ÉTATS-UNIS Débat démocrate : haro sur l’épouvantail Trump

Les candidats aux primaires démocrates Hillary Clinton, Bernie Sanders et Martin O’Malley ont joué samedi soir les leaders responsables face à la perspective d’un président Donald Trump, dont ils ont dénoncé les déclarations incendiaires et superficielles sur les questions de sécurité nationale et de diplomatie.
AFP - 20 déc. 2015 à 09:02 - Temps de lecture :
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Les deux principaux candidats démocrates : Bernie Sanders et Hilary Clinton. Photo AFP
Les deux principaux candidats démocrates : Bernie Sanders et Hilary Clinton. Photo AFP

Hillary Clinton, le sénateur du Vermont Bernie Sanders et l’ex-gouverneur du Maryland Martin O’Malley se sont retrouvés à Manchester, dans le New Hampshire, pour le troisième débat de l’année, à 43 jours du début des primaires.

Comme lors des deux joutes précédentes, l’ex-secrétaire d’Etat n’a jamais paru en danger, jamais vraiment décontenancée par des attaques auxquelles des années de politique l’ont préparée. Avec 56% des intentions de vote en moyenne, la candidate a consolidé son avance depuis le mois charnière d’octobre, dont elle est ressortie renforcée après d’excellentes prestations aux débats, une audition antagoniste mais réussie au Congrès et le renoncement du vice-président Joe Biden à se présenter aux primaires. Bernie Sanders plafonne à environ 31%.

Trump « est en train de devenir le meilleur recruteur de l’EI »

Dans la foulée de l’attentat de San Bernardino, perpétré par un couple musulman radicalisé, la moitié du débat a été consacrée au terrorisme et à la stratégie de lutte contre l’organisation Etat islamique (EI). Trump « est en train de devenir le meilleur recruteur de l’EI », a déclaré Hillary Clinton, en affirmant que les djihadistes utilisaient les discours anti-musulmans du milliardaire dans leurs vidéos de recrutement, une assertion nouvelle. 

Les candidats ont associé les outrances du milliardaire à celles des autres candidats républicains. «Même dans nos mauvais jours, nous avons plus à offrir que nos adversaires extrémistes de droite», a fait valoir Bernie Sanders.

Pour marquer le contraste avec la virulence des débats républicains, où les invectives fusent, Hillary Clinton et Bernie Sanders ont redoublé de civilité. Le sénateur l’a félicitée pour son rôle de Première dame (1993-2001). Bernie Sanders s’est même excusé pour une querelle qui les opposait depuis deux jours. Un collaborateur du sénateur, depuis licencié, a profité d’une faille informatique pour récupérer des données électorales confidentielles de l’équipe Clinton. « J’apprécie sincèrement ce commentaire, Bernie », a répondu Hillary Clinton, semblant déclarer l’affaire close.

Hilary Clinton cite même Star Wars

Les deux candidats ont néanmoins affiché des différences sur l’interventionnisme à l’étranger, les armes à feu et la politique économique, même si elles portaient plutôt sur des priorités que des divergences idéologiques. Autre contraste, Hillary Clinton fut la seule à s’engager à ne pas augmenter les impôts de la classe moyenne.

Son mari Bill Clinton a aussi fait une apparition, dans une question posée sur son futur rôle en cas d’élection de sa femme en novembre 2016. « Avec tout le respect que je dois à mon mari, je pense que je continuerai probablement à choisir les fleurs et la porcelaine pour les dîners d’Etat, a dit Hillary Clinton, mais je me tournerai certainement vers lui, comme les anciens présidents, pour des missions spéciales et des conseils ». 

« Que la Force soit avec vous », s'est même permis Hillary Clinton, en conclusion, alors que l'épisode 7 de Star Wars sortait ce week-end aux Etats-Unis.