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BULLETINS
DE LA SOCIÉTÉ
ARCllÉOLOGIliUE ET HISTORIQUE
DE L'ORLEANAIS
ORLÉ\NS. — IMP. PAUL PIGFIET
BILLIÎTI.\S
DE LA SOCIETE
ARCIllOLOGliE ET lOWIlllIE
DE L'ORLEANAIS
~»c*—
TOME ONZIEME
N"' 155 A 1()1. — 1895-1 897.
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ORLÉANS
II. HERLUISON, LIBRAIRE-ÉDITKUR
17, RLi; jkan.ne-u'auo, 17
1807
BULLETIN
DE LA SOCIETE
ARCHÉOLOGIQUE ET HISTORIQUE DE L'ORLÉAMIS
Tome XI. — No 155.
PREMIER ET DEUXIÈME TRIMESTRES DE 1895.
LISTE
DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE ET BISTORIQIE DE L'ORLÉANAIS
AU 1er JUILLET 1895.
MEMBRES HONORAIRES DE DROIT.
MM.
Le Général commandant le 5^ corps d'armée à Orléans.
Le premier Président de la Cour d Orléans.
Le Préfet du Loiret.
Le Préfet de Loir-et-Cher.
Le Préfet d'Eure-et-Loir,
L'Évêque d'Orléans.
L'Évêque de Blois.
L'Évêque de Chartres.
Le Maire d'Orléans.
TOME XI. — BULLETIN N» 155.
— 2 —
II
MEMBRES HONORAIRES ÉLUS.
MM.
1 Delisi.e (Léopold), membre de l'Institut, administrateur
général de la Hibliothoque nationale, Paris. 1859
2 Ghabouillet, conservateur honoraire au département des
médailles et antiques de la Bibliothèque nationale, bou-
levard Malesherbes, 65, Paris. 1865
3 RoziÈRE (de), membre de l'Institut, sénateur, rue Lin-
coln, 8, Paris. 1874
4 Barthélémy (Anatole de), membre de l'Institut, rue
d'Anjou-Saint-Honoré, 9, Paris. 1874
5 Wallon, sénateur, secrétaire perpétuel de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, au palais Mazarin, Paris. 1875
6 Bertrand (Alexandre), membre de l'Institut, conserva-
teur du Musée de Saint-Germain-en-Laye. 1883
7 Picot (Georges), membre de l'Institut, rue Pigalle, 54,
Paris. 1883
8 Tamizey de Larroque, correspondant de l'Institut, Gon-
taud (Lot-et-Garonne). 1883
9 Lasteyrie (le comte de), membre de l'Institut, rue du
Pré-aux-Clercs, 10 bis, Paris. 1885
10 Bardoux, ancien ministre de l'Instruction publique, sé-
nateur, membre de l'Institut, avenue d'Iéna, 74, Paris. 1886
11 Gautier (Léon), membre de l'Institut, professeur à
l'École des Chartes. 1887
12 Moreau (Frédéric), membre de la Société des Anti-
quaires de France, ancien conseiller général de l'Aisne,
rue de la Victoire, 98, Paris. 1888
13 Masi'éro, membre de l'Institut, professeur au Collège de
France et à l'École des Hautes-Études. 1888
14 Larroumet, ancien directeur des Beaux-Arts, professeur
à la Faculté des Lettres, à la Sorbonne, Paris. 1891
15 Marsy (comte de), directeur la Société française d'ar-
chéologie, à Compiègne. 1892
— 3 —
MM.
16 Meyer (Paul), membre de l'Institut, directeur de l'École
des Chartes. 1893
17 JouiN (Hemy), secrétaire de l'École des Beaux-Arts, 15,
quai Malaquais, Paris. 1893
18 Lafenestre (Georges), membre de l'Institut, Conser-
vateur au Louvre, professeur d'histoire de la pein-
ture au Louvre et au Collège de France , Bourg-la-
Reine. 1895
III -
MEMBRES TITULAIRES RÉSIDANTS (1).
MM.
1 * Desnoyers, (Mgr) ^, vicaire-général, membre de la
Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts
d'Orléans, correspondant honoraire du Comité des
travaux historiques, associé correspondant de la Société
des Antiquaires de France, directeur du Musée historique
d'Orléans. 1849
2 Tranchau,^, inspecteur honoraire de l'Académie deParis. 1852
3 Loiseleur, ^, bibliothécaire de la ville, correspondant du
Ministère pour les travaux historiques, associé cor-
respondant de la Société des Antiquaires de France,
secrétaire général de la Société d'Agriculture, Sciences,
Belles-Lettres et Arts d'Orléans. 1859
4 Basseville, avocat, 0. A. membre de la Société d'Agri-
culture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans. 1860
5 Gastines (comte de), ancien élève de l'École des Char-
tes, membre de l'Académie de Sainte-Croix. 1860
6 ViGNAT (Gaston), lauréat de l'Institut. 1860
7 Jarky (Louis), 0. 1. P., avocat, correspondant du Minis-
tère de l'Instruction publique près le Comité des travaux
historiques , membre de la Société d'Agriculture ,
Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans et de l'Aca-
démie de Sainte-Croix. i865
(1) Les noms des membres sont inscrits dans l'ordre des admissions. — Le
nom du seul survivant des membres fondateurs de la Société (1849) est précédé
d'un astérisque.
MM.
8 Beaucorps (Maxime de), ancien élève de l'École des
Chartes, membre de l'Académie de Sainte-Croix. 1868
{) Baoue.nault de Puchesse (Gustave, comte), docteur es
lettres, vice-président du Conseil de la Société de l'His-
toire de France, membre non résidant du Comité des
travaux historiques, membre de l'Académie de Sainte-
Croix et de l'Académie de Lyon. 1869
10 KociiETERlE (Maxime de la), membre de la Société d'A-
griculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans et
de l'Académie de Sainte-Croix, président de la Société
d'horticulture et du Comice agricole d'Orléans, lauréat
de l'Académie française. 1869
H CocHAHD, chanoine titulaire, membre de la Société d'Agri-
culture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans et de
l'Académie de Sainte-Croix. 1873
12 B.MLLET, ancien élève de l'École des Chartes, membre de
la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et
Arts d'Orléans. 1876
13 Bailly, i^, professeur honoraire de l'Université, correspon-
dant de l'Institut, membre de la Société d'Agriculture,
Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans. 1876
14 Raguenet de Saint-Albin (Octave), ancien élève de
l'École des Chartes, membre de l'Académie de Sainte-
Croix. 1879
15 DuMUYS (Léon), associé correspondant de la Société des
Antiquaires de France, membre de la Société d'Agri-
culture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans,
attaché à la direction du Musée historique. 1880
16 Tiiillier, ancien élève de l'École des Chartes. 1881
17 1Ierluison(H.),^ O.L p., libraire-éditeur, correspondant
duGomité des Sociétés des Beaux-Artsdes départements. 1882
18 Pommier, juge d'instruction au Tribunal civil d'Orléans. 1882
19 Guerrier, 0. L P., docteur es lettres, professeur hono-
raire de l'Université, membre de la Société d'Agricul-
ture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans. 1886
'20 Charpentier (Paul), avocat, membre de la Société d'Agri-
culture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans. 1888
21 O'Mahonv, ancien vice-président du Conseil de Préfecture. 1889
22 DoMET (Paul), conservateur des forêts en retraite, membre
(le la Société d'.Vgricultuie, Sciences, Belles-Lettres et
Arts d'Oiléans. ^ 1890
— 5 —
MM.
23 FoucHER, chanoine titulaire. 1891
24 Cuissard, 0. A., sous-bibliothécaire de la Bibliothèque
pubhque d'Orléans, membre delà Société d'Agriculture,
Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans. 1892
25 GuiLLON, ^, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées. 1893
26 Jarry (Eugène), archiviste paléographe, lauréat de
l'Institut. 4893
27 HuET (Emile), avocat, membre de la Société d'Agriculture,
Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans. 1894
28 Jacob (Georges), membre de la Société d'Agriculture,
Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans et de l'Aca-
démie de Sainte-Croix. 1895
29 Dusserre (René), architecte départemental, membre de
la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et
Arts d'Orléans. 1895
IV
MEMBRES TITULAIRES NON RÉSIDANTS.
MM. les Sociétaires sont instamment priés d'indiquer à M. le Secrétaire
les changements de domicile ou de titres et toutes les rectifications de
nature à assurer l'envoi exact de nos publications.
MM.
1 DuPRÉ, ancien bibliothécaire de la ville de Blois, corres-
pondant du Ministère de l'Instruction publique, rue
Donnissan, 41, à Bordeaux. 1849
2 Laurand (Jules), rue Boesnier, 2, Blois (Loir-et-Cher). 1854
3 De la Tour, percepteur de Saint-Maurice-sur-Fessard,
avenue de la Gare, 26, à Montargis (Loiret). 1859
4 Pillard, docteur-médecin à Ladon. 1862
5 CouRCY (marquis de), 0. ^, ancien conseiller général du
Loiret, lauréat de l'Académie française, au château de
Glaireau, SuUy-la-Chapelle (Loiret), ou rue Saint-Domi-
nique, 33, Paris. 1867
— 6 —
MM.
6 Maulde (de), archiviste paléographe, lauréat de l'Insti-
tut, château de Flottin, près Boiscommun (Loiret), ou
152, boulevard Raspail, 40, Paris. 1870
7 Aboville (vicomte d'), ancien député, au château de Rou-
ville, près Malesherbes (Loiret). 1873
8 Filleul (Edmond), propriétaire, à Montbouy (Loiret), ou
rue d'Amsterdam, 31, Paris. 1873
9 Hahcouht (marquis Bernard d'), ancien député du Loiret,
rue de Grenelle-Saint-Gerraain, 142, à Paris. 1876
10 Debrou (Paul), Conseiller général du Loiret, château du
Mazuray (Loiret). 1884
11 ViGNAT (Eugène), ;% 0., ancien député, ancien maire d'Or-
léans, château de la Salle^ Boigny (Loiret). 1885
ASSOCIÉS CORRESPONDANTS FRANÇAIS.
MM.
1 DuvAL (l'abbé), à Amiens. 1850
2 Rey (baron), membie de la Société des Antiquaires de
France, rue de Vigny, 1, Paris. 1864
3 Ruelle, ^, conservateur de la bibliothèque Sainte-Gene-
viève, Paris. 1869
4 Pérot (Francis), membre de la Société d'émulation et des
beaux-arts du Bourbonnais, à Moulins (Allier). 1870
5 CuoLi-ET (Al£i-ed), château de Changy, par Saint- Ger-
main-des-Prés (Loiret). 1873
6 DucHATEAU, curé-doyen de Chécy (Loiret). 1873
7 GoURDON, vétérinaire, â Malesherbes (Loiret). 1873
8 LoHKAU, ancien député, conseiller général du Loiret,
Briaro (Loiret). 1874
9 Martellière, ancien magistrat, Pithiviers. 1875
10 Le Curé de Saint-Benoît-sur-Loire. 1876
11 Rathoin, curé de Moutigny (Loiret). 1876
12 Morillon, cité Condorcet, 4, Paris. 1876
13 Felu'.e (Paul de), pasteur, à Enghien (Seine-et-Oise). 1876
14 AuDOUARD, curé de Trinay (Loiret). 1876
_ 7 _
MM.
15 Amelot, curé de Saint- Jean-de-la-Ruelle (Loiret). 1876
46 Chagot (Ludovic), château de Rastignac, par la Bâchel-
lerie (Dordogne). 1878
17 La Valliére (de), rue Denfert-Rochereau, 25, Paris. 1879
18 Bonnardot, archiviste-paléographe, sous-inspecteur du
service historique de Paris, à l'Hôtel de Ville, avenue
de la République, 106, Grand-Montrouge (Seine). 1879
19 GiLLET, curé de Sougy (Loiret). 1880
20 Cartaud, curé-doyen de Puiseaux. 1881
21 Sainsot, curé-doyen de Terminiers (Eure-et-Loir). 1882
22 La Croix (le R. P. de), membre de la Société des Anti-
quaires de France, correspondant du Ministère de l'Ins-
truction publique près le Comité des travaux histo-
riques, Poitiers (Vienne). 1882
23 Lanéry D'Arc (Pierre), 0. A., avocat à la Cour d'Appel, 18,
rue du Quatre-Septembre, Aix (Bouches-du-Rhône). 1882
24 De Braux, à Boucq, par Foug (Meurthe-et-Moselle). 1882
25 Grellet-Balguerie, membre correspondant de la Société
des Antiquaires de France, 11, Hargrave Road, Upper
HoUoway (Londres). 1883
26 Argant (abbé), aumônier du Lycée d'Orléans. 1884
27 Stein, archiviste aux Archives nationales, secrétaire-
trésorier de la Société historique du Gâtinais, rue Gay-
Lussac, 38, Paris. 1884
28 Simon (Gabriel), conseiller à la Cour d'appel d'Orléans, rue
Bretonnerie 45, Orléans. 1885
29 Foucher-Veillard, rue du Commandant-Arago, 18,
Orléans. 1885
30 GuiGNARD (Ludovic), vice-président de la Société d'His-
toire naturelle de Loir-et-Cher, Chouzy, près Blois. 1885
31 Porcher (l'abbé R.), docteur en théologie, chanoine titu-
laire, Blois. 1880
32 AuvRAY (Lucien), sous-bibliothécaire à la Bibliothèque
nationale, rue de l'Arsenal, 15, Paris. 1886
33 SoREL, ^, président du Tribunal civil de Compiègne, prési-
dent de la Société historique de Compiègne. 1886
34 Prévost (Alfred), curé de Saint-Hilaire-Saint-Mesmin
(Loiret). 1886
35 PiGELET (Paul), imprimeur, rue Saint-Élienne, 8, Orléans. 1887
— 8 -
MM.
36 QuÉviLLON, ^, lieutenant-colonel, secrétaire du Comité
technique d'état-uiajor du Ministère de la Guerre,
membre de la Société fi-ançaise d'archéologie, rue du
Ghamps-de-Mars, 17, Paris. 1888
37 DuTERTRE, curé de Ghevillon (Loiret). 1888
38 Bernois, curé de Gravant (Loiret). 1888
39 IIauvette (Amédée), professeur adjoint à la Faculté des
Lettres, lauréat de l'Institut, 21, rue Jacob, Paris. 1888
40 Besnard, curé de Ghevilly (Loiret). 1889
41 Jarossay, curé de Saint-Maurice-sur-Aveyron (Loiret). 1889
42 De Saint- Venant, inspecteur des forêts, à Nevers
(Nièvre). 1890
43 Golas de la Noue, ^, docteur en droit, ancien substitut
du Procureur général à la Gour d'Angers, boulevard
de Sauniur, à Angers. 1890
44 Gi.ERVAL, chanoine honoraire, lauréat de l'Institut,
Chai-tres. 1890
45 GiLLARD, docteur-médecin, 41, rue du Mont-Valérien,
Suresnes (Seine). . 1890
46 PiCHARD, ^, ancien secrétaire de la Faculté de droit de
Paris, inspecteur honoraire de l'enseignement primaire,
Chaingy (Loiret). 1890
47 GiiAMPAULT (Philippe), maire de Châtillon-sur-Loire. 1890
48 Plat, curé de Lanthenay (Loir-et-Cher). 1891
49 De Beaucorps (Adalbert), ^, officier en retraite, châ-
teau de Reuilly, Chécy (Loiret).
.50 JovY, 0. A., professeur de rhétorique au collège de Vitry-
le-François. 1892
51 Larnage (baron de), maire de Mézières-lez-Gléry (Loiret). 1892
52 DiiVAUX (Paul), 0. A., avoué à Pithiviers. 1893
53 IIardel, curé de Vineuil-lez-Blois (Loir-et-Cher). 1893
54 Filleau (René), membre de la Société des Sciences et
Lettres de Blois, Blois. 1893
5 Germain (Léon), membre de la Société d'archéologie
lorraine, Nancy 1893
56 Eudes (Emmanuel), arciiitecte du monument de Jeanne
d'Arc à Vaucouieurs, avenue d'Orléans, 8, Paris. 1894
57 SURCIN (abbé), curé de Férolles (Loiret). 1895
58 DuKOUR, conservateur de la Bibliothèque et des Archives
de Corbeil (Seine-et-Oise). 1895
— 9 -
VI
ASSOCIÉS CORRESPONDANTS ÉTRANGERS.
MM.
1 Marmol (Eugène del), président de la Société archéolo-
gique de Namur. 1849
2 RiviER (Alphonse), professeur de droit, à Bruxelles. 1876
3 D"" Hagen (Hermann), professeur à l'Université de Berne
(Suisse). 1883
4 TociLESCû, sénateur de Roumanie, professeur à l'Uni-
versité de Bucharest. 1893
VII
SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES.
SOCIÉTÉS FRANÇAISES.
i Abbeville. — Société d'Émulation.
2 Agen. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts.
3 Albi. — Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres du
Tarn.
A Amiens. — Société des Antiquaires de Picardie.
5 Angers. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts.
6 Angers. — Société académique de Maine-et-Loiie.
7 Angoulême. — Société archéologique et historique de la Cha-
rente.
8 Arras. — Académie des Sciences, Lettres et Arts.
9 Arras. — Commission départementale des monuments histo-
riques du Pas-de-Calais.
10 Autun. — Société éduenne des Lettres, Sciences et Arts.
11 Auxerre. — Société des Sciences historiques et naturelles de
l'Yonne.
12 Avallon. — Société cJ'Études.
13 Beauvais. — Société académique d'Archéologie, Sciences et
Arts du département de l'Oise.
14 Belfort. — Société belfortaise d'Émulation.
15 Besançon. — Société d'Émulation du Doubs.
— 10 —
16 Béziers. — Société archéologique, scientifique et littéraire.
17 Blois. — Société des Sciences et Lettres.
18 Bone. — Académie d'Hippone.
19 Bordeaux, — Scîciété archéologique
20 Boulogne-sur-Mer. — Société académique de l'arrondissement
de Boulogne-sur-Mer.
21 Bourg. — Société d'Émulation de l'Ain.
22 Bourges. — Société des Antiquaires du Centre.
23 Bourges. — Société historique, littéraire, artistique et scien-
tifique du Cher.
24 Brive. — Société scientifique, historique et archéologique de la
Corrèze.
25 Caen. — Société des Antiquaires de Normandie.
26 Cahors. — Société des études littéraires, scientifiques et artis-
tiques du Lot.
27 Ghâlons-sur-Marne. — Société d'Agriculture, Commerce, Sciences
et Arts de la Marne.
28 Chalon-sur-Saône. — Société d'Histoire et d'Archéologie.
29 Chambéry. — Société savoisienne d'Histoire et d'Archéologie.
30 Chambéry. — Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de
la Savoie.
31 Chartres. — Société archéologique d'Eure-et-Loir.
32 Châteaudun. — Société dunoise.
33 Château-Thierry. — Société historique et archéologique.
34 Clermont-Ferrand. — Académie des Sciences, Belles-Lettres et
Arts.
35 Compiègne. — Société historique.
36 Constantine. — Société archéologique.
37 Dax. — Société de Borda.
38 Dijon. — Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres.
39 Dijon. — Commission des Antiquités de la Côte-d'Or.
40 Dijon. — Comité d'iiistoire et d'archéologie religieuses du dio-
cèse de Dijon.
41 Douai. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts du Nord.
42 Draguignan. — Société d'Études scientifiques et archéolo-
giques.
43 Kpinal. — Société d'Émulation des Vosges.
44 Fontainebleau. — Société historique *et archéologique du Câ-
linais.
45 Gap. — Société d'Études historiques, scientifiques et littéraires
des Hautes-Alpes.
46 Grenoble. — Académie Dolphinale.
— 11 —
47 Guéret. — Société des Sciences naturelles et archéologiques de
la Creuse.
48 Le Havre. — Société havraise d'études diverses.
49 Langres. — Société historique et archéologique.
50 Limoges. — Société archéologique et historique du Limousin.
51 Lons-le-Saulnier. — Société d'Émulation du Jura.
52 Lyon. — Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts.
53 Lyon. — Société littéraire, historique et archéologique.
54 Màcon. — Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres.
55 Le Mans. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la
Sarthe.
56 Le Mans. — Société historique et archéologique du Maine.
57 Marseille. — Société de Statistique.
58 Montauban. — Société archéologique et historique de Tarn-et-
Garonne.
59 Montbéhard. — Société d'Émulation.
60 Montbrison. — La Diana.
61 Montpellier. — Académie des Sciences et Lettres.
62 Moulins. — Société d'Émulation et des Beaux-Arts du Bour-
bonnais.
63 Nancy. — Société d'Archéologie lorraine.
64 Nancy. -- Académie de Stanislas
65 Nantes. — Société académique de Nantes et de la Loire-Infé-
rieure.
66 Nantes. — Société archéologique.
67 Nevers. — Société nivernaise des Lettres, Sciences et Arts.
68 Nice. — Société des Lettres, Sciences et Arts des Alpes-Mari-
times.
69 Nice. — Société d'Agriculture, d'Horticulture et d'Acclimatation
des Alpes-Maritimes.
70 Nîmes. — Académie de Nîmes.
71 Orléans. — Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts.
72 Orléans. — Académie de Sainte-Croix.
73 Paris. — Ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts ;
— Comité des travaux historiques et scientifiques.
li Paris. — Institut de France; — Journat des Savants.
75 Paris. — Société des Antiquaires de France.
76 Paris. — Société de l'Histoire de France.
77 Paris. — Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-Frahce.
78 Paris. — École des Chartes.
79 Paris. — Société française d'Archéologie pour la conservation
et la description des monuments.
— 12 —
80 Paris. — Société des études historiques, rue Garancière, 6.
81 Paris. — Musée Guimet. (Ministère de rinstruction publique.)
82 Paris. — Société bibliograpliique, Polybiblion, et Bulletin
bibliographique, rue Saint-Siiuon, 5.
83 Paris. — Revue d'Alsace. (Librairie Fischbacher, 33, rue de
Seine.)
84 Pau. — Société des Sciences, Lettres et .\rts.
85 Périgueux. — Société historique et archéologique du Périgord.
86 Poitiers, — Société des Antiquaires de l'Ouest.
87 Le Puy. — Société agricole et scientifique de la Haute-
Loire (1878).
88 Rambouillet. — Société archéologique.
89 Reims. — Académie nationale.
90 Rennes. — Société archéologique du département d'Rle-et-
Vilaine,
91 Rochechouart. — Société des Amis des Sciences et Arts.
92 Rodez. — Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron.
93 Romans. — Comité d'histoire ecclésiastique et d'archéologie
religieuse du diocèse de Valence, Digne, Gap, Grenoble et
"Viviers.
94 Roubaix. — Société d'Emulation.
95 Rouen. — Académie des Sciences, Bolles-Lettres et Arts. •
96 Rouen. — Commission de»» Antiquités de la Seine-Inférieure.
97 Sainl-Uié. — Société piiilomathique vosgienne.
98 Saint-Omer. — Société des Antiquaires de la Morinie.
99 Saintes. — Société des Archives historiques de la Saintonge et
de l'Aunis.
100 Saintes. — Commission des Arts et Monuments historiques
de la Charente -Inférieure, et Société d'archéologie de
Saintes.
101 Senlis. — Comité arcliéologiiiue.
102 Sens. — Société archéologique.
103 Soissons. — Société archéologicjue, historique et scientifique.
104 Toulon. — Académie du Var.
105 Toulouse. — Société archéologitjue Midi de la France.
100 Tours. — Société archéologiiiue de Touraine.
107 Troyes, — Société académi([ue d'Agriculture , des Sciences
Arts et Helles-Lettres de l'Aube.
lOK Valence. — Société d'.\rchéologie et de Statisti(iue île la
Dn'mie (1860).
109 Valenciennes. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts.
110 Vannes. — Société polymalhique du Morbihan.
— 13 —
m Vendôme. — Société archéologique, soit^ntifique et littéraire
du Vendômois.
11'2 Versailles. — Commission des Antiquités et des Arts de S^ine-
et-Oise.
VIII
SOCIÉTÉS ÉTRANGÈRES.
1 Academia araldica Italiana. à Bari iltalie>.
'2 Anvers. — Académie d'Archéologie de Belgique.
3 Bruxelles. — Commissions royales d'art et d'archéologie.
4 Bruxelles. — Société royale de Numismatique.
5 Bruxelles. — Société des Bollandistes.
H Christiania. — Univei'sité royale de Norwège.
7 Genève. — Société de Géographie.
8 Genève. — Institut national genevois.
9 Genève. — Société d'Histoii-e et d'Archéologie.
10 Liège. — Institut archéologique liégeois.
1 1 Lund (Suède). — Universitas Lundensis.
i'2 Luxemboui"g- — Société archéologique et historique.
13 Maredsous (Belgique). — Revue Bénédictine.
14 Metz. — Académie.
15 Mexico. — Sociedad cientifica i .Antonio Alzate ».
it5 Namur. — Société archéologique.
17 Neuchatel. — Société Neuchatelloise de géographie.
18 Saint-Pétersbourg. — Société impériale d'Archéologie.
19 Stockholm. — Académie royale des antiquités.
20 Tongres. — Société des Sciences et Lettres du Limbourg.
21 Vienne (Autriche). — Institut géographique.
22 Washington. — Smithsonian Institution.
23 Zagreb. — Société archéologique croate de Zagreb (Agram,
Croatie).
IX
BIBLIOTHÈQUES QUI REÇOIVENT LES PUBLICATIONS
1 La bibliothèque publique de la ville d'Orléans.
2 — de la Cour d'appel d'Orléans.
3 — du grand Séminaire d'Orléans.
— 14 —
4 La bibliothèque du petit Séminaire de La Chapelle-Saint-Mesmin.
5 — du petit Séminaire de Sainte-Croix.
6 — administrative de la Préfecture du Loiret.
7 — des employés du Loiret.
8 — du Lycée d'Orléans.
9 — de l'École normale des instituteurs du Loiret.
40 — de l'École normale des institutrices du Loiret.
11 — de la réunion des officiers d'Orléans.
12 — Rédaction des Annales religieuses d'Orléans.
13 — publique de la ville de Montargis.
14 — publique de la ville de Pithiviers.
15 — publique de la ville de Blois.
16 — publique de la ville de Chartres.
17 — Mazarine (Paris).
18 — de l'Université, à la Sorbonne (Paris).
19 — de la ville de Paris, ;\ l'Hôtel-de-Ville.
20 — du Musée de Saint-Germain-en-Laye.
COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ POUR L'ANNEE 1895
Président. — M. Baguenault de Puchesse.
Vice-Président. — M. Gaston Vignat.
Secrétaire. — M. Paul Domet.
Vice-Secrétaire-Archiviste. — M. Thillier.
Trésorier. — M. Paul Charpentier.
Commission des j^ublications. — MM. Guerrier, Basseville,
COCHARD.
Commùsion de la Bibliothèque. — MM. Herluison, Tranchau,
L. Jarry.
Séance du vendredi 11 janvier 1895.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président fait connaître qu'il a reçu une circulaire minis-
térielle rappelant que l'ouverture du Congrès des Sociétés savantes
aura lieu, en 1895, à la Sorbonne, le 16 avril, et que les commu-
nications devront parvenir au Ministère avant le l^"" février.
— La Société apprend avec un vif regret la mort de M. Henri
Courtin, associé correspondant, décédé à Brainville (Haute-Marne),
le 25 décembre dernier.
— M. le Président rend compte des décisions prises, à l'una-
nimité, par la Commission chargée d'examiner les papiers laissés par
M. CoUin, sur VHisloire du vieux pont d'Orléans.
Les planches formeront un album séparé, et la publication de ce
volume, que M. Guillon veut bien surveiller, commencera immédiate-
ment.
— M. l'abbé Desnoyers lit un travail- sur un tableau historique de
Jeanne d'Arc. Il est renvoyé à la Commission des publications.
— M. Dumuys demande la nomination d'une Commission d'en-
quête au sujet des restes d'une voie romaine, dont il a été question à
l'une des dernières séances et qui, passant près Saint-Euverte,
suivait la direction du faubourg Saint-Vincent. La Commission est
nommée sur le-champ et composée de MM. Dumuys, Guerrier, Jarry,
Cochard et Guillon.
— 1G —
Séance du vendredi 25 janvier 1895.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, présideut.
Hommage est fait à la Société :
Par M. Cuissard, de sa brochure intitulée : Dongars et Caff'aire de
la Chartreuse de Slra>^hourg ;
Par M. Herluison, de La Crèche, pastorale en 5 actes ou tableaux»
dont l'auteur est M. l'abbé Paul Barbier ;
Des Eludes orieii Iules à la Société d'histoire et d'archéologie de
Genève, dont l'auteur est M. Edouard Favre ;
Par M. Francis Pérot, d'une Note sur une dent de Mammouth et
d'un Mémoire sur un couteau de schiste noir.
— M. le Président fait observer que la Société reçoit, à intervalles
irréguliers, la revue dite : la Mélusine. Il est décidé que nos Bulletins
seront envoyés en échange à M. Henri Gaidoz, directeur de la Mélusine,
à la librairie L. Rolland, 2, rue des Chantiers, à Paris.
— M. le Trésorier donne communication des comptes de la Société
pour 1894. Ils sont approuvés et des remerciements sont adressés à
M. Charpentier.
— M. le Président fait connaître que M. Pigelet accepte, à forfait,
d'imprimer à 400 exemplaires le travail de M. CoUin II propose de
faire tirer par avance le sommaire, comme spécimen, à l'aide duquel
on pourrait demander au Ministère de souscrire à un certain nombre
d'exemplaires ; et il se charge des démarches nécessaires près du
Comité des Travaux historiques.
— Au nom de la Commission chargée de visiter des fouilles faites
au faubourg Saint-Vincent, M. Dumuys expose : l" qu'on n'a pas
trouvé dans le terrain de M. l'abbé Ilouard les caractères distinctifs
de la voie romaine, que M. de Pibrac avait signalée dans ce quartier;
— 17 —
2° que le passage de l'aqueduc de la fontaine de l'Étuvée a été cons-
taté dans le jardin de la maison portant le n" 224 du faubourg
Saint- Vincent. M. Dumuys fournira à ce sujet une note succincte à la
Société.
— M. Jarry donne communication d'un travail destiné à être lu
au Congrès des Sociétés savantes. Ce travail a trait à un peintre
Orléanais nommé Robert le Voyer, auteur d'une copie d'un « Jugement
dernier » de Michel Ange, qui se trouvait au palais Farnèse, à Rome.
La Société en autorise la lecture à la Section des Reaux-Arts du
Congrès.
— M. Cuissard ajoute un renseignement sur l'origine du tableau
de Jeanne d'Arc, dont M. l'abbé Desnoyers a entretenu la Société à la
dernière séance.
— M. Huet veut bien se charger de dresser la table du dixième
volume des Bulletins, dont le dernier fascicule va incessamment
paraître.
Séance du vendredi 8 février 1895.
Présidence de M. Raguenault de Puchesse, président.
M. le Président signale un très curieux volume envoyé par le
Ministère et intitulé : Etude historique et statistique sur les moyens
de transport dans Paris, par Alfred Martin.
— La Société Ncuchâteloise de géographie demande qu'il lui soit
envoyé, pour compléter un volume de nos Bulletins, les fascicules
TOME XI. — BULLETIN N° 155. 2
— 18 —
paginés de 1 à 108, et oIlYe le tome YI de son Bnllelin que nous ne
possédons pas. Elle demande, en outre, l'échange de nos Mémoires,
Ces deux propositions sont acceptées,
— M. le Président consulte la Société sur le titre qui doit être
donné au travail de M. CoUin. Le suivant est proposé :
L,e vieux pont d'Orléans. — Etude sur les ponts an moyen âge.
— La Société est heureuse d'apprendre que M. l'abbé Clerval,
associé correspondant, a obtenu de l'Académie des Inscriptions et
Belles-Lettres, au Concours des antiquités nationales, une médaille
pour son mémoire sur Fulbert de Chartres et le martyrologe de
l'Église de Chartres, travail fait avec la collaboration de M. René Merlet,
archiviste d'Eure-et-Loir.
— M. le Président donne lecture d'une notice sur M. Collin, (jui
sera mise en tèle du volume, ainsi que le portrait de notre regretté
confrère.
Séance du vendredi 22 février 1895.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président communique une lettre de M. Maxime Beauvilliers
qui envoie deux brochures de lui : Colardeau et les Célébrités de
Patay, pour le concours de mai 1805. Ces deux ouvrages n'étant
ni inédits, ni anonymes, ne pourront qu'obtenir une médaille, si la
Commission le juge à propos, aux termes de l'art. 3 du programme.
— M. le Président annonce qu'il réunira incessamment, afin de
faire désigner un rapporteur, la Commission du concours. Celui-ci
aura lieu le mardi 7 mai, à deux heures.
— 19 —
— M. Eugène Jarry, au nom de la Commission des publications,
propose, ce qui est adopté, l'insertion au BuUelin du travail de
M. l'abbé Desnoyers, sur « un tableau de Jeanne d'Arc ».
— M. le Président met sous les yeux de la Société quelques
épreuves d'une première feuille du travail de M. Collin. L'impression
et la justification en sont approuvées ; et il est même décidé qu'elles
seront adoptées dorénavant pour nos Mémoires. On revient sur le
titre de l'ouvrage et, après discussion, le suivant est adopté :
Le pont des Tourelles à Orléans, histoire des ponts au moyen âye,
ouvrage posthume, publié par les soins de la Société.
— M. l'abbé Desnoyers donne lecture d'un Mémoire concernant
Les fouilles de la Loire en i894. Il est renvoyé à la Commission et
remis à M. Basseville, qui accepte d'en être le rapporteur.
Séance du vendredi 8 mars 1895.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. Léon Mongenot, de Nancy, envoie une note au sujet d'un
ouvrage sur Jeanne d'Arc, le duc de Lorraine et le sieur de Dau-
dricourt. Cette note sera insérée dans le Bulletin. Elle est remise à
M. l'abbé Desnoyers.
— Le portrait de notre regretté collègue, M. Chouppe, est distribué
aux membres présents.
— M. Basseville, au nom de la Commission des publications, lit
une note sur le travail de M. l'abbé Desnoyers, au sujet des « objets
— 20 —
trouvés dans le lit de la Loire en 1894 ». Ce travail sera inséré dans
les Mémoires et il y sera joint des planches explicatives.
— M. l'abbé Desnoyers fait connaître que le Président du musée
préhislorique de Boston, qui avait traversé Orléans il y a quelque
temps, et auquel il avait fait les honneurs des curiosités de notre
ville, vient de lui envoyer, pour notre musée historique, 1-0 pièces
admirablement conservées.
— M. Vignat donne lecture d'une lettre originale que lui a remise
M. Pagot, par laquelle, le 27 mars 1837, le Ministre des cultes
autorise la mise en place, dans la chapelle du Séminaire, des belles
stalles de Sainte-Croix. Cette lettre sera jointe au Mémoire de
M. Vignat, sur ce sujet.
— M. le Président fait connaître que, après diverses démarches
auprès du Comité des travaux histori(iues et au Ministère, il est fondé
à croire qu'une subvention sera accordée pour aider à la publication
de l'Histoire des Ponts d'Orléans, de M. CoUin. Sur la proposition de
M. le vice-président Vignat, des remerciements sont adressés à M. le
Président.
Il est décidé que le tirage de cet ouvrage serait fait à 350 exem-
plaires.
Séance du vendredi 22 mars 1895.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
Il est fait hommage à la Société : par l'éditeur, M. Herluison,
d'une conférence sur Le sumatarel dans la vénérable Jeanne d'Arc,
prononcée le 17 janvier 1805, par S. E. U. le cardinal Parocchi,
au couvent des Dames de l'Assomption de Rome; par l'auteur.
- 21 —
M. Durnuys, d'une brochure intitulée : La mosaïque de l'église Sainl-
Palerne. Des remerciements sont adressés aux donateurs.
— M, le Président donne lecture d'une note de la Revue critique,
très élogieuse pour le dernier volume de nos Mémoires.
— M. le Président annonce qu'il a reçu, de M. le Président de
l'Académie de Sainte-Croix, une invitation pour notre Société à
assister à la réunion générale qui aura lieu, cette année à l'Évêché, le
mercredi 28 mars, à huit heures du soir, sous la présidence d'honneur
de Monseigneur l'Evêque d'Orléans.
— M. Huet dit quelques mots de diverses indications qu'il vient de
recevoir, de l'un des directeurs du British Muséum, au sujet de Jeanne
d'Arc au point de vue musical.
— MM. l'abbé Desnoyers, Jarry et Baguenault de Puchesse pro-
posent d'admettre comme membre honoraire élu, M. Georges Lafe-
nestre, associé correspondant de notre Société. Le scrutin est fixé
au 26 avril.
— M. le Président annonce qu'il a obtenu, de la ville de Paris, les
six volumes parus des Registres des délibérations du Bureau de la
Ville de Paris, dont les deux premiers volumes sont édités par
M. François Bonnardot, associé correspondant de notre Société.
— M. Domet continue la lecture de son travail sur l'étyniologie
des noms de lieu de l'ancienne forêt d'Orléans.
— 22 —
Séance du vendredi 29 mars 1895.
Présidence de M. BagUenaûLT DE PucHesse, président.
M. Jovy, membre correspondant, fait hommage à la Société d'une
brocliure dont il est l'auteur :
Les exercices dramatiques et distrihiilions de prix au collège
royal de Vitry-le-FrançoiSé
— MM. Baguenault de Puchesse, Tranchau et Thillier présentent,
comme membre correspondant de la Société, M. l'abbé Surcin, curé
de Férolles.
— M. Vignat, président de la Commission du concours, rend
compte de la réunion tenue par cette Commission, qui a choisi pour
son rapporteur M. Raguenet de Saint-Albin : les conclusions de la
Commission et les Rapports seront prochainement soumis à la
Société.
Séance du vendredi 26 avril 1895.
Prési'lence de M. BaoueNault de Puciiesse, président.
M. le Président fait part en ces termes à la Société des distinc-
tions, très méritées j obtenues par trois de nos collègues : MM. l'abbé
Desnoyers, Bailly et Ilerluison :
Messieurs,
Rarement la vieille sentence, recueillie par Gabriel Meurier
au XVP siècle, qu' « un malheur n'arrive jamais seul », n'a
trouvé un aussi éclatant démenti parmi nous que dan^ la
quinzaine qui vient de s'écouler. Trois de nos collègues ont reçu
d'insignes distinctions très méritées, dont l'honneur rejaillit sur
— 23 —
notre compagnie tout entière et dont nous voulons prendre
largement notre part de plaisir : on dirait qu'il n'y a que dans
la Société Archéologique, à Orléans, qu'on rencontre à des
titres divers des récompenses à décerner, des gloires locales à
signaler, en allant les chercher dans leurs calmes et modestes
retraites.
Notre vénérable doyen, notre seul fondateur survivant, notre
ancien président M. Desnoyers — je ne veux plus l'appeler
M. l'abbé et je n'ose le nommer Monseigneur — a été élevé par
le grand pontife Léon XIII, bon juge en savoir et en belles-
lettres, à la dignité de Protonotaire apostolique, et cette
nomination, par laquelle est grandement honoré le plus ancien
des vicaires généraux de France, lui a été annoncée par une
lettre publique de notre éloquent évêque, bien digne d'en
rehausser le prix.
M. Bailly, dont nous étions heureux 'naguère de constater le
grand succès à l'occasion de la publication d'une œuvre de
longue haleine et de profonde érudition, vient d'obtenir, de
VAssociation pour V encouragement des études grecques, le
grand prix Zographos, qu'il appartenait bien à celte Société de
lui décerner.
Et enfin, M. Herluîsôn, dans la séance solehnelle du Congrès
a la Sorbonne des Sociétés savantes du département, a reçu, de
la main même de M. le Ministre de ^Instruction publique et
des Beaux-Arts, la croix de la Légioh d'honneur, après avoir
entendu l'éloge le plus complet et le plus juste de travaux
accomplis en trente années de laborieuse et intelligente
profession. îl semble que revivent en lui ces grandes traditions
de la Renaissance, quand imprimeurs et libraires rivalisaient
avec les écrivains pour la gloire des lettres et des sciences,
quand les Estienne, et chez nous les Hottot, les Èloi Gibier
jouissaient d'une universelle renommée.
Que nos excellents collègues veuillent bien recevoir ici nos
plus affectueuses et plus vives félicitations, et qu'ils nous
permettent d'être fiers pour la Société des honneurs qui ont élë
décernés à leurs personnes et à leurs œuvres !
— 24 —
Hommage est fait à la Société :
Par M. le baron R. de Bouglon, de son livre intitulé : les Reclus
de Toulouse sous la Terreur ,
Par M. Lucien Auvray, associé correspondant, d'une Notiee sur
quelques rartulaires et ohiluaires français conservés à la bibliothèque
du Vatican ;
Par M. Ilardel, curé de Vineuil-les-Bois, associé correspondant,
de quatre brochures dont il est l'auteur, intitulées : La Capitainerie
de Chambord. — Inscription (jallo-romaine trouvée à Vineuil. —
L'homme tertiaire et les silex de Thenay. — Ponts du camp ou
Ponts châtrés ;
Par M. Vignat, du tirage à part de [son travail sur Une charte
originale et inédite d'Isemburge, reine de France, extrait du Bulletin
historique et philologique.
Des remerciements sont votés aux donateurs .
— M. le Président donne lecture d'une note très flatteuse du
Polybiblion, au sujet des travaux contenus dans le dernier volume de
nos Mémoires et, en particulier, de l'histoire de la bibliothèque
d'Orléans, par M. Cuissard.
— M. Vignat, président de la Commission du concours, expose
à la Société les propositions de cette Commission relativement à la
répartition des récompenses. Ces propositions, après discussion, sont
adoptées ; et il est décidé qu'une somme de 400 francs sera partagée
par parties égales, entre les titulaires de deux premiers prix, et
une somme de 450 francs entre ceux de trois seconds prix. Il est
procédé à l'ouverture des billets cachetés : M. le Président proclame
les noms des auteurs, dans l'ordre suivant indiqué par la Commission :
l^ La Société Orléanaise au XIV^ siècle, par M'"'' la comtesse
Amicie de Villaret.
2» Soîulay, par M. l'abbé Blanchard, curé de Souday (Loir-et-Cher).
3° Essais sur Lorris-e7i-Gâtinais, par M. l'abbé Bernois, curé de
Cravant.
4" Saint- Aignan et son culte, par M. l'abbé Amelot, curé de
Saint- Jean-de-la-Ruelle.
— 25 —
5° Histoire de la paroisse de Saint-Jeau-le-Blanc, par M. Ratouis.
6" La famille Amelot, par M. l'abbé Amelot, curé de Saint-Jean-
de-la-Ruelle,
7° Monograpli^ historique de Gautay, par M. Maxime des Francs.
8" La Question à Orléans avant 1697 , par W^" la comtesse
Amicie de Villaret.
9" Gondreville-la-Franche, par M. Alfred Charron, instituteur à
Chalette.
10° Un ensemble de travaux : Recherches sur les communes du
département du Loiret. — Gien. — Beaune-la-Rolande..., etc., par
M. Poullain, conducteur des ponts-et-chaussées.
Enfm, il est fait mention de divers ouvrages publiés depuis le
dernier concours quinquennal et adressés à la Société, par MM. Leroy,
Maxime Beauvilliers et l'abbé Jarossay.
— M. Lafenestre, membre correspondant, est élu membre hono-
raire.
— 11 est décidé qu'une séance extraordinaire aura lieu vendredi
prochain à quatre heures un quart, pour entendre la lecture du
rapport sur le Concours.
— M. de Beaucorps offre à la Société, au nom de son frère et au
sien, de' continuer, pour l'année 1000, le don généreux que faisait,
tous les cinq ans, leur oncle, M. de Molandon, pour l'établissement
du Concours. M. le Président exprime à M. de Beaucorps la recon-
naissance de la Société.
— M. le Président annonce qu'il a reçu de M. de Marsy, président
de la Société française d'Archéologie, communication du programme
du prochain Congrès qui sera tenu, à Clermont-Ferrand, les 5 juin
prochain et jours suivants.
— M. le Président dit quelques mots de la dernière réunion des
Sociétés savantes.
•— M. Cuissard donne lecture d'une notice sur la fondation de
— 26 —
la Société archéologique, écrite par lui pour servir de préface à la
table des matières des Bulletins et Mémoires. Cette notice et la table
elle-même sont renvoyées à la Commission des publications.
Séance du vendredi 3 mai 1895.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président, se faisant l'interprète des regrets que laisse à
la Société la mort de notre collègue M. Danton, rappelle en quelques
mots les travaux d'un goût si délicat qu'il donnait à de trop rares
intervalles ; c'étaient des Notices sur Antoine Masson, graveur
Orléanais (1800) ; sur Francis Blin, paysagiste ; sur les bas-reliefs de
la statue de Jeanne d'Arc, érigée sur le Martroi (I8G9) ; sur l'expo-
sition des Beaux-Arts d'Orléans (1870) ; sur les réparations de Saint-
P)enoît. 11 insiste surtout sur l'aménité, l'esprit libéral et élevé, le
coiH-age dans des épreuves réitérées, rares qualités dont M. Danton a
donné tant de prouves à Orléans, où il était si apprécié.
— M. le Président annonce que, sur sa demande, M. Lafencstre,
membre de l'Institut, conservateur du musée de peinture du Louvre,
a bien voulu accepter la présidence solennelle de la séance que la
Société tiendra le 7 mai courant, pour la distribution des récompenses
de son sixième concours quinquenal.
— M. le Président fait connaître à la Société le texte du discours
qu'il se propose de prononcer à l'ouverture de cette séance.
— M. Ragucnet de Saint- Albin, rapporteur de la Commission du
concours, donne lecture du rapport sur les ouvrages présentés et sUr
les récompenses que la Commission propose de décernera leurs auteurs.
Une Commission, composée de MM. Vignat, de Beaucorps, Char-
p(Mitipr et Bagucnet de Saint-Albin, est chargée de veiller à l'amé-
nagement de la salle IFardouincau, où doit avoir lieu la séance, ainsi
qu'à l'envoi des lettres d'invitation.
— 11-
SÉANCE SOLENNELLE DU 7 MAI 1895
Pour la Distribution des Prix du sixième Concours quinquennal
Présidence de M. LAFENESTRE
Membre de l'Institut
Conservateur du Louvre
Membre honoraire élu de la Société archéologique et historique
dé l'Orléanais.
La séance a eu lieu à l'hôtel -de-ville, salle Hardouineau.
A trois heures et demie, M. Lafenestre s'asseoit au fauteuil.
Prennent place : à sa droite, M. Baguenault de Puchesse, président
de la Société, et M. Octave Raguenet de Saint-Albin, rapporteur du
Concours ; à sa gauche, M. Vignat, vice-président, et M. Paul Domet,
secrétaire de la Société.
En face du bureau sont rangés, sur des fauteuils d'honneur :
M. Boegner, préfet du Loiret ; Ms'" Hugonin, évéque de Bayeux ;
M. Rabourdin-Grivot, maire d'Orléans; M. Pelletier, président de
l'Académie de Sainte-Croix; M. Paulmier, président de la Société
d'Agriculture, Belles-Lettres, Sciences et Arts d'Orléans; M. le
lieutenant-colonel du 76^ de ligne. On remarque, dans l'assistance,
un grand nombre de dames.
La séance est ouverte par l'allocution suivante de M. Baguenault
de Puchesse, président de la Société :
Messieurs,
Il est certain que le temps apporte à toutes les choses hu-
maines une consécration dont l'effet est parfois très imprévu.
Ce que nous cultivons avec amour dans les souvenirs antiques,
d'autres le rechercheront dans nos modestes traces ; et, si
l'histoire se fait tous les jours, on s'étonne d'y avoir sol-même
quelque peu participé. Notre solennité d'aujtlUrd*liui en est tin
frappant exemple : elle remoftle, par la date de sa fiindation, â
— 28 —
l'année qui a précédé la guerre fatale ; ces concours quin-
quennaux en sont déjà à leur sixième période; et l'homme
éminent qui le premier les a présidés a disparu depuis long-
temps, non sans laisser à Orléans de pieux regrets ; et leur
fondateur lui-même, plein de jours et plein d'œuvres durables,
est mort aussi, il y aura bientôt deux ans, ayant fait pour
l'honneur et le bien dans sa ville natale tout ce qu'un honnête
homme peut accomplir dans une longue vie, ayant noblement
poursuivi la tradition des âges passés, pouvant revendiquer une
part importante dans le grand mouvement d'opinion qui conduit
notre Jeanne d'Arc de la terre française qu'elle a vaillamment
défendue au ciel conquis par le martyre, et laissant dans ses
neveux, qu'il avait aimés comme des enfants, de dignes conti-
nuateurs de sa mémoire. Que M. Boucher de Molandon reçoive
donc en ce jour le public témoignage d'une reconnaissance et
d'une estime que la Société archéologique de l'Orléanais lui a
déjà hautement manifestées et qu'elle est prêle à lui renou-
veler encore !
Notre jeune rapporteur exposera tout à l'heure, avec la
compétence d'un maître, les résultats du concours de 1895. S'il
est peut-être moins brillant que les précédents, c'est que
quelques-uns de nos lauréats sont devenus membres de la
Société et juges à leur tour ; et il nous est bien permis de dire
que si nous approchons de la cinquantaine, c'est en suivant
l'exemple de ces familles patriarcales qui peuvent fêter l'anni-
versaire de leur union en s'entourant d'une nombreuse
postérité.
Vingt- cinq volumes de Mémoires, dix volumes de Bulletins,
neuf Atlas, tant de monuments de notre vieille province sauvés
de la destruction ou restaurés, de précieux objets conservés et
classés dans nos divers musées, c'est là un cortège qui peut
nous faire honneur et justifier sans doute la bienveillance que
le Ministère de l'Instruction publique et les plus autorisés
représentants de la science ou de l'érudition française nous ont
maintes fois témoignée. Ce serait de l'ingratitude si nous ne
proclamions pas que c'est à leurs encouragements que nous
- 29 —
devons tous nos succès. Tour à tour, trois membres de l'Ins-
titut, — et non des moins connus par leur spéciale compé-
tence, — sont venus rehausser de leur présence la solennité
de nos séances de concours : M. Egger, qui nous a prodigué
ses conseils si élevés et si sages, nous montrant les relations
intimes qui unissent nos études archéologiques, soit avec la
culture littéraire, soit avec le goût de l'antiquité classique, soit
avec cette science nouvelle delà philologie et de la linguistiqne,
que la province elle-même peut aborder avec profit; M. Picot,
que l'histoire de France revendique comme un de ses plus
laborieux pionniers et dont l'ùme généreuse poursuit en même
temps avec une conscience juridique, digne de son grand-oncle,
notre célèbre Pothier, toutes les améliorations sociales que
demande notre population ouvrière, si troublée par les plus
décevantes prome.'^ses ; M. Léopold Delisle enfin, guide si sûr
des plus jeunes travailleurs, qui sait si bien faire valoir le prix
de tous les documents d'archives, de tous les manuscrits de
nos bibliothèques, que l'histoire d'Orléans au moyen âge a plus
d'une fois occupé, et qui par ses fréquentes communications
daigne se regarder comme membre presque actif de notre
Société ; et aujourd'hui encore, le savant conservateur de notre
grand musée de peinture du Louvre, le juge si fin et si impec-
cable de toutes les belles œuvres de la France, de la Belgique,
de l'Espagne et de l'Italie, l'ami bienveillant de nos artistes,
qu'il encourage et dirige depuis longtemps par des leçons et des
articles si goûtés, le poète délicat que les lettres réclament aussi
bien que l'art, et qui, par une tendre affection pour la ville où
il a passé sa jeunesse, où il sait qu'on ne lui a jamais ménagé
les sympathies, a bien voulu abandonner un instant ses graves
et multiples travaux pour s'associer à nos timides efforts : c'est
lui surtout que la Société archéologique veut fêter el remercier
ici !
Nous ne saurions oublier non plus ceux que de flatteuses
distinctions sont venues chercher parmi nous et qui continuant
la tradition des Mantellier, des Collin, des Birabenet, des Des-
noyers, des Loiseleur, des Tranchau, des Bailly ont porté au
- 30 -
loin la renommée de notre cité, et aussi de noire Compagnie,
qui avait accueilli la plupart de leurs travaux. Mais, au milieu
d'eux et de nous, que de vides malheureusement depuis cinq
années seulement 1
La vie est une mer qui nous fait tous sombrer
comme vous disiez déjà, Monsieur Lafenestre, à vos vingt ans.
C'est M. Boucher de Molandon lui-même qui aurait eu tant de
bonheur à jouir de cette réunion, dont il avait conçu et exécuté
le dessein ; c'est M. Eugène Bimbenet, notre plus ancien
membre, travailleur infatigable jusqu'à son dernier jour, et qui
possédait sur son cher Orléans tant de souvenirs aujourd'hui
perdus; c'est M. Chouppe, artiste si modeste et si consciencieux,
dont les œuvres font revivre non seulement nos gracieux pay-
sages de la Sologne et du Loiret, mais des ruines curieuses
depuis longtemps disparues; c'est M. Delorme, M. Davoust,
M. le docteur Patay, amateurs et chercheurs que le côté artis-
tique préoccupait sans cesse, qui savaient le saisir et l'apprécier,
M. Emile Davoust surtout, dont les eaux-fortes sont de vrais
chefs-d'œuvre et qui, enlevé si jeune, a voulu rester le bien-
faiteur de tous à Orléans, nous laissant aussi une récompense
à distribuer périodiquement au meilleur auteur d'un travail sur
un sujet qu'il aimait ; M. Fournier qui mettait avec tant d'obli-
geance à notre disposition des connaissances techniques ; et hier
encore, M. Danton, dont la tombe à peine fermée vient de
recueillir des éloges et des regrets si justement exprimés et qui
resteront gravés dans le cœur de tous.
Ce sont là des tristesses que le temps amène avec lui, tandis
qu'il donne aux hommes et aux choses celte' pure auréole de
la vie terminée et de l'éternité qui commence. C'est aussi pour
nous l'avertissement nécessaire que notre tâche n'est jamais
achevée, que le travail des générations passées ne peut nous
empêcher de chercher de nouveau et toujours, et que c'est déjà
beaucoup que d'ouvrir la voie à ceux qui nous suivront.
Cette allocution est vivement applaudie par l'assistance.
- 31 -
— La parole est donnée à M. Octave Raguenet de Saint-Albin,
rapporteur du Concours.
Monseigneur (1),
Mesdames,
Messieurs,
Il est un devoir de pieuse gratitude dont l'accomplissement
préalable s'impose à nous aujourd'hui. De grand cœur nous le
remplirons.
Ces sortes d'assises provinciales de la science historique qui
se tiennent en ce moment, jadis une tutélaire personnalité les
dominait, personnalité dont tout annonçait le rôle actif et vivi-
fiant, en dépit du soin qu'elle prenait elle-même de se dissimuler
dans l'ombre. En 1890 encore, à la vue de ce noble vieillard,
si sympathique à tous les investigateurs de notre glorieux passé,
si libéral envers les familiers de nos archives et de nos biblio-
thèques, si apte aux bons conseils dans ses relations avec
d'illustres savants, si riche de sage direction à l'endroit des
plus modestes travailleurs, le rapporteur du concours pou-
vait féliciter un Mécène, auquel les annales de la cité sont
redevables de maintes pages, aussi précieuses par la nou-
veauté de leurs aperçus que pénétrées de l'érudition du meilleur
aloi.
L'œuvre de M. Boucher de Molandon ne se réduit point, en
effet, aux doctes études qui sont estampillées de son nom, elle
comprend également, quoique d'une manière indirecte, toutes
les productions intellectuelles qu'a suscitées son amour commu-
nicatif du progrès historique. Pour le cœur de ce zélé conserva-
teur de nos fastes Orléanais, c'était une bien douce joie que le
spectacle présenté par des lauréats venant, tous les cinq ans,
recevoir le prix de leurs laborieuses recherches. Dès 1869, puis
(1) Monseigneur Hugonin, évêque de Bayeux et Lisieux.
— 32 —
à quatre reprises encore, M. de Molandon pouvait jouir des
magnifiques résultats dus à sa propre générosité. Plus d'un
triomphateur de ces joules pacifiques est encore là pour pro-
clamer les bienfaits passés, les bienfaits reçus en quelque sorte
de la main même de notre vénéré et regretté collègue. Les
palmes que fait reverdir la solennité actuelle seront reçues,
hélas ! dans de tout autres conditions. Mais si les bénéficiaires
ne sont plus en situation d'acclamer le donateur vivant, ils
paieront à sa mémoire un large tribut de reconnaissance, ou
plutôt ils reporteront leurs remerciements sur MM. de Beau-
corps qui, en assurant la réalisation des désirs du généreux
savant, se montrent ses bien dignes héritiers.
Pour entrer dans de tels sentiments de gratitude, ne suffirait-il
point de considérer, sur la belle estampe qui nous les a conser-
vés, ces traits si expressifs de l'initiateur des concours d'archéo-
logie et d'histoire ? C'est là que M. de Molandon nous semble
survivre à lui-même, d'une façon pour ainsi dire objective.
Moralement, nous le retrouverions bien mieux encore dans les
divers chapitres d'une remarquable biographie due à la plume
de notre collègue, M. Vignat. Littérairement, enfin, cette atta-
chante physionomie s'épanouira toujours à travers une série
d'excellents mémoires, tous consacrés aux questions rétrospec-
tives de notre province, mais dominés par le nom de Jeanne
d'Arc, comme par un véritable point culminant.
Et même n'y aurait-il pas pour M. de Molandon une certaine
di'ception, à constater qu'au lendemain de nos inoubliables
solennités de 1894, le concours actuel ne dénote aucun effort
tenté dans la direction de l'héroïne? Ce n'est point à dire qu'un
tel sujet reste entièrement étranger aux mémoires dont nous
avons à nous occuper. Bien loin de là ! Quelques-uns de nos
manuscrits consacrent incidemment de longs passages à la
vierge guerrière. Nous ne perdrons pas l'occasion de souligner
ces fragments patriotiques. Parler de Jeanne d'Arc, c'est
toujours évoquer la plus noble préoccupation du bienfaiteur de
nos lauréats. C'est aussi, dans ces jours de grands anniver-
saires, céder à un entraînement irrésistible.
— 33 —
Puisse donc le souvenir de notre vénérable héroïne exercer,
durant quelques instants, un véritable prestige de fascination
sur cette enceinte! Trop heureuse diversion pour le rapporteur,
que celle qui tiendrait les esprits pareillement absorbés dans
une si pure contemplation ! Alors, il ne serait prêté qu'une
oreille distraite aux sèches assertions d'un simple compte
rendu, et l'auteur de ce procès-verbal n'aurait pas besoin, en
pareil cas, d'implorer l'indulgence de son auditoire. N'est-il
pas téméraire, en effet, d'accepter, même à son corps défendant,
une mission naguère si brillamment remplie par des rappor-
teurs qui s'appelaient Baguenault de Viéville, de Buzonnière,
Tranchau, de Molandon, Guerrier, rapporteurs dont les appré-
ciations obtenaient une approbation unanime, parce qu'elles
étaient marquées au coin de la plus saine critique?
Atout prendre, il est vrai, la forme du jugement présente
un intérêt secondaire, si la chose jugée respecte en tout
point la vérité. Or, la chose jugée, c'est le fait de la commis-
sion d'examen dont le rapporteur actuel se fera le scrupuleux
écho. Envisageant son rôle dans les conditions d'une responsa-
bilité aussi restreinte, cet intermédiaire ne saurait invoquer le
bénéfice des circonstances atténuantes que sur un seul point,
son insuffisance en l'art de bien dire. Pour tout le reste, c'est-
à-dire pour l'équitable classement et l'appréciation raisonnée
des œuvres elles-mêmes, il ne sera que l'organe de ses érudits
collègues. A ceux-ci reviendra donc tout l'honneur d'une
sentence sagement motivée Mais que parlons-nous d'honneur
attribuable à un simple jury d'examen, alors que nous sommes
en présence de douze manuscrits accusant les plus conscien-
cieux labeurs ! Aux seuls pionniers de la science qui attendent
leurs couronnes, il convient de rendre en ce moment de justes
hommages, et pour leur veilles et pour leurs mérites.
Douze mémoires historiques ! Tel est en effet le bilan du
concours de 1895. La quantité paraîtra satisfaisante. Une seule
fois, ce nombre fut dépassé ; c'était il y a cinq ans. Trois fois,
il a été inférieur. La qualité est-elle aussi remarquable? Nous
n'oseriQijs l'affirmer. D'ailleurs, comme précédemment, la
TOME XI. — liULLETIN N" 155. 3
— 34 —
Commission n'a pas cru pouvoir décerner un prix unique et
exclusif; aucun mémoire ne présentant, sur l'ensemble des
autres, un mérite tout à fait prépondérant. La Société archéolo-
gique, en raison de cette situation, s'est appliquée à ré[)artir la
quotité disponible qu'elle avait entre les mains, de telle façon
que la récompense se trouvât proportionnée à la valeur de
chacun des travaux présentés. Pour arriver à ce résultat, il a
fallu fixer un premier prix partageable entre deux lauréats et
un second prix divisible en trois parts.
Tableau des Origines communales du Loiret.
Prenons maintenant, pour point de départ de notre revue
générale, le fascicule intitulé: Tableau des origines communales
du déparlement du Loiret. Nous sommes ici en plein calcul
étymologique. Mais on peut craindre que la base même de cette
étude ne soit assez fragile, car la brochure de M. de Billy sur
les Noms de lieux de V arrondissement d'Orléans date de 1840.
User de ce guide, c'est recourir à un instrument de travail que la
science a le droit de trouver un peu démodé. On constatera du
moins avec satisfaction que les principes exposés par Quicherat
dans sa Formation française des anciens noms de lieux ont
été suivis, notamment en ce qui concerne la valeur des suffixes.
M. Poullain, rendons-lui justice, n'ignore point les lacunes et
l'état par trop sommaire de ses recherches. Il nous prévient
qu'il présente simplement un essai.
Notices sur Gien, La Bussière, Beaune-la-Rolande. l'Ordre
de la Mercy, l'institution des Rosières.
Des mélanges comprenant cinq courtes ébauches sont dus à
la plume du même travailleur. Dans ce recueil nous rencontrons
une Description de Gien qui renferme des observations judi-
— 35 —
cieuses sur la vieille maison dite du Temple. L'édifice en ques-
tion n'élait-il pas un asile, ouvert jadis aux pauvres voyai^eurs,
à l'instar de celui qui, sur notre vieux pont d'Orléans, fonc-
tionna durant des siècles sous le nom d'hospice Saint- Antoine ?
Nous parcourons ensuite quelques pages sur le Château de La
Bussière. Vhistoire de Beaune-la- Rolande offre le plan d'une
ingénieuse restitution des travaux de défense de cette petite
place. Les origines de l'ordre de la Mercy n'ayant rien de
commun avec notre histoire régionale, doivent être mises hors
de cause. Enfin V Institution des Rosières reproduit des récits
circonstanciés, mais déjà connus, d'une fondation faite, en 1786,
par le duc et la duchesse d'Orléans. Bien que ces brèves
notices manquent encore des retouches voulues, la Société
archéologique croit devoir les récompenser, en même temps
que le premier travail de M. Poullain, par l'attribution d'une
médaille de bronze avec mention honorable.
Éphémérides gâtinaises.
Les Ephémérides gâtinaises nous mettent en présence d'un
genre bien à part. Nous avions jusqu'ici des éphémérides histo-
riques d'un intérêt général. Un habitant du Gâtinais a voulu
nous en faire effeuiller de spéciales à sa vieille région. Il faut un
peu de bonne volonté pour introduire les 365 fiches de M . Char-
ron, ancien instituteur, dans le cadre de notre programme.
Celui-ci réclame des mémoires et, qui plus est, des sujets rela-
tifs aux événements antérieurs à 1789. Or, il n'y a point là de
mémoire, mais le produit d'une compilation simplement origi-
nale. En outre, tels détails semblent par trop secondaires.
Telles incursions ont lieu, bien fréquemment, sur un terrain où
le pied nous fait défaut. Nous voulons parler des grandes luttes
électorales de nos contemporains ou des chevauchées parle-
mentaires du XIX® siècle. Strictement, l'étude du passé provin-
cial ne gagnera rien à ce curieux groupement des faits. Mais
— 36 —
80 communes du Gàtinais appartenant, sauf quatre exceptions,
à notre département du Loiret, se féliciteront d'èlre mentionnées
dans le petit répertoire. Montargis y figure pour bien près d'un
quart, mais Montargis c'est la capitale du Gàtinais Orléanais.
Cliâtillon-sur-Loing représente quatre-vingt-quinze journées.
C'est beaucoup, sans doute. Mais que serait le passé du Gàtinais
sans tous ces Châtillon, fauteurs des guerres civiles du
XVI» siècle, sans Coligny, sans d'Andelot, sans le fameux car-
dinal, instigateur de tant de ruines monastiques à Ferrières et
ailleurs ? Et pourtant toute l'histoire du Protestantisme ne
saurait être revendiquée par le Gàtinais. Le savant ministre
Jacques Lenfant naquit, croyons-nous, à Bazoches-en-Dunois,
non point à Bazoches-sur-le-Betz. S'arrêter à une si minime
imperfection, ce n'est pas chercher querelle à l'auteur, mais
lui prouver au contraire tout l'intérêt avec lequel il a été lu.
Gondreville-la-Franche.
Non content d'avoir exécuté un tiavail de vulgarisation,
M. Charron n'a pas hésité à entreprendre une œuvre plus per-
sonnelle. Ses Notes d'histoire locale sur Gondreville la-
Franche figureront en bon rang parmi les monographies des
communes, quand elles se seront enrichies à la suite de
(juelques perquisitions dans nos deux grands dépôts publics
d'Orléans. Un léger supplément de labeur augmentera alors
l'importance de la partie historique antérieure à la Révolution,
partie dont les horizons actuels sont un peu trop limités par des
données minutieuses sur les anciennes familles seigneuriales de
Gondreville. L'auteur risque bien d'amoindrir l'importance de
t-es personnages principaux, en accumulant autour de leurs
noms une surabondance de renseignements généalogiques rela-
tifs à des parentés collatérales. Fussent-elles aussi illustres que
la personnalité de Madame Guyon, toutes ces existences- là
demeurent absolument étrangères à Gondreville ! Au milieu de
— 37 —
tant de hors-d'œuvre, la couleur locale finit par se trop atté-
nuer.
Il est encore regrettable que les précédents religieux de ce
petit coin de terre ne soient point éclairés à l'aide de quelques
détails sur l'édifice paroissial dont le passé paraît avoir été
complètement oublié. La commission du concours exprime aussi
le désir de voir les textes latins très scupuleuseir-ent trans-
crits.
Ces restrictions sont loin d'atténuer les mérites d'une mono-
graphie dont la valeur de fond reste indiscutable. Réunies aux
Éphémérides gàtmaises, les Notes sur Gondreville vaudront
à M. Charron une mention honorable avec médaille de bronze.
La « Question » à Orléans avant 1697.
Une étude restreinte comme objet, mais élégamment écrite et
fort sérieusement traitée, c'est La Question à Orléans avant
1697. Sans doute, on n'y trouvera point d'aperçus nouveaux
en ce qui concerne le fond du sujet. M™*' la comtesse de Villaret
reproduit et commente une pièce imprimée devenue très rare,
elle ne prétt-nd rien révéler. Son travail mérite l'attention que,
dans une grave revue de jurisprudence, l'on prêterait à un bon
article. A de longues considérations philosophiques et morales
sur la répression du crime, fait suite l'intéressant exposé des
phases successives par lesquelles passa, dans le ressort du
Parlement de Paris, un genre spécial «l'information que. devait
abolir le Restaurateur de la liberté française. Si ce n'était pour
lui décerner la meniion honorable qui lui est due, nous n'insis-
terions pas sur ce mémoire. Sa valeur, pourtant réelle, sera
éclipsée par les productions encore plus brillantes que nous
présentera tout à l'heure le même écrivain.
38 ~
Monographies de Gautray et de la Mothe.
Nous aimons à recevoir lés précis historiques de chaque clo-
cher. Nous ne saurions moins bien accueilhr le dépouillemen
de ces précieux chartriers que conservent encore certains grands
domaines. Tel est le genre de labeur auquel se livre M. Maxime
des Francs dans ses Monographies de Gautray et de la
Mothe.
Gautray, c'est la terre roturière qui, dans les plaines de la
Sologne, se forme au XV'' siècle par agglomérations successives.
La guerre de Cent-Ans a ruiné les petites exploitations rurales
indépenrlantes, et voilà qu'au lendemain de la crise, l'opulente
bourgeoisie orléanaise va se tailler de vastes propriétés, en
achetant, une à une, toutes les terres incultes. Hélas ! la pros-
périté du sol ne se relèvera pas de longtemps encore, et
quand Gautray sera vendu en 4652, sur 458 arpents d'étendue,
on en comptera 219, bien près de la moitié, en bruyères. Pour-
tant l'heure de la Révocation de l'Edit de Nantes n'était point
encore sonnée. Or, n'a-t-on pas assez répété ce vieux cliché
historique qui présente la ruine agricole de la Sologne comme
datant de la fin du règne de Louis XIV ? Les bruyères de Gau-
tray s'inscrivent en faux contre l'exclusivisme de cette théorie.
Leur développement n'est pas imputable au ministre Louvois,
il doit être mis à la charge des routiers de Robert Knoll et de
Salisbury.
Cependant, les immenses territoires qui s'étendent au sud de
Saint-Cyr-en-Val avaient été jarlis concédés par le roi Robert
aux chanoines de Saint-Pierre-le-Puellier d'Orléans. La supré-
matie de ces seigneurs ecclésiastiques est sapée à maintes
reprises par le pouvoir central. Elle n'en subsiste pas moins.
Nous en avons pour garants les bienfaisantes transformations
des maréca'^es les plus insalubres en vastes étangs endigués. Et
jusqu'en 1628 encore, pour défendre le manoir de Gautray au
moyen d'une enceinte carrée flanquée d'une tour basse à chacun
— 39 —
de ses angles, il faudra que Messieurs de Saint -Pierre-le-
Puellier en aient délibéré, le chapitre réuni, et qu'ils aient
donné leur autorisation.
A la Mothe-Saint-Cyr, terre noble, fief relevant du Lude,
l'histoire se présente sous de tout antres aspects. D'abord, au
XI V*^ siècle, apparaissent des seigneurs dont le nom doit être
l'écho fidèle d'une certaine trempe de caractère. Ils s'appellent
Forcené. Ce sont évidemment des batailleurs ! Ruinés pour la
défense du pays et pour la cause du roi, ils sentent les créan-
ciers à leurs trousses et vont, en désespoir de cause, guerroyer
au loin, sous le ciel de l'Orient,
Par le fait de plusieurs saisies judiciaires, la Mothe-Saint-Cyr
passe alors entre les mains de Jean de Vailly ou de Vaily. Ce
personnage dut jouer un rôle assez marquant sous le règne de
Charles VII. L'auteur le suppose, il eût pu l'affirmer. La mé-
moire de Jean de Vaily, dirons-nous à M. des Francs, se lie
intimement avec les souvenirs de Jeanne d'Arc, soit à Poitiers,
soit à Orléans, et peut-être même à Saint-Gyr-en-Val. A Poi-
tiers, le seigneur de la Mothe-Saint-Cyr était premier président
du Parlement quand parut dans cette ville la future libératrice
de la France. A Orléans, il accompagnait la libératrice elle-
même, lors de son passage en date du 19 janvier 1430 (n. st.)
A Saint-Cyr-en-Val, en raison d'une cause bien digne d'être
recherchée, le nom glorieux de la Pucelle est encore attribué à
une modeste voie rurale qui jadis, par l'une de ses extrémités,
butait sur le castel de Jean de Vaily, tandis qu'au côté opposé,
elle présentait pour objectif la vieille tour au style flamboyant
de l'église paroissiale.
Dès lors le petit fief prenant le nom de Mothe-Vailly, Vaily ou
Veilly (1) se maintient, l'espace de deux cents ans, dans la même
(1) Vaily, Vailly; Veily, Veilly; Vely, Velly, Vesly, sont un
seul et même nom de famille diversement orthographié, mais se
prononçant toujours d'une façon identique Vel-ly, Vè-ly, c'est-à-
dire en négligeant en quelque sorte le premier l, quand cette, lettre
est redoublée, et en évitant le son mouillé qu'elle pourrait produire.
Dans les variantes Vailly, Veilly, les groupes de voyelles ai, ci se
— 40 —
famille et devient l'apanage d'une suite presque ininterrompue
d'hommes distingués et de grands auxiliaires de la monarchie.
Tels sont, un doyen du chapitre de Sainte-Croix qui faillit en
14^38 devenir évèque d'Orléans, un habile diplomate que Fran-
çois l"''" nomma évèque de Rennes, un président du parlement
de Bretagne.
Par malheur, la monographie de la Mothe s'arrête comme
celle de Gautray au milieu du XVII« siècle, époque qui vit les
deux domaines se réunir en une seule main. En outre, la
solidité de fond que présentent ces esquisses, nous fait regretter
que les qualités extrin^èques leur fassent quelquefois défaut.
rendent par le son de l'è ouvert tel qu'il se fait sentir dans les mots
maison, reine, équivalents de mèson, rêne.
Nul doute, par conséquent, qu'il ne faille identifier l'un avec l'autre :
i» le premier président du Parlement de Poitiers qui dut étudier
Jeanne d'Arc de très près (Cf Chronique de la Pucelle, Quicherat,
Procès, t. IV, p. 211), et qui est appelé par les historiens Jean de
Vaily ou Vailly (Cf. de Beaucourt, Histoire de Charles VII, t. I,
II, III, passim. — Félix Aubert, Le Parlement de Paris, t. I et II,
passim) ; 2» le personnage que nos comptes de ville (Cf. Quicherat,
t. V, p. 270) désignent sous le nom de Maitre Jehan de Velly,
comme accompagnant Jeanne d'Arc à Orléans le 19 janvier 1430
(n. st.). A cette date, l'héroïne fêtée par les procureurs de la cité se
trouvait escortée de trois compagnons de route qui furent également
mis en grand honneur. Jean de Rochechouart, seigneur de Morte-
mait, faisait partie du conseil du roi. Maître Jean Rabateau était ce
conseiller du Parlement de Poitiers qui eut le privilège d'offrir
l'hospitalité à Jeanne. Qui donc pourrait être Maître Jehan de Velly,
sinon l'illustre magistrat dans lequel nous retrouvons le seigneur
de la Mothe?
D'ailleurs, les titres du château de la Mothe nous montrent un
célèbre évèque de Rennes, arrière-petit-neveu du président de
Poitiers, qui, adjoignant à son nom patronymique la désignation de
son fief Orléanais, se faisait appeler Dodieu de Velly, de Vély ou de
Vesly. En dépit des formes orthographiques qui ne sont contradic-
toires qu'en apparence seulement, il faudrait donc prononcer
Mothe- Ve//j/ ou Vaily, et non pas Mothe- Faiiiy, en mouillant les
ili'ux / comme l'usage semble s'en être établi, bien à tort, depuis
une époque probablement très récente.
— 41 —
Mais ici nous aurions mauvaise grâce à insister, sachant bien
que cette exploration d'archives particulières a été entreprise en
dehors de toute préoccupation de publicité. Un hasard indiscret
et fort heureux a livré à notre commission du concours des
notes de curiosité essentiellement personnelles. Du reste, ces
pages se font d'autant plus goûter qu'elles sont bien, en réalité,
un thème de conversation du foyer domestique. Et cependant,
revisées et annotées avec soin, richement documentées, comme
elles le peuvent être, au moyen de pièces justificatives tirées
du trésor dé chaque domaine, enfin poursuivies jusqu'à la fin
de l'ancien régime, les Monographies de Gautray et de la
Mothe constitueraient d'excellentes plaquettes d'histoire locale.
Ainsi transformées, elles mériteraient beaucoup mieux que la
mention très honorable avec médaille d'argent dont nous nous
empressons aujourd'hui de les récompenser.
La famille Amelot.
Un recueil tant soit peu factice, mais que la commission a
généralement parcouru avec une certaine curiosité, parce qu'il
reproduit les horizons les plus variés de l'histoire orléanaise et
même extra-orléanaise, c'est La famille Amelot et ascendants
maternels de la branche Amelot , d Orléans.
Le sous-titre devient fort utile pour justifier quantité de
hors-d'œuvre. En effet, grâce au côté maternel, c'est-à-dire
par le fait d'une alliance datant des débuts du XIX« siècle,
M. l'abbé Amelot, curé de Saint-Jean-de-la-Ruelle, parvient à
nous transporter jusques à huit siècles en deçà. Que de fois
ne faut -il pas dévier de la ligne masculine pour atteindre ce
but lointain ! Dix familles différentes forment de longs anneaux
remontant au légendaire chambellan Eudes Le Maire, dit le
sire de Chalo-Saint-Mard, fameux pèlerin qui aurait accompli,
pour le compte de Philippe I'^'", le pèlerinage des Saints-Lieux ;
ce pourquoi le roi de France anoblit, dit-on, toute sa descen-
— 42 —
dance masculine et féminine, l'exemptant, en outre, de toutes
charges et impositions quelconques. Tel était le privilège dit de
Chalo-Saint-Mard qui, pendant des siècles, s'appuya sur un
diplôme que personne ne vit jamais. 11 est fâcheux que Tautetir
n'ahorde pas celte délicate question. Ignorerait-il donc l'agitation
que les innombrables héritiers d'Eudes Le Maire provoquèrent
dans tous les services administratifs et financiers de l'ancienne
monarchie? Agitation bien facile à concevoir d'ailleurs, puisque
François P'' entrevoyait déjà le moment où la plupart des mar-
chands du royaume, devenus rejetons d'Eudes Le Maire, lais-
seraient vides les caisses des impositions publiques. Henri IV y
mit bon ordre par l'abolition définitive d'un droit reconnu
abusif. Au XVIIP siècle, d'Hozier ébranlait la valeur historique
du document sur lequel avaient reposé, pendant si longtemps,
des prétentions inouïes. Enfin un érudit moderne, M. Noël
Valois, reconstituait en 1886 les origines de cette étonnante
mystification, réduisant tant de grandeurs passées aux dimen-
sions d'un fragile échafaudage (1).
Mais revenons à notre sujet principal. Par de nouvelles
chaînes ascendantes et descendantes, le même côté maternel
des Amelot d'Orléans établit sa lointaine parenté avec Guil-
laume Compaing, un de nos grands bourgeois du siège de 1429;
avec Ilanapier, le belliqueux maire d'Orléans de 1590; avec le
Père Isaac Jogues, apôtre des Hurons, martyr des Iroquois et
pionnier de la civilisation française sur les bords des grands
lacs du Canada, au milieu du XVII*^ siècle. De là autant de
motifs pour reproduire, en quelques pages courtes, mais bien
écrites, des silhouettes déjà très connues (2).
(1) Le privilège de Chalo-Saint-Mard. {Bulletin de la Société de
de l'Histoire de France, 1880, pp. 185-226.)
(2) C'est à dessein que nous évitons de parler des biographies de
Benolst-Hanapier, maire d'Orléans en 170.5, et de Marie- Anne
Poullin, pieuse victime de la persécution religieuse à la fin du
dernier sit>c!e. Ces personnalités appartiennent à une période qu'il
ne nous est pas loisible d'aborder, en raison de la lettre de notre
règlement.
— 43 —
Du reste, ce que nous venons d'énumérer ne forme que la
troisième partie du travail. Au cours des premiers chapitres, au
contraire, nous sommes bien en contact avec la famille Amelot
proprement dite. La branche orléanaise donnera le fameux
Amelot de la Houssaye, diplomate et historien de la fin du
XVII^ siècle. Le rameau parisien intéressera notre histoire
provinciale à un titre beaucoup plus indirect, puisqu'il fut
transplanté en dehors du sol de ses ancêtres dès le règne de
François I*''. L'auteur avait à faire revivre de ce côté-là un
archevêque de Tours, un évêque de Vannes, un ambassadeur
du grand roi près la cour de Madrid, deux ministres des rois
Louis XV et Louis XVL Sur ces cinq notices il n'en rédige
que deux seulement (1), car les trois autres sont remplacées
par de simples sommaires.
Nous ne dirons rien des pièces justificatives, déjà imprimées
en divers ouvrages (2). A signaler seulement deux épitaphes
ainsi qu'un mémoire inédit, dressé en 1682 par Amelot de la
Houssaye, au sujet de la conduite que doit tenir l'ambassadeur
français accrédité auprès de la République de Venise. Ce
dernier document renferme un traité du cérémonial en usage
(1) Biographie de Michel Amelot de Gournay, célèbre ambassa-
deur français à la cour de Madrid, qui joua, dans les affaires de la
succession d'Espagne, un rôle prépondérant et contribua beaucoup à
sauver le trône de Philippe V, quelquefois trop ébranlé par
Louis XIV lui-même.
Biographie de Monseigneur Amelot, évêque de Vannes, prélat qui
mourut, à la vérité, dans le sein de l'Église catholique, mais qu'il
serait un peu exagéré de qualifier martyr de la Foi, vu son manque
d'empressement à la soumission quand Pie VII invita le vieil
épiscopat français à démissionner en masse. On peut consulter au
sujet de Monseigneur Amelot -la publication récente du P. Droclion
sur La petite église et le schisme anticoncordataire.
(2) Nous devons pourtant indiquer, comme équivalant à des nou-
veautés pour notre histoire orléanaise, les deux pièces encore peu
connues qui, chacune à titre de postulatum, viennent d'être pubfiées
au Canada, afin de provoquer l'introduction de la cause du P. Jogues
et de ses compagnons martyrs.
— M —
dans la seigneurie et des dissertations historiques sur le
rang que le doge peut revendiquer comme souverain. Mais des
pages aussi longues s'équilibrent mal avec la concision des
lignes qui retracent la vie d'Amelot de la Houssaye lui-même.
En résumé, si le travail de M. l'abbé Amelot manque un peu
d'unité et de proportions, on conviendra néanmoins que de ses
multiples aspects surgissent trois gerbes de biographies intéres-
santes, des tableaux généalogiques dénotant des recherches
étendues, un pieux respect de tous les ancêtres.
Au cours de ses belles études sociales sur la vieille France,
M. Charles de Ribbe prétend que, si l'on veut relever le foyer
domestique, trop oublieux aujourd'hui des saines traditions,
(c il y a des témoins nécessaires à entendre : ce sont les familles
qui, en tout temps et en tout lieu, ont démontré le vrai par
leurs actes et par leurs succès ». M. l'abbé Amelot a fait compa-
raître devant ses lecteurs plusieurs témoins de ce genre. La
Société archéologique lui en sait gré et elle le lui prouve au moyen
d'une mention très honorable.
Histoire de Saint-Jean-le-Blanc
Fût-elle abritée sous les murs d'une importante cité, la petite
agglomération rurale se trouve rarement en état d'invoquer des
titres carlovingiens pour reconstituer son passé. Saint-Jean- le-
Blanc aurait-il néanmoins la chance de se pouvoir identifier avec
le Camedollus mentionné dans le diplôme d'Agius, évêque
d'Orléans au IX" siècle? M. Ratouis l'a pensé. D'aucuns contes-
teront son dire. Mais cette revendication at'estera, aux yeux de
tous, la conscience avec laquelle l'historien de La paroisse de
Saint -Jean -le -Blanc a scruté les moindres données de son
sujet, fouillé manuscrits et imprimés, exploré maintes sources
capables de jalonner, à travers les siècles, l'existence de son
modeste village. Aussi bien, le caractère dominant du travail de
M. Ratouis est-il un perpétuel souci d'être complet.
— 45 —
Trois volumes in-folio renferment l'histoire de Saint-Jean-le-
Blanc. Dans une première partie, on aimera à retrouver des
notions concernant le régime hydrographique de la Loire au
XV* siècle, les travaux de création du duit au XVP, les embâcles
de glace ou les assèchements du fleuve au XVIP. Non moins
curieuse est une liste des couvents et paroisses qui possédaient
sur Saint-Jean-le-Blanc des domaines ou des droits terriens, de-
puis les Petits Carmes, hôtes assidus de leur maison deCoulmiers,
jusqu'à la paroisse de Saint- Victor d'Orléans, touchant les reve-
nus de sa censive dite des Anguignys. Qui attirera encore plus
l'attention, ce sera la famille des seigneurs de Saint- J ean-le-
Blanc. Toutefois, l'état-civil de ces nobles feudataires devra être
contrôlé soigneusement, afin d'éviter les confusions possibles
avec une foule d'homonymes.
Acheté par les ducs d'Orléans, le château devient, à la fin du
XIV» siècle, l'objet de quelques travaux de restauration. Tel
compte des maîtres de l'œuvre dénote spécialement qu'en 1426
on remit en état la galerie des douze pairs et que l'on couronna la
tour d'une girouette aux armes de Monseigneur le duc. Mais
les Anglais vont transformer le vieux manoir en poste d'obser-
vation. De ce guet, ils peuvent bientôt surveiller l'armée de
secours que Jeanne d'Arc conduit, le 29 avril 1429, jusqu'au
port du Bouchet, en plein territoire de Saint-Jean-le-Blanc.
M. Ratouis attribue, assez gratuitement, une réelle importance
militaire à l'établissement des Anglais sur cette paroisse. A sup-
poser pourtant que l'ennemi se fût retranché là comme dans
une véritable bastille, il n'eût pas si vite abandonné la partie.
Tout au contraire, à la suite de son échec de Saint-Loup, il
se replie de Saint-Jean-le-Blanc sur les Augustins et les Tou-
relles, livrant ainsi sans combat un passage qu'il aurait disputé
fort utilement les 6 et 7 mai, quand les Français traversaient la
Loire, entraînés sous l'étendard de la Pucelle.
Cependant les derniers Valois, se souciant peu de cette
bicoque ruinée, transforment le château de Saint-Jean-le-Blanc
en couvent de Cipucins. Dès lors apparaissent dans ce cloître
d'illustres personnalités ; en première ligne, le royal fondateur
— 46 —
de la maison, Henri III, costumé en pénitent et suivi de ses
cinquante compagnons de pèlerinage ; puis le Père Ange de
Joyeuse, ce religieux guerrier, si prompt à oublier l'épée pour
la psalmodie, la psalmodie pour le maniement du bâton de
maréchal, le bàlon de maréchal pour les macérations de l'ascète ;
enfm le fameux Père Joseph du Tremblay, le plus célèbre de
tous les novices qui aient passé par là, pour tout dire, en un mot,
le bras droit de Richelieu.
Par suite de leur proximité du monastère de Saint-Charles,
les Capucins se trouvent indirectement impliqués dans les que-
relles du jansénisme. Très hostiles aux tendances des Ursu-
lines révoltées contre l'autorité diocésaine, ces religieux éprou-
vent souvent le contre-coup de leur manière de penser et d'agir,
comme lorsqu'en 1752 ils refusent de dire une messe pour le
duc d'Orléans, prince notoirement rebelle à la bulle Unigenitus.
Les hauts faits des Capucins, comme dépositaires des pompes
à incendies, sont également rappelés à propos d'un terrible
sinistre qui eut lieu en 1765 dans la rue de la Charpenterie.
En dépit d'une collection de 6,000 volumes, dont la composi-
tion nous est présentée dans ses grandes lignes bibliographiques,
le couvent de Saint-Jean-le-Blanc n'a point laissé de traces
durables, attestant un productif développement de vie intellec-
tuelle. C'est que les travailleurs qui s'y formaient se livraient
avant tout à l'apostolat et à la prédication.
Les archives de l'orrlre des Capucins, conservées à Milan, ren-
ferment sur la maison de Saint-Jean-le-Blanc des pages fort
précieuses. M. Ratouis a eu l'heureuse fortune de suivre cette
piste ; ainsi a t-il recueilli^ des documents d'une incontestable
valeur.
Les souvenirs relatifs aux moines de Saint-Samson et aux
Jésuites qui leur succédèrent dans le domaine de Montition ont
une importance assez secondaire. Ventes, achats, procès, droits
de cens ont beau se multiplier, il n'en subsiste pas moins une
'acune à laquelle le chroniqueur local ne saurait remédier. Cela
s'explique aisément. Montition, tout en possédant un pressoir,
ne répond point à ce que l'on appelle, dans la banlieue d'Orléans,
— 47 —
une maison de vignes. Il ne s'y trouve pas d'habitation suscep-
tible de se transformer en pied -à-terre pour des maîtres. Encore
moins faudrait-il y chercher les traces d'une chapelle desservie
par les propriétaires qui sont en même temps des religieux. Il
n'y a donc là qu'un bien utilitaire et purement productif. Étran-
gers aux pratiques de la résidence, les détenteurs ecclésiastiques
de ce petit coin de terre durent exercer une bien minime
influence sur la paroisse de Sainl-Jean-le-Blanc. D'ailleurs, il
vaudrait mieux faire disparaître de ces pages certaines mercu-
riales, échos trop fidèles des passions surannées du XVIII« siècle
contre la fameuse compagnie. En somme, tous ces grands griefs
ne prouvent pas bien clairement que les fils de Loyola aient
exercé, à l'endroit des Ursulines de Saint-Charles, une formi.
dable persécution.
Nous aimons mieux la pittoresque légende de Coliii et Jeanne.
Elle fait, au milieu de l'histoire de Saint-Jean-le-Blanc, une part
gracieuse aux amateurs du folklore et rappelle aux observateurs
des institutions judiciaires un exemple de ces vieilles mesures de
pénalité, consistant à imposer aux coupables l'accomplissement
de lointains pèlerinages, soit à Gompostelle ou au tombeau des
Apôtres, soit au Mont de l'Archange ou à Notre-Dame-de-
Boulogne.
La dernière partie de l'histoire de Saint-Jean-le-Blanc offre
une réunion de notices sur la vie et l'administration de chaque
titulaire de la cure. L'intérêt s'y soutient, grâce à une accumu-
lation infinie de détails. Encore faut-il faire ici la part de cer-
taines exagérations pour tout ce qui concerne le jansénisme.
L'auteur semble prendre assez facilement le contre-pied du
grand axiome de la méthode historique : Scribitur ad narran-
dum, non ad probandum.
En définitive, très bon travail auquel on ne saurait reprocher
qu'un excès de longueur, quelques manques de liaisons, des
omissions de références pour certains documents importants,
surtout un système inusité consistant à intercaler les pièces
justificatives dans le corps de l'ouvrage lui-même, ce qui appe-
santit et entrave la narration. Il ne serait pas moins désirable
— 48 —
que l'auteur renonçât à ces saillies familières et répétées, au
moyen desquelles il prend tout son monde à partie, curés, son-
neurs, jésuites, capucins, l'Éminence grise elle-même. Les
cloches de l'église n'y échappent pas. Hommes et choses son
morigénés, interpellés, complimentés. L'elFet général s'en res-
sent désavantageusement. Mais il sera aisé de su[)primer un
peu de superflu, et, moyennant une refonte facile à opérer,
L'histoire de Saint- Jeaii-le- Blanc se transformera en une
parfaite monographie paroissiale. Telle qu'elle est aujourd'hui,
elle vaudra à M. Ratouis une médaille d'argent avec prix de
150 francs.
Saint Aignan et son culte
Tout le monde a entendu parler à Orléans de la mystérieuse
galerie sous-fluviale qui permettait de communiquer, à l'abri
des regards indiscrets, du couvent des Capucins de Saint-Jean-
le-Blanc au cloître de MM. les chanoines de Saint-Aignan. Si
égendaire et invraisemblable soit-il, le fameux souterrain nous
servira de trait d'union imaginaire pour aller de la rive gauche
à la ri e droite de la Loire. Arrivés par cette voie rapide dans la
belle église collégiale, nous y rencontrerons un guide très sûr
dans la personne de M. l'abbé Amelot, auteur du manuscrit
intitulé Saint Aignan et son culte.
Voilà certainement la résultante de plusieurs années (ie cons-
ciencieuses recherches sur un majestueux sujet d'histoire. El ce
ne sont pas les seules annales dune grande cité qui figurent au
début de ce travail, c'est le tableau de l'humanité entière qui se
trouve reproduit en raccourci dans la biographie de l'héroïque
évêque des temps gallo-romains. Attila ne nous représente-t-il
pas les pires horreurs du monde barbare ; Aélius, les derniers
vestiges de la grandeur militaire de l'Empire ; saint Aignan,
l'avenir salutaire que porte dans ses flancs la civilisation chré-
tienne ?
L'étude de M. l'abbé Amelot date déjà de vingt-cinq ans.
Grave inconvénient au point de vue de l'exactitude des détails
— 49 —
qui s'y rencontrent ! L'auteur s'en rend bien compte lui-même,
il sent que son œuvre a vieilli. Et cependant nous le suivons
avec intérêt, soit qu'il traite des choses spirituelles et tempo-
relles de la collégiale, soit qu'il fasse revivre sous nos yeux des
physionomies édifiantes ou passionnantes, sainte Geneviève et
saint Maur, le pieux roi Robert et saint Louis, Jeanne d'Arc et
Louis XL Sous le règne de ce dernier prince, le chapitre, tout
en rendant un hommage direct à son illustre patron, ne dédaigna
point d'exalter, avec une certaine discrétion de formes, la
mémoire de celle qui, à mille ans de distance, était devenue à
son tour un instrument de salut pour le peuple Orléanais. Alors,
en effet, fut gravée sur le sceau de la compagnie cette curieuse
légende : Sanctus Anianus, liberator velus Aiirelianensis
civitatis, saint Aignan, libérateur ancien de la cité d'Orléans.
I e rappel de la primitive délivrance, due au grand évèque, con-
tenait une allusion, aussi transparente que possible, à la déli-
vrance plus récemment réalisée par le bras de la Pucelle. Qui
donc s'en étonnerait ? La porte de ville que l'ange du palut
franchit au soir du 29 avril, ne s'appelait-elle pas jadis porte de
Saint- Aignan ? Par là encore, Jeannt» sortit pour aller déloger
l'assiégeant de ses positions à Saint-Loup, aux Augustin?, aux
Tourelles. Surtout, le culte de saint Aignan est inséparable des
souvenirs du siège de 1429, grâce à cette croyance populaire qui
vent que les deux saints patrons de la cité aient visiblement
présidé au dernier assaut des Tourelles.
Le passé de la collégiale motive une quantité de dissertations
approfondies sur les sujets les plus variés : répons composé par
le roi Robert, châsses de saint Aignan depuis le XI"^ siècle,
processions solennelles des reliques en temps de calamités
publiques, cérémonies de l'entrée des nouveaux évêques d'Or-
léans, curieux privilèges du chapitres en matière de justice.
L'élude raisonnée du monument lui-même n'a pas été négligée.
Une partie très caractéristique est celle (jui tait connaître la
paroisse au point de vue de la topographie, de l'archéologie et
de l'histoire.
Mais il semble que M. l'abbé Amelot n'ait pas tiré de son
TOME XI. BULLETIN N» 155. 4
— 50 —
devancier du XVIF siècle un parti assez avantageux. Les Atiti-
quilez de l'église Saint-Aignan, du chanoine Hubert, donnent,
par exemple, des listes assez complètes des dignitaires du cha-
pitre, listes que les manuscrits delà bibliothèque d'Orléans eus-
sent permis d'améliorer très largement. Faire connaître pour
chaque chanoine la date de son élection, la stalle qu'il a occupée,
les fondations qui lui sont dues, le rôle social et religieux qu'il fut
appelé à jouer, n'était-ce pas un chapitre bien séduisant à traiter ?
Or, tous ces renseignements, il eût été possible de les réunir
pour une longue période s'étendant du IXe au XVIIIc siècle.
Pourquoi donc se contenter d'une nomenclature très sèche des
seuls doyens ? Le nom de Philippe de France, fils du roi
Louis VI, est inscrit sans le moindre commentaire. Guillaume
de Crépy ferait certainement meilleure figure, s'il était annoncé
comme futur garde des sceaux de Philippe le Bel. Tous ces
puissants titulaires qui furent archevêque de Bourges, évoques
d'Angers, de Beauvais, d'Autun, de Chartres, d'Orange, tous
ces Pierre de Pise, Etienne de Montfort, conseiller de saint
Louis, ces Robertet, ces de Thou, ces de Heere offriraient de
grandes surfaces aux investigations biographiques.
p]t puisque l'auteur s'étend un peu sur Etienne de Garlande,
il nous permettra de lui rappeler que le grand sénéchal de
Louis le Gros fit mieux que de toucher sa riche prébende.
II développa, au dire de l'abbé Lebeuf, le culte du saint libéra-
teur d'Orléans, car il construisait en son honneur, entre 1100
et 1120, une chapelle située dans l'ile de la Cité, au nord des
tours de Notre-Dame de Paris.
A côté de ces lacunes, le mémoire sur Saint-Aignan présente
des résultats positifs si appréciables que les éloges ne doivent
pas lui être marchandés. L'aspect général gagnerait encore
beaucoup, s'il était allégé des longs hors-d'œuvre qui, à titx'e de
notes, encombrent un trop grand nombre de pages. A la fin du
volume surtout, le premier patron du diocèse cède le pas, pour
ainsi dire, à la statistique diocésaine.
Que M. l'abbé Amelot mette donc son travail au courant de la
science actuelle, et il parviendra à combler un vide dans l'his-
— 51 -
toire (le nos grandes et séculaires institutions religieuses. Une
médaille d'argent et un prix de 150 francs affirmeront, dès
maintenant, l'intérêt que porte la Société archéologique ù la
poursuite de cette admirable tâche.
Lorris.
M. l'abbé Bernois, curé de Lorris, présente un essai qui a la
densité d'un très fort volume. Comment nous en plaindre,
quand pareil recueil de documents évoque d'aussi majestueux
souvenirs? Le nom de Lorris, en effet, ne se prononce pas sans
faire revivre dans la mémoire un texte juridique des plus
célèbres, un poète toujours en grand renom, une galerie de
nobles figures des temps capétiens.
Avec une certaine nuance de chauvinisme, on a pu dire que,
du XII' au XIV^ siècle, le palais de Lorris était devenu « la cour
de France ! s> Qu'on laisse de côté les exagérations de langage
et l'on prendra un vif plaisir à suivre dans leur villégiature tous
ces monarques qui, depuis Louis VI jusqu'à Philippe le Bel,
s'entendirent si bien à réunir en un solide faisceau les éléments
épars de la patrie française. Leur train est fort peu bruyant,
leurs mœurs sont parfois très austères. Tel d'entre eux accorde
à Lorris sa fameuse coutume, tel autre la confirme ou l'étend
à une foule de localités de la contrée. Il n'y en a pas un qui ne
comble de faveurs les institutions religieuses et monastiques de
la ville et des environs, qui ne poursuive l'embellissement de
son bien-aimé rendez-vous de chasse, qui n'entretienne enfin
par sa présence la richesse et l'activité au sein des populations
voisines.
Les Valois arrivent à leur tour et, sans y faire sentir le
bénéfice d'aussi fréquentes allées et venues, ils n'oublient pas
ce château, séjour privilégié de leurs prédécesseurs. Phili[)pe VI
notamment consacre les lieux remplis de l'immortel souvenir
de son aïeul, en fondant la chapelle de Saint-Louis. Et si les
ducs apanagistes d'Orléans commencent à s'en éloigner, Lorris
— 52 —
ne restera pas moins, au cours de la guerre de Cent-Ans, la cité
fidèle à la grande cause nationale. Charles VII le proclame lui-
même dans un acte élogieux qui fut rédigé au lendemain de la
tourmente.
Après une reproduction, quelquefois trop détaillée, des grandes
lit^nes de l'histoire générale, à la suite d'une revue minutieuse
des rouages administratifs fonctionnant dans la petite cité et
dans la chàlellenie, c'est l'église qui apparaît pour révéler
ses beautés architecturales, son riche portail roman dont il
serait imprudent pourtant d'exagérer les antiques origines.
Combien nous semble regrettable la disparition de cette
muraille d'enceinte qui faisait d'un tel monument le type de
l'église fortifiée ! Le touriste Orléanais qui se rend à Barèges ou
à Gavarnie, s'arrêtera toujours avec surprise devant les solides
remparts du sanctuaire pyrénéen de Luz. Il resterait songeur
s'il venait à apprendre qu'en plein département du Loiret, il y
eut jadis une curiosité archéologique très analogue.
Vie morale de l'église de Lorris, plan de son existence maté-
rielle, exercice du droit de patron.ige, oblations, fondations de
chapelles, legs et rentes, revenus de la cure et dîmes, nomen-
clature des doyens, des vicaires, des chapelains, rien n'est
oublié. L'inventaire du trésor et des reliques, dressé en 1534,
apporte à l'histoire de l'art religieux une contribution particu-
lièrement curieuse.
Les établissements charitables, hospitaliers et scolaires ont
leur part dans ce tableau aux multiples horizons.
Le chapitre du commerce et de l'industrie fournit son frag-
ment précieux, sous foruie d'une longue liste des tarifs du
péage, tels qu'ils furent fixés en 1388 dans la chàlellenie.
Mais la célébrité de Lorris lui vient avant tout de sa coutume.
De là une étude particulièrement étendue sur ce document de
capitale importance, déjà serré de si près par celui de nos
érulits qui le dernier s'en soit occupé. M. l'abbé Bernois ne
pouvait mieux faire que de s'abriter sous l'autorité d'un guide
tel que M. Prou.
Les contrats de mariage, inventaires et autres minutes nota-
— 53 —
riées ont donné lieu à des esquisses prises sur le vif et repro-
duisant les mœurs de la classe bourgeoise ou les habitudes des
familles rurales de la contrée. Nous aurions plutôt des réserves
à faire sur les passasses qui traitent des supers^titions et du lan-
gai<e. Rien, dans tout ce qui s'y trouve relevé, ne paraît bien
spécial à Lorris.
Il faut renoncer à citer, même sommairement, les multiples
sujets qu'aborde la plume de l'infatigable auteur. On a reproché
à V Essai sur Lorris de présenter un plan trop étendu. Mais
comment ne pas parler du ressort d'une châtellenie dont on
étudie si consciencieusement le chef-lieu? Voilà ce qui motive
des notices sur douze fiefs compris dans la juridiction et sur
quelques maisons religieuses situées en dehors des murs de la
petite ville. Nous hésiterions à incriminer cette surabondance
de recherches qui révèle un excessif désir d'être exact et complet.
Il est plus regrettable que, dans sa collection de notices bio-
graphiques sur la famille dite de Lorris, M. l'abbé Bernois ne
soit pas parvenu à dissiper les ombres qui planent sur le nom
d'Eudes de Lorris. Nous aimerions pourtant à entendre affirmer
que l'Orléanais peut, sans conteste, revendiquer pour sien
l'illustre évêque qui accomprignait devant Carthage le roi saint
Louis et qui, en reconnaissance de tous les bienfaits dont l'avait
comblé le pieux monarque, fondait à son intention un obit dans
la cathédrale de Bayeux.
En définitive, si le mémoire de M. l'abbé Bernois présente des
dehors accessibles à une sévère critique, il semble, du moins,
que son canevas lui-même ne reste nulle part à découvert. En
etfet, quels sont les éléments utiles qui lui échappent? On
aurait de la peine à en citer. Les ouvrages si appréciés des
Boutaric, des Luchaire, des Thoison, des Prou, des Michel ont
été passés au crible. On admire la multiplicité des documents
nouveaux et importants qui sortent des archives nationales et
départementales pour se groupi^r dans VEasai sur Lorris.
Quant aux divisions générales, elles sont très bien jusliliées.
11 suffirait maintenant de compléter quelques chapitres, d'en
abréger certains autres et d'énumérer plus rapidement les
54
actes de la chancellerie royale. Si ces textes portent à côté de
leur date le nom de Lorris, il faut avouer qu'un grand nombre
d'entre eux n'offrent aucun intérêt pour la localité. Sur les
91 pièces justificatives, il n'y en aurait à conserver que 24, c'est-
à-dire les inédites.
Qu'il reçoive de prudentes améliorations, et VEssai sur
Lorris ne tardera point à devenir un modèle du genre. La
Société archéologique décerne donc avec une réelle satisfaction
à M. l'abbé Bernois une médaille d'argent et un prix de
150 francs.
Souday.
Marchons à pas de géants à travers nos régions orléanaiseset,
des cantons forestiers du Gàlinais, passons dans des campagnes
coupées de haies verdoyantes, pénétrons dans le Vendômois.
Une bourgade du canton de Mondoubleau sollicite notre atten-
tion. Nous la lui accorderons volontiers, car elle présente des
papiers parfaitement en règle. M. l'abbé Blanchard, curé de
Souday, s'est chargé de colliger tout le passé de sa cure.
Déjà l'église avait été l'objet de curieuses observations archéo-
logiques. Plusieurs documents relatifs à la vie spirituelle et
temporelle de la paroisse se trouvaient publiés. Deux drames
sanglants, résultant des rivalités des seigneurs de Souday,
étaient connus grâce à d'excellents récits. Cependant un lien
intime manquait entre ces études isolées. M. l'abbé Blanchard
s'est chargé de l'établir, sans craindre de se placer sur un terrain
déjà si bien exploré. Loyalement, il nomme ses devanciers et ses
guides, gardant pour lui-même le mérite d'être le premier
historien complet de son cher village. Mais il n'entre point dans
un rôle de vulgaire compilateur, tant s'en faut ! Il met en
oeuvre une foule de matériaux précieux qu'il tire des cartulaires
publiés ou manuscrits de Saint-Vincent et de la Couture du
Mans, de Tiron, de Saint-Galais, de Marmoutier, du Gué-de-
l'Aunay. Avec profit, il consulte le Livre blanc du chapitre du
Mans. Les archives de la Sarthe, les chartriers des chà-
- 55 —
teaux de la Cour, de Glatigny et de Saint-Agil lui font leurs
révélations. Aussi bien, réussit-il à éclaircir les origines du
prieuré-cure de Souday et à décrire son développement. Avec
non moins de succès, il parvient à reconstituer, de 1040 à
1789, l'histoire généalogique des seigneurs de la paroisse, à
retrouver l'origine de chacune de leurs familles, à blasonner
leurs armoiries, enfin à relater les principau.x faits qui se
rattachent aux noms de tous ces feudataires.
Signalons, dans l'étude approfondie de l'église, la réfutation
d'une tradition locale qui, bien à tort, veut voir le portrait de
Rabelais là où certain vitrail du chœur représente tout simple-
ment un chanoine désormais connu. Si le célèbre écrivain du
XVI® siècle a laissé des traces ineffaçables dans les souvenirs de
cette contrée, il faut en donner le vrai motif. Jamais l'auteur de
Gargantua ne posséda le bénéfice ecclésiastique de Souday,
comme on l'a prétendu sans preuve ; mais, à n'en pas douter,
il fit de fréquents séjours au manoir voisin, à Glatigny, rési-
dence des du Bellay, ses puissants protecteurs.
A remarquer le chapitre étendu et intéressant qui traite des
écoles de Souday, des fon^lations ou libéralités dont ces utiles
établissements furent dotés. Les dispositions testamentaires,
prises au profit de l'église par les représentants des diverses
classes sociales, sont aussi des plus curieuses. Dégagé de cer-
taines digressions et de quelques longueurs, le récit aurait
peut-être beaucoup à gagner de ce côté-là. Que de détails utiles
à conserver pour l'érudition, moyennant que des' notes multi-
pliées viendraient en décharger le récit lui-même !
D'ailleurs ce sont là des inégalités qui n'ont point assez de
relief pour déparer un ouvrage d'incontestable valeur. M. l'abbé
Blanchard n'en est pas à son début. On sent très bien qu'il sait
écrire l'histoire. Il devra donc atteindre la perfection de la
forme, avec autant de facilité qu'il est parvenu à constituer la
solidité du fond. La Commission du concours s'est unanimement
entendue pour lui attribuer une médaille d'argent et '200 francs,
c'est-à-dire la moitié du premier prix. La Société archéologique
n'a pas hésité à confirmer de son autorité ce vote favorable.
— 56 —
La Société orléanaise.
Dire qup, parmi les mémoires présentés à ce concours, il
s'en trouve un dont le point de départ constitue une œuvre
absolument personnelle et originale, c'est nommer La Société
orléanaise au \IW^ siècle. Peut-être le titre promet-il un
tableau d'ensemble que la mise en œuvre des documents
recueillis'ne réalise pas jusqu'au bout. On sent que les jours et
les heures ne se sont point allongés au gré de l'auteur, qui a dû
renoncer provisoirement à l'exécution intégrale de son plan. Il
n'en demeure pas moins que, sortant des chemins battus,
M'"^ la comtesse de Villaret a fait preuve d'un sens historique
très profond, quand elle a pris, pour base de son étude sociale,
des actes presque tous inédits et d'une véracité exceptionnelle-
ment sûre. Les 291 arrêts, tirés par elle du fond du bailliage
d'Orléans, se réfèrent à des faits de tout ordre, mais à «les faits
certifiés aulhenlicjues par les gens de justice et caraclérisant
d'autant mieux leur époque qu'ils se circonscrivent eux-mêmes
en une courte période de vingt années.
L'histoire du monde judiciaire devait forcément prévaloir
dans un travail inspiré par de telles sources. Il ne faut donc pas
s'étonner si la première partie présente un résumé, très bien
fait d'ailleurs, de toute l'adminisfraiion de la justice dans la
France du Nord. Notre province, régie par les lois communes,
n'oll'iait aucune particularité à cet égard ; mais, par suite de
leur application, ces lois communes à tout le domaine royal
donnent lieu, dans les diverses chàtellenies de l'Orléanais, à un
certain nombre de cas tiès utiles à étudier, parce qu'ils éclainnt
un peu l'obscurité du système administratif.
La seconde partie du mémoire n'est qu'une ébauche. Ici, le
programme qui, sans nul doute, se réalisera bientôt, consistait
à dépeindre avec fidélité « les habituiles sociales de notre
province, en interrogeant les registres judiciaires du temps,
— 57 —
pour y trouver les Iraces profondes des mœurs dont l'empreinte
est à toutes les pages », Grâce au consciencieux dépouillement
de ces registres, les renseignements nous arrivent en foule sur
les intérêts civils, religieux et militaires de nos pères, et sur
bien des épisodes d'une réelle valeur pour la chronique locale.
Le personnel universitaire semble avoir un casier judiciaire
terriblement chargé. Par exemple, voici deux étudiants en train
de tirer l'épée l'un contre l'autre dans la cathédrale et qui, sous
les yeux du Dieu de paix, se préparent à s'égorger pour une
cause tout à fait différente de celle de la moralité. Deux conjurés
partent une nuit, armés jusqu'aux dents et couverts de cottes de
fer, à la tête de dix-huit de leurs amis. Il s'agit d'assaillir le
logis de quelques autres camarades. Le succès est complet, on
démolit tout et l'on répand l'épouvante dans le quartier. Mais,
lors d'une seconde expédition de cette sorte, les vainqueurs se
heurtent à une patrouille et font connaissance avec le prévôt. Ce
ne sont là que rodomontades et tapages nocturnes. Dans cer-
taines circonstances, les choses prendront une tournure infini-
ment plus fâcheuse. Il y aura scandale public et surcroît de
tension dans les rapports toujours si difficiles entre procureurs
de ville, et écoliers, lorsqu'en 1447 un suppôt de la Faculté de
théologie prétendra empêcher ses collègues de concourir à la
grande fête du 8 mai. Evidemment cet universitaire n'était point
Orléanais.
Mais pareil incident, si intéressant qu'il soit à relater, demeure
en dehors des limites chronologiques annoncées par le titre du
travail. Ceci nous fournit l'occasion de dire qu'à côté de ses
textes judiciaires, l'auteur a su faire passer, hors cadre, une
quantité de documents précieux. Tels sont les règlements corpo-
ratifs de la fin du XV'' siècle qui concernent foulons, tanneurs,
corroyeurs, bouchers, commerçants de rèmes, teixiers en linges
et teixiers en draps. Notons encore des spécimens de contrats
d'apprentissage du XIIP siècle, modifiés parles prévôts d'Orléans
du XV^ et révélant maintes curiosités, fort en vogue auprès de
l'érudition moderne, sur l'éducation professionnelle pratiquée
chez le tonnelier, le tanneur, le chirurgien-barbier, etc.
— 58 —
Toutefois, nous reviendrons encore de préférence aux diverses
décisions consignées sur les feuillets des registres de judicalure.
Là-dessus, nous n'avons que l'embarras du choix.
Dans l'auditoire de Janville, on peut apprendre que Guiol de
Luyères, écuyer, se conduit en malfaiteur de grand chemin.
Tandis que ce brigand gentilhomme semble échapper à la
justice, son valet, qui lui a servi de complice pour la perpétration
de tant de vols et de meurtres, est saisi, condamné à être traîné,
puis pendu au gibet.
M»"" Pierre de Saint-Thibaut, tout chanoine de Jargeau qu'il
soit, goûte déjà à Châteauneuf les effets de la prison préventive
quand il comparaît aux assises. 11 s'entend accuser d'avoir
traversé avec ses cinq chiens une garenne de Monseigneur le
duc d'Orléans. A l'entendre, l'inculpé n'avait aucune intention
de chasser ; ce qui n'empêcha pas le juge de le condamner à
amende.
Incident cynégétique d'un autre genre dans les poursuites
exercées contre le seigneur de Baule qui, ayant pris un sanglier
sur le territoire de la chàtellenie de Beaugency, avait négligé
d'en rendre la trace aux officiers du prince apanagiste. Or, la
trace, c'était la tête et les pieds pour les bêtes noires, les cinq
côtes pour les bêtes rouges. A cette obligation n'échappaient que
les seuls haut-justiciers.
De tout temps la justice a exigé qu'on eût pour elle des
égards. Il en fit l'expérience à ses dépens, ce tapageur qui fut
taxé à une amende de 60 sols parisis pour le roi et de 30 sols
parisis pour le prévôt, parce qu'en pleine audience il s'était
vanté de ne pas craindre un juge dans les veines duquel il ne
circulait que du sang de chien.
Surtout, il fallait respecter le roi, comme on l'apprit à un
pauvre prêtre à qui des gens d'armes venaient d'enlever son
cheval. Combien il nous paraît excusable cet exproprié qui, dans
un premier moment de courroux, dit que tous les gentilshommes
étaient des pillards ! Un plaisant interlocuteur s'avisa mal à
propos de lui demander s'il rangeait le roi parmi les gentils-
hommes. Et le prêtre de répondre imprudemment que le roi
— 59 —
était leur premier soutien. Condamnation à quatre francs
d'amende s'ensuivit.
L'escroquerie est de tous les temps, témoin cet individu qui
fut emprisonné pour avoir fait plusieurs exploits profitables
dans la voirie de Chécy en se donnant pour sergent royal.
Mais les faits de guerre sont encore ceux qui nous frappent
le plus vivement, durant ces années lamentables du milieu du
XIV" siècle. A maintes reprises, les causes jugées aux assises de
Janville, de Lorris, d'Yèvre-le-Chàlel, montrent la Beauce et le
Gàtinais traversés par les troupes du Prince Noir ou par les
compagnies de ce farouche Robert Knoll qui fut la terreur de
nos populations. Tels points souffrent d'une occupation perma-
nente, comme Chàteauneuf et Mareau, où les Anglais se sont
fortifiés. D'un autre coté, l'équipement des troupes royales
devient l'occasion de lourdes taxes qui sont imposées aux villes.
Voici maintenant un valet qui se voit poursuivi par le procu-
reur ducal pour des allures suspectes, mais qui se fait acquitter
en prouvant que, s'il s'est abouché avec l'ennemi, c'était pour
négocier la délivrance d'un noble seigneur, son maître. En voilà
un autre auquel la justice accorde son élargissement provisoire,
bien qu'il soit incriminé d'avoir « esté en la compaignie de
Jehan Milleteau et de plusieurs gens d'armes et pillars, vivans
sur le plat pays environ Orliens, l'espace de six sepmaines ».
Surtout quelle émotion dans la cité, à la nouvelle d'un
complot tramé par le capitaine de la Tour-Neuve pour faire
tomber aux mains de l'ennemi la meilleure place de la Loire !
Fort heureusement il ne s'agissait que d'une infâme calomnie
qui donna lieu aux péripéties judiciaires les plus passionnantes.
Le misérable qui avait forgé l'accusation monta trois samedis
de suite au pilori et fut marqué au fer chaud à quatre endroits
du visage.
Mieux que toute autre étude historique, le mémoire de
^me (Je Villaret terminera avec à-propos celte revue de notre
passé provincial. Une perle, d'ailleurs, y brille d'un plus vif
éclat et nous ne saurions résister au plaisir de la faire admirer.
Tout le monde a entendu dire que Du Guesclin, prisonnier à
— 60 —
Navarelle, fixa lui-même à 100,000 doubles d'or la rançon de sa
redoutable épée. Au prince de Galles surpris d'une otFre si
excesî-ive, le vaincu aurait fièrement répondu que, pour racheter
un pareil trésor, toutes les fileresfes de la Bretagne se cliarge-
raient bien de travailler jusqu'à ce que leur quenouille ait
produit cette énorme somme. Voilà ce q\ie nous apprenaient
jadis, dans une version un peu romantique, certains manuels
scolaires. En réalité, ce fut la France entière qui assura, par le
sacrifice de son or, la liberté de Du Guesclin, et l'auteur de la
Société orléanaise au xiv" siècle peut rejeter toute croyance
contraire dans le domaine des légendes. Grâce à un texte rela-
tant l'accord qui s'élablit sur celte affaire entre le procureur du
comté de Blois et le mandataire de la ville d'Orléans, nous
savons d'ores et déjà que les habitants du pays blaisois, que les
manants de Romorantin en particulier, payèrent « leur porcion ».
Pareillement les gens de la ville et châtellenie du diocèse
(FOrléans furent « imposez à certaine somme de deniers pour
aidier à paier la rançon de Messire Du Guesclin ». Restons -en
sur cette précieuse découverte de M"'e de Villaret.
Aussi bien, nous est -il doux de songer qu'au cours de cette
cruelle guerre de Gent-Ans, notre cité prit toujours une large
part à la peine commune. Ayant contribué à racheter l'épée de
celui qu'un duc d'Orléans devait proclamer, par la voix des
arts, le dixième preux, elle acquérait de justes droits à se voir
défendre par le glaive miraculeux de Sainte-Catherine-de-Fjer-
bois, glaive que devait, au siècle suivant, saisir la dixième des
preuses.
Mais si les fileresses des rives de la Loire ont généreusement
travaillé pour gagner de beaux acomptes sur la lettre de
change signée par Du Guesclin, félicitons-nous de ce qu'une
telle révélation nous soit présentée aujourd'hui par une main
qui, à l'aide de la plume, sait défendre les gloires de notre pro-
vince plus vaillamment qu'elle ne l'eût pu faire au XIV^ siècle
avec un simple fuseau. A ce seul titre, M'"" la comtesse de
Villaret aurait justement conquis l'une de nos principales
récompenses. La Société archéologique s'honore de lui offrir
— 61 —
une médaille d'argent avec parlicipalion de ^00 francs sur le
premier prix.
Il ne nous reste plus qu'à tirer une conclusion. Elle sera tout
à l'avantage de nos lauréats. En effet, poursuivant, dans des
sphères spéciales et variées, l'achèvement de notre grande col-
lection d'histoire provinciale, chacun d'eux a le mérite de
fournir son contino:ent, qui sous forme de volume ou de cha-
piti'e, qui au moyen d'un utile commentaire, d'un judicieux
éclaircissement ou d'un intelligent paragraphe.
Et puis, le fait le plus clair de tous consiste dans l'heureux
succès qui s'est constamment attaché à nos concours quinquen-
naux eux-mêmes. Grâce au fonctionnement déj-i six fois efficace
de cette œuvre, l'histoire orléanaise depuis l'année 1869 s'est vu
encouragée auprès de tj-ente et un écrivains, investigateurs
toujours consciencieux et généralement très éruditsdes arcanes
médiévaliis ou des secrets des siècles plus modernes. Ces trente
et un travailleurs ont à leur actif cinquante-quatre étud- s
diverses répondant bien à notre programme qui recommande
les recherches de toute nature sur l'histoire et sur Tarchéologie
de la province.
En effet, parmi tant de mémoires récompensés dans nos six
concours, il s'en trouve cinq visant les questions de l'enseigne-
ment, deux prenant pour objectifs la littérature et la linguis-
tique, trois traitant de la bibliographie. Cinq se rapportent à de
grandes institutions diocésaines et religieuses. Cinq autres s'at-
tachent à des biographies d'évêques. Jeanne d'Arc a fourni le
sujet d'une étude psychique. Les luîtes religieuses du XV'I" siècle
et les affaires du Protestantisme ont été abordées par deux
auteurs. Des reclnu'ches généalogiques en ont inspiré deux
autres. L'archéologie proprement dite n'a obtenu, à notre
grand regret, qu'un seul souvenir ; mais le blason a tn le sien
et le folklore n'a point été oublié. Quatre pelit<'S villes, douze
paroisses ou villages, un grand domaine rural ont obtenu
chacun leur monographie. Les institutions municipales ou judi-
— m —
claires et la condition sociale des personnes sont représentées par
quatre œuvres différentes. Cinq variétés complètent ce curieux
dénombrement.
Tel est le résultat général. Ne renferme-t-il pas le plus écla-
tant hommage que puisse recevoir l'utilité pratique de ces con-
cours? Et, par ailleurs, nous éprouvons de justes sentiments
de confiance dans la valeur de l'institution elle-même, quand
nous contemplons l'assistance d'élite qui aujourd'hui daigne
honorer cette fête du travail intellectuel .
Ne craignons donc pas de le proclamer avec quelque fierté :
Un magnifique développement du goût historique se manifeste
depuis un quart de siècle dans notre cher Orléanais. Il s'y
affirme, de jour en jour, avec plus d'intensité. En présence de
cette noble évolution des esprits, il serait vain et oiseux d'in-
sister sur les éloges dus à une pensée heureuse et féconde, à la
pensée dont s'inspira jadis notre généreux et très regretté
collègue, M. Boucher de Molandon.
— M. Domet, secrétaire de la Société, fait ensuite l'appel des
lauréats :
Premier prix partagé. — Médaille d'argent et 200 fr.
M'"*' la comtesse Amicie de Villaret, auteur de La Société Orléa-
naise au XIV'^ siècle.
M. l'abbé Blanch.\rd, curé de Souday (Loir-et-Cher), pour son
ouvrage intitulé : Souday.
Deuxième prix partagé. — Médaille d'argent et 150 fr.
.MM. l'abbé Bernois, curé de Gravant, pour son Essai sur- Lorris.
l'abbé Amelot, curé de Saint-Jean-de-la-IUu-llc, pour son
Mémoire sur Saint Aignan et son culte.
R.\TouiS, pour son Histoire de Saint-Jean-le- Blanc.
— 63 —
Mention très honorable.
M. l'abbé Amelot, pour sa Notice sur la famille Amelot.
Maxime des Francs, pour sa Monographie de Gautray et de
La Molhe.
Mention honorable.
M"'*^ la comtesse Amicic de Villaret : La Question à Orléans
avant 1691 .
Mention honorable. — Médaille de bronze.
MM. Alfred Charron, instituteur à Chalclte : Gondreville-la-
Franche et Ephémérides orléanaises.
PouLLAiN, conducteur des ponts et chaussées, pour l'ensemble
de divers travaux : La ville de Beaune-la-Rolande. — La
ville de Gien. — Les Rosières. — L'Origine et la fondation
des communes du département du Loiret, etc.
Médaille hors concours (par ordre de date).
MM. Paul Leroy : Jargeau et ses environs.
Maxime Beauvilliers : Poètes beaucerons et Les célébrités de
Patay.
l'abbé Jarossay : Histoire de l'abbaye de Fontaine-Jean.
Ces divers ouvrages ont été publiés depuis notre dernier concours.
La Société regrette que les conditions du concours ne permettent
pas de décerner de récompense aux membres titulaires résidants,
pour les travaux qu'ils ont publiés dans les cinq dernières années,
notamment : à MM. Domet, pour l'Histoire de la forêt d'Orléans ;
Tranchau, pour {'Histoire du collège et du lycée d'Orléans ;
P. Charpentier, pour ['Histoire du Siège de 1429, curieux manuscrit
inédit de l'abbé Dubois.
— 64 —
La "séance est terminée par une cliarmanle improvisation de'
M. Lafcnestre.
Celui-ci commence par remercier la Société arcliéologi([ue de
l'avoir invité à présider cette séance. Il en a été fort heureux, car,
d'une part, il est Orléanais, il a fait ses études au collège de notre
ville et retrouve parmi nos membres l'un de ses anciens maîtres, l'un
des plus aimés et des plus estimés ; d'autre part, il a appris à cultiver,
à adorer l'archéologie dans cette ville d'Orléans dont il a maintes fois
parcouru les vieux quartiers en partie disparus aujourd'hui.
Il lait l'éloge du rapport que l'on vient d'entendre ; puis, en
retenant le regret exprimé par son auteur de l'absence, cette année,
de travaux de grande envergure, il répond que tous les ouvriers
chargés d'élever un monument n'apportent pas toujours, pour la
construction de l'édifice, une maîtresse pièce, une poutre ou une
pierre de première grandeur. Tel sera un habile sculpteur ; tel autre
visera à l'exécution de mille détails délicats. L'essentiel c'est que les
matériaux soient de bonne qualiié, et, s'ils le sont, ils seront utiles.
La Société archéologique a beaucoup de choses à son avoir, depuis
sa fondation. Elle a eu, surtout, la gloire d'avoir contribué, par tous
les travaux d'érudition de ses membres, notamment pour Inactivité
presque séculaire de l'un des plus distingués parmi eux : Ms'' Desnoyers,
à créer ce grand mouvement du culte de Jeanne d'Arc qui s'étend
non seulement à la France entière, du nord au midi, mais aussi aux
nations étrangères et, en particulier, à l'Angleterre. Il vi^nt de
recevoir une consécration éclatante dans le chef-d'œuvre de l'art
moderne qui, depuis quelques jours, fait courir tout Paris au Salon :
la merveilleuse statue de Jeanne d'Arc, par Paul Dubois.
Ces paroles ont été accueillies par les applaudissements répétés de
l'auditoire.
.M. Raguenault de Puchesse se fait l'interprète de tous, en olVrant
à M. Lafeneslre le témoignage de reconnaissance et de sympathie des
amis, jeunes et vieux, qui n'ont pas souvent le plaisir de goûter le
charme de sa parole et de son enseignement dans sa ville natale ; puis
il annonce que, grâce à la générosité de MM. de Beaucorps, un septième
concours est ouvert pour l'année l '.)()().
— 65 —
Séance du vendredi 10 mai 1895.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. Maxime de Beaucorps offre à la Société, en son nom et au nom
de son frère, une médaille commémorative du concours. Des
remerciements lui sont adressés par M. le Président, de la part de
la Société.
Hommage est fait à la Société :
Par M. Jarry, d'un tirage à part d'une Étude $ur un texte original
et inédit des coutumes accordées par l'abbaye de Saint-Denis, à la
ville de Solesmes, extrait du Bulletin historique et philologique ;
Par la Société des arts d'Orléans, du catalogue de l'exposition
rétrospective du portrait, qui a lieu en ce moment, dans notre ville ;
Par M. le comte Conrad de Maleissye, d'un très bel exemplaire,
superbement relié de la deuxième édition de la généalogie de la
famille de Maleissye, où on voit la filiation qui la rattache à Jeanne
d'Arc. M. de Maleissye annonce l'envoi des photographies de trois
lettres de Jeanne d'Arc.
Des remerciements sont adressés aux donateurs.
— M. l'abbé Surcin, curé de Férolles, présenté à la séance du
29 mars 1895, est nommé associé correspondant.
— Le compte rendu détaillé du sixième concours quinquennal sera
tiré à cent exemplaires.
— M. le Président donne lecture d'une courte notice manuscrite
de M. Martellière, associé correspondant, sur un cimetière antique
découvert près de Pithiviers. Elle sera insérée au Bulletin.
TOM
E XI. — BULLETIN N» 155. 5
- 66 —
Séance du vendredi 24 mai 1895.
l*résidtnce de M. Baguenault de Puchesse, président.
Hommage est fait à la Société :
Par M. Tabbé Cochard, d'une petite brochure intitulée : Inscrip-
tion comnumoralïve de Jeanne d'Arc dans la Cathédrale d'Orléatis.
Par M. Jovy, associé correspondant, d'une brochure dont il est
l'auteur, et qui a pour titre : Essai de solution d'un petit problème
d'histoire littéraire, relatif à Pascal.
Des remerciements sont votés aux donateurs.
— M. le Président dit qu'il croit être l'interprète de la Sociélc, en
félicitant M. Tranchau, dont l'ouvrage sur or le collège et le lycée
d'Orléans » vient d'être couronné par l'Académie française, dans sa
séance du :2i mai dernier. Des applaudissements unanimes
accueillent cette communication. Et M. Tranchau, en remerciant la
Société, signale à celle-ci (jue l'un de ses membres associés correspon-
dants, M. Ilauvette (Âmédée), vient d'obtenir aussi, de l'Académie, un
prix pour son travail sur « Hérodote, historien des guerres médiques * .
— M. l'abbé Cochard demande que la note que prépare M. Cuis-
sard, des travaux compris dans nos Mémoires et Bulletins, soit publiée
en fascicule à part, qui sera tiré à un nombre un peu plus grand
d'exemplaires que nos Recueils ordinaires.
— M. Guerrier rappelle qu'à la séance du 27 décembre 1890, la
Société, sur la proposition de M. Boucher de Molandon, avait décidé
en principe de consacrer, par quelque disposition simple, mais durable
et visible, le témoignage de notre reconnaissance à la mémoire de nos
bienfaiteurs. A la séance suivante, il fut convenu que ce témoignage
serait une plaque commémorative, où seraient inscrits les noms de
ceux-ci; et M. Fournier avait accepté d en faire le plan. Le temps
n'est-il pas venu de mettre ce dessein à exécution? Après discussion,
le bureau est chargé de présenter un projet à la Société. Il s'adjoint,
dans ce but, M. Guerrier; et iM. Dusserre sera prié de remplacer
M. Fournier.
— 67 —
Séance du vendredi 14 juin 1895.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président fait part d'une lettre de M. le Ministre de l'Ins-
truction publique, lui annonçant qu'une subvention de 500 fr. est
accordée pour la publication de l'ouvrage posthume de M. CoUin.
11 est fait hommage à la Société :
Par M. l'abbé Blanchard, curé de Souday, d'une série de fascicules
intitulés : Perche et Percherons, canton de Mondoubleau ;
Par M. Eude, de l'Histoire admirable de Jeanne d'Arc, pucelle
d'Orléans ;
Par M. H. Herluison, du Panégyrique de Jeanne i' Arc, prononcé
dans la cathédrale d'Orléans, le vendredi 8 mai 1840, par M. l'abbé
de la Taille ;
Par M. le lieutenant -colonel Quévillon, de son Excursion en
Espagne, etc. ;
Par M. Louis Jarry, d'une Etude sur la coutume des meuniers de
Meung et de Beaugency au moyen âge, lue à l'Académie de Sainte-
Croix.
Des remercîments sont votés aux donateurs.
— M. le Vice-Président se fait l interprète de la Société tout
entière en présentant de sympathi(iues félicitations à M. Baguenault
de Puchesse, président, que la Société de l'Histoire de France vient
de nommer son Vice-Président.
— M. l'abbé Desnoyers fait une communication au sujet de la
plaque de marbre qu'il a fait placer récemment à Sainte-Croix, près
la porfe de la Sacristie, en commémoration de la visite de Jeanne d'Arc
à notre cathédrale, à son entrée dans Orléans.
En voici le texte :
— 68 —
D. O. M.
AD PERPETVAM REl MEMORIAM
ANNU MILLESIMO QUAUKINGENTESIMO, VIGESIMO NONO,
JOHANNE DE SANCTO MICHAELE DIŒCESIM REGENTE
«
JOHANNA D'ARC
DIE VIGESIMA NONA APRILIS, HORA OCTAVA POST MERIDIEM
VNA CVM DVNENSl ALIISQVE PR.ECIPVIS DVCIBVS BELLl
VRBEM, PER PORTAM BVRGENDICAM, EXSVLTANTIBVS CIVIBVS, INGRESSA,
AD HANC SACRAM MDEN, Vl/E PVGN^QVE OBLITA, VENIT;
ET ANTE ALTARE MAJVS HVMILITER PROSTRATA,
OB FAVSTVM ITINERIS EVENTUM LAVDIBVS DEO PERSOLVTIS,
PRO FVTVRIS PRŒMIS OPEM DIVINAM IMPLORAVIT.
DIE TERTIA M Ali,
recvrhente inventionis b. crvcis solemnl festo,
]tervm hanc .edem ingressa,
pvblica: processioni pie INTERFVIT.
die tandem octava eivsdem mensis
anglorvm victrix,
eamdem ecclesiam hora mekidiana tertio adiit,
et mll.ltvji, vkbis procvratorvm, cleri et plebis facto cuncvrsv,
de inclyto trivmpho et avrei.ia liberata,
deo gratias eqit
in .etebnvm, pro tanto beneficio, memoris animi testimonivm
d. d. stanislavs-xavebivs tovchet, episcopvs,
capitvlvm insignis ecclesle catukdkalis,
cives avrelianenses
hvnc lapidem
ton en d v m c v rave u vnt,
die octava mensis maii, anno mdcccxcv.
- 69 —
— MM. Em. Huet, Pommier et Herluison, présentent, comme
membre correspondant, M. Dufour, conservateur de la Bibliothèque
et des Archives de Corbeil.
Séance du vendredi 28 juin 1895.
('résidence de M. Baguen.\ult de Puchesse, préaident.
M. Tabbé Desnoyers offre à la Société deux manuscrits :
Le premier : Tableau de réception des Baillifsdes juslices seigneu-
riales ressortissantes au Bailliage d'Orléarn',, de 1701 à 1760 ;
Le deuxième : Mémoire pour établir les droits dn scolastique du
Cltapitre d'Orléans sur les Collèges de la ville, 1762.
— i\L le Président offre à la Société un exemplaire des Chroniques
de Louis XII, de Jean d'Auton, publiées par \L«de Maulde, et un fac-
siniile photographique, en double exemplaire, de trois lettres de
Jeanne d'Arc dont les originaux appartiennent à M. de Maleyssie.
Des remerciements sont adressés à M. le Président et à M. l'abbé
Desnoyers. — La Société décide que les lettres de Jeanne d'Arc
seront insérées au Bulletin et que les fac-similé en seront déposés
l'un en nos vitrines et l'autre au Musée Jeanne-d'Arc.
La Société exprime toute sa reconnaissance à M. le comte de
Maleyssie, auquel elle doit déjà une intéressante généalogie.
— M. le Président communique une circulaire de M. le Ministre
de l'Instruction publique contenant le programme du Congrès des
Reaux-Arts qui doit se tenir à Paris le 7 avril 1890.
— M. le Président lit une lettre de notre associé corresponiant,
M. Martellière, faisant savoir que des travaux sont effectués en ce
moment à l'église d'Egry, près Beaune-la-[\olande. Sur sa proposition,
la Société décide que des démarches seront faites près de M. le curé,
— 70 —
ot de M. Noël, l'architeclc directeur des travaux, afin d'assurer la
conservation des pierres tombales et autres particularités intéressantes
de cette église. M. Desnoyers veut bien se charger d'écrire à M. le
curé d'Egry.
— M. Guerrier donne lecture d'un travail ayant pour objet la déter-
mination de l'âge exact de Jeanne d'Arc au moment du siège d'Orléans.
La date de sa naissance, d'après les documents qu'il produit, serait le
0 janvier litl. Ce Mémoire, par décision de la Société, sera inséré
dans le présent Bulletin.
— M. Cuissard dépose sur le bureau un relevé dressé par lui des
noms des dignitaires et chanoines du chapitre Saint-Aignan. Renvoyé
à la Commission des publications.
— M. Huet entretient la Société d'une visite qu'il vient de faire au
British Muséum de Londres, où il a trouvé un morceau de musique
relatif à Jeanne d'Arc. C'est une marche militaire dédiée, par son
auteur, à la ville d'Orléans et faisant partie d'une œuvre musicale
adaptée au drame de Shakespeare : Henri VI.
— M, Pommier rend compte de quelques-unes des séances tenues
cette année à Clerinont-Ferrand par le Congrès archéologique de
France.
— M. Dumuys, qui vient d'assister au cinquantenaire de la Société
archéologique de Limoges, donne d'intéressants détails sur cette
solennité.
— 71
L'Â&E DE JEANNE D'ARC
A L'ÉPOQUE DU SIÈGE D'ORLÉANS
I
Quelques paroles échangées à notre dernière séance m'ont
engagé à étudier de plus près cette intéressante question et à
recourir aux sources. J'y ai trouvé ce que je n'attendais pas :
une grande diversité d'opinions et un écart considérable entre
les opinions extrêmes. Il y en a qui donnent seize ans à la
Pucelle, et d'autres qui lui en attribuent vingt-sept.
Parmi ces derniers se distingue un des plus grands écrivains
de l'Angleterre, David Hume (1). Qu'il ait souffert dans son
patriotisme de voir les armes anglaises battues par une jeune
fille, il faut savoir le lui pardonner et comprendre qu'il n'ait
pas été tenté de laisser à la postérité un portrait flatté de la
Pucelle. Il aura cru la rendre moins intéressante en lui attri-
buant vingt-sept ans. Mais où a-t-il recueilli ce détail ? Dans
Monstrelet, écrit-il en note. Or, la vérité est que Monstrelet
n'a rien dit de tel : c'est vingt mis environ, et non vingt-sept,
qu'il donne à Jeanne. Même Berryat Saint-Prix, a eu la
conscience de feuilleter à la Bibliothèque nationale toutes le.s
grandes éditions et tous les manuscrits de Monstrelet : partout
il a trouvé vingt ans.
(1) The tiistory of England from the invasion of Jules César to Ihe révo-
lution of 1(3S8. London, 1782, t. 111, p. 138-lGO.
— 72 —
Gardons-nous cependant de suspecter la sincérité de Hume :
il n'est pas si coupable. Son tort, qui est si commun, a été de
ramasser de tous côtés, indistinctement, avidement, à peu près
sans contrôle, ce qui flattait ses préventi )ns et s'accordait avec
sa manière de voir. Les vingt-sept ans de la Pucelle, qui ne
sont pas dans Monstrelet, il ne se souvient plus, au moment où
il écrit, qu'il les a pris chez un historien, son prédécesseur, un
Français émigré, plus acharné contre la France que n'étaient
les Anglais eux-mêmes, Rapin Thoyras (1). Rapin Thoyras
se rejette sur Etienne Pasquier ; et il est vrai que nous pouvons
lire au livre VI, chap. V des Recherches de la France : « Inter-
rogée... elle dit... qu'elle estoit lors de vingt et neuf ans ou
environ, b Vingt-neuf ans au temps du procès (1431), c'est
bien vingt- sept ans au moment du siège.
Remarquons que Pasquier ne parle point ici en son nom per-
sonnel : il transcrit seulement un passade du procès ; mais, par
inadvertance, par défaut de mémoire, par la faute peut-être d'un
copiste ou de l'imprimeur, il nous transmet une erreur gros-
sière, en nous faisant lire xxix, dans un texte où il y a xix :
Item interrogata cujus o'tatis ipsa erat respondit quod prout
sibi videtur, est quasi xix annorum (2).
Ainsi tombe, avec sa base, l'opinion de Hume : il n'y a point
à en tenir compte, non plus que de celle de quelques écrivains
anglais qui l'ont précédé ou suivi.
Celui, après Hume, qui a le plus vieilli la Pucelle, c'est
notre vieil historien du Haillan. Dans son livre dédié à Henri III,
en 1576, il donne à Jeanne vingt-deux ans, au moment du
siège. Il n'invoque aucune autorité ; mais il est aisé de voir,
dans la suite de son récit, ( t dans l'aualyse qu'il fait du procès,
ce qui l'a induit en erreur. On y voit, en eflet, d'api es l'acte
d'accusation, que la Pucelle avait vingt ans quand elle se réfugia
à Neufchàleau avec sa famille. L'acte, en eflet, porte vingt ans,
à peu près ; du Haillan ne s'est point trompé : Item dicta
(t) Rapin-Thovras, Histoire d' a nyleterre, 2" édition, 17'27, tome JV :
Disseï iittiu)! sur la l'ucelle d'Orléans, k lAsuiie du ri^'^r.e de Uenii VI.
^'2) Séance du xxi février, Quicherat, t. I, p. 46.
— 73 —
Johanna, circu vigesimum annum œtatis ejus... transivit ad
villa'in de Novocastro, in Lothoringrai\). C'est l'acte d'accusa-
tion lui-même, qui contient une erreur manifeste, en contra-
diction avec toutes les autres données du procès. La fuite à
Neufchâteau eut lieu vers le 28 juin 1428 (2). Or, comme le
remarque M, Siméon Luce (3), Jeanne, qui n'avait que dix-
neuf ans, à peu près, en 1431, quand elle comparut devant ses
juges, ne pouvait pas avoir vingt ans trois ans plus tôt, en 1428.
« Au lieu de xx ans, c'est xv ans qu'il faut lire, poursuit
M. Siméon Luce ; cette erreur ne peut provenir que de la dis-
traction d'un scribe qui aura écrit un x en chiffres romains, à
la place d'un v (4). »
Je remarquerai, avant d'aller plus loin, que l'étude des
pièces du procès était loin d'être négligée au XVIe siècle.
Du Haillan, et Pasquier, après lui, nous en ont laissé une
analyse détaillée. C'est même une copie authentique que Pas-
quier avait sous les yeux : « J'ai eu, dit-il, en ma possession,
l'espace de quatre ans entiers, le procès originaire auquel tous
les actes, lettres patentes du roi Henry, advis de l'Université de
Paris estoient tout au long copiez... Et à la fin du registre
estoient les seings et sceaux de l'évesque de Beauvais et de
l'inquisiteur de la foy, ensemble celuy du greffier. Qui fait que
j'en puis parler plus hardiment. Je veux doncques, ici, raconter
comme les choses se passèrent, et vous discourant les princi-
paux points de son procez, vous pourrez aussi recueilhr par ses
réponses, tout ce qui fut de sa maison et de son histoire parti-
culière (5). »
J'ai cru devoir discuter avec quelques détails les opinions de
Hume et de du Haillan, parce que ce sont eux qui s'éloignent
le plus de l'opinion commune. Procéder ainsi pour tous les
autres serait long, inutile et fastidieux. Je me bornerai donc à
(1) QUICHERAT, t. I, p. 214.
(2) QuiCHERAT, t. Il, p. 392, note.
(3) Jeanne d'Arc à Domremij, ch. vu.
(4) Siméon Luge, Jeanne d' Arc à Doniremy, 1888, p. clxxi.
(5) Estienne Pasquier, Recherches de la France, liv. VI, ch. v.
TOME XI. — BULLETIN N° 155. 5.
— 74 —
signaler rapidement les différentes opinions, ainsi que les
auteurs qui se rattachent à chacune d'elles ; puis j'essaierai,
dans une discussion générale, de rendre à chacun la justice qui
lui appartient, et d'arriver à une conclusion raisonnée.
II
Ceux qui donnent à Jeanne d'Arc, au moment du siège,
vingt ans, ou à peu près, sont assez nombreux. Je citerai :
Monstrelety son contemporain, qui l'a vue dans sa prison ; —
Jean Chartier, historiographe de Charles VII, témoin de plu-
sieurs des événements qu'il raconte (1) ; — Symphorien
Champier (2), Robert Caguin, dans son Histoire de
Charles VII; Polydore Virgile , dans son Histoire d'Angleterre
dédiée à Henri VIII (3). Et parmi les modernes, Sismondi, qui
fait naître la Pucelle vers 1409 (4) ; après lui, Théophile
Lavallée.
D'autres, moins nombreux, font naître Jeanne en 1410, ce
qui fait qu'elle aurait eu dix-neuf ans, quand elle vint se pré-
senter à Charles VII. Cette date se trouve surtout dans les
dictionnaires biographiques, dans Feller, très répandu parmi
le clergé ; dans la première édition de la biographie Michaud :
une noie rectiûcative de Quicherat fut insérée dans la seconde ;
dans le dictionnaire de Bouillet. Moreri ne se compromet pas :
il dit Jeanne « âgée de dix-huit à vingt ans, quand elle eut, à
ce qu'on dit, commission expresse d'aller secourir la ville d'Or-
Ci) Dans le Recueil de Godefroy, 1661.
(•2) Puella circiter nnnoriim vigenli.{Trophœum Gallorvm. Lyon, 15U7.)
(3) Ad eum puella vigenti circiter annos nata ducifur. (V. Nordal,
Heroiniv nobilissimai Joann se d'Arc, vtdgo aiirelianensis ptiethv, historié
ex variis gravissimœ atque incorruplissima} fidei auctoribus excerptœ.
Ponti Miissi, 1612.)
(4) SiSMOND!, Histoire des Français, 1831, t. XIII, p. 115.
(5) MORERi, Dictionnaire, nouvel S" édition, 1759, au mot Arc.
— 75 —
léans assiégée par les Anglais. » Il ne fait du reste, en cela,
que se conformer à l'opinion d'un contemporain, Jean Bouvier,
dit Berry, premier héraull de France.
Avec Perceval de Cagny, la Pucelle n'a plus que dix-huit ans.
Or Perceval mérite que l'on écoute sa parole, car il a longtemps
vécu auprès du duc d'Alençon, celui peut-être qui a le mieux
connu Jeanne ; et c'est peu de temps après le supplice de
Rouen, en 1436, qu'il écrit ses souvenirs. « En iceluyan (1429),
dit-il, le vie jour du dict mois de mars, une pucelle de l'aage
de dix-huit ans, ou environ, des marches de Lorraine et de
Barrois, vint devers le roy à Chinon (1). »
Ne dirait-on pas que Jacques Meyer, de Bruges, s'est appliqué
dans ses Annales de Flandre, à mettre en latin Perceval de
Cagny? Principio martis anni 1428(1429 nov. styl.) accessit ad
Carohim regein, apud Chinonetn, Johanna illa, virgo gallica
annos nata circiter xviii (2). L'Espagnol Mariana dit de son
côté: Joanna puella annoriim octodecim aut circiter (3) » ; et
notre Michelet : « La sorcière avait dix-huit ans (4). î C'est l'opi-
nion que l'on adopta sous la Restauration, vers 1820, quand on
inscrivit sur la table de marbre appliquée à l'un des murs de la
chambre où naquit la Pucelle :
L'an MCCCCXI
naquit en ce lieu
JEANNE d'arc
SURNOMMÉE LA PUCELLE d'ORLÉANS (5).
Celte date de 1411 est aussi celle qui se trouve au diction-
naire de Larousse, qu'il serait injuste d'oublier, puisque c'est là
(1) QUICHERAT, t. IV.
(2) Jacobus Meyerus, Brugensis, lib. XVI, Annal. Flandrx.
(3) Mariana, De rébus liispanicis, lib. XX.
(4^ Histoire de France, 1841, t. V, p. 64.
(5) Histoire de Jeanne d'Arc, par l'abbé Barthélémy de Beauregard,
1847, t. I, p. 6.
— 7C —
que d'imporlanls personnages vont aujourd'hui puiser leur
érudition.
Continuant de passer, comme nous avons fait, de ceux qui
ont peut-être un peu vieilli la Pucelle à ceux qui nous la font
plus jeune, nous rencontrons sur le chemin, entre deux stations
pour ainsi dire, Cousinot de Montreuil, un de ses contem-
porains, qui lui donne, dans sa Chronique, de dix-sept à
dix-huit ans (l). C'est au fond, du reste, l'opinion de Michelet
qui, s'il écrit dix-huit ans, dans le texte de son histoire,
se corrige, au bas de la page, dans une note où il dit : « Elle
déclara, en février 1431, qu'elle avait dix-neuf ans environ (2). »
Or, dix -neuf ans en 1431, c'est dix-sept ans en 1421).
Il y a donc là une contradiction, du moins apparente, à laquelle
on ne peut échapper qu'en disant, comme Cousinot : elle avait
de dix-sept à dix-huit ans ; elle avait dix-huit ans dans ce sens
qu'elle était dans sa dix-huitième année.
J'arrive au groupe des historiens qui attribuent dix-sept ans à
Jeanne d'Arc au moment du siège. Ils se distinguent par leur
nombre et par l'autorité qui s'attache à leur nom. A leur tète se
montre un témoin des événements de 1429, l'un des pins grands
hommes de son temps, le pape Pie II. Desporatis pêne Fran-
corum rébus, a-t-il écrit dans ses mémoires, puslla sexdecim
annos nata nomine Johanna ad profectum proximi oppidi
se confert (3). »
Or, seize ans lors du premier voyage à Vaucouleurs
(mai 1428), c'est dix-sept ans au moment de la levée du siège
(mai 1429). Un autre contemporain, clerc de la cour de Mar-
tin V, dans un texte écrit en 1429 et publié en 1885, par M. Léo-
pold Delille : « La Pucelle a dix-sept ans (4) . » C'est à cet âge de
(!) Voir la Chromqxie de la Pucelle, dans le Recueil de Godefroy, 1661,
et surtout rétlitiou de Vallet de Viriville.
(2; Michelet, Histoire de France, t. V, p. 64.
C-i) QUICMERAT, Proci's, t. IV, p. 507.
(i) Bibliothècfue de l'École des Chartes, 18S5, p. Gi'J, et le V. Ayroles,
La Pucelle devant Véglise de son temps, ch. iv.
— 77 —
dix-sept ans que se rattacherait Pasffuier, si une erreur ne s'était
pas glissée dans son texte ; et Villard, et le P. Berthier, et Lenglet-
Dufresnoy; et de notr*^ temps John Lingard, Henri Martin,
Quicherat, Wallon, Guizot, Siméon, Luce, le P. Ayroles ; avec
eux la nouvelle édition delà biographie Michaud et la biographie
Hoefer (1)
Nous n'avons pas fini encore. Le sage d'Aulon avait été
choisi par Charles VII pour servir d'intendant à la Pucelle ;
et tant qu'elle fut sous les armes, il ne la quitta point. Appelé en
témoignage au procès de réhabilitation, il fit, le 28 mai 1456,
une déposition qu'on peut mettre parmi les pièces les plus
importantes du procès. Il y dit qu'il était à Poitiers, auprès de
Charles VII, quand on lui présenta la Pucelle, «qui pour lors
esloit de l'âge de seize ans ou environ (2). » C'est cet âge que
que lui donne également un autre contemporain, Thomassin,
qui, en 1407, étudiait à l'Université d'Orléans; qui était au
temps du siège pourvu de la charge de conseiller au conseil
delphinal ; et qui devint, dans la suitp, l'objet de la confiance et
des faveurs de Louis XI (3).
III
Telle est la diversité qui règne relativement à l'âge de la
Pucelle d'Orléans. Cette diversité remonte jusqu'au temps
(1) « Elle naquit en 1412. » (Villaret, Histoire de France, t. VII,
p. 401. — « Elle n'avait que dix-sept ans. » (Berthier, Histoire de
l'église gallicane, in-4", 1747, p. 181.) — Lenglet-Dufresnoy. — Lingard
écrivit son histoire de 1819 à 1831, trad. fr., 1834, t. V, p. lit). —
Quicherat, Aperçus nouveaux, 1850, p. 1, et note ajoutée à l'art, de
Walkenaer dans la biographie Michaud. — Wallon, Jeanne d'Arc, 1867,
1. 1, p. 2 — GuizoT, Histoire de France racontée à mes petits-enfants. —
Siméon Luge, Jeanne d'Arc à Domrémy, p. xLix. — Henri Martin, t. VI,
p. 139 de la 4' édition. — Ayroles, La vraie Jeanne d'Arc, t, II, eh. v.
(2) Quicherat, Procès, t. III, p. 209.
(^^ Sur Thomassin, v. Berryat Saint-Prix. Jeanne d'Arc ou coup
d'œil sur les Révolutions de France. — Sur les mss. de Thomassin,
Bibliothèque du 1'. Lelong, n» 37,930.
— 78 ^
même où elle vivait, puisque d'Aulon et Thomassin lui donnent
seize ans; Pie II, dix-sept; Gousinot, dix-sept à dix-huit;
Perceval de Cagny, dix-huit; Jean Bouvier, dix-neuf et Mons-
trelet, vingt. Les historiens venus à leur suite n'ont guère
fait que se rattacher à l'un d'eux ou se copier les uns les autres,
sans rendre raison de leurs préférences. De tous ceux que j'ai
cités, je n'en vois que deux, avant notre siècle, qui aient
cherché à le faire ; on a vu avec quel succès. Puis vint Michelet,
qui le premier, je dois dire à ma connaissance, a fondé direc-
tement son opinion sur la réponse faite par la Pucelle dans son
premier interrogatoire : Interrogata ciijus œtatis ipsa erat,
respondit quod, prout sihi videtur, est quasi xix annorum (1).
Quicherat et Henri Martin n'ont pas fait d'autres emprunts
aux pièces du procès ; M. Wallon en a détaché deux nouveaux
textes; je vais en utiliser deux autres encore, et soumettre le
tout à une interprétation raisonnée, qui n'a pas, je crois,
encore été faite.
I. Le 22 février, Jeanne déclare à ses juges qu'elle avait
XIII ans, quand elle entendit la voix de Dieu : confessa fuit
quod dum esset œiatis xiii annorum^ ipsa habuit vocem a Deo
pro se juvando ad guhernandum (2). Ce passage semble avoir
échappé à M. Wallon. Cinq jours plus tard, le 27 février, elle
dit qu'il s'est bien écoulé sept ans depuis que des voix se sont
fait entendre à elle : Dixit etiam quod hene sunt septem anni
elapsiy quando ipsam acceperunt guhernandam (3). Le calcul
est aisé à faire : treize plus sept, c'est-à-dire vingt ans, tel est
l'âge de Jeanne d'Arc, au temps où on l'interroge, à la fin de
février 1431. Elle est donc née en 1411, et Perceval de Cagny,
Mariana, ainsi que le dictionnaire de Larousse, ont raison.
II. Ce n'est qu'une apparence. Nous avons, en effet, opéré
sur des nombres ronds, dont la valeur n'est qu'approximative.
C'est évident à priori ; mais si l'on tient à une attestation écrite,
la voici: Le procès-verbal fait dire à la Pucelle qu'elle avait
(1) Prima sessio putitca, xxi februarii 1431,
(2) U' Sessio, Quicherat, t. I, p. 52.
(3) IV^ Sessio, Quicherat, 1. 1, p. 7'2.
— 79 —
XIII ans, quand elle entendit la voix de Dieu ; or c'est
XIII ans à peu près, qu'elle a voulu, qu'elle a dû dire.
C'est si vrai que ses juges, revenant sur ses paroles, lui deman-
dent quelle est la première voix qu'elle entendit, quand elle
avait à peu près treize ans : Interrogata quœ fuit prima vox
veniens ad eam dum esset œtatis xiii annorum vel circiter,
respo7idit quod fuit sanctus Michael (1).
Il y a plus, les juges de Rouen, désirant avoir l'avis de l'Uni-
versité de Paris, lui envoyèrent, dans les premiers jours d'avril,
un mémoire en douze articles, sur lesquels ils lui demandaient
de vouloir bien se prononcer. Or, le premier article commence
par ses paroles : Quœdam fœmina dicit et affirmât quod, dum
esset œtatis annorum tredecim vel eocirca, ipsa suis ocutis
corporalihus vidit sanctum Micliaelem ('2). » En voilà assez,
trop peut-être ; mais il importait d'établir que Jeanne avait
à peu près treize ans quand elle entendit ses voix, et, par con-
séquent, à peu près vingt a>is quand elle comparut devant ses
juges. Ce simple mot à peu près donne naturellement lieu à des
interprétations différentes, à raison de l'usage où l'on était alors,
et où nous sommes encore aujourd'hui d'exprimer l'âge tantôt
par le nombre des années accomplies, d'autres fois en y ajou-
tant l'année courante. Même il est des cas où cet usage a
force de loi. En droit canonique, par exemple, on emploie l'une
ou l'autre manière de compter, selon l'intérêt qu'on y trouve,
en vertu du principe : Favores ampliandi, odia restrinyenda.
C'est à vingt et un ans que le jeûne est obligatoire, à vingt et
un ans accomplis, odia restringenda. Il faut avoir vingt-cinq ans
pour être ordonné prêtre, c'est-à-dire, ici, être dans sa vingt-
cinquième année : favores ampliandi.
La Pucelle avait donc à peu près vingt ans au moment du
procès ; c'est-à-dire vingt ans et un peu plus ; ou bien un peu
moins de vingt ans. Dans le premier cas, elle sera dans sa vingt
et unième année : on pourra dire qu'elle a vingt et un ans. Dans
le second cas, comme elle n'aura pas vingt ans accomplis, rien
(1) Sessio IV, t. I, p. 73.
(2) QuicnERAT, t. I, p. 328.
— 80 -
n'empêche de la dire âgée de dix-neuf ans et de la faire naître
en 1410, avec les dictionnaires biographiques de Feller, de
Michaud (l""" édition) et de Bouille».
III. Le texte si simple et si précis, semble-t-il, emprunté au
premier interrogatoire, n'en donne pas moins lieu à une inter-
prétation semblable.
Jeanne y déclare qu'elle a environ dix-neuf ans : Interrogata
cujus œtatis ipsa erat respondit quod, prout sihi videtiir, est
quasi xix annorum (1).
De là trois hypothèses :
1" Jeanne a dix-neuf ans, à très peu de chose près, soit en
plus, soit en moins ;
2" Elle a dix-neuf ans sensiblement passés ; elle est dans sa
vingtième année ; on peut dire qu'elle a vingl ans ;
3° Elle n'a pas encore dix-neuf ans ; elle a seulement dix-huit
ans accomplis au moment du procès; et, par conséquent, on
peut lui donner seize ans, lors de la levée du siège, ainsi que l'a
écrit d'Aulon.
IV. On voit qu'au moyen de nos textes pris à part, toutes les
opinions se soutiennent, et qu'on peut, au moment où la
Pucelle se présenta au roi, lui attribuer, à volonté, tous les âges,
depuis seize ans jusqu'à vingt et un. Mais on va se trouver
renfermé dans de plus étroites limites, si l'on s'astreint, comme
il est juste, à satisfaire aux exigences de tous les documents à
la fois.
D'abord on ne peut plus attribuer à la Pucelle dix-huit ans à
l'époque du procès, puisque nous avons vu qu'elle en avait alors
à peu près vingt. Que l'on dise avoir à peu près vingt ans, quand
onadix-neuf accomplis et que l'on est dans sa vingtième année,
soit, c'est admis; mais si l'on n'a que dix-huit ans, cela ne se
peut.
(l) Elle avait dit ailleurs, ce qui revient au même, qu'elle avait environ
dix-sept ans quand elle quitta sa fa r.ille : Item dicta femina dicere
con/itetur quod, dum esset annorum xvn vel eocirca, .. rclinquendo
palernam domum, etc. (Procès de coiii/amnation, ap. Quiciirrat
t. 11, p. 'âi.U.) " '
— 81 —
D'un autre côté, on ne peut accepter 1 âge de vingt ans
accomplis, car du moment qu'on a vingt ans accomplis on n'est
pas admis à dire, comme a fait Jeanne dans son premier interro-
gatoire, qu'on en a à peu près dix-neuf.
Jeanne avait donc moins de vingt ans, mais dix-neuf ans au
moins, à la fin de février 1431 ; moins de dix-huit ans par con-
séquent, mais au moins dix-sept, quand elle se présenta au
roi pour faire lever le siège. Elle avait de dix-sept à dix-huit ans,
comme l'a écrit Cousinot de Montreuil. Telles sont les limites
de la précision à laquelle il nous est permis d'arriver par
l'examen comparatif des pièces du procès.
IV
Mais quand il s'agit de Jeanne d'Arc, il est bien naturel que
l'on désire connaître d'une manière exacte la date de sa nais-
sance et l'âge qu'elle avait quand elle parut sous les murs
d'Orléans. Une pièce conservée dans un manuscrit de la biblio-
thèque de Grenoble et signalée à trois reprises, en 1800, en
1802 et en 1817, par Berryat Saint-Prix, pouvait fournir
quelques indications utiles. C'est une épître en vers latins
adressée au duc d'Orléans, en 1435, par Antoine d'Asti, son
secrétaire; et dans laquelle il est dit que la Pucelle vint au
monde le jour de l'Epiphanie (1). C'était une révélation ; elle ne
semble pas avoir été suffisamment remarquée et elle a, depuis,
perdu beaucoup de son intérêt. Il se trouve, en efiet, que
l'épître d'Antoine Astezan n'est que la traduction en vers d'une
lettre adressée six semaines après le levée du siège, le 21 juin
1429, à Philippe-Marie Visconti, duc de Milan, par Perceval de
Boulainvilliers.
Cette lettre, insérée d'abord dans le Codex historico-diplo-
maticus, puis publiée en 1820, sous la forme d'une traduction
(1) Berryat Saint-Prix, Jeanne d'Arc ou coup Tœilsurla Révolution
de France, etc., p. 273 et suiv.
— 82 —
en vieil allemand, par Voij^^t, qui la croyait inédite ; traduite d'alle-
mand en français par Buchon, placée par lui dans le PanUiùon
littéraire, fut enfin publiée dans son texte original, par Jules
Quicherat, en 1849 (1). C'est alors que nous avons appris,
d'une manière il est vrai plus précise et plus sûre, ce que nous
aurions pu savoir près d'un demi-siècle plus tôt.
Perceval fait naître la Pucelle in nocte Epiphaniariim
Domini, dans la nuit du 6 janvier. En quelle année ? Il ne le
dit pas ; et l'indication qu'il nous donne se trouve ainsi assez
vague par elle-même. Mais les conclusions que nous avons pré-
cédemment tirées des pièces du procès nous permettent de
la déterminer.
Ce ne peut pas être le 6 janvier 1411, car Jeanne, le 6 jan-
vier 1431, aurait eu vingt ans, et nous avons vu qu'elle avait
moins de vingt ans le 21 février suivant.
Ce ne peut pas être davantage le 6 janvier 1413. Dans ce cas,
en effet, elle n'aurait eu qut dix-huit ans le 6 janvier 1431, et
il lui aurait été impossible de dire ou de faire entendre, six
semaines plus tard, qu'elle en avait à peu près vingt.
La seule date possible de sa naissance, tous nos éléments
d'information réunis, est donc le 6 janvier 1412; et c'est la
date adoptée dans ces derniers temps par nos historiens : Henri
Martin, Quicherat, Guizot et Wallon.
Née le C janvier 1412, Jeanne, le 6 janvier 1431 , atteignait ses
dix-neuf ans et entrait dans sa vingtième année ; elle avaif à l'é-
poque de ses interrogatoires, l'âge que ses réponses nous ont obli-
gés d'admettre : plus de dix-neuf ans, moins de vingt. C'est donc
bien à seize ans à peu près, comme le dit le pape Pie II, qu'elle
se rendit auprès de Baudricourt (18 mai 1428) ; c'est à dix-sept
ans et quatre mois qu'elle délivra Orléans et sauva la France
(8 mai 1429).
L GUERRIER.
(1) Procès, t, V, p. 114.
onLK.\NS, — IMP. PAUL PIGELET
BULLETIPJ
DE LA SOCIETE
iRCBÉOLOGIOUE ET HISTORIQUE DE L'ORLÉAiNAIS
Tome XI. — No 156.
TROISIÈME ET QUATRIÈME TRIMESTRES DE 1895.
Séance du vendredi 12 juillet 1895.
[^résidence de M. Vkin.^t, vice-président.
M. Huet donne des indications sur un morceau de musique de chant
ayant pour sujet Jeanne d'Arc.
— M. le Président communique l'inscription qui se trouvait sur
l'ancienne cloche de Vennecy, aujoui^d'hui refondue ; cette inscription
figurera au Bulletin. M. Vignat donne à cette occasion quelques ex-
plications sur les inscriplions latines rimées que portait un certain
nombre d'anciennes cloches (1).
— M. Dufour, conservateur de la bibliothèque et des archives de
la ville de Corbeil, est élu membre correspondant de la Société.
(1) Voir plus loin, p. 94.
TOME XI. — BULLETIN N" 156.
84
Séance du vendredi 26 juillet 1895.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, présidenl.
La Commission des Publications propose l'insertion au Bulhlin de
la liste des doyens et chanoines de la collégiale de Saint- Aignan, resti-
tuée par M. Cuissard : ces conclusions sont adoptées (1). La Commission
exprime, en outre, le vœu de voir i\I. Cuissard ajouter à son œuvre
la même liste pour le chapitre de Sainte-Croix. M. Cuissard promet
de faire ses efforts pour accéder à ce vœu.
— M. le Curé d'Égry informe la Société qu'il n'a jamais eu l'in-
tention d'employer les pierres tombales de l'église d'Égry à faire des
tables d'autel. Acte de cette lettre est pris par la Société.
— M. Tranchau a acquis pour la Société, et lui fait hommage, de
trois années des Tablettes de l'Auvergne, 1845, 1846, 1847.
— L'accroissement de nos collections de livres et de gravures, par
suite des envois du Ministère, des Sociétés correspondantes, des
auteurs, devient tel, que la Société décide de mettre à l'étude les voies
et moyens pour arriver à l'aménagement des combles de la salle des
Thèses, où on pourrait trouver un emplacement 'considérable pour
établir de nouvelles bibliothèques.
Séance du vendredi 11 octobre 1895.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président fait part à la Société de la mort de l'un de ses plus
anciens membres, M. de La Tour, membre titulaire non résidant de-
puis 1851). 11 est l'auteur, notamment, de divers opuscules sur
(1) Voir pliib loin, p. 100.
— 85 -
iMalesherbcs et Pithiviers. L'expression des regrets de la Société sera
consignée au procès-verbal.
— La Société d'archéologie de Bruxelles demande l'échange de
ses publications avec les nôtres. Il est décidé que le Bulletin lui sera
envoyé.
— Hommage est fait à la Société des ouvrages suivants :
Par M. Leroy : Noies hisloriques sur les J/V* et XV^ siècles.
Par M. Vignat, membre titulaire résidant: Les anciennes stalles de
la cathédrale d'Orléans et leurs lambris.
Par M. Herluison : Le projet de loi sur l'organisation de la repré-
sentation commerciale et industrielle, dont il est l'éditeur et dont
l'auteur est M. Gustave Renault.
Des remerciements sont votés aux donateurs.
— Sur la demande de M. l'abbé Desnoyers, il est décidé que
MM. Herluison et Tranchau se rendront compte de ce que coûterait la
mise à part, sur onglets, des divers : dessins, gravures, photographies,
épars dans les archives de la Société.
— M. le Président annonce que MM. Charpentier et Cuissard ont
commencé un répertoire biobibliographique pour le département du
Loiret, et demandent que les membres qui auraient quelque document
peu connu, à ce sujet, veuillent bien leur en faire part. Des félicita-
tions sont adressées aux deux auteurs.
— M. Herluison signale l'existence, en la possession de M. Neveu,
propriétaire aux Bordes, commune de Sully-sur-Loire, de diverses
monnaies trouvées, en 1848, dans sa propriété. Cette communication
sera insérée au Bulletin (1).
— M. Jarry dit que le clocher de l'église de Ferrières a été forte-
ment ébranlé par les orages de cet été et menace de s'effondrer.
L'État a promis des fonds pour la consolidation de ce monument his*
(1) Voir plus loin, p. 125*
— 86 —
turiijiic ; mais le temps s'écoule et rien ne se l'ait. Une liémarche,
auprès de la Commission des monuments historiques, pourrait peut-
être hâter le commencement du travail. M. le Président promet de la
tenter.
— M. lluet dépose sur le bureau la table qu'il vient de terminer
du dixième volume de notre Bullel'ni. Des remerciements lui sont
adressés.
— M. l'abbé Desnoyers lit un travail intitulé : Demi-scienre en
archéologie. Ces quelques pages visent un ivre qui vient de paraître :
Une visite à Orléans, par Alexis Martin ; et M. Herluison veut bien
se charger de les communiquer à l'auteur, pour qu'il en puisse tenir
compte dans la seconde édition de son livre.
Séance du vendredi 25 octobre 1895.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
M. le Président dit que, parmi les officiers décorés à la suite des
grandes manœuvres de l'Est, après la revue de Mirecourt, nous rele-
vons avec plaisir le nom d'un de nos associés correspondants, le lieu-
tenant-colonel Quevillon, secrétaire du Comité technique d'état-major :
il a été fait officier de la Légion-d'IIonneur ; nous lui envoyons nos
sympathiques félicitations.
— M. Tranchau offre à la Société une lettre de maîtrise en clii-
l'urgie, en date de 1685, revêtue du sigillnm chirurcjicœ, Aurclia-
nensis scholœ. Celte pièce sera insérée au Bulletin (1).
— Un membre rappelle les fouilles projetées à la Motte des Élus,
(1) Voir plus loin, p. 127.
— 87 -
près Cléry, qui ne semblent pas avoir été faites jusqu'à présent. L'af-
faire sera signalée à notre collègue M. le baron de Larnage.
— iM. Duprr", membre titulaire non résidant, envoie à la Société
trois travaux concernant l'Orléanais :
1° Souvenirs de faml Aiguan dans l' Aquitaine ;
2° Le discours d'un député de Bordeaux aux Etals généraux d'Or-
léans, en 1560 ;
3" Les rouleaux des morts dans l'Orléanais.
Ces trois notices se trouvent à la fin du présent finlletvi (1). Quelques
mois après ce gracieux envoi, notre collègue a été enlevé à Bordeaux
plein de jours, et ces petits travaux auront été ses derniers écrits.
Séance du vendredi 8 novembre 1895.
Prpndeiwe de M. Baguen.\ult de Puchesse, présuient.
Hommage est fait à la Société :
Par M. Dumuys, d'un livre qu'il vient de faire paraître, intitulé :
D'Orléans à Stnnihoiil.
Par M. le cbanoine Cochard, de La Juiverie d'Orléans du F/* an
XVo xièr.h.
Des remerciements sont votés aux donataires.
— M. le Président signale un article du Bulletin des antiquaires
de France sur la Ligue de Gien, ce premier essai de défense de la
patrie française contre les Anglais. M. Eugène Jarry veut bien se
charger d'en faire ressortir l'intéiêt en quelques lignes qui seront in-
sérées au procham Ihi'litm.
yr- MM. P.asseville, le chanoine Cochard, Herluison et Pommier,
présentent M. Breton, avocat à Orléans, pour la place laissée vacante
parmi nous, par la mort de notre regretté confrère M. Danton.
(1) Voir plus loin, p. 129.
iSIs. S- IBbi^ fera ooK' j>eïd>f
_ --II'
— M- TaaDRZiej - :-^n»f^-;-,)f la SmIëË 4e TcBin ^ tan
— 80 —
a été fait, sur sa demande, de plusieurs volumes de nos Mémoir(^s pour
remplacer ceux qu'il avait perdus dans un incendie.
— M. le chanoine Cochard commence la lecture d'un travail sur
le Siège (T Orléans en 1428, et spécialement sur ce que les Orléanais
ont fait pour honorer la mémoire des trépassés du siège.
— iM. Jarry déclare que iM. Didier (Albert), qui avait déjà été
présenté, dans une autre occasion, comme membre titulaire de la So-
ciété, persiste dans sa candidature à la place qu'a laissée vacante la
mort de M. Danton.
La Société fixe le jour de l'élection à la deuxième séance du mois
de décembre.
Séance du vendredi 13 décembre 1895.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
Il est fait hommage à la Société :
Par l'auteur, M. Piette, de Hiatus et lacune. Vestiges de la période
de transition dans la grotte du Mas-d'Azil.
Par l'auteur, M. Leroy, des Esquisses d'histoire et d'art.
Par l'éditeur, M. Herluison, de : La victoire de Coulmiers du 9 no-
vembre 1870.
— M. le Président communique deux circulaires de M. le .Ministre
des beaux-arls, qui rappellent que l'ouverture du Congrès des Sociétés
savantes à la Sorbonne, pour 180G, aura lieu le mardi 7 avril ; et qui
fixent au 15 janvier prochain, le dernier délai pour la désignation des
délégués et l'envoi des .Mémoires proposés.
— M. le Président rappelle que l'élection d'un membre, en rem-
placement de M. Danton, aura lieu à la prochaine séance, ainsi que
le renouvellement du bureau. La liste des candidats comprend :
MM. Breton et Didier.
— 90 —
— M""" Desnoyers îcomiminique une note relative 'aux objets qui
ont été trouvés dans les démolilions nécessitées, en ce moment, par
l'ouverture de la nouvelle rue de la Gare. Le résumé en sera inséré
dans le prochain Bulletin.
— Ms"" Desnoyers lit une courte nécrologie du sculpteur Orléanais,
M. Emile Manière, qui vient de mourir si prématurément. Ce travail
sera inséré au Bulletin (1).
— iM. .Tarry demande à ce qu'il soit joint, dans le prochain volume
de nos Mémoires, à son travail sur le Jugement dernier de Levoyer,
une photogravure de ce tableau. La demande est accordée.
— M. Tranchau lit l'analyse d'un Mémoire inédit, écrit par le
scolastiqne de la cathédrale d'Orléans, au sujet de la nomination des
professeurs qui remplacèrent les jésuites au collège, lors du renvoi de
ceux-ci. Ce document manuscrit, offert par Ms"" Desnoyers, sera dé-
posé aux archives. Le travail de M. Tranchau est renvoyé à la Com-
mission des Publications.
— M. Vignat fait circuler une pièce de monnaie, en cuivre, à l'ef-
figie de Constantin, qui vient d'être trouvée sur le territoire de la
commune de Rozières.
Séance du vendredi 27 décembre 1895.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, président.
MM. Paul Charpentier et Charles Cuissard font homiiiage à la So-
ciété de leur nouveau livre : Journal du siège d'Orléans 1\28I429.
Des remerciements leur sont adressés.
— M. le Président signale, dans le numéro de décembre du PoUj-
bihlion, partie httéraire, un article de M. Georges Goyau, notre com-
patriote, sur le règne de l'empereui' Domilien.
(I) Voir plus loin, p. 148.
— 91 —
— M. Vignal demande la parole pour signaler aussi à la Société,
dans le même numéro, deux intéressants articles, de notre Président,
sur le recueil des Instructions données aux ambassadeurs de France,
depuis les traités de Westphalie jusqu'à la Révolution française, et
sur la duchesse d'Orléans, mère du régent.
— M. le Président fait connaître qu'il a reçu de M. l'abbé Uzureau,
d'Angers, un petit travail manuscrit sur Le péniienl de Cliâleauneuf.
La lecture en est remise à une prochaine séance.
— M. Dumuys montre une empreinte d'une enseigne gravée sur
ardoise, retrouvée dans des démolitions, et qui est ainsi conçue :
Leblanc mailre en chirurgie. Il s'agit de l'une des célébrités orléa-
naises du siècle dernier.
— M. Basseville déclare que M. Breton, qui avait posé sa candida-
ture à la place vacante de membre titulaire résidant, l'a chargé de
faire savoir à la Société qu'il se retirait devant M. Didier, et qu'il
priait ses amis de porter leurs voix sur ce dernier.
Il est procédé au scrutin.
M. Didier est nommé membre titulaire résidant à la place de
M. Danton.
— Il est procédé, conformément au règlement, au renouvellement
partiel du bureau.
Sont nommés :
Président : M. Vignat, en remplacement de M. Baguenault de
PucHESSE, non rééligible.
Vice- Président : M. Baguenault de Puchesse, en remplacement
de M. Vignat.
Trésorier: M. Jacob, en remplacement de M. Charpentier, non
rééligible.
Membre de la Commission des Publications : M. Cuissard, en rem-
placement de M. Basseville,
Membre de la Commission de la Bil»liollir(|uo : M. .Tarry, membre
sortant et rééligible.
— 92 —
— M. B.iguenault de Puchesse, avant do quitter le fauteuil, pro-
nonce les paroles suivantes :
Messieurs,
Il m'est impossible, en quittant le poste d'honneur auquel
votre bienveillance m'a si longtemps maintenu, de ne pas vous
remercier de la constante bonne grâce et de l'indulgence immé-
ritée avec laquelle vous avez sans cesse secondé mes elïorts.
Je ne crois pas, en trois années, avoir été témoin d'une séance
difficile, d'un froissement quelconque entre nous, d'un dissen-
timent même passager dans la Société. La perte seule de
quelques-uns de nos meilleurs confrères est venue attrister nos
réunions et nous causer d'irréparables regrets.
Grâce à cette collaboration de tous et de chaque jour, nous
avons pu continuer notre bon renom de travailleurs et pour-
suivre avec succès nos publications. Deux nouveaux volumes de
Mémoires, un volume de Bulletins, des lectures fort prisées
aux réunions des Sociétés savantes de la Sorbonne, une séance
solennelle des trois Compagnies orléanaises, un sixième Con-
cours quinquennal, tel est le bilan fort abrégé de cette période;
et il y faut encore ajouter le volume et le bel Allas, depuis
longtemps projeté, de feu M. CoUin sur le pont des Tourelles,
que nous devons aux soins éclairés de M. Guillon, et la table
générale de nos Mémoires et Bulletins, que vient d'achever
notre dévoué et laborieux collègue M. Cuissard.
Je n'ignore pas, Messieurs, qu'il nous reste encore beaucoup
à faire : la revision difficile de nos statuts, l'organisation de
notre salle, son agrandissement surtout, au point de vue de nos
collections envahissantes. Mais vous venez de choisir un prési-
dent qui saura mener à bonne fin toutes ces œuvres et beau-
coup d'autres encore.
M. Vignat est archéologue, il est chartiste, il est philologue ;
il est, Messieurs, tout ce que je n'étais pas ; il connaît mieux que
personne les sources de noire histoire orléanaise et les vieux
carlulair.'s de nos archives ; et, en lui souhaitant un heureux et
— 93 —
fécond consulat, je ne suis que l'interprète de ceux qui viennent
de lui donner leurs unanimes suffrages. Pour moi, heureux de me
retrouver dans ce rang commun, dont, à ma grande confusion,
vous venez encore tout à l'heure de vouloir me faire sortir, je
n'en serai pas moins disposé à travailler de toutes mes forces et
de tout mon zèle à la prospérité de notre chère Société.
— 94 —
INSCRIPTIONS
DES CLOCHES DE VENNECY (LOIRET)
ET DU TRANGER (INDRE)
Ayant appris que l'une des cloches de l'église de Vennecy,
canton de Neuville (Loiret), allait être refondue, j'avais prié
M. le curé de la paroisse de vouloir bien relever l'inscription de
cette cloche, en attendant que je pusse le faire moi-même. Bien
m'en a pris ; car, lorsque je me suis présenté chez M. Bollée, le
fondeur Orléanais très connu, la cloche n'existait plus.
Voici le texte de l'inscription, tel qu'il m'a été fourni par
M. l'abbé Tournemiche :
« l'an 1771, j'ai été bénite par m'" François bordes, cvré
DE VtNCY (sic). — [et] NOMMÉE SYMPHORIKN (sic) PAR HAVLT ET
PVISSANT S. G"" ET M""*" lEAN ANTOINE CHARNY, CHEVALLIER, MARQVIS
DE Sl^-GOUTTES (1), CHEF d'eSCADRE, CHEVALLIER DE L'ORDRE
ROYAL ET MILITAIRE DE S* LOVIS.
C ET MARIE FRANÇOISE DE MENOV DE GHARNISAY, DAMOISELLE
ET DAME DE VENCY, MAGHAVD, LA MAIN FERME ET AVTRES
LIEVX. »
J'ajouterai quelques renseignements sur les fiefs de Ma-
chault et la Mainferme, qui expliqueront la présence des per-
sonnages mentionnés dans l'inscription de la cloche (2).
I Ij Jean-Antoine de Ctiarry, marquis des Gouttes.
^2) Ces renseijjnements sout tirés de mes titres de propriété.
95 —
MACHAULT
Dans la première moitié du XVP siècle, Machault (ou Ma-
chau), situé dans la paroisse de Vennecy, appartenait à « Fran-
çois TrifTault, maistre barbier et cirurgien de ceste ville d'Or-
léans, demeurant en la paroisse de Saint- Maurice ». Il a laissé
son nom à une croix qui s'élève à l'angle d'un chemin s'enga-
geant dans une portion aliénée de la forêt d'Orléans, et qui porte
aujourd'hui encore le nom de « la Croix-Triffault >.
L'érection de cette croix est-elle due à un pur sentiment de
dévotion? Devait-elle perpétuer le souvenir d'un événement
tragique, d'un accident quelconque? Je ne sais. Toujours est-il
que l'endroit écarté et désert, où elle s'élève, a toujours passé
dans le pays pour souteux (1).
François TrifTault et Léonarde Larousse, sa femme, vendirent,
le 6 mars 1552, à noble homme Jehan Longuet, greffier de la
prévôté d'Orléans, « le lieu et mestairie appelé Le Machau,
ainsi qu'il se comporte et poursuit en manoir, maison, four,
grange v.
En 1617, Machault appartenait à François Longuet, écuyer.
sieur de Courbanton, Conseiller du lioi et Receveur général des
bois et forêts de France, au département d'Orléans « estant au
lieu de deffunct noble homme, maître Jehan Longuet, vivant
sieur de la Giraudière, son père ». Puis, par le mariage de
Françoise Longuet avec Nicolas Brisson, écuyer, maître d'hôtel
ordinaire de Sa Majesté et Trésorier de France à Orléans,
Machault passa des mains de la famille Longuet dans celle des
Brisson.
Ces derniers paraissent s'y être fixés et en avoir fait leur rési-
dence. Nicolas Brisson, avant de mourir, avait exprimé à son
fils l'intention verbale qu'une rente de 4 livres 13 sols 9 deniers
fût donnée aux « gagiers et fabriciers » de Vennecy, à la charge
(1) Se dit, dans le langage du pays, d'un lieu peu sûr, où l'on n'est pas
en parfaite sécurité, sans cependant se trouver précisément en danger.
Les mois dangereux, périlleux seraient trop forts.
— 9G -
par eux de faire célébrer, chaque année, dans la chapelle de
Machault. dédiée à saint François et saint Nicolas, deux messes
les 9 mai et 4 octobre, jours de la fête de ces saints. Ce désir
fut fidèlement observé. Le petit bâtiment, servant autrefois de
chapelle aux habitants du manoir de Machault, existe encore ;
mais il est aujourd'hui affecté à des usages domestiques. Il n'a, du
reste, et ne parait jamais avoir eu aucun caractère architectural.
L'importance féodale du fief de Machault s'accrut à la fin du
XVIP siècle. François Brisson, seigneur de La Mainferme, Tré-
sorier de France au bureau des Finances de la Généralité d'Or-
léans, acquit du Chapitre de Sainte-Croix, par acte notarié, en
date du 15 janvier 1687, le droit de justice haute, moyenne et
basse que le Chapitre avait en l'étendue de la paroisse de Ven-
necy, pour en jouir avec toutes les prérogatives, droits et hon-
neurs attribués aux seigneurs hauts justiciers. Cette acquisition
eut lieu moyennant une somme de 1,800 livres, et] fut .sanc-
tionnée par lettres-patentes du Roi.
Marie-Angélique Brisson, fille du précédent, épousa André
de Menou, comte de Charnisay, auquel elle apporta Machault,
la Mainferme et le droit de haute justice dans la paroisse de
Vennecy. Ils eurent deux filles, Marie-Françoise de Menou et
Charlotte-Franc.oise, laquelle eut pour époux Jean-Antoine de
Charry, chevalier, marquis des Gouttes, comte de Denay-le-Vieil,
seigneur de Rian, Chartel, etc., chef d'escadre, chevalier de
l'ordre royal et militaire de Saint-Louis.
C'est ce dernier dont le nom figurait sur l'inscription de la
cloche de Vennecy. Il en fut le parrain, et la marraine fut sa
belle-sœur, Marie-Françoise de Menou de Charnisay, damoiselle
et dame de Vennecy, Machault, la Mainferme.
Retirée dans sa maison de Perpignan, à Orléans, paroisse de
Notre-Dame-du Chemin, M"« de Menou, à laquelle était échue en
partage la seigneurie de Vennecy, Machault et la Mainferme, se
défit de ces biens au profit de François-Georges Papillon, écuyer,
seigneur de la Salle, Trésorier de France au bureau des Fi-
nances de la Généralité d'Orléans. Il était stipulé, dans l'acte
réalisé le 5 mars 1773, que la vente comprenait les ornements,
— 97 —
le calice et la patène servant à la desserte de la chapelle de Ma-
chault, et que le sieur Papillon était substitué aux droits des
seigneurs de Vennecy, en ce qui concernait le banc seigneurial
dans l'église et l'acquit des messes fondées en la chapelle de
Machault.
La cure de Vennecy était à la nomination du Chapitre de Sainl-
Avit d'Orléans, qui levait la dîme sur une partie de son territoire.
LA MAINFERME
Cette métairie, joignant d'un côté les terres de Machault, de
l'autre, la forêt d'Orléans, tréfonds du Roi, était possédée, au
commencement de l'an 1612, par noble homme Florimond
Damain, sieur de la Marlinière. Le 3 avril de cette année, la
Mainferme fut vendue judiciairement et adjugée à Gabriel Fram-
berge, écuyer, sieur de la Bretache, lequel déclara que l'adju-
dication était pour Hélie de la Fons, écuyer. Contrôleur de la
Maison du Pioi.
Hélie de la. Fons, fort bien en cour, paraît-il, obtint de
Louis XIII le droit, très recherché alors par les riverains de la
forêt, « de faire mener paissonner » dans la forêt d'Orléans,
gardes de Gourcy, Neuville et Vitry, quarante porcs et un
verrat. Les considérants de celte concession, datée de mai 1611,
sont des plus flatteurs pour le concessionnaire : « Désirans, y
est-il dit, reconnoistre les longs, bons et agréables services
que nostre cher et bien amé Hélye de Lafons, escuyer, sieur
de la Mainferme, l'un des ControUeurs ordinaires de notre
maison, a cy-devant rendus au feu Roy, nostre très honoré sei-
gneur et père que Dieu absolve, et à nous depuis nostre advene-
ment à la couronne, lesquels il nous continue encore chascun
jour, et pour lui donner occasion de persévérer de bien en
mieux à l'avenir, Nous luy avons, et à ses hoirs, successeurs et
ayans cause, seigneurs de la Mainferme, par l'avis de la Royne
régente, nostre^très honorée dame et mère, donné et'octroyé.... »
Catherine de la Fons, fille du précédent, épousa noble homme
— 98 —
Pierre Lemaire, « sieur Dumuis >■>, Conseiller du Roy, rece-
veur des tailles en l'élection d'Orléans. A leur mort, la Main-
ferme échut par acte de partage de 1662 « à vénérable et dis-
crète personne, M^ Nicolas Lemaire, prêtre de l'Oratoire de
Jésus, au couvent de l'institution dudit Oratoire, à Paris d, et
Thérèse, sa sœur, mineure, chacun pour moitié. Ils l'échan-
gèrent, le 20 mars 4668, pour certaines rentes, avec Nicolas
Brisson, sieur de Machault, dont il a été parlé plus haut, et qui
réunit ainsi les deux terres qui n'ont plus été disjointes depuis.
Les bâtiments de la Mainferme ont été démolis en 1818, et
les terres réunies à celles de la ferme de Machault.
Si je n'ai pu retrouver chez M. Bollée la cloche de Vennecy,
le hasard m'a mis en présence d'une cloche fort ancienne, qui
m'a paru remonter, au moins, au commencement du XVP siècle.
Celte cloche, du poids de 155 kil., provenait de l'église de
Clion (Indre); mais, originairement, elle avait appartenu à la
petite paroisse du Tranger, canton de Chàtillon-sur-lndre.
Voici ce que j'y ai lu, non sans quelque étonnement : S. Ra-
phai'l. Virgo Dei genilrix sit nohis vasiliatrix (sic).
Ce dernier mot n'a aucun sens ; mais les interversions de lettres
ne sont pas rares dans les vieilles inscriptions campanaires ; des
fautes grossières même s'y relèvent, dues à la négligence ou à
l'ignorance de fondeurs illettrés. Je pense donc, qu'au lieu de
vasiliatrix, il faudrait lire avsiliatrix, c^ est-h-d'ire auxiliatrix.
Vu et le V sont souvent représentés par le même caractère, et
l'emploi de Ys pour l'a; n'a rien de surprenant, surtout si l'on
tient compte de la prononciation de cette dernière consonne
dans certains pays et dans certains mots.
C'est donc l'hexamètre suivant qu'il faudrait lire sur la cloche
du Tranger, dont l'inscription devrait être ainsi rectifiée :
s. RAPHAËL
VIRGO DEI GENITRIX SIT NOBIS AUXILIATRIX.
On remarquera que la fin du vers rime avec la césure du
milieu, ce qui constitue le vers léonin.
— 99 —
Les invocations à la Vierge sont fréquentes dans les inscrip-
tions campanaires. Elles présentent souvent de ces rimes ou de
ces consonances fort en vogue au mojen âge.
En voici quelques exemples (1 ) :
f VIRGO CORONATA, DUC NOS AD REGNA BEATA.
f SANCTA MARIA, SANAM SERVA CAMPANAM.
f PROTEGE, VIRGO PIA, QUOS CONVOCO, SANCTA MARIA.
L'hexamètre de la cloche du Tranger est peut-être emprunté
à quelque texte liturgique qui m'échappe. Les trois premiers
mots se retrouvent au commencement d'une hymne qui figure
dans le bréviaire Orléanais, à l'office de la Vierge :
Virgo Dei genitrix, qiiem tohis non capit orhis...
Pauvre cloche du Tranger, elle a redit pendant bien des
siècles, bien innocemment, un bien gros barbarisme !
(1) BLA.VIGNAC, La Cloche, Études sur son histoire, p. 135.
G. VIGNAT.
TOME XI. — BULLETIN N" 156.
- 100
DIGNITAIRES ET CHANOINES
DE LA
COLLÉ&IiLE DE SAINT-ÀIGNAN
D'ORLÉANS
Par m. Ch. CUISSARD
Le chapitre de Saint -Aignan a joui d'une grande célébrité
jusqu'à la Révolution. Les rois de France, depuis Hugues
Capet, se sont glorifiés de porter le titre d'abbés de cette collé-
giale, et Charles de France, fils de François P"", fut le dernier
qui prit cette qualification.
On comptait cinq dignitaires : le doyen, le sous -doyen, le
chantre, le sous- chantre et le chèvecier. Il y avait, en outre,
les trois prévôtés de Thillay, de Sologne et d'Herbilly. Le
30 juin 1606, Antoine de Gyvès, chanoine et conseiller au siège
présidial d'Orléans, en fonda une quatrième qui fut appelée
prévôté de Sougy ; elle était à la collation du chapitre, et le
titulaire devait avoir rang du côté du chantre et occuper la stalle
la plus voisine de celle de ce dignitaire. Antoine en fut pourvu;
mais cette dignité ne lui survécut pas, malgré les grands biens
qu'il abandonnait au chapitre pour cette fondation.
A ces hautes dignités étaient jointes deux prébendes régu-
lières affectées aux prieurs de Saint-Hilaire et de Saint-Flou,
d(!ux senii- prébendes et trente-deux stalles de chanoines.
Hul)ert a donné la liste des grands dignitaires, je l'ai com-
— 101 —
plélée et rectifiée en plusieurs endroits. J'ai ajouté les noms de
tous les autres chanoines et pris soin de donner, avec le numéro
de leur stalle, l'année où ils ont vécu, en suivant l'ordre
alphabétique.
Pour ce travail, j'ai mis à contribution tous les manuscrits de
notre bibliothèque, qui nous ont laissé quelques souvenirs de
Saint' A.ignan, surtout le manuscrit 278; je n'ai songé qu'à
faire revivre la gloire de notre plus antique collégiale.
ABR EVI ATIONS
D. = Doyen.
S.-D. = Sous-doyen.
G. = Chantre.
S.-G. = Sous-chantre.
Gap. = Chèvecier.
Th. = Prévôt de Thillay.
Sol. = — de Sologne.
Herb. = — d'Herbilly.
Hil. = Prieur de Saint-Hilaire.
FI. = — de Saint-Flou.
S.-P. = Semi-prébendé.
+ Annonce une fondation avec le jour.
Les chiffres indiquent la stalle,
La date désigne l'année de la dignité.
Acharie (P.), S.-G., 1471 ; 13,
1479.
Acheriis (Blasius de), 1302.
Adeneau (Aignan), 8, 29 nov.
1743-h28janv. 1744.
Aillebons (Ant.), 20, 1573.
Alix, S.-P., 1790.
- (Laur. Fr.) 31, 30 mars
1753 ; 9, 1754.
Allabat (Jacq.), 24, 1525.
Alleaume (Gilles), 24, 1580.
Amyot (J.), S.-P., 1552.
102
Archenboldus, C, 1090.
Arconville (André d'), S.-D.,
1357.
Arlet (P. d'), 7, 1549.
Artérier (L.), + 25 août.
Asse (Renauld), Cap., 1573.
Aubclin (Réginald). C, 1435;
D,, 1454 + 1er janv., 7 janv.,
27 déc.
Aubereau (Ch.), 19, 5 .sept.
1701.
Aubereau (Th.), 31, 22 juin
1G94 + 21 déc.
Aubert (Jacq.), 22, 1G40.
Aubry, 1790.
— (Michel), 16, 4 oct. 1741.
Audebert (Jacq.), 31, 1533;
11, 1570.
Aulis (Guill. de), 20, XVe s.
— (Imbert de), 26, XV^ s.
Autin (P.), 20, 1532.
.'Vutorneau (Aig.), 8, 2 nov.
1743 - 2 mars 1744+22 janv.
Auvray (Jacq.), 14, 1627 -|-
l"^' t'év.
— (P.), 14, 1576.
— (P. junior), 14, 1626.
Avoisia (Nie. de), + 21 juin,
24 nov.
Badoux (J.), 28, 1594.
Baguenault (Marin), 5, 22 fév.
1691 + 28 cet.
Barbedienne (J.), 23, 1459.
Barbedor (Jér.), 21, 1530.
Barberiis (.\malricus de), C,
1384.
Barbin (J.), S.-D., 1467; 19,
1479.
— (Pierre), S.-D., 1461.
— (Raoul), Ilerb., 1471
+ 25 juil., 10 sept.
Bardis (Gilo de), S.-D., 1212.
BarrauIt(Abraham),14, 14juil.
1055.
Bary(Th.), 14,1563.
Bassa (J.), 22, 30 mars 1707.
Basdoux (J.), Sol., 1587.
Baudoin (Nie), Hil., 1636.
Baudry (Guil.), S.-C, 1220.
Bautrot (J.), 1773.
Beaubois (de), 1790.
Beauharnois (Aig.), 26, 1532.
— (P.), 26, 1521.
Beausse(Michel de) S.-P. ,1710.
Bechebien (P.), 2, XVe s.
Benoist (J.), 27, 1587 ; G.,
21 avril 1601.
— (J.),S.-G., 1627+8 mars
1630.
— (Liphard), S.-P., 1610 ;
30, 1613 + 26 mars,
24maietl4nov. 1644.
Bergeret (Germain), 25, 1552.
— (J.) 30, 1577.
Bernard (J.), 14, XVe g.
— (J.), Herb., 1480.
— (J.), 14, 1504.
— (Michel), 18, 1er av. 1529.
— (P.), 14, 1503.
— (Steph.), 14, XVe s.
Dernier (J.), FI., 1470.
Bertère, S.-G., 1214.
Bertheau, 1790.
Berthelot (J.), 12, 1506, con-
seiller.
— 103 -
Bescot (P. de\ 1643, con-
seiller.
Besse (P. de), 49, 1510.
— (P.nouz6de),5,26janv.
1709.
Bèze (Audebert de), 4, 1535.
— (J. de), 4, 1519.
— (Nie. de), 4, 1516, con-
seiller.
Billard (P.), 15, 1480; Herb.,
1483.
Billet (Hugue), 1451, docteur.
Biaise (Nie), 5, 19 juil. 1672.
Blanche (Mich.), Sol., 1G88.
Blanchetière (Fr.), 31, XVIe s.
-1- 23 déc.
Blanquet (Aign,), Hil., 1558.
Blanvillain, 1790.
Blavette (Jér.), Gap., 8 fév.
1699.
— (Micli.), 1, 9 marsl687.
+ 28 mars.
Blondeau (Jacq.-Mich.), 19
oct. 1773.
Blondel (Fr.), Til., 1457.
— (J.), Til., 1465.
Bobin (Jacq.), 17, 1600; FI.,
1625.
Boilève (Gui), Sol., 1475 ; 27,
1480.
— (J.), Cap., 1425.
— (Jos.), FI., 23 juil. 1725,
— 1er oct. 1777.
Boinard (Alexandre), 9, 1617.
— (Martin), 6, 1590; Cap.,
1614.
— ( — ), 9, 1636.
Boiscauminus (J.), S. -G., 1365.
Boisson (J.), 1368.
Boitet (Edouard), Sol, 1651.
— (J.), Sol., 1641.
— (P.), .3, 1616; Sol. ,1636.
Boitier (Guill.), 26, 1541.
Bomberault(J.), 4, 1532.
Bonnemet (P.), 17, 12 mars
1693 + 5 fév., 16 mai, 17
oct. 1735.
Bonnières (de), Gap., 1790.
Bontemps (J.), Hil., 1476.
Borde (Aign.), S.-G., 1665 ; 18,
3 juil. 1661 -h 6 mai.
— (P.), S.-C, 1689; 18,
7 mars 1689.
Bordereau (Denis), 9, 1550 ;
G., 1550; Herb., 1562.
— (Guill.), 9, 1520; G.,
1549.
Bordier, S.-P., 1790.
Boreau (Mich.), 13, 1571.
Boucart (Guill.), 12, 1498.
— (J.), 12, 1450; évêque
d'Avranches, 1453-1484.
Boucher (Denis), S.-G., XVIe s.
— (J.), 1479.
— (J.), 5, 1570.
— (Jacq.), 26, 1468.
— (Jacq.), 24, 1635 + 8
janv. 1642.
— (Marin), 8, 1010.
Bouchier (Denis), 18, 1590.
— (J.), 18, 1501.
Boucquin (L.), 21, 1600;
Herb., IGIO.
Boudeau (Christ.), 10, 1015.
— (Firmin), 30, 1573.
Boudeau (Fr.), 30, 1580.
— (Guill.), 10, 1600.
— (Martin), 10, 1005.
104 —
Boudeau (Mich.), + 25 avril.
Boulard (Jacq.), 23, 1G0O.
— (L.), 23, 1580.
Bourdeau (Guill.), Cap., 1599.
Bouret(J.), S.-P.,15nov.l690.
Bourgeois (J.), 13, 15 juil.
1585.
Bourget (Fr. de), Hil., 1551.
Bourgoin (J.), 7, 1477 ; G., 29
août 1477.
Bourgogne (Etienne), 25, 1642.
— (Fr.), 25, 1624.
— (Jacq.), 25, 1628.
Boutalou (Mich.), 30 mai 1755.
Boutelou, Til.,1790.
Boutret, S.-P., 27 sept. 1745
+ 2 juil. 1790.
Boyer, Herb., 1790.
Brachet (Ant), 22, 1580; 12,
1584.
— (Ant.), 28, 1591 ; S.-D.,
1598.
— (Charles), 2, XVIe s. ;
12,1598; S.-C, 1598.
— (Nie), 3, XVû s. ; 12,
1498, conseiller.
— (Nie), 12, 1588.
Brament (L.), 16, 1627.
Brasseux (J. Nie), 31, 29 mai
1726 + 6 déc et 5
oct. 1745.
— (Nie), 19, 2 juil. 1733.
Briamct (J.), 15, 1497.
Brilhac (Christ, de), 24, 1482,
cvèque d'Orléans.
Brissonnet (J.),'^1497, abbé de
Blanche-Couronne.
— (Rolj.), 20, I/.92, arche-
vêque de Reims.
Brissot (Lucas), 30, 1524.
Broardi (Guill.), Cap., 1286.
Broart (Anselme), Sol., XlVe s.;
8, XI V« s.
— (Lancelin), Sol., vers
1301.
Broquemont (Pantaléon de),
31, 1498.
Bruère (Phil.), S.-P., 15 nov.
1690; 11, 24 juin 1694
-l- 25 janv.
— (Phil.), Cap., 7 mai
1709; Til., 1724.
Bruneau (J .), 14, 1509, docteur.
— (Mich.), 18, 1659 ; Cap.,
16 nov. 1659.
Bucy (Mich. de), D., 10 mai
1505-1511.
— (P. de), 4, 1507, con-
seiller.
Bueylet (L.), 1395, docteur.
Bufîetière (L.), 31, XVe s.
Bugy (J.), 4- 24 juin.
Bulcensis (Et.), C, 1259.
Bureau (Jac. du), C, 1273.
Cabart, 1790.
Cadulous ou Cadurcus, D.,
1178-1192.
Cahouet (J.), 6, 25 fév. 1663.
Cailleau (Guill.), G. ,1451 ; 11,
1454.
— (.1.), D., 17 sept. 1460-
1479.
Candavid (Denis), 14, 1566.
— (Guill.), S.-P., 1552.
Canlay (Edmond), S.-P., 1580;
Sol., 1598 -i- 10 nov. 1599.
— 105
Capella (Sim. de), S.-C, 1285.
Carnel (Rob.), 16, 1627.
Carpault (Guill.), 9, 1484;
Sol., 1501 + 22 juin.
Cassin (Cl.), FI., 1593-1-ler nov.
— (Jos.), 10, 14 janv. 1679
+ 12 avril 1693.
— (L.Fr.),10,20avr. 1691
+ 14 et 30 juin, 10 août.
Censerie (P. de la), Herb.,
1450, témoin dans le procès
de Jeanne d'Arc.
Chalo (Sim. de), Gap., 1328.
Ghalot (Mathurin), 29, 1626.
Ghambly (Odoartde), D., 1331.
Ghampgirault (Ch. de), 12,
1571; G., 1572; Herb., 1572
4- 4 avr. 1576.
Chapelain (Ant.), 31, 27 juill.,
1733+ 22 et 30 déc. 1738.
Charpentier (Rob.), Hil., 1508
4- 3 janv. et 2 juill.
— (Sylvestre), Hil., 1498.
Chartier (André), 15, 1599 +
18 cet.
Gharton (P.), 7, 29 juill. 1700
+ 18 nov.
Chassaing (Ant.), S.-P., 10 nov.
1734; 31, 1er janv. 1739 +
17 janv. et 3 avr. 1742.
Chastin (L.), 22, 1500.
Chedemy (Math.), 4, 1480 +
5 avr.
Chemery (J.), 27, 1400; D.,
1415.
Chenu (J.), FI., 1512.
- (J.), 27, 1542.
— (Jacq.), Cap., 1545.
Cheré (Cl.), 29, 1532 ; 16, 1545.
Gheré (Et.), 11, 1588.
Chéritte (Guill.), C, 1320.
Chery (J. de), 1368; D., 1377-
1412.
Chevallier (Jos.), 16, 10 fév.
1672 + 17 juill.
— (Jos.), Til., 1704.
Chiquand, 1790.
Cholard (Cl.), 21,24 déc. 1693
+ 20 mai, 6 juin 1712.
Cholet(J.), 31,1593; 30, 1598
+ 25 avr.
Chomery (Gilles de), 28, 1593.
— (J. de), D., 1412.
Choppin (David), 4, 1588; S.-C,
1588; S.-D., 16 oct.
1598; G., 23 août 1599
+ 1601.
Choppin (Nie), 23 sept. 1599 ;
4, 1601 + 9 avril 1639.
— (Théodore), 4, 1602;
S.-C, 21 juil. 1617; C, 12
nov. 1629 + 9 nov.
Clément (Laur.), 31, 1475 ; 28,
1498 + 28 juil.
Glotereau (Vinc), 1599, doc-
teur.
Clutin (P.), 1532, président
aux enquêtes.
Cocher (Ant.), 16, 1569.
Coeffart (Jacq.), 23, 1540 + l«r
fév. , 24 mars. , 1 3 et 14 août,
7 et 8 déc.
Colas (Alph.), Sol., 1717.
— (Cl.), 24, 5 mars 1681.
— (J. Fr.), Til., 1766-3
nov. 1772.
— (Nie), 24, 28 novembre
1689.
— 106 —
Colas de Montdru (Alph.),
Til., 1721 + 15 mai.
Colas des Francs (L.), 27, 2
nov. 1702 - 29juin 1731 +
1G juil.
Colleau (J.), 11, -1560.
— (Roch), 24, 1575 + 31
mai, 0 juin et 16 août.
Collin (Toussaint), Hil., mars
1707 + 14 janv.
Colom (Hervée), 4, 1516.
Gompaing (Ch.), 26, 1493.
Compaing (J.), 1420.
— (Guill.), Cap., 1429.
— (Guill.), 24, 1468; 10,
1479.
— (L.), 25, 1064.
— (P.), Cap., 1451, témoin
dans le procès de Jeanne
d'Arc.
Compans (Cl. de), + 29 avr.
Constant (Ant.), 4, XVIe s.
— (Jacq.), 6, 8 juin 1576.
— (J.), 27, 1450.
— (P.), S.-C, 1532.
Contes (Aign. des), 23, 1561.
— (Ant. des). Sol., 1512.
— (Ant. des), Herb., 1545.
— (Ant. des), 23, 1551 ; 15,
1560; C, 1561.
— (Ant. des), C, 29 mai
1587.
— (Nie. des>, 23, 1525.
— (P. des), 23, 1522.
Corbeau (Gervais), 8, 1505.
Corbie (André de), 18, 1541.
Cordier (Mathieu), S.-P., 1553.
Coste (J.), 4, 20 janv. 1737
+ 16 nov. 1754.
Gosté (Mich.), 18, 1628; Cap.,
12déc. 1639 +6 sept.
— (P.), 16 nov. 1754.
Couart (Cl.), 10, 1580.
Cougniou (P.), 24, 1533.
Cougniou (Mich. de), 30, 17
mai 1707; 22, 8 sept. 1712
-f- 'i9 sept.
Gourbeville (Alph. Roumain
de),D., 20 mars 1677.
— (Mich. Roumain de),
D., 17 août 1054 + 15 mai.
Gourtin (L.), Cap., 1574.
Crespy (Conrad de), Til., 1293,
— (Guill. de), D., 1273-
1286.
— (Odo Giffart de), D.,
1293.
Crosnier, S.-P., 7 nov. 1752
+ 3 avril 1773.
Guneo (Petrus de), 1368.
Curault (L.),Sul., 1603.
Dabonde (L.), FI., 16 juin 1678.
Dadoué (Ant.), 31 déc. 1721 ;
9, 6 mai 1725 + 4 janv. et
21 oct. 1754.
Dagonne (J.), S.-P., 1454 + 3
mars.
Daguin (Guill), S.-C, 1400.
Damain (Jacq.), Herb., 1576.
Damon (Jacq.), 11, 1484.
Danguy (Léger), 25, 1689 ; 21,
18 août 1693.
Daniel (Guy), Til., 1415.
Dauvilliers (Cl.), 8, 7 avr,
1690 + 6juin.
- 107 —
Dauvilliers (Nie), 8, 2G juil.
1639 4- 5avr. 1690.
David (J.), D., 1430.
Debesse (P.), 26 janv. 1707.
Debrament (Pantaléon), S. -P.,
1479.
Deguierchi (Guill.), FI., 1362.
Delaborde, C, 1790.
— (L.), S.-C, 22 sept.
1741; Herb., 1752.
Delachaussée (P.), 30, 1568.
Delagrange (J.), 26, 1628.
— (P.), 26, 1632.
Delanoue (J. FI.), 1567.
Delaporte (Lazare), 4, 1531.
Delaroche (L), S.-P., 1586.
Delassy (Jacq.),ll, 1510.
Delaunay (Godefroy), 6, 1567.
— (Jacq.), Herb., + 1"
mai.
Deloynes (Gentien), S.-P., 6
sept. 1664 + 11 déc.
— (J.-B. Gentien), 30, 26
sept. 1737 ; 27, 1742
+ 23 fév. et 29 avr.
1753.
— (L.— de la Royauté), 22,
21 nov. 1632 + 15
août et 8 sept. 1692.
— (Nie), 21, 1630.
— 1790.
Denis (Jacq.), 27, 1590.
— (Jacq.), S.-D., 23 fév.
1644.
— (J.), FI. 1470.
Denyson (Fr.), 5, 26 juil. 1686.
— (Jacq.), 7, 1617 + 19
mai 1644.
— Jacq ), 5, 27 août 1690.
Denyson (J.), 28, 1646.
Deschateaux (Fr.), FI. 1653.
Desfriches (Clém. L ), 29,
26 juil. 1748 — 3 nov. 1752.
Deshaies (Biaise), Hil., 1550.
Desmares, 1790.
Desolles (J.), 31, XV^ s.
Desouches (Gilles), S.-P., 18
mars 1692.
— fJacq.), S.-P., 27 avr.
1696; 30, 9 sept, 1712; 22,
14 nov. 1724 + 19 janv.
Destat, 1790.
— (J.-B.), Hil., 10 juin
1678.
Didier (Gervais), 1, XVe s.
Dieulefist (Math.), 8, 1490 ;
Sol., 1490.
Dijon (Ant.), 22, 1600 + 27
sept. 1605.
— (L.), 22, 1605 + 24 avr.
1627.
Dinan (Nie. de), 1, 21 déc.
1644 + 10 mai;
Disme (Fr.), 9, 9 avr. 1677 ;
G., 16 nov. 1708 + 18 mars
et 7 sept.
Dives (Hippol.), 4, 1516.
Dodier (Gervais), 17, 1501.
Doissery (Rob.), FI., XVe s.
Dorât (Math.), 22, 1656; S.-G.,
1663.
Dosleau (Th.), 18, 1546.
Doulay (Laur.), 31, X Vie s.
Douon (Jac. de). Sol., 1490,
professeur.
Doyen (Jos.), Sol., 1693.
— (L.), Sol., -1718.
Dr afin, 1790.
— 108
Dubaï (Hugue), S.-D., 12G0.
Dubois (Aig.), S.-C, 1566.
— (Ant.), 19, 1509.
— (Cl.), 27, 1650.
— (J.), S. -P., 1553.
— (L.), 19, 1550.
Dubuisson (J.), S.-D., 1372,
Ducloux (Gentien), 2, 5 sept.
1713+ 30janv. 1720.
— (Jacq.), 14, 18 juin 1717
+ 24 sept. 1745.
Ducoudray (Edouard -Jacq.),
15, 22 avr. 1750.
Dufant (Alain), 6, 14 août 1488.
Dufos (Nie), 29, 1629+ 1G juin
et 17 nov.
Dulieu (P.), 1338.
Dulong (Guill.), 28, 14 août
1662; Herb., 1703.
— (J.), 28, 1646.
Dumas (Et.), 30, 2 mars 1665
+ 15 avr. 1678.
Dumesnil (Jér.), D., 5 oct. 1551.
Dunois(Et. de), Soi., 1443.
Durand (Et.), Cap., 1605.
— (Et.), S.-C, 28 fév. 1605.
— (Gilles), Gap., 27 sept.
1621; G., 1er avr. 1639 + 15
juin.
Duval (Henri), 3, 1511.
— (P.), 26, 1028.
~ (Sim.), 3, 1476.
Duverger (Germ.), 9, 1585.
— (J.), 9, 1577 + 8 sept.
1585.
Elias, D., 1093.
Estargny (Et.), S.-C, 1570;
5, 1575.
Eude, C, 1050.
Fabri (Hugue), 1521, docteur.
— (J.), 30, 1407 ; 27, 1420.
Fabry (Bernard), G., 1390.
Faucheux (P.), 10, 1627.
Febriarum (Raym.), 1368.
Ferraria (Joach. de), 1368.
Ferret (Guill.), 8, XlVe s.
Ferry (J.), 17, 1628 ; 10, 1638
+ 27 mars.
Fesneau (J.), 2, 1521.
Fiennes (Ant. de),3 septembre
1497.
Filleau (P.), Herb., 1549.
Fiteau, 1790.
Fleury, 1790.
Fleury (Pierre), S.-C, 1551.
Foilon (Aig.), 13, 1501; S.-C,
1501.
Folboucher (J.), Cap., 1419.
Fontaine (Jacq.), 11, 16 févr.
1607.
— (Jacq.;, 11, 1693.
— (Laur.), 11,18oct.l677.
— (Mich.), 11, 9 oct. 1676
Fonte (P. de), 1329 ;C., 1340-
1344.
Forest (J. de la), Herb., 1259.
Formay (Nie), 16, 1582.
Forme (Nie), 1618, sous-maî-
tre de la musique de la
chapelle du roi.
Foubert (Ant.), 21, 1574 +
27 avr.
109
Fougeteau (Mesmin), 28, 1605 ;
Herb., 1610 + 29 juin.
Fougeu (Gh.), 21, 1590, abbé
de Saint-Euverte.
— (J.), 30, 1644 ; 10, 28
août 1049; S.-P., 1650.
— (P.), 29, 1646 - 4 févr.
1661.
Fourdy (Abraham), 31, 1588
+ 16 mars.
France (Phil. de;, D., 1142.
Francechi de Boissemé de la
Roulière (Fr.), Hil., 1724.
Fromental, Hil., 1790.
Frot (Mich.), 9, 1620 + 26 fév.
1645.
Frotté (L.), FI., 17 sept. 1680.
Fulco, abbé, IXe s.
G
Gaillard (Gh.), D., 8 oct.1546.
— (Jacq.), D.,22 févr.1523.
— (Mich.), 10, 1480; Herb.,
1480; Gap., 1482.
Gallard (Jacq.), 28, 1575.
— (Jacq.), 28, XVJe s.
— (Philbert), 28, 1535.
Gallois (Ant.), Herb., 1530.
Garlande (Et. de), D., 1114.
Garnier (Fr.), 23, 4 juin 1674.
— (J.), S.-P , 1551 ; 8, 1576
+ 31 déc.
Garouge ou Jarrige (Guill.),
S. -G., 1419.
Garrault (Ghrist.), 13, 1529;
S.-G., 1538.
— (J.), 12, 1545.
— (L.). 6, XVIe s.
Gaubert (Jacq.), 7, 27 mai
1716 — 8 févr. 1761 +lcrjanv.
Gaucourt (L. de). G., 29 août
1477; Til.,1477.
Gaulier (J.), S.-D., 6 mai 1747.
Gefïrier, 1790.
Genest (Marin), 29, 1589.
— (P.), 29, 1597.
Geofîroi, G., 1078.
Geoffroy de Vitry, 1214.
Georges (Et.), S.-P., 1460.
Germon (Jacq.), Hil., 7 juin
1704.
Giffart (Eude), 1411.
— (Jacq.), 23, 1500,
Gilo de Bardis, S.-D., 1190-
1212.
Girault (P.), S.-P., 1541 +
2 juin.
Godard (J.), S.-P., 1576.
— (J.), 28, 1633; S.-G., 1637
+ 25 sept.
Godoin (Guérin), 17, 1507.
Gofridus, S.-D., 1050.
— G., 1169-1172.
Goilonsvinot (Jacq. de), 24,
10 juil. 1714 -1-27 fév., 1er
mars et 11 avr. 1764.
Gombaud, 1790.
Gc^i-rand (Nie), 25, 22 août
1701 4-9 janv., 8 et 10 déc.
1721.
Goulas(P.), 12, 1569.
Goulu du Plessis (Flor.-Fr.),
13, 0 nov. 1724; Gap., 30
mars 1725.
Goupy (Mich.), 8, 1590.
— (Roch.), 8, 1583 + 20
juin et 22 déc.
- ilO —
Goury (Honoré), 3, -0 avr.
1744.
Goyer (Fr.), 9, 1596 + G oc-
tobre.
Grasdoux (Phil.), i216.
Grata (Gaspar), 3, 27 déc.
1G77 + 6 avr. 1708.
— (J.), 3, 1718, + 31 janv.
et 1er mai 1720.
Gravier (Jacq.), + 25 juil.
Gregorius, Cap., 1214.
Grésille (Guill.), S.-C., 13 juin
1451.
Gresle (Guill.), 24, 1522.
Greslot (H.), 1, 12 mai 1542.
Grimault (Mich.), 31, 31 mai
1702 + 31 janv.
— (Mich.),16,leroct. 1717
— 12 oct. 1744.
— (J.), Hil., 11 mars 1748.
Grosil (Adrien), 23, 1631.
Groslot (H.), 7, 1544; 11, 1545.
Grunel (Cl.), 9, 1571.
Guaigneulx (Guill.-L.), 27, 30
sept. 1748.
Guari (Mich.), 23, 1521.
Guarinus, S.-D., 1140; Cap.,
1172.
Guélis (Germain "Vaillant de),
1586, évêque d'Orléans.
Guéret (Sévin), 23, 1458, doc-
teur.
Guerety (Sim.), profes«", 1458.
Guérin (Christ.), 15, ter oct.
162G -}- 18 oct.
— (Fr.), Hil. 12 nov. 1656
-{- 80 ?ivr.
— (Paul), 3, 5 nov. 1745-
15 juin 1763.
Guérineau(Denis),Sol.,l"aoùt
1731.
Guéry (Mich.), 12, 1551.
Guiard (Laur.), 4, 1516.
Guidonne (Guido), 1, XI Ve s.
Guillelmus, D., 1201-1207.
Guillon (Fr.), 23, 1664.
Guimoneau (Hilaire), 29, 1537.
Guinnebaud, 1790.
— (L.-Guill.), S.-P.,1739;
29, 6 nov. 1752.
Guison (J.), 10, 1485.
Guyardi (Gilles), 26, XVe s.
Guyenne (F.- Denis de), 30,
24 fév. 1742; 4, 18
nov. 1754 + 14 fév.
— (Jacq. de), 14, 1709 +
6 mai 1717.
Guyet (Germ.), 1, 1552.
— (Nie), 1, 30 sept. 1577;
S.-D., lOavr. 1600.
Gyvès (Ant. de), 12, 1600.
H
Halaire (Denis), Hil., 28 janv.
1686.
Halmée (P.), 30, 1566.
Hanapier (Ami), FI., 5 oct.
1703 -f- 26 juin.
Hardouin(P.), S-C.,2juinl752.
Harlay (Ch. de), 10, 1559.
Hatteau (Nie), S. -P., 1470.
Hatton (J.), Til., 1573.
Hazard (L.), 25 juin 1731 +
2 oct.
Heere (Cl. de), Herb.,1655.
— (Denis de). Sol., 1600;
D. 23 juin 1624.
Ileere (Denis de), Herb., 1649.
— (Jacq.de), 13, 1624; D.,
6 avr. 1626.
— (Nic.de), D., 4 fév. 1597
+ 22 juin 1624.
Ilegron (Gilbert), 2, 20 nov.
1702 + 29 juin.
Ilenricus, D., 1237-1245,
Ilerbault (J. de), 23, 1519.
Herberdus, G., 1221.
Herny (J.), 1, XV^ s.
Hervé (J.-Bapt.), 13, 15 oct.
1585.
Herveus, G., 1140.
Hilaire (Cl.), Sol., 1542.
Hilaire (Grég.), 5, 1464 + 20
oct.
Houzé, 1790.
— (Fr.),10,26juil. 1705 +
14 janv.
Huault (Jacq.), 4, 4494.
Hubert, 1213.
Hubert (Rob.), 4, 31 mars
1639; S. G., 4 mai 1646; G.,
15 juin 1650.
Hue(Gl.), 11, 1465; Herb., 1477.
— (Gl.), 11, 1550.
— (Fr.), + 31 août et 13
oct.
— (Guill.), 19, 1498; 12,
1520.
— (Guill.), 24, 1518 + 19
sept.
-- (Guill.). 12, 1592.
Hugue, D., 1070.
Hugue, G., 1233.
Hugue de Vitry, 1213.
Humery (L.), 4, 3 nov. 1693;
G., 1693.
111 —
Humery (Rob.-Fr.), G., 7 levr.
1694 + 9 sept.
— (Vincent), 4, 10 nov.
1694; G., 4 sept. 1708
+ 22 janv.
Hurault de Chiverny (Jacq.),
D. 20 sept. 1499-1505.
— (Rob.), Sol., 1501.
Hurelli (P.), 20, XV^ s.
Inhelot (Guido), 29, 1487.
Issy (André d'), 24, 1538.
— (Guill. d'), D., 1366.
Italici (J.), 29, 1479.
Jacob (J.), S.-P., 1639.
Jacobus, Gap., 1231,
Jacobus, S.-D., 1132.
Jacques (Edouard) -f- 5 janv.
Jamet (Fr.), 22, 1536.
— (Fr.),S.-G., 1573; S.-D.,
13 juil. 1586.
Jean de Mareau, S.-D., 1288.
Joannes, S.-D., 1212.
Jordanet (Arnauld), FI., 1719
-1-3 fév., 5 mai et2 juil. 1744.
Joubert (Nie), 10, 1600.
Julien (J.), 20, 1533 + 30 mars.
— (J. junior), 20, 1549.
La Ferté(Macéde), Sol., 1446.
La Bar (Jacq. de), 1526, con-
seiller.
— ni
Laetaldus, D., 1025.
Laisy (de), Ilcrb., 13G8.
Lambert (Jacq.), 2, 9 août
1721 + 24 déc. 1754.
Lamet (Et. de), Til., 1608.
— (Fr. de), Til., 1592.
— (Léonardde), Til. ,1645.
Landon (J.), 30, 1475.
Langlois (Nie), Cap., 1471 ;
28,1479; S.-D., 4 nov. 1482.
Langlume (J.), 27, 14 fév. 1648.
Lanquetonnier (Nie), S.-D.,
1360.
Lantes (Girard), 1340.
Laplanehe (J.), 17, 1501.
Largesse (Guill.), 24, 1601.
— (Sim.), 24, 1029.
La Rivière (J. de), 23, 1496.
La Roche (L. de), S.-P., 1586.
La Saulecte (P, de), 17, 1450.
La Sauxerre (P. de), 1, XVe s.
Lasne (Gh.), S.-P., 9 août
1715 ; 30, 12 août 1732.
L'Aubespine (Gilles), 27.
— (J.), 27.
Lebeau (J.), Gap., 1368.
Le Berruyer (J.), 10, 1506.
Le Bossu (J.).
Le Bouteiller (Hugue), S.-D.,
1281.
Le Breton (Guill.), G., 1240,
— (P.), 19, 8 oct. 1746.
Lebrun (Anne), S.-P., 1582;
5, 1588.
Leclerc CAnt.), 16, l^i déc.
1056 + 11 fév.
Lécluse (P. de), 20, 1595 ; S.-
G., 15 mars 1630 -i- 29janv.
1631.
Lecoq (Lucas), 28, 7 août
1717; Herb., 1721 -1-20 fév.,
28 août et 18 oct. 1742.
Ledemé (J.), 9, 1616.
Ledoux (Rob.), S.-P., 1552.
Lefebvre (P.), 22, 1560.
Le Feron (Guill.), Sol., 1259.
Lefondeur (Mich.),20, 19ianv.
1577.
Legaigneulx (G.-L.), 28, 30
sept. 1748.
Legonne (Denis), S.-P., 1566;
30, 1580.
Legrand (Fr.), 15, 19 mars
1679.
— (Jacq.), 15, 3 nov. 1679
-I- 7 janv. , 3 fév. et
14 nov.
— (Mich.), 15, 25 oct.
1697 — 3 juin 1716 -f
25 oct.
— de la Caillaudière (P.),
4, 11 août 1705 + 10 mai et
1« août 1744.
Legros (Nie), 29, 1600 -|- 29
août.
Le Mahieux (J.), Til , 1663.
Lemaire (Nie), Til., 1435.
— (Jean), Til., 1655.
Lemaistre (Ant.), S, -G., 1477.
Lemallier (J.), 15, 1479.
Lemasson (Rob.), 22, 1540.
Lemerle (Jacq.), Hil., 1558.
Lemoine, Sol., 1790.
— (J.), S.-P., 1625.
Léodebode, abbé, VlJe s.
Leprévost (Eustache), 26, 1540.
— (Gabriel), D., 13 fév.
1537.
— 113 —
Leprévost (Ives), 26, XV^ s.
Leroy (Altin), 27, 22 sept. 1058.
— (Roger), 21, 1460.
Lesauvage, D., 1436-1454.
Lestoile (P. de), 28, 1517,
docteur.
— (Séb. de), 10, 1530.
Lestringant (P.), 30, 1678 ; 21,
1692 + 29 juin.
Levassor (Cl.), 26, 1607 ; 22,
I616+18janv. 1643.
— (J.), 31, 1507.
Levé, 1790.
Levillain (P.), Sol., 1422.
Leviste (Gh.), 20, 1567.
— (Jacq.),20,XVes.;Gap.,
1483 +25 mars 1510.
— (P.), 20, 1570.
Lhuillier (Gaspar), 31, 1725.
— (Jacq.), S.-P., 1576 ; S.-
G., 1587 ; 5, 1588.
— (Jér.), 28, 1572.
— (Jos.), + 17 nov.
Libert (J.), 8, XIV« s.
Liutbolde, abbé, IXe s.
Loiseau (Guill.), 9, 1501 ; G.,
1518 + 15oct.
Lormeau, S. -G., 1790.
Lorris (Et. de). Sol., 1310.
— (Guill.), Sol., 1240.
Loudun (Foulque de). Sol.,
1290.
Louveau (Mathieu), 2, 1486.
Louvel, 1790.
Lupi (Nie), 23, 1475; 6, 13
janv. 1477.
M
Macé (Ch.), 16, 1489.
Macé (Mathurin), 16, 1621.
Machau (Guill. de), TH., 1326.
Mainard (Jér.), S.-G., 1664.
Malhaire (P.), 29, 4 fév.,
1661 + 2 et 22 janv., 28 juin
et 3 sept. 1711.
Mallessay (Jacq.), 24, 1533 ;
Gap., 1536.
Marchant (Glém.), 8, 1514 +
1er déc. 1526.
— (Glém.), Gap., 13 déc.
1640 + 21 juil.
— (Et.), S.-P., 1551.
— (L.), 15,22 marsl717.—
21 avril 1750.
Marcheville (Théobald de),
24, 1486.
Mareau (J. de), G., 1304.
— (J. de), S.-D., 1660.
— (J. de), 1, 1552.
— (L. de), 1, 1520.
— (Raoul de). G., 1275.
Margeritte (Fr.), 21, 1468.
Marie (Sim.), 16, 1545.
Mariette (Jacq.), 5, 17 avr.
1655 + 31 mai.
— (L.), S.-P., 16 août
1694 + 25 août.
Marolio (Radulphusde), Cap. ,
1263.
Marquet (J.), S.-C, 1428.
Marteio (Hugo de), 1206.
Martin, S.-D., 1172.
— (Fr.), 11, 19 juin 1628
+ 4 juil. et 8 oct.
Marvilliers (Guill. de), Herb.,
1329.
Massac (Gh. de), 24, 1590.
— (Gh. de), FI., 1627.
— 114
Massac (Fr. de), 24, 4592 ; FI.,
1G30 + 25 août.
— (Mich. de), FI., 1052.
Massiot (Nie), ^7, 1616; 25,
1619.
Masson (J.-Fr.), 30, 20 nov.
1754.
Mastin (J. de), D., 1790.
Masuère(P.), 5, 1605+21 avril.
Mauduisson (Jos.), 17, 18 mai
1735 + 25 nov.
Mausso (Guill. de), 1368.
Mcignan (P.), S.-P., 1599;
29, 1615 + 15 juil.
Menard (Jér.), 22, 27 juin
1664; Gap., 1665.
— (P.), Til., 1570.
Menault (Et.), 19, 1630.
— (Guill.), 19, 1653.
— (Jacq.j, 19, 15 sept.
1655.
Menou (L. de), 17, 1619.
Mercier (Jacq.), G., 1328.
Mervieux (Gl.), S.-P. 1594.
Mery (Guill.), 16, 1582; S.-G.,
12 oct. 1601.
Mesland (P.), 17, 1588.
Mesnager (Guill.), 6, XVIe s.
Mcttas (J.), 2, 1527.
Michau (Cl.), 25, 13 janv. 1690
-f 7 et 24 fév. 1693.
Mignot (Jacq.), 20, 28 juillet
1730 + 28 août.
Milbert(P. dei, 17, 1510; S.-
D., 1522.
— (P. de), 17,1550; S.-D.,
1550.
Minier (P.), Ilil., 1602 -f- 20
nov. 1626.
Miron (Piiil.),31, 5 fév. 1720;
25, 1721 + 7 juin et 9 nov.
1756.
Monier (Guill.), 17, 1644.
Montefroy (Théobald de), 26,
XV« s.
Montfort(Et. de), D., 1252-1260.
Morage (Jacq.), S.-P., 1708.
Morandi (Adeniarus), 1372.
Morchoisne (Christ.), S.-P.,
1646; 31, 24déc. 1652 + 11
nov. et 15 déc. 1700.
Moret (Marin), 8, juil. 1719.
Morisset (P.), 24, 2 janv. 1642.
Mortier (L.), 21, 1500.
Moulin (Mich.), 13, 1551.
Mouton, S.-D., 1790.
Munet (Et.), 6, 26 juil. 1490;
S.-D., 15 juil. 1498 -H 27 mai
et 27 nov. 1552.
N
Naim (Gilles), 23, 1610.
Nepveu (Guill.), S.-P., 1653 -f-
9 janv.
Néron (P.), 6, 27 mai 1737+
1«'- et 29 août.
Nicolai (J.), 15, 1492, docteur.
— (L.), S.-G., 1434, pro-
fesseur.
Nicoti (J.), 1368.
Noret (Marin), +28 nov. 1743.
Nouel (J. -Daniel), 4, 14 nov.
1702 + 5 janv.
Odigier (Mich.), 19, 22 août
1687 + 3 sept.
115
Olivier (J.), 20, 1519.
Orléans (Spiritus cl'), S.-P.,
1541.
Fallu (Jacq.), Hil., 10 mars
1G50.
Palniaret (Edmond), S.-P.,
1540
Paré (Guill.), S.-P., 1625.
Paris (Ant. de), 17, 1502.
— (Gh. Cl. de), S.-D., 25
avr. 1G77.
— (CL), 20, lOjanv. 1642;
S.-D., 1654 -f- 25 mai.
— (Gilb.-Fr.), 24, 21 oct.
1G95 ; S.-D., 1708-9
janv. 1744.
— (Guill. de), 1328.
— (Mich.), 9, 4 sept. 1652.
— (Mich.), 20, 25 oct. 1677.
— (P.), 23, 1567.
— 1790.
Parmety (J.), Herb., 1460 + 5
août.
Pascal (Th.), 8, 1501, docteur
régent.
Pasquier (Alexis), 5, 1568.
Pasteau (Martin), 18, 1551.
Paucapalea (Guill. de),l,XVe-
XVI'' s.
Payen (Et.), 30, 15 nov. 1724;
G., 9 mai 1725; 11, 10 août
1732-22 mai 1772.
Peigné (Gh.-Fr.), 13, 13 sept.
1703.
— (Et.), 25, 1597.
— (Flor.), Herb., 1565; 25,
1507.
Peigné (Guill.), Gap., 1593.
— (Guill.), S.-P., 1599.
— (Mich.), 25, 1570.
Pelant (Fr.), 23, 22 fév. 1072.
Pelet (P.), Herb., 1456.
Pelle (Sim.), 12, 5 juin 1660
-f 9 et 13 fév. 1706.
Pellecerf (Et.), FI., .30.iuin 1002
+ 9 juin.
Perdoulx (Et), 4, 19 août 1718
+ 25 déc.
Peresiart (André), 25, 1490.
Perier, 1790.
Perret (Martin), 14, 1550.
Perrinet (J.), 30, 14.50.
Perrique (Fr.), -|- 6 avril 1708.
Perrot (Ant.), Hil., 1600.
Peschart (André), 1510.
Petau (Fr.), 29, 1550.
— (J.), S.-D., 1744 + 23
avr. 1746.
— (Mich.), 18, 9 janv. 1750.
— (Théobald), 29, 1540.
Petit (Nie), 3, XVle s.
Philippon (Edm.), 27, 1573 ;
Gap., 1573 -f 29 mai-s.
Philippus, S.-D., 1128
— D., 1162.
Pichard (.1.), 12, 9 févr. 1700.
— (Lud.), 24 nov. 1063.
— (Sim -.lacq.), 12, 15 oct.
1707.
Pichery (Gh.), 23, 1550.
— (Gl.),S.-G.,lG31+4avr.
— (Ant.), 30, 1538.
— (J.), 23, 1591.
— (P.), 23, 1594.
Pied ru (Mathurin), 4, 1580.
Pilleau (P.), 7, 1518.
TOME .VI. — 13ULLETIN N" 150.
8
— 116
Pise (P. de), D., 11G2.
Pissebeuf(Aiit. de), Sol., 1508.
— (.1. de), 10, 1520.
Pittavinaiia (Math, de), 1328,
Plaisance (Et.), 10, 1440.
Pochaire (J.), S.-C, 1522 ; 10,
1523.
Poissoilat (J.), S.-P., 31 déc.
1052.
— (J.). S.-P., 8 fév. 1079,
magister pxierorum.
Polluche (Paul), 0,10 mai 1730.
Ponce, S.-C, 1173.
Ponceau (Jacq.), 21, 1510.
Poncelet (Gantien), 10, 1492 ;
Gap., 1494.
Pencher (André), 1403.
— (Et.), 30 sept. 1403,
arciiev. de Sens.
Ponier (Et.), 25, 1492.
Pontpertuis (Guill. de), 1308.
Porcelly (Thom.), G., 1280.
Porthault (Mathurin), S.-P.,
1057 -f- 5 nov.
Postas (Guill.), llil., 1020.
Postel (Jacq.), S.-P., 1001 4- 0
sept.
Pot (Et.), 0, 28 nov. 1522.
— (Phil.), 6, 23 mars 1524.
Pothier (Mathieu), 3, 1000;
Sol., 1602 + 19 juil.
Poullin (Et.), 2, 2 mars 1005,
— (J.), S -G., 1722-11 oct.
1744.
Prévost (Gh.), 9, 1007.
— (Christ.), 1, 25 marsl 702
+ 25 juin.
— (Gaiiriel), D., 13 lév.
1537.
Prévost (Guill.), Til., 1540.
— (Nie), Til., 1548.
— (Nie.), 16, 16.32.
Prieur (Nie), Herb., 1590 ; 25,
1597.
Proust (Thom.), S.-P., 1030.
Prud'horn, 1790.
Quinton(J.), Gap., 1480.
Rabotteau (Rob.), 30, 1570.
Ramier (J.), 9, XVe s.
Raymond (Fr.), Sol , 1552.
— (Fr.), 2, 1040.
l^ayniond (Georges), 2, 1054.
— (Mich.), 10, 1639 + 28
août.
Refugio (Rad. de), 1, 1392,
docteur.
Reginald (B.), U., 1212-1218.
Régis (P.), 4, 1479.
llegnault (P.), 8 avr. 1705.
Remibus, G., 1175.
Renard (L.), S.-P., 24 avr.
1722;23, 8nov. 1734-
25 juin 1707.
— (Rob.), Hil., 1414.
Rennes (Mich. de), 19, 1C21.
Richard (Guill.), 27, XlVe s.
— (Simon), 5 oct. 1707.
Rigault (Christ.), 22, 1634 -f
2 mai et 8 sept.
Robert, D., 1038.
— S.-C, 1201; G., 1214.
— (Anne), 26, 1571.
14-
Robert (Jacq.), 25, 1579.
— (Ch.), Il,20juil.i500,
év. d'AlJjy.
— (Ch.), 11, 1692.
— (Jcacq.), 25, 1580.
— (J.), 20, 1571; S. -G.,
1586; G., 23 mars 1597
+ 25 juin.
Robertet (Jacq.), D., 6 juin
1511.
— (L.), D., 10 juin 1510.
Robillard (Jacq.), 20, 1570.
Robineau (Cl.), 2, 1557.
Roger (Jacq.), 12, 1576
Roger (J.), 2, 1529.
— (L.), FI., 1526; 2, 1525.
— (Nie), FI. ,1512; 2,1526.
Rogier (J.), Hil., 26 novembre
1688.
Roguet (Et.), 22, 1556.
Roillard (Ant.), 21, 1500.
— (Jacq.), 21, 1580.
— (P.), 21, 1580.
Roland (J.), 22, 10 mai 1692.
Reliant (Gon.stantin), 4, 1581.
Roucelet (Jér.), 31, 5 mai
1742; 28, 2 mars 1753.
Rouget (Gérauld), C, 1357.
Rousseau (J.), 10, 1531.
— (L.), 10, 1540.
Roussel de Tilly (Fr.), D., 19
juil. 1728, év. d'Orange,
1731.
Rou/.eau (P.), 18 janv. 1722-
8 janv. 1750 -f 25 avr.
Rozier Taîné, 1790.
— le jeune, 1790.
— Deloines, 1790.
Ruzé (Arnoul), 22, 1480.
Ruzé (Arnoul, 22, 1525 ; Til.,
1532.
Sain (Cl.), 12, 1589, abbé de
Saint-Eu verte.
- (René), 12, 1587.
Saint-Mesmin (Nie. de), 26, 15
août et 5 nov.
Salât (P.), 1474, docteur.
Sailé (Noël), 10, 20 nov. 1716.
Salomon (J.-Jacq.), 10,27 mars
1709 + 6 et 23 fév.
- (J .-P.), 6 fév. 1771.
Sancion, D., 1078.
Sanguin (Christ.), D., 20 juil.
1586.
Sapin (J.-B.), 7, 1550.
Sarrebourse (Ant.), 31, 26
nov. 17.54.
Sauvage (Math.), S.-P., 1746.
Savaric, Herb.. 1244.
Savary (Math.), 1, 1422.
Savatier (J.), 24, 1538; Cap.,
1538.
Sellier (Gabr.), 18, 1023.
Serceaux (Rob. de;, S.-D.,
1425; C, 1455, témoin dans
le procès de Jeanne d'Arc.
Sergent (Jacq.), 9, 6 avr. 1650.
- (Mich.-Aug.), S.-P., 31
août 1732; 30, 13
juin 1738.
- (P. Nie), 8, 17 avril
1744 — 0 mai 1755.
Sevin (Gilles), Ilil., 163!)
- (Jacq.), 18, 1.502 + 17
juil.
Sevin (Nie), 7, KilO.
Sicard (Rémi), 9, 4647.
Silvestre (Math ), 31, XV« s
Soudié (P.), 2, 1556.
Stampis (J. de), 1206.
Sulpice (J.), 1260.
Taillandier (J.), 24, 154t2.
Tall.ot(Guill.), 12, 1544 + lU
mai.
Tameray (Hugo), Ilil , 1480.
Tassin (André), 22, 1557.
— (P. Legrand), 31, 2 oct.
1717; 3, 26janv. 1720— 10
mai 1744.
Taureau (.T.), S. -P., 1457.
Tau ri (J.^, 31, 1430.
Texier (J.), 19, 1577, con-
seiller.
— (Nie.), 10, 1570, con-
seiller.
Thecelin, Till., 1214.
Thedelinus, D., 1029-1036.
Théodulfe, abbé, IX^ s.
Tiieulgrinu.s, D-, 854.
Thiballier (Cl.), 7,4641.
— (Fr.), 7, 4 nov. 1695.
— (Fr. Ch.), 7,2 déc. 1685.
— (.Julien), 7, 22 oct. 1648.
Thibault (J.), S.-D., 1409.
Thiel (Bortr. de), 1358, con-
seiller.
Thiercelin (J.), S.-P., 1735 ;
l'i, 26 sept. 1745.
— (Mob.), Til., 1560,
Tliionvillc (P. de), C, 1357.
Tliirobundi (J.), 13U8.
118 —
Thoinard (Ch.). 23, 1560
— (.1), 23, 1636
Thomas, D., 1228.
Thorault (Abraham), + 16
mars, 19 et 28 avr.
Thou (Christ, de), 13, 1570.
— (Jacq. de), D., 3 déc.
1569.
— (J. de), 7, 1584
Tlmilleau (J.), 20, 22 nov. 1631
+ 5 mai, 7 août et
31 déc. 1670.
— (Nie), + 27 avr. 1730.
ThuiUier (.los), 23, 17 mars
1087.
Tillet (J. du), 7, 6 août 1607.
— (L. du), 7, 7 avr. 1609,
conseiller.
— (Séraphin du), 7, 1610.
Tiphaine (Jacq.), 28, 1599
Touchet (J.), 12, 1595.
Tranchot (P.), Hil.,1508.
Trembloit (Olivier), S.-P.,
1680; 30, 16 mars 1692, 6
sept. 1712.
Tremot (J.), 8, 1536.
— (.1.), 8, 1570.
Trinus (P.), S.-C, 1357.
Tripault (Aig.), 29, 21 déc.
1710; Sol., juin 1731 ; Til.,
13 août 1732 — 3 sept. 1751.
Trunel (Cl.), + 31 janv.
— (Guill.), 5, 1505 -f- 10
janv. et 27 avr.
— (P.), CI 472; Til., 1479 -t-
29 juin.
— (Symph ), Til., 1505;
15, 1520.
Turcan (Fr.), 5, 1573.
149
ïurpin (Guill.), D., 1330-1340.
— (Guill.), 12, 4550.
Tiin-cl (.T.), 14, 1538.
Vachère (Ant.), 40, 4529.
VaLîolly (Girauld), 8, 4400 ;
Sol., 1408 + 2 mai, pro-
fesseur.
Vaillant (Adrien), 10, 1560;
4, 1570.
— (Alex.), Herb., 1()57 ;
13, 1058 + 23 déc.
— (Ant.), Herb., 1003 ; 13,
27 sept. 4663 + 27
mars et 46 sept.
— (Cl.), Herb., 4658 + 42
sept, et 25 déc.
— (Constantin), 4, 4582.
— (Germ.), 25, 4537, Herb.
1544; 4, 1550; Sol.,
1562 + 4 déc.
— (P.), 25, 1520.
— (P.), 25, 1587.
— (Rob.), 5, 1554.
Vaslin (Ant.), 3, XVe s.
Verac (Nie), 2, 1506; Herb.,
1026 + 2oct. 1649.
Verac (Théod.), 2. 30 oct.
4644 + 19 déc. 1072, advo-
catiis et i^criba capituH -f 5
mars 1605.
Verrinis (Bert. de), C, 1334.
Vesic (Godefroy), 29, 1488 +
18 mai.
Vesque, 1790.
— (Martin), 2, 9 sept. 1750.
Vico (Jacq. de), C, 1270.
Vigent (Bern.), 1340.
Vilaine (P.), 27, 1400.
Villereau (Ancellus de), S.-D.,
1328.
Villiers (J.), 18, 1485.
— (Jér.), 18, 1493.
— (L. de), D., 18 mai
1479-1497.
Vincent, S.-C, 1250.
— (Jacq.), 27, 1644.
— (J.), 27, 20 avr. 1648.
Vissay (L.), 11, 1500.
Vitato(GaufTridusde), 1206.
Vivier (Cl.), 10, 1007,
— (J.), FI., 22 mai 1682.
Voisin (L.), Hil., 1634.
W
Warmont, D., 877.
l'iO —
DIGNITAIRES DU CHAPITRE
Theutgrinus, 854.
Warmont, 877.
Laetaldus, 1025.
Thedelln, 1020-1030
Robert, 1038.
Hugue, 1070.
Sancion, 1078.
Elias, 1093.
Etienne de Garlande, 1114.
Pliilippe de Franc(î, 1142-1162.
Pierre de l'ise, 1102.
Cadulcus, 1178-1102.
Guillaume, 1201-1212.
Reginaltl, 1212-1218.
Thomas, 1228.
Henricus, 1237-1245.
Etienne de Montfort, 1252-
1260.
Guillaume de Grespy, 1273-
1286.
Eude de Grespy, 1293.
Oudart de Chambly, 1331.
Guillaume Turpin, 1339-1349.
Guillaume d'Issy, 1366.
Jean de Gliery, 1377-1411.
Jean de Ghomery, 1412-1415.
Doyens.
Jean David, 1430.
Pierre Lesauvage, 1436-1454.
Regnault Aubelin, 1454.
Jean de Cailleau, 1460-1479.
Louis de Villers, 147'.)-1497.
Jacques Hurault de Chiverny,
1499-1505.
Michel de Bucy, 1505.
Jacques Robertet, 1511.
Louis Robertet, 151(5.
Jacques Gaillard, 1523.
Gabriel Prévost, 1537.
Charles Gaillard, 1540.
Jérôme du Mesnil, 1551.
Jacques de Thou, 1569.
Ghristophe Sanguin, 1586.
Nicolas de Heere, 1597.
Denis de Heere, 1624.
Jacques de Heere, 1626-1654.
Michel lloumain de Gourbe-
ville, 1654.
Alplionse Roumain de Gour-
beville, 1677.
François Roussel de Tilly,
1728.
Gcoffroi, 1050.
Philippus, 1128.
Jacobus, 1132.
Guarinus, 11 'lO.
Martin, 1 172.
Sous-Doyens.
Gilon de Rardi.s 1190-1212.
Joannes, 1212.
Hugue Dubaï, 1260.
Hugue le Bouteiller, 12S1.
Jean de Marcau, 128S.
— 121 —
Anseau de Villereau, 1328.
André d'Arconville, 1357.
Nicolas Lanquetonnier, 1360.
Jean du Buisson, 1372.
Jean Thibault, 1409.
Robert de Serceaux, 1425.
Pierre Barbin, 1461.
Jean Barbin, 1467.
Nicolas Langlois, 1482.
Etienne Munet, 1498.
Pierre de Millebert, 1522.
Pierre de Millebert, 1550.
François Jamet, 1586.
Antoine Brachet, 1598.
David Choppin, 1598.
Nicolas Choppin, 1599.
Nicolas Guyet, 1600.
Jacques Denis, 1643.
Claude Paris de Belebat, 1654.
Jean de Mareau, 1666.
Charles Paris de Belebat, 1077.
Gilbert Paris de Belebat, 1708.
Jean Petau, 1744.
Jean Gaulier, 1747.
Chantres.
Eude, 1050.
Geoffroi, 1078.
Archembault, 1090.
Hervée, 1140.
Geoffroi, 1169-1 172.
Remibus, H 75.
Robert, 1214.
Herberlus, 1221.
Hugue, 1233.'
Guillaume Le Breton, 1240.
Etienne Bulcensis, 1259.
Jacques de Vico, 1270.
Jacques du Bureau, 1273.
Raoul de Mareau, 1275.
Thomas Porcelly, 1280.
Jean de Mareau, 1304.
Guillaume Cheritc, 1320.
Jacques Mercier, 1328.
Bertaud de Verrines, 1334.
Petrus de Fonte, 1340.
Geraldus Rogeti, 1357.
Pierre de Thionville, 1358.
Amalricusde Barberiis, 1384.
P.ernard Fabry, 1390.
Regnault Aubelin, 1435.
Guillaume Cailleau, 1451.
Robert de Serceaux, 1455.
Pierre Trunel, 1472.
Louis de Gaucourt, 1477.
Jean Bourjoin, 1477.
Guillaume Loiseau, 1.518,
Guillaume Bordereau, 1549,
Denis Bordereau, 1550.
Charles de Champgirault,
1571.
Antoine des Contes, 1561,
Antoine des Contes, 1587.
Jean Robert, 1527.
David Choppin, 1599.
Jean Benoist, 1601.
Théodore Choppin, 1029.
Gilles Durant, 1639.
Robert Hubert, 1650.
Robert Humery, 1094.
François Disme, 1708.
Etienne Paycn, 1725.
Delaborde, 1790.
— l'22
Sous-Chantres.
Ponce, 1173.
Robert, 1201.
Rortùrc, 1212.
Guillaume Baudry, 1220.
Vincent, 1259.
Simon de Capella, 1285.
Petrus de Trino, 1357.
Jean P)0iscauminus, 1365.
Guillaume Uaguin, 1400.
Guillaume Garouge, 1419.
Jean Marquet, 1428.
Louis Nicolai, 1434.
Guillaume Grésille, 1451.
Pierre Acharie, 1471.
Antoine Lemaistre, 1477.
Aignan Foilon, 1501.
Jean Pochaire, 1522.
Pierre Constant, 1532.
Boucher, XVIe s.
Christophe Garrault, 1538.
Pierre Fleury, 1551,
Aignan Dubois, 1566.
Etienne Estargny, 1570.
François Jamet, 1573.
Jean Robert, 1586.
Jacques Lhuillier, 1.587.
David Choppin, 1588.
Charles Bracbet, 1598.
Etienne Durant, 1605.
Guillaume Mery, 1608.
Théodore Choppin, 1617.
Jean Benoist, 1627.
Pierre de Lescluse, 1630.
Claude de Pichery, 1631.
Jean Godard, 1637.
Robert Hul»ert, 1646.
Mathieu Dorai, 1663.
Jérôme Mainard, 1664.
Aignan Borde, 1665.
Pierre Borde, 1689.
Louis Delaborde, 1741.
Lormeau, 1700.
Chèveciers.
Guarinus, 1172.
Gregorius, 1212.
Jacobus, 1231,
Radulpluis de Marolio, 1263.
Guillelmus Broardi, 1286.
Simon de Chalo, 1328.
Jean Lebeau, 1368.
Jean Folboucher, 1419,
Jean Boilève, 1425.
Guillaume Compaing, 1429.
Pierre Compaing, 1451.
Nicolaus Anglicus, 1471,
Michel Gaillard, 1482,
Jacques Leviste, 1483.
Jean Quinton, 1486.
Cantien Poncelct, 1494.
Jacques Malessay, 1536.
Jean Savatier, 1538.
Jacques Chenu, 1545.
Renauld Asse, 1573.
Edmc Philippon, 1573.
Louis Courtin, 1574.
Guillaume Peigné, 1593.
Guillaume Rourdcau, 1599.
123
Etienne Durant, IGOS.
Martin Roinard, 1614.
Gilles Durant, iG21.
Micliel Costé, 1639.
Clément Marchand, 1()40.
Michel Bruncan, 1659.
Jérôme Ménard, 1661.
Jérôme Blavette, 1699.
Pliilippe Bruèrc, 170<).
Florent Goulu (lu Pler^.sis, 1725.
De Bonnières, 4790.
Prévôts de Thillay.
Thecelin, 1214.
Conrad de Crespy, 1293.
Guillaume Machau, 1326.
Guy Daniel, 1415.
Nicolas Lemaire, 1435.
François Blondel, 1457.
Jean Blondel, 1465.
Louis de Gaucourt, 14 77.
Pierre Trunel, 1479.
Symphorien Trunel, 1505.
Arnoul Ruzé, 1532.
Guillaume Prévost, 1540.
Nicolas Pi'évost, 1548.
Robert Thiercelin, 1560.
Pierre Menard, 1570.
Jean Hatton, 1573.
François de Lamet, 1598.
Etienne de Lamet, 1608.
Léonard de Lamet, 1645.
Jean Lemaire, 1655.
Jean Lemahieux, 1663.
Joseph Ciievallier, 1704.
Colas de Montdru, 1721.
Philippe Bruère, 1724.
Jean François Colas, 1766.
Boutelou, 1790.
Prévôts de Sologne.
Guillaume de Lorris, 1240.
Guillaume Leferon, 1259.
Foulque de Loudun, 1290.
Anselme Broart, XlVe s.
Lancelin Broart, vers 1301.
Etienne de Lorris, 1310.
Girault VagoUy, 1408.
Pierre Levillain, 1422.
Etienne de Dunois, 1443.
Macé de La Ferté, 1446.
Gui Boilève, 1475.
Jacques de Douon, 1490.
Mathurin Dieulefist, 1490.
Guillaume Carpault, 1501.
Robert Hurault de Cliiverny,
1501.
Antoine des Contes, 1512.
Claude Ililaire, 1542.
François Raymond, 1552.
Germain Vaillant de Guélis,
1562.
Jean Basdoux, 1587.
Edme Caulay, 1598.
Antoine de Pissebeuf, 1598.
Denis de Heere, 1600.
Mathieu Pothier. 1602.
Pierre Boitet, 1()36.
Jean Boitet, 1641.
— 124 —
Edouard Boitet, 165-1.
Nicolas Blanche, 1688.
Joseph Doyen, 1693
Alphonse Colas, 1717.
Louis Doyen, 1718.
Denis Guerineau, 1731.
Aignan Trippault, 1731.
Prévôts d'Herbilly.
Savaric, 12i4.
Jean de la Forest, 1259.
Onillaume de MarviUiers,
1329.
De Laisy, 1368.
Pierre de la Genserie, 1450.
Pierre Pelet, 1456.
Jean Parnety, 1460
Raoul Barbin, 1471.
Claude Hue, 1477.
Jean Bernard, 1480.
Michel Gaillard, 1480.
Pierre Billard, 1483.
Pierre Filleau, 1519.
Antoine Gallois, 1530.
Germain Vaillant, 1544.
Antoine des Contes, 1545.
Denis Bordereau, 1562.
Florent Peigné, 1565.
Charles de Champgirault.
1572.
Jacques Damain, 1570.
Nicolas Prieur, 1596.
Mesmin Fougeteau, 1610.
Louis Boucquin, 1610.
Nicolas de Verac, 1626.
Denis de Ileere, 1649.
Claude de Heere, 1655.
Alexandre Vaillant, 1657.
Claude Vaillant, 1658.
Antoine Vaillant, 1663.
Jacques Delaunay, 1708.
L. Delaborde, 1752.
Boyer, 1790.
— 125
MONNAIES TROUVEES AUX BORDES
COMMUNE DE SULLY-SUR-LOIRE
En nivelant un chemin de la commune des Bordes, au sentier
dit de l'Ane, près la fontaine Saint-Fort, des ouvriers rencon-
trèrent un vase en terre contenant des médailles romaines.
Celle découverte remonte à l'année 1848, lors des travaux que
les villes ou communes firent alors exécuter, sous le titre d'ate-
liers nationaux.
Une partie de la trouvaille est entre les mains d'un hono-
rable propriétaire des Bordes, M. E. Neveu, qui fut attaché, pen-
dant plus de quarante ans, à l'un des plus importants services
de la librairie Hachette.
Elle se compose des onze monnaies de bronze suivantes :
Tetricus père. — i\. Femme sacrifiant. Salus Augusti.
Tetricus père. — ri. Apollon dieu demi-cheval.
Tetricus fils. — i\. illisible.
Tetricus fils. — ri. illisible.
Trajan. Moyen bronze, buste à droite. Trajano optimo.
— ^. Senatus POPULUS QUE ROMANUs. Victoire ailée.
Antonin. Grand bronze. Antoninus. Aug. Pius. P. P. Tr.
POT Tète à droite. — ut. Rome assise.
Marc Aurel. Aurelius Cœsar. Antoninus. Tête bouclée à
droite. — û. (TR. .P) OT. X. COS. . . Rome debout S. C.
DoMiTiEN IMP. CESAR DOMITIANVS. AVG. Tète à droite.
— a. S. C. Autel. Rome et Auguste. SALVS AVGVSTl.
— 12(i —
Valérien jeune. Polain. VALERIANS. . . Tète diadémée à
dr. — H. PIETAS...
Néron. IMP. NERO. C.ESAS Buste à gauche, -lî. S. G.
Génie tenant le globe sur lequel on lit : S. P. q. R.
G. Marius. — ^ itum. Deux mains croisées.
Le même propriétaire possède deux autres pièces trouvées
au lieu dénonrimé Bellevue, de ladite commune ; ce sont : une
monnaie du Dauphiné, XV'' siècle (cassée) et une pièce de Flo-
rence .
HERLUISON.
127 —
Lettre de maîtrise en chirurgie accordée après les examens
réglementaires au S. Jean Abraharn De La Croix (1), fils
de Guillaume Abraham De La Croix, lieutenant du pre-
mier chirurgien du roi.
Jean-Baptiste-Antoine Audouillé, Conseiller d'État, Premier
Chirurgien du Roy, chef et Garde des chartes, statuts et
privilèges de la Chirurgie du Royaume, Président de l'académie
royale de chirurgie, associé libre de l'académie Royale des
sciences, etc., etc.
A tous ceux qui ces présentes lettres verront, salut. Savoir
faisons : que sur la requête à nous présentée par Jean-Abraham
de la Croix, fils de Guillaume Abraham de la Croix, Lieutenant
du Premier Chirurgien du Roy : âgé d'environ trente ans,
faisant profe^^sion de la Religion catholique, apostolique et
Romaine, ainsi qu'il est attesté par ses extrait de baptême,
certificat de vie et mœurs duement légalisés et joints à ladite
requête, Contenant que depuis environ onze ans il exerce la
Chirurgie, qu'il a suivi les cours qui se font aux Écoles de
Chirurgie d'Orléans, pendant trois ans, ainsi qu'il est prouvé
par les certificats des Professeurs ; qu'il a pratiqué la Chirurgie
pendant cinq ans, tant dans les hôpitaux de la marine, que sur
les vaisseaux du Roy, ainsi qu'il est prouvé par les certificats des
médecins et Chirurgiens en Chef de la marine au département
de Brest, et trois ans chez un Maître de l'école de Chirurgie
d'Orléans.
Désirant parvenir à la maitrise, il nous aurait requis son
immatricule, sur laquelle requête notre lieutenant a ordonné
qu'elle serait communiquée avec les pièces y annexées aux
Prévôts en exercices. Lesquels, après en avoir pris communica-
tion, ont consenti qu'il portent ses billets de convocation chez
(1) M. Delacroix était le père de deux filles, mariées l'une au docteur
Lévèque, chirurgien en chef de l'Hôtel-Dieu, médecin du Collège ; l'autre
à M. Lacombe, professeur, inspecteur, proviseur et recteur à Orléans, où
il est mort en 1864.
- ns —
tous les Maîtres et ayant subi l'Examen ordinaire, son imma-
tricule a été consentie, ordonnée et faite. Ayant depuis son
premier examen procédé à ceux de Phisiologie, d' Ostéologie ,
maladies des os, d'Anatornie, d'opérations, des saignées et
médicamens. Ensuite, ayant porté ses billets de convocation
pour son dernier examen, réception et prestation de serment,
en conséquence de l'ordonnance de notre lieutenant étant au
bas de ladite requête à nous présentée et s'étant ce jourd'hui
présenté en notre Chambre de Juridiction conduit par Maître
Rochoux, il a été interrogé et examiné par notre Lieutenant,
les prévôts en exercices, les professeurs et adjoints et trois
maîtres tirés au sort en présence du s"" Monier, Médecin du Roy.
Ledit Candidat retiré, pris les avis de l'assemblée qui l'a jugé
capable, Nous avons ledit de la Croix reçu et admis, recevons
et admettons Maître en Chirurgie pour la ville d'Orléans à l'effet
d'y exercer publiquement ledit art, y avoir les marques exté-
rieures de la profession, jouir des mêmes droits, privilèges,
immunités et prérogatives dont jouissent les autres Maîtres
reçus pour la même ville. En témoin de ce, Maître Gilles
Lambron. notre Lieutenant en ladite ville d'Orléans, après
avoir pris et reçu dudit de la Croix le serment en tel cas
requis et accoutumé a signé ces présentes, à icelles fait apposer
le scel et cachet de notre dite Chambre de Juridiction et contre
signer par notre Greffier ordinaire. Ce fut fait et donné en
notre chambre de juridiction le seize mars mil sept cent quatre
vingt cinq.
Signé : Lambron,
Et plus bas : Fougeron,
Maître en chirurgie el Gref/ier.
Enregistré à la Préfecture du Loiret, au désir
de la loi du 19 ventôse an IX.
Orléans, le sept fructidor an XI de la République française.
Pour le Secrétaire Général de la Préfecture,
Brucy,
Chef de Bureau de police civile.
— 129 -
SOUVENIRS DE SAINT-AIGNAN
ÉVÊQUE D'ORLÉANS
DANS L'AQUITAINE
Les colonies monastiques de Fleury ou Saint-Benoît-sur-
Loire, qui vinrent s'établir aux bords de la Garonne (1) et de
l'Adour (2), importèrent dans la Guienne et dans la Gascogne
le culte de saint Aignan, patron principal de la ville et du dio-
cèse d'Orléans.
Tout près de La Pœole, d'abord, existaient jadis une chapelle
et un petit prieuré, appelés Saint- Aignan des Esseintes (3). De
nos jours, on a découvert, en cet endroit, un ancien cime-
tière (4).
Par une charte de 977, Gombaud, évêque de Bazas (5), et son
frère, Guillaume Sanche, duc de Gascogne, confirmèrent les
biens, droits et privilèges du monastère de La Réole (6j. Au
(1) Prieuré conventuel de Saint-Pierre de La Réole, fondé au VII^ siècle.
(L'abbé Rocher, Histoire de l'abbaye de Saint- Benoit-sur- Loire, p. 42.)
(2) Prieuré de Pontoux, auprès de Dax. (Ibid., p. 152.)
(3) Gauban, Histoire de La Réole, p. iJl33. — Cf. Dupin, notice sur la
même ville, p. 249.
(4) Gauban, p. 9. — Esseintes est, aujourd'hui, une petite commune
située à 4 kilomètres et au nord de La Réole. Le village ou hameau de
Saint-Aignan dépendait de lu paroisse des Esseintes.
(5) Avant la Révolution, La Réole était du diocèse de Bazas, réuni
maintenant à celui de Bordeaux.
(6) Archives /listoriques de la Gironde, t. II, p. 347.
— 130 —
nombre de ses possessions reconnues, ligure l'église, dite sanc-
tus Anianus de sanctis (1).
Un peu plus tard, enire les années 1020 et 1030, se place une
donation, à vie seulement, d^ la même église (2) : « Guillelmo
de sancto Aniano data est ecclesia sancti Aniani, tantùm in
vitâ suâ. Post mortem autem ejus, revertatur in domini sancti
Pétri (3). »
Les Bénédictins de La Réole avaient érigé ce petit sanctuaire
sous un vocable qui leur rappelait Orléans, leur pays d'origine.
Chaque année, ils se rendaient, en procession, aux Esseintes,
les jours de saint Marc et des Rogations (4).
La chapelle a complètement disparu ; mais le hameau où elle
se trouvait, entre La Réole et Les Esseintes, a gardé le nom
de Saint-Aignan [b). .
La paroisse de Loupiac, située en face La Réole, sur l'autre
rive de la Garonne, reconnaissait le même saint pour son pa-
tron. D'après les derniers Ordos du diocèse de Bordeaux,
Sainte-Croix serait le titre actuel de l'église de Loupiac. Ce
nouveau nom liturgique n'est, pas plus que le premier, étranger
aux traditions orléanaises.
Sur un autre point du département de la Gironde, l'église
paroissiale d'Espiet, dédiée à la Sainte-Vierge, renfermait, au
milieu de la nef, un autel de saint Aignan (6). Espiet est, au-
jourd'hui, une petite commune du canton de Eranne, arrondis-
sement de Libourne.
A peu de distance du bourg, on voit une fontaine dite de
Saint-Aignan, d'un aspect monumental. Autrefois, elle était
(1) Le nom latin de Sanctis est [devenu, en français, Des Esseintes,
quoique cette dernière forme n'olfre pas le même sens.
(2) Cartulaire de Saint-Pierre de La Réole publié, en partie, dans le
tome V des Archives historiques de la Gironde. (Voir la page Wl.)
(3) Le monastère de La Réole.
(4) DuPiN, Notice sur La Réole, p. 77. — Cf. Archives historiques de
la Gironde, t. V, note de la page ll't.
(5) Ibid.
(6j Questionnaires manuscrits de l'abbé Bauiein. (Bibliothèque munici-
pale de Bordeaux.
— 131 —
ornée d'une statue de l'évèque d'Orléans. Le 14 juin (I), il s'y
fait encore un pèlerinage, assez fréquenté ; on emporte de l'eau,
après qu'elle a été bénite, pour la guérison ou le soulagement
de diflerentes sortes de maladies (2).
Une autre localité, du même arrondissement et du canton de
Fronsac, porte aussi le nom de Saint-Aignan. Depuis le Concor-
dat de 180'2, elle est unie, pour le spirituel seulement, à la com-
mune de La Rivière. L'ancienne église de Saint-Aignan subsiste
néanmoins et l'on y fait l'office, à certains jour de l'année, no-
tamment le dimanche qui suit le 17 novembre, date liturgique
de la fête patronale. Ce même dimanche, il se tient, à Saint-
Aignan- La- Rivière (3), une assemblée profane. Cette joyeuse
kermesse ne serait-elle pas, comme en beaucoup d'endroits, un
reste de quelque pèlerinage ou pardon, institué en l'honneur
du vénéré titulaire de l'église, jadis paroissiale ?. . .
Dans le Bazadais, la petite paroisse de Cauvignac, maintenant
unie à Sendets (4), avait pour patron saint Aignan. L'église, très
ancienne, existe toujours et le curé de Sendets y va dire la
messe, le dimanche, deux fois par mois. En réponse à une lettre
que je lui avais écrite, ce pasteur obligeant m'a donné les ren-
seignements qui suivent: «Nous célébrons, à Cauvignac, la fête pa-
tronale de saint Aignan. le premier dimanclie après le 1 4 juin.
Ce jour est, en même temps, la fête civile du pays. Nous
avons aussi une confrérie de Saint-Aignan, érigée canoiiique-
ment dans cette église par le cardinal Donnet (5), le '27 juil-
(1) Jour de la dédicace solennelle de la basilique orléan.ii'se de Saint-
Aignan et de la translation des reliques ; auguste céi émome, où le roi
Robert le pieux porta, sur ses épaules, le corps du saint patron et le
déposa, lui-même, dans la nouvelle église, devenue ensuite celle que
nous admirons aujourd'hui. L'anniversaire du 14 juin 1029 était une des
grandes fêtes de l'insigne collégiale ; on ne l'avait pas oublié, non plus,
dans le Libournais.
(2) Renseignements pris sur les lieux.
(3) Nom de la commune actuelle, composée des deux anciennes
paroisses.
(4) Arrondissement de Bazas, canton de Grignols.
(5) Le cardinal Donnet qui, dans sa jeunesse, avait évangclisé, comme
missionnaire, plusieurs paroisses de l'Orléanais, gai di bon souvenir des
TO.ME XI. — BULLETIN N"150. U
— 132 —
let 1877. On vient de très loin se faire inscrire et prier,
surtout pour les maladies de peau. Une fontaine, du nom
de Saint -Aignan, située à une centaine de mètres de
l'église, attire beaucoup de monde. Nous y faisons une
procession, le jour de la fête et bénissons cette eau, afin
qu'elle conserve ses propriétés , si bienfaisantes pour les
malades... j>
Si nous voulions explorer les départements limitrophes, nous
y retrouverions, comme dans celui de la Gironde, le souvenir
de saint Aignan. Celui de la Charente, par exemple, nous offri-
rait un Saint-/! griran [sic) chef-lieu de canton de l'arrondisse-
ment de Marennes. Tout près de là, se trouvait le prieuré de
Monstierneuf, appartenant à l'abbaye de La Trinité de Vendôme.
M. Louis Audiat, l'éminent archéologue de Saintes, a publié,
récemment, plusieurs chartes de ce prieuré (1). La première,
datée de 1275, contient cette indication précise : « Sanctse Tri-
nitatis monasterio memorato et prioratui suo Monasterii novi
propè sanctum Anianum (2). »
La Dordogne nous fournirait, ensuite, quatre localités du
même nom, modifié par les variantes du patois périgourdin
(Aigne, Anyan, Aygnan, Agne, Anhe), où l'on reconnaît,
cependant, la forme primitive (3).
Le deuxième évêque de Périgueux s'appelait Atiianus (4) ;
mais il n'a jamais été honoré comme saint et ce n'est pas lui
dont certaines localités du Périgord prirent le vocable. C'est bien
gloires du diocèse ; Saint-Aignan, surtout, lui était resté dans la mémoire,
et il fut heureux de trouver une occasion de l'honorer dans son propre
diocèse.
(1) Archives historiques de la Saintonge et de rAunis, tome XIX,
pp. 220-233.
(2) Ihid., p. 226.
(li) Dictionnaire toporjraphiqiœ du département de la liordocjne, par
M. le vicomte De Gourgues, p. 282. — Le peuple de plusieurs paroisses
de la Gironde, où l'évêque d'Orléans est demeuré en honneur, prononce
de même A(puvi, comme s'il n'y avait pas d'r. ce que dans le peuple
ou fait toujours à Orléans. D'autres, supprimant l'initiale a, disent
SuinCujnan .
(4) Galliu Christiana, t. Il, col. 1148.
— 133 —
de l'évêque d'Orléans, lequel, d'ailleurs, vivait longlemps après
celui de Périgueux, son homonyme (1).
Les Landais l'ont appelé sent Aignel, eu lui dédiant une de
leurs communes, du canton actuel d'Aire.
L'Agenais, autre division de l'Aquitaine, avait une paroisse
de Saint-Aignan, aujonrd'liui simple hameau de la commune
d'Asnans (2).
Les départements du Gers, du Lot, du Lot-et-Garonne pré-
sentent, à leur tour, des villages du même nom (3). Celui de
Tarn-et-Garonne renferme une paroisse de Saint-Aignan (canton
de Saint-Nicolas -de-La-Grave, arrondissement de Caslel-Sar-
rasin). 11 y eut autrefois, en ce lieu, un petit prieuré de l'ordre
de Fontevrault. (Correspondance de saint Vincent de Paul, pu-
bliée en 1882, t. I, p. 474, note.).
Ces rapides indications suffisent pour démontrer que le saint
patron du diocèse d'Orléans n'est point un inconnu dans le sud-
ouest ni dans le midi de la France. Son culte, on le voit, a
rayonné sur les provinces les plus éloignées du pays privilégié
où il a fait particulièrement éclater ses vertus admirables.
En terminant, je rapporterai une décision judiciaire qui se
rattacrie à l'objet spécial de mes recherches.
En 1523, le Parlement de Bordeaux, juge d'appel du sénéchal
de Limoges, confirma lé privilège, dont jouissaient les évéques
d'Orléans, de gracier les criminels qui leur étaient présentés, le
jour de leur entrée solennelle (4). Ce droit remontait à saint
(t) On ne connait, en France, d'autre saint du nom d'Aignan (après
celui d'Orléans) qu'un évêque de Chartres, élu vers l'an 200, et titulaire
de l'église où ses restes reposent dans cette ville. (Sébastien Roulliard,
Parlhénie, ou Histoire de Notre-Dame de Chartres, II' partie, pp. 7
et 149). Sa fête est marquée au 10 juin.
(2) Pouilié de l'ancien diocèse de Condom, publié dans le tome VH des
Mémoires de la Société académique d'Agen, p. 110.
(3) Cf. le Dictionnaire des postes.
(4) Dissertation de PoUuche sur ledit privilège, pp. 2(5, 27 et 36, ov'i se
trouve tout le détail du procès qui donna lieu à l'arrêt du parlement de
Bordeaux, avec le texte de cet arrêt mémorable.
— 134 —
Ai.^aan, lequi.-l l'aurail exercé le premier, suivant, l'opinion la
plus accrédilée (1). Sans doute, à l'occasion du procès de 1523,
le vifux palais de l'Omhrière (2) aura, lui aussi, retenôi des
louanges données au miséricordieux pontife par l'éloquence mé-
I idionale.
A. DUPRÉ.
NOTE
SUR L'ÉGLISE SAINT-AIGNAN DE HOME
Cette petite église, bien peu remarquable et fort incon-
nue, fui érigée (à une époque incertaine) en l'honneur,
non pas du libérateur de la ville d'Orléans, mais de son homo-
nyme, l'évêque d'Alexandrie, métropole de l'Egypte ; sur quoi
nous lisons, au Martyrologe romain de Baronius (3), p. 183 :
a. 25 aprilis : Alexandriaî; sancli Aniani episcopi, qui, beati
Marci discipulus ejusque in episcopatu successor, clarus vir-
tutibus, quievit in Domino. »
Ce saint Aignan est antérieur de quatre siècles à celui d'Or-
léans; il succéda, l'an 68, à saint Marc, premier évêque d'Alexan-
drie et mourut dans celle ville, en l'année 86 (4).
(1) Dissertation de PoUuche, pp. 9 et suiv.
(2) Ancien château-fort des ducs d'Aquitaine, devenu ensuite le palais
de justice où siégeaient le parlement, la sénéchaussée et le présidial de
Bordeaux. Le nom du Palais est resté à la place qu'occupait ce monu-
ment, détruit par la Révolution.
(3) Belle édition de 15'J9, in-f'', imprimée à Anvers, chez le célèhre
Chiistopho Plantin, dont la marque (un triangle ouvert orne le titre.
(4) Dictionnaire d'hagiographie, dans ÏEncyclopédie thèolorjiquc de
l'abbé MiGNE.
— 135 —
Ainsi, le Martyrologe place la commémoralion du disciple de
saint Marc au 25 avril, jour également consacré au maître. Ce-
pendant, on lit au Diarioromano (1) per l'anno 1864, p. 69 :
« 17 novembre : s. Aniano vescovo, discepolo di s. Marco ;
festa alla sua chiesa, presso La hocca délia Verità (2). »
Poui'quoi ce changement de date liturgique? Le 29 avril con-
venait bien mieux à l'évêque d'Alexandrie, dont la mémoire est
inséparable de celle de saint Marc...
Le 17 novembre est précisément le jour de la fête de l'évêque
d'Orléans, mais on ne saurait confondre les deux saints et la
liturgie, comme l'histoire doit les distinguer l'un de l'autre.
(1) C'est ïorJo du clergé ro:niin.
(2) Nom vulgaire de l'église de Sainte-Marie, in Cosmedin, située au
bord du Tibre, non loin du Ponte rotlo, et presque vis-à-vis Sainte-Marie
di Translevers, qui se trouve sur l'autre rive du lleuve. (Vasi, Itinéraire
instructif de Rome, édition de 1792, in-12, p. 907.)
A. DUPRÉ.
- 13G —
DISCOURS D'UN DEPUÏli] DE BORDEAUX
AUX ÉTATS GÉNÉRAUX
Tenus à Orléans en 1560
Jean Lange de Luxe, né à Bordeaux, avocat au Parlement de
cette ville, était fort considéré dans son pays; aussi, lorsque les
Etats furent convoqués à Orléans (octobre 1560), fut-il nommé
député du tiers-état de la sénéchaussée de Bordeaux (1). Son
esprit naturel et sa faconde méridionale lui gagnèrent les sympa-
thies et la confiance de son ordre, qui le chargea, plusieurs fois,
de soutenir ses intérêts et de porter la par'ole en son nom.
Les Etats s'ouvrirent, le 13 décembre, huit jours après la mort
du jeune valétudinaire François II, sous le court règne duquel
on les avait convoqués.
Orléans n'avait pas, comme Blois, un magnifique local pour
abriter les grandes assises de la nation (2). Il fallut donc cons-
truire, à la hâte, une salle en charpente sur la place de l'Etape,
auprès de l'hôtel du bailli Groslot (aujourd'hui la Mairie), où lo-
geait la cour (3).
(1) Bosciieron-Desportos, Histoire dudit parlement, t. I, pp. 153
et 160, L'auteur de cette monographie estimée naquit à Orléans et
mourut à Bordeaux, président de chambre à la Cour d'appel. Il nous
apprend que Lange devint conseiller au même parlement. Déjà, à celte
époque, les avocats faisaient assez bien leur chemin par 1 1 politique.
(2) La Salle des États, au château, où siégèrent les fameuses assem-
blées de 1576 et 1.58S.
(3) LoTTiN, Reclicrches historiques .sur Orù-aus, t. I, p. 426. —
François II mouru' dan^ ce même logis, le 1) décembre ir)')0 (ft)id.,
page 42 i.)
— 137 -
Une deuxième séance royale eut lieu, dans cette même en-
ceinte, le 2 janvier 1561. Les orateurs des trois ordres y furent
entendus successivement. Lange parla, pendant plus de deux
heures et à genoux ; le tiers-élat, qu'il représentait, se tint de-
bout et découvert (1). Le nouveau roi Charles IX et sa mère
Catherine de Médicis, reine -régente, écoutèrent patiemment
ces longs discours. Celui de Lange, remarquable par la hardiesse
des idées, obtint les honneurs de l'impression sous ce titre qui inté-
resse la typographie orléanaise : « La harangue du peuple et
tiers-estat de toute la France au roy très chrestien Charles
neufiesme, faicte par maistre Jean de Lange de Luxe, con-
seiller et advocat de la Royne au parlement de Bordeaulx,
à Orléans, par Eloy Gibier, libraire et imprimeur de la
dicte ville, tenant sa boutique au cloistre de Saincte-Croix,
1560 (2). »
J'ignore si la bibliothèque d'Orléans possède cet in-8°, inscrit
au catalogue imprimé de celle de Bordeaux (Histoire, n" 2450).
Sur la foi de cette indication, je pensais pouvoir manier et décrire
de visu une plaquette, rare sans doute ; mais, hélas ! elle ne se
retrouve plus, on suppose qu'elle a été égarée lors du déména-
gement de la Bibliothèque, installée, en 1892, dans un nouveau
local
Cette courageuse défense des droits du peuple eut un grand
succès de publicité; car, outre l'édilion-princeps d'Orléans, le
Dictionnaire historique de la France, du Père Lelong et de
Fevret de Fontelte, en signale une autre, publiée à Paris, la
même année 1560, chez Jean Lange, homonyme de l'orateur
bordelais (t. II, p. 788).
(1) LoTTiN^ pp. 427 et 428. - Les orateurs du clergé et de la noblesse
parlaient debout. L'attitude humiliante de l'avocat du tiers ne l'empochait
pas de s'exprimer avec une grande liberté de langage, comme le fit le
député de Bordeaux. Les rigueurs du cérémonial ne faisaient rien à la
chose.
(2) Une notice sur les irnpiimeurs Orléanais, insérée à la fin du
tome XX des Mémoires de la Sociale archéologique, donne en fac-similé
la marque d'Éloy Gibier et mentionne plusieurs de ses publications (pp. 45
et 4G); mais le discours de Lange ne figure pas sur cette liste abrégée.
— 138 -
Dernièrement enfin, le Loir-et-Cher historique (du 15 mars
1893) mentionnait une édition, imprimée à Blois par Julian
Angelier, in-4'' sans date, mais certainement de 1561 (1). La
Bibliothè( lue nationale en garde un exemplaire porlantle n" L" '-.
Le discours-programme de Jean Lange a été réimprimé dans
le recueil de Mayer sur les Elats généraux, publication de cir-
constance, qui parut en 1789 (t. X, p. ^IG-iiA). Seulement,
l'orthographe a été modernisée et le style même un peu relouché ;
aussi, les premières éditions conservent-elles leur prix pour les
curieux, attachés à la fidélité des textes, comme à une véritable
religion.
(1) Imprimeurs cl libraires blésois, du XVf'^ au A7A'^ siècle, par
R. PoRCiiEK, p. 80 de ladite feuille, année 1893.
A. DIJPRÉ.
1H9
LES ROULFAUX DES MORTS
DANS L'ORLÉANAIS
Au moyen âge, lorsqu'une église ou un monastère perdait
soit son chef ou quelque dignitaire, soit un bienfaiteur insigne,
il était a'usage d'annoncer sa mort aux églises ou maisons reli-
gieuses avec lesquelles les affligés avaient formé une association
de biens spirituels^ c'est-à-dire de prières et de bonnes œuvres.
Pour remplir cette pieuse mission, la communauté déléguait un
ou plusieurs de ses membres à chacun desquels elle remettait
un parchemin oblong, composé de feuilles attachées les unes
aux autres (1). Ce parchemin était roulé sur lui-même ou sur
un bâton, pour être porté plus facilement; de là, son nom de
rouleau (2). En tête se trouvait transcrite Vencyclique (circu-
laire) contenant l'éloge du défunt et réclamant les suffrages
(prières) des corporations associées, pour le repos de son âme.
Les communautés, auxquelles le rouleau était présenté, y répon-
daient souvent par des vers latins, à la louange du mort et pro-
fitaient de l'occasion pour recommander leurs chers défunts aux
prières des associés qui leur avaient adressé l'encyclique. C'était,
dans le monde religieux d'alors, une réciprocité d'égards, d'af-
fectueux souvenirs et surtout de pieuses intentions.
Les réponses étaient écrites, à la suite les unes des autres,
sur le même parchemin, qui revenait au point de départ, chargé
de témoigr)ages flatteurs pour la mémoire du défunt.
(1) Quelquefois aussi, on chargeait de cette mission pénil)lo un laïc
homme de confiance et solide marcheur.
('2) Glnsxairp. de Du Gange, au mot Boiulus.
— 140 —
L'excellente publication du savant M. Léopold Delisle (1) me
dispense d'entrer, à ce sujet, dans d'autres détails. Je lui emprun-
terai seulement les indications particulières à l'ancien diocèse
d'Orléans, que je rangerai dans l'ordre chronologique. L'élé-
ment local se trouvera ainsi dégagé d'un travail dont le cadre
embrasse la France entière et s'étend même à des territoires
étrangers.
(An 1004.) L'encyclique, à la louange de saint Abbon,
25'' abbé de Fleury ouSaint-Benoît-sur-Loire(2), fut imprimée,
pour la première fois, dans les Miscellanea de Baluze (t. III,
p. 114). Depuis, elle a reparu dans d'autres recueils, no-
tamment dans la collection des historiens de France (t. X,
p. 442) (3). C'est un curieux spécimen de la littérature monas-
tique de l'époque. L'emphase et la recherche, caractéristiques
du mauvais goût, n'y manquent pas. Je n'en citerai qu'un seul
couplet, chargé de métaphores et d'antithèses :
(( Pane mœroris potuque amariiudinis cibati, vestris oratio-
nibus mereamur recreari, quorum cythara lœlitiae versa est in
luctum maistitiic, quorum organum luctuosè sonat lamentum
et jucunditas vocem tantumundo (lentium. »
Il semble que le cœur seul aurait dû parler en cette triste
circonstance. Quandon est réellement affligé, on ne s'amuse pas
à composer et polir de belles phrases
(Fin du même siècle.) L'encyclique sur la mort d'André,
prieur de Fleury, accuse un sentiment plus vrai (4). On doit à
(i) Les rouleaux des morts, gr. in-8, volume publié, en 1856, dans la
collection des ouvrages édités, avec tant de soin, par la Société de l'His-
toire de France.
(2) Tué dans une émeute, à La Réole, en Gascogne, le 13 novembre 1004,
et honoré, comme martyr, par l'ordre bénédictin. (L'abbé Rocher, Histoire
de Vahbaye de Fleury, p. 175. — Cf. l'abbé Pardiac, Histoire de saint
Abbon, pp. tj26 et suiv.)
(3) Labbé Migne l'a également insérée dans sa Patrnloçfic latine, t. 139,
col. 417 et 418.
(f L. /). (Léopold Delisle), pp. 147- I4i)
- 141 —
ce moine disert la vie de Gauzlin, abbé de Fleury (1), ainsi
qu'une partie des miracles de saint Benoît (2).
Le passage suivant de l'éloge funèbre que ses confrères mirent
en circulation rappelait, délicatement, son goûl. bien connu,
pour les études sérieuses : « Clarissimum pbilosophiœ spé-
culum, in cunctis sânctïc religionis institutionibus libera-
libus, fermé nostris temporibus, adprimè eruditissimum
artibus (3) ».
(1050 ou environ.) R.ouleau de Guifred, comte de Cerdagnè,
mort, sous l'habit religieux, dans le monastère de Saint-Martin
de Canigou (4). Ce parchemin ayant été présenté aux Bénédic-
tins de Micy (Saint-Mesmin), ceux-ci répondirent par quelques
vers, où ils demandaient aux moines de Canigou une réciprocité
de prières pour leurs défunts :
« Qusi dedimus vestris ea denlur mutua veslris, nomina
sunt quorum quœ pandit pagina prœsens (5). » ,
Suivent les noms des religieux de Miey pour lesquels il faudra
prier.
(1107.) Rouleau de Hugues, abbé de Saint-Amand (6). On y
remarquait le tituliis de Saint-Laurent d'Orléans (7). Cette église
fut jadis un prieuré conventuel de la grande et illustre congré-
gation deCluny(8). Les religieux, qui l'habitaient en 1107, reçu-
rent le rouleau de l'abbé Hugues et y répondirent; mais M. Léo-
poldDelisle ne donne pas le texte de leur titulus, qu'il se borne
à mentionner.
' (1112.) Vers l'an 1088, André, moine de Vallombreuse en
(1) Publiée par M. Léopold Delisle, dans le tome ÎI des Mémoires de la
Société archéoloffique de l'Orléanais, pp. 277 et siiiv.
(2) Ce recueil, précieux pour l'hagiograpliie du inoyon âge, a trouvé,
dans M. Certain, un éditeur exact et dévoué.
(3) L. D ,p. 150.
(4) Département actuel des Hautes-Pyrénées.
(5) L. D., p. 80, Qmr est mis ici pour h;cc.
(6) Abbaye de Bénédictins au diocèse de Tournay.
(7) L. D., p. 162.
(8) PoLi.UGHii; et Beauvais de Pfîéau, lassais /t/s/or/i/it-w sur Orliuui'^,
p. l.">8.
— 142 —
Italie (1), vint établir, au diocèse de Bourges, le monastère de
Chezal-Benoît (Casale sancti Benedicti), àoni. il fut le premier
abbé. En même temps, il fonda les prieurés de Cornilly et de
Contres, sur un territoire situé aux confins des diocèses de
Chartres et d'Orléans, que lui avait donné le seigneur de Saint-
Aignan-sur-Cher (2). IK«oumit ces deux résidences monastiques
à l'obédience de Chezal-Benoît, les filles à la maison-mère. La
première, entourée d'une vaste forêt, s'appela d'abord, pour
cette raison, Silviniacum et prit le nom de Corneliacum^
quand elle eut reçu et placé dans sa chapelle des reliques de
saint Corneille.
André étant mort en 1112, cet événement fit le sujet d'une
circulaire, où ses fondations orléanaises ne furent pas oubliées :
« Primus abbatiam nostram, qure vocatur Cavale Benedictum,
construxit pluresque cellulas, sibi supposilas, scilicet Corne-
liacum, Contras, etc. (3). »
Contres devint une paroisse de l'ancien diocèse d'Orléans; la
cure, dite de Saint-Cyr et Sainte -Julitte, était à la représen-
tation de l'abbé de Chezal-Benoît (4). Le prieuré conventuel de
Cornilly appartenait au territoire de cette même paroisse (5).
D'après un état nominatif des bénéfices de l'ancien diocèse
d'Orléans, publié, en 1888, par M''^ de Foulques de Villaret (6),
celui de Contres produisait, en 1750-1758, 325 livres de revenu
et celui de Cornilly 800 livres (7)
(Ij Abbaye de Bénédictins, devenue ensuite le chef-lieu d'une congré-
gation particulière.
(2) Gallia Christiana, t. II, col. 162 et 163, — Cf. une récente notice
de M. Henri de La Valliére, insérée dans le Loir-et-Cher lùstorique du
15 février 1895.
(3) L. D., p. 169.
(4) Calendrier Jtlstorique de VOrléanais pour l'année 1783, p. 29.
(5) Fresnos, Feings et Thenay, paroisses limitropbes de Contres, à
l'ouest, n'étaient pas du diocèse d'Orléans, mais d'abord de celui de
Chartres, puis de celui de Blois, érigé en 1698, par un démembrement du
territoire primitif.
(6) Dans le Bulletin de la Société archéologique.
(7) Page 22 du tirage à part de ce travail de patience bénédictine, dont
l'auteur a bien voulu m'adresser un exemplaire.
— 14'J -
L'éditeur de l'encyclique sur la mort de l'abbé André a re-
tranché (ou n'avait pas à sa disposition) les tituli qui en accu-
sèrent la réception. Nous le regrettons; car le rouleau fut, pro-
bablement, présenté à quelques églises de la ville et du diocèse
d'Orléans, où la mémoire du défunt devait être en vénération.
Le prieuré de Cornilly, qu'il avait fondé, subsista jusqu'à la
Ilévolution. J'en ai vu les ruines, il y a une quarantaine d'an-
nées : les grands bois dont elles étaient environnées rappelaient
encore le vocable primitif de Silviniacum (1).
(4122.) Rouleau du bienheureux Vital, abbé de Savigny (au
diocèse d'Avranches) :
Titulus de la collégiale de Saint-Aignan ; deux pièces de dis-
tiques (2) : la première joue sur le nom même du défunt :
•
Vitâ vixit Vitalis honestâ ;
Nunc possit vitâ vivere perpétua !
La seconde pièce applique le mot vitis, pris dans le sens
figuré, au Christ, lequel a dit de lui-même : Ego sum vitis
vera. (Evang. s. Joannis, c. xv, v. 1) :
Vitis amator erat, quia Christum vivusamavit.
Vivat Vitalis qui fuit agricola !
J'en passe ; je ne dirai pas des meilleurs
Le même sel assaisonne la réponse de Fieury-sur-Loire, où
le mot vita, retourné en tous sens, a produit des vers comme
ceux-ci :
Vita manens, pax, lux vitalis, vivificans lux,
Te locet in cœlis, separet a tenebris (3) !
(l) A l'intéressante notice sur Cornilly, que j'ai déjà citée, M. Henri de
La Vallière a joint un plan détaillé, où l'état actuel des lieux est parfaite-
ment indiqué. Mes vieux souvenirs me confirment l'exactitude de ce docu-
ment graphique.
C-l) L. D., p. 320.
(;{; L. D., p. 320.
— 144 —
Ces pénibles et puérils concetti, ces nugic difficiles, étaient
fort à la mode dans les communautés religieuses ; on s'y délas-
sait, par de tels amusements, de travaux et d'exercices plus sé-
rieux.
(1233.) Rouleau de Guillaume des Barres (1), où sont inscrits
les tituli de Sainte-Croix (2), de Saint-Euverte (3j, des frères
mineurs (4) d'Orléans, de Saint-Liphard de Meung (5) et de
Notre-Dame de Beaugency (G).
(XIIP siècle, sans date précise.) Rouleau de Haïde, abbesse
de Saint- Amand de Rouen :
Tifulus de Fleury (7).
Titulus « beatissimse et victoriosissimœ Crucis Aurelianensis ».
Tituli de Saint-Aignan ; trois hexamètres. — De Saint-Euverte.
— De Saint-Pierre- Empo7it, appelé ici sanctus Petrus viro-
rum (8).— De Sâmi-Vierre-le-J*uellier (9).— De Saint-Avit(lO).
De Saint-Mesmin, avec le détail des prières, psaumes et messes
que les religieux demandaient, réciproquement, pour leurs
frères et bienfaiteurs morts. — De Saint-Samson (IJ). — De
Saint-Liphard.
(1) Bienfaiteur des religieuses de Fontaines (diocèse de Meaux), qui
firent circuler, à son intention, une encyclique chargée de tituli. —
{L. D., pp. 415 et 416).
(2^ Chapitre de la cathédrale.
(3) Abbaye de chanoines réguliers.
(4) Autrement dits Franciscains ou Cordeliers.
(5) Ancien monastère, devenu église collégiale.
(tt) Abbaye de chanoines réguliers, de même ordre que saint Euverte.
(7) L. D., p. 404.
(8) C'était alors une collégiale de clercs séculiers. (Polluche et
Beauvais de Préau, p. 90).
(9) Ancien couvent de femmes. {Ibid., p. 500.)
(10) Ancien chapitre d'hommes, dont le Grand Séminaire actuel occupe
l'emplacement. [Ibid., p. 127.)
1,1 Ij Ancien monastère, ou chapitre de chanoines réguliers, devenu
ensuite le collège des Jésuites et îinalement le Lycée actuel. (Voir l'excel-
lente monographie de M. Tranchau sur cet établissement d'instruction
publique, où lui-même a laissé d'honorables souvenirs comme censeur.
— Cf. Les recherches sur le CoUcge royal d'Orléans, publiées par
De Vassal, archiviste du Loiret, d^ms la licvue orléanaise, l'^ année
(1847), pp. 153 et s., 2^ année, pp. 1 et s., pp. 84 et suiv., pp. 179 et suiv.
— 145 —
(1398 ou 1399.) llouleau de Marie de Noyers, abbesse de
Montivilliers en Normandie.
L'encyclique recommandait particulièrement le porteur,
Guillebert Gueroult, à la générosité des communautés qui le re-
cevraient (1). Le rouleau fut par lui présenté à plusieurs églises
et couvents de la ville et des environs d'Orléans, savoir, à
Sainte-Croix, à Sainl-Aignan, à Saint-Euverte, aux Carmes, aux
frères prêcheurs (Dominicains), à Notre-Dame de Beaugency, à
Saint-Liphard de Meung, à Saint-Mesmin (2) . . . .
Pour abréger, M. Léopold Delisle a simplement indiqué la
plupart des tituli, sans les transcrire. Les réponses, faites aux
encycliques, ne manquent cependant pas d'intérêt historique et
surtout littéraire, commme témoignage du degré de culture in-
tellectuelle de chaque corporation religieuse, invitée à exprimer
ses pensées chrétiennes sur le rouleau en circulation. Nous
pouvons en juger par les 153 tituli du rouleau de saint Bruno,
fondateur de l'ordre des Chartreux, décédé en 1101. Les Bol-
landistes, nouveaux éditeurs de ce volumineux rouleau, ont re-
produit in extenso les réponses qui le couvraient (3). L'Orléanais
compte seulement deux numéros^ les 77eetl07% dans une aussi
longue nomenclature.
(N" 77.) Le chapitre de la cathédrale y mit 9 hexamètres,
ceux-ci entre autres :
Quique Deum pro te, fraterno more, rogamus,
Bruno, tuis semper precibus, vir sanete, regamur (4).
(N'' 107.) Les religieux de Saint-Mesmin firent, pour la cir-
constance, deux petites pièces de vers. La première contenait
une allusion au séjour prolongé du saint en France, où il fonda,
(1) Ut cùm ad vos venerit, hospitalitatis aratiâ, vestris beneficiis
foveatls. (L. D , p. 457.)
C2) L. D., p. 470.
(3) Troisième volume d'octobre, pp. 730- 7G9.
(4) L D., p. 7 48.
— l/i6 —
auprès de Grenoble, la Grande- Chartreuse, berceau de son
austère institut :
Gallia ijicem mira sua{i) deberet sepelirc,
Ut fertur, Calabris nunc sepultus in ayris (2).
Quelques lignes de prose, ajoutées aux vers, souhaitaient à
l'ordre en deuil un nouveau chef, digne de celui quil venait
de perdre : « Dignetur Dominus vobis, si non scienlià parem (3).
honestâ tamen vità consimilem patrem providere. »
Depuis le travail de M. L. Delisle, la Société Dunoise a re-
trouvé les fragments adirés du rouleau de Guy I*"", abbé de
Saint-Père (Pierre) de Chartres, mort en 1231 et les a publiés,
tels quels, dans son Bulletin (4). Ce rotulus mutilé contenait les
réponses de Saint-Aignan d'Orléans, de Sainte-Marie de Bonne
Nouvelle (5), de Sainte-Croix et de Saint-Euverte. Ces tituli, très
succincts, constatent simplement que le porte-rouleau vint rem-
plir sa mission à Orléans, « le jeudi, après la saint Martin
ce d'été (6), l'an du Seigneur 1233 >.
Les lambeaux de parchemin, dont se compose cette épave
paléographique, sont en si mauvais état que d'autres renseigne-
ments Orléanais ont pu se perdre dans les déchirures.
(1) Sa patrie d'adoption seulement, puisqu'il était né à Cologne.
(2) Il mourut et fut inhumé dans son monastère de La Torre, auprès
du désert de Squillace en Calabre.
(3) La science théologique de saint Bruno est alleslée par des écrits,
qu'un injuste oubli n'a pas maintenus à leur rang d'honneur. (Édition de
Cologne, 1640, trois tomes en un volume in-f>^). Les contemporains, par
exemple les Bénédictins de Saint-Mesmin, faisaient plus de cas du père
de l'Eglise dont la réputation do profonde doctrine était arrivée jusqu'aux
bords du Loiret.
(4) Tome 111, pp. 228-2'.0.
(5) Abbaye d'hommes, alors indépendante, mais réduite, ensuite, en
prieuré et, à ce titre, soumise à rol)édience de Marmoutier. (Folluche
et Beauvais de Préau, p. 10:}.) La Préfecture occupe aujourd'hui ses
bâtiments.
(6 4 juillet, fête de l'ordination et de la translation des reliques du
grand évêque de Tours. Le 41 novembre est l'anniversaire de sa bien-
heureuse mort; cette Saint-Martin d'hiver est plus connue que celle d'été.
_ 147 —
Les exemples ci-dessus prouvent, qu'au moyen âge, le diocèse
d'Orléans entretenait de pieuses relations avec des églises plus
ou moins éloignées. Cette confraternité de prières était méritoire,
vu la difficulté, la lenteur et même le danger des communi-
cations.
Les porteurs de rouleaux funéraires voyageaient ordinaire-
ment seuls et, le plus souvent, à pied. Les routes qu'ils suivaient
n'étaient pas toujours sûres. Ainsi, près d'Orléans, ils pouvaient
craindre d'être attaqués, dévalisés, tués même, dans la trop cé-
lèbre forêl de Ceicolles. Qui sait si plusieurs n'y firent pas de
mauvaises rencontres et s'il ne leur arriva pas malheur, en tra-
versant ce bois de sinistre mémoire?. . .
A. DUPRÉ.
TOME XI. — UULLETIN N° lôU» dO
— 148 —
NOTICE NECROLOGKjUE
SUR M. EMILE MANIÈRE
Par M. DESNOYERS
Messieurs,
Notre Société ne peut demeurer étrangère à tout ce qui inté-
resse l'histoire et l'honneur de sa province ; et quand nous
voyons partir du milieu de nous un artiste qui était appelé à
tenir un jour une place distinguée dans la science du heau, il
nous est un devoir de laisser en nos annales le témoignage d'un
regret amer : c'est à la mémoire de M. Manière, jeune sculpteur
dont la main vient d'être pour toujours glacée par la mort, que
j'adresse ces quelques lignes ; je veux le faire revivre durant les
bienveillantes minutes que vous m'accorderez.
M. Manière n'était pas un artiste de goût vulgaire et pour
lequel l'art était seulement une façon de vivre, un métier
lucratif; il avait reçu la vivacité de la conception, la délicatesse
du sentiment, l'intuition du vrai et du beau, il était né artiste:
formé d'abord aux études sculpturales dans notre école dirigée
par un très bon maître, le toujours regretté M. Monceau, il
alla à Paris développer ses études dans l'atelier de l'illustre
Chapu, dont il fut un des élèves préférés par ce maître si fin
connaisseur, et il revint parmi nous avec tout ce qui pouvait
affermir son talent. Les difficultés qui accueillent, en province
surtout, les commencements de la carrière des artistes, ne lui
manquèrent pas, il les combattit avec courage, toujours appuyé
par les conseils de son protecteur Chapu, et cV'st ainsi qu'il
— 149 —
nous livra plusieurs belles œuvres, notamment les grands
bustes de M. MérauU, supérieur du Séminaire, de M. Arqué,
médecin, et des médaillons qui reçurent les honneurs du salon
à Paris ; sa dernière œuvre fut la statue d'un jeune clown se
reposant après ses exercices. Son habileté sculpturale croissait
donc visiblement, sa place dans le monde des arts s'annonçait
de plus en plus, mais la Providence lui en avait marqué une
autre plus belle encore, dans les régions de l'éternelle beauté,
source de toutes celles que nous voyons sur cette basse terre.
Une maladie inexorable a terminé celle carrière qui nous
promettait des œuvres remarquables...
Vous avez, au reste. Messieurs, témoigné, par votre affluence
à son convoi, l'estime que nous faisions tous de la vérité de son
talent, de la droiture de son caractère, de la facilité des rapports
avec lui, et nous ne pouvons trouver de consolations dans cette
perte que par le départ chrétien de M. Manière : un artiste qui
part dans ces conditions laisse une belle mémoire et surtout la
douce pensée de la contemplation sans fin, des rayonnantes et
délicieuses splendeurs entrevues seulement en notre monde.
— 150 —
MlNiSTKP.E DE L'INSTRUCTION PUBLlnUE, DES BEAUX-ARTS
ET DES CULTES
PROGRAMME
DU
GONGIÎÈS DES SOCIÉTÉS SAVAMES
A LA SORBONNE EN 1896
SECTION iriIISTOlUE ET DE PHILOLOGIE
i" Étudier les transformations successives et la disparition du
servage.
2° Siij^naler, dans les archives et bibliothèques, les pièces ma-
nuscrites ou les imprimés rares qui contiennent des textes iné-
dits ou peu connus de chartes des communes ou de coutumes.
Communiquer, s'il y a lieu, des reproductions photographiques.
Mettre, dans tous les cas, à la disposition du Comité une copie du
document, collationnée et toute préparée pour l'impression, selon
les règles qui ont été prescrites aux correspondants, avec une
courte note indiquant la date certaine ou probable du document,
les circonstances dans lesquelles il a été rédigé, celles des disposi-
tions qui s'écartent du droit consigné dans les textes analogues de
la même région, les noms modernes et la situation des localités
mentionnées, etc.
3" Indiquer les archives particulières renfermant des corres-
pondances ou des documents relatifs à l'histoire politique, ad-
ministrative, diplomatique ou militaiie de la France.
— 151 -
4!<' Rechercher à quelle époque, selon les lieux, les idiomes
vulgaires se sont substitués au lafin dans la rédaction des docu-
ments administratifs.
Di'pouiller systématiquement les fonds d'archives appartenant à une
localité ou à une circonscription nettement limitée, dans lesquels
on peut constater la substitution de la langue vulgaire au latin,
comme comptes administratifs, actes et sentences judiciaires, déli-
bérations municipales, minutes notariales ou autres documents
officiels. Établir à quelle date la substitution s'est opérée dans ces
diverses catégories de pièces. Distinguer aussi entre l'emploi de
l'idiome local et celui du français, et fixer à quelle date le second a
remplacé le premier. Dans les tenitoires qui ont appartenu succes-
sivement à des États dillérents, indiquer la corrélation ou l'absence
de corrélation entre les idiomes employés et les régimes poli-
tiques.
5" Faire connaître les divertissements publics ayant un carac-
tère de périodicité régulière et se rattachant à des coutumes
anciennes, religieuses ou profanes ; rechercher de préférence
ceux qui sont particuliers à une région, et indiquer quelles dif-
férences ou quelles analogies ils présentent avec les jeux ayant
existé ou subsistant encore dans d'autres parties de la France.
6° Étudier quels ont été les noms de baptême usités suivant
les époques dans une localité ou dans une région ; en donner,
autant que possible, la forme exacte ; rechercher quelles peu-
vent avoir été l'origine et la cause de la vogue plus ou moins
longue de ces différents noms.
Dépouiller les registres paroissiaux, les minutes des notaires, les re-
gistres des municipalités, les actes d'assemblée, les cadastres, ou
tout autre fonds d'archives suffisamment abondant, en établissant,
pour chaque époque, la proportion numérique des divers noms, celle
des noms simples, doubles ou multiples, celle des noms empruntés
au patron de la paroisse, aux autres saints du diocèse, au pays lui-
même, aux familles princiéres ou seigneuriales de la région, aux
courants d'opinion politique, aux modes littéraires, aux souvenirs
patriotiques. Rechercher dans quelle proportion ontélé suivis, selon
les époques, les divers usages consistant à donner à l'enfant le
nom du parrain ou celui de la marraine, celui d'un ascendant, etc.
Pour les noms particuliers à une région et peu connus ailleurs
— 152 —
diquer exactement les formes en langue vulgaire et en latin. Pour
les noms pris en dehors de la région, indiquer les diirérentes modi-
fications de forme et chercher l'origine.
7" Etudier les origines et l'iiistoire des anciens ateliers typo-
graphiques en France.
Faire connaître les pièces d'archives, mentions historiques ou an-
ciens imprimés qui peuvent jeter un jour nouveau sur la date de
l'établissement de l'imprimerie dans chaque ville de France, sur
les migrations des premiers typographes et sur les productions sor-
ties de chaque atelier.
8" Rechercher les documents relatifs à l'histoire de la marine
française.
Dépouiller particulièrementles archives notariales des villesmaritimes,
les archives des chambres de commerce ou d'autres dépôts pouvant
contenir des correspondances et des actes relatifs à la marine
royale ou à la marine marchande et privée.
9" Recueillir les renseignements qui peuvent jeter de la lu-
mière sur l'état du théâtre et sur la vie des comédiens en pro-
vince depuis la Renaissance.
10° Établir comment se faisait, dans une région déterminée,
le transport des correspondances avant le règne de Louis XIV.
11*^ Indiquer comment les nouvelles politiques et autres de la
France et de l'étranger se répandaient dans les différentes par-
ties du royaume, du XV'' au XVII"^ siècle.
12° Recueillir les indications sur les mesures prises au moyen
âge pour la construction et l'entretien des routes.
13° Ilechercher, d'après un ou plusieurs exemples particuliers,
comment furent organisées et comment fonctionnèrent les assem-
blées municipales établies conforuiément à l'édit de juin 1787.
14* Etudier, dans une circonscription électorale de 1789,
bailliage, sénéchaussée ou ville, la convocation des États géné-
raux, les élections et les cahiers.
15" Etudier les délibérations d'une ou de plusieurs munici-
palités rurales pendant la Révolution, en mettant particulière-
ment en lumière ce qui intéresse l'histoire générale.
— 153 -
16° Étutlier, dans un département, dans un district ou dans
une commune, le fonctionnement du gouvernement révolution-
naire institué par la loi du 14 frimaire an II.
17" Étudier, dans un département ou dans un canton, le
fonctionnement du régime de la séparation de l'Église de l'Etat
sous le Directoire et sous le Consulat jusqu'au Concordat.
SECTION D'ARCHEOLOGIE
1" Rechercher les épitaphes^ inscriptions de synagogues,
graffites en langue et en écriture hébraïques qui n'ont pas
encore été signalés et ont été imparfaitement publiés jusqu'à
présent.
2'' Rechercher les inscriptions arabes, épitaphes, dédicaces
de mosquées, légendes de portes, de mimbar, etc., antérieures
à la conquête turque, qui se trouvent dans l'un des trois dépar-
tements algériens ou dans la Régence de Tunis.
3" Rechercher les sarcophages ou fragments de sarcophages
sculptés, d'origine chrétienne ou païenne, et non encore signalés,
qui peuvent exister dans des collections publiques ou dans des
propriétés particulières.
4° Rechercher en France et dans l'Afrique française les mo-
saïques antiques ou du moyen âge non relevées jusqu'à cette
heure et dont on possède les originaux ou des dessins.
5" Signaler les documents épigraphiques, les monuments fi-
gurés (statues, bas-reliefs, bronzes, ustensiles, etc.), déplacés
ou transportés hors de France. Dresser pour chaque localité une
liste donnant la de.'^criplion des objets, la date de leur enlève-
ment, le nom du musée ou de la <;ollection où ils sont actuelle-
ment conservés et leur bibliographie.
Il existe dans les musées d Europe, et principalement en Angleterre,
des monuments trouvés en Gaule. La vallée du Rhône, et en parti-
culier les villes de Lyon, Vienne, Nimes, Arles, Marseille, en ont
fourni un grand nombre. Il serait intéressant de signaler ces monu-
ments d'une façon méthodique. Il faillirait indiquer également ceux
— 154 -
qui ont disparu et dont la trace est perdue ; s'il en existe des des-
sins ou des photographies, il est indispensable de les mettre en lu-
mière en y joignant tous le.^ renseignements utiles. Le Comité ne
demande pas un catalogue complet, mais prie instamment les ar-
chéologues de faire connaître ce qu'ils savent à propos de ces mo-
numents déplacés. La question s'applique également aux antiquité.s
du nord de l'Afrique.
G" Signaler les monuments ou objets antiques conservés dans
les musées de province et qui sont d'origine étrangère à la ré-
gion où ces musées se trouvent.
o
Par suite de dons ou de legs, bon nombre de musées de province se
sont enricliis d'objets que l'on est souvent fort étonné d'y ren-
contrer, Dans nos villes maritimes, en particulier, il n'est pas
rare que des officiers de marine ou des voyageurs aient donné au
musée de la localité des antiquités, parfois curieuses, qu'ils avaient
recueillies en Italie, en Grèce, en Orient. Quelques villes ont acquis
de la sorte de fort belles collections dont elles sont justement
fiéres. Un beaucoup plus grand nombre ne possèdent que quelques-
unes de ces antiquités étrangères à la région, et ces objets, isolés
au milieu des collections d'origine locale, échappent bien souvent
à l'attention des érudits qui auraient intérêt à les connaître. Ce
sont surtout ces objets qu'il est utile de signaler avec dessins à
l'appui et en fournissant tous les renseignements possibles sur leur
provenance et sur les circonstances qui les ont fait entrer dans les
collections où on les conserve actuellement.
7° Signaler les actes notariés du XIV« au XV*' siècle conte-
nant des renseignements sur la biographie des artistes, et parti-
culièrement les marchés relatifs aux peintures, sculptures et
autres œuvres d'art commandées soit par des particuliers, soit
par des municipalités ou des communautés.
Il n'est peut-être pas superflu de faire remarquer que la meilleure
façon de présenter les documents de ce genre au Congrès serait
d'en faire un résumé, où l'on s'attacherait à mettre en relief les
données nouvelles qu'ils fournissent à Ihistoire de l'art, et ;'» faire
ressortir les points sur lesquels ils confirment, complètent ou con-
tredisent les renseignements que l'on possède d'autre part.
8" Drosser la liste, avec plans et dessins à l'appui, des édifice.s
— 155 —
chrétiens et des monuments sculptés d'une province ou d'un dé-
partement réputés antérieurs à l'an 1000.
La longue période qui s'étend de la oliute de lempire ronnain à
l'an lOOO est, pour l'histoire de Tait en France, la plus obscure. On
ne pourra y apporter quelque lumière qu'en dressant une statistique
des noonumeuts présumés appartenir à cette époque et en en dis-
cutant ensuite l'âge avec soin. C'est aux habitants de la province
de réunir les éléments de celte enquête.
9" Étudier les caractères qui distinguent les diverses écoles
d'architecture religieuse à l'époque romane, en s'attachant à
mettre en relief les éléments constitutifs des monuments
(plans, voûtes, etc.).
Cette question, pour la traiter dans sûn ensemble, suppose une con-
naissance générale des monuments de la France, qui ne peut s'ac-
quérir que par de longues études et de nombreux voyages. Aussi
n'est-ce point ainsi que le Comité la comprend. Ce qu'il désire, c'est
provoquer des monographies^embrassantune circonscription donnée,
par exemple un département, un diocèse, un arrondissement, et
dans lesquelles on passerait en revue les principaux monuments
compris dans cette circonscription, non pas en donnant une des-
cription détaillée de chacun d'eux, mais en cherchant à dégager les
éléments caractéristiques qui les distinguent et qui leur donnent un
air de famille. Ainsi, on s'attacherait à reconnaître quel est le plan
le plus fréquemment adopté dans la région ; de quelle façon la nef
est habituellement couverte (charpente apparente, voûte en berceau
plein cintre ou brisé, croisées d'ogives, coupoles); comment les bas
côtés sont construits, s'ils sont ou non surmontés de tribunes, s'il y
a des fenêtres éclairant directement la nef, ou si le jour n'entre
dans l'église que par les fenêtres des bas-cùtés; quelle est la forme
et la position des clochers ; quelle est la nature des matériaux em-
ployés; enfin, s'il y a un style d'orneinentalion particulier, si cei-
lains détails d'ornement sont employés d'une façon caractéristique
et constante, etc.
10" Rechercher, dans chaque département ou arrondissement,
les monuments de l'architecture militaire en France aux diverses
époques du moyen âge. Sif^naler les documents historiques
qui peuvent servir à en déterminer la date.
La France est encore couverte de ruines féodales dont l'importance
— 156 —
étonne les voyageurs. Or, bien souvent, de ces ruines on ne sait
presque rien. C'est aux savants qui habitent nos provinces à décrire
ces vieux monuments, à restituer' le plan de ces anciens châ-
teaux, à découvrir les documents historiques qui permettent d'en
connaître la date et d'en reconstituer l'histoire. Les monographies
de ce genre, surtout si elles sont accompagnées des dessins néces-
saires pour leur intelligence, seront toujours accueillies avec faveur
à la Sorbonne.
11" Signaler, dans chaque région de la France, les centres de
fabrication de l'orfèvrerie pendant le moyen âge. Indiquer les
caractères et tout spécialement les marques et poinçons qui
permettent d'en distinguer les produits.
Il existe encore dans un grand nombre d'églises, principalement dans
le Centre et le Midi, des reliquaires, des croix et autres objet d'orfè-
vrerie qui n'ont pas encore été étudiés convenablement, qui bien
souvent même n'ont jamais été signalés à l'attention des archéo-
logues. C'est aux savants de province qu'il appartient de recher-
cher ces objets, den dresser des listes raisonnées, d'en retracer
l'histoire, de découvrir où ils ont été fabriqués, et, en les rappro-
chant les uns des autres, de reconnaître les caractères propres aux
différents centres de production artistique au moyen âge.
12° Rechercher dans les monuments figurés de l'antiquité ou
du moyen âge les représentations d'instruments de métier.
On sait combien il est souvent difficile de déterminer l'âge des outils
anciens que le hasard fait parfois découvrir. Ce n'est qu'en s'aidant
des peintures et sculptures où les artistes de l'antiquité et du
moyen âge en ont ligure qu'on peut établir avec quelque certi-
tude les caractères propres à ces objets aux diverses époques de
notre histoire.
13° Rechercher les centres de fabrication de la céramique dans
la Gaule antique. Signaler les endroits où cette industrie s'est
perpétuée depuis l'antiquité jusqu'à nos jours.
Les vases, les statuettes de terre cuite, que l'on ramasse sur tous les
points de l'ancienne Gaule, sont le plus souvent des produits de l'in-
dustrie indigène. Les noms gaulois que l'on relève sur beaucoup de
marques de potiers suffiraient à le prouver. Mais on est très mal
fixé encore sur les centres de fabrication où les habitants de la Gaule
— 157 —
allaient s'approvisionner. C'est un point de l'histoire industrielle de
notre pays qu'il serait intéressant d'étudier. Il y aurait lieu de recher-
cher en même temps si ces anciens établissements de potiers n'ont
pas survécu à l'époque antique et si, comme on l'a constaté pour
d'autres industries, une partie des centres de production céramique
que nous trouvons au moyen âge ne sont pas établis sur les mêmes
lieux où nos ancêtres gallo-romains avaient installé leurs fours bien
des siècles auparavant.
14° Rechercher les centres de fabrication de la céramique , soit
punique, soit romaine, dans l'Afrique ancienne.
15° Recueillir des documents écrits ou figurés intéressant
l'histoire du costume dans une région déterminée. ■
On connaît aujourd'hui dans leurs traits essentiels les principaux élé-
ments du costume de nos pères. Mais, à côté des grandes lois de la
mode, que Ion observait partout plus ou moins, il y avait dans
beaucoup de provinces des usages spéciaux qui influaient sur les
modes. Ce sont ces particularités locales qu'on n'a guère étudiées
jusqu'ici, sauf pour des époques très voisines de nous. 11 serait inté-
ressant d'en rechercher la trace dans les monuments du moyen
âge.
16" Dresser, pour un département, un arrondissement ou
un canton, la liste des objets intéressant l'histoire ou l'archéo-
logie qu'il conviendrait de mettre sous la sauvegarde de la loi du
30 mars 1887.
La loi du 30 mars 1887 a décidé qu'il serait fait un classement des
objets appartenant à l'Etat, aux communes, aux fabriques et autres
établissements publics, dont la conservation présente un intérêt na-
tional au point de vue de l'histoire ou de l'art. La Commission des
monuments historiques, chargée de faire ce classement, ne peut,
par ses seuls moyens, arriver à découvrir tous les objets curieux
qui gisent ignorés dans le fond de nos campagnes, et chaque jour
l'incurie de ceux qui en ont la garde, la rapacité des brocanteurs, le
mauvais goût de gens zélés mais ignorants font disparaître ou dé-
naturer les monuments les plus précieux. C'est aux archéologues
habitant la province à se faire les défenseurs de ces richesses, à en
dresser la liste, à en apporter des photographies et des dessins au
Comité, qui se fera un devoir de les publier et qui sera heureux de
servir d'intermédiaire entre la Commission des monuments histo-
riques et les personnes qui ont souci de sauvegarder cette part trop
peu connue du patrimoine national.
— 158 —
17^ Signaler, clans chaque arrondissement ou chaque ville
de France, les monnaies gauloises qu'on y recueille dispersées
isolément sur le sol, ou que les travaux agricoles ou autres
mettent au jour.
Il importe de relever et de décrire non seulement les pièces rares ou
inédites, mais surtout, dirons-nous, celles qui sont communes, et
qu'on connaît par des exemplaires déjà publiés ou conservés dans
les musées et les collections. C'est en signalant les pièces qu'on
trouve plus abondamment et plus particulièrement dans telle ou
telle région ou localité, qu'on parviendra à fixer et à préciser l'attri-
bution de nombreux groupes de monnaies gauloises qu'on hésite à
donner à des peuples voisins et dont l'origine est encoi e plus ou
moins incertaine. Ce relevé, fait avec soin dans tous les départe-
ments, permettrait de dresser définitivement la carte numisma-
tique de la Gaule.
159 —
Ouvrages offerts à la Société pendant l'année 1895.
I. — DONS DE l'état.
Ministôrc do l'Instruction publique. — Journal des savants :
les deux derniers mois de l'année 189-4 et les dix premiers de
l'année 1893.
— Romania : année 1895, livraisons n°^ 93 à 96.
— Revue historique: année 1895, tomes LVII à LIX.
— Revue arche jlogique : les six derniers mois de l'année 1894,
tome XXV, l'année 1895, tomes XXVI et XXVII.
— Musée Gu'imet : Revue des reliijwns (in-8") : 15® année,
tome XXX, n"^ 4, 5 et G, 189 i; 16^ année, tome XXXI, n^s \, ^2
et 3, 1895 ; tome XXXIl, n°^ 4, 5 et G, 1895.
— Annales: tome XXVIl ; Le Siam ancien. — Bibliothèque
d'études : tome V, Mission Etienne Aymonicr, Voyage dans le Laos.
— Bibliothèque de vulgarisation ; La Saga de Niai, traduite par
Rodolphe Dareste ; Le bois sec refleuri, roman coréen, traduit par
Hong-tiyong-ou.
— Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et
scientifiques : année 1894, n» ^2.
— Bulletin historique et philologique, id. : année 1894, n»» 3 et 4;
année 1895, n« 1 et 2.
— Bulletin de ta section des sciences économiques et sociales, id. :
année 1894.
— Discours prononcés à la séance générale du Congrès des Sociétés
savantes, le 20 avril 1895.
— Gazette des Beaux-Arts: année 1895. — Table alphabétique et
raisonnée pour les années 18(t'.l à 189:2.
— Chronique de la Gazette des Beaux- Arts : année 1895.
— Bibliothèque de VEcole des Chartes: tome LV, 'G» livraison,
année 1894 ; tome LVl, année 1895.
- 160 -
Minislèrede l'Instruction publique. — Catalogue général dea 7nantis-
crits des bibliothèques publiques de France. Tomes I (Avignon),
IX (Bibliothèque de l'Arsenal. — Table générale des archives de la
Bastille, L à Z.) XXIV (Rennes, Lorient, Lannion, Vitré, Montreuil,
Étampes, Clermont de l'Oise, Senlis, Gien, Fontainebleau, Château-
Thierry, Épernay, Blois, Loches, Neut'château, Bourbonne, Condom,
Bar-le-Duc, Nevers, Compiègne, Mont-de-Marsan.)
— Les statuts et privilèges des Universités françaises jusquen
1789, par Marcel Fournier, tome IV. L'Université de Strasbourg et
les Académies protestantes françaises.
— Correspondance administrative d' Alphonse de Poitiers, publiée
par A. Mohnier, t. 1, in-4°, 1894.
— Moyens de transports dans Paris. Martin, ISOi.
II. — DONS ET HOMMAGES.
MM.
Auvray. — Notice sur quelques cartulaires et obiluaires français.
Brochure in-8'\
Comte Baguenault de Puchesse. — Chroniques de Louis XII, par
Jean d'Auton, publiées par M. de Maulde.
A. Bailly. — Dictionnaire grec-français. Hachette et C'*', 1895.
L'abbé Barbier. — La Crèche, pastorale en 5 actes.
L'abbé Blanchard. — Perche et Percherons. Canton de Montdou-
bleau. Les 14 premiers fascicules.
Baron de Bouglon. — Les reclus de Toulouse sous la Terreur,
2" fascicule, Toulouse, 1895. .
A. Castan. — Catalogue des iîiciinables de la Bibliothèque de
Besançon.
P. Charpentier et Cuissard. — Journal du siège d'Orléans. Comptes
de ville, brochure in-S". Ilerluison, 1890.
L'abbé Cochard. — La juiverie d'Orléans du VI"^ au XV» siècle.
Son histoire et son organisation, volume in-8". Ilerluison. 1895.
L'abbé Debout et Eudes. — L'histoire admirable de Jeanne d'Arc.
— 161 —
MM.
L. Delislc. — Notes sur (jnelques manuscrits du baron Dauphin de
Varna (Extrait de la Bibliothèque de l'Ecole des Charles.
Dumuys. — Le Cimetière franc de Brïarre-sur -Essonne.
— fy Orléans à Stamboul. Lettres de Grèce et de Turquie, p. in-12.
llerluison, 1895.
R. Filleau. — Emblèmes du château de Biais.
Ch. Hardel. — L'homme tertiaire et les silex de Thenay.
— Ponts du Camp ou Ponts-Châtrés.
— La capitainerie de Chambord. Blois, 1894.
— Inscription yallo-romaine trouvée à Vineuil.
Herluison. — Le surnaturel dans la vénérable Jeanne d'Arc.
Conférence de S. E. le cardinal Parocchi. Herluison, 18U5.
— La mosaïque de l'église Saint-Paterne et sa croix de Saint-
Thomas-d'Aquin, par M. Léon Dumuys.
— Cathédrale d'Orléans. Inscription commémorative de Jeanne
d'Arc.
— Panégyrique de Jeanne d'Arc, du 8 mai 1840, prononcé par
M. l'abbé de la Taille.
— Projet de loi sur Vorganisation de la représentation commer-
ciale, par M. G. Pienault,
— Catalogue général des livres de fonds.
— Allocution prononcée au iiS^^ anniversaire du combat d'Orléans
(11 octobre 1895), par M. l'abbé Vie.
— Allocution de Mif'" l'évêque d'Orléans à Coulmiers (10 no-
vembre 1895).
L. Jarry. — L'école gratuite de dessin de la ville d'Orléans.
— Charte originale des coutumes de Solesn,es {Nord). Juin 1233.
— La coutume des meuniers de Meung et de Beaugency au
moyen âge.
E. Jovy. — Les exercices dramatiques et distribution de prix au
Collège royal de Vitry -le- Français, par E. Jovy. Vitry-le-
Français, 1893.
— Essai de solution d'un petit problème littéraire, relatif à
Pascal.
A. Leroy. — Notes historiques mr les XIV'^ et XV siècles.
— 162 —
MM.
A. Leroy. — Esquisses d'histoire et d'art.
De Loynes. — Généalogie de la famille de Loynes.
F. Pérot. — Visite aux Musées municipal et départemental de
Moulins.
— Note sur une dent de mammouth.
Ed. Piette. — Hiatus et lacune. Vestiges de la période de tran-
sition dans la grotte du Mas. d'Azil.
Le Préfet du Loiret. — Session du Conseil général d'août 1894.
Le Préfet de la Seine. — Registre des délibérations du bureau de
la Ville de Paris : tome I (1499-1526), édité par Fr. Bonnardol ;
tome II (1527-1539), édité par A. Tuetey ; tome III (1539-1552),
édité par P. Guérin ; tome IV (1552-1558), édité par Fr. Bonnardot ;
tome V (1558-15G7), édité par A. Tuetey; tome VI (1508-1572),
édité par P. Guérin. - Les métiers de Paris (XlVe-XVlII^ siècles).
M. Prou. — Mélanges ; Julien Havet; Recueil de travaux d'érudi-
tion, 1 brochure. Paris, 1895.
A. Quévillon. — Excursion en Espagne ; Grenade et Barcelonne.
Société française d'archéologie. — Congrè'i archéologique de
France. Session tenue à Orléans en 1892.
A. Tardieu. — Les Tardieu de la Maiegssie. Clermont-Fer-
rand, 1895.
G. Vignat. — Charte originale d'isemburge, reine de France,
1229-1230.
— Les anciennes stalles de la cathédrale d'Orléans.
111. — PUBLICATIONS ADRESSEES PAR LES SOCIETES FRANÇ.USES
(ÉCH.\NGES).
Agen. — Société d'agriculture, sciences et j arts. Recueil des
travaux, tome XII, 2" partie, 1893.
— Archive:^ historiques de l'Aijenais, jtome I. Les Jurades de la
ville d'Agen, 1894.
Alby. — Société archéologique du Tarn» Revue du département du
Tarn : 19" année, n» 0, 189i ; 20" année, n"=* 1, 2, 3, 4 et 5, 1895.
— 163 —
Amiens. — Société des antiquaires de Picardie. Bulleiina :
n° 4, 1894; n»« 1, 2 et 3, 1895.
— Mémoires, 4" série, tome II, 1894.
— Album arclifoloi^ique, 10*' fascicule.
Angers. — Société d'agriculture, sciences et arts ^If moires .•
tome Vllf, 1894.
Arras. — Commission des Antiquités du Pas-de-Calais. Bnlleiin :
t. I, T** livr. — Manonea de la c.ommhmn départemenlate. T. 1, 5*^ livr
Autun. — Société éduenne. Mémoires: t. XXII.
Auxerre. — Société des sciences historiques et naturelles de
l'Yonne. BnlUtim : 48*^ volume, XVIlle de la 3'' série; 49" volume.
XiX-^ de la 3' série.
Beauvais. — Société académique d'archéologie, sciences et arts de
l'Oise. Mémoir<-s ■ t. XV, 3^ partie, 1894.
Belfort. — Bullflin de la Société belfuitaine d'émulation : t. XIV,
1895.
Besançon. — Société d'émulation du Doubs. Méinnirea : G^ série,
9» volume, 1894.
Béziers. — Société archéologique, scientifique et littéraire. Bulle-
tin : 3' série, tome I, U^ livraison.
Bone. — Académie d'Hippone. Bulletin: n" 57. Compte-rendu
des réunions, année 1894.
Bordeaux. — Société archéologique. Bulletins : t. XIX, l''"', 2° et
3« fascicules.
Bourg. — Société d'émulation de l'Ain. Annales : janvier à
décembre 1895.
Bourges. — Société des antiquaires du Centre. Mémoires: XX" vo-
lume, 1893-1894.
— Société historique, littéraire, artistique et scientifique du Cher.
Mémoires: 4* série, X'' volume, 1894-1895.
Brive. — Société scientifique, historique el archéologique de la
Corréze. Bulletins: t. XVII, f^. 2% 3^ et 4^ livr., 1895.
Cahors. — Société des études littéraires, scientifiques et artis-
tiques du Lot. Bulletins : t. XIX, 1"% 2^, 3" et ¥ fasc, 1894.
Châlons-sur-Marne. — Société d'agriculture, commerce, sciences
et arts. Mémoires : année 1894.
TOME XI. — BULLETIN N" 156. 11
— 164 —
Chalon-sur-Saône. — Société d'histoire et d'archéologie. Mé-
moires : tome VIII, fe partie.
Chambéry. — Société savoisienne d'histoire et d'archéologie.
Mémoires et documenls : t. XXXIII, "i" série, t. Vlll, 1894.
— Académie des lettres, sciences et arts de la Savoie. Mémoires :
4' série, t. V, 1895.
Chartres. — Société archéologique d'Eure-et-Loir. BuUelim :
n" 211, 213 et 214 (1895). - Procès-verhmx 215, août 1895. —
Mémoires 218, janvier 1896 — Tableau de la ville de Chartres
en 1750.
Chàteaudun. — Société archéologique dunoise. Bulletina : n»» 103
à 100, 1895.
Château-Thierry. — Société historique et archéologique. Annah< :
année 1898.
Clermont-Ferrand. — Académie des belles-lettres et arts. Bnll>--
tins : 2'= série, 1894 (les 3 derniers fasc.) ; 1895 (10 fasc.)
Compiègne. — Société historique. Procès-verbaux, rapports et
communientwns diverses, 1894. — Bulletins : tome VU.
Constantine. — Société archéologique du département. Rt-i-ueil des
notices et mémoires: 8« volume, 3<' série, XXlX^vol. de la collection.
1894.
Dax. — Société de Borda. Bulletins année 1894, 2% 3« et
4* livraisons ; année 1895.
Douai. — Société d'agriculture, de sciences et d'arts du départe-
ment du Nord, Mémoires: 3^ série, t. IV, 1891 et 1892.
Draguignan. — Société d'études scientifiques et archéologiques.
Bulletins: t. IX (1892-1893).
Épinal. — Société d'émulation des Vosges. Annales: année 1895.
Fontainebleau. — Société historique et archéologique du Gâtinais.
Annales: 2^, 3" et 4" trimestres 1894 ; [<"■, 2^ et 3' trimestres 1895.
Gap. — Société d'études des Hautes-Alpes. Bulletins : les 4 nu-
méros de 1895.
Grenoble. — Académie delphinale. — Bulletins : A'' série, i. VIII,
1894.
Guéret. — Société des sciences naturelles et archéologiques de la
Creuse. Bulletins : 2» série, t. III, 2« Bulletin.
— 165 —
Havre (Le). — Société havraise d'études diverses. Recueil dea pu-
blications : 61<' année, 1894, A^ trimestre ; 62^ année, 1895, lef et
'^'^ trimestres. — Centenaire de Ancelot.
Limoges. — Société archéologique du Limousin. Bulletins : t. XLIV.
Lons-le-Saulnier. — Société d'émulation du Jura. Mémoires :
T série, S'' vol., 189i.
iVlacon. — Annalea de l'Académie, t. X (2*^ série), 1893.
Mans (Le). — Société d'agriculture, sciences et arts. Bulletin :
t. XXV, l<"-fasc., 1895-1896.
— Société historique et archéologique du Maine, Revue: t. XXXVI,
2e semestre 1894; t. XXXVII, l"" semestre 1895; t. XXXVIII,
2c semestre 1895.
Marseille. — Société de statistique. Répertoire des travaux •
t. XLIII, 3e partie, 1895.
Montbrison. — Bulletin de In Diana: t. VII, n° 8 (1894);
t. VIII, n"* 1, 2, 3, 4 et supplément.
Moulins. — Société d'émulation. Bulletin: 3^ livr., 1894.
Nancy. — Société d'archéologie lorraine. Mémoires : 3^ série,
t. XLV, 23« vol., 1894. — Journal ■ i4« année, 1895.
— Académie de Stanislas. Mémoires : 5*" série, t. XII, 1894.
Nantes. — Société académique de Nantes et de la Loire-Inférieure.
A7i»ales: t. V de la 7^ série, 1894; t. VI de la 7^ série, l^r se-
mestre 1895.
— Société archéologique. Bulletins : t. XXXllI, année 1894. —
Table des matières du XIV«= volume.
Nice. — Société des lettres, sciences et arts des Alpes-Maritimes.
Annales: t. XIII (1891) ; t. XIV (1894).
— Société centrale d'agriculture, d'horticulture et d'acclima-
tation. Bulletins: 35'' année, les 12 numéros de 1895.
Nîmes. — Académie du Gard. Mémoires: 7" série, t. XVII, 1894.
Orléans. — Société d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts.
Mémoires: t. XXXIIl, les 4 n'^ de 1894.
— Société d'horticulture du Loiret. Bulletins : 55° année,
t. XV. — N" 4 du t. m de la 3" série (4" trimestre 1894).
— Bulletin de l'instruction publique du département du Lnirel :
t. XI, n»* là 11, 1895.
— 166 —
Paris. — Société de l'histoire de France. — Annuaire-Bulletin :
t. XXXIl, 1891, fin.
— Revue des ftudes qrecquea : l. VII, 1894, n^s 27 et 28;
t. VIII, 1895, n« 29 et 30. -
— Société de 1 histoire de Paris. Bulletins : XXl^ année, 6* li-
vraison, 189i; XXII'^ année, les 6 livraisons, 1895.
— Revue des questions historiques: 29e année, 1 livraison,
no 113, 1895.
— Société française d'archéologie. Congrès archéologiques de
France ; 57« à Brives, en 1890; 58« à Dôle, en 1891 ; 59« à Or-
léans, en 1892 ; 00'^ à Abbeville, en 1893.
— La Melusine, t. Vil, 1894, n"^ 2, 3, 5; t. Vlll, 1895, n^^ 9,
10, 11, 12.
Pau. — Société des sciences, lettres et arts. Bulletins : 2" série,
t. XXIII, 1893-1894.
Périgucux. — Société historique et archéologique du Périgord.
Bntlelinx: t. XXII, les 6 livraisons de 1895. — Table analytique
des procès-verbaux, 1874 à 18i)3, et des Mémoires, 1884 à
1893.
Poitiers. — Société des antiquaires de l'Ouest. Bulletins : 4® tri-
mestre de 1894; l'"" et 2* trimestres de 1895. Mémoires: t. XVII,
2e série, 1894.
Le Puy. — Société agricole et scientifique de la Haute -Loire.
,)]émoires et Procès-verbaux, t. Vil, 1891, 1892, 1893.
Rambouillet. — Société archéologique. lUémoires : t. X, 1890
à 1893.
Reims. —Académie nationale. Travaux: 94^ volume, 1892-1893,
t. IL
Rennes. — Société archéologique. Bnlleiim et Mémoires : t. XXIV,
1895.
Rochechouart. — Société des Amis des sciences et des arts. BuUe-
lim: t. IV, n" ('); i. V, n»» I, 2, 3 et 4
Rouen. — Académie des sciences belles-lettres et arts. P'éiis
analytique des travaux, 1893-1891.
— Commission des antiquités de la Seine-Inférieure. Bullrtins.-
t. X, !■■« livraison, 1895.
— 167 —
Saint-Dié. — Société philomatiqiie vosgienne. Bulletins^: 20® année,
1894-1895.
Saint-Omer. — Société des antiquairesde de la Morinie. BuHehu
histrriqup : 44'" année, t. IX, fasc. 1 et !2. — Lea Chartes de
Snint-Bertiii, publiées par l'abbé Bled.
Saintes. — Société des archives historiques de la Saintonge et de
l'Aunis. — Revue de Snintunge et d'Atinis : t. XV, les 6 livraisons,
de 1895.
— Commission des arts et monuments historiques. Recueil ■ t. XllI,
l"-», 2e, 3« et 4e livr., 1895.
Toulouse. — Société archéologique du Midi de la France. Bnlletinx:
nouvelle série, n<" 15 et 16, 1894.
Tours. — Société archéologique de la Touraine. Bulletins • t. IX,
3e et 4* trimestres 1894, l'^'" et 2^ trimestres, 1895.
Troyes. — Société académique d'agriculture, des . sciences, arts et
belles-lettres de l'Aube. Mémoires : t. XXXI, 3e série, 1894.
Valence. — Société d'archéologie et de statistique de la Drôme
BnlIeHivi: n^^ H2 à 115, 1895.
Valenciennes. — Société d'agriculture, sciences et arts. Revue:
t. XLIV, no^ 3 à 12, 1894.
Vendôme. — Société archéologique, scientifique et littéraire
du Vendômois Bulletins: t. XXXIII, 1894.
Versailles. — Commission départementale des antiquités et des
arts, t. XV, 1895,
IV. — SOCIÉTÉS ÉrRANGÈKES.
Anvers. — Académie d'archéologie de Belgique. Ihilieiinf :
4e série des Annales. 2« partie, XIX, XX. XXI, XXII, \Xlll,
1895.
Bari (Italie). Académie héraldique italienne. Giornnle nruldico-
genealogico-diplomalico : fasc. 1 à 9 ; année 1895.
Bruxelles. — Commissions royales d'art et d'archéologie. Bulletins :
31" et 32*^ années.
— 168 —
Bruxelles. — Société royale de numismatique belge. lievne de
numismaiique ■ 1895, l''^, 2% S» et 4« livraisons.
— Société des Bollandistes. /lH«/ec/a Bollandiana : t. XIV, i'asc. 1,
2, 3, 4.
Bucharest. — Annales de l' Académie roumaine: série 11, t. XVI,
1893-1 894. — Docianente provilore la Istonn Românilor : supplé-
ment l«^ volume VI, 1827-1849. Supplément 2% volume H,
1601-1040. — Quatre discours de réception. — (uvintu de Pri-
mire, 2 (14) aprilia. 1894. — Bas mêle Romane, etc. de Lazar
Sainenu, Genève. — Société de géographie Le Globe, t. XXXIV,
5^ série, t. VI, 1894-1895. — Mémoires: août 1895 (t. XXXIV,
5« série), t. VI.
Gorlitz (Silésie). - Nouveau Ma(jnzin de Lusace : i'c et 2^ livr.,
1894 (texte allemand).
Liège. — Institut archéologique liégeois. Bulletins: t. XXIV,
2-^ livr. (1895).
Lund (Suède). — Acta universitntis lundensis: t. X\X, 2 fasc.
1893-1894.
Luxembourg. — Section historique de l'Institut royal grand-ducal.
Publications, 1895, volumes XLIII, XLIV.
Metz. — Académie Mémoires: 2*^ période, LXXIV' année, 3'' série,
XXII*' année (1892-1893).
Mexico. — Memorias y levislu. de la Societad cientifira : t. VIII
(1894-1895), n"^ 3 et 4. — Xh Congresso de Ameruanislos.
Namur. — Société archéologi(jue. Annules : t. XXI, XXII, i'^^ livr.,
1895.
Stockholm. — Académie royale des antiquités. .4cce.s".sJons Cataiog.,
9, 1894.
Washington. — Smithsonian institution. — Annnal report of the
bureau of eilinoloyy : 1889-1890, 1890-1891. — Annnal report of
the boaid of the Smithsonian institulion : de juin 1892 à juin 1893.
— Contributions to Norlh Ameii>'an ethnology., vol IX. — An au-
cietit qutirry in uidinn territory. — List of the publicaliona of the
bureau of ethnology . — Investigations in dames and Potomac vatleys.
— The Sionam Irtbcsof the East. — Chinook lexls.
— 469 —
V. — ACQUISITIONS.
Jeanne d'Arc champenoise^ par E. Misset.
Cours élémentaire d'epigraphie latine, par R. Gagnât.
VI. — ABONNEMENTS.
Rev7ie critique, année 1895.
Polyhiblion, année 1895, partie littéraire et partie technique.
Bulletin bibliographique, année 1895.
Revue d'Alsace: -46'' année 1895, l*"" trimestre.
Revue de Loir-et-Cher, année 1895.
UKLBANS. — IMl'. PA.UL PIUELRT
BULLKTIN
DE LA SOCIETE
ARCHÉOLOGIQUE ET HISTORIQUE DE L'ORLÉAI^IS
Tome XI. — No 157.
PREMIER TRIMESTRE DE 4896»
LISTES
DES MEMBRES DE Li SOCIÉTÉ ARCIlÉOLOlilQlJE ET HISTORIQUE DE L'ORLÉANAIS
AU 1er AVRIL 1896.
MEMBRES HONORAIRES DE DROIT.
MM.
Le Général commandant le So corps d'armée à Orléans,
Le premier Président de la Cour d'Orléans.
Le Préfet du Loiret.
Le Préfet de Loir-et-Glicr.
Le Préfet d'Eure-et-Loir.
L'Kvèque d'Orléans.
L'Évê<iue de Blois.
L'Év(3que de Chartres.
Le Maire d'Orléans.
T0M1-; XI. — ItULLETIN N» 457.
172 —
II
MEMBRES HONORAIRES ÉLUS.
MM.
1 Delisle (Léopold), membre de l'Institut, administrateur
général de la IJibliothèque nationale, Paris. 1859
2 Chabouillet, conservateur honoraire au département des
médailles et antiques de la Bibliothèque nationale, bou-
levard Malesherbes, 65, Paris. 1865
3 RoziÈRE (de), membre de l'Institut, sénateur, rue Lin-
coln, 8, Paris. 1874
4 Barthélémy (Anatole de), membre de l'Institut, rue
d'Anjou-Saint-Honoré, 9, Paris. 1874
5 Wallon, sénateur, secrétaire perpétuel de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Letti-es, au palais Mazarin, Paris. 1875
0 Beuïrand (Alexandre), membre de l'Institut, conserva-
teur du Musée de Saint-Germain-en-Laye. 1883
7 Picot (Georges), membre de l'Institut, rue Pigalle, 54,
Paris. 1883
8 Tamizey de Larroque, correspondant de l'Institut, Gon-
taud (Lot-et-Garonne). 1883
9 Lasteïrie (le comte de), membre de l'Institut, rue du
Pré-aux-Glercs, 10 bis, Paris. 1885
10 Bardoux, ancien ministre de l'Instruction publi([ue, sé-
nateur, membre de l'Institut, avenue d'Iéna, 74, Paris. 1886
11 Gautier (Léon), membre de l'Institut, professeur à
l'École des Chartes, rue Vavin, 8, Paris 1887
12 Moreau (Frédéric), membre de la Société des Anti-
quaires de France, ancien membre du Conseil général
de l'Aisne, rue de la Victoire, 98, Paris. 1888
13 Maspéro, membre de l'Institut, professeur au Collège de
France et à l'École des Hautes-Études, avenue de l'Ob-
servatoire, 24, Paris. 1888
14 Lauroumet, ancien directeur des Beaux-Arts, professeur
à la Faculté des Letties, à la Sorbonne, rue du
Val-de-Grâce, 29, Paris. 1891
15 Marsy (comte de), directeur de la Société française d'ar-
chéologie, à Compiègne. 1892
— 173 —
MM.
IG Meyer (Paulj, membre de l'Institut, directeur de l'École
des CharteSj rue de Boulainviiliers, 26, Paris 1893
17 JouiN (Heni-y), secrétaire de l'École des Beaux-Arts, -15,
quai Malaquais, Paris. 1893
18 Lafenestre (Georges), membre de l'Institut, Conser-
vateur au Louvre, professeur d'histoire de la pein-
ture au Louvre et au Collège de France, Bourg-la-
Reine. 1^5
III
MEMBRES TITULAIRES RÉSIDANTS (I).
MM.
Desnoyers, (Mgr) ^,0.k. vicaire-général, membre de la
Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts
d'Orléans, correspondant honoraire du Comité des
travaux historiques, associé correspondant de la Société
des Antiquaires de France, directeur du Musée historique
d'Orléans. (Membre fondateur). 1849
2 LoiSELEUR, i^, bibliothécaire de la ville, correspondant du
Ministère pour les travaux historiques, associé cor-
respondant de la Société des Antiquaires de France,
secrétaire général de la Société d'Agriculture, Sciences,
Belles-Lettres et Arts d'Oiléans. 1859
3 Basseville, avocat, 0. A. membre delà Société d'Agri-
culture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans. 1860
4 Gastines (comte de), ancien élève de l'École des Char-
tes, membre de l'Académie de Sainte-Croix. 1860
5 ViGXAT (Caston), correspondant du Ministère de l'Instruc-
tion publique près le Comité des Travaux historiques. 18G0
6 Jarky (Louis), 0. I. P., avocat, correspondant du Minis-
tère de l'Instruction publique près le Comité des travaux
historiques , membre de la Société d'Agriculture ,
Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans et de l'Aca-
démie de Sainte-Croix. 1865
(1) Les noms des membres sont inscrits dans l'ordre des admissions.
— 174 —
MM.
7 Reaucorps (.Maxime de), ancien élève de l'Ecole des
Giiartes, membre do l'Académie de Sainte-Croix. 18G8
8 Baguenault de Puciiesse (Gustave, comte), docteur es
lettres, vice-président du Conseil de la Société de l'His-
toire de France, membre non résidant du Comité des
travaux historiques, membre de l'Académie do Sainte-
Croix et de l'Académie de Lyon. 1869
9 Rogheterie (Maxime de la), membre de la Société d'A-
griculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans et
de l'Académie de Sainte-Croix, président de la Société ■
d'horticulture et du Comice agricole d'Orléans, lauréat
de l'Académie française. 1869
10 ÔocH.ARD, chanoine titulaire, membre de la Société d'Agri-
culture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans et de
l'Académie de Sainte-Croix. 1873
11 Baillet, ancien élève de l'École des Chartes, membre de
la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et
Arts d'Orléans. 1876
12 Baiu.y, ^, professeur honoraire de l'Université, correspon-
dant de l'Institut, membre de la Société d'Agriculture,
Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans. 1876
13 Raguenet de Saint-Albin (Octave), ancien élève de l'École
des Chartes, membre de l'Académie de Sainte-Croix. 1879
14 DuMUYS (Léon), associé correspondant de la Société des
Antiquaires de France, membre de la Société d'Agri-
culture, Sciences, Belles -Lettres et Arts d'Orléans,
attaché à la direction du Musée historique. 1880
15 Thillier, ancien élève de l'École des Chartes. 1881
16 IIerluison (H.), '^- G. LP., libraire-éditeur, attaché à la
direction du Musée historique d'Orléans, correspondant
du CDmitédesSociétés des Beaux-Arts des départements. 1882
17 Pommier, juge d'instruction au Tribunal civil d'Orléans. 1882
18 GuERRiEH, 0. ï. P., docteur es lettres, professeur hono-
raire de l'Université, membre de la Société d'Agricul-
ture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans. 188G
19 Charpentier (Paul), avocat, membre de la Société d'Agri-
culture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans. 1888
20 O'Maiiony, ancien vice-président du Conseil de Préfecture. 1889
21 DoMET (Paul), conservateur des forêts en retraite, membre
■de la Société d'Agriculture, Sciences, P.elles-Leltres et
Arts d'Orléans. ISOO
— 175 —
MM.
22 CuisSAUD, U. A., conservateur de la Bibliotlièqiie
publique d'Orléans, membre de la Société d'Agriculture,
Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans. 1892
23 GuiLLO.N, i^, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées,
membre de la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-
Lettres et Arts d'Orléans. 1893
24 Jaury (Eugène), archiviste- paléographe, lauréat de
l'Institut. 1893
25 IIUET (Emile), avocat, membre de la Société d'Agriculture,
Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans. 1894
26 Jacob (Georges), membre de la Société d'Agriculture,
Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans et de l'Aca-
démie de Sainte-Croix. 1895
27 DussERUE (René), 0. I. P. architecte départemental,
membre de la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-
Lettres et Arts d'Orléans. 1895
28 Didier (Albert), conservateur du Musée de peinture et
de sculpture d'Orléans, membre de la Société d'Agri-
culture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans. 1895
29 Vacher, docteur-médecin, membre de la Société d'Agri-
culture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans. 1896
IV
MEMBRES TITULAIRES NON RÉSIDANTS.
MM. les Sociétaires sont instamment priés d'indiquer à M. le Secrétaire
les changements de domicile ou de titres et toutes les rectifications de
nature à assurer l'envoi exact de nos publications.
MM.
1 Laurand (Jules), rue Boesnier, 2, Blois (Loir-et-Cher). 1854
2 Pillard, docteur-médecin à Ladon. 1862
3 CouRCY (marquis de), 0- '^, ancien conseiller général du
Loiret, lauréat de l'Académie française, au château de
Glaircau, SuUy-la-Chapelle (Loiret), ou rue Saint-Domi-
nique, 33, Paris. 1867
4 Aboville (vicomte d'), ancien député, au château do Rou-
ville, près Malesherbes (Loiret). 1873
— 176 —
MM.
5 Harcourï (marquis Bernard d'), ancien député du Loiret,
rue de Grenelle-Saint-Germain, 142, à Paris. 1876
6 Debrou (Paul), conseiller général du Loii-et, château du
Mazuray (Loiret). 1884
ASSOCIÉS CORRESPONDANTS FRANÇAIS.
MM.
1 DrvAi, (l'abbé), à Amiens. 1850
'J RUELLK, conservateui' de la bibliothèque Sainte-Gene-
viève, Paris. 18(J'J
3 Chollet (Alfred), château de Changy, par Saint Ger-
main-des-Prés (Loiret). 1873
4 Ducn.\TE.\u, curé-doyen de Chécy (Loiret). 1873
5 GouRDON, vétérinaire, à Maleslierbes (Loiret). 1873
6 LoRKAU, ancien député, conseiller général du Loiret,
Briare (Loiret). 1874
7 Maktkllièue, ancien magistrat, Pithiviers. 1875
8 Le Curé de Saint-Benoît-sur-Loire. 1876
9 Rathoin, curé de Montigny (Loiret). 187()
10 Morillon, rue Hauteville, 78, Paris. 1870
11 Felice (Paul de), pasteur, à Enghien (Seine-et-Oise). 1870
12 Amelot, curé de Saint-Jean-de-la-Ruelle (Loiret). 1870
13 Ghagot (Ludovic), cliâteau de Rastignac, par la Bâchel-
lerie (Dordogne). Ib78
14 La Vallièue (de), rue Denfert-llocliereau, 25, Paris. 1879
15 BoNNARDOT, archiviste-paléograplie, sous-inspecteur du
service historique de Paris, à l'Hôtel de Ville. 1879
10 Gillet, curé de Sougy (Loiret). 1880
17 Cartaud, curé-doyen de Puiseaux. 1881
18 Salnsot, curé-doyen de Terminiers (Eure-et-Loir). 1882
19 La Croix (le R. P. de), membre de la Société des Anti-
quaires de France, correspondant du Ministère de l'Ins-
truction j)ublique près le Comité des travaux histo-
riques, Poitiers (Vienne). 1882
- 177 -
MM.
20 L.\NÉRyD'Anc(Pierre),0. A., avocat à la Cour d'Appel,
Aix (Bouches-du-Rhùne). 1882
21 De Braux, à Boucq, par Foug (Meurthe-et-Moselle). 1882
22 Argant (abbé), aumônier du Lycée d'Orléans. 1884
23 Stein, archiviste aux Archives nationales, secrétaire-
trésorier delà Société historique du Gàtinais, rue Gay-
. Lussac, 38, Paris. 1884
24 Simon (Gabriel), conseiller à la Cour d'appel d'Orléans, rue
Bretonnerie 45, Orléans. 1885
25 Foucher-Veillard, rue du Gommandant-Arago, 18,
Orléans. 1885
26 GuiGNARD (Ludovic), vice-président de la Société d'His-
toire naturelle de Loir-et-Cher, Chouzy, près Blois. 1885
27 Porcher (l'abbé R.), docteur en théologie, chanoine titu-
laire, Blois. 1886
28 AuvRAY (Lucien), sous-bibliothécaire à la Bibliothèque
nationale, rue de l'Arsenal, 15, Paris. 1886
29 SoREL, i^, président du Tribunal civil de Compiègne, prési-
dent de la Société historique de Compiègne. 1886
30 Prévost (Alfred), curé de Saint-Hilaire-Saint-Mesmin
(Loiret). 1886
31 PiGELET(Paul), imprimeur, rue Saint-Étienne, 8, Orléans. 1887
32 QuÉviLLON, lieutenant-colonel, secrétaire du Comité
technique d'état-major du Ministère de la Guerre,
membre de la Société française d'archéologie, rue du
Champs-de-Mars, 17, Paris. 1888
33 Paturange, curé de Montereau (Loiret). 1888
34 Dutertre, curé de Chevillon (Loiret). 1888
35 Bernois, curé de Gravant (Loiret). 1888
36 Hauvette (Amédée), professeur adjoint à la Faculté des
Lettres, lauréat de l'Institut, rue Jacob, 21, Paris. 1888
37 Besnard, curé de Chevilly (Loiret). 1889
38 Jarossay, curé de Saint-Maurice-sur-Aveyron (Loiret). 1889
39 De Saint-Venant, inspecteur des forêts, à Nevers
(Nièvre). 1890
40 Colas de la Noue, docteur en droit, ancien substitut
du Procureur général à la Cour d'Angers, boulcviird
de Saumur, à Angers. 1890
41 GiLLARD, docteur-médecin, rue du Mont-Valérien, 41,
Suresnes (Seine). 1890
- 178 —
MM.
42 PicH.vitD, 'ft, ancien secrétaire de la Faculté de droit de
Paris, inspecteur honoraire de l'enseignement primaire,
Cliaingy (Loiret). IS'JU
43 Champault (Philippe), maire de Châtillon-sur-Loire. 1890
44 Plat, curé de Salbris (Loir-et-Cher). 1891
4.Ô De Beaucorps (Adalbert), ^ ancien officier, cliâ-
tcau de Reuilly, Chécy (Loiret).
46 JovY, 0. A., professeur de rhétorique au collège de Vitry-
le-François. 1892
47 Larnage (baron de), maire de Mézières-lez-Cléry (Loiret). 1892
48 Devaux (Paul), 0. A., avoué à Pithiviers. 1893
49 Hardel, curé de Vineuil-lez-Blois (Loir-et-Cher). 1893
50 FiLLEAU (René), à Blois. 1893
51 Germain (Léon), membie de la Société d'archéologie
lorraine, Nancy 1893
52 EuDE (Em.), architecte du monument de Jeanne
d'Arc à Vaucouleurs, avenue d'Orléans, 8, Paris. 1894
53 SuRCiN (abbé), curé de FéroUes (Loiret). 1895
54 DuFOUR, conservateur de la Bibliothèque et des Archives
de Gorbeil (Seine-et-Oise). 1895
55 Tartarin, docteur en médecine à Bellegarde (Loiret). 1896
VI
ASSOCIÉS CORRESPONDANTS ÉTRANGERS.
MM.
1 Maumol (Eugène del), président de la Société archéolo-
gique de Namur. 1849
2 RiviEu (Alphonse), professeur de droit, à Bruxelles. 1876
3 D"" Hagen (Hermann), professeur à l'Université de Berne
(Suisse). 1883
4 TociLEScC, professeur à la Faculté des lettres de Bucharest,
vice-président de l'Académie roumaine et ancien
sénateur. 1893
- 179 -
VII
SOCIÉTÉS CORRESPONDAiNTES.
SOCIÉTÉS FRANÇAISES.
1 Abbeville. — Société d'Émulation.
2 Ayen. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts.
3 Albi. — Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres du Tarn.
4 Amiens. — Société des Antiquaires de Picardie.
5 Angers. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts.
6 Angers. — Société académique de Maine-et-Loire.
7 Angoulême. — Société archéologique et historique de la Cha-
rente.
8 Arras. — Académie des Sciences, Lettres et Arts.
9 Arras. — Commission départementale des monuments histo-
riques du Pas-de-Calais.
10 Autun. — Société cduenne des Lettres, Sciences et Arts.
11 Auxerre. — Société des Sciences historiques et nalui'elles de
l'Yonne.
12 Avallon. - Société d'Études.
13 Beauvais. — Société académique d'Archéologie, Sciences et
Arts du département de l'Oise.
14 Belfort. — Société belfortaise d'Émulation.
15 Besançon. — Société d'Émulation du Doubs.
16 Béziers. — Société archéologique, scientifique et littéraire.
17 Blois. — Société des Sciences et Lettres.
18 Bone. — Académie d'Hippone.
19 Bordeaux. — Société archéologique.
20 Boulogne-sur-Mer. — Société académique de l'arrondissement
de Boulogne-sur-Mer.
21 Bourg. — Société d'Émulation de l'Ain.
22 Bourges. — Société des Antiquaires du Centre.
23 Bourges. — Société historique, littéraire, artistique et scien-
tifique du Cher.
24 Brive. — Société scientifique, historique et archéologi([ue de la
Corrèze.
25 Caen. — Société des Antiquaires de Normandie.
20 Cahors. — Société des études littéraires, scientifiques et artis-
tiques du Lot.
— 180 —
27 Cliàlons-sur-.Marne — Société (rAgriculture, Commerce, Sciences
et Arts de la Marne.
28 Chalon-sur-Saône. — Société d'Histoire et d'Archéologie.
29 Ghambéry. — Société savoisienne d'Histoire et d'Archéologie.
30 Ghambéry. — Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de
la Savoie.
31 Chartres. — Société archéologique d'Eure-e;-Loir.
32 Chàteaudun. — Société dunoi«e.
33 Château-Thierry. — Société historique et archéologique.
34 Clermont-Ferrand. — Académie des Sciences, Belles-Lettres et
Arts.
35 Compiègne. — Société historique.
36 Constantine. — Société archéologique.
37 Dax. — Société de Borda.
38 Dijon. — Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres.
39 Dijon. — Commission des Antiquités de la Côte-d'Or.
40 Dijon. — Comité d'Histoire et d'Archéologie religieuses du dio-
cèse de Dijon.
41 Douai. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts du Nord.
42 Draguignan. — Société d'Études scientifiques et archéolo-
giques.
43 Épinal. — Société d'Émulation des Vosges.
44 Fontainebleau. — Société historique et archéologique du Gâ-
tinais.
45 Gap. — Société d'Études historiques, scientifiques et littéraires
des Hautes-Alpes.
46 Grenoble. — Académie Delphinale.
47 Guéret. — Société des Sciences naturelles et archéologiques de
la Creuse.
48 Le Havre. — Société havraise d'études diverses.
49 Langres. — Société historique et archéologique.
50 Limoges. — Société archéologique et historique du Limousin.
51 Lons-le-Saulnier. — Société d'Emulation du Jura.
52 Lyon. — Acadén)ie des Sciences, Belles-Lettres et Arts.
b'A Lyon. — Société littéraire, historique et archéologique.
54 Màcon. — Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres.
55 Le Mans. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la
Sarthe.
ÔG Le Mans. — Société historique et archéologique du Maine.
57 Marseille. — Société de Statistique.
.58 Montauban. — Société archéologique et historique de Tarn-et-
Garonne.
— 181 -
59 Montbéliard. — Société d'Émulation.
60 Montbrison. — La Diana.
61 Montpellier. — Académie des Sciences et Lettres.
62 Moulins. — Société d'Émulation et des Beaux-Arts du Bour-
bonnais.
63 Nancy. — Société d'Archéologie lorraine.
64 Nancy. -- Académie de Stanislas
65 Nantes. — Société académique de Nantes et de la Loire-Infé-
rieure.
66 Nantes. — Société archéologique.
07 Nevers. — Société nivernaise des Lettres, Sciences et Arts.
08 Nice. — Société des Lettres, Sciences et Arts des Alpes-Mari-
times.
69 Nice. — Société d'Agriculture, d'Horticulture et d'Acclimatation
des Alpes-Maritimes.
70 Nîmes. — Académie de Nîmes.
74 Orléans. — Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts •
72 Orléans. — Académie de Sainte-Croix.
73 Paris. — Ministère de l'Listruction publique et des Beaux-Arts;
• — Comité des travaux historiques et scientifiques.
74 Paris. — Institut de France; — Journal des Savants.
75 Paris. — Société des Antiquaires de France.
76 Paris. — Société de l'Histoire de France.
77 Paris. — Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France.
78 Paris. — École des Chartes.
79 Paris. — Société française d'Archéologie pour la conservation
et la description des monuments.
80 Paris. — Société des études historiques, rue Garancière, 0.
81 Paris. — Musée Guimet. (Ministère de l'Instruction publique.)
82 Paris. — Société bibliographiciue, Polybiblion, et Bulletin
bibliogr.iphique, rue Saint-Simon, 5.
83 Paris. — Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.
84 Pau. — Société des Sciences. Lettres et Arts.
85 Périgueux. — Société historique et archéologique du Périgord.
86 Poitiers. — Société des Antiquaires de l'Ouest.
87 Le Puy. — Société agricole et scientifique de la Haute-
Loire (1878).
88 Rambouillet. — Société archéologique.
89 Reims. — Académie nationale.
90 Rennes. — Société archéologique du département (rille-ot
Vilaine.
91 Rochechouart. — Société des Amis des Sciences et Arts.
— 182 ^
92 Rodez. — Société des Lettres, Sciences et Arts de rAveyrou.
93 Romans. — Comité d'Histoire ecclésiastique et d'Archéologie
religieuse des diocèses de : Valence, Digne, Gap, Grenoble et
Viviers.
94 Roubaix. — Société d'Émulation.
95 Rouen. — Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts.
96 Rouen. — Commission des Antiquités de la Seine-Inférieure.
97 Saint-Dié. — Société philomathicjue vosgienne.
98 Saint-Uraer. — Société des Antiquaires de la Morinie.
99 Saintes. — Société des Archives historiques de la Saintonge et
de l'Aunis.
100 Saintes. — Commission des Arts et Monuments historiques
de la Charente -Inférieure, et Société d'Archéologie de
Saintes.
101 Sentis. — Comité archéologique.
102 Sens. — Société archéologique.
103 Soissons. — Société archéologique, historique et scientifique.
104 Toulon. — Académie du Var.
105 Toulouse. — Société archéologique du Midi de la France.
106 Tours. — Société archéologique de Touraine.
107 Troyes. — Société académique d'Agriculture, des Sciences,
Arts et Belles-Lettres de l'Aube.
408 Valence. — Société d'Archéologie et de Statistique de la
Drôme (1866).
lO'J Valenciennes. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts.
110 Vannes. — Société polymathique du Morbihan.
111 Vendôme. — Société archéologique, scientifique et littéraire
du Vendùmois.
112 Versailles. — Commission des Antiquités et des Arts de Seine-
et-Oise.
VIII
SOCIÉTÉS ÉTRANGÈRES.
1 Academia araldica Italiana, à Bari (Italie).
2 Anvers. — Académie d'Archéologie de Belgique.
3 Bruxelles. — Commissions royales d'Art et d'Archéologie.
4 Bruxelles. — Société royale de Numismatique.
5 Bruxelles. — Société des Bollandistes.
— 183 —
6 Bruxelles. — Société d'Archéologie.
7 Christiania. — Université royale de Norwège,
8 Genève. — Société de Géoi^raphie.
9 Genève. — Institut national genevois.
10 Genève. — Société d'Histoire et d'Archéologie.
11 Liège. — Institut archéologique liégeois.
12 Lund (Suède). — Universitas Lundensis.
13 Luxembourg. — Société archéologique et historique.
14 Maredsous (Belgique). — Revue Bénédictine.
15 Metz. — Académie,
16 Mexico. — Sociedad cientifica « Antonio Alzate ».
17 Namur. — Société archéologique.
18 Neuchatel. — Société Neuchatelloise de géographie.
19 Saint-Pétersbourg. — Société impériale d'Archéologie.
20 Stockholm. — Académie royale des antiquités.
21 Tongres. — Société des Sciences et Lettres du Limbourg.
22 Vienne (Autriche). — Institut géographique.
23 Washington. — Smithsonian Institution.
24 Zagreb. — Société archéologique croate de Zagreb (Agram,
Croatie).
IX
BIBLIOTHÈQUES QUI REÇOIVENT LES PUBLICATIONS
1 La bibliothèque publique de la ville d'Orléans.
2 ^rr do la Cour d'appel d'Orléans.
3 -^ du grand Séminaire d'Orléans.
4 -^ du petit Séminaire de La GhapoUo-Saint-Mesmin,
5 « du petit Séminairo de Sainte-Croix.
6 — administrative de la Préfecture du Loiret,
7 — des employés du Loiret,
8 — du Lycée d'Orléans.
9 — de l'École normale des instituteurs du Loiret.
40 — de l'École normale des institutrices du Loiret.
11 — de la réunion des officiers d'Orléans.
12 — delà Rédaction des ^nnoiesrf/i^ieuses d'Orléans.
13 — publique de la ville do Moiitai'gis.
14 — l)ubiique de la ville <\(\ Pitliiviers.
15 — publi({ue de la ville de lUois,
— 184 — ■
Ki La bibliothèque publique de la ville de Chartres.
47 — Mazarine (Paris).
18 — de rUniversité, à la Sorbonne (Paris).
19 — de la ville de Paris, à l'Hùtel de Ville.
20 — du Musée de Saint-Germain-en-Laye.
COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ POUR L'ANNÉE 189C
Président. — M. G. Vignat.
Vice-Président. — M. Baguenault de Puchesse.
Secrétaire. — M. Paul Domet.
Vice- Secrétaire- Archiviste. — M. Thillier.
Trésorier. — M. Jacob.
Commission des j^ublications. — MM. Guerrier, Cochard,
Cuissard.
Commission de la Bibliothèque. — MM. Herluison, L. Jarry.
185
Séance du vendredi 10 janvier 1896.
Présidence de M. ViGNAT, président.
M. le Président prononce l'allocution suivante :
Messieurs,
Ma première parole, en pi enunt possession du fauteuil de la
présidence, ne saurait être autre qu'une parole de remerciement,
l'expression d'une gratitude sincère et piofonde.
Jusqu'ici, Messieurs, vous aviez voulu rendre hommage,
même en dehors du cercle de nos travaux, à des mérites aussi
variés qu'incontestables, reconnaître l'importance de positions
qui s'imposaient en quelque sorte à votre choix.
Aussi, je vous l'avouerai, ce n'est pas sans éprouver quelque
confusion que je me vois assis à la place occupée, sans remonter
bien haut, par tant d'hommes d'élite : par ce fondateur de notre
Société, membre éminent du clergé d'Orléans, archéologue dans
l'âme, dont le cœur a toujours été partagé entre l'amour de l'an-
tiquité et l'amour de sa ville natale ; cet ingénieur en chef des
ponts et chaussées, auteur d'un travail magistral sur nos anciens
ponts, dont le nom, désormais, restera intimement lié à l'intro-
duction en cour de Rome de la cause de la Vénérable Jeanne
d'Arc; cet érudit distingué, homme de cœur et d'esprit, cher-
cheur infatigable, qui, lui aussi, a consacré à la vénérée Pucelle
d'Orléans la meilleure part de ses travaux, et à notre Société
d'inoubliables largesses ; cet inspecteur d'académie, ancien pro-
fesseur du Lycée de noire ville et son historien, qui fut le maître
de beaucoup d'entre nous et le demeure encore ; ce biographe
captivant d'une reine infortunée, dont le livre devait être cou-
ronné par l'Académie française; cet avocat apprécié à la Cour et
— 186 -
au Barreau, membre d'un conseil général ; enfin ce collègue
aimable et sympathique, pourvu de tous les diplômes universi-
taires, écrivain à la plume facile et séduisante, que deux fois vous
avez appelé à vous présider, sachant bien que pour lui, dût-il
faire mentir l'antique proverbe, Vhonor ne deviendrait jamais
Vonus.
Cette fois, Messieurs, vous avez obéi à des considérations d'un
autre ordre, à un sentiment de courtoise condescendance ; et
vous l'avez fait avec une unanimité qui me touche.
Ce n'est pas l'auteur de quelques travaux imparfaits que vous
avez voulu honorer; — je ne m'abuse pas — mais plutôt l'an-
cienneté parmi vous de celui qui fait partie de votre Société
depuis trente-cinq ans bien comptés.
L'ancienneté ! Ah ! s'il é'ait jamais permis de se prévaloir
d'un mérite, et si c'en était un, ce serait peut-être le seul que
l'on serait excusable de rappeler. Il ne crée point d'envieux et
ne fait point de jaloux ; on l'acquiert bon gré mal gré, à son
insu en quelque sorte, et par le seul fait de l'accomplissement
des desseins insondables de la Providence.
C'est vous dire, Messieurs, combien celui qui n'a d'autre titre
à invoquer, a besoin de votre indulgence, de votre concours
surtout et de votre appui.
Vous l'avez du reste ainsi compris, en voulant qu'à ses côtés
siégeât celui qu'un règlement formel ne vous permettait pas de
maintenir à la présidence, si bien qu'il semble aujourd'hui
qu'entre votre ancien président et votre vice-président d'alors
les titres seuls ont été échany:és, tandis qu'au fond les choses
restent en leur même étal. Personne ne s'en plaindra.
Le moment approche où la Société, non oublieuse des années
écoulées, voudra sans doute célébrer le cinquantenaire de sa
fondation. Notre plus grand honneur ce jour^ n'est-ce pas,
Messieurs, sera de saluer celui de nos fondateurs qui seul
d'entre eux demeure aujourd'hui parmi nous, les personnifiant
tous, méprisant le poids des années, toujours debout pour le
service de la science. Notre plus haute récompense sera d'en-
tendre de Si propre bouche l'aveu que nous nous montrons les
— i87 —
dignes continuateurs de l'œuvre entreprise par nos fon-
dateurs.
Aidé des membres éclairés du Bureau, soutenu par tous,
il en a le ferme espoir, votre président, Messieurs, fera tous ses
eflbrts, pour maintenir la Société au rang élevé qu'elle occupe
et qu'elle a conquis par l'importance de ses publications, par
son zèle pour la conservation et la restauration de nos anciens
monuments, la recherche et la publication des documents
inédits concernant l'histoire de notre province, les découvertes
archéologiques. Continuer en un mot l'œuvre de ses devanciers,
telle est sa seule ambition.
Puisse cette tâche n'être pas trop au-dessus de ses
forces !
Si votre reconnaissant confrère l'accepte aujourd'hui, cette
tâche. Messieurs, c'est qu'il ne considère la présidence entre ses
mains que comme un dépôt qu'il sera toujours prêt à vous
rendre, lorsque jugeant le fardeau trop lourd pour ses épaules,
le suprême intérêt de la Société vous dictera un autre choix,
choix facile parmi tant d'entre vous, plus dignes que lui d'un
semblable honneur.
— M. le Président souhaite la bienvenue à M. Didier, le nouveau
membre titulaire élu.
— Hommage est fait à la Société,' par M. Frédéric Moroau, du
Catalogue des objets d'antiquité de la collection V.aramia.
Des remerciements seront adressés au donateur.
— M. le Président donne lecture d'une lettre du comte Baguenault
de Puchesse, élu Vice-Président à la dernière séance ; celui-ci, Prési-
dent sortant, s'incline devant le vote de la Société et accepte l'honneur
qui lui a été fuit, mais sous la réserve que ce n'est que pour l'année
1896 seulement.
— M. le Président rappelle la perte douloureuse que vient de faire
la Société en la personne de M. le chanoine Kouclicr, nieuibre titulaire
résidant. Ancien curé de Meung, il avait réuni de nombreux docu-
TOME XI. — BULLETIN N" 157. 13
— 188 —
mcnts sur sa pai'oisse. fvi\ le chanoine CocliartJ v«Mit bien se cliarger
(ic faire une notice biographique sur notre regretté collègue.
— M. le Président signale les promotions dans l'ordre delà Légion
d'honneur de M.M. : Léopold Delisle, comme grand-ofticier, et Georges
Picot, comme chevalier. Tous deux sont membres honoraires élus de
notre Société.
— M. Charpentier, Trésorier sortant, présente l'exposé de la
situation financière de la Société. Les comptes sont approuvés et des
remerciements sont votés à M. Charpentier.
— M. Tranchau remet à M. le Président un projet d'élévation de
nos bibliothèques, devenues tout à fait insuffisantes.
— Le travail de M. l'abbé Uzure?.u, sur le pénitent de Chàteau-
neuf, est remis à la Commission des publications.
Séance du vendredi 24 janvier 1896.
Présidence de M. Vignat, président.
Il est fait hommage à la Société : par l'éditeur, M. Ilerluison, de
l'allocution prononcée, dans l'église Saint-Lyphard de Meung, par
M. l'abbé liellet, sur M. Foucher, chanoine de l'église d'Orléans. Par
l'auteur, M. Francis Pérot, des cachets d'oculistes romains. Par l'au-
teur, M. Léopold Delisle, membre honoraire élu, i\e Notes sur quelques
manuscrits du baron Dauphin de Vernon.
— -MM. Sainjon, les adjoints au maire d'Orléans, le directeur de la
Bibliothèque nationale ont écrit au Président de notre Société pour
remercier celle-ci de l'envoi qui leur a été fait du Pont des Tourelles ù
Orléans de M. Collin.
— 189 —
— M. Guillun fait connaître à M. le l'iésident que l'on pouvait,
ptnit-ctre, espérer une souscription, delà part du Ministère des travaux
publics, à un certain nombre d'exemplaires du même ouvrage.
— M. le chanoine Cochard, au nom de la Commission des publica-
tions, rend compte, sommairement, de huitmémoires envoyés à la Société
par M. Dupré, membre titulaire non résidant. Quatre seront insérés,
intégralement, dans nos prochains Bulletins, savoir : Harangue de
Pyrrhus d'Angleberme à l'Université d'Orléans ; — Poésies de Jean
Marins, Orléanais ; — Lettres inédites de Philippe de Béthune ; —
Sermons du P. Hylarei, cordelier, prêches à Orléans (1). Quatre
seront simplement placés dans nos archives, savoir : Opuscules de
Jacques Desson ; — Expectative d'un chanoine d'Orléans ; — Jeanne
d'Arc à l'exposition de Bordeaux (mai-novembre 1805); — Deux
lettres de Pierre de Blois à l'Eglise d'Orléans.
— M. Vignat lit quelques Hgnes d'introduction accompagnant un
document sur les portes en bois des transepts de la cathédrale d'Or-
léans. Ces portes sont ornées de sculptures qui méritent d'être
signalées.
Le travail de M. Vignat sera présenté à la réunion des Sociétés des
Beaux-Arts des départements.
— M. Tranchau présente à la Société une notice de M. Blondel,
notaire à Beaugency, au sujet de divers marchés conclus entre des
peintres verriers et plusieurs donateurs de vitraux qui n'existent
plus.
La lecture de ce travail sera faite à une séance ultérieure.
— M. Dumuys demande si quelqu'un possède des documents sur un
procès qui eut lieu en 17G0, au sujet de fouilles faites pour retrouver
l'ancienne crypte de Saint-Laurent-des-Orgerils.
— M. Bassévillc croit qu'on en retrouverait trace dans les archives
de la Cour.
(1) Voir page '2(11.
lUL) -
Séance du vendredi 14 février 1896.
Présidence de M. ViGNAT, président.
Hommage est l'ait à la Société par rauteui', M. Colas de la Noue,
associé correspondant, de : Jeanne d'Arc el le siège d'Orléans.
Des remerciements lui seront adressés.
— La Société des Antiquaires de Picardie nous informe que deux
concours sont ouverts par ses soins, en 1896 et 1897. Les travaux
devront être adressés à la Société avant le l*''" juillet 189G pour le
premier, et le l^r juillet 1897 pour le second.
— MM. le maire d'Orléans et Uayneau, directeur des travaux muni-
cipaux, ont écrit au président de notre Société pour remercier celle-ci
de l'envoi qui leur a été fait du Pont des Tourelles à Orléans, de
M. Col lin.
— M. le Président fait part à la Société de la mort de son plus
ancien membre titulaire non résidant, M. Dupré, dont l'élection
remonte à 18i9. Notre regretté collègue a été deux fois lauréat de nos
concours et nous a envoyé, à plusieurs reprises, des travaux intéres-
sants qui ont paru dans nos publications.
— M. le Président annonce à la Société que notre collègue, M. Cuis-
sard, vient d'être nommé bibliotliécairo de la ville d'Orléans.
La Société adresse ses félicitations les plus sincères à M. Cuissard
que tout le monde est heureux de voir nommé à cette place.
— ^LM. le chanoine Cochard, Herluison, Tranchau proposent d'ad-
mettre comme meujbre correspondant M. le docteur Tartarin, de
Bellegarde.
L'élection aura lieu à la première séance du mois de mars.
— 191 —
— Au nom de la Commission des publications, M. le chanoine
Cochard propose d'insérer dans notre Bulletin :
1° Deux extraits du travail de M. Gauthier sur les souvenirs laissés
par Jeanne d'Arc, lors de son passage sur les bords de la Nièvre et
de l'Allier (1).
2° L'analyse faite par M, Tranchau d'un manuscrit inédit, écrit par
le scolastique de la cathédrale d'Orléans, au sujet de la nomination des
professeurs qui remplacèrent les Jésuites au collège d'Orléans, lors
du renvoi de ceux-ci.
Ces propositions sont acceptées.
— Msr Desnoyers lit un travail sur la maison dite de l'Annonciade,
dans la rue du Tabour.
MM. Dumuys et de Beaucorps présentent quel([ues observations au
sujet de ce travail qui est renvoyé à la Commission de publications.
Séance du vendredi 28 février 1896.
Présidence de M. Vignat, président.
Il est fait hommmage à la Société, par M. Grellet-Baiguerie,
membre correspondant, de la Piuzela d'Orlhieux, et d'une introduc-
tion à un travail sur la Légende des Quatre fils Aymon.
— M. le Président fait les communications suivantes à la Société :
M. le ministre des travaux publics souscrit à six exemplaires de
l'ouvrage de M. Collin, sur les Ponts d'Orléans.
Des remerciements seront adressés à M. le ministre.
La Société archéologique d'Eure-et-Loir organise, à Chartres,
pour le mois de juin prochain, une exposition des arts rétrospectifs et
demande à notre Société d'y envoyer divers objets.
Il est décidé que cet envoi ne peut avoir lieu ; mais il est fait appel
à la bonne volonté de chacun des membres, en particulier.
(1) Voir page l'Jl.
— 192 -
— M. le l*résiilent fait fonnaîlre l'état de nos comptes avec l'impri-
meur et des travaux en cours de publication.
— M. le maire d'Orléans et l'administration launicipale ont l'inten-
tion de faire placer, au-dessous des plaques des rues dont la dénomi-
nation rapppelle le nom d'un homme célèbre ou ((uelque souvenir
historique, une très brève note explicative. Ils demandent le concours
de la Société pour la rédaction de ces notices.
MM. Cuissard, Desnoyers, Dumuys, Huet, Baguenaull de Puchesse
sont désignés pour l'exécution de ce travail dont ils veulent bien se
charger.
— La Société décide qu'elle souscrira au répertoire bibliogra-
phique du département du Loiret, auquel MM. Charpentier et Cuissard
sont en train de mettre la dernière main. Elle félicite les auteurs
d'avoir entrepris une œuvre si éminemment utile, qu'ils ne peuvent
manquer de mener à bonne fin.
— La Société décide que la candidature à la place (|u'occupait notre
regretté collègue, M le chanoine Foucher, sera ouverte à partir de la
prochaine séance.
M. Ilerluison offre à la Société archéologique, au nom de l'auteur,
une Vie de Jeanne d'Arc, écrite par un Américain, M. Francis
Lowel. Ce savant fait partie de la Commission des musées de
Boston. En relation avec lui depuis quinze ans, M. Ilerluison lui a
adressé, durant cette période, de nombreux ouvrages relatifs à Jeanne
d'Arc, documents qu'il a utilisés pour écrire l'histoire do la libératrice
d'Orléans.
Des remerciements seront adressés au donateur.
— M. Eugène Jarry lit le résumé des documents offerts à la
Société par M. Basseville, relatifs aux difficultés qui s'élevèrent entre
les chapitres de Sainte-Croix de Jargeau et de Saint-Euverte, au
sujet du prieuré du Gué-de l'Orme.
La Société vote l'impression de ce résumé dans notre Bulletin (1)
(1) Voir p.igc '2'i2.
— 193 —
et le dépôt, dans nos archives, des quatorze pièces que renferme le
dossier.
Des remerciements sont adressées à iM. Basseville.
— M. le chanoine Cochard continue la lecture de son mémoire sur
les trépassés du siège d'Orléans, en 14:28.
— Msr Desnoyers lit une communication sur les découvertes
archéologiques faites dans le département du Loiret en 1893, 94
et 95.
Elle est renvoyée à la Commission des publications.
— M. Dumuys signale la découverte :
1'' De tombes en pierre, trouvées au pied de l'église Saint-Euvertc,
et sur lesquelles une note sera insérée au Bullelin (1).
"1'^ De menus objets rencontrés dans les démolitions faites, en ce
moment, pour l'ouverture de la rue de la République. Ce sont : une
monnaie d'or armoricaine, semi-globulaire, en fort bon état de conser-
vation, et des ossements trouvés vers l'intersection de la rue deGour-
ville avec la nouvelle voie, sur l'emplacement qu'occupait la maison
de M. le comte de Martel, au même endroit où il avait été déjà, il y
a quelques années, mis à jour divers débris de l'époque gallo-
romaine. — Dans le sous-sol de l'une des maisons qui s'élevaient
sur la partie sud de la rue de la (Perche : un vase de verre orné de
dessins; une chevalière en or, portant, comme chaton, une pierre
gravée et paraissant dater de l'époque gallo-romaine; enfin, quelijues
monnaies de bronze et d'argent d'époques diverses et (lui ont été
dispersées ou vendu'j, à bref délai, par les terrassiers qui les avaient
recueilHes.
fl) Voir page 244.
— 194 —
Séance du vendredi 13 mars 1896.
Présidence de M. Vignat, président.
M, le président se fait l'interprète de la douleur que la Société a
éprouvée de la mort de M. Tranchau et s'exprime ainsi :
En entrant ce soir dans cette salle de nos réunions, vos
regards, comme les miens, n'esl-ce pas, Messieurs, se sont diri-
gés vers une place aujourd'hui vide; en même temps que votre
pensée, comme la mienne, se reportait vers celui qui l'a si
longtemps et si dignement occupée. Je voudrais que mes pre-
mières paroles, ce soir, soient, en votre nom, un hommage
rendu à la mémoire du regretté confrère que nous venons de
perdre, un hommage digne de lui et de vous. Quelles qu'elles
soient, je ne saurais me taire, ma voix ne dût-elle résonner à
vos oreilles que comme un écho lointain et atfaihli, après de si
éloquents discours prononcés sur une tombe qu'environnait une
foule compacte et recueillie.
Il y a deux mois, c'était le vénérable abbé P^oucher, chanoine
titulaire de Sainte-Croix, qu'une longue maladie nous enlevait.
Aujoui'd'hui, c'est M. Tranchau, inspecteur honoraire de l'Aca-
démie de Paris, qui tombe foudroyé, au moment même où,
avec son dévouement habituel, il cherchait à consoler et à soula-
ger un ancien élève gravement atteint. Et, par un de ces coups
dont la soudaineté et l'imprévu terrifient, c'est l'homme solide
encore qui est frappé par la mort, aux côtés même du malade.
La mort a trouvé le chrétien ferme et prêt.
La Société archéologique, fondée en 1848, était encore, en
quelquesorte, au berceau lorsque M. Tranchau y fut admis, dans
le cours du premier trimestre de l'année 1852. Le' professeur
— 195 -
d'histoire de notre lycée y avail sa place marquée, et il fit bientôt
partie de l'importante Commission des publications.
Nouimé en 1856 censeur au lycée de Caen, M. Tranchau ne veut
pas rompre les liens qui l'attachent à nous, et il devient, sur sa
demande, membre titulaire non résidant. En 1858, revenu à
Orléans, comme censeur, il reprend sa place de titulaire rési-
dant. Mais, deux ans après, promu inspecteur d'Académie à
Moulins, il est de nouveau obligé de s'éloigner pour quelques
années. C'est en 1864 que, nommé proviseur du lycée
d'Orléans, puis inspecteur d'Académie (1872), il revient s'as-
seoir au milieu de nous pour ne plus nous quitter.
Les fonctions de censeur, de proviseur, d'inspecteur d'Acadé-
mie sont absorbantes, il faut toujours être sur la brèche. On a
rappelé avec quel dévouement, quelle activité, quelle haute ca-
pacité M. Tranchau les ^vait remplies. Entre temps, il trouvait
moyen d'assister à nos séances, de s'intéresser à nos travaux.
A deux reprises, membre de la Commission des publica-
tions, il fait de nombreux rapports où se révèlent la critique
sûre et serrée, l'indiscutable compétence du professeur d'his-
toire.
Mais c'est surtout quand l'heure de la retraite, en 1879,
sonnera pour M. Tranchau, qu'il s'attachera plus étroitement à
nous. Cette année même, en décembre, il est nommé membre
de la Commission de la bibliothèque, et dès lors, grâce aux loi-
sirs qui lui sont faits, il consacre à nos livres et à nos archives,
à leur mise en ordre, à leur classement, l'esprit de méthode,
de clarté, de précision qui fut un des traits distinctifs de son
caractère.
Une plus haute situation, parmi nous, était réservée à une
personnalité aussi marquante, à l'inspecteur honoraire d'Acadé-
mie, au clievalier de la Légion d'honneur, à l'officier de l'ins-
truction publique : le 22 décembre 1885, il était appelé à prési-
der la Société.
Oh! comme dans «la charmante allocution qu'il prononce,
pour remercier ses collègues, il se révèle tout entier.
M. Tranchau aime pour lui le travail persévérant, opi-
- 190 —
niàtre ; tel aussi il le veut chez les autres, et c'est tout un brillant
programme qu'il trace en quelques mots cachant, sous une forme
simple, des vues sages, suivies et profondes.
Ses trois années de présidence écoulées, M. Tranchau revient
à sa chère bibliothèque qu'il ne quitte plus; il aime à passer de
longues heures au milieu de nos livres. Il aime cette antique
salle de notre vieille Université pour la conservation de laquelle,
lui aussi, a vaillamment combattu, cette salle restaurée qu'il a
décrite dans une spirituelle causerie, le jour où la Société y était
solennellement installée.
Il veille, avec une scrupuleuse jalousie, aux moindres détails;
rien ne lui échappe. Partout on retrouve, écrites de sa main,
des indications précieuses, des notes utiles au chercheur. Il
possède, admirablement classée dans sa tète, grâce à son excel-
lente mémoire, la liste de tous nos cnembres résidants, non
résidants, correspomlants ; la nomenclature des 150 Sociétés
savantes ou Bibliothèques avec lesquelles nous sommes en cor-
respondance ; il veilîe, avec ponctualité, à la régularité des
échanges.
Les Sociétés savantes, si haut que soit le domaine de la
science, ont aussi leur vie matérielle, il faut y potirvoir; l'âme
de cette vie, chez nous, c'était M. Tranchau.
Est-ce à dire que de tels soins absorbaient en entier le temps
que nous consacrait notre savant collègue. Oh ! non. Nos
Bulletins, nos Mémoires contiennent de nombreux et intéres-
sants travaux dus à sa plume.
Dédaigneux des longs discours, des périodes sonores, il écrit
avec simplicité, clarté, et son style est piquant, original.
Modeste, il n'aborde pas les grands problèmes, les faits géné-
raux de l'histoire pour lesquels il était si bien préparé par de
fortes études, par un enseignement longtemps professé ; c'est
dans un horizon moins vaste qu'il se renferme ; ce sont les soU'
venirs locaux qu'il préfère et qu'il se plaît à nous rappeler.
Tantôt c'est un adieu qu'il adresse aux \fieux quartiers d'Or-
léans; tantôt ce sont les statuts d'une ancienne corporation qu'il
fait revivre. Un jour, il nous détache quelques pages curieuses
— 197 -
de l'histoire de notre lycée, qu'il prépare. Une autre fois, c'est
lui qui rédige un remarquable rapport, plein d'équité et en
même temps de bienveillance, sur les travaux présentés au con-
cours de 1880. Puis, toujours prêt à rendre hommage aux qua-
lités d'un collègue, d'un ami, il écrit des notices nécrologiques
sur MM. du Faur de Pibrac, E. Michel, Baguenault de Viéville,
E. Bimbenet; cette dernière, véritable biographie où l'écrivain
dévoile toutes les ressources de sa plume, le vieil ami, toutes
les qualités de son cœur.
Ancien élève du professeur distingué, hier son collègue dans
notre Société, j'ai essayé. Messieurs, d'esquisser tous les droits
que M. Tranchau avait à notre affectueux souvenir, à notre
reconnaissance même, je ne crains pas de le dire.
Suivant le touchant usage établi dans noire compagnie, la vie
de M. Tranchau vous sera bientôt retracée, d'une manière plus
complète, plus saisissante et, je l'espère et le souhaite, par
une plume plus expérimentée que la mienne. Peut-être jugere-
rez-vous, Messieurs, que le collègue, l'ami qui lui a déjà
adressé un si touchant et si sympathique adieu, se trouve natu-
rellement désigné pour remplir ce pieux devoir.
Il sera demandé à M. Guerrier de bien vouloir rédiger une notice
sur le défunt, dont le portrait sera gravé par les soins de la Société.
— M. le Président de la Société d'Agriculture, Sciences, lîellcs-
Lcttres et Arts d'Orléans invite les membres delà Société d'Archéolo-
gie à la réunion générale des trois sociétés savantes d'Orléans, f|ni
aura lien le 20 mars.
— M. le D"" Tarlarin, présenté à l'avant-derniére séance, est élu
membre correspondant.
— iMM. Desnoyers, Jacob, Jairy présentent M. Paul Foiigeron pour
la place laissée vacante par la mort de M. le chanoine Foucher.
M. Jarry affirme que M. le Di" Vacher, déjà présenté, persiste dans
sa candidature. M. Herluison en fait de même pour M. Breton.
Le jour de l'élection scraultérieureiiiciit fixé.
- 198 —
M. Maxime de Ueaucorps ofl're à la Société, au nom de l'auteur,
M. le comte Brémond d'Ars, une brochure qui a pour titre : La mai-
son de la Lande.
Des remerciements seront adressés au donateur.
— M. Cuissard, au nom de la Commission des publications, propose
d'insérer au Bvlletin les trois lettres sur le pénitent de Châteauneuf,
que M. l'abbé Uzureau a envoyées à la Société.
Cette proposition est adoptée (1).
Séance du vendredi 27 mars 1896
Présidence de M. Vignat, président.
M. Guerrier accepte de faire une notice sur notre bien regretté
collègue M, Tranchau.
— M. Herluison dépose sur le bureau les portraits de notre collègue
M. le chanoine Foucher.
ils seront distribués avec notre prochain Bulletin.
— M. le président signale : dans les derniers mémoires du Comité
archéologique de Senlis, un article sur l'abbaye de la Victoire, dans
lequel il est fait mention du jubilé qui a été accordé par le Saint-
Père, lors de la pose delà première pierre de la cathédrale d'Orléans,
et dont plus de 500,000 personnes auraient profité ; dans le dernier
numéro du Polybiblion, une note louangeuse sur le Po«Mes Tom-
relles à Orléans, de .M. CoUin.
— Mi?'" Desnoyers fait hommage à la Société d'une brochure dont
il est l'auteur : Y Iconographie de Jeanne d'Arc.
v1) Voir page 240.
— 199 —
— M. le Président donne lecture d'une lettre de M'"^ Tranchaii
qui, en souvenir de son mari défunt, et pour se conformer au désir
par lui exprimé, offre à la Société une somme de 150 francs qui devra
être alîectée à l'achat d'ouvrages Orléanais. Elle met également à la
disposition de la Société diverses notes qu'a laissées M. Tranchau.
M. le Président enverra les remerciements de la Société à la dona-
trice.
— La Société fixe le jour de l'élection du successeur de M. le cha-
noine Foucher à la seconde séance d'avril.
— M. Cuissard signale, dans la Reuue celtique, une inscription qui
a été trouvée dans le département de l'Indre et où la qualification de
Atepomarns est accolée au mot Apollo. On se rappelle que le premier
de ces noms figure dans l'inscription gravée sur le socle du cheval de
bronze, trouvé à Neuvy-en-SuUias (Loiret).
— 199 —
— M. le Président lioniie lecture d'une lettre de M'^^ Tranchau
qui, en souvenir de son mari défunt, et pour se conformer au désir
par lui exprimé, offre à la Société une somme de 150 francs qui devra
être atfectée à l'achat d'ouvrages Orléanais. Elle met également à la
disposition de la Société diverses notes qu'a laissées M. Tranchau.
M. le P-résidenl enverra les remerciements de la Société à la dona-
"* trice.
— La Société fixe le jour de Téleclion du successeur de IVl. le cha-
noine Foucher à la seconde séance d'avril.
— M. Cuissard si^i^nale, dans la Revue celtique, une inscription qui
a été trouvée dans le département de l'Indre et où la qualification de
Atepomarus est accolée au mot AiioUo. On se rappelle que le premier
de ces noms figure dans l'inscription découverte à Orléans, sur laquelle
se lit le mot Cenab.
20J
IIAKÂNGUI^: DE PYRRHUS" 1) ANGi.KREKME
A L'UiNIVERSlTÉ D'ORLÉANS
Gedo'le Orléanais enseigna le droit, à l'Université és-iois de
sa ville natale. Les dates certaines nous manquent sur sa nais-
sance, sur les différentes phases de sa vie et même sur sa mort (2).
Cependant, nous pouvons, par induction, rattacher à la
première moitié du xvi' siècle les années de son profes-
sorat (3).
Ses ouvrages les plus connus sont : un commentaire des cou-
tumes d'Orléans', plein de science ; et un éloge de cette ville, où
le sentiment patriotique exagère parfois la beauté du sujet, vu à
travers le prisme d'illusions généreuses.
Le discours que nous signalons aux curieux a été moins re-
marqué jusqu'à présent. La plupart des éditeurs du commen-
taire des coutumes d'Orléans semblent même l'avoir mis de
côté, comme quantité négligeable. En effet, des trois éditions
que possède la Bibliothèque municipale de Bordeaux (ma
seule ressource aujourd'hui), il n'y en a qu'une qui donne
cette harangue, profondément oubliée.
{\) Pour Pelrus. A l'époque de la Renaissance, les savants aimaient à
prendre des noms de l'antitiuité Grecque ou Romaine, pour déguiser leur
véritable origine.
C2) Lottin le fait mourir en 1520 {Recherches historiques sur OrléanK
t. I. p. 372) ; mais rien n'est moins certain que cette date.
(3) Histoire de l'université d'Orléans, par M. Eugène BimbKNET, p. ifô'i
et 353.
Voici d'abord le lifre de l'édition :
« Consuetudiries générales Bituricenses, Turonenses et Aure-
« lianonses. cum glossemate Bocrii, Johannis Sainson ac Pyrrhi
(( En^^lebermœi. Parisiis, apud Franciscum Eegnault 15"29 ».
In 4" : titre et bordures illustrées ; reliure du xvif^ siècle, assez
bien conservée (1).
La harangue se trouve à la suite du commentaire des coutu-
mes (f"^ 175 et 176) elle est ainsi intitulée : « Oratio, habita in
« e;\ re quie dicitur licentiandorum prœsentatio.
C'était un discours d'ouverture des examens que devaient su-
bir les candidats au grade de bachelier endroit.
L'exorde commence par rappeler les anciens usages de l'Uni-
versité, que cette cérémonie reproduisait fidèlement :
« Acturi sumus in priosenliarum, cancellarie doctissime (2),
«. vosque celebercimi patres (3), remvelut anniversariam (4),
«. multis annis ac féliciter à majoribus faclitatam. »
L'orateur annonce qu'il tiendra un milieu raisonnable entre
une prolixité fatigante et l'inconvénient d'une excessive brièveté ;
il sut effectivement éviter le double écueil du trop et du trop
peu.
Viennent ensuite de sages conseils aux jeunes gens, pour les
engager à persévérer dans l'amour de l'étude et dans une con-
duite digne de leur vocation (5).
(1) Les deux autres éditions anciennes que j'ai sous les yeux sont celles
d'Orléans, 1543 in-4o gothique, et celle de Francfort, 1575 in-f., caractère
romain. Ni l'une ni l'autre, je le répète, ne contiennent le discours en
question.
(2) Le chancelier de luniversité d'Orléans n'était autre que le scholas-
tique du chapitre de Sainte-Croix ; ce dignitaire de l'église cathédrale
cumulait ainsi les deux titres et les deux fonctions.. i^E. Bimbknet, p. 288-
289). ""i-^è",
(3) Les docteurs-régents, au nom et en présence desquels Pyrrhus
d'Angleherme portait la parole.
(4j Sauf le cas de session extraordinaire, l'examen etla réception des
bacheliers n'avait lieu qu'une fois l'an.
(5) S'il fallait en croire l'ambassadeur Vénitien Andréa Navagero, qui
visita Orléans en 1528, les étudiants de cette ville étaient ordinairement
plus âgés que ceux des autres universités et, par conséquent, plus
— 203 —
L'engouement de la Renaissance pour les fables du pa-
ganisme amène, çà et là, quelques réminiscences puériles
et quelques rapprochements de pure fantaisie ; mais la foi
du chrétien et la gravité du docteur es droits reprennent le
dessus, lorsque le maître dit à ses élèves : « Nulla res magis
€ Deo convenit quâm justitiam facere, omni tempore ; sic
< vos beatos fore Christus pollicetur, qui ipse vera sapientia
« est, nedùm philosophia, immô vivens justitia, ut Origenes
« scribit. )>
Les jurisconsultes d'alors pouvaient, dans leur vaste savoir,
citer les Pères de l'Église, comme les auteurs païens...
Les gloires passées de l'Université revivaient dans le présent
et l'institution, loin de dégénérer, semblait, au contraire, jeter
un nouvel éclat.
«c Prodierunt hinc, aliquando, uno volatu, longé plures (1).
« Est enim quod hebrei dicunt Cariathsephet hsec civitas, id
« est, civitas litterarum ; sed me hercule ! nunquam doctiores
« legumque peritiores evasere, quod partim nostris atlanticis
« laboribus (2), partim vestrse diligentiae ; quse magna est nobis
« gloria (3) ï>.
Observation : Dabit, dans le pays deChanaan, s'appelait, pri-
mitivement, Cariat-Stepher ou Cariathsephet, c'est-à-dire la
ville des lettres, parce qu'on y avait inventé les premiers carac-
tères de la langue des Chananéens, ou parce que ce peuple avait
aptes à recevoir de graves conseils. Je transcris, à titre de renseigne-
ment local, cette note d'un voyageur intelligent et curieux :
« Vi é studio, nel quale dicono che vi sono piu di mille e seicento scolari
tutti vomini, non, corne negli altri studii di Franza, garzoni ». (Relations
des ambassadeurs Vénitiens, publiées par Tomasco dans la grande collec-
tion des Documents inédits sur l'histoire de France, t. I p. 30). Ainsi)
d'après Andréa Navagero> le nombre des écoliers aurait alors été de
G(X) environ. Ce chiffre parraît plus vraisemblable que celui de 5.000,
supposé par d'autres écrivains. — (E. RiMBKNi:T p. 407).
(1) Le nombre des écoliers 'avait diminué, mais ceux qui restaient ne
le cédaient à leurs devanciers, ni pour l'assiduité aux leçons, ni pour la
force des études.
(2) La peine extraordinaire que s'étaient donnée les régents.
(3) Compliment aux élèves.
TOME XI. — BULLETIN N" 157, 14
— 204 —
là ses écoles (1). L'érudit antécesseur fait ici à sa chère ville
d'Orléans une flatteuse application d'un nom, bien peu connu,
de la géographie Biblique. Ailleurs, il date ex Aureliâ, littera-
rum parente, la dédicace au chancelier et cardinal Du Pral de
son opuscule in philosophum (2),
En terminant son allocution, il prie le scholastique, chance-
celier de l'Université, appelé, en cette qualité, à présider aux
examens, de ne pas trop ménager les candidats et de ne leur
conférer qu'à bon escient un titre qui doit être le prix de sé-
rieuses épreuves.
« Cœterum, tu, clarissima gymnarsiarcha, tirones istos
« crebris conflictibus probatissimos laureandos excipias, ut,
« sacris certaminibus coronati (quod Ulpiani verbum est),
« sacratissimi juris milites tuis sacris manibus effician-
« tur. (3) »
A Orléans, les bacheliers, comme les docteurs, lisaient
en droit civil (4) ; mais je pense qu'ils étaient chargés des cours
élémentaires, correspondant à leur propre grade. Même restreint
à cette limite, le professorat supposait des garanties de savoir ;
l'indulgence excessive des examinateurs aurait pu compro-
mettre la réputation d'un enseignement célèbre par toute la
France et jusqu'en Allemagne (5).
Vraisemblablement (quoique cela ne soit pas dit), la harangue
préparatoire à l'examen des aspirants au baccalauréat ès-droits
fut prononcée dans la salle des thèses, que la Société Archéolo-
(1) Juges. Chap. I. verset XI et Job. Chap. XV v. XV. Cf. le Dictionnaire
de la Bible, de dom Calmet.
(2) Inséré à la suite du speech universitaire de Pyrrhus d'Angleberme,
(fo 177 du ïïièrae volume). Ce traité de philosophie chrétienne explique,
parfaitement, la nature, les devoirs et la destinée future de l'homme
moral .
(3) La pompe de ces expressions ajoutait au prestige du docte aréopage,
assemblé pour interroger une série, plus ou moins brillante, de juriscon-
sultes en herbe.
yi) La salle des thèses de l'Université, par M. Boucher de Molandon,
note de la page '26.
(5) Témoin l'existence de la Nation Germanique, une des plus renom-
mées et des plus studieuses.
- 205 —
gique a heureusement reconstituée et dont elle même a fait son
domicile d'adoption.
Ce monument, qui n'était dans le principe que la librairie
(bibliothèque) de l'Université, devint, par la suite, le Heu ordi-
naire de ses réunions et le théâtre des épreuves qu'elle impo-
sait aux récipiendaires.
Ce ne fut sans doute pas la seule fois que Pyrrhus d'Angle-
berme fit entendre sa voix autorisée sous les voûtes du véné-
rable sanctuaire de la science Orléanaise, muet témoin de tant
de solennités oratoires et juridiques.
APPENDICE
Après le discours académique que nous venons d'analyser,
un des opuscules les moins connus de Pyrrhus d'Angleberme
est un éloge de la danse; singulier sujet d'étude pour un aussi
grave écrivain !... On le trouve imprimé, à la suite du commen-
taire des coutumes et de différents traités, dans l'édition d'Or-
léans, 154f3 in-fo gothique (1).
Le titre porte : De Saltatione et mucicâ ; mais, en réalité,
l'auteur ne s'occupe guère de la musique que dans les rapports
de cet art avec la danse, son principal objectif.
Était-ce pour lui un simple jeu d'esprit, un délassement de
travaux plus sérieux ? Ou bien a-t-il voulu critiquer les ébats,
trop libres, auxquels se livraient les écoliers de l'Université?
Régentait-il encore, en leur parlant de Terpsichore et de ses
classiques leçons ?... D'autre part, pensait-il , avec douleur, aux
(1) « Pyrrhus Anglebermeus in Aurelianas consuetudines. — Venundan-
« tur Aureliœ in œdibus Jacobi Hoys, vulgariter à l'Escripvainerie,
« près l'église Notre-Dame des Bonnes Nouvelles. » Celte édition indiquée
dans les Recherches sur les imprimeurs et libraires d'Orléans, par
H. Herluison. Orléans, 1868, p. 8, ne figure pas dans un travail sur la typo-
graphie Orléanaise, inséré dans les Mémoires de la Société Arc/iéolo(jiqi'c
de l'Orléanais, t. XX, appendice. On trouve seulement, à la page 21 de
cette notice, la mention d'un autre ouvrage du même auteur, imprimé à
Orléans, chez Jacques Hoys, en l.')18, petit in-40 gothi(iue. .
— 206 —
danses extraordinaires et fort indécentes qui eurent lieu à Or-
léans même, en 1470, à l'occasion de la naissance du Dauphin
(depuis roi Charles VIII) fils de Louis XI (1) ?...
La danse que préconise Pyrrhus d'Angleberme serait bien
plus réservée; jugez-en par cette peinture édifiante :
« Nempè, in saltatione, non corporis modo, sed et animi
« pulchritudo facile discernitur, per congruam, consonam,
« amicam proportionem, ut morephilosophantium loquar, hic
« pudicitiam conspicamur venerabilem, intrépide gressu, tran-
« quillo serenoque habitu, non procaciter incedentem, non
« obliquis lubricisque luminibus intuentem, probe, sobrièque
« singula prudentem verba, hanc admiramur, imitamur,
(( amplectimur. >
Reste à savoir si cette irréprochable chorégraphie a jamais
existé ailleurs que dans Timagination pudibonde de l'auteur ? (2),
A l'en croire, un pareil amusement ne serait pas incompatible
avec la sévérité habituelle d'une vie calme et digne ; la noblesse
des attitudes, qui le distingue des sauteries vulgaires, pourrait,
même, exciter les sentiments élevés et généreux.
D'illustres exemples viendraient à l'appui de cette opinion
légèrement paradoxale.
Ici, le docte apologiste des ronds de jambe énumère, avec corn
plaisance, les grands hommes de l'antiquité, Juive, Grecque ou
Romaine, qui dansèrent, sans rien perdre de leur dignité mo-
rale et sans compromettre leur réputation de vertu.
Chez les Grecs, notamment, la danse, bien comprise, faisait
partie de l'éducation.
^ « Hinc et virtutis et exercitii decentisque habitûs causa, non
« libidinis aut mali cujuspiam commercii, doctos saltandi prae-
« ceptores suis liberis Graîci qusesiere ».
En France même, celle que l'on préférait anciennement ne
pouvait amollir les âmes, ni les détourner de l'étude ; au con-
traire !
(1) LoTTiN. Recherches historiques sur Orléans, 1. 1, p. 323.
(2) Le grave menuet du vieux temps pourrait, seul, approcher d'u,
idt'al impossible à réaliser complètement.
— 207 —
« Cujus amantissima est Gallia, velut honestissiinic palestrae,
« nec minus bellax aut strenua, aut in studio litterarum acris,
« sed eo tanquam ocula vivacior ».
Enfin, un art plastique, où l'abus touche de bien près à l'u-
sage, trouva un défenseur inattendu au sein d'une célèbre
Université et sous le bonnet d'un docteur in utroque jure (1).
Ce second enseignement dérida, tant soit peu, la gravité magis-
trale du premier.
(1) Le droit civil Romain et le droit canonique ; l'un et l'autre étaient
enseignés à Orléans (Bimbenet, p. 316 et 320).
A.DUPRÉ.
— 208 -
POESIES DE JEAN MARIUS, OULÉANAIS
La Bibliothèque municipale de Bordeaux, que je fouille à
l'intention du vieil Orléans, ma seconde patrie, possède un petit
volume, intitulé : « JoannisMarii Aureliani, juris utriusque li-
« centiati, xenia ; Aurelise, ex typographià Saturnini Hotot,
« hujus urbis Aureliœ typographi. » 1577, in-S» de 20 feuillets,
reliure de l'époque, en vélin blanc, avec d'autres poésies latines
de différents auteurs non Orléanais.
L'ouvrage se divise en deux parties. La première, datée du
ier des calendes de i577, est un recueil de compliments et de
souhaits de bonne année (xenia), tous en distiques latins, adres-
sés aux parents ou amis de Jean Marins, la plupart Orléanais
et jurisconsultes, comme lui.
Les éloges peuvent être exagérés. L'amitié et l'esprit de fa-
mille ou de corps n'ont-ils pas leurs illusions ? En outre, l'abus
de la mythologie alourdit parfois le style et gâte même les senti-
ments les plus affectueux ; mais que nous importe le mauvais
goût du temps ? Ce que nous cherchons dans les poésies alambi-
quées de Jean Marins, ce sont principalement (pour ne pas dire
uniquement) des noms Orléanais, qui nous fassent vivre, un ins-
tant, avec cette génération de lettrés, de juristes et de magis-
trats dont l'Université ès-lois fut l'arma mater. Les voici, dans
l'ordre du livre, rare sans doute, que nous avons sous les yeux.
Jean Touchet, cousin de l'auteur, « nuper proprtesesti pro-
vincial Aui'eliame » ; ce qui veut dire, en termes moins pom-
peux, lieutenant particulier du bailliage-présidial d'Orléans.
C'était le père de la belle maîtresse de Charles IX.
Louis Aleaume, provinciée Aurelianie summus « pra;ses »
(premier président du présidial).
- 209 —
Germain Rebours, prœtor (prévôt d'Orléans).
Nourrisson, proprtetor, lieutenant de la prévôté.
RoBiNEAU, procureur du roi au bailliage.
Chenu, avocat du roi au même siège,
FoRNiÈR, antecessor, professeur de droit (1).
GoDEFROi, autre professeur. 11 ne faut pas le confondre avec
le grand jurisconsulte du même nom, Denys Godefroi de Paris ;
celui-ci, beaucoup moins connu, était originaire de Normandie,
avait fait ses études classiques à Paris et son droit à l'Université
d'Orléans, où il était devenu régent. Tel est le sens de ces vers,
un peu contournés, de Jean Marius :
Artibus (2) informat te, fons uberrimus ille.
Doctrinse, nomen oui dédit anle lutwm (3) ;
Jura docet legesque jna^ Aurélia doctum.
Atque alios solitum te docuisse r^udes.
Stuart, avocat.
GodefroyXvLANDRE, de Cologne, classicus (professeur) au
collège de Sainte-Colombe (4). La pièce de vers qui le concerne
débute ainsi : « Summe poetarum quos urbs Aurélia gestat », et
finit par ce joyeux souhait :
Sit tibi fausta, precor, jani fortuna calcndis,
Donct sit insertam secta idacenta fabam (5).
(1) Eugène Bimbenet, Histoire de l'I^niversité ès-lois d'Orléans p. 368.
(2) La faculté des Arts en l'université de Paris; on y enseignait la gram-
maire, les huiuanités, la rhétorique et la philosophie.
(3) Étymologio de Lutelia, très douteuse; car on a prétendu que la ville
des marais ou des boues {lutiun) portait ce nom, avant même l'arrivée des
Romains et, par conséquent, avant que la langue Latine fût connue chez
les Parisii, peuple Celte des bords de la Seine (I'iGaniol de La Force.
Description de Paris, p. l'I).
(4) Avant l'établissement des Pérès .Jésuites au prieuré de Saint-Samson
(1617), Orléans renfermait déjà plusieurs institutions privées, tenues par
des maîtres séculiers (Polluche et Beauvais de Préau, Description
d'Orléans, p. (»7). Un de ces petits collèges avoisinait, probablement, léglise
de Sainte-Colombe, aujourd'hui détruite {Ibidem, p. K3).
g (5) C'est-à-dire :'Puissiez-vous tirer la fève, ab prochain gâteau des Bois!
— 210 —
Grégoire Gondet, ancien maître de grammaire de Jean
Marius.
De Beaujeu, avocat.
Eustache Brachet d'Orléans, licencié ès-droits.
Bérault, avocat.
Joël, étudiant de la nation Picarde.
Girard, Godefroy, Stuart, Vkrac , Des Mataras, Angevin ;
Le Bègue, Champenois ; Des Bordes et autres étudiants (1).
MoiUER, Parisien, licencié ès-droits civil et canonique.
Bouton, Maçonnais, autre licencié.
La deuxième partie de l'œuvre poétique de Jean Marius, inti-
lée : Ejusdem aliquot epigrammata, se compose de pièces sur
divers sujets de circonstance, par exemple, sur l'arrivée à Orléans
de François de Valois, duc d'Alençon, autrement dit Monsieur,
frère des rois Charles IX et Henri IlL
Les invectives contre un détracteur, que Jean Marius croyait
son ami, tranche sur une suite monotone de compliments, plus
ou moins mérités. Du reste, l'auteur prend bravement son parti
d'une critique malveillante et son amour-propre en est à peine
froissé : ce Si tibi non placeo, placeo mihi, livide lector : Mi satis
« est, placeant si mea scripta mihi » Heureux contentement de
soi-même, exprimé dans un distique fier et dédaigneux.
La dernière pièce est un prolrepticon de cinq hexamètres que
le régentFornier envoie à son ami Jean Marius. Ces versélogieux
nous apprennent que Jean Marius exerçait, à Orléans, la profes-
sion d'avocat. Cet homme de loi, versificateur par occasion,
n'est mentionné dans aucune des biographies que j'ai pu consul-
ter. Pour faire connaissance avec lui il m'a fallu découvrir le
petit livre dont la Bibliothèque de Bordeaux garde un des rares
exemplaires. Heureux hasard 1
(1) A celte époque, les écoliers de l'université d'Orléans formaient quatre
nations : France, Picardie, Normandie, Allemagne (B\y[BEîiET, p. 152,
153 et passim.) Cette distinction est observée dans la nomenclature ci-
dessus.
A. DUPRÉ.
— 211 -
Lettres inédites de Philippe de Béthune à son fils Henri
de Béthune, alors évêque de Mailltezais, et depuis,
archevêque de Bordeaux.
Philippe de Béthune, frère puiné du i^^rand ministre, Maxi-
milien de Béthune, duc de Sully, fut, lui aussi, comblé de di-
gnités et d'honneurs dont l'énumération se trouve dans le Dic-
tionnaire de la Noblesse de La Ghesnaye Desbois. (T. II. p. 144.)
Entre autres fonctions considérables qu'il obtint, par le crédit
tout-puissant de son illustre frère, on peut citer l'ambassade de
Rome. Henri IV le nomma, en 1601, à ce poste difficile, qui le
retint, près de quatre années consécutives, dans la capitale du
monde chrétien.
Maintes fois employé dans des négociations importantes, il sut
les conclure à l'avantage de son prince et de son pays.
Revenu en France, il fit bâtir le château de Selles-sur-Gher
en Berry et l'orna magnifiquement d'objets d'art, qu'il avait
rapportés d'Italie (1). Retiré dans celte agréable résidence, il y
mourut en 1649, à l'âge de 88 ans (2).
Un de ses fils, Henri de Béthune, né à Rome en 1604, pendant
son ambassade, fut nommé évêque de Maillezais, par brevet du
roi Louis XIII, du 22 mai 1629, puis transféré au siège métro-
politain de Bordeaux, par brevet de Louis XIV, du 20 novembre
1646 (3).
Lorsqu'il n'était encore qu'évêque de Maillezais, son vieux
(1) Bernier, Histoire de Blois, pp. 242 et 243. Ce noble édifice a été
démoli par la Bande noire, vers 1823. La Révolution avait déjà détruit ou
dispersé le riche mobilier.
(2) Voir son article dans la Biographie Zœfer, de l'imprimerie Didot, t. V.
p. 842. Cette notice, trop courte, ne fait pas assez connaître le personnage
en question.
(3) Gallia Christiana, t. II, col. 1377. — Henri de Béthune, qui avait
remplacé à Maillezais M?'' Henri de Sourdis, lui succéda également, comme
archevêque de Bordeaux. Il fut aussi le dernier évêque de Maillezais, le
siège ayant été, après lui, transféré à La Rochelle.
— M2 —
père lui écrivit, du château de Selles, plusieurs lettres d'affaires,
d'amitié ou de reproches ; elles se trouvent, au nombre de 7,
dans une liasse du fonds de l'archevêché de Bordeaux, cotée
G. 257. (Archives départementales de la Gironde). L'écriture
est nette et assez ferme pour une main octogénaire. La diction
ne manque pas, non plus, d'une certaine verdeur. Quant à
l'orthographe, elle nous paraît étrange ; mais les grands sei-
gneurs, à cette époque, se souciaient peu de la grammaire, ils en
laissaient volontiers le soin à leurs secrétaires. Lorsqu'ils
écrivaient eux-mêmes, on s'en apercevait bien. Les autographes
de Philippe de Béthune offrent, en effet, un curieux spécimen de
tous les genres d'incorrections. Je me garderai de rien changer,
soit au fond, soit à la forme, dans les passages (lue je transcri-
rai avec une scrupuleuse fidélité. Les fautes même ont ici leur
valeur, au point de vue philologique.
Plusieurs lettres ont conservé l'empreinte d'un petit cachet,
où l'on dislingue parfaitement les armes de la maison de
Béthune, d'argent à la fasce de gueules, avec le lambel des
branches cadettes.
Des intérêts purement privés font le sujet de cette corres-
pondance familière. Il s'agit, le plus souvent, d'un procès com-
|)liqué ou d'embarras pécuniaires ; car le jeune évêquede Mail-
lezais, qui vivait ordinairement à Paris, dépensait au delà de son
revenu et faisait de fréquents appels à la générosité paternelle.
Le vieux comte de Selles se plaint amèrement de ces emprunts
multipliés et donne à son fils des conseils de rigoureuse écono-
mie que cet enfant prodigue ne suivait guère.
Henri de Béthune habitait la capitale et négligeait sou évôché
de Maillezais, où il ne venait presque jamais ; on le voit trop
par une lettre de Normandin, son homme d'affaires, datée de
Fontenay, 20 février 1645 (même liasse). L'extrait de celte mis-
sive donnera une idée exacte du triste état d'abandon dans lequel
se trouvait alors la chapelle épiscopale. « J'ai fait ouvrir la
« sacristie et la bibliothèque (1) ; dansla première, les rats com-
(1) Depuis longtemps fermées, sans doute.
— 213 —
(C mençoientà faire dommage, et non la pluie; il avoient passé,
« je ne scay comment, dans la plus haute des tirêtes, où se
« mettent les chapes ; ils y avoient laissé des marques; mais,
« de bonne fortune, il n'y avoit point d'ornemens dans celle-là ;
<c tout le reste n'a rien souffert, non plus que la biblio-
(( thèque. »
Ces renseignements positifs ne concordent guère avec l'asser-
tion suivante du docte et grave André Du Ghesne, généalogiste
de la famille: « Henri de Béthune, évêque de Maillezais, réside
a continuellement dans son diocèse, où il mène une vie
« exemplaire et donne des preuves d'une piété qui n'est pas
« ordinaire (1). »
Nous arrivons à une affaire litigieuse, où le père du jeune
évèque lui rendit service et l'aida puissamment de son
crédit.
Lorsqu'en 1317,1e pape Jean XXII, érigea enévêché l'abbaye
de Saint-Pierre de Maillezais, de l'ordre de Saint-Benoît, l'abbé
Geoffroy Pouvrelle fut nommé premier évèque, et la commu-
nauté de Bénédictins qu'il gouvernait devint le chapitre de la
nouvelle cathédrale (2).
Les successeurs de Geoffroy Pouvrelle furent desclercs séculiers,
la plupart cadets de nobles familles ; mais le chapitre demeura
composé de réguliers (c'est-à-dire de religieux Bénédictins),
jusqu'à ce que Henri de Béthune eût obtenu sa sécularisation,
par une bulle de Rome. Toutefois, ce changement ne s'effectua
pas sans de grandes difficullés. Les religieux contestèrent l'op-
portunité et même la légalité de la bulle pontificale ; un procès
interminable s'en suivit. La correspondance de Philippe de
Béthune accuse la longueur de ces débats judiciaires. Par
exemple, une lettre, qu'il écrivait à son fds, le 4 avril 1642,
indique les démarches à faire auprès des juges pour tâcher d'ob-
(1) Histoire généalogique de la maison de Béthune. Paris, Sébastien
Cr\moisy, 1G39, in-f^, p. 509; ouvrage composé à la demande et sous les
auspices du grand ministre auquel il est dédié. Un grain de flatterie ne Se
serait-il pas glissé dans ce livre d'or de famille?...
(2) Gallia Christiana, t. Il, col. 1370.
— 214 —
tenir une solution favorable. Dans cette même missive, le vieux
gentilhomme traite assez durement les adversaires de l'évêque
de Maillezais :
«... Vos opposants, dit-il, font courir le bruit qu'ils obtien-
« dront un arrest sur requeste, par la faveur du premier prési-
« dent et par le moyen de la protection qu'il prend d'eux,
« an vertu de quoy, ils prétendront introduire une bande d'autres
« moines à Maillesés. Il ne faut donc rien mespriser (1). Vostre
« frère de Charost, qui a grande part avec le premier présidant
« ayant pris an poste son chemin par icy (2), an san alant à
« la Court, je luy ai fait escrire la lettre au dict présidant, de
« laquelle vous auiés icy copie, ordonnant à sa famé de la
« porter... »
Le procès de l'évêque de Maillezais avec son chapitre durait
encore trois ans après ; de part et d'autre aussi, on continuait
d'agir ou de faire agir de hautes influences, dans le but de
gagner la faveur des magistrats ; une lettre de Philippe de Bé-
thune, datée du 4 mars 1645, montre l'activité de ces menées
occultes.
«... Vos moines, j'antans de ces réformés que je treuve, à la
« vérité, plus affectionnés au bien qu'à establir une régularité
« parfaite, remuent toutes pièces pour vous travailler ;
« mais, selon que l'on le peult espérer, vous aurez le premier
« présidant î'd\orah\e, puisqu'il s'y est engagé de parole ed que
« vos frères sont à Paris pour l'an faire souvenir. Ce que vous
« avès à faire maintenant, c'est que votre solliciteur soit agis-
« sanl et poursuivant vivement (3). j»
Passons maintenant aux questions d'argent et aux demandes
de secours, sujet ordinaire des remontrances paternelles (du
19 juin 1641).
(1) Négliger.
(2) Par Selles. La terre de Charost, dont un frère d'Henri de Béthune
portait le nom, était située en Berry, aujourd'hui dans le département du
Cher.
('à) Il y avait autrefois des solliciteurs de profession ; c'était même
un métier assez lucratif, s'il faut en croire les vieilles chroniques du
palais.
— '215 —
«... Ce que j'ay fait desjà par deux fois, payant pour vous, je
« ne le puis continuer, sans îw'incomînoder. Anfin, vous avès
« plus de revenu que moy, ne touchant que si peu maintenant
« du Roy (1), que cela n'est pas à mettre en ligne de compte. Vos
« despences passées vous ont mis en arrière et desquelles vous
« pouvez vous passer. Tant que je l'ai peu, je me suis hosté le
« pain de la bouche, pour vous l'amplir à tous trois (2) ; mais,
« maintenant, il n'est resonnable que je passe ce peu qui me
« reste avec incommodité ; ce qui arriverait si, de votre part,
« vous m'ampêchiez que l'on ne s'adressast dorénavant à moy
« et que je ne retranchasse aussy, comme je fais à vos frères,
« de ce que j'avais accoutumé de leur donner... »
La gêne avait entraîné, comme fatale conséquence, un manque
de parole, plus grave que les oublis ordinaires des mauvais
payeurs. Ici, l'honneur du gentilhomme indigné éclate en vifs
reproches (lettre du 4 avril 1642, déjà citée)... « Une chouse
« aussy vous doibve dire, que vous debvès estre plus retenu à
« angager vostre parole par promesses, accompagnées de ser-
« mants. M. de Moncé m'ayant asseuré que, à vostre voiageder-
a nier de Paris, vous luy dictes et à M. de Bellejambe, vostre
« créancier, que foy de prestre vous sortiriez (3) de ces
« arrérages. Cela, de vous à moy, n'est pas bien. Néanmoins,
« vous ne lui mandez rien. Au nom de Dieu, réglés mieux vos
« affaires, à l'advenir, car c'est une des parties de la prudence,
« et principalement an un ecclésiastique de votre condition,
« que la confusion et désordre ne se cognoisse point an ses
« affaires et an sa maison. »
Ces admonestations étaient dures ; toutefois, le sentiment
paternel reprend bientôt le dessus, et la fin de cette lettre adoucit
un peu l'aigreur de la première partie :
«. Je vous dis cecy avec douleur, pour l'affection que j'ay pour
o; vous ; mais l'on tient que jamais Sirurgien jntoiahle (4) ne
(1) Comme ancien ambassadeur.
(2) Les trois fils de Béthune.
(3) Vous vous acquitteriez.
(4) Enclin à la pitié.
- 216 —
€ fist belle cure. Je me relasche de la rigueur avec laquelle je
< vous avais escript, pour la saisie faiste sur vous, etc.. »
Au sortird'une maladie sérieuse, Philippe de Bélhune écrivait
à son fils une page plus tremblée que ses précédentes lettres
(3 mai 1643) :
« Je suis (disait- il) ancore foible, aincy que vous le pourrez
« remarquer par ceste escripture que j'ay eu peine à tracer,
« pour estre demeuré jusques icy fort foible, de fasson que sou-
« vent je hois à la Chartreuse (l), tenant mon verre à deux
€ mains... »
La septième et dernière lettre, datée du 19 août 1645, est
écrite par un secrétaire et plus correcte. Elle roule principale-
ment sur l'assemblée du Clergé de France, qui se tenait alors à
Paris et dont Henri de Béthune faisait partie (2). Voici plusieurs
passages de cette affectueuse missive.
« Mon fils, celuy qui ramena les chevaux que vous aviez pris
« en cette ville (3), n'eust pas esté trop chargé de deux lignes
« pour me donner advis de voslre arrivée à Fontenay (4), en
« bonne santé ; car, de ceux qu'on aime on ne peut jamais estre
« trop asseuré qu'elle soit bonne (5). »
Ces extraits suffiront pour faire apprécier le style familier et
l'orthographe négligée du vieux comte de Selles. Les lettres
diplomatiques, qu'il dictait à ses secrétaires, étaient plus châtiées
et d'un ton plus relevé.
(1) Que voulait-il dire par là?... Peut-être qu'il tenait son verre à
deux mains, comme le font beaucoup de vieillards. Cependant, on ne voit
pas trop quel rapport peut exister entre cette manière de boire et l'institut
des Chartreux ?
(2) Les procès-verbaux de cette assemblée ont été publiés dans la
grande collection de Guillaume Després (t. III, pp. 1-435).
(3) A Selles- sur-Cher.
(4) En Poitou, à trois lieues de Maillezais.
'■ (5) Le reproche était amical.
217 —
NOTE
SUR LA MAISON DE lîÉTHLNE
Cette illustre famille, originaire de l'Artois, doit son nom à
la ville de Béthune, aujourd'hui chef-lieu de sous-préfecture du
département du Pas-de-Calais.
La généalogie qu'en adressée André DuChesne (en4639), fait
remonter sa noblesse très haut dans le passé. La simplicité de
ses armes {d'argent à lafasce de gueules) est, à elle seule, une
présomption d'ancienneté, tandis que les nouveaux anoblis sur-
chargeaient, comme à plaisir, leur blason de pièces préten-
tieuses.
En 1529, l'héritière de la baronnie de Rosny (près de Mantes)
la porta en mariage à Jean de Béthune, père de François et aïeul
de Maximilien (le ministre d'Henri IV), en faveur duquel cette
terre considérable fut érigée en marquisat, par lettres- patentes
du mois d'août 1601. L'année suivante, le même personnage
acquit la baronnie de Sully-sur-Loire, que d'autres lettres, de
février 1606, érigèrent en duché-pairie.
La branche aînée de la famille prit le nom de Sully ; elle pos-
sédait encore cette terre, au moment de la Révolution.
La branche cadette, issue de Philippe, frère de Maximilien,
garda le nom patronymique.
Philippe de Béthune acheta, en 1608, les terres de Selles et de
Charost en Berri et les fit ériger en comté, par lettres du mois
de janvier 1621. Comme seigneur de Selles, il se trouva l'être
aussi, un instant, du faubourg de Vienne-lès-Blois, annexe de
cette terre ; mais il l'échangea bientôt pour d'autres domaines,
plus rapprochés de son principal manoir. Cet échange, fait
— 218 —
avec le roi Henri IV, réunit à la ville et au comté de Blois un fau-
bourg qui, jusqu'alors, avait eu ses seigneurs particuliers (1).
La branche des comtes de Selles-Charost se subdivisa, elle-
même, en deux rameaux. Les aînés gardèrent Selles; mais,
dans le siècle dernier, ce comté passa aux Le Bref, famille de
robe, qui le possédait en 1789. Les cadets eurent en partage
Charost, petite ville du Berri, avec ses dépendances et ses droits
féodaux. Louis de Béthune, fils puiné de l'ambassadeur et frère
de l'évèque de Maillezais (2), obtint, en 1672, l'érection en duché-
pairie de la terre de Charost dont ses descendants jouirent
jusqu'à la Révolution.
Selles, quoiqu'étant du diocèse et de l'élection de Bourges (3),
se rattachait au paysBIésois par le lien féodal et par le ressort ju-
diciaire. Cette seigneurie dépendait, en effet, du comté et du
bailliage de Blois. Jusqu'à la Révolution les seigneurs de Selles
portèrent aux Comtes de Blois la foi et l'hommage de vassaux
immédiats ; aussi, le comte de Tonnerre, prédécesseur des Bé-
thune, comparut-il dans l'ordre delà noblesse, « à cause de sa
baronnie de Selles j», à l'assemblée des trois États de ce bailliage,
réunis à Blois, le 11 avril 1523, pour la révision et la rédaction
définitive de la coutume générale de Blois etdes coutumes locales
du ressort (4). Ses successeurs furent appelés, en la même qua-
lité, aux assemblées de bailliage, qui eurent lieu pour les élections
de députés aux États généraux de 1560, 1576, 1588, 1614
et 1789.
Le bailliage de Blois faisait partie du gouvernement général de
l'Orléanais. La ville et le comté de Selles se trouvaient ainsi
compris dans le territoire de ce gouvernement.
On voit par là que, sous l'ancien régime, il exista plusieurs
(1) Bernier. Histoire de Blois, p. 90.
(2) C'est de lui dont il est question dans une lettre de son père, ci-dessus
analysée.
(3) Cette ville se trouvait sur la limite extrême de l'ancien diocèse
d'Orléans et de l'élection de Romorantin, qui faisait partie de la
généralité d'Orléans (Dictionnaire de la France par l'Abbé Expilly).
(4j Voir f<i 8. V" de ! i , L*ite édition de ces coutumes, imprimée à
Orléans, chez Jean Nyon, au Cloitre Sainte-Croix, in-ri, 1622.
— 219 -
points de contact entre la seigneurie de Selles et la province
Orléanaise. La correspondance familiale de l'un des possesseurs
les plus en vue de cette terre quasi- Blésoise n'est donc pas étran-
gère aux études locales de la Société Archéologique de l'Orléa-
nais, pour laquelle je travaille de prédilection...
Peut-être aussi, l'évèque Henri de Béthune vint-il visiter, à
Sully, son oncle le ministre, ou les ducs, fils et petits-fils de ce
grand seigneur. Je regrette de n'avoir pu consulter, sur ce point,
la monographie du savant bibliothécaire d'Orléans, M. Loiseleur,
sur cette résidence seigneuriale des bords de la Loire.
A. DUPRÉ.
TOME XI, — BULLETIN N° 457. 15
— 220 —
SERMONS
DU PÈRE MAURICE IIYLARET
CORDELIER (1)
Prêches à Orléans
Voici encore une découverte que j'ai faite, à la Bibliothèque
municipale de Bordeaux, dans les rayons les moins explorés
de la théologie parénétique. Toutefois, je me garderai bien d'exagé
rer l'importance de cette trouvaille. Le père Maurice Hylaret fut,
il est vrai, un des prédicateurs de la Ligue à Orléans et les his-
toriens de cette ville lui ont amèrement reproché sa participation
trop active à des troubles regrettables (2). Mais il ne s'agit point
ici de discours plus ou moins politiques. Avant de se jeter dans la
mêlée des partis, Maurice Hylaret était venu à Orléans pour
annoncer la parole de Dieu et sans autre mission. Il fut même,
pendant 14 années et jusqu'àsa mort, le prédicateur ordinaire
de la ville et recevait, à ce titre, 100 livres de gages, portés en
dépense au budget municipal (3).
Un carême et un avent, voilà tout ce qui nous reste d'une œuvre
oratoire dont la plus grande partie demeura inédite ; encore ne
(1) Né à Angoulêmc en 1539, mort à Orléans, dans les derniers jours
de 1591.
(2) Lemaire. — Polluclie et lieauvais de Préau p. 54. — Lottin t. II,
p. 99 et suiv.
(3) Lottin. Recherches historiques sur Orléans t. II, p. 100.
les avons- nous qu'en latin, quoiqu'ils aient été certainement
prononcés en français (1).
Quant aux harangues ou allocutions du moine ligueur, elles
sont entièrement perdues ; éphémères et fugitives, comme les
passions du moment, qu'elles flattaient, elles n'ont laissé aucune
trace dans les écrits de l'époque.
Le critique Labitte, comparant le père Hylaret aux vieux ser-
monaires, ses devanciers, ne voit en lui — qu'un descendant
dégénéré de Maillard et de Menot (2). — Ce jugement, trop ri-
goureux dans sa brièveté, n'est appuyé d'aucune preuve ni cita-
tion, et nous ne pouvons l'accepter de confiance. Nous serons
plus équitables, en faisant la part du bien et du mal, du sérieux
et du grotesque, des droits légitimes et des fâcheux écarts de la
sainte parole.
Sans doute, l'érudition surabonde dans les sermons 'du docte
Gordelier ; les emprunts aux auteurs païens y sont beaucoup trop
multipliés et parfois peu justifiés; les intempérances et les cru-
dités de langage nous semblent indignes de la chaire chrétienne ;
la saine critique, protectrice et non pas ennemie de la vraie foi,
rejette les contes apocryphes ; enfin, la charité réprouve les
violentes imprécations contre les hérétiques, nos frères égarés...
Tel était le mauvais goût du temps et tel aussi l'emportement
d'un zèle outré. La maxime du sage, ne quid nimis, pouvait-
elle être de mise, à une époque profondément troublée !...
Le père Hylaret, homme d'imagination vagabonde, aimait les
digressions; et sa fantaisie abusait parfois de cet expédient trop
commode. Par exemple, à propos de la Circoncision, il émet
une opinion singulière...
L'homélie sur la parabole de l'enfant prodigue contient, de
même, une peinture trop réaliste des artifices et des moyens de
séduction à l'aide desquels les courtisanes trompent et dépouil-
(1) Au XVIIo siècle, le père jésuite de Lingendes et dautres prédica-
teurs célèbres écrivaient encore leurs sermons dans la langue tratlilion-
nelle de l'Eglise catholique et n'employaient l'idiome vulgaire que pour
être compris des simples fidèles.
(2) Ue la démocratie des prédicateurs de la Ligue p. 110.
— 222 —
ient leurs victimes (1). Ici, du moins, quelques dures vérités se
dégagent du fait brutal ; le prix ruineux des amours illégitimes
est une de ces ruineuses expériences :
a Quandotam multa ad meretrices amatores deferunt, domini
« vocantur. Postea verô quam exhausti fuerint ac sicci exclu-
« duntur (2) »
A côté des défauts communs au plus grand nombre des
orateurs sacrés, ses contemporains, Maurice Hylaret se distingue
de la foule par des qualités personnelles. Il possède à fond
l'Écriture sainte et les Pères de l'Église, sans compter la moelle
des classiques profanes, dont il s'est grassement nourri. Il a des
idées originales, d'heureuses réminiscences, d'ingénieux aper-
çus; se&homélies (il les appelle ainsi, à l'instar des pères Grecs
et Latins) commentent et développent, avec une science inépui-
sable, l'évangile de chaque jour; c'était l'ancienne méthode...
Ce Carême et cet Avent, malgré leurs choquantes inégalités,
ont réellement leur valeur, comme type de la prédication alors
en usage ; mais, indépendamment de cet intérêt général, ils se
recommandent plus particulièrement aux Orléanais dont les
pieux ancêtres entendirent et goûtèrent, sans doute, cette parole
apostolique. Les épîtres dédicatoires, les préfaces et les éloges,
insérés in capite lihri, flatteront surtout leur patriotisme. Les
amis et les mécènes du père Hylaret furent des hommes du pays
et leurs noms honorables réveillent des souvenirs de famille ou
de cité, qu'il convient de rappeler. Nous avons pris soin de re-
cueillir ces bribes d'histoire locale, éparses dans les prodromes
de sermons trop souvent étrangers à nos mœurs et à nos besoins
spirituels.
LE CARÊME
Cette série d'instructions en latin remplit deux volumes in-8",
dont voici le titre :
« Sacrœ décades quinque partitae conciones quadragesimales
(1) Carême t. I, p. 594-6UU.
(2) Idem t. 1, p. 5ît6.
— 223 —
« atque paschales, numéro quinquaginta etc., coUectore Mau-
« ricio Hylareto, Franciscano, apud Aurelios ecclesiaste
« ordinario. Lugduni, apud héeredes Gulielmi Romilii 1591. »
Le premier volume s'ouvre par une épître dédicatoire à Jean
Brachet seigneur de Portmorand (1) et secrétaire du Roi,
auquel l'auteur se recommande et s'adresse, comme à un pro-
tecteur généreux autant qu'estimable : « domino ac patrono suo
« colendo studiosorumque Mecenati munificentissimo. »
Dans cette longue lettre, il tente de justifier ses trop fréquentes
citations d'écrivains profanes. Ce plaidoyer nous rappelle une
polémique sur le même sujet, qui passionna les esprits, il y a
une quarantaine d'années. Par exemple, on répéta souvent, au
cours des discussions d'alors, cet argument du père Cordelier :
« Omnes enim docti norunt theologiœ cœteras artes ac disci-
« plinas quasi pedissequas ancillari et, siquid rari et eximii
« apud philosophes hujus mundi inveniatur, tanquam ab injus-
i tis possessoribus spoliatum ^Egyptiis, in fidei ac religionis
ce commodum et obsequium esse pie vindicandum. Omne nam-
« que verum à Spiritu sancto est. y>
En louant la famille Brachet, l'auteur met surtout en relief
sa constante fidélité à la religion catholique, par les vents
les plus contraires à cette sainte cause (quantumvis ventus
sit contrarius). Il félicite, en particulier, son Mécène d'avoir
obtenu une charge de secrétaire du roi et aussi d'avoir été le
premier maire d'Orléans (2).
(1) Fief, situé dans la commune de Chécy auprès d'Orléans.
(2) Cf. une notice de M. Boucher de Molandon sur la famille Brachet,
publiée, en 1880, dans le Bui^eimde la Société archéologique de l'Orléanais.
Jean Brachet nommé, en 1580, maire d'Orléans et sa femme, Etiennette
Hennequin, sont visés dans ce travail consciencieux (p. 4 et 10 du tirage à
part). D'après cette généalogie, Jean Brachet serait né en 1525 et aurait
épousé Etiennette Hennequin, en 1545. Il appartenait à la branche de Fro-
ville et de Portmorand. Une autre branche, dite de La Bœsche et de La
Chaussée s'allia aux Beauharnais d'Orléans et, par là, eut l'honneur (na-
guère très recherché) de figurer parmi les ancêtres maternels de l'empe-
reur Napoléon III. La même filiation rattachait à cette branche des Brachet
le vénérable abbé Le Rebours, curé de la Madeleine de Paris, mort der-
nièrement. (Note généalogique insérée dans le journal La Patrie du 6
avril 1894.)
- 224 -
Les fonctions publiques ne l'absorbèrent pas jusqu'à lui faire
oublier les choses de l'esprit. Grand ami de l'étude et des livres,
il sut former une bibliothèque dont il avait acheté en bloc le
premier fonds, déjà considérable, a Quod scilicet magnificam et
« apprime optimis libris instructam comparaveris (1) et in dies
« exornare et amplificare non desinis, bibliothecam, qua3 forte
« non cedat memorabilibus et antiquis bibliothecis, quarum in
« historiis frequens ac celebris existit raemoria...» Ce souvenir,
flatteur pour le disert Orléanais, amène une digression intéres-
sante sur les plus riches bibliothèques de l'antiquité
Revenant à celle de Jean Brachet, le père Hylaret sollicite
l'honneur d'y déposer son recueil de sermons :
« Tuœ itaque dominationi, patrone vere observande, ut bas
« nostras décades sacras darem et dedicarem hsec me permovit
« consideratio ut aliquem saltem in Pormorantinâ (2) biblio-
i< thecâ tuâ locum nanciscantur inter tôt optimos novos veteres-
« que scriptores quorum non sum dignus solvere corrigiam cal-
« ceamentorum ».
Que devint cette bibliothèque, après la mort de celui qui
l'avait formée ? Eut-elle le sort de la plupart des collections, qui
survivent peu à leurs propriétaires, quand elles ne sont pas dis-
persées du vivant même d'amateurs inconstants ou gênés ?...
Ce serait un détail à éclaircir, dans l'histoire littéraire d'Or-
léans.
Les Brachet avaient été, de père en fils, les bienfaiteurs et les
protecteurs desCordeliers d'Orléans. Une gratitude, très légitime,
porta donc Maurice Hylaret à placer sa publication sous le patro-
nage d'un membre de cette famille, dévoué, comme ses ancêtres,
aux enfants de saint François et, de plus, disposé à encourager
les travaux intellectuels par un accueil favorable.
« Nec opus est repetere quod, in hune usque diem, nostro
« convenlui Franciscanorum Aurelianensium te exhibueris atque
«; adeo etiam nunc te monstres spiritualemamicum...»
(1) Quelle était cette collection acquise par Jean Brachet?. . .
(2) La bibliothèque de Jean Brachet était installée dans sa maison de
campagne de Portmorand-Chécy.
— 225 —
Le choix du Mécène était tout indiqué par un vif sentiment de
reconnaissance et le cœur, plus encore que l'intérêt, dicta au
Gordelier ces louanges, ratifiées, d'ailleurs, par l'opinion
publique.
« Nos egregias virtutes tuas, claros natales, generosam affini-
« tatem bonorum litterarum ac optimorum librorum conquiren-
c( dorum ingens studium, in litteratos propensum animum, in
« avita religione Catholica tuendâ et propugnandâzelum,in ad-
(( ministrandâ repitb/tcâ (1) prudentiam singularem lectori ses-
« timanda relinquimus omnia... Quorum omnium, majori ex
« parte, fîde digni testes sunt Aurelise cives, qui impensius
« vestrâ consuetudine gaudent quique vestro nituntur, in rébus
« arduis, maturo ac prudenti consilio Testes sunt et sodalitii
a nostri (2) numéro aliquot studiosi alumni tui, quibus alter
(( Mecenas fuisti ac studiorum patronus et fautor liberalis...»
« Ergo, fînem dicendi faciens, Ghristum optimum maxi-
« mum (3) supplex oro ut te diù incolumem conservet et uni-
« versam domum ac generosam familiam tuam progeniemque
« ad multos annos sospitet Jésus...»
Voilà, sans doute, une belle et noble latinité. Le langage était
digne du protecteur éclairé qu'il visait...
L'éloge de François de Balzac, sieur d'Entraigues, gouverneur
de l'Orléanais, arrive incidemment au cours de la même épître.
Ici encore, le moine reconnaissant parle pro domo suâ :
« Ut diviFrancisci nomen pricfert, sic Franciscanis, à progenîe
« in progenies, piè affectus est, prout conventus, mascularum (4)
(1) La ville d'Orléans, dont Jean Brachet avait été le premier maire,
de 1569 à 1570 seulement. Ses privilèges municipaux, que la centralisation
administrative n'avait pas encore trop atteints, la faisaient considérer
comme une petite république.
(2) Du couvent des Cordeliers d'Orléans ; car tel me parait être ici le
sens du mot sodalitii.
(3) Epilhètes, que les païens donnaient aussi à leur grand dieu Jupiter.
On les trouve dans beaucoup d'inscriptions anciennes, indiquées seulement
par les initiales D. 0. M.
(i) Ne serait-ce pas une faute d'impression?... Malarum se compren-
drait mieux, comme étymologie probable du nom de Malcskcrbes.
— -226 -^
« herharum {Malesherhes vulgo dicunt), cujus ipse fundator
« existit et noster Aurelianensis conventus, cui multa liberaliter
v'k contulit, luculentum ferunt testimonium. »
Ce personnage, peu honorable, quoiqu'il fût l'ami et le bien-
faiteur des Franciscains, avait, comme on sait, épousé la célèbre
Marie Touchet, maîtresse de Charles IX. Il en eut la non moins
célèbre Henriette de Balzac d'Entraigues, duchesse de Verneuil,
qui succéda, plus tard, à Gabrielle d'Estrées, duchesse de
Beaufort, dans les bonnes grâces d'Henri IV.
Les Brachet, honnêtes bourgeois d'Orléans, valaient mieux
assurément que ces complices d'adultères royaux...
Cette ville, foncièrement religieuse, se distinguait, entre toutes,
par son zèle et ses libéralités, dans le but de procurer aux
fidèles une abondante et fructueuse distribution de la parole de
Dieu.
« Quoties in mentem venit illa Christi sententia quâ
« tanti œstimat quod hospitibus colligendis impenditur
« humanitatis officium (Math. 25) ut in suas ratrones ac-
« ceptum ferat, occurit quam singulari vos honore dignatus
(c sit, qui ve.tram Aureliam commune ordinariorum prccdi-
« catorum domicilium et hospitium esse voluit. Quod nescio an
« alia, in tam amplo Galliarum regno, civitas publico stipendie
« ordinarios concionalores alat, qui, tolius anni decursu,
« populo fréquenter praedicent, quemadmodum una vera aurea
« Aurélia (1) ».
Le père Hylaret fit, personnellement, l'expérience de ces
dispositions favorables. Appelé à Orléans par l'évêque Mathurin
de la Saussaye, de pieuse mémoire, comme prédicateur ordi-
naire de la cathédrale, il occupa aussi la chaire de Saint-
Aignan (2) et n'eut qu'à s'applaudir de l'accueil du public, du
bon vouloir de l'administration municipale et des dignitaires
ecclésiastiques. Il remercie, entre autres, le pieux et docte abbé
de Saint-Euverte : « pium icque ac doclum cœnobitarcham
(1) Jeu de mots sur la générosité avec laquelle la dévole ville d'Orléans
rétribuait ses prédicateurs habitués.
(2) Insigne église, royale, collégiale et paroissiale.
— 227 —
« sancti Evortii Aurelianenis (1), D. Michaelem Viole, qui,
« fulgentis fragrantisque violée instar (2) divinum spirat odorern ,
« necnon, per dies noctesque, sacrorum bibliorum meditatur
<L mysteria, quœ ad sludiosorum Iheologarum manus spera-
<L mus aliquando perventuras. »
Ce Michel Viole, fils d'un conseiller au Parlement de Paris,
fut nommé par le roi abbé commendataire de Saint-
Euverte en 1566, mourut à Orléans en 1591 et fut enseveli dans
son église abbatiale ; on lisait sur son tombeau une épitaphe
courte, mais honorable pour sa mémoire. 11 publia différents
ouvrages et, de plus, laissa inédit un commentaire de l'Ancien
Testament (3). Le Gallia Christiana, d'où ces renseignements
sont tirés, l'appelle -- « Vir rarâ eruditione cum pietate con-
« junctâ (4) ».
Le compliment final à Jean Brachet précise la date de cet
hommage d'auteur :
« Vale, vir ac patrone colende, et nos, quod facis, ama.
« Datum Aureliœ, die divi Joannis cujus nomen geris sacra,
ï mense Junio anno Domini 1586"''', T. D. (5) obsequentissi-
« mus cliens. F. M. Hylaret, eccleciastes Aurelianensis ordi-
« narius. »
La dédicace est suivie d'une épitre au lecteur.
Le père Hylaret explique d'abord, pourquoi il s'est étudié
surtout à être simple et clair : n Me tam divina mysteria obscurœ
(1) Chanoines réguliers, c'est-à-dire religieux suivant la règle de
saint Augustin. L'abbaye de Saint-Euverte était en commende, depuis le
XVIo siècle.
(2) Mauvais jeu de mots sur le nom de l'abbé de Saint-Euverte.
(3) Ne serait-ce pas le travail dont le père Hylaret souhaitait la mise
au jour.
(4) T. VIII. col 1578. — Cf. une note instructive de M. Baguenault de
ViEViLLE, sur le même abbé (Orléans et ses panégyriques), p. 31 du tirage
à part de cette œuvre de patriotisme et d'érudition, insérée au tome III des
mémoires de la Société d'Agriculture, sciences, belles-lettres et arts
d'Orléans.
(5) Tuœ dominationi.
- 228 —
« orationis tenebris delitescerent ac obscurarentur ; qua? meri-
«. dianà luce clarisces esse oportuit ut populariter pro concione
« proposui a concinnatoribus et a mediocrislitteratuno pra;dicato-
« ribus ( quibus potissimum consiiltum voluimus) facili
« negotio intelligi possent. »
Ainsi, à l'en croire, il prétendait s'adresser particulièrement
aux fidèles et aux prédicateurs peu instruits ; on ne s'en dou-
terait guère, en voyant le fatras d'érudition encombrante dont il
surchage ses homélies ; ce genre d'éloquence n'est rien moins
que populaire...
Il prévient le reproche qu'on pourrait lui faire d'avoir cité les
auteurs profanes, en alléguant, pour sa justification, l'exemple
de l'apôtre saint Paul, des plus anciens apologistes, des pères
de l'Église, des maîtres de la science sacrée et, spécialement, du
dominicain Ilamer, commentateur disert et brillant du livre de
la Genèse :
« Commentationes, lectu jucundas, variœ lectionis, cons-
« cripsit, authorum prophanorum sententiis adeo ornatas, velut
« quibusdam emblematibus et gemmis, ut sine magno fructu
a legi non possint...»
Il termine par un souhait aussi pieux qu'aimable :
« Vale in multos annos, candide lector, et me apud Deum tuis
« orationibus adjuva. Genahi ad Ligerum, Aureliam vulgo
« dicunt, AnnoDomini 1580, die secundâ Junii. »
Après l'épître au lecteur, vient une notice biographique sur
Maurice Hylaret par Jean Douet de Dinan, religieux Francis-
cain comme lui et, de plus, docteur régent de la Faculté de théo-
logie de Paris, qui l'avait connu à Orléans, où le père prédica-
teur vivait encore. Nous cueillons quelques dates dans cet éloge
d'un confrère et d'un ami.
Hylaret naquit à Angoulème, le 7 septembre 1539, d'une hon-
nête famille de marchands. Entré dans l'ordre franciscain, il se
livra, de bonne heure, à la prédication et donna plusieurs
carêmes dans les villes de Cognac, Paris, Blois, Chàteaudun,
Angers, Évreux. Enfin, en 1572, l'évêque et le clergé d'Orléans,
— 229 —
informés de sa grande réputation, l'appelèrent à évangéliser leur
peuple, naturellement disposé à bien recevoir les orateurs chré-
tiens. Il occupa les chaires Orléanaises, pendant quatorze
années consécutives.
« Ab anno Domini 1472 ad praesentem usque 1586, Aureliam
« evocatur à reverendo ejusdem loci antistite ejusque clero,
« necnon à civitatis proceribus et primoribus expostulatus et
« requisitus, ibidem diutino mansit et, in hodiernum usque
(( diem, ex obedieatiâ seu mandato reverendissimorum totius
« seraphici ordinis fratrum minorum, domicilium ibi habet ac,
« per continuos quatordecim integros annos, ibi hsesit et degit
« vitam, prsedicatoris ordinarii munere perfunctus. >
Ce long exercice du ministère de la sainte parole fut d'une
activité remarquable. Le père Hylaret prêchait, tous les jours du
carême, sur l'évangile du dimanche ou de la férié (1). Les
décades quadragésimales résument ce cours complet d'instruc-
tions religieuses.
c( Quibus relectis, prsestantiora quaeque selegit ac in sacras
« décades quinque portitas digessit mira fidelitate, ex ipsis
« fontibus potiùs liauriens quam rivulos consectatus . Quibus in
a ordinem ccmponendis aliquot annos impendit... »
Ainsi, nous n'avons pas le texte primitif des sermons, mais
seulement un choix de ce qu'ils contenaient de meilleur, au
dire de l'auteur lui-même. Et puis, comme il variait, chaque
année, ses prédications orales, il crut devoir les refondre en un
même corps de doctrine, à l'usage de ceux qui lui succéderaient
dans les chaires chrétiennes ou des fidèles assez instruits pour
comprendre une latinité parfois obscure et recherchée...
En prenant congé de ses lecteurs, le biographe d'Hylaret leur
recommande de prier pour ce cher confrère qui, dit-il, n'eut
jamais en vue que la gloire de Dieu et le bien des âmes.
€ Denique, pro tôt vigiiiis et laboribus susceptis, hoc tantum
« contendit et ferventibus expostulat votis, ut pii lectores à Deo,
(1) On a perdu celte louable tradition qui avait cependant ses avan-
tages .
- 230 —
« misericordiarum pâtre ac miserationis inexhausto fonte, ipsi
€ graliam et gloriam implorent, ul tandem, cum ipsis, in Bea-
« torum aulà sine fine ketetur — Amen. Vale. Parisiis. sexto
« Kalendas novembris anno 1586. »
Le carême du cordelier Hylaret a été traduit en français par
un de ses auditeurs les plus assidus, Jean Moynet, licencié-ès-
droits, avocat au présidial d'Orléans. Cette version d'un pieux
et disert Orléanais fut imprimée, à Paris, en 1589, chez Gilles
Beys, 2 v. in-S». La bibliothèque de Bordeaux en garde aussi
un exemplaire, relié en vélin blanc, reliure de l'époque, à peu
près intacte. Le traducteur mourut, l'année même de sa publi-
cation in extremis (1). Il avait dédié son travail à Mademoi-
selle (2) Antoinette Hennequin, veuve de Jean Brachet, secré-
taire du roi, le même auquel le Père Hylaret offrit son texte
latin. Un compliment singulier accompagne cet hommage :
« Il vous plaira, Mademoiselle, me favoriser tant que de recep-
«. voir humblement ce qui vous est humblement présenté... Et
« croyez que moy mesme j'aurais pitié de ce mien avor-
te ton, si laid et si difforme, n'estoit que j'ay l'espérance
« qu'il trouvera grâce vers vous et que, soubs l'aile de vostre
« nom, il sera le bienvenu devant un chacun ; j'ay dit de vostre
« nom pour ce que vous estes de la famille la plus noble et fa-
« meuse qui soit point (3), tellement que ce nom vostre,
a. tant célèbre et cogneu, annoblira mon labeur et métamor-
« phosera mon O'Jsope contrefait en un œuvre parfait et ac-
t compli... »
Ici, Jean Moynet donne des détails généalogiques sur les
familles Hennequin et Brachet, sans oublier la sienne, qui
pourtant ne s'y rattachait pas.
Les Brachet, d'après cette notice, étaient une famille Orléa-
(1) LoTTiN. Recherches sur Orléans, t. II, p. 96.
(2) On donnait, autrefois, cette qualification, non seulement anx filles
nobles, mais encore aux femmes mariées ou veuves, de la noblesse et de la
haute bourgeoisie.
Ci) N'était-ce pas exagérer, à plaisir, l'illustration des Hennequin?...
— 231 —
naise, des plus honorables, comme aussi des plus religieuses.
Les Franciscains leur avaient même des obligations particu-
lières.
(( Nicolas Brachet fut, en son vivant, fort amateur des reli-
« gieux de saint François et de leurs théologiens de la Sor-
« bonne de Paris. Son corps repose au couvent des Cordeliers,
« denostre ville d'Orléans, en la chapelle des Brachet. y>
II était fils de Jean Brachet et de Jeanne L'Huillier dont la
mère était petite- fille du fameux Jacques Cœur, argentier de
Charles VU.
Un autre Brachet, fils de celui auquel le Père Hylaret dédia
ses sermons, était conseiller au présidial d'Orléans « grand
« juriste, appelé M. de Gijronvïlle.
Une de ses sœurs fut Isabelle Brachet dame de Cormes (1).
« Elle a deux enfants fort bien nourris et enseignés en toute
« piété et dévotion. Icelle vostre fille (2) est aujourd'huy des
« premières de nostre ville, tant pour l'ancienne et noble mai-
ce son dont elle est descendue que pour sa libéralité et pour
« les autres vertus qui reluisent en elle, comme en mirouer
« bien poli. »
Après la généalogie des Brachet, vient celle des Hennequin,
« maison florissante, en tout temps, ennemie jurée de l'hérésie
ce et poussée d'un saint zèle à maintenir la cause de Dieu et de
« la sainte Église. »
Arrivant à sa propre extraction, bien plus modeste, Jean
Moynet nous apprend qu'il était fils d'un marchand et petit-fils
d'un procureur au présidial d'Orléans.
Son épitre est suivie d'un sonnet, fort élogieux, adressé au
traducteur par J. de Hesves, esco/ier en droit, de l'université
d'Orléans. Les derniers vers disent, en termes poétiques et flat-
teurs que Jean Moynet était jeune encore.
(1) Elle avait épousé Pierre Briçonnet, seigneur de Cormes (paroisse
de Saint-Cyr en Val), petit neveu du célèbre cardinal Guillaume
Briçonnet (Notice de M. Boucher de Molandon sur Antoine Brachet,
p. 11).
(2) Jean Moynet s'adresse à la mère, veuve de Jean Brachet.
— 232 —
« En l'apvrilde ton aage, jà tu boutonne un fruict du quelle suc
« mielleux, faict gouster à la France un nectar savoureux, en
« cest œuvre sacré, mis en nostre langage. j>
Jean Grudé, « licenciatus in utroque jure >, commit, à son
tour, une épigramme en distiques latins, marquée au même
coin d'amitié quelque peu admirative...
Ces renseignements préliminaires sur les familles et les per-
sonnes du vieil Orléans oflVent, sans doute, plus d'intérêt histo-
rique que la traduction elle-même. Je me bornerai donc aux
prodromes d'un livre oublié, pour passer, immédiatement, à une
œuvre du même genre, non moins enfouie et non moins délaissée.
L'AVENT DU PÈRE HYLARET
« Sacrœ Enneadas (1) adventuales numéro quatuor, homelias
« sex et triginta in universum complectentes. Lugduni, apud
« hœredes Guillielini Rouillii, sub scuto Veneli (2). » 1591
ï in-8o.
L'auteur se qualifie, comme précédemment, apud Aurelios
ecclesiastes ordinarius.
Il dédie ses sermons de l'A vent à Mé^'' Germain Vaillant de
Guelis, évêque d'Orléans.
Si le diocèse doit s'estimer heureux de vivre sous la houlette
d'un pareil pasteur, le prélat n'a pas eu moins de chance d'être
appelé à gouverner un aussi bon peuple. Ce compliment, à
double fin, amène l'éloge de la cité, échue en partage au gou-
verneur privilégié d'àmes vraiment chrétiennes : ce Quam tibi
« obtigisse non dico Spartam, sed verè auream Aureliam,
« Lacedœmonum urbe (3) nequaquam imparem vel inferio-
« rem,gratulantur optimi concives tui...
Les produits du sol Orléanais sont détaillés dans l'énuméra-
(1) Neuvaines.
(2) Un aigle et, au-dessous, deux serpents entrelacés, avec la devise :
« In vertule et fortuna. »
(3) Comparer Orléans à Sparte n'est-ce pas là de la haute fantaisie'?..
— 233 -
tion des avantages matériels dont jouissaient les habitants. Les
vins, par exemple, eurent jadis une réputation qui permettait de
vanter encore leur bouquet de terroir : fragrantia vina hi~
huntur.
En un mot, le pays avait de tout en abondance : a Et breviler
« cunctis rébus abundat ager, »
Ce morceau en prose, rnèlée de vers, est daté d'Orléans :
« Genabo sive Aurelianis, augustissimi Eucharistire sacra-
« menti feriis, anno Domini 1587 (1) ».
L'épître dédicatoire est suivie de deux pièces de vers latins à
la louange de l'évèque, composées par des Orléanais ; puis vient
un anagramme, dans la même langue et dans le même goût
{Nugœ difficiles). Ce jeu d'esprit, signé Daniel Chartier, con-
seiller du roi au présidial d'Orléans, renferme aussi l'éloge du père
Hylaret. D'autres compliments de muses latines lui sont adres-
sés par des amis, qui l'appréciaient à sa valeur. De ce nombre
était Jean Moynet, son traducteur et l'anonyme S. J. P. Aurel.
lector... Ce dernier lisait probablement (c'est-à-dire) enseignait
le droit, à l'université d'Orléans.
Je ne veux point entrer dans les homélies de l'Avent, pas plus
que je n'ai pénétré dans celles du Carême. Je me suis tenu
simplement à la porte et, peut-être, trouvera-t-on encore que
je me suis arrêté trop longtemps au seuil de ces œuvres, mortes
à jamais.
APPENDICE
La bibliothèque de Bordeaux, riche en vieux sermonaires,
possède un volume in-8", intitulé : « Le gage précieux de la vie
« éternelle, presché à Bloys par le R. P. Alexis Trousset, bache-
lier en théologie, religieux de saint François, du couvent des
Cordeliersde Tours : Paris, chez Denis Moreau (joli frontispice,
finement gravé, où sont représentés les instruments de la pas-
sion).
' (1) Ainsi, la dédicace à l'cvêque Vaillant de Guelis précéda, de quatre
années, la publication de l'ouvrage, daté seulement de 1591.
- 234 -
C'est une suite de discours sur l'Eucharistie. L'ouvra^^e est
dédié à Marie de Médicis, peut-être parce que les sermons
avaient été prêches devant cette reine, à l'époque mémorable de
son exil à Blois (1617-1619).
En les comparant à ceux, un peu antérieurs, du père Hylaret,
religieux du même ordre, on y remarque moins de fantaisie,
moins de digressions et plus de raisonnement ; le dogme y tient
aussi une plus large place, comme l'exigeait la nature du
sujet.
NOTE SUR LA FAMILLE BRACllET
D'après Bernier, cette famille, originaire de Blois, aurait été
transplantée à Orléans et à Paris, dès l'an 1250. Le vieil historien
de Bloislui donne pourarmes : de gueules au hrac assis d'or (1).
Le chanoine Hubert, dans ses généalogies Orléanaises (manus-
crits de la bibliothèque d'Orléans) indique à peu près le même
blason (2).
Autre observation :
Le brave Potonde Xaintrailles avait épousé, en 1437, Cathe-
rine Brachet, dame de Salignac en Limousin, dont il n'eut point
d'enfants (3). Nommé, plus tard, gouverneur du château Trom-
pette, à Bordeaux, il y mourut (4), après avoir dicté en langue
Gasconne son testament, daté du 11 août 1461 (5). Il chargeait
sa femme, Cathalina Bracheta, avec d'autres personnes, de
l'exécution de ses dernières volontés (6) .
Je me suis demandé si cette dame appartenait aux Brachet
d'Orléans ; mais je n'ai pu éclaircir ce point douteux, faute de
(1) Histoire de Blois, p. 621.
(2) Notice, déjà citée, de M. Boucher de Molandon, p. 4. Note 3.
(3) Histoire (jrncalogique des grands officiers de la couronne, parle père
Anselme, t. VU, p. 93.
(4) Biographie Zœfer et Didot t. XLIII p. l"')8-t61.
v5) Publié in extenso dans les Archives historiques delà Gironde, t. VI,
p. 125 et suiv.
(6) Ibidem p. 137 et 138.
— 235 —
renseignements spéciaux. Peut-être la généalogie manuscrite du
chanoine Hubert mettrait-elle sur la voie d'une heureuse décou-
verte. La question n'est pas sans intérêt. Poton de Xaintrailles,
compagnon d'armes de Dunois et de Jeanne d'Arc, prit une part
très active à leurs exploits. Si on pouvait le rattacher, par son ma-
riage, aune famille Orléanaise, ce serait un honneur de plus
pour l'héroïque cité.
A. DUPRÉ.
TOME XI. — liULLETIN N» 157. 16
237 —
JEANNE D'ARC EN NIVERNAIS
SOUVENIRS HISTORIQUES ET RÉCITS LEGENDAIRES
RECUEILLIS PAR
Gaston GAUTHIER
INSTITUTEUR PUBLIC
{Extraits)
I. — APREMONT
Après avoir dit que ce manoir, situé sur une colline de la
rive gauche de l'Allier, était compris dans l'ancien Nivernais,
nous laisserons la parole à M. Roubet.
« — 1429 — Le Boulet de Jeanne d'Arc », tel est le titre
de la seconde partie de son étude sur les chronogrammes.
« Ce millésime, dit-il, se trouvait écrit au-dessus d'un boulet
« à demi incrusté dans une pierre du donjon du château
« d'Apremont. Il rappelle que cette mémorable année vit tout
€ à coup se réveiller le sentiment de notre vieille nationalité
« qui semblait éteint (1) ».
Mais laissons parler la légende où il est permis au merveilleux
(1) Bulletin de la Société Nivernaise, p . 237 .
— 238 —
de se mêler à l'histoire. Voici donc ce que rapporte la tradition
locale :
« Jeanne d'Arc, revenant de Saint-Pierre-le-Moùtier (1)
« qu'elle avait enlevé aux Anglais, aperçut, de loin, le fier
« manoir d'Apremont, sur les bords de l'Allier et demanda au
« sieur Aulon, son écuyer qui chevauchait à ses côtés, à quel
« seigneur ce châtel appartenait. On lui nomma un sire de
(( Roffignac dont la famille possédait cette terre depuis le
« xiii^ siècle (2). — Et sous quelle bannière range-t-il ses
ft lances? * demanda l'héroïne. — « Sous celle d'Angleterre et
« de Bourgogne », répondit le noble écuyer. — a Cela étant,
« reprit Jeanne, nous lui devons un salul en passant ! » A ces
« mots, poussant son cheval vers le maître canonnier, elle lui
« ordonna de taire tirer une volée sur le château d'Apremont ;
« et le boulet qu'on y voit demeure attaché au monument pour
« attester le patriotisme de l'inspirée de Domremy (3) ».
Nous avons [le regret d'ajouter que ce fait n'a rien d'histo-
rique, car M. Roubet, dans sa consciencieuse étude, dit « que
« ce boulet, enchâssé dans la façade du château qui regarde le
«: Berry, à trente pieds du sol, mesure dix-huit pouces de cir-
« conférence et qu'on reconnaît qu'il a été fondu en coquille.
« Or, conclut-il, au temps de Charles Vil les projectiles étaient
« en pierre (4) et c'est seulement sous Louis XI qu'on com-
« mença à se servir de boulets en fonte... (5) ».
Il termine par cette phrase plus consolante que celle de Tou-
chard-Lafosse :
« Quoi qu'il en soit, ce boulet est un symbole cher aux habi-
« tants de nos contrées et que notre foi patriotique nous fait un
« devoir de respecter ; c'est le vidimus d'une page vivement
« intéressante de notre histoire locale. Et les routiers des rives
(1) Avec M. Roubet nous faisons remarquer qu'elle partait de Moulins.
(2; Le même auteur relève dans son travail cette fausse allégation.
(3) La Loire historique p. '20-21, el Bulletin de la Société Nivernaise,
p. 238.
(4) Il donne à l'appui des exemples pris dans l'histoire de l'époque.
(5) Bulletin de la Société Nivernaise, p. 242.
— 239 —
a. d'Allier et de Loire ne manquent point, en passant devant le
« château d'Apremonl, de rappeler la tradition que leur ont
« transmise leurs devanciers et de dire, dans leur langage ami
« des assonances :
« Voici le château d'Apremont,
« Jeanne d'Arc lui cracha au front
« Un boulet pour affront (1) »
11. — LES BORDES
Le manoir des Bordes situé sur une colline qui domine la
vallée de la Nièvre, à deux lieues en amont de Nevers, est
éloigné des rives de la Loire ; mais rien ne prouve que Jeanne
ait suivi ce fleuve pour se rendre à La Charité. 11 est vrai que
Nevers n'a conservé aucun souvenir de son passage, mais si l'on
songe que le chemin abandonné qui longe les murs d'enceinte
du château était, au xv^ siècle, une des rares routes royales, on
admettra facilement que la Pucelle ait pu se servir de cette
voie.
Son séjour aux Bordes n'aurait rien que de très naturel, ce
manoir étant possédé par une famille puissante, dont un des
membres, Philippe de la Platière, était alors capitaine de cent
hommes d'armes pour le service du roi et... peut-être sous les
ordres de Jeanne d'Arc !
N'ayant toutefois aucun moyen de trancher la question en
faveur de la vérité, nous nous contenterons de rapporter la tra-
dition locale qui veut que Jeanne ait séjourné aux Bordes. C'est
pourquoi on montre encore au visiteur étonné la chambre où
elle se reposa des fatigues du voyage.
Pour l'intelligence du récit, nous donnerons une courte des-
cription de cette pièce : « A la tour de droite du château, dit
« M. Bonvallet (2), est accolée, du côté de la cour intérieure,
(i) Bulletin de la Société Nivernaise p. 240.
(2) Adrien Bonvallet, gendre du baron de Maizières, propriotiiire du
château, a publié, une intéressante notice sur la terre des Bordes et ses
possesseurs.
— 240 —
a une tourelle à pans, terminée par une petite pièce carrée, en
« colombage, sorte de vigie ou d'échauguette à laquelle on
ï parvient par une plus petite tourelle... (1) ».
C'est cette c petite pièce carrée » — la seule construite en
bois et briques — qui porte le nom de chambre de Jeanne
d'Arc. On y communique, de la tourelle voisine, par une étroite
ouverture ; elle est éclairée par deux fenêtres de petites dimen-
sions et dans le mur, à gauche de la porte, se voit une haute
cheminée, en pierre tendre, où se trouvent reproduites, dans les
jambages, les moulures extérieures des fenêtres.
Nous nous serions étendu longuement sur la description de
cette pièce ; nous en aurions même donné un dessin et un plan
si l'historien du château des Bordes n'était venu enlever à notre
légende son charme, en affirmant, titres en mains, que la partie
du château où se trouve la tourelle « date de l'année 1486,
« époque à laquelle le roi Charles VIII octroya à son ami et féal
dC chambellan, Philibert de laPlatière, des lettres patentes auto-
ce risant la reconstruction de son manoir, en partie ruiné par les
guerres des Anglais (2) ».
Nous voulons bien admettre que Jeanne n'ait point
couché dans la petite chambre en question, et que celle-ci
n'existait point alors. Nous pensons, en outre, que, si elle
eût fait halte au château, le seigneur lui aurait offert une
liospitalité plus digne d'elle. Tout cela cependant n'enlève
rien à la légende ; et nous ajoutons que cette destruction
partielle du château, par les ennemis, témoignerait plutôt en
sa faveur. On conçoit que ce manoir, élevé au bord d'une
route royale, ne pouvait échapper à leurs coups ; mais le séjour
de l'héroïne eût pu être un double motif de haine contre lui.
On sait, en effet, combien les Anglais aimaient à détruire tout
ce qui, de près ou de loin, pouvait rappeler le souvenir de
la Libératrice d'Orléans.
Un certain scrupule nous retient donc avant d'affirmer, avec
(1) Bulletin de la Société Nivernaise, 18C9, t. III. 2» série, p. 247.
(2) Ibidem.
— 241 —
M. Bonvallet, que < la présence de Jeanne d'Arc aux Bordes est
un fait controuvé » (1).
Et puis l'Album du Nivernais ne dit-il pas, en parlant du
château : < L'aile du nord, qui s'ouvrait sur le jardin, a été ren-
« versée il y a vingt ans (2) et avec elle a disparu la salle des
« gardes, où s'élevait une large cheminée sculptée et ornée du
€ portrait en pied de la Pucelle d'Orléans (3) », ce qui est con-
firmé dans l'étude de M. Bonvallet.
Rien d'étonnant, il est vrai, que le châtelain des Bordes ait
tenu à avoir le portrait de l'héroïque jeune fille ; mais ces
auteurs et d'autres historiens, après eux, me semblent avoir
attaché une grande importance à ce portrait en pied, c bien
digne d'attirer l'attention (4) ». Qui empêche que ce fût en sou-
venir du passage de la Pucelle ?
(1) Bulletin de la Société Nivernaise.
(2) Cette destruction date en effet, de 1822. (Histoire des Bordes).
(3) Le Nivernais (T. I, p. 157-158).
(4) Bonvallet. Histoire des Bordes. — Bulletin de la Société Niver-
naise, p. 251.
G. GAUTHIER.
— 242 —
Résumé des documents relatifs à un procès entre le chapitre
de Jargeau et le prieuré du Gué-de-Lorme, membre de
l'abbaye de Saint-Euverte.
La commission des publications a pris connaissance des
pièces gracieusement offertes par M. Basseville à la Société. Ce
dossier de copies anciennes fut formé à l'occasion d'un procès
pendant entre le chapitre de Jargeau et le prieuré du Gué-de-
Lorme, membre de l'abbaye de Saint-Euverte. Les actes copiés
iyi extenso, tous relatifs au Gué-de-Lorme, sauf un, sont au
nombre de quatorze, s'étendant de l'année 1167 à 1606 : neuf
sont de la fin du XIP siècle, trois du XIIP, un du XIV". Le
dernier, seul, bail à cens de terres situées sur Saint-Martin-
d'Abbat, appartient au XVII^ siècle, époque du différend. Deux
pièces de procédures, suivies d'un avis défavorable aux préten-
tions de Jargeau, complètent le dossier.
Il y aurait peut-être lieu, si la Société le jugeait bon et après
recherche des originaux qui peuvent se trouver aux Archives
du Loiret, de publier dans le Bulletin certains de ces docu-
ments. Mais les copies sont à ce point fautives qu'elles ne per-
mettraient pas d'établir un texte correct. L'analyse de ces pièces
fera du moins connaître leur valeur et permettra d'y recourir au
besoin :
— 9 des calendes de janvier 1167. Orléans. Manassès de
Seignelay, évèque d'Orléans, donne à l'Ordre des Prémontrés
le lieu de Saint-Nicolas-des -Landes, en l'unissant à la maison
du Gué-de-Lorme, pour un cens d'une livre de cire.
1167. — Orléans. Louis VII, roi de France, prend sous sa garde
les terres de l'église du Gué-de-Lorme, dont il confirme la pos-
session aux frères dudit lieu, pour le repos de l'âme de son père
et de la sienne propre, et pour le salut de Philippe que Dieu lui
a donné au moment de la fondation de cette communauté.
— 1167. Étampes. Louis VII, roi de France, fait don à la
maison du Gué-de-Lorme de la dîme des dépenses jde bouche
de son hôtel et de celui de la reine.
— 243 —
— 1174. Lorris. Louis VII prend sous sa protection les
religieux du Gué-de-Lorme, et leur accorde droit d'usage en
ses bois.
— 1175 (de son épiscopat 30" année). Orléans. Manassès de
Seignelay, évéque d'Orléans, fait don à Notre-Dame-du-Gué-
de-Lorme de l'église de Saint-Martin-des-Champs, pour un
cens d'une livre de cire.
— 1778. Orléans. Manassès de Seignelay, avec l'appro-
bation des chapitres de Sainte-Croix et de Jargeau, et du con-
sentement des frères du Gué-de-Lorme, donne aux chanoines
de Saint-Euverte la maison du Gué-de-Lorme, moyennant un
cens d'un quart de livre de cire payable au chapitre de Jar-
geau, etc..
— 1178. Consentement du chapitre de Jargeau à la donation
précédente et à ses conditions ; et fondation d'une procession
annuelle au Gué-de-Lorme.
— 5 des ides de septembre. (Sans date du pontificat, mais
probablement en 1178 et certainement entre cette date et le
mois de septembre 1180, ce pape étant mort en août 1181)
Bulle du pape Alexandre 111 confirmant la donation précédente.
— 1178. Ratification par les religieux de Saint-Euverte des
conditions de ladite donation.
— Décembre 1236. Cession par Agnès, veuve d'Etienne du
Mesnil, et Adam, son fils, à l'abbaye de Saint-Euverte, de leurs
possessions au bois de Labrosse, près le Gué-de-Lorme.
— Novembre 1249. Philippe de Nesmes (ou Mesmes,
Mesves, Nesves) reconnaît avoir vendu aux religieux de
Saint-Euverte, pour mettre fin à des difficultés d'usages, 2 ar-
pents et demi de bois, proche la maison du Gué-de-Lorme, pour
dix livres d'argent qu'il a reçues.
— Mars 1284. Orléans. Philippe le Bel ratifie l'accord conclu
entre Saint-Euverte et le bailli d'Orléans au sujet d'une pièce
de gàtine, près du Gué-de-Lorme.
— Mai 1351. Paris. Le roi Jean ratifie la donation de 1178.
E. JARRY.
— 244
Note sur une découverte de tombes en pierre trouvées au
pied de l'église Saint-Euverte, et sur les réparations
récemment faites dans cet édifice.
Le 27 février 1896, des ouvriers terrassiers, occeupés à
creuser les fondations d'un hâtiment destiné à servir de de-
meure à M. l'aumônier du pensionnat Saint-Euverte, dirigé par
les Frères des Écoles chrétiennes, ont fait une découverte de
sépultures qu'il nous semble bon de noter en passant.
Le bâtiment en question va s'élever au sud du porche de
l'ancienne église Saint-Euverte, dans l'alignement et en avar.t
du premier contrefort du collatéral méridional de cet édifice.
A 1°» 70, environ, au-dessous du sol, les ouvriers ont ren-
contré plusieurs tombes monolithes dont l'une a pu être retirée,
à peu près intacte, de l'excavation récemment faite.
Cette tombe, en forme d'auge, plus étroite à une extrémité
qu'à l'autre, a été creusée dans un bloc de tuffeau grisâtre, pré-
sentant à la cassure l'aspect d'un conglomérat siliceux jaunâtre,
très différent du calcaire mêlé de petits grains de quartz roulés
dont sont faites nombre de tombes de l'époque mérovingienne,
découvertes sur plusieurs points du département du Loiret.
Cette tombe était orientée de l'ouest à l'est. Elle renfermait,
seulement, un squelette, en parfait étal de conservation et un
petit vase en terre cuite, rempli de charbon.
Elle était privée de couverture ; une pierre plate abritait, seu-
lement, la tête du mort ; son extrémité la plus étroite avait été
brisée depuis longtemps, ainsi qu'on en pouvait juger par la
teinte terreuse de la cassure. Il est possible que cette brisure
soit le fait des ouvriers employés à la construction du premier
contrefort de l'église ; la tombe était enfouie au pied dudit pilier
qu'elle touchait.
Plus bas, au-dessous de cette tombe, à plus de 2 mètres de
profondeur au-dessous du sol, la pioche des terrassiers en brisa
— 245 —
une autre, faite de -calcaire très blanc ; mais celle-ci ne fut pas
dégagée, elle fut simplement coupée par la pioche des ter-
rassiers.
Quant aux autres auges, voisines de la première, leur pré-
sence est attestée par des fragments importants qui ont été
dispersés mais que nous avons vu, le 28 février, mêlés aux
déblais.
Il y a quelques années, des tombes, du genre de celles-ci,
avaient été découvertes dans les dépendances du même
immeuble, mais bien plus au sud de l'église, tout près de la rue
aux Loups.
Il est évident que ces sépultures, fort anciennes, dépendaient
de l'antique cimetière dit de Saint-Euverte, exploré maintes
fois depuis le commencement de ce siècle et bien connu de tous
les archéologues Orléanais.
Peut-être n'est-il pas sans intérêt de consigner dans nos
Bulletins la date de restauration de l'église Saint-Euverte qui
s'achève en ce moment.
Par les soins des Frères des Écoles chrétiennes, la façade du
collatéral sud, donnant sur la cour du pensionnat, vient d'être
soigneusement remise en état, les pierres ont été rejointoyées,
les pinacles qui recouvrent les contreforts ont été refaits, en un
mot l'édifice a été remis en état.
En ce moment même, les ouvriers jettent les fondations du
bâtiment qui servira de logement à M. l'aumônier et une autre
équipe se prépare à restaurer le porche de l'église édifié par
Philippe Pot de Rhoddes, abbé de Saint-Euverte, au cours du
XVP siècle et fort endommagé à l'époque révolutionnaire.
Ces constructions et réparations sont faites aux frais des
Frères des écoles chrétiennes, locataires de la Société VEspé-
rance, à laquelle appartiennent, depuis plusieurs années déjà, les
bâtiments et dépendances de l'institution.
L. DUMUYS.
246 —
NOTE
SUR LE PÉNITENT DE CIIATEAl'NEl'F
Au mois de seplembro 1707, M. Grandet, supérieur du sémi-
naire d'Angers et curé de Sainte-Croix, reçut une lettre de son
ami, M. Jousset, curé de Saint-Mesmin d'Orléans, dans laquelle
il lui apprenait la mort d'un saint pénitent, qui avait passé près de
trente ans, inconnu, au-dessus d'Orléans, appelé vulgairement
« l'homme de toile », parce qu'en toutes saisons il ne portait
jamais qu'un habit de toile.
Voici la lettre de M. Jousset :
« Comme vous prenez beaucoup de part à tout ce qui nous re-
« garde, je profite de l'occasion de M. l'Abbé deBellozane (l)pour
<r vous apprendre la mort de ce saint pénitent, qui est décédé la
« veille de saint Barthélémy, d'une esquilancie, après avoir
« longtemps souffert par sa rude pénitence de plus de trente
« années et des douleurs de la pierre qu'il avait ressenties depuis
« quelques années. Il a persévéré jusqu'à la fin à ne point dire
« son nom et son pays. La vie qu'il a menée a été très édifiante
(1) Denis Léger, docteur de Sorbonne, grand archidiacre d'Angers du
10 décembre 1094 au mois de mai 1709, abbé de Bellozane (Normandie)
le 18 août 1701. — Il partit d'Angers, dit Grandet, le 19 novembre 1707,
pour s'en retourner à Paris, et nous dit qu'il partagerait son année en trois ;
qu'il en passerait une partie à Paris, l'autre à Orléans et la troisième à
Angers; qu'il serait le carême prochain à Orléans, qu'il en partirait le
lundi de Pâques pour revenir en Anjou. C'est un homme d'un grand mé-
rite. Ses discours ne sont qu'un tissu de l'Ecriture Sainte, qu'il lit toujours
et qu'il possède en perfection. (Journal de Grandet).
— 247 -
« par sa régularité à observer les règles qu'il s'était prescrites
a en faisant là son établissement. Jamais on ne l'a vu en colère ni
« même dire aucune parole de hauteur. Doux, affable à tout le
n monde, mais principalement aux pauvres, qu'il assistait dans
« tous leurs besoins, principalement lorsqu'ils étaient malades,
« fuyant tous les gens du monde, n'ayant jamais entré dans le
a château de M. de Ghâteauneuf, quelques prières que ce sei-
« gneur lui en ait faites, ayant toujours demeuré dans la grotte
« qu'il lui avait fait bâtir dans un champ, où néanmoins il n'est
(( pas mort, mais chez le meunier chez qui il mangeait en se re-
<s gardant comme son valet. M. de Ghâteauneuf payait sa dé-
« pense à ce meunier, qui n'allait pas bien loin, n'ayant mangé
« plusieurs années que du pain dur avec des légumes crus. Son
« exemple lui a attiré de bien grands pécheurs qui passaient quel-
« que temps avec lui pour leur conversion, etil en a engagé quel-
ce ques-uns, même de condition, à faire une pénitence publique
« à la porte de l'église, pour réparation des scandales qu'ils
c( avaient donnés.
c Je vous ai autrefois mandé les motifs de sa conversion, qui
« furent la mort de Monsieur son père, qui le toucha si vive-
« ment qu'il prit résolution d'aller à Grenoble pour se faire
flc chartreux ; qui faisant le chemin, après avoir acheté un habit
« de toile et donné le sien aux pauvres, il partit sans dire adieu à
« personne avec 40 ou 50 pistoles qu'il a données aux pauvres
(( dans le commencement de sa demeure à Ghâteauneuf ; ce qui
« lui attira une grande réputation. Il n'y avait personne dans le
« pays qui ne se fit un plaisir de le consulter dans ses affaires,
( et je ne puis vous exprimer les larmes qu'ils ont répandues à
« sa mort. Tout le monde, de deux ou trois lieues, ont assisté à
t son convoi, et on l'a inhumé dans le chœur de l'église, auprès
« du tombeau de M.dela Vrillière.
« Je ne doute point que quelqu'un ne travaille à ramasser
« toutes les bonnes œuvres qu'il a faites: et j'espère que Dieu
< voudra bien honorer son saint serviteur de faire quelques mira-
(( clés à son tombeau. L'honneur qu'il m'a fait de venir quelque-
« fois manger avec moi et de l'accompagner dans quelques visites
— '248 —
(( de pauvres que feu M. Pordoulx — qui a donné ce beau livre
« des Explications des épîtres et évangiles, par demandes et
« réponses, et qu'on réimprime pour la troisième fois — faisait
« tous les dimanches après vêpres, où il en visitait six familles,
« auxquelles il donnait la valeur d'un écu, en argent ou en
« pain ; il se faisait un plaisir de nous accompagner pour ap-
« prendre la manière dont on les instruisait et consolait lors-
« qu'ils étaient malades. Il faisait la même instruction aux pauvres
« de ce bourg, qu'il visitait dans leurs maladies.
« Il était sans doute un homme de condition, bien fait de sa
ce personne, d'une taille haute avec une grande chevelure, qui
« savait le latin et parfaitement le Nouveau Testament et lisait
« tous les bons livres spirituels qn'on lui prêtait, approchait fré-
« quemment des sacrements, communiant ordinairement les
« dimanches et les fêtes.
• • ,....
« Le jour de saint Gilles, mon patron, 1707 >
Le 8 juillet 1712, M. Jousset écrit de nouveau à M. Gran-
det :
«... M. de Magranne (1) m'a écrit que M. ChoUet (2) devait
« conférer pour faire imprimer la vie de notre pénitent inconnu.
« Ayez la bonté de me mander si cela se fait, afin d'en faire dé-
« biter à votre libraire, et m'en envoyez quelques exemplaires.
« Si elle ne l'est pas, tâchez de la faire voir à M. Dufresne.
« M. l'abbé de la Trappe devait la faire imprimer avec quelques-
« uns de ses religieux... »
En 1699, M. Grandet avait publié la vie d'un solitaire in-
connu, mort en Anjou.
Mais je ne sache pas qu'il ait jamais écrit celle du solitaire
Orléanais, car je n'en ai trouvé aucune trace dans les nombreux
papiers de l'érudit historien, soit au séminaire d'Angers, soit à la
(1) Gentilhomme angevin, protecteur du séminaire d'Angers.
(2) Directeur au séminaire d'Angers.
— 249 —
bibliothèque municipale de cette ville, soit aux archives dépar-
tementales de Maine-et-Loire, soit à Saint-Sulpice.
Les deux lettres, dont quelques extraits ont été cités ci-dessus,
se trouvent, la première à la bibliothèque d'Angers (mn 703), la
seconde à la bibliothèque du séminaire de la même ville.
M. Jousset écrivait fort souvent à M. Grandet. Dans leur cor-
respondance, il est souvent question du jansénisme.
L'Abbé F. UZUREAU
Membre de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts.
ORLÉANS. — IMP. PAUL PIGKLET.
BULLETIN
DE LA SOCIETE
ARCHÉOLOGIQUE ET HISTORIOUE DE L'ORLÉAMIS
Tome XI. — No 158.
DEUXIÈME TRIMESTRE DE 1896.
Séance du vendredi 10 avril 1896.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, vice-président.
Il est fait hommage à la Société, par l'auteur, M. Jarry, d'une
hroàmre sur Rohert-le-Voyer. Des remerciements sont adressés au
donateur.
— Deux lettres successives, adressées à Londres, à M. Grellet-
Balguerie, membre correspondant, viennent d'être retournées avec la
mention : deceased.
La Société arrête la liste des candidats présentés pour la place qu'a
laissée vacante la mort de M. le chanoine Foucher et à la(]uelle il sera
pourvu à la prochaine séance. Les candidats sont, par ordre d'ancien-
neté : MM. le D"" Vacher, Breton et Eoiigcron.
— M. le chanoine Cochard exprime le désir que l'on cherche, dans
chaque canton du département, une personne consentant à être corres-
TOME XI. — BULLETIN N» 158. 17
— 2o'l
pondant de la Société, pour la tenir au courant des àcc^uvertes quj
pourraient être faites. M. le Président dit qu'il s'en trouve déjà dans
un certain nombre de cantons et qu'on s'efforcera de compléter la
liste.
Séance du vendredi 24 avril 1896.
Présidence de M. Vignat, président.
M. le Président signale : dans les travaux de l'Académie nationale
de Reims, un article de M. l'abbé Haudecœur, sur Jeanne d'Arc dank
la littérature et devant r opinion en Angleterre.
Dans le dernier numéro du Polybiblion, un compte-rendu de notre
collègue, M. de la Rocheterie, sur La diplomatie sous Louis XV.
Hommage est fait à la Société :
Par M. Paul Berton, de sa brochure intitulée : Liguons-nous
contre le socialisme.
Par M. A. de la Bouraliére, de son travail sur les imprimeurs et les
libraires du département de la Vienne. L'auteur y a joint une note
manuscrite sur Pierre Minart. Cette note est renvoyée à la Commis-
sion des publications.
— M. Jarry déclare que M. Fougeron retire sa candidature pour
l'élection qui doit avoir lieu aujourd'hui d'un membre titulaire-rési-
dant à la place de notre regretté collègue, M. le chanoine Foucher.
M. le D"" Vacher est élu.
— La Société décide l'insertion dans le Bulletin du travail que
M. le Président à lu au Congrès des Beaux-Arts, sur les portes du
transept de la cathédrale de Sainte-Croix. 11 y sera ajouté une
planche.
— La prochaine séance de la Société, coïncidant, cette année, avec
— 253 —
la ftUe de Jeanne d'Arc, nos séances du mois de mai auront lieu les
4» et 5« vendredis.
— M. Dumuys signale à la Société la découverte de débris gallo-
romains récemment mis au jour dans la nouvelle rue de la République
et dans la rue de Gourville, et donne à ce sujet les indications pré-
cises qui suivent :
Les ouvriers occupés à la pose des conduites de gaz, dans la rue de
la République, ont rencontré, au fond de leur tranchée, un vase en
terre rouge orné de dessins en relief. Cette pièce de poterie était en-
foncée à une profondeur de 1™ 50 à 2 mètres dans le sol, devant la
façade principale du couvent de la Présentation, à peu près à l'endroit
où s'élevait, il y a quelques mois, le portail du vieil hôtel de Gour-
ville.
Ces jours derniers, des terrassiers, occupés à creuser une cave au-
dessous de la maison de la rue de Gourville n° 26, c'est-à-dire à une
faible distance du point signalé ci-dessus, ont trouvé, à une profondeur
de 2 mètres environ au-dessous du sol actuel, de nombreux fragments
de vases gallo-romains. Les uns étaient faits de terre rouge vernissée,
et ornés de beaux dessins en relief; les autres, de terre cuite. Quel-
ques échantillons étaient recouverts d'une engobe noire. Ces débris
appartenaient à des vases de formes très diverses, mais bien connues :
grandes jattes, petites amphores, tasses, etc. Aucun des fragments
recueillis ne portait de signature de potier. Les dessins en relief re-
présentaient des personnages jouant avec des animaux et divers mo-
tifs décoratifs tels que filets ornés, oves, etc., les plus usités à
l'époque romaine.
Une monnaie d'argent, à l'effigie de l'empereur Gordien, fut égale-
ment recueillie au milieu de ces tessons.
Ces restes d'un autre âge reposaient sur le sol primitif, recouverts
d'une couche de cailloux de faible épaisseur.
Pièces et poteries sont présentement entre les mains de M. Burget,
propriétaire de l'immeuble dans le sous-sol duquel elles ont été trou-
vées.
- 054 .
Séance du vendredi 22 mai 1896
Présidence de M. Vignat, président.
M. le Président signale :
Dans le Journal des Savants, un compte-rendu élogieux du livre
de notre collègue, M. le chanoine Cochard : La Juiverie d'Orléans.
Dans le Bulletin de la Société historique et archéologique du Péri-
gord, les Saints Periyourdins, travail où il est fait mention de Bollé,
notre fondeur de cloches.
Dans le Polyhiblion, des travaux divers de deux de nos collègues :
MM. le comte Baguenault de Puchcsse et de la Rocheterie.
Dans les Bulletins et Mémoires de la Société archéologique et his-
torique de la Charente, un article très intéressant de M?"" Barbier de
Montault, sur les Fers à hosties.
— M. le Président donne connaissance : d'une lettre de M. le
comte de Marsy qui nous invite au Congrès de la Société française
d'archéologie qui sera tenu, cette année, à Morlaix, du 3 au 11 juin.
M. Dumuys compte aller y représenter notre Société.
D'une lettre de remerciements de M. le D"" Vacher pour sa nomi-
nation comme membre titulaire-résidant de notre Société.
D'une lettre du secrétaire perpétuel de l'Académie des inscriptions
et belles- lettres qui nous oiîre, à l'occasion du centenaire de l'Institut,
un nombre important de mémoires et de comptes-rendus des travaux
de celui-ci, et qui nous demande rechange entre ses pubhcations et
les nôtres ainsi que le complément de celles de ces dernières qu'il
possède. Ces deux demandes sont accueillies ; et M. le Président est
chargé de transmettre les remerciements de notre Société.
— M. Ilcrluison offre à la Société, au nom de M. Ernest de Ba-
zonnière, maire de Jouy-le-Pothier, un registre in-folio, couvert en
parchemin. C'est une copie manuscrite du temps, sur papier, qui a
pour titre : Ban et arrière-Ban convoqué au bailliage d'Orléam^ en
l'année 1625. Puis à la page suivante : Compte particulier de
M. Jacques Defournieux, notaire royal au Châslellet d'Orléans, corn-
— 255 —
mis par M. le Bailly, dud'ict Orléans, pour faire la rec.epte et des-
pence du Ban el arrière Ban. convoqué andict bailliage d'Orléans,
en l'année mil six-cens-trente-cinq. Des remerciements sont adressés
à M. Herluison; et M. le Président en transmettra à M. de Bazon-
nière qui, par ce don généreux, enrichit nos collections d'un document
fort intéressant,
— M. le chanoine Cochard, au nom de la Commission des pubU-
cations, lit une note sur l'ouvrage offert à la Société par M. de la
Bouralière : Les imprimeurs et les libraires dans le département de
la Vienne. On vote l'insertion de cette note dans le Bulletin (1).
— M. le chanoine Cochard signale un article du journal Y Indé-
pendant de Montargis, sur une inscription trouvée dans l'enclos
Saint-Dominique, à la porte de Montargis. Il se charge de rédiger, à
ce sujet, une note qui sera insérée dans l'un des prochains Bulletins.
Séance du 29 mai 1896.
Présidence de Ma"" Desnoyers.
M. Henri Tausin, de Saint-Quentin, demande à la Société de lui
envoyer des détails sur les devises d'Orléans et de Gien, pour figurer
dans un livre qu'il prépare sur les devises des principales villes de
France. M. Herluison veut bien se charger de répondre à M. Tausin.
— Ms"" Desnoyers lit un travail sur deux pièces qu'il vient d'obtenir
pour le musée de Jeanne d'Arc et qui en seront l'un des principaux
ornements : Un autographe du pape Calixte HI, le même qui ordonna
la révision du procès de Jeanne d'Arc ; et une statue authentique de
Dunois. Ce travail est renvoyé à la Commission des publications.
— M. Herluison est prié de donner à la Société, au lieu et place
de notre regretté collègue, M. Tranchau, qui s'en était charge, une
(1) Voir p. '264.
— 250 —
analyse d'un travail de M. Blondel, notaire à Beaugency, sur des
marchés passes, à Beaugency, avec des artistes peintres verriers, au
cours des xv« xvi' et xvii^ siècles, marchés recueillis par M. Adam,
ancien instituteur de Tavers.
Séance du vendredi 12 juin 1896.
Présidence de M. Vignat, président.
Hommage est fait à la Société :
Par MM. lierluison et Paul Leroy, de la brochure intitulée : Frère
Sébastien de Saint- Aignan, de l'ordre des Carmes, architecte, dont
ils sont les auteurs.
Des remerciements sont votés aux donateurs.
— M. le Président donne communication d'une lettre du Direc-
teur des Beaux-Arts, annonçant que la 21« session des Sociétés des
Beaux-Arts des départements s'ouvrira, le 20 avril 1897, à l'École
des Beaux- Arts. Les mémoires devront être adressés avant le l^r fé-
vrier 4897.
— Les Bulletins des 3° et 4^ trimestres 1895 sont déposés sur le
Bureau de M. le Président et seront envoyés à domicile.
— La Société décide qu'il y a lieu de pourvoir à la place laissée
vacante, parmi ses membres titulaires résidants, par la mort de
M. Tranchau. Il sera fait mention de cette décision dans les journaux
de la localité.
— M. le Président fait connaître que, conformément à la décision
de la Société du 24 mai 1895, le Bureau s'est réuni pour conférer au
sujet de la plaque commémorative des bienfaiteurs de notre Société.
MM. Dusserre et Guerrier ont bien voulu prêter leur concours. Il est
proposé, en principe, de n'inscrire sur celte plaque que les noms des
personnes ayant fait à la Société un don d'une valeur égale ou supé-
rieure à 1.000 francs. Ces personnes sont au nombre de cinq. Cette
— 257 —
proposition est adoptée. Les questions de détail seront soumises, ulté-
rieurement, à la Société.
— M. Baguenault de Puchesse est élu membre de la Commission
de la bibliothèque, en remplacement de M. Tranchau qui avait été
nommé, pour trois ans, à la dernière séance de décembre 1894.
— M. Guerrier lit le commencement de son travail sur notre re-
gretté collègue M. Tranchau.
Séance du vendredi 26 juin 1896.
Présidence de M. Vignat, président.
M. le Président donne communication à la Société des ouvrages
reçus depuis la dernière séance ; il lit notamment :
— La circulaire du Ministère de l'Instruction publique et des Beaux-
Arts annonçant le Congrès des Sociétés savantes à la Sorbonne pour
le '20 avril 1897. Selon l'usage, le programme sera inséré au Bul-
letin (1), et des exemplaires en sont déposés au Bureau.
— Une lettre de M. Transon, maire d'Orléans, remerciant la So-
ciété de l'envoi à lui adressé de l'ouvrage de M. Collin sur Les ponts
d'Orléans.
«
Il est fait hommage :
Par M. Germain de Maidy, d'une brochure intitulée : Grands et
petits chevaux de Lorraine.
Par M""" la comtesse Amicie de Villaret, de sa brochure : Les dé-
mêlés des comtes de Blois et des vicomtes de Châteaudun au XIV°
siècle.
Des remerciements sont votés aux donateurs.
(1) Voir page 267.
— '258 -
— M. le Président énumère ensuite les distinctions accordées, ré-
cemment, à trois des membres de la Société : M. Paul Charpentier,
nommé chevalier de l'Ordre de Saint Grégoire-le-Grand. M. le comte
Baguenault de Puchesse, chargé, par arrêté du Minisire de l'Instruc-
tion publique, en date du 5 juin 189G, de la publication des lettres
de Catheriiie de Médicis, dans la collection des documents inédits pour
servir à l'Histoire de France. M. le chanoine Cochard dont l'ouvrage,
La Juiverie d'Orléans, a obtenu une mention honorable de l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, le 12 juin 1896.
— M. le Président annonce la mort de M. Eugène de Rozière,
inspecteur général des archives départementales , sénateur de la
Lozère, membre honoraire élu de la Société.
Présentations :
Par MM. Herluison, Desnoyers et Basseville, de M. Charles Germain,
de Blois, en qualité de membre correspondant; par MM. Louis Jarry,
Eugène Jarry et Paul Charpentier, de M. l'abbé Pierre lauch, en qua-
lité de membre titulaire résidant, à la place de M. Tranchau décédé.
M. Basseville annonce le maintien, pour cette même place, de la candi-
dature de M. Breton. M. Herluison fait la même déclaration au nom
de M. PaulÉlie Fougeron.
— M. Guillon lit, ensuite, une notice qu'il a écrite sur la découverte
faite récemment dans la Loire, près des piles de l'ancien pont, d'une
pierre sculptée représentant une tête de Vierge couronnée. Il fait
hommage de cette tête à la Société qui la déposera au musée ar-
chéologique. L'insertion de cette notice au Bulletin est votée (1); et la
Société remercie M. Guillon de son don généreux.
— M. Guerrier continue et termine la lecture de sa notice nécro-
logique sur M. Tranchau. L'impression de cette notice au Bulletin
est votée (2).
(1) Voir page 282.
(2) Voir page 285.
— 259 —
CONGRÈS DES SOCIÉTÉS DES BEAUX-ARTS
DES DÉPARTEMENTS
Le 7 avril dernier s'est ouverte, à l'École des Beaux- Arts, la
20^ réunion des Sociétés des Beaux-Arts des départements. Les
séances ont été successivement présidées par MM. Henry
Havard, inspecteur général des Beaux- Arts ; Edouard Garnier,
conservateur du Musée céramique de Sèvres, notre compatriote ;
A. Kaempfen, directeur des Musées nationaux, et J. Guifîrey,
conservateur de la Manufacture nationale des Gobelins.
Une cinquantaine de mémoires ont été présentés, notam-
ment par MM. G. Vignat, notre président ; Herluison, corres-
pondant du ministère des Beaux-Arts, et Paul Leroy, secrétaire
de la Société des Amis des Arts d'Orléans.
M. Henry Jouin, dans un rapport substantiel et plein d'hu-
mour, a examiné chaque travail et rattaché par des liaisons
heureuses les différentes études dont il a rendu compte. Ce
persévérant érudit est Secrétaire de l'École des Beaux-Arts et
membre de notre Société, c'est un double titre à l'insertion
dans nos bulletins des passages bienveillants qu'il consacre à nos
collègues dans ses savants rapports des 19" et 20'' sessions des
Congrès artistiques tenus à Paris en 1895 et 1896.
RAPPORT DE 1895.
« Justiniana "Van Dyck n'a pas eu, parmi les ûlles d'artistes, le
privilège de la piété filiale. M. Herluison, correspondant du Go-
mité à Orléans, a découvert une liasse de pièces inédites pro-
— 260 —
venant de la succession de M"^^ de Feuquières, née Catherine
Mignard. Au nombre de ces pièces se trouve une lettre du con-
trôleur général Desmarets, datée du 41 juin 1697 et concernant
le tombeau monumental érigé à Mignard dans l'église des Jaco-
bins. On sait que ce tombeau fut commandé par la comtesse de
Feuquières. D'autre part, une quittance donnée par J. Guérin à
la fille de Mignard, en 1730, établit qu'elle a payé, selon son
engagement, une somme de 300 livres après l'impression de la
Vie de son père. Il s'agit ici de l'ouvrage de l'abbé de Monville
que Fontanelle avait lu en manuscrit « par ordre de Ms^ le
garde des sceaux » et dont il avait approuvé la mise sous presse
le 25 août 1729. Une autre pièce a trait à l'acquisition, par le
sieur Bavasse de Saint-Amarand, d'un hôtel appartenant à
Mme (Je Feuquières et dans lequel se trouvaient de nombreux
tableaux. M. Herluison n'hésite pas à admettre que la majeure
partie de ces peintures devaient être de Pierre Mignard. Nous
pensons comme lui. Le délicat, dans la circonstance, c'est de
statuer sur des toiles que nous ne pouvons ressaisir. L'indica-
tion des sujets traités est un premier jalon. Le culte filial de
Catherine Mignard pour son père ne laisse pas place au doute
sur le soin que dut prendre cette femme de cœur de s'entourer
des œuvres du maître dont elle avait porté le nom. Sa statue
par Le Moyne décora le monument de l'église des Jacobins.
Elle est de nos jours à l'église Saint-Roch, dans une attitude
désolée, aux pieds du Christ admirable de Michel Anguier. »
« Un Français, un peintre provincial, qui reçoit officiellement
le titre de citoyen et de sénateur romain au XVIe siècle, c'est
assurément un honneur des plus rares. Interrogez M. Jarry,
correspondant du Comité à Orléans, il vous dira que Robert
Le Voyer, son compatriote, bénéficia de ces appellations pom-
peuses. Qu'avait donc fait cet artiste pour mériter tant de bien-
veillance de la part des patriciens et des magistrats municipaux
de la ville éternelle? Il avait reporté sur sa toile le Jugement
dernier de Michel- Ange, peint au palais Farnèse. Marcello
Venusti, en 1549, s'était acquitté d'une tâche de même nature
— 261 —
sur l'ordre de Paul III. Sa copie est à Naples. Robert Le Voyer
peignit sa toile en 4570. Son œuvre est à Montpellier, La men-
tion des lettres de citoyen et de sénateur romain accordées à
Le Voyer a été découverte par M. Jarry, dans un recueil ma-
nuscrit du XVIIP siècle. La date précise de ces lettres n'est pas
indiquée, mais le motif de la distinction se trouve expressément
stipulé. C'est la copie du Jugement dernier qui valut au peintre
Orléanais d'être acclamé citoyen romain. Je présume que
Le Voyer dut peindre d'autres compositions. Il fut peut-être en
son temps un maître de valeur. Bertolotti, dans ses Artistes
français à Rome du XV au XVIII^ siècle, omet de signaler
le client de M, Jarry. Mais le malheur est réparable. Si les
livres connus étaient sans lacunes, notre tâche de fureteurs
n'aurait plus de raison. Je gagerais que Le Voyer, poursuivi
par l'érudition persévérante de notre confrère, aura bientôt sa
statue en pied, de belle grandeur, dans le panthéon des maîtres
provinciaux. »
RAPPORT DE 1896.
« M. Vignat, président de la Société historique et archéologique
de l'Orléanais, nous retient sur le seuil de la cathédrale d'Or-
léans. Il appelle notre attention sur les portes du transept. Elles
datent de 1693. L'intérêt qu'elles présentent est sérieux. Alors
que l'édifice est de style gothique, les deux portes principales
du transept sont décorées de colonnes de l'ordre corinthien et
surmontées de frontons triangulaires. Il y a des anachronismes
instructifs. Jean Fibardel, menuisier de talent, qui obtint par
adjudication du 7 mai 1693, au prix de 3,560 livres tournois,
la commande de ces portes, n'a point agi par caprice. H est de
son époque. En ce temps-là, les études archéologiques n'avaient
pas le caractère qu'elles ont aujourd'hui. L'unité d'un monu-
ment importait peu. Chacun travaillait selon son inspiration
personnelle, inscrivait son nom sur son travail et gravait un
millésime. Nous y mettons plus de goût. Mais ne faisons pas
un crime à nos devanciers de n'avoir pas soupçonné nos préoc-
— 2012 —
cupations esthétiques. Observées isolément, les portes du tran-
sept de la cathédrale d'Orléans sont décorées avec un rare
talent. Des guirlandes, des arabesques, des branchages sculptés
enlèvent aux panneaux ce qu'ils auraient de massif et de mono-
tone sans ces agréments. Toutefois, entendons-nous ; Fibardel
fit la menuiserie et non les sculptures. Quel fut l'ornemaniste
dont le ciseau a si bien assoupli le bois ? M. Vignat ne peut le
dire encore. Mais nous lui ferons crédit d'une année, et à la
session prochaine il nommera devant vous, n'en doutez pas,
l'artiste Orléanais qui, jusqu'ici, se dérobe à ses recherches.
Un financier du siècle de Louis XIV se plaignait, avec raison
sans doute, de ne recevoir que des visites intéressées. « Il n'y a,
disait-il, que ma nièce Pauline qui sache m'approcher sans re-
garder dans mes poches, n Je n'ose espérer que MM. Herluison
et Paul Leroy, de la Société des Amis des Arts d'Or-
léans, aient observé la réserve de la nièce du financier lorsqu'ils
sont entrés chez l'arcbitecte Delagardette. D'abord ils étaient
deux et la discrétion que l'on s'imposerait volontiers n'est pas
toujours gardée par le voisin. Ensuite ils étaient friands de sa-
tisfaire votre curiosité. Ils savaient d'avance votre soif de tout
connaître. Et, ce ne sont pas seulement les poches, mais les
tiroirs de l'artiste qu'ils ont inventoriés. Aussi ne reste-t-il plus
rien à dire sur le compte de ce lauréat du grand prix d'archi-
tecture en 1791 qui, trois ans plus tard, obtenait au concours
la faveur d'ériger à Orléans une « Sainte-Montagne ». Déno-
mination bizarre pour l'époque. Monument plus bizarre encore,
dont le devis s'élevait à 180,000 livres. La « Sainte-Montagne »,
couverte d'arbres symboliques, devait être le piédestal constitu-
tionnel et gigantesque d'une statue colossale de la « Liberté ».
Delagardette se mit à l'œuvre. Tailleurs de pierre, maçons, ter-
rassiers bouleversèrent le sol. Puis, l'argent manqua. Et Dela-
gardette abandonnant sa tâche vint à Paris. En 1799, il débute
brillamment comme publiciste et comme archéologue, par son
ouvrage : les Ruines de Pœstum ou de Posidania mesurées et
dessinées sur les lieux. Quatre ans plus tard il publie Nou-
— 263 —
velles règles pour la pratique du dessin et du lavis de l'archi-
tecture civile et militaire. MM. Herluison et Leroy le pour-
suivent à Toulon et à Montpellier, ce que Lance n'avait pas su
faire. Ils nous racontent ensuite la fin prématurée de Delagar-
dette qui vint mourir, âgé de quarante-cinq ans, à Orléans. Il
convenait donc que des Orléanais prissent le soin de mettre en
lumière la figure studieuse d'un artiste que la tombe, à défaut
du berceau, à fait leur compatriote. »
H. HEBLUISON.
— 2()4 —
NOTE
SUR LES IMPRIMEURS & LES LIBRAIRES
DU DÉPARTEMENT DE LA VIENNE
M. de la Bouralière, de Poitiers, membre du Congrès archéo-
logique d'Orléans, en 1894, a eu l'amabilité d'oflrir à notre
Société un exemplaire de son travail sur les impinmeurs et les
libraires du dcparteme7it de la Vienne {hors Poitiers).
Cette étude, malgré son intérêt tout local, se rattache par un
point à l'Orléanais. A l'exposition du « Livre », organisée en
1884 par la Société archéologique de l'Orléanais, se trouvait
un volume fort rare, appartenant à M. Herluison, notre collègue :
La sauvegarde des Rois, par David Home, imprimé à Jargeau,
en 1616, par Quentin-Maréchal.
M. de la Bouralière a retrouvé ce même Quentin-Maréchal
établi plus tard en Poitou, où il a fourni une longue carrière
typographique, et fait souche d'une dynastie d'imprimeurs. De
là, l'intérêt particulier que mérite la publication de l'érudit Poi-
tevin .
De plus, M. de la Bouralière nous signale un libraire du
XV^ siècle, qui n'a pas été cité dans les Recherches sur les
Imitrimeurs et Libraires d'Orléans, par M. H. Herluison
(18G8j. Il s'agit de Pierre Minart, libraire de l'Université
de lois d'Orléans, en 1478 : il est parlé de lui dans une
pièce comprise dans divers extraits d'ordonnances, impri-
més à la suite de quelques édilioas du Coutumier du Poitou,
des premières années du XVP siècle.
— 265 —
Voici cette pièce, dont nous devons la copie à notre obligeant
correspondant :
« Le tiers iour de juillet mil. cccc.lxxviii, fut dit par arrest
des generaulx a Paris bien iuge et mal appelle en certaine cause
dappel pendant pardevant eulx entre la ville dorleans appellant
des esluz aud. lieu dune partie, et maistre Pierre Minart libraire
de l'université dorleans intime daultre. Et estoit question, entre
lesd. parties sur ce que les collecteurs avoient fait adiourner
ledit Minart parce qu'il ne vouloit payer le taux de certaine
taille mise sus par le roy. Et quil ne vouloit garnir en ensuyvant
lettres royaux obtenues par la ville adroissans aux esleuz par
lesquelles estoit mande contraindre a payer exemptz et non
exemptz. Et en cas dopposition garnison preallablement faicte
auquel commandement led. Minart sestoit oppose et auoit este
adiourne par devant lesdils esleuz et fut tant procède en cause
que environ le (1) iour de (2) fut dit que led. Minart
ne garniroit point, dont, la ville quant elle sceut la sentence en
appella, etc. »
(Extrait du Coustumier de Poictou, imprimé à Poitiers l'an
1508 par Jeliande Marnef, dit du Liège.).
Pour copie conforme.
A. DE LA BOURALIÈRE.
(1, 2.) Dates laissées en blanc dans le volume.
— 267 —
PRO&RÀMME
DU
CONGRES DES SOCIÉTÉS SAVANTES
A LA SORBONNE EN 1897
SECTION D'HISTOIRE ET DE PHILOLOGIE.
l» Déterminer les systèmes suivis dans les différentes pro-
vinces pour le changement du millésime de l'année de l'incar-
nation ; s'attacher à l'examen des séries d'actes émanés d'une
même chancellerie ou d'une même juridiction. Indiquer autant
que possible l'époque à laquelle chaque usage a disparu.
2" Établir la chronologie des fonctionnaires ou dignitaires
civils ou ecclésiastiques, dont il n'existe pas de listes suffisam-
ment exactes.
Dans ces études, on devrait se préoccuper de l'utilité des listes
pour fixer la chronologie des documents dépourvus de date et
pour identifier les personnages qui sont simplemont indiqués
dans les documents par le titre de leurs fonctions.
3" Signaler, dans les archives et bibliothèques, les pièces
manuscrites ou les imprimés rares qui contiennent des textes
inédits ou peu connus de chartes de communes ou de cou-
tumes.
Communiquer, s'il y a lieu, des reprorluctions photographiques.
Mettre, dans tous les cas, à la disposition du Coniilé une copie du
TOME XI- — iu;lietin N"t58. i8
— 268 —
document, coUationnée et toute prépaiée pour l'inipretision,
selon les lègles qui ont été prescrites aux correspondants, avec
une courte note indiquant la date certaine ou probable du
document, les circonstances dans lesquelles il a été rédigé,
celles des dispositions qui s'écartent du droit consigné dans les
textes analogues de la même région, les noms modernes et la
situation des localités mentionnées, etc.
4" Indiquer les archives particulières renfermant des corres-
pondances ou des documents relatifs à l'histoire politique, admi-
nistrative, diplomatique ou militaire de la France.
5" Rechercher à quelle époque, selon les lieux, les idiomes
vulgaires se sont substitués au latin dans la rédaction des docu-
ments administratifs.
Dépouiller systématiquement les fonds d'archives appartenant à
une localité ou à une circonscription nettement hmitée, dans
lesquels on peut constater la susbtitution de la langue vulgaire
au latin, comme comptes administratifs, actes et sentences
judiciaires, délibérations municipales, minutes notariales ou
autres documents officiels. Établir à quelle date la substitution
s'est opérée dans ces diverses catégories de pièces. Distinguer
aussi entre l'emploi de l'idiome local et celui du français,
et fixer à quelle date le second a remplaqé le premier. Dans
les territoires qui ont appartenu successivement à des États
différents, indiquer la corrélation ou l'absence de corrélation
entre les idiomes employés et les régimes politiques.
6" Faire connaître les divertissements publics ayant un carac-
tère de périodicité régulière et se rattachant à des coutumes
anciennes, religieuses ou profanes ; rechercher de préférence
ceux qui sont particuliers à une région, et indiquer quelles
différences ou quelles analogies ils présentent avec les jeux ayant
existé ou subsistant encore dans d'autres parties de la France.
7" Étudier quels ont été les noms de baptême usités, suivant
les époques, dans une localité ou dans une région ; en dormer,
autant que possible, la forme exacte ; rechercher quelles peuvent
avoir été l'origine et la cause de la vogue plus ou moins longue
de ces différents noms.
— iiOJ —
Dépouiller les registres paroissiaux, les minutes des notaires, les
registres des municipalités, les actes d'assemblée, les cadastres,
ou tout autre fonds d'archives suffisamment abondant, en éta-
blissant, pour chaque époque, la proportion numérique des
divers noms, celle des noms simples, doubles et multiples,
celles des noms empruntés au patron de la paroisse, aux
autres saints du diocèse, au pays lui-même, aux familles prin-
cières ou seigneuriales de la région, aux courants d'opinion
politique, aux modes littéraires, aux souvenirs patriotiques.
Rechercher dans quelle proportion ont été suivis, selon les
époques, les divers usages consistant à donner à l'enfant le
nom du parrain ou celui de la marraine, celui d'un ascen-
dant, etc. Pour les noms particuliers à une région et peu
connus ailleurs, indiquer exactement les formes en langue
vulgaire et en latin. Pour les noms pris en dehors de la
région, indiquer les différentes modifications de forme et cher-
cher l'origine.
8'^ Étudier les origines et l'histoire des anciens ateliers typo-
graphiques en France.
Faire connaître les pièces d'archives, mentions historiques ou
anciens imprimés qui peuvent jeter un jour nouveau sur la
date de l'établissement de l'imprimerie dans chaque viile de
France, sur les migrations des premiers typographes et sur les
productions sorties de chaque atelier.
9" Rechercher les documents relatifs à l'histoire de la marine
française.
Dépouiller particulièrement les archives notariales des villes
maritimes, les archives des chambres de commerce ou d'autres
dépôts pouvant contenir des coiTespondances et des actes
relatifs à la marine royale ou à la marine marchande ou
privée.
10'' Recueillir les renseignements qui peuvent jeter de la
lumière sur l'état du théâtre el sur la vie dos comédiens en pro-
vince depuis la Renaissance.
11'' Établir comment se faisait le transport des correspondances
avant le règne de Louis XIV et comment les nouvelles poli-
— '270 —
tiques et autres, de la France et de l'étranger, se répandaient
dans les différentes parties du royaume, du XV^ au XVII^ siècle,
12° Discuter les éléments de contrôle nécessaires pour
employer les mémoires historiques composés par différents
personnages ou attribués à ces personnages.
13" Recueillir les indications sur les mesures prises avant
le XVIIP siècle pour la construction et l'entretien des routes.
14° Rechercher, d'après un ou plusieurs exemples particu-
liers, comment furent organisées et comment fonctionnèrent
les assemblées municipales établies conformément à l'édit de
juin 1787.
15" Étudier, dans une circonscription électorale de 1789,
bailliage, sénéchaussée ou ville, la convocation des États géné-
raux, les élections et les cahiers.
16° Étudier les délibérations d'une ou de plusieurs munici-
palités rurales pendant la Révolution, en mettant particulière-
ment en lumière ce qui intéresse l'histoire générale.
17" Étudier, dans un département, dans un district ou dans
une commune, le fonctionnement du gouvernement révolution-
naire institué par la loi du 14 fi'imaire an ii.
18^^ Etudier, dans un département ou dans un canton, le
fonctionnement du régime de la séparation de l'Église et de
l'État sous le Directoire et sous le Consulat jusqu'au Con-
cordat.
SECTION D'ARCHEOLOGIE
I. — ARC1IÉ0L(3GIE PRÉHISTORIQUE.
i° Compléter la liste des monuments mégalithiques relevés
dans chaque département.
Deux listes de ces documenls ont déjà été dressées, la première
par la Commission de topographie des Gaules (Al. Bei'trand,
Archéologie celtique et gauloise, 2« édit., p. 430), la seconde
— 271 —
par la Société d'anthropologie (Bulletin de la Société, 1880,
p, 64). Prendre ces relevés pour base des recherclies nou-
velles.
2° Dresser entièrement la liste des monuments mégalithiques,
par régions, pour les colonies françaises, en particulier pour
l'Afrique et Madagascar.
3° Faire, pour chaque département, un relevé des sépultures
préromaines en les divisant en deux catégories : sépultures par
inhumation, sépultures par incinération.
4° Signaler dans chaque arrondissement les monnaies gau-
loises qu'on y recueille dispersées isolément sur le sol.
Il importe de relever et de décrire non seulement les pièces rares
ou inédites, mais surtout celles qui sont communes, et qu'on
connaît par des exemplaires déjà publiés ou conservés dans les
musées et les collections. C'est en signalant les pièces qu'on
trouve plus abondamment et plus particulièrement dans telle
ou telle région ou localité, qu'on parviendra à fixer et à préciser
l'attribution de nombreux groupes de monnaies gauloises qu'on
hésite à donner à des peuples voisins et dont l'origine est
encore plus ou moins incertaine. Ce relevé, fait avec soin dans
tous les départements, permettrait de dresser définitivement la
carte numismatique de la Gaule.
II. — ARCHÉOLOGIE ROMAINE.
5" Rechercher les sarcophages ou fragments de sarcophages
sculptés, d'origine chrétienne ou païenne, non encore signalés,
qui peuvent exister dans des collections publiques ou dans des
propriétés particulières.
6" Signaler en France et dans l'Afrique française les mo-
saïques antiques ou du moyen âge non relevées jusqu'à cette
heure et dont on possède soit les originaux, soit d'anciens
dessins.
1" Relever les documents épigraphiques ou archéologiques
(statues, statuettes, bas-reliefs, bronzes, ustensiles, etc.) qui
sont signalés dans des livres ou des manuscrits comme existant
272 —
dans une collection publique ou privée et dont la trace est
aujourd'hui perdue.
8» Signaler en France ou en Afrique les découvertes récentes
de constructions d'époque romaine (temples, théâtres, villas,
fermes, édifices militaires, etc.).
00 Rechercher les centres de fabrication de la céramique
dans la Gaule et dans l'Afrique ancienne ; voir si les anciens
établissements de potiers n'ont pas survécu à l'époque antique
et persisté à travers le moyen âge.
10° Étudier les pierres gravées inédites qui se trouvent, en
France, dans les musées ou les collections particulières. En
faire connaître les sujets, les inscriptions, les dimensions et la
matière. Comprendre dans ces relevés les pâles de verre
antique, qui étaient des reproductions des pierres gravées.
Étendre cette recherche au moyen âge et à la Renaissance.
Cette étude devra être accompagnée des empreintes des pierres
gravées de préférence à des dessins ou à des images quel-
conques.
in. — ARCHÉOLOGIE DU MOYEN AGE.
41" Signaler, par département, les sources ou les fontaines
qui ont été au moyen âge ou sont encore de nos jours un objet
de dévotion ou un lieu de pèlerinage. Indiquer le saint sous le
vocable duquel elles sont placées, les jours et les cérémonies du
culte qui s'y pratique, etc. Examiner si ces coutumes pieuses
ne sont pas des survivances antiques.
12» Étudier les monnaies françaises inédites récemment
découvertes, qui appartiennent à la période comprise entre les
temps mérovingiens et le XVI« siècle. S'attacher surtout aux
monnaies féodales.
13" Dresser la liste, avec plans et dessins à l'appui, des
édifices chrétiens et des monuments sculptés d'une province ou
d'un département réputés antérieurs à l'an 1000.
14° Rechercher les documents concernant les ateliers moné-
taires de province, leur fonctionnement, leur organisation ;
— 273 —
recueillir les souvenirs arché)logîques relatifs aux hôtels où ils
étaient installés.
15" Étudier les caractères qui distinguent les diverses écoles
d'architecture religieuse à l'époque romane, en s'attachant à
mettre en relief les éléments constitutifs des monuments (plans,
voûtes, etc.).
Cette question, pour la traiter dans son ensemble, suppose une
connaissance générale des monuments de la France, qui ne
peut s'acquérir que par de longues études et de nombreux
voyages. Aussi n'est-ce point ainsi que le Comité la comprend.
Ce qu'il désire, c'est provoquer des monographies embrassant
une circonscription donnée, par exemple un département, un
diocèse, un arrondissement, et dans lesquelles on passerait en
revue les principaux monuments compris dans cette circons-
cription, non pas en donnant une description détaillée de cha-
cun d'eux, mais en cherchant à dégager les éléments caracté-
ristiques qui les distinguent et qui leur donnent un air de
famille. Ainsi, on s'attacherait à reconnaître quel est le plan le
plus fréquemment adopté dans la région ; de quelle façon la nef
est habituellement couverte (charpente apparente, voûte en
berceau plein cintre ou brisé, croisées d'ogives, coupoles) ;
comment les bas-côtés sont construits, s'ils sont ou non sur-
montés de tribunes, s'il y a des fenêtres éclairant directement
la nef, ou si le jour n'entre dans l'église que par les fenêtres
des bas-côtés ; quelle est la forme et la position des clochers ;
quelle est la nature des matériaux employés ; enfin, s'il y a un
style d'ornementation particulier, si certains détails d'ornement
sont employés d'une façon caractéristique et constante, etc.
16° Rechercher, dans chaque département ou arrondis-
sement, les monuments de l'architecture militaire en France
aux diverses époques du moyen âge. Signaler les documents
historiques qui peuvent servir à en déterminer la date. Accom-
pagner les communications de ce genre de dessins et de plans.
17° Signaler, dans chaque région de la France, les centres
de fabrication de l'orfèvrerie pendant le moyen âge. Indiquer
les caractères et tout spécialement les marques et poinçons qui
permettent d'en distinguer les produits.
— 274 —
Il existe encore dans un grand nombre d'églises, principalement
dans le Centre et le Midi, des reliquaires, des croix et autres
objets d'orfèvrerie qui n'ont pas encore été étudiés convena-
blement, qui bien souvent môme n'ont jamais été signalés à
l'attention des archéologues. Il convient de rechercher ces
objets, d'en dresser des listes raisonnées, d'en retracer l'his-
toire, de découvrir où ils ont été fabriqués, et, en les
rapprochant les uns des autres, de reconnaître les caractères
propres aux différents centres de production artistique du moyen
âge.
18" Recueillir des documents écrits ou figurés intéressant
l'histoire du costume dans une région déterminée.
Au moyen âge, il y avait dans beaucoup de provinces des usages
spéciaux qui influaient sur les modes. Ce sont ces particularités
locales qu'on n'a guère étudiées jusqu'ici. 11 serait intéressant
d'en rechercher la trace sur les monuments.
19° Dresser, pour un département, un arrondissement ou un
canton, la liste des objets intéressant l'histoire ou l'archéologie
qu'il conviendrait de mettre sous la sauvegarde de la loi du
30 mars 1887.
La loi du 30 mars 1887 a décidé qu'il serait fait un classement
des objets appartenant à l'État, aux communes, aux fabriques
et autres établissements publics, dont la conservation présente
un « intérêt national » au point de vue de l'histoire ou de
l'art. La Commission des monuments historiques, chargée de
faire ce classement, ne peut, par ses seuls moyens, arriver à
découvrir tous les objets curieux qui gisent ignorés dans le fond
de nos campagnes, et chaque jour l'incurie de ceux qui en ont
la garde, la rapacité des brocanteurs, le mauvais goût de gens
zélés mais ignorants font disparaître ou dénaturent les monu-
ments les plus précieux. C'est aux archéologues habitant la
province à se faire les défenseurs de ces richesses, à en dresser
la liste, à en apporter des photographies et des dessins au
Comité, qui se fera un devoir de les publier et qui sera heureux
de servir d'intermédiaire entre la Commission des monuments
historiques et les personnes qui ont souci de sauvegarder cette
part trop peu connue du patrimoine national.
— '275
IV. — ARCHEOLOGIE ORIENTALE ET HEBRAÏQUE.
20° Rechercher les épitaphes, inscriptions de synagogues,
graffites en langue et en écriture hébraïques qui n'ont pas
encore été signalés ou ont été imparfaitement publiés jusqu'à
présent.
21° Rechercher les inscriptions arabes, épitaphes, dédicaces
de mosquées, légendes de portes, de minbar, etc., antérieures
à la conquête turque, qui se trouvent dans nos colonies, en par-
ticulier en Algérie et en Tunisie.
SECTION DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES
1° Serait-il utile d'apporter des modifications aux conditions
et formalités exigées pour le mariage ? Quelles devraient être
ces modifications ?
2° Étudier et apprécier les tendances de la jurisprudence en
matière de liberté testamentaire.
3° Y a-t-il lieu d'autoriser la recherche de la paternité natu-
relle ?
4° Est-il à désirer que la liberté du taux de l'intérêt conven-
tionnel soit admise en matière civile? — En cas d'admission
de la liberté du taux de l'intérêt, quelles mesures pourraient
être prises pour protéger les emprunteurs ?
5° Y a-t-il lieu de prendre des mesures pour éviter les abus
des marchés à terme et à livrer ? En quoi ces mesures devraient-
elles consister ?
6° Examiner les conditions et les limites que comporte le
droit d'association, pour se concilier avec la liberté individuelle
et l'ordre social.
7° Indiquer les moyens qui pourraient être employés, en
- 276 —
France, dans le but de stimuler les efforts de l'initiative privée,
en faveur de l'assistance des orphelins, vieillards, malades et
infirmes.
8" Des origines et du fonctionnement des associations syndi-
cales pour travaux d'assainissement ; exemples particuliers
choisis dans le nord et le sud-est de la France.
9° Des mesures prises, au XYIII» siècle, pour le traitement
des aliénés.
10° Rechercher et mettre en relief les exemples de commis-
sions extraordinaires délivrées aux intendants de justice, police
et finances, pour statuer, avec l'assistance de gradués, en
matière criminelle, fiscale, etc.
11" Des évocations dans l'ancien Droit et des conflits d'attri-
bution dans le Droit intermédiaire.
IS*' Étudier les progrès de la distinction des pouvoirs, depuis
le XVP siècle jusqu'en 1789.
13" De l'organisation du contentieux administratif, de 1790
à l'an VIII.
14° Étudier, d'après un exemple particulier, le fonctionnement
d'une administration de district (1790-1795).
15o Étudier, dans une commune, l'application des lois de la
Révolution sur la mendicité jusqu'au 18 brumaire an vin.
16' Exposer les moyens pratiques appliqués, de 1790 à 1799,
par les administrations locales, pour parvenir à fixer, dans un
département, le chiffre et le mouvement de la popiilation, en
faire connaître les résultats,
17° Esquisser l'histoire d'un lycée ou d'un collège com-
munal.
18° Retracer, au point de vue économique et juridique, l'his-
toire d'une exploitation minière dans l'ancienne France.
19° Étudier le commerce des métaux précieux et la circula-
tion métallique à une épopue précise ou dans une région déter-
minée de la France, avant 1789.
20° De l'influence que certains impôts peuvent exercer sur
le développement de la population.
- 277
SECTION DES SCIENCES
1» Étude détaillée d'un gisement fossilifère : espèces qu'on y
rencontre, niveaux particuliers qu'elles occupent.
2" Minéraux que l'on rencontre dans une région déterminée.
Examen spécial des gisements de ces minéraux.
3° Description détaillée des tourbières d'une région particu-
lière. Examen de leur faune et de leur flore.
4" L'âsre du creusement des vallées dans les diverses régions
de la France.
5° Étude des eaux souterraines et des sources. Régime,
bassin d'alimentation, débit, température, etc.
G" Recherche de documents anciens sur les observations
météorologiques en France et sur les variations des cultures.
70 Mode de distribution topographique des espèces qui
habitent notre littoral.
8° Monographies relatives à la faune et à la flore des lacs
français.
9° Étudier, au point de vue de la pisciculture, la faune des
animaux invertébrés et les plantes qui se trouvent dans les eaux.
40° Apparitions des cétacés sur les côtes de France. Indiquer
l'époque et la durée de leur séjour.
11" Étude des poissons migrateurs.
12° Les classifications établies depuis les grands embranche-
ments jusqu'aux simples espèces sur les seules données de
la morphologie, sont-elles confirmées ou infirmées par l'ana-
tomie ?
13" A quelles altitudes sont ou peuvent être portées, dans
les Alpes et les Pyrénées, les cultures d'arbres fruitiers, de
prairies artificielles, de céréales et de plantes herbacées ali-
mentaires ?
14" De l'importation fortuite et de la naturalisation d'espèces
véerétales.
— 278 —
15° Faune et flore des eaux souterraines.
16" Photographie des parties invisibles du spectre. Résultats
obtenus et propositions de méthodes nouvelles.
17o Étude photographique des rayons x de Rœntgen.
18" De l'action des différents rayons du spectre sur les
plaques photographiques sensibles. Photographie orthochroma-
tique. Plaques jouissant de sensibilité comparable à celle de
l'œil comme étendue et comme sensibilité. Influence des écrans
colorés et de leur intensité.
19° Étude de la photographie des couleurs.
20» Photométrie photographique. Bases scientifiques de la
méthode.
21° Théorie des objectifs. Historique des perfectionnements
apportés à leur construction. Étude des matières employées.
22" Méthodes diverses pour obtenir les images agrandies.
Téléobjectif. Recherches des meilleures conditions.
23° Recherches des méthodes d'essais pour déterminer les
constantes des objectifs et des obturateurs. Étude des meilleures
conditions théoriques des obturateurs.
24° Étude des halos photographiques. Recherche de leurs
causes et des moyens d'y remédier.
25°. Recherche sur la préparation d'une surface photogra-
phique ayant la finesse de grain des préparations anciennes
(collodion ou albumine) et les qualités d'emploi des préparations
actuelles au gélatinobromure d'argent.
26'' De l'organisation de collections d'épreuves photogra-
phiques pour projections destinées à l'enseignement et pouvant
circuler entre les différents centres d'instruction. (Présentation
d'épreuves.)
27" Étude des réactions chimiques et physiques (électrolyse)
concernant le développement, le virage, le fixage des épreuves
négatives et positives. Influence de la température sur la sensi-
bilité des plaques photographiques, leur conservation et le déve-
loppement de l'image.
28° Étude de la sensibilité des substances colloïdes bichro-
matées.
— 279 —
29" Théorie de l'emploi des réseaux pour l'obtention des
clichés tramés.
30^ Études astronomiques et météorologiques par la photo-
graphie. (Présentation d'épreuves.)
31° Recherches sur les méthodes microphotographiques.
32" Applications de la photographie à l'étude des mouve-
ments. (Présentation d'épreuves pour projections.)
33° Perfectionnements à apporter aux méthodes stéréosco-
piques.
34° De la prophylaxie des maladies contagieuses.
35° Les différentes cures de la tuberculose pulmonaire et
notamment de la cure maritime.
36° Des relations météorologiques avec les épidémies.
37° De la constitution chimique ou micrographique de l'air
lors d'épidémies nettement caractérisées.
38° Classification rationnelle des albuminuries d'après leurs,
causes et leurs effets organiques.
39° De l'emploi du lait stérilisé et du lait maternisé dans
l'élevage des enfants du premier âge.
40° Des causes de la mortalité des enfants dans leur première
année d'existence et des moyens d'y remédier.
41° Résultats de l'application de la loi du 23 décembre 1874,
concernant la protection de l'enfance.
42° Des moyens de contrôle pouvant assurer la salubrité et
l'innocuité des substances alimentaires.
43" De l'emploi des sérums prophylactiques et des résultats
obtenus.
44" De l'accumulation de la nicotine dans l'organisme et les
modes divers de son élimination.
SECTION DE GÉOGRAPHIE HISTORIQUE ET DESCRIPTIVE
1° Signaler les documents géographiques manuscrits les plus
intéressants (textes et cartes) qui peuvent exister dans les biblio-
— 280 —
Ihèques publiques et les archives des départements, des com-
munes ou des particuliers.
2" Décrire les anciennes cartes d'origine française.
3° Faire connaître les procédés employés par les anciens
géographes. Mode de projection ; trait, écriture, teinte des
cartes ; échelles employées ; roses des vents ; figuré des reliefs ;
mode d'impression, etc.
4° Inventorier les cartes locales anciennes, manuscrites et
imprimées ; cartes de diocèses, de provinces, plans de
villes, etc.
5° Déterminer les limites d'une ou de plusieurs anciennes
provinces françaises en 1789.
G" Compléter la nomenclature des noms de lieux en rele-
vant les noms donnés par les habitants d'une contrée aux divers
accidents du sol (montagnes, cols, vallées, etc.) et qui ne
figurent pas sur les cartes.
7" Rechercher les formes originales des noms de lieux et les
comparer à leurs orthographes officielles (cadastre, carte d'état-
major, almanach des postes, cachets de mairie, etc.).
8" Étudier les modifications anciennes et actuelles du littoral
delà France (érosions, ensablements, dunes, tourbières, forêts
submergées, etc.).
9" Étudier les courants littoraux, leur force et leur direction
pendant les périodes de calme et de coup de vent.
Tracer sur une carte le cheminement des épaves.
10" Chercher les preuves du mouvement du sol, à l'intérieur
du continent, depuis l'époque historique ; traditions locales ou
observations directes.
11" Délimiter comparativement une forêt de France, au
moyen âge et à l'époque actuelle.
12" Signaler les changements survenus dans la topographie
d'une contrée de France depuis une époque relativement récente
ou ne remontant pas au delà de la période historique, tels que dé-
placements des cours d'eaux, brusques ou lents; apports ou creu-
sements dus aux cours d'eau ; modifications des versants,
recul des crêtes, abai.ssements des sommets sous l'influence
— 281 -
des agents atmosphériques, changements dans le régime des
sources, etc.
13° Description orohydrographique d'une région, même res-
treinte, de la France ou des colonies. Tracé des cours d'eau
en relation avec les plis de l'écorce terrestre, les failles, la pente
des roches stratifiées qui affleurent. Profils longitudinaux et
transversaux des vallées, dans leurs rapports avec la résistance,
l'inclinaison et l'ordre de succession des roches ; aspect général
qui en résulte pour la contrée, distribution des sources, répar-
tition des cultures, emplacements habitables, etc.
li° De l'habitat actuel en France, c'est-à-dire du mode de
répartition dans chaque contrée des habitations formant les
bourgs, villages et hameaux. Dispositions particulières des
locaux d'habitation, fermes, granges, etc. ; origine et raison
d'être de ces dispositions. Altitude maximum des centres
habités, depuis les temps historiques. Altitude des habitations
qui paraissent avoir été construites sur les bords d'anciens lacs,
fournissant ainsi les hauteur.s de leurs plans d'eau.
15° Derniers progrès accomplis dans l'étude géographique
des colonies françaises ou des pays de protectorat.
16'^ Biographies des anciens voyageurs et géographes fran-
çais.
17" Missions scientifiques françaises à l'étranger antérieures
à la création des Archives des missions scientifiques et litté-
raires.
28'2 —
Notice sur une tête de pierre scupltée, trouvée récemment
dans la Loire,
Au mois de mai dernier, le jeune Galloux a trouvé près des
ruines de l'une des piles de l'ancien pont sur la Loire, et vers
le milieu de la rivière, une tète sculptée en pierre qui m'a paru
intéressante pour l'histoire locale ; j'ai pu me procurer cette
tète ; je la mets sous les yeux de la Société, et je me fais un
plaisir de la lui offrir.
Vous voyez que c'est une tête de femme couronnée, en pierre
demi-dure, de grandeur naturelle, et présentant tous les carac-
tères de la sculpture française du XV* siècle.
L'emplacement où la tête a été trouvée, son âge et son carac-
tère me font penser que c'est la tête de la Sainte-Vierge du
monument appelé la Belle-Croix, qui existait vers le milieu
du vieux Pont.
L'histoire de notre vieux Pont par M. Collin, publiée
l'année dernière par la Société, donne sur la Belle-Croix d'inté-
ressants renseignements. En 1408, les proviseurs du Pont
achetaient 28 blocs de pierre d'Apremont « pour une croix,
qui a été encommencée à faire », page 473. Les comptes de
l'hôpital Saint-Antoine etdu Pont portentcette mention : « Payé
à un tailleur d'ymaiges appelé Gaut, demeurant à Paris, pour
avoir fait et taillé trois grands ymaiges pour la dite croix ; c'est
assavoir de Nostre-Dame, saint Jehan-Baptiste et saint Jacques,
qui de présent sont assis en icelle croix », page 474, note 2.
La figure 5 de la planche I, de l'ouvrage de M. GoUin, donne
la Belle -Croix du XV» siècle.
La Belle-Croix a été mutilée et détruite à l'une des deux
prises de la ville par les Calvinistes, en 1562 ou 1567 ; M. Collin
ne peut se prononcer, page 538. Elle n'a été reconstruite que
plus tard et dans des conditions toutes différentes, sans grands
personnages. Voir planche I, fig. 6.
— 283 -
Tout autorise donc à penser que la tête retrouvée en Loire,
dont nous donnons ci-dessous la reproduction en simili-gravure
est celle de la Notre-Dame du sculpteur Gaut, achetée dans les
premières années du XV^ siècle pour le monument de la Belle-
Croix, et qu'elle a été jetée en Loire lors de la mutilation et
destruction de ce monument pendant les Guerres de Religion.
GUILLON.
TOME XI, — BULLETIN NO 158.
19
- 285 —
NOTICE
SUR
L. H. TRANCHAU
INSPECTEUR HONORAIRE DE L'aCADÉMIE DE PARIS
ANCIEN PRÉSIDENT DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE ET HISTORIQUE
DE l'Orléanais
Je n'ai d'autre but, en écrivant ces pages, que de raconter
fidèlement et avec simplicité la vie de M. Tranchau. S'il arrivait
que l'on trouvât à mon récit quelque ressemblance avec un
éloge, je ne m'en défendrais pas ; mais on voudrait bien recon-
naître que cette ressemblance n'a point été cherchée : elle est
inévitable quand on parle d'un homme de bien.
I
Louis-Hippolyte Tranchau naquit à Orléans le27 janvier 1819.
Son père, qui fut chef de division à la Préfecture, était Or-
léanais ; sa mère, alsacienne. Ils demeuraient près de l'église
Saint-Aignan, dans l'impasse qui est au fond du cloître. Dès
l'école, Hippolyte se fit remarquer par son intelligence et son
travail. Il eut alors pour camarade un autre petit garçon, un
peu plus âgé, qui aimait, dans ses vieux jours, à se rappeler ces
détails de son enfance : Léon Renaudin. Leurs vies devaient
s'écouler, dans la suite, étrangères l'une à l'autre, mais parai-
— 286 —
lèles, animées du même cœur, dirigées vers le même but, et
environnées d'une égale et universelle estime.
L'éducation d'Hippolyte fut, peu de temps après, confiée
M. Chaveneau, dont la pension était rue du Poirier, dans 1
maison occupée aujourd'hui par un orphelinat. C'est là qu'il
connut M. Greffier, l'ami fidèle de son enfance et de toute sa
vie. M. Greffier, dans une triste et solennelle circonstance, nous
a récemment parlé avec une simplicité charmante de ces deux
enfants de dix à douze ans, que les hahitants des petites rues
de Saint-Pierre-le-Puellier et de Saint-Donatien voyaient tous
les jours passer sous leurs fenêtres, devisant des jeux de la
veille ou des devoirs du lendemain, et gagnant, sans inter-
rompre leur marche, l'institution que dirigea pendant si long-
temps un maître habile et vénéré.
« L'un de ces enfants manifestait, par la vivacité de son
allure, l'activité de son esprit; et, par certaines de ses paroles,
la bonté de son cœur.
a L'autre, qui le suivait à pas bien inégaux dans les luttes
scolaires, avait du moins, comme lui, l'obsession du devoir à
remplir, et l'amour constant du travail.
a Ce fut le grand moteur de leur vie à tous deux et celui de
leurs succès.
a. Le premier, c'était Hippolyte Tranchau. »
Les succès ne se firent pas attendre. Quand M. Chaveneau
jugea son élève en état de réussir, il lui fit suivre le cours de
sixième au collège. Les récompenses, en ce temps-là, n'étaient
pas prodiguées. En sixième, par exeuiple, trois facultés seule-
ment : le thème, la version et la géographie. Hippolyte eut, en
fin d'année, le second prix de thème, le .second prix de géo-
graphie avec le premier prix de version; et, par-dessus tout,
l'excellence. On sait combien ces premiers lauriers font battre
le cœur des mères et des enfants. Ils furent, chez Hippolyte,
arrosés de larmes. Le choléra, qui sévissait en ce moment dans
la ville, enleva le père ; trois jours après, le fils aîné ; et dans
les deux mois qui suivirent, encore un frère et une sœur. Au-
— 287 -
tour de ce foyer, tout à l'heure si vivant, si joyeux, mainte-
nant désolé, il ne restait plus que deux enfants en deuil, l'un
de treize ans et une sœur plus âgée à peine ; avec une mère
épuisée, succombant à ses douleurs,' [qu'une terrible maladie
vint bientôt saisir et clouer sur son lit, immobile pour le reste
de ses jours. Le frère et la sœur furent admirables de solli-
citude, de soins attentifs et de dévouement ; et en même temps
il se développait en eux, par l'habitude de s'aider mutuelle-
ment, de se suffire à eux-mêmes, de se dévouer l'un à l'autre
et de se dévouer pour l.îur mère, des sentiments d'une affection
profonde et d'une délicatesse exquise qui ne firent, dans la
suite, que se fortifier encore et grandir. Dieu a voulu, quelque-
fois du moins, nous donner des compensations sur la terre : les
plus belles fleurs de l'âme et les plus parfumées s'épanouissent
souvent au milieu des larmes ; bien des vertus sont nées sur les
tombeaux.
Cependant, la ville s'était émue des infortunes presque
inouïes d'une si honnête famille ; et l'administration municipale,
en considération des services du père et des mérites de l'enfant,
décida que les études d'Hippolyte ne seraient point inter-
rompues : il fut mis au collège avec une bourse d'interne.
Malgré les douloureux souvenirs et les chagrins accablants
qui troublaient sa pensée, il tint à se montrer digne de là' faveur
qui lui était faite. Comme l'année précédente, il eut l'excellence;
et avec l'excellence, les premiers prix de thème latin, de langue
française et d'histoire.
Son professeur de quatrième paraît avoir un peu déridé sa
jeunesse. Il s'appelait M. Larrieu. C'était un fort brave homme et
un bon maître, qui aimait le grec, qui aimait beaucoup ses
élèves, et qui les châtiait en conscience, dans la mesure où il se
sentait les aimer. Les pensums ne sont pas attrayants de leur
nature ; mais les siens l'étaient encore moins que les autres :
iïs manquaient de diversité. C'était toujours le verbe W&) : >0w à
Pactif, lûto au passif, Ivu aux trois voix ; et à copier deux fois,
trois foiS) cinq fois, suivant la gravité du délit ; plutôt plus que
— 288 —
moins, dans l'intérêt des études grecques et de la discipline.
Les écoliers sont curieux et malins. Ils se demandaient ce que
M. Larrieu pouvait bien faire, pour n'en être pas accablé, de ces
paperasses, dont il recueillait un paquet tous les jours. Ils
finirent par savoir qu'il les vendait, et à qui il les vendait. Rien,
à partir de ce moment, ne fut plus amusant que les pensums.
On allait chez le brocanteur, acheter les verbes ),ûw, pour
quelques sous, à la livre; et on les repassait à M. Larrieu, qui ne
s'apercevait de rien, et les revendait à son brocanteur, qui les
revendait aux élèves. Et toute la classe s'amusait des sévérités
de M. Larrieu, de son verbe Iûm, de sa confiance naïve, et aussi
d'un petit accent gascon, qu'il avait rapporté de son pays.
« J'en étais », dit M. Tranchau. Je crois, ici, qu'il se vante ; il
y était, mais il n'en était pas, du moins en ce qui regarde le
trafic des pensums. Qu'il ait ri, avec les autres, du bon
M. Larrieu, je ne veux pas le contester : tel que je l'ai connu, il
en était capable.
Quoi qu'il en ait été, cette douce gaîté, qui était dans le tem-
pérament de M. Tranchau, n'était pas faite pour nuire à ses
études. Ses succès, à la fin de sa quatrième, furent plus grands
que jamais : premier prix d'excellence, accompagné des pre-
miers prix de version latine, de thème latin, de langue fran-
çaise, de version grecque, d'histoire et d'histoire naturelle. En
troisième, même résultats. Les vers latins se trouvent-ils ajou-
tés au programme, Tranchau ajoute à ses couronnes le pre-
mier prix de vers latins.
Il ne faut rien exagérer ; pour avoir eu des prix, on n'est
pas un grand homme. H ne faut, non plus, rien amoindrir.
N'ayons point de dédain pour nos palmarès : ils sont le livre
d'or de la jeunesse, digne de tous nos respects, parce que les
titres et les honneurs n'y sont accordés qu'au mérite. Les
succès de collège sont l'indice d'une supériorité relative. Et
quand ils sont nombreux, remportés dans toutes les branches de
l'enseignement, c'est-à-dire dans toutes les directions de la
pensée ; quand on les voit revenir chaque année plus nombreux
et plus éclatants encore, on est sûr de se trouver en présence
— 289 —
d'une nature d'élite, prédestinée, si rien ne l'entrave, à l'hon-
neur d'un utile et brillant avenir.
D'ailleurs, il faut le dire, cette supériorité monte et grandit
naturellement à nos yeux, à mesure que le niveau moyen
des esprits s'élève autour d'elle. Voilà pourquoi il m'a semblé
intéressant de savoir comment était composée celte société
de jeunes gens d'élite, au milieu desquels M. Tranchau
occupait au collège une place d'honneur. La diversité des
aptitudes et des goûts, les nécessités, les hasards de la
vie leur ont fait parcourir des voies différentes ; mais partout :
dans l'administration, dans le professorat, dans la magistrature,
dans l'armée, dans la science, dans le clergé, dans les affaires,
on a pu remarquer chez ces lauréats d'autrefois ce bon sens,
ce bon goût, cette ouverture, cette souplesse d'intelligence, ces
grâces de l'esprit, cette haute distinction qui seront toujours le
fruit naturel d'une éducation vraiment libérale, et que rien ne
saurait remplacer. Un grand nombre ont disparu, que nous
avons pu connaître ; d'autres sont encore parmi nous.
J'en citerai quelques-uns : Jules Loiseleur, qu'il suffit de
nommer ; Adolphe Duchalais, le savant numismate ; Edouard
Fournier, qui, dit-on, savait tout; Richault, que rien ne pou-
vait arracher au culte des Lettres ; Bordas, Dufresne, Henr
Imbault, Ephraïm Guérin ; Charles Heurteau, qui mourut
jeune, mais en nous laissant ses deux fils ; d'Olier ; Hector-
Marie de la Taille, doyen du chapitre et vicaire général ;
Théophile de la Taille, son frère, conseiller à la Cour ; Talbert,
directeur du collège Rollin ; Alexis Germont, qui fut maire de
la ville ; Ernest Delavigerie ; Benjamin de Monvel, professeur
si distingué du lycée Charlemagne ; Delacroix Saint-Clair, in-
génieur ; Alluard, devenu doyen de la Faculté des sciences de
Clermont ; Tivier, doyen de la Faculté des lettres de Besançon ;
Ouvré, recteur de l'Académie du Bordeaux ; Augustin Genty,
préfet de la Nièvre ; Eugène Greffier, appelé aux plus haute?
fonctions de la magistrature ; l'amiral de Jonquières ; le gé- '
néral Ducrot.
— 290 —
Le temps, comme on voit, était fécond en hommes, pleins de
sève et de verdeur, comme s'il s'était alors répandu sur la France
je ne sais quelle influence de printemps. Et cette jeunesse ardente
et généreuse trouvait au collège des hommes bien faits pour la
comprendre et la former. Le proviseur d'alors était M. Donet,
venu de Sens, où il était entouré de tant d'estime et d'affection,
qu'un grand nombre de ses élèves quittèrent leur ville et leur
famille pour l'accompagner ici. En philosophie était un condis-
ciple de Stanislas Julien, M. Renard ; après lui vint M. Lafaye,
apportant ici les grandes doctrines spiritualistes de Platon et
de Descaries, qu'il venait de puiser aux leçons de Cousin. Il fut
bientôt remplacé par un des maîtres de la philosophie contem-
poraine, M. Francisque Bouillier. La rhétorique était faite par
M. Lecomte, le modèle des professeurs et des hommes. Son
mérite n'était égalé que par sa modestie, dont on a pu dire qu'elle
allait presque jusqu'à la timidité. En seconde, était M. Dumaige.
M. Petit enseignait la physique et M. Fleury l'histoire. Tous
devaient être appelés à continuer leur carrière dans l'enseigne-
ment des Facultés, ou dans les plus hautes fonctions de l'Instruc-
tion publique.
C'est ainsi qu'était composé, en maîtres et en élèves, le milieu
dans lequel M. Tranchau vécut au collège. Il m'a semblé bon
de le signaler; car, à côté des règlements et de l'enseignement
direct, l'air, pour ainsi dire, qu'on respire, les exemples qu'on
a sous les yeux de dignité, d'amabilité, de réserve, de travail,
exercent une douce et bienfaisante influence sur la formation
des habitudes morales et la direction de l'esprit.
Quand M. Tranchau entra en seconde, en 1836, M. Lecomte
était inspecteur d'Académie. M. Dumaige l'avait remplacé en
rhétorique, et la chaire de seconde était occupée par M. Dabas,
à la fois agrégé des lettres et docteur. « Nous avons eu, écrit
M. Tranchau, le bonheur de l'avoir pour maître. Quelle distinc-
tion de manières et de paroles, quelle douceur dans sa sévérité
même, quel charme dans ses explications, quel soin dans la
correction des copies, quel tact pour faire s'épanouir l'intelli-
— 291 -
^^ence des élèves, el quelle attention à saisir et à encourager
tous les efforts ! d Deux ans plus tard, M. Dabas, âgé de vingt-
huit ans, était appelé à la Faculté des lettres de Bordeaux, où
dans la suite il devint recteur.
Son collègue à Orléans, M. Fleury, exerçait, comme lui, une
action considérable sur ses élèves par son caractère, son ardeur,
ses talents. Ceux qui l'ont eu pour maître s'en souviennent encore .
« Nous nous souvenons tous, les anciens de ce temps, dit en-
core M. Tranchau, de l'entrée dans nos classes, en 1834, de ce
jeune professeur, tout frais émoulu de l'École normale, les
yeux pétillants de gaîté, le sourire aux lèvres, parlant toujours
avec netteté, souvent avec feu, sobre de punitions, et donnant à
ses réprimandes mêmes un accent aimable. Esprit libéral, quel-
quefois hardi dans ses jugements, il prit vite une grande auto
rite sur ses jeunes auditeurs. » M. Fleury corrigea plu
tard ce qu'il y avait d'excessif dans l'exubérance de sa jeunesse ;
et il devint pour M. Tranchau, à côté de M. Lecomte, le modèle
des proviseurs.
L'esprit de M, Tranchau avait été, à l'école de ces deux
maîtres, plus vif, plus ouvert, plus laborieux que jamais ; aussi
le voyons-nous, à la fin de l'année, dans une classe dont le ni-
veau s'était considérablement élevé, recueillir encore une fois
toutes les couronnes. Excellence, narration française, version
latine, thème latin, version grecque, thème grec, histoire, il ar-
rive partout le premier ; à l'exception pourtant des vers latins,
où il n'eut que le second prix, et de la géométrie où il obtint
le premier accessit.
Devant de telles aptitudes et cet acharnement au travail,
toutes les carrières étaient ouvertes. Il manquait à l'orphelin,
dans son isolement, le moyen d'y entrer. Son proviseur y
pourvut. M. Donet s'était naturellement attaché de bonne heure
à cet enfant, qui n'avait pas d'autre appui, et qui donnait, dès
son entrée au collège, de si grandes espérances. Le voyant, dans
la suite, ne se démentir en rien dans sa conduite, ni dans son tra-
vril ; mais s'avancer, au contraire, de progrès en progrès, et
dans tous les sens, il chercha de quelle manière il lui serait pos-
— 292 -
sible de l'aider. Môme il ne voulut pas laisser à d'autres le soin
et l'honneur d'assurer l'avenir de ce cher élève. Quand il quitta
le collège d'Orléans, en 1836, il emmena à Paris Hippolyte,
qui venait d'achever sa seconde, et il le fit entrer à la pension
Massin, pour qu'il s'y préparât à l'École normale, en suivant les
cours de Charlemagne.
Quitter le collège d'Orléans fut pour M. Tranchau un grand
sacrifice, plus grand peut-être encore qu'il ne l'avait cru. Resté
ici, il y eût fait, en 1837, sa rhétorique sous M. Dumaige, et
l'année suivante sa philosophie sous M. Bouillier. Or, il se
trouva que, cette même année 1838, M. de Salvandy, alors Mi-
nistre de l'Instruction publique, ouvrit un concours général
entre les collèges royaux. Celui qui avait constamment été, pen-
dant cinq ans, et avec la supériorité qu'on a vue, le premier élève
de sa classe, pouvait assurément disputer la couronne, surtout
après deux années de travail passées avec M. Dumaige et
M. Bouillier, et sous le provisorat de M. Lecomte. Eût-il réussi ?
Nul ne le saurait dire; mais, en fait, c'est un autre Orléanais, un
élève de M. Bouillier et du collège, M. Vapereau, qui remporta
en son absence, le prix d'honneur au Concours général.
Du reste, au point de vue des études, M. Tranchau n'eut
rien à regretter, et il put, dès l'année suivante, être admis à
l'École normale, en même temps que le lauréat du concours.
11 se destina à l'enseignement de l'histoire. Sorti de l'École, puis
agrégé, il alla successivement professer à Alais, à La Ro-
chelle, à Grenoble. Mais c'est vers Orléans que se portaient
tous ses désirs.
II
Orléans fut toujours très recherché, dans l'Instruction pu-
blique. La proximité de Paris, sans doute ; mais aussi la répu-
tation du collège, le renom historique de la ville, la paix qui y
— 293 —
règne, la sûreté des relations qu'on s'y est faites, tout contri-
buait à en faire un séjour fort désiré des professeurs. De là ce
grand nombre d'hommes distingués qui ont passé par le Lycée
d'Orléans. La plupart s'en allaient ensuite recevoir sur un plus
grand théâtre la récompense de leur mérite et de leurs travaux;
quelques-uns s'y fixaient, retenus par des raisons de famille ou
d'amitié, ou simplement par la douceur d'y vivre et d'y
mourir.
Il faut dire qu'à l'époque où nous sommes, Orléans avait
encore une importance universitaire, qu'il ne devait pas tarder à
perdre. C'était un centre, le chef-lieu d'une Académie, avec
deux inspecteurs d'académie et un recteur, ce qui pouvait per-
mettre aux professeurs les plus méritants de poursuivre assez
loin leur carrière, sans se déplacer. Le recteur, depuis 1845,
était M. Lecomte, qui avait été successivement ici professeur de
rhétorique, inspecteur d'académie et proviseur. Sa présence à la
tête du service était un attrait et une garantie pour tous ; car
ce sera toujours, dans les fonctions publiques, un inappréciable
avantage que de travailler sous les yeux d'un chef juste, intègre
et bienveillant, qui trouve dans sa haute position et plus encore
dans son caractère une sage indépendance jointe à l'autorité.
Ces considérations ne pouvaient point être étrangères à la
pensée de M. Tranchau ; mais d'autres s'y joignaient plus puis-
santes encore, pour exciter, enflammer ses désirs. Orléans était
sa ville natale; ses maisons, ses places publiques, ses boule-
vards, ses calmes horizons, son beau fleuve, avaient été les pre-
mières joies de son enfance ; ce collège, qui .s'était ouvert à lui
et l'avait accueilli au temps de ses malheurs, était plein du sou-
venir de ses amis, de ses maîtres, de cet aimable et bon pro-
viseur qui avait été pour lui, ainsi qu'il aimait à le dire, comme
un second père. Revenir ici, d'ailleurs, c'était se retrouver au-
près de sa sœur bien-aimée, au milieu de la jeune famille qui
déjà commençait à l'entourer. Mais il y a une pensée qui domi-
nait, chez M. Tranchau, toutes les autres. C'est à la ville qu'il
devait son éducation ; et à son éducation, sa fortune:
j'entends cette fortune universitaire, compostée presque
— 294 —
tout entière, surtout alors, de sécurité, de dignité, d'indépen-
dance et de travail. Combien d'autres se seraient dit, à sa place,
qu'ils ne devaient, après tout, qu'à eux-mêmes et à leur mérite
la position à laquelle ils étaient parvenus. Tranchau aurait eu
horreur de leur ressembler. Un des traits les plus frappants de
sa physionomie morale, c'est le haut degré où il possédait, de-
puis son enfance, cette rare et délicate vertu, qu'on a appelée la
mémoire du cœur. Et la reconnaissance, chez lui, n'était point
inactive : ce qu'il avait reçu, il le voulait rendre; au centuple, s'il
le pouvait. Voilà pourquoi il n'aspirait à rien tant qu'à revenir
dans son collège, dépenser son courage et ses forces ; et élever,
durant de longues années, les enfants de ses concitoyens.
C'est au mois de mars, 1848, qu'il atteignit au comble de ses
vœux. M. Fleury était nommé proviseur; la chaire d'histoire
devenait ainsi vacante : elle fut confiée à M. Tranchau. Ce dut
être l'époque la plus heureuse de sa vie. Il était jeune, avec ses
vingt-neuf ans, plein d'ardeur et d'enthousiasme ; l'histoire était
un vaste champ d'étude, ouvert à la curiosité de son esprit et à
son ambition de savoir, pleine d'ailleurs de graves enseigne-
ments, que son âme communicalive et dévouée aimait à répandre
devant ses jeunes auditeurs. Et pour que rien ne lui manquât,
après avoir été si heureux en camarades et en maîtres,
il ne le fut pas moins en élèves. « Quelles belles classes, s'écrie-
t-il quarante-cinq ans plus tard, noUs avons eues, M. Bris-
saud et moi ! En 1848, nous trouvions une véritable élite d'é-
lèves, » C'étaient, pour n'en citer que quelques-uns, Irénée de'
la Taille, Jules Dubec, Edouard Gaudet, Julliot de la Moran-'
dière, Emile Anthoine, Ernest Cornu, Jules Leflocq, Alberlf
Touche. Et dans les années qui suivaient, M. Tranchau voyait'
déjà lui venir : Anatole Bailly, Aniony Chipaull, Maxime de la
Rocheterie, Brossard de Corbigny, Georges Lafenestre, Henri
Cons, Paul Brouardel.
Il semble que les beaux jours de la vie aiment à s'enchaîner,
comme font, de leur côté, nos infortunes. Dès l'année qui suivit
sou retour, M. Tranchau contracta l'alliance la plus désirable^
— 295 —
il épousa la fille aînée du vénéré M. Lecomte. Deux enfants
vinrent bientôt apporter à son foyer la joie et les sourires :
rien ne manquait à son bonheur.
Quelque temps apiès, un fait se produisit d'ordre purement
scolaire en apparence, mais qu'il convient de mentionner ici,
parce qu'il fit quelque bruit dans la presse et que ce fut un
événement dans la vie de M. Tranchau. Je veux parler du dis-
cours prononcé à la distribution des prix du Lycée, le 10 août
"1852. Tout le monde se souvient des luttes ardentes engagées
dans les dernières années du règne de Louis-Philippe, au sujet
de la liberté d'enseignement. La paix, sans doute, était faite, et
les droits de chacun officiellement consacrés par la loi de 1850.
Mais les passions n'avaient pas encore désarmé, et l'on pouvait
entendre, de loin en loin, comme un écho des discussions d'au-
trefois. L'enseignement des Lycées, par exemple, l'enseignement
surtout de l'histoire, qui touche à tant de choses, était plus ou
moins ouvertement attaqué. L'administration voulut rassurer les
familles. La solennité de la distribution des prix se trouvait être
une occasion favorable ; et le professeur d'histoire, l'orateur na-
turellement désigné. Le sujet n'avait rien d'embarrassant pour
M. Tranchau; il le traita dignement, avec autorité. « C'est un
devoir, dit-il, comme un droit, pour le corps enseignant, d'ex-
pliquer nettement aux familles de quelle manière il comprend
ses obligations envers la jeunesse et la grandeur de sa mission
sociale.. , Je vous prends à témoin, ajoutait-il, en s'adressant aux
élèves, de la sincérité de mes parole^s, quand je dirai ce que
nous faisons dans nos chaires. » Entrant alors au cœur de son
sujet, il montre en détail la place qui est faite dans l'ensei-
gnement aux grandes idées de Dieu, de religion, d'immortalité,
de patrie; et il peut conclure par ces paroles : « Pères de
famille, vous qui voulez que le sentiment religieux soit la base
solide de l'éducation donnée à vos enfants, ayez confiance :
nous ne trompons pas votre attente, d
« Mais, d'autre part, ajoutait-il, pour achever de faire con-
naître la nature et l'esprit de son enseignement, nous ne pen-
sons pas que jamais, même sous prétexte de faire le bien, il
— 296 —
soit permis à un professeur d'histoire de déguiser les témoignages
et d'altérer les faits. Les éternelles vérités et les fondements im-
muables de la morale, de la religion, de l'ordre social, n'ont pas
besoin, pour se défendre, d'artifices et de subtilités. Sans doute,
il faut être, vis-à-vis de la jeunesse, plein de prudence et de ré-
serve ; mais, transiger avec sa conscience, jamais 1 »
Ce discours, accueilli à plusieurs reprises par les applaudis-
sements de l'auditoire, eut un long retentissement dans la ville
et au dehors. C'était répondre, en effet, aux préoccupations
des gens de bien et à la pensée de tous les esprits sages que de
formuler solennellement ce programme : la morale à la base,
la vérité partout. M. Tranchau y fut toujours fidèle : ses élèves
ne l'ont point oublié, et tout récemment encore, l'un deux, de-
venu professeur au Collège de France et membre de l'Académie
des Beaux-Arts, pouvait dire : « La jeunesse n'est pas sur le
front, mes amis, elle est dans le cœur et dans l'âme ; et je veux
le dire à l'honneur de notre génération, nous la gardons là en-
core, nous la garderons toujours, comme l'ont gardée nos maîtres,
ceux qui nous ont appris le courage, la patience, le devoir, l'hon-
neur. Le professeur d'histoire, qui nous enseignait tout cela,
c'est M. Tranchau (1) ».
Le temps] des épreuves allait venir. Le jeune professeur ne
savait pas, il ne sut jamais se ménager. Ses forces s'en allaient
d'année on année ; et le moment arriva où il se vit forcé de re-
noncer à l'enseignement et de chercher, dans les fonctions admi-
nistratives, un repos relatif. Ce fut pour lui un déchirement
cruel, dont je ne crois pas qu'il se soit jamais consolé, que
de s'arracher, peut-être pour toujours, à ces études si vastes,
si variées, si attirantes, si troublantes parfois, souvent si dé-
licieuses de l'histoire; à cette chaire, l'ambition de sa jeu-
nesse ; à ses élèves, qu'il aimait tant, qu'il se dévouait à
instruire, à éclairer; en même temps qu'il mettait tout son
cœur à développer en eux le sentiment du devoir, le sentiment
(1) Georges Lafenestre, à l'Assemblée générale de l'Association
amicale des anciens élèves du Lycée d'Orléans, du 5 juin 1893.
- 297 —
de l'honneur, comme le disait M. Lafenestre ; et aussi l'amour
de la France.
11 fut nommé censeur à Caen, en 1856, et à Orléans, deux ans
plus tard (2 août 1858), Il trouvait ici, comme proviseur,
M, Seignette, * à qui je garde, a-t-il écrit, un souvenir reconnais-
sant, pour sa confiance affectueuse, ses relations aimables, et la
sympathie qu'il m'a témoignée, dans des circonstances doulou-
reuses. »
Il n'y avait guère plus d'un an qu'il était revenu parmi nous,
quand il fut frappé du plus affreux malheur : celle qui était, de-
puis dix ans, la compagne aimante et dévouée de sa vie, lui fut
ravie en quelques jours (16 novembre 1859). Ce coup terrible
brisa ses forces et le rendit incapable de tout travail. Un congé
lui fut accordé. L'année suivante (novembre 1860), il fut
nommé inspecteur d'Académie à Moulins. C'est pendant son sé-
jour dans le Bourbonnais qu'il eut la consolation de renouer
des liens de famille si prématurément rompus, et de donner une
seconde mère à ses enfants, en épousant une autre fille de
M. Lecomte, affectueuse et dévouée comme la première. Elle
reste aujourd'hui pour conserver pieusement son cher souvenir,
et s'en aller répandre des larmes et des prières sur son tombeau.
Cependant le Lycée d'Orléans ne se trouvait pas dans une si-
tuation prospère : l'effectif y avait notablement baissé. Un pro-
viseur de grand mérite, M. Joguet, fut envoyé pour remédier au
mal. Il se mit courageusement à l'œuvre, travailla avec persé-
vérance ; puis, reconnaissant l'inutilité de ses efforts, il demanda
à être remplacé et fut envoyé à Marseille. Il disait, en quittan
le Lycée d'Orléans, qu'un seul homme, à sa connaissance, était
en état d'y réussir : c'était M. Tranchau.
Nommé proviseur le 31 mars 1864, M. Tranchau revint dans
sa ville natale pour ne la plus quitter. M. Lecomte, qui depuis
la mort de sa fille, traînait dans l'isolement et le deuil une vie lan-
guissante, eut du moins, dans ses derniers jours, la consolation
suprême de voir revenir près de lui ses enfants. Il mourut un
mois après leur retour (30 avril 1864).
— 298 —
III
Nous n'avons point oublié l'impression que le nouveau pro-
viseur produisit sur son auditoire, quand il prit, pour la pre-
mière fois, la parole en public, à la distribution des prix, le
9 août 1864, peu de temps après son arrivée. « Votre proviseur
mes chers amis, est comme vous un enfant du collège d'Orléans.
Il y a aujourd'hui 28 ans, j'étais assis sur ces mêmes gradins^
là-bas, dans cette cour, depuis si embellie pour vous, en pré-
sence d'une assemblée imposante comme celle-ci, et, comme
elle, souriante à nos joies d'écoliers.
« Généreusement doté d'une bourse entière par la ville d'Or-
léans, j'avais un immense désir de m'acquitter envers elle. Mes
amis, pourquoi ne le dirais-je pas ici publiquement? C'est ce
sentiment de reconnaissance, si naturel d'ailleurs, qui a été
comme l'inspiration constante de toute ma carrière. Revenu
deux fois dans cet asile de ma jeunesse, comme professeur et
comme censeur, je me suis toujours appliqué à remplir mes
devoirs, en vue de payer une dette sacrée ; et aujourd'hui, je
suis moins fier d'avoir été jugé digne de diriger ce grand éta-
blissement, que je ne suis heureux d'avoir trouvé la bonne for-
tune de lui rendre en activité, en vigilance, en dévouement pour
vous, mes chers enfants, ce que je dois aux leçons de maîtres
vénérés, dont quelques-uns encore restent mes amis et mes
guides. »
Ces dernières paroles appelaient naturellement le souvenir de
<£ cet homme de bien par excellence qui, pendant les vingt-
huit années de sa vie, données à cette maison dans des fonctions
diverses, n'a eu qu'une pensée : se dévouer corps et âme à la
jeunesse et aux familles. Oui, il avait pour les enfants une
affection chaleureuse et passionnée, malgré le calme de sa
douce et sereine physionomie. Esprit profondément religieux,
mais plein de tolérance, caractère ferme avec une inaltérable
- 299 -
bienveillance, vigilant jusqu'au sacrifice de son repos, attentif
à tous les détails qui intéressent le bien-être des enfants,
comme leur moralité et leurs progrès ; et, avec tant de mérites,
modeste presque jusqu'à la timidité, M. Lecomte est resté dans
la mémoire des élèves comme le type du bon proviseur ; et
certainement le cœur des pères et mères qui m'écoutent va au-
delà de mon faible éloge.
« Il ne m'a pas été donné, en venant m'asseoir à la place
qu'il a occupée si longtemps, d'invoquer à mon aide sa vieille
expérience, de m'éclairer de ses conseils... Privé de ses ensei-
gnements, je serai du moins fortifié par son exemple ; c'est sous
son nom que je m'abrite pour demander aux familles, confiance
et sympathie. »
M. Tranchau venait d'ouvrir son cœur et de formuler son
programme. Travailler avec ardeur et dévouement au bien des
enfants et à la prospérité du Lycée, en reconnaissance de ce qui
avait été fait pour lui ; marcher sur les traces d'un homme
dont la mémoire était vénérée, s'inspirer de ses exemples, se
pénétrer de son esprit ; être, comme lui, affectueux, bienveil-
lant, tolérant, vigilant jusqu'au sacrifice de son repos, tel est
l'engagement que le nouveau proviseur prenait solennellement
devant les autorités et les familles. Il y fut constamment fidèle.
Les circonstances étaient, en 1864, autrement difficiles
qu'elles ne l'avaient été au temps de M. Lecomte, de 1836 à 1843.
L'enseignement libre faisait à l'enseignement public une con-
currence active ; les familles devenaient de plus en plus exi-
geantes, au point de vue du bien-être matério!, .surtout depuis
que les enfants s'étaient mis à donner le ton aux familles ; le
ministère se plaignait que l'on dépensât trop ; les mamans que
l'on ne fît pas assez ; les questions de discipline donnaient lieu,
de leur côté, à des réclamations et à des ennuis sans fin. Bref,
malgré ses efforts et son incontestable mérite, M. Joguet n'avait
pas réussi : il laissait le Lycée avec 334 élèves. L'effectif s'accrut
sous M. Tranchau, d'année en année. Au bout de quatre ans, il
s'élevait à 468 ; il était de 515 en 1872, quand M. Tranchau
TOME XI. — BULLETIN N° 158. 20
— 3U0 —
sortit du provisorat. L'accroissement, sous son administration,
avait été, ce qui ne s'était et ne s'est depuis jamais vu, de près
de deux cents élèves
Un tel résultat est déjà un honneur ; la manière dont il fut
obtenu est un honneur plus grand encore. Point de trompe-
l'œil, ici, point de réclame, point de ces habiletés qui sur-
prennent et qui réussissent, point d'engouement dans le public.
Tout se passe uniment, sincèrement, progressivement, par
l'effet naturel d'une vigilance qui ne s'endort pas, d'une acti-
vité qui ne se lasse jamais, et d'un dévouement sans bornes,
auquel répondent, au dehors, une estime affectueuse et une
confiance qui grandit tous les jours. Nous l'avons longuement
connu, ce proviseur, le premier levé, le dernier couché, quand
il se couchait, présent partout, veillant à tout, pénétrant dans
tous les détails : depuis les choses morales, la première de ses
préoccupations, et les études, jusqu'à la cuisine, jusqu'à la
chaussure ; se multipliant et s'épuisant pour tout diriger, pour
faire que tout, dans son collège, si c'était possible, fût par-
fait.
Ne lui est-il pas arrivé, une nuit, pendant qu'il était censeur,
de trouver, dans un dortoir, quelques lits inoccupés ? Inquiet,
il clierche, il furète de tous côtés, et finit par trouver, dans un
local écarté, messieurs les élèves qui brûlaient un punch. Une
autre fois, c'est la galette des rois que l'on tire et qu'on va
manger ; mais il arrive. Il raconte ces incidents avec une salis-
faction amusante ; on dirait un chasseur à qui il serait autrefois
arrivé d'abattre un lièvre, et qui s'arrêterait délicieusement
à s'en souvenir dans ses vieux jours. Mais il ajoute aussitôt, avec
modestie, que bien des choses ont pu lui échapper. C'est vrai.
Monsieur le Proviseur, on ne voit pas tout, on ne sait jamais
tout, quoi qu'on fasse. Aussi, trouvions-nous que M. Tranchau
aurait pu, sans grand danger, s'en rapporter un peu plus à ses
collaborateurs, ne pas disperser ainsi ses forces, et se ménager.
Ces réflexions ont dû lui être faites ; mais il ne s'y rendit jamais.
Qu'y a-t-il à dire encore ? Car je veux dire le mal comme le
bien.
— 301 —
Les altribulions du proviseur sont inuliiples ; et aussi, par
conséquent, ses relations, ses préoccupations, ses responsa-
bilités ; rapports avec les chefs universitaires, avec les autorités
civiles, avec les autorités religieuses, avec les enfants, avec les
répétiteurs, avec les professeurs, avec les familles : c'est à n'en
pas finir. Je ne veux entrer dans aucun détail ; mais, quand il
lui est arrivé de passer la nuit à écrire sa correspondance et à
surveiller les dortoirs ; et le jour à recevoir des observations et
des plaintes, à discuter souvent sans convaincre, à décider au
risque de déplaire, à gourmander, à menacer, à lutter contre
les difficultés du présent, à prévoir celles de l'avenir ; il peut
se faire que le proviseur, surtout si sa nature est vive, soit
impatienté, agacé, raide et cassant. Le danger est trop naturel,
et je ne crois pas que M. Tranchau y ait toujours échappé.
Ce sont là des vétilles, des imperfections, dira-t-on peut-être,
soit ; mais qui viendra reprocher à un honnête homme, fût-il
proviseur, de n'être pas tout à fait un saint ? Et ne vaut-il pas
mieux appliquer à la vie humaine ce qui fut dit de l'œuvre
d'art : Quand l'ensemble en est harmonieux et beau, s'il s'y
trouve çà et là quelques taches légères, elles ne doivent pas
offenser nos regards. Or, la vie de M. Tranchau est faite tout
entière de travail, de justice et de bonté. S'il a blessé par inad-
vertance, il répare ; a-t-il affligé, il console ; il est attaché à son
personnel et il le couvre, prenant sur soi toutes les responsa-
bilités. Peut-il aider, il le fait et s'empresse ; s'il ne peut rien,
il en souffre. Il aime ses élèves, il aime leurs âmes ; c'est à
leur avancement intellectuel, surtout à leur progrès moral
qu'il sacrifie tout : les études qu'il avait préférées, ses fa-
cultés, son travail, son repos. S'il est une chose à quoi il aspire,
c'est de mériter qu'on lui applique ces paroles d'un ministre,
M. de Salvandy, qu'il a dii trouver dans les papiers de
M. Lecomte : « Votre collège est un modèle ».
Plusieurs faits, intéressants pour le Lycée à différents titres
se sont accomplis sous le provisorat de M. Tranchau.
C'est en 1863, quelques mois avant son retour parmi nous.
— 302 —
que l'idée vint à quelques anciens élèves de londer une asso-
ciation amicale, dans le but de ne se point oublier, de se réunir
tous les ans, de porter secours aux camarades malheureux,
d'encourager les études, et de perpétuer ainsi la bonne renom-
mée de leur collège. M. Tranchau, dès son arrivée, se fit ins-
crire au nombre des fondateurs ; il prit à cœur le développe-
ment de l'œuvre, il en fut l'àme, pour ainsi dire, et en assura
la prospérité. Elle comptait, en 1864, 163 membres, et
688 trente ans plus tard.
En 1864, un concours fut établi, par M. Duruy, entre les
lycées et collèges de chaque Académie. Celle de Paris comp-
tait quatre lycées et dix collèges. Orléans eut toujours une large
part dans les récompenses; et bien des fois, il fut au premier
rang.
Les années suivantes sont signalées par la construction du
Petit Lycée, par l'accroissement constant du nombre des élèves
et par leurs succès dans les concours. Puis arriva l'année né-
faste de 1870-71, dont je ne puis me défendre de dire quelques
mots, relatifs au Lycée et à son Proviseur.
La rentrée de 1870 avait été fixée au 5 octobre. Cependant
l'ennemi avançait toujours, à la suite de nos désastres ; et
le 20 septembre il était déjà à Neuville et à Patay. L'occupation
d'Orléans était inévitable. Aussi M. Tranchau avait-il écrit au
Ministre de l'Instruction publique, M. Jules Simon, alors à
Tours, pour lui demander ses ordres. Le Ministre répondit :
« Les Allemands, si soucieux de l'éducation publique chez eux,
si fiers de leurs gymnases et de leurs universités, respecteront
nos maisons d'études ; ayons confiance et surtout n'ayons pas
l'air d'avoir peur. »
La renti'ée se fit donc au jour fixé. Mais cinq jours après,
le 10 octobre, notre 5^ corps est écrasé à Artenay. Le
lendemain, à onze heures, l'ennemi est à la Montjoie ; à trois
heures, aux Aubrais. On se bat partout : au faubourg des
Aydes, sur les talus du chemin de fer, dans les vignes ; ce qui
restait du 5" corps gagne la rive gauche de la Loire, dans un
désordre épouvantable. Vers cinq heures, des obus, lancés des
- 303 —
Aubrais, tombent sur la ville ; un d'eux éclate dans une des
chambres du proviseur et en brise les meubles ; un autre, dans
la grande cour, où étaient réunis les élèves qui n'avaient pas
été repris, dans la journée, par leurs familles ; plusieurs font
brèche dans le mur. Qu'on s'imagine la terreur des enfants!
Le Proviseur ordonne aussitôt de descendre dans les caves et
d'y transporter les blessés. « La scène, écrit- il, était lugubre;
quelques lampes éclairaient à peine d'une faible lueur tout ce
monde, mort d'épouvante et respirant à peine. » Bientôt on
apprend que les Allemands sont sur le Martroi, enfonçant les
portes et pillant les boutiques ; puis on entend leurs pas pe-
sants et leurs cris, accompagnés d'une musique infernale, qui
célèbre, aux pieds de Jeanne d'Arc, leur nouvelle victoire.
« Oh ! la cruelle soirée, s'écrie M. Tranchau. Celui qui écrit
ces lignes avait, pendant bien des années, raconté, dans ses
cours d'histoire, les invasions des Barbares ; mais quelle diffé-
rence entre l'imagination, qui se figure de loin les horreurs et
les cruautés d'un vainqueur ivre de son triomphe ; el la réalité,
qui les voit et qui les touche 1 »
Le lendemain, le Proviseur va trouver le général Von der
Tann et le prie de ne pas faire occuper le lycée. L'accueil fut
hautain et dur ; la démarche inutile. Se hasarde-t-il une autre
fois encore à aller implorer la générosité du vainqueur, deman-
dant que les enfants puissent garder le petit nombre de lits qui
n'étaient pas occupés par les blessés : « Qu'ils couchent sur la
paille », lui fut-il impitoyablement répondu.
Le Proviseur avait, depuis huit jours, horriblement souffert;
un incident, tenu secret, se passa la semaine suivante, qui dut
verser quelque baume sur son cœur. M. Maxime Genteur ap-
portait au lycée, le 20 octobre, quelques petits morceaux de
papier, recueillis par lui dans une cheminée du château de la
Source-Rolin, et dont il soupçonnait l'importance. Le Provi-
seur, M. Genteur, et M. Beahan, professeur d'anglais, qui sa-
vait l'allemand, se réunissent dans le bureau de l'économe,
M. Dubois. Ils rapprochent péniblement les fragments, recons-
tituent la pièce, la déchiffrent ; et, au prix de leur liberté, peut-
— 304 —
être de leur vie, ils en envoient la traduction au gouvernement
de Tours. C'était un ordre du jour, indiquant les positions que
la cavalerie Stolberg devait occuper, de Coulmiers à Huisseau-
sur-Mauve, en prévision d'une bataille. L'envoi de ce docu-
ment fut un service signalé, rendu au gouvernement de la
défense nationale, et l'une des causes, peut-être, de la vic-
toire (9 novembre).
Les classes, depuis le 13 octobre, n'avaient point été inter-
rompues. Tous les professeurs étaient à leur poste, sauf deux,
qui avaient été surpris par l'envahissement et n'avaient pu
rejoindre.
Un mois ne s'était pas écoulé que l'occupation des Prussiens
succéda à l'occupation bavaroise (4 décembre). Le lycée fut une
fois encore et plus complètement envahi. Pour leurs ambu-
lances, leurs infirmiers, leurs charretiers, leurs officiers et leurs
diaconesses, ils s'emparèrent de tous les locaux, allumant 45 feux,
brûlant 4 stères de bois par jour, abattant les arbres des
cours, quand le bois venait à manquer ; se faisant nourrir au
nombre de 550, puis de 600 personnes, pour qui il fallait
191 kilogrammes de viande et 259 kilogrammes de pain. En
plus, pour les officiers, de la volaille, des légumes, du café, du
sucre, des œufs, des petits pains, du beurre frais, 50 bouteilles
de Bordeaux et de Champagne, 100 bouteilles les jours de fête.
Tout cela se mangeait, se buvait dans le parloir du lycée ; et
en mangeant, en buvant, surtout après avoir bu, quelquefois
pendant la nuit entière, on riait, on sifflait, on chantait à tue-
tête, pour célébrer la Saint-Guillaume ou les humiliations infli-
gées au drapeau français.
Le Proviseur avait l'âme déchirée en entendant, sous ses pieds,
ces bravades, ces chants et ces rires. Se rendait-il dans une
salle d'ambulance, c'était pour y rencontrer, autre supplice, le
charretier Junder, qui venait de coûter 600,000 fr. à la ville,
pour une sorte d'égratignure, reçue d'un Français, disait-on ;
sans que l'on sût jamais de qui ni comment, car il ne fut
procédé à aucune enquête. Mais la ville dut payer de ce jirix
« l'altental commis sur un sujet de Sa Majesté l'Empereur. »
— 305 —
Ces Allemands allaient, venaient partout, turbulents et hau-
tains, semblant ne connaître personne. Le Proviseur même,
rendu responsable de tout et qui faisait l'impossible, du matin
au soir, pour satisfaire à leurs exigences, le Proviseur n'était
pour eux l'objet d'aucun égard; au contraire. Ne fut-il pas me-
nacé d'arresta'ion, le jour où M. Godou, un brave cœur aussi,
fut lui-même arrêté ?
C'est le dimanche 18 mars que le lycée fut complètement
évacué. Il avait été occupé 128 jours, en deux fois.
Au physique, et plus encore au moral, M. Tranchau était
épuisé. Le retour de ses chers élèves fut pour lui comme un
beau jour après une nuit d'orage. Instruits et attendris par
les malheurs de la France, ils revenaient plus dociles, plus
respectueux, et encore plus généreux que jamais. Nous les
avons vus faire, en quatre mois et demi, l'ouvrage à peu près
d'une année entière. Ils avaient, au début de la guerre, réuni
près de 1,800 fr. pour porter secours aux blessés. Quand le
proviseur vint, après la paix, faire encore appel à leur patrio-
tisme et les engager à contribuer selon leurs moyens à la déli-
vrance des départements restés envahis ; on les vit, se privant
des douceurs et des fantaisies de leur âge, apporter chaque jour,
aux endroits désignés, le sou de la délivrance. La rapidité avec
laquelle fut couvert l'emprunt des cinq milliards mit Un à ces
générosités d'enfants. La recette était déjà de 1,089 fr. 25.
L'Inspecteur d'Académie, M. Guiselin, s'était distingué pen-
dant l'invasion par sa charité, son activité, son énergie et la
part qu'il avait prise à l'organisation des ambulances. Il fut,
selon ses désirs, nommé censeur au lycée Condorcet, et rem-
placé à l'inspection académique par M. Tranchau, le 15 jan-
vier 1872.
M. Tranchau reçut, à cette occasion, une lettre qui dut lui aller
au cœur. Elle lui était écrite par les élèves du lycée d'Orléans.
On dit que le soleil couchant a peu d'adorateurs ; il n'en est pas
moins vrai que nos élèves ne témoignèrent jamais à leur provi-
— 306 -
seur autant d'aiïection et ne lui rendirent de si respectueux et
si justes hommages qu'au moment où il allait les quitter. Je re-
grette de ne pouvoir citer la lettre entière.
Lycée d'Orléans, le 24 janvier 1872.
« Monsieur le Proviseur,
« C'est avec tristesse que nous avons appris votre départ. La
distinction si méritée que vous venez d'obtenir ne devait pas
nous étonner, après les services éminents que vous n'avez
cessé de rendre à la jeunesse et à l'Université. Nous espérions
néanmoins vous avoir encore quelque temps au milieu de nous
et entendre encore bien des fois vos bons et salutaires con-
seils...
« Soyez en sûr, votre parole si simple, et en même temps si
éloquente à force de patriotisme, résonnera longtemps dans nos
cœurs ; c'est vous qui nous avez appris à aimer notre pauvre
France et à devenir un jour des citoyens dignes de relever son
honneur. Nulle bonne action à laquelle vous n'ayez voulu faire
participer vos élèves ; nulle bonne pensée dont vous n'ayez été
l'inspirateur...
« Et aussi pourquoi ne pas rappeler cette énergie au travail,
que nous admirions en silence...
« D'ailleurs, Monsieur le Proviseur, nous sommes heureux
de le dire, vos soins n'ont pas été infructueux ; depuis huit ans
que vous dirigez cette maison, nous avons pu souvent applaudir
aux succès de nos chers lauréats, succès qui ont donné au lycée
d'Orléans un rang que nous nous ferons un devoir de soutenir.
Et si chaque jour nous voyons plus de cinq cents condisciples se
presser aux portes du lycée, c'est à vous, grâce à votre zèle et à
votre dévouement, que nous devons ce bonheur. >
Les jeunes gens avaient bien vu : cette constante et tendre
sollicitude pour le développement moral de la jeunesse, pour le
progrès des études et la bonne renommée du lycée; cette con-
— 307 —
fiance des familles, venue à la suite ; cet accroissement inouï du
nombre des élèves, porté de 334 à 515 : voilà bien les traits do-
minants, l'impérissable honneur du provisorat de M. Tranchau.
IV
Je parlerai moins longuement de l'Inspecteur d'Académie ;
d'abord, parce qu'il faut me restreindre ; ensuite, parce que
sous une autre forme, je n'aurais guère qu'à me répéter. Le
champ d'action est devenu plus vaste, les fonctions plus com-
pliquées, plus délicates ; mais, c'est toujours et partout le
même esprit, la même activité infatigable, le même dévoue-
ment.
Le 6 janvier 1875, le vice-recteur, M. Mourier, pouvait
écrire à notre Inspecteur d'Académie : « Vous connaissez ma
haute estime pour votre caractère et vos services. Le bien est
facile avec un collaborateur tel que vous. » Ces mots résument
tout ce qu'il y aurait à dire ; on voit avec quelle autorité.
Au cours de l'année suivante, le recteur voulut élever
M. Tranchau aux fonctions d'Inspecteur général. Il lui écrivit
donc le 27 juillet 1876 : « Mon cher Inspecteur, j'ai dit bien
des fois à M. le directeur Boutan ma haute estime pour vos
services, et je l'ai toujours trouvé pénétré de mon sentiment. Sa
bienveillante proposition me semble d'une excellente justice.
Vous ne pouvez avoir l'ombre d'un doute : vous avez parfaite-
ment toute l'aptitude voulue pour remplir avec succès les
fonctii>ns d'Inspecteur général de l'enseignement primaire. Il
faut formuler sans délai votre demande ; si vous la faites passer
par mon intermédiaire, je la recommanderai au plus bienveillant
intérêt de M. le Ministre. Pour moi, votre candidature sera
hors ligne. Je ne veux pas penser à la perte que fera l'Aca-
démie. — Veuillez recevoir, cher Inspecteur, l'expression de
mes sentiments très affectueux. — Mourier. »
— 308 -
Il ne paraît pas que M. Tranchau ait donnné suite aux bien-
veillantes intentions du recteur.
J'ai dit tout à l'heure que M. Tranchau portait partout avec
lui son esprit libéral, ses convictions et son zèle ; il y portait aussi
sa bonté. Les instituteurs de ce département le savent. Ils
savent comme il était toujours prêta les accueillir, à les entendre,
à les conseiller, à les aider, à les encourager dans leurs efforts,
à les consoler dans leurs peines. Ces choses sont naturellement
restées, pour la plupart, dans le secret des familles ; mais nous
connaissons mieux ce que M. Tranchau aimait à faire, dans
l'occasion, pour les enfants de ses instituteurs.
Je me souviens d'avoir lu quelque part, il y a bien longtemps,
un trait qui m'a singulièrement frappé. Il est, je crois, de Mon-
tesquieu, ou peut-être de Franklin : il n'importe. Il avait prêté
quelque argent à un malheureux ; et quand celui-ci vint pour le
lui rendre : a. Non, dit-il, gardez-le ; et quand vous rencon-
trerez un lionnête homme qui en ait besoin, prêtez-le lui à
votre tour, et dites-lui défaire de même. » Cette anecdote me re-
vient en mémoire, à l'occasion de ce que j'ai à dire, en ce mo-
ment, de M. Tranchau. Les bienfaits qu'il avait reçus lui
semblaient être entre ses mains comme un dépôt qu'il avait à
transmettre. Voyait-il dans une école, et surtout au foyer du
maître, un enfant distingué par sa bonne tenue, ses aptitudes,
sa conduite et son travail, il paraissait dire en lui-même : C'est
ainsi que j'étais ; et pour m'élever plus haut, il m'a fallu un
appui, une main secourable. Alors il s'attachait à cet enfant et
s'employait à lui obtenir ce qu'il avait autrefois reçu lui-même,
une bourse au collège. Les études terminées, tout n'est pas fini ;
et M. Tranchau, qui le voyait tous les jours, n'a pu manquer
de se dire : Que serais -je devenu sans mon proviseur, qui m'a
mis à même de suivre les cours du collège Charlemagne, pour
entrer à l'école normale ? Aussi, quand un jeune homme sans
fortune avait fait de fortes études, et donnait de belles espé-
rances, lui, proviseur à son tour, inspecteur ensuite, s'imposait
la tâche, qu'il regardait comme sacrée, de lui ouvrir la carrière
— 309 —
et d'assurer son avenir. Un de ses amis, M. Talbert, directeur
du collège RoUin, l'aida beaucoup dans cette œuvre. Dans l'in-
térêt et pour l'honneur de son collège, il recevait gratuitement,
et les yeux fermés, ces jeunes gens d'élite, présentés par
M. Tranchau.
Cependant le temps marchait vite; et avec le temps, les idées.
On en était venu à se faire de l'éducation populaire une con-
ception nouvelle, très-différente de celle qui avait été formulée
jusque-là dans nos lois. M. Tranchau n'avait pas changé. Reli-
gieux et libéral, comme il l'avait été et le fut toute sa vie, il dut
s'avouer que sa place avait cessé d'être dans les fonctions qu'il
remplissait depuis sept années, avec tant de zèle et d'amour.
Le Recteur s'efforçait de l'y retenir. Ce fut en vain. Au
commencement d'août 1878, une résolution définitive était
prise,
« Mon cher Monsieur Tranchau, lui écrivait, le 8 août,
M. Mourier, je suis fort affligé, mais non surpris. Le décou-
ragement vous envahissait chaque jour, malgré mes exhortations.
Je voyais bien qu'il fallait se préparer à une séparation ; mais,
voire départ, je le répète, m'est bien pénible. L'Université fait
une perte réelle. C'est le sentiment que j'exprime, en appuyant,
sans réserve, la demande de congé que vous avez adressée di-
rectement à M. le Ministre. »
Ce congé devait durer jusqu'au 27 janvier 1879. Agé alors de
soixante ans, M. Tranchau fit valoir, après quarante ans de
services, ses droits à la retraite; et reçut le titre d'Inspecteur
honoraire de l'Académie de Paris.
Avec l'affectueuse estime et les regrets de ses chefs, il em-
portait les regrets de ses instituteurs. Unis dans un sentiment
unanime de reconnaissance et d'affection, ils tinrent à lui
offrir, en témoignage, deux œuvres d'art en bronze, qui firent
depuis ce jour l'ornement de son salon. M. Tranchau fut pro-
fondément touché de cette manifestation délicate et spontanée,
qu'il se plut à considérer comme le couronnement de sa car-
rière. C'est ce qu'il écrivait lui-même, dès le lendemain
— 310 —
(28 octobre) aux instituteurs du Loiret. « Du fond de ma re-
traite, leur disait-il encore, je suivrai toujours d'un regard
ami vos travaux, j'applaudirai à vos succès ; il me sera permis
de m'intéresser à vous et à vos familles ; toujours, partout, je
me souviendrai, avec l'émotion d'une inaltérable gratitude, du
dernier témoignage d'attachement que vous avez tenu à me
donner.»
Ce n'est pas sans inquiétude que les amis de M. Tranchau
le virent passer tout d'un coup d'une vie si remplie, si active, à
la paisible et monotone existence d'un pensionnaire de l'État. Il
s'empressait de les rassurer : il saurait bien, disait-il employer
ses loisirs. On eût dit, par moments, que le professeur d'histoire
s'était réveillé, qu'il songeait à ses travaux interrompus, à ces
grandes études de religion, d'art, de philosophie, d'économie
sociale, de littérature et d'histoire, qui avaient autrefois préoc-
cupé sa pensée ; mais dont il avait fallu faire le sacrifice, en se
disant sans doute : j'y reviendrai un jour. Hélas ! on n'est plus
à soixante ans, ce que l'on fut à vingt-cinq. Les idées, les goûts
ont changé, les illusions sont tombées, les forces s'en vont,
l'horizon se rétrécit autour de nous : on sent que le temps n'est
plus des longs espoirs et des vastes pensées. Bien qu'il eût
souffert moins qu'un autre des atteintes de l'âge, M. Tranchau
comprit qu'il devait se borner. La Société archéologique, avec
ses occupations variées, ses études multiples, détachées, géné-
ralement d'une médiocre étendue, se trouvait être pour lui,
dans les circonstances présentes, un asile naturellement ouvert.
Il y était entré dès les premiers mois de 1852, alors qu'il était
professeur. La Société avait mis immédiatement à profit son
savoir et son zèle, en le nommant membre de la commission des
publications. C'est à ce titre qu'il eut à rendre compte d'un
grand nombre de notices ou de mémoires, présentés par ses
— 311 —
collègues. Mais les travaux du professorat, un peu plus tard
l'état de sa santé, ne lui laissaient pas assez de loisirs et de
liberté d'esprit pour qu'il pût se livrer à des travaux personnels.
Les absences qui vinrent ensuite ; puis, à Orléans, les occu-
pations absorbantes et les soucis du censeur, du proviseur, de
l'inspecteur d'Académie, arrachèrent M. Tranchau à tout exer-
cice de la pensée libre et relâchèrent forcément, sans les rompre,
les liens qui l'attachaient à la Société archéologique de l'Orléanais.
Jusqu'au moment où il prit sa retraite, M, Tranchau n'avait
presque rien publié ; je ne trouve guère de lui que les deux
discours dont il est parlé plus haut et trois biographies parues
dans les Hommes illustres de V Orléanais : Bongars, le car-
dinal d'Amhoise et Renée de France. Elles comptent parmi les
plus remarquables du recueil.
Une fois libre, il accourt à la Société, il s'y attache de plus en
plus, il l'aime ; il lui apporte sa vieille expérience et sa nouvelle
jeunesse, ses lumières et son activité ; il est assidu aux séances,
il s'intéresse aux commuications qui nous sont faites, il prend
part à toutes nos discussions, il fait lui-même des propositions
et les soutient ; il publie, dans nos recueils, de nombreuses no-
tices ou des mémoires. Qu'on en juge.
Déchargé de ses fonctions, comme d'un fardeau, il se .met
aussitôt en campagne, parcourt la ville, surtout ses vieux quar-
tiers ; et, dès ie 24 janvier 1879, il peut signaler à ses collègues
une maison sise au n» 7 de la rue du Gloître-Saint-Elienne,
qui porte des inscriptions allemandes, et semble avoir été
habitée autrefois par des étudiants allemands de notre Uni-
versité (1).
Le 26 juin, il lit une notice sur Pierre Vallet, graveur Or-
léanais (2). Cette notice est insérée dans les Mémoires de la
Société (3).
Il était depuis longtemps poursuivi par la pensée de faire par-
(1) Bulletin de la Société archéologique et historique de l'Orléanais,
tome VII, pages 82-87 et 95-98.
(2) Ibid.. page 117.
(3) Mémoires de la Société archéologique, tome XVII, page 338.
— 312 —
ticiper à nos travaux le corps entier des instituteurs. Inspecteur
d'Académie, il avait demandé à chacun d'eux, en 1874, une notice
sur sa commune, et trouvé qu'un certain nombre de ces notices
avaient une véritable valeur. Elles figurèrent à l'exposition sco-
laire de 1877, où elles attirèrent l'attention de la Société, qui
tint à leur décerner des récompenses. C'était un premier pas.
Mais les instituteurs avaient besoin d'être dirigés ; il fallait sur-
tout tenir compte des conditions dans lesquelles ils se trou-
vaient et préciser l'objet de leurs recherches et de leurs tra-
vaux. C'est ce que lit M. Tranchau dans une note lue à la
séance du 9 mai 1879, et qui parut à la fois au Bulletin de la
Société archéologique et au Bulletin de l'Instruction primaire
du département du Loiret (1).
Mais ce que la Société ambitionnait par-dessus tout, c'était de
mettre à profit le zèle et le savoir de M. Tranchau et de l'asso-
cier largement à ses travaux collectifs. Le président, M. l'abbé
Desnoyers, propose-t-il (13 juin 1879) de nommer une com-
mission chargée de relever les voies romaines dans le dépar-
tement du Loiret, M. Tranchau est désigné pour faire partie de
la commission. Le 26 décembre, il est nommé membre de la
commission de la bibliothèque. Le même jour, membre du
jury chargé d'examiner et de classer les Mémoires présentés au
sixième concours quinquennal. Peu de temps après, il est
choisi comme rapporteur du concours.
C'est une tâche assez laborieuse que de lire une douzaine de
Mémoires, dont quelques-uns sont des volumes, et de les relire
avec une grande attention, pour être à même de les apprécier,
de les comparer, de les classer et d'en rendre compte avec
compétence et équité. M. Tranchau y consacra la plus grande
partie de ses loisirs, pendant le premier trimestre de 1880.
Le 8 mai, la séance solennelle eut lieu, sous la présidence de
M. Egger. M. Tranchau lut son rapport. Je n'en veux dire que
ce qui fut imprimé dans le temps même, quand cette étude
était dans la mémoire de tous.
(1) Bulletin de la Société archéologique, tome VII, page 239.
— 313 —
« M. Tranchau, rapporteur de la commission du concours,
rend compte des douze Mémoires envoyés à la Société. Chargé
d'une tâclie délicate, il tient longtemps l'assistance sous le
charme qui se dégage de sa parole autorisée. Ne se contentant
pas d'une sèche analyse, le rapporteur pénètre au cœur même
des sujets traités. Les éloges mérités qu'il adresse aux concur-
rents sont relevés par une critique toujours bienveillante, où
chaque défaillance est redressée par une main aussi délicate
que sûre d'elle-même. Le compte rendu est parsemé d'allu-
sions, de traits d'une finesse exquise, où l'érudition s'allie
volontiers à l'esprit le plus guépin (1). »
La même année, à la séance du 12 novembre, M. Tranchau
rend compte à la Société de l'état de ses collections. Des
remerciements lui sont votés. Le mois suivant, il est nommé
archiviste. Deux années semblent avoir été consacrées par
M. Tranchau à l'étude de notre bibliothèque et de nos archives,
que personne ne connut mieux que lui.
Avec 1883 recommencent les travaux d'érudition. Dès le 23 fé-
vrier, il donne lecture d'un Mémoire sur la Corporation des
boulangers établis dans la ville et la généralité d'Orléans.
L'année 1884 fut très-féconde.
Le 11 et le 25 janvier, lecture d'un Mémoire intitulé :
Les CJievaliers du Saint-Esprit, se rattachant à l'histoire
d'Orléans.
24 juin, Adieu au vieux quartier d'Orléans, démoli pour
l'établissement des marchés couverts.
14 novembre. Notes sur un catalogue des ')nanuscrits de
Saint-Benoit, appartenant à la Société archéologique.
12 décembre. Souvenirs des États généraux d'Orléans,
en 1560, et Uyxe thèse de droit au XV JI^ siècle à l'Université
d'Orléans.
20 avril 1886. — Représentations théâtrales et exercices pu-
blics au collège royal d'Orléans, sous les Jésuites et après
eux {llôO-in^J). Quand M. Tranchau donna lecture de cette
(1) Bulletin, tome VII, page 235
— 3U —
étude destinée à la prochain-^ réunion des Sociétés savantes, à
la Sorbonne, il était depuis quatre mois président de la Société.
« Je vous apporte ma bonne volonté et mon dévouement ab-
solu, dit-il en prenant possession du fauteuil, le 15 jan-
vier 1886. Mon plus vif désir, comme le vôtre, c'est de voir
toujours régner entre nous l'union la plus parfaite, un sincère
esprit de concorde, l'amour désintéressé de la science et de la
vérité. )) Puis sa pensée se porte sur de grands travaux exé-
cutés dans des régions voisines, et qui sont encore attendus
parmi nous. C'était cette carte des voies romaines, pour l'exé-
cution de laquelle une Commission avait été nommée le
13 juin 1879, il y avait six ans et demi. Elle ne s'était pas
encore réunie. C'était encore le Réi^ertoire archéologique du
département, un Dictionnaire topographique, une Biblio-
graphie orléanaise.
L'exécution de ces travaux n'était pas, dans la pensée du
Président, à l'état de désir platonique et stérile. Le 13 juil-
let 1886, une nouvelle Commission est nommée, qui se met,
cette fois, à l'œuvre. Carte archéologique, répertoire, diction-
naire topographique, elle embrasse tout, rédige un programme
et l'adresse aux correspondants de la Société. Sur 348 réponses
qu'elle était en droit d'attendre, la Société, au mois de sep-
tembre 1887, n'en avait reçu que 74. Elle renouvela ses ins-
tances, sans plus de succès.
Nous serons, du moins, plus heureux en ce qui concerne la
Bibliographie orléanaise ; deux de nos collègues, MM. Cuissard
et Charpentier, se sont consacrés à cet important travail, et
l'exécutent en leur nom personnel.
M. Tranchau, dont l'esprit était toujours en éveil, avait
conçu d'autres projets encore. Le 11 mars 1887, il annonce à
la Société qu'il a demandé à M. l'Inspecteur d'Académie de
vouloir bien insérer dans le Bulletin de VInstruclion publique
du département une note destinée à attirer l'attention des insti-
tuteurs sur les expressions populaires et locutions proverbiales
encore usitées ou connues dans leurs communes. Il y aurait in-
térêt à recueillir les éléments d'un glossaire Orléanais, et le
— 315 —
temps presse. Lu Sociélé tout euUèjo s'associe à la pensée de
son président et le remercie de la démarche qu'il a bien voulu
faire.
L'année suivante (14 décembre 1888), sur la proposition du
Président, il est décidé en principe que la Sociélé publiera,
pour la période des quarante années écoulées depuis sa fonda-
tion, la table des travaux insérés dans ses Mémoires et ses
Bulletms.
Le projet de M. Tranchau était vaste ; une partie a été ré-
cemment publiée par M. Cuissard (1).
En même temps qu'il invitait ses collègues à de longs tra-
vaux, et qu'il cherchait à leur susciter de tous côtés des colla-
borateurs, en éveillant chez nos instituteurs le goût des études
historiques, le Président ne restait point personnellement inac-
tif. Il faut voir, dans nos Bulletins, quelle attention, quelle
curiosité il apportait à dépouiller la correspondance, les livres,
les brochures, même les journaux, pour y recueillir, jusqu'aux
moindres détails, tout ce qui se rapportait à notre province, à
sa vie d'autrefois, à ses établissements religieux, à ses monu-
ments, à ses personnages historiques, surtout à Jeanne d'Arc.
Il aimait encore à suivre nos collègues et nos correspondants
dans leur carrière, à noter leurs travaux, leurs succès, et à
rendre hommage à la mémoire de ceux qui avaient disparu (2).
De là des communications nombreuses, animées, qui faisaient
que nos séances étaient toujours remplies, au point, parfois, de
se prolonger un peu trop.
Tons ces soins ne l'empêchaient pas de se livrer à des études
suivies et de publier des travaux. A la séance du 27 mai 1887,
la Société vote l'impression de son Mémoire sur Les représen-
tations théâtrales, exercices publics et distributions des prix.
(1) Table des Mémoires et Bulletins de la Société archéologique
et historique de VOrléanais. (18i8-lB94.)
(2) Notices sur MM. Baguenaultde Viéville, Du Faur de Pibrac, Edmond
Michel, etc.
TOME XI. — BULLETIN N» 158. 21
— yie; —
aw XVIII" siècle, au collège d'Orléans (1). Le même jour,
M. Traucliau présente une étude sur V Album amicorum, de
Jean Marois, qu'il se propose de communiquer au Congrès
des Sociétés savantes (2). L'année suivante, il mai 1888, il rend
compte à la Société d'une autre communication qu'il a éga-
lement l'intention de faire à la réunion de la Sorbonne, sur
Les familles orléanaises transportées à Arras par ordre
de Louis XI (UIQ) (3).
Après trois ans de présidence, M. Tranchau, aux termes de
nos règlements, cessait d'être rééligible. Il fut remplacé à la
séance du 28 décembre 1888. Un de ses regrets,. en se retirant,
était de n'avoir vu s'accomplir aucun des travaux d'ensemble pro-
jetés par la Compagnie : « Je l'avoue, disait-il, à ma honte, ces
travaux ne sont guère plus avancés qu'il y a trois ans. » Il pou-
vait montrer cependant que ces années étaient loin d'avoir été
stériles, et se retirer avec cette pensée consolante : « L'espérance
que j'exprimais, en prenant possession de ce fauteuil s'est réali-
sée : nous avons vécu dans l'harmonie et la paix. »
Ajoutons que, grâce à ses démarches, la Société avait vu s'ac-
croître de 300 francs la subvention qui lui est annuellement ac-
cordée par la Ville.
A la séance suivante, le 11 janvier 1880, le nouveau prési-
dent, M. Maxime de la Rocheterie, rendait à son prédécesseur,
qui avait été autrefois son maître, ce juste et affectueux hom-
niage : « Tel nous avons connu M. Tranchau dans les années de
notre jeunesse, tel nous l'avons retrouvé ici, opiniâtre au tra-
vail, passionné pour l'ordre et l'exactitude, ne négligeant aucun
détail, d'un zèle infatigable et d'un inépuisable dévoûment à
tout et à tous. »
M. Tranchau, sorti de la présidence, fut immédiatement
nommé bibliothécaire de la Société, fonction importante qu'il
conserva jusqu'à la fin de sa vie et dans laquelle il rendit d'im-
(1) Mémoires de la Société archéologù/ae, iume XXII, [lage 131.
(2) Mémoires, tome XXII, page 449.
(3) Bulletin, tome IX, page 318.
— 3n —
portants services. Que d'heures il a passées, dans cette Salle des
Thèses, par le froid, par la chaleur, dans la solitude et dans la
poussière, cherchant, réunissant, mettant en ordre ce que nous
avions ; signalant ce qui nous manquait, et n'épargnant aucune
démarche pour compléter nos collections. C'est à lui, pour ne
citer qu'un exemple, que nous devons d'avoir obtenu de la gé-
nérosité de M. Frédéric Moreau les six livraisons sur quinze qui
manquaient à l'un de nos plus précieux volumes, VAlhum
Caranda (1).
Cependant il ne cessait point d'écrire. C'est, au mois de mars
1892 une note sur Les derniers écoliers de l'Université d'Or-
léans ; et, peu de temps auparavant une longue et fort intéres-
sante notice sur son vieil ami, l'un de nos collègues les plus
laborieux et les plus vénérés, M. Eugène Bimbenet (2).
Ce qui vient d'être rapporté, et je n'ai pas tout dit, pourrait
donner à entendre que M. Tranchau consacrait à la Société ar-
chéologique tous ses loisirs. Non, il trouvait le temps de sa-
tisfaire encore à d'autres soins et à d'autres devoirs. C'étaient
ses relations de famille, ses relations d'amitié, plus affectueuses
et plus multipliées que jamais ; son assiduité aux séances des
associations dont il faisait partie (3), à toutes les réunions où i)
s'agissait des intérêts, de l'honneur de la France ; sa présence
à tous nos funèbres anniversaires, sa participation à tous les
hommages rendus à nos soldats. Et si l'on avait besoin, dans
l'intervalle, d'un renseignement, d'un bon conseil ou d'une dé-
marche, on allait à M. Tranchau, sachant bien que l'on pouvait
user, sans crainte, et abuser de sa bonté. D'autres fois, c'est lui
qui sortait de sa demeure et s'en allait dépenser, dans des œu-
vres de charité restées presque toutes inconnues, je ne dirai pas
(1) Voirlla note lue à la Société par M. Tranchau, dans la séance du
22 juin 1892. {Bulletin, tome X, page 253.)
(2) Bulletin, tome X, pages 133 et 144.
(3) Société de secours mutuels, Société de secours aux blessés, Société
du Souvenir français, Société de secours mutuels des instituteurs et
institutrices du Loiret, Société de l'Alliance française, etc.
- :ii8 -
sa fortune, mais les trésors dont il pouvait disposer : son temps,
son savoir, sa longue expérience et son cœur. Je ne puis m'em-
oècher de citer un fait venu à ma connaissance tout récemment
et par hasard. La chose, en soi, n'a pas grande importance;
mais on y verra peut-être un de ces traits délicats et distingué;
qui achèvent de caractériser la physionomie d'un homme.
M. Tranchau comptait, dans les amis de sa famille, un excel-
lent homme, que j'ai connu aussi, M. Benoît, principal du col-
lège de Saumur. Arrivé à la retraite, M. Benoît vint se fixer à
Orléans. Il y amenait avec lui sa vieille mère, âgée de plus de
quatre-vingts ans, infirme, à peu près aveugle, et qui ne connais-
sait plus qu'une distraction au monde, la lecture de son journal.
Aussi son fils ne manquait-il pas de lui lire son journal tout au
long, tous les jours, bien qu'il fût loin d'y trouver grand plaisir.
M. Benoît étant mort, M. Tranchau trouva tout naturel de le
remplacer ; et lui, dont la vie était si remplie et les préoccupa-
tions si différentes, il se rendait chaque jour auprès de l'octo-
énaire, lui faisait la lecture du journal et passait une heure
vec elle.
Il trouvait plus de temps encore à consacrer à son cher Lycée
d'Orléans, cette maison pleine pour lui de précieux et touchants
souvenirs, à laquelle il resta toujours si étroitement attaché,
par le sentiment du bien, qu'il en avait, reçu dans son enfance
et aussi, sans peut-être qu'il s'en rendît compte, des éminents
services qu'il y avait rendus. Ce qu'il fit pendant plus de trente
ans pour l'Association amicale des anciens élevés, je ne le
dirai pas : il en a déjà été parlé ailleurs et il en sera parlé en-
core avec plus de compétence et d'étendue que je ne le saurais
faire (1). Mais il ne m'est point permis de passer sous silence le
plus important de beaucoup et, je ne crains pas de le dire, le
plus durable des écrits de M. Tranchau, un livre qu'il était
peut-être seul en état d'écrire : Le Collège et le Lycée d'Or-
léans, 1762- 1892. C'est l'histoire du Lycée, c'est celle, en
même temps, de l'instruction publique parmi nous, et une partie
(1) M. Greffier. Notice sur Louis-Hippolyte Tranchau. *
— 319 —
de l'histoire de la ville, composée avec des documents certains.
On reconnaît l'ancien professeur. Hommes et choses, tout y est
et tout intéresse ; mais il y a des chapitres plus particulièrement
attachants, ceux par exemple où il est question de la vie inté-
rieure du Lycée, de l'occupation allemande, de l'association ami-
cale, du personnel. Chacun, dans le personnel, a son mot d'é-
loge ; l'auteur y a été juste; parfois, un peu trop bienveillant
peut-être, tort assez rare et qui peut se pardonner. Il faut citer
encore les notes où sont mentionnées avec une sorte d'orgueil,
les célébrités du Lycée d'Orléans : Macarel, Stanislas Julien,
l'amiral Dupetit-Thouars, l'amiral de Jonquières, le docteur
Trousseau, de Tours ; le général Ducrot, le docteur Brouardel et
tant d'autres.
Habituellement fort grave, l'auteur ne laisse pas d'avoir ses
moments aussi d'abandon et de gaîté. On peut le voir dans les
pages où il parle des mutineries d'élèves, de leur esprit frau-
deur et guèpin, des petits journaux clandestins, des caricatures,
du punch que l'on fait brûler et que l'on croit boire, de la ga-
lette des rois que l'on allait manger, la nuit, en cachette, sans
l'arrivée du proviseur ; de ce goût du fruit défendu, de ce dé-
goût de la cuisine officielle, « saine cependant et abondante »,
d'après les règlements ; de ces mille enfantillages, si noblement
couverts par tant de pensées élevées, de générosité et de pa-
triotisme.
Ce livre fut le fruit d'un long travail ; il demanda des re-
cherches sans nombre, souvent interrompues, puis reprises,
selon que se succédaient les occupations, les préoccupations et
les loisirs. M. Tranchau eut enfin la satisfaction de le faire pa-
raître à la fin de 1893, et de le voir couronné par l'Académie
française.
Comment lui fut-il possible de mener de front tant de sollici-
tudes et de travaux? En se levant matin, en se couchant tard,
en économisant le temps, en déployant surtout une activité
rare, qui ne compromit jamais, qui servit plutôt, ce semble, à
entretenir en lui cette santé florissante, cette bonne humeur,
— 320 —
cette sorte de perpétuelle jeunesse que l'on se plaisait tant à ad-
mirer,
M. Tranchau mourut à soixante-dix-sept ans, sans avoir
connu la vieillesse.
Tout en jouissant de la vie, il n'oubliait pas qu'il la faudrait
quitter ; et depuis longtemps déjà, il avait mis en règle les
choses de ce monde et celles de l'autre quand, s'étant rendu au-
près d'un pauvre malade, pour le consoler et le servir, il fut
tout à coup saisi, à la vue d'une scène déchirante, d'une émo-
tion trop violente pour la sensibilité de son coiur, et tomba pour
ne plus se relever. Aussi a-t-on pu dire, en toute vérité, ces
paroles, que je demande à répéter ici : « Un coup terrible l'a
frappé ; mais il ne saurait causer d'inquiétude à personne.
Quand un homme laisse derrière soi une si longue vie sans re-
proche et sans tache, pleine de bonnes actions, de justice et
d'honneur; quand il fut, jusqu'à la dernière heure, fidèle à tous
ses devoirs ; un tel homme est toujours prêt, au moment où Dieu
l'appelle. Qui sait même si ce ne fut pas le couronnement na-
turel d'une vie si simple et si belle, et comme une première ré-
compense accordée à ses vertus, que cette mort qui vint le sur-
prendre, sans préoccupations comme sans douleur, dans Tac-
complissement d'une œuvre de charité ? »
C'était le 3 mars 1896.
GUERRIER.
321 -
Mémoire du Scolastique de Sainte-Croix, au sujet de la
nomination des Professeurs du Collège, en 1762 (1).
Notre vénéré collègue, M. l'abbé Desnoyers, dont la curiosité
toute juvénile est toujours à la recherche de documents touchant
notre histoire locale, a récemment oliert à la Société une pièce
manuscrite qui présente un certain intérêt.
Avant de la déposer aux Archives, je tiens à vous en donner
l'analyse, elle se rattache à l'histoire du vieux (Collège d'Orléans,
et je l'aurais mise à profit, si je l'avais connue plus tôt.
Lorsque les officiers municipaux d'Orléans eurent choisi ot
nommé (27 mars 1762) les régents et maîtres qui allaient rem-
placer dans le collège les jésuites expulsés, l'évêque, M^' Ja-
renle de la Bruyère, adressa au président Rolland, dont les rap-
ports au Parlement avaient particulièrement contribué à cette
mesure, une lettre d'un ton très vif, par laquelle il se plaignait
amèrement des procédés de la ville ; malgré la vénération due
au caractère et aux services du prélat, il n'avait pas été consulté
sur cette grave question du choix des maîtres ; il censure les
nominations faites par le maire et les échevins ; les droits de
l'épiscopat, disait-il, ont été violés et méprisés en sa personne.
J'ai cité dans l'histoire du Collège l'extrait d'une lettre écrite à
Jousse, conseiller au Présidial d'Orléans, par M. Robert de
Saint- Vincent, conseiller au Parlement de Paris. On y lit cette
phrase :
« Mg"" l'Êvêque d'Orléans s'étant toujours ouvertement dé-
« claré pour les jésuites, on a cru injurieux pour sa personne
c et sa dignité de le consulter sur un sujet qui ne peut que lui
€ déplaire » (lettre du 6 avril 1762).
C'est à la suite de la protestation de son évêque que le Scolas-
(1) Œuvre posthume de M. ïranchau.
— 322 —
tique ilu Chapitre composa dans cette question un mémoire
resté inédit et qui présente quelques détails assez curieux pour
l'histoire de l'enseignement à Orléans.
Voici le commencement de cette pièce :
« L'étonnante révolution qui vient d'enlever aux jésuites le
collège d'Orléans, ayant contraint les officiers municipaux de
cette ville de nommer des professeurs pour les remplacer, ils
auraient dû au moins consulter sur ce choix le vénérable prélat
que la Providence a mis à la tète de ce diocèse. C'est une atten-
tion qu'ils ne pouvaient décemment refusera ses lumières et au
rang qu'il tient dans l'Église et dans l'État ; je dis plus, c'était
un devoir qu'exigeait d'eux le droit de sa dignité et de son
siège. •»
Le mémoire est divisé en deux parties. Trois principes in-
contestables, dit le Scolastique, assurent aux évêques le droit
dont il semble qu'on veut les dépouiller aujourd'hui.
1» Il leur importe beaucoup, et il est de leur devoir de veiller
sur les instructions qu'on donne à la jeunesse dans leur
diocèse ;
2° Les droits qu'ils ont à exercer à cet égard sont si univer-
sellement reconnus que tous les tribunaux du royaume les ont
toujours maintenus par rapport aux petites écoles;
3" L'éducation plus relevée que l'on donne dans les collèges
où l'on enseigne toutes les parties des belles-lettres et de h phi-
losophie n'est qu'une raison de plus pour que les évêques s'as-
surent que cette éducation est également chrétienne.
Ces trois propositions sont développées à l'aide d'arguments
lires de l'importance des vérités religieuses à faire pénétrer dans
l'âme et dans la vie des jeunes gens. Il rappelle toutes les
dispositions du droit public qui ont conservé aux évêques l'ins-
pection exclusive sur la police et l'établissement des petites
écoles : capitulaires de nos rois ; Concile de Châlons-sur-Saône
en 813; Concile de Paris (le 6") en 828; Concile de Languedoc
en 859, confirmé la même année par celui de Savonnières ; Con-
ciles provinciaux qui ont suivi celui de Trente, particulièrement
les Conciles de Rouen en 1581 et de Narbonne en 1609, qui en-
— 323 —
joignirent expressément aux évêques de ne souffrir d'autres
maîtres dans les écoles que ceux dont ils auraient reconnu la
capacité par un examen rigoureux.
En outre, les ordonnances des rois ont toujours soumis les
maîtres à l'examen des évéques ou de leurs délégués, surtout la
déclaration du roi en 1657, et le fameux édit d'avril 1695 pres-
crivant à tous ceux qui veulent enseigner les premiers élé-
ments des connaissances profanes, de ne jamais s'ingérer dans
cet emploi sans l'approbation des supérieurs ecclésiastiques.
Il mentionne entin, par une foule d'arrêts du Conseil, ceux
du 18 septembre 1665, 20 avril 1668, 12 mars 1669, 10 sep-
tembre 1681, 5 mars 1695, et, parmi les arrêts du Parlement,
celui du 8 octobre 1682, pour le diocèse de Meaux.
Mais une objection se pose, continue le mémoire : oui, dit-
on, les évêques ont le droit de veiller sur les instructions que
donnent les régents du collège, par rapport à la religion ; mais
ce droit est essentiellement distinct de celui de les nommer et de
les examiner.
A cette objection, le Scolastique répond : les officiers muni-
cipaux peuvent-ils examiner eux-mêmes sur la doctrine, les
sujets qu'ils présentent? Ce serait mettre la main à l'encensoir !
D'ailleurs, il est plus sage de prévenir le mal que de le répri-
mer après qu'il aura fait du. ravage dans l'éducation de la
jeunesse. L'argumentation du scolastique repose sur l'assimi-
lation des collèges et des petites écoles. Il s'efforce en effet de
la prouver par diverses remarques.
Dès les premiers temps de la Monarchie et jusqu'au
XIV' siècle, les écoles où s'enseignaient la grammaire, la rhé-
torique, la philosophie et toutes les parties des arts libéraux
étaient établies dans les cathédrales ou les monastères dépen-
dant des évêques. Ce sont ces écoles qui ont donné naissance
aux Universités, dont les statuts ont été approuvés par les
papes, au XJIl'' siècle pour Paris, au XIV' pour Orléans. Ce
changement dans le nom et la police des écoles ne les a pas
soustraites à la juridiction de l'évêque, et les papes leur ont
donné des modérateurs dans la personne des évêques, ou de
- 324 —
quelque dignalaire de la cathédrale, qui, à Orléans, était le
scolastique.
D'ailleurs, à leur origine, poursuit l'auteur, les Universités
étaient des corps essentiellement ecclésiastiques, qui devaient
être et qui, effectivement, n'étaient composés que de membres
du clergé jusqu'à la réforme de l'Université de Paris par le car-
dinal d'Estouteville, lequel, en 1456, permet au nom du Saint-
Siège d'admettre des laïques parmi les écoliers et les docteurs.
On a des bulles de papes reconnaissant au scolastique de l'église
de Bourges, comme à celui de l'église d'Orléans, le titre de chan-
celier de l'Université, avec le droit d'instituer les précepteurs et
les maîtres de grammaire, de rhétorique et de philosophie qui
enseignent ces sciences dans la ville.
Quant aux Ordonnances de nos rois, elles ne font aucune dis-
tinction entre les Collèges et les Petites-Écoles, témoin l'édit
d'Henri II, du 27 juin 1551, et celui d'Henri IV, décembre 160G,
qui enjoignent que les régents, précepteurs et maîtres d'école
seront approuvés par personne qui ail droit iVy iiommer..
Après ces généralités, l'auteur du mémoire s'attache, dans la
deuxième partie, toute spéciale à Orléans, aux faits qui assurent
àl'Évêque la supériorité et, suivant son expression, la surinten-
dance de l'Enseignement. Après avoir rappelé que, en 576,
au dire de Grégoire de Tours, le peuple d'Orléans acclamait en
langue syriaque, hébraïque et latine le roi Gontran à son entrée
dans la ville, — preuve (pas bien probante) que déjà les lettres
y étaient en grand honneur, — l'auteur résume toute l'histoire
de l'enseignement à Orléans depuis la fondation de l'École
épiscopale et de celles des abbayes de Saint-Aignan. Saint-
Liphard, Saint-Benoist-sur-Loire. Elles étaient, suivant lui,
tellement dans la dépendance des évêques qu'il fallait obtenir
leur consentement pour y étudier, comme le prouve le passage
de la lettre de Théodulfe aux prêtres de son diocèse où il leur
accorde la permission d'y faire entrer leurs parents : Si quis ex
preshyleris voluerit nepotem suum aut aliquem consangui-
neum ad scholas mittere in ecclesia Sanclaî Crucis, aut in
monasterio Saiicti Aniani, aut Sancti Benedicti, aut Sancti
— ;j'25 —
Liphardi aut cœteris cœnobiis quœ nobis ad regendmn con-
cessa sunt, ei licentiam id faciendi concedimus.
Notre scolaslique nomme beaucoup des personnages célèbres
qui étudièrent dans nos Écoles aux X«, XI'", XIP siècles, entre
autres Etienne de Tournay. Elles avaient déjà beaucoup d'écoliers
au XlIPsiècle, témoin leur fameuse etsanglante querelle de 1236,
avec les bourgeois, où furent tués plusieurs étudiants d'illustre
naissance. Puis vint l'université établie, avec des privilèges que
bientôt confirma le roi Philippe le Bel, par le pape Clément V,
qui lui aussi avait étudié et professé à Orléans. Le Droit canon
seul y devait être enseigné, mais, par l'ordonnance de Phi-
lippe le Long, en avril 1321, les maîtres de la ville qui conti-
nuaient à enseigner la théologie, la philosophie et la grammaire,
reçurent les mêmes privilèges que ceux de l'Université.
Tous relevaient, d'après la bulle de Clément V, du scolatisque
de Sainte-Croix, sous le nom de chancelier de l'Université; il
continua à jouir du droit de donner seul des lettres de licence
pour enseigner, droit confirmé par la bulle rendue par Urbain V,
en 1865, à la requête de l'Évèque d'Orléans, de Fay.
C'est sous l'autorité du scolastique, c'est-à-dire de l'évêque,
que s'ouvrent les écoles des quatre Ordres mendiants pour la
théologie, et les trois connues sous le nom de Collèges de Jus-
tice, de Sainte-Colombe, et de maître Chambaut.
Ces écoles, suivant l'auteur, étaient incorporées à l'Université,
partageaient ses privilèges et par conséquent étaient astreintes
aux règles de sa police. Toutes relevaient également du scolas-
tique. Il en donne pour preuve les termes d'une transaction
passée le 29 mai 1521, entre l'Université et le corps de ville.
Il s'agissait de l'immunité des charges communes revendiquée
par l'Université pour tous ses suppôts : la ville se plaignait de la
multiplicité de ces privilégiés, qui faisaient préjudice aux autres
citoyens. La question, déjà portée devant les divers tribunaux
de la ville et même au Parlement, fut tranchée à l'amiable en
1521. Parmi les membres proposés pour l'immunité par l'Uni-
versité et acceptés par les échevins, figurent les maîtres de
grammaire certifiés et approuvés par le Scolastique.
— 326 -
Cette disposition est confirmée par des lettres patentes de
Louis XIII, en 1633, c'est-à-dire, lorsque le collège des Jésuites
existait déjà depuis 14 ans. Or ces maîtres de grammaire n'étaient
nullement les maîtres des Petites-Écoles, mais les professeurs,
quelques-uns si célèbres, comme Erasme, Budé, Alexandre
Reuchlin, etc., qui enseignaient dans les Collèges particuliers,
dont la prospérité ne cessa qu'après l'établissement des Jésuites.
Le scolastique était donc bien encore en 1713 le chef reconnu
de l'enseignement appelé aujourd'hui secondaire ; il le sur-
veillait par des visites dans les collèges et pensions ; on voit
qu'une décision du Chapitre delà Cathédrale, en 1596, stipule
que le scolastique doit être considéré comme présent au Cha-
pitre, pendant ses inspections dans les écoles et les boutiques des
libraires, car il a aussi la surveillance et la censure des livres.
La conclusion des faits invoqués et des inductions faites dans
le mémoire, c'est que le scolastique, tuteur incontestable de
l'instruction publique ou privée jusqu'à la venue des Jésuites à
Orléans, avait dû être maintenu dans cette prérogative par les
Conventions faites entre les Pères et TÉvêque Gabriel de l'Aubes-
pine; mais, et c'est ici le point faible de sa thèse, l'auteur avoue
qu'il n'y a pas sur ce point d'acte authentique ; après l'établis-
sement des Jésuites, dit-il, on crut sans doute que le premier
consentement de l'évêque suffisait, sans qu'il donnât son attache
à chaque mutation de régent. D'ailleurs, il y eut peut-être par
la suite quelque preuve de l'intervention de l'Évêque dans la
nomination des maîtres, mais elle a pu disparaître dans la sup-
pression intéressée d'une foule de pièces, au moment de l'expul-
sion des Jésuites. On voit combien ce raisonnement est peu
solide.
Quant à moi, l'étude des nombreux documents que j'ai con-
sultés pour l'histoire du Collège me permet de dire que jamais
le scolastisque n'est intervenu dans la police et le régime du
Collège des Jésuites. Toujours exercée sur les Petites-Écoles et
peut-être aussi sur les maîtres particuliers, la tutelle de ce digni-
taire, laquelle fut toujours plutôt un honneur qu'une fonction,
tomba en désuétude. La dernière mention faite du scolastique
- 327 —
dans les affaires de l'Université est de 1626, et il n'en est
jamais question dans les édits de Louis XIV et de Louis XV.
Donc le scolaslique, au point de vue de l'enseignement dit secon-
daire, est mort. Si la convenance voulait que l'Évêque, vu sa
grande situation et ses services, fût au moins consulté par le
corps de ville sur la question des maîtres, il n'y avait nullement
obligation d'en attribuer le choix à lui ou à son scolastique.
Il me semble donc que l'auteur se trompe sur le fond de la
question, c'est-à-dire sur le droit que l'évêque ou le scolastique
aurait eu, encore au XVIIP siècle, de nommer les maîtres du
Collège aussi bien que ceux des Petites-Ecoles. Du reste, un
seul argument met à néant sa prétention, c'est que l'établisse-
ment du Collège des Jésuites à Orléans avait été un acte émané
directement de l'autorité royale ; sa suppression eut le même
caractère. Si l'évêque avait été appelé à donner son assentiment
pour l'introduction des Pères dans son diocèse, le roi ne lui
avait pas demandé son avis pour la fermeture du Collège. La
thèse du scolaslique était donc mauvaise ; mais il faut recon-
naître qu'il l'a soutenue avec habileté ; son plaidoyer pro domo
sua est méthodique, clair, parfois assez chaleureux, appuyé sur
des faits historiques bien groupés ; ce document est d'ailleurs
intéressant comme exposé des divers enseignements établis à
Orléans, et nous remercions celui qui nous a donné ce nouveau
témoignage de son généreux empressement à enrichir nos col-
lections.
TPxANCHAU.
— 329
DECOUVERTES
1893 — 1894 — 1895
Messieurs
Les années 1893, 4894 et 1895 ont été heureuses par les
découvertes archéologiques, et si j'ai gardé le silence, c'est que
j'ai voulu les grouper ensemble afin d'en faire mieux voir l'im-
portance pour notre histoire orléanaise. Isolées, chacune de
ces découvertes paraît de valeur commune ; réunies ensemble,
elles s'éclairent mutuellement, rayonnent vers un centre com-
mun, excitent l'attention de l'observateur, et, par un langage
devenu plus puissant, nous font suivre pas à pas le séjour de
nos ancêtres dans la Gaule celtique, puis dans la Gaule devenue
romaine, et ce qu'il est facile de voir par les découvertes suc-
cessives, le convergement de toutes ces anciennes demeures
vers un point central et, pour ce qui concerne notre Orléanais,
leur aboutissement vers Genabum, le vieux et toujours jeune
père d'Orléans.
COMMUNE DE SAINT-PÉRAVY-ÉPREUX
(Canton de Bazoches-les-Gallerandes)
Dans le mois de mai 1890, deux ouvriers étaient employés
à transporter de la terre végétale dans une pièce de terre dépen-
dant de la ferme de Pouville, propriété de M, Poisson, greffier
de la Cour d'Orléans, voisine de Boisseaux, canton de Bazo-
ches-les-Gallerandes. En donnant un coup de pioche, ils ont
brisé un pot de grès qui contenait 3,891 pièces romaines de
petit module, pesant 10 kilogrammes ; il ne s'y trouvait au-
cune pièce d'or, d'argentou de grand module. Les ouvriers, frères
Bécliard, laissèrent dans le champ les morceaux du vase brisé
— 330 -
et emporîèrent chez eux los 3,891 pièces, croyant qu'elles appar
tenaient aux inventeurs, mais ils comptaient sans le célèbre
gardien de toute justice, le Gendarme : sur la demande du
propriétaire que le bruit public informa de la découverte, le
brigadier d'Outarville se transporta chez les deux ouvriers, et
fit rendre à M. Poisson, propriétaire de la ferme, le produit
de la fouille, et c'est ainsi que la trouvaille entière arriva dans
les mains de M. Poisson le propriétaire. Devenu possesseur
de ce trésor numismatique, il le distribua en partie aux per-
sonnes qui semblaient s'y intéresser, et c'est ainsi que j'eus la
connaissance de la trouvaille faite à Saint-Péravy. Vous com-
prenez, Messieurs, que je m'empressai de me procurer les
monnaies de la fouille, afin de les examiner et d'en apprécier
la valeur, car il ne fallait pas songer à les acquérir; déjà une
dispersion avait eu lieu, et M. Poisson voulait garder le reste :
il eut néanmoins l'obligeance de choisir les divers types des
monnaies et de me les ofTrir ; c'est ainsi que j'ai pu, en les étu-
diant, connaître leur valeur historique.
Les 3,891 pièces étaient toutes de petit bronze, aucune n'ap-
partenait au haut empire , elles allaient de Gallien à Postume ;
je n'ai trouvé aucune tête et revers rares, la trouvaille n'a de
remarquable que le nombre des pièces ; il dépasse ceux que je
connais, pour la quantité et n'en diffère que pour le module.
COMMUNE DE COURCY (Canton de Pithiviers)
En 4875, on a trouvé, sous les racines d'un arbre planté
autour d'un ruisseau, 150 grands bronzes que l'humidité sécu-
laire avait complètement oxydés et dont les types, qui ont passé
par mes mains, appartenaient aux règnes d'Antonin, Marc-
Aurèle, Trajan et Adrien aux types communs.
COMMUNE DE GUILLY
(Canton de Sully- sur-Loire)
.^En 1896, on a trouvé, par un labourage, 300 gros bronzes
des règnes d'Antonin, Marc-Aurèle, types communs.
— 331 —
COMMUNE DE SAINT-CYR-EN-VAL
(Canton d'Olivet)
En 1890, un coup de charrue a cassé un grand pot en terre
grise contenant 1,450 monnaies de grand bronze. Un rapport
très détaillé sur cette remarquable découverte a été fait à la
Société des sciences en 1891 et inséré dans ses mémoires.
COMMUNE DE TIGY (Canton de Jarc.eau)
Une découverte fort importante a eu lieu eu 1893 dans la
propriété de Montisamberl, par un jardinier qui bêchait un
champ : il y a trouvé réunis ensemble :
Une hache en bronze à longue gorge ;
Cinq fragments de menue hache ;
Six serpes en bronze ;
Quinze fragments du même instrument ;
Un grand bracelet brisé à moitié, en bronze ;
Un fragment de fibule en bronze à tige enroulée ;
Une très grande épingle à cheveux en bronze, tige cannelée ;
Fragment de même épingle ;
Deux fragments de même épingle sans cannelure ;
Quatre tiges plates en bronze, brisées ;
Un grain de perles de collier en bronze.
Mais ce qui donne à cette trouvaille un caractère tout par-
ticulier et doit attirer une attention exceptionnelle, c'est la pré-
sence, à côté ce ces pièces déjà remarquables, de 78 morceaux
de cuivre brut, appelés en terme commercial : Gweuses, de
différentes grosseurs et destinés évidemment à la fonte d'autres
objets : il y a donc eu, sur ce terrain, un atelier de fondeur
gallo-romain, et celte fonderie a dû avoir une réelle importance
à raison du grand nombre des Gueuses qui accompagnaient les
objets fondus.
Je ne peux, Messieurs, m'empècher de remarquer que Tigy
n'est pas éloigné de Neuvy-en-Sullias où s'est faite, en 1861,
l'incomparable découverte en objets de bronze, qui forment le
trésor sans rival de la salle des Antiques dans notre musée his-
torique. Serait-il téméraire de penser que ces objets ont pu
TOME XI. — BULLETIN N» 158. 22
— 33'2 —
sortir de la fonderie de Tigy ? que cette fonderie alimentait les
contrées voisines, en objets civils ou relii^^ieux, dont elles
avaient besoin ? Cette observation me semble d'autant plus ac-
ceptable que dans la salle du musée Orléanais placée au troisième
étage du musée de Jeanne d'Arc, nous trouvons dans leur boîte
spéciale les objets d'époques celtique et gallo-romaine trou-
vés dans les communes voisines de Bonnée, Bouzy, Lion-en-
Sullias, Vienne -en -Val, Vannes, Viglain. La pensée que j'émets
manquerait-elle d'ailleurs de vérité, que cette découverte d'un
atelier de fonderie gauloise serait encore une bonne fortune
pour notre histoire orléanaise, car les fonderies gauloises sont
rares en France, et notre Orléanais n'en avait jusqu'ici fourni
qu'un seul exempb', celui de Saint- Martin-sur-Ocre en 48...,
où, à côté des haches, on trouva, comme à Tigy,' des Gueuses
pour la fonderie. Le musée Orléanais possède ces haches et leur
matière de fusion.
COMMUNE DE CHILLEURS (Canton de Neuville)
, Au mois de mai 1894, un cultivateur, en labourant son
chimp, a rencontré, et comme toujours brisé, un vase en terre
grise dont je n'ai pu me procurer qu'un fragment, contenant
988 petits bronzes dont j'ai pu nettoyer 800 ; les autres ont, par
leur oxydation indomptable, résisté à tous mes efforts. L'en-
fouissement comptait les règnes de Victorln, — Tetricus I, —
ÏETRicus II, — Claude le Gothique, — Quintillus, —
AUIŒLIEN.
ViCTORiN avait pour revers :
Pax Aug. — Invictus. — Virtus Aug, — Salus Aug. —
.^QUITAS. — PrOVIDENTIA. — VlCTORIA. — SeGURITAS AUG.
— Pietas Aug. — Legio XIV.
Tetricus I avait pour revers :
HiLARiTAS Aug. — Virtus Aug. — Salus Aug. — Victoria
Aug. — Pax Au(;. — Fides miutum. — L.etitia Aug. —
SoLi Invicto. — Principi juventutis.
Tetricus II avait pour revers :
Si'ES Aug. — Salus Aug. — Principi juventutis. — Pie-
— 333 —
TAS AuG. — Pax Aug. — Inslrumenls de sacrifice. — IIila-
RiTAS Aug. — ViRTus Aug. — Fjdes militum. — Félicitas
Aug.
Claude le Gothique avait pour revers :
JOVI STATORI. — JOVI CUSTODI. — JoVI ULTORI. — MaRS
Victor. — Mars ultor. — Jovi conservatori. — Jovi
Pacifero. — JuxoRegina. — VinTus Aug. — Consecratio. —
Spes Aug. — Providentia Aug. — Abundantia Aug. — Ge-
nius EXERCITUS. — FiDES MILITUM. — FiDES EXERCITUUM. —
Spes Augusti. — Félicitas Aug. — Victoria Aug. — Lidera-
LiTAS Aug. — Fecunditas Aug. — Pietas Aug. — Fortuna
REDUx. — Félicitas Aug. — Spes puhlica. — Securitas
Aug. — Annona Aug. — Salus Aug. — Laetitia Aug. —
.Equitas Aug.
Quintillus avait pour revers :
Providentia Aug. — Pax Aug.
Aurélien avait pour revers :
ROM.E /ETERN.E.
COMMUNE DE MONTIGNY
(Canton de Bazoches-les-Gallerandes)
Au mois de mai 1894, un cultivateur de Monligny a ren-
contré sous le fer de sa charrue un pot en terre grise renfer-
mant des monnaies. Tout à l'opposé des trouvailles que je
viens de décrire, elles ne renfermaient aucune pièce en grand ou
petit bronze, elles étaient en argent ou en billon. En voyant
que ces pièces étaient en argent, le cultivateur ne crut pouvoir
rien faire de mieux que de les montrer à l'instituteur de Jouy-
en-Pitliiverais auquel il laissa choisir une vingtaine de ces
pièces, puis d'aller à Neuville les vendre à un horloger ; celui-
ci, flairant une valeur numismatique, les acheta au poids d'ar-
gent pour les revendre avec bon profit. C'est à ce moment seu-
lement que j'ai appris la découverte, qui, nprès la cession faite
an maître d'école et la vente de quelques autres par l'horloger
de Neuville, atteignait encore le nombre de 153. J'appris en
— 334 —
même temps que le vase renfermait, outre ces 153 médailles,
deux bagues, l'une en or, l'autre en argent. Celte découverte
avait donc, à mes yeux, une véritable importance, et je me
jetai bardiment dans les pbases d'une négociation où j'avais
pour entremetteurs de rusés compères dont j'apercevais les
manœuvres, mais je voulais obstinément que le musée orléa
nais possédât ce trésor, et après une diplomatie de deux mois,
je pus enfin acquérir les médailles et les bagues.
Les médailles renferment les règnes de :
Septime-Sévère, — Caracalla, — Elagabale, — Maximin,
Gordien I, — Philippe I, — Otacille, — Trajan Dece, —
Etruscille, — Trebonien, — Volusien, — Valerien, —
Gallien, — Salonine, — PosTUME, — 12 règnes.
Voici leurs revers :
Septime-Sévère. — /Equitas.
Caracalla. — La paix debout.
Elagabale. — Mars Victor.
MaXIMIN. — PaX AUGUSTA.
Postume. — ViRTUs AuG. — Félicitas Aug. — Jovi Statori.
— Cos IL —Victoria Aug. — Félicitas Aug. — Cos. — .Eter-
NiTAS Aug — L.etitia Aug. — Pax Aug. — Marti propugna-
TORI ROM/E /ETERN^E. — FORTUNA AUG. — /EqUITAS AuG. —
Cos VI. — CoxcoRDiA Aug. — Securitas Aug. — Oriens.
Otacille. — Pietas. — Concordia.
Salonine. — Venus felix. — Venus victrix.
Valerien. — Victoria partica. — Joviconservatori. — Jovi
CRESCENTI. — ApOLLONI CONSERVATORI. — SaLUS AuG. — ROM.E
iETERNyE. — Victoria Aug.— Oriens Aug. — Victoria Ger-
MANicA. — Pietas Aug. — Consecratio. — Virtus Aug.
Saloninus. — Divo Volcano.
Trajan Dece. — Dacia. — Pannonia. — Pietas Aug. —
Libertas Aug. — Abundantia Aug. — Genius exercitus
illyriciani.
Gordien. — Jovi statori. — Jovi conservatori. — Cos IIL
— Fidesmilitum. — Securitas Aug. — Virtus Aug. — Oriens
Aug. — Victoria Aug. — Providentia. — Félicitas Aug. —
— 335 —
Cos. — COS II. — LiBERALITAS AUG. — i^QUITAS AUG. —
L/ETiTi^ AuG. — .'Eternitati Augusti.
Gallien. — Jovi ultori. —Victoria Germanica. — Resti-
TUTORi Galli^. — Victoria Aug. — Providentia Aug. —
Germanicus. — FiDES MiLiTUM. — ViRTus AuG. — Restitu-
tion de Trajan : Divo Trajano.
TrEBONIEN. — PlETAS AUG. — LiBERTAS. - PaX ^TERNA. —
Genius exercitus illyciani. — Annona Aug.
EtRUSCILLE. — PUDICITIA. '
Philippe I. — Seculares chèvre. — Seculares lion. —
Seculares louve allaitant Romulus et Remus. — Seculares
autel. — Principi juventutis. — Annona. — Adventus Aug.
— Cos. — Félicitas Aug. — Securitas Aug. — Pax^terna.
— ïKternitas Aug. — Victoria Aug. — Jovi conservatori.
— Cos. — FiDES exercitus. — /Equitas Aug. — Cos II. —
FiDES MILITUM. — LiBERALITAS AUG. — SeCULUM NOVUM.
La bague en or a la forme appelée chevalière, le chaton en
agate porte un oiseau tenant un rameau dans son bec.
La bague en argent porte sur le chaton, en pâte de verre
bleu, Jupiter tenant la foudre ; il est accosté par deux ornements
en fornie de cœur. Je serais porté à croire que la bague en or
appartenait au mari, et la bague en argent cordiforme à sa
femme.
COMMUNE DE SAINT-JEAN-DE-LA-RUELLE
On a trouvé en septembre 1895, dans un champ, trois celtes
en silex blond et gris.
COMMUNE DE SAINT-SIGISMOND
(Canton de Patay)
Un celte a été trouvé en septembre 1895, dans le labourage
d'un champ.
COMMUNE DE BRICY (Canton de Patay)
Trois celtes ont été trouvés dans un champ, en septembre 1895,
— 386 —
une en diorite polie, la seconde en silex blond, la troisième en
silex blond poli.
COMMUNE DE ROUVRAY (Canton de Patay)
Un cultivateur a trouvé en août 4895 :
DoMiTiEN. Grand bronze. — n). L'espérance debout ;
Antonin. Grand bronze. — i<|. Annona, femme deliout tenant
une lance et des épis ;
Marc-Auréle. Moyen bronze. — ^. Liberalitas Augusti.
L'abondance debout ;
Faustine il Grand bronze. — i^. Hilaritas. Femme debout
tenant une longue palme ;
Lucille. Grand bronze. — ^. Venus debout ;
Vespasien. Moyen bronze. — i^. Fortuna Augusti. La
fortune debout ;
Hadrien. Grand bronze. — r>. Cos.
COMMUNE DE SANDILLON (Canton de Sandillon)
Un cultivateur a trouvé dans son champ en avril 1895 :
Tibère en or. — i^. Rome assise tenant la lyaste et un
rameau.
COMMUNE DE SOUGY (Canton d'Artenay)
On a trouvé dans un travail de culture en février 1896 :
Domitien. Grand bronze. — Rj. L'espérance debout. Cos.
FOUILLES DE LA LOIRE 1895
Peu d'objets me sont parvenus : le but de mes recherches
précédentes, qui était la question de Genabum, ayant été
rempli par mes quatre mémoires, je n'ai plus fait appel aux
fouilleurs, mais voici les objets que j'ai pu recueillir :
— 337 —
Flaon en bronze de monnaie gauloise. — Carnute en
or, quart de stalère, tète d'Apollon Belenus : ^. Aigle
éployé, roue perlée. — Carnute en bronze, tète à droite :
]^. Bœuf couché. — Deux Carnutes en bronze, tète à droite :
R). Aigle éployé. — Gauloise en bronze, bellovarqui. — Deux
Victorin P. B. Providentia et Oriens. — Deu.\ Constantin
P. B., tèle casquée et castre prétorienne. — Valens P. B.
Gloria RoMANORUM. — Valentinien P. B: lî). Secukitas reipu-
blical.. Victoire debout. — Dix P. B. : Frustes de Tetricus
et Constantin. - Monnaie coupée. — Strigile. — Trois
libules. — Deux cure-oreille. — Deux Volselles. — Grapiiium.
— Deux clés. — Petite romaine. — Deux hameçons. —
Agrafe.
MOYEN AGE ET ÉPOQUES SUIVANTES
Huit aiguillettes du siège de d428. — Deux pointes de flèches
du même siège. — Enseigne de pèlerinage, tète de saint Jean-
Baptiste dans un plat. — Sébastien en plomb. — Petit étui avec
traces d'émail. — Epingle tèle émaillée. — Deux pièces de jeu
en plomb, lions accroupis. — Plomb de douane Lyon. — Plomb
de douanne forain 1701 : i^. Vu à Oiléans. — Petit cadenas.
Voilà, Messieurs, ce que nos trois dernières années ont
fourni de bonnes pages à l'histoire de notre province : ce n'est
pas seulement parce que le nombre des objets découverts est
considérable, que nous devons nous réjouir, c'est encore et
surtout parce qu'ils sont très importants. La découverte d'un
atelier de fonderie gallo-romaine autour duquel rayonnent six
communes pour lesquelles il était facile de trouver leurs ins-
truments de métal, est un fait très remarquable, surtout si on
le joint à la découverte de la fonderie de Saint-Marlin-sur-
Ocre. La France n'a pas à montrer beaucoup de ces ateliers,
leur invention est rare, car c'est par le commerce que nos aïeux
se procuraient leur mobilier de bronze ; si vous joignez à ces
— 338 —
ateliers gaulois les deux ateliers mérovingiens que je vous ai
fait connaître l'an dernier, où l'abbaye de notre Saint-Aignan et
le Chapitre de notre cathédrale battaient monnaie sous les rois
mérovingiens d'Orléans, vous pouvez apprécier à leur haute
valeur les découvertes faites durant ces trois années.
Notre musée provincial est déjà riche en objets, ou sortis de
terre, ou donnés, ou acquis ; sa pensée fondatrice se développe
avec une persévérante continuité : je ne doute donc pas que
nous ne voulions tous, par un commun et constant effort, le pla-
cer à une grande hauteur, et notre joie, celle là pure et vraie,
sera de le montrer avec vive et douce lierté aux autres pro-
vinces françaises.
DESNOYERS.
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01U.I:ANS. — I.MC. l'AUL l'iLiKI.KT
BULLETIN
DE LA SOCIETE
UiCBÉOLOGIQUE ET HISTOliKJUE DE L'ORLÉALIIS
Tome XI. — No 159.
TROISIÈME ET QUATRIÈME TRIMESTRES DE 1896.
Séance du 10 juillet 1896
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, vice-président
M. le Président communique une lettre de M. le Préfet du Loiret qui
demande, comme l'année dernière, un compte moral sur les travaux
de la Société, à l'elTet d'obtenir du Conseil général le renouvellement
du vote de la somme de 500 francs, à la session du Conseil qui aura
lieu au mois d'août prochain. — M. le Président se chargera de faire
la réponse demandée.
— M. Cuissard lit, au nom delà commission des publications, une
note de M. l'abbé Gochard relative à une inscription funéraire sur une
plaque de plomb, trouvée dans l'enclos des Dames de Saint-Domi-
TOME XI. — BULLETIN N" 159. 21
- 340 —
nique, de Montargis. L'insertion (\c la note, au bulletin, est
votée (1).
— M. le Président donne lecture d'une lettre, en date du 2 juil-
let, de M. Camille Blocli, archiviste du département, posant sa candi-
dature pour la place de membre titulaire résidant devenue vacante par
la mort du regretté M. Tranchau. Le nouveau candidat est présenté
par MM. Loiseleur, Guerrier, Cuissart et Desnoyers,
Lecture est, également, faite de la réponse adressée à M. Bloch
par M. le Président. Dans sa lettre, M. Vignat croit devoir faire re-
marquer à M. l'Archiviste que, l'élection ayant été fixée au 2-4 juillet,
dans la séance du 26 juin, la Société aura à examiner si sa candida-
ture se trouve présentée dans les délais prescrits par nos statuts.
A la suite de diverses observations faites par plusieurs
membres, la Société décide que l'élection, primitivement fixée au
24 juillet, sera reportée à la 2^ séance du mois de novembre et que la
candidature de M. Bloch sera admise pour ce scrutin.
Pour éviter à l'avenir tout malentendu et toute confusion, en
pareille occurrence, M. Guerrier demande que, lors de la prochaine
place vacante, il soit décidé jusqu'à quelle date précise et extrême
les candidatures pourront se produire. La proposition de M. Guerrier
est adoptée.
— Mëf Desnoyers lit une notice très curieuse et très documentée
sur une pièce de monnaie, de fabrication protestante, à l'effigie
de Louis XII ; elle est envoyée, selon l'usage, à la commission des
publications.
Avant de terminer, .M. le Président rappelle qu'à la prochaine
séance, la Société aura à voter sur l'élection d'un membre cor-
respondant, M. Charles Germain, de Blois ; il remercie M. Her-
luison d'un(! reproduction, olferte à la Société, d'un plan de
la ville de Lyon en 1558, dû au célèbre Orléanais Androuet du
Cerceau.
{ I) Voir |,ltis loin, p ;j()i.
— 341 —
Séance du 24 juillet 1896
Présidence de M. Vignat, Président.
M. le Président donne communication d'une lettre de M. l'Abbé
lauch qui retire, provisoirement, sa candidature à la place déclarée va-
cante au sein de la Société.
M. le Président annonce qu'il a reçu une carte d'invitation pour as-
sister à Reims, le 15 juillet 1896, à l'inauguration de la statue de
Jeanne d'Arc.
La Société, à laquelle il propose de donner lecture des bulletins du
1" trimestre 1K96, s'en rapporte au bureau pour cette publication.
— Mgr Desnoyers offre trois livraisons de la Revue des questions
historiques.
— M. Cuissard donne lecture d'un rapport sur plusieurs notices de
Mgr Desnoyers.
La Société décide que la notice : Les fouilles de la Loire, sera in-
sérée au Bulletin et les autres, aux Mémoires. Mgr Desnoyers
fait une communication verbale sur trois haches en diorite, granit,
bronze, trouvées par un cultivateur de Saint-Péravy-la-Golombe et
acquises pour le musée ; et sur plusieurs monnaies, trouvées à Bucy-
le-Roi, près Chevilly, savoir :
Antonia femme de Drusus. Antoniîta Augusta. RS, Ti. Claudius.
Claude debout tenant le Simpulura. M. B.
Vespasien. RS. Aigle debout AR.
Constantin A. RS. Dalmatxa vicia. Victoire et captif T. R. frappé
à Trêves. P. B.
CrispusRS. Beatatranquillitas. Globe sur un autel P. B.
Henri II douzain au Croissant. S. frappé à Troyes.
— M. Baguenault de Puchesse communique à la Société une lettre
du duc de Montpensier au roi Charles IX, datée d'Orléans, le
') mai lôliH, au sujet d'une mission dont il avait été charge dans
— 342 -
cette ville. L'insertion aux bulletins de cette lettre, très intéressante^
est votée (1 )
— .M. Hcrluison communique à la Société une lettre de M. Ta-
mizey de Larroque dont la bibliothèque a été incendiée. Cet érudit
remercie la Société et les membres qui ont bien voulu l'aider à recons-
tituer ses collections en lui envoyant les mémoires de la Société ou
leurs travaux personnels.
— M. Ilerluison donne lecture à la Société de l'analyse d'un travai 1
sur des peintres verriers de Beaugency.
Ces documents, transcrits et annotés par M. Blondel, notaire à
Beaugency, sont dus aux patientes recherches de M. Adam, ancien
instituteur de Tavers.
Ce travail est renvoyé à la commission des publications.
M. Herluison a été désigné pour rempUr les fonctions de biblio-
thécaire.
Séance du vendredi 9 octobre 1896
Présidence de M. Vignat, président.
il est fait hommage à la Société :
Par l'éditeur, M. Herluison, de Yéloge funèbre de Ms^ Renandin,
par M. l'abbé d'Allaines,
D'un album de la collection Caranda^^ar M. Frédéric Moreau.
Des remerciements sont votés aux donateurs.
— M. Jacob lit une notice, envoyée à la Société par M. Martel-
lière, sur un cimetière antique, découvert à Saint-Martin-le-Seul,
près Pithiviers. Ce travail est envoyé à la commission dos publi-
cations.
— M. le Président fait connaître que M. Persillard, maire de
Saint-Benoît, demande à la Société la communication du vieux plan de
■ (1) Voir plus loin, p. 366.
— 34:3 —
Saint-Benoît qu'elle possède, poiif aider à la confection de plaques in-
diquant les anciens noms des rues de cette petite ville. La Société au-
torise cette communication, contre récépissé.
— M. Guerrier fait observer que c'est par erreur que le Bulletin du
P'" trimestre i896 qui vient de paraître, le porte comme faisant partie
de la commission des publications. Cette commission, en effet, se
compose, par ordre d'ancienneté, de MM. l'abbé Cochard, Eugène
Jarry et Cuissard.
— Mgr Desnoyers lit un travail sur une bague en or, dans le chaton
de laquelle est incrustée une médaille de l'empereur Pertinax. Ce tra-
vail est renvoyé à la commission des publications.
— M. Herluison fait connaître que M. Jules Guiffrey, directeur de
la manufacture des Gobelins, publie, dans len" d'avril -juin 1896 de
la Revue de l'art français, trois intéressants inventaires des meubles
de l'hôtel de Guise, aujourd'hui hôtel Soubise, qui renferme le dépôt
des archives nationales. L'un de ces documents, découvert par M, le
vicomte de Grouchy, chez un notaire de Paris, contient la mention
suivante :
« Item, deux grands espadons à combattre à la barrière; deux
« vieilles espées à l'antique, dont l'une dorée où est gravée Jehanne
<c de Vaucouleurs pticelle d'Orléans ; quatre sabres, dont l'un sans
« garde ; un coutelas et une vieille «"pée à ressorts ; cinq épécs de
« chasse au sanglier et trois masses, le tout antique ; prisé, le tout en-
« semble, 10 livres, i
L'inventaire d'où est tiré ce précieux renseignement a été rédigé
de 1641 à 1644, après la mort de Charles de Lorraine, prince de
Joinville, duc de Joyeuse et fils de Henri de Guise dit le Balafré.
— 344 —
Séance du vendredi 23 octobre 1896
Présidence de M. Vignat, président
Il est fait hommage à la Société :
Par l'auteur, M. A. Leroy, de notes artistiques sur les charpentiers
et tailleurs de pierres.
Par l'éditeur, M. Ilerluison, membre titulaire résidant, du discours
prononcé à Reims, par S. G. Mffr Touchet, à l'occasion du centenaire
de Clovis.
— M. Hardy, ancien instituteur, demeurant rue Chanzy n" 8, de-
mande à la Société l'autorisation de copier les notices archéologiques
et historiques de M. l'abbé Maître, sur quelques communes du can-
ton de Patay. Il offre d'en faire une copie, très lisible, pour la Société.
Celle-ci autorise la communication de ces pièces, contre récépissé.
— M. le Secrétaire soumet à l'approbation de la Société, qui dé-
clare s'en référer au bureau, la rédaction du Bulletin du 2» tri-
mestre 1896.
— M. Cuissard au nom de la commission des publications propose
l'insertion au Bulletin : 1" d'un travail, présenté par M. Ilerluison, sur
les marchés passés avec les peintres verriers Orléanais, extrait des
minutes desnotaires deBeaugency ; 2° d'une note, de Us'' Desnoyers,
sur une bague Pertinax. L'insertion est votée ; et il est décidé que la
bague sera reproduite, par la gravure, en tête du dernier travail (1).
— Msr Desnoyers lit un travail sur le coin de la maille d'or de
Beaugency, pièce unique qu'il vient d'acquérir pour notre musée his-
torique. Ce travail est renvoyé à la commission des publications.
M. Herluison fait hommage à la Société, de la part de l'auteur :
M'i' Adèle Butti, de Trieste, d'un exemplaire du livre intitulé
Giovanna Darco, qu'elle vient cie publier. 11 donne lecture de frag-
(1) Voir plus loin, p. 368 et 37(3.
— 345 —
ments tirés de la préface de cette charmante étude, dont il doit la tra-
duction à l'obligeance de M. A. Breton, ancien agréé au Tribunal de
commerce d'Orléans.
Séance du vendredi 13 novembre 1896
Présidence de M. Vignat, président.
L'envoi à M. Tranchau, receveur général à Tarbes, des Bulletins
des deux premiers trimestres de 489G qui contiennent des notices
sur son père, notre regretté collègue, est approuvé.
Hommage est t'ait à la Société :
Par l'auteur, notre collègue, M. Eugène Jarry, d'un très impor-
tant et très intéressant ouvrage, intitulé : Les origines de la domina-
lion française à Gênes (l39S-i402).
Par l'éditeur, notre collègue, M. Hcrluison, de l'allocution sur
Louis XI, prononcée par S. G. M?'" Touchet, dans la basilique de
Cléry, le 25 octobre 1896.
Par M. Drioux, substitut du procureur général, de son discours
prononcé à la séance de rentrée de la Cour, le 10 octobre 1800, sur
le Mouvement féministe et le socialisme.
Par notre collègue, M. Dumuys, d'un ancien prospectus d'une
souscription, autorisée par le gouvernement, en 1804, pour la réédi-
fication, à Orléans, d'un monument en l'hontieur de Jeanne d'Arc.
Des remerciements sont adressés aux donateurs.
— M. le Président signale l'envoi fait, par le ministère de l'Ins-
truction publique et des Beaux- Arts, de la suite d'une collection déjà
reçue. Ce sont les catalogues généraux des manuscrits des biblio-
thèques publiques de l'Arsenal et de Sainte-Geneviève, à Paris, et
de celle d'Avignon. Puis l'inventaire général des richesses d'art de la
France (Province).
— M. Cuissard, au nom do la Commission dos publications, lit :
1" Une note sur le travail de M. Martelière, concernant la décou-
— 340 —
verte <\o. sépultures antiques, près Pithiviers. L'insertion, dans notre
Bulletin, de ce travail et d'une planche qui l'accompagne est
votée (1) ; ^" Une note sur le travail de Mb'"" Desnoyers, sur la Maille
d'or de Beaugency. L'insertion, dans nos Mémoires, de ce travail et de
deux planches qui l'accompagnent est votée.
— L'élection pour le remplacement de M. Tranchau, comme
membre titulaire résidant, devant avoir lieu à la prochaine séance,
M. le Président rappelle que M. l'abbé Pierre lauch a retiré, quant
à présent, sa candidature. MM. Basseville et Herluison déclarent le
maintien de celles de MM. Auguste Breton et Paul-Élie Fougeron.
La liste des candidats présentés est, en conséquence, ainsi arrêtée,
suivant l'ordre alphabétique :
MM . Bloch, archiviste du déparlement ;
Breton (Auguste), avocat ;
Fougeron (Paul-Élie).
— M. Cuissard lit une note de M. Leroy sur une réclamation
d'Antoine de Pons, concernant une somme que lui devait la dochesie
de Ferrare, pour des travaux exécutés, en 1574-75, à son château
de Montargis. M. Leroy offre de copier el de remettre à la Société de
nombreuses pièces justificatives à ce sujet. La Société remercie
M. Leroy et prie M. Cuissard de lui taire savoir qu'elle accepte,
mais que ces pièces seront soumises à la Commission des publications
qui examinera s'il y a lieu de les insérer dans nos Bulletins.
— M. Cuissard lit quelques extraits d'un travail de M. le docteur
Tartarin, membre associé correspondant, sur la généalogie de la
famille de l'Hôpital-Choisy (1388-1641). Ce travail est renvoyé à la
Commission des publications et remis à M. Eugène Jarry.
— M. Dumuys lait connaître à la. Société que M. le marquis
de Tristan a olfert au Musée de la ville, qui n'a pu en accepter que
quelques-uns, un grand nombre de débris d'architecture, achetés en
divers endroits, il y a une cinquantaine d'années, par son père qui les
(1) Voir plus loin, p. SSS.
— 347 -
avait fait enterrer dans sa propnété du Colombie', près de Cléry,
pour les préserver de toute dégradation, en attendant ([u'ils fussent
employés. M. Dumuys est prié de demander à M. de Tristan la liste
récapitulative de ces débris, pour l'insérer dans nos Bvllelin'^.
— M. Ilerluison fait passer sous les yeux des membres de la
Société un petit objet en bronze, trouvé à Montargis, appartenant à
M. Couillaut, vice-président du Conseil de préfecture. C'est un petit
écusson, mesurant 0,027 de haut. Au côté, est fixé un anneau dans
lequel est engagée une tige mobile, terminée, en bas, par un panneton
rectangulaire, divisé en deux parties. Les figures placées sur
l'écusson représentent cinq gerbes de blé, posées : trois en pal et
deux en fasce. M. Dumuys pense que cet objet est un annelet-
volant qui faisait partie du harnachement du cheval et servait, au
XY'' siècle, de signe de ralliement politique. Le Musée historique
d'Orléans possède plusieurs objets similaires qui ont été trouvés dans
la Loire.
Séance du vendredi 27 novembre 1896
Présidence de M. Vignat, président.
Hommage est fait à la Société :
Par M, Auvray, membre correspondant, de sa brochure intitulée ;
Inventaire sommaire d'nne collection du président de Harlay, sur
diverses matières ecclésiastiques, politiques, etc.
Par M. Jarry, membre titulaire résidant, de la part de M. Emile
Jacob, directeur de l'école Durzy, d'une brochure de celui-ci, inti-
tulée : Notice sur la ville de Montargis.
Des remerciements sont votés aux donateurs.
— MM. Herluison, Jarry et Georges Jacob, proposent d'admettre
M. Emile Jacob comme membre correspondant de notre Société.
L'élection est fixée à la deuxième séance de décembre.
— 3'i8 —
— Il est procédé au scrutin pour l'élection d'un membre titulaire
résidant, en remplacement de M. Tranchau.
M. Camille Bloch, archiviste du département du Loiret, est
nommé.
— M. Maxime de Beaucorps donne lecture d'une lettre de
M. Jacquet, curé d'Auxy (Loiret), qui avertit la Société que son
frère a découvert, au château de Blois, dans l'intérieur d'un gros
mur, un escalier secret, comblé de décombres depuis plusieurs
siècles, et qui pourrait bien avoir joué un rôle lors de l'assassinat du duc
de Guise. M. Jacquet se met, à ce sujet, à la disposition de la
Société. M. Baillet veut bien se charger d'entrer en rapport
avec lui.
— M. Baguenault de Puchesse signale à la Société un certain
nombre de lettres manuscrites dont quelques-unes intéressent
l'Orléanais, qui viennent d'être ac([uises par la Bibliothèque nationale
et ne sont pas encore cataloguées. 11 veut bien se charger d'en
dresser un inventaire et de les faire copier pour être insérées dans
notre Bulletin.
Séance du vendredi 11 décembre
Présidence de M. ViGNAT, président.
— M. le comte de Puchesse, qui s'était chargé de dresser l'inven-
taire de lettres manuscrites, récemment acquises parla Bibliothèque
nationale et intéressant l'Orléanais, fait connaître que M. Lucien
Auvray, associé correspondant, sous-bibliothécaire de cette biblio-
thèque, a bien voulu lui promettre sa collaboration. Celui-ci odre, de
plus, de mettre à la disposition de notre Société des lettres de
MM. de Cypierre et d'Entraigues qui se sont succédés comme gou-
verneurs d'Orléans, au xvi" siècle. M. de Puchesse est prié de trans-
mettre à M. Auvrav les remerciements de la Société,
— 349 —
11 est fait hommage à la Société :
Par M. Piette, demeurant à Riimigny (Ardennes), d'une brochure
de lui, intitulée : Éludes d'ethnographie préhistorique.
Des remerciements sont votés au donateur.
M. le président donne lecture d'une lettre de M. Bloch, remer-
ciant la Société de l'avoir élu membre titulaire résidant.
— M. le Président fait connaître que M. le Ministre de l'Instruc-
tion publique demande que la liste des délégués au Congrès des
Sociétés savantes et de la Société des Beaux- Arts des départements
de 1897, lui soit communiquée avant le 30 janvier prochain, ainsi
que les travaux.
— M. le Président fait savoir que neuf membres de notre Société
font partie du Comité Orléanais d'arrondissement, nommé pour
l'Exposition de 1900. Ce sont MM. : Bloch, l'abbé Desnoyers,
Didier, Dusserre, Guillon, Herluison, Jacob, Loiseleur, de la Ro-
cheterie.
En raison de la fête de Noël, notre prochaine séance est fixée au
lundi 28 décembre.
— M. Durauys donne lecture de la liste des objets qu'avait fait
enterrer, il y a un certain nombre d'années, M. le marquis de
Tristan, dans sa propriété du Colombier et dont il a été question
à la séance du 13 novembre dernier. Il est décidé que cette liste sera
insérée dans noire prochain Bulletin, ainsi qu'une observation de
M. Guerrier à propos de débris qui y sont indiqués comme provenant
de la chapelle Dunois, à Beaugency (1).
— M. Vignat signale, dans l'église d'ingré, des stalles qui ont une
grande analogie avec celles dont les anciens devis qu'il a publiés nous
ont conservé la description, et qui ornaient le chœur de la cathédrale.
On sait que les stalles de Sainte-Croix, dont les lambris ont été
transportés dans la chapelle du Grand Séminaire, ont disparu pendant
la Révolution sans qu'il ait été possible, jusqu'ici, de retrouver leur trace.
(1) Voir plus loin, p. 392.
— 350 -
Séance du lundi 27 décembre 1896
Présidence de M. Vignat, président.
— La Société a reçu du Ministère un très beau volume intitulé :
Réunion des Sociétés des Beanx-Arls des déparlements, du 7 au
10 avril 1S96. Il contient : Un travail de notre Présiilent,
M. Vignat, sur les portes du transept de la Cathédrale d'Orléans (1),
et un travail de MM. Herluison et Paul Leroy, sur l'architecte Dela-
gar dette.
— M. le Président donne connaissance de la lettre qu'il a adressée,
après l'avoir soumise au Bureau, à M. le Maire d'Orléans, pour saisir
ofliciellement celui-ci, suivant le désir qu'il en avait exprimé, de
l'état d'exiguité de notre Bibliothèque.
— M. le Président souhaite la bienvenue à notre nouveau collègue,
M. Bloch, qui remercie la Société de l'aimable accueil qui lui a
été fait.
— M. Eugène Jarry lit, au nom de la Commission des Publica-
tions, un rapport sur le travail de M. le docteur Tartarin, membre
correspondant, sur la maison de l'Hospital-Choisy (1388-1G41).
M. Jarry propose l'impression aux Mémoires, après révision de l'au-
teur, ce qui est voté par la Société. La question de la planche à y
joindre est réservée.
— 11 est procédé, conformément au règlement, au renouvellement
partiel du bureau.
Sont nommés :
Président, M. Vignat, président sortant, rééligible ;
Vice-Président, M. BaguenaultdePuchesse, vice-président sortant,
rééligible;
(1) Voir plus loin, p. 353.
— 351 —
Secrétaire, M. Emile Huet, en remplacement de M. Domet, non
rééligible ;
Archiviste, M. Paul Charpentier, en remplacement de M. Thillier,
non rééligible ;
Membre de la Commission des Publications, M, Basseville, en
remplacement de M. l'abbé Cochard, non rééligible ;
Membre de la Commission de la Bibliothèque, M. Herluison,
membre sortant et rééligible.
M. Emile Jacob, de Montargis, est nommé membre associé corres-
pondant
CATIIi:i)hALh: DOIiLÉANS
PORTE PRINCIPALE DU TRANSKPT (COTÉ DU SUD)
- 353 -
NOTE SUR LES PORTES DU TRANSEPT
DE I.A
CATHEDRALE D'ORLEANS (*)
J'ai rédigé, en 1893, une étude que de nombreux documents
inédits m'avaient permis de rendre aussi complète que possible,
sur d'admirables stalles avec de hauts lambris, sculptés au com-
mencement du XVIIIe siècle, par Jules DugouUons, pour la ca-
thédrale d'Orléans. Ces belles boiseries ornent aujourd'hui la
chapelle du Grand-Séminaire de cette ville (2).
J'appellerai aujourd'hui l'attention sur une œuvre, à peine
remarquée jusqu'ici, qui, sans avoir la valeur artistique des
lambris des stalles, mérite cependant d'être signalée comme
travail de menuiserie et de sculpture sur bois. Je veux parler
des six portes des transepts de la cathédrale.
Ces portes, par leur ornementation, rappellent la belle époque
du siècle de Louis XIV ; elles datent en effet de 1693. Mais c'est
à peine si, dans les nombreuses notices écrites sur la cathé-
drale, on trouverait deux ou trois lignes seulement qui leur
soient consacrées. Elles méritent mieux ; nous allons essayer de
le prouver en les décrivant ici, et en donnant le marché conclu
pour leur construction, pièce originale que nous avons été assez
heureux pour retrouver dans nos archives départementales.
(1) Cette notice a été lue à la réunion des Sociétés des Beaux-Arts des
départements à Paris, en 1895. — "Voir le Bulletin de la Société, n» 158,
t. XI, p. 252.
(2) Voir les lectures et communications faites à la réunion des Sociétés
des Beaux-Arts, à Paris, en 1893, et les Mémoires de la Société archéo-
logique de l'Orléanais.
— 354 -
Les pignons des transepts de la cathédrale sont percés de six
portes, deux grandes portes et quatre portes latérales. Bien que
le reste de l'édifice soit dans le style gothique, l'architecte de
cette partie du monument a décoré les deux portes principales
de colonnes de l'ordre corinthien avec fronton triangulaire. Pour
la menuiserie, le dessinateur n'avait donc pas à se conformer à
un style quelconque ; c'est ce qu'il a fait, en suivant sa propre
inspiration, et en se laissant guider par le goût de l'époque.
On peut donc dire que ces portes sont, comme disposition,
comme ornementation et comme construction, du pur style
Louis XIV.
Les deux grandes portes étaient destinées à s'ouvrir dans toute
leur hauteur, c'est-à-dire jusqu'au dessous de leur imposte. Le
bas des guichets dormants est formé d'un parquet assemblé en
losange ; au-dessus sont deux panneaux encadrés de moulures
bien profilées, mais dont les tableaux sont pleins et sans sculp-
ture. Cette partie, qui forme d'ordinaire guichet ouvrant, dans
les grandes portes de l'époque, est surmontée d'une cimaise
très belle comme profil. Sur la moulure du haut se trouvent
sculptés des godrons avec culots très légèrement fouillés, puis
des feuilles d'acanthe très délicatement découpées, et qui don-
nent à ce motif, nous dit un artiste Orléanais (1), auquel nous
empruntons en partie cette description, un ensemble parfait.
Au-dessous de la pièce d'imposte, entre cette dernière et la
partie formant guichet, on remarque deux panneaux sur les-
quels sont sculptées, avec une grande finesse, deux branches de
laurier et de lis enlacées qui devaient encadrer un motif quel-
conque. La place de ce motif demeure vide aujourd'hui. Le de-
vis, cité plus bas, apprend qu'on y avait .sculpté le chiffre de
Louis XIV, surmonté de la couronne royale. Celle partie a été
soigneusement rabotée et aplanie à l'époque de la Révolution.
L'imposte qui remplit la partie cintrée est encadrée par une
moulure de feuilles de laurier d'une exécution remarquable.
On y voit une tète de séraphin, avec ailes déployées, formant
(l) M. Baudry, sculpteur à Orléans.
— 355 —
la clef. Cette tête est admirablement traitée et charmante de
douceur.
Au centre se trouve un médaillon, du sommet duquel se dé-
tachent deux guirlandes de fleurs très bien fouillées, qui re-
tombent avec grâce de chaque côté.
Le médaillon de la porte sud représente la tête du Christ,
celui de la porte nord la tète de la Vierge.
La tête du Christ est sans nimbe, et n'est accompagnée d'au-
cun aitri])ut religieux. Les cheveux longs tombent sur les
épaules, lâ barbe est courte et clairsemée. L'expression est
douce, mais il faut l'avouer, un peu fade et banale. Le sommet
de la tête, vu d'en bas (e*t-ce un effet de perspective?), paraît
écrasé. En somme, on chercherait vainement dans cette figure,
sinon le sentiment religieux, du moins l'expression surnaturelle
et divine qui conviendrait au sujet.
Cette critique ne saurait s'appliquer au médaillon de la porte du
nord . La tête de la Vierge, couverte en partie d'un voile qui retombe
sur les épaules, est un beau morceau de sculpture sur bois.
« Pour bien juger cette figure, il faut s'éloigner de cinq à six
mètres, obliquer sur la droite. On admire alors cette belle image
de la Vierge, dans toute l'expression de la douleur, et plus on
regarde, plus on est émerveillé » (1).
Sans être aussi enthousiaste, on ne peut refuser un réel mé-
rite à cette œuvre. Du reste, le portail du nord paraît, aux yeux
de certains connaisseurs, bien supérieur, comme exécution, à
celui du midi.
Rien à signaler dans les quatres portes latérales, si ce n'est
qu'elles sont beaucoup moins finement traitées. Il est toutefois
important de remarquer que les panneaux du haut, au-dessus
des guichets dormants, représentant la figure du .soleil avec ses
rayons, ne sont pas tels qu'ils avaient été prévus au devis, et
ils s'harmonisent mal avec le reste de l'ornementation (2). C'est
(1) M. Baudry.
(2) « La douciiie qui termine le motif entre les deux panneaux rentre
dans le cadre du panneau supérieur; elle se trouve entaillée de toute son
épaisseur; cela est d'un mauvais goût et d'un mauvais etlet. » (l.e nomej.
TOME XI. — BULLETIN N" 159. 24
— 356 —
n le chiiïre dn Suiiilq-Groix » qui devait figurer ici, d'ai"'ès le
devis, entouré de palmes et de lauriers, et non le soleil. Inutile
d'insister sur ceUe flatterie, si commune àcotle époque, et dont
les châteaux royaux présentent de nombreux exemples.
Les portes latérales devaient s'ouvrir dans toule leur hauteur.
Il y a une trentaine d'années, on a séparé par un trait de scie la
partie du haut de celle du bas, de manière à avoir un guichet
ouvrant.
Voici, maintenant, dans quelles conditions les portes des
transepts ont été entreprises et construites.
Les travaux de réédification de la cathédrale d'Orléans ont été
officiellement (qu'on me permette le mot), inaugurés par la
pose de la première pierre, le 18 avril UiOl, et déclarés officiel-
lement clos l'an 4829. Leur exécution embrasse donc une pé'
riode de plus de deux cents ans, comprenant le.s XVII'' et
XVIIP siècles en entier.
En dépit de l'époque, et pendant que l'on construisait à Paris
des églises telles que Saint-Roch, Saint-Sulpice...., le style go-
thique fut adopté. Mais qui a donné le plan de l'édifice? Je suis
obligé de reconnaître que le nom de l'architecte, jusqu'ici, a
échappé aux plus minutieuses recherches.
Quel qu'il soit, il a peu laissé à l'initiative de ses successeurs;
et cependant parmi eux on retrouve les noms connus, el même
célèbres du jésuite Martelange, de Le Brun, Mansart, Robert de
Cotte, Gabriel, etc.
A l'intérieur de l'édifice, Tvrés à eux-mêmes, ces architectes
donnent les plans du jubé, des stalles, du trône épiscopal, du
grand autel en maibre orné de cuivre, des giilles fermant les
chapelles.
A l'extérieur, ils élèvent les transepts (qui à Sainte-Cioix ont
un grand développement), la flèche en bois deux fois reconstruite
au XYII*^ et au XVlil'' siècle, le grand portail et les tours.
Le choix d'un architecte pour l'élévation des transepts, déco-
rés par les belles portes qui font l'objet de cette notice, n'avait
pas été sans causer un grand embarras aux commissaires dé-
Itulés pour la réédificalioi de Sainte-Croix, lesquels Ibruiaient
— 357 --
une commission permanente dunl j'ai expliqué le fonctionnement
dans un précédent article (1).
Ils avouent leur perplexité avec une simplicité naïve, et dans
des termes qui font sourire aujourd'hui : « Nous avons esté con-
« traincts, écrivaient-ils le 13 décembre 1625, de faire venir
« MM. Brosses fils, du Cerceau et du Ris, qui ont faict deux
« voyages en cesle ville, et nous ont laissé deux desseins que
« nous avons faict voir au sieur Lefebvre et au fils de M. Claude
« Johannet, qui nous y font voir des erreurs si grossières que
« nous ne savons à quoi nous résoudre. Nous avions faict faire
a auxdicfs Lefebvre et Johannet chacun un dessing pour le
« mesme subiect ; mais lesdicts Brosses, du Cerceau et du Ris
« en disent autant ou plus qu'on leur en obiecte (2). »
Et ailleurs :
a Nous voudrions faire construire les porlaulx de la croisée
« de l'église Sainte-Croix, et pour cet effet depuis trois ans nous
« avons employé plusieurs architectes qui nous ont baillé chas-
« cui» ung desseing. Mais les communiquant séparément, nous
a trouvons que chascun d'eux blasme celuy de son compa-
« gnon. »
Pour sortir d'un pareil embarras, il fut décidé qu'on ferait
venir à Orléans, afin d'avoir son avis, le frère Martelangej jé-
suite, qui s'était acquis une certaine réputation en construisant
des édifices, églises et collèges, appartenante sa congrégation.
Le résultat était facile à prévoir. Frère Martelange, ni plus ni
moins que ses devanciers, critiqua tous les plans, comme eux
oITrit d'en exécuter de nouveaux, mais mieux qu'eux sut les
faire accepter.
Ce n'est pas ici qu'il convient déjuger et de décrire en détail
cette œuvre inqualifiable, d'un style prétendu gothique, avec
des losanges, des ronds et des ovales refouillés dans les parties
planes, une rose représentant le soleil et ses rayons; puis un
(1) Réunion des Sociétés dea Beaux- Arts des départements, l?"^ session
1893. p. 722 et Mémoires de la Socu'té ((rchéologitjuede l'Orléanais.
(2) Extraits de deux lettres inédites publiées par l'auteur, Bulletins de
la Société archcolmjique de l'Orléanais, t. VI, p. lOô.
— 358 —
grand porUiil avec deux colonnes de l'ordre corinthien, archi-
Itnvc, frise et corniche, fronton triangulaire, etc..
Le transept du nord fut terminé en 1636, celui du sud
en 1676.
Le 29 août en 1686, les commissaires députés rappelaient
que « Sa Majesté avait fait entendre à Monseigneur l'évèque
d'Orléans que son intention était que l'on fît clore l'église dans
l'état qu'elle était ». En conséquence, ils adjugèrent les six
portes qui devaient fermer le transept à Charles Colas, maître
menuisier, demeurant à Orléans, paroisse de Saint- Donatien,
et Jean Manseau, aussi menuisier, demeurant à Orléans, pa-
roisse de Bonne-Nouvelle.
Mais le liécès de ce dernier empêcha son associé de remplir
ses engagements, et force fut de faire une nouvelle adjudi-
cation.
Elle eut lieu le 7 mai 1693, et très probablement après que
de nouveaux dessins eussent été fournis, car, disent les com-
missaires, « estans obligez de procedder à nouveau bail au rab-
« ])ais d'icelles portes en aurions faict faire plusieurs desseings
« par divers bons ouvriers, iceux communiquez, examinez en
« nostre bureau et faict examiner à personnes à ce cognois-
« sans ».
' La lutte fut vive entre Jean Fibardel (1), Franchomme,
Claude Lel)on, Jacques Lefebvre (pourquoi ne pas nommer
ces modestes ouviiers de la province?), maîtres menuisiers à
Orléans. Mais Fil)ardel eut la victoire, ayant proposé le dernier
rabais s'élevanl à la somme de 3,560 livres.
En prenant comme valeur intrinsèque de la livre tournois,
en 1693, le chiflYe de 1,50 (2), on aurait la somme de 5,340 fr.
qui, d'après les tables dressées par M. Leber, en 1847, équi-
vaudrait à environ 10,080 fr., en raison des variations du pouvoir
de l'argent.
Je publie en grande partie le procès-verbal d'adjudication.
(1) Fibardel exécuta plus tard la menuiserie des stalles.
(2) M. de Wailly cote la livre tournois, en 1693, de 1 fr. 52 à 1 fr. 81.
(Mcmoirc sur les variations de la livre tournois.)
- 359 —
On verra qu'il est muet sur le nom de l'architecte qui a donné les
dessins, et qu'il ne fournit aucun renseignement sur les sculp-
teurs ; je dis les sculpteurs, car plusieurs mains ont évidem-
ment travaillé à cette œuvre qui méritait bien d'être signalée.
Il est particulièrement regrettable de ne pas connaître le
nom de l'artiste qui a sculpté les médaillons. A défaut de signa-
ture, une seule initiale nous eût sans doute permis de le re-
trouver, grâce aux nombreux documents que nous possédons
sur la réédification de Sainte-Croix. Un examen attentif, fait par
les ouvriers, chargés, dernièrement, de nettoyer et décaper la
porte du sud, n'a amené aucune découverte à ce sujet.
Sera-t-on plus heureux pour la porte du nord ?
Nous souhaitons, en effet, que celte porte et les portes laté-
rales soient, comme celle du sud, décapées avec soin, et su-
bissent le même travail, si intelligemment fait, et si propre à
faire ressortir le mérite de ces belles sculptures sur bois.
G. VIGNAT.
PIÈCES JUSTIFICATIVES
PROCÈS-VERBAL d'ADJUDICATION DES PORTES DU TRANSEPT
DE LA CATHÉDRALE d'ORLÉANS
(Archives départementales du Loiret, C. intendance.)
Les commissaires depputez par le Roy, nostre Sire, sur le
faict de la réédiffication de Sainte-Croix d'Orléans ; pour satis-
faire aux intentions de Sa Majesté, nous aurions dès le 29 aoust
de l'année 1686, faict bail au rabbais à Charles-Colas et Jean
Manseau, maistre menuisiers à Orléans, des ouvrages à faire
pour la construction de six portes qu'il convient faire pour
fermer ladicte église, moyennant deux mil neuf cens livres, sur
laquelle [somme] ils auroient receu en vertu de nos ordon-
n.inces la somme de quatre cens cinquante livres employez ««n
— 360 -
achapt de plusieurs bois propres pour l'aire lesdictes portes,
iceux conimancez à travailler ; depuis quoy. le déceds estant
arrivé dudict Manceau, nous aurions faict procedder par saysie
à l'enlèvement de partie desdicts bois qui esloient en sa maison,
et ledict Colas ayant à cause dudict déceds néglig'é de satisfaire
audict bail, nous aurions faict enlever de sa maison l'autre
partye diceux bois, de manière qu'estant obligez de procedder à
nouveau bail au rabbais d'icelles portes, nous en aurions faict
faire plusieurs desseings par divers experz ouvriers, iceux com-
muniquez, examinez en nostre bureau et faict examiner à per-
sonnes à ce cognoissans, et sur iceux faict faire un devis conte-
nant les charges ausquelles veuillons faire bail d'iceux ouvrages,
l'une desquelles charges estant que l'entrepreneur sera tenu de
prendre lesdicts bois acheptez et travaillez par lesdicts Colas et
Manseau, pour pareille somme de 450 livres, qui viendra en
déduction de celle à laquelle iceux ouvrages seront adjugez, et
sur lequel devis avons faict mettre affiches contenant assigna-
tion à divers jours en nostre bureau, deux heures de relevée,
pour procéder au bail au rabbais desdicts ouvrages de menui-
serie et sculptures pour la construction desdictes six portes, la
première desquelles estoit au jeudy seize avril dernier, comme
il paroist par le procès- verbal... La seconde au jeudy vingt-trois
dudict mois, ainsy qu'il se justifie par autre procez verbal de
mission {sic) d'affiches dudict Auzoux, du 18 du mesme mois,
auquel jour, lieu et heure lecture auroit esté faicte par nostre
greffier dudict devis, charges, clauses et conditions, aux ou-
vriers menuisiers et autres entrepreneurs d'ouvrages y estans
en grand nombre et duquel la teneur suit :
Devis des ouvrages de menuiseries et sculptures qu'il con-
vient faire en V église de Sainte-Croix pour les deux grandes
portes et les quatre portes latéralles et mesme aussy deux
tambours ou porches au- dedans de dicte église, scavoir un
du costé du cimetière et l'autre du costé du cloistre de Mes-
sieurs les chanoines.
Premièrement les grandes portes ouvriront en toutte leur
— 301 —
liaulleur depuis le rez de chaussée jusque dessous l'imposte
dans la feuilleure dont les baltans du grand basly du costé des
liches seiont de treize poulces de large sur quatre poulces et
demy d'espoisseur et les battans du millieu seront de liuict
poulces...
Plus le battant et traverses des guichez dormans seront de
deux poulces et un quart d'espoisseur y compris le ravalement
suivant le plan... sera faict aussy au bas desdiclz guichez des
parquez assemblés en lozange de deux poulces d'espoisseur, mis
en recouvrement sur les bastis des dictz guichez dormans.
Plus au-dessus dudict parquet sera faict une base ornée
d'architecture suivant le desseing et profil, le tout alégy dans la
traverse.
Plus auxdictes grandes portes sera faict deux tables d'attente
ornées de sculptures, scavoir dans les grands panneaux deux
chiffres royaux et au-dessus une couronne royale entourée d'une
])rarjche de lys et de laurier, et une frise au-dessous des cadres
ornée de feuilles d'acanthe ; le tout conforme au desseing. Et à
l'égard des espoisseurs des dictes tables les panneaux seront de
deux poulces d'espoisseur et le surplus sera de l'espoisseur et
largeur, suivant le plan et profil.
Plus le derrière desdictes grandes portes du dedans de l'église
sera conlreventé et assemblé en descharge pour maintenir les-
dictes portes en état, le.squels assemblages seront d*un poulce
et demy d'espoisseur, ornés d'une grosse baguette et d'un
quarré...
Plus au-dessus desdictes grandes portes sera faict l'imposte
de quatorze poulces de large suivant celle de pierre qui est en
œuvre et d'un pied d'espoisseur, le tout alégi dans une pièce de
bois de toutte la grosseur, suivant et conformément aux des-
seing et profil, orné en cartouche et fleuron.
Plus au-dessus de l'imposte sera faict le ceintre hors œuvres,
d'assemblage de treize poulces et demy de largeur sur quatre
poulces d'espoisseur, orné d'un gros cordon de feuillage, dan.«!
la clef duquel ceintre sera la teste d'un chérubin suivant le des-
seing, et le ceintre au dedans sera aussi d'assemblage de deux
— 362 —
poulces d'espoisseiir et les panneaux de pareille espoisseur, et
au dedans sera assemblé un fond de quatre poulces d'espoisseur
où sera allegy et pris une médaille d'un Christ du costé du
cloistre des libraires, et une Vierge du costé du cimetière, les
médailles ornées de festons de ileurs, et le tout conformément
au desseing de l'imposte ou ceintre sera faict de mesme assem-
blage et compartiment au dedans de l'église que celles ci-dessus
et [unij ? suivant le desseing paraphé des assemblages de der-
rière.
PETITES PORTES
Les battants du costé des fiches seront de dix poulces de
large et les battants du milieu seront de six poulces...
Plus les parquets au bas desdictes portes seront assemblés en
lozange de deux poulces d'espoisseur...
Plus les cadres seront de bois, assemblages de quatre poulces
et demy de large...
Plus au-dessus desdictz cadres sera faict une frise de feuille
d'acanthe, et au-dessus une guirlande de fleurs et orné d'un
cordon d'architecture, et au-dessus d'icelle sera faict deux tables
datantes (sic) orné d'un panneau de sculpture, [enrichi] d'un
chiffre de Saincte-Croix, et entouré de palmes et lauriers, et
dessus ladicte table d'attente (sic) une corniche ornée de mou-
lure, le tout suivant le desseing et profil.
Plus derrière ladicte table d'attente et les parquets d'en bas
sera mis des panneaux de qiiinze lignes d'espoisseur, aussi
arrasés pour remplir l'espoisseur desùictes portes.
PORCHES
Plus sera faict deux porches, l'un du costé du cimetière,
l'autre du costé du cloistre de MM. les chanoines.
CHARGES
L'entrepreneur fournira d(î touttes matières nécessaires...
Appartiendra n l'enl repreneur lesdiclz bois archeptez et com-
- 363 —
mencez à travailler par lesdicts Colas et Manceau, moyennant
450 livres qui viendront en déduction du prix auquel lesdicts
ouvrages seront adjugez.
Après laquelle lecture faicte est apparu Simon Franchomme,
M'' menuisier à Orléans qui a offert de faire lesdicts ouvrages
de menuiserie et sculpture aux charges et conditions sus expri-
mées suivant et conformément audict devis, desseing, plan et
profils donnés en communication, moyennant 4,000 livres ;
Par Jean Fibardel, aussy M^ menuisier à Orléans, y demeu-
rant paroisse de {sic)... moyennant 8,900 livres ;
Par ledict Franchomme, à 3,800 livres ;
Par Claude Lebon aussi M" menuisier à Orléans, à 3,700
livres ;
Par Jacques Lefeuvre pareillement maître menuisier à Or-
léans, à 3,600 livres.
Et d'autant qu'il ne s'est trouvé personne qui ait voulu faire
autre rabais aurions continué l'assignation pour faire l'adjudi-
cation desdictz ouvrages au jeudi premier du présent mois.
Après quoy serait apparu ledict Franchomme qui a offert de
faire lesdicts ouvrages auxdictes charges et conditions, moyen-
nant 3,590 livres ;
Par ledict Fibardel, à 3,580 livides ;
Par ledict Franchomme, à 3,570 livres ;
Par ledict Fibardel, à 3,560 livres.
Auquel comme moins disant avons adjugé lesdicts ouvrages
de menuiserie et sculpture moyennant ladicte somme de
3,560 livres, aux cnarges et conditions...
Fait au bureau tenu en l'hostel épiscopal à Orléans, le jeudi
7 de mai 1693.
Signé : Jean Fibardel, Vauclin (1),
CuRAULï, Prévost,
Barré, Boutheroux.
(Il M^^ charpentier, caution.
— 364 —
Note relative à une inscription funérs-dre sur plaque de
plomb, trouvée dans l'enclos des Dames de St-Dominique,
de Montargis.
Le 21 février 1896, à Montargis, des ouvriers lie l'usine à
gaz, exécutant une fouille dans la rue de l'Enclos, découvraient
deux dalles, qui recouvraient deux caveaux de un mètre cin-
quante centimètres de profondeur.
Datis l'un de ces caveaux, qui était cimenté, on rencontrait
un tibia ; des débris d'étoffe de bure, ornementée d'une grecque
noire et recouverte d'une autre étoffe brochée d'or ; et une
plaque de plomb de 0"' 40 surO™ 36 portant en caractères assez
lisibles une inscription.
Cette inscription, relevée par V Indépendant de Montargis
(samedi 29 février 1896), nous paraissait sur plusieurs, points
incorrecte.
Nousl'avons soumise à M.Paul Quesvers, de Montereau-Fault-
Yonne, si érudit es histoire du Gatinais. Bien nous en a pris : car
rien qu'en recourant au P. Anselme — (T. XIII. p. 4282), le
docte membre de la Société archéologique du Gatinais a pu ré-
tablir un texte évidemment correct.
En efîel, Jeanne de Dreux, dont il est ici question, était la
troisième fille de Piobert IV, comte de Dreux, et de Béatrix de
Monlfort, Dame de Rochefort, et petite nièce delà fondatrice du
couvent des Dominicaines de Montargis, la V. Amlcie de Mont-
fort.
Elle fut mariée deux fois : 1" avant 1292, à Jean IV, comte de
Roucy, qui mourut en 1302 ; i" avant 1307, à Jehan de Bar,
seigneur de Puisaye : elle fit son testament le l'"" octobre 1324.
Elle était donc de Dreux par son père, comtesse de Boucy par
son premier mari ; Dame de Puisaye par son second (nari ; et de
Rochefort (en Yveline) par sa mère.
— 365 -
D'après ces données positives, il faut donc lire ainsi l'inscrip-
tion :
CI-GIT M"»*' JEHANNE DE DREUX
COMTESSE DE ROUCI ET DAME DE PUlSAYE ET ROCHEFORT
QUI TRÉPASSA l'aN DE GRACE MIL CGC ET XXXIII
LE ONZIESME JOUR DU MOIS d'aVRIL
La plaque de plotnb et les débris d'étoffe ont été remis à
M. le maire de Montargis, pour être déposés dans le musée de
cette ville. Quant aux ossements, ils ont été, sur l'ordre de l'ud*
ministration municipale, transportés au cimetière (1).
T. COCHARD.
(1) Cfr. sur les Dominicaines de Montargis : Dom Mûrin, dans son His-
toire du Gâtinuis ; et l'abbé Cochard, dans son opuscule sur les Ënfanln
de saint Dominique dans l'Orléanais.
366
Lettre du duc de Montpensier à Charles IX,
écrite d'Orléans, le 5 mai 1568.
En collectionnant la correspondance de Catherine de Médicis
qui fait partie des documents français de la bibliothèque impé-
riale de Saint-Pétersbourg, j'ai rencontré une lettre inédite in-
téressante, datée d'Orléans, le 5 mai 1568.
Elle est du duc de Montpensier, qui rend compte au roi d'une
mission dont il l'avait chargé. Le duc de Montpensier, était ce
Louis de Bourbon, appartenant à une branche cadette de la
maison royale de France, frère du prince de la Roche-sur-Yon,
dont le fils unique était mort accidentellement à Orléans en 1560,
très en faveur sous François II et Charles IX, gouverneur gé-
néral de la Touraine, et mêlé à tous les événements des
guerres religieuses. Il avait épousé Jacqueline de Longwic, dont
il eut un fils, connu sous le nom de prince Dauphin, qui se dis-
tingua toute sa vie par sa droiture et sa modération. Sa seconde
femme, fut en 1570, la célèbre Catherine de Lorraine, sœur des
Gui-çes. On est au lendemain de la dernière guerre civile, pendant
laquelle les protestants se sont emparés d'Orléans, y commet-
tant des excès sans nombre ; la paix vient d'être signée à Lon-
jumeau le 23 mars : et la tâche des gouvernants est de rétablir
partout l'autorité royale fort compromise.
Voici la lettre :
Sire, estant ce jour d'huy arrivé en caste ville d'Orléans, je me
suys inconfinent informé de mon fijz de l'cdre et police qui y a esté
donnée et comme toutes choses s'y conduisent, lesquelles, à ce que
j'ay peuveoir et entendre, sont si bien acheminées qu'on enpeult es-
pérer une bonne fin et yssue. De ma part, Sire, encores que je soys
party d'Estampes et que la traicte soyt grande, sy n'ay-je laissé pour
celadeniemectre en peine d'arriver de fort bonne heure et aller visiter
les lieux pins commodes pour y fau'e les citadelles que Vostre Ma-
— 367 —
jesté veult et entend y estre faictes. estant accompaigné des cappi-
taines qui y commandent etdes principaulx de ceste ville ; si j'eusse
eu auprès de moy l'ingénieur de Monsieur de Neversje lui en eusse
faictfaire le desseing. Toutefoys, s'il plaist à Vostre Majesté l'envoyer,
mon filz retardera son partement pour l'attendre et luy montrer
et dire ce qui en a esté résolu et arresté entre nous, afin
d'en faire dresser les pourtraictz et le vous porter luy mesme. Au de-
meurant, je ne vous puys celler. Sire, que j'ay trouvé toutes les
églises de ceste ville en très piteux estât et que si ceulx qui ont mis
la main à faire ungtel œuvre eussent esté aussi promptz et diligens
à les conserver en leui' entier, comme ilz ont esté à reparer et for-
tiffier ceste ville, la désolation et ruyne n'en seroit pas de beaucoup
si grande. Je supplye nostre Seigneur qu'en ce qui regardera le
bien de voz affaires et service de Vostre Majesté, mon filz s'en puisse
acquicter de si bonne façon que Votre dicte Majesté en reçoive le
plaisir et le contentement que désire.
De Orléans, ce V'-- jour de raay 1568.
Voustre très humble et très obéissant subject et serviteur,
LoYs DE Bourbon.
Le duc de Montpensier mourut gouverneur d'Orléans l'année
suivante.
G. BAGUENAULT DE PUCHESSE.
Î3G8
PEINTRES VERRIERS ORLÉANAIS
La peinture sur verre était autrefois en grand honneur dans
notre province. La foi de nos pères s'exerçait principalement en
faveur des églises et alimentait le travail de nombreux artistes,
dont le temps a malheureusement détruit l'œuvre fragile.
Un honorable instituteur de Tavers, aujourd'hui en retraite,
M. Adam, a utilisé ses loisirs à compulser les anciennes minutes
des notaires de Beaugency.
Ses recherches ont été fructueuses et consistent notamment
en un certain nombre de marchés passés avec des peintres
verriers de Beaugency, d'Orléans et de Tours, au cours des
xv% xvi^ et xvii" siècles.
M. Blondel, notaire à Beaugency, dont les minutes ren-
ferment une partie de ces actes, a bien voulu les transcrire avec
notes, en me chargeant de les communiquer à mes collègues,
Afin de répondre au désir de la Société, j'ai analysé succincte-
ment ces documents si intéressants pour l'histoire de l'art dans
l'Orléanais et dont nous ne saurions trop remercier MM. Adam
et Blondel.
Au cours de mes recherches aux archives du Loiret ou dans
les minutes de notaires d'Orléans, j'ai rencontré un certain
nombre de documents similaires relatif aux peintres verriers
d'origine orléanaise ou ayant travaillé dans notre pays. En atten-
dant l'occasion de les communiquer à la Société ; voici quelques-
uns des noms qui sont passés sous mes yeux.
Au XV" siècle : Hannequin de Bois le Duc, Cardin du Duit,
Henri Guidai, Pierre Acarie, Guillaume Labbé, Jean Pommier,
Jean Le Febvre.
Au X VP siècle : Jacques Richier ou Richer, Guyol Anbert,
Christophe Fleury, Jean Galinart.
- m\) —
Au XVIP siècle : François de La Fontaine, Guillaume Loi-
seau, Daniel Duneau, Guillaume Le Vieil, Michel Boyer, Martin
de Bresne, Meusnier. — Bernard Perrot et Desnoirreterre tous
deux maîtres des verreries d'Orléans, le dernier mort à la fin du
X VHP siècle.
H. HERLUISON.
l. JEHAN RIGHER
Peintre verrier demeurant à Beaugency, fait marché avec
maistre Regnault le Vovier, prestre commandeur de Saint-
Antoine du petit Jérusalem de Beaugency, dépendant de la
commanderie de Boigny, d'un vitrail pour ladite comman-
derie, représentant sainte Gatherine, saint Nicolas, saint
Regnault, saint Antoine, moyennant cent sols tournois et un
traversier de vin cleret d'Auvernay. Ge marché qui porte la date
du 30 décembre 1476, fut transporté le 27 mars de l'année sui-
vante à Regnault Lambert vitrier à Beaugency.
Le même Jehan Eicher traite le 12 mars 1488, avec Guillaume
de Ségrie, varlet de chambre et taillandier de madame la com-
tesse de Dunois pour six formes de vitres en la chapelle de saint
Michel. Ges verrières devaient comprendre : le Crucifix, Notre-
Dame et saint Jean ; N. D. de Pitié et saint Martin ; Dieu et la
Madeleine, saint Gentien, saint Fuscien et saint Victorien, sainte
Catherine, sainte Agnès ; saint Christophe et son fardeau ; t-aint
François et saint Sébastien ; avec les armoiries du Roy de la
Royne et du Daulphin, de monsieur Dunois et de madame son
épouse. Le tout pour la somme de neuf livres.
II. JEHAN ET FRANÇOIS DE LA FONTAINE
A cet artiste vitrier-peintre à Beaugency, Henry Vergier, rece-
veur de l'abbaye, confie le soin de décorer la fenêtre du pignon
de solaire de l'église Saint-Firmin de Beaugency (23 décembre
1598).
Celle œuvre se composera d'un crucifix de si.x pieds de roi
— 370 —
proportionné à la grosseur de la colonne ou pyramide qui sera
peinte. Au pied de la colonne et crucifiement seront représentés
ledit Vergiei', sa femme, son fils et sa fille avec ses armes pré-
sentées par saint Michel. Dans les nuages, un Saint-Esprit et
les effigies de N. S. P. le Pape et du Roy. Aux deux c«^tés du
Crucifix seront les images de Notre Dame et de saint Jean
l'Évangéliste, et aux pieds, la Magdeleine. Le tout pour la
somme de 50 écus.
Les minutes de Jean Tournois, notaire à Lestiou, renfer-
ment, à la date du '29 mars 1604, un acte passé entre François
de La Fontaine et Jehan Herbellin, procureur fiscal de la
seigneurie d'Avaray et notaire royal au bailliage de Blois,
demeurant à Avaray, pour la façon d'un vitrail destiné à l'église
d'Avaray. Pour 33 livres tournois, l'artiste s'engage à faire le
vitrail de la chapelle Saint-Claude, où sont sépultures les
membres de la famille Herbellin. Le tout agrémenté de saints,
saintes, d'un aigle, du soleil et de la lune.
Le 11 mai 1603, les gagiers de l'église Saint-Sulpice, de
Lestiou, commandent une verrière à François de La Fontaine,
pour la chapelle Notre-Dame, pour !e prix de 36 livres
tournois.
Le maître vitrier sera tenu de peindre en grandes figures
saint Salvator et saint Jacques, et dans les panneaux à l'entour
mettre aussi en peinture tant l'histoire de Monsieur saint Jacques
que l'histoire du pèlerinage, qui fut exécuté à Saint-Dominique,
avec le cop et la géline. Ensemble, mettre aussi en peinture
lesdits bailleurs en grands personnages, avec bourdons,
coquilles et chiffres.
Moyennant 9 livres dix sols, une autre verrière, placée à
l'endroit de l'autel de saint Vincent, devra représenter un
gaint Nicolas, avec la Résurrection des trois clercs et un saint
Clément avec un Maure. Le tout de grand volume.
(1) Payé à François de la Fontaine 23 livres tournois pour la façon d'une
vitre à neuf dans la chapelle de N.-D. de l'église Saint-Nicolas de Beaugency
représentant N -D. de Pitié, le crucifiement et saint Miciiel. (Archives
du Loiret, registre de la fabrique de Saint-Nicolas, 7 juin 1604.)
— 371 —
m. FRANÇOIS DE LA FONTAINE
LOUIS PORCHER
Hector de Villebresme, seit^neur de Rougemont, etc.,
homme d'armes de la compagnie de Ms^ le Dauphin, demeurant
à Fougères, étant de présent à Beaugency (2 mai 1600), baille
à François de La Fontaine et à Louis Porcher (son gendre),
maîtres peintres et vitriers de Beaugency, une vitre à faire dans le
pignon du chœur de l'église Saint-Nicolas, deBeaugency, appelée
la maîtresse vitre. Devrait figurer le Crucifiement, en douze
panneaux, le seigneur de Rougemont et ses armes. Vers le bas ,
douze portraits désignés dans un formulaire, le tout pour
cent livres. En présence de Jacques Goulhière, prêtre -reli-
gieux de l'abbaye de Beaugency, et prieur-curé de Saint-Nicolas.
La même église Saint -Nicolas de Beaugency donne lieu, à la
date du 23 septembre 1609, à la confection de verrières, par
Louis Porcher^ pour Guillaume Marcadé, marchand à Beau-
gency.
Toute la vitre du pignon de l'église du côté de l'autel de
Notre-Dame devra contenir :
1" Dans les six panneaux du hault, une Assomption de Notre-
Dame assistée d'anges, et au-dessus l'image de Dieu le Père,
recevant au Ciel ladicle Notre-Dame avec a. l'escripteau »
convenable ;
2° Les six autres panneaux dessous le trépassement de la
Vierge Marie, assistée des douze apôtres ;
3" Les trois panneaux du bas contiendront une Annon-
ciation de Notre Daine. Le tout en grand volume avec bordure
à l'entour.
Enfin la réfection de la rose du pignon d'aval, de ladite
église, celte rose peinte en rouge avec un Saint-Esprit au
a mitan » et, dans chaque feuillage, une tête de chérubin.
Le tout moyennant soixante livres et livrable à la Sainte-
Catherine.
François de la Fontaine traite encore le 9 février 1611,
TOME XI. — BULLETIN N» 159, 23
— 37'i —
avec Genlien Uoucquenay, chef d'eschantonncrye du F\oy,
demeurant à Beaugtmcy, moyennant la somme de trente-six
livres tournois pour un vitrail de l'église Saint-Firmin, de
Beaugency, composée de quinze panneaux Cette vitre, placée
à la seconde ouverture, au-dessus du maître-autel, devant et
à l'opposite de l'autel Saint-Sébastien, devait comprendre : au
premier panneau du haut, un Saint-Esprit, en forme de
collombe, avec nuages et rayon aux deux côtés, deux chéru-
bins et un au bas ; la partie centrale saint Gentien et sainte
Catherine, le tout accompagné d'une bordure de fleurs avec
chift'res.
L'acte passé devant Florimond Segretier (étude Blondel), est
signé de deux témoins nommés Pierre Regnard et Florimond
Grosseteste.
En l'année 1600 : l'église de l'abbaye de Beaugency fut
l'objet de la restauration d'un vitrail et de peinture du
rétable de l.i chapelle Sainl-Loui^ Louis Porcher, chargé
d'exécuter ces travaux fit marché, le 31 décembre de cette
même année avec Pierre Carré le jeune et Gosme Pour-
cellet, proviseur de la confrérie de Sainte-Anne. 11 s'agis-
sait de réparer les plombs de la vilre placée du côté du cloître.
La peinture comprenait un fond de parement sur lequel
devait ligurer sainte Anne et à ses côtés un ange ayant un ge-
nou en terre l'auti'e levé, tenant un chandelier garni d'un
cierge allumé. Le plafond et l'écran contenaient les figures de
Dieu le Père et de Notre-Dame ayant les mains jointes en
forme d'Assomption et un croissant sous les pieds. Ces deux
figures accompagnées du nuages. La dépense s'éleva à quinze
livies tournois Florent Myné, notaire étude Blondel.
Louis Porcher, maître peintre et vitrier à Beaugency s'en-
gage le 23 septembre 1609, envers Guillaume Marcadé, mar-
chand à Beaugency, à faire la vitre du pignon de l'église Saint-
Nicolas, du côté de l'autel du N.D.
Les six panneaux (lu hault devront contenir une Assomption
de Nuti\;-Dame, assistée d'anges en granl volume et au-Jessus
— 373 —
l'image de Dieu le Père, recevant au ciel ladite Nolre-Dime,
avec l'écriteau convenable. Dans les six autres panneaux au-des-
sus le trépassement de la Vierge Marie assistée des douze
apôtres, peinte également en grand volume.
Dans les trois panneaux du bas une Annonciation de Notre-
Dame.
IV. JEHAN PIGQUAULT
Vitrier demeurant à Orléans, paroisse Sainl-Pierre-Empont
passe un marché à Beaugency pour les vitraux de l'église Saint-
Firmin de cette ville.
Cet acte qui fait partie des minutes de M' Blondel a été
transcrit par son prédécesseur médiat Guillaume Juvyneau à la
date du 10 avril 1-498.
Jean Barré, lieutenant-général de M. le bailly de Beaugency,
Etienne Chollet et Benoit Gourdin, au nom et comme gagierde
l'église paroissiale de Beaugency conviennent que l'artiste
exécutera deux verrières. L'une destinée à être placée au-des-
sus de l'autel de Saint- André et de Saint-Glément devra repré-
senter les images de Saint-André, Saint-Glément et Saint-Éloi et
autres qui lui seront indiquées. La seconde qui prendra place
au-dessus de l'autel du presbytère représentera un Te Deum
ou autres histoires indiquées ultérieurement. Livrables la première
à la Pentecôte, la seconde à Notre-Dame de septembre moyennant
la somme de six vingt livres.
V. NIGOLAS PINAIGRIER — FBANÇOIS TOUTAIN
'es deux derniers marchés concernent encore l'église Saint-
Firmin. Ils sont intéressants par le nom des artistes.
Dans le premier portant la date du 28 février 1711, MM. Mo-
thiron, André Ghiquet, François Judes, Pierre Ponthus, Julien
Viau, marchands à Beaugency, confrères de la confrérie du
Saint-Sacrement baillent à Nicolas Pinaigrier, maître vitrier et
peintre, demeurant à présent à Tours, paroisse Saint-Saturnin,
étant à présent à Beaugency, une vitre à poser à la troisième
— 374 —
ouverture du haut pan, « qui a été nouvellement construite ».
En haut d'icelle vitre sera faite l'image du Saint-Esprit en forme
de colombe, assisté de chérubins et nuages. Plus bas un taber-
nacle porté par deux anges. Dans le tabernacle un calice avec
l'hostie aussi rempli de nuages et de chérubins, avec un soleil et
rayons autour du calice.
Le surplus de ladite vitre sera consacré à l'histoire de Notre
Seigneur Jésus-Christ faisant la cène avec ses douze apôtres.
Ce bail fait moyennant la somme de quarante-huit livres.
Au second marché, fut présente vénérable et religieuse per-
sonne, frère Jacques Disme, prêtre-prieur de l'église Saint-Fir-
min, qui confesse avoir baillé à François Toulain, maître
vitrier et peintre demeurant à Orléans, étant de présent à Beau-
gency, une vitre à faire dans la chapelle nouvellement bâtie en
l'honiieui- de Notre-Dame P]n laquelle victre sera portraict ung
Dieu le Père, tenant en ses bras ung crucifix, avecq quatre anges
tenant en leurs mains les vestiges de la Passion et ung Sainct-
Espiitîiu hault. Ladite vicire semblable au portraict représentant
le saint prieur et présentement mis ès-mains dudit preneur lequel
sera obligé de faire les couleurs des meilleures et plus exquises
comme azur et rouge et faire que lesdites couleurs ne soient
blafardes ni déchargées ». Livrable le 18 octobre 1617, moyen-
nant la somme de quarante-cinq livres tournois.
— 375 —
LÀ BÂ&UE DE PERTINÂX
Messieurs,
Je n'ai jamais eu l'inexécutable prétention de placer au
mènne niveau que les collections des grandes capitales le musée
historique de notre ville, l'ingénieuse fable de notre Lafon-
taine, la grenouille et le bœuf, aurait bientôt raison de pareille
audace, mais j'ai toujours pensé et pense encore, qu'un musée
provincial, quand il est dirigé constamment avec les lumières
de l'étude, le discernement des dépenses, le choix des objets,
le dévoûment à sa prospérité, que ce musée peut s'élever à un
très haut degré dans les sanctuaires de la science et marcher
le front superbe, avec les trésors princiers des reines de
l'Europe que d'opulentes allocations, et des voyages scienti-
fiques enrichissent sans cesse.
Orléans, Messieurs, a la gloire peu commune d'avoir ouvert
et de posséder un musée où sont contenus des trésors de
science, un sanctuaire méthodiquement diposé, où le savant,
l'artiste, l'homme de goût, peuvent trouver jouissance et profit,
heureux de trouver à bonne source, profonde et. sûre, le con-
tentement de leurs noV)les aspirations.
— 376 —
Un trésor est entré, Messieurs, dans notre musée historique,
et je viens vous le faire connaître.
C'est une bague en or de très grande proportion, de forme
dite chevalière, portant, encastrée dans son chaton, une mé-
daille en or de Pertinax : vous savez. Messieurs, que les
médailles de cet Empereur sont rares ; la rai?on en est simple ;
il ne régna que quatre-vingt-dix jours : vertueux, restaurateur
de l'ordre, de la moralité et de la discipline que les années
honteuses de l'Empereur Commode avaient fait disparaître, il
déplut aux prétoriens, corrompus par douze années de licence,
et ils l'assassinèrent après trois mois de règne et d'efforts
courageux pour laver Rome des souillures où elle était
plongée.
La rareté des médailles de Pertinax s'explique donc par la
brièveté de son règne, et celle du musée trouve encore une
autre richesse dans la beauté de sa monture.
Mais il faut maintenant vons dire comment il m'a été possible
de l'acquérir.
Dans le cours du matin du mois d'avril 1880, je vis entrer
chez moi M. Grivot, notaire, demeurant cloître Sainte-
Croix, n° 7 ; il connaissait mes goûts d'antiquaire, il me dit
qu'il venait leur faire appel, car il était récent possesseur d'une
médaille en or portant une ligure barbue, fort laide, et il insis-
tait sur ce mot, entourée d'une légende qu'il ne pouvait
déchiffrer ; il me pria donc de lui rendre ce service de lecture
et de venir chez lui, où la pièce me serait remise entre les
mains. J'avoue que j'hésitai intérieurement quelque peu. car
j'avais été si souvent mis en présence de monnaies et autres
objets sans valeur, j'avais tant de fois perdu mon temps à les
examiner, que je répugnais à m'occasionner un déplacement
inutile, mais la loi de politesse l'emporta sur mon incertitude,
et le lendemain matin, j'allai chez M. Grivot qui me remit la
médaille et sa bague. Je reconnus de suite la figure d'un
Empereur romain, mais la légende n'étant pas très facile à
lire promptcment, je le priai de me la confier durant une
journée. Arrivé chez moi, je lus bientôt le nom de l'iiblius
— 377 —
Helvidiics Pertinax : j'avais entre les mains une rareté nun)is-
malique ; mais je n'en avais pas la propriété, et je vous laisse
à croiie si je conçus bien vite la volonté de l'acquérir pour le
musée. Je m'empressai donc de retourner le lendemain matin
chez M. Grivot, auquel je donnai la lecture du nom de l'Em-
pereur qu'il avait qualifié de personnage affreusement laid et
de sa légende ; puis je lui demandai s'il tenait à conserver
cette médaille, que dans le cas où il voudrait s'en dessaisir,
je l'accepterais pour les collections du musée. Il me répondit
simplement qu'il la céderait volontiers, qu'elle lui avait coûté
45 francs, et que si je lui remboursais cet argent, il m'en
ferait la cession ; le marché fut conclu et je devins posses-
seur de la médaille dans son sertissage ; je le priai alors de
vouloir bien me dire comment cet objet était arrivé entre ses
mains.
Voici sa réponse faite du ton le plus naturel, sans apprêt,
sans recherche avec toute la saveur de la vérité ; je la donne
textuellement, car elle s'est gravée profondément dans ma
mémoire, à cause de l'importance que je devais y attacher :
« Durant l'année 1880, je fis chez un vigneron du faubourg Saint-
« Vincent un inventaire, par suite d'un décès et de son héri-
« tage. Il paraît que ma façon d'agir fut agréable à ce vigneron
« car après la conclusion des affaires, il me dit qu'il m'était
« reconnaissant de ma conduite, et voulait me témoigner sa
« reconnaissance. Je sais, me dit-il que vous êtes amateur
« de curiosités, je vous en offre une que je possède depuis deux
« ans, elle n'a pour moi aucun prix, je l'ai trouvée en 1878,
« en marrant une pouée de vigne de mon champ du faubourg.
« Elle roule dans ma commode depuis cette époque, elle aura
« pour vous, un curieux, quelque valeur. J'acceptai, et en
f< arrivant chez moi, j'ai voulu me rendre compte de l'objet
« donné, je vis qu'il n'était pas en cuivre comme l'avait
« cru mon vigneron, mais en or, la figure et les lettres étaient
« barbares et illisibles, mais le métal était bien de l'or, ma
« femme fut du même avis, nous différâmes sur un point. Je
« voulais garder cet objet sans avertir le vigneron de son
— 378 —
<i erreur, le don est un acte de reconnaissance, disais-je, et
« fait avec pleine volonté, j'en suis donc légitime possesseur.
a M""' Grivot plaida la cause d'ignorance du vigneron et celle,
« pour le moins, de la délicatesse, je cédai, nous pesâmes
« l'objet qui nous sembla avoir une valeur de 45 francs que je
« remis au vigneron. »
Tout n'est pas. Messieurs, dans la vie d'antiquaire, une rose
sans épine, un ciel sans nuage, une joie sans mélange ; je
venais d'en éprouver une très vive, mais elle s'altéra bientôt
et il m'arriva un doute sur la nature du métal de la bague.
Était-il bien en or, ainsi que la médaille ? De tristes événe-
ments autorisaient ce doute, je me hâtai de Téclaircir en recou-
rant au savoir d'nn orfèvre bien connu à Orléans par sa longue
expérience et son incontestable honnêteté, M. Molgatini ; il la
soumit à ses regards, à ses mains, à ses réactifs et déclara
que l'or était de bonne qualité, la pesa et constata que le poids
représentait 125 francs.
Mais arriva une seconde épine : je n'avais donné à M. Grivot
que 45 francs, prix qu'il m'avait demandé croyant que telle
était sa valeur; l'orfèvre l'avait estimée 1*25 francs, la différeiice
était de 50 francs, le vendeur l'avait cédée sans pression, avec
pleine liberté, le marché était conclu, par conséquent la pro-
priété dûment transférée. Devais-je agir à l'égard de M. Grivot,
comme lui-même avait agi envers son vigneron ? J'avoue que
j'étais sur le point de trancher la question en ma faveur, le
musée faisait de cette manière une si brillante acquisition !
Cependant je voulus me donner un repos entier d'âme et con-
sultai un habile et consciencieux dénoueur de difficultés, et je
fus condamné à son tribunal, si ce n'est pas devant la rigou-
reuse conscience, mais devant une raisonnable délicatesse, et
je remis 50 francs à mon vendeur qui me remercia, mais ne put
m'enlever un certain voile de tristesse.
Une troisième épine survint, elle ne fut pas la moins acéré<'.
.l'appris par M. l'abbé Cochard, directeur des Annales reli-
(jieuses du diocèse, ayant des liaisons avec M. Grivot, qu'une
seconde bague égaleinent en or, mais |ilus petite, avait été
— :379 —
trouvée par le même vigneron au même endroit, avec la pre-
mière et donnée également par lui à M. Grivot. Elle portait
une intaille représentant la victoire. M. Grivot voulant la
conserver parce qu'elle était plus portative que la première
et éviter mes instances pour la posséder, ne m'en avait point
parlé. Ne pouvant emporter la place d'assaut, je m'efforçai
plusieurs fois, à l'aide des bienveillantes tentatives de
M. Gochard, d'entrer habilement dans la place. Ses efforts et
les miens furent inutiles, il ne me fut jamais possible de me
procurer même la vue de cette bague que M. Grivot montra
quelquefois à M. Cochard. M. Grivot a quitté Orléans, la
bague est partie avec lui, sans espoir aucun de retour; je ne
m'en consolerai jamais, car ce second anneau complétait l'his-
toire du premier dont je vais tâcher de faire apprécier à nous
surtout, Orléanais, toute l'importance. La question de
Genahum et la topographie de notre ancienne cité s'y ratta-
chent facilement ; la richesse du métal des deux bagues et
particulièrement des sertissures du chaton, annoncent bien
évidemment que le possesseur était un personnage opulent,
voulant se donner la jouissance d'un objet précieux et l'avoir
chaque jour sous les regards, ainsi que sous les yeux étrangers.
Genahum, centre et marché du commerce de la région
chartraine, devait attirer les grands spéculateurs commerciaux
et leur procurer de grosses fortunes, occasion de grandes
■ dépenses. On peut donc croire sans témérité que nos bagues
ont appartenu à une famille opulente de négociants. La plus
forte a dû couvrir le robuste doigt du mari, la plus petite a dû
orner le doigt plus faible de sa femme.
Mais comment se fait-il que ces objets aient été trouvés dans
le faubourg Saint-Vincent, à la proximité île la ville ?
Vous savez. Messieurs, qu'en dehors des cités, les Gallo-
Romains construisaient des maisons de plaisance appelées
villa, dont nous retrouvons souvent les vestiges. Les riches
commerçants de Genabum ont dû se procurer ces habitations
rurales auprès de la ville. Notre faubourg Saint- Vincent leur
offrait cet avantage, c'est le seul même qui le leur offrit. Au
- 380 —
Midi, il aurait fallu qu'ils traversent le pont; à l'Est, se trou-
vait une forêt ; à l'Ouest, ils auraient dû faire un chemin rela-
tivement plus lon^r ; au Nord, ils avaient, au pied de l'enceinte
de la ville, un terrain uni, fertile, de très facile abord, ils le
choisirent, et il faut voir également dans ce choix la cause du
cimetière que nos ancêtres y placèrent, que les travaux du che-
min de fer, en 1846, ont malheureusement coupé en deux et
dont est sortie la pierre tumulaire déposée dans notre musée
historique et qui porte l'acte de naissance de Genahum mis en
lumière tout à la fois par nos concitoyens, MM. Gharpignon et
de Pibrac et par les antiquaires de France ; il faut également
voir dans ce choix la cause des médailles de tout métal, des
tuiles à rebord, des vases en terre cuite, des conduites d'eau,
d'une bague en or avec intaille, d'aiguilles en os, d'un mercure
enterre cuite blanche, trouvés plusieurs fois dans, les terres
de ce faubourg.
Mais pourquoi les deux bagues ont-elles été trouvées
réunies ensemble dans le même enfouissement ?
On doit, je pense, en attribuer la cause à l'une des incur-
sions des barbares dans les Gaules; à leur approche, nos
aïeux ont cherché à soustraire aux envahisseurs ce qu'ils
avaient de plus précieux et prendre ensuite la fuite pour mettre
leur vie en sûreté. Une mort violente par la main des soldats,
ou toute autre cause a trompé leur prévision de retour, et
c'est ainsi que 1,500 ans ont passé sans bruit sur l'enfouisse-
ment des deux bagues conjugales. La célèbre découverte des
bronzes de Neuvy-en-SuUias, dans notre département, s'explique
par le même motif : mettre les trésors à l'abri du pillage
par les envahisseurs, puis les enfouisseurs sont tués et empor-
tent avec eux le secret de leur travail.
Voici, Messieurs, l'intéressante histoire de notre bague de
Pertinax. Je tenais à vous en montrer l'inattaquable authen-
ticité et les détails dans lesquels je suis entré donnent toute
certitude à cet égard ; la bague et son chaton ont d'ailleurs
passé sous les yeux de connaisseurs expérimentés, des savants
— 381 —
de Paris, du conservateur du musée de Saint -Germain-en-
Laye, qui a demandé son moulage et l'a déposé dans les col-
lections nationales.
Vous aimerez, je le crois. Messieurs, à placer dans vos tra-
vaux celte notice qui est l'expression fidèle de la vérité. Un
pareil trésor, que nous envieront les plus belles collections de
France, devait avoir écrites les pages de sa vie. Un récit verbal
est intéressant, mais c'est au travail scripturaire et déposé dans
les actes d'une Société, à lui donner la sanction définitive de la
vérité et de l'immortalité.
Vous permettrez en outre, Messieurs, que ce travail porte la
signature des trois personnes qui ont eu une place spéciale
dans l'histoire de la bague de Pertinax et de sa compagne, par
la vue, la parole et l'action.
Desnoyers.
Les soussignés attestent que la bague dont il est ici question
provient de M, Grivot, ex-notaire.
T. CocHARD, H. HerluisôN,
Chan. dir. des Annales. Libraire.
— 382
DÉCOUVERTE UE SÉPULTURES ANTIQUES
ET T)E
PUITS FUNÉRAIRES
A St- Martin -le -Seul, près Pithiviers
Dans le courant de l'hiver 1895-1896, le terrain entourant la
petite église de Saint-Martin -le-Seul a été défoncé à un mètre
de profondeur, pour y faire des plantations. Les ouvriers ont ren-
contré l'emplacement de l'ancien cimetière de l'église, autrefois
paroisse deBeaudrevilliers. Dans un rayon de 10 mètres, au nord
de l'église, se trouvent de nombreux corps enfouis très- peu pro-
fondément, le roc calcaire formant le sous-sol, à 50 ou GO cen-
timètres, n'ayant pas été entamé. Les terrassiers se ne sont pas,
d'abord, préoccupés de ces sépultures, leur attention n'a été
éveillée que par la rencontre d'une pièce de Constantin, petit
bronze ; c'est la seule pièce romaine qui ait été remarquée. A
partir de ce jour, ils ont recherché les monnaies qu'ils croyaient
avoir une grande valeur, mais ont brisé les poteries funéraires
qu'ils ont rejetées dans la fouille. M. le curé de Pithiviers qui
faisait faire les travaux, les engagea à recueillir, avec soin, tous les
débris qu'ils rencontreraient. Devant le portail ouest, les corps
étaient plus nombreux et enterrés plus profondément, la plu-
part étaient bouleversés par des inhumations successives. Pres-
que tous les corps étaient accompagnés de poteries contenant du
charbon et une pièce de monnaie, usage de l'antiquité qui pa-
raît s'être conservé jusqu'à une époque assez récente. En ellet,
les pièces les plus anciennes remontent à Charles V, les plus
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— 383 —
nombreuses sont des deniers tournois de Louis XIII, Gaston
d'Orléans, des liardsde Louis XIV. Les poteries, avec charbon,
ont été employées, au moins, jusqu'à cette époque, car on y
trouve des vases de forme encore en usage aujourii'hui.
Mais la partie la plus intéressante des fouilles a eu lieu au sud
de l'église, près de l'abside. On y a rencontré deux cercueils de
pierre, orientés les pieds au levant. Ces sarcophages sont en
pierre oolithique, très tendre, et grossièrement taillés. L'un d'eux
a été brisé par la pioche, mais le second a été dégagé avec soin.
Il avait servi plusieurs fois; en efTet, les fragments du couvercle
se retrouvaient autour des parois, et le corps avait été recouvert
avec des pierres brutes, trouvées sur place. Ces cercueils étaient
posés sur le roc, à un mètre de profondeur. Un peu plus au
sud-ouest, à environ 3 mètres d'un pilier de l'église, existaient
deux puits funéraires, recouverts avec de larges pierres brutes;
sous lesquels existaient des cavités.
Dans le premier, il existait un vide de 50 à 60 centimètres.
Mais les ouvriers, malgré les recommandations, n'y ont fait au-
cune attention et l'ont, de suite, recomblé, disant qu'il contenait
delà cendre. Al™50, à l'ouestdu premier, ils en ont rencontré un
second; en enlevant les roches qui le recouvraient ils ont remar-
qué une cavité assez profonde ; j'ai alors recommandé de ne
pas le combler et au besoin de le vider des déblais qui s'étaient
écroulés. L'orifice de ce puits, à 80 centimètres au-dessous du
sol, avait un mètre de diamètre. Ce puits, creusé dans le calcaire
de laBeauce mêlé de tuf, allait en s'élargissant vers le fond, où
le diamètre arrivait à 2™ 50. La profondeur était de 2'" au-des-
sous de l'orifice , il était donc de forme conique. Au fond se
trouvait une couche, d'environ 50 centimètres, de cendres noires,
de menus fragments d'ossements réduits à l'état de chaux,
mêlés de parcelles de charbon. Mais les fragments d'ossements
étaient trop minimes pour qu'on pût les reconnaître. Cette
couche enlevée, on s'est trouvé sur un banc de roc dur très
compact; nulle trace de poteries, monnaies ou autres objets. Les
fouilles ont été arrêtées à ce moment, peut-être en continuant
eût-on trouvé une série de puits semblables.
— 384 —
Un cimetière, fort ancien, existait donc à cet endroit, sans
qu'on puisse en préciser l'époque.
L'abside de l'église actuelle porte bien le caractère du
XI' siècle; mais il existait, certainement, un sanctuaire antérieur
puisqu'à l'époque de l'invasion des Normands, les Nantais y
avaient transporté le corps de saint Martin de Verton. C'est à
partir de cette époque que cette localité prit le nom de Saint-
Martin-le-Seul, à cause de sa position isolée.
Vers la fin du x'^ siècle, c'est près de cette chapelle qu'avec
la permission d'Aloyse de Pithiviers, saint Grégoire de Nico-
polis s'était retiré dans une grotte que l'on montre encore, et
qui est l'objet d'un pèlerinage très fréquenté. Saint Gré-
goire, mort dans le commencement de Tan 1000, fut enterré au
chevet de Saint- Martin-le-Seul. C'est, probablement, quelques
armées après sa mort que fut construite la petite église
actuelle.
Cette chapelle servit jusqu'en 1792, comme paroisse de Beau-
drevilliers ; à cette époque les inhumations cessèrent, la paroisse
de Beaudrevilliers ayant été réunie à celles de Bondaroy et
d'Estouy.
MARTELLIÈRE.
— J85
NOTE RELATIVE
A DES DÉBRIS D'ANCIENS EDIFICES ORLÉANAIS
DES Xie, xve, XVie SIÈCLES
ENFOUIS DEPUIS UNE CINQUANTAINE D'ANNÉES AU LIEU DIT "LE COLOMBIER"
Près Cléry (Loiret)
Au cours des huit années qui s'écoulèrent de 1836 à 1844, un
arcliéologue Orléanais, M. le marquis de Tristan, propriétaire du
château de l'Emérillon, sis sur le territoire de la commune
de Cléry (Loiret), prit soin d'acheter, tant dans notre ville
qu'à Beaugency, à l'occasion de divers travaux municipaux, une
notable quantité de matériaux anciens, présentant les caractères
architecturaux des xi*, xv*, et xvi» siècles.
Dans la pensée de l'acquéreur, ces intéressants débris du passé
devaient être postérieurement utilisés pour la construction d'une
habitation qu'il se proposait d'édifier sur ses terres, aux confins
des communes de Mézières et de Cléry.
Avant de bâtir, M. de Tristan avait commencé par des-
siner et planter dans un joli site un parc de belle étendue.
Sous son habile direction, de nombreuses équipes d'ouvriers
sans travail avaient creusé un lac alimenté par les eaux de l'Ar-
dou, des îlots avaient été ménagés aux bons endroits et des
allées tracées sur les rives sinueuses de la rivière avaient été
bordées de massifs d'arbres rares.
Les matériaux dont nous nous occupons avaient été amon-
celés sur le coteau, à proximité des bâtiments de la ferme du
Colombier, puis enterrés à une faible profondeur dans le but
de les soustiaire à l'action destructive des gelées.
— 386 —
La mort surprit M. le marquis de Tristan avant qu'il put tirer
parti des sculptures et moulures amenées ■ à pied d'œuvre; ses
héritiers renoncèrent à exécuter ses projets, en sorte qu'avec
le temps son précieux dépôt disparut sous la mousse, les ronces
et les broussailles.
Toutefois, M. Pierre de Tristan trouva dans les papiers de
son père un inventaire détaillé des matériaux enfouis en ce lieu.
Celle pièce indiquait leur provenance, le nombre des pierres de
taille assemblées pour former chaque ouverture et la datede leur
acquisition. C'est cette pièce intéressante que nous allons publier
en la complétant par des renseignements précis puisés aux
sources les plus sûres.
Au cours de ces dernières années, M. Pierre de Tristan,
présentement maire de Cléry et conseiller d'arrondissement,
devenu propriétaire du château derÉmérillon depuis la mort de
son père, résolut de réédifier les communs de son habitation et
d'y utiliser dans une larg/; mesure les matériaux du Colombier.
C'est ainsi que deux grandes cheminées provenant de la mai-
son Lhabitant, sise rue du Poirier, achetées en 1844 et désignées
à l'inventaire ci-joint, furent remontées dans les nouveaux cé-
nacles ; les claveaux en pierre dure de la fenêtre en plein
cintre de Saint- Pierre-Empont, furent retaillés et employés
à l'exclusion toutefois des chapiteaux des colonnettes conservés
en raison de leurs sculptures assez frustes mais fort anciennes.
En faisant son choix parmi ces restes d'un autre âge,
M. de Tristan fut frappé du caractère de quelques-unes des
moulures et sculptures lui appartenant, mais il constata
avec peine que beaucoup de pierres mises au jour, avaient eu
fort à souffrir des intempéries, en dépit des précautions prises
pour assurer leur conservation.
Avant de se décider à convertir en moellons ces marches
d'escalier, ces nervures élégantes, ces chambranles, ces culots,
ces écus mutilés, déshonorés par le temps, M. de Tristan voulut
bien nous écrire pour nous inviter à venir les inspecter une der-
nière fois et à lui désigner les débris qui nous paraîtraient dignes
d'entrer au musée d'Orléans.
— 387 —
Au cours du mois d'octobre de la présente année 1896, pro-
fitant des derniers beaux jours, nous fîmes cette intéressante
visite.
A vrai dire, le nombre des pièces intéressantes que nous
vîmes au Colombier, nous parut restreint : quelques culots et pen-
dentifs du xvi^ siècle, deux chapiteaux romans, une petite porte
du XV'" siècle, provenant du vieil Hôtel-Dieu, surmontée d'un
écusson en pierre d'Apremont chargé d'un monogramme habile-
ment sculpté et bien conservé, quelques nervures et une clef de
voiite furent les seuls débris qu'il nous parut utile de reven-
diquer.
Ces matériaux gracieusement mis à notre disposition par
M. de Tristan seront rapportés au musée municipal d'Orléans.
Quelques belles moulures du xv° siècle pourront être égale-
ment conservées et déposées à l'école découpe de pierre de notre
ville, à titre d'échantillons.
Il ne nous reste donc plus qu'à rendre hommage au désinté-
ressement, à la prévoyance de M. le marquis Pierre de Tristan
et à publier l'inventaire auquel nous avons fait allusion en com-
mençant.
LISTES DES MATÉRIAUX ACHETÉS PAR
M. LE MARQUIS DE TRISTAN
1836. — 1° Porte Barentin presque tout entière — (mâchi-
coulis, culs de lampes, corbeaux, etc.)
Ces matériaux ont été utilisés ou ont disparu à une
époque antérieure à l'année 1896. — L'album de
M. Pensée, consacré aux souvenirs architectu-
raux du vieil Orléans, renferme une vue de ce
monument (1).
{!) Disons d'une manière générale que tous les monuments ot édifices
dont il va être question dans cette note sont mentionnés ou décrits dans
les deux volumes de ['Histoire arr.hiiccturale de la uillti d'Orléans
publiée par M. de Buzonnière en 1849.
TOME XI. — BULLETIN N° 159. 26
— 388 —
2° Fenêlre de la Tour de Snint - Piorce - Km pont
(3'2 pierres),
Celte liaie de style roman formée de claveaux de
pierro dure, ornée de colonnetles et de chapiteaux,
figure sur un dessin de M. Vergnaud-Homagnési,
représentant l'église Saint-Pierre-Empont, Joint à
son mémoire sur ce monument publié en J835.
(V: Tome XIII des annales de la Société royale des
Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans.)
La baie en question large de 2"" 20 environ,
s'ouvrait au-dessus du portail de la. tour.
1839. — Fenêtre de la rue des Basses-Gouttières. (17 pierres).
Cette rue occupait l'emplacement de la partie de la
rue Jeanne-d'Arc actuelle, présentement bordée par
la façade principale du Lycée.
1840. — Escalier de M. Vergnaud. — 51 marches. — 3 ou
4 paliers, 2 étages — très détérioré.
11 est probable que cet escalier vient d'une maison,
autrefois sise rue Neuve n° 35, coupée en deux
parties parle tracé de la rue Jeanne-d'Arc.
Voir à l'appui de cette allégation, une brochure im-
primée chez Alphonse Gatineau en avril 1839 inti-
tulée : Observations souinises à MM. les Jurés,
pour M. Vergnaud Romagnési, propriétaire
d'une maison, etc.
Un plan teinté annexé à celte brochure comporte
« un grand escalier » à noyau central semblable à
celui dont il est ici question.
1840. -- Moulin de l'Hôpital (340 pierres). Ce moulin figuré
sur le plan d'Orléans, dressé par M. Pensée
en 1846, mais à demi-détruit à celte époque,
s'élevait devant le cimetière Saint-Jean, sur une
butte artificielle dont les derniers vestiges dispa-
rurent au cours de ces dernières années pour
faire place à la gare du tramway d'Ouzouer-le-
Marché.
— 389 -
1840. — Pierres des vitraux de Sainle-di'oix. (sic)
Provenance et deslinalion inconnues.
4 fenêtres de la rue Saint-Étienne (84 pierres).
1843. — Chapelle Pelletier. (Sciés de voûte). 181 pierres de
nervure et piliers en pierre dure de Beaugency et
d'Apremont.
Cet édifice, connu à Beaugency sous le nom de son
dernier propriétaire, M. Pelletier, juge de paix
en cette ville, s'élevait dans la partie nord de la
rue du Change, où se trouvait au xv^ siècle le jeu
de paume de la comtesse de Dunois.
On remarque, sur l'une des clefs de voûte, les traces
d'un écusson (l'^urdelysé, surmonté d'unlamhel.
Une note relative à cet édifice, rédigée par notre col-
lègue, M. Guerrier, natif de Beaugency, fait suite à
à ce travail.
1843. — Vitrail de Saint-Aignan,
1844. — Portes et cheminées de la maison Lhabitant de la rue
du Poirier. (Ces deux cheminées ont été utilisées
dans les dépendances du château de l'Éméiillon
récemment construites par le marquis de Tristan,
fils de l'acquéreur de ces matériaux.)
1845. — Fenêtre et porte du Salon de Flore, payées à M. Bi-
ballier, ainsi que : 4 fenêtres de la rue Sainte- Anne
et 2 fenêtres de la rue des Basses-Gouttières.
Le salon de Flore dont il est ici question, était une
salle de danse, située rue des Hennequins, non loin
de l'ancienne Porte Parisis. Cette rue disparut pour
faire place à la partie Est de la rue Jeanne-d'Arc.
C'est dans cet immeuble que fut établi en 1809, le
temple de la loge dite : a le Creuzet moral. »
C'est encore là que se tint, le 3 août 1810, la séance
d'inauguration de la loge dénommée : « l'Union
parfaite. »
V : « Essais historiques sur les francs-maçons d'Or-
léans » — 1886. Pages : 97, 99 et 111.
— 390 —
1816. llôlel-Dieu. Deux fenêtres de la façade Nord
300 morceaux de pierre, environ, provenant d'une
porte de l'entre-sol, d'une grande fenêtre ogivale
— et d'autres ouvertures du même bâtiment.
M. Pensée a consacré plusieurs pages de son album
Orléanais, à des vues du vieil Hôtel -Dieu, dont il
est ici question. Cet édifice s'élevait à l'est
de l'Institut actuel, entre l'église Saint-Michel
(aujourd'hui transformée en salle de spectacle) et
la cathédrale. — La façade Nord dont il est ici
question, est visilile sur l'un de ces plans.
1840. — Toute la charpente de l'ancienne prévôté, au Vieux-
Marché.
Nous mentionnerons pour mémoire une cheminée monumen-
tale de pierre dure ornée de sculptures très remarquables, qui
demeura pendant de longues années enfouie à côté de ces dé-
bris, mais ce beau monument n'était pas d'origine orléanaise.
Il nous suffira de dire, pour donner une idée de sa valeur
artistique, qu'il fut vendu au cours de ces dernières années à une
châtelaine Anglaise : M""" Burns, moyennant la somme de dix
mille francs.
La présente note a pour but de détruire une légende assez
accréditée d'après laquelle cette cheminée devrait être considérée
comme un chef-d'œuvre des maître^ sculpteurs de la Renais-
sance, appartenant à l'école dite « des bords de la Loire ».
Ce monument provenait d'une métairie sise à Fleury-sous-
Chaumont (Oise).
H est daté et signé Bulleux. Un lit sur la frise du manteau
cette inscription : ce Antonius de ïibivillier hoc opus fecit fieri
l'an (sic) 1515. »
M. P. de Tristan a conservé la photographie de cette remar-
quable cheminée.
LÉON DUMUYS.
- 391 —
Note de M. Guerrier, sur la Chapelle Pe^etier.
C'était un oratoire du pur xV siècle, situé à l'extrémité Nord
de la rue du Change, presqu'au pied du Gros Horloge.
Il n'avait que 5'" 50 de long, sur 3 de large. — Hauteur sous
clé, 5'" 50 à peu près.
De chaque côté, 2 piliers, dont les nervures se divisant à 2"» 50
du sol, allaient s'épanouir dans les voûtes.
Aux clés de voûte, deux écussons chargés d'armoiries.
Ce petit et gracieux monument fut démolien 1843 par son
propriétaire, M. Pelletier, juge de paix de Beaugency.
M. Jourdin-Pellieux, neveu de notre historien, eut soin, avant
la démolition, d'en faire un dessin, exact comme tout ce qui
sortait de son crayon. Ce que ce dessin est devenu après
la mort de M. Pellieux, je l'ignore. Mais j'ai été assez heureux
pour retrouver dans mes papiers un croquis que j'en avais fait,
il y a quelque cinquante ans.
Sur l'origine de cet oratoire, aucun renseignement ; jamais je
n'ai entendu prononcer à ce sujet le nom de Dunois. — Les
armoiries de la voûte pouvaient mettre sur la voie; elles étaient
malheureusement grattées, et partant indéchiffrables, à l'époque
où fut fait le dessin.
L. GUERRIER.
— 392 —
Ouvrages offerts à la Société pendant l'année 4896.
I. — DONS DE l'état.
Ministère de l'Instruction publique. — Journal des savants :
les deux derniers mois de l'année 1805 et les dix premiers de
l'année 1891).
— Romania : année 189(), livraisons n^s 97 à 100.
— Revue hùtonque : année 1896.
— Revue archéilogiquc : les dix premiers moisde l'année 1890,
3e série, tome XXVIII.
— Musée Guimet : Revue des reH(jions (in-8") : 17^ année,
tome XXXIIl, n" 1, 1896. Coffre à trésor, étude héraldique et histo-
rique, par L. de Milloué et S. Kawamaura.
— Annales : Bibliothèque de vulgarisation : Bouinais et Paulus,
Le culte des morts dans le Céleste Empire et l'Annam. — Les Castes
dans l'Inde.
— Bulletin archéolojjique du Coinité des travaux historiques et
scientifiques : année 1895, l^e, '^e et 3" livraisons.
— ■ Bulletin historique ei philologique, id. : année 1894-, n"* 1 et â;
année 1895, n»» 3 et 4.
— Bulletin de la section des sciences économiques et sociales, id. :
année 1895. Enquêtes sur /e> conditions de l'habitation en France,
1894.
— Bibliographie des travaux historiques et archéologiques,
tome 111, l''^ livraison.
— Annuaire des bibliothèques et des archives. 1896.
— Compte rendu de la réunion des Sociétés des Beaux- Arts des
départements des 7 10 avril 1896.
— Gazette des Beaux-Arts : année 1896.
— (jhronique de la Gazette des Beaux- Arts : année 1896.
— Bihiiolhéqne de l'Ecole des Charles : lome LVII, annéo 18'.l6.
— 393 —
.Ministère de rinstriicfoin publique. — Catalofjuc. général de^ ma-
iiiiscriir des liibliothèqiifs publiques de France. Avignon. l'aris : L'Ar-
senal, Saiule-Geneciève.
— Inventaire fjénéral des rkhesses d'art de la France.
— La Soriélé, l'école et le laboratoire d'anthropologie de Paris à
rExposilion de l(S89. — Extrait de la Revue mensuelle de l'Ecole
d'Anthropologie de Paris. 1896.
11. — DONS ET HOMMAGES.
MM.
Auvray (L.). — Inventaire sommnire d'une collection du pré-
sident de Harlay, sur diverses matières ecclésiastiques, poli-
tiques, etc. 4895.
Bazonniére (Ernest de). — Ban et arrière-ban convoqué au baillage
d'Orléans en lOSâ (manuscrit).
Berton (Paul). — Liguons-nous contre le socialisme. 1896.
— L'art de faire soi-même son testament. 1893.
— Code de la relégation et des récidivistes. 1887.
Bouralière (A. de la). - Les imprimeurs et les libraires du dépar-
tement de la Vienne. Poitiers, 1896.
Brémond d'Ars (de). — Notice sur la 7naison de la Lande.
Vannes, 1896.
Butti (Adèle). — Giovanna d'Arco. 1896.
Colas de la Noue (Ed.). — Jeanne d'Arc, ou le siège d'Orléam,
avec un plan de la ville en 14*^8.
Delisle (Léopold). — Notes sur quelques manuscrits du baron Dau-
phin de Vernon.
Desnoyers (S\sr). — L'Iconographie de Jeanne d'Arc (^e édition).
Drioux (substitut du Procureur général). — Discours prononcé à
la séance de rentrée de la Cour d'appel d'Orléans, le IG octobre
1896.
Dumuys. — Prospectus d'nne souscription autorisée par le Gouver-
nement pour la réédilication, à Orléans, d'un monument en l'honneur
de Jeanne d'Arc.
- 394 —
Fillcau (René). — Emblèmes iiu chàleau de Blois. Blois, IHll").
Germain de Maidy. — Grands et petits chevaux de Lorraine.
Grellet-Ralguérie. — La Piuzela d'Orlhieux. Récit contemporain
en langue romane de la mission de Jeanne d'Arc, etc. Paris, 181)0.
— Introduction à un travail sur la Légende des quatre fils Aijmon.
Guérin (Charles). — Notes sur la possibilité de la vulgarisation de
l'histoire locale. (Extrait de la Revue de l'Avran chais.)
Herluison, éditeur. — Allocution prononcée dans l'église Saint-
Liphard de Meung, le 6 janvier ISUO, aux obsèques de M. le cha-
noine Foucher, par M. l'abbé licUet.
— Et Paul Leroy. — Frère Sébastien de Saint- Aignan, de l Ordre
des Carmes, architecte. 1896.
— Editeur. — Éloge funèbre de Me^ Renaudin, prononcé le "2 mai
1896, par M. l'abbé d'AUaines.
— Notes artistiques sur les charpentiers et tailleurs de pierre
(1896), par M. P.-A. Leroy.
— Sainte Geneviève, sainte (Uotilde, Jeanne d'Arc et la France.
Discours prononcé à Reims, le 6 octobre 1896, par Msr Touchet.
— Le roi Louis XI, Allocution prononcée par M?"" Touchet dans la
basilique de Cléry, le 25 octobre 1896.
Jacob (Emile). — Notice sur la ville de Monlargis. 1896.
Jarry (Eugène). — Les origines de la domination frauçauc à
Gênes (1392-U02). 1896.
Jarry (Louis). — Robert- le- Voyer, peintre Orléanais.
Louvcll (Francis). — Joan of Arc. Boston, New-York and Chi-
cago, 1896.
Moreau (Frédéric). — Petit album faisant suite au Catalogue des
objets d'antiquités de la collection Cûiranda.
Pérot (Francis). — Les cachets d'oculistes romains. (Extrait du
Centre médical et pharmaceuli(\He .)
r
Pictte. — Eludes d'ellmographie préhistorique. (Extrait de l'An-
thropologie.)
Préfet du Loiret (Le). — Procès-verbal de la session du Conseil
général d'avril 1896.
Villaret (comtesse Amicie de). — Les démêles des comtes de Bh^is
et des vicomtes de Chàlcaudun au XIV*' siècle.
- :\\K^ —
iii. — publications adressées pah les sociétés françaises
(Échanges).
Abbeville. — Société d'émulation. Bulleims : n"^ 3 et 4, 1894;
nos 1, 2, ;}, 4, 1895 — Mémoires : tome I, 1895, 2*^ fasc. ; 1890,
3« fasc.
Albi, — Société archéologique du Tarn. Revue du département du
Tarn : 19'= année, n° 6, 1895 ; '20' année, n»* 1, 2, 3. 4, 189().
Amiens. — Société des antiquaires de Picardie. Dnllelins :
n» 4, 1895; n" 1, 1890. La Picardie historique et monumentale.
Egliie Saint-Germain -l'Ecossais. Eglises Sainl-Leii et Saint-Remi.
Angers. — Société d'agriculture, sciences et arts. Mémoires :
tome IX, 1895.
Angouléme. — Société archéologique et historique de la Charente.
Bulletins et Mémoires : 1894, 0" série, t. IV; 1895, 0" série, t. V.
Autun. — Société éduenne. Mémoires : t. XXUI.
Beauvais. ~ Société académique d'archéologie, sciences et arts de
l'Oise. Mémoires • t. XVI, l^e partie, 1895.
Belfort. — Bulletins de la Société bel for taine d'émulation : t. XV,
1896.
Béziers. — Société archéologique, scientifique et Httéraire. Bulle-
tins : 3^ série, t. I, 2'' Hvraison ; t. XXIV de la collection.
Bone. — Académie d'Hippone. Bulletins : Compte rendu des réu-
nions, année 1895, de XXV à XXXV; id. de la réunion du 31 mars
1890.
Bordeaux. — Société archéologique. Bulletins : t. XIX, 4^ fasc,
1894 ; t. XX, 1er, 2% 3% 4^ fasc, 1895.
Boulogne. — Société académique. Méinoirts : t. XVII, 1895-
1890. Bulletins Irnneslrieh : V« vol., 4 livraison, 1894-1895.
Bourg. — Société d'émulation de l'Ain. Annales : janvier à
septembre 189(), 29^ année.
Bourges. — Société historique, littéraire, artistique et scientifique
du Cher. Mémoires : V série, XI"-" volume, 189(».
Brive. — Société scientifique, historique et archéologi(iue df la
Corréze. Bulletins : t. XVIII, l^e, 2«, 3« livr., I89f).
— 396 —
Cahors. — Société des études littéraires, scientifiques et artis-
tiques du Lot. Bnlletius : t. XX, 1'' , ^2^, ;]« et 1" fasc, 1895 ; t. XXI,
^«^ !2e fasc, 1890.
Châlons-sur-.Marne. — Société d'agriculture, commerce, sciences
et arts. Mémoirea : année 1895.
Chambéry. — Société savoisienne d'histoire et d'archéologie.
Mémoires el documents : t. XXXIV, 2« série, t. IX, 1895.
Chartres. — Société archéologique d'Eure-et-Loir. Procès-ver-
baux : 219, février 1890 ; 221, juin 1890 ; 222, juillet 1896 ; 224,
octobre 189(j. — Mémo'nes : 223, août 1896; 225, novembre 1896.
— Tableau de lu ville de Chartres en 1750. 220, 1896.
Châteaudun. — Société archéologique dunoise. Bulletins: n"» 107
à 109, 1896.
Château-Thierry. — Société historique et archéologique. Annales :
année 1894.
Compiégne. — Société historique. Proces-verbaux, rapports el
comiiiunicatîoiis diverses, 1895. — Compièyne pendant l'invasion
espagnole, ouvrage publié sous les auspices de la Société historique
de Compiégne. — Inauguration d'une plaque commémorative à la
mémoire du grand Ferrel, à Rivecourt. — V Instruction publique à
Compiégne en 1789. — Çartulaire de l'abbaye de Saint-Corneille.
Dax. — Société de Borda. Bulletins : année 1896, l""", 2^ et
3* trimestres.
Dijon. — Académie des sciences, arts et belles-lettres. Mémoires :
4« série, t. V, 1895-1896.
— Commission des antiquités de la Côte-d'Or. CoMloijue du
Musse de la Commission des antiquités de la Côte-d'Or.
Épinal. — Société d'émulation des Vosges. Annales : année 189().
Fontainebleau. — Société historique et archéologique du Gâtinais.
Annales : 4° trimestre 1895 ; 1'^'' trimestre 1896.
Gap. — Société d'études des Hautes-Alpes. Bulletins: l*"", 2"^ et
3" trimestres de 1896. Table des matières, 1882-1891.
Guéret. — Société des sciences naturelles et archéologiques de la
Creuse. Dalleiins : 2" série, t. IV, 9" de la collection.
Langres. — Société historique et archéologique de Langres. Uid-
Idins : t. IV, n"* 52, 53, 54. 1890.
— 397 —
Limoges. — Société, archéologique du Limousin. BiiUetnis: t. XLIIl,
t. XLIV, !2e livraison ; t. XLV, l'"'^ livraison.
Lyon. — Académie des sciences, belles-lettres et arts. Mémoires :
3« série, t. 111.
Maçon. — Annales de l'Académie, t. XI, 2'' série, 1894.
Mans (Le). — Société d'agriculture, sciences et arts. Bulletins :
t. XXV, années 1895-1 89r,, 2" et 3" fasc.
— Société historique et archéologique du Maine. Revue: t. XXXIX,
année 't896, l*^'' semestre.
Marseille. — Société de statistique. Répertoire des ■ travaux :
t. XLIV, Ire partie, 1896.
Montauban. — Société archéologique de Tarn-et-Garonne. Bulle-
tifi archéologique et historique : t. XXIK, année 1895.
Montbéliard. — Société d'énmlation. Mémoires : XXV*^ vol,
Montbrison. — Bulietin de la Diana : t. IX, 189G, n^^ 1 et 2. —
Recueil de u^émoires et documents sur le Forez.
Moulins. — Société d'émulation. Bulletins : 1895, les 12 livr. ;
1896, les 6 premières livr.
Nancy. — Académie de Stanislas. Mémoires : 5^' série, t. XllI,
1895.
Nantes. — Société académique de Nantes et de la Loire-Inférieure.
Annales : t. VI de la 7" série, 1895, 2« semestre.
— Société archéologique. Bulletins : t. XXXIll, année 1895.
Nevers. — Société nivernaise des sciences, lettres et arts. Bulle-
tins : 3e série, t. VI, XVI« vol, 3« fasc, 1895 ; 4" fasc, 1896.
]>}ice. — Société centrale d'agriculture, d'horticulture et d'acchma-
tation. Bulletins : 36« année, les 11 premiers numéros de 1896.
Nîmes. — Académie du Gard. Mémoires : 7" série, t. XVllI, 1895.
Orléans. — Société d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts.
Mémoires : t. XXXIV, les 1 n»» de 1895.
— Bulletin de nnslruclion publique du département du Loiret :
t. XI, no» 12 à 20, 1896.
— Annales religieuses : 1887 à 1893.
— Académie de Sainte-Croix. Bulletins trimestriels : avril-dé-
cembre 1895.
Paris. — Société des antiquaires de France. Bulletins : 1891. —
— 39^ —
Mémoires: (»« série, t. IV, 1803. Table alphabétique des publications
de l'Académie Celtique et de la Société des antiquaires de France.
1807-1889.
Paris. — Société de l'histoire de France. Annuaire-Bulletin :
t. XXXII, 1895.
— Revue de la Société des études historiques : i" série, t. XII,
60« année, 1894; 4« série, t. XIII, (31 « année, 1895.
— Revue des études grecques : t. VIII, n<' 3:2, 1895; t. IX,
n°^ 33 et 34, 1896.
— Revue des questions historiques: 11t)« livraison, octobre 1895;
118e livraison, avril 1896; 119* livraison, juillet 1896. .
— La Melusïne, t. VIII, 1896, n^^ 1, 2, 3, 4 et 5.
— Académie des inscriptions et belles-lettres. Mémoires des
savants étrangers : 1'''= série, du t. II au t. X ; '2*' série,, du t. III au
t. VI. — Recueil des notices et extraits des manuscrits de la Biblio-
thèque nationale, du t. Il au t. XXXIV (sauf le t. XVI et la l""" partie
du t. XVII). — Bulletins : 4" série, t. XXIV, 1896, janvier-août. —
Mémoires : t. XIV à XXXV.
Périgueux. — Société historique et archéologique du Périgord.
Bulletins : t. XXIII, les 5 premières livraisons de 1896.
Poitiers — Société des antiquaires de l'Ouest. Bulletins : 3<^ et
4e trimestres de 1895 ; l'"" et "i" trimestres de 1896 — Mémoires :
t. XVIII de la ^2« série, 1895.
Le Puy. — Société agricole et scientifique de la Haute-Loire.
Mémoires et Procès-verbaux, t. VIII, 1894, 1895.
Rambouillet. — Société archéologique. Mémoires: t. XI, 1894
à 189().
Reims. — Académie nationale. Travaux: 94" volume, 1893-1894,
t. II; 1894-1895, t. I.
Rennes. — Société archéologique. Bulletins et Mémoires : t. XXV,
1896.
Rochechouart. — Société des Amis des sciences et des arts. Bulle-
tins : t. V, n"» 5 et 6 ; t. VI, n"^ 1, -2, 3.
Romans. — Bulietiu d'histoire ecclésiastique des diocèses de Va-
lence, Gap, Grenoble et Viviers : les () livraisons do l'année 1895,
plus une livraison supplémentaire.
— 399 —
Roubaix. — Société d'émulation. Mémoires : 3' série, t. H (XV' de
la collection), 18U4.-18U5.
Rouen. — Académie des sciences, belles-lettres et arts. Précis
analytique des travaux, 1894-1895.
Saint-Dié. — Société philomatique vosgienne. Bulletins: -Jl« année,
1895-1896.
Saint-Omer. — Société des antiquaires de la Morinie. Bulletin
historique : ii" année, t. IX, fasc. 3 et 4, 1895 ; 45« année, t. IX,
fasc. 1,-2 et 3, 1896. - Mémoires : t. XXIII, 1893-1894. — Le
Cartulaire de Saint- Barthélémy de Béthuue.
Saintes. — Société des archives historiques de la Saintonge et de
l'Aunis. — Revue de Saintonge et d'Aunis : t. XV, les 6 livraisons
de 1896. Table des matières.
— Commission des arts et monuments historiques. Recueil : t. XIII,
5e, Ge, 79 et 8e livr., 1896.
Senlis. — Comité archéologique. Comptes rendus et mémoires :
3e série, t. IX, année 1894.
Sens. — Société archéologique. Bulletins : t. XVI et XVII.
Toulon. — Académie du Var. i3w//eti«s; nouvelle série, t. XVIII, 1895.
Toulouse. — Société archéologique du Midi de la France. Bulletins:
nouvelle série, nos 17 et 18, 1895 et 1896,
Tours. — Société archéologique de la Touraine. Bulletins : t. X,
3e et 4* trimestres 1895.
Troyes. — Société académique d agriculture, des sciences, arts et
belles-lettres de l'Aube. Mémoires : t. XXXII, 3^ série, 1895.
Valence. — Société d'archéologie et de statistique de la Drôme.
Bulletins : n°^ 116 à 119, 1896.
Valenciennes. — Société d'agriculture, sciences et arts. Revue :
t. XLV, 1895.
Vannes. — Société polymathique du .Morbihan. Bulletins : années
1893 et 1894.
Vendôme. — Société archéologique, scientifique et littéraire du
Vendômois. Bulletins: t. XXXIV, 1895.
Verdun. — Société philomatique. Mémoires : t. XIV, 1896.
Versailles. — Commission départementale des antiquités et des
arts, t. XVI, 1896.
400 --
IV. — SOCIÉTÉS ÉTHANGÉRKS.
Anvers. — Académie d'archéologie de Belgique. Annules : i» série,
2« partie, XXV, XXVI, XXVII, 1895.
Bari (Italie). Académie héraldique italienne. Gtornale araldico'
genealogko-diplomrdico : fasc. 40 à 42, année 4895; fasc. 4 à 7,
4896.
Bruxelles. — Société royale de numismatique belge. Revue de
numismatiqite : 4896, 4''e, 2«, 3« livraisons, 52^ année.
— Société des Bollandistes. Anulecta Bollandiana : t. XV, fasc. 4,
2, 3, 4.
Bucharest. — Annales de l'Académie roumaine : t. III, fascioara 3
et 4, 4891). — Diclionarul limbei historice si poporanea româiiHor.
Lege, atatute, regidamenie si decisiuni 1896.
Genève. — Société de géographie. Le Globe : t, XXXV, 5* série,
t. VII, 4895-4896. — Mémoires : t. XXXV, 5« série, t. VII. —
Numéro spécial : XI*' Congrès des Sociétés suisses de géographie,
tenu à Genève du 24 au 27 mai 4896.
— Institut national genevois. Bulletins : t. XXXllI, 4895.
Gorlitz (Silésie). — Nouveau Magazin de Lusace : Erstas helft,
1895; Zweites helft, 4895.
Liège. — Institut archéologique liégeois. Bulletins : t. XXIV,
3'^ livr.
Lund (Suède). — Acta universitatis lundensis : t. XXXI*, 1 fasc,
4895.
Metz. — Académie. Mémoires : 2*" période, 75* année ; 3^ série,
23« année 1892-4893 (2^ partie, atlas), 4893-4894-4895. (Extrait
du Corf}pte rendu des travaux).
Mexico. — Memorias y revista de la Societad cienlifîca : t, VIII,
4894-4895, n"^ 5 à 40; t. IX, n°s 4-8, 4895-4896.
Namur. — Société archéologique. Annales : t. XXII, 2" livr.
Neufchâtel. — Btillelin de la Société neufchàtelloise de géogra-
phie : t. VIII, 1894-4895.
Saint-Pétersbourg. — Société impériale archéologiiiue. Comptes
rendus: t. VIII, 3 et 4, 1894, t IX.
— 4U! —
Stockholm. — Aciidémic royale des antiquités. /Iccessions Cataïuy.,
10,18%.
Washington. — Smithsonian institution. Animal report of the
bureau of ethnology : 1891-1892.
Zagreb (Agram). — Vietsnik arkeologie koga. Slarohrvalska pro-
sujeta glasîlo lirvatskoya storinarskog druztva u kninu : god l, br. 4,
u kninu, 1895. — Nove serije godiiia : I, 1805. — Urednik joj
franco radie : god., II, br. 1, II et III.
V. — ACQUISITIONS.
14-^ et 15'" fascicules des Promenades dans le Loiret (Fluet et
Pigelet).
VI. - ABONNEMENTS.
Revue critique, année 1896.
Polybiblion, année 1896, partie littéraire et partie technique.
Bulletin bibliographique, année 1896.
Revue de Loir-et-Cher, année 1896.
->K
Orléans. — Iniii, l'aul Pii.i:i.i:t
BULLETIN
DE LA SOCIETE
IRCeÉÛLOGIQUË ET HISTORIOOE DE L'ORLÉAMIS
Tome XI. — No 160.
PREMIER ET DEUXIÈME TRIMESTRES DE 1897,
LISTES
DES MEMBRES DE LA SOCIÉTÉ ARCHÉOLOGIQUE ET HISTORIQUE DE L'ORLÉANAIS
AU 1er AVRIL 1897.
I
MEMBRES HONORAIRES DE DROIT.
MM.
Le Général commandant le 5^ corps d'armée à Orléans.
Le premier Président de la Cour d'Orléans,
Le Préfet du Loiret.
Le Préfet de Loir-et-Cher.
Le Préfet d'Eure-et-Loir.
L'Évèque d'Orléans.
L'Évêque de Blois.
L'Évèque de Chartres.
Le Maire d'Orléans.
TOME XI. — BULLETIN N" 160. 27
— 404 —
II
MEMBRES HONORAIRES ÉLUS.
MM.
1 Delisle (Léopold), membre de l'Institut, administrateur
général de la Bibliothèque nationale, Paris. 1859
2 Chabouillet, conservateur honoraire au département des
médailles et antiques de la Bibliothèque nationale, bou-
levard Malesherbes, 65, Paris. 18G5
3 Barthélémy (Anatole de), membre de l'Institut, rue
d'Anjou-Saint-Honoré, 9, Paris. -1874
4 Wallon, sénateur, secrétaire perpétuel de l'Académie des
Inscriptions et Belles-Lettres, au palais Mazarin, Paris. 1875
5 Bertrand (Alexandre), membre de l'Institut, conserva-
teur du Musée de Saint-Germain-en-Laye. 1883
6 Picot (Georges), membre de l'Institut, rue Pigalle, 54,
Paris. 1883
7 Tamizey de Larroque, correspondant de l'Institut, Gon-
taud (Lot-et-Garonne). 1883
8 Lastevrie (le comte de), membre de l'Institut, rue du
Pré-aux-Glercs, 10 bis, Paris. 1885
9 Bardoux, ancien ministre de l'Instruction pubUcfuc, sé-
nateur, membre de l'Institut, avenue d'Iéna, 74, Paris. 1886
10 Gautier (Léon), membre de l'Institut, professeur à
l'École des Chartes, rue Vavin, 8, Paris 1887
11 Moreau (Frédéric), membre de la Société des Anti-
quaires de France, ancien membre du Conseil général
de l'Aisne, rue de la Victoire, 98, Paris. 1888
12 Maspéro, membre de l'Institut, professeur au Collège de
France et à l'École des Hautes-Études, avenue de l'Ob-
servatoire, 24, Paris. 1888
13 Larroumet, ancien directeur des Beaux-Arts, professeur
à la Faculté des Lettres, à la Sorbonne, rue du
Val-de-Gràce, 29, Paris. 1891
14 Marsy (comte de), directeur de la Société française d'ar-
chéologie, à Compiègne. 1892
15 Meyer (Paul), membre de l'Institut, directeur de l'École
des Chartes, rue de Boulainvilliers, 26, Paris 1893
- 405 —
MM.
15 JouiN (Heni-y), secrétaire de l'École des Beaux-Arts, 15,
quai Malaquais, Paris. 1893
17 Lafenestre (Georges), membre de l'Institut, Conser-
vateur au Louvre, professeur d'histoire de la pein-
ture au Louvre et au Collège de France, Bourg-la-
Reine. 1895
III
MEMBRES TITULAIRES RÉSIDANTS (I).
MM.
Desnoyers, {MS'^) i^,0. A. vicaire-général, membre de la
Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts
d'Orléans, correspondant honoraire du Comité des
travaux historiques, associé correspondant de la Société
des Antiquaires de France, directeur du Musée historique
d'Orléans. (Membre fondateur). 1849
2 LoiSELEUR, ^, bibliothécaire de la ville, correspondant du
Ministère pour les travaux historiques, associé cor-
respondant de la Société des Antiquaires de France,
secrétaire général de la Société d'Agriculture, Sciences,
Belles-Lettres et Arts d'Orléans. 1859
3 Basseville, avocat, 0. A. membre delà Société d'Agri-
culture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans. 1860
4 Gastines (comte de), ancien élève de l'École des Char-
tes, membre de l'Académie de Sainte-Croix. 1860
5 ViGNAT (Gaston), correspondant du Ministère de l'Instruc-
tion publique près le Comité des Travaux historiques. 1860
6 Jarhy (Louis), 0. I. P., avocat, correspondant du Minis-
tère de l'Instruction publique près le Comité des travaux
historiques , membre de la Société d'Agriculture ,
Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans et de l'Aca-
démie de Sainte-Croix. 1865
7 Beaucorps (Maxime de), ancien élève de l'École des
Chartes, membre de l'Académie de Sainte-Croix. 1<!"!68
(1) Les noms des membres sont inscrits dans l'ordre des admissions.
- 406 -
MM.
8 Baguexaultde Puchesse (Le Comte Gustave), docteur ès-
lettres, vice-président du Conseil de la Société de l'His- '
toire de France, membre non résidant du Comité des
travaux historiques, membre de l'Académie de Sainte-
Croix et de l'Académie de Lyon. 1869
9 RociiETERiE (Maxime de la), membre de la Société d'A-
griculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans et
de l'Académie de Sainte-Croix, président de la Société
d'horticulture et du Comice agricole d'Orléans, lauréat
de l'Académie française. 1869
10 CocHARD, chanoine titulaire, membre de la Société d'Agri-
culture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans et de
l'Académie de Sainte-Croix. 1873
11 Baillet, ancien élève de l'École des Chartes, membre de
la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et
Arts d'Orléans. 1876
12 Bailly, ^, professeur honoraire de l'Université, correspon-
dant de l'Institut, membre de la Société d'Agriculture,
Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans. 1876
43 Raguenet de Saint-Albin (Octave), ancien élève de l'École
des Chartes, membre de l'Académie de Sainte-Croix. 1879
14 Du.MUYS (Léon), associé correspondant de la Société des
Antiquaires de France, membre de la Société d'Agri-
culture, Sciences, Belles- Lettres et Arts d'Orléans,
attaché à la direction du Musée historique. 1880
15 Thillier, ancien élève de l'École des Chartes. 1881
10 Herluison (H.), i^ 0. LP., libraire-éditeur, attaché à la
direction du Musée historique d'Orléans, correspondant
du Comité des Sociétés des Beaux-Arts des départements. 1882
17 Pommier, jugé d'instruction au Tribunal civil d'Orléans. 1882
18 Guerrier, 0. L P., docteur es lettres, professeur hono-
raire de l'Université, membre de la Société d'Agricul-
ture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans. 1886
19 Charpentier (Paul), avocat, membre de la Société d'Agri-
culture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans. 1888
20 O'Maiiony, ancien vice-président du Conseil de Préfecture. 1889
21 DoMET (Paul), conservateur des forêts en retraite, membre
de la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et
Arts d'Orléans. 1890
22 Cuissard, 0. A., conservateur de la Bibliothèque
publique d'Orléans, membre delà Société d'Agriculture,
Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans. 1892
— 407 —
MM.
23 GuiLLON, ^, ingénieur en chef des Ponts et Chaussées,
membre de la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-
Lettres et Arts d'Orléans. 1893
24 Jarry (Eugène), archiviste -paléographe, lauréat de
l'Institut. 1893
25 HuET (Emile), avocat, membre de la Société d'Agriculture,
Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans. 1894
26 Jacob (Georges), membre de la Société d'Agriculture,
Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans et de l'Aca-
démie de Sainte-Croix. 1895
27 DussERRE (René), 0. L P. architecte départemental,
membre de la Société d'Agriculture, Sciences, Belles-
Lettres et Arts d'Orléans. 1895
28 Didier (Albert), conservateur du Musée de peinture et
de sculpture d'Orléans, membre de la Société d'Agri-
culture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans. 1895
29 Vacher, docteur-médecin, membre de la Société d'Agri-
culture, Sciences, Belles-Lettres et Arts d'Orléans. 1896
30 Bloch (C), archiviste du Loiret, correspondant du ministère de
l'Instruction publique.
IV
MEMBRES TITULAIRES NON RESIDANTS.
MM. les Sociétaires sont instamment priés d'indiquer A M. le Secrétaire
les changements de domicile ou de titres et toutes les rectifications de
nature à assurer l'envoi exact de nos publications.
MM.
1 Laurand (Jules), rue Boesnier, 2, Blois (Loir-et-Cher). 1854
2 Pillard, docteur-médecin à Ladon. 1862
3 CouRCY (marquis de), 0. ^, ancien conseiller général du
Loiret, lauréat de l'Académie française, au château de
Claireau, Sully-la-Chapelle (Loiret), ou rue Saint-Domi-
nique, 33, Paris. 1867
4 Aboville (vicomte d'), ancien député, au château de Rou-
ville, près Malesherbes (Loiret). 1873
— 408 —
MM.
5 Harcourt (marquis Bernard d'), ancien député du Loiret,
rue de Grenelle-Saint-Germain, 142, à Paris. 1876
6 Debrou (Paul), conseiller général du Loiret, château du
Mazuray, Menestrcau (Loiret). 1884
V
ASSOCIES CORRESPONDANTS FRANÇAIS.
MM.
1 DuvAL (l'abbé), à Amiens. 1850
2 Ruelle, conservateur de la bibliothèque Sainte-Gene-
viève, Paris. 18G9
3 Chollet (Alfred), château de Changy, par Saint- Ger-
main-des-Prés (Loiret). 1873
4 DucHATEAU, curé-doyen de Chécy (Loiret). 1873
5 GouRDON, vétérinaire, à Malesherbes (Loiret). 1873
6 LoREAU, ^, ancien député, conseiller général du Loiret,
Briare (Loiret). 1874
7 Martellière, ancien magistrat, Pithiviers. 1875
8 Le Curé de Saint-Benoît-sur-Loire. 1876
9 Rathoin, curé de Montigny (Loiret). 1876
10 Morillon, rue Hauteville, 78, Paris. 1876
11 Felice (Paul de), pasteur, à Enghien (Seine-et-Oise). 1876
12 Amelot, curé de Saint-Jean-de-la-Ruelle (Loiret). 1876
13 Ciiagot (Ludovic), château de Rastignac, par la Bâchel-
lerie (Dordogne). 1878
14 La Vallière (de), rue Denfert-Rochereau, 25, Paris. 1879
15 BoNNARDOT, archiviste-paléographe, sous-inspecteur du
service historique de Paris, à l'Hôtel de Ville. 1879
46 Gii.LET, curé de Sougy (Loiret). 1880
17 Cartaud, curé-doyen de Puiseaux. 1881
48 Sainsot, curé-doyen de Terminiers (Eure-et-Loir). 1882
49 La Crol\ (le R. P. de), ^, membre de la Société des Anti-
quaires de France, correspondant du Ministère de l'Ins-
truction publique près le Comité des travaux histo-
riques, Poitiers (Vienne). 1882
— 409 -
MM.
20 Lanéry D'Arc (Pierre), avocat à la Cour d'Appel, Aix
(Bouches-du-Rhône). 1882
21 De Braux, à Boucq, par Foug (Meurthe-et-Moselle). 1882
22 Argant (abbé), aumônier du Lycée d'Orléans. 1884
23 Stein (Henri), 0. I. P., aixhiviste aux Archives natio-
nales, secrétaire-trésorier de la Société historique du
Gâtinais, rue Gay-Lnssac, 38, Paris. 1884
24 Simon (Gabriel), 0. A., conseiller à la Cour d'appel d'Or-
léans, rue Bretonnerie 45, Orléans. 1885
25 Foucher-Veillard, rue du Commandant-Arago, 18,
Orléans. 1885
26 GuiGNARD (Ludovic), vice-président de la Société d'His-
toire naturelle de Loir-et-Cher, Chouzy, près Blois. 1885
27 Porcher (l'abbé R.), docteur en théologie, chanoine titu-
laire, Blois. 1886
28 AuvRAY (Lucien), 0. A., sous-bibliothécaire à la Biblio-
thèque nationale, rue de l'Arsenal, 15, Paris. 1886
29 SoREL, '^, président du Tribunal civil de Conipiègne, prési-
dent de la Société historique de Compiègne. 1886
30 Prévost (Alfred), curé de Saint-Hilaire-Saint-Mesmin
(Loiret). _ 1886
31 PiGELET (Paul), imprimeur, rue Saint-Étienne, 8, Orléans. 1887
32 QuÉviLLON, g, 0. A., lieutenant-colonel, secrétaire du
Comité technique d'état-major du Ministère de la
Guerre, membre de la Société française d'archéologie,
rue du Champs-de-Mars, 17, Paris. 1888
33 Paturange, curé de Montereau (Loiret). 4888
34 Dutertre, curé de Chevillon (Loiret). 1888
35 Bernois, curé de Gravant (Loiret). 1888
36 Hauvette (Amédée), professeur adjoint à la Faculté des
Lettres, lauréat de l'Institut, rue Jacob, 21, Paris. 1888
37 Besnard, curé de Chevilly (Loiret). 1889
38 Jarossay, curé de Saint-Maurice-sur-Aveyron (Loiret). 1889
39 De Saint-Venant, >^, inspecteur des forêts, à Nevers
(Nièvre). 1890
40 Colas de la Noue, docteur en droit, ancien substitut
du Procureur général à la Cour d'Angers, boulevard
de Saumur, cà Angers. 1890
41 GiLLARD, docteur-médecin, rue du Monl-Valérien, 41,
Suresnes (Seine). 1890
— 410 —
MM.
42 PiCHARD, ^, 0. I. P., ancien secrétaire de la Faculté de
droit de Paris, inspecteur lionoraire de l'enseignement
primaire, Ciiaingy (Loiret). 1890
43 Champault (Philippe), maire de Châtillon-sur-Loire. 1890
44 Plat, curé de Salbris (Loir-et-Cher). 1891
45 De Beaucorps (Adalbert), ^ ancien officier, châ-
teau de Reuilly, Chécy (Loiret).
46 JovY, 0. A., professeur de rhétorique au collège de Vitry-
le-François. , 1892
47 Lârnage (baron de), maire de Mézières-lez-Cléry (Loiret). 1892
48 Devaux (Paul), 0. A., avoué à Pithiviers. 1893
49 Hardel, curé de Vineuil-lez-Blois (Loir-et-Cher). 1893
0 Filleau (René), à Blois. 1893
Germain (Léon), membre de la Société d'archéologie
lorraine, Nancy 1893
52 EuDE (Em.), arcliitecte du monument de Jeanne
d'Arc à Vaucouieurs, avenue d'Orléans, 8, Paris. 1894
53 SURCIN (abbé), curé de FéroUes (Loiret). 1895
54 DuFOUR, conservateur de la Bibliothèque et des Archives
de Gorbeil (Seine-et-Oise). 1895
55 Tartarix, 0. A., docteur en médecine à Bellegarde
(Loiret). 1896
56 Jacob, à Montargis 1896
VI
ASSOCIÉS CORRESPONDANTS ÉTRANGERS.
MM.
1 Marmol (Eugène del), président de la Société archéolo-
gique de Namur. 1849
2 Rivier (Alphonse), professeur de droit, à Bruxelles. 1876
3 Di" Hagen (Hermann), professeur à l'Université de Berne
(Suisse). 1883
4 TociLESCU, professeur à la Faculté des lettres de Bucharest,
vice-président de l'Académie roumaine et ancien
sénateur. 1893
— 411 —
VII
SOCIÉTÉS CORRESPONDANTES.
SOCIÉTÉS FRANÇAISES.
4 Abbeville. — Société d'Émulation.
2 Agen. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts.
3 Albi. — Société des Sciences, Arts et Belles-Lettres du Tarn.
4 Amiens. — Société des Antiquaires de Picardie.
5 Angers. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts.
6 Angers. — Société académique de Maine-et-Loii-e.
7 Angoulême. — Société archéologique et historique de la Cha-
rente.
8 Arras. — Académie des Sciences, Lettres et Arts.
9 Arras. — Commission départementale des monuments histo-
riques du Pas-de-Calais.
10 Autun. — Société éduenne des Lettres, Sciences et Arts.
11 Auxerre. — Société des Sciences historiques et naturelles de
l'Yonne.
12 Avallon. — Société d'Études.
13 Beauvais. — Société académique d'Archéologie, Sciences et
Arts du département de l'Oise.
14 Belfort. — Société belfortaise d'Émulation.
15 Besançon. — Société d'Émulation du Doubs.
16 Béziers. — Société archéologique, scientifique et littéraire.
17 Blois. — Société des Sciences et Lettres.
18 Bone. — Académie d'Hippone.
19 Bordeaux. — Société archéologique,
20 Boulogne-sur-Mer. — Société académique de l'arrondissement
de Boulogne-sur-Mer.
21 Bourg. — Société d'Émulation de l'Ain.
22 Bour"-es. — Société des Antiquaires du Centre.
23 Bour"-es. — Société historique, littéraire, artistique et scien-
tifique du Cher.
24 Brive. — Société scientifique, historique et archéologique de la
Corrèze.
25 Caen. — Société des Antiquaires de Normandie.
26 Cahors. — Société des études littéraires, scientifiques et artis-
tiques du Lot.
— 412 —
27 Châlons-sur-Marne. — Société d'Agriculture, Commerce, Sciences
et Arts (le la Marne.
28 Chalon-sur-Saône. — Société d'Histoire et d'Archéologie.
29 Chambéry. — Société savoisienne d'Histoire et d'Archéologie.
30 Chambéry. — Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts de
la Savoie.
31 Chartres. — Société archéologique d'Eure-et-Loir,
32 Châteaudun. — Société dunoise.
33 CliAteau-Thierry. — Société historique et archéologique.
34 Clermont-Ferrand. — Académie des Sciences, Belles-Lettres et
Arts.
35 Compiègne. — Société historique.
36 Constantine. — Société archéologique.
37 Dax. — Société de Borda.
38 Dijon. — Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres.
39 Dijon. — Commission des Antiquités de la Côte-d'Or.
40 Dijon. — Comité d'Histoire et d'Archéologie rehgieuses du dio-
cèse de Dijon.
41 Douai. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts du Nord.
42 Di'aguignan. — Société d'Études scientifiques et archéolo-
giques.
43 Épinal. — Société d'Émulation des Vosges.
44 Fontainebleau. — Société historique et archéologique du Gâ-
tinais.
45 Gap. — Société d'Études historiques, scientifiques et littéraires
des Hautes-Alpes.
46 Grenoble. — Académie Delphinale.
47 Guéret. — Société des Sciences naturelles et archéologiques de
la Creuse.
48 Le Havre. — Société havraise d'études diverses.
49 Langres. — Société liistorique et archéologique.
50 Limoges. — Société archéologique et historique du Limousin.
51 Lons-le-Saulnier. — Société d'Émulation du Jura.
52 Lyon. — Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts.
53 Lyon. — Société littéraire, historique et archéologique.
54 Mâcon. — Académie des Sciences, Arts et Belles-Lettres.
55 Le Mans. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts de la
Sarthe.
56 Le Mans. — Société historique et archéologique du Maine.
57 Marseille. — Société de Statistique.
58 Montauban. — Société archéologique et historique de Tarn-et-
Garonne.
— 413 —
59 Montbéliard. — Société d'Émulation.
60 Montbrison. — La Diana.
61 Montpellier. — Académie des Sciences et Lettres.
62 Moulins. — Société d'Émulation et des Beaux-Arts du Bour-
bonnais.
63 Nancy. — Société d'Archéologie lorraine.
64 Nancy. -- Académie de Stanislas'
65 Nantes. — Société académique de Nantes et de la Loire-Infé-
rieure.
66 Nantes. — Société archéologique.
67 Nevers. — Société nivernaise des Lettres, Sciences et Arts.
68 Nice. — Société des Lettres, Sciences et Arts des Alpes-Mari-
times.
69 Nice. — Société d'Agriculture, d'Horticulture et d'Acclimatation
des Alpes-Maritimes.
70 Nîmes. — Académie de Nîmes.
71 Orléans. — Société d'Agriculture, Sciences, Belles-Lettres et Arts
72 Orléans. — Académie de Sainte-Croix.
73 Paris. — Ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts ;
— Comité des travaux historiques et scientifiques.
74 Paris. — Institut de France; — Journal des Savants.
75 Paris. — Société des Antiquaires de France.
76 Paris. — Société de l'Histoire de France.
77 Paris. — Société de l'histoire de Paris et de l'Ile-de-France.
78 Paris. — École des Chartes.
79 Paris. — Société française d'Archéologie pour la conservation
et la description des monuments.
80 Paris. — Société des études historiques, rue Garancière, 6.
81 Paris. — Musée Guimet. (Ministère de l'Instruction publique.)
82 Paris. — Société bibliographique, Polybiblion, et Bulletin
bibliographique, rue Saint-Simon, 5.
83 Paris. — Académie des Inscriptions et Belles-Lettres.
84 Pau. — Société des Sciences, Lettres et Arts.
85 Périgueux. — Société historique et archéologique du Périgord.
86 Poitiers. — Société des Antiquaires de l'Ouest.
87 Le Puy. — Société agricole et scientifique de la Haute-
Loire (1878).
88 Rambouillet. — Société archéologique.
89 Reims. — Académie nationale.
90 Rennes. — Société archéologique du département d'Ille-et-
"Vilaine.
91 Rochechouart. — Société des Amis des Sciences et Arts.
~ 414 -
92 Rodez. — Société des Lettres, Sciences et Arts de l'Aveyron.
93 Romans. — Comité d'Histoire ecclésiastique et d'Archéologie
religieuse des diocèses de : Valence, Digne, Gap, Grenoble et
Viviers.
94 Roubaix. — Société d'Émulation.
95 Rouen. — Académie des Sciences, Belles-Lettres et Arts.
96 Rouen. — Commission des Antiquités de la Seine-Inférieure.
97 Saint-Dié. — Société philomathique vosgienne.
98 Saint-Oraer. — Société des Antiquaires de la Morinie.
99 Saintes. — Société des Archives historiques de la Saintonge et
de l'Aunis.
100 Saintes. — Commission des Arts et Monuments historiques
de la Charente -Inférieure, et Société d'Archéologie de
Saintes.
iOl Senlis. — Comité archéologique.
102 Sens. — Société archéologique.
103 Soissons. — Société archéologique, historique et scientifique.
104 Toulon. — Académie du Var.
105 Toulouse. — Société archéologique du Midi de la France.
106 Tours. — Société archéologique de Touraine.
107 Troyes. — Société académique d'Agriculture, des Sciences,
Arts et Belles-Lettres de l'Aube.
108 Valence. — Société d'Archéologie et de Statistique de la
Drôme (1866).
109 Valenciennes. — Société d'Agriculture, Sciences et Arts.
110 Vannes. — Société polymathique du Morbihan.
111 Vendôme. — Société archéologique, scientifique et littéraire
du Vendômois.
112 Versailles. — Commission des Antiquités et des Arts de Seine-
et-Oise.
VIII
SOCIÉTÉS ÉTRANGÈRES.
1 Academia araldica Italiana, à Bari (Italie).
2 Anvers. — Académie d'Archéologie de Belgique.
3 Bruxelles. — Commissions royales d'Art et d'Archéologie.
4 Bruxelles. — Société royale de Numismatique.
5 Bruxelles. — Société des BoUandistes.
- 415 —
6 Bruxelles. — Société d'Archéologie.
7 Christiania. — Université royale de Norwège.
8 Genève. — Société de Géographie.
9 Genève. — Institut national genevois.
10 Genève. — Société d'Histoire et d'Archéologie.
11 Liège. — Institut archéologique liégeois.
12 Lund (Suède). — Universitas Lundensis.
13 Luxembourg. — Société archéologique et historique.
14 Maredsous (Belgique). — Revue Bénédictine.
15 Metz. — Académie.
16 Mexico. — Sociedad cientifica « Antonio Alzate ».
17 Namur. — Société archéologique.
18 Neuchatel. — Société Neuchatelloise de géographie.
19 Saint-Pétersbourg. — Société impériale d'Archéologie.
20 Stockholm. — Académie royale des antiquités.
21 Tongres. — Société des Sciences et Lettres du Limbourg.
22 Vienne (Autriche). — Institut géographique.
23 Washington. — Smithsonian Institution.
24 Zagreb. — Société archéologique croate de Zagreb (Agram,
Croatie).
IX
BIBLIOTHÈQUES QUI REÇOIVENT LES PUBLICATIONS.
1 La bibliothèque publique de la ville d'Orléans.
2 — de la Cour d'appel d'Orléans.
3 — du grand Séminaire d'Orléans.
4 _ du petit Séminaire de La Ghapelle-Saint-Mesmin.
5 — du petit Séminaire de Sainte-Croix.
6 — administrative de la Préfecture du Loiret.
7 — des employés du Loiret.
8 — du Lycée d'Orléans.
9 — de l'École normale des instituteurs du Loiret.
10 — de l'École normale des institutrices du Loiret.
11 — de la réunion des officiers d'Orléans.
12 — de la Rédaction des ^nnaiesre/if/iewses d'Orléans.
13 — publique de la ville de Montargis.
14 — publique de la ville de Pithiviers.
15 — publique de la ville de Blois.
— 41(3 —
i6 La bibliothèque publique de la ville de Chartres,
17 — Mazarine (Paris).
18 — de l'Université, à la Sorbonne (Paris).
19 — de la ville de Paris, à l'Hôtel de Ville.
20 — du Musée de Saint-Germain-en-Laye.
COMPOSITION DU BUREAU DE LA SOCIÉTÉ POUR L'ANNÉE 1897
Président. — M. G. Vignat.
Vice-Président. — M. Baguenault de Puchesse. '
Secrétaire. — M. Emile Huet.
Vice-Secrétaire-Archiviste. — M. Paul Charpentier.
Trésorier. — M. Jacob.
Commission des 2^ublications. — MM. Cuissard, Eug. Jarry,
Basseville.
Commission de la Bibliothèque. — MM. Herluison, L. Jarry,
Baguenault de Puchesse.
— 417 —
Séance du vendredi 8 janvier 1897.
Présidence de M. Vignat, président.
M. le Président signale parmi les ouvrages reçus par la Société
deux travaux qui sont à retenir. Ce sont : dans la Bibliothèque d
l'Ecole des Chartes un article de M. Léopold Delisle, membre hono-
raire, sur un privilège d'Innocent III pour le prieur de Lihons, avec
fac-similé et, dans la Gazette des Beaux-Arts un travail fort intéres-
sant de M. P. Vitry sur deux sculpteurs, Thomas Boudin et Michel
Bourdin, ce dernier Orléanais, dit-on, auteur des statues de Louis XI
à Cléry et de la Vierge de la chapelle noire à la cathédrale d'Orléans.
Il est fait hommage à la Société :
Par M. Herluison, d'une réimpression en fac-similé d'un Noël qui
peut se chanter sur le mettre : « en l'ombre d'ung buissonnet. »
Par M. Doraet, d'une brochure sous ce titre : Recherches sur
Vétymologie des noms de lieux dans l'ancienne forêt d'Orléans.
Des remerciements sont adressés aux donateurs.
— M. le Président lit à la réunion la lettre de remerciements
qu'adresse à la Société M. Jacob, de Montargis, élu membre associé
correspondant à la dernière séance.
Mgr Desnoyers expose à la Société que Mgr Touchet, évéque
d'Orléans, lui a manifesté le plus vif désir de voir déposer à la Cathé-
drale la tête de Vierge trouvée récemment en Loire par M. Guillon et
donnée par lui à la Société archéologique pour être déposée au Musée
historique. Monseigneur d'Orléans l'a prié de transmettre ce désir à
la Société ; il s'acquitte de sa mission et propose d'accéder au désir de
Monseigneur l'Évèque.
M. le Président fait alors observer que M. Guillon a donné cette
tête de Vierge à la Société à laquelle elle appartient et que, aux
— 418 -^
termes de l'art. 3^ du règlement, tout objet appartenant à la Société
doit être déposé au Musée historique; à moins toutefois qu'une modi-
fication à ce dépôt ne soit demandée dans les formes prescrites par
les art. 37, 38 et 39 du même règlement.
M. Guillon propose alors, conformément à ces textes, qu'une demande
soit rédigée et signée par cinq membres de la Société dans le sens
sollicité. Cette demande sera renvoyée au Bureau.
Mgr Desnoyers dépose alors sur le bureau, après en avoir donné
lecture, la demande suivante : « Les soussignés exposent le désir
«, exprimé par Monseigneur d'Orléans que la tète de la Vierge faisant
c partie selon toute probabilité de l'ancien monument dit de la
« Belle-Croix sur l'ancien pont, trouvée dans la Loire et donnée à la
« Société archéologique de l'Orléanais par M. Guillon, l'un de ses
« membres, soit déposée dans la Cathédrale afin qu'elle y reçoive les
<r honneurs qu'elle mérite, et complète ceux que Jeanne d'Arc a
« déjà reçus par la plaque commémorative de sa présence dans la
« Cathédrale et par ceux que les Verrières vont bientôt lui donner. »
Cette demande est signée de MM. Desnoyers, Basseville, Ilerkiison,
P. Domet et Duniuys.
La Société vote le renvoi de cette proposition au bureau.
Séance du 22 janvier 1897.
Présidence de M, Vignat, président.
M. le Président signale dans la correspondance une lettre-circulaire
émanée de la Mission officielle en Egypte, Haute-Egypte et Nubie
sous la direction de M. le professeur Bevillout, conservateur au musée
du Louvre, informant les savants et personnes qui s'intéressent à
l'élude de l'antiquité qu'ils pourront être autorisés sous certaines
conditions à suivre la mission. Cette lettre est déposée aux archives.
— Le Journal officieldn 18 janvier dernier enregistre la nomina-
— 419 -
tion de M. Bloch en qualité d'officier d'Académie. La Société est
heureuse de féliciter le titulaire de cette distinction dont l'honneur
rejaillit en partie sur elle.
Il est fait hommage à la Société :
Par Mgr Desnoyers,. du dernier volume paru de la Revue des
questions historiques (N° du 1" janvier 1897). La Société est heu-
reuse de remercier Mgr Desnoyers d'un hommage qui enrichit aussi
périodiquement ses collections.
Par M. Herluison, au nom de leurs auteurs, de Le Voyage a
Anvers d'un Français au XVIIh siècle, par M. le comte de Marsy,
et de Anne deCaumont. Une grande chrétienne au XVII" siècle, tra-
vail publié par le R. P. H. Cliérot dans les Etudes religieuses des
P. P. de la Compagnie de Jésus. (Paris. Victor Retaux. L 69. 1896.
Nos des 15 septembre, 15 octobre, 15 novembre, et 15 décem-
bre, 1896.)
Des remerciements sont adressés aux donateurs.
Au sujet de ce dernier travail, M. Herluison lit une courte Notice.
La Société s'associe à ses conclusions et en vote l'insertion au Bul-
letin (1).
— M. le Président donne lecture à la Société de son travail inti-
tulé : UArt au Rabais : Adjudication de deux tableaux à exécutter
pour la Cathédrale d'Orléans — 170G — . Ce travail est destiné à
être lu à la prochaine réunion des Sociétés des Beaux-Arts des
Départements, à Paris.
Séance du vendredi 12 février 1897.
Présidence de M. Vignat, président.
M. le Président signale, parmi les ouvrages reçus, le Bulletin de la
(1) Voir plus loin, p. 439.
TOME XI. — BULLETIN N" IGO. 28
— 420 -
Société archéologique du Vendomois (2. XXXV. p. 30). Ce Bulletin
reproduit in extenso une lettre historique publiée par M. Jarry à la
suite de son travail sur la Guerre des Sabotiers de Sologne. Le même
Bulletin contient une mention élogieuse de l'ouvrage posthume de
M. Collin sur le Pont des Tourelles et les Ponts d'Orléans. — Le
Bulletin de la Diana publie un discours de son président, M. le vi-
comte de Meaux, prononçant l'éloge de M. de Poncins dont la famille
a nombre d'alliances orléanaises.
11 est fait hommage à la Société :
Par M. Herluison, d'une plaquette sur l'Architecte Orléanais
Delagardette, écrite par MM. Herluison et P. Leroy. Ce travail a été
lu à la réunion de la Société des Beaux-Arts des Départements.
Des remerciements sont adressés aux auteurs et donateur.
— La Société a reçu de divers correspondants trois lettres lui
demandant des renseignements intéressants :
Un membre de la Société d'Agriculture, Sciences et Arts
d'Angers informe la Société archéologique que la Bibliothèque du
grand Séminaire d'Angers possède un manuscrit, une Vie de feu
M. Foucault, curé de la paroisse Saint-Michel d'Orléans, faite par
feu M. Michel Raymond, chanoine de Meung en 1700. Ce manuscrit
a été envoyé à M. Grandet, supérieur du Séminaire d'Angers, par
M. Le Coq, curé de Saint-Germain d'Orléans en 1712. Cette notice,
demande-t-il, a-telle été imprimée ?
La notice n'a pas été imprimée, mais il en existe nombre de copies,
notamment à la Bibliothèque d'Orléans où elle est ainsi cataloguée :
Vie de M. Foucault, curé de Saint-Michel d'Orléans, par Raymond,
chanoine de Meung en 1700, d'après l'original conservé au Grand
Séminaire d'Orléans. (Ms. II. 3153.)
M. Anatole Molin, avocat, secrétaire-adjoint de la Société
d'Histoire et d'Archéologie de Beaune (Côte-d'Or), consulte la So-
ciété sur l'étymologie communément adoptée pour le nom de Beaune-
la-Rolande.
La Société archéologique n'entend pas prendre parti en la ques-
— 421 —
tion qu'elle n'a pas spécialement étiuiiée. Le Secrétaire se bornera
dans sa réponse à indiquer les sources et réformes où M. Molin pourra
puiser les éléments de décision.
M. A. Nicolay, avocat, Secrétaire général de la Société archéo-
logique de Bordeaux, demande à la Société de le renseigner sur
Letourmy, l'imagier d'Orléans. A quelle date remonte son installation ?
Est-il le fondateur de cette industrie à Orléans ? Connaît-on beaucoup
d'images éditées par lui ?
La Société charge M. Herluison de répondre à cette demande.
— M. Gh. Germain, demeurant à Blois, 28, rue de la Butte,
présenté par MM. Desnoyers, Herluison et Basseville, est élu à
l'unanimité membre associé-correspondant.
— Pour se conformer aux prescriptions du règlement, M. le Président
met aux voix la prise en considération de la demande formulée à la
séance du 8 janvier dernier sur le désir de Monseigneur l'Évéque
d'Orléans, au sujet de la tête de Vierge trouvée en Loire, et de son
dépôt à la Cathédrale. La prise en considération est votée à l'unani-
mité.
Conformément aux dispositions de l'art. 32 des statuts, la Société
adjoint au bureau, pour composer la Commission chargée de rapporter
la question, MM. Desnoyers, Basseville et Max. de Beaucorps.
— M. G. Jacob, trésorier, donne lecture des comptes de l'exercice
écoulé. Les comptes sont approuvés et des remerciements sont
adressés au trésorier. Par suite du règlement avec l'imprimeur du
prix de l'ouvrage de M. Collin sur les Ponts d'Orléans, il reste sur
l'allocation spécialement afîectée à cet ouvrage un boni de 55 francs.
Le Trésorier propose de verser ce boni à l'actif de la Caisse de la
Société. Ce versement est adopté.
— M. le Président expose que, à la date du 23 janvier 1898, la
Société archéologique sera en droit de célébrer le cinquantenaire de
sa fondation. Cet anniversaire sera certainement solennisé. Or,
en 1891, la Société archéologique devrait, selon l'ordre étabU,
_ 422
recevoir chez elle les deux autres Sociétés ; la date habituelle de cette
réception est vers le mois de mai. Ces deux réunions solennelles ainsi
à six mois d'intervalle ne feront-elles pas double emploi ? Une solution
simple éviterait cet inconvénient : ce serait de demander à l'une des
Sociétés de la ville de prendre notre tour, ou encore de reculer la
réunion de 1897 jusqu'en janvier 1898.
La Société charge le Bureau de s'entendre à ce sujet avec le
Bureau des deux autres Sociétés et s'en rapporte à la décision qui
sera prise.
Séance du 26 février 1897,
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, vice-président.
M. le Président signale, parmi les ouvrages reçus, un envoi de la
Société Danoise. C'est un beau volume sur le Cartulaire de la Made-
leine de Châleaudun. Ce travail est signé de MM. Merlet et Louis Jarry.
— M. Huet, secrétaire, donne lecture à la Société du rapport
suivant :
€ La Commission nommée à la séance du 12 février 1897 pour
« rapporter la proposition signée de MM. Desnoyers, Basseville,
« Herluison, P. Domet et Dumuys ;
« Vu les art. 32, 37, 38 et 39,
« A l'unanimité décide que, selon le désir exprimé par Mgr l'Evéque
« d'Orléans et formulé à la Société archéologique par les membres
a susdits signataires de la proposition, la tête sculptée trouvée en
« Loire et donnée à la Société par M. Guillon, l'un de ses membres,
« sera, à titre exceptionnel, mise en dépôt à la cathédrale d'Orléans
« au lieu et place du Musée.
« Avec ces réserves, que ladite tête sculptée sera conservée dans
« son état actuel sans restaurations, et mise en un lieu toujours à la
« vue du public. »
Les conclusions du rapport sont adoptées.
— 423 —
— M. le comte BagiienauU de Puchesse a été tout récemment
nommé membre résidant du Comité des travaux historiques (section
d'histoire et de philologie) en remplacement de Mas-Latrie décédé.
La Société est heureuse de cette distinction donnée à l'un de ses
membres.
— M. Léon Dumuys donne à la Société des détails fort intéres-
sants sur le voyage tout récent, mais fort rapide à Orléans, du
R. P. de la Croix, membre associé correspondant de la Société, qu'il a
eu la bonne fortune de guider. Le P. de la Croix, qui étudie spéciale-
ment les monuments mérovingiens antérieurs au X^ siècle, a visité la
crypte deSaint-Avit. Après l'avoir comparée à celle de Saint-Aignan, il
estime qu'elle doit être reportée, quant à sa construction, plus près du
X" siècle que du VI^. Il a remarqué au musée les tombes mérovin-
giennes trouvées en 1883 rue de l'Oriflamme. A certains ornements
de l'une d'elles, il croit pouvoir affirmer qu'elle a contenu les restes
d'un évéque. Cette découverte, à peine signalée dans nos bulletins,
mériterait une étude approfondie. — M. Dumuys signale en outre un
texte intéressant relatif à une crypte ancienne qui existerait proche la
tour de Saint-Laurent. — Sur ces deux sujets, M. Dumuys écrira
une note qui sera insérée au Bulletin (1).
— M. Bloch, archiviste départemental, lit ensuite un travail sur
les origines de la taxe du pain à Orléans. — Ce travail est renvoyé à
la Commission des publications. .
Séance du vendredi 12 mars 1897.
Présidence de M. Vignat, président.
M. le Président communique à la Société la lettre suivante qu'il a
eu l'honneur de recevoir de Ms'" l'Évêque d'Orléans :
Monsieur le Président,
« Mer Desnoyers vient de me prévenir que la Société archéologique
(1) Voir plus loin, p. 440.
— 424 —
du Loiret avait décidé de déposer à la cathédrale d'Orléans une tête de
Vierge xv^ siècle, trouvée dans la Loire, et offerte par M. l'ingénieur
Guillon.
« J'attache un grand prix à l'acte bienveillant de la Société. Le
précieux débris qu'elle me confie sera traité religieusement dans notre
vieille basilique.
t Je vous saurai bon gré d'exprimer ma reconnaissance à la Com-
pagnie si distinguée dont vous êtes le Président.
« Veuillez agréer, Monsieur le Président, l'assurance de ma haute
considération.
« t Stanisl.^s, Évéque d'Orléans. »
A cette lettre, M. le Président a eu l'honneur de répondre dans les
termes suivants :
« Monseigneur,
« Je ne manquerai pas de donner communication, dés notre pre-
mière séance (12 mars), de la lettre bienveillante par laquelle vous
ténnoignez votre satisfaction de pouvoir placer dans votre cathédrale
la tête de Vierge, trouvée en Loire, et offerte à notre Société par l'un
de ses membres, M. Guillon, ingénieur en chef.
« J'aurai également l'honneur de vous transmettre la copie de la
délibération prise à cet égard.
« La Société ne pouvait manquer de s'associer et d'applaudir à
l'heureuse pensée qu'a eue Votre Grandeur de donner, dans sa basi-
lique, une place si honorable à cet antique débris. Elle sait avec
quelle vigilance sera conservé ce reste précieux d'un ancien monu-
ment de notre vieille cité.
« Daignez agréer, Monseigneur, l'assurance de mon profond res-
pect.
« G. ViGNAT. »
M. le Président fera parvenir à Ms"" l'Évéque la copie officielle de la
délibération prise à ce sujet dans la séance du "26 février 1897.
Il est fait hommage à la Société :
Par M. Gustave Mallard, de la Société de Saint-Amand, d'une bro-
— 425 —
chure sous le titre de Le camp romain du Champ-Clair.
Par M. Camille Bloch, membre de la Société, de La Loire d'au-
trefois, conférences faites par notre collègue à Orléans, en 1896 et
1897.
Par M. G. de M()iiillet, de la Revue mensuelle de l'École d'anthro-
pologie, n" du 15 janvier 1897. Ce numéro contient un article de
M. de Mortillet sur la contrefaçon des silex préhistoriques.
Par M. Léon Dorez, sous-bibliothécaire à la Bibliothèque nationale,
de Le Sac de Rome, relation inédite de Jean Cave, Orléanais.
Par M. le chanoine Cochard, en échange de volumes de mémoires,
de Jean Bréhal, grand inquisiteur de France, et la Réhabilitation de
Jeanne d'Arc, par les RPi. PP. Belon et Balme.
Des remercîments sont adressés aux donateurs.
— M. P. Domet, secrétaire au dernier exercice, dépose sur le
bureau les éléments du Bulletin du dernier trimestre de 1896. La
Société renvoie le dossier au bureau qui est chargé d'en assurer l'im-
pression.
— M. Léon Dumuys lit la note prévue à la dernière séance, sur
le voyage du R. P. de la Croix à Orléans (1).
— Msf Desnoyers communique à la réunion une note sur une
trouvaille de monnaies romaines faite à Boisseaux en 1896. La Société
vote l'insertion de cette note au Bulletin (2).
— M. Cuissard lit ensuite une lettre de Daniel Jousse, juriscon-
sulte Orléanais, écrite en 1734 à ses amis. Elle est extraite de ses
manuscrits conservés à la Bibliothèque d'Orléans. M. Cuissard
donnera à ce sujet une note tant sur le contenu de la lettre que sur
l'auteur lui-même. La Société vote l'insertion au Bulletin de la
lettre et de la note de M. Cuissard (3).
— M. Léon Dumuys signale à la Société une note qu'il a prise
(1) Voir plus loin, p. 440.
(2) Voir plus loin, p. 444.
(3) Voir plus loin, p. 445.
— 426 —
jadis et qu'il vient de retrouver. D'après celte note, un registre par-
roissial de Meung contiendrait un récit de la bataille de Fontenoy
écrit par un prêtre janséniste qui en aurait été témoin oculaire.
M. Bloch recherchera le document et verra à l'utiliser.
Séance du vendredi 26 mars 1897.
Présidence de M. Vignat, président.
Il est fait hommage à la Société :
Par M. llerluison, de Soyons apôtres, discours prononcé dans la
cathédrale d'Orléans, le 14. février 1897, par M. l'abbé Tissier. direc-
teur de l'institution N.-D. de Chartres.
Par M. Ed. Piette, de la Société parisienne d'anthropologie, des
Etudes d'ethnographie préhistorique et de Fouilles faites à Brassem-
puy, en 1895.
Par le docteur Ilagen, associé correspondant, de trois numéros du
Journal suisse de Chimie et de Pharmacie (1:2, 19 et 25 février
1897).
Par M. Léon Dumuys, de La Crypte primitive de lEylise Saint-
Laurent- des-Orgerils , à Orléans, tirage à part du « Patriote Orléa-
nais » (Nos des 3 et 4 mars 1897).
Des remercîmenls sont adressés aux donateurs.
— M. le comte de Marsy adresse à la Société le programme de la
64^ session du Congrès de la Société française d'archéologie qui se
tiendra, en 1897, à Nîmes. M. Léon Dumuys s'y rendra et voudra
bien représenter la Société.
— Le Ministère de l'instruction publique et des beaux-arts envoie
à la Société le premier numéro du Bulletin du Cotnité des Sociétés
des Beaux-Arts des départements. Ce numéro contient l'arrêté du
27 février dernier nommant, en qualité de membres non résidants de
ce Comité, MM. l'abbé Desnoyers et L. Jarry. Un avis provoque
l'échange de ce Bulletin avec celui des Sociétés correspondantes. La
Société vote cet échange.
— 427 — -
— Par arrêté de M. le IMinistre de 1 instruction publique et des
beaux-arts, en date du \[ mars 1897, M. Ilerluison a été nommé
membre correspondant de la Commission des monuments historiques.
La Société est heureuse de ces distinctions accordées aux membres
de la Société.
— M. Léon Dumuys donne lecture d'un texte par lui retrouvé,
qui lui permet d'identifier une pièce en albâtre de Lagny, qui est de-
puis de longues années parmi les plus curieuses pièces du musée his-
torique. Ce texte est renvoyé à la Commission des publications avec
une note que M. Dumuys y ajoutera. La Société exprime le vœu que
la pièce en albâtre dont s'agit soit reproduite sous forme de gravure
en tête de la note ainsi prévue.
— M. Léon Dumuys rappelle que deux trouvailles intéressantes
ont été récemment faites rue des Quatre-Degrés et rue des Carmes.
Il donne à ce sujet les renseignements suivants :
Le 27 février 1897, des terrassiers occupés a. fouiller le sol de la
cour d'une maison do la rue des Carmes, portant le n° 86, présente-
ment occupée par M. Massicard, notaire, ont découvert presque à
fleur de terre des substructions gallo-romaines caractérisées par des
briques larges et épaisses et quantité de tuiles à rebords.
Le même jour, des maçons travaillant dans l'immeuble n" 2 de la
rue des Quatre-Degrés ont rencontré une ancienne fosse, d'où ils ont
extrait quantité de briques et de tuiles de même nature que les pré-
cédentes. Cette fosse était sise à quelques mètres de la rue indiquée,
au fond d'une petite cour, en face la porte d'entrée. Les débris gallo-
romains ont été trouves sur ce point à une profondeur de trois à
quatre mètres environ.
Ces renseignements, sans valeur absolue, nous ont paru intéres-
sants à noter pour la raison qu'ils peuvent avoir leur utilité au cas où
de nouvelles découvertes plus importantes viendraient à être faites
dans ces mêmes parages.
— 428 —
Séance du vendredi 9 avril 1897
Présidence de M. ViGNAT, président.
M. Lucien Auvray, archiviste à la Bibliothèque nationale, membre
correspondant de la Société, assiste à la séance.
— M. le Président signale parmi les ouvrages reçus un numéro de
la Revue critique d'histoire et de liltéraliire (29 mars 1897). Ce
numéro contient un article sous la signature J. Kout qui analyse le
troisième volume de Y Ancienne bibliothèque hongroise, de Charles
Szabo et Arpad Ilellebrant. Ce volume de bibliographie mentionne
une thèse de droit imprimée à Orléans en 1G67 et en donne le titre
ainsi conçu : « Toppeltinus Laurentius, thèses inaugurales de Nup-
« tiis, quas, deo favente, injllustri ac celeberrima Academia Aure-
« lianensi, pro summis in utroque jure honoribus promerendis pu-
ce blice ventellendas proponit. »
— M. le Président a eu l'honneur de recevoir de Ms^ l'Évéque
d'Orléans une lettre lui accusant réception du procès-verbal de la
séance du 26 février 1897. Cette lettre sera déposée aux Archives.
— M?' Desnoyers dépose sur le Bureau une note relatant les dé-
couvertes archéologiques faites au cours des années 1893 et 189-i,
tant dans la Loire qu'au faubourg Saint- Vincent. Cette note lue à la
séance sera insérée au Bulletin (1).
— M. Dumuys communiiiue à la réunion les moulages en plâtre de
sceaux de NN. SS. de Bussy et IMilon de Chailly, évoques d'Orléans
et donne à ce sujet une note qui sera insérée au Bulletin (2). La So-
ciété décide de publier avec cette note les dessins de ces sceaux, s'ils
sont inédits.
— M. Bloch fait à la Société trois communications : d'abord au
(1) Voir plus loin, p. 449.
(2) Voir plus loin, p. 452.
— 429 -
nom de M. Schmitt, archiviste paléographe envoyé en mission aux
Archives du Loiret, une note sur la réfection du Terrier de Sainte-
Croix en l'année 1889.
Puis, en son nom personnel, il propose à la Société de publier, au
fur et à mesure de sa confection, un bulletin sommaire du classement
des fonds non encore inventoriés aux Archives départementales.
Enfin, il donne lecture d'un travail sur une enquête officielle faite
au sujet de la Taille dans la généralité d'Orléans en 1789.
Ces trois communications sont renvoyées à la Commission des pu-
blications.
Séance du vendredi 23 avril 1897
Pré&idence de M. Vignat, président
— M. le Président signale, parmi les ouvrages reçus, un numéro
Ae h Revue critique (12 avril 1897) qui contient sous la signature
de P. de Nolhac une analyse de la brochure de M. Léon Dorez sur le
Sac de Home en 1527, dont l'auteur a bien voulu faire hommage à la
Société le 15 mars dernier.
M. Louis Jarry, au sujet de cette même brochure, dépose sur le
Bureau une note qui sera insérée au Bulletin (1).
La Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne célé-
brera le cinquantième anniversaire de sa fondation, tant à Auxerre
qu'aux environs, les 5, 6, 7 et 8 juillet prochain. Une lettre de son
Président invite la Société à se faire représenter.
A ce propos, M. le comte Baguenault de Puchesse rappelle que la
Société archéologique célébrera, elle aussi, son cinquantenaire en
janvier 1898. N'y aurait-il pas lieu de publier, à cette occasion, un
volume spécial ? Sur la proposition de M. le Président, ce projet est
renvoyé au Bureau.
- M. le Président fait remarquer qu'aux dernières réunions des
Sociétés savantes à la Sorbonne, la Société archéologique a eu l'iion-
(1) Voir plus loin, p. 456.
— 430 —
neur de se voir représentée par MM. Baguenault de Puchesse et
Herluison, le premier, vice-président dans la section de philologie et
le second à la section des beaux-arts. M. P. Domet fait observer qu'à
ces mêmes réunions, M. Vignat, président, a été admis à lire un mé-
moire fort intéressant à la section des beaux-arts sur les Portes du
transept de la cathédrale d'Orléans.
— M. le comte Baguenault de Puchesse lit à la Société les ren-
seignements suivants sur une tragédie de Montchrétien intitulée :
Y Écossaise :
« M. L. Auvray, notre érudit collègue, a publié dans la Revue
d'histoire littéraire de la France (n^ du 15 janvier 1897) un très cu-
rieux article sur la représentation à Orléans, en avril ou mai 1G03,
d'une pièce de Montchr^ien ; VÉcossaise, tragédie ayant pour sujet
la mort récente encore de Marie Stuart. Les renseignements nou-
veaux qu'il donne sont tirés d'une lettre inédite, datée d'Orléans, le
21 juin 1603, écrite parle lieutenant-général, M. de Beauharnais, au
chancelier Pomponne de Belliévre. On avait cru jusqu'ici que cette
pièce n'avait jamais été jouée. »
— M. Cuissard, au nom de la Commission des publications, fait
son rapport au sujet des trois communications faites par M. Bloch à la
séance du 9 avril dernier. Ses conclusions sont les suivantes :
1» A raison du vif intérêt qu'elle présente et des importants docu-
ments qu'elle contient, la Commission propose linsertion aux Mémcires
de l'étude de M. Bloch sur la taxe du pain dans la généralité d'Or-
léans en 1789.
2o Au sujet de la réfection du terrier de Sainte- Croix en 1489,
pièce communiquée par M. Schmitt, la Commission propose l'insertion
au Bulletin ; cette pièce n'est point, en effet, la pièce originale, mais
seulement un vidimits (1).
3° La Commission propose également l'insertion au Bulletin de
l'inventaire sommaire et par fiches du classement des Archives dé-
partementales, dont M. Bloch a donné déjà un spécimen (1).
(1) Voir le Bulletin du 3" trimestre.
— 431 —
Ces conclusions sont adoptées par la Société. Toutefois, il est en-
tendu que le travail de M. Bloch, sur les Archives, devant paraître
par séries, sera soumis chaque fois à la Commission des publications,
comme doit l'être, d'après le règlement, toute communication nou-
velle.
— Mg"" Desnoyers annonce qu'il vient de recevoir de M. Doublet,
pour le musée historique, le cachet original des Minimes d'Orléans.
Sa provenance est facile à établir. Lors de la Révolution, ces reli-
gieux, chassés de leur couvent, se réfugièrent chez un membre de la
famille de M. Doublet, qui, dernier survivant, a été heureux de sauver
de l'oubli ce souvenir historique en en faisant don au musée histo-
rique d'Orléans.
Séance du vendredi 14 mai 1897
Présidence de M. Vignat, président.
— M. le Président signale, parmi les ouvrages reçus, le Bulletin
de la Société Dunoise (avril 1897), contenant une notice nécrolo-
gique sur M. Tranchau et le dernier numéro de la Revue critique
identifiant, comme cela est généralement admis aujourd'hui, Genabum
avec Orléans,
Il est fait hommage h la Société :
Par M. Ilerluison, de deux brochures : Explication des ouvrages
de la XIU^ exposition des Beaux-Arts et arts industriels de la
Société des Amis des Arts d'Orléans, 1897 ; et Allocution prononcée
par il/sr Touchet dans l'église de la Madeleine, en souvenir des
soldats français morts au service du pays et des victimes de la rue
Jean- Goujon.
Des remerciements sont adressés au donateur,
— 432 —
— M. le Président fait remarquer, qu'aux noms des membres de
la Société ayant fait des communications lors des dernières réunions
de la Sorbonne, il convient d'ajouter celui de M. ï51och qui, à la sec-
tion des sciences économiques et sociales, a lu un travail très com-
plet et très documenté sur le commerce des grains dans la généralité
d'Orléans sous le régime de la liberté, 17G8.
A l'issue de ces réunions, deux de nos collègues ont été l'objet
d'une distinction justement méritée. M. Cuissard a été nommé officier
de l'instruction publique et M. Auvray officier d'académie. M, le Pré-
sident est d'autant plus heureux d'adresser ses félicitations à
MM. Cuissard et Auvray, que c'est comme membres de notre Société
qu'ils ont été nommés.
— M. Porche, ingénieur des ponts et chaussées à Gien, écrit à
M. Heude, ingénieur en chef à Orléans, une longue lettre relative à
la découverte récemment faite à Beaulieu de fours à réduction parais-
sant remonter à l'époque gallo-romaine. Cette lettre a été gracieu-
sement communiquée à la Société par M. Heude.
M. Dumuys est aujourd'hui même à BeauUeu pour représenter
la Société aux premières constatations faites sur place. Sur la propo-
sition de M. le Président, la Société vote un crédit de 50 francs pour
la continuation des fouilles, avec faculté pour le Bureau d'augmenter
s'il y a lieu.
— Ms"* Desnoyers fait ensuite cette proposition ;
Il y a lieu d'observer que la Société a pour but de conserver les
souvenirs importants de l'histoire orléanaisc et demande :
Que le Bulletin mentionne l'inauguration des verrières de Jeanne
d'Arc qui a lieu le vendredi 7 mai 1897, dans la cathédrale, le soir à
deux heures, en présence du Nonce du pape, Ms"" Clari, de plusieurs
évoques et d'une nombreuse assistance;
Qu'il contienne le nom des membres de la Commission ayant veillé
à l'exécution de ces verrières qui sont le produit de la souscription
française ouverte par Msf Dupanloup et l'œuvre de MM. Galland et
GibeHn.
— 433 —
Il offre à la Société, au nom de Ms"" Touchet, la médaille commé-
morative de l'inauguralion frappée par les soins de la Commission,
gravée par M. Tasser, de Paris ; il en demande la reproduction dans
le Bulletin, face et revers (1).
La Société adopte la proposition de Mb'^ Desnoyers, et charge
M. le Président de transmettre à Mb-r l'Évêque ses plus respectueux
remerciements.
— M. l'abbé Cochard communique à la Société une note sur les
coutumes du péage de Monsay prés Lailly (Loiret) 1201. Cette note
est renvoyée à la Commission des publications (2).
— M. Herluison donne lecture d'une lettre, à lui adressée, par
M. de la Valliére, correspondant de la Société à Blois.
Cette lettre mentionne la découverte faite par M. de la Valliére,
au lieu dit ; La Daubronnière, commune de Chissay, au sud de la
route de Montrichard à Amboise.
« J'ai trouvé, dit notre correspondant :
1° Un très beau polissoir ayant 4«»x2'" X l™ (hors de terre) et
12 rainures ou coches réparties en trois ateliers bien séparés;
2° Un autre polissoir, beaucoup plus petit, de 1"" x O"" 60
X0n>50 ayant trois coches et placé sur l'autre. Quoique non por-
tatif, ce dernier m'a paru mobile.
Ces deux mégalithes sont en grés blanc, le plus fin veiné de rose
dans les coches. »
Séance du vendredi 28 mai 1897
Présidence de U. Vignat, Président.
— M. le Président signale, parmi les ouvrages reçus, le numéro
du Polybiblion du mois de mai dernier qui contient plusieurs comptes
rendus dus à la plume de notre collègue, M. iMaxinie de la Hocheterie,
et dans la Revue des antiquaires de l'Ouest un mémoire sur le vase en
■verre de Saint- Savin, sous la signature de Ms"" Barbier de Montant.
(1) Voir le Bulletin du 3o trimestre.
(2) Voir plus loin, p. 458.
— 434 —
Il est fait hommage à la Société :
Par M. Francis Pérot, membre associé correspondant, d'une étude
sur Y Abbé Cliatel et d'un travail sur d'Alphonse, né à Bonny-sur-
Loire (Loiret) ;
Par M. Gaston Gauthier, instituteur, d'une brochure importante ;
c'est un travail développé sur Rogny et Saint-Eusoge avec plans et
dessins ;
Par M. Emile Jacob, d'un supplément au journal VIndépendant de
Montargis, consacré tout entier à la légende du siège de Mon-
targis.
Des remerciements sont adressés aux donateurs.
— La Société d'émulation d'Abbeville célébrera cette année le
centenaire de sa fondation. Une lettre du 15 mai 1897 invite à cette
occasion le Président de la Société et ses membres qu'elle voudra bien
désigner à une séance solennelle qui aura lieu le 11 juillet.
M. Herluison est délégué pour y représenter la Société.
— M. Basseville, au nom de la Commission des publications, fait
son rapport sur la pancarte du péage de Monsay communiquée à la
dernière séance par M. l'abbé Cochard. La Commission conclut à l'im-
pression au Bulletin de ce document avec une notice où notre col-
lègue expliquera certains mots qui figurent dans la pancarte et sont an-
jourd'hui perdus par l'usage.
La Société adopte ces conclusions (1).
— M. Léon Dumuys, absent, donne par lettre le compte rendu de
sa mission à Beaulieu, comme délégué de la Société aux fouilles
du Puits d'IIavenat. Un résumé de ce compte rendu sera inséré au
Bulletin (^2).
— M. Bloch lit ensuite à la réunion une courte notice sur une note
découverte par lui sur un registre d'état civil paroissiafde Saint-Jean-
(1) Voir plus loin, p. 458.
(2) Voir le Bulletin du 3' trimestre.
— 435 —
de-Braye au sujet de la démolition du temple des calvinistes de Bionne
en 1G85. Note et notice seront insérées au Bulletin (1).
— Usr Desnoyers lit ensuite une note sur une médaille d'argent
nouvellement entrée au Musée. Elle porte à l'avers : Rex Juba et au
revers celui de : Cleopatra. Cette médaille est curieuse, ne serait-ce
que par la mention de ce nom de la fille de Cléopâtre.
Cette notice est renvoyée à la Commission des publications.
Séance du vendredi 11 juin 1897
Présidence de M. Vignat, président.
M. le Président signale, parmi les ouvrages reçus : Le Journal de
la Société d'archéologie lorraine (année 1896) et le tome xlvi des
Mémoires de la même Société. Ces volumes contiennent, le premier,
trois notes sur la nationalité, les armoiries et la devise de Jeanne d'Arc ;
le second, un mémoire écrit sur la découverte faite à Bouxiéres-
aux-Dames (Meurthe-et-Moselle), de deux fours à réduction de
rainerai de fer ; il serait intéressant de rapprocher cette étude de celle
que poursuit, au nom de la Société, M. Dumuys sur la découverte
toute semblable récemment faite à Beaulieu-sur-Loire. — Le Bulletin
de la Société archéologique de Tour ai ne {l"^ trimestre 1897) consacré
tout entier au compte rendu de la célébration du troisième centenaire
de Descartes.
— Une Société en formation sous le titre de : Revue des Ins-
criptions et Belles-Lettres envoie à la Société une circulaire l'invitant à
coopérer à la fondation d'un organe périodique destiné à servir de lien
entre toutes les Sociétés savantes et artistiques. L'examen en est
renvoyé au Bureau.
— La Société de V Histoire de France envoie à la Société archéolo-
gique une liste d'ouvrages publiés par elle en l'invitant à choisir ceux
qu'elle voudrait posséder, s'oflïant gracieusement à les envoyer à titre
(1) Voir le Bulletin du 3° trimestre.
TOME XI. — BULLETIN N«» 460. 29
— 436 —
de don. La Société accepte en principe, remercie la Société d'Histoire
de France et, pour le choix à faire, renvoie la proposition au Bureau.
— M. le Président annonce à ce propos que M. le comte Bague-
nault de Puchesse a été nommé par la Société de l'Histoire de
France président de son bureau pour l'année 1807. Il est heureux
de le féliciter de cet honneur qui lui est légitimement dû. M. le
comte Baguenault de Puchesse répond qu'il tient à reporter une
grande part de cet honneur à la Société archéologique.
— Ms'' Desnoyers Ut une note sur l'entrée au Musée d'une col-
lection de trente-deux vases en terre de la fabrication de poteries an-
ciennes de Jouy-le-Pothier. Ces vases ont été trouvés à Villemoret. —
La note constate en outre l'acquisition par le IMusée d'un grand
bronze de Lucius Verm trouvé dans la Loire.
Cette note sera insérée au Bulletin (1).
— M. Ludovic Guignard, vice-président de la Société d'Histoire
naturelle de Loir-et-Cher et membre associé correspondant, assiste à
la séance. 11 fait à la réunion une communication verbale et donne en
quelques mots des appréciations nouvelles sur les origines des trois
races royales, ayant successivement gouverné la France. Notre col-
lègue les rattacherait au noyau des Guines ou blancs du passé, ayant
occupé le comté de Blois, le Puiset, Coucy, Guines, dans le Nord. Il
les rattacherait à des chefs francs, c'est-à-dire, « libres », partis de la
Belgica Cellica (région des Winites), et ayant entraîné leurs mem-
bres, tant en Gaule qu'en Lombardie. M. Guignard promet de donner,
dans un avenir rapproche, des notes plus complètes sur cette ques-
tion, dans une étude à laquelle il annexe dés ce moment les preuves
complémentaires.
— M. le Président rappelle à la Société la célébration déjà pro-
jetée de son cinquantenaire dont la date précise tombe le 23 jan-
vier 1898. Il propose d'adopter définitivement cette date tout à la
fois pour la célébration du cinquantenaire et pour la réunion habi-
tuelle des trois Sociétés savantes.
L'Assemblée adopte cette proposition.
(1) Voir plus loin, p. 405.
— 437 —
Séance du vendredi 25 juin 1897
Présidence de M. Vignat, président.
— M. le Président rend compte des ouvrages reçus au cours de la
dernière quinzaine. A signaler au Bulletin du Comité des Sociétés des
Deaux-Arts des départements, p. 5, une question sur la distinction à
établir entre les mots « archéologie » et « Histoire de l'art ». Cette
question est signée J. D... à Orléans.
Il est fait hommage à la Société :
Par M. Herluison, d'une brochure intitulée : Pasteur, ses décou-
vertes scieiiiifîgues et ses contradicteurs, par G. Lalbalettrier ;
Par M. Ernest Jovy, associé correspondant, de Jeanne d'Arc, confé-
rence ûiite au théâtre de Vitry-le-François, le 27 mars 1897.
Des remerciements sont votés et seront adressés aux dona-
teurs.
— La bibliothèque de l'Université Badoise d'Heidelberg propose à
la Société l'échange de ses publications avec celle de la Neun llcidel-
berger Jahrbùcher. — Renvoi au Bureau.
— Ms"- Desnoyers demande à la Société s'il existe des exemples
d'inscription où la lettre grecque P se trouve gravée à l'inverse tj ?
ainsi qu'il pense le voir dans une inscription qui vient de lui parvenir.
M. Bailly, notre collègue, sera consulté à ce sujet.
— Cinquantenaire de la Société. — M. le Président estime
qu'il y a lieu de se préoccuper dès maintenant du cérémonial de celte
solennité et de provoquer les projets de chacun. L'accord s'est fait
déjà sur une journée unique. Elle s'ouvrira naturellement par un dis-
cours du Président en exercice. Puis, un rapport rétrospectif sera fait
sur les travaux de la Société. Mer Desnoyers, par sa haute autorité
et sa qualité démembre fondateur, est tout désigné pour y prendre la
parole.
Une courte lecture terminera ensuite la séance ; discours, rapport
— 438 —
et lectures imprimés ensuite en tête du volume de l'année, suffiraient
;\ en faire le volume du cinquantenaire.
— M. Herluison propose la frappe d'un jeton spécial dont les frais
seront minimes, puisqu'il suflira de frapper un revers de circonstance
avec la face du jeton habituel. Des exemplaires en argent seraient
destinés aux membres de la Société et aux autorités invitées. Des
exemplaires en bronze seraient frappés pour les autres assistants.
Enfin, un banquet par souscription clôturerait la journée.
— 439 —
ANNE DE GAUMONT
Une grande chrétienne au XVIIc siècle. — La jeunesse de
Louis XIV, par le R. P. Chérot, de la Compagnie de Jésus
La biographie orléanaise s'augmente peu à peu à l'aide d'élé-
ments locaux ou étrangers à notre département.
C'est ainsi que le R. P. Chérot, rédacteur aux Études reli-
gieuses, vient d'y apporter sa contribution dans deux intéres-
santes publications, l'une intitulée : Une grande chrétienne
au XV 11"^ siècle, Anne de Caumont, comtesse de Saint- Paul,
i574-i642, et l'autre : La jeunesse de Louis XIV.
La première, dont nous a parlé à la dernière séance notre
vice-président, M. le C'« Baguenault de Puchesse, est un tirage à
part des Études religieuses, augmenté de documents puisés
dans les Archives du Loiret et communiqués par notre nouveau
collègue, M. Bloch et par M. Leroy, secrétaire de la Société
des Amis des arts. La seconde a été constituée à l'aide des
mémoires manuscrits du P. Paulin ou Poullin qui se trouvent
au Ministère des Affaires étrangères.
Le P. Paulin, jésuite, confesseur du roi Louis XIV, n'est pas
un étranger pour nous. Sa famille, originaire de Chartres, ha-
bitait notre province, et[run]de ses membres, Poullin de Lumina,
publia notamment une histoire de Lyon, en 1767.
Le R. P. Chérot nous a rendu service en faisant si bien
revivre des figures orléanaises dans ses curieuses études. Nous
ne saurions trop l'en remercier
H. Herluison.
440 —
UNE VISITE
DU R. P. CAMILLE DE LA CROIX
A ORLÉANS
Le R. P. Camille de la Croix, membre ré:iidant de la Société
des antiquaires de l'Ouest et membre honoraire de la Société
historique et archéologique de l'Orléanais, vient de faire un court
séjour dans notre ville.
Le célèbre archéologue poitevin est arrivé à Orléans le
samedi 20 février, par le train de Paris qui entre en gare à
1 h. 14 du soir; il était accompagné par M. Chérion, son ami et
collaborateur, dessinateur habile et archéologue distingué.
Le lundi suivant, les deux voyageurs ont repris le train
rapide partant d'Orléans à PI h. 49 à destination de Poitiers.
Ces Messieurs arrivaient de Berthouville, localité du dépar-
tement de l'Eure où le Père de la Croix vient d'exécuter des
fouilles pour le compte du Ministère de l'Instruction publique.
L'explorateur des ruines gallo-romaines de Sanxay avait
reçu la mission officielle de reconnaître la nature, l'étendue de
substructions considérables qui se trouvent au lieu indiqué, de
déterminer l'âge de ces substructions, d'en lever le plan et de
préciser la destination primitive des somptueux monuments de-
puis longtemps détruits, dont elles perpétuaient seules le sou-
venir.
Ces fouilles ont nécessité quatre mois et demi de travail opi-
niâtre et occupé de nombreuses équipes d'ouvriers.
— 441 —
En faisant entreprendre ces recherches difficiles et coû-
teuses, le Ministère de l'Instruction publique avait pour but de
renseigner le monde savant sur la provenance exacte du fameux
trésor dit de Bernay ou de Villeret, qui, depuis 1830, enrichit
les collections du cabinet des médailles et antiques de la Biblio-
thèque nationale de Paris.
Ce trésor, déposé dans la neuvième vitrine de la grande ga-
lerie de ce dépôt public, se compose de soixante-sept statuettes
et vases d'argent datant de diverses époques, et en partie du
118 siècle avant l'ère chrétienne. On y remarque notamment
plusieurs statues de Mercure, deux buires à bas-reliefs au re-
poussé, représentant des scènes de la guerre de Troie, des
coupes, des bas-reliefs anciens, etc.
Le R. P. de la Croix a pu reconnaître à Berlhouville la pré-
sence d'un temple, d'un théâtre et d'autres constructions an-
nexes constituant vraisemblablement un lieu d'assemblée de
l'époque gallo-romaine semblable à celui qu'il avait exploré à
Sanxay.
Il pense que le trésor ci-dessus mentionné devait provenir du
temple dont il a retrouvé les restes importants.
Le savant explorateur se propose d'ailleurs de faire con-
naître ses conclusions aux délégués des Sociétés savantes qui
se réuniront après Pâques en congrès annuel dans les amphi-
théâtres de la Sorbonne.
En s'arrêtant à Orléans, le R. P. de la Croix avait pour but
immédiat d'étudier les divers monuments des dix premiers
siècles que renferme encore notre cité ; il voulait aussi visiter
nos collections municipales, examiner quelques-unes des pièces
uniques qu'elles renferment (tel, par exemple : le trésor de
Neuvy-en-Sullias) et dessiner divers objets classés dans les
vitrines du musée archéologique fort utiles pour documenter
ses travaux.
Le temps dont pouvaient disposer les voyageurs était trop court
pour leur permettre d'entreprendre une véritable étude de
— 442 —
chaque monument en particulier, aussi durent-ils se contenter
de les visiter rapidement.
En deux jours, ils eurent le plaisir d'admirer la crypte de
Saint-Avit, celle de Saint- Aignan et de descendre dans le ca-
veau sépulcral de Saint-Euverte.
Au cours de leur promenade à travers les divers quartiers
d'Orléans, les deux archéologues visitèrent encore la cathé-
drale, l'église de Saint-Pierre-le-Puellier, reconnurent l'emplace-
ment du Châtelet dont il ne reste plus qu'une tour, sise au coin
de la rue au Lin, celui du vieux pont et du fort des Tourelles ;
ils purent enfin apprécier à leur juste valeur les maisons remar-
quables que nous ont laissées les artistes de la Renaissance.
L'après-midi du dimanche 24 février fut en partie consacrée à
la visite de la crypte de Saint-Mesmin, de l'église de La Cha-
pelle, du Petit-Séminaire où le P. de la Croix put étudier à son
aise les plans originaux dressés par notre regretté collègue,
M. Collin, l'heureux inventeur et l'habile restaurateur de la
grotte dans laquelle les voyageurs avaient pénétré quelques
instants auparavant.
Ces plans dressés avec un soin et une précision exception-
nels firent l'admiralion des deux connaisseurs. Après les avoir
examinés attentivement, ils rendirent un légitime hommage au
talent et à la science du savant ingénieur qui les avait dressés.
En rentrant en ville, nos voyageurs purent explorer les alen-
tours de l'église Saint-Laurent, pénétrer sur l'ancienne terrasse
du prieuré qui appartient aujourd'hui aux Sœurs de Saint-Paul et
là, documents en mains, déterminer l'emplacement des anciennes
substructions fortuitement découvertes, et en partie détruites
vers 1769 par messire Foucher, prieur-baron de Saint-Laurent-
les-Orgerils.
Le R. P. de la Croix prit un intérêt extrême à cette dernière
étude et manifesta à diverses reprises ses regrets de ne pouvoir
songer à creuser le sol qu'il foulait, en vue de retrouver la
crypte primitive dans laquelle reposa pendant un demi-siècle le
corps de saint Aignan, évêque d'Orléans.
L'intrépide explorateur de l'hypogée-martyrium des dunes de
— 443 -
Poitiers nous exprima son étonnement de voir qu'un monument
si facile à retrouver n'eût pas encore été reconnu et remis en
honneur par les archéologues Orléanais, mais dut convenir que
des fouilles sagement conduites nécessiteraient de fortes dé-
penses et une somme de travail considérable ; faute de mieux,
il émit donc le vœu qu'un jour ou l'autre les autorités ecclé-
siastiques ou civiles fissent le nécessaire pour mener à bien
cette délicate entreprise.
Enfin, la matinée du lundi 22 février fut employée par les
archéologues à dessiner des tombes mérovingiennes découvertes
au mois d'août 1883 dans la rue de l'Oriflamme, qui leur paru-
rent digne d'un intérêt tout spécial.
Tous deux exprimèrent le regret d^ voir ces monuments cu-
rieux, entassés, faute de place, sous un hangar inaccessible au
public et demandèrent que les divers spécimens de sarcophages
déposés dans nos deux musées municipaux fussent au plus tôt
réunis méthodiquement, classés et étiquetés dans un local ap-
proprié, par exemple dans la salle basse de l'ancien hôtel des
Créneaux, fort bien disposée pour les recevoir tous.
Ce même jour, nos deux savants visiteurs quittèrent Orléans,
en manifestant hautement leur désir de revenir dans cette ville
si riche en souvenirs trop peu connus, insuffisamment étudiés
et dotée de musées dignes d'attirer l'attention des vrais amis de
l'art et du passé (1).
LÉON DUMUYS.
(1) Voir le récit de cette visite dans le numéro du mercredi 2i février
1897 du Patriote Orléanais.
444 —
MEDAILLES TROUVEES A BOISSEAUX
Canton d'Outarville
EN FÉVRIER 1896
Elles ont été trouvées par un cultivateur labourant son champ,
dans un pot en terre grise, qui fut brisé par l'instrument de
travail : il contenait un millier de petits bronzes, tous apparte-
nant aux règnes de Gallien, Victorin, Claude le Gothique,
Tetricus père et fils.
Le paysan voulut bien me vendre la moitié de sa trouvaille,
mais s'obstina à garder l'autre.
Voici le détail du nombre des pièces que j'ai placées au
Musée Orléanais ; je n'y ai rencontré que des revers sans
intérêt et les pièces gardées par le paysan ne doivent pas en
avoir davantage.
Gallien 39
Victorin 119
Claude le Gothique 29
Tétiicus, père et fils 309
Pièces frustes 8
Total 434
445 —
LETTRE DE DANIEL JOUSSE
Parmi les très nombreux manuscrits qu'a laissés Jousse et qui
sont à notre Bibliothèque publique, j'ai trouvé la lettre suivante
adressée par lui à ses amis de Paris. Jousse avait alors trente ans :
elle pourrait cependant passer pour une œuvre de jeunesse, si
l'on ignorait le mobile qui la lui a inspirée.
Il venait de terminer ses études à Paris. Il s'était livré avec
ardeur à la connaissance des sciences exactes, sous la direction
de l'astronome Louville et voyait déjà s'ouvrir devant lui les
portes de l'Académie des sciences prête à le recevoir. D'un
autre côté, sachant que sa famille lui destinait un office de
magistrature, il étudiait aussi le droit, dans la compagnie de
certains amis qui, comme aujourd'hui encore, formaient des
réunions intimes où l'on s'amusait gaîment, et où, suivant les
propres expressions de Jousse lui-même, « on corrigeait quel-
quefois les amertumes de la jurisprudence par un usage
modéré du dieu qui fait le plaisir des repas ».
Jousse, nature aimante, savourait les délices de cette nou-
velle Gapoue, lorsque sa famille le rappela à Orléans. De retour
dans sa patrie, il n'oublia pas ses amis de la capitale et ce fut
dans un moment d'épanchement intime qu'il leur écrivit la
lettre qui va suivre.
Gh. Cuissard.
LETTRE DE DANIEL JOUSSE
A MM. Rousseau, Mallard, Matois, Degènes, etc.
Aux sages enfans de Theinis
Que Bacchus aujourd'hui rassemble
Dans un réduit des plus petits,
Sçavans et gracieux amis,
— 446 —
Chés qui l'on voit régner ensemble
L'éloquence de Cicéron,
De du Moulin l'heureux génie
Et les grâces d'Anacréon,
Salut, honneur et longue vie.
Vous serés sans doute surpris, très aimables confrères, de ce
que m'aiant demandé seulement une épître en prose, j'ai pris
la liberté de commencer celle-ci par des vers. Eh ! que peut
en elfet produire de bon une muse Orléanoise embéguinée du
bonnet de jurisconsulte, qui, jusqu'ici n'a presque connu
qu'Euclide et Varignon et qui n'a fait encore que barboter
dans la fontainne d'Hipocrène? Ai-je donc oublié que ma lettre
alloit paroître dans le sanctuaire même du goût et y devoit être
lue par des personnes aimées d'Apollon et du nombre de ceux
que ce dieu compte pour ses plus chers favoris? Jugés cepen-
dant de ma témérité! J'avois presque résolu de ne vous écrire
qu'en vers et je ne désespérois pas même de pouvoir remplir
mon projet. Il me sembloit en effet, depuis le jour que, par-
tageant avec vous, chés un ami commun, les plaisirs de la
table, je goûtai pendant un assés long temps votre aimable
conversation, il me sembloit, dis-je, que le dieu du Parnasse
commençoit à m'inspirer de son beau feu, qu'animé déjà de
votre esprit et plein de vos ingénieuses pensées, il ne me restoit
plus qu'à mettre la main à la plume pour vous rimer une lettre
entière. Mais, hélas ! que j'ai été trompé, quand il a fallu en
venir à l'exécution ! A peine ai-je quitté l'heureux séjour que
vous habités, que tout à coup mon imagination s'est refroidie et
j'ai senti mon génie poétique m'abandonner peu à peu à mesure
que j'approchois des murs où je suis actuellement renfermé.
Depuis ce temps, la source de mes pensées a toujours été en
diminuant et elle s'est enfin réduitte à rien. J'ai eu beau invo-
quer toutes les muses du Pinde; mes prières ont été inutiles ;
jamais ces déesses n'ont été pour moi si irapitoiables, et je sens
qu'il faudroit maintenant, pour me faire rimer, un plus grand
miracle qu'Apollon n'en fit autrefois en faveur d'Hésiode.
Souffres donc, très aimables confrères, que je me contente
— 447 —
de vous écrire en prose et comptés seulement pour quelque
chose les bonnes intentions où j'ai été de vous écrire quelque
chose qui ne vous déplût pas. Mais, quelle est aujourd'hui mon
infortune ! un nouveau sujet de crainte vient me troubler et je
ne me sens même pas capable de vous écrire et c'est en vain
que je voudrois m'en acquitter d'une façon digne de vous.
Depuis le moment cruel que j'ai quitté les beaux lieux où
vous faites votre séjour et qu'entraîné par des motifs indispen-
sables, j'ai été obligé de me séparer de votre aimable compagnie,
une sombre tristesse s'est emparée de mon âme et ne me
permet presque plus de penser. Uniquement occupé de la perte
que j'ai faitte et entraîné par je ne sçai quel charme puissant,
je n'aspire plus à d'autre bonheur qu'à celui de retourner
auprès de vous. C'est là où toutes mes pensées aboutissent ;
c'est là que se portent continuellement mes désirs ; que je me
trouverois heureux, si jamais mes vœux pouvoient être accom-
plis ! Il me semble en efTet que Paris est ma seule patrie, la
mienne n'a presque plus d'attrait pour moi. C'est en vain que
je voudrois m'appliquer ces vers du poète qui regretta si long-
temps le lieu de sa naissance :
Nescio qua natale solum dulcedine cunctos
Traxit et immemores non sinit esse sui.
Triste situation pour moi et fâcheuses réflexions pour une
personne condamnée par son état à ne pouvoir habiter que ce
séjour.
C'est sans doute par rapport à vous, très aimables confrères,
que je regrette si fort la ville où vous êtes et que la mienne
m'est devenue si indifl'érente. J'ai trop perdu en vous quittant
pour que rien puisse me dédommager de cette perte. Plus j'y
réfléchis, plus ma peine augmente. Quel avantage en effet
n'aurois-je point de pouvoir profiter, dans vos conférences, de
vos savantes et judicieuses dissertations sur les parties les plus
curieuses de la jurisprudence naturelle et positive ! Quel plaisir
n'éprouverois-je point à entendre vos sçavans plaidoiers, ou à
admirer vos sages réflexions et vos moiens solides et décisifs
— 448 -
dans les affaires les plus épineuses ! Quel charme enfin ne gou-
terois-je point à partager de temps en temps avec vous les agré-
mens de la table et à corriger quelquefois les amertumes de la
jurisprudence par un usage modéré du dieu qui fait le plaisir
des repas !
J'espère, très aimables confrère?, que ces motifs et ces tristes
réflexions me rendront un peu excusable auprès de vous et que
compatissant à la fâcheuse situation où je me trouve maintenant
réduit, vous pardonnerés un peu au dérangement de ma lettre
et à la sécheresse de mes pensées. J'attends encore plus de vos
bontés; je me flatte que vous voudrésbien, pour me dédom-
mager de la perte que j'ai faitte en vous quittant, m'admettre
désormais dans votre société, malgré l'intervalle des lieux qui
nous séparent et je compte assés sur vous pour croire que vous
voudrés bien m'accorder cette grâce. Songes, je vous prie, que
nous sommes non seulement unis par état, mais que nous
sommes tous sujets d'un même roi, vivans sous le même em-
pire et par conséquent liés par les mêmes engagemens.
Commencés donc dès aujourd'hui à me donner une place
dans votre charmante société. Ne m'oublies pas au milieu des
plaisirs que vous allés goûter ce matin. Buvés-y à ma santé, et,
s'il se peut, regrettés-y un ami qui vous regrette infiniment.
Je m'unirai tout entier à vous pendant ce temps et vous pouvés
compter que je suis si pénétré de votre esprit et de vos pensées,
que je répondrai exactement aux santés que vous boires pour
moi. Je ne désespère pas même de pouvoir converser avec vous
en idées, et je suis presque assuré que mon imagination là-dessus
ne me trompera point ; mais pour mettre le comble à vos bontés,
que ce repas ci ne soit pas le seul où vous vous souviendrés de
moi, et que votre complaisance aille j usqu'à m'admettre dans les
autres parties que vous ferés par la suite. Je vous en prie très
instamment; cette faveur me procurera un plaisir inexprimable,
qui me rendra ma première tranquillité et pour lequel ma recon-
naissance ne finira jamais. J'ai l'honneur d'être. Messieurs et
chers confrères, de votre aimable société
Le très humble et très obéissant serviteur,
Ce 15 janvier 1734. D. JOUSSE.
— 449 —
DÉCOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES
1893-1894
Médailles trouvées dans la Loire en 1893 près le
vieux pont.
Carnute B, tête à droite.
R). Aigle, aiglon, croix pointée, étoile.
Colonie de Nismes.
Marc Aurèle, G. B.
B). Spes Augusta.
L'Espérance debout.
2 Id. M. B.
Rj. Femme debout.
Ri. La fortune assise.
6 Tetricus père et fils, P. B.
^. Pax Augusta ; la paix debout tenant un rameau
femme debout — aigle éployé — fruste.
Médailles et objets trouvés dans le faubourg Saint-
Vincent en 1893 et 1894 dans les travaux de ter-
rassement.
Carnute B, tête à droite (?).
^. Cheval galopant.
Id. B. Tète à droite.
]^. Pégase galopant.
Id. B. tète à droite.
R^. Aigle, aiglon, serpent, étoile.
Colonie de Nîmes.
2 Auguste, M. B., autel de Lyon.
Antonin, M. B.
i^. L'empereur debout.
— 450 —
Marc Aurèle, G. B.
1^. L'empereur debout.
Commode, G. B.
it}. La victoire couronnant l'empereur, S. G., postume,
P. B.
Postume P. B.
iV Marti Pacifero, Mars debout ;
Gordien Billon.
IV Virtus Augusti, hercule debout.
Id. Œternitas Augusta, l'Éternité debout.
Gallien, P. B.
^. Rome debout tenant la haste.
Salonine, femme de Gallien, P. B.
^. Venus, Venus Vixtrix, tenant un casque et une
lance.
Victorin, P. B.
4. Invictus, le soleil passant.
Claude le gothique, P. B., Divo Claudio,
i"^. Consécration : autel d'Apothéose.
Valerien Billon.
i^. Virtus Augusti, Valerien et Gallien, son fils, debout,
l'un vis-à-vis l'autre ; Valerien tient la haste et un
globe surmonté de la victoire ; Gallien tient une haste
transversale.
6 Tetricus, P. B., père et fils.
Constantin, 1, P. B.
r^. Restitutori reipublicœ : l'empereur relevant une
femme ; Rome tourrelée à ses genoux.
Constantin, 11, P. B.
i^. Castre prétorienne et enseignes entre deux soldats.
]^. La fortune — la victoire — hercule — hygicé
fibule en bronze.
La découverte des objets de la Loire n'a pas d'importance,
celle du faubourg Saint- Vincent offre pour nous un intérêt
tout particulier , au point de vue de la question de Genahum ;
- 451 —
dans un Mémoire que je vous ai lu sur la bague en or de l'em-
pereur Pertinax trouvée dans ce même faubourg, je vous ai
expliqué la cause de cette invention par la présence des villa
que les commerçants avoient dû bâtir auprès de Qenab^im, qua-
lifié au temps de César à'Emporium des Garnutes ; je vous rap-
pelais que des médailles de tout métal, des objets gallo-ro-
mains, notamment un cimetière très important, avoient été dé-
couverts dans ce faubourg ; les vingt-cinq médailles, et la fibule,
dont je viens de vous parler, confirment, je le pense, mon ap-
préciation. Une insertion dans notre Bulletin pourra fortifier
le travail sur la bague en lui donnant une nouvelle lumière.
DESNOYERS.
TOME XI. — BULLETIN N" IGO. 30
452 —
DOCDMENTS DE SIGILLOCllAl'HIE ORLEANAISE
SCEAUX & CONTRE-SCEAUX
DE
Guillaume DE BUSSY, Milon DE CHAILLY
ÉVÊQUES D'ORLÉANS
ET DU
CHAPITRE DE SAINTE-CROIX D'ORLÉANS
Au cours de la première semaine du mois d'avril 1897,
M. Schmitt, archiviste de l'École des Chartes, en mission à
Orléans, occupé à classer de nombreuses pièces fort anciennes,
déposées aux Archives départementales, trouva sous mes yeux
plusieurs documents authentiques des xiii'^ et xiv® siècles encore
munis de leurs sceaux pendants.
Je sollicitai de notre collègue, H. Bloch, archiviste départe-
mental, l'autorisation de faire surmouler trois de ces sceaux ou
contre-sceaux qui me parurent présenter un intérêt particulier
au point de vue de notre histoire locale.
Cette autorisation m'ayant été accordée, je confiai à M. Bé-
rard, sculpteur Orléanais, le soin d'exécuter pour le Musée his-
torique les moulages en question.
Voici la description des pièces dont il s'agit :
1" Sceau et contre-sceau de Guillaume de Bussy, évêque
d'Orléans de 1238 à 1258
Le sceau de cire jaune et de forme ogivale est appendu à une
pièce datée de l'an 1:254 (série G, chap. de Sainte-Croix ; en
cours de classement).
— 453 —
Il est intact, assez net, et parfaitement lisible, son relief est
très accentué.
Il mesure 6 centimètres de hauteur et 4 centimètres de lar-
geur. Au centre, l'évèque debout, vu de face, revêtu de ses
ornements pontificaux, bénissant de la main droite et tenant sa
crosse de la main gauche. La hauteur du personnage est de
5 centimètres.
Autour : la légende suivante, en beaux caractères gothiques
de 4 millimètres de hauteur :
t S. GUILLEMI AURELIANENSIS EPI
{Sigillum Guille^ni Aurelianensis episcopi).
Au revers : un contre-sceau de forme ronde, mesurant
22 millimètres de diamètre et portant au centre une croix
grecque fleuronnée.
Légende : HOC SIGNUM GRUCIS ERIT I (m) GŒLO.
2° Sceau et contre-sceau de Milon de Chailly, évêque
d'Orléans de 1314 à 1323
Le sceau de cet évoque mesure 62 millimètres de hauteur
sur 37 millimètres de largeur. Il est de forme ogivale, en cire
jaune et attaché à une pièce datée de 1317, ainsi étiquetée :
« Admortissement de Milo évesque d'Orléans pour quatre ar-
pens de prés en la paroisse de Mareau et plusieurs païs, à
prendre en divers endroits pour la fondation et célébration de
la fête de la Conception Notre-Dame, suh ritu duplici. »
A cette pièce en est jointe une seconde étiquetée :
« Ratification du Chapitre (de Sainte-Croix d'Orléans) pour
la fondation de la fête de la Conception Notre-Dame, d
Cette seconde pièce porte un grand sceau et un contre-sceau
dont il sera parlé ci-après.
Le sceau épiscopal est brisé par le milieu, mais la cassure est
si nette que les deux fragments s'affrontent sans laisser de lacune.
— 454 —
L'Évêque debout sur un tertre, vu de face, bénit de la droite
et tient sa crosse dans la main gauche.
Le relief de ce sceau est moindre que celui qui précède, mais
cette différence tient à la gravure de la matrice et non à l'affais-
sement de la cire.
Le champ sur lequel se détache l'effigie épiscopale est orné
d'un quadrillage régulier et ponctué :
A droite et à gauche du personnage haut de 47 millimètres,
deux petites croix latines recroisetées et fichées, mesurant
10 millimètres de hauteur sur 5 millimètres de largeur.
Légende : gg S. MILONIS, DEI GRA, EPISCOPI
AURELIAN.
en caractères gothiques de 3 millimètres de hauteur nettement
lisibles.
[Sigillum Milonis Dei Gratia episcopi Aurelianensis) .
Le contre-sceau de forme ronde mesure 21 millimètres de
diamètre; originairement mal imprimé, de plus gravement mutilé
par la cassure mentionnée ci-dessus, il est à peu près illisible ;
tout au plus distingue-t-on les cinq lettres suivantes suivies
d'une croix.
PL AVR. t
La légende complète était celle-ci :
)^ CONTRAS. M. EPI. AUR.
(Contra sigillum Milonis episcopi Aurelianensis)
Cette légende nous est fournie par le recueil des sceaux de
M. Douhet d'Arcq.
3"^ Sceau et contre-sceau du Chapitre de Sainte-Croix
Ce sceau dont il existe d'ailleurs un grand nombre d'exem-
plaires aux Archives et de reproductions dans diverses collec-
tions est en excellent état ; il est fait de cire jaune très
foncée. De forme ronde, il mesure 6 centimètres de diamètre,
parfaitement net et lisible, il est appendu à la pièce de ratifica-
tion par un double cordonnet de couleur rouge.
— 4Ô5 -
Au centre du médaillon mesurant 44 millimètres de dia-
mètre : le Christ en croix, accosté de deux personnages à
genoux, couronnés, nimbés et suppliants. Au-dessus du person-
nage placé à droite de la croix : un cartouche rectangulaire
portant ce nom : Constantinus ; au-dessus de l'autre person-
nage, un autre cartouche identique portant ce nom :
Helena. Il est aisé de comprendre qu'il s'agit ici de l'empereur
Constantin et de l'impératrice Hélène, sa femme, alors fausse-
ment réputés fondateurs de l'Église d'Orléans. Le chef du
Christ, entouré d'un nimbe crucifère, est accoslé du soleil et
d'un croissant de lune.
Le champ de ce sceau est quadrillé et semé d'étoiles à six
branches placées dans les losanges formés par le quadril-
lage.
Légende en caractères gothiques de 5 millimètres de hau-
teur et nettement lisibles :
SIGILLUM CAPITULI AURELIANENSIS
Contre-sceau : Ce contre-sceau, beaucoup moins connu
que le sceau lui-même, mesure 21 millimètres de diamètre. Il
est de forme ronde, porte au centre une croix grecque fleurde-
lisée, cantonnée de quatre « caïeux de lys » semblables à ceux
qui tigurent dans les armoiries de la ville d'Orléans.
La légende en caractères gothiques, mesurant 2 millimètres
de hauteur, est nettement lisible, la voici :
HOC EST SIGNUM CRUCIS
Ces mêmes sceau et contre-sceau se voient encore attachés à
une pièce capitulaire datée du 24 décembre 1315, relative à la
chapelle de Saint- Loys et de Saint-Aignan dépendante de l'église
cathédrale d'Orléans, également déposée aux Archives du
Loiret.
Léon DUMUYS.
- 4'Te —
LE SAC DE ROME, 1527
Par Léon DOREZ
J'ai eu l'honneur, au printemps dernier, d'offrir de la part
de l'auteur, à la Société archéologique et historique de l'Or-
léanais, une intéressante brochure ayant pour titre : Léon
Dorez ; Le Sac de Rome, iô'il , relation inédite de Jean
Cave, Orléanais. C'est un extrait des mélanges d'archéologie
et dliistoire publiés par l'École française de Rome. M. Dorez
ancien membre de cette École, après celle des Chartes, actuel-
lement sous-bibliolhécaire au département des manuscrits de
la Bibliothèque nationale, est très connu de plusieurs d'entre
nous par son érudition et pour son inépuisable complai-
sance.
Il en est autrement de Jean Cave, dont le nom vient enri-
chir la liste de nos auteurs peu célèbres. M. Dorez croit qu'il
était venu à Rome pour y chercher fortune par l'intermédiaire
d'un parent, André Cave, docteur en médecine et de plus se-
crétaire apostolique, au temps du pape Paul III, qui lui aurait
ainsi procuré une charge dans la chancellerie pontificale. Il fut
sûrement privé de ce poste à la suite du Sac de la ville éter-
nelle et regagna péniblement son propre pays. C'est tout ce que
l'auteur a découvert ou soupçonné sur l'existence de notre com-
patriote.
Jean Cave a du moins le mérite, quoique dans un assez
pauvre latin, de raconter dans son récit, inséré au manuscrit
latin i3,84i, de la Bibliothèque nationale, les faits qui se sont
passés à Rome et dont il a souflert ; et cela avec une grande
précision et une sincérité qu'on ne rencontre pas au même
— -457 -
degré, en ce qui concerne cet événement, chez les autres écri-
vains contemporains. César Grolier, le fils naturel du célèbre
bibliophile et Guillaume du Bellay-Langey mettent en effet
dans leurs narrations plus de mesure et même empruntent au
pays de Machiavel une certaine nuance diplomatique.
Néanmoins, Cave et Grolier s'accordent sur le même point ;
c'est de ménager Charles-Quint, à cause de son titre d'empe-
reur, et de réserver leur colère au traître Charles de Bourbon.
Grolier, plus raffiné que Jean Cave, et doué par naissance,
semble-t-il, d'un sens plus artistique, insiste davantage sur la
destruction des monuments artistiques et littéraires de la Rome
antique et moderne et sur le pillage des bibUothèques et des
archives. Ce sont là des pertes irréparables, sur lesquelles
M. Dorez a relevé d'intéressants rensei^'nements qui prouvent,
en outre, que les Romains eux-mêmes rivalisèrent dans le
pillage avec les Impériaux, et que le Sac de 1527 marque « la
fin de la période vraiment féconde de la Renaissance ita-
lienne ï.
M. Dorez fait précéder son Sac de Rome d'une très savante et
substantielle introduction ; il l'accompagne d'un appendice com-
prenant les lettres de Guillaume du Bellay à l'amiral Chabot ; de
François I^"" à Clément VII ; du cardinal Ridoli au chancelier
du Prat, et enfin du poème de Pietro Corvi. Ce sont autant de
documents inédits, de premier ordre, par lui trouvés à la Biblio-
thèque nationale, dans le fonds Dupuy.
Bien que le travail de M. Dorez semble ainsi autant complet
que possible, il nous est revenu qu'il en prépare une seconde
édition encore plus considérable. Nous lui souhaiterons d'y
joindre d'auires renseignements biographiques sur Jean Gave,
s'il peut avoir la chance d'en découvrir. Nous pourrons ainsi
ranger définitivement ces noms avec ceux des Orléanais qui ont
fait retentir à Rome celui de la ville d'Orléans.
L. JARRY.
— 458
LES
COUTUMES DU PÉAGE DE MONSAY
1201
Les archives du château de Gendray, qui dépend de la com-
mune de Jouy-le- Potier (Loiret), renferment bon nombre de
documents, intéressant l'histoire de l'Orléanjiis. En les inven-
toriant, leur propriétaire, M. Ern. de Basonnière, qui se plaît
à étudier le passé du coin de terre, où il réside habituellement,
a découvert une copie du XVp siècle d'un acte de l::i01, relatif
au péage de terre, octroyé à l'église de Saint-Nicolas de
Monsay par Jehan, seigneur de Beaugency. Notre érudit com-
patriote a bien voulu nous le communiquer. De suite, nous
avons soupçonné qu'il présentait pour l'histoire des droits féo-
daux, en notre province, un réel intérêt : ce dont nous nous
sommes convaincu, en feuilletant nos annales. En effet, ni
M. Mantellier, dans son a Histoire des marchands fréquentant la
Loire » ; ni M. G. Vignat, dans son « Gartulaire de N.-D. de
Beaugency » n'en disent mot.
Ce document nous révèle donc un fait inconnu, qui est le
premier de ce genre, à notre connaissance du moins. Aussi
croyons-nous qu'il y aurait profit pour notre histoire locale à
l'insérer dans nos Bulletins, avec quelques notes historiques et
explicatives. Il va de soi que nous nous sommes assuré de la
bienveillante autorisation de M. de Basonnière.
Le difficile était de lire correctement l'écriture, usée çà et là,
de la copie primitive : nous en avons soumis le texte à M. Bloch,
archiviste du Loiret ; et, grâce à son savoir de paléographe, nous
— 459 —
pensons, après avoir déchiffré les mots, malaisés à saisir tout
d'abord, pouvoir offrir un texte correct.
Notre document débute par une sorte d'introduction, dans
laquelle, après avoir rappelé l'acte primitif, sous sa forme
authentique, on donne les limites du péage de Monsay. Monsay
n'est plus ni paroisse, ni commune : c'est un gros hameau
dépendant de la commune de Lailly ; l'église a été démolie
pendant la Révolution ; une maison, appelée le presbytère, lui
permet seule de revendiquer son antique existence paroissiale.
A la suite se déroule, article par article, la pancarte, où mar-
chandises, animaux et gens sont diversement taxés.
SENSUIVENT LES COUSTUMES DU Péage de Monsay
donné à l'Eglise dudict Monsay par feu Jehan seigneur de Bau-
gency comme appert par carte autanticque escripte en latin et
scellée de cire blanche et en l'impression dudict scel y a ung
homme a cheval portant en sa main une espée, datte de l'an
mil deux cens et xing, et commance ledict péage de Monsay de-
puis la parroisse sainct Germain jusques au quay du Port-
david, et de la Ferté-hubert jusques à Orléans en allant et ve-
nant, et du chasteau de Ligny jusques a sainct Peravy et jus-
ques à Varize s'en allant à Paris et à Chartres ; et sy aulcuns
dedans les fins et limittes dudict péage sont résidens, et qu'ils
s'en veullent aller et enlever leurs biens, ils doibvent payer le-
dict péage comme ung estranger marchand, et sy les marchans
viennent à Baugency, ilz ne doibvent rien.
PREMIÈREMENT le mercier qui porte pannier couvert de
veslin velu ne doibt poinct de péage sy il ne porte oeuvre de
soye au fuure de poids.
Item celui qui porte la tablette devant soy, qui la porte ou sa
polette, ne doibt poinct de péage, ce n'est qu'il mette hors sa ta-
blette du col, et se il la mette à terre, il rend obligation de
péage.
— 460 —
Celuy qui porte hanau de mardin (1) doibt grand péage chas-
cun grand hanau de mardin et de cuillier.
Le trousseau de chausses, ceux qui sont de l'E-
vesché d'Orléans ne doibvent que iiij- ^.
Celuy qui n'est pas de l'Evesché \j. ^.
Le cheval de quoy on faict des coUetz aux
moines vj. d,
La trousse et assaiz (2) iij. **.
Celuy qui porte cuir 1 d.
Le poinsson de vin ij. J.
La saiche au cheval vj. <i.
La charretée de prunelle ne doibt poinct de
péage pour ce que le vin acquicle
La charrette a cendre somme doibt iij- "^^
Celui qui porte petits hanaps a col obole.
Celui qui porte verres à col doibt 1 verre.
Celuy qui porte lymes etain pour vendre. ... ij. '^.
Celuy qui porte laines, du quartron ij. •!.
Celuy qui porte cousteaux a cheval ij. <*.
Celuy qui porte a col i ^.
Les charretées a frommages iij. *^.
Celuy qui porte frommages a cheval 1 •!.
Celuy qui les porte à col obole.
Celuy qui porte poires, du millier ij. <*.
D'un demy millier M.
La charrete d'oeufs ij. ''.
Les oeufs à col i ^.
Celui qui porte thoille neufve l ^.
Le fardeau a col de thoille neufve 4 <*.
La charretée de hartiz neufs (3) iiij- **•
La charretée de frettes (4) ij. **.
(1) Hanau de mardin, variante de hanaps de madrin (v. Ducange
aux mots niadrinus, madré, mazer). ,
(2) i4«sai/edans le dictionnaire de Fréd. Godefroy, signifie, litière.
(3) Hartiz de Hart, lien d'osier.
(4) Frettes, traits.
— 461 —
La charretée de gentes iiij. '^.
La charrettée de moyaux et d'esseaux rien.
Item quiconque descend merren a vin ou
seuUe (1) ou cliose qui appartient a doleur sans
congé du péage, il est en l'amande du péage .
Les charrettées de pannes d'aignaux cruz, le
traict doibt vj. <•.
La panne de vert (2) et la panne de gris. . . . iiij. i.
La panne de chaps, de connins et lièvre .... ij. d.
— la foire de mars a double. .
La panne d'aignaux . . . • 1 d,
La panne de moutons obole.
La panne de chevaulx obole.
Le marchant qui porte à col bureaux (3). . . . 1 d.
Celuy qui porte aultre mestier, il rend péage
aussy comme des aultres choscs^
Du chanvre i d.
Du cheneveux obole.
Du lain obole.
De l'acier obole.
Du fer obole.
La charretée a sel iiij. d^
La charretée de vin Ej. d.
Les charrettes qui sont de la Ghastellenie de
Baugency ij. ''.
Le cuir tané .■ ij. d.
Le cuir frais . 1 d.
Le cuir vanné (4) obole.
La charrette a bled ij. d.
La somme de miel ij. d.
— la foire de mars double. . .
(1) Seulle, seille (?).
(2) Vert pour Vair.
(3) Bureau, grosse étoffe de laine.
(4) Vané, c'est-à-dire choisi, de luxe.
— 462 -
La charrette a ppultre ........... x. <^.
La charrette a chevrons, x.**
Item quiconque veult achapter sel, il doibt du
muyd une myne achapte le saulnier qui vent
a la main.
L'asne qui porte bureaux iij- '^•
Sy c'e.st oeuvre faiçte il rend péage
La trousse vj, d.
Les trousseaux vj. f*.
Les trousseaux de cordages, a chevaux .... vj. ^.
A asne ij. <i.
A col 1 d.
Geulx qui sont de Ligny ne rendent rien, fors à
la sainct Firmin.
Le saumon 1 d.
Le cent de lamproies sallées ij. lamproies.
Le cent d'anguilles sallées ij. anguilles.
Les sommes d'huisles. . a la foire de mars se
double.
Du mil seiches x seiches.
L'asne à bled obole.
Le cheval ung denier et ne se double pas . . .
Le muUet . iiij . ^. et
sy elle... ij <*.
Le beuf 1 d.
Le porc i '^. obole.
L'asne. 1 obole.
Le chçval. iiij. •*.
La jument. ij. "i.
La vache 1 obole.
La chèvre obole.
Deux oualles obole.
Le bicon (1) obole.
Le mouton ij. 'i.
(1) Buon, mot introuvable, peut-être faut-il lire bicon, chevreau.
— 463 —
Le serf 1 <*.
L'ours. obole.
La flasche, c'est la frefonge obole.
La livre de cire obole.
La coueste l^*. ne se dou-
ble pas...
L'asne à suif iij. d. et ac-
quiet de son
anesse.
La charette a fuins obole.
La charretle a aux îj, <i.
La charette a oignons ij. «•.
La charette (mots illisibles) rend vj. d.
L'asne a fruict obole.
Le quartron de lames ij. •*.
La charrette a vendre obole.
La charrette a merain dolle 1 *^.
Celuy qui porte soulliers 1 •*.
La charrette au fer ij. •*.
La charrette qui porte sacs ij • **•
L'asne qui porte sac. iiij. ■*•
— a col 1 <*.
La charretée de grand sercle Vj. <*.
La charrette du moyen cercle iij. **•
La charrette de sercle ladrin (1) ij. ''.
Le trousseau iij- **•
Le fautre cuir (2) 1 <*.
T. cheval vj. <».
Le trousseau au cheval de chausses doibt et s'ac-
quitte comme autre mercerie vj. •'.
Le fardeau à col l **•
Le juif par teste xij ^. grands et petits.
Lajuifve ensaincte îj- **•
(1) Sercle ladrin, cercle lazarin, peut-être pour barillet de lépreux.
(2) Le fautre, c'est-à-dire le feutre.
— 464 -
Le trousseau de faux, faucilles et de ferremens
tranchans iiij- "^^
Le cent de cire viij. J.
La balle de pommes iij. '^.
La charrette au quel (mots illisibles).
bonnes dudict péage viij. <*.
La charrette de druple traict vj, <•.
{Archives du château de Cendray.)
— 465 —
NOUVEAUX OBJETS ENTRÉS AU MUSÉE
Le Musée Orléanais vient de donner entrée à trente-deux
vases en terre cuite, de pâte rougeâtre ou jaunâtre, sortant
des anciens fours de la commune de Jouy-le-Potier, canton de
Cléry.
Ces vases sont le présent de M. Lemaigre, dans la propriété
duquel ils ont été trouvés.
Ils appartiennent au moyen âge qui, trouvant dans la terre du
pays une bonne matière pour la cuisson des vases usuels, avait
établi plusieurs fours et donné ainsi au pays le nom, encore vi-
vant, de Jouy-le-Potier ; ils sont tous destinés à la vie ordi-
naire, mais deux choses méritent l'attention : la forme romaine
de ces vases qui néanmoins, par la nature de leur vernissage
plombifère, doivent être attribués au moyen âge ; et c'est ce
genre de vernissage ou vert ou rougeâtre qu'il faut remarquer,
car ces sortes de poteries ne sont pas communes.
On remarquera également un assez bon nombre de lampes à
foyer placé sur une longue tige terminée par une cuvette : ce
genre de lampe n'appartient pas au travail romain, mais aux
siècles suivants.
La guerre de Cent- Ans, avec ses bandes de routiers et de
malandrins, ses compagnies de Bourguignons et d'Armagnacs,
explique le ravage du pays de Jouy et la disparition de ses
fabriques dont l'industrie e§t allée se réfugier et s'établir ail-
leurs.
Au commencement de notre siècle, on trouvait facilement
ces poteries qui étaient dédaignées ; maintenant les études ar-
chéologiques les ont mises en honneur et les rendent assez
rares. Le nom de M. Lemaigre devra donc se placer avec re-
connaissance dans notre Bulletin.
— 466 —
Une fouille récente dans la Loire, au vieux pont, en a fait
sortir, pour entrer dans le Musée, un grand bronze, rare, de
Lucius Verus, gendre de Marc Aurèle : c'est une médaille de
consécration, elle porte au droit : divo vero, au revers, un
aigle sur un globe prenant son vol vers le ciel et le mot
d'Apothéose, consecratio.
Il faut avouer que Jupiter n'était pas difficile pour partager
son ciel avec ce libertin royal et surtout remarquer l'ignomi-
nieuse bassesse du Sénat divinisant le tuteur de honteuses tur-
pitudes ; cette médaille est un enseignement.
DESNOYERS.
• >aiaoa»c<i— :■
Orléans. — Imp. P. Pigelet.
BULLETIN
DE LA SOCIETE
AIICBÉOLOGIOUB ET HISTORI(|UE DE L'OBLÉANAiS
Tome XI. — No 161.
TROISIÈME ET QCATRIËME TRIMESTRES DE 1897.
Séance du 9 juillet 1897
Présidence de M. Vignat, président
M. le Président rend compte des ouvrages reçus au cours de la
dernière quinzaine. II signale parmi eux dans les Mémoires de la
Société Eduenne, sous la signature de M. Bulliot, im travail déve-
loppé sur l'histoire métallurgique des environs d'Autun.
Il est fait hommage à la Société :
Par M. Herluison, du dernier exemplaire édité par lui du Bihlio-
phile Orléanais. Des remerciements sont adressés au donateur.
— M. le Président annonce que, grâce au* hons soifts de M. le
comte Baguenault de Puchesse, un important envoi de voltmies offerts
à la Société par la Société de l'Histoire de France, va bient(U nous
parvenir à la seule charge d'en payer le port. La Société renoiivcllo à
la Société de l'Histoire de France ses remerciements.
T0M1-: XI. — BULLETIN N" ICI. :M
— 468 —
— M. Herluison annonce à la Société le décès de M. Emmanuel
Pichard, membre associé correspondant. Il comptait beaucoup
d'amis dans l'Orléanais. M. Ilerliiison dépose sur le bureau la notice
biographique suivante :
« Le vendredi 9 juillet courant, jour de notre dernière réunion,
avaient lieu dans l'église de Cliaingy les obsèques de M. Aldéric-Em-
manuel Pichard. secrétaire honoraire de la Faculté de droit de Paris,
chevalier de la Légion d'honneur.
« En se fixant dans notre département, où il avait contracté
alliance, M. Pichard avait tenu à taire partie de notre Société. 11 fut
élu membre correspondant dans la séance du 14 novembre 1890, sur
la présentation de MM. Herluison, Pommier Basseville et Tranchau.
Ardent travailleur, doublé d'un caractère obligeant, il avait proposé
à la Société de rédiger une table analytique et méthodique de toutes
ses publications. 11 aurait accompli dans un temps relativement court
cette tâche ingrate, si l'un de nous ne s'était chargé de ce soin. Notre
bibliothèque lui doit un intéressant ouvrage du président Rolland, inti-
tulé : Plan d'éducation, volume in-4" qu'il offrit en 189:2.
(( Né à Beslon (Manche) en 18:29, M. Pichard fut d'abord inspecteur
primaire en Corse (18()4), puis successivement attaché au cabinet de
M. Dnruy, ministre de l'Instruction publique (18G9), inspecteur des
écoles primaires du département de la Seine en résidence à Paris et
enfin secrétaire de la Faculté de Droit. 11 prit sa retraite en 1891.
Collaborateur assidu de diverses revues, noi^mmcnl de V Intermé-
diaire des chercheurs et des curieux, il publia (|uelques livrets
d'éducation et un Code de V Instruction primaire qui eut sept édi-
tions, parues de i8()7 à 1887.
« Fin connaisseur, notre regretté collègue aimait la curiosité. Sa
jolie résidence du Pavillon à Fourneaux contient une collection
d'œuvres d'art réunie par ses soins. Nous rappelant ses dernières
confidences, nous ne serions pas surpris qu'il ait eu la généreuse
pensée de laisser un souvenir au musée historique d'Orléans. S'il en
est ainsi, notre vénéré et zélé conservateur, Ms' Desnoyers, l'acceptera
avec joie en bénissant la mémoire de M. Pichard. »
— M. 'Huet dépose sur le bureau les éléments du P.ulletin
— 469 —
pour le premier trimestre 1897. Ce projet est renvoyé à la pro-
chaine séance où il sera statué sur sa lecture.
— M?-" Desnoyers lit à la réunion une note sur la trouvaille faite
en 1897 par un cultivateur aux environs de Patay. Celte trouvaille
comprend des haches en silex poli et des lampes en terre cuite, dont
l'une porte une inscription curieuse. La Société vote l'insertion de cette
note au Bulletin avec une gravure gillotée de la lampe dont
il s'agit (1).
— M. Cuissard donne lecture d'un Mémoire sur Jean de Mâcon.
Le Mémoire est renvoyé à la Commission des publications.
— M. Bloch commence la lecture d'un important travail sur
Le Commerce des grains dans la généralité d'Orléans sous le régime de
la liberté (1768).
— M. Huet, au nom de M. Dumuys et au sien, lait la proposition
suivante au sujet de la célébration du cinquantenaire de la So-
ciété :
« L'un des RR. PP. de la rue de Limare eut récemment l'idée de
profiter de cette occasion pour faire la tentative d'une expérience
d'archéologie musicale. La Bibliothèque d'Orléans possède en effet,
dans le fonds venant de Fleury, des manuscrits musicaux des XIII«
et XI V" siècles. Ne serait-il pas possible, au cours d'une messe qui
ouvrirait la journée, de restituer tout une partie de l'un de ces
manuscrits et de la faire exécuter avec le concours de la maîtrise ?
« L'idée fut accueillie par M. Dumuys. La tentative est intéressante,
surtout au moment où l'abbaye de Solesmes propage par d'importants
travaux l'idée de retour à la pureté des chants grégoriens.
« M. Huet fait observer qu'à côté de ces manuscrits anciens,
Orléans en possède d'autres non moins intéressants dans le même
ordre d'idées : notamment ceux de Antoine Févin, musicien
Orléanais du XVl" siècle qui a composé nombre de messes dont les
(1) V. plus loin, p. 523.
— 470 -
parties sont en la possession de M. Herluison. On pourrait en tirer
quelques morceaux choisis qui, adjoints à un motet tiré des manuscrits
de Fleury, feraient un office complet et tout à fait local. »
M. le Président ajoute que, par une coïncidence remarquable, le
23 janvier 1898 tombe précisément un dimanche, tout comme
le 23 janvier 1818. En dehors de toute autre considération, cette
ftiesse se trouverait ainsi naturellement indiquée. •
La proposition est renvoyée au Bureau.
Séance du 23 juillet 1897
Présidence de M. \igî< at, présiçleyit
— M. le Président rend compte des ouvrages reçus au cours de la
dernière quinzaine.
M. le Président signale à la Société l'arrivée à son adresse de
l'envoi considérable des livres de la Société de l'Histoire de France,
qui nous étaient annoncés.
— M^"" Desnoyers dépose sur le bureau une courte note sur une
trouvaille de monnaies faite par un laboureur dans son champ. La
rtotè sera insérée au Bulletin (1).
— M. Bloch termine la lecture de son Mémoire sur le Commerce
des graina dam la Gcnéralilé d'Orléans (17()8). Le Mémoire est ren-
voyé à la Commission des publications.
M. Bloch, à ce propos, communique à la Société une lettre du
Comité des travaux historiques et scientifiques, section des sciences
économiques et sociales, faisant espérer une subvention qui pourrait
être appliquée à la publication de ce Mémoire.
— L'ordre du jour appelle la lecture en séance du projet de Bulletin
du 1er trimestre de l'année 1897. La Société s'en remet à l'apprécia-
tion du Bureau.
(1) V. plus loin. p. 52 4.
- 471 —
Séance du 8 octobre 1897
Présidence de M. Vignat, président.
— M. le Président rend compte des nombreux et importants ou-
vrages envoyés à la Société pendant les deux mois de vacances qui
viennent de s'écouler. Il signale en particulier : j-'dans les Annules
de la Société du Gâtinais (1^'' et 2^ trimestres 1807) une appréciation
élogieuse sur le travail de M. Domet intitulé : Recherches sur l'ety-
mologie des noms de lieux dans la forêt d'Orléans ; 2" Au dernier
Bulletin du Comité des travaux historiques et scientilîques, un rapport
de M. des Cilleuils sur l'étude de M. Bloch Un projet d'école de meu-
nerie et de boulangerie à Orléans en 1183.
11 appelle l'attention de la Société sur une lettre de M. le ministre
de l'Instruction publique et des Beaux -Arts en date du 25 juillet 181)7
relative au programme du 36" Congrès des Sociétés savantes qui
s'ouvrira le 12 avril 1898,
Parmi les publications reçues de l'étranger, M. le Président se fait
un plaisir d'indiquer l'envoi d'un grand nombre de volumes de la
Société Impériale Russe d'archéologie et de la Commission Impériale
archéologiqîte de Saint-Pétersbourg. Un sommaire en français a été
joint à ces dernières publications. M. le Président ajoute que l'envoi
a été fait franco. Sur sa proposition, de vifs remerciements seront
adressés à M, le Président de notre aimable Société alliée,
— Il est fait hommage à la Société :
Par M, l'abbé Bernard, curé de LhuUre{\uhe), d'une notice sur les
vitraux de son église, avec une demande de souscription pour la res-
tauration de ces précieux restes archéologiques. La demande est ren-
voyée au Bureau ;
Par M. Ernest Jovy, d'une brochure intitulée : Le testament de
Guillaume Le Roy, abbé deH;uilel'onlaine ;.
Par M. Gaston Gauthier, d'un opuscule sur les Registres de deux
basses justices seigneuriales ;
— 47*2 —
l*ar M. le chanoine Kdinon O'Ciillaglian de Tortose ^Espagne) un
onvrage intitulé : Les Manuscrits delà cathédrale de Tortose,
en espagnol. Cet envoi est accompagné d'une lettre par laquelle
l'auteur sollicite l'honneur d'être admis au nombre des membres de la
Société. La demande est renvoyée au bureau ;
Par Ms"" Desnoyers, des trois pièces suivantes : 1° Quïltanve de
Jehan Cabn, avocat du duc d'Orléans, reconnaissant avoir reçu la
somme de 10 livres parisis, pour une partie de ses gages fixés à
30 hvres par an. Cette charte, sur velin, est datée du 14. novembre
1401 ; 2« Un diplôm''. sur velin de bachelier en droit canon et civil en
l'université d'Orléans, accordé à Jean Josse, du diocèse de Sens,
signé : Delalande, 7 décembre 1699 ; 3" Commission donnée par le
duc d'Orléans à François Tessier pour faire la régie, recette et admi-
nistration des droits attribués à certains offices dans l'étendue de son
apanage. 24 novembre 1767.
Il fait en outre hommage à la Société du numéro de la Revue des
questions historiques du l*^"" octobre 1897.
M. le Président adresse au nom de la Société ses remerciements à
tous les donateurs et demande suivant l'usage que mention en soit
faite au procès- verbal.
— M. le Président annonce la mort de M. Léon Gautier, décédé
récemment à l'âge de soixante-cinq ans. Notre éminent confrère,
membre de l'Institut, professeur à l'Ecole des Chartes, faisait partie
de la Société en qualité de membre honoraire depuis 1887. M. Léon
Gautier laisse d'unanimes regrets dans le monde savant, autant par la
variété et l'étendue de ses connaissances histori(jues que par son
exquise et inoubliable affabilité.
— Au nom de la Commission des publications, M. Cuissard donne
lecture d'une lettre de M. le Ministre de l'Instruction publique
adressée à M. Bloch au sujet de son travail sur le Commerce des
grains dans la généralité d'Orléans sous le régime de la liberté
(1768). De cette lettre, il ressort qu'à raison de son intérêt local
l'impression de cette étude ne peut se faire aux frais du ministère ;
mais le Ministre donne l'espoir que c son administration se montre-
— 473 —
rait disposée à accueillir une demande de subvention formée par la
Société qui entreprendrait cette publication ». En considération de la
promesse du Ministre et sur le rapport de M. Cuissard, la Société vote
l'impression de l'étude de M. Bloch et son insertion aux Mé-
moires.
— M. l'abbé Cocliard donne lecture d'une lettre de M. Fauconnier,
directeur de l'usine à gaz, au sujet d'un cercueil en pierre récemment
découvert à l'entrée du cloître Saint-Aignan et de la rue des Quatre-
Degrés. Recouvert d'une dalle qui a été brisée par un coup de pioche
en cherchant une fuite de gaz, ce cercueil renferme le squelette d'un
homme de haute taille (2"' 10) qui est intact. M. le curé de Saint-
Aignan et M. le directeur des travaux municipaux ont été avisés de
cette découverte.
— M^'"" Desnoyers commence la lecture de son Mémoire ayant pour
titre : Histoire de V imagerie populaire à Orléans.
Séance du 22 octobre 1897
Présidence de M. •Baguenault de Puchesse, vice- président.
— M. le Président rend compte des ouvrages reçus au cours de
la dernière quinzaine.
II est fait hommage à la Société :
Par M. Huet, d'une brochure millulée : ï Enseignement moderne,
discours prononcé à. la distribution des prix du Pensionnat Saint-
Euverte le 27 juillet 1897.
— M. Herluison soumet à la Société un croquis de iM. Larcanger
fait en vue de modifier la face du jeton de la Société qui serait frappé
à l'occasion de la célébration de son cinquantenaire.
— M. le chanoine Cochard signale la découverte à Ferrières, au pied
du clocher de l'église, d'un cercueil de pierre. Il serait bon d'en écrire
— 474 —
a M. le curé de la paroisse, pour lui demander des renseignements,
La proposition est renvoyée au bureau.
— M. Léon Dumuysa représenté la Société à Beauvais comme dé-
légué à la célébration du cinquantenaire de la Société archéologique
de cette ville. Il y a fait deux communications, l'une sur une cheminée
de pierre sculptée, qui a appartenu jadis à M. de Tristan, l'autre sur de
curieux manuscrits en lanyue coréenne qu'un cachet intérieur révélait
avoir appartenu à M. II. Legrand, de lîeauvais. La Société se félicite
d'avoir été ainsi représentée, et remercie iM.Dumuys qui lui apporte le
programme des fêtes où elle pourra puiser des renseignements
utiles pour la solennité de sa cinquantaine.
— Mb'"" Desnoyers continue la lecture de son Mémoire sur YflU-
loire de l'imagerie populaire à Orléans.
Séance du 12 novembre 1897
Présidence de M. Vignat, président.
•
M. le Président rend compte des ouvrages reçus au cours de la
dernière quinzaine. Ils sont en très grand nombre. 11 signale parmi
eux le Bulletin de la Société des sciences et lettres de Loir-et-Cher
(décembre 1800). Ce volume de 250 pages est tout entier consacré à
i\I. Dupré, mort à Bordeaux le :2i juin 1890, membre titulaire non
résidant de la Société. Il contient une notice nécrologique et la biblio-
graphie complète de ses ouvrages.
Il est fait hommage à la Société ;
Par MM. Capperon, frères de l'auteur décédé, d'un volume intitulé :
Notes d'art et de littérature, par Joseph Capperon;
Par M. Louis Jarry, d'une brochure portant le titre de Inventaire
des Templiers d' Estampes et de Vé(ili^e de Moniumix-les-Chalo ;
Par M. Guignard de Uutteville, de trois brochures : Une excur-
— 475 —
sion à Chaumont-sur-Tliaronne. — La Loire navigable. —
Découverte à Chaumont- sur- Loire ;
Par M. P. Peyssonnié, avocat général prés la Cour d'Orléans, de
son discours de rentrée de l'année judiciaire 1897-1898, sur le
Meurtre exe uuahle.
Des remerciements sont adressés aux donateurs.
— M. le Président communique à la Société une lettre de M. le
curé de Ferrièrcs relative à la trouvaille faite en octobre dernier au
pied du clocher de l'église. Extrait de cette lettre sera inséré au
Bulletin (1).
— Avec le concours précieux de M. Monet professeur de langue
russe au Lycée d'Orléans, M. le Président a fait dresser la liste en
français des ouvrages envoyés dernièrement par la Société impériale
russe d'archéologie et par la Commissio7i impériale archéologique
de Saint-Péterbourg. Cette liste sera inscrite au registre de la Biblio-
thèque. La Société vote des remerciements à M. Monet.
— Sur la proposition de M. le Président, la Société décide d'ajou-
ter au mol « Donateurs », qui sera gravé sur la plaque dont la pose a
été votée au cours de la séance du 12 juin 180G, le mot « principaux ».
Cette plaque de marbre ainsi modifiée sera placée dans un des grands
panneaux de la salle des Thèses.
— M. Léon Dumuys informe la Société qu'il a vu dernièrement
M. Porche, ingénieur des Ponts à Gien. qui a bien voulu lui promettre
un rapport technique sur les fouilles de Châtillon-sur-Loire et du
puits d'ilavenat. Seulement, très occupé par les travaux du pont de
Bonny à Beaulieu, M. Porche demande un délai de deux mois. La
Société en prend acte et remercie M. l'ingénieur de vouloir bien se
charger de ce travail.
— Le secrétaire dépose sur le bureau le projet de Bulletin pour
(1) Voir plus loin, p. 525.
— 47(i -
le 'l' trimestre 18'.)7. La lecture et l'impression en sont renvoyées à
l'appréciation du lîureau,
— Mif Desnoyers termine la lecture de son Mémoire sur Y Histoire
lie l'Imagerie populaire a Orléans. Le Mémoire est renvoyé à la Com-
mission des publications.
Séance du 26 novembre 1897.
Présidence de M. Vignat, président .
— M. le Président rend compte des ouvrages reçus au cours de la
dernière quinzaine et signale, notamment, au Bullelin du (^.omilé des
Travaux historiques et scientiftques (section des sciences économiques
et sociales), le compte rendu du Congrès des Sociétés savantes de 18U7
qui contient une analyse critique du Mémoire lu par M. Bloch sur le
Commerce des grains dans la généralité d'Orléans, sous le régime de
la liberté (rn\H).
Il est fait hommage à la Société :
Par M. Cuissard, d'une Étude sur le commerce et l'industrie
à Orléans avant 1789 (extrait des Mémoires de la Société d'agri-
culture, belles-lettres, sciences et arts).
Par M. le comte Baguenault de Puchesse, du Toyne VI des Lettres
de Catherine de Médicis, taisant partie de la Collection de docu-
ments inédits sur l'histoire de France. La Société remercie particu-
lièrement l'auteur, et l'ait observer (jue si elle ne possède point les
cinq volumes précédents, il sera bon de les demander ;
Par MM.Grosse-Duperon et Gouvi'ion, d'une brochure sur Y Abbaye
de Fontaine- Daniel.
Des remercieraenls sont adressés aux donateurs.
— M. Basseville, au nom de la Commission des publications,
lit un rapport sur une note de Mgr Desnoyers sur une Monnaie de
- 477 -
Juba II, roi de Mauritanie, et au sujet d'une notice de M. Cuissard,
intitulée Notes chronologiques sur Jean de Mâcon. Le rappor-
teur conclut à l'insertion de ces notices au Bulletin (1).
— M. Cuissard lit son rapport sur le mémoire de Mgr Desnoyers
portant le titre de Histoire de l'imagerie populaire à Orléans.
Le rapporteur conclut à l'insertion aux Mémoires et émet le vœu que
le travail soit accompagné de quelques planches,
Ces conclusions sont adoptées et le bureau est chargé avec M. Her-
luison d'aviser aux voies et moyens pour parer à l'exécution des
gravures.
— M. Herluison lit une note sur les Bas-reliefs du tombeau de
saint Dominique à Bologtie, et sur la découverte dans la basilique de
Sainte-Pétrone en la même ville, d'une Fresque du XV^ siècle don-
nant la représentation présumée de Jeanne d'Arc. Elle sera insérée
au Bulletin (2).
— M. Cuissard donne lecture à la Société d'une Notice sur une
Formule de confession en Haut- Allemand, d'après le manuscrit
161 de l'abbaye de Fleury (Bibl. d'Orléans). Cette notice est ren-
voyée à la Commission des publications.
— M. le Président expose qu'un délai de deux mois seulement
nous sépare de la célébration de la cinquantaine de la Société. 11 serait
temps d'envoyer les invitations d'usage. La Société s'en remet au
Bureau et tombe d'accord pour l'autoriser à indiquer dans le pro-
gramme de la journée : 1" l'audition à la messe de motets de mu-
sique ancienne et orléanaise; ^" la séance solennelle; 3" la visite
aux musées ; et 4" un banquet par souscription, dont le prix pourra
monter à li fr.
(1) V. plus loin, p. 520 et 5^29.
(2) V. plus loin, p. 516.
— 478 —
Séance du 11 décembre 1897.
Présidence de M. Vignàt, président.
— M. le Président, en ouvrant la séance, lait en termes émus et
délicats l'éloge de notre très regretté collègue Paul Domet. Il
s'exprime de la façon suivante :
« Notre Société vient de faire une perte qui sera vivement sentie.
M. Paul Domet, membre résidant, Conservateur des Forêts en
retraite, a été enlevé presque subitement, alors que nous espérions le
conserver longtemps encore parmi nous.
« Elu le iiS mars 1888 membre non résidant, M. Domet mis à la
retraite se fixe à Orléans et vient, en 189U, occuper sur sa demande
le siège demeuré vacant par la mort de l'émincnt Inspecteur général
des Ponts et Chaussées, M. CoUin.
« C'était une de ces natures privilégiées, auxquelles l'inaction et
l'inactivité sont inconnues. Après une longue carrière noblement rem-
plie, c'est encore dans le travail que M. Domet cherche le repos.
J'entends ce repos d'esprit, cette légitime satisfaction que donne à
l'honnue qui se respecte, au chrétien, la conscience du devoir
accompli.
« Pendant trois années, Paul Domet remplit chez nous les fonc-
tions de Vice-Secrétaire archiviste (1891 à 1893). A leur expiration,
il est nommé Secrétaire (1893 à 189G) et s'acquitte de sa tâche avec
une exactitude, un dévouement, une impartialité qui lui donnent droit
à notre reconnaissance. Pendant six ans, il a fait ainsi partie du
bureau de la Société.
« Quand il n'a plus à s'occuper du présent et de l'avenir des Forêts
de la France, c'est vers leur passé que l'ancien inspecteur tourne ses
regards. Les massifs de bois les plus épais, les plus impénétrables,
n'avaient pas de secrets pour le forestier ; les vieilles archives de nos
forêts séculaires n'auront bientôt non plus rien de caché poui' l'ar-
chéologue et l'historien. 11 publie ainsi des ouvrages importants sur
— 479 -
les forêts de Fontainebleau et d'OHéans ; dresse la statistique fores-
tière du départenient du Loiret, nous adresse de savants rapports sur
les tumulus de la Forêt d'Orléans, relève et classe les noms de lieux
de l'ancienne forêt. . .
« Le moment viendra d'apprécleir comme ils le méritent et doivent
l'être un jour, ces laborieilx travaUi.
< Aujourd'hui, les seuls sentiments qui ttous absorbent tous sont
ceux de la douleur et des regrets ; ce sont les seuls que je viens
exprimer en votre nom, Messieurs, et ce sont les seuls aussi que je
vous demande de consigner à cette heure sur le registre de nos
délibérations. »
— Selon l'usage de la Société, M. Herluison veut bien se charger
de faire faire le portrait de notre regretté collègue.
— Après avoir fait l'énumération des ouvrages reçUs dans là der-
nière quinzaine, M. le Président donne lecture d'une lettre de M. le
Ministre de l'instruction publique et des beaux-arts relative au pro-
chain Congrès des Sociétés savantes qui aura lieu à la Sorbonno les
12, 13, 14 et 15 avril 1898. Cette circulaire rappdle dans quels
délais et quelles conditions doivent tHre signalées les communications
des délégués.
— M. le Président fait part à la Société de la distinction que le
Saint-Père a daigné accorder à l'un de ses membres, M. Paul Char-
pentier, en le nommant commandeur de l'ordre de Pie IX.
Il rappelle ensuite que, conformément au règlement, la réélection
du bureau aura lieu à la prochaine séance, laquelle, à raison de la
fête de Noël, est reportée du vendredi 24 décembre au lundi 27.
— Au nom de la Commission des Publications, M. A. Basseville
fait un rapport verbal sur le travail de M. Ch. Cuissard, intitulé :
Formule de Confession en ancien Haut-Allemand, d'après le
manuscrit 1(31 de Fleury. En conformité avec ses conclusions, la
Société décide que cette curieuse et intéressante étude sera insérée
aux Mémoires. La question de reproduire en héliot,M-avurc la première
page du manuscrit est renvoyée au P.urcau.
— 480 —
— M. Herluison fait remarquer qu'au mois d'août 1898, à l'occa-
sion de la majorité de S. M. la reine des Pays-Bas, doit avoir lieu à
Amsterdam un Congrèx d'études kistoriqnes. Le Président de la
Société diplomatique de Paris l'a entretenu à ce sujet pour lui deman-
der si quelque membre de la Société archéologique de l'Orléanais
pourrait y pren<ire part en se joignant aux Sociétés françaises. Il est
décidé qu'on attendra que l'invitation soit officiellement faite.
Séance du lundi 27 décembre 1897.
Présidence de M. Baguenault de Puchesse, vice -président.
— M. le Président rend compte des ouvrages reçus au cours de la
dernière quinzaine.
Il est fait hommage à la Société :
Par M. Herluison, de YOraison funèbre de Mgr Germainy
évêque de Coutances et Avranches, prononcée par Mgr Touchet,
évéque d'Orléans, à Coutances, le i21 décembre 1897. Des remercie-
ments sont adressés au donateur.
— M. le Président annonce que la Société a perdu récemment un
de ses membres honoraires élus, M. Bardoux, membre de l'Institut,
ancien ministre de l'Instruction publique. Ses travaux sur la Bour-
geoisie française, sur iW""^ de Beaiiiiioni et i)/"'^ de Cnstiite, les amis
de Chateaubriand, sont connus. Il avait quelques liens ;\ Orléans, où
il venait souvent voir une vieille parente qui avait été témoin de
toute la Révolution.
— M. le Président a reçu de M. Poullain une lettre signalant à la
Société des découvertes faites récemment à Meung-sur-Loire. La
Société vote l'insertion de la lettre au Bulletin (1). Le propriétaire
des objets trouvés serait, paraît-il, dans l'intention de les olTrir à la
Société.
(l)^V. plus loin, p. 549.
— 481 —
— MM. Desnoyers, Herluison, Baguenaiilt de Puchesse, Maxime
de la Rocheterie et Emile Hiiet présentent à la Société, au titre de
membre associé correspondant, le comte Joseph Grabinski, de
Bologne. Aux termes du règlement, l'élection est renvoyée à un mois.
— L'ordre du jour appelle les opérations de votes nécessaires au
renouvellement du bureau. Sont nommés au scrutin :
Président : M. G. Vignat.
Vice- président : M, le comte Baguenault de Puchesse.
Membre de la Commission des publications, en remplacement
de M. Eugène Jarry, non rééligible : M. Guerrier.
Membres de la Commission de la bibliothèque : MM. Her-
luison, Jari^, Baguenault de Puchesse.
— M. le Secrétaire expose à la Société les mesures prises par
le Bureau, en vue de la célébration de la cinquantaine.
1" Invitations. — La liste dressée par M. Tranchau lors de l'inau-
guration de la salle des Thèses a été prise pour modèle ;
2" Ordre du jour de la séance. — Elle sera ouverte par un dis-
cours du Président. Puis, M. l'abbé Desnoyers est tout indiqué pour
prendre ensuite la parole, ce qu'il veut bien accepter de faire. Enfin,
un rapport sera lu sur les travaux de la Société depuis sa fondation 11
semble que M. Cuissard est désigné pour l'écrire, préparé qu'il
est à ce travail, par les documents de toutes sortes qui lui sont devenus
familiers après la table des travaux de la Société que l'on doit à son
infatigable zélé.
— M. le Président fait remarquer que la plaque des « principaux
donateurs » est posée. M. Dusserre, notre collègue, inspecteur des
monuments historiques, a bien voulu se chargei de ce soin.
- 483 —
LETTRES PATENTES
DE CHARLES VIII
POUR LA RÉFECTION DU TERRIER DE SAINTE-CROIX
On est d'accord aujourd'hui pour reconnaître qu'il est inté-
ressant et qu'il serait nécessaire de savoir exactement, par des
monographies précises et détaillées, quel était l'état des terres
avant la Révolution, quels étaient les modes de cultures, com-
ment étaient divisées les parcelles, comment diminuaient ou
s'agrandissaient les domaines. A ceux qui voudraient tracer,
pour l'Orléanais, ce tableau minutieux sans doute, mais fort
utile, il serait, croyons-nous, superflu de signaler l'intérêt que
présentent les innombrables titres de propriété de l'évèché
d'Orléans ou du Chapitre cathédral de Sainte-Croix. C'est à
l'aide des milliers de baux, papiers censiers, terriers, dénom-
brements, aveux de cens que l'on pourrait, à coup sûr, se faire
une idée de ce qu'étaient, pendant l'ancien régime, la propriété
rurale et la condition des paysans.
Parmi toutes ces pièces, il en est une, que nous croyons
inédite, et dont il semble nécessaire de faire connaître la te-
neur : le 5 janvier 1489, Charles VIII, de passage à Orléans,
ordonna par lettres patentes la confection d'un nouveau terrie'
pour l'église cathédrale de Sainte-Croix.
L'exposé des motifs est curieux : pendant «c la guerre et les
divisions qui avaient longuement eu cours dans le royaume de
France », les tenanciers du Chapitre avaient dû, pour la plupart,
quitter la région. Bon nombre des terres du Chapitre étaient
TOME XI. — BULLETIN N" 161. 33
— 484 —
restées à l'abandon. Quand revinrent des années de calme et de
tranquillité, (juand « nos anciens ennemis les Anglais eurent
été expulsés du royaume », ceux qui le purent reprirent la
culture de leurs terrains, mais beaucoup manquèrent à l'appel.
Les voisins, alors, s'arrondirent aux dépens du Chapitre, et,
profitant de ce que les papiers terriers avaient disparu, de
ce que les prébendiers et autres officiers étaient morts ou
avaient été remplacés, se fondant d'ailleurs sur la prescrip-
tion, ils cultivèrent sans scrupules les terres de Sainte-Croix,
sans payer aucun cens, et sans jamais consentir à déloger. Le
Chapitre, devant ces refus, s'adressa au roi et lui .exposa la si-
tuation. C'est alors que le roi donna l'ordre aux délenteurs ac-
tuels des biens de montrer leurs titres, de justifier d'une pos-
session légitime. Ceux qui ne pouvaient faiie preuve d'une
propriété bien acquise devaient s'en aller « sans délai » en
payant toutefois, pour les années écoulées, le cens dû au Cha-
pitre ; ceux qui étaient légitimes propriétaires devaient, par de-
vant notaires, faire inscrire leurs titres sur un registre afin que
l'on pût ainsi arriver à la rédaction d'un terrier nouveau. Le
Chapitre était autorisé d'ailleurs à faire acquitter, par un « arpen-
teur juré » les champs, prés et vignes, contigus à ses domaines.
On le voit, cette seule pièce indique quels troubles pro-
fonds avaient été produits dans la répartition des terres au milieu
du xV siècle, par l'invasion étrangère ; mieux et plus précisé-
ment que beaucoup de récits de contemporains, cet acte officiel,
c'est-à-dire sec et tout de formules, fait revivre une période où
l'insécurité était telle, que la culture était devenue, sinon im-
possible, du moins fort difficile.
Ch. Schmidt.
Charles, par la grâce de Dieu roy de France, au premier huissier
de nostre Parlement ou notre sergent qui sur ce, sera requis,
salut. De la partie de nos bien âmes les doyen et chappitre de
l'église d'Orléans nous a este humblement expose que la dite
église a este fondée par nos prédécesseurs roys de France et
— 485 —
grandement douée, ornée et augmentée de grans privilèges,
honneurs et preeminances, a cause de laquelle fondation, dona-
tion, augmentation et autrement deuement, les dits exposants
ont plusieurs beaux, drois, seigneuries, preiogatives et preemi-
nances, et entre autres a eulx appartient de toute ancienneté
plusieurs villes, chastellenies, villaiges, prébendes, seigneuries,
fiefs, arriere-fiefs et autres drois et revenus, situes et assis en
plusieurs et divers lieulx, esquels au moins en la plupart
diceulx et es pays d'environ ils ont toute justice, haulte,
moyenne et basse, et aussi ont et leur appartient en propriété
plusieurs maisons, hostels, près, boys, terres, vignes, aulnois,
saulloyes, rivières, moulins, estangs et autres possessions, et
heritaiges, et si ont droit de prendre et parcevoir par chascun
an, a plusieurs termes, en et sur plusieurs lieux, terres, posses-
sions, plusieurs drois de cens, surcens, rentes, tailles, dismes,
champarts,advenaiges, fournemens, oblies, coustumes, voiries,
poulies, chappons, estoublaiges et autres drois et devoirs. Les-
quels maisons et hostels, terres et autres seigneuries et posses-
sions sont aussi en plusieurs et divers lieux, dont les dits exposans
et leurs prédécesseurs ont este et sont en bonne possession et
saisine a bons et justes tiltres, et diceulx ont joy par tel et si
long temps que n'est mémoire du contraire et jusque, a ce que
par la fortune des guerres et divisions qui longuement ont eu
cours en nostre royaume, les terres, maisons, seigneureries et
possessions dessus dites sont demeurées inhabitées, incullivees,
et cheutes en grant ruine, décadence et désolation. Et la plupart
des dits cens, rentes et revenues et autres drois sont appetitez
et diminuez et pource que depuis l'expulsion de nostre
royaume de nos anciens ennemis les Ângloys et que en nostre
dit royaume, toutes divisions et voyes de fait ont depuis este
cessées, a esté loisible et permis a ung chacun de nos sub-
jects de cultiver et labourer leurs terres et faire résidence sur
leurs maisons et lieux, a ceste cause plusieurs personnes qui
avoient et ont leurs terres et autres possessions et heritaiges joi-
gnanz et contigus de ceulx des dits exposans se sont intrus et
boutes en aucune pièces de terre et heritaiges appartenant aux-
— 486 —
dits expo.sans, et les aultres soubs umbre d'aucun peu de terre
qu'ils avoient des dits terrouers se sont intrus et boutes en iceulx
et aplique avec leurs dites terres plusieurs aultres terres et heri-
taiges joignanx et contigus des leurs, qui ne leur appartenoient
ne appartiennent en aulcune manière ne diceulx nont aucuns til-
tres au moins vallables et nen paient aux dits exposans pource au-
cuns cens, rentes et autres drois contre leur gre et voulonte. Les-
quels exposans ont ce de longtemps ignore et ne sceurent bonne-
ment des situations de leurs dites terres et possessions ainsi de-
tenues et occupées ne quels heritaiges et possession sont obli-
ges, afiectes et ypoteques a iceulx drois et devoirs tant parce
que a l'occasion des guerres et divisions et mortalités qui par cy
devant ont eu cours en nostre royaume les lettres, papiers,
terriers, cartullaires et enseignemens de la dite église par les-
quels aparoit clairement des dits droits et devoirs, ont este per-
dus, adirés et gastes et que les tenanciers qui les tenoient sont
ailes de vie à trépas, comme aussi parce que iceulx exposans
sont continuellement occupes au saint service divin en leur
dite église et a prier Dieu nostre créateur et la glorieuse Vierge
Marie, et qu'il y a eu en la dite église plusieurs prebendiers et
officiers qui ont este changes et muez et aucuns allez de vie à
trépas et ont iceulx exposans puisnagueres seuUement eu et
trouve congnoissance par leurs anciens papiers et registres de
partie d'aucunes desdites terres et possessions de leurs dits
droits de cens, rentes et autres devoirs dessus dits avec aucuns
des noms diceulx qui ou temps passe tenoient et possedoient
iceulx heritaiges efTectifs et ypoteques aux dits drois et rede-
vance dont la plus part sont ailes de vie à trépas et aucuns de-
meurez hors du pays a l'occasion des dites guerres et divisions
et a cesle cause ont iceulx exposans plusieurs fois somme et
requiz ou fait sommer et requérir les détenteurs et occupeurs
desdits possessions et heritaiges de eulx départir et des dits he-
ritaiges qui appartiennent en propriété aux dists exposans et
leur en souffrir et laysser joyr et user, aussi de leurpaier, leurs
rentes, drois et devoirs qui leur doivent à cause de leurs heri-
taiges qui tiennent et qui sont urgents et redevables aux dits
— 487 —
cens, rentes, drois et devoirs et de eulx incorporer et enregis-
trer es terriers, papiers et cartullaires des dits exposans. Mais
il en ont este et encore sont reiïusans et delayans, et par ce
moyen détiennent et occupent sans aulcuns titres ne enseigne-
mens au moins valables plusieurs des dits heritaiges, posses-
sions, cens, rentes, droitz et devoirs de la dite église, disans
qu'ils ne monstrent aucunement leurs dits titres, enseigne-
ments, et qu'ils tiennent et occupent les dits héritages veuil-
lent ou non les dits exposans. Et a ce moyen n'ont peu ne
peuvent iceulx exposans qui sont gens d'église occupes comme
dit est au Saint service divin avoir congnoissance ni joyssance
de leurs dits terres et possessions, sur quoy sont assis et cons-
titues les dits droits de cens, rentes et autres droiz et devoirs
dessus dits, et doublent iceulx exposans que s'ils faisoient sur
ce action et poursuite a l'encontre des dits propriétaires et dé-
tenteurs qu'ils se voulissent et vueillent ayder de tenement de
prescription ou laps de temps encouru durant les dites guerres
et divisions, qui seroit un très grant grief, préjudice et dom-
maige des dits exposans et de la dite église et mesmement de
nous et de nos prédécesseurs roys de France et de plusieurs au-
tres bons catholiques qui pour le dit service divin faire et entre-
tenir ont donné et auraosne de leurs biens eux confians es
prières et oraisons faictes chacun jour en la dite église et plus
pourroit être, si par nous ne leur etoit sur ce pourveu de re-
mède convenable si comme ils dient. Requerans humblement
que attendu ce que dit est et que dure perte seroit que, par le
moyen des dites guerres et divisions qui ont eu cours en nostre
royaume et de la mutation ou trespas des dits officiers preban-
diers et aniremecteurs des besongnes des dits exposans qui ce-
pendant sont intervenus par le moyen des quels partie de leurs
dits papiers terriers, cartullaires et enseignemens ont este
perdus et adirés, iceulx exposans fussent et demourassent prives
et déboutes de leurs dits heritaiges, drois de cens, rentes et
autres redevances dessus dits qui leur est vie, substancion et
entretenement du Service divin de ladite église, nous leur
veillons sur ce impartir nostre grâce et prouvoir de remède con-
— 488 —
venable ; doux quoy. ces choses considérées, qui ne voulions les
drois devoirs, seigneuries, cens, rentes et lieritaiges des églises de
nostre royaume, dont nous sommes prolecteur et garde, et mes-
mement envers des églises cathedralles el celles qui sont de fon-
dation royal, par telles voyes estre depperies ne diminuées, mais
les préserver et garder de toutes perles et dommaiges a noslre
povoir comme raison est, ce mandons et commelons par ces
présentes que tu faces exprès commandement de par nous sur
certaines et grans peines a nous a appliquer aux détenteurs et
occupeurs des dits seigneuries, terres, vignes et heritaiges et au-
tres possessions appartenant aux dits exposans et â tous autres
qui appartiendra et dont par iceulx exposans seras requis, que
incontinent et sans delaiy ils et chacun deulx en droit soy mons-
trent, exhibent et enseignent aux dits exposans leur procureur
et entremecteur de leurs besoignes par eulx a ce commis dénon-
cent et déclarent les dits terres, heritaiges et possessions et autres
choses a eulx appartenant tant en propriété comme ceulx qui sont
affectes et ypoleques aux dits droits et redevances, et leur mons-
trent et exhibent leurs lettres, titres, et enseignemens qu'ils en
ont. Et a ceulx que trouveras de tenir et occuper les dites terres et
possessions aux dits exposans appartenant en seigneurie et pro-
priété et aultrement deuement, que incontinent et sans délaiy ils
s'en désistent, déportent et en souffrent et laissent iceulx exposans
joyr et user plainement et paisiblement et leur rendent et res-
tituent les frais, prouffits, revenues et esmolumens qu'ils en
ont prins et parceus ou que iceulx exposans en eussent peu
prandre et parcevoir, ce n'eust ete leur torconnier empesche-
ment, et aux destenteurs propriétaires des autres possessions et
heritaiges qui sont affectes et ypoteques aux dits cens, surcens,
renies, droits et devoirs que diceulx y paient sans delaiy auxtiits
exposans les arreraiges qui leur en sont et pevent estre deubz
et leur continuent paier doresnavant chacun aux termes et en la
manière accoutumée et qu'ils sont deubz et pour ce que plu-
sieurs desdits propriétaires et délenteurs des dits heritaiges et
possessions soubs umbres d'aucunes quantités de terre, boys,
vignes et autres possessions assises près et joignans des leurs
— 489 —
qui sont assises es justice des dits exposans sans compte ne me-
sure ne sans pour ce leur paier aucuns droits et devoirs, et oultre
fais commandement de par nous aux détenteurs comme dessus
que ils monstrent declairenl et baillent par declaracion leurs
dits heritaiges et la quantité diceulx avec leurs tiltres et moyens
et l'acquisition d'iceulx et qu'ils se inscripvent ou facent ins-
cripre es papiers et terriers de la dite église par devant ung no-
taire ou notaires jures qui par les dits exposans soient es-
leus et odonnes touchant les dits cens, rentes, drois et de-
voirs que eulx et leurs dits heritaiges sont tenus et doivent paier
a la dite église, afin que après la déclaration et exhibition des
dites lettres par culx faictes iceulx exposans facent et leuravons
permis et permettons faire ou faire faire mesurer et arpenter
les dites terres, vignes, près, boys et possession des dits déten-
teurs ou propriétaires, par le premier arpenteur de terre jure sur
ce requis, toy présent, en la présence ou absence des dits proprié-
taires et détenteurs eulx touteffois a ce faire souffisamment ap-
peliez, et la dite Visitation et mesure faicte, s'il est trouvé les
dits propriétaires et détenteurs en tenir et posséder plus qu'ils
ne doyvent ou qu'ils ne monstrent par leurs dits titres et ensei-
gnemens ou autrement duement fay le du surplus qui sera
trouve oultre ce par dessus leur mesure joyr et user et pos-
séder les dits exposans comme de leur propre chose et a eulx
appartenir, pourveu toutesvoyes que aucun se apparoisse qui
des dits heritaiges et le surplus qui seroit se voulsist dire et de-
clairer propriétaire ou monstrast de la propriété tiltres et moyens
souffisans ; en ce cas les dits exposans seront tenus de les leur
laisser en payant toutes voyes préalablement les droiz devoirs et
arreraiges deubz a cause d'iceulx avec les réparations, fraiz et
meliorations faiz en iceulx en faisant inhibition et deffence, si
mestier est aux détenteurs des lieux que sur ne a l'encontre
de ce ils ne donnent aux dits exposans aucun destourbier ou
empeschemenl en aucune manière, en conlraignans a ce faire
et souffrir tous ceulx qu'il appartiendra et aussi ceulx qui tien-
nent et occupent les dites terres, heritaiges et possessions te-
nues et redevables envers les dits exposans, aux dits cens, sur-
— 490 -
cens-, rentes, droiz et devoirs, dont iceulx ejfposans n'ont aucun
terrier, papiers ou enseignemens et autres qui en sauront aulcune
chose depposer a comparoir par devant les dits notaire ou no-
taires et illec faire serment soUempnel eteulx inscripre et enre-
gistrer les dits papiers et terriers quels biens, herilaiges et pos-
sessions ils tiennent et scevent estre de la dite église a quel
tiltre et combien ils doivent et sont tenus par chacun an aux dits
exposans pour par les dits notaire ou notaires en estre fait re-
gistre papier ou terrier affin de servir et valloir a perpétuel mé-
moire et ce par toutes voyes et manières deues et raisonnables ; et
en cas d'opposition, reffus ou delay, adjourne les exposans reffu-
sans et delayans a aucun et compettant jour ou jours parJevant
noz bailliz et bailliaiges desquels ils sont ou seront demourans,
pour dire les causes de leur opposition, refïus ou delay, et oyr
telles demandes, requestes et conclusions que iceulx exposans
vouidront contre eulx et chacun d'eulx prendre et eslire, res-
pondre sur ce à tout ce qu'ils vouidront demander et requérir,
procéder et aller avant en oultre selon raison encertiffiant suffi-
samment aux dits jour ou jours les dits baillis ou leurs lieute-
nans de fout ce que fait auras sur ce ; auxquels nous mandons
et pour ce que sumplueuse chose seroit aux dits exposans faire
divers procès par devant eulx les parties fineront de bon et no-
table conseil et y auront bonne et bresve expédition tous pois et
faveurs cessans, commetons que aux parties icelles oyes facent
bon et brief droit, car ainsi nous plaistil estre fait; non obstent
quelsconques tenement ou laps de temps qui sur ce pourroient
estre encourus depuis quarante ans en ça sans titre que ne
voulions aux dits exposans aucunement nuyre ne prejudicier,
ains au dit cas les en avons relevez et relevons de grâce es-
pecial par ces présentes, rigueur de droit, usaige, stilleet quels-
conques lettres subreptices impetrez ou a impetrer a ce contraires,
mandons et commandons a tous nos justiciers, officiers et sub-
getz que a touz en ce faisant soit obey.
Donne a Orléans le cinquiesme jour de janvier lan de grâce
mil CCCC quatre vingts et neuf et de nostre règne le sep-
tiesme, Demoulins.
— 491
ÉTAT SOMMAIRE DE LA SÉRIE G
(clergé séculier)
Des Archives départementales du Loiret
I. - EVÊCHÉ D'ORLÉANS
1" INVENTAIRES
G. 1. (Registre). — In-folio, 676 pages, parchemin, avec
table de 40 pages.
1652. — (15 avril). — « Inventaire des adveux, réceptions
de foy, elc... pour les quatre chaslellenies de la Fauconnerie,
Jargeau, Meung et Pithiviers. »
G. 2. (Registre). — In-folio, 242 feuillets, papier.
1652. — Inventaire général des titres de l'Évéché pour les
quatre châtellenies.
G. 3. (Cahier). — In-folio, 8 feuillets, papier,
xviii^ siècle. — Inventaire des papiers remis par M'»' veuve
Pasquier à l'ïlvêque.
G. 4. (Cahier). — In-folio, 12 feuillets, papier.
1736 ('2 mai). — « Inventaire des titres et pièces concer-
nant la propriété... de différentes maisons... pour l'éta-
blissement du Séminaire de Meung, fait par Louis Gaston
Fleuriau, évêque d'Orléans. j>
G. 5. (Registre). — Grand in-folio, 338 feuillets, papier.
4764. — Inventaire du Chartrier de l'Évéché d'Orléans. Tome I.
Châtellenie de la Fauconnerie.
G. 6. (Registre). — Grand in-folio, 183 feuillets, papier.
— 492 —
1764. — Inventaire du Chartrier de l'Évêché d'Orléans.
Tome IL Châtellenie de Meung.
G. 7. (Registre). — Grand in-folio, 112 feuillets, papier.
1764. — Inventaire du Chartrier de l'Evêché d'Orléans.
Tome III. Châtellenie de Pithiviers.
G. 8. (Registre). — Grand in-folio, 108 feuillets, papier.
1764. — Inventaire du Chartrier de l'Évêché d'Orléans.
Tome IV. Châtellenie de Jargeau.
G. 9. (Registre). — Grand in-4'', 507 feuillets, papier.
XVIII* siècle. — Inventaire des titres de la châtellenie de Meung.
(Table en tête du registre).
G. 10. (Registre). — Grand in-4", 749 feuillets, papier,
xviii^ siècle. — Inventaire des titres de la châtellenie de Jar-
geau, (Table en tête du registre).
G. 11. (Registre). — Grand in-S", 807 feuillets, papier,
xviii*' siècle. — Inventaire des titres de la châtellenie de Pi-
thiviers. (Table en tête du registre).
G. 12. (Cahier). — Grand in-folio, 19 feuillets, papier.
1781. — État des titres déposés aux archives de l'Évêché con-
cernant divers fiefs et le droit de pèche dans l'Essonne. (Châ-
tellenie de Pithiviers).
G. 13. (Liasse). — 8 pièces, papier.
XYiii" siècle. — État des titres déposés aux archives de l'Évêché
touchant la châtellenie de la Fauconnerie.
G. 14. (Cahier). — Grand in-folio, 8 feuillets, papier.
xYiii*^ siècle. — « Inventaire général des titres de l'Évêché pour
la châtellenie de la Fauconnerie, d'après l'ordre établi dans
le chartrier par M. Louis-Auguste Chevreuil de Villebelle,
avocat et archiviste depuis l'année 1781, »
G. 15. (Cahier). — Grand in-folio, 11 feuillets, papier,
xviii"^ siècle. — Inventaire des titres déposés aux archives de
l'Évêché, concernant les droits utiles (péage et salage) de
l'Évêché,
G. 16. (Cahier). — Petit in-4o, 25 feuillets, papier,
xviii'' siècle. — Table générale contenant la situation des do-
— 493 -
maines et seigneuries de l'Évêché par ordre alphabétique
(avec les folios de l'invenlaire),
G. 17. (Cahier). — Petit in-4", 22 feuillets, papier,
xviii' siècle. — Répertoire et inventaire des titres de l'Évêché,
suivant l'ancien et lo nouvel ordre.
2° PRIVILÈGES PAR LES PAPES
G. 18. (Liasse). — 2 pièces, papier.
1758 — 1761. — Privilèges par les papes.
S" ACTES DU POUVOIR SOUVERAIN
G. 19. (Liasse). — 7 pièces, papier ; 6 parcliemins.
1255— 1'/70. — Lettres patentes des rois; arrêts des cours
souveraines.
4° RNTRÉE DES ÉVKQUES A ORLÉANS
G. 20. (Liasse). — 18 pièces, papier ; 1 parchemin ;
7 imprimés.
1589—1753. — Récit de l'entrée de Messeigneurs de l'Aubes-
pine et Fleuriau. — Suppliques en délivrance adressées par
les prisonniers.
G. 21. (Registre). — Petit in-folio, 102 feuillets, papier.
16 janvier —17 février 1734. — Registre de la geôle pour les
prisonniers délivrés à l'entrée des Évêques.
5" LETTRES DE l'ÉVÊQUE
G. 22. (Liasse). — 5 pièces, papier; 1 imprimé.
1775-1781. — Lettres de l'Évêque.
6° DROITS SEIGNEURIAUX
G. 23 (Registre). — In-4", 127 feuillets, papier.
xV siècle. — Registre-journal du grand péage de l'Évêché.
G. 24. (Liasse). — 15 pièces, papier.
1570—1589.— Droit de salage à Meung et à Jargeau.
— 494 —
T TITRES DE PROPRIÉTÉ.
Aveux et dénombrements ; ports de foi.
G. 25. (Liasse). — 2 cahiers, papier.
1516 — XVII' siècle. — Châtellenie de la Fauconnerie. Etats gé-
néraux des ports de foi et des aveux.
G. 26 (Liasse). — 15 pièces, papier ; 5 parchemins.
1447 — XVIII' siècle. — Chàlellenie de la Fauconnerie. Aveux
(classés par paroisses).
G. 27. (Liasse). — 9 pièces, papier ; 17 parchemins.
1371 — 1757. — Châtellenie de Jargeau. Aveux (classés par pa-
roisses).
G. 28. (Registre). — In-folio, 48 feuillets, parchemin.
1565 — 1579. — Châtellenie de Meung. Registre des réceptions
de foi et hommage.
G. 29. (Liasse). — 1 pièce, papier ; 6 parchemins,
1674—1768. — Châtellenie de Meung. Aveux (classés par pa-
roisses).
G. 30. (Liasse). —6 pièces, papier; 10 parchemins.
1539 — xviii® siècle. — Châtellenie de Pilhiviers. Aveux (classés
par paroisses).
/. — Titres divers de propriétés : Châtellenie de
la Fauconnerie.
G. 31. (Liasse). — 7 plans, papier,
xviii'' siècle. — Plans des fiefs de l'Évêché à Orléans.
G. 32. (Liasse). — 18 pièces, papier ; 1 parchemin.
1498—1724. — Maisons du lief Le Bert à Orléans.
G. 33. (Liasse). — 34 pièces, papier ; 4 parchemins.
1464—1730. — Maisons du fief du Bourrelier à Orléans.
G. 34. (Liasse). — 82 pièces, papier; 8 parchemins;
12 imprimés.
1592—1772. — Maisons du fief du Colombier et de la rue du
Pot-de-Fer, à^Orléans.
- 495 —
G. 35. (Liasse). — 2 pièces, papier.
1570, — Déclaration des fiefs et rentes dus à l'Évêque dans la
ville d'Orléans.
G. 36. (Liasse). — 1 pièce, papier,
xviiie siècle. — Biens dans les paroisses urbaines : Sainl-Ai-
gnan.
G. 37. (Liasse). — 2 pièces, papier ; 1 parchemin.
1691—1787. — Biens dans les paroisses urbaines : Sainte-
Croix.
G. 38. (Liasse). — 1 pièce, papier.
1691 — 1787. — Biens dans les paroisses urbaines : Saint-Li-
phard.
G. 39. (Liasse). — 1 parchemin.
1708. — Biens dans les paroisses urbaines : Saint- Michel.
G. 60. (Liasse). — 11 pièces, papier; 1 parchemin.
1616—1747. — Biens dans les paroisses urbaines : Saint-Pa-
terne.
G. 41. (Liasse). — 5 pièces, papier ; 1 parchemin.
1421—1788. — Biens dans les paroisses urbaines : Saint-Paul.
G. 42. (Liasse). — 2 pièces, papier.
1741. — Biens dans les paroisses urbaines : Saint-Pierre-En-
senlelée.
G. 43. (Liasse). — 2 pièces, papier.
1674 — 1696. — Biens dans les paroisses urbaines : Saint-Pierre-
le-Puellier.
G. 44. (Liasse). — 27 pièces, papier, 49 parchemins,
1 plan, parchemin,
1488-1788. — Bien au Clos-l'Évèque. (Paroisses de Saint-
Marc, Saint- Aignan, Notre-Dame-du~Chemin).
G. 45 (Liasse). — 3 parchemins.
1519 — 1524. — Place près les anciens" murs de la ville tenue à
cens de l'Evêché.
G. 46. (Liasse). — 7 pièces, papier.
1541—1602. — Ouances aux Bourgeois marchands d'Orléans.
G. 47. (Liasse). — 1 parchemin.
1763. — Bail du Luminaire de Sainte-Croix.
— 496 —
G. 48 (Liasse). — 2 pièces, papier ; 1 parchemin.
1559-1773. — Biens dans les paroisses rurales ; Clianteau.
G. 49. (Liasse). — 2 pièces, papier.
xviii° siècle. — Biens dans les paroisses rurales : Chécy-
Mardié.
G. 50. (Liasse). — 2 pièces, papier.
1780. — Biens dans les paroisses rurales : Chevilly.
G. 51. (Liasse). — 2 pièces, papier,
xviii^ siècle. — Biens dans les paroisses rurales : La Ferté-
Lowendal (Saint-Aubin).
G. 5i2. (Liasse). — 1 pièce, papier.
1746. — Biens dans les paroisses rurales : Fleury.
G. 53. (Liasse). — 1 pièce, papier.
1442-1678. — Biens dans les paroisses rurales : Gémigny.
G. 54. (Liasse). — 1 pièce, papier ; 1 parchemin.
1774. — Biens dans les paroisses rurales : Gidy.
G. 55. (Liasse) — 7 pièces, papier.
1622-16:26. — Biens dans les paroisses rurales : Saint-Jean-de-
Braye.
G. 56. (Liasse). — 150 pièces, papier.
1746-1758. — Biens dans les paroisses rurales : Saint-Jean-de-
la-Ruelle.
G. 57. (Liasse) — 4 pièces, papier ; 1 parchemin.
1773-1779. — Biens dans les paroisses rurales : Lion-en-
Beauce.
G. 58. (Liasse). — 25 pièces, papier ; 19 parchemins.
1487-1693. — Biens dans les paroisses rurales : Semoy.
G. 59. (Liasse), — 4 pièces, papier ; 12 parchemins.
XVI'' siècle. — Biens dans les paroisses rurales : Semoy,
G. 60. (Liasse). — 30 pièces, papier ; 28 parchemins.
1500-1760. — Biens dans les paroisses rurales : Semoy.
G. 61. (Liasse). — 4 pièces, papier ; 15 parchemins.
1525-1634. — Biens dans les paroisses rurales : Semoy.
G. 62. (Liasse). — 4 pièces, papier ; 46 parchemins.
1626-1676. — Biens dans les paroisses rurales • Semoy.
- 497 —
G. 63. (Liasse). — 2 pièces, papier.
1638. — Biens dans les paroisses rurales : Traînou.
G. 64. (Liasse). — 4 parchemins.
1762-1788. — Baux d'offices.
G. 65. (Liasse). — 2 pièces, papier.
1657-1660. — Baux de la pêche en Loire.
G. 66. (Liasse). — 1 pièce, papier.
1610. — Baux des droits seigneuriaux.
G. 67. (Liasse). — 55 pièces, papier.
1694. — Baillagede l'évéché, minutes du greffe.
G. 68. (Liasse). — 16 imprimés.
1748-1781. — Ordonnances concernant la police et la justice
de la Ghàtellenie de la Fauconnerie.
//. — Titres divers de propriétés : Châtellenie de Jargeau.
G. 69. (Liasse). — 7 pièces, papier; 10 parchemins.
1492-1685. — Bail général des biens de l'évéché dans la Châ-
tellenie de Jargeau.
G. 70. (Liasse). — 8 pièces, papier; 12 parchemins.
1487-1782. — Maisons de l'évéché dans la Ghàtellenie de Jar-
geau.
G. 71. (Liasse). — 6 pièces, papier ; 10 parchemins.
1439-1620. — Terres dans la Ghàtellenie de Jargeau.
G. li. (Liasse). — 4 pièces, papier; 10 parchemins.
1442-1790. — Biens dans la paroisse de Bou.
G. 73. (Liasse). — 1 pièce, papier.
1550. — Biens dans la commune de La Brosse.
G. 74. (Liasse). — 7 pièces, papier ; 4 parchemins.
1577-1788. — Biens dans la paroisse d'Ingrannes.
G. 75. (Liasse). — 9 pièces, papier ; 31 parchemins.
1570-1790. — Baux d'offices.
G. 76. (Liasse). — 7 parchem.ins.
1771-1788. — Bail delà boucherie et de la charcuterie.
G. 77. (Liasse). — 3 parchemins.
1781-1790. — Baux d'îles dans la Loire.
— 49^ —
G. 78. (Liasse). — 3 pièces, papier ;5 parchemins.
1772-1781. — Bail de la pêche.
G. 79. (Liasse). — 145 pièces, papier ; 12 imprimés.
1708. — Mémoires d'arrérages de renies.
///. — Titres divers de propriétés : Châtellenie de Meung.
G. 80. (Liasse). — 8 pièces, papier ; 11 parchemins.
1553-1739. — Maisons à Meung.
G. 81 (Liasse). — 32 pièces, papier ; 5 parchemins.
1529-1791. — Terres à Meung.
G. 82. (Liasse). — 4 pièces, papier ; 3 parchemins,
1 imprimé.
1751-1780. — Biens dans la paroisse de Saint-André-les-
Cléry.
G. 83. (Liasse). — '19 pièces, papier; 22 parchemins.
1530-1792. — Biens dans la paroisse de Saint- Ay.
G. 84. (Registre). — In-f" ; î>6 feuillets, papier.
xviT siècle. — Table alphal)étique du nouveau cueilleret de
Saint -Ay.
G. 85. (Liasse). — 4 pièces, papier ; 2 parchemins.
1624-1783. — Biens dans la paroisse de Baccon.
G. 86. (Liasse). — 5 pièces, papier ; 20 parchemins.
1553-1775. — Biens dans la paroisse de Baule.
G. 87. (Liasse). — 6 pièces, papier ; 24 parchemins.
15:24-1593. — Biens dans la paroisse de Mareau-aux-Bois.
G. 88. (Liasse). — i-i pièces, papier ; 57 parchemins ;
1 imprimé.
1660-1792. — Biens dans la paroisse de Mareau-au.x-Bois.
G. 89. (Cahier). — In-f^ ; 60 feuillets, papier.
1612. — Terrier de Mareau-aux-Bois.
G. 90 (Liasse). — 3 pièces, papier; 1 parchemin.
1771-1780. — Biens dans la paroisse de Mareau-aux-Prés.
G. 91. (Cahier). — 8 feuillets, papier,
xviii^ siècle. — État des domaines de Meung.
— 499 —
G. 92. (Liasse). — 11 pièces, papier.
1580-1582. — « Bannalité d de Meung.
G. 93. (Liasse). ~ 25 pièces, papier ; 1 parchemin.
1753-1755. — Rentes sur les aides et gabelles, appartenant à
l'Évêque d'Orléans.
G. 94. (Liasse). — 8 pièces, papier; 24 parchemins.
1764-1792. — Baux d'offices.
G. 95. (Liasse). — 2 pièces, papier ;8 parchemins.
1523-1788. — Baux de pêche.
G. 96. (Liasse). — 11 pièces, papier.
1767-1773. — Moulins à Meung.
G. 97. (Liasse). — 12 pièces, papier.
XVIII® siècle. — Justice de Huisseau-sur-Mauves.
G. 98. (Liasse). — 13 pièces, papier.
1729-1732. — Dîme de Gravant.
G. 99. (Cahier). —16 feuillets, papier,
xviii^ siècle. — Mémoires d'ouvriers à Meung.
G. 100. (Liasse). — 3 pièces, papier; 1 parchemin.
1708 — 1761. — Reconstruction du château de Meung.
G. 101 (Liasse). — 21 pièces, papier.
1724—1766. — Procès-verbaux de levées de noyés dans la
rivière de Loire.
IV. — Titres divers de propriétés : Châtellenie
de Pithiviers.
G. 102. (Liasse). — 5 pièces, papier, 29 parchemins.
1541 — 1771 — Maisons à Pithiviers.
G. 103. (Liasse). — 12 pièces, papier ; 9 parchemins.
1500—1771. — Rentes de l'Évèché à Pithiviers.
G. 104. (Liasse). — 64 pièces, papier; 8 parchemins;
5 plans.
1704—1782. — Château de Pithiviers.
G. 105. (Liasse). — 14 pièces, papier ; 11 parchemins.
4500—1785. — Biens dans les paroisses rurales : Cliilleurs-
aux-Bois, xviii^ siècle; — Dadonville, 1577, — xviii' siècle;
TOME XI. — BULLETIN N» IGl. 33
— 500 —
— Angerville, 1607—1724; — Grigneville, 1700—1778;
— Mar?ainvilliers, 1773; — Pithiviers-Ie-Vieil, 1506—1785.
G. 106. (Liasse). — 13 pièces, papier ; 32 parchemins.
1500-1786. - Baux d'offices.
G. 107. (Liasse). — 1 pièce, papier.
XVIII' siècle. — Bail de la boucherie à Pithiviers.
G. 108. (Liasse). — 3 pièces, papier.
660-1661. — Bail de la Pêche.
G. 109. (Liasse). — 14 pièces, papier ; 4 imprimés,
xviii' siècle. — État des biens et revenus de l'Évêché dans la
chàtellenie.
G. 110. (Liasse). — 1 pièce, papier,
xvii* siècle. — Pétition des habitants de Pithiviers demandant
une décharge d'impôt.
G. 111. (Liasse). — 3 pièces, papier; 1 parchemin.
1780—1783. — Justice de Chaumont.
V. — Bois et Forêts.
G. 112. (Liasse). — 5 pièces, papier; 4 parchemins.
1554-1807. — Lettres-patentes des rois,
G. 113. (Liasse). — 5 pièces, papier; 11 parchemins.
1484—1780. — Aveux et Ports de foi.
G. 114. (Liasse). — 5 pièces, papier ; 3 parchemins.
1552 — 1576. — Baux et Partages.
G. 115. (Liasse). — 27 piècfs, papier ; 11 parchemins.
1559—1577. — Ventes de bois.
G. 116. (Liasse). — 29 pièces, papier ; 6 parchemins ;
4 imprimés.
1616—1734. — Ventes de bois.
G. 117. (Liasse). — 6 pièces, papier.
1435 — 1695. — Aliénations des grueries et coupes.
G. 118. (Liasse). — 5 pièces, papier ; 2 parchemins.
1550—1740. — Comptes spéciaux pour les bois et forêts.
8° FINANCES ET COMPTABILITÉ
G. il9. (Cahier). — In-4'', 16 feuillets, papier.
— 501 —
1515—1518. — Receltes de l'Évêché.
G. 120. (Liasse). — 3 cahiers, papier.
1532. — Receltes de l'Évêché.
G. 121. (Registre). - In-4», 50 feuillets, papier.
1555. — Recettes de l'Évêché.
G. 122. (Registre). — ln-4°, 116 feuillets, papier.
1576—1577. — Recettes de l'Évêché.
G. 123. (Liasse). — 2 cahiers, papier.
1581. — Receltes de l'Évêché.
G. 124. (Registre). — In-4», 22 feuillets, papier.
1586. -- Papier-journal des revenus de l'Évêché.
G. 125. (Registre). — In-4o, 54 pages, papier.
1586. — Compte de la recette.
G. 126. (Registre). — ^-4°, 40 feuillets, papier.
1588—1589. - Revenus de l'Évêché.
G. 127. (Liasse). — 2 cahiers, papier.
1675. — État des revenus de l'Évêché.
G. 128. (Liasse). — 22 pièces, papier; 12 parchemins.
1616 — 1740. — Constitution de rentes par le clergé au profit
de l'Évêché d'Orléans.
G. 129. (Registre). — In-4<', 10 feuillets, parchemin.
1353. — Compte des revenus du sceau.
G. 130. (Liasse). — 3 cahiers, papier.
1565—1566. — Revenus du sceau épiscopal.
G. 131. (Liasse). — 3 cahiers, papier.
1528—1531. — Revenus de l'Évêché dans la châtellenie de
Pithiviers.
G. 132. (Liasse). — 122 pièces, papier.
1634—1635. — Pièces justificatives des comptes des marguil-
liers de l'église de Pithiviers.
G. 133. (Liasse). — 31 pièces, papier.
1782-1784. — Pièces de comptabilité. Châtellenie de Pithiviers.
G. 134. (Cahier). — Grand in-8% 26 feuillets, papier.
1727. — Revenus de Mareau.
G. 135. (Liasse). — 128 pièces, papier.
1761. — Comptes des recettes particulières pour l'Évêque d'Or-
léans (régie de M. Assy).
- 502 —
G. 136. (Liasse). — 145 pièces, papier ; 1 parchemin ;
9 imprimés.
1771. — Comptes des receltes particulières pour l'Évèque
d'Orléans (régie de M. Masson).
G. 137. (Registre). — In-folio, 80 feuillets, papier.
1581-1582. — Comptes de la Prébende affectée aux prédi-
cateurs de l'Église d'Orléans.
G. 138. (Caliier). — 20 feuillets, papier.
1707—1714. — Extrait des comptes, rendus à l'Évèché d'Or-
léans, des recettes et dépenses du Prieuré de Notre-Dame-
des-Champs.
G. 139. (Liasse). — 1 parchemin.
1574. — Bail de la levée du Million.
G. 140. (Cahier). — In-4'>, 16 feuillets, papier,
xvii'^ siècle. — Registres contenant les litres tirés du trésor de
l'Évèché.
9" PIÈCES DE PROCÉDURE
G. 141. (Liasse). — 331 pièces, papier ; 7 parchemins.
1570 — 1762. — Procès entre l'Évèque d'Orléans et des parti-
culiers.
G. 142. (Liasse). — 361 pièces, papier; 7 parchemins;
1 plan.
1758 — 1789. — Procès entre l'Évèque d'Orléans et des parti-
culiers.
G. 143. (Liasse). — 159 pièces, papier ; 22 parchemins.
1506 — 1700. — Pièces diverses de procédure.
G. 144. (Liasse). — 210 pièces, papier, 8 parchemins.
1700 — 1789. — Pièces diverses de procédure.
G. 145. (Liasse). — 18 pièces, papier.
1741. — Procès entre l'Évèque d'Orléans et le duc d'Orléans.
G. 146. (Cahier). — ^1-4", 54 feuillets, papier.
1746. — Demande de l'Évèque d'Orléans au Parlement de
Paris, contre le duc d'Orléans intimé.
G. 147. (Liasse). — 38 pièces, papier.
Fin xvii° siècle. — Procès entre l'Évèque et Madeleine Brachet.
— 503 —
G. 148. (Rouleau). — Papier; longueur, 10 mètres;
largeur, 0"' 30.
xviie siècle. — Procès entre l'Évêque et le Chefcierde Jargeau.
G. ■149 (Liasse). — 97 pièces, papier; 1 parchemin;
7 imprimés.
1718. — Procès entre l'Évêque et M. de Garence appelant du
bailli de Meung.
G. 150 (Liasse). — 92 pièces, papier ; 45 parchemins.
1491 — 1580. — Acquisition du domaine de Villeserin (Semoy).
— Procès.
G. 151. (Liasse). — 2 parchemins.
1504. — Procès entre Hugues Fabry, docteur régent et Maîtres
Etienne et Jean « Les Allemens », au sujet de terres à
Semoy.
G. 152. (Liasse). — 110 pièces, papier ; 6 parchemins.
1563 — 1660. — Procès à propos de la justice de La Couarde
(La Fauconnerie).
G. 153. (Liasse). — 65 pièces, papier ; 8 parchemins.
1693 — 1767. — Procès à propos du droit de pêche à Meung.
G. 154. (Liasse). — 28 pièces, papier.
1772. — Procès entre les habitants de Meung et le bailli
touchant les moulins de Meung.
G. 155. (Liasse). — 17 pièces, papier.
1668-1762. — Procès concernant le bien du Sollon (paroisse
de Meung).
G. 156. (Liasse). — 18 pièces, papier; 1 parchemin.
1659 — xviii'' siècle. — Procédures touchant les terres de
Montpipeau, Chéray. . . (Saint-Ay).
' G. 157. (Liasse). — 1 pièce, papier.
1663. — Procès contre les vignerons de Baule (Meung).
G. 158. (Liasse). — 21 pièces, papier.
XVII' siècle. — Saisie de la terre d'Écrennes, faute de foi et
hommage à l'Évêque d'Orléans.
G. 159. (Liasse). — 30 pièces, papier ; 18 parchemins.
-1731. — Procès entre les religieux de la Cour-Dieu et Pierre
Havard, président de l'élection de Pilhiviers.
— 504 —
G. 160. (Liasse). — 10 pièces, papier,
xviii» siècle. — Pièces diverses de procédure fiscale.
G. 161, (Liasse). — 3 imprimés (affiches).
1772. — Sentences du bailliage de Meung, maintenant l'Evèque
d'Orléans dans son droit de mouture à Meung.
G. 162. (Liasse). — 17 pièces, papier.
1595 — xviii« siècle. — Exploits et arrêts divers.
Camille Bloch,
Archiviste du Loiret.
— 505 —
LES VERRIÈRES DE JEANNE D'ÂRG
A LA CATHÉDRALE D'ORLÉANS (1)
L'idée de peindre aux fenêtres de la cathédrale d'Orléans la
merveillense histoire de Jeanne d'Arc remonte à Mgr Du pan-
loup. C'est lui qui en forma le projet, lui qui ouvrit à cet effet
une souscription publique et qui, par l'élan communicalif de sa
grande âme, sut la faire réussir.
Mgr CouUié, aujourd'hui archevêque de Lyon et cardinal, con-
tinua l'œuvre interrompue par la mort de son prédécesseur. Il
ouvrit, en 1879, un concours auquel prirent part treize pein-
tres verriers. Mais, par suite de circonstances qu'il serait trop
long d'exposer, aucune suite ne fut donnée à ce premier essai et
les choses restèrent pendant treize ans dans \e statu quo. Enfin,
en 1892, Mgr GouUié reprit l'œuvre, après entente avec le mi-
nistère des cultes, et un nouveau concours fut institué.
Le programme était resté celui du concours de 1879. Il arrê-
tait de la façon suivante le sujet des dix verrières :
I. — DOMREMY
Jeanne entend les voix du ciel, vallée de la Meuse, maison de
Jeanne d'Arc, l'église (1423).
II. — VAUCOULEURS
Jeanne à cheval, partant pour se rendre auprès de Charles VII, à
Chinon (23 février 1429).
III. — CHINON
Jeanne est présentée à la cour de Charles VII (8 mars 1429).
IV. — ORLÉANS
Jeanne, à cheval, entre par la porte de Bourgogne, vers huit
heures du soir, à la lumière des torches, et précédée de son éten-
dard (29 avril 1429).
(1) Voir Les Verrières de Jeanne d'Arc à la Cathédrale d'Orléans,
par M. l'abbé Mf.suré, aumônier du Couvent du Sacré-Cœur d'Orléans.
1897, in-16 de 10 p., Orléans, Herluisoa.
— 506 -
V. — ORLÉANS
Jeanne à l'assaut du boulevard et de la forteresse des Tourelles
(7 mai 1429).
VI. — ORLÉANS
Jeanne, après la délivrance de la ville, rend grâces à Dieu dans la
cathédrale de Sainte-Croix (8 mai 1429).
VII. — REIMS
Jeanne au sacre de Charles VII dans Ja cathédrale (il juillet
1429).
VIII. — GOMPIÈGNE
Jeanne est faite prisonnière devant la ville (24 mai 1430).
IX. — ROUEN
Jeanne prisonnière dans la tour du château (1430-1431).
X. — ROUEN
Jeanne sur le bûcher de la place du Vieux-Marché (30 mai 1431).
Douze peintres verriers se portèrent candidats à ce concours.
Ce furent :
VERRIERES :
MM.
1. Denis (Parisj.
2. E. HiRSCH (Paris).
3. Florenge-Lobin (Tours).
4. Bulteau-Durand (Reims).
5. Ch.Champigneullefils^,
de Paris.
6. H. Carot (Paris)
7. Saint-Blancat (Toulouse).
8. J.-B. Anglade Q (Paris).
9. Vantillard (Paris).
10. Latteux-Bazin, Le Mesnil-
Saint-Firmin (Oise).
11. Félix Gaudin (Paris).
12. L. Jac. Galland. (Paris).
Nota. — Les projets sont
sort.
CARTONS :
MM.
1. Guillonnet, élève de
M. CORMON.
2. E. HiRscH.
3. Florence-Lobin.
4. Lhomme.
5 Albert Maignan ^,
6. H. Carot et V. Prouvé.
7. Benezet.
8. Lematte.
9. p. -G. Saint-Laurent.
10. Lionel Royer.
11. E. Grasset.
12. L. Jac. Galland et Gibelin
classés ici par ordre de tirage au
— 507 —
Ces différents projets furent, en octobre et novembre 1893,
exposés à Paris à l'Ecole des Beaux-Arts, et à Orléans dans la
Salle des Fêtes.
Les membres du jury appelés à statuer sur la valeur des
œuvres concurrentes étaient :
MM.
BoNNAT, peintre, membre de l'Institut.
BouGUEREAU, peintre, membre de l'Institut,
Puvis DE Chavannes, peintre.
Dubois (Paul), sculpteur, directeur de l'École des Beaux- Arts.
DiDRON, peintre-verrier.
De Baudot, architecte, inspecteur général des édifices diocé-
sains.
Vaudremer (Emile), architecte, membre de l'Institut, inspecteur
général des édifices diocésains.
Corroyer (Edouard), architecte, inspecteur général des édifices
diocésains.
Bœswilwald (Paul), architecte, inspecteur général des édifices
diocésains.
Danjoy, architecte de la cathédrale, membre du Comité des
édifices diocésains.
HuAU (H.), directeur du Musée d'Orléans.
Herluison (H ), attaché à la Direction du Musée historique
d'Orléans, membre correspondant du Comité des Beaux-
Arts des départements.
Dumuys (Léon), attaché à la Direction du Musée historique
d'Orléans, membre de la Société archéologique de l'Orléanais.
Le chanoine Th. Cochard, membre de la Société archéologique
de l'Orléanais.
Les quatre derniers, délégués du Comité Orléanais, désignés
par Mgr l'Évêque d'Orléans.
Le jury, présidé par M. Ch. Bumay, conseiller d'Etat,
directeur des Cultes, s'est réuni le mardi 17 octobre, à dix
heures, à l'École des Beaux-Arts. M. Jac. Galland, auteur du
projet n'" 12, a été proclamé lauréat.
— 508
Voici, d'après une brochure des plus consciencieuses parue au
lendemain de l'inauguration, la description de l'œuvre.
I. — DOMREMY
Jeanne, âgée de treize ans, dans une des premières apparitions de
ses « voix ».
L'archange saint Michel, revêtu d'une armure d'or, transmet à la
petite paysanne le commandement de Dieu. Jeanne, effrayée d'une
si haute mission, ferme les yeux et laisse tomber ses bras en signe
d'accablement. Sainte Marguerite baise l'enfant au front, a comme
pour éveiller en elle, avec plus d'intensité, la volonté de se con-
former aux ordres du ciel ». Derrière elle, sainte Catherine montre
l'épée de Fierbois.
Des deux côtés monte le paysage. A gauche, l'église de Domremy
et la maison des parents de Jeanne. A droite, une porte de la ville ;
une statue de la Sainte Vierge, pour rappeler les fréquentes visites
de la pieuse enfant aux chapelles de Notre-Dame de Domremy et de
Notre-Dame de Bermont. En haut la Meuse. Au premier plan pais-
sent quelques moutons de la bergère.
Tympan. — Dans la rosace, Jésus enfant sur les genoux de sa
mère remet à l'archange saint Michel, protecteur de la France, la
bannière destinée à l'enfant de Domremy. L'archange porte l'écu de
France. Près de la Vierge, la vieille devise : Regnum Marisa Gallix
regni<m, c'est-à-dire le royaume de France est le royaume de Marie.
— Dans les lobes du tympan, une quenouille avec le nom de
Jehanne ; un arc entouré de la légende : * Va, fille de Dieu, va ! »
des branches de lys.
Inscription. — « Gomment Jehanne la Pucelle entendit les voix
célestes et leur commandement. »
II. — VAUCOULEURS
Jeanne à cheval part pour Chinon. Elle est revêtue de l'équipe-
ment que lui ont fourni les gens de Vaucouleurs : sur la tête un
chaperon avec voile, une tunique tombant jusqu'aux genoux, une
chausse longue, de hautes guêtres.
— 509 —
Au premier plan, le sire de Baudricourt, cédant à l'entraînement
populaire, mais sans foi dans le succès, la congédie en disant :
« Allez donc, allez, et advienne que pourra ! » Jeanne le regarde,
pleine de confiance, et lui fait signe que « Dieu lui frayera la route ».
Quelques hommes d'armes qui ont juré de la conduire au roi l'ac-
compagnent. Le peuple lui fait des adieux pleins de sollicitude. En
avant, un ange ouvre le chemin ; il tient d'une main une épée et de
l'autre la couronne que l'héroïne fera poser sur la tête de
Charles VII.
Tympan. — Un ange sonne l'appel aux armes. D'autres anges
portent l'étendard et l'épée.
Inscription. — « Et fust, en raison de sa grande pitié du
royaume de France, trouver le roy. »
in. — CHINON
Charles VII, pour éprouver la Pucelle, s'est déguisé en page.
Jeanne, qui ne l'a jamais vu, le distingue de suite. Elle fait devant
lui « les révérences accoutumées de faire aux rois » en lui disant :
€ Dieu vous donne bonne vie, gentil roy !» — « Je ne suis pas le
roy, répond Charles; voici le roy !» et il lui montre un seigneur
qu'il a fait asseoir à côté de la reine. Mais Jeanne reprend : « En
nom Dieu, gentil prince, vous l'êtes, et non un autre. » Au-dessus
d'elle, saint Michel lui indique Charles sous son déguisement.
Tympan. — Dans la rosace, saint Louis et saint Charlemagne
prient Dieu, selon la parole dite par la Pucelle au roi : « Dieu a
pitié de vous, de votre royaume et de votre peuple ; car saint
Louis et saint Charlemagne sont à genoux devant Luy, en faisant
prière pour vous. > — Dans les lobes, à gauche, l'oriflamme de
Saint-Denis, avec des lis et des dauphins ; à droite l'écusson du roi
anglais aux armes d'Angleterre cantonné de France, avec la devise :
« Honny soit qui mal y pense. » Des léopards.
Inscription. — « Et lui fust présentée à la Cour, lui disant :
Gentil Roy, Dieu m'envoye vous secourir. »
IV, — ENTRÉE A ORLÉANS
Jeanne entre par la porte de Bourgogne, armée de toutes pièces
et montée sur son cheval blanc caparaçonné d'azur. Elle s'avance
précédée de son étendard et suivie de plusieurs nobles seigneuis
— 510 —
et de quelques hommes de la garnison d'Orléans qui sont allés à sa
rencontre. Derrière elle Dunois, sur un cheval qui porte au poitrail
l'écu du bâtard.
L'enthousiasme du peuple est au comble. On s'agenouille devant
l'ange de Dieu ; on veut la toucher, elle ou au moins son cheval.
A gauche un grotesque, copime les peintres de la Renaissance en
mettaient souvent dans leurs tableaux, tient une torche allumée ;
car il est huit heures du soir. Jeanne, dans son humilité, reporte
tout à son étendard et fait signe qu' « avant toutes choses on aille à
la Cathédrale rendre grâces à Dieu ».
Tympan. — Dans la rosace, l'archange saint Michel pare avec un
bouclier les traits de l'ennemi. Au bas le mot de Jeanne : « je suis
c'y venue. » Au-dessus de la rosace, saint Euverte et saint Aignan,
protecteurs de la ville d'Orléans, 'prient Dieu et bénissent l'héroïne.
— Dans les lobes, au sommet : « Cité d'Orléans «4 à droite, une
bombarde ; à gauche, un ange tenant une épée ; une masse d'ar-
mes.. .
Inscrijotion. — « Gomment Jehanne fit son entrée à Orléans, yssant
sont étendard, disant : <i Dieu m'a envoyée secourir la bonne
« ville. »
V. — LES TOURELLES
Jeanne debout, dans le calme d'une force surnaturelle, se re-
tourne vers ses compagnons et leur dit : « Entrez, tout est vôtre ! »
C'est en effet l'heure de la victoire ; car saint Michel, qui domine la
scène, l'épée à la main et les ailes étendues, a fait toucher la pointe
de l'étendard de Jeanne au mur des Tourelles. Au premier plan,
une mêlée de combattants. Dans le fond les murailles de la ville.
Tympan. — Dans la rosace, sous un ciel constellé, une jeune
fille, vêtue en reine, transperce un dragon avec sa quenouille, sym-
bole de la faiblesse écrasant la force avec l'aide de Dieu. Une
légende porte : « draconem conculcabis tu terrasseras le
dragon. » Dans les lobes, des anges sonnent la victoire ; divers em-
blèmes de victoire, feuilles de chêne, rameaux d'olivier...
Inscription. — « Et lors combattit à l'assaut des Tourelles,
disant : < Tout est vôtre et y entrez. »
VI. — SAINTE-CROIX
Le lendemain, huit mai, à l'heure de midi, Jeanne conduisit
l'armée et le peuple à la cathédrale pour rendre grâces à Dieu.
— 511 —
Agenouillée vers le sanctuaire, elle prie, les mains élevées, tandis
qu'une procession qui s'est organisée passe devant elle. Des flam-
beaux et des encensoirs escortent cette procession où l'on voit
portés le livre des évangiles, des bannières, la châsse de saint
Aignan et, à la fin, sous un dais, la relique de la vraie croix.
Tympan. — Dans la rosace, des anges chantent le t Te Deum ».
Dans les lobes un orgue, un encensoir ; des lis ; des feuilles de
chêne.
Inscription. — « Et le huitième jour de mai, entra dévotement
en l'église Sainte-Croix, pour y remercier Dieu. »
VII. — LE SACRE
La cathédrale de Reims. Au fond le maitre-autel. L'archevêque
de Reims dépose la couronne sur la tête de Charles VU agenouillé.
Le roi est entouré des pairs de France, évêques et laïques. A droite,
un évêque porte le reliquaire qui contient droite l'épée que va
ceindre le roi.
Debout, bien en évidence, Jeanne presse son étendard sur son
cœur et regarde la scène avec émotion. « Gentil roi, » dira-
t-elle tout à l'heure à Charles VII, en se jetant à ses ge-
noux, « ores est exécuté le plaisir de Dieu qui voulait que vins-
« siez à Reims, recevoir votre digne sacre. » Par devant, la reine
debout, les mains jointes; des dames d'honneur; un religieux pro-
fondément incliné ; des pages.
Tympan. — Les trois rois protecteurs de la France. Dans la
rosace, saint Louis élève la couronne d'épines. Au-dessus, Clovis et
Charles le Grand bénissent l'héritier de leur trône nouvellement
sacré ; l'un d'eux pose la main sur la chronique de Grégoire de
Tours où sont racontés les gi^stes de Dieu accomplis par les Francs,
« gesta Dei per Francos ». — Dans les lobes, des anges portent
quatre attributs de la royauté, la couronne, l'épée, le sceptre, la
main de justice. Au sommet, le Saint-Esprit planant sur la scène ;
des branches de lis ; le cri de joie de cette époque : Noël! Noël !
Inscription. — « Et s'en fust au sacre du roy avecques son éten-
dart, qui, ayant été à la peine, c'était raison qu'il fût à l'honneur. »
VIII. — COMPIÈGNE
Jeanne est prise.
Dans le haut s'alignent les murs de Corapiègne dont la porte, à
— 512 —
gauche, est fermée par le pont-levis rabattu. Au-dessus de la mêlée
furieuse émerge l'héroïne, sur son cheval cabré. Elle seule n'a
point de haine et semble ne prendre souci que de son étendard
qu'elle élève au-dessus de sa tête.
Tympan. — L'archange saint Michel, sainte Catherine et sainte
Marguerite sont agenouillés devant Dieu, dans l'attitude de la sup-
plication. Saint Michel remet à Dieu l'étendard de l'héroïne et sainte
Catherine son épée, montrant par là que la brillante épopée mili-
taire est terminée. — Dans les lobes, des anges se voilent la face ;
branches de marguerites.
Inscription : « Comment il advinct que Jehanne fust mise à mal
par trahison aux mains des Anglois. »
IX. — LA PRISON
Jeanne est assise sur son lit de prison, des fers aux pieds. Devant
elle, un de ses juges. Autour, des geôliers, dont l'un avance la tête
pour l'insulter. De la main, elle écarte cet insulteur. Sa figure
exprime l'angoisse et la prière. Sainte Marguerite soutient sa tête
et la console; sainte Catherine la regarde avec compassion. Au-
dessus un ange offre à Dieu le calice de cette passion nouvelle.
Tympan. — Les anges s'unissent à la compassion des saintes.
L'un d'eux montre l'image de la Sainte-Face, vive expression des
douleurs du Christ. Au sommet, les armes d'Angleterre, trois léo-
pards avec la devise « Favs se fie ».
Inscription. — « Donct en prison, elle soufFrist moult violence. »
X. — LE BUCHER
Jeanne, sur le bûcher, est liée à un poteau avec cette inscription :
« hérétique, relapse, apostate ».
Elle attache un regard plein de piété sur la croix qu'elle a ré-
clamée et qu'élève jusqu'à la hauteur de son visage le frère Isam-
bart de la Pierre. Dans la partie supérieure de la scène, saint Michel
et ses saintes la réconfortent. Des anges sont descendus du ciel,
tout prêts à l'y conduire ; l'un d'eux, derrière le poteau, coupe
d'avance ses liens. A gauche, dans une tribune, ses juges. Par de-
vant, des bourreaux et des soldats, dont les uns attisent le feu,
tandis que les autres, attendris et frappés d'admiration, semblent
prononcer la parole historique : « Nous avons brûlé une sainte ! »
— 513 —
Tympan. — Dans la rosace, Jésus a force des martyrs », et
Marie, « reine des vierges, » Fortitudo martyrum, regina virgi-
num, sont assis pour juger ou plutôt pour couronner Jeanne. Ils
tiennent devant eux un cartouche, où on lit ces mots : « Jeanne
Vierge et Martyre. » Celle-ci est représentée par une blanche co-
lombe qui monte de la terre. A gauche, saint Michel tient la balance
où se pèsent les âmes et dont le plateau droit s'abaisse profondé-
ment. — Dans les lobes, à droite, une masse d'armes renversée sur
l'écu d'Angleterre, avec le mot a félonie » ; à gauche, l'épée de
France avec le mot « loyauté ». Dans le haut, branches de lis, em-
blèmes de la virginité, et palmes, emblèmes du martyre.
Inscription. — « Et fust par l'Anglais perfide brûlée. Ses voix lui
disent : « Ne te chaille de ton martyre, tu t'en viendras au royaume
« du Paradis. >
Et l'auteur conclut ainsi en manière d'appréciation :
Nous n'avons pas la prétention d'imposer à qui que ce soit un
jugement tout fait. Si cependant on veut bien nous permettre d'ex-
primer en un mot nos impressions, les voici :
L'œuvre de MM. Galland et Gibelin peut présenter certaines im-
perfections de détail. Qui s'en étonnera ? Gela n'empêche pas qu'elle
soit très remarquable. La manière dont ils ont conçu leurs sujets
est toujours personnelle, jamais banale; leur dessin fort bon; leur
style, d'une distinction constante. Nous les approuvons d'avoir
donné à certaines de leurs figures un caractère archaïque ; la naïveté
s'y trouve, et cette note du vieux temps nous rapproche de l'hé-
roïne, nous la rend plus présente. Le coloris des nouvelles ver-
rières est brillant autant que solide ; elles décorent magnifique-
ment notre cathédrale, et lui font la plus riche peinture transpa-
rente.
Surtout, nous voulons louer nos artistes d'avoir très bien com-
pris la poésie de l'épopée qu'ils ont traduite. Leur œuvre n'est pas
froide. Ils ont senti le charme de cette figure idéale de la Pucelle, si
virginale et si virile à la fois, si humaine et si céleste. Ils l'ont bien
rendue, et nous sommes persuadés que plus on étudiera leur œuvre,
plus on l'admirera et plus on l'aimera.
Le vendredi 7 mai 1897, à 2 h. de l'après-midi, les dix ver-
— 514 —
rières placées dans notre cathédrale, au-dessus du Chemin de
Croix, ont été inaugurées solennellement, au jour du 468«-' anni-
versaire de la prise des Tourelles.
La cérémonie a été présidée par S. Exe. Mgr Clari, arche-
vêque de Viterbe, nonce apostolique à Paris.
Près de Sa Grandeur se trouvaient :
NN. SS. Rendu, archevêque de Tours ;
Laborde, évêque de Blois ;
Theuret, évêque de Monaco;
Pagis, évêque de Verdun;
Bouvier, évêque de Tarentaise ;
Belmont, évêque de Clermont ;
Chapon, évêque de Nice ;
Colomb, évêque d'Évreux ;
Bardel, évêque de Séez.
Aux places réservées on distinguait MM. Danjoy, Didron,
Dumuys, Jarry, Herluison, etc., membres de la Commission
de.s vitraux; M. Jac-Galland, peintre lauréat; un grand nombre
de fonctionnaires, d'officiers et de notabilités orléanaises et
étrangères.
La liturgie, l'éloquence et la musique religieuse avaient été
conviées à cette fête : elles ont donné à la cérémonie la pompe
qui leur est propre.
En demandant à la Rédemption d'un grand musicien reli-
gieux de contribuer musicalement à la solennité, on a voulu
rendre un hommage direct, non seulement à celle qui fut, avec
quelques gouttes de sang ver.sées près des Tourelles, la Libé-
ratrice d'Orléans, mais encore à celle qui, en versant tout son
sang sur le bûcher de Rouen, doit être considérée comme la
Rédemptrice de la France, à moitié captive de l'Anglais de-
puis cent ans.
L'exécution de V Oratorio a obtenu le succès qu'on attendait
- 515 -
d'une masse chorale de 600 voix, soutenue par un orchestre choisi
et exercé, relevée par des solistes en renom, et dirigée, avec autant
de sang-froid que de vaillance, par le maître de chapelle de
notre cathédrale.
Les soli étaient tenus : pour la partie de soprano, par Mme la
vicomtesse de Trédern; pour la partie de conlrallo, par
M"" Planés, des concerts Colonne; ténor: M. Lubet, ténor
solo de la Société des Concerts du Conservatoire, soliste à l'église
Saint- Augustin ; baryton : M. Raquez; basse : M. Bataille,
de l'Opéra.
La bénédiction du Saint- Sacrement a terminé cette t dédi-
cace i, où marchaient de pair la piété et le patriotisme.
Entre les deux parties de VOratorio, Mgr Touchet monta
en chaire et prononça un discours dans lequel il rendit hom-
mage à l'œuvre et à tous ceux dont la coopération a su la mener
à bien. L'évêque d'Orléans ne pouvait manquer à célébrer cette
œuvre qui est bien l'œuvre de l'Ëpiscopat Orléanais.
Pour conserver le souvenir de cette solennelle inauguration,
une fort belle médaille a été frappée à la Monnaie.
Sur l'avers se trouve, reproduit et gravé par le célèbre
artiste, M. Tasset, le « Monument expiatoire de la Pucelle »
érigé en 1458, en vertu de la sentence de la réhabilitation de la
Pucelle d'Orléans.
En exergue :
A DOMINO FACTUM EST ISTUD I
Au revers se lit cette double inscription :
1» En exergue !
OPERIS VITRARII PUELL^E AUREL. GESTA EXHIBENTIS SOLEMNIS
DEDIGATIO
TOME XI. — BULLETIN N» ICI. 34
— 516 —
1° Dans le champ :
L. JAC. GALLAND PINXIT
E. GIBELIN DELINEAVIT
DANJOY iïDIF. DIŒC. PR^POSITUS
OPUS INVIGILABAT
COLLATIO PUBLICA QUAM
DD. DUPANLOUP INSTITUIT
DD. COULLIÉ PROSECUTUS EST
DD. TOUCIIET FELICI EXITU CORONAVIT
IMPENSAS SUFFECIT
1878-1897
En voici la reproduction d'après un dessin au trait
517 -
LES FODRS A IIEDUCTION DU PUITS D'IIAVENAT
Commune de Châtillon-snr-Loire (Loiret)
Monsieur le Président,
J'ai l'honneur de vous transmettre les renseignements som-
maires que j'ai pu recueillir sur place, le 14 mai 1897, au sujet
de la découverte faite par l'administration des ponts et chaussées,
au hameau du Puits d'Havenat, commune de Châtillon-sur-
Loire (Loiret).
J'ai eu la bonne fortune d'être accompagné dans cette
excursion par M. Porche, ingénieur des ponts et chaussées à
Gien, à la science et à l'amabilité duquel je veux tout d'abord
rendre hommage. La Société tout entière voudra, j'en suis cer-
tain, s'unira moi dans cette circonstance.
Le hamesiU du Puits d' Havenat hrme le sommet d'un triangle
dont les petites villes de Beaulieu et de Châtillon-sur-Loire
occupent les deux angles opposés. C'est vous dire que le lieu
dont je parle est sis au sud-ouest de la Loire, puisque la base
de notre triangle parallèle au fleuve est formée par la route
départementale qui relie Châtillon à Boaulieu.
Tout autour du Puits d'Havenat s'élèvent de vraies collines
artificielles faites de scories des hauts-fourneaux dans lesquels le
minerai de fer dut être très anciennement traité en ce lieu.
Les habitants nous ont désigné cinq de ces collines dont l'une
porte le nom de a vieille montagne ».
Celle-ci mesure 11 mètres environ de hauteur et sa base est
énorme, car elle ne forme pas une pyramide unique, à terres
coulantes, mais un amoncellement irrégulier.
— 518 —
Les cinq buttes dont je veux parler s'élèvent dans une éten-
due de pays équivalente à environ un kilomètre carré. Elles
sont entièrement boisées et verdoyantes à cette époque de
l'année. Nous avons fait l'ascension de deux de ces monticules
et nous avons reconnu que de la base au sommet, ils sont for-
més exclusivement de scories vitreuses ou métalliques. D'é-
normes souches, dix fois séculaires peut-être, enfoncent leurs
puissantes racines dans ce sol ingrat.
L'une de ces buttes sert de carrière ; c'est dans ses flancs
que les agents voyers font prendre les matériaux nécessaires à
l'entretien des chemins environnant Beaulieu. Pour cette raison,
sa section est nette sur l'un de ses côtés, et l'œil peut aisément
mesurer la hauteur réelle du monticule, en même temps que
reconnaître la nature des débris minéraux dont il est formé.
M. Porche estime à plusieurs centaines de mille mètres cubes,
au minimum, l'importance du dépôt de scories, existant aux
environs du Puits d'Havenat, seulement.
M. Perché, ingénieur des ponls et chaussées, chargé de
refaire un chemin vicinal dépendant de la commune de Beau-
lieu, a profité de la circonstance pour redresser ledit chemin,
et c'est en établissant la nouvelle voie que ses ouvriers ont
entamé la base d'un des monticules dont j'ai parlé en commen-
çant.
Or, au pied de ce monticule, des terrassiers ont trouvé un
alignement de quatre fours à réduction.
Le tracé de la nouvelle route n'a pas écorné tous ces fours
dans la même proportion; le premier a été coupé aux îrois
quarts, le second à moitié, le troisième a été moins aUaqué que
les deux autres, le quatrième a été à peine touché.
Ces fours sont sphériques ou, pour parler plus exactement,
piri formes; leur diamètre est de 1'" 85 environ.
Creusés dans le sol, ils sont enveloppés d'un massif d'énormes
moellons bruts et la terre qui les garnit est cuite sur une épais-
seur de 30 centimètres environ.
— 519 —
A l'intérieur, ils sont vitrifiés, c'est-à-dire enduits d'une
couche de laitier noirâtre, imperméable, luisant, inégal.
L'orifice supérieur, « la gueule » de ces fours est disposé en
forme d'entonnoir. Cet orifice est, lui aussi, enduit de laitier
fondu.
Il nous a été impossible de retrouver les « gueuses » par
lesquelles se faisait l'écoulement du métal en fusion.
Ces fours semblent être accouplés, c'est-à-dire disposés deux
à deux. Entre les deux premiers, nous avons fait fouiller et nos
terrassiers n'ont rencontré qu'un important amas de charbon
de bois.
Nos recherches ont été vaines pour retrouver sous taillis
d'autres fours que nous supposions pouvoir exister dans l'ali-
gnement des quatre premiers.
J'estime que ces fours doivent dater de l'époque gallo-ro-
maine; en effet, dans leur voisinage immédiat, divers débris de
poteries ont été rencontrés et ces t.essons proviennent de vases
gallo-romains,
Je vous citerai des débris d'un grand bol en terre rouge ver-
nissée, orné de dessins en relief, de médaillons, de rinceaux et
d'animaux, fabriqué à la belle époque romaine, c'est-à-dire au
1°' ou au II' siècle de notre ère. Ce vase appartient au genre dit :
« Samien ». Les débris recueillis sont suffisants pour permettre
de rétablir le galbe de ce vase.
Un fragment d'une grande jatte en terre grisâtre très dure,
ayant dû mesurer 23 centimètres de diamètre, porte une estam-
pille de potier romain, dont le nom est difficile à lire. On dis-
tingue pourtant les lettres suivantes :
MANIVM. . . Cette estampille était apposée sur le rebord de
la jatte et non pas sur le fond, comme cela se faisait pour les
poteries de luxe.
Je sais que depuis mon passage à Beaulieu, d'autres usten-
siles brisés ont encore été recueillis.
— 520 —
A cent mètres environ au nord-ouest des fours dont j'ai parlé,
nous avons reconnu en pleins champs l'existence d'une voie
ferrée, dont la direction générale est S.-S.-O. — N.-N.-E. Elle
paraît tendre vers les ruines gallo-romaines de Gannes, sises à
trois kilomètres du Puits d'Havenat et au N.-N.-E. de ce point.
Cette route extraordinaire mesure 3 mètres de largeur ; son
ballast, qui peut avoir au moins 30 centimètres d'épaisseur, est
fait de plaques énormes de laitier de fer contre lesquelles la
pioche est impuissante. Chose étrange, on dirait que cette
masse résistante a été coulée d'un ou de plusieurs jets, sur
place. Elle ne ressemble en rien au ballast des routes avoisi-
nantes fait de scories brisées et pilées par le rouleau compres-
seur ou les roues des véhicules divers.
Les gens du pays nous ont appris qu'il existe deux routes
de ce genre spécial dans la région, la seconde semble se diriger
vers Aubigtiy (Cher).
Au mois de juillet, le tracé de ces voies abandonnées est
assez facilement reconnaissable à cause du dépérissement des
graminées semées sur leur parcours. En d'autres termes,
cette longue coulée devient jaunissante au cours de l'été, en
raison de la faible épaisseur du sol arable et un œil exercé peut
suivre le tracé de l'antique voie ferrée à travers les héritages.
J'ai préparé en votre nom. Monsieur le Président, ou, si vous
le préférez, au nom de la Société archéologique, une besogne
utile à M. Porche qui daignait me demander conseil sur ce
qu'il avait à faire pour répondre à vos désirs.
J'ai demandé à M. l'ingénieur de faire relever un plan som-
maire, mais suffisant, des alentours du Puits d'Havenat, sur
lequel figureraient : le hameau, le puits communal encore exis-
tant qui lui donna vraisemblablement son nom (1), les collines
de scories, les fours, et la voie ferrée ci-dessus désignée.
(1) Ce puits mesure 30 mètres de profondeur.
— 554 —
J'ai prié M. Porche de faire rechercher la direction de celte
voie, en temps opportun, à travers la région comprise entre le
Puits d'Havenat et Gannes.
Je lui ai demandé un croquis exact des fours avec plan,
coupe, élévation, le tout à l'échelle métrique et accompagné
d'observations précises.
Par une lettre en date du 21 mai dernier, M. Porche m'avise
de ses projets.
Le travail demandé est commencé par le conducteur des
ponts et chaussées, il sera poursuivi et complété, mais nous
n'aurons les pièces désirées qu'à la fin du mois de juin, pour la
raison que M. Porche est obligé d'aller à Versailles afin d'y faire
son stage d'officier de génie pendant uue période de trente jours.
Notre aimable correspondant me dit qu'il entend vérifier lui
même les plans et croquis destinés à la Société et en prendrt
copie avant de les envoyer à destination.
J'estime que nous serons aussi bien documentés que possible
dans ces conditions, quand l'heure sera venue.
Je ne puis, Monsieur le Président, prolonger cette étude som-
maire, écrite au courant de la plume, je pars dans quc'-ues
heures d'Orléans et le temps me manque pour corriger ces
notes jetées un peu à la volée sur le papier. Je vous prie de
faire agréer mes excuses à mes collègues pour la façon négligée
dont ce premier mémoire est rédigé.
L'étude du cadastre ne nous a rien appris de bien intéressant,
mais les habitants du Puits d'Havenat nous ont montré une mare
assez grande à laquelle ils donnent le nom de « Fosse des
forges » . Ce lieudit est intéressant à relever, il est proche des
fours et monticules de scories.
Léon DUMUYS.
522
LA RÉVOCATION DE L'ÉDIT DE NANTES A ORLÉANS
{Note extraite d'un registre paroissial de la commune de
Saint-Jean-de-Braye)
La Démolition du Temple de Bionne
L'an de grâce 1685, le vingt-cinquiesme jour d'octobre, en
vertu de l'édit de S. M. donné à Fontainebleau au dit mois et
an, le temple des calvinistes dits huguenots a esté razé. Il estoit
sis dans la paroisse de Chécy sur la petite rivière de Bionne, long
du chemin qui va du bourg de Bionne au Bourg Neuf. Il avoit
été rebasti depuis huit ans par les soins du ministre Pajon (1) et
l'argent des huguenots. Ce fut M. Curault, pour lors lieutenant-
général, assisté de M. Legrand, advocat du Roi, et du greffier,
qui se transporta sur le lieu pour estre présent à la démolition.
Elle fut commencée le jeudi vingt-cinquiesme octobre et achevée
le deux novembre suivant. Le Roi fit le don de tous les matériaux
et meubles, le quatriesme dudit mois, à Thospital général d'Or-
léans, et MM. les administrateurs en vendirent une partie etem-
ploièrent une autre partie à leurs bâtiments. Et le dimanche
onziesme novembre audit, arrivèrent à Orléans cinq compagnies
de fuseliers, lesquelles furent distribuées le lendemain aux lieux
de la R, P. R. qui estoient les plus riches et les plus obstinez,
et le mardy matin il n'y avait plus d'huguenots à Orléans. Tous
avaient fait abjuration entre les mains de Mgr l'Evesque et
quelques autres ecclésiastiques.
(Communication de M. Bloch).
(1) Claude Pajon, ministre de l'église protestante d'Orléans (1668-
1685], célèbre par ses démêlés théologiques avec P. Jurieux, ministre
à Mer.
— 523
DECOUVERTES ARCHÉOLOGIQUES
Un cultivateur a trouvé en labourant son champ à Patay
en 1896 :
Dix haches en pierre polie, granit, silex, et matières ro-
cheuses.
Il a trouvé dans un autre champ situé à Rouvray Sainte-
Croix, canton de Patay sept autres haches également polies et
formées avec les mêmes matières.
Je les ai acquises et fait entrer au Musée Orléanais.
Le même cultivateur a, dans son labourage, trouvétrois lampes
en terre cuite.
La première en argile blanche, est certainement de travail
romain, sa forme se trouve souvent en Italie.
La seconde, en terre rouge, porte au centre un mouton de-
bout. Je serais incliné à croire, à cause d'une apparence de sym-
bolisme chrétien, qu'elle appartient à l'époque mérovingienne
et j'adopte facilement cette attribution, parce que la lampe a
été trouvée dans le même champ que la troisième dont
je vais parler, et qui est incontestablement d'origine méro-
vingienne.
La troisième, en terre rouge, porte au centre une croix ornée
du feuillcige, qui orne également les bords de sa branche supé-
rieure, forme la lettre du P faisant partie du monogramme très
commun de Jésus-Christ P, le X manque dans notre lampe,
mais ce n'est pas sans exemple ; Nous remarquerons également
que le P est, contre l'usage, tourné à gauche q, mais nous de-
vons savoir que l'usage des lampes en terre était tellement ré-
pandu pour les usages civils ou religieux, que leur confection
était évidemment l'ouvrage d'un très grand nombre d'ouvriers
populaires et que dès lors l'ignorance, la négligence devaient en-
— 524 —
trer fort souvent dans ces travaux et y occasionner beaucoup
de fautes soit de dessin, soit d'orthographe : celte remarque se
fait quand on étudie les sceaux du moyen âge et même de siècles
plus récents, beaucoup sont le désespoir des savants par leurs
lettres défigurées, renversées, placées de travers, à rebours, et
cette observation ne s'applique pas seulement aux ouvriers des
lampes et des sceaux, elle tombe sur d'autres travailleurs qui
eux aussi méritent un reproche ; sur la jambe d'un taureau en
bronze trouvé à Thèbes en Grèce, sur l'emplacement de Kabi-
rion, il y a une inscription fautive par suite de lettres mal gra-
vées (1), dans une inscription trouvée à Benian au sud de Mascara;
celle de l'évêque Numerianus, les chidlVes d'âge sont négligés
et déformés (2).
Ainsi s'explique facilement le placement à gauche de la boucle
du P de la lampe.
Au reste l'ouvrier, ou son maître, ont eu le soin de faire évi-
ter toute erreur possible, dans la destination chrétienne
de notre lampe, car le X de christos est gravé sur le fond.
Les lampes monogrammées ne sont pas communes dans notre
Gaule, encore moins dans notre Gaule centrale, c'est la pre-
mière fois que je la vois trouvée près d'Orléans et j'ai pensé,
Messieurs, en la faisant entrer dans notre Musée, avec ses deux
compagnes, y placer un trésor.
Un laboureur a trouvé dans son champ :
1 consulaire en bronze famille Pkntoria (?)
4 Constantin, 11 p. R. fruste.
1 Valens p. b. R. l'empereur traînant un captif.
Desnoyers.
(1) Bull, des antiquaires de France, 1896, p. 275.
(2) id. id. p. 335.
— 525 —
Un Sarcophage ancien à Ferrières-Gâtinais
Au commencement d'octobre, les ouvriers firent des fouilles
entre l'église et la tour pour creuser un puits destiné à recevoir et
à perdre l'électricité du paratonnerre.
Avant la chute du clocher appelé clocher de plomb, arrivée
il y a 200 ans, chute qui écrasa le bas-côté construit sur la
façade nord de l'église, le terrain creusé était placé dans l'inté-
rieur de la nef.
A environ un mètre de profondeur, on découvrit un sarco-
phage avec couvercle en pierre tendre. Le sarcophage n'était
pas entier, seule la partie étroite destinée à recevoir les pieds
était intacte. Elle contenait différents ossements mêlés les uns
aux autres, des morceaux de tète avec des débris de jambe et de
pied ; ce qui fait supposer rationnellement que c'était une exhu-
mation plutôt qu'une inhumation.
Le couvercle du cercueil ne porte aucune inscription au
moins lisible. En y regardant de près, on soupçonne l'existence
de quelques traits, mais ils semblent à peu près effacés par le
temps et le frottement de la terre. Seulement, sur les deux côtés
du couvercle, dans le sens de la longueur, se voient très distinc-
tement cinq ou six cannelures d'un centimètre de largeur à
peu près.
GUILLDOUX
curé doyen.
— 526 —
MÉ:D AILLE DE JUBA
Je crois devoir faire connaître à la Société l'entrée au Musée
Orléanais d'une médaille fort curieuse à un' double point
de vue, celui d'elle-même^ et celui du lieu où elle a été
trouvée.
C'est une médaille en argent de Juba II, roi de Mauritanie et
de Cléopâtre sa femme, le droit porte la tête de Juba diadémée,
à droite, rex jvba : au revers, à droite, le symbole d'Isis
Disque entre deux cornes de vache, surmonté d'un épi de blé, à
gauche un Sistre séparant le mot aciai (bacilissa) : au bas d'un
grènetis CAEonATRA.
Cette médaille a été trouvée en mai 1877 dans une cave où tra-
vaillaient des maçons, sur la paroisse de Saint-Paterne : dans un
pot qu'ils firent sortir de terre se trouvaient des pièces en argent de
Gordien II, où je n'ai vu aucun revers digne d'attention et parmi
ces pièces était celle de Juba II. Ici se pose une question fort
intéressante, dont la solution semble très mystérieuse : comment
cette médaille mauritanienne est-elle venue de la région
africaine sur les bords de la Loire, en compagnie de médailles
romaines? Le problème semble presque insoluble et cependant
on me permettra de l'aborder sans crainte et de vouloir le
dénouer sans sueurs.
Vous savez, Messieurs, plus que jamais, et le monde savant
sait comme vous, que Genahuni était un centre commercial,
dans notre Gaule, de première importance. Orléans devait ce
grand mouvement d'affaires mercantiles à sa position fluviale
qui, des Cévennes à Nantes, formait une route spacieuse, se
déroulant devant plusieurs villes populeuses et industrielles, puis
- 527 -
Nantes entrait en communication à son tour avec Marseille qui,
en échange des marchandises venant du Centre, lui envoyait par la
même voie fluviale celles des régions étrangères dont Massalia
était l'entrepôt : or, ce nombreux mouvement commercial né-
cessitait un mouvement tout aussi multiplié d'échanges moné-
taires sans lesquels les transactions ne peuvent s'accomplir, et
cela explique très bien pourquoi on a trouvé dans la Loire et
dans Orléans même, bon nombre de pièces grecques ; je vous les
ai décrites dans mes quatre travaux sur les fouilles du lit de la
Loire devant Orléans : les marchands massaliotes trafiquaient
avec les commerçants génabiens au moyen du numéraire qu'ils
avaient reçu dans leurs transactions orientales, grecques et ita-
liotes. Il ne faut donc pas, nous semble-t-il, s'épuiser en longues
et pénibles conjectures pour trouver une explicaiïon à cette mé-
daille, celle que nous proposons s'appuie sur l'histoire et la topo-
graphie gauloise, elle est simple et partant plus vraie que toute
autre plus fouilleuse.
C'est donc un petit trésor entré dans notre musée, il vaut tout
ensemble par le lieu où il a été trouvé, par le personnage dont il
porte la figure, par les attributs de son revers et par le nom de-
venu célèbre de la femme de ce roi, Cléopâtre. Ce roi Juba II
d'ailleurs n'était pas un roi sans valeur et on peut, avec vérité,
le placer au-dessus de Siphax, de Massinissa et de Jugurtha ;
leur règne fut tourmenté et ensanglanté, celui de Juba II dura
45 ans, et durant ces longues années, ce roi africain cultiva les
sciences historiques naturelles et philosophiques, on a même con-
servé quelques fragments de ses ouvrages. Gardons-nous bien
cependant de lui accorder des hommages aveugles en imitant cet
amateur, hélas ! Orléanais qui, pour témoigner son estime pour le
Louis XIV de Mauritanie, avait fait dorer une de ses médailles
et en ornait sa cravate de chemise. En apercevant cette profana-
tion, je n'ai pu que pousser un soupir larmoyant et prier le Dieu
des antiquaires de garantir nos richesses contre de pareils hon-
neurs ! . . .
Desnoyers.
529 —
NOTES CHRONOLOGIQUES
SUR
JEAN DE MAÇON
Les douze nécrologes du chapitre cathédral de Sainte-Croix,
qui sont conservés dans notre Bibliollièque publique, ont été
très rarement consultés par nos historiens (1). Plusieurs causes
expliquent ce fait : on ignore peut-être leur existence, et cepen-
dant ils sont catalogués ; en second lieu, qu'importent l'énumé-
ration des fêtes et des offices et le dénombrement des fondations
pieuses qu'ils contiennent ? La publication des cartulaires four-
nit de précieux renseignements à l'histoire et toutes les Sociétés
savantes de France, la nôtre en particulier, ont enrichi leurs Mé-
moires de ces documents si intéressants. Mais plusieurs cartu-
laires de nos églises et de nos monastères ont disparu et les éru-
dits en déplorent la perte ; les nécrologes seuls peuvent réparer
(1) Voici leurs numéros et leur date :
A. ms. 433 bis, de li21 (copie du XVIIIo siècle), avec des additions.
B. ms. 112 bis. La rédaction première s'arrête à l'année 1421 ; il y a
des additions jusqu'à 1450.
C;. ms. 113, de l'année 1530, avec des additions.
D. ms. 393 bis, de 1682.
E. ms. 275, du XVIP siècle.
F. ms. H. 3144, de 1706, avec des additions jusqu'en 1736.
G. ms. H. 3145, de 1709.
H. ms. 277, de 1732.
J. ms. 277, de 1755.
K. ms. 451 bis, t. IV, de 1787.
L. ms. H. 3146, de 1788.
M. ms. H. 3148, copia du XIX* siècle.
— 530 -
ce malheur, malgré leur brièveté. Leur lecture d'ailleurs pré-
sente d'agréables surprises qui compensent leur aridité, et j'y
ai trouvé pour ma part la solution d'un problème historique con-
cernant nos annales orléanaises ; je veux parler de Jean de Ma-
çon, illustre professeur en notre Université, qui eut le bonheur
de s'entretenir avec Jeanne d'Arc et qui mérita cet éloge singu-
lier d'un de nos chroniqueurs : « Et dans toute la ville, la Pu-
celle ne fist honneur à aucun autre. »
Cinq personnages portent le nom de Mâcon qui n'appartient
pas à nos familles orléanaises ; du moins, Hubert n'en signale
aucune. Avaient-ils la même origine, j'ose l'affirmer, puisqu'ils
vivaient tous à la même époque. Ils étaient sinon parents, du
moins compatriotes; venus en notre ville pour y étudier le droit,
ils acquirent, par leur mérite, des prébendes ecclésiastiques
qui les attachèrent à Orléans et ils y moururent. Leur nom fut
tiré du lieu de leur origine, le diocèse de Mâcon, ce qu'il est
permis d'affirmer pour Jean.
Pierre de Mâcon était fermier du douzième de Saint-Privé,
d'après un compte de la commune d'Orléans, 1424-1426.
Guillaume de Mâcon se trouve inscrit, comme chanoine de
Sainte-Croix, au Répertoire des titres du chapitre, en 1445 (1).
Baudet ou Baudes de Mâcon fut choisi, en 1382, comme
docteur de la Nation germanique (2). En 1394, bien que simple
clerc, il était professeur de lois en notre Université (3). En 1405,
il est cité comme témoin dans un procès dressé contre un
(1) Répertoire des titres du chapitre cathédral d'Orléans, t. I,
p. 359, dans la Bibliothèque de l'évèché, Cf. Vallet de Vuiiville,
Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, t. V, 6« série, p. 4-5.
(2) M. FouRNiER, La nation allemande à l'Université d'Orléans,
au XI Vo siècle, p. 39, où l'on voit : «... pro nunc vero, dominus de
Maliscone Baudet. »
(3) Id., Statuts de VUnicersité d'Orléans, t, III, p. 476.
— 531 —
étudiant d'Orléans, et qualifié de docteur en TUniversité (1).
Chanoine et archidiacre de Beauce de 1413 à 1421 (2), il a son
obit marqué au 16 octobre. Il habitait une petite maison auprès
du cloître Sainte-Croix (3).
Entre la porte Saint-Aignan et la tour Saint- Samson, se
trouvait une autre tour « nommée Aubilain jusqu'en 1413, et de
messire Baudes, depuis cette époque. Elle tirait son nom de
celui de deux particuliers qui ont demeuré auprès à différentes
époques (4). » Il s'agit ici évidemment de notre chanoine.
Hugues de Mâcon, chanoine, concourait, comme délégué du
chapitre cathédral, à la gestion communale d'Orléans, de 1413 à
1415 (5j et de 1417 à 1419 (G). Son nom se trouve dans un acte
du 4 août 1419, avec ceux de seize autres chanoines (7). Le ma-
nuscrit latin 6756 de la Bibliothèque Nationale lui a appartenu et
on voit que Hugues était à Poitiers lorsqu'il le donna, vers 1431 ,
à Jean Jouvenel des Ursins, doyen d'Avranches et avocat du roi
en la Cour du Parlement (8). Le nécrologe de Sainte-Croix
(1) Journal de Nicolas de Baye, publié par A. Tuetey, t. I, p. 122.
(2) Ms. d'Orléans, 4333, p 1^3 j _ mg. 436, t. II, p. 9 vo.
(3; Il mourut après 1427. « 16 octobre. Obiit Baudetus de Matiscone,
archidiaconus Belsie et canonicus, in cujus anniversario distribuuntur
LX. s. p., videlicet XL. s. super capitulo, et XX. sol. supra parvam
domum sitam et contiguam magne domui claustri, quam dictus defunc
tus augmentavit. » Ms. 112 bis Cf. Arch. départ. A. 1298 et Mlle
Foulques de Villaret, L'instruction primaire, aaant 1789, a
Orléans et dans les communes de l'arrondissement.
(4) Histoire du Siège d'Orléans, par l'abbé Dubois, qui cite en note
les articles 6 et 7 du compte de ville de 1425, concernant cette tour.
Orléans, 189i, p. I3i.
(5) Comptes de commune et de forteresse de Jehan Chief-Dail, du
22 mars 1413 au 2'2mars 1415, dans les Arch. comm. d'Orléans.
(6) Comptes de commune et de forteresse de Gilet Baudry, du
23 mars 1417 au 22 mars 1419. — Un compte de 1418 donne son nom.
Ms. de Perdoux de la Perière, p. 2.
(7) Ms 979, p. 2. — Au XIII'^ siècle vivait un personnage nommé
Hugues de Màcon, qui, après avoir été abbé de Pontigny, devint évoque
d'Auxerre.
(8) L. Delisle, Cabinet des manuscrits, t. II, p. 121. « Iste liber est
Hugonis de Matiscone, iicenciati in legibus ac canonici ecclesiae Aure-
TOME XI. — BULLETIN N" 161. 35
— 532 —
marque son obit au 23 août, et, au jour de son anniversaire, on
distribuait 40 s. assignés sur une maison qui lui appartenait et
qui touchait à la grande maison du cloître (1).
On trouve, en 1314, un docteur en décrets du nom de Hugues
de Mâcon (2) ; mais j'ignore s'il était d'Orléans.
Enfin, le plus célèbre de tous fut Jean de Mâcon. Grâce aux
travaux de MM. Marcel Fournier, Steffenbagen, de Kiel, et
G. Meyer, de Gottingue, les phases principales de son existence
sont connues ; seule la date de sa mort n'a pu jusqu'ici être
fixée. On me pardonnera de dire quel fut ce personnage, quels
furent ses ouvrages, et à quelle époque il mourut.
Lorsque Quicherat vit le nom de Jean de Mâcon paraître dans
la revision du procès de Jeanne d'Arc, il avoua sincèrement que
ce docteur, quoique très célèbre au dire de deux témoins, lui
était tout à fait inconnu (3).
Vallet de Viriville (4) trouvant ce même personnage dans un
récit du siège d'Orléans, fourni par un manuscrit du Vatican,
lianensis, quem dédit Pictavis domino Johanni Jouvenel de Ursines,
decano Abrincensi et regio advocato in curia parlementi. » Ce Jean Jou-
venel avait étudié le droit à Orléans où il avait connu Hugues de
Mâcon. Nommé avocat du roi en 1425, il fut élu évoque de Beauvais en
1431. Ce document rectifie l'assertion de M. l'abbé Batiffol, disant que
c'est seulement « à partir de l'année 1138, que tous les documents, de
quelque nature qu'ils soient, quel que soit le membre de la famille Jou-
venel dont il s'agisse, portent toujours la mention de Des Ursins. Bi-
bliothèque de l'École des Chartes, t. L., p. 555.
Ce Jean Jouvenel, auteur de l'Histoire de Charles VI, était fils du
personnage de même nom, qui interrogea Jeanne d'Arc à Poitiers. Cf.
O. Raguenet de Paint-Albin, Les juges de Jeanne d'Arc à Poitiers,
dans les Mémoires de l'Académie de Sainte-Croix, t. VII, p. 404.
(1) Ms. 112 bis. « 23 août. Obiit magister Hugo de Matiscone, cano-
nicus Aurelianensis, in cujus anniversario distribuuntur. XL. s. p., assi-
gnati super domum privatam contiguam magne doinui claustri, in qua
moraturChambetin. » Le ms. 113 a les mêmes expressions.
(2) Du BouLAY, Histoire de l'Unioersité de Paris, t. IV, p. 170.
(3) Procès de Jeanne d'Arc, t. V. p. 539.
(4) Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, t. V, 6® série, p. 5.
^ 533 —
crut devoir s'informer auprès de Tarchiviste du Loiret de l'idenli-
fication de Jean de Màcon. Maupré, plus versé dans la connais-
sance de ses archives que dans celle des livres de la Biblio-
thèque publique, lui répondit qu'une copie moderne du nécro-
loge de Sainte-Croix indiquait, au 2 novembre, une fondation
faite par un chanoine de ce nom et qu'il ii^norait tout autre dé-
tail (1).
M. Boucher de Molandon vint à son tour étudier la question
et apporta deux documents importants qui pouvaient servir à
mettre en un relief plus éclatant la figure de Jean de Mâcon ; mais
la lumière était loin d'être complète (2). Il trouvait que ce Jean
avait été chanoine de Sainte-Croix, et, qu'en cette qualité, il
avait fait au chapitre une donation précieuse ; puis qu'il
avait été sous-chantre. La fondation portait une date ; mais à
quelle époque était-il devenu dignitaire, il ne put le préciser.
On possède la liste manuscrite et imprimée des sous-chantres ;
les dates ajoutées à leurs noms sont souvent si imaginaires et si
dénuées de toute certitude historique, qu'il lui fut totalement
impossible d'en tirer quelque conséquence.
Fallait-il donc se résigner à ignorer toujours la personnalité
de Jean de Mâcon, homme si intimement mêlé à l'immortel épi-
sode du siège d'Orléans?
Depuis 1868, les Allemands connaissaient Jean de Mâcon, et
M. Emile Steffenhagen (3) écrit que ses ouvrages sont cités par
de Wall (4), par Slintzing (5) et par Ratjen (6).
(1") Le ms. cité était le n" 276.
(2) Mémoires de la Société archéol., t. XVIII, p. 304-347. — Cf.
Archioes de la Charité et de la Maison-Dieu d'Orléans, par l'abbé
Bellu, p. 196.
(3) Zu den Gôttinger Rechtshandschriften. Einenothwendige Antwort
auf den Artiket in den Gôttinger Nachrichten. Kiel, 1895, p. 9-10.
(4) Zur Geschichte der Kieler Universitats. Bibliotek (Catalogua
quoruoidam codicum Kiel) p. 80.
(5) Modas legendi, in den Verslangen en Mededeelingen der Aka-
demie von Wetdenschappen. Afd. Letterkunde (1. Reek8\ XI, 271,
f., 273, 277, 1868).
(6; Gesehichte der popularen lilteratur, p. 27, 134, 136.
— 534 —
Mais Fabricius (1) le citait déjà comme un habile juriscon-
sulte.
Montfaucon (2) signalait un de ses traités conservés parmi les
manuscrits de la Bibliothèque de Saint-Victor.
Notre Pyrrhus d'Anglebermes en parlait dans son livre des
fiefs (3).
Enfin l'Orléanais Hubert apportait des documents qui, comme
ceux fournis par les auteurs précédents, n'avaient jamais été
indiqués. Énumérant les professeurs et docteurs régents de
notre Université, il dit : « Jean de Mâcon, docteur régent,
fit du bien au monastère d'Ambert et enfin s'y- fit religieux,
environ l'an 1390 ou 1400, d'après le nécrologe d'Ambert (4). »
Un peu plus lo*n, il ajoutait : « Jean de Mâcon, docteur régent
en l'Université, environ l'an 1500. En 1520, il était chanoine
et sous-chantre de Sainte-Croix. Il est célèbre pour avoir écrit
quelques traités de droit (5). »
S'occupant ensuite des dignitaires de la cathédrale, le même
auteur écrit : « Jean de Mâcon, sous-chantre, dont parle le
martyrologe au 2 novembre, est du seizième siècle (G), » et
dans un autre manuscrit (7), il affirme positivement qu'il fut
sous-chant re en 1540.
Quelle confiance pouvons-nous avoir en ce double témoignage
d'un même écrivain, qui a étudié sérieusement notre histoire et
qui avait en main un grand nombre de pièces originales aujour-
d'hui disparues ou égarées ?
(1) IHbliotheca latlna medlae et infimae aetatis, t, IV, p. 295,
Hambourg 1735, in-8o et t. IV, p. 103, édit. Padoue, 1754, ia-8°, « Johannes
de Matiscona J.Ctus scriptor tractalus de petitorio et possessorio. «
(2) IHbliotheca blblioth. manuscript., t. II, p. 1372: « Repetitiones. »
(3) « Scripsit de hac re quippiam Johannes de Matiscone, quem
non habeo, qui fuit Aurelianus doctor. » Aurelianorum consuetudines,
. 98, Paris, 15i3, in-4o.
(4) Ms. 436, t. II, p. 8 yo. — Le nécrologe d'Ambert est cité dans les
Généalogies de Hubert, t. I, fol. 243 v».
(5) Ibid., p. 11.
(6) Ms. 436, t. I, p. 26 i bis.
(7) Ms. 436 bis, p. 92.
— 535 -
Faut-il admettre deux personnages de même nom, ayant eu
le même titre de docteur, et enseignant dans notre Université,
l'un au quinzième siècle et l'autre au seizième?
Le doute se présente tout d'abord et bientôt nous devrons re-
connaître une erreur évidente, difticilement explicable de la part
de notre annaliste. Ces deux personnages n'en font qu'un :
malgré l'affirmation de Hubert, Jean de Màcon n'enseigna pas
en 1500, on doit lire en liOO ; Jean de Màcon ne fut pas sous-
chantre en 1540, il faut lire 1-440.
En effet, s'il eût enseigné au commencemnnt du seizième
siècle, Jean aurait été le contemporain de Pyrrhus d'Angle-
bermes, qui, né entre 1470 et 1475, fut professeur en notre
Université vers 1500 et mourut en 1521 . Or, précisément ce sa-
vant jurisconsulte dit dans son commentaire sur la coutume
d'Orléans au chapitre des fiefs : Jean de Mâcon, qui fut docteur
Orléanais, qui fuit doctor Aurelianus, a écrit sur ce sujet un
traité que je n'ai pas.
L'ouvrage de Pyrrhus, qui eut plusieurs éditions, fut imprimé
pour la première fois à Orléans, en 1457, chez J. Hoys. Il est
de toute évidence que si ces deux docteurs eussent vécu dans
le même temps, d'Anglebermes se serait servi d'une autre ex-
pression et aurait écrit : qui est docteur d'Orléans.
Quant à la seconde assertion de Hubert, que Jean de Mâ-
con aurait embrassé la vie monastique à Ambert, elle ne
présente pas une valeur historique plus grande. Assurément
notre docteur a pu faire du bien aux Célestins, qui, établis
d'abord à Chanteau, se fixèrent dans leur nouvelle demeure,
en 1300 ; mais qu'il s'y soit fait religieux, nous osons le nier,
bien que nous n'ayons pu trouver le nécrologe de cette maison.
Les dates certaines qui vont suivre éclairciront toutes les diffi-
cultés (1).
(1) P. Paris, dans les Manuscrits françols de la Bibliothèque du
Eoi, t. IV, p. 4, Qo 42, parle d'un « Jehan de Mascon, qui lisl Salve ^
eancta parens, » d'après un manuscrit de la fin du XV' siècle. Toute
autre qualilication manquant, j'ignore si ce personnage appartint ù
notre Université.
— 536 —
Là première mention est de l'année 1378, avec ces mots :
« Johanes de Matiscone, de Cliiniaco, Matisconensis diocesis,
clericus, lice^iciathis in legihiis, scolaris in decretis (1). « Si
nous le supposons âgé de 18 ou 20 ans, ce qui n'a rien d'in-
vraisemblable, Jean de Mâcon serait né vers 1358 ou 1360.
Celte note ferait croire qu'il avait vu le jour àCluny, dans le
diocèse de Mâcon, d'où il aurait pris son nom.
• Deux ans après, il portait le titre de docteur, si nous ajoutons
foi à un manuscrit d'Oxford, contenant un traité de Jean de
Mâcon de Materiâ duelli (2).
- En 1332, il était docteur de la nation germanique en l'Uni-
versité d'Orléans, avec Baudet de Mâcon (3). Le 18 août de la
même année, une émeute eut lieu à Orléans ; les écoliers se ré-
voltèrent pour des motifs frivoles et tournèrent leur colère
contre les professeurs. Ils ne craignirent pas de briser la
porte de la demeure de Jean de Mâcon, qui ne dut son salut
qu'à la protection de ses voisins (4).
Un manuscrit conservé a Beaune renferme des « questions
de droit » du même professeur, datées de l'an 1385, veille de la
Pentecôte (5j.
• Le 27 février 1388, un arrêté prévôtal force les écoliers à faire
amende honorable à leur docteur et à lui demander pardon et
«xcuse et ils s'exécutent de bonne grâce (6).
En 1393, un acte de l'Université le nomme docteur es lois,
(1) VViLHELM Meyek (aus Speyers) professor in Goettingen, Glossen
zu elnigen juristlchen Ilandschrifien in Goettingen, aus den
Nachrichlen der K. Gesellschaft der Wissenschaften zu Gûttingon,
Philolog.-histor. Klasse 1«94, Nr. 4, p, 325-32S.
■ (2) « Questio facta Aurelianis per domlnurn Joannem de Matiscone
ïegum doetorem eximium aano Domini 1380, die mercurii in vigilia S.
Andreae. » Ibid., p. 327, n» 4.
(3) « Venerabilis nostra nacio... unum sepe una professa dominum...
modo Johannem de Matiscone. >< M. Fournier, La nation allemande
■à l'Université d'Orléans au A'/V" siècle, p. 8 et 39.
' (4) M. Fournier, Statuts de l'Université d'Orléans, t. I, p. 159.
' (5) Catalogue général des manuscrits de France, Départements,
'%. IV, p. 264.
(6) M. Fournier, ibid, p. 159.
— 537 -
sous-chantre de l'église d'Orléans et « in dicto studio ordi-
narie aciu regens î (1), et l'année suivante, ajoute à ces
mêmes dignités celle de sous-diacre du diocèse de Màcon (2).
Le 3 octobre 1398, Jean de Màcon donne au prieuré de Sainl-
Samson, en faveur de dix pauvres choisis chaque année pour
être nourris durant le carême, la somme énorme de 278 livres
dix sols et ne demande en retour que trois services annuels pour
le repos de son âme (3).
En 1405, il est cité comme témoin dans le procès d'un
étudiant en l'Université d'Orléans (4).
Jean de Màcon fut appelé au Concile de Paris et prit place
parmi les « maîtres délibérants ». Il y est qualifié de « utriusque
juris doctor » dans la première session de ce Concile, commencé
le 4 décembre 1413, et dans la troisième du 19 décembre 1413
au 5 janvier 1414. A la quatrième session, 12-19 février 1414,
il porta le titre de « legum doctor » (5).
On. retrouve son nom dans un acte capitulaire du 14 août
1419 (6), et, en cette même année, il emprunte à la Biblio-
thèque de l'Université les commentaires de Bartole sur le vieux
Digeste et les Répétitions de Pierre (7).
Le 20 août 1421, Jean de Màcon, chanoine et sous-chantre,
assistait à la réunion capitulaire, en laquelle et sur le rapport de
Jean de Saint-Michel, Ecossais, alors chanoine et depuis évêque
d'Orléans, Jean Stewart, seigneur de Darnley, connétable de
Tarmée d'Ecosse au service de la France, fondait, à toujours, à
la cathédrale, avec l'agrément du chapitre et l'autorisation du
régent, dauphin du Viennois, une messe solennelle pour le re-
(1) Id., ibid., t. III, p. 457.
(2; Id. ibid., p. 47S.
(3; Mémoires de la Société archéologique de l'Orléanais, t. XVIII,
p. 333-340.
(4) Journal de Nicolas de Baye, publié par A Tuetey, 1. 1, p. 123.
(51 P. Denifle, Chartularium Unioersitatis Parisiensis, t. IV,
p. 272,274 et 280.
(6) Ms. 978.
(7) M. FouiiNiEii, La Bibliothèque de l'Unioersité d'Orléans, vers
1420, p. S.
— 538 -
pos de son âme et de celle de dame Elisabeth, son
épouse (1). »
La mention de Jean de Màcon se lit dans la chronique de
l'établissement de la fête du 8 mai, publiée par A. Salmon (2),
Quicherat (3), Boucher de Molandon (4) et M. Charpentier (5).
Le jour de son arrivée à Orléans, « Jeanne d'Arc s'en alla à
l'église Saincte-Croix et là parla à messire Jehan de Mascon,
docteur, qui estoit ung très sage homme, lequel luy dist : Ma
fille, estes vous venue pour lever le siège ? — A quoy elle res-
pondit : En nom Dé, dist-elle, ony. — Ma fille, dist le sage
homme, ilz sont fors et bien fortiffiés et sera une grante chose à
les mectrehors.» Respondit la Pucelle : Il n'est riens impos-
sible à la puissance de Dieu. « Et en toute la ville ne fist hon-
neur à autre. >
Lorsqu'en mars 1456 les commissaii'es ecclésiastiques, délé-
gués par les juges de la réhabilitation, vinrent en notre ville
recueillir, dans une information solennelle, les faits relatifs au
séjour de Jeanne dans nos murs, Jean de Màcon n'exi'^tait plus;
mais deux témoins de l'enquête afhrmèrent qu'ils « avaient en-
tendu dire à maître Jean de Mascon, docteur, qu'il avait examiné
Jeanne sur ses paroles et sur ses actes et qu'il ne faisait aucun
doute qu'elle ne fût envoyée de Dieu ».
Enfin, un compte de 1430 signale un reçu de « messire Jean
de Màcon pour le grand hostel du cloistre (0) ». C'est la dernière
date fournie par des documents certains.
11 me reste à préciser l'année de la mort de Jean de Màcon.
C'est ici que les nécrologes de Sainte-Croix nous fournissent de
(1) Mémoires de la Société archéoL, t. XVIII, p. 307 et 3i0.
(2) Bliillotheque de V Ecole des Chartes, t. III, 2° série, année 18i7,
p. 500.
(3) Quicherat, Prorès, etc., t. V, p. 285.
(,4) Mémoires de la Société archéoL, t. XVIII, p. 2G1-283.
(5) Nouvelle édition du Journal du siège, p. 147.
(6) Manuscrits de Perdoux de la Perière, p. 1.
— 539 —
sérieuses données historiques, bien que les plus anciens ne
contiennent aucune date.
Le manuscrit original le plus important appartient à une
époque qui ne peut être postérieure à l'année 14*21 pour sa ré-
daction primitive. Au 7 janvier et au 1" juillet, on lit : « Messe
du Saint-Esprit pour le révérend Père en Dieu, messire Jean
Lemasle, naguère archidiacre de Pilhiviers et aujourd'hui
évéque de Maillezais (1). » Cet archidiacre occupa le siège
épiscopal de Maillezais de 1384 à 1421 (2) et en fut le onzième
évéque.
Or ce nécrologe cite cinq fois le nom de Jean de Mâoon, hon-
neur qui n'est accordé à aucun autre personnage, trois fois avant
l'année 1421 et deux d'une écriture postérieure. Une remarque
curieuse à faire, c'est que Jean n'a aucune désignation autre
que son nom ni aucune qualification de dignité ; nulle part il
n'est question de son obit, tandis que tous les personnages ins-
crits portent les litres de dominus ou de magister.
Autre chose digne d'être notée : Jean de Mâcon est le seul dont
la fondation ail été conservée par tous les nécrologes jusqu'à
l'année 1788. Faut-il expliqiier ce silence d'une part et de l'autre
cette continuité de souvenir par le mémorable entretien que
Jean eut avec la Pucelle et surtout par le solennel hommage
rendu, dans l'information de 1456, à la grandeur des actes de
Jeanne, à l'inspiration de sa parole et à la sainteté de sa vie?
Nous aimons à le croire et c'est sans doute cette généreuse pen-
(1) « Fit missa de S. Spiritu ad majus altare pro révérende in
Christo pâtre domino Johanne Masculi, nuper arcliidiacono Pithverensi
in ista ecclesia, nunc autem episcopo Malleacensi, quod, dum ipse
vitam duxerit in humanis et post ejus obitum fiet anniversariuin, more
solito, quia ipse nobis dédit III« francos pro redditibus emendis. » —
Une note manuscrite du XV*^ siècle ajoute en marge : « Ilinc
potest colligi cujus etatis sit hoc martyrologium ; nam J. Mas-
culi obiit anno 1421. Vivebat autem. dum hoc scriptum e.st. »
(2) Gallia christ., t. II, col. 1373. — Maillezais, célèbre abbaye du Poi-
tou, devint évèchéen 1317, et le titre en fut porté à La Rochelle, en 1713.
Cf. Lacaire, Histoire de l' abbaye de Maillezais j usqu' a la Réoolutlon
Saintes, 1851, in-8.
— 540 —
sée qui a guidé les compilateurs des nécrologes durant plus de
quatre siècles.
Quel que soit ce sentiment, le nécrologe ms. 112 bis
marque au 4 janvier, au 13 août et au 3 novembre une
redevance de Jean de Mâcon pour la maison qu'il habitait dans
le cloître (1), et cette maison touchait celle qu'avait bâtie Jean
Gherelly, devant la barrière de Saint-Pierre-Lentin. Cette dési-
gnation est marquée dans le même nécrologe, mais d'une écri-
ture différente (2), au 27 janvier.
Enfin, le 2 novembre, il est dit qu'on distribue, à la procession
du matin et à la messe, 64 s. p., assignés sur la métairie du
Petit-Puiseaux en la paroisse Saint- Patrice de Sandil-
lon, que Jean de Màcon, sous-chantre, avait donnée au cha-
pitre (3).
On voit qu'il n'est nullement question d'obit dans ce texte ; le
mol de fondation a été omis, et, pour comprendre qu'il s'agit
bien ici d'une véritable fondation, on est obligé de recourir au
manuscrit H 3144, qui parle d'une procession au grand cime-
tière, du côté des frères Prêcheurs, et ajoute qu'une messe de de-
(1) a) 4 janvier : « Johannes de Matiscone (le nom a été barré) débet
VI. 1. ad diem pro domo clauslrali. »
b) 13 août : « Johannes de Matiscone débet pro domo in qua
habitat. »
c) 3 novembre : « Johannes de Matiscone débet ad diem pro domo
quam inhabitat. » (Le nom de Jean a été barré, et, à la place, on lit,
d'une autre écriture : Vincentius de S. Prospère).
(2) « Fit duplex festum de B. Juliano, Cenomanensi episcopo, funda-
tum per deffunctum niagistrum Johannem Cherelly, hujus ecclesie
canonicum, in quo distribuunlur, xxiu. s. p. assignat! super nova
domo quam ipse edificavit in parte posteriori magne domus claustri,
prope domum quam tenet dominus Johannes de Matiscone. » Au
4 avril, où se trouve i'obit du même Jehan Cherelly, le rédacteur ajoute:
« qui dédit nobis suam domum sitam aute barreriam S. Pétri Lacten-
tium. »
(3) « Eodem die distribuuntur ad matutinam processioaem et
missam pro domino Johanne de Matiscone, succentore hujus ecclesie,
:.xiiii, s. p , assignati super medietaria Parvi Puiseollis, in parochia
S. Patricii de Sandillon, quam dictus dominus Johannes nobis
dédit. »
— 541 —
functis pour Jean de Màcon est dite dans la chapelle Saint-La-
zare (1), appelée chapelle de la communilé, dans le nécrologe de
1788 (2).
Un manuscrit du commencement du XVIIP siècle (3) rap-
porte que Jean de Mâcon fut enterré dans le grand cime-
tière, sans indiquer la date de sa mort. Deux laits vont nous la
donner.
Nous avons vu plus haut que notre chanoine habitait une mai-
son conliguë à celle de Jean Cherelly. H l'occupait encore
après la mort de Cherelly. Or ce dernier personnage, professeur
et vicaire général de l'évèque, qui ne doit pas êlre con-
fondu avec Jean Chéry, doyen de Saint- Aignan (4), vivait
encore en 1437, le 13 juin, la 7^ année du pontificat d'Eu-
gène IV (élu le 3 mars 1431), sous l'épiscopat de Jean de Saint-
Michel.
Jean de Mâcon était donc bien lui aussi vivant à cette
époque.
D'un autre côté, tous les catalogues des sous-chantres de Sle-
Croix donnent pour successeur à Jean de Màcon le célèbre Louis
Nicolay, qui fut l'exécuteur testamentaire de Jean Cherelly, en
144G, date de la mort de ce personnage. Mais, à cette époque,
Louis n'est encore que chanoine. Le 9 janvier 1448, un acte
capitulaire ne lui attribue pas d'autre titre ; mais, le 15 mai de la
même année, Louis nomme à la cure de Vennecy, comme grand
vicaire du doyen absent, et l'acte le désigne comme professeur de
droit et sous-chantre (5). Il remplaça donc Jean de Màcon dans
(1) « Hac die ex fundatione domini Johannis de Matiscone succentoris
fit processio per magauni cemeterium... In fine processionis celebratur
in sacello S. Lazari missa de defunctis pro dicto Johanne de Matis-
cone. »
(2) «...In sacello S. Lazari, vulgo la com.munité, ubi dicitur missa
solemnis ordinaria de defunctis ex fundatione domini de Matiscone ca-
nonici, » p 121.
(3)Ms. 978, p. 13.
(i) Hubert, Antiquités de St- Aignan, p. 106 107, et Preuves, p. 49-50.
(5) Ms 433^ p. 230.
é
— 542 —
l'intervalle de temps écoulé entre le 9 janvier et le 15
mai 1448.
Le décès de Jean de Mâcon eut donc lieu en 1448, et si, comme
nous l'avons supposé d'une manière assez vraisemblable, il na-
quit vers 1360, il serait mort à l'âge de 88 ans, ce qui ne peut
sembler extraordinaire.
Il me reste à parler de ses ouvrages.
Je voudrais pouvoir lui attribuer en toute assurance la Chro-
nique du siège d'Orléans et de V établissement de la fêle du
8 mai, qui est demeurée anonyme. Il y a deux sortes d'arguments
que je vais exposer.
On lit dans cette chronique : « On doit avoir grand dévotion
à ladicle procession, mesmement ceulx de la dicte ville
d'Orléans, attendu que ceulx de Bourges en Berry en font so-
lennité, î
D'après le baron de Girardot (1), « la procession de la Pu-
celle avait été fondée à Bourges, en 1429, par Charles VII, en
actions de grâces dues au Très-Haut, en mémoire de la Vierge
de France, qui a fait des choses admirables pendant sa vie, contre
les Anglais. Elle fut conservée jusqu'en 1793, et, en 1428, le
Chapitre de cette ville fit, pendant une semaine, des processions
pendant le siège d'Orléans. »
En second lieu, les Comptes de commune prouvent que dès
l'année 1435 au moins, Orléans célébrait la procession des Tou-
relles en mémoire de sa délivrance.
Le Bâtard d'Orléans y est qualifié Mgr de Dunois, ce qui in-
dique une date postérieure à 1439.
D'après la Chronique, « il y a pour le présent de jeunes gens
qui à grant paine pourroient-ilz croire ceste chose ainsi adve-
nue » ; et, en supposant Jean de Mâcon mort en 1448, ces
jeunes gens auraient eu 20 ans au moment de la rédaction, à
la condition que l'auteur eût écrit son récit dans la dernière an-
(1) Mémoires de la Société archéol., t, IL p. 83. Cf. Jeanne d'Arc
en Berry, par Lucien Jeny et P. La.néry d'Arc, p. 9-29.
— 543 —
née de son existence, ce qu'il aurait pu faire à une date anté-
rieure. En mettant la composition en 1445, ou même
quelques années plus tôt, rien ne s'oppose à l'appui du
récit .
En outre, il est question « des beaulx privilèges » accordés par
le roi à la ville en récompense de sa conduite. Ces privilèges,
datant de 14'29 (1), 1430 ^2) et du 4 avril 1448 (3), pouvaient
avoir été cités par l'auteur de l'opuscule, vivant encore en ces
années.
D'après les données mêmes delà Chronique, Jean de Mâcon
peut en être considéré comme le rédacteur et je serais heureux de
partager les opinions de Quicherat et de M. Boucher de Molan-
don. Mais, l'ouvrage se terminant par la teneur des indulgences
accordées en 1452 et 1453 aux fidèles qui assisteront à la pro-
cession du 8 mai, et la Chronique formant un tout indissoluble
dans les manuscrits qui l'ont conservée, nous concluons à re-
gret que Jean de Mâcon n'est pas l'auteur de ce récit puisqu'il
ne vivait plus à ces dates, et nous disons avec Vallet de Viriville:
« Cet écrit n'a point de date pour ainsi dire, en ce sens
qu'il a pu et dû être rédigé une première fois, dès qu'il a trouvé
sa raison de se produire, à savoir de recommander cette com-
mémoration. Cet écrit ensuite a pu et dû être renouvelé et
augmenté toutes les fois que s'en est présentée l'occasion.
Cette rédaction a été libellée après 1429 et avant la mort de
Charles Vil et on voit que l'auteur de celte notice a été témoin
oculaire de la levée du siège et témoin de l'établissement de
la fête qui l'intéresse particulièrement. C'est tout ce qu'on
peut conclure (4). ï
Je donnerai maintenant la liste des ouvrages de Jean de Mâ-
con conservés manuscrits dans les Bibliothèques publiqiles de
(1) LoTTiN, Recherches historiques sur Orléans, t. I, p. 251-253.
(2) Id., ibid.
(3) Mss. Gaigniéres, n^ 6i9, pièce 5.
(4) Op. cit., p. 6.
— 544 —
la France et de l'étranger et je me bornerai à reproduire ce qui
en a été écrit par le professeur W. Meyer,qui a daigné me faire
hommage de sa brochure, et par M. L. Delisle, dans la Biblio-
thèque de l'École des Chartes (1).
I. Lectura super IV libros Institutiomim. Ms. "1416 delà
Mazarine, du XV^ siècle, où l'auteur est appelé legum doctor
excellentissimus, el ms. 695 de l'Arsenal, fol. 1 — 93. — Le
grand commentaire sur les Institutes, fol. 97-280 du même
ms. de la Mazarine, semble appartenir aussi à Jean de Ma-
çon, qui est l'auteur de toutes les autres pièces contenues dans
le volume.
II. De verborum significatione et De regulis juris.
Ms. 1416 de la Mazarine, fol. 281-328, et ms. 324 de Turin,
fol.l. 220.
III. L'explication d'un passage du Digeste (XX, 1, 21), aux
fol. 383-386 du même ms. de la Mazarine, est vraisemblable-
ment de Jean de Màcon.
IV. De materia diielli, questio facta Aitrelianis per
dominum Johannem de Matiscone, legum doctorem eximium,
anno Domini 1380, die mercurii in vigilia sancli Andreae.
Et primo queritur an duella de jure sint. Fol. 121-126 du
ms. d'Oxford, n'' 161 du Collège de la Reine, du XV« siècle.
V. Tractatus de usuris, compilatus per magislrum Jolian-
nem de Matiscone doctorem. De itsuris videndum est que
dicatur usura et quando. Ms. latin 5206 de Munich, fol. 302-
315, du XV« siècle.
VI. Diverses questions de droit, dont quelques-unes datées de
1385, veille de la Pentecôte (20 mai). Ms. 40 de Beaune,
fol. 100-106, du XV'' siècle. — Dans le même ms : Répétitions
de droit, de Jean deMâcon, à rapprocher peut-être de celles qu'a
(i) T. LVI, p. 223-226.
— 545 —
indiquées A. Sander dans la Bibliotheca belgica, 8. 11,
p. 168.
VII. Dans le ms. 350 d'Amiens, fol. 1-3, t. IX, p. 159 du
Catal. général des mss., à la fin de deux tableaux intitulés:
« Jus proprium ecclesiasticum » et « jus proprium », se
trouvent ces mots : i Hoc de isto per dominum Johannem de
Matiscone, legum subtilissimum doctorem », du XV° siècle.
VI il. Dans une pièce de collatione honorum, que contient un
ms. de Gottingue, Théol., n^ 153, fol. 156-158, on trouve
cité à un endroit Jo. de Maresi, et à un autre Jo. de
Mareschona, legutn doctor Aurelian. Dans ce dernier
nom, il est aisé de reconnaître une altération de Jo. de
Matiscone.
M W. Meyer terminait sa notice (l) en exprimant le vœu
qu'un des compatriotes de Jean de Mâcon et de Jeanne d'Arc fit
revivre la figure oubliée d'un professeur de droit, dont l'ensei-
gnement eut beaucoup d'éclat dans l'Université d'Orléans.
M. L. Delisle s'associait à ce vœu. J'ai essayé de le com-
bler par ces notes chronologiques, dont l'aridité eût dis-
paru avec une plume plus éloquente que la mienne.
(1) Op. cit., p 328 : « Po wird I ald ein anderer Landsmann des
Johannes de Matiscone und der Jungfrau von Orléans ein lebens-
volles und grùndliches Bild dièses Rechlslehrers von Orléans ent-
werfen. »
Ch. Cuissard.
— 5i6 —
Souvenirs Orléanais à Bologne. — Réginald de St-Aignan,
bas relief — Représentation présumée de Jeanne d'Arc,
fresque de St Pétrone.
M. Paul Leroy, secrétaire de la Société des Amis des Art?,
de retour d'un récent voyage en Italie, nous a signalé le tom-
beau de saint Dominique à Bologne.
On sait que ce monument, élevé au commencement du
xiii« siècle, a été exécuté par un précurseur de la Renaissance
de l'architecture : Nicolas de Pise, en collaboration avec G.
Agnelli et qu'il a donné lieu à une savante monograpliie de
P. Berthier.
Trois des bas-reliefs qui décorent ce fastueux tombeau sont
relatifs au bienheureux Réginald de Saint-Aignan et ont potr
noire ville un véritable intérêt
La direction du Musée historique d'Orléans a pensé, avec
M. Leroy, qu'il serait utile d'en faire exécuter un moulage pour
ses collections.
M. le comte Joseph Grabinski, savant Bolonais, avec qui
M. Leroy nous a mis en rapport, a bien voulu nous offrir sa
bienveillante intervention en faveur du Musée ; nous ne sau-
rions trop l'en remercier.
D'autre part, cet érudit, fin lettré, n'oublie pas qu'il a été
élevé au Petit-Séminaire de La Chapelle-Saint- Mesmin. Son
aimable lettre se termine par une communication que nous
sommes heureux de transmettre textuellement à nos collègues
de la Société :
« Puisque je vous écris, permettez-moi de vous donner une
« nouvelle qui intéresse Orléans. En enlevant le badigeon, à
c un des gros piliers de la basilique de Saint- Pétrone, la plus
« grande église de Bologne, on y a découvert une fresque
€ assez bien conservée, qui représente une femme guerrière,
< frappant à la porte d'un château ayant absolument le type de
€ Jeanne d'Arc. Comme certains chroniqueurs prétendent que
— 5-ii -
« la famille de Jeanne d'Arc est d'origine bolonaise et que
« c'est une branche de l'illustre famille des Ghisilieri établie
« en France, il n'y aurait rien d'étonnant que la fresque repré-
« sentàt réellement la Pucelle d'Orléans. Les archéologues ne
tt l'excluent point, sans l'affirmer formellement. Le maire de
« Bologne, que j'ai vu, m'a dit qu'ii est très vraisemblable que
« cette fresque représente Jeanne d'Arc, car on ne saurait vrai-
« ment pas quelle pourrait être cette femme guerrière, si on ne
ï faisait pas l'hypothèse que je viens de vous indiquer.
« Si on pouvait prouver que c'est là une vraie image de
€ Jeanne d'Arc, cela démontrerait qu'en Italie on la consi-
« dérait bien comme une sainte, même de son temps ou peu
a après. »
Tout en faisant nos réserves sur l'opinion des historiens qui
attribuent une origine bolonaise à la famille maternelle de
Jeanne d'Arc, thèse jadis défendue par M. G. B. Crollalanza
dans son livre : Origine a gesta di Giovanna Darco>
Narai, 186"2, nous donnons acte à M. le comte Joseph Gra-
bidski de son obligeante communication.
11 ne serait d'ailleurs pas impossible que la fresque de Bo-
logne s'appliquât à Jeanne d'Arc. Le souvenir des exploits de la
Pucelle a dû facilement pénétrer au delà des Alpes, comme
l'attestent d'abord le manuscrit de la Vaticane signalé par
M. Léopold Delisle (1) et la chronique de Morosini (2), comme
l'indique également la coopération des contingents milanais aux
guerres anglo- françaises.
Dans la Chronique de France de Gilles le Bouvier, dit
Berry, on lit qu'en 1423, il était arrivé en France, de par le
duc de Milan, messire Theaulde de Valpergue, messire Borne
Caijueran et messire Luquin Buis ou Rus, lesquels amenèrent
à Charles VII six cents lances et mille hommes de pied.
(1) Note relative à Jeanne d'Arr.; rédigée à Rome vers le milieu
de 1429, par l'auteur inconnu du Breviarlum fnstoriale, abréj5'é d'his-
toire universelle. (Bibliothèque du Vatican, mss. 3,757. f^ 157 verso).
(2) Chronica del N. V. Morosini, Mss. MMXLVIII, bibliothèque de
S.Marc à Venise. — Mss. w 6587 de labibliothèque impériale de Vienne.
TOME XI. — BULLETIN N° 161. 36
- 548 —
Le Journal du siège d'Orléans (1) rapporte que dans la
suite du bâtard d'Orléans, qui vint dans notre ville le 25 oc-
tobre 1428, figure le même messire Theaulde de Valpergue,
chevalier lombard avecque aultre infanterie d'Italie qui
portoient « targon » (2).
Ce même Theaulde est au nombre des capitaines auxquels les
habitants d'Orléans distribuèrent des vivres et, en outre, il reçut
par l'entremise du trésorier royal Raguier 135 livres pour plu-
sieurs parties et notamment pour un cheval tué sous lui devant
la bastille des Augustins.
- Ces guerriers italiens ont donc connu Jeanne d'Arc et com-
battu sous ses ordres. Ceux qui rentrèrent en Italie ont certai-
nement répandu dans leur pays la renommée de l'héroïne fran-
çaise. Peut-être trouverait- on dans les Archives de la Lom-
bardie des renseignements sur ces envois dé troupes et sur
leurs chefs.
Et pourquoi encore Dunois, commandant l'expédition des
Anglais à Gênes en 1442, n'aurait-il pas célébré, alors, dans ce
pays, les exploits de Jeanne ?
Au résumé, nous en pouvons conclure que la renommée de
là vierge du patriotisme, exhumée de tous les côtés, s'affirme
de jour en jour aussi bien à l'étranger (3) que dans notre cher
pays de France. H. Herluison.
^ (1) Voy. édit. Charpentier et Cuissard, Orléans, Herluison, 189G, in 8°.
(2) Sorte de bouclier.
(3) Nous pourrions indiquer de nombreuses personnes que captive
cette curieuse période de notre histoire nationalfi ; qu'il nous suffise
d'extraire un passage d'une lettre qui nous parvient de Londres : « On a
;beaucoup discuté en Angleterre si, en souvenir de Jeanne d Arc et de
son martyre, on ne devait pas essayer de déblayer les restes de l'ancien
boulevard des Tourelles et après ce travail accompli, d'offrir ces
glorieux vestiges à la ville d'Orléans, en souvenir de la sainte Pu-
celle. » Touchante pensée, qui nous est transmise par M™" de Dou-
glas-Murray, l)eau nom cher aux Orléanais.
■ La Russie ne reste pas en arrière non plus. Le général Dragomii'off
-nous réclamait, également, des documents pour une histoire de Jeanne
d'Arc, que le célèbre écrivain militaire prépare en ce moment.
— 549
Découvertes à Meung-sur-Loire
Orléans, le 2\ décembre 1897.
Monsieur le Président,
Je suis heureux de vous faire connaître les découvertes que
j'ai faites à Meung-sur-Loire au n» 11 du Faubourg-de-Saint-
Pierre, chez M. Denis, entrepreneur.
Cette maison, qui porte le nom de Remise de la Maison de
Saint- Pierre, possède un terrain à l'est, clos de murs de forme
polygonale, touchant la rue du Cimetière.
Le 21 décembre 1897, je m'y suis rendu, et j'ai constaté
qu'on y avait trouvé plusieurs murs ayant été les côtés des nefs
de l'ancienne église de Saint-Pierre, détruite autrefois, primi-
tivement, par les Vandales, et aussi à d'autres époques après sa
reconstruction.
De nombreux débris de sarcophages, une médaille octogonale
de saint Antoine de Padoue du xvi« siècle, une croix et deux
agrafes, des monnaies depuis l'époque romaine jusqu'aux
doubles tournois de Louis XIII marqués de la lettre A, un
croissant en cuivre rouge, un anneau et autres objets, un mor-
ceau de cloche, voilà sommairement la nomenclature des pièces
mises à jour.
Recevez, Monsieur le Président, l'assurance de ma parfaite
considération,
H. POULLAIN,
Membre de la Société française d'archéologie.
— 551 —
DECOUVERTES DANS LA CATHEDRALE
En Décembre 1889
Messieurs,
Dans le cours du mois de décembre 1889, les travaux qui
s'exécutaient dans notre cathédrale, pour l'établissement d'un
calorifère, commencèrent par mettre au jour les vestiges des
anciennes églises qui avaient précédé la dernière et donnèrent
l'espérance fondée que d'autres découvertes auraient lieu, à
mesure que les travaux s'agrandiraient, et je viens aujourd'hui
vous dire que ces espérances sont devenues une réalité. Ma
communication. Messieurs, est, je le sais, quelque peu tardive,
mais des difficultés que deux mois de démarches et de négo-
ciations épineuses ont pu seuls résoudre, m'imposaient un si-
lence nécessaire ; il y a, vous le savez, Messieurs, des circons-
tances où si la parole est d'argent, le silence est d'or ; aujour-
d'hui je le romps sans péril, le Ministre des beaux-arts vient
d'informer officiellement le directeur du Musée historique qu'il
autorise le placement dans ce Musée de tous les objets trouvés
dans les fouilles de la cathédrale ; je viens donc vous donner
connaissance de ces précieux objets.
Les tombeaux de deux de nos évèques ont été trouvés à
l'entrée du chœur, à près de deux mètres de profondeur : le
premier est celui de Guillaume de Bussy, sacré en 1238, mort
en 1258, conseiller de saint Louis qu'il accompagna dans sa
croisade en Terre-Sainte.
11 était inhumé dans une tombe en pierre avec couvercle, elle
renfermait avec ses ossements :
1° La volute de sa crosse en cuivre doré et émaillé ; le centre
porte d'un côté Jésus-Christ, de l'autre la Sainte-Vierge assise
— 552 ^
tenant l'Enfant-Jésus ; letravail est riche et délicat, c'est l'œuvre
d'un excellent artiste; de la tige en bois léger restent la partie
supérieure et le pied ;
2" Une bague en or, la tige est simple, mais elle porte un
gros saphir, on ne peut s'empêcher de penser qu'elle est un
présent de saint Louis à son conseiller et compagnon d'expédi-
tion ;
3'' Un calice en plomb détérioré ;
4° Une patène légèrement détériorée ;
5" Une grande quantité de débris de son vêtement épicopal
en soie ; brochée d'or et galonnée en or, les galons sont presque
intacts et de dessins orientaux, entr'autres les léopards affrontés ;
6" Les restes de sa chaussure en cuir et des galons orien-
taux qui la bordaient ;
7" Une plaque carrée en plomb, portant le nom de Guillaume
de Bussy, son titre et l'année et jour de sa mort ;
8o Une grande boucle en cuivre.
Le second tombeau, également en pierre, mais sans cou-
vercle, est celui de Féric de Lorraine, sacré en 1296, mort
en 1299. Ses ossements étaient à côté du tombeau, auprès du-
quel également se trouvaient :
1° Une plaque carrée en plomb portant, comme pour Guil-
laume de Bussy, son nom, son titre, l'année et le jour de sa
mort. Celte plaque avait évidemment été clouée sur un cercueil
en bois, car on voit le passage de trois clous ;
2° Une grande boucle en fer ;
3'^ Le sommet et le bas de la tige d'une crosse, en bois léger
et retenant encore les deux goupilles qui attachaient le métal
de la crosse à sa monture : le métal travaillé n'a pas été
trouvé ;
4" Des débris d'un vêtement épiscopal en soie brochée d'or
et galonnée en or, comme celui de Guillaume de Buss y ;
5*" Le nœud d'un calice en plomb ;
6" Un gros clou en fer et fragments de plusieurs autres, ce
qui confirmerait l'ensevelissement du corps de Féric de Lor-
— 553 —
raine dans un cercueil en bois, puis le cercueil aurait été placé
dans un tombeau en pierre.
Il est facile de comprendre, Messieurs, que cette double dé-
couverte est du plus haut intérêt pour notre histoire orléanaise
et forme pour elle une page d'autant plus précieuse qu'elle dé-
truit une erreur de nos historiens qui font inhumer Féric de
Lorraine dans l'abbaye de Beaupré, diocèse de Toul, tandis que
son inhumation dans notre cathédrale est incontestable par
l'inscription gravée sur la plaque.
Je dirai, Messieurs, pour simple mémoire que, outre Guil-
laume de Bussy et Féric de Lorraine, 21 de nos évêques sur
417 ont reçu la sépulture dans la cathédrale, ce qui porte leur
nombre à 23.
Voici leurs noms :
Manassès de Seignelay, XIIP siècle, au milieu du chœur.
Philippe de Jouy, XIIP siècle, dans la cathédrale, entre le
grand autel et celui de saint Mamert.
Berthold de Saint-Denis, Xlir siècle, on le croit inhumé au
chevet de l'église.
Foulques de Chenac, XIV" siècle, au milieu du chœur.
Gui de Prunelé, XIV* siècle, inhumé dans la cathédrale.
Germain de Ganay, XVI^ siècle, à gauche du maître-autel,
devant la châsse de saint Quiriace.
Mathurin de la Saussaye, XVI» siècle, près du grand autel,
côté de l'Épitre.
Jean de l'Aubespine, XVI" siècle, au milieu du chœur.
Nicolas de Netz, XVP siècle, devant le grand autel.
Pierre Duchastel, XVI^ siècle, à Sainte-Croix.
Alphonse Delbenne, XVII^ siècle, au milieu du chœur.
Cardinal de Coislin, XVII^ siècle, dans le sanctuaire du côté
de l'Évangile.
Louis-Gaston Fleuriau, XVIP siècle, auprès du cardinal de
Coislin.
Nicolas-Joseph de Paris, dans la cathédrale.
Louis Sextius de Jarente, caveau sous le pavé de la chapelle
autrefois de saint Michel.
— 554 —
Dernier, XIX* siècle, son cœur est déposé dans la cliapellede
Longueville, dans le sanctuaire.
Rousseau, XIX« siècle, son cœur est déposé dans la même
chapelle, côté de l'Évanf^ile.
De Varicourt, XIX*^ siècle, chapelle de Saint-François-de-
Sales.
De Beauregard, XIX** siècle, chapelle de Saint-Mamert.
Fayet, chapelle de tous les Saints.
Dupanloup, côté du midi de la cathédrale.
Il faut ajouter à ces découvertes de sépultures épiscopales
celle d'une cuve en pierre ornée de personnages sculptés et
celle d'une mosaïque portant des figures d'anges et une inscrip-
tion jusqu'à ce jour sans lecture compltèe, car on l'a exhumée
par fragments et plusieurs morceaux manquent pour une étude
entière. Je joins à tous ces objets plusieurs fragments d'archi-
tecture des différentes époques de notre cathédrale, à com-
mencer par l'âge gallo-romain ; je ne vous oiïi'e, Messieurs,
qu'un rapport sommaire sur les précieuses découvertes de dé-
cembre ; je dois me borner à vous le soumettre aussitôt après
le dépôt dans le Musée, car un travail complet et digne tout à
la fois de l'histoire de notre Orléanais et de la science archéolo-
gique à été confié à notre collègue, M. Jarry, et vous en con-
naissez à l'avance la sérieuse valeur ; ayons le courage d'at-
tendre et nous aurons à nous en féliciter.
Je dois terminer, Messieurs, ces quelques paroles en consi-
gnant ici mes remerciements au puissant concours que j'ai reçu
dans mes longs efforts, par le dévouement de nos sénateurs et
députés, celui de M. le préfet et M. le maire et particulièrement
de l'architecte diocésain, M. Danjoy : une cause ainsi défendue
devait être gagnée, la victoire est donc restée au bon droit et au
bons sens. Je souhaite que notre procès-verbal renferme
l'expression de notre reconnaissance envers ces intelligents
défenseurs.
— 555 —
Dans le même mois, quelques jours après les découvertes
précédentes, les ouvriers découvrirent une mosaïque de forme
carrée de longueur, 1"^ 10, de largeur 90 ; le centre est rond et
porte le chiffre de J.-C; elle est ornée de rinceaux; les ou-
vriers l'ont malheureusement levée sans précaution et il n'a pas
été permis, par raison d'économie, d'étendre les fouilles, car
elle devait être plus grande et former le pavimentum du sanc-
tuaire de la primitive église ; la légende actuelle est défigurée
et ne donne que des lettres incomplètes qui feraient soup-
çonner; agnusDei qui tollis peccata mundi ; elle a été déposée
dans la salle lapidaire du Musée historique (1).
Desnoyers.
(1) L'impression de celte notice était votée par la Société, le
14 mars 1890, mais l'auteur comptait sur des documents complé-
mentaires qui ne lui sont pas parvenus. C'est la raison pour laquelle
elle parait seulement dans le bulletin du i' trimestre de 1897.
-^ 557
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
Paris, le 25 juillet 1897.
Monsieur le Président,
Vous recevrez ci-joint, en dix exemplaires, le programme du
36e Congrès des Sociétés savantes, dont la séance d'ouverture est
dès maintenant fixée au 12 avril 1898. Je vous serai obligé de
communiquer ce document aux membres de votre Société.
Mes prédécesseurs avaient, à diverses reprises, signalé l'intérêt
que le Comité attachait, et qu'ils attachaient eux-mêmes, à la colla-
boration des Sociétés savantes par la rédaction du programme. Au
cours même des derniers congrès, ce vœu avait été exprimé chaque
année durant les séances. J'ai eu le regret de constater à mon tour
le pe* d'empressement apporté, cette fois encore, à la réalisation de
ce désir. Le programme que je vous envoie est donc, à peu de
chose près, l'œuvre du Comité qui s'est efforcé d'en modifier et d'en
renouveler quelques parties.
En le transmettant à vos collègues, vous voudrez bien leur noti-
fier que toute lecture au Congrès sera désormais subordonnée à
l'envoi préalable des mémoires et à leur approbation par le
Comité.
Seuls, les travaux destinés à la section des Sciences pourront
— 558 -
être exceptés de cette règle. Mais, en tout cas, une analyse indiquant
le sujet et le plan de la communication sera exigée.
Le texte des mémoires et des analyses devra être parvenu, avant
le 30 janvier prochain, au premier bureau de la Direction du Se-
crétariat et de la Comptabilité.
Il ne sera tenu aucun compte des envois adresses à ce service,
passé ce délai.
J'ajoute enfin que les manuscrits devront être entièrement ter-
minés, lisiblement écrits sur le recto et accompagnés des dessins,
cartes, croquis, etc., nécessaires, afin que, si elle est décidée, leur
impression ne souffre aucun retard.
J'appelle votre attention la plus particulière sur ces prescriptions
formelles qui ne portent, bien entendu, aucune atteinte au droit de
chaque membre du Congrès de demander la parole sur les ques-
tions du programme.
Recevez, Monsieur le Président, l'assurance de ma considération
la plus distinguée.
Le Ministre de l'Instruction publique
et des Beaux-Arts,
Signé: A. RAMBAUD.
Pour copie conforme :
Le Directeur du SecrétaHat
et de la Comptabilité,
CHARNEL.
— 559
PROGRAMME
DU
CONGRÈS DES SOCIÉTÉS SAVANTES
A LA SORBONNE EN 1898
SECTION D'HISTOIRE ET DE PHILOLOGIE
1° Déterminer les systèmes suivis dans les difTérentes pro-
vinces pour le changement du millésime de l'année de l'ère
chrétienne; s'attacher à l'examen des séries d'actes émanés
d'une même chancellerie ou d'une même juridiction. Indiquer
autant que possible l'époque à laquelle chaque usage a disparu.
2° Établir la chronologie des fonctionnaires ou dignitaires
civils ou ecclésiastiques, dont il n'existe pas de listes suffisam-
ment exactes.
Dans ces études, on devrait se préoccuper de rulilité des listes
pour fixer la chronologie des documents dépourvus de date et
pour identifier les personnages qui sont simplement indiqués
dans les documents par le titre de leurs fonctions. Pour ces
recherches, il est recommandé de tenir compte des documents
financiers et des lettres de notifications adressées aux cours
supérieures.
3° Signaler, dans les archives et bibliothèques, les pièces
manuscrites ou les imprimés rares qui contiennent des textes
inédits ou peu connus de chartes de communes ou de cou-
tumes.
Communiquer, s'il y a lieu, des reproductions photographiques.
Mettre, dans tous les cas, à la disposition du Comité une copie du
— 560 —
document, collationnée et toute préparée pour l'impression,
selon les règles qui ont été prescrites aux correspondants, avec
une courte note indiquant la date certaine ou probable du
document, les circonstances dans lesquelles il a été rédigé,
celles des dispositions qui s'écartent du droit consigné dans les
textes analogues de la même région, les noms modernes et la
situation des localités mentionnées, etc.
«
4° Indiquer les archives particulières renfermant des corres-
pondances ou des documents relatifs à l'histoire politique,
administrative, diplomatique ou militaire de la France.
5° Indiquer les mesures qui ont pu être prises dans certains
départements pour assurer la conservation des minutes nota-
riales et en faciliter les communications demandées en vue de
travaux historiques.
G' Rechercher à quelle époque, selon les lieux, les idiomes
vulgaires se sont substitués au latin dans la rédaction des
documents administratifs.
Dépouiller systématiquement les fonds d'archives appartenant à
une localité ou à une circonscription nettement limitée, dans
lesquels on peut constater la substitution de la langue vulgaire
au latin, comme comptes administratifs, actes et sentences
judiciaires, délibérations municipales, minutes notariales ou
autres documents officiels. Établir à quelle date la substitution
s'est opérée dans ces diverses catégories de pièces. Distinguer
aussi entre l'emploi de l'idiome local et celui du français, et
fixer à quelle date le second a remplacé le premier. Dans les
territoires qui ont appartenu successivement à des États diffé-
rents, indiquer la corrélation ou l'absence de corrélation entre
les idiomes employés et les régimes politiques.
7° Étudier quels ont été les noms de baptême usités suivant
les époques dans une localité, dans une région ; en donner,
autant que possible, la forme exacte ; rechercher quelles
peuvent avoir été l'origine et la cause de la vogue plus ou moins
longue de ces diflerents noms.
Dépouiller les registres paroissiaux, les minutes des notaires, les
— 561 —
registres des municipalités, les actes d'assemblée, les cadastres,
ou tout autre fonds d'archives suffisamment abondant, en éta-
blissant, pour chaque époque, la proportion numérique des
divers noms, celle des noms simples, doubles et multiples, celle
des noms empruntés au patron de la paroisse, aux autres saints
du diocèse, au pays lui-même, aux familles princières ou sei-
. gneuriales de la région, aux courants d'opinion politique, aux
modes littéraires, aux souvenirs patriotiques. Rechercher dans
quelle proportion ont été suivis, selon les époques, les divers
usages consistant a donner à l'enfant le nom du parrain ou
celui de la marraine, celui d'un ascendant, etc. Pour les noms
particuliers à une région et peu connus ailleurs, indiquer exac-
tement les formes en langue vulgaire et en latin. Pour les
noms pris en dehors de la région, indiquer les différentes modi-
fications de forme et chercher l'origine.
8° Signaler les travaux qui ont été ou peuvent être faits sur
les registres de l'état civil ; indiquer les mesures prises pour la
conservation et le parti qu'on en peut tirer pour l'histoire des
familles ou des pays, pour la statistique et pour les autres
questions économiques.
On pourrait prendre comme type la publication qui est en cours
des registres paroissiaux de trois diocèses bretons.
9° Étudier les origines et l'histoire des anciens ateliers typo-
graphiques en France.
Faire connaître les pièces d'archives, mentions historiques ou
anciens imprimés qui peuvent jeter un jour nouveau sur la date
de l'établissement de rimprimerie dans chaque ville de France,
sur les migrations des premiers typographes et sur les pro-
ductions sorties de chaque atelier.
10° Rechercher par quels moyens et dans quelles conditions
les livres d'étude ou de lecture courante pouvaient être, sous
l'ancien régime, mis à la disposition des personnes qui ne pou-
vaient pas s'en procurer des exemplaires.
Il" Étudier les procédés suivis, sous l'ancien régime, pour
l'enseignement de la lecture et de l'écriture.
— 5C2 —
12° Rechercher les documents relatifs à l'histoire de la
marine française.
Dépouiller particulièrement les archives notariales des villes mari,
times, les archives des Chambres de commerce ou d'autres
dépôts pouvant contenir des correspondances et des actes
relatifs à la marine royale ou à la marine marchande et
privée.
13° Recueillir les renseignements qui peuvent jeter de la
lumière sur l'état du théâtre et sur la vie des comédiens en
province depuis la Renaissance.
14* Établir comment se faisait la transmission des corres-
pondances avant le règne de Louis XIV.
15° Etudier comment les nouvelles politiques et autres, de la
France et de l'étranger, se répandaient dans les différentes
parties du royaume, du xv*^ au xvii^ siècle.
16" Recueillir les indications sur les mesures prises avant le
xviiie siècle pour la construction et l'entretien des routes.
17" Rechercher, d'après un ou plusieurs exemples parti-
culiers, comment furent organisées et comment fonctionnèrent
les assemhlées municipales établies conformément à l'édit de
juin 1787.
18° Etudier les délibérations d'une ou plusieurs municipa-
lités rurales pendant la Révolution, en mettant particulièrement
en lumière ce qui intéresse l'histoire générale.
19° Étudier dans un département, dans un district ou dans
une commune, le fonctionnement du gouvernement révolution-
naire institué par la loi du iU fiimaire an II.
'20' Étudier, dans un département ou dans un canton, le
fonctionnement du régime de la séparation de l'Église et de
l'Etat sous le Directoire et sous le Consulat jusqu'au Concordat.
— 563 —
SECTION D'ARCHÉOLOGIE
I. — ARCHÉOLOGIE PRÉHISTORIQUE
1° Compléter la liste des monuments mégalithiques relevés
dans chaque déparlement.
Deux listes de ces documents ont déjà été dressées, la preraière
par la Commission de topographie des Gaules (Al. Bertrand,
Archéologie celtique et gauloise, 1^ édit., p. 430), la seconde
par la Société d'anthropologie {Bulletin de la Société, 1880,
p. 64). Prendre ces relevés pour base des recherches nouvelles.
2° Dresser entièrement la liste des monuments mégali-
thiques, par régions, pour les colonies françaises, en particuliei
pour l'Afrique et Madagascar.
3° Faire, pour chaque département, un relevé des sépultures
préromaines en les divisant en deux catégories : sépultures par
inhumation, sépultures par incinération.
4" Signaler dans chaque arrondissement les monnaies gau-
loises qu'on y recueille dispersées isolément sur le sol.
Il importe de relever et de décrire non seulement les pièces rares
ou inédites, mais surtout celles qui sont communes, et qu'on
connaît par des exemplaires déjà publiés ou conservés dans les
musées et les collections. C'est en signalant les pièces qu'on
trouve plus abondamment et plus particulièrement dans telle
ou telle région ou localité, qu'on parviendra à fixer et à pré-
ciser l'attribution de nombreux groupes de monnaies gauloises
qu'on hésite à donner à des peuples voisins et dont l'origine est
encore plus ou moins incertaine. Ce relevé, fait avec soin dans
tous les départements, permettrait de dresser définitivement la
carte numismaticfue de la Gaule. (Se référer de préférence à
V Atlas des monnaies gauloises publié par M. de La Tour.)
II. — ARCHÉOLOGIE ROMAINE
5° Rechercher les sarcophages ou fragments de sarcophages
sculptés, d'origine chrétienne ou païenne, non encore signalés,
qui peuvent exister dans des collections puhliques ou dans des
propriétés particulières.
TOME XI. — BULLETIN N" 161. 37
— 564 —
6° Signaler en France et dans l'Afrique française les mo-
saïques anliqu( s ou du moy^n âge non relevées jusqu'à celle
heure et dont on possède, soit les originaux, soit d'anciens
dessins.
On conserve dans les inusées de province des mosaïques ou
fragments de mosaïques qui n'ont pas encore été signalés ou
publiés. Leur description accompagnée de dessins ou de repro-
ductions photographiques peut avoir un réel intérêt scienti-
fique.
7° Relever les documents épigraphiques ou archéologiques
(statues, statuettes, has-re)iefs, hronzes, ustensiles, etc.) qui
sont signalés dans des livres ou des manuscrits comme existant
dans une collection publique ou privée et dont la trace est
aujourd'hui perdue.
8" Dresser l'inventaire (avec dessins et photographies, autant
que possible) des petits musées locaux d'Algérie ou de Tunisie,
ou des petites collections particulières africaines.
9" Rechercher les centres de fabrication de la céramique
dans la Gaule et dans l'Afrique ancienne ; voir si les anciens
établissements de potiers n'ont pas survécu à l'époque antique
et persisté à travers le moyen âge.
Dresser la liste des noms de potiers inscrits sur les vases ou
fragments de vases, lampes et statuettes, conservés soit dans les
musées, soit dans les collections privées.
10" Etudier Its pierres gravées inédites qui se trouvent, en
France, dans les musées, les trésors d'églises ou les collections
particulières. En faire connaître les sujets, les inscriptions, les
dimensions et la matière. Comprendre dans ces relevés les pâtes
de verre antique, qui étaient des reproductions des pierres
gravées. Étendre celte recherche au moyen âge et à la Renais-
sance.
Cette étude devra être accompagnée des empreintes des pierres
gravées, de préférence à des dessins ou à des images quel-
conques.
— 565 —
III. — ARCHÉOLOGIE DU MOYEN AGE
11*^ Signaler, par déparlemeut, les sources ou les fontaines
qui ont été au moyen âge ou sont encore de nos jours un objet
de dévotion ou un lieu de pèlerinnge. Indiquer le saint sous le
vocable duquel elles sont placées, les jours et les cérémonies du
culte qui s'y pratique, etc. Mentionner les monnaies et autres
ex-voto qui ont pu y être recueillis à diverses époques. Exa-
miner si ces coutumes pieuses ne sont pas des survivances
antiques.
42'' Étudier les monnaies françaises inédites récemment dé-
couvertes, en s'attachant surtout aux monnaies mérovingiennes
et féodales.
13" Rechercher les documents concernant les ateliers moné-
taires de province, leur fonctionnement, leur organisation, leurs
produits; lecueillir les souvenirs archéologiques relatifs aux
hôtels où ils étaient installés.
II est important de signaler les documents ayant trait directement
à l'administration monétaire et à la fabrication des monnaies
(mandements royaux adressés aux officiers municipaux sur
l'application des ordonnances, baux, etc.). Ces documents
peuvent être retrouvés dans les archives départementales, dans
les archives municipales et dans celles des anciens ateliers et
Cours monétaires.
14" Dresser la liste, avec plans et dessins à l'appui, des édi-
fices chrétiens et des monuments sculptés d'une province ou
d'un département réputés antérieurs à la période romane.
15° Étudier les caractères qui distinguent les diverses écoles
d'architecture religieuse à l'époque romane, en s'attachant à
mettre les éléments constitutifs des monuments (plans,
voûtes, etc.).
Cette question, pour la traiter dans son ensemble, suppose une
connaissance générale des monuments de la France, qui ne
peut s'acquérir que par de longues études et de nombreux
voyages. Aussi n'est-ce point ainsi que le Comité la comprend.
— 566 -
Ce qu'il désire, c'est provoquer des mono!,naphies embrassant
une circonscription donnée, par exemple un département, un
diocèse, un arrondissement, et dans lesquelles on passerait en
revue les principaux monuments compris dans cette circons-
cription, non pas en donnant une description détaillée de
chacun d'eux, mais en cherchant à dégager les éléments carac-
téristiques qui les distinguent et qui leur donnent un air de
famille. Ainsi, on s'attacherait à reconnaître quel est le plan le
plus fréquemment adopté dans la région ; de quelle façon la
nef est habituellement couverte (charpente apparente, voûte en
berceau plein cintre ou brisé, croisées d'ogives, coupoles) ;
comment les bas-côtés sont construits, s'ils sont ou non sur-
montés de tribunes, s'il y a des fenêtres éclairant directement
la nef, ou si le jour n'entre dans l'église que par les fenêtres
des bas-côtés ; quelle est la forme et la position des clochers ;
quelle est la nature des matériaux employés ; enfin, s'il y a un
style d'ornementation particulier, si certains détails d'ornement
sont employés d'une façon caractéristique et constante, etc.
16" Rechercher, dans chaque département ou arrondisse-
ment, les monuments de l'architecture militaire en France aux
diverses époques du moyen âge. Signaler les documents histo-
riques qui peuvent servir à en déterminer la date. Accompagner
les communications de ce genre de dessins et de plans.
17° Signaler, dans chaque région de la France, les centres
de fabrication de l'orfèvrerie pendant le moyen âge. Indiquer
les caractères et tout spécialement les marques et poinçons qui
permettent d'en distinguer les produits.
Il existe encore dans un grand nombre d'églises, principalement
dans le Centre et le Midi, des reliquaires, des croix et autres
objets d'orfèvrerie qui n'ont pas encore été étudiés convenable-
ment, qui bien souvent même n'ont jamais été signalés à
l'attention des archéologues. Il convient de rechercher ces
objets, d'en dresser des listes raisonnées, d'en retracer l'his-
toire, de découvrir où ils ont été fabriqués, et, en les rappro-
chant les uns des autres, de reconnaître les caractères propres
aux différents centres de production artistique au moyen âge.
— 567 —
iS" Recueillir des documents écrits ou figurés intéressant
l'histoire du costume dans une région déterminée.
'D*
Au moyen âge, il y avait dans beaucoup de provinces des usages
spéciaux qui influaient sur les modes. Ce sont ces particularités
locales qu'on n'a guère étudiées jusqu'ici. Il serait intéressant
d'en rechercher la trace sur les monuments.
IV. — ARCHÉOLOGIE ORIENTALE ET HÉBRAÏQUE
19° Rechercher les épitaphes, inscriptions de synagogues,
graftites en langue et en écriture hébraïques qui n'ont pas
encore été signalés ou ont été imparfaitement publiés jusqu'à
présent.
20" Rechercher les inscriptions arabes, épitaphes, dédicaces
de mosquées, légendes de portes, de minhar, etc., antérieures à
la conquête turque, qui se trouvent dans nos colonies, en parti-
culier en Algérie et en Tunisie.
SECTION DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET SOCIALES
1* Quelle a été l'influence du Co7itrat social de Rousseau
sur les idées et les institutions politiques ?
2" Des rapports de la psychologie et de la sociologie.
3*^ Étudier les causes de la progression constatée dans la
criminalité et les suicides précoces.
4° Rechercher et faire connaître les méthodes qui, à l'étran-
ger, ont le mieux réussi pour l'amendement des jeunes
détenus.
5'^ Des rapports de l'alcoolisme avec la criminalité.
6° Dans quelle mesure est-il à désirer que les particuliers et
les Associations puissent participer à l'exercice du droit de
poursuite en matière correctionnelle et criminelle ?
7" De la publicité de l'instruction en matière criminelle et
correctionnelle.
— 508 -
8«> Dans quelle mesure et sous quelles conditions y a-t-il
lieu de donner aux étrangers accès devant les tribunaux fran-
çais?
9° A quelles conditions la conversion de la séparation de
corps en divorce doit-elle être subordonnée?
10' Quelles sont les causes régulatrices du salaire ?
11" Quelles sont les charges comparées delà fortune mobi-
lière et de la fortune immobilière en France ?
12° De l'influence que certains impôts peuvent exercer sur
le développement de la population.
13" Étudier, dans une ville ou dans une commune, l'aug-
mentation ou la diminution des salaires dans certaines branches
du commerce et de l'industrie.
14" Des mesures prises, au xyi]!*^ siècle, pour le traitement
des aliénés.
15" Rechercher et mettre en relief les exemples de commis-
sions extraordinaires délivrées aux intendants de justice, police
et finances, pour statuer, avec l'assistance de gradués, en ma-
tière criminelle, fiscale, etc.
16° Etudier, d'après un exemple particulier, le fonction-
nement d'une administration de district (1790-1795).
17" Etudier l'état de la populaîion, les naissances, décès et
migrations dans une commune de France pendaat la période
révolutionnaire (1789 à 1801).
18" Esquisser l'histoire d'un lycée ou d'un collège com-
munal.
19" Retracer, au point de vue économique et juridique,
l'histoire d'une exploitation minière dans l'ancienne France.
20" Étudier le commerce des métaux précieux et la circu-
lation métallique à une époque précise ou dans une région
déterminée de la France, avant 1789.
— 569 —
SECTION DES SCIENCES
1" Étude détaillée d'ua gisement fossilifère : espèces qu'on y
rencontre, niveaux particuliers qu'elles occupent.
1° Minéraux que l'on rencontre dans une région déterminée.
Examen spécial des gisements de ces minéraux.
3° Étudier les minéraux se formant actuellement aux affleu-
rements des sources thermales françaises.
4° Description détaillée des tourbières d'une région particu-
lière. Examen de leur faune et de leur flore.
5° L'âge du creusement des vallées dans les diverses régions
dé la France.
6*^ Étude des eaux souterraines et des sources. Régime,
bassin d'alimentation, débit, température, etc.
7° Recherche de documents anciens sur les observations
météorologiques en France et sur les variations des cultures,
8" Mode de distribution topographique des espèces qui ha-
bitent notre littoral.
9'^ De la reproduction de l'anguille.
10° Étudier, au point de vue de la pisciculture, la faune des
aniniaux invertébrés et les plantes qui se trouvent dans les
eaux.
11° Répartition géographique de nos poissons d'eau douce,
époque à laquelle a été constatée la présence d'espèces nou-
velles pour des cours d'eau déterminés.
12" Apparitions des cétacés sur les côtes de France. Indi-
quer l'époque et la durée de leur séjour.
13° Monographies relatives à la faune et à la flore des lacs
français.
14" Les classifications établies depuis les grands embran-
chements jusqu'aux simples espèces, sur les seules données de
la morphologie, sont-elles conûrmées ou infirmées par l'ana-
tomie et l'histologie ?
15° Faune et flore des eaux souterraines.
16" A quelles altitudes sont ou peuvent être portées, dans
les Alpes et les Pyrénées, les cultures d'arbres fruitiers, de
— 570 —
prairies artificielles, de céréales et de plantes herbacées alimen-
taires ?
17' De l'importation fortuite et de la naturalisation d'espèces
végétales.
18o Photographie des parties invisibles du spectre. Résultats
obtenus et propositions de méthodes nouvelles.
19" Étude photographique des rayons x de Rœntgen.
20" De l'action des rayons du spectre sur les plaques photo-
graphiques sensibles. Photographie orthochromatique. Plaques
jouissant de sensibilité comparable à celle de l'œil.
21" Étalonnage des écrans colorés.
22" Élude de la photographie des couleurs.
23' Photométrie photographique. Base scientifique de la
méthode.
24" Recherches relatives à l'optique photographique et aux
obturateurs.
25'^ Études des halos photographiques et des moyens d'y
remédier.
26" Étude de l'influence des sous-couches sur la sensibilité
des plaques photographiques.
27" Recherches sur la préparation d'une surface j)hotogra-
phiqup ayant la finesse de grain des préparations anciennes
(collodion ou albumine) et les qualités d'emploi des prépara-
tions actuelles au gélatinobromure d'argent.
28" Elude des réactions chimiques et physiqu.is concernant
l'impression, le développement, le virage ou le fi.xage des
épreuves négatives et positives. Influence de la température sur
la sensibilité des plaques photographiques, leur conservation et
le développement de l'image.
29" Étude de la sensibilité des substances colloiies bichro-
malées.
30« Études relatives à l'emploi des réseaux pour l'obtention
des clichés tramé.
31° Études astronomiques et météorologiques par la photo-
■graphie. (Présentation d'épreuves.)
32o Recherches sur les méthodes microphotographiques ;
— 571 —
applications notamment aux études histologiques et médicales.
(Présentation d'épreuves pour projections.)
33° Applications nouvelles de la photographie à l'étude des
mouvements. (Présentation d'épreuves pour projections.)
34" Perfectionnements à apporter aux méthodes stéréosco-
piques.
35o De la prophylaxie des maladies contagieuses.
3Go Les sanatoria d'altitude et les sanatoria marins.
37° Des relations météorologiques avec les épidémies.
38° De la constitution chimique et micrographique de l'air
lors des épidémies.
39° Classification rationnelle des albuminuries d'après leurs
causes et leurs effets organiques.
40° De l'emploi du lait stérilisé et du lait maternisé dans
l'élevage des enfants du premier âge.
41" Des causes de la mortalité des enfants dans leur pre-
mière année d'existence et des moyens d'y remédier.
42° Résultats de l'application de la loi du 23 décembre 1874,
concernant la protection de l'enfance.
43° Des moyens de contrôle pouvant assurer la salubrité e;
l'innocuité des substances alimentaires.
44'' De l'emploi des sérums prophylactiques et des résultats
obtenus.
45° De l'alcoolisme, apporter des faits d'observation clinique
ou d'hérédité.
46° Des modes de contagion de la tuberculose et des moyens
d'y remédier chez les malades indigents ou non et dans les
hôpitaux.
47° De l'actinomycose, son développement et les divers trai-
tements de cette maladie.
48" De l'hygiène des hôpitaux et hospices privés et publics,
des lycées et écoles publiques et des crèches.
49° Des établissements de puériculture et d'élevage des
enfants.
50" Des épidémies de peste et des mesures prophylac-
tiques.
— 572 —
SECTION DE GÉOGRAPHIE HISTORIQUE
ET DESCRIPTIVE
1° Signaler les documents géographiques manuscrits les plus
intéressants (textes et cartes) qui peuvent exister dans les
bibliothèques publiques et les archives des départements, des
communes ou des particuliers.
2o Inventorier les cartes locales anciennes, manuscrites et
imprimées ; cartes de diocèses, de provinces, plans de
villes, etc.
3° Décrire les anciennes cartes marines et les anciens ins-
truments de géographie et de navigation (astrolabes, bous-
soles, etc.) de fabrication française. •
4" Rechercher les moyens employés jadis par les navigateurs
pour assurer leur marche. Orientation par les astres ou à
l'aide d'ustensiles spéciaux. Itinéraires descriptifs ou figurés.
5° Faire connaître les procédés employés par les anciens
géographes. Mode de projection; graduation; trait, écriture,
teinte des cartes; échelles employées ; roses des vents; ligure
des reliefs; mode d'impression, etc.
6" Dresser des cartes montrant la distribution géographique
des dépôts alluviaux, cavernes, abris sous roches, etc., ayant
renfermé des restes de l'homme à l'époque quaternaire ou des
stations, ateliers, monuments funéraires, etc., de l'âge de la
pierre polie, de l'âge du bronze ou de l'âge du fer.
1" Déterminer les limites et dresser des cartes des anciennes
circonscriptions diocésaines, féodales, administratives, etc.
8» Compléter la nomenclature des noms de lieux en rele-
vant les noms donnés par les habitants d'une contrée aux divers
accidents du sol (montagnes, cols, vallées, etc.) et qui ne
figurent pas sur les cartes.
9" Rechercher les formes originales des noms de lieux et les
comparer à leurs orthographes officielles (cadastre, carte d'état-
major, almanach des postes, cachets de mairie, etc.).
— 573 —
10° Altitude maximum des centres habités, depuis les temps
les plus anciens.
Il» Recherches sur les mouvements des glaciers fran-
çais.
12" Recherches sur les mouvements du sol, à l'intérieur des
terres, depuis l'époque historique : traditions locales, observa-
tions directes.
' 13° Recherches sur les marées de la côte de France par
comparaison avec celles de Brest aujourd'hui complètement
étudiées.
Recherches sur les courants littoraux, leur force et leur
direction pendant les périodes de calme et de coup de vent.
Tracer sur une carie le cheminement des épaves.
140 Modifications anciennes et actuelles des côtes de la
France (érosions et comblements ; dunes et tourbières litto-
rales, forêts submergées, etc.).
15° Délimiter comparativement une forêt de France, au
moyen âge et à l'époque actuelle.
16" Description oro-hydrographique d'une région, même
restreinte, de la France ou des colonies. Tracé des cours d'eau
en relation avec les formes du terrain ; profils longitudinaux et
transversaux des vallées, dans leurs rapports avec les roches ;
aspect général qui en résulte pour la contrée, distribution des
sources, répartition des cultures, etc.
17° Signaler les derniers progrès accomplis dans l'étude
géographique des colonies françaises ou des pays de protec-
torat.
18° Discuter les documents relatifs à la distribution géogra-
phique des populations de couleur qui vivent dans les colonies,
les protectorats et les zones d'influence française.
19° Biographies des anciens voyageurs et géographes fran-
çais.
20° Missions scientifiques françaises à l'étranger anté-
rieures à la ciéation des Archives des missions scientifiques et
littéraires.
— 574 —
Ouvrages offerts à la Société pendant l'année 1897.
I. — DONS DE l'état.
Ministère de l'Instruction publique. — Journal des savants :
de janvier à décembre 1897.
— Romania: année 1897, livraisons n°' 101 à 104.
— Revue historique : année 1897.
— Revue archéologique : t. XXIX, novembre et décembre, 1896 ;
t. XXX et XXXI, 1897.
— Musée Guiinet : Revue des religions, 17* année, t. XXXIV,
n- 1, 2 et 3 ; 18" année, t. XXXV, n«>s 1,2 et 3.
— Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques et
scientifiques : année 1896, n"» 1 et 2.
— Bulletin historique et philologique, id. : année 1896, n°* 1, 2,
3 et 4.
— Bulletin de la section des sciences économiques et sociales, id.:
année 1896.
— Discours prononcés à la séance générale du Congres des Sociétés
savantes, 1896 et 1897.
— Gazette des Beaux- Arts : année 1897.
— Chronique de la Gazette des Beaux- Arl.<. : année 1897.
— Bibliolhèq le de l'Ecole des Chartes: t. LVII, 5® et 6'' livraison ;
t. LVIII, Ire, 2% 3'^ et 4" livraison,
— Aiimiaire des Bibliothèques et des Archives pour 1891 :
12* année, Paris, Hachette, in-12.
II. — DONS ET HOMMAGES.
Baguenault de Puchesse. — Lettres de Catherine de Médicis, t. VI.
(Collection des documents inédits sur Vhistoire de France.)
Abbé Bernard. — Notice descriptive et historique sur Us vitraux
de l'église de LhuUre {Aube),
— 575 --
MM. Capperon. — Notes d'arlel delxtléralure^ par Joseph Capperon,
\ vol. in-12.
(^lamille Bloch. — La Loire d'autrefois, conférences faites sous
les auspices de la Chambre de commerce d'Orléans, 1897, in-8»
de 60 p.
R. P. Chérot. — Anne de Caumont, comtesse de Saint-Paul,
in-8° de 159 p., 1896.
Abbé Cochard. — Jean Bréhal, grand inquisiteur de France et la
Réhabilitalion de Jeanne d'Arc, par les RR. PP. Belon et Balme,
Paris, Lethielleux, in-4".
Cuissard. — Étude sur le commerce et Viudustrie à Orléans
avant 1789.
Ma"" Desnoyers. — Revue des questions historiques, 1897.
— Trois pièces manuscrites (XV% XV1I«, XVIir siècle).
Paul Domet. — Recherches sur lEtymologie des noms de lieux de
l'ancienne forêt d'Orléans, Herluison, 1896.
Léon Dorez. — Le Sac de Rome, relation inédite de Jean Cave,
Orléanais, Rome, 1896, in-8o de 90 p.
Léon Dumuys. — La crijpte primitive de l'église de Sainl-Laurent-
leS'Orgerils, à Orléans, 1897.
Henri Fazy. — La guerre du pays de Gex et l'occupation
Genevoise (1589-1601), broch. in-S».
Gaston Gauthier. — Notice sur Rogny et Saint-Eusoge.
— Les Registres de deux basses justices seigneuriales (xvi" et
xviii^ siècles).
Grosse-Duperon et Gouvrion. — Brochure sur l'abbaye de
Fontaine-Datiiel.
Guignard de Butteville. — Une excursion à Chaumont-sur-
Tharonne. — La Loire navigable. — Découverte à Chaumont-sur-
Loire.
D"" Hagen. — Trois numéros du Journal suisie de chimie et de
pharmacie.
H. Herluison. — Noël qui se penlt chanter, 1897, broch. in-18.
— Delagardette, m-S" de 19 p., fig. 1896.
— Société des Amis des Arts. Explication des ouvrages de
peinture, sculpture, exposés à la Salle des Fêtes, 1897.
— 576 —
— La Croix-Houge. Allocution prononcée dans l'église de la
Madeleine, par Me:"- Touchet, in-8°, 1897.
— Inauguration des Verrières de Jeanne d'Arc. Allocution de
M?"- Touchet, in-8% 1897.
— Patteur. Ses découvertes scientifiques et Ses contradicteurs^
par G. Lalbalettrier.
— Oraison funèbre de Ms"" Germain, évêque de Coutances et
d'Avranches. prononcé par M^"" Touchet, évêque d'Orléans, dans la
cathédrale de Coutances, le 21 décembre 1897.
Emile Huet. — L'enseignement moderne. Discours, in-8' de H p.
Emile Jacob. — Supplément de l'Indépendant de Montargis,
consacré à la Légende du siège de Montargis,
Louis Jarry. — Inventaire des Templiers d'Elampts. et de l'église
de Moutineux-les-Chalo (1444), broch. in-8° de 16 p.
Ernest Jovy. — Jeanne-d'Arc. Conférence faite au théâtre de
Vitry-lc-François, le 27 mars 1897.
— Le testament de Guillaume Leroy, abhé de Hautefontaine,
1896.
Gustave Mallard. — Le camp romain du Champ -Clair, 1897,
in-8o de 19 p.
Comte de Marsy. — Lé Voyage à Anvers d'un Français, au
XVIII* siècle.
G. de Mortillet. — Revue mensuelle de l'Ecole d'anthropologie,
n° du 15 janvier 1897 (article sur La Contrefaçon des silex
préhistoriques).
Ramon 0' Callaghan. — Los codices de la cathedral de Tortosa. —
Tortosa, 1897.
Francis Pérot. — Notices sur l'Ahhé Châtel et d'Alphonse, né à
Bonny-sur-Loire.
Edouard Piette. — Fouilles faites à lirassempouy, en 1895-1896,
études d'ethnographie préhistorique, s. d.
Préfet du Loiret. — Rapport du Préfet et Procès -verbal de la
session du Conseil général d'aoust 1897.
Paul Peyssonnié. — Le meurtre excusable. Discours à l'audience de
rentrée de la Cour, 1897.
Abbé J. Tissier. — Soyons apôtres. Discours, 1897.
— 577
(ii. — publications adressées par les sociétés françaises
(Échanges).
Agen. — Société d'agriculture, sciences et arts. Recueil des
travaux: t. XllI, 2« partie.
Alby. — Société archéologique du Tarn, Revue du département
du Tarn : t. XIH, 2^ série, 5« année. n° 6, 1890. — Cartulaire
des Templiers de Vaour — T. XIV, 2^ série, G" année, 1896,
n« 1, 2, 3, 4 et 5.
Amiens. — Société des antiquaires de Picardie. Bulletins : 1896,
n^^ 2, 3 et 4.
— Album archéologique, 12^ fascicule.
— La Picardie historique et monumentale, n» 4. — Arron-
dissement d'Atniens.
— Notice historique sur le canton de Bernaville, par l'abbé
Théodore Lcfévre.
Angers. — Société d'agriculture, sciences et arts. Mémoires :
t. X, 1896.
— Académie des sciences et belles-lettres. Nouvelle période,
t. m, 1894-1895.
Angouléme. — Société archéologique et historique de la Charente.
Bulletin et Mémoires : année 1890, 6'' série, t. VI.
Arras. — Commission des Antiquités du Pas-de-Calais. Bulletins :
t. II, l'« liv.
— Académie des sciences, lettres et arts. Mémoires : 2* série,
t. XXV, XXVI et XXVII.
Autun. — Société Eduenne. Mémoires : t. XXIV.
Auxerre. — Société des sciences historiques et naturelles de
l'Yonne. Bulletin : 49'' volume, XIX« de la 3« série ; 50« volume,
XX« de la 3^ série.
Beauvais. — Société académique d'archéologie, sciences et arts de
l'Oise. Mémoires : t. XVI, 2« partie.
Belfort, — Bulletin de la Société Belfortaitie d'émulation: n" 16,
1897.
— 578 —
Besançon. — Société d'émulation du Doubs. Mémoires : 6® série,
lOo volume, 1896.
Béziers. — Société archéologique, scientifique et littéraire. Bul-
letin: t. XXV et XXVI, !■•« livraison.
Blois. Société des sciences et lettres de Loir-et-Cher. Bulletin :
juin 1894 ; février, novembre 1895 ; mars et décembre 1896.
Bone. — Académie d'Hippone. Bulletin : n° 28. Compte rendu
des réunions, année 1896.
Bordeaux. — Société archéologique. Bulletins: t, XXI, 1'"' et
2® fascicules.
Bourg. — Société d'émulation de l'Ain. Annales : octobre à
décembre 1896 ; janvier à décembre 1897.
Bourges. — Société des antiquaires du Centre. Mémoires :
XXI« volume, 1895-1896.
— Société historique, littéraire, artistique et scientifique du Cher.
Mémoires : 4* série, Xll" volume, 1897.
Brive. — Société scientifique, historique et archéologique de la
Corréze. Bulletins: t. XVill, ¥ hv.; t. XIX«, 1", 2^, 3^ et 4Miv.
Cahors. — Société des études littéraires, scientifiques et artis-
tiques du Lot. Bulletins: t. XXI, 3« et 4° fasc. ; t. XXII, 1" et
2e fasc.
Châlons-sur-Marne, — Société d'agriculture, commerce, sciences
et arts. Mémoires : année 1896.
Chalon-sur-Saône. — Société d'histoire et d'archéologie. Mé-
moires: t. VIII, 2° partie.
Chambéry. — Société Savoisienne d'histoire et d'archéologie.
Mémoires et documents : t. XXXV, 2'' série ; t. X, 1896.
— Académie des lettres, sciences et arts de la Savoie. Mémoires :
4" série, t. VI, 1897.
Chartres. — Société archéologique d'Eure-et-Loir. Bulletins :
Procès-verbaux, n"^ 226, 228, 230. — Mémoires : n°^ 227, 229
et 231.
Châteaudun. — Société archéologique Dunoise. Bulletins : n^s 110
à 113, 1897. — Carliilaire de l'abbaye de la Madeleine, par
MM. L. Merlet et L. Jarry.
Château-Thierry. — Société historique et archéologique. Annales:
année 1895.
— 579 —
Comité des Sociétés des beaux-arts des départements. — Bul-
letin 1897, n^H, 2, 3 et 4.
Compiégne. — Société historique. Procès-verbaux, rapports et
communications diverses, 1896.
— Valimentai'ion à Compiégne. — Les pâtissiers — Les
bouchers. — Pièces rares relatives à Compiégne : III. Le camp
de Compiégne de 1739, par Scellier.
Constantine. — Société archéologique du département. Recueil des
notices et mémoires : 9« volume, 3« série, 1895-1896.
Dax. — Société de Borda. Bulletins: XXI^, année 1896, i^ tri-
mestre ; XXIIe, année 1897, i'^, 2« et 3" trimestres.
Dijon. — Commission des antiquités de la Côle-d'Or. Mémoires :
t. XII.
Draguignan. — Société d'études scientifiques et archéologiques.
Bulletins: t. XXI, 1894-1895.
Epinal. — Société d'émulation des Vosges. Annales : LXXIII*,
année 1897.
Fontainebleau. — Société historique et archéologique du Gâtinais.
Annales: ¥ trimestre 1896 ; le"", 2» et 3« trimestres, 1897.
Gap. — Société d'études des Hautes-Alpes. Bulletins : 4"* tri-
mestre, 1897.
Guéret. — Société des sciences naturelles et archéologiques de la
Creuse. Bulletins : 2« série, t. V.
Havre (Le). — Société Havraise d'études diverses. Recueil des pu-
blications : 62« année, 3« et 4^ trimestres ; 63'' année, 1" et 2« tri-
mestres.
Hippone. — Académie d"Hippone. Comptes rendus. — Réunion du
31 mars 1897.
Limoges. — Société archéologique du Limousin. Bulletins : t. XLV,
2* livraison.
Lons-le-Saulnier. — Société d'émulation du Jura. Mémoires :
VI« série, 1^' et 2^ vol., 1895-1897.
Lyon, — Académie des sciences, belles-lettres et arts. Mémoires :
IVe série, t. IV.
Mâcon. — Annales de V Académie, t. XII, 2« série; t. 1, 3' série.
Mans (Le). — Société d'agriculture, sciences et arts. Bulletins :
1895-1896, 4« fasc ; 1897-1898, !"• et 2" lasc.
— 580 —
— Société historique et archéologique du Maine. Revue : t. XL,
2^ semestre ; t. XIJ, i"" semestre.
Monlaubaii. — Société archéologique de Tarn et Garonne. Bul_
lei'in : t. XXIV, année 1890, 4 trimestres.
Montbrison. — Bulletin de la Diana : t. IX, n"* de 1 à 7. —
Recueil de mémoires et documents mr le Forez : t. XII.
Montpellier. — Académie des sciences et lettres. Mémoires :
2« série, t. 1er, n°s 5, 6, 7.
Nancy. — Société d'archéologie lorraine. Journal: ^f)" année, 1896,
— Académie de Stanislas. Mémoires : 5" série, t. XIV, 189G.
Nantes. — Société académique de Nantes et de la Loire-Inférieure.
Annales : t. VII de la 7^ série, 1896, l''' et '2" semestres.
— Société archéologique Bulletins : t. XXXV, année 1890,
1er semestre.
Nevers. — Société Niversaise de lettres, sciences et arts. Bulletins :
3« série, t. VII, XVJ1« volume, 1", 2« et 3^ fasc.
Nice. — Société des lettres, sciences et arts des Alpes-Maritimes.
Annales : t. XV, 1896.
— Société centrale d'agriculture, d'horticulture et d'acclima-
tation. Bulletins : 36*^ année, 12^ numéro ; 37'" année, les 12 n°^.
Nîmes. — Académie du Gard. Mémoires : 7*" série, t. XIX, 1890.
Oriéans. — Académie de Sainte-Croix. T. Vil, 4* fasc, août 1895.
— Société d'agriculture, sciences, belles-lettres et arts. Mémoires:
t. XXXV, les 4 nos de 1896.
— Bulletin de l'instruction publique du département du Loiret :
t. XII, n°sl,2, 3.
Paris. — Académie des inscriptions et belles-lettres. Bulletins :
t. XXIV, de septembre à décembre 1896 ; t. XXV, de janvier à
octobre 1897.
— Préfecture de la Seine. Histoire générale de Paris. — Registre
des délibérations, t. VIII, 1576-1580. — Les métiers et corpo-
rations, III — XIV'', XVIII*^ siècles. — Tissus, étoffes, vêtements.
— Société des antiquaires de France. Bulletins : 1895-1890 ;
Mémoires : 6* série, 1894-1895.
— Société de Thistoire de France. Annuaire-Bulletin : t. XXXIII
1890. — La Règle du Temple, 1 vol. — Relation de Spanlieim sur la
— 581 —
cour de Fran-ie en iGOO, 1 vol. — Journal de Nicolas de Baye, 2 vol.
— Gestes des évêques de Cambrai, 1 vol. — Mémoires d'Olivier de la
Marche, A vol. — Chroniques de Rigord et de Guillaume le Breton,
2 vol. — Chronique jtormande du XIV" siècle, l vol. — Mémoires
de Nicolas Gaulas, 3 vol. — Mémoires de M""^ du PlessisMornay,
2 vol. — Notices et documents publiés pour le cinquantenaire de la
Société, 1 vol. — Nouveaux comptes de l'argenterie des rois de
France, 1 vol. — Chroniques d'Ernoul et de Bernard le Trésorier,
1 vol. — Chroniques de Saint -Martial de Limoges, 1 vol. — Lettres
d'Antoine de Bourbon et de Jeanne d'Albret, l vol. — Annales de
Saiut-Bertin et de Saint-Vaast d'Arras, 1 vol. — Chronique du
bon duc Loxjs de Bourbon, 1 vol. — Le Jouvencel, par Jean de Biieil,
2 vol. — Chronique de Jean Lefèvre, seigneur de Saint-Rimy, 2 vol.
— Mémoires de Michel de Huguerye, li vol. — Extraits des auteurs
grecs concernant les Gaules, G vol. — Annuaires 'm-\^ : années 1837,
1839, 1840, 1841, 1842, 1843 et 1854. — Annuaires-Bulletins :
années 1863, 18G4, 1865, 1866, 1867, 1869, 1870-71, 1872,
1873, 1874, 1875, 1876, 1877, 1878, 1879, 1880, 1881, 1882,
1883, 1884, 1885, 1886, 1887 et 1888.
— Revue des éludes grecques : t. IX, n<'^ 35 à 39.
— Revue des questions historiques : 31' année, I2l« liv. ;
32*^ année, 122% 123^ et 124^ liv. ; table des t. 41 à 50.
— Revue de la Société des Etudes historiques : 62« année, 1896.
— Société française d'archéologie. Congrès archéologiques de
France ; 60" à Abbeville, en 1893 ; 61^ à Saintes, 1894.
— La Melusiine, n" 6, novembre et décembre 1896; n" 7 à 12,
année 1897.
Pau. — Société des sciences, lettres et arts. Bulletins : 2° série,
t. XXIV, 1894-1895; t. XXV, 1895-1896.
Périgueux, — Société historique et archéologique du Périgord.
Bulletins : t. XXlil, novembre et décembre 1896 ; t. XXIV,
année 1897.
Poitiers. — Société des antiquaires de l'Ouest. Bulletins : 2^ série,
t, VIII, 3e et 4« trimestre, 1896 ; t. IX, 1^ 2« et 3* trimestre, 1897.
— Société académique d'agriculture, belles-lettres, sciences et
arts. Bulletins : n" 338.
— 582 —
Reims. — Académie nationale. Travaux : 99® volume, 1895-
1896, t. I.
Rennes. — Société archéologique. DuUclins et Mémoires : t. XXVI,
1897.
Rochechoiiart. — Société de* amis des sciences et des arts. Bul-
lelins : t. VI, n°s 4, 5 et G ; t. VII, n"» i à 4.
Rodez. — Société des lettres et sciences de l'Aveyron. Mémoires:
t. XV, 1" livr.
Roubaix. — Société d'émulation. Mémoires : 3® série, t. lll et IV.
Rouen. — Académie des sciences, belles -lettres et arts. Précis
analytique des travaux, 1895-1896.
— Commission des antiquités de la Seine-Inférieure. Bulletins :
t. X, 2« et 3* livr.
Saint-Dié. — Société philomatique vosgienne. Bulletins: 22' année,
1896-1897.
Saint-Omer. — Société des antiquaires de la Morinie. Bulletin
historique : ib'^ année, t. IX, fasc. 4 ; 46^ année, t. X, fasc. 1, 2, 3.
— Les Chartes de Saint-Berlin, publiées par l'abbé Rled, t. IV,
ler fasc. — Mémoires: t. XXIV.
Saintes. — Société des archives historiques de la Sainlonge et de
l'Aunis. — Revue de Saintonge et d'Aunis, t. XVII, les 6 livraisons
de 1896.
— Commission des arts et monuments historiques. Recueil,
4e série, t. III, l^^ 2«, 3'= et 4" livr. J897.
Scnlis. — Comité archéologique. Comptes rendus et Mémoires :
3' série, t. X, année 1895.
Soissons. — Société archéologique. !^i<//(?/f/!: 3-* série, t. III, 1893;
|. IV, 1894.
Toulon. — Académie du Var. Bulletin: nouvelle série^ t. XIX,
1896.
Toulouse. — Société archéologique du Midi de la France. Bulletins:
nouvelle série, n^^ 19 et 20. — Mémoires: t. XV, 2° livr.
Tours. — Société archéologique de la Touraine. Bulletins : t. X,
2% 3« et 4* trimestre 1896 ; t. XI, 2^ et 3" trimestre 1897.
Troyes. — Société académique d'agriculture, des sciences, arts et
belles-lettres de l'Aube. Mémoires: t. XXXIII, 3« série, 1896.
— 583 —
Valence. — Société d'archéologie et de statistique de la Drôrre.
Bulletins : n°s 121. 122 et 123.
Valenciennes. — Société d'agriculture, sciences et arts. Bévue :
t. XLVI% no» 1 à 12.
Vendôme. — Société archéologique, scientifique et littéraire du
Vendômois. Bulletins : t. XXXV.
Versailles. — Commission départementale des antiquités et des
arts, t. XVll, 1897.
IV, — SOCIÉTÉS ÉTRANGÈRES.
Anvers. — Académie d'archéologie de Belgique. Bulletins:
¥ série des annales, 2« partie, XXVIII, XXIX, XXX.
Bari (Italie). — Académie héraldique italienne. Giornale araldico-
genealogico-diphinatico : fasc. 8 à 12 ; année 1890; 1 et 2, 1897.
Bruxelles. — Société royale de numismatique belge. Bévue de
numkmatique : \SOQ, 52" année, 4'Mivraison ; 1897, 53* année,
l'■^ 2% 3" et 4" livraisons.
— Société des BoUandistes. Analeda Bollandiana : t. XVI, fasc. 1,
2 et 3.
Bucharest. — Annales de racadémie roumaine: t. XV, XVI,
XVII, XVIII, XIX — Histoire de la renaissance en Bonmanie: t. I,
II, III, IV, V, VI, VII. — Documents sur l'histoire roumaine : in-4°.
— De Hurmuzaki, vol. II, supplément, vol. IX et X. — Histoire de
Charles /«■-, t. I et II.
Genève. — Société de géographie. Le Globe : t. XXXVI, 5« série ;
t. VIII, n»« 1 et 2. — Mémoires : juillet 1897.
— Société d'histoire et d'archéologie. Bulletin: U* livraison. —
Mémoirca et documents: 2« série, t. IV.
Gorlitz (Silésie). — Nouveau Mngazin de Lusace. — l'^ et 2« liv.,
1S96. — Codet diplomaticus Lusatiœ superioris : t. II,
Liège. — Institut archéologiciue liégeois. Bulletins : t. XXV.
Lund (Suède). — Acta universitaiis lundenm : t. XXXIl, 2 fasc.
Luxembourg. — Section historique de l'Institut royal grand-ducal.
Publications, vol. XLV.
Metz. — Académie. Mémoires : 2« période, LXXVI'^ année, 3" série,
- 584 —
XXIV* année (1894-1895) ; LXXVIl^ année, 3« série ; XXV° année
(1895-1896).
Mexico. — Memorias y revista de la Societad cienlifica : t. X,
(1896-1897), n"' 1,2, 3 et 4.
Namur. — Société archéologique. Annales : t. XXII, 2^ et 3^ livr.
Neufchàtel. — Société Neufchàlelloise de géographie, Bulletin :
t. IX, 1896-1897.
Saint-Pétersbourg. — Société archéologique impériale de Russie,
t. VIII, livraisons 1 et 2, nouvelle série. — Travaux de la section
d'archéologie russe et slave, livre l'^'", 1895, avec planches et vignettes
dans le texte. — Idem, livraisons 3 et 4.
Discours lu à l'assemblée solennelle de la Société archéologique
impériale de Russie, le 15 décembre 1896, par le professeur II. Yese-
lovski, membre actif.
Atlas relatif à une expédition scientifique dans le Caucase et sur les
côtes méridionales de la mer Caspienne, en 1860-1861, par B. Dorn.
— Publié par la Société archéologique impériale de Russie, Saint-
Pétersbourg 1895.
H.-E. Brandenburg. L'antique Ladoga. Dessins et description
technique de l'académicien V. V. Susloff. PMition publiée à l'occasion
du Jubilé de la Société archéologique de Russie. Saint-Péters-
bourg 1896.
Médailles en l'honneur de personnages de l'empire russe illustres
par leurs travaux, et de dilférentes personnes, t. III.
Description d'antiquités russes, vêtements, armes, costumes de
guerre, harnachements, disposés par ordre alphabétique. (Paul
Sawailoff).
V. V. LatychelT. Recueil d'inscriptions grecques de l'époque chré-
tienne, provenant de la Russie méridionale, avec 13 reproductions.
Saint-Pétersbourg, 1896.
— Compte rendu de la Commission impériale archéologique,
années 1891, 1892, 1893 et 1894.
— Matériaux pour services à l'archéologie de la Russie, du n° 13
au n° 20.
Stockholm. — Académie royale des antiquités. Accessions Catalog.,
II, 1896.
— 585 —
Tongres. — Société scientifique et littéraire de Limbourg.
Bulletin, 1897.
Washington. — Smilhsonian institution. — Annnal report of Ihe
bureau ofelhnology : 1892, 1893, 1894, 1895. — Annual report o{
the board of régents of the Smithsonidn inslitution : juin 1894 à
juin 1895.
V. — ABONNEMENTS.
Revue critique, année 1897.
Polybiblion, année 1897, partie littéraire et partie technique.
Bulletin biblwijrnphigue, année 1897.
Revue de Loir-et-Cher, année 1897.
>K^
Orléans. — Iinp. Paul Pioelet
TABLE DES PRINCIPAUX ARTICLES
CONTENUS DANS LE ONZIÈME VOLUME DES BULLETINS.
(Bulletins n«« 155 à 161. — 1895 à 1897)
Pages.
Séance solennelle du 7 mai 1895 (distribution des prix du
sixième concours quinquennal)
L'âge de Jeanne d'Arc à l'époque du siège d'Orléans, par
M. Guerrier 71
Inscriptions des cloches de Vennecy (Loiret) et du Tranger
(Indre), par M. G. Vignat 94
Dignitaires et chanoines de la collégiale de Saint-Aignan d'Or-
léans, par M. Ch. Cuissard. .... 100
Monnaies trouvées aux Bordes (commune de Sully-sur-Loire),
par M. Herluison 126
Lettres de maîtrise en chirurgie 127
Souvenirs de saint Aignan, évéque d'Orléans, dans l'Aqui-
taine, par M. A. Dupré ; . . 129
Notes sur l'église de Saînt-Aignan, de Rome, par M. A. Dupré. 134
Discours d'un député de Bordeaux, aux États-Généraux d'Or-
léans, en 1560, par M. A. Dupré 136
Les rouleaux des morts dans l'Orléanais, par M. A. Dupré. . 139
Notice nécrologique sur M. Emile Manière, par Mgr Des-
noyers 148
Programme du Congrès des Sociétés savantes en 1890. . . . 150
Liste des ouvrages offerts à la Société en 1895 159
Harangue de Pyrrhus d'Angleberme, à l'Université d'Orléans,
par M. A. Dupré 201
Poésies de Jean Marius, Orléanais, par M. A. Dupré .... 208
Lettres inédites de Philippe de Béthune à son fils Henri de Bé-
thune. par M. A .Dupré 211
TOME XI. — BULLETIN N» 161. 38
— 588 -
Pages.
Sermons du Père Maurice Hylaret, cordelier, prêches à Or-
léans, par M. A. Dupré 220
Jeanne d'Arc en Nivernais, par M. Gaston Gauthier .... 237
Résumé des documents relatifs à un procès entre le chapitre
de Jargeau et le prieuré du Gué-de-Lorme, membre de
l'abbaye de Saint-Euverte, par M. Jarry 242
Notes sur une découverte de tombes en pierre trouvées au
pied de l'église Saint-Euverte et sur les réparations récem-
ment laites dans cet édifice, par M. L. Dumuys 244
Note sur le Pénitent de Châteauneuf, par M. l'abbé Uzureau. 246
Congrès des Sociétés des Beaux- Arts des départements, par
M. Herluison . 259
Note sur les imprimeurs et les libraires du département de la
Vienne, par M. A. de la. Bouralière .- 264
Programme du Congrès des Sociétés savantes en 1897 .... 267
Notice sur L.-H. Tranchau, par M. Guerrier 285
Mémoire du scolastique de Sainte-Croix, au sujet de la nomina-
tion des professeurs du collège, en 1762, par M. Tranchau. 321
Découvertes (1893, 1894, 1895), par Mgr Desnoyers .... 329
Note sur les portes du transept de la cathédrale d'Orléans, par
M. G. ViGNAT 353
Note relative à une inscription funéraire sur plaque de plomb
trouvée dans l'enclos des dames de Saint-Dominicjue de
Montargis, par M. le Chanoine Gochard 364
Lettre du duc de Montpensier à Charles IX, écrite d'Orléans,
le 5 mai 1568, par M. le Comte Bague.nault de Puchesse, 366
Peintres-verriers Orléanais, par M. Herluison 368
La bague de Pertinax, par Mgr Desnoyers 375
Découverte de sépultures antiques et de puits funéraires à
Saint-Martin-le-Seul, près Pithiviers, par M. Martellière. 382
Note relative à des débris d'anciens édifices d'Orléans des Xle
XVe etXVI* siècles, enfouis depuis une cinquantaine d'années
au lieu dit « Le Colombier », près Gléry (Loiret), par
M. Léon Dumuys 385
Note sur la chapelle Pelletier, par M. Guerrier 391
— 589 -
Pages.
Ouvrages offerts à la Société pendant l'année 1896 392
Anne de Caumont (une grande chrétienne au XVIIe siècle.—
La jeunesse de Louis XIV, par le R. P, Chérot, de la Com-
pagnie de Jésus), par M. Herluison 439
Une visite du R. P. Camille de la Croix à Orléans, par
M. L. DuMUYS 440
Médailles trouvées à Boisseaux en février 1896, par Mgr Des-
noyers 444
Lettre de Daniel Jousse, par M. Gh. Cuissard 445
Découvertes archéologiques (1893-1894), par Mgr. Desnoyers. 449
Documents de sigillographie orléanaise, par M. Léon Dumuys. 452
Le sac de Rome en 1527, par Léon Durey (M. L. Jarry) . . . 456
Les coutumes du péage de Monsay (1201), par M. Cochard. . 458
Nouveaux objets entrés au Musée, par Mgr Desnoyers . . . 465
Lettres patentes de Charles VIII pour la réfection du terrier
de Sainte-Croix, par M. Bloch 483
État sommaire de la série G (clergé séculier) des archives dé-
partementales du Loiret 491
Les verrières de Jeanne d'Arc à la Cathédrale d'Orléans, par
Mgr Desnoyers 505
Les fours à réduction du puits d'Havenat, par M. Léon Dumuys. 517
La révocation de l'Édit de Nantes à Orléans. Démolition du
temple de Bionne, par M. Bloch 522
Découvertes archéologiques, par Mgr Desnoyers 523
Un sarcophage ancien à Ferrières-en-Gâlinais, par M. l'abbé
GuiLDOUx 525
Médaille de Juba, par Mgr Desnoyers 526
Notes chronologiques sur Jean de Mùcon, par M. Ch. Cuissard 529
Souvenirs Orléanais à Bologne, par M. H. Herluison .... 540
Découverte à Meung-sur- Loire, par M. II. PouLLAiN 549
Découvertes dans la cathédrale en décembre 1889, par
Mgr Desnoyers 551
Programme des Congrès des Sociétés savantes en 1898 . . . 559
Ouvrages offerts à la Société en 18y7 574
TABLE ALPHABÉÏIUUE
DES MATIÈRES CONTENUES DANS LE ONZIÈME VOLUME
Académie des inscriptions et
BELLES-LETTRES, dou à la So-
ciété, p. 254.
Académie de Sainte-Croix, p 21.
Adam, instituteur à Ta vers, p. 256,
342.
Allaines (l'abbé d'), vicaire géné-
ral, p. 342.
Alphonse (d'), travail par M. F.
Pérot, p. 434.
Amelot (l'abbé), curé de Saint-
Jean-de-la-Ruelle, p. 24, 25;
obtient une mention honorable
au concours, 63.
Amelot (La Famille), p. 41.
Amsterdam (Congrès d'études his-
toriques), p. 480.
Anne de Caumont, par le P. Ché-
rot, p. 419 et 439.
Annonciade (la maison de 1'), rue
du Tabourg, à Orléans, p. 191.
Archives départementales,
p. 429, 430, 491.
Art au rabais (r\ par M. Vignat,
p. 419.
Atepomarus Apollo, p. 199.
Auvergne (tablettes d'), p. 84.
AuvRAY (Lucien), membre cor-
respondant, p. 428, 432 ; ses
dons à la Société
430.
24, 347 et
B
Baguenault de Puchesse (Le
comte Gustave), annonce la pu-
blication de l'ouvrage de M. Col-
lin sur le Vieux pont d'Orléans,
p. 15 ; fait connaître son traité
avec l'imprimeur pour cet ou-
vrage, 16 ; signale l'envoi par le
ministère de l'étude de M. Al-
fred Martin sur les moyens de
transport dans Paris, 17; fait
décider que l'ouvrage de M. Col-
lin sera intitulé : Le vieux pont
d'Orléans, étude sur les ponts
au moyen âge, 18; donne lec-
ture de sa notice sur M. Collin,
18 ; annonce l'envoi des six vo-
lumes parus des Registres et
délibérations du bureau de la
ville de Paris, 21, 22; félicite
Mgr Desnoyers élevé à la di-
gnité de protonotaire aposto-
lique, M. Bailly, qui a reçu le
prix zoographos et M, Ilerlui-
son, nommé chevalier de la Lé-
gion d'honneur, 23 ; fait l'éloge
(le M. Danton, 20 ; communique
le texte du discours qu'il pronon-
cera lors de la distribution des
prix du concours, 26 ; prononce
ce discours à la distribution, 27;
— 592 -
complimente M. Lafenesfre,
présent à cette séance, 04; com-
munique un travail de M. Mar-
tellière, 05 ; félicite M. Tran-
chau, couronné par l'Académie,
pour son ouvrage sur le lycée-
d'Orléans, 00; annonce que le
ministère donnera une subveni
tion de 500 francs pour l'ou-
vrage de M.' Collin, 07 ; nommé
vice-président à la Société de
l'histoire de France, ibid. ; pu-
blie deux articles dans le Poly-
Mblion, 91 ; nommé vice -prési-
dent de la Société, 91 ; son dis-
cours en quittant la présidence,
92 ; 187 ; 192 ; 254 ; élu membre
de la commission de la biblio-
thèque, 257 ; chargé par l'Etat
de publier les lettres de Cathe-
rine de Médicis, 258 ; commu-
nique une lettre du duc de Mont-
pensier, 341 ; signale l'acquisi-
tion par la bibliothèque natio-
nale de lettres intéressant l'Or-
léanais, 348 ; annonce que M. Au-
vray en fera la copie et offre des
lettres de M. Cypierre et de M.
d'Entraigues, ibid. ; réélu vice-
président, 350 ; la lettre du duc
de Montpensier est insérée avec
une note au Bulletin, 306 ;
nommé membre résidant du co-
mité des travaux historiques,
423 ; propose la publication par
la Société d'un volume spécial
en souvenir du cinquantenaire
qui va être célébré, 429 ; 430 ;
communique des renseignements
sur une tragédie de ^Iontchré-
tien, représentée à Orléans en
1003, ibid. ; nommé président
de la Société de l'histoire de
France, 430 ; 481 ; réélu vice-
président de la Société, ibid. ;
réélu membre de la commission
delabibliothèque,t6ici.; prononce
l'éloge de M. Bardoux, décédé,
480 ; ses dons à la Société, 09 et
470.
Baillet, p. 348.
Bailly (Anatole), reçoit le grand
prix zoographos, p. 22, 23.
BARBiEr< (Paul), p. 16.
Barbier de Montaut (Mgr.),
p. 254 et 433.
Bardoux (Léon), ancien ministre,
membre honoraire élu étant dé-
céda, son éloge est prononcé en
séance, p. 480.
Barentin (quai d'Orléans), trou-
vaille faite en Loire en face de
ce quai, p. 88.
BA.SSEVILLE (Anatole), p. 19; 20;
87; 88; 91 ; 189; 192; 258; élu
membre de la commission des
publications, 351; 419; 421; 434;
477 ; ses dons à la Société, 88
et 192.
Basonnière (Ernest de), don à la
Société, p. 254.
Beaucorps (Maxime de), p. 25,
20, 04 ; don à la Société d'une
médaille commémorative du con-
cours, 05; 191; 348; 421.
Beaugency (marchés passés à),
p. 250 ; peintres verriers, 342 ;
coin de la maille d'or, 344 ;
chapelle Dunois ou Pelletier,
349 et 391 ; 308.
Beaulièu, découverte des fours à
réduction en 1897, p. 432, 434,
435 (voir Bouxières-aux-Dames,
p. 435).
Beaune-la-rolande (étymologie
du nom), p. 25, 34 et 420.
Beauvais (cinquantenaire de la
Société archéologique de),
p. 474.
Beauvilmers (Maxime), p. 18,
25 ; obtient une médaille hors
concours, 63.
Beaux-arts, la 21« session de la
Société se tient à l'Ecole, le
20 avril 1897, p. 256.
Bellet (l'abbé), p. 188.
— 593 —
Bernard (l'abbé), curé de Lhuitre
(Aube), don à la Société,
p. 471.
Bernois (l'abbé), curé de Gravant,
p. 24, 26, 51 ; son essai sur Lor-
ris obtient le 2e prix partagé du
concours, 62.
Berton (Paul), conseillera la Cour
d'Orléans, don à la Société,
p. 252.
Besson (Jacques), opuscules,
p. 189.
Béthune (Philippe de), lettres iné-
dites, p. 189 et 211.
Bibliophile Orléanais (le),
p. 467.
Bibliothèque de la Société, né-
cessité d'aménager les combles
de la Salle des Thèses, pour
placer les collections, p. 84.
Blanchard (l'abbé), curé de Sou-
day, p. 24, 54 ; son histoire de
Souday obtient le l«r prix par-
tagé du concours, 62 ; don à la
Société, 67.
Bloch (Emile), archiviste du Loi-
ret, élu membre [de la Société,
p. 348, 349 ; membre du comité
Orléanais d'arrondissement pour
l'Exposition de 1900, ibicL, 350 ;
nommé officier d'académie, 418 ;
lit un travail sur les origines de
la taxe du pain à Orléans, 423,
426 ; communique une note sur
la réfection du terrier de Sainte-
Croix, propose de publier un
bulletin du classement des fonds
non encore inventoriés des ar-
chives et lit un travail sur la
taille à Orléans en 1789, 430,
431, 432 ; lit un travail sur une
note relatant la démolition du
temple des calvinistes de Bionne
en 1635, 435, 439 ; commence
la lecture d'un ouvrage sur Le
commerce des grains dans la
généralité d'Orléans sous le ré-
gime de la liberté, 469 ; termine
cette lecture, 470, 471 ; l'im-
pression de cet ouvrage est vo-
tée, 472 ; une analyse critique
de ce livre paraît dans le « Bul-
letin du comité des travaux his-
toriques et scientifiques », 476;
sa note sur la réfection du ter-
rier de Sainte-Croix est insé-
rée au Bulletin, 483, ainsi que
sa note sur les calvinistes de
Gombleux, 522 ; don à la So-
ciété, 425.
Blois, p. 88, 348,
Blois (vicomte de), ses démêlés
avec les vicomtes de Château-
dun, 257.
Blois (Pierre de), ses lettres à
. l'Eglise d'Orléans, p. 189.
Blondel, notaire à Beaugency
p. 189, 256.
BoEGNER, préfet du Loiret, p. 27,
339.
Boisseaux (trouvaille faite à),
p. 425 et 444.
BoLTiÉ, fondeur de cloches à Or-
léans, p. 254,
Bologne (Italie), p. 477 et 546.
Bonnardot (François), membre
correspondant, p. 21.
Bordeaux (discours d'un député
de), p. 126.
Bordes (Les) près Sully, monnaies
trouvées), p. 85 et 125.
Boston (musée préhistorique de),
p. 20.
Boucher de Molandon, p. 66.
Boudin (Thomas), p. 417
BouGLON (le baron R. de), don à
la Société, p. 24.
Bouralière (A. de la), dons à la
Société, p. 252, 255 et 264.
BouRDiN (Michel), sculpteur Orléa-
nais, p. 417.
BouxiÈRES-AU.v-DAMES (Meurthe-
et-Moselle), découverte de fours
à réduction, p. 435 (voir Beau-
lieu).
Brasse.mpuy, p. 426.
— 594 —
Bréhal (Jean), grand inquisiteur,
p. 425.
Brémont d'ars (le comte de), don
à la Société, p. 498. g
Bricy (commune de Patay), dé-
couverte, p. 335.
British-museum de Londres, con-
tient un morceau de musique
sur Jeanne d'Arc, p. 70.
BucY-LE-ROi, monnaies trouvées,
p. 341.
BuLLiOT, p. 467.
Bureau de la Société, en 1895,
p. 14 ; en 1896, 184 ; en 1897,
416.
BussiÉRE (La), p. 34.
BussY (de) évêque d'Orléans,
p. 252 et 428.
BuTTi (Adèle), de Trieste, don à
la Société de son livre sur Jeanne
d'Arc, p. 344.
Gabu (Jehan), p. 473.
Galixte III (pape), lettre donnée
au musée de Jeanne d'Arc,
p. 255.
Gallaghan (le chanoine Ramon o')
de Tortose (Espagne), don à
la Société, p. 472.
Camp romain, de Ghamp-Glair,
par M. G. Mallard, p. 425.
Capperon (Joseph), don à la So-
ciété par ses frères, p. 474.
Garanda (Album de la collection),
p. 342.
G ARMES (rue des), découverte en
1897, p. 427.
Gathédrale d'Orléans (voyez
Sainte-Groix).
Gaumont (Anne de), comtesse de
Saint-Paul, p. 439.
Cave (Jean), auteur Orléanais,
p. 425.
Gerceau (Androuet du), p. 340.
Ghailly (Milon dei, évoque d'Or-
léans, p. 428 et 452.
Charles VIII (lettres patentes),
p. 483.
Charles IX (lettres du duc de
Montpensier à), p. 341 et 366.
Charpentier (le comte Paul),
p. 16, 26, 63, 85, 188; réper-
toire bibliographique du Loiret,
192 ; chevalier de Saint-Gré-
goire-Ie-Grand, 258 ; archiviste
de la Société, 351 ; commandeur
de l'ordre de Pie IX, 479 ; don
à la Société, 90.
Charron (Alfred), instituteur à
Ghâlette, p. 25, 35, 30 ; mention
honorable et médaille de bronze
au concours, 63.
Chartres, exposition en 1896.
p. 191. '
Ghateaudun (Gartulaire de la Ma-
deleine à), p. 4"22.
Chateaunkuf, p. 91 ; le Pénitent,
p. 246. '
Ghatel (l'abbé), étude de M. F.
Pérot, p. 434.
Châtillon-sur-Loire, fours à ré-
duction du puits d'Havenat,
p. 517.
Ghaumont-sur-Tharonne, p. 475.
Chérot (le R. P.), dons à la So-
ciété, p. 419 et 439.
Ghilleurs-aux-1 îois, découvertes,
p. k^:.iu
Ghouppe, p. 19.
Cinquantenaire (fête du), La So-
ciété la prépare, p. 421, 4v:9,
436, 438, 469, 477 et 481 (voir
au mot Jetcn).
— 595 -
Glermont-Ferrand, siège du
Congrès d'archéologie en 1895,
p. 23 ; programme, 65; réunion,
Clerval (l'abbé), associé corres-
pondant, son ouvrage sur Ful-
bert de Chartres, p. 18.
Cléry, fouilles à la Motte des Elus,
p. 86 et 417.
CocHARû (le chanoine Th.), p. 15,
66 ; lit un travail sur les hon-
neurs rendus par les Orléanais
aux trépassés du siège de i438,
89, 188 ; rend compte de huit
mémoires de M. Duprez, 189 ;
190; 191; 192; 251; 254; lit une
note sur les imprimeurs et les
libraires dans le département
de la Vienne, ouvrage otTert par
M. de la Bouralière, 255 ; inser-
tion de cette note au Bulletin,
264 ; signale un article de Vin-
dépendant de Montargis sur
une inscription, 255; son ou-
vrage sur la Juiverie d'Orléans,
obtient une mention à l'Acadé-
mie des Inscriptions et Belles-
Lettres, 258 ; sa note sur une
inscription trouvée chez les
Dames de Saint-Dominique à
Montargis, est lue par M. Cuis-
sard, 339 ; insertion de cette note
au Bulletin, 364; lit une note
sur les coutumes du péage de
de Monsay, 433 ; cette note est
insérée au Bulletin, 458 ; si-
gnale la découverte d'un cer-
cueil en pierre rue des Quatre-
Degrés, 473; d'un autre cercueil
en pierie à Ferrières, ibid. ; ses
dons à la Société, 66,. 87, 425.
Colas de la Noue, don à la So-
ciété, p. 190.
C0LLIN(A.), p. 15,16, 18, 19,20,
ibid. ; notice par M. Baguenault
de Puchesse, 67, 188, 191, 198,
420.
Comité des travaux historiques
ET scientifiques (le Bulletin du),
article élogieux sur un travail
de M. Bloch, p. 476.
Commerce des grains dans la gé-
néralité d'Orléans, par M.
Bloch, étude insérée aux Mé-
moires de la Société, p. 473 et
476.
Concours sur l'histoire et les
antiquités de l'Orléanais (le\
p. 18, 22, 24, 25,26; séance so-
lennelle, 27, 65.
Congrès archéologique de
France (le), se tient à Glermont
en 1895, p. 70.
Congrès des Beaux-Arts (le),
p. 29 ; se tient à Paris en 1896,
69 ; M. Vignat y lit un travail
sur les portes en bois du tran-
sept de Sainte-Croix, 252.
Congrès des Sociétés des Beaux-
Arts des départements (le),
p. 259.
Congrès des Sociétés savantes
(le), p. 15, 89, 150, 257, 267,
471, 476, 479,557.
Confession (voyez Formule).
Constantin, p. 90.
Contrefaçon des silex préhis-
toriques, p. 425.
COULMIERS, p. 89.
CouRCY, découverte, p. 330.
CouRTiN (Henri), associé corres-
pondant, sa mort, p. 15.
Croix (le Rév. P. de la), visite à
Orléans, p 423. 425 et 440.
Cuissard, 16 ; 17 ; 24 ; notice sur
la Société archéologique, 25 ;
66 ; communique une liste des
dignitaires et chanoines de
Saint-Aignan, 70, 84; félicité
de son projet d'annuaire biblio-
graphique du Loiret, en colla-
boration avec M. Charpentier,
85; nommé membre de la com-
mission des publications, 91 ;
son travail sur les dignitaires
et chanoines de Saint-Aignan
est inséré, 100 ; il est nommé bi-
bliothécaire de la ville, 190, 192,
ibid., i9S; signale une insorip-
— 596
tion trouvée dans l'Indre, 199,
339, 340 ; lit un rapport sur
plusieurs notices de Mgr Des-
noyers, :ii4l; 343; 344; 345; 346;
donne lecture d'une lettre de
Daniel Jousse, 425 ; propose la
publication de divers travaux
de M. Bloch, 431 ; nommé offi-
cier de l'instruction publique,
432 ; sa note sur Daniel Jousse
est insérée, 445 ; lit un mémoire
sur Jeayi de Mâcon, 469, 472 ;
lit un rapport sur l'ouvrage de
M. Desnoyers relatif à l'image-
rie populaire à Orléans. 477,
ibid. ; lit une notice sur une
Formule de confession en Haut-
Allemand, ibid.., 479; désigné
pour faire à la séance du cin-
quantenaire un rapport sur les
travaux de la Société, 481 ; sa
note sur Jean de Màcon est in-
sérée, 529 ; ses dons à la Société,
16, 90, 476.
D
Danton, membre titulaire rési-
dant. A son décès, M. Rague-
nault de Puchesse prononce son
éloge, p. 26.
Découvertes archéologiques en
1893, 1894 et 1896, p. 329, 449,
470, 523.
Delagardette, architecte Orléa-
nais, p. 420.
Delisle (Léopold), membre cor-
respondant, p. 188.
Descartes, célébration du 3e cen-
tenaire à Tours, p. 425.
Desnoyers (Mgr), lit un travail
sur un tableau historique de
Jeanne d'Arc, p. 15 ; l'insertion
au Bulletin de cette note est
votée, 19 ; lit un mémoire sur
les fouilles delà Loire en 1894,
ibid. ; fait connaître un don au
musée d'Orléans par le musée
préhistorique de Boston, 20; 21;
félicité de son élévation à la di-
gnité de protonotaire aposto-
lique, 22 ; fait connaître l'ins-
cription placée par ses soins à
Sainte-Croix et relative à la vi-
site de Jeanne d'Arc, 67 ; 85 ; lit
un travail intitulé Deyni-tScience
en archéologie, 8t^ ; lit une note
sur les objets trouvés dans
les démoitions de la nou-
velle rue de la Gare, 90 ; lit
une notice sur le sculpteur Ma-
nière 90 et 148; lit un travail
sur la maison de l'Annonciade,
191 ; sur les découvertes archéo-
logiques faites dans le Loiret de
1893 à 1895, 193; 197; 242 ; sur
une lettre autographe de Ca-
lixte III et sur une statue de Du-
nois, 255 ; 258 ; sur une mon-
naie protestante à l'effigie de
Louis XII, 340 ; ces travaux se-
ront insérés au Bulletin ou
dans les Mémoires, 341 ; fait un
rapport sur trois haches don-
nées au musée et sur des
pièces de monnaie, 341 ; lit un
travail sur une bague avec cha-
ton à l'effigie de Pertinax, 343,
344 ; sur le coin de la maille
d'or à Beaugency, 344 ; 346 ;
349 ; insertion au Bulletin de
son travail sur la bague de Per-
tinax, 375 ; 417 ; 4'il ; lit une
note sur une trouvaille de mon-
naie à Boisseaux, 425 ; 426 ;
cette note est insérée au Bulletin,
444 ; lit un travail sur les décou-
vertes archéologiques, faites à
Orléans en 1893 et 1894, 428;
insertion de cette note au Bul-
letin, 431 ; 432 ; 449 ; lit une
note sur une médaille d'argent,
4.'}5 ; 438 ; insertion au Bul-
letin de sa note sur des
vases en terre cuite trouvés à
Jouy et donnés au musée par
M. Lemaigre, 465 ; lit une note
— 597 —
sur une trouvaille de haches et
de lampes près de Patay, 409 ;
cette note est insérée au Bulle-
tin, 523 ; commence la lecture
d'un travail intitulé VHistoire de
V imagerie populaire à Orléans,
473 ; continue cette lecture,
473, 476 ; sa note sur une mon-
naie de Juba fait l'objet d'un
rapport de ^I. Basseville, 477 ;
elle est insérée, 5'i6; 481 ; sa
note sur des Découvertes dans
la cathédrale en décembre 1889
est insérée, 551 ; ses dons à la
Société, 69, 198, 341, 419.
Diana (revue de la), p. 420.
Didier, membre titulaire résidant,
p. 89; 91 ; 187 ; nommé membre
du Comité d'Orléans pour
l'exposition de 1900, 349; 41».
Documents de sigillographie orléa-
naise, p. 457.
DoMET (Paul), lit un travail sur
l'étymologie des noms de lieu
dans l'ancienne torêt d'Orléans,
21 ; fait l'appel des lauréats du
concours, 62; félicité publique-
ment ;i raison de son travail in-
titulé Histoire de la Forêt d'Or-
léans, 63 ; dépose les éléments
du Bulletin du 4e trimestre
de 1896, 425, 471 ; à son décès
M. Vignat prononce son éloge,
478 ; don à la Société, 417.
DoMiTiEN, par Georges Goyau,
p. 90.
Donateurs principaux de la So-
ciété (plaque commémoralive
des), p. 256 et 481.
Dorez (Léon), dons à la Société,
p. 425 et 429.
Doublet, p. 431.
Drioux, substitut du procureur
général, don à la Société,
p. 345.
DuFOUR, conservateur à la biblio-
thèque de Gorbeil, 69 ; élu
membre correspondant, p. 83.
DuMUYS (Léon), communication
sur des fouilles au faubourg
Saint-Vincent, p. 15, 16 et 17 ;
communique une lettre de maî-
trise en chirurgie. 91 ; elle est
insérée au Bulletin, 127; 189;
191 ; signale des tombes en
pierre découvertes près Saint-
Euverte, ainsi que de menus
objets, place de la République,
193 ; sa note, à ce sujet est
insérée, 244 ; signale en-
core des débris gallo-romains
découverts rue de Gourville,
253 : assistera au Congrès de la
Société française d'archéologie
à Morlaix, 254 ; 347 ; 349 ; 385 ;
418 ; parle d'une visite du P. de
la Croix à Orléans et signale un
texte relatif à une crypte proche
la tour Saint-Laurent, 423 ; lit
une note sur la visite du P. de
la Croix, 425, ibid., 426, ibid;
lit un texte et une note sur une
pièce en albâtre de Lagny, 427 ;
renseigne la Société sur deux
trouvailles faites rue des Quatre-
Degrés et rue des Carmes, 427 ;
communique le , moulage de
deux sceaux d'évêques d'Or-
léans et lit une note à ce sujet,
428 ; a représenté la Société aux
fouilles de P)eaulieu, 432 ; roid
compte par lettre de cette mis-
sion, 434; sa notice sur la visite
du P. de la Croix est insérée,
440 ; celle sur les sceaux des
deux évêques est aussi insérée,
452; 469; 474; 475 ; sa note sur
les fouilles de Châtillon est insé-
rée, 517 ; ses dons à la Société,
20, ()7, 87, 345 et 426.
DuNois (statue de), donnée au mu-
sée Jeanne d'Arc, p. 255.
DuPRÉ, membre titulaire non rési-
dant, envoie trois, notices con-
cernant Orléans, p. 87 ; inser-
tion au Bulletin de ces travaux,
129; 188 ; son décès, 190 ; inser-
tion au Bulletin de ses notices
— 598 —
intitulées : Harangues de Pyrus
d'Angleberme, 201 ; poésies de
Jean Marius, Orléanais, 208 ;
lettres de Philippe de Béthune,
211 ; sermons du P. Maurice
Hylaret, 220, 474.
DussERRE, p. 66; 256 ; membre du
Comité d'Orléans pour l'Exposi-
tion de 1900, 349; fait poser la
plaque relative aux principaux
donateurs, 481.
E
Egry, près Beaune-la-Rolande,
p. 69 et 84.
Enseignement moderne (discours
sur 1'), par M. Huet, p. 473.
Etuvée (aqueduc de la fontaine de
1'), p. 17.
EuDE, don à la Société, p. 67.
Exposition de Paris en 1900,
membres de la Société faisant
partie du Comité Orléanais,
p. 349.
F
Favre (Edouard), p. 16.
Ferrières, p. 83 ; découverte d'un
cercueil en pierre, 473, 475,
525.
FÉvin (Antoine), musicien Orléa-
nais, compositeur de messes,
p. 469.
Filleau (René), associé corres-
pondant, don à la Société, p. 88.
Fleury (un manuscrit de) l'ab-
baye contient une formule de
confession en Haut-Allemand,
p. 477 ; 479.
Fontaine (Jehan et François de
la), peintres verriers, p. 369.
Formule de confession en Haut-
Allemand, travail de M. Cuis-
sard, insérée aux Mémoires,
p. 479.
Foucault, curé de Saint-Michel,
à Orléans, p. 420.
Foucher (le chanoine), membre
titulaire décédé, son éloge,
p. 187; 188; 198; 251.
Fournier, p. 66.
Fours a réduction du puits
d'Havenat, à Ghâtillon, p. 517.
Francs (Maxime des), p. 25 ; son
ouvrage intitulé Monographie
de Gautray et de la Mothe, ob-
tient une mention honorable au
concours, 03.
Fulbert, de Chartres, par M. Cler-
val, p. 18.
G
Gaidoz, p. 10.
Gare (rue de la), découvertes,
p. 90, 193, 253.
GATiNAis(éphéméridesGâtinaises),
p. 35.
Gauthier (Gaston), dons à la So-
ciété), p. 334 et 471.
Gauthier (Léon), membre hono-
raire, notice biographique,
p. 472.
— 599 —
Gautray et La Mothe, par M. Max.
des Francs, p. 25 ; 38 ; G3.
Gazette des Beaux- Arts, p. 417.
Genabum, p. 431.
Gênes, p. 345.
Germain (Charles), de Blois,
p. 340 ; élu membre correspon-
dant, 421.
GiEN, notice, p. 25 et 34; la
ligue, 87.
GONDREVILLE - LA - FRANCHE, par
M. Charron, p. 25 ; 36.
GouRviLLE (rue de), découverte
d'une pierre sculptée, p. h8 ;
d'ossements, 193 ; de débris
gallo-romains, 253.
GouvRioN et Grosse Dupéron,
don à la Société, p. 476.
Goyau (Georges), p. 90.
Grabinski (le comte Joseph), de
Bologne, p. 481.
Grellet-Balguerie, membre cor-
respondant, son décès à Londres,
p. 251 ; don à la Société,
p. 191.
Grosse Dupéron, don à la So-
ciété, p. 476.
Guerrier, p. 15; 66; âge de
Jeanne d'Arc lors du siège d'Or-
léans, 70; 71; 197; 198; 256;
notice sur M. Tranchau, 257,
258, 285, 340, 343 ; note sur la
chapelle Pelletier ou Dunoise à
Beaugency, 391 ; membre de la
commission des publications,
481.
GEIGNARD (Ludovic), membre cor-
respondant, p. 436.
GUIGNARD DE BUTTEVILLE, don à
la Société, p. 474.
GuiLDOUX, curé de Ferrières, note
sur un cercueil de pierre,
p. 525.
Guillaume Le Roy, abbé de
Hautefontaine, p. 471 .
GuiLLON, p. 15, ibid., 189; lit
une note sur la découverte en
Loire d'une pierre représentant
une tête de vierge, 258 ; 282 ;
349.
GuiLLY (découverte à), p. 330.
H
Hagen (le docteur), don à la So-
ciété, p. 426.
Hardel (l'abbé), don à la Société,
p. 24.
Haudecœur (l'abbé), p. 252.
Hauvettë, associé correspondant,
p. 66.
Herluison (Henri), félicité de ce
qu'il vient d'être nommé cheva-
lier de la Légion d'honneur, p.
22, 69 ; lit une note sur les
monnaies trouvées aux Bordes,
85 ; ibid. insertion de cette note,
125; 86; 87 -190; 198; 255 ; ibid;
258; 259; donne lecture d'une
lettre de M. Tamisey de Larro-
que, 342 ; lit une note sur un
travail de MM. Blondel et Adam
relatif à des peintres-verriers de
Beaugency et d'Orléans, 342 ;
cette note est insérée, 368 ; est
nommé bibliothécaire de la So-
ciété, 342 ; 343 ; présente un an-
nelet volant du XV^ siècle, 347 ;
est nommé membre du Comité
d'Orléans pour l'Exposition de
Paris en 1900, 349, 350 ; réélu
membre de la commission de la
bibliothèque, 351 ; lit une notice
sur l'ouvrage du P. Chérot inti-
tulé Anne de Caumont, Ail ;
cette notice est insérée, 439 ; 427 ;
430; lit une lettre de M. de la
Vallière sur des objets trouvés à
Chissay, 431; 438; lit une notice
sur M. Pichard, membre corres-
pondant décédé, 468; 473; lit
une note sur des bas-reliefs du
tombeau de saint Dominique et
sur une fresque de Jeanne d'Arc
600 -
à Bologne, 477 ; cette note est
insérée, 546; 478; 480; réélu
membre de la commission de la
bibliothèque, 481 ; ses dons à la
Société, IG, 20, 85, 89, ^188, 192,
254, 256, 340, 344; ibid., 345,
417, 41 il 420, 426, 431, 437,
467, 480.
Hospital-Choisy (la famille de L'),
p. 436.
HuET (Emile), chargé de la table
du dixième volume des Bulletins
p. 17; 21; 23; 69; 70; 83; 86; in-
dique la découverte d'une pierre
curieuse rue de Gourville, 88;
344; élu secrétaire, 351; 422;
469 ; ibid. ; 476 ; 481 ; ibid. ; don
à la Société, 473.
HuGOMN (Mgr), évêque de Bayeux
p. 27.
Hylaret (le P.), p. 189; 201 et
220.
Imagerie populaire (Histoire de 1')
par Mgr Desnoyers, p. 477.
Imprimeurs et Libraires dans le
département de la Vienne, par
M.Gochard, p. 555, 264.
Ingré, stalles de l'église, p. 349.
Innocent III, p. 4l7.
Instruction pui!lique (Ministère
de 1'). Don à la Société, p. 345.
Jacob (Emile), de Montargis, nom-
mé membre correspondant, 351 ;
417 ; dons à la Société, 347 et
434.
Jacob (Georges), nommé trésorier,
p. 91; 197; 342; 347; 349; son
compte de l'exercice 1896 est
rendu et approuvé, 421.
Jargeau, p. 63; 88; 192; 242.
Jarossay (l'abbé), p. 25 ; 63.
Jarry (Eugène), p. 19; 87; 88; 120;
192; 197; résumé des documents
sur un procès entre le chapitre
de Jargeau et l'abbaye de Saint-
Euverte, 242 ; -258 ; 343 ; 350. Don
à la Société, 345.
Jarry (Louis), p. 15 ; communi-
que un travail qu'il a fait sur
Robert le Voyer, peintre Orléa-
nais et qu'il doit lire au Congrès
des Sociétés savantes, 1 7 ; 21 ; 85 ;
90 ; nommé membre de la Com-
mission de la bibliothèque, 91 ;
251 ; 258 ; le Bulletin ardiéolo-
fjique du Vendô7nois publie une
lettre tirée de son ouvrage sur
La guerre des Sabotiers en So-
logne, 419; 420; 422; 426; dé-
pose une note sur une brochure
de M. Dorey intitulée : Le sac de
Borne en i527, 429; insertion
de cette note, 456 ; réélu mem-
bre de la Commission de la bi-
bliothèque, 481 ; ses dons à la
Société, 65, 67, 251, 347, 422 et
474.
Jeanne d'Arc, tableau historique,
p. 15; 17; 19; ibid.; 20; 21; sa
vie par M. Eude, 67 ; panégyri-
que par l'abbé de la Taille, ibid. ;
plaque commémorativeà Sainte-
Croix, 68; photographie de trois
lettres d'elle, 69; son âge au mo-
ment du siège d'Orléans, 70 et 71 ;
morceau de musique sur la
Pucelle trouvé par M. Huet au
Britisch-Museum de Londres, 7i',
71 et 83; 84; à l'exposition de Bor-
deaux, 189 ; au siège d'Orléans,
— 601
190; en Nivernais, 191 et 237;
La Piuzela d'Orlhieux, don de
M. Grellet-Balguerie, 191 ; sa vie
par l'auteur américain Francis
Lowel, 192; Iconographie, 198;
dans la littérature et devant l'o-
pinion en Angleterre, 25'2 ; piè-
ces déposées au Musée, 255 ;
statue à Reims, 341 ; 343; vie
en italien par Adèle Butti, de
Trieste, 344 ; veri-ières de Ste-
Croix, 342 et 505 ; note sur sa
nationalité, ses armoiries et sa
devise, 435 ; sa réhabilitation
425 ; conférence à Vitry, 437
fresque à Bologne, 477 et 54(3
inauguration des verrières, 505
Jeton de présence du cinquante-
naire de la Société, p. 438 et
473.
JoDiN (Henry), son rapport au Con-
grès des Sociétés des Beaux-
Arts du département, p. 259.
Journal des Savants, article sur
la Juiverie d'Orléans de M. Co-
chard, p. 254.
Journal Suisse de chimie et de
pharmacie, p. 426.
JoussE (Daniel), une lettre de lui,
p. 425 et 445.
JouY-LE-PoTHiER (Loiret), collec-
tion donnée au Musée, p. 436.
JovY, membre correspondant, don
à la Société, p. 22, 66 et 437.
JuBA (Médaille d'argent de), p.
435, 477 et 526.
Juiverie d'Orléans (la), par M.
Cochard, p. 87, 254 et 258.
Lafenestre (Georges), p. 21 ; 24;
élu membre honorai4'e, 25; 26;
préside le concours, 27 ; 64.
Lalbalettrier, p. 437.
Larcanger, p. 473.
Larnage (le haron de), p. 87.
Lerlanc, maître en chirurgie à
Orléans, p. 91.
Lemaigre, p. 465.
Leroy (Paul), p. 25 ; son ouvrage
sur Jargeau et ses environs ob-
tient une médaille hors con-
cours, 63 ; 346 ; son travail sur
l'architecte Delagardette fait en
collaboration avec M. Herluison
est publié dans le volume inti-
tulé : Réunion des Sociétés des
Beaux-arts des départements en
1896, 350 ; 420 ; 439 ; ses dons
à la Société, 85, 89, 256, 259 et
344.
Lettre de maîtres en chirurgie
en 1685, p. 86 et 127.
Letourmy, imagier à Orléans,
p. 421.
Levoyer, p. 90.
Limoges, p. 70.
Liste des membres de la Société
en 1895. p. 1 ; en 1896, 171 ; en
1897, 403.
Loire (la) d'autrefois, par M. Bloch,
p. 425.
Loire (fouilles et découvertes fai-
tes dans la), p. 19, 20,258, 282,
336, 426, 436, 449.
Loiret (département du), tableau
des origines communales, p. 34;
192; découvertes, en 1893, 1894
et 1895, p. 193.
LOISELEUR, p. 349.
Lorris-en-Gatinais (Essai sur), par
l'abbé Bernois, p. 24 et 51.
Louis XII (pièce à l'effigie de),
p. 340.
Louis XIV, sa jeunesse par le R.
P. Chérot, p. 439.
— 602 —
LoYNES (Généalogie de la famille Lyon (plan de la ville de), par Du-
de), p. 88. cerceau, p. 340.
Lucius Verus (bronze de), trouvé Lowel (Francis), auteur araéri-
dans la Loire et déposé au Mu- cain d'une vie de Jeanne d'Arc,
sée, p. 436. p. 192.
M
Machault, près de Vennecy,
p. 95.
Maçon (Jean de),' p. 469, 477 et
5-29.
Madeleine (Cartulaire de la) à
Ghâteaudun, p. 422.
Maidy (Germain de), don à la
Société, p. 257.
Mainferme (la), près Vennecy,
p. 97.
Maleyssie (comte Conrad de),
don à la Société, p. 65 et 69.
Mallard (Gustave), don à la
Société, p. 424.
Manière, sculpteur, p. 90, 148.
Marius (Jean), poète Orléanais,
p. 189 et 208.
Marsy (de), p. 25; 254; 426;
don à la Société, 419.
Mârtellière, associé correspon-
dant, p. 65; 69; 342; 345; 382.
Martin (Alexis), son livre : Une
visite à Orhlans, p. 86.
Martin (Alfred), p. 17.
Maulde (René de),ip 69.
Meaux (vicomte de), p. 420.
Médaille commémorative du
concours, p. 65.
Médicis (Catherine de), p. 476.
Mélusine (revue La), p. 16.
Mercy (ordre de la), p. 34.
Merlet (René, archiviste d'Eure-et-
Loir), p. 18,421.
Meung-sur-Loire, p. 420 ; dé-
couvertes archéologiques, 480 et
549.
MiNART Pierre (note sur), par
M. de la Bouralière, p. 252.
Minimes d'Orléans, le cachet ori-
ginal est donné au INfusée, 431.
Monet, professeur au lycée d'Or-
léans, p. 475.
Mongenot (Léon), de Nancy,
p. 19.
Monsay, près Lailly (Loiret),
p. 433, 434 et 458.
Montargis, inscription trouvée
dans l'enclos de Saint-Domi-
nique, p. 255 et 364. 339, 346 ;
Notice sur la ville, ibid. ; légende
du siège, 434.
Montchrétien , sa tragédie :
L'Ecossaise est jouée à Orléans
en 1603, p. 430.
Montigny, canton de Bazoches,
découverte, p. 333.
Montpensier (lettre du duc de)'
p. 341 et 366.
Monuments historiques (Commis-
sion des), p. 427.
MoREAU (Frédéric), don à la So-
ciété, p. 187.
Morlaix, siège du congrès archéo-
logique en 1896, p. 254.
Mortillet (G. de), don à la So-
ciété, p. 425.
Musée historique d'Orléans, p. 20,
255, 341, 427, 431, 435, 43ti,
437, 465.
Musée Jeanne d'Arc, dépôt dans
une vitrine de trois fac-similé de
lettres de l'héroïne, p. 69; lettre
de Galixte III et statue de Du
nois données au Musée, 255.
Musée préhistorique de Boston,
p. 20.
— 603 —
N 0
Neveu, p. 85 et '125.
Orléanais, p. 87 ; rouleaux des
morts, 139.
Orléans, histoire du vieux pont,
p. 15,16,18, 19, 20, ibid., 21,
25, 37, 56, 86 ; États généraux
en 1560, 87 et 136 ; d'Orléans à
Stamboul, 87; juiverie d'Or-
léans, ibid.', siège, 89; journal
du siège, 90; université, 180;
188 ; expectative d'un chanoine,
189; ibid. ; 191 ; 192 ; trépassés
du siège, 193 ; 199 ; ban et ar-
rière-ban convoqué au bailliage
en 1635, 254 ; lettre de Mont-
pensier à Charles IX, 341 et
366 ; peintres verriers , 342 ;
forêt, 417 ; ibid. ; la taxe du
pain, 423 ; thèse de droit en
1667, 428 ; enquête sur la taille
dans la Généralité, 429; 430;
tragédie de Montchrétien, 430 ;
visite du P. G. de la Groix, 440 ;
452 ; le commerce des grains en
1768, 470 et 472; diplôme de
l'Université, 472 ; l'imagerie po-
pulaire, 473 ; le commerce et
l'industrie avant 1789, 476;
l'histoire de l'imagerie populaire
est insérée aux mémoires, 477 ;
révocation de l'édit de Nantes,
p. 522.
Ouvrages offerts a la Société,
en 1895', p. 159 ; en 1896, 392 ;
en 1897, 574.
Pagot, architecte à Orléans, don à
la Société, p. 20.
Paris (exposition de 1900), p. 349.
Parocchi (le cardinal), conférence
sur Jeanne d'Arc, p. 20.
Patay, p. 18, 469, 523.
Paulmier, p. 27.
Peintres verriers de Beaugency
et d'Orléans, p. 342.
Pelletier, p. 27,
Pénitent de Ghateauneuf (Le),
p. 188 et 246.
Pérot (Francis), dons à la So-
ciété, p. 16 et 434.
Persillard, p. 342.
Pertinax (bague de), p. 343.
344.
Peyssonnié(P.), don à la Société,
p. 475.
PlBRAG (de), p. 16.
TOME XI. — bulletin N* 161.
PiCHARD (Emmanuel), membre cor-
respondant, notice biographique,
p. 468.
Picot (Georges), membre corres-
pondant, p. 188.
Picquault (Jehan), p. 373.
Piette de Rumigny (Ardennes),
dons à la Société, p. 89, 346 et
426.
PiGELET, p. 16.
Pithiviers, ancien cimetière, p. 65,
85, 346.
Polybiblion (Le), p. 24, 90, 198,
252, 254, 433.
Pommier, p. 69 ; rend compte du
congrès archéologique de Gler-
mond-Ferrand, 70; 87.
PoNCiNS (de), p. 420.
Poulain, p. 25 ; origines commu-
nales du Loiret, notices sur Gien,
sur Beaune-la-Rolande, sur les
39
— 604 —
Rosières, 63 ; 480 ; découvertes
à Meung, 549.
PouLLiN (le R. P.), jésuite origi-
naire de l'Orléanais, p. 439.
PoULLIN DE LUMINA, p. 439.
Puits d'Havenat (fouilles faites
au), près Beaulieu, p. 434.
Pyrrhus d'ANGLEBERME, p. 189 et
201.
Q
QuAir e-Degrés (rue des), décou-
verte faite en 1897, p. 427; dé-
couverte d'un cercueil, 473.
QuÉviLLON (lieutenant- colonel),
associé correspondant, don à la
Société, p. 67, 86.
R
Rabourdin-Grivot, maire d'Or-
léans, p. 27.
Raguenet de SaiNT-ALBiN, p. 22 ;
26; ibid. ; discours à la réunion
solennelle du concours, 31.
Ratouis (Paul), p. 25 ; histoire
de Saint-Jean-le-Blanc, 62.
Raymond (Michel), curé de Meung,
p. 420.
Réginald de Saint - Aignan ,
p. 546.
Reims, statue de Jeanne d'Arc,
p. 341.
Renaudin (Mgr), p. 342.
Renault (Gustave), p. 85.
Répertoire bibliographique du
Loiret, p. 192.
République (rue de la), à Orléans,
p. 193.
RÉVILLOUT, p. 418.
Révocation de l'Edit de Nantes à
Orléans, p. 522.
Revues ;
— celtique, inscription Ante-
pomarus Apollo, p. 199.
— critique d'histoire et de
littérature, p. 21, 428, 429; ar-
ticle sur Genabum, 431.
Revue des antiquaires de l'Ouest,
p. 433.
— des Inscriptions et Belles-
Lettres, p. 435.
— d'Histoire littéraire de la
France, p. 430.
des questions historiques,
don de la Société, p. 472.
Rigker (Jean), peintre verrier,
p. 369.
Robert le Voyer, peintre Orléa-
nais, travail de M. Jarry sur les
ouvrages de cet artiste, 17, 251.
Rocheterie (Maxime de la), p. 252,
254, 349, 433, 481.
Rome (le sac de) en 1527, p. 425,
456.
Rosières (institution des), p. 34.
RouvRAY, près Patay, découverte
archéologique, p. 336.
Rozière (Eugène de), membre
correspondant élu, son décès,
p. 258.
RoziÉRES, découverte d'une pièce
de monnaie, p. 90.
605 —
S
Sainjon, p. 88, 488.
Saint-Aignan, liste des doyens et
chanoines de la collégiale, p. 84
et 100 ; découverte sur le cloître,
473.
Saint Aignan , son culte , par
M. Amelot, p. 24 et 48 ; souve-
nirs de ce saint dans l'Aquitaine,
87 et 129 ; église consacrée à son
culte à Rome, li4.
Saint Avit, crypte au grand sémi-
naire, p. 423.
Saint-Benoist-sur-Loire, p. 343.
Saint-Cyr-en-Val, découverte ar-
chéologique, p. 331.
Saint-Dominique (bas-reliefs du
tombeau de), p. 477 et 540,
Saint-Eu VERTE, p. 15, 88, 192,
193, 242, 244.
Saint-Jean-de-Braye, p. 434, 522.
Saint-Jean-le-Blanc (histoire de),
p. 25 et 44.
Saint-Jean-de-la-Ruelle, p. 335.
Saint - Laurent - des - Orgerils,
p. 189, 423, 426.
Saint-Martin-le-seul, près Pi-
thiviers, p. 342, 382.
Saint-Paterne (la mosaïque de),
p. 21.
Saint-Péravy-Epreux, p. 329.
Saint -' Péravy - la - Colombe ,
p. 341.
Saint-Savin (mémoire sur un vase
de verre de^, p. 433.
Saint-Sigismond, p. 335.
Saint- Vincent (faubourg), décou-
vertes en lévrier 1895, p. 15, 10,
428, 449.
Sainte-Croix d'ORLÉANS (la cathé-
drale de), p. 07; plaque en
l'honneur de Jeanne d'Arc, 68,
84, 85, 88 ; mémoire écrit par
le scolastique, 90 et 321 ;
portes en bois des transepts,
189, 252 et 353; jubilé pour la
pose de la première pierre, 198;
stalles, S49, 419 ; tête de vierge
trouvée dans la Loire et déposée
dans la cathédrale, 422 ; note
sur la réfection du 'îerrier, 430;
inauguration des verrières de
Jeanne d'Arc, 432 et 505;
sceaux d'évêques et du chapitre,
452, 483 ; découvertes faites en
1889, 551.
Sandillon, p. 336.
SCHMIDT, p. 429.
Scolastique de Sainte-Croix (le),
p. 191 et 321.
Sébastien ue Saint-Aignan (fi-ère),
p. 250.
Séminaire (stalles du grand) ,
p. 349.
Sigillographie (documents de),
p, 452.
Sociétés :
lo Sociétés archéologiques.
Abbeville (Société d'émulation d'),
p. 434.
Beaune (Société d'histoire et d'ar-
chéologie de), p. 420.
Bordeaux (Société archéologique
de), p 421.
Bruxelles (Société d'archéologie
de), p. 85.
Dunoise (Société), don à la So-
ciété, p. 422,431.
Eduenne (Société) , à Autun ,
p. 468.
Française (Société d'archéologie),
congrès à Clerinont, p. 65 ; à
Morlaix, 254; à Nimes, 426.
Gâtinais (Société du), p. 471.
Histoire de Franco (Société de 1'),
p. 67 ; don de la Société, 435,
467, 470.
— 606
Limoges (Société archéologique),
p. 70.
Neuchâteloise (Société), p. 17.
Orléans (Société archéologique et
historique de l'Orléanais), notice
par M. Cuissard, p. 25 ; faculté
de déposer ses fonds à la caisse
d'épargne, 88 ; invitée par la
ville à concourir à l'établisse-
ment de notices historiques sous
les plaques indicatrices des rues,
192; cinquantenaire de sa fon-
dation, préparatifs, 436 (voir cin-
quantenaire de la Société), 4:}7,
438, 469, 477, 481.
Picardie (Société des antiquaires
de), 190.
Russe (Société d'archéologie), don
à la Société, p. 471 et 475.
Saint-Amand (Société de), p. 424.
Saint-Pétersbourg (Commission im-
périale archéologique de), don
à la Société, p. 471 ; traduction,
475.
Senlis (comité archéologique de),
p. 198.
Touraine (Société archéologique
de), p. 435.
V^endômois (Société archéologique
du), p. 419.
2o Sociétés diverses.
Agriculture, belles-lettres, sciences
et arts d'Orléans (Société d'),
p. 197.
Amis des arts d'Orléans (Société
des), dons à la Société, p. 65,
431.
Beaux- A.rts (Société des), p. 256.
Beaux-Arts des départements (So-
ciété des), p. 419, 420, 42(), 437.
Histoire naturelle (Société d'), en
Loir-et-Cher, p. 436.
Savantes. V. Congrès.
SoLESMES (la ville de), p. 65.
Sologne, guerre des sabotiers,
p. 420.
SoRBONNE, Congrès des Sociétés
savantes : en 1895, p. 15 ; en
1896, 89; en 1897, 257, 429,
432, 479.
SOUDAY, p. 54.
SouGY (Loiret), p. 336
SuRCiN (l'abbé), p. 22 ; nommé
associé correspondant, 65.
T
Taille (abbé de la) panégyrique de
Jeanne d'Arc, p. Gl.
Tamisey de Lârroque, p. 88, 342.
Tartarin (le docteur) à Belle-
garde, p. 190 ; élu membre cor-
respondant, 197, 346, 350 ; son
travail intitulé : Généalogie delà
famille de l'Hôpital-Choisy, est
inséré. 353.
Tausln (Henri), p. 255.
Taxe du pain à Orléans en 1789
par M. Bloch. Cet ouvrage sera
inséré aux Mémoires de la So-
ciété, p. 430.
Tessier (François), p. 472.
Thillier, p. 22.
TiGY (découverte faite à) p. 331.
Tlssier (l'abbé) à Chartres, p. 426
ToRTOSE, Espagne (ouvrage sur un
manuscrit de la cathédrale de),
p. 472.
ToucHET (Mgr), évéque d'Orléans,
p. 344, 345, 417, 418, 421. 422;
lettres au président de la Société
déposées aux archives, 423 et
428 ; allocution à la Madeleine
pour les soldats et pour les vic-
times de la rue Jean-Goujon,
431 ; don d'une médaille com-
mémorative de l'inauguration
des vitraux de Jeanne d'Arc à
Sainte-Croix, 433; 480.
- 607 -
Tour (de la), membre titulaire
non résidant, sa mort, p. 84
Tranchau, p. 22 ; 63; 66; 84; 85;
861; 88; 90; 127; 188; 189; 190;
insertion de son analyse d'un
manuscrit sur la nomination des
professeurs qui ont remplacé les
Jésuites au collège d'Orléans,
191 ; à sa mort, son éloge est
prononcé par le président, 194 ;
legs par lui faits à la Société, 199,
256 ; notice sur sa vie par M.
Guerrier, 285 ; son mémoire sur
le scolastique de Sainte-Croix
est inséré au Bulletin, 321, 431;
dons à la Société, 84, 86 et 199.
Tranger, Le (Indre), p. 94.
Transon (Paul), maire d'Orléans,
p. 257.
Tristan (le marquis de^, p. 347.
U V
UzuREAU (l'abbé) d'Angers, p. 91,
188, 198 ; insertion de son tra-
vail sur le Pénitent de Château-
neuf, 246.
Vacher (le docteur Louis) est élu
membre de la Société, 252, 254.
Vallière (de la), membre corres-
pondant à Blois, découvertes
par lui faites à Ghissay (Loir-et-
Gher), p. 433.
Vennecy, inscription sur une clo'
che. p. 83, 84 et 94.
Vienne (département de la), im-
primeurs et libraires, p. 255 et
264.
ViGNAT (Gaston), p. 20 ; 22 ; 24 ; 26 ;
lit une note sur les inscriptions
des cloches de Vennecy (Loiret)
et du Tranger (Indre), 83 ; cette
note est insérée, 94 ; 90 ; 91 ;
nommé président de la Société ;
ibid. ; prononce un discours à
cette occasion, 185; 187 ; pro-
nonce l'éloge de M. le chanoine
Foucher, décédé, 187 ; 189 ; fait
l'éloge de M. Tranchau, décédé,
194 ; 198 ; lit un travail sur les
portes en bois du transept de
Sainte-Groix, 252 ; ce travail est
inséré, 353 ; présente un mé-
moire au Gongrès des Beaux-
arts du département, 259 ; si-
gnale une analogie entre les stal-
les du chœur d'Ingré et celles
de Sainte-Groix qui ont disparu,
349 ; 350 ; ibid. ; 417 ; 419; lettre
à Mgr Touchet, 424 ; 430 ; fait
l'éloge de M. Léon Gautier, dé-
cédé, 472 ; parle de la plaque à
ériger en l'honneur des donateurs
de la Société, 475 ; prononce
l'éloge de M. Domet décédé, 478;
réélu président de la Société, 481 ;
ses dons à la Société, p. 24 et 85.
ViLLARET (Madame la Comtesse
Amicie de), p. 24, 25 ; son ou-
vrage sur : La Société, orléa-
naise au XI V^ siècle, obtient le
premier prix partagé au con-
cours, 62 ; don à la Société, 257.
ViLLEMORET, p. 436.
ViTRY p., p. 417.
Vitry-le-François, p. 437.
Voie romaine, faubourg Saint-
Vincent à Orléans, p. 15
fin de la table du tome xi des bulletins
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