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Filière djihadiste de Strasbourg : qui est Karim Mohamed-Aggad, frère d’un kamikaze du Bataclan

Lundi, le procureur a requis dix ans de détention contre lui et trois des autres prévenus. La peine maximale.

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Publié le 07 juin 2016 à 01h32, modifié le 07 juin 2016 à 13h51

Temps de Lecture 4 min.

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Croquis d’audience réalisé le 30 mai au tribunal correctionnel de Paris.

« J’ai l’impression qu’on me jette en pâture. » Les photographies de Karim Mohamed-Aggad défilent dans la 16e chambre du tribunal correctionnel de Paris. Ici un sabre à la main, là brandissant une kalachnikov. Bandeau noir sur la tête ou drapeau de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) en arrière-plan. « Ce n’est pas de ma faute s’il y en a autant », rétorque la présidente du tribunal.

Le prévenu a pris une place à part dans le procès de la filière djihadiste de Strasbourg, depuis le 30 mai. Comme ses « collègues » de box, il est jugé pour association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes de terrorisme. Lundi 6 juin, le procureur a requis dix ans de détention contre lui et trois des autres prévenus. La peine maximale. Deux ans de moins pour les trois derniers, rentrés de Syrie un mois plus tôt.

Karim Mohamed-Aggad doit également affronter l’ombre qui plane sur lui depuis le 13 novembre. Celle de son petit frère, Foued, qui s’est fait exploser au Bataclan. La défense n’a eu de cesse de rappeler que ce procès n’était pas celui des attentats parisiens. Le tribunal a pris soin d’évoquer le moins possible celui qui était parti en Syrie avec eux, en décembre 2013. Rien n’y a fait.

Dès le premier jour d’audience, Karim Mohamed-Aggad a choisi d’évoquer lui-même « ces faits-là », pour qu’il n’y ait « pas d’amalgame » avec celui qu’il ne fallait pas nommer. D’ailleurs, comme tout le monde, il regardait le match France-Allemagne ce soir-là, en détention, quand trois kamikazes du commando auquel son frère appartenait ont déclenché leurs ceintures aux abords du Stade de France.

L’humour comme arme de défense

« Nous, on n’a pas de sang sur les mains », rappelle-t-il. Ils n’ont fait du tort et de la peine qu’à leurs propres familles. Alors il ne comprend pas la présence de l’Association française des victimes du terrorisme, sur le banc des parties civiles. Il aimerait qu’on arrête de le dévisager. De le regarder comme si « les dés étaient déjà jetés ». La logique propre à la procédure pénale veut que le tribunal décide à la fin du procès si la partie civile avait le droit d’en être une. En attendant, l’association est là. Lundi, son avocat a plaidé, demandant « qu’ils soient jugés pour ce qu’on leur reproche, et uniquement pour ça ». Effleurant, par cette même précaution, le spectre de l’absent.

Comme pour l’éloigner, Karim Mohamed-Aggad adopte l’humour comme arme de défense. « On n’a peut-être pas le même », lance-t-il au procureur. Cheveux noirs plaqués en arrière, barbe longue et yeux rieurs, il joue de l’insolence de ses 25 ans. Ce cliché de lui sur un char d’assaut, il aurait pu le prendre sur la ligne Maginot, en Alsace.

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