Course à la Maison-Blanche : la gaffe de trop pour Donald Trump ?

Le milliardaire, qui domine la course à la primaire républicaine, a accusé une journaliste de poser des questions musclées parce qu'elle avait ses règles.

Source AFP

Donald Trump s'est déjà mis à dos de grands noms républicains et ses  remarques sur la journaliste lui ont valu un camouflet : être désinvité  d'un important rassemblement politique de conservateurs ce week-end à  Atlanta (Sud-Est).
Donald Trump s'est déjà mis à dos de grands noms républicains et ses remarques sur la journaliste lui ont valu un camouflet : être désinvité d'un important rassemblement politique de conservateurs ce week-end à Atlanta (Sud-Est). © GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP

Temps de lecture : 4 min

Milliardaire, ex-star de la télé-réalité, Donald Trump domine la course à la primaire républicaine pour la présidentielle de 2016. Mais ses commentaires insultants et sa menace de se présenter en indépendant pourraient retourner la situation. "Il y a une différence entre éviter le politiquement correct et être un crétin", lance Brian McClung, conseiller et stratège républicain qui avait travaillé en 2012 avec un candidat aux primaires, Tim Pawlenty.

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Les dirigeants et candidats républicains "doivent réagir et dénoncer le genre de stupidité que profère Donald Trump", souligne l'analyste. Forte personnalité et grand habitué des dérapages, Donald Trump a bousculé la campagne des primaires républicaines. Dernière polémique en date : son refus de s'excuser après des commentaires visant Megyn Kelly, une journaliste vedette de la chaîne conservatrice Fox News, qu'il a semblé accuser de poser des questions musclées parce qu'elle avait ses règles.

"C'est elle qui devrait me présenter ses excuses", a-t-il assuré lundi sur la chaîne MSNBC, refusant de revenir sur ses propos malgré la polémique qui ne désenflait pas trois jours après. "On pouvait voir du sang sortir de ses yeux, du sang sortir de son... où que ce soit", avait-il lancé vendredi à propos de Megyn Kelly, qui avait co-présenté le premier débat télévisé des primaires républicaines la veille. Cette remarque a provoqué une vague d'indignation au sein même du camp républicain. Donald Trump avait auparavant fait grand bruit en assurant que les immigrés mexicains étaient des "violeurs" puis mis en doute le statut de "héros" de guerre du sénateur républicain John McCain, 78 ans, capturé et torturé au Vietnam où il était resté emprisonné cinq ans.

Pole position

Loin de le plomber, ses déclarations semblent toucher la corde sensible d'une partie de l'électorat républicain : il caracole en tête des sondages. Une pole position confirmée lundi par la première enquête réalisée depuis le débat du 6 août entre les dix principaux prétendants républicains à la Maison-Blanche auprès d'électeurs potentiels à la primaire. Dans l'Iowa (Nord), où aura lieu le premier vote : 19 % des sondés soutiennent Donald Trump, loin devant les autres prétendants avec 12 % pour Ben Carson et Scott Walker et 11 % pour Jeb Bush, selon l'institut Public Policy Polling. L'homme d'affaires creuse même son avantage dans un autre sondage, élaboré par Morning Consult et également publié lundi.

Face à l'enthousiasme de ses supporteurs, l'inquiétude grandit dans les rangs de l'establishment républicain, désireux de voir un candidat solide et sérieux sortir vainqueur de la primaire pour affronter la probable candidate démocrate, Hillary Clinton. Cette dernière est entrée dans le débat sur les propos de Donald Trump concernant la journaliste de Fox News lundi, les jugeant "scandaleux". "Le Parti républicain va devoir s'occuper de lui", a-t-elle déclaré sur CNN, ajoutant que ses déclarations "offensives" ne devaient toutefois pas masquer la position anti-avortement d'autres candidats républicains.

Donald Trump s'est déjà mis à dos de grands noms républicains et ses remarques sur la journaliste lui ont valu un camouflet : être désinvité d'un important rassemblement politique de conservateurs ce week-end à Atlanta (Sud-Est). "Ce n'est pas comme ça qu'on gagne des élections", a lancé, en réaction à ses remarques désobligeantes envers les femmes, Jeb Bush, qui restait, lui, invité au rassemblement. Également candidat à la primaire, issu du mouvement ultra-conservateur "Tea Party", Rand Paul est allé plus loin, assénant que Donald Trump "n'a pas la carrure pour diriger le pays".

Réorientation

Signe d'une réorientation ? Donald Trump a annoncé des changements dans sa campagne, avec notamment le départ ce week-end d'un de ses principaux conseillers, Roger Stone. Le milliardaire a assuré l'avoir "renvoyé", une expression qui rappelle sa longue étape de présentateur de l'émission de télé-réalité "The Apprentice", très connue aux États-Unis. Son ex-conseiller assure, lui, être parti parce que la campagne s'éloignait des "sujets essentiels". "Je vais présenter plus de positions" concrètes, a assuré Donald Trump au Washington Post dimanche. "Il lui faudrait présenter un programme élaboré et concret pour soutenir ses grandes déclarations et je ne le vois pas le faire", a rétorqué Brad Marston, un autre stratège républicain. Sa campagne pourrait durer jusque début 2016 et le premier vote de la primaire dans l'Iowa mais "c'est là que la candidature Trump se termine", augure pour sa part Brian McClung.

Mais même si les républicains parviennent à se débarrasser de Donald Trump, le milliardaire tapageur pourrait continuer à les faire cauchemarder en se présentant en indépendant, comme il l'a déjà laissé entendre. "Ça serait très effrayant" pour les républicains, analyse Mac McCorkle, professeur à l'université de Duke. "Même si (sa candidature) s'effilochait et ne représentait finalement pas une grande menace en tant que troisième option, il pourrait bien dicter le cours de la campagne et cela pourrait grandement bénéficier à Hillary Clinton", analyse-t-il.

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Commentaires (5)

  • maxence

    Les femmes clament a longueur de journee pour qu'elles deviennent legal des hommes en tous domaines et en toutes circonstances, en concequence il faut qu'elles assument et acceptent le parler trivial et sexiste des hommes, qu'elles en fassent autant a l'encontre des hommes !
    c'est ca l'egalite des sexes qui n'est pas l'egalite a sens unique

  • Sirius Magrhebin

    Participer à une primaire aux USA n'est plus du tout à la portée de n'importe qui tant le ticket d'introduction coûte de plus en plus cher. Trump est un milliardaire qui s'offre un moment unique pour une promotion publicitaire fédérale, impossible en temps normal. Visiblement Donald Trump ne pense pas être le candidat républicain qui sera retenu mais ses"voix"et sa fortune peuvent influer soit pour qualifier soit surtout pour éliminer un candidat qui n'aurait pas grâce à ses yeux. Incapable d'avoir la moindre idée cohérente sur la politique extérieure, sur les relations avec la Russie, la Chine ou l'Iran, il est surement pas en mesure de mener la bataille de l'Asie, en compagnie du Japon et des alliés de l'Amérique. Trump s'offre un caprice à la démesure de sa fortune immobilière et médias mais il dévalue son camp et surtout l'image démocratique de son pays

  • jean 42

    Du suspense, de l'action, des millions, du n'importe quoi, et à la sortie un navet, c'est le rêve américain que les médias vendent longueurs de journée. La réalité c'est un pays qui est surendetté, qui balance des bombes un peu partout plus pour faire marcher son industrie des armes que pour la paix. Se n'est plus un pays qui fait rêver, si les bobos qui font du fric sur le dos des autres. !