection et la nécessité d'y tendre. Il en est de même quand nous abordons les
trois voies : nous insistons sur ce, qui peut porter les âmes à la confiance, à
l'amour, à la pratique des vertus.
Convaincu que le Dogme est la base de la Théologie ascétique, et que l'exposé de
ce que Dieu a fait et ne cesse de faire pour nous est le stimulant le plus
efficace de la vraie dévotion, nous avons eu soin de rappeler brièvement les
vérités de foi sur lesquelles se base la vie intérieure. Ainsi notre traité est
tout d'abord doctrinal et s'attache à montrer que la perfection chrétienne
découle logiquement de nos dogmes et surtout de l'Incarnation qui en est le
centre. Mais il est en même temps pratique ; car il n'est rien de tel qu'une foi
vive et éclairée pour nous encourager à faire les efforts énergiques et
constants que réclament la réforme de soi-même et la culture des vertus. Nous
avons donc soin, dès la première partie, de tirer de nos dogmes les conclusions
pratiques qui en découlent spontanément, d'en déduire les moyens généraux de
perfection et de stimuler nos lecteurs à mettre en pratique ce qu'ils ont lu
avec attention : « Estote factores verbi et non auditores tantum » (Ep. Jac., I,
22).
Dans la, seconde partie, éminemment pratique, nous ne cessons d’appuyer nos
conclusions sur les dogmes exposés dans la première partie, en particulier notre
incorporation au Christ et l’inhabitation du Saint Esprit en nous. La
purification de l’âme ne se fait parfaitement qu'en nous incorporant à Celui qui
est la source de toute pureté ; et la pratique positive des vertus chrétiennes
n'est jamais plus facile que lorsque nous attirons en nous Celui qui les possède
en leur plénitude et désire si ardemment nous les communiquer. Quant à l'union
intime et habituelle avec Dieu, elle ne se réalise pleinement qu'en vivant sous
le regard et la direction de la Sainte Trinité vivant en nous. Ainsi notre
progrès dans les trois grandes étapes de la vie spirituelle est marqué par notre
incorporation progressive au Christ Jésus et par notre appartenance de plus en
plus complète à l'Esprit sanctificateur.
Cette adhérence au Verbe Incarné et à son divin Esprit n'exclut pas, mais
suppose au contraire une ascèse très active. S. Paul, qui a si bien mis en
lumière notre incorporation au Christ et notre union à Dieu, n’insiste pas moins
sur la nécessité de la lutte contre les tendances du vieil homme, contre le
monde et les esprits de ténèbres. Voilà pourquoi, dans l'exposé des trois voies,
nous avons souvent parlé de combat spirituel, d'efforts énergiques, de
mortification, de tentations, de chutes, de relèvements, non seulement pour les
commençants, mais encore pour les âmes avancées. Il faut bien tenir compte des
réalités, et tout en décrivant l'union intime avec Dieu et la paix qui
l'accompagne, rappeler, comme le fait Ste Thérèse, que le combat spirituel ne
finit qu’avec notre mort.
Mais ces luttes incessantes, ces alternatives de consolations et d'épreuves,
n'ont rien d'effrayant pour les âmes généreuses, toujours unies à Dieu dans le
calme aussi bien que dans la tempête.
C'est surtout pour les séminaristes et les prêtres que nous écrivons; mais nous
espérons que ce livre sera utile aux communautés religieuses et même à ces
nombreux laïques qui aujourd'hui cultivent la vie intérieure pour exercer plus
efficacement l'apostolat.
Nous exposerons avant tout les doctrines certaines ou communément reçues, ne
donnant qu'une place très restreinte aux questions controversées. Il y a sans
doute plusieurs écoles de spiritualité ; mais les hommes pondérés de ces
diverses écoles s'entendent sur tout ce qu'il y a de vraiment important pour la
direction des âmes. C'est cette doctrine commune que nous exposerons, en
essayant d'y mettre un ordre aussi logique et aussi psychologique que possible.
Si parfois nous montrons une certaine préférence pour la spiritualité de l'Ecole
française du XVIIe siècle, fondée sur les enseignements de S. Paul et de S.
jean, et qui s'harmonise si bien avec la doctrine classique de S. Thomas, nous
déclarons très sincèrement que nous sommes pleins d'estime pour les autres
écoles, et nous leur ferons de larges emprunts, visant beaucoup plus à mettre en
évidence ce qui les rapproche que ce qui les différencie.
C'est au Verbe Incarné et à sa sainte Mère, siège de la divine Sagesse, que nous
dédions humblement ce modeste travail, trop heureux s'il peut, sous leur égide,
contribuer à la gloire de la Très Sainte et Très Adorable Trinité :
Ut in omnibus honorificetur Deus per Jesum Christum ! (I Petr., IV, 11).
Les quelques changements que nous avons apportés à cette quatrième édition, pour
tenir compte des bienveillantes remarques qu'on a bien voulu nous faire, n’en
ont point modifié le fond : et nous remercions de tout cœur ceux qui ont bien
voulu nous les communiquer.
Solitude d'Issy, (Seine), en la fête de l'Immaculée Conception de la Sainte
Vierge, 8 décembre 1924.
AD. TANQUEREY
Liste chronologique et méthodique
des principaux auteurs consultés
Nous avons pensé qu'au lieu de
donner simplement une liste alphabétique des auteurs, il valait mieux, pour
l'utilité des lecteurs, donner une liste à la fois chronologique et méthodique
des auteurs, en indiquant, à partir du Moyen Age, les écoles auxquelles ils se
rattachent. Mais nous ne donnons que les principaux, ou du moins ceux que nous
regardons comme tels 1 .
I. L'ÂGE
PATRISTIQUE
C'est l'âge où s'élaborent les
matériaux qui constitueront la science de la spiritualité ; et où nous trouvons
déjà deux synthèses, celle de Cassien en Occident et celle de S. Jean Climaque
en Orient.
1° Pendant les
trois premiers siècles
S. Clément, Lettre à l’église de
Corinthe (vers 95) pour recommander la concorde, l'humilité et l'obéissance, P.
G., I, et éd. Hemmer-Lejay.
Hermas, Le Pasteur (140-155), P. G., II, 891-1012, expose longuement les
conditions du retour à Dieu par la pénitence. Ed. Hemmer-Lejay, avec trad.
française par A. Lelong, avec introduction et notes.
Clément d'Alexandrie, Pædagogus (après 195), P. G., IX, 247-794, et éd.
Berolinensis, décrit comment par l'ascèse le véritable gnostique arrive à la
contemplation.
S. Cyprien, (200-258), De habitu virginum, de dominica oratione, De opere et
eleemosynis, de bono patientiæ, de zelo et livore, de lapsis, P. L., IV ; mais
la meilleure éd. est celle de Hartel, Vienne, 1868-1871.
2° Du quatrième
au septième siècle
A) Dans l'Eglise d'Occident :
S. Ambroise, (333-397), De Officiis ministrorum, De virginibus, De viduis, de
virginitate, P. L., XVI, 25-302, et l'éd. de Vienne.
S. Augustin, (354-430), Confessiones, Soliloquia, De doctrina christiana, De
Civitate Dei, Epistola CCXI, etc., P. L., XXXII, XXXIV, XLI. On peut tirer des
ouvrages du S. Docteur une théologie ascétique et mystique qui complète et
corrige Cassien.
Cassien, (360-435), Instituta Cænobiorum, Collationes, P. L., XLIX-L ; et
surtout l'éd. de Vienne par Petschenig, 1886-1888. Une trad. française des
Conférences par Dom Pichery paraît à la Librairie S. Thomas, à Saint Maximin
(Var). Ces conférences résument toute la spiritualité monacale des quatre
premiers siècles et n'ont cessé d'être utilisées par les auteurs subséquents.
S. Léon, (Pape 440-461), Sermones, P. L., LIV ; ses discours sur les fêtes de
Notre Seigneur sont si pleins de doctrine et de piété que l'Eglise lui en
emprunte plusieurs dans ses offices liturgiques.
S. Benoît, (480-543), Regula, P. L., LXVI, 215-932 ; éd. critique de Butler,
1912. Cette règle est devenue, du VIIIe au XIIIe s., celle de presque tous les
moines d'Occident, et se recommande par sa discrétion et sa facilité à s'adapter
à tous les temps et tous les pays.
S. Grégoire-le-Grand, (540-604), Expositio in librum Job, sive Moralium libri
XXXV ; Liber regulæ pastoralis ; Dialogorum libri quatuor, P. L., LXXV-LXXVII.
B) Dans l'Eglise d'Orient :
S. Athanase, (297-373), Vita S. Antonii, où est décrite la vie et par là même la
spiritualité du patriarche, des moines et des cénobites, P. G., XXVIII, 838-976.
S. Cyrille de Jérusalem, (315-386), dont les admirables Catéchèses tracent le
portrait du vrai chrétien, P. G., XXXIII, et éd. Reischl.
S. Basile, (330-379), De Spiritu Sancto, P. G., XXXII, où se trouve décrit le
rôle du S. Esprit dans l'âme régénérée ; Regulæ fusius tractatæ, Regula brevius
tractata, P. G., XXXI, qui font connaître la discipline monastique d'Orient.
S. Jean Chrysostome, (344-407), dont les Homélies forment un répertoire complet
de morale et d'ascèse, P. G., XLVIII-LXIV ; son petit traité De Sacerdotio
exalte l'excellence du sacerdoce, P. G., XLVIII, et éd. Nairn.
S. Cyrille d'Alexandrie, († 444), Thesaurus de sancta et consubstantiali
Trinitate, P. G., LXXV, où l'on peut étudier les rapports entre l'âme et la Ste
Trinité.
Ps.-Dionysius, (vers 500), De divinis nominibus, De ecclesiastica hierarchia, De
mystica theologia, P. G., III ; sa doctrine sur la contemplation a inspiré
presque tous les auteurs subséquents.
S. Jean Climaque, († 649), Scala Paradisi ou l'Echelle qui conduit au ciel, P.
G., LXXXVIII, 632-1164 : résumé d'ascétique et de mystique pour les moines
d'Orient, analogue à celui de Cassien pour l'Occident.
S. Maxime le Confesseur, (580-662), a complété et éclairci la doctrine de Denys
sur la contemplation, en la rattachant au Verbe Incarné qui est venu nous
déifier ; voir ses Scolies sur Denys, P. G., IV, son Livre ascétique, P. G., XC,
912-956, sa Mystagogie, P. G., XCI, 657-717.
N. B. Nous ne signalons pas les auteurs du VIIIe au XIe s. qui n'apportent rien
d'important à l'édifice de la spiritualité.
II. LE MOYEN-ÂGE
Déjà se forment des écoles qui
élaborent et synthétisent les éléments de spiritualité épars dans les ouvrages
des Pères. Nous indiquerons donc les auteurs des principales écoles.
1° L'Ecole
bénédictine
A l'abbaye du Bec, en Normandie :
S. Anselme, (1033-1109), dont les Méditations et les Prières sont pleines d'une
piété à la fois dogmatique et affective, P. L., CLVIII, 109-820, 855-1016 ; Cur
Deus homo, P. L., CLVIII, 359-432, où l'on trouve de solides considérations sur
l'offense infinie causée à Dieu par le péché et la vertu des satisfactions du
Christ.
A l'abbaye de Citeaux : S. Bernard, (1090-1153), dont la piété affective et
pratique a exercé une immense influence sur tout le Moyen Age : Sermones de
tempore, de sanctis, de diversis, in Cantica Canticorum ; De consideratione ;
Tr. de gradibus et humilitatis et superbiæ ; Liber de diligendo Deo, P. L.,
CLXXXII-IV.
Au monastère de Rupertsberg, près de Bingen : Ste Hildegarde, († 1179), Liber
divinarum operum, P. L., CXCVII.
Au monastère de Helfa, en Saxe : Ste Gertrude-la-Grande, (1256-1301), Ste
Mechtilde de Hackeborn, († 1298), et Mechtilde de Magdebourg, († 1280) ; leurs
Révélations, caractérisées par une piété simple et affective, manifestent une
tendre dévotion au Sacré-Cœur .
Au monastère d'Alvastra, en Suède : Ste Brigitte, (1302-1373), dont les
Révélations décrivent d'une façon vive et réaliste les mystères et surtout la
Passion de Notre Seigneur (éd. de Rome en 1628).
Au monastère de Castel, Haut-Palatinat : Jean de Castel, De adhærendo Deo,
longtemps attribué au B. Albert le Grand ; De lumine increato, 1410.
En Italie, S. Laurent Justinien, (1380-1455), réformateur des congrégations
italiennes et du clergé séculier, a écrit plusieurs ouvrages de spiritualité
pratique : De compunctione et complanctu christianæ perfectionis ; De vita
solitaria ; De contemptu mundi ; De obedientia ; De humilitate ; De perfectionis
gradibus ; De incendio divini amoris ; De regimine prælatorum (t. II des Opera
omnia, Venise, 1751).
En Espagne, Garcia de Cisneros, († 1510), qui, dans son Ejercitatorio de la vida
espiritual, trace un programme de vie spirituelle.
2° L'Ecole de S. Victor, dont les
trois principaux représentants sont :
Hugues, († 1141), De sacramentis christianæ fidei, De vanitate mundi,
Soliloquium de arrha animæ, De laude caritatis, De modo orandi, De amore sponsi
ad sponsam, De meditando (P. L., CLXXVI).
Richard, († 1173), Benjamin minor seu de præparatione ad contemplationem,
Benjamin major seu de gratia contemplationis, Expositio in Cantica Canticorum
(P. L., CXCVI).
Adam, († 1177), Sequentiæ (P. L., CXCVI), le poète de l'Ecole.
Tous les trois partent du symbolisme de l'univers pour aller à Dieu par la
contemplation.
3° L'Ecole
dominicaine :
spiritualité basée sur la théologie
dogmatique et morale, faisant corps avec elle, et conciliant la prière
liturgique et la contemplation avec l'action et l'apostolat : Contemplari et
contemplata aliis tradere.
S. Dominique, (1170-1221), fondateur de l'Ordre des Frères Prêcheurs, élabora
ses Constitutions d'après celles des Prémontrés, en vue de former des
prédicateurs savants, capables de défendre la religion contre les adversaires
les plus doctes.
Albert le Grand, (1206-1280), Commentarii in Qionysium Areopagitam, In quatuor
libros Sentent., Summa theologiæ, De sacrificio missæ.
S.Thomas, le Docteur angélique (1225-1274), a traité excellemment toutes les
questions importantes d'ascétique et de mystique dans ses divers ouvrages,
surtout dans la Somme théologique, les Commentaires sur S. Paul, sur le Cantique
des Cantiques, sur les Evangiles, l'opuscule De perfectione vitæ spiritualis, et
l'Office du S. Sacrement, si plein de piété doctrinale et affective. Ces textes
divers ont été distribués dans un ordre logique par Th. de Vallgornera, Mystica
theologiæ D. Thomæ, Barcinonæ, 1665, et Augustinæ Taurinorum, 1889 et 1911.
S. Vincent Ferrier, (1346-1419), De vita spirituali, vrai petit chef-d'œuvre,
dont S. Vincent de Paul faisait son livre de chevet, trad. par le P. Rousset,
1899, et le P. V. Bernadot, 1918.
Ste Catherine de Sienne, (1347-I380), Le Dialogue, dont la meilleure traduction
est celle du P. Hurtaud (Paris, Lethielleux, 1913) ; Lettres, trad. par E.
Cartier, 1860. La Sainte exalte la miséricorde divine, qui nous a créés,
sanctifiés, et se manifeste jusque dans les châtiments qui tendent à nous
purifier. La meilleure édition des Œuvres complètes en italien est celle de
Girolamo Gigli, Sienne, 1707.
Maître Eckart, O. P., († 1327), dont il ne reste que des fragments qui ne
permettent pas de reconstituer sa doctrine, et dont plusieurs propositions
furent condamnées après sa mort par Jean XXII (Denzinger, n° 501-529).
Tauler, († 1361), auteur de Sermons qui, par leur doctrine élevée et enrichie de
comparaisons, frappèrent vivement ses contemporains ; trad. latine de L. Surius
; trad. française du P. Noël, O. P., en 8 vol., chez Tralin, Paris ; éd.
critique allemande de Vetter, 1910. Les Institutions n'ont pas été rédigées par
lui, mais contiennent un résumé de sa doctrine ; nouvelle édit., Paris, 1909.
B. Henri Suso, O. P., († 1365), dont les œuvres ont été publiées en allemand par
le P. Denifle : Die Schriften des heiligen H. Suso, et en français par le P.
Thiriot : Œuvres mystiques de H. Suso, Gabalda, Paris, 1899.
4° L’Ecole
franciscaine,
à la fois spéculative et affective,
partant de l'amour de Jésus crucifié pour faire aimer et pratiquer joyeusement
les vertus crucifiantes et surtout la pauvreté.
S. François d'Assise, (1181-1226), Opuscula, éd. critique de Quarracchi, 1904.
S. Bonaventure, (1221-1274), outre ses œuvres théologiques, a composé beaucoup
de traités ascétiques et mystiques, recueillis au t. VIII de l'éd. de Quarrachi,
en particulier : De triplice via (appelé aussi Incendium amoris), Lignum vitæ,
Vitis mystica ; l'Itinerarium mentis ad Deum et le Breviloquium, rangés parmi
les œuvres théologiques (t. V éd. de Quarracchi) contiennent d'excellents
aperçus ascétiques et mystiques.
L’auteur inconnu des Meditationes vitæ Christi, ouvrage longtemps attribué à S.
Bonaventure, mais écrit par un de ses disciples, a exercé une grande influence
au Moyen Age, en traitant d'une façon affective les mystères de Notre Seigneur
et surtout de sa Passion.
David d'Augsbourg, († 1271), Formula novitiorum de exterioris hominis
reformatione, de interioris hominis reformatione, édition Quarracchi, 1899.
Bse Angèle de Foligno, († 1309), Le livre des visions et instructions, trad. par
E. Hello, nouvelle éd., Paris, Tralin, 1914 : décrit spécialement la
transcendance de Dieu et les souffrances de Jésus.
Ste Catherine de Bologne, (1413-1463), enseigne, dans Les sept armes
spirituelles contre les ennemis de l'âme, des moyens très pratiques pour
triompher des tentations.
5° L'Ecole
mystique flamande
a pour fondateur le B. Jean
Ruysbroeck, (1293-1381), Œuvres trad. du flamand par les Bénédictins de l'Abbaye
de S. Paul de Wisques ; les principales sont : Le Miroir du Salut éternel, Le
Livre des sept clôtures ou des renoncements, L'Ornement des noces spirituelles :
l'un des plus grands docteurs mystiques, profond et affectif, dont le langage
parfois obscur a besoin d'être interprété.
On peut considérer comme ses disciples les Frères de la vie commune et les
Chanoines réguliers de Windesheim moins spéculatifs, mais plus pratiques et plus
clairs. Parmi eux signalons :
Gérard Groot, († 1384), auteur de divers opuscules de piété.
Florent Radewijns, († 1400), Tractatulus devotus de extirpatione vitiorum et de
acquisitione verarum virtutum.
Gérard de Zutphen, De ascensionibus ; De reformatione virium animæ, 1493.
Gerlac Peters, (1378-1411), dont l'œuvre principale est le Solitoquium, imprimé
à Cologne en 1616 sous le titre de Ignitum cum Deo colloquium ; trad. française
récente par Dom E. Assemaine, sous le titre de Soliloque enflammé, St Maximin.
La doctrine est analogue à celle de l'Imitation.
Thomas a Kempis, (1379-1471), auteur de divers opuscules très pieux, où l’on
retrouve les idées et parfois les expressions de l’Imitation : Soliloquium animæ,
Hortulus rosarum, Vallis liliorum, Cantica, De elevatione mentis, Libellus
spiritualis exercitii, De tribus tabernaculis. Aujourd'hui la plupart des
auteurs lui attribuent la paternité de l'Imitation, ce livre le plus beau qui
soit sorti de la main d'un homme, puisque l'Evangile n'en vient pas ; et cette
opinion nous paraît très probable.
Jean Mombaer ou Mauburne, auteur du Rosetum exercitiorum spiritualium (1494), où
il traite des principaux points de la spiritualité et en particulier des
méthodes de méditation.
6° L'Ecole
carthusienne compte six auteurs principaux :
Hugues de Balma (ou de Palma), qui
a vécu pendant la seconde moitié du XIIIe s., est très probablement l'auteur de
la Theologia mystica longtemps attribuée à S. Bonaventure.
Ludolphe de Saxe ou le Chartreux, (1300-1370), composa une Vie de Notre
Seigneur, qui eut une influence extraordinaire sur la piété chrétienne ; c'est
un livre de méditation plutôt qu'un livre historique, enrichi de pieuses
réflexions tirées des Pères.
Denys le Chartreux, le Docteur extatique, (1402-1471), a composé de nombreux
ouvrages (44 vol. in-4°, nouvelle éd. commencée en 1896 par les Chartreux de
Montreuil-sur-mer), entre autres, des traités ascétiques : De arcta via salutis
et contemptu mundi, De gravitate et enormilate peccati, De conversione
peccatoris, De remediis tentationum, Speculum conversionis ; des traités
mystiques : De fonte lucis et semitis vitæ, De contemplatione, De discretione
spirituum, sans parler de ses Commentaires sur S. Denys.
Jean Lansperge, († 1539), célèbre par sa dévotion au Sacré-Cœur ; son principal
ouvrage Alloquium Christi ad animam fidelem, rappelle l'Imitation. Les Chartreux
de Montreuil ont réédité ses Opuscula spiritualia.
L. Surius, (1522-1578), perfectionnant l'œuvre de A. Lippomani sur les vies des
Saints, publia six vol. in-fol. De probatis Sanctorum historiis, où il fait
preuve de plus de piété que de critique historique.
Molina le Chartreux (1560-1612), Instruccion de Sacerdotes (Instruction des
prêtres) ; nombreuses éditions et traductions ; Exercicios espirituales..., où
il traite de l'excellence et de la nécessité de l'oraison mentale.
7° En dehors de
ces écoles
Pierre d'Ailly, (1350-1420), De
falsis prophetis (t.1 des Opera omnia de Gerson), éd. Ellies du Pin, Anvers,
1706.
Gerson, (1363-1429), a traité presque toutes les questions ascétiques et
mystiques d'une façon à la fois doctrinale et affective : Le livre de la vie
spirituelle de l'âme ; Des passions de l'âme ; Les tentations ; La conscience
scrupuleuse ; La prière ; La Communion ; La Montagne de la Contemplation ; La
Théologie mystigue spéculative et pratique ; La perfection du cœur, etc. Il a un
charmant petit traité De parvulis ad Christum trahendis et des Considérations
sur S. Joseph, ayant été l'un des premiers à promouvoir la dévotion à ce Saint.
W. Hilton, († 1396), Scala perfectionis, trad. anglaise The scale of perfection,
par R. P. Guy.
Julienne de Norwich, en Angleterre († 1442), Revelations of divine love
(Révélation de l'amour divin), nouvelle édition, Londres, 1907.
Ste Catherine de Gênes, (1447-1510) : Dialogue entre l'âme et le corps,
l'amour-propre, l'esprit et l'humanité de Notre Seigneur ; Traité du Purgataire,
très remarquable, trad. de Bussière, Paris, Tralin.
III. L'Âge moderne
Les écoles anciennes continuent à
préciser leur doctrine ; de nouvellés se fondent et apportent un renouveau en
spiritualité, sous l'influence du Concile de Trente et de la Réforme catholique
inaugurée par lui. De là, parfois des conflits sur des points de détail ; mais
le fonds doctrinal demeure le même et se perfectionne par la discussion.
Trois écoles anciennes continuent à se développer : l'école bénédictine, l'école
dominicaine, l’école franciscaine.
1° L'École
bénédictine
conserve ses traditions de piété
affective et liturgique, en y ajoutant des précisions doctrinales.
Louis de Blois, (1506-1566), a publié une foule d'opuscules spirituels dont le
principal est Institutio spiritualis, qui, étant une synthèse ascétique et
mystique, contient la substance des autres. Outre l'édition d’Anvers, 1632, qui
contient toutes les œuvres, on peut consulter : Manuale vitæ spititualis
continens Ludovici Blosii opera spiritualia selecta, Herder, Fribourg, 1907 :
malheureusement on a omis l'Institutio spiritualis ; la meilleure traduction
française est celle des Bénédictins de S. Paul de Wisques, Œuvres spirituelles
du V. L. de Blois, 2 Vol., Mame.
Jean de Castaniza, († 1598), De la perfecion de la vida christiana ;
Institutionum divinæ pietatis libri quinque.
D. A. Baker, (1575-1641), composa divers traités, dont la substance a été
condensée par S. Cressy en un livre intitulé Sancta Sophia, petit traité sur la
contemplation, nouv. éd. à Londres, Burns et Oates.
Card. Bona, (1609-1674), général des Feuillants : Manuductio ad cælum ;
Principia et documenta vitæ christiana ; De sacrificio missæ ; De discretione
spirituum, etc. Nombreuses éditions, en particulier à Venise, 1752-1764 ;
extraits chez Herder, Fribourg, Opuscula ascetica selecta, 1911.
Schram, (1658-1720), Institutiones theologiæ mysticæ, traité didactique
d'ascétique et de mystique, avec conseils excellents aux directeurs d’âmes ;
nouv. éd. Paris, 1868.
W. B. Ullathorne, (1806-1889), The Endowments of man (Donations faites à
l'homme); Groundwork of the christian virtues (Fondement des vertus chrétiennes)
; Christian patience (Patience chrétienne) ; ce dernier ouvrage a été trad. en
français et fait partie de la collection Pax (Desclée).
Dom Guéranger, (1805-1875), restaurateur de l'ordre bénédictin en France, a
rendu un service inappréciable aux âmes par l'Année liturgique, dont il a rédigé
les neuf premiers volumes, qui a été achevée par ses disciples, et résumée dans
le Catéchisme liturgique de Dom Leduc, complété par Dom Baudot, 1921, chez Mame.
Dom Vital Lehodey, Abbé de N. D. de Grâce, Les Voies de l'oraison mentale, 1908
; Le Saint Abandon, 1919 ; Directoire spirituel à l'usage des Cisterciens
réformés, 1910 : ouvrages remarquables par la clarté, la précision et la sûreté
de la doctrine.
L'Abbesse de Ste Cécile, (C. Bruyère), La vie spirituelle et l'oraison, nouvelle
édition, 1922.
D. Columba Marmion, Le Christ vie de l'âme ; Le Christ dans ses mystères ; Le
Christ idéal du moine (Abbaye de Maredsous, et Paris, Desclée).
Hedley, The Holy Eucharist, trad. en français par Roudière : La Sainte
Eucharistie ; Retreat, trad. en fr. par J. Bruneau : Retraite, Lethielleux.
Card. Gasquet, Religio Religiosi, objet et but de la vie religieuse, Desclée,
Rome, 1919.
Dom J. B. Chautard, L'Ame de tout apostolat, 5e éd. 1915.
Dom G. Morin, L'Idéal monastique et la vie chrétienne des premiers jours,
collect. Pax.
2° L'École
dominicaine
profondément attachée à la doctrine
de S. Thomas, explique et synthétise avec clarté et méthode son enseignement sur
l'ascèse et la contemplation.
Thomas Cajetan, (1469-1534), dans son Commentaire sur la Somme de S. Thomas,
commentaire précis et profond.
Louis de Grenade, (1504-1588), sans écrire de théologie ascétique, a traité avec
solidité et onction de tout ce qui regarde la perfection chrétienne : La Guide
des Pécheurs ; Traité de l'oraison et de la méditation ; Le Mémorial de la vie
chrétienne. Ces œuvres et d'autres encore ont été trad. en français par Girard,
Paris, 1667.
D. Barthélemy des Martyrs, arch. de Braga, Compendium doctrinæ spirituatis,
1582, résumé très substantiel de vie spirituelle.
Joannes a S. Thoma, 1589-1644, qui dans son Cours de Théologie, où il commente
S. Thomas, traite d'une façon remarquable ce qui concerne les dons du Saint
Esprit.
Thomas de Vallgornera, († 1665), Mystica theologia D. Thomæ, Barcinonæ, 1662,
Taurini, 1890, 1911, où se trouve recueillie et classifiée toute la doctrine de
S. Thomas sur les trois voies.
V. Contenson, 1641-1674, Theologia mentis et cordis, où à la fin de chaque
question se trouvent des conclusions ascétiques.
A. Massoulié, (1632-1706), Traité de l'Amour de Dieu ; Traité de la véritable
oraison ; Méditations sur les trois voies. De nouvelles éditions ont paru chez
Goemare, Bruxelles ; Lethielleux et Bonne Presse, Paris. L'auteur s'attache à
exposer la doctrine de S. Thomas contre les erreurs quiétistes.
A. Piny, (1640-1709), L'Abandon à la volonté de Dieu ; L'oraison du cœur ; La
clef du pur amour ; La présence de Dieu ; Le plus parfait, etc ; l'idée centrale
de tous ces livres est que la perfection consiste dans la conformité à la
volonté de Dieu et le saint abandon. Edit. récentes chez Lethielleux, Téqui.
R. P. Rousseau, Avis sur les divers états d'oraison, 1710 ; nouv. édit. 1913,
chez Lethielleux.
C. R. Billuart, Summa S. Thomæ hodiernis academiarum moribus accommodata,
I746-1751.
H. Lacordaire, (1802-1861), Lettres à un jeune homme sur la vie chrétienne ;
Lettres à des jeunes gens.
A. M. Meynard, Traité de la vie intérieure, petite Somme de Théologie ascétique
et mystique d'après l'esprit et les principes de S. Thomas, adaptation de
l'ouvrage de Vallgornera, Clermont-Ferrand et Paris, 1884 et 1899.
B. Froget, De l'habitation du S. Esprit dans les âmes justes, Lethielleux, 1900,
étude théologique très substantielle.
M.-J. Rousset, Doctrine spirituelle, Lethielleux, 1902, où il traite de la vie
spirituelle et de l'union à Dieu d’après la Tradition catholique et l'esprit des
Saints.
P. Cormier, Instruction des novices, 1905 ; Retraite ecclésiastique d'après l'Evangile
et la vie des Saints, Rome, 1903.
P. Gardeil, Les dons du S. Esprit dans les Saints dominicains, Lecoffre, 1903,
et article sur le même sujet dans le Dictionnaire de Théologie.
P. Et. Hugueny, Psaumes et Cantiques du Bréviaire Romain, Bruxelles, 1921-22.
P. M.-A. Janvier, Exposition de la morale catholique, Conf. De N. D. de Paris,
Lethielleux, où sont éloquemment exposées la morale et l'ascèse chrétienne.
R. P. Joret, La contemplation mystique, 1923.
R. P. Garrigou-Lagrange, Perfection chrétienne et contemplation, 1923.
La vie spirituelle, revue ascétique et mystique fondée en 1919.
La Vida sobrenatural, fondée en Espagne en 1921.
3° L’École
franciscaine
conserve son caractère de
simplicité évangélique, de pauvreté joyeusement supportée, d'affectueuse
dévotion à Jésus enfant et à Jésus souffrant.
Fr. de Osuna, Abecedario espiritual, 1528 et ss., dont le 3e volume servit
longtemps de guide à Ste Thérèse.
S. Pierre d'Alcantara, († 1562), l'un des directeurs de Ste Thérèse, La oracion
y meditacion, petit traité sur l’oraison qui fut traduit dans presque toutes les
langues.
Alphonse de Madrid, L'Art de servir Dieu, publié d'abord en espagnol, Alcala,
1526, et traduit en beaucoup de langues.
Jean de Bonilla, Traité de la paix de l'âme, Alcala, 158o, Paris, 1912.
Matthias Bellintani de Salo, Pratique de l’oraison mentale, Brescia, 1573.
Jean des Anges, Obras misticas, particulièrement Los trionfos del Amor de Dios,
1590, nouv. édit. Madrid, 1912-1917.
Joseph du Tremblay, l'Eminence grise, Introduction à la vie spirituelle par une
facile méthode d'oraison, 1626.
Marie d'Agréda, La mystique cité de Dieu, 1670 ; trad. française par Crozet,
1696.
Yves de Paris, Progrès de l'amour divin, 1642 ; Miséricordes de Dieu, 1645.
Bernardin de Paris, L'esprit de S. François, 1660.
P. de Poitiers, Le jour mystique, Paris, 1671.
Louis-Fr. d'Argentan, († 168o), Conférences sur les Grandeurs de Dieu ;
Exercices du chrétien intérieur.
Brancati de Laurea, De oratione christiana, 1687, traité de l'oraison et de la
contemplation, souvent cité par Benoît XIV.
Maës, Theologia mystica, 1669.
Thomas de Bergame, († 1631), Fuoco d'amore, Augsbourg, 1681.
Ambroise de Lombez, Traité de la Paix intérieure, 1757, ouvrage devenu
classique, très utile pour guérir les scrupuleux ; nombreuses éditions récentes.
Didace de la mère de Dieu, Ars mystica, Salamanque, 1713.
Ludovic de Besse, La science de la prière, Rome, 1903 ; La science du Pater,
1904 ; Eclaircissements sur les œuvres mystiques de S. Jean de la Croix, 1895.
Adolphus a Denderwindeke, O. M. C., Compendium theologiæ asceticæ ad vitam
sacerdotalem et religiosam rite instituendam, Couvent des Capucins, Hérenthals,
(Belgique), 1921, ouvrage très documenté, où l'on trouve, dans le t. II, une
abondante bibliographie sur chaque question traitée.
Parmi les écoles
nouvelles, cinq se font surtout remarquer.
1° L'école
ignatienne :
spiritualité active, énergique,
pratique, tendant à former la volonté en vue de la sanctification personnelle et
de l'apostolat.
S. Ignace, né en 1491 ou 1495, mort en 1556, fondateur de la Compagnie de Jésus
: Les Exercices spirituels, méthode de travail pour réformer et transformer une
âme en la conformant au divin modèle, Jésus-Christ. « Cet ouvrage, dit le P.
Watrigant, condense un vaste mouvement d'âme et de pensée, lentement développé
au cours des siècles antérieurs. Point de départ d'un flot de vie spirituelle,
qui, depuis le seizième siècle, étend constamment ses ondes, il est en même
temps le point d'aboutissement de courants divers qui sillonnent le Moyen-Age,
et dont les origines remontent à celles du christianisme. » Pour connaître
complètement son esprit, lire aussi ses Constitutions et ses Lettres, ainsi que
le Récit du pèlerin.
B. P. Lefèvre, le Mémorial, récit détaillé d'une année de sa vie, de juin 1542 à
juillet 1543 : « un des joyaux de la littérature ascétique ».
Alvarez de Paz, (1560-1620), De vita spirituali ejusque perfectione, 3 in-folio,
Lyon, 1602-1612, traité complet de spiritualité à l'usage des Religieux.
Suarez, (1548-16l7), De Religione, où l'on trouve une spiritualité presque
complète, en particulier sur la prière, l'oraison, les vœux, l'obéissance aux
règles.
Lessius, (1554-1623), De summo bono ; De perfectionibus moribusque divinis ; De
divinis nominibus.
Bx Bellarmin, (1542-1621), De ascensione mentis in Deum per scalas creaturarum ;
De æterna felicitate sanctorum ; De gemitu columbæ, sive de bono lacrymarum ; De
septem verbis a Christo in cruce prolatis ; De arte bene moriendi.
Le Gaudier, († 1622), De perfectione vitæ spiritualis, traité complet de
spiritualité, 3 vol. in-8°, éd. récente 1857.
Alph. Rodriguez, († 1616), La Pratique de la perfection chrétienne, ouvrage
excellent qui, laissant de côté toute spéculation, ne traite que du côté
pratique des vertus : innombrables éditions.
S. Alph. Rodriguez, († 1617), frère jésuite, élevé à une haute contemplation,
dont deux opuscules, tirés de ses œuvres, ont été récemment publiés (Desclée,
Lille) : De l'union et de la transformation de l'âme en Dieu ; Explication des
demandes du Pater.
L. Dupont (de la Puente), († 1624), Guide spirituel ; De la perfection du
chrétien en tous ses états ; De la perfection du chrétien dans l'état
ecclésiastique ; Méditations sur les mystères de notre foi ; Vie du B. Balthazar
Alvarez, l’un des directeurs de Ste Thérèse, qui fut un contemplatif.
Et. Binet, (1569-1639), Les attraits tout-puissants de l'amour de Jésus-Christ ;
Le grand chef-d'œuvre de Dieu et les souveraines perfections de la Ste Vierge.
J. B. de Saint-Jure, (1588-1657), De la connaissance et l'amour de Jésus-Christ
; Le livre des Elus ou Jésus crucifié ; L'Union avec N. S. Jésus-Christ ;
L'homme spirituel : dans ces deux derniers ouvrages, il se rapproche de la
doctrine de l'Ecole française du XVIIe siècle.
Michel Godinez (ou Wading), (1591-1644), Practica de la teologia mistica :
Praxis Theologiæ mysticæ, latine redditum ab Ignatio de la Reguera, nouvelle
édit., Paris, Lethielleux, 1920.
Nouet, (1605-1680), Conduite de l'homme d'oraison dans les voies de Dieu, 1674.
Vén. P.de la Colombière, († 1682), Journal de ses retraites, nouv. éd. Desclée,
1897, surtout la Grande Retraite, où sont marquées les grâces et lumières que
Dieu lui communiqua pendant sa retraite de 1674.
Bourdaloue, (1632-1704), Sermons, où la morale et l'ascèse chrétienne sont
exposées avec ampleur et solidité ; Retraite.
F. Guilloré, (1615-1684), Maximes spirituelles pour la conduite des âmes ; Les
Secrets de la vie spirituelle.
J. Galliffet, De l'excellence de la dévotion au Cœur adorable de J. C., Lyon,
1733.
Petit-Didier, († 1756), Exercitia spiritualia, tertio probationis anno a
Patribus Societatis obeunda ; plusieurs éditions, en particulier Clermont, 1821
: l'un des meilleurs commentaires des Ex. spirituels.
C. Judde, (1661-1735), Retraite de trente jours, Commentaire très solide des
Exercices ; nombreuses éditions, en particulier celle de Lenoir-Duparc, 1833.
A. Bellecius, (1704-1752), Virtutis solidæ præcipua impedimenta, subsidia et
incitamenta ; Medulla asceseos.
P. Lallemant, († 1635), dont le P. Rigoleuc publia La doctrine spirituelle,
ouvrage court et substantiel, où l'on montre comment par le souvenir fréquent et
affectueux de Dieu vivant en nous, la pureté de cœur et la docilité au Saint
Esprit, on peut arriver à la contemplation.
J. Surin, († 1665), Catéchisme spirituel ; Les fondements de la vie spirituelle
; La guide spirituelle, etc ; où se trouve développée la doctrine du P.
Lallemant ; mais la traduction italienne du Catéchisme a été mise à l’Index.
J. Crasset, La vie de Mde Hélyot, 1683 ; Considérations chrétiennes pour tous
les jours de l'année.
V. Huby, Retraite, 1690 ; Motifs d'aimer Dieu ; Motifs d’aimer Jésus-Christ.
P. de Caussade, (1693-1751), Abandon à la divine Providence ; Instructions
spirituelles sur les divers états d'oraison, réimprimé en 2 in-12, 1892-95, chez
Lecoffre.
P. Segneri, Accord du travail et du repos dans l'oraison, 1680, contre les
erreurs quiétistes de Molinos.
J. P. Pinamonti, (1532-1703), Il direttore della perfezione cristiana ; La via
del cielo (Opere, Venise, 1762) ; trad. en fr.; Le directeur dans les voies du
salut, 1728.
Scaramelli, (1687-1752), Direttorio ascetico, trad. en français par Pascal :
Guide ascétique (Vivès) ; Direttorio mistico, trad. par le P. Catoire,
Directoire mystique (Casterman), un des traités les plus complets sur la
mystique, mais présentant comme degrés distincts de contemplation les formes
diverses d'un même degré.
J. N. Grou, (1731-1803), Maximes spirituelles ; Méditations en forme de retraite
sur l'amour de Dieu, Retraite spirituelle sur la Connaissance et l'Amour de N.
S. J. C., édition avec notes du P. Watrigant, Lethielleux, 1920 ; Manuel des
âmes intérieures ; la doctrine exposée dans ces ouvrages est analogue à celle du
P. Lallemant.
P. Picot de Clorivière, restaurateur de la Compagnie en France, Considérations
sur l'exercice de la prière, 1862, exposé succinct de ce qui regarde l'oraison
ordinaire et extraordinaire.
H. Rainière, (1821-1884), dont l'ouvrage sur la Divinisation du chrétien marque
un retour aux doctrines traditionnelles qui servent de base à la spiritualité.
P. Olivaint, Journal de ses retraites annuelles, 8e éd., 1911, Téqui, Paris.
B. Valuy, Les vertus religieuses ; Le Directoire du prêtre ; nouvelle édit.
Tralin, 1913.
J.-B. Terrien, La grâce et la gloire, 1901, Lethielleux ; La Mère de Dieu et la
mère des hommes, Lecoffre, 1900.
R. de Maumigny, Pratique de l'oraison mentale, ordinaire et extraordinaire,
nombreuses éditions chez Beauchesne, Paris.
A. Poulain, Des Grâces d'oraison, traité de Théologie mystique, dernière éd.
avec notes du P. Bainvel, 1922.
Bucceroni, Exercices spirituels à l’usage des prêtres, des religieux et des
religieuses, trad. de l'italien par P. Mazoyer, Lethielleux, 1916.
Ch. de Smedt, Notre vie surnaturelle, son principe, ses facultés, les conditions
de sa pleine activité, Bruxelles, 1913.
Longhaye, Retraite annuelle de huit jours, notes, plans, cadres, développements,
Casterman, 1920.
A. Eymieu, Le gouvernement de soi-même, Paris, Perrin, 1911-1921.
J.-V. Bainvel, La dévotion au Sacré-Cœur de Jésus, doctrine, histoire, 4e éd.,
1917 ; Le Saint Cœur de Marie, vie intime de la Sainte Vierge, 1918 ; La Vie
intime du catholique, 1916.
R. Plus, Dieu en nous ; Vivre avec Dieu ; Dans le Christ Jésus, 1923 :
adaptation des doctrines fondamentales de l'Ecole française du XVIIe siècle.
Revue d’Ascétique et de Mystique, paraissant tous les trois mois à Toulouse,
depuis le ler janvier 1920, sous la direction du P. J. de Guibert, en vue
d'étudier au triple point de vue historique, doctrinal et psychologique les
questions les plus importantes d'Ascétique et de Mystique.
2° L'école
thérésienne ou carmélitaine,
spiritualité basée sur le tout de
Dieu et le néant de la créature, enseignant le détachement complet pour arriver,
s'il plaît à Dieu, à la contemplation, et la pratique de l'apostolat par
l'exemple et le sacrifice.
Ste Thérèse, (1515-1582) , modèle et docteur de la plus haute sainteté, dont l'Eglise
nous invite à étudier et pratiquer la doctrine « ita cælestis ejus doctrinæ
pabulo nutriamur, et piæ devotionis erudiamur affectu ». Ses œuvres nous
fournissent la plus riche documentation sur les états mystiques et la
classification la mieux ordonnée et la plus vivante. Une édition critique a été
publiée en Espagne : Obras de Sta Teresa, editadas y anotadas por el P. Silverio
de S. Teresa, 6 vol., Burgos, 1915-1920 ; petite édition des principales œuvres
en un vol., 1922 ; trad. française par les Carmélites de Paris, avec la
collaboration de Mgr M. Polit, 6 vol., Paris, Beauchesne ; à compléter par les
Lettres de Ste Thérèse trad. par le P. Grégoire de S. Joseph, 3 Vol., 2e éd.
1906.
S. Jean de la Croix, (1543-1591), disciple de Ste Thérèse, dont les quatre
ouvrages forment un traité complet de mystique : La Montée du Carmel montre les
étapes à parcourir pour arriver à la contemplation ; La Nuit obscure décrit les
épreuves passives qui l'accompagnent ; La Vive flamme d'amour en expose les
merveilleux effets ; Le Cantique spirituel résume, sous une forme lyrique, la
doctrine des autres ouvrages. Une édition critique espagnole a été publiée par
le P. Gérard, à Tolède ; une trad. française de cette édition a été faite par H.
Hoornaert, Desclée, Paris et Lille, nouv. éd., 1922-1923.
Jean de Jésus Marie, (1564-1615), Disciplina claustralis, 4 in-fol., où l’on
trouve divers traités ascétiques, entre autres, Via vitæ ; Theologia mystica,
rééditée en 1911 chez Herder ; Instructio novitiorum, trad. en français par le
P. Lerthold Ignace de Ste Anne, Dessain, Malines, 1883 ; De virorum
ecclesiasticorum perfectione, etc.
Joseph de Jésus-Marie, 1562-1626, Subida del alma a Dios (Ascension de l'âme
vers Dieu), Madrid, 1656.
Bienh. Marie de l'Incarnation (Mme Acarie), n'a pas laissé d'écrits, mais sa
doctrine et ses vertus sont exposées dans le livre d'André Duval, La vie
admirable de Mlle Acarie, 1621 ; nouv. éd. 1893.
Vén. Anne de St Barthélemy, Autobiographie, nouv. édit., Bonne Presse.
Marguerite Acarie, Conduite chrétienne et religieuse selon les sentiments de la
V. M. Marguerite... par le P. J. M. Vernon, 2e éd., 1691.
Thomas de Jésus (1568-1627), De contemplatione divina libri VI, vol. II éd. de
Cologne, 1684.
Nicolas de Jésus Marie, que Bossuet appelle le plus savant interprète de S. J.
de la Croix, Phrasium mysticæ Theologiæ ven. P. Joannis a Cruce... elucidatio,
trad. française dans Etudes Carmélitaines, 1911-1914.
Philippe de la Ste Trinité, († 1671), Summa theologiæ mysticæ, 3 in-8°, ouvrage
classique où sont décrites avec clarté et méthode les trois voies de la
perfection ; nouvelle édition à Bruxelles et Paris en 1874.
Antoine du St Esprit, Directorium mysticum, publié en 1677, manuel du même genre
que le précédent, mais plus court, en un seul volume ; nouvelle éd., Paris 1904.
La Théologie de Salamanque (1631-1679), l'un des commentaires les plus autorisés
de la Somme théologique, élucide beaucoup des questions sur lesquelles repose la
spiritualité.
Honoré de Ste Marie, (1651-1729), Tradition des Pères et des auteurs
ecclésiastiques sur la contemplation, ouvrage historique important sur ce sujet.
Joseph du S. Esprit, Cursus theologiæ mystico-scholasticæ, Séville, 1710-1740,
en réimpression chez Beyaert, Bruges.
Elisabeth de la Trinité, (1880-1906), Souvenirs, Réflexions et Pensées, Dijon et
Paris, libr. S. Paul.
Bse Thérèse de l'Enfant-Jésus, (1873-1897), Histoire d'une âme, Lettres,
Poésies.
Depuis 1911, les Etudes carmélitaines, revue trimestrielle, sous la direction du
P. Marie Joseph, publient des travaux intéressants sur diverses questions
ascétiques et mystiques, pour mieux faire comprendre la doctrine de Ste Thérèse
et de S. Jean de la Croix.
3° L’école
salésienne
se concentre presque tout entière
en son fondateur, S. François de Sales, (1567-1622), qui eut le grand mérite de
montrer que la dévotion et même la sainteté peuvent être pratiquées dans tous
les états de vie. Humaniste dévot, parfait gentilhomme, apôtre et directeur
dâmes, il a su rendre la piété aimable sans rien lui enlever de son austérité.
L'Introduction à la vie dévote est au fond un véritable traité d'ascétique qui
introduit les âmes dans la voie purgative et la voie illuminative ; le Tr. de
l'Amour de Dieu les élève jusqu'à la voie unitive : la contemplation y est
décrite avec la science du théologien et la psychologie d’un homme qui l'a
pratiquée ; les Vrais Entretiens spirituels s'adressent directement aux
Visitandines, mais font du bien à toutes les âmes ; ses nombreuses Lettres
appliquent à chaque âme en particulier les principes généraux exposés dans ses
livres ; on y remarque une fine psychologie, un act merveilleux, beaucoup de
franchise et de simplicité. La meilleure édition de ses Œuvres est celle que
publient les Religieuses du Ier monastère d'Annecy.
J.-P. Camus, ami de S. Fr. de Sales, auteur prolixe ; on peut se borner à lire :
L'Esprit du B. Fr. de Sales, 1639-1641 ; La Charité, ou le portrait de la vraie
Charité ; Catéchisme spirituel, 1642.
Ste Jeanne de Chantal, Sa vie et ses œuvres, Paris, Plon, 7 vol., 1877-1893.
Mère de Chaugy, Mémoires sur la vie et les vertus de Ste Jeanne de Chantal,
Paris, Plon, 1893.
Ste Marguerite-Marie, Œuvres publiées par Mgr Gauthey, Poussielgue.
P. Tissot, L'Art d'utiliser ses fautes d'après S. Fr. de Sales, 3e éd., Paris,
Beauchesne, 1918 ; La Vie intérieure simplifée (livre écrit par un Chartreux).
P. Million, Manrèze Salésien, méditations tirées des Œuvres de S. Fr. de Sales.
L'Abbé H. Chaumont, (1838-1896), fondateur des trois Sociétés salésiennes, a
publié ou fait publier un certain nombre d'opuscules, imprégnés de la doctrine
de S. François de Sales, à l'usage des membres de ses trois communautés.
4° L’école
française du XVIIe siècle :
sa spiritualité découle des dogmes
de foi et surtout du dogme de l'Incarnation : incorporés au Christ par le
baptême, et recevant dès lors le Saint Esprit qui vient habiter en notre âme,
nous devons, en union avec le Verbe Incarné, glorifier Dieu vivant en nous et
reproduire les vertus intérieures de Jésus, en combattant vigoureusement les
tendances contraires de la chair ou du vieil homme.
A cette école, dont le fondateur est le Card. de Bérulle, se rattachent non
seulement l'Oratoire, mais S. Vincent de Paul, M. Olier et S. Sulpice, le P.
Eudes et les Eudistes, Grignion de Montfort et S. J.-B. de la Salle, le Vén.
Libermann et les PP. du Saint-Esprit, de Renty, de Bernières, Boudon, Gay.
Card. de Bérulle, (1575-1629), fondateur de l'Oratoire de France, Œuvres
complètes publiées par le P. Bourgoing, 2e édition, Paris, 1657, autre édit.,
Migne, Paris, 1856 ; son œuvre principale est le Discours de l’Estat et des
Grandeurs de Jésus ; mais la lecture de ses opuscules est nécessaire pour
compléter la connaissance de sa doctrine. Il est l'apôtre du Verbe Incarné,
auquel nous devons adhérer et que nous devons faire vivre en nous avec ses
vertus, en nous détachant des créatures et de nous-mêmes.
Ch. de Condren, (1588-1641), Œuvres complètes publiées après sa mort, d'abord en
1668, puis en 1857 par l'abbé Pin, en particulier L'Idée du sacerdoce et du
sacrifice et les Lettres. Il complète Bérulle par la doctrine du sacerdoce et du
sacrifice. Jésus-Christ, devenu l'unique adorateur du Père, lui offre par ses
anéantissements un sacrifice digne de lui, auquel nous adhérons en nous
anéantissant avec lui.
F. Bourgoing, (1585-1662), Vérités et excellences de Jésus-Christ... disposées
en méditations ; 32e éd. par le P. Ingold, Paris, Téqui, 1892.
S. Vincent de Paul, (1576-1660), fondateur des Prêtres de la Mission
(Lazaristes) et des Filles de la Charité : Correspondance, Entretiens,
Documents, éd. publiée et annotée par P. Coste, 1920 et suiv. Disciple de
Bérulle mais disciple original, devenu maître à son tour, d’une prudence et
d’une sagacité qui va jusqu'au génie.
J.-J. Olier, (1608-1657), fondateur de la Compagnie de S. Sulpice. Seul, il nous
présente la commune doctrine (de l'Ecole française) dans toute l'étendue de ses
principes et de ses applications. Outre de nombreux manuscrits, il nous a laissé
: le Catéchisme chrétien pour la vie intérieure, où il montre comment, par la
pratique des vertus crucifiantes on arrive à l'union intime et habituelle avec
Jésus ; l’Introduction à la vie et aux vertus chrétiennes expliquant en détail
les vertus qui perfectionnent cette union ; la Journée chrétienne, série d'Elévations
pour pratiquer cette union dans toutes les actions et circonstances de la vie ;
le Traité des Ss. Ordres, pour préparer le jeune clerc à devenir le religieux de
Dieu par sa transformation en Jésus, souverain prêtre, sacrificateur et victime
; les Lettres complètent cette doctrine en l'appliquant à la direction des âmes
; le Pietas Seminarii S. Sulpitii donne une synthèse de toutes les dévotions
sulpiciennes. Pour connaître le parti qu'on peut tirer de nos dogmes au point de
vue de la piété, lire l'Esprit de M. Olier, extrait de ses manuscrits, dont un
petit résumé est donné par M. G. Letourneau, sous ce titre : Pensées choisies de
M. Olier, Gabalda, 2e éd . 1922.
J. Blanlo, (1617-1657), L'enfance chrétienne, qui est une participation de
l'esprit et de la grâce du divin Enfant Jésus, Verbe Incarné ; éd. récentes chez
Lethielleux,
A. de Bretonvilliers, (1620-1676), L'Esprit d'un directeur des âmes, ouvrage
recueilli d'après les entretiens et la conduite de M. Olier ; Journal spirituel,
manuscrit 3 vol. in-4°.
Ch. de Lantages, Catéchisme de la foi et des mœurs chrétiennes ; Instructions
ecclésiastiques sur la dignité et la sainteté du Clergé, 1692 ; Œuvres complètes
publiées par Migne, 1857.
L. Tronson, (1622-1700), Forma cleri, secundum exemplar quod Ecclesiæ,
Sanctisque Patribus a Christo Domino Summo Sacerdote monstratum est, 1727, 1770,
etc. ; Examens particuliers sur divers sujets propres aux ecclésiastiques et à
toutes les personnes qui veulent s'avancer dans la perfection, ouvrage ébauché
par MM. Olier et de Poussé, et complété par L. Tronson, l'un des ouvrages les
plus pratiques de spiritualité, trad. en italien, en latin et en anglais ; les
dernières éditions ont été revues et retouchées par L. Branchereau ; divers
Traités sur l'obéissance, l'humilité ; Manuel du Séminariste ; Esprit de M.
Olier, manuscrit, complété par M. Goubin, 2 vol. in-4° lithographiés, en 1896.
Les Œuvres complètes ont été éditées par Migne, 2 vol. 1857.
J. Planat, Schola Christi : purgativa seu exspoliatio veteris hominis,
illuminativa seu novi hominis renovatio, perfectiva seu christiformitas, unitiva
seu deiformitas.
J. de la Chétardye, (1636-1714), Retraite pour les Ordinands, 1709 ; Entretiens
ecclésiastiques, 1711 ; Œuvres complètes, 2 vol., éd. par Migne.
J. B. La Sausse (1740-1826), Cours de méditations écclésiastiques ; Vie
sacerdotale et pastorale ; La dévotion aux mystères de Jésus et de Marie ; a
traduit en français la Schola Christi de J. Planat.
J.-A. Emery, (1732-1811), L'Esprit de Ste Thérèse, 1775, et dans ses Œuvres
éditées par Migne, 1857.
J.-B.-M. David, (1761-1841), The true piety (La vraie piété) ; A spiritual
retreat of eight days, édité par M. J. Spaldin, Louisville, 1864.
J. Vernet, Népotien ou l'élève du sanctuaire, 1837.
A.-J.-M. Hamon, (1795-1874), Méditations à l'usage du Clergé et des Fidèles,
1872, souvent réimprimées, Paris, Gabalda.
G. Renaudet, (1794-1880), Le mois de Marie à l'usage des Séminaires, 1833 ;
nombreuses éditions, Paris, Letouzey ; Sujets d'oraison à l’usage des prêtres,
1874 et 1881.
N.-L. Bacuez, (1820-1892), S. François de Sales modèle et guide du prêtre, 1861
; Du saint office... au point de vue de la piété, Paris, 1867 ; dernière éd.
revue et complétée par M. Vigourel ; Du divin sacrifice et du prêtre qui le
célèbre, 1888 et 1895.
H.-J. Icard, (1805-1893), Vie intérieure de la T. S. Vierge, ouvrage recueilli
des écrits de M. Olier, 1875 et 1880 ; Doctrine de M. Olier expliquée par sa vie
et par ses écrits, 1889 et 1891, Paris, Lecoffre ; Traditions de la Cie de S.
Sulpice.
M.-J. Ribet, La Mystique divine distinguée des contrefaçons diaboliques et des
analogies humaines, Paris, Poussielgue, 1879 ; L'Ascétique chrétienne, 3e éd.
1902 ; Les Vertus et les Dons dans la Vie chrétienne, Lecoffre, 1901.
M. Guillemon, La Vie chrétienne, 1894.
J. Guibert, Contribution à l'éducation des clercs, Beauchesne, 1914.
Ch. Sauvé, Dieu intime ; Jésus intime ; L'Ange intime ; L’homme intime, etc.;
Elévations dogmatiques sur nos dogmes, avec de copieux extraits des meilleurs
auteurs ; Etats mystiques.
J. Mauviel, Traité de Théologie ascétique et mystique , lithographié, 1912.
C. Belmon, Manuel du Séminariste soldat, Paris, Roger, 1904.
L. Garriguet, La Vierge Marie, 1916 ; Le Sacré-Coeur de Jésus, 1920, Paris,
Bloud : étude à la fois historique et doctrinale.
V. Many, La Vraie vie, Gabalda, 1922.
Bx J. Eudes, (1601-1680), disciple de Bérulle et de Condren, fondateur de la
Congrégation de Jésus et de Marie (Eudistes) et de l'Ordre de N. D. de Charité,
s'est assimilé parfaitement la spiritualité bérullienne, l'a exposée d'une façon
claire, populaire et pratique, et a su rattacher, les vertus intérieures à la
dévotion des SS. Cœurs de Jésus et de Marie, si bien que, dans la bulle de sa
béatification, il est appelé le père, le docteur et l'apôtre de la dévotion à
ces Sacrés-Cœurs. Parmi ses Œuvres, qui viennent d'être rééditées en 12 vol.
in-8°, Paris, 1905, les principales sont : La vie et le royaume de Jésus dans
les âmes chrétiennes, où il explique que la vie chrétienne est la vie de Jésus
en nous, et comment on peut faire toutes ses actions en Jésus et pour Jésus ; Le
contrat de l'homme avec Dieu par le saint baptême ; Le Cœur admirable de la mère
de Dieu, dont le livre XIIe traite de la dévotion au Cœur de Jésus : c'est
l’œuvre principale du Bienheureux ; Le Mémorial de la vie ecclésiastique ;
Règles et constitutions de la Congrégation de Jésus et Marie : les Règles se
composent de textes bibliques logiquement groupés, et les Constitutions en sont
le commentaire pratique.
P. Le Doré, Le P. Eudes, premier Apôtre des SS. Cœurs de Jésus et de Marie, 1870
; Les Sacrés Cœurs et le Vén. J. Eudes, 1891 ; La dévotion au Sacré Cœur et le
V. J. Eudes, 1892.
P. Boulay, Vie du V. J. Eudes, 4 in-8° 1905, où l’on trouve en même temps une
synthèse de sa spiritualité.
Ch. Lebrun, La dévotion au Cœur de Marie, étude historique et doctrinale,
Lethielleux, 1917.
P.-E. Lamballe, La Contemplation, ou Principes de Théologie mystique, Téqui,
1912.
Bx L. Grignion de Montfort, (1673-1716), fondateur des Missionnaires de la
Compagnie de Marie et des Filles de la Sagesse, avait été initié à la
spiritualité bérullienne au Séminaire de S. Sulpice, et l'a exposée d'une façon
claire et populaire dans le Traité de la vraie Dévotion à la Ste Vierge, le
Secret de Marie ; Lettre circulaire aux amis de la croix : nombreuses éditions,
actuellement chez Mame.
P. Lhoumeau, La vie spirituelle à l’école du B. Grignion, Paris, 1913.
S. J. Baptiste de la Salle, (1651-1719), fondateur des Frères des Ecoles
chrétiennes, formé à S. Sulpice, adapta la spiritualité bérullienne à l'Institut
des Frères ; ses principaux, ouvrages sont : Les Règles et Constitutions ;
Méditations pour les dimanches et fêtes ; Méditations pour le temps de la
retraite ; L'Explication de la méthode d'oraison ; Recueil de petits traités à
l'usage des Frères.
Le V. F.-M.-P. Libermann, (1803-1852), fondateur de la Cong. du S. Cœur de Marie
qui fut unie plus tard d la Société du S. Esprit, formé au Séminaire de S.
Sulpice, a exposé la spiritualité bérullienne dans ses écrits sur l'oraison,
l'oraison d'affection, la vie intérieure, la sainte vertu d'humilité, et surtout
dans ses Lettres, dont trois vol. ont-été publiés chez Poussielgue.
On peut aussi rattacher à cette école quatre auteurs célèbres :
M. de Renty, † 1649, dont on trouve la doctrine dans la Vie écrite par le P. de
Saint-Jure, 1652.
Jean de Bernières, (1602-1659), Le chrétien intérieur, et autres ouvrages
publiés après sa mort en 1659 ; la trad. italienne fut mise à l'Index à cause de
certaines traces de quiétisme.
Vén. Boudon, arch. d'Evreux (1624-1702), Le Règne de Dieu en l’oraison mentale,
et autres ouvrages de piété réimprimés par Migne, 1856.
Mgr Gay, (1816-1892), formé lui aussi à S. Sulpice, a écrit plusieurs ouvrages
imprégnés à la fois de doctrine sulpicienne et salésienne; les principaux sont :
De la vie et des vertus chrétiennes ; Conférences aux Mères chrétiennes ;
Elévations sur la vie et la doctrine de N. S. Jésus-Christ ; Lettres de
direction : nombreuses éditions, Oudin et Mame.
5° L’école
ligorienne
se distingue par sa piété simple,
affective et pratique : basée sur l'amour de Dieu et du Rédempteur, elle
recommande comme moyens d'arriver à ce but la prière et la mortification.
S. Alphonse de Liguori (1696-1787), est l'un des écrivains les plus féconds :
outre ses ouvrages de Dogme et de Morale, il a écrit des traités ascétiques sur
presque tous les sujets : sur la perfection chrétienne en général : Les Maximes
éternelles ; La voie du salut ; Pratique de l'Amour envers Jésus-Christ ;
Réflexions sur la Passion ; Les Gloires de Marie ; Visites au S. Sacrement ;
Manière de converser familièrement avec Dieu ; Le grand moyen de la prière ; sur
la perfection religieuse : La véritable épouse du Christ, ou la Religieuse
sanctifiée (traité d'ascétique) ; sur la perfection sacerdotale : Selva, ou
recueil de matériaux pour une retraite ecclésiastique ; Du sacrifice de Jésus-
Christ.
Ces ouvrages ont été publiés plusieurs fois, en italien à Naples, 1840 ; en
français par les PP. Dujardin et Jules Jacques, Tournai, 1856 ; en allemand par
les PP. Hugues et Haringer, Ratisbonne, 1869 ; en anglais par le P. Grimm,
Baltimore, 1887 sq.
P. Desurmont, Provincial des Rédemptoristes, La Charité sacerdotale, ou leçons
élémentaires de théologie pastorale, 2 in-8°, Paris, 1899, 1901 ; Le Credo et la
Providence ; La vie vraiment chrétienne, etc., Paris, 11, rue Servandoni.
P. Saint-Omer, Pratique de la perfection d'après S. Alphonse, Tournai, 1896.
P. J. Dosda, L'Union avec Dieu, ses commencements, ses progrès, sa perfection,
1912.
Jos. Schryvers, Les Principes de la vie spirituelle, Bruxelles, 1913, 1922 ; Le
Don de soi ; Le Divin ami, pensées de retraite, 1923.
F. Bouchage, Pratique des vertus ; Introduction à la vie sacerdotale ;
Catéchisme ascétique et pastoral des jeunes clercs, 1916, chez Beauchesne.
6° En dehors de
ces écoles, signalons :
L. Scupoli, (1530-1610), Le Combat
spirituel, justement estimé par S. Fr. de Sales comme l'un des meilleurs petits
traités de spiritualité ; la meilleure trad. française est celle de A. Morteau,
précédée d'un plan détaillé du livre et accompagnée en marge du résumé de chaque
alinéa, Beauchesne, 1911.
Vén. Mère Marie de l'Incarnation, (1599-1672), Autobiographie qu'on retrouve
dans Dom Claude, La Vie de la V. M. Marie de l'Inc. … tirée de ses lettres et de
ses écrits, 1677 ; Lettres de la Vén. M. Marie ... 1681 ; Méditations et
retraites ... avec une exposition succinte du Cantique des Cantiques.
Bossuet, (1627-1704), outre ses ouvrages de polémique contre le quiétisme, et
ses Sermons, d'où l'on pourrait extraire un traité ascétique, a publié plusieurs
traités ou opuscules de grande valeur, entre autres : Instruction sur les états
d'oraison, second traité, principes communs de l'oraison chrétienne, œuvre
inédite publiée par E. Levesque, Didot, 1897 ; Les Elévations sur les Mystères ;
Méditations sur l'Evangile ; Tr. de la Concupiscence ; opuscules sur l'Abandon,
l'oraison de simplicité, etc., réunis dans la Doctrine spirituelle de Bossuet,
extraite de ses œuvres, Téqui, 1908.
Fénelon, (1651-1715), outre les Maximes des Saints et sa polémique dans
l'affaire du quiétisme, a composé plusieurs opuscules de piété réunis dans le t.
XVIII de ses Œuvres, éd. Lebel, 1823 ; Plusieurs de ses Lettres de direction ont
été publiées pai M. Cagnac, 1902. Un résumé de sa spiritualité a été publié par
Druon : Doctrine Spirituelle de Fénelon, extraite de ses œuvres, chez
Lethielleux.
Courbon, Instructions familières sur l'oraison mentale, Paris, 1685, 1871.
Eusèbe Amort, (1692-1775), De revelationibus... regulæ tutæ, ouvrage érudit,
mais un peu confus.
Benoît XIV, (P. Lambertini), (1675-1758), De servorum Dei beatificatione et
beatorum canonizatione, Venise, 1788, où se trouve la procédure suivie pour
reconnaître les vertus héroïques, les miracles et les révélations des Saints.
J. H. Newman, (1801-1890), outre ses Sermons qui contiennent beaucoup
d'excellentes choses sur la vie chrétienne, et sa Réponse à Pusey sur le culte
de la Ste Vierge, insérée dans Difficulties of Anglicans, a laissé un volume de
piété, publié en 1895, sous ce titre Meditations and devotions, trad. en fr. par
Pératé : Méditations et prières, Bloud.
H. E. Manning, (1808 -1892), The internal mission of the Holy Ghost (étude sur
la grâce et les dons du S. Esprit) ; The glories of the Sacred Heart, trad. en
français : Les Gloires du Sacré-Coeur (Cattier) ; The Eternal Priesthood, trad.
en fr. : Le Sacerdoce éternel (Aubanel et Casterman) ; Sin and its consequences
trad. en fr. : Le Péché et ses conséquences (Aubanel).
F. W. Faber, (1814-1863), a écrit un grand nombre de traités de piété,
remarquables par leur onction et leur fine psychologie : All for Jesus ;
Bethlehem ; The Blessed Sacrament ; The precious blood ; The foot of the Cross ;
Creator and Creature ; Growth in holiness, Spiritual conferences. Ils ont été
traduits en français et se trouvent actuellement chez Téqui à Paris : Tout pour
Jésus ; Bethlehem (le mystère de l'Incarnation) ; Le Saint Sacrement ; Le
Précieux Sang ; Le Pied de la Croix ; Créateur et créature ; Le Progrès de l'Ame,
qui résume sa spiritualité.
Rev. A. Devine, A Manual of Ascetical Theology, Londres, 1902 ; A Manual of
Mystical Theology, 1903 ; trad. en français par C. Maillet : Manuel de Théologie
ascétique ; Manuel de Théologie mystique, Aubanel, Avignon.
J. Card. Gibbons, The Ambassador of Christ, Baltimore, 1896, trad. en français
par G. André : L'Ambassadeur du Christ, chez Lethielleux.
L. Beaudenom, (1840-1916) : Pratique progressive de la confession et de la
direction ; Les Sources de la Piété ; Formation à l'humilité ; Formation
religieuse et morale de la jeune fille ; Méditations affectives (Librairie S.
Paul, Paris).
A. Saudreau, Les degrés de la vie spirituelle, 5e éd., 1920 ; La voie qui mène à
Dieu ; La vie d'union à Dieu, 3e éd., 1921 ; L'Etat mystique, sa nature, ses
phases et les faits extraordinaires de la vie spirituelle, 2e éd., 1921.
Mgr Lejeune, Manuel de théologie mystique, 1897 ; Introduction à la vie mystique
: 1899 ; L'oraison rendue facile, 1904 ; Vers la ferveur (Lethielleux).
Mgr Waffelaert, Méditations théologiques, 1919, Bruges, Paris, Lethielleux ;
L'Union de l’âme aimante avec Dieu ; La Colombe spirituelle ou les trois voies
du chemin de la perfection, 1919, Desclée.
Le Cardinal Mercier, A mes Séminaristes ; La vie intérieure, appel aux âmes
sacerdotales, 1919, Bruxelles et Paris, Beauchesne.
Mgr Gouraud, Directoire de vie sacerdotale.
Mgr Lelong, Le Saint Prêtre, conférences sur les vertus sacerdotales, 1901 ; Le
Bon Pasteur, sur les obligations de la charge pastorale, 1893, Téqui.
Vén. A. Chevrier, Le prêtre selon l'Evangile ou le Véritable disciple de N. S.
Jésus-Christ, Lyon, Paris (Vitte) 1922.
Mgr A. Farges, Les Phénomènes mystiques distingués de leurs contrefaçons
humaines et diaboliques, Paris, Bonne Presse, 1920 ; Réponses aux Controverses
de la Presse, 1922.
Mgr Landrieux, év. de Dijon, Sur les pas de S. Jean de la Croix dans le désert
et dans la nuit ; Le divin Méconnu, ou les dons du Saint Esprit.
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