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AVENANT2, ANTE, adj.
A.− [En parlant d'une pers.] Qui attire par une apparence agréable, des manières affables, un caractère engageant :
1. ... il étoit si bien pris dans sa petite taille, si avenant de figure et de façons, si doux et cependant si résolu en paroles, si brave dans son sarrau bleu de ciel à rouge ceinture, et sous sa fine toque des dimanches au panache de fleurs de fèves, qu'on ne pouvoit s'empêcher de l'admirer comme un vrai miracle de nature, en sorte qu'il y avoit nombre de gens qui le croyoient génie ou fée. Nodier, Trésor des fèves et Fleur des pois,1833, p. 33.
2. Très-avenante, très-séduisante quand elle [Mmede Genlis] le voulait, connaissant le fort et le faible d'un chacun, et habile à jeter ses filets sur vous, elle devenait froide et indifférente dès que vous ne répondiez pas sur le même ton à sa démonstration expansive. Sainte-Beuve, Causeries du lundi,t. 3, 1851-62, p. 36.
3. N'est-ce pas le portrait frappant de... Fidèle, aimante, dévouée, courageuse, sensée, active, s'oubliant elle-même, discrète, sage, sûre, bienfaisante, prudente, et avec cela gaie, avenante, simple, naturelle, gracieuse, pleine d'ordre et de savoir-faire; bref, un caractère modèle, une petite perle, à ce qu'il me semble. Sa vie est un exemple, sa conduite une prédication. Et quel charmant apôtre, que celui qui fortifie et persuade par sa seule présence, par son regard, par l'influence qui rayonne de lui! Amiel, Journal intime,1866, p. 174.
B.− P. anal. [En parlant d'un animal ou d'un inanimé] Qui attire par un aspect plaisant, accueillant :
4. ... il se sentait l'âme bénigne et lénifiée, presque joyeuse. Il aimait l'atmosphère intime et la gaieté de bonne commère de Dijon; il aimait l'accueil avenant et empressé de ses boutiques, la vie populaire de ses rues, le charme un peu désuet de ses vieilles places et de ses squares plantés de grands arbres et parés de jolies fleurs. Huysmans, L'Oblat,t. 1, 1903, p. 134.
5. kiki-la-doucette. − (...) La dignité ne t'étouffe pas. Ma parole! souvent j'ai honte pour toi. Tu aimes tout le monde, tu accueilles d'un derrière plat toutes les rebuffades, ton cœur est avenant et banal comme un jardin public. toby-chien. − N'en crois rien, mal élevé. Tu te trompes, toi, l'infaillible, − aux manifestations de ma politesse. Voyons, franchement, veux-tu que je gronde aux mollets de ses amis à Lui, de ses amis à Elle? Des gens bien vêtus qui savent mon nom (il y a beaucoup de gens que je ne connais pas qui savent mon nom) et me tirent bonnement les oreilles? Colette, Sept dialogues de bêtes,1905, p. 19.
6. Madame F. vient de m'adresser une carte si avenante et si urbaine que j'en suis encore tout rétréci. Alain-Fournier, Correspondance[avec Rivière], 1912, p. 319.
PARAD. a) (Quasi-)synon. accort, accueillant, affable, agréable, aimable, aisé, attirant, attrayant, beau, câlin, communicatif, courtois, déférent, gentil, plaisant, poli, prévenant, serviable, sociable. b) (Quasi-)anton. déplaisant, désagréable, détestable, disgracieux, ennuyeux, farouche, grossier, haïssable, importun, ingrat, laid, rébarbatif, revêche, rude.
Rem. 1. Except. péj. (cf. ex. 5). 2. Selon Lav. Diffic. 1846, avenant ,,ne se met qu'après son subst.``; certains aut. démentent cette affirmation (cf. une avenante donzelle, Flaubert, Par les champs et par les grèves, 1848, p. 357). 3. Avenamment, adv., vx, rare. De façon avenante. (Attesté ds Ac. Compl. 1842, Lar. 19e, Littré, Guérin 1892, Nouv. Lar. ill.). 4. Avenance, subst. fém., littér., rare (suff. -ance*). Caractère de ce qui est avenant. L'avenance (...) de ses traits (Huysmans, Sainte Lydwine de Schiedam, I, p. 70 ds Rheims 1969; cf. aussi Guérin 1892). (Quasi-)synon. affabilité, agrément, amabilité, charme, courtoisie, grâce.
PRONONC. : [avnɑ ̃], fém. [-ɑ ̃:t].
ÉTYMOL. ET HIST. − Ca 1100 « (en parlant de qqc.) qui plaît, agréable » (Roland, éd. Bédier, 1154 : Portet ses armes, mult li sunt avenanz); ca 1175 « (en parlant de qqn) id. » (Chr. de Troyes, Chevalier Lion, éd. Foerster, 54); couramment usité jusqu'au xives. en parlant de choses (Gdf.), ne s'applique plus guère par la suite qu'à des personnes. Part. prés. adj. de l'a.fr. avenir « convenir » attesté seulement ca 1160 (B. de Ste-Maure, Troie, éd. Constans, 13340 : E a son cors si bien estant Qu'el mont n'a rien, s'el la vestist, Plus bel de cel li avenist), v. advenir.
BBG. − Canada 1930 (et s.v. avenance). − Duch. Beauté 1960, p. 176. − Krings 1961, p. 43, 59. − Rheims 1969 (s.v. avenance).