Mathieu Guidère, le défenseur rêvé d’un islamisme très correct

Mathieu Guidère, le défenseur rêvé d’un islamisme très correct
National
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Il a le visage rond et lisse, et chausse des lunettes d’intello derrière lesquelles apparaissent des yeux innocents. Il est toujours tiré à quatre épingles avec une chemise amidonnée et une cravate bien nouée. Son allure, à la fois sobre et moderne, le situe aux antipodes de l’islamisme radical. Et pourtant Mathieu Guidère puisque c’est de lui qu’il s’agit, apparaît comme le défenseur de l’islamisme politque, et apôtre du printemps arabe qu’il soutient sans vergogne. Bardé de diplômes supérieurs en linguistique et traduction obtenus en France, il a enseigné dans plusieurs universités prestigieuses en France et en Suisse. Il s’est spécialisé en islamologie et pensée arabe, matières qu’il dispense à l’Université Toulouse Le Mirail. Ceux qui regardent régulièrement les chaînes françaises connaissent cette silhouette au léger accent étranger, souvent invitée dans les débats portant sur l’islamisme et le printemps arabe. Et pour cause, les livres qu’il a publiés sur Al Qaida, le terrorisme religieux et plus récemment sur le rapport complexe entre la démocratie et la Chariaâ font de Mathieu Guidère une référence incontournable. Mais ce que beaucoup ignorent, c’est que ce jeune intellectuel qui arpente les plateaux de télévision est d’origine tunisienne et dont le vrai nom, selon Wikipedia, est Moez Gouider avant la francisation de son identité. Arrivé adolescent en France, il connaît un cursus universitaire brillant couronné par plusieurs postes universitaires, dont celui de professeur résident à l’école militaire de Saint-Cyr. Ces jours-ci Mathieu Guidère focalise l’attention après l’émission « C dans l’air » diffusée par France 5 mardi dernier. Face à Souhayr Belhassen, la présidente de la fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), qui a dénoncé la vague de violence salafiste et la tendance hégémonique des islamistes tunisiens, Mathieu Guidère a opposé un discours qui se veut rassurant en dédramatisant ces faits. Pour celui qui passe pour un expert du printemps arabe et de l’islamisme, il s’est félicité de la marche démocratique que connaît la Tunisie. Quant à la vague de violence que font souffler les salafistes, elle ne peut constituer, selon lui, une menace des acquis de la Tunisie moderne. Il va jusqu’à considérer que la violence n’est, en en définitive, que le propre de l’apprentissage de la démocratie. À l’évidence, ce qui ressort de la position de l’islamologue et que confirme sa dernière intervention sur France 5, c’est son soutien aux mouvements islamistes qui émergent dans le monde arabe et particulièrement en Tunisie. Y a-t-il anguille sous roche ? Si l’on en croit les révélations faites par Kapitalis, Mathieu Guidère serait « le précepteur du propre fils du souverain qatari Hamad Ben Khalifa A Thani à l’École Saint-Cyr » … Or l’émir du Qatar est celui-là même qui, selon René Naba (journaliste franco-libanais), a réussi « le tour de force de retourner en sa faveur le cours de la révolution arabe », indique Kapitalis. À la lumière de ces révélations, grande serait la tentation de voir dans Mathieu Guidère, personnage islamiquement très correct, une sorte de relais efficace quant à la diffusion et à la défense de l’islamisme politique savamment préparé par le Qatar, en connivence, cela va sans dire, avec l’administration Obama.



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