LES PLUS LUS
Publicité
Publicité

Le combat de ses parents au nom de la vérité - Meurtre de Gaëlle Fosset

Gaëlle avait 21 ans lorsqu'elle a été assassinée.
Gaëlle avait 21 ans lorsqu'elle a été assassinée. © D.R.
Marion Riegert , Mis à jour le

Elle avait 21 ans et s’appelait Gaëlle. Lardé de 66 coups de couteau, son corps était retrouvé le 27 avril 2007. Depuis sept ans, l’enquête piétine. Jean-Paul Fosset, le père de Gaëlle, livre sa version des faits à Paris Match.

Six cent personnes auditionnées, quatre ADN prélevés, six juges d’instruction, deux tribunaux, et sept ans après toujours aucun résultat. Excédés depuis quelques mois, les proches de Gaëlle Fosset, 21 ans, se mobilisent sur les réseaux sociaux pour enfin faire la lumière sur ce meurtre violent.

Publicité

Lacéré de 66 coups de couteau, le corps en partie dénudé de Gaëlle avait été retrouvé le 27 avril 2007 par son père dans la maison de l’Eure où elle résidait avec son compagnon, à Saint-Germain-la-Campagne. Au cours de l’enquête, quatre ADN ont été prélevés sur son jogging: celui de Gaëlle, de son compagnon en déplacement professionnel au moment des faits et de deux autres personnes. Six mois après le crime, un proche voisin de Gaëlle, âgé de 22 ans, était interpellé, son ADN confondu avec l’un de ceux trouvés sur le jogging. Après 19 mois de préventive, le suspect sera finalement relâché sous contrôle judiciaire, l’ADN ne constituant pas une preuve suffisante pour le garder incarcéré.

La suite après cette publicité

"De nos jours c’est chacun pour soi, tout le monde se tait"

Gaëlle Fosset est morte le 27 avril 2007.
Gaëlle Fosset est morte le 27 avril 2007. D.R.

Sylvie et Jean-Paul Fosset, 56 et 61 ans, tiennent une pâtisserie dans le village d’Orbec dans le Calvados. Demeurant sans nouvelle de l’enquête, ils ont décidé de se mobiliser via les réseaux sociaux et les médias. «L’idée de créer une page Facebook et de lancer une pétition est venue de la cousine de Steven, le compagnon de Gaëlle», explique Jean-Paul Fosset. Peu avant Noël, au mois de décembre, mois de naissance de la jeune femme, la page «Hommage à Gaëlle, que justice lui soit rendue» est créée. «Au début on ne voulait pas médiatiser notre histoire, on faisait confiance à la justice. Mais on voyait que ça n’avançait pas, que le meurtrier présumé a été libéré. Personne ne nous répond, on se force donc à en parler pour que ça bouge», précise le père de la victime d’un ton las et résigné. En 2011 déjà, les parents de Gaëlle avaient rencontré le juge d’instruction d’Evreux sans résultat.

La suite après cette publicité

Après la page Facebook, les Fosset ont lancé une pétition sur le site Ma vérité sur , il y a environ trois semaines. Ils y racontent l’histoire de leur fille. «Nous avons des soutiens de tous les coins de la France même si certaines personnes ont du mal à faire valider leur signature», confie Jean-Paul Fosset. Le but de ces démarches ? Faire bouger les choses, et peut-être récolter de nouveaux témoignages: «On est persuadé que les voisins savent quelque chose, mais de nos jours c’est chacun pour soi, tout le monde se tait.»

"Comme un cancer qui ne se guérira jamais"

Finalement, le 27 février dernier, les parents de la jeune femme ont obtenu un nouveau rendez-vous avec le juge d’instruction actuellement en charge de l'affaire: «Là encore pas de réponse. Il nous a dit que des investigations ont été faites, mais on ne sait rien de plus. Au moins ça nous a permis d’être écouté.» Sylvie et Jean-Paul Fosset ne sont pas en colère contre le tribunal d’Evreux, mais ils pointent du doigt une justice surchargée. Au-delà du silence, le pâtissier met aussi en cause une enquête bâclée. «Le meurtre a eu lieu le 26 avril, et les résultats des tests ADN n’ont été connus qu'en octobre! Il y avait des va-et-vient dans la maison de Gaëlle qui ont pu "polluer" les lieux déjà partiellement nettoyés par le tueur. De plus, aucun périmètre de sécurité n’a été dressé. La voiture de ma fille était une pièce a conviction, le soir même de la découverte du corps, on m’a donné les clés en disant que je pouvais la prendre… Pour moi, il faudrait recommencer l’enquête avec de nouvelles personnes.»

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Rien ne pourra soulager la douleur de Jean-Paul Fosset: «C’est comme un cancer qui ne se guérira jamais… Mais on attend de la justice qu’elle fasse son travail. Ça ne nous permettra pas d’avancer: ça fait sept ans que l’on ne sort plus, que je me noie dans le travail, mais ça nous soulagera qu’au moins quelqu’un paye. Gaëlle ne méritait pas ça.» Amer, il reste lucide sur la justice: «Ce sera une petite satisfaction, et encore le meurtrier s’en sortira toujours, les gars qui ont commis les pires crimes, ils trouvent toujours le moyen de les relâcher.» Les parents de Gaëlle envisagent d'organiser une marche blanche le 26 avril prochain, jour de l’assassinat de leur fille. Une nouvelle émission, en plus de Crimes passé sur NRJ 12, devrait également être tournée, elle permettra peut-être de récolter de nouveaux témoignages.

Contenus sponsorisés

Publicité