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EAN : 9782080704306
191 pages
Flammarion (07/01/1993)
3.76/5   221 notes
Résumé :



Une femme est arrivée à la maturité, à la sagesse et, croit-elle, au renoncement. C'est une sagesse souriante, un renoncement serein. Avec ses chats et ses livres, elle se retire dans le Midi, près de Saint-Tropez - alors petit village inconnu -. Elle va s'occuper de son jardin, de sa treille, bavarder avec de vieux amis, jouir de sa solitude et de sa liberté. Mais elle a pris pour un crépuscule ce qui était la naissance du jour. Car tout rec... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (41) Voir plus Ajouter une critique
3,76

sur 221 notes
Après avoir lu, voici très longtemps, et avec beaucoup de plaisir les oeuvres les plus lues de Colette , je voulais lire une oeuvre écrite vers l'âge de cinquante ans quand elle s'installe à la Treille Muscate à Saint-Tropez .
Dans le livre, je retrouve la même Colette, toujours indifférente aux différences de l'âge, avec un esprit libre.
Je découvre les observations profondes qu'on a à cet âge sur la nature, ses beautés. Elle prend le temps de regarder de nous livrer des descriptions magnifiques.
Elle entretient énormément d'amour pour ses chats et semble les comprendre, communiquer avec eux.
Et puis, Sido, sa mère nous est présentée à travers ses lettres, parfois inventées mais on a la chance d'en découvrir d'authentiques dans un dossier en fin de livre.
Décidément, Colette écrit spontanément, avec le coeur sans avoir besoin de nous lancer des citations, des auteurs... Elle est authentique et cela fait vraiment partie de son charme.
Plusieurs fois, en lisant je m'arrêtais et me disais :
"Qu'en de beaux mots, ces choses là sont dites" !





















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Colette dans « la Naissance du jour » veut glorifier sa mère Sido, morte il y a 10 ans, et reprend les lettres de celle ci.
Glorifier sa mère Sido? étrangement, dans la première lettre écrite à Maurice Goudeket, Sido décline son invitation de venir rejoindre sa fille, car un cactus ( ouiiii) va donner une fleur rose. Elles ne se reverront donc jamais, et sa fille d'ailleurs n'ira pas à son enterrement.
Pire, à la fin du livre, on apprend que Sido n'a jamais refusé d'aller voir sa fille, elle a encore bon pied bon oeil à soixante seize ans.

Que veut vraiment dire Colette, dans ce livre laborieusement écrit ?( et l'écriture hésitante, passant d'un thème à l'autre, oubliant carrément le thème de la lettre citée, en est la preuve)
Colette le revendique dès la deuxième page : « Puissè-je n'oublier jamais que je suis la fille d'une telle femme qui penchait, tremblante, toutes ses rides éblouies entre les sabres d'un cactus sur une promesse de fleur, une telle femme qui ne cessa elle –même d'éclore, infatigablement, pendant trois quart de siècle... »
Ce cactus a fini par fleurir, et la fille suppose que Sido dirait « Demeure, ne te cache pas, et qu'on vous laisse tous deux en repos, toi et lui que tu embrasses, car il est bien, en vérité, mon cactus rose, qui veut enfin fleurir . »

le couple, le toi et lui, recouvre ironiquement le peu de valeur que celle qui lui a donné le jour, pleine de critique quant à sa vie de danseuse nue, à ses deux mariages/ deux divorces, a de la vie sentimentale de sa fille, comme si elle ne croyait plus qu'elle puisse aimer ou être aimée « en vrai ».
Et qu'elle ait peur de la voir une fois de plus blessée.
Alors, autant un couple Colette/ cactus rose.

D'ailleurs, la fille avoue ces heures où elle se sent inférieure. Sa mère est un modèle si parfait, que Colette soupire : « jamais je n'arriverai à sa hauteur. » ou « Je ne la rejoindrai donc jamais ? » Sido a eu 2 maris, comme sa fille, mais elle a été 2 fois veuve, pas divorcée. Et, elle, elle a aimé. Colette soupire « je me mis, ce jour –là à douter d'avoir jamais aimé d'amour. » Ce n'est pas un hasard si elle reproduit les lettres de sa mère, bien meilleure écrivain qu'elle même, dit elle avec coquetterie.

Culpabilité, complexe d'Oedipe, cordon autour du cou, infériorité ? ou, plus sûrement, admiration absolue pour cette mère qui lui a donné naissance ?

Quelle est la meilleure façon de glorifier celle avec qui elle a connu une enfance totalement heureuse et campagnarde ? En la gardant jeune dans sa mémoire, en refusant de l'avoir même vue vieillir : « je ne t'ai connue que jeune, ta mort te garde de vieillir, et même de périr, toi qui m'accompagnes. Ta dernière jeunesse, celle de tes soixante- quinze ans, dure toujours. »
Ceci, au moment où elle-même accepte de vieillir, d'accéder à ce moment de sagesse, sans désir : « relativement veuve, douce à mes souvenirs et pleine du voeu de demeurer telle ».
Personnelle Colette, touchante dans ses dénis, inventant que la fleur d'un cactus puisse la supplanter , pour mieux mesurer la distance entre sa mère modèle, et elle, liées par un amour de toujours.

( Lecture à l'évidence totalement personnelle, partiale et partielle)
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Une éternelle amoureuse qui n'a vécu que par et pour l'amour peut-elle s'assagir ? Colette y croit, elle qui, la cinquantaine aidant, n'aspire plus qu'au calme dans sa maison des hauteurs de Saint-Tropez. Promenades, baignades, jardinage, repas entre amis, siestes réparatrices...les chaudes journées provençales sont propices à un retour à la nature. le jardin florissant, les vignes gorgées de soleil, les chats alanguis, la chienne fidèle, des amis attentionnés, voilà la recette du bonheur pour une Colette mature et libérée des exigences de l'amour. Pourtant, parfois ce dernier frappe encore à la porte, dans sa retraite estivale, il prend les traits de Valère Vial, un ''homme ordinaire'' de quinze ans son cadet. Faut-il s'en embarrasser ou le jeter dans les bras d'une jeune peintre qui semble tenir à lui ?


Que dire... ? La langue française est joliment maniée, les descriptions de la nature sensuelles à souhait, l'attachement à une mère adorée presque émouvant, mais, mais, mais... Quelle emphase ! Quel manque de simplicité, et dans l'écriture et dans ses sentiments. Comme tout récit autobiographie, La naissance du jour est une mise en scène de soi-même, et Colette excelle à se dévoiler tout en se cachant derrière les non-dits. Par souci de se donner le beau rôle ? Pas forcément, puisqu'elle n'apparaît pas toujours sous son meilleur jour dans les traits de cette femme mûre qui se voudrait détachée de tout et joue, hypocritement, les entremetteuses.
Un texte assez ennuyeux, plombé par une grandiloquence agaçante. Rendez-vous manqué avec Colette...
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Comment oser "pondre " une critique sur ce texte inscrit au firmament de la littérature française ? Je ne m'aventurerais pas dans cette aventure.
Je noterais seulement que ce texte pour beaucoup autobiographique fut écrit en 1928 à Saint Tropez où Colette possédait une villa la "treille muscate".
Amour de la Provence, amour de ses bêtes , amour haine pour cette mère décédée Sido , amour amitié pour Vial cet homme ordinaire de 15 ans son cadet , amitiés pour ses amis peintres ...
Amour , amour tel est le mot clé de ce texte à l'écriture poétique où chaque ligne se transforme en image .un véritable régal pour un lecteur exigeant car revers de la médaille certaines phrases superbes m'ont demandé des relectures mais le jeu en valait la chandelle
merci au club de lecture de babelio sans lequel je n'aurait pas franchi le seuil de l'univers de Colette cela aurait été bien dommageable
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"A l'espèce chat,je suis redevable d'une certaine sorte,honorable,de dissimulation,d'un grand empire sur moi-même,d'une aversion caractérisée par les sons brutaux,et du besoin de me taire longuement".
Cette confidence glanée dans l'un des livres de la célèbre écrivaine française Colette (Sidonie Gabrielle Colette), qui a marqué le XX° siècle de sa plume vibrante d'une prose aux résonnances poétiques enchantées, annonce parfaitement la double facette de sa personnalité qui éclaire et porte aux nues La naissance du jour.
Dans ce roman autobiographique, Colette, qui a osé toucher au tabou des amours adolescentes dans le blé en herbe, s'attaque à du tout aussi subversif (mais d'actualité vu la recrudescence du phénomène des cougars): sa liaison avec un homme qui aurait largement pu être son fils.
Elle situe la trame au coeur des paysages bucoliques de Provence dont "le sol a soif", près du golfe de Saint-Tropez qui par grand vent "ronflera tout entier comme un coquillage"", dans sa "délicieuse maison provinciale" de la Treille Muscate dont elle a souvent vanté les charmes paisibles (Lettres à sa fille, Lettre à Marguerite Moreno..).
Frémissant pouvoir évocateur du soleil qui "ride et confit sur le cep la grappe tôt mûrie", de la "petite aile de lumière qui bat entre les deux contrevents et touche,par pulsations inégales,le mur ou la longue,lourde table à écrire,à lire,à jouer,l'interminable table qui revient de Bretagne,comme j'en reviens."
Douceur de vivre parmi "les miens", ses chats au regard ensommeillé; "ses chiens,déjà retirés du monde; "ses jeunes mandariniers", son jardin chatoyant et cette lumière magique qui sourd et se teinte de bleu,de rose,de vert pour métamorphoser les choses et les êtres.
Soudain,alors que tout semblait sage et paisible, arrive dans une cuisine déjà empreinte d'une forte créativité, une simple tache, mais halée en diable, qui se muscle, à pas de géant, pour basculer le lecteur vers une autre dimension,celle (bien légère pourtant car il faut fantasmer ferme sur une épaule au sel léché pour entrevoir l'indicible :)) ).
Saint-Tropez vibre alors d'un tout autre langage,celui des intellectuels et artistes, dont certains comme Vial,"garçon ordinaire" qui se dit décorateur, ou Hélène, la peintre du dimanche, sont exclus sauf pour peut-être pour d'autres jeux manipulatoires plus cruels.
Innocence intéressée face à perfide innocence, un chat et des souris tissent souvent de bons romans.
Emaillé de bouts de lettres de Sido, mère phare admirée et admirable, mais étouffante et restrictive "Cassandre" à Colette son "Minet-Chéri", mère à la "cruauté céleste" (qui a éveillé cette écriture incomparable à jamais vibrante d'une enfance éblouie;marqué par le thème favori de l'auteur sur l'amour teinté de jalousie, parsemé de réflexions sur la vie et sa fatale échéance, La naissance du jour est une petite merveille à savourer sans modération.
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Citations et extraits (91) Voir plus Ajouter une citation
Quand je me levais, petite fille, vers sept heures, éblouie que le soleil fût bas, que les hirondelles se tinssent encore en file sur la gouttière et que le noyer ramassât sous lui son ombre glaciale, j’entendais ma mère s’écrier : « Sept heures ! mon Dieu, qu’il est tard ! » Je ne la rejoindrai donc jamais ? Libre, volant haut, elle nomme l’amour constant, exclusif : « Quelle légèreté ! » et puis dédaigne de s’expliquer longuement. À moi de comprendre. Je fais ce que je peux. Docilement, je remets mes pas dans la trace des pas, à jamais arrêtés, qui marquaient leur chemin du jardin au cellier, du cellier à la pompe, de la pompe au grand fauteuil comblé de coussins, de livres écarquillés et de journaux. Sur cette voie foulée, éclairée d’un rayon fauchant et bas, le premier rayon du jour, j’espère apprendre pourquoi il ne faut jamais poser une seule question au petit marchand de laine, pourquoi le vrai nom de l’amour, qui refoule et condamne tout autour de lui, est "légèreté".
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Monsieur,
Vous me demandez de venir passer une huitaine de jours chez vous, c'est-à-dire auprès de ma fille que j'adore. Vous qui vivez auprès d'elle, vous savez combien je la vois rarement, combien sa présence m'enchante, et je suis touchée que vous m'invitiez à venir la voir. Pourtant, je n'accepterai pas votre aimable invitation, du moins pas maintenant. Voici pourquoi: mon cactus rose va probablement fleurir. C'est une plante très rare, que l'on m'a donnée, et qui, m'a-t-on dit, ne fleurit que sous nos climats que tous les quatre ans. Or, je suis déjà une très vieille femme, et, si je m'absentais pendant que mon cactus rose va fleurir, je suis certaine de ne pas le voir refleurir une autre fois.
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" Souffrir, oui, souffrir, j’ai su souffrir… Mais est-ce très grave, souffrir ? Je viens à en douter. Souffrir, c’est peut-être un enfantillage, une manière d’occupation sans dignité – j’entends souffrir, quand on est femme par un homme, quand on est homme par une femme (...) Les malades d'amour, les trahis, les jaloux doivent sentir la même odeur."
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Je me disais que, si je me fiais au décor - la nuit noire, la solitude, les bêtes amies, un grand cercle de champs et de mer tout autour -, j'étais désormais pareille à celle que je décrivis maintes fois, vous savez, cette femme solitaire et droite, comme une rose triste qui d'être défeuillée a le port plus fier.
Mais je ne me fie plus à mes apparences, ayant connu le temps où, tandis que je peignais cette isolée, j'allais page à page montrer mon mensonge à un homme en lui demandant : - "Ai-je bien menti ?"
Et je riais, en cherchant du front l'épaule de l'homme, sous son oreille que je mordillais, car incurablement je croyais avoir menti...
Mordant le bout croquant et frais de l'oreille, pressant l'épaule, je riais tout bas.
- "Tu es là, n'est-ce pas, tu es là ?"
Déjà je ne tenais qu'une fallacieuse épaisseur...
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Elle se levait tôt, puis plus tôt, puis encore plus tôt. Elle voulait le monde à elle, et désert, sous la forme d'un petit enclos, d'une treille et d'un toit incliné. Elle voulait la jungle vierge, encore limitée à l'hirondelle, aux chats, aux abeilles, à la grande épeire debout sur sa roue de dentelle argentée par la nuit. Le volet du voisin, claquant sur le mur, ruinait son rêve d'exploratrice incontestée, recommencé chaque jour à l'heure où la rosée froide semble tomber, en sonores gouttes inégales, du bec des merles. Ma mère montait, et montait sans cesse sur l'échelle des heures, tâchant à posséder le commencement du commencement... Elle quêta un rayon horizontal et rouge, et le pâle soufre qui vient avant le rayon rouge; elle voulut l'aile humide que l'abeille étire comme un bras.
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