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3.95/5 (sur 173 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Sancoins (Cher) , le 07/07/1863
Mort(e) à : Saint-Raphaël (Var) , le 31/01/1937
Biographie :

31 janvier 1937, Saint-Raphaël (Var) : décès de Marguerite Donquichote, dite Marguerite Audoux, romancière, Prix Fémina 1910.
Née à Sancoins, dans le Cher, le 7 juillet 1863, elle perd très tôt sa mère et son père l'abandonne aussitôt, avec sa soeur aînée, Madeleine. Les deux enfants se retrouvent confiées à une tante, puis échouent à l'orphelinat de l'Hôpital général de Bourges.
A quatorze ans, Marguerite est placée comme bergère dans une ferme solognote, à Sainte-Montaine. A quinze, elle rencontre Henri Dejoulx et les jeunes gens vivent une idylle à laquelle la famille d'Henri, peu soucieuse de voir leur fils épouser une orpheline sans autre formation que celle de bergère, met très vite un terme.
A dix-huit ans, la jeune fille monte à Paris et se fait embaucher comme couturière. Mais le chômage est déjà là et la force, lorsque l'ouvrage vient à manquer, à se faire femme de ménage, notamment à la Cartoucherie de Vincennes et à l'Hôpital Laënnec.
Durant ces années noires, elle accouche, dans des circonstances particulièrement pénibles et qui provoqueront par la suite sa stérilité définitive, d'un enfant qui ne survivra pas.
En dépit de ses difficultés financières, elle accueille Yvonne, la fille que lui confie sa sœur, Madeleine, afin qu'elle l'élève. Mais à seize ans, Yvonne s'engage dans la prostitution. Elle exerce aux Halles où l'un de ses clients finit par tomber amoureux d'elle. Ce client n'est autre que Jules Iehl, alias Michel Yell, un ami d'André Gide.
Inquiet pour Yvonne, Iehl entre en relations avec sa tante. Par un étrange retournement de la situation, Yell reporte sur Marguerite les sentiments qu'il vouait à Yvonne. Leur liaison ne prendra fin qu'en 1912.
Par Yell, Marguerite qui, depuis 1895, a définitivement adopté le patronyme de sa mère, Audoux, entre en contact avec certains milieux littéraires. C'est Mirbeau qui l'aidera a faire publier le roman dans lequel elle raconte son enfance sous le titre de "Marie-Claire". Il remportera le prix Fémina 1910. Elle publiera "L’Atelier de Marie-Claire" dix ans plus tard puis deux autres romans.
La romancière, décédée en1937, est inhumée à Saint-Raphaël, où elle a terminé son existence.
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"La diaspora juive portugaise. Nouveaux-chrétiens, crypto-juifs, marranes, les gens de la «Nation» XVe-XXIe siècle." Présentation par Livia Parnes à l'occasion de sa présentation à la Bibliothèque Marguerite Audoux à Paris. Exposition itinérante proposée par les éditions Chandeigne et conçue par Livia Parnes. En 1497, la communauté juive du Portugal est baptisée de force. Pour ces «nouveaux chrétien» commence alors une longue période d'émigration, rythmée par les persécutions et les conjonctures locales. Cette exposition propose de suivre le destin de cette diaspora juive portugaise et de montrer comment, par-delà les multiples voies qu'elle a empruntées, elle a su conserver une étonnante cohésion – dont témoigne une nouvelle notion d'appartenance collective, désignée par le terme A Nação.

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Citations et extraits (83) Voir plus Ajouter une citation
– C’est vrai ! dit Eugène en s’adressant à moi. Cela m’est très pénible de voir égorger les bêtes.
– Bah ! dit maître Sylvain, les bêtes sont faites pour nous nourrir comme le bois pour nous chauffer.
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Pendant l'heure de la sieste, je montais au grenier pour lire un peu. J'ouvrais le livre au hasard ; et à le relire ainsi, j'y découvrais toujours quelque chose de nouveau.
J'aimais ce livre, il était pour moi comme un jeune prisonnier que j'allais visiter en cachette. Je l'imaginais vêtu comme un page et m'attendant assis sur la solive noire.
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Au réfectoire, elle faisait la salade dans une immense terrine jaune.
Les manches retroussées jusqu'aux épaules, elle plongeait et replongeait dans la salade ses deux bras noirs et noueux qui sortaient de là tout luisants et gouttelants et qui me faisaient penser des branches mortes, les jours de pluie.
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Quelques-unes ne se gênaient pas pour se moquer de l’accent du
patron. Comme il prononçait crante au lieu de quarante, on confondait souvent avec trente, et cela causait des erreurs dans les mesures. Aussi,
on entendait tout à coup une voie hardie :
– Patron, combien faut-il de centimètres à l’encolure du vêtement bleu ?
– Crante... répondait le patron.
Et la voie hardie reprenait :
– Ça prend-il un 3 ou un 4, votre chiffre ?
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J’expliquai ces choses à Mme Dalignac. Je lui appris comment certaines patronnes gagnaient gros en faisant faire hors de chez elles des centaines et des centaines de vêtements. Je lui indiquai les maisons de la rue du Sentier où l’on portait des modèles, et d’où l’on rapportait les étoffes à pleines voitures lorsque le modèle avait du succès.
Elle m’écouta attentivement et ce nouveau travail lui apparut bientôt comme un métier où son mari pourrait s’employer sans grande fatigue. Elle réfléchissait après chaque détail qu’elle me faisait préciser, et quand elle sut que les maisons de gros payaient à date fixe et qu’elle ne serait plus obligée de présenter indéfiniment ses factures, elle décida de faire quelques jolis modèles qu’elle porta aussitôt rue du Sentier.
Elle revint un peu attristée des prix qu’on lui avait offerts. Cependant, elle rapportait douze commandes de la maison Quibu, qu’elle coupa immédiatement. Et, au bout de la journée, nous savions que notre gain allait s’augmenter du double.
Il nous vint un grand courage et une grande gaieté. Mme Dalignac riait de son rire frais et il me semblait entendre le patron quand il disait : « Elle rit joli, ma femme. »
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Elle retira ses mains pour les mêler aux miennes, et sans me quitter du regard, avec un accent plein de prière, elle me parla :
– Ma douce fille, écoute-moi : ne deviens jamais une pauvre religieuse !
Elle eut comme un long soupir de regret, et elle reprit :
– Notre habit noir et blanc annonce aux autres que nous sommes des créatures de force et de clarté, et toutes les larmes s’étalent devant nous, et toutes les souffrances veulent être consolées par nous ; mais pour nous, personne ne s’inquiète de nos souffrances, et c’est comme si nous n’avions pas de visage.
Puis elle parla d’avenir ; elle disait :
– Je m’en vais où vont les missionnaires. Je vivrai là-bas dans une maison pleine d’épouvante ; j’aurai sans cesse devant les yeux toutes les laideurs, et toutes les pourritures !
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Sa préférée était une belle vache blanche que maître Sylvain avait achetée au printemps. À tout instant elle levait la tête et regardait au loin, et tout d’un coup elle partait, le mufle tendu. Le vacher criait à pleine voix :
– Arrête, la Blanche, arrête.
Le plus souvent elle s’arrêtait d’elle-même, mais il y avait des moments où il fallait lui envoyer le chien. Il lui arrivait aussi de lutter contre lui pour passer quand même, et c’était seulement quand il la mordait au mufle qu’elle rentrait dans le troupeau. Le vacher la plaignait et disait :
– On ne sait pas ce qu’elle regrette.
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- Vous serez bergère, mademoiselle !
Elle ajouta, en appuyant sur les mots :
- Vous garderez les moutons.
Je dis simplement :
- Bien, ma Mère.
Elle remonta des profondeurs de son fauteuil, et demanda :
- Vous savez ce que c’est que garder les moutons ?
Je répondis que j’avais vu des bergères dans les champs.
Elle avança vers moi sa figure jaune, et reprit :
- Il vous faudra nettoyer les étables. Cela sent très mauvais ; et les bergères sont des filles malpropres. Puis, vous aiderez aux travaux de la ferme, on vous apprendra à traire les vaches, et à soigner les porcs.
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il me chantait la chanson de l’Eau et du Vin.

C’était une chanson qui avait au moins vingt couplets. L’eau et le vin s’accusaient réciproquement de faire le malheur du genre humain, tout en s’adressant à eux-mêmes les plus grands éloges.
Moi, je trouvais que c’était l’eau qui avait raison, mais le vacher disait que le vin n’avait pas tort non plus. Nous restions de longues heures ensemble. Il me parlait de son pays qui était très éloigné de la Sologne.
Il me raconta qu’il avait toujours été vacher, et qu’un taureau l’avait roulé et blessé quand il était encore enfant. Il en était resté longtemps malade, avec des douleurs qui le faisaient crier ; puis les douleurs avaient fini par s’en aller, mais il était devenu tout tordu comme je le voyais.
Il se souvenait du nom de toutes les fermes où il avait été vacher. Les gens étaient méchants ou bons, mais jamais il n’avait trouvé de si bons maîtres qu’à Villevieille.
Il trouvait aussi que les vaches de maître Sylvain ne ressemblaient pas à celles de son pays, qui étaient petites, avec des cornes pointues comme des fuseaux. Celles-ci étaient grandes et fortes, avec des cornes rugueuses et sans finesse. Il les aimait et leur parlait en les nommant par leur nom. Sa préférée était une belle vache blanche que maître Sylvain avait achetée au printemps.
À tout instant elle levait la tête et regardait au loin, et tout d’un coup elle partait, le mufle tendu. Le vacher criait à pleine voix :

– Arrête, la Blanche, arrête.
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Églantine, à l’école, faisait de rapides progrès et cela sans se donner la moindre peine. Jamais on ne la voyait étudier. Elle lisait sa leçon une fois et ne l’oubliait plus. Elle comprenait avant qu’on ait fini de lui expliquer, mais il lui fallait toujours aller au fond des choses. Et s’il lui arrivait de lire ou d’entendre un mot qu’elle ne comprenait pas, elle le tournait et retournait dans sa tête jusqu’à ce qu’elle en ait trouvé la signification.
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