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Championnats du monde

Athlétisme: le Kenya brille avec Yego mais dérape avec le dopage

Le Kenya a vécu une cinquième journée contrastée aux Championnats du monde d’athlétisme, ce 26 août 2015 à Pékin. Julius Yego a décroché la première médaille d’or de l’histoire de l’Afrique noire en lancer du javelot, peu après que les athlètes Koki Manunga et Joyce Zakary aient été suspendues temporairement pour dopage.

Le Kényan Julius Yego.
Le Kényan Julius Yego. REUTERS/Kai Pfaffenbach
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Que retenir de la cinquième journée du Kenya aux Championnats du monde d’athlétisme 2015 ? La victoire historique de Julius Yego en lancer du javelot ? Ou la suspension temporaire pour dopage des athlètes Koki Manunga et Joyce Zakary ?

Avec 11 médailles dont 6 en or, la délégation kényane est toujours en tête du classement des nations, grâce notamment au jet phénoménal de Yego à 92 mètres 72 - meilleure performance mondiale de l’année. Le Kényan de 26 ans, qui devient le premier athlète d’Afrique noire à s’imposer en javelot aux Mondiaux, a ainsi devancé Ihab Abdelrahman El Sayed (88 mètres 99). L’Egyptien, lui, a décroché la toute première breloque de son pays aux Mondiaux d’athlétisme.

De fait, ce podium marque un tournant dans l’histoire d’une discipline dominée par les athlètes d’Europe centrale et orientale. Lors des Mondiaux 1997, le Sud-Africain Marius Corbett avait déjà prouvé qu’un Africain pouvait damer le pion aux Européens. Mais Yego est allé plus loin.

« J'ai du mal à l'exprimer mais je suis juste heureux, s’est enflammé Yego au micro d’Olivier Pron. Je le sens dans tout mon corps. Tout le monde a l'air d’être content pour moi, heureux pour mon pays, heureux pour ma famille. […] Et cela montre que le Kenya peut maintenant briller partout, dans les lancers et dans le sprint ». Puis le lanceur a ajouté, cinglant : « Pour ce qui est des cas de dopage, je peux juste dire que c'est honteux ! Comment quelqu'un peut faire ça ? Ce n'est pas bon de gagner en trichant. Je pense depuis toujours qu'on peut gagner en étant propre. Honte a elles ! Cela n'a jamais été dans mon esprit. Je sais que je suis propre ».

Première affaire de dopage

La moisson kényane du jour s’est ensuite poursuivie avec l’or glané par Hyvin Kiyeng Jepkemoi sur 3.000 mètre steeple, en 9 minutes, 19 secondes et 11 centièmes. Celle-ci a coiffé sur le poteau sa rivale tunisienne Habiba Ghribi (9:19.24). Les Marocaines Salima Elouali Alami et Fadwa Sidi Madane ont respectivement fini 10e et 14e de la finale.

Mais ces démonstrations de force du Kenya vont susciter encore davantage de suspicion. En effet, la Fédération internationale d’athlétisme (Iaaf) avait annoncé un peu plus tôt ce mercredi la suspension provisoire de Manunga, éliminée au premier tour du 400 mètres haies, et de Zakari.

Au premier tour du 400 mètres plat, Joyce Zakari avait certes battu le record du Kenya et s'était ainsi qualifiée pour le tour suivant. Mais le 25 août,  elle ne s'était pas présentée au départ des demi-finales, un forfait que sa délégation avait expliqué en disant que l'athlète ne se sentait pas bien.

Les deux athlètes, précise l'Iaaf, ont été contrôlées positives les 20 et 21 août, juste avant le début des Championnats. Il s'agit de la première affaire de dopage depuis le coup d'envoi des Mondiaux de Pékin.

Le Kenya fait partie des pays nommément mis en cause par des enquêtes récentes de la chaîne de télévision allemande ARD et du journal britannique Sunday Times.

« Athletics Kenya s’est déjà entretenu avec l’Iaaf et les athlètes concernées et a commencé à enquêter sur les causes ayant mené à ce résultat », souligne une Fédération kényane qui ne compte pas faire davantage de commentaires sur ce nouveau scandale.

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