Le Maroc a toujours été pour les botanistes un sujet d’admiration profonde et une curiosité scientifique captivante. Par sa diversité et sa richesse, tous les chercheurs qui y ont travaillé se sont passionnés pour sa flore. Cet ouvrage a pour but de faciliter le contact du chasseur, du promeneur, du randonneur, du touriste de campagne et du grand public en général avec la nature et de combler certaines lacunes des ouvrages fragmentaires déjà produits et souvent trop académiques. En effet ce manuel permet d’identifier et de reconnaître les espèces végétales les plus représentatives et les plus rencontrées au Maroc. Chaque espèce est représentée par une fiche qui comprend : les noms scientifique et vernaculaire de l’espèce, sa description biologique, sa (ou ses) photo(s), sa répartition géographique et son écologie ainsi que sa culture et ses utilisations. Les plantes retenues sont présentées selon un classement par ordre phylogénique et se répartissent de la façon suivante : - Les arbres naturels, au nombre de 43 espèces, sont les espèces arborescentes du Maroc telles que : le Cèdre, le Chêne vert, le Chêne liège, l’Arganier - Les arbustes, arbrisseaux, sous-arbrisseaux et les herbacées naturels retenus sont au nombre 159 espèces, les plus communes au Maroc. - Les 14 principales espèces d’Eucalyptus introduites au Maroc pour la production de bois.
Abderrahman AAFI, Mohamed Sghir TALEB & Mohamed FECHTAL Espèces remarquables de la flore du Maroc
Cedrus atlantica
Lavandula dentata
Paeonia corallinavar.maroccana
Argania spinosa
Abies maroccana
Pinus clusianassp.mauretanicaMars 2002
Centre National de la Recherche Forestière BP. 763 Agdal-Rabat Maroc
i Préface Le Maroc a toujours été pour les botanistes un sujet d’admiration profonde et une curiosité scientifique captivante. Par sa diversité et sa richesse, tous les chercheurs qui y ont travaillé se sont passionnés pour sa flore. Cet ouvrage a pour but de faciliter le contact du chasseur, du promeneur, du randonneur, du touriste de campagne et du grand public en général avec la nature et de combler certaines lacunes des ouvrages fragmentaires déjà produits et souvent trop académiques. L’idée de produire un manuel qui décrit les espèces remarquables et d’intérêts a été lancé par Mr. Hanan A., cette idée a été clarifiée, développée et mise en œuvre par un comité de pilotage présidé respectivement par MM. Kerrouani H., El Abid A. et Kabbaj A. En effet ce manuel permet d’identifier et de reconnaître les espèces végétales les plus représentatives et les plus rencontrées au Maroc. Chaque espèce est représentée par une fiche qui comprend : les noms scientifique et vernaculaire de l’espèce, sa description biologique, sa (ou ses) photo(s), sa répartition géographique et son écologie ainsi que sa culture et ses utilisations. Les plantes retenues sont présentées selon un classement par ordre phylogénique et se répartissent de la façon suivante : - Les arbres naturels, au nombre de 43 espèces, sont les espèces arborescentes du Maroc telles que: le Cèdre, le Chêne vert, le Chêne liège, l’Arganier- Les arbustes, arbrisseaux, sous-arbrisseaux et les herbacées naturels retenus sont au nombre 159 espèces, les plus communes au Maroc. -Les 14 principales espèces d’Eucalyptus introduites au Maroc pour la production de bois.
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REMERCIEMENTS Nous tenons à remercier plus particulièrement M.Abdelmalek Benabid, professeur de botanique et d’écologie à l’Ecole Nationale Forestière d’Ingénieurs de Salé, qui nous a fait l’honneur de bien vouloir lire ce document et l’enrichir par ses remarques et critiques. Nos remerciements vont également aux personnes et institutions qui nous ont aidés à concevoir et réaliser le plan général de l’ouvrage, et que nous ne pouvons citer individuellement tant les conseils on été nombreux et judicieux.
Carte de répartition des principales espèces forestières
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iv Introduction Loin d'être répartie au hasard, la végétation reflète fidèlement les conditions du milieu. Le climat du Maroc se caractérise par un été sec, de durée variable, un hiver pluvieux et des précipitations qui se répartissent sur trois saisons (automne, hiver et printemps). Les régions sahariennes au sud de Laâyoune font la transition avec le climat désertique tropical tout en gardant les principaux traits du climat méditerranéen. En effet, les grandes variations du climat et du relief font du Maroc un des pays les plus riches sur le plan floristique dans le bassin méditerranéen. Sur le plan morphologique, le Maroc est divisé en trois domaines : - un domaine montagneux (les Atlas et le Rif), un domaine atlantique (plateaux et plaines) et ; - un domaine très vaste composé de plates-formes et petits massifs montagneux. Sur le plan structural, le Maroc est divisé en quatre domaines : le domaine méridional, le domaine atlasique montagneux, le domaine mésétien et le domaine rifain. Au Maroc existent les rivières et les fleuves permanents les plus importants du Maghreb. Le pays s’individualise également, en Afrique du Nord, par l’existence des seuls vrais lacs permanents. Les trois principaux cours d’eau naissent dans le Moyen Atlas qui est l’un des trois grands châteaux d’eau naturels, les deux autres étant le Grand Atlas et le Rif. Il s’agit des oueds du Sebou et d’Oum er-Rbiâ sur la façade atlantique, et de la Moulouya sur le versant méditerranéen. Quant aux lacs permanents, ils sont localisés dans le Moyen Atlas et le Haut Atlas. Les Merja et les daya sont assez fréquentes dans la portion Nord Occidentale du Maroc. Les Sebkha et les Maâder se localisent dans les régions arides et sahariennes. Du point de vue édaphique, le Maroc offre des sols rouges fersialitiques qui se localisent à basse ou moyenne altitude, des sols châtains ou marrons qui se rencontrent dans les plaines. En altitude, avec l’augmentation des précipitations et la diminution des températures les sols rouges fersialitiques deviennenet de type brun fersialitique avant de céder la place, plus haut à des sols de type brun forestier. Vers les sommets des hautes montagnes, au niveau des étages encore préforestiers ou présteppiques, les sols de type ranker dominent. Les sols des plaines atlantiques cultivés s’intègrent en général dans la classe des sols isohumiques développés sur alluvions ou colluvions quaternaires. Certains sont de type marron ou châtain avec présence d’encroûtements, d’autres, de types vertisol ou tirss, riches, très appréciés par les agriculteurs. Sur les terrains en pente apparaissent les rendzines. En bioclimat aride et saharien et dans les lagunes et estuaires, les sols halomorphes sont fréquents. Les sols bruts ou peu évolués (lithosol, régosol, ergs, …) s’observent à très haute altitude, en zone désertique, sur les rocailles, ou là où le phénomène de l’érosion a conduit à la destruction des sols suite à la disparition de la couverture végétale.
v Du point de vue diversité biogéographique, le Maroc présente un éventail très large du point de vue des types de bioclimats : les moyennes annuelles des précipitations sont comprises entre 30mm dans les zones sahariennes et plus de 2000mm dans le Rif centro-occidental ; tous les bioclimats : perhumide, humide, subhumide, semi-aride , aride et saharien et toutes les variantes bioclimatiques : chaude, tempérée, fraîche, froide, très froide, extrêmement froide y sont représentés. Du point de vue de la zonation altitudinale des écosystèmes, toute la gamme des étages de végétation définis en zone méditerranéenne, est représentée au Maroc. En effet, ces écosystèmes se relayent depuis l’étage thermoméditerranéen dont le plancher coïncide avec le niveau de la mer dans le Maroc Septentrional, jusqu’à l’étage oroméditerranéen qui s’observe sur les sommets des plus hautes montagnes des Atlas. Les étages de végétation insérés entre les deux extrêmes sont, de bas en haut le mésoméditerranéen, le supraméditerranéen et le montagnard méditerranéen. De plus un étage de végétation spécial au Maroc,l’étage inframéditerranéen, s’individualise dans la région du Sud-Ouest du pays. Les principales forêts sont surtout à base de Cèdre, Chêne vert, Chêne–liège, Arganier, Thuya de Berbérie, Pins, Sapin et Genévriers. L’ensemble du domaine forestier s'étend sur 9 millions d'hectares, y comprises les nappes alfatières qui occupent une superficie de plus de 3 millions d’hectares). Les milieux salés, les pelouses d'altitude, les steppes sahariennes et pré-sahariennes, les steppes ligneuses de hautes montagnes (xérophytes épineux), les steppes à armoise sont aussi d'une importance considérable aussi bien sur le plan écologique que biogéographique. Le Maroc compte actuellement près de 4 200 espèces et sous-espèces végétales. Ce chiffre élevé traduit bien la richesse de la flore, remarquable aussi bien par sa diversité que par son originalité. Ces espèces sont réparties en 130 familles et 940 genres. Cette originalité de la flore marocaine peut aussi s'expliquer par le nombre important d'espèces endémiques qui représente 20% de la flore totale, soit environ 800 espèces et sous-espèces. Certes, ce patrimoine riche et varié est peu connu. Pour les amateurs et le grand public, l’élaboration d’un manuel d’identification s’avère d’une grande importance. Certes, le choixdes espèces à étudier parmi les 4 200 espèces et sous-espèces marocaines n’a pas été une chose facile. En effet, l’élaboration d’un manuel accessible au grand public nous aconduits à ne retenir que les espèces les plus remarquables au Maroc.
Ordre : PinalesCulture et utilisation Famille : Pinacées Le cèdre est le plus souvent traité en Espèce : Cèdre de l’Atlas futaie régulière et en futaie jardinée. Il joue Cedrus atlanticaManettirôles importants sur les plans plusieurs Arabe : Arzenvironnemental, socioéconomique et Berbère : idguelautre; fournit du bois d’œuvre d’excellente qualité, du bois de menuiserie, du bois de Description service, du goudron végétal. Ses feuilles Arbre de grande taille, pouvant atteindre sont également utilisées en parfumerie, 60 m de haut; tronc droit; port pyramidal tannerie... dans la jeunesse, avec des ramifications de Principales menaces premier ordre dressées, puis devenant tabulaire chez les sujets âgés; rhytidome Le M’jej (Tramites penni), la chenille d’abord gris clair, écailleux, puis brun processionnaire (Thaumetopaea crevassé; rameaux longs, fins, gris, portantpityocampa), la tordeuse (Tortrix viridana), des feuilles isolées de 2040 mm; rameaux le saboune (Ungulinaofficinalis) et le singe courts nombreux, insérés sur les rameaux (Maccaca sylvanus) constituent les longs, portant des feuilles de 8–20mm, principales menaces pour le Cèdre. nombreuses et réunies en rosette; feuilles en aiguilles, aiguës, rigides, persistantes; inflorescence mâle jaune verdâtre, la femelle vert pâle, dressées à l’extrémité des rameaux courts; cône cylindrique ou ellipsoïde, dressé, légèrement déprimé au sommet, brun marron, violacé à maturité; écailles minces et très serrés; graines de 1015mm, triangulaires; fleurs monoïques; floraison en automne. Ecologie et aire de répartition C’est une essence forestière des montagnes de l’Afrique du nord. Au Maroc, le cèdre de l’atlas se cantonne dans le Moyen Atlas (80 000ha), le Grand Atlas oriental (20 000ha) et le Rif central(20 000ha) dans les bioclimats subhumide, humide et perhumide, frais, froid et très froid au niveau des étages Supraméditerranéen, Montagnard méditerranéen et Oroméditerranéen, sur tous Cedrus atlantica(Photo A. Aafi)les types de substrats .