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INFO-TURK

A non-government information center on Turkey

Un centre d'information non-gouvernemental sur la Turquie

33. Year / 33. Année
November
 
2007 Novembre
N° 351
53 rue de Pavie - 1000 Bruxelles
Tél: (32-2) 215 35 76 - Fax: (32-2) 215 58 60
editor@info-turk.be
Chief Editor /Rédacteur en chef: 

Dogan Ozgüden

Responsible editor/Editrice responsable:

Inci Tugsavul
Human Rights
Pressures on  media
Kurdish Question
Minorities
Interior politics
Armed Forces
Religious affairs
Socio-economics
Turkey-Europe
Turkey-USA
Regional Relations
Cyprus and Greece
Migration

 
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Titres des évènements du mois
Titles of this month's events



Droits de l'Homme / Human Rights

La Turquie condamnée pour plusieurs violations des droits de l'Homme

Police Law Has Brought More Violence in Turkey
Nigerian Refugee Murder Case at Heavy Penal Court
La CEDH condamne la Turquie pour garde à vue abusive
Une association de gauche saccagée par des fascistes à Ikitelli
Attentat à la bombe contre le domicile d’une militante de gauche !
122 Distinguished Women Call for Peace
 Rights Activist Eren Keskin Sentenced for Saying “Kurdistan”
Leyla Zana is charged for wanting Kurdish Province
"Anti-Terrorism Propaganda" at School
 Acquittal after Remembering Student Death
 Landmine Monitor: Still Many Mines Left in Turkey
 252 Organisations Call for Peace and Democratisation
40,000 People Gathered for Peace Rally in Ankara
Student Making Death Threat in Court
EMEP official convicted for allegedly "praising a crime and criminals"
 Call to the Free and Democratic Turkey Demonstration

Pression sur les médias / Pressure on the Media

ECHR Overrules Turkish Censorship

 Mesud Barzani Stands Trial in Turkey!
New Trials Against Journalists and Publishers
Writer- Journalist Ergündoğan Condemned
Journalist faces imprisonment in "confidentiality of sources" case
 RSF Condemns Ban on PKK Interviews
Ban on Kurdish Returns
Two Journalists May Face Prison in New Year
 Broadcasting and Print Ban on Hostage Investigation
Journalist Ersen Korkmaz On Trial For Last Five Years
Newspaper Confiscated for "Anti-Military" Article
Gün TV: Kurdish Broadcasts Difficult
RSF: 301 Needs "Deeds not Words"
Local TV in Diyarbakir Fined by RTÜK

 Judges and Prosecutors Criticise Prime Minister
Sabah Journalist Talu "Warned"
Cumhuriyet Dismisses Writer Speaking on Roj TV
 State Council Criticises Government Censorship
Freedom of expression under the siege of Article 301
Third Quarterly Media Monitoring Report: Full Text
Government Insists in Censoring the TV Channels
Abuse of Journalists' Confidential Material
Yeni Asya Newspaper on Trial again



Kurdish Question / Question kurde


Appel urgent des intellectuels kurdes réunis au Parlement européen
Grand Kurdish Rally in Diyarbakir: Call for "Dignified Life"
 La police disperse une manifestation de Kurdes dans le sud-est
La Cour constitutionnelle turque va juger le parti pro-kurde DTP
Ahmet Türk : Aucun projet n’aura de succès sans le DTP
301 Case against Demirtaş and Irmak for ‘Peace Day’ statement
 Support Visit to the DTP by Peace Parliament
Peace Parliament Calls for Discourse of Peace
So, Prime Minister, What is the "Comprehensive Plan"?
IHD Condemns Prosecution's Attack
IHD and TIHV: Do Not Close DTP
Columnists Against Closure of DTP
Procès fascisant pour l'interdiction du parti pro-kurde DTP
Dispersion violente d'une manifestation kurde, 10 arrestations
MHP's attempt to lift the DTP politicians' immunity
Turkey vs. rebels: a language of war
DTP Subject to Systematic Attacks and Conspiracy
Geylani: You Can't Stop Me From Speaking Kurdish
Quatre soldats tués, deux blessés dans des heurts avec le PKK
“Eight Soldier Hostages Arrested as Deterrents"

Scandale: huit soldats libérés par le PKK écroués par une Cour militaire
 Multilingual Diyarbakir Municipality on Trial
"Des milliers de morts en Turquie" si Ocalan meurt, affirme son frère
 le DTP en congrès dénonce la menace d'incursion en Irak
Les monts Qandil sont inexpugnables, assurent des vétérans peshmergas
Le KNK qualifie de partial le rapport annuel de la Commission européenne
Lawyers Attacked While Their Weekly Visit to Ocalan

La Turquie ne renonce pas à l'option militaire contre le PKK en Irak
Le PKK renouvelle son appel au dialogue avec Ankara
Un soldat turc tué dans une attaque de la guérilla kurde
Le dilemme de Güle, tiraillée entre l'armée turque et les rebelles kurdes
Ankara accuse le principal parti kurde de liens avec le PKK
La guérilla kurde a libéré huit soldats turcs
Ankara: L'option militaire contre le PKK reste sur la table
Ocalan appelle à des négociations avec le gouvernement turc
Des Kurdes sont pris pour cible en Turquie
Les Kurdes exilés en France sentent un vent mauvais se lever en Turquie
Des milliers de Kurdes manifestent contre une opération en Irak
 Résistance kurde: Elle est légitime
Evénements clés depuis les dernières menaces de la Turquie
Bilan de Guerre des HPG pour Octobre 2007
Le PKK veut un "plan de paix" mais se dit prêt au combat
Investigation on Zana's Speech at 'Democratic Society Congress'


Minorités / Minorities


Disparition d'un prêtre chrétien syriaque dans le sud-ouest de la Turquie

40 Jours de Moussa Dagh : Nouvelles intimidations...
Turkish Lobby Blocks Installation of Assyrian Genocide Monument in Sweden
Les orthodoxes exposent leur litige avec la Turquie à la CEDH
Début du procès des meurtriers présumés de trois chrétiens
Le CCAF appelle à la manifestation arménienne à Bruxelles
AXA remet un premier million d'USD aux descendants du génocide arménien
La condamnation d’Arat Dink et Serkis Seropyan enfin publiée
 L’utilisation du terme "génocide" pour Atatürk fait scandale
Affaire Dink : deux gendarmes de Trabzon seront jugés pour abus de pouvoir
Arat Dink n’a pas quitté définitivement la Turquie
Le nationalisme turc en Belgique: l’impression de revivre les pogroms
 La famille de Hrant Dink quitte la Turquie
Meurtre de Hrant Dink: poursuites contre deux gendarmes turcs
Arat Dink and Seropyan Sentenced
Arat Dink, fils du journaliste assassiné, quitte la Turquie
Nationalist Singer and Composer on Trial
Gül: "Aucune embellie tant qu'Erevan prônera la reconnaissance d'un génocide"
 Erdogan se félicite du report du vote sur l'Arménie au Congrès américain
Perturbations à l’inauguration du mémorial de génocide à Cardiff
La Turquie autorisée à ériger un mémorial ottoman à Jérusalem-est
Interview d’Elie Wiesel sur le génocide des Arméniens


Politique intérieure/Interior Politics

La 3e bataille de Vienne: Football ou Conquête militaire?



Constitutional Court Closed 24 Parties in 44 Years



Scandalous map: Expansionist ambitions of the Turkish ultranationalism
Carte scandaleuse: Ambitions expansionnistes de l'ultranationalisme turc
 Main Turkish opposition leader offers olive branch to Iraqi people


Forces armées/Armed Forces

Ankara menace à nouveau d'une intervention militaire en Irak

Turkey implementing Iraq operation, says General Basbug
New Regulation aims to gag ex-army members
Quasi-military security organization presses for more power
Military court banned publications on the imprisoned 8 soldiers
L'Armée turque: pas trop tard pour une opération en Irak
Retired Turkish top generals confess mistakes


Affaires religieuses / Religious Affairs
 

Turkish Prosecutor Probes Atheist Book

La région kurde, refuge des chrétiens en Irak
"Préoccupation" du pape qui appelle à une "solution pacifique"


Socio-économique / Socio-economic

Aucun survivant dans un accident d'avion en Turquie

  "Shout Out Loud: End Male Violence!"
 Des villageois résistent contre une usine d’enrichissement du phosphate
Berlin augmente la pression concernant le Jeune Allemand en prison en Turquie
La loi sur la construction de centrales nucléaires promulguée
Le Parlement turc autorise la construction de centrales nucléaires
"De l'autre côté", un vent de fraternité souffle du Bosphore


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

France et Suède toujours pas d'accord sur la Turquie

Babacan dénonce les "intérêts à court terme" de certains Etats
Sarkozy réaffirme son opposition à une adhésion de la Turquie
La Commission européenne appelle la Turquie à relancer les réformes
Erdogan accuse l'UE de mettre des obstacles l'adhésion turque
Bruxelles ne prévoit de nouvelle adhésion à l'UE qu'à moyen ou long terme
 Après l'orage de 2006, Bruxelles prêt à jouer l'apaisement
La Commission européenne mécontente de la mise en oeuvre des réformes
EU Commission slams 'military meddling' in Turkey

Turquie-USA/ Turkey-USA

Rencontre à Ankara entre généraux turcs et américains
Deux généraux américains de haut rang à Ankara pour évoquer le PKK
Washington renseigne Ankara des mouvements du PKK en Irak
Bush promet de renforcer sa coopération avec la Turquie contre la guérilla kurde
Entre 300 et 400 Kurdes manifestent devant la Maison Blanche
Ballet diplomatique à Ankara et Istanbul pour empêcher l'invasion turque
Bush promet à Erdogan un entretien "substantiel" sur la lutte contre le PKK


Relations régionales / Regional Relations

Congress of Turkish States and Communities under Grey Wolf symbol


 Mesures prises par les Kurdes d'Irak contre le PKK sous la pression d'Ankara
Bakou, Tbilissi et Ankara vont construire un chemin de fer stratégique
Ankara signe un accord sur l'énergie avec Téhéran en dépit de pressions US
 Talabani: la crise avec la Turquie en voie d'être réglée
Au Kurdistan, le pouvoir de Bagdad est un lointain souvenir
Bombardements turcs sur des villages du Kurdistan irakien
Peres et Abbas appellent à saisir la chance de la paix à Annapolis 

Les présidents israélien et palestinien à Ankara
Protocol in ruins during Saudi King's visit
Le Kurdistan irakien appelle le PKK à un "cessez-le-feu inconditionnel"
Barzani pour des discussions à quatre sur les incursions du PKK en Turquie
Un Kurde tué lors d'une manifestation en Syrie
Les autorités du Kurdistan d'Irak ferment les bureaux d'un parti pro-PKK 
Conférence d'Istanbul: l'Irak s'engage à agir contre le PKK
L'espace aérien turc est fermé aux vols pour le Kurdistan irakien


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Erdogan et Caramanlis lancent le premier gazoduc turco-grec 

Athènes et Ankara vont coopérer sur l'immigration, gros sujet de frictions
Caramanlis invite la Turquie à faire preuve de retenue


Immigration / Migration






Droits de l'Homme / Human Rights

La Turquie condamnée pour plusieurs violations des droits de l'Homme

La Cour européenne des droits de l'Homme a condamné jeudi la Turquie pour plusieurs violateions des droits de l'Homme, notammen pour avoir déchu avoir déchu de son mandat un député
un député pro-foulard islamique, jugeant qu'il s'agissait d'une atteinte au droit à des élections libres.

Bekir Sobaci était depuis 1999 député du Fazilet Partisi (Parti de la Vertu) qui a été dissout en juin 2001 parce que certains de ses membres avaient qualifié de persécution l'interdiction du port de foulard islamique, en contradiction avec le principe de laïcité inscrit dans la constitution turque. Le député déchu et trois autres membres du parti reçurent en outre l'interdiction d'adhérer à un autre parti politique pour une période de cinq ans.

Le requérant se présenta aux élections législatives de novembre 2002 comme candidat indépendant, mais ne fut pas élu.

Dans son arrêt, la Cour européenne conclut à l'unanimité, à la violation de l'article 3 du Protocole n° 1 (droit à des élections libres) de la Convention européenne des droits de l'Homme.

Elle admet que la déchéance parlementaire avait pour finalité de préserver le caractère laïc du régime politique turc mais estime qu'elle n'était pas proportionnée aux buts poursuivis. "La déchéance d'un mandat parlementaire est une sanction d'une extrême gravité" selon la CEDH.

La Cour observe par ailleurs que certains membres du Fazilet Partisi, dont le président et le vice-président qui se trouvaient dans une situation comparable à celle du requérant, n'ont subi aucune sanction.

La mort d'un manifestant dans un commissariat

La Turquie a été condamnée jeudi par la Cour européenne des droits de l'Homme après la mort par balle d'un homme de 29 ans dans un commissariat d'Istanbul.

Les juges de Strasbourg ont alloué 15.000 euros pour dommage matériel au frère de la victime, un habitant de Montreuil (France) qui avait porté plainte devant la CEDH pour violation du droit à la vie.

Vedathan Gülsenoglu, un étudiant âgé de 19 ans, avait été arrêté en mars 1994, alors qu'il participait à une manifestation à Istanbul.

Conduit au commissariat, il avait été atteint mortellement à l'arrière du crâne par un coup de feu tiré par l'un des agents de la circulation qui l'avait appréhendé. L'agent fut condamné à 20 ans de prison, jugement ensuite cassé pour vice de procédure et l'affaire est toujours pendante.

La Cour a considéré que le recours à la force meurtrière tombe pleinement sous le coup de la Convention européenne des droits de l'Homme même si on avait prétendu que la victime était en possession d'une arme à feu au moment des faits.

Aucune réponse n'ayant été donnée à cette question, le gouvernement a manqué à son obligation de fournir une explication convaincante aux événements litigieux, selon l'arrêt.

Condamnation dans deux affaires pour garde à vue abusive

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour la durée jugée abusive de la garde à vue de citoyens turcs soupçonnés d'appartenir au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ou de l'avoir aidé.

Dans une première affaire, les juges de la CEDH ont alloué un total de 7.000 euros pour préjudice moral à trois requérants, Medine Yakut, Sebiha Zengin et Huseyin Hutanc, interpellés en 2000 et accusés d'être membres du PKK, dont la durée de la garde à vue, huit et neuf jours, est jugée trop longue.

Les juges de la Cour ont jugé à l'unanimité qu'il y avait eu violation de l'article 5.3 (droit à la liberté et à la sécurité).

Dans une deuxième affaire, le requérant, Mehmet Siddik Celepkulu, soupçonné d'avoir aidé le PKK, s'était plaint de tortures infligés par les policiers et d'aveux extorqués "sous la pression" en 1997, ainsi que d'une durée excessive de la garde à vue.

Dans son arrêt, la Cour n'a pas retenu les faits de tortures, estimant que "les allégations du requérant ne sauraient passer pour avoir été dûment étayées", mais elle alloue au requérant une somme de 2.500 euros pour préjudice moral pour violation de l'article 5.3.
(AFP, 27-29 nov 2007)

Police Law Has Brought More Violence in Turkey

Ever since the government prepared the ground for human rights violations with changes in the Law on Police Duties and Authorities in June, there has been an increase in police violence.

The police are now entitled to stop anyone and ask for their ID, and more importantly, are allowed to determine the degree of violence used themselves.

After each case of violence, human rights organisations warned the government that the changes in law would lead to more torture, deaths in detention and extrajudicial killings. However, no action has been taken.

Below follows an overview of cases that were widely covered in the media:

24 November: In Izmir, 20-year old Baran Tursun, who is said not to have followed a police order to stop the car and not to have stopped at a barricade, is in a deep coma after being shot in the head. His friends Emre Ökcelik and Atilla Dogan, who were also in the car, said that there was no warning with sirens or megaphones, that there was no barricade, and that there were only shots.

24 November: In Istanbul, Mehmet Coskundeniz, editor at the Posta newspaper, was stopped by the traffic police when returning from a night out with his girlfriend Derya Özel, who was driving the car. Coskundeniz was handcuffed, thrown to the ground and beaten up. The Istanbul Police Department claims that Coskundeniz was "controlled with gradually increased force" and that Coskundeniz attacked the police.

21 November: 26-year old Feyzullah Ete in Avcilar, Istanbul, died as a result of a police officer kicking him in the chest. The Istanbul Police Department claims that Ete attacked the police and fell to the ground during a scuffle. The police officr in volved, Ali M., has been arrested.

17 November: When Muzaffer Ates was walking in Taksim, Istanbul, police asked him for his ID. when he asked, "Who are you?", he was punched by an officer. When Ates went to the nearby Beyoglu Police Station to complain, he was asked, "Who are you complaining about to whom?" and maltreated similarly. After undergoing a medical check-up, Ates took the report to the prosecution and filed a complaint.

14 November: Sertan Celik was beaten by traffic police in Taksim because he did not turn the music down. He was arrested.

7 November: 19-year old Ferhat Gercek, who was selling the "Yürüyüs" magazine in Yenibosna, outer Istanbul, was hit by a police bullet in the tumult. He is now paralysed.

24 September: In Sisli, Istanbul, a young woman who was arrested in a gold jewellry shop for suspicions of theft was first handcuffed and then exposed to physical violence. The shop's security cameras recorded the police violence.

18 September: Polish citizen Dariusz Witek committed suicide while in detention in the "guesthouse" of the Police Foreigners Branch. No one saw anything.

9 September: In Izmir, lawyer Mustafa Rollas was arrested when trying to see two of his clients who had been arrested. He was also physically assaulted. Later it was denied that he was arrested.

20 August: Nigerian Festus Okey was shot dead at the Taksim Police Station.

10 August: Mehmet Nezir Cirik was beaten at the Taksim Police Station and thrown onto the road. His spleen has been taken out.

2 August: In Kiziltepe, Mardin (southeastern Turkey), Eyyüp Dogan was trying to hitchhike a lift home. He gestured at a van, not knowing it was a police vehicle. He was then beaten by police from the van. He has registered a complaint with the Human Rights Association (IHD).

29 July: Lawyer Muammer Öz was beaten after arguing with police in Moda, Istanbul. His nose was broken.

26 July: In Istanbul, journalist Serkan Tekpetek was forced into a police car, beaten, and then thrown into the street.

17 June: 24-year old Mustafa Kükce was arrested for claims of theft. He was taken to three different police stations. He was not taken to the prosecution and claims of torture were not investigated. He later died at an E-Type prison in Ümraniye, Istanbul.

8 June: Sezai Yakar, who was beaten up at the Taksim Police Station in central Istanbul, had a broken nose and hand as a result.

6 June: E.T., who had been detained at a police station in Izmir for claims of theft, hanged himself.

5 June: Transsexual Esmeray was told by two police officers standing outside the Beyoglu Police Station that she could not pass and was beaten.

4 June: Hakki Canci, arrested for suspicion of theft, is said to have hanged himself at the Canakkale police station.

26 May: When, after an argument, Ferhat Yalcinkaya was searched, found not to have ID on him and to be caryring a knife, he was taken, beaten with wooden truncheons, and gas was sprayed in his face. He was thrown out of the police car at a deserted area in Yedikule, Istanbul.

22 May: Taxi driver Engin Topal was beaten by police. When Ali Bakca objected, he was beaten with wooden truncheons, fists and kicks.

1 May: Police used excessive violence on hundreds of people who had gathered for 1 May, as well as on the journalists covering the event. Thousands of people were arrested or held. People were forced to wait in buses and were sprayed with tear gas. A police officer slapped Masis Kürkcügil who was sitting in a restaurant.
(BIA, Tolga KORKUT, November 28, 2007)

Nigerian Refugee Murder Case at Heavy Penal Court

The Beyoglu 7th Court of First Instance has decreed that there is a possibility of "intentional killing" in the case of the death of Nigerian refugee Festus Okey, who died while in detention at the Beyoglu Police Station in central Istanbul. The case has thus been sent to the Beyoglu Heavy Penal Court.

Initially, police officer Cengiz Yildiz was accused of accidentally killing a person, but after the hearing yesterday (26 November), the prosecutor demanded that Yildiz be charged with "intentional killing" and that the case be sent to a heavy penal court.

The court of first instance had refused the demand of the Modern Lawyers' Association (CHD) to join the case as joint plaintiffs. Serhan Arikanoglu, the CHD Istanbul branch president, told bianet that the association would repeat its demand at the heavy penal court.

Members of the CHD Istanbul have previously made statements on the suspicious nature of Okey's death and the investigation into the death.

Okey's family, which lives in Nigeria, will not be represented, as they have not asked for representation and the Nigerian Consulate has not acted either. Should the CHD not be allowed to join the case, this would mean that only the prosecutor and the judge would be allowed to crossexamine the defendant and witnesses in order to clear up the contradictions currently existing.

Mavioglu:Highly suspicious circumstances

Journalist Ertugrul Mavioglu of the "Radikal" newspaper yesterday (26 November), drew attention to the lack of transparency in the case, drawing on information from the CHD.

    * First of all, defendant Cengiz Yildiz was one of the police officers who prepared the report on the event he was involved in himself.
    * Furthermore, this report was presented as evidence. It has also become clear that the prosecution was informed of the shooting three hours to late. The CHD, so Mavioglu, believes that three hours would be sufficient to get rid of evidence.
    * The fact that there were no gunpowder traces found on Yildiz's hand can only be explained by him washing his hands. Allowing a suspect to wash his hands is a serious case of negligence.
    * Furhtermore, the gun used in the incident, which was confiscated by the Criminal Court of First Instance, has been given back to the defendant. The police officer on trial has not been taken off duty and continues on full salary, with the gun back in his belt.
    * It is suspicious that Okey was taken to the room reserved for meetings with lawyers rather than being searched in the lockup.
    * One police officer, Mehmet Aldemir, said that he was not present, but saw the event on camera. However, no recordings of the incident are to be found. The police claimed that the computer coud not save images. However, images of Okey and the officers entering and leaving the station have been found. There is thus a great possibility that the images of the incident were later deleted.
    * Although Okey's shirt is to be seen on the police recordings entering and leaving the police station and on the hospital camera when entering hospital, it has now disappeared. The police claims that it disappeared in hospital. The shirt represents an important piece of evidence which would have thrown light on the distance and angle of the shot. (BIA, Tolga KORKUT, November 28, 2007)

La CEDH condamne la Turquie pour garde à vue abusive

La Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) a condamné mardi la Turquie pour la durée jugée abusive de la garde à vue de citoyens turcs soupçonnés d'appartenir au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ou de l'avoir aidé.

Dans une première affaire, les juges de la CEDH ont alloué un total de 7.000 euros pour préjudice moral à trois requérants, Medine Yakut, Sebiha Zengin et Huseyin Hutanc, interpellés en 2000 et accusés d'être membres du PKK, dont la durée de la garde à vue, huit et neuf jours, est jugée trop longue.

Les juges de la Cour ont jugé à l'unanimité qu'il y avait eu violation de l'article 5.3 (droit à la liberté et à la sécurité).

Dans une deuxième affaire, le requérant, Mehmet Siddik Celepkulu, soupçonné d'avoir aidé le PKK, s'était plaint de tortures infligés par les policiers et d'aveux extorqués "sous la pression" en 1997, ainsi que d'une durée excessive de la garde à vue. (AFP, 27 nov 2007)

Une association de gauche saccagée par des fascistes à Ikitelli
 
Suite à la dispersion brutale d’un rassemblement de près de 500 sympathisants du parti pro-kurde DTP par la police, hier soir à 19h20, heure turque, l’association pour les droits et les libertés fondamentaux (Temel Haklar ve Özgürlükler Dernegi) du quartier Atatürk dans l’arrondissement de Ikitelli à Istanbul a été mise à sac par près de 300 « Loups Gris », une milice fasciste liée au Parti d’action nationaliste (MHP).
 
Réunis initialement dans le cadre d’une contre-manifestation anti-kurde, les assaillants d’extrême droite s’en sont à nouveau pris à une association de gauche par esprit de vengeance.
 
Ils ont d’abord tenté de bouter le feu au local de l’association, puis ont tabassé les occupants, détruit le mobilier et tiré sur les murs et le plafond à l’aide de fusils à pompe.
 
Une fois de plus, la police a laissé faire les Loups Gris et s’est contentée d’observer leurs actes de barbarie.
 
A Okmeydani, un arrondissement d’Istanbul où l’opposition de gauche est très forte, dimanche soir, vers 20h, des enfants âgés de 9 à 14 ans qui se disputaient entre eux, ont été la cible des tirs de la police. Par chance, aucun enfant n’a été blessé mais l’on relève un grand nombre d’impact de balles sur les façades des maisons du quartier nord de Piyalepasa.
 
Ces dernières semaines, des policiers masqués qui sillonnent, mitraillettes au poing, les quartiers jugés rétifs à bord de petits blindés « Scorpion », ont multiplié leurs actes de terreur et d’intimidation, avec l’aide des milices d’extrême droite. (Dicle Haber Ajansi (DIHA), Halkin Sesi TV, www.temelhaklar.com, 26 novembre 2007)

Attentat à la bombe contre le domicile d’une militante de gauche !
 
La nuit du 22 novembre vers 2h00 du matin, le domicile familial de Gözde Buldu situé dans l’arrondissement stambouliote de Okmeydani  a été attaqué à l’explosif.
 
L’attentat n’a causé que des dégâts matériels.
 
Malgré la gravité des faits, les enquêteurs ne sont venus sur les lieux que deux heures après l’attentat et ont procédé à la collecte des preuves avec la plus totale désinvolture, en glissant celles-ci dans leurs poches et en se gardant bien d’attribuer un caractère politique à l’attentat.
 
La personne manifestement visée par l’attentat, Gözde Buldu, est une militante de gauche active dans l’association pour les droits fondamentaux (Temel Haklar) de son quartier. Cette association est une antenne locale du Front pour les droits et les libertés (HÖC), une organisation marxiste qui lutte depuis de nombreuses années par des moyens légaux, sur le terrain politique, social, culturel et syndical.
 
Dans un communiqué du Front pour les droits et les libertés lu le lendemain en public sur la place Dikilitas à Istanbul où se sont regroupés une quarantaine de militants, le nouveau directeur de la Sûreté de l’arrondissement de Beyoglu a été tenu pour responsable de cet attentat. Ce dernier aurait récemment juré de « nettoyer Okmeydani » de ses militants.
 
Ces derniers mois, profitant de l’hystérie ultranationaliste qui gagne le pays, les forces de police et les milices d’extrême droite (Loups Gris en tête) ont multiplié leurs attentats terroristes contre les organisations démocratiques, pro-kurdes ou de gauche. (www.halkinsesi.tv , 24 novembre 2007)

122 Distinguished Women Call for Peace

122 women, many of them singers, actresses, writers, academics and journalists, have published their peace messages on a website, www.vakitgeldi.org. They also published advertisements in newspapers. Other women are welcome to add their message on the website.

"We women have promised peace! We have expressed in words the greatest wish which holds us together."

Famous singer Sezen Aksu reminded the readers of Mahatma Gandhi's words: "An eye for an eye makes the world blind". Writer Oya Baydar said, "When the issue is peace, people and life, then the rest is details." Human rights activist and lawyer Fethiye Cetin wrote: "The right to peace is a human right which includes the right to live, to oppose violence, armament and war and the right to conscientious objection; like all rights, it becomes more powerful when it is used and shared."

Oya Eczacibasi, co-founder of the Istanbul Modern art museum, said: "As a whole nation, we have to make an effort towards peace and brotherhood to succeed in our country before more blood is spilt.

Human rights activist Eren Keskin said, "Understanding is the beginning of peace."

Women's rights activist Zozan Özgökce wrote, "The ones who survive war are those who cry, who have a bad conscience and who are wounded. I do not want to cry, have a bad conscience or be wounded. And you?"

Journalist Ece Temelkuran said, "I don't want the child I will give birth to to die. Is that too much to ask?"

Bosphorus University lecturer Prof. Dr. Nükhet Sirman, also a participant in the campaign, told bianet that the campaign was an effort to open a new space for women as an alternative to the hegemonic war discourses. However, she pointed out that the wide-spread anti-intellectualism in Turkey would obstruct the campaign.

The organisers have called on men to start a similar campaign.

The 122 women are:

Selma Acuner, Adalet Agaoglu, Meltem Ahiska, Nilüfer Akbal, Nebahat Akkoc , Sezen Aksu, Cihan Aktas, Gülen Aktas, Derya Alabora, Evrim Alatas, Leyla Alaton, Ayse Gül Altinay, Müjde Ar, İnci Aral, Jülide Aral, Nurdan Arca, Müjgan Arpat, Sibel Asna,  Cigdem Aydin, Aydan Baktir, Arzu Basaran, Oya Baydar, Saadet Becerikli, Aynur Bektas, Gila Benmayor, Fatmagül Berktay, Meral Danis Bektas, İdil Biret, Aksu Bora, Ayse Böhürler, Ayse Bugra, Nilgün Cerrahoglu, İpek Calislar, Ayse C avdar, Jaklin Celik, Fethiye Cetin, Nesteran Davutoglu, Ayse Bilge Dicleli, Adalet Dinamit, Gönül Dincer, Aynur Dogan, Yildiz Ecevit, Oya Eczacibasi, Sibel Eraslan, Sema Erder, Asli Erdogan, Ayla Erduran, Büsra Ersanli, Ayse Erzan, Sirma Evcan, Leyla Gencer, Nur Ger, Berat Günc ikan, Halime Güner, Ayse Hür, İpek İlkkaracan, Pinar İlkkaracan, Handan İpekci, Müge İplikci, Karin Karakasli, Yildiz Kenter, Eren Keskin, Zülal Kilic , Ayse Kulin, Reyhan Kumru, Jülide Kural, Dilek Kurban, Pinar Kür, Perihan Magden, Lale Mansur, Nur Bekata Mardin, Cigdem Mater, Türkel Minibas, Nil Mutluer, Meral Okay, Gülseren Onanc , Zeynep Oral, Günay Göksu Özdagan, İsil Özgentürk, Zozan Özgökce, Melek Özman, Jale Parla, Sirin Payzin, Yildiz Ramazanoglu, Rojin, Suzan Samanci, Türkan Saylan, Pinar Selek, Sennur Sezer, Nükhet Sirman, Sükran Soner, Hale Soygazi, Ayse Soysal, Müge Gürsoy Sökmen, Talin Suciyan, Nesrin Sungur, Gülriz Sururi, Meral Tamer, Zeynep Tanbay, Alin Tasciyan, Melek Uagay Taylan, Sirin Tekeli, Latife Tekin, Ece Temelkuran, Nuran Terzioglu, Ferai Tinc , Gülay Toksöz, Takuhi Tomasyan, Rojbin Tugan, Deniz Türkali, Emine Usakligil, Buket Uzuner, İlknur Üstün, Nazan Üstündag, Fatma Nevin Vargün, Reyhan Yalc indag, Yesim Yasin, Nese Yasin, İsik Yenersu, Serpil Yilmaz, Serra Yilmaz, Su Yücel. (BIA news centre, Gökce Gündüc, November 23, 2007)

Rights Activist Eren Keskin Sentenced for Saying “Kurdistan”

It seems that courts are confused as to what speeches represent “incitement to hatred and hostility”.

The Penal Court in Viransehir, province of Sanliurfa in the southeast of Turkey, has convicted human rights activist and lawyer Eren Keskin of this crime for saying,

“If we look at the state statistics on perpetrators of sexual violence in Turkey and Kurdistan, then soldiers are in the majority; the reason there are so many is the war in Kurdistan.”

On the other hand the Public Prosecution in Bulanik, province of Mus in the southeast of Turkey, dropped proceedings against Keskin after she used the word “Kurdistan”, arguing that “although it was unacceptable, it consisted of a statement of opinion”. 

In Bulanik, Keskin had spoken at an event on 17 September 2006, saying:

“It is impossible to understand the Kurdish question without coming to Kurdistan; here they see that the PKK has become like a state, this is a reality, and accepting that one has to try and find a solution.”

The decision to drop proceedings was justified by saying that Keskin “used the term Kurdistan to refer to the areas where Kurds are in the majority.”

At a Culture and Arts Festival in Viransehir on 2 October 2004, former Human Rights Association (IHD) president Keskin used the expression “Kurdistan”.

Speaking at a panel entitled “Woman, Society and Family”, Keskin had said: “But could you display this attitude in other places, in Istanbul, in Usak or in Izmir? Then we call the murders there ‘honour’ killings and the murders in Kurdistan ‘custom’ killings.”

In the same talk, she said: “Because in Kurdistan women have really always come on stage with demands” and “they are far from the reality of Kurdistan”. These expressions were used to justify her sentence.

On 16 October, she was sentenced to one year imprisonment under Article 312/2 of the old Penal Code.

Judge Hüseyin Ugurlu decreased the sentence to 10 months due to “the possible effects of the sentence on the defendant” and, based on Article 4 of Law No. 647, converted the sentence to a fine of 3,300 YTL.

The court had decreed that the use of “Kurdistan” “incited hatred and hostility of one social group against another based on regional difference”.

Fatma Karakas, Keskin’s lawyer, reported that they were informed of the decision on 20 November and would file an appeal in the next few days. Karakas said, “It is unacceptable in democracies that statements which do not contain violence and which represent an opinion are punished. In legislation on these issues, Turkey is below international standards.” (BIA news centre, Erol ONDEROGLU, November 21, 2007)

Leyla Zana is charged for wanting Kurdish Province

A case has been opened against former DEP MP Leyla Zana over her speech at a rally in Iğdır. Iğdır Criminal Court charges her under TPC 216 'inciting hatred and hostility among the people' (prison sentence between 1 and 3 years).

DTP Igdır City chairman Murat Yikit and former chairman Mehmet Nuri Güneş are also charged over the same rally.

Zana had argued at the rally: "Ankara knows what Kurds want. Kurds made a major change in their strategy since 1999. They said 'there is no need to draw borders, people can live together. If Only the rulers could accept that.'... We supported a process of peace and what did you do? Nothing you took one or two steps then went back.

The first thing you should do now is a general amnesty. The second thing is to set up a Kurdish province system… this does not mean division it means integration and coexistence. (www.antenna-tr.org, November 21, 2007)


"Anti-Terrorism Propaganda" at School

The Diyarbakir Police Department Anti-Terrorism Branch told bianet that for the last two years it had organised conferences at schools "in order to raise awareness about terrorism in students" and that these events were based on guidelines from the Ministry of the Interior and the Prime Ministerial office:

"The terrorist organisation spreads its propaganda through the media in order to increase its effectiveness. We are now spreading propaganda against them."

According to "Birgün" newspaper, a conference took place at the Dicle Necati Ceylan highschool in Diyarbakir ten days ago. After the conference, the students were given a questionnaire to fill in. It contained questions such as, "Do you believe that your family does enough to make you aware of terrorism? Do you believe that your teachers do enough to raise awareness of terrorism?"

The trade union of educators, Egitim-Sen, confirmed that there had been a conference. In an interview with the Dicle News Agency, Egitim-Sen's Diyarbakir branch secretary Hasan Güngür warned that "students, teachers and families were being put on lists." He added that such activities turned students into spies and directed them towards violence.

Other questions in the questionnaire were:

    * Have you been expposed to negative propaganda by one or more of the below? a) No b) my family c) my relatives d) my friend e) a religious authority f) member of an association g) boss h) teacher i) neighbour
    * What are the most-watched TV channels in your home?
    * Which of the following activities supporting an illegal ideology have you taken part in? (You may choose more than one) a) meetings in a home b) meetings at a workplace c) meetings at an association d) meetings in a teahouse e) meetings at a mosque f) meetings at an Internet cafe g) demonstrations and marches h) press briefings i) trips and picknicks j) I have not taken part in any of these

Students were also asked to write down their thoughts about the conference. They were given a card signed by Diyarbakir Province Police Chief Zeki Catalkaya, reading, "If you want to come and drink a cup of tea with us, we are here". The telephone number, address, email address and website of the Police Department were all given.

The police representative speaking to bianet said that the content of the conferences had been created "together with academics" and that similar activities would continue in other provinces.

"Just as we try to protect our children from drugs, we also try to protect them from terrorism. It is not true that we are pushing them into becoming spies. Our aim is to prevent illegality." (BIA news centre, Erhan USTUNDAG, November 21, 2007)

Acquittal after Remembering Student Death

Thirty years ago, Ertugrul Karakaya, a leader of the Student Representative Council at the Middle East Technical University (ODTÜ) in Ankara, was shot dead by gendarmerie at the university campus.

Last year, his 73-year old mother Ayse Karakya and 19 other people attending a memorial at his graveside in Salihli were charged with "praising a crime and criminal" under Article 215 of the Turkish Penal Code.

The prosecution based its charges on a police record which said that Karakaya had died while "battling against gendarmerie". The slogan "Ertugrul has not died, the struggle continues", which was shouted at the memorial was thus construed as praise of a crime.

At the court hearing at the Salihli 1st Penal Court on Friday, 16 November, Ayse Karakaya and the other nineteen defendants were acquitted.

The court hearing had been attended by many members of the Izmir branch of the "78ers Initiative", by Izmir branch members of the Freedom and Solidarity Party (ÖDP), by writer Gönül Ilhan and relatives of Ertugrul Karakaya.

The defendants had been represented by lawyers from the Izmir branch of the Modern Lawyers' Association (CHD). One of them, Ömer Kavili said: "This is a case where the truth has to be found. The trial has been prolonged, and by forcing the 74-year old mother Karakaya and relatives and friends to the hearings, they are in effect being punished. There was no choice for the court but to decree an acquittal." (BIA news centre, Erol Onderoglu, November 19, 2007)

Landmine Monitor: Still Many Mines Left in Turkey

In 2005, 68 people died and 152 were injured because of landmines. Last year, says the Landmine Monitor Report 2007, 18 people died and 55 were injured, which represents "significantly fewer casualties".

Muteber Ögreten, coordinator of the Initiative for a Turkey without Mines, told bianet that a press briefing in parliament on landmines was held by MPs Abdurrahman Kurt, Mehmet Emin Ekmen and Akin Birdal. The briefing was joined by 14-year-old student Mehmet Nesim Öner, who lost an arm and an eye in a mine explosion in Diyarbakir in 2004.

Öner went to a school for the visually impaired and says he has difficulties taking notes and reading. He called for suitable education and rehabilitation facilities for mine victims. He said, "This is my story, but I know there are many people like me in this country."

The most recent Landmine Monitor report covers the period from May 2006 to May 2007:

    * Turkey has destroyed 94,111 stocked mines. There are 983,166 mines left, but it was also said that not all numbers had been reported.
    * The Turkish government has said that the PKK continues to use antipersonnel mines. In July 2006 Geneva Call reported that the PKK signed its Deed of Commitment renouncing antipersonnel mines.
    * Turkey prepared a mine action plan in June 2007, according to which it aims at clearing all emplaced land mines by 2014.
    * There has been improvement in the data collection on land mine casualties by NGOs.

 The report further says, "The Republic of Turkey acceded to the Mine Ban Treaty on 25 September 2003 and the treaty entered into force on 1 March 2004. Turkey has not enacted domestic implementation legislation, but has indicated that its constitution, criminal code and directives of the army general staff give legal effect to the treaty’s provisions."

Turkey has called for its neighbouring countries to sign the treaty, too. It also protested against the fact that the PKK had been allowed to sign the Geneva Call Deed of Commitment without Turkey being informed. (BIA, Erhan Ustundag, November 14, 2007)

252 Organisations Call for Peace and Democratisation

252 Organisations from 22 provinces in Eastern and Southeastern Anatolia have published a shared statement in which they have called for the ground to be prepared for a discussion of the Kurdish question. They have also demanded that the PKK lay down its arms, and that the government create the necessary conditions for this to happen. The organisations have also protested against planned cross-border operations into Northern Iraq.

The "Democratisation and Peace Declaration", prepared by rights organisations, bar associations, political parties and NGOs, was read by Ali Öncü, spokesperson of the Diyarbakir Democracy Platform.

Öncü said that Turkey’s most basic problem was the Kurdish question, that Prime Minister Recep Tayyip Erdogan’s US visit had not resulted in solving, but in making the issue worse.

Öncü also warned that cross-border operations would have irreparable results.

The following statements were made in the declaration:

“The Kurdish question is Turkey’s most basic problem. The politics of denial which do not solve the problem but make it worse need to be given up, the Kurdish question needs to be considered together with its historical and social roots, and the ground for discussion needs to be paved. Concrete steps must be taken.”

“The PKK must announce that it has given up an armed struggle, must take concrete steps to realise this and must prepare to disarm.”

“The government must create the liberal and democratic conditions which will allow the PKK to give up arms; social, political and legal arrangements have to be made according to a specified timetable.”

“The recent nationalist wave against Kurds is worrying. There is a danger of brotherhood turning into antagonism between peoples. The government and public authorities must take precautions against this great danger.”

“Cross-border operations, which we believe will only result in great pain and irreparable economic loss, must not be carried out; the parliamentary bill [permitting these operations] must be withdrawn. Anticipating the contributions of the regional Kurdish government towards a solutoin, there must be diplomacy and dialogue based on peace and friendship, and neighbours and the law must be respected.” (BIA, Tolga KORKUT, November 10, 2007)

40,000 People Gathered for Peace Rally in Ankara

The Confederation of Trade Unions of Public Employees (KESK), the Union of Turkish Chambers of Engineers and Architects (TMMOB) and the Turkish Union of Physicians (TTB) had called for a rally in Ankara on Saturday (3 November).

The rally had been organised to call for a "free, democratic and egalitarian constitution". However, the current discussion over constitutional change has been pushed to the background in the face of possible cross-border operations into Northern Iraq. The rally thus turned into an anti-war demonstration.

At least 40,000 people, many of whom had travelled to Ankara by bus, gathered at the Sihhiye Square in Ankara, shouting slogans like "The bill [allowing operations] has been passed, let Baykal do his military service", "Murderer USA, collaborator AKP", "Silence the guns", "Don't cross the border, don't shoot your brother".

Parties of the left and DTP supported rally

The rally was also supported by parties of the left, the Freedom and Solidarity Party (ÖDP), the Labour Party (EMEP), the Social Democratic Party (SDP) and the Turkish Communist Party (TKP), as well as the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP), trade unions, professional associations, civil initiatives and NGOs. Four MPs from the DTP, Nurettin Demirtas, Selma Irmak, Ayla Akat Ata and Hamit Geylani, as well as ÖDP MP Ufuk Uras joined the demonstration.

There were also many young people and women present at the rally.

Particularly KESK had been successful in bringing people to Ankara. Cities in the Kurdish-majority areas or with a high percentage of Kurdish refugees had responded well to the invitation. Engineers, teachers, workers, doctors and nurses from all corners of Turkey took part in a lively and ordered walk. At least 4,000 people from Istanbul had travelled to Ankara in 70 buses and two trains.

The organisers interpreted the high number of participants as a response to the worrying increase in nationalism, particularly in small cities.

Turkish and Kurdish slogans

Participants carried placards reading "Silence the guns, peace now", "We are walking for peace", "No bill, but a democratic solution", "Imperialism is the enemy, peoples are brothers", "In Sivas we are Alevi, with Hrant [Dink] we are Armenian, with Ape Musa we are Kurdish, in Iraq we are Arabs".

The slogan "Long live the brotherhood of peoples" was chanted in Turkish and in Kurdish and there were placards and balloons with "peace" written on them in Kurdish.

When small groups started shouting slogans in support of PKK leader Abdullah Öcalan, the organising committee asked everyone to stick to prearranged slogans. (BIA news centre, Ertugrul KÜRKCÜ, November 5, 2007)

Student Making Death Threat in Court

Necati Abay, publisher and spokesperson for the Platform of Soldarity with Imprisoned Journalists, had written an article entitled “Another Journalist Has Been Murdered, the ‘Good Kids’ killed Hrant Dink” on the eve of Hrant Dink’s murder on 19 January.

Following the article, 20-year-old Mert Sahin had threatened him with death. Sahin was then a student in Akyazi, in the province of Sakarya, east of Istanbul. At the hearing, Sahin said that he did not know Necati Abay: “The statement that Abay made after Hrant Dink’s murder was sent to me by people I do not know and they demanded that I react to the statement. With my nationalist feelings aroused at the time, I reacted, but my aim was not to threaten.”

 Abay had received a threatening email the day after Hrant Dink’s murder, coming from the email adres meksikali87@hotmail.com. The mail said, “If you continue to inform the public by accusing such nationalists, your fate will be the same.”

The first hearing of the case took place on 30 October at the Sultanahmet 8th Penal Court (Istanbul) . Abay and his lawyer Gülüzar Tuncer, and Mert Sahin, who is being tried without detention, were present.

 Lawyer Tuncer has demanded that the defendant be tried under Articles 106/2-d and 115 for “benefiting the fear created by criminal organisations which exist or are believe to exist in order to threaten someone” and “obstructing the freedom of belief, thought and convictions”. She called for a sentence of between three and eight years.

The court said that the Sultanahment Public Prosecution had to decide on the sentence and postponed the hearing until 6 February 2008.

Abay made a statement in front of court after the hearing, saying: “Whatever O.S., the murder suspect of Hrant Dink is, Mert Sahin who threatened me is the same. They are both ‘good kids’. [Here Abay is referring to an utterance by now-Chief of Staff Yasar Büyükanit who defended two officers being tried for the bombing of a bookshop in Semdinli by calling them ‘good kids’.] It is not enough to try OS. and the Mert Sahins, the system which feeds them needs to be tried.”

Istanbul Public Prosecutor Abdülaziz Özaslan prepared an indictment on 19 June, in which he charged the defendant under Article 106/2-b and demanded between two and five years imprisonment. The charge is “hiding ones identity and threatening someone with an anonymous letter or special signs.”
(BIANET/IFEX, November 2, 2007)

EMEP official convicted for allegedly "praising a crime and criminals"

After saying, “The death of soldiers, and the death of Kurdish martyrs pains us”, Tunceli’s Province Chair of the Labour Party (EMEP), Hüseyin Tunc, was sentenced to three months imprisonment, converted into a 1,500 YTL fine.

Tunc had uttered the words in a speech in Tunceli on 2 September 2006, saying: “There are battles in Sirnak and Silopi, and soldiers have died there. Believe me, our hearts are aching, when we think of their families. In the same way our hearts are aching, breaking apart because Kurds are going to be martyrs.”

The Tunceli Penal Court had sentenced him for “praising a crime and criminals” (Article 215/1 of the Turkish Penal Code).

Tunc’s lawyer Baris Yildirim said that because an appeal against the fine was not possible and because as a “person in a political position” Tunc should have more rather than less freedom of expression, they would appeal to the European Court of Human Rights (ECHR) on 17 October.

Yildirim said that they would base their appeal on Article 10 of the European Convention on Human Rights, as well as Article 2 of Additional Protocol 7, which deals with the right to a two-tiered judiciary process.

Because of the same speech, Tunc was also tried, but acquitted, under Article 301. He had further said in the speech:

“Those who speak of peace are hit on the head with truncheons, are sentenced to imprisonment; …those in the country who speak of peace are lynched…we strongly condemn this hypocrisy…"

"If the state of the Turkish Republic and its government and its opposition do not accept Kurds, then they are liars, they are hypocrites, they are the enemy of the people, they are traitors.” (BIANET/IFEX, November 2, 2007)

Call to the Free and Democratic Turkey Demonstration

A group of intellectuals issued a statement saying they were concerned about “the violent hysteria”. The group including Adalet Ağaoğlu, Ercan Karakaş, Oral Çalışlar, Oya Baydar an other writers, journalists and artists called all to take part in the “Free and Democratic Turkey Demonstration“ organised by KESK (public sector workers union confederation), TMMOB (Architects and Engineers Chambers Federation) and TTB (Doctors Union) on 3 November in Ankara.

A delegation of the organisers visited President Abdullah Gül. The delegation said after the visit that Gül supported the demo and was pleased with a call against terror to be made at the rally.

Those supporting the demonstration include Mehmet Ali Alabora, İpek Çalışlar, Taner Öngür, Ece Temelkuran, Nuray Mert, Harun Tekin, Ercan Karakaş, Tarık Ziya Ekinci, Berat Günçıkan, Prof. Dr. Tahsin Yeşildere, Aydın Çubukçu, Adalet Ağaoğlu, Görkem Yeltan, Halil Ergün, Zeynep Tanbay, Pelin Batu, Kerem Kabadayı, Ertuğrul Kürkçü, Sennur Sezer, Oral Çalışlar, Macit Koper, Mahir Günşıray, Melek Taylan, Gülsüm Cengiz, Ayşe Berktay, Metin Boran, Roni Marqulies, Ayşegül Devecioğlu, Adnan Özyalçıner, Şinasi Haznedar. (www.antenna-tr.org, November 1, 2007)



Pression sur les médias / Pressure on the Media

ECHR Overrules Turkish Censorship

Ömer Sükrü Asan appealed to the European Court of Human Rights (ECHR) after his book "Pontus Culture" was confiscated for allegedly containing "separatist propaganda". The ECHR has sentenced Turkey to paying 1,500 Euros compensation.

The book was first published by Belge Publications in 1996. The first edition was not stopped. In 1999, the book was published in Greece, and the second edition came out in Turkey in 2000. The then State Security Court decreed the confiscation of the book in January 2002.

The ECHR questioned why the second edition was confiscated if the first one was not and there had been no changes in law. According to the ECHR, the only difference was that the media had pounced on the publication of the second edition.

The court said that it was not convinced that it was necessary in a democratic society for the government to limit the freedom of expression of Asan. It further recorded that the book did not contain any political theses but rather ethnological, cultural and linguistic information.

The book was allowed to be sold again in Augst 2003, after the ban on the book had been lifted.

Nur Radio: Earthquake "a warning from Allah"

In a separate case, the ECHR found no grounds for the six-month closure of Nur Radio station and TV channel by the Radio and Television Supreme Council (RTÜK). A person at the radio station had described the earthquake of August 1999 as "a warning from Allah". However, the ECHR did not consider it necessary to sentence Turkey to compensation or investigate a claim of discrimination in this case.

When the radio station reported the opinions of a spokesperson of the Mihr Community, who had said that the 1999 earthquake was "a warning against Allah's enemies" and that "Allah had decided on it", RTÜK had closed the station for six months in October 1999.

Radio representatives said that they had interpreted the earthquake from their own point of view, but that other people were free to believe or doubt their view.

The station appealed to the ECHR on 27 January 2003. The court found the 160-day broadcasting ban too extreme a penalty.
(BIA, Erol ONDEROGLU, November 28, 2007)

Mesud Barzani Stands Trial in Turkey!

The first case against the editor Ali Rıza Vural over the book “Barzani and Kurdish National Liberation Movement” published by Doz publishing house was opened in 2003. The book was written by Mesud Barzani the leader of the regional government in Northern Iraq. That case was dropped due to legal amendments. As the second edition was published in May 2005 another case was filed against Vural with the charge of "insulting the republic through publishing" under article 301 of TPC.  Vural is asked to be imprisoned for up to three years. Ali Riza Vural will appear in Beyoğlu Criminal Court Num. 2 on 28 November 2007 at 09:45 am.

Beyoğlu Public prosecutor Nihat Erdem thinks the following excerpts of the book constitute crime under TPC 301. Memories and quotes from Mullah Mustafa Barzani (Mesud Barzani’s father, the leader of former Kurdish resistance in Iraq, 1903 - 1979):

“...Kurds rose up many times. They revolted against imperialists and the regional states that seized their rights. All revolts were crashed violently. M. Kemal in Turkey crashed Kurds. Yet he had succeeded in setting up the republic, getting Greeks out of Turkish land, got the Allies recognize the new Turkish state thanks to Kurds. Mustafa Kemal made generous promises to Kurds in the beginning. However he forgot them all once he felt secure.”

 “...Barzanis were in close contact with Armenians as well as Assyrians. I want to convey something I listened from Barzani himself (Mullah Barzani) about relations with Armenians. As Armenians suffered massacres towards 1920s, Antranik Pasha sent Seyh Ahmet a letter asking him to save them. Şeyh Ahmet Veli sent 200 armed men to help Antranik. I was in the armed groups. We went to help Armenians. As we moved through the regions controlled by Rekan and Orminiyan clans we were asked us “where are you going?” we answered “We are going to shoot the Armenians”. Unfortunately the Turkish government had convinced many of them that it was a war between Muslims and Christians and Turkey fought for Islam. We helped Armenians and we took them to Syria. Among the families we saved was the family of Antranik Pasha. We returned Barzana via Zaho. We lost 14 people in the fight with Turkish army as we helped Armenians.” (www.antenna-tr.org, November 27, 2007)


New Trials Against Journalists and Publishers

Beyoglu 2nd Criminal Court of First Instance , 28 November 2007 at 09:45 am

A case was opened against the editor of Doz Publishers Ali Rıza Vural for publishing “Barzani and Kurdish National Liberation Movement.” The book includes the memoirs and words of Mulla Mustafa Barzani (the father of Mesut Barzani and the former leader of Kurdish Resistance of 1903-1979). The first edition of the book dated February 2003 was prosecuted but the case was dismissed due to change of law. The recent case was opened for the second edition dated May 2005. (TCK 301/2)

Silivri 2nd Criminal Court of First Instance, 29 November 2007 at 02:00 pm

The case is opened against Hakan Taştan and Turan Topal with the charge of ¨insulting Turkishness, inciting hatred and hostility among the peope and collecting personal information unlawfuly¨ over their work to spread Protestant belief in Silivri. Fatih Köse, Alper Ekşi and Oğuz Yılmaz are complainants. (TCK 135, 216/1, 301/1)

Diyarbakir 4th High Criminal Court, 30 November 2007 at 09:00 am

A case has been opened against Aysel Tuğluk, Co-president of Democratic Society Party (DTP) and Abdullah Öcalan´s attorney and Hilmi Aydoğdu Diyarbakır city chairman of DTP over their speeches at a rally on the World Peace Day in Diyarbakır. They are asked to be imprioned for upto 5 years. (TMK 7/2)

See http://www.antenna-tr.org/dunya/first_page_en.asp for this month’s cases on freedom of expression and other statistics.

Writer- Journalist Ergündoğan Condemned

Yalcin Ergündogan, the editor-in-chief of the sesonline.net website wrote an article entitled "The disciples have rebelled against Haydar Bas", which was published in the "Birgün" newspaper on 26 April 2005.

Haydar Bas, chair of the Independent Turkey Party (BTP) then demanded compensation.

The Beyoglu 4th Civil Court of Peace has sentenced Yalcindogan to paying 1,500 YTL (around 850 Euros). The criminal trial which was opened following Bas' complaints, and in which three years imprisonment are demanded, will start at the Beyoglu 2nd Penal Court on 26 December.

Journalist Ergündogan has announced that he will appeal against the court decision and said: "Is it not a news item that disciples who spent a long time with Haydar Bas, the chair of a party, have left the sect and have published their reasons on an Internet website [entitled: 'The real face of Haydar Bas']?"

Ergündogan has also been taken to court by people said to be Bas' wives. They have also demanded compensation. (BIA news centre, Erol Onderoglu, November 26, 2007)


Journalist faces imprisonment in "confidentiality of sources" case

The Beytüşşebap prosecution in the Sirnak province, southeastern Turkey, has charged Emin Bal for not informing legal authorities when people shouted "criminal" slogans at the funeral of a PKK fighter he was filming.

The charge has been justified with Article 278 of the Penal Code, which says that "a person who does not inform legal or administrative authorities when a crime is being committed is to be punished with up to a year imprisonment."

The article is often used when someone knows the whereabouts of a kidnapped person but does not disclose them, or if a person is aware of the illegal use of electricity.

Bal's case has been postponed until January 2008. Bal, who works for Dogan News Agency, told bianet: "I told the judge that I fulfilled my duty as a journalist and that I did nothing wrong."

Should Bal be punished, this case would set a precedent for all journalists, who would have to report criminal activities to the authorities. It would also mean that journalists would have to become experts on criminal law, in order to be able to discern all crimes... (BIA news centre, Emine Ozcan, November 23, 2007)

RSF Condemns Ban on PKK Interviews in Iraq

In a press release on 20 November, Reporters Without Borders condemned the Kurdish regional government for not allowing reporters to visit PKK bases.

Reporters Without Borders (RSF) urged the Kurdish regional government in Northern Iraq to lift a ban on journalists visiting the bases of the Turkish armed separatist group, the Kurdistan Workers’ Party (PKK). It also called for the release of a correspondent of the satellite TV station Kolsat who was arrested yesterday in Mosul, 80 km west of Erbil, the regional capital.

“Kurdistan is one of few regions in Iraq where local and foreign journalists can move about freely without constant risk to their lives,” the press freedom organisation said. “This ban is a serious violation of their ability to report on the clashes in Iraq between the PKK’s fighters and the Turkish army. The regional government in Erbil and the national government in Baghdad must stop blaming journalists for crises.”

The Kurdish regional government yesterday banned journalists from going to meet PKK combatants who have found refuge in the Qandil mountains on the border between Iraq and Turkey. Kurdistan Regional Government spokesman Jamal Abdullah said “media reports have led to an acceleration of the crisis with Turkey.”

The Iraqi Journalistic Freedoms Observatory said several journalists were arrested near the Turkish border as a result of the regional government’s decision.

In a separate development, Fayçal Ghazala, the correspondent of the satellite TV station Kolsat, was arrested yesterday at his home near Mosul by Kurdish security forces and could face charges of “terrorist activity.” He is reportedly being held in the Dohuk police station.

The Iraqi news agency Aswat Al-Iraq meanwhile reported that the editor of the weekly Al-Fayçal, Mohammed Mazhar Al-Shaheen Al-Shumari, was freed on 17 November. He was arrested by the US military in October in Tikrit (180 km north of Baghdad) for reasons still unknown. (BIA news centre, November 21, 2007)

Ban on Kurdish Returns

A letter in Kurdish sent by the former DTP Kars city chairman Mahmut Alınak to Prime Minister Tayyip Erdoğan has become a matter of prosecution in three different cases. Alınak is charged with violating the 1928 dated Letter Revolution law, and political parties’ law in two different cases. His letter is also listed in the indictment against DTP.

Alınak had sent a letter to Erdoğan last February explaining the problems of his city. As he did not receive any reply he translated the letter into Kurdish and sent it again. Alınak could not reach Erdoğan but the judiciary heard him Ankara Criminal Court of Peace Num 4 charged him with violating the law on the usage of Turkish alphabet and letters under article 222 of TPC. Kars Criminal Court charged him under article 81 of political parties’ law “suggesting that there are minorities in Turkey and making propaganda in a language other than Turkish.

Alınak said that he sent the letter to highlight the problems of the city and also to note that Kurdish was treated with double standard.  (www.antenna-tr.org, November 21, 2007)

Two Journalists May Face Prison in New Year

Yakup Önal, journalist of the "Sarköy's Voice" newspaper is still on trial, charged with insulting the Justice and Development Party's (AKP) mayor Can Gürsöy and two municipal councillors.

The Sarköy Penal Court in the province of Tekirdag in Thrace has decided that an expert opinion is necessary in order to decide whether the journalist's article entitled "Fairy tales for adults- Pinocchio and the nine dwarves" represents a crime.

Court president Serkan İcöz has announced that the file will be sent to the Istanbul Duty Penal Court and the trial will be continued on 20 February 2008.

The newspaper had started a series called "President Pinocchio and the nine dwarves" on 20 July 2005. The story started, "Once upon a time...in a country, there was a president called Pinocchio in a coastal town called Sarki. Pinocchio had nine dwarves who approved all of his decisions like a suction pump."

The prosecution has demanded 10 years imprisonment, arguing that Önal has insulted the mayor and municipal councillors Olcay Yücel and Ercan Yücel.

The present case has been continuing for some time. On 21 November 2006, the Sarköy civil court of first instance had decided that the journalist had "gone beyond the limits of criticism" in his article about the fairy tales. However, it had not demanded any compensation payments.

The court had called on Önal to "end the unfair attacks" on mayor Gürsoy and had decided that the decree be published in the Sarköy newspaper in order that "third persons be informed" (Aticle 25/2 of the civil code). Önal had appealed against the decision.

In another case involving a journalist, Mustafa Koyuncu, responsible editor of the "Emirdag" newspaper in Afyonkarahisar, in the inner Aegean region, is still on trial for "insulting through the press".

Koyuncu had drawn attention to allegations of prostitution, beatings and insults at the police department.  The article in question, entitled "Should we have entered the EU like this? They are abusing their positions", was published on 12 March 2007. He spent a week in prison after being stopped in traffic on 13 March and arrested.

44 police officers have filed a complaint against him and he is facing a possible prison sentence and a demand for 440,000 YTL compensation.

The Emirdag Civil Court of First Instance and Penal Court decided on 15 November that the case would be continued on 30 January 2008. (BIA news centre, Erol Onderoglu, November 16, 2007)

Broadcasting and Print Ban on Hostage Investigation

The Gendarmerie Public Order Corps Command Military Court in Van, in south-eastern Turkey, has put in place a broadcasting and print ban concerning the investigation of the eight soldiers taken hostage by the PKK on 21 October and released two weeks later.

The decision was also announced on the website of the Radio and Television Supreme Commission (RTÜK).

The ban was decided on unanimously in order to "avoid a distortion of the aim of the investigation and misinformation of the public, to avoid giving rise to misunderstandings and in order to safeguard the authority and objectivity of the judiciary."

The decision cited Articles 13 and 28 of the constitution as well as Article 3 of Press Law No. 5187 and includes "activities to obtain, spread, criticise and interpret on information concerning the investigation".The ban is to stay in place until the investigation is completed.

The government had demanded a broadcasting ban on the PKK attack in Daglica/Hakkari two days after the attack, on 23 October, in which 12 soldiers were killed, 17 injured and eight taken hostage. However, the State Council had rejected the demand for such a ban, arguing that the extent of the ban was not clear.

This new ban includes all written and visual press and media institutions. Following the demand of hte Gendarmerie Public Order Corps Command Military Prosecution on Monday (12 November), the military court decided on the ban yesterday (13 November).

Parts of the decision read as follows: "Because the event under investigation happened when the unity of the state was threatened and activities aimed at separating state territory from state administration, most information and documents of this investigation need to stay secret for state security reasons." The ban is aimed at "preventing the publication of information which needs to stay secret in order to protect public order, public security and territorial integrity".
The broadcasting and print ban has been criticised by Ümit Kardas, retired military judge and prosecutor. He said that such a general decision was akin to "sweeping away press freedom". Kardas argued that court hearings could be closed to the public, but that a general ban was unnecessary.

Ercan Ipekci, president of the Turkish Journalists' Trade Union (TGS) has also protested against the ban: "It is not possible to understand why the need for such a ban has been felt." Like Kardas, he argued that closed court hearings and similar measures would have been sufficient. Referring to the State Council's rejection of the earlier broadcasting ban, Ipekci predicted a similar decision concerning this ban.

Ahmet Abakay, president of the Modern Journalists' Association (CGD), said: "We don't know what kind of information the court has, but there is no point in these kind of bans anymore. We are faced with a communication reality which overcomes limits. In Turkey, forbidden information can be found out through other channels."

Abakay argued that rumours about secret information would perhaps even reach a wider audience and would misinform the public to a much greater extent. (BIA, Erol Onderoglu, November 14, 2007)

Journalist Ersen Korkmaz On Trial For Last Five Years

Government representatives have said about the controversial Article 301, that "we cannot abolish it, we can change it".

However, Ersen Korkmaz, owner of the local Demokrat Iskenderun newspaper, is not being tried under Article 301, but under its predecessor in the old Turkish Penal Code, Article 159.

After watching a panel organised by the Turkish Communist Party (TKP) and writing an article entitled "The Leader of the Kurds Has Been Taken and Delivered to the Fascists", Ersen Korkmaz, as well as TKP member Necmettin Salaz have been charged with "insulting and ridiculing the army and security forces", a charge which carries a three-year prison sentence.

The panel took place in September 2002. At today's  (14 November) hearing at the Iskenderun Penal Court, it was decided that the analysis of a CD with recordings from the panel would be waited for. The next hearing is on 14 March 2008.

Korkmaz told bianet that he has been on trial for five years now. He has followed the government's messages on Article 301, but does not know what will happen, which worries him.

Minister of Justice Mehmet Ali Sahin has said, "we are not considering its abolition", but has announced that it would be discussed in parliament by the end of this year.

What does Article 301 say?

1. A person who publicly denigratesTurkishness, the Republic or the Grand National Assembly of  Turkey, shall be punishable by imprisonment of between six months and three years.
2. A person who publicly denigrates the Government of the Republic of Turkey, the judicial institutions of the State, the military or security organizations shall be punishable by imprisonment of between six months and two years.
3. In cases where denigration of Turkishness is committed by a Turkish citizen in another country the punishment shall be increased by one third.
4. Expressions of thought intended to criticize shall not constitute a crime.

What did Article 159 say?

A person who insults or ridicules Turkishness, the Turkish nation, the Turkishstate, the Turkish Grand National Assembly, the cabinet, ministries, courts, the state's armed or security forces or their representatives shall be punishable by imprisonment of between one and three years.

Should the crime described be committed in writing, it is accepted as insult or ridicule even if the target is not openly declared, if the target is easily identified.

Anyone damning the laws of the Turkish Republic or decisions passed by the Grand National Assembly shall be punished with imprisonment of bewteeen one and six months.

Should the insult and ridicule of Turkishness, the Turkish nation and the Turkish state be committed by a Turkish citizen living abroad, the punishment is to be increased by a third.(BIA, Erol Onderoglu, November 14, 2007)

Newspaper Confiscated for "Anti-Military" Article

The Gaziantep 1st Criminal Court of Peace has ordered the confiscation of the 32nd issue of the local "Coban Atesi" (Shepherd's Fire) newspaper after journalist Berkant Coskun wrote an article entitled "Mother, Don't Send Me to the Army". The newspaper stands accused of "damaging the public image of military service".

Judge Saban Kaplan decreed the confiscation of the issue "because the article contained passages which committed the crime of damaging the public image of military service". He cited Article 25/2 of Press Law No. 5187.

Article 25/2 is concerned with "Confiscation and a ban on distribution and sales". Since the article also calls for an investigation, the newspaper's editor-in-chief Yasin Yetisgen was called to the police station to give a statement.

The court's decision was an immediate response to the Public Prosecution's demand on the same day. The police went to the newspaper office and collected 130 copies of the relevant issue.

The article in question referred to the Geneva and LaHague Conventions and called operations of the Turkish Armed Forces in the Oremar (Daglica) region of Hakkari a "massacre"; it also referred to the social effects of these operations on children and Kurds.

One passage of the text reads: "I am afraid, mother, take me inside, I am afraid...The army wants [me] because they say there will be a war, mother they tell me 'lie down' and 'get up'. Mother, they give me a gun and tell me 'kill'...Switch off your television, mother, they are deceiving you as well...This song goes around in my head when I watch the heroic (!) soldiers' operations on television..."

Article 318 of the new Turkish Penal Code, which is concerned with "damage to the public image of military service",  has been used against pacifists, journalists and rights activists. Journalist Perihan Magden of the "Aktüel" magazine was acquitted under the article, but conscientious objector Halil Savda, writer Serpil Köksal, pacifists Murat Dünsen and Ibrahim Kizartici, "Birgün" reporter Gökhan Gencay and "Ülkede Özgür Gündem" reporter Birgül Özbaris are still on trial under the article.

The first case against conscientious objection began in 1989, when Tugrul Eryilmaz, editor-in-chief of the "Sokak" (Street) magazine and self-declared conscientious objectors Tayfun Gönül and Vedat Zencir were given suspended sentences for "damaging the public image of military service". The "Günes" newspaper which covered the statements of the objectors was later also investigated.

The article reads: "(1) People who suggest or encourage activities which damage the public image of military service are to be punished with a prison sentence between six months and two years. (2) Should the act have taken place in the media or press, the punishment is increased by a half." (BIA, Erol Onderoglu, November 14, 2007)

Gün TV: Kurdish Broadcasts Difficult

The local Gün TV channel in Diyarbakir, in south-eastern Turkey, is the only channel to have broadcast Kurdish programmes for the last one and a half years. However, the channel, which is legally allowed to broadcast four hours a week in Kurdish, has faced many difficulties, both over its news and music programmes.

Gün Radio-TV representative Ahmet Birsin says that because they are obliged to translate everything into Turkish as well, they have to organise dubbing, translation and editing serivces. Because they have not got simultaneous translation facilities, they cannot have live programmes.

The channel has broadcast a twelve-part porgramme on handicrafts and an EU-supported programme on "conscious farming". Birsin said that the latter programme had allowed farmers to discuss agricultural problems in their own language and had been very popular.

Birsin regretted the fact that the regulations on non-Turkish broadcasts forbid programmes targeting children, which meant that producing programmes related to health problems were severely restricted.

Birsin also reported that the Gün Radio, part of the same group, has been taken to court for a song entitled "Mesopotamia", which was played by the radio station on 9 November 2006. Based on the translation and report of the police department, the radio station's former executive editor, Cemal Dogan,  faces a trial under Article 216 of the Penal Code for "inciting the public hatred and hostility or denigration".

The Diyarbakir Public Prosecutor Turan Güzeloglu said in his indictment of 28 February that the song said, "Who said that you have no owner, here we have come Lice, we have come, Emperor, Shah Kurdistan" and "With wounds and blood, with guns and stars, with religion and belief".

Birsin said that "we ask ourselves whether we face these situations because we broadcast in Kurdish".

On 25 January 2004, the Radio and Television Supreme Council (RTÜK) amended Article 4 of  RTÜK Law No. 3984 and Law No. 4471, so as to allow "the broadcast of traditionally used different languages and dialects used by Turkish citizens". Institutions wanting to broadcast in Kurdish were given permission two years later, but with a daily limit of 45 minutes and a weekly limit of four hours. All programmes must have Turkish subtitles. Radio stations are allowed one hour of Kurdish daily and five hours weekly, also with mandatory translation. (BIA, Erol Onderoglu, November 14, 2007)

RSF: 301 Needs "Deeds not Words"

Reporters Without Borders (RSF) today urged the Turkish authorities to move to ‘deeds not words’ on reform of Article 301 of criminal law allowing prosecution for “insulting Turkish identity” after the justice minister yesterday (6 November) made a new statement of intent.

“It’s been two years now since, alongside Turkish journalists and press freedom organisations, we have called for the law to be amended and proceedings dropped against those who criticise, on the pretext that they are” insulting Turkish identity,” the worldwide press freedom organisation said.

“We cannot forget that Turkish authorities have used Article 301 as a tool of terrible repression. It gives voice to and stokes up nationalist tensions at work in Turkey and finds fervent advocates in the Turkish legal system,” the organisation said.

The Turkish journalist of Armenian origin Hrant Dink, murdered on 19 January 2007, was himself prosecuted under this article. His son, Arat Dink was given a one-year suspended prison sentence on 11 October, for reprinting in the weekly Agos an interview given by his father to the Reuters news agency, in which he recalled that the massacres of Armenians between 1915 and 1917 were genocide”, it continued.

Justice minister Mehmet Ali Sahin told the Anatolie news agency yesterday that the government in Ankara had decided to amend Article 301. He specified that the council of minister would “at the first opportunity” examine various projects on the basis of proposals from civil organisations, select some and then seek debate on them in parliament.
This statement was in response to the conclusions of the annual report on the state of negotiations on Turkish membership of the European Union (EU), released by the European Commission on the same day.

The report stressed that “considerable effort is still required on freedom of expression” and urged the Turkish government to take “immediate steps” in this area.

Turkish President Abdullah Gül told the Parliamentary Assembly of the Council of Europe on 3 October that he was in favour of amending Article 301. The Prime Minister, Recep Tayyip Erdogan, made similar promises in November 2006 ahead of the publication of the annual EU report.

Article 301 headed “denigration of Turkish identity, of the republic, the institutions or organs of state”, imposes a sentence of six months to three years on “anyone who openly denigrates the government, organs of state justice or military or police structures.”

Not only do the Turkish courts severely apply this law, but they ignore paragraph 4 which stipulates that, “Expressions of thought intended to criticize shall not constitute a crime”. (BIA, November 10, 2007)

Local TV in Diyarbakir Fined by RTÜK

The Radio and Television Supreme Council (RTÜK) has given the local Gün TV channel fines totalling 200,000 YTL (around 115,540 Euros) for "broadcasts violating truth and neutrality" and preventing people from making up their mind freely.

In a news item referring to the bomb explosion in Diyarbakir centre on 16 September 2006, when children were also killed, the channel had said that "the police made the traders close up their shops". It received a 80,000 YTL fine for this item and had to pay within 15 days. The fine was given on 27 February 2007, with RTÜK citing Article 4 of Law No. 3984 on Radio and Television Institutions and Broadcasting Rights.

The prosecution had also investigated this case, but decided that the news item was referring to the fact that the police asked traders to keep their shops closed for security reasons and that no trial should be opened.

In a second case, on 8 April, Gün TV had broadcast a news item based on information from the Dicle News Agency, saying that two distributors of the "Gündem" newspaper had been beaten up by police and one been arrested. This item was broadcast on the main news programme for 1.5 hours.

RTÜK again fined the channel for "a broadcast violating truth and neutrality". Citing Article 33 of Law 3984, which allowed a 50 percent increase in a punishment if a violation occured for the second time within a year, RTÜK handed out a fine of 120,000 YTL.

Gün TV has gone to court in order to fight against this heavy fine and is waiting for the decision of the Ankara Regional Administrative Court. (BIA, Erol Onderoglu, November 10, 2007)

Judges and Prosecutors Criticise Prime Minister

The Union of Judges and Prosecutors (YARSAV) has reacted to Prime Minister Recep Tayyip Erdogan’s comments on the decision of the State Council’s 13th Chamber  to stop the ban on broadcasts relating to the PKK attack in Daglica/Hakkari on 21 October.

The government had decided on a broadcasting ban after the attack, but the State Council later overruled the decision.

At a meeting of province party leaders of the Justice and Development Party (AKP) on 2 November, Erdogan criticised the State Council’s decision in terms which YARSAV called “lacking in legal judgement, deliberate and extremely unfortunate.”

"Enough is enough"

The Kanaltürk TV channel had asked the State Council to revoke the broadcasting ban. Erdogan referred to “a known TV channel”, saying: “Our government wanted to ban broadcasts. It used the legal paths for that. And there are rights which the government has and which it wants to use…But then you see that a TV channel makes an appeal, a known one. In response, another institution decides in that direction. This makes us think, you cannot see anything like this in any other country in the world. Enough is enough.”

“Is it right that our televisions show our martyrs every day, and all operations in an agitated manner? Those who watch the country from those TV channels believe that there is war all over the country”, said Erdogan.

He added that he expected “sensitivity” from all channels:

“If all our institutions cannot show the same sensitivity, then whether we want to or not, we start to think differently. It comes down to opposing the government. The reason why I say this so clearly is because I am hurting. I am hurting for this country, for this nation.” (BIA news centre, Erol Önderoglu, November 7, 2007)

Sabah Journalist Talu "Warned"

Following the death of well-respected politician and physicist Erdal Inönü, "Sabah" journalist Umur Talu had written about a headline referring to Inönü as "The Politest Politician" and to news about Erdal Inönü which had circulated six years earlier, in an article published on 21 October 2001, entitled, "Saved from Confiscation by Foundation".

Talu had insinuated that some of those now mourning Inönü's death had engineered this article about him in 2001 at a time of early elections, when Inönü was preparing to form a new party. Inönü had then given up politics.

Lawyers of the Dogan Media Group, which owns the "Hürriyet" newspaper that published the above mentioned article in 2001, sent a letter of refutation, in which they asked, "Does a person who has allowed his personal hostility to become an obsession that has led to unbelievable false accusations have the right to continue being a journalist?"

Talu calls for protests

Umur Talu printed the letter of refutation and his own reply in his column on 4 November. He called for professional associations and international organisations of freedom of expression to react to this threat to press freedom.

The Turkish Journalists' Society (TGC) and the Turkish Journalists' Trade Union (TGS) have condemned the lawyer's text, arguing that the legal right of "correction and answer" has been abused for a different purpose.

The TGC pointed out that the right to contradict a publication had recently been abused in order to insult, target and spread slander; the society accused the judiciary of encouraging such abuse by disregarding the content of such corrective statements in trials.

The TGS reacted to a sentence in the statement which questioned "whether Talu had the right to be a journalist": "Talu has the right to be a journalist, but it should be debated whether media bosses who value commercial profit over the principles of the profession have the right to print and broadcast newspapers and TV programmes."

The TGS further said that those media bosses and editors-in-chief who member of the Association of Turkish Industrialists and Businesspeople (TÜSIAD) did not have the right to question Umur Talu's right to be a journalist:

"Asking whether he has the right to be a journalist is an open invitation for his dismissal. The media bosses secret alliances which prevent the employment of journalists who leave their group has become declared in this call by the employer's representative.

"We remind everyone that journalist Umur Talu and all people employed in journalism are protected by law against arbitrary demands and decisions of media owners and we announce the TGS's unconditional support for them. " (BIA news centre, Erol Önderoglu, November 7, 2007)

Cumhuriyet Dismisses Writer Speaking on Roj TV

Journalist and writer Erdogan Aydin has been dismissed from the “Cumhuriyet” newspaper after taking part in a discussion programme on Roj TV recently.

The programme, which was broadcast on 23 October, discussed obligatory religious education at school and the appeal of an Alevi citizen to the European Court of Human Rights. The programme also discussed the current attempts by the government to create a new constitution.

The programme was also joined by Dutch MPs, including Senator Düzgün Yildirim, and the President of the Alevi Pir Sultan Abdal Association Kazim Genc.

Aydin expressed the opinion that although the draft for a new constitution seemed to be civilian, it was not really different from the constitution put in place by the military junta in 1982. He also said that the Kurdish question could not be solved with arms, that arms needed to be put down and that stability could only be achieved with  politics of peace.

The Pir Sultan Abdal Association has started a campaign in support of Aydin and in order to react to the Cumhuriyet newspaper. The statement says,

“We call on all those individuals and organisations who consider themselves democrats, who support the freedom of expression, who consider themselves social democrats or socialists, and who support human rights and freedoms not to stay silent in the face of the injustice that Aydin has suffered.”

Aydin told bianet, “I know that there is no problem with the content of my articles. I would have expected the Cumhuriyet newspaper to defend the right of people, particularly its own writers, to be different, to express their opinions.”

The fact that Aydin had joined a programme on Roj TV, the channel which is broadcast in Turkey from Denmark, and the closure of which the Turkish government has been pushing for, was widely reported and distorted in the Islamist press and websites.

Following this coverage, an article Aydin had written criticising French historian Francois Georges’ book on Sultan Abdulhamit was not published.

Aydin said, “Freedom is not something that can be increased by double standards. Indeed, this is Turkey’s greatest wound. […] And I am its latest victim. Unfortunately I don’t think I will be the last.”

Aydin holds the “nationalist streak” at the newspaper responsible for his dismissal, adding that he was not even informed himself.

He believes that he was dismissed because he openly expressed his support for peace.

At the TÜYAP book fair which took place in Istanbul last week, his eight books were not displayed, his panel and signature day were cancelled. “People asking for me were told “He has cut contact with us”.

Aydin, who has published his books with Cumhuriyet Publications for the last eight years and who wrote on historical themes for the Cumhuriyet Saturday supplement and book critiques on Thursdays, was forced to display his works by himself at the fair. (BIA news centre, Erol Önderoglu, November 6, 2007)

Freedom of expression under the siege of Article 301

As more than 100 people have been on trial under TPC article 301 since 1 June 2005, 22 people have been on trial during July-September 2007 period.  Among them the late chief editor of AGOS weekly Hrant Dink who was assasinated, and Nobel winner Orhan Pamuk, and many other journalist, writer and academic.

This week's '301' victims are journalist Hacı Boğatekin, publisher Ahmet Önal and writer Murat Çoşkun. Boğatekin is charged over his article published in "Fırat Gerger" newspaper, Önal and Coşkun are  charged over the book "Language of Suffering".

"Freedom of Expression" Trials of this week:

Accused: Haci Bogatekin

Court and Date of Hearing:: Gerger Criminal Court of First Instance, 06 November 2007 at 10:00 am

Introduction: Journalist Boğatekin is charged with ¨openly insulting the state¨ over and anonymous article published ¨Gerger Fırat Newspaper¨. The article wrote ¨State made a mistake. Where and When?. Yesterday in the East and South East, and then in İstanbul. In Maraş and Sivas. Today in Trabzon, Mersin and the south east.

Accused: Muzaffer Erdogdu on behalf of Pencere Publishers, Ahmet Guner, Taner Akcam

Court and Date of Hearing: Ankara 6th Legal Court of First Instance, 08 November 2007 at 09:35 am

Introduction: Republic People Party (CHP) MP Şükrü Elekdağ opened a case over the book “Treatment of Armenians in Ottoman Empire, 95-96” against the publisher Muzaffer Erdogdu, the translator Ahmet Guner and the historian Taner Akçam whose article was published in the book. Elekdağ claimed 20.000 Turkish Liras of compensation.

Accused: Ahmet Onal, Murat Coskun

Court and Date of Hearing: Beyoglu 2nd. Criminal Court of First İnstance, 08 November 2007 at 10:15 am

Introduction: Writer Murat Coskun and owner of Peri publishing house Ahmet Onal stand trial for Murat Coskun´s book ¨The language of suffering: Woman¨.

State Council Criticises Government Censorship

The State Council Administrative Chambers Board has criticised the government’s insistence on censorship on news coverage regarding the PKK attack in Daglica, Hakkari, on 21 October.

Deputy Prime Minister Cemil Cicek had notified the Radio and Television Supreme Council (RTÜK) of a broadcasting ban shortly after the attack took place on 21 October. The 13th Chamber of the State Council rejected the ban unanimously, but the government has insisted on perpetuating the ban.

According to Law 3984 on Radio and Television Institutions and Broadcasts, the Prime Minister or an appointed minister can ban broadcasts if it is considered necessary. Because the bans mean stopping broadcasts before they are aired, the State Council pointed to the sensitive nature of such decisions, which, particularly in “democratic regimes” needed to be justified very clearly and in a concrete manner.

The decree said that if there was no clarity, a stop to broadcasts would make broadcasting institutions doubt their legality.

The ban had been justified in order “to keep the morale of security forces high, not to damage the social psychology, and to protect children’s psychology”.

However, argued the State Council, considering the variety of radio and television broadcasts, it was not clear which broadcasts would “negatively affect public order and the people’s morale, create a weak image of the security forces, negatively affect social psychology”.

As there was no clear framework, the extent of the ban was not clear, and thus, argued the State Council, violated Article 25/1 of Law 3984. (BIA news centre, Erol Önderoglu, Novermber 2, 2007)

Third Quarterly Media Monitoring Report: Full Text

According to the quarterly report of the Bia Media Monitoring Desk, relating to events in July, August and September 2007, 125 people, most of them journalists, and six media institutions have been tried for expressing their thoughts freely.

This report lists the violations of the freedom of expression under seven headings:

Murder, Attacks and Threats

Two security officers who were involved in the taking of photos of O.S., the murder suspect of Agos editor Hrant Dink, together with gendarmerie and police in the tea room of the Samsun Department for Terrorism, are now on trial. At the first hearing at the fourth penal court in Samsun on 28 September, the defendants Metin Balta, the acting director of the Terrorism Department, and Ibrahim Firat, police officer at the department, did not attend. The hearing has been postponed until 2 November in order to take their statements and evaluate demands. Bahri Bayram Belen, a lawyer for the Dink family, has demanded that the court file of Balta and Firat be added to the murder case which is being heard at the Istanbul 14th Heavy Penal court. Belen also requested that Hrant Dink’s wife, daughter, son and brother be allowed to join the trial as third-party plaintiffs.

 When nationalist singer Ismail Türüt and lyrics writer Arif Sirin (also known as “Bard Arif”) gave statements about the song “Plan, don’t make a plan” and the clip which was broadcast on You Tube using that song, Radikal reporter Serkan Ocak asked Türüt: “Are those with you your body guards?” One of the men pointed his finger at Ocak and said, “Be careful”. Türüt called his entourage “my friends, my fans.” In the Objektif programme on Fox TV, broadcast on 20 September, Sirin continued to threaten journalist Ali Bayramoglu of the Yeni Safak newspaper, who had first written about the song and the video clip. He said: “I was surprised at Ali Bayramoglu’s approach in this matter. What is such a writer doing in such a climate? This community needs to examine this writer carefully.” Bayramoglu had previously been threatened after publishing an article entitled “Our Life is in Danger” on 4 July, in which he pointed out the importance of solving the Hrant Dink murder. He received an email message saying, “If you continue to write like that, you will end like Hrant Dink”. The matter has been taken to the prosecution.

Lawyers of the Dink family have appealed against the decision of the Trabzon Governor’s Office not to allow the investigation of Ramazan Akyürek, the head of the Intelligence Unit at the Police Department, Resat Altay, former police chief in Trabzon, and police officers Engin Dinc, Faruk Sari, Ercan Demir, Özkan Mumcu, Muhittin Zenit and Mehmet Ayhan. The governor’s office is basing its refusal on a report by investigators of the Ministry of the Interior who had prepared a report.         

Kasim Ciftci, the owner of the “Hakkari Province Voice” newspaper died on the evening of 22 September after being shot by one or more unknown persons. The murder was condemned by the Van Lake Journalists’ Society, the former Hakkari mayor and Abdurrahman Keskin, owner of Hakkari’s “The People’s Voice” newspaper. It is not clear yet whether he died because of activities relating to press freedom or the freedom of expression.

“Radikal” journalist Türker Alkan wrote that he used to receive threats before 28 February 1997, a date commonly remembered as a “postmodern coup” in Turkey. He said that threats by email had resumed since the general elections of 22 July. Writing on 6 September, Alkan said: “After 22 July, angry and threatening communications have again shown themselves. In a recently received communication, someone claiming to be a police officer said that I was a ‘traitor’ and that s/he would ‘shoot into my head twice.’” Alkan added, “Who knows, was that person really a police officer? But even if s/he was not, what do you think it means that someone with such a mentality has appropriated the role of police officer?”

Prime Minister Erdogan criticised “Hürriyet” columnist Bekir Coskun heavily for writing about Abdullah Gül, “He Will Not Be My President”. In the Arena programme of Kanal D, which Erdogan attended on 20 August, he responded to the column by saying: “Unfortunately there are those who do not know propriety. Those who say such things should first give up their citizenship of the Turkish Republic.” In his editorial comment, Oktay Eksi of the “Hürriyet” newspaper then replied: “The honourable Prime Minster has to be asked by someone: ‘Are you kicking Bekir Coskun off your father’s farm?” Orhan Erinc, president of the Turkish Journalists’ Society (TGC) evaluated the PM’s comments as “unfortunate and misplaced”. Prime Ministerial spokesperson Akif Beki replied that the Prime Minister had not criticised Coskun, but the attempts at making the issue [of the presidential elections] personal.

Reporter Ahmet Ün of the local “Kulp News” newspaper in Diyarbakir filed a criminal complaint in August, saying that he has been receiving death threats and insults from mayor Mahmut Zengin after criticising him for not solving a water problem which was causing illnesses.

The “Tunceli Emek” (Labour) newspaper, which had reported that a petrol tanker belonging to the state-run village services had emptied its petrol into the petrol station of former mayor Hasan Korkmaz, was subsequently visited by a man called Hasan Cakici on 3 August. He threatened newspaper employees. It has been said that after he was removed from the office with the help of others, Hasan Korkmaz’s brother came to the office and hurled threats.

Aris Nalci, the news editor of the weekly Turkish-Armenian “Agos” newspaper has said that although there has been a decrease in email threats, they do continue. High school student R.D. was arrested on 2 August for sending the newspaper a threatening email one day after editor-in-chief Hrant Dink’s murder. In his first statement R.D. said, “I sent that message in a moment of ignorance.” He was then sent to Bayrampasa prison in Istanbul.

Sinan Tekpetek, journalist and editor for the “Özgür Hayat” (Free Life) newspaper and the “yüzde 52 Öfke” (52 percent Anger) magazine, has stated that he was forcibly taken away by a police car in Taksim (central Istanbul) on the evening of 26 July, brought to a desolate place, continuously exposed to insults, death threats and violence, and then thrown out of the police car near Karaköy. The international Reporters Without Borders (RSF) reacted to the incident by saying: “It is not clear yet whether the journalist was exposed to violence because of his professional activities as a journalist or because of a court case related to his objection to police violence.” In a press statement which he read at the Istanbul branch of the Human Rights Association (IHD), Tekpetek said that he did not know the reason for the attack, but that it may either be the activities of the magazine or a court case opened against him after he had witnessed police violence in 2005. Tekpetek gave a statement to prosecutor Enver Dikilitas on 31 July.

The daily “Bölge” (Region) newspaper in Adana was attacked by  a group for writing that those who “made efforts to ensure that no one voted for the CHP (Republican People’s Party) thus did not have the right to criticise the CHP”. Around 20 people came to the newspaper office to speak to editor-in-chief Nevzat Ucak. They reacted to an article published on 29 July, which said that “the gathering in front of the head office was a fiasco” and to an article criticising them as “The Children of Soros” on 30 July. The CHP opponents insulted newspaper employees and when they reacted, the intruders harrassed them further. Ucak said, “We wrote that those who had said ‘Do not vote for the CHP’ and who had hung up posters, put adverts in newspapers and had generally worked towards that goal, did not have the right to call for CHP chair Baykal’s resignation; they stormed our office.” The Cukurova Journalists’ Society condemned the attack with a statement.

On 13 July, the Professional News Camerapersons’ Association condemned the physical attack by AKP supporters on the news group of the Kanaltürk channel when filming an election campaign with 500 cycling children in Ankara. Cameras were broken and film cassettes confiscated. Reporter Duygu Kayacik and cameraman Müjdat Genc were targeted, too. In its statement, the association said: “We demand that those responsible for the attack on democracy and free publishing during the election campaign, one of the greatest gains of democracy, be brought to trial.”

On 13 July, lawyers of the Dink family appealed against the decision of the Samsun Public Prosecution to dismiss proceedings against police and gendarmerie officers who formed close relationships with Hrant Dink’s murder suspect O.S. after his arrest.

In the Hrant Dink murder trial, joint attorneys appealed against the decision of the court to release four of the eighteen detained suspects, Salih Hacisalihoglu, Osman Alpay, Irfan Özkan and Veysel Toprak, from detention at the first hearing of the case on 2 July. In the appeal to the 9th Heavy Penal Court in Istanbul, it said: “Basic and critical issues which are needed to shed light on this case are to be found in the actions of the released suspects.”

The international Reporters Without Borders (RSF) reacted to a report by the Police Department, which said that the murder of journalist Hrant Dink was organised by “a group based on friendship”. RSF said, “This report is attempting to clear the security forces. The question that really needs to be answered is why the warnings of Erhan Tuncel were ignored. The police said that ties with Tuncel were cut in November 2006, but he said at the hearing, ‘I told the police that an attack against Hrant Dink would be organised.’”

In a press briefing on 3 July, one day after the first hearing in the Hrant Dink murder trial, lawyer Fethiye Cetin called for the trial of all the gendarmerie and police officers whose relations with the murder suspects have emerged, and who did not prevent the murder despite knowing about it. Cetin cited Article 83 of the Penal Code, which deals with “related crimes”, and demanded that these officers be tried as part of the murder case.

At the first hearing of the Hrant Dink murder trial at the Istanbul 14th Heavy Penal Court, the release of detained defendants Salih Hacisalihoglu, Osman Altay, Irfan Özkan and Veysel Toprak was decided. Defendant O.S., tried for being the suspected gunman, used his right to silence. Erhan Tuncel, tried for incitement to murder, said: “I served the state. I do not know why I am here.” Defendant Yasin Hayal said: “Tuncel deceived us. He planned the murder. It was him who built the bomb that was thrown at Mc Donald’s [in an earlier incident in Trabzon].” The first hearing lasted all day. All eighteen defendants were questioned and the demands of the defense and the joint attorneys were listened to. Requests of both sides to widen the investigation were accepted. The court case was to continue on 1 October.

Detentions and Arrests

Idris Akboga, the editor of the “Özgür Halk” (Free People) magazine, was arrested when he went to the Istanbul 11th Heavy Penal Court on 26 September in order to give a statement on the September issue of the magazine. He was sent to Bayrampasa prison in Istanbul. The court has accused Akboga of “praising crimes and criminals”, of “printing and publishing texts of a terrorist organisation”, of “committing a crime by helping members of a terrorist organisation or spreading propaganda."

Füsun Erdogan, the general broadcast coordinator of “Özgür Radyo” (Free Radio), who had been arrested together with 22 other people in an operation targeting members of the Marxist Leninist Communist Party (MLKP) on 12 September 2006, is to appear at the Istanbul 10th Heavy Penal Court on 26 October for the first time. Others accused of relations with the organisation are Atilim newspaper editor Ibrahim Cicek, who is being held in an F-type prison in Tekirdag, and Atilim publishing coordinator Sedat Senoglu, being held in an F-type prison in Edirne, former Atilim editor Ziya Ulusoy and Atilim journalist Bayram Namaz. In the 292-page indictment prepared by Public Prosecutor Ali Cengiz Haciosmanoglu, prison sentences ranging from 10.5 to 45 years are being demanded.

Durmus Sahin, a student of the Ankara Gazi University Education Faculty, was arrested on 11 July when he refused to shake hands with Minister for Health Recep Akdag. Sahin had said, “I do not shake hands with those in government who do not provide services to the citizens”. After five days detention, he was brought before the Olur Criminal Court of Peace. There Sahin said, “Although I did not want to shake hands, the minister persisted in wanting tos hake my hands. Because I did not give my hand, he sent me to prison.” Sahin was released from detention but will be tried. A prison sentence from six months to two years is being demanded.

Mehmet Cevizci, reporter for the Dicle News Agency, who was taking part in a news workshop organised by Press Now and the IPS Communications Foundation, was arrested by gendarmerie coming to his room at the Mavi Göl hotel at 5am. He was released at around 2pm after giving a statement. Cevizci said that he had been arrested at a protest against “criminal gangs and prostitution”, which ended in disturbances after a banner saying “Amed [the Kurdish name for Diyarbakir] is honour, protect your honour” was opened. Cevizci was being searched for since then.

Issues of the weekly “Coban Atesi” (Shepherd’s Fire) newspaper in Gaziantep were collected and confiscated after an article in the issue of 3 August 2007 said, “Antep is an industrial city in Northern Kurdistan.” A week later, Yasin Yetisgen, owner and editor of the newspaper, was arrested when he went to the Gaziantep 1st Peace Court of First Instance to give a statement regarding the notification of the confiscation. The newspaper’s publishing board said in a statement: “Our newspaper, which supports real freedom of expression, will continue its struggle against all kind of legal, administrative and political decisions and practices which mean an attack on the freedoms of thought and expression.” The board also protested against the “precautionary arrest” of Yetisgen. Yetisgen was released after three weeks in detention. There has been an arrest warrant issued for writer Hursit Kasikkirmaz of the same newspaper.

Four people who had been in detention for more than 10 months after the “Gaye” operation targeting the Marxist Leninist Communist Party (MLKP) in 21 September 2006 were released on 7 August. One of them is Emin Orhan, the editor of the “Dayanisma” (Solidarity) newspaper. The case, in which 32 people, nine of them still in detention, are being tried for “membership in an organisation”, will continue on 6 December. The Istanbul 9th Heavy Penal Court decided to continue the detentions of Yusuf Demir, Yunus Aydemir, Erdal Demirhan, Ali Haydar Keles and Günes Senyüz.

Sait Bayram and Firat Avci, the news editor and reporter of Diyarbakir-based “Söz TV and Newspaper” were arrested after claiming that  judge Mehmet Yücel Kurtoglu was transferred because he had been taking bribes. The two reporters were released a month later, on 20 July. They had been sent to Diyarbakir’s Closed Prison under the charge of “insulting through the press”. The relevant article had been published on 18 June 2007. The court case will continue on 31 October.

Sinan Kara, the owner of the “Datca News” newspaper was arrested when preparing a book about the city of Batman and its environs. He was arrested on 3 February under the charge of “insulting through the press”. He was released on 3 July, after spending more than four months in an M-type prison in Batman, and then 20 days in a prison in Mugla.

Trials and Investigations

The trial of Rojda Kizgin, reporter for the Dicle News Agency (DIHA), Ridvan Kizgin, former branch president of the Human Rights Assocation (IHD) and Dogan Adibelli will continue on 30 October. Adibelli had claimed that village guards were using government bombs to hunt fish, and this was reported by DIHA. The defendants are being tried under Article 301/2, for “degrading the state’s military and security forces”.

Emin Karaca, journalist for the “Yazin” magazine in Turkey and Europe, had criticised the army for the execution of student revolutionary leaders Deniz Gezmis, Yusuf Aslan and Hüseyin Inan on the anniversary of their execution. The Supreme Court of Appeals has ruled that Karaca be retried under Article 301/2, and the trial continues on 3 October.  In September 2005 he was given a five-month prison sentence which was then converted into a 900 YTL fine. The sentence was then overruled for a technical reason (a missing signature) and wil now continue at the 2nd Penal Court in Istanbul.

The case which retired ambassador and MP for the Republican People’s Party (CHP) M. Sükrü Elekdag initiated against Publisher Muzaffer Erdogdu for the publication of a book entitled “The Treatment of Armenians in the Ottoman Empire 1915-1916: Documents Presented to Fallodon Viscount Grey by Viscount Bryce” continues at the Ankara 6th Civil Court of First Instance. Elekdag is demanding compensation of 20,000 YTL. The book, which was published in November 2005, has also caused the trial of translator Ahmet Güner and historian Taner Akcam. Akcam is further being tried for an article in the “Birikim” journal. The trial will continue on 8 November.

Abdurrahman Dilipak and Mehmet Özcan, journalist and editor of the “Akit” newspaper respectively, are still on trial at the Bagcilar 2nd Penal Court (Istanbul) for an article entitled “My Country is Something Else” and published on 27 April 2001. The two defendants are on trial for “inciting the public to hatred and hostility”. The trial will continue on 20 November.

It has been decided to continue four trials against DTP Batman MP Aysel Tugluk for “spreading propaganda for a terrorist organisation”. The cases were heard at the Istanbul 13th Heavy Penal Court on 20 September. Tugluk did not attend, but her lawyer Özcan Kilic demanded that the court consider Tugluk’s immunity (due to her status as a parliamentarian). The court has cited Article 14 of the constitution which foresees that “basic rights and freedoms are not abused” and decided to continue. Up to five years imprisonment are being demanded.

Singer Ferhat Tunc has been on trial for around three years for an article entitled “A Revolutionary Leyla and a Song”, published in the “Yeniden Gündem” newspaper on 19 January 2004. He has been charged with “degrading and ridiculing the court”. In the article, he had criticised the detention and trial of Leyla Zana and the former DEP MPs. Up to three years imprisonment are being demanded. The trial is to continue on 13 December at the Beyoglu 2nd Penal Court (Istanbul) and the newspaper’s responsible editor Mehmet Colak, who lives abroad, is also being tried.

In the trial against Hakan Tastan and Turan Topal, who have been accused of “degrading Turkishness and inciting hatred and hostility” and “illegally collecting data” with Protestant missionary activity, there has been a change of court. Following a complaint of lawyer Kemal Kerincsiz and others from the Great Lawyers’ Union about the judge, the case has been transferred to the Silivri 1st Penal Court. At the hearing on 26 September, the demand of Sevgi Erenol, press spokesperson of the Turkish Orthodox Church, to join the trial as a third party was denied. The case will be continued on 29 November. Prosecutor Demirhüyük, who was in charge of the case before, had said on 18 July, “The right to live and spread the religion one wants is protected by the constitution and our laws in terms of the freedom of religion and conscience.”

The case against the Belge Publications for translating and publishing Prof. Dr. Dora Sakayan’s “An Armenian in Turkey” (The Memoirs of Garabet Haceryan) and George Jerjian’s “The Truth Will Set Us Free” will continue on 3 October. Because the court cannot reach Jerjian, publisher Ragip Zarakolu is on trial instead. For Sakayan’s book, both Zarakolu and translator Atilla Tuygan are on trial. Zarakolu faces up to 7.5 years imprisonment demanded for “degrading and ridiculing the State and the Republic” and “insulting the memory of Atatürk”. Tuygan faces six years imprisonment for “degrading and ridiculing the army”.

Prime Minister Erdogan lost his court case against “Cumhuriyet” writer Ilhan Selcuk, who had written an article entitled “There is No Language Particular to the Reactionary” published on 6 May 2007. Selcuk had written “The worst thing was how the reactionary gang who spoke in the name of the Supreme Allah, the Holy Prophet and the Holy Qu'ran became wild when they had come to power." Erdogan had demanded 20,000 YTL compensation, but judge Ahmet Metin Tözün at an Ankara court decreed that there was no criminal element in the words.

"The state made mistakes. When and where? Yesterday, in the East and South-East. then in Istanbul. In Maras and Sivas. Today in Trabzon, Istanbul, Mersin and in the South-East,” said journalist Haci Bogatekin, and had to face court again on 26 September. Because he criticised state policies in an article entitled "Turkey Has Made Mistakes", published in his newspaper on 10 March 2007, he is on trial for "degrading Turkishness, the Republic, state institutions or its organs" (Article 301). The case will continue on 6 November.

On 21 September, the Kocaeli 2nd Penal Court punished caricaturist Muhammet Sengöz to 11 months and 20 days imprisonment for a caricature entitled "Who's next, Mayor?" published in the "Free Kocaeli" newspaper. The sentence was converted into a 7,000 YTL fine. The prosecutor had called for an acquittal, but nevertheless, Sengöz was sentenced in the case brought by mayor Ibrahim Karaosmanoglu. Sengöz had reacted to billboards which Karaosmanoglu had put up around the city which praised his achievements. A constant theme on the billboards was a person asking, "What's next, Mayor?" In Sengöz's caricature, a man with his back to the reader and with his trousers down is asking, "Who's next, Mayor?"

Umut Karakoyun, owner of the local "Tunceli Emek" newspaper in Tunceli, eastern Anatolia, was being tried under Article 301 for accusing the judiciary of bias. Karakoyun has claimed that the Tunceli governor's office obstructed advertisements in an arbitrary manner and had written about the governor's press and PR manager Elif Polat. Karakoyun is also accused of "insulting a public officer through the media". On 21 September, the Tunceli Penal Court acquitted him on both accounts.

Sinan Kara, a journalist who has been imprisoned three times before, was acquitted in a trial under Article 301, concerning an article he wrote in which he joined EU Commission Turkey representative Hans Jörg Kretschmer's criticism of the army. The article was entitled "Barracks Party". At the hearing on 20 September, the Beyoglu 2nd Penal Court acquitted him. He is also on trial under Article 301/2 for an article entitled "Justice has become Militarism's Jester", published in the "Social Democracy" (Toplumsal Demokrasi) newspaper on 20 November 2006. He will face court again on 26 October. Kara is also on trial for an article entitled "Full-time killers", in which he criticised the state and the army in relation to a bombing in Diyarbakir in which 10 people died, eight of them children. Again, Article 301 has been cited, and the case will start on 26 October. Finally, Kara will face the Istanbul 14th Heavy Penal Court on 30 January 2008 for an article entitled "Isolation Knows No Limits", writing about isolation cells in prisons. The article was published in the "Ülkede Özgür Gündem" newspaper on 14 November 2006. In addition, the "Ülkede Özgür Gündem" newspaper's responsible editor Özlem Aktan and writer Mustafa Temizkan are on trial for "praising a criminal" after an article referred to imprisoned PKK leader Abdullah Öcalan as "the leader of the Kurdish People".

Retired judge Zekeriya Dilsizoglu is demanding 100,000 YTL compensation from editor Nurgül Balcioglu of the “Gaziantep Sabah newspaper. Balcioglu had criticised the judge's claim that "In nine out of ten murders, a woman is involved". The case began on 14 September at the Bakirköy 8th Penal Court (Istanbul) and will continue on 29 November.

A case against “Nokta” magazine editor Alper Görmüs began on 19 September. The trial is related to the publication of parts of retired Navy Commander General Özden Örnek’s diaries. On 29 March, the magazine had published an article entitled “Sarikiz and Ayisigi in Suprising Detail. We had a narrow escape from two military coups in 2004!” Following a complaint by Örnek, Görmüs is now on trial. The case will continue on 29 February 2008 and up to six years and eight months imprisonment are being demanded.

Dink family lawyer Erdal Dogan is on trial for saying that "Hrant was particularly worried about Veli Kücük getting involved in his trial". Veli Kücük, a retired brigadier general who is infamous in Turkey for his involvement in the "deep state", is said to have threatened Dink. There is no investigation against Veli Kücük. Kücük is deamnding 10,000 YTL compensation for being portrayed as a “murderer” and for being accused without justification. At the hearing on 18 September, the Beyoglu 4th Penal Court requested more evidence from both sides. The trial will continue on 22 November.

Yasin Yetisgen, owner and responsible director of the weekly "Coban Atesi" (Shepherd's Fire) newspaper in Gaziantep, south-eastern Turkey, is on trial under Article 216/1 of the Turkish Penal Code. Yetisgen, and the writer of the article, Hursit Kasikkirmaz, are charged with “inciting hatred and hostility”. The case is based on the controversial use of the term “Kurdistan” in the sentence “With a population of 2 million, Antep is the biggest metropoloe in Northern Kurdistan”. The case will begin on 4 October at the Gaziantep 10th Penal Court.

Prof. Dr. Ibrahim Kaboglu and Prof. Dr. Baskin Oran had been on trial under Article 216/1 for the writing of the report of the Minority Rights and Cultural Rights Working Group. The two academics had suggested the term "citizenship of Turkey" (or literally "Turkey-ness", in Turkish "Türkiyelik") as a super-identity in their report. Since 14 November 2005 they have been on trial, with a sentence of between 1.5 and 4.5 years being demanded. An Ankara Penal Court had aquitted the two academics of "inciting hatred and hostility" on 10 May, but, following the appeal of Ankara Public Prosecutor Hüseyin Boyrazoglu, the supreme court overturned this decree. On 13 September, the 8th Penal Department of the Court of Appeals decreed that "a new definition of minority will endanger the unitary state and the inseparability of the nation".

A Recep Akkus and an Asim Demir have filed a criminal complaint against the “Radikal” newspaper for translating two articles into Turkish and publishing them. The articles in question are “New Evidence of Armenian Genocide” by the experienced Middle East correspondent Robert Fisk from the “Independent” newspaper and “How Sincere is the ‘Never Again’ Slogan?” by Jeff Jacoby from the “Boston Globe”. Radikal’s responsible editor Hasan Cakkalkurt may face a trial under Article 301 for “degrading Turkishness”. The complaint is still being investigated.

Fuat Turgut, the defense lawyer of Yasin Hayal, a suspect in the Hrant Dink murder trial, is demanding a total of 20,000 YTL compensation from “Radikal” columnist Perihan Magden, “Birgün” journalist Ahmet Tulgar and Dink family lawyer Erdal Dogan. The trial was opened on 12 September. In an article published on 5 July 2007, Magden had described Turgut as a “freak showman”. On the same day, Tulgar wrote of him as “mad and showy”.

The case of DTP Batman PM Aysel Tugluk and the party’s former Siirt Province chair Murat Avci continued on 11 September. They are on trial for a statement they made - on World Peace Day. Tugluk is accused of “spreading terrorist propaganda”. The Diyarbakir 4th Heavy Penal Court has decided to request an official statement regarding Tugluk’s parliamentarian status. The court has further decreed that if Avci, who has not attended hearings, does not appear in court by 13 November, which is the next hearing, he will be brought forcibly. Tugluk is also being tried for a speech she made in Batman last year. Article 7/2 of the Anti-Terrorism Law has been cited and up to five years imprisonment are being demanded. The next hearing in this case is 25 October.

The trial against 56 mayors who had written to Danish Prime Minister Anders Fogh Rasmussen in 2005 in order to persuade him not to close down Roj TV has had to be postponed awaiting the answer of Denmark’s media secretary. On 11 September, the Diyarbakir 5th Heavy Penal Court demanded an original English text on the situation concerning Roj TV for the second time. The trial will continue on 20 November. The 56 mayors, 54 of whom are from the pro-Kurdish DTP, and two from the Social Democratic People’s Party (SHP), are being accused of “knowingly and willingly aiding a terrorist organisation” by “trying to prevent the loss of a visual propaganda medium of the terrorist organisation”.  The prosecution has demanded the acquittal of three and prison sentences ranging from 7.5 to 15 years for the other 53. They are being tried under Articles 314/3 and 220/7 of the Turkish Penal Code.

Hikmet Erden, reporter for the Dicle News Agency (DIHA) is being tried for claiming that soldiers were trying to prevent people from voting for the “A thousand hope” candidates supported by the pro-Kurdish DTP party in the Karacadag region of Diyarbakir. Following a criminal complaint by the gendarmerie, the Diyarbakir Public Prosecution has opened a trial against Erden for “spreading slander in the press”, citing Article 267 of Law 5237 of the Penal Code and demanding between one and four years in prison. The case will start at the Diyarbakir 2nd Penal Court on 2 February 2008.

Emin Bal, reporter for the Dogan News Agency and the “Sirnak News” newspaper, filed a complaint against police officers for hitting him at the same time as they claimed the same about him. Bal has been to court eight times for “hitting three police officers” a year ago. On the other hand, no trial has been opened against the police officers, whom Bal claims hit him. Bal had a medical report saying that he was unfit to work for six days. The journalist’s lawyer Mücahit Dursun said, “Although we filed criminal complaints on the same date, the case against my client has nearly been decided. Our complaint against the police however, is still waiting at the prosecutor’s office. The case against Bal will continue on 4 October. Bal claims that he was arrested and beaten by police officers on 10 October 2006 when he went to court to research a court case.

Singer Ferhat Tunc is being tried for saying at a concert in Antalya’s Alanya district on 22 July 2006: “Just as every soldier who dies in this country is a child of this country, every guerilla who is killed is this country’s child.” Tunc will appear at the Izmir 10th Heavy Penal Court on 4 October. He is being tried under Article 7/2 of the Anti-Terrorism Law and five years imprisonment are being demanded.

Yücel Sayman, former president of the Istanbul Bar Association, who accused Kemal Kerincsiz’s lawyers of influencing the judiciary at the first hearing in the trial against journalists from the “Agos” newspaper, is being tried for insulting those same lawyers. The hearing in question was on 10 May 2006, when editor-in-chief Hrant Dink, editor Arat Dink and licence holder Serkis Seropyan were being tried. Following a complaint by Kerincsiz, Sayman will have to appear at the Sisli Penal Court in February 2008. Article 125 of the Penal Code is being cited, and up to two years imprisonment are being demanded.

Cagri Karadag and Kemal Bozkurt, the owner and editor-in-chief of the “Revolution is the Only Way Movement” magazine were acquitted at a hearing at the Istanbul 14th Heavy Penal Court on 31 August. The trial had been opened because of two articles entitled "The Kurds are my brothers and the people in E-type prisons are your children" and "1 September World Peace Day".  The articles were published in the eighth issue of the magazine in September and October 2004, and the two journalists had been on trial under Article 7/2 of the Anti-Terrorism Law. In the first article it had said: "As those resisting become isolated, attacks increase. Let us unite our forces in order to create an effective resistance against the brutal attacks on the Kurdish movement, the systematic attacks on the revolutionaries and the torture.” Bozkurt is furthermore on trial for an article about Mahir Cayan, a student revolutionary leader of the 1960s, and his friends. He is accused of “praising a crime and criminals” and will be tried on 18 October at the Istanbul 2nd Penal Court.

Özgür Ulas Kaplan, the president of the Tunceli Bar Association, and Hüseyin Tunc, the province chair of the Labour Party (EMEP) were on trial under Article 7/2 of the Anti-Terrorism Law for opposing military operations in a programme broadcast by Roj TV. They were acquitted on 16 August. Kaplan and Tunc said that they made a press statement at the Tunceli Municipality conference room together with political party representatives and municipality officials at the end of 2006. After the statement, a Roj TV reporter connected with them by phone and they told the TV channel that operations needed to stop.

On 13 August it emerged that the General Staff filed a criminal complaint against “Sabah” newspaper’s columnist Umur Talu for an article published on 12 June 2007 and entitled, "Are these impossible?" Article 95/4 of the Military Penal Code has been cited and a sentence ranging from six months to three years is being demanded. The legal article also envisages an increment in the sentence because a published text is concerned. Talu is being accused of "acting in an insulting and derisive manner aimed at undermining relations between junior and senior officers and destroying the trust in superiors or commanders". Talu gave a statement to the Press Prosecutor Ismail Onaran in Istanbul on 7 August. Talu’s article, which expressed common complaints of lower ranking soldiers, included a call for "human treatment when alive for noncommissioned officers and the totally excluded sergeants by the high-ranking officers who attend their funerals", as well as "their admission to army leisure centres". The Initiative against The Crime of Thought has protested against Talu's prosecution, saying, "Civilians are still being tried by Military Penal Law, which is incongruous with the promises made in the EU reform packages."

Mustafa Koyuncu, the responsible director of the local “Emirdag” newspaper in Afyonkarahisar has been accused of insulting local authorities in the press. He was arrested on 13 March and held for a week. His trial, now without detention, will continue on 3 October. In the 12 March 2007 issue of the newspaper, Koyuncu had criticised the police in Emirdag in an article entitled “Should We Enter the EU Like This? They Are Abusing Their Positions”. The article quotes claims from people who had been arrested in Emirdag. The journalist was stopped when driving and arrested. 44 police officers have filed complaints against him.

Nurdan Acur, the Human Resources Manager of the Merkez Newspaper Magazine Group, is suing the publishing companies of three news websites, www.superpoligon.com, www.celiknet.com, and www.haberciler.com, for 6,000 YTL compensation. The websites had reported on the suit which the Turkey Journalists’ Syndicate (TGS) has filed against Acur for pressurising trade union members to resign from the trade union. She is said to have handed out pre-prepared Trade Union Resignation Forms to employees of the Merkez Newspaper Magazine Press Publishing Company, whether they were members of the trade union or not. Acur said in her complaint of 25 July that her personal rights had been attacked. The editor-in-chief of the website Gercekgündem (Real agenda), Baris Yarkadas was told on 12 August to attend the hearing at the Sisli 1st Court of First Instance on 21 November.

On 9 August, “Hürriyet” newspaper’s reporter Sebati Karakurt was told by the Istanbul 10th Heavy Penal Court to pay a preliminary fine of 455 YTL. Karakurt is being tried for a feature on the Kongra-Gel (popularly still known as the PKK) miltiants on the Qandil mountain in Northern Iraq. Responsible editors Hasan Kilic and Necdet Tatlican have been sentenced to pay 40,000 YTL and 20,000 YTL fines respectively. The feature had been published under the title “In Kandil feminism has gone beyond Kurdish nationalism" on 10 October 2004. Karakurt and Kilic are accused of “spreading the statements of a terrorist organisation”. Should the fines not be paid, the court case will continue on 13 November with a possibility of prison sentences.

On 8 August, the prosecution in Sarköy (province of Tekirdag in Thrace) demanded ten years imprisonment for journalist Yakup Önal of the local "Sarköy'ün Sesi" ("The Voice of Sarköy) newspaper for insulting mayor Can Gürsoy of the Justice and Development Party (AKP) and two municipal council members, Olcay Yücel and Ercan Yücel. The case will continue on 31 October. The case had initially been handled by prosecutor Tamer Soysal. On his transferal to Diyarbakir, the case had been taken over by prosecutor Hüseyin Kocaslan. Soysal had appealed against the acquittal of the journalist in an earlier case (14 March), related to an article entitled, "Beer drinkers in blue-flagged Sarköy, beware!" In that case, Önal had been on trial for "violating the secrecy of an investigation" and "attempting to influence the judiciary".

The Bagcilar Prosecution conducted investigations into “Radikal” newspaper’s columnists Perihan Magden and Yildirim Türker at the beginning of August. Prosecutor Ali Cakir conducted a formal investigation into Magden after she wrote an article entitled “Tonight your paint is everywhere, state”, but dismissed proceedings on 29 June. Magden had criticised the ban on news coverage of the weapons Arsenal found in a home in Ümraniye (Istanbul) in her article. Magden was also investigated for “harming the public image of the military” in the same article. Following a complaint by a Recep Akkus, there is also an investigation against Türker under Article 301/2 for “degrading the state’s armed forces”. The investigation is related to an article entitled “Invisible Attack”, published on 8 July 2007 in the Radikal supplement. Türker had written about the process which led to Hrant Dink’s murder, including the indifference of media and state authorities in the face of racism.

On 3 August it was reported that the Supreme Court of Appeals ratified the decision of the Sisli Penal Court to drop its case against writer Orhan Pamuk. Pamuk had been on trial under Article 159 of the old Penal Code after saying in an interview with weekly Swiss magazine “Das Magazin” that “One million Armenians and 30,000 Kurds have been killed on this soil”. Up to three years imprisonment had been demanded, but when the Ministry of Justice had refused permission for trial, the Sisli court had dropped the case.

On demand of the Ministry of the Interior, Mayor Abdullah Demirbas of the Sur municipality in Diyarbakir lost his post in June and the municipal council was dissolved.  The Sur municipality had offered its services in Kurdish and Arabic as well as Turkish. Now the 8th Chamber of the State Council has opened a case against Demirbas and council members for “abusing their position” and “violating the law on insurgency”. In the indictment, prison sentences ranging between one and three and a half years are demanded for the council members deciding on the multilingual services and Osman Baydemir, the mayor of Greater Diyarbakir. A total of 21 persons will be tried at the Diyarbakir 2nd Penal Court on 7 November for “abusing their position” and “violating the law on Turkish letters”. Demirbas has been acquitted in another case concerning an article entitled “Local Government in Light of Multilingual Municipal Services” which he had presented to the European Social Forum.

At the end of July, the Ankara 13th Civil Court of First Instance partially accepted the complaint of a Sükrü Elekdag against “Agos” writer and historian Taner Akcam and decreed that Akcam should pay compensation. Akcam had written an article entitled “Gündüz Aktan and the Saik Issue in the Genocide” and it was published in the weekly newspaper on 6, 20 and 27 January and 3, 10, 17 February 2006. Elekdag, an MP, had claimed that his personal rights were attacked and he was insulted. He had demanded 20,000 YTL compensation. It was decided that Akcam and the newspaper should pay 10,000 YTL and legal interest. Lawyers have appealed against the decision, arguing that it violates the European Convention on Human Rights.

After saying in a speech, “We will count an attack on Kerkük as an attack on Diyarbakir”, DTP province chair Hilmi Aydogdu was detained for one and a half months. Since 5 April, he has been on trial without detention. The court has listened to journalists who interviews Aydogdu and it has been decided that local journalist Abdülselam Tayfun’s statement also be taken. Now the Diyarbakir 8th Penal Court is going to evaluate CD recordings. At a hearing on 26 July, Aydogdu’s lawyer Hayrettin Güzel had been given time to examine the analysis of the recording. Aydogdu is being tried under Article 216/1 of the old Penal Code for “inciting the public to hatred and hostility” and up to 4.5 years imprisonment are being demanded. The case will continue on 2 October.

Lawyer Ferhat Bayindir had taken on the case of Hasin Is, who had been killed in front of the Batman Municipality building two years ago, on 27 August 2005. Bayindir himself was put on trial after a press statement he made on 16 June 2005. He was accused of "insulting the police force". The case will continue at the Batman Heavy Penal Court on 4 October.

In the case against Diyarbakir mayor Osman Baydemir, the expert report has been questioned. Baydemir is said to have told the “Tempo” magazine in an interview that “Turks and Kurds cannot live together”.  On 24 July the Bagcilar 2nd Penal Court (Istanbul) accepted Baydemir’s lawyer Özcan Intas’s claim that the expert had confused the utterances of Baydemir and DTP Siirt province chair Murat Avci and the lawyer’s demand for correction. The court has ordered the correction, and, if recordings of Baydemir exist, their analysis. Baydemir has been on trial under Article 216 of the old Penal Code for “inciting the public to hatred and hostility”. The case will continue on 6 December.

Eren Keskin, lawyer and former president of the Istanbul branch of the Human Rights Association (IHD), will not be tried for “inciting to hatred and hostility” after a speech she made in the Bulanik district of Mus, in which she used the term “Kurdistan”. The Bulanik prosecution decreed that “however unacceptable it was, it consisted of expressing an opinion” and dropped proceedings. In the justification it said that the suspect had used the term Kurdistan to refer to the area mostly inhabited by Kurds. However, she will be tried for the use of the same term used at a panel entitled “Woman, Society and Family” at the Viransehir Culture and Arts Festival two and a half years ago. Keskin has said that there are 15 trials open against her under Articles 159 and 301.

Ali Riza Vural, editor of Doz Publications, is being tried for “degrading and ridiculing the Republic in print” after publishing Mesut Barzani’s two-volume book entitled “Barzani and the Kurdish National Freedom Movement”. The Beyoglu 2nd Penal Court decided on 18 July to postpone the trial of Ahmet Zeki Okcuoglu, who had initally been tried in relation with the book. The case was opened under Article 301/2 on 5 October 2005 and three years imprisonment is being demanded for Vural. The book was initially published in February 2003 and then withdrawn after a change in law. The second edition came out in May 2005. Vural will appear in court on 28 November.

The case against Arat Dink and Serkis Seropyan, editor and licence holder of the Agos newspaper respectively, continued on 17 July. The two journalists are being tried for an interview which murdered Hrant Dink gave the Reuters News Agency and for an article entitled “A Vote against 301”. The trial was opened after Recep Akkus of the nationalist Great Lawyers’ Union filed a complaint. The trial, brought under Article 301/1 continues on 11 October. Up to three years imprisonment are being demanded.

Durmus Sahin, a student of the Ankara Gazi University Education Faculty, was arrested on 11 July when he refused to shake hands with Minister for Health Recep Akdag. Sahin had said, “I do not shake hands with those in government who do not provide services to the citizens”. After five days detention, he was brought before the Olur Criminal Court of Peace. There Sahin said, “Although I did not want to shake hands, the minister persisted in wanting tos hake my hands. Because I did not give my hand, he sent me to prison.” Sahin was released from detention but will be tried. A prison sentence from six months to two years is being demanded.

The Ankara 14th Civil Court of First Instance has rejected the complaint of Prime Minister Erdogan against “Sabah” columnist Hincal Uluc. After the murder of Hrant Dink, he had written an article entitled “Sects and Presidential Candidacy”, which was published on 7 February. Erdogan had demanded 20,000 YTL compensation for “serious atttack and slander”, but on 12 July the court rejected the complaint. Uluc had claimed that the positions of Istanbul Police Chief Celalettin Cerrah and Minister of the Interior Abdülkadir Aksu were being protected after the murders of priest Andrea Santoro and journalist Hrant Dink because of their connections with religious sects and that the Prime Minister was closely linked to sects.

On 8 July, the Ankara 14th Civil Court of First Instance also rejected the 20,000 YTL compensation case which the KOZA gold mining company (which uses cyanide in its extraction) opened against the “Günlük Evrensel” newspaper. The complaint had been made when the newspaper reported on events which took place between KOZA goldmine employees and municipal officials on the one hand and the public on the other at the “Cyanide-Gold Environment Panel”. The Izmir 2nd Civil Court of First Instance had rejected two complaints of the same company against the “Birgün” newspaper’s editor Ibrahim Cesmecioglu and reporter Elcin Yagiz after the publication of two articles entitled, “Road of Acid” and “Closure Trial for Ovacik Gold Mine”.

Journalist Sinan Kara has been sentenced to 3 months and five days imprisonment and a fine of 522 YTL after Datca’s district governor (Kaymakam) Savas Tuncer had filed a complaint against him for “insulting him in the press”. The journalist was notified of the decision by the Datca Penal court, made on 4 July, on 23 July. In an article published on the website Memleketinsesi.com on 25 January 2005, Kara had claimed that Tuncer was turning a blind eye to and protecting the smuggling of historical artifacts. Kara said, “Now I go to prison without complaining. These are the days we live in.” Kara has spent a total of one year and three months in prison and there are 25 more cases against him. Should the court decision under Article 482/4 be ratified by the Supreme Court of Appeals, he will go to prison again.

Prime Minister Erdogan has opened a 10,000 YTL compensation trial against journalist Cüneyt Arcayürek for attacking his personal rights. Arcayürek had appeared on the “Politika Duragi” programme of the Kanaltürk channel and is said to have said, “Their insides and their outsides are lies. They are liars.”

On 4 July it was reported that Prime Ministerial advisor Cüneyd Zapsu’s demand for 10,000 YTL compensation from the “Milliyet” newspaper and editor Dogan Akin had been rejected. the Istanbul 6th Civil Court of First Instance decideded on 28th June that the article written about Al Qaida operations and published on 3 July 2006 did not contain an insult to Zapsu. The complaint against the newspaper said a conscious slandering campaign against Zapsu had been initiated, wrong and misleading statements were made, and the impression was created in the public that he was connected to and supported terrorist organisations.”

On 2 July, the Ankara 5th Commercial Court of First Instance rejected the Army Mutual Aid Foundation (OYAK)’s 10 million YTL compensation claim from “Milliyet” journalists Güngör Uras and Metin Münir. They had criticised the fact that OYAK had bought the Erdemir iron and steel factories and then sold some of the shares to a foreign company. OYAK had also demanded a total of 25 million YTL compensation from Yigit Bulut, then writing for “Radikal”, Aydin Ayaydin from “Sabah” and Ibrahim Haselcin of the “Star Borsaci” magazine.

Corrections and Seeking Legal Redress

The trial of N.B. and M.B., accused of attacking journalist Necip Capraz two years ago, started on 17 September. Capraz, a reporter for the Anatolia Agenc and the owner of the “Yüksekova News” in Hakkari province, had investigated reactionary activities. On 22 September 2005, he was attacked by ten masked people and seriously injured. He then filed a complaint against his attackers. The court case will continue on 5 November. While the accused protest their innocence, Capraz has identified the car used that night and the driver of the car. The defendants are being tried for “deliberately causing injury”.

As of 10 August, “Cumhuriyet” newspaper’s reporter Alper Turgut, who was attacked by riot police at Taksim Square when covering a forbidden 1 May rally there, has not yet been able to bring those responsible to trial. The Supreme Court of Appeals’ Public Prosecution has decided not to proceed with the Turgut’s lawyer Tora Pekin’s complaint against Istanbul Police Chief Celalettin Cerrah and the Riot Police Department. Pekin had complained to the Council of State Chamber Presidency because of “deliberate injury of a person” and “violation of the freedom to work”. He had based his complaint on Articles 86/1, 3-c and 117/1 of the Turkish Penal Code.

Three relatives of Mus’s MP from the Justice and Development Party (AKP), Medeni Yilmaz, have been found guilty of threatening Emrullah Özbey, owner of the local weekly “News 49” newspaper. Özbey was told on 5 July that Mahsun Yilmaz, Fatih Yilmaz and Ferit Yilmaz were given a two-year suspended sentence each. In addition, Mahsun Yilmaz has been fined for insulting the journalist.

Reactions to censorship and monopolisation

At the end of September, 114 lecturers at the prestigious Bosphorus University  (Istanbul) condemned the trial of Prof. Dr. Baskin Oran and Prof. Dr. Ibrahim Kaboglu, the authors of the Minority Rights Report. Among them were Prof. Dr. Nükhet Sirman, Prof. Dr. Ayse Bugra, Prof. Dr. Edhem Eldem, Prof. Dr. Fatma Gök, Prof. Dr. Caglar Keyder and Assistant Prof. Dr. Koray Caliskan. The academics emphasised that the report "does not contain any elements of violence", as was claimed in the justification for the trial. They also demanded the abolition of Articles 301 and 216 and similar articles in the Turkish Penal Code and said, "We view Kaboglu and Oran's trial under Articles 301 and 216 as a restriction of academic freedom."

On 20 September the Human Rights Association (IHD) published its report on the first six months of 2007. According to the report, 94 court cases were opened against 451 people who had used their right to freedom of expression, and 88 investigations were launched against 361 people. In the 103 cases against 368 people which were concluded in that period, the punishments added up to 229 years, 3 months and 15 days imprisonment and 7,981 YTL in fines. The IHD evaluated these statistics as an indication that “there has no improvement in the area of freedom of expression”. According to the IHD, 17 cases in this period were brought under Article 301, 22 under Article 215 (“praising a crime and criminals”), 4 under Article 314, 2 under Article 216 (“inciting the public to hatred and hostility”), 2 under Article 288 (“attempting to influence the judiciary”), 20 under Article 7 of the Anti-Terrorism Law, 2 under the Law Concerning Crimes Committed against Atatürk, and 1 under Article 312 of the old Turkish Penal Code.

On 10 September, the Istanbul 12th Heavy Penal Court decreed that the "Gündem" newspaper would be closed for 30 days as a punishment for publishing two articles by PKK leader Murat Karayilan, entitled "Let us become populist, let us win" and "Self-criticism not in words but in practice". The newspaper was accused of spreading PKK propaganda. The newspaper had had three previous publication bans, on 6 March 2007 for 30 days, on 9 April 2007 for 15 days, and on 12 July 2007 for 15 days.  Editor-in-chief Yüksel Genc pointed out that the newspaper was being punished under a law which 10th President Ahmet Necdet Sezer had sent to the Constitutional Court. He added, "It is difficult to understand that our publication is being stopped for the forth time by an Article which tramples on the freedom of the press."

The “Cagdas Tuzla” (Modern Tuzla) newspaper has won its case at the Istanbul 7th Administrative Court after its building was sealed up by the Tuzla municipality in Istanbul four months ago with the justification that there was no authorisation for employment in the building. Newspaper owner Halil Özen announced that, after being deprived of their workplace for four months, the newspaper would sue Tuzla mayor Mehmet Demirci for compensation for material and mental damages.

The judiciary in Turkey allows for the closure of a whole website if one item contained in it has become the subject of a complaint. After the alternative dictionary Eksi Sözlük and the Antoloji.com websites, the WorldPress.com website was closed in August. Cause for the closure was a complaint by Adnan Oktar. The Reporters Without Borders (RSF) organisation has previously stated that it finds this wholesale closure of a website “radical and disproportionate.”

A Regional Administrative Court has decreed that a park in Diyarbakir cannot be named after human rights activist and publisher Ayse Nur Zarakolu who died five yeras ago, arguing that she was a person who "supported separatist ideas and spread terrorist propaganda both in her own books and in the books she published". The widower of Ayse Nur Zarakolu, Ragip Zarakolu,  journalist at the "Ülkede Özgür Gündem" and publisher, said: "Ayse Nur Zarakolu, like Hrant Dink, was a person who tried to build bridges between our peoples on the basis of mutual respect , and she is one of the people who paid for this with her life."

On 16 August, the G-9 Platform, which unites ten professional press organisations, condemned the dismissal of journalist Emin Cölasan from the “Hürriyet” newspaper. The platform said that Cölasan had committed years to the newspaper from which he was then dismissed arbitrarily. The platform described this as a warning that everyone needed to protect press freedom and freedom of expression. Reyhan Yalcindag, the president of the Human Rights Association (IHD), on the other hand, did not believe that Cölasan was dismissed because of rights issues and took a more critical stance: “We do not consider thoughts which serve violence as freedom of expression.”

The Human Rights Association (IHD) branch in Adana (southern Turkey) received a letter by one Ayhan Bozkaya saying that the prison management does not give prisoners newspapers. On 13 August Ethem Acikalin of the IHD said that the association had applied to the Penal Execution Judge and the Ministry of Justice, protesting against the fact that daily newspapers and periodicals were not allowed into prison despite the fact that there was no court order to confiscate them. The letter of objection said that this was obstructing the right to inform oneself and that it represented a violation of international agreements that Turkey was part of. Acikalin said that prisoners at an F-type prison in Kürkcüler (Adana) had been given newspapers after human rights associations had publicised their plight.

On 24 July, the Turkey Journalists' Society (TGC) awarded its Freedom of Press Prizes to Rakel Dink, widow of murdered journalist Hrant Dink, publisher Ragip Zarakolu and lawyer Gülcin Cayligil as representatives of "all those journalists and writers who have suffered and been tried under Article 301 of the Turkish Penal Code.". TGC president Orhan Erinc presented the awards at the ceremony at Dolmabahce Palace in Istanbul. In his opening speech, he said, "Today censorship is not the direct inspection of newspapers, but the limiting clauses placed in laws." In her acceptance speech, Rakel Dink criticised Cemil Cicek, Minister of Justice when her husband was still alive. He had said, "Let them be happy, they get prizes because of us". Hrant Dink had replied, "Our greatest prize would be the abolishment of Article 301."

In July, a heavy penal court in Istanbul stopped the "Güncel" newspaper from publishing for twelve days, arguing that it was the continuation of the "Gündem" newspaper which had been closed for 15 days. "Gündem" had been closed on 15 July 2007 for an article on pre-election opinions in Batman, a province in the south-east of Turkey, published on 12 July and entitled: "Batman's message: Look after the guerrillas". Mehmet Samur, the editor-in-chief of the "Güncel" newspaper evaluated its closure in the daily "Evrensel" newspaper as "election censorship". The newspaper was closed until 28 July, six days after the general elections took place.

A Heavy Penal Court in Istanbul decreed the closure of the "Gündem" newspaper for fifteen days. Cause for the closure was an article published on 12 July in issued 132, entitled: "The Batman Message: Stand By the Guerrillas". The newspaper has been closed for 30 and 15 days before and has now been closed for "spreading PKK propaganda in a call for violence". Friday's issue (13 July) of the newspaper was confiscated. Gündem's Editor-in-chief Yüksel Genc argued that the closure was a violation of the freedom of the press. He said that the newspaper was continually being targeted. The newspaper had quoted a worker from Batman as saying, "The people's expectations of the [pro-Kurdish] independent candidates are very clear. The people are sending them to parliament not in order to support PKK terrorism, but to support the people's children who are struggling for their rights.”

European Court of Human Rights (ECHR)

On 20 September, the ECHR decreed that Turkey had violated the freedom of expression of 19 people in prison when not allowing them to write or receive letters. Three of them were Mahmut Sakar and Vedat Cetin from the Human Rights Association (IHD) and Erdal Tas, the editor-in-chief of the “New Agenda in 2000” (2000’de Yeni Gündem). The European court awarded the two IHD plaintiffs 3,500 Euros compensation each. The ECHR further decreed that Erdal Tas had not received a fair trial when he had twice been tried and fined under Article 6 of the Anti-Terrorism Law for “publishing the statements of the PKK”.  Turkey is to pay Turkey a total of 4,000 Euros compensation. Further, the court decreed that 16 prisoners from Aydin prison, who had protested against the arrest of PKK leader Abdullah Öcalan in a statement to the Ministry of Justice, should not have been tried for “separatist propaganda”, as this was incongruous with the freedom of expression. The freedom of expression of Sükrü Tapkan, Dilaver Keklik, Murat Dogan, Mehmet Hazbin Korkut, Hilmi Olsoy, Fuat Ay, Ali Budak, Celalettin Polat, Ahmet Ertas, Ilhami Gülmez, Hamdullah Kiran, Ibrahim Elbir, Velat Cetinkaya, Hüseyin Vural, Ilhan Dayan and Riza Tan was thus limited unacceptably. However, the ECHR has only awarded Vural 1,000 Euros compensation for mental damages, while the others are to paid 1,000 legal costs.

On 31 July, the ECHR decreed that Turkey did not limit the freedom of expression of former Kayseri mayor Sükrü Karatepe when it punished him for "inciting hatred and hostility" in several of his speeches. On 9 October 1997, Karatepe had been sentenced to a year imprisonment and a fine by the Ankara State Security Court for "spreading hatred and hostility by pointing to differences in religion" in speeches made in October and November 1996. Karatepe was removed from his office in February 1998 and arrested on 24 April 1998. Karatepe, a member of the Welfare Party (RP), was given a conditional release on 17 September 1998. While the ECHR acknowledged that the army members of the state security courts made fair trials less likely, and that this was incongruous with Article 6/1 of the European Convention on Human Rights, it found that Karatepe's punishment was not excessive, considering the aim of preventing the incitement to crime. Voting six to one, the ECHR decreed that the sentence did not violate Article 10 of the Convention on Human Rights and denied Karatepe the right to compensation. It charged the former mayor with paying 500 Euros court expenses.

On 24 July, the ECHR found Turkey guilty of “limiting freedom of expression” in an appeal against the banning of the “Yedinci Gündem” (Seventh Agenda) newspaper in the regions ruled by emergency law (OHAL regions). Although the ECHR acknowledged that decisions made in OHAL regions were not subject to the judiciary, it nevertheless found the case incongruous with Article 13 of the European Convention on Human Rights which deals with “the right to effective appeals to court”. Complainants to the ECHR were Hünkar Demirel, Evrim Alatas, Lales Arslan, Mehmet Burtakucin, Zeynal Akgül, Abdulvahap Tas, Azad Özkeskin, Bozkurt Mevlüt, Ragip Zarakolu and Hidir Ates.

The ECHR has found the punishment of Hasan Celal Güzel, who had been given a suspended prison sentence, wrong. In an article in the “Yeni Günaydin” newspaper on 23 June 1997, Güzel had commented on the then President Süleyman Demirel, writing, “If you are President, then act like a President”. Turkey is to pay Güzel 5,000 YTL legal costs.

RTÜK [Radio and Television Supreme Council] practices

RTÜK announce that Kanaltürk’s main news at 8 pm on 24, 25, 26 and 28 June 2007 and the lunchtime news programme “Editor’s Desk” at 1pm had conveyed interpretations which could the direct public against the Justice and Development Party (AKP). In the statement, RTÜK said: “While news about many political parties was broadcast in up-to-date form, news regarding the AKP was broadcast in combination with the Prime Minister’s speeches from the past and in a biased manner”. Since 11 September, the channel has not been allowed to broadcast its main news programme. The “Word Parliament” programme presented by Tuncay Özkan has also been stopped nine times. CHP leader Deniz Baykal has criticised RTÜK’s decision.

The Supreme Electoral Council (YSK) has filed a complaint against RTÜK president Zahid Akman and RTÜK Monitoring and Evaluating Department Head Nurullah Öztürk at the Ankara Public Prosecution. The complaint concerns the fact that RTÜK members Saban Sevinc and Mehmet Dabak are said to have deliberately given the names of TV channels and radio stations disobeying the election bans to the YSK late.

The Supreme Electoral Council (YSK) punished 20 TV channels with warnings and programme bans because of violations of the pre-election broadcasting rules. Evaluating 117 monitoring reports, RTÜK acted in 39 cases. Kanaltürk was punished with six programme bans, 24 TV was warned and three different programmes were banned 3, 6, and 9 times respectively. CNN Türk was warned, and two programmes were banned 3 and 5 times respectively. Two programmes on Fox TV were banned three times each. Haber 7 and Haber Türk both received a warning and three programmes were banned once for each channel. Kanal 7 was warned and two programmes were banned 3 and 4 times respectively. ATV, Flash TV, Kanal B, Kanal D, NTV, Sky Türk and Star TV received a warning each. Kanaltürk, Meltem TV and TGRT Haber received a warning each and three programmes on each channel were banned 3, 6, and 9 times respectively. Mesaj TV was warned and four programmes were banned 3, 6, 9 and 12 times respectively. Ulusal 1 TV received a warning and three programmes were banned 3,4 and 6 times respectively. (BIA news centre, Erol ONDEROGLU, November 1, 2007)

Government Insists in Censoring the TV Channels

Government insisted in its censorship directive on the reports of PKK attacks in Hakkâri's Dağlıca province. Prime Minister’s office appealed against the High Court decision cancelling the implementation of the ban.

A directive sent to RTUK (Radio and Television Higher Board) on 23 October with the signature of Deputy Prime Minister Cemil Çiçek read 'programs which damages the psychology of people and show weakness for armed forces are to be banned'. RTÜK sent the directive to TV channels. Kanaltürk TV Channel applied to High Court to stop the implementation of the ban and won the case. Governmental spokesperson Çiçek had said initially that they would not appeal. However Prime Minister’s office did appeal against the high Court decision.

High Court Department Num. 13 will make a decision. (www.antenna-tr.org, October 31, 2007)


Abuse of Journalists' Confidential Material

In the last three years there have been more than ten events in which the secrecy of journalists' sources was compromised. Journalists were forced to say whom they had spoken to or their recordings were confiscated.

Three French journalists detained

 When Capa Agency cameraman Marc de Banville wanted to cross into Northern Iraq at the Habur border gate in Silopi (province of Sirnak), he had to watch how his camera was confiscated by force. Guillaume Perrier of Le Monde, who had been in the same group, was forced to hand over his laptop to be searched after he returned from Northern Iraq on the evening of 28 October.

Perrier said that he was held for four hours at the border while his computer and other materials were examined in great detail. He told bianet that there was no respect for the safety of his sources of information.

Perrier, Banville and Estelle Vigoureux had previously been detained for 30 hours before entering Northern Iraq because they had refused to hand over their recordings. They were later released on order of the prosecution.

Use of recordings for court

In another case on 8 October in Beytüşşebap, another district of Sirnak, the Beytüşşebap Criminal Court of Peace wanted to search the office of Emin Bal, reporter for the Dogan Haber Agency. Bal had reported on the funeral of a PKK member in the district, and the court wanted to obtain the recordings in order to “identify who was shouting slogans in favour of Abdullah Öcalan”.

This case was the fifth example of the violation of the secrecy of informants which Emin Bal and other journalists in the district have experienced since July 2006.

Frequent violations in Beytüssebap

On 21 March, police was given permission to confiscate video tapes from Emin Bal after he had filmed the Newroz celebrations organised by the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP). The justification was that slogans in support of the PKK had been shouted.

A panel organised on 6 March by the DTP on occasion of World Women’s Day was searched in order to investigate whether “propaganda of an illegal organisation was being spread.“

When Emin Bal was covering the Sheep Shearing Culture Art and Mountain Pasture Festival, the police organised a search of his office. All of his cassettes and CDs were confiscated with the permission of the prosecution in order “to be used as evidence in court.”

The police required journalists who had attended a press briefing of mayor Faik Dursun to hand over recordings of the meeting. The district governor (kaymakam) had protested against Dursun because he had changed the names of some streets.

Abdil Tekin, regional reporter for the Ihlas News Agency (IHA) was stopped at a military checkpoint attached to the Beytüşşebap regiment command when returning from a festival. He was taken to a police station and questioned and his cassettes and CDs were confiscated.

Mainstream media also affected

In May 2006, Tolga Sardan, “Milliyet” newspaper’s Ankara correspondent, was called to make a statement by the Police Department so that it could “use his information”. Professional press assocations had condemned this event.

Sebati Karakurt, a reporter for “Hürriyet” who wrote a feature on the Kongra-Gel militants on Kandil mountain in Northern Iraq in 2004, was arrested on his return and asked to hand over the photographs he had taken. (BIA news centre, Erol ONDEROGLU, November 1, 2007)


Yeni Asya Newspaper on Trial again

Faruk Cakir, editor-in-chief at the Yeni Asya newspaper, is to be tried for two articles entitled "Council of State to Expand Case" and "Investigation of Council of State is Being Expanded". He is accused of violating the secrecy of an investigation.

Connecting attack on court with weapons arsenal

Bagcilar Public Prosecutor Ali Cakir has opened a trial against Cakir. The articles say that the Ankara 11th Heavy Penal Court is investigating possible links between the attack on the 2nd Chamber of the Council of State in Ankara in May 2006, in which a lawyer attacked the judges, killing one, and the finding of a weapons arsenal in a home in Ümraniye, Istanbul.

Up to 4.5 years imprisonment 

The indictment of 25 July says that Cakir carries responsibility for the articles, as he has not revealed the names of the authors, and demands up to 4.5 years imprisonment for breaching Article 11 of the Press Law and Article 285/1-3 of the Penal Code concerned with the violation of secrecy.

It is further said in the indictment that the articles, published on 23 June 2007, violate the secrecy of the investigation by quoting from statements from the investigation run by the Istanbul Public Prosecution.

Acquittal in previous case

The Bagcilar Public Prosecution had previously opened a trial against Cakir for an article entitled "Hayal Says: Pamuk Should Behave". The charge was also that of violating the secrecy of an investigation. The trial had been initiated by Levent Yildirim, lawyer of Hrant Dink's murder suspect O.S.. The indictment had cited Article 19/1 of Press Law No. 5186. The journalist was acquitted in that case.

Fined already

On 13 February, Cakir was already punished with a 3,600 YTL fine from the Bagcilar 2nd Penal Court for "attempting to influence a trial". The article entitled "The Game has Backfired" said that lawyer Alparslan Arslan who had carried out the attack on the Council of State was a member of a nationalist organisation called "Red Apple". The newspaper also said that some retired members of the Turkish Armed Forces had encouraged the attack.
(BIA news centre, Erol ONDEROGLU, November 1, 2007)

Kurdish Question / Question kurde


Appel urgent des intellectuels kurdes réunis au Parlement européen

Suite à l’appel du Congrès National du Kurdistan (KNK), les personnalités des divers milieux du Kurdistan et les amis du peuple kurde ont tenu une conférence de presse
le 28 novembre au Parlement européen à Bruxelles. Lors de cette conférence présidée par Jean Lambert (MEP, Verts), les intellectuels kurdes ont lancé le suivant appel urgent à l'opinion publique européenne ainsi qu'aux autorités du Kurdistan du Sud:

"Comme on le sait, toute référence relative à la langue kurde, à la culture kurde et à l'identité kurde est, pour les 20 millions de Kurdes vivant en Turquie, frappée d’interdiction et toute demande de reconnaissance en droit est fortement réprimée. Il faut savoir aussi que ces interdits n'ont pas réussi à empêcher une révolte armée qui se poursuit depuis plus de 23 ans. Partisan de trouver une solution à la question kurde par des moyens pacifiques, la partie kurde a décrété jusqu’à 5 cessez-le-feu unilatéraux, auxquels l’Etat turc a répondu, en contre partie, en poursuivant ses attaques, sans relâcher le moins du monde ses méthodes répressives.

"L’armée turque qui, en menant, ces derniers jours, des opérations contre la guérilla, porte la responsabilité de l'intensification des combats, s'est attaquée parallèlement, dans les métropoles, aux institutions démocratiques, et plus particulièrement au DTP, s'en prenant aux domiciles et lieux de travail de kurdes, et orchestrant, d’une certaine manière, une véritable campagne de lynchage. En mobilisant des centaines de milliers de militaires sur les frontières du Kurdistan Irakien, l’armée turque menace, à présent, de mener des opérations extra frontalières et d’envahir le Kurdistan Irakien.

"Par ailleurs, les conditions de détention du leader kurde Abdullah Öcalan, au secret depuis 9 ans dans l’Ile prison Imrali, se sont durcies au point de se transformer en tortures psychologiques. Bien plus, ces méthodes archaïques ne suffisant pas, les autorités turques intentent à la vie du Leader en l'empoisonnant à petite dose. A ce sujet, le CTP, qui avait, suite à la mobilisation de la partie kurde et à la réaction de l’opinion publique, envoyé une commission d'enquête à Imrali, n'a toujours pas, 6 mois s'étant pourtant écoulés, communiqué le moindre résultat.

"L’Etat turc, au lieu de trouver une solution à la question kurde, poursuit ses opérations d’anéantissement, et a réussi à renforcer ses alliances antikurdes à l’extérieur du pays, en intégrant les milieux ultra nationalistes et réactionnaires arabes de la région à celles qu'il entretient depuis des années avec les régimes d’Iran et de Syrie, avec l'appui des Etats-Unis d'Amérique.

"Ayant réussi à amener le Kurdistan irakien à prendre des dispositions nuisibles, grâce au soutien des Etats-Unis, la Turquie, à présent, déploie ses efforts en direction de l’Union Européenne en vue d'obtenir également son soutien.

"Il est hautement important de savoir que ces manœuvres conduisent la Turquie à se lancer dans une guerre régionale et tout laisse accroire que les Etats occidentaux fermeront les yeux comme semblent l'indiquer des communiqués du genre “La Turquie a le droit de se défendre, une opération extra frontalière limitée est envisageable”.

"Si une Turquie agressive, qui ignore l’existence de 20 millions de Kurde, a le droit de se défendre, le peuple Kurde, en contre partie, écrasé, lésé et innocent, n'aurait pas le droit de le faire aussi? Chacun doit se rendre à l’évidence que, non seulement, une opération quelconque, même limitée, ne saurait résoudre la question Kurde, mais qu'elle aurait, encore, pour effet de pousser le Moyen Orient dans un nouvel et profond chaos, provoquant, ipso facto, des morts et du sang. Le comble serait qu'aucune réaction sérieuse ne s'élève contre une telle guerre qui commencerait au Kurdistan pour s'étendre à toute la région, avant de glisser au fur et à mesure vers l’Occident.

"L’armée et le gouvernement turcs doivent se rendre à l’évidence que la question kurde ne sera résolue ni par des méthodes répressives, dont l'échec est patent jusqu’à présent, ni en continuant d’ignorer la force démocratique et politique que le peuple Kurde a acquis au prix de grands sacrifices. Des ultimatums du genre “Soit soumission, soit anéantissement” engendreront moult souffrance pour notre peuple et instabilité pour notre région. Ce n'est pas en terme de sûreté ou de sécurité qu'il faut envisager la question kurde mais dans le cadre d'un projet démocratique : c'est ainsi que la Turquie doit envisager le processus de paix. Nous invitons donc le gouvernement turc à réfléchir sainement et à abandonner une voie sans issue.

"Dans ce cadre, dans ce lieu connu comme la conscience de l’Europe, nous invitons l’opinion publique démocratique européenne et toutes les parties concernées, à prendre la situation très au sérieux, à être solidaire du peuple kurde et à se dresser contre toutes attitudes agressives de la Turquie qui entraîneraient de nouvelles tragédies.

"Depuis ce lieu sacré, nous voulons faire savoir essentiellement au gouvernement et à la population du Kurdistan irakien que l’attitude agressive de la Turquie vise l’ensemble des Kurdes. L’objectif initial peut être les guérilléros de la liberté, mais, par la suite, ce sont vos acquis qui sont visés. C'est pourquoi nous disons que les dernières attitudes des autorités du Kurdistan irakien sont inconvenantes, dangereuses et contraires à l’unité nationale. Chacun, au contraire, doit s'opposer aux agressions de l’Etat turc et accorder priorité à l’unité et à la cohésion nationale.

"En tant que partie Kurde, nous disons, unitairement : “Cela Suffit” à l’entêtement de l’Etat Turc, à ses agressions incessantes, à sa politique nihiliste et négationniste et à ses méthodes d’isolement et de torture psychologique sur la personne du leader Abdullah Öcalan. Où que nous soyons, nous serons unitaires et, en tant que défenseurs de la liberté et de l’honneur, nous nous mobiliserons tous ensemble contre ces agressions. Nous croyons en la sincérité de notre peuple qui répondra à notre appel à tous les niveaux.

"En conclusion, l’Etat turc, en persistant dans sa politique de non solution de la question kurde, apporte dans la région, instabilité, sang et larmes, alors que la partie kurde veut promouvoir, dans la région , les valeurs contemporaines comme la démocratie, la paix, et la stabilité. La partie Kurde veut l’union volontaire, et non la séparation, le dialogue, et non l’affrontement, la paix, et non la guerre, l'amitié, et non la haine."

Grand Kurdish Rally in Diyarbakir: Call for "Dignified Life"

On Sunday (25 November), the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP)'s province branch in Diyarbakir organised a rally under the slogan: "Say 'Enough' for a Dignified Life". According to the Firat News Agency, the meeting was organised to say "enough" to the lynching attempts against Kurds and operations against the PKK.

According to the "Hürriyet" news website there were 30,000 people at the rally, while the "Günlük Evrensel" news website spoke of 100,000.

DTP Diyarbakir province chair Hilmi Aydogdu said that the rally had been organised in order to express the demands of the Kurdish people.

Ayna: No changes in Turkey

Emine Ayna, DTP co-chair and MP for Mardin, spoke at the rally. Referring to the invitation by mainstream politicians to "do politics in the city", she said: "Is it not you who ignore those who do politics in the city? Is it not you who do not know the will of the people?"

According to the Firat News Agency, Ayna criticised the atttitude of the US and the EU towards Turkey saying: "What has changed in Turkey? What is there that happened in the 80s and 90s and does not happen now? Is the use of Kurdish free? No. Is education in one's mothertongue allowed? No. Are there cultural rights, identity rights? No. Is there torture? Yes. Are there unsolved murders? Yes, there are."

Ayna spoke of the meeting of the Parliamentary Assembly of the Council of Europe in Ankara, saying: "The generals spoke of their regrets. They are given the EU the message that they are remorseful. You cannot fool us, nor the top nor the people. It is enough."

Ayna also criticised the fact that leaders spoke differently in Diyarbakir and differently in Ankara: "All problems in Turkey, not only the Kurdish issue, can be solved with democratic autonomy". She defined this concept as "a shrinking of the state and a growth in the importance of the people."

Selahattin Demirtas: Let people come down from mountains

Selahattin Demirtas, DTP MP in Diyarbakir, said: "When the closure of the DTP and the lifting of parliamentarian immunity came onto the agenda, everyone became a disciple of democracy. So then open the paths that lead down from the mountain if you want people to come down. We are proud of the Iraqi regional government."

Nurettin Demirtas: Turkey at a juncture

DTP co-chair Nurettin Demirtas sent a message which read: "It is important for us how the government, international forces and the Northern Iraqi Patriotic Union of Kurdistan (PUK) and the Kurdistan Democratic Party (KDP) react to the message of this meeting."

He added that Turkey was at a juncture: "Turkey can loose its Kurds, or it can gain them on the basis of dignity and equality. This will become apparent in the messages and approaches towards the Diyarbakir people."

People at the rally held banners reading "No to Isolation [in prison cells]", "Say 'enough' for a Dignified Life", and "No to Operations, Yes to Democratic Solutions and Dialogue". People also carried flags of the DTP, the party which is threatened with closure.

Baydemir: No life without identity and culture

Osman Baydemir, mayor of Greater Diyarbakir, spoke in Kurdish, saying that Diyarbakir was an ancient city, in which life had not stopped for 7,000 years. He called on Ankara to listen to Diyarbakir: "The wish of the Kurds is peace, brotherhood and democracy."

He said that no people anywhere in the world could live without identity, without culture: "The Kurdish people have never denied anyone their language or their identity. We must all be like that."

 According to the Ntvmsnbc news website, there was tension between protesters and police. The police used tear gas and some people were arrested.  (BIA news centre, Nilufer ZENGIN, November 27, 2007)

La police disperse une manifestation de Kurdes dans le sud-est

La police turque a dispersé dimanche à l'aide de gaz lacrymogène des centaines de Kurdes qui manifestaient en faveur de la rébellion séparatiste à Diyarbakir (sud-est de la Turquie), a constaté un correspondant de l'AFP.

Un rassemblement organisé par le Parti pour une société démocratique (DTP, pro-kurde) pour dénoncer la tentative des autorités d'interdire la formation,  a rassemblé quelque 40.000 personnes à Diyarbakir, la plus grande ville du sud-est de la Turquie à majorité kurde.

Le rassemblement a dégénéré lorsqu'un groupe d'un millier de manifestants s'est dirigé vers le siège d'un parti d'opposition nationaliste et a lancé des pierres contre le bâtiment et les forces de l'ordre.

La police a dispersé la foule à l'aide de bombes de gaz lacrymogènes et a interpellé plusieurs personnes.

Les protestataires ont scandé des slogans en faveur du PKK et son dirigeant emprisonné Abdullah Ocalan.

La Cour constitutionnelle turque a annoncé vendredi qu'elle n'avait pas décelé de vice de procédure dans un acte d'accusation réclamant l'interdiction  le principal parti pro-kurde du pays, le DTP, et qu'elle jugerait l'affaire.  (AFP, 25 nov 2007)

La Cour constitutionnelle turque va juger le parti pro-kurde DTP

La Cour constitutionnelle turque a annoncé vendredi qu'elle n'avait pas décelé de vice de procédure dans un acte d'accusation réclamant l'interdiction du principal parti pro-kurde du pays et qu'elle jugerait l'affaire.

La cour a "décidé d'accepter l'acte d'accusation (et) la procédure judiciaire va se poursuivre" a affirmé le vice-président de la Cour constitutionnelle Osman Alifeyyaz Paksüt, dont les déclarations étaient retransmises à la télévision.

L'acte d'accusation va à présent être transmis au Parti pour une société démocratique (DTP), qui aura 30 jours pour présenter sa défense par écrit à la Cour, a indiqué M. Paksüt.

Le procureur de la Cour de cassation Abdurrahman Yalçinkaya avait déposé la semaine dernière auprès de la Cour constitutionnelle un acte d'accusation recommandant l'interdiction du DTP au motif qu'il était un "foyer d'activités préjudiciables à l'indépendance de l'Etat et à son unité indivisible".

M. Yalçinkaya accusait la direction du DTP d'obéir aux "directives" du chef emprisonné des rebelles kurdes du PKK.

Le DTP, qui détient 20 des 550 sièges du Parlement, rejette les accusations de liens avec le PKK, mais a été critiqué pour son refus de qualifier l'organisation de terroriste et pour les sympathies qu'il affiche parfois à l'égard des rebelles.

Les poursuites engagées contre le DTP interviennent alors que la Turquie menace d'intervenir militairement contre les rebelles du PKK retranchés dans le nord de l'Irak, dont ils se servent comme d'une base arrière pour leurs opérations dans le sud-est anatolien. (AFP, 23 nov 2007)

Ahmet Türk : Aucun projet n’aura de succès sans le DTP

Le président de groupe du DTP au sein de l’Assemblé Turc a déclaré qu’aucun projet n’aura de succès sans la participation de leur parti, soulignant aussi « nous ne signerons en aucunement un projet qui ne se sera dans les intérêts de notre peuple »

La réunion de groupe du DTP se faisant en présidence de Fatma Kurtalan et avec la participation de nombreux membres du Conseil de Paix. Nombreux artistes, intellectuelles, écrivains, académiciens et représentants d’organisations civiles ont participé pour les soutenir.

M. Türk dans son discours d’ouverture a mit l’importance sur « nous sommes décidé à tresser la chaîne la paix, la démocratie et la fraternité dans ce pays. Nous allons créer des formules dans les intérêts et la sérénité de notre peuple. La Paix et la Démocratie sont nos principes élémentaires. » … « Désormais nous ne devons plus parler de la fermeture des partis politiques dans ce pays. Le procès en cours est totalement hors juridiction. Ce sont tout simplement les sentiments de lynchage qui se montre dans la procédure de jugement »

Précisant que la démocratie est devenue un besoin fondamental en Turquie M. Türk signale « Nous ne signerons aucun projet qui ne serait pas en faveur de notre peuple. Malgré tout les obstacles, nous sommes ici pour représenter notre peuple »

Ahmet Türk reprit son discours par “İls essayent de dissoudre notre parti tout simplement non pour les choses que nous avons faites mais pour ce que nous n’avons pas fait. İl veulent que nous soyons loyale au serment que nous avons fait à l’Assemblée. Mais dans ce serment n’y a-t-il pas la Démocratie? Vous essayez de dissoudre un parti qui a été élu avec les voix du peuple, et vous nous parler avec cela de plus de Démocratie”

« Dans ce pays les cambrioleurs de banque, les escroqueurs du gouvernement, les personnes de corruption, se sont tous unis contre nous. Nous malgré tout cela, nous resterons sur une plate forme démocratique de façon obstiné. Venez, que nous laissons les droits d’opinions et d’expressions en liberté, suite à cela nous pourrons retirer toute immunité. Par contre les manières appliquées sont dans le cadre de nous rendre envers nos opinions. »

Ahmet Türk termina avec « Nous n’approuvons en aucun cas les manières de recherche de droit via la violence. Nous sommes prêt à prendre place dans un projet qui sera dans le cadre de stopper les confrontations militaires et dans le cadre d’une solution politique de la problématique kurde. Si le DTP ne prend pas place dans les projets qui vont être développer, ces projet n’auront aucune chance d’aboutir avec succès. Il serait possible de commencer par un projet qui serait dans les intérêts de l’arrêt définitif de la lutte armée du PKK. Désormais personne n’a le droit de faire de la politique sur la guerre et la perte de sang. Nous sommes prêt à prendre place dans un projet qui serait en faveur de la Paix Social. Pour la Paix tout le monde doit mettre sa main sous une pierre… nous sommes le parti qui a le plus souffert des pressions, pour la lutte de la démocratisation du pays. Nous n’avons pas besoin de prendre de cours de démocratie. A présent nous devons créer la langue de la paix. Arrêtons les injures. Nous devons créer, développer des formules qui apaiserons les douleurs de nos mères à tous. » (ANF-Kurdish Info, November 23, 2007)

301 Case against Demirtaş and Irmak for ‘Peace Day’ statement

Ankara Public Prosecution opened a case against DTP leader Nurettin Demirtaş and executive member Selma Irmak with the charge of 'insulting the republic and the military organisation of the state' asking for prison sentences between 1 and 5 years.

Public prosecutor Nadi Türkaslan noted in the indictment that Demirtaş and Irmak released the statement on '1 September World Day of Peace' through news agencies.

The indictment quoted the statement saying “Violent operations of destruction is being held in one part of the country, all our efforts to lay the road for peace are being damaged by military operations". It is noted that the statement carried “the fact that the bodies are not given to the families on various excuses, strengthens the claims of the use of chemical weapons”, referring to the killing of 11 militants in the operations in Şırnak's Uludere province.

Ankara Criminal Court Num 19 accepted the indictment. (www.antenna-tr.org, November 23, 2007)

Support Visit to the DTP by Peace Parliament

Human rights activists, academics, writers, journalists, politicians of the left and members of NGOs were escorted to the building by plain-clothes policemen, searched, and then admitted into the parliament building.

They joined the DTP parliamentary group meeting as group leader Ahmet Türk was making a speech. Türk interrupted his speech; the pacifists were received with applause and sat down in empty seats.

Continuing his speech, Türk said that they were happy to see progressive, pacifist intellectuals who represented the peace and democracy forces in Turkey, and that this empowered them.

Referring to the attempts to close the party, he said: "They accuse us, but there is no violence or incitement to violence mentioned in the indictment. Rather, said Türk, the indictment accused them of not doing and not saying things.

He emphasised that the party was always ready to participate in solutions to the problem which were based on the PKK laying down arms, but that the government seemd to want to leave the DTP out of the process. This he warned, would not solve but complicate the matter.

Türk accused MPs of forgetting that in their parliamentarians' oath they pledged to protect democracy, human rights and the rule of law.

Saying that the party was ready for any steps leading to a solution of the Kurdish question, Türk nevertheless said that a denial of their identity would not contribute to a solution.

After Türk, Peace Parliament speaker Cengiz Gülec spoke, saying that they had come to "stand beside the Kurdish people, to show that we support peace". He added, "Up to today you faced all pressures with patience and honour; from now on we will be with you."

Another member of the Peace Parliament, Vedat Türkali, a poet and writer, said: "It is said that the military is making a solution impossible, but if the civilians are brave enough, no soldier can stand in the way of a solution."

Lawyer and writer Mebuse Tekay said that as a lawyer and pacifist she opposed the pressure on the DTP.

Nuray Mert, academic and columnist, said: "We want to help the Kurds. Please, support us, too." (BIA news centre, Nilüfer ZENGIN, November 21, 2007)

Peace Parliament Calls for Discourse of Peace

The Turkish Peace Parliament assembled for the second time on 17 November, and yesterday (20 November) published the results of the meeting. 

Around 370 participants criticised the fact that the government reduced the Kurdish question to a security issue and insisted on cross-border operations: "This political mentality which does not recognise democratic and political platforms for the solution of the Kurdish question only encourages more violence and war."

The report makes the following observations:

    * According to the results report, more than 100 people have died in battle since the middle of October.
    * The lynching campaign started against the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) group in parliament has resulted in party buildings being set on fire and even Kurdish work places and homes being marked.
    * In the face of the policies which are pulling Turkey into a regional and ethnic civil war, it is the duty of the Turkish Peace Parliament, together with all the other democracy and labour forces in the country, to change the nationalist, chauvinist, and discriminatory atmosphere which is currently dominant in society, and to demilitarise the public.

Some of the decisions which the assembled Peace Parliament made are:

    * To meet directly with the different sides of the conflict as soon as possible in order to bring the conflict to an end and build peace, and to contribute to a peaceful and democratic solution.
    * To visit the DTP group in parliament as an act of solidarity
    * To express solidarity with the eight soldiers who are being tried at military courts after being released from PKK capture. The parliament believes that this will be an expression of pacifism in the face of the killing culture which is dominating the country.
    * Believing that peace comes only with social justice, the Peace Parliament supports the strike of the Telecom workers and the "Peace Days" of the students at the Middle East Technical University (ODTÜ). (BIA news centre, Tolga KORKUT, November 21, 2007)

So, Prime Minister, What is the "Comprehensive Plan"?

US Foreign Secretary Condoleezza Rice has said that the Turkish government has a "comprehensive plan" to deal with the Kurdish question. However, no one has been told what this plan entails.

Prime Minister Recep Tayyip Erdogan, on his return from Azerbaijan, said, "They are either going to keep on doing what they do now, or they are going to lay down arms, choose the cities over the mountains and continue the race on the political platform". Now, bianet would like to know:

    * What is the comprehensive plan?
    * Why has it not been announced?
    * What steps are planned for peace?
    * How are those who collect information are going to be integrated in this process?
    * How far will the peace programme of the Peace Parliament be considered?
    * What was discussed at the meeting of governors and police authorities of the eastern and southeastern provinces at the weekend? What decisions were made?

What is Erdogan saying?

In recent days, Erdogan has displayed reluctance to commit to cross-border operations. He has also reacted negatively to the Nationalist Movement Party's (MHP) demand to lift the immunity of MPs from the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP).

At the AKP parliamentary group meeting of 13 November, he said: "Let us be aware that our real power is domestic social peace and solidarity. (...) Turkey is going to solve this problem by preserving brotherhood, increasing freedoms and welfare and establishing justice. (...) We must not forget that the real solution of the problem lies in developing the nation's freedom and welfare even further, and by letting law and justice rule, and we must not give into the logic of terrorism. (...) Democracy and law do not weaken but strengthen us in our struggle against terrorism. All thoughts and demands which are not based on violence, which do not try to gain strength through violece, which do not incite to violence are valuable for us and deserve consideration. This is what politics is really about. Talking and condemning violence, solving problems in dialogue and using laws, this is our understanding of politics. However, those who do not distance themselves from violence, who are not reconciled with law, democracy and the nation's values, continue to look for help from circles outside of politics."

Erdogan happy with Lausanne definition of minorities

"In our country, it is clear who the minorities are. They were defined in the Lausanne treaty. Apart from that there are no minorities in Turkey. (...) On our recent trips abroad [...] they talk about 'the minorities in your country'. When we ask who they are, I am told that my citizens of Kurdish origin are referred to. Because the separatist terrorist organisation describes my citizens of Kurdish origin as 'minorities' abroad. I told them: 'Do not let the citizens of Kurdish origin in my country hear this...They would be the first to rebel against this term.' Because they are the real elements of our country. You are trying to define the real elements as a minority."

On 14 November, on the way to the Czech Republic, he said: "We are not considering any cross-border operations. And our attitude to these operations is that as a priority the arms must be put down here."

On 17 November, returning from Azerbaijan, he said: "Everyone who is against terrorism must not support arms. They are either going to keep on doing what they do now, or they are going to lay down arms, choose the cities over the mountains and continue the race on the political platform. Choosing the path of democratic struggel means not having a gun in the hand or keeping the company of those carrying out armed activities."(BIA news centre, November 19, 2007)

IHD Condemns Prosecution's Attack

The Supreme Court of Appeals' Chief Public Prosecutor's Office has written an indictment concerning the demand for the closure of the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP). In the indictment, links are drawn between the DTP and the Turkish Human Rights Association (IHD).

According to the prosecution, "it is clear that the association works under the control of the PKK".

Hüsnü Öndül, president of the Human Rights Association, has reacted to the indictment, saying, "We believe that the Chief Prosecution is violating the principle of the rule of law by accusing the IHD, people who are not part of the case."

Speaking with bianet, Öndül added: "We are not an institution on trial, but the indictment makes judgments about us. The Chief Prosecution is making judgments about the IHD, which is not being investigated, in an indictment concerning the demand to close a political party."

Öndül said that there is no causal connection between the demand to close the DTP, the resignation of writer Adalet Agaoglu from the IHD and the IHD: "A first-year law student would know this, so it is impossible for the Chief Prosecution not to. So how is it that we are mentioned in the indictment? We believe that this is a matter concerning the principle of rule of law."

"An independent judiciary must keep clear of any ideological approaches and justice must not be influenced. But here we see that not legal criteria, but ideological and political criteria are being used, that there are subjective evaluations."
"Of course we realise that this is also a threat. The proceedings concern the demand to close a political party which represents an important actor in the Kurdish question in Turkey. We do not want to become a side issue here."

Chief Prosecutor Abdurrahman Yalcinkaya wrote on page 44 of the indictment:

"Another event on the national platform which needs to be evaluated is the fact that writer Adalet Agaoglu, a founding member of the IHD, resigned from the association,arguing that after Emil Galip Sandalci lost the post of president of the Istanbul branch, the association followed a policy of supporting the PKK and becoming one-sidedly racist and nationalist. The IHD, which has clearly been pulled from where it should be to an unrelated position, expresses the same opinions as the DTP on trial (and the terrorist organisation PKK) on almost every platform because of what Agaoglu observed. It is thus clear that the Human Rights Association is acting fully under the control of the terrorist organisation PKK."  (BIA news centre, Tolga Korkut, November 20, 2007)

IHD and TIHV: Do Not Close DTP

The Chief Public Prosecutor's Office of the Supreme Court of Appeals sent a file demanding the closure of the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) to the Constitutional Court on Friday, 16 November.

Hüsnü Öndül, president of the Human Rights Association (IHD), and Yavuz Önen, president of the Turkish Human Rights Foundation (TIHV), said in a joint press statement that up to today the closure of many parties concerned directly or indirectly with the Kurdish question has been demanded.

"In order to find a democratic and peaceful solution to the Kurdish question, our citizens of Kurdish origin must be permitted to live their own identity. This must include the political arena."

"As far as we know from the press, the Chief Prosecution is demanding that the DTP MPs be stripped of their parliamentarian status and tried. At the same time, the trial demanding the closure of the Rights and Freedoms Party is continuing."

"It is clear that the demand to close the DTP will not contribute at all to an urgent and democratic solution which all citizens feel is a top priority. The People's Labour Party, the Democracy and Change Party, the Democratic Mass Party, the Freedom and Democracy Party, the People's Democracy Party (HADEP) and the Democratic People's Party (DEHAP) were all closed."

The human rights organisations argued that democratically elected MPs should only leave parliament if they were not re-elected in elections. The organisations are concerned about antidemocratic attempts to suppress dissident thoughts.

"One of the most important indicators of the level of democracy existing in a country is how far citizens are offered opportunities to participate in the political arena. Political parties are important opportunities. As a result, a constitutional change on 2 October 2001 made it more difficult for political parties to be closed."

"However, there are still trials demanding the closure of parties. It is a reality that this situation obstructs the democratisation of political life. We want an end to this practice." (BIA news centre, Gokçe Gunduc, November 19, 2007)

Columnists Against Closure of DTP

Columnists Ferai Tinc, Taha Akyol, Rauf Tamer and Hasan Bülent Kahraman are all in agreement about the fact that the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) should not be closed.

However, their opposition is not rooted in support for the party itself, but rather in a desire to foil alleged plans of the PKK.

Tinc: "DTP wants to be closed"

Ferai Tinc of the "Hürriyet" newspaper argued that "Erdogan is against the closure of the DTP, but hte DTP itself is determined to be closed." He added, "The speeches the DTP made at the rallies in Van and the calls for 'resistance' make clear that there is a political attitude which hopes for success from a deepening crisis. The government, part of the opposition and the media are increasingly opposing the closure of the DTP, but the DTP wants to be closed."

Tinc also questioned how sincere the government's call for disarmament was, asking: "As long as soldiers in Diyarbakir march and shout the slogan 'One language', then is the invitation to do politics not meaningless? This opening should not just become a meaningless piece of advice."

Tamer:"It is up to what the law says"

Rauf Tamer of the "Vatan" newspaper wrote that "if it were up to me, I would say do not close them, but it is whatever the law says." He adds a few words of advice to those who are protesting against closure demands:

"Gentlemen! ..the attention of the domestic and international public, of all the world, has been drawn to cross-border operations for weeks. There is no one apart from you who does not call the terrorists terroists by now. The seriousness of the issue, the extent of the operation, this was all decided at the White House...But you pretend as if nothing has happened and support subversion and incitement."

Kahraman:"Give DTP time"

Hasan Bülent Kahraman of the "Sabah" newspaper also argues that the DTP should not be closed: "It was clear that the Kurds had come to an important junction after the 2007 elections. The votes for the Justice and Development Party (AKP) in Southeast Anatolia and the ensuing number of "yes" votes in the referendum showed that people are in need of a new formation. This new formation is getting rid of Öcalan."

Kahraman is of the opinion that the DTP has made big mistakes, and that the biggest mistake has been "not to be able to produce politics." "The DTP has not been able to follow the principle of democratisation. It did not distance itself from terrorism. Nevertheless, however, the party must continue. If it does continue and its right to speak out is protected, then it will become convinced after some time and will oppose PKK terrrorism."

Akyol:"Political mistake"

Taha Akyol of the "Milliyet" newspaper said that "even if it is legally acceptable to close the DTP, it is politically wrong."
"Closing or not closing a party is government strategy. Countries arrange this according to the struggle against terrorism and their understanding of national unity."

According to Akyol, closing the party would be a mistake because "it is the PKK which has decided to close the DTP anyway. That is why we have seen the party behaving wildly." (BIA news centre, Nilufer Zengin, November 20, 2007)

Procès fascisant pour l'interdiction du parti pro-kurde DTP

Malgré la promesse du gouvernement turc pour une démocratisation de la vie politique, la justice turque a lancé vendredi une procédure fascisante qui pourrait se solder par l'interdiction du principal parti pro-kurde de Turquie.

La demande a été déposée auprès de la Cour constitutionnelle à l'encontre du Parti pour une société démocratique (DTP), fondé en 2005 sur les cendres d'un autre parti pro-kurde dissous par la justice pour ses liens avec le PKK, une organisation terroriste pour Ankara, Washington et l'UE.

"Le parti en question est devenu le foyer d'activités préjudiciables à l'indépendance de l'Etat et à son unité indivisible", en l'occurence en faveur du PKK, a affirmé dans un communiqué le procureur de la Cour de cassation, Abdurrahman Yalçinkaya.

Le procureur réclame que les dirigeants de la formation soient interdits d'activité politique pendant cinq ans.

Huit députés sont visés par cette mesure.

Selon l'acte d'accusation la direction du DTP obéit aux "directives" du chef emprisonné du PKK, Abdullah Öcalan.

La mesure intervient alors qu'Ankara menace de lancer une opération militaire contre les repaires en Irak du PKK qui utilise le nord de ce pays comme base-arrière pour lancer des attaques en Turquie.

Le DTP a dénoncé une atteinte à la démocratie. "C'est n'est pas vraiment une surprise", a commenté à l'AFP Sirri Sakik, député et figure influente du DTP.

"Il s'agit d'un retour en arrière dans le processus démocratique ainsi que dans celui de l'intégration à l'Union européenne", a-t-il affirmé.

La Turquie a entamé en 2005 de difficiles négociations d'adhésion à l'UE après avoir mené un vaste chantier de réformes démocratiques, notamment en faveur de sa communauté kurde.

Le DTP succède à une lignée de partis pro-kurdes dissous, dont le plus connu à l'étranger est le parti démocratique (DEP). Quatre députés, dont la lauréate du prix Sakharov des droits de l'Homme, Leyla Zana, ont purgé de 1994 à 2004 une peine de dix ans de prison pour liens avec le PKK. Leyla Zana, elle aussi, se trouve parmi les responsables du DTP accusés actuellement dans ce nouveau procès d'interdiction.

Lors d'élections législatives, les partis pro-kurdes n'ont jamais réussi à franchir la barre des 10% de voix nécessaires au plan national pour entrer au Parlement.

Au dernier scrutin en juillet dernier, le DTP a choisi de contourner cet obstacle en envoyant à l'Assemblée 20 candidats indépendants (sur 550 sièges) qui se sont ensuite regroupés sous la bannière de leur formation.

Les députés du DTP sont accusés par le gouvernement, l'opposition, l'armée et la majorité de la presse d'être la vitrine politique légale du PKK.

Une députée du DTP, Sabahat Tuncel, est actuellement jugée --malgré son immunité-- pour soutien présumé au PKK tandis que le mari d'une autre élue, Fatma Kurtulan, lutte dans les rangs du PKK.

Les députés nationalistes ont récemment demandé que l'immunité de leurs collègues du DTP soit levée mais le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan s'y est opposé.

PS: L'interdiction du parti kurde serait un "retour en arrière" de la démocratie

Le Parti socialiste français (PS) estime que l'interdiction en Turquie du DTP, principal parti kurde, "si elle était confirmée, serait indéniablement le signe d'un retour en arrière du processus démocratique en Turquie".

Pierre Moscovici, secrétaire national du PS aux Relations internationales, affirme vendredi dans un communiqué que le Parti pour une société démocratique (DTP), menacé d'interdiction par le gouvernement turc, "est un parti légal", "qui milite pour une solution pacifique et politique de la question kurde en Turquie".

Pour le PS, l'interdiction du DTP, "si elle était confirmée, serait indéniablement le signe d'un retour en arrière du processus démocratique en Turquie".

"Les droits légitimes de la minorité kurde en Turquie et son expression politique légale et pacifique ne doivent pas être confondus avec le terrorisme du PKK" (Parti des travailleurs du Kurdistan), poursuit-il.

Le Parti socialiste, "qui s'est réjoui des avancées démocratiques en Turquie ces dernières années, souhaite vivement que le processus des réformes en matière de démocratie et des droits des minorités se poursuive".

Le PS souhaite "qu'une solution politique soit trouvée dans le respect de l'intégrité de la Turquie et des valeurs démocratiques".  (AFP, 16 nov 2007)

Dispersion violente d'une manifestation kurde, 10 arrestations

La police turque a arrêté samedi dix personnes lors de la dispersion violente à Van (est) d'une manifestation organisée par le principal parti pro-kurde de Turquie, accusé de collusion avec le PKK.

Quelque 2.000 personnes étaient rassemblées à Van à l'appel du Parti pour une société démocratique (DTP), contre lequel une procédure d'interdiction a été lancée la veille par la justice turque.

Les policiers sont intervenus lorsque des manifestants ont scandé des slogans en faveur du dirigeant du PKK emprisonné Abdullah Ocalan, a indiqué la télévision NTV.

Les policiers ont tiré en l'air et utilisé des gaz lacrymogènes à l'encontre des manifestants qui ont riposté en lançant des pierres.

Un journaliste, atteint par une pierre, a été blessé à la tête, a indiqué pour sa part l'agence turque Anatolie.  (AFP, 17 nov 2007)


MHP's attempt to lift the DTP politicians' immunity

At a parliamentary group meeting of the MHP on 13 November, party chair Devlet Bahceli had called the DTP MPs the "PKK's strawmen in parliament" and had demanded that "immunity be lifted where crimes against the state were concerned".

MHP MPs yesterday signed a suggestion for constitutional amendment concerning " Immediate lifting of parliamentarians' immunity for crimes targeting the state's and nation's inseparable unity". The change would concern Article 83 of the constitution. In order for a bill of change to be brought before parliament, there need to be 184 signatures, but there are only 70 MHP MPs. The party is thus going to ask for support among MPs from the Justice and Development Party (AKP) and the Republican People's Party (CHP).

Ercan Karakas, honorary president of the Social Democracy Foundation (SODEV), has reacted to attempts by the Nationalist Movement Party (MHP) to have the immunity of pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) MPs lifted: "Democracy includes ideas which you do not like. Just because you do not agree, does not mean you can forbid them. The MHP is showing its own understanding of democracy. As long as violence is not used, all thoughts must be represented in parliament."

Karakas believes that immunity needs to be reconsidered generally. "But we do not want anyone to be tried because of political beliefs; immunity also protects people from being tried for other offenses. This also has to be changed. I am against banning the freedom of expression."

Karakas evaluated the MHP's initiative as antidemocratic, and further argued that the DTP MPs had not committed any crimes threatening the "inseparability of the nation".

He pointed to the lifting of the immunity of MPs of the four Democracy Party (DEP), among them Leyla Zana, in 1994:" At that time I was also in parliament. We tried to prevent it, but were not successful."

Lifting the immunity of the DTP parliamentarians, would, so Karatas, be a great mistake: "We have great need of the DTP presence in parliament if we want to solve the problems peacefully. If their immunity is lifted, if they are left out of parliament, if they are punished, then the MPs will suffer, Turkey's international reputation will suffer, and society will hurt. In short, there would be irreparable damage done."

Up to today, forty MPs have had their immunity liften, including the DEP MPs, Cetin Altan, a writer and Turkish Workers' Party MP, and Hasan Mezarci, a former Welfare Party MP.

Former State Minister Esat Kiratlioglu has also evaluated the lifting of immunity as dangerous as long as there was no proof of the validity of accusations. "Lifting the immunity of the DEP MPs was not useful. On the contrary, it caused more problems." (BIA news centre, Erol Onderoglu, November 16, 2007)

Turkey vs. rebels: a language of war

When Turkey reports the death of Kurdish rebels, it calls them "terrorists" and says they were "rendered ineffective," a euphemism designed to distance Turkish troops from the brutality of killing. But the military glorifies its own dead as "martyrs."

While Turkey ponders how to attack guerrillas based in northern Iraq, it is drawing on a broad vocabulary of diplomatic and military terms in its battle with the militant Kurdistan Workers' Party. A common goal of Turkish war talk is to portray the rebel group as illegitimate and unrepresentative of the interests of Turkey's Kurdish minority, many of whom are tired of fighting that tore apart their communities until the 1999 capture of rebel leader Abdullah Ocalan.

The PKK rebels, who abandoned a unilateral cease-fire in 2004, draw recruits from Turkey's impoverished southeast. Twenty pro-Kurdish lawmakers allegedly have close ties to militants who seek more rights and autonomy for Kurds. Turkish pressure on the United States and Iraq to crack down on the Kurdish rebels paid off when Secretary of State Condoleezza Rice said the PKK was a "common enemy," and President Bush used similar language after a Nov. 5 meeting with the Turkish prime minister.

In practical terms, it means the United States is providing military intelligence to Turkey, possibly enabling it to conduct targeted airstrikes and pinpoint operations against PKK sites in Iraq rather than a cross-border occupation of territory that could get bogged down in winter weather and turn into a public relations fiasco.

Turkey is sensitive to suggestions that it might launch an invasion, saying instead that any operation would be an "incursion" of limited scope. The United States and the European Union describe the PKK as a terrorist organization, based on its record of bombings and other attacks on civilians in a war that has killed tens of thousands of people since 1984. Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdogan reinforced the point at the National Press Club in Washington after his meeting with Bush.

"Calling them rebels or resistance fighters instead of terrorists upsets us," Erdogan said. "It's impossible to accept this."

The Turkish military seldom refers to the full name of the Kurdish rebel group or its acronym - PKK - apparently in an effort avoid any hint that it could be an adversary of stature. The term for slain guerrillas has a dehumanizing ring: rendered ineffective, or "etkisiz hale getirildi" in Turkish.

However, military officials say the term is supposed to be mild because they seek to win the support of Kurds in a "hearts and minds" campaign. Authorities used to refer to Kurds as "Dag Turku," or "Mountain Turks," as a way of denying the existence of a distinct Kurdish minority, but dropped the term in the early 1990s as fighting with rebels reached its peak and Turkey faced widespread accusations of human rights abuses. On Nov. 4, rebels released eight Turkish soldiers who were abducted in an ambush, but the Turkish military never acknowledged they were prisoners or hostages, a status that could trigger calls for negotiations on their release.

Turkey, which refuses to talk to the PKK, said only that communication with the soldiers had been disrupted during a clash, and the troops had "rejoined" the army. They have been charged with neglecting their duty amid speculation that they did not fight hard enough when they were ambushed; the soldiers said they ran out of ammunition. Turkey describes its war dead as martyrs, or "sehit" in Turkish. The Arabic-based term, also used by the PKK, is associated with those who die in the belief that they are fighting for Islam, but Turkey's secular military prefers a nationalist meaning. Fighters who died during the wars that led to the 1923 creation of the Turkish republic were also given that title.

The PKK has its own war language, referring to its fighters as "heroes" and accusing Turkey of spreading rumors about rebel infighting to undermine the group. The Web site of the People's Defense Forces, the PKK's armed wing, delivers accounts of battles with Turkish forces in restrained language, though the accuracy of many reports is in doubt.

One word held dear by rebels is "Apo," the nickname for Abdullah, the first name of the rebel leader who still inspires many followers from his Turkish prison cell. (Christopher Torchia, Associated Press, Nov. 15, 2007)

DTP Subject to Systematic Attacks and Conspiracy

The pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP) has come under attack ever since three DTP MPs took part in a delegation to receive the soldier hostages handed over by the PKK in Northern Iraq last week.

DTP parliamentary group leader Ahmet Türk called on the Prime Minister to enter a dialogue at his party's parliamentary assembly: "We have said it hundreds of times: we are citizens of this country, this flag is a symbol for us all, we support unity and integrity."

He accused "some circles" of having started conspiracies against the party. Referring to recent claims that DTP's MP Fatma Kurtulan from Van, in south-eastern Turkey, had been in a PKK camp in the past, he said: "Although it is known that deputy parliamentary group leader Fatma Kurtulan has been part of democratic politics since the 1990s, some people are trying to show her as 'the MP brought into parliament from the mountains'."

Reiterating his party's support for unity and integrity, Türk said that the party's proposals were all aimed at strengthening this unity:

"Our suggestions are made to strengthen, not divide Turkey. They are suggestions which protect our flag, which is our country's shared symbol, more than anyone else. We do not want a nation breaking up, we want a stronger, democratic nationalisation. The only thing we want is more democracy. Those who insist on calling us 'separatist' despite our discourses are either blind or malevolent."

Saying that his party's MPs were often told to remember their pledge, Türk said: "We also want to remind them of something. There is rule of law, there is a democratic republic, there is respect for democracy, democratic rights are being used. Bu you are not discussing the use of such democratic rights."

Devlet Bahceli, chair of the Nationalist Movement Party (MHP), has called on the Prime Minister to lift the immunity of the MPs of the "political institution called the DTP". He said that Turkey had come to "a historica crossroads, a moment of decision and fate, in the struggle against armed terrorism and ethnic separatism". (BIA, November 14, 2007)

Geylani: You Can't Stop Me From Speaking Kurdish

The Prime Ministerial Office has presented parliament with digests on 183 MPs for "opposing election law".

There are two MPs of the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP), as well as Prime Minister Recep Tayyip Erdogan and Deniz Baykal, chair of the main opposition Republican People's Party (CHP) on the list.

Hamit Geylani, independent MP of Hakkari, says that demands to lift his immunity are based on the fact that he spoke Kurdish at a rally in Yüksekova, Hakkari, before the 22 July general elections.

Speaking to the "Yüksekova News", Geylani said  that no one could prevent him from speaking his mother tongue: "Even if it is a crime, I will continue to commit it".

In his statement, he said further: "There have been demands for my immunity to be lifted because I spoke Kurdish at an election rally in Yüksekova. It was a speech I made knowingly, willingly, lovingly. No one can prevent me from saying 'Hello' to my people in my mother tongue and from speaking about the people's problems in their mother tongue. No one can lift my immunity. No one can stop me from speaking my mother tongue."

There have also been demands to lift Sanliurfa's DTP MP Ibrahim Binici's immunity because he used Kurdish propaganda. (BIA, November 14, 2007)

Quatre soldats tués, deux blessés dans des heurts avec le PKK

Quatre soldats, dont un officier, ont été tués et deux autres blessés lors de combats mardi avec des rebelles kurdes dans une zone du sud-est anatolien proche de la frontière irakienne, a annoncé l'armée turque.

Les heurts, qui ont duré une heure et demie, se sont produits aux abords du mont Küpeli, dans la province de Sirnak, précise le site internet de l'état-major des armées.

De précédentes informations faisaient état d'accrochages sur le mont Gabar, situé à proximité du mont Küpeli.

D'autres unités ont bloqué les axes de la zone afin d'empêcher que les rebelles ne s'échappent, précise l'armée, qui ajoute que les troupes mènent actuellement des opérations de ratissage.

De son côté le gouvernement du Kurdistan irakien a annoncé que l'artillerie turque avait visé dans la nuit de lundi à mardi un poste-frontière désaffecté dans le nord de l'Irak, mais a démenti que l'aviation d'Ankara ait pris part à ce raid.

"Des avions turcs ont lancé des fusées éclairantes dans la zone de la frontière près de Zakho mais il n'y pas eu de frappe ou de raid", a déclaré depuis Erbil à l'AFP, Jamal Abdallah, porte-parole du gouvernement régional.

"Par contre, il y a eu un bombardement de l'artillerie turque sur un poste de police abandonné", a-t-il ajouté.

Auparavant, un responsable local, parlant sous couvert de l'anonymat, avait indiqué que l'aviation turque avait bombardé dans la nuit de lundi à mardi trois villages du Kurdistan irakien considérés comme des zones d'activité des rebelles du PKK.

Ces villages sont situés près de la ville de Zakho, dans le nord-est du Kurdistan irakien, le long de la frontière avec le sud-est de la Turquie.

Peu auparavant, les chaînes d'information NTV et CNN-Türk, à Ankara, avaient fait état du bombardement tôt mardi matin par des avions turcs d'une position située côté irakien à quelques kilomètres de la frontière.

Les chasseurs turcs avaient pour cible un poste abandonné situé dans la zone de Vansora, non-loin de Zakho. Ce poste date de l'époque du président déchu Saddam Hussein, selon CNN-Türk, qui a affirmé qu'il avait été détruit. (AFP, 13 nov 2007)

“Eight Soldier Hostages Arrested as Deterrents”

The soldiers released by the PKK  after two weeks were arrested on Sunday (11 November) and are being charged with “insistence on disobedience”, and, in two cases, “desertion abroad”.

Retired military judge Ümit Kardas said: “It is not the eight soldiers who are responsible, but those who gave the soldiers jamming guns, who did not provide intelligence, who did not send support.”

“Why were the eight soldiers arrested? When we look at how the event developed, we do not know the file, the government is not saying anything.”

Based on the statements of the soldiers published in yesterday’s (12 November) newspapers, Kardas said: “No intelligence was processed, the guns were not modern, there was no help, no support. Those who have responsibilities need to be held responsible. Those who caused this weakness need to be dismissed from their posts by the General Staff. The Chief of Staff could also accept responsibility and resign.”

Kardas even claimed that the eight soldiers had a right to compensation for physical and mental damages; the state was responsible, but was acting in a manner so as not to loose prestige.

Interpreting the charges against the soldiers, Kardas said: “If domestic security was the issue, if the soldiers had joined the organisation or supported it, then a name could be put to it, but according to the information given, this is not the case. If there had been an enemy country, then the Geneva Conventions would have been applied.”

Kardas also warned that “the social conscience has been injured. The motivation of other soldiers has been affected. People do not want to commit suicide in such a situation. You cannot accuse people, saying, ‘Why did you not die?’ Those really responsible should be called to account.

Journalist and writer Mehmet Tanju Akad believes that the soldiers were arrested after their return in order to deter other soldiers from seeing surrender as an option.

“It is normal behaviour to prefer life over death. This is not just about the eight soldiers, this can happen to anyone. This trial will not have a result. The soldiers have been arrested in order to set an example for the others, so that not everyone in a difficult situation becomes a hostage; so that being taken hostage is not considered an option…” (BIA, Emine ÖZCAN, November 13, 2007)

Scandale: huit soldats libérés par le PKK écroués par une Cour militaire

Huit soldats turcs, libérés la semaine dernière après avoir été retenus pendant deux semaines par le PKK dans le nord de l'Irak, ont été arrêtés puis écroués par un tribunal militaire de Van (est), ont rapporté les médias.

Les conscrits ont été accusés d'avoir refusé d'obéir aux ordres et d'avoir franchi sans autorisation la frontière irakienne.

Les soldats étaient interrogés par des officiers et des procureurs militaires d'abord à Ankara puis à Van depuis leur libération, le 4 novembre dernier.

Les 8 soldats avaient été capturés par le PKK lors d'une embuscade le 21 octobre qui avait coûté la vie à 12 autres militaires dans le sud-est anatolien, proche de la frontière irakienne.

Les journaux turcs ont spéculé que les soldats, dont plusieurs sont originaires du sud-est, peuplé majoritairement de kurdes, ont refusé de combattre et se sont rendus aux rebelles.

Trois députés kurdes turcs du Parti pour une société démocratique (DTP, pro-kurde) ont assisté à la remise au gouvernement autonome kurde du nord de l'Irak des huit soldats.

Le parquet d'Ankara a lancé une enquête à l'encontre des trois parlementaires pour déterminer si leur implication dans cette libération pouvait constituer un crime au regard de la législation anti-terroriste. (AFP, 11 nov 2007)

"Des milliers de morts en Turquie" si Ocalan meurt, affirme son frère

Si Abdullah Ocalan, le dirigeant du PKK détenu en Turquie, meurt en prison, "des milliers de personnes mourront en Turquie, civils et militaires", a menacé samedi son frère, Osman Ocalan.

Interrogé par un journaliste de l'AFP dans sa maison de Koya, au Kurdistan irakien, Osman Ocalan, qui a passé 18 ans dans les maquis du PKK avant d'abandonner la lutte armée en 2004, a déclaré: "le PKK a plus de 7.000 combattants. Je suis sûr que si Apo ("oncle", le surnom de son frère) meurt, 5.000 d'entre eux seront volontaires pour des opérations kamikaze dans le centre des villes turques".

"Sa santé en mauvaise", a-t-il ajouté. "Il souffre des poumons. Les Turcs lui font peut-être respirer des produits chimiques pour le tuer à petit feu, comme les Anglais ont fait avec Napoléon".

"Le PKK demande depuis des mois qu'une équipe de médecins puisse l'examiner, mais Ankara refuse. Parce qu'ils ont quelque chose à cacher? Apo est le PKK et le PKK est Apo. Il faut continuer la lutte pour obtenir sa libération", a-t-il encore clamé.

Les guérilleros du PKK, dont le nombre tourne entre 3.000 et 4.000 selon des sources occidentales, ont lancé en octobre deux embuscades meurtrières contre des positions de l'armée turque en Turquie, s'attirant les foudres d'Ankara et des menaces de représailles à grande échelle.

La famille d'Abdullah Ocalan a le droit de lui rendre visite une demi-heure par semaine dans sa cellule, dans une île-prison non loin d'Istanbul, a ajouté son frère. "Il a beaucoup de mal à respirer, ses poumons sont atteints. Nous sommes très inquiets", a-t-il répété.

Abdullah Ocalan, chef historique du mouvement, a été arrêté au Kenya en 1999. Il est l'objet d'un quasi-culte de la part des membres du PKK.  (AFP, 10 nov 2007)

Multilingual Diyarbakir Municipality on Trial

The court trial against Abdullah Demirbas, former mayor of the Sur (City Walls) municipality of Diyarbakir, as well as 19 members of the municipal council and Osman Baydemir, mayor of Greater Diyarbakir, has begun.

Abdullah Demirbas was forced from office by the State Council's 8th Chamber in June for offering municipal services not only in Turkish, but also in Kurdish, Armenian and Syriac. He had also been accused of "spreading propaganda for a terrorist organisation or its aims", but was acquitted in that trial.

The twenty-one defendants are charged with "harming the public by abusing their position" (Article 257 of the Turkish Penal Code) and "acting in contradiction with the hat and Turkish letters" (Article 222). Punishments between 1 year and 2 months and 3 years and 6 months are being demanded.

Demirbas, Baydemir and the 19 council members, all undetained, were present at the trial opening, as well as 12 defense lawyers.

Osman Baydemir said in his defense, "I wonder if we committed a crime, or if the political authority protecting existing laws and existing structures is. I think this has to be discussed."

Demirbas pointed out the Kurdish was still forbidden in the public sphere and said, "The fact that this decision is valid for Kurdish, Armenian and Syriac in particular is discrimination."

Pointing out that other municipalities offered multilingual services but had not been prosecuted: "If it is a crime to publish in other languages, then why have we been targeted with such a trial and other municipalities have not?"

Demirbas might have been referring to the municipalities of Antalya and Alanya in the south of the country. Due to tourism and a considerable number of foreign people settling in the area, these municipalities offer their website information in German, English and Polish as well as Turkish. The Alanya website also offers a Dutch version.

Lawyer Sezgin Tanrikulu, president of the Diyarbakir Bar Association, said: "Article 257 looks at damage to the public. Here it is not clear who has suffered in what way. I am not able to understand what kind of crime is supposed to have been committed."

Muharrem Erbey, the lawyer representing Osman Baydemir, argued that Article 222 threatened the liberalisation and reforms of the constitution and made a written appeal arguing that the article contravened the constitution.

Article 222 foresees a punishment of between two and six months for anyone violating the 1925 Law on Wearing a Hat, which Atatürk introduced instead of the Fes, and the 1928 Law on the Acceptance and Practice of Turkish Letters.

The court rejected Erbey's claim that Article 222 violates 26 articles of the constitution.

The court trial will continue on 29 February 2008.

Representatives of the Legal Research Assocation (HUDER), the Association for Human Rights and Solidarity with the Oppressed (MAZLUMDER), as well as lawyers from the Human Rights Association (IHD) and the Diyarbakir Bar Association were at the trial to support the defendants. (BIA, Erol Onderoglu, November 10, 2007)

le DTP en congrès dénonce la menace d'incursion en Irak

Le principal parti pro-kurde de Turquie s'est opposé avec force jeudi lors d'un congrès à Ankara à la politique "militariste" du gouvernement et à ses menaces d'opérations militaires transfrontalières contre les camps des rebelles kurdes dans le nord de l'Irak.

Le deuxième congrès du Parti pour une société démocratique (DTP) a élu Nurettin Demirtas a la tête du parti. Il s'est tenu sur fond de menaces turques d'intervention dans le Kurdistan irakien où sont retranchés les séparatistes turcs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

"La politique militariste de l'AKP (Parti de la justice et du développement, au pouvoir) est inacceptable (...) Au lieu de dépenser le temps et l'énergie pour une opération transfrontalière, dépensons les pour instaurer la paix à l'intérieur", a affirmé Nurettin Demirtas dans un discours, quelques heures avant d'être élu à la tête du parti.

De strictes mesures de sécurité ont encadré la tenue de ce congrès, dans un pays où des attaques meurtrières du PKK dans le sud-est anatolien, peuplé majoritairement de kurdes, ont provoqué un sursaut de patriotisme.

M. Demirtas, considéré comme un "faucon" au sein du militantisme kurde et qui a été emprisonné dans sa jeunesse pour appartenance au PKK, a été ovationné pour ses propos prononcés devant un parterre de plusieurs centaines de militants de cette formation créé en 2005 dans la lignée de partis pro-kurdes dissous par la justice pour collusion avec le PKK.

Aujourd'hui encore, le DTP, dont plusieurs dirigeants sont jugés pour apologie du PKK ou de son chef emprisonné Abdullah Öcalan, est sous la menace d'une interdiction.

Le ministre de la Justice Mehmet Ali Sahin a indiqué mercredi soir que "l'opinion publique pense qu'ils (le DTP) ont des liens" avec le PKK et a affirmé que cette formation pourrait être interdite.

"S'ils insistent à servir les objectifs du PKK sur le terrain politique (...) ils en souffriront alors les conséquences", a-t-il averti.

Le DTP, qui refuse de considérer le PKK comme une organisation terroriste à l'instar d'Ankara, de Washington et des Européens, a réussi à faire envoyer 20 représentants au Parlement turc (550 sièges) lors des dernières élections législatives de juillet, une première pour un parti luttant essentiellement pour les droits des Kurdes.

Les projecteurs se sont braqués de nouveau sur le parti ces derniers jours après une embuscade, le 21 octobre, qui a coûté la vie à 12 soldats turcs. L'attaque attribuée à des rebelles infiltrés en Turquie depuis la montagne irakienne, a accru la probabilité d'une intervention turque en Irak.

Le parti au pouvoir avait fait adopter quelques jours auparavant à une très large majorité à l'Assemblée nationale une autorisation pour mener des opérations militaires au delà de la frontière. Le DTP a voté contre.

"L'AKP a volé les voix des Kurdes lors des élections en disant qu'il favorisait la paix, le scrutin passé, il ne parle que d'une opération transfrontalière", a souligné Nursel Aydogan, une dirigeante du parti.

Les médias font ces deux derniers jours leurs choux gras de l'information selon laquelle le mari de l'une des députés kurdes du DTP, Fatma Kurtulan, aurait rejoint le PKK dans les années 1990.

L'élue controversée présente au Congrès a refusé de répondre aux questions des journalistes sur son époux.

Les délégués arrivés des quatre coins de Turquie ont salué les réformes "insuffisantes" entreprises par Ankara pour se rapprocher des normes démocratiques européennes, mais étaient en revanche très sceptiques de l'efficacité d'opérations en Irak.

"Il y a eu 20 incursions militaires dans le passé et ils n'ont pas mis fin à l'existence du PKK. Pourquoi en lancer une nouvelle ?", a souligné Abdullah Ayhan, représentant Iskenderun (sud), l'ancienne Antioche. (AFP, 9 nov 2007)

Les monts Qandil sont inexpugnables, assurent des vétérans peshmergas


Quand on lui demande si l'armée turque peut déloger les guérilleros du PKK des monts Qandil, leur sanctuaire montagneux dans l'est du Kurdistan irakien, Adib Kawa sourit: "Jamais".

Aujourd'hui responsable politique à Raniya, la ville la plus proche de la forteresse naturelle qui abrite les quelque 3.000 hommes et femmes du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), ce petit homme trapu a passé dix ans, de 1981 à 1991, caché dans ce massif escarpé qui servait alors de refuge aux peshmergas, les combattants kurdes irakiens, contre l'armée de Bagdad.
 "Les soldats de Saddam ont tout tenté pour nous chasser. Ils ont bombardé, monté des centaines d'offensives: toujours échoué", assure ce vétéran peshmerga dans le salon de sa maison, décoré d'une carte du "Grand Kurdistan", qui ignore les frontières internationales et regroupe toutes les populations kurdes d'Irak, d'Iran, de Syrie et de Turquie.

"Là-haut les vallées sont tellement étroites, encaissées et boisées que nous avions à peine besoin des grottes pour échapper aux hélicoptères", dit-il. "Et s'ils montaient à pieds, leurs pertes étaient terribles. Ils renonçaient".

Alors que la région vit dans la crainte d'une attaque terrestre ou d'opérations aériennes contre les bases des rebelles kurdes turcs du PKK dans le Kurdistan irakien frontalier de la Turquie, Adib Kawa se dit certain qu'elles sont vouées à l'échec.

"Les gars du PKK sont plus forts que nous ne l'étions: ils sont très disciplinés, ont de gros moyens. Leurs fortifications, leurs cachettes, leurs souterrains sont formidables. Les Turcs les dérangeront un peu. C'est tout".

En 1992, les peshmergas irakiens ont prêté, pour des raisons politiques, assistance aux troupes d'Ankara dans une offensive contre le PKK. Adib en était.

"Chaque fois que nous approchions, ils disparaissaient. Des fantômes. Vous pouvez prendre une de leurs positions, mais elle sera vide. Et vous n'aurez jamais assez d'hommes pour la garder".

Il se souvient d'avoir inspecté des cavernes transformées en entrepôts, avec munitions et nourriture soigneusement emballées sous film plastique.

"Ils sont aguerris, entraînés, rapides. Avec un peu de pain, de riz et de thé, ils tiennent des mois. Et comme ils paient bien il y aura toujours des contrebandiers pour les ravitailler. Depuis l'Iran, ou la Turquie, ou ici".

A 38 ans, Mohammad Abdullah, physique de colosse, poignée de main à broyer des noix, pistolet à la ceinture, est lui aussi depuis longtemps descendu dans la plaine pour devenir un notable et un politicien.

Mais il a gardé de ses cinq ans à Qandil la même certitude: le massif, surnommé "le Tora Bora kurde", est inexpugnable.

"Personne, jamais, dans l'histoire du monde n'a pris ces montagnes. Vous voyez la vallée du Panchir d'Ahmad Shah Massoud? Qandil est encore plus facile à défendre".

Les promesses de Washington de fournir des renseignements, essentiellement à partir d'images obtenues par leurs drones, font sourire Mohammad Abdullah. "Ils ont des caméras qui voient sous les arbres, les Américains?"

Proche des frontières turque et iranienne, cette région offre aussi de nombreuses possibilités de retraite et de repli, fait-il remarquer.

"Quand la pression de Saddam était trop forte, ou qu'ils utilisaient des obus chimiques, on filait en Iran, en Turquie. C'était facile. Le PKK fera pareil", ajoute-t-il.

"Il leur suffira de rester à l'abri pendant un mois. Même ici, dans la vallée, ils ont des partisans pour les cacher. Au printemps, il suffira de revenir", assure encore cet ex-peshmerga.

"La seule solution est politique, pas militaire. Vous croyez que l'armée turque ne le sait pas? Il ont mené une vingtaine d'offensives. Elles ont toutes échoué. La prochaine, ce sera pareil". (AFP, Michel MOUTOT, 9 nov 2007)

Le KNK qualifie de partial le rapport annuel de la Commission européenne

Le communiqué du Congrès National du Kurdistan (KNK) relatif au rapport de la Commission européenne:

La Commission européenne a déclaré son rapport annuel le 06 Novembre 2007. Dans ce rapport, en ce qui concerne la Turquie, on attire l’attention sur beaucoup de points qui n’ont pas été accomplis par ce pays. Mais malheureusement dans le contenu du rapport de M. Olli Rehn tous les problèmes en Turquie ne sont pas bien vus. Plutôt on voit bien que la Commission a pris en considération la sensibilité de la Turquie. Donc, nous ne pouvons pas considérer ce rapport d’une façon complète et impartiale.

M. Rehn attire bien l’attention sur les problèmes en ce qui concerne la liberté d’expression, l’influence des militaires sur la politique et l’administration antidémocratique. Ainsi les violations des droits de l’homme sont critiquées dans le rapport et nous considérons ceux-ci comme de bons signes.

En parallèle aux progrès qui sont mentionnés dans le rapport, malheureusement la question kurde n’est bien décrite, même cette question n’est pas nommée comme telle quelle est. C’est une question essentielle de la Turquie et si celle-ci est résolue ce pays peut faire des progrès plus importants. Dans le rapport la question kurde est décrite dans le cadre des droits individuels en Turquie, donc ceci ne peut pas être accepté par les Kurdes.

Malgré le cessez-le-feu qui est déclarée par le Mouvement de la Liberté Kurde depuis l’an dernier et par contre les opérations de l’armée turque continuent au Kurdistan, dans le rapport de M. Rehn ce n’est que le Mouvement de Liberté de Notre Peuple qui est nommée comme une organisation terroriste. Nous tenons à rappeler, le fait que la Commission européenne soutient la Turquie dans ses efforts de lutte antidémocratique contre notre peuple, ceci, dans aucun cas, ne peut pas être accepté par les Kurdes.

Pendant ces derniers mois le Parti Pour une Société Démocratique (DTP) est sous une pression totale des autorités turques. Malgré que les bureaux de ce parti sont attaqués, ces membres sont emprisonnés et un de ces maires est éloigné des ses fonctions, nous ne voyons pas un mot de critique en vers de l’état turc dans le rapport de la Commission européenne. Il faut rappeler que le maire qui est éloigné de ses fonctions par le ministère de l’intérieure turque avait soutenu l’usage de la multiple langue, dont le kurde.

Nous tenons à rappeler que, avec ce rapport de la Commission européenne, l’UE dont le feu vert à l’état turc de faire une opération armée au Kurdistan Irakien. Un tel rapprochement n’est pas convenable aux critères démocratiques européens. Donc, nous demandons aux institutions européennes de ne pas rester silencieuses en face d’une telle politique.

Il faut accepter que la question essentielle de la Turquie est la question kurde. Tant que cette question n’est pas résolue nous ne pouvons pas panser à trouver une solution pour les autres questions et ainsi personne ne peut dire que la Turquie pourra se rapprocher à l’Union européenne. C’est pourquoi nous demandons à l’Union européenne qu’elle nomme avant tout la question kurde et cherche à trouver une solution juste et équitable. Si l’Union européenne nous demande un soutien, toutes les organisations kurdes sont prêtes à faire le nécessaire.  (farasin@hotmail.com, 7 novembre 2007)

Lawyers Attacked While Their Weekly Visit to Ocalan

Abdullah Ocalan’s defence lawyers who went to Gemlik for his weekly visit were attacked by a group of people.

Around 50 people who gathered outside Gemlik Borough Gendarme Base, attacked lawyers Muharrem Şahin, Asya Ülker, Mehmet Bayraktar and Hatice Korkut as they were taking a minibus to the ferry port.

The group blocked the road, breaking the windows of the vehicle. Gendarme and police teams calmed down the group. The minibus succeeded moving. Gemlik-Bursa road was shut down for a while. (www.antenna-tr.org, November 7, 2007)


La Turquie ne renonce pas à l'option militaire contre le PKK en Irak

La Turquie a annoncé mardi, au lendemain de la visite du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan à Washington, que l'option militaire restait sur la table contre les rebelles kurdes retranchés dans le nord de l'Irak.

Le PKK visé a appelé de son côté les Turcs à négocier avec lui.

La Turquie "reste déterminée à prendre les mesures politiques, diplomatiques et militaires dans le cadre de l'autorisation du Parlement pour lutter contre les foyers terroristes", souligne un communiqué des services de M. Erdogan.

Les députés turcs ont donné un feu vert le mois dernier au gouvernement pour mener, si nécessaire, des opérations militaires transfrontalières contre les bases arrières du PKK.

Le déplacement de M. Erdogan aux Etats-Unis était très attendu par l'opinion publique et l'opposition parlementaire turques qui pressent son gouvernement d'ordonner à l'armée d'entrer en Irak voisin pour "nettoyer" les bases du PKK.

L'opposition nationaliste au Parlement a été peu impressionnée par le tête-à-tête Erdogan-Bush, estimant que "la montagne a accouché d'une souris".

"Il faut parvenir à un résultat final dès maintenant" a estimé Devlet Bahçeli, chef du parti de l'Action nationaliste (MHP), exhortant le gouvernement à ordonner immédiatement une opération transfrontalière, la 25ème depuis les années 1990.


Pour la presse turque, les propos que les deux hommes ont tenus devant les caméras laissent entrevoir la possibilité de frappes ciblées contre le PKK.

"Feu vert à une opération", titrait ainsi le journal Radikal.

"Il semble qu'il n'y aura pas de pas en arrière quant à la décision de procéder à des opérations militaires", commentait Rusen Cakir, journaliste au quotidien Vatan et expert de la question kurde.

"Ankara devrait dans quelques jours mettre en oeuvre des mesures concrètes, dont une partie sera soutenue ou avalisée par Washington et d'autres qui seront faites à son insu et même contre son gré", a souligné l'analyste.

M. Erdogan doit regagner jeudi la Turquie à l'issue d'une visite en Italie. (AFP, 6 nov 2007)

Le PKK renouvelle son appel au dialogue avec Ankara

Un dirigeant du PKK a appelé mardi la Turquie à négocier avec son organisation, affirmant que le dialogue, et non la confrontation armée, était la clé pour mettre un terme à 23 ans de campagne armée.

"Les opérations et attaques ne viendront pas à bout de la guérilla (...) N'assombrissez pas le siècle nouveau en affrontant les Kurdes", a déclaré Murat Karayilan à l'agence de presse pro-kurde, Firat News.

"Nous vous disons ce qu'il est nécessaire de faire: arrêtez les attaques et discutons de projets pour résoudre le problème", a-t-il ajouté.

Le gouvernement turc a affirmé mardi qu'il était déterminé à utiliser l'option militaire s'il le fallait contre les camps des rebelles kurdes situés dans le nord de l'Irak, alors que le président américain George W. Bush a assuré la veille une aide militaire accrue à la Turquie contre le PKK.

Avec quelque 100.000 soldats massés à la frontière, la Turquie a menacé d'intervenir militairement dans le nord de l'Irak si Bagdad et Washington n'agissaient pas rapidement et concrètement contre les rebelles.

M. Karayilan a pour sa part estimé qu'une opération armée ne résoudrait pas le conflit.

"Vous (Ankara) insistez pour que nous quittions l'Irak. Serait-ce réellement une solution?", s'est-il interrogé. "Nos forces sont partout (...) Nous sommes aussi présents sur le sol turc". (AFP, 6 nov 2007)

Un soldat turc tué dans une attaque de la guérilla kurde

Des rebelles séparatistes kurdes ont attaqué un poste de l'armée turque dans l'est de la Turquie mardi soir, tuant un soldat, a annoncé l'agence Anatolie.

L'attaque s'est produite dans la province montagneuse de Tunceli, ont précisé à l'agence les autorités locales. L'armée a envoyé des troupes à la recherche des assaillants.

Tunceli, un bastion du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), est situé à environ 600 kilomètres au nord de la frontière entre la Turquie et l'Irak où les affrontements entre les rebelles séparatistes et l'armée turque se sont intensifiés ces dernières semaines.  (AFP, 6 nov 2007)


Le dilemme de Güle, tiraillée entre l'armée turque et les rebelles kurdes

Cizre, Turquie - Avec un fils engagé dans les rangs de l'armée turque et un frère combattant aux côtés des rebelles kurdes, Güle Uysal est prête à tout faire pour éviter que les violences qui frappent le sud-est anatolien n'embrasent le nord de l'Irak.

«Je ne veux pas que mon frère tue mon fils ou que mon fils tue mon frère», déclare cette femme âgée de 41 ans, portant une robe pourpre et un foulard blanc, dans la cour sur laquelle donne son modeste appartement de Cizre, tout près de la frontière irakienne.

Cette petite ville, située dans la province de Sirnak, est au coeur du sanglant conflit entre les forces armées turques et les séparatistes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui combat le pouvoir central turc depuis 1984 au prix de plus de 37 000 personnes tuées.

La vie de Güle porte les cicatrices de plus de deux décennies de violences.

Un de ses frères a été abattu par l'armée lorsqu'il combattait pour le PKK et son père est décédé des suites de tortures infligées par les militaires.

«Les soldats ont brûlé notre maison parce que frère a rejoint le PKK au début des années 1990. Nous avons juste eu le temps de nous sauver», dit la femme. Et d'expliquer que son père a ensuite été arrêté et torturé.

«Il est mort un mois après avoir été libéré», soupire Güle.

Maintenant, l'éventualité de nouvelles violences se profile à l'horizon avec les menaces turques d'une intervention armée dans le Kurdistan irakien contre les bases du PKK établies dans cette zone autonome dirigée par les Kurdes irakiens.

De nombreux habitants de Cizre, à l'instar de Güle, pensent que le PKK, considéré comme une organisation séparatiste par la Turquie, les États-Unis et les pays européens, se bat pour les droits fondamentaux de la communauté kurde de Turquie.

«Cette lutte n'est pas seulement la lutte du PKK mais celle du peuple kurde. Mon frère est mort pour une juste cause», se défend G�le.

Dans le cadre des changements en vue de se rapprocher des normes de l'UE, la Turquie a mis en vigueur toute une série de mesures en faveur des droits culturels des Kurdes qui constituent 12 à 15 millions des 73 millions d'habitants du pays.

L'État d'urgence a été levé et l'enseignement privé du kurde, ainsi que la diffusion des émissions dans cette langue sur les chaînes publiques de télévision a été autorisée.

Mais après une trêve unilatérale de cinq ans, accompagnée d'une accalmie, le PKK a repris les armes en 2004, arguant que les réformes gouvernementales en faveur des Kurdes étaient insuffisantes.

Le lourd tribut des années de sanglants combats semble avoir amené G�le à renoncer à croire que la violence soit la solution face aux aspirations kurdes.

«Je ne veux plus de morts, ni de l'armée ni du PKK. Je veux qu'aucune mère ne soit obligée de vivre ce que j'ai vécu. Je ne veux plus de conflit», lâche cette mère, les larmes aux yeux.

L'exemple à suivre, dit-elle, est celui de sa fille, première de sa classe au lycée local et espérant faire des études de droit.

«L'éducation est le plus important. Je souhaite que ma fille devienne avocate pour poursuivre notre lutte par la loi et non par les armes», ajoute Güle. (AFP, Zoltan Simon, 5 novembre 2007)

Ankara accuse le principal parti kurde de liens avec le PKK

Le gouvernement turc a accusé lundi le principal parti pro-kurde de liens avec les rebelles séparatistes du PKK après la participation de parlementaires de cette formation à la libération la veille de huit soldats turcs retenus dans le nord de l'Irak.

"Ce qui s'est produit hier (dimanche) montre clairement qui est proche de qui et qui est en contact avec qui", a dénoncé le vice-Premier ministre Cemil Cicek. "Ils ont été pris la main dans le sac", a ajouté M. Cicek, interrogé par l'agence Anatolie, à propos du rôle du Parti de la société démocratique (TDP).

Trois députés du DTP ont assisté dimanche à la remise au gouvernement autonome kurde du nord de l'Irak de huit soldats faits prisonniers il y a environ deux semaines par le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Le parquet d'Ankara a lancé lundi une enquête à l'encontre des trois parlementaires -- Osman Özçelik, Aysel Tugluk et Fatma Kurtulan -- pour déterminer si leur implication dans cette libération pouvait constituer un crime au regard de la législation anti-terroriste, a indiqué l'agence Anatolie.

Le DTP, qui détient 20 sièges au parlement turc, est fréquemment accusé par Ankara d'être un instrument du PKK, en rébellion armée depuis 1984 pour obtenir l'indépendance des Kurdes du sud-est de la Turquie dans un conflit qui a déjà tué plus de 37.000 personnes. Le DTP rejette ces accusations, affirmant militer pour une solution pacifique.

Les 8 soldats relâchés dimanche avaient été capturés par le PKK lors d'une embuscade le 21 octobre qui avait coûté la vie à 12 autres militaires.

Cette attaque avait fait monter la tension dans la région; le gouvernement turc avait fait adopter une loi au parlement l'autorisant à des incursions de l'autre côté de la frontière avec l'Irak pour éliminer les bases rebelles du PKK implantées dans le nord. (AFP, 5 nov 2007)

La guérilla kurde a libéré huit soldats turcs

La guérilla du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a annoncé la libération dimanche dans le nord de l'Irak de huit soldats turcs capturés en Turquie le mois dernier lors d'une opération qui a accru la menace d'intervention militaire turque en Irak.

Les huit hommes faits prisonniers le 21 octobre ont été remis aux autorités locales du Kurdistan irakien.

"Nous les avons libérés à 07H30 (locales, 4H30 GMT) ce matin", a déclaré à l'AFP le responsable des relations extérieures du PKK, Abdurrahman Cadirci, interrogé au téléphone par l'AFP depuis Erbil, au Kurdistan irakien.

"Leur libération est intervenue après la médiation du gouvernement du Kurdistan irakien et d'un dirigeant du Parti pour une société démocratique" (DTP, principal parti pro-kurde de Turquie), a expliqué M. Cadirci.

"J'ai remis personnellement les huit soldats à deux responsables kurdes irakiens, Karim Sinjari, le ministre des Affaires internes au sein du gouvernement kurde, et Othman Hadji, le ministre de l'Intérieur", a-t-il ajouté, sans préciser le lieu de cette libération.

"Hier soir, nous sommes allés dans un endroit à environ trois heures d'Erbil (ville à environ 330 km au nord de Bagdad, ndlr) - nous ne savons pas si c'était en Turquie ou en Irak - quand des membres du PKK sont arrivés avec les soldats", a relaté à l'AFP Osman Özçelik, un député du DTP présent à la libération.

"Ils étaient en bonne santé", a-t-il poursuivi. "Après, nous avons récupéré les soldats et sommes revenus à Erbil où nous les avons remis aux forces américaines", a-t-il dit.

Les ex-prisonniers ont embarqué dans un avion américain, a relaté le Premier ministre de la région kurde d'Irak, Nechirvan Barzani, dans un entretien à CNN-Türk.

Mais ensuite, "ils ont changé d'avion et sont rentrés en Turquie dans un appareil turc", a-t-il ajouté, suggérant que le transfert avait dû se faire sur une des bases dont dispose l'armée turque dans le nord de l'Irak.

Dans un communiqué, le gouvernement autonome du Kurdistan irakien a estimé que la libération des soldats était la conséquence des "efforts personnels du président de la région kurde, Massoud Barzani, du président Jalal Talabani et du Premier ministre de la région kurde Nechirvan Barzani".

"Il n'y a pas eu de marché pour les libérer. Seules des considérations humanitaires ont guidé notre action", a commenté Fouad Husseini, principal collaborateur de Massoud Barzani.

L'armée turque, qui n'a jamais confirmé la capture des soldats mais avait indiqué avoir "perdu le contact" avec eux, a annoncé dans un communiqué que les militaires ont "réintégré les forces armées turques".

Les Etats-Unis ont salué, dans un communiqué du département d'Etat, les "efforts du gouvernement irakien" qui ont permis la libération des soldats et ont appelé l'Irak et la Turquie à "approfondir immédiatement leur coopération dans la lutte contre le PKK", "ennemi commun de la Turquie, de l'Irak et des Etats-Unis". (AFP, 4 nov 2007)

Communiqué de la guérilla à propos de la libération des 8 soldats turcs

Le 20 Octobre 2007, l'armée turque a lancé une grande offensive dans la zone frontalière entre le nord et le sud du Kurdistan. Plusieurs unités de l'armée turque ont essayé de passer la frontière dans la zone d'Oremar de la province de Hakkari. Nos forces de guérilla ont attaqué en réponse l'armée d'invasion. De violents combats ont alors éclaté.

Dans ces combats 35 soldats ont été tués, 8 soldats turcs sont tombés en tant que prisonniers de guerre entre les mains de nos forces de guérilla.

Lors de cette période, l'état-major général turc et le gouvernement n'ont jamais officiellement reconnu l'emprisonnement des 8 soldats turcs. Les soldats ont été remis ce matin à une délégation composée du ministre de l'Intérieur du gouvernement régional kurde Mahmut Haci Osman, du président de la Fondation internationale Tolerans, Kerim Sincari, ainsi que des députés du Parti de la société démocratique (DTP) Osman Özçelik, Aysel Tugluk et Fatma Kurtulan.

Une nouvelle fois le PKK a montré à l'opinion publique mondiale le désir de liberté et de démocratie de la nation kurde, et que pour le mouvement la dignité humaine représentait une grande importance.

Nos guérillas des HPG (Forces de défense populaires) se sont comportées en accord avec le droit international et ont pris en compte la peine des familles des 8 soldats turcs. (www.kurdish-info.net, 4 novembre 2007)


Ankara: L'option militaire contre le PKK reste sur la table

Les options militaires "restent sur la table pour la Turquie" concernant les séparatistes kurdes retranchés dans le nord de l'Irak, a affirmé samedi à Istanbul le chef de la diplomatie turque, Ali Babacan, après que Bagdad eut annoncé de nouvelles mesures contre les rebelles.

"Il y a divers moyens dans la lutte contre le terrorisme, politique, diplomatique, dialogue et les options militaires", a déclaré M. Babacan à la presse en présence de son homologue irakien Hoshyar Zebari, au terme d'une conférence internationale sur l'Irak.

"Toutes les options restent sur la table pour la Turquie", a souligné le ministre avant d'ajouter que le recours ou non à l'une d'elles et le moment opportun relevaient d'une "question de stratégie".

La Turquie a menacé d'intervenir militairement contre le PKK dans le nord de l'Irak, une région utilisée par les rebelles comme base arrière pour leurs attaques dans le sud-est de la Turquie.

Ankara accuse les autorités autonomes du Kurdistan irakien de soutenir les activités du PKK.

Le gouvernement autonome du Kurdistan d'Irak a fermé samedi des bureaux d'un parti irakien étroitement lié au PKK dans plusieurs villes de la région, un geste envers la Turquie. Il a aussi annoncé des mesures pour couper court à "tout soutien logistique à tout membre du PKK".

Réagissant à ces annonces, un responsable gouvernemental turc a souligné que son pays "ne voit rien de nouveau" dans ces mesures.

"Les parties restent sur leurs positions", a-t-il ajouté, dans une référence à la Turquie, l'Irak et les Etats-Unis.

Craignant une déstabilisation du Kurdistan irakien, les Etats-Unis s'opposent à une intervention unilatérale de la Turquie dans cette région.

La secrétaire d'Etat américaine Condoléances Rice a eu un entretien samedi à Istanbul avec ses homologues irakien et turc, pour tenter d'empêcher une opération militaire turque contre le nord de l'Irak. (AFP, 3 nov 2007)

Des milliers de Kurdes manifestent contre une opération en Irak

Environ 5.000 kurdes de Turquie ont manifesté samedi près de la frontière irakienne pour dénoncer les plans turcs d'incursion militaire contre les rebelles kurdes en Irak, estimant qu'une telle opération attiserait les tensions ethniques dans la région.

La manifestation qui s'est déroulée sans incident à Silopi, ville turque la plus proche de la frontière, a été organisée par le principal parti pro-kurde du pays, le parti pour une société démocratique (DTP) et par des ONG locales, a constaté un correspondant de l'AFP.

"S'il y a une incursion militaire, ce sera la guerre entre Turcs et Kurdes", a estimé Hasan, un jeune homme de 19 ans.

Les manifestants ont affirmé rejeter la violence mais ont demandé de plus amples droits culturels et politiques pour les Kurdes, qui constituent une communauté de plus de 12 millions sur 73 millions d'habitants.

"Nous ne voulons pas de solution par les armes, nous voulons une solution par la plume, par voie de dialogue", a souligné Ahmet Ali, un autre manifestant.

Des mesures strictes de sécurité ont été prises à l'occasion du rassemblement mais la police n'est pas intervenue. (AFP, 3 nov 2007)

Ocalan appelle à des négociations avec le gouvernement turc

Le leader emprisonné du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Ocalan, souhaite des négociations avec le gouvernement turc pour mettre fin au conflit, alors qu'Ankara envisage une offensive contre la guérilla kurde en Irak.

"Nous sommes prêts à toute solution démocratique. Je viens vers eux pour la paix à nouveau", a déclaré Abdullah Ocalan à ses avocats, qui lui ont rendu visite mercredi dans sa prison sur l'île d'Imrali, au large d'Istanbul, selon l'agence pro-kurde Firat.

"S'ils veulent vraiment une solution, alors il peut y avoir une constitution sur laquelle les Kurdes pourraient s'entendre également", a-t-il ajouté, appelant le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan à proposer des solutions pour la paix.

Abdullah Ocalan, 58 ans, purge une peine de prison à vie à l'isolement sur l'île d'Imrali, au large d'Istanbul, pour son activité de chef du PKK,...

Le gouvernement turc a exclu toute négociation avec le PKK, qu'il qualifie d'organisation terroriste. Les propos d'Abdullah Ocalan -qui a déjà lancé de tels appels par le passé-n'ont donc que peu de chances de déboucher sur une avancée dans la situation. (www.kurdish-info.net, 3 novembre 2007)


Des Kurdes sont pris pour cible en Turquie

Depuis le regain d’attaques des rebelles du PKK retranchés en Irak, les Kurdes de Turquie subissent les assauts d’extrémistes turcs. C’est le cas notamment à Bursa.

AVEC ses élégantes mosquées, Bursa, première capitale ottomane, cultive avec fierté un passé impérial prestigieux. Six siècles plus tard, la cité de l’ouest de la Turquie est tout aussi prospère : l’arrivée de Renault et de Fiat, dans les années 1960, l’a transformée en plaque tournante de l’industrie automobile. Pourtant, cette ville, plus épargnée que la moyenne par les grands maux du pays, la pauvreté et le nationalisme, a été ces derniers jours le théâtre de violences sans précédent contre la communauté kurde : commerces saccagés, maison brûlée, agressions au couteau, menaces de mort, association assiégée...

« J’habite ici depuis trente ans, je n’ai jamais vu ça, même au plus fort de la guerre civile, s’inquiète Abdülaziz Akyol, président, à Bursa, de l’Association des droits de l’homme, qui vient de publier un rapport sur les incidents. Il suffit désormais d’être kurde pour être visé, mais je ne suis pas au courant de tout, les gens ont peur, ils ne parlent pas. »

La mort de 12 soldats, tués par les séparatistes kurdes du PKK, dimanche 21 octobre, a donné le coup d’envoi aux représailles à Bursa. Elles ont culminé le mardi, avec les funérailles de Samet Saraç, l’un des « martyrs », et se poursuivent par hoquets depuis. Dans la quasi-indifférence des médias, focalisés sur « la lutte contre la terreur » et les menaces d’intervention militaire en Irak. La recrudescence des actions du PKK s’est accompagnée d’une hausse des violences ethniques en Turquie, attisées par les harangues des partis nationalistes et une presse revancharde.

À Bursa, « des petits groupes se rassemblent devant la statue d’Atatürk, au centre, et déambulent dans les rues en faisant le signe des Loups gris [NDLR : une milice d’extrême droite proche du Parti d’action nationaliste, MHP], personne ne leur fait de remarque, raconte Abdülaziz Akyol. Les militants des Alperen (NDLR : foyers de jeunesse du Parti islamo-nationaliste de la grande union [BBP]) participent également aux attaques.»

Boutiques mises à sac

Le plus effrayant, de l’avis général, ce sont ces lycéens, encadrés par leur professeur, qui ont défilé en hurlant « Allah Akbar ! » et « la patrie est indivisible », lors de l’enterrement du militaire. « Ces jeunes sont fanatisés, je redoute qu’ils ne passent à l’acte si on leur en donne l’ordre », explique Alireza Beyaztas. Ce père de famille de 39 ans tient un café, « un endroit connu pour être démocrate où tout le monde se mélange » et où les chansons d’Ahmet Kaya, grand poète kurde, agrémentent les soirées.

Le jour des funérailles, il a reçu des coups de téléphone anonymes : « Nous allons te régler ton compte. » Le soir, « des types dans la salle ont applaudi lorsqu’un drapeau turc est apparu à la télé, raconte-t-il. Ça a commencé comme ça. » Ça a continué par des gaz lacrymogènes et des coups de couteau. Alireza Beyaztas a été touché à la cuisse, son cousin dans le dos, et un client a été poignardé dans le ventre. Huit jours après, il est toujours hospitalisé, les organes vitaux touchés.

« Je ressens de plus en plus le racisme antikurde, j’ai l’impression qu’on me prend pour un terroriste », témoigne un commerçant, qui refuse de donner son nom. Il a accroché un drapeau au-dessus des piles de vêtement. « Ce drapeau appartient à tous les citoyens, pas seulement aux Turcs, revendique-t-il, mais les nationalistes cherchent à nous le confisquer. »

Une motivation patriotique qui semble être une exception dans ce marché majoritairement kurde : depuis la tentative de mise à sac des boutiques par un groupe de trois cents personnes, les drapeaux ont fleuri devant les étals. « C’est mieux pour les affaires », chuchote un vendeur, qui a été frappé, comme s’il craignait que l’absence de l’étendard rouge et blanc le désigne comme un traître.

Un supermarché de la chaîne Saypa a également été saccagé. Depuis, le propriétaire, kurde, a placardé un « Avis à la population » sur ses vitrines. On peut y lire que Saypa existe depuis la création de la République turque, que cette « firme turque n’oublie pas » les familles des martyrs en faisant des dons alimentaires. Aucune arrestation n’a suivi ces actes de vandalisme, pas plus lorsque la maison de la famille Adam, dans le district de Kemal Pasa, à l’extérieur de Bursa, a été incendiée.

Ses voisins parmi les agresseurs

« Ils ont brûlé la bergerie, puis le toit de la maison, mon frère était coincé à l’intérieur », raconte Vedat Adam, joint par téléphone. Pourtant l’an dernier, le fils d’un habitant du quartier a été tué dans le sud-est, j’étais à ses funérailles et nous étions tous désolés. Mais après l’incendie, personne n’est venu nous réconforter. » Il a reconnu ses voisins parmi ses agresseurs. Le lendemain du sinistre, ce maçon a été renvoyé par son patron. Il pense aujourd’hui quitter la région et rentrer à Diyarbakir, la grande ville kurde dans l’Est.

Au local du Parti pour une société démocratique, pro kurde, les vitres cassées témoignent encore de « l’attaque menée par plus d’un millier de personnes », selon Sedat Ertugrul, le vice-président de la section de Bursa. « Le mot d’ordre est de ne pas répondre aux provocations pour ne pas empirer la situation ni déclencher des affrontements ethniques, explique-t-il. Mais parmi les Kurdes, il y en a qui veulent désormais affronter les Loups gris. » (LE FIGARO, LAURE MARCHAND, 2 novembre 2007)

Les Kurdes exilés en France sentent un vent mauvais se lever en Turquie

"Chacun pense à sa famille restée là-bas, on sent de l'inquiétude". Osman Kocaoglu, kurde de Turquie exilé en France depuis 25 ans, a le regard soucieux : les nouvelles qui arrivent de la communauté restée au pays alimentent toutes les craintes.

"Ils cassent des magasins kurdes à Istanbul et dans les autres grandes villes turques", assure ce commercial, qui a fui la Turquie en 1982 en raison de ses sympathies pour le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste).

La soeur d'Hasan Salikara, arrivé en 1979 à Paris, est professeur de littérature turque à Izmir (ouest) et "des élèves se sont mis à la menacer parce qu'elle est originaire d'un village identifié comme kurde", raconte cet homme de 52 ans.

Le centre culturel kurde Ahmet Kaya, situé dans le 10e arrondissement parisien et dont il est l'un des responsables, accueille une communauté avide d'informations alors que la Turquie envisage une action militaire dans le Kurdistan irakien pour traquer les rebelles du PKK.

Comme dans d'autres cercles, les exemples d'agressions se répandent comme une traînée de poudre. Ici on raconte comment une jeune fille a été molestée dans la rue parce qu'elle écoutait de la musique kurde. Là, c'est un bus reliant Istanbul à Diyarbakir, ville principale de l'est de la Turquie (région majoritairement kurde) qui a été attaqué le week-end dernier par des jeunes extrémistes turcs lors d'un arrêt à Ankara : ils seraient montés avec des armes et auraient obligé les passagers à chanter l'hymne turc sans que la police intervienne.

Selon un autre témoignage, "une bombe a été désamorcée à Istanbul dans le mariage d'un député kurde où il y avait un millier d'invités" le week-end dernier également.

Kudret Gurnes, journaliste et cinéaste kurde, a téléphoné à sa famille, 11 frères et soeurs qui vivent aux abords d'Ankara. "Ils ont très peur, le climat est mauvais", dit-il.

"Pour la première fois, note M. Kocaoglu, la fête nationale lundi (84e anniversaire de la République turque, ndlr) s'est transformée en manifestation anti-kurde".

"Même à l'époque des combats les plus meurtriers avec le PKK dans les années 90, il n'y avait pas cette haine populaire du Kurde. On sent le danger", poursuit-il, n'hésitant pas à comparer le phénomène avec "ce que l'Histoire a connu avec Mussolini et Hitler".

Ali Donmez, 33 ans, "regarde les médias turcs" et "constate une militarisation des esprits". Pour lui, qui a fui la Turquie étudiant, le gouvernement, au travers des médias, "prépare la population à quelque chose... à une mobilisation nationale contre un ennemi, mal défini d'ailleurs : est-ce le PKK? tous les Kurdes ?".

"Dans plusieurs villes du pays, comme à Gaziantep (sud), des nationalistes manifestent dans les quartiers kurdes et distribuent des drapeaux turcs : les maisons qui ne les arborent pas sont notées... cela n'annonce rien de bon", affirme un jeune Turc, exilé politique en France depuis 2002 parce que communiste et qui a requis l'anonymat.

"Ces petites actions se sont déclenchées partout dans le pays. Je crains une guerre civile", confie Suayip Adlig, réalisateur et producteur de cinéma qui a tourné son dernier long métrage dans le Kurdistan irakien.

Pour lui, les velléités de la Turquie de traquer le PKK en Irak s'expliquent: "Tous les prétextes sont bons pour déstabiliser cette région qui devenait stable et donnait un exemple de multiculturalisme avec des progressistes kurdes, sunnites, chiites et turkmènes".  (AFP, Sophie LAUTIER, 3 nov 2007)


Résistance kurde: Elle est légitime

La résistance kurde est légitime mais elle dérange. Elle trouble la quiétude do monde occidental qui croyait avoir réglé le problème avec les accords de Lausanne du 24 juillet 1923 dont les bénéficiaires furent les britanniques, les français et les turcs. On croyait que les kurdes, ces « turcs des montagne » allaient se laisser assimiler.

On avait oublié que ce peuple, l'un des plus anciens de Mésopotamie, vivant principalement de l'élevage, allait, lors des plus noires périodes de son histoire, se réfugier « dans la montagne », gardant ainsi sa langue, ses coutumes et son identité, alors que les classes marchandes et l'élite intellectuelle pactisaient avec l'envahisseur.

Dans la fable de la Fontaine, le peuple kurde aurait été plutôt roseau que chêne : « il plie mais ne rompt pas », malgré toutes les révoltes qui se terminèrent dans le sang. Pauvres kurdes ! Ils étaient sympathiques parce que battus, et battus parce que qu'ils étaient divisés, comme nos sympathiques gaulois qui subirent la dure loi de la « pax romana ».

Mais, fait nouveau, depuis 1984, une rébellion est née sous l'impulsion d'un chef charismatique, Abdullah Öcalan ! Et oui, et même s'il nous dérange, il est le leader d'une mouvement, le parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK, qui, depuis plus de vingt ans, revendique, les armes à la main, des doits culturels et politiques pour le peuple kurde.

Tous les observateurs auraient dû remarquer que ce mouvement, isolé sur la scène internationale, qui ne comporterait que 3 à 4000 combattants, devrait être depuis longtemps anéanti s'il ne bénéficiait pas d'un large soutien populaire. Öcalan, même condamné à la prison à vie, qui croupit misérablement dans les geôles turques depuis 1999, dérange encore parce qu'il reste la tête pensante qui conduit une politique intelligente en tenant compte des évolutions dans le monde : oui il a fait évoluer les revendications kurdes identitaires en ne remettant plus en cause les frontières existantes, malgré leur caractère inique, mais en faisant admettre qu'un même peuple peut vivre sur plusieurs pays et que plusieurs peuples peuvent également vivre au sein d'une même nation, pour peu qu'elle leur reconnaisse leur identité et qu'elle leur garantisse des droits culturels et politiques. C'est ce qu'on nomme aussi le fédéralisme.

Mais Öcalan, avec sa grosse moustache, ses discours redondants, son langage fleuri et ses contre pieds énerve les esprits cartésiens, trouble le jeu de la diplomatie occidentale et déstabilise la Turquie Kémaliste pour qui la nation ne peut se concevoir que unitaire dans la « turquitude » :« heureux celui qui peut se dire turc » La rébellion fut donc d'abord accusée d'être séparatiste, puis marxiste léniniste, et enfin terroriste.

Séparatiste, elle le fut mais cette revendication n'est plus d'actualité, sauf dans les procès attentés aux militants de partis politiques pro kurdes ou aux maires kurdes accusés d'être « en collusion avec une organisation illégale séparatiste ». la deuxième accusation, celle d'être un parti marxiste, fait peur encore aujourd'hui, et pourtant, il n'en fut rien si j'en crois Bernard Dorin, ambassadeur de France : « Le PKK a brandi la bannière du marxisme-léninisme, non pas que la population kurde de Turquie soit communiste, ni même les chefs du PKK, mais pour une raison géostratégique », ajoutant qu' Abdullah Öcalan et l'état-major du PKK avaient misé sur le soutien de l'URSS pour mener à bien leur lutte armée, mais « ce calcul politique n'a pas été judicieux car le soutien de Moscou n'est jamais venu ».

L'organisation très stricte et les méthodes, parfois brutales, qu'on peut désapprouver, voire condamner, furent moins le fruit d'une idéologie « totalitaire » que la résultante découlant des contraintes de la lutte armée et clandestine. Comme toutes les luttes armées, celle-ci cessera d 'être « terroriste » lorsqu'elle aura remporter la victoire. qui se souvient que Ben Gourion était « terroriste » , que Bourguiba, Ben Bella, Nelson Mandela, étaient « terroristes », que Jean Moulin était « terroriste » , sans oublier Guy Moquet, fusillé à 17 ans? Mais les attentats du 11 septembre 2001 et les peurs qu'ils ont engendrées ont amené les Etats Unis et l'Union européenne à dresser la liste des organisations terroristes et, de crainte d'en oublier une seule, ils ont décidé de ratisser large.

La Turquie s'est trouvée confortée dans sa politique répressive et s'est enfoncée dans une impasse idéologique dont elle espère s'en sortir par la fuite en avant. Elle en appelle à la rue, avec la complicité d'une presse déchaînée, et ses organisations extrémistes tentent d'organiser des véritables pogromes anti-kurdes non seulement dans les grandes villes de Turquie mais aussi à Bruxelles, à Berlin et même à Salzbourg, en Autriche.

Ses communiqués de victoire cachent mal son incapacité à vaincre.
Pourtant chacun connaît les termes d'un règlement politique qui mettrait un terme au conflit et que rappelle Kendal Nézan dans « Libé » datée du 29/10/2007

• Reconnaissance dans la Constitution turque de l'identité kurde et des droits culturels, linguistiques et politiques qui s'y rattachent (enseignement et médias en langue kurde, liberté de créer associations et partis politiques kurdes…...)

• Amnistie générale pour les militants du PKK et pour les militaires turcs impliqués dans les massacres contre les Kurdes, pour tourner définitivement le long et douloureux chapitre de la guerre et de la violence.

• Aide à la reconstruction de plus de 3 000 villages kurdes détruits par l'armée et au retour dans leur foyer de plus de deux millions de Kurdes déplacés. J'ajouterai que, seule, l'organisation qu'on qualifie de « terroriste » est prête à ouvrir ces négociations et a montré périodiquement sa volonté d'aboutir à un accord politique en décrétant unilatéralement des cessez-le-feu que la Turquie rejette toujours avec dédain : « on ne traite pas avec des terroristes ». (Amitiés Kurdes de Bretagne, 2 novembre 2007, le porte parole: André Métayer, www.agencebretagnepresse.com)

Evénements clés depuis les dernières menaces de la Turquie

Voici les événements clés depuis les dernières menaces de la Turquie d'intervenir contre la guérilla du PKK retranchée dans le nord de l'Irak.

--OCTOBRE 2007--

- 9: Ankara menace d'une opération contre les bases des séparatistes kurdes du PKK après la mort de 15 de ses soldats dans des attaques de rebelles s'infiltrant en Turquie depuis le nord de l'Irak.

- 13-14: Bombardements turcs sur le nord irakien.

- 17: Le Parlement turc autorise le gouvernement à lancer, si nécessaire, des incursions militaires contre les bases du PKK en Irak.

- L'Irak indique sa détermination à mettre un terme aux activités et à l'existence du PKK sur son territoire.

- Washington presse Ankara de ne pas intervenir.

- 18: Le gouvernement autonome régional kurde irakien appelle Ankara à un "dialogue direct" sur le PKK. Rejet d'Ankara, qui ne reconnaît comme interlocuteur que Bagdad.

- 19: Les autorités du Kurdistan d'Irak déterminées à combattre toute attaque contre leur territoire.

- 21: Douze soldats turcs tués à la frontière irakienne dans une embuscade du PKK, huit capturés. 34 rebelles tués dans des affrontements.

- Le président irakien Jalal Talabani rejette la demande turque de lui livrer les chefs du PKK basés en Irak.

- 22: Les rebelles kurdes prêts à un cessez-le-feu si Ankara renonce à une action militaire et s'engage à reconnaître leurs droits. Le ministre turc des Affaires étrangères Ali Babacan rejette cette offre du PKK, qualifié d'"organisation terroriste".

- Washington assure Ankara de sa coopération pour combattre les rebelles basés en Irak.

- 23: Bagdad annonce qu'il fermera les bureaux du PKK et interdira au groupe "terroriste" d'opérer sur son sol.

- 24: La présidence du Kurdistan d'Irak appelle le PKK à mettre fin à la lutte armée.

- 25: Le gouvernement du Kurdistan irakien dément la présence de bureaux du PKK en Irak, mais reconnaît une présence militaire dans le massif du Qandil (nord).

- La Turquie fustige les appels américains à la retenue, se disant déterminée à intervenir dès que "la situation l'imposera".

- Les huit soldats turcs capturés se trouvent toujours en Turquie (PKK).

- 26: Echec d'entretiens irako-turcs à Ankara.

- 28: Importante opération militaire turque dans l'est: 15 rebelles et quatre soldats tués, selon les médias, un soldat tué selon l'armée.

- 29-31: L'armée turque pilonne dans la province de Sirnak, frontalière de l'Irak, indiquant avoir tué 15 rebelles et perdu trois hommes.

--NOVEMBRE--

- 1er: Le PKK veut un "plan de paix", mais se dit prêt au combat.

- Ankara ferme son espace aérien au nord de l'Irak (TV). Infirmé par le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.

- 2: La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice est reçue à Ankara par le Premier ministre turc.

- Tenue d'une conférence internationale à Istanbul sur l'Irak.

- Ankara affirme qu'il est temps de passer à l'action contre le PKK.  (AFP, 2 nov 2007) -

Bilan de Guerre des HPG pour Octobre 2007

Centre de presse des HPG "A la presse et à l’opinion publique ! Le 28 Octobre l’armée turque a lancé une vaste opération dans le triangle Dersim-Pülümür- Nazmiye dans la province de Dersim (Tunceli). Lors de cette opération un total de 10000 soldats a été déployé."

"Des unités ont été mises en place par voies aériennes pour soutenir des secteurs stratégiques.

Le même jour, de violents combats ont éclatés à différents endroits. Le lendemain la zone d’opération s’est élargie et des bombardements ont été effectués avec des canons et 4 hélicoptères Cobra. Dans les combats 11 soldats ont été tués. Plusieurs autres ont été blessés. Après le 2ème jour de combats, l'armée turque, en raison du niveau élevé de ses pertes, s’est en partie retirée de la zone d’opération.

Dans ces combats, nos combattants de la guérilla n'ont pas subi de pertes, et sont rentrés en toute sécurité dans leurs bases arrière. Sur l’ensemble de la zone d’opérations des incendies ont été allumés par l’armée turque. Les incendies brûlent toujours.

Le 29 Octobre, l'armée turque a lancé dans la montagne de Cudi (Şırnak), une vaste opération. Des informations détaillées sur les opérations seront transmises dans les jours suivants Le 22 Octobre dans les combats à Oremar le combattant de la guérilla Bedirxan Sadun (Nom de code: Zınar Dirbêsiye) est tombé après une courageuse résistance. Du fait de la continuité de l’opération, l’identité d’un autre combattant de la guérilla tombé n’a pu être identifiée. L'affirmation de l’état major général turc comme quoi 36 guérilléros étaient tombés est fausse. Seuls deux guérilléros sont morts.

Bilan de guerre pour le mois d’octobre 2007

A la presse et à l’opinion publique !

Opérations militaires : 58
Opérations militaires de l’armée turque: 57
Opération commune des armée turque et iranienne : 1
Nombre de combats: 43
Actions de la guérilla: 40
Pertes de l'armée turque lors des combats: 147
Dont Officiers de l’armée turque: 6
Dont soldats de l’armée turque : 138
Dont policiers: 3
Prisonniers militaires: 8
Blessés: 86
Hélicoptères endommagés: 3
Armement capturé :
1- 1 A-6
2- 1 BKC
3- 6 G-3
4- 3 M-16
5- 1 lance grenade
Guérilléros tombés : 6
Lors des opérations de l'armée turque dans le nord du Kurdistan dans les régions de Botan, Amed, Dersim et Erzurum plusieurs forêts ont été incendiées." (www.kurdish-info.net, November 2, 2007)

Le PKK veut un "plan de paix" mais se dit prêt au combat

Le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK) qui défie Ankara depuis ses bases du nord de l'Irak, a exhorté jeudi la Turquie à proposer un "plan de paix", mais s'est dit prêt à combattre en cas d'attaque.

Dans un entretien avec l'AFP au coeur du repaire du PKK dans le massif montagneux du Qandil, un responsable de cette formation, Abdurrahman Cadirci, a lancé cet appel à la veille d'une conférence régionale cruciale à Istanbul.

Cette rencontre doit réunir vendredi et samedi des ministres des Affaires étrangères d'Irak, des pays voisins, des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et ceux du G8. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon sera également présent.

"J'appelle la Turquie à avoir du courage et à présenter un plan de paix pour résoudre ce problème", a déclaré M. Cadirci, porte-parole du PKK en charge des relations extérieures de l'organisation. "Ainsi nous pourrons déposer les armes".

Ankara a massé des troupes dans le secteur frontalier avec l'Irak et menace de lancer une opération militaire dans le Kurdistan irakien (nord) pour éliminer les bases de la rébellion du PKK, qui abrite entre 3.000 et 4.000 combattants.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne, lance à partir de ces bases des opérations meurtrières dans le sud de la Turquie.

"Nous avons pris toutes les mesures politiques et militaires (en cas d'incursion), et tous les Kurdes dans le monde seront à nos côtés", a averti M. Cadirci.

Il a soutenu que la Turquie serait isolée sur la scène internationale si elle conduisait une incursion militaire et qu'une telle opération serait vouée à l'échec.

"Les Turcs ont déjà conduit 24 incursions, sans pouvoir atteindre leurs objectifs", a-t-il souligné. "Et cette fois-ci personne ne sera au côté de la Turquie contre nous. Elle ne pourra pas nous éliminer".

Reprenant un thème développé par les autorités du Kurdistan d'Irak, il a estimé qu'Ankara visait l'expérience de cette région autonome qui a pris ses distances d'avec Bagdad et offre l'exemple d'un mini-Etat stable et prospère.

"Une attaque turque vise à détruire l'expérience du Kurdistan autonome qui s'est développé dans le sud du Kurdistan", a estimé M. Cadirci, usant de la terminologie des nationalistes kurdes qui considèrent que leur Territoire s'étend sur les quatre pays voisins: la Turquie (nord), l'Iran (est), l'Irak (sud) et la Syrie (ouest).

"J'appelle la Turquie à ne pas attaquer le PKK et à agir de façon raisonnable. Nous ne les avons pas attaqué et nous avons annoncé un cessez-le-feu", a-t-il encore déclaré.

"J'appelle la Turquie à reconnaître leurs droits aux Kurdes, leurs droits nationaux, culturels, linguistiques, politiques et le droit à la libre expression, et aussi à libérer notre chef Abdullah Öcalan qui est incarcéré dans des conditions sévères", depuis 1999, a poursuivi Abdurrahman Cadirci.

"Ainsi, pas à pas, nous pouvons obtenir des progrès et trouver une solution à nos problèmes, et ne pas avoir recours à la force miliaire qui n'a jamais été un succès", a ajouté le responsable du PKK.

Il a reçu le journaliste de l'AFP dans une base du PKK, dans la zone escarpée du Qandil, où sont déployés des combattants du mouvement, en treillis vert sombre, armés de fusils d'assaut, et équipées de jumelles, pour surveiller les accès à leur repaire.(AFP, Par Kamal TAHA, 1 nov 2007)

Investigation on Zana's Speech at 'Democratic Society Congress'

Diyarbakır Public Prosecution launched an investigation on the words of Leyla Zana former DEP MP with the charge of 'propaganda of terrorist organisation'. Zana spoke at “Democratic Society Congress” in Diyarbakır on 26 October. Chief Prosecutor Kavak said that the investigation was under article 72 of ATL. Leyla Zana argued at the conference that Northern Iraqi officials should not submit PKK members and suggested amnesty for Abdullah Öcalan.(www.antenna-tr.org, October 31, 2007)


Minorités / Minorities

Disparition d'un prêtre chrétien syriaque dans le sud-ouest de la Turquie

Un prêtre de la communauté chrétienne syriaque a disparu mercredi dans le sud-ouest de la Turquie et aurait été enlevé pour obtenir une rançon, a-t-on appris auprès de dirigeants de la communauté et de responsables locaux.

La voiture du prêtre a été retrouvée abandonnée sur une route proche de Midyat, dans la province de Mardin, a précisé à l'agence de presse turque Anatolie Ismail Karadas, un fonctionnaire de la région.

Selon un responsable de la communauté syriaque dans la province, un prêtre a reçu un appel d'une personne utilisant un téléphone mobile précisant que le religieux enlevé serait libéré en échange d'une somme de 300.000 euros.

"Ils ont ensuite envoyé sur le même téléphone un message disant 'Soyez raisonnable, si vous n'apportez pas 300.000 euros, nous le tuerons'", a dit ce responsable, Anto Nuay, à l'agence Anatolie.

Le nom du prêtre est Edip Daniel Savci.

"Nous n'avons aucune idée de qui peut être derrière cet incident (...) Notre communauté est préoccupée", a déclaré un autre responsable local syriaque, Yusuf Bektas, à la chaîne d'information télévisée 24. Il a indiqué que les forces de sécurité avaient lancé une opération pour tenter de retrouver le prêtre.

Les chrétiens ont récemment été la cible de deux agressions mortelles en Turquie. Un prêtre catholique italien a été tué par balle en 2006 et trois protestants - un missionnaire allemande et deux Turcs convertis - ont été torturés et égorgés en avril dernier.

La communauté orthodoxe syriaque est l'une des plus anciennes communautés chrétiennes du monde. En Turquie, elle compte quelque 25.000 personnes qui se trouvent principalement à Mardin, dans la région majoritairement kurde du sud-est du pays, et à Istanbul.

De nombreux syriaques de Turquie ont émigré vers l'Europe occidentale au cours des trois dernières décennies, chassés par la pauvreté et par l'insurrection kurde, mais ils ont commencé à revenir sur leurs terres ancestrales au cours des dernières années.  (AFP, 28 nov 2007)

40 Jours de Moussa Dagh : Nouvelles intimidations...

Une nouvelle campagne d’intimidation turque frappe Hollywood au sujet du projet de tournage de l’adapatation du célèbre roman de Franz Werfeld « Les 40 Jours de Musa Dagh ».

Plusieurs journaux turcs révèlent qu’après avoir dissuadé Sylvester Stallone de jouer dans ce film à la suite de l’envoi de plus de 3000 E-mails de protestations, Savas Egilmez, professeur d’Histoire de l’Université Atatürk et Président de l’Association pour la lutte contre la reconnaissance du prétendu Génocide arménien (Asýlsýz Soykýrým Ýddialarýyla Mücadele Derneði : ASIMED), s’en prend maintenant à Mel Gibson.

En effet, l’acteur et producteur de Braveheart ,The Patriot et Apocalypse, défenseur des peuples opprimés assoifés de liberté, aurait décidé de co-produire cette mémorable histoire du peuple arménien.

Sans surprise, l’ASIMED a commencé à diffuser les diverses adresses e-mails permettant d’intimider, à son tour, Mel Gibson, avec les mêmes arguments qui auraient « empêché » Stallone, en le déclarant « personna non grata » en Turquie si il ne refusait pas ce projet.

Selon Savas Egilmez, la diaspora arménienne aurait réuni la somme de 100 millions de dollars pour permettre la réalisation du film, avec la bénédiction d’Arnold Schwarzenegger.

Les noms de célèbres acteurs circulent à Hollywod, comme ceux d’Antonio Banderas, Omar Shariff et de nouveau Sylvester Stallone, pour interpréter les personnages de ces 40 interminables jours qui virent la résistance héroïque d’une poignée d’Arméniens face à l’armée ottomane jusqu’à leur sauvetage par des navires français. (Jean Eckian, Stéphane/armenews, 28 novembre 2007)

Turkish Lobby Blocks Installation of Assyrian Genocide Monument in Sweden

The local newspaper of Södertälje, a town just south of the Swedish capital, has been busy covering the unfolding drama of the Seyfo Monument. Seyfo is an Assyrian word referring to the 1914-1918 Turkish genocide of 750,000 Assyrians, as well as 400,000 Greeks and 1.5 million Armenians. The Turkish state fiercely objects to any mentioning of genocide of Assyrians and is spending millions of dollars to promote its official view of Turkish WWI history.

The town of Södertälje has reluctantly become a battle ground for the efforts of the Turkish state and the 20,000 strong Assyrians living there since the mid 70s. The Assyrian community was promised recently by the municipality of Södertälje a monument for the remembrance of the Turkish genocide of Assyrians. But the issue took a new spin as fresh reports revealed Turkish lobbyists influenced Swedish politicians to stop the planned monument. A shadowy organization named "The ideas of Ataturk in Sweden" is suspected to be behind the lobby efforts to stop the monument.

Prominent members of the Assyrian community have been quoted in the media vowing to continue their efforts until the monument is installed, calling the Turkish state to change its position and acknowledge the genocide of Assyrians. "This is a sensitive issue for every Assyrian in the world and it is of great importance for several generations of Assyrians, that is why we will not give up so easily," said Rachel Hadodo, chairwoman of the Assyrian Federation of Sweden.  (AINA, November 28, 2007)

Les orthodoxes exposent leur litige avec la Turquie à la CEDH

L'Eglise orthodoxe a exposé mardi à la Cour européenne des droits de l'Homme l'affaire de l'ancien orphelinat grec orthodoxe de l'île de Büyükada à Istanbul, confisqué par l'Etat qui témoigne selon elle des discriminations dont elle est victime en Turquie.

Le patriarcat orthodoxe de Constantinople avait acquis en 1902 ce bâtiment de plus d'un kilomètre de long -- qui serait le plus grand d'Europe à être construit entièrement en bois--, "jadis le principal orphelinat de la communauté grecque orthodoxe d'Istanbul", a expliqué à l'AFP l'archevêque d'Amérique, Demetrios, qui a fait le déplacement à Strasbourg.

Au fil des ans, l'Eglise orthodoxe de Constantinople a été dépossédée d'une très grande partie de son patrimoine en Turquie, en raison d'une législation peu favorable aux religions des minorités, a-t-il relevé.

"Dans cette affaire-là, nous entrevoyons des chances d'obtenir gain de cause et c'est pourquoi nous avons décidé de nous pourvoir à Strasbourg", a-t-il précisé.

L'orphelinat a été saisi par l'Etat sur décision de justice en 1997, estimant qu'il n'appartenait pas au patriarcat, mais à une fondation déclarée "désaffectée" par les autorités turques.

Le patriarcat fait valoir des titres de propriété remontant à l'empire ottoman et reconnus comme valides à plusieurs reprises par la République turque, qui lui a succédé en 1923.

Ses avocats ont également souligné que depuis la fermeture du lieu en 1965 en raison de risques d'incendie, "l'Etat a rejeté toutes les demandes d'autorisation de travaux pour rénover" l'orphelinat aujourd'hui au bord de l'effondrement.

Le représentant de la Turquie, Münci Özmen, a argué de son côté que le patriarcat "n'a jamais été ni l'utilisateur ni le vrai propriétaire des lieux", dont la destination caritative avait été "stipulée en 1902".

Comme le patriarcat n'était pas le propriétaire, il n'a pas subi non plus "de perte ou de préjudice" lors du transfert à l'Etat de la bâtisse, a encore avancé M. Özmen.

La Cour suprême turque avait confirmé cette confiscation en février 2005.

Le patriarcat d'Istanbul réclame la restitution de centaines de biens immobiliers saisis par l'Etat turc, avec lequel il est également en contentieux au sujet de la réouverture de l'unique séminaire grec orthodoxe de Turquie, situé sur l'île stambouliote de Heybeliada et fermé en 1971.

La communauté grecque orthodoxe de Turquie comprend aujourd'hui moins de 3.000 membres. Le patriarche oecuménique, qui y siège, est la plus haute autorité du monde orthodoxe. (AFP, 27 nov 2007)

Début du procès des meurtriers présumés de trois chrétiens

Le procès de cinq jeunes Turcs passibles de la prison à vie pour le meurtre en avril de trois chrétiens a débuté vendredi à Malatya (est) avec la dénonciation par la partie civile d'un climat d'intolérance religieuse, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Les victimes -- Tilmann Geske, un missionnaire allemand, et les Turcs Necati Aydin et Ugur Yüksel, tous trois membres de la petite communauté évangélique de Malatya -- avaient été égorgées le 18 avril dans les locaux de leur maison d'édition chrétienne.

Le ministère public a requis la prison à vie contre les cinq auteurs présumés du crime, âgés de 19 à 20 ans, estimant qu'ils avaient créé une "organisation terroriste armée" pour imposer leurs convictions idéologiques.

Il a requis au moins un an de prison contre deux complices supposés, également jugés vendredi.

Lors de l'audience, à laquelle ont assisté des diplomates occidentaux et les familles des victimes, les prévenus n'ont pas souhaité faire de déclarations et leurs avocats ont demandé un délai pour pouvoir examiner le dossier plus en détail et préparer leurs plaidoiries, selon Anatolie.

Dans le tribunal de Malatya placé sous la protection d'un imposant dispositif de sécurité, les juges ont en revanche entendu les proches des victimes et leurs avocats.

"Je veux que la mentalité qui transforme des enfants en assassins soit questionnée, mise au jour et punie", a asséné Semse Aydin, veuve de Necati Aydin.

Selon l'acte d'accusation, les prévenus se sont dit devant la police persuadés que les activités missionnaires chrétiennes en Turquie faisaient partie d'un vaste complot soutenu par les Etats-Unis et Israël et visant à affaiblir l'islam et la nation turque.

Le triple meurtre de Malatya, après les assassinats d'un prêtre catholique l'an dernier à Trabzon (nord-est) et d'un journaliste arménien en janvier à Istanbul, avait provoqué l'inquiétude au sein de la petite minorité chrétienne de Turquie, pays à la population en grande majorité musulmane.

Le conseiller juridique de la communauté protestante de Turquie, Orhan Kemal Cengiz, a mis en cause le rôle des médias dans ces différentes affaires, les accusant d'avoir "désigné des cibles".

L'avocat de la partie civile, Mehmet Ali Koçak, a reproché au procureur en charge de l'affaire d'avoir constitué des dossiers sur les activités missionnaires en Turquie avec des listes de noms et d'adresses de membres de la communauté protestante, "devenus des cibles", selon lui.

Susanna Geske, la veuve du missionnaire allemand, a pour sa part affiché sa confiance dans la justice turque ainsi que sa détermination à continuer à vivre à Malatya, où elle réside depuis dix ans. (AFP, 23 nov 2007)

Le CCAF appelle à la manifestation arménienne à Bruxelles

Le Conseil de Coordination des Organisations Arméniennes de France (CCAF) appelle tous les Arméniens de France à se mobiliser en participant à la manifestation, le 14 décembre 2007 à Bruxelles, organisée par la FRA Dachnaktsoutioun.

Ce jour-là, les 27 chefs d’Etat et de gouvernement des pays membres de l’Union européenne se réuniront pour se prononcer sur le rapport d’étape de la Commission européenne. Tout est mis en oeuvre pour que la question de la reconnaissance du génocide arménien, en tant que préalable à l’adhésion de la Turquie, soit exclue du cadre des négociations. C’est pourquoi, nous devons marquer notre présence avec force, intensifier notre action et amplifier notre mouvement.

Le 14 décembre, toute la communauté arménienne en Europe doit faire entendre sa voix auprès des chefs d’Etat et de gouvernement pour faire barrage à une Turquie génocidaire et négationniste.

Le Conseil de Coordination des Organisations Arméniennes de France (CCAF) salue l’initiative de la FRA Dachnaktsoutioun et s’y associe pleinement, afin que ce rassemblement soit aussi l’affirmation de notre indéfectible unité. (alexis@govciyan.com,  23 novembre 2007)


AXA remet un premier million d'USD aux descendants du génocide arménien

Trois associations caritatives franco-arméniennes ont reçu lundi à Paris un million de dollars, première partie d'une somme de 17,5 M USD que le groupe français d'assurance Axa s'est engagé à verser aux descendants de victimes du génocide arménien, a constaté une journaliste de l'AFP.

Lors d'une conférence de presse, les avocats américains en charge de cette affaire, Mes Brian Kabateck et Vartkes Yeghiayan, se sont déclarés "déçus" de ne pas parvenir à un arrangement similaire avec la Deutsche Bank et la Dresdner Bank, contre lesquelles ils ont engagé des poursuites devant la justice de Californie.

Les deux avocats ont remis deux chèques de 400.000 dollars à l'Union générale arménienne de bienfaisance et à la Croix Bleue, et un troisième de 200.000 dollars au Fonds arménien de France.

Axa a accepté d'indemniser à hauteur de 17,5 millions de dollars les héritiers de porteurs de polices d'assurance vie contractées auprès de filiales de cette compagnie qui exerçaient alors leur activité dans l'empire Ottoman.

Le principe avait été acté en octobre 2005 au terme d'une médiation menée en Californie entre Axa et ces descendants qui avaient lancé une action judiciaire civile en nom collectif ("class action").

De cette somme, 3 millions de dollars sont destinés à des associations caritatives franco-arméniennes. Un autre million sera versé d'ici la fin de l'année, et un dernier en janvier 2008, ont indiqué les avocats.

Les descendants de victimes du génocide arménien (1915-17) ont jusqu'au 7 janvier 2008 pour se manifester et faire savoir que l'un de leurs ancêtres figure sur une liste publiée sur internet (www.armenianinsurancesettlement.com).

Une première date butoir, le 1er octobre, a été repoussée afin de permettre à un nombre plus important de bénéficiaires présumés de se faire connaître, a précisé Me Yeghiayan.

A ce jour, environ 5.000 demandes ont été enregistrées depuis 24 pays, principalement des Etats-Unis, Arménie, et France.

"Il est très important, sur un plan symbolique, qu'il y ait le plus de gens possible qui aillent se pencher sur leur histoire, et voir si leur famille est mentionnée sur ce site", a expliqué Me Kabateck.

Un accord similaire avait déjà été signé avec la compagnie d'assurance américaine New York Life en 2000 pour 20 millions de dollars.

Au sujet de la Deutsche Bank et la Dresdner Bank, l'avocat a indiqué ne pas avoir eu "encore de discussion avec ces banques (...) complices de génocide" qui "détenaient 5 millions de dollars d'épargne arménienne qu'elles ont transférés à Berlin au moment du génocide".

"Nous sommes déçus par les Allemands, les banques allemandes, surtout étant donnée leur histoire par rapport aux génocides, mais nous avançons et irons jusqu'au bout", a assuré Me Kabateck. (AFP, 19 nov 2007)

La condamnation d’Arat Dink et Serkis Seropyan enfin publiée

Le rédacteur en chef d’Agos Arat Dink et son éditeur Serkis Seropyan ont été condamné à un an de prison avec sursis en vertu de l’article 301. La décision de la 2ème Cour Pénale de Sisli vient d’être rendu public.

Dans sa décision de vingt pages la cour a mentionné les évènements de 1915 affirmant : « si ce que les défendeurs ont accusé les Turcs d’avoir fait était une vérité historique, alors leurs actions auraient été légales » ; aussi la cour a éprouvé la nécessité d’étudier elle-même les livres d’histoire afin de se forger sa propre opinion sur ce qui est arrivé dans le passé.

En citant le livre négationniste de Yusuf Halacoglu intitulé « de l’Exil au Génocide 2007 », la cour mentionne les contributions historiques des Arméniens à la société Ottomane et le fait qu’il existait une possibilité pour les Arméniens de monter dans l’échelle sociale grâce à « l’éducation et l’enseignement ».

La déclaration affirme également que les Arméniens avaient préparé un soulèvement armé contre les Ottomans et donne des exemples d’attaques armées entre 1895 et 1915, ce qui justifie selon elle que les Arméniens ont été transférés vers la Syrie et Mosul en Irak du Nord.

La cour se demande d’ailleurs « Quand, pendant la Première guerre mondiale, les alliés ont attaqué des villes allemandes lors d’attaques aériennes considéréz-ils cela comme un génocide ? Et les expériences nucléaires qui se sont tenues sous les océans et les tremblements de terre ... [illisibles] résultants, ces morts massives, sont-ils considérés comme des génocides scientifiques ? »

La cour turque déclare également que la constitution et la Cour européenne des Droits de l’homme (ECHR) intègrent le principe d’une limitation de la liberté d’expression pour « protéger la sécurité nationale, l’unité territoriale ou la sécurité publique et la prévention de crimes » : « Il y a une jurisprudence de l’ECHR qui considérent la législation française sur la liberté d’expression quant à l’extermination des Juifs comme inopportune et les Juifs en Europe ne se sont jamais armés contre leur propre état, jamais uni avec les armées d’autres états, jamais massacré les gens dans les villages dans les montagnes et les vallées profondes, dans les villes et en province ».

La cour arrive ainsi à la conclusion que l’accusation de génocide était injuste et « visait à la destruction de l’ordre public turc ».

Le procès avait été ouvert après une plainte de Recep Akkus de l’Union des Avocats Nationalistes suite à une interview que Hrant Dink avait donné à l’Agence de presse Reuters qualifiant les évènements de 1915 de génocide.

D’autres journaux avaient aussi cité les déclarations de Hrant Dink, comme le journal Yeni Cag (six jours avant qu’Agos) , le journal Cumhuriyet (deux jours avant Agos) et le journal Tercüman.

La sociologue turc Fatma Muge Gocek qui vit actuellement aux Etats-Unis a d’ailleurs été choqué par ce constat. Dans une déclaration elle écrit « J’estime que ce procès a été instruit contre Seropyan et Arat Dink et qu’ils ont été ensuite condamnés parce qu’ils sont Arméniens. C’est-à-dire, parce qu’ils représentent une minorité en Turquie » précisant « Pourquoi je le pense ? Parce que l’entretien donné par Hrant Dink et publié par Agos (...) fut aussi publié dans tous les autres médias turcs. Or ces mêmes médias n’ont été poursuivis ni par des procureurs turcs, ni par des tribunaux turcs. En conséquence, ces autres journaux et journalistes turcs ne seront donc ni poursuivis ni bâillonnés, comme Seropyan et Arat Dink le sont maintenant et le seront à l’avenir ». Elle conclut « A cet instant, je ne suis sûre que d’une chose : je suis écoeurée par ce modèle possible de mort qui se répète ». (Stéphane/armenews, 15 novembre 2007)

Affaire Dink: deux gendarmes de Trabzon seront jugés pour abus de pouvoir

Le 8 novembre 2007, la presse turque a fait état de la mise en examen de deux officiers de la gendarmerie de Trabzon (Nord-Est), d¹où sont originaires la plupart des accusés dans le procès des assassins du journaliste d¹origine arménienne, Hrant Dink.

Le procureur de Trabzon a mis en accusation pour ³abus de pouvoir², Veysel Sahin et un autre officier - dont on ne connaît pour l¹instant que les initiales, O. S. -, en vertu de l¹article 257.2 du code pénal. Ils doivent comparaître prochainement devant le tribunal de police de la ville, où ils devront répondre de leur absence de réaction alors qu¹ils avaient eu connaissance de projets d¹assassinat contre le directeur de publication de l¹hebdomadaire Agos. Les deux hommes risquent de six mois à deux ans de prison.

Veysel Sahin figure sur la liste des témoins dans le procès des assassins présumés de Hrant Dink. Lors de la deuxième audience, le 1er octobre, les avocats de la famille Dink demandent qu¹ils soit entendu ultérieurement.
Cette décision signifie que six autres membres des forces de l¹ordre de Trabzon ne seront pas poursuivis. Parmi ceux ayant eu connaissance de préparatifs en cours pour assassiner le journaliste figure Muhittin Zenit, dont la conversation avec Erhan Tuncel, l¹un des organisateurs de l¹assassinat, a été enregistrée.

Un avocat de la famille Dink, Erdal Dogan, a fait savoir que celle-ci n¹avait pas été informée de ces poursuites. La prochaine audience du procès des assassins présumés de Hrant Dink est fixée au 11 février 2008.

Le 19 janvier 2007, Hrant Dink, journaliste et chroniqueur, a été assassiné de plusieurs balles, vers 14 heures, devant les locaux de l¹hebdomaire bilingue arménien-turc Agos dont il était le directeur de publication. Il avait été poursuivi à plusieurs reprises par la justice pour avoir évoqué les massacres d¹Arméniens survenus en 1915. En 2005, il avait été condamné à six mois de prison avec sursis. Il encourait désormais jusqu¹à trois ans de prison pour avoir qualifié à nouveau de "génocide" les massacres de 1915, dans un entretien avec l¹agence Reuters. Le 2 juillet, le procès de ses assasins présumés s¹est ouvert à Istanbul. (europe@rsf.org, 14 novembre 2007)

L’utilisation du terme "génocide" pour Atatürk fait scandale

Le Collectif VAN diffuse cette traduction d'un article de Azg parue sur le site de la Fédération Euro-Arménienne pour la Justice et la Démocratie du 14 novembre 2007. 




Dans la précédente publication du recueil des discours de Kemal Atatürk, "Azg" informait que le mot "massacres" a été remplacé par "génocide" dans le texte du recueil. Cela a suscité un grand scandale en Turquie, ce qui est tout à fait naturel, dans certaines circonstances. Le recueil avait été publié en 1987, et la "faute", n’a été relevée que 20 ans plus tard. 



Toutefois, le scandale causé par ce mot, a entraîné des accusations réciproques de plusieurs personnalités turques. Le vice-Président du parlement et de directeur de la Commission de la Culture et des Arts, l’éditeur Nevzat Pakdil, ont organisé une conférence de presse, au cours de laquelle la Société de la Langue turque a été déclarée responsable de l’erreur. 




Selon le journal "Tercuman", Nevzat Pakdil a indiqué que : "Le recueil en question a été réalisé en 1987 et édité par Sedat Tunzer, conseillère du Président du Parlement turc. Le recueil a été approuvé par la Société de la Langue turque, après quoi le parlement l’a publié. Si vous étudiez le vocabulaire employé par ladite Société en 1984, 1988 et 2005, vous noterez que le mot "génocide" y est utilisé pour traduire le mot arabe "massacres". Par conséquent, l’organisme responsable de la confusion des termes "massacres" et "génocide" est la Société de la Langue turque". 



Il est intéressant de noter, que la Société de la Langue turque, ainsi que la Société d’Histoire turque, ont été créés à l’initiative personnelle de Mustafa Kemal Atatürk.
 (www.collectifvan.org)

Arat Dink n’a pas quitté définitivement la Turquie

Le rédacteur d’Agos, Arat Dink, aurait déclaré au Turkish Daily News qu’il ne partira pas de Turquie ou se trouve son travail de journaliste contrairement aux affirmations du quotidien Milliyet.

Cette information avait été reprise par beaucoup de quotidiens turcs.

Cependant, le coordonnateur d’Agos, Aris Nalci a déclaré qu’il avait été étonné entendre cette nouvelle. « Arat est allé à Bruxelles pour seulement une semaine afin de rendre visite à sa soeur Delal. Il sera de retour lundi et occupe toujours un poste à Agos » a-t-il dit ajoutant qu’il ne comprennait pas comment une telle rumeur avait pû prendre unet telle ampleur. (www.armenews.com, 12 novembre 2007)

Le nationalisme turc en Belgique: l’impression de revivre les pogroms

L'hebdomadaire Le Vif-L'Express (n° 2939 du 2 au 8 novembre 2007) a consacré sa couverture à "La colère des Turcs de Belgique" ainsi qu'un dossier de 8 pages traitant des violences turques à Bruxelles, sous le titre : "Le nationalisme turc, frein à l'intégration".

Dans une interview intitulée « L’impression de revivre les pogroms », au nom de la communauté arménienne (de 10 000 et 20 000 personnes) issue de plusieurs vagues migratoires, M. Michel Mahmourian, Président du Comité des Arméniens de Belgique, dénonce l’aveuglement d’une partie du monde politique à l’égard du nationalisme turc.

Le Vif/L’Express : Quel est l’état d’esprit des arméniens de Belgique après le saccage d’un café tenu par un Belge d’origine arménienne, à Saint-Josse ?

Michel Mahmourian : Les Arméniens de Belgique estiment que c’est chez eux qu’on est venu tout casser. Ils ont l’impression de revivre les pogroms de l’empire ottoman, dont leur parents et grands-parents leur ont parlé. Ils sont partagés entre l’envie de quitter la Belgique, dans la mesure où le danger qui les guette ne semble pas être pris en considération ; et leur citoyenneté belge, qui les poussent à ne pas laisser leur pays aux mains de quelques fascistes. J’espère que les derniers événements vont accélérer la prise de conscience du potentiel dévastateur de certains ghettos et pousser les autorités à y mettre bon ordre.

Jusqu’à présent, vous n’avez guère été soutenus, si l’ on en juge par l’ « encommissionnement » du projet de loi pénalisant la négation du génocide arménien (de la fin du XIXe siècle à 1917) et tutsi (1994), sous le gouvernement Verhofstadt II ?

Il y a eu, dans le monde politique, de la complaisance, de la lâcheté et, je crois aussi, beaucoup d’aveuglement. On considère que la Turquie est un pays ami, que les ressortissants turcs d’ici sont des Belges comme les autres, alors que la plupart se considèrent comme des Turcs et obéissent à des directives que l’ambassade de Turquie leur donne. Dans un communiqué relatif aux derniers événements, l’ambassadeur appelle les Turcs à « ne pas céder aux provocations ». Or qui, chez nous, aurait provoqué les Turcs? il n’y a pas plus paisible que le peuple belge ! Ce communiqué jette de l’huile sur le feu. Parler de provocation arménienne serait honteux et absurde. Avec le recul, nos hommes politiques se rendront peut-être compte à quel point la complaisance de certains partis politiques et de certains grands noms de la politique a fait le jeu d’Ankara, au détriment de l’intérêt général. Lors du débat sur la négation du génocide arménien, des hommes et femmes politiques, qui n’ont pas fait preuve d’un grand sens de l’Etat, ont flatté de façon éhontée le sentiment nationaliste turc. Il ne faut pas s’étonner que celui-ci s’enflamme.

Pourquoi était-il si important que cette loi passe ?

C’était un combat nécessaire. A présent, il est vital. On ne peut tolérer sans broncher que des gens - la plupart par ignorance - perpétuent un génocide impuni et que l’on renvoie dos à dos les victimes et les bourreaux. Pourquoi ne leur enseigne-t-on pas la vérité historique dans nos écoles ? La conséquence de notre immobilisme politique, c’est que les Arméniens et les Tutsi de Belgique peuvent continuer à subir les injures et les menaces physiques de nationalistes turcs ou des Hutu, sans que la justice ait les moyens de réagir. En Turquie, quand une loi est votée, les gens s’y plient, même si elle leur déplait. Je ne vois pas pourquoi il en serait autrement ici.

Au cours des travaux parlementaires de la Chambre, en 1995, sur la pénalisation des génocides, il est apparu que la communauté turque de Belgique aurait accepté que soit également visée la négation du génocide arménien. Mais, à partir du moment où une partie de la classe politique, quelques années plus tard, donne l’impression que la Belgique est un pays sur lequel on peut s’essuyer les pieds, où même le drapeau de l’ambassade américaine est brûlé impunément, pourquoi les nationalistes se gêneraient-ils ? Quand on interpelle le Centre pour l’égalité des chances et la lutte contre le racisme, il est aux abonnés absents, alors qu’en 1995, il a été le fer de lance de l’adoption de la loi réprimant le négationnisme du génocide des juifs. Heureusement, il semble aujourd’hui sortir de son hibernation.

« En Turquie, quand une loi est votée, les gens s’y plient, même si elle leur déplait »

Quel est le rôle de l’ambassade de Turquie dans cette radicalisation ?

Avant même de remettre ses lettres de créances au roi, en février 2006, l’ambassadeur de Turquie, s’était permis de faire la morale au président du parlement de la Communauté française, qui était saisi d’une proposition de résolution visant à ce que le génocide des Arméniens soit enseigné dans les écoles. Le représentant de l’empire oriental gronde et tout le monde se met à trembler. Dans le cas de la proposition en question, force est de constater que le président du parlement n’a jamais osé l’inscrire à l’ordre du jour. Nous n’avons qu’à nous en prendre à nous-mêmes de notre laxisme. Le sénateur Josy Dubié (NDLR : Ecolo) accuse l’ambassadeur d’avoir excité ses compatriotes en agitant une prétendue menace terroriste en Belgique. C’est plus que vraisemblable et ne devrait pas étonner nos responsables de la sécurité. Cela étant, cet ambassadeur marche sur les traces de ses prédécesseurs.

Le secrétaire d’Etat à la Propreté, Emir Kir (PS), a été le premier homme politique à s’exprimer sur les émeutes, en demandant le respect de « tous les groupes culturels ». Cela vous a-t-il choqué ?

Il n’a réagi qu’aux manifestations de mercredi soir, mais pas à l’arrachage du drapeau américain ni à l’agression d’un café tenu par un Arménien aux cris de : « Tuez-le, c’est un Arménien ! » Par son silence, il a escamoté le caractère raciste de ces faits. Je suis inquiet, parce qu’il a été le premier homme politique d’un certain niveau à s’exprimer – où sont restés les autres ?– et parce qu’il l’a fait de cette manière manifestement orientée. De plus, c’est un proche de l’ambassade de Turquie et un négationniste déclaré. N’a-t-il pas, lui aussi, contribué à échauffer les esprits ? (Propos recueillis par Marie-Cécile Royen, www.levif.be, n° 2939 du 2 au 8 novembre 2007)

La famille de Hrant Dink quitte la Turquie

Arat Dink, le fils de Hrant Dink, le directeur de publication de l’hebdomadaire arménien de Turquie Agos, assassiné le 19 janvier dernier à Istanbul par un nationaliste turc, a préféré quitter la Turquie pour s’installer à Bruxelles avec sa famille.

La fille de Hrant Dink, s’était déjà établie à La Haye, aux Pays-Bas, l’an dernier. La presse turque a donné l’information en indiquant que Hrant Dink et sa famille se sentaient menacés en Turquie. Comme son défunt père, Arat Dink était harcelé par la justice turque qui avait également utilisé contre lui le fameux article 301 du code pénal turc sanctionnant les « insultes à l’identité turque » pour avoir republié un entretien accordé à la presse par son père dans lequel il évoquait ouvertement le génocide des Arméniens.

Arat Dink et d’autres responsables d’Agos avaient comparu devant un tribunal d’Istanbul en octobre dans le cadre de cette affaire. Arat Dink et sa famille seront sans doute plus en sécurité à Bruxelles, même si la communauté turque locale a montré dernièrement qu’elle était capable d’exporter la haine dans la capitale européenne, en s’en prenant à des commerces arméniens et kurdes lors de manifestations particulièrement violentes. (www.armenews.com, 10 novembre 2007)

Meurtre de Hrant Dink: poursuites contre deux gendarmes turcs

Un tribunal de Trabzon, dans le nord-est de la Turquie, a lancé des poursuites pour abus de pouvoir contre deux gendarmes en lien avec le meurtre du journaliste turc d'origine arménienne Hrant Dink, ont affirmé vendredi des sources judiciaires et les médias.

Les deux hommes sont les premiers membres des forces de sécurité à être poursuivis dans le cadre de cette affaire à Trabzon, où le meurtre a été planifié et où la police et la gendarmerie ont été accusées de ne pas être intervenues pour empêcher le crime alors qu'elles en avaient été averties.

Hrant Dink, qui militait pour la réconciliation entre Turcs et Arméniens, avait été tué de trois balles le 19 janvier dans le centre d'Istanbul, devant les locaux de l'hebdomadaire bilingue turc-arménien Agos, qu'il dirigeait.

Son assassin, Ogün Samast, un chômeur de 17 ans, qui a avoué son crime devant les juges, était membre d'un groupuscule ultra-nationaliste de Trabzon.

Le procureur de Trabzon a affirmé à l'AFP avoir inculpé deux gendarmes, mais a refusé de donner davantage de détails.

Les deux hommes risquent entre six mois et deux ans de prison pour abus de pouvoir, rapportaient vendredi les journaux.

Selon le quotidien Sabah, les poursuites ont été lancées sur la base des dépositions d'un proche d'un des deux "cerveaux" supposés de l'attentat, qui a affirmé avoir informé la police du fait que son neveu cherchait à acheter un pistoler pour assassiner Dink.

La date du procès des deux gendarmes n'était pas immédiatement connue.

Le procès d'Ogün Samast, du commanditaire du crime Yasin Hayal et de 17 autres prévenus a débuté en juillet à Istanbul. L'acte d'accusation indique que la police avait reçu des informations sur le projet de meurtre dès 2006.

Les avocats de la famille Dink ont accusé la police d'avoir dissimulé et détruit des preuves, suggérant que des membres des forces de sécurité aient pu cautionner le meurtre.

En septembre, deux policiers ont été poursuivis à Samsun (nord) pour leur implication dans une séance de "photos souvenirs" avec Ogün Samast, qu'ils venaient d'arrêter au lendemain du meurtre - clichés dans lesquels les agents semblaient exprimer de la sympathie pour le criminel.
(AFP, 9 nov 2007)

Arat Dink and Seropyan Sentenced

The Sisli 2nd Penal Court has sentenced Agos editor-in-chief Arat Dink, son of murdered journalist Hrant Dink, and licence holder Serkis Seropyan to one year imprisonment each under Article 301. The sentences were deferred.

Court took "history" lessons

In its twenty-page decree the court referred to the events of 1915, saying, "If what the defendants had accused the Turks of doing was a historical truth, then their actions would have been legal"; thus, the court found it necessary to study history books itself and create its own opinion of what happened in the past.

Citing controversial Yusuf Halacoglu's book "From Exile to Genocide 2007", the court referred to historical contributions Armenians had made to Ottoman society and the fact that "there was an increase in education and teaching possibilities for Armenians".

"Transferral"

Stating that the Armenians had been preparing for an armed uprising against the Ottomans, and giving examples of armed attacks from 1895 to 1915, the court then said that the Armenians were transferred to Syria and Mosul in Northern Iraq.

The court further asked, "When, during World War I, the allies attacked German cities with air attacks, does that count as a genocide? And nuclear experiments held under oceans and ...[unreadable] resulting earthquakes, mass deaths, are they counted as scientific genocides?"

"Limitation of freedom of expression justified"

The court stated that the constitution and the European Court of Human Rights (ECHR) allowed for a limitation of the freedom of expression in order to "protect national security, territorial unity or public safety, guarantee the law and prevent crimes":

"There are ECHR precendents which have deemed French legislation on freedom of expression regarding the extermination of Jews inappropriate; and the Jews in Europe never armed themselves against their own state, never united with the armies of other states, never massacred people in villages in the mountains and deep valleys, in province and district towns."

The court thus reached the conclusion that the accusation of genocide was unfair and "aimed at destroying the Turkish public order".

Great Lawyers' Union filed complaint

The court case had been opened following a complaint by Recep Akkus of the nationalist Great Lawyers' Union about an interview which Hrant Dink had done with the Reuters News Agency.

In the interview, Hrant Dink had said, "We see that with these events a people who have lived on this soil for 4,000 years are not there anymore." A further article called "A Vote against 301", which had been written about Hrant Dink's deferred six-month sentence for a series of articles on "Armenian identity" and the protest of the Reporters Without Borders (RSF) against this sentence, was also punished. After Hrant Dink's murder, the charges against him were dropped, but his son Arat Dink and licence holder Seropyan were still on trial.

No other newspaper on trial...

Other newspapers had also quoted Hrant Dink's statements, such as the Yeni Cag newspaper (six days before Agos) in an article entitled "Dink Has Not Been Brought to Senses after Appeals Court Decision", the Cumhuriyet newspaper (two days before Agos) in an article entitled "New Investigation into Dink", and the Tercüman newspaper in an article with a similar title.

Family is still threatened

Meanwhile, many news sites have reported that Arat Dink is preparing to leave Turkey for Belgium with his wife and two children. It is said that he is leaving his post at Agos and, reacting to the many threats he and his family are receiving, moving abroad. The Dink family has said that this is a temporary measure. (BIA news centre, Erol Önderoglu, November 7, 2007)

Arat Dink, fils du journaliste assassiné, quitte la Turquie

Selon des sources turques (le quotidien Milliyet), Arat Dink, le fils du journaliste arménien de Turquie, Hrant Dink, assassiné le 19 janvier 2007, aurait quitté la Turquie avec sa femme et ses enfants pour rejoindre la Belgique. Il aurait mis un terme à ses fonctions de responsable de l'hebdomadaire AGOS. 

Au journal AGOS, on ne confirme pas cette version turque. Voyage touristique, familial ou exil définitif, il est encore trop tôt pour le dire. 


Ce qui est sûr, c'est que le 11 octobre dernier, Arat Dink a été condamné à un an de prison avec sursis, au titre de l'Article 301 du code pénal turc, et ce au lendemain de l'adoption de la résolution reconnaissant le génocide arménien par la Commission des Affaires étrangères du Sénat américain... 

Inculpé pour '"insulte à l'identité turque" suite aux propos de son père reproduits dans Agos et affirmant la réalité du génocide arménien de 1915, Arat Dink est susceptible de voir ces accusations le désigner comme cible aux yeux des ultra-nationalistes turcs, tout comme Hrant Dink l'a été il y a moins d'un an. 


Intox ou réalité, cette information vient rappeler à la petite communauté arménienne d'Istanbul, qu'elle n'est que "tolérée" dans son propre pays. 

Et qu'elle a toutes les raisons de plier bagage. Avant qu'on ne l'y oblige. 

Tout va bien. 

On est bientôt en 2008 : il y a un siècle, les Jeunes-Turcs arrivaient au pouvoir à Constantinople.  (Milliyet - www.collectifvan.org, 7 novembre 2007)

Nationalist Singer and Composer on Trial

The Istanbul Chief Public Prosecutor’s Office has opened a trial against nationalist singer Ismail Türüt and composer Arif Sirin (also known as “Bard” Sirin) because of the controversial song “Plan, don’t make a plan”.

Furthermore, two people preparing a clip shown on the YouTube website which was accompanied by the song are also on trial. The four are accused of “praising a criminal” and “inciting the public to hatred and hostility”.

Lyrics of the song

The song, composed by Arif Sirin and sung by Ismail Türüt, went as follows:

Plan, do not make a plan, that does not suit the Black Sea,
Stabs in the back, lies and untruths do not succeed at the Black Sea,
Let neither Johnny (i.e. the Americans) nor the Russians lay traps,
The horn of separatism does not blow at the Black Sea,
Stop ringing (church) bells, stop being pro-Armenian,
The people do not swallow such food at the Black Sea,
Let them say this on that day ("Ogün") and this today,
The Black Sea does not run out of Fatihas (Muslim prayer) and Yasins
Put forth your honour, glory and life,
At the Black Sea no one sells their homeland,
If a person sells the homeland, business ends immediately,
The sun of the Turk and Islam does not set at the Black Sea,
As long as we stand like that, even if Bush is your uncle,
Your jeer is not worth five cent.
We know you're offended and hold a grudge,
(But) you're not strong enough to cause a disturbance at the Black Sea.

It is assumed that the line "Let them say this on that day",where "that day" can be read as a name, "Ogün", refers to murder suspect O.S., and the line "The Black Sea does not run out of [...] Yasins" to Yasin Hayal, who stands accused of planning the murder.

Clip on YouTube

The clip which was shown on YouTube was a collage of images referring to the murder of Hrant Dink, with an intent of praising the murder suspects of the journalist.

The prosecution has concluded its investigation into the clip.

Up to 7.5 years imprisonment

According to “Agos” newspaper, the prosecution is demanding up to 7.5 years imprisonment for Sirin, Türüt and the two other defendants.

The Istanbul Police Department found out that the clip was put onto YouTube by Hakan Öztekin, who used the nickname “MICHeCK” and Zeynel Abidin Mutlu who used the nickname “dafmaniac” and used an internet provider in Austria.

Öztekin claims that there was no criminal intent in the preparation of the clip, while Mutlu said that it was supposed to be an advertisement.

Clear connection to Hrant Dink murder

However, prosecutor Nurten Altinok came to the conclusion that the clip contained praise of Hrant Dink’s murder and those responsible for it, as well as incitement to violence. The indictment found direct references in the song to the murder of Dink. According to the indictment, the  line “Stop ringing (church) bells, stop being pro-Armenian” refer to the mourners at Dink’s funeral who carried placards reading “We are all Armenian”; the lines “If a person sells the homeland, business ends immediately, The sun of the Turk and Islam does not set at the Black Sea” incited hatred and hostility towards people who were not Turkish or not Muslims. (BIA news centre, Erol Önderoglu, November 7, 2007)

Gül: "Aucune embellie tant qu'Erevan prônera la reconnaissance d'un génocide"

Le président turc Abdullah Gül a prévenu mercredi à Bakou qu'il n'y aurait pas d'"amélioration" des relations entre Ankara et Erevan tant que l'Arménie pousserait la communauté internationale à reconnaître un génocide arménien.

"Il ne faut pas attendre d'amélioration des relations avec la Turquie tant que l'Arménie agitera la question de 1915 auprès des parlements des autres pays", a déclaré M. Gül lors d'un discours devant le Parlement azerbaïdjanais.

Le président turc est en visite en Azerbaïdjan, un pays qui entretient également des relations compliquées avec l'Arménie, notamment en raison du conflit autour de l'enclave du Nagorny Karabakh.

Fin octobre, les parlementaires américains, partisans d'une résolution visant à reconnaître un génocide arménien sous l'Empire ottoman, avaient cédé aux pressions de la Maison Blanche et accepté de reporter un vote sur cette mesure qui avait créé des tensions avec la Turquie.

La commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants avait voté à la mi-octobre une résolution non contraignante qualifiant de génocide le massacre d'Arméniens durant la Première Guerre mondiale.

Le vote avait envenimé les relations avec la Turquie, voisin de l'Irak et allié clef des Etats-Unis dans la région et provoqué le rappel à Ankara de l'ambassadeur de Turquie à Washington. (AFP, 7 nov 2007)

Erdogan se félicite du report du vote sur l'Arménie au Congrès américain

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, s'est félicité lundi de la décision de parlementaires démocrates américains de surseoir à un vote sur un texte visant à reconnaître un génocide arménien sous l'Empire ottoman, et qui avait créé des tensions avec Ankara.

La résolution des démocrates de la Chambre des représentants américaine sur "le prétendu génocide arménien (...) a la capacité de nuire gravement à notre coopération stratégique", a dit M. Erdogan, à l'issue d'une rencontre à la Maison Blanche avec le président américain George W. Bush.

Le 10 octobre, la commission des Affaires étrangères de la Chambre avait adopté une résolution qualifiant de génocide le massacre d'Arméniens durant la Première Guerre mondiale dans l'Empire ottoman.

Mais sous les pressions de la Maison Blanche, les auteurs du texte avaient accepté le 25 octobre de reporter un vote en séance plénière sur ce texte.

"Nous voyons (cette décision) avec un optimisme prudent", a dit M. Erdogan lors d'une conférence de presse, remerciant l'administration Bush et les parlementaires qui s'étaient opposés à la résolution par crainte d'une dégradation des relations avec la Turquie, voisin de l'Irak et allié-clé des Etats-Unis dans la région.

"Nous sommes prêts à rendre des comptes sur notre Histoire mais nos documents ne montrent pas qu'il y a eu un génocide. En fait, nos valeurs ne permettent pas à notre peuple de commettre un génocide", a dit M. Erdogan.

"Ceux qui le prétendent doivent le prouver", a-t-il ajouté, renouvelant l'offre faite au gouvernement arménien de créer une commission commune pour examiner les massacres d'Arméniens après 1915 sous l'Empire ottoman, qui ont fait plus de 1,5 million de morts selon les Arméniens, 250.000 à 500.000 selon la Turquie. (AFP, 5 nov 2007)

Perturbations à l’inauguration du mémorial de génocide à Cardiff

Plusieurs centaines d’Arméniens à travers le Royaume-Uni se sont réunis samedi 3 novembre 2007 au Temple de la Paix à Cardiff pour l’inauguration du premier monument public consacré au Génocide des Arméniens au Royaume-Uni.

Le Centre gallois des Affaires Internationales avait accordé la permission d’ériger le monument sur un terrain appartenant à l’Assemblée nationale du Pays de Galles.

Le monument a été dévoilé par le président de l’Assemblée nationale du Pays de Galles Lord Dafydd Elis-Thomas et l’Ambassadeur arménien, le Docteur Vahe Gabrielyan.

Des choeurs gallois et arméniens aussi bien que des danseurs arméniens ont participé à la cérémonie. Patrick Thomas, un célèbre auteur gallois a évoqué les relations entre l’Arménie et le Pays de galles" et Mike Joseph, un historien gallois très respecté a parlé plus précisemment d’un membre du Parlement Aneurin Williams, principal militant pro-arménien au Parlement pendant le Génocide. Des prières ont été dites en gallois, arménien et Araméen.

De leur côté les forces obscures de la communauté turque, environ 150 personnes, ont protesté affirmant que jamais rien n’est arrivé et considérant que l’inauguration du mémorial est un acte de racisme.

L’un des manifestants Levent Hassan a déclaré : « La question est que nos ancêtres sont accusés d’un génocide ». « Si un tel génocide a eu lieu, donc on doit le prouver et laissez tous ceux qui sont concernés commémorer ces événements horribles » a-t-il ajouté.

« Mais si cela n’a pas eu lieu pourquoi permettrons-nous à nos ancêtres d’être calomniés d’une telle façon ».

Selon Lord Elis-Thomas « le fait que les fonds pour cet excellent mémorial aient été levés entièrement par les Arméniens qui vivent au Pays de galles et que cela occupe une place spéciale ici dans le Temple de la Paix, reflète le vibrant intérêt gallois face à l’histoire de l’Arménie » a-t-il dit.

Le Centre gallois des Affaires Internationales, où est placé le Temple de la Paix, est un forum qui cherche à promouvoir les droits de l’homme et la compréhension internationale.

Steven Thomas, son directeur, est triste : « nous avons tenu des événements au Temple de la Paix ces sept dernières années mettant en relief le génocide arménien, dont les cérémonies de la journée nationale pour le Souvenir de l’Holocauste en janvier chaque année ». Cependant, a-t-il dit il y a eu « une réaction beaucoup plus grande » contre le monument parce que la commémoration des Arméniens est littéralement inscrite dans la pierre. (www.armenews.com, 4 novembre 2007)

Assyrians took part in the consecration of the Genocide Monument

On Saturday 3rd November 2007, Seyfo Center UK took part in the consecration of a monument in the Temple of Peace in Cardiff, Wales commemorating the victims of the genocide of 1915. This historical step came as a result of the UK team of Seyfo Centre's long strive to foster fraternal relations with the Armenian community, and it crystallised at Mr. Sabri Atman's lecture on the Assyrian genocide on 21st October in London, UK, where Seyfo Center was officially invited by the Armenian coalition, who were present at the lecture, to join them in this momentous occasion. Seyfo Center UK welcomed the invitation and both parties pledged to work together on the recognition of the 1915 genocide.

On arrival at the Temple of Peace the Assyrian and Armenian guests were greeted by some Turkish protesters. Moving calmly and with no hindrance the 300 or so guests made their way into the Temple.

The Assyrian archbishop of the Ancient Church of the East, Dr. Khoshaba Georges, was invited to speak on the Assyrian genocide, where he thanked and welcomed the joint effort made by the Assyrians and Armenians to campaign for the recognition of the genocide, and said, "Hitler once remarked who now remembers the Armenians, well, I want to say that we are all here today, as Assyrians and Armenians not only to remember those Assyrian and Armenian victims but to demonstrate to the world that we shall never forget them and the only process of healing is through full recognition". He then ended his speech with a prayer in the Assyrian language.

Seyfo Centre UK met with the directors of the Temple of Peace to discuss future plans, and Mr. Nineb Lamassu conducted a short interview with Mr. Stephen Thomas highlighting the main outcomes of their meeting. (Assyrian International News Agency, November 4, 2007)

La Turquie autorisée à ériger un mémorial ottoman à Jérusalem-est

Le Waqf, l'office des biens musulmans, a autorisé la Turquie à ériger un mémorial pour ses soldats tombés à l'époque de l'empire ottoman, à Jérusalem près de l'Esplanade des mosquées du Dôme du rocher et d'al-Aqsa, haut lieu de l'islam, a indiqué dimanche son directeur.

"Nous avons autorisé le gouvernement turc à ériger un mémorial pour les soldats de l'époque ottomane à Jérusalem", a déclaré à l'AFP Azzam al-Khattib.

Le mémorial doit être érigé à l'extérieur des remparts de la vieille ville à quelques mètres de l'Esplanade des mosquées, troisième lieu saint de l'islam après La Mecque et Médine, bâtie sur le site où se dressait jadis le Temple juif d'Hérode, détruit par les romains en l'an 70 de l'ére chrétienne.

Un terrain de 120m2 a été alloué à cet effet au gouvernement turc près d'un cimetière musulman voisin de la porte des Lions, a-t-on indiqué.

Le projet doit encore obtenir le feu vert du Premier ministre israélien Ehud Olmert mais un responsable de son bureau contacté par l'AFP a indiqué "n'être pas au courant" de la requête présentée par le gouvernement turc.

Jérusalem a été contrôlée durant quatre siècles depuis la Sublime porte, à Istanbul, par l'empire ottoman de 1517 jusqu'à 1917 date de sa prise par les forces du général britannique Edmund Allenby lors de la première guerre mondiale.

Israël a occupé et annexé le secteur oriental de Jérusalem dans la foulée de la guerre israélo-arabe de juin 1967.

La Turquie et Israël entretiennent une importante coopération économique et militaire depuis qu'ils ont signé un accord en 1996, au grand dam des pays arabes et de l'Iran. (AFP, 4 nov 2007)

Interview d’Elie Wiesel sur le génocide des Arméniens

Elie Wiesel est un romancier Franco-juif né en roumanie, militant politique, Lauréat du prix Nobel, survivant de l’Holocauste et grand avocat de la justice. Il est l’auteur de plus de 40 livres, le plus connu étant « Nuit » un témoignage qui décrit ses expériences pendant l’Holocauste. Il particpera au sommet de l’ American Israel Public Affairs Committee (AIPAC) à Philadelphie fin d’octobre et a récemment accordé une interview au Philadelphia Jewish Voice publiée le 29 octobre 2007.

Extraits et traduction Georges Festa, www.yevrobatsi.org:

PJV : Le sujet du génocide arménien a fait les gros titres de l’actualité. Le Congrès des Etats-Unis a débattu pour savoir s’il faut reconnaître officiellement les événements en question en tant que génocide, tandis que les Turcs, sans aucune surprise, sont mécontents. Quelques uns, au sein de la communauté juive, ne sont pas disposés à aborder cette question de crainte d’endommager les relations de la Turquie avec Israél. Quel est votre avis à ce sujet ?

Elie Wiesel : J’ai combattu pendant des années pour le droit du peuple arménien à la mémoire. Comment pourrais-je, moi qui ai lutté toute ma vie pour la mémoire des Juifs, dire aux Arméniens qu’ils n’ont pas ce droit à la mémoire ? Mais je comprends le point de vue de l’administration (Bush). Heureusement, en tant que citoyen, je n’ai pas à m’inquiéter de la réponse de la Turquie. Mais je pense que si le mot « génocide » avait existé à cette époque, ce qui est arrivé aux Arméniens aurait été appelé génocide. Tout le monde s’accorde à penser qu’il y a eu des massacres de masse, mais le mot n’est venu qu’ensuite. Je pense que les Arméniens sont victimes et, comme Juif, je dois être à leur côté.

PJV : Si les Arméniens ont droit à la mémoire, les Turcs n’ont-ils pas l’obligation d’assumer une quelconque responsabilité ?

Elie Wiesel : Personne ne demande aux Turcs d’assumer leur responsabilité. Tout ce que les Arméniens désirent c’est le droit à la mémoire. Sept générations nous séparent de ces événements qui se sont produits lors de la première guerre mondiale et personne sain d’esprit ne va dire que les Turcs d’aujourd’hui sont responsables de ce qui s’est passé. Les Arméniens ne veulent pas de réparations, ils ne veulent même pas d’excuses. Ils veulent le droit à la mémoire. Les Turcs y gagneraient beaucoup s’ils reconnaissaient simplement la réalité de ce qui s’est passé. J’ai parlé avec des dirigeants turcs de haut rang et leur attitude sur cette question est totalement irrationnelle, excepté sur une chose que je peux comprendre. Ils ne veulent pas être comparés à Hitler. Ce que bien sûr personne ne fait. (Philadelphia Jewish Voice, Charles Smolover,29 octobre 2007)



Politique intérieure/Interior Politics




La 3e Expédition de Vienne: Football ou Conquête militaire?

Le tirage au sort des éliminatoires de la zone Europe de la Coupe du Monde 2010 s'est déroulé ce dimanche à Durban (Afrique du Sud). La Turquie figure dans le groupe 5 avec l'Espagne, la Belgique, la Bosnie-Herzégovine, l'Estonie et l'Arménie.

Le 21 novembre, en battant 1-0 l'équipe de Bosnie Herzégovine à Istanbul, la Turquie avait accédé au 3e championnat d'Europe des Nations de son histoire.

Un de plus grands quotidiens de Turquie, Günes, qui avait publié, il y a quelques jours, la carte d'une "Turquie élargie" au détriment de ses voisins, célébrait cette victoire avec une manchette revancharde:

"La 3e Expédition de Vienne"

Grâce à nos joueurs de l'équipe nationale portant étoile et croissant nous entrons en Autriche,
  pays duquel nos ancêtres ont été refoulés par deux fois dans le passé.


Rappels historiques:

  1. Le siège de Vienne de 1529 représentait l’avancée la plus à l’ouest de l’Empire ottoman,suite aux affrontements entre les armées de la Chrétienté et celles de l’Islam. Il peut être signalé comme celui qui finalement bloqua les forces turques (encore qu’elles conquirent ensuite les parties de la Hongrie tenues par l’Autriche). Après plusieurs revers, le sultan Soliman a donné l’ordre de battre en retraite vers Constantinople.
  2. La bataille de Vienne eut lieu le 12 septembre 1683 sur la colline du Kahlenberg près de Vienne. La défaite décisive des Ottomans de Kara Mustafa fut le point de départ d'une campagne militaire, achevée en 1699, qui devait permettre aux Habsbourg de récupérer leurs terres de Hongrie-Croatie et de mettre fin à la menace ottomane en Europe centrale.
Un autre rappel:

Un membre du Parlement européen d'origine turque, Vural Öger (SPD), avant son élection, avait déjà annoncé une nouvelle tentative de conquête grâce aux Turcs vigoureux:  «Ce que le sultan Soliman avait commencé avec le siège de Vienne en 1529, nous allons le réaliser en termes de population, grâce à nos hommes vigoureux et à nos femmes saines. En l'an 2100, il y aura en Allemagne 35 millions de Turcs et le nombre d'Allemands sera d'environ 20 millions.» (Libération, 4 juin 2004)

Constitutional Court Closed 24 Parties in 44 Years

Before the Constitutional Court was formed in 1963, parties were closed by criminal or civil courts of first instance.

Two parties closed pre-1963

When Turkey entered the multi-party phase after 1950, the Nation Party (Millet Partisi), which was then formed, was clsoed by the Ankara Criminal Court of First Instance in 1954. Another party, the Democrat Party (DP), was closed by the Ankara Civil Court of First Instance after the government was overturned by the army on 27 May 1960.

1963-1980: Six parties closed

The Constitutional Court closed six parties until the military coup of 12 September 1980:

    * Workers' and Farmers' Party (ICP): 1968
    * National Order Party (MNP): 20.05.1971
    * Turkish Progressive Ideal Party (TIÜP): 24.06.1971
    * Turkish Workers' Party (TIP): 20.07.1971
    * Great Anatolia Party (BAP): 19.12.1972
    * Turkish Labourers' Party (TEP): 08.05.1980


After 1980: Eighteen parties closed

After the military coup of 1980, there was a ban on forming political parties until 1983. From that period until now, the Constitutional Court has closed eighteen parties:

    * Peace Party (Huzur Partisi): 25.10.1983
    * Turkish United Communist Party (TBKP): 16.07.1991
    * Republican People's Party (CHP): 24.09.1991
    * Socialist Party (SP): 10.07.1992
    * People's Labour Party (HEP): 14.07.1993
    * Freedom and Democracy Party (ÖDP): 23.11.1993
    * Socialist Turkey Party (STP): 30.11.1993
    * Green Party (Yesiller Partisi): 10.02.1994
    * Democracy Party (DP): 16.06.1994
    * Democrat Party (DP): 13.09.1994
    * Socialist Unity Party (SBP): 19.07.1995
    * Democracy and Change Party (DDP): 19.03.1996
    * Labour Party (EMEP): 14.02.1997
    * Revival Party (Dirilis Partisi): 18.02.1997
    * Welfare Party (Refah Partisi): 16.01.1998
    * Democratic Mass Party (DKP): 26.02.1999
    * Virtue Party (Fazilet Partisi): 22.06.2001
    * People's Democracy Party (HADEP): 13.03.2003

There were attempts to close another sixteen parties in the period form 1983 until 2004. In the case of seven of them, closure demands were made because the parties had not entered general elections twice. However, the Constitutional Court rejected all the demands. (BIA news centre, Tolga Korkut, November 23, 2007)

Carte scandaleuse: Ambitions expansionnistes de l'ultranationalisme turc

La frénésie ultranationaliste qui menace d'un rythme accéléré le peuple kurde ainsi que les minorités ethniques et religieuses de la Turquie, s'accompagne maintenant d'une nouvelle campagne expansionniste visant l'occupation turque de l'entièreté des républiques d'Arménie et de Chypre ainsi que d'une partie des territoires des pays voisins comme la Grèce, la Syrie et l'Irak.

Un des quotidiens turcs à grand tirage, Günes, publie à la une de ce 21 novembre 2007, une nouvelle carte de la Turquie montrant l'annexation de ces pays et territoires avoisinants.  

Sous le titre , "Tu dis carte? Voici la carte!", le journal annonce que cette carte de la "Turquie élargie" circule actuellement sur Internet en riposte aux cartes montrant la Turquie divisée.

Dans cette nouvelle carte de la Turquie, la région pétrolifère de Mossoul et de Kirkuk ainsi que toutes les îles grecques y compris la Crète font parties de la future Turquie élargie.



Scandalous map: Expansionist ambitions of the Turkish ultranationalism

The ultranationalist frenzy which threatens at an accelerated rhythm the Kurdish people as well as the ethnic and religious minorities of Turkey is now accompanied by a new expansionist campaign aiming at Turkish occupation of the republics of Cyprus and Armenia as well as important territories of the neighboring countries like Greece, Syria and Iraq.

Today, November 21, 2007, Günes, one of the Turkish daily newspapers of high circulation, has published on its first page a new map of Turkey showing the annexation of these neighboring countries and territories.

Under the title, "You say map? Here is the map!", the newspaper announces that currently circulates on Internet the map of "Enlarged Turkey" in response to the maps showing Turkey divided.

In this new map of Turkey, the oil-producing Mosul and Kirkuk areas of Iraq as well as all Greek islands including Crete form parts of future the enlarged Turkey.

Main Turkish opposition leader offers olive branch to Iraqi people

Main opposition Republican People's Party (CHP) leader Deniz Baykal who is known with his hardline positions on Iraq has offered a series of peaceful measures to befriend the Iraqi people including the Kurds ranging from educating Iraqi youths at Turkish universities to providing more water to the neighboring country.

The CHP initiative came as a major surprise as the main opposition leader has followed a tough policy on the Iraqi Kurds demanding sanctions and an immediate cross border military operation into northern Iraq.

Baykal announcing a major initiative on Saturday told a press conference in Ankara that a cross border operation into Iraq to hit the PKK terrorist camps will not be enough and said social and economic measures to befriend the Iraqi people is essential.

He said Sunni, Shiite and Arab youths should be given about 1000 grants to be educated at Turkish universities thus helping neighboring Iraq to train its new generation administrators.

He also proposed economic measures to enhance close cooperation with the Iraqi people as well as Kurdish and Arabic language broadcasts aimed at the Iraqi people.

He said Turkey should take measures to secure water resources for the Iraqi people.

Baykal said "the solution to the problems we are having can no longer be seen solely within the framework of an over the border operation....Relations with northern Iraq need to be perceived outside the ties with terror. Plans need to be made not just for today, but for 10, 20, 30 years later."

Baykal said he will announce more details of his initiative in the coming days. CHP sources told The New Anatolian the CHP leader would unveil more concrete steps at his parliamentary group meeting on Tuesday. (The New Anatolian , 9 November 2007)


Forces armées/Armed Forces

Ankara menace à nouveau d'une intervention militaire en Irak

Le ministre turc des Affaires étrangères Ali Babacan a de nouveau menacé mardi d'une intervention militaire de son pays dans le nord de l'Irak contre les rebelles kurdes, déclarant que la "volonté politique" de Bagdad pour lutter contre le PPK n'était "pas suffisante".

"Nous avons déjà souffert de milliers de victimes dans ce combat et quand le temps sera venu et quand il sera nécessaire, nous utiliserons tous les instruments dans notre combat contre le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan)", a déclaré M. Babacan lors d'une conférence de presse à l'issue d'une rencontre avec des responsables européens à Bruxelles.

"La Turquie dispose d'un certain nombre d'instruments pour combattre le terrorisme et continuera à les utiliser. Ces instruments incluent le dialogue politique, des instruments diplomatiques et des instruments militaires", a-t-il souligné.

La Turquie menace depuis plusieurs semaines d'intervenir militairement dans le nord de l'Irak contre le PKK, qui utilise cette région comme base arrière pour des opérations dans le sud-est anatolien, peuplé majoritairement de Kurdes. Quelque 100.000 soldats ont été déployés près de la frontière irakienne.

Le ministre des Affaires étrangères irakien Hoshyar Zebari, également présent à Bruxelles mardi, a toutefois estimé que ce risque d'intervention militaire avait diminué.

Interrogé sur ces déclarations, M. Babacan a salué l'engagement politique du gouvernement central irakien.

Mais "comme je l'ai déjà dit, la volonté politique n'est pas suffisante, vous avez également besoin des capacités physiques pour répondre à cette situation", a-t-il ajouté. (AFP, 20 nov 2007)

Turkey implementing Iraq operation, says General Başbug

Turkey is "in the process of implementing" a cross-border operation against the outlawed Kurdistan Workers' Party (PKK) that uses northern Iraq as a base to launch attacks, a senior Turkish general said Thursday.

But there were no immediate signs of increased military activity along Turkey's mountainous border with Iraq Thursday evening, Reuters reporters in the region said, suggesting any offensive was only in the preparatory stages.

"We are in the process of implementing the cross-border operation," Gen. İlker Başbuğ, head of the Land Forces and the second most powerful man in the Turkish Armed Forces, told reporters at a diplomatic reception in the Turkish capital.

Başbuğ did not spell out exactly what he meant.

Turkey's Parliament approved a government request last month to be able to launch cross-border operations into northern Iraq.

"When or how the motion (on a cross-border operation) will be implemented is another issue," Başbuğ said, according to the Anatolia news agency.

Turkey has massed as many as 100,000 troops, backed by warplanes, helicopters and tanks, on its border with Iraq for a possible cross-border incursion to root out the separatist terrorists, blamed by Ankara for a series of attacks on its security personnel.

A senior Iraqi border guards officer said there were no signs Turkey had launched a cross-border operation into Iraq.

"There has been no Turkish incursion into Iraq, although there are many Turkish troops massed on the Turkish side of the border," the officer, who declined to be identified, told Reuters.

Authorities have stepped up the rhetoric to pressure U.S. and Iraqi authorities to move against the PKK, analysts say.

One senior U.S. military official in Baghdad said he was not immediately aware of any Turkish action. Iraqi government officials could not be reached for comment.

On Tuesday security sources said Turkey had sent hundreds of special forces to the border to bolster its troops there.

Washington has urged Ankara to avoid a large-scale incursion, fearing it could destabilize Iraq's most peaceful part and cause a bigger regional crisis.

Başbuğ's comments followed a reaffirmation by the government this week that Turkey was ready to carry out an offensive against some 3,000 PKK members based in the mountains of northern Iraq.

Pressure mounts:

NATO member Turkey has staged limited raids, predominantly air strikes, in the past month across the mountainous frontier against the separatist PKK.

"Turkish armed forces have been conducting cross-border operations for years and they has been successful so far," Başbuğ said, answering criticism about the effectiveness of previous offensives in northern Iraq.

He said if such operations had not been carried out there would be 10,000 PKK members rather than the 5,000 estimated to be in Iraq and Turkey.

Turkish Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan said this week a military operation was still planned, despite logistic difficulties as winter closes in across the rugged region.

Last week, Erdoğan urged U.S. President George W. Bush to crack down on the group. Iraq has pledged to hunt down and arrest PKK leaders. But Baghdad has little influence over the semi-autonomous Kurdish region in the north and the success of any measures against the PKK will depend on cooperation of local Kurdish authorities in northern Iraq.  (Reuters, Evren Mesci, November 17, 2007)


New Regulation aims to gag ex-army members

In response to the appeals by the government and the Turkish Armed Forces (TSK), the Defense Ministry has decided to take immediate action against the growing number of retired officers making statements regarding fight against the terrorist Kurdistan Workers’ Party (PKK) and a potential cross-border operation into northern Iraq.

According to an amended article in the military’s internal rules and regulations , any retired officer that makes a statement to the press or writes a book about the period during which he served will face sanctions such as being denied entry to TSK officers’ clubs and social facilities.

The General Staff, in line with the amended bylaw, will be able to temporarily or permanently deny retired officers who don’t abide by the ban in question entry into officers’ clubs and other social facilities of the army. The scope of the ban has been defined in the Official Gazette, published on Saturday. It applies to “those who make verbal statements, write articles or books, or issue statements in regard to the period during which they served. Those who openly use humiliating words or do humiliating things in order to harm the hierarchical relationship within the military and to diminish the feeling of trust toward superiors and commanders.”

In the meantime, the General Staff speedily issued a statement on its Web site after the amended bylaw was interpreted by some newspapers as “an order for retired generals to shut up.” Calling such news articles unrealistic, the General Staff maintained that the decision was being assessed wrongly, adding that imaginary scenarios were being written with regard to the timing of the bylaw amendment.

The amendment hasn’t been made to limit the freedom of certain people to make statements, the General Staff further noted, but is aimed at protecting the brotherhood and the tradition of loyalty to the TSK’s principles.  (Zaman, November 19, 2007)


Quasi-military security organization presses for more power

Despite statements made by the government that furthering democracy will not be sacrificed to the fight against increased terrorist incidents, Turkey's Coast Guard Command (SGK), a quasi-military organization, has renewed its pressure on the political authority to gain more power in dealing with internal security threats.

The search for more power in violation of civilian oversight was brought to the agenda once again by the SGK several days ago, with an attempt to have Interior Minister Beşir Atalay sign an SGK regulation, rewritten 24 years after the initial law, said Interior Ministry sources speaking to Today's Zaman.

They, however, described the regulation itself as a positive development because it will regulate the duties of the SGK while emphasizing that some of the regulation’s provisions have been running contrary to European Union criteria that also envisages civilian democratic oversight.

“The SGK has been seeking to strengthen its existing autonomous structure from civilian authority with the new regulation. This attempt is in violation of Turkey’s democratization efforts that include civilian oversight of all institutions without any discrimination,” said the same sources.

An draft SGK regulation that hopes to adjust its functions and duties in line with the SGK law passed by Parliament in 1982 was rewritten after a 24-year break and submitted to the Interior Ministry for approval almost eight months ago.

But Interior Ministry officials sought revisions within the regulation in a way that would make the SGK subject to civilian oversight.

“Since then the SGK has not made any revisions that will have brought it in line with democratic norms. Instead the command came up with the regulation several days ago to be signed by Minister Atalay with no substantial change in the provisions that would have subjected it to civilian oversight. Atalay is relatively new in his post and we suspect that the SGK sought it to be signed by the new minister, who the command thinks will not question the SGK’s attempts at a time when Kurdistan Workers’ Party (PKK) terror has increased, making the public more sensitive to the role of security organizations,” said the Interior Ministry sources.

Despite some optimism raised by those sources that Atalay will be prevented from signing the new SGK regulation, there are some concerns that political authority may bow to the pressures to be exerted by the Turkish Armed Forces (TSK) to turn the SGK into a fifth force of the military -- after land, air, navy and the Gendarmerie General Command (JGK), which also has been enjoying a status that bypasses civilian authority.

New rights contradict with effective fight against internal threats

The SGK has been seeking a status that will bypass governors and heads of districts, making it directly affiliated with the Interior Minister in addition to increasing ranks from the current rear admiral to vice admiral as part of the TSK’s “Force 2014” plan under way to restructure the military.

In 2003, under an amendment made to a 1982 law pertaining to the SGK, the status of coast guard personnel has already been elevated and regional commanders with the rank of colonel were to be promoted to the rear admiral rank as another sign of strengthening the SGK against civilian authority.

At a time when Turkey has been re-adjusting its laws and regulations to conform with the EU’s democratic norms, which include the establishment of a non-military border police force consisting of civilian professionals to protect the naval and land borders effectively, the SGK’s attempts to give itself a more powerful status -- above civilian authority -- are seen as further militarization of internal security matters.

In theory the SGK, like the JGK, operates under the Interior Ministry, in charge of domestic security and public order together with the police force while affiliated with the TSK during times of war.

The Interior Ministry is also in charge of -- through the heads of civil service (governors and heads of districts) -- services provided by the police force and the half-civilian /half-military SGK and JGK.

But in practice, both the SGK and JGK operate under the directives of the Turkish General Staff during peacetime, too. Their budgets are under the General Staff’s control, while their hierarchical structures are supervised by the military.

That situation in real life (i.e., the SGK and JGK having blurred boundaries with the police - with all supposed to secure internal security in a coordinated manner) creates a weakness in controlling the country’s land and sea borders.

Turkish Interior Ministry sources stated that despite all efforts to ensure civilian democratic oversight of both the SGK and the JGK, the SGK’s search for a strengthened status with attempts to make itself affiliated to the Interior Minister instead of local officials in the areas that they operate in would further weaken the protection of the country’s sea borders, which are approximately three times larger than its land borders.

Turkey’s land border totals 2,573 kilometers in length while its sea border, including the islands, totals 8,333 kilometers.

While the current status of the JGK being affiliated to the Interior Minister himself is wrong, the SGK’s search for a similar status, among other things, makes the situation much more complicated, stated Turkish security officials.

There are times when disputes occur during the implementation of internal security duties due to the differing status of the three organizations, i.e., police, JGK and the SGK -- with the three of them violating their areas of responsibility.

For example, the JGK retains the right to withhold information from the public prosecutor, as witnessed by the Şemdinli incident in November 2005, where findings alluded to an illegal structuring of power.

The current controversial structure of Turkey’s internal security organizations were also highlighted in the EU’s progress report on Turkey, released on Nov. 6.

The EU report’s section, under the heading “Civilian oversight of security forces” says: “The 1997 EMASYA secret protocol on Security, Public Order and Assistance Units remains in force. The protocol, signed by the General Staff and the Interior Ministry, allows for military operations to be carried out for internal security matters under certain conditions without a request from the civilian authorities. No change has been made to the Turkish Armed Forces Internal Service Law and the law on the National Security Council. These laws define the role and duties of the Turkish military and grant the military a wide margin of maneuver by providing a broad definition of national security. No progress has been made in enhancing civilian control over the Gendarmerie when engaged in civilian activities.” (Zaman, Lale Sariibrahimoglu, November 19, 2007)

Military court banned publications on the imprisoned 8 soldiers

After a battle in the Daglica/Hakkari region in south-eastern Turkey, 12 soldiers were killed and eight were taken hostage by the PKK.

Two weeks later, the eight soldiers were released in Northern Iraq, handed over to a delegation which included three MPs from the pro-Kurdish Democratic Society Party (DTP). The soldiers were then flown to Turkey and intensive questioning started.

Yesterday (11 November), the military court in Van, south-eastern Turkey, decreed that the soldiers be detained. The soldiers stand accused of "violating the duties of a civil servant", "serious suspicion of a crime", "excessive weakening of military discipline", "insistence on disobedience" and "desertion abroad". The soldiers are to be tried while in detention.

The military court also decided to impose ban on all publications concerning the legal proceeding against eight soldiers.The decision was taken according to Articles 13 and 28 of the Cobnstitution and Article 3 of the Turkish Press Code on pretext to keep secret some informations related to public order and national defense.

The Van Gendarmerie Public Order Corps Command Military Court has pronounced the following charges: sergeant Halis Cagan is charged with violating the duties of a civil servant, privates Ilhami Demir, Irfan Beyaz, Özhan Sabanoglu, Fatih Atakul and Mehmet Senkul are accused of insistent disobedience, and privates Fuat Basoda and Ramazan Yüce are charged with insistent disobedience and desertion abroad. It was argued that there was strong suspicion of guilt and that military discipline had been greatly weakened. Citing Article 71 of Law 353 and Articles 100 and 101 of the Criminal Procedure Code, the court decided to detain the eight soldiers.

The arrest of the soldiers followed an earlier statement by Chief of Staff Yasar Büyükanit, who had said that there was no evidence that the soldiers were "PKK moles".

When the soldiers were being questioned, Büyükanit had said, "We are talking with everyone who was there and was attacked. This is an administrative investigation in order to see whether mistakes were made, whether lessons need to be learnt. A picture will emerge from the investigation. There is nothing worse than labelling the eight soldiers criminals from the start. I have no information saying that any of them were PKK moles. I find it wrong to look at a soldier's ethnic origin and make comments. According to the Turkish constitution, the state is made up of citizens, not of people of one race."

Families in shock

The families of the soldiers, who have been waiting to see their sons for 21 days, have reacted strongly. Irfan Beyaz's father Halil Beyaz in Gaziantep heard of his son's arrest when journalists called him to ask for his reactions. Beyaz could not believe the news, saying: "I have just found this out from you. I don't understand why and how. I will wait for information."

Özhan Sabanoglu's family in Hatay found out on television. Father Bahattin Sabanoglu said, "We have been waiting in fear and pain for days. We love our country. I cannot understand it. We have not been informed." Reproachfully, he said, "My plea to the General Staff, to the generals, give us information."

According to today's newspapers, one soldier said: "Because I was injured and did not have a gun, I said in Kurdish that I would surrender". Another apparently said, "During the exchange of fire we did not have the support of any of our commanders or soldiers. We were fighting on our own." It was also said that most of the soldiers' guns jammed. Another soldier stated that his commander had taken his gun. (BIA news centre, November 12, 2007)


L'Armée turque: pas trop tard pour une opération en Irak

Il n'est pas encore trop tard pour une opération militaire contre les repaires des rebelles kurdes situés dans le nord de l'Irak, a indiqué le chef de l'armée turque, cité samedi par la presse turque.

"Je ne pense pas qu'il y ait eu un retard (pour une intervention transfrontalière). Il n'est jamais trop tard", a dit le général Yasar Büyükanit à des journalistes lors d'un entretien vendredi, rapporte le quotidien Hürriyet.

Le général a souligné attendre une directive politique du gouvernement pour sévir contre les bases-arrière des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans le Kurdistan irakien dans le cadre d'une offensive d'envergure.

"On n'organise pas une opération juste pour le plaisir d'en organiser une. Il faut une cible et des résultats", a souligné le chef d'état-major, rejetant les thèses évoquées ces derniers jours par les médias sur l'éventualité de frappes ciblées et restreintes sur les positions rebelles.

Le Parlement turc a donné un feu vert le mois dernier au gouvernement turc pour mener des incursions en Irak pour "nettoyer" les camps des quelque 3.500 rebelles kurdes établis dans le nord de l'iRak.

La Turquie qui dispose de la deuxième plus grande armée de l'Otan après les Etats-Unis a massé 100.000 hommes à la frontière.

La semaine dernière après une rencontre à la Maison Blanche entre le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et le président américain George W. Bush, la presse turque avait jugé moins probable une grande opération contre le PKK en Irak.

"Nous pensons qu'il y a une cible importante là bas" dans le nord de l'Irak, a indiqué le général Büyükanit, selon le journal Milliyet.

Au terme de son entretien avec M. Erdogan, M. Bush a assuré que les Etats-Unis fourniraient à la Turquie des renseignements en temps réel sur les mouvements des rebelles et proclamé le PKK "ennemi commun" de leurs deux pays.

Les analystes voient dans le soutien affiché par M. Bush une approbation tacite des Etats-Unis à des frappes restreintes contre le PKK. (AFP, 10 nov 2007)

Retired Turkish top generals confess mistakes

Mainstream Milliyet newspaper through out the week published a series of interviews with the retired top generals of Turkish military highlighting their views about where Turkey went wrong in Kurdish question. Retired top Generals majority of them being the former Chief of General Staff admitted that some of the steps taken as a part of precaution caused the escalation of the problem.

The armed clashes with the PKK which is already included to the list of terror organization in the US and the European Union has claimed the lives of more than 35.000 people since 1984. Commanders that fought actively against the PKK terror for decades admitted that there were shortcomings in the solution formulas that were implemented. Former top generals agreed that terror escalated due to tension policy.

Citing the early years of the question, former Land Forces Commander Aytac Yalman noted that the denial policy was a mistake.

"People of the region want to speak in Kurdish and live according to their own culture. Hence we were told that there were no Kurds. There were views that Kurds were the Turks living in the rural areas. In this light, we view social demands as destructive activities," Milliyet quoted Yalman as saying.

Yalman divided Kurdish question into three phases; social problem period, military period and political period.

"We should have detected the problem and read it correctly in the first early phase. If we had done that, it would be solved more easily but we have missed that opportunity," added Yalman.

Meanwhile, retired Chief of General Staff Kenan Evren who also served as the president of the country after military took over the administration in 1980 admitted the mistakes were committed in the Kurdish problem in 1980s including the ban on Kurdish language.

"I later realized that the ban on Kurdish language was a mistake and I, now, believe that civil servants serving in the Southeastern region should know Kurdish," said Evren.

Between 1983 and 1991, it was forbidden to publicize, publish and/or broadcast in any language other than Turkish, unless that language was the first official language of a country that Turkey has diplomatic relations with. Though this ban technically applied to any language, Kurdish, being the first official language of no country although widely spoken in the Kurdistan region, was to be the most affected. Turkey has lifted the ban on Kurdish language as a part of its democratization process.

On the other hand, retired Chief of General Staff Gen. Hilmi Ozkok divided the question into three headlines; "first of all, there is a Kurdish reality in Turkey. A part of our citizens are defining themselves as Kurds. In addition to this, there is a Kurdish ideology and/or politics. This is another fact. There is also an armed movement. PKK's relation with these three groups should be reviewed. It is a complicated question and it is hard to make comments on it."

Ozkok also stressed that Turkey cannot be divided easily and PKK cannot be ended by only cross border operations.

Retired Chief of General Staff Ismail Hakki Karadayi stressed the fight against terrorist and terrorism are two different things noting that military fights against terrorists while fight against terror is a broad concept including economic and political dimensions.

Karadayi also claimed that Iraqi border was set by Britain in order to disrupt Turkey.

Turkey's another important retired General Ilker Basbug admitted that Turkey was not successful in its fight against terrorism and its efforts to prevent people to join PKK ranks.

"If we had achieved a success, we would not experience current hurdles. There are still a number of steps that should be taken in order to end the PKK terror," he added. (The New Anatolian , 9 November 2007)



Affaires religieuses/Religious Affairs

Turkish Prosecutor Probes Atheist Book

A Turkish prosecutor has launched a probe into whether a book by best-selling atheist writer Richard Dawkins is an attack on religious values — a move that could lead to the prosecution of the book's Turkish publisher.

Publisher Erol Karaaslan said Wednesday he would be questioned by an Istanbul prosecutor on Thursday as part of the official investigation into Dawkins' book, "The God Delusion."

Karaaslan could face trial and up to one year in prison if the prosecutor concludes that the book "incites religious hatred" and insults religious values, Milliyet newspaper reported. Karaaslan is both the publisher and translator of the book.

The investigation of the British scientist's book comes at a time when Turkey has been criticized for targeting writers and intellectuals for expressing opinions. The European Union, which Turkey hopes to join, is pressing Ankara to change laws that curb free expression, calling them inconsistent with the bloc's free speech standards.

Turkey said this month it would soften a much-criticized law that makes denigrating Turkish identity, or insulting the country's institutions, a crime.

The Nobel Prize-winning author Orhan Pamuk was among the highest profile Turks snared by the law, when he commented on the mass killings of Armenians by Turks in the early 20th century.

Historians estimate up to 1.5 million Armenians were killed by Ottoman Turks around the time of World War I, an event widely viewed by genocide scholars as the first genocide of the 20th century. Turkey, however, denies the deaths constituted genocide, saying that the toll has been inflated and that those killed were victims of civil war and unrest.

A probe was launched into "The God Delusion" after one reader complained that passages in the book were an assault on "sacred values," Karaaslan said.

No one was available for comment at the prosecutor's office.

The book has sold some 6,000 copies in Turkey since it was published by Karaaslan's Kuzey publishing house in June.  (AP, November 28, 2007)

La région kurde, refuge des chrétiens en Irak

Par milliers, les chrétiens d'Irak ont trouvé dans la partie kurde du pays un havre de paix et de coexistence pacifique, fuyant les autres régions où leurs églises sont prises pour cibles et leurs prêtres kidnappés.

Ceux, nombreux, dont les familles étaient originaires de la région ont reconstruit des maisons dans les villages le plus souvent désertés de longue date, près de la frontière avec la Turquie.

Les autres, venus de Bagdad, Mossoul ou ailleurs, louent à prix d'or des logements dans les quartiers chrétiens, comme celui d'Einkawa dans la banlieue d'Erbil, et attendent que les choses se calment pour rentrer chez eux ou envisagent l'exil à l'étranger.

Dans son bureau de l'archevêché Saint-Joseph à Einkawa, Mgr Rabban al-Qas, évêque d'Erbil et d'Ahmadiya, estime à "plus de 70.000 le nombre de chrétiens venus se réfugier au Kurdistan irakien".

"Plus de deux cents villages, qui avaient été abandonnés ou détruits dans les années 1987/88 lors de l'offensive de Saddam contre les Kurdes, ont été reconstruits. Ceux qui avaient des terrains les ont utilisés. D'autres louent".

Il met les attaques contre les chrétiens sur le compte des "intégristes fanatiques et des 600.000 voyous et criminels libérés par Saddam avant sa chute".

"Trois prêtres ont été tués à Mossoul. Des églises ont été brûlées, dynamitées, mitraillées. Il y a vingt jours, deux prêtres ont été kidnappés à Mossoul, libérés contre rançon".

Ces exactions ont fait souffler un vent de panique sur les chrétiens d'Irak, s'alarme-t-il, et ceux qui l'ont pu ont cherché refuge au Kurdistan irakien, "cette zone de fraternité où ils ont été bien accueillis".

Lina Behnan, 20 ans, qui cuisine au rez-de-chaussée de la maison louée 400 dollars par mois, est de ceux-là. "Nous venons du quartier de Dora, à Bagdad. Très dangereux. Cela a commencé par des menaces des islamistes sur un de mes frères, barbier, pour qu'il cesse de raser les hommes. Ensuite une voisine a été kidnappée. Et puis ça..."

Elle montre une photo de son autre frère Nasser, 18 ans, le visage grêlé de cicatrices, un bras dans le plâtre. "Une voiture piégée à la sortie de son école. C'était trop. Nous sommes montés en voiture, non-stop jusqu'à Erbil".

Comme les autres réfugiés chrétiens interrogés à Einkawa, Lina se plaint du coût de la vie au Kurdistan, bien supérieur à celui des autres régions. Toute la famille s'est mise au travail pour joindre les deux bouts, mais "on ne pourra pas rester. Dès que les choses se calment à Bagdad, nous rentrerons".

C'est ce qu'ont fait la semaine dernière, pour la première fois et à la faveur d'une baisse des violences dans la capitale, une vingtaine de familles chrétiennes d'Einkawa, indique Mgr al-Qas.

Agnes Yacoub, 38 ans, fait ses courses dans l'épicerie de la famille Habib, tout près du siège d'Ishtar TV, la chaîne de télévision des chrétiens d'Irak. Elle aussi a fui Dora.

"On se sent tellement mieux ici, on peut sortir, respirer. Nous étions les derniers chrétiens du quartier, tous les voisins étaient partis", dit-elle. "Mais comme les gens affluent de partout, les prix montent. C'est le prix de la sécurité, mais nous n'allons pas pouvoir le payer longtemps".

Dans la boutique, Fawazya Benjamin, 50 ans, serre contre ses jupes ses deux petites filles, leur offre des bonbons. Elle a fui il y a cinq mois la ville voisine de Mossoul. "Je ne vivais plus. Chaque fois qu'elles partaient à l'école, j'avais peur de ne jamais les revoir".

Pour loger ses douze enfants, ils louent 600 dollars par mois une grande maison. "Les grands ont quitté l'école, tous travaillent pour payer le loyer, mais cela ne pourra pas durer. Dès que les choses se calment à Mossoul, il faudra bien y retourner..."  (AFP, 12 nov 2007)

"Préoccupation" du pape qui appelle à une "solution pacifique"

Le pape Benoît XVI a exprimé dimanche sa "préoccupation" face aux tensions à la frontière turco-irakienne et appelé à une "solution pacifique", à l'issue de la prière de l'Angélus, place Saint Pierre.

Benoît XVI s'exprimait au lendemain de la Conférence ministérielle d'Istanbul au cours de laquelle l'Irak s'est engagé à agir contre les rebelles kurdes basés dans le nord du pays, alors que la Turquie menace toujours d'intervenir militairement au Kurdistan irakien que les séparatistes utilisent comme base arrière.

"Je désire encourager tous les efforts visant à une solution pacifique des problèmes qui sont récemment apparus entre la Turquie et le Kurdistan irakien", a déclaré le pape devant des dizaines de milliers de pèlerins.

"Je ne peux pas oublier que de nombreuses populations ont trouvé refuge dans cette région, fuyant l'insécurité et le terrorisme qui ont rendu difficile la vie en Irak", a-t-il souligné.

"Considérant le bien de ces populations, qui comprennent de nombreux chrétiens, j'espère fortement que toutes les parties s'emploieront à favoriser une solution de paix", a conclu Benoît XVI, qui s'exprimait pour la première fois sur la crise entre les deux pays. (AFP, 4 nov 2007)




Socio-économique / Socio-economic

Aucun survivant dans un accident d'avion en Turquie

Aucun des 56 passagers et membres d'équipage d'un avion de la compagnie turque Atlasjet, qui s'est écrasé vendredi dans le sud-ouest de la Turquie, n'a survécu, a indiqué Tuncay Doganer, directeur général de la société, sur une chaîne de télévision turque.

"Il n'y a aucun survivant que ce soit parmi les passagers ou les membres de l'équipage", a ajouté le responsable de la compagnie aérienne privée à bas prix.

Le ministre des Transports Binali Yoldirim a confirmé qu'il n'y avait "aucun signe de vie" près de l'épave, où s'est posé un hélicoptère des secours, à proximité d'une colline au nord-ouest de l'aéroport d'Isparta.

L'appareil, un McDonnell Douglas 83, avait décollé d'Istambul à 00H51 locales (22H51 GMT) avec 49 passagers et sept membres d'équipage à bord, a expliqué M. Doganer.

L'avion a disparu des écrans radar vers 01H30 locales (23H30 GMT) peu après que le pilote eut prévenu la tour de contrôle qu'il perdait de l'altitude en vue d'atterrir à l'aéroport d'Isparta.

Les débris de l'appareil ont été localisés par des hélicoptères sur une colline proche du village de Cukuroren, à une douzaine de kilomètres de l'aéroport, a indiqué le ministère des Transports dans un communiqué.

Les conditions météorologiques étaient favorables au moment où il a essayé d'atterrir, a précisé M. Doganer.

"Il n'y avait ni pluie ni chute de neige à sa destination. L'avion n'avait pas de problèmes techniques. Le pilote était en communication avec la tour de contrôle jusqu'à sa disparition", a expliqué M. Doganer, assurant que les pilotes étaient "expérimentés".

"La partie avant du fuselage est là. Il ne reste rien des ailes. Des morceaux sont éparpillés partout", a indiqué Semsettin Uzun, gouverneur d'Isparta à l'agence Anatolia.

Une équipe d'experts a été dépêchée sur place.(AFP, 30 nov 2007)

Des villageois résistent contre une usine d’enrichissement du phosphate
 
Depuis quelques semaines, c’est l’inquiétude à Sahil Yenice, un petit village paisible situé à 12 km de la ville de Bandirma (ouest de la Turquie), dont les habitants vivent essentiellement de l’exploitation de la noix. En cause, l’ouverture prochaine d’une entreprise d’enrichissement du phosphate. Le maire du village, Yasar Panç craint lui aussi les « conséquences désastreuses de l’acivité d’une telle usine sur les produits agricoles, la santé et l’écosystème de la région ».
Le 17 novembre dernier, un millier de villageois ont occupé le terrain où l’usine sera construite.

Ce rassemblement était appuyé par une figure de proue de la lutte paysanne en Turquie, Oktay Konyar. Konyar est le porte-parole des villageois de la région de Bergama qui luttent depuis près de 15 ans contre l’installation d’une entreprise minière d’extraction de l’or par cyanuration.

Le 24 novembre, plus de 600 villageois de Sahil Yenice sont descendus dans la ville de Bandirma pour y manifester. Les femmes présentes étaient vêtues de leur habits traditionnels tandis que les hommes, à l’instar de leurs camarades de Bergama, ont paradé le torse nu et ce, malgré le froid.

« Notre seule usine, c’est la noix », « Nous ne voulons pas d’usine de phosphate », « Les routes de Yenice sont fermées aux entreprises », « Ne te tais pas, si tu te tais, ton tour viendra » ou encore « Notre résistance vaincra » crièrent-ils dans les rues de la ville.

La manifestation s’est achevée par une conférence de presse dans les locaux du syndicat des travailleurs du pétrole « Petrol-Is ».

A leur tour, dès le lendemain, les forces progressistes de la région, dont la « plateforme pour la démocratie » et « l’association de la jeunesse » (Gençlik Dernegi) de Bandirma, ont organisé un convoi de solidarité vers le village de Sahil Yenice.

Le convoi a été accueilli par les jeunes du village brandissant des bouquets d’œillets.

En présence des citadins venus par solidarité, 442 villageois ont participé à un referendum qui devait décider de la poursuite du combat contre l’ouverture de l’usine. Les électeurs ont voté à l’unanimité en faveur de la poursuite du mouvement.

Des danses populaires rythmées par les chansons du célèbre groupe musical révolutionnaire « Yorum » ont animé la place du village jusqu’en début de soirée.

Après le retour à Bandirma du convoi de solidarité, le maire MHP (Parti d’action nationaliste, d’inspiration fasciste) de la ville, Adnan Tuksal s’est rendu à son tour au village pour tenter d’intimider les villageois en les accusant d’avoir accueilli des individus subversifs agissant contre l’Etat. A peine eut-il fini sa diatribe que les habitants de Sahil Yenice lui ont indiqué la porte du village… (Milliyet, Halkin Sesi TV, Marmara TV, Agence Anatolie, 26 novembre 2007)

"Shout Out Loud: End Male Violence!"

Around 150 women from the Platform against Violence Towards Women gathered at the Galatasaray Square in central Istanbul on Sunday (25 November) in order to remind people of the extent of male violence in Turkey.

The women spread a purple cloth on the floor and covered it with photos of murdered and injured women, then sat around the cloth.

Violence against women continues everywhere

The occasion was the International Day for the Elimination of Violence against Women on 25 November. The UN adopted this day in 1999 to draw attention to the continuing violence against women worldwide.

The protest in Istanbul was aimed at drawing attention to all kinds of violence perpetrated by the state, society and families:

"Shout so everyone can hear you, so that male violence stops" was the slogan of the protest.

Female passers-by also joined the protest, at which Turkish and Kurdish slogans were used, saying "Long live women's solidarity" and "long live women's freedom".

Violence experienced from childhood

The platform said in a press briefing, read in Turkish and Kurdish, that 72,643 women in Turkey were exposed to violence last year.

The statement spoke of "the hands which touch our bodies when we are children and do not even understand their meaning, in homes seen as "warm family environment" and schools called "homes of learning", the forcedsexual attacks of our husbands in bed, the indecent assaults and pressures on our bodies at our work places, the sexual allusions we are forced to listen to on big squares and at the office, the rape we have suffered in detention, accompanied by boots and truncheons, the assaults and rapes we have suffered in F-type prison cells, our being stripped naked in village squares in the name of the continuity of the state, our bodies being sold in brothels, us being killed in the name of "honour"..."

The statement defined violence as "protecting the control of patriarchy and capitalism over women's bodies and labour" and added that this violence had increased with the increase in nationalism and militarism.

"There are attempts to suppress the struggle for freedom of women on this soil, particularly Kurdish women. The violence which religious and nationalist conservatism has organised through male hegemony aims at limiting the sphere of women."

Solidarity with Kurdish women

The women emphasised the pressure and attacks towards Kurdish women who were resisting the "pressure, the stripping of their identity, the ban on organising, denial and destruction": "Our friends, the Sebahats, Sevahirs, Fatmas, who received thousands of votes and became MPs, have been made targets by the sexist chauvinist media."

"Today is 25 November. We say that women's solidarity against violence means solidarity with Fatma Kurtulan [the DTP MP from Van who has been accused of attending PKK camps after she was involved in the freeing of the eight hostage soldiers]."

Solidarity with all women

"It also means to unite the hands of the woman who is beaten at home and the Kurdish women whose voices are being suppressed. It means seeing that the murderers of transvestite Hülya, who had no choice but prostitution, and Güldunya, killed in the name of 'honour', are the same murderers." (BIA news centre, Nilgün YURDALAN, November 27, 2007)

Berlin augmente la pression concernant le Jeune Allemand en prison en Turquie

L'Allemagne et l'Union européenne ont augmenté jeudi la pression sur la Turquie face au maintien en détention depuis sept mois d'un Allemand mineur accusé d'agression sexuelle sur une adolescente britannique dans une affaire trouble qui embarrasse les pays concernés.

"Nous allons faire ce que nous pouvons" pour aider ce jeune homme, a déclaré dans une interview télévisée la chancelière Angela Merkel, qui s'exprimait publiquement pour la première fois sur cette affaire.

Le gouvernement a dit envisager de s'associer à la plainte que les avocats de Marco W. veulent déposer sous peu devant la Cour européenne des droits de l'Homme. Objectif: obtenir la libération ou au minimum l'amélioration des conditions de détention du lycéen de 17 ans.

"Nous envisageons la possibilité de soutenir une telle plainte", a indiqué à l'AFP le ministère des Affaires étrangères.

De son côté, le président du Parlement européen (PE), Hans-Gert Pöttering, a été prié par l'ensemble des groupes parlementaires de demander au commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn d'examiner les possibilités d'intervention auprès de la Turquie.

M. Pöttering a pris contact avec Olli Rehn et un entretien était prévu ce jeudi, selon une porte-parole du PE.

La Commission européenne suit "ce cas de près, en matière de droits de l'Homme", a expliqué la porte-parole de M. Rehn, Krisztina Nagy, en soulignant "la sensibilité de la situation".

Marco W., 17 ans, est en prison depuis avril à Antalya. Accusé "d'agression sexuelle d'un enfant" (Charlotte a moins de 15 ans), il encourt plusieurs années de prison. Il nie avoir abusé de la jeune Anglaise lors de vacances dans un club-hôtel turc et parle de caresses consenties.

Mais la mère la jeune fille, récusant tout mensonge possible de la part de celle-ci, a porté plainte. Son avocat plaide le viol, passible de 15 ans de prison, même si les circonstances du flirt restent floues et si les preuves manquent cruellement.

"Peu importe qu'il soit coupable ou non: maintenir pendant sept mois un mineur en préventive contrevient aux principes européens de l'Etat de droit", s'est emportée une députée européenne allemande, Silvana Koch-Mehrin, dans un journal jeudi, reflétant ainsi l'incompréhension voire la colère d'une partie de l'opinion allemande et de la classe politique.

La cour d'assises d'Antalya a décidé mardi de prolonger la détention de Marco W., renvoyant le procès au 14 décembre. Elle n'a pu entendre Charlotte, qui refuse de témoigner en Turquie, et attend toujours une traduction en turc de l'interrogatoire de l'adolescente en Angleterre.

"C'est un scandale. On n'est quand même plus au Moyen-Age, quand des cavaliers portaient à cheval les messages d'un pays à l'autre!", s'est indignée Mme Koch-Mehrin.

"Si la Turquie veut entrer dans l'UE, nous devons pouvoir attendre qu'un citoyen européen comme Marco ait un procès correct", a-t-elle ajouté, reprenant une idée formulée par plusieurs responsables politiques.

Angela Merkel s'est toutefois appliquée à dissocier l'affaire de la question de l'adhésion de la Turquie.

Elle a estimé qu'il ne fallait "pas lier (cette affaire) à une grande discussion politique à propos de laquelle les opinions peuvent diverger".

Depuis le début de "l'affaire Marco", des responsables turcs ont accusé l'Allemagne de traiter leur pays en "colonie" ou en "république bananière".

Berlin privilégiait depuis l'action discrète des diplomates, plutôt que les déclarations frontales. (AFP, 22 nov 2007)


La loi sur la construction de centrales nucléaires promulguée

Le président turc Abdullah Gül a promulgué mardi une loi autorisant la construction des premières centrales nucléaires du pays, projet fortement décrié par l'opposition et les défenseurs de l'environnement.

Le bureau de la présidence a annoncé dans un communiqué l'approbation de la nouvelle législation, adoptée par le parlement turc le 9 novembre après avoir fait en mai l'objet d'un veto du prédécesseur de M. Gül, Ahmet Necdet Sezer.

Contrairement à M. Gül, qui a été élu en août et est proche du gouvernement, M. Sezer était un opposant farouche au Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste) au pouvoir. (AFP, 20 nov 2007)

Le Parlement turc autorise la construction de centrales nucléaires

Le Parlement turc a voté vendredi une loi autorisant la construction des première centrales nucléaires en Turquie, en dépit des objections de l'opposition et des défenseurs de l'environnement.

Le projet de loi a fait l'objet de plusieurs amendements parlementaires d'ordre technique avant d'être adopté dans la nuit au terme d'une séance houleuse entamée jeudi après-midi.

La nouvelle loi autorise le ministre de l'Energie à lancer et à conclure des appels d'offres pour la construction de centrales nucléaires ainsi qu'à décider de leur capacité et du lieu de leur implantation.

Elle prévoit qu'en cas d'absence d'offres émanant du secteur privé, des institutions publiques peuvent prendre en charge la construction des centrales.

La loi doit à présent être promulguée par le président Abdullah Gül, élu en août et proche du gouvernement.

Le précédent président, Ahmet Necdet Sezer, farouche opposant au gouvernement du Parti de la justice et du développement (AKP, issu de la mouvance islamiste), avait mis son veto lors d'un premier vote de la loi en mai.

La Turquie affirme vouloir construire trois centrales nucléaires d'une capacité totale d'environ 5.000 megawatts et devant être opérationnelles en 2012 pour pallier d'éventuelles pénuries d'énergie et réduire sa dépendance énergétique.

Mais ce projet, et le choix du site devant accueillir un des réacteurs - Sinop, une ville côtière sur la mer Noire, à quelque 435 km au nord-est d'Ankara - a soulevé des vagues de protestation chez les riverains et les défenseurs de l'environnement.

En 2000, la Turquie avait du renoncer à un projet controversé de construction de centrale nucléaire en raison de difficultés financières.

Le projet, décrié par les environnementalistes, prévoyait la construction d'un réacteur près de la bourgade d'Akkuyu (sud), à seulement 25 km d'une ligne de fracture sismique. (AFP, 9 nov 2007)


"De l'autre côté", un vent de fraternité souffle du Bosphore

L'émouvant et superbe film "De l'autre côté", dont le scénario a été primé au dernier Festival de Cannes, jette un pont entre Allemagne et Turquie, les deux pays de son jeune auteur Fatih Akin, grâce au portrait de deux familles confrontées à l'exil et rapprochées par un drame.

La légendaire interprète des oeuvres de Rainer Werner Fassbinder, Hanna Schygulla, mène le remarquable casting de ce film qui mêle comédiens allemands et turcs, et constitue le deuxième volet d'une trilogie entamée avec "Head on", couronné d'un Ours d'or au festival de Berlin en 2004.

Dans "Head on", une jeune Turque née en Allemagne contractait un mariage blanc avec un compatriote alcoolique et toxicomane de 20 ans son aîné, pour échapper au carcan d'une famille traditionnaliste et conservatrice.

Avec "Auf der anderen seite", titre original de son cinquième long-métrage, Fatih Akin, âgé de 34 ans, montre deux familles, l'une allemande, l'autre turque, rapprochées par le deuil et l'apprentissage d'une double culture.

Hanna Schygulla y incarne Susanne, la mère de Lotte (Patrycia Ziolkowska), une étudiante allemande qui tombe amoureuse d'Ayten (Nurgul Yesilcay) une jeune Turque, activiste de gauche recherchée par la police, candidate à l'asile politique en Allemagne.

En parallèle, le film suit Ali (Tuncel Kurtiz), un Turc veuf et âgé vivant à Hambourg, souffrant de solitude et du mal du pays, et qui propose avec tendresse à une prostituée turque Yeter (Nursel Kose), d'être sa maîtresse attitrée.

A la mort de Yeter, le fils d'Ali, professeur de littérature allemande en Allemagne, décide de retrouver, à Istanbul, la fille de celle-ci... qui n'est autre qu'Ayten, la jeune pasionaria qui s'acharne à rester en Allemagne.

Joliment écrit et dialogué, merveilleusement interprété, "De l'autre côté" brasse des thèmes très contemporains - exil, métissage, deuil, transmission, opposition Orient/Occident, violence d'Etat, extrémisme religieux ou politique... - évoqués avec finesse.

Fatih Akin y excelle à capter des émotions ténues sur un visage, la beauté d'un paysage ou l'ambiance particulière d'une rue d'Istanbul ou de Hambourg.

Très émouvant, le film distille une belle et subtile leçon de fraternité.

A Cannes, l'actrice Hanna Schygulla a affirmé avoir voulu, depuis longtemps, travailler avec un cinéaste issu de la communauté turque d'Allemagne, et en particulier avec Akin.

"Quand il a été primé à Berlin il m'a rappelé le jeune Fassbinder, parce qu'il a fait le "V" de la victoire", a-t-elle affirmé. "C'était si beau et naïf que mon coeur s'est mis à battre plus vite", a ajouté Hanna Schygulla.

"Le succès est une chose merveilleuse, parce qu'il ouvre des portes, comme celles de Cannes", a affirmé de son côté Fatih Akin, qui a expliqué avoir été "sous pression" après le succès de "Head on".

Le cinéaste a également expliqué que chaque personnage du film reflète un aspect de sa personnalité et le chemin emprunté par des générations d'immigrants turcs en Allemagne, venus occuper des emplois non qualifiés, et dont les enfants font aujourd'hui partie des classes moyennes.

Le film a reçu fin octobre le Prix Lux, le premier prix cinéma décerné par le Parlement européen. (AFP, 9 nov 2007)


Relations turco-européennes / Turkey-Europe Relations

France et Suède toujours pas d'accord sur la Turquie

La France et la Suède, qui assureront chacune la présidence tournante de l'Union européenne (UE) dans les deux ans à venir, ont un désaccord persistant sur l'entrée de la Turquie dans l'Europe, qui s'est à nouveau exprimé à l'occasion d'un déplacement de François Fillon à Stockholm.

"Nous voulons que le travail mené en commun entre l'Union européenne et la Turquie se poursuive dans le sens d'un rapprochement de la Turquie de l'Union européenne mais qu'on ne présage pas de la décision finale", a rappelé le Premier ministre français lors d'une conférence commune avec son homologue suédois de centre-droit, Fredrik Reinfeldt.

"On voudrait leur donner cette possibilité en tant que nation" d'intégrer l'UE. "Ces négociations doivent pouvoir se poursuivre", a estimé de son côté M. Reinfeldt.

La France assurera la présidence de l'UE à partir du 1er juillet 2008. Après la République tchèque, ce sera au tour de la Suède de juillet à janvier 2009.

Paris et Stockholm ont mis en avant leur entente sur les priorités qu'ils veulent donner chacun à leur présidence: la lutte contre le réchauffement climatique, une "harmonisation" des politiques d'immigration "notamment en matière de droits d'asile", a insisté M. Fillon, rappelant l'afflux de réfugiés Irakiens en Suède, et enfin l'approfondissement de la politique européenne de défense.

Les deux parties ont aussi manifesté leur volonté d'une "coopération intense" pour surmonter leurs divergences, selon M. Reinfeldt.

"Nous allons travailler ensemble aux compromis qui sont au coeur de la dynamique européenne", a dit M. Fillon.

Quant à l'euro, M. Reinfeldt a de nouveau renvoyé la question d'un éventuel référendum sur l'entrée de son pays dans la zone euro à 2010, après les prochaines élections législatives en Suède. Les Suédois avaient voté contre l'euro en 2003.

Au cours de sa visite, M. Fillon a maintes fois fait part de son "admiration" pour le modèle économique suédois. Il a rappelé les excellents résultats obtenus par la Suède qui peut se targuer d'un taux de chômage inférieur à 5%, un objectif fixé par son propre gouvernement à l'horizon 2012. (AFP, 23 nov 2007)

Babacan dénonce les "intérêts à court terme" de certains Etats

Le ministre turc des Affaires étrangères Ali Babacan a dénoncé mardi les "intérêts politiques à court terme" de certains Etats européens qui mettent des bâtons dans les roues du processus d'adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE).

M. Babacan a estimé que les négociations d'adhésion, commencées en octobre 2005, étaient "beaucoup plus importantes que les choix politiques de certains Etats membres".

"Nous pensons que l'agenda politique général est beaucoup plus important que les intérêts politiques à court terme", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse, faisant visiblement allusion au président français Nicolas Sarkozy qui ne cesse de répéter que la Turquie n'a pas sa place dans l'UE.

"Des questions politiques ne doivent pas faire obstacle à notre processus d'adhésion, nos amis européens doivent faire de leur mieux pour empêcher ça", a continué M. Babacan.

"Tous les chapitres techniquement prêts à être ouverts ne devraient pas être sujet à des discriminations", a-t-il encore ajouté.

La France a assuré qu'elle ne bloquerait pas l'ensemble des négociations d'adhésion à ce stade mais qu'elle ne permettrait pas l'ouverture de certains des 35 chapitres thématiques qui les jalonnent et notamment ceux qu'elle juge directement liés à une adhésion, comme la politique économique et monétaire.

Nicolas Sarkozy n'a, semble-t-il, pas non plus l'intention d'autoriser l'ouverture de nouveaux chapitres, en plus des quatre qui le sont déjà, tant que le groupe des sages qu'il appelle de ses voeux, pour réfléchir à l'avenir de l'Europe, ne sera pas créé.

Malgré tout, le commissaire européen à l'Elargissement Olli Rehn et la présidence portugaise de l'UE ont répété mardi leur volonté d'ouvrir deux chapitres ("réseaux transeuropéens" et "santé et protection des consommateurs") d'ici la fin de l'année.

"Nous pensons et nous voulons que ce soit possible", a déclaré le ministre portugais des Affaires étrangères Luis Amado, évoquant la date du 18 décembre.

L'ouverture des deux chapitres seraient donc programmées pour après le sommet européen du 14 décembre où le groupe des sages devrait être créé.

"Nous aurons certainement pendant le Conseil européen de décembre une proposition pour répondre d'un côté à la demande française (sur le groupe des sages) et de l'autre côté, nous essaierons de maintenir le processus d'adhésion turc sur les rails", a ajouté M. Amado. (AFP, 20 nov 2007)

Sarkozy réaffirme son opposition à une adhésion de la Turquie

Le président français Nicolas Sarkozy a réaffirmé mardi son opposition à une adhésion de la Turquie à l'Union européenne qui repousserait les frontières de l'UE "en Syrie", lors d'un débat à huis clos avec des parlementaires européens, a indiqué l'Elysée.

"Le président a très clairement réaffirmé la position française. Il a dit que la Turquie était un pays de 100 millions d'habitants qui n'était pas en Europe mais en Asie mineure et qu'il ne voulait pas être celui qui allait expliquer aux écoliers français que les frontières de l'Europe se trouvaient en Syrie", a-t-on ajouté de même source.

Le chef de l'Etat français a tenu ses propos lors d'une réunion fermée au public avec les présidents des groupes politiques du Parlement européen à Strasbourg. Dans un discours tenu ensuite devant le Parlement européen, M. Sarkozy n'a pas évoqué ce sujet sensible.

Lors de la réunion à huis clos avec les responsables de groupes parlementaires, "il a dit qu'il était hypocrite de promettre aux Turcs qu'ils peuvent rejoindre l'UE, qu'avec lui ils ne le pourront pas, et que pour lui la Turquie n'appartient pas à l'Europe", a également rapporté le chef des socialistes Martin Schulz.

"Mais quand je lui ai demandé s'il mettrait un arrêt des négociations avec la Turquie à l'agenda de l'Union pendant la prochaine présidence française (au deuxième semestre 2008), là il était un peu flou", a-t-il déploré devant la presse.

M. Sarkozy a par ailleurs "dit qu'il serait intransigeant sur le maintien du siège du Parlement à Strasbourg", en plus de celui de Bruxelles, en dépit des critiques récurrentes que suscite cette situation, a rapporté de son côté le co-président du groupe des Verts, Daniel Cohn-Bendit.

En mai, le président français avait prévenu que le siège de Strasbourg n'était "pas négociable" car cela faisait "partie des équilibres fondateurs de l'Europe".

La remise en cause du siège du Parlement européen à Strasbourg est réclamée par de nombreux députés qui voudraient en finir avec les très coûteuses navettes mensuelles entre leurs bureaux à Bruxelles et la capitale alsacienne.

Le traité européen, qui ne peut être modifié qu'à l'unanimité des Etats membres, fixe officiellement le siège du Parlement européen à Strasbourg mais prévoit deux lieux de travail, Strasbourg et Bruxelles, où les eurodéputés passent de fait le plus clair de leur temps.

La multiplicité des sièges du Parlement européen coûte plus de 200 millions d'euros par an aux contribuables européens, selon le groupe des Verts au Parlement. (AFP, 13 nov 2007)

La Commission européenne appelle la Turquie à relancer les réformes

La Commission européenne a appelé mardi la Turquie à relancer les réformes politiques après une année 2007 marquée par des "progrès limités".

"Des progrès limités ont été réalisés dans les réformes politiques en 2007", a estimé Bruxelles dans son rapport annuel sur l'état des négociations d'adhésion de la Turquie à l'UE.

"La Turquie doit maintenant renouveler l'élan des réformes politiques", ajoute le rapport.

La Commission attend notamment de la Turquie de "nouveaux efforts" pour améliorer la liberté d'expression, le contrôle de l'armée par le pouvoir politique, les droits des minorités religieuses, la lutte contre la corruption, les droits et liberté de la minorité kurde.

Concernant la liberté d'expression, la Commission réclame depuis des mois la révision de l'article 301 du code pénal turc qui a permis de lancer des poursuites contre des dizaines d'intellectuels pour atteinte à l'identité turque.

Bruxelles a d'ailleurs proposé que cette révision soit une condition préalable à l'ouverture d'un des 35 chapitres thématiques qui jalonnent les négociations d'adhésion, celui sur le système judiciaire et les droits fondamentaux.

Sur chacun des 35 chapitres, dont 4 sont pour l'instant ouverts, la Commission peut recommander aux Etats membres de poser des conditions à remplir avant de les ouvrir.

Dans son rapport, Bruxelles réclame aussi comme à son habitude le respect par la Turquie du protocole dit d'Ankara qui étend l'union douanière entre l'UE et la Turquie à tous les nouveaux Etats membres de l'UE, dont la République de Chypre qu'Ankara ne reconnaît pas.

Le non-respect de ce protocole, et en particulier le refus des Turcs de laisser entrer dans leurs ports et aéroports les navires et avions chypriotes grecs, a poussé l'UE à geler en décembre dernier 8 chapitres de négociations. Ces chapitres restent gelés jusqu'à l'application du protocole d'Ankara.

La Turquie a commencé en octobre 2005 des négociations d'adhésion à l'UE qui pourraient durer au moins dix ou quinze ans.

La Turquie s'engage à relancer les réformes après une mise en garde de l'UE

La Turquie a affirmé mardi qu'elle allait lancer de nouvelles réformes notamment en matière de liberté d'expression pour s'aligner sur les normes européennes après une mise en garde de l'Union européenne sur un ralentissement de ses efforts.

Le gouvernement est en particulier décidé à amender un article du code pénal qui punit d'une peine de prison pouvant aller jusqu'à quatre ans toute personne "dénigrant l'identité turque", a annoncé le ministre de la Justice Mehmet Ali Sahin.

Il a précisé que "plusieurs projets ont été préparés sur la base de propositions d'organisations civiques. Le conseil des ministres les examinera à la première occasion, en choisira un et le soumettra au parlement", a-t-il ajouté, selon l'agence de presse Anatolie.

Des dizaines d'intellectuels dont le lauréat 2006 du Prix Nobel de littérature Orhan Pamuk ont été jugés sur la base de cet article 301, généralement pour avoir contesté la ligne officielle sur les massacres d'Arméniens par l'empire ottoman, considérés comme un génocide par de nombreux pays.

Plusieurs intellectuels, parmi lesquels le journaliste d'origine arménienne Hrant Dink, assassiné en janvier, ont été condamnés sur la base de cet article, mais l'exécution des peines a toujours été suspendue..

Le ministère des Affaires étrangères turc a répondu par un communiqué affirmant qu'Ankara comptait "poursuivre les réformes afin que le pays rattrape les niveaux les plus élevés en matière de démocratie et droits de l'homme".

"Notre détermination à remédier à nos insuffisances et à appliquer efficacement les réformes sur le terrain ne faiblit pas. Au contraire, elle s'accroît", avait assuré le ministère.

Le communiqué soulignait que le processus d'adhésion, entamé en octobre 2005, ne devait pas être "modelé sur les préférences des dirigeants politiques de certains Etats membres" ou "réduit" à l'application des clauses d'une union douanière à Chypre, qu'Ankara refuse de reconnaître.

"Nous espérons que nos amis dans l'UE montreront une forte détermination à résister aux obstacles hors de propos sur notre chemin", indiquait aussi Ankara, semblant faire référence au président français Nicolas Sarkozy, fermement opposé à l'adhésion de la Turquie au bloc européen. (AFP, 6 nov 2007)

Erdogan accuse l'UE de mettre des obstacles l'adhésion turque

Le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, a accusé lundi l'Union européenne de mettre des "obstacles" à l'adhésion de la Turquie à l'UE, lors de sa visite à Washington.

La Turquie est un important rempart contre un "choc des civilisations" étant donné sa situation géographique entre l'Europe et l'Asie et son brassage culturel, a dit M. Erdogan à la tribune du Center for Strategic and International Studies.

"Malheureusement, il y a certaines barrières politiques (...) et nous sommes très tristes de voir que l'on dresse ces barrières", a-t-il ajouté. "Nous sommes tristes de voir qu'ils (l'UE, ndlr) édictent de nouvelles règles après le début du jeu".
 Plus tôt dans la journée, M. Erdogan avait répété que son pays était déterminé à obtenir l'adhésion à l'Union européenne.
 L'Union européenne "déçoit nos attentes. Nous sommes aussi conscients que c'est un long processus, l'adhésion à l'UE, mais nous sommes déterminés et allons continuer à chercher à obtenir l'adhésion", avait-il dit.

M. Erdogan, qui a été reçu à la Maison Blanche par le président George W. Bush, s'exprimait à la veille de la publication attendue d'un rapport de la Commission européenne repoussant toute nouvelle adhésion à un horizon de moyen ou de long terme.

Selon le projet de rapport, la Turquie, qui a commencé des pourparlers d'adhésion à l'UE en octobre 2005, a réalisé des "progrès limités" dans les réformes en 2007.

"Des efforts supplémentaires importants sont nécessaires en particulier en matière de liberté d'expression, de contrôle civil sur le militaire et de droits des communautés religieuses non musulmanes", indique le projet.  (AFP, 5 nov 2007)

Bruxelles ne prévoit de nouvelle adhésion à l'UE qu'à moyen ou long terme

La Commission européenne ne prévoit de nouvelle adhésion à l'Union européenne qu'à moyen ou long terme, selon un projet de rapport qui sera publié mardi.

"Les pays des Balkans et la Turquie se sont vus donner une perspective de devenir membres de l'UE une fois qu'ils rempliraient les conditions établies. Etant donné l'état actuel de préparation de ces pays, leur adhésion devrait avoir lieu à moyen ou long terme", selon le texte du rapport annuel de la Commission sur l'élargissement dont l'AFP a obtenu copie.

Dans les Balkans (Croatie, Macédoine, Albanie, Monténégro, Bosnie-Herzégovine et Serbie), la Commission note que "dans plusieurs pays, le processus de réforme a ralenti" en 2007 et elle réclame en particulier des efforts pour améliorer les systèmes judiciaire et la lutte contre la corruption, phénomène qui "reste largement répandu et profondément enraciné dans la société".

La Croatie, seul pays des Balkans à avoir commencé des négociations d'adhésion avec l'UE, en octobre 2005, reste la mieux lotie. La Commission estime en effet que "des progrès importants dans les négociations d'adhésion avec la Croatie sont possibles dans l'année qui vient".

Bruxelles est en revanche particulièrement dure avec la Bosnie où "la rhétorique provocatrice des dirigeants politiques clé (...) a fait caler les réformes" et où les progrès politiques "ont ralenti".

L'absence d'accord politique sur la réforme de la police empêche toujours la Commission de recommander la signature avec Sarajevo de l'accord de stabilisation et d'association, première marche vers l'UE.

La Serbie, où "les forces démocratiques sont fragiles", est également la cible des critiques de la Commission qui y dénonce "un ralentissement dans le rythme général des réformes" lié aux "vives divisions entre les partis politiques" pendant les mois ayant suivi les élections législatives de janvier.

Mais pour Belgrade, le seul obstacle à la signature de son accord d'association avec l'UE reste l'absence de "pleine coopération" avec le tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie.

Quant à la Turquie, qui a commencé des pourparlers d'adhésion à l'UE en octobre 2005, elle a réalisé des "progrès limités" dans les réformes en 2007, selon le projet de rapport.

"Des efforts importants supplémentaires sont nécessaires en particulier en matière de liberté d'expression, de contrôle civil sur le militaire et de droits des communautés religieuses non musulmanes", indique le texte. (AFP, 5 nov 2007)

Après l'orage de 2006, Bruxelles prêt à jouer l'apaisement

La Commission européenne s'apprête à juger que "des progrès limités" ont été accomplis dans les réformes politiques en 2007 en Turquie, dans un climat apaisé, bien loin des menaces adressées à ce pays il y a tout juste un an.

Bruxelles va faire un tel constat dans son rapport annuel sur les progrès réalisés par la Turquie dans ses négociations en vue d'une adhésion à l'UE, selon une source européenne.

L'an dernier, le rapport très critique de la Commission européenne avait conduit, quelques semaines plus tard, au gel des discussions sur huit des 35 chapitres thématiques qui jalonnent ces pourparlers, entamés en octobre 2005, en raison de la question chypriote.

Mais même si cette année, aucun progrès n'a été fait dans ce dossier -la Turquie refusant toujours de laisser entrer dans ses ports et aéroports les navires et avions chypriotes grecs-, la Commission n'en refera pas un casus belli.

Le rapport de mardi devrait simplement mettre en exergue "les déficiences et les progrès" déjà maintes fois commentés par Bruxelles, disent des sources européennes.

Côté positif, la Commission devrait à nouveau saluer la façon dont la Turquie a réussi à se sortir de la crise politique qui l'a agitée l'été dernier.

"La démocratie a eu le dernier mot (...) La Turquie mérite les félicitations pour ce résultat", a résumé le commissaire à l'Elargissement Olli Rehn devant le Parlement européen il y a dix jours.

Côté négatif, il a également déjà égrené la liste des problèmes qui se retrouveront dans le rapport.

Certaines réformes sont "aujourd'hui urgentes" comme la révision de l'article 301 du code pénal qui a permis d'engager des poursuites contre des dizaines d'intellectuels pour atteinte à l'"identité turque", a insisté le commissaire.

M. Rehn demande en outre de nouveaux efforts pour placer l'armée sous contrôle civil, pour la protection des droits des femmes, des enfants et des syndicats, ou pour améliorer la lutte contre la corruption.

Sans oublier Chypre et l'exigence d'actions "rapides" en vue de laisser entrer les navires et avions chypriotes grecs. Ni les droits des minorités, en particulier ceux des Kurdes.

Le rapport de mardi devrait cependant rester muet sur la menace de la Turquie de procéder à une incursion dans le nord de l'Irak pour combattre les rebelles kurdes, selon une source européenne.

Ces critiques ne devraient pas empêcher la Commission de pousser à avancer dans les négociations d'adhésion, profitant de la renonciation du président français Nicolas Sarkozy à bloquer dès maintenant les pourparlers.

"Nous devrions ouvrir de nouveaux chapitres sans délai (...) Au moins deux chapitres pourraient être ouverts dans les prochaines semaines", a déclaré Olli Rehn.

En deux ans, seuls quatre des 35 chapitres ont été ouverts, alors que, dans le même temps, 14 étaient ouverts avec la Croatie.

La Commission rendra d'ailleurs public, également mardi, son rapport annuel sur les progrès de Zagreb. Elle présentera aussi ses rapports sur la Macédoine, candidat officiel à l'adhésion, ainsi que sur l'Albanie, le Monténégro, la Bosnie-Herzégovine et la Serbie, moins avancés dans leur marche vers l'UE.

Concernant la Serbie, la Commission pourrait symboliquement annoncer mardi le "paraphe" -ne préjugeant pas de sa signature- d'un accord de stabilisation et d'association, première marche vers l'UE.

Mais uniquement si le rapport que doit remettre d'ici à mardi le procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie Carla Del Ponte sur les efforts de Belgrade en vue d'arrêter l'ex-chef militaire des Serbes de Bosnie Ratko Mladic est suffisamment positif. (AFP, 4 nov 2007)

La Commission européenne mécontente de la mise en oeuvre des réformes

La commission européenne est mécontente des rythmes de mise en oeuvre des réformes conditionnant l'adhésion de la Turquie à l'Union européenne (UE), a annoncé jeudi le quotidien en ligne EUobserver.

Le journal s'appuie sur le contenu du projet de rapport annuel émis par la Commission européenne concernant les progrès de la Turquie dans la voie de l'adhésion à l'UE devant être publié le 6 novembre. Le projet conclut que "la réalisation des réformes a été irrégulière et s'est ralentie depuis 2005".

L'exécutif européen pointe la nécessité pour les dirigeants turcs de mener des réformes dans le domaine de la liberté d'expression, du contrôle de l'armée par la société ainsi que des droits de la population non musulmane du pays. En outre, le projet de rapport mentionne l'absence de progrès dans la normalisation des relations bilatérales entre la Turquie et Chypre, qui constitue une pierre d'achoppement sérieuse sur le chemin de l'adhésion.

Le dossier analogue publié en 2006 soumettait également à une âpre critique la mise en oeuvre par Ankara des réformes nécessaires à l'adhésion.

Le 25 juin 2007, deux nouveaux chapitres intitulés "Statistiques" et "Contrôle financier" sont apparus dans le traité d'adhésion. Un véto dans le cadre des négociations sur un des articles "Union économique et monétaire" avait auparavant été déposé par la France. En 2006, l'UE et la Turquie avaient clos les discussions sur le premier chapitre "Science et recherche". En décembre de la même année, Bruxelles avait cependant décidé de suspendre les négociations sur 8 des 35 chapitres en réponse au refus de la Turquie d'étendre son accord sur l'Union douanière avec l'UE à la République de Chypre et de lui ouvrir ses ports maritimes et aériens.

Au printemps dernier, l'UE a décidé de reprendre les négociations et les parties ont entamé l'examen du deuxième chapitre du dossier d'intégration, intitulé "Entreprises et industrie".

Le processus de négociation entre l'Union européenne et la Turquie pourrait, selon les experts, durer entre 10 et 15 ans. (RIA Novosti, 1 er Novembre, 2007)

EU Commission slams 'military meddling' in Turkey

The European Commission's draft progress report on Turkey, due on Nov. 6 criticizes the increased tendency of the military to interfere in the political process during 2007.

However the report also said the outcome of the spring constitutional crisis reaffirmed the primacy of the democratic process.

The 82-page report obtained by the Turkish Daily News, clearly underlined the aim of negotiations is accession and the preparatory analytical phase of this process has reached its final stage. This is an important emphasis for Ankara, since it comes amid calls from member states for an alternative status instead of membership.

In the strategy paper that will be published together with the progress report, the commission reflected on the slowing down in the implementation of reforms since 2005, implying the constitutional crisis and the aftermath of general elections led to a freeze in the reform process. “Yet in the run of the elections open debates took place on a number of traditionally sensitive issues and a vibrant civil society proclaimed its attachment to democracy and secular state,” the document said.

The progress report and the strategy paper draw attention to the major areas of concern relating to political criteria.

Increased military interference

The commission pointed to the continued exercise of political influence by the armed forces. Senior members of the armed forces were reported to have stepped up their public comments on domestic and foreign policy questions including Cyprus, secularism and Kurdish issues. “On a number of occasions, the General Staff reacted publicly to government statements or decisions. The General Staff directly interfered with the April 2007 presidential election by publishing a memorandum on its Web site expressing concern at the alleged weakening of secularism in the country,” the draft report said.

It was underlined that no progress has been made in ensuring full civilian supervisory functions over the military and parliamentary oversight of defense expenditure. The commission stated the tendency of the military to make public comments on issues going beyond its remit, including on the reform agenda, has increased.

“Despite the public comments from the army and attempts to interfere in the political process, the outcome of the spring 2007 constitutional crisis reaffirmed the primacy of the democratic process,” the draft report said.

While welcoming the more representative nature of the newly elected Parliament, the need to reduce the 10 percent threshold was underlined.

The commission said the new government program of the Justice and development Party (AKP) includes a strong commitment to continue reforms. This intention was also reported to push forward the implementation of the road map for EU accession presented in April. The report said, “the government plans to carry out extensive constitutional reforms aimed in particular at fully aligning Turkey to international standards in the area of fundamental rights.”

Reference to reactions against the Constitutional Court's “367” decision

The commission pointed at concerns related to the independence and the impartiality of the judiciary. The Constitutional Court's famous ruling on a quorum of two-thirds in Parliament, which annulled the first round of voting in the April presidential election, was given as a controversial example. “This decision led to strong political reactions and allegations that the Constitutional Court had not been impartial when reaching this decision,” the commission said.

Restrictions on freedom of expression led to self-censorship 

The prosecution and conviction for the expression of non-violent opinions under certain provisions of the Penal Code are a cause of serious concern. The number of persons prosecuted almost doubled in 2006, compared to 2005, and there was a further increase in the number of prosecutions in 2007.

More than half of these cases were brought under the Turkish Criminal Code, and in particular under article 301, which penalizes insulting “Turkishness,” the Republic and the organs and institutions of the state. The restrictive jurisprudence established in 2006 by the Supreme Court of Appeals on article 301 needs to be brought in line with the relevant EU standards. The potential impact of the anti-terror law on freedom of expression is a concern.

While Hrant Dink's assassination in January led to a movement of solidarity in Turkish society, there were also expressions of support for his perpetrators. The trial against the alleged perpetrators of Hrant Dink is ongoing. There is a need for full investigations, including into allegations of police negligence.

Judicial proceedings and threats against human rights defenders, journalists and academics have created a climate, which has led to occurrences of self-censorship in the country, including the academic field. The weekly newspaper Nokta, which published several articles on issues relating to the military, stopped its publication in April at the decision of the owner.

Journalistic freedom on military issues is restricted by an internal memorandum from the General Staff, which establishes that journalists most critical of the army are to be denied accreditation to military receptions and briefings.

Hatred against non-Muslim minorities unpunished 

The killing of three Protestants in Malatya on April 18 and other attacks against clergy and places of worship of non-Muslim communities are reported as examples of the perception of religious minorities as a threat to the integrity of the country. The report underlined use of language that might incite hatred against non-Muslim minorities has been left unpunished.

Restrictions on the legal personality and property rights of non-Muslim religious communities as well as restrictions on the training of their clergy were reported as still being in place. The commission, particularly underlined that the Halki (Heybeliada) Greek Orthodox seminary remains closed.

While stating the “ecumenical” Patriarch is not free to use the ecclesiastical title ecumenical on all occasions, the ruling by the Supreme Court of Appeals was cited. The report said this decision might create further difficulties for the patriarchate and for other non-Muslim religious communities in the exercise of their rights.

No overall progress ensuring cultural diversity

The report said Turkey has made no overall progress ensuring cultural diversity and promoting respect for and protection of minorities in accordance with European standards. Restrictions on broadcasting in other languages were said to be still applied. The report said since use of languages other than Turkish remains illegal in political life, several investigations and court cases have been opened against officials and executives of the Democratic Society Party.

“The legislative elections in July resulted in increased representation of voters from the southeast of Turkey,” the commission said. However the overall socio-economic situation in the southeast was said to remain difficult since no steps have been taken to develop a comprehensive strategy to create conditions required for the Kurdish population to enjoy full rights and freedoms. (Turkish Daily News, October 31, 2007)



Turquie-USA/ Turkey-USA

Rencontre à Ankara entre généraux turcs et américains

De hauts responsables militaires turcs et américains ont discuté de la coopération dans la lutte contre les rebelles du PKK, au cours d'une rencontre samedi à Ankara, a annoncé l'armée turque.

Le numéro un de l'armée turque le général Yasar Buyukanit et le commandant en chef des forces américaines en Europe le général Bantz Craddock ont discuté de "la coopération dans la lutte conjointe contre l'organisation terroriste du PKK, dont le partage des renseignements", indique un communiqué de l'armée turque.

Le général James Cartwright, vice-président de l'état-major américain, et le général David Petraeus, commandant en chef des forces américaines en Irak, avaient déjà été reçus mardi à Ankara par le numéro deux de l'état-major turc, le général Ergin Saygun.

Ces rencontres entre responsables de haut rang des deux pays font suite à une rencontre le 5 novembre à Washington entre le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et le président américain George W. Bush.

M. Bush avait annoncé que les Etats-Unis fourniraient à Ankara des renseignements "en temps réel" sur les mouvements des rebelles retranchés dans le nord de l'Irak.

La Turquie menace d'intervenir militairement dans le nord de l'Irak contre le PKK. Quelque 100.000 soldats ont été déployés près de la frontière irakienne.

M. Erdogan a toutefois affirmé mardi qu'Ankara n'aurait pas immédiatement recours à des opérations transfrontalières, autorisées le mois dernier par une motion parlementaire.

Le samedi, il a déclaré que l'amélioration des droits démocratiques de la communauté kurde diminuera le soutien au séparatisme et mettra fin à l'existence du groupe rebelle du PKK.

Erdogan, dans un discours télévisé prononcé lors d'une réunion de son parti de la Justice et du Développement à Kizilcahamam, près d'Ankara, a précisé que son pays avait atteint une "étape critique" dans sa lutte contre les séparatistes du PKK et que les rebelles étaient "assiégés de toutes parts" grâce au soutien international.

"Un climat de liberté est l'ennemi de la violence et du terrorisme", a ajouté le Premier ministre. "Maintenons donc la démocratie pluraliste et renforçons le climat de liberté afin d'obtenir un résultat décisif dans la lutte contre le terrorisme", a encore affirmé M. Erdogan.

"Cherchons ensemble les moyens de gagner la population au lieu de nous l'aliéner", a-t-il proposé.  (AFP, 24 nov 2007)

Deux généraux américains à Ankara pour évoquer le PKK

Deux généraux américains de haut rang se sont entretenus mardi avec des militaires turcs sur la lutte contre les rebelles kurdes retranchés dans le nord de l'Irak, a annoncé l'armée turque.

Le général James Cartwright, vice-président de l'état-major américain, et le général David Petraeus, commandant les forces américaines en Irak, ont été reçus par le numéro deux de l'état-major turc, le général Ergin Saygun, a affirmé l'état-major dans un communiqué.

"Au cours de la réunion ont été discutés les sujets intéressant les deux pays, l'Irak, la coopération et le partage renforcé de renseignements dans la lutte contre l'ennemi commun que constitue le PKK", poursuit le document.

La réunion a été organisée "dans un but de coordination des questions militaires" après la rencontre survenue le 5 novembre à Washington entre le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et le président américain George W. Bush, précise le communiqué.

A l'issue de cet entretien, M. Bush avait annoncé que les Etats-Unis fourniraient à Ankara des renseignements "en temps réel" sur les mouvements des rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), retranchés dans le nord de l'Irak, qu'il avait qualifiés d'"ennemi commun" des Turcs et des Américains.

Il avait indiqué que les trois généraux réunis mardi à Ankara seraient chargés de la coordination de la Lutte contre le PKK.

Arrivés mardi à Ankara, les généraux américains ont quitté la Turquie après la réunion pour se rendre en Irak, où ils doivent s'entretenir avec le gouvernement central et l'administration kurde du nord du pays de l'attitude à adopter face au PKK, a rapporté la chaîne télévisée d'information NTV.

La Turquie menace d'intervenir militairement dans le nord de l'Irak contre le PKK, qui utilise cette région comme base arrière pour des opérations dans le sud-est anatolien, peuplé majoritairement de Kurdes. Quelque 100.000 soldats ont été déployés près de la frontière irakienne.

M. Erdogan a toutefois affirmé mardi qu'Ankara n'aurait pas immédiatement recours à des opérations transfrontalières, autorisées le mois dernier par une motion parlementaire.

"Nous ne sommes pas des cowboys agitant leurs pistolets (...) Nos forces de sécurité utiliseront le mandat (qui leur a été donné) au moment voulu", a-t-il déclaré devant les députés de son Parti de la justice et du développement, ajoutant que le "bon sens" prévaudrait.

Le ministre des Affaires étrangères irakien Hoshyar Zebari a pour sa part estimé mardi, lors d'une visite à Bruxelles, que le risque d'une invasion turque dans le nord de l'Irak avait diminué et qu'Ankara avait "sagement, montré beaucoup de retenue". (AFP, 20 nov 2007)

Washington renseigne Ankara des mouvements du PKK en Irak

Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a  annoncé mercredi que la mise en oeuvre de mécanismes de coordination avec les Etats-Unis dans la lutte contre le PKK avait débuté, tout en démentant une opération de l'armée turque contre des positions des rebelles kurdes dans le nord de l'Irak.

"Après mon voyage aux Etats-Unis a été constitué un système de coordination qui a commencé à fonctionner", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse organisée peu avant un déplacement officiel en République tchèque.

Le président américain George W. Bush avait assuré la semaine dernière après une visite de M. Erdogan à la Maison Blanche que les Etats-Unis fourniraient en temps réel à la Turquie des renseignements sur les mouvements du PKK.

"Tous les ordres donnés après la rencontre entre MM. Erdogan et Bush ont commencé à être appliqués", a dit pour sa part le chef de la diplomatie turque Ali Babacan, cité par l'agence de presse Anatolie.

"Il est très important que le renseignement en temps réel soit opérationnel", a ajouté le ministre, qui s'adressait à une commission parlementaire.

"Pour l'heure, nos forces de sécurité poursuivent leurs opérations dans les limites de nos frontières (...) Il n'y a aucune sorte d'opération transfrontalière", a déclaré M. Erdogan.

Auparavant ce même mercredi, le commandant de l'aviation turque avait déjà démenti toute implication de la chasse turque dans une opération transfrontalière.

Un responsable local kurde irakien, ayant requis l'anonymat, avait indiqué mardi que l'aviation turque avait bombardé dans la nuit trois villages du Kurdistan irakien considérés comme des zones d'activité des rebelles du PKK.

Plus tard dans la journée, l'administration autonome du Kurdistan irakien avait annoncé que l'artillerie turque avait visé un poste-frontière désaffecté, tout en démentant que l'aviation ait pris part à ce raid.

Le 21 octobre, des rebelles venant du Kurdistan irakien avaient tué 12 soldats lors d'une attaque contre une position turque près de la frontière irakienne, accroissant les menaces d'une intervention militaire turque contre les repaires du PKK en Irak. (AFP, 14 nov 2007)

Bush promet de renforcer sa coopération avec la Turquie contre la guérilla kurde

Le président américain George W. Bush et le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan ont annoncé lundi un renforcement de la coopération militaire entre les deux pays face aux attaques contre la Turquie menées par la guérilla kurde du PKK depuis l'Irak.

A l'issue d'un entretien avec M. Erdogan à la Maison Blanche, M. Bush a annoncé un nouveau partenariat entre les Etats-Unis, la Turquie et l'Irak pour améliorer le partage de renseignements.

"Des renseignements erronés signifient que nous ne pouvons pas résoudre le problème. De bons renseignements, justes, livrés en temps réels, utilisant la technologie moderne, permettront de rendre beaucoup plus facile" la lutte contre le PKK, a souligné M. Bush.

Le président américain a également indiqué que les Etats-Unis étaient prêts à "aller plus loin" en matière de lutte contre les rebelles kurdes, notamment sur "des questions de transit aux aéroports" et "des questions d'argent".

Avant la rencontre à la Maison Blanche, le Premier ministre turc avait prévenu que la patience de la Turquie face aux attaques des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) établis dans le nord de l'Irak était "à bout".

M. Erdogan, qui s'exprimait à l'issue de la rencontre devant des journalistes à Washington, s'est dit "heureux" de ses entretiens avec M. Bush, mais a refusé d'indiquer si Ankara allait désormais retirer quelque 100.000 soldats turcs déployés le long de la frontière avec l'Irak.

L'administration Bush, tout en promettant le soutien des Américains dans la lutte contre le PKK, exhorte la Turquie à la retenue de peur de déstabiliser l'une des rares régions relativement calmes d'Irak.

Convaincre l'allié turc a pris une dimension nouvelle pour le président Bush avec l'instauration samedi, par le président Pervez Musharraf, de l'état d'urgence au Pakistan. Cet allié crucial de la Maison Blanche dans la "guerre contre le terrorisme" a ignoré les pressions de Washington.

Une décision de la Turquie de faire de même mettrait un peu plus à mal une diplomatie américaine déjà affaiblie.

A Ankara, vendredi, la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a promis de redoubler les efforts de son pays pour aider Ankara à surmonter le problème des rebelles kurdes, tout en exhortant l'armée turque à ne pas entrer en Irak.

Elle a souligné que les Etats-Unis étaient dans l'"obligation" de contribuer à la lutte contre le PKK et réaffirmé que l'organisation, considérée comme terroriste par les Etats-Unis, était autant "l'ennemi" de Washington et de Bagdad que de la Turquie.

"Cela va nécessiter de la persévérance. C'est un problème très difficile (...) éradiquer le terrorisme est dur", a-t-elle toutefois ajouté.

Mais pour M. Erdogan, qui fait face à la colère de l'opinion turque après une série d'attaques meurtrières du PKK, le temps est compté.

Avant de s'envoler samedi vers les Etats-Unis, il avait indiqué qu'il attendait de M. Bush des "mesures concrètes" contre le PKK.

"Notre visite se réalise à un moment où les relations (turco-américaines) traversent un sérieux test", a-t-il dit aux journalistes à l'aéroport.

Dans une interview lundi au quotidien italien La Stampa, il a toutefois estimé que si Bagdad prenait des mesures contre les rebelles kurdes, une opération de l'armée turque contre les séparatistes pourrait être évitée.  (AFP, 5 nov 2007)

Entre 300 et 400 Kurdes manifestent devant la Maison Blanche

Entre 300 et 400 Kurdes ont manifesté lundi devant la Maison Blanche alors que le président américain George W. Bush devait rencontrer le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et tenter de le convaincre de ne pas intervenir contre les rebelles kurdes dans le nord de l'Irak.

Plusieurs centaines de Kurdes, des hommes en costume traditionnels, des femmes et des enfants arborant des drapeaux du Kurdistan, ont manifesté devant la Maison Blanche aux cris de "Arrêtez l'invasion turque", a constaté une journaliste de l'AFP.

"Nous voulons envoyer un message clair au président Bush pour qu'il ne donne pas de feu vert à une invasion turque dans le Kurdistan irakien", a indiqué Isa Chalky, porte-parole du Tennessee Kurdish Community Council, venu de Nashille (sud), alors que d'autres Kurdes s'étaient déplacés de Pennsylvanie (nord-est), du Michigan (nord) et de New York notamment.

Une dizaine de Turcs brandissant des drapeaux turcs s'étaient postés de l'autre côté du trottoir. "Arrêtez le terrorisme du PKK", ont-ils crié dans le mégaphone, provoquant une tentative d'échauffourées rapidement bloquée par le service d'ordre de la manifestation kurde et par les quelques policiers présents.

Ankara a menacé d'une opération contre les bases des séparatistes kurdes du PKK menant des attaques de rebelles en s'infiltrant en Turquie depuis le nord de l'Irak. (AFP, 5 nov 2007)


Ballet diplomatique à Ankara et Istanbul pour empêcher l'invasion turque

La capitale turque devait être vendredi au centre d'intenses efforts diplomatiques pour dissuader Ankara d'intervenir dans le Kurdistan irakien, alors qu'une conférence internationale sur la stabilisation de l'Irak s'ouvrait à Istanbul.

La secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice devait tenter de désamorcer la crise entre la Turquie et le PKK lors d'entretiens prévus à Ankara avec les dirigeants turcs.

Le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki, arrivé jeudi soir dans la capitale, devait rencontrer son homologue turc Ali Babacan, tandis que le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon devait également s'entretenir sur place avec les responsables turcs.

Il s'agit d'éviter une intervention militaire turque dans le nord de l'Irak dont Ankara menace Bagdad si les autorités irakiennes et Washington n'empêchent pas les attaques répétées des séparatistes.

La dernière en date, le 21 octobre, a coûté la vie à 12 soldats turcs, alors que huit autres ont été faits prisonniers.

Tous ces dirigeants se rendront ensuite à Istanbul pour une conférence ministérielle sur l'Irak qui doit réunir, vendredi et samedi, les voisins de ce pays, les représentants des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et de ceux du G8.

Le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki doit aussi participer à cette réunion, qui doit se dérouler d'abord au niveau des hauts fonctionnaires, puis dès vendredi soir au niveau des ministres.

La réunion d'Istanbul sera la deuxième du genre, après celle organisée les 3 et 4 mai dans la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, dans le sud du Sinaï. Conçue pour évaluer les progrès réalisés depuis, la conférence risquait d'être dominée par les tensions croissantes entre Bagdad et Ankara.
(AFP, 2 nov 2007)

Bush promet à Erdogan un entretien "substantiel" sur la lutte contre le PKK


Le président américain George W. Bush a promis jeudi d'avoir lundi avec le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, une discussion "substantielle" sur les moyens d'empêcher les rebelles kurdes de se servir du nord de l'Irak pour attaquer les soldats turcs.

"Je me réjouis de la possibilité de discuter avec le Premier ministre Erdogan de cette question importante, la façon dont nous pouvons coopérer pour empêcher qu'on descende des montagnes pour s'en prendre aux soldats turcs", a dit M. Bush devant des journalistes.

"Et nous aurons une bonne discussion, une discussion substantielle, comme on peut en attendre entre des alliés", a-t-il dit.

M. Bush recevra M. Erdogan pour dissuader la Turquie d'entrer dans le nord de l'Irak afin d'y combattre les rebelles du PKK, qui se servent du Kurdistan irakien comme base arrière.

Les Etats-Unis redoutent qu'une intervention turque dans le nord de l'Irak ne déséquilibre une des rares régions du pays relativement épargnée par l'instabilité. (AFP, 1 nov 2007)


Relations régionales / Regional Relations

Congress of Turkish States and Communities under Grey Wolf symbol

11th Turkish States and Communities' Friendship, Solidarity & Cooperation Congress* ended in the Azarbaijani capital of Baku on November 19, 2007..

A final statement calling for the formation of an undersecretariat for a summit of presidents of Turkic states, removal of the embargoes on Turkish Republic of Northern Cyprus (KKTC) and support of Turkic states to Upper Karabakh was issued.

The statement that was written in 40 articles mainly focused on the enhancement of unity and solidarity between Turkic nations, building of peace and stability in Turkic nations and enhancement of economic, cultural and commercial relations between countries.

The final statement called on the governments of Turkic states to take the necessary steps for formation of an undersecretariat for a summit of heads of Turkic states and said this would contribute to the enhancement of relations between Turkic states.

The statement emphasized the need for Turkic states to increase the support extended to Azarbaijan and act together to bring to light the facts regarding the Upper Karabakh under Armenian invasion, and the genocide inflicted upon Azeri-Turks by the Armenians.

The statement also made references to the Cyprus issue and called on the Turkic states to join their forces for the removal of embargoes on KKTC and to establish cultural, political, and economic relations with KKTC, and increase the support extended to Turkey in its efforts to defend the rights of the Turkish Cypriot people in the international arena.

The final statement called on the Turkic states to support Turkey's EU membership bid and suggested the foundation of a economic and political union in Eurasia with the participation of Georgia and Tajikistan.

The statement also referred to the 1915 incidents and emphasized the need for Turkic states and communities to cooperate to denounce the Armenian claims, and inform the world with a more accurate account of the said incidents.

The establishment of a common alphabet, the formation of a "Turkic World Science Academy" and a "Turkic World Science Library", establishment of Turkish domain names were among the topics cited in the final statement.

The statement also featured a suggestion for the formation of an OPEC-like economic union among oil and natural gas rich Turkic states for the more efficient utilization of the energy resources in the Caspian basin.

A joint statement on 1915 incidents was also issued.  (www.turkishpress.com, November 19, 2007)

*The congress was held under a big Grey Wolf illustration, symbol of Turkish ultranationalism, and all leaders of Turkish States and Communities delivered their speechs under this symbol. (Editor's note)

Mesures prises par les Kurdes d'Irak contre le PKK sous la pression d'Ankara

Le président turc Abdullah Gül a salué mercredi les mesures prises par les Kurdes d'Irak pour lutter contre les rebelles kurdes basés dans leur région autonome mais a prévenu que l'option d'une intervention militaire n'était pas écartée, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

"Nous voyons que le bon sens a commencé à prévaloir peu à peu dans le nord de l'Irak", a déclaré, selon Anatolie, M. Gül à des journalistes à Tbilissi peu avant une cérémonie de lancement de la construction d'une voie ferrée entre l'Azerbaïdjan, la Géorgie et la Turquie.

"Ils (les Kurdes d'Irak) sont conscients du prix à payer quand on ne montre pas le courage de s'opposer au PKK ", a-t-il ajouté.

Accusant les Kurdes d'Irak de soutenir le PKK, la Turquie a menacé de lancer une opération militaire dans le nord de l'Irak pour en déloger les rebelles qui se servent de cette région comme d'une base arrière pour leurs actions dans le sud-est de la Turquie, à la population en majorité kurde.

Pour éviter un tel développement, le gouvernement de Bagdad et les autorités régionales kurdes du nord du pays ont annoncé des mesures visant à restreindre les mouvements des rebelles.

Début novembre, le président américain George W. Bush a pour sa part assuré que les Etats-Unis fourniraient à Ankara des renseignements "en temps réel" sur les rebelles.

"Nous devons montrer notre détermination à mener un combat armé contre le terrorisme. L'organisation terroriste doit le savoir : si elle persiste sur la voie des armes, nous répondrons par les armes", a déclaré M. Gül.

Les déclarations de M. Gül ont coincidé avec les menaces d'un dirigeant du PKK affirmant que ses troupes feraient régner le chaos dans le nord de l'Irak si les Etats-Unis et les Kurdes irakiens commençaient à aider la Turquie contre les rebelles.

"Si nous le souhaitons nous pouvons créer l'instabilité et placer leurs intérêts en danger", a déclaré Cemil Bayik, cité par l'agence de presse Firat News, considérée comme le porte-voix du PKK. "Notre position (...) est claire: nous allons résister. Nous ne nous rendrons jamais".  (AFP, 21 nov 2007)

Bakou, Tbilissi et Ankara vont construire un chemin de fer stratégique

Les présidents de l'Azerbaïdjan, de la Géorgie et de la Turquie ont lancé mercredi à Maraba, dans l'est de la Géorgie, la construction d'une ligne chemin de fer stratégique reliant les trois pays.

"Aujourd'hui c'est une journée historique. Nous lançons la construction d'un chemin de fer qui va marquer la renaissance de la grande Route de soie", a déclaré le président géorgien Mikheïl Saakachvili lors d'une cérémonie avec ses homologues azerbaïdjanais Ilham Aliev et turc Abdullah Gül.

Cette ligne va relier Bakou, Tbilissi et la ville turque de Kars, contournant la Russie, pour permettre le transport de marchandises par le Caucase du Sud vers la Turquie et l'Europe occidentale.

M. Saakachvili a qualifié cette voie ferrée de "révolution géopolitique" et de "fenêtre de transport vers l'Europe".

Le président Aliev a décrit ce projet comme "une mesure importante pour maintenir la sécurité énergétique dans le région". Son pays, riche en pétrole, dépend des exportations d'hydrocarbures.

Les trois pays ont déjà coopéré pour construire des oléoducs et gazoducs pour acheminer les hydrocarbures de la Caspienne vers la Turquie. Ces projets ont été soutenus par des compagnies occidentales, soucieuses de créer des voies alternatives aux conduites russes.

Le projet Bakou-Tbilissi-Kars va coûter 420 millions de dollars (284 millions d'euros) pour construire 29 km de voie ferrée en Géorgie et 76 km en Turquie. Il doit être opérationnel d'ici la fin 2008.

Au début, cette ligne permettra de transporter jusqu'à 5 millions de tonnes de cargo par an. (AFP, 21 nov 2007)

Ankara signe un accord sur l'énergie avec Téhéran en dépit de pressions US

La Turquie a signé mardi avec son voisin iranien un accord pour des projets communs de production d'énergie en dépit de pressions américaines contre les investissements en Iran.

L'accord prévoit la construction conjointe de trois centrales thermiques, deux en Iran et une en Turquie, d'une capacité de 2.000 megawatts chacune, ainsi que plusieurs centrales hydroélectriques en Iran, d'une capacité totale de 10.000 megawatts, a rapporté l'agence de presse Anatolie.

Après la cérémonie de signature, le ministre turc de l'Energie Hilmi Güler, passant outre les manifestations américaines de mécontentement, a assuré que de nouveaux accords seraient conclus dans les jours à venir avec l'Iran.

"La signature (d'accords) va continuer. Nos efforts se poursuivent", a-t-il dit lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue iranien Parviz Fattah.

Celui-ci s'est réjoui de l'amélioration de la coopération économique entre Turcs et Iraniens.

"L'amélioration de nos relations peut gêner certains milieux mais elle ne fera de mal à personne", a-t-il dit, selon la traduction en turc de ses propos. "Ils doivent accepter cela".

Les Etats-Unis ont appelé leurs alliés, dont la Turquie, à imposer des sanctions économiques à l'Iran en raison de son refus de suspendre son programme d'enrichissement de l'uranium, dont Washington soupçonne qu'il a des finalités militaires.

Des entreprises privées et publiques seront impliquées dans le projet, dont le coût sera évalué en détail au début de l'année prochaine, a indiqué M. Güler.

Il prévoit également la mise à niveau des lignes électriques entre les deux pays.

Ankara a déjà signé en juillet un accord préliminaire avec Téhéran pour le transit de gaz naturel iranien et turkmène à destination de l'Europe et le développement par des entreprises turques de trois puits de gaz en Iran.

L'accord devrait donner un coup de fouet au programme de construction d'un gazoduc et d'un oléoduc de 3.300 kilomètres, surnommé "Nabucco", pour transporter le gaz du Moyen-Orient vers l'Union européenne en contournant la Russie.

La Turquie importe déjà du gaz iranien via un gazoduc reliant la ville iranienne de Tabriz (nord-ouest) à Ankara. (AFP, 20 nov 2007)

Talabani: la crise avec la Turquie en voie d'être réglée

Le président irakien Jalal Talabani estime que la crise avec la Turquie sur la question des rebelles kurdes est en passe d'être "réglée", écartant l'éventualité d'une "invasion" turque du Kurdistan irakien, dans un entretien paru dans la presse égyptienne mercredi.

"Je crois qu'il n'y a pas de danger d'une invasion turque du Kurdistan", région du nord de l'Irak où sont retranchés des centaines de combattants kurdes, a affirmé M. Talabani au quotidien gouvernemental Al Ahram.

 Selon lui, la rencontre entre le président américain George W. Bush et le Premier ministre tuc Recep Tayyip Erdogan le 6 novembre à Washington a "réduit la tension".

La Turquie menace d'intervenir militairement au Kurdistan irakien contre les camps du PKK, qui utilise cette région comme base arrière pour des opérations dans le sud-est anatolien, peuplée majoritairement de Kurdes.

Le PKK, considéré comme une organisation terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne, a engagé une lutte armée depuis 1984 pour obtenir l'autonomie de l'est et du sud-est de la Turquie dont la population est en majorité kurde. Les affrontements entre les rebelles kurdes et l'armée turque ont fait plus de 37.000 morts.

La crise "turco-kurde" est sur "le point d'être réglée", poursuit M. Talabani, un Kurde, ajoutant que la délégation irakienne à la conférence ministérielle d'Istanbul, début novembre, a "convaincu" les responsables turcs que "le gouvernement irakien fait preuve d'animosité envers le PKK qui se trouve de manière illégitime dans le nord de l'Irak".

Le président irakien salue également la politique iranienne envers l'Irak, notamment la position de Téhéran concernant la crise des rebelles kurdes.
 "La position de l'Iran était bonne car ils ont appelé à un règlement politique" de la situation, affirme-t-il.

"Il n'est pas vrai que l'Iran ait une quelconque influence en Irak. Par le passé, l'Iran appuyait l'armée de Mehdi (milice du leader radical chiite Moqtada Sadr, ndlr) et certaines milices (chiites) mais à présent l'Iran s'abstient de le faire et nous aide ainsi beaucoup", poursuit-il.

M. Talabani rappelle cependant que Bagdad a rejeté à Istanbul un plan proposé par Téhéran visant à rétablir la sécurité en Irak.

Enfin, le président irakien, arrivé samedi au Caire, affirme avoir "obtenu la promesse d'un retour d'un ambassadeur égyptien en Irak avant la fin de l'année".

Selon le quotidien gouvernemental Rose al-Youssef, Le Caire a "réclamé que le ministre irakien des Affaires étrangères, Hoshyar Zebari, visite l'Egypte pour discuter de la question".

L'ambassadeur d'Egypte en Irak, Ihab al-Chérif, avait été enlevé le 2 juillet 2005 à Bagdad. Quatre jours plus tard, Al-Qaïda avait revendiqué son assassinat.

Depuis cette date, l'Egypte a réduit au minimum le personnel de son ambassade à Bagdad. (AFP, 14 nov 2007)

Au Kurdistan, le pouvoir de Bagdad est un lointain souvenir

Au Kurdistan irakien, la ligne officielle est claire: pas question de déclarer l'indépendance de la région, largement autonome. Mais dans les faits, le fossé avec Bagdad se creuse chaque jour davantage.

Les billets de banque, quand ils ne sont pas remplacés par le dollar, sont le dernier refuge du drapeau irakien.

Partout ailleurs, dans cette région de quatre millions d'habitants épargnée par les violences qui déchirent le reste du pays, c'est le drapeau tricolore kurde (vert, blanc et rouge) qui flotte. Pas un panneau de circulation, pas une enseigne en arabe.

"C'est simple: pour mes étudiants, l'Irak n'existe pas", assure Karim Kamar, professeur de français à l'Université de Salahudine, à Erbil (350 km au nord de Bagdad). "Pour appartenir à un pays, il faut parler sa langue, explique-t-il. Or l'arabe n'est plus enseigné. Ou alors comme langue étrangère, un peu moins que l'anglais".

"Pour eux, l'Irak, ce sont de lointains et mauvais souvenirs, ajoute l'enseignant. Et pour l'homme de la rue, c'est un voisin avec lequel il faut s'entendre, parce qu'il peut devenir méchant. C'est tout. Leur pays, c'est ici."

Dotée, aux termes de la nouvelle Constitution irakienne, d'une très large autonomie, la région kurde d'Irak a un président, un gouvernement et son "Conseil des ministres", des forces armées intégralement kurdes, des relations internationales dont une, privilégiée, avec le puissant parrain américain.

Elle signe, malgré l'opposition de Bagdad, des contrats d'exploration pétrolière avec des compagnies étrangères.
 Pour Buhari Hidir, professeur de Sciences politiques à l'université d'Erbil et député au Parlement irakien, "nous ne dépendons de Bagdad que formellement".

"Nous ne sommes pas un Etat dans les textes, mais nous le sommes de facto, estime-t-il. Nous n'avons pas besoin d'une indépendance formelle. Nous l'avons dans la rue, dans la vie. Cela suffit".

"Ce serait même une erreur d'aller vers une vraie indépendance, poursuit le député. Cela nous aliénerait inutilement nos puissants voisins, qui y verraient une incitation à l'égard de leurs propres populations kurdes".

Occupés à préserver et développer une économie qui tourne à plein régime, et pour rassurer les pays riverains et l'Etat central, les officiels multiplient les déclarations apaisantes.

"Nous voulons en rien faire sécession," assure ainsi Falah Bakir, directeur du "Département des relations extérieures" de la région. "Nous voulons rester dans les frontières irakiennes, à condition que l'Irak soit un Etat fédéral, démocratique et pluraliste", dit-il.

Et Fouad Hussein, directeur de cabinet du président de la région, Massoud Barzani, affirme: "nous respectons absolument la Constitution. L'Irak est un Etat fédéral, la répartition des pouvoirs entre Etat central et région est claire. Nous n'exigeons rien de plus. Ce système nous convient parfaitement".

Mais, au-delà des déclarations politiques, le fait concret de ne plus avoir à s'adresser, en kurde, et pour toutes les démarches, qu'à des officiels kurdes fait que l'Etat irakien disparaît progressivement de la vie des habitants de la province.

Pour lancer Ishtar TV, qui émet depuis Erbil à destination des chrétiens d'Irak, "nous avons demandé la licence au gouvernement régional, sourit son directeur, Farid Aqrawi. En principe, il faut la demander à Bagdad... Mais personne ne le fait. Cela ne sert à rien".

L'évêque d'Erbil, Mgr Rabban al-Qas, va plus loin: "Jour après jour, la distance grandit. Nous sommes toujours en Irak, mais la loi nous permet de rêver, un jour, d'un pays qui rassemblerait tous les Kurdes. Comme des frères séparés: vous ne les empêcherez jamais de rêver de vivre un jour sous le même toit". (AFP, Michel MOUTOT, 14 nov 2007)

Bombardements turcs sur des villages du Kurdistan irakien

L'aviation turque a bombardé dans la nuit de lundi à mardi trois villages du Kurdistan irakien, dans le nord de l'Irak, considérés comme des zones d'activité du PKK, a indiqué un responsable local.

"Dans la nuit, des avions turcs ont bombardé trois villages dans les régions de Batoufa et Darkar", a déclaré à l'AFP un responsable de la sécurité à Erbil, la capitale du Kurdistan irakien, qui a requis l'anonymat.

"Selon nos informations, ces raids n'ont pas fait de victimes civiles", a-t-il affirmé.

Ces villages sont situés près de la ville de Zakho, dans le nord-est du Kurdistan irakien, le long de la frontière avec le sud-est de la Turquie.

"Ils sont connus comme des zones d'activité du PKK. Nous ignorons si le PKK a subi des pertes", a précisé le même responsable.

"Ce matin vers 10H00 (7H00 GMT), au nord de Zakho, il y a eu des bombardements turcs sur un point de contrôle frontalier, inutilisé depuis des années", a-t-il ajouté.

Peu auparavant, les chaînes d'information NTV et CNN-Türk, à Ankara, avaient fait état du bombardement tôt mardi matin par des avions de combat turcs d'une position située côté irakien à quelques kilomètres de la frontière.

Les chasseurs turcs avaient pour cible un poste abandonné situé dans la zone de Vansora, non-loin de Zakho. Ce poste date de l'époque du président déchu Saddam Hussein, selon CNN-Türk, qui a affirmé que le poste a été détruit.

Ces informations n'ont pas été confirmées de source officielle ou par l'armée turque. (AFP, 13 nov 2007)

Peres et Abbas appellent à saisir la chance de la paix à Annapolis 

Les présidents israélien et palestinien, Shimon Peres et Mahmoud Abbas, ont estimé mardi à Ankara que la réunion internationale sur le conflit israélo-palestinien prévue cette année aux Etats-Unis était une chance à saisir pour la paix au Proche-Orient.

La réunion qui devrait avoir lieu avant la fin de l'année à Annapolis, "constitue une occasion historique qui ne doit pas devenir un échec historique", a déclaré le chef de l'Etat israélien dans un discours prononcé en hébreu devant le parlement turc.

M. Peres est le premier président israélien à prendre la parole devant le parlement d'un pays à population musulmane.

Annapolis "sera un tournant au cours duquel les parties donneront un élan, une direction, un cadre à un accord de paix", a-t-il poursuivi.

"La paix est une priorité des intérêts de l'Etat d'Israël", a dit M. Peres. "Je tiens à déclarer qu'Israël est décidé à mettre fin à ce conflit".

La réunion internationale d'Annapolis vise à relancer le processus de paix au Proche-Orient, dans l'impasse depuis sept ans.

Le président palestinien Mahmoud Abbas qui est intervenu en arabe juste après M. Peres à la même tribune, a appelé à ce que "l'occasion exceptionnelle (d'Annapolis) soit saisie".

"Cette occasion exceptionnelle doit absolument être saisie. Prendre à la légère cette occasion pourrait avoir des conséquences dangereuses", a souligné M. Abbas, le premier leader palestinien à s'adresser aux parlementaires turcs.

Il a par ailleurs estimé que les négociateurs israéliens et palestiniens avaient fait des progrès dans l'élaboration d'une déclaration commune pour la réunion d'Annapolis.

"Il y a eu pas mal de progrès dans les négociations pour établir un ordre du jour et sur la déclaration conjointe que les deux parties prévoient de diffuser", a-t-il déclaré après des discussions avec le président turc Abdullah Gül.

Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Ehud Olmert ont chargé des équipes de négociateurs d'élaborer un document commun sur les contours d'un règlement du conflit israélo-palestinien, à présenter à Annapolis.

Ce document doit aborder les questions clés du conflit: les frontières du futur Etat palestinien, le sort des réfugiés palestiniens, des colonies juives et de Jérusalem.

Un haut responsable israélien a par ailleurs indiqué que la réunion d'Annapolis pourrait "ne durer qu'un jour". "L'ordre du jour de la rencontre et sa date n'ont pas encore été fixés par les Etats-Unis, la puissance invitante, mais la réunion pourrait se dérouler le 27 novembre et se clore le même jour", a déclaré à l'AFP ce responsable.

M. Abbas a affirmé lors d'une conférence de presse commune avec MM. Peres et Gül que "s'il y a la paix entre Israël et les Palestiniens et que l'occupation des terres arabes cesse, Israël vivra aussi dans une mer de paix, de sécurité et de stabilité au Proche-Orient".

M. Peres a salué M. Abbas comme un "ami" et "un homme de paix".

Les trois présidents ont signé un accord pour la mise en place d'une zone industrielle conjointe en Cisjordanie, d'abord à Tarkoumia puis à Jénine, sous l'égide de l'Union turque des Bourses et des Chambres de commerce.

Aux termes de l'accord, Israël doit assurer la sécurité de ces sites et le transport par terre et mer des biens qui y seront produits.

En janvier 2006, la Turquie avait signé un accord avec l'Autorité palestinienne et Israël pour la reconstruction de la zone industrielle d'Erez, au nord de la bande de Gaza, mais le projet a été suspendu après la prise du contrôle de Gaza par le mouvement islamiste Hamas.

Pays musulman mais laïc, la Turquie estime être bien placée pour faciliter les efforts de paix au Proche-Orient en raison de ses bonnes relations avec Israël, les Palestiniens et la Syrie. (AFP, 13 nov 2007)

Les présidents israélien et palestinien à Ankara

Israël est déterminé à oeuvrer à la réussite de la réunion internationale sur le conflit israélo-palestinien d'Annapolis aux Etats-Unis, et est prêt à faire la paix avec les Palestiniens, a affirmé lundi à Ankara le président israélien Shimon Peres.

"Israël a décidé de faire d'Annapolis un succès, de mettre un terme au conflit et de faire enfin la paix avec les Palestiniens", a déclaré M. Peres au cours d'une conférence de presse commune avec son homologue turc Abdullah Gül.

"Faire la paix prend du temps (...) mais je crois que nous pouvons faire la paix maintenant avec les Palestiniens", a-t-il ajouté.

La réunion d'Annapolis, dans le Maryland, doit avoir lieu avant la fin de l'année pour tenter de réactiver le processus de paix au Proche Orient interrompu sept ans plus tôt.

"Toutes les parties concernées sont décidées (...) à ne pas laisser passer cette chance", a estimé M. Peres, tout en prévenant qu'il ne faudrait pas s'attendre à des résultats immédiats de cette conférence, qu'il a définie comme une "étape sur la route de la paix".

M. Gül a déclaré que la Turquie attendait de la réunion d'Annapolis des résultats "concrets" qui prépareraient la reprise de pourparlers de paix, mais a souligné que toutes les parties, dont la Syrie, devraient participer à la conférence.

Il a également indiqué que son pays était prêt à lancer des négociations pour la libération de deux soldats israéliens capturés par le groupe chiite Hezbollah l'an dernier.

La Turquie, grand pays musulman mais Etat laïc, estime être bien placée pour faciliter les efforts de paix au Proche Orient en raison de ses bonnes relations aussi bien avec Israël, dont elle est le principal allié régional, qu'avec les Palestiniens et la Syrie.

M. Peres a pour sa part affirmé que "tous les pays modérés qui sont pour la paix" devaient participer à la réunion d'Annapolis. "Plus nombreux seront les pays participants, plus fort se fera entendre la voix de la paix", a-t-il estimé.

Les invitations à la conférence n'ont pas encore été émises, mais la secrétaire d'Etat américaine Condoleezza Rice a indiqué dimanche que la Syrie pourrait être conviée.

Le président syrien Bachar al-Assad a affirmé que Damas resterait à l'écart d'Annapolis à moins que tous les aspects du conflit israélo-arabe ne soient discutés, y compris l'occupation par Israël du plateau du Golan.

M. Peres doit avoir lundi des entretiens avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et le chef de la diplomatie Ali Babacan.

Le point d'orgue de la visite de M. Perez en Turquie aura lieu mardi quand il s'adressera au Parlement turc en hébreu, devenant le premier chef d'Etat israélien à prendre la parole devant le parlement d'un pays musulman.

Le président palestinien Mahmoud Abbas, arrivé lundi à Ankara, prononcera lui aussi mardi un discours devant les parlementaires turcs.

Les deux hommes et M. Gül participeront en outre à un forum économique visant à mettre en place une zone industrielle conjointe en Cisjordanie.

En janvier 2006, la Turquie a signé un accord avec l'Autorité palestinienne et Israël pour la reconstruction de la Zone industrielle d'Erez, au nord de la bande de Gaza.

Mais le projet a été suspendu après la prise de contrôle de Gaza par le mouvement islamiste Hamas et les trois parties s'efforcent à présent de mettre en oeuvre une initiative similaire en Cisjordanie. (AFP, 12 nov 2007)

Protocol in ruins during Saudi King's visit

A two-day visit by Saudi King Abdullah to Ankara resulted in the violation of all official protocol conventions from beginning to end.

The first blow came when President Abdullah Gül welcomed Abdullah at the airport Friday in a violation of protocol, which dictates guests should be welcomed at the Çankaya presidential palace.

The next day, Gül breached protocol rules yet again and visited Abdullah in his hotel. Abdullah, who arrived in Ankara on the last stop of his European tour and was honored with the state medal for his contributions to bilateral ties, wanted Gül to attend the prearranged meeting between himself and Prime Minister Recep Tayyip Erdoğan at the hotel he was residing at, a proposal which Gül regarded favorably. Çankaya protocol staff affirmed this was an exceptional gesture that resulted from the close ties between the two statesmen. Officials from the Foreign Ministry however said Gül's visit was meant to conclude a joint declaration pending since Friday. According to Turkey's protocol regulations, the president can only meet his guests at the Çankaya palace, the only exception being a grave illness suffered by a guest head of state.

The third anomaly in implementing protocol came when Erdoğan bid farewell to Abdullah at the airport Saturday. No Saudi flag was hoisted, since Abdullah refused to allow the flying of the Saudi flag that carries the wording of Islamic testimony of faith at half-mast like the Turkish flag, a necessity on Nov. 10, the day Turkey's founder Atatürk died in 1938. Abdullah also refused to pay a visit to Atatürk's mausoleum.

Security and economy deals with the Saudis

The decision to grant the state medal to Abdullah was also heavily criticized, but courtesy and financial considerations seem to lurk behind the decision to decorate the Saudi King with the highest honors of the Turkish state. Abdullah decided to pay a visit to Turkey on his way back home and congratulate both Gül and Erdoğan on their election victories by giving them the Saudi royal medal. Çankaya chose to return the favor with a similar gesture lest Abdullah be offended. Moreover, Abdullah is said to possess $1.5 trillion in cash, courtesy of oil prices hitting record levels each day, and many Western countries yearn to get a share of it, Turkey no exception. The Turkish food and defense sectors also deem the Saudi market as lucrative.

Turkish Foreign minister Ali Babacan and his Saudi counterpart Saud Al-Faisal signed several accords to increase cooperation in the security field, especially on terrorism, boost economic ties and strengthen cultural bonds at a top-level meeting Saturday. They also agreed on holding more frequent high-level meetings. Mutual investments will be facilitated and a solid ground will be laid for better relations in the fields of banking, agriculture, logistics and energy.  (Turkish Daily News, November 12, 2007)

Le Kurdistan irakien appelle le PKK à un "cessez-le-feu inconditionnel"

Le gouvernement autonome du Kurdistan irakien (nord de l'Irak) a appelé mercredi les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en lutte contre la Turquie, à un "cessez-le-feu illimité et inconditionnel".

"Si les chefs du PKK continuent dans cette voie, ils s'infligeront de graves dommages", a déclaré au cours d'une conférence de presse à Erbil le Premier ministre du gouvernement kurde, Nechirvan Barzani.

"Le PKK devrait prendre en considération nos intérêts (du Kurdistan irakien, ndlr), privilégier une solution pacifique et annoncer un cessez-le-feu inconditionnel et illimité", a estimé M. Barzani.

Il a appelé une nouvelle fois les rebelles séparatistes "à renoncer à la violence".

La Turquie menace d'intervenir militairement au Kurdistan irakien d'où les rebelles du PKK, réfugiés dans le massif montagneux du Qandil qui marque la frontière entre les deux pays, ont mené plusieurs attaques meurtrières ces dernières semaines contre l'armée turque, dans le sud-est anatolien.

Le 21 octobre, la présidence du Kurdistan irakien avait déjà appelé le PKK "à renoncer à la violence et à la lutte armée comme mode d'opération".

Le PKK avait alors affirmé être disposé à respecter un cessez-le-feu si l'armée turque renonçait à ses projets d'incursion et si l'Etat turc respectait les droits politiques et culturels de la minorité kurde en Turquie.

Ce cessez-le-feu conditionnel avait été rejeté dès le lendemain par Ankara.

Mardi, le commandant militaire du PKK, Murat Karayilan, a lancé un nouvel appel pour la paix à la Turquie, tout en menaçant de poursuivre le combat. "Opérations et attaques ne viendront pas à bout de la guérilla (...). N'assombrissez pas le siècle nouveau en affrontant les Kurdes", a-t-il déclaré à l'agence de presse pro-PKK Firat News.

Avec 100.000 soldats massés à la frontière irakienne, la Turquie refuse catégoriquement d'avoir des pourparlers avec le PKK, qu'elle considère, à l'instar des Etats-Unis et de l'Union européenne, comme une organisation terroriste.

Elle accuse également le Kurdistan irakien, allié des Américains et entité de facto indépendante par rapport au gouvernement central de Bagdad, de soutenir le PKK.

"Nous avons pris des mesures contre le PKK", a souligné M. Nechirvan Barzani.

Les membres présumés du PKK ne peuvent plus désormais voyager en utilisant des aéroports du Kurdistan, a-t-il expliqué.

Les accès au camp de réfugiés kurdes turcs à Makhmor (au sud d'Erbil, capitale du Kurdistan irakien, à 330 km au nord de Bagdad) ont été bouclés par les forces de sécurité pour prévenir tout mouvement du PKK qui y compte de nombreux sympathisants.

La surveillance sur les axes donnant accès au massif du Qandil a également été renforcée. Les locaux d'un parti pro-PKK à Erbil et Soulaimaniyeh ont été fermés.

Huit soldats turcs, faits prisonniers le 21 octobre dans une attaque du PKK, ont par ailleurs été libérés dimanche par les séparatistes, grâce notamment à la médiation des autorités kurdes irakiennes, selon le gouvernement kurde.  (AFP, 7 nov 2007)

Barzani pour des discussions à quatre sur les incursions du PKK en Turquie

Le Premier ministre de la région autonome du Kurdistan irakien, Nechirvan Barzani, a proposé d'organiser des discussions à quatre (Irak, Turquie, Etats-Unis et région kurde) sur la question des incursions de rebelles kurdes en territoire turc à partir de l'Irak.

"C'est une question transnationale, rendue compliquée par des liens ethniques, et aucun parti ne peut trouver de solution à lui tout seul", écrit M. Barzani dans un article publié lundi par le Washington Post.

"A cette fin, nous proposons des discussions entre Ankara, Bagdad, Erbil et Washington", ajoute-t-il.

Les déclarations de M. Barzani interviennent au moment où le président américain George W. Bush doit s'entretenir à Washington avec le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.

Avant la rencontre prévue lundi à la Maison Blanche, le Premier ministre turc a prévenu que la patience de la Turquie face aux attaques des rebelles kurdes du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) établis dans le nord de l'Irak était "à bout".

La Turquie accuse les autorités autonomes du Kurdistan irakien de soutenir les activités du PKK et reproche à Washington de ne pas en faire assez contre les rebelles.

Dans le Washington Post, M. Barzani, tout en condamnant les incursions des rebelles du PKK, réfute ces accusations affirmant que le gouvernement autonome "ne les laissait pas opérer librement, contrairement à ce que certains ont pu dire".

Concrètement, le responsable kurde irakien propose que les quatre parties s'engagent dans un processus politique qui s'inspirerait de celui en Irlande du Nord avec l'IRA (l'Armée républicaine irlandaise) ou des accords israélo-palestiniens d'Oslo.

Il souligne que ces négociations ont contribué à faire abandonner le terrorisme à l'IRA dans le premier cas et à l'OLP (Organisation de libération de la Palestine) dans le second.

"Une telle transformation peut-elle se produire avec le PKK ?", s'interroge à cet égard M. Barzani dans l'article. "Nous ne pouvons pas en être certains. Mais nous savons que l'action militaire ne fera que radicaliser davantage la situation et la violence engendrera sûrement plus de violence encore", conclut M. Barzani.

Le responsable se demande comment avec des "moyens bien moindres" que ceux dont dispose la Turquie, qui n'est pas parvenue, relève-t-il, à éradiquer le PKK sur son propre territoire, les autorités kurdes d'Irak pourraient "réussir" dans ce domaine.

Le Premier ministre assure enfin que les Kurdes d'Irak continueront à "prendre des mesures concrètes pour améliorer la sécurité" à la frontière avec la Turquie. (AFP, 5 nov 2007)

Un Kurde tué lors d'une manifestation en Syrie

Selon des témoins et des militants de la cause kurde, les forces de sécurité ont tué un jeune Kurde et ont blessé quatre autres personnes dans le nord-est de la Syrie, alors qu'ils tentaient de disperser une manifestation contre une possible incursion turque au Kurdistan irakien, apprend-on dimanche.

Cet accident fait resurgir la question des revendications de la communauté kurde en Syrie.

"La Syrie veut adresser un message de soutien à la Turquie. Mais son hostilité à la présence kurde dans la région risque d'entraîner une répétition de la colère de 2004, à une plus grande échelle", a estimé un homme qui se confiait à Reuters.

Il y a trois ans, des émeutes anti-gouvernementales avaient fait 30 morts. (http://www.lejdd.fr/, 4 novembre 2007)

Les autorités du Kurdistan d'Irak ferment les bureaux d'un parti pro-PKK 

Le gouvernement autonome du Kurdistan d'Irak a fermé samedi des bureaux d'un parti lié aux rebelles kurdes turcs, un geste envers la Turquie qui a menacé de lancer une incursion dans cette région.

Des peshmergas, les membres des forces de sécurité du gouvernement autonome kurde dans le nord de l'Irak, ont pénétré dans le bâtiment abritant le quartier général du parti al-Hal à Erbil, ont évacué ses occupants avant d'en fermer l'accès et d'y prendre position.

Les bureaux d'Al-Hal (Parti pour une solution démocratique au Kurdistan), ont été fermés également à Soulaimaniyeh, une autre grande ville du Kurdistan.

"Les bureaux de ce parti ont été fermés car il n'est pas reconnu par le gouvernement de la région", a affirmé le chef des services de sécurité à Soulaimaniyeh, Seif al-Din al-Ahmed.

"Les membres de cette formation ont également fait plusieurs déclarations allant contre les intérêts du Kurdistan", a ajouté ce responsable.

Créé en 2003, Al-Hal est une petite formation kurde irakienne étroitement liée au PKK qui ne dispose officiellement d'aucun bureau de représentation au Kurdistan irakien.

"Nous condamnons la décision de fermer le quartier général du parti Al-Hal", a commenté à la presse à Soulaimaniyeh Faïq Kolbi, qui dirige cette formation.

"Nous sommes un parti politique qui soutient la lutte de notre peuple au Kurdistan Nord (Kurdistan turc)", a reconnu M. Kolbi. Mais "notre parti est pacifique. Nous continuerons notre lutte démocratique".

La fermeture "de nos bureaux vise à satisfaire le gouvernement turc. Celui-ci a fait pression sur le gouvernement irakien qui a lui-même fait pression sur les autorités du Kurdistan irakien", a encore dit M. Kolbi.

Al-Hal dispose d'une autre représentation à Dohouk, troisième grande agglomération du Kurdistan, qui devrait être également fermée, selon une source de la sécurité kurde.

L'annonce de la fermeture des bureaux d'Al-Hal intervient alors que le porte-parole du gouvernement central à Bagdad a annoncé la mise en oeuvre de nouvelles mesures dès samedi pour lutter contre les rebelles du PKK, à l'occasion d'une conférence internationale sur l'Irak à Istanbul.

"Des mesures de sécurité ont été prises", a expliqué Ali Dabbagh, afin de couper "toutes les possibilités de soutien logistique à tout membre du PKK". Il n'a pas précisé si la fermeture des bureaux d'Al-Hal faisait partie de ces mesures. (AFP, 3 nov 2007)

Conférence d'Istanbul: l'Irak s'engage à agir contre le PKK

L'Irak s'est engagé samedi, devant une conférence ministérielle réunie à Istanbul, à agir, y compris par des arrestations, contre les rebelles kurdes basés dans le nord du pays, alors que la Turquie menace toujours d'intervenir militairement contre eux.

Dans leur déclaration finale, les participants à la conférence, qui réunissait l'Irak et les pays voisins, ont apporté leur soutien aux efforts de Bagdad pour "empêcher le territoire irakien d'être utilisé comme base terroriste contre des pays voisins".

M. Maliki a annoncé "des mesures fortes" contre les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). "Nous avons pris une décision définitive de fermer les bureaux du PKK en Irak. Nous prenons des mesures fortes (...) Nous allons surveiller les membres (du PKK) dans les régions où ils sont basés", a déclaré le chef du gouvernement irakien.

A la question de savoir ce qu'il adviendrait si des membres du PKK étaient interceptés par les autorités, le porte-parole du gouvernement irakien, Ali Dabbagh, a répondu : "Ils seront arrêtés".

"Il y a rupture de toutes les possibilités de soutien logistique à tout membre du PKK", a affirmé le porte-parole irakien à des journalistes à Istanbul. "C'est un plan qui a commencé (à être appliqué) aujourd'hui, samedi, dans la région du Kurdistan", a-t-il précisé.

Le gouvernement autonome du Kurdistan d'Irak a annoncé pour sa part qu'il avait fermé samedi dans deux villes, Erbil et Soulaimaniyeh, des bureaux du parti Al-Hal (Parti pour une solution démocratique au Kurdistan), lié au PKK.

Par ailleurs, l'agence de presse Firat, proche du PKK, a annoncé que huit soldats turcs détenus par les rebelles devraient être remis dimanche à des députés kurdes turcs qui se sont rendus dans le nord de l'Irak. Les soldats avaient été capturés le 21 octobre lors d'une attaque meurtrière du PKK dans le sud-est de la Turquie.

A l'ouverture de la conférence d'Istanbul, le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, avait lancé un nouvel appel à "des mesures urgentes et substantielles" contre le PKK.

"Le rétablissement de la sécurité intérieure et de la stabilité de l'Irak est d'une importance vitale pour l'Irak et ses voisins", avait estimé M. Erdogan.

Après l'annonce des nouvelles mesures irakiennes, le ministre turc des Affaires étrangères, Ali Babacan, a répété qu'une intervention militaire d'Ankara dans le nord de l'Irak restait une option possible.

"Il y a divers moyens dans la lutte contre le terrorisme, politique, diplomatique, dialogue et les options militaires", a déclaré M. Babacan à la presse en présence de son homologue irakien Hoshyar Zebari. "Toutes les options restent sur la table pour la Turquie", a-t-il dit.

La conférence d'Istanbul a réuni vendredi et samedi l'Irak et ses voisins, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon, les membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU et les pays du G8. Elle a donné lieu à de nouveaux appels à la retenue et à la coopération.

Selon la déclaration finale, "les participants (...) condamnent tous les actes terroristes sous toutes leurs formes et soutiennent les efforts accrus du gouvernement irakien dans la lutte contre le terrorisme, y compris tous les efforts visant à empêcher le territoire irakien d'être utilisé comme base terroriste contre des pays voisins".

La déclaration insiste sur "l'importance de renforcer la coopération entre l'Irak et ses pays voisins pour contrôler leurs frontières communes". Elle rappelle que tous les voisins de l'Irak "affirment leur adhésion au principe de non-ingérence dans les affaires intérieures de l'Irak".

M. Erdogan a quitté samedi Istanbul pour une visite aux Etats-Unis au cours de laquelle il demandera au président George W. Bush des "mesures concrètes" contre les rebelles kurdes. "Les attaques de terroristes (...) ont poussé notre patience à bout", a-t-il averti avant son départ. (AFP, 3 nov 2007)


L'espace aérien turc est fermé aux vols pour le Kurdistan irakien

Le président du Kurdistan irakien Massoud Barzani a assuré jeudi que la Turquie avait interdit l'accès de son espace aérien aux vols en provenance et en direction des aéroports de la région autonome, alors qu'Ankara a laissé planer l'incertitude sur cette question.

"Malheureusement depuis plusieurs jours les Turcs ont interdit leur espace aérien pour les avions en direction du Kurdistan", a déclaré M. Barzani devant la presse près d'Erbil.

Deux aéroports sont utilisés par les compagnies qui desservent le Kurdistan irakien, dans le nord de l'Irak : Erbil (à 350 km de Bagdad), et Souleimaniyah, (à 330 km).

"J'ai entendu dire qu'ils voulaient imposer des sanctions économiques sur la région", a ajouté M. Barzani. "Cela aura des effets néfastes des deux côtés parce qu'il y a une forte activité commerciale entre les deux pays. J'espère que nous n'en arriverons pas là", a-t-il déclaré.

Le directeur de l'aéroport d'Erbil, Taher Horami, a confirmé à l'AFP que des vols avaient été affectés par les restrictions turques.

"Nous avions trois vols par jours d'Erbil vers la Turquie, mais les autorités turques les ont annulés", a-t-il déclaré. "Elles ont fermé leur espace aérien pour les vols d'Europe vers le Kurdistan", a-t-il ajouté.

Ankara a laissé entendre que son espace aérien pourrait être fermé aux vols vers le Kurdistan irakien. Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan a toutefois indiqué jeudi qu'aucune décision dans ce sens n'avait encore été prise.

La chaîne d'information turque NTV, a assuré qu'une telle mesure avait commencé à être mise en oeuvre.

Le ministre des Affaires étrangères Ali Babacan a simplement indiqué qu'avaient été imposées, "dans le passé, des restrictions temporaires de vols pour des raisons techniques: il peut y en avoir dans l'avenir".

Cette mesure s'inscrit dans le cadre de sanctions envisagées par le gouvernement turc contre le Kurdistant irakien, accusé par Ankara d'abriter des bases du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK, séparatiste).

M. Barzani a réitéré que si "le PKK refuse une solution négociée qui serait proposée par la Turquie, alors nous considérerons cette organisation comme terroriste". (AFP, 1 nov 2007)


Chypre et la Grèce / Cyprus and Greece

Erdogan et Caramanlis lancent le premier gazoduc turco-grec 

Les Premiers ministres grec et turc Costas Caramanlis et Recep Tayyip Erdogan ont inauguré dimanche le premier gazoduc reliant leurs pays, un ouvrage qui scelle leurs bonnes relations économiques et diversifie l'approvisionnement gazier européen.

Au son d'une musique aux accents héroïques, les deux hommes se sont rejoints à pieds sur un pont au-dessus du fleuve Evros, qui marque la frontière naturelle entre leurs deux Etats. Ils ont ensuite participé à une série de discours et cérémonies des deux côtés de la frontière.

En fin de journée, les services de M. Caramanlis ont fait savoir que celui-ci devrait se rendre en Turquie au début de l'année 2008, ce qu'aucun Premier ministre grec n'a fait depuis une cinquantaine d'années.

"Ce gazoduc apportera la prospérité dans la région, dans tous les domaines", a lancé le Premier ministre turc. "Nous voyons une nouvelle route de la soie entre l'Est et l'Ouest dans le secteur énergétique", a-t-il poursuivi.

Ce projet place la Grèce et la Turquie au rang de "corridor énergétique jusqu'à l'Europe centrale", a souligné de son côté Costas Caramanlis.

"Dans un futur proche, la Grèce et la Turquie seront capables de contribuer en commun à la distribution d'énergie en Europe, à un moment où cette distribution a une importance stratégique cruciale", a-t-il poursuivi.

Opérationnel depuis l'été, le gazoduc, d'une longueur de 296 km pour une capacité de 11,5 mds/m3 par an, achemine du gaz azéri depuis la mer Caspienne.

Pour le moment il ne fournit que la Grèce mais il sera raccordé d'ici 2011 à un autre gazoduc qui traversera le pays pour servir l'Italie et l'ouest européen, ce qui en fait un ouvrage stratégique pour l'Union européenne, qui souhaite sortir de sa dépendance aux sources énergétiques russes.

Présent aux côtés des deux Premiers ministres - tout comme le président d'Azrbaïdjan, Ilham Aliyev - le secrétaire d'Etat américain à l'Energie Samuel Bodman a salué le projet, soulignant qu'il s'agissait du "premier lien" entre les fournisseurs d'Asie centrale et "les consommateurs européens".

"Sa présence marque le début d'une expansion du marché conduisant à une diversification pour les consommateurs et les fournisseurs, qui n'auront qu'à se féliciter de cette compétition", a-t-il ajouté.

Depuis le lancement du chantier en 2005 les Etats-Unis ont mis tout leur poids dans ce projet, d'un coût qui devrait atteindre les 4 milliards d'euros.

Pour Athènes et Ankara, qui il y a seulement onze ans étaient encore au bord d'un conflit armé, le gazoduc représente aussi l'occasion de renforcer leurs relations économiques.

Car si sur le plan diplomatique les deux pays, pourtant tous deux membres de l'Otan, sont loin d'avoir aplani leurs différends - notamment sur Chypre et plusieurs questions de souveraineté en mer Egée - leurs échanges commerciaux et financiers n'ont cessé de croître ces dernières années.

La part des importations turques en Grèce a ainsi plus que doublé entre 2000 et 2006, passant de 1,18% à 2,62%, pour atteindre 1,3 milliard d'euros. Dans le même temps, la Grèce est devenue l'un des principaux investisseurs de l'autre côté de la frontière, notamment dans le secteur bancaire.

Autre avantage pour Athènes : la gaz azéri va lui permettre de diversifier ses sources d'énergie
 "La Grèce produit environ 80% de l'énergie qu'elle consomme, dont 65% provient du lignite (charbon), qui dégage d'énormes quantités de CO2. Pour répondre aux nouvelles exigences environnementales, qui ne cessent de se renforcer, le gaz s'avère bien moins polluant", soulignait récemment un expert européen.

Les principales entreprises impliquées dans le projet sont la holding italienne Edison, la régie nationale grecque du gaz Depa et la turque Botas.   (AFP, 18 nov 2007)

Athènes et Ankara vont coopérer sur l'immigration, gros sujet de frictions

La Grèce et la Turquie vont mettre au point un système sécurisé de communication entre leurs garde-côtes, un premier pas vers une coopération entre les deux pays en matière de lutte contre l'immigration clandestine, important sujet de tension entre les deux pays.

L'annonce en a été faite mercredi par le ministère grec de la Marine marchande au terme d'une visite de trois jours dans le pays du chef des garde-côtes turc, Can Erenoglou.

"L'installation d'un système automatisé et sécurisé d'échange d'information a été décidée, permettant aux deux parties d'échanger des informations sur des bâtiments ou des personnes impliquées dans des activités illégales, notamment en matière d'immigration clandestine", indique le ministère dans un communiqué.

La Grèce accuse régulièrement la Turquie de ne rien faire contre les centaines de clandestins qui quittent quotidiennement son territoire pour rejoindre l'Europe de l'ouest via la Grèce, par la mer ou en traversant le fleuve Evros, qui marque la frontière terrestre entre les deux pays.

Athènes reproche en outre à Ankara de refuser le retour dans ses frontières des clandestins interpellés en Grèce en provenance de Turquie.

De son côté, la Turquie accuse les garde-côtes grecs de régulièrement forcer les clandestins à rebrousser chemin vers les eaux turques, souvent au péril de leur vie, ou de les abandonner sur des îlots de la mer Egée. (AFP, 7 nov 2007)

Caramanlis invite la Turquie à faire preuve de retenue

Le premier ministre grec Costas Caramanlis était resté plutôt discret jusqu'ici sur l'agression turque sur les Kurdes. Poussé par le parti de droite traditionaliste du LAOS, nouvellement entré au parlement, M. Caramanlis a dû lancer un appel à la Turquie l'invitant à faire preuve de retenue dans les opérations militaires contre les Kurdes dans le nord de l'Irak, soulignant que la Grèce insiste sur le règlement diplomatique des problèmes, la violence n'étant pas une solution.

"Le respect pour la souveraineté et l'indépendance d'un Etat est un droit inviolable et aucun Etat ne peut le violer. La Grèce contribue tant au niveau bilatéral qu'au niveau international pour la normalisation de cette situation dangereuse et insiste sur le règlement diplomatique des différends", a affirmé le premier ministre répondant à une question du président du LAOS, Georgios Karadzaferis qui a soutenu de son côté qu'un "nouvel Attila" se déroule dans le nord de l'Irak avec les mêmes protagonistes.

M. Caramanlis a encore affirmé que "la Grèce suit systématiquement les évolutions, les évalue avec attention et tient compte de l'ampleur de la gravité du problème qui concerne la région élargie de notre voisinage. La Grèce reste ferme sur sa politique de paix, de sécurité et de stabilité dans la région et c'est cette politique que nous avons exprimé dans les forums internationaux et européens. La position du pays est basée sur les principes de la démocratie et condamne le terrorisme d'ou qu'il vienne".

Selon M. Karadzaféris, "les peuples qui luttent pour leurs droits seraient-ils des terroristes ? Je vois que les Etats-Unis incitent la Turquie et que le commissaire européen compétent parle sans rougir du déploiement des forces turques dans le nord de l'Irak. Ce que fait la Turquie aux dépens d'un Etat indépendant est la même chose qu'avec Chypre et avec la Grèce. En Irak nous avons des violations terrestres, en Grèce nous avons des violations aériennes. Nous devons déclarer nettement que nous ne pouvons supporter d'autres gangstérismes".  (http://www.info-grece.com, 4 novembre 2007)


Immigration / Migration


Le parquet fédéral requiert des peines alourdies dans le procès DHKP-C

Le parquet fédéral a requis lundi, devant la cour d'appel d'Anvers, dix ans de prison contre le secrétaire général du DHKP-C, Dursun Karatas, et son bras-droit Musa Asoglu, qui se trouvaient tous les deux à la tête du mouvement turc d'extrême gauche, selon lui. Le procureur fédéral, Johan Delmulle, a également requis une amende de 5.000 euros à l'encontre de Musa Asoglu.

Il a demandé sept ans de prison et 5.000 euros d'amende contre Bahar Kimyongür qui, selon lui, occupait une position clé de par son travail au bureau d'information du DHKP-C à Bruxelles.

Quatre autres prévenus, dont la fugitive Fehriye Erdal, encourent cinq ans d'emprisonnement si la cour suit le réquisitoire du ministère public. Les prévenus sont poursuivis comme membres ou dirigeants d'une organisation criminelle et d'un groupe terroriste, pour association de malfaiteurs, infractions à la loi sur les armes, faux en écriture et recel.

Après la défense des prévenus du mardi 20 novembre, la cour d'appel d'Anvers a décide de rendre son arrêt le 20 décembre 2007. (Belga, 20 novembre 2007)

Plaidoire de Bahar Kimyongür à la Cour d'appel d'Anvers

Comme le Parquet fédéral et la partie civile, je vais moi aussi énoncer mes arguments pour la troisième fois.

Comme en première instance à Bruges et à la cour d’appel de Gand, je reste profondément choqué par l’interprétation unilatérale et sélective des parties accusatrices qui représentent respectivement l’Etat belge et l’Etat turc.

M. le procureur fédéral fait de moi un dirigeant du DHKP-C selon un procédé déloyal qui consiste à retenir l’une ou l’autre prétendue « preuve accablante » qui ne sont somme toute que des paroles et ce, en se gardant bien d’évoquer l’ensemble et le contexte dans lesquels celles-ci ont été exprimées. Ce procédé porte un nom : le mensonge par omission.

Qui plus est, mes déclarations concernant les faits qui se sont déroulés en Turquie ainsi que l’interprétation que M. le procureur fédéral en fait ne sont pas du tout représentatives de ma réelle personnalité et galvaude la nature de mon activité politique.

Je vais à présent, démonter un à un, les arguments avancés par M. le procureur fédéral.

Sur ma prétendue « croissance » dans l’organisation

Madame et Messieurs les juges, vous me le concéderez : je ne peux pas avoir grandi dans l’organisation puisque lorsque j’ai rencontré celle-ci, j’étais déjà adulte, majeur et vacciné.

Contrairement à mes co-inculpés, je suis né à Bruxelles, j’y ai grandi, étudié, travaillé, milité, je m’y suis marié et désormais, en raison du mandat d’arrêt international lancé par le régime d’Ankara qui m’empêche de me déplacer vers l’étranger, probablement, j’y rendrai l’âme.

Je connais et fréquente le bureau d’information du DHKC de Bruxelles depuis son ouverture en été 1995.

1995 est une année où le nombre des tortures, des exécutions extrajudiciaires, des dépeuplements de village par l’armée et des enlèvements par les services secrets turcs, était particulièrement élevé. La terreur de l’Etat turc contre toute personne qui ne se mettait pas au garde-à-vous et ne se soumettait pas à la monstrueuse devise « une seule nation, une seule langue, une seule patrie, un seul drapeau » m’indignait profondément.

Que dire, Madame et Messieurs les juges, si ce n’est qu’il faut vraiment avoir vu, entendu et senti le militarisme, le chauvinisme et le revanchisme qui dominent et écrasent la société turque pour comprendre les raisons de mon engagement pour les droits de l’Homme et la démocratie. Le traumatisme suscité par la militarisation des esprits distillé par le pouvoir a poussé des millions de citoyens turcs à militer dans les mouvements de gauche.

Moi-même, je me suis spontanément mis à traduire de l’information concernant la répression en Turquie au bureau d’information du DHKC sans avoir dû me soumettre à la moindre hiérarchie de ce mouvement.

Les années 1997-1999, période incriminée qui nous intéresse, sont précisément les années où le DHKP-C a encouragé la création d’assemblées populaires (Halk Meclisi) pluralistes et la promotion d’une Constitution populaire (Halk Anayasasi) imprimée à près d’un demi million d’exemplaires, une Constitution applaudie ou du moins appréciée par la plupart des forces démocratiques du pays. Ces années-là, ce sont essentiellement des informations concernant ce genre d’initiatives démocratiques et légales que j’ai traduites.

En avril 1997, j’ai rédigé un rapport sur la Turquie intitulé : « Les atteintes aux Droits de l’Homme en Turquie (1996) » et publié par le bureau d’information du DHKC qui à l’époque, était située dans la Chaussée de Louvain. Avec le développement du réseau Internet, mon journalisme imprimé s’est peu à peu transformé en journalisme électronique.

Durant plus de dix années de médiactivisme, je n’ai jamais suscité la désapprobation ni même l’attention de quelque autorité publique que ce soit. Mon activité informative relevait du militantisme de bon aloi et ce, jusqu’en 2004, c’est-à-dire jusqu’à ce que le régime d’Ankara multiplie ses pressions diplomatiques et jusqu’à ce que deux journalistes me soumettent à un interrogatoire dont le Parquet fédéral allait se servir pour me traîner en justice.

Jusqu’en 2004, même Madame Onkelinx, ministre de la justice, avait déclaré que l’activité de ce bureau d’information était légale et garantie par la Constitution belge.

De 2000 à 2007, je n’ai cessé d’œuvrer à la médiation entre le ministère turc de la justice et les prisonniers du DHKP-C en grève de la faim contre leur régime d’isolement.

Même durant ma détention à la prison de Gand, j’ai continué ce travail de médiation comme l’atteste le courrier que m’a adressée Madame Onkelinx dans lequel elle s’engage, sur ma demande, à contacter M. De Gucht pour « tirer au clair la problématique » (des exactions dans les prisons turques de type F, cf. N réf : LO/LB/SW/jl/2007-3/4072).

Après mon transfert à la prison de Nivelles, j’ai fait paraître un droit de réponse dans l’édition du 10 avril 2007 du quotidien De Standaard, adressé à M. Filip Verhoest suite à un article infamant qu’il a écrit à mon encontre.

A ma sortie de prison, j’ai également envoyé, dans les règles de la bienséance, une lettre ouverte à l’attention de M. Fuat Tanlay, ambassadeur de Turquie en Belgique, lui-même représentant du régime que je dénonce depuis près de douze ans.

Je pense que ces exemples suffisent à démontrer que mon militantisme et ma conduite n’ont rien de subversif ni de terroriste.

Par ailleurs, contrairement à ce qu’affirme M. le Procureur fédéral sur base d’un procès-verbal dressé par un agent de quartier, je n’ai jamais résidé au bureau d’information du DHKC. Aucun contrat de location ne me lie à ce bureau et si j’ai déclaré y vivre, c’est uniquement pour protéger ma vie privée et mon intimité de possibles harcèlements policiers.

A l’aune de ces indications, je puis formellement affirmer que ma traduction de communiqués relatifs à l’action armée du DHKP-C ne constitue qu’un détail infime de ma militance et surtout que je n’ai pas « grandi » ni « monté les échelons » dans le DHKP-C puisque j’ai toujours été à ma place et toujours accompli la même mission, une mission que l’on ne m’a pas donné mais une mission dont je me suis spontanément investi selon mes aptitudes. Personne ne m’a chargé de cette fonction. Personne ne m’a récompensé ni rémunéré pour cette fonction.

Je ne puis être un membre du Parti, le DHKP, puisque je n’agis pas dans la clandestinité ni n’exerce une autorité sur des militants de ce mouvement. Je rappelle que traduire et diffuser un communiqué par Internet ne nécessite pas d’avoir des « galons ». Grâce à la technologie de la communication, n’importe quel quidam installé devant son ordinateur peut faire exactement la même activité informative que la mienne sans que cela ne nécessite l’aval d’un quelconque comité central.

De même, je ne puis être un membre du Front, le DHKC, puisque je ne partage le modus vivendi ni le courage des militants du DHKC. Comme le mentionne M. le Procureur fédéral, il n’est pas aisé d’en devenir membre. Par conséquent, il ne faut pas être grand clerc pour comprendre que je n’adhère pas au DHKP ni au DHKC. Je me considère moi-même comme un sympathisant.

Sur mon prétendu rôle de dirigeant d’un camp de jeunes

Si en 1997, je n’étais qu’un dilettante politique, comment aurais-je pu diriger un camp de jeunes, alors qu’à l’époque, je parlais à peine la langue turque ? Je pouvais tout au plus traduire des écrits non sans difficultés. En revanche, ma langue maternelle étant l’arabe et mon instruction ayant été toujours en français, j’étais à l’époque incapable de tenir un discours en turc. En 1997, je ne parlais qu’un turc approximatif, un turc insuffisant pour, comme le prétend le Parquet fédéral, « diriger un camp de formation pour jeunes révolutionnaires ».

A moins que M. le Procureur fédéral veuille parler d’un camp de vacances qui cultive le scoutisme de gauche avec guitare et farandoles comme semble l’indiquer une photo du camp parue dans « Le Soir » du 30 avril 2007 ? Ce fameux camp de vacances où j’ai rencontré la jeune femme qui allait devenir mon épouse. Quand bien même j’aurais été le moniteur principal de ce camp de vacances, cela ne constitue en soi aucunement un acte délictueux.

Sur mon prétendu caractère violent

Dans le dossier, il n’apparaît nulle part que j’ai à un moment de mon existence, recouru à la violence pour imposer mes idées.  Je ne m’étendrai pas sur l’ajout au dossier pénal d’une photo où l’on me voit épauler un bazooka dans un camp palestinien au Liban lors d’une commémoration officielle du 20e anniversaire du massacre de Sabra et Chatila. Le recours à ce genre de manipulations révèle combien l’acte d’accusation du Parquet fédéral est pauvre et ridicule. A cette manipulation, j’ai déjà répondu le 15 septembre dernier, via certains quotidiens flamands (notamment De Morgen) et francophones (notamment le Soir).

En tant que militant politique, j’ai toujours attaché de l’importance au débat, à la polémique, à la confrontation des idées et ai toujours réprouvé la confrontation physique.

Bien entendu, cela ne veut pas dire que je condamne toute violence des opprimés. A l’instar du Mahatma Gandhi, dans une situation d’oppression extrême, « s’il fallait faire un choix entre la lâcheté et la violence, je choisirais la violence ». Cette violence-là, c’est de la « résistance », une notion selon moi incompatible avec le « terrorisme ». La résistance est précisément une riposte au terrorisme, en l’espèce, au terrorisme de l’Etat turc.

La distinction entre « terrorisme » et « résistance » est aussi antinomique que les termes « violence » et « contre-violence ».

A l’inverse des allégations de M. le procureur fédéral, je considère que le DHKP-C ne pratique pas la violence mais la contre-violence. Il ne faut certainement pas être un marxiste-léniniste attitré pour saisir que l’existence d’un tel mouvement en Turquie n’est que le résultat du terrorisme de l’Etat turc. Dans un pays où le communisme a été légalement interdit dès la fondation de la république de Turquie (cf. article 141 et 142 du Code pénal turc remplacé en 1991 par la loi antiterroriste), où l’idéologie officielle a laminé toute expression nationale, philosophique, culturelle, religieuse minoritaires et principalement socialiste et communiste, il aurait été fort naïf de penser que l’émergence et la pugnacité de la gauche révolutionnaire fut accidentelle.

Prenons les années 20. Quinze dirigeants du Parti communiste de Turquie (TKP) dont le secrétaire général Mustafa Suphi qui rallièrent la lutte de libération nationale sur appel d’Atatürk, ont été massacrés par les hommes de main de ce dernier la nuit du 20 au 21 janvier 1921 dans leur embarcation avant même qu’ils ne puissent atteindre les rivages de l’Anatolie. En 1925, la Grande assemblée nationale vote la Loi du maintien de l’ordre (takrir-i sükun) qui octroie au gouvernement le pouvoir de poursuivre et d’interdire tout organisme jugé réactionnaire. Dans la foulée, le premier ministre Ismet Inönü installe deux Tribunaux d’Indépendance (Istiklal Mahkemeleri) l’un à Ankara, l’autre dans les régions kurdes, théâtre d’insurrection à caractère religieux : 48 dirigeants kurdes sont condamnés à mort et exécutés. Sous prétexte de défendre et d’encourager la rébellion kurde, les partis et la presse de gauche sont eux aussi impitoyablement poursuivis. Ce climat de terreur contraint les militants socialistes et communistes à entrer en clandestinité. Les décennies suivantes, ce maccarthysme avant la lettre va se poursuivre et même se renforcer.

Prenons la période du coup d’état de 1980 mené sur ordre des Etats-Unis : des militants ont été fusillés, pendus, torturés à mort. Des milliers de détenus ont été forcés de chanter des hymnes militaires, de réciter des discours nationalistes, ont été violés ou obligés de manger des excréments humains et même du vomi. Dans un enfer pareil, est-ce si étonnant que des citoyens turcs s’engagent par milliers dans des mouvements révolutionnaires ?

Prenons la Turquie actuelle. Le 13 novembre dernier s’est ouvert en Turquie le procès de 89 militants qui ont légitimement lutté contre la violence des réseaux maffieux et des trafiquants de drogue dans leur quartier. Ces militants incarcérés depuis 11 mois et soupçonnés d’appartenance au DHKP-C risquent une condamnation totale de plus de 10.000 ans de prison. Par ailleurs, 17 associations et une fédération démocratiques et légales sont menacées de fermeture dans le cadre de ce procès. En outre, la majorité des prisonniers politiques et des journalistes emprisonnés sont pro-kurdes ou de gauche. Les seules manifestations pacifiques où les forces de sécurité usent de violence sont des manifestations pro-kurdes ou de gauche. Les seules associations saccagées et fermées par les autorités sont pro-kurdes ou de gauche. La majorité des cas de tortures concernent des activistes pro-kurdes ou de gauche.

Je pourrais énumérer des milliers de raisons éclairant la contre-violence comme actes d’autodéfense, de légitime défense en Turquie. Cela ne fait pas de moi quelqu’un de violent, de dangereux, d’infréquentable ou de condamnable.

Sur mes prétendues revendications télévisées

M. le Procureur fédéral affirme, images à l’appui que j’aurais justifié des actions violentes attribuées au DHKP-C lors de l’émission « Au nom de la loi » de janvier 2001 retransmise sur la chaîne de télévision publique RTBF. Petit détail qui a son importance : c’était là, la première interview que je donnais de ma vie à partir du bureau d’information et à propos du conflit en Turquie. Par son insistance et ses questions inquisitrices, le journaliste Michel Hucorne m’a indéniablement poussé à l’erreur. Je pensais que M. Hucorne allait exclusivement me poser des questions sur la situation dans les prisons turques. Il n’en fut rien. Enregistrée le 19 décembre 2000, cette interview coïncidait avec l’assaut de l’armée sur vingt prisons turques, assaut qui coûta la vie à 28 détenus politiques. Au moment où je répondais aux questions du journaliste, de nombreux amis, des amis comme je n’en avais jamais connus, des amis dotés d’un humanisme extraordinaire, agonisaient sous les balles et les bombes de l’armée turque. J’étais moi-même la cible d’une intense campagne de lynchage médiatique dans la presse turque pour avoir chahuté de manière non violente le ministre turc des affaires étrangères au Parlement européen le 28 novembre 2000. J’en étais aussi à mon 46e jour de grève de la faim. A bout de force, écoeuré par la bassesse et la barbarie du gouvernement turc qui avait promis un règlement pacifique ou du moins un report du problème des prisons, il en fallait très peu pour m’irriter…

Quoi qu’il en soit, mes propos d’alors ne peuvent pas être retenus contre moi en raison de leur antériorité par rapport à la loi antiterrorisme du 19 décembre 2003. De surcroît, ils doivent être restitués dans leur contexte, excessivement émotionnel.

Concernant mes déclarations télévisées du 28 juin 2004 sur RTL, on ne peut m’accuser d’avoir revendiqué un attentat qui d’ailleurs n’en est pas un puisqu’il s’agit d’une explosion accidentelle, dixit même le chef de la police d’Istanbul, Celalettin Cerrah.

Le communiqué officiel qui fait suite à cette explosion accidentelle est un communiqué d’excuses à la population. Ce communiqué officiel a préalablement été envoyé à la presse turque qui l’a aussitôt publié. Si j’ai moi-même traduit et commenté ce communiqué, je ne l’ai en revanche nullement rédigé. Encore une fois, je me dois de rappeler que je suis un traducteur bruxellois qui a rendu compte d’un événement ayant indéniablement eu lieu et qu’il fallait faire connaître du public, même s’il est dommageable pour la cause ou l’image du DHKC. Mon travail est celui d’un traducteur et non celui d’un membre du commandement militaire de cette organisation.

Sur la conférence de presse du 28 juin 2004

Le matin même où j’ai été interviewé par RTL, j’ai organisé une conférence de presse au nom de la coalition « Resistanbul 2004 » qui regroupe de nombreuses associations de gauche, en marge du sommet de l'OTAN qui se déroulait simultanément à Istanbul.

Cependant, lors de cette conférence de presse organisée au « New Hotel Charlemagne » dans le quartier européen de Bruxelles, il n’a jamais été question de parler de l'explosion déclenchée accidentellement par la militante dénommée Semiran Polat ni même de distribuer des communiqués du DHKC relatifs à cet événement.

Cette conférence de presse portait strictement sur la militarisation abusive de la ville d'Istanbul en raison de la venue de Georges W. Bush et d'autres chefs d’état. Certains provocateurs de la presse turque, présents à cette conférence, ont essayé de piéger Musa Asoglu en tirant le débat sur ce sujet, ce dernier a aimablement éludé la question pour recentrer le débat sur le véritable sujet, à savoir, le sommet de l’OTAN à Istanbul et les contre-manifestations qu’il allait susciter. C’est ce que montrent clairement les images de la conférence de presse prise par l’agence de presse turque Ihlas Haber Ajansi (IHA).  Je vous envoie en annexe le communiqué officiel de Resistanbul 2004, le seul qui a été lu lors de cette conférence de presse organisée le matin du 28 juin 2004 au « New Hotel Charlemagne ».

Les photocopies de mes pièces d’identité retrouvées à Knokke

Permettez-moi Madame et Messieurs les juges, de m’en expliquer une nouvelle fois : un jour de 1999, on est venu me demander de prêter mon identité pour sauver une personne persécutée par le régime en Turquie.

Inspiré par les « Justes » qui hébergèrent des Juifs chez eux durant la seconde guerre mondiale, j’ai immédiatement accepté de prêter mon nom à l’un ou l’autre persécuté, sans la moindre hésitation et dans un but purement humanitaire. Je considérais que ce « délit de solidarité » rendu à une personne en danger n’était fondamentalement pas différent de l’appui moral et matériel que j’apportais à des prisonniers politiques.

Et comme M. le procureur fédéral l’a effectivement montré, j’ai confié à la personne qui me les a demandé, un croquis de ma signature avec les indications permettant de la falsifier ainsi que les photocopies de mes pièces d’identité.

Je ne renie aucunement les faits.

Cependant, je ne puis accepter que mon engagement politique pacifique et inoffensif, y compris ce geste de solidarité, soit assimilé à du terrorisme. Je ressens cette accusation comme la pire des insultes.

Conclusion

Alors que mon activisme relève de la liberté d’expression telle que le garantit l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, ces dernières années, j’ai été victime de multiples pressions, intimidations, privations et autres châtiments carcéraux.

Cela a commencé par les lynchages de la presse turque.

J’ai ensuite failli être livré à mes tortionnaires d’Ankara suite à une opération policière aux Pays-Bas orchestrée par M. le procureur fédéral, comme l’atteste le PV de la réunion des 24 hauts fonctionnaires de l’Etat organisée le 26 avril 2006, à l’initiative du Cabinet de la Ministre de la Justice. J’ai dû passer 68 jours dans une cellule aux Pays-Bas, antichambre de la salle de torture qui m’attendait en Turquie.

Mes multiples requêtes adressées aux services consulaires belges pour un rapatriement en Belgique au vu de la légèreté des faits qui m’étaient reprochés par Ankara sont restées lettres mortes.

De retour en Belgique après mon acquittement par la Cour de La Haye, j’ai été incarcéré pendant près de six mois à la prison de Gand puis à Nivelles jusqu’à l’arrêt de la Cour de Cassation qui, le 19 avril 2007, me permit de recouvrer la liberté. Mon arrestation immédiate avait été entraînée par les provocations du Parquet fédéral, prétendant que j’allais m’échapper, ce qui n’a jamais été mon intention. Je n’ai d’ailleurs manqué aucune des près de 30 audiences qui ont eu lieu à Bruges, Gand et Bruxelles.

Les harcèlements et la répression ont également touché ma famille. En effet, mon épouse s’est vue refuser sa citoyenneté belge pour des motifs politiques analogues. Elle venait juste de se faire confisquer son passeport au Consulat turc.

J’ai moi aussi perdu mon droit de voyager en raison du mandat Interpol lancé par les autorités judiciaires turques.

Je ne puis trouver un emploi en raison de mes démêlés judiciaires et de la lourde réputation que je me suis taillée suite à la campagne de criminalisation menée par le Parquet fédéral.

Aussi, Madame et Messieurs les juges, en guise de réparation de tous les préjudices que j’ai eu à subir de la part des autorités turque et belge et au nom de la liberté d’expression, de la démocratie et de la justice que vous représentez, je vous demande mon acquittement.

Je vous remercie pour votre patience et votre attention.

Un millier de Kurdes manifestent à Bruxelles

Un millier de Kurdes ont manifesté samedi après-midi à Bruxelles contre "l'occupation" turque du Kurdistan. Réclamant notamment la fin des violences et une solution politique pour la région, les manifestants s'en sont pris au "gouvernement fasciste de Turquie" et ont dénoncé la répression violente d'une manifestation en Syrie.

Selon les participants qui arboraient des portraits d'Abdullah Ocalan, 5.000 manifestants ont été violemment dispersés par la police syrienne le 2 novembre dernier. Une personne aurait perdu la vie au cours de ces événements. "Nous nous opposons à une telle situation et exigeons une solution pour le problème kurde, tant en Syrie qu'en Turquie", a déclaré Tasimir Ugur, un des organisateurs de la manifestation bruxelloise.

Celle-ci s'est déroulée sans incident. "Le parti démocratique du Kurdistan (PYD) demande à l'Union européenne de faire pression sur la Turquie et la Syrie afin qu'elles respectent les accords internationaux, les droits de l'homme et la liberté d'expression", a de son côté souligné Zivar, un des membres du PYD. "Nous voulons également que la Syrie libère les centaines de manifestants qu'elle a emprisonnés le 2 novembre", a-t-il ajouté. (Belga, 19 novembre 2007)


Cette semaine, la parole aux 4 prévenus présents du procès DHKP-C

Ce mardi 20 novembre 2007 se tiendra la dernière audience du procès DHKP-C.  Après les plaidoiries des avocats, c'est au tour des prévenus présents, Sukriye Akar, Kaya Saz, Musa Asoglu et Bahar Kimyongür de parler.

Rappelant que "ces quatre militants ont des choses à dire à la Cour mais également à tous les citoyens de notre pays", le CLEA fait appel: "Venez donc les écouter et les soutenir, dès 8H30 à la Cour d'appel d'Anvers, 35A Waalse Kaai."

D'autre part,le CLEA diffuse le texte suivant sur les principaux arguments avancés par les avocats ainsi  qu'un compte-rendu complet des dernières journées du procès:

Lundi 12 novembre : en 20 minutes, la projection d’un film lève enfin la censure sur le DHKC.

Mardi 13 : en 20 minutes, Me Raf Jespers convainc enfin la Cour de censurer le Procureur Delmulle…

Réservée –comme les trois jours qui suivront– aux avocats des inculpés, la matinée du lundi 12 novembre va débuter très fort. Car, pour chacun des sept prévenus, la défense va présenter des éléments biographiques et politiques suffisamment éclairants que pour démonter prestement les plus grossières accusations montées par le Ministère public. Jan Fermon, défenseur de Musa Asoglu, reviendra ainsi sur ce qui aurait dû être, dès le départ, la considération centrale de ce procès : juger les faits s’étant déroulés en Belgique et nulle part ailleurs. Aucun des inculpés, comme le prouve à suffisance le dossier pénal, n’est en effet impliqué dans des actes ayant eu lieu en Turquie. «Nos clients ne sont pas poursuivis pour des délits de violence mais le ministère public semble volontiers les y associer». En réalité, depuis le début de l’affaire, l’évidence s’impose d’elle-même: la volonté du Procureur fédéral n’est pas de sanctionner les prévenus pour des infractions individuelles qu’ils auraient soit disant commises ici. Non, son intention est de les condamner solidairement pour des méfaits mis à charge du DHKP-C en son entier.

Paul Bekaert (l’avocat de Fehriye Erdal) dénoncera également un des vices rédhibitoires constamment utilisés par le Parquet : évoquant la question de la saisine, il contestera (comme à Bruges puis à Gand) l’évocation –par Johan Delmulle– de faits antérieurs à la période d’incrimination (une tactique chère au Procureur fédéral pour tenter de déconsidérer les accusés aux yeux des juges du siège).

Puis c’est au tour de Ties Prakken (qui défend les deux prévenus «invisibles» du procès, Zerrin Sari et Dursun Karatas). L’avocat hollandaise va ainsi commenter en direct les images d’un court documentaire projeté, séance tenante, sur grand écran. Ce film didactique est, comment le dire autrement, d’une belle efficacité: il  présente, sans tralala, les divers secteurs de la lutte légale et démocratique impulsés en Turquie par le Front Révolutionnaire de Libération du Peuple (DHKC) au cours des dix dernières années ; zoome sur des assemblées populaires (sorte de Parlements alternatifs, où les petites gens des faubourgs d’Istanbul rédigent des cahiers de doléance, organisent l’auto-administration de leur quartier ou décident de mobilisations protestataires); suit des diffuseurs de la presse du mouvement; montre l’implantation de l’organisation dans le secteur syndical; fait découvrir la militance sur le front culturel, les secteurs de la jeunesse et des femmes; ou la solidarité avec les centaines de détenus et leur famille (à travers l’organisation TAYAD). Plus: l’organisation de manifestations pléthoriques en Turquie. Plus: le succès public des grands concerts du groupe musical Yorum drainant, à chaque prestation, des milliers de supporters…

Final à la journée du lundi ? L’intervention exemplaire de M. Asoglu. Pour insister sur l'attachement du DHKC à la lutte légale. Y compris sous le régime dictatorial imposé par la junte militaire avec le coup d’Etat du 12 septembre 1980 –quand, à travers des luttes terriblement difficiles, avait été obtenue la reconnaissance des organisations syndicales, ou la création de l’association des familles TAYAD...: grâce au caractère populaire du DHKC et au rapport de forces que les diverses composantes de la gauche radicale avaient pu créer, l'Etat turc aura finalement été obligé de tolérer nombreuses de leurs activités.


Mardi, les choses les plus inattendues se devaient d’arriver : elles se produiront et personne n’en sera déçu –à l’exception du Procureur Delmulle et de Kris Vinck, porte-parole de la partie turque. Tout va d’abord commencé par un court historique du DHKP-C tracé par T. Prakken. Lui succèdera l’avocat Raf Jespers, qui va méthodiquement dézinguer les incriminations inventées par J. Delmulle : celle de participation à une association de malfaiteurs «à visée terroriste», et l’accusation d’organisation criminelle que les prévenus auraient constitué et dirigé. «Le Procureur n’a jamais démontré, de quelque manière que ce soit, l’intention des accusés d’attenter personnellement aux biens et aux personnes en Turquie. Qui plus est, cela ne correspond pas à l’idéologie du DHKP-C dont le seul but est de défaire le fascisme en Turquie et y faire respecter les droits de l’Homme». De surcroît, l’association de malfaiteurs «à visée terroriste» n’a aucune consistance juridique dans le Droit belge «car le délit d’association de malfaiteurs contre un Etat n’y existe pas. Vous saisissez ce que je dis ?»… Sur ce, les juges demandent une suspension d’audience pour convenir que les incriminations initiales A et B doivent absolument être amputées de leurs treize derniers mots («Avoir été l'instigateur d'une association ayant pour but de commettre un attentat sur des personnes ou des propriétés [ou d'en avoir fait partie en tant que chef ou d'y avoir commandé de quelque manière que ce soit] –l'association existant par l'unique fait de la constitution de cette bande, ayant pour objectif de commettre des attentats sur des intérêts de l'Etat turc»…! Pause. Il est 12 heures et quelque.

L’après-midi, Ties Prakken remet ça pour dénoncer l’efficacité fort relative des témoignages anonymes (une personne, résidant dans le même immeuble de la Zeedijck à Duinbergen, assurait ainsi avoir identifié avec certitude le dénommé Karatas et confirmé sa présence indubitable dans la résidence Belle Rive)… En guise de contre-exemple confondant, Prakken revient sur un incendie criminel, ayant eu lieu aux Pays-Bas, contre un immeuble abritant des ressortissants d’origine turque. Des appels anonymes à la police hollandaise, maintes fois répétés, en avaient attribué la responsabilité à des tiers. Après une enquête des plus minutieuses, il s’avéra que c’était l’auteur des accusations anonymes en personne (membre de la famille sinistrée) qui avait lui-même bouté le feu. Entre-temps, un journaliste proche de l'ambassade turc en avait profité pour orienter les pistes vers le PKK…

Autre coup de théâtre bienvenu? Prakken qui, une nouvelle fois, revient à la charge afin d’obtenir (c’est absolument son droit) copie de certaines pièces figurant au dossier pénal (des coupures de presse, des communiqués en turc) qu’on n’avait jamais voulu transmettre aux avocats –suite à l’obstruction systématiquement déployée par Johan Delmulle. Que fait le Président Libert ? Il demande sur-le-champ à Musa Asoglu de consulter le dossier et c’est ce dernier qui indiquera au premier juge les pièces les plus intéressantes à transmettre à la défense…

Décidément, qui a tout vu n’a encore rien vu !
(www.leclea.be, Jean FLINKER, 14 novembre 2007)

Eclairages dans les médias belge sur le procès DHKP-C

Alors que le procès contre des militants d'origine turque se poursuit actuellement, plusieurs analyses ont été publiées dans la presse.

Dans le Journal du Mardi, Jean-Claude Paye livre une analyse sans concession des enjeux qui tournent autour du prochain jugement. La notion d'exception, fondamentale pour comprendre, est à nouveau sur la sellette :

La mise en place de procédures spéciales est coutumière des législations antiterroristes. C’est en fait leur raison d’être: installer des exceptions à tous les stades de la procédure pénale, de l’enquête à la détention, en passant par le jugement lui-même. C’est aussi le cas dans cette affaire. Les prisonniers, qui, rappelons-le, n’ont commis, ni collaboré à aucun acte violent, ont été soumis à des conditions de détention tellement sévères qu’elles ne sont pas imposées aux criminels les plus dangereux.

Sur le soutien apporté lors du premier jugement en appel à un régime non-démocratique comme la Turquie :

C’est l’attribution, par le tribunal de première instance, d’un caractère « démocratique » à un régime bien connu pour la guerre qu’il mène contre ses populations et qui définit comme « terroriste » toute action, même pacifique, liée à une organisation d’opposition qui a mené des actions armées, même si elles sont marginales dans l’action de cette organisation. [...]

Cette lecture a pour effet que les accusés ne peuvent invoquer les crimes du gouvernement à leur égard pour justifier leur résistance. La répression se justifie automatiquement comme action « préventive » vis à vis de tout groupe d’opposition radicale.


Sur la tentative d'extradition d'un ressortissant belge vers la Turquie et l'ascendant pris par l'exécutif sur les autres pouvoirs :

La volonté du pouvoir exécutif de violer les règles de droit existantes et de modifier l’ordre juridique se manifeste également dans l’arrestation au Pays-Bas, la nuit du 27 au 28 août 2006, d’un des prévenus disposant de la nationalité belge. Cet enlèvement par les forces de l’ordre néerlandaises (filature, voiture banalisée..) est le résultat d’une entente entre la police hollandaise et le pouvoir exécutif belge. Comme Bahar Kimyongur dispose de la nationalité belge et que la Belgique ne peut extrader ses ressortissants, la solution était d’organiser son arrestation dans un pays tiers qui aurait la possibilité de procéder à son transfert en Turquie. Cette collaboration, en vue d’extrader Bahar Kimyongur vers la Turquie sur base d’un mandat Interpol est connue.

Concernant la création de tribunaux spéciaux :

Les jugements rendus par ces tribunaux [Note : ceux de Bruges et de Gand] ne peuvent être considérés, au stade actuel de l’affaire, comme le point de vue de l’appareil judiciaire au sens strict, mais comme celui d’un tribunal spécial chargé de faire aboutir l’action répressive du pouvoir exécutif. [...]

L’enjeu de ce procès n’est pas de punir une organisation turque à laquelle la Belgique n’est pas confrontée mais de briser la capacité des citoyens de se démarquer des politiques officielles.

Ce texte a également été publié dans le Journal du Collectif "Solidarité Contre l'Exclusion" (pp. 64-66) et comme "carte blanche" en version synthétique dans La Libre Belgique (16 novembre). Elle a été cossignée par le sociologue Jean-Claude Paye, par le journaliste Doğan Özgüden de la fondation Info-Türk, par la députée Marie Nagy, par Peter de Smet, le directeur Greenpeace Belgium, par les avocats Jean-Marie Dermagne et Eric Therer, par le porte-parole d'Attac Flandres et par plusieurs professeurs des Université Libre de Bruxelles, Université Catholique de Louvain, Katholieke Universiteit Leuven et Université de Liège.

Toujours dans le Journal du Mardi (p.15), tout aussi intéressant se trouve l'éclairage de Bahar Kimyongür sur ce qu'est réellement le DHKP-C en Turquie : un mouvement de lutte sociale qui est inextricablement lié au mouvement syndical turc.

En 1965, le Parti Ouvrier de Turquie (TIP) gagne plusieurs sièges au Parlement : c’est la première fois qu’un parti prônant le socialisme occupe un tel terrain sur la scène politique. Ce parti fonde une Fédération des Clubs de Réflexion (FKF) dans les universités et c’est du grand débat « réforme ou révolution » que naîtra le mouvement à l’origine du Parti et Front Révolutionnaire de Libération du Peuple (DHKP-C). Le mouvement syndical est indissociable du mouvement révolutionnaire : d’ailleurs, les phases d’ascension et de récession de ces deux mouvements sont synchrones.
    [...]
L’affiliation à un syndicat coûte le licenciement dans la plupart des secteurs des entreprises privées. Et dans le secteur public existe encore la pratique moyenâgeuse du bannissement et de l’exil intérieur.
    [...]
Le DHKP-C est méconnu du grand public. D’aucuns pensent qu’il s’agit d’une organisation strictement armée alors que son activité militaire est marginale quand on la compare à ses innombrables activités sociales et politiques. Le DHKP-C, ce sont essentiellement des comités populaires dans les quartiers déshérités situés en périphérie des métropoles comme Istanbul, Izmir, Ankara et Adana. (http://blogduclea.blogspot.com/, 17 novembre 2007)


Procès DHKP-C: La défense réclame l'acquittement

Les avocats des deux responsables du bureau d'information de DHKP-C poursuivis sur base de la loi anti-terroriste ont réclamé, mercredi devant la cour d'appel d'Anvers, l'acquittement de leurs clients. Aucune preuve n'a été apportée, selon eux, que le bureau était un centre d'activités terroristes. Musa A. (Asoglu) et Bahar K. (Kimyongür) étaient en charge du bureau d'information de DHKP-C (Parti révolutionnaire de libération du peuple, mouvement turc d'extrême gauche) à Bruxelles. Ils étaient habilités à organiser des conférences de presse et à diffuser des communiqués.

Selon le ministère public, le bureau a également diffusé des revendications d'attentats. Les procureurs fédéraux font ainsi état d'un document qui aurait été établi par les deux prévenus le 28 juin 2004 à propos de l'explosion d'un bus à Istanbul. Bahar K. nie avoir lui-même rédigé ce document. Il affirme avoir reçu un communiqué par courriel qu'il se serait contenté de traduire et de diffuser, conformément au rôle d'un bureau d'information. De plus, le DHKP-C précisait dans un communiqué que cette explosion était un accident. Il n'a jamais été question de revendications, selon la défense. Ce tract est le seul fait concret retenu pour étayer l'inculpation de terrorisme, a constaté Me Carl Alexander.

Et d'affirmer que les activités du bureau d'information sont protégées par la Constitution selon les principes de la liberté d'expression et du droit de s'assembler. Même la ministre de la Justice, Laurette Onkelinx, a déclaré que rien ne prouvait qu'il y avait là des pratiques illégales. Elle a en outre assigné Erdal à résidence à l'adresse du bureau, ce qu'elle n'aurait pas fait s'il s'agissait d'un centre terroriste, a encore plaidé l'avocat. Les plaidoiries se poursuivront ce jeudi. (Belga, 14 novembre 2007)


Carte blanche: Un procès qui engage nos libertés

L'enjeu de ce procès [DHKP-C] n'est pas de punir une organisation turque, à laquelle la Belgique n'est pas confrontée, mais de briser la capacité de se démarquer des politiques officielles.

Ce texte est signé par Lieven de Cauter, philosophe Kuleuven/RITS; Jean-Marie Dermagne, avocat; Bernard Francq, professeur UCL; Pierre Galand, professeur ULB; Corinne Gobin, chercheuse ULB; Eric Goeman, Woordvoerder Attac Vlanderen; José Gotovitch, professeur honoraire ULB; Jean-Marie Klinkenberg, professeur ULG; Marie Nagy, députée Ecolo; Dogan Özgüden, journaliste INFO-TURK; Christine Pagnoulle, enseignante ULG; Jean-Claude Paye, sociologue; Jean Pestieau, professeur émérite UCL; Eric Therer, avocat; Peter de Smet, directeur Greenpeace Belgium; Dan Van Raemdonck, Professeur ULB-VUB.

Le procès intenté contre des personnes liées au DHKP/C, organisation politique turque d'opposition, engage nos libertés. Il crée une jurisprudence à la loi dite "antiterroriste", votée fin 2004, qui va déterminer le vrai contenu de la loi.

Le tribunal correctionnel de Bruges les avait condamnées pour appartenance à une organisation terroriste. Ce jugement fut confirmé par la cour d'appel de Gand. Ces personnes seront de nouveau jugées en appel, cette fois à Anvers car, en cassant l'arrêt de la cour d'appel de Gand, la Cour de cassation a, le 19 avril 2007, invalidé ces deux jugements.

La Cour de cassation a critiqué le fait qu'un juge ait été déplacé de sa juridiction. Ce qui, dans les faits, créait un tribunal spécial. L'arrêt de la Cour de cassation peut ainsi être interprété comme une opposition de l'appareil judiciaire à ce contournement de la légalité.

Les prisonniers, qui n'ont commis, ni collaboré à aucun acte violent, ont été soumis à des conditions de détention particulièrement sévères. Ils devaient en permanence pouvoir être vus. Durant la nuit, soit les gardiens allumaient la lumière toutes les demi-heures, soit une lumière aveuglante de 80 watts restait allumée juste au-dessus de leur tête, les empêchant de dormir et provoquant des troubles du sommeil. Ils ont dû également subir des fouilles anales lors des transferts, ainsi qu'avant et après les visites. A l'occasion de chaque comparution, ils étaient mis à nu à trois reprises. Les conditions de transfert étaient aussi très "sécurisées" : gilet pare-balles de quinze kilos, yeux bandés et convoyeurs cagoulés. Bref, tout était orchestré pour créer l'effroi et pour signifier, en opposition avec les faits, que ces personnes étaient particulièrement dangereuses, confirmant ainsi le message de l'étiquette "terroriste".

Elles sont condamnées, pour avoir participé à des activités légales d'une organisation qui lutte violemment contre un régime "démocratique", à savoir le gouvernement de la Turquie. Le tribunal a attribué un caractère démocratique à un régime connu pour la guerre qu'il mène contre ses populations. Il définit comme terroriste toute action, même pacifique, liée à une organisation qui a mené des actions armées, même si elles sont marginales dans sa lutte.

L'arrêt rendu en degré d'appel va encore plus loin. Il justifie le coup d'Etat militaire en Turquie, en le présentant comme une action de défense du pouvoir vis-à-vis d'organisations voulant le renverser. Mais surtout, on sent poindre en filigrane de cette décision judiciaire, la phraséologie classique de tout dictateur qui veut légitimer sa prise de pouvoir. Rappelons qu'Hitler, Mussolini et Pinochet avaient justifié leur coup d'Etat par la nécessité d'empêcher les communistes de prendre le pouvoir. Cette lecture a pour effet que les accusés ne peuvent invoquer les crimes du gouvernement pour justifier leur résistance.

L'arrêt entend par "soutien" le simple fait de traduire ou de porter à la connaissance du public, un communiqué de l'organisation incriminée. En fait, tout ce qui aide à diffuser son point de vue, est considéré comme un soutien. La personne poursuivie ne peut invoquer, pour sa défense, le caractère légal de ses activités.

Pour le tribunal, tout discours sur les actions de l'organisation est une publicité qui lui est nécessaire pour la poursuite de ses actes violents. Ainsi, il stipule que le fait même de donner une explication, sans qu'il soit question d'une revendication, au sujet d'une "organisation terroriste" constitue un fait punissable. Est criminalisé non seulement le fait d'apporter un point de vue opposé à celui de l'Etat sur un conflit violent partout dans le monde, mais aussi de rapporter des faits qui entrent en contradiction avec la lecture du réel opérée par le pouvoir.

L'arrêt de la Cour de cassation peut être lu comme une réaction de l'appareil judiciaire à la tentative de créer, par le biais de la jurisprudence, des tribunaux spéciaux construits pour obtenir un jugement orienté. En ce qui concerne les mesures de détention, les prisonniers ont contesté ces procédures d'exception et plusieurs jugements en référé leur ont donné raison. Aucun d'entre eux n'a été exécuté. Suite au refus de l'administration d'appliquer les arrêts favorables aux détenus, la cour d'appel de Bruxelles avait rendu le 12 décembre 2006, un arrêt qui a mis fin à l'éclairage de nuit et aux fouilles corporelles.

Cette dualité d'attitude entre l'administration et l'appareil judiciaire est constante. Seules les décisions judiciaires de Bruges et de Gand rencontrent la volonté de l'exécutif. Rappelons qu'au niveau du tribunal de première instance le juge Troch avait été spécialement désigné. On peut le considérer comme un "homme" de l'exécutif, déplacé de sa juridiction afin d'obtenir un résultat orienté. Freddy Troch a été président du comité parlementaire de surveillance des polices et cela lui avait permis de bloquer la publication de l'enquête de ce comité sur l'opération "Rebelle", mise en place par la gendarmerie afin de ficher les Turcs de Belgique. En ce qui concerne la décision d'appel de Gand, c'est la même autorité judiciaire, qui avait désigné ce juge qui avait pu, en toute légalité cette fois, assurer la composition du tribunal.

Les jugements lors des procès de Bruges et Gand ne peuvent être considérés comme l'action de l'ordre judiciaire en tant que tel, mais comme celle d'un tribunal spécial chargé de faire aboutir la politique de l'exécutif. Cela explique l'importance du procès actuel devant la cour d'appel d'Anvers. La question est de savoir si cette juridiction va garantir l'Etat de droit ou si elle va mettre en place une jurisprudence qui permettra de poursuivre toute personne engagée dans des actions légales de soutien ou donnant des informations sur des luttes à contre-courant de la politique internationale belge.

L'enjeu de ce procès n'est pas de punir une organisation turque, à laquelle la Belgique n'est pas confrontée, mais de briser la capacité des citoyens de se démarquer des politiques officielles. Le caractère violent de certaines actions (qui se sont déroulées sur le territoire turc) apparaît comme un simple prétexte. Ainsi, l'organisation non violente Greenpeace est poursuivie par Electrabel, pour association de malfaiteurs et "menace de faits criminels", afin de briser ses actions de sensibilisation sur les dangers de l'énergie nucléaire. (La Libre Belgique, 16 novembre 2007)

Deux premiers jours du procès « DHKP-C » à Anvers

Le procès «Erdal et consorts» a recommencé le jeudi 8 novembre à la Chambre d’Appel d'Anvers.

Selon le CLEA, une bonne cinquantaine d’amis de toutes sortes s’y sont donné rendez-vous. Une chambre à trois juges (le Président Stefaan Libert, ainsi que ses deux juges-assesseurs : I. Van Dijck et J.P. Vanden Eede) ; plus les deux représentants du ministère public (le Procureur fédéral Johan Delmulle et sa «main galante» Leen Nuyts) ; quatre prévenus (sur sept personnes poursuivies) : Sükriye Akar, Musa Asoglu, Bahar Kimyongür et Kaya Saz ; cinq avocats pour la défense des inculpés (Carl Alexander ; Paul Bekaert et… son fils Simon; Raf Jespers et Nadia Lorenzetti). Face à eux, esseulé : Kris Vinck, avocat de l’État turc «partie civile officieuse».

Cette première audience «sur le fond» constitue une vraie première: le Président du tribunal a consacré tout l’après-midi à l’interrogatoire des quatre prévenus présents.

Lors de son inerrogatoire, Bahar Kimyongür a déclaré: Je suis un militant, un militant marxiste. Je ne suis pas membre du DHKP-C. Je n’ai rien à voir avec la violence. Que je réprouve. Vous me demandez ce que signifie Parti-Front «révolutionnaire» ? «Révolutionnaire» est un adjectif tellement galvaudé… Vous savez : dès que l’industrie lance une modèle de voiture muni d’un nouveau klaxon, la publicité le promotionne comme un achat «révolutionnaire»… Ce dont je suis sûr, par contre : dans l’idée de «Révolution», il y a la lutte pour l’indépendance, la justice sociale, le respect des minorités, la fin de l’exploitation.

Vendredi 9 novembre, le Procureur fédéral Johan Delmulle a exposé les raisons qui, à ses yeux, font du DHKP-C une organisation "criminelle, voire terroriste".

Il requerra les peines après avoir entendu les plaidoiries des défenses, qui auront la parole à partir de lundi 12 novembre. (7sur7 et Clea, 10 novembre 2007)

Appel contre l’extradition d'un réfugié kurde par la police allemande

Le communiqué de la Maison Populaire de Genève:

Le 29 octobre 2007, M. Kemal Kutan a été pacé en garde à vue par la police allemande lors de son voyage abord du train Stuttgart-Donausıngen, sur la based’un avis de recherche émis par le gouvernement turc avec la demande de son extradition vers la Turquie.

Né en 1966 à Tunceli (Kurdistan turc), M. Kemal Kutan est opposant bien connu en Turquie qui a passé plusieurs années en prison (1983-86) après le coup d’Etat du 12 septembre 1980 et a été soumis à la torture comme de nombreux prisonniers politiques. Il a été également incarcéré entre 1987 et 1988 pour avoir relaté les festivités du 1er mai dans le journal Halk Demokrasisi.

Poursuivant ses activités politiques après sa libération, M. Kutan est devenu une des cibles des autorités turques. L’avis de recherche lancé contre lui a donc des motivations purement politiques.

Il est très inquiétant de voir la police allemande d’être instrumentalisée par les autorités turques. Pire, cela devient une pratique courante en Allemagne, faisant ainsi fi du droit d’asile et des libertés fondamentales, comme c’est déjà arrivé récemment à d’autres militants politiques turco-kurdes tels que Mme Zeynep Yeşil et MM Yusuf Karaca, Süleyman Şahin, Ömer Berber, Muzaffer Ayata, Erdoğan Elmas, Veysel Çınar, Mehmet Eşiyok, Binali Soydan et Binali Yıldırım.

L’arrestation et l’extradition des militants politiques turco-kurdes revient à appuyer la répression féroce (génocide, massacres, exécutions sommaires, pratiques de la torture, traitements inhumains, etc.) sur laqulle est basée l’Etat turc depuis 84 ans qui ne laisse aucun espace démocratique à ses opposants. D’ailleurs, cet Etat a été jugé et condamné à maintes reprises par la cour européenne des droits de l´homme pour ses pratiques anti-démocratiques.

Rappelons que M. Kutan risque d’etre soumis à la torture, voir à une exécution sommaire s’il est extradée vers la Turquie.

Il faut souligner que l’article 3 alinéa 1 de la Convention de 1951 (et son complément de 1967) contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants dont l’application est universelle - stipule qu’“aucun Etat partie n’expulsera, ne refoulera, ni n’extradera une personne vers un autre Etat où il y a des motifs sérieux de croire qu’elle risque d’être soumise à la torture”. A noter que l’Allemagne a participé à la réalisation de cette convention. Par conséquent, nous vous demandons instamment d’intervenir auprès des autorités compétentes, en Allemagne et ailleurs, afin d’empêcher l’extradition de Monsieur Kemal kutan vers un pays où l’attende la prison et vraisemblablement la torture, voir une exécution sommaire.

C’est pourqoi, nous appelons l’opinion publique, les organisations de défenses des droits de l’homme et les autorités européennes d’intervenir auprès des autorités allemandes et de tout mettre en oeuvre afin d’obtenir:

1) la non extradition de M. Kemal Kutan vers la Turquie;
2) sa libération immédiate;
3) le traitement de sa demande d’asile.

Actions : Nous vous prions de bien vouloir écrire aux autorités d’Allemagne

Les Mission de l’Allemagne à Genève Chemin du Petit-Saconnex 28c Case postale 171 1211

Geneva 19 Fax +41 22 / 734 30 43 mission.germany@ties.itu.int

United Nations High Commissioner for Human Rights ngochr@ohchr.org

United Nations High Commissioner for Refugees 1503@ohchr.org
(assmp72@bluewin.ch, 11 novembre 2007)

Un lycéen turc d'origine kurde expulsé en Turquie

Un lycéen turc d'origine kurde en situation irrégulière a été expulsé vendredi vers la Turquie en dépit d'une action du Réseau éducation sans frontières (RESF) à l'aéroport Charles de Gaulle à Roissy, a annoncé RESF dans un communiqué.

"Apparemment, ni les passagers de l'avion ni le pilote" ne se sont opposés à l'expulsion d'Ibrahim Arpaci, 21 ans, malgré la présence de quelque "150 personnes" à Roissy, des militants de RESF, ses professeurs et des élèves de son lycée, a raconté à l'AFP une militante de RESF, Brigitte Cerf.

M. Arpaci avait été interpellé le 26 octobre devant le lycée professionnel Auguste-Perdonnet de Thorigny-sur-Marne (Seine-et-Marne) et placé au centre de rétention du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne), selon RESF.

Conduit à l'aéroport de Roissy le 2 novembre pour un embarquement pour son pays, il avait été ramené au centre de rétention, selon la Cimade, association habilitée à aider les personnes détenues en rétention.

Selon RESF, le commandant de bord aurait refusé de faire embarquer M. Arpaci en raison d'une action de plusieurs dizaines de militants de RESF et de lycéens à l'aéroport.

"Vendredi dernier, nous étions au courant du vol à l'avance. Cette fois, Ibrahim n'a pu nous prévenir qu'au moment où il sortait du centre de rétention" vendredi matin, a expliquer Mme Cerf, précisant que RESF allait alerter la Ligue des droits de l'homme à Istanbul.

Jeudi, les élèves du lycée Auguste-Perdonnet s'étaient mis en grève pour soutenir leur camarade.

Arrivé en France il y a deux ans, M. Arpaci, dont les parents selon RESF vivent en Turquie, préparait un BEP d'électronique, à l'issue duquel il devrait être embauché par son oncle, un Kurde de Turquie régularisé en France au titre du droit d'asile.
(AFP, 9 nov 2007)

Manifestation nationaliste turque à Bruxelles sous l'égide de l'Ambassade

Alors que le gouvernement turc menace toujours d'intervenir militairement contre le PKK lors de la conférence ministérielle réunie à Istanbul, le lobby turc s'est mobilisé dans les capitales européennes, notamment en Belgique et en Allemagne, pour montrer le soutien de l'immigration d'origine turque aux politiques belliqueuses d'Ankara.

Samedi après-midi quelques milliers de Turcs se sont retrouvés au rond-point Schuman, siège des institutions européennes, pour une manifestation "patriotique" organisée par les organisations nationalistes turques sous l'égide de l'Ambassade de Turquie. En effet, l'organisation de cette manifestation était menée par la
Fondation religieuse islamique turque de Belgique, présidée par un des conseillers principaux de cette ambassade.

Bien qu'ils portent quelques banderoles "les Turcs et les Kurdes sont des frères", les organisateurs et les manifestants ne se composaient que de Turcs et c'est la peur qui régnait samedi dans les quartiers de Saint-Josse habités par les Kurdes, Arméniens et Assyriens. La semaine dernière, deux manifestations sans autorisation des ultra-nationalistes turcs dans ce quartier avaient dégénéré en violence, blessant une dizaine de policiers. Les nationalistes avaient aussi saccagé à deux reprises un café tenu par un citoyen d'origine arménienne.

Le meeting s'est ouvert sous la présidence d'un dirigeant du mouvement Loups Gris. A l'énumération des noms des 12 soldats turcs tués dans une confrontation armée, la foule répondait "présent" après chaque nom. Puis les manifestants ont entamé l'hymne national turc et ont écouté les versets du Coran.

Brandissant des drapeaux turcs et des banderoles "Les martyres immortels, la patrie indivisible", les manifestants ont souvent scandé les slogans "PKK terroristes", "la Turquie jamais partagée", "Nous sommes tous Turcs, tous Mehmet (soldat)", "Barzani! N'épuise pas notre patience!", "A bas le PKK!"

Certains manifestants qui ont fait  le signe des loups gris (index et auriculaire brandis, majeur et annulaire repliés avec le pouce dessus) en scandant des slogans nationalistes se sont orientés après la manifestation vers les quartiers de Saint-Josse et Schaerbeek.


Qui sont les organisateurs de la manifestation?

Pierre-Yves LAMBERT
Suffrage Universel, 3 novembre 2007

Dans un article paru le 26/10/2007 sur le site de La Libre Belgique, le journaliste Grégoire Comhaire écrit que " Une demande officielle de manifestation au rond-point Schuman le 3 novembre a en outre été déposée officiellement par l'Union des associations turques, qui avait par ailleurs vivement condamné les émeutes.".

Comme je l'écrivais déjà il y a quelques jours, dans une dépêche Belga du 25/10/2007 reprise par divers organes de presse, il était mentionné que "Les associations turques condamnent incidents à Bruxelles. Les incidents qui se sont produits dimanche dernier et mercredi soir dans les communes de Schaerbeek et Saint-Josse sont inacceptables, selon Selimat Belkiran, de l'Union des associations turques.".

Il s'agissait en fait d'une erreur de Belga, qui avait traduit " Unie van Turkse Verenigingen" (Türk Dernekler Birligi) par "Union des associations turques", alors qu'il s'agit d'une fédération d'associations turques de Flandre (Flandre orientale, Anvers et Limbourg) nullement implantée à Bruxelles. Aucune association turque bruxelloise n'a donc condamné par la voie de communiqué de presse envoyé aux médias belges ce qui s'est passé dimanche 21/10 et mercredi 24/10, notamment les coups portés au journaliste Mehmet Koksal, la mise à sac de commerces tenus par un Arménien et un Kurde et le tabassage de policiers belges.

Les organisateurs de la manifestation de ce samedi à Bruxelles (cf. sites nationalistes turcs basés en Belgique Yeni Haber, Beltürk et Gündem) sont les fédérations et associations suivantes:

1. Belçika Türk Islam Diyanet Vakfi  - Fondation religieuse islamique turque de Belgique , une association internationale (aisbl) dépendant de l'Etat turc et donc le président est le conseiller social de l'ambassade de Turquie à Bruxelles, Omer Faruk TURAN, domicilié 4 rue Montoyer, adresse de l'ambassade

2. Türk Federasyon - Fédération turque de Belgique, c'est-à-dire en réalité la "fédération idéaliste" (Belçika Ülkücü Türk Dernekleri Federasyon) , regroupantles "foyers idéalistes" et autres organisations des Loups Gris en Belgique, cette fédération (officiellement enristrée au Moniteur belge sous la dénomination " Verbond der Turkse Verenigingen in België") est présidée par Zeki YAROL, domicilié à Chapelle-lez-Herlaymont

3. Türk Dernekler Birligi - Unie van Turkse Verenigingen , cette fédération décrite comme ultranationaliste sur un site militant antifasciste basé aux Pays-Bas est présidée par Sedat KAYA

4. Belçika Islam Federasyonu - Fédération islamique belge, il s'agit de la branche belge de Milli Görüs, une organisation musulmane turque proche des partis musulmans-démocrates AKP (Adalet ve Kalkinma Partisi de Recep Tayyip Erdogan) e t SP (Saadet Partisi, de Necmettin Erbakan), présidée en Belgique par Zeki BAYRAKTAR

5. Avrupa Türk Demokratlar Birligi, Belçika Subesi -  Union des démocrates Turcs européens (section de Belgique), il s'agit d'un lobby turc principalement implanté en Allemagne, l'asbl belge porte le nom anglais Union of European Turkish Democrats, elle est présidée par Esref Yagcioglu et dont le secrétaire général est Mehmet Alparslan SAYGIN

6. Emirdag Yöresi Yardimlasma Dernegi (EYAD), il s'agit d'une asbl basée à Saint-Josse dont le président, Metin EDEER, patron de restaurants bien connu sur la chaussée d'Haecht, est par ailleurs échjevin des affaires étrangères de la municipalité d'Emirdag, élu sous l'étiquette MHP, c'est-à-dire le parti fasciste fondé par le colonel Alparslan TÜRKES, le parti par excellence des Loups Gris (qui sont également infiltrés dans d'autres partis de droite)

Divers politiciens turcs de nationalité belge ont également appelé à participer à cette manifestation nationaliste turque à Bruxelles, notamment Selahattin KOCAK (échevin SP.A à Beringen) et Resul TAPMAZ (conseiller communal SP.A à Gand), il y en a beaucoup d'autres, mais il n'y a pas de "trace" sur le plan légal puisqu'ils se sont exprimés en turc sur les ondes de radios en langue turque.

Il est par ailleurs regrettable qu'aucun média belge francophone (à part Vlan !) ne dispose actuellement d'au moins un journaliste capable de suivre l'actualité au sein de cette communauté turque, la fin du blog Humeur allochtone de Mehmet Koksal, dont la famille a été mise sous pression, ne laisse que le site Info-Türk dans le rôle d'observatoire du nationalisme turc en Belgique, ce alors qu'aux Pays-Bas un Onderzoeksgroep Turks extreem-rechts exemple est très actif, et publie parfois sur son site des articles concernant la Belgique.

Un blogger turc présent à la manifestation a pris une belle photo où on distingue à l'avant-plan Ergün Top (voir ici et là), conseiller communal CD&V à Anvers et proche conseiller d'Yves Leterme, et à côté de lui Hilal Yalçin, sénatrice CD&V. Il y avait aussi, selon le site Beltürk (avec texte et photos) l'échevin schaerbeekois MR Sait Köse, le conseiller communal schaerbeekois MR Sadık Köksal, les conseillers communaux PS Şevket Temiz (Bruxelles) et Ibrahim Dönmez (Schaerbeek), l'échevin SP.A de Beringen Ahmet Koç, l'échevine SP.A de Gand (et ex-sénatrice) Fatma Pehlivan, la conseillère provinciale limbourgeoise SP.A Duygu Akdemir. Le site Gündem (texte et photos ) mentionne en outre la présence de l'autre échevin SP.A de Beringen Selahattin Koçak et du conseiller communal MR schaerbeekois Mustafa Öztürk. (fr.groups.yahoo.com/group/suffrage-universel, 3 novembre 2007)


Manifestations turques et kurdes en Allemagne

Plus de 12.000 Turcs et Kurdes manifestaient dans le calme samedi en Allemagne. Le plus gros rassemblement avec environ 7.000 personnes avait lieu à Nuremberg, dans l'Etat régional de Bavière (sud de l'Allemagne), à l'initiative d'une association turque.

A Hambourg (nord), encadré par des centaines de policiers qui ont saisi quelques drapeaux kurdes, le cortège de quelque 1.850 manifestants devait déboucher en fin d'après-midi devant le consulat général de Turquie.

A Stuttgart, dans le Bade-Wurtemberg (sud-ouest), et à Dortmund, en Rhénanie du Nord-Westphalie (ouest), 1.200 personnes défilaient dans chacune des villes à l'appel d'organisations kurdes, tandis qu'à Mannheim (sud-ouest) c'est à l'initiative d'organisateurs turcs que 800 personnes sont descendues dans la rue.

Dans le centre de Cologne, en Rhénanie du nord-Westphalie, plusieurs milliers de Turcs ont défilé contre le "terrorisme", tandis qu'à Berlin environ 600 Kurdes sont descendus dans les rues du quartier turc de Neukölln, d'après la même source.

Le ministre allemand de l'Intérieur Wolfgang Schäuble a averti que "notre Etat de droit ne tolérera pas la violence", dans une interview au journal dominical Bild am Sonntag.

Le weekend dernier, des violences avaient éclaté dans le pays entre Kurdes et Turques, notamment à Berlin, en marge d'une manifestation de soutien au gouvernement d'Ankara qui avait dégénéré en affrontements entre nationalistes turcs et Kurdes. Quatorze personnes avaient été interpellées et 18 policiers blessés.

Mettant en garde contre une radicalisation des tensions entre Kurdes et Turcs en Allemagne au vu du conflit dans le sud-est anatolien, M. Schäuble a dit : "C'est pourquoi nos services de sécurité doivent prendre leur responsabilité très au sérieux".

En Autriche, cinq personnes ont été blessées dans une bagarre impliquant entre 70 et 80 personnes d'origine turque et kurde dimanche soir dans un quartier du sud de Vienne, a indiqué la police.

Deux hommes souffrent de graves blessures à l'arme blanche et trois autres sont légèrement blessés. La police a indiqué qu'elle était toujours à la recherche de suspects non identifiés.

Près de 1.000 personnes ont également manifesté dimanche après-midi à Sankt-Poelten, à l'est de Vienne, pour "montrer leur solidarité avec la Turquie contre la terreur du PKK", mais cette manifestation s'est déroulé sans heurt, a précisé la police. (AFP, 4 nov 2007)


Message de solidarité du sénateur Josy Dubié à Mehmet Köksal

Cher  Monsieur,
 
J'ai lu, avec beaucoup de tristesse, que vous aviez décidé de mettre fin à votre blog "humeur allochtone" suite aux violences et aux pressions en tout genre dont vous avez été l'objet.
 
Je voudrais vous témoigner mon entière solidarité mais ne souhaite pas en rester là. Je souhaite créer un comité de soutien pour vous permettre de continuer le remarquable travail que vous menez depuis des années.
 
Mon collègue et ami Georges Dallemagne, sénateur CDH, partage ce souhait et je suis convaincu que beaucoup d 'autres élus pourraient nous rejoindre.
 
Il est en effet totalement inacceptable, dans un pays comme le nôtre, que la violence et la terreur fasse taire une voix indépendante , honnête et professionnelle comme la vôtre sur le sujet éminemment sensible du suivi des minorités allochtones, indispensable pour la coexistence pacifique entre toutes les composantes de la société belge.
 
Je vous demande donc de nous recevoir Georges et moi afin que nous puissions ensemble définir les meilleures manières de vous aider à poursuivre votre remarquable travail.
 
Avec toute ma sympathie
 
Josy Dubié
Sénateur
Ancien journaliste 


Audience du 8 novembre: L'appel du CLEA à la manifestation

MANIFESTATION SUR LES MARCHES DE LA COUR D’APPEL D’ANVERS
35A Waalsekaai
Le jeudi 8 novembre, dès 13 heures 30
(L'audience débutera à 14heures)

«Bahar, Kaya, Musa, Sükriye… ne sont ni des malfaiteurs, ni des criminels, ni des terroristes»

Le Clea appelle à être nombreux pour défendre nos libertés fondamentales menacées

Compte-rendu de l'audience du 26 octobre 2007

Le jeudi 8 novembre..., la première audience sur le fond va donc débuter à Anvers, pour juger des militants qui ne sont ni des malfaiteurs, ni des criminels, ni des terroristes.

Aussi passionnément qu’hier, exprimons-leur notre solidarité puisque, à travers leurs cas singuliers, c’est –une nouvelle fois– le sort de nos libertés à tous qui se joue ici…

Il s’agit d’une date pas comme les autres, une date à noter dans l’agenda de tous les démocrates : jeudi prochain, à 13h30, le Clea appelle à une grande mobilisation lors de la première journée du procès DHKP-C au tribunal correctionnel d’Anvers.

Prenons donc congé pour assister à cette audience inaugurale… de 13h30 à 17 heures au Palais de Justice d’Anvers, 13ème Chambre d’Appel, Waalse Kaai, 35A.

Lors de la dernière audience préliminaire (26/10/2007), les juges ont refusé de se prononcer sur les entorses au Droit soulevées par les avocats de la défense

Selon la défense, dans les termes de la cassation du 19 avril (jugement de Bruges cassé et verdict de Gand fracassé), il était donc fondé, juste et non-discriminatoire de recommander la seule issue garante des droits des inculpés: recommencer leur procès depuis le début, en permettant aux prévenus de concrétiser ce qui est légalement reconnu à tout accusé: pouvoir bénéficier d’un procès avec une instance du premier degré et une instance d’Appel. Vendredi 26 octobre, dans son Arrêt intermédiaire, la Cour d’Appel d’Anvers a pourtant refusé de se prononcer sur cette question. Argument essentiel: lorsque, dans une affaire, les deux jugements ont été cassés (comme c’est le cas ici), il est d’habitude de la renvoyer devant le degré de l’instance contestée qui, la dernière, a rendu jugement.

Un film sur l'affaire Kimyongür au Festival des Libertés

MERCREDI 7 NOV. | 19:15 | PATHÉ PALACE | BRUXELLES

Résister n’est pas un crime

Un film de Marie-France Collard, Foued Bellali et Jérôme Laffont - Belgique - 2007 - 88 min - VO (français)

Le climat sécuritaire installé par la dite “guerre contre le terrorisme” après le 11 septembre 2001 a connu ses premières retombées en Belgique. En suivant le combat mené par Bahar Kimyongür et le Comité pour les Libertés d'Expression et d'Association (Clea) contre les procédures judiciaires appliquées dans l'affaire du DHKP-C, le documentaire souligne les dérives liberticides des lois “anti-terroristes”. Celles-ci sont en train d’instaurer un délit d’appartenance et d’opinion dans notre démocratie.
(http://www.leclea.be/, 2 novembre 2007)


Carte blanche de Kimyongür: Nuits de cristal à trois lunes(1)

Ce devait être en juin 1993. Quelques jours après la mort atroce de cinq Turques dont une femme, une adolescente et trois fillettes dans un incendie raciste bouté par des Néo-Nazis à Solingen, une manifestation composée de membres de la communauté turque et d'antiracistes belges était organisée dans les rues de Schaerbeek.

Parmi les manifestants, tout le spectre politique de l'immigration turque était représenté: des marxistes du DHKP-C (qui à l'époque s'appelait encore Dev Sol), aux Loups Gris fascistes du MHP en passant par les Islamistes du Milli Görüs.

Naturellement, je me suis agglutiné au cortège des révolutionnaires turcs dont les mots d'ordre se rapprochaient de mes aspirations: louange à la fraternité entre les peuples, condamnation du racisme et du fascisme... Peu à peu, je m'aperçus que la tête de la manifestation changeait de caractère et de rythme, que de manifestation antiraciste paisible, elle était devenue virulemment raciste, les « Loups Gris » faisant étalage de leur fécondité masculine à l'endroit (et surtout à l'envers) du peuple allemand aux cris de « Un Turc b... mille Allemands ».

Pour des raisons que tout le monde pourra aisément comprendre, tout en ressentant une profonde compassion envers les familles des soldats turcs tués ces derniers jours (autant que pour les familles des maquisards kurdes qui ont connu le même sort), je me suis bien gardé de me rendre aux manifestations organisées en leur hommage. Je n'ai suivi les événements que via la Toile, la télé et les témoignages directs des familles kurdes et arméniennes victimes de la furie fasciste.

Comme tous les démocrates, ces événements m'ont profondément indigné et révolté mais sont loin de m’avoir surpris. Quand des stars du show-biz, des joueurs de football et l'ensemble de la classe politico-militaire turque se mettent au garde-à-vous pour honorer la mémoire des « soldats martyres » en criant vengeance et quand on connaît la place que la Turquie occupe dans le quotidien des jeunes délinquants bruxellois d’origine turque soumis de surcroît au fascisme de proximité véhiculé par les « foyers » des Loups Gris, on ne s’étonne vraiment pas de cette explosion de violence. D’autant que ce n’est pas la première fois que cela arrive en Belgique.

En Turquie, ce sont des scènes quasi familières depuis… avril 1915 ! Ce que l’on appelle « génocide arménien » ne fut hélas pas le seul fait d’hommes en uniformes. De simples citoyens ottomans turcs et kurdes aveuglés par une haine religieuse attisée par le régime jeune-turc des sinistres Enver et Talaat Pacha ont aussi participé aux massacres, aux viols et aux pillages des Arméniens et des autres minorités chrétiennes. Mais le pogrome est un modus operandi des hordes nationalistes qui ne vise pas uniquement les minorités ethniques et religieuses. Ainsi, trente ans après le massacre des Arméniens, le 3 décembre 1945, les locaux de la gazette de gauche « Tan » dirigée par le couple Sabiha et Zekeriya Sertel ainsi qu’une imprimerie et de nombreux kiosques à journaux subissent l’ire de 20.000 manifestants armés de haches et de masses. Galvanisée par des étudiants de droite hurlant « A bas le communisme, à bas les Sertel », les manifestants sèment la terreur sur tous les journalistes de gauche. Ces incidents ainsi que de multiples condamnations contraignent Zekeriya Sertel et son épouse Sabiha à s’exiler.(2)

Les 6 et 7 septembre 1955, soit dix ans plus tard, Grecs, Arméniens et Juifs de Turquie subissent deux interminables nuits de cristal : au total 5.317 édifices appartenant aux communautés juive, arménienne et grecque dont 4.214 commerces, 1004 maisons, 73 églises, une synagogue, deux monastères et 26 écoles sont mis à sac et incendiés. L’élément déclencheur, un attentat contre le domicile d’Atatürk à Thessalonique imputé par le régime d’Ankara aux communistes turcs. De l’aveu même du général de corps d’armée Fatih Güllapoglu(3), c’est l’antenne de la CIA alias le « département de guerre spéciale » (Özel Harp Dairesi) qui plannifia cet attentat impliquant par ailleurs deux attachés du consulat turc arrêtés en flagrant délit par la police grecque !

Sur la liste des indésirables, il y a les Arméniens, les Grecs, les Juifs, les socialistes mais aussi la communauté religieuse progressiste des Alevis.

Le 19 décembre 1978, un membre des jeunesses fascistes dénommé Ökkes Kenger(4) lance une bombe artisanale dans une salle de cinéma où l’on projetait un film anticommuniste.(5) Les spectateurs, pour la plupart des militants fascistes et forces de l’ordre font, eux aussi, partie du plan. Ces derniers s’enferment dans leurs casernes et leurs commissariats pour laisser faire les émeutiers. En l’espace de quelques heures, les spectateurs sont rejoints par une foule de Loups Gris venus des provinces avoisinantes. Aux cris de « Abattez tous les alevi communistes » et de « Tuez un kizilbas(6) et vous irez au paradis », ils investissent les quartiers habités par la communauté alévie et les militants de gauche, dont les maisons ont été marquées de croix la veille. Le carnage est indescriptible : des femmes sont assassinées puis violées, celles qui sont enceintes sont éventrées. Des vieillards sont achevés à coups de hache. Des bébés sont cloués aux arbres. Les victimes ont les yeux crevés avec des tournevis. Certaines sont décapitées … Au 24 décembre, les chiffres officiels avancent le bilan de 111 morts et de plus de mille blessés. Des pogromes similaires sont perpétrés dans d’autres villes à forte densité alévie et connus comme étant des bastions de gauche, notamment à Malatya (avril 1978) et à Corum (mai 1980). Le pogrome de Kahramanmaras marque un pas décisif vers la prise de pouvoir par la junte militaire. La dictature du général Kenan Evren qui débute par un putsch le 12 septembre 1980, remplace la terreur des Loups Gris… jusqu’au 2 juillet 1993 où, à Sivas, plusieurs milliers d’entre eux et d’islamofascistes cernent un hôtel où sont retranchés des artistes et des intellectuels de gauche venus participer à un festival alévi. Les assaillants boutent le feu à l’hôtel sous le regard bienveillant des soldats et des policiers. Bilan : 37 personnes sont brûlées vives parmi lesquels des musiciens, des écrivains et des journalistes pris pour cibles en raison de leurs idées progressistes et laïques.

Depuis 2005, les actions armées de la guérilla du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) dans l’Est anatolien sont le nouveau prétexte à des actes de lynchages et des pogromes anti-kurdes. Jours et nuits, des patrouilles de « Loups Gris » décidés à exterminer les « bâtards », les « terroristes », les « séparatistes » et autres « traîtres à la patrie », sèment la terreur dans les rues d’Istanbul, d’Ankara, de Trabzon ou d’Izmir. Ces mêmes loups guettent dans les rues de Bruxelles la moindre occasion pour terroriser les communautés anatoliennes non turques de Saint-Josse. Quatorze ans après la manifestation antiraciste de Bruxelles en hommage aux victimes de Solingen, nos Loups Gris n’ont rien perdu de leur libido : « Nous entrerons en Irak, nous b… vos mères » criaient-ils dimanche dernier durant leur procession militaire nocturne digne des chemises brunes sur le boulevard de la petite ceinture. La ceinture étant irrémédiablement la hauteur maximale que l’esprit de ces nazillons puisse atteindre.

Sections d’assaut hitlériennes ou skinheads de Solingen, Loups Gris stambouliotes ou bruxellois, leurs victimes sont toujours les mêmes : les minorités, qu’elles soient ethniques, culturelles, religieuses ou politiques. Motif de leur haine : la différence de leurs victimes.

Quand aux semeurs de haine de « notre terroir à nous », ils n’ont pas tardé à montrer le bout de leur museau en lançant leurs nauséabond : « Belgique, tu l’aimes ou tu la quittes ». Cette surenchère raciste et xénophobe, toute aussi condamnable que celle des Loups Gris, ne fera que raviver les tensions et rendra celles-ci encore plus incontrôlables. L’heure est résolument à la fraternisation entre les communautés. Ce projet ne sera possible que si les autorités fédérales et communales, l’ensemble des partis démocratiques et le réseau associatif engagent un combat résolu contre les fascismes d’ici et d’ailleurs. Ni stigmatisation, ni répression de la communauté turque mais promotion de sa culture et de ses penseurs humanistes tels Cheikh Bedreddine, Mevlâna Djélaleddine Roumi, Yunus Emre ou Pir Sultan Abdal en lieu et place des éloges à la puissance et aux conquêtes militaires omniprésents dans les médias turcs et des discours des élus belgo-turcs, telle est peut-être la solution. Du moins, un moyen qui nous permettrait d’empêcher la tombée d’une nuit de cristal (à trois lunes) sur la grisaille (de loup) tennoodoise.

Bahar Kimyongür
28 octobre 2007
bahar_kimyongur@yahoo.fr

1 Les trois lunes en croissant sur fond rouge apparaissent sur l’étendard ottoman. Elles symbolisent les trois continents conquis par l’Empire ottoman. C’est aujourd’hui le logo et le drapeau officiel du Parti d’action nationaliste (MHP), le parti -fasciste- des « Loups Gris ».
2 Dans le quotidien Milliyet du 11 septembre 2005 Süleyman Demirel ex-président de la République avoue également avoir participé à l’assaut de l’imprimerie du quotidien Tan.
3 Can Dündar, Milliyet, 10 septembre 2005
4 Après le pogrome de Kahramanmaras, il modifiera son nom de famille en Sendiller pour éviter les représailles des militants de gauche. Il sera l’un des fondateurs du parti fasciste de la Grande Union (BBP), une scission du MHP et deviendra député à l’assemblée nationale.
5 Réalisé par Mehmet Kiliç, le film projeté s’intitule : « Günes ne zaman dogacak » (Quand le soleil se lèvera-t-il). Le rôle principal, celui d’un agent soviétique qui se réfugie en Turquie, est campé par une vedette du cinéma turc d’action : Cüneyt Arkin.
6 Kizilbas (se prononce Kizilbach) signifie littéralement « tête rouge » en raison de la couleur du couvre-chef des nomades turkmènes de la confrérie safavide de rite chiite qui se rebellèrent au XVIe siècle contre l’Empire ottoman.

Honte pour la Belgique: "Victime de son succès", Köksal arrête son blog

J'arrête !

J'ai accordé un entretien au supplément d'investigation (Reporter) du quotidien flamand De Morgen (27/10/07) où j'explique notamment que les problèmes découlant du retard linguistique et du regroupement familial ne peuvent être surmontés sans, notamment, passer par l'obligation d'apprendre une des langues du pays de résidence. La preuve ? La plupart des parents qui étaient invités à venir chercher leur gamin-casseur sympathisant loup-gris dans les commissariats de police ne comprenaient ni le français, ni le flamand. Comment voulez-vous encore leur expliquer que les manifestations étaient illégales et que les "jeunes" ont commis des actes de vandalisme intolérables ? C'est d'autant plus difficile que les médias turcs (essentiellement Hürriyet) n'ont presque pas évoqué les dégâts et les victimes en faisant croire que l'Etat policier belge arrêtait toute personne évoquant le mot "Turquie". Pire, pas un seul "responsable" politique ou associatif en Belgique n'a osé critiquer (en turc) ces jeunes arborant fièrement le drapeau de l'extrême droite.

De mon côté, la situation est devenue insupportable. Menaces et insultes, pression familiale et procès à charge dans les associations et cafés turcs, j'en ai marre de devoir expliquer des principes de base d'une société démocratique à des personnes qui refusent tout dialogue.

J'en parlais encore récemment avec un ami. "Ecoute Mehmet, tu as raison mais ce n'est plus la raison qui s'applique dans ce cas. Dans l'affaire Kir aussi, tu avais raison et la justice t'a aussi donné raison mais c'est finalement toi qui a perdu. Regarde les choses en face : Emir Kir n'a rien eu comme conséquence, il peut toujours tranquillement se balader avec son chauffeur tout en continuant à faire croire dans les cafés turcs que c'est toi qui l'a attaqué parce qu'il refusait de reconnaître le génocide arménien. C'est lui le gagnant car il a pu changer à lui seul la ligne du PS sur le génocide arménien même si on n'osera jamais ouvertement l'avouer au siège du parti. Tu révèles la présence d'un loups gris sur la liste PS à Schaerbeek ? Avec Laurette Onkelinx, c'est tout l'appareil du PS qui te déteste et te disqualifie. Tu gagnes en justice face à Kir, c'est Philippe Moureaux qui t'accuse d'imbécilité et de calomnie. Tu traduis les propos négationnistes des élus MR (Köse, Öztürk,...), c'est toi qu'on accuse de traîtrise. Tu relates le service militaire en Turquie d'un député SP.A, c'est toi qu'on accuse d'espionnage. Tu dénonces le communautarisme du CDH, tu deviens automatiquement persona non grata dans les débats. Tu relates le discours belliqueux d'Ergün Top (CD&V) contre la Belgique, aucune réaction de la part d'Yves Leterme. Les gars sont toujours en place, ils sont même parfois promus mais c'est toi qui ramasses en fin de compte", commente mon interlocuteur.

L'immobilisme politique, ou l'a-politisme, des dirigeants belges n'a effectivement que renforcé les discours autoritaires, les valeurs antidémocratiques et les propos négationnistes sur le terrain bruxellois. Un exemple : alors que la pénalisation des propos négationnistes a été bloquée au Sénat (par le PS et le CDH), sur le terrain bruxellois ce sont ceux qui reconnaissent le génocide arménien qui ont été punis manu militari. "Bon, Mehmet, tu savais quand même qu'ils allaient un jour te casser la gueule après tout ce que tu as déjà pu écrire sur la question arménienne. Concernant le propriétaire du café arménien qu'ils ont attaqué, il paraît que cette personne a été reconnue devant l'ambassade de Turquie alors qu'il manifestait pour la reconnaissance du génocide arménien. Il n'est donc pas tout à fait blanc non plus!", dit un observateur. Suis-je le seul à m'inquiéter de ce glissement dangereux soutenu par les dirigeants politiques de ce pays ?

Les dirigeants se rendent-ils compte des "modèles" politiques qu'ils sont en train de promouvoir pour de simples calculs électoralistes à court terme ? Par ailleurs, je ne suis toujours pas convaincu du gain électoral qui découlerait d'une campagne communautariste dans la niche ethnique et je suis prêt à faire le pur calcul électoraliste pour argumenter sur l'expérience contraire.

Bref, la classe politique et le système clanique empêchent donc l'émergence d'un journalisme d'investigation totalement indépendant des groupes de pression. "La Belgique n'aime pas les francs-tireurs mon cher ami", m'avait précisé mon ancien professeur à l'ULB. "Il n'y a pas de marché en Belgique francophone pour le style de journalisme que vous défendez. Vous êtes déjà très isolé, il ne sera pas très difficile de vous écarter définitivement du petit monde journalistique".

Ce sera donc mon dernier papier sur ce blog "Humeur allochtone" que j'avais lancé le 24/10/2003 (j'ai l'impression d'entendre un grand "ouf" de soulagement). L'idée était de promouvoir un journalisme d'investigation sur les affaires politiques belges (pas internationales) en jouant sur un maximum de transparence possible. Parallèlement, j'en avais marre de lire que "les allochtones" étaient comme-ci puis comme-ça sous la plume de certains journalistes ou élus qui n'y pigeaient généralement rien de la gestion des affaires "très étrangères". L'objectif était donc de faire "comme la presse" mais en relatant les choses à partir d'un point de vue subjectif avoué et en suscitant l'interactivité avec le lectorat. En peu de temps, j'ai eu l'impression de contribuer, de manière constructive, aux débats politiques.

J'arrête donc ce blog, victime de son succès, afin d'offrir une fausse "vie normale" à mon entourage. Je n'ai peur ni du système, ni des réseaux mais je veux surtout calmer les inquiétudes de mon entourage en mettant un terme à cette passionnante expérience de journalisme en direct. Les menaces et les insultes que je reçois me font généralement rire mais je comprends que mon entourage ne partage ni mes opinions, ni mon sens de l'humour. Je vais donc continuer à écrire ... mais sur d'autres supports médiatiques.

En vous remerciant tous d'avoir suivi les quelques "scoops" sur ce blog (merci aussi pour vos commentaires forts amusants, instructifs, étonnants ou révoltants) je vous adresse mes plus sincères salutations. (http://allochtone.blogspot.com)

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