Paris : à Saint-Louis-en-l’île, les travaux débutent... dans une église habitée

L’église de l’île-Saint-Louis est habitée par son curé et sept séminaristes. Ils se préparent à vivre avec une vaste restauration de l’édifice, pendant plus de 3 ans.

 Le père Olivier de Cagny et les séminaristes de Paris se préparent à vivre dans les travaux. Avec un budget de 6 M€ et 38 mois de travaux, ce sera l’une des grosses opérations de restauration de la mandature sur Paris.
Le père Olivier de Cagny et les séminaristes de Paris se préparent à vivre dans les travaux. Avec un budget de 6 M€ et 38 mois de travaux, ce sera l’une des grosses opérations de restauration de la mandature sur Paris. LP/Eric Le Mitouard.

    Accolées aux murs de l'église Saint-Louis-en-l'île, bâties aux XVIIe et XVIIIe siècles… se trouvent les chambres des séminaristes. « C'est la particularité de Paris. Huit églises accueillent des maisons de séminaristes. C'est le cas ici. Au cœur de l'île, au cœur de la Ville », souligne le père Olivier de Cagny, responsable de la formation et du suivi de ces jeunes de 22 à 30 ans, qui ont choisi de se préparer à une vie consacrée.

    C'est confortable. Besoin d'une petite prière du matin... il suffit de descendre quelques marches pour se rendre dans l'une des plus belles églises de Paris. Samuel, 22 ans, lui, peut au contraire monter au grand orgue, qui a été réalisé en 2006 dans les règles de l'art des instruments baroques. Celui-ci a malheureusement été protégé sous une bâche blanche géante.

    L’orgue est sous bâche./ LP/Eric Le Mitouard.
    L’orgue est sous bâche./ LP/Eric Le Mitouard. LP/Eric Le Mitouard.

    « Mais on prend aussi l'eau dans les chambres, quand il y a de grosses pluies d'hiver » soulignent les jeunes qui ont conscience de la vétusté des lieux. Dans leur salle à manger, des étais ont été posés à la suite de l'affaissement de poutres gorgées d'eau. De même dans leur oratoire, où ils se rassemblent pour des temps de recueillement, des ruissellements d'eau ont heureusement été provisoirement réparés.

    « Cela fait douze ans que notre église est en partie sous filet. Il y a quatre ans, alors que je parlais avec un paroissien dans la rue, un bout de la croix a fait une chute de 29 m haut pour tomber à 3 m de moi », se souvient le père de Cagny. Un miracle qui a incité la Ville à accélérer le dossier de restauration de l'édifice.

    Un bout de la croix est tombé dans la rue il y a quatre ans./ LP/Eric Le Mitouard.
    Un bout de la croix est tombé dans la rue il y a quatre ans./ LP/Eric Le Mitouard. LP/Eric Le Mitouard.

    Le montage de l'échafaudage vient de commencer. Côme, 24 ans, autre séminariste, voit monter les structures de fer sous ses fenêtres. « Oui, cela va nous causer quelques gênes. On a besoin de silence. On va vivre avec les éventuelles nuisances. Mais on est surtout content de savoir que l'église va être restaurée », explique Maxime, 30 ans, ancien consultant en stratégie, habitué aux rapports à rédiger rapidement et qui apprend aujourd'hui le rythme lent de la lecture de la Bible.

    Les échafaudages se montent./ LP/Eric Le Mitouard.
    Les échafaudages se montent./ LP/Eric Le Mitouard. LP/Eric Le Mitouard.

    « Avec un budget de 6 M€ et 38 mois de travaux, ce sera l'une des grosses opérations de restauration de la mandature sur Paris », reconnaît Paul Caubert, chef du département des édifices cultuels.

    Un échafaudage parapluie sera monté et démonté pour être réinstallé afin de suivre les quatre étapes du chantier : 13 mois pour la nef, 9 mois pour le transept, 5 autres mois sur le chevet et 11 mois pour la restauration des façades. En 2022, ce devrait être terminé… pour les habitants de l'île, comme pour la quatrième génération de séminaristes qui sera passée là et qui aura suivi, au plus près, le chantier.