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Full text of "Bulletin de la Société archéologique et historique de l'Orléanais"

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BULLETINS 

DE  LA  SOCIÉTÉ 


ARCllÉOLOGIliUE   ET   HISTORIQUE 


DE    L'ORLEANAIS 


ORLÉ\NS.    —   IMP.    PAUL   PIGFIET 


BILLIÎTI.\S 


DE  LA  SOCIETE 


ARCIllOLOGliE  ET  lOWIlllIE 


DE  L'ORLEANAIS 


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TOME   ONZIEME 


N"'  155  A   1()1.   —   1895-1 897. 


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ORLÉANS 

II.    HERLUISON,    LIBRAIRE-ÉDITKUR 
17,  RLi;  jkan.ne-u'auo,  17 

1807 


BULLETIN 


DE   LA   SOCIETE 


ARCHÉOLOGIQUE  ET  HISTORIQUE  DE  L'ORLÉAMIS 


Tome  XI.  —  No  155. 

PREMIER  ET  DEUXIÈME  TRIMESTRES   DE    1895. 


LISTE 
DES  MEMBRES  DE  LA  SOCIÉTÉ  ARCHÉOLOGIQUE  ET  BISTORIQIE  DE  L'ORLÉANAIS 

AU  1er  JUILLET  1895. 


MEMBRES  HONORAIRES  DE  DROIT. 

MM. 

Le  Général  commandant  le  5^  corps  d'armée  à  Orléans. 

Le  premier  Président  de  la  Cour  d  Orléans. 

Le  Préfet  du  Loiret. 

Le  Préfet  de  Loir-et-Cher. 

Le  Préfet  d'Eure-et-Loir, 

L'Évêque  d'Orléans. 

L'Évêque  de  Blois. 

L'Évêque  de  Chartres. 

Le  Maire  d'Orléans. 

TOME   XI.   —  BULLETIN    N»   155. 


—  2  — 


II 

MEMBRES  HONORAIRES  ÉLUS. 


MM. 


1  Delisi.e  (Léopold),  membre  de  l'Institut,  administrateur 

général  de  la  Hibliothoque  nationale,  Paris.  1859 

2  Ghabouillet,  conservateur  honoraire  au  département  des 

médailles  et  antiques  de  la  Bibliothèque  nationale,  bou- 
levard Malesherbes,  65,  Paris.  1865 

3  RoziÈRE  (de),  membre  de  l'Institut,  sénateur,  rue  Lin- 

coln, 8,  Paris.  1874 

4  Barthélémy    (Anatole  de),    membre    de  l'Institut,    rue 

d'Anjou-Saint-Honoré,  9,  Paris.  1874 

5  Wallon,  sénateur,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des 

Inscriptions  et  Belles-Lettres,  au  palais  Mazarin,  Paris.     1875 

6  Bertrand  (Alexandre),  membre  de  l'Institut,  conserva- 

teur du  Musée  de  Saint-Germain-en-Laye.  1883 

7  Picot  (Georges),  membre  de  l'Institut,  rue  Pigalle,  54, 

Paris.  1883 

8  Tamizey  de  Larroque,  correspondant  de  l'Institut,  Gon- 

taud  (Lot-et-Garonne).  1883 

9  Lasteyrie  (le  comte  de),  membre  de  l'Institut,  rue  du 

Pré-aux-Clercs,  10  bis,  Paris.  1885 

10  Bardoux,  ancien  ministre  de  l'Instruction  publique,  sé- 

nateur, membre  de  l'Institut,  avenue  d'Iéna,  74,  Paris.     1886 

11  Gautier    (Léon),    membre  de    l'Institut,   professeur    à 

l'École  des  Chartes.  1887 

12  Moreau    (Frédéric),   membre    de  la   Société   des    Anti- 

quaires de  France,  ancien  conseiller  général  de  l'Aisne, 

rue  de  la  Victoire,  98,  Paris.  1888 

13  Masi'éro,  membre  de  l'Institut,  professeur  au  Collège  de 

France  et  à  l'École  des  Hautes-Études.  1888 

14  Larroumet,  ancien  directeur  des  Beaux-Arts,  professeur 

à  la  Faculté  des  Lettres,  à  la  Sorbonne,  Paris.  1891 

15  Marsy  (comte   de),  directeur  la  Société  française  d'ar- 

chéologie, à  Compiègne.  1892 


—  3  — 
MM. 

16  Meyer  (Paul),  membre  de  l'Institut,  directeur  de  l'École 

des  Chartes.  1893 

17  JouiN  (Hemy),  secrétaire  de  l'École  des  Beaux-Arts,  15, 

quai  Malaquais,  Paris.  1893 

18  Lafenestre  (Georges),  membre  de   l'Institut,    Conser- 

vateur au  Louvre,  professeur  d'histoire  de  la  pein- 
ture au  Louvre  et  au  Collège  de  France ,  Bourg-la- 
Reine.  1895 


III     - 

MEMBRES  TITULAIRES  RÉSIDANTS  (1). 

MM. 

1  *  Desnoyers,  (Mgr)  ^,   vicaire-général,  membre  de   la 

Société  d'Agriculture,  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts 
d'Orléans,  correspondant  honoraire  du  Comité  des 
travaux  historiques,  associé  correspondant  de  la  Société 
des  Antiquaires  de  France,  directeur  du  Musée  historique 
d'Orléans.  1849 

2  Tranchau,^,  inspecteur  honoraire  de  l'Académie  deParis.    1852 

3  Loiseleur,  ^,  bibliothécaire  de  la  ville,  correspondant  du 

Ministère  pour  les  travaux  historiques,  associé  cor- 
respondant de  la  Société  des  Antiquaires  de  France, 
secrétaire  général  de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences, 
Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans.  1859 

4  Basseville,  avocat,  0.  A.  membre  de  la  Société  d'Agri- 

culture, Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans.  1860 

5  Gastines  (comte  de),  ancien  élève  de  l'École  des  Char- 

tes, membre  de  l'Académie  de  Sainte-Croix.  1860 

6  ViGNAT  (Gaston),  lauréat  de  l'Institut.  1860 

7  Jarky  (Louis),  0. 1.  P.,  avocat,  correspondant  du    Minis- 

tère de  l'Instruction  publique  près  le  Comité  des  travaux 
historiques ,  membre  de  la  Société  d'Agriculture , 
Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans  et  de  l'Aca- 
démie de  Sainte-Croix.  i865 

(1)  Les  noms  des  membres  sont  inscrits  dans  l'ordre  des  admissions.  —  Le 
nom  du  seul  survivant  des  membres  fondateurs  de  la  Société  (1849)  est  précédé 
d'un  astérisque. 


MM. 

8     Beaucorps   (Maxime    de),  ancien   élève   de   l'École  des 

Chartes,  membre  de  l'Académie  de  Sainte-Croix.  1868 

{)  Baoue.nault  de  Puchesse  (Gustave,  comte),  docteur  es 
lettres,  vice-président  du  Conseil  de  la  Société  de  l'His- 
toire de  France,  membre  non  résidant  du  Comité  des 
travaux  historiques,  membre  de  l'Académie  de  Sainte- 
Croix  et  de  l'Académie  de  Lyon.  1869 

10  KociiETERlE  (Maxime  de  la),  membre  de  la  Société  d'A- 
griculture, Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans  et 
de  l'Académie  de  Sainte-Croix,  président  de  la  Société 
d'horticulture  et  du  Comice  agricole  d'Orléans,  lauréat 
de  l'Académie  française.  1869 

H  CocHAHD,  chanoine  titulaire,  membre  de  la  Société  d'Agri- 
culture, Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans  et  de 
l'Académie  de  Sainte-Croix.  1873 

12  B.MLLET,  ancien  élève  de  l'École  des  Chartes,  membre  de 

la  Société    d'Agriculture,    Sciences,    Belles-Lettres   et 

Arts  d'Orléans.  1876 

13  Bailly,  i^,  professeur  honoraire  de  l'Université,  correspon- 

dant de  l'Institut,  membre  de  la  Société  d'Agriculture, 
Sciences,    Belles-Lettres   et    Arts   d'Orléans.  1876 

14  Raguenet    de  Saint-Albin    (Octave),    ancien    élève   de 

l'École  des  Chartes,  membre  de  l'Académie  de  Sainte- 
Croix.  1879 

15  DuMUYS  (Léon),  associé  correspondant  de  la  Société  des 

Antiquaires  de  France,  membre  de  la  Société  d'Agri- 
culture, Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans, 
attaché  à  la  direction  du  Musée  historique.  1880 

16  Tiiillier,  ancien  élève  de  l'École  des  Chartes.  1881 

17  1Ierluison(H.),^  O.L  p.,  libraire-éditeur,  correspondant 

duGomité  des  Sociétés  des  Beaux-Artsdes  départements.     1882 

18  Pommier,  juge  d'instruction  au  Tribunal  civil  d'Orléans.       1882 

19  Guerrier,  0.  L  P.,  docteur  es  lettres,  professeur  hono- 

raire de  l'Université,  membre  de  la  Société  d'Agricul- 
ture, Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans.  1886 
'20    Charpentier  (Paul),  avocat,  membre  de  la  Société  d'Agri- 
culture, Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans.            1888 

21  O'Mahonv,  ancien  vice-président  du  Conseil  de  Préfecture.     1889 

22  DoMET  (Paul),  conservateur  des  forêts  en  retraite,  membre 

(le  la  Société  d'.Vgricultuie,  Sciences,  Belles-Lettres  et 

Arts  d'Oiléans.  ^  1890 


—  5  — 
MM. 

23  FoucHER,  chanoine  titulaire.  1891 

24  Cuissard,  0.  A.,  sous-bibliothécaire  de  la  Bibliothèque 

pubhque  d'Orléans,  membre  delà  Société  d'Agriculture, 
Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans.  1892 

25  GuiLLON,  ^,  ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées.        1893 

26  Jarry    (Eugène),    archiviste    paléographe,    lauréat    de 

l'Institut.  4893 

27  HuET  (Emile),  avocat,  membre  de  la  Société  d'Agriculture, 

Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans.  1894 

28  Jacob  (Georges),  membre  de  la  Société  d'Agriculture, 

Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans  et  de  l'Aca- 
démie de  Sainte-Croix.  1895 

29  Dusserre  (René),  architecte  départemental,  membre  de 

la  Société  d'Agriculture,    Sciences,   Belles-Lettres   et 

Arts  d'Orléans.  1895 


IV 

MEMBRES  TITULAIRES  NON  RÉSIDANTS. 

MM.  les  Sociétaires  sont  instamment  priés  d'indiquer  à  M.  le  Secrétaire 
les  changements  de  domicile  ou  de  titres  et  toutes  les  rectifications  de 
nature  à  assurer  l'envoi  exact  de  nos  publications. 


MM. 

1  DuPRÉ,  ancien  bibliothécaire  de  la  ville  de  Blois,  corres- 

pondant du  Ministère  de  l'Instruction  publique,  rue 
Donnissan,  41,  à  Bordeaux.  1849 

2  Laurand  (Jules),  rue  Boesnier,  2,  Blois  (Loir-et-Cher).        1854 

3  De  la  Tour,  percepteur  de  Saint-Maurice-sur-Fessard, 

avenue  de  la  Gare,  26,  à  Montargis  (Loiret).  1859 

4  Pillard,  docteur-médecin  à  Ladon.  1862 

5  CouRCY  (marquis  de),  0.  ^,  ancien  conseiller  général  du 

Loiret,  lauréat  de  l'Académie  française,  au  château  de 
Glaireau,  SuUy-la-Chapelle  (Loiret),  ou  rue  Saint-Domi- 
nique, 33,  Paris.  1867 


—  6  — 
MM. 

6  Maulde  (de),  archiviste  paléographe,  lauréat  de  l'Insti- 

tut, château  de  Flottin,  près  Boiscommun  (Loiret),  ou 

152,  boulevard  Raspail,  40,  Paris.  1870 

7  Aboville  (vicomte  d'),  ancien  député,  au  château  de  Rou- 

ville,  près  Malesherbes  (Loiret).  1873 

8  Filleul  (Edmond),  propriétaire,  à  Montbouy  (Loiret),  ou 

rue  d'Amsterdam,  31,  Paris.  1873 

9  Hahcouht  (marquis  Bernard  d'),  ancien  député  du  Loiret, 

rue  de  Grenelle-Saint-Gerraain,  142,  à  Paris.  1876 

10  Debrou  (Paul),  Conseiller  général  du  Loiret,  château  du 

Mazuray  (Loiret).  1884 

11  ViGNAT  (Eugène),  ;%  0.,  ancien  député,  ancien  maire  d'Or- 

léans, château  de  la  Salle^  Boigny  (Loiret).  1885 


ASSOCIÉS  CORRESPONDANTS  FRANÇAIS. 

MM. 

1  DuvAL  (l'abbé),  à  Amiens.  1850 

2  Rey  (baron),  membie  de   la  Société  des  Antiquaires  de 

France,  rue  de  Vigny,  1,  Paris.  1864 

3  Ruelle,  ^,  conservateur  de  la  bibliothèque  Sainte-Gene- 

viève, Paris.  1869 

4  Pérot  (Francis),  membre  de  la  Société  d'émulation  et  des 

beaux-arts  du  Bourbonnais,  à  Moulins  (Allier).  1870 

5  CuoLi-ET    (Al£i-ed),  château   de  Changy,  par  Saint- Ger- 

main-des-Prés  (Loiret).  1873 

6  DucHATEAU,  curé-doyen  de  Chécy  (Loiret).  1873 

7  GoURDON,  vétérinaire,  â  Malesherbes  (Loiret).  1873 

8  LoHKAU,   ancien  député,   conseiller    général    du   Loiret, 

Briaro  (Loiret).  1874 

9  Martellière,  ancien  magistrat,  Pithiviers.  1875 

10  Le  Curé  de  Saint-Benoît-sur-Loire.  1876 

11  Rathoin,  curé  de  Moutigny  (Loiret).  1876 

12  Morillon,  cité  Condorcet,  4,  Paris.  1876 

13  Felu'.e  (Paul  de),  pasteur,  à  Enghien  (Seine-et-Oise).  1876 

14  AuDOUARD,  curé  de  Trinay  (Loiret).  1876 


_  7  _ 

MM. 

15    Amelot,  curé  de  Saint- Jean-de-la-Ruelle  (Loiret).  1876 

46    Chagot  (Ludovic),  château  de  Rastignac,  par  la  Bâchel- 

lerie  (Dordogne).  1878 

17  La  Valliére  (de),  rue  Denfert-Rochereau,  25,  Paris.  1879 

18  Bonnardot,  archiviste-paléographe,   sous-inspecteur  du 

service  historique  de  Paris,  à  l'Hôtel  de  Ville,  avenue 

de  la  République,  106,  Grand-Montrouge  (Seine).  1879 

19  GiLLET,  curé  de  Sougy  (Loiret).  1880 

20  Cartaud,  curé-doyen  de  Puiseaux.  1881 

21  Sainsot,  curé-doyen  de  Terminiers  (Eure-et-Loir).  1882 

22  La  Croix  (le  R.  P.  de),  membre  de  la  Société  des  Anti- 

quaires de  France,  correspondant  du  Ministère  de  l'Ins- 
truction publique  près  le  Comité  des  travaux  histo- 
riques, Poitiers  (Vienne).  1882 

23  Lanéry  D'Arc  (Pierre),  0.  A.,  avocat  à  la  Cour  d'Appel,  18, 

rue  du  Quatre-Septembre,  Aix  (Bouches-du-Rhône).  1882 

24  De  Braux,  à  Boucq,  par  Foug  (Meurthe-et-Moselle).  1882 

25  Grellet-Balguerie,  membre  correspondant  de  la  Société 

des  Antiquaires  de  France,  11,  Hargrave  Road,  Upper 
HoUoway  (Londres).  1883 

26  Argant  (abbé),  aumônier  du  Lycée  d'Orléans.  1884 

27  Stein,    archiviste   aux  Archives   nationales,   secrétaire- 

trésorier  de  la  Société  historique  du  Gâtinais,  rue  Gay- 
Lussac,  38,  Paris.  1884 

28  Simon  (Gabriel),  conseiller  à  la  Cour  d'appel  d'Orléans,  rue 

Bretonnerie  45,  Orléans.  1885 

29  Foucher-Veillard,    rue    du    Commandant-Arago,    18, 

Orléans.  1885 

30  GuiGNARD   (Ludovic),  vice-président  de  la  Société   d'His- 

toire naturelle  de  Loir-et-Cher,  Chouzy,  près  Blois.  1885 

31  Porcher  (l'abbé  R.),  docteur  en  théologie,  chanoine  titu- 

laire, Blois.  1880 

32  AuvRAY  (Lucien),  sous-bibliothécaire  à  la  Bibliothèque 

nationale,  rue  de  l'Arsenal,  15,  Paris.  1886 

33  SoREL,  ^,  président  du  Tribunal  civil  de  Compiègne,  prési- 

dent de  la  Société  historique  de  Compiègne.  1886 

34  Prévost  (Alfred),   curé  de  Saint-Hilaire-Saint-Mesmin 

(Loiret).  1886 

35  PiGELET  (Paul),  imprimeur,  rue  Saint-Élienne,  8,  Orléans.     1887 


—  8  - 
MM. 

36  QuÉviLLON,  ^,   lieutenant-colonel,  secrétaire  du  Comité 

technique  d'état-uiajor  du  Ministère  de  la  Guerre, 
membre  de  la  Société  fi-ançaise  d'archéologie,  rue  du 
Ghamps-de-Mars,  17,  Paris.  1888 

37  DuTERTRE,  curé  de  Ghevillon  (Loiret).  1888 

38  Bernois,  curé  de  Gravant  (Loiret).  1888 

39  IIauvette  (Amédée),  professeur  adjoint  à  la  Faculté  des 

Lettres,  lauréat  de  l'Institut,  21,  rue  Jacob,  Paris.  1888 

40  Besnard,  curé  de  Ghevilly  (Loiret).  1889 

41  Jarossay,  curé  de  Saint-Maurice-sur-Aveyron  (Loiret).  1889 

42  De    Saint- Venant,    inspecteur    des    forêts,  à    Nevers 

(Nièvre).  1890 

43  Golas  de  la  Noue,  ^,  docteur  en  droit,  ancien  substitut 

du  Procureur  général  à  la  Gour  d'Angers,  boulevard 

de  Sauniur,  à  Angers.  1890 

44  Gi.ERVAL,    chanoine    honoraire,    lauréat     de    l'Institut, 

Chai-tres.  1890 

45  GiLLARD,  docteur-médecin,   41,   rue  du  Mont-Valérien, 

Suresnes  (Seine).  .        1890 

46  PiCHARD,  ^,  ancien  secrétaire  de  la  Faculté  de  droit  de 

Paris,  inspecteur  honoraire  de  l'enseignement  primaire, 
Chaingy  (Loiret).  1890 

47  GiiAMPAULT  (Philippe),  maire  de  Châtillon-sur-Loire.  1890 

48  Plat,  curé  de  Lanthenay  (Loir-et-Cher).  1891 

49  De  Beaucorps  (Adalbert),  ^,  officier  en  retraite,    châ- 

teau de  Reuilly,  Chécy  (Loiret). 
.50    JovY,  0.  A.,  professeur  de  rhétorique  au  collège  de  Vitry- 

le-François.  1892 

51  Larnage  (baron  de),  maire  de  Mézières-lez-Gléry  (Loiret).     1892 

52  DiiVAUX  (Paul),  0.  A.,  avoué  à  Pithiviers.  1893 

53  IIardel,  curé  de  Vineuil-lez-Blois  (Loir-et-Cher).  1893 

54  Filleau  (René),  membre  de  la  Société  des  Sciences  et 

Lettres  de  Blois,  Blois.  1893 

5    Germain   (Léon),   membre  de   la    Société   d'archéologie 

lorraine,  Nancy  1893 

56  Eudes  (Emmanuel),  arciiitecte  du  monument  de  Jeanne 

d'Arc  à  Vaucouieurs,  avenue  d'Orléans,  8,  Paris.  1894 

57  SURCIN  (abbé),  curé  de  Férolles  (Loiret).  1895 

58  DuKOUR,  conservateur  de  la  Bibliothèque  et  des  Archives 

de  Corbeil  (Seine-et-Oise).  1895 


—  9  - 

VI 

ASSOCIÉS  CORRESPONDANTS  ÉTRANGERS. 

MM. 

1  Marmol  (Eugène  del),  président  de  la  Société  archéolo- 

gique de  Namur.  1849 

2  RiviER  (Alphonse),  professeur  de  droit,  à  Bruxelles.  1876 

3  D""  Hagen  (Hermann),  professeur  à  l'Université  de  Berne 

(Suisse).  1883 

4  TociLESCû,  sénateur  de  Roumanie,  professeur  à  l'Uni- 

versité de  Bucharest.  1893 

VII 

SOCIÉTÉS  CORRESPONDANTES. 

SOCIÉTÉS  FRANÇAISES. 

i     Abbeville.  —  Société  d'Émulation. 

2  Agen.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts. 

3  Albi.    —    Société    des    Sciences,    Arts    et    Belles-Lettres    du 

Tarn. 
A    Amiens.  —  Société  des  Antiquaires  de  Picardie. 

5  Angers.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts. 

6  Angers.  —  Société  académique  de  Maine-et-Loiie. 

7  Angoulême.  —  Société  archéologique  et  historique  de  la  Cha- 

rente. 

8  Arras.  —  Académie  des  Sciences,  Lettres  et  Arts. 

9  Arras.  —  Commission  départementale  des  monuments    histo- 

riques du  Pas-de-Calais. 

10  Autun.  —  Société  éduenne  des  Lettres,  Sciences  et  Arts. 

11  Auxerre.  —  Société  des  Sciences   historiques  et  naturelles  de 

l'Yonne. 

12  Avallon.  —  Société  cJ'Études. 

13  Beauvais.    —    Société   académique   d'Archéologie,   Sciences  et 

Arts  du  département  de  l'Oise. 

14  Belfort.  —  Société  belfortaise  d'Émulation. 

15  Besançon.  —  Société  d'Émulation  du  Doubs. 


—  10  — 

16  Béziers.  —  Société  archéologique,  scientifique  et  littéraire. 

17  Blois.  —  Société  des  Sciences  et  Lettres. 

18  Bone.  —  Académie  d'Hippone. 

19  Bordeaux,  —  Scîciété  archéologique 

20  Boulogne-sur-Mer.  —  Société  académique  de  l'arrondissement 

de  Boulogne-sur-Mer. 

21  Bourg.  —  Société  d'Émulation  de  l'Ain. 

22  Bourges.  —  Société  des  Antiquaires  du  Centre. 

23  Bourges.  —  Société  historique,   littéraire,  artistique  et  scien- 

tifique du  Cher. 

24  Brive.  —  Société  scientifique,  historique  et  archéologique  de  la 

Corrèze. 

25  Caen.  —  Société  des  Antiquaires  de  Normandie. 

26  Cahors.  —  Société  des  études  littéraires,  scientifiques  et  artis- 

tiques du  Lot. 

27  Ghâlons-sur-Marne. —  Société  d'Agriculture,  Commerce,  Sciences 

et  Arts  de  la  Marne. 

28  Chalon-sur-Saône.  —  Société  d'Histoire  et  d'Archéologie. 

29  Chambéry.  —  Société  savoisienne  d'Histoire  et  d'Archéologie. 

30  Chambéry.  —  Académie  des  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  de 

la  Savoie. 

31  Chartres.  —  Société  archéologique  d'Eure-et-Loir. 

32  Châteaudun.  —  Société  dunoise. 

33  Château-Thierry.  —  Société  historique  et  archéologique. 

34  Clermont-Ferrand.  —  Académie  des  Sciences,  Belles-Lettres  et 

Arts. 

35  Compiègne.  —  Société  historique. 

36  Constantine.  —  Société  archéologique. 

37  Dax.  —  Société  de  Borda. 

38  Dijon.  —  Académie  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres. 

39  Dijon.  —  Commission  des  Antiquités  de  la  Côte-d'Or. 

40  Dijon.  —  Comité  d'iiistoire  et  d'archéologie  religieuses  du  dio- 

cèse de  Dijon. 

41  Douai.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts  du  Nord. 

42  Draguignan.    —     Société    d'Études    scientifiques    et    archéolo- 

giques. 

43  Kpinal.  —  Société  d'Émulation  des  Vosges. 

44  Fontainebleau.  —  Société  historique  *et  archéologique  du  Câ- 

linais. 

45  Gap.  —  Société  d'Études  historiques,  scientifiques  et  littéraires 

des  Hautes-Alpes. 

46  Grenoble.  —  Académie  Dolphinale. 


—  11  — 

47  Guéret.  —  Société  des  Sciences  naturelles  et  archéologiques  de 

la  Creuse. 

48  Le  Havre.  —  Société  havraise  d'études  diverses. 

49  Langres.  —  Société  historique  et  archéologique. 

50  Limoges.  —  Société  archéologique  et  historique  du  Limousin. 

51  Lons-le-Saulnier.  —  Société  d'Émulation  du  Jura. 

52  Lyon.  —  Académie  des  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts. 

53  Lyon.  —  Société  littéraire,  historique  et  archéologique. 

54  Màcon.  —  Académie  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres. 

55  Le   Mans.  —   Société   d'Agriculture,    Sciences  et  Arts  de   la 

Sarthe. 

56  Le  Mans.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Maine. 

57  Marseille.  —  Société  de  Statistique. 

58  Montauban.  —  Société  archéologique  et  historique  de  Tarn-et- 

Garonne. 

59  Montbéhard.  —  Société  d'Émulation. 

60  Montbrison.  —  La  Diana. 

61  Montpellier.  —  Académie  des  Sciences  et  Lettres. 

62  Moulins.  —  Société  d'Émulation  et  des  Beaux-Arts  du  Bour- 

bonnais. 

63  Nancy.  —  Société  d'Archéologie  lorraine. 

64  Nancy.  --  Académie  de  Stanislas 

65  Nantes.  —  Société  académique  de  Nantes  et  de  la  Loire-Infé- 

rieure. 

66  Nantes.  —  Société  archéologique. 

67  Nevers.  —  Société  nivernaise  des  Lettres,  Sciences  et  Arts. 

68  Nice.  —  Société  des  Lettres,  Sciences  et  Arts    des   Alpes-Mari- 

times. 

69  Nice.  —  Société  d'Agriculture,  d'Horticulture  et  d'Acclimatation 

des  Alpes-Maritimes. 

70  Nîmes.  —  Académie  de  Nîmes. 

71  Orléans.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts. 

72  Orléans.  —  Académie  de  Sainte-Croix. 

73  Paris.  —  Ministère  de  l'Instruction  publique  et  des  Beaux-Arts  ; 

—  Comité  des  travaux  historiques  et  scientifiques. 

li  Paris.  —  Institut  de  France;  —  Journat  des  Savants. 

75  Paris.  —  Société  des  Antiquaires  de  France. 

76  Paris.  —  Société  de  l'Histoire  de  France. 

77  Paris.  —  Société  de  l'histoire  de  Paris  et  de  l'Ile-de-Frahce. 

78  Paris.  —  École  des  Chartes. 

79  Paris.  —  Société  française  d'Archéologie  pour  la  conservation 

et  la  description  des  monuments. 


—  12  — 

80  Paris.  —  Société  des  études  historiques,  rue  Garancière,  6. 

81  Paris.  —  Musée  Guimet.  (Ministère  de  rinstruction  publique.) 

82  Paris.    —   Société    bibliograpliique,    Polybiblion,    et    Bulletin 

bibliographique,  rue  Saint-Siiuon,  5. 

83  Paris.  —  Revue  d'Alsace.  (Librairie  Fischbacher,  33,  rue  de 

Seine.) 

84  Pau.  —  Société  des  Sciences,  Lettres  et  .\rts. 

85  Périgueux.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Périgord. 

86  Poitiers,  —  Société  des  Antiquaires  de  l'Ouest. 

87  Le    Puy.    —    Société    agricole    et   scientifique  de    la    Haute- 

Loire  (1878). 

88  Rambouillet.  —  Société  archéologique. 

89  Reims.  —  Académie  nationale. 

90  Rennes.  —    Société   archéologique  du  département  d'Rle-et- 

Vilaine, 

91  Rochechouart.  —  Société  des  Amis  des  Sciences  et  Arts. 

92  Rodez.  —  Société  des  Lettres,  Sciences  et  Arts  de  l'Aveyron. 

93  Romans.  —  Comité  d'histoire  ecclésiastique  et  d'archéologie 

religieuse  du  diocèse  de  Valence,   Digne,  Gap,  Grenoble  et 
"Viviers. 

94  Roubaix.  —  Société  d'Emulation. 

95  Rouen.  —  Académie  des  Sciences,  Bolles-Lettres  et  Arts.    • 

96  Rouen.  —  Commission  de»»  Antiquités  de  la  Seine-Inférieure. 

97  Sainl-Uié.  —  Société  piiilomathique  vosgienne. 

98  Saint-Omer.  —  Société  des  Antiquaires  de  la  Morinie. 

99  Saintes.  —  Société  des  Archives  historiques  de  la  Saintonge  et 

de  l'Aunis. 

100  Saintes.  —  Commission   des  Arts  et  Monuments  historiques 

de     la    Charente -Inférieure,    et    Société    d'archéologie    de 
Saintes. 

101  Senlis.  —  Comité  arcliéologiiiue. 

102  Sens.  —  Société  archéologique. 

103  Soissons.  —  Société  archéologicjue,  historique  et  scientifique. 

104  Toulon.  —  Académie  du  Var. 

105  Toulouse.  —  Société  archéologitjue         Midi  de  la  France. 
100     Tours.  —  Société  archéologiiiue  de  Touraine. 

107     Troyes,   —    Société   académi([ue   d'Agriculture ,  des   Sciences 

Arts  et  Helles-Lettres  de  l'Aube. 
lOK     Valence.  —  Société    d'.\rchéologie    et    de    Statisti(iue    île    la 

Dn'mie  (1860). 

109  Valenciennes.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts. 

110  Vannes.  —  Société  polymalhique  du  Morbihan. 


—  13  — 

m     Vendôme.  —  Société  archéologique,   soit^ntifique  et  littéraire 

du  Vendômois. 
11'2    Versailles.  —  Commission  des  Antiquités  et  des  Arts  de  S^ine- 

et-Oise. 


VIII 
SOCIÉTÉS  ÉTRANGÈRES. 

1  Academia  araldica  Italiana.  à  Bari  iltalie>. 

'2  Anvers.  —  Académie  d'Archéologie  de  Belgique. 

3  Bruxelles.  —  Commissions  royales  d'art  et  d'archéologie. 

4  Bruxelles.   —  Société  royale  de  Numismatique. 

5  Bruxelles.  —  Société  des  Bollandistes. 

H  Christiania.  —  Univei'sité  royale  de  Norwège. 

7  Genève.  —  Société  de  Géographie. 

8  Genève.  —  Institut  national  genevois. 

9  Genève.  —  Société  d'Histoii-e  et  d'Archéologie. 

10  Liège.  —  Institut  archéologique  liégeois. 

1 1  Lund  (Suède).  —  Universitas  Lundensis. 

i'2  Luxemboui"g-  —  Société  archéologique  et  historique. 

13  Maredsous  (Belgique).  —  Revue  Bénédictine. 

14  Metz.  —  Académie. 

15  Mexico.  —  Sociedad  cientifica  i  .Antonio  Alzate  ». 
it5  Namur.  —  Société  archéologique. 

17  Neuchatel.  —  Société  Neuchatelloise  de  géographie. 

18  Saint-Pétersbourg.  —  Société  impériale  d'Archéologie. 

19  Stockholm.  —  Académie  royale  des  antiquités. 

20  Tongres.   —  Société  des  Sciences  et  Lettres  du  Limbourg. 

21  Vienne  (Autriche).  —  Institut  géographique. 

22  Washington.  —  Smithsonian  Institution. 

23  Zagreb.  —  Société    archéologique    croate   de   Zagreb   (Agram, 

Croatie). 


IX 

BIBLIOTHÈQUES  QUI  REÇOIVENT  LES   PUBLICATIONS 

1  La  bibliothèque  publique  de  la  ville  d'Orléans. 

2  —  de  la  Cour  d'appel  d'Orléans. 

3  —  du  grand  Séminaire  d'Orléans. 


—  14  — 

4  La  bibliothèque  du  petit  Séminaire  de  La  Chapelle-Saint-Mesmin. 

5  —  du  petit  Séminaire  de  Sainte-Croix. 

6  —  administrative  de  la  Préfecture  du  Loiret. 

7  —  des  employés  du  Loiret. 

8  —  du  Lycée  d'Orléans. 

9  —  de  l'École  normale  des  instituteurs  du  Loiret. 
40  —  de  l'École  normale  des  institutrices  du  Loiret. 

11  —  de  la  réunion  des  officiers  d'Orléans. 

12  —  Rédaction  des  Annales  religieuses  d'Orléans. 

13  —  publique  de  la  ville  de  Montargis. 

14  —  publique  de  la  ville  de  Pithiviers. 

15  —  publique  de  la  ville  de  Blois. 

16  —  publique  de  la  ville  de  Chartres. 

17  —  Mazarine  (Paris). 

18  —  de  l'Université,  à  la  Sorbonne  (Paris). 

19  —  de  la  ville  de  Paris,  ;\  l'Hôtel-de-Ville. 

20  —  du  Musée  de  Saint-Germain-en-Laye. 


COMPOSITION  DU  BUREAU  DE  LA  SOCIÉTÉ  POUR  L'ANNEE  1895 

Président.  —  M.  Baguenault  de  Puchesse. 

Vice-Président.  —  M.  Gaston  Vignat. 

Secrétaire.  —  M.  Paul  Domet. 

Vice-Secrétaire-Archiviste.  —  M.  Thillier. 

Trésorier.  —  M.  Paul  Charpentier. 

Commission   des  j^ublications.  —  MM.  Guerrier,   Basseville, 

COCHARD. 

Commùsion  de  la  Bibliothèque.  —  MM.  Herluison,  Tranchau, 
L.  Jarry. 


Séance  du  vendredi  11  janvier  1895. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président  fait  connaître  qu'il  a  reçu  une  circulaire  minis- 
térielle rappelant  que  l'ouverture  du  Congrès  des  Sociétés  savantes 
aura  lieu,  en  1895,  à  la  Sorbonne,  le  16  avril,  et  que  les  commu- 
nications devront  parvenir  au  Ministère  avant  le  l^""  février. 

—  La  Société  apprend  avec  un  vif  regret  la  mort  de  M.  Henri 
Courtin,  associé  correspondant,  décédé  à  Brainville  (Haute-Marne), 
le  25  décembre  dernier. 

—  M.  le  Président  rend  compte  des  décisions  prises,  à  l'una- 
nimité, par  la  Commission  chargée  d'examiner  les  papiers  laissés  par 
M.  CoUin,  sur  VHisloire  du  vieux  pont  d'Orléans. 

Les  planches  formeront  un  album  séparé,  et  la  publication  de  ce 
volume,  que  M.  Guillon  veut  bien  surveiller,  commencera  immédiate- 
ment. 

—  M.  l'abbé  Desnoyers  lit  un  travail-  sur  un  tableau  historique  de 
Jeanne  d'Arc.  Il  est  renvoyé  à  la  Commission  des  publications. 

—  M.  Dumuys  demande  la  nomination  d'une  Commission  d'en- 
quête au  sujet  des  restes  d'une  voie  romaine,  dont  il  a  été  question  à 
l'une  des  dernières  séances  et  qui,  passant  près  Saint-Euverte, 
suivait  la  direction  du  faubourg  Saint-Vincent.  La  Commission  est 
nommée  sur  le-champ  et  composée  de  MM.  Dumuys,  Guerrier,  Jarry, 
Cochard  et  Guillon. 


—  1G  — 

Séance  du  vendredi  25  janvier  1895. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  présideut. 

Hommage  est  fait  à  la  Société  : 

Par  M.  Cuissard,  de  sa  brochure  intitulée  :  Dongars  et  Caff'aire  de 
la  Chartreuse  de  Slra>^hourg  ; 

Par  M.  Herluison,  de  La  Crèche,  pastorale  en  5  actes  ou  tableaux» 
dont  l'auteur  est  M.  l'abbé  Paul  Barbier  ; 

Des  Eludes  orieii Iules  à  la  Société  d'histoire  et  d'archéologie  de 
Genève,  dont  l'auteur  est  M.  Edouard  Favre  ; 

Par  M.  Francis  Pérot,  d'une  Note  sur  une  dent  de  Mammouth  et 
d'un  Mémoire  sur  un  couteau  de  schiste  noir. 

—  M.  le  Président  fait  observer  que  la  Société  reçoit,  à  intervalles 
irréguliers,  la  revue  dite  :  la  Mélusine.  Il  est  décidé  que  nos  Bulletins 
seront  envoyés  en  échange  à  M.  Henri  Gaidoz,  directeur  de  la  Mélusine, 
à  la  librairie  L.  Rolland,  2,  rue  des  Chantiers,  à  Paris. 

—  M.  le  Trésorier  donne  communication  des  comptes  de  la  Société 
pour  1894.  Ils  sont  approuvés  et  des  remerciements  sont  adressés  à 
M.  Charpentier. 

—  M.  le  Président  fait  connaître  que  M.  Pigelet  accepte,  à  forfait, 
d'imprimer  à  400  exemplaires  le  travail  de  M.  CoUin  II  propose  de 
faire  tirer  par  avance  le  sommaire,  comme  spécimen,  à  l'aide  duquel 
on  pourrait  demander  au  Ministère  de  souscrire  à  un  certain  nombre 
d'exemplaires  ;  et  il  se  charge  des  démarches  nécessaires  près  du 
Comité  des  Travaux  historiques. 

—  Au  nom  de  la  Commission  chargée  de  visiter  des  fouilles  faites 
au  faubourg  Saint-Vincent,  M.  Dumuys  expose  :  l"  qu'on  n'a  pas 
trouvé  dans  le  terrain  de  M.  l'abbé  Ilouard  les  caractères  distinctifs 
de  la  voie  romaine,  que  M.  de  Pibrac  avait  signalée  dans  ce  quartier; 


—  17  — 

2°  que  le  passage  de  l'aqueduc  de  la  fontaine  de  l'Étuvée  a  été  cons- 
taté dans  le  jardin  de  la  maison  portant  le  n"  224  du  faubourg 
Saint- Vincent.  M.  Dumuys  fournira  à  ce  sujet  une  note  succincte  à  la 
Société. 

—  M.  Jarry  donne  communication  d'un  travail  destiné  à  être  lu 
au  Congrès  des  Sociétés  savantes.  Ce  travail  a  trait  à  un  peintre 
Orléanais  nommé  Robert  le  Voyer,  auteur  d'une  copie  d'un  «  Jugement 
dernier  »  de  Michel  Ange,  qui  se  trouvait  au  palais  Farnèse,  à  Rome. 
La  Société  en  autorise  la  lecture  à  la  Section  des  Reaux-Arts  du 
Congrès. 

—  M.  Cuissard  ajoute  un  renseignement  sur  l'origine  du  tableau 
de  Jeanne  d'Arc,  dont  M.  l'abbé  Desnoyers  a  entretenu  la  Société  à  la 
dernière  séance. 

—  M.  Huet  veut  bien  se  charger  de  dresser  la  table  du  dixième 
volume  des  Bulletins,  dont  le  dernier  fascicule  va  incessamment 
paraître. 


Séance  du  vendredi  8  février  1895. 
Présidence  de  M.  Raguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président  signale  un  très  curieux  volume  envoyé  par  le 
Ministère  et  intitulé  :  Etude  historique  et  statistique  sur  les  moyens 
de  transport  dans  Paris,  par  Alfred  Martin. 

—  La  Société  Ncuchâteloise  de  géographie  demande  qu'il  lui  soit 
envoyé,  pour  compléter  un  volume  de  nos  Bulletins,  les  fascicules 

TOME   XI.    —   BULLETIN    N°    155.  2 


—  18  — 

paginés  de  1  à  108,  et  oIlYe  le  tome  YI  de  son  Bnllelin  que  nous  ne 
possédons  pas.  Elle  demande,  en  outre,  l'échange  de  nos  Mémoires, 
Ces  deux  propositions  sont  acceptées, 

—  M.  le  Président  consulte  la  Société  sur  le  titre  qui  doit  être 
donné  au  travail  de  M.  CoUin.  Le  suivant  est  proposé  : 

L,e  vieux  pont  d'Orléans.  —  Etude  sur  les  ponts  an  moyen  âge. 

—  La  Société  est  heureuse  d'apprendre  que  M.  l'abbé  Clerval, 
associé  correspondant,  a  obtenu  de  l'Académie  des  Inscriptions  et 
Belles-Lettres,  au  Concours  des  antiquités  nationales,  une  médaille 
pour  son  mémoire  sur  Fulbert  de  Chartres  et  le  martyrologe  de 
l'Église  de  Chartres,  travail  fait  avec  la  collaboration  de  M.  René  Merlet, 
archiviste  d'Eure-et-Loir. 

—  M.  le  Président  donne  lecture  d'une  notice  sur  M.  Collin,  (jui 
sera  mise  en  tèle  du  volume,  ainsi  que  le  portrait  de  notre  regretté 
confrère. 


Séance  du  vendredi  22  février  1895. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président  communique  une  lettre  de  M.  Maxime  Beauvilliers 
qui  envoie  deux  brochures  de  lui  :  Colardeau  et  les  Célébrités  de 
Patay,  pour  le  concours  de  mai  1805.  Ces  deux  ouvrages  n'étant 
ni  inédits,  ni  anonymes,  ne  pourront  qu'obtenir  une  médaille,  si  la 
Commission  le  juge  à  propos,  aux  termes  de  l'art.  3  du  programme. 

—  M.  le  Président  annonce  qu'il  réunira  incessamment,  afin  de 
faire  désigner  un  rapporteur,  la  Commission  du  concours.  Celui-ci 
aura  lieu  le  mardi  7  mai,  à  deux  heures. 


—  19  — 

—  M.  Eugène  Jarry,  au  nom  de  la  Commission  des  publications, 
propose,  ce  qui  est  adopté,  l'insertion  au  BuUelin  du  travail  de 
M.  l'abbé  Desnoyers,  sur  «  un  tableau  de  Jeanne  d'Arc  ». 

—  M.  le  Président  met  sous  les  yeux  de  la  Société  quelques 
épreuves  d'une  première  feuille  du  travail  de  M.  Collin.  L'impression 
et  la  justification  en  sont  approuvées  ;  et  il  est  même  décidé  qu'elles 
seront  adoptées  dorénavant  pour  nos  Mémoires.  On  revient  sur  le 
titre  de  l'ouvrage  et,  après  discussion,  le  suivant  est  adopté  : 

Le  pont  des  Tourelles  à  Orléans,  histoire  des  ponts  au  moyen  âye, 
ouvrage  posthume,  publié  par  les  soins  de  la  Société. 

—  M.  l'abbé  Desnoyers  donne  lecture  d'un  Mémoire  concernant 
Les  fouilles  de  la  Loire  en  i894.  Il  est  renvoyé  à  la  Commission  et 
remis  à  M.  Basseville,  qui  accepte  d'en  être  le  rapporteur. 


Séance  du  vendredi  8  mars  1895. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  Léon  Mongenot,  de  Nancy,  envoie  une  note  au  sujet  d'un 
ouvrage  sur  Jeanne  d'Arc,  le  duc  de  Lorraine  et  le  sieur  de  Dau- 
dricourt.  Cette  note  sera  insérée  dans  le  Bulletin.  Elle  est  remise  à 
M.  l'abbé  Desnoyers. 

—  Le  portrait  de  notre  regretté  collègue,  M.  Chouppe,  est  distribué 
aux  membres  présents. 

—  M.  Basseville,  au  nom  de  la  Commission  des  publications,  lit 
une  note  sur  le  travail  de  M.  l'abbé  Desnoyers,  au  sujet  des  «  objets 


—  20  — 

trouvés  dans  le  lit  de  la  Loire  en  1894  ».  Ce  travail  sera  inséré  dans 
les  Mémoires  et  il  y  sera  joint  des  planches  explicatives. 

—  M.  l'abbé  Desnoyers  fait  connaître  que  le  Président  du  musée 
préhislorique  de  Boston,  qui  avait  traversé  Orléans  il  y  a  quelque 
temps,  et  auquel  il  avait  fait  les  honneurs  des  curiosités  de  notre 
ville,  vient  de  lui  envoyer,  pour  notre  musée  historique,  1-0  pièces 
admirablement  conservées. 

—  M.  Vignat  donne  lecture  d'une  lettre  originale  que  lui  a  remise 
M.  Pagot,  par  laquelle,  le  27  mars  1837,  le  Ministre  des  cultes 
autorise  la  mise  en  place,  dans  la  chapelle  du  Séminaire,  des  belles 
stalles  de  Sainte-Croix.  Cette  lettre  sera  jointe  au  Mémoire  de 
M.  Vignat,  sur  ce  sujet. 

—  M.  le  Président  fait  connaître  que,  après  diverses  démarches 
auprès  du  Comité  des  travaux  histori(iues  et  au  Ministère,  il  est  fondé 
à  croire  qu'une  subvention  sera  accordée  pour  aider  à  la  publication 
de  l'Histoire  des  Ponts  d'Orléans,  de  M.  CoUin.  Sur  la  proposition  de 
M.  le  vice-président  Vignat,  des  remerciements  sont  adressés  à  M.  le 
Président. 

Il  est  décidé  que  le  tirage  de  cet  ouvrage  serait  fait  à  350  exem- 
plaires. 


Séance  du  vendredi  22  mars  1895. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

Il  est  fait  hommage  à  la  Société  :  par  l'éditeur,  M.  Herluison, 
d'une  conférence  sur  Le  sumatarel  dans  la  vénérable  Jeanne  d'Arc, 
prononcée  le  17  janvier  1805,  par  S.  E.  U.  le  cardinal  Parocchi, 
au  couvent  des  Dames  de  l'Assomption   de  Rome;   par  l'auteur. 


-  21  — 

M.  Durnuys,  d'une  brochure  intitulée  :  La  mosaïque  de  l'église  Sainl- 
Palerne.  Des  remerciements  sont  adressés  aux  donateurs. 

—  M,  le  Président  donne  lecture  d'une  note  de  la  Revue  critique, 
très  élogieuse  pour  le  dernier  volume  de  nos  Mémoires. 

—  M.  le  Président  annonce  qu'il  a  reçu,  de  M.  le  Président  de 
l'Académie  de  Sainte-Croix,  une  invitation  pour  notre  Société  à 
assister  à  la  réunion  générale  qui  aura  lieu,  cette  année  à  l'Évêché,  le 
mercredi  28  mars,  à  huit  heures  du  soir,  sous  la  présidence  d'honneur 
de  Monseigneur  l'Evêque  d'Orléans. 

—  M.  Huet  dit  quelques  mots  de  diverses  indications  qu'il  vient  de 
recevoir,  de  l'un  des  directeurs  du  British  Muséum,  au  sujet  de  Jeanne 
d'Arc  au  point  de  vue  musical. 

—  MM.  l'abbé  Desnoyers,  Jarry  et  Baguenault  de  Puchesse  pro- 
posent d'admettre  comme  membre  honoraire  élu,  M.  Georges  Lafe- 
nestre,  associé  correspondant  de  notre  Société.  Le  scrutin  est  fixé 
au  26  avril. 

—  M.  le  Président  annonce  qu'il  a  obtenu,  de  la  ville  de  Paris,  les 
six  volumes  parus  des  Registres  des  délibérations  du  Bureau  de  la 
Ville  de  Paris,  dont  les  deux  premiers  volumes  sont  édités  par 
M.  François  Bonnardot,  associé  correspondant  de  notre  Société. 

—  M.  Domet  continue  la  lecture  de  son  travail  sur  l'étyniologie 
des  noms  de  lieu  de  l'ancienne  forêt  d'Orléans. 


—  22  — 

Séance  du  vendredi  29  mars  1895. 
Présidence  de  M.  BagUenaûLT  DE  PucHesse,  président. 

M.  Jovy,  membre  correspondant,  fait  hommage  à  la  Société  d'une 
brocliure  dont  il  est  l'auteur  : 

Les  exercices  dramatiques  et  distrihiilions  de  prix  au  collège 
royal  de  Vitry-le-FrançoiSé 

—  MM.  Baguenault  de  Puchesse,  Tranchau  et  Thillier  présentent, 
comme  membre  correspondant  de  la  Société,  M.  l'abbé  Surcin,  curé 
de  Férolles. 

—  M.  Vignat,  président  de  la  Commission  du  concours,  rend 
compte  de  la  réunion  tenue  par  cette  Commission,  qui  a  choisi  pour 
son  rapporteur  M.  Raguenet  de  Saint-Albin  :  les  conclusions  de  la 
Commission  et  les  Rapports  seront  prochainement  soumis  à  la 
Société. 


Séance  du  vendredi  26  avril  1895. 
Prési'lence  de  M.  BaoueNault  de  Puciiesse,  président. 

M.  le  Président  fait  part  en  ces  termes  à  la  Société  des  distinc- 
tions, très  méritées j  obtenues  par  trois  de  nos  collègues  :  MM.  l'abbé 
Desnoyers,  Bailly  et  Ilerluison  : 

Messieurs, 

Rarement  la  vieille  sentence,  recueillie  par  Gabriel  Meurier 
au  XVP  siècle,  qu'  «  un  malheur  n'arrive  jamais  seul  »,  n'a 
trouvé  un  aussi  éclatant  démenti  parmi  nous  que  dan^  la 
quinzaine  qui  vient  de  s'écouler.  Trois  de  nos  collègues  ont  reçu 
d'insignes  distinctions  très  méritées,  dont  l'honneur  rejaillit  sur 


—  23  — 

notre  compagnie  tout  entière  et  dont  nous  voulons  prendre 
largement  notre  part  de  plaisir  :  on  dirait  qu'il  n'y  a  que  dans 
la  Société  Archéologique,  à  Orléans,  qu'on  rencontre  à  des 
titres  divers  des  récompenses  à  décerner,  des  gloires  locales  à 
signaler,  en  allant  les  chercher  dans  leurs  calmes  et  modestes 
retraites. 

Notre  vénérable  doyen,  notre  seul  fondateur  survivant,  notre 
ancien  président  M.  Desnoyers  —  je  ne  veux  plus  l'appeler 
M.  l'abbé  et  je  n'ose  le  nommer  Monseigneur  —  a  été  élevé  par 
le  grand  pontife  Léon  XIII,  bon  juge  en  savoir  et  en  belles- 
lettres,  à  la  dignité  de  Protonotaire  apostolique,  et  cette 
nomination,  par  laquelle  est  grandement  honoré  le  plus  ancien 
des  vicaires  généraux  de  France,  lui  a  été  annoncée  par  une 
lettre  publique  de  notre  éloquent  évêque,  bien  digne  d'en 
rehausser  le  prix. 

M.  Bailly,  dont  nous  étions  heureux  'naguère  de  constater  le 
grand  succès  à  l'occasion  de  la  publication  d'une  œuvre  de 
longue  haleine  et  de  profonde  érudition,  vient  d'obtenir,  de 
VAssociation  pour  V encouragement  des  études  grecques,  le 
grand  prix  Zographos,  qu'il  appartenait  bien  à  celte  Société  de 
lui  décerner. 

Et  enfin,  M.  Herluîsôn,  dans  la  séance  solehnelle  du  Congrès 
a  la  Sorbonne  des  Sociétés  savantes  du  département,  a  reçu,  de 
la  main  même  de  M.  le  Ministre  de  ^Instruction  publique  et 
des  Beaux-Arts,  la  croix  de  la  Légioh  d'honneur,  après  avoir 
entendu  l'éloge  le  plus  complet  et  le  plus  juste  de  travaux 
accomplis  en  trente  années  de  laborieuse  et  intelligente 
profession.  îl  semble  que  revivent  en  lui  ces  grandes  traditions 
de  la  Renaissance,  quand  imprimeurs  et  libraires  rivalisaient 
avec  les  écrivains  pour  la  gloire  des  lettres  et  des  sciences, 
quand  les  Estienne,  et  chez  nous  les  Hottot,  les  Èloi  Gibier 
jouissaient  d'une  universelle  renommée. 

Que  nos  excellents  collègues  veuillent  bien  recevoir  ici  nos 
plus  affectueuses  et  plus  vives  félicitations,  et  qu'ils  nous 
permettent  d'être  fiers  pour  la  Société  des  honneurs  qui  ont  élë 
décernés  à  leurs  personnes  et  à  leurs  œuvres  ! 


—  24  — 

Hommage  est  fait  à  la  Société  : 

Par  M.  le  baron  R.  de  Bouglon,  de  son  livre  intitulé  :  les  Reclus 
de  Toulouse  sous  la  Terreur  , 

Par  M.  Lucien  Auvray,  associé  correspondant,  d'une  Notiee  sur 
quelques  rartulaires  et  ohiluaires  français  conservés  à  la  bibliothèque 
du  Vatican  ; 

Par  M.  Ilardel,  curé  de  Vineuil-les-Bois,  associé  correspondant, 
de  quatre  brochures  dont  il  est  l'auteur,  intitulées  :  La  Capitainerie 
de  Chambord.  —  Inscription  (jallo-romaine  trouvée  à  Vineuil.  — 
L'homme  tertiaire  et  les  silex  de  Thenay.  —  Ponts  du  camp  ou 
Ponts  châtrés  ; 

Par  M.  Vignat,  du  tirage  à  part  de  [son  travail  sur  Une  charte 
originale  et  inédite  d'Isemburge,  reine  de  France,  extrait  du  Bulletin 
historique  et  philologique. 

Des  remerciements  sont  votés  aux  donateurs . 

—  M.  le  Président  donne  lecture  d'une  note  très  flatteuse  du 
Polybiblion,  au  sujet  des  travaux  contenus  dans  le  dernier  volume  de 
nos  Mémoires  et,  en  particulier,  de  l'histoire  de  la  bibliothèque 
d'Orléans,  par  M.  Cuissard. 

—  M.  Vignat,  président  de  la  Commission  du  concours,  expose 
à  la  Société  les  propositions  de  cette  Commission  relativement  à  la 
répartition  des  récompenses.  Ces  propositions,  après  discussion,  sont 
adoptées  ;  et  il  est  décidé  qu'une  somme  de  400  francs  sera  partagée 
par  parties  égales,  entre  les  titulaires  de  deux  premiers  prix,  et 
une  somme  de  450  francs  entre  ceux  de  trois  seconds  prix.  Il  est 
procédé  à  l'ouverture  des  billets  cachetés  :  M.  le  Président  proclame 
les  noms  des  auteurs,  dans  l'ordre  suivant  indiqué  par  la  Commission  : 

l^  La  Société  Orléanaise  au  XIV^  siècle,  par  M'"''  la  comtesse 
Amicie  de  Villaret. 

2»  Soîulay,  par  M.  l'abbé  Blanchard,  curé  de  Souday  (Loir-et-Cher). 

3°  Essais  sur  Lorris-e7i-Gâtinais,  par  M.  l'abbé  Bernois,  curé  de 
Cravant. 

4"  Saint- Aignan  et  son  culte,  par  M.  l'abbé  Amelot,  curé  de 
Saint- Jean-de-la-Ruelle. 


—  25  — 

5°  Histoire  de  la  paroisse  de  Saint-Jeau-le-Blanc,  par  M.  Ratouis. 

6"  La  famille  Amelot,  par  M.  l'abbé  Amelot,  curé  de  Saint-Jean- 
de-la-Ruelle, 

7°  Monograpli^  historique  de  Gautay,  par  M.  Maxime  des  Francs. 

8"  La  Question  à  Orléans  avant  1697 ,  par  W^"  la  comtesse 
Amicie  de  Villaret. 

9"  Gondreville-la-Franche,  par  M.  Alfred  Charron,  instituteur  à 
Chalette. 

10°  Un  ensemble  de  travaux  :  Recherches  sur  les  communes  du 
département  du  Loiret.  —  Gien.  —  Beaune-la-Rolande...,  etc.,  par 
M.  Poullain,  conducteur  des  ponts-et-chaussées. 

Enfm,  il  est  fait  mention  de  divers  ouvrages  publiés  depuis  le 
dernier  concours  quinquennal  et  adressés  à  la  Société,  par  MM.  Leroy, 
Maxime  Beauvilliers  et  l'abbé  Jarossay. 

—  M.  Lafenestre,  membre  correspondant,  est  élu  membre  hono- 
raire. 

—  11  est  décidé  qu'une  séance  extraordinaire  aura  lieu  vendredi 
prochain  à  quatre  heures  un  quart,  pour  entendre  la  lecture  du 
rapport  sur  le  Concours. 

—  M.  de  Beaucorps  offre  à  la  Société,  au  nom  de  son  frère  et  au 
sien,  de' continuer,  pour  l'année  1000,  le  don  généreux  que  faisait, 
tous  les  cinq  ans,  leur  oncle,  M.  de  Molandon,  pour  l'établissement 
du  Concours.  M.  le  Président  exprime  à  M.  de  Beaucorps  la  recon- 
naissance de  la  Société. 

—  M.  le  Président  annonce  qu'il  a  reçu  de  M.  de  Marsy,  président 
de  la  Société  française  d'Archéologie,  communication  du  programme 
du  prochain  Congrès  qui  sera  tenu,  à  Clermont-Ferrand,  les  5  juin 
prochain  et  jours  suivants. 

—  M.  le  Président  dit  quelques  mots  de  la  dernière  réunion  des 
Sociétés  savantes. 

•—  M.  Cuissard  donne  lecture  d'une  notice  sur  la  fondation  de 


—  26  — 

la  Société  archéologique,  écrite  par  lui  pour  servir  de  préface  à  la 
table  des  matières  des  Bulletins  et  Mémoires.  Cette  notice  et  la  table 
elle-même  sont  renvoyées  à  la  Commission  des  publications. 


Séance  du  vendredi  3  mai  1895. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président,  se  faisant  l'interprète  des  regrets  que  laisse  à 
la  Société  la  mort  de  notre  collègue  M.  Danton,  rappelle  en  quelques 
mots  les  travaux  d'un  goût  si  délicat  qu'il  donnait  à  de  trop  rares 
intervalles  ;  c'étaient  des  Notices  sur  Antoine  Masson,  graveur 
Orléanais  (1800)  ;  sur  Francis  Blin,  paysagiste  ;  sur  les  bas-reliefs  de 
la  statue  de  Jeanne  d'Arc,  érigée  sur  le  Martroi  (I8G9)  ;  sur  l'expo- 
sition des  Beaux-Arts  d'Orléans  (1870)  ;  sur  les  réparations  de  Saint- 
P)enoît.  11  insiste  surtout  sur  l'aménité,  l'esprit  libéral  et  élevé,  le 
coiH-age  dans  des  épreuves  réitérées,  rares  qualités  dont  M.  Danton  a 
donné  tant  de  prouves  à  Orléans,  où  il  était  si  apprécié. 

—  M.  le  Président  annonce  que,  sur  sa  demande,  M.  Lafencstre, 
membre  de  l'Institut,  conservateur  du  musée  de  peinture  du  Louvre, 
a  bien  voulu  accepter  la  présidence  solennelle  de  la  séance  que  la 
Société  tiendra  le  7  mai  courant,  pour  la  distribution  des  récompenses 
de  son  sixième  concours  quinquenal. 

—  M.  le  Président  fait  connaître  à  la  Société  le  texte  du  discours 
qu'il  se  propose  de  prononcer  à  l'ouverture  de  cette  séance. 

—  M.  Ragucnet  de  Saint- Albin,  rapporteur  de  la  Commission  du 
concours,  donne  lecture  du  rapport  sur  les  ouvrages  présentés  et  sUr 
les  récompenses  que  la  Commission  propose  de  décernera  leurs  auteurs. 

Une  Commission,  composée  de  MM.  Vignat,  de  Beaucorps,  Char- 
p(Mitipr  et  Bagucnet  de  Saint-Albin,  est  chargée  de  veiller  à  l'amé- 
nagement  de  la  salle  IFardouincau,  où  doit  avoir  lieu  la  séance,  ainsi 
qu'à  l'envoi  des  lettres  d'invitation. 


—  11- 
SÉANCE  SOLENNELLE  DU  7  MAI  1895 

Pour  la  Distribution  des  Prix  du  sixième  Concours  quinquennal 
Présidence  de  M.  LAFENESTRE 

Membre  de  l'Institut 

Conservateur   du   Louvre 

Membre  honoraire  élu  de  la  Société  archéologique  et  historique 

dé  l'Orléanais. 


La  séance  a  eu  lieu  à  l'hôtel -de-ville,  salle  Hardouineau. 

A  trois  heures  et  demie,  M.  Lafenestre  s'asseoit  au  fauteuil. 

Prennent  place  :  à  sa  droite,  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président 
de  la  Société,  et  M.  Octave  Raguenet  de  Saint-Albin,  rapporteur  du 
Concours  ;  à  sa  gauche,  M.  Vignat,  vice-président,  et  M.  Paul  Domet, 
secrétaire  de  la  Société. 

En  face  du  bureau  sont  rangés,  sur  des  fauteuils  d'honneur  : 
M.  Boegner,  préfet  du  Loiret  ;  Ms'"  Hugonin,  évéque  de  Bayeux  ; 
M.  Rabourdin-Grivot,  maire  d'Orléans;  M.  Pelletier,  président  de 
l'Académie  de  Sainte-Croix;  M.  Paulmier,  président  de  la  Société 
d'Agriculture,  Belles-Lettres,  Sciences  et  Arts  d'Orléans;  M.  le 
lieutenant-colonel  du  76^  de  ligne.  On  remarque,  dans  l'assistance, 
un  grand  nombre  de  dames. 

La  séance  est  ouverte  par  l'allocution  suivante  de  M.  Baguenault 
de  Puchesse,  président  de  la  Société  : 

Messieurs, 

Il  est  certain  que  le  temps  apporte  à  toutes  les  choses  hu- 
maines une  consécration  dont  l'effet  est  parfois  très  imprévu. 
Ce  que  nous  cultivons  avec  amour  dans  les  souvenirs  antiques, 
d'autres  le  rechercheront  dans  nos  modestes  traces  ;  et,  si 
l'histoire  se  fait  tous  les  jours,  on  s'étonne  d'y  avoir  sol-même 
quelque  peu  participé.  Notre  solennité  d'aujtlUrd*liui  en  est  tin 
frappant  exemple  :  elle  remoftle,  par  la  date  de  sa  fiindation,  â 


—  28  — 

l'année  qui  a  précédé  la  guerre  fatale  ;  ces  concours  quin- 
quennaux en  sont  déjà  à  leur  sixième  période;  et  l'homme 
éminent  qui  le  premier  les  a  présidés  a  disparu  depuis  long- 
temps, non  sans  laisser  à  Orléans  de  pieux  regrets  ;  et  leur 
fondateur  lui-même,  plein  de  jours  et  plein  d'œuvres  durables, 
est  mort  aussi,  il  y  aura  bientôt  deux  ans,  ayant  fait  pour 
l'honneur  et  le  bien  dans  sa  ville  natale  tout  ce  qu'un  honnête 
homme  peut  accomplir  dans  une  longue  vie,  ayant  noblement 
poursuivi  la  tradition  des  âges  passés,  pouvant  revendiquer  une 
part  importante  dans  le  grand  mouvement  d'opinion  qui  conduit 
notre  Jeanne  d'Arc  de  la  terre  française  qu'elle  a  vaillamment 
défendue  au  ciel  conquis  par  le  martyre,  et  laissant  dans  ses 
neveux,  qu'il  avait  aimés  comme  des  enfants,  de  dignes  conti- 
nuateurs de  sa  mémoire.  Que  M.  Boucher  de  Molandon  reçoive 
donc  en  ce  jour  le  public  témoignage  d'une  reconnaissance  et 
d'une  estime  que  la  Société  archéologique  de  l'Orléanais  lui  a 
déjà  hautement  manifestées  et  qu'elle  est  prêle  à  lui  renou- 
veler encore  ! 

Notre  jeune  rapporteur  exposera  tout  à  l'heure,  avec  la 
compétence  d'un  maître,  les  résultats  du  concours  de  1895.  S'il 
est  peut-être  moins  brillant  que  les  précédents,  c'est  que 
quelques-uns  de  nos  lauréats  sont  devenus  membres  de  la 
Société  et  juges  à  leur  tour  ;  et  il  nous  est  bien  permis  de  dire 
que  si  nous  approchons  de  la  cinquantaine,  c'est  en  suivant 
l'exemple  de  ces  familles  patriarcales  qui  peuvent  fêter  l'anni- 
versaire de  leur  union  en  s'entourant  d'une  nombreuse 
postérité. 

Vingt- cinq  volumes  de  Mémoires,  dix  volumes  de  Bulletins, 
neuf  Atlas,  tant  de  monuments  de  notre  vieille  province  sauvés 
de  la  destruction  ou  restaurés,  de  précieux  objets  conservés  et 
classés  dans  nos  divers  musées,  c'est  là  un  cortège  qui  peut 
nous  faire  honneur  et  justifier  sans  doute  la  bienveillance  que 
le  Ministère  de  l'Instruction  publique  et  les  plus  autorisés 
représentants  de  la  science  ou  de  l'érudition  française  nous  ont 
maintes  fois  témoignée.  Ce  serait  de  l'ingratitude  si  nous  ne 
proclamions  pas  que  c'est  à  leurs  encouragements  que  nous 


-  29  — 

devons  tous  nos  succès.  Tour  à  tour,  trois  membres  de  l'Ins- 
titut, —  et  non  des  moins  connus  par  leur  spéciale  compé- 
tence, —  sont  venus  rehausser  de  leur  présence  la  solennité 
de  nos  séances  de  concours  :  M.  Egger,  qui  nous  a  prodigué 
ses  conseils  si  élevés  et  si  sages,  nous  montrant  les  relations 
intimes  qui  unissent  nos  études  archéologiques,  soit  avec  la 
culture  littéraire,  soit  avec  le  goût  de  l'antiquité  classique,  soit 
avec  cette  science  nouvelle  delà  philologie  et  de  la  linguistiqne, 
que  la  province  elle-même  peut  aborder  avec  profit;  M.  Picot, 
que  l'histoire  de  France  revendique  comme  un  de  ses  plus 
laborieux  pionniers  et  dont  l'ùme  généreuse  poursuit  en  même 
temps  avec  une  conscience  juridique,  digne  de  son  grand-oncle, 
notre  célèbre  Pothier,  toutes  les  améliorations  sociales  que 
demande  notre  population  ouvrière,  si  troublée  par  les  plus 
décevantes  prome.'^ses  ;  M.  Léopold  Delisle  enfin,  guide  si  sûr 
des  plus  jeunes  travailleurs,  qui  sait  si  bien  faire  valoir  le  prix 
de  tous  les  documents  d'archives,  de  tous  les  manuscrits  de 
nos  bibliothèques,  que  l'histoire  d'Orléans  au  moyen  âge  a  plus 
d'une  fois  occupé,  et  qui  par  ses  fréquentes  communications 
daigne  se  regarder  comme  membre  presque  actif  de  notre 
Société  ;  et  aujourd'hui  encore,  le  savant  conservateur  de  notre 
grand  musée  de  peinture  du  Louvre,  le  juge  si  fin  et  si  impec- 
cable de  toutes  les  belles  œuvres  de  la  France,  de  la  Belgique, 
de  l'Espagne  et  de  l'Italie,  l'ami  bienveillant  de  nos  artistes, 
qu'il  encourage  et  dirige  depuis  longtemps  par  des  leçons  et  des 
articles  si  goûtés,  le  poète  délicat  que  les  lettres  réclament  aussi 
bien  que  l'art,  et  qui,  par  une  tendre  affection  pour  la  ville  où 
il  a  passé  sa  jeunesse,  où  il  sait  qu'on  ne  lui  a  jamais  ménagé 
les  sympathies,  a  bien  voulu  abandonner  un  instant  ses  graves 
et  multiples  travaux  pour  s'associer  à  nos  timides  efforts  :  c'est 
lui  surtout  que  la  Société  archéologique  veut  fêter  el  remercier 
ici  ! 

Nous  ne  saurions  oublier  non  plus  ceux  que  de  flatteuses 
distinctions  sont  venues  chercher  parmi  nous  et  qui  continuant 
la  tradition  des  Mantellier,  des  Collin,  des  Birabenet,  des  Des- 
noyers, des  Loiseleur,  des  Tranchau,  des  Bailly  ont  porté  au 


-  30  - 

loin  la  renommée  de  notre  cité,  et  aussi  de  noire  Compagnie, 
qui  avait  accueilli  la  plupart  de  leurs  travaux.  Mais,  au  milieu 
d'eux  et  de  nous,  que  de  vides  malheureusement  depuis  cinq 
années  seulement  1 

La  vie  est  une  mer  qui  nous  fait  tous  sombrer 

comme  vous  disiez  déjà,  Monsieur  Lafenestre,  à  vos  vingt  ans. 
C'est  M.  Boucher  de  Molandon  lui-même  qui  aurait  eu  tant  de 
bonheur  à  jouir  de  cette  réunion,  dont  il  avait  conçu  et  exécuté 
le   dessein  ;    c'est   M.    Eugène   Bimbenet,   notre    plus    ancien 
membre,  travailleur  infatigable  jusqu'à  son  dernier  jour,  et  qui 
possédait  sur  son  cher  Orléans  tant  de  souvenirs  aujourd'hui 
perdus;  c'est  M.  Chouppe,  artiste  si  modeste  et  si  consciencieux, 
dont  les  œuvres  font  revivre  non  seulement  nos  gracieux  pay- 
sages de  la  Sologne  et  du  Loiret,  mais  des  ruines  curieuses 
depuis  longtemps   disparues;   c'est  M.  Delorme,  M.   Davoust, 
M.  le  docteur  Patay,  amateurs  et  chercheurs  que  le  côté  artis- 
tique préoccupait  sans  cesse,  qui  savaient  le  saisir  et  l'apprécier, 
M.  Emile  Davoust  surtout,  dont  les  eaux-fortes  sont  de  vrais 
chefs-d'œuvre  et  qui,  enlevé  si  jeune,  a  voulu  rester  le  bien- 
faiteur de  tous  à  Orléans,  nous  laissant  aussi  une  récompense 
à  distribuer  périodiquement  au  meilleur  auteur  d'un  travail  sur 
un  sujet  qu'il  aimait  ;  M.  Fournier  qui  mettait  avec  tant  d'obli- 
geance à  notre  disposition  des  connaissances  techniques  ;  et  hier 
encore,   M.  Danton,  dont  la  tombe  à  peine  fermée  vient  de 
recueillir  des  éloges  et  des  regrets  si  justement  exprimés  et  qui 
resteront  gravés  dans  le  cœur  de  tous. 

Ce  sont  là  des  tristesses  que  le  temps  amène  avec  lui,  tandis 
qu'il  donne  aux  hommes  et  aux  choses  celte'  pure  auréole  de 
la  vie  terminée  et  de  l'éternité  qui  commence.  C'est  aussi  pour 
nous  l'avertissement  nécessaire  que  notre  tâche  n'est  jamais 
achevée,  que  le  travail  des  générations  passées  ne  peut  nous 
empêcher  de  chercher  de  nouveau  et  toujours,  et  que  c'est  déjà 
beaucoup  que  d'ouvrir  la  voie  à  ceux  qui  nous  suivront. 

Cette  allocution  est  vivement  applaudie  par  l'assistance. 


-  31  - 

—  La  parole  est  donnée  à  M.  Octave  Raguenet  de  Saint-Albin, 
rapporteur  du  Concours. 


Monseigneur  (1), 
Mesdames, 

Messieurs, 

Il  est  un  devoir  de  pieuse  gratitude  dont  l'accomplissement 
préalable  s'impose  à  nous  aujourd'hui.  De  grand  cœur  nous  le 
remplirons. 

Ces  sortes  d'assises  provinciales  de  la  science  historique  qui 
se  tiennent  en  ce  moment,  jadis  une  tutélaire  personnalité  les 
dominait,  personnalité  dont  tout  annonçait  le  rôle  actif  et  vivi- 
fiant, en  dépit  du  soin  qu'elle  prenait  elle-même  de  se  dissimuler 
dans  l'ombre.  En  1890  encore,  à  la  vue  de  ce  noble  vieillard, 
si  sympathique  à  tous  les  investigateurs  de  notre  glorieux  passé, 
si  libéral  envers  les  familiers  de  nos  archives  et  de  nos  biblio- 
thèques, si  apte  aux  bons  conseils  dans  ses  relations  avec 
d'illustres  savants,  si  riche  de  sage  direction  à  l'endroit  des 
plus  modestes  travailleurs,  le  rapporteur  du  concours  pou- 
vait féliciter  un  Mécène,  auquel  les  annales  de  la  cité  sont 
redevables  de  maintes  pages,  aussi  précieuses  par  la  nou- 
veauté de  leurs  aperçus  que  pénétrées  de  l'érudition  du  meilleur 
aloi. 

L'œuvre  de  M.  Boucher  de  Molandon  ne  se  réduit  point,  en 
effet,  aux  doctes  études  qui  sont  estampillées  de  son  nom,  elle 
comprend  également,  quoique  d'une  manière  indirecte,  toutes 
les  productions  intellectuelles  qu'a  suscitées  son  amour  commu- 
nicatif  du  progrès  historique.  Pour  le  cœur  de  ce  zélé  conserva- 
teur de  nos  fastes  Orléanais,  c'était  une  bien  douce  joie  que  le 
spectacle  présenté  par  des  lauréats  venant,  tous  les  cinq  ans, 
recevoir  le  prix  de  leurs  laborieuses  recherches.  Dès  1869,  puis 

(1)  Monseigneur  Hugonin,  évêque  de  Bayeux  et  Lisieux. 


—  32  — 

à  quatre  reprises  encore,  M.  de  Molandon  pouvait  jouir  des 
magnifiques  résultats  dus  à  sa  propre  générosité.  Plus  d'un 
triomphateur  de  ces  joules  pacifiques  est  encore  là  pour  pro- 
clamer les  bienfaits  passés,  les  bienfaits  reçus  en  quelque  sorte 
de  la  main  même  de  notre  vénéré  et  regretté  collègue.  Les 
palmes  que  fait  reverdir  la  solennité  actuelle  seront  reçues, 
hélas  !  dans  de  tout  autres  conditions.  Mais  si  les  bénéficiaires 
ne  sont  plus  en  situation  d'acclamer  le  donateur  vivant,  ils 
paieront  à  sa  mémoire  un  large  tribut  de  reconnaissance,  ou 
plutôt  ils  reporteront  leurs  remerciements  sur  MM.  de  Beau- 
corps  qui,  en  assurant  la  réalisation  des  désirs  du  généreux 
savant,  se  montrent  ses  bien  dignes  héritiers. 

Pour  entrer  dans  de  tels  sentiments  de  gratitude,  ne  suffirait-il 
point  de  considérer,  sur  la  belle  estampe  qui  nous  les  a  conser- 
vés, ces  traits  si  expressifs  de  l'initiateur  des  concours  d'archéo- 
logie et  d'histoire  ?  C'est  là  que  M.  de  Molandon  nous  semble 
survivre  à  lui-même,  d'une  façon  pour  ainsi  dire  objective. 
Moralement,  nous  le  retrouverions  bien  mieux  encore  dans  les 
divers  chapitres  d'une  remarquable  biographie  due  à  la  plume 
de  notre  collègue,  M.  Vignat.  Littérairement,  enfin,  cette  atta- 
chante physionomie  s'épanouira  toujours  à  travers  une  série 
d'excellents  mémoires,  tous  consacrés  aux  questions  rétrospec- 
tives de  notre  province,  mais  dominés  par  le  nom  de  Jeanne 
d'Arc,  comme  par  un  véritable  point  culminant. 

Et  même  n'y  aurait-il  pas  pour  M.  de  Molandon  une  certaine 
di'ception,  à  constater  qu'au  lendemain  de  nos  inoubliables 
solennités  de  1894,  le  concours  actuel  ne  dénote  aucun  effort 
tenté  dans  la  direction  de  l'héroïne?  Ce  n'est  point  à  dire  qu'un 
tel  sujet  reste  entièrement  étranger  aux  mémoires  dont  nous 
avons  à  nous  occuper.  Bien  loin  de  là  !  Quelques-uns  de  nos 
manuscrits  consacrent  incidemment  de  longs  passages  à  la 
vierge  guerrière.  Nous  ne  perdrons  pas  l'occasion  de  souligner 
ces  fragments  patriotiques.  Parler  de  Jeanne  d'Arc,  c'est 
toujours  évoquer  la  plus  noble  préoccupation  du  bienfaiteur  de 
nos  lauréats.  C'est  aussi,  dans  ces  jours  de  grands  anniver- 
saires, céder  à  un  entraînement  irrésistible. 


—  33  — 

Puisse  donc  le  souvenir  de  notre  vénérable  héroïne  exercer, 
durant  quelques  instants,  un  véritable  prestige  de  fascination 
sur  cette  enceinte!  Trop  heureuse  diversion  pour  le  rapporteur, 
que  celle  qui  tiendrait  les  esprits  pareillement  absorbés  dans 
une  si  pure  contemplation  !  Alors,  il  ne  serait  prêté  qu'une 
oreille  distraite  aux  sèches  assertions  d'un  simple  compte 
rendu,  et  l'auteur  de  ce  procès-verbal  n'aurait  pas  besoin,  en 
pareil  cas,  d'implorer  l'indulgence  de  son  auditoire.  N'est-il 
pas  téméraire,  en  effet,  d'accepter,  même  à  son  corps  défendant, 
une  mission  naguère  si  brillamment  remplie  par  des  rappor- 
teurs qui  s'appelaient  Baguenault  de  Viéville,  de  Buzonnière, 
Tranchau,  de  Molandon,  Guerrier,  rapporteurs  dont  les  appré- 
ciations obtenaient  une  approbation  unanime,  parce  qu'elles 
étaient  marquées  au  coin  de  la  plus  saine  critique? 

Atout  prendre,  il  est  vrai,  la  forme  du  jugement  présente 
un  intérêt  secondaire,    si    la   chose   jugée  respecte    en   tout 
point  la  vérité.  Or,  la  chose  jugée,  c'est  le  fait  de  la  commis- 
sion d'examen  dont  le  rapporteur  actuel  se  fera  le  scrupuleux 
écho.  Envisageant  son  rôle  dans  les  conditions  d'une  responsa- 
bilité aussi  restreinte,  cet  intermédiaire  ne  saurait  invoquer  le 
bénéfice  des  circonstances  atténuantes  que  sur  un  seul    point, 
son  insuffisance  en  l'art  de  bien  dire.  Pour  tout  le  reste,  c'est- 
à-dire  pour  l'équitable  classement  et  l'appréciation  raisonnée 
des  œuvres  elles-mêmes,  il  ne  sera  que  l'organe  de  ses  érudits 
collègues.   A  ceux-ci    reviendra   donc   tout    l'honneur   d'une 
sentence  sagement  motivée    Mais  que  parlons-nous  d'honneur 
attribuable  à  un  simple  jury  d'examen,  alors  que  nous  sommes 
en  présence  de  douze  manuscrits  accusant  les  plus  conscien- 
cieux labeurs  !  Aux  seuls  pionniers  de  la  science  qui  attendent 
leurs  couronnes,  il  convient  de  rendre  en  ce  moment  de  justes 
hommages,  et  pour  leur  veilles  et  pour  leurs  mérites. 

Douze  mémoires  historiques  !  Tel  est  en  effet  le  bilan  du 
concours  de  1895.  La  quantité  paraîtra  satisfaisante.  Une  seule 
fois,  ce  nombre  fut  dépassé  ;  c'était  il  y  a  cinq  ans.  Trois  fois, 
il  a  été  inférieur.  La  qualité  est-elle  aussi  remarquable?  Nous 
n'oseriQijs    l'affirmer.     D'ailleurs,    comme    précédemment,    la 

TOME   XI.    —    liULLETIN    N"    155.  3 


—  34  — 

Commission  n'a  pas  cru  pouvoir  décerner  un  prix  unique  et 
exclusif;  aucun  mémoire  ne  présentant,  sur  l'ensemble  des 
autres,  un  mérite  tout  à  fait  prépondérant.  La  Société  archéolo- 
gique, en  raison  de  cette  situation,  s'est  appliquée  à  ré[)artir  la 
quotité  disponible  qu'elle  avait  entre  les  mains,  de  telle  façon 
que  la  récompense  se  trouvât  proportionnée  à  la  valeur  de 
chacun  des  travaux  présentés.  Pour  arriver  à  ce  résultat,  il  a 
fallu  fixer  un  premier  prix  partageable  entre  deux  lauréats  et 
un  second  prix  divisible  en  trois  parts. 


Tableau  des  Origines  communales  du  Loiret. 

Prenons  maintenant,  pour  point  de  départ  de  notre  revue 
générale,  le  fascicule  intitulé:  Tableau  des  origines  communales 
du  déparlement  du  Loiret.  Nous  sommes  ici  en  plein  calcul 
étymologique.  Mais  on  peut  craindre  que  la  base  même  de  cette 
étude  ne  soit  assez  fragile,  car  la  brochure  de  M.  de  Billy  sur 
les  Noms  de  lieux  de  V arrondissement  d'Orléans  date  de  1840. 
User  de  ce  guide,  c'est  recourir  à  un  instrument  de  travail  que  la 
science  a  le  droit  de  trouver  un  peu  démodé.  On  constatera  du 
moins  avec  satisfaction  que  les  principes  exposés  par  Quicherat 
dans  sa  Formation  française  des  anciens  noms  de  lieux  ont 
été  suivis,  notamment  en  ce  qui  concerne  la  valeur  des  suffixes. 
M.  Poullain,  rendons-lui  justice,  n'ignore  point  les  lacunes  et 
l'état  par  trop  sommaire  de  ses  recherches.  Il  nous  prévient 
qu'il  présente  simplement  un  essai. 


Notices  sur  Gien,  La  Bussière,  Beaune-la-Rolande.  l'Ordre 
de  la  Mercy,  l'institution  des  Rosières. 

Des  mélanges  comprenant  cinq  courtes  ébauches  sont  dus  à 
la  plume  du  même  travailleur.  Dans  ce  recueil  nous  rencontrons 
une  Description  de  Gien  qui  renferme  des  observations  judi- 


—  35  — 

cieuses  sur  la  vieille  maison  dite  du  Temple.  L'édifice  en  ques- 
tion n'élait-il  pas  un  asile,  ouvert  jadis  aux  pauvres  voyai^eurs, 
à  l'instar  de  celui  qui,  sur  notre  vieux  pont  d'Orléans,  fonc- 
tionna durant  des  siècles  sous  le  nom  d'hospice  Saint- Antoine  ? 
Nous  parcourons  ensuite  quelques  pages  sur  le  Château  de  La 
Bussière.  Vhistoire  de  Beaune-la- Rolande  offre  le  plan  d'une 
ingénieuse  restitution  des  travaux  de  défense  de  cette  petite 
place.  Les  origines  de  l'ordre  de  la  Mercy  n'ayant  rien  de 
commun  avec  notre  histoire  régionale,  doivent  être  mises  hors 
de  cause.  Enfin  V Institution  des  Rosières  reproduit  des  récits 
circonstanciés,  mais  déjà  connus,  d'une  fondation  faite,  en  1786, 
par  le  duc  et  la  duchesse  d'Orléans.  Bien  que  ces  brèves 
notices  manquent  encore  des  retouches  voulues,  la  Société 
archéologique  croit  devoir  les  récompenser,  en  même  temps 
que  le  premier  travail  de  M.  Poullain,  par  l'attribution  d'une 
médaille  de  bronze  avec  mention  honorable. 


Éphémérides  gâtinaises. 

Les  Ephémérides  gâtinaises  nous  mettent  en  présence  d'un 
genre  bien  à  part.  Nous  avions  jusqu'ici  des  éphémérides  histo- 
riques d'un  intérêt  général.  Un  habitant  du  Gâtinais  a  voulu 
nous  en  faire  effeuiller  de  spéciales  à  sa  vieille  région.  Il  faut  un 
peu  de  bonne  volonté  pour  introduire  les  365  fiches  de  M .  Char- 
ron, ancien  instituteur,  dans  le  cadre  de  notre  programme. 
Celui-ci  réclame  des  mémoires  et,  qui  plus  est,  des  sujets  rela- 
tifs aux  événements  antérieurs  à  1789.  Or,  il  n'y  a  point  là  de 
mémoire,  mais  le  produit  d'une  compilation  simplement  origi- 
nale. En  outre,  tels  détails  semblent  par  trop  secondaires. 
Telles  incursions  ont  lieu,  bien  fréquemment,  sur  un  terrain  où 
le  pied  nous  fait  défaut.  Nous  voulons  parler  des  grandes  luttes 
électorales  de  nos  contemporains  ou  des  chevauchées  parle- 
mentaires du  XIX®  siècle.  Strictement,  l'étude  du  passé  provin- 
cial ne  gagnera  rien  à  ce  curieux  groupement  des  faits.  Mais 


—  36  — 

80  communes  du  Gàtinais  appartenant,  sauf  quatre  exceptions, 
à  notre  département  du  Loiret,  se  féliciteront  d'èlre  mentionnées 
dans  le  petit  répertoire.  Montargis  y  figure  pour  bien  près  d'un 
quart,  mais  Montargis  c'est  la  capitale  du  Gàtinais  Orléanais. 
Cliâtillon-sur-Loing  représente  quatre-vingt-quinze  journées. 
C'est  beaucoup,  sans  doute.  Mais  que  serait  le  passé  du  Gàtinais 
sans  tous  ces  Châtillon,  fauteurs  des  guerres  civiles  du 
XVI»  siècle,  sans  Coligny,  sans  d'Andelot,  sans  le  fameux  car- 
dinal, instigateur  de  tant  de  ruines  monastiques  à  Ferrières  et 
ailleurs  ?  Et  pourtant  toute  l'histoire  du  Protestantisme  ne 
saurait  être  revendiquée  par  le  Gàtinais.  Le  savant  ministre 
Jacques  Lenfant  naquit,  croyons-nous,  à  Bazoches-en-Dunois, 
non  point  à  Bazoches-sur-le-Betz.  S'arrêter  à  une  si  minime 
imperfection,  ce  n'est  pas  chercher  querelle  à  l'auteur,  mais 
lui  prouver  au  contraire  tout  l'intérêt  avec  lequel  il  a  été  lu. 


Gondreville-la-Franche. 

Non  content  d'avoir  exécuté  un  tiavail  de  vulgarisation, 
M.  Charron  n'a  pas  hésité  à  entreprendre  une  œuvre  plus  per- 
sonnelle. Ses  Notes  d'histoire  locale  sur  Gondreville  la- 
Franche  figureront  en  bon  rang  parmi  les  monographies  des 
communes,  quand  elles  se  seront  enrichies  à  la  suite  de 
(juelques  perquisitions  dans  nos  deux  grands  dépôts  publics 
d'Orléans.  Un  léger  supplément  de  labeur  augmentera  alors 
l'importance  de  la  partie  historique  antérieure  à  la  Révolution, 
partie  dont  les  horizons  actuels  sont  un  peu  trop  limités  par  des 
données  minutieuses  sur  les  anciennes  familles  seigneuriales  de 
Gondreville.  L'auteur  risque  bien  d'amoindrir  l'importance  de 
t-es  personnages  principaux,  en  accumulant  autour  de  leurs 
noms  une  surabondance  de  renseignements  généalogiques  rela- 
tifs à  des  parentés  collatérales.  Fussent-elles  aussi  illustres  que 
la  personnalité  de  Madame  Guyon,  toutes  ces  existences- là 
demeurent  absolument  étrangères  à  Gondreville  !   Au  milieu  de 


—  37  — 

tant  de  hors-d'œuvre,  la  couleur  locale  finit  par  se  trop  atté- 
nuer. 

Il  est  encore  regrettable  que  les  précédents  religieux  de  ce 
petit  coin  de  terre  ne  soient  point  éclairés  à  l'aide  de  quelques 
détails  sur  l'édifice  paroissial  dont  le  passé  paraît  avoir  été 
complètement  oublié.  La  commission  du  concours  exprime  aussi 
le  désir  de  voir  les  textes  latins  très  scupuleuseir-ent  trans- 
crits. 

Ces  restrictions  sont  loin  d'atténuer  les  mérites  d'une  mono- 
graphie dont  la  valeur  de  fond  reste  indiscutable.  Réunies  aux 
Éphémérides  gàtmaises,  les  Notes  sur  Gondreville  vaudront 
à   M.  Charron  une  mention  honorable  avec  médaille  de  bronze. 


La  «  Question  »  à  Orléans  avant  1697. 

Une  étude  restreinte  comme  objet,  mais  élégamment  écrite  et 
fort  sérieusement  traitée,  c'est  La  Question  à  Orléans  avant 
1697.  Sans  doute,  on  n'y  trouvera  point  d'aperçus  nouveaux 
en  ce  qui  concerne  le  fond  du  sujet.  M™*'  la  comtesse  de  Villaret 
reproduit  et  commente  une  pièce  imprimée  devenue  très  rare, 
elle  ne  prétt-nd  rien  révéler.  Son  travail  mérite  l'attention  que, 
dans  une  grave  revue  de  jurisprudence,  l'on  prêterait  à  un  bon 
article.  A  de  longues  considérations  philosophiques  et  morales 
sur  la  répression  du  crime,  fait  suite  l'intéressant  exposé  des 
phases  successives  par  lesquelles  passa,  dans  le  ressort  du 
Parlement  de  Paris,  un  genre  spécial  «l'information  que.  devait 
abolir  le  Restaurateur  de  la  liberté  française.  Si  ce  n'était  pour 
lui  décerner  la  meniion  honorable  qui  lui  est  due,  nous  n'insis- 
terions pas  sur  ce  mémoire.  Sa  valeur,  pourtant  réelle,  sera 
éclipsée  par  les  productions  encore  plus  brillantes  que  nous 
présentera  tout  à  l'heure  le  même  écrivain. 


38  ~ 


Monographies  de  Gautray  et  de  la  Mothe. 

Nous  aimons  à  recevoir  lés  précis  historiques  de  chaque  clo- 
cher. Nous  ne  saurions  moins  bien  accueilhr  le  dépouillemen 
de  ces  précieux  chartriers  que  conservent  encore  certains  grands 
domaines.  Tel  est  le  genre  de  labeur  auquel  se  livre  M.  Maxime 
des  Francs  dans  ses  Monographies  de  Gautray  et  de  la 
Mothe. 

Gautray,  c'est  la  terre  roturière  qui,  dans  les  plaines  de  la 
Sologne,  se  forme  au  XV''  siècle  par  agglomérations  successives. 
La  guerre  de  Cent-Ans  a  ruiné  les  petites  exploitations  rurales 
indépenrlantes,  et  voilà  qu'au  lendemain  de  la  crise,  l'opulente 
bourgeoisie  orléanaise  va  se  tailler  de  vastes  propriétés,  en 
achetant,  une  à  une,  toutes  les  terres  incultes.  Hélas  !  la  pros- 
périté du  sol  ne  se  relèvera  pas  de  longtemps  encore,  et 
quand  Gautray  sera  vendu  en  4652,  sur  458  arpents  d'étendue, 
on  en  comptera  219,  bien  près  de  la  moitié,  en  bruyères.  Pour- 
tant l'heure  de  la  Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  n'était  point 
encore  sonnée.  Or,  n'a-t-on  pas  assez  répété  ce  vieux  cliché 
historique  qui  présente  la  ruine  agricole  de  la  Sologne  comme 
datant  de  la  fin  du  règne  de  Louis  XIV  ?  Les  bruyères  de  Gau- 
tray s'inscrivent  en  faux  contre  l'exclusivisme  de  cette  théorie. 
Leur  développement  n'est  pas  imputable  au  ministre  Louvois, 
il  doit  être  mis  à  la  charge  des  routiers  de  Robert  Knoll  et  de 
Salisbury. 

Cependant,  les  immenses  territoires  qui  s'étendent  au  sud  de 
Saint-Cyr-en-Val  avaient  été  jarlis  concédés  par  le  roi  Robert 
aux  chanoines  de  Saint-Pierre-le-Puellier  d'Orléans.  La  supré- 
matie de  ces  seigneurs  ecclésiastiques  est  sapée  à  maintes 
reprises  par  le  pouvoir  central.  Elle  n'en  subsiste  pas  moins. 
Nous  en  avons  pour  garants  les  bienfaisantes  transformations 
des  maréca'^es  les  plus  insalubres  en  vastes  étangs  endigués.  Et 
jusqu'en  1628  encore,  pour  défendre  le  manoir  de  Gautray  au 
moyen  d'une  enceinte  carrée  flanquée  d'une  tour  basse  à  chacun 


—  39  — 

de  ses  angles,  il  faudra  que  Messieurs  de  Saint -Pierre-le- 
Puellier  en  aient  délibéré,  le  chapitre  réuni,  et  qu'ils  aient 
donné  leur  autorisation. 

A  la  Mothe-Saint-Cyr,  terre  noble,  fief  relevant  du  Lude, 
l'histoire  se  présente  sous  de  tout  antres  aspects.  D'abord,  au 
XI V*^  siècle,  apparaissent  des  seigneurs  dont  le  nom  doit  être 
l'écho  fidèle  d'une  certaine  trempe  de  caractère.  Ils  s'appellent 
Forcené.  Ce  sont  évidemment  des  batailleurs  !  Ruinés  pour  la 
défense  du  pays  et  pour  la  cause  du  roi,  ils  sentent  les  créan- 
ciers à  leurs  trousses  et  vont,  en  désespoir  de  cause,  guerroyer 
au  loin,  sous  le  ciel  de  l'Orient, 

Par  le  fait  de  plusieurs  saisies  judiciaires,  la  Mothe-Saint-Cyr 
passe  alors  entre  les  mains  de  Jean  de  Vailly  ou  de  Vaily.  Ce 
personnage  dut  jouer  un  rôle  assez  marquant  sous  le  règne  de 
Charles  VII.  L'auteur  le  suppose,  il  eût  pu  l'affirmer.  La  mé- 
moire de  Jean  de  Vaily,  dirons-nous  à  M.  des  Francs,  se  lie 
intimement  avec  les  souvenirs  de  Jeanne  d'Arc,  soit  à  Poitiers, 
soit  à  Orléans,  et  peut-être  même  à  Saint-Gyr-en-Val.  A  Poi- 
tiers, le  seigneur  de  la  Mothe-Saint-Cyr  était  premier  président 
du  Parlement  quand  parut  dans  cette  ville  la  future  libératrice 
de  la  France.  A  Orléans,  il  accompagnait  la  libératrice  elle- 
même,  lors  de  son  passage  en  date  du  19  janvier  1430  (n.  st.) 
A  Saint-Cyr-en-Val,  en  raison  d'une  cause  bien  digne  d'être 
recherchée,  le  nom  glorieux  de  la  Pucelle  est  encore  attribué  à 
une  modeste  voie  rurale  qui  jadis,  par  l'une  de  ses  extrémités, 
butait  sur  le  castel  de  Jean  de  Vaily,  tandis  qu'au  côté  opposé, 
elle  présentait  pour  objectif  la  vieille  tour  au  style  flamboyant 
de  l'église  paroissiale. 

Dès  lors  le  petit  fief  prenant  le  nom  de  Mothe-Vailly,  Vaily  ou 
Veilly  (1)  se  maintient,  l'espace  de  deux  cents  ans,  dans  la  même 

(1)  Vaily,  Vailly;  Veily,  Veilly;  Vely,  Velly,  Vesly,  sont  un 
seul  et  même  nom  de  famille  diversement  orthographié,  mais  se 
prononçant  toujours  d'une  façon  identique  Vel-ly,  Vè-ly,  c'est-à- 
dire  en  négligeant  en  quelque  sorte  le  premier  l,  quand  cette,  lettre 
est  redoublée,  et  en  évitant  le  son  mouillé  qu'elle  pourrait  produire. 
Dans  les  variantes   Vailly,   Veilly,  les  groupes  de  voyelles  ai,   ci  se 


—  40  — 

famille  et  devient  l'apanage  d'une  suite  presque  ininterrompue 
d'hommes  distingués  et  de  grands  auxiliaires  de  la  monarchie. 
Tels  sont,  un  doyen  du  chapitre  de  Sainte-Croix  qui  faillit  en 
14^38  devenir  évèque  d'Orléans,  un  habile  diplomate  que  Fran- 
çois l"''"  nomma  évèque  de  Rennes,  un  président  du  parlement 
de  Bretagne. 

Par  malheur,  la  monographie  de  la  Mothe  s'arrête  comme 
celle  de  Gautray  au  milieu  du  XVII«  siècle,  époque  qui  vit  les 
deux  domaines  se  réunir  en  une  seule  main.  En  outre,  la 
solidité  de  fond  que  présentent  ces  esquisses,  nous  fait  regretter 
que  les  qualités  extrin^èques  leur  fassent  quelquefois  défaut. 

rendent  par  le  son  de  l'è  ouvert  tel  qu'il  se  fait  sentir  dans  les  mots 
maison,  reine,  équivalents  de  mèson,  rêne. 

Nul  doute,  par  conséquent,  qu'il  ne  faille  identifier  l'un  avec  l'autre  : 
i»  le  premier  président  du  Parlement  de  Poitiers  qui  dut  étudier 
Jeanne  d'Arc  de  très  près  (Cf  Chronique  de  la  Pucelle,  Quicherat, 
Procès,  t.  IV,  p.  211),  et  qui  est  appelé  par  les  historiens  Jean  de 
Vaily  ou  Vailly  (Cf.  de  Beaucourt,  Histoire  de  Charles  VII,  t.  I, 
II,  III,  passim.  —  Félix  Aubert,  Le  Parlement  de  Paris,  t.  I  et  II, 
passim)  ;  2»  le  personnage  que  nos  comptes  de  ville  (Cf.  Quicherat, 
t.  V,  p.  270)  désignent  sous  le  nom  de  Maitre  Jehan  de  Velly, 
comme  accompagnant  Jeanne  d'Arc  à  Orléans  le  19  janvier  1430 
(n.  st.).  A  cette  date,  l'héroïne  fêtée  par  les  procureurs  de  la  cité  se 
trouvait  escortée  de  trois  compagnons  de  route  qui  furent  également 
mis  en  grand  honneur.  Jean  de  Rochechouart,  seigneur  de  Morte- 
mait,  faisait  partie  du  conseil  du  roi.  Maître  Jean  Rabateau  était  ce 
conseiller  du  Parlement  de  Poitiers  qui  eut  le  privilège  d'offrir 
l'hospitalité  à  Jeanne.  Qui  donc  pourrait  être  Maître  Jehan  de  Velly, 
sinon  l'illustre  magistrat  dans  lequel  nous  retrouvons  le  seigneur 
de  la  Mothe? 

D'ailleurs,  les  titres  du  château  de  la  Mothe  nous  montrent  un 
célèbre  évèque  de  Rennes,  arrière-petit-neveu  du  président  de 
Poitiers,  qui,  adjoignant  à  son  nom  patronymique  la  désignation  de 
son  fief  Orléanais,  se  faisait  appeler  Dodieu  de  Velly,  de  Vély  ou  de 
Vesly.  En  dépit  des  formes  orthographiques  qui  ne  sont  contradic- 
toires qu'en  apparence  seulement,  il  faudrait  donc  prononcer 
Mothe- Ve//j/  ou  Vaily,  et  non  pas  Mothe- Faiiiy,  en  mouillant  les 
ili'ux  /  comme  l'usage  semble  s'en  être  établi,  bien  à  tort,  depuis 
une  époque  probablement  très  récente. 


—  41  — 

Mais  ici  nous  aurions  mauvaise  grâce  à  insister,  sachant  bien 
que  cette  exploration  d'archives  particulières  a  été  entreprise  en 
dehors  de  toute  préoccupation  de  publicité.  Un  hasard  indiscret 
et  fort  heureux  a  livré  à  notre  commission  du  concours  des 
notes  de  curiosité  essentiellement  personnelles.  Du  reste,  ces 
pages  se  font  d'autant  plus  goûter  qu'elles  sont  bien,  en  réalité, 
un  thème  de  conversation  du  foyer  domestique.  Et  cependant, 
revisées  et  annotées  avec  soin,  richement  documentées,  comme 
elles  le  peuvent  être,  au  moyen  de  pièces  justificatives  tirées 
du  trésor  dé  chaque  domaine,  enfin  poursuivies  jusqu'à  la  fin 
de  l'ancien  régime,  les  Monographies  de  Gautray  et  de  la 
Mothe  constitueraient  d'excellentes  plaquettes  d'histoire  locale. 
Ainsi  transformées,  elles  mériteraient  beaucoup  mieux  que  la 
mention  très  honorable  avec  médaille  d'argent  dont  nous  nous 
empressons  aujourd'hui  de  les  récompenser. 


La  famille  Amelot. 

Un  recueil  tant  soit  peu  factice,  mais  que  la  commission  a 
généralement  parcouru  avec  une  certaine  curiosité,  parce  qu'il 
reproduit  les  horizons  les  plus  variés  de  l'histoire  orléanaise  et 
même  extra-orléanaise,  c'est  La  famille  Amelot  et  ascendants 
maternels  de  la  branche  Amelot ,  d  Orléans. 

Le  sous-titre  devient  fort  utile  pour  justifier  quantité  de 
hors-d'œuvre.  En  effet,  grâce  au  côté  maternel,  c'est-à-dire 
par  le  fait  d'une  alliance  datant  des  débuts  du  XIX«  siècle, 
M.  l'abbé  Amelot,  curé  de  Saint-Jean-de-la-Ruelle,  parvient  à 
nous  transporter  jusques  à  huit  siècles  en  deçà.  Que  de  fois 
ne  faut -il  pas  dévier  de  la  ligne  masculine  pour  atteindre  ce 
but  lointain  !  Dix  familles  différentes  forment  de  longs  anneaux 
remontant  au  légendaire  chambellan  Eudes  Le  Maire,  dit  le 
sire  de  Chalo-Saint-Mard,  fameux  pèlerin  qui  aurait  accompli, 
pour  le  compte  de  Philippe  I'^'",  le  pèlerinage  des  Saints-Lieux  ; 
ce  pourquoi  le  roi  de  France  anoblit,  dit-on,  toute  sa  descen- 


—  42  — 

dance  masculine  et  féminine,  l'exemptant,  en  outre,  de  toutes 
charges  et  impositions  quelconques.  Tel  était  le  privilège  dit  de 
Chalo-Saint-Mard  qui,  pendant  des  siècles,  s'appuya  sur  un 
diplôme  que  personne  ne  vit  jamais.  11  est  fâcheux  que  Tautetir 
n'ahorde  pas  celte  délicate  question.  Ignorerait-il  donc  l'agitation 
que  les  innombrables  héritiers  d'Eudes  Le  Maire  provoquèrent 
dans  tous  les  services  administratifs  et  financiers  de  l'ancienne 
monarchie?  Agitation  bien  facile  à  concevoir  d'ailleurs,  puisque 
François  P''  entrevoyait  déjà  le  moment  où  la  plupart  des  mar- 
chands du  royaume,  devenus  rejetons  d'Eudes  Le  Maire,  lais- 
seraient vides  les  caisses  des  impositions  publiques.  Henri  IV  y 
mit  bon  ordre  par  l'abolition  définitive  d'un  droit  reconnu 
abusif.  Au  XVIIP  siècle,  d'Hozier  ébranlait  la  valeur  historique 
du  document  sur  lequel  avaient  reposé,  pendant  si  longtemps, 
des  prétentions  inouïes.  Enfin  un  érudit  moderne,  M.  Noël 
Valois,  reconstituait  en  1886  les  origines  de  cette  étonnante 
mystification,  réduisant  tant  de  grandeurs  passées  aux  dimen- 
sions d'un  fragile  échafaudage  (1). 

Mais  revenons  à  notre  sujet  principal.  Par  de  nouvelles 
chaînes  ascendantes  et  descendantes,  le  même  côté  maternel 
des  Amelot  d'Orléans  établit  sa  lointaine  parenté  avec  Guil- 
laume Compaing,  un  de  nos  grands  bourgeois  du  siège  de  1429; 
avec  Ilanapier,  le  belliqueux  maire  d'Orléans  de  1590;  avec  le 
Père  Isaac  Jogues,  apôtre  des  Hurons,  martyr  des  Iroquois  et 
pionnier  de  la  civilisation  française  sur  les  bords  des  grands 
lacs  du  Canada,  au  milieu  du  XVII*^  siècle.  De  là  autant  de 
motifs  pour  reproduire,  en  quelques  pages  courtes,  mais  bien 
écrites,  des  silhouettes  déjà  très  connues  (2). 

(1)  Le  privilège  de  Chalo-Saint-Mard.  {Bulletin  de  la  Société  de 
de  l'Histoire  de  France,  1880,  pp.  185-226.) 

(2)  C'est  à  dessein  que  nous  évitons  de  parler  des  biographies  de 
Benolst-Hanapier,  maire  d'Orléans  en  170.5,  et  de  Marie- Anne 
Poullin,  pieuse  victime  de  la  persécution  religieuse  à  la  fin  du 
dernier  sit>c!e.  Ces  personnalités  appartiennent  à  une  période  qu'il 
ne  nous  est  pas  loisible  d'aborder,  en  raison  de  la  lettre  de  notre 
règlement. 


—  43  — 

Du  reste,  ce  que  nous  venons  d'énumérer  ne  forme  que  la 
troisième  partie  du  travail.  Au  cours  des  premiers  chapitres,  au 
contraire,  nous  sommes  bien  en  contact  avec  la  famille  Amelot 
proprement  dite.  La  branche  orléanaise  donnera  le  fameux 
Amelot  de  la  Houssaye,  diplomate  et  historien  de  la  fin  du 
XVII^  siècle.  Le  rameau  parisien  intéressera  notre  histoire 
provinciale  à  un  titre  beaucoup  plus  indirect,  puisqu'il  fut 
transplanté  en  dehors  du  sol  de  ses  ancêtres  dès  le  règne  de 
François  I*''.  L'auteur  avait  à  faire  revivre  de  ce  côté-là  un 
archevêque  de  Tours,  un  évêque  de  Vannes,  un  ambassadeur 
du  grand  roi  près  la  cour  de  Madrid,  deux  ministres  des  rois 
Louis  XV  et  Louis  XVL  Sur  ces  cinq  notices  il  n'en  rédige 
que  deux  seulement  (1),  car  les  trois  autres  sont  remplacées 
par  de  simples  sommaires. 

Nous  ne  dirons  rien  des  pièces  justificatives,  déjà  imprimées 
en  divers  ouvrages  (2).  A  signaler  seulement  deux  épitaphes 
ainsi  qu'un  mémoire  inédit,  dressé  en  1682  par  Amelot  de  la 
Houssaye,  au  sujet  de  la  conduite  que  doit  tenir  l'ambassadeur 
français  accrédité  auprès  de  la  République  de  Venise.  Ce 
dernier  document  renferme  un  traité  du  cérémonial  en  usage 

(1)  Biographie  de  Michel  Amelot  de  Gournay,  célèbre  ambassa- 
deur français  à  la  cour  de  Madrid,  qui  joua,  dans  les  affaires  de  la 
succession  d'Espagne,  un  rôle  prépondérant  et  contribua  beaucoup  à 
sauver  le  trône  de  Philippe  V,  quelquefois  trop  ébranlé  par 
Louis  XIV  lui-même. 

Biographie  de  Monseigneur  Amelot,  évêque  de  Vannes,  prélat  qui 
mourut,  à  la  vérité,  dans  le  sein  de  l'Église  catholique,  mais  qu'il 
serait  un  peu  exagéré  de  qualifier  martyr  de  la  Foi,  vu  son  manque 
d'empressement  à  la  soumission  quand  Pie  VII  invita  le  vieil 
épiscopat  français  à  démissionner  en  masse.  On  peut  consulter  au 
sujet  de  Monseigneur  Amelot -la  publication  récente  du  P.  Droclion 
sur  La  petite  église  et  le  schisme  anticoncordataire. 

(2)  Nous  devons  pourtant  indiquer,  comme  équivalant  à  des  nou- 
veautés pour  notre  histoire  orléanaise,  les  deux  pièces  encore  peu 
connues  qui,  chacune  à  titre  de  postulatum,  viennent  d'être  pubfiées 
au  Canada,  afin  de  provoquer  l'introduction  de  la  cause  du  P.  Jogues 
et  de  ses  compagnons  martyrs. 


—  M  — 

dans  la  seigneurie  et  des  dissertations  historiques  sur  le 
rang  que  le  doge  peut  revendiquer  comme  souverain.  Mais  des 
pages  aussi  longues  s'équilibrent  mal  avec  la  concision  des 
lignes  qui  retracent  la  vie  d'Amelot  de  la  Houssaye  lui-même. 

En  résumé,  si  le  travail  de  M.  l'abbé  Amelot  manque  un  peu 
d'unité  et  de  proportions,  on  conviendra  néanmoins  que  de  ses 
multiples  aspects  surgissent  trois  gerbes  de  biographies  intéres- 
santes, des  tableaux  généalogiques  dénotant  des  recherches 
étendues,  un  pieux  respect  de  tous  les  ancêtres. 

Au  cours  de  ses  belles  études  sociales  sur  la  vieille  France, 
M.  Charles  de  Ribbe  prétend  que,  si  l'on  veut  relever  le  foyer 
domestique,  trop  oublieux  aujourd'hui  des  saines  traditions, 
(c  il  y  a  des  témoins  nécessaires  à  entendre  :  ce  sont  les  familles 
qui,  en  tout  temps  et  en  tout  lieu,  ont  démontré  le  vrai  par 
leurs  actes  et  par  leurs  succès  ».  M.  l'abbé  Amelot  a  fait  compa- 
raître devant  ses  lecteurs  plusieurs  témoins  de  ce  genre.  La 
Société  archéologique  lui  en  sait  gré  et  elle  le  lui  prouve  au  moyen 
d'une  mention  très  honorable. 


Histoire  de  Saint-Jean-le-Blanc 

Fût-elle  abritée  sous  les  murs  d'une  importante  cité,  la  petite 
agglomération  rurale  se  trouve  rarement  en  état  d'invoquer  des 
titres  carlovingiens  pour  reconstituer  son  passé.  Saint-Jean- le- 
Blanc  aurait-il  néanmoins  la  chance  de  se  pouvoir  identifier  avec 
le  Camedollus  mentionné  dans  le  diplôme  d'Agius,  évêque 
d'Orléans  au  IX"  siècle?  M.  Ratouis  l'a  pensé.  D'aucuns  contes- 
teront son  dire.  Mais  cette  revendication  at'estera,  aux  yeux  de 
tous,  la  conscience  avec  laquelle  l'historien  de  La  paroisse  de 
Saint -Jean -le -Blanc  a  scruté  les  moindres  données  de  son 
sujet,  fouillé  manuscrits  et  imprimés,  exploré  maintes  sources 
capables  de  jalonner,  à  travers  les  siècles,  l'existence  de  son 
modeste  village.  Aussi  bien,  le  caractère  dominant  du  travail  de 
M.  Ratouis  est-il  un  perpétuel  souci  d'être  complet. 


—  45  — 

Trois  volumes  in-folio  renferment  l'histoire  de  Saint-Jean-le- 
Blanc.  Dans  une  première  partie,  on  aimera  à  retrouver  des 
notions  concernant  le  régime  hydrographique  de  la  Loire  au 
XV*  siècle,  les  travaux  de  création  du  duit  au  XVP,  les  embâcles 
de  glace  ou  les  assèchements  du  fleuve  au  XVIP.  Non  moins 
curieuse  est  une  liste  des  couvents  et  paroisses  qui  possédaient 
sur  Saint-Jean-le-Blanc  des  domaines  ou  des  droits  terriens,  de- 
puis les  Petits  Carmes,  hôtes  assidus  de  leur  maison  deCoulmiers, 
jusqu'à  la  paroisse  de  Saint- Victor  d'Orléans,  touchant  les  reve- 
nus de  sa  censive  dite  des  Anguignys.  Qui  attirera  encore  plus 
l'attention,  ce  sera  la  famille  des  seigneurs  de  Saint- J ean-le- 
Blanc.  Toutefois,  l'état-civil  de  ces  nobles  feudataires  devra  être 
contrôlé  soigneusement,  afin  d'éviter  les  confusions  possibles 
avec  une  foule  d'homonymes. 

Acheté  par  les  ducs  d'Orléans,  le  château  devient,  à  la  fin  du 
XIV»  siècle,  l'objet  de  quelques  travaux  de  restauration.  Tel 
compte  des  maîtres  de  l'œuvre  dénote  spécialement  qu'en  1426 
on  remit  en  état  la  galerie  des  douze  pairs  et  que  l'on  couronna  la 
tour  d'une  girouette  aux  armes  de  Monseigneur  le  duc.  Mais 
les  Anglais  vont  transformer  le  vieux  manoir  en  poste  d'obser- 
vation. De  ce  guet,  ils  peuvent  bientôt  surveiller  l'armée  de 
secours  que  Jeanne  d'Arc  conduit,  le  29  avril  1429,  jusqu'au 
port  du  Bouchet,  en  plein  territoire  de  Saint-Jean-le-Blanc. 
M.  Ratouis  attribue,  assez  gratuitement,  une  réelle  importance 
militaire  à  l'établissement  des  Anglais  sur  cette  paroisse.  A  sup- 
poser pourtant  que  l'ennemi  se  fût  retranché  là  comme  dans 
une  véritable  bastille,  il  n'eût  pas  si  vite  abandonné  la  partie. 
Tout  au  contraire,  à  la  suite  de  son  échec  de  Saint-Loup,  il 
se  replie  de  Saint-Jean-le-Blanc  sur  les  Augustins  et  les  Tou- 
relles, livrant  ainsi  sans  combat  un  passage  qu'il  aurait  disputé 
fort  utilement  les  6  et  7  mai,  quand  les  Français  traversaient  la 
Loire,  entraînés  sous  l'étendard  de  la  Pucelle. 

Cependant  les  derniers  Valois,  se  souciant  peu  de  cette 
bicoque  ruinée,  transforment  le  château  de  Saint-Jean-le-Blanc 
en  couvent  de  Cipucins.  Dès  lors  apparaissent  dans  ce  cloître 
d'illustres  personnalités  ;  en  première  ligne,  le  royal  fondateur 


—  46  — 
de  la  maison,  Henri  III,  costumé  en  pénitent  et  suivi  de  ses 
cinquante  compagnons  de  pèlerinage  ;  puis  le  Père  Ange  de 
Joyeuse,  ce  religieux  guerrier,  si  prompt  à  oublier  l'épée  pour 
la  psalmodie,  la  psalmodie  pour  le  maniement  du  bâton  de 
maréchal,  le  bàlon  de  maréchal  pour  les  macérations  de  l'ascète  ; 
enfm  le  fameux  Père  Joseph  du  Tremblay,  le  plus  célèbre  de 
tous  les  novices  qui  aient  passé  par  là,  pour  tout  dire,  en  un  mot, 
le  bras  droit  de  Richelieu. 

Par  suite  de  leur  proximité  du  monastère  de  Saint-Charles, 
les  Capucins  se  trouvent  indirectement  impliqués  dans  les  que- 
relles du  jansénisme.  Très  hostiles  aux  tendances  des  Ursu- 
lines  révoltées  contre  l'autorité  diocésaine,  ces  religieux  éprou- 
vent souvent  le  contre-coup  de  leur  manière  de  penser  et  d'agir, 
comme  lorsqu'en  1752  ils  refusent  de  dire  une  messe  pour  le 
duc  d'Orléans,  prince  notoirement  rebelle  à  la  bulle  Unigenitus. 
Les  hauts  faits  des  Capucins,  comme  dépositaires  des  pompes 
à  incendies,  sont  également  rappelés  à  propos  d'un  terrible 
sinistre  qui  eut  lieu  en  1765  dans  la  rue  de  la  Charpenterie. 

En  dépit  d'une  collection  de  6,000  volumes,  dont  la  composi- 
tion nous  est  présentée  dans  ses  grandes  lignes  bibliographiques, 
le  couvent  de  Saint-Jean-le-Blanc  n'a  point  laissé  de  traces 
durables,  attestant  un  productif  développement  de  vie  intellec- 
tuelle. C'est  que  les  travailleurs  qui  s'y  formaient  se  livraient 
avant  tout  à  l'apostolat  et  à  la  prédication. 

Les  archives  de  l'orrlre  des  Capucins,  conservées  à  Milan,  ren- 
ferment sur  la  maison  de  Saint-Jean-le-Blanc  des  pages  fort 
précieuses.  M.  Ratouis  a  eu  l'heureuse  fortune  de  suivre  cette 
piste  ;  ainsi  a  t-il  recueilli^ des  documents  d'une  incontestable 
valeur. 

Les  souvenirs  relatifs  aux  moines  de  Saint-Samson  et  aux 
Jésuites  qui  leur  succédèrent  dans  le  domaine  de  Montition  ont 
une  importance  assez  secondaire.  Ventes,  achats,  procès,  droits 
de  cens  ont  beau  se  multiplier,  il  n'en  subsiste  pas  moins  une 
'acune  à  laquelle  le  chroniqueur  local  ne  saurait  remédier.  Cela 
s'explique  aisément.  Montition,  tout  en  possédant  un  pressoir, 
ne  répond  point  à  ce  que  l'on  appelle,  dans  la  banlieue  d'Orléans, 


—  47  — 

une  maison  de  vignes.  Il  ne  s'y  trouve  pas  d'habitation  suscep- 
tible de  se  transformer  en  pied -à-terre  pour  des  maîtres.  Encore 
moins  faudrait-il  y  chercher  les  traces  d'une  chapelle  desservie 
par  les  propriétaires  qui  sont  en  même  temps  des  religieux.  Il 
n'y  a  donc  là  qu'un  bien  utilitaire  et  purement  productif.  Étran- 
gers aux  pratiques  de  la  résidence,  les  détenteurs  ecclésiastiques 
de  ce  petit  coin  de  terre  durent  exercer  une  bien  minime 
influence  sur  la  paroisse  de  Sainl-Jean-le-Blanc.  D'ailleurs,  il 
vaudrait  mieux  faire  disparaître  de  ces  pages  certaines  mercu- 
riales, échos  trop  fidèles  des  passions  surannées  du  XVIII«  siècle 
contre  la  fameuse  compagnie.  En  somme,  tous  ces  grands  griefs 
ne  prouvent  pas  bien  clairement  que  les  fils  de  Loyola  aient 
exercé,  à  l'endroit  des  Ursulines  de  Saint-Charles,  une  formi. 
dable  persécution. 

Nous  aimons  mieux  la  pittoresque  légende  de  Coliii  et  Jeanne. 
Elle  fait,  au  milieu  de  l'histoire  de  Saint-Jean-le-Blanc,  une  part 
gracieuse  aux  amateurs  du  folklore  et  rappelle  aux  observateurs 
des  institutions  judiciaires  un  exemple  de  ces  vieilles  mesures  de 
pénalité,  consistant  à  imposer  aux  coupables  l'accomplissement 
de  lointains  pèlerinages,  soit  à  Gompostelle  ou  au  tombeau  des 
Apôtres,  soit  au  Mont  de  l'Archange  ou  à  Notre-Dame-de- 
Boulogne. 

La  dernière  partie  de  l'histoire  de  Saint-Jean-le-Blanc  offre 
une  réunion  de  notices  sur  la  vie  et  l'administration  de  chaque 
titulaire  de  la  cure.  L'intérêt  s'y  soutient,  grâce  à  une  accumu- 
lation infinie  de  détails.  Encore  faut-il  faire  ici  la  part  de  cer- 
taines exagérations  pour  tout  ce  qui  concerne  le  jansénisme. 
L'auteur  semble  prendre  assez  facilement  le  contre-pied  du 
grand  axiome  de  la  méthode  historique  :  Scribitur  ad  narran- 
dum,  non  ad  probandum. 

En  définitive,  très  bon  travail  auquel  on  ne  saurait  reprocher 
qu'un  excès  de  longueur,  quelques  manques  de  liaisons,  des 
omissions  de  références  pour  certains  documents  importants, 
surtout  un  système  inusité  consistant  à  intercaler  les  pièces 
justificatives  dans  le  corps  de  l'ouvrage  lui-même,  ce  qui  appe- 
santit et  entrave  la  narration.  Il  ne  serait  pas  moins  désirable 


—  48  — 

que  l'auteur  renonçât  à  ces  saillies  familières  et  répétées,  au 
moyen  desquelles  il  prend  tout  son  monde  à  partie,  curés,  son- 
neurs, jésuites,  capucins,  l'Éminence  grise  elle-même.  Les 
cloches  de  l'église  n'y  échappent  pas.  Hommes  et  choses  son 
morigénés,  interpellés,  complimentés.  L'elFet  général  s'en  res- 
sent désavantageusement.  Mais  il  sera  aisé  de  su[)primer  un 
peu  de  superflu,  et,  moyennant  une  refonte  facile  à  opérer, 
L'histoire  de  Saint- Jeaii-le- Blanc  se  transformera  en  une 
parfaite  monographie  paroissiale.  Telle  qu'elle  est  aujourd'hui, 
elle  vaudra  à  M.  Ratouis  une  médaille  d'argent  avec  prix  de 
150  francs. 

Saint  Aignan  et  son  culte 

Tout  le  monde  a  entendu  parler  à  Orléans  de  la  mystérieuse 
galerie  sous-fluviale  qui  permettait  de  communiquer,  à  l'abri 
des  regards  indiscrets,  du  couvent  des  Capucins  de  Saint-Jean- 
le-Blanc  au  cloître  de  MM.  les  chanoines  de  Saint-Aignan.  Si 
égendaire  et  invraisemblable  soit-il,  le  fameux  souterrain  nous 
servira  de  trait  d'union  imaginaire  pour  aller  de  la  rive  gauche 
à  la  ri  e  droite  de  la  Loire.  Arrivés  par  cette  voie  rapide  dans  la 
belle  église  collégiale,  nous  y  rencontrerons  un  guide  très  sûr 
dans  la  personne  de  M.  l'abbé  Amelot,  auteur  du  manuscrit 
intitulé  Saint  Aignan  et  son  culte. 

Voilà  certainement  la  résultante  de  plusieurs  années  (ie  cons- 
ciencieuses recherches  sur  un  majestueux  sujet  d'histoire.  El  ce 
ne  sont  pas  les  seules  annales  dune  grande  cité  qui  figurent  au 
début  de  ce  travail,  c'est  le  tableau  de  l'humanité  entière  qui  se 
trouve  reproduit  en  raccourci  dans  la  biographie  de  l'héroïque 
évêque  des  temps  gallo-romains.  Attila  ne  nous  représente-t-il 
pas  les  pires  horreurs  du  monde  barbare  ;  Aélius,  les  derniers 
vestiges  de  la  grandeur  militaire  de  l'Empire  ;  saint  Aignan, 
l'avenir  salutaire  que  porte  dans  ses  flancs  la  civilisation  chré- 
tienne ? 

L'étude  de  M.  l'abbé  Amelot  date  déjà  de  vingt-cinq  ans. 
Grave  inconvénient  au  point  de  vue  de  l'exactitude  des  détails 


—  49  — 

qui  s'y  rencontrent  !  L'auteur  s'en  rend  bien  compte  lui-même, 
il  sent  que  son  œuvre  a  vieilli.  Et  cependant  nous  le  suivons 
avec  intérêt,  soit  qu'il  traite  des  choses  spirituelles  et  tempo- 
relles de  la  collégiale,  soit  qu'il  fasse  revivre  sous  nos  yeux  des 
physionomies  édifiantes  ou  passionnantes,  sainte  Geneviève  et 
saint  Maur,  le  pieux  roi  Robert  et  saint  Louis,  Jeanne  d'Arc  et 
Louis  XL  Sous  le  règne  de  ce  dernier  prince,  le  chapitre,  tout 
en  rendant  un  hommage  direct  à  son  illustre  patron,  ne  dédaigna 
point   d'exalter,    avec  une   certaine   discrétion   de   formes,    la 
mémoire  de  celle  qui,  à  mille  ans  de  distance,  était  devenue  à 
son  tour  un  instrument  de  salut  pour  le  peuple  Orléanais.  Alors, 
en  effet,  fut  gravée  sur  le  sceau  de  la  compagnie  cette  curieuse 
légende  :  Sanctus    Anianus,  liberator  velus    Aiirelianensis 
civitatis,  saint  Aignan,  libérateur  ancien  de  la  cité  d'Orléans. 
I  e  rappel  de  la  primitive  délivrance,  due  au  grand  évèque,  con- 
tenait une  allusion,  aussi  transparente  que  possible,  à  la  déli- 
vrance plus  récemment  réalisée  par  le  bras  de  la  Pucelle.  Qui 
donc  s'en  étonnerait  ?  La   porte  de  ville  que  l'ange  du    palut 
franchit  au  soir  du  29  avril,  ne  s'appelait-elle  pas  jadis  porte  de 
Saint- Aignan  ?  Par  là  encore,  Jeannt»  sortit  pour  aller  déloger 
l'assiégeant  de  ses  positions  à  Saint-Loup,  aux  Augustin?,  aux 
Tourelles.  Surtout,  le  culte  de  saint  Aignan  est  inséparable  des 
souvenirs  du  siège  de  1429,  grâce  à  cette  croyance  populaire  qui 
vent  que  les  deux  saints  patrons  de  la  cité  aient  visiblement 
présidé  au  dernier  assaut  des  Tourelles. 

Le  passé  de  la  collégiale  motive  une  quantité  de  dissertations 
approfondies  sur  les  sujets  les  plus  variés  :  répons  composé  par 
le  roi  Robert,  châsses  de  saint  Aignan  depuis  le  XI"^  siècle, 
processions  solennelles  des  reliques  en  temps  de  calamités 
publiques,  cérémonies  de  l'entrée  des  nouveaux  évêques  d'Or- 
léans, curieux  privilèges  du  chapitres  en  matière  de  justice. 
L'élude  raisonnée  du  monument  lui-même  n'a  pas  été  négligée. 
Une  partie  très  caractéristique  est  celle  (jui  tait  connaître  la 
paroisse  au  point  de  vue  de  la  topographie,  de  l'archéologie  et 
de  l'histoire. 

Mais  il  semble  que  M.  l'abbé  Amelot  n'ait  pas  tiré  de  son 

TOME    XI.    BULLETIN    N»    155.  4 


—  50  — 

devancier  du  XVIF  siècle  un  parti  assez  avantageux.  Les  Atiti- 
quilez  de  l'église  Saint-Aignan,  du  chanoine  Hubert,  donnent, 
par  exemple,  des  listes  assez  complètes  des  dignitaires  du  cha- 
pitre, listes  que  les  manuscrits  delà  bibliothèque  d'Orléans  eus- 
sent permis  d'améliorer  très  largement.  Faire  connaître  pour 
chaque  chanoine  la  date  de  son  élection,  la  stalle  qu'il  a  occupée, 
les  fondations  qui  lui  sont  dues,  le  rôle  social  et  religieux  qu'il  fut 
appelé  à  jouer,  n'était-ce  pas  un  chapitre  bien  séduisant  à  traiter  ? 
Or,  tous  ces  renseignements,  il  eût  été  possible  de  les  réunir 
pour  une  longue  période  s'étendant  du  IXe  au  XVIIIc  siècle. 
Pourquoi  donc  se  contenter  d'une  nomenclature  très  sèche  des 
seuls   doyens  ?  Le   nom  de   Philippe  de   France,    fils   du   roi 
Louis  VI,  est  inscrit  sans  le  moindre  commentaire.  Guillaume 
de  Crépy  ferait  certainement  meilleure  figure,  s'il  était  annoncé 
comme  futur  garde  des  sceaux  de  Philippe  le  Bel.   Tous  ces 
puissants  titulaires  qui  furent  archevêque  de  Bourges,  évoques 
d'Angers,  de  Beauvais,  d'Autun,  de  Chartres,  d'Orange,  tous 
ces  Pierre  de  Pise,  Etienne  de  Montfort,  conseiller  de  saint 
Louis,  ces  Robertet,  ces  de  Thou,  ces  de  Heere  offriraient  de 
grandes  surfaces  aux  investigations  biographiques. 

p]t  puisque  l'auteur  s'étend  un  peu  sur  Etienne  de  Garlande, 
il  nous  permettra  de  lui  rappeler  que  le  grand  sénéchal  de 
Louis  le  Gros  fit  mieux  que  de  toucher  sa  riche  prébende. 
II  développa,  au  dire  de  l'abbé  Lebeuf,  le  culte  du  saint  libéra- 
teur d'Orléans,  car  il  construisait  en  son  honneur,  entre  1100 
et  1120,  une  chapelle  située  dans  l'ile  de  la  Cité,  au  nord  des 
tours  de  Notre-Dame  de  Paris. 

A  côté  de  ces  lacunes,  le  mémoire  sur  Saint-Aignan  présente 
des  résultats  positifs  si  appréciables  que  les  éloges  ne  doivent 
pas  lui  être  marchandés.  L'aspect  général  gagnerait  encore 
beaucoup,  s'il  était  allégé  des  longs  hors-d'œuvre  qui,  à  titx'e  de 
notes,  encombrent  un  trop  grand  nombre  de  pages.  A  la  fin  du 
volume  surtout,  le  premier  patron  du  diocèse  cède  le  pas,  pour 
ainsi  dire,  à  la  statistique  diocésaine. 

Que  M.  l'abbé  Amelot  mette  donc  son  travail  au  courant  de  la 
science  actuelle,  et  il  parviendra  à  combler  un  vide  dans  l'his- 


—  51  - 

toire  (le  nos  grandes  et  séculaires  institutions  religieuses.  Une 
médaille  d'argent  et  un  prix  de  150  francs  affirmeront,  dès 
maintenant,  l'intérêt  que  porte  la  Société  archéologique  ù  la 
poursuite  de  cette  admirable  tâche. 

Lorris. 

M.  l'abbé  Bernois,  curé  de  Lorris,  présente  un  essai  qui  a  la 
densité  d'un  très  fort  volume.  Comment  nous  en  plaindre, 
quand  pareil  recueil  de  documents  évoque  d'aussi  majestueux 
souvenirs?  Le  nom  de  Lorris,  en  effet,  ne  se  prononce  pas  sans 
faire  revivre  dans  la  mémoire  un  texte  juridique  des  plus 
célèbres,  un  poète  toujours  en  grand  renom,  une  galerie  de 
nobles  figures  des  temps  capétiens. 

Avec  une  certaine  nuance  de  chauvinisme,  on  a  pu  dire  que, 
du  XII'  au  XIV^  siècle,  le  palais  de  Lorris  était  devenu  «  la  cour 
de  France  !  s>  Qu'on  laisse  de  côté  les  exagérations  de  langage 
et  l'on  prendra  un  vif  plaisir  à  suivre  dans  leur  villégiature  tous 
ces  monarques  qui,  depuis  Louis  VI  jusqu'à  Philippe  le  Bel, 
s'entendirent  si  bien  à  réunir  en  un  solide  faisceau  les  éléments 
épars  de  la  patrie  française.  Leur  train  est  fort  peu  bruyant, 
leurs  mœurs  sont  parfois  très  austères.  Tel  d'entre  eux  accorde 
à  Lorris  sa  fameuse  coutume,  tel  autre  la  confirme  ou  l'étend 
à  une  foule  de  localités  de  la  contrée.  Il  n'y  en  a  pas  un  qui  ne 
comble  de  faveurs  les  institutions  religieuses  et  monastiques  de 
la  ville  et  des  environs,  qui  ne  poursuive  l'embellissement  de 
son  bien-aimé  rendez-vous  de  chasse,  qui  n'entretienne  enfin 
par  sa  présence  la  richesse  et  l'activité  au  sein  des  populations 
voisines. 

Les  Valois  arrivent  à  leur  tour  et,  sans  y  faire  sentir  le 
bénéfice  d'aussi  fréquentes  allées  et  venues,  ils  n'oublient  pas 
ce  château,  séjour  privilégié  de  leurs  prédécesseurs.  Phili[)pe  VI 
notamment  consacre  les  lieux  remplis  de  l'immortel  souvenir 
de  son  aïeul,  en  fondant  la  chapelle  de  Saint-Louis.  Et  si  les 
ducs  apanagistes  d'Orléans  commencent  à  s'en  éloigner,  Lorris 


—  52  — 

ne  restera  pas  moins,  au  cours  de  la  guerre  de  Cent-Ans,  la  cité 
fidèle  à  la  grande  cause  nationale.  Charles  VII  le  proclame  lui- 
même  dans  un  acte  élogieux  qui  fut  rédigé  au  lendemain  de  la 
tourmente. 

Après  une  reproduction,  quelquefois  trop  détaillée,  des  grandes 
lit^nes  de  l'histoire  générale,  à  la  suite  d'une  revue  minutieuse 
des  rouages  administratifs  fonctionnant  dans  la  petite  cité  et 
dans  la  chàlellenie,  c'est  l'église  qui  apparaît  pour  révéler 
ses  beautés  architecturales,  son  riche  portail  roman  dont  il 
serait  imprudent  pourtant  d'exagérer  les  antiques  origines. 
Combien  nous  semble  regrettable  la  disparition  de  cette 
muraille  d'enceinte  qui  faisait  d'un  tel  monument  le  type  de 
l'église  fortifiée  !  Le  touriste  Orléanais  qui  se  rend  à  Barèges  ou 
à  Gavarnie,  s'arrêtera  toujours  avec  surprise  devant  les  solides 
remparts  du  sanctuaire  pyrénéen  de  Luz.  Il  resterait  songeur 
s'il  venait  à  apprendre  qu'en  plein  département  du  Loiret,  il  y 
eut  jadis  une  curiosité  archéologique  très  analogue. 

Vie  morale  de  l'église  de  Lorris,  plan  de  son  existence  maté- 
rielle, exercice  du  droit  de  patron.ige,  oblations,  fondations  de 
chapelles,  legs  et  rentes,  revenus  de  la  cure  et  dîmes,  nomen- 
clature des  doyens,  des  vicaires,  des  chapelains,  rien  n'est 
oublié.  L'inventaire  du  trésor  et  des  reliques,  dressé  en  1534, 
apporte  à  l'histoire  de  l'art  religieux  une  contribution  particu- 
lièrement curieuse. 

Les  établissements  charitables,  hospitaliers  et  scolaires  ont 
leur  part  dans  ce  tableau  aux  multiples  horizons. 

Le  chapitre  du  commerce  et  de  l'industrie  fournit  son  frag- 
ment précieux,  sous  foruie  d'une  longue  liste  des  tarifs  du 
péage,  tels  qu'ils  furent  fixés  en  1388  dans  la  chàlellenie. 

Mais  la  célébrité  de  Lorris  lui  vient  avant  tout  de  sa  coutume. 
De  là  une  étude  particulièrement  étendue  sur  ce  document  de 
capitale  importance,  déjà  serré  de  si  près  par  celui  de  nos 
érulits  qui  le  dernier  s'en  soit  occupé.  M.  l'abbé  Bernois  ne 
pouvait  mieux  faire  que  de  s'abriter  sous  l'autorité  d'un  guide 
tel  que  M.  Prou. 

Les  contrats  de  mariage,  inventaires  et  autres  minutes  nota- 


—  53  — 

riées  ont  donné  lieu  à  des  esquisses  prises  sur  le  vif  et  repro- 
duisant les  mœurs  de  la  classe  bourgeoise  ou  les  habitudes  des 
familles  rurales  de  la  contrée.  Nous  aurions  plutôt  des  réserves 
à  faire  sur  les  passasses  qui  traitent  des  supers^titions  et  du  lan- 
gai<e.  Rien,  dans  tout  ce  qui  s'y  trouve  relevé,  ne  paraît  bien 
spécial  à  Lorris. 

Il  faut  renoncer  à  citer,  même  sommairement,  les  multiples 
sujets  qu'aborde  la  plume  de  l'infatigable  auteur.  On  a  reproché 
à  V Essai  sur  Lorris  de  présenter  un  plan  trop  étendu.  Mais 
comment  ne  pas  parler  du  ressort  d'une  châtellenie  dont  on 
étudie  si  consciencieusement  le  chef-lieu?  Voilà  ce  qui  motive 
des  notices  sur  douze  fiefs  compris  dans  la  juridiction  et  sur 
quelques  maisons  religieuses  situées  en  dehors  des  murs  de  la 
petite  ville.  Nous  hésiterions  à  incriminer  cette  surabondance 
de  recherches  qui  révèle  un  excessif  désir  d'être  exact  et  complet. 

Il  est  plus  regrettable  que,  dans  sa  collection  de  notices  bio- 
graphiques sur  la  famille  dite  de  Lorris,  M.  l'abbé  Bernois  ne 
soit  pas  parvenu  à  dissiper  les  ombres  qui  planent  sur  le  nom 
d'Eudes  de  Lorris.  Nous  aimerions  pourtant  à  entendre  affirmer 
que  l'Orléanais  peut,  sans  conteste,  revendiquer  pour  sien 
l'illustre  évêque  qui  accomprignait  devant  Carthage  le  roi  saint 
Louis  et  qui,  en  reconnaissance  de  tous  les  bienfaits  dont  l'avait 
comblé  le  pieux  monarque,  fondait  à  son  intention  un  obit  dans 
la  cathédrale  de  Bayeux. 

En  définitive,  si  le  mémoire  de  M.  l'abbé  Bernois  présente  des 
dehors  accessibles  à  une  sévère  critique,  il  semble,  du  moins, 
que  son  canevas  lui-même  ne  reste  nulle  part  à  découvert.  En 
etfet,  quels  sont  les  éléments  utiles  qui  lui  échappent?  On 
aurait  de  la  peine  à  en  citer.  Les  ouvrages  si  appréciés  des 
Boutaric,  des  Luchaire,  des  Thoison,  des  Prou,  des  Michel  ont 
été  passés  au  crible.  On  admire  la  multiplicité  des  documents 
nouveaux  et  importants  qui  sortent  des  archives  nationales  et 
départementales  pour  se  groupi^r  dans  VEasai  sur  Lorris. 
Quant  aux  divisions  générales,  elles  sont  très  bien  jusliliées. 
11  suffirait  maintenant  de  compléter  quelques  chapitres,  d'en 
abréger    certains   autres   et    d'énumérer  plus   rapidement  les 


54 


actes  de  la  chancellerie  royale.  Si  ces  textes  portent  à  côté  de 
leur  date  le  nom  de  Lorris,  il  faut  avouer  qu'un  grand  nombre 
d'entre  eux  n'offrent  aucun  intérêt  pour  la  localité.  Sur  les 
91  pièces  justificatives,  il  n'y  en  aurait  à  conserver  que  24,  c'est- 
à-dire  les  inédites. 

Qu'il  reçoive  de  prudentes  améliorations,  et  VEssai  sur 
Lorris  ne  tardera  point  à  devenir  un  modèle  du  genre.  La 
Société  archéologique  décerne  donc  avec  une  réelle  satisfaction 
à  M.  l'abbé  Bernois  une  médaille  d'argent  et  un  prix  de 
150  francs. 

Souday. 

Marchons  à  pas  de  géants  à  travers  nos  régions  orléanaiseset, 
des  cantons  forestiers  du  Gàlinais,  passons  dans  des  campagnes 
coupées  de  haies  verdoyantes,  pénétrons  dans  le  Vendômois. 
Une  bourgade  du  canton  de  Mondoubleau  sollicite  notre  atten- 
tion. Nous  la  lui  accorderons  volontiers,  car  elle  présente  des 
papiers  parfaitement  en  règle.  M.  l'abbé  Blanchard,  curé  de 
Souday,  s'est  chargé  de  colliger  tout  le  passé  de  sa  cure. 

Déjà  l'église  avait  été  l'objet  de  curieuses  observations  archéo- 
logiques. Plusieurs  documents  relatifs  à  la  vie  spirituelle  et 
temporelle  de  la  paroisse  se  trouvaient  publiés.  Deux  drames 
sanglants,  résultant  des  rivalités  des  seigneurs  de  Souday, 
étaient  connus  grâce  à  d'excellents  récits.  Cependant  un  lien 
intime  manquait  entre  ces  études  isolées.  M.  l'abbé  Blanchard 
s'est  chargé  de  l'établir,  sans  craindre  de  se  placer  sur  un  terrain 
déjà  si  bien  exploré.  Loyalement,  il  nomme  ses  devanciers  et  ses 
guides,  gardant  pour  lui-même  le  mérite  d'être  le  premier 
historien  complet  de  son  cher  village.  Mais  il  n'entre  point  dans 
un  rôle  de  vulgaire  compilateur,  tant  s'en  faut  !  Il  met  en 
oeuvre  une  foule  de  matériaux  précieux  qu'il  tire  des  cartulaires 
publiés  ou  manuscrits  de  Saint-Vincent  et  de  la  Couture  du 
Mans,  de  Tiron,  de  Saint-Galais,  de  Marmoutier,  du  Gué-de- 
l'Aunay.  Avec  profit,  il  consulte  le  Livre  blanc  du  chapitre  du 
Mans.   Les   archives  de  la   Sarthe,   les  chartriers   des    chà- 


-  55  — 

teaux  de  la  Cour,  de  Glatigny  et  de  Saint-Agil  lui  font  leurs 
révélations.  Aussi  bien,  réussit-il  à  éclaircir  les  origines  du 
prieuré-cure  de  Souday  et  à  décrire  son  développement.  Avec 
non  moins  de  succès,  il  parvient  à  reconstituer,  de  1040  à 
1789,  l'histoire  généalogique  des  seigneurs  de  la  paroisse,  à 
retrouver  l'origine  de  chacune  de  leurs  familles,  à  blasonner 
leurs  armoiries,  enfin  à  relater  les  principau.x  faits  qui  se 
rattachent  aux  noms  de  tous  ces  feudataires. 

Signalons,  dans  l'étude  approfondie  de  l'église,  la  réfutation 
d'une  tradition  locale  qui,  bien  à  tort,  veut  voir  le  portrait  de 
Rabelais  là  où  certain  vitrail  du  chœur  représente  tout  simple- 
ment un  chanoine  désormais  connu.  Si  le  célèbre  écrivain  du 
XVI®  siècle  a  laissé  des  traces  ineffaçables  dans  les  souvenirs  de 
cette  contrée,  il  faut  en  donner  le  vrai  motif.  Jamais  l'auteur  de 
Gargantua  ne  posséda  le  bénéfice  ecclésiastique  de  Souday, 
comme  on  l'a  prétendu  sans  preuve  ;  mais,  à  n'en  pas  douter, 
il  fit  de  fréquents  séjours  au  manoir  voisin,  à  Glatigny,  rési- 
dence des  du  Bellay,  ses  puissants  protecteurs. 

A  remarquer  le  chapitre  étendu  et  intéressant  qui  traite  des 
écoles  de  Souday,  des  fon^lations  ou  libéralités  dont  ces  utiles 
établissements  furent  dotés.  Les  dispositions  testamentaires, 
prises  au  profit  de  l'église  par  les  représentants  des  diverses 
classes  sociales,  sont  aussi  des  plus  curieuses.  Dégagé  de  cer- 
taines digressions  et  de  quelques  longueurs,  le  récit  aurait 
peut-être  beaucoup  à  gagner  de  ce  côté-là.  Que  de  détails  utiles 
à  conserver  pour  l'érudition,  moyennant  que  des'  notes  multi- 
pliées viendraient  en  décharger  le  récit  lui-même  ! 

D'ailleurs  ce  sont  là  des  inégalités  qui  n'ont  point  assez  de 
relief  pour  déparer  un  ouvrage  d'incontestable  valeur.  M.  l'abbé 
Blanchard  n'en  est  pas  à  son  début.  On  sent  très  bien  qu'il  sait 
écrire  l'histoire.  Il  devra  donc  atteindre  la  perfection  de  la 
forme,  avec  autant  de  facilité  qu'il  est  parvenu  à  constituer  la 
solidité  du  fond.  La  Commission  du  concours  s'est  unanimement 
entendue  pour  lui  attribuer  une  médaille  d'argent  et  '200  francs, 
c'est-à-dire  la  moitié  du  premier  prix.  La  Société  archéologique 
n'a  pas  hésité  à  confirmer  de  son  autorité  ce  vote  favorable. 


—  56  — 


La  Société  orléanaise. 

Dire  qup,  parmi  les  mémoires  présentés  à  ce  concours,  il 
s'en  trouve  un  dont  le  point  de  départ  constitue  une  œuvre 
absolument  personnelle  et  originale,  c'est  nommer  La  Société 
orléanaise  au  \IW^  siècle.  Peut-être  le  titre  promet-il  un 
tableau  d'ensemble  que  la  mise  en  œuvre  des  documents 
recueillis'ne  réalise  pas  jusqu'au  bout.  On  sent  que  les  jours  et 
les  heures  ne  se  sont  point  allongés  au  gré  de  l'auteur,  qui  a  dû 
renoncer  provisoirement  à  l'exécution  intégrale  de  son  plan.  Il 
n'en  demeure  pas  moins  que,  sortant  des  chemins  battus, 
M'"^  la  comtesse  de  Villaret  a  fait  preuve  d'un  sens  historique 
très  profond,  quand  elle  a  pris,  pour  base  de  son  étude  sociale, 
des  actes  presque  tous  inédits  et  d'une  véracité  exceptionnelle- 
ment sûre.  Les  291  arrêts,  tirés  par  elle  du  fond  du  bailliage 
d'Orléans,  se  réfèrent  à  des  faits  de  tout  ordre,  mais  à  «les  faits 
certifiés  aulhenlicjues  par  les  gens  de  justice  et  caraclérisant 
d'autant  mieux  leur  époque  qu'ils  se  circonscrivent  eux-mêmes 
en  une  courte  période  de  vingt  années. 

L'histoire  du  monde  judiciaire  devait  forcément  prévaloir 
dans  un  travail  inspiré  par  de  telles  sources.  Il  ne  faut  donc  pas 
s'étonner  si  la  première  partie  présente  un  résumé,  très  bien 
fait  d'ailleurs,  de  toute  l'adminisfraiion  de  la  justice  dans  la 
France  du  Nord.  Notre  province,  régie  par  les  lois  communes, 
n'oll'iait  aucune  particularité  à  cet  égard  ;  mais,  par  suite  de 
leur  application,  ces  lois  communes  à  tout  le  domaine  royal 
donnent  lieu,  dans  les  diverses  chàtellenies  de  l'Orléanais,  à  un 
certain  nombre  de  cas  tiès  utiles  à  étudier,  parce  qu'ils  éclainnt 
un  peu  l'obscurité  du  système  administratif. 

La  seconde  partie  du  mémoire  n'est  qu'une  ébauche.  Ici,  le 
programme  qui,  sans  nul  doute,  se  réalisera  bientôt,  consistait 
à  dépeindre  avec  fidélité  «  les  habituiles  sociales  de  notre 
province,  en  interrogeant  les  registres   judiciaires  du  temps, 


—  57  — 

pour  y  trouver  les  Iraces  profondes  des  mœurs  dont  l'empreinte 
est  à  toutes  les  pages  »,  Grâce  au  consciencieux  dépouillement 
de  ces  registres,  les  renseignements  nous  arrivent  en  foule  sur 
les  intérêts  civils,  religieux  et  militaires  de  nos  pères,  et  sur 
bien  des  épisodes  d'une  réelle  valeur  pour  la  chronique  locale. 

Le  personnel  universitaire  semble  avoir  un  casier  judiciaire 
terriblement  chargé.  Par  exemple,  voici  deux  étudiants  en  train 
de  tirer  l'épée  l'un  contre  l'autre  dans  la  cathédrale  et  qui,  sous 
les  yeux  du  Dieu  de  paix,  se  préparent  à  s'égorger  pour  une 
cause  tout  à  fait  différente  de  celle  de  la  moralité.  Deux  conjurés 
partent  une  nuit,  armés  jusqu'aux  dents  et  couverts  de  cottes  de 
fer,  à  la  tête  de  dix-huit  de  leurs  amis.  Il  s'agit  d'assaillir  le 
logis  de  quelques  autres  camarades.  Le  succès  est  complet,  on 
démolit  tout  et  l'on  répand  l'épouvante  dans  le  quartier.  Mais, 
lors  d'une  seconde  expédition  de  cette  sorte,  les  vainqueurs  se 
heurtent  à  une  patrouille  et  font  connaissance  avec  le  prévôt.  Ce 
ne  sont  là  que  rodomontades  et  tapages  nocturnes.  Dans  cer- 
taines circonstances,  les  choses  prendront  une  tournure  infini- 
ment plus  fâcheuse.  Il  y  aura  scandale  public  et  surcroît  de 
tension  dans  les  rapports  toujours  si  difficiles  entre  procureurs 
de  ville,  et  écoliers,  lorsqu'en  1447  un  suppôt  de  la  Faculté  de 
théologie  prétendra  empêcher  ses  collègues  de  concourir  à  la 
grande  fête  du  8  mai.  Evidemment  cet  universitaire  n'était  point 
Orléanais. 

Mais  pareil  incident,  si  intéressant  qu'il  soit  à  relater,  demeure 
en  dehors  des  limites  chronologiques  annoncées  par  le  titre  du 
travail.  Ceci  nous  fournit  l'occasion  de  dire  qu'à  côté  de  ses 
textes  judiciaires,  l'auteur  a  su  faire  passer,  hors  cadre,  une 
quantité  de  documents  précieux.  Tels  sont  les  règlements  corpo- 
ratifs de  la  fin  du  XV''  siècle  qui  concernent  foulons,  tanneurs, 
corroyeurs,  bouchers,  commerçants  de  rèmes,  teixiers  en  linges 
et  teixiers  en  draps.  Notons  encore  des  spécimens  de  contrats 
d'apprentissage  du  XIIP  siècle,  modifiés  parles  prévôts  d'Orléans 
du  XV^  et  révélant  maintes  curiosités,  fort  en  vogue  auprès  de 
l'érudition  moderne,  sur  l'éducation  professionnelle  pratiquée 
chez  le  tonnelier,  le  tanneur,  le  chirurgien-barbier,  etc. 


—  58  — 

Toutefois,  nous  reviendrons  encore  de  préférence  aux  diverses 
décisions  consignées  sur  les  feuillets  des  registres  de  judicalure. 
Là-dessus,  nous  n'avons  que  l'embarras  du  choix. 

Dans  l'auditoire  de  Janville,  on  peut  apprendre  que  Guiol  de 
Luyères,  écuyer,  se  conduit  en  malfaiteur  de  grand  chemin. 
Tandis  que  ce  brigand  gentilhomme  semble  échapper  à  la 
justice,  son  valet,  qui  lui  a  servi  de  complice  pour  la  perpétration 
de  tant  de  vols  et  de  meurtres,  est  saisi,  condamné  à  être  traîné, 
puis  pendu  au  gibet. 

M»""  Pierre  de  Saint-Thibaut,  tout  chanoine  de  Jargeau  qu'il 
soit,  goûte  déjà  à  Châteauneuf  les  effets  de  la  prison  préventive 
quand  il  comparaît  aux  assises.  11  s'entend  accuser  d'avoir 
traversé  avec  ses  cinq  chiens  une  garenne  de  Monseigneur  le 
duc  d'Orléans.  A  l'entendre,  l'inculpé  n'avait  aucune  intention 
de  chasser  ;  ce  qui  n'empêcha  pas  le  juge  de  le  condamner  à 
amende. 

Incident  cynégétique  d'un  autre  genre  dans  les  poursuites 
exercées  contre  le  seigneur  de  Baule  qui,  ayant  pris  un  sanglier 
sur  le  territoire  de  la  chàtellenie  de  Beaugency,  avait  négligé 
d'en  rendre  la  trace  aux  officiers  du  prince  apanagiste.  Or,  la 
trace,  c'était  la  tête  et  les  pieds  pour  les  bêtes  noires,  les  cinq 
côtes  pour  les  bêtes  rouges.  A  cette  obligation  n'échappaient  que 
les  seuls  haut-justiciers. 

De  tout  temps  la  justice  a  exigé  qu'on  eût  pour  elle  des 
égards.  Il  en  fit  l'expérience  à  ses  dépens,  ce  tapageur  qui  fut 
taxé  à  une  amende  de  60  sols  parisis  pour  le  roi  et  de  30  sols 
parisis  pour  le  prévôt,  parce  qu'en  pleine  audience  il  s'était 
vanté  de  ne  pas  craindre  un  juge  dans  les  veines  duquel  il  ne 
circulait  que  du  sang  de  chien. 

Surtout,  il  fallait  respecter  le  roi,  comme  on  l'apprit  à  un 
pauvre  prêtre  à  qui  des  gens  d'armes  venaient  d'enlever  son 
cheval.  Combien  il  nous  paraît  excusable  cet  exproprié  qui,  dans 
un  premier  moment  de  courroux,  dit  que  tous  les  gentilshommes 
étaient  des  pillards  !  Un  plaisant  interlocuteur  s'avisa  mal  à 
propos  de  lui  demander  s'il  rangeait  le  roi  parmi  les  gentils- 
hommes. Et  le  prêtre  de  répondre  imprudemment  que  le  roi 


—  59  — 

était  leur   premier  soutien.    Condamnation    à   quatre     francs 
d'amende  s'ensuivit. 

L'escroquerie  est  de  tous  les  temps,  témoin  cet  individu  qui 
fut  emprisonné  pour  avoir  fait  plusieurs  exploits  profitables 
dans  la  voirie  de  Chécy  en  se  donnant  pour  sergent  royal. 

Mais  les  faits  de  guerre  sont  encore  ceux  qui  nous  frappent 
le  plus  vivement,  durant  ces  années  lamentables  du  milieu  du 
XIV"  siècle.  A  maintes  reprises,  les  causes  jugées  aux  assises  de 
Janville,  de  Lorris,  d'Yèvre-le-Chàlel,  montrent  la  Beauce  et  le 
Gàtinais  traversés  par  les  troupes  du  Prince  Noir  ou  par  les 
compagnies  de  ce  farouche  Robert  Knoll  qui  fut  la  terreur  de 
nos  populations.  Tels  points  souffrent  d'une  occupation  perma- 
nente, comme  Chàteauneuf  et  Mareau,  où  les  Anglais  se  sont 
fortifiés.  D'un  autre  coté,  l'équipement  des  troupes  royales 
devient  l'occasion  de  lourdes  taxes  qui  sont  imposées  aux  villes. 

Voici  maintenant  un  valet  qui  se  voit  poursuivi  par  le  procu- 
reur ducal  pour  des  allures  suspectes,  mais  qui  se  fait  acquitter 
en  prouvant  que,  s'il  s'est  abouché  avec  l'ennemi,  c'était  pour 
négocier  la  délivrance  d'un  noble  seigneur,  son  maître.  En  voilà 
un  autre  auquel  la  justice  accorde  son  élargissement  provisoire, 
bien  qu'il  soit  incriminé  d'avoir  «  esté  en  la  compaignie  de 
Jehan  Milleteau  et  de  plusieurs  gens  d'armes  et  pillars,  vivans 
sur  le  plat  pays  environ  Orliens,  l'espace  de  six  sepmaines  ». 

Surtout  quelle  émotion  dans  la  cité,  à  la  nouvelle  d'un 
complot  tramé  par  le  capitaine  de  la  Tour-Neuve  pour  faire 
tomber  aux  mains  de  l'ennemi  la  meilleure  place  de  la  Loire  ! 
Fort  heureusement  il  ne  s'agissait  que  d'une  infâme  calomnie 
qui  donna  lieu  aux  péripéties  judiciaires  les  plus  passionnantes. 
Le  misérable  qui  avait  forgé  l'accusation  monta  trois  samedis 
de  suite  au  pilori  et  fut  marqué  au  fer  chaud  à  quatre  endroits 
du  visage. 

Mieux  que  toute  autre  étude  historique,  le  mémoire  de 
^me  (Je  Villaret  terminera  avec  à-propos  celte  revue  de  notre 
passé  provincial.  Une  perle,  d'ailleurs,  y  brille  d'un  plus  vif 
éclat  et  nous  ne  saurions  résister  au  plaisir  de  la  faire  admirer. 
Tout  le  monde  a  entendu  dire  que  Du  Guesclin,  prisonnier  à 


—  60  — 

Navarelle,  fixa  lui-même  à  100,000  doubles  d'or  la  rançon  de  sa 
redoutable  épée.  Au  prince  de  Galles  surpris  d'une  otFre  si 
excesî-ive,  le  vaincu  aurait  fièrement  répondu  que,  pour  racheter 
un  pareil  trésor,  toutes  les  fileresfes  de  la  Bretagne  se  cliarge- 
raient  bien  de  travailler  jusqu'à  ce  que  leur  quenouille  ait 
produit  cette  énorme  somme.  Voilà  ce  q\ie  nous  apprenaient 
jadis,  dans  une  version  un  peu  romantique,  certains  manuels 
scolaires.  En  réalité,  ce  fut  la  France  entière  qui  assura,  par  le 
sacrifice  de  son  or,  la  liberté  de  Du  Guesclin,  et  l'auteur  de  la 
Société  orléanaise  au  xiv"  siècle  peut  rejeter  toute  croyance 
contraire  dans  le  domaine  des  légendes.  Grâce  à  un  texte  rela- 
tant l'accord  qui  s'élablit  sur  celte  affaire  entre  le  procureur  du 
comté  de  Blois  et  le  mandataire  de  la  ville  d'Orléans,  nous 
savons  d'ores  et  déjà  que  les  habitants  du  pays  blaisois,  que  les 
manants  de  Romorantin  en  particulier,  payèrent  «  leur  porcion  ». 
Pareillement  les  gens  de  la  ville  et  châtellenie  du  diocèse 
(FOrléans  furent  «  imposez  à  certaine  somme  de  deniers  pour 
aidier  à  paier  la  rançon  de  Messire  Du  Guesclin  ».  Restons -en 
sur  cette  précieuse  découverte  de  M"'e  de  Villaret. 

Aussi  bien,  nous  est -il  doux  de  songer  qu'au  cours  de  cette 
cruelle  guerre  de  Gent-Ans,  notre  cité  prit  toujours  une  large 
part  à  la  peine  commune.  Ayant  contribué  à  racheter  l'épée  de 
celui  qu'un  duc  d'Orléans  devait  proclamer,  par  la  voix  des 
arts,  le  dixième  preux,  elle  acquérait  de  justes  droits  à  se  voir 
défendre  par  le  glaive  miraculeux  de  Sainte-Catherine-de-Fjer- 
bois,  glaive  que  devait,  au  siècle  suivant,  saisir  la  dixième  des 
preuses. 

Mais  si  les  fileresses  des  rives  de  la  Loire  ont  généreusement 
travaillé  pour  gagner  de  beaux  acomptes  sur  la  lettre  de 
change  signée  par  Du  Guesclin,  félicitons-nous  de  ce  qu'une 
telle  révélation  nous  soit  présentée  aujourd'hui  par  une  main 
qui,  à  l'aide  de  la  plume,  sait  défendre  les  gloires  de  notre  pro- 
vince plus  vaillamment  qu'elle  ne  l'eût  pu  faire  au  XIV^  siècle 
avec  un  simple  fuseau.  A  ce  seul  titre,  M'""  la  comtesse  de 
Villaret  aurait  justement  conquis  l'une  de  nos  principales 
récompenses.   La  Société  archéologique  s'honore  de  lui  offrir 


—  61  — 

une  médaille  d'argent  avec  parlicipalion  de  ^00  francs  sur  le 
premier  prix. 


Il  ne  nous  reste  plus  qu'à  tirer  une  conclusion.  Elle  sera  tout 
à  l'avantage  de  nos  lauréats.  En  effet,  poursuivant,  dans  des 
sphères  spéciales  et  variées,  l'achèvement  de  notre  grande  col- 
lection d'histoire  provinciale,  chacun  d'eux  a  le  mérite  de 
fournir  son  contino:ent,  qui  sous  forme  de  volume  ou  de  cha- 
piti'e,  qui  au  moyen  d'un  utile  commentaire,  d'un  judicieux 
éclaircissement   ou  d'un  intelligent  paragraphe. 

Et  puis,  le  fait  le  plus  clair  de  tous  consiste  dans  l'heureux 
succès  qui  s'est  constamment  attaché  à  nos  concours  quinquen- 
naux eux-mêmes.  Grâce  au  fonctionnement  déj-i  six  fois  efficace 
de  cette  œuvre,  l'histoire  orléanaise  depuis  l'année  1869  s'est  vu 
encouragée  auprès  de  tj-ente  et  un  écrivains,  investigateurs 
toujours  consciencieux  et  généralement  très  éruditsdes  arcanes 
médiévaliis  ou  des  secrets  des  siècles  plus  modernes.  Ces  trente 
et  un  travailleurs  ont  à  leur  actif  cinquante-quatre  étud- s 
diverses  répondant  bien  à  notre  programme  qui  recommande 
les  recherches  de  toute  nature  sur  l'histoire  et  sur  Tarchéologie 
de  la  province. 

En  effet,  parmi  tant  de  mémoires  récompensés  dans  nos  six 
concours,  il  s'en  trouve  cinq  visant  les  questions  de  l'enseigne- 
ment, deux  prenant  pour  objectifs  la  littérature  et  la  linguis- 
tique, trois  traitant  de  la  bibliographie.  Cinq  se  rapportent  à  de 
grandes  institutions  diocésaines  et  religieuses.  Cinq  autres  s'at- 
tachent à  des  biographies  d'évêques.  Jeanne  d'Arc  a  fourni  le 
sujet  d'une  étude  psychique.  Les  luîtes  religieuses  du  XV'I"  siècle 
et  les  affaires  du  Protestantisme  ont  été  abordées  par  deux 
auteurs.  Des  reclnu'ches  généalogiques  en  ont  inspiré  deux 
autres.  L'archéologie  proprement  dite  n'a  obtenu,  à  notre 
grand  regret,  qu'un  seul  souvenir  ;  mais  le  blason  a  tn  le  sien 
et  le  folklore  n'a  point  été  oublié.  Quatre  pelit<'S  villes,  douze 
paroisses  ou  villages,  un  grand  domaine  rural  ont  obtenu 
chacun  leur  monographie.  Les  institutions  municipales  ou  judi- 


—  m  — 

claires  et  la  condition  sociale  des  personnes  sont  représentées  par 
quatre  œuvres  différentes.  Cinq  variétés  complètent  ce  curieux 
dénombrement. 

Tel  est  le  résultat  général.  Ne  renferme-t-il  pas  le  plus  écla- 
tant hommage  que  puisse  recevoir  l'utilité  pratique  de  ces  con- 
cours? Et,  par  ailleurs,  nous  éprouvons  de  justes  sentiments 
de  confiance  dans  la  valeur  de  l'institution  elle-même,  quand 
nous  contemplons  l'assistance  d'élite  qui  aujourd'hui  daigne 
honorer  cette  fête  du  travail  intellectuel . 

Ne  craignons  donc  pas  de  le  proclamer  avec  quelque  fierté  : 
Un  magnifique  développement  du  goût  historique  se  manifeste 
depuis  un  quart  de  siècle  dans  notre  cher  Orléanais.  Il  s'y 
affirme,  de  jour  en  jour,  avec  plus  d'intensité.  En  présence  de 
cette  noble  évolution  des  esprits,  il  serait  vain  et  oiseux  d'in- 
sister sur  les  éloges  dus  à  une  pensée  heureuse  et  féconde,  à  la 
pensée  dont  s'inspira  jadis  notre  généreux  et  très  regretté 
collègue,  M.  Boucher  de  Molandon. 

—  M.  Domet,  secrétaire  de  la  Société,  fait  ensuite  l'appel  des 
lauréats  : 


Premier  prix  partagé.  —  Médaille  d'argent  et  200  fr. 

M'"*'  la  comtesse  Amicie  de  Villaret,  auteur  de  La  Société  Orléa- 
naise  au  XIV'^  siècle. 

M.  l'abbé  Blanch.\rd,  curé  de  Souday  (Loir-et-Cher),  pour  son 
ouvrage  intitulé  :  Souday. 


Deuxième  prix  partagé.  —  Médaille  d'argent  et  150  fr. 

.MM.  l'abbé  Bernois,  curé  de  Gravant,  pour  son  Essai  sur-  Lorris. 

l'abbé   Amelot,   curé  de  Saint-Jean-de-la-IUu-llc,    pour  son 
Mémoire  sur  Saint  Aignan  et  son  culte. 

R.\TouiS,  pour  son  Histoire  de  Saint-Jean-le- Blanc. 


—  63  — 

Mention  très  honorable. 

M.  l'abbé  Amelot,  pour  sa  Notice  sur  la  famille  Amelot. 

Maxime  des  Francs,  pour  sa  Monographie  de  Gautray  et  de 
La  Molhe. 

Mention  honorable. 

M"'*^  la   comtesse  Amicic   de  Villaret  :    La  Question   à  Orléans 
avant  1691 . 

Mention  honorable.  —  Médaille  de  bronze. 

MM.  Alfred    Charron,    instituteur    à    Chalclte  :    Gondreville-la- 
Franche  et  Ephémérides  orléanaises. 

PouLLAiN,  conducteur  des  ponts  et  chaussées,  pour  l'ensemble 
de  divers  travaux  :  La  ville  de  Beaune-la-Rolande.  —  La 
ville  de  Gien.  —  Les  Rosières.  —  L'Origine  et  la  fondation 
des  communes  du  département  du  Loiret,  etc. 

Médaille  hors  concours  (par  ordre  de  date). 

MM.  Paul  Leroy  :  Jargeau  et  ses  environs. 

Maxime  Beauvilliers  :  Poètes  beaucerons  et  Les  célébrités  de 
Patay. 

l'abbé  Jarossay  :  Histoire  de  l'abbaye  de  Fontaine-Jean. 
Ces  divers  ouvrages  ont  été  publiés  depuis  notre  dernier  concours. 

La  Société  regrette  que  les  conditions  du  concours  ne  permettent 
pas  de  décerner  de  récompense  aux  membres  titulaires  résidants, 
pour  les  travaux  qu'ils  ont  publiés  dans  les  cinq  dernières  années, 
notamment  :  à  MM.  Domet,  pour  l'Histoire  de  la  forêt  d'Orléans  ; 
Tranchau,  pour  {'Histoire  du  collège  et  du  lycée  d'Orléans  ; 
P.  Charpentier,  pour  ['Histoire  du  Siège  de  1429,  curieux  manuscrit 
inédit  de  l'abbé  Dubois. 


—  64  — 

La  "séance    est    terminée    par   une  cliarmanle  improvisation   de' 
M.  Lafcnestre. 

Celui-ci  commence  par  remercier  la  Société  arcliéologi([ue  de 
l'avoir  invité  à  présider  cette  séance.  Il  en  a  été  fort  heureux,  car, 
d'une  part,  il  est  Orléanais,  il  a  fait  ses  études  au  collège  de  notre 
ville  et  retrouve  parmi  nos  membres  l'un  de  ses  anciens  maîtres,  l'un 
des  plus  aimés  et  des  plus  estimés  ;  d'autre  part,  il  a  appris  à  cultiver, 
à  adorer  l'archéologie  dans  cette  ville  d'Orléans  dont  il  a  maintes  fois 
parcouru  les  vieux  quartiers  en  partie  disparus  aujourd'hui. 

Il  lait  l'éloge  du  rapport  que  l'on  vient  d'entendre  ;  puis,  en 
retenant  le  regret  exprimé  par  son  auteur  de  l'absence,  cette  année, 
de  travaux  de  grande  envergure,  il  répond  que  tous  les  ouvriers 
chargés  d'élever  un  monument  n'apportent  pas  toujours,  pour  la 
construction  de  l'édifice,  une  maîtresse  pièce,  une  poutre  ou  une 
pierre  de  première  grandeur.  Tel  sera  un  habile  sculpteur  ;  tel  autre 
visera  à  l'exécution  de  mille  détails  délicats.  L'essentiel  c'est  que  les 
matériaux  soient  de  bonne  qualiié,  et,  s'ils  le  sont,  ils  seront  utiles. 

La  Société  archéologique  a  beaucoup  de  choses  à  son  avoir,  depuis 
sa  fondation.  Elle  a  eu,  surtout,  la  gloire  d'avoir  contribué,  par  tous 
les  travaux  d'érudition  de  ses  membres,  notamment  pour  Inactivité 
presque  séculaire  de  l'un  des  plus  distingués  parmi  eux  :  Ms''  Desnoyers, 
à  créer  ce  grand  mouvement  du  culte  de  Jeanne  d'Arc  qui  s'étend 
non  seulement  à  la  France  entière,  du  nord  au  midi,  mais  aussi  aux 
nations  étrangères  et,  en  particulier,  à  l'Angleterre.  Il  vi^nt  de 
recevoir  une  consécration  éclatante  dans  le  chef-d'œuvre  de  l'art 
moderne  qui,  depuis  quelques  jours,  fait  courir  tout  Paris  au  Salon  : 
la  merveilleuse  statue  de  Jeanne  d'Arc,  par  Paul  Dubois. 

Ces  paroles  ont  été  accueillies  par  les  applaudissements  répétés  de 
l'auditoire. 

.M.  Raguenault  de  Puchesse  se  fait  l'interprète  de  tous,  en  olVrant 
à  M.  Lafeneslre  le  témoignage  de  reconnaissance  et  de  sympathie  des 
amis,  jeunes  et  vieux,  qui  n'ont  pas  souvent  le  plaisir  de  goûter  le 
charme  de  sa  parole  et  de  son  enseignement  dans  sa  ville  natale  ;  puis 
il  annonce  que,  grâce  à  la  générosité  de  MM.  de  Beaucorps,  un  septième 
concours  est  ouvert  pour  l'année  l '.)()(). 


—  65  — 

Séance  du  vendredi  10  mai  1895. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  Maxime  de  Beaucorps  offre  à  la  Société,  en  son  nom  et  au  nom 
de  son  frère,  une  médaille  commémorative  du  concours.  Des 
remerciements  lui  sont  adressés  par  M.  le  Président,  de  la  part  de 
la  Société. 

Hommage  est  fait  à  la  Société  : 

Par  M.  Jarry,  d'un  tirage  à  part  d'une  Étude  $ur  un  texte  original 
et  inédit  des  coutumes  accordées  par  l'abbaye  de  Saint-Denis,  à  la 
ville  de  Solesmes,  extrait  du  Bulletin  historique  et  philologique  ; 

Par  la  Société  des  arts  d'Orléans,  du  catalogue  de  l'exposition 
rétrospective  du  portrait,  qui  a  lieu  en  ce  moment,  dans  notre  ville  ; 

Par  M.  le  comte  Conrad  de  Maleissye,  d'un  très  bel  exemplaire, 
superbement  relié  de  la  deuxième  édition  de  la  généalogie  de  la 
famille  de  Maleissye,  où  on  voit  la  filiation  qui  la  rattache  à  Jeanne 
d'Arc.  M.  de  Maleissye  annonce  l'envoi  des  photographies  de  trois 
lettres  de  Jeanne  d'Arc. 

Des  remerciements  sont  adressés  aux  donateurs. 

—  M.  l'abbé  Surcin,  curé  de  Férolles,  présenté  à  la  séance  du 
29  mars  1895,  est  nommé  associé  correspondant. 

—  Le  compte  rendu  détaillé  du  sixième  concours  quinquennal  sera 
tiré  à  cent  exemplaires. 

—  M.  le  Président  donne  lecture  d'une  courte  notice  manuscrite 
de  M.  Martellière,  associé  correspondant,  sur  un  cimetière  antique 
découvert  près  de  Pithiviers.  Elle  sera  insérée  au  Bulletin. 


TOM 


E    XI.    —   BULLETIN    N»   155.  5 


-  66  — 

Séance  du  vendredi  24  mai  1895. 
l*résidtnce  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

Hommage  est  fait  à  la  Société  : 

Par  M.  Tabbé  Cochard,  d'une  petite  brochure  intitulée  :  Inscrip- 
tion comnumoralïve  de  Jeanne  d'Arc  dans  la  Cathédrale  d'Orléatis. 

Par  M.  Jovy,  associé  correspondant,  d'une  brochure  dont  il  est 
l'auteur,  et  qui  a  pour  titre  :  Essai  de  solution  d'un  petit  problème 
d'histoire  littéraire,  relatif  à  Pascal. 

Des  remerciements  sont  votés  aux  donateurs. 

—  M.  le  Président  dit  qu'il  croit  être  l'interprète  de  la  Sociélc,  en 
félicitant  M.  Tranchau,  dont  l'ouvrage  sur  or  le  collège  et  le  lycée 
d'Orléans  »  vient  d'être  couronné  par  l'Académie  française,  dans  sa 
séance  du  :2i  mai  dernier.  Des  applaudissements  unanimes 
accueillent  cette  communication.  Et  M.  Tranchau,  en  remerciant  la 
Société,  signale  à  celle-ci  (jue  l'un  de  ses  membres  associés  correspon- 
dants, M.  Ilauvette  (Âmédée),  vient  d'obtenir  aussi,  de  l'Académie,  un 
prix  pour  son  travail  sur  «  Hérodote,  historien  des  guerres  médiques  * . 

—  M.  l'abbé  Cochard  demande  que  la  note  que  prépare  M.  Cuis- 
sard, des  travaux  compris  dans  nos  Mémoires  et  Bulletins,  soit  publiée 
en  fascicule  à  part,  qui  sera  tiré  à  un  nombre  un  peu  plus  grand 
d'exemplaires  que  nos  Recueils  ordinaires. 

—  M.  Guerrier  rappelle  qu'à  la  séance  du  27  décembre  1890,  la 
Société,  sur  la  proposition  de  M.  Boucher  de  Molandon,  avait  décidé 
en  principe  de  consacrer,  par  quelque  disposition  simple,  mais  durable 
et  visible,  le  témoignage  de  notre  reconnaissance  à  la  mémoire  de  nos 
bienfaiteurs.  A  la  séance  suivante,  il  fut  convenu  que  ce  témoignage 
serait  une  plaque  commémorative,  où  seraient  inscrits  les  noms  de 
ceux-ci;  et  M.  Fournier  avait  accepté  d  en  faire  le  plan.  Le  temps 
n'est-il  pas  venu  de  mettre  ce  dessein  à  exécution?  Après  discussion, 
le  bureau  est  chargé  de  présenter  un  projet  à  la  Société.  Il  s'adjoint, 
dans  ce  but,  M.  Guerrier;  et  iM.  Dusserre  sera  prié  de  remplacer 
M.  Fournier. 


—  67  — 

Séance  du  vendredi  14  juin  1895. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président  fait  part  d'une  lettre  de  M.  le  Ministre  de  l'Ins- 
truction publique,  lui  annonçant  qu'une  subvention  de  500  fr.  est 
accordée  pour  la  publication  de  l'ouvrage  posthume  de  M.  CoUin. 

11  est  fait  hommage  à  la  Société  : 

Par  M.  l'abbé  Blanchard,  curé  de  Souday,  d'une  série  de  fascicules 
intitulés  :  Perche  et  Percherons,  canton  de  Mondoubleau  ; 

Par  M.  Eude,  de  l'Histoire  admirable  de  Jeanne  d'Arc,  pucelle 
d'Orléans  ; 

Par  M.  H.  Herluison,  du  Panégyrique  de  Jeanne  i' Arc,  prononcé 
dans  la  cathédrale  d'Orléans,  le  vendredi  8  mai  1840,  par  M.  l'abbé 
de  la  Taille  ; 

Par  M.  le  lieutenant -colonel  Quévillon,  de  son  Excursion  en 
Espagne,  etc.  ; 

Par  M.  Louis  Jarry,  d'une  Etude  sur  la  coutume  des  meuniers  de 
Meung  et  de  Beaugency  au  moyen  âge,  lue  à  l'Académie  de  Sainte- 
Croix. 

Des  remercîments  sont  votés  aux  donateurs. 

—  M.  le  Vice-Président  se  fait  l  interprète  de  la  Société  tout 
entière  en  présentant  de  sympathi(iues  félicitations  à  M.  Baguenault 
de  Puchesse,  président,  que  la  Société  de  l'Histoire  de  France  vient 
de  nommer  son  Vice-Président. 

—  M.  l'abbé  Desnoyers  fait  une  communication  au  sujet  de  la 
plaque  de  marbre  qu'il  a  fait  placer  récemment  à  Sainte-Croix,  près 
la  porfe  de  la  Sacristie,  en  commémoration  de  la  visite  de  Jeanne  d'Arc 
à  notre  cathédrale,  à  son  entrée  dans  Orléans. 

En  voici  le  texte  : 


—  68  — 


D.    O.    M. 


AD   PERPETVAM    REl    MEMORIAM 

ANNU   MILLESIMO   QUAUKINGENTESIMO,    VIGESIMO   NONO, 

JOHANNE   DE   SANCTO   MICHAELE    DIŒCESIM    REGENTE 

« 

JOHANNA     D'ARC 

DIE   VIGESIMA   NONA   APRILIS,    HORA   OCTAVA   POST   MERIDIEM 

VNA  CVM   DVNENSl   ALIISQVE    PR.ECIPVIS   DVCIBVS   BELLl 

VRBEM,   PER   PORTAM   BVRGENDICAM,    EXSVLTANTIBVS  CIVIBVS,    INGRESSA, 

AD    HANC   SACRAM   MDEN,   Vl/E   PVGN^QVE   OBLITA,    VENIT; 

ET   ANTE   ALTARE    MAJVS   HVMILITER   PROSTRATA, 

OB    FAVSTVM   ITINERIS   EVENTUM    LAVDIBVS   DEO    PERSOLVTIS, 

PRO   FVTVRIS    PRŒMIS   OPEM    DIVINAM    IMPLORAVIT. 

DIE   TERTIA    M  Ali, 

recvrhente  inventionis  b.  crvcis  solemnl  festo, 

]tervm  hanc  .edem  ingressa, 

pvblica:  processioni  pie  INTERFVIT. 

die  tandem  octava  eivsdem  mensis 

anglorvm  victrix, 

eamdem  ecclesiam  hora  mekidiana  tertio  adiit, 

et  mll.ltvji,  vkbis  procvratorvm,  cleri  et  plebis  facto  cuncvrsv, 

de  inclyto  trivmpho  et  avrei.ia  liberata, 

deo  gratias  eqit 

in  .etebnvm,  pro  tanto  beneficio,  memoris  animi  testimonivm 

d.  d.  stanislavs-xavebivs  tovchet,  episcopvs, 

capitvlvm  insignis  ecclesle  catukdkalis, 

cives  avrelianenses 

hvnc  lapidem 

ton  en  d v  m  c  v  rave  u vnt, 

die  octava  mensis  maii,  anno  mdcccxcv. 


-  69  — 

—  MM.  Em.  Huet,  Pommier  et  Herluison,  présentent,  comme 
membre  correspondant,  M.  Dufour,  conservateur  de  la  Bibliothèque 
et  des  Archives  de  Corbeil. 


Séance  du  vendredi  28  juin  1895. 
('résidence  de  M.   Baguen.\ult  de   Puchesse,  préaident. 

M.  Tabbé  Desnoyers  offre  à  la  Société  deux  manuscrits  : 
Le  premier  :  Tableau  de  réception  des  Baillifsdes  juslices  seigneu- 
riales ressortissantes  au  Bailliage  d'Orléarn',,  de  1701  à  1760  ; 

Le  deuxième  :  Mémoire  pour  établir  les  droits  dn  scolastique  du 
Cltapitre  d'Orléans  sur  les  Collèges  de  la  ville,  1762. 

—  i\L  le  Président  offre  à  la  Société  un  exemplaire  des  Chroniques 
de  Louis  XII,  de  Jean  d'Auton,  publiées  par  \L«de  Maulde,  et  un  fac- 
siniile  photographique,  en  double  exemplaire,  de  trois  lettres  de 
Jeanne  d'Arc  dont  les  originaux  appartiennent  à  M.  de  Maleyssie. 

Des  remerciements  sont  adressés  à  M.  le  Président  et  à  M.  l'abbé 
Desnoyers.  —  La  Société  décide  que  les  lettres  de  Jeanne  d'Arc 
seront  insérées  au  Bulletin  et  que  les  fac-similé  en  seront  déposés 
l'un  en  nos  vitrines  et  l'autre  au  Musée  Jeanne-d'Arc. 

La  Société  exprime  toute  sa  reconnaissance  à  M.  le  comte  de 
Maleyssie,  auquel  elle  doit  déjà  une  intéressante  généalogie. 

—  M.  le  Président  communique  une  circulaire  de  M.  le  Ministre 
de  l'Instruction  publique  contenant  le  programme  du  Congrès  des 
Reaux-Arts  qui  doit  se  tenir  à  Paris  le  7  avril  1890. 

—  M.  le  Président  lit  une  lettre  de  notre  associé  corresponiant, 
M.  Martellière,  faisant  savoir  que  des  travaux  sont  effectués  en  ce 
moment  à  l'église  d'Egry,  près  Beaune-la-[\olande.  Sur  sa  proposition, 
la  Société  décide  que  des  démarches  seront  faites  près  de  M.  le  curé, 


—  70  — 

ot  de  M.  Noël,  l'architeclc  directeur  des  travaux,  afin  d'assurer  la 
conservation  des  pierres  tombales  et  autres  particularités  intéressantes 
de  cette  église.  M.  Desnoyers  veut  bien  se  charger  d'écrire  à  M.  le 
curé  d'Egry. 

—  M.  Guerrier  donne  lecture  d'un  travail  ayant  pour  objet  la  déter- 
mination de  l'âge  exact  de  Jeanne  d'Arc  au  moment  du  siège  d'Orléans. 
La  date  de  sa  naissance,  d'après  les  documents  qu'il  produit,  serait  le 
0  janvier  litl.  Ce  Mémoire,  par  décision  de  la  Société,  sera  inséré 
dans  le  présent  Bulletin. 

—  M.  Cuissard  dépose  sur  le  bureau  un  relevé  dressé  par  lui  des 
noms  des  dignitaires  et  chanoines  du  chapitre  Saint-Aignan.  Renvoyé 
à  la  Commission  des  publications. 

—  M.  Huet  entretient  la  Société  d'une  visite  qu'il  vient  de  faire  au 
British  Muséum  de  Londres,  où  il  a  trouvé  un  morceau  de  musique 
relatif  à  Jeanne  d'Arc.  C'est  une  marche  militaire  dédiée,  par  son 
auteur,  à  la  ville  d'Orléans  et  faisant  partie  d'une  œuvre  musicale 
adaptée  au  drame  de  Shakespeare  :  Henri  VI. 

—  M,  Pommier  rend  compte  de  quelques-unes  des  séances  tenues 
cette  année  à  Clerinont-Ferrand  par  le  Congrès  archéologique  de 
France. 

—  M.  Dumuys,  qui  vient  d'assister  au  cinquantenaire  de  la  Société 
archéologique  de  Limoges,  donne  d'intéressants  détails  sur  cette 
solennité. 


—  71 


L'Â&E   DE   JEANNE   D'ARC 

A  L'ÉPOQUE  DU  SIÈGE  D'ORLÉANS 


I 


Quelques  paroles  échangées  à  notre  dernière  séance  m'ont 
engagé  à  étudier  de  plus  près  cette  intéressante  question  et  à 
recourir  aux  sources.  J'y  ai  trouvé  ce  que  je  n'attendais  pas  : 
une  grande  diversité  d'opinions  et  un  écart  considérable  entre 
les  opinions  extrêmes.  Il  y  en  a  qui  donnent  seize  ans  à  la 
Pucelle,  et  d'autres  qui  lui  en  attribuent  vingt-sept. 

Parmi  ces  derniers  se  distingue  un  des  plus  grands  écrivains 
de  l'Angleterre,  David  Hume  (1).  Qu'il  ait  souffert  dans  son 
patriotisme  de  voir  les  armes  anglaises  battues  par  une  jeune 
fille,  il  faut  savoir  le  lui  pardonner  et  comprendre  qu'il  n'ait 
pas  été  tenté  de  laisser  à  la  postérité  un  portrait  flatté  de  la 
Pucelle.  Il  aura  cru  la  rendre  moins  intéressante  en  lui  attri- 
buant vingt-sept  ans.  Mais  où  a-t-il  recueilli  ce  détail  ?  Dans 
Monstrelet,  écrit-il  en  note.  Or,  la  vérité  est  que  Monstrelet 
n'a  rien  dit  de  tel  :  c'est  vingt  mis  environ,  et  non  vingt-sept, 
qu'il  donne  à  Jeanne.  Même  Berryat  Saint-Prix,  a  eu  la 
conscience  de  feuilleter  à  la  Bibliothèque  nationale  toutes  le.s 
grandes  éditions  et  tous  les  manuscrits  de  Monstrelet  :  partout 
il  a  trouvé  vingt  ans. 

(1)  The  tiistory  of  England  from  the  invasion  of  Jules  César  to  Ihe  révo- 
lution of  1(3S8.  London,  1782,  t.  111,  p.  138-lGO. 


—  72  — 

Gardons-nous  cependant  de  suspecter  la  sincérité  de  Hume  : 
il  n'est  pas  si  coupable.  Son  tort,  qui  est  si  commun,  a  été  de 
ramasser  de  tous  côtés,  indistinctement,  avidement,  à  peu  près 
sans  contrôle,  ce  qui  flattait  ses  préventi  )ns  et  s'accordait  avec 
sa  manière  de  voir.   Les  vingt-sept  ans  de  la  Pucelle,  qui  ne 
sont  pas  dans  Monstrelet,  il  ne  se  souvient  plus,  au  moment  où 
il  écrit,  qu'il  les  a  pris  chez  un  historien,  son  prédécesseur,  un 
Français  émigré,  plus  acharné  contre  la  France  que  n'étaient 
les  Anglais  eux-mêmes,  Rapin  Thoyras  (1).   Rapin    Thoyras 
se  rejette  sur  Etienne  Pasquier  ;  et  il  est  vrai  que  nous  pouvons 
lire  au  livre  VI,  chap.  V  des  Recherches  de  la  France  :  «  Inter- 
rogée... elle  dit...  qu'elle  estoit  lors  de  vingt  et  neuf  ans  ou 
environ,  b   Vingt-neuf  ans  au  temps  du   procès  (1431),  c'est 
bien  vingt- sept  ans  au  moment  du  siège. 

Remarquons  que  Pasquier  ne  parle  point  ici  en  son  nom  per- 
sonnel :  il  transcrit  seulement  un  passade  du  procès  ;  mais,  par 
inadvertance,  par  défaut  de  mémoire,  par  la  faute  peut-être  d'un 
copiste  ou  de  l'imprimeur,  il  nous  transmet  une  erreur  gros- 
sière, en  nous  faisant  lire  xxix,  dans  un  texte  où  il  y  a  xix  : 
Item  interrogata  cujus  o'tatis  ipsa  erat  respondit  quod  prout 
sibi  videtur,  est  quasi  xix  annorum  (2). 

Ainsi  tombe,  avec  sa  base,  l'opinion  de  Hume  :  il  n'y  a  point 
à  en  tenir  compte,  non  plus  que  de  celle  de  quelques  écrivains 
anglais  qui  l'ont  précédé  ou  suivi. 

Celui,  après  Hume,  qui  a  le  plus  vieilli  la  Pucelle,  c'est 
notre  vieil  historien  du  Haillan.  Dans  son  livre  dédié  à  Henri  III, 
en  1576,  il  donne  à  Jeanne  vingt-deux  ans,  au  moment  du 
siège.  Il  n'invoque  aucune  autorité  ;  mais  il  est  aisé  de  voir, 
dans  la  suite  de  son  récit,  (  t  dans  l'aualyse  qu'il  fait  du  procès, 
ce  qui  l'a  induit  en  erreur.  On  y  voit,  en  eflet,  d'api  es  l'acte 
d'accusation,  que  la  Pucelle  avait  vingt  ans  quand  elle  se  réfugia 
à  Neufchàleau  avec  sa  famille.  L'acte,  en  eflet,  porte  vingt  ans, 
à  peu  près  ;  du  Haillan  ne  s'est  point  trompé  :  Item   dicta 

(t)  Rapin-Thovras,  Histoire  d' a nyleterre,   2"  édition,  17'27,  tome  JV  : 
Disseï  iittiu)!  sur  la  l'ucelle  d'Orléans,  k  lAsuiie  du  ri^'^r.e  de  Uenii  VI. 
^'2)  Séance  du  xxi  février,  Quicherat,  t.  I,  p.  46. 


—  73  — 

Johanna,  circu  vigesimum  annum  œtatis  ejus...  transivit  ad 
villa'in  de  Novocastro,  in  Lothoringrai\).  C'est  l'acte  d'accusa- 
tion lui-même,  qui  contient  une  erreur  manifeste,  en  contra- 
diction avec  toutes  les  autres  données  du  procès.  La  fuite  à 
Neufchâteau  eut  lieu  vers  le  28  juin  1428  (2).  Or,  comme  le 
remarque  M,  Siméon  Luce  (3),  Jeanne,  qui  n'avait  que  dix- 
neuf  ans,  à  peu  près,  en  1431,  quand  elle  comparut  devant  ses 
juges,  ne  pouvait  pas  avoir  vingt  ans  trois  ans  plus  tôt,  en  1428. 
«  Au  lieu  de  xx  ans,  c'est  xv  ans  qu'il  faut  lire,  poursuit 
M.  Siméon  Luce  ;  cette  erreur  ne  peut  provenir  que  de  la  dis- 
traction d'un  scribe  qui  aura  écrit  un  x  en  chiffres  romains,  à 
la  place  d'un  v  (4).  » 

Je  remarquerai,  avant  d'aller  plus  loin,  que  l'étude  des 
pièces  du  procès  était  loin  d'être  négligée  au  XVIe  siècle. 
Du  Haillan,  et  Pasquier,  après  lui,  nous  en  ont  laissé  une 
analyse  détaillée.  C'est  même  une  copie  authentique  que  Pas- 
quier avait  sous  les  yeux  :  «  J'ai  eu,  dit-il,  en  ma  possession, 
l'espace  de  quatre  ans  entiers,  le  procès  originaire  auquel  tous 
les  actes,  lettres  patentes  du  roi  Henry,  advis  de  l'Université  de 
Paris  estoient  tout  au  long  copiez...  Et  à  la  fin  du  registre 
estoient  les  seings  et  sceaux  de  l'évesque  de  Beauvais  et  de 
l'inquisiteur  de  la  foy,  ensemble  celuy  du  greffier.  Qui  fait  que 
j'en  puis  parler  plus  hardiment.  Je  veux  doncques,  ici,  raconter 
comme  les  choses  se  passèrent,  et  vous  discourant  les  princi- 
paux points  de  son  procez,  vous  pourrez  aussi  recueilhr  par  ses 
réponses,  tout  ce  qui  fut  de  sa  maison  et  de  son  histoire  parti- 
culière (5).  » 

J'ai  cru  devoir  discuter  avec  quelques  détails  les  opinions  de 
Hume  et  de  du  Haillan,  parce  que  ce  sont  eux  qui  s'éloignent 
le  plus  de  l'opinion  commune.  Procéder  ainsi  pour  tous  les 
autres  serait  long,  inutile  et  fastidieux.  Je  me  bornerai  donc  à 

(1)  QUICHERAT,  t.  I,  p.  214. 

(2)  QuiCHERAT,  t.  Il,  p.  392,  note. 

(3)  Jeanne  d'Arc  à  Domremij,  ch.  vu. 

(4)  Siméon  Luge,  Jeanne  d' Arc  à  Doniremy,  1888,  p.  clxxi. 

(5)  Estienne  Pasquier,  Recherches  de  la  France,  liv.  VI,  ch.  v. 

TOME   XI.    —    BULLETIN    N°   155.  5. 


—  74  — 

signaler  rapidement  les  différentes  opinions,  ainsi  que  les 
auteurs  qui  se  rattachent  à  chacune  d'elles  ;  puis  j'essaierai, 
dans  une  discussion  générale,  de  rendre  à  chacun  la  justice  qui 
lui  appartient,  et  d'arriver  à  une  conclusion  raisonnée. 


II 


Ceux  qui  donnent  à  Jeanne  d'Arc,  au  moment  du  siège, 
vingt  ans,  ou  à  peu  près,  sont  assez  nombreux.  Je  citerai  : 
Monstrelety  son  contemporain,  qui  l'a  vue  dans  sa  prison  ;  — 
Jean  Chartier,  historiographe  de  Charles  VII,  témoin  de  plu- 
sieurs des  événements  qu'il  raconte  (1)  ;  —  Symphorien 
Champier  (2),  Robert  Caguin,  dans  son  Histoire  de 
Charles  VII;  Polydore  Virgile ,  dans  son  Histoire  d'Angleterre 
dédiée  à  Henri  VIII  (3).  Et  parmi  les  modernes,  Sismondi,  qui 
fait  naître  la  Pucelle  vers  1409  (4)  ;  après  lui,  Théophile 
Lavallée. 

D'autres,  moins  nombreux,  font  naître  Jeanne  en  1410,  ce 
qui  fait  qu'elle  aurait  eu  dix-neuf  ans,  quand  elle  vint  se  pré- 
senter à  Charles  VII.  Cette  date  se  trouve  surtout  dans  les 
dictionnaires  biographiques,  dans  Feller,  très  répandu  parmi 
le  clergé  ;  dans  la  première  édition  de  la  biographie  Michaud  : 
une  noie  rectiûcative  de  Quicherat  fut  insérée  dans  la  seconde  ; 
dans  le  dictionnaire  de  Bouillet.  Moreri  ne  se  compromet  pas  : 
il  dit  Jeanne  «  âgée  de  dix-huit  à  vingt  ans,  quand  elle  eut,  à 
ce  qu'on  dit,  commission  expresse  d'aller  secourir  la  ville  d'Or- 
Ci)  Dans  le  Recueil  de  Godefroy,  1661. 
(•2)  Puella circiter  nnnoriim  vigenli.{Trophœum  Gallorvm.  Lyon,  15U7.) 

(3)  Ad  eum  puella  vigenti  circiter  annos  nata  ducifur.  (V.  Nordal, 
Heroiniv  nobilissimai  Joann se  d'Arc,  vtdgo  aiirelianensis  ptiethv,  historié 
ex  variis  gravissimœ  atque  incorruplissima}  fidei  auctoribus  excerptœ. 
Ponti  Miissi,  1612.) 

(4)  SiSMOND!,  Histoire  des  Français,  1831,  t.  XIII,  p.  115. 

(5)  MORERi,  Dictionnaire,  nouvel  S"  édition,  1759,  au  mot  Arc. 


—  75  — 

léans  assiégée  par  les  Anglais.  »  Il  ne  fait  du  reste,  en  cela, 
que  se  conformer  à  l'opinion  d'un  contemporain,  Jean  Bouvier, 
dit  Berry,  premier  héraull  de  France. 

Avec  Perceval  de  Cagny,  la  Pucelle  n'a  plus  que  dix-huit  ans. 
Or  Perceval  mérite  que  l'on  écoute  sa  parole,  car  il  a  longtemps 
vécu  auprès  du  duc  d'Alençon,  celui  peut-être  qui  a  le  mieux 
connu  Jeanne  ;  et  c'est  peu  de  temps  après  le  supplice  de 
Rouen,  en  1436,  qu'il  écrit  ses  souvenirs.  «  En  iceluyan  (1429), 
dit-il,  le  vie  jour  du  dict  mois  de  mars,  une  pucelle  de  l'aage 
de  dix-huit  ans,  ou  environ,  des  marches  de  Lorraine  et  de 
Barrois,  vint  devers  le  roy  à  Chinon  (1).  » 

Ne  dirait-on  pas  que  Jacques  Meyer,  de  Bruges,  s'est  appliqué 
dans  ses  Annales  de  Flandre,  à  mettre  en  latin  Perceval  de 
Cagny?  Principio  martis  anni  1428(1429  nov.  styl.)  accessit  ad 
Carohim  regein,  apud  Chinonetn,  Johanna  illa,  virgo  gallica 
annos  nata  circiter  xviii  (2).  L'Espagnol  Mariana  dit  de  son 
côté:  Joanna  puella  annoriim  octodecim  aut  circiter  (3)  »  ;  et 
notre  Michelet  :  «  La  sorcière  avait  dix-huit  ans  (4).  î  C'est  l'opi- 
nion que  l'on  adopta  sous  la  Restauration,  vers  1820,  quand  on 
inscrivit  sur  la  table  de  marbre  appliquée  à  l'un  des  murs  de  la 
chambre  où  naquit  la  Pucelle  : 

L'an  MCCCCXI 

naquit  en  ce  lieu 

JEANNE   d'arc 
SURNOMMÉE   LA   PUCELLE   d'ORLÉANS  (5). 

Celte  date  de  1411  est  aussi  celle  qui  se  trouve  au  diction- 
naire de  Larousse,  qu'il  serait  injuste  d'oublier,  puisque  c'est  là 

(1)  QUICHERAT,  t.  IV. 

(2)  Jacobus  Meyerus,  Brugensis,  lib.  XVI,  Annal.  Flandrx. 

(3)  Mariana,  De  rébus  liispanicis,  lib.  XX. 
(4^  Histoire  de  France,  1841,  t.  V,  p.  64. 

(5)  Histoire  de  Jeanne  d'Arc,  par  l'abbé  Barthélémy  de  Beauregard, 
1847,  t.  I,  p.  6. 


—  7C  — 

que    d'imporlanls    personnages   vont    aujourd'hui   puiser   leur 
érudition. 

Continuant  de  passer,  comme  nous  avons  fait,  de  ceux  qui 
ont  peut-être  un  peu  vieilli  la  Pucelle  à  ceux  qui  nous  la  font 
plus  jeune,  nous  rencontrons  sur  le  chemin,  entre  deux  stations 
pour  ainsi  dire,  Cousinot  de  Montreuil,  un  de  ses  contem- 
porains, qui  lui  donne,  dans  sa  Chronique,  de  dix-sept  à 
dix-huit  ans  (l).  C'est  au  fond,  du  reste,  l'opinion  de  Michelet 
qui,  s'il  écrit  dix-huit  ans,  dans  le  texte  de  son  histoire, 
se  corrige,  au  bas  de  la  page,  dans  une  note  où  il  dit  :  «  Elle 
déclara,  en  février  1431,  qu'elle  avait  dix-neuf  ans  environ  (2).  » 
Or,  dix -neuf  ans  en  1431,  c'est  dix-sept  ans  en  1421). 
Il  y  a  donc  là  une  contradiction,  du  moins  apparente,  à  laquelle 
on  ne  peut  échapper  qu'en  disant,  comme  Cousinot  :  elle  avait 
de  dix-sept  à  dix-huit  ans  ;  elle  avait  dix-huit  ans  dans  ce  sens 
qu'elle  était  dans  sa  dix-huitième  année. 

J'arrive  au  groupe  des  historiens  qui  attribuent  dix-sept  ans  à 
Jeanne  d'Arc  au  moment  du  siège.  Ils  se  distinguent  par  leur 
nombre  et  par  l'autorité  qui  s'attache  à  leur  nom.  A  leur  tète  se 
montre  un  témoin  des  événements  de  1429,  l'un  des  pins  grands 
hommes  de  son  temps,  le  pape  Pie  II.  Desporatis  pêne  Fran- 
corum  rébus,  a-t-il  écrit  dans  ses  mémoires,  puslla  sexdecim 
annos  nata  nomine  Johanna  ad  profectum  proximi  oppidi 
se  confert  (3).  » 

Or,  seize  ans  lors  du  premier  voyage  à  Vaucouleurs 
(mai  1428),  c'est  dix-sept  ans  au  moment  de  la  levée  du  siège 
(mai  1429).  Un  autre  contemporain,  clerc  de  la  cour  de  Mar- 
tin V,  dans  un  texte  écrit  en  1429  et  publié  en  1885,  par  M.  Léo- 
pold  Delille  :  «  La  Pucelle  a  dix-sept  ans  (4) .  »  C'est  à  cet  âge  de 

(!)  Voir  la  Chromqxie  de  la  Pucelle,  dans  le  Recueil  de  Godefroy,  1661, 
et  surtout  rétlitiou  de  Vallet  de  Viriville. 
(2;  Michelet,  Histoire  de  France,  t.  V,  p.  64. 

C-i)  QUICMERAT,  Proci's,  t.  IV,  p.  507. 

(i)  Bibliothècfue  de  l'École  des  Chartes,  18S5,  p.  Gi'J,  et  le  V.  Ayroles, 
La  Pucelle  devant  Véglise  de  son  temps,  ch.  iv. 


—  77  — 

dix-sept  ans  que  se  rattacherait  Pasffuier,  si  une  erreur  ne  s'était 
pas  glissée  dans  son  texte  ;  et  Villard,  et  le  P.  Berthier,  et  Lenglet- 
Dufresnoy;  et  de  notr*^  temps  John  Lingard,  Henri  Martin, 
Quicherat,  Wallon,  Guizot,  Siméon,  Luce,  le  P.  Ayroles  ;  avec 
eux  la  nouvelle  édition  delà  biographie  Michaud  et  la  biographie 
Hoefer  (1) 

Nous  n'avons  pas  fini  encore.  Le  sage  d'Aulon  avait  été 
choisi  par  Charles  VII  pour  servir  d'intendant  à  la  Pucelle  ; 
et  tant  qu'elle  fut  sous  les  armes,  il  ne  la  quitta  point.  Appelé  en 
témoignage  au  procès  de  réhabilitation,  il  fit,  le  28  mai  1456, 
une  déposition  qu'on  peut  mettre  parmi  les  pièces  les  plus 
importantes  du  procès.  Il  y  dit  qu'il  était  à  Poitiers,  auprès  de 
Charles  VII,  quand  on  lui  présenta  la  Pucelle,  «qui  pour  lors 
esloit  de  l'âge  de  seize  ans  ou  environ  (2).  »  C'est  cet  âge  que 
que  lui  donne  également  un  autre  contemporain,  Thomassin, 
qui,  en  1407,  étudiait  à  l'Université  d'Orléans;  qui  était  au 
temps  du  siège  pourvu  de  la  charge  de  conseiller  au  conseil 
delphinal  ;  et  qui  devint,  dans  la  suitp,  l'objet  de  la  confiance  et 
des  faveurs  de  Louis  XI  (3). 


III 


Telle  est  la  diversité  qui  règne  relativement  à  l'âge  de  la 
Pucelle   d'Orléans.    Cette    diversité    remonte  jusqu'au   temps 

(1)  «  Elle  naquit  en  1412.  »  (Villaret,  Histoire  de  France,  t.  VII, 
p.  401.  —  «  Elle  n'avait  que  dix-sept  ans.  »  (Berthier,  Histoire  de 
l'église  gallicane,  in-4",  1747,  p.  181.)  —  Lenglet-Dufresnoy.  —  Lingard 
écrivit  son  histoire  de  1819  à  1831,  trad.  fr.,  1834,  t.  V,  p.  lit).  — 
Quicherat,  Aperçus  nouveaux,  1850,  p.  1,  et  note  ajoutée  à  l'art,  de 
Walkenaer  dans  la  biographie  Michaud.  —  Wallon,  Jeanne  d'Arc,  1867, 
1. 1,  p.  2  —  GuizoT,  Histoire  de  France  racontée  à  mes  petits-enfants.  — 
Siméon  Luge,  Jeanne  d'Arc  à  Domrémy,  p.  xLix.  — Henri  Martin,  t.  VI, 
p.  139  de  la  4'  édition.  — Ayroles,  La  vraie  Jeanne  d'Arc,  t,  II,  eh.  v. 

(2)  Quicherat,  Procès,  t.  III,  p.  209. 

(^^  Sur  Thomassin,  v.  Berryat  Saint-Prix.  Jeanne  d'Arc  ou  coup 
d'œil  sur  les  Révolutions  de  France.  —  Sur  les  mss.  de  Thomassin, 
Bibliothèque  du  1'.  Lelong,  n»  37,930. 


—  78  ^ 

même  où  elle  vivait,  puisque  d'Aulon  et  Thomassin  lui  donnent 
seize  ans;  Pie  II,  dix-sept;  Gousinot,  dix-sept  à  dix-huit; 
Perceval  de  Cagny,  dix-huit;  Jean  Bouvier,  dix-neuf  et  Mons- 
trelet,  vingt.  Les  historiens  venus  à  leur  suite  n'ont  guère 
fait  que  se  rattacher  à  l'un  d'eux  ou  se  copier  les  uns  les  autres, 
sans  rendre  raison  de  leurs  préférences.  De  tous  ceux  que  j'ai 
cités,  je  n'en  vois  que  deux,  avant  notre  siècle,  qui  aient 
cherché  à  le  faire  ;  on  a  vu  avec  quel  succès.  Puis  vint  Michelet, 
qui  le  premier,  je  dois  dire  à  ma  connaissance,  a  fondé  direc- 
tement son  opinion  sur  la  réponse  faite  par  la  Pucelle  dans  son 
premier  interrogatoire  :  Interrogata  ciijus  œtatis  ipsa  erat, 
respondit  quod,  prout  sihi  videtur,  est  quasi  xix  annorum  (1). 
Quicherat  et  Henri  Martin  n'ont  pas  fait  d'autres  emprunts 
aux  pièces  du  procès  ;  M.  Wallon  en  a  détaché  deux  nouveaux 
textes;  je  vais  en  utiliser  deux  autres  encore,  et  soumettre  le 
tout  à  une  interprétation  raisonnée,  qui  n'a  pas,  je  crois, 
encore  été  faite. 

I.  Le  22  février,  Jeanne  déclare  à  ses  juges  qu'elle  avait 
XIII  ans,  quand  elle  entendit  la  voix  de  Dieu  :  confessa  fuit 
quod  dum  esset  œiatis  xiii  annorum^  ipsa  habuit  vocem  a  Deo 
pro  se  juvando  ad  guhernandum  (2).  Ce  passage  semble  avoir 
échappé  à  M.  Wallon.  Cinq  jours  plus  tard,  le  27  février,  elle 
dit  qu'il  s'est  bien  écoulé  sept  ans  depuis  que  des  voix  se  sont 
fait  entendre  à  elle  :  Dixit  etiam  quod  hene  sunt  septem  anni 
elapsiy  quando  ipsam  acceperunt  guhernandam  (3).  Le  calcul 
est  aisé  à  faire  :  treize  plus  sept,  c'est-à-dire  vingt  ans,  tel  est 
l'âge  de  Jeanne  d'Arc,  au  temps  où  on  l'interroge,  à  la  fin  de 
février  1431.  Elle  est  donc  née  en  1411,  et  Perceval  de  Cagny, 
Mariana,  ainsi  que  le  dictionnaire  de  Larousse,  ont  raison. 

II.  Ce  n'est  qu'une  apparence.  Nous  avons,  en  effet,  opéré 
sur  des  nombres  ronds,  dont  la  valeur  n'est  qu'approximative. 
C'est  évident  à  priori  ;  mais  si  l'on  tient  à  une  attestation  écrite, 
la  voici:  Le  procès-verbal   fait  dire  à  la  Pucelle  qu'elle  avait 

(1)  Prima  sessio  putitca,  xxi  februarii  1431, 

(2)  U'  Sessio,  Quicherat,  t.  I,  p.  52. 

(3)  IV^  Sessio,  Quicherat,  1. 1,  p.  7'2. 


—  79  — 

XIII  ans,  quand  elle  entendit  la  voix  de  Dieu  ;  or  c'est 
XIII  ans  à  peu  près,  qu'elle  a  voulu,  qu'elle  a  dû  dire. 
C'est  si  vrai  que  ses  juges,  revenant  sur  ses  paroles,  lui  deman- 
dent quelle  est  la  première  voix  qu'elle  entendit,  quand  elle 
avait  à  peu  près  treize  ans  :  Interrogata  quœ  fuit  prima  vox 
veniens  ad  eam  dum  esset  œtatis  xiii  annorum  vel  circiter, 
respo7idit  quod  fuit  sanctus  Michael  (1). 

Il  y  a  plus,  les  juges  de  Rouen,  désirant  avoir  l'avis  de  l'Uni- 
versité de  Paris,  lui  envoyèrent,  dans  les  premiers  jours  d'avril, 
un  mémoire  en  douze  articles,  sur  lesquels  ils  lui  demandaient 
de  vouloir  bien  se  prononcer.  Or,  le  premier  article  commence 
par  ses  paroles  :  Quœdam  fœmina  dicit  et  affirmât  quod,  dum 
esset  œtatis  annorum  tredecim  vel  eocirca,  ipsa  suis  ocutis 
corporalihus  vidit  sanctum  Micliaelem  ('2).  »  En  voilà  assez, 
trop  peut-être  ;  mais  il  importait  d'établir  que  Jeanne  avait 
à  peu  près  treize  ans  quand  elle  entendit  ses  voix,  et,  par  con- 
séquent, à  peu  près  vingt  a>is  quand  elle  comparut  devant  ses 
juges.  Ce  simple  mot  à  peu  près  donne  naturellement  lieu  à  des 
interprétations  différentes,  à  raison  de  l'usage  où  l'on  était  alors, 
et  où  nous  sommes  encore  aujourd'hui  d'exprimer  l'âge  tantôt 
par  le  nombre  des  années  accomplies,  d'autres  fois  en  y  ajou- 
tant l'année  courante.  Même  il  est  des  cas  où  cet  usage  a 
force  de  loi.  En  droit  canonique,  par  exemple,  on  emploie  l'une 
ou  l'autre  manière  de  compter,  selon  l'intérêt  qu'on  y  trouve, 
en  vertu  du  principe  :  Favores  ampliandi,  odia  restrinyenda. 
C'est  à  vingt  et  un  ans  que  le  jeûne  est  obligatoire,  à  vingt  et 
un  ans  accomplis,  odia  restringenda.  Il  faut  avoir  vingt-cinq  ans 
pour  être  ordonné  prêtre,  c'est-à-dire,  ici,  être  dans  sa  vingt- 
cinquième  année  :  favores  ampliandi. 

La  Pucelle  avait  donc  à  peu  près  vingt  ans  au  moment  du 
procès  ;  c'est-à-dire  vingt  ans  et  un  peu  plus  ;  ou  bien  un  peu 
moins  de  vingt  ans.  Dans  le  premier  cas,  elle  sera  dans  sa  vingt 
et  unième  année  :  on  pourra  dire  qu'elle  a  vingt  et  un  ans.  Dans 
le  second  cas,  comme  elle  n'aura  pas  vingt  ans  accomplis,  rien 

(1)  Sessio  IV,  t.  I,  p.  73. 

(2)  QuicnERAT,  t.  I,  p.  328. 


—  80  - 

n'empêche  de  la  dire  âgée  de  dix-neuf  ans  et  de  la  faire  naître 
en  1410,  avec  les  dictionnaires  biographiques  de  Feller,  de 
Michaud  (l"""  édition)  et  de  Bouille». 

III.  Le  texte  si  simple  et  si  précis,  semble-t-il,  emprunté  au 
premier  interrogatoire,  n'en  donne  pas  moins  lieu  à  une  inter- 
prétation semblable. 

Jeanne  y  déclare  qu'elle  a  environ  dix-neuf  ans  :  Interrogata 
cujus  œtatis  ipsa  erat  respondit  quod,  prout  sihi  videtiir,  est 
quasi  xix  annorum  (1). 

De  là  trois  hypothèses  : 

1"  Jeanne  a  dix-neuf  ans,  à  très  peu  de  chose  près,  soit  en 
plus,  soit  en  moins  ; 

2"  Elle  a  dix-neuf  ans  sensiblement  passés  ;  elle  est  dans  sa 
vingtième  année  ;  on  peut  dire  qu'elle  a  vingl  ans  ; 

3°  Elle  n'a  pas  encore  dix-neuf  ans  ;  elle  a  seulement  dix-huit 
ans  accomplis  au  moment  du  procès;  et,  par  conséquent,  on 
peut  lui  donner  seize  ans,  lors  de  la  levée  du  siège,  ainsi  que  l'a 
écrit  d'Aulon. 

IV.  On  voit  qu'au  moyen  de  nos  textes  pris  à  part,  toutes  les 
opinions  se  soutiennent,  et  qu'on  peut,  au  moment  où  la 
Pucelle  se  présenta  au  roi,  lui  attribuer,  à  volonté,  tous  les  âges, 
depuis  seize  ans  jusqu'à  vingt  et  un.  Mais  on  va  se  trouver 
renfermé  dans  de  plus  étroites  limites,  si  l'on  s'astreint,  comme 
il  est  juste,  à  satisfaire  aux  exigences  de  tous  les  documents  à 
la  fois. 

D'abord  on  ne  peut  plus  attribuer  à  la  Pucelle  dix-huit  ans  à 
l'époque  du  procès,  puisque  nous  avons  vu  qu'elle  en  avait  alors 
à  peu  près  vingt.  Que  l'on  dise  avoir  à  peu  près  vingt  ans,  quand 
onadix-neuf  accomplis  et  que  l'on  est  dans  sa  vingtième  année, 
soit,  c'est  admis;  mais  si  l'on  n'a  que  dix-huit  ans,  cela  ne  se 
peut. 

(l)  Elle  avait  dit  ailleurs,  ce  qui  revient  au  même,  qu'elle  avait  environ 
dix-sept   ans  quand  elle  quitta  sa   fa  r.ille  :   Item  dicta    femina  dicere 
con/itetur  quod,  dum  esset  annorum  xvn   vel   eocirca,  ..    rclinquendo 
palernam    domum,   etc.    (Procès    de    coiii/amnation,    ap.    Quiciirrat 
t.  11,  p.  'âi.U.)  "  ' 


—  81  — 

D'un  autre  côté,  on  ne  peut  accepter  1  âge  de  vingt  ans 
accomplis,  car  du  moment  qu'on  a  vingt  ans  accomplis  on  n'est 
pas  admis  à  dire,  comme  a  fait  Jeanne  dans  son  premier  interro- 
gatoire, qu'on  en  a  à  peu  près  dix-neuf. 

Jeanne  avait  donc  moins  de  vingt  ans,  mais  dix-neuf  ans  au 
moins,  à  la  fin  de  février  1431  ;  moins  de  dix-huit  ans  par  con- 
séquent, mais  au  moins  dix-sept,  quand  elle  se  présenta  au 
roi  pour  faire  lever  le  siège.  Elle  avait  de  dix-sept  à  dix-huit  ans, 
comme  l'a  écrit  Cousinot  de  Montreuil.  Telles  sont  les  limites 
de  la  précision  à  laquelle  il  nous  est  permis  d'arriver  par 
l'examen  comparatif  des  pièces  du  procès. 


IV 


Mais  quand  il  s'agit  de  Jeanne  d'Arc,  il  est  bien  naturel  que 
l'on  désire  connaître  d'une  manière  exacte  la  date  de  sa  nais- 
sance et  l'âge  qu'elle  avait  quand  elle  parut  sous  les  murs 
d'Orléans.  Une  pièce  conservée  dans  un  manuscrit  de  la  biblio- 
thèque de  Grenoble  et  signalée  à  trois  reprises,  en  1800,  en 
1802  et  en  1817,  par  Berryat  Saint-Prix,  pouvait  fournir 
quelques  indications  utiles.  C'est  une  épître  en  vers  latins 
adressée  au  duc  d'Orléans,  en  1435,  par  Antoine  d'Asti,  son 
secrétaire;  et  dans  laquelle  il  est  dit  que  la  Pucelle  vint  au 
monde  le  jour  de  l'Epiphanie  (1).  C'était  une  révélation  ;  elle  ne 
semble  pas  avoir  été  suffisamment  remarquée  et  elle  a,  depuis, 
perdu  beaucoup  de  son  intérêt.  Il  se  trouve,  en  efiet,  que 
l'épître  d'Antoine  Astezan  n'est  que  la  traduction  en  vers  d'une 
lettre  adressée  six  semaines  après  le  levée  du  siège,  le  21  juin 
1429,  à  Philippe-Marie  Visconti,  duc  de  Milan,  par  Perceval  de 
Boulainvilliers. 

Cette  lettre,  insérée  d'abord  dans  le  Codex  historico-diplo- 
maticus,  puis  publiée  en  1820,  sous  la  forme  d'une  traduction 

(1)  Berryat  Saint-Prix,  Jeanne  d'Arc  ou  coup  Tœilsurla  Révolution 
de  France,  etc.,  p.  273  et  suiv. 


—  82  — 

en  vieil  allemand,  par  Voij^^t,  qui  la  croyait  inédite  ;  traduite  d'alle- 
mand en  français  par  Buchon,  placée  par  lui  dans  le  PanUiùon 
littéraire,  fut  enfin  publiée  dans  son  texte  original,  par  Jules 
Quicherat,  en  1849  (1).  C'est  alors  que  nous  avons  appris, 
d'une  manière  il  est  vrai  plus  précise  et  plus  sûre,  ce  que  nous 
aurions  pu  savoir  près  d'un  demi-siècle  plus  tôt. 

Perceval  fait  naître  la  Pucelle  in  nocte  Epiphaniariim 
Domini,  dans  la  nuit  du  6  janvier.  En  quelle  année  ?  Il  ne  le 
dit  pas  ;  et  l'indication  qu'il  nous  donne  se  trouve  ainsi  assez 
vague  par  elle-même.  Mais  les  conclusions  que  nous  avons  pré- 
cédemment tirées  des  pièces  du  procès  nous  permettent  de 
la  déterminer. 

Ce  ne  peut  pas  être  le  6  janvier  1411,  car  Jeanne,  le  6  jan- 
vier 1431,  aurait  eu  vingt  ans,  et  nous  avons  vu  qu'elle  avait 
moins  de  vingt  ans  le  21  février  suivant. 

Ce  ne  peut  pas  être  davantage  le  6  janvier  1413.  Dans  ce  cas, 
en  effet,  elle  n'aurait  eu  qut  dix-huit  ans  le  6  janvier  1431,  et 
il  lui  aurait  été  impossible  de  dire  ou  de  faire  entendre,  six 
semaines  plus  tard,  qu'elle  en  avait  à  peu  près  vingt. 

La  seule  date  possible  de  sa  naissance,  tous  nos  éléments 
d'information  réunis,  est  donc  le  6  janvier  1412;  et  c'est  la 
date  adoptée  dans  ces  derniers  temps  par  nos  historiens  :  Henri 
Martin,  Quicherat,  Guizot  et  Wallon. 

Née  le  C  janvier  1412,  Jeanne,  le  6  janvier  1431 ,  atteignait  ses 
dix-neuf  ans  et  entrait  dans  sa  vingtième  année  ;  elle  avaif  à  l'é- 
poque de  ses  interrogatoires,  l'âge  que  ses  réponses  nous  ont  obli- 
gés d'admettre  :  plus  de  dix-neuf  ans,  moins  de  vingt.  C'est  donc 
bien  à  seize  ans  à  peu  près,  comme  le  dit  le  pape  Pie  II,  qu'elle 
se  rendit  auprès  de  Baudricourt  (18  mai  1428)  ;  c'est  à  dix-sept 
ans  et  quatre  mois  qu'elle  délivra  Orléans  et  sauva  la  France 
(8  mai  1429). 

L    GUERRIER. 
(1)  Procès,  t,  V,  p.  114. 


onLK.\NS,   —  IMP.    PAUL  PIGELET 


BULLETIPJ 


DE   LA   SOCIETE 


iRCBÉOLOGIOUE  ET  HISTORIQUE  DE  L'ORLÉAiNAIS 


Tome  XI.  —  No  156. 

TROISIÈME   ET   QUATRIÈME   TRIMESTRES   DE    1895. 


Séance  du  vendredi  12  juillet  1895. 
[^résidence    de    M.    Vkin.^t,    vice-président. 

M.  Huet  donne  des  indications  sur  un  morceau  de  musique  de  chant 
ayant  pour  sujet  Jeanne  d'Arc. 

—  M.  le  Président  communique  l'inscription  qui  se  trouvait  sur 
l'ancienne  cloche  de  Vennecy,  aujoui^d'hui  refondue  ;  cette  inscription 
figurera  au  Bulletin.  M.  Vignat  donne  à  cette  occasion  quelques  ex- 
plications sur  les  inscriplions  latines  rimées  que  portait  un  certain 
nombre  d'anciennes  cloches  (1). 

—  M.  Dufour,  conservateur  de  la  bibliothèque  et  des  archives  de 
la  ville  de  Corbeil,  est  élu  membre  correspondant  de  la  Société. 

(1)  Voir  plus  loin,  p.  94. 


TOME   XI.    —    BULLETIN    N"    156. 


84 


Séance  du  vendredi  26  juillet  1895. 

Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  présidenl. 

La  Commission  des  Publications  propose  l'insertion  au  Bulhlin  de 
la  liste  des  doyens  et  chanoines  de  la  collégiale  de  Saint- Aignan,  resti- 
tuée par  M.  Cuissard  :  ces  conclusions  sont  adoptées  (1).  La  Commission 
exprime,  en  outre,  le  vœu  de  voir  i\I.  Cuissard  ajouter  à  son  œuvre 
la  même  liste  pour  le  chapitre  de  Sainte-Croix.  M.  Cuissard  promet 
de  faire  ses  efforts  pour  accéder  à  ce  vœu. 

—  M.  le  Curé  d'Égry  informe  la  Société  qu'il  n'a  jamais  eu  l'in- 
tention d'employer  les  pierres  tombales  de  l'église  d'Égry  à  faire  des 
tables  d'autel.  Acte  de  cette  lettre  est  pris  par  la  Société. 

—  M.  Tranchau  a  acquis  pour  la  Société,  et  lui  fait  hommage,  de 
trois  années  des  Tablettes  de  l'Auvergne,  1845,  1846,  1847. 

—  L'accroissement  de  nos  collections  de  livres  et  de  gravures,  par 
suite  des  envois  du  Ministère,  des  Sociétés  correspondantes,  des 
auteurs,  devient  tel,  que  la  Société  décide  de  mettre  à  l'étude  les  voies 
et  moyens  pour  arriver  à  l'aménagement  des  combles  de  la  salle  des 
Thèses,  où  on  pourrait  trouver  un  emplacement  'considérable  pour 
établir  de  nouvelles  bibliothèques. 


Séance  du  vendredi  11  octobre  1895. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président  fait  part  à  la  Société  de  la  mort  de  l'un  de  ses  plus 
anciens  membres,  M.  de  La  Tour,  membre  titulaire  non  résidant  de- 
puis 1851).  11  est  l'auteur,    notamment,  de  divers    opuscules   sur 

(1)  Voir  pliib  loin,  p.  100. 


—  85  - 

iMalesherbcs  et  Pithiviers.  L'expression  des  regrets  de  la  Société  sera 
consignée  au  procès-verbal. 

—  La  Société  d'archéologie  de  Bruxelles  demande  l'échange  de 
ses  publications  avec  les  nôtres.  Il  est  décidé  que  le  Bulletin  lui  sera 
envoyé. 

—  Hommage  est  fait  à  la  Société  des  ouvrages  suivants  : 
Par  M.  Leroy  :  Noies  hisloriques  sur  les  J/V*  et  XV^  siècles. 

Par  M.  Vignat,  membre  titulaire  résidant:  Les  anciennes  stalles  de 
la  cathédrale  d'Orléans  et  leurs  lambris. 

Par  M.  Herluison  :  Le  projet  de  loi  sur  l'organisation  de  la  repré- 
sentation commerciale  et  industrielle,  dont  il  est  l'éditeur  et  dont 
l'auteur  est  M.  Gustave  Renault. 

Des  remerciements  sont  votés  aux  donateurs. 

—  Sur  la  demande  de  M.  l'abbé  Desnoyers,  il  est  décidé  que 
MM.  Herluison  et  Tranchau  se  rendront  compte  de  ce  que  coûterait  la 
mise  à  part,  sur  onglets,  des  divers  :  dessins,  gravures,  photographies, 
épars  dans  les  archives  de  la  Société. 

—  M.  le  Président  annonce  que  MM.  Charpentier  et  Cuissard  ont 
commencé  un  répertoire  biobibliographique  pour  le  département  du 
Loiret,  et  demandent  que  les  membres  qui  auraient  quelque  document 
peu  connu,  à  ce  sujet,  veuillent  bien  leur  en  faire  part.  Des  félicita- 
tions sont  adressées  aux  deux  auteurs. 

—  M.  Herluison  signale  l'existence,  en  la  possession  de  M.  Neveu, 
propriétaire  aux  Bordes,  commune  de  Sully-sur-Loire,  de  diverses 
monnaies  trouvées,  en  1848,  dans  sa  propriété.  Cette  communication 
sera  insérée  au  Bulletin  (1). 

—  M.  Jarry  dit  que  le  clocher  de  l'église  de  Ferrières  a  été  forte- 
ment ébranlé  par  les  orages  de  cet  été  et  menace  de  s'effondrer. 
L'État  a  promis  des  fonds  pour  la  consolidation  de  ce  monument  his* 

(1)  Voir  plus  loin,  p.  125* 


—  86  — 

turiijiic  ;  mais  le  temps  s'écoule  et  rien  ne  se  l'ait.  Une  liémarche, 
auprès  de  la  Commission  des  monuments  historiques,  pourrait  peut- 
être  hâter  le  commencement  du  travail.  M.  le  Président  promet  de  la 
tenter. 

—  M.  lluet  dépose  sur  le  bureau  la  table  qu'il  vient  de  terminer 
du  dixième  volume  de  notre  Bullel'ni.  Des  remerciements  lui  sont 
adressés. 

—  M.  l'abbé  Desnoyers  lit  un  travail  intitulé  :  Demi-scienre  en 
archéologie.  Ces  quelques  pages  visent  un  ivre  qui  vient  de  paraître  : 
Une  visite  à  Orléans,  par  Alexis  Martin  ;  et  M.  Herluison  veut  bien 
se  charger  de  les  communiquer  à  l'auteur,  pour  qu'il  en  puisse  tenir 
compte  dans  la  seconde  édition  de  son  livre. 


Séance  du  vendredi  25  octobre  1895. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

M.  le  Président  dit  que,  parmi  les  officiers  décorés  à  la  suite  des 
grandes  manœuvres  de  l'Est,  après  la  revue  de  Mirecourt,  nous  rele- 
vons avec  plaisir  le  nom  d'un  de  nos  associés  correspondants,  le  lieu- 
tenant-colonel Quevillon,  secrétaire  du  Comité  technique  d'état-major  : 
il  a  été  fait  officier  de  la  Légion-d'IIonneur  ;  nous  lui  envoyons  nos 
sympathiques  félicitations. 

—  M.  Tranchau  offre  à  la  Société  une  lettre  de  maîtrise  en  clii- 
l'urgie,  en  date  de  1685,  revêtue  du  sigillnm  chirurcjicœ,  Aurclia- 
nensis  scholœ.  Celte  pièce  sera  insérée  au  Bulletin  (1). 

—  Un  membre  rappelle  les  fouilles  projetées  à  la  Motte  des  Élus, 

(1)  Voir  plus  loin,  p.  127. 


—  87  - 

près  Cléry,  qui  ne  semblent  pas  avoir  été  faites  jusqu'à  présent.  L'af- 
faire sera  signalée  à  notre  collègue  M.  le  baron  de  Larnage. 

—  iM.  Duprr",  membre  titulaire  non  résidant,  envoie  à  la  Société 
trois  travaux  concernant  l'Orléanais  : 

1°  Souvenirs  de  faml  Aiguan  dans  l' Aquitaine  ; 

2°  Le  discours  d'un  député  de  Bordeaux  aux  Etals  généraux  d'Or- 
léans, en  1560  ; 

3"  Les  rouleaux  des  morts  dans  l'Orléanais. 

Ces  trois  notices  se  trouvent  à  la  fin  du  présent  finlletvi  (1).  Quelques 
mois  après  ce  gracieux  envoi,  notre  collègue  a  été  enlevé  à  Bordeaux 
plein  de  jours,  et  ces  petits  travaux  auront  été  ses  derniers  écrits. 


Séance  du  vendredi  8  novembre  1895. 

Prpndeiwe  de  M.  Baguen.\ult  de  Puchesse,  présuient. 

Hommage  est  fait  à  la  Société  : 

Par  M.  Dumuys,  d'un  livre  qu'il  vient  de  faire  paraître,  intitulé  : 
D'Orléans  à  Stnnihoiil. 

Par  M.  le  cbanoine  Cochard,  de  La  Juiverie  d'Orléans  du  F/*  an 
XVo  xièr.h. 

Des  remerciements  sont  votés  aux  donataires. 

—  M.  le  Président  signale  un  article  du  Bulletin  des  antiquaires 
de  France  sur  la  Ligue  de  Gien,  ce  premier  essai  de  défense  de  la 
patrie  française  contre  les  Anglais.  M.  Eugène  Jarry  veut  bien  se 
charger  d'en  faire  ressortir  l'intéiêt  en  quelques  lignes  qui  seront  in- 
sérées au  procham  Ihi'litm. 

yr-  MM.  P.asseville,  le  chanoine  Cochard,  Herluison  et  Pommier, 
présentent  M.  Breton,  avocat  à  Orléans,  pour  la  place  laissée  vacante 
parmi  nous,  par  la  mort  de  notre  regretté  confrère  M.  Danton. 

(1)  Voir  plus  loin,  p.  129. 


iSIs.  S-  IBbi^  fera  ooK'  j>eïd>f 


_  --II' 

—  M-  TaaDRZiej  -  :-^n»f^-;-,)f  la  SmIëË  4e  TcBin  ^  tan 


—  80  — 

a  été  fait,  sur  sa  demande,  de  plusieurs  volumes  de  nos  Mémoir(^s  pour 
remplacer  ceux  qu'il  avait  perdus  dans  un  incendie. 

—  M.  le  chanoine  Cochard  commence  la  lecture  d'un  travail  sur 
le  Siège  (T Orléans  en  1428,  et  spécialement  sur  ce  que  les  Orléanais 
ont  fait  pour  honorer  la  mémoire  des  trépassés  du  siège. 

—  iM.  Jarry  déclare  que  iM.  Didier  (Albert),  qui  avait  déjà  été 
présenté,  dans  une  autre  occasion,  comme  membre  titulaire  de  la  So- 
ciété, persiste  dans  sa  candidature  à  la  place  qu'a  laissée  vacante  la 
mort  de  M.  Danton. 

La  Société  fixe  le  jour  de  l'élection  à  la  deuxième  séance  du  mois 
de  décembre. 


Séance  du  vendredi  13  décembre  1895. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

Il  est  fait  hommage  à  la  Société  : 

Par  l'auteur,  M.  Piette,  de  Hiatus  et  lacune.  Vestiges  de  la  période 
de  transition  dans  la  grotte  du  Mas-d'Azil. 

Par  l'auteur,  M.  Leroy,  des  Esquisses  d'histoire  et  d'art. 

Par  l'éditeur,  M.  Herluison,  de  :  La  victoire  de  Coulmiers  du  9  no- 
vembre 1870. 

—  M.  le  Président  communique  deux  circulaires  de  M.  le  .Ministre 
des  beaux-arls,  qui  rappellent  que  l'ouverture  du  Congrès  des  Sociétés 
savantes  à  la  Sorbonne,  pour  180G,  aura  lieu  le  mardi  7  avril  ;  et  qui 
fixent  au  15  janvier  prochain,  le  dernier  délai  pour  la  désignation  des 
délégués  et  l'envoi  des  .Mémoires  proposés. 

—  M.  le  Président  rappelle  que  l'élection  d'un  membre,  en  rem- 
placement de  M.  Danton,  aura  lieu  à  la  prochaine  séance,  ainsi  que 
le  renouvellement  du  bureau.  La  liste  des  candidats  comprend  : 
MM.  Breton  et  Didier. 


—  90  — 

—  M"""  Desnoyers  îcomiminique  une  note  relative  'aux  objets  qui 
ont  été  trouvés  dans  les  démolilions  nécessitées,  en  ce  moment,  par 
l'ouverture  de  la  nouvelle  rue  de  la  Gare.  Le  résumé  en  sera  inséré 
dans  le  prochain  Bulletin. 

—  Ms""  Desnoyers  lit  une  courte  nécrologie  du  sculpteur  Orléanais, 
M.  Emile  Manière,  qui  vient  de  mourir  si  prématurément.  Ce  travail 
sera  inséré  au  Bulletin  (1). 

—  iM.  .Tarry  demande  à  ce  qu'il  soit  joint,  dans  le  prochain  volume 
de  nos  Mémoires,  à  son  travail  sur  le  Jugement  dernier  de  Levoyer, 
une  photogravure  de  ce  tableau.  La  demande  est  accordée. 

—  M.  Tranchau  lit  l'analyse  d'un  Mémoire  inédit,  écrit  par  le 
scolastiqne  de  la  cathédrale  d'Orléans,  au  sujet  de  la  nomination  des 
professeurs  qui  remplacèrent  les  jésuites  au  collège,  lors  du  renvoi  de 
ceux-ci.  Ce  document  manuscrit,  offert  par  Ms""  Desnoyers,  sera  dé- 
posé aux  archives.  Le  travail  de  M.  Tranchau  est  renvoyé  à  la  Com- 
mission des  Publications. 

—  M.  Vignat  fait  circuler  une  pièce  de  monnaie,  en  cuivre,  à  l'ef- 
figie de  Constantin,  qui  vient  d'être  trouvée  sur  le  territoire  de  la 
commune  de  Rozières. 


Séance  du  vendredi  27  décembre  1895. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  président. 

MM.  Paul  Charpentier  et  Charles  Cuissard  font  homiiiage  à  la  So- 
ciété de  leur  nouveau  livre  :  Journal  du  siège  d'Orléans  1\28I429. 
Des  remerciements  leur  sont  adressés. 

—  M.  le  Président  signale,  dans  le  numéro  de  décembre  du  PoUj- 
bihlion,  partie  httéraire,  un  article  de  M.  Georges  Goyau,  notre  com- 
patriote, sur  le  règne  de  l'empereui'  Domilien. 

(I)  Voir  plus  loin,  p.  148. 


—  91  — 

—  M.  Vignal  demande  la  parole  pour  signaler  aussi  à  la  Société, 
dans  le  même  numéro,  deux  intéressants  articles,  de  notre  Président, 
sur  le  recueil  des  Instructions  données  aux  ambassadeurs  de  France, 
depuis  les  traités  de  Westphalie  jusqu'à  la  Révolution  française,  et 
sur  la  duchesse  d'Orléans,  mère  du  régent. 

—  M.  le  Président  fait  connaître  qu'il  a  reçu  de  M.  l'abbé  Uzureau, 
d'Angers,  un  petit  travail  manuscrit  sur  Le  péniienl  de  Cliâleauneuf. 
La  lecture  en  est  remise  à  une  prochaine  séance. 

—  M.  Dumuys  montre  une  empreinte  d'une  enseigne  gravée  sur 
ardoise,  retrouvée  dans  des  démolitions,  et  qui  est  ainsi  conçue  : 
Leblanc  mailre  en  chirurgie.  Il  s'agit  de  l'une  des  célébrités  orléa- 
naises  du  siècle  dernier. 

—  M.  Basseville  déclare  que  M.  Breton,  qui  avait  posé  sa  candida- 
ture à  la  place  vacante  de  membre  titulaire  résidant,  l'a  chargé  de 
faire  savoir  à  la  Société  qu'il  se  retirait  devant  M.  Didier,  et  qu'il 
priait  ses  amis  de  porter  leurs  voix  sur  ce  dernier. 

Il  est  procédé  au  scrutin. 

M.  Didier  est  nommé  membre  titulaire  résidant  à  la  place  de 
M.  Danton. 

—  Il  est  procédé,  conformément  au  règlement,  au  renouvellement 
partiel  du  bureau. 

Sont  nommés  : 

Président  :  M.  Vignat,  en  remplacement  de  M.  Baguenault  de 
PucHESSE,  non  rééligible. 

Vice- Président  :  M.  Baguenault  de  Puchesse,  en  remplacement 
de  M.  Vignat. 

Trésorier:  M.  Jacob,  en  remplacement  de  M.  Charpentier,  non 
rééligible. 

Membre  de  la  Commission  des  Publications  :  M.  Cuissard,  en  rem- 
placement de  M.  Basseville, 

Membre  de  la  Commission  de  la  Bil»liollir(|uo  :  M.  .Tarry,  membre 
sortant  et  rééligible. 


—  92  — 

—  M.  B.iguenault  de  Puchesse,  avant  do  quitter  le  fauteuil,  pro- 
nonce les  paroles  suivantes  : 

Messieurs, 

Il  m'est  impossible,  en  quittant  le  poste  d'honneur  auquel 
votre  bienveillance  m'a  si  longtemps  maintenu,  de  ne  pas  vous 
remercier  de  la  constante  bonne  grâce  et  de  l'indulgence  immé- 
ritée avec  laquelle  vous  avez  sans  cesse  secondé  mes  elïorts. 
Je  ne  crois  pas,  en  trois  années,  avoir  été  témoin  d'une  séance 
difficile,  d'un  froissement  quelconque  entre  nous,  d'un  dissen- 
timent même  passager  dans  la  Société.  La  perte  seule  de 
quelques-uns  de  nos  meilleurs  confrères  est  venue  attrister  nos 
réunions  et  nous  causer  d'irréparables  regrets. 

Grâce  à  cette  collaboration  de  tous  et  de  chaque  jour,  nous 
avons  pu  continuer  notre  bon  renom  de  travailleurs  et  pour- 
suivre avec  succès  nos  publications.  Deux  nouveaux  volumes  de 
Mémoires,  un  volume  de  Bulletins,  des  lectures  fort  prisées 
aux  réunions  des  Sociétés  savantes  de  la  Sorbonne,  une  séance 
solennelle  des  trois  Compagnies  orléanaises,  un  sixième  Con- 
cours quinquennal,  tel  est  le  bilan  fort  abrégé  de  cette  période; 
et  il  y  faut  encore  ajouter  le  volume  et  le  bel  Allas,  depuis 
longtemps  projeté,  de  feu  M.  CoUin  sur  le  pont  des  Tourelles, 
que  nous  devons  aux  soins  éclairés  de  M.  Guillon,  et  la  table 
générale  de  nos  Mémoires  et  Bulletins,  que  vient  d'achever 
notre  dévoué  et  laborieux  collègue  M.   Cuissard. 

Je  n'ignore  pas,  Messieurs,  qu'il  nous  reste  encore  beaucoup 
à  faire  :  la  revision  difficile  de  nos  statuts,  l'organisation  de 
notre  salle,  son  agrandissement  surtout,  au  point  de  vue  de  nos 
collections  envahissantes.  Mais  vous  venez  de  choisir  un  prési- 
dent qui  saura  mener  à  bonne  fin  toutes  ces  œuvres  et  beau- 
coup d'autres  encore. 

M.  Vignat  est  archéologue,  il  est  chartiste,  il  est  philologue  ; 
il  est,  Messieurs,  tout  ce  que  je  n'étais  pas  ;  il  connaît  mieux  que 
personne  les  sources  de  noire  histoire  orléanaise  et  les  vieux 
carlulair.'s  de  nos  archives  ;  et,  en  lui  souhaitant  un  heureux  et 


—  93  — 

fécond  consulat,  je  ne  suis  que  l'interprète  de  ceux  qui  viennent 
de  lui  donner  leurs  unanimes  suffrages.  Pour  moi,  heureux  de  me 
retrouver  dans  ce  rang  commun,  dont,  à  ma  grande  confusion, 
vous  venez  encore  tout  à  l'heure  de  vouloir  me  faire  sortir,  je 
n'en  serai  pas  moins  disposé  à  travailler  de  toutes  mes  forces  et 
de  tout  mon  zèle  à  la  prospérité  de  notre  chère  Société. 


—  94  — 


INSCRIPTIONS 

DES  CLOCHES  DE  VENNECY  (LOIRET) 
ET  DU  TRANGER  (INDRE) 


Ayant  appris  que  l'une  des  cloches  de  l'église  de  Vennecy, 
canton  de  Neuville  (Loiret),  allait  être  refondue,  j'avais  prié 
M.  le  curé  de  la  paroisse  de  vouloir  bien  relever  l'inscription  de 
cette  cloche,  en  attendant  que  je  pusse  le  faire  moi-même.  Bien 
m'en  a  pris  ;  car,  lorsque  je  me  suis  présenté  chez  M.  Bollée,  le 
fondeur  Orléanais  très  connu,  la  cloche  n'existait  plus. 

Voici  le  texte  de  l'inscription,  tel  qu'il  m'a  été  fourni  par 
M.  l'abbé  Tournemiche  : 

«  l'an  1771,  j'ai  été  bénite  par  m'"  François  bordes,  cvré 

DE  VtNCY  (sic).  —  [et]  NOMMÉE  SYMPHORIKN  (sic)  PAR  HAVLT  ET 
PVISSANT  S.  G""  ET  M""*"  lEAN  ANTOINE  CHARNY,  CHEVALLIER,  MARQVIS 
DE  Sl^-GOUTTES  (1),  CHEF  d'eSCADRE,  CHEVALLIER  DE  L'ORDRE 
ROYAL  ET  MILITAIRE  DE  S*  LOVIS. 

C  ET  MARIE  FRANÇOISE  DE  MENOV  DE  GHARNISAY,  DAMOISELLE 
ET  DAME  DE  VENCY,  MAGHAVD,  LA  MAIN  FERME  ET  AVTRES 
LIEVX.    » 

J'ajouterai  quelques  renseignements  sur  les  fiefs  de  Ma- 
chault  et  la  Mainferme,  qui  expliqueront  la  présence  des  per- 
sonnages mentionnés  dans  l'inscription  de  la  cloche  (2). 

I  Ij  Jean-Antoine  de  Ctiarry,  marquis  des  Gouttes. 

^2)  Ces  renseijjnements  sout  tirés  de  mes  titres  de  propriété. 


95  — 


MACHAULT 


Dans  la  première  moitié  du  XVP  siècle,  Machault  (ou  Ma- 
chau),  situé  dans  la  paroisse  de  Vennecy,  appartenait  à  «  Fran- 
çois TrifTault,  maistre  barbier  et  cirurgien  de  ceste  ville  d'Or- 
léans, demeurant  en  la  paroisse  de  Saint- Maurice  ».  Il  a  laissé 
son  nom  à  une  croix  qui  s'élève  à  l'angle  d'un  chemin  s'enga- 
geant  dans  une  portion  aliénée  de  la  forêt  d'Orléans,  et  qui  porte 
aujourd'hui  encore  le  nom  de  «  la  Croix-Triffault  >. 

L'érection  de  cette  croix  est-elle  due  à  un  pur  sentiment  de 
dévotion?  Devait-elle  perpétuer  le  souvenir  d'un  événement 
tragique,  d'un  accident  quelconque?  Je  ne  sais.  Toujours  est-il 
que  l'endroit  écarté  et  désert,  où  elle  s'élève,  a  toujours  passé 
dans  le  pays  pour  souteux  (1). 

François  TrifTault  et  Léonarde  Larousse,  sa  femme,  vendirent, 
le  6  mars  1552,  à  noble  homme  Jehan  Longuet,  greffier  de  la 
prévôté  d'Orléans,  «  le  lieu  et  mestairie  appelé  Le  Machau, 
ainsi  qu'il  se  comporte  et  poursuit  en  manoir,  maison,   four, 


grange  v. 


En  1617,  Machault  appartenait  à  François  Longuet,  écuyer. 
sieur  de  Courbanton,  Conseiller  du  lioi  et  Receveur  général  des 
bois  et  forêts  de  France,  au  département  d'Orléans  «  estant  au 
lieu  de  deffunct  noble  homme,  maître  Jehan  Longuet,  vivant 
sieur  de  la  Giraudière,  son  père  ».  Puis,  par  le  mariage  de 
Françoise  Longuet  avec  Nicolas  Brisson,  écuyer,  maître  d'hôtel 
ordinaire  de  Sa  Majesté  et  Trésorier  de  France  à  Orléans, 
Machault  passa  des  mains  de  la  famille  Longuet  dans  celle  des 
Brisson. 

Ces  derniers  paraissent  s'y  être  fixés  et  en  avoir  fait  leur  rési- 
dence. Nicolas  Brisson,  avant  de  mourir,  avait  exprimé  à  son 
fils  l'intention  verbale  qu'une  rente  de  4  livres  13  sols  9  deniers 
fût  donnée  aux  «  gagiers  et  fabriciers  »  de  Vennecy,  à  la  charge 

(1)  Se  dit,  dans  le  langage  du  pays,  d'un  lieu  peu  sûr,  où  l'on  n'est  pas 
en  parfaite  sécurité,  sans  cependant  se  trouver  précisément  en  danger. 
Les  mois  dangereux,  périlleux  seraient  trop  forts. 


—  9G    - 

par  eux  de  faire  célébrer,  chaque  année,  dans  la  chapelle  de 
Machault.  dédiée  à  saint  François  et  saint  Nicolas,  deux  messes 
les  9  mai  et  4  octobre,  jours  de  la  fête  de  ces  saints.  Ce  désir 
fut  fidèlement  observé.  Le  petit  bâtiment,  servant  autrefois  de 
chapelle  aux  habitants  du  manoir  de  Machault,  existe  encore  ; 
mais  il  est  aujourd'hui  affecté  à  des  usages  domestiques.  Il  n'a,  du 
reste,  et  ne  parait  jamais  avoir  eu  aucun  caractère  architectural. 

L'importance  féodale  du  fief  de  Machault  s'accrut  à  la  fin  du 
XVIP  siècle.  François  Brisson,  seigneur  de  La  Mainferme,  Tré- 
sorier de  France  au  bureau  des  Finances  de  la  Généralité  d'Or- 
léans, acquit  du  Chapitre  de  Sainte-Croix,  par  acte  notarié,  en 
date  du  15  janvier  1687,  le  droit  de  justice  haute,  moyenne  et 
basse  que  le  Chapitre  avait  en  l'étendue  de  la  paroisse  de  Ven- 
necy,  pour  en  jouir  avec  toutes  les  prérogatives,  droits  et  hon- 
neurs attribués  aux  seigneurs  hauts  justiciers.  Cette  acquisition 
eut  lieu  moyennant  une  somme  de  1,800  livres,  et]  fut  .sanc- 
tionnée par  lettres-patentes  du  Roi. 

Marie-Angélique  Brisson,  fille  du  précédent,  épousa  André 
de  Menou,  comte  de  Charnisay,  auquel  elle  apporta  Machault, 
la  Mainferme  et  le  droit  de  haute  justice  dans  la  paroisse  de 
Vennecy.  Ils  eurent  deux  filles,  Marie-Françoise  de  Menou  et 
Charlotte-Franc.oise,  laquelle  eut  pour  époux  Jean-Antoine  de 
Charry,  chevalier,  marquis  des  Gouttes,  comte  de  Denay-le-Vieil, 
seigneur  de  Rian,  Chartel,  etc.,  chef  d'escadre,  chevalier  de 
l'ordre  royal  et  militaire  de  Saint-Louis. 

C'est  ce  dernier  dont  le  nom  figurait  sur  l'inscription  de  la 
cloche  de  Vennecy.  Il  en  fut  le  parrain,  et  la  marraine  fut  sa 
belle-sœur,  Marie-Françoise  de  Menou  de  Charnisay,  damoiselle 
et  dame  de  Vennecy,  Machault,  la  Mainferme. 

Retirée  dans  sa  maison  de  Perpignan,  à  Orléans,  paroisse  de 
Notre-Dame-du  Chemin,  M"«  de  Menou,  à  laquelle  était  échue  en 
partage  la  seigneurie  de  Vennecy,  Machault  et  la  Mainferme,  se 
défit  de  ces  biens  au  profit  de  François-Georges  Papillon,  écuyer, 
seigneur  de  la  Salle,  Trésorier  de  France  au  bureau  des  Fi- 
nances de  la  Généralité  d'Orléans.  Il  était  stipulé,  dans  l'acte 
réalisé  le  5  mars  1773,  que  la  vente  comprenait  les  ornements, 


—  97  — 

le  calice  et  la  patène  servant  à  la  desserte  de  la  chapelle  de  Ma- 
chault,  et  que  le  sieur  Papillon  était  substitué  aux  droits  des 
seigneurs  de  Vennecy,  en  ce  qui  concernait  le  banc  seigneurial 
dans  l'église  et  l'acquit  des  messes  fondées  en  la  chapelle  de 
Machault. 

La  cure  de  Vennecy  était  à  la  nomination  du  Chapitre  de  Sainl- 
Avit  d'Orléans,  qui  levait  la  dîme  sur  une  partie  de  son  territoire. 


LA  MAINFERME 

Cette  métairie,  joignant  d'un  côté  les  terres  de  Machault,  de 
l'autre,  la  forêt  d'Orléans,  tréfonds  du  Roi,  était  possédée,  au 
commencement  de  l'an  1612,  par  noble  homme  Florimond 
Damain,  sieur  de  la  Marlinière.  Le  3  avril  de  cette  année,  la 
Mainferme  fut  vendue  judiciairement  et  adjugée  à  Gabriel  Fram- 
berge,  écuyer,  sieur  de  la  Bretache,  lequel  déclara  que  l'adju- 
dication était  pour  Hélie  de  la  Fons,  écuyer.  Contrôleur  de  la 
Maison  du  Pioi. 

Hélie  de  la.  Fons,  fort  bien  en  cour,  paraît-il,  obtint  de 
Louis  XIII  le  droit,  très  recherché  alors  par  les  riverains  de  la 
forêt,  «  de  faire  mener  paissonner  »  dans  la  forêt  d'Orléans, 
gardes  de  Gourcy,  Neuville  et  Vitry,  quarante  porcs  et  un 
verrat.  Les  considérants  de  celte  concession,  datée  de  mai  1611, 
sont  des  plus  flatteurs  pour  le  concessionnaire  :  «  Désirans,  y 
est-il  dit,  reconnoistre  les  longs,  bons  et  agréables  services 
que  nostre  cher  et  bien  amé  Hélye  de  Lafons,  escuyer,  sieur 
de  la  Mainferme,  l'un  des  ControUeurs  ordinaires  de  notre 
maison,  a  cy-devant  rendus  au  feu  Roy,  nostre  très  honoré  sei- 
gneur et  père  que  Dieu  absolve,  et  à  nous  depuis  nostre  advene- 
ment  à  la  couronne,  lesquels  il  nous  continue  encore  chascun 
jour,  et  pour  lui  donner  occasion  de  persévérer  de  bien  en 
mieux  à  l'avenir,  Nous  luy  avons,  et  à  ses  hoirs,  successeurs  et 
ayans  cause,  seigneurs  de  la  Mainferme,  par  l'avis  de  la  Royne 
régente,  nostre^très  honorée  dame  et  mère,  donné  et'octroyé....  » 

Catherine  de  la  Fons,  fille  du  précédent,  épousa  noble  homme 


—  98  — 

Pierre  Lemaire,  «  sieur  Dumuis  >■>,  Conseiller  du  Roy,  rece- 
veur des  tailles  en  l'élection  d'Orléans.  A  leur  mort,  la  Main- 
ferme  échut  par  acte  de  partage  de  1662  «  à  vénérable  et  dis- 
crète personne,  M^  Nicolas  Lemaire,  prêtre  de  l'Oratoire  de 
Jésus,  au  couvent  de  l'institution  dudit  Oratoire,  à  Paris  d,  et 
Thérèse,  sa  sœur,  mineure,  chacun  pour  moitié.  Ils  l'échan- 
gèrent, le  20  mars  4668,  pour  certaines  rentes,  avec  Nicolas 
Brisson,  sieur  de  Machault,  dont  il  a  été  parlé  plus  haut,  et  qui 
réunit  ainsi  les  deux  terres  qui  n'ont  plus  été  disjointes  depuis. 
Les  bâtiments  de  la  Mainferme  ont  été  démolis  en  1818,  et 
les  terres  réunies  à  celles  de  la  ferme  de  Machault. 

Si  je  n'ai  pu  retrouver  chez  M.  Bollée  la  cloche  de  Vennecy, 
le  hasard  m'a  mis  en  présence  d'une  cloche  fort  ancienne,  qui 
m'a  paru  remonter,  au  moins,  au  commencement  du  XVP  siècle. 

Celte  cloche,  du  poids  de  155  kil.,  provenait  de  l'église  de 
Clion  (Indre);  mais,  originairement,  elle  avait  appartenu  à  la 
petite  paroisse  du  Tranger,  canton  de  Chàtillon-sur-lndre. 

Voici  ce  que  j'y  ai  lu,  non  sans  quelque  étonnement  :  S.  Ra- 
phai'l.  Virgo  Dei  genilrix  sit  nohis  vasiliatrix  (sic). 

Ce  dernier  mot  n'a  aucun  sens  ;  mais  les  interversions  de  lettres 
ne  sont  pas  rares  dans  les  vieilles  inscriptions  campanaires  ;  des 
fautes  grossières  même  s'y  relèvent,  dues  à  la  négligence  ou  à 
l'ignorance  de  fondeurs  illettrés.  Je  pense  donc,  qu'au  lieu  de 
vasiliatrix,  il  faudrait  lire  avsiliatrix,  c^ est-h-d'ire  auxiliatrix. 
Vu  et  le  V  sont  souvent  représentés  par  le  même  caractère,  et 
l'emploi  de  Ys  pour  l'a;  n'a  rien  de  surprenant,  surtout  si  l'on 
tient  compte  de  la  prononciation  de  cette  dernière  consonne 
dans  certains  pays  et  dans  certains  mots. 

C'est  donc  l'hexamètre  suivant  qu'il  faudrait  lire  sur  la  cloche 
du  Tranger,  dont  l'inscription  devrait  être  ainsi  rectifiée  : 

s.    RAPHAËL 
VIRGO    DEI   GENITRIX   SIT   NOBIS   AUXILIATRIX. 

On  remarquera  que  la  fin  du  vers  rime  avec  la  césure  du 
milieu,  ce  qui  constitue  le  vers  léonin. 


—  99  — 

Les  invocations  à  la  Vierge  sont  fréquentes  dans  les  inscrip- 
tions campanaires.  Elles  présentent  souvent  de  ces  rimes  ou  de 
ces  consonances  fort  en  vogue  au  mojen  âge. 

En  voici  quelques  exemples  (1  )  : 

f  VIRGO  CORONATA,  DUC  NOS  AD  REGNA  BEATA. 

f  SANCTA  MARIA,  SANAM  SERVA  CAMPANAM. 

f  PROTEGE,  VIRGO  PIA,  QUOS  CONVOCO,  SANCTA  MARIA. 

L'hexamètre  de  la  cloche  du  Tranger  est  peut-être  emprunté 
à  quelque  texte  liturgique  qui  m'échappe.  Les  trois  premiers 
mots  se  retrouvent  au  commencement  d'une  hymne  qui  figure 
dans  le  bréviaire  Orléanais,  à  l'office  de  la  Vierge  : 

Virgo  Dei  genitrix,  qiiem  tohis  non  capit  orhis... 

Pauvre  cloche  du  Tranger,  elle  a  redit  pendant  bien  des 
siècles,  bien  innocemment,  un  bien  gros  barbarisme  ! 

(1)  BLA.VIGNAC,  La  Cloche,  Études  sur  son  histoire,  p.  135. 

G.  VIGNAT. 


TOME  XI.    —  BULLETIN  N"  156. 


-  100 


DIGNITAIRES   ET  CHANOINES 

DE    LA 

COLLÉ&IiLE   DE    SAINT-ÀIGNAN 

D'ORLÉANS 
Par   m.   Ch.    CUISSARD 


Le  chapitre  de  Saint -Aignan  a  joui  d'une  grande  célébrité 
jusqu'à  la  Révolution.  Les  rois  de  France,  depuis  Hugues 
Capet,  se  sont  glorifiés  de  porter  le  titre  d'abbés  de  cette  collé- 
giale, et  Charles  de  France,  fils  de  François  P"",  fut  le  dernier 
qui  prit  cette  qualification. 

On  comptait  cinq  dignitaires  :  le  doyen,  le  sous -doyen,  le 
chantre,  le  sous- chantre  et  le  chèvecier.  Il  y  avait,  en  outre, 
les  trois  prévôtés  de  Thillay,  de  Sologne  et  d'Herbilly.  Le 
30  juin  1606,  Antoine  de  Gyvès,  chanoine  et  conseiller  au  siège 
présidial  d'Orléans,  en  fonda  une  quatrième  qui  fut  appelée 
prévôté  de  Sougy  ;  elle  était  à  la  collation  du  chapitre,  et  le 
titulaire  devait  avoir  rang  du  côté  du  chantre  et  occuper  la  stalle 
la  plus  voisine  de  celle  de  ce  dignitaire.  Antoine  en  fut  pourvu; 
mais  cette  dignité  ne  lui  survécut  pas,  malgré  les  grands  biens 
qu'il  abandonnait  au  chapitre  pour  cette  fondation. 

A  ces  hautes  dignités  étaient  jointes  deux  prébendes  régu- 
lières affectées  aux  prieurs  de  Saint-Hilaire  et  de  Saint-Flou, 
d(!ux  senii- prébendes  et  trente-deux  stalles  de  chanoines. 

Hul)ert  a  donné  la  liste  des  grands  dignitaires,  je  l'ai  com- 


—  101  — 

plélée  et  rectifiée  en  plusieurs  endroits.  J'ai  ajouté  les  noms  de 
tous  les  autres  chanoines  et  pris  soin  de  donner,  avec  le  numéro 
de  leur  stalle,  l'année  où  ils  ont  vécu,  en  suivant  l'ordre 
alphabétique. 

Pour  ce  travail,  j'ai  mis  à  contribution  tous  les  manuscrits  de 
notre  bibliothèque,  qui  nous  ont  laissé  quelques  souvenirs  de 
Saint' A.ignan,  surtout  le  manuscrit  278;  je  n'ai  songé  qu'à 
faire  revivre  la  gloire  de  notre  plus  antique  collégiale. 


ABR  EVI ATIONS 

D.  =  Doyen. 
S.-D.  =  Sous-doyen. 

G.  =  Chantre. 
S.-G.  =  Sous-chantre. 
Gap.  =  Chèvecier. 
Th.  =  Prévôt  de  Thillay. 
Sol.  =      —      de  Sologne. 
Herb.  =      —      d'Herbilly. 
Hil.  =  Prieur  de  Saint-Hilaire. 
FI.  =      —      de  Saint-Flou. 
S.-P.  =  Semi-prébendé. 

+  Annonce  une  fondation  avec  le  jour. 
Les  chiffres  indiquent  la  stalle, 
La  date  désigne  l'année  de  la  dignité. 


Acharie  (P.),  S.-G.,  1471  ;  13, 

1479. 
Acheriis  (Blasius  de),  1302. 
Adeneau  (Aignan),  8,  29  nov. 

1743-h28janv.  1744. 


Aillebons  (Ant.),  20,  1573. 
Alix,  S.-P.,  1790. 

-      (Laur.  Fr.)  31,  30  mars 

1753  ;  9,  1754. 
Allabat  (Jacq.),  24,  1525. 
Alleaume  (Gilles),  24, 1580. 
Amyot  (J.),  S.-P.,  1552. 


102 


Archenboldus,  C,  1090. 
Arconville  (André  d'),  S.-D., 

1357. 
Arlet  (P.  d'),  7,  1549. 
Artérier  (L.),  +  25  août. 
Asse  (Renauld),  Cap.,  1573. 
Aubclin  (Réginald).  C,  1435; 

D,,  1454  +  1er  janv.,  7  janv., 

27  déc. 
Aubereau  (Ch.),   19,   5  .sept. 

1701. 
Aubereau   (Th.),  31,   22  juin 

1G94  +  21  déc. 
Aubert  (Jacq.),  22,  1G40. 
Aubry,  1790. 

—  (Michel),  16, 4  oct.  1741. 
Audebert   (Jacq.),    31,   1533; 

11,  1570. 
Aulis  (Guill.  de),  20,  XVe  s. 

—  (Imbert  de),  26,  XV^  s. 
Autin  (P.),  20,  1532. 
.'Vutorneau  (Aig.),    8,  2   nov. 

1743  -  2  mars  1744+22 janv. 
Auvray  (Jacq.),    14,   1627    -|- 
l"^'  t'év. 

—  (P.),  14,  1576. 

—  (P.  junior),  14, 1626. 
Avoisia  (Nie.  de),  +  21  juin, 

24  nov. 


Badoux  (J.),  28,  1594. 
Baguenault  (Marin),  5,  22  fév. 

1691  +  28  cet. 
Barbedienne  (J.),  23,  1459. 
Barbedor  (Jér.),  21,  1530. 
Barberiis  (.\malricus  de),  C, 

1384. 


Barbin   (J.),   S.-D.,  1467;   19, 
1479. 

—  (Pierre),  S.-D.,  1461. 

—  (Raoul),  Ilerb.,  1471 
+  25  juil.,  10  sept. 

Bardis  (Gilo  de),  S.-D.,  1212. 
BarrauIt(Abraham),14, 14juil. 

1055. 
Bary(Th.),  14,1563. 
Bassa  (J.),  22,  30  mars  1707. 
Basdoux  (J.),  Sol.,  1587. 
Baudoin  (Nie),  Hil.,  1636. 
Baudry  (Guil.),  S.-C,  1220. 
Bautrot  (J.),  1773. 
Beaubois  (de),  1790. 
Beauharnois  (Aig.),  26,  1532. 

—  (P.),  26,  1521. 
Beausse(Michel  de)  S.-P.  ,1710. 
Bechebien  (P.),  2,  XVe  s. 
Benoist   (J.),  27,    1587  ;    G., 

21  avril  1601. 

—  (J.),S.-G.,  1627+8  mars 

1630. 

—  (Liphard),  S.-P.,  1610  ; 

30,  1613  +  26  mars, 

24maietl4nov.  1644. 

Bergeret  (Germain),  25,  1552. 

—  (J.)  30, 1577. 
Bernard  (J.),  14,  XVe  g. 

—  (J.),  Herb.,  1480. 

—  (J.),  14,  1504. 

—  (Michel),  18, 1er  av.  1529. 

—  (P.),  14,  1503. 

—  (Steph.),  14,  XVe  s. 
Dernier  (J.),  FI.,  1470. 
Bertère,  S.-G.,  1214. 
Bertheau,  1790. 

Berthelot  (J.),  12,  1506,  con- 
seiller. 


—  103    - 


Bescot   (P.    de\   1643,     con- 
seiller. 
Besse  (P.  de),  49,  1510. 

—  (P.nouz6de),5,26janv. 
1709. 

Bèze  (Audebert  de),  4,  1535. 

—  (J.  de),  4,  1519. 

—  (Nie.  de),  4,  1516,  con- 
seiller. 

Billard  (P.),  15,  1480;  Herb., 

1483. 
Billet  (Hugue),  1451,  docteur. 
Biaise  (Nie),  5,  19  juil.  1672. 
Blanche  (Mich.),  Sol.,  1G88. 
Blanchetière  (Fr.),  31,  XVIe  s. 

-1-  23  déc. 
Blanquet  (Aign,),   Hil.,  1558. 
Blanvillain,  1790. 
Blavette   (Jér.),   Gap.,  8  fév. 
1699. 

—  (Micli.),  1,  9  marsl687. 
+  28  mars. 

Blondeau    (Jacq.-Mich.),     19 

oct.  1773. 
Blondel  (Fr.),  Til.,  1457. 

—  (J.),  Til.,  1465. 

Bobin  (Jacq.),  17,  1600;  FI., 

1625. 
Boilève  (Gui),  Sol.,  1475  ;  27, 
1480. 

—  (J.),  Cap.,  1425. 

—  (Jos.),  FI.,  23  juil.  1725, 

—  1er   oct.  1777. 

Boinard  (Alexandre),  9,  1617. 

—  (Martin),  6,  1590;  Cap., 
1614. 

—  (     —     ),  9,  1636. 
Boiscauminus  (J.),  S. -G.,  1365. 
Boisson  (J.),  1368. 


Boitet  (Edouard),  Sol,  1651. 

—  (J.),  Sol.,  1641. 

—  (P.),  .3, 1616;  Sol. ,1636. 
Boitier  (Guill.),  26,  1541. 
Bomberault(J.),  4,  1532. 
Bonnemet  (P.),  17,  12  mars 

1693  +  5  fév.,  16  mai,  17 

oct.  1735. 
Bonnières  (de),  Gap.,  1790. 
Bontemps  (J.),  Hil.,  1476. 
Borde  (Aign.),  S.-G.,  1665  ;  18, 
3  juil.  1661   -h  6  mai. 

—  (P.),   S.-C,  1689;     18, 
7  mars  1689. 

Bordereau  (Denis),   9,   1550  ; 
G.,  1550;  Herb.,  1562. 

—  (Guill.),    9,    1520;    G., 
1549. 

Bordier,  S.-P.,  1790. 
Boreau  (Mich.),  13,  1571. 
Boucart  (Guill.),  12,  1498. 

—  (J.),    12,   1450;  évêque 
d'Avranches,  1453-1484. 

Boucher  (Denis),  S.-G.,  XVIe  s. 

—  (J.),  1479. 

—  (J.),  5,  1570. 

—  (Jacq.),  26,  1468. 

—  (Jacq.),  24,    1635  +   8 

janv.  1642. 

—  (Marin),  8,  1010. 
Bouchier  (Denis),  18,  1590. 

—  (J.),  18,  1501. 
Boucquin     (L.),     21,     1600; 

Herb.,  IGIO. 
Boudeau  (Christ.),  10,  1015. 

—  (Firmin),  30, 1573. 
Boudeau  (Fr.),  30,  1580. 

—  (Guill.),  10,  1600. 

—  (Martin),  10,  1005. 


104  — 


Boudeau  (Mich.),  +  25  avril. 
Boulard  (Jacq.),  23,  1G0O. 

—  (L.),  23,  1580. 
Bourdeau  (Guill.),  Cap.,  1599. 
Bouret(J.),  S.-P.,15nov.l690. 
Bourgeois   (J.),    13,   15   juil. 

1585. 
Bourget   (Fr.  de),  Hil.,  1551. 
Bourgoin  (J.),  7,  1477  ;  G.,  29 

août  1477. 
Bourgogne  (Etienne),  25, 1642. 

—  (Fr.),  25,  1624. 

—  (Jacq.),  25,  1628. 
Boutalou  (Mich.),  30  mai  1755. 
Boutelou,  Til.,1790. 
Boutret,  S.-P.,  27  sept.  1745 

+  2  juil.  1790. 
Boyer,  Herb.,  1790. 
Brachet  (Ant),  22,  1580;  12, 
1584. 

—  (Ant.),  28,  1591  ;  S.-D., 

1598. 

—  (Charles),   2,  XVIe  s.  ; 

12,1598;  S.-C,  1598. 

—  (Nie),  3,  XVû  s.  ;    12, 

1498,  conseiller. 

—  (Nie),  12,  1588. 
Brament  (L.),  16,  1627. 
Brasseux  (J.  Nie),  31,  29  mai 

1726  +  6  déc    et  5 
oct.  1745. 

—  (Nie),  19,  2  juil.  1733. 
Briamct  (J.),  15,  1497. 
Brilhac  (Christ,  de),  24,  1482, 

cvèque  d'Orléans. 
Brissonnet  (J.),'^1497,  abbé  de 
Blanche-Couronne. 

—  (Rolj.),  20,  I/.92,  arche- 

vêque de  Reims. 


Brissot  (Lucas),  30,  1524. 
Broardi  (Guill.),  Cap.,  1286. 
Broart  (Anselme),  Sol.,  XlVe  s.; 
8,  XI V«  s. 

—  (Lancelin),    Sol.,    vers 

1301. 
Broquemont  (Pantaléon  de), 

31,  1498. 
Bruère  (Phil.),  S.-P.,  15  nov. 

1690;  11,  24  juin  1694 

-l-  25  janv. 

—  (Phil.),    Cap.,    7    mai 

1709;  Til.,  1724. 
Bruneau  (J .),  14, 1509,  docteur. 

—  (Mich.),  18, 1659  ;  Cap., 

16  nov.  1659. 
Bucy  (Mich.  de),  D.,  10  mai 
1505-1511. 

—  (P.  de),  4,  1507,  con- 

seiller. 
Bueylet  (L.),  1395,  docteur. 
Bufîetière  (L.),  31,  XVe  s. 
Bugy  (J.),  4- 24  juin. 
Bulcensis  (Et.),  C,  1259. 
Bureau  (Jac.  du),  C,  1273. 


Cabart,  1790. 

Cadulous  ou    Cadurcus,    D., 

1178-1192. 
Cahouet  (J.),  6,  25  fév.  1663. 
Cailleau  (Guill.),  G. ,1451  ;  11, 
1454. 

—  (.1.),  D.,  17  sept.  1460- 

1479. 
Candavid  (Denis),  14, 1566. 

—  (Guill.),  S.-P.,  1552. 
Canlay  (Edmond),  S.-P.,  1580; 

Sol.,  1598  -i-  10  nov.  1599. 


—  105 


Capella  (Sim.  de),  S.-C,  1285. 
Carnel  (Rob.),  16,  1627. 
Carpault    (Guill.),    9,    1484; 

Sol.,  1501  +  22  juin. 
Cassin  (Cl.),  FI.,  1593-1-ler  nov. 

—  (Jos.),  10,  14  janv.  1679 

+  12  avril  1693. 

—  (L.Fr.),10,20avr.  1691 
+  14  et  30  juin,  10  août. 

Censerie  (P.   de  la),    Herb., 

1450,  témoin  dans  le  procès 

de  Jeanne  d'Arc. 
Chalo  (Sim.  de),  Gap.,  1328. 
Ghalot  (Mathurin),  29,  1626. 
Ghambly  (Odoartde),  D.,  1331. 
Ghampgirault    (Ch.    de),    12, 

1571;  G.,  1572;  Herb.,  1572 

4-  4  avr.  1576. 
Chapelain  (Ant.),  31,  27  juill., 

1733+  22  et  30  déc.  1738. 
Charpentier  (Rob.),  Hil.,  1508 
4-  3  janv.  et  2  juill. 

—  (Sylvestre),  Hil.,  1498. 
Chartier  (André),  15,  1599  + 

18  cet. 
Gharton  (P.),  7,  29  juill.  1700 

+  18  nov. 
Chassaing  (Ant.),  S.-P.,  10  nov. 

1734;  31,  1er  janv.  1739  + 

17  janv.  et  3  avr.  1742. 
Chastin  (L.),  22,  1500. 
Chedemy  (Math.),  4,  1480  + 

5  avr. 
Chemery  (J.),   27,  1400;   D., 

1415. 
Chenu  (J.),  FI.,  1512. 

-  (J.),  27,  1542. 

—  (Jacq.),  Cap.,  1545. 
Cheré  (Cl.),  29,  1532  ;  16, 1545. 


Gheré  (Et.),  11,  1588. 
Chéritte  (Guill.),  C,  1320. 
Chery  (J.  de),  1368;  D.,  1377- 

1412. 
Chevallier  (Jos.),  16,  10  fév. 
1672  +  17  juill. 

—  (Jos.),  Til.,  1704. 
Chiquand,  1790. 

Cholard  (Cl.),  21,24  déc.  1693 
+  20  mai,  6  juin  1712. 

Cholet(J.),  31,1593;  30,  1598 
+  25  avr. 

Chomery  (Gilles  de),  28, 1593. 

—  (J.  de),  D.,  1412. 
Choppin  (David),  4, 1588;  S.-C, 

1588;   S.-D.,  16  oct. 
1598;  G.,  23  août  1599 
+  1601. 
Choppin  (Nie),  23  sept.  1599  ; 
4, 1601 +  9  avril  1639. 

—  (Théodore),  4,  1602; 
S.-C,  21  juil.  1617;  C,  12 
nov.  1629  +  9  nov. 

Clément  (Laur.),  31, 1475  ;  28, 
1498  +  28  juil. 

Glotereau  (Vinc),  1599,  doc- 
teur. 

Clutin  (P.),  1532,  président 
aux  enquêtes. 

Cocher  (Ant.),  16,  1569. 

Coeffart  (Jacq.), 23, 1540  +  l«r 
fév. ,  24  mars. ,  1 3  et  14  août, 
7  et  8  déc. 

Colas  (Alph.),  Sol.,  1717. 

—  (Cl.),  24,  5  mars  1681. 

—  (J.  Fr.),     Til.,    1766-3 

nov.  1772. 

—  (Nie),  24,  28  novembre 

1689. 


—  106  — 


Colas    de    Montdru    (Alph.), 

Til.,  1721  +  15  mai. 
Colas  des  Francs  (L.),  27,  2 

nov. 1702  -  29juin  1731  + 

1G  juil. 
Colleau  (J.),  11,  -1560. 

—  (Roch),  24,  1575  +  31 
mai,  0  juin  et  16  août. 

Collin  (Toussaint),  Hil.,  mars 

1707  +  14  janv. 
Colom  (Hervée),  4, 1516. 
Gompaing  (Ch.),  26,  1493. 
Compaing  (J.),  1420. 

—  (Guill.),  Cap.,  1429. 

—  (Guill.),    24,  1468;    10, 

1479. 

—  (L.),  25,  1064. 

—  (P.),  Cap.,  1451,  témoin 
dans  le  procès  de  Jeanne 
d'Arc. 

Compans  (Cl.  de),  +  29  avr. 
Constant  (Ant.),  4,  XVIe  s. 

—  (Jacq.),  6,  8  juin  1576. 

—  (J.),  27,  1450. 

—  (P.),  S.-C,  1532. 
Contes  (Aign.  des),  23,  1561. 

—  (Ant.    des).  Sol.,  1512. 

—  (Ant.  des),  Herb.,  1545. 

—  (Ant.  des),  23, 1551  ;  15, 

1560;  C,  1561. 

—  (Ant.  des),  C,  29  mai 

1587. 

—  (Nie.  des>,  23,  1525. 

—  (P.  des),  23,  1522. 
Corbeau  (Gervais),  8,  1505. 
Corbie  (André  de),  18,  1541. 
Cordier  (Mathieu),  S.-P.,  1553. 
Coste    (J.),    4,  20  janv.  1737 

+  16  nov.  1754. 


Gosté  (Mich.),  18,  1628;  Cap., 
12déc.  1639  +6  sept. 

—  (P.),  16  nov.  1754. 
Couart  (Cl.),  10,  1580. 
Cougniou  (P.),  24,  1533. 
Cougniou   (Mich.   de),  30,  17 

mai  1707;  22,  8  sept.  1712 
-f-  'i9  sept. 
Gourbeville  (Alph.    Roumain 
de),D.,  20 mars  1677. 

—  (Mich.     Roumain    de), 
D.,  17  août  1054  +  15  mai. 

Gourtin  (L.),  Cap.,  1574. 
Crespy  (Conrad  de),  Til.,  1293, 

—  (Guill.    de),    D.,    1273- 

1286. 

—  (Odo   Giffart   de),     D., 

1293. 
Crosnier,  S.-P.,  7  nov.   1752 

+  3  avril  1773. 
Guneo  (Petrus  de),  1368. 
Curault  (L.),Sul.,  1603. 


Dabonde  (L.),  FI.,  16  juin  1678. 
Dadoué  (Ant.),  31  déc.  1721  ; 

9,  6  mai  1725  +  4  janv.  et 

21  oct.  1754. 
Dagonne  (J.),  S.-P.,  1454  +  3 

mars. 
Daguin  (Guill),  S.-C,  1400. 
Damain  (Jacq.),  Herb.,  1576. 
Damon  (Jacq.),  11,  1484. 
Danguy  (Léger),  25, 1689  ;  21, 

18  août  1693. 
Daniel  (Guy),  Til.,  1415. 
Dauvilliers    (Cl.),    8,    7   avr, 
1690  +  6juin. 


-  107  — 


Dauvilliers  (Nie),  8,  2G  juil. 

1639  4-  5avr.  1690. 
David  (J.),  D.,  1430. 
Debesse  (P.),  26  janv.  1707. 
Debrament  (Pantaléon),  S. -P., 

1479. 
Deguierchi  (Guill.),  FI.,  1362. 
Delaborde,  C,  1790. 

—  (L.),     S.-C,    22     sept. 

1741;  Herb.,  1752. 
Delachaussée  (P.),  30,  1568. 
Delagrange  (J.),  26,  1628. 

—  (P.),  26,  1632. 
Delanoue  (J.  FI.),  1567. 
Delaporte  (Lazare),    4,    1531. 
Delaroche  (L),  S.-P.,  1586. 
Delassy  (Jacq.),ll,  1510. 
Delaunay  (Godefroy),  6,  1567. 

—  (Jacq.),    Herb.,    +    1" 

mai. 
Deloynes  (Gentien),   S.-P.,   6 
sept.  1664  +  11  déc. 

—  (J.-B.  Gentien),  30,  26 

sept.  1737  ;  27,  1742 
+  23  fév.  et  29  avr. 
1753. 

—  (L.— de  la  Royauté),  22, 

21  nov.  1632  +  15 
août  et  8  sept.  1692. 

—  (Nie),  21,  1630. 

—  1790. 

Denis  (Jacq.),  27,  1590. 

—  (Jacq.),    S.-D.,   23  fév. 

1644. 

—  (J.),  FI.  1470. 
Denyson  (Fr.),  5,  26  juil.  1686. 

—  (Jacq.),  7,   1617   +    19 

mai  1644. 

—  Jacq  ),  5,  27  août  1690. 


Denyson  (J.),  28,  1646. 
Deschateaux  (Fr.),    FI.   1653. 
Desfriches    (Clém.    L  ),    29, 
26  juil.  1748  —  3  nov.  1752. 
Deshaies  (Biaise),  Hil.,  1550. 
Desmares,  1790. 
Desolles  (J.),  31,  XV^  s. 
Desouches  (Gilles),  S.-P.,  18 
mars  1692. 

—  fJacq.),  S.-P.,  27  avr. 
1696;  30,  9  sept,  1712;  22, 
14  nov.  1724  +  19  janv. 

Destat,  1790. 

—  (J.-B.),  Hil.,  10  juin 
1678. 

Didier  (Gervais),  1,  XVe  s. 
Dieulefist   (Math.),   8,    1490  ; 

Sol.,  1490. 
Dijon  (Ant.),  22,  1600   +    27 
sept.  1605. 

—  (L.),  22,  1605  +  24  avr. 

1627. 
Dinan  (Nie.  de),   1,   21    déc. 

1644  +  10  mai; 
Disme  (Fr.),  9,  9  avr.  1677  ; 

G.,  16  nov.  1708  +  18  mars 

et  7  sept. 
Dives  (Hippol.),  4,  1516. 
Dodier  (Gervais),  17,  1501. 
Doissery   (Rob.),    FI.,  XVe  s. 
Dorât  (Math.),  22, 1656;  S.-G., 

1663. 
Dosleau  (Th.),  18,  1546. 
Doulay  (Laur.),  31,  X Vie  s. 
Douon  (Jac.   de).  Sol.,  1490, 

professeur. 
Doyen  (Jos.),  Sol.,  1693. 

—  (L.),  Sol.,  -1718. 
Dr  afin,  1790. 


—  108 


Dubaï   (Hugue),   S.-D.,    12G0. 
Dubois  (Aig.),  S.-C,  1566. 

—  (Ant.),  19,  1509. 

—  (Cl.),  27,  1650. 

—  (J.),  S. -P.,  1553. 

—  (L.),  19,  1550. 
Dubuisson  (J.),  S.-D.,  1372, 
Ducloux  (Gentien),  2,  5  sept. 

1713+  30janv.  1720. 

—  (Jacq.),  14, 18  juin  1717 

+  24  sept.  1745. 
Ducoudray  (Edouard -Jacq.), 

15,  22  avr.  1750. 
Dufant  (Alain),  6, 14  août  1488. 
Dufos  (Nie),  29, 1629+  1G  juin 

et  17  nov. 
Dulieu  (P.),  1338. 
Dulong  (Guill.),  28,  14   août 
1662;  Herb.,  1703. 

—  (J.),  28,  1646. 

Dumas  (Et.),  30,  2  mars  1665 

+  15  avr.  1678. 
Dumesnil  (Jér.),  D.,  5  oct.  1551. 
Dunois(Et.  de),  Soi.,  1443. 
Durand  (Et.),  Cap.,  1605. 

—  (Et.),  S.-C,  28  fév.  1605. 

—  (Gilles),  Gap.,  27  sept. 
1621;  G.,  1er  avr.  1639  +  15 
juin. 

Duval  (Henri),  3,  1511. 

—  (P.),  26,  1028. 
~  (Sim.),  3,  1476. 

Duverger  (Germ.),  9, 1585. 

—  (J.),  9,  1577  +  8  sept. 
1585. 


Elias,  D.,  1093. 


Estargny   (Et.),   S.-C,   1570; 

5, 1575. 
Eude,  C,  1050. 


Fabri  (Hugue),  1521,  docteur. 

—  (J.),  30,  1407  ;  27,  1420. 
Fabry  (Bernard),  G.,  1390. 
Faucheux  (P.),  10,  1627. 
Febriarum  (Raym.),  1368. 
Ferraria  (Joach.  de),  1368. 
Ferret  (Guill.),  8,  XlVe  s. 
Ferry  (J.),  17,  1628  ;  10,  1638 

+  27  mars. 
Fesneau  (J.),  2,  1521. 
Fiennes  (Ant.  de),3  septembre 

1497. 
Filleau  (P.),  Herb.,  1549. 
Fiteau,  1790. 
Fleury,  1790. 

Fleury  (Pierre),  S.-C,  1551. 
Foilon  (Aig.),  13,  1501;  S.-C, 

1501. 
Folboucher  (J.),  Cap.,  1419. 
Fontaine  (Jacq.),  11,  16  févr. 
1607. 

—  (Jacq.;,  11,  1693. 

—  (Laur.),  11,18oct.l677. 

—  (Mich.),  11,  9  oct.  1676 
Fonte  (P.  de),  1329  ;C.,  1340- 

1344. 

Forest  (J.  de  la),  Herb.,  1259. 

Formay  (Nie),  16,  1582. 

Forme  (Nie),  1618,  sous-maî- 
tre de  la  musique  de  la 
chapelle  du  roi. 

Foubert  (Ant.),  21,  1574  + 
27  avr. 


109 


Fougeteau  (Mesmin),  28, 1605  ; 

Herb.,  1610  +  29  juin. 
Fougeu  (Gh.),  21,  1590,  abbé 
de  Saint-Euverte. 

—  (J.),  30,  1644  ;  10,  28 

août  1049;  S.-P.,  1650. 

—  (P.),  29,  1646  -  4  févr. 
1661. 

Fourdy  (Abraham),  31,  1588 

+  16  mars. 
France  (Phil.  de;,  D.,  1142. 
Francechi  de  Boissemé  de  la 

Roulière   (Fr.),   Hil.,    1724. 
Fromental,  Hil.,  1790. 
Frot  (Mich.),  9, 1620  +  26  fév. 

1645. 
Frotté  (L.),  FI.,  17  sept.  1680. 
Fulco,  abbé,  IXe  s. 

G 

Gaillard  (Gh.),  D.,  8  oct.1546. 

—  (Jacq.),  D.,22  févr.1523. 

—  (Mich.),  10, 1480;  Herb., 
1480;  Gap.,  1482. 

Gallard  (Jacq.),  28,  1575. 

—  (Jacq.),  28,  XVJe  s. 

—  (Philbert),  28, 1535. 
Gallois  (Ant.),  Herb.,  1530. 
Garlande  (Et.  de),  D.,  1114. 
Garnier  (Fr.),  23,  4  juin  1674. 

—  (J.),  S.-P  ,  1551  ;  8, 1576 
+  31  déc. 

Garouge   ou   Jarrige  (Guill.), 

S. -G.,  1419. 
Garrault  (Ghrist.),  13,  1529; 

S.-G.,  1538. 

—  (J.),  12,  1545. 

—  (L.).  6,  XVIe  s. 


Gaubert  (Jacq.),  7,  27  mai 
1716  — 8  févr.  1761 +lcrjanv. 

Gaucourt  (L.  de).  G.,  29  août 
1477;  Til.,1477. 

Gaulier  (J.),  S.-D.,  6  mai  1747. 

Gefïrier,  1790. 

Genest  (Marin),  29,  1589. 

—  (P.),  29,  1597. 
Geofîroi,  G.,  1078. 
Geoffroy  de  Vitry,  1214. 
Georges  (Et.),  S.-P.,  1460. 
Germon  (Jacq.),  Hil.,  7  juin 

1704. 
Giffart  (Eude),  1411. 

—  (Jacq.),  23,  1500, 

Gilo  de  Bardis,  S.-D.,  1190- 

1212. 
Girault  (P.),   S.-P.,   1541    + 

2  juin. 
Godard  (J.),  S.-P.,  1576. 

—  (J.),  28, 1633;  S.-G.,  1637 
+  25  sept. 

Godoin  (Guérin),  17,  1507. 
Gofridus,  S.-D.,  1050. 

—  G.,  1169-1172. 
Goilonsvinot   (Jacq.    de),  24, 

10  juil.   1714  -1-27  fév.,  1er 

mars  et  11  avr.  1764. 
Gombaud,  1790. 
Gc^i-rand  (Nie),   25,  22  août 

1701  4-9  janv.,  8  et  10  déc. 

1721. 
Goulas(P.),  12,  1569. 
Goulu  du  Plessis  (Flor.-Fr.), 

13,  0  nov.  1724;  Gap.,   30 

mars  1725. 
Goupy  (Mich.),  8,  1590. 

—  (Roch.),  8,  1583  +  20 
juin  et  22  déc. 


-   ilO  — 


Goury  (Honoré),  3,  -0  avr. 
1744. 

Goyer  (Fr.),  9,  1596  +  G  oc- 
tobre. 

Grasdoux  (Phil.),  i216. 

Grata  (Gaspar),  3,  27  déc. 
1G77  +  6  avr.  1708. 

—  (J.),  3, 1718,  +  31  janv. 
et  1er  mai  1720. 

Gravier  (Jacq.),  +  25  juil. 
Gregorius,  Cap.,  1214. 
Grésille  (Guill.),  S.-C.,  13  juin 

1451. 
Gresle  (Guill.),  24,  1522. 
Greslot  (H.),  1,  12  mai  1542. 
Grimault  (Mich.),  31,  31  mai 
1702  +  31  janv. 

—  (Mich.),16,leroct.  1717 

—  12  oct.  1744. 

—  (J.),  Hil.,  11  mars  1748. 
Grosil  (Adrien),  23,  1631. 
Groslot  (H.),  7, 1544;  11, 1545. 
Grunel  (Cl.),  9, 1571. 
Guaigneulx  (Guill.-L.),  27,  30 

sept.  1748. 

Guari  (Mich.),  23,  1521. 

Guarinus,  S.-D.,  1140;  Cap., 
1172. 

Guélis  (Germain  "Vaillant  de), 
1586,  évêque  d'Orléans. 

Guéret  (Sévin),  23,  1458,  doc- 
teur. 

Guerety  (Sim.),  profes«",  1458. 

Guérin  (Christ.),  15,  ter  oct. 
162G  -}-  18  oct. 

—  (Fr.),  Hil.  12  nov.  1656 

-{-  80  ?ivr. 

—  (Paul),  3, 5  nov.  1745- 

15  juin  1763. 


Guérineau(Denis),Sol.,l"aoùt 

1731. 
Guéry  (Mich.),  12,  1551. 
Guiard  (Laur.),  4, 1516. 
Guidonne  (Guido),  1,  XI Ve  s. 
Guillelmus,  D.,  1201-1207. 
Guillon  (Fr.),  23,  1664. 
Guimoneau  (Hilaire),  29, 1537. 
Guinnebaud,  1790. 

—  (L.-Guill.),  S.-P.,1739; 

29,  6  nov.  1752. 

Guison  (J.),  10,  1485. 

Guyardi  (Gilles),  26,  XVe  s. 

Guyenne  (F.-  Denis  de),  30, 
24  fév.  1742;  4,  18 
nov.  1754  +  14  fév. 

—  (Jacq.  de),  14,  1709  + 

6  mai  1717. 
Guyet  (Germ.),  1,  1552. 

—  (Nie),  1,  30  sept.  1577; 

S.-D.,  lOavr.  1600. 
Gyvès  (Ant.  de),  12, 1600. 

H 

Halaire  (Denis),  Hil.,  28  janv. 

1686. 
Halmée  (P.),  30,  1566. 
Hanapier   (Ami),    FI.,  5  oct. 

1703  -f-  26  juin. 
Hardouin(P.),  S-C.,2juinl752. 
Harlay  (Ch.  de),  10,  1559. 
Hatteau  (Nie),  S. -P.,  1470. 
Hatton  (J.),  Til.,  1573. 
Hazard  (L.),  25  juin  1731  + 

2  oct. 
Heere  (Cl.  de),  Herb.,1655. 

—  (Denis  de).  Sol.,  1600; 

D.  23  juin  1624. 


Ileere  (Denis  de),  Herb.,  1649. 

—  (Jacq.de),  13, 1624;  D., 

6  avr.  1626. 

—  (Nic.de),  D.,  4  fév.  1597 

+  22  juin  1624. 
Ilegron  (Gilbert),  2,  20  nov. 

1702  +  29  juin. 
Ilenricus,  D.,  1237-1245, 
Ilerbault  (J.  de),  23, 1519. 
Herberdus,  G.,  1221. 
Herny  (J.),  1,  XV^  s. 
Hervé  (J.-Bapt.),  13,  15  oct. 

1585. 
Herveus,  G.,  1140. 
Hilaire  (Cl.),  Sol.,  1542. 
Hilaire  (Grég.),  5,  1464  +  20 

oct. 
Houzé,  1790. 

—  (Fr.),10,26juil.  1705  + 

14  janv. 
Huault  (Jacq.),  4,  4494. 
Hubert,  1213. 
Hubert   (Rob.),    4,   31    mars 

1639;  S.  G.,  4 mai  1646;  G., 

15  juin  1650. 
Hue(Gl.), 11, 1465;  Herb., 1477. 

—  (Gl.),  11,  1550. 

—  (Fr.),  +  31  août  et  13 

oct. 

—  (Guill.),  19,  1498;  12, 

1520. 

—  (Guill.),  24,  1518  +  19 

sept. 
--    (Guill.).  12,  1592. 
Hugue,  D.,  1070. 
Hugue,  G.,  1233. 
Hugue  de  Vitry,  1213. 
Humery  (L.),  4,  3  nov.  1693; 

G.,  1693. 


111  — 

Humery  (Rob.-Fr.),  G.,  7  levr. 
1694  +  9  sept. 

—  (Vincent),  4,  10  nov. 
1694;  G.,  4  sept.  1708 
+  22  janv. 

Hurault  de  Chiverny  (Jacq.), 
D.  20  sept.  1499-1505. 

—  (Rob.),  Sol.,  1501. 
Hurelli  (P.),  20,  XV^  s. 


Inhelot  (Guido),  29,  1487. 
Issy  (André  d'),  24,  1538. 
—    (Guill.  d'),  D.,  1366. 
Italici  (J.),  29,  1479. 


Jacob  (J.),  S.-P.,  1639. 
Jacobus,  Gap.,  1231, 
Jacobus,  S.-D.,  1132. 
Jacques  (Edouard)  -f-  5  janv. 
Jamet  (Fr.),  22, 1536. 

—  (Fr.),S.-G.,  1573;  S.-D., 

13  juil.  1586. 
Jean  de  Mareau,  S.-D.,  1288. 
Joannes,  S.-D.,  1212. 
Jordanet  (Arnauld),  FI.,  1719 
-1-3  fév.,  5  mai  et2  juil.  1744. 
Joubert  (Nie),  10,  1600. 
Julien  (J.),  20, 1533  +  30  mars. 

—  (J.  junior),  20,  1549. 


La  Ferté(Macéde),  Sol.,  1446. 
La  Bar  (Jacq.  de),  1526,  con- 
seiller. 


—  ni 


Laetaldus,  D.,  1025. 
Laisy  (de),  Ilcrb.,  13G8. 
Lambert   (Jacq.),   2,  9   août 

1721  +  24  déc.  1754. 
Lamet  (Et.  de),  Til.,  1608. 

—  (Fr.  de),  Til.,  1592. 

—  (Léonardde), Til. ,1645. 
Landon  (J.),  30,  1475. 
Langlois  (Nie),  Cap.,  1471  ; 

28,1479;  S.-D.,  4  nov.  1482. 
Langlume  (J.),  27, 14  fév.  1648. 
Lanquetonnier   (Nie),  S.-D., 

1360. 
Lantes  (Girard),  1340. 
Laplanehe  (J.),  17,  1501. 
Largesse  (Guill.),  24,  1601. 

—  (Sim.),  24,  1029. 

La  Rivière  (J.  de),  23,  1496. 
La  Roche  (L.  de),  S.-P.,  1586. 
La  Saulecte  (P,  de),  17, 1450. 
La  Sauxerre  (P.  de),  1,  XVe  s. 
Lasne   (Gh.),    S.-P.,    9    août 

1715  ;  30,  12  août  1732. 
L'Aubespine  (Gilles),  27. 

—  (J.),  27. 
Lebeau  (J.),  Gap.,  1368. 
Le  Berruyer  (J.),  10,  1506. 
Le  Bossu  (J.). 

Le  Bouteiller  (Hugue),  S.-D., 

1281. 
Le  Breton  (Guill.),  G.,  1240, 

—  (P.),  19,  8  oct.  1746. 
Lebrun  (Anne),   S.-P.,   1582; 

5, 1588. 
Leclerc   CAnt.),   16,  l^i    déc. 

1056  +  11  fév. 
Lécluse  (P.  de),  20, 1595  ;  S.- 

G.,  15  mars  1630  -i-  29janv. 

1631. 


Lecoq  (Lucas),  28,  7  août 
1717;  Herb.,  1721 -1-20  fév., 
28  août  et  18  oct.  1742. 

Ledemé  (J.),  9,  1616. 

Ledoux  (Rob.),  S.-P.,  1552. 

Lefebvre  (P.),  22,  1560. 

Le  Feron  (Guill.),  Sol.,  1259. 

Lefondeur  (Mich.),20, 19ianv. 
1577. 

Legaigneulx  (G.-L.),  28,  30 
sept.  1748. 

Legonne  (Denis),  S.-P.,  1566; 
30, 1580. 

Legrand   (Fr.),    15,   19   mars 
1679. 

—  (Jacq.),  15,  3  nov.  1679 

-I-  7  janv. ,  3  fév.    et 
14  nov. 

—  (Mich.),     15,     25     oct. 

1697  — 3  juin  1716 -f 
25  oct. 

—  de  la  Caillaudière  (P.), 
4, 11  août  1705  +  10  mai  et 
1«  août  1744. 

Legros  (Nie),  29,  1600 -|-  29 

août. 
Le  Mahieux  (J.),  Til  ,  1663. 
Lemaire  (Nie),  Til.,  1435. 

—  (Jean),  Til.,  1655. 
Lemaistre  (Ant.),  S, -G.,  1477. 
Lemallier  (J.),  15,  1479. 
Lemasson  (Rob.),  22, 1540. 
Lemerle  (Jacq.),  Hil.,  1558. 
Lemoine,  Sol.,  1790. 

—  (J.),  S.-P.,  1625. 
Léodebode,  abbé,  VlJe  s. 
Leprévost  (Eustache),  26, 1540. 

—  (Gabriel),    D.,    13    fév. 

1537. 


—  113  — 


Leprévost  (Ives),  26,  XV^  s. 
Leroy  (Altin),  27, 22  sept.  1058. 

—  (Roger),  21, 1460. 
Lesauvage,  D.,  1436-1454. 
Lestoile  (P.    de),   28,    1517, 

docteur. 

—  (Séb.  de),  10,  1530. 
Lestringant  (P.),  30, 1678  ;  21, 

1692  +  29  juin. 
Levassor  (Cl.),  26,  1607  ;  22, 
I616+18janv.  1643. 

—  (J.),  31,  1507. 
Levé,  1790. 

Levillain  (P.),  Sol.,  1422. 
Leviste  (Gh.),  20,  1567. 

—  (Jacq.),20,XVes.;Gap., 

1483  +25  mars  1510. 

—  (P.),  20,  1570. 
Lhuillier  (Gaspar),  31,  1725. 

—  (Jacq.),  S.-P.,  1576  ;  S.- 

G.,  1587  ;  5,  1588. 

—  (Jér.),  28, 1572. 

—  (Jos.),  +  17  nov. 
Libert  (J.),  8,  XIV«  s. 
Liutbolde,  abbé,  IXe  s. 
Loiseau  (Guill.),  9,  1501  ;  G., 

1518  +  15oct. 
Lormeau,  S. -G.,  1790. 
Lorris  (Et.  de).  Sol.,  1310. 

—  (Guill.),  Sol.,  1240. 
Loudun   (Foulque   de).    Sol., 

1290. 
Louveau  (Mathieu),  2,    1486. 
Louvel,  1790. 
Lupi  (Nie),  23,  1475;   6,  13 

janv.  1477. 

M 

Macé  (Ch.),  16,  1489. 


Macé  (Mathurin),  16,  1621. 
Machau  (Guill.  de),  TH.,  1326. 
Mainard  (Jér.),  S.-G.,  1664. 
Malhaire    (P.),    29,    4     fév., 

1661  +  2  et  22  janv.,  28  juin 

et  3  sept.  1711. 
Mallessay  (Jacq.),   24,  1533  ; 

Gap.,  1536. 
Marchant  (Glém.),  8,  1514  + 
1er  déc.  1526. 

—  (Glém.),  Gap.,   13   déc. 
1640  +  21  juil. 

—  (Et.),  S.-P.,  1551. 

—  (L.),  15,22  marsl717.— 
21  avril  1750. 

Marcheville     (Théobald    de), 

24, 1486. 
Mareau  (J.  de),  G.,  1304. 

—  (J.  de),  S.-D.,  1660. 

—  (J.  de),  1,  1552. 

—  (L.  de),  1,  1520. 

—  (Raoul  de).  G.,  1275. 
Margeritte  (Fr.),  21, 1468. 
Marie  (Sim.),  16,  1545. 
Mariette  (Jacq.),    5,  17    avr. 

1655  +  31  mai. 

—  (L.),     S.-P.,    16    août 
1694  +  25  août. 

Marolio  (Radulphusde),  Cap. , 

1263. 
Marquet  (J.),  S.-C,  1428. 
Marteio  (Hugo  de),  1206. 
Martin,  S.-D.,  1172. 

—  (Fr.),  11,  19  juin  1628 
+  4  juil.  et  8  oct. 

Marvilliers  (Guill.  de),  Herb., 

1329. 
Massac  (Gh.  de),  24, 1590. 

—  (Gh.  de),  FI.,  1627. 


—  114 


Massac  (Fr.  de), 24,  4592  ;  FI., 
1G30  +  25  août. 

—  (Mich.  de),  FI.,  1052. 
Massiot  (Nie),  ^7,  1616;  25, 

1619. 
Masson    (J.-Fr.),  30,  20  nov. 

1754. 
Mastin  (J.  de),  D.,  1790. 
Masuère(P.),  5, 1605+21  avril. 
Mauduisson  (Jos.),  17, 18  mai 

1735  +  25  nov. 
Mausso  (Guill.  de),  1368. 
Mcignan    (P.),     S.-P.,   1599; 

29,  1615  +  15  juil. 
Menard    (Jér.),   22,    27    juin 
1664;  Gap.,  1665. 

—  (P.),  Til.,  1570. 
Menault  (Et.),  19,  1630. 

—  (Guill.),  19,  1653. 

—  (Jacq.j,    19,    15    sept. 
1655. 

Menou  (L.  de),  17,  1619. 
Mercier  (Jacq.),  G.,  1328. 
Mervieux  (Gl.),  S.-P.  1594. 
Mery  (Guill.),  16,  1582;  S.-G., 

12  oct.  1601. 
Mesland  (P.),  17,  1588. 
Mesnager  (Guill.),  6,  XVIe  s. 
Mcttas  (J.),  2,  1527. 
Michau  (Cl.),  25,  13  janv.  1690 

-f  7  et  24  fév.  1693. 
Mignot  (Jacq.),  20,  28  juillet 

1730  +  28  août. 
Milbert(P.  dei,  17,  1510;  S.- 
D.,  1522. 

—  (P.  de),  17,1550;  S.-D., 

1550. 
Minier  (P.),   Ilil.,    1602  -f-  20 
nov.  1626. 


Miron  (Piiil.),31,  5  fév.  1720; 

25,  1721  +  7  juin  et  9  nov. 

1756. 
Monier  (Guill.),  17,  1644. 
Montefroy  (Théobald  de),  26, 

XV«  s. 
Montfort(Et.  de), D.,  1252-1260. 
Morage  (Jacq.),  S.-P.,  1708. 
Morandi  (Adeniarus),  1372. 
Morchoisne   (Christ.),    S.-P., 

1646;  31,  24déc.  1652  +  11 

nov.  et  15  déc.  1700. 
Moret  (Marin),  8,  juil.  1719. 
Morisset  (P.),  24,  2  janv.  1642. 
Mortier  (L.),  21,  1500. 
Moulin  (Mich.),  13,  1551. 
Mouton,  S.-D.,  1790. 
Munet  (Et.),  6,  26  juil.  1490; 

S.-D.,  15  juil.  1498 -H  27  mai 

et  27  nov.  1552. 

N 

Naim  (Gilles),  23,  1610. 
Nepveu  (Guill.),  S.-P.,  1653  -f- 

9  janv. 
Néron   (P.),  6,  27  mai  1737+ 

1«'-  et  29  août. 
Nicolai  (J.),  15,  1492,  docteur. 

—    (L.),  S.-G.,    1434,  pro- 
fesseur. 
Nicoti  (J.),  1368. 
Noret  (Marin),  +28  nov.  1743. 
Nouel  (J. -Daniel),  4,   14  nov. 

1702  +  5  janv. 


Odigier  (Mich.),  19,  22  août 
1687  +  3  sept. 


115 


Olivier  (J.),  20,  1519. 
Orléans   (Spiritus   cl'),   S.-P., 
1541. 


Fallu   (Jacq.),    Hil.,   10  mars 

1G50. 
Palniaret  (Edmond),    S.-P., 

1540 
Paré  (Guill.),  S.-P.,  1625. 
Paris  (Ant.  de),  17,  1502. 

—  (Gh.  Cl.  de),   S.-D.,  25 

avr.  1G77. 

—  (CL),  20,  lOjanv.  1642; 

S.-D.,  1654 -f- 25  mai. 

—  (Gilb.-Fr.),  24,  21    oct. 

1G95  ;    S.-D.,   1708-9 
janv.  1744. 

—  (Guill.  de),  1328. 

—  (Mich.),  9,  4  sept.  1652. 

—  (Mich.),  20,  25 oct.  1677. 

—  (P.),  23,  1567. 

—  1790. 

Parmety  (J.),  Herb.,  1460  +  5 

août. 
Pascal  (Th.),  8,  1501,  docteur 

régent. 
Pasquier  (Alexis),  5,  1568. 
Pasteau  (Martin),  18,  1551. 
Paucapalea  (Guill.  de),l,XVe- 

XVI''  s. 
Payen  (Et.),  30,  15  nov.  1724; 

G.,  9  mai  1725;  11,  10  août 

1732-22  mai  1772. 
Peigné  (Gh.-Fr.),  13,  13  sept. 
1703. 

—  (Et.),  25,  1597. 

—  (Flor.),  Herb.,  1565;  25, 

1507. 


Peigné  (Guill.),  Gap.,  1593. 

—  (Guill.),  S.-P.,  1599. 

—  (Mich.),  25,  1570. 
Pelant  (Fr.),  23,  22  fév.  1072. 
Pelet  (P.),  Herb.,  1456. 
Pelle  (Sim.),  12,  5  juin  1660 

-f  9  et  13  fév.  1706. 
Pellecerf  (Et.),  FI.,  .30.iuin  1002 

+  9  juin. 
Perdoulx  (Et),  4,  19  août  1718 

+  25  déc. 
Peresiart  (André),  25,  1490. 
Perier,  1790. 

Perret  (Martin),  14,  1550. 
Perrinet  (J.),  30,  14.50. 
Perrique  (Fr.),  -|-  6  avril  1708. 
Perrot  (Ant.),  Hil.,  1600. 
Peschart  (André),  1510. 
Petau  (Fr.),  29, 1550. 

—  (J.),    S.-D.,    1744  +  23 

avr.  1746. 

—  (Mich.),  18,  9  janv.  1750. 

—  (Théobald),  29,  1540. 
Petit  (Nie),  3,  XVle  s. 
Philippon   (Edm.),   27,    1573  ; 

Gap.,  1573  -f  29  mai-s. 
Philippus,  S.-D.,  1128 

—  D.,  1162. 

Pichard  (.1.),  12,  9  févr.  1700. 

—  (Lud.),  24  nov.  1063. 

—  (Sim  -.lacq.),  12,  15  oct. 

1707. 
Pichery  (Gh.),  23,  1550. 

—  (Gl.),S.-G.,lG31+4avr. 

—  (Ant.),  30, 1538. 

—  (J.),  23,  1591. 

—  (P.),  23,  1594. 

Pied  ru  (Mathurin),  4,  1580. 
Pilleau  (P.),  7,  1518. 


TOME   .VI.    —    13ULLETIN    N"    150. 


8 


—  116 


Pise  (P.  de),  D.,  11G2. 
Pissebeuf(Aiit.  de),  Sol.,  1508. 

—  (.1.  de),  10,  1520. 
Pittavinaiia  (Math,  de),  1328, 
Plaisance  (Et.),  10,  1440. 
Pochaire  (J.),  S.-C,  1522  ;  10, 

1523. 
Poissoilat  (J.),  S.-P.,  31  déc. 
1052. 

—  (J.).  S.-P.,  8  fév.  1079, 

magister    pxierorum. 
Polluche  (Paul),  0,10  mai  1730. 
Ponce,  S.-C,  1173. 
Ponceau  (Jacq.),  21,  1510. 
Poncelet  (Gantien),  10,  1492  ; 

Gap.,  1494. 
Pencher  (André),  1403. 

—  (Et.),    30    sept.    1403, 

arciiev.  de  Sens. 
Ponier  (Et.),  25,  1492. 
Pontpertuis  (Guill.  de),  1308. 
Porcelly  (Thom.),  G.,  1280. 
Porthault   (Mathurin),   S.-P., 

1057  -f-  5  nov. 
Postas  (Guill.),  llil.,  1020. 
Postel  (Jacq.),  S.-P.,  1001  4-  0 

sept. 
Pot  (Et.),  0,  28  nov.  1522. 

—  (Phil.),  6,  23  mars  1524. 
Pothier   (Mathieu),   3,   1000; 

Sol.,  1602  +  19  juil. 
Poullin  (Et.),  2,  2  mars  1005, 

—  (J.),  S  -G.,  1722-11   oct. 

1744. 
Prévost  (Gh.),  9,  1007. 

—  (Christ.),  1, 25  marsl  702 

+  25  juin. 

—  (Gaiiriel),    D.,    13   lév. 

1537. 


Prévost  (Guill.),  Til.,  1540. 

—  (Nie),  Til.,  1548. 

—  (Nie.),  16,  16.32. 
Prieur  (Nie),  Herb.,  1590  ;  25, 

1597. 
Proust  (Thom.),  S.-P.,  1030. 
Prud'horn,  1790. 


Quinton(J.),  Gap.,  1480. 


Rabotteau  (Rob.),  30,  1570. 
Ramier  (J.),  9,  XVe  s. 
Raymond  (Fr.),  Sol  ,  1552. 

—  (Fr.),  2,  1040. 
l^ayniond  (Georges),  2,  1054. 

—  (Mich.),  10,  1639  +  28 

août. 
Refugio   (Rad.  de),  1,    1392, 

docteur. 
Reginald  (B.),  U.,  1212-1218. 
Régis  (P.),  4,  1479. 
llegnault  (P.),  8  avr.  1705. 
Remibus,  G.,  1175. 
Renard   (L.),   S.-P.,   24   avr. 

1722;23,  8nov.  1734- 

25  juin  1707. 

—  (Rob.),  Hil.,  1414. 
Rennes  (Mich.  de),   19,  1C21. 
Richard  (Guill.),  27,  XlVe  s. 

—  (Simon),  5  oct.  1707. 
Rigault  (Christ.),  22,  1634  -f 

2  mai  et  8  sept. 
Robert,  D.,  1038. 

—  S.-C,  1201;  G.,  1214. 

—  (Anne),  26,  1571. 


14- 


Robert  (Jacq.),  25,  1579. 

—  (Ch.),  Il,20juil.i500, 

év.  d'AlJjy. 

—  (Ch.),  11,  1692. 

—  (Jcacq.),  25,  1580. 

—  (J.),    20,  1571;    S. -G., 

1586;  G.,  23  mars  1597 
+  25  juin. 
Robertet  (Jacq.),  D.,   6  juin 
1511. 

—  (L.),   D.,  10  juin  1510. 
Robillard  (Jacq.),  20,  1570. 
Robineau  (Cl.),  2,  1557. 
Roger  (Jacq.),  12,  1576 
Roger  (J.),  2,  1529. 

—  (L.),  FI.,  1526;  2,  1525. 

—  (Nie),  FI. ,1512;  2,1526. 
Rogier  (J.),  Hil.,  26  novembre 

1688. 
Roguet  (Et.),  22,  1556. 
Roillard  (Ant.),  21,  1500. 

—  (Jacq.),  21,  1580. 

—  (P.),  21,  1580. 
Roland  (J.),  22,  10  mai  1692. 
Reliant  (Gon.stantin),  4,  1581. 
Roucelet    (Jér.),    31,    5    mai 

1742;  28,  2  mars  1753. 
Rouget  (Gérauld),  C,  1357. 
Rousseau  (J.),  10,  1531. 

—  (L.),  10,  1540. 
Roussel  de  Tilly  (Fr.),  D.,  19 

juil.    1728,     év.    d'Orange, 

1731. 
Rou/.eau  (P.),  18  janv.  1722- 

8  janv.  1750  -f  25  avr. 
Rozier  Taîné,  1790. 

—  le  jeune,  1790. 

—  Deloines,  1790. 
Ruzé  (Arnoul),  22,  1480. 


Ruzé  (Arnoul,  22,  1525  ;  Til., 
1532. 


Sain  (Cl.),  12,  1589,  abbé  de 
Saint-Eu  verte. 

-  (René),  12,  1587. 
Saint-Mesmin  (Nie.  de),  26, 15 

août  et  5  nov. 
Salât  (P.),  1474,  docteur. 
Sailé  (Noël),  10,  20  nov.  1716. 
Salomon  (J.-Jacq.),  10,27  mars 
1709  +  6  et  23  fév. 

-  (J .-P.),  6  fév.  1771. 
Sancion,  D.,  1078. 
Sanguin  (Christ.),  D.,  20  juil. 

1586. 
Sapin  (J.-B.),  7,  1550. 
Sarrebourse    (Ant.),    31,     26 

nov.  17.54. 
Sauvage  (Math.),  S.-P.,  1746. 
Savaric,  Herb..  1244. 
Savary  (Math.),  1,  1422. 
Savatier  (J.),  24,  1538;  Cap., 

1538. 
Sellier  (Gabr.),  18, 1023. 
Serceaux   (Rob.    de;,    S.-D., 

1425;  C,  1455,  témoin  dans 

le  procès  de  Jeanne  d'Arc. 
Sergent  (Jacq.),  9,  6  avr.  1650. 

-  (Mich.-Aug.),  S.-P.,  31 

août    1732;    30,    13 
juin  1738. 

-  (P.   Nie),   8,    17    avril 
1744  —  0  mai  1755. 

Sevin  (Gilles),  Ilil.,  163!) 

-  (Jacq.),  18,  1.502  +  17 

juil. 


Sevin  (Nie),  7,  KilO. 
Sicard  (Rémi),  9,  4647. 
Silvestre  (Math  ),  31,  XV«  s 
Soudié  (P.),  2,  1556. 
Stampis  (J.  de),  1206. 
Sulpice  (J.),  1260. 


Taillandier  (J.),  24,  154t2. 
Tall.ot(Guill.),  12,  1544  +  lU 

mai. 
Tameray  (Hugo),  Ilil  ,  1480. 
Tassin  (André),  22,  1557. 

—  (P.  Legrand),  31,  2  oct. 
1717;  3,  26janv.  1720— 10 
mai  1744. 

Taureau  (.T.),  S. -P.,  1457. 
Tau  ri  (J.^,  31,  1430. 
Texier    (J.),    19,   1577,    con- 
seiller. 

—  (Nie.),  10,  1570,  con- 
seiller. 

Thecelin,  Till.,  1214. 
Thedelinus,  D.,  1029-1036. 
Théodulfe,  abbé,  IX^  s. 
Tiieulgrinu.s,  D-,  854. 
Thiballier  (Cl.),  7,4641. 

—  (Fr.),  7,  4  nov.  1695. 

—  (Fr.  Ch.),  7,2  déc.  1685. 

—  (.Julien),  7,  22  oct.  1648. 

Thibault  (J.),  S.-D.,  1409. 

Thiel  (Bortr.  de),   1358,   con- 
seiller. 

Thiercelin   (J.),    S.-P.,    1735  ; 
l'i,  26  sept.  1745. 

—  (Mob.),  Til.,  1560, 
Tliionvillc  (P.  de),  C,  1357. 
Tliirobundi  (J.),  13U8. 


118  — 

Thoinard  (Ch.).  23,  1560 

—  (.1),  23,  1636 
Thomas,  D.,  1228. 
Thorault     (Abraham),    +    16 

mars,  19  et  28  avr. 
Thou  (Christ,  de),  13,  1570. 

—  (Jacq.  de),    D.,  3  déc. 
1569. 

—  (J.  de),  7,  1584 
Tlmilleau  (J.),  20,  22  nov.  1631 

+  5  mai,   7  août    et 
31  déc.  1670. 

—  (Nie),  +  27  avr.  1730. 
ThuiUier   (.los),   23,  17  mars 

1087. 
Tillet  (J.  du),  7,  6  août  1607. 

—  (L.  du),  7,  7  avr.  1609, 
conseiller. 

—  (Séraphin  du),  7,  1610. 
Tiphaine  (Jacq.),  28,  1599 
Touchet  (J.),  12,  1595. 
Tranchot  (P.),  Hil.,1508. 
Trembloit    (Olivier),      S.-P., 

1680;  30,   16  mars  1692,   6 
sept.  1712. 
Tremot  (J.),  8,  1536. 

—  (.1.),  8,  1570. 
Trinus  (P.),  S.-C,  1357. 
Tripault    (Aig.),  29,   21    déc. 

1710;   Sol.,  juin  1731  ;  Til., 
13  août  1732  —  3  sept.  1751. 
Trunel  (Cl.),  +  31  janv. 

—  (Guill.),  5,    1505  -f-  10 
janv.  et  27  avr. 

—  (P.),  CI  472;  Til.,  1479 -t- 
29  juin. 

—  (Symph  ),    Til.,    1505; 
15,  1520. 

Turcan  (Fr.),  5,  1573. 


149 


ïurpin  (Guill.),  D.,  1330-1340. 

—     (Guill.),  12,  4550. 
Tiin-cl  (.T.),  14,  1538. 


Vachère  (Ant.),  40,  4529. 

VaLîolly  (Girauld),  8,  4400  ; 
Sol.,  1408  +  2  mai,  pro- 
fesseur. 

Vaillant  (Adrien),  10,  1560; 
4,  1570. 

—  (Alex.),    Herb.,    1()57  ; 

13,  1058  +  23  déc. 

—  (Ant.),  Herb.,  1003  ;  13, 

27  sept.  4663  +  27 
mars  et  46  sept. 

—  (Cl.),  Herb.,  4658  +  42 

sept,  et  25  déc. 

—  (Constantin),  4,  4582. 

—  (Germ.),  25, 4537,  Herb. 

1544;  4,  1550;  Sol., 
1562  +  4  déc. 

—  (P.),  25,  1520. 

—  (P.),  25,  1587. 

—  (Rob.),  5,  1554. 
Vaslin  (Ant.),  3,  XVe  s. 
Verac  (Nie),  2,  1506;  Herb., 

1026  +  2oct.  1649. 


Verac  (Théod.),  2.  30  oct. 

4644  +  19  déc.  1072,  advo- 

catiis  et  i^criba  capituH  -f  5 

mars  1605. 
Verrinis  (Bert.  de),  C,  1334. 
Vesic  (Godefroy),  29,  1488  + 

18  mai. 
Vesque,  1790. 

—  (Martin),  2, 9  sept.  1750. 
Vico  (Jacq.  de),  C,  1270. 
Vigent  (Bern.),  1340. 
Vilaine  (P.),  27,  1400. 
Villereau  (Ancellus  de),  S.-D., 

1328. 
Villiers  (J.),  18, 1485. 

—  (Jér.),  18,  1493. 

—  (L.    de),    D.,    18    mai 

1479-1497. 
Vincent,  S.-C,  1250. 

—  (Jacq.),  27,  1644. 

—  (J.),  27,  20  avr.  1648. 
Vissay  (L.),  11,  1500. 
Vitato(GaufTridusde),  1206. 
Vivier  (Cl.),  10,  1007, 

—  (J.),  FI.,  22  mai  1682. 
Voisin  (L.),  Hil.,  1634. 

W 

Warmont,  D.,  877. 


l'iO  — 


DIGNITAIRES  DU  CHAPITRE 


Theutgrinus,  854. 
Warmont,  877. 
Laetaldus,  1025. 
Thedelln,  1020-1030 
Robert,  1038. 
Hugue,  1070. 
Sancion,  1078. 
Elias,  1093. 

Etienne  de  Garlande,  1114. 
Pliilippe  de  Franc(î,  1142-1162. 
Pierre  de  l'ise,  1102. 
Cadulcus,  1178-1102. 
Guillaume,  1201-1212. 
Reginaltl,  1212-1218. 
Thomas,  1228. 
Henricus,  1237-1245. 
Etienne    de   Montfort,    1252- 

1260. 
Guillaume  de  Grespy,   1273- 

1286. 
Eude  de  Grespy,  1293. 
Oudart  de  Chambly,  1331. 
Guillaume  Turpin,  1339-1349. 
Guillaume  d'Issy,  1366. 
Jean  de  Gliery,  1377-1411. 
Jean  de  Ghomery,  1412-1415. 


Doyens. 

Jean  David,  1430. 
Pierre  Lesauvage,  1436-1454. 
Regnault  Aubelin,  1454. 
Jean  de  Cailleau,  1460-1479. 
Louis  de  Villers,  147'.)-1497. 
Jacques  Hurault  de  Chiverny, 

1499-1505. 
Michel  de  Bucy,  1505. 
Jacques  Robertet,  1511. 
Louis  Robertet,  151(5. 
Jacques  Gaillard,  1523. 
Gabriel  Prévost,  1537. 
Charles  Gaillard,  1540. 
Jérôme  du  Mesnil,  1551. 
Jacques  de  Thou,  1569. 
Ghristophe  Sanguin,  1586. 


Nicolas  de  Heere,  1597. 
Denis  de  Heere,  1624. 
Jacques  de  Heere,  1626-1654. 
Michel  lloumain  de  Gourbe- 

ville,  1654. 
Alplionse  Roumain  de  Gour- 

beville,  1677. 
François    Roussel   de    Tilly, 

1728. 


Gcoffroi,  1050. 
Philippus,  1128. 
Jacobus,  1132. 
Guarinus,  11 'lO. 

Martin,  1 172. 


Sous-Doyens. 

Gilon  de  Rardi.s  1190-1212. 
Joannes,  1212. 
Hugue  Dubaï,  1260. 
Hugue  le  Bouteiller,  12S1. 
Jean  de  Marcau,  128S. 


—  121  — 


Anseau  de  Villereau,  1328. 
André  d'Arconville,  1357. 
Nicolas  Lanquetonnier,  1360. 
Jean  du  Buisson,  1372. 
Jean  Thibault,  1409. 
Robert  de  Serceaux,  1425. 
Pierre  Barbin,  1461. 
Jean  Barbin,  1467. 
Nicolas  Langlois,  1482. 
Etienne  Munet,  1498. 
Pierre  de  Millebert,  1522. 
Pierre  de  Millebert,  1550. 


François  Jamet,  1586. 
Antoine  Brachet,  1598. 
David  Choppin,  1598. 
Nicolas  Choppin,  1599. 
Nicolas  Guyet,  1600. 
Jacques  Denis,  1643. 
Claude  Paris  de  Belebat,  1654. 
Jean  de  Mareau,  1666. 
Charles  Paris  de  Belebat,  1077. 
Gilbert  Paris  de  Belebat,  1708. 
Jean  Petau,  1744. 
Jean  Gaulier,  1747. 


Chantres. 


Eude,  1050. 
Geoffroi,  1078. 
Archembault,  1090. 
Hervée,  1140. 
Geoffroi,  1169-1 172. 
Remibus,  H  75. 
Robert,  1214. 
Herberlus,  1221. 
Hugue,  1233.' 

Guillaume  Le  Breton,  1240. 
Etienne  Bulcensis,  1259. 
Jacques  de  Vico,  1270. 
Jacques  du  Bureau,  1273. 
Raoul  de  Mareau,  1275. 
Thomas  Porcelly,  1280. 
Jean  de  Mareau,  1304. 
Guillaume  Cheritc,  1320. 
Jacques  Mercier,  1328. 
Bertaud  de  Verrines,  1334. 
Petrus  de  Fonte,  1340. 
Geraldus  Rogeti,  1357. 
Pierre  de  Thionville,  1358. 
Amalricusde  Barberiis,  1384. 
P.ernard  Fabry,  1390. 


Regnault  Aubelin,  1435. 
Guillaume  Cailleau,  1451. 
Robert  de  Serceaux,  1455. 
Pierre  Trunel,  1472. 
Louis  de  Gaucourt,  1477. 
Jean  Bourjoin,  1477. 
Guillaume  Loiseau,  1.518, 
Guillaume  Bordereau,  1549, 
Denis  Bordereau,  1550. 
Charles  de  Champgirault, 

1571. 
Antoine  des  Contes,  1561, 
Antoine  des  Contes,  1587. 
Jean  Robert,  1527. 
David  Choppin,  1599. 
Jean  Benoist,  1601. 
Théodore  Choppin,  1029. 
Gilles  Durant,  1639. 
Robert  Hubert,  1650. 
Robert  Humery,  1094. 
François  Disme,  1708. 
Etienne  Paycn,  1725. 

Delaborde,  1790. 


—  l'22 


Sous-Chantres. 


Ponce,  1173. 
Robert,  1201. 
Rortùrc,  1212. 
Guillaume  Baudry,  1220. 
Vincent,  1259. 
Simon  de  Capella,  1285. 
Petrus  de  Trino,  1357. 
Jean  P)0iscauminus,  1365. 
Guillaume  Uaguin,  1400. 
Guillaume  Garouge,  1419. 
Jean  Marquet,  1428. 
Louis  Nicolai,  1434. 
Guillaume  Grésille,  1451. 
Pierre  Acharie,  1471. 
Antoine  Lemaistre,  1477. 
Aignan  Foilon,  1501. 
Jean  Pochaire,  1522. 
Pierre  Constant,  1532. 
Boucher,  XVIe  s. 
Christophe  Garrault,  1538. 
Pierre  Fleury,  1551, 


Aignan  Dubois,  1566. 
Etienne  Estargny,  1570. 
François  Jamet,  1573. 
Jean  Robert,  1586. 
Jacques  Lhuillier,  1.587. 
David  Choppin,  1588. 
Charles  Bracbet,  1598. 
Etienne  Durant,  1605. 
Guillaume  Mery,  1608. 
Théodore  Choppin,  1617. 
Jean  Benoist,  1627. 
Pierre  de  Lescluse,  1630. 
Claude  de  Pichery,  1631. 
Jean  Godard,  1637. 
Robert  Hul»ert,  1646. 
Mathieu  Dorai,  1663. 
Jérôme  Mainard,  1664. 
Aignan  Borde,  1665. 
Pierre  Borde,  1689. 
Louis  Delaborde,  1741. 
Lormeau,  1700. 


Chèveciers. 


Guarinus,  1172. 
Gregorius,  1212. 
Jacobus,  1231, 

Radulpluis  de  Marolio,  1263. 
Guillelmus  Broardi,  1286. 
Simon  de  Chalo,  1328. 
Jean  Lebeau,  1368. 
Jean  Folboucher,  1419, 
Jean  Boilève,  1425. 
Guillaume  Compaing,  1429. 
Pierre  Compaing,  1451. 
Nicolaus  Anglicus,  1471, 


Michel  Gaillard,  1482, 
Jacques  Leviste,  1483. 
Jean  Quinton,  1486. 
Cantien  Poncelct,  1494. 
Jacques  Malessay,  1536. 
Jean  Savatier,  1538. 
Jacques  Chenu,  1545. 
Renauld  Asse,  1573. 
Edmc  Philippon,  1573. 
Louis  Courtin,  1574. 
Guillaume  Peigné,  1593. 
Guillaume  Rourdcau,  1599. 


123 


Etienne  Durant,  IGOS. 
Martin  Roinard,  1614. 
Gilles  Durant,  iG21. 
Micliel  Costé,  1639. 
Clément  Marchand,  1()40. 
Michel  Bruncan,  1659. 


Jérôme  Ménard,  1661. 
Jérôme  Blavette,  1699. 
Pliilippe  Bruèrc,  170<). 
Florent  Goulu  (lu  Pler^.sis,  1725. 

De  Bonnières,  4790. 


Prévôts  de  Thillay. 


Thecelin,  1214. 
Conrad  de  Crespy,  1293. 
Guillaume  Machau,  1326. 
Guy  Daniel,  1415. 
Nicolas  Lemaire,  1435. 
François  Blondel,  1457. 
Jean  Blondel,  1465. 
Louis  de  Gaucourt,  14  77. 
Pierre  Trunel,  1479. 
Symphorien  Trunel,  1505. 
Arnoul  Ruzé,  1532. 
Guillaume  Prévost,  1540. 
Nicolas  Pi'évost,  1548. 


Robert  Thiercelin,  1560. 
Pierre  Menard,  1570. 
Jean  Hatton,  1573. 
François  de  Lamet,  1598. 
Etienne  de  Lamet,  1608. 
Léonard  de  Lamet,  1645. 
Jean  Lemaire,  1655. 
Jean  Lemahieux,  1663. 
Joseph  Ciievallier,  1704. 
Colas  de  Montdru,  1721. 
Philippe  Bruère,  1724. 
Jean  François  Colas,  1766. 
Boutelou,  1790. 


Prévôts  de  Sologne. 


Guillaume  de  Lorris,  1240. 
Guillaume  Leferon,  1259. 
Foulque  de  Loudun,  1290. 
Anselme  Broart,  XlVe  s. 
Lancelin  Broart,  vers  1301. 
Etienne  de  Lorris,  1310. 
Girault  VagoUy,  1408. 
Pierre  Levillain,  1422. 
Etienne  de  Dunois,  1443. 
Macé  de  La  Ferté,  1446. 
Gui  Boilève,  1475. 
Jacques  de  Douon,  1490. 
Mathurin  Dieulefist,  1490. 
Guillaume  Carpault,  1501. 


Robert  Hurault  de  Cliiverny, 

1501. 
Antoine  des  Contes,  1512. 
Claude  Ililaire,  1542. 
François  Raymond,  1552. 
Germain  Vaillant  de  Guélis, 

1562. 
Jean  Basdoux,  1587. 
Edme  Caulay,  1598. 
Antoine  de  Pissebeuf,  1598. 
Denis  de  Heere,  1600. 
Mathieu  Pothier.  1602. 
Pierre  Boitet,  1()36. 
Jean  Boitet,  1641. 


—  124  — 


Edouard  Boitet,  165-1. 
Nicolas  Blanche,  1688. 
Joseph  Doyen,  1693 
Alphonse  Colas,  1717. 


Louis  Doyen,  1718. 
Denis  Guerineau,  1731. 
Aignan  Trippault,  1731. 


Prévôts  d'Herbilly. 


Savaric,  12i4. 

Jean  de  la  Forest,  1259. 

Onillaume     de     MarviUiers, 

1329. 
De  Laisy,  1368. 
Pierre  de  la  Genserie,  1450. 
Pierre  Pelet,  1456. 
Jean  Parnety,  1460 
Raoul  Barbin,  1471. 
Claude  Hue,  1477. 
Jean  Bernard,  1480. 
Michel  Gaillard,  1480. 
Pierre  Billard,  1483. 
Pierre  Filleau,  1519. 
Antoine  Gallois,  1530. 
Germain  Vaillant,  1544. 
Antoine  des  Contes,  1545. 


Denis  Bordereau,  1562. 
Florent  Peigné,  1565. 
Charles     de     Champgirault. 

1572. 
Jacques  Damain,  1570. 
Nicolas  Prieur,  1596. 
Mesmin  Fougeteau,  1610. 
Louis  Boucquin,  1610. 
Nicolas  de  Verac,  1626. 
Denis  de  Ileere,  1649. 
Claude  de  Heere,  1655. 
Alexandre  Vaillant,  1657. 
Claude  Vaillant,  1658. 
Antoine  Vaillant,  1663. 
Jacques  Delaunay,  1708. 
L.  Delaborde,  1752. 
Boyer,  1790. 


—  125 


MONNAIES  TROUVEES  AUX  BORDES 

COMMUNE  DE  SULLY-SUR-LOIRE 


En  nivelant  un  chemin  de  la  commune  des  Bordes,  au  sentier 
dit  de  l'Ane,  près  la  fontaine  Saint-Fort,  des  ouvriers  rencon- 
trèrent un  vase  en  terre  contenant  des  médailles  romaines. 

Celle  découverte  remonte  à  l'année  1848,  lors  des  travaux  que 
les  villes  ou  communes  firent  alors  exécuter,  sous  le  titre  d'ate- 
liers nationaux. 

Une  partie  de  la  trouvaille  est  entre  les  mains  d'un  hono- 
rable propriétaire  des  Bordes,  M.  E.  Neveu,  qui  fut  attaché,  pen- 
dant plus  de  quarante  ans,  à  l'un  des  plus  importants  services 
de  la  librairie  Hachette. 

Elle  se  compose  des  onze  monnaies  de  bronze  suivantes  : 

Tetricus  père.  —  i\.  Femme  sacrifiant.  Salus  Augusti. 

Tetricus  père.  —  ri.  Apollon  dieu  demi-cheval. 

Tetricus  fils.  —  i\.  illisible. 

Tetricus  fils.  —  ri.  illisible. 

Trajan.   Moyen  bronze,  buste  à  droite.    Trajano   optimo. 

—  ^.  Senatus  POPULUS  QUE  ROMANUs.  Victoire  ailée. 
Antonin.  Grand  bronze.  Antoninus.  Aug.  Pius.  P.  P.  Tr. 

POT Tète  à  droite.  —  ut.  Rome  assise. 

Marc  Aurel.  Aurelius  Cœsar.  Antoninus.  Tête  bouclée  à 
droite.  —  û.  (TR.  .P)  OT.  X.  COS.  . .  Rome  debout  S.  C. 

DoMiTiEN  IMP.  CESAR  DOMITIANVS.  AVG.  Tète  à  droite. 

—  a.  S.  C.  Autel.  Rome  et  Auguste.  SALVS  AVGVSTl. 


—  12(i  — 

Valérien  jeune.  Polain.  VALERIANS. . .  Tète  diadémée  à 
dr.  —  H.  PIETAS... 

Néron.  IMP.  NERO.  C.ESAS Buste  à  gauche,  -lî.  S.  G. 

Génie  tenant  le  globe  sur  lequel  on  lit  :  S.  P.  q.  R. 

G.  Marius.  —  ^ itum.  Deux  mains  croisées. 

Le  même  propriétaire  possède  deux  autres  pièces  trouvées 
au  lieu  dénonrimé  Bellevue,  de  ladite  commune  ;  ce  sont  :  une 
monnaie  du  Dauphiné,  XV''  siècle  (cassée)  et  une  pièce  de  Flo- 
rence . 

HERLUISON. 


127  — 


Lettre  de  maîtrise  en  chirurgie  accordée  après  les  examens 
réglementaires  au  S.  Jean  Abraharn  De  La  Croix  (1),  fils 
de  Guillaume  Abraham  De  La  Croix,  lieutenant  du  pre- 
mier chirurgien  du  roi. 

Jean-Baptiste-Antoine  Audouillé,  Conseiller  d'État,  Premier 
Chirurgien  du  Roy,  chef  et  Garde  des  chartes,  statuts  et 
privilèges  de  la  Chirurgie  du  Royaume,  Président  de  l'académie 
royale  de  chirurgie,  associé  libre  de  l'académie  Royale  des 
sciences,  etc.,    etc. 

A  tous  ceux  qui  ces  présentes  lettres  verront,  salut.  Savoir 
faisons  :  que  sur  la  requête  à  nous  présentée  par  Jean-Abraham 
de  la  Croix,  fils  de  Guillaume  Abraham  de  la  Croix,  Lieutenant 
du  Premier  Chirurgien  du  Roy  :  âgé  d'environ  trente  ans, 
faisant  profe^^sion  de  la  Religion  catholique,  apostolique  et 
Romaine,  ainsi  qu'il  est  attesté  par  ses  extrait  de  baptême, 
certificat  de  vie  et  mœurs  duement  légalisés  et  joints  à  ladite 
requête,  Contenant  que  depuis  environ  onze  ans  il  exerce  la 
Chirurgie,  qu'il  a  suivi  les  cours  qui  se  font  aux  Écoles  de 
Chirurgie  d'Orléans,  pendant  trois  ans,  ainsi  qu'il  est  prouvé 
par  les  certificats  des  Professeurs  ;  qu'il  a  pratiqué  la  Chirurgie 
pendant  cinq  ans,  tant  dans  les  hôpitaux  de  la  marine,  que  sur 
les  vaisseaux  du  Roy,  ainsi  qu'il  est  prouvé  par  les  certificats  des 
médecins  et  Chirurgiens  en  Chef  de  la  marine  au  département 
de  Brest,  et  trois  ans  chez  un  Maître  de  l'école  de  Chirurgie 
d'Orléans. 

Désirant  parvenir  à  la  maitrise,  il  nous  aurait  requis  son 
immatricule,  sur  laquelle  requête  notre  lieutenant  a  ordonné 
qu'elle  serait  communiquée  avec  les  pièces  y  annexées  aux 
Prévôts  en  exercices.  Lesquels,  après  en  avoir  pris  communica- 
tion, ont  consenti  qu'il  portent  ses  billets  de  convocation  chez 

(1)  M.  Delacroix  était  le  père  de  deux  filles,  mariées  l'une  au  docteur 
Lévèque,  chirurgien  en  chef  de  l'Hôtel-Dieu,  médecin  du  Collège  ;  l'autre 
à  M.  Lacombe,  professeur,  inspecteur,  proviseur  et  recteur  à  Orléans,  où 
il  est  mort  en  1864. 


-  ns  — 

tous  les  Maîtres  et  ayant  subi  l'Examen  ordinaire,  son  imma- 
tricule a  été  consentie,  ordonnée  et  faite.  Ayant  depuis  son 
premier  examen  procédé  à  ceux  de  Phisiologie,  d' Ostéologie , 
maladies  des  os,  d'Anatornie,  d'opérations,  des  saignées  et 
médicamens.  Ensuite,  ayant  porté  ses  billets  de  convocation 
pour  son  dernier  examen,  réception  et  prestation  de  serment, 
en  conséquence  de  l'ordonnance  de  notre  lieutenant  étant  au 
bas  de  ladite  requête  à  nous  présentée  et  s'étant  ce  jourd'hui 
présenté  en  notre  Chambre  de  Juridiction  conduit  par  Maître 
Rochoux,  il  a  été  interrogé  et  examiné  par  notre  Lieutenant, 
les  prévôts  en  exercices,  les  professeurs  et  adjoints  et  trois 
maîtres  tirés  au  sort  en  présence  du  s""  Monier,  Médecin  du  Roy. 
Ledit  Candidat  retiré,  pris  les  avis  de  l'assemblée  qui  l'a  jugé 
capable,  Nous  avons  ledit  de  la  Croix  reçu  et  admis,  recevons 
et  admettons  Maître  en  Chirurgie  pour  la  ville  d'Orléans  à  l'effet 
d'y  exercer  publiquement  ledit  art,  y  avoir  les  marques  exté- 
rieures de  la  profession,  jouir  des  mêmes  droits,  privilèges, 
immunités  et  prérogatives  dont  jouissent  les  autres  Maîtres 
reçus  pour  la  même  ville.  En  témoin  de  ce,  Maître  Gilles 
Lambron.  notre  Lieutenant  en  ladite  ville  d'Orléans,  après 
avoir  pris  et  reçu  dudit  de  la  Croix  le  serment  en  tel  cas 
requis  et  accoutumé  a  signé  ces  présentes,  à  icelles  fait  apposer 
le  scel  et  cachet  de  notre  dite  Chambre  de  Juridiction  et  contre 
signer  par  notre  Greffier  ordinaire.  Ce  fut  fait  et  donné  en 
notre  chambre  de  juridiction  le  seize  mars  mil  sept  cent  quatre 
vingt  cinq. 

Signé  :  Lambron, 

Et  plus  bas  :  Fougeron, 

Maître  en  chirurgie  el  Gref/ier. 

Enregistré  à  la  Préfecture  du  Loiret,  au  désir 
de  la  loi  du  19  ventôse  an  IX. 

Orléans,  le  sept  fructidor  an  XI  de  la  République  française. 

Pour  le  Secrétaire  Général  de  la  Préfecture, 
Brucy, 
Chef  de  Bureau  de  police  civile. 


—  129  - 


SOUVENIRS    DE    SAINT-AIGNAN 

ÉVÊQUE    D'ORLÉANS 

DANS    L'AQUITAINE 


Les  colonies  monastiques  de  Fleury  ou  Saint-Benoît-sur- 
Loire,  qui  vinrent  s'établir  aux  bords  de  la  Garonne  (1)  et  de 
l'Adour  (2),  importèrent  dans  la  Guienne  et  dans  la  Gascogne 
le  culte  de  saint  Aignan,  patron  principal  de  la  ville  et  du  dio- 
cèse d'Orléans. 

Tout  près  de  La  Pœole,  d'abord,  existaient  jadis  une  chapelle 
et  un  petit  prieuré,  appelés  Saint- Aignan  des  Esseintes  (3).  De 
nos  jours,  on  a  découvert,  en  cet  endroit,  un  ancien  cime- 
tière (4). 

Par  une  charte  de  977,  Gombaud,  évêque  de  Bazas  (5),  et  son 
frère,  Guillaume  Sanche,  duc  de  Gascogne,  confirmèrent  les 
biens,  droits  et  privilèges  du  monastère  de  La  Réole  (6j.  Au 


(1)  Prieuré  conventuel  de  Saint-Pierre  de  La  Réole,  fondé  au  VII^  siècle. 
(L'abbé  Rocher,  Histoire  de  l'abbaye  de  Saint- Benoit-sur- Loire,  p.  42.) 

(2)  Prieuré  de  Pontoux,  auprès  de  Dax.  (Ibid.,  p.  152.) 

(3)  Gauban,  Histoire  de  La  Réole,  p.  iJl33.  —  Cf.  Dupin,  notice  sur  la 
même  ville,  p.  249. 

(4)  Gauban,  p.  9.  —  Esseintes  est,  aujourd'hui,  une  petite  commune 
située  à  4  kilomètres  et  au  nord  de  La  Réole.  Le  village  ou  hameau  de 
Saint-Aignan  dépendait  de  lu  paroisse  des  Esseintes. 

(5)  Avant  la  Révolution,  La  Réole  était  du  diocèse  de  Bazas,  réuni 
maintenant  à  celui  de  Bordeaux. 

(6)  Archives  /listoriques  de  la  Gironde,  t.  II,  p.  347. 


—  130  — 

nombre  de  ses  possessions  reconnues,  ligure  l'église,  dite  sanc- 
tus  Anianus  de  sanctis  (1). 

Un  peu  plus  tard,  enire  les  années  1020  et  1030,  se  place  une 
donation,  à  vie  seulement,  d^  la  même  église  (2)  :  «  Guillelmo 
de  sancto  Aniano  data  est  ecclesia  sancti  Aniani,  tantùm  in 
vitâ  suâ.  Post  mortem  autem  ejus,  revertatur  in  domini  sancti 
Pétri  (3).  » 

Les  Bénédictins  de  La  Réole  avaient  érigé  ce  petit  sanctuaire 
sous  un  vocable  qui  leur  rappelait  Orléans,  leur  pays  d'origine. 
Chaque  année,  ils  se  rendaient,  en  procession,  aux  Esseintes, 
les  jours  de  saint  Marc  et  des  Rogations  (4). 

La  chapelle  a  complètement  disparu  ;  mais  le  hameau  où  elle 
se  trouvait,  entre  La  Réole  et  Les  Esseintes,  a  gardé  le  nom 
de  Saint-Aignan  [b).    . 

La  paroisse  de  Loupiac,  située  en  face  La  Réole,  sur  l'autre 
rive  de  la  Garonne,  reconnaissait  le  même  saint  pour  son  pa- 
tron. D'après  les  derniers  Ordos  du  diocèse  de  Bordeaux, 
Sainte-Croix  serait  le  titre  actuel  de  l'église  de  Loupiac.  Ce 
nouveau  nom  liturgique  n'est,  pas  plus  que  le  premier, étranger 
aux  traditions  orléanaises. 

Sur  un  autre  point  du  département  de  la  Gironde,  l'église 
paroissiale  d'Espiet,  dédiée  à  la  Sainte-Vierge,  renfermait,  au 
milieu  de  la  nef,  un  autel  de  saint  Aignan  (6).  Espiet  est,  au- 
jourd'hui, une  petite  commune  du  canton  de  Eranne,  arrondis- 
sement de  Libourne. 

A  peu  de  distance  du  bourg,  on  voit  une  fontaine  dite  de 
Saint-Aignan,  d'un  aspect  monumental.  Autrefois,  elle  était 


(1)  Le  nom  latin  de  Sanctis  est  [devenu,   en  français,  Des  Esseintes, 
quoique  cette  dernière  forme  n'olfre  pas  le  même  sens. 

(2)  Cartulaire  de  Saint-Pierre  de   La  Réole  publié,   en   partie,  dans  le 
tome  V  des  Archives  historiques  de  la  Gironde.  (Voir  la  page  Wl.) 

(3)  Le  monastère  de  La  Réole. 

(4)  DuPiN,  Notice  sur  La  Réole,  p.  77.  —  Cf.  Archives  historiques  de 
la  Gironde,  t.  V,  note  de  la  page  ll't. 

(5)  Ibid. 

(6j  Questionnaires  manuscrits  de  l'abbé  Bauiein.  (Bibliothèque   munici- 
pale de  Bordeaux. 


—  131  — 

ornée  d'une  statue  de  l'évèque  d'Orléans.  Le  14  juin  (I),  il  s'y 
fait  encore  un  pèlerinage,  assez  fréquenté  ;  on  emporte  de  l'eau, 
après  qu'elle  a  été  bénite,  pour  la  guérison  ou  le  soulagement 
de  diflerentes  sortes  de  maladies  (2). 

Une  autre  localité,  du  même  arrondissement  et  du  canton  de 
Fronsac,  porte  aussi  le  nom  de  Saint-Aignan.  Depuis  le  Concor- 
dat de  180'2,  elle  est  unie,  pour  le  spirituel  seulement,  à  la  com- 
mune de  La  Rivière.  L'ancienne  église  de  Saint-Aignan  subsiste 
néanmoins  et  l'on  y  fait  l'office,  à  certains  jour  de  l'année,  no- 
tamment le  dimanche  qui  suit  le  17  novembre,  date  liturgique 
de  la  fête  patronale.  Ce  même  dimanche,  il  se  tient,  à  Saint- 
Aignan- La- Rivière  (3),  une  assemblée  profane.  Cette  joyeuse 
kermesse  ne  serait-elle  pas,  comme  en  beaucoup  d'endroits,  un 
reste  de  quelque  pèlerinage  ou  pardon,  institué  en  l'honneur 
du  vénéré  titulaire  de  l'église,  jadis  paroissiale  ?. . . 

Dans  le  Bazadais,  la  petite  paroisse  de  Cauvignac,  maintenant 
unie  à  Sendets  (4),  avait  pour  patron  saint  Aignan.  L'église,  très 
ancienne,  existe  toujours  et  le  curé  de  Sendets  y  va  dire  la 
messe,  le  dimanche,  deux  fois  par  mois.  En  réponse  à  une  lettre 
que  je  lui  avais  écrite,  ce  pasteur  obligeant  m'a  donné  les  ren- 
seignements qui  suivent:  «Nous  célébrons,  à  Cauvignac,  la  fête  pa- 
tronale de  saint  Aignan.  le  premier  dimanclie  après  le  1 4  juin. 
Ce  jour  est,  en  même  temps,  la  fête  civile  du  pays.  Nous 
avons  aussi  une  confrérie  de  Saint-Aignan,  érigée  canoiiique- 
ment  dans  cette  église  par  le  cardinal  Donnet  (5),  le  '27  juil- 

(1)  Jour  de  la  dédicace  solennelle  de  la  basilique  orléan.ii'se  de  Saint- 
Aignan  et  de  la  translation  des  reliques  ;  auguste  céi  émome,  où  le  roi 
Robert  le  pieux  porta,  sur  ses  épaules,  le  corps  du  saint  patron  et  le 
déposa,  lui-même,  dans  la  nouvelle  église,  devenue  ensuite  celle  que 
nous  admirons  aujourd'hui.  L'anniversaire  du  14  juin  1029  était  une  des 
grandes  fêtes  de  l'insigne  collégiale  ;  on  ne  l'avait  pas  oublié,  non  plus, 
dans  le  Libournais. 

(2)  Renseignements  pris  sur  les  lieux. 

(3)  Nom  de  la  commune  actuelle,  composée  des  deux  anciennes 
paroisses. 

(4)  Arrondissement  de  Bazas,  canton  de  Grignols. 

(5)  Le  cardinal  Donnet  qui,  dans  sa  jeunesse,  avait  évangclisé,  comme 
missionnaire,  plusieurs  paroisses  de  l'Orléanais,  gai di    bon   souvenir  des 

TO.ME  XI.   —  BULLETIN   N"150.  U 


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let  1877.  On  vient  de  très  loin  se  faire  inscrire  et  prier, 
surtout  pour  les  maladies  de  peau.  Une  fontaine,  du  nom 
de  Saint -Aignan,  située  à  une  centaine  de  mètres  de 
l'église,  attire  beaucoup  de  monde.  Nous  y  faisons  une 
procession,  le  jour  de  la  fête  et  bénissons  cette  eau,  afin 
qu'elle  conserve  ses  propriétés ,  si  bienfaisantes  pour  les 
malades...  j> 

Si  nous  voulions  explorer  les  départements  limitrophes,  nous 
y  retrouverions,  comme  dans  celui  de  la  Gironde,  le  souvenir 
de  saint  Aignan.  Celui  de  la  Charente,  par  exemple,  nous  offri- 
rait un  Saint-/! griran  [sic)  chef-lieu  de  canton  de  l'arrondisse- 
ment de  Marennes.  Tout  près  de  là,  se  trouvait  le  prieuré  de 
Monstierneuf,  appartenant  à  l'abbaye  de  La  Trinité  de  Vendôme. 
M.  Louis  Audiat,  l'éminent  archéologue  de  Saintes,  a  publié, 
récemment,  plusieurs  chartes  de  ce  prieuré  (1).  La  première, 
datée  de  1275,  contient  cette  indication  précise  :  «  Sanctse  Tri- 
nitatis  monasterio  memorato  et  prioratui  suo  Monasterii  novi 
propè  sanctum  Anianum  (2).  » 

La  Dordogne  nous  fournirait,  ensuite,  quatre  localités  du 
même  nom,  modifié  par  les  variantes  du  patois  périgourdin 
(Aigne,  Anyan,  Aygnan,  Agne,  Anhe),  où  l'on  reconnaît, 
cependant,  la  forme  primitive  (3). 

Le  deuxième  évêque  de  Périgueux  s'appelait  Atiianus  (4)  ; 
mais  il  n'a  jamais  été  honoré  comme  saint  et  ce  n'est  pas  lui 
dont  certaines  localités  du  Périgord  prirent  le  vocable.  C'est  bien 

gloires  du  diocèse  ;  Saint-Aignan,  surtout,  lui  était  resté  dans  la  mémoire, 
et  il  fut  heureux  de  trouver  une  occasion  de  l'honorer  dans  son  propre 
diocèse. 

(1)  Archives  historiques  de  la  Saintonge  et  de  rAunis,  tome  XIX, 
pp.  220-233. 

(2)  Ihid.,  p.  226. 

(li)  Dictionnaire  toporjraphiqiœ  du  département  de  la  liordocjne,  par 
M.  le  vicomte  De  Gourgues,  p.  282.  —  Le  peuple  de  plusieurs  paroisses 
de  la  Gironde,  où  l'évêque  d'Orléans  est  demeuré  en  honneur,  prononce 
de  même  A(puvi,  comme  s'il  n'y  avait  pas  d'r.  ce  que  dans  le  peuple 
ou  fait  toujours  à  Orléans.  D'autres,  supprimant  l'initiale  a,  disent 
SuinCujnan . 

(4)  Galliu  Christiana,  t.  Il,  col.  1148. 


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de  l'évêque  d'Orléans,  lequel,  d'ailleurs,   vivait  longlemps  après 
celui  de  Périgueux,  son  homonyme  (1). 

Les  Landais  l'ont  appelé  sent  Aignel,  eu  lui  dédiant  une  de 
leurs  communes,  du  canton  actuel  d'Aire. 

L'Agenais,  autre  division  de  l'Aquitaine,  avait  une  paroisse 
de  Saint-Aignan,  aujonrd'liui  simple  hameau  de  la  commune 
d'Asnans  (2). 

Les  départements  du  Gers,  du  Lot,  du  Lot-et-Garonne  pré- 
sentent, à  leur  tour,  des  villages  du  même  nom  (3).  Celui  de 
Tarn-et-Garonne  renferme  une  paroisse  de  Saint-Aignan  (canton 
de  Saint-Nicolas -de-La-Grave,  arrondissement  de  Caslel-Sar- 
rasin).  11  y  eut  autrefois,  en  ce  lieu,  un  petit  prieuré  de  l'ordre 
de  Fontevrault.  (Correspondance  de  saint  Vincent  de  Paul,  pu- 
bliée en  1882,  t.  I,  p.  474,  note.). 

Ces  rapides  indications  suffisent  pour  démontrer  que  le  saint 
patron  du  diocèse  d'Orléans  n'est  point  un  inconnu  dans  le  sud- 
ouest  ni  dans  le  midi  de  la  France.  Son  culte,  on  le  voit,  a 
rayonné  sur  les  provinces  les  plus  éloignées  du  pays  privilégié 
où  il  a  fait  particulièrement  éclater  ses  vertus  admirables. 

En  terminant,  je  rapporterai  une  décision  judiciaire  qui  se 
rattacrie  à  l'objet  spécial  de  mes  recherches. 

En  1523,  le  Parlement  de  Bordeaux,  juge  d'appel  du  sénéchal 
de  Limoges,  confirma  lé  privilège,  dont  jouissaient  les  évéques 
d'Orléans,  de  gracier  les  criminels  qui  leur  étaient  présentés,  le 
jour  de  leur  entrée  solennelle  (4).   Ce  droit  remontait  à  saint 

(t)  On  ne  connait,  en  France,  d'autre  saint  du  nom  d'Aignan  (après 
celui  d'Orléans)  qu'un  évêque  de  Chartres,  élu  vers  l'an  200,  et  titulaire 
de  l'église  où  ses  restes  reposent  dans  cette  ville.  (Sébastien  Roulliard, 
Parlhénie,  ou  Histoire  de  Notre-Dame  de  Chartres,  II'  partie,  pp.  7 
et  149).  Sa  fête  est  marquée  au  10  juin. 

(2)  Pouilié  de  l'ancien  diocèse  de  Condom,  publié  dans  le  tome  VH  des 
Mémoires  de  la  Société  académique  d'Agen,  p.   110. 

(3)  Cf.  le  Dictionnaire  des  postes. 

(4)  Dissertation  de  PoUuche  sur  ledit  privilège,  pp.  2(5,  27  et  36,  ov'i  se 
trouve  tout  le  détail  du  procès  qui  donna  lieu  à  l'arrêt  du  parlement  de 
Bordeaux,  avec  le  texte  de  cet  arrêt  mémorable. 


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Ai.^aan,  lequi.-l  l'aurail  exercé  le  premier,  suivant,  l'opinion  la 
plus  accrédilée  (1).  Sans  doute,  à  l'occasion  du  procès  de  1523, 
le  vifux  palais  de  l'Omhrière  (2)  aura,  lui  aussi,  retenôi  des 
louanges  données  au  miséricordieux  pontife  par  l'éloquence  mé- 
I  idionale. 

A.   DUPRÉ. 


NOTE 
SUR  L'ÉGLISE  SAINT-AIGNAN  DE  HOME 


Cette  petite  église,  bien  peu  remarquable  et  fort  incon- 
nue, fui  érigée  (à  une  époque  incertaine)  en  l'honneur, 
non  pas  du  libérateur  de  la  ville  d'Orléans,  mais  de  son  homo- 
nyme, l'évêque  d'Alexandrie,  métropole  de  l'Egypte  ;  sur  quoi 
nous  lisons,  au  Martyrologe  romain  de  Baronius  (3),  p.  183  : 

a.  25  aprilis  :  Alexandriaî;  sancli  Aniani  episcopi,  qui,  beati 
Marci  discipulus  ejusque  in  episcopatu  successor,  clarus  vir- 
tutibus,  quievit  in  Domino.  » 

Ce  saint  Aignan  est  antérieur  de  quatre  siècles  à  celui  d'Or- 
léans; il  succéda,  l'an  68,  à  saint  Marc,  premier  évêque  d'Alexan- 
drie et  mourut  dans  celle  ville,  en  l'année  86  (4). 

(1)  Dissertation  de  PoUuche,  pp.  9  et  suiv. 

(2)  Ancien  château-fort  des  ducs  d'Aquitaine,  devenu  ensuite  le  palais 
de  justice  où  siégeaient  le  parlement,  la  sénéchaussée  et  le  présidial  de 
Bordeaux.  Le  nom  du  Palais  est  resté  à  la  place  qu'occupait  ce  monu- 
ment, détruit  par  la  Révolution. 

(3)  Belle  édition  de  15'J9,  in-f'',  imprimée  à  Anvers,  chez  le  célèhre 
Chiistopho  Plantin,  dont  la  marque  (un  triangle  ouvert  orne  le  titre. 

(4)  Dictionnaire  d'hagiographie,  dans  ÏEncyclopédie  thèolorjiquc  de 
l'abbé  MiGNE. 


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Ainsi,  le  Martyrologe  place  la  commémoralion  du  disciple  de 
saint  Marc  au  25  avril,  jour  également  consacré  au  maître.  Ce- 
pendant, on  lit  au  Diarioromano  (1)  per  l'anno  1864,  p.  69  : 

«  17  novembre  :  s.  Aniano  vescovo,  discepolo  di  s.  Marco  ; 
festa  alla  sua  chiesa,  presso  La  hocca  délia  Verità  (2).  » 

Poui'quoi  ce  changement  de  date  liturgique?  Le  29  avril  con- 
venait bien  mieux  à  l'évêque  d'Alexandrie,  dont  la  mémoire  est 
inséparable  de  celle  de  saint  Marc... 

Le  17  novembre  est  précisément  le  jour  de  la  fête  de  l'évêque 
d'Orléans,  mais  on  ne  saurait  confondre  les  deux  saints  et  la 
liturgie,  comme  l'histoire  doit  les  distinguer  l'un  de  l'autre. 

(1)  C'est  ïorJo  du  clergé  ro:niin. 

(2)  Nom  vulgaire  de  l'église  de  Sainte-Marie,  in  Cosmedin,  située  au 
bord  du  Tibre,  non  loin  du  Ponte  rotlo,  et  presque  vis-à-vis  Sainte-Marie 
di  Translevers,  qui  se  trouve  sur  l'autre  rive  du  lleuve.  (Vasi,  Itinéraire 
instructif  de  Rome,  édition  de  1792,  in-12,  p.  907.) 

A.  DUPRÉ. 


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DISCOURS   D'UN    DEPUÏli]    DE    BORDEAUX 

AUX  ÉTATS  GÉNÉRAUX 

Tenus  à  Orléans  en  1560 


Jean  Lange  de  Luxe,  né  à  Bordeaux,  avocat  au  Parlement  de 
cette  ville,  était  fort  considéré  dans  son  pays;  aussi,  lorsque  les 
Etats  furent  convoqués  à  Orléans  (octobre  1560),  fut-il  nommé 
député  du  tiers-état  de  la  sénéchaussée  de  Bordeaux  (1).  Son 
esprit  naturel  et  sa  faconde  méridionale  lui  gagnèrent  les  sympa- 
thies et  la  confiance  de  son  ordre,  qui  le  chargea,  plusieurs  fois, 
de  soutenir  ses  intérêts  et  de  porter  la  par'ole  en  son  nom. 

Les  Etats  s'ouvrirent,  le  13  décembre,  huit  jours  après  la  mort 
du  jeune  valétudinaire  François  II,  sous  le  court  règne  duquel 
on  les  avait  convoqués. 

Orléans  n'avait  pas,  comme  Blois,  un  magnifique  local  pour 
abriter  les  grandes  assises  de  la  nation  (2).  Il  fallut  donc  cons- 
truire, à  la  hâte,  une  salle  en  charpente  sur  la  place  de  l'Etape, 
auprès  de  l'hôtel  du  bailli  Groslot  (aujourd'hui  la  Mairie),  où  lo- 
geait la  cour  (3). 

(1)  Bosciieron-Desportos,  Histoire  dudit  parlement,  t.  I,  pp.  153 
et  160,  L'auteur  de  cette  monographie  estimée  naquit  à  Orléans  et 
mourut  à  Bordeaux,  président  de  chambre  à  la  Cour  d'appel.  Il  nous 
apprend  que  Lange  devint  conseiller  au  même  parlement.  Déjà,  à  celte 
époque,  les  avocats  faisaient  assez  bien  leur  chemin  par  1 1  politique. 

(2)  La  Salle  des  États,  au  château,  où  siégèrent  les  fameuses  assem- 
blées de  1576  et  1.58S. 

(3)  LoTTiN,  Reclicrches  historiques  .sur  Orù-aus,  t.  I,  p.  426.  — 
François  II  mouru'  dan^  ce  même  logis,  le  1)  décembre  ir)')0  (ft)id., 
page  42 i.) 


—  137  - 

Une  deuxième  séance  royale  eut  lieu,  dans  cette  même  en- 
ceinte, le  2  janvier  1561.  Les  orateurs  des  trois  ordres  y  furent 
entendus  successivement.   Lange  parla,   pendant  plus  de  deux 
heures  et  à  genoux  ;  le  tiers-élat,  qu'il  représentait,  se  tint  de- 
bout et  découvert  (1).  Le  nouveau  roi  Charles  IX  et  sa  mère 
Catherine  de   Médicis,    reine -régente,  écoutèrent  patiemment 
ces  longs  discours.  Celui  de  Lange,  remarquable  par  la  hardiesse 
des  idées,  obtint  les  honneurs  de  l'impression  sous  ce  titre  qui  inté- 
resse la  typographie  orléanaise  :  «  La  harangue  du  peuple  et 
tiers-estat  de  toute  la  France  au  roy  très  chrestien  Charles 
neufiesme,  faicte  par  maistre  Jean  de  Lange  de  Luxe,  con- 
seiller et  advocat  de  la  Royne  au  parlement   de  Bordeaulx, 
à  Orléans,  par  Eloy  Gibier,  libraire  et  imprimeur  de   la 
dicte  ville,  tenant  sa  boutique  au  cloistre  de  Saincte-Croix, 
1560  (2).  » 

J'ignore  si  la  bibliothèque  d'Orléans  possède  cet  in-8°,  inscrit 
au  catalogue  imprimé  de  celle  de  Bordeaux  (Histoire,  n"  2450). 
Sur  la  foi  de  cette  indication,  je  pensais  pouvoir  manier  et  décrire 
de  visu  une  plaquette,  rare  sans  doute  ;  mais,  hélas  !  elle  ne  se 
retrouve  plus,  on  suppose  qu'elle  a  été  égarée  lors  du  déména- 
gement de  la  Bibliothèque,  installée,  en  1892,  dans  un  nouveau 

local 

Cette  courageuse  défense  des  droits  du  peuple  eut  un  grand 
succès  de  publicité;  car,  outre  l'édilion-princeps  d'Orléans,  le 
Dictionnaire  historique  de  la  France,  du  Père  Lelong  et  de 
Fevret  de  Fontelte,  en  signale  une  autre,  publiée  à  Paris,  la 
même  année  1560,  chez  Jean  Lange,  homonyme  de  l'orateur 
bordelais  (t.  II,  p.  788). 

(1)  LoTTiN^  pp.  427  et  428.  -  Les  orateurs  du  clergé  et  de  la  noblesse 
parlaient  debout.  L'attitude  humiliante  de  l'avocat  du  tiers  ne  l'empochait 
pas  de  s'exprimer  avec  une  grande  liberté  de  langage,  comme  le  fit  le 
député  de  Bordeaux.  Les  rigueurs  du  cérémonial  ne  faisaient  rien  à  la 
chose. 

(2)  Une  notice  sur  les  irnpiimeurs  Orléanais,  insérée  à  la  fin  du 
tome  XX  des  Mémoires  de  la  Sociale  archéologique,  donne  en  fac-similé 
la  marque  d'Éloy  Gibier  et  mentionne  plusieurs  de  ses  publications  (pp.  45 
et  4G);  mais  le  discours  de  Lange  ne  figure  pas  sur  cette  liste  abrégée. 


—  138  - 

Dernièrement  enfin,  le  Loir-et-Cher  historique  (du  15  mars 
1893)  mentionnait  une  édition,  imprimée  à  Blois  par  Julian 
Angelier,  in-4''  sans  date,  mais  certainement  de  1561  (1).  La 
Bibliothè( lue  nationale  en  garde  un  exemplaire  porlantle  n"  L"  '-. 

Le  discours-programme  de  Jean  Lange  a  été  réimprimé  dans 
le  recueil  de  Mayer  sur  les  Elats  généraux,  publication  de  cir- 
constance, qui  parut  en  1789  (t.  X,  p.  ^IG-iiA).  Seulement, 
l'orthographe  a  été  modernisée  et  le  style  même  un  peu  relouché  ; 
aussi,  les  premières  éditions  conservent-elles  leur  prix  pour  les 
curieux,  attachés  à  la  fidélité  des  textes,  comme  à  une  véritable 
religion. 

(1)  Imprimeurs  cl  libraires  blésois,  du  XVf'^  au  A7A'^  siècle,  par 
R.  PoRCiiEK,  p.  80  de  ladite  feuille,  année  1893. 

A.   DIJPRÉ. 


1H9 


LES    ROULFAUX    DES   MORTS 

DANS  L'ORLÉANAIS 


Au  moyen  âge,  lorsqu'une  église  ou  un  monastère  perdait 
soit  son  chef  ou  quelque  dignitaire,  soit  un  bienfaiteur  insigne, 
il  était  a'usage  d'annoncer  sa  mort  aux  églises  ou  maisons  reli- 
gieuses avec  lesquelles  les  affligés  avaient  formé  une  association 
de  biens  spirituels^  c'est-à-dire  de  prières  et  de  bonnes  œuvres. 
Pour  remplir  cette  pieuse  mission,  la  communauté  déléguait  un 
ou  plusieurs  de  ses  membres  à  chacun  desquels  elle  remettait 
un  parchemin  oblong,  composé  de  feuilles  attachées  les  unes 
aux  autres  (1).  Ce  parchemin  était  roulé  sur  lui-même  ou  sur 
un  bâton,  pour  être  porté  plus  facilement;  de  là,  son  nom  de 
rouleau  (2).  En  tête  se  trouvait  transcrite  Vencyclique  (circu- 
laire) contenant  l'éloge  du  défunt  et  réclamant  les  suffrages 
(prières)  des  corporations  associées,  pour  le  repos  de  son  âme. 
Les  communautés,  auxquelles  le  rouleau  était  présenté,  y  répon- 
daient souvent  par  des  vers  latins,  à  la  louange  du  mort  et  pro- 
fitaient de  l'occasion  pour  recommander  leurs  chers  défunts  aux 
prières  des  associés  qui  leur  avaient  adressé  l'encyclique.  C'était, 
dans  le  monde  religieux  d'alors,  une  réciprocité  d'égards,  d'af- 
fectueux souvenirs  et  surtout  de  pieuses  intentions. 

Les  réponses  étaient  écrites,  à  la  suite  les  unes  des  autres, 
sur  le  même  parchemin,  qui  revenait  au  point  de  départ,  chargé 
de  témoigr)ages  flatteurs  pour  la  mémoire  du  défunt. 

(1)  Quelquefois  aussi,  on  chargeait  de  cette  mission  pénil)lo  un  laïc 
homme  de  confiance  et  solide  marcheur. 
('2)  Glnsxairp.  de  Du  Gange,  au  mot  Boiulus. 


—  140  — 

L'excellente  publication  du  savant  M.  Léopold  Delisle  (1)  me 
dispense  d'entrer,  à  ce  sujet,  dans  d'autres  détails.  Je  lui  emprun- 
terai seulement  les  indications  particulières  à  l'ancien  diocèse 
d'Orléans,  que  je  rangerai  dans  l'ordre  chronologique.  L'élé- 
ment local  se  trouvera  ainsi  dégagé  d'un  travail  dont  le  cadre 
embrasse  la  France  entière  et  s'étend  même  à  des  territoires 
étrangers. 


(An  1004.)  L'encyclique,  à  la  louange  de  saint  Abbon, 
25''  abbé  de  Fleury  ouSaint-Benoît-sur-Loire(2),  fut  imprimée, 
pour  la  première  fois,  dans  les  Miscellanea  de  Baluze  (t.  III, 
p.  114).  Depuis,  elle  a  reparu  dans  d'autres  recueils,  no- 
tamment dans  la  collection  des  historiens  de  France  (t.  X, 
p.  442)  (3).  C'est  un  curieux  spécimen  de  la  littérature  monas- 
tique de  l'époque.  L'emphase  et  la  recherche,  caractéristiques 
du  mauvais  goût,  n'y  manquent  pas.  Je  n'en  citerai  qu'un  seul 
couplet,  chargé  de  métaphores  et  d'antithèses  : 

((  Pane  mœroris  potuque  amariiudinis  cibati,  vestris  oratio- 
nibus  mereamur  recreari,  quorum  cythara  lœlitiae  versa  est  in 
luctum  maistitiic,  quorum  organum  luctuosè  sonat  lamentum 
et  jucunditas  vocem  tantumundo  (lentium.  » 

Il  semble  que  le  cœur  seul  aurait  dû  parler  en  cette  triste 
circonstance.  Quandon  est  réellement  affligé,  on  ne  s'amuse  pas 
à  composer  et  polir  de  belles  phrases 

(Fin  du  même  siècle.)  L'encyclique  sur  la  mort  d'André, 
prieur  de  Fleury,  accuse  un  sentiment  plus  vrai  (4).  On  doit  à 


(i)  Les  rouleaux  des  morts,  gr.  in-8,  volume  publié,  en  1856,  dans  la 
collection  des  ouvrages  édités,  avec  tant  de  soin,  par  la  Société  de  l'His- 
toire de  France. 

(2)  Tué  dans  une  émeute,  à  La  Réole,  en  Gascogne,  le  13  novembre  1004, 
et  honoré,  comme  martyr,  par  l'ordre  bénédictin.  (L'abbé  Rocher,  Histoire 
de  Vahbaye  de  Fleury,  p.  175.  —  Cf.  l'abbé  Pardiac,  Histoire  de  saint 
Abbon,  pp.  tj26  et  suiv.) 

(3)  Labbé  Migne  l'a  également  insérée  dans  sa  Patrnloçfic  latine,  t.  139, 
col.  417  et  418. 

(f   L.  /).  (Léopold  Delisle),  pp.  147- I4i) 


-  141  — 

ce  moine  disert  la  vie  de  Gauzlin,  abbé  de  Fleury  (1),  ainsi 
qu'une  partie  des  miracles  de  saint  Benoît  (2). 

Le  passage  suivant  de  l'éloge  funèbre  que  ses  confrères  mirent 
en  circulation  rappelait,  délicatement,  son  goûl.  bien  connu, 
pour  les  études  sérieuses  :  «  Clarissimum  pbilosophiœ  spé- 
culum, in  cunctis  sânctïc  religionis  institutionibus  libera- 
libus,  fermé  nostris  temporibus,  adprimè  eruditissimum 
artibus  (3)  ». 

(1050  ou  environ.)  R.ouleau  de  Guifred,  comte  de  Cerdagnè, 
mort,  sous  l'habit  religieux,  dans  le  monastère  de  Saint-Martin 
de  Canigou  (4).  Ce  parchemin  ayant  été  présenté  aux  Bénédic- 
tins de  Micy  (Saint-Mesmin),  ceux-ci  répondirent  par  quelques 
vers,  où  ils  demandaient  aux  moines  de  Canigou  une  réciprocité 
de  prières  pour  leurs  défunts  : 

«  Qusi  dedimus  vestris  ea  denlur  mutua  veslris,  nomina 
sunt  quorum  quœ  pandit  pagina  prœsens  (5).  »  , 

Suivent  les  noms  des  religieux  de  Miey  pour  lesquels  il  faudra 
prier. 

(1107.)  Rouleau  de  Hugues,  abbé  de  Saint-Amand  (6).  On  y 
remarquait  le  tituliis  de  Saint-Laurent  d'Orléans  (7).  Cette  église 
fut  jadis  un  prieuré  conventuel  de  la  grande  et  illustre  congré- 
gation deCluny(8).  Les  religieux,  qui  l'habitaient  en  1107,  reçu- 
rent le  rouleau  de  l'abbé  Hugues  et  y  répondirent;  mais  M.  Léo- 
poldDelisle  ne  donne  pas  le  texte  de  leur  titulus,  qu'il  se  borne 
à  mentionner. 

'  (1112.)  Vers  l'an  1088,  André,  moine  de  Vallombreuse  en 


(1)  Publiée  par  M.  Léopold  Delisle,  dans  le  tome  ÎI  des  Mémoires  de  la 
Société  archéoloffique  de  l'Orléanais,  pp.  277  et  siiiv. 

(2)  Ce  recueil,  précieux  pour  l'hagiograpliie  du  inoyon  âge,   a  trouvé, 
dans  M.  Certain,  un  éditeur  exact  et  dévoué. 

(3)  L.  D  ,p.  150. 

(4)  Département  actuel  des  Hautes-Pyrénées. 

(5)  L.  D.,  p.  80,  Qmr  est  mis  ici  pour  h;cc. 

(6)  Abbaye  de  Bénédictins  au  diocèse  de  Tournay. 

(7)  L.  D.,  p.  162. 

(8)  PoLi.UGHii;  et  Beauvais  de  Pfîéau,  lassais  /t/s/or/i/it-w  sur  Orliuui'^, 

p.  l.">8. 


—  142  — 

Italie  (1),  vint  établir,  au  diocèse  de  Bourges,  le  monastère  de 
Chezal-Benoît  (Casale  sancti  Benedicti), àoni.  il  fut  le  premier 
abbé.  En  même  temps,  il  fonda  les  prieurés  de  Cornilly  et  de 
Contres,  sur  un  territoire  situé  aux  confins  des  diocèses  de 
Chartres  et  d'Orléans,  que  lui  avait  donné  le  seigneur  de  Saint- 
Aignan-sur-Cher  (2).  IK«oumit  ces  deux  résidences  monastiques 
à  l'obédience  de  Chezal-Benoît,  les  filles  à  la  maison-mère.  La 
première,  entourée  d'une  vaste  forêt,  s'appela  d'abord,  pour 
cette  raison,  Silviniacum  et  prit  le  nom  de  Corneliacum^ 
quand  elle  eut  reçu  et  placé  dans  sa  chapelle  des  reliques  de 
saint  Corneille. 

André  étant  mort  en  1112,  cet  événement  fit  le  sujet  d'une 
circulaire,  où  ses  fondations  orléanaises  ne  furent  pas  oubliées  : 
«  Primus  abbatiam  nostram,  qure  vocatur  Cavale  Benedictum, 
construxit  pluresque  cellulas,  sibi  supposilas,  scilicet  Corne- 
liacum,  Contras,  etc.  (3).  » 

Contres  devint  une  paroisse  de  l'ancien  diocèse  d'Orléans;  la 
cure,  dite  de  Saint-Cyr  et  Sainte -Julitte,  était  à  la  représen- 
tation de  l'abbé  de  Chezal-Benoît  (4).  Le  prieuré  conventuel  de 
Cornilly  appartenait  au  territoire  de  cette  même  paroisse  (5). 

D'après  un  état  nominatif  des  bénéfices  de  l'ancien  diocèse 
d'Orléans,  publié,  en  1888,  par  M''^  de  Foulques  de  Villaret  (6), 
celui  de  Contres  produisait,  en  1750-1758,  325  livres  de  revenu 
et  celui  de  Cornilly  800  livres  (7) 

(Ij  Abbaye  de  Bénédictins,  devenue  ensuite  le  chef-lieu  d'une  congré- 
gation particulière. 

(2)  Gallia  Christiana,  t.  II,  col.  162  et  163,  —  Cf.  une  récente  notice 
de  M.  Henri  de  La  Valliére,  insérée  dans  le  Loir-et-Cher  lùstorique  du 
15  février  1895. 

(3)  L.  D.,  p.  169. 

(4)  Calendrier  Jtlstorique  de  VOrléanais  pour  l'année  1783,  p.  29. 

(5)  Fresnos,  Feings  et  Thenay,  paroisses  limitropbes  de  Contres,  à 
l'ouest,  n'étaient  pas  du  diocèse  d'Orléans,  mais  d'abord  de  celui  de 
Chartres,  puis  de  celui  de  Blois,  érigé  en  1698,  par  un  démembrement  du 
territoire  primitif. 

(6)  Dans  le  Bulletin  de  la  Société  archéologique. 

(7)  Page  22  du  tirage  à  part  de  ce  travail  de  patience  bénédictine,  dont 
l'auteur  a  bien  voulu  m'adresser  un  exemplaire. 


—   14'J  - 

L'éditeur  de  l'encyclique  sur  la  mort  de  l'abbé  André  a  re- 
tranché (ou  n'avait  pas  à  sa  disposition)  les  tituli  qui  en  accu- 
sèrent la  réception.  Nous  le  regrettons;  car  le  rouleau  fut,  pro- 
bablement, présenté  à  quelques  églises  de  la  ville  et  du  diocèse 
d'Orléans,  où  la  mémoire  du  défunt  devait  être  en  vénération. 

Le  prieuré  de  Cornilly,  qu'il  avait  fondé,  subsista  jusqu'à  la 
Ilévolution.  J'en  ai  vu  les  ruines,  il  y  a  une  quarantaine  d'an- 
nées :  les  grands  bois  dont  elles  étaient  environnées  rappelaient 
encore  le  vocable  primitif  de  Silviniacum  (1). 

(4122.)  Rouleau  du  bienheureux  Vital,  abbé  de  Savigny  (au 
diocèse  d'Avranches)  : 

Titulus  de  la  collégiale  de  Saint-Aignan  ;  deux  pièces  de  dis- 
tiques (2)  :  la  première  joue  sur  le  nom  même  du  défunt  : 

• 
Vitâ  vixit  Vitalis  honestâ  ; 
Nunc  possit  vitâ  vivere  perpétua  ! 

La  seconde  pièce  applique  le  mot  vitis,  pris  dans  le  sens 
figuré,  au  Christ,  lequel  a  dit  de  lui-même  :  Ego  sum  vitis 
vera.  (Evang.  s.  Joannis,  c.  xv,  v.  1)  : 

Vitis  amator  erat,  quia  Christum  vivusamavit. 
Vivat  Vitalis  qui  fuit  agricola  ! 

J'en  passe  ;  je  ne  dirai  pas  des  meilleurs 

Le  même  sel  assaisonne  la  réponse  de  Fieury-sur-Loire,  où 
le  mot  vita,  retourné  en  tous  sens,  a  produit  des  vers  comme 
ceux-ci  : 

Vita  manens,  pax,  lux  vitalis,  vivificans  lux, 
Te  locet  in  cœlis,  separet  a  tenebris  (3)  ! 

(l)  A  l'intéressante  notice  sur  Cornilly,  que  j'ai  déjà  citée,  M.  Henri  de 
La  Vallière  a  joint  un  plan  détaillé,  où  l'état  actuel  des  lieux  est  parfaite- 
ment indiqué.  Mes  vieux  souvenirs  me  confirment  l'exactitude  de  ce  docu- 
ment graphique. 

C-l)  L.  D.,  p.  320. 

(;{;  L.  D.,  p.  320. 


—  144  — 

Ces  pénibles  et  puérils  concetti,  ces  nugic  difficiles,  étaient 
fort  à  la  mode  dans  les  communautés  religieuses  ;  on  s'y  délas- 
sait, par  de  tels  amusements,  de  travaux  et  d'exercices  plus  sé- 
rieux. 

(1233.)  Rouleau  de  Guillaume  des  Barres  (1),  où  sont  inscrits 
les  tituli  de  Sainte-Croix  (2),  de  Saint-Euverte  (3j,  des  frères 
mineurs  (4)  d'Orléans,  de  Saint-Liphard  de  Meung  (5)  et  de 
Notre-Dame  de  Beaugency  (G). 

(XIIP  siècle,  sans  date  précise.)  Rouleau  de  Haïde,  abbesse 
de  Saint- Amand  de  Rouen  : 

Tifulus  de  Fleury  (7). 

Titulus  «  beatissimse  et  victoriosissimœ  Crucis  Aurelianensis  ». 

Tituli  de  Saint-Aignan  ;  trois  hexamètres. —  De  Saint-Euverte. 

—  De  Saint-Pierre- Empo7it,  appelé  ici  sanctus  Petrus  viro- 
rum  (8).—  De  Sâmi-Vierre-le-J*uellier  (9).—  De  Saint-Avit(lO). 
De  Saint-Mesmin,  avec  le  détail  des  prières,  psaumes  et  messes 
que  les  religieux  demandaient,  réciproquement,  pour  leurs 
frères  et  bienfaiteurs  morts.  —  De  Saint-Samson  (IJ).  —  De 
Saint-Liphard. 

(1)  Bienfaiteur  des  religieuses  de  Fontaines  (diocèse  de  Meaux),  qui 
firent  circuler,  à  son  intention,  une  encyclique  chargée  de  tituli.  — 
{L.  D.,  pp.  415  et  416). 

(2^  Chapitre  de  la  cathédrale. 

(3)  Abbaye  de  chanoines  réguliers. 

(4)  Autrement  dits  Franciscains  ou  Cordeliers. 

(5)  Ancien  monastère,  devenu  église  collégiale. 

(tt)  Abbaye  de  chanoines  réguliers,  de  même   ordre  que  saint  Euverte. 

(7)  L.  D.,  p.  404. 

(8)  C'était  alors  une  collégiale  de  clercs  séculiers.  (Polluche  et 
Beauvais  de  Préau,  p.  90). 

(9)  Ancien  couvent  de  femmes.  {Ibid.,  p.  500.) 

(10)  Ancien  chapitre  d'hommes,  dont  le  Grand  Séminaire  actuel  occupe 
l'emplacement.  [Ibid.,  p.  127.) 

1,1  Ij  Ancien  monastère,  ou  chapitre  de  chanoines  réguliers,  devenu 
ensuite  le  collège  des  Jésuites  et  îinalement  le  Lycée  actuel.  (Voir  l'excel- 
lente monographie  de  M.  Tranchau  sur  cet  établissement  d'instruction 
publique,  où  lui-même  a  laissé   d'honorables  souvenirs  comme  censeur. 

—  Cf.  Les  recherches  sur  le  CoUcge  royal  d'Orléans,  publiées  par 
De  Vassal,  archiviste  du  Loiret,  d^ms  la  licvue  orléanaise,  l'^  année 
(1847),  pp.  153  et  s.,  2^  année,  pp.  1  et  s.,  pp.  84  et  suiv.,  pp.  179  et  suiv. 


—  145  — 

(1398  ou  1399.)  llouleau  de  Marie  de  Noyers,  abbesse  de 
Montivilliers  en  Normandie. 

L'encyclique  recommandait  particulièrement  le  porteur, 
Guillebert  Gueroult,  à  la  générosité  des  communautés  qui  le  re- 
cevraient (1).  Le  rouleau  fut  par  lui  présenté  à  plusieurs  églises 
et  couvents  de  la  ville  et  des  environs  d'Orléans,  savoir,  à 
Sainte-Croix,  à  Sainl-Aignan,  à  Saint-Euverte,  aux  Carmes,  aux 
frères  prêcheurs  (Dominicains),  à  Notre-Dame  de  Beaugency,  à 
Saint-Liphard  de  Meung,  à  Saint-Mesmin  (2) . . . . 

Pour  abréger,  M.  Léopold  Delisle  a  simplement  indiqué  la 
plupart  des  tituli,  sans  les  transcrire.  Les  réponses,  faites  aux 
encycliques,  ne  manquent  cependant  pas  d'intérêt  historique  et 
surtout  littéraire,  commme  témoignage  du  degré  de  culture  in- 
tellectuelle de  chaque  corporation  religieuse,  invitée  à  exprimer 
ses  pensées  chrétiennes  sur  le  rouleau  en  circulation.  Nous 
pouvons  en  juger  par  les  153  tituli  du  rouleau  de  saint  Bruno, 
fondateur  de  l'ordre  des  Chartreux,  décédé  en  1101.  Les  Bol- 
landistes,  nouveaux  éditeurs  de  ce  volumineux  rouleau,  ont  re- 
produit in  extenso  les  réponses  qui  le  couvraient  (3).  L'Orléanais 
compte  seulement  deux  numéros^  les  77eetl07%  dans  une  aussi 
longue  nomenclature. 

(N"  77.)  Le  chapitre  de  la  cathédrale  y  mit  9  hexamètres, 
ceux-ci  entre  autres  : 

Quique  Deum  pro  te,  fraterno  more,  rogamus, 
Bruno,  tuis  semper  precibus,  vir  sanete,  regamur  (4). 

(N''  107.)  Les  religieux  de  Saint-Mesmin  firent,  pour  la  cir- 
constance, deux  petites  pièces  de  vers.  La  première  contenait 
une  allusion  au  séjour  prolongé  du  saint  en  France,  où  il  fonda, 

(1)  Ut  cùm  ad    vos   venerit,    hospitalitatis  aratiâ,  vestris   beneficiis 
foveatls.  (L.  D  ,  p.  457.) 
C2)  L.  D.,  p.  470. 

(3)  Troisième  volume  d'octobre,  pp.  730- 7G9. 

(4)  L    D.,  p.  7 48. 


—  l/i6  — 
auprès  de  Grenoble,   la   Grande- Chartreuse,  berceau  de  son 
austère  institut  : 

Gallia  ijicem  mira  sua{i)  deberet  sepelirc, 
Ut  fertur,  Calabris  nunc  sepultus  in  ayris  (2). 

Quelques  lignes  de  prose,  ajoutées  aux  vers,  souhaitaient  à 
l'ordre  en  deuil  un  nouveau  chef,  digne  de  celui  quil  venait 
de  perdre  :  «  Dignetur  Dominus  vobis,  si  non  scienlià  parem  (3). 
honestâ  tamen  vità  consimilem  patrem  providere.  » 

Depuis  le  travail  de  M.  L.  Delisle,  la  Société  Dunoise  a  re- 
trouvé les  fragments  adirés  du  rouleau  de  Guy  I*"",  abbé  de 
Saint-Père  (Pierre)  de  Chartres,  mort  en  1231  et  les  a  publiés, 
tels  quels,  dans  son  Bulletin  (4).  Ce  rotulus  mutilé  contenait  les 
réponses  de  Saint-Aignan  d'Orléans,  de  Sainte-Marie  de  Bonne 
Nouvelle  (5),  de  Sainte-Croix  et  de  Saint-Euverte.  Ces  tituli,  très 
succincts,  constatent  simplement  que  le  porte-rouleau  vint  rem- 
plir sa  mission  à  Orléans,  «  le  jeudi,  après  la  saint  Martin 
ce  d'été  (6),  l'an  du  Seigneur  1233  >. 

Les  lambeaux  de  parchemin,  dont  se  compose  cette  épave 
paléographique,  sont  en  si  mauvais  état  que  d'autres  renseigne- 
ments Orléanais  ont  pu  se  perdre  dans  les  déchirures. 

(1)  Sa  patrie  d'adoption  seulement,  puisqu'il  était  né  à  Cologne. 

(2)  Il  mourut  et  fut  inhumé  dans  son  monastère  de  La  Torre,  auprès 
du  désert  de  Squillace  en  Calabre. 

(3)  La  science  théologique  de  saint  Bruno  est  alleslée  par  des  écrits, 
qu'un  injuste  oubli  n'a  pas  maintenus  à  leur  rang  d'honneur.  (Édition  de 
Cologne,  1640,  trois  tomes  en  un  volume  in-f>^).  Les  contemporains,  par 
exemple  les  Bénédictins  de  Saint-Mesmin,  faisaient  plus  de  cas  du  père 
de  l'Eglise  dont  la  réputation  do  profonde  doctrine  était  arrivée  jusqu'aux 
bords  du  Loiret. 

(4)  Tome  111,  pp.  228-2'.0. 

(5)  Abbaye  d'hommes,  alors  indépendante,  mais  réduite,  ensuite,  en 
prieuré  et,  à  ce  titre,  soumise  à  rol)édience  de  Marmoutier.  (Folluche 
et  Beauvais  de  Préau,  p.  10:}.)  La  Préfecture  occupe  aujourd'hui  ses 
bâtiments. 

(6  4  juillet,  fête  de  l'ordination  et  de  la  translation  des  reliques  du 
grand  évêque  de  Tours.  Le  41  novembre  est  l'anniversaire  de  sa  bien- 
heureuse mort;  cette  Saint-Martin  d'hiver  est  plus  connue  que  celle  d'été. 


_  147  — 

Les  exemples  ci-dessus  prouvent,  qu'au  moyen  âge,  le  diocèse 
d'Orléans  entretenait  de  pieuses  relations  avec  des  églises  plus 
ou  moins  éloignées.  Cette  confraternité  de  prières  était  méritoire, 
vu  la  difficulté,  la  lenteur  et  même  le  danger  des  communi- 
cations. 

Les  porteurs  de  rouleaux  funéraires  voyageaient  ordinaire- 
ment seuls  et,  le  plus  souvent,  à  pied.  Les  routes  qu'ils  suivaient 
n'étaient  pas  toujours  sûres.  Ainsi,  près  d'Orléans,  ils  pouvaient 
craindre  d'être  attaqués,  dévalisés,  tués  même,  dans  la  trop  cé- 
lèbre forêl  de  Ceicolles.  Qui  sait  si  plusieurs  n'y  firent  pas  de 
mauvaises  rencontres  et  s'il  ne  leur  arriva  pas  malheur,  en  tra- 
versant ce  bois  de  sinistre  mémoire?. . . 

A.  DUPRÉ. 


TOME  XI.  —  UULLETIN  N°  lôU»  dO 


—  148  — 


NOTICE    NECROLOGKjUE 

SUR  M.  EMILE  MANIÈRE 
Par    M.    DESNOYERS 


Messieurs, 

Notre  Société  ne  peut  demeurer  étrangère  à  tout  ce  qui  inté- 
resse l'histoire  et  l'honneur  de  sa  province  ;  et  quand  nous 
voyons  partir  du  milieu  de  nous  un  artiste  qui  était  appelé  à 
tenir  un  jour  une  place  distinguée  dans  la  science  du  heau,  il 
nous  est  un  devoir  de  laisser  en  nos  annales  le  témoignage  d'un 
regret  amer  :  c'est  à  la  mémoire  de  M.  Manière,  jeune  sculpteur 
dont  la  main  vient  d'être  pour  toujours  glacée  par  la  mort,  que 
j'adresse  ces  quelques  lignes  ;  je  veux  le  faire  revivre  durant  les 
bienveillantes  minutes  que  vous  m'accorderez. 

M.  Manière  n'était  pas  un  artiste  de  goût  vulgaire  et  pour 
lequel  l'art  était  seulement  une  façon  de  vivre,  un  métier 
lucratif;  il  avait  reçu  la  vivacité  de  la  conception,  la  délicatesse 
du  sentiment,  l'intuition  du  vrai  et  du  beau,  il  était  né  artiste: 
formé  d'abord  aux  études  sculpturales  dans  notre  école  dirigée 
par  un  très  bon  maître,  le  toujours  regretté  M.  Monceau,  il 
alla  à  Paris  développer  ses  études  dans  l'atelier  de  l'illustre 
Chapu,  dont  il  fut  un  des  élèves  préférés  par  ce  maître  si  fin 
connaisseur,  et  il  revint  parmi  nous  avec  tout  ce  qui  pouvait 
affermir  son  talent.  Les  difficultés  qui  accueillent,  en  province 
surtout,  les  commencements  de  la  carrière  des  artistes,  ne  lui 
manquèrent  pas,  il  les  combattit  avec  courage,  toujours  appuyé 
par  les  conseils  de  son  protecteur  Chapu,  et  cV'st  ainsi  qu'il 


—  149  — 

nous  livra  plusieurs  belles  œuvres,  notamment  les  grands 
bustes  de  M.  MérauU,  supérieur  du  Séminaire,  de  M.  Arqué, 
médecin,  et  des  médaillons  qui  reçurent  les  honneurs  du  salon 
à  Paris  ;  sa  dernière  œuvre  fut  la  statue  d'un  jeune  clown  se 
reposant  après  ses  exercices.  Son  habileté  sculpturale  croissait 
donc  visiblement,  sa  place  dans  le  monde  des  arts  s'annonçait 
de  plus  en  plus,  mais  la  Providence  lui  en  avait  marqué  une 
autre  plus  belle  encore,  dans  les  régions  de  l'éternelle  beauté, 
source  de  toutes  celles  que  nous  voyons  sur  cette  basse  terre. 

Une  maladie  inexorable  a  terminé  celle  carrière  qui  nous 
promettait  des  œuvres  remarquables... 

Vous  avez,  au  reste.  Messieurs,  témoigné,  par  votre  affluence 
à  son  convoi,  l'estime  que  nous  faisions  tous  de  la  vérité  de  son 
talent,  de  la  droiture  de  son  caractère,  de  la  facilité  des  rapports 
avec  lui,  et  nous  ne  pouvons  trouver  de  consolations  dans  cette 
perte  que  par  le  départ  chrétien  de  M.  Manière  :  un  artiste  qui 
part  dans  ces  conditions  laisse  une  belle  mémoire  et  surtout  la 
douce  pensée  de  la  contemplation  sans  fin,  des  rayonnantes  et 
délicieuses  splendeurs  entrevues  seulement  en  notre  monde. 


—  150  — 


MlNiSTKP.E  DE  L'INSTRUCTION  PUBLlnUE,  DES  BEAUX-ARTS 

ET  DES  CULTES 


PROGRAMME 

DU 

GONGIÎÈS    DES    SOCIÉTÉS     SAVAMES 

A    LA    SORBONNE    EN    1896 


SECTION  iriIISTOlUE  ET  DE  PHILOLOGIE 

i"  Étudier  les  transformations  successives  et  la  disparition  du 
servage. 

2°  Siij^naler,  dans  les  archives  et  bibliothèques,  les  pièces  ma- 
nuscrites ou  les  imprimés  rares  qui  contiennent  des  textes  iné- 
dits ou  peu  connus  de  chartes  des  communes  ou  de  coutumes. 

Communiquer,  s'il  y  a  lieu,  des  reproductions  photographiques. 

Mettre,  dans  tous  les  cas,  à  la  disposition  du  Comité  une  copie  du 
document,  collationnée  et  toute  préparée  pour  l'impression,  selon 
les  règles  qui  ont  été  prescrites  aux  correspondants,  avec  une 
courte  note  indiquant  la  date  certaine  ou  probable  du  document, 
les  circonstances  dans  lesquelles  il  a  été  rédigé,  celles  des  disposi- 
tions qui  s'écartent  du  droit  consigné  dans  les  textes  analogues  de 
la  même  région,  les  noms  modernes  et  la  situation  des  localités 
mentionnées,  etc. 

3"  Indiquer  les  archives  particulières  renfermant  des  corres- 
pondances ou  des  documents  relatifs  à  l'histoire  politique,  ad- 
ministrative, diplomatique  ou  militaiie  de  la  France. 


—  151  - 

4!<'  Rechercher  à  quelle  époque,  selon  les  lieux,  les  idiomes 
vulgaires  se  sont  substitués  au  lafin  dans  la  rédaction  des  docu- 
ments administratifs. 

Di'pouiller  systématiquement  les  fonds  d'archives  appartenant  à  une 
localité  ou  à  une  circonscription  nettement  limitée,  dans  lesquels 
on  peut  constater  la  substitution  de  la  langue  vulgaire  au  latin, 
comme  comptes  administratifs,  actes  et  sentences  judiciaires,  déli- 
bérations municipales,  minutes  notariales  ou  autres  documents 
officiels.  Établir  à  quelle  date  la  substitution  s'est  opérée  dans  ces 
diverses  catégories  de  pièces.  Distinguer  aussi  entre  l'emploi  de 
l'idiome  local  et  celui  du  français,  et  fixer  à  quelle  date  le  second  a 
remplacé  le  premier.  Dans  les  tenitoires  qui  ont  appartenu  succes- 
sivement à  des  États  dillérents,  indiquer  la  corrélation  ou  l'absence 
de  corrélation  entre  les  idiomes  employés  et  les  régimes  poli- 
tiques. 

5"  Faire  connaître  les  divertissements  publics  ayant  un  carac- 
tère de  périodicité  régulière  et  se  rattachant  à  des  coutumes 
anciennes,  religieuses  ou  profanes  ;  rechercher  de  préférence 
ceux  qui  sont  particuliers  à  une  région,  et  indiquer  quelles  dif- 
férences ou  quelles  analogies  ils  présentent  avec  les  jeux  ayant 
existé  ou  subsistant  encore  dans  d'autres  parties  de  la  France. 

6°  Étudier  quels  ont  été  les  noms  de  baptême  usités  suivant 
les  époques  dans  une  localité  ou  dans  une  région  ;  en  donner, 
autant  que  possible,  la  forme  exacte  ;  rechercher  quelles  peu- 
vent avoir  été  l'origine  et  la  cause  de  la  vogue  plus  ou  moins 
longue  de  ces  différents  noms. 

Dépouiller  les  registres  paroissiaux,  les  minutes  des  notaires,  les  re- 
gistres des  municipalités,  les  actes  d'assemblée,  les  cadastres,  ou 
tout  autre  fonds  d'archives  suffisamment  abondant,  en  établissant, 
pour  chaque  époque,  la  proportion  numérique  des  divers  noms,  celle 
des  noms  simples,  doubles  ou  multiples,  celle  des  noms  empruntés 
au  patron  de  la  paroisse,  aux  autres  saints  du  diocèse,  au  pays  lui- 
même,  aux  familles  princiéres  ou  seigneuriales  de  la  région,  aux 
courants  d'opinion  politique,  aux  modes  littéraires,  aux  souvenirs 
patriotiques.  Rechercher  dans  quelle  proportion  ontélé  suivis,  selon 
les  époques,  les  divers  usages  consistant  à  donner  à  l'enfant  le 
nom  du  parrain  ou  celui  de  la  marraine,  celui  d'un  ascendant,  etc. 
Pour  les  noms  particuliers  à  une  région  et  peu  connus  ailleurs 


—  152  — 

diquer  exactement  les  formes  en  langue  vulgaire  et  en  latin.  Pour 
les  noms  pris  en  dehors  de  la  région,  indiquer  les  diirérentes  modi- 
fications de  forme  et  chercher  l'origine. 

7"  Etudier  les  origines  et  l'iiistoire  des  anciens  ateliers  typo- 
graphiques en  France. 

Faire  connaître  les  pièces  d'archives,  mentions  historiques  ou  an- 
ciens imprimés  qui  peuvent  jeter  un  jour  nouveau  sur  la  date  de 
l'établissement  de  l'imprimerie  dans  chaque  ville  de  France,  sur 
les  migrations  des  premiers  typographes  et  sur  les  productions  sor- 
ties de  chaque  atelier. 

8"  Rechercher  les  documents  relatifs  à  l'histoire  de  la  marine 
française. 

Dépouiller  particulièrementles  archives  notariales  des  villesmaritimes, 
les  archives  des  chambres  de  commerce  ou  d'autres  dépôts  pouvant 
contenir  des  correspondances  et  des  actes  relatifs  à  la  marine 
royale  ou  à  la  marine  marchande  et  privée. 

9"  Recueillir  les  renseignements  qui  peuvent  jeter  de  la  lu- 
mière sur  l'état  du  théâtre  et  sur  la  vie  des  comédiens  en  pro- 
vince depuis  la  Renaissance. 

10°  Établir  comment  se  faisait,  dans  une  région  déterminée, 
le  transport  des  correspondances  avant  le  règne  de  Louis  XIV. 

11*^  Indiquer  comment  les  nouvelles  politiques  et  autres  de  la 
France  et  de  l'étranger  se  répandaient  dans  les  différentes  par- 
ties du  royaume,  du  XV''  au  XVII"^  siècle. 

12°  Recueillir  les  indications  sur  les  mesures  prises  au  moyen 
âge  pour  la  construction  et  l'entretien  des  routes. 

13°  Ilechercher,  d'après  un  ou  plusieurs  exemples  particuliers, 
comment  furent  organisées  et  comment  fonctionnèrent  les  assem- 
blées municipales  établies  conforuiément  à  l'édit  de  juin  1787. 

14*  Etudier,  dans  une  circonscription  électorale  de  1789, 
bailliage,  sénéchaussée  ou  ville,  la  convocation  des  États  géné- 
raux, les  élections  et  les  cahiers. 

15"  Etudier  les  délibérations  d'une  ou  de  plusieurs  munici- 
palités rurales  pendant  la  Révolution,  en  mettant  particulière- 
ment en  lumière  ce  qui  intéresse  l'histoire  générale. 


—  153  - 

16°  Étutlier,  dans  un  département,  dans  un  district  ou  dans 
une  commune,  le  fonctionnement  du  gouvernement  révolution- 
naire institué  par  la  loi  du  14  frimaire  an  II. 

17"  Étudier,  dans  un  département  ou  dans  un  canton,  le 
fonctionnement  du  régime  de  la  séparation  de  l'Église  de  l'Etat 
sous  le  Directoire  et  sous  le  Consulat  jusqu'au  Concordat. 


SECTION  D'ARCHEOLOGIE 

1"  Rechercher  les  épitaphes^  inscriptions  de  synagogues, 
graffites  en  langue  et  en  écriture  hébraïques  qui  n'ont  pas 
encore  été  signalés  et  ont  été  imparfaitement  publiés  jusqu'à 
présent. 

2''  Rechercher  les  inscriptions  arabes,  épitaphes,  dédicaces 
de  mosquées,  légendes  de  portes,  de  mimbar,  etc.,  antérieures 
à  la  conquête  turque,  qui  se  trouvent  dans  l'un  des  trois  dépar- 
tements algériens  ou  dans  la  Régence  de  Tunis. 

3"  Rechercher  les  sarcophages  ou  fragments  de  sarcophages 
sculptés,  d'origine  chrétienne  ou  païenne,  et  non  encore  signalés, 
qui  peuvent  exister  dans  des  collections  publiques  ou  dans  des 
propriétés  particulières. 

4°  Rechercher  en  France  et  dans  l'Afrique  française  les  mo- 
saïques antiques  ou  du  moyen  âge  non  relevées  jusqu'à  cette 
heure  et  dont  on  possède  les  originaux  ou  des  dessins. 

5"  Signaler  les  documents  épigraphiques,  les  monuments  fi- 
gurés (statues,  bas-reliefs,  bronzes,  ustensiles,  etc.),  déplacés 
ou  transportés  hors  de  France.  Dresser  pour  chaque  localité  une 
liste  donnant  la  de.'^criplion  des  objets,  la  date  de  leur  enlève- 
ment, le  nom  du  musée  ou  de  la  <;ollection  où  ils  sont  actuelle- 
ment conservés  et  leur  bibliographie. 

Il  existe  dans  les  musées  d  Europe,  et  principalement  en  Angleterre, 
des  monuments  trouvés  en  Gaule.  La  vallée  du  Rhône,  et  en  parti- 
culier les  villes  de  Lyon,  Vienne,  Nimes,  Arles,  Marseille,  en  ont 
fourni  un  grand  nombre.  Il  serait  intéressant  de  signaler  ces  monu- 
ments d'une  façon  méthodique.  Il  faillirait  indiquer  également  ceux 


—  154  - 

qui  ont  disparu  et  dont  la  trace  est  perdue  ;  s'il  en  existe  des  des- 
sins ou  des  photographies,  il  est  indispensable  de  les  mettre  en  lu- 
mière en  y  joignant  tous  le.^  renseignements  utiles.  Le  Comité  ne 
demande  pas  un  catalogue  complet,  mais  prie  instamment  les  ar- 
chéologues de  faire  connaître  ce  qu'ils  savent  à  propos  de  ces  mo- 
numents déplacés.  La  question  s'applique  également  aux  antiquité.s 
du  nord  de  l'Afrique. 

G"  Signaler  les  monuments  ou  objets  antiques  conservés  dans 
les  musées  de  province  et  qui  sont  d'origine  étrangère  à  la  ré- 
gion où  ces  musées  se  trouvent. 


o 


Par  suite  de  dons  ou  de  legs,  bon  nombre  de  musées  de  province  se 
sont  enricliis  d'objets  que  l'on  est  souvent  fort  étonné  d'y  ren- 
contrer, Dans  nos  villes  maritimes,  en  particulier,  il  n'est  pas 
rare  que  des  officiers  de  marine  ou  des  voyageurs  aient  donné  au 
musée  de  la  localité  des  antiquités,  parfois  curieuses,  qu'ils  avaient 
recueillies  en  Italie,  en  Grèce,  en  Orient.  Quelques  villes  ont  acquis 
de  la  sorte  de  fort  belles  collections  dont  elles  sont  justement 
fiéres.  Un  beaucoup  plus  grand  nombre  ne  possèdent  que  quelques- 
unes  de  ces  antiquités  étrangères  à  la  région,  et  ces  objets,  isolés 
au  milieu  des  collections  d'origine  locale,  échappent  bien  souvent 
à  l'attention  des  érudits  qui  auraient  intérêt  à  les  connaître.  Ce 
sont  surtout  ces  objets  qu'il  est  utile  de  signaler  avec  dessins  à 
l'appui  et  en  fournissant  tous  les  renseignements  possibles  sur  leur 
provenance  et  sur  les  circonstances  qui  les  ont  fait  entrer  dans  les 
collections  où  on  les  conserve  actuellement. 

7°  Signaler  les  actes  notariés  du  XIV«  au  XV*'  siècle  conte- 
nant des  renseignements  sur  la  biographie  des  artistes,  et  parti- 
culièrement les  marchés  relatifs  aux  peintures,  sculptures  et 
autres  œuvres  d'art  commandées  soit  par  des  particuliers,  soit 
par  des  municipalités  ou  des  communautés. 

Il  n'est  peut-être  pas  superflu  de  faire  remarquer  que  la  meilleure 
façon  de  présenter  les  documents  de  ce  genre  au  Congrès  serait 
d'en  faire  un  résumé,  où  l'on  s'attacherait  à  mettre  en  relief  les 
données  nouvelles  qu'ils  fournissent  à  Ihistoire  de  l'art,  et  ;'»  faire 
ressortir  les  points  sur  lesquels  ils  confirment,  complètent  ou  con- 
tredisent les  renseignements  que  l'on  possède  d'autre  part. 

8"  Drosser  la  liste,  avec  plans  et  dessins  à  l'appui,  des  édifice.s 


—    155  — 

chrétiens  et  des  monuments  sculptés  d'une  province  ou  d'un  dé- 
partement réputés  antérieurs  à  l'an  1000. 

La  longue  période  qui  s'étend  de  la  oliute  de  lempire  ronnain  à 
l'an  lOOO  est,  pour  l'histoire  de  Tait  en  France,  la  plus  obscure.  On 
ne  pourra  y  apporter  quelque  lumière  qu'en  dressant  une  statistique 
des  noonumeuts  présumés  appartenir  à  cette  époque  et  en  en  dis- 
cutant ensuite  l'âge  avec  soin.  C'est  aux  habitants  de  la  province 
de  réunir  les  éléments  de  celte  enquête. 

9"  Étudier  les  caractères  qui  distinguent  les  diverses  écoles 
d'architecture  religieuse  à  l'époque  romane,  en  s'attachant  à 
mettre  en  relief  les  éléments  constitutifs  des  monuments 
(plans,  voûtes,  etc.). 

Cette  question,  pour  la  traiter  dans  sûn  ensemble,  suppose  une  con- 
naissance générale  des  monuments  de  la  France,  qui  ne  peut  s'ac- 
quérir que  par  de  longues  études  et  de  nombreux  voyages.  Aussi 
n'est-ce  point  ainsi  que  le  Comité  la  comprend.  Ce  qu'il  désire,  c'est 
provoquer  des  monographies^embrassantune  circonscription  donnée, 
par  exemple  un  département,  un  diocèse,  un  arrondissement,  et 
dans  lesquelles  on  passerait  en  revue  les  principaux  monuments 
compris  dans  cette  circonscription,  non  pas  en  donnant  une  des- 
cription détaillée  de  chacun  d'eux,  mais  en  cherchant  à  dégager  les 
éléments  caractéristiques  qui  les  distinguent  et  qui  leur  donnent  un 
air  de  famille.  Ainsi,  on  s'attacherait  à  reconnaître  quel  est  le  plan 
le  plus  fréquemment  adopté  dans  la  région  ;  de  quelle  façon  la  nef 
est  habituellement  couverte  (charpente  apparente,  voûte  en  berceau 
plein  cintre  ou  brisé,  croisées  d'ogives,  coupoles);  comment  les  bas 
côtés  sont  construits,  s'ils  sont  ou  non  surmontés  de  tribunes,  s'il  y 
a  des  fenêtres  éclairant  directement  la  nef,  ou  si  le  jour  n'entre 
dans  l'église  que  par  les  fenêtres  des  bas-cùtés;  quelle  est  la  forme 
et  la  position  des  clochers  ;  quelle  est  la  nature  des  matériaux  em- 
ployés; enfin,  s'il  y  a  un  style  d'orneinentalion  particulier,  si  cei- 
lains  détails  d'ornement  sont  employés  d'une  façon  caractéristique 
et  constante,  etc. 

10"  Rechercher,  dans  chaque  département  ou  arrondissement, 
les  monuments  de  l'architecture  militaire  en  France  aux  diverses 
époques  du  moyen  âge.  Sif^naler  les  documents  historiques 
qui  peuvent  servir  à  en  déterminer  la  date. 

La  France  est  encore  couverte  de  ruines  féodales  dont   l'importance 


—  156  — 

étonne  les  voyageurs.  Or,  bien  souvent,  de  ces  ruines  on  ne  sait 
presque  rien.  C'est  aux  savants  qui  habitent  nos  provinces  à  décrire 
ces  vieux  monuments,  à  restituer' le  plan  de  ces  anciens  châ- 
teaux, à  découvrir  les  documents  historiques  qui  permettent  d'en 
connaître  la  date  et  d'en  reconstituer  l'histoire.  Les  monographies 
de  ce  genre,  surtout  si  elles  sont  accompagnées  des  dessins  néces- 
saires pour  leur  intelligence,  seront  toujours  accueillies  avec  faveur 
à  la  Sorbonne. 

11"  Signaler,  dans  chaque  région  de  la  France,  les  centres  de 
fabrication  de  l'orfèvrerie  pendant  le  moyen  âge.  Indiquer  les 
caractères  et  tout  spécialement  les  marques  et  poinçons  qui 
permettent  d'en  distinguer  les  produits. 

Il  existe  encore  dans  un  grand  nombre  d'églises,  principalement  dans 
le  Centre  et  le  Midi,  des  reliquaires,  des  croix  et  autres  objet  d'orfè- 
vrerie qui  n'ont  pas  encore  été  étudiés  convenablement,  qui  bien 
souvent  même  n'ont  jamais  été  signalés  à  l'attention  des  archéo- 
logues. C'est  aux  savants  de  province  qu'il  appartient  de  recher- 
cher ces  objets,  den  dresser  des  listes  raisonnées,  d'en  retracer 
l'histoire,  de  découvrir  où  ils  ont  été  fabriqués,  et,  en  les  rappro- 
chant les  uns  des  autres,  de  reconnaître  les  caractères  propres  aux 
différents  centres  de  production  artistique  au  moyen  âge. 

12°  Rechercher  dans  les  monuments  figurés  de  l'antiquité  ou 
du  moyen  âge  les  représentations  d'instruments  de  métier. 

On  sait  combien  il  est  souvent  difficile  de  déterminer  l'âge  des  outils 
anciens  que  le  hasard  fait  parfois  découvrir.  Ce  n'est  qu'en  s'aidant 
des  peintures  et  sculptures  où  les  artistes  de  l'antiquité  et  du 
moyen  âge  en  ont  ligure  qu'on  peut  établir  avec  quelque  certi- 
tude les  caractères  propres  à  ces  objets  aux  diverses  époques  de 
notre  histoire. 

13°  Rechercher  les  centres  de  fabrication  de  la  céramique  dans 
la  Gaule  antique.  Signaler  les  endroits  où  cette  industrie  s'est 
perpétuée  depuis  l'antiquité  jusqu'à  nos  jours. 

Les  vases,  les  statuettes  de  terre  cuite,  que  l'on  ramasse  sur  tous  les 
points  de  l'ancienne  Gaule,  sont  le  plus  souvent  des  produits  de  l'in- 
dustrie indigène.  Les  noms  gaulois  que  l'on  relève  sur  beaucoup  de 
marques  de  potiers  suffiraient  à  le  prouver.  Mais  on  est  très  mal 
fixé  encore  sur  les  centres  de  fabrication  où  les  habitants  de  la  Gaule 


—  157  — 

allaient  s'approvisionner.  C'est  un  point  de  l'histoire  industrielle  de 
notre  pays  qu'il  serait  intéressant  d'étudier.  Il  y  aurait  lieu  de  recher- 
cher en  même  temps  si  ces  anciens  établissements  de  potiers  n'ont 
pas  survécu  à  l'époque  antique  et  si,  comme  on  l'a  constaté  pour 
d'autres  industries,  une  partie  des  centres  de  production  céramique 
que  nous  trouvons  au  moyen  âge  ne  sont  pas  établis  sur  les  mêmes 
lieux  où  nos  ancêtres  gallo-romains  avaient  installé  leurs  fours  bien 
des  siècles  auparavant. 

14°  Rechercher  les  centres  de  fabrication  de  la  céramique ,  soit 
punique,  soit  romaine,  dans  l'Afrique  ancienne. 

15°  Recueillir  des  documents  écrits  ou  figurés  intéressant 
l'histoire  du  costume  dans  une  région  déterminée.   ■ 

On  connaît  aujourd'hui  dans  leurs  traits  essentiels  les  principaux  élé- 
ments du  costume  de  nos  pères.  Mais,  à  côté  des  grandes  lois  de  la 
mode,  que  Ion  observait  partout  plus  ou  moins,  il  y  avait  dans 
beaucoup  de  provinces  des  usages  spéciaux  qui  influaient  sur  les 
modes.  Ce  sont  ces  particularités  locales  qu'on  n'a  guère  étudiées 
jusqu'ici,  sauf  pour  des  époques  très  voisines  de  nous.  11  serait  inté- 
ressant d'en  rechercher  la  trace  dans  les  monuments  du  moyen 
âge. 

16"  Dresser,  pour  un  département,  un  arrondissement  ou 
un  canton,  la  liste  des  objets  intéressant  l'histoire  ou  l'archéo- 
logie qu'il  conviendrait  de  mettre  sous  la  sauvegarde  de  la  loi  du 
30  mars  1887. 

La  loi  du  30  mars  1887  a  décidé  qu'il  serait  fait  un  classement  des 
objets  appartenant  à  l'Etat,  aux  communes,  aux  fabriques  et  autres 
établissements  publics,  dont  la  conservation  présente  un  intérêt  na- 
tional au  point  de  vue  de  l'histoire  ou  de  l'art.  La  Commission  des 
monuments  historiques,  chargée  de  faire  ce  classement,  ne  peut, 
par  ses  seuls  moyens,  arriver  à  découvrir  tous  les  objets  curieux 
qui  gisent  ignorés  dans  le  fond  de  nos  campagnes,  et  chaque  jour 
l'incurie  de  ceux  qui  en  ont  la  garde,  la  rapacité  des  brocanteurs,  le 
mauvais  goût  de  gens  zélés  mais  ignorants  font  disparaître  ou  dé- 
naturer les  monuments  les  plus  précieux.  C'est  aux  archéologues 
habitant  la  province  à  se  faire  les  défenseurs  de  ces  richesses,  à  en 
dresser  la  liste,  à  en  apporter  des  photographies  et  des  dessins  au 
Comité,  qui  se  fera  un  devoir  de  les  publier  et  qui  sera  heureux  de 
servir  d'intermédiaire  entre  la  Commission  des  monuments  histo- 
riques et  les  personnes  qui  ont  souci  de  sauvegarder  cette  part  trop 
peu  connue  du  patrimoine  national. 


—  158  — 

17^  Signaler,  clans  chaque  arrondissement  ou  chaque  ville 
de  France,  les  monnaies  gauloises  qu'on  y  recueille  dispersées 
isolément  sur  le  sol,  ou  que  les  travaux  agricoles  ou  autres 
mettent  au  jour. 

Il  importe  de  relever  et  de  décrire  non  seulement  les  pièces  rares  ou 
inédites,  mais  surtout,  dirons-nous,  celles  qui  sont  communes,  et 
qu'on  connaît  par  des  exemplaires  déjà  publiés  ou  conservés  dans 
les  musées  et  les  collections.  C'est  en  signalant  les  pièces  qu'on 
trouve  plus  abondamment  et  plus  particulièrement  dans  telle  ou 
telle  région  ou  localité,  qu'on  parviendra  à  fixer  et  à  préciser  l'attri- 
bution de  nombreux  groupes  de  monnaies  gauloises  qu'on  hésite  à 
donner  à  des  peuples  voisins  et  dont  l'origine  est  encoi  e  plus  ou 
moins  incertaine.  Ce  relevé,  fait  avec  soin  dans  tous  les  départe- 
ments, permettrait  de  dresser  définitivement  la  carte  numisma- 
tique de  la  Gaule. 


159  — 


Ouvrages  offerts  à  la  Société  pendant  l'année  1895. 


I.    —    DONS   DE   l'état. 

Ministôrc  do  l'Instruction  publique.  —  Journal  des  savants  : 
les  deux  derniers  mois  de  l'année  189-4  et  les  dix  premiers  de 
l'année  1893. 

—  Romania  :  année  1895,  livraisons  n°^  93  à  96. 

—  Revue  historique:  année  1895,  tomes  LVII  à  LIX. 

—  Revue  arche jlogique  :  les  six  derniers  mois  de  l'année  1894, 
tome  XXV,  l'année  1895,  tomes  XXVI  et  XXVII. 

—  Musée  Gu'imet  :  Revue  des  reliijwns  (in-8")  :  15®  année, 
tome  XXX,  n"^  4,  5  et  G,  189  i;  16^  année,  tome  XXXI,  n^s  \,  ^2 
et  3,  1895  ;  tome  XXXIl,  n°^  4,  5  et  G,  1895. 

—  Annales:  tome  XXVIl  ;  Le  Siam  ancien.  —  Bibliothèque 
d'études  :  tome  V,  Mission  Etienne  Aymonicr,  Voyage  dans  le  Laos. 
—  Bibliothèque  de  vulgarisation  ;  La  Saga  de  Niai,  traduite  par 
Rodolphe  Dareste  ;  Le  bois  sec  refleuri,  roman  coréen,  traduit  par 
Hong-tiyong-ou. 

—  Bulletin  archéologique  du  Comité  des  travaux  historiques  et 
scientifiques  :  année  1894,  n»  ^2. 

—  Bulletin  historique  et  philologique,  id.  :  année  1894,  n»»  3  et  4; 
année  1895,  n«  1  et  2. 

—  Bulletin  de  ta  section  des  sciences  économiques  et  sociales,  id.  : 
année  1894. 

—  Discours  prononcés  à  la  séance  générale  du  Congrès  des  Sociétés 
savantes,  le  20  avril  1895. 

—  Gazette  des  Beaux-Arts:  année  1895.  —  Table  alphabétique  et 
raisonnée  pour  les  années  18(t'.l  à  189:2. 

—  Chronique  de  la  Gazette  des  Beaux- Arts  :  année  1895. 

—  Bibliothèque  de  VEcole  des  Chartes:  tome  LV, 'G»  livraison, 
année  1894  ;  tome  LVl,  année  1895. 


-  160   - 

Minislèrede  l'Instruction  publique.  —  Catalogue  général  dea  7nantis- 
crits  des  bibliothèques  publiques  de  France.  Tomes  I  (Avignon), 
IX  (Bibliothèque  de  l'Arsenal.  —  Table  générale  des  archives  de  la 
Bastille,  L  à  Z.)  XXIV  (Rennes,  Lorient,  Lannion,  Vitré,  Montreuil, 
Étampes,  Clermont  de  l'Oise,  Senlis,  Gien,  Fontainebleau,  Château- 
Thierry,  Épernay,  Blois,  Loches,  Neut'château,  Bourbonne,  Condom, 
Bar-le-Duc,  Nevers,  Compiègne,  Mont-de-Marsan.) 

—  Les  statuts  et  privilèges  des  Universités  françaises  jusquen 
1789,  par  Marcel  Fournier,  tome  IV.  L'Université  de  Strasbourg  et 
les  Académies  protestantes  françaises. 

—  Correspondance  administrative  d' Alphonse  de  Poitiers,  publiée 
par  A.  Mohnier,  t.  1,  in-4°,  1894. 

—  Moyens  de  transports  dans  Paris.  Martin,  ISOi. 


II.    —   DONS   ET   HOMMAGES. 

MM. 

Auvray.  — Notice  sur  quelques  cartulaires  et  obiluaires  français. 
Brochure  in-8'\ 

Comte  Baguenault  de  Puchesse.  —  Chroniques  de  Louis  XII,  par 
Jean  d'Auton,  publiées  par  M.  de  Maulde. 

A.  Bailly.  —  Dictionnaire  grec-français.  Hachette  et  C'*',  1895. 

L'abbé  Barbier.  —  La  Crèche,  pastorale  en  5  actes. 

L'abbé  Blanchard.  —  Perche  et  Percherons.  Canton  de  Montdou- 
bleau.  Les  14  premiers  fascicules. 

Baron  de  Bouglon.  —  Les  reclus  de  Toulouse  sous  la  Terreur, 
2"  fascicule,  Toulouse,  1895.     . 

A.  Castan.  —  Catalogue  des  iîiciinables  de   la  Bibliothèque  de 
Besançon. 

P.  Charpentier  et  Cuissard.  —  Journal  du  siège  d'Orléans.  Comptes 
de  ville,  brochure  in-S".  Ilerluison,  1890. 

L'abbé  Cochard.  — La  juiverie  d'Orléans  du   VI"^  au  XV»  siècle. 
Son  histoire  et  son  organisation,  volume  in-8".  Ilerluison.  1895. 

L'abbé  Debout  et  Eudes.  —  L'histoire  admirable  de  Jeanne  d'Arc. 


—  161  — 
MM. 

L.  Delislc.  —  Notes  sur  (jnelques  manuscrits  du  baron  Dauphin  de 
Varna  (Extrait  de  la  Bibliothèque  de  l'Ecole  des  Charles. 
Dumuys.  —  Le  Cimetière  franc  de  Brïarre-sur -Essonne. 

—  fy Orléans  à  Stamboul.  Lettres  de  Grèce  et  de  Turquie,  p.  in-12. 
llerluison,  1895. 

R.  Filleau.  —  Emblèmes  du  château  de  Biais. 

Ch.  Hardel.  —  L'homme  tertiaire  et  les  silex  de  Thenay. 

—  Ponts  du  Camp  ou  Ponts-Châtrés. 

—  La  capitainerie  de  Chambord.  Blois,  1894. 

—  Inscription  yallo-romaine  trouvée  à  Vineuil. 

Herluison.  —  Le  surnaturel  dans    la  vénérable  Jeanne   d'Arc. 
Conférence  de  S.  E.  le  cardinal  Parocchi.  Herluison,  18U5. 

—  La  mosaïque  de  l'église  Saint-Paterne  et  sa  croix  de  Saint- 
Thomas-d'Aquin,  par  M.  Léon  Dumuys. 

—  Cathédrale  d'Orléans.  Inscription  commémorative  de  Jeanne 
d'Arc. 

—  Panégyrique  de  Jeanne  d'Arc,  du  8  mai  1840,  prononcé  par 
M.  l'abbé  de  la  Taille. 

—  Projet  de  loi  sur  Vorganisation  de  la  représentation  commer- 
ciale, par  M.  G.  Pienault, 

—  Catalogue  général  des  livres  de  fonds. 

—  Allocution  prononcée  au  iiS^^  anniversaire  du  combat  d'Orléans 
(11  octobre  1895),  par  M.  l'abbé  Vie. 

—  Allocution  de  Mif'"  l'évêque  d'Orléans  à  Coulmiers  (10  no- 
vembre 1895). 

L.  Jarry.  —  L'école  gratuite  de  dessin  de  la  ville  d'Orléans. 

—  Charte  originale  des  coutumes  de  Solesn,es  {Nord).  Juin  1233. 

—  La  coutume  des  meuniers  de  Meung  et  de  Beaugency  au 
moyen  âge. 

E.  Jovy.  —  Les  exercices  dramatiques  et  distribution  de  prix  au 
Collège  royal  de  Vitry -le- Français,  par  E.  Jovy.  Vitry-le- 
Français,  1893. 

—  Essai  de  solution  d'un  petit  problème  littéraire,  relatif  à 
Pascal. 

A.  Leroy.  —  Notes  historiques  mr  les  XIV'^  et  XV  siècles. 


—  162  — 

MM. 
A.  Leroy.  —  Esquisses  d'histoire  et  d'art. 
De  Loynes.  —  Généalogie  de  la  famille  de  Loynes. 

F.  Pérot.  —  Visite  aux  Musées  municipal  et  départemental  de 
Moulins. 

—  Note  sur  une  dent  de  mammouth. 

Ed.  Piette.  —  Hiatus  et  lacune.  Vestiges  de  la  période  de  tran- 
sition dans  la  grotte  du  Mas.  d'Azil. 

Le  Préfet  du  Loiret.  —  Session  du  Conseil  général  d'août  1894. 

Le  Préfet  de  la  Seine.  —  Registre  des  délibérations  du  bureau  de 
la  Ville  de  Paris  :  tome  I  (1499-1526),  édité  par  Fr.  Bonnardol  ; 
tome  II  (1527-1539),  édité  par  A.  Tuetey  ;  tome  III  (1539-1552), 
édité  par  P.  Guérin  ;  tome  IV  (1552-1558),  édité  par  Fr.  Bonnardot  ; 
tome  V  (1558-15G7),  édité  par  A.  Tuetey;  tome  VI  (1508-1572), 
édité  par  P.  Guérin.  -    Les  métiers  de  Paris  (XlVe-XVlII^  siècles). 

M.  Prou.  —  Mélanges  ;  Julien  Havet;  Recueil  de  travaux  d'érudi- 
tion, 1  brochure.  Paris,  1895. 

A.  Quévillon.  —  Excursion  en  Espagne  ;   Grenade  et  Barcelonne. 

Société  française  d'archéologie.  —  Congrè'i  archéologique  de 
France.  Session  tenue  à  Orléans  en  1892. 

A.  Tardieu.  —  Les  Tardieu  de  la  Maiegssie.  Clermont-Fer- 
rand,  1895. 

G.  Vignat.  —  Charte  originale  d'isemburge,  reine  de  France, 
1229-1230. 

—  Les  anciennes  stalles  de  la  cathédrale  d'Orléans. 


111.    —    PUBLICATIONS    ADRESSEES   PAR   LES   SOCIETES    FRANÇ.USES 

(ÉCH.\NGES). 

Agen.  —  Société  d'agriculture,  sciences  et  j  arts.  Recueil  des 
travaux,  tome  XII,  2"  partie,  1893. 

—  Archive:^  historiques  de  l'Aijenais,  jtome  I.  Les  Jurades  de  la 
ville  d'Agen,  1894. 

Alby.  —  Société  archéologique  du  Tarn»  Revue  du  département  du 
Tarn  :  19"  année,  n»  0,  189i  ;  20"  année,  n"=*  1,  2,  3,  4  et  5,  1895. 


—  163  — 

Amiens.  —  Société  des  antiquaires  de  Picardie.  Bulleiina  : 
n°  4,  1894;  n»«  1,  2  et  3,  1895. 

—  Mémoires,  4"  série,  tome  II,  1894. 

—  Album  arclifoloi^ique,  10*'  fascicule. 

Angers.  —  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts  ^If moires  .• 
tome  Vllf,  1894. 

Arras.  —  Commission  des  Antiquités  du  Pas-de-Calais.  Bnlleiin  : 
t.  I,  T**  livr.  —  Manonea  de  la  c.ommhmn  départemenlate.  T.  1, 5*^  livr 
Autun.  —  Société  éduenne.  Mémoires:  t.  XXII. 

Auxerre.  —  Société  des  sciences  historiques  et  naturelles  de 
l'Yonne.  BnlUtim  :  48*^  volume,  XVIlle  de  la  3''  série;  49"  volume. 
XiX-^  de  la  3'  série. 

Beauvais.  —  Société  académique  d'archéologie,  sciences  et  arts  de 
l'Oise.  Mémoir<-s  ■  t.  XV,  3^  partie,  1894. 

Belfort.  —  Bullflin  de  la  Société  belfuitaine  d'émulation  :  t.  XIV, 
1895. 

Besançon.  —  Société  d'émulation  du  Doubs.  Méinnirea  :  G^  série, 
9»  volume,  1894. 

Béziers.  —  Société  archéologique,  scientifique  et  littéraire.  Bulle- 
tin :  3'  série,  tome  I,  U^  livraison. 

Bone.  —  Académie  d'Hippone.  Bulletin:  n"  57.  Compte-rendu 
des  réunions,  année  1894. 

Bordeaux.  —  Société  archéologique.  Bulletins  :  t.  XIX,  l''"',  2°  et 
3«  fascicules. 

Bourg.  —  Société  d'émulation  de  l'Ain.  Annales  :  janvier  à 
décembre  1895. 

Bourges.  — Société  des  antiquaires  du  Centre.  Mémoires:  XX"  vo- 
lume, 1893-1894. 

—  Société  historique,  littéraire,  artistique  et  scientifique  du  Cher. 
Mémoires:  4*  série,  X''  volume,  1894-1895. 

Brive.  —  Société  scientifique,  historique  el  archéologique  de  la 
Corréze.  Bulletins:  t.  XVII,  f^.  2%  3^  et  4^  livr.,  1895. 

Cahors.  —  Société  des  études  littéraires,  scientifiques  et  artis- 
tiques du  Lot.  Bulletins  :  t.  XIX,  1"%  2^,  3"  et  ¥  fasc,  1894. 

Châlons-sur-Marne.  —  Société  d'agriculture,  commerce,  sciences 
et  arts.  Mémoires  :  année  1894. 

TOME  XI.  —  BULLETIN  N"  156.  11 


—  164  — 

Chalon-sur-Saône.  —  Société  d'histoire  et  d'archéologie.  Mé- 
moires :  tome  VIII,  fe  partie. 

Chambéry.  —  Société  savoisienne  d'histoire  et  d'archéologie. 
Mémoires  et  documenls  :  t.  XXXIII,  "i"  série,  t.  Vlll,  1894. 

—  Académie  des  lettres,  sciences  et  arts  de  la  Savoie.  Mémoires  : 
4'  série,  t.  V,  1895. 

Chartres.  —  Société  archéologique  d'Eure-et-Loir.  BuUelim  : 
n"  211,  213  et  214  (1895).  -  Procès-verhmx  215,  août  1895.  — 
Mémoires  218,  janvier  1896  —  Tableau  de  la  ville  de  Chartres 
en  1750. 

Chàteaudun.  —  Société  archéologique  dunoise.  Bulletina  :  n»»  103 
à  100,  1895. 

Château-Thierry.  —  Société  historique  et  archéologique.  Annah<  : 
année  1898. 

Clermont-Ferrand.  —  Académie  des  belles-lettres  et  arts.  Bnll>-- 
tins  :  2'=  série,  1894  (les  3  derniers  fasc.)  ;  1895  (10  fasc.) 

Compiègne.  —  Société  historique.  Procès-verbaux,  rapports  et 
communientwns  diverses,  1894.  —  Bulletins  :  tome  VU. 

Constantine.  —  Société  archéologique  du  département.  Rt-i-ueil  des 
notices  et  mémoires:  8«  volume,  3<' série,  XXlX^vol.  de  la  collection. 
1894. 

Dax.  —  Société  de  Borda.  Bulletins  année  1894,  2%  3«  et 
4*  livraisons  ;  année  1895. 

Douai.  —  Société  d'agriculture,  de  sciences  et  d'arts  du  départe- 
ment du  Nord,  Mémoires:  3^  série,  t.  IV,  1891  et  1892. 

Draguignan.  —  Société  d'études  scientifiques  et  archéologiques. 
Bulletins:  t.  IX  (1892-1893). 

Épinal. — Société  d'émulation  des  Vosges.  Annales:  année  1895. 

Fontainebleau.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Gâtinais. 
Annales:  2^,  3"  et  4"  trimestres  1894  ;  [<"■,  2^  et  3'  trimestres  1895. 

Gap.  —  Société  d'études  des  Hautes-Alpes.  Bulletins  :  les  4  nu- 
méros de  1895. 

Grenoble.  —  Académie  delphinale.  — Bulletins  :  A'' série,  i.  VIII, 
1894. 

Guéret.  —  Société  des  sciences  naturelles  et  archéologiques  de  la 
Creuse.  Bulletins  :  2»  série,  t.  III,  2«  Bulletin. 


—  165  — 

Havre  (Le).  —  Société  havraise  d'études  diverses.  Recueil  dea  pu- 
blications :  61<'  année,  1894,  A^  trimestre  ;  62^  année,  1895,  lef  et 
'^'^  trimestres.  —  Centenaire  de  Ancelot. 

Limoges.  —  Société  archéologique  du  Limousin.  Bulletins  :  t.  XLIV. 

Lons-le-Saulnier.  —  Société  d'émulation  du  Jura.  Mémoires  : 
T  série,  S'' vol.,  189i. 

iVlacon.  —  Annalea  de  l'Académie,  t.  X  (2*^  série),  1893. 

Mans  (Le).  —  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts.  Bulletin  : 
t.  XXV,  l<"-fasc.,  1895-1896. 

—  Société  historique  et  archéologique  du  Maine,  Revue:  t.  XXXVI, 
2e  semestre  1894;  t.  XXXVII,  l""  semestre  1895;  t.  XXXVIII, 
2c  semestre  1895. 

Marseille.   —  Société  de    statistique.    Répertoire  des    travaux  • 
t.  XLIII,  3e  partie,  1895. 

Montbrison.  —  Bulletin  de  In  Diana:  t.  VII,  n°  8  (1894); 
t.  VIII,  n"*  1,  2,  3,  4  et  supplément. 

Moulins.  —  Société  d'émulation.  Bulletin:  3^  livr.,  1894. 

Nancy.  —  Société  d'archéologie  lorraine.  Mémoires  :  3^  série, 
t.  XLV,  23«  vol.,  1894.  —  Journal  ■  i4«  année,  1895. 

—  Académie  de  Stanislas.  Mémoires  :  5*"  série,  t.  XII,  1894. 
Nantes.  —  Société  académique  de  Nantes  et  de  la  Loire-Inférieure. 

A7i»ales:  t.  V  de  la  7^  série,  1894;  t.  VI  de  la  7^  série,  l^r  se- 
mestre 1895. 

—  Société  archéologique.  Bulletins  :  t.  XXXllI,  année  1894.  — 
Table  des  matières  du  XIV«=  volume. 

Nice.  —  Société  des  lettres,  sciences  et  arts  des  Alpes-Maritimes. 
Annales:  t.  XIII  (1891)  ;  t.  XIV  (1894). 

—  Société  centrale  d'agriculture,  d'horticulture  et  d'acclima- 
tation. Bulletins:  35''  année,  les  12  numéros  de  1895. 

Nîmes.  —  Académie  du  Gard.  Mémoires:  7"  série,  t.  XVII,  1894. 
Orléans.   —  Société  d'agriculture,  sciences,  belles-lettres  et  arts. 
Mémoires:  t.  XXXIIl,  les  4  n'^  de  1894. 

—  Société    d'horticulture   du    Loiret.    Bulletins  :    55°   année, 
t.  XV.  —  N"  4  du  t.  m  de  la  3"  série  (4"  trimestre  1894). 

—  Bulletin  de  l'instruction  publique  du  département  du  Lnirel  : 
t.  XI,  n»*  là  11,  1895. 


—  166  — 

Paris.  —  Société  de  l'histoire  de  France.  —  Annuaire-Bulletin  : 
t.  XXXIl,  1891,  fin. 

—  Revue  des  ftudes  qrecquea  :  l.  VII,  1894,  n^s  27  et  28; 
t.  VIII,  1895,  n«  29  et  30.     - 

—  Société  de  1  histoire  de  Paris.  Bulletins  :  XXl^  année,  6*  li- 
vraison, 189i;  XXII'^  année,  les  6  livraisons,  1895. 

—  Revue  des  questions  historiques:  29e  année,  1  livraison, 
no  113,  1895. 

—  Société  française  d'archéologie.  Congrès  archéologiques  de 
France  ;  57«  à  Brives,  en  1890;  58«  à  Dôle,  en  1891  ;  59«  à  Or- 
léans, en  1892  ;  00'^  à  Abbeville,  en  1893. 

—  La  Melusine,  t.  Vil,  1894,  n"^  2,  3,  5;  t.  Vlll,  1895,  n^^  9, 
10,  11,  12. 

Pau.  —  Société  des  sciences,  lettres  et  arts.  Bulletins  :  2"  série, 
t.  XXIII,  1893-1894. 

Périgucux.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Périgord. 
Bntlelinx:  t.  XXII,  les  6  livraisons  de  1895.  —  Table  analytique 
des  procès-verbaux,  1874  à  18i)3,  et  des  Mémoires,  1884  à 
1893. 

Poitiers.  —  Société  des  antiquaires  de  l'Ouest.  Bulletins  :  4®  tri- 
mestre de  1894;  l'""  et  2*  trimestres  de  1895.  Mémoires:  t.  XVII, 
2e  série,  1894. 

Le  Puy.  —  Société  agricole  et  scientifique  de  la  Haute -Loire. 
,)]émoires  et  Procès-verbaux,  t.  Vil,  1891,  1892,  1893. 

Rambouillet.  —  Société  archéologique.  lUémoires  :  t.  X,  1890 
à  1893. 

Reims.  —Académie  nationale.  Travaux:  94^  volume,  1892-1893, 
t.  IL 

Rennes.  — Société  archéologique.  Bnlleiim  et  Mémoires  :  t.  XXIV, 
1895. 

Rochechouart.  —  Société  des  Amis  des  sciences  et  des  arts.  BuUe- 
lim:  t.  IV,  n"  (');  i.  V,  n»»  I,  2,  3  et  4 

Rouen.  —  Académie  des  sciences  belles-lettres  et  arts.  P'éiis 
analytique  des  travaux,  1893-1891. 

—  Commission  des  antiquités  de  la  Seine-Inférieure.  Bullrtins.- 
t.  X,  !■■«  livraison,  1895. 


—  167  — 

Saint-Dié.  —  Société philomatiqiie  vosgienne.  Bulletins^:  20® année, 
1894-1895. 

Saint-Omer.  —  Société  des  antiquairesde  de  la  Morinie.  BuHehu 
histrriqup  :  44'"  année,  t.  IX,  fasc.  1  et  !2.  —  Lea  Chartes  de 
Snint-Bertiii,  publiées  par  l'abbé  Bled. 

Saintes.  —  Société  des  archives  historiques  de  la  Saintonge  et  de 
l'Aunis.  —  Revue  de  Snintunge  et  d'Atinis  :  t.  XV,  les  6  livraisons, 
de  1895. 

—  Commission  des  arts  et  monuments  historiques.  Recueil  ■  t.  XllI, 
l"-»,  2e,  3«  et  4e  livr.,  1895. 

Toulouse.  —  Société  archéologique  du  Midi  de  la  France.  Bnlletinx: 
nouvelle  série,  n<"  15  et  16,  1894. 

Tours.  —  Société  archéologique  de  la  Touraine.  Bulletins  •  t.  IX, 
3e  et  4*  trimestres  1894,  l'^'"  et  2^  trimestres,  1895. 

Troyes.  —  Société  académique  d'agriculture,  des . sciences,  arts  et 
belles-lettres  de  l'Aube.  Mémoires  :  t.  XXXI,  3e  série,  1894. 

Valence.  —  Société  d'archéologie  et  de  statistique  de  la  Drôme 
BnlIeHivi:  n^^  H2  à  115,  1895. 

Valenciennes.  —  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts.  Revue: 
t.  XLIV,  no^  3  à  12,  1894. 

Vendôme.  —  Société  archéologique,  scientifique  et  littéraire 
du  Vendômois   Bulletins:  t.  XXXIII,  1894. 

Versailles.  —  Commission  départementale  des  antiquités  et  des 
arts,  t.  XV,  1895, 


IV.    —    SOCIÉTÉS    ÉrRANGÈKES. 

Anvers.  —  Académie  d'archéologie  de  Belgique.  Ihilieiinf  : 
4e  série  des  Annales.  2«  partie,  XIX,  XX.  XXI,  XXII,  \Xlll, 
1895. 

Bari  (Italie).  Académie  héraldique  italienne.  Giornnle  nruldico- 
genealogico-diplomalico  :  fasc.  1  à  9  ;  année  1895. 

Bruxelles.  —  Commissions  royales  d'art  et  d'archéologie.  Bulletins  : 
31"  et  32*^  années. 


—  168  — 

Bruxelles.  —  Société  royale  de  numismatique  belge.  lievne  de 
numismaiique  ■  1895,  l''^,  2%  S»  et  4«  livraisons. 

—  Société  des  Bollandistes. /lH«/ec/a  Bollandiana  :  t.  XIV,  i'asc.  1, 
2,  3,  4. 

Bucharest.  —  Annales  de  l' Académie  roumaine:  série  11,  t.  XVI, 
1893-1 894.  —  Docianente  provilore  la  Istonn  Românilor  :  supplé- 
ment l«^  volume  VI,  1827-1849.  Supplément  2%  volume  H, 
1601-1040. —  Quatre  discours  de  réception.  —  (uvintu  de  Pri- 
mire,  2  (14)  aprilia.  1894.  —  Bas  mêle  Romane,  etc.  de  Lazar 
Sainenu,  Genève.  —  Société  de  géographie  Le  Globe,  t.  XXXIV, 
5^  série,  t.  VI,  1894-1895.  —  Mémoires:  août  1895  (t.  XXXIV, 
5«  série),  t.  VI. 

Gorlitz  (Silésie).  -  Nouveau  Ma(jnzin  de  Lusace  :  i'c  et  2^  livr., 
1894  (texte  allemand). 

Liège.  —  Institut  archéologique  liégeois.  Bulletins:  t.  XXIV, 
2-^  livr.  (1895). 

Lund  (Suède).  —  Acta  universitntis  lundensis:  t.  X\X,  2  fasc. 
1893-1894. 

Luxembourg.  —  Section  historique  de  l'Institut  royal  grand-ducal. 
Publications,  1895,  volumes  XLIII,  XLIV. 

Metz.  —  Académie  Mémoires:  2*^  période,  LXXIV'  année,  3'' série, 
XXII*'  année  (1892-1893). 

Mexico.  —  Memorias  y  levislu.  de  la  Societad  cientifira  :  t.  VIII 
(1894-1895),  n"^  3  et  4.  —  Xh  Congresso  de  Ameruanislos. 

Namur.  —  Société  archéologi(jue.  Annules  :  t.  XXI,  XXII,  i'^^  livr., 
1895. 

Stockholm.  —  Académie  royale  des  antiquités.  .4cce.s".sJons  Cataiog., 
9,  1894. 

Washington.  —  Smithsonian  institution.  —  Annnal  report  of  the 
bureau  of  eilinoloyy  :  1889-1890,  1890-1891.  —  Annnal  report  of 
the  boaid  of  the  Smithsonian  institulion  :  de  juin  1892  à  juin  1893. 

—  Contributions  to  Norlh  Ameii>'an  ethnology.,  vol  IX.  —  An  au- 
cietit  qutirry  in  uidinn  territory.  —  List  of  the  publicaliona  of  the 
bureau  of  ethnology .  —  Investigations  in  dames  and  Potomac  vatleys. 

—  The  Sionam  Irtbcsof  the  East.   —  Chinook  lexls. 


—  469  — 


V.    —    ACQUISITIONS. 


Jeanne  d'Arc  champenoise^  par  E.  Misset. 

Cours  élémentaire  d'epigraphie  latine,  par  R.  Gagnât. 


VI.    —   ABONNEMENTS. 

Rev7ie  critique,  année  1895. 

Polyhiblion,  année  1895,  partie  littéraire  et  partie  technique. 

Bulletin  bibliographique,  année  1895. 

Revue  d'Alsace:  -46''  année  1895,  l*""  trimestre. 

Revue  de  Loir-et-Cher,  année  1895. 


UKLBANS.  —  IMl'.  PA.UL  PIUELRT 


BULLKTIN 


DE   LA   SOCIETE 


ARCHÉOLOGIQUE  ET  HISTORIQUE  DE  L'ORLÉAI^IS 


Tome  XI.  —  No  157. 

PREMIER  TRIMESTRE   DE   4896» 


LISTES 
DES  MEMBRES  DE  Li  SOCIÉTÉ  ARCIlÉOLOlilQlJE  ET  HISTORIQUE  DE  L'ORLÉANAIS 

AU   1er   AVRIL   1896. 


MEMBRES  HONORAIRES  DE  DROIT. 

MM. 

Le  Général  commandant  le  So  corps  d'armée  à  Orléans, 

Le  premier  Président  de  la  Cour  d'Orléans. 

Le  Préfet  du  Loiret. 

Le  Préfet  de  Loir-et-Glicr. 

Le  Préfet  d'Eure-et-Loir. 

L'Kvèque  d'Orléans. 

L'Évê<iue  de  Blois. 

L'Év(3que  de  Chartres. 

Le  Maire  d'Orléans. 

T0M1-;   XI.    —   ItULLETIN    N»   457. 


172  — 

II 

MEMBRES   HONORAIRES  ÉLUS. 

MM. 

1  Delisle  (Léopold),  membre  de  l'Institut,  administrateur 

général  de  la  IJibliothèque  nationale,  Paris.  1859 

2  Chabouillet,  conservateur  honoraire  au  département  des 

médailles  et  antiques  de  la  Bibliothèque  nationale,  bou- 
levard Malesherbes,  65,  Paris.  1865 

3  RoziÈRE  (de),  membre  de  l'Institut,  sénateur,  rue  Lin- 

coln, 8,  Paris.  1874 

4  Barthélémy    (Anatole  de),    membre    de   l'Institut,    rue 

d'Anjou-Saint-Honoré,  9,  Paris.  1874 

5  Wallon,  sénateur,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des 

Inscriptions  et  Belles-Letti-es,  au  palais  Mazarin,  Paris.     1875 
0     Beuïrand  (Alexandre),  membre  de  l'Institut,   conserva- 
teur du  Musée  de  Saint-Germain-en-Laye.  1883 

7  Picot  (Georges),  membre  de  l'Institut,   rue  Pigalle,  54, 

Paris.  1883 

8  Tamizey  de  Larroque,  correspondant  de  l'Institut,  Gon- 

taud  (Lot-et-Garonne).  1883 

9  Lasteïrie  (le  comte  de),  membre  de   l'Institut,   rue  du 

Pré-aux-Glercs,  10  bis,  Paris.  1885 

10  Bardoux,  ancien  ministre  de  l'Instruction  publi([ue,  sé- 

nateur, membre  de  l'Institut,  avenue  d'Iéna,  74,  Paris.     1886 

11  Gautier    (Léon),    membre   de    l'Institut,    professeur    à 

l'École  des  Chartes,  rue  Vavin,  8,  Paris  1887 

12  Moreau    (Frédéric),   membre    de  la    Société   des    Anti- 

quaires de  France,  ancien  membre  du  Conseil  général 

de  l'Aisne,  rue  de  la  Victoire,  98,  Paris.  1888 

13  Maspéro,  membre  de  l'Institut,  professeur  au  Collège  de 

France  et  à  l'École  des  Hautes-Études,  avenue  de  l'Ob- 
servatoire, 24,  Paris.  1888 

14  Lauroumet,  ancien  directeur  des  Beaux-Arts,  professeur 

à    la   Faculté    des    Letties,    à    la    Sorbonne,    rue   du 
Val-de-Grâce,  29,  Paris.  1891 

15  Marsy  (comte  de),  directeur  de  la  Société  française  d'ar- 

chéologie, à  Compiègne.  1892 


—  173  — 
MM. 

IG     Meyer  (Paulj,  membre  de  l'Institut,  directeur  de  l'École 

des  CharteSj  rue  de  Boulainviiliers,  26,  Paris  1893 

17  JouiN  (Heni-y),  secrétaire  de  l'École  des  Beaux-Arts,  -15, 

quai  Malaquais,  Paris.  1893 

18  Lafenestre   (Georges),  membre  de   l'Institut,    Conser- 

vateur au  Louvre,  professeur  d'histoire  de  la  pein- 
ture au  Louvre  et  au  Collège  de  France,  Bourg-la- 
Reine.  1^5 


III 

MEMBRES  TITULAIRES  RÉSIDANTS  (I). 


MM. 

Desnoyers,  (Mgr)  ^,0.k.  vicaire-général,  membre  de  la 
Société  d'Agriculture,  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts 
d'Orléans,  correspondant  honoraire  du  Comité  des 
travaux  historiques,  associé  correspondant  de  la  Société 
des  Antiquaires  de  France,  directeur  du  Musée  historique 
d'Orléans.  (Membre  fondateur).  1849 

2  LoiSELEUR,  i^,  bibliothécaire  de  la  ville,  correspondant  du 

Ministère   pour  les   travaux  historiques,    associé   cor- 
respondant de  la  Société  des  Antiquaires  de  France, 
secrétaire  général  de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences, 
Belles-Lettres  et  Arts  d'Oiléans.  1859 

3  Basseville,   avocat,   0.  A.  membre  delà  Société  d'Agri- 

culture, Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans.  1860 

4  Gastines  (comte  de),  ancien  élève  de  l'École  des  Char- 

tes, membre  de  l'Académie  de  Sainte-Croix.  1860 

5  ViGXAT  (Caston),  correspondant  du  Ministère  de  l'Instruc- 

tion publique  près  le  Comité  des  Travaux  historiques.     18G0 

6  Jarky  (Louis),  0.  I.  P.,  avocat,  correspondant  du    Minis- 

tère de  l'Instruction  publique  près  le  Comité  des  travaux 
historiques ,  membre  de  la  Société  d'Agriculture , 
Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans  et  de  l'Aca- 
démie de  Sainte-Croix.  1865 

(1)  Les  noms  des  membres   sont  inscrits  dans   l'ordre  des  admissions. 


—  174  — 
MM. 

7  Reaucorps    (.Maxime    de),  ancien   élève   de   l'Ecole   des 

Giiartes,  membre  do  l'Académie  de  Sainte-Croix.  18G8 

8  Baguenault  de  Puciiesse  (Gustave,  comte),  docteur  es 

lettres,  vice-président  du  Conseil  de  la  Société  de  l'His- 
toire de  France,  membre  non  résidant  du  Comité  des 
travaux  historiques,  membre  de  l'Académie  do  Sainte- 
Croix  et  de  l'Académie  de  Lyon.  1869 

9  Rogheterie  (Maxime  de  la),  membre  de  la  Société  d'A- 

griculture, Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans  et 

de  l'Académie  de  Sainte-Croix,  président  de   la  Société  ■ 

d'horticulture  et  du  Comice  agricole  d'Orléans,  lauréat 

de  l'Académie  française.  1869 

10  ÔocH.ARD,  chanoine  titulaire,  membre  de  la  Société  d'Agri- 

culture, Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans  et  de 
l'Académie  de  Sainte-Croix.  1873 

11  Baillet,  ancien  élève  de  l'École  des  Chartes,  membre  de 

la  Société    d'Agriculture,    Sciences,    Belles-Lettres  et 

Arts  d'Orléans.  1876 

12  Baiu.y,  ^,  professeur  honoraire  de  l'Université,  correspon- 

dant de  l'Institut,  membre  de  la  Société  d'Agriculture, 
Sciences,    Belles-Lettres   et    Arts   d'Orléans.  1876 

13  Raguenet  de  Saint-Albin  (Octave),  ancien  élève  de  l'École 

des  Chartes,  membre  de  l'Académie  de  Sainte-Croix.        1879 

14  DuMUYS  (Léon),  associé  correspondant  de  la  Société  des 

Antiquaires  de  France,  membre  de  la  Société  d'Agri- 
culture, Sciences,  Belles -Lettres  et  Arts  d'Orléans, 
attaché  à  la  direction  du  Musée  historique.  1880 

15  Thillier,  ancien  élève  de  l'École  des  Chartes.  1881 

16  IIerluison  (H.),  '^-  G.  LP.,  libraire-éditeur,  attaché  à  la 

direction  du  Musée  historique  d'Orléans,  correspondant 

du  CDmitédesSociétés  des  Beaux-Arts  des  départements.    1882 

17  Pommier,  juge  d'instruction  au  Tribunal  civil  d'Orléans.      1882 

18  GuERRiEH,  0.  ï.  P.,  docteur  es  lettres,  professeur  hono- 

raire de  l'Université,  membre  de  la  Société  d'Agricul- 
ture, Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans.  188G 

19  Charpentier  (Paul),  avocat,  membre  de  la  Société  d'Agri- 

culture, Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans.  1888 

20  O'Maiiony,  ancien  vice-président  du  Conseil  de  Préfecture.     1889 

21  DoMET  (Paul),  conservateur  des  forêts  en  retraite,  membre 

■de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences,  P.elles-Leltres  et 
Arts  d'Orléans.  ISOO 


—  175  — 
MM. 

22  CuisSAUD,    U.    A.,    conservateur     de    la    Bibliotlièqiie 

publique  d'Orléans,  membre  de  la  Société  d'Agriculture, 
Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans.  1892 

23  GuiLLO.N,  i^,  ingénieur  en  chef  des   Ponts   et   Chaussées, 

membre  de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences,   Belles- 
Lettres  et  Arts  d'Orléans.  1893 

24  Jaury    (Eugène),    archiviste- paléographe,    lauréat     de 

l'Institut.  1893 

25  IIUET  (Emile),  avocat,  membre  de  la  Société  d'Agriculture, 

Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans.  1894 

26  Jacob  (Georges),   membre  de  la  Société   d'Agriculture, 

Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans  et  de  l'Aca- 
démie de  Sainte-Croix.  1895 

27  DussERUE  (René),    0.  I.  P.    architecte    départemental, 

membre  de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences,  Belles- 
Lettres  et  Arts  d'Orléans.  1895 

28  Didier  (Albert),  conservateur  du  Musée  de  peinture  et 

de  sculpture  d'Orléans,   membre  de  la  Société  d'Agri- 
culture, Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans.  1895 

29  Vacher,   docteur-médecin,  membre  de  la  Société  d'Agri- 

culture, Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans.  1896 


IV 

MEMBRES  TITULAIRES  NON  RÉSIDANTS. 

MM.  les  Sociétaires  sont  instamment  priés  d'indiquer  à  M.  le  Secrétaire 
les  changements  de  domicile  ou  de  titres  et  toutes  les  rectifications  de 
nature  à  assurer  l'envoi  exact  de  nos  publications. 

MM. 

1  Laurand  (Jules),  rue  Boesnier,  2,  Blois  (Loir-et-Cher).        1854 

2  Pillard,  docteur-médecin  à  Ladon.  1862 

3  CouRCY  (marquis  de),  0-  '^,  ancien  conseiller  général  du 

Loiret,  lauréat  de  l'Académie  française,  au  château  de 
Glaircau,  SuUy-la-Chapelle  (Loiret),  ou  rue  Saint-Domi- 
nique, 33,  Paris.  1867 

4  Aboville  (vicomte  d'),  ancien  député,  au  château  do  Rou- 

ville,  près  Malesherbes  (Loiret).  1873 


—  176  — 
MM. 

5  Harcourï  (marquis  Bernard  d'),  ancien  député  du  Loiret, 

rue  de  Grenelle-Saint-Germain,  142,  à  Paris.  1876 

6  Debrou  (Paul),  conseiller  général  du  Loii-et,  château  du 

Mazuray  (Loiret).  1884 


ASSOCIÉS  CORRESPONDANTS  FRANÇAIS. 

MM. 

1     DrvAi,  (l'abbé),  à  Amiens.  1850 

'J     RUELLK,   conservateui'    de  la  bibliothèque    Sainte-Gene- 
viève, Paris.  18(J'J 

3  Chollet    (Alfred),  château   de  Changy,   par  Saint  Ger- 

main-des-Prés  (Loiret).  1873 

4  Ducn.\TE.\u,  curé-doyen  de  Chécy  (Loiret).  1873 

5  GouRDON,  vétérinaire,  à  Maleslierbes  (Loiret).  1873 

6  LoRKAU,    ancien  député,    conseiller    général    du  Loiret, 

Briare  (Loiret).  1874 

7  Maktkllièue,  ancien  magistrat,   Pithiviers.  1875 

8  Le  Curé  de  Saint-Benoît-sur-Loire.  1876 

9  Rathoin,  curé  de  Montigny  (Loiret).  187() 

10  Morillon,  rue  Hauteville,  78,  Paris.  1870 

11  Felice  (Paul  de),  pasteur,  à  Enghien  (Seine-et-Oise).  1870 

12  Amelot,  curé  de  Saint-Jean-de-la-Ruelle  (Loiret).  1870 

13  Ghagot  (Ludovic),  cliâteau  de  Rastignac,  par  la  Bâchel- 

lerie  (Dordogne).  Ib78 

14  La  Vallièue  (de),  rue  Denfert-llocliereau,  25,  Paris.  1879 

15  BoNNARDOT,   archiviste-paléograplie,   sous-inspecteur  du 

service  historique  de  Paris,  à   l'Hôtel  de  Ville.  1879 

10     Gillet,  curé  de  Sougy  (Loiret).  1880 

17  Cartaud,  curé-doyen  de  Puiseaux.  1881 

18  Salnsot,  curé-doyen  de  Terminiers  (Eure-et-Loir).  1882 

19  La  Croix  (le  R.  P.  de),  membre  de  la  Société  des  Anti- 

quaires de  France,  correspondant  du  Ministère  de  l'Ins- 
truction j)ublique  près  le  Comité  des  travaux  histo- 
riques, Poitiers  (Vienne).  1882 


-  177    - 

MM. 

20  L.\NÉRyD'Anc(Pierre),0.  A.,  avocat  à   la  Cour  d'Appel, 

Aix  (Bouches-du-Rhùne).  1882 

21  De  Braux,  à  Boucq,  par  Foug  (Meurthe-et-Moselle).  1882 

22  Argant  (abbé),  aumônier  du  Lycée  d'Orléans.  1884 

23  Stein,    archiviste   aux  Archives    nationales,   secrétaire- 

trésorier  delà  Société  historique  du  Gàtinais,  rue  Gay- 
.   Lussac,  38,  Paris.  1884 

24  Simon  (Gabriel),  conseiller  à  la  Cour  d'appel  d'Orléans,  rue 

Bretonnerie  45,  Orléans.  1885 

25  Foucher-Veillard,    rue    du     Gommandant-Arago,    18, 

Orléans.  1885 

26  GuiGNARD  (Ludovic),  vice-président  de  la  Société   d'His- 

toire naturelle  de  Loir-et-Cher,  Chouzy,  près  Blois.  1885 

27  Porcher  (l'abbé  R.),  docteur  en  théologie,  chanoine  titu- 

laire, Blois.  1886 

28  AuvRAY  (Lucien),  sous-bibliothécaire   à  la  Bibliothèque 

nationale,  rue  de  l'Arsenal,  15,  Paris.  1886 

29  SoREL,  i^,  président  du  Tribunal  civil  de  Compiègne,  prési- 

dent de  la  Société  historique  de  Compiègne.  1886 

30  Prévost  (Alfred),    curé  de  Saint-Hilaire-Saint-Mesmin 

(Loiret).  1886 

31  PiGELET(Paul),  imprimeur,  rue  Saint-Étienne,  8,  Orléans.     1887 

32  QuÉviLLON,     lieutenant-colonel,    secrétaire     du    Comité 

technique  d'état-major  du  Ministère  de  la  Guerre, 
membre  de  la  Société  française  d'archéologie,  rue  du 
Champs-de-Mars,  17,  Paris.  1888 

33  Paturange,  curé  de  Montereau  (Loiret).  1888 

34  Dutertre,  curé  de  Chevillon  (Loiret).  1888 

35  Bernois,  curé  de  Gravant  (Loiret).  1888 

36  Hauvette  (Amédée),  professeur  adjoint  à  la  Faculté  des 

Lettres,  lauréat  de  l'Institut,  rue  Jacob,  21,  Paris.  1888 

37  Besnard,  curé  de  Chevilly  (Loiret).  1889 

38  Jarossay,  curé  de  Saint-Maurice-sur-Aveyron  (Loiret).  1889 

39  De    Saint-Venant,    inspecteur    des    forêts,    à    Nevers 

(Nièvre).  1890 

40  Colas  de  la  Noue,   docteur  en  droit,   ancien  substitut 

du  Procureur  général  à  la  Cour  d'Angers,  boulcviird 

de  Saumur,  à  Angers.  1890 

41  GiLLARD,   docteur-médecin,  rue  du   Mont-Valérien,     41, 

Suresnes  (Seine).  1890 


-  178  — 
MM. 

42  PicH.vitD,  'ft,  ancien  secrétaire  de  la  Faculté  de  droit  de 

Paris,  inspecteur  honoraire  de  l'enseignement  primaire, 
Cliaingy  (Loiret).  IS'JU 

43  Champault  (Philippe),  maire  de  Châtillon-sur-Loire.  1890 

44  Plat,  curé  de  Salbris  (Loir-et-Cher).  1891 
4.Ô     De    Beaucorps    (Adalbert),    ^    ancien    officier,     cliâ- 

tcau  de  Reuilly,  Chécy  (Loiret). 

46  JovY,  0.  A.,  professeur  de  rhétorique  au  collège  de  Vitry- 

le-François.  1892 

47  Larnage  (baron  de),  maire  de  Mézières-lez-Cléry  (Loiret).  1892 

48  Devaux  (Paul),  0.  A.,  avoué  à  Pithiviers.  1893 

49  Hardel,  curé  de  Vineuil-lez-Blois  (Loir-et-Cher).  1893 

50  FiLLEAU  (René),  à  Blois.  1893 

51  Germain   (Léon),    membie  de    la    Société   d'archéologie 

lorraine,  Nancy  1893 

52  EuDE    (Em.),     architecte     du     monument     de     Jeanne 

d'Arc  à  Vaucouleurs,  avenue  d'Orléans,  8,  Paris.  1894 

53  SuRCiN  (abbé),  curé  de  FéroUes  (Loiret).  1895 

54  DuFOUR,  conservateur  de  la  Bibliothèque  et  des  Archives 

de  Gorbeil  (Seine-et-Oise).  1895 

55  Tartarin,  docteur  en  médecine  à  Bellegarde  (Loiret).  1896 


VI 

ASSOCIÉS  CORRESPONDANTS  ÉTRANGERS. 

MM. 

1  Maumol  (Eugène  del),  président  de  la   Société  archéolo- 

gique de  Namur.  1849 

2  RiviEu  (Alphonse),  professeur  de  droit,  à  Bruxelles.  1876 

3  D""  Hagen  (Hermann),  professeur  à  l'Université  de  Berne 

(Suisse).  1883 

4  TociLEScC,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Bucharest, 

vice-président     de    l'Académie    roumaine    et  ancien 
sénateur.  1893 


-  179  - 

VII 

SOCIÉTÉS  CORRESPONDAiNTES. 

SOCIÉTÉS  FRANÇAISES. 

1  Abbeville.  —  Société  d'Émulation. 

2  Ayen.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts. 

3  Albi.  —  Société  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres   du  Tarn. 

4  Amiens.  —  Société  des  Antiquaires  de  Picardie. 

5  Angers.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts. 

6  Angers.  —  Société  académique  de  Maine-et-Loire. 

7  Angoulême.  —  Société  archéologique  et  historique  de  la  Cha- 

rente. 

8  Arras.  —  Académie  des  Sciences,  Lettres  et  Arts. 

9  Arras.  —  Commission  départementale  des  monuments    histo- 

riques du  Pas-de-Calais. 

10  Autun.  —  Société  cduenne  des  Lettres,  Sciences  et  Arts. 

11  Auxerre.  —  Société  des  Sciences   historiques  et  nalui'elles  de 

l'Yonne. 

12  Avallon.  -  Société  d'Études. 

13  Beauvais.    —    Société   académique   d'Archéologie,    Sciences  et 

Arts  du  département  de  l'Oise. 

14  Belfort.  —  Société  belfortaise  d'Émulation. 

15  Besançon.  —  Société  d'Émulation  du  Doubs. 

16  Béziers.  —  Société  archéologique,  scientifique  et  littéraire. 

17  Blois.  —  Société  des  Sciences  et  Lettres. 

18  Bone.  —  Académie  d'Hippone. 

19  Bordeaux.  —  Société  archéologique. 

20  Boulogne-sur-Mer.  —  Société   académique  de  l'arrondissement 

de  Boulogne-sur-Mer. 

21  Bourg.  —  Société  d'Émulation  de  l'Ain. 

22  Bourges.  —  Société  des  Antiquaires  du  Centre. 

23  Bourges.  —  Société  historique,   littéraire,  artistique  et  scien- 

tifique du  Cher. 

24  Brive.  —  Société  scientifique,  historique  et  archéologi([ue  de  la 

Corrèze. 

25  Caen.  —  Société  des  Antiquaires  de  Normandie. 

20     Cahors.  —  Société  des  études  littéraires,  scientifiques  et  artis- 
tiques du  Lot. 


—   180  — 

27  Cliàlons-sur-.Marne  — Société  (rAgriculture,  Commerce,  Sciences 

et  Arts  de  la  Marne. 

28  Chalon-sur-Saône.  —  Société  d'Histoire  et  d'Archéologie. 

29  Ghambéry.  —  Société  savoisienne  d'Histoire  et  d'Archéologie. 

30  Ghambéry.  —  Académie  des  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  de 

la  Savoie. 

31  Chartres.  —  Société  archéologique  d'Eure-e;-Loir. 

32  Chàteaudun.  —  Société  dunoi«e. 

33  Château-Thierry.  —  Société  historique  et  archéologique. 

34  Clermont-Ferrand.  —  Académie  des  Sciences,  Belles-Lettres  et 

Arts. 

35  Compiègne.  —  Société  historique. 

36  Constantine.  —  Société  archéologique. 

37  Dax.  —  Société  de  Borda. 

38  Dijon.  —  Académie  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres. 

39  Dijon.  —  Commission  des  Antiquités  de  la  Côte-d'Or. 

40  Dijon.  —  Comité  d'Histoire  et  d'Archéologie  religieuses  du  dio- 

cèse de  Dijon. 

41  Douai.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts  du  Nord. 

42  Draguignan.    —     Société    d'Études    scientifiques    et    archéolo- 

giques. 

43  Épinal.  —  Société  d'Émulation  des  Vosges. 

44  Fontainebleau.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Gâ- 

tinais. 

45  Gap.  —  Société  d'Études  historiques,  scientifiques  et  littéraires 

des  Hautes-Alpes. 

46  Grenoble.  —  Académie  Delphinale. 

47  Guéret.  —  Société  des  Sciences  naturelles  et  archéologiques  de 

la  Creuse. 

48  Le  Havre.  —  Société  havraise  d'études  diverses. 

49  Langres.  —  Société  historique  et  archéologique. 

50  Limoges.  —  Société  archéologique  et  historique  du  Limousin. 

51  Lons-le-Saulnier.  —  Société  d'Emulation  du  Jura. 

52  Lyon.  —  Acadén)ie  des  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts. 
b'A  Lyon.  —  Société  littéraire,  historique  et  archéologique. 

54  Màcon.  —  Académie  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres. 

55  Le    Mans.   —    Société    d'Agriculture,    Sciences   et  Arts  de    la 

Sarthe. 
ÔG     Le  Mans.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Maine. 
57     Marseille.  —  Société  de  Statistique. 
.58     Montauban.  —  Société  archéologique  et   historique  de  Tarn-et- 

Garonne. 


—  181    - 

59  Montbéliard.  —  Société  d'Émulation. 

60  Montbrison.  —  La  Diana. 

61  Montpellier.  —  Académie  des  Sciences  et  Lettres. 

62  Moulins.  —  Société  d'Émulation  et  des  Beaux-Arts  du  Bour- 

bonnais. 

63  Nancy.  —  Société  d'Archéologie  lorraine. 

64  Nancy.  --  Académie  de  Stanislas 

65  Nantes.  —  Société  académique  de  Nantes  et  de  la  Loire-Infé- 

rieure. 

66  Nantes.  —  Société  archéologique. 

07  Nevers.   —  Société  nivernaise  des  Lettres,  Sciences  et  Arts. 

08  Nice.  —  Société  des  Lettres,  Sciences  et  Arts    des  Alpes-Mari- 

times. 

69  Nice.  —  Société  d'Agriculture,  d'Horticulture  et  d'Acclimatation 

des  Alpes-Maritimes. 

70  Nîmes.  —  Académie  de  Nîmes. 

74     Orléans.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  • 

72  Orléans.  —  Académie  de  Sainte-Croix. 

73  Paris.  —  Ministère  de  l'Listruction  publique  et  des  Beaux-Arts; 

• —    Comité  des  travaux  historiques  et  scientifiques. 

74  Paris.  —  Institut  de  France;  —  Journal  des  Savants. 

75  Paris.  —  Société  des  Antiquaires  de  France. 

76  Paris.  —  Société  de  l'Histoire  de  France. 

77  Paris.  —  Société  de  l'histoire  de  Paris  et  de  l'Ile-de-France. 

78  Paris.  —  École  des  Chartes. 

79  Paris.  —  Société  française  d'Archéologie  pour  la  conservation 

et  la  description  des  monuments. 

80  Paris.  —  Société  des  études  historiques,  rue  Garancière,  0. 

81  Paris.  —  Musée  Guimet.  (Ministère  de  l'Instruction   publique.) 

82  Paris.     —    Société    bibliographiciue,   Polybiblion,   et    Bulletin 

bibliogr.iphique,  rue  Saint-Simon,  5. 

83  Paris.  —  Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres. 

84  Pau.  —  Société  des  Sciences.  Lettres  et  Arts. 

85  Périgueux.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Périgord. 

86  Poitiers.  —  Société  des  Antiquaires  de  l'Ouest. 

87  Le    Puy.   —    Société    agricole    et    scientifique    de    la    Haute- 

Loire  (1878). 

88  Rambouillet.  —  Société  archéologique. 

89  Reims.  —  Académie  nationale. 

90  Rennes.   —    Société   archéologique  du    département    (rille-ot 

Vilaine. 

91  Rochechouart.  —  Société  des  Amis  des  Sciences  et  Arts. 


—  182  ^ 

92    Rodez.   —  Société  des  Lettres,  Sciences  et  Arts  de  rAveyrou. 

93  Romans.  —  Comité  d'Histoire  ecclésiastique  et  d'Archéologie 

religieuse  des  diocèses  de  :  Valence,  Digne,  Gap,  Grenoble  et 
Viviers. 

94  Roubaix.  —  Société  d'Émulation. 

95  Rouen.  —  Académie  des  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts. 

96  Rouen.  —  Commission  des  Antiquités  de  la  Seine-Inférieure. 

97  Saint-Dié.  —  Société  philomathicjue  vosgienne. 

98  Saint-Uraer.  —  Société  des  Antiquaires  de  la  Morinie. 

99  Saintes.  —  Société  des  Archives  historiques  de  la  Saintonge  et 

de  l'Aunis. 

100  Saintes.  —   Commission   des  Arts  et  Monuments  historiques 

de     la    Charente -Inférieure,    et    Société    d'Archéologie    de 
Saintes. 

101  Sentis.  —  Comité  archéologique. 

102  Sens.  —  Société  archéologique. 

103  Soissons.  —  Société  archéologique,  historique  et  scientifique. 

104  Toulon.  —  Académie  du  Var. 

105  Toulouse.  —  Société  archéologique  du  Midi  de  la  France. 

106  Tours.  —  Société  archéologique  de  Touraine. 

107  Troyes.  —    Société  académique   d'Agriculture,  des    Sciences, 

Arts  et  Belles-Lettres  de  l'Aube. 
408    Valence.  —  Société    d'Archéologie    et    de   Statistique    de    la 

Drôme  (1866). 
lO'J    Valenciennes.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts. 

110  Vannes.  —  Société  polymathique  du  Morbihan. 

111  Vendôme.  —  Société  archéologique,   scientifique  et   littéraire 

du  Vendùmois. 

112  Versailles.  —  Commission  des  Antiquités  et  des  Arts  de  Seine- 

et-Oise. 


VIII 

SOCIÉTÉS  ÉTRANGÈRES. 

1  Academia  araldica  Italiana,  à  Bari  (Italie). 

2  Anvers.  —  Académie  d'Archéologie  de  Belgique. 

3  Bruxelles.  —  Commissions  royales  d'Art  et  d'Archéologie. 

4  Bruxelles.   —  Société  royale  de  Numismatique. 

5  Bruxelles.  —  Société  des  Bollandistes. 


—  183  — 

6  Bruxelles.  —  Société  d'Archéologie. 

7  Christiania.  —  Université  royale  de  Norwège, 

8  Genève.  —  Société  de  Géoi^raphie. 

9  Genève.  —  Institut  national  genevois. 

10  Genève.  —  Société  d'Histoire  et  d'Archéologie. 

11  Liège.  —  Institut  archéologique  liégeois. 

12  Lund  (Suède).  —  Universitas  Lundensis. 

13  Luxembourg.  —  Société  archéologique  et  historique. 

14  Maredsous  (Belgique).  —  Revue  Bénédictine. 

15  Metz.  —  Académie, 

16  Mexico.  —  Sociedad  cientifica  «  Antonio  Alzate  ». 

17  Namur.  —  Société  archéologique. 

18  Neuchatel.  —  Société  Neuchatelloise  de  géographie. 

19  Saint-Pétersbourg.  —  Société  impériale  d'Archéologie. 

20  Stockholm.  —  Académie  royale  des  antiquités. 

21  Tongres.  —  Société  des  Sciences  et  Lettres  du  Limbourg. 

22  Vienne  (Autriche).  —  Institut  géographique. 

23  Washington.  —  Smithsonian  Institution. 

24  Zagreb.  —  Société    archéologique    croate   de    Zagreb   (Agram, 

Croatie). 


IX 

BIBLIOTHÈQUES  QUI  REÇOIVENT  LES  PUBLICATIONS 

1  La  bibliothèque  publique  de  la  ville  d'Orléans. 

2  ^rr  do  la  Cour  d'appel  d'Orléans. 

3  -^  du  grand  Séminaire  d'Orléans. 

4  -^  du  petit  Séminaire  de  La  GhapoUo-Saint-Mesmin, 

5  «  du  petit  Séminairo  de  Sainte-Croix. 

6  —  administrative  de  la  Préfecture  du  Loiret, 

7  —  des  employés  du  Loiret, 

8  —  du  Lycée  d'Orléans. 

9  —  de  l'École  normale  des  instituteurs  du  Loiret. 
40  —            de  l'École  normale  des  institutrices  du  Loiret. 

11  —  de  la  réunion  des  officiers  d'Orléans. 

12  —  delà  Rédaction  des  ^nnoiesrf/i^ieuses  d'Orléans. 

13  —  publique  de  la  ville  do  Moiitai'gis. 

14  —  l)ubiique  de  la  ville  <\(\  Pitliiviers. 

15  —  publi({ue  de  la  ville  de  lUois, 


—  184  —      ■ 

Ki  La  bibliothèque  publique  de  la  ville  de  Chartres. 

47  —            Mazarine  (Paris). 

18  —  de  rUniversité,  à  la  Sorbonne  (Paris). 

19  —  de  la  ville  de  Paris,  à  l'Hùtel  de  Ville. 

20  —  du  Musée  de  Saint-Germain-en-Laye. 


COMPOSITION  DU  BUREAU  DE  LA  SOCIÉTÉ  POUR  L'ANNÉE  189C 

Président.  —  M.  G.  Vignat. 
Vice-Président.  —  M.  Baguenault  de  Puchesse. 
Secrétaire.  —  M.  Paul  Domet. 
Vice- Secrétaire- Archiviste.  —  M.  Thillier. 
Trésorier.  —  M.  Jacob. 

Commission   des  j^ublications.    —   MM.    Guerrier,    Cochard, 
Cuissard. 

Commission  de  la  Bibliothèque.  —  MM.  Herluison,  L.  Jarry. 


185 


Séance  du  vendredi  10  janvier  1896. 
Présidence  de  M.  ViGNAT,  président. 

M.  le  Président  prononce  l'allocution  suivante  : 

Messieurs, 

Ma  première  parole,  en  pi  enunt  possession  du  fauteuil  de  la 
présidence,  ne  saurait  être  autre  qu'une  parole  de  remerciement, 
l'expression  d'une  gratitude  sincère  et  piofonde. 

Jusqu'ici,  Messieurs,  vous  aviez  voulu  rendre  hommage, 
même  en  dehors  du  cercle  de  nos  travaux,  à  des  mérites  aussi 
variés  qu'incontestables,  reconnaître  l'importance  de  positions 
qui  s'imposaient  en  quelque  sorte  à  votre  choix. 

Aussi,  je  vous  l'avouerai,  ce  n'est  pas  sans  éprouver  quelque 
confusion  que  je  me  vois  assis  à  la  place  occupée,  sans  remonter 
bien  haut,  par  tant  d'hommes  d'élite  :  par  ce  fondateur  de  notre 
Société,  membre  éminent  du  clergé  d'Orléans,  archéologue  dans 
l'âme,  dont  le  cœur  a  toujours  été  partagé  entre  l'amour  de  l'an- 
tiquité et  l'amour  de  sa  ville  natale  ;  cet  ingénieur  en  chef  des 
ponts  et  chaussées,  auteur  d'un  travail  magistral  sur  nos  anciens 
ponts,  dont  le  nom,  désormais,  restera  intimement  lié  à  l'intro- 
duction en  cour  de  Rome  de  la  cause  de  la  Vénérable  Jeanne 
d'Arc;  cet  érudit  distingué,  homme  de  cœur  et  d'esprit,  cher- 
cheur infatigable,  qui,  lui  aussi,  a  consacré  à  la  vénérée  Pucelle 
d'Orléans  la  meilleure  part  de  ses  travaux,  et  à  notre  Société 
d'inoubliables  largesses  ;  cet  inspecteur  d'académie,  ancien  pro- 
fesseur du  Lycée  de  noire  ville  et  son  historien,  qui  fut  le  maître 
de  beaucoup  d'entre  nous  et  le  demeure  encore  ;  ce  biographe 
captivant  d'une  reine  infortunée,  dont  le  livre  devait  être  cou- 
ronné par  l'Académie  française;  cet  avocat  apprécié  à  la  Cour  et 


—  186  - 

au  Barreau,  membre  d'un  conseil  général  ;  enfin  ce  collègue 
aimable  et  sympathique,  pourvu  de  tous  les  diplômes  universi- 
taires, écrivain  à  la  plume  facile  et  séduisante,  que  deux  fois  vous 
avez  appelé  à  vous  présider,  sachant  bien  que  pour  lui,  dût-il 
faire  mentir  l'antique  proverbe,  Vhonor  ne  deviendrait  jamais 
Vonus. 

Cette  fois,  Messieurs,  vous  avez  obéi  à  des  considérations  d'un 
autre  ordre,  à  un  sentiment  de  courtoise  condescendance  ;  et 
vous  l'avez  fait  avec  une  unanimité  qui  me  touche. 

Ce  n'est  pas  l'auteur  de  quelques  travaux  imparfaits  que  vous 
avez  voulu  honorer;  —  je  ne  m'abuse  pas  —  mais  plutôt  l'an- 
cienneté parmi  vous  de  celui  qui  fait  partie  de  votre  Société 
depuis  trente-cinq  ans  bien  comptés. 

L'ancienneté  !  Ah  !  s'il  é'ait  jamais  permis  de  se  prévaloir 
d'un  mérite,  et  si  c'en  était  un,  ce  serait  peut-être  le  seul  que 
l'on  serait  excusable  de  rappeler.  Il  ne  crée  point  d'envieux  et 
ne  fait  point  de  jaloux  ;  on  l'acquiert  bon  gré  mal  gré,  à  son 
insu  en  quelque  sorte,  et  par  le  seul  fait  de  l'accomplissement 
des  desseins  insondables  de  la  Providence. 

C'est  vous  dire,  Messieurs,  combien  celui  qui  n'a  d'autre  titre 
à  invoquer,  a  besoin  de  votre  indulgence,  de  votre  concours 
surtout  et  de  votre  appui. 

Vous  l'avez  du  reste  ainsi  compris,  en  voulant  qu'à  ses  côtés 
siégeât  celui  qu'un  règlement  formel  ne  vous  permettait  pas  de 
maintenir  à  la  présidence,  si  bien  qu'il  semble  aujourd'hui 
qu'entre  votre  ancien  président  et  votre  vice-président  d'alors 
les  titres  seuls  ont  été  échany:és,  tandis  qu'au  fond  les  choses 
restent  en  leur  même  étal.  Personne  ne  s'en  plaindra. 

Le  moment  approche  où  la  Société,  non  oublieuse  des  années 
écoulées,  voudra  sans  doute  célébrer  le  cinquantenaire  de  sa 
fondation.  Notre  plus  grand  honneur  ce  jour^  n'est-ce  pas, 
Messieurs,  sera  de  saluer  celui  de  nos  fondateurs  qui  seul 
d'entre  eux  demeure  aujourd'hui  parmi  nous,  les  personnifiant 
tous,  méprisant  le  poids  des  années,  toujours  debout  pour  le 
service  de  la  science.  Notre  plus  haute  récompense  sera  d'en- 
tendre de  Si  propre  bouche  l'aveu  que  nous  nous  montrons  les 


—  i87  — 

dignes  continuateurs  de  l'œuvre  entreprise  par  nos  fon- 
dateurs. 

Aidé  des  membres  éclairés  du  Bureau,  soutenu  par  tous, 
il  en  a  le  ferme  espoir,  votre  président,  Messieurs,  fera  tous  ses 
eflbrts,  pour  maintenir  la  Société  au  rang  élevé  qu'elle  occupe 
et  qu'elle  a  conquis  par  l'importance  de  ses  publications,  par 
son  zèle  pour  la  conservation  et  la  restauration  de  nos  anciens 
monuments,  la  recherche  et  la  publication  des  documents 
inédits  concernant  l'histoire  de  notre  province,  les  découvertes 
archéologiques.  Continuer  en  un  mot  l'œuvre  de  ses  devanciers, 
telle  est  sa  seule  ambition. 

Puisse  cette  tâche  n'être  pas  trop  au-dessus  de  ses 
forces  ! 

Si  votre  reconnaissant  confrère  l'accepte  aujourd'hui,  cette 
tâche.  Messieurs,  c'est  qu'il  ne  considère  la  présidence  entre  ses 
mains  que  comme  un  dépôt  qu'il  sera  toujours  prêt  à  vous 
rendre,  lorsque  jugeant  le  fardeau  trop  lourd  pour  ses  épaules, 
le  suprême  intérêt  de  la  Société  vous  dictera  un  autre  choix, 
choix  facile  parmi  tant  d'entre  vous,  plus  dignes  que  lui  d'un 
semblable  honneur. 

—  M.  le  Président  souhaite  la  bienvenue  à  M.  Didier,  le  nouveau 
membre  titulaire  élu. 

—  Hommage  est  fait  à  la  Société,'  par  M.  Frédéric  Moroau,  du 
Catalogue  des  objets  d'antiquité  de  la  collection  V.aramia. 

Des  remerciements  seront  adressés  au  donateur. 

—  M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre  du  comte  Baguenault 
de  Puchesse,  élu  Vice-Président  à  la  dernière  séance  ;  celui-ci,  Prési- 
dent sortant,  s'incline  devant  le  vote  de  la  Société  et  accepte  l'honneur 
qui  lui  a  été  fuit,  mais  sous  la  réserve  que  ce  n'est  que  pour  l'année 
1896  seulement. 

—  M.  le  Président  rappelle  la  perte  douloureuse  que  vient  de  faire 
la  Société  en  la  personne  de  M.  le  chanoine  Kouclicr,  nieuibre  titulaire 
résidant.  Ancien  curé  de  Meung,    il  avait  réuni  de  nombreux  docu- 

TOME   XI.    —   BULLETIN  N"  157.  13 


—  188  — 

mcnts  sur  sa  pai'oisse.  fvi\  le  chanoine  CocliartJ  v«Mit  bien  se  cliarger 
(ic  faire  une  notice  biographique  sur  notre  regretté  collègue. 

—  M.  le  Président  signale  les  promotions  dans  l'ordre  delà  Légion 
d'honneur  de  M.M.  :  Léopold  Delisle,  comme  grand-ofticier,  et  Georges 
Picot,  comme  chevalier.  Tous  deux  sont  membres  honoraires  élus  de 
notre  Société. 

—  M.  Charpentier,  Trésorier  sortant,  présente  l'exposé  de  la 
situation  financière  de  la  Société.  Les  comptes  sont  approuvés  et  des 
remerciements  sont  votés  à  M.  Charpentier. 

—  M.  Tranchau  remet  à  M.  le  Président  un  projet  d'élévation  de 
nos  bibliothèques,  devenues  tout  à  fait  insuffisantes. 

—  Le  travail  de  M.  l'abbé  Uzure?.u,  sur  le  pénitent  de  Chàteau- 
neuf,  est  remis  à  la  Commission  des  publications. 


Séance  du  vendredi  24  janvier  1896. 
Présidence  de  M.   Vignat,  président. 

Il  est  fait  hommage  à  la  Société  :  par  l'éditeur,  M.  Ilerluison,  de 
l'allocution  prononcée,  dans  l'église  Saint-Lyphard  de  Meung,  par 
M.  l'abbé  liellet,  sur  M.  Foucher,  chanoine  de  l'église  d'Orléans.  Par 
l'auteur,  M.  Francis  Pérot,  des  cachets  d'oculistes  romains.  Par  l'au- 
teur, M.  Léopold  Delisle,  membre  honoraire  élu,  i\e  Notes  sur  quelques 
manuscrits  du  baron  Dauphin  de  Vernon. 

—  -MM.  Sainjon,  les  adjoints  au  maire  d'Orléans,  le  directeur  de  la 
Bibliothèque  nationale  ont  écrit  au  Président  de  notre  Société  pour 
remercier  celle-ci  de  l'envoi  qui  leur  a  été  fait  du  Pont  des  Tourelles  ù 
Orléans  de  M.  Collin. 


—  189  — 

—  M.  Guillun  fait  connaître  à  M.  le  l'iésident  que  l'on  pouvait, 
ptnit-ctre,  espérer  une  souscription,  delà  part  du  Ministère  des  travaux 
publics,  à  un  certain  nombre  d'exemplaires  du  même  ouvrage. 

—  M.  le  chanoine  Cochard,  au  nom  de  la  Commission  des  publica- 
tions, rend  compte,  sommairement,  de  huitmémoires  envoyés  à  la  Société 
par  M.  Dupré,  membre  titulaire  non  résidant.  Quatre  seront  insérés, 
intégralement,  dans  nos  prochains  Bulletins,  savoir  :  Harangue  de 
Pyrrhus  d'Angleberme  à  l'Université  d'Orléans  ;  —  Poésies  de  Jean 
Marins,  Orléanais  ;  —  Lettres  inédites  de  Philippe  de  Béthune  ;  — 
Sermons  du  P.  Hylarei,  cordelier,  prêches  à  Orléans  (1).  Quatre 
seront  simplement  placés  dans  nos  archives,  savoir  :  Opuscules  de 
Jacques  Desson  ;  —  Expectative  d'un  chanoine  d'Orléans  ;  —  Jeanne 
d'Arc  à  l'exposition  de  Bordeaux  (mai-novembre  1805);  —  Deux 
lettres  de  Pierre  de  Blois  à  l'Eglise  d'Orléans. 

—  M.  Vignat  lit  quelques  Hgnes  d'introduction  accompagnant  un 
document  sur  les  portes  en  bois  des  transepts  de  la  cathédrale  d'Or- 
léans. Ces  portes  sont  ornées  de  sculptures  qui  méritent  d'être 
signalées. 

Le  travail  de  M.  Vignat  sera  présenté  à  la  réunion  des  Sociétés  des 
Beaux-Arts  des  départements. 

—  M.  Tranchau  présente  à  la  Société  une  notice  de  M.  Blondel, 
notaire  à  Beaugency,  au  sujet  de  divers  marchés  conclus  entre  des 
peintres  verriers  et  plusieurs  donateurs  de  vitraux  qui  n'existent 
plus. 

La  lecture  de  ce  travail  sera  faite  à  une  séance  ultérieure. 

—  M.  Dumuys  demande  si  quelqu'un  possède  des  documents  sur  un 
procès  qui  eut  lieu  en  17G0,  au  sujet  de  fouilles  faites  pour  retrouver 
l'ancienne  crypte  de  Saint-Laurent-des-Orgerils. 

—  M.  Bassévillc  croit  qu'on  en  retrouverait  trace  dans  les  archives 
de  la  Cour. 

(1)  Voir  page  '2(11. 


lUL)   - 


Séance  du  vendredi  14  février  1896. 
Présidence  de  M.  ViGNAT,  président. 

Hommage  est  l'ait  à  la  Société  par  rauteui',  M.  Colas  de  la  Noue, 
associé  correspondant,  de  :  Jeanne  d'Arc  el  le  siège  d'Orléans. 
Des  remerciements  lui  seront  adressés. 

—  La  Société  des  Antiquaires  de  Picardie  nous  informe  que  deux 
concours  sont  ouverts  par  ses  soins,  en  1896  et  1897.  Les  travaux 
devront  être  adressés  à  la  Société  avant  le  l*''"  juillet  189G  pour  le 
premier,  et  le  l^r  juillet  1897  pour  le  second. 

—  MM.  le  maire  d'Orléans  et  Uayneau,  directeur  des  travaux  muni- 
cipaux, ont  écrit  au  président  de  notre  Société  pour  remercier  celle-ci 
de  l'envoi  qui  leur  a  été  fait  du  Pont  des  Tourelles  à  Orléans,  de 
M.  Col  lin. 

—  M.  le  Président  fait  part  à  la  Société  de  la  mort  de  son  plus 
ancien  membre  titulaire  non  résidant,  M.  Dupré,  dont  l'élection 
remonte  à  18i9.  Notre  regretté  collègue  a  été  deux  fois  lauréat  de  nos 
concours  et  nous  a  envoyé,  à  plusieurs  reprises,  des  travaux  intéres- 
sants qui  ont  paru  dans  nos  publications. 

—  M.  le  Président  annonce  à  la  Société  que  notre  collègue,  M.  Cuis- 
sard, vient  d'être  nommé  bibliotliécairo  de  la  ville  d'Orléans. 

La  Société  adresse  ses  félicitations  les  plus  sincères  à  M.  Cuissard 
que  tout  le  monde  est  heureux  de  voir  nommé  à  cette  place. 

—  ^LM.  le  chanoine  Cochard,  Herluison,  Tranchau  proposent  d'ad- 
mettre comme  meujbre  correspondant  M.  le  docteur  Tartarin,  de 
Bellegarde. 

L'élection  aura  lieu  à  la  première  séance  du  mois  de  mars. 


—  191  — 

—  Au  nom  de  la  Commission  des  publications,  M.  le  chanoine 
Cochard  propose  d'insérer  dans  notre  Bulletin  : 

1°  Deux  extraits  du  travail  de  M.  Gauthier  sur  les  souvenirs  laissés 
par  Jeanne  d'Arc,  lors  de  son  passage  sur  les  bords  de  la  Nièvre  et 
de  l'Allier  (1). 

2°  L'analyse  faite  par  M,  Tranchau  d'un  manuscrit  inédit,  écrit  par 
le  scolastique  de  la  cathédrale  d'Orléans,  au  sujet  de  la  nomination  des 
professeurs  qui  remplacèrent  les  Jésuites  au  collège  d'Orléans,  lors 
du  renvoi  de  ceux-ci. 

Ces  propositions  sont  acceptées. 

—  Msr  Desnoyers  lit  un  travail  sur  la  maison  dite  de  l'Annonciade, 
dans  la  rue  du  Tabour. 

MM.  Dumuys  et  de  Beaucorps  présentent  quel([ues  observations  au 
sujet  de  ce  travail  qui  est  renvoyé  à  la  Commission  de  publications. 


Séance  du  vendredi  28  février  1896. 
Présidence  de  M.  Vignat,  président. 

Il  est  fait  hommmage  à  la  Société,  par  M.  Grellet-Baiguerie, 
membre  correspondant,  de  la  Piuzela  d'Orlhieux,  et  d'une  introduc- 
tion à  un  travail  sur  la  Légende  des  Quatre  fils  Aymon. 

—  M.  le  Président  fait  les  communications  suivantes  à  la  Société  : 

M.  le  ministre  des  travaux  publics  souscrit  à  six  exemplaires  de 
l'ouvrage  de  M.  Collin,  sur  les  Ponts  d'Orléans. 

Des  remerciements  seront  adressés  à  M.  le  ministre. 

La  Société  archéologique  d'Eure-et-Loir  organise,  à  Chartres, 
pour  le  mois  de  juin  prochain,  une  exposition  des  arts  rétrospectifs  et 
demande  à  notre  Société  d'y  envoyer  divers  objets. 

Il  est  décidé  que  cet  envoi  ne  peut  avoir  lieu  ;  mais  il  est  fait  appel 
à  la  bonne  volonté  de  chacun  des  membres,  en  particulier. 

(1)  Voir  page  l'Jl. 


—  192   - 

—  M.  le  l*résiilent  fait  fonnaîlre  l'état  de  nos  comptes  avec  l'impri- 
meur et  des  travaux  en  cours  de  publication. 

—  M.  le  maire  d'Orléans  et  l'administration  launicipale  ont  l'inten- 
tion de  faire  placer,  au-dessous  des  plaques  des  rues  dont  la  dénomi- 
nation rapppelle  le  nom  d'un  homme  célèbre  ou  ((uelque  souvenir 
historique,  une  très  brève  note  explicative.  Ils  demandent  le  concours 
de  la  Société  pour  la  rédaction  de  ces  notices. 

MM.  Cuissard,  Desnoyers,  Dumuys,  Huet,  Baguenaull  de  Puchesse 
sont  désignés  pour  l'exécution  de  ce  travail  dont  ils  veulent  bien  se 
charger. 

—  La  Société  décide  qu'elle  souscrira  au  répertoire  bibliogra- 
phique du  département  du  Loiret,  auquel  MM.  Charpentier  et  Cuissard 
sont  en  train  de  mettre  la  dernière  main.  Elle  félicite  les  auteurs 
d'avoir  entrepris  une  œuvre  si  éminemment  utile,  qu'ils  ne  peuvent 
manquer  de  mener  à  bonne  fin. 

—  La  Société  décide  que  la  candidature  à  la  place  (|u'occupait  notre 
regretté  collègue,  M  le  chanoine  Foucher,  sera  ouverte  à  partir  de  la 
prochaine  séance. 

M.  Ilerluison  offre  à  la  Société  archéologique,  au  nom  de  l'auteur, 
une  Vie  de  Jeanne  d'Arc,  écrite  par  un  Américain,  M.  Francis 
Lowel.  Ce  savant  fait  partie  de  la  Commission  des  musées  de 
Boston.  En  relation  avec  lui  depuis  quinze  ans,  M.  Ilerluison  lui  a 
adressé,  durant  cette  période,  de  nombreux  ouvrages  relatifs  à  Jeanne 
d'Arc,  documents  qu'il  a  utilisés  pour  écrire  l'histoire  do  la  libératrice 
d'Orléans. 

Des  remerciements  seront  adressés  au  donateur. 

—  M.  Eugène  Jarry  lit  le  résumé  des  documents  offerts  à  la 
Société  par  M.  Basseville,  relatifs  aux  difficultés  qui  s'élevèrent  entre 
les  chapitres  de  Sainte-Croix  de  Jargeau  et  de  Saint-Euverte,  au 
sujet  du  prieuré  du  Gué-de  l'Orme. 

La  Société  vote  l'impression  de  ce  résumé  dans  notre  Bulletin  (1) 

(1)  Voir  p.igc  '2'i2. 


—  193  — 

et  le  dépôt,  dans  nos  archives,  des  quatorze  pièces  que  renferme  le 
dossier. 
Des  remerciements  sont  adressées  à  iM.  Basseville. 

—  M.  le  chanoine  Cochard  continue  la  lecture  de  son  mémoire  sur 
les  trépassés  du  siège  d'Orléans,  en  14:28. 

—  Msr  Desnoyers  lit  une  communication  sur  les  découvertes 
archéologiques  faites  dans  le  département  du  Loiret  en  1893,  94 
et  95. 

Elle  est  renvoyée  à  la  Commission  des  publications. 

—  M.  Dumuys  signale  la  découverte  : 

1''  De  tombes  en  pierre,  trouvées  au  pied  de  l'église  Saint-Euvertc, 
et  sur  lesquelles  une  note  sera  insérée  au  Bullelin  (1). 

"1'^  De  menus  objets  rencontrés  dans  les  démolitions  faites,  en  ce 
moment,  pour  l'ouverture  de  la  rue  de  la  République.  Ce  sont  :  une 
monnaie  d'or  armoricaine,  semi-globulaire,  en  fort  bon  état  de  conser- 
vation, et  des  ossements  trouvés  vers  l'intersection  de  la  rue  deGour- 
ville  avec  la  nouvelle  voie,  sur  l'emplacement  qu'occupait  la  maison 
de  M.  le  comte  de  Martel,  au  même  endroit  où  il  avait  été  déjà,  il  y 
a  quelques  années,  mis  à  jour  divers  débris  de  l'époque  gallo- 
romaine.  —  Dans  le  sous-sol  de  l'une  des  maisons  qui  s'élevaient 
sur  la  partie  sud  de  la  rue  de  la  (Perche  :  un  vase  de  verre  orné  de 
dessins;  une  chevalière  en  or,  portant,  comme  chaton,  une  pierre 
gravée  et  paraissant  dater  de  l'époque  gallo-romaine;  enfin,  quelijues 
monnaies  de  bronze  et  d'argent  d'époques  diverses  et  (lui  ont  été 
dispersées  ou  vendu'j,  à  bref  délai,  par  les  terrassiers  qui  les  avaient 
recueilHes. 

fl)  Voir  page  244. 


—  194  — 


Séance  du  vendredi  13  mars  1896. 
Présidence  de  M.  Vignat,  président. 

M,  le  président  se  fait  l'interprète  de  la  douleur  que  la  Société  a 
éprouvée  de  la  mort  de  M.  Tranchau  et  s'exprime  ainsi  : 

En  entrant  ce  soir  dans  cette  salle  de  nos  réunions,  vos 
regards,  comme  les  miens,  n'esl-ce  pas,  Messieurs,  se  sont  diri- 
gés vers  une  place  aujourd'hui  vide;  en  même  temps  que  votre 
pensée,  comme  la  mienne,  se  reportait  vers  celui  qui  l'a  si 
longtemps  et  si  dignement  occupée.  Je  voudrais  que  mes  pre- 
mières paroles,  ce  soir,  soient,  en  votre  nom,  un  hommage 
rendu  à  la  mémoire  du  regretté  confrère  que  nous  venons  de 
perdre,  un  hommage  digne  de  lui  et  de  vous.  Quelles  qu'elles 
soient,  je  ne  saurais  me  taire,  ma  voix  ne  dût-elle  résonner  à 
vos  oreilles  que  comme  un  écho  lointain  et  atfaihli,  après  de  si 
éloquents  discours  prononcés  sur  une  tombe  qu'environnait  une 
foule  compacte  et  recueillie. 

Il  y  a  deux  mois,  c'était  le  vénérable  abbé  P^oucher,  chanoine 
titulaire  de  Sainte-Croix,  qu'une  longue  maladie  nous  enlevait. 
Aujoui'd'hui,  c'est  M.  Tranchau,  inspecteur  honoraire  de  l'Aca- 
démie de  Paris,  qui  tombe  foudroyé,  au  moment  même  où, 
avec  son  dévouement  habituel,  il  cherchait  à  consoler  et  à  soula- 
ger un  ancien  élève  gravement  atteint.  Et,  par  un  de  ces  coups 
dont  la  soudaineté  et  l'imprévu  terrifient,  c'est  l'homme  solide 
encore  qui  est  frappé  par  la  mort,  aux  côtés  même  du  malade. 

La  mort  a  trouvé  le  chrétien  ferme  et  prêt. 

La  Société  archéologique,  fondée  en  1848,  était  encore,  en 
quelquesorte,  au  berceau  lorsque  M.  Tranchau  y  fut  admis,  dans 
le  cours  du  premier  trimestre  de  l'année  1852.  Le' professeur 


—  195  - 

d'histoire  de  notre  lycée  y  avail  sa  place  marquée,  et  il  fit  bientôt 
partie  de  l'importante  Commission  des  publications. 

Nouimé  en  1856  censeur  au  lycée  de  Caen,  M.  Tranchau  ne  veut 
pas  rompre  les  liens  qui  l'attachent  à  nous,  et  il  devient,  sur  sa 
demande,  membre  titulaire  non  résidant.  En  1858,  revenu  à 
Orléans,  comme  censeur,  il  reprend  sa  place  de  titulaire  rési- 
dant. Mais,  deux  ans  après,  promu  inspecteur  d'Académie  à 
Moulins,  il  est  de  nouveau  obligé  de  s'éloigner  pour  quelques 
années.  C'est  en  1864  que,  nommé  proviseur  du  lycée 
d'Orléans,  puis  inspecteur  d'Académie  (1872),  il  revient  s'as- 
seoir au  milieu  de  nous  pour  ne  plus  nous  quitter. 

Les  fonctions  de  censeur,  de  proviseur,  d'inspecteur  d'Acadé- 
mie sont  absorbantes,  il  faut  toujours  être  sur  la  brèche.  On  a 
rappelé  avec  quel  dévouement,  quelle  activité,  quelle  haute  ca- 
pacité M.  Tranchau  les  ^vait  remplies.  Entre  temps,  il  trouvait 
moyen  d'assister  à  nos  séances,  de  s'intéresser  à  nos  travaux. 
A  deux  reprises,  membre  de  la  Commission  des  publica- 
tions, il  fait  de  nombreux  rapports  où  se  révèlent  la  critique 
sûre  et  serrée,  l'indiscutable  compétence  du  professeur  d'his- 
toire. 

Mais  c'est  surtout  quand  l'heure  de  la  retraite,  en  1879, 
sonnera  pour  M.  Tranchau,  qu'il  s'attachera  plus  étroitement  à 
nous.  Cette  année  même,  en  décembre,  il  est  nommé  membre 
de  la  Commission  de  la  bibliothèque,  et  dès  lors,  grâce  aux  loi- 
sirs qui  lui  sont  faits,  il  consacre  à  nos  livres  et  à  nos  archives, 
à  leur  mise  en  ordre,  à  leur  classement,  l'esprit  de  méthode, 
de  clarté,  de  précision  qui  fut  un  des  traits  distinctifs  de  son 
caractère. 

Une  plus  haute  situation,  parmi  nous,  était  réservée  à  une 
personnalité  aussi  marquante,  à  l'inspecteur  honoraire  d'Acadé- 
mie, au  clievalier  de  la  Légion  d'honneur,  à  l'officier  de  l'ins- 
truction publique  :  le  22  décembre  1885,  il  était  appelé  à  prési- 
der la  Société. 

Oh!  comme  dans  «la  charmante  allocution  qu'il  prononce, 
pour  remercier  ses  collègues,  il  se  révèle  tout  entier. 
M.   Tranchau    aime    pour    lui    le    travail     persévérant,    opi- 


-    190  — 

niàtre  ;  tel  aussi  il  le  veut  chez  les  autres,  et  c'est  tout  un  brillant 
programme  qu'il  trace  en  quelques  mots  cachant,  sous  une  forme 
simple,  des  vues  sages,  suivies  et  profondes. 

Ses  trois  années  de  présidence  écoulées,  M.  Tranchau  revient 
à  sa  chère  bibliothèque  qu'il  ne  quitte  plus;  il  aime  à  passer  de 
longues  heures  au  milieu  de  nos  livres.  Il  aime  cette  antique 
salle  de  notre  vieille  Université  pour  la  conservation  de  laquelle, 
lui  aussi,  a  vaillamment  combattu,  cette  salle  restaurée  qu'il  a 
décrite  dans  une  spirituelle  causerie,  le  jour  où  la  Société  y  était 
solennellement  installée. 

Il  veille,  avec  une  scrupuleuse  jalousie,  aux  moindres  détails; 
rien  ne  lui  échappe.  Partout  on  retrouve,  écrites  de  sa  main, 
des  indications  précieuses,  des  notes  utiles  au  chercheur.  Il 
possède,  admirablement  classée  dans  sa  tète,  grâce  à  son  excel- 
lente mémoire,  la  liste  de  tous  nos  cnembres  résidants,  non 
résidants,  correspomlants  ;  la  nomenclature  des  150  Sociétés 
savantes  ou  Bibliothèques  avec  lesquelles  nous  sommes  en  cor- 
respondance ;  il  veilîe,  avec  ponctualité,  à  la  régularité  des 
échanges. 

Les  Sociétés  savantes,  si  haut  que  soit  le  domaine  de  la 
science,  ont  aussi  leur  vie  matérielle,  il  faut  y  potirvoir;  l'âme 
de  cette  vie,  chez  nous,  c'était  M.  Tranchau. 

Est-ce  à  dire  que  de  tels  soins  absorbaient  en  entier  le  temps 
que  nous  consacrait  notre  savant  collègue.  Oh  !  non.  Nos 
Bulletins,  nos  Mémoires  contiennent  de  nombreux  et  intéres- 
sants travaux  dus  à  sa  plume. 

Dédaigneux  des  longs  discours,  des  périodes  sonores,  il  écrit 
avec  simplicité,  clarté,  et  son  style  est  piquant,  original. 

Modeste,  il  n'aborde  pas  les  grands  problèmes,  les  faits  géné- 
raux de  l'histoire  pour  lesquels  il  était  si  bien  préparé  par  de 
fortes  études,  par  un  enseignement  longtemps  professé  ;  c'est 
dans  un  horizon  moins  vaste  qu'il  se  renferme  ;  ce  sont  les  soU' 
venirs  locaux  qu'il  préfère  et  qu'il  se  plaît  à  nous  rappeler. 

Tantôt  c'est  un  adieu  qu'il  adresse  aux  \fieux  quartiers  d'Or- 
léans; tantôt  ce  sont  les  statuts  d'une  ancienne  corporation  qu'il 
fait  revivre.  Un  jour,  il  nous  détache  quelques  pages  curieuses 


—  197  - 

de  l'histoire  de  notre  lycée,  qu'il  prépare.  Une  autre  fois,  c'est 
lui  qui  rédige  un  remarquable  rapport,  plein  d'équité  et  en 
même  temps  de  bienveillance,  sur  les  travaux  présentés  au  con- 
cours de  1880.  Puis,  toujours  prêt  à  rendre  hommage  aux  qua- 
lités d'un  collègue,  d'un  ami,  il  écrit  des  notices  nécrologiques 
sur  MM.  du  Faur  de  Pibrac,  E.  Michel,  Baguenault  de  Viéville, 
E.  Bimbenet;  cette  dernière,  véritable  biographie  où  l'écrivain 
dévoile  toutes  les  ressources  de  sa  plume,  le  vieil  ami,  toutes 
les  qualités  de  son  cœur. 

Ancien  élève  du  professeur  distingué,  hier  son  collègue  dans 
notre  Société,  j'ai  essayé.  Messieurs,  d'esquisser  tous  les  droits 
que  M.  Tranchau  avait  à  notre  affectueux  souvenir,  à  notre 
reconnaissance  même,  je  ne  crains  pas  de  le  dire. 

Suivant  le  touchant  usage  établi  dans  noire  compagnie,  la  vie 
de  M.  Tranchau  vous  sera  bientôt  retracée,  d'une  manière  plus 
complète,  plus  saisissante  et,  je  l'espère  et  le  souhaite,  par 
une  plume  plus  expérimentée  que  la  mienne.  Peut-être  jugere- 
rez-vous,  Messieurs,  que  le  collègue,  l'ami  qui  lui  a  déjà 
adressé  un  si  touchant  et  si  sympathique  adieu,  se  trouve  natu- 
rellement désigné  pour  remplir  ce  pieux  devoir. 

Il  sera  demandé  à  M.  Guerrier  de  bien  vouloir  rédiger  une  notice 
sur  le  défunt,  dont  le  portrait  sera  gravé  par  les  soins  de  la  Société. 

—  M.  le  Président  de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences,  lîellcs- 
Lcttres  et  Arts  d'Orléans  invite  les  membres  delà  Société  d'Archéolo- 
gie à  la  réunion  générale  des  trois  sociétés  savantes  d'Orléans,  f|ni 
aura  lien  le  20  mars. 

—  M.  le  D""  Tarlarin,  présenté  à  l'avant-derniére  séance,  est  élu 
membre  correspondant. 

—  iMM.  Desnoyers,  Jacob,  Jairy  présentent  M.  Paul  Foiigeron  pour 
la  place  laissée  vacante  par  la  mort  de  M.  le  chanoine  Foucher. 
M.  Jarry  affirme  que  M.  le  Di"  Vacher,  déjà  présenté,  persiste  dans 
sa  candidature.  M.  Herluison  en  fait  de  même  pour  M.  Breton. 

Le  jour  de  l'élection  scraultérieureiiiciit  fixé. 


-  198  — 

M.  Maxime  de  Ueaucorps  ofl're  à  la  Société,  au  nom  de  l'auteur, 
M.  le  comte  Brémond  d'Ars,  une  brochure  qui  a  pour  titre  :  La  mai- 
son de  la  Lande. 

Des  remerciements  seront  adressés  au  donateur. 

—  M.  Cuissard,  au  nom  de  la  Commission  des  publications,  propose 
d'insérer  au  Bvlletin  les  trois  lettres  sur  le  pénitent  de  Châteauneuf, 
que  M.  l'abbé  Uzureau  a  envoyées  à  la  Société. 

Cette  proposition  est  adoptée  (1). 


Séance  du  vendredi  27  mars  1896 
Présidence  de  M.  Vignat,  président. 

M.  Guerrier  accepte  de  faire  une  notice  sur  notre  bien  regretté 
collègue  M,  Tranchau. 

—  M.  Herluison  dépose  sur  le  bureau  les  portraits  de  notre  collègue 
M.  le  chanoine  Foucher. 

ils  seront  distribués  avec  notre  prochain  Bulletin. 

—  M.  le  président  signale  :  dans  les  derniers  mémoires  du  Comité 
archéologique  de  Senlis,  un  article  sur  l'abbaye  de  la  Victoire,  dans 
lequel  il  est  fait  mention  du  jubilé  qui  a  été  accordé  par  le  Saint- 
Père,  lors  de  la  pose  delà  première  pierre  de  la  cathédrale  d'Orléans, 
et  dont  plus  de  500,000  personnes  auraient  profité  ;  dans  le  dernier 
numéro  du  Polybiblion,  une  note  louangeuse  sur  le  Po«Mes  Tom- 
relles  à  Orléans,  de  .M.  CoUin. 

—  Mi?'"  Desnoyers  fait  hommage  à  la  Société  d'une  brochure  dont 
il  est  l'auteur  :  Y  Iconographie  de  Jeanne  d'Arc. 

v1)  Voir  page  240. 


—  199  — 

—  M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre  de  M'"^  Tranchaii 
qui,  en  souvenir  de  son  mari  défunt,  et  pour  se  conformer  au  désir 
par  lui  exprimé,  offre  à  la  Société  une  somme  de  150  francs  qui  devra 
être  alîectée  à  l'achat  d'ouvrages  Orléanais.  Elle  met  également  à  la 
disposition  de  la  Société  diverses  notes  qu'a  laissées  M.  Tranchau. 

M.  le  Président  enverra  les  remerciements  de  la  Société  à  la  dona- 
trice. 

—  La  Société  fixe  le  jour  de  l'élection  du  successeur  de  M.  le  cha- 
noine Foucher  à  la  seconde  séance  d'avril. 

—  M.  Cuissard  signale,  dans  la  Reuue  celtique,  une  inscription  qui 
a  été  trouvée  dans  le  département  de  l'Indre  et  où  la  qualification  de 
Atepomarns  est  accolée  au  mot  Apollo.  On  se  rappelle  que  le  premier 
de  ces  noms  figure  dans  l'inscription  gravée  sur  le  socle  du  cheval  de 
bronze,  trouvé  à  Neuvy-en-SuUias  (Loiret). 


—  199  — 

—  M.  le  Président  lioniie  lecture  d'une  lettre  de  M'^^  Tranchau 
qui,  en  souvenir  de  son  mari  défunt,  et  pour  se  conformer  au  désir 
par  lui  exprimé,  offre  à  la  Société  une  somme  de  150  francs  qui  devra 
être  atfectée  à  l'achat  d'ouvrages  Orléanais.  Elle  met  également  à  la 
disposition  de  la  Société  diverses  notes  qu'a  laissées  M.  Tranchau. 

M.  le  P-résidenl  enverra  les  remerciements  de  la  Société  à  la  dona- 
"*  trice. 

—  La  Société  fixe  le  jour  de  Téleclion  du  successeur  de  IVl.  le  cha- 
noine Foucher  à  la  seconde  séance  d'avril. 

—  M.  Cuissard  si^i^nale,  dans  la  Revue  celtique,  une  inscription  qui 
a  été  trouvée  dans  le  département  de  l'Indre  et  où  la  qualification  de 
Atepomarus  est  accolée  au  mot  AiioUo.  On  se  rappelle  que  le  premier 
de  ces  noms  figure  dans  l'inscription  découverte  à  Orléans,  sur  laquelle 
se  lit  le  mot  Cenab. 


20J 


IIAKÂNGUI^:    DE    PYRRHUS"     1)  ANGi.KREKME 

A  L'UiNIVERSlTÉ   D'ORLÉANS 


Gedo'le  Orléanais  enseigna  le  droit,  à  l'Université  és-iois  de 
sa  ville  natale.  Les  dates  certaines  nous  manquent  sur  sa  nais- 
sance, sur  les  différentes  phases  de  sa  vie  et  même  sur  sa  mort  (2). 
Cependant,  nous  pouvons,  par  induction,  rattacher  à  la 
première  moitié  du  xvi'  siècle  les  années  de  son  profes- 
sorat (3). 

Ses  ouvrages  les  plus  connus  sont  :  un  commentaire  des  cou- 
tumes d'Orléans',  plein  de  science  ;  et  un  éloge  de  cette  ville,  où 
le  sentiment  patriotique  exagère  parfois  la  beauté  du  sujet,  vu  à 
travers  le  prisme  d'illusions  généreuses. 

Le  discours  que  nous  signalons  aux  curieux  a  été  moins  re- 
marqué jusqu'à  présent.  La  plupart  des  éditeurs  du  commen- 
taire des  coutumes  d'Orléans  semblent  même  l'avoir  mis  de 
côté,  comme  quantité  négligeable.  En  effet,  des  trois  éditions 
que  possède  la  Bibliothèque  municipale  de  Bordeaux  (ma 
seule  ressource  aujourd'hui),  il  n'y  en  a  qu'une  qui  donne 
cette  harangue,  profondément  oubliée. 

{\)  Pour  Pelrus.  A  l'époque  de  la  Renaissance,  les  savants  aimaient  à 
prendre  des  noms  de  l'antitiuité  Grecque  ou  Romaine,  pour  déguiser  leur 
véritable  origine. 

C2)  Lottin  le  fait  mourir  en  1520  {Recherches  historiques  sur  OrléanK 
t.  I.  p.  372)  ;  mais  rien  n'est  moins  certain  que  cette  date. 

(3)  Histoire  de  l'université  d'Orléans,  par  M.  Eugène  BimbKNET,  p.  ifô'i 
et  353. 


Voici  d'abord  le  lifre  de  l'édition  : 

«  Consuetudiries  générales  Bituricenses,  Turonenses  et  Aure- 
«  lianonses.  cum  glossemate  Bocrii,  Johannis  Sainson  ac  Pyrrhi 
((  En^^lebermœi.  Parisiis,  apud  Franciscum  Eegnault  15"29  ». 
In  4"  :  titre  et  bordures  illustrées  ;  reliure  du  xvif^  siècle,  assez 
bien  conservée  (1). 

La  harangue  se  trouve  à  la  suite  du  commentaire  des  coutu- 
mes (f"^  175  et  176)  elle  est  ainsi  intitulée  :  «  Oratio,  habita  in 
«  e;\  re  quie  dicitur  licentiandorum  prœsentatio. 

C'était  un  discours  d'ouverture  des  examens  que  devaient  su- 
bir les  candidats  au  grade  de  bachelier  endroit. 

L'exorde  commence  par  rappeler  les  anciens  usages  de  l'Uni- 
versité, que  cette  cérémonie  reproduisait  fidèlement  : 

«  Acturi  sumus  in  priosenliarum,  cancellarie  doctissime  (2), 
«.  vosque  celebercimi  patres  (3),  remvelut  anniversariam  (4), 
«.  multis  annis  ac  féliciter  à  majoribus  faclitatam.  » 

L'orateur  annonce  qu'il  tiendra  un  milieu  raisonnable  entre 
une  prolixité  fatigante  et  l'inconvénient  d'une  excessive  brièveté  ; 
il  sut  effectivement  éviter  le  double  écueil  du  trop  et  du  trop 
peu. 

Viennent  ensuite  de  sages  conseils  aux  jeunes  gens,  pour  les 
engager  à  persévérer  dans  l'amour  de  l'étude  et  dans  une  con- 
duite digne  de  leur  vocation  (5). 


(1)  Les  deux  autres  éditions  anciennes  que  j'ai  sous  les  yeux  sont  celles 
d'Orléans,  1543  in-4o  gothique,  et  celle  de  Francfort,  1575  in-f.,  caractère 
romain.  Ni  l'une  ni  l'autre,  je  le  répète,  ne  contiennent  le  discours  en 
question. 

(2)  Le  chancelier  de  luniversité  d'Orléans  n'était  autre  que  le  scholas- 
tique  du  chapitre  de  Sainte-Croix  ;  ce  dignitaire  de  l'église  cathédrale 
cumulait  ainsi  les  deux  titres  et  les  deux  fonctions..  i^E.  Bimbknet,  p.  288- 
289).  ""i-^è", 

(3)  Les  docteurs-régents,  au  nom  et  en  présence  desquels  Pyrrhus 
d'Angleherme  portait  la  parole. 

(4j  Sauf  le  cas  de  session  extraordinaire,  l'examen  etla  réception  des 
bacheliers  n'avait  lieu  qu'une  fois  l'an. 

(5)  S'il  fallait  en  croire  l'ambassadeur  Vénitien  Andréa  Navagero,  qui 
visita  Orléans  en  1528,  les  étudiants  de  cette  ville  étaient  ordinairement 
plus  âgés  que  ceux  des    autres    universités     et,    par   conséquent,    plus 


—  203  — 

L'engouement  de  la  Renaissance  pour  les  fables  du  pa- 
ganisme amène,  çà  et  là,  quelques  réminiscences  puériles 
et  quelques  rapprochements  de  pure  fantaisie  ;  mais  la  foi 
du  chrétien  et  la  gravité  du  docteur  es  droits  reprennent  le 
dessus,  lorsque  le  maître  dit  à  ses  élèves  :  «  Nulla  res  magis 
€  Deo  convenit  quâm  justitiam  facere,  omni  tempore  ;  sic 
<  vos  beatos  fore  Christus  pollicetur,  qui  ipse  vera  sapientia 
«  est,  nedùm  philosophia,  immô  vivens  justitia,  ut  Origenes 
«  scribit.  )> 

Les  jurisconsultes  d'alors  pouvaient,  dans  leur  vaste  savoir, 
citer  les  Pères  de  l'Église,  comme  les  auteurs  païens... 

Les  gloires  passées  de  l'Université  revivaient  dans  le  présent 
et  l'institution,  loin  de  dégénérer,  semblait,  au  contraire,  jeter 
un  nouvel  éclat. 

«c  Prodierunt  hinc,  aliquando,  uno  volatu,  longé  plures  (1). 
«  Est  enim  quod  hebrei  dicunt  Cariathsephet  hsec  civitas,  id 
«  est,  civitas  litterarum  ;  sed  me  hercule  !  nunquam  doctiores 
«  legumque  peritiores  evasere,  quod  partim  nostris  atlanticis 
«  laboribus  (2),  partim  vestrse  diligentiae  ;  quse  magna  est  nobis 
«  gloria  (3)  ï>. 

Observation  :  Dabit,  dans  le  pays  deChanaan,  s'appelait,  pri- 
mitivement, Cariat-Stepher  ou  Cariathsephet,  c'est-à-dire  la 
ville  des  lettres,  parce  qu'on  y  avait  inventé  les  premiers  carac- 
tères de  la  langue  des  Chananéens,  ou  parce  que  ce  peuple  avait 


aptes  à  recevoir  de  graves  conseils.  Je  transcris,  à    titre  de  renseigne- 
ment local,  cette  note  d'un  voyageur  intelligent  et  curieux  : 

«  Vi  é  studio,  nel  quale  dicono  che  vi  sono  piu  di  mille  e  seicento  scolari 
tutti  vomini,  non,  corne  negli  altri  studii  di  Franza,  garzoni  ».  (Relations 
des  ambassadeurs  Vénitiens,  publiées  par  Tomasco  dans  la  grande  collec- 
tion des  Documents  inédits  sur  l'histoire  de  France,  t.  I  p.  30).  Ainsi) 
d'après  Andréa  Navagero>  le  nombre  des  écoliers  aurait  alors  été  de 
G(X)  environ.  Ce  chiffre  parraît  plus  vraisemblable  que  celui  de  5.000, 
supposé  par  d'autres  écrivains.  — (E.  RiMBKNi:T  p.  407). 

(1)  Le  nombre  des  écoliers  'avait  diminué,  mais  ceux  qui  restaient  ne 
le  cédaient  à  leurs  devanciers,  ni  pour  l'assiduité  aux  leçons,  ni  pour  la 
force  des  études. 

(2)  La  peine  extraordinaire  que  s'étaient  donnée  les  régents. 

(3)  Compliment  aux  élèves. 

TOME   XI.    —   BULLETIN   N"  157,  14 


—  204  — 

là  ses  écoles  (1).  L'érudit  antécesseur  fait  ici  à  sa  chère  ville 
d'Orléans  une  flatteuse  application  d'un  nom,  bien  peu  connu, 
de  la  géographie  Biblique.  Ailleurs,  il  date  ex  Aureliâ,  littera- 
rum  parente,  la  dédicace  au  chancelier  et  cardinal  Du  Pral  de 
son  opuscule  in  philosophum  (2), 

En  terminant  son  allocution,  il  prie  le  scholastique,  chance- 
celier  de  l'Université,  appelé,  en  cette  qualité,  à  présider  aux 
examens,  de  ne  pas  trop  ménager  les  candidats  et  de  ne  leur 
conférer  qu'à  bon  escient  un  titre  qui  doit  être  le  prix  de  sé- 
rieuses épreuves. 

«  Cœterum,  tu,  clarissima  gymnarsiarcha,  tirones  istos 
«  crebris  conflictibus  probatissimos  laureandos  excipias,  ut, 
«  sacris  certaminibus  coronati  (quod  Ulpiani  verbum  est), 
«  sacratissimi  juris  milites  tuis  sacris  manibus  effician- 
«  tur.  (3)  » 

A  Orléans,  les  bacheliers,  comme  les  docteurs,  lisaient 
en  droit  civil  (4)  ;  mais  je  pense  qu'ils  étaient  chargés  des  cours 
élémentaires,  correspondant  à  leur  propre  grade.  Même  restreint 
à  cette  limite,  le  professorat  supposait  des  garanties  de  savoir  ; 
l'indulgence  excessive  des  examinateurs  aurait  pu  compro- 
mettre la  réputation  d'un  enseignement  célèbre  par  toute  la 
France  et  jusqu'en  Allemagne  (5). 

Vraisemblablement  (quoique  cela  ne  soit  pas  dit),  la  harangue 
préparatoire  à  l'examen  des  aspirants  au  baccalauréat  ès-droits 
fut  prononcée  dans  la  salle  des  thèses,  que  la  Société  Archéolo- 

(1)  Juges.  Chap.  I.  verset  XI  et  Job.  Chap.  XV  v.  XV.  Cf.  le  Dictionnaire 
de  la  Bible,  de  dom  Calmet. 

(2)  Inséré  à  la  suite  du  speech  universitaire  de  Pyrrhus  d'Angleberme, 
(fo  177  du  ïïièrae  volume).  Ce  traité  de  philosophie  chrétienne  explique, 
parfaitement,  la  nature,  les  devoirs  et  la  destinée  future  de  l'homme 
moral . 

(3)  La  pompe  de  ces  expressions  ajoutait  au  prestige  du  docte  aréopage, 
assemblé  pour  interroger  une  série,  plus  ou  moins  brillante,  de  juriscon- 
sultes en  herbe. 

yi)  La  salle  des  thèses  de  l'Université,  par  M.  Boucher  de  Molandon, 
note  de  la  page  '26. 

(5)  Témoin  l'existence  de  la  Nation  Germanique,  une  des  plus  renom- 
mées et  des  plus  studieuses. 


-  205  — 

gique  a  heureusement  reconstituée  et  dont  elle  même  a  fait  son 
domicile  d'adoption. 

Ce  monument,  qui  n'était  dans  le  principe  que  la  librairie 
(bibliothèque)  de  l'Université,  devint,  par  la  suite,  le  Heu  ordi- 
naire de  ses  réunions  et  le  théâtre  des  épreuves  qu'elle  impo- 
sait aux  récipiendaires. 

Ce  ne  fut  sans  doute  pas  la  seule  fois  que  Pyrrhus  d'Angle- 
berme  fit  entendre  sa  voix  autorisée  sous  les  voûtes  du  véné- 
rable sanctuaire  de  la  science  Orléanaise,  muet  témoin  de  tant 
de  solennités  oratoires  et  juridiques. 


APPENDICE 

Après  le  discours  académique  que  nous  venons  d'analyser, 
un  des  opuscules  les  moins  connus  de  Pyrrhus  d'Angleberme 
est  un  éloge  de  la  danse;  singulier  sujet  d'étude  pour  un  aussi 
grave  écrivain  !...  On  le  trouve  imprimé,  à  la  suite  du  commen- 
taire des  coutumes  et  de  différents  traités,  dans  l'édition  d'Or- 
léans, 154f3  in-fo  gothique  (1). 

Le  titre  porte  :  De  Saltatione  et  mucicâ ;  mais,  en  réalité, 
l'auteur  ne  s'occupe  guère  de  la  musique  que  dans  les  rapports 
de  cet  art  avec  la  danse,  son  principal  objectif. 

Était-ce  pour  lui  un  simple  jeu  d'esprit,  un  délassement  de 
travaux  plus  sérieux  ?  Ou  bien  a-t-il  voulu  critiquer  les  ébats, 
trop  libres,  auxquels  se  livraient  les  écoliers  de  l'Université? 
Régentait-il  encore,  en  leur  parlant  de  Terpsichore  et  de  ses 
classiques  leçons  ?...  D'autre  part,  pensait-il ,  avec  douleur,  aux 

(1)  «  Pyrrhus  Anglebermeus  in  Aurelianas  consuetudines.  —  Venundan- 
«  tur  Aureliœ  in  œdibus  Jacobi  Hoys,  vulgariter  à  l'Escripvainerie, 
«  près  l'église  Notre-Dame  des  Bonnes  Nouvelles.  »  Celte  édition  indiquée 
dans  les  Recherches  sur  les  imprimeurs  et  libraires  d'Orléans,  par 
H.  Herluison.  Orléans,  1868,  p.  8,  ne  figure  pas  dans  un  travail  sur  la  typo- 
graphie Orléanaise,  inséré  dans  les  Mémoires  de  la  Société  Arc/iéolo(jiqi'c 
de  l'Orléanais,  t.  XX,  appendice.  On  trouve  seulement,  à  la  page  21  de 
cette  notice,  la  mention  d'un  autre  ouvrage  du  même  auteur,  imprimé  à 
Orléans,  chez  Jacques  Hoys,  en  l.')18,  petit  in-40  gothi(iue.    . 


—  206  — 

danses  extraordinaires  et  fort  indécentes  qui  eurent  lieu  à  Or- 
léans même,  en  1470,  à  l'occasion  de  la  naissance  du  Dauphin 
(depuis  roi  Charles  VIII)  fils  de  Louis  XI  (1)  ?... 

La  danse  que  préconise  Pyrrhus  d'Angleberme  serait  bien 
plus  réservée;  jugez-en  par  cette  peinture  édifiante  : 

«  Nempè,  in  saltatione,  non  corporis  modo,  sed  et  animi 
«  pulchritudo  facile  discernitur,  per  congruam,  consonam, 
«  amicam  proportionem,  ut  morephilosophantium  loquar,  hic 
«  pudicitiam  conspicamur  venerabilem,  intrépide  gressu,  tran- 
«  quillo  serenoque  habitu,  non  procaciter  incedentem,  non 
«  obliquis  lubricisque  luminibus  intuentem,  probe,  sobrièque 
«  singula  prudentem  verba,  hanc  admiramur,  imitamur, 
((  amplectimur.  > 

Reste  à  savoir  si  cette  irréprochable  chorégraphie  a  jamais 
existé  ailleurs  que  dans  Timagination  pudibonde  de  l'auteur  ?  (2), 
A  l'en  croire,  un  pareil  amusement  ne  serait  pas  incompatible 
avec  la  sévérité  habituelle  d'une  vie  calme  et  digne  ;  la  noblesse 
des  attitudes,  qui  le  distingue  des  sauteries  vulgaires,  pourrait, 
même,  exciter  les  sentiments  élevés  et  généreux. 

D'illustres  exemples  viendraient  à  l'appui  de  cette  opinion 
légèrement  paradoxale. 

Ici,  le  docte  apologiste  des  ronds  de  jambe  énumère,  avec  corn 
plaisance,  les  grands  hommes  de  l'antiquité,  Juive,  Grecque  ou 
Romaine,  qui  dansèrent,  sans  rien  perdre  de  leur  dignité  mo- 
rale et  sans  compromettre  leur  réputation  de  vertu. 

Chez  les  Grecs,  notamment,  la  danse,  bien  comprise,  faisait 
partie  de  l'éducation. 

^  «  Hinc  et  virtutis  et  exercitii  decentisque  habitûs  causa,  non 
«  libidinis  aut  mali  cujuspiam  commercii,  doctos  saltandi  prae- 
«  ceptores  suis  liberis  Graîci  qusesiere  ». 

En  France  même,  celle  que  l'on  préférait  anciennement  ne 
pouvait  amollir  les  âmes,  ni  les  détourner  de  l'étude  ;  au  con- 
traire ! 

(1)  LoTTiN.  Recherches  historiques  sur  Orléans,  1. 1,  p.  323. 

(2)  Le  grave  menuet  du  vieux  temps  pourrait,  seul,  approcher  d'u, 
idt'al  impossible  à  réaliser  complètement. 


—  207  — 

«  Cujus  amantissima  est  Gallia,  velut  honestissiinic  palestrae, 
«  nec  minus  bellax  aut  strenua,  aut  in  studio  litterarum  acris, 
«  sed  eo  tanquam  ocula  vivacior  ». 

Enfin,  un  art  plastique,  où  l'abus  touche  de  bien  près  à  l'u- 
sage, trouva  un  défenseur  inattendu  au  sein  d'une  célèbre 
Université  et  sous  le  bonnet  d'un  docteur  in  utroque  jure  (1). 
Ce  second  enseignement  dérida,  tant  soit  peu,  la  gravité  magis- 
trale du  premier. 

(1)  Le  droit  civil  Romain  et  le  droit  canonique  ;  l'un  et  l'autre  étaient 
enseignés  à  Orléans  (Bimbenet,  p.  316  et  320). 

A.DUPRÉ. 


—  208  - 


POESIES  DE  JEAN  MARIUS,  OULÉANAIS 


La  Bibliothèque  municipale  de  Bordeaux,  que  je  fouille  à 
l'intention  du  vieil  Orléans,  ma  seconde  patrie,  possède  un  petit 
volume,  intitulé  :  «  JoannisMarii  Aureliani,  juris  utriusque  li- 
«  centiati,  xenia  ;  Aurelise,  ex  typographià  Saturnini  Hotot, 
«  hujus  urbis  Aureliœ  typographi.  »  1577,  in-S»  de  20  feuillets, 
reliure  de  l'époque,  en  vélin  blanc,  avec  d'autres  poésies  latines 
de  différents  auteurs  non  Orléanais. 

L'ouvrage  se  divise  en  deux  parties.  La  première,  datée  du 
ier  des  calendes  de  i577,  est  un  recueil  de  compliments  et  de 
souhaits  de  bonne  année  (xenia),  tous  en  distiques  latins,  adres- 
sés aux  parents  ou  amis  de  Jean  Marins,  la  plupart  Orléanais 
et  jurisconsultes,  comme  lui. 

Les  éloges  peuvent  être  exagérés.  L'amitié  et  l'esprit  de  fa- 
mille ou  de  corps  n'ont-ils  pas  leurs  illusions  ?  En  outre,  l'abus 
de  la  mythologie  alourdit  parfois  le  style  et  gâte  même  les  senti- 
ments les  plus  affectueux  ;  mais  que  nous  importe  le  mauvais 
goût  du  temps  ?  Ce  que  nous  cherchons  dans  les  poésies  alambi- 
quées  de  Jean  Marins,  ce  sont  principalement  (pour  ne  pas  dire 
uniquement)  des  noms  Orléanais,  qui  nous  fassent  vivre,  un  ins- 
tant, avec  cette  génération  de  lettrés,  de  juristes  et  de  magis- 
trats dont  l'Université  ès-lois  fut  l'arma  mater.  Les  voici,  dans 
l'ordre  du  livre,  rare  sans  doute,  que  nous  avons  sous  les  yeux. 

Jean  Touchet,  cousin  de  l'auteur,  «  nuper  proprtesesti  pro- 
vincial Aui'eliame  »  ;  ce  qui  veut  dire,  en  termes  moins  pom- 
peux, lieutenant  particulier  du  bailliage-présidial  d'Orléans. 
C'était  le  père  de  la  belle  maîtresse  de  Charles  IX. 

Louis  Aleaume,  provinciée  Aurelianie  summus  «  pra;ses  » 
(premier  président  du  présidial). 


-  209  — 

Germain  Rebours,  prœtor  (prévôt  d'Orléans). 

Nourrisson,  proprtetor,  lieutenant  de  la  prévôté. 

RoBiNEAU,  procureur  du  roi  au  bailliage. 

Chenu,  avocat  du  roi  au  même  siège, 

FoRNiÈR,  antecessor,  professeur  de  droit  (1). 

GoDEFROi,  autre  professeur.  11  ne  faut  pas  le  confondre  avec 
le  grand  jurisconsulte  du  même  nom,  Denys  Godefroi  de  Paris  ; 
celui-ci,  beaucoup  moins  connu,  était  originaire  de  Normandie, 
avait  fait  ses  études  classiques  à  Paris  et  son  droit  à  l'Université 
d'Orléans,  où  il  était  devenu  régent.  Tel  est  le  sens  de  ces  vers, 
un  peu  contournés,  de  Jean  Marius  : 

Artibus  (2)  informat  te,  fons  uberrimus  ille. 
Doctrinse,  nomen  oui  dédit  anle  lutwm  (3)  ; 
Jura  docet  legesque  jna^  Aurélia  doctum. 
Atque  alios  solitum  te  docuisse  r^udes. 

Stuart,  avocat. 

GodefroyXvLANDRE,  de  Cologne,  classicus  (professeur)  au 
collège  de  Sainte-Colombe  (4).  La  pièce  de  vers  qui  le  concerne 
débute  ainsi  :  «  Summe  poetarum  quos  urbs  Aurélia  gestat  »,  et 
finit  par  ce  joyeux  souhait  : 

Sit  tibi  fausta,  precor,  jani  fortuna  calcndis, 
Donct  sit  insertam  secta  idacenta  fabam  (5). 


(1)  Eugène  Bimbenet,  Histoire  de  l'I^niversité ès-lois  d'Orléans  p.  368. 

(2)  La  faculté  des  Arts  en  l'université  de  Paris;  on  y  enseignait  la  gram- 
maire, les  huiuanités,  la  rhétorique  et  la  philosophie. 

(3)  Étymologio  de  Lutelia,  très  douteuse;  car  on  a  prétendu  que  la  ville 
des  marais  ou  des  boues  {lutiun)  portait  ce  nom,  avant  même  l'arrivée  des 
Romains  et,  par  conséquent,  avant  que  la  langue  Latine  fût  connue  chez 
les  Parisii,  peuple  Celte  des  bords  de  la  Seine  (I'iGaniol  de  La  Force. 
Description  de  Paris,  p.  l'I). 

(4)  Avant  l'établissement  des  Pérès  .Jésuites  au  prieuré  de  Saint-Samson 
(1617),  Orléans  renfermait  déjà  plusieurs  institutions  privées,  tenues  par 
des  maîtres  séculiers  (Polluche  et  Beauvais  de  Préau,  Description 
d'Orléans,  p.  (»7).  Un  de  ces  petits  collèges  avoisinait,  probablement,  léglise 
de  Sainte-Colombe,  aujourd'hui  détruite  {Ibidem,  p.  K3). 

g  (5)  C'est-à-dire  :'Puissiez-vous  tirer  la  fève,  ab  prochain  gâteau  des  Bois! 


—  210  — 

Grégoire  Gondet,  ancien  maître  de  grammaire  de  Jean 
Marius. 

De  Beaujeu,  avocat. 

Eustache  Brachet  d'Orléans,  licencié  ès-droits. 

Bérault,  avocat. 

Joël,  étudiant  de  la  nation  Picarde. 

Girard,  Godefroy,  Stuart,  Vkrac  ,  Des  Mataras,  Angevin  ; 
Le  Bègue,  Champenois  ;  Des  Bordes  et  autres  étudiants  (1). 

MoiUER,  Parisien,  licencié  ès-droits  civil  et  canonique. 

Bouton,  Maçonnais,  autre  licencié. 

La  deuxième  partie  de  l'œuvre  poétique  de  Jean  Marius,  inti- 
lée  :  Ejusdem  aliquot  epigrammata,  se  compose  de  pièces  sur 
divers  sujets  de  circonstance,  par  exemple,  sur  l'arrivée  à  Orléans 
de  François  de  Valois,  duc  d'Alençon,  autrement  dit  Monsieur, 
frère  des  rois  Charles  IX  et  Henri  IlL 

Les  invectives  contre  un  détracteur,  que  Jean  Marius  croyait 
son  ami,  tranche  sur  une  suite  monotone  de  compliments,  plus 
ou  moins  mérités.  Du  reste,  l'auteur  prend  bravement  son  parti 
d'une  critique  malveillante  et  son  amour-propre  en  est  à  peine 
froissé  :  ce  Si  tibi  non  placeo,  placeo  mihi,  livide  lector  :  Mi  satis 
«  est,  placeant  si  mea  scripta  mihi  »  Heureux  contentement  de 
soi-même,  exprimé  dans  un  distique  fier  et  dédaigneux. 

La  dernière  pièce  est  un  prolrepticon  de  cinq  hexamètres  que 
le  régentFornier  envoie  à  son  ami  Jean  Marius.  Ces  versélogieux 
nous  apprennent  que  Jean  Marius  exerçait,  à  Orléans,  la  profes- 
sion d'avocat.  Cet  homme  de  loi,  versificateur  par  occasion, 
n'est  mentionné  dans  aucune  des  biographies  que  j'ai  pu  consul- 
ter. Pour  faire  connaissance  avec  lui  il  m'a  fallu  découvrir  le 
petit  livre  dont  la  Bibliothèque  de  Bordeaux  garde  un  des  rares 
exemplaires.  Heureux  hasard  1 

(1)  A  celte  époque,  les  écoliers  de  l'université  d'Orléans  formaient  quatre 
nations  :  France,  Picardie,  Normandie,  Allemagne  (B\y[BEîiET,  p.  152, 
153  et  passim.)  Cette  distinction  est  observée  dans  la  nomenclature  ci- 
dessus. 

A.  DUPRÉ. 


—  211   - 


Lettres  inédites  de  Philippe  de  Béthune  à  son  fils  Henri 
de  Béthune,  alors  évêque  de  Mailltezais,  et  depuis, 
archevêque  de  Bordeaux. 

Philippe  de  Béthune,  frère  puiné  du  i^^rand  ministre,  Maxi- 
milien  de  Béthune,  duc  de  Sully,  fut,  lui  aussi,  comblé  de  di- 
gnités et  d'honneurs  dont  l'énumération  se  trouve  dans  le  Dic- 
tionnaire de  la  Noblesse  de  La  Ghesnaye  Desbois.  (T.  II.  p.  144.) 
Entre  autres  fonctions  considérables  qu'il  obtint,  par  le  crédit 
tout-puissant  de  son  illustre  frère,  on  peut  citer  l'ambassade  de 
Rome.  Henri  IV  le  nomma,  en  1601,  à  ce  poste  difficile,  qui  le 
retint,  près  de  quatre  années  consécutives,  dans  la  capitale  du 
monde  chrétien. 

Maintes  fois  employé  dans  des  négociations  importantes,  il  sut 
les  conclure  à  l'avantage  de  son  prince  et  de  son  pays. 

Revenu  en  France,  il  fit  bâtir  le  château  de  Selles-sur-Gher 
en  Berry  et  l'orna  magnifiquement  d'objets  d'art,  qu'il  avait 
rapportés  d'Italie  (1).  Retiré  dans  celte  agréable  résidence,  il  y 
mourut  en  1649,  à  l'âge  de  88  ans  (2). 

Un  de  ses  fils,  Henri  de  Béthune,  né  à  Rome  en  1604,  pendant 
son  ambassade,  fut  nommé  évêque  de  Maillezais,  par  brevet  du 
roi  Louis  XIII,  du  22  mai  1629,  puis  transféré  au  siège  métro- 
politain de  Bordeaux,  par  brevet  de  Louis  XIV,  du  20  novembre 
1646  (3). 

Lorsqu'il  n'était  encore  qu'évêque  de   Maillezais,   son  vieux 

(1)  Bernier,  Histoire  de  Blois,  pp.  242  et  243.  Ce  noble  édifice  a  été 
démoli  par  la  Bande  noire,  vers  1823.  La  Révolution  avait  déjà  détruit  ou 
dispersé  le  riche  mobilier. 

(2)  Voir  son  article  dans  la  Biographie  Zœfer,  de  l'imprimerie  Didot,  t.  V. 
p.  842.  Cette  notice,  trop  courte,  ne  fait  pas  assez  connaître  le  personnage 
en  question. 

(3)  Gallia  Christiana,  t.  II,  col.  1377.  —  Henri  de  Béthune,  qui  avait 
remplacé  à  Maillezais  M?'' Henri  de  Sourdis,  lui  succéda  également,  comme 
archevêque  de  Bordeaux.  Il  fut  aussi  le  dernier  évêque  de  Maillezais,  le 
siège  ayant  été,  après  lui,  transféré  à  La  Rochelle. 


—  M2  — 

père  lui  écrivit,  du  château  de  Selles,  plusieurs  lettres  d'affaires, 
d'amitié  ou  de  reproches  ;  elles  se  trouvent,  au  nombre  de  7, 
dans  une  liasse  du  fonds  de  l'archevêché  de  Bordeaux,  cotée 
G.  257.  (Archives  départementales  de  la  Gironde).  L'écriture 
est  nette  et  assez  ferme  pour  une  main  octogénaire.  La  diction 
ne  manque  pas,  non  plus,  d'une  certaine  verdeur.  Quant  à 
l'orthographe,  elle  nous  paraît  étrange  ;  mais  les  grands  sei- 
gneurs, à  cette  époque,  se  souciaient  peu  de  la  grammaire,  ils  en 
laissaient  volontiers  le  soin  à  leurs  secrétaires.  Lorsqu'ils 
écrivaient  eux-mêmes,  on  s'en  apercevait  bien.  Les  autographes 
de  Philippe  de  Béthune  offrent,  en  effet,  un  curieux  spécimen  de 
tous  les  genres  d'incorrections.  Je  me  garderai  de  rien  changer, 
soit  au  fond,  soit  à  la  forme,  dans  les  passages  (lue  je  transcri- 
rai avec  une  scrupuleuse  fidélité.  Les  fautes  même  ont  ici  leur 
valeur,  au  point  de  vue  philologique. 

Plusieurs  lettres  ont  conservé  l'empreinte  d'un  petit  cachet, 
où  l'on  dislingue  parfaitement  les  armes  de  la  maison  de 
Béthune,  d'argent  à  la  fasce  de  gueules,  avec  le  lambel  des 
branches  cadettes. 

Des  intérêts  purement  privés  font  le  sujet  de  cette  corres- 
pondance familière.  Il  s'agit,  le  plus  souvent,  d'un  procès  com- 
|)liqué  ou  d'embarras  pécuniaires  ;  car  le  jeune  évêquede  Mail- 
lezais,  qui  vivait  ordinairement  à  Paris,  dépensait  au  delà  de  son 
revenu  et  faisait  de  fréquents  appels  à  la  générosité  paternelle. 
Le  vieux  comte  de  Selles  se  plaint  amèrement  de  ces  emprunts 
multipliés  et  donne  à  son  fils  des  conseils  de  rigoureuse  écono- 
mie  que  cet  enfant  prodigue  ne  suivait  guère. 

Henri  de  Béthune  habitait  la  capitale  et  négligeait  sou  évôché 
de  Maillezais,  où  il  ne  venait  presque  jamais  ;  on  le  voit  trop 
par  une  lettre  de  Normandin,  son  homme  d'affaires,  datée  de 
Fontenay,  20  février  1645  (même  liasse).  L'extrait  de  celte  mis- 
sive donnera  une  idée  exacte  du  triste  état  d'abandon  dans  lequel 
se  trouvait  alors  la  chapelle  épiscopale.  «  J'ai  fait  ouvrir  la 
«  sacristie  et  la  bibliothèque  (1)  ;  dansla  première,  les  rats  com- 

(1)  Depuis  longtemps  fermées,  sans  doute. 


—  213  — 

(C  mençoientà  faire  dommage,  et  non  la  pluie;  il  avoient  passé, 
«  je  ne  scay  comment,  dans  la  plus  haute  des  tirêtes,  où  se 
«  mettent  les  chapes  ;  ils  y  avoient  laissé  des  marques;  mais, 
«  de  bonne  fortune,  il  n'y  avoit  point  d'ornemens  dans  celle-là  ; 
<c  tout  le  reste  n'a  rien  souffert,  non  plus  que  la  biblio- 
((  thèque.  » 

Ces  renseignements  positifs  ne  concordent  guère  avec  l'asser- 
tion suivante  du  docte  et  grave  André  Du  Ghesne,  généalogiste 
de  la  famille:  «  Henri  de  Béthune,  évêque  de  Maillezais,  réside 
a  continuellement  dans  son  diocèse,  où  il  mène  une  vie 
«  exemplaire  et  donne  des  preuves  d'une  piété  qui  n'est  pas 
«  ordinaire  (1).  » 

Nous  arrivons  à  une  affaire  litigieuse,  où  le  père  du  jeune 
évèque  lui  rendit  service  et  l'aida  puissamment  de  son 
crédit. 

Lorsqu'en  1317,1e  pape  Jean  XXII,  érigea  enévêché  l'abbaye 
de  Saint-Pierre  de  Maillezais,  de  l'ordre  de  Saint-Benoît,  l'abbé 
Geoffroy  Pouvrelle  fut  nommé  premier  évèque,  et  la  commu- 
nauté de  Bénédictins  qu'il  gouvernait  devint  le  chapitre  de  la 
nouvelle  cathédrale  (2). 

Les  successeurs  de  Geoffroy  Pouvrelle  furent  desclercs  séculiers, 
la  plupart  cadets  de  nobles  familles  ;  mais  le  chapitre  demeura 
composé  de  réguliers  (c'est-à-dire  de  religieux  Bénédictins), 
jusqu'à  ce  que  Henri  de  Béthune  eût  obtenu  sa  sécularisation, 
par  une  bulle  de  Rome.  Toutefois,  ce  changement  ne  s'effectua 
pas  sans  de  grandes  difficullés.  Les  religieux  contestèrent  l'op- 
portunité et  même  la  légalité  de  la  bulle  pontificale  ;  un  procès 
interminable  s'en  suivit.  La  correspondance  de  Philippe  de 
Béthune  accuse  la  longueur  de  ces  débats  judiciaires.  Par 
exemple,  une  lettre,  qu'il  écrivait  à  son  fds,  le  4  avril  1642, 
indique  les  démarches  à  faire  auprès  des  juges  pour  tâcher  d'ob- 

(1)  Histoire  généalogique  de  la  maison  de  Béthune.  Paris,  Sébastien 
Cr\moisy,  1G39,  in-f^,  p.  509;  ouvrage  composé  à  la  demande  et  sous  les 
auspices  du  grand  ministre  auquel  il  est  dédié.  Un  grain  de  flatterie  ne  Se 
serait-il  pas  glissé  dans  ce  livre  d'or  de  famille?... 

(2)  Gallia  Christiana,  t.  Il,  col.  1370. 


—  214  — 

tenir  une  solution  favorable.  Dans  cette  même  missive,  le  vieux 
gentilhomme  traite  assez  durement  les  adversaires  de  l'évêque 
de  Maillezais  : 

«...  Vos  opposants,  dit-il,  font  courir  le  bruit  qu'ils  obtien- 
«  dront  un  arrest  sur  requeste,  par  la  faveur  du  premier  prési- 
«  dent  et  par  le  moyen  de  la  protection  qu'il  prend  d'eux, 
«  an  vertu  de  quoy,  ils  prétendront  introduire  une  bande  d'autres 
«  moines  à  Maillesés.  Il  ne  faut  donc  rien  mespriser  (1).  Vostre 
«  frère  de  Charost,  qui  a  grande  part  avec  le  premier  présidant 
«  ayant  pris  an  poste  son  chemin  par  icy  (2),  an  san  alant  à 
«  la  Court,  je  luy  ai  fait  escrire  la  lettre  au  dict  présidant,  de 
«  laquelle  vous  auiés  icy  copie,  ordonnant  à  sa  famé  de  la 
«  porter...  » 

Le  procès  de  l'évêque  de  Maillezais  avec  son  chapitre  durait 
encore  trois  ans  après  ;  de  part  et  d'autre  aussi,  on  continuait 
d'agir  ou  de  faire  agir  de  hautes  influences,  dans  le  but  de 
gagner  la  faveur  des  magistrats  ;  une  lettre  de  Philippe  de  Bé- 
thune,  datée  du  4  mars  1645,  montre  l'activité  de  ces  menées 
occultes. 

«...  Vos  moines,  j'antans  de  ces  réformés  que  je  treuve,  à  la 
«  vérité,  plus  affectionnés  au  bien  qu'à  establir  une  régularité 
«  parfaite,  remuent  toutes  pièces  pour  vous  travailler  ; 
«  mais,  selon  que  l'on  le  peult  espérer,  vous  aurez  le  premier 
«  présidant  î'd\orah\e,  puisqu'il  s'y  est  engagé  de  parole  ed  que 
«  vos  frères  sont  à  Paris  pour  l'an  faire  souvenir.  Ce  que  vous 
«  avès  à  faire  maintenant,  c'est  que  votre  solliciteur  soit  agis- 
«  sanl  et  poursuivant  vivement  (3).  j» 

Passons  maintenant  aux  questions  d'argent  et  aux  demandes 
de  secours,  sujet  ordinaire  des  remontrances  paternelles  (du 
19  juin  1641). 

(1)  Négliger. 

(2)  Par  Selles.  La  terre  de  Charost,  dont  un  frère  d'Henri  de  Béthune 
portait  le  nom,  était  située  en  Berry,  aujourd'hui  dans  le  département  du 
Cher. 

('à)  Il  y  avait  autrefois  des  solliciteurs  de  profession  ;  c'était  même 
un  métier  assez  lucratif,  s'il  faut  en  croire  les  vieilles  chroniques  du 
palais. 


—  '215  — 

«...  Ce  que  j'ay  fait  desjà  par  deux  fois,  payant  pour  vous,  je 
«  ne  le  puis  continuer,  sans  îw'incomînoder.  Anfin,  vous  avès 
«  plus  de  revenu  que  moy,  ne  touchant  que  si  peu  maintenant 
«  du  Roy  (1),  que  cela  n'est  pas  à  mettre  en  ligne  de  compte.  Vos 
«  despences  passées  vous  ont  mis  en  arrière  et  desquelles  vous 
«  pouvez  vous  passer.  Tant  que  je  l'ai  peu,  je  me  suis  hosté  le 
«  pain  de  la  bouche,  pour  vous  l'amplir  à  tous  trois  (2)  ;  mais, 
«  maintenant,  il  n'est  resonnable  que  je  passe  ce  peu  qui  me 
«  reste  avec  incommodité  ;  ce  qui  arriverait  si,  de  votre  part, 
«  vous  m'ampêchiez  que  l'on  ne  s'adressast  dorénavant  à  moy 
«  et  que  je  ne  retranchasse  aussy,  comme  je  fais  à  vos  frères, 
«  de  ce  que  j'avais  accoutumé  de  leur  donner...  » 

La  gêne  avait  entraîné,  comme  fatale  conséquence,  un  manque 
de  parole,  plus  grave  que  les  oublis  ordinaires  des  mauvais 
payeurs.  Ici,  l'honneur  du  gentilhomme  indigné  éclate  en  vifs 
reproches  (lettre  du  4  avril  1642,  déjà  citée)...  «  Une  chouse 
«  aussy  vous  doibve  dire,  que  vous  debvès  estre  plus  retenu  à 
«  angager  vostre  parole  par  promesses,  accompagnées  de  ser- 
«  mants.  M.  de  Moncé  m'ayant  asseuré  que,  à  vostre  voiageder- 
a  nier  de  Paris,  vous  luy  dictes  et  à  M.  de  Bellejambe,  vostre 
«  créancier,  que  foy  de  prestre  vous  sortiriez  (3)  de  ces 
«  arrérages.  Cela,  de  vous  à  moy,  n'est  pas  bien.  Néanmoins, 
«  vous  ne  lui  mandez  rien.  Au  nom  de  Dieu,  réglés  mieux  vos 
«  affaires,  à  l'advenir,  car  c'est  une  des  parties  de  la  prudence, 
«  et  principalement  an  un  ecclésiastique  de  votre  condition, 
«  que  la  confusion  et  désordre  ne  se  cognoisse  point  an  ses 
«  affaires  et  an  sa  maison.  » 

Ces  admonestations  étaient  dures  ;  toutefois,  le  sentiment 
paternel  reprend  bientôt  le  dessus,  et  la  fin  de  cette  lettre  adoucit 
un  peu  l'aigreur  de  la  première  partie  : 

«.  Je  vous  dis  cecy  avec  douleur,  pour  l'affection  que  j'ay  pour 
o;  vous  ;  mais  l'on  tient  que  jamais  Sirurgien  jntoiahle  (4)  ne 

(1)  Comme  ancien  ambassadeur. 

(2)  Les  trois  fils  de  Béthune. 

(3)  Vous  vous  acquitteriez. 

(4)  Enclin  à  la  pitié. 


-  216  — 

€  fist  belle  cure.  Je  me  relasche  de  la  rigueur  avec  laquelle  je 
<  vous  avais  escript,  pour  la  saisie  faiste  sur  vous,  etc..  » 

Au  sortird'une  maladie  sérieuse,  Philippe  de  Bélhune  écrivait 
à  son  fils  une  page  plus  tremblée  que  ses  précédentes  lettres 
(3  mai  1643)  : 

«  Je  suis  (disait- il)  ancore  foible,  aincy  que  vous  le  pourrez 
«  remarquer  par  ceste  escripture  que  j'ay  eu  peine  à  tracer, 
«  pour  estre  demeuré  jusques  icy  fort  foible,  de  fasson  que  sou- 
«  vent  je  hois  à  la  Chartreuse  (l),  tenant  mon  verre  à  deux 
€  mains...  » 

La  septième  et  dernière  lettre,  datée  du  19  août  1645,  est 
écrite  par  un  secrétaire  et  plus  correcte.  Elle  roule  principale- 
ment sur  l'assemblée  du  Clergé  de  France,  qui  se  tenait  alors  à 
Paris  et  dont  Henri  de  Béthune  faisait  partie (2).  Voici  plusieurs 
passages  de  cette  affectueuse  missive. 

«  Mon  fils,  celuy  qui  ramena  les  chevaux  que  vous  aviez  pris 
«  en  cette  ville  (3),  n'eust  pas  esté  trop  chargé  de  deux  lignes 
«  pour  me  donner  advis  de  voslre  arrivée  à  Fontenay  (4),  en 
«  bonne  santé  ;  car,  de  ceux  qu'on  aime  on  ne  peut  jamais  estre 
«  trop  asseuré  qu'elle  soit  bonne  (5).  » 

Ces  extraits  suffiront  pour  faire  apprécier  le  style  familier  et 
l'orthographe  négligée  du  vieux  comte  de  Selles.  Les  lettres 
diplomatiques,  qu'il  dictait  à  ses  secrétaires,  étaient  plus  châtiées 
et  d'un  ton  plus  relevé. 

(1)  Que  voulait-il  dire  par  là?...  Peut-être  qu'il  tenait  son  verre  à 
deux  mains,  comme  le  font  beaucoup  de  vieillards.  Cependant,  on  ne  voit 
pas  trop  quel  rapport  peut  exister  entre  cette  manière  de  boire  et  l'institut 
des  Chartreux  ? 

(2)  Les  procès-verbaux  de  cette  assemblée  ont  été  publiés  dans  la 
grande  collection  de  Guillaume  Després  (t.  III,  pp.  1-435). 

(3)  A  Selles- sur-Cher. 

(4)  En  Poitou,  à  trois  lieues  de  Maillezais. 
'■  (5)  Le  reproche  était  amical. 


217  — 


NOTE 
SUR   LA    MAISON    DE    lîÉTHLNE 


Cette  illustre  famille,  originaire  de  l'Artois,  doit  son  nom  à 
la  ville  de  Béthune,  aujourd'hui  chef-lieu  de  sous-préfecture  du 
département  du  Pas-de-Calais. 

La  généalogie  qu'en  adressée  André  DuChesne  (en4639),  fait 
remonter  sa  noblesse  très  haut  dans  le  passé.  La  simplicité  de 
ses  armes  {d'argent  à  lafasce  de  gueules)  est,  à  elle  seule,  une 
présomption  d'ancienneté,  tandis  que  les  nouveaux  anoblis  sur- 
chargeaient, comme  à  plaisir,  leur  blason  de  pièces  préten- 
tieuses. 

En  1529,  l'héritière  de  la  baronnie  de  Rosny  (près  de  Mantes) 
la  porta  en  mariage  à  Jean  de  Béthune,  père  de  François  et  aïeul 
de  Maximilien  (le  ministre  d'Henri  IV),  en  faveur  duquel  cette 
terre  considérable  fut  érigée  en  marquisat,  par  lettres- patentes 
du  mois  d'août  1601.  L'année  suivante,  le  même  personnage 
acquit  la  baronnie  de  Sully-sur-Loire,  que  d'autres  lettres,  de 
février  1606,  érigèrent  en  duché-pairie. 

La  branche  aînée  de  la  famille  prit  le  nom  de  Sully  ;  elle  pos- 
sédait encore  cette  terre,  au  moment  de  la  Révolution. 

La  branche  cadette,  issue  de  Philippe,  frère  de  Maximilien, 
garda  le  nom  patronymique. 

Philippe  de  Béthune  acheta,  en  1608,  les  terres  de  Selles  et  de 
Charost  en  Berri  et  les  fit  ériger  en  comté,  par  lettres  du  mois 
de  janvier  1621.  Comme  seigneur  de  Selles,  il  se  trouva  l'être 
aussi,  un  instant,  du  faubourg  de  Vienne-lès-Blois,  annexe  de 
cette  terre  ;  mais  il  l'échangea  bientôt  pour  d'autres  domaines, 
plus  rapprochés  de  son    principal   manoir.   Cet  échange,   fait 


—  218  — 

avec  le  roi  Henri  IV,  réunit  à  la  ville  et  au  comté  de  Blois  un  fau- 
bourg qui,  jusqu'alors,  avait  eu   ses   seigneurs  particuliers  (1). 

La  branche  des  comtes  de  Selles-Charost  se  subdivisa,  elle- 
même,  en  deux  rameaux.  Les  aînés  gardèrent  Selles;  mais, 
dans  le  siècle  dernier,  ce  comté  passa  aux  Le  Bref,  famille  de 
robe,  qui  le  possédait  en  1789.  Les  cadets  eurent  en  partage 
Charost,  petite  ville  du  Berri,  avec  ses  dépendances  et  ses  droits 
féodaux.  Louis  de  Béthune,  fils  puiné  de  l'ambassadeur  et  frère 
de  l'évèque  de  Maillezais  (2),  obtint,  en  1672,  l'érection  en  duché- 
pairie  de  la  terre  de  Charost  dont  ses  descendants  jouirent 
jusqu'à  la  Révolution. 

Selles,  quoiqu'étant  du  diocèse  et  de  l'élection  de  Bourges  (3), 
se  rattachait  au  paysBIésois  par  le  lien  féodal  et  par  le  ressort  ju- 
diciaire. Cette  seigneurie  dépendait,  en  effet,  du  comté  et  du 
bailliage  de  Blois.  Jusqu'à  la  Révolution  les  seigneurs  de  Selles 
portèrent  aux  Comtes  de  Blois  la  foi  et  l'hommage  de  vassaux 
immédiats  ;  aussi,  le  comte  de  Tonnerre,  prédécesseur  des  Bé- 
thune, comparut-il  dans  l'ordre  delà  noblesse,  «  à  cause  de  sa 
baronnie  de  Selles  j»,  à  l'assemblée  des  trois  États  de  ce  bailliage, 
réunis  à  Blois,  le  11  avril  1523,  pour  la  révision  et  la  rédaction 
définitive  de  la  coutume  générale  de  Blois  etdes  coutumes  locales 
du  ressort  (4).  Ses  successeurs  furent  appelés,  en  la  même  qua- 
lité, aux  assemblées  de  bailliage,  qui  eurent  lieu  pour  les  élections 
de  députés  aux  États  généraux  de  1560,  1576,  1588,  1614 
et  1789. 

Le  bailliage  de  Blois  faisait  partie  du  gouvernement  général  de 
l'Orléanais.  La  ville  et  le  comté  de  Selles  se  trouvaient  ainsi 
compris  dans  le  territoire  de  ce  gouvernement. 

On  voit  par  là  que,  sous  l'ancien   régime,  il  exista   plusieurs 

(1)  Bernier.  Histoire  de  Blois,  p.  90. 

(2)  C'est  de  lui  dont  il  est  question  dans  une  lettre  de  son  père,  ci-dessus 
analysée. 

(3)  Cette  ville  se  trouvait  sur  la  limite  extrême  de  l'ancien  diocèse 
d'Orléans  et  de  l'élection  de  Romorantin,  qui  faisait  partie  de  la 
généralité  d'Orléans  (Dictionnaire  de  la  France  par  l'Abbé  Expilly). 

(4j  Voir  f<i  8.  V"  de  !  i  ,  L*ite  édition  de  ces  coutumes,  imprimée  à 
Orléans,  chez  Jean  Nyon,  au  Cloitre  Sainte-Croix,  in-ri,  1622. 


—  219  - 

points  de  contact  entre  la  seigneurie  de  Selles  et  la  province 
Orléanaise.  La  correspondance  familiale  de  l'un  des  possesseurs 
les  plus  en  vue  de  cette  terre  quasi-  Blésoise  n'est  donc  pas  étran- 
gère aux  études  locales  de  la  Société  Archéologique  de  l'Orléa- 
nais, pour  laquelle  je  travaille  de  prédilection... 

Peut-être  aussi,  l'évèque  Henri  de  Béthune  vint-il  visiter,  à 
Sully,  son  oncle  le  ministre,  ou  les  ducs,  fils  et  petits-fils  de  ce 
grand  seigneur.  Je  regrette  de  n'avoir  pu  consulter,  sur  ce  point, 
la  monographie  du  savant  bibliothécaire  d'Orléans,  M.  Loiseleur, 
sur  cette  résidence  seigneuriale  des  bords  de  la  Loire. 

A.  DUPRÉ. 


TOME   XI,   —   BULLETIN   N°  457.  15 


—  220  — 


SERMONS 

DU    PÈRE    MAURICE    IIYLARET 

CORDELIER   (1) 

Prêches  à  Orléans 


Voici  encore  une  découverte  que  j'ai  faite,  à  la  Bibliothèque 
municipale  de  Bordeaux,  dans  les  rayons  les  moins  explorés 
de  la  théologie  parénétique.  Toutefois,  je  me  garderai  bien  d'exagé 
rer  l'importance  de  cette  trouvaille.  Le  père  Maurice Hylaret  fut, 
il  est  vrai,  un  des  prédicateurs  de  la  Ligue  à  Orléans  et  les  his- 
toriens de  cette  ville  lui  ont  amèrement  reproché  sa  participation 
trop  active  à  des  troubles  regrettables  (2).  Mais  il  ne  s'agit  point 
ici  de  discours  plus  ou  moins  politiques.  Avant  de  se  jeter  dans  la 
mêlée  des  partis,  Maurice  Hylaret  était  venu  à  Orléans  pour 
annoncer  la  parole  de  Dieu  et  sans  autre  mission.  Il  fut  même, 
pendant  14  années  et  jusqu'àsa  mort,  le  prédicateur  ordinaire 
de  la  ville  et  recevait,  à  ce  titre,  100  livres  de  gages,  portés  en 
dépense  au  budget  municipal  (3). 

Un  carême  et  un  avent,  voilà  tout  ce  qui  nous  reste  d'une  œuvre 
oratoire  dont  la  plus  grande  partie  demeura  inédite  ;  encore  ne 

(1)  Né  à  Angoulêmc  en  1539,  mort  à  Orléans,  dans  les  derniers  jours 
de  1591. 

(2)  Lemaire.  —  Polluclie  et  lieauvais  de  Préau  p.  54.  —  Lottin  t.  II, 
p.  99  et  suiv. 

(3)  Lottin.  Recherches  historiques  sur  Orléans  t.  II,  p.  100. 


les  avons- nous  qu'en  latin,  quoiqu'ils  aient    été  certainement 
prononcés  en  français  (1). 

Quant  aux  harangues  ou  allocutions  du  moine  ligueur,  elles 
sont  entièrement  perdues  ;  éphémères  et  fugitives,  comme  les 
passions  du  moment,  qu'elles  flattaient,  elles  n'ont  laissé  aucune 
trace  dans  les  écrits  de  l'époque. 

Le  critique  Labitte,  comparant  le  père  Hylaret  aux  vieux  ser- 
monaires,  ses  devanciers,  ne  voit  en  lui  —  qu'un  descendant 
dégénéré  de  Maillard  et  de  Menot  (2).  —  Ce  jugement,  trop  ri- 
goureux dans  sa  brièveté,  n'est  appuyé  d'aucune  preuve  ni  cita- 
tion, et  nous  ne  pouvons  l'accepter  de  confiance.  Nous  serons 
plus  équitables,  en  faisant  la  part  du  bien  et  du  mal,  du  sérieux 
et  du  grotesque,  des  droits  légitimes  et  des  fâcheux  écarts  de  la 
sainte  parole. 

Sans  doute,  l'érudition  surabonde  dans  les  sermons  'du  docte 
Gordelier  ;  les  emprunts  aux  auteurs  païens  y  sont  beaucoup  trop 
multipliés  et  parfois  peu  justifiés;  les  intempérances  et  les  cru- 
dités de  langage  nous  semblent  indignes  de  la  chaire  chrétienne  ; 
la  saine  critique,  protectrice  et  non  pas  ennemie  de  la  vraie  foi, 
rejette  les  contes  apocryphes  ;  enfin,  la  charité  réprouve  les 
violentes  imprécations  contre  les  hérétiques,  nos  frères  égarés... 
Tel  était  le  mauvais  goût  du  temps  et  tel  aussi  l'emportement 
d'un  zèle  outré.  La  maxime  du  sage,  ne  quid  nimis,  pouvait- 
elle  être  de  mise,  à  une  époque  profondément  troublée  !... 

Le  père  Hylaret,  homme  d'imagination  vagabonde,  aimait  les 
digressions;  et  sa  fantaisie  abusait  parfois  de  cet  expédient  trop 
commode.  Par  exemple,  à  propos  de  la  Circoncision,  il  émet 
une  opinion  singulière... 

L'homélie  sur  la  parabole  de  l'enfant  prodigue  contient,  de 
même,  une  peinture  trop  réaliste  des  artifices  et  des  moyens  de 
séduction  à  l'aide  desquels  les  courtisanes  trompent  et  dépouil- 

(1)  Au  XVIIo  siècle,  le  père  jésuite  de  Lingendes  et  dautres  prédica- 
teurs célèbres  écrivaient  encore  leurs  sermons  dans  la  langue  tratlilion- 
nelle  de  l'Eglise  catholique  et  n'employaient  l'idiome  vulgaire  que  pour 
être  compris  des  simples  fidèles. 

(2)  Ue  la  démocratie  des  prédicateurs  de  la  Ligue  p.  110. 


—  222   — 

ient  leurs  victimes  (1).  Ici,  du  moins,  quelques  dures  vérités  se 
dégagent  du  fait  brutal  ;  le  prix  ruineux  des  amours  illégitimes 
est  une  de  ces  ruineuses  expériences  : 

a  Quandotam  multa  ad  meretrices  amatores  deferunt,  domini 
«  vocantur.  Postea  verô  quam  exhausti  fuerint  ac  sicci  exclu- 
«  duntur  (2)  » 

A  côté  des  défauts  communs  au  plus  grand  nombre  des 
orateurs  sacrés,  ses  contemporains,  Maurice  Hylaret  se  distingue 
de  la  foule  par  des  qualités  personnelles.  Il  possède  à  fond 
l'Écriture  sainte  et  les  Pères  de  l'Église,  sans  compter  la  moelle 
des  classiques  profanes,  dont  il  s'est  grassement  nourri.  Il  a  des 
idées  originales,  d'heureuses  réminiscences,  d'ingénieux  aper- 
çus; se&homélies  (il  les  appelle  ainsi,  à  l'instar  des  pères  Grecs 
et  Latins)  commentent  et  développent,  avec  une  science  inépui- 
sable, l'évangile  de  chaque  jour;  c'était  l'ancienne  méthode... 

Ce  Carême  et  cet  Avent,  malgré  leurs  choquantes  inégalités, 
ont  réellement  leur  valeur,  comme  type  de  la  prédication  alors 
en  usage  ;  mais,  indépendamment  de  cet  intérêt  général,  ils  se 
recommandent  plus  particulièrement  aux  Orléanais  dont  les 
pieux  ancêtres  entendirent  et  goûtèrent,  sans  doute,  cette  parole 
apostolique.  Les  épîtres  dédicatoires,  les  préfaces  et  les  éloges, 
insérés  in  capite  lihri,  flatteront  surtout  leur  patriotisme.  Les 
amis  et  les  mécènes  du  père  Hylaret  furent  des  hommes  du  pays 
et  leurs  noms  honorables  réveillent  des  souvenirs  de  famille  ou 
de  cité,  qu'il  convient  de  rappeler.  Nous  avons  pris  soin  de  re- 
cueillir ces  bribes  d'histoire  locale,  éparses  dans  les  prodromes 
de  sermons  trop  souvent  étrangers  à  nos  mœurs  et  à  nos  besoins 
spirituels. 

LE  CARÊME 

Cette  série  d'instructions  en  latin  remplit  deux  volumes  in-8", 
dont  voici  le  titre  : 

«  Sacrœ  décades  quinque  partitae  conciones  quadragesimales 

(1)  Carême  t.  I,  p.  594-6UU. 

(2)  Idem  t.  1,  p.  5ît6. 


—  223  — 

«  atque  paschales,  numéro  quinquaginta  etc.,  coUectore  Mau- 
«  ricio  Hylareto,  Franciscano,  apud  Aurelios  ecclesiaste 
«  ordinario.  Lugduni,  apud  héeredes  Gulielmi  Romilii  1591.  » 
Le  premier  volume  s'ouvre  par  une  épître  dédicatoire  à  Jean 
Brachet  seigneur  de  Portmorand  (1)  et  secrétaire  du  Roi, 
auquel  l'auteur  se  recommande  et  s'adresse,  comme  à  un  pro- 
tecteur généreux  autant  qu'estimable  :  «  domino  ac  patrono  suo 
«  colendo  studiosorumque  Mecenati  munificentissimo.  » 

Dans  cette  longue  lettre,  il  tente  de  justifier  ses  trop  fréquentes 
citations  d'écrivains  profanes.  Ce  plaidoyer  nous  rappelle  une 
polémique  sur  le  même  sujet,  qui  passionna  les  esprits,  il  y  a 
une  quarantaine  d'années.  Par  exemple,  on  répéta  souvent,  au 
cours  des  discussions  d'alors,  cet  argument  du  père  Cordelier  : 

«  Omnes  enim  docti  norunt  theologiœ  cœteras  artes  ac  disci- 
«  plinas  quasi  pedissequas  ancillari  et,  siquid  rari  et  eximii 
«  apud  philosophes  hujus  mundi  inveniatur,  tanquam  ab  injus- 
i  tis  possessoribus  spoliatum  ^Egyptiis,  in  fidei  ac  religionis 
ce  commodum  et  obsequium  esse  pie  vindicandum.  Omne  nam- 
«  que  verum  à  Spiritu  sancto  est.  y> 

En  louant  la  famille  Brachet,  l'auteur  met  surtout  en  relief 
sa  constante  fidélité  à  la  religion  catholique,  par  les  vents 
les  plus  contraires  à  cette  sainte  cause  (quantumvis  ventus 
sit  contrarius).  Il  félicite,  en  particulier,  son  Mécène  d'avoir 
obtenu  une  charge  de  secrétaire  du  roi  et  aussi  d'avoir  été  le 
premier  maire  d'Orléans  (2). 

(1)  Fief,  situé  dans  la  commune  de  Chécy  auprès  d'Orléans. 

(2)  Cf.  une  notice  de  M.  Boucher  de  Molandon  sur  la  famille  Brachet, 
publiée,  en  1880,  dans  le  Bui^eimde  la  Société  archéologique  de  l'Orléanais. 
Jean  Brachet  nommé,  en  1580,  maire  d'Orléans  et  sa  femme,  Etiennette 
Hennequin,  sont  visés  dans  ce  travail  consciencieux  (p.  4  et  10  du  tirage  à 
part).  D'après  cette  généalogie,  Jean  Brachet  serait  né  en  1525  et  aurait 
épousé  Etiennette  Hennequin,  en  1545.  Il  appartenait  à  la  branche  de  Fro- 
ville  et  de  Portmorand.  Une  autre  branche,  dite  de  La  Bœsche  et  de  La 
Chaussée  s'allia  aux  Beauharnais  d'Orléans  et,  par  là,  eut  l'honneur  (na- 
guère très  recherché)  de  figurer  parmi  les  ancêtres  maternels  de  l'empe- 
reur Napoléon  III.  La  même  filiation  rattachait  à  cette  branche  des  Brachet 
le  vénérable  abbé  Le  Rebours,  curé  de  la  Madeleine  de  Paris,  mort  der- 
nièrement. (Note  généalogique  insérée  dans  le  journal  La  Patrie  du  6 
avril  1894.) 


-  224  - 

Les  fonctions  publiques  ne  l'absorbèrent  pas  jusqu'à  lui  faire 
oublier  les  choses  de  l'esprit.  Grand  ami  de  l'étude  et  des  livres, 
il  sut  former  une  bibliothèque  dont  il  avait  acheté  en  bloc  le 
premier  fonds,  déjà  considérable,  a  Quod  scilicet  magnificam  et 
«  apprime  optimis  libris  instructam  comparaveris  (1)  et  in  dies 
«  exornare  et  amplificare  non  desinis,  bibliothecam,  qua3  forte 
«  non  cedat  memorabilibus  et  antiquis  bibliothecis,  quarum  in 
«  historiis  frequens  ac  celebris  existit  raemoria...»  Ce  souvenir, 
flatteur  pour  le  disert  Orléanais,  amène  une  digression  intéres- 
sante sur  les  plus  riches  bibliothèques  de  l'antiquité 

Revenant  à  celle  de  Jean  Brachet,  le  père  Hylaret  sollicite 
l'honneur  d'y  déposer  son  recueil  de  sermons  : 

«  Tuœ  itaque  dominationi,  patrone  vere  observande,  ut  bas 
«  nostras  décades  sacras  darem  et  dedicarem  hsec  me  permovit 
«  consideratio  ut  aliquem  saltem  in  Pormorantinâ  (2)  biblio- 
i<  thecâ  tuâ  locum  nanciscantur  inter  tôt  optimos  novos  veteres- 
«  que  scriptores  quorum  non  sum  dignus  solvere  corrigiam  cal- 
«  ceamentorum  ». 

Que  devint  cette  bibliothèque,  après  la  mort  de  celui  qui 
l'avait  formée  ?  Eut-elle  le  sort  de  la  plupart  des  collections,  qui 
survivent  peu  à  leurs  propriétaires,  quand  elles  ne  sont  pas  dis- 
persées du  vivant  même  d'amateurs  inconstants  ou  gênés  ?... 
Ce  serait  un  détail  à  éclaircir,  dans  l'histoire  littéraire  d'Or- 
léans. 

Les  Brachet  avaient  été,  de  père  en  fils,  les  bienfaiteurs  et  les 
protecteurs  desCordeliers  d'Orléans.  Une  gratitude,  très  légitime, 
porta  donc  Maurice  Hylaret  à  placer  sa  publication  sous  le  patro- 
nage d'un  membre  de  cette  famille,  dévoué,  comme  ses  ancêtres, 
aux  enfants  de  saint  François  et,  de  plus,  disposé  à  encourager 
les  travaux  intellectuels  par  un  accueil  favorable. 

«  Nec  opus  est  repetere  quod,  in  hune  usque  diem,  nostro 
«  convenlui  Franciscanorum  Aurelianensium  te  exhibueris  atque 
«;  adeo  etiam  nunc  te  monstres  spiritualemamicum...» 

(1)  Quelle  était  cette  collection  acquise  par  Jean  Brachet?. . . 

(2)  La  bibliothèque  de  Jean  Brachet  était  installée  dans  sa   maison  de 
campagne  de  Portmorand-Chécy. 


—  225  — 

Le  choix  du  Mécène  était  tout  indiqué  par  un  vif  sentiment  de 
reconnaissance  et  le  cœur,  plus  encore  que  l'intérêt,  dicta  au 
Gordelier  ces  louanges,  ratifiées,  d'ailleurs,  par  l'opinion 
publique. 

«  Nos  egregias  virtutes  tuas,  claros  natales,  generosam  affini- 
«  tatem  bonorum  litterarum  ac  optimorum  librorum  conquiren- 
c(  dorum  ingens  studium,  in  litteratos  propensum  animum,  in 
«  avita  religione  Catholica  tuendâ  et  propugnandâzelum,in  ad- 
((  ministrandâ  repitb/tcâ  (1)  prudentiam  singularem  lectori  ses- 
«  timanda  relinquimus  omnia...  Quorum  omnium,  majori  ex 
«  parte,  fîde  digni  testes  sunt  Aurelise  cives,  qui  impensius 
«  vestrâ  consuetudine  gaudent  quique  vestro  nituntur,  in  rébus 
«  arduis,  maturo  ac  prudenti  consilio  Testes  sunt  et  sodalitii 
a  nostri  (2)  numéro  aliquot  studiosi  alumni  tui,  quibus  alter 
((  Mecenas  fuisti  ac  studiorum  patronus  et  fautor  liberalis...» 

«  Ergo,  fînem  dicendi  faciens,  Ghristum  optimum  maxi- 
«  mum  (3)  supplex  oro  ut  te  diù  incolumem  conservet  et  uni- 
«  versam  domum  ac  generosam  familiam  tuam  progeniemque 
«  ad  multos  annos  sospitet  Jésus...» 

Voilà,  sans  doute,  une  belle  et  noble  latinité.  Le  langage  était 
digne  du  protecteur  éclairé  qu'il  visait... 

L'éloge  de  François  de  Balzac,  sieur  d'Entraigues,  gouverneur 
de  l'Orléanais,  arrive  incidemment  au  cours  de  la  même  épître. 
Ici  encore,  le  moine  reconnaissant  parle  pro  domo  suâ  : 

«  Ut  diviFrancisci  nomen  pricfert,  sic  Franciscanis,  à  progenîe 
«  in  progenies,  piè  affectus  est,  prout  conventus,  mascularum  (4) 


(1)  La  ville  d'Orléans,  dont  Jean  Brachet  avait  été  le  premier  maire, 
de  1569  à  1570  seulement.  Ses  privilèges  municipaux,  que  la  centralisation 
administrative  n'avait  pas  encore  trop  atteints,  la  faisaient  considérer 
comme  une  petite  république. 

(2)  Du  couvent  des  Cordeliers  d'Orléans  ;  car  tel  me  parait  être  ici  le 
sens  du  mot  sodalitii. 

(3)  Epilhètes,  que  les  païens  donnaient  aussi  à  leur  grand  dieu  Jupiter. 
On  les  trouve  dans  beaucoup  d'inscriptions  anciennes,  indiquées  seulement 
par  les  initiales  D.  0.  M. 

(i)  Ne  serait-ce  pas  une  faute  d'impression?...  Malarum  se  compren- 
drait mieux,  comme  étymologie  probable  du  nom  de  Malcskcrbes. 


—  -226  -^ 

«  herharum  {Malesherhes  vulgo  dicunt),  cujus  ipse  fundator 
«  existit  et  noster  Aurelianensis  conventus,  cui  multa  liberaliter 
v'k  contulit,  luculentum  ferunt  testimonium.  » 

Ce  personnage,  peu  honorable,  quoiqu'il  fût  l'ami  et  le  bien- 
faiteur des  Franciscains,  avait,  comme  on  sait,  épousé  la  célèbre 
Marie  Touchet,  maîtresse  de  Charles  IX.  Il  en  eut  la  non  moins 
célèbre  Henriette  de  Balzac  d'Entraigues,  duchesse  de  Verneuil, 
qui  succéda,  plus  tard,  à  Gabrielle  d'Estrées,  duchesse  de 
Beaufort,  dans  les  bonnes  grâces  d'Henri  IV. 

Les  Brachet,  honnêtes  bourgeois  d'Orléans,  valaient  mieux 
assurément  que  ces  complices  d'adultères  royaux... 

Cette  ville,  foncièrement  religieuse,  se  distinguait,  entre  toutes, 
par  son  zèle  et  ses  libéralités,  dans  le  but  de  procurer  aux 
fidèles  une  abondante  et  fructueuse  distribution  de  la  parole  de 
Dieu. 

«  Quoties  in  mentem  venit  illa  Christi  sententia  quâ 
«  tanti  œstimat  quod  hospitibus  colligendis  impenditur 
«  humanitatis  officium  (Math.  25)  ut  in  suas  ratrones  ac- 
«  ceptum  ferat,  occurit  quam  singulari  vos  honore  dignatus 
(c  sit,  qui  ve.tram  Aureliam  commune  ordinariorum  prccdi- 
«  catorum  domicilium  et  hospitium  esse  voluit.  Quod  nescio  an 
«  alia,  in  tam  amplo  Galliarum  regno,  civitas  publico  stipendie 
«  ordinarios  concionalores  alat,  qui,  tolius  anni  decursu, 
«  populo  fréquenter  praedicent,  quemadmodum  una  vera  aurea 
«  Aurélia  (1)  ». 

Le  père  Hylaret  fit,  personnellement,  l'expérience  de  ces 
dispositions  favorables.  Appelé  à  Orléans  par  l'évêque  Mathurin 
de  la  Saussaye,  de  pieuse  mémoire,  comme  prédicateur  ordi- 
naire de  la  cathédrale,  il  occupa  aussi  la  chaire  de  Saint- 
Aignan  (2)  et  n'eut  qu'à  s'applaudir  de  l'accueil  du  public,  du 
bon  vouloir  de  l'administration  municipale  et  des  dignitaires 
ecclésiastiques.  Il  remercie,  entre  autres,  le  pieux  et  docte  abbé 
de   Saint-Euverte  :  «    pium  icque  ac  doclum    cœnobitarcham 

(1)  Jeu  de  mots  sur  la  générosité  avec  laquelle  la  dévole  ville  d'Orléans 
rétribuait  ses  prédicateurs  habitués. 

(2)  Insigne  église,  royale,  collégiale  et  paroissiale. 


—  227  — 

«  sancti  Evortii  Aurelianenis  (1),  D.  Michaelem  Viole,  qui, 
«  fulgentis  fragrantisque  violée  instar  (2)  divinum  spirat  odorern , 
«  necnon,  per  dies  noctesque,  sacrorum  bibliorum  meditatur 
<L  mysteria,  quœ  ad  sludiosorum  Iheologarum  manus  spera- 
<L  mus  aliquando  perventuras.  » 

Ce  Michel  Viole,  fils  d'un  conseiller  au  Parlement  de  Paris, 
fut  nommé  par  le  roi  abbé  commendataire  de  Saint- 
Euverte  en  1566,  mourut  à  Orléans  en  1591  et  fut  enseveli  dans 
son  église  abbatiale  ;  on  lisait  sur  son  tombeau  une  épitaphe 
courte,  mais  honorable  pour  sa  mémoire.  11  publia  différents 
ouvrages  et,  de  plus,  laissa  inédit  un  commentaire  de  l'Ancien 
Testament  (3).  Le  Gallia  Christiana,  d'où  ces  renseignements 
sont  tirés,  l'appelle  --  «  Vir  rarâ  eruditione  cum  pietate  con- 
«  junctâ  (4)  ». 

Le  compliment  final  à  Jean  Brachet  précise  la  date  de  cet 
hommage  d'auteur  : 

«  Vale,  vir  ac  patrone  colende,  et  nos,  quod  facis,  ama. 
«  Datum  Aureliœ,  die  divi  Joannis  cujus  nomen  geris  sacra, 
ï  mense  Junio  anno  Domini  1586"''',  T.  D.  (5)  obsequentissi- 
«  mus  cliens.  F.  M.  Hylaret,  eccleciastes  Aurelianensis  ordi- 
«  narius.  » 

La  dédicace  est  suivie  d'une  épitre  au  lecteur. 
Le  père  Hylaret  explique   d'abord,    pourquoi   il   s'est    étudié 
surtout  à  être  simple  et  clair  :  n  Me  tam  divina  mysteria  obscurœ 

(1)  Chanoines  réguliers,  c'est-à-dire  religieux  suivant  la  règle  de 
saint  Augustin.  L'abbaye  de  Saint-Euverte  était  en  commende,  depuis  le 
XVIo  siècle. 

(2)  Mauvais  jeu  de  mots  sur  le  nom  de  l'abbé  de  Saint-Euverte. 

(3)  Ne  serait-ce  pas  le  travail  dont  le  père  Hylaret  souhaitait  la  mise 
au  jour. 

(4)  T.  VIII.  col  1578.  —  Cf.  une  note  instructive  de  M.  Baguenault  de 
ViEViLLE,  sur  le  même  abbé  (Orléans  et  ses  panégyriques),  p.  31  du  tirage 
à  part  de  cette  œuvre  de  patriotisme  et  d'érudition,  insérée  au  tome  III  des 
mémoires  de  la  Société  d'Agriculture,  sciences,  belles-lettres  et  arts 
d'Orléans. 

(5)  Tuœ  dominationi. 


-  228  — 

«  orationis  tenebris  delitescerent  ac  obscurarentur  ;  qua?  meri- 
«.  dianà  luce  clarisces  esse  oportuit  ut  populariter  pro  concione 
«  proposui  a  concinnatoribus  et  a  mediocrislitteratuno  pra;dicato- 
«  ribus  (  quibus  potissimum  consiiltum  voluimus)  facili 
«  negotio  intelligi  possent.  » 

Ainsi,  à  l'en  croire,  il  prétendait  s'adresser  particulièrement 
aux  fidèles  et  aux  prédicateurs  peu  instruits  ;  on  ne  s'en  dou- 
terait guère,  en  voyant  le  fatras  d'érudition  encombrante  dont  il 
surchage  ses  homélies  ;  ce  genre  d'éloquence  n'est  rien  moins 
que  populaire... 

Il  prévient  le  reproche  qu'on  pourrait  lui  faire  d'avoir  cité  les 
auteurs  profanes,  en  alléguant,  pour  sa  justification,  l'exemple 
de  l'apôtre  saint  Paul,  des  plus  anciens  apologistes,  des  pères 
de  l'Église,  des  maîtres  de  la  science  sacrée  et,  spécialement,  du 
dominicain  Ilamer,  commentateur  disert  et  brillant  du  livre  de 
la  Genèse  : 

«  Commentationes,  lectu  jucundas,  variœ  lectionis,  cons- 
«  cripsit,  authorum  prophanorum  sententiis  adeo  ornatas,  velut 
«  quibusdam  emblematibus  et  gemmis,  ut  sine  magno  fructu 
a  legi  non  possint...» 

Il  termine  par  un  souhait  aussi  pieux  qu'aimable  : 

«  Vale  in  multos  annos,  candide  lector,  et  me  apud  Deum  tuis 
«  orationibus  adjuva.  Genahi  ad  Ligerum,  Aureliam  vulgo 
«  dicunt,  AnnoDomini  1580,  die  secundâ  Junii.  » 

Après  l'épître  au  lecteur,  vient  une  notice  biographique  sur 
Maurice  Hylaret  par  Jean  Douet  de  Dinan,  religieux  Francis- 
cain comme  lui  et,  de  plus,  docteur  régent  de  la  Faculté  de  théo- 
logie de  Paris,  qui  l'avait  connu  à  Orléans,  où  le  père  prédica- 
teur vivait  encore.  Nous  cueillons  quelques  dates  dans  cet  éloge 
d'un  confrère  et  d'un  ami. 

Hylaret  naquit  à  Angoulème,  le  7  septembre  1539,  d'une  hon- 
nête famille  de  marchands.  Entré  dans  l'ordre  franciscain,  il  se 
livra,  de  bonne  heure,  à  la  prédication  et  donna  plusieurs 
carêmes  dans  les  villes  de  Cognac,  Paris,  Blois,  Chàteaudun, 
Angers,  Évreux.  Enfin,  en  1572,  l'évêque  et  le  clergé  d'Orléans, 


—  229  — 

informés  de  sa  grande  réputation,  l'appelèrent  à  évangéliser  leur 
peuple,  naturellement  disposé  à  bien  recevoir  les  orateurs  chré- 
tiens. Il  occupa  les  chaires  Orléanaises,  pendant  quatorze 
années  consécutives. 

«  Ab  anno  Domini  1472  ad  praesentem  usque  1586,  Aureliam 
«  evocatur  à  reverendo  ejusdem  loci  antistite  ejusque  clero, 
«  necnon  à  civitatis  proceribus  et  primoribus  expostulatus  et 
«  requisitus,  ibidem  diutino  mansit  et,  in  hodiernum  usque 
((  diem,  ex  obedieatiâ  seu  mandato  reverendissimorum  totius 
«  seraphici  ordinis  fratrum  minorum,  domicilium  ibi  habet  ac, 
«  per  continuos  quatordecim  integros  annos,  ibi  hsesit  et  degit 
«  vitam,  prsedicatoris  ordinarii  munere  perfunctus.  > 

Ce  long  exercice  du  ministère  de  la  sainte  parole  fut  d'une 
activité  remarquable.  Le  père  Hylaret  prêchait,  tous  les  jours  du 
carême,  sur  l'évangile  du  dimanche  ou  de  la  férié  (1).  Les 
décades  quadragésimales  résument  ce  cours  complet  d'instruc- 
tions religieuses. 

c(  Quibus  relectis,  prsestantiora  quaeque  selegit  ac  in  sacras 
«  décades  quinque  portitas  digessit  mira  fidelitate,  ex  ipsis 
«  fontibus  potiùs  liauriens  quam  rivulos  consectatus .  Quibus  in 
a  ordinem  ccmponendis  aliquot  annos  impendit...  » 

Ainsi,  nous  n'avons  pas  le  texte  primitif  des  sermons,  mais 
seulement  un  choix  de  ce  qu'ils  contenaient  de  meilleur,  au 
dire  de  l'auteur  lui-même.  Et  puis,  comme  il  variait,  chaque 
année,  ses  prédications  orales,  il  crut  devoir  les  refondre  en  un 
même  corps  de  doctrine,  à  l'usage  de  ceux  qui  lui  succéderaient 
dans  les  chaires  chrétiennes  ou  des  fidèles  assez  instruits  pour 
comprendre  une  latinité  parfois  obscure  et  recherchée... 

En  prenant  congé  de  ses  lecteurs,  le  biographe  d'Hylaret  leur 
recommande  de  prier  pour  ce  cher  confrère  qui,  dit-il,  n'eut 
jamais  en  vue  que  la  gloire  de  Dieu  et  le  bien  des  âmes. 
€  Denique,  pro  tôt  vigiiiis  et  laboribus  susceptis,  hoc  tantum 
«  contendit  et  ferventibus  expostulat  votis,  ut  pii  lectores  à  Deo, 


(1)   On    a  perdu  celte  louable  tradition  qui  avait  cependant  ses  avan- 
tages . 


-  230  — 

«  misericordiarum  pâtre  ac  miserationis  inexhausto  fonte,  ipsi 

€  graliam  et  gloriam  implorent,  ul  tandem,  cum  ipsis,  in  Bea- 

«  torum  aulà  sine  fine  ketetur  —  Amen.  Vale.  Parisiis.  sexto 

«  Kalendas  novembris  anno  1586.  » 

Le  carême  du  cordelier  Hylaret  a  été  traduit  en   français   par 
un  de  ses  auditeurs  les  plus  assidus,  Jean  Moynet,  licencié-ès- 
droits,  avocat  au  présidial  d'Orléans.  Cette  version   d'un   pieux 
et  disert  Orléanais  fut  imprimée,  à  Paris,  en  1589,  chez  Gilles 
Beys,   2  v.  in-S».  La  bibliothèque  de  Bordeaux  en   garde   aussi 
un  exemplaire,  relié  en  vélin  blanc,  reliure  de  l'époque,   à  peu 
près  intacte.  Le  traducteur  mourut,  l'année  même  de  sa  publi- 
cation in  extremis  (1).  Il  avait  dédié  son   travail    à   Mademoi- 
selle (2)  Antoinette  Hennequin,  veuve  de  Jean  Brachet,  secré- 
taire du  roi,  le  même  auquel  le   Père  Hylaret  offrit  son   texte 
latin.  Un  compliment  singulier  accompagne  cet  hommage  : 

«  Il  vous  plaira,  Mademoiselle,  me  favoriser  tant  que  de  recep- 
«.  voir  humblement  ce  qui  vous  est  humblement  présenté...  Et 
«  croyez  que  moy  mesme  j'aurais  pitié  de  ce  mien  avor- 
te ton,  si  laid  et  si  difforme,  n'estoit  que  j'ay  l'espérance 
«  qu'il  trouvera  grâce  vers  vous  et  que,  soubs  l'aile  de  vostre 
«  nom,  il  sera  le  bienvenu  devant  un  chacun  ;  j'ay  dit  de  vostre 
«  nom  pour  ce  que  vous  estes  de  la  famille  la  plus  noble  et  fa- 
«  meuse  qui  soit  point  (3),  tellement  que  ce  nom  vostre, 
a.  tant  célèbre  et  cogneu,  annoblira  mon  labeur  et  métamor- 
«  phosera  mon  O'Jsope  contrefait  en  un  œuvre  parfait  et  ac- 
t  compli...  » 

Ici,  Jean  Moynet  donne  des  détails  généalogiques  sur  les 
familles  Hennequin  et  Brachet,  sans  oublier  la  sienne,  qui 
pourtant  ne  s'y  rattachait  pas. 

Les  Brachet,  d'après  cette  notice,  étaient  une    famille  Orléa- 

(1)  LoTTiN.  Recherches  sur  Orléans,  t.  II,  p.  96. 

(2)  On  donnait,  autrefois,  cette  qualification,  non  seulement  anx  filles 
nobles,  mais  encore  aux  femmes  mariées  ou  veuves,  de  la  noblesse  et  de  la 
haute  bourgeoisie. 

Ci)  N'était-ce  pas  exagérer,  à  plaisir,  l'illustration  des  Hennequin?... 


—  231  — 

naise,  des  plus  honorables,  comme  aussi  des  plus  religieuses. 
Les  Franciscains  leur  avaient  même  des  obligations  particu- 
lières. 

((  Nicolas  Brachet  fut,  en  son  vivant,  fort  amateur  des  reli- 
«  gieux  de  saint  François  et  de  leurs  théologiens  de  la  Sor- 
«  bonne  de  Paris.  Son  corps  repose  au  couvent  des  Cordeliers, 
«  denostre  ville  d'Orléans,  en  la  chapelle  des  Brachet.  y> 

II  était  fils  de  Jean  Brachet  et  de  Jeanne    L'Huillier  dont  la 

mère  était  petite- fille  du  fameux  Jacques  Cœur,  argentier  de 
Charles  VU. 

Un  autre  Brachet,  fils  de  celui  auquel  le  Père  Hylaret  dédia 
ses  sermons,  était  conseiller  au  présidial  d'Orléans  «  grand 
«  juriste,  appelé  M.  de  Gijronvïlle. 

Une  de  ses  sœurs  fut  Isabelle  Brachet  dame  de  Cormes  (1). 

«  Elle  a  deux  enfants  fort  bien  nourris  et  enseignés  en  toute 
«  piété  et  dévotion.  Icelle  vostre  fille  (2)  est  aujourd'huy  des 
«  premières  de  nostre  ville,  tant  pour  l'ancienne  et  noble  mai- 
ce  son  dont  elle  est  descendue  que  pour  sa  libéralité  et  pour 
«  les  autres  vertus  qui  reluisent  en  elle,  comme  en  mirouer 
«  bien  poli.  » 

Après  la  généalogie  des  Brachet,  vient  celle  des  Hennequin, 
«  maison  florissante,  en  tout  temps,  ennemie  jurée  de  l'hérésie 
ce  et  poussée  d'un  saint  zèle  à  maintenir  la  cause  de  Dieu  et  de 
«  la  sainte  Église.  » 

Arrivant  à  sa  propre  extraction,  bien  plus  modeste,  Jean 
Moynet  nous  apprend  qu'il  était  fils  d'un  marchand  et  petit-fils 
d'un  procureur  au  présidial  d'Orléans. 

Son  épitre  est  suivie  d'un  sonnet,  fort  élogieux,  adressé   au 
traducteur  par  J.  de  Hesves,  esco/ier  en  droit,   de  l'université 
d'Orléans.  Les  derniers  vers  disent,  en  termes  poétiques  et  flat- 
teurs que  Jean  Moynet  était  jeune  encore. 

(1)  Elle  avait  épousé  Pierre  Briçonnet,  seigneur  de  Cormes  (paroisse 
de  Saint-Cyr  en  Val),  petit  neveu  du  célèbre  cardinal  Guillaume 
Briçonnet  (Notice  de  M.   Boucher  de  Molandon    sur  Antoine  Brachet, 

p.  11). 

(2)  Jean  Moynet  s'adresse  à  la  mère,  veuve  de  Jean  Brachet. 


—  232  — 

«  En  l'apvrilde  ton  aage,  jà  tu  boutonne  un fruict  du  quelle  suc 
«  mielleux,  faict  gouster  à  la  France  un  nectar  savoureux,  en 
«  cest  œuvre  sacré,  mis  en  nostre  langage.  j> 

Jean  Grudé,  «  licenciatus  in  utroque  jure  >,  commit,  à  son 
tour,  une  épigramme  en  distiques  latins,  marquée  au  même 
coin  d'amitié  quelque  peu  admirative... 

Ces  renseignements  préliminaires  sur  les  familles  et  les  per- 
sonnes du  vieil  Orléans  oflVent,  sans  doute,  plus  d'intérêt  histo- 
rique que  la  traduction  elle-même.  Je  me  bornerai  donc  aux 
prodromes  d'un  livre  oublié,  pour  passer,  immédiatement,  à  une 
œuvre  du  même  genre,  non  moins  enfouie  et  non  moins  délaissée. 


L'AVENT  DU  PÈRE  HYLARET 

«  Sacrœ  Enneadas  (1)  adventuales  numéro  quatuor,  homelias 
«  sex  et  triginta  in  universum  complectentes.  Lugduni,  apud 
«  hœredes  Guillielini  Rouillii,  sub  scuto  Veneli  (2).  »  1591 
ï  in-8o. 

L'auteur  se  qualifie,  comme  précédemment,  apud  Aurelios 
ecclesiastes  ordinarius. 

Il  dédie  ses  sermons  de  l'A  vent  à  Mé^''  Germain  Vaillant  de 
Guelis,  évêque  d'Orléans. 

Si  le  diocèse  doit  s'estimer  heureux  de  vivre  sous  la  houlette 
d'un  pareil  pasteur,  le  prélat  n'a  pas  eu  moins  de  chance  d'être 
appelé  à  gouverner  un  aussi  bon  peuple.  Ce  compliment,  à 
double  fin,  amène  l'éloge  de  la  cité, échue  en  partage  au  gou- 
verneur privilégié  d'àmes  vraiment  chrétiennes  :  ce  Quam  tibi 
«  obtigisse  non  dico  Spartam,  sed  verè  auream  Aureliam, 
«  Lacedœmonum  urbe  (3)  nequaquam  imparem  vel  inferio- 
«  rem,gratulantur  optimi  concives  tui... 

Les  produits  du  sol  Orléanais  sont  détaillés  dans  l'énuméra- 

(1)  Neuvaines. 

(2)  Un  aigle  et,  au-dessous,  deux  serpents  entrelacés,  avec  la  devise  : 
«  In  vertule  et  fortuna.  » 

(3)  Comparer  Orléans  à  Sparte  n'est-ce  pas  là  de  la  haute  fantaisie'?.. 


—  233  - 

tion  des  avantages  matériels  dont  jouissaient  les  habitants.  Les 
vins,  par  exemple,  eurent  jadis  une  réputation  qui  permettait  de 
vanter  encore  leur  bouquet  de  terroir  :  fragrantia  vina  hi~ 
huntur. 

En  un  mot,  le  pays  avait  de  tout  en  abondance  :  a  Et  breviler 
«  cunctis  rébus  abundat  ager,  » 

Ce  morceau  en  prose,  rnèlée  de  vers,  est  daté  d'Orléans  : 
«  Genabo  sive  Aurelianis,  augustissimi  Eucharistire  sacra- 
«  menti  feriis,  anno  Domini  1587  (1)  ». 

L'épître  dédicatoire  est  suivie  de  deux  pièces  de  vers  latins  à 
la  louange  de  l'évèque,  composées  par  des  Orléanais  ;  puis  vient 
un  anagramme,  dans  la  même  langue  et  dans  le  même  goût 
{Nugœ  difficiles).  Ce  jeu  d'esprit,  signé  Daniel  Chartier,  con- 
seiller du  roi  au  présidial  d'Orléans,  renferme  aussi  l'éloge  du  père 
Hylaret.  D'autres  compliments  de  muses  latines  lui  sont  adres- 
sés par  des  amis,  qui  l'appréciaient  à  sa  valeur.  De  ce  nombre 
était  Jean  Moynet,  son  traducteur  et  l'anonyme  S.  J.  P.  Aurel. 
lector...  Ce  dernier  lisait  probablement  (c'est-à-dire)  enseignait 
le  droit,  à  l'université  d'Orléans. 

Je  ne  veux  point  entrer  dans  les  homélies  de  l'Avent,  pas  plus 
que  je  n'ai  pénétré  dans  celles  du  Carême.  Je  me  suis  tenu 
simplement  à  la  porte  et,  peut-être,  trouvera-t-on  encore  que 
je  me  suis  arrêté  trop  longtemps  au  seuil  de  ces  œuvres,  mortes 
à  jamais. 

APPENDICE 

La  bibliothèque  de  Bordeaux,  riche  en  vieux  sermonaires, 
possède  un  volume  in-8",  intitulé  :  «  Le  gage  précieux  de  la  vie 
«  éternelle,  presché  à  Bloys  par  le  R.  P.  Alexis  Trousset,  bache- 
lier en  théologie,  religieux  de  saint  François,  du  couvent  des 
Cordeliersde  Tours  :  Paris,  chez  Denis  Moreau  (joli  frontispice, 
finement  gravé,  où  sont  représentés  les  instruments  de  la  pas- 
sion). 

'  (1)  Ainsi,  la  dédicace  à  l'cvêque  Vaillant  de  Guelis  précéda,  de  quatre 
années,  la  publication  de  l'ouvrage,  daté  seulement  de  1591. 


-  234  - 

C'est  une  suite  de  discours  sur  l'Eucharistie.  L'ouvra^^e  est 
dédié  à  Marie  de  Médicis,  peut-être  parce  que  les  sermons 
avaient  été  prêches  devant  cette  reine,  à  l'époque  mémorable  de 
son  exil  à  Blois  (1617-1619). 

En  les  comparant  à  ceux,  un  peu  antérieurs,  du  père  Hylaret, 
religieux  du  même  ordre,  on  y  remarque  moins  de  fantaisie, 
moins  de  digressions  et  plus  de  raisonnement  ;  le  dogme  y  tient 
aussi  une  plus  large  place,  comme  l'exigeait  la  nature  du 
sujet. 


NOTE  SUR  LA  FAMILLE  BRACllET 

D'après  Bernier,  cette  famille,  originaire  de  Blois,  aurait  été 
transplantée  à  Orléans  et  à  Paris,  dès  l'an  1250.  Le  vieil  historien 
de  Bloislui  donne  pourarmes  :  de  gueules  au  hrac  assis  d'or  (1). 
Le  chanoine  Hubert,  dans  ses  généalogies  Orléanaises  (manus- 
crits de  la  bibliothèque  d'Orléans)  indique  à  peu  près  le  même 
blason  (2). 

Autre  observation  : 

Le  brave  Potonde  Xaintrailles  avait  épousé,  en  1437,  Cathe- 
rine Brachet,  dame  de  Salignac  en  Limousin,  dont  il  n'eut  point 
d'enfants  (3).  Nommé,  plus  tard,  gouverneur  du  château  Trom- 
pette, à  Bordeaux,  il  y  mourut  (4),  après  avoir  dicté  en  langue 
Gasconne  son  testament,  daté  du  11  août  1461  (5).  Il  chargeait 
sa  femme,  Cathalina  Bracheta,  avec  d'autres  personnes,  de 
l'exécution  de  ses  dernières  volontés  (6) . 

Je  me  suis  demandé  si  cette  dame  appartenait  aux  Brachet 
d'Orléans  ;  mais  je  n'ai  pu  éclaircir  ce  point  douteux,    faute  de 

(1)  Histoire  de  Blois,  p.  621. 

(2)  Notice,  déjà  citée,  de  M.  Boucher  de  Molandon,  p.  4.  Note  3. 

(3)  Histoire  (jrncalogique  des  grands  officiers  de  la  couronne,  parle  père 
Anselme,  t.  VU,  p.  93. 

(4)  Biographie  Zœfer  et  Didot  t.  XLIII  p.  l"')8-t61. 

v5)  Publié  in  extenso  dans  les  Archives  historiques  delà  Gironde,  t.  VI, 
p.  125  et  suiv. 
(6)  Ibidem  p.  137  et  138. 


—  235  — 

renseignements  spéciaux.  Peut-être  la  généalogie  manuscrite  du 
chanoine  Hubert  mettrait-elle  sur  la  voie  d'une  heureuse  décou- 
verte. La  question  n'est  pas  sans  intérêt.  Poton  de  Xaintrailles, 
compagnon  d'armes  de  Dunois  et  de  Jeanne  d'Arc,  prit  une  part 
très  active  à  leurs  exploits.  Si  on  pouvait  le  rattacher,  par  son  ma- 
riage, aune  famille  Orléanaise,  ce  serait  un  honneur  de  plus 
pour  l'héroïque  cité. 

A.  DUPRÉ. 


TOME  XI.  —  liULLETIN  N»  157.  16 


237  — 


JEANNE  D'ARC  EN  NIVERNAIS 


SOUVENIRS    HISTORIQUES    ET    RÉCITS    LEGENDAIRES 

RECUEILLIS   PAR 

Gaston    GAUTHIER 

INSTITUTEUR   PUBLIC 

{Extraits) 


I.  —  APREMONT 

Après  avoir  dit  que  ce  manoir,  situé  sur  une  colline  de  la 
rive  gauche  de  l'Allier,  était  compris  dans  l'ancien  Nivernais, 
nous  laisserons  la  parole  à  M.  Roubet. 

«  —  1429  —  Le  Boulet  de  Jeanne  d'Arc  »,  tel  est  le  titre 
de  la  seconde  partie  de  son  étude  sur  les  chronogrammes. 

«  Ce  millésime,  dit-il,  se  trouvait  écrit  au-dessus  d'un  boulet 
«  à  demi  incrusté  dans  une  pierre  du  donjon  du  château 
«  d'Apremont.  Il  rappelle  que  cette  mémorable  année  vit  tout 
€  à  coup  se  réveiller  le  sentiment  de  notre  vieille  nationalité 
«  qui  semblait  éteint  (1)  ». 

Mais  laissons  parler  la  légende  où  il  est  permis  au  merveilleux 

(1)  Bulletin  de  la  Société  Nivernaise,  p .  237  . 


—  238  — 

de  se  mêler  à  l'histoire.  Voici  donc  ce  que  rapporte  la  tradition 
locale  : 

«  Jeanne  d'Arc,  revenant  de  Saint-Pierre-le-Moùtier  (1) 
«  qu'elle  avait  enlevé  aux  Anglais,  aperçut,  de  loin,  le  fier 
«  manoir  d'Apremont,  sur  les  bords  de  l'Allier  et  demanda  au 
«  sieur  Aulon,  son  écuyer  qui  chevauchait  à  ses  côtés,  à  quel 
«  seigneur  ce  châtel  appartenait.  On  lui  nomma  un  sire  de 
((  Roffignac  dont  la  famille  possédait  cette  terre  depuis  le 
«  xiii^  siècle  (2).  —  Et  sous  quelle  bannière  range-t-il  ses 
ft  lances?  *  demanda  l'héroïne.  —  «  Sous  celle  d'Angleterre  et 
«  de  Bourgogne  »,  répondit  le  noble  écuyer.  —  a  Cela  étant, 
«  reprit  Jeanne,  nous  lui  devons  un  salul  en  passant  !  »  A  ces 
«  mots,  poussant  son  cheval  vers  le  maître  canonnier,  elle  lui 
«  ordonna  de  taire  tirer  une  volée  sur  le  château  d'Apremont  ; 
«  et  le  boulet  qu'on  y  voit  demeure  attaché  au  monument  pour 
«  attester  le  patriotisme  de  l'inspirée  de  Domremy  (3)  ». 

Nous  avons  [le  regret  d'ajouter  que  ce  fait  n'a  rien  d'histo- 
rique, car  M.  Roubet,  dans  sa  consciencieuse  étude,  dit  «  que 
«  ce  boulet,  enchâssé  dans  la  façade  du  château  qui  regarde  le 
«:  Berry,  à  trente  pieds  du  sol,  mesure  dix-huit  pouces  de  cir- 
«  conférence  et  qu'on  reconnaît  qu'il  a  été  fondu  en  coquille. 
«  Or,  conclut-il,  au  temps  de  Charles  Vil  les  projectiles  étaient 
«  en  pierre  (4)  et  c'est  seulement  sous  Louis  XI  qu'on  com- 
«  mença  à  se  servir  de  boulets  en  fonte...  (5)  ». 

Il  termine  par  cette  phrase  plus  consolante  que  celle  de  Tou- 
chard-Lafosse  : 

«  Quoi  qu'il  en  soit,  ce  boulet  est  un  symbole  cher  aux  habi- 
«  tants  de  nos  contrées  et  que  notre  foi  patriotique  nous  fait  un 
«  devoir  de  respecter  ;  c'est  le  vidimus  d'une  page  vivement 
«  intéressante  de  notre  histoire  locale.  Et  les  routiers  des  rives 


(1)  Avec  M.  Roubet  nous  faisons  remarquer  qu'elle   partait  de  Moulins. 
(2;  Le  même  auteur  relève  dans  son  travail  cette  fausse  allégation. 

(3)  La  Loire  historique  p.  '20-21,  el  Bulletin  de  la  Société  Nivernaise, 
p.  238. 

(4)  Il  donne  à  l'appui  des  exemples  pris  dans  l'histoire  de  l'époque. 

(5)  Bulletin  de  la  Société  Nivernaise,  p.  242. 


—  239  — 

a.  d'Allier  et  de  Loire  ne  manquent  point,  en  passant  devant  le 

«  château  d'Apremonl,  de  rappeler  la  tradition  que  leur  ont 

«  transmise  leurs  devanciers  et  de  dire,  dans  leur  langage  ami 

«  des  assonances  : 

«  Voici  le  château  d'Apremont, 
«  Jeanne  d'Arc  lui  cracha  au  front 
«  Un  boulet  pour  affront  (1)  » 

11.  —  LES  BORDES 

Le  manoir  des  Bordes  situé  sur  une  colline  qui  domine  la 
vallée  de  la  Nièvre,  à  deux  lieues  en  amont  de  Nevers,  est 
éloigné  des  rives  de  la  Loire  ;  mais  rien  ne  prouve  que  Jeanne 
ait  suivi  ce  fleuve  pour  se  rendre  à  La  Charité.  11  est  vrai  que 
Nevers  n'a  conservé  aucun  souvenir  de  son  passage,  mais  si  l'on 
songe  que  le  chemin  abandonné  qui  longe  les  murs  d'enceinte 
du  château  était,  au  xv^  siècle,  une  des  rares  routes  royales,  on 
admettra  facilement  que  la  Pucelle  ait  pu  se  servir  de  cette 
voie. 

Son  séjour  aux  Bordes  n'aurait  rien  que  de  très  naturel,  ce 
manoir  étant  possédé  par  une  famille  puissante,  dont  un  des 
membres,  Philippe  de  la  Platière,  était  alors  capitaine  de  cent 
hommes  d'armes  pour  le  service  du  roi  et...  peut-être  sous  les 
ordres  de  Jeanne  d'Arc  ! 

N'ayant  toutefois  aucun  moyen  de  trancher  la  question  en 
faveur  de  la  vérité,  nous  nous  contenterons  de  rapporter  la  tra- 
dition locale  qui  veut  que  Jeanne  ait  séjourné  aux  Bordes.  C'est 
pourquoi  on  montre  encore  au  visiteur  étonné  la  chambre  où 
elle  se  reposa  des  fatigues  du  voyage. 

Pour  l'intelligence  du  récit,  nous  donnerons  une  courte  des- 
cription de  cette  pièce  :  «  A  la  tour  de  droite  du  château,  dit 
«  M.  Bonvallet  (2),  est  accolée,  du  côté  de  la  cour  intérieure, 

(i)  Bulletin  de  la  Société  Nivernaise  p.  240. 

(2)  Adrien  Bonvallet,  gendre  du  baron  de  Maizières,  propriotiiire  du 
château,  a  publié,  une  intéressante  notice  sur  la  terre  des  Bordes  et  ses 
possesseurs. 


—  240  — 

a  une  tourelle  à  pans,  terminée  par  une  petite  pièce  carrée,  en 
«  colombage,  sorte  de  vigie  ou  d'échauguette  à  laquelle  on 
ï  parvient  par  une  plus  petite  tourelle...  (1)  ». 

C'est  cette  c  petite  pièce  carrée  »  —  la  seule  construite  en 
bois  et  briques  —  qui  porte  le  nom  de  chambre  de  Jeanne 
d'Arc.  On  y  communique,  de  la  tourelle  voisine,  par  une  étroite 
ouverture  ;  elle  est  éclairée  par  deux  fenêtres  de  petites  dimen- 
sions et  dans  le  mur,  à  gauche  de  la  porte,  se  voit  une  haute 
cheminée,  en  pierre  tendre,  où  se  trouvent  reproduites,  dans  les 
jambages,  les  moulures  extérieures  des  fenêtres. 

Nous  nous  serions  étendu  longuement  sur  la  description  de 
cette  pièce  ;  nous  en  aurions  même  donné  un  dessin  et  un  plan 
si  l'historien  du  château  des  Bordes  n'était  venu  enlever  à  notre 
légende  son  charme,  en  affirmant,  titres  en  mains,  que  la  partie 
du  château  où  se  trouve  la  tourelle  «  date  de  l'année  1486, 
«  époque  à  laquelle  le  roi  Charles  VIII  octroya  à  son  ami  et  féal 
dC  chambellan,  Philibert  de  laPlatière,  des  lettres  patentes  auto- 
ce  risant  la  reconstruction  de  son  manoir,  en  partie  ruiné  par  les 
guerres  des  Anglais  (2)  ». 

Nous  voulons  bien  admettre  que  Jeanne  n'ait  point 
couché  dans  la  petite  chambre  en  question,  et  que  celle-ci 
n'existait  point  alors.  Nous  pensons,  en  outre,  que,  si  elle 
eût  fait  halte  au  château,  le  seigneur  lui  aurait  offert  une 
liospitalité  plus  digne  d'elle.  Tout  cela  cependant  n'enlève 
rien  à  la  légende  ;  et  nous  ajoutons  que  cette  destruction 
partielle  du  château,  par  les  ennemis,  témoignerait  plutôt  en 
sa  faveur.  On  conçoit  que  ce  manoir,  élevé  au  bord  d'une 
route  royale,  ne  pouvait  échapper  à  leurs  coups  ;  mais  le  séjour 
de  l'héroïne  eût  pu  être  un  double  motif  de  haine  contre  lui. 
On  sait,  en  effet,  combien  les  Anglais  aimaient  à  détruire  tout 
ce  qui,  de  près  ou  de  loin,  pouvait  rappeler  le  souvenir  de 
la  Libératrice  d'Orléans. 

Un  certain  scrupule  nous  retient  donc  avant  d'affirmer,  avec 


(1)  Bulletin  de  la  Société  Nivernaise,  18C9,  t.  III.  2»  série,  p.  247. 

(2)  Ibidem. 


—  241  — 

M.  Bonvallet,  que  <  la  présence  de  Jeanne  d'Arc  aux  Bordes  est 
un  fait  controuvé  »  (1). 

Et  puis  l'Album  du  Nivernais  ne  dit-il  pas,  en  parlant  du 
château  :  <  L'aile  du  nord,  qui  s'ouvrait  sur  le  jardin,  a  été  ren- 
«  versée  il  y  a  vingt  ans  (2)  et  avec  elle  a  disparu  la  salle  des 
«  gardes,  où  s'élevait  une  large  cheminée  sculptée  et  ornée  du 
€  portrait  en  pied  de  la  Pucelle  d'Orléans  (3)  »,  ce  qui  est  con- 
firmé dans  l'étude  de  M.  Bonvallet. 

Rien  d'étonnant,  il  est  vrai,  que  le  châtelain  des  Bordes  ait 
tenu  à  avoir  le  portrait  de  l'héroïque  jeune  fille  ;  mais  ces 
auteurs  et  d'autres  historiens,  après  eux,  me  semblent  avoir 
attaché  une  grande  importance  à  ce  portrait  en  pied,  c  bien 
digne  d'attirer  l'attention  (4)  ».  Qui  empêche  que  ce  fût  en  sou- 
venir du  passage  de  la  Pucelle  ? 

(1)  Bulletin  de  la  Société  Nivernaise. 

(2)  Cette  destruction  date  en  effet,  de  1822.  (Histoire  des  Bordes). 

(3)  Le  Nivernais  (T.  I,  p.  157-158). 

(4)  Bonvallet.  Histoire  des  Bordes.  —  Bulletin  de  la  Société  Niver- 
naise, p.  251. 

G.  GAUTHIER. 


—  242  — 

Résumé  des  documents  relatifs  à  un  procès  entre  le  chapitre 
de  Jargeau  et  le  prieuré  du  Gué-de-Lorme,  membre  de 
l'abbaye  de  Saint-Euverte. 

La  commission  des  publications  a  pris  connaissance  des 
pièces  gracieusement  offertes  par  M.  Basseville  à  la  Société.  Ce 
dossier  de  copies  anciennes  fut  formé  à  l'occasion  d'un  procès 
pendant  entre  le  chapitre  de  Jargeau  et  le  prieuré  du  Gué-de- 
Lorme,  membre  de  l'abbaye  de  Saint-Euverte.  Les  actes  copiés 
iyi  extenso,  tous  relatifs  au  Gué-de-Lorme,  sauf  un,  sont  au 
nombre  de  quatorze,  s'étendant  de  l'année  1167  à  1606  :  neuf 
sont  de  la  fin  du  XIP  siècle,  trois  du  XIIP,  un  du  XIV".  Le 
dernier,  seul,  bail  à  cens  de  terres  situées  sur  Saint-Martin- 
d'Abbat,  appartient  au  XVII^  siècle,  époque  du  différend.  Deux 
pièces  de  procédures,  suivies  d'un  avis  défavorable  aux  préten- 
tions de  Jargeau,  complètent  le  dossier. 

Il  y  aurait  peut-être  lieu,  si  la  Société  le  jugeait  bon  et  après 
recherche  des  originaux  qui  peuvent  se  trouver  aux  Archives 
du  Loiret,  de  publier  dans  le  Bulletin  certains  de  ces  docu- 
ments. Mais  les  copies  sont  à  ce  point  fautives  qu'elles  ne  per- 
mettraient pas  d'établir  un  texte  correct.  L'analyse  de  ces  pièces 
fera  du  moins  connaître  leur  valeur  et  permettra  d'y  recourir  au 
besoin  : 

—  9  des  calendes  de  janvier  1167.  Orléans.  Manassès  de 
Seignelay,  évèque  d'Orléans,  donne  à  l'Ordre  des  Prémontrés 
le  lieu  de  Saint-Nicolas-des -Landes,  en  l'unissant  à  la  maison 
du  Gué-de-Lorme,  pour  un  cens  d'une  livre  de  cire. 

1167.  —  Orléans.  Louis  VII,  roi  de  France,  prend  sous  sa  garde 
les  terres  de  l'église  du  Gué-de-Lorme,  dont  il  confirme  la  pos- 
session aux  frères  dudit  lieu,  pour  le  repos  de  l'âme  de  son  père 
et  de  la  sienne  propre,  et  pour  le  salut  de  Philippe  que  Dieu  lui 
a  donné  au  moment  de  la  fondation  de  cette  communauté. 

—  1167.  Étampes.  Louis  VII,  roi  de  France,  fait  don  à  la 
maison  du  Gué-de-Lorme  de  la  dîme  des  dépenses  jde  bouche 
de  son  hôtel  et  de  celui  de  la  reine. 


—  243  — 

—  1174.  Lorris.  Louis  VII  prend  sous  sa  protection  les 
religieux  du  Gué-de-Lorme,  et  leur  accorde  droit  d'usage  en 
ses  bois. 

—  1175  (de  son  épiscopat  30"  année).  Orléans.  Manassès  de 
Seignelay,  évéque  d'Orléans,  fait  don  à  Notre-Dame-du-Gué- 
de-Lorme  de  l'église  de  Saint-Martin-des-Champs,  pour  un 
cens  d'une  livre  de  cire. 

—  1778.  Orléans.  Manassès  de  Seignelay,  avec  l'appro- 
bation des  chapitres  de  Sainte-Croix  et  de  Jargeau,  et  du  con- 
sentement des  frères  du  Gué-de-Lorme,  donne  aux  chanoines 
de  Saint-Euverte  la  maison  du  Gué-de-Lorme,  moyennant  un 
cens  d'un  quart  de  livre  de  cire  payable  au  chapitre  de  Jar- 
geau, etc.. 

—  1178.  Consentement  du  chapitre  de  Jargeau  à  la  donation 
précédente  et  à  ses  conditions  ;  et  fondation  d'une  procession 
annuelle  au  Gué-de-Lorme. 

—  5  des  ides  de  septembre.  (Sans  date  du  pontificat,  mais 
probablement  en  1178  et  certainement  entre  cette  date  et  le 
mois  de  septembre  1180,  ce  pape  étant  mort  en  août  1181) 
Bulle  du  pape  Alexandre  111  confirmant  la  donation  précédente. 

—  1178.  Ratification  par  les  religieux  de  Saint-Euverte  des 
conditions  de  ladite  donation. 

—  Décembre  1236.  Cession  par  Agnès,  veuve  d'Etienne  du 
Mesnil,  et  Adam,  son  fils,  à  l'abbaye  de  Saint-Euverte,  de  leurs 
possessions  au  bois  de  Labrosse,  près  le  Gué-de-Lorme. 

—  Novembre  1249.  Philippe  de  Nesmes  (ou  Mesmes, 
Mesves,  Nesves)  reconnaît  avoir  vendu  aux  religieux  de 
Saint-Euverte,  pour  mettre  fin  à  des  difficultés  d'usages,  2  ar- 
pents et  demi  de  bois,  proche  la  maison  du  Gué-de-Lorme,  pour 
dix  livres  d'argent  qu'il  a  reçues. 

—  Mars  1284.  Orléans.  Philippe  le  Bel  ratifie  l'accord  conclu 
entre  Saint-Euverte  et  le  bailli  d'Orléans  au  sujet  d'une  pièce 
de  gàtine,  près  du  Gué-de-Lorme. 

—  Mai  1351.  Paris.  Le  roi  Jean  ratifie  la  donation  de  1178. 

E.  JARRY. 


—  244 


Note  sur  une  découverte  de  tombes  en  pierre  trouvées  au 
pied  de  l'église  Saint-Euverte,  et  sur  les  réparations 
récemment  faites  dans  cet  édifice. 

Le  27  février  1896,  des  ouvriers  terrassiers,  occeupés  à 
creuser  les  fondations  d'un  hâtiment  destiné  à  servir  de  de- 
meure à  M.  l'aumônier  du  pensionnat  Saint-Euverte,  dirigé  par 
les  Frères  des  Écoles  chrétiennes,  ont  fait  une  découverte  de 
sépultures  qu'il  nous  semble  bon  de  noter  en  passant. 

Le  bâtiment  en  question  va  s'élever  au  sud  du  porche  de 
l'ancienne  église  Saint-Euverte,  dans  l'alignement  et  en  avar.t 
du  premier  contrefort  du  collatéral  méridional  de  cet  édifice. 

A  1°»  70,  environ,  au-dessous  du  sol,  les  ouvriers  ont  ren- 
contré plusieurs  tombes  monolithes  dont  l'une  a  pu  être  retirée, 
à  peu  près  intacte,  de  l'excavation  récemment  faite. 

Cette  tombe,  en  forme  d'auge,  plus  étroite  à  une  extrémité 
qu'à  l'autre,  a  été  creusée  dans  un  bloc  de  tuffeau  grisâtre,  pré- 
sentant à  la  cassure  l'aspect  d'un  conglomérat  siliceux  jaunâtre, 
très  différent  du  calcaire  mêlé  de  petits  grains  de  quartz  roulés 
dont  sont  faites  nombre  de  tombes  de  l'époque  mérovingienne, 
découvertes  sur  plusieurs  points  du  département  du  Loiret. 

Cette  tombe  était  orientée  de  l'ouest  à  l'est.  Elle  renfermait, 
seulement,  un  squelette,  en  parfait  étal  de  conservation  et  un 
petit  vase  en  terre  cuite,  rempli  de  charbon. 

Elle  était  privée  de  couverture  ;  une  pierre  plate  abritait,  seu- 
lement, la  tête  du  mort  ;  son  extrémité  la  plus  étroite  avait  été 
brisée  depuis  longtemps,  ainsi  qu'on  en  pouvait  juger  par  la 
teinte  terreuse  de  la  cassure.  Il  est  possible  que  cette  brisure 
soit  le  fait  des  ouvriers  employés  à  la  construction  du  premier 
contrefort  de  l'église  ;  la  tombe  était  enfouie  au  pied  dudit  pilier 
qu'elle  touchait. 

Plus  bas,  au-dessous  de  cette  tombe,  à  plus  de  2  mètres  de 
profondeur  au-dessous  du  sol,  la  pioche  des  terrassiers  en  brisa 


—  245  — 

une  autre,  faite  de -calcaire  très  blanc  ;  mais  celle-ci  ne  fut  pas 
dégagée,  elle  fut  simplement  coupée  par  la  pioche  des  ter- 
rassiers. 

Quant  aux  autres  auges,  voisines  de  la  première,  leur  pré- 
sence est  attestée  par  des  fragments  importants  qui  ont  été 
dispersés  mais  que  nous  avons  vu,  le  28  février,  mêlés  aux 
déblais. 

Il  y  a  quelques  années,  des  tombes,  du  genre  de  celles-ci, 
avaient  été  découvertes  dans  les  dépendances  du  même 
immeuble,  mais  bien  plus  au  sud  de  l'église,  tout  près  de  la  rue 
aux  Loups. 

Il  est  évident  que  ces  sépultures,  fort  anciennes,  dépendaient 
de  l'antique  cimetière  dit  de  Saint-Euverte,  exploré  maintes 
fois  depuis  le  commencement  de  ce  siècle  et  bien  connu  de  tous 
les  archéologues  Orléanais. 

Peut-être  n'est-il  pas  sans  intérêt  de  consigner  dans  nos 
Bulletins  la  date  de  restauration  de  l'église  Saint-Euverte  qui 
s'achève  en  ce  moment. 

Par  les  soins  des  Frères  des  Écoles  chrétiennes,  la  façade  du 
collatéral  sud,  donnant  sur  la  cour  du  pensionnat,  vient  d'être 
soigneusement  remise  en  état,  les  pierres  ont  été  rejointoyées, 
les  pinacles  qui  recouvrent  les  contreforts  ont  été  refaits,  en  un 
mot  l'édifice  a  été  remis  en  état. 

En  ce  moment  même,  les  ouvriers  jettent  les  fondations  du 
bâtiment  qui  servira  de  logement  à  M.  l'aumônier  et  une  autre 
équipe  se  prépare  à  restaurer  le  porche  de  l'église  édifié  par 
Philippe  Pot  de  Rhoddes,  abbé  de  Saint-Euverte,  au  cours  du 
XVP  siècle  et  fort  endommagé  à  l'époque  révolutionnaire. 

Ces  constructions  et  réparations  sont  faites  aux  frais  des 
Frères  des  écoles  chrétiennes,  locataires  de  la  Société  VEspé- 
rance,  à  laquelle  appartiennent,  depuis  plusieurs  années  déjà,  les 
bâtiments  et  dépendances  de  l'institution. 

L.  DUMUYS. 


246  — 


NOTE 

SUR  LE  PÉNITENT  DE  CIIATEAl'NEl'F 


Au  mois  de  seplembro  1707,  M.  Grandet,  supérieur  du  sémi- 
naire d'Angers  et  curé  de  Sainte-Croix,  reçut  une  lettre  de  son 
ami,  M.  Jousset,  curé  de  Saint-Mesmin  d'Orléans,  dans  laquelle 
il  lui  apprenait  la  mort  d'un  saint  pénitent,  qui  avait  passé  près  de 
trente  ans,  inconnu,  au-dessus  d'Orléans,  appelé  vulgairement 
«  l'homme  de  toile  »,  parce  qu'en  toutes  saisons  il  ne  portait 
jamais  qu'un  habit  de  toile. 

Voici  la  lettre  de  M.  Jousset  : 

«  Comme  vous  prenez  beaucoup  de  part  à  tout  ce  qui  nous  re- 

«  garde,  je  profite  de  l'occasion  de  M.  l'Abbé  deBellozane  (l)pour 

<r  vous  apprendre  la  mort  de  ce  saint  pénitent,  qui  est  décédé  la 

«  veille  de  saint  Barthélémy,    d'une  esquilancie,    après   avoir 

«  longtemps  souffert  par  sa  rude  pénitence  de  plus  de  trente 

«  années  et  des  douleurs  de  la  pierre  qu'il  avait  ressenties  depuis 

«  quelques  années.  Il  a  persévéré  jusqu'à  la  fin  à  ne   point  dire 

«  son  nom  et  son  pays.  La  vie  qu'il  a  menée  a  été  très  édifiante 

(1)  Denis  Léger,  docteur  de  Sorbonne,  grand  archidiacre  d'Angers  du 
10  décembre  1094  au  mois  de  mai  1709,  abbé  de  Bellozane  (Normandie) 
le  18  août  1701.  —  Il  partit  d'Angers,  dit  Grandet,  le  19  novembre  1707, 
pour  s'en  retourner  à  Paris,  et  nous  dit  qu'il  partagerait  son  année  en  trois  ; 
qu'il  en  passerait  une  partie  à  Paris,  l'autre  à  Orléans  et  la  troisième  à 
Angers;  qu'il  serait  le  carême  prochain  à  Orléans,  qu'il  en  partirait  le 
lundi  de  Pâques  pour  revenir  en  Anjou.  C'est  un  homme  d'un  grand  mé- 
rite. Ses  discours  ne  sont  qu'un  tissu  de  l'Ecriture  Sainte,  qu'il  lit  toujours 
et  qu'il  possède  en  perfection.  (Journal  de  Grandet). 


—  247  - 

«  par  sa  régularité  à  observer  les  règles  qu'il  s'était  prescrites 
a  en  faisant  là  son  établissement.  Jamais  on  ne  l'a  vu  en  colère  ni 
«  même  dire  aucune  parole  de  hauteur.  Doux,  affable  à  tout  le 
n  monde,  mais  principalement  aux  pauvres,  qu'il  assistait  dans 
«  tous  leurs  besoins,  principalement  lorsqu'ils  étaient  malades, 
«  fuyant  tous  les  gens  du  monde,  n'ayant  jamais  entré  dans  le 
a  château  de  M.  de  Ghâteauneuf,  quelques  prières  que  ce  sei- 
«  gneur  lui  en  ait  faites,  ayant  toujours  demeuré  dans  la  grotte 
«  qu'il  lui  avait  fait  bâtir  dans  un  champ,  où  néanmoins  il  n'est 
((  pas  mort,  mais  chez  le  meunier  chez  qui  il  mangeait  en  se  re- 
<s  gardant  comme  son  valet.  M.  de  Ghâteauneuf  payait  sa  dé- 
«  pense  à  ce  meunier,  qui  n'allait  pas  bien  loin,  n'ayant  mangé 
«  plusieurs  années  que  du  pain  dur  avec  des  légumes  crus.  Son 
«  exemple  lui  a  attiré  de  bien  grands  pécheurs  qui  passaient  quel- 
«  que  temps  avec  lui  pour  leur  conversion, etil  en  a  engagé  quel- 
ce  ques-uns,  même  de  condition,  à  faire  une  pénitence  publique 
«  à  la  porte  de  l'église,  pour  réparation  des  scandales  qu'ils 
c(  avaient  donnés. 

c  Je  vous  ai  autrefois  mandé  les  motifs  de  sa  conversion,  qui 
«  furent  la  mort  de  Monsieur  son  père,  qui  le  toucha  si  vive- 
«  ment  qu'il  prit  résolution  d'aller  à  Grenoble  pour  se  faire 
flc  chartreux  ;  qui  faisant  le  chemin,  après  avoir  acheté  un  habit 
«  de  toile  et  donné  le  sien  aux  pauvres,  il  partit  sans  dire  adieu  à 
«  personne  avec  40  ou  50  pistoles  qu'il  a  données  aux  pauvres 
((  dans  le  commencement  de  sa  demeure  à  Ghâteauneuf  ;  ce  qui 
«  lui  attira  une  grande  réputation.  Il  n'y  avait  personne  dans  le 
«  pays  qui  ne  se  fit  un  plaisir  de  le  consulter  dans  ses  affaires, 
(  et  je  ne  puis  vous  exprimer  les  larmes  qu'ils  ont  répandues  à 
«  sa  mort.  Tout  le  monde,  de  deux  ou  trois  lieues,  ont  assisté  à 
t  son  convoi,  et  on  l'a  inhumé  dans  le  chœur  de  l'église,  auprès 
«  du  tombeau  de  M.dela  Vrillière. 

«  Je  ne  doute  point  que  quelqu'un  ne  travaille  à  ramasser 
«  toutes  les  bonnes  œuvres  qu'il  a  faites:  et  j'espère  que  Dieu 
<  voudra  bien  honorer  son  saint  serviteur  de  faire  quelques  mira- 
((  clés  à  son  tombeau.  L'honneur  qu'il  m'a  fait  de  venir  quelque- 
«  fois  manger  avec  moi  et  de  l'accompagner  dans  quelques  visites 


—  '248  — 

((  de  pauvres  que  feu  M.  Pordoulx  —  qui  a  donné  ce  beau  livre 
«  des  Explications  des  épîtres  et  évangiles,  par  demandes  et 
«  réponses,  et  qu'on  réimprime  pour  la  troisième  fois  —  faisait 
«  tous  les  dimanches  après  vêpres,  où  il  en  visitait  six  familles, 
«  auxquelles  il  donnait  la  valeur  d'un  écu,  en  argent  ou  en 
«  pain  ;  il  se  faisait  un  plaisir  de  nous  accompagner  pour  ap- 
«  prendre  la  manière  dont  on  les  instruisait  et  consolait  lors- 
«  qu'ils  étaient  malades.  Il  faisait  la  même  instruction  aux  pauvres 
«  de  ce  bourg,  qu'il  visitait  dans  leurs  maladies. 

«  Il  était  sans  doute  un  homme  de  condition,  bien  fait  de  sa 
ce  personne,  d'une  taille  haute  avec  une  grande  chevelure,  qui 
«  savait  le  latin  et  parfaitement  le  Nouveau  Testament  et  lisait 
«  tous  les  bons  livres  spirituels  qn'on  lui  prêtait,  approchait  fré- 
«  quemment  des  sacrements,  communiant  ordinairement  les 
«  dimanches  et  les  fêtes. 

•     • ,.... 

«  Le  jour  de  saint  Gilles,  mon  patron,  1707  > 


Le  8  juillet  1712,  M.  Jousset  écrit  de  nouveau  à  M.  Gran- 
det : 

«...  M.  de  Magranne  (1)  m'a  écrit  que  M.  ChoUet  (2)  devait 
«  conférer  pour  faire  imprimer  la  vie  de  notre  pénitent  inconnu. 
«  Ayez  la  bonté  de  me  mander  si  cela  se  fait,  afin  d'en  faire  dé- 
«  biter  à  votre  libraire,  et  m'en  envoyez  quelques  exemplaires. 
«  Si  elle  ne  l'est  pas,  tâchez  de  la  faire  voir  à  M.  Dufresne. 
«  M.  l'abbé  de  la  Trappe  devait  la  faire  imprimer  avec  quelques- 
«  uns  de  ses  religieux...  » 

En  1699,  M.  Grandet  avait  publié  la  vie  d'un  solitaire  in- 
connu, mort  en  Anjou. 

Mais  je  ne  sache  pas  qu'il  ait  jamais  écrit  celle  du  solitaire 
Orléanais,  car  je  n'en  ai  trouvé  aucune  trace  dans  les  nombreux 
papiers  de  l'érudit  historien,  soit  au  séminaire  d'Angers,  soit  à  la 

(1)  Gentilhomme  angevin,  protecteur  du  séminaire  d'Angers. 

(2)  Directeur  au  séminaire  d'Angers. 


—  249  — 

bibliothèque  municipale  de  cette  ville,  soit  aux  archives  dépar- 
tementales de  Maine-et-Loire,  soit  à  Saint-Sulpice. 

Les  deux  lettres,  dont  quelques  extraits  ont  été  cités  ci-dessus, 
se  trouvent,  la  première  à  la  bibliothèque  d'Angers  (mn  703),  la 
seconde  à  la  bibliothèque  du  séminaire  de  la  même  ville. 

M.  Jousset  écrivait  fort  souvent  à  M.  Grandet.  Dans  leur  cor- 
respondance, il  est  souvent  question  du  jansénisme. 

L'Abbé  F.  UZUREAU 
Membre  de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts. 


ORLÉANS.  —  IMP.  PAUL  PIGKLET. 


BULLETIN 


DE   LA  SOCIETE 


ARCHÉOLOGIQUE  ET  HISTORIOUE  DE  L'ORLÉAMIS 


Tome  XI.  —  No  158. 

DEUXIÈME  TRIMESTRE   DE   1896. 


Séance  du  vendredi  10  avril  1896. 

Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  vice-président. 

Il  est  fait  hommage  à  la  Société,  par  l'auteur,  M.  Jarry,  d'une 
hroàmre  sur  Rohert-le-Voyer.  Des  remerciements  sont  adressés  au 
donateur. 

—  Deux  lettres  successives,  adressées  à  Londres,  à  M.  Grellet- 
Balguerie,  membre  correspondant,  viennent  d'être  retournées  avec  la 
mention  :  deceased. 

La  Société  arrête  la  liste  des  candidats  présentés  pour  la  place  qu'a 
laissée  vacante  la  mort  de  M.  le  chanoine  Foucher  et  à  la(]uelle  il  sera 
pourvu  à  la  prochaine  séance.  Les  candidats  sont,  par  ordre  d'ancien- 
neté :  MM.  le  D""  Vacher,  Breton  et  Eoiigcron. 

—  M.  le  chanoine  Cochard  exprime  le  désir  que  l'on  cherche,  dans 
chaque  canton  du  département,  une  personne  consentant  à  être  corres- 

TOME    XI.    —   BULLETIN    N»   158.  17 


—  2o'l 


pondant  de  la  Société,  pour  la  tenir  au  courant  des  àcc^uvertes  quj 
pourraient  être  faites.  M.  le  Président  dit  qu'il  s'en  trouve  déjà  dans 
un  certain  nombre  de  cantons  et  qu'on  s'efforcera  de  compléter  la 
liste. 


Séance  du  vendredi  24  avril  1896. 
Présidence  de  M.  Vignat,  président. 

M.  le  Président  signale  :  dans  les  travaux  de  l'Académie  nationale 
de  Reims,  un  article  de  M.  l'abbé  Haudecœur,  sur  Jeanne  d'Arc  dank 
la  littérature  et  devant  r opinion  en  Angleterre. 

Dans  le  dernier  numéro  du  Polybiblion,  un  compte-rendu  de  notre 
collègue,  M.  de  la  Rocheterie,  sur  La  diplomatie  sous  Louis  XV. 

Hommage  est  fait  à  la  Société  : 

Par  M.  Paul  Berton,  de  sa  brochure  intitulée  :  Liguons-nous 
contre  le  socialisme. 

Par  M.  A.  de  la  Bouraliére,  de  son  travail  sur  les  imprimeurs  et  les 
libraires  du  département  de  la  Vienne.  L'auteur  y  a  joint  une  note 
manuscrite  sur  Pierre  Minart.  Cette  note  est  renvoyée  à  la  Commis- 
sion des  publications. 

—  M.  Jarry  déclare  que  M.  Fougeron  retire  sa  candidature  pour 
l'élection  qui  doit  avoir  lieu  aujourd'hui  d'un  membre  titulaire-rési- 
dant à  la  place  de  notre  regretté  collègue,  M.  le  chanoine  Foucher. 
M.  le  D""  Vacher  est  élu. 

—  La  Société  décide  l'insertion  dans  le  Bulletin  du  travail  que 
M.  le  Président  à  lu  au  Congrès  des  Beaux-Arts,  sur  les  portes  du 
transept  de  la  cathédrale  de  Sainte-Croix.  11  y  sera  ajouté  une 
planche. 

—  La  prochaine  séance  de  la  Société,  coïncidant,  cette  année,  avec 


—  253  — 

la  ftUe  de  Jeanne  d'Arc,  nos  séances  du  mois  de  mai  auront  lieu  les 
4»  et  5«  vendredis. 

—  M.  Dumuys  signale  à  la  Société  la  découverte  de  débris  gallo- 
romains  récemment  mis  au  jour  dans  la  nouvelle  rue  de  la  République 
et  dans  la  rue  de  Gourville,  et  donne  à  ce  sujet  les  indications  pré- 
cises qui  suivent  : 

Les  ouvriers  occupés  à  la  pose  des  conduites  de  gaz,  dans  la  rue  de 
la  République,  ont  rencontré,  au  fond  de  leur  tranchée,  un  vase  en 
terre  rouge  orné  de  dessins  en  relief.  Cette  pièce  de  poterie  était  en- 
foncée à  une  profondeur  de  1™  50  à  2  mètres  dans  le  sol,  devant  la 
façade  principale  du  couvent  de  la  Présentation,  à  peu  près  à  l'endroit 
où  s'élevait,  il  y  a  quelques  mois,  le  portail  du  vieil  hôtel  de  Gour- 
ville. 

Ces  jours  derniers,  des  terrassiers,  occupés  à  creuser  une  cave  au- 
dessous  de  la  maison  de  la  rue  de  Gourville  n°  26,  c'est-à-dire  à  une 
faible  distance  du  point  signalé  ci-dessus,  ont  trouvé,  à  une  profondeur 
de  2  mètres  environ  au-dessous  du  sol  actuel,  de  nombreux  fragments 
de  vases  gallo-romains.  Les  uns  étaient  faits  de  terre  rouge  vernissée, 
et  ornés  de  beaux  dessins  en  relief;  les  autres,  de  terre  cuite.  Quel- 
ques échantillons  étaient  recouverts  d'une  engobe  noire.  Ces  débris 
appartenaient  à  des  vases  de  formes  très  diverses,  mais  bien  connues  : 
grandes  jattes,  petites  amphores,  tasses,  etc.  Aucun  des  fragments 
recueillis  ne  portait  de  signature  de  potier.  Les  dessins  en  relief  re- 
présentaient des  personnages  jouant  avec  des  animaux  et  divers  mo- 
tifs décoratifs  tels  que  filets  ornés,  oves,  etc.,  les  plus  usités  à 
l'époque  romaine. 

Une  monnaie  d'argent,  à  l'effigie  de  l'empereur  Gordien,  fut  égale- 
ment recueillie  au  milieu  de  ces  tessons. 

Ces  restes  d'un  autre  âge  reposaient  sur  le  sol  primitif,  recouverts 
d'une  couche  de  cailloux  de  faible  épaisseur. 

Pièces  et  poteries  sont  présentement  entre  les  mains  de  M.  Burget, 
propriétaire  de  l'immeuble  dans  le  sous-sol  duquel  elles  ont  été  trou- 
vées. 


-  054  . 

Séance  du  vendredi  22  mai  1896 
Présidence  de  M.  Vignat,  président. 

M.  le  Président  signale  : 

Dans  le  Journal  des  Savants,  un  compte-rendu  élogieux  du  livre 
de  notre  collègue,  M.  le  chanoine  Cochard  :  La  Juiverie  d'Orléans. 

Dans  le  Bulletin  de  la  Société  historique  et  archéologique  du  Péri- 
gord,  les  Saints  Periyourdins,  travail  où  il  est  fait  mention  de  Bollé, 
notre  fondeur  de  cloches. 

Dans  le  Polyhiblion,  des  travaux  divers  de  deux  de  nos  collègues  : 
MM.  le  comte  Baguenault  de  Puchcsse  et  de  la  Rocheterie. 

Dans  les  Bulletins  et  Mémoires  de  la  Société  archéologique  et  his- 
torique de  la  Charente,  un  article  très  intéressant  de  M?""  Barbier  de 
Montault,  sur  les  Fers  à  hosties. 

—  M.  le  Président  donne  connaissance  :  d'une  lettre  de  M.  le 
comte  de  Marsy  qui  nous  invite  au  Congrès  de  la  Société  française 
d'archéologie  qui  sera  tenu,  cette  année,  à  Morlaix,  du  3  au  11  juin. 
M.  Dumuys  compte  aller  y  représenter  notre  Société. 

D'une  lettre  de  remerciements  de  M.  le  D""  Vacher  pour  sa  nomi- 
nation comme  membre  titulaire-résidant  de  notre  Société. 

D'une  lettre  du  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des  inscriptions 
et  belles- lettres  qui  nous  oiîre,  à  l'occasion  du  centenaire  de  l'Institut, 
un  nombre  important  de  mémoires  et  de  comptes-rendus  des  travaux 
de  celui-ci,  et  qui  nous  demande  rechange  entre  ses  pubhcations  et 
les  nôtres  ainsi  que  le  complément  de  celles  de  ces  dernières  qu'il 
possède.  Ces  deux  demandes  sont  accueillies  ;  et  M.  le  Président  est 
chargé  de  transmettre  les  remerciements  de  notre  Société. 

—  M.  Ilcrluison  offre  à  la  Société,  au  nom  de  M.  Ernest  de  Ba- 
zonnière,  maire  de  Jouy-le-Pothier,  un  registre  in-folio,  couvert  en 
parchemin.  C'est  une  copie  manuscrite  du  temps,  sur  papier,  qui  a 
pour  titre  :  Ban  et  arrière-Ban  convoqué  au  bailliage  d'Orléam^  en 
l'année  1625.  Puis  à  la  page  suivante  :  Compte  particulier  de 
M.  Jacques  Defournieux,  notaire  royal  au  Châslellet  d'Orléans,  corn- 


—  255  — 

mis  par  M.  le  Bailly,  dud'ict  Orléans,  pour  faire  la  rec.epte  et  des- 
pence du  Ban  el  arrière  Ban.  convoqué  andict  bailliage  d'Orléans, 
en  l'année  mil  six-cens-trente-cinq.  Des  remerciements  sont  adressés 
à  M.  Herluison;  et  M.  le  Président  en  transmettra  à  M.  de  Bazon- 
nière  qui,  par  ce  don  généreux,  enrichit  nos  collections  d'un  document 
fort  intéressant, 

—  M.  le  chanoine  Cochard,  au  nom  de  la  Commission  des  pubU- 
cations,  lit  une  note  sur  l'ouvrage  offert  à  la  Société  par  M.  de  la 
Bouralière  :  Les  imprimeurs  et  les  libraires  dans  le  département  de 
la  Vienne.  On  vote  l'insertion  de  cette  note  dans  le  Bulletin  (1). 

—  M.  le  chanoine  Cochard  signale  un  article  du  journal  Y  Indé- 
pendant de  Montargis,  sur  une  inscription  trouvée  dans  l'enclos 
Saint-Dominique,  à  la  porte  de  Montargis.  Il  se  charge  de  rédiger,  à 
ce  sujet,  une  note  qui  sera  insérée  dans  l'un  des  prochains  Bulletins. 


Séance  du  29  mai  1896. 

Présidence  de  Ma""  Desnoyers. 

M.  Henri  Tausin,  de  Saint-Quentin,  demande  à  la  Société  de  lui 
envoyer  des  détails  sur  les  devises  d'Orléans  et  de  Gien,  pour  figurer 
dans  un  livre  qu'il  prépare  sur  les  devises  des  principales  villes  de 
France.  M.  Herluison  veut  bien  se  charger  de  répondre  à  M.  Tausin. 

—  Ms""  Desnoyers  lit  un  travail  sur  deux  pièces  qu'il  vient  d'obtenir 
pour  le  musée  de  Jeanne  d'Arc  et  qui  en  seront  l'un  des  principaux 
ornements  :  Un  autographe  du  pape  Calixte  HI,  le  même  qui  ordonna 
la  révision  du  procès  de  Jeanne  d'Arc  ;  et  une  statue  authentique  de 
Dunois.  Ce  travail  est  renvoyé  à  la  Commission  des  publications. 

—  M.  Herluison  est  prié  de  donner  à  la  Société,  au  lieu  et  place 
de  notre  regretté  collègue,  M.  Tranchau,  qui  s'en  était  charge,  une 

(1)  Voir  p.  '264. 


—  250  — 

analyse  d'un  travail  de  M.  Blondel,  notaire  à  Beaugency,  sur  des 
marchés  passes,  à  Beaugency,  avec  des  artistes  peintres  verriers,  au 
cours  des  xv«  xvi'  et  xvii^  siècles,  marchés  recueillis  par  M.  Adam, 
ancien  instituteur  de  Tavers. 


Séance  du  vendredi  12  juin  1896. 

Présidence  de  M.  Vignat,  président. 

Hommage  est  fait  à  la  Société  : 

Par  MM.  lierluison  et  Paul  Leroy,  de  la  brochure  intitulée  :  Frère 
Sébastien  de  Saint- Aignan,  de  l'ordre  des  Carmes,  architecte,  dont 
ils  sont  les  auteurs. 

Des  remerciements  sont  votés  aux  donateurs. 

—  M.  le  Président  donne  communication  d'une  lettre  du  Direc- 
teur des  Beaux-Arts,  annonçant  que  la  21«  session  des  Sociétés  des 
Beaux-Arts  des  départements  s'ouvrira,  le  20  avril  1897,  à  l'École 
des  Beaux- Arts.  Les  mémoires  devront  être  adressés  avant  le  l^r  fé- 
vrier 4897. 

—  Les  Bulletins  des  3°  et  4^  trimestres  1895  sont  déposés  sur  le 
Bureau  de  M.  le  Président  et  seront  envoyés  à  domicile. 

—  La  Société  décide  qu'il  y  a  lieu  de  pourvoir  à  la  place  laissée 
vacante,  parmi  ses  membres  titulaires  résidants,  par  la  mort  de 
M.  Tranchau.  Il  sera  fait  mention  de  cette  décision  dans  les  journaux 
de  la  localité. 

—  M.  le  Président  fait  connaître  que,  conformément  à  la  décision 
de  la  Société  du  24  mai  1895,  le  Bureau  s'est  réuni  pour  conférer  au 
sujet  de  la  plaque  commémorative  des  bienfaiteurs  de  notre  Société. 
MM.  Dusserre  et  Guerrier  ont  bien  voulu  prêter  leur  concours.  Il  est 
proposé,  en  principe,  de  n'inscrire  sur  celte  plaque  que  les  noms  des 
personnes  ayant  fait  à  la  Société  un  don  d'une  valeur  égale  ou  supé- 
rieure à  1.000  francs.  Ces  personnes  sont  au  nombre  de  cinq.  Cette 


—  257  — 

proposition  est  adoptée.  Les  questions  de  détail  seront  soumises,  ulté- 
rieurement, à  la  Société. 

—  M.  Baguenault  de  Puchesse  est  élu  membre  de  la  Commission 
de  la  bibliothèque,  en  remplacement  de  M.  Tranchau  qui  avait  été 
nommé,  pour  trois  ans,  à  la  dernière  séance  de  décembre  1894. 

—  M.  Guerrier  lit  le  commencement  de  son  travail  sur  notre  re- 
gretté collègue  M.  Tranchau. 


Séance  du  vendredi  26  juin  1896. 
Présidence  de  M.  Vignat,  président. 

M.  le  Président  donne  communication  à  la  Société  des  ouvrages 
reçus  depuis  la  dernière  séance  ;  il  lit  notamment  : 

—  La  circulaire  du  Ministère  de  l'Instruction  publique  et  des  Beaux- 
Arts  annonçant  le  Congrès  des  Sociétés  savantes  à  la  Sorbonne  pour 
le  '20  avril  1897.  Selon  l'usage,  le  programme  sera  inséré  au  Bul- 
letin (1),  et  des  exemplaires  en  sont  déposés  au  Bureau. 

—  Une  lettre  de  M.  Transon,  maire  d'Orléans,  remerciant  la  So- 
ciété de  l'envoi  à  lui  adressé  de  l'ouvrage  de  M.  Collin  sur  Les  ponts 
d'Orléans. 

« 

Il  est  fait  hommage  : 

Par  M.  Germain  de  Maidy,  d'une  brochure  intitulée  :  Grands  et 
petits  chevaux  de  Lorraine. 

Par  M"""  la  comtesse  Amicie  de  Villaret,  de  sa  brochure  :  Les  dé- 
mêlés des  comtes  de  Blois  et  des  vicomtes  de  Châteaudun  au  XIV° 
siècle. 

Des  remerciements  sont  votés  aux  donateurs. 

(1)  Voir  page  267. 


—  '258  - 

—  M.  le  Président  énumère  ensuite  les  distinctions  accordées,  ré- 
cemment, à  trois  des  membres  de  la  Société  :  M.  Paul  Charpentier, 
nommé  chevalier  de  l'Ordre  de  Saint  Grégoire-le-Grand.  M.  le  comte 
Baguenault  de  Puchesse,  chargé,  par  arrêté  du  Minisire  de  l'Instruc- 
tion publique,  en  date  du  5  juin  189G,  de  la  publication  des  lettres 
de  Catheriiie  de  Médicis,  dans  la  collection  des  documents  inédits  pour 
servir  à  l'Histoire  de  France.  M.  le  chanoine  Cochard  dont  l'ouvrage, 
La  Juiverie  d'Orléans,  a  obtenu  une  mention  honorable  de  l'Académie 
des  Inscriptions  et  Belles-Lettres,  le  12  juin  1896. 

—  M.  le  Président  annonce  la  mort  de  M.  Eugène  de  Rozière, 
inspecteur  général  des  archives  départementales ,  sénateur  de  la 
Lozère,  membre  honoraire  élu  de  la  Société. 

Présentations  : 

Par  MM.  Herluison,  Desnoyers  et  Basseville,  de  M.  Charles  Germain, 
de  Blois,  en  qualité  de  membre  correspondant;  par  MM.  Louis  Jarry, 
Eugène  Jarry  et  Paul  Charpentier,  de  M.  l'abbé  Pierre  lauch,  en  qua- 
lité de  membre  titulaire  résidant,  à  la  place  de  M.  Tranchau  décédé. 
M.  Basseville  annonce  le  maintien,  pour  cette  même  place,  de  la  candi- 
dature de  M.  Breton.  M.  Herluison  fait  la  même  déclaration  au  nom 
de  M.  PaulÉlie  Fougeron. 

—  M.  Guillon  lit,  ensuite,  une  notice  qu'il  a  écrite  sur  la  découverte 
faite  récemment  dans  la  Loire,  près  des  piles  de  l'ancien  pont,  d'une 
pierre  sculptée  représentant  une  tête  de  Vierge  couronnée.  Il  fait 
hommage  de  cette  tête  à  la  Société  qui  la  déposera  au  musée  ar- 
chéologique. L'insertion  de  cette  notice  au  Bulletin  est  votée  (1);  et  la 
Société  remercie  M.  Guillon  de  son  don  généreux. 

—  M.  Guerrier  continue  et  termine  la  lecture  de  sa  notice  nécro- 
logique sur  M.  Tranchau.  L'impression  de  cette  notice  au  Bulletin 
est  votée  (2). 


(1)  Voir  page  282. 

(2)  Voir  page  285. 


—  259  — 


CONGRÈS  DES  SOCIÉTÉS  DES  BEAUX-ARTS 

DES   DÉPARTEMENTS 


Le  7  avril  dernier  s'est  ouverte,  à  l'École  des  Beaux- Arts,  la 
20^  réunion  des  Sociétés  des  Beaux-Arts  des  départements.  Les 
séances  ont  été  successivement  présidées  par  MM.  Henry 
Havard,  inspecteur  général  des  Beaux- Arts  ;  Edouard  Garnier, 
conservateur  du  Musée  céramique  de  Sèvres,  notre  compatriote  ; 
A.  Kaempfen,  directeur  des  Musées  nationaux,  et  J.  Guifîrey, 
conservateur  de  la  Manufacture  nationale  des  Gobelins. 

Une  cinquantaine  de  mémoires  ont  été  présentés,  notam- 
ment par  MM.  G.  Vignat,  notre  président  ;  Herluison,  corres- 
pondant du  ministère  des  Beaux-Arts,  et  Paul  Leroy,  secrétaire 
de  la  Société  des  Amis  des  Arts  d'Orléans. 

M.  Henry  Jouin,  dans  un  rapport  substantiel  et  plein  d'hu- 
mour, a  examiné  chaque  travail  et  rattaché  par  des  liaisons 
heureuses  les  différentes  études  dont  il  a  rendu  compte.  Ce 
persévérant  érudit  est  Secrétaire  de  l'École  des  Beaux-Arts  et 
membre  de  notre  Société,  c'est  un  double  titre  à  l'insertion 
dans  nos  bulletins  des  passages  bienveillants  qu'il  consacre  à  nos 
collègues  dans  ses  savants  rapports  des  19"  et  20''  sessions  des 
Congrès  artistiques  tenus  à  Paris  en  1895  et  1896. 

RAPPORT  DE  1895. 

«  Justiniana  "Van  Dyck  n'a  pas  eu,  parmi  les  ûlles  d'artistes,  le 
privilège  de  la  piété  filiale.  M.  Herluison,  correspondant  du  Go- 
mité  à  Orléans,  a  découvert  une  liasse  de  pièces  inédites  pro- 


—  260  — 

venant  de  la  succession  de  M"^^  de  Feuquières,  née  Catherine 
Mignard.  Au  nombre  de  ces  pièces  se  trouve  une  lettre  du  con- 
trôleur général  Desmarets,  datée  du  41  juin  1697  et  concernant 
le  tombeau  monumental  érigé  à  Mignard  dans  l'église  des  Jaco- 
bins. On  sait  que  ce  tombeau  fut  commandé  par  la  comtesse  de 
Feuquières.  D'autre  part,  une  quittance  donnée  par  J.  Guérin  à 
la  fille  de  Mignard,  en  1730,  établit  qu'elle  a  payé,  selon  son 
engagement,  une  somme  de  300  livres  après  l'impression  de  la 
Vie  de  son  père.  Il  s'agit  ici  de  l'ouvrage  de  l'abbé  de  Monville 
que  Fontanelle  avait  lu  en  manuscrit  «  par  ordre  de  Ms^  le 
garde  des  sceaux  »  et  dont  il  avait  approuvé  la  mise  sous  presse 
le  25  août  1729.  Une  autre  pièce  a  trait  à  l'acquisition,  par  le 
sieur  Bavasse   de  Saint-Amarand,   d'un  hôtel  appartenant  à 
Mme  (Je  Feuquières  et  dans  lequel  se  trouvaient  de  nombreux 
tableaux.  M.  Herluison  n'hésite  pas  à  admettre  que  la  majeure 
partie  de  ces  peintures  devaient  être  de  Pierre  Mignard.   Nous 
pensons  comme  lui.  Le  délicat,  dans  la  circonstance,  c'est  de 
statuer  sur  des  toiles  que  nous  ne  pouvons  ressaisir.  L'indica- 
tion des  sujets  traités  est  un  premier  jalon.  Le  culte  filial  de 
Catherine  Mignard  pour  son  père  ne  laisse  pas  place  au  doute 
sur  le  soin  que  dut  prendre  cette  femme  de  cœur  de  s'entourer 
des  œuvres  du  maître  dont  elle  avait  porté  le  nom.  Sa  statue 
par  Le  Moyne  décora  le  monument  de  l'église  des   Jacobins. 
Elle  est  de  nos  jours  à  l'église  Saint-Roch,  dans  une  attitude 
désolée,  aux  pieds  du  Christ  admirable  de  Michel  Anguier.  » 

«  Un  Français,  un  peintre  provincial,  qui  reçoit  officiellement 
le  titre  de  citoyen  et  de  sénateur  romain  au  XVIe  siècle,  c'est 
assurément  un  honneur  des  plus  rares.  Interrogez  M.  Jarry, 
correspondant  du  Comité  à  Orléans,  il  vous  dira  que  Robert 
Le  Voyer,  son  compatriote,  bénéficia  de  ces  appellations  pom- 
peuses. Qu'avait  donc  fait  cet  artiste  pour  mériter  tant  de  bien- 
veillance de  la  part  des  patriciens  et  des  magistrats  municipaux 
de  la  ville  éternelle?  Il  avait  reporté  sur  sa  toile  le  Jugement 
dernier  de  Michel- Ange,  peint  au  palais  Farnèse.  Marcello 
Venusti,  en  1549,  s'était  acquitté  d'une  tâche  de  même  nature 


—  261  — 

sur  l'ordre  de  Paul  III.  Sa  copie  est  à  Naples.  Robert  Le  Voyer 
peignit  sa  toile  en  4570.  Son  œuvre  est  à  Montpellier,  La  men- 
tion des  lettres  de  citoyen  et  de  sénateur  romain  accordées  à 
Le  Voyer  a  été  découverte  par  M.  Jarry,  dans  un  recueil  ma- 
nuscrit du  XVIIP  siècle.  La  date  précise  de  ces  lettres  n'est  pas 
indiquée,  mais  le  motif  de  la  distinction  se  trouve  expressément 
stipulé.  C'est  la  copie  du  Jugement  dernier  qui  valut  au  peintre 
Orléanais  d'être  acclamé  citoyen  romain.  Je  présume  que 
Le  Voyer  dut  peindre  d'autres  compositions.  Il  fut  peut-être  en 
son  temps  un  maître  de  valeur.  Bertolotti,  dans  ses  Artistes 
français  à  Rome  du  XV  au  XVIII^  siècle,  omet  de  signaler 
le  client  de  M,  Jarry.  Mais  le  malheur  est  réparable.  Si  les 
livres  connus  étaient  sans  lacunes,  notre  tâche  de  fureteurs 
n'aurait  plus  de  raison.  Je  gagerais  que  Le  Voyer,  poursuivi 
par  l'érudition  persévérante  de  notre  confrère,  aura  bientôt  sa 
statue  en  pied,  de  belle  grandeur,  dans  le  panthéon  des  maîtres 
provinciaux.  » 

RAPPORT    DE    1896. 

«  M.  Vignat,  président  de  la  Société  historique  et  archéologique 
de  l'Orléanais,  nous  retient  sur  le  seuil  de  la  cathédrale  d'Or- 
léans. Il  appelle  notre  attention  sur  les  portes  du  transept.  Elles 
datent  de  1693.  L'intérêt  qu'elles  présentent  est  sérieux.  Alors 
que  l'édifice  est  de  style  gothique,  les  deux  portes  principales 
du  transept  sont  décorées  de  colonnes  de  l'ordre  corinthien  et 
surmontées  de  frontons  triangulaires.  Il  y  a  des  anachronismes 
instructifs.  Jean  Fibardel,  menuisier  de  talent,  qui  obtint  par 
adjudication  du  7  mai  1693,  au  prix  de  3,560  livres  tournois, 
la  commande  de  ces  portes,  n'a  point  agi  par  caprice.  H  est  de 
son  époque.  En  ce  temps-là,  les  études  archéologiques  n'avaient 
pas  le  caractère  qu'elles  ont  aujourd'hui.  L'unité  d'un  monu- 
ment importait  peu.  Chacun  travaillait  selon  son  inspiration 
personnelle,  inscrivait  son  nom  sur  son  travail  et  gravait  un 
millésime.  Nous  y  mettons  plus  de  goût.  Mais  ne  faisons  pas 
un  crime  à  nos  devanciers  de  n'avoir  pas  soupçonné  nos  préoc- 


—  2012  — 

cupations  esthétiques.  Observées  isolément,  les  portes  du  tran- 
sept de  la  cathédrale  d'Orléans  sont  décorées  avec  un  rare 
talent.  Des  guirlandes,  des  arabesques,  des  branchages  sculptés 
enlèvent  aux  panneaux  ce  qu'ils  auraient  de  massif  et  de  mono- 
tone sans  ces  agréments.  Toutefois,  entendons-nous  ;  Fibardel 
fit  la  menuiserie  et  non  les  sculptures.  Quel  fut  l'ornemaniste 
dont  le  ciseau  a  si  bien  assoupli  le  bois  ?  M.  Vignat  ne  peut  le 
dire  encore.  Mais  nous  lui  ferons  crédit  d'une  année,  et  à  la 
session  prochaine  il  nommera  devant  vous,  n'en  doutez  pas, 
l'artiste  Orléanais  qui,  jusqu'ici,  se  dérobe  à  ses  recherches. 

Un  financier  du  siècle  de  Louis  XIV  se  plaignait,  avec  raison 
sans  doute,  de  ne  recevoir  que  des  visites  intéressées.  «  Il  n'y  a, 
disait-il,  que  ma  nièce  Pauline  qui  sache  m'approcher  sans  re- 
garder dans  mes  poches,  n  Je  n'ose  espérer  que  MM.  Herluison 
et  Paul  Leroy,  de  la  Société  des  Amis  des  Arts  d'Or- 
léans, aient  observé  la  réserve  de  la  nièce  du  financier  lorsqu'ils 
sont  entrés  chez  l'arcbitecte  Delagardette.  D'abord  ils  étaient 
deux  et  la  discrétion  que  l'on  s'imposerait  volontiers  n'est  pas 
toujours  gardée  par  le  voisin.  Ensuite  ils  étaient  friands  de  sa- 
tisfaire votre  curiosité.  Ils  savaient  d'avance  votre  soif  de  tout 
connaître.  Et,  ce  ne  sont  pas  seulement  les  poches,  mais  les 
tiroirs  de  l'artiste  qu'ils  ont  inventoriés.  Aussi  ne  reste-t-il  plus 
rien  à  dire  sur  le  compte  de  ce  lauréat  du  grand  prix  d'archi- 
tecture en  1791  qui,  trois  ans  plus  tard,  obtenait  au  concours 
la  faveur  d'ériger  à  Orléans  une  «  Sainte-Montagne  ».  Déno- 
mination bizarre  pour  l'époque.  Monument  plus  bizarre  encore, 
dont  le  devis  s'élevait  à  180,000  livres.  La  «  Sainte-Montagne  », 
couverte  d'arbres  symboliques,  devait  être  le  piédestal  constitu- 
tionnel et  gigantesque  d'une  statue  colossale  de  la  «  Liberté  ». 
Delagardette  se  mit  à  l'œuvre.  Tailleurs  de  pierre,  maçons,  ter- 
rassiers bouleversèrent  le  sol.  Puis,  l'argent  manqua.  Et  Dela- 
gardette abandonnant  sa  tâche  vint  à  Paris.  En  1799,  il  débute 
brillamment  comme  publiciste  et  comme  archéologue,  par  son 
ouvrage  :  les  Ruines  de  Pœstum  ou  de  Posidania  mesurées  et 
dessinées  sur  les  lieux.  Quatre  ans  plus  tard  il  publie  Nou- 


—  263  — 

velles  règles  pour  la  pratique  du  dessin  et  du  lavis  de  l'archi- 
tecture civile  et  militaire.  MM.  Herluison  et  Leroy  le  pour- 
suivent à  Toulon  et  à  Montpellier,  ce  que  Lance  n'avait  pas  su 
faire.  Ils  nous  racontent  ensuite  la  fin  prématurée  de  Delagar- 
dette  qui  vint  mourir,  âgé  de  quarante-cinq  ans,  à  Orléans.  Il 
convenait  donc  que  des  Orléanais  prissent  le  soin  de  mettre  en 
lumière  la  figure  studieuse  d'un  artiste  que  la  tombe,  à  défaut 
du  berceau,  à  fait  leur  compatriote.  » 

H.  HEBLUISON. 


—  2()4  — 


NOTE 

SUR   LES  IMPRIMEURS  &   LES   LIBRAIRES 

DU    DÉPARTEMENT    DE    LA    VIENNE 


M.  de  la  Bouralière,  de  Poitiers,  membre  du  Congrès  archéo- 
logique d'Orléans,  en  1894,  a  eu  l'amabilité  d'oflrir  à  notre 
Société  un  exemplaire  de  son  travail  sur  les  impinmeurs  et  les 
libraires  du  dcparteme7it  de  la  Vienne  {hors  Poitiers). 

Cette  étude,  malgré  son  intérêt  tout  local,  se  rattache  par  un 
point  à  l'Orléanais.  A  l'exposition  du  «  Livre  »,  organisée  en 
1884  par  la  Société  archéologique  de  l'Orléanais,  se  trouvait 
un  volume  fort  rare,  appartenant  à  M.  Herluison,  notre  collègue  : 
La  sauvegarde  des  Rois,  par  David  Home,  imprimé  à  Jargeau, 
en  1616,  par  Quentin-Maréchal. 

M.  de  la  Bouralière  a  retrouvé  ce  même  Quentin-Maréchal 
établi  plus  tard  en  Poitou,  où  il  a  fourni  une  longue  carrière 
typographique,  et  fait  souche  d'une  dynastie  d'imprimeurs.  De 
là,  l'intérêt  particulier  que  mérite  la  publication  de  l'érudit  Poi- 
tevin . 

De  plus,  M.  de  la  Bouralière  nous  signale  un  libraire  du 
XV^  siècle,  qui  n'a  pas  été  cité  dans  les  Recherches  sur  les 
Imitrimeurs  et  Libraires  d'Orléans,  par  M.  H.  Herluison 
(18G8j.  Il  s'agit  de  Pierre  Minart,  libraire  de  l'Université 
de  lois  d'Orléans,  en  1478  :  il  est  parlé  de  lui  dans  une 
pièce  comprise  dans  divers  extraits  d'ordonnances,  impri- 
més à  la  suite  de  quelques  édilioas  du  Coutumier  du  Poitou, 
des  premières  années  du  XVP  siècle. 


—  265  — 

Voici  cette  pièce,  dont  nous  devons  la  copie  à  notre  obligeant 
correspondant  : 

«  Le  tiers  iour  de  juillet  mil.  cccc.lxxviii,  fut  dit  par  arrest 
des  generaulx  a  Paris  bien  iuge  et  mal  appelle  en  certaine  cause 
dappel  pendant  pardevant  eulx  entre  la  ville  dorleans  appellant 
des  esluz  aud.  lieu  dune  partie,  et  maistre  Pierre  Minart libraire 
de  l'université  dorleans  intime  daultre.  Et  estoit  question,  entre 
lesd.  parties  sur  ce  que  les  collecteurs  avoient  fait  adiourner 
ledit  Minart  parce  qu'il  ne  vouloit  payer  le  taux  de  certaine 
taille  mise  sus  par  le  roy.  Et  quil  ne  vouloit  garnir  en  ensuyvant 
lettres  royaux  obtenues  par  la  ville  adroissans  aux  esleuz  par 
lesquelles  estoit  mande  contraindre  a  payer  exemptz  et  non 
exemptz.  Et  en  cas  dopposition  garnison  preallablement  faicte 
auquel  commandement  led.  Minart  sestoit  oppose  et  auoit  este 
adiourne  par  devant  lesdils  esleuz  et  fut  tant  procède  en  cause 
que  environ  le  (1)         iour  de  (2)  fut  dit  que  led.  Minart 

ne  garniroit  point,  dont,  la  ville  quant  elle  sceut  la  sentence  en 
appella,  etc.  » 

(Extrait  du  Coustumier  de  Poictou,  imprimé  à  Poitiers  l'an 
1508  par  Jeliande  Marnef,  dit  du  Liège.). 

Pour  copie  conforme. 
A.  DE  LA  BOURALIÈRE. 

(1,  2.)  Dates  laissées  en  blanc  dans  le  volume. 


—  267  — 


PRO&RÀMME 


DU 


CONGRES    DES    SOCIÉTÉS   SAVANTES 
A  LA  SORBONNE  EN  1897 


SECTION  D'HISTOIRE  ET  DE  PHILOLOGIE. 

l»  Déterminer  les  systèmes  suivis  dans  les  différentes  pro- 
vinces pour  le  changement  du  millésime  de  l'année  de  l'incar- 
nation ;  s'attacher  à  l'examen  des  séries  d'actes  émanés  d'une 
même  chancellerie  ou  d'une  même  juridiction.  Indiquer  autant 
que  possible  l'époque  à  laquelle  chaque  usage  a  disparu. 

2"  Établir  la  chronologie  des  fonctionnaires  ou  dignitaires 
civils  ou  ecclésiastiques,  dont  il  n'existe  pas  de  listes  suffisam- 
ment exactes. 

Dans  ces  études,  on  devrait  se  préoccuper  de  l'utilité  des  listes 
pour  fixer  la  chronologie  des  documents  dépourvus  de  date  et 
pour  identifier  les  personnages  qui  sont  simplemont  indiqués 
dans  les  documents  par  le  titre  de  leurs  fonctions. 

3"  Signaler,  dans  les  archives  et  bibliothèques,  les  pièces 
manuscrites  ou  les  imprimés  rares  qui  contiennent  des  textes 
inédits  ou  peu  connus  de  chartes  de  communes  ou  de  cou- 
tumes. 

Communiquer,  s'il  y  a  lieu,  des  reprorluctions  photographiques. 
Mettre,  dans  tous  les  cas,  à  la  disposition  du  Coniilé  une  copie  du 

TOME  XI-  —  iu;lietin  N"t58.  i8 


—  268  — 

document,  coUationnée  et  toute  prépaiée  pour  l'inipretision, 
selon  les  lègles  qui  ont  été  prescrites  aux  correspondants,  avec 
une  courte  note  indiquant  la  date  certaine  ou  probable  du 
document,  les  circonstances  dans  lesquelles  il  a  été  rédigé, 
celles  des  dispositions  qui  s'écartent  du  droit  consigné  dans  les 
textes  analogues  de  la  même  région,  les  noms  modernes  et  la 
situation  des  localités  mentionnées,  etc. 

4"  Indiquer  les  archives  particulières  renfermant  des  corres- 
pondances ou  des  documents  relatifs  à  l'histoire  politique,  admi- 
nistrative, diplomatique  ou  militaire  de  la  France. 

5"  Rechercher  à  quelle  époque,  selon  les  lieux,  les  idiomes 
vulgaires  se  sont  substitués  au  latin  dans  la  rédaction  des  docu- 
ments administratifs. 

Dépouiller  systématiquement  les  fonds  d'archives  appartenant  à 
une  localité  ou  à  une  circonscription  nettement  hmitée,  dans 
lesquels  on  peut  constater  la  susbtitution  de  la  langue  vulgaire 
au  latin,  comme  comptes  administratifs,  actes  et  sentences 
judiciaires,  délibérations  municipales,  minutes  notariales  ou 
autres  documents  officiels.  Établir  à  quelle  date  la  substitution 
s'est  opérée  dans  ces  diverses  catégories  de  pièces.  Distinguer 
aussi  entre  l'emploi  de  l'idiome  local  et  celui  du  français, 
et  fixer  à  quelle  date  le  second  a  remplaqé  le  premier.  Dans 
les  territoires  qui  ont  appartenu  successivement  à  des  États 
différents,  indiquer  la  corrélation  ou  l'absence  de  corrélation 
entre  les  idiomes  employés  et  les  régimes  politiques. 

6"  Faire  connaître  les  divertissements  publics  ayant  un  carac- 
tère de  périodicité  régulière  et  se  rattachant  à  des  coutumes 
anciennes,  religieuses  ou  profanes  ;  rechercher  de  préférence 
ceux  qui  sont  particuliers  à  une  région,  et  indiquer  quelles 
différences  ou  quelles  analogies  ils  présentent  avec  les  jeux  ayant 
existé  ou  subsistant  encore  dans  d'autres  parties  de  la  France. 

7"  Étudier  quels  ont  été  les  noms  de  baptême  usités,  suivant 
les  époques,  dans  une  localité  ou  dans  une  région  ;  en  dormer, 
autant  que  possible,  la  forme  exacte  ;  rechercher  quelles  peuvent 
avoir  été  l'origine  et  la  cause  de  la  vogue  plus  ou  moins  longue 
de  ces  différents  noms. 


—  iiOJ  — 

Dépouiller  les  registres  paroissiaux,  les  minutes  des  notaires,  les 
registres  des  municipalités,  les  actes  d'assemblée,  les  cadastres, 
ou  tout  autre  fonds  d'archives  suffisamment  abondant,  en  éta- 
blissant, pour  chaque  époque,  la  proportion  numérique  des 
divers  noms,  celle  des  noms  simples,  doubles  et  multiples, 
celles  des  noms  empruntés  au  patron  de  la  paroisse,  aux 
autres  saints  du  diocèse,  au  pays  lui-même,  aux  familles  prin- 
cières  ou  seigneuriales  de  la  région,  aux  courants  d'opinion 
politique,  aux  modes  littéraires,  aux  souvenirs  patriotiques. 
Rechercher  dans  quelle  proportion  ont  été  suivis,  selon  les 
époques,  les  divers  usages  consistant  à  donner  à  l'enfant  le 
nom  du  parrain  ou  celui  de  la  marraine,  celui  d'un  ascen- 
dant, etc.  Pour  les  noms  particuliers  à  une  région  et  peu 
connus  ailleurs,  indiquer  exactement  les  formes  en  langue 
vulgaire  et  en  latin.  Pour  les  noms  pris  en  dehors  de  la 
région,  indiquer  les  différentes  modifications  de  forme  et  cher- 
cher l'origine. 

8'^  Étudier  les  origines  et  l'histoire  des  anciens  ateliers  typo- 
graphiques en  France. 

Faire  connaître  les  pièces  d'archives,  mentions  historiques  ou 
anciens  imprimés  qui  peuvent  jeter  un  jour  nouveau  sur  la 
date  de  l'établissement  de  l'imprimerie  dans  chaque  viile  de 
France,  sur  les  migrations  des  premiers  typographes  et  sur  les 
productions  sorties  de  chaque  atelier. 

9"  Rechercher  les  documents  relatifs  à  l'histoire  de  la  marine 
française. 

Dépouiller  particulièrement  les  archives  notariales  des  villes 
maritimes,  les  archives  des  chambres  de  commerce  ou  d'autres 
dépôts  pouvant  contenir  des  coiTespondances  et  des  actes 
relatifs  à  la  marine  royale  ou  à  la  marine  marchande  ou 
privée. 

10''  Recueillir  les  renseignements  qui  peuvent  jeter  de  la 
lumière  sur  l'état  du  théâtre  el  sur  la  vie  dos  comédiens  en  pro- 
vince depuis  la  Renaissance. 

11'' Établir  comment  se  faisait  le  transport  des  correspondances 
avant  le  règne  de  Louis  XIV  et  comment  les  nouvelles  poli- 


—  '270  — 

tiques  et  autres,  de  la  France  et  de  l'étranger,  se  répandaient 
dans  les  différentes  parties  du  royaume,  du  XV^  au  XVII^  siècle, 

12°  Discuter  les  éléments  de  contrôle  nécessaires  pour 
employer  les  mémoires  historiques  composés  par  différents 
personnages  ou  attribués  à  ces  personnages. 

13"  Recueillir  les  indications  sur  les  mesures  prises  avant 
le  XVIIP  siècle  pour  la  construction  et  l'entretien  des  routes. 

14°  Rechercher,  d'après  un  ou  plusieurs  exemples  particu- 
liers, comment  furent  organisées  et  comment  fonctionnèrent 
les  assemblées  municipales  établies  conformément  à  l'édit  de 
juin  1787. 

15"  Étudier,  dans  une  circonscription  électorale  de  1789, 
bailliage,  sénéchaussée  ou  ville,  la  convocation  des  États  géné- 
raux, les  élections  et  les  cahiers. 

16°  Étudier  les  délibérations  d'une  ou  de  plusieurs  munici- 
palités rurales  pendant  la  Révolution,  en  mettant  particulière- 
ment en  lumière  ce  qui  intéresse  l'histoire  générale. 

17"  Étudier,  dans  un  département,  dans  un  district  ou  dans 
une  commune,  le  fonctionnement  du  gouvernement  révolution- 
naire institué  par  la  loi  du  14  fi'imaire  an  ii. 

18^^  Etudier,  dans  un  département  ou  dans  un  canton,  le 
fonctionnement  du  régime  de  la  séparation  de  l'Église  et  de 
l'État  sous  le  Directoire  et  sous  le  Consulat  jusqu'au  Con- 
cordat. 


SECTION   D'ARCHEOLOGIE 

I.  —  ARC1IÉ0L(3GIE  PRÉHISTORIQUE. 

i°  Compléter  la  liste  des  monuments  mégalithiques  relevés 
dans  chaque  département. 

Deux  listes  de  ces  documenls  ont  déjà  été  dressées,  la  première 
par  la  Commission  de  topographie  des  Gaules  (Al.  Bei'trand, 
Archéologie  celtique  et  gauloise,  2«  édit.,  p.  430),  la  seconde 


—  271  — 

par  la  Société  d'anthropologie  (Bulletin  de  la  Société,  1880, 
p,  64).  Prendre  ces  relevés  pour  base  des  recherclies  nou- 
velles. 

2°  Dresser  entièrement  la  liste  des  monuments  mégalithiques, 
par  régions,  pour  les  colonies  françaises,  en  particulier  pour 
l'Afrique  et  Madagascar. 

3°  Faire,  pour  chaque  département,  un  relevé  des  sépultures 
préromaines  en  les  divisant  en  deux  catégories  :  sépultures  par 
inhumation,  sépultures  par  incinération. 

4°  Signaler  dans  chaque  arrondissement  les  monnaies  gau- 
loises qu'on  y  recueille  dispersées  isolément  sur  le  sol. 

Il  importe  de  relever  et  de  décrire  non  seulement  les  pièces  rares 
ou  inédites,  mais  surtout  celles  qui  sont  communes,  et  qu'on 
connaît  par  des  exemplaires  déjà  publiés  ou  conservés  dans  les 
musées  et  les  collections.  C'est  en  signalant  les  pièces  qu'on 
trouve  plus  abondamment  et  plus  particulièrement  dans  telle 
ou  telle  région  ou  localité,  qu'on  parviendra  à  fixer  et  à  préciser 
l'attribution  de  nombreux  groupes  de  monnaies  gauloises  qu'on 
hésite  à  donner  à  des  peuples  voisins  et  dont  l'origine  est 
encore  plus  ou  moins  incertaine.  Ce  relevé,  fait  avec  soin  dans 
tous  les  départements,  permettrait  de  dresser  définitivement  la 
carte  numismatique  de  la  Gaule. 

II.  —  ARCHÉOLOGIE  ROMAINE. 

5"  Rechercher  les  sarcophages  ou  fragments  de  sarcophages 
sculptés,  d'origine  chrétienne  ou  païenne,  non  encore  signalés, 
qui  peuvent  exister  dans  des  collections  publiques  ou  dans  des 
propriétés  particulières. 

6"  Signaler  en  France  et  dans  l'Afrique  française  les  mo- 
saïques antiques  ou  du  moyen  âge  non  relevées  jusqu'à  cette 
heure  et  dont  on  possède  soit  les  originaux,  soit  d'anciens 
dessins. 

1"  Relever  les  documents  épigraphiques  ou  archéologiques 
(statues,  statuettes,  bas-reliefs,  bronzes,  ustensiles,  etc.)  qui 
sont  signalés  dans  des  livres  ou  des  manuscrits  comme  existant 


272  — 

dans  une  collection  publique  ou  privée  et  dont  la  trace  est 
aujourd'hui  perdue. 

8»  Signaler  en  France  ou  en  Afrique  les  découvertes  récentes 
de  constructions  d'époque  romaine  (temples,  théâtres,  villas, 
fermes,  édifices  militaires,  etc.). 

00  Rechercher  les  centres  de  fabrication  de  la  céramique 
dans  la  Gaule  et  dans  l'Afrique  ancienne  ;  voir  si  les  anciens 
établissements  de  potiers  n'ont  pas  survécu  à  l'époque  antique 
et  persisté  à  travers  le  moyen  âge. 

10°  Étudier  les  pierres  gravées  inédites  qui  se  trouvent,  en 
France,  dans  les  musées  ou  les  collections  particulières.  En 
faire  connaître  les  sujets,  les  inscriptions,  les  dimensions  et  la 
matière.  Comprendre  dans  ces  relevés  les  pâles  de  verre 
antique,   qui   étaient   des   reproductions  des   pierres   gravées. 

Étendre  cette  recherche  au  moyen  âge  et  à  la  Renaissance. 
Cette  étude  devra  être  accompagnée  des  empreintes  des  pierres 
gravées  de  préférence  à   des  dessins  ou  à  des  images  quel- 
conques. 

in.  —  ARCHÉOLOGIE  DU  MOYEN  AGE. 

41"  Signaler,  par  département,  les  sources  ou  les  fontaines 
qui  ont  été  au  moyen  âge  ou  sont  encore  de  nos  jours  un  objet 
de  dévotion  ou  un  lieu  de  pèlerinage.  Indiquer  le  saint  sous  le 
vocable  duquel  elles  sont  placées,  les  jours  et  les  cérémonies  du 
culte  qui  s'y  pratique,  etc.  Examiner  si  ces  coutumes  pieuses 
ne  sont  pas  des  survivances  antiques. 

12»  Étudier  les  monnaies  françaises  inédites  récemment 
découvertes,  qui  appartiennent  à  la  période  comprise  entre  les 
temps  mérovingiens  et  le  XVI«  siècle.  S'attacher  surtout  aux 
monnaies  féodales. 

13"  Dresser  la  liste,  avec  plans  et  dessins  à  l'appui,  des 
édifices  chrétiens  et  des  monuments  sculptés  d'une  province  ou 
d'un  département  réputés  antérieurs  à  l'an  1000. 

14°  Rechercher  les  documents  concernant  les  ateliers  moné- 
taires  de   province,   leur   fonctionnement,    leur   organisation  ; 


—  273  — 

recueillir  les  souvenirs  arché)logîques  relatifs  aux  hôtels  où  ils 
étaient  installés. 

15"  Étudier  les  caractères  qui  distinguent  les  diverses  écoles 
d'architecture  religieuse  à  l'époque  romane,  en  s'attachant  à 
mettre  en  relief  les  éléments  constitutifs  des  monuments  (plans, 
voûtes,  etc.). 

Cette  question,  pour  la  traiter  dans  son  ensemble,  suppose  une 
connaissance  générale  des  monuments  de  la  France,  qui  ne 
peut  s'acquérir  que  par  de  longues  études  et  de  nombreux 
voyages.  Aussi  n'est-ce  point  ainsi  que  le  Comité  la  comprend. 
Ce  qu'il  désire,  c'est  provoquer  des  monographies  embrassant 
une  circonscription  donnée,  par  exemple  un  département,  un 
diocèse,  un  arrondissement,  et  dans  lesquelles  on  passerait  en 
revue  les  principaux  monuments  compris  dans  cette  circons- 
cription, non  pas  en  donnant  une  description  détaillée  de  cha- 
cun d'eux,  mais  en  cherchant  à  dégager  les  éléments  caracté- 
ristiques qui  les  distinguent  et  qui  leur  donnent  un  air  de 
famille.  Ainsi,  on  s'attacherait  à  reconnaître  quel  est  le  plan  le 
plus  fréquemment  adopté  dans  la  région  ;  de  quelle  façon  la  nef 
est  habituellement  couverte  (charpente  apparente,  voûte  en 
berceau  plein  cintre  ou  brisé,  croisées  d'ogives,  coupoles)  ; 
comment  les  bas-côtés  sont  construits,  s'ils  sont  ou  non  sur- 
montés de  tribunes,  s'il  y  a  des  fenêtres  éclairant  directement 
la  nef,  ou  si  le  jour  n'entre  dans  l'église  que  par  les  fenêtres 
des  bas-côtés  ;  quelle  est  la  forme  et  la  position  des  clochers  ; 
quelle  est  la  nature  des  matériaux  employés  ;  enfin,  s'il  y  a  un 
style  d'ornementation  particulier,  si  certains  détails  d'ornement 
sont  employés  d'une  façon  caractéristique  et  constante,  etc. 

16°  Rechercher,  dans  chaque  département  ou  arrondis- 
sement, les  monuments  de  l'architecture  militaire  en  France 
aux  diverses  époques  du  moyen  âge.  Signaler  les  documents 
historiques  qui  peuvent  servir  à  en  déterminer  la  date.  Accom- 
pagner les  communications  de  ce  genre  de  dessins  et  de  plans. 

17°  Signaler,  dans  chaque  région  de  la  France,  les  centres 
de  fabrication  de  l'orfèvrerie  pendant  le  moyen  âge.  Indiquer 
les  caractères  et  tout  spécialement  les  marques  et  poinçons  qui 
permettent  d'en  distinguer  les  produits. 


—  274  — 

Il  existe  encore  dans  un  grand  nombre  d'églises,  principalement 
dans  le  Centre  et  le  Midi,  des  reliquaires,  des  croix  et  autres 
objets  d'orfèvrerie  qui  n'ont  pas  encore  été  étudiés  convena- 
blement, qui  bien  souvent  môme  n'ont  jamais  été  signalés  à 
l'attention  des  archéologues.  Il  convient  de  rechercher  ces 
objets,  d'en  dresser  des  listes  raisonnées,  d'en  retracer  l'his- 
toire, de  découvrir  où  ils  ont  été  fabriqués,  et,  en  les 
rapprochant  les  uns  des  autres,  de  reconnaître  les  caractères 
propres  aux  différents  centres  de  production  artistique  du  moyen 
âge. 

18"  Recueillir  des  documents  écrits  ou  figurés  intéressant 
l'histoire  du  costume  dans  une  région  déterminée. 

Au  moyen  âge,  il  y  avait  dans  beaucoup  de  provinces  des  usages 
spéciaux  qui  influaient  sur  les  modes.  Ce  sont  ces  particularités 
locales  qu'on  n'a  guère  étudiées  jusqu'ici.  11  serait  intéressant 
d'en  rechercher  la  trace  sur  les  monuments. 

19°  Dresser,  pour  un  département,  un  arrondissement  ou  un 
canton,  la  liste  des  objets  intéressant  l'histoire  ou  l'archéologie 
qu'il  conviendrait  de  mettre  sous  la  sauvegarde  de  la  loi  du 
30  mars  1887. 

La  loi  du  30  mars  1887  a  décidé  qu'il  serait  fait  un  classement 
des  objets  appartenant  à  l'État,  aux  communes,  aux  fabriques 
et  autres  établissements  publics,  dont  la  conservation  présente 
un  «  intérêt  national  »  au  point  de  vue  de  l'histoire  ou  de 
l'art.  La  Commission  des  monuments  historiques,  chargée  de 
faire  ce  classement,  ne  peut,  par  ses  seuls  moyens,  arriver  à 
découvrir  tous  les  objets  curieux  qui  gisent  ignorés  dans  le  fond 
de  nos  campagnes,  et  chaque  jour  l'incurie  de  ceux  qui  en  ont 
la  garde,  la  rapacité  des  brocanteurs,  le  mauvais  goût  de  gens 
zélés  mais  ignorants  font  disparaître  ou  dénaturent  les  monu- 
ments les  plus  précieux.  C'est  aux  archéologues  habitant  la 
province  à  se  faire  les  défenseurs  de  ces  richesses,  à  en  dresser 
la  liste,  à  en  apporter  des  photographies  et  des  dessins  au 
Comité,  qui  se  fera  un  devoir  de  les  publier  et  qui  sera  heureux 
de  servir  d'intermédiaire  entre  la  Commission  des  monuments 
historiques  et  les  personnes  qui  ont  souci  de  sauvegarder  cette 
part  trop  peu  connue  du  patrimoine  national. 


—  '275 


IV.  —  ARCHEOLOGIE  ORIENTALE  ET  HEBRAÏQUE. 

20°  Rechercher  les  épitaphes,  inscriptions  de  synagogues, 
graffites  en  langue  et  en  écriture  hébraïques  qui  n'ont  pas 
encore  été  signalés  ou  ont  été  imparfaitement  publiés  jusqu'à 
présent. 

21°  Rechercher  les  inscriptions  arabes,  épitaphes,  dédicaces 
de  mosquées,  légendes  de  portes,  de  minbar,  etc.,  antérieures 
à  la  conquête  turque,  qui  se  trouvent  dans  nos  colonies,  en  par- 
ticulier en  Algérie  et  en  Tunisie. 


SECTION  DES  SCIENCES  ÉCONOMIQUES  ET   SOCIALES 

1°  Serait-il  utile  d'apporter  des  modifications  aux  conditions 
et  formalités  exigées  pour  le  mariage  ?  Quelles  devraient  être 
ces  modifications  ? 

2°  Étudier  et  apprécier  les  tendances  de  la  jurisprudence  en 
matière  de  liberté  testamentaire. 

3°  Y  a-t-il  lieu  d'autoriser  la  recherche  de  la  paternité  natu- 
relle ? 

4°  Est-il  à  désirer  que  la  liberté  du  taux  de  l'intérêt  conven- 
tionnel soit  admise  en  matière  civile?  —  En  cas  d'admission 
de  la  liberté  du  taux  de  l'intérêt,  quelles  mesures  pourraient 
être  prises  pour  protéger  les  emprunteurs  ? 

5°  Y  a-t-il  lieu  de  prendre  des  mesures  pour  éviter  les  abus 
des  marchés  à  terme  et  à  livrer  ?  En  quoi  ces  mesures  devraient- 
elles  consister  ? 

6°  Examiner  les  conditions  et  les  limites  que  comporte  le 
droit  d'association,  pour  se  concilier  avec  la  liberté  individuelle 
et  l'ordre  social. 

7°  Indiquer  les  moyens  qui  pourraient  être  employés,  en 


-  276  — 

France,  dans  le  but  de  stimuler  les  efforts  de  l'initiative  privée, 
en  faveur  de  l'assistance  des  orphelins,  vieillards,  malades  et 
infirmes. 

8"  Des  origines  et  du  fonctionnement  des  associations  syndi- 
cales pour  travaux  d'assainissement  ;  exemples  particuliers 
choisis  dans  le  nord  et  le  sud-est  de  la  France. 

9°  Des  mesures  prises,  au  XYIII»  siècle,  pour  le  traitement 
des  aliénés. 

10°  Rechercher  et  mettre  en  relief  les  exemples  de  commis- 
sions extraordinaires  délivrées  aux  intendants  de  justice,  police 
et  finances,  pour  statuer,  avec  l'assistance  de  gradués,  en 
matière  criminelle,  fiscale,  etc. 

11"  Des  évocations  dans  l'ancien  Droit  et  des  conflits  d'attri- 
bution dans  le  Droit  intermédiaire. 

IS*'  Étudier  les  progrès  de  la  distinction  des  pouvoirs,  depuis 
le  XVP  siècle  jusqu'en  1789. 

13"  De  l'organisation  du  contentieux  administratif,  de  1790 
à  l'an  VIII. 

14°  Étudier,  d'après  un  exemple  particulier,  le  fonctionnement 
d'une  administration  de  district  (1790-1795). 

15o  Étudier,  dans  une  commune,  l'application  des  lois  de  la 
Révolution  sur  la  mendicité  jusqu'au  18  brumaire  an  vin. 

16'  Exposer  les  moyens  pratiques  appliqués,  de  1790  à  1799, 
par  les  administrations  locales,  pour  parvenir  à  fixer,  dans  un 
département,  le  chiffre  et  le  mouvement  de  la  popiilation,  en 
faire  connaître  les  résultats, 

17°  Esquisser  l'histoire  d'un  lycée  ou  d'un  collège  com- 
munal. 

18°  Retracer,  au  point  de  vue  économique  et  juridique,  l'his- 
toire d'une  exploitation  minière  dans  l'ancienne  France. 

19°  Étudier  le  commerce  des  métaux  précieux  et  la  circula- 
tion métallique  à  une  épopue  précise  ou  dans  une  région  déter- 
minée de  la  France,  avant  1789. 

20°  De  l'influence  que  certains  impôts  peuvent  exercer  sur 
le  développement  de  la  population. 


-    277 


SECTION  DES   SCIENCES 


1»  Étude  détaillée  d'un  gisement  fossilifère  :  espèces  qu'on  y 
rencontre,  niveaux  particuliers  qu'elles  occupent. 

2"  Minéraux  que  l'on  rencontre  dans  une  région  déterminée. 
Examen  spécial  des  gisements  de  ces  minéraux. 

3°  Description  détaillée  des  tourbières  d'une  région  particu- 
lière. Examen  de  leur  faune  et  de  leur  flore. 

4"  L'âsre  du  creusement  des  vallées  dans  les  diverses  régions 
de  la  France. 

5°  Étude  des  eaux  souterraines  et  des  sources.  Régime, 
bassin  d'alimentation,  débit,  température,  etc. 

G"  Recherche  de  documents  anciens  sur  les  observations 
météorologiques  en  France  et  sur  les  variations  des  cultures. 

70  Mode  de  distribution  topographique  des  espèces  qui 
habitent  notre  littoral. 

8°  Monographies  relatives  à  la  faune  et  à  la  flore  des  lacs 
français. 

9°  Étudier,  au  point  de  vue  de  la  pisciculture,  la  faune  des 
animaux  invertébrés  et  les  plantes  qui  se  trouvent  dans  les  eaux. 

40°  Apparitions  des  cétacés  sur  les  côtes  de  France.  Indiquer 
l'époque  et  la  durée  de  leur  séjour. 

11"  Étude  des  poissons  migrateurs. 

12°  Les  classifications  établies  depuis  les  grands  embranche- 
ments jusqu'aux  simples  espèces  sur  les  seules  données  de 
la  morphologie,  sont-elles  confirmées  ou  infirmées  par  l'ana- 
tomie  ? 

13"  A  quelles  altitudes  sont  ou  peuvent  être  portées,  dans 
les  Alpes  et  les  Pyrénées,  les  cultures  d'arbres  fruitiers,  de 
prairies  artificielles,  de  céréales  et  de  plantes  herbacées  ali- 
mentaires ? 

14"  De  l'importation  fortuite  et  de  la  naturalisation  d'espèces 
véerétales. 


—  278  — 

15°  Faune  et  flore  des  eaux  souterraines. 

16"  Photographie  des  parties  invisibles  du  spectre.  Résultats 
obtenus  et  propositions  de  méthodes  nouvelles. 

17o  Étude  photographique  des  rayons  x  de  Rœntgen. 

18"  De  l'action  des  différents  rayons  du  spectre  sur  les 
plaques  photographiques  sensibles.  Photographie  orthochroma- 
tique. Plaques  jouissant  de  sensibilité  comparable  à  celle  de 
l'œil  comme  étendue  et  comme  sensibilité.  Influence  des  écrans 
colorés  et  de  leur  intensité. 

19°  Étude  de  la  photographie  des  couleurs. 

20»  Photométrie  photographique.  Bases  scientifiques  de  la 
méthode. 

21°  Théorie  des  objectifs.  Historique  des  perfectionnements 
apportés  à  leur  construction.  Étude  des  matières  employées. 

22"  Méthodes  diverses  pour  obtenir  les  images  agrandies. 
Téléobjectif.  Recherches  des  meilleures  conditions. 

23°  Recherches  des  méthodes  d'essais  pour  déterminer  les 
constantes  des  objectifs  et  des  obturateurs.  Étude  des  meilleures 
conditions  théoriques  des  obturateurs. 

24°  Étude  des  halos  photographiques.  Recherche  de  leurs 
causes  et  des  moyens  d'y  remédier. 

25°.  Recherche  sur  la  préparation  d'une  surface  photogra- 
phique ayant  la  finesse  de  grain  des  préparations  anciennes 
(collodion  ou  albumine)  et  les  qualités  d'emploi  des  préparations 
actuelles  au  gélatinobromure  d'argent. 

26''  De  l'organisation  de  collections  d'épreuves  photogra- 
phiques pour  projections  destinées  à  l'enseignement  et  pouvant 
circuler  entre  les  différents  centres  d'instruction.  (Présentation 
d'épreuves.) 

27"  Étude  des  réactions  chimiques  et  physiques  (électrolyse) 
concernant  le  développement,  le  virage,  le  fixage  des  épreuves 
négatives  et  positives.  Influence  de  la  température  sur  la  sensi- 
bilité des  plaques  photographiques,  leur  conservation  et  le  déve- 
loppement de  l'image. 

28°  Étude  de  la  sensibilité  des  substances  colloïdes  bichro- 

matées. 


—  279  — 

29"  Théorie  de  l'emploi  des  réseaux  pour  l'obtention  des 
clichés  tramés. 

30^  Études  astronomiques  et  météorologiques  par  la  photo- 
graphie. (Présentation  d'épreuves.) 

31°  Recherches  sur  les  méthodes  microphotographiques. 

32"  Applications  de  la  photographie  à  l'étude  des  mouve- 
ments. (Présentation  d'épreuves  pour  projections.) 

33°  Perfectionnements  à  apporter  aux  méthodes  stéréosco- 
piques. 

34°  De  la  prophylaxie  des  maladies  contagieuses. 

35°  Les  différentes  cures  de  la  tuberculose  pulmonaire  et 
notamment  de  la  cure  maritime. 

36°  Des  relations  météorologiques  avec  les  épidémies. 

37°  De  la  constitution  chimique  ou  micrographique  de  l'air 
lors  d'épidémies  nettement  caractérisées. 

38°  Classification  rationnelle  des  albuminuries  d'après  leurs, 
causes  et  leurs  effets  organiques. 

39°  De  l'emploi  du  lait  stérilisé  et  du  lait  maternisé  dans 
l'élevage  des  enfants  du  premier  âge. 

40°  Des  causes  de  la  mortalité  des  enfants  dans  leur  première 
année  d'existence  et  des  moyens  d'y  remédier. 

41°  Résultats  de  l'application  de  la  loi  du  23  décembre  1874, 
concernant  la  protection  de  l'enfance. 

42°  Des  moyens  de  contrôle  pouvant  assurer  la  salubrité  et 
l'innocuité  des  substances  alimentaires. 

43"  De  l'emploi  des  sérums  prophylactiques  et  des  résultats 
obtenus. 

44"  De  l'accumulation  de  la  nicotine  dans  l'organisme  et  les 
modes  divers  de  son  élimination. 

SECTION  DE  GÉOGRAPHIE  HISTORIQUE  ET  DESCRIPTIVE 


1°  Signaler  les  documents  géographiques  manuscrits  les  plus 
intéressants  (textes  et  cartes)  qui  peuvent  exister  dans  les  biblio- 


—  280  — 

Ihèques  publiques  et  les  archives  des  départements,  des  com- 
munes ou  des  particuliers. 

2"  Décrire  les  anciennes  cartes  d'origine  française. 

3°  Faire  connaître  les  procédés  employés  par  les  anciens 
géographes.  Mode  de  projection  ;  trait,  écriture,  teinte  des 
cartes  ;  échelles  employées  ;  roses  des  vents  ;  figuré  des  reliefs  ; 
mode  d'impression,  etc. 

4°  Inventorier  les  cartes  locales  anciennes,  manuscrites  et 
imprimées  ;  cartes  de  diocèses,  de  provinces,  plans  de 
villes,  etc. 

5°  Déterminer  les  limites  d'une  ou  de  plusieurs  anciennes 
provinces  françaises  en  1789. 

G"  Compléter  la  nomenclature  des  noms  de  lieux  en  rele- 
vant les  noms  donnés  par  les  habitants  d'une  contrée  aux  divers 
accidents  du  sol  (montagnes,  cols,  vallées,  etc.)  et  qui  ne 
figurent  pas  sur  les  cartes. 

7"  Rechercher  les  formes  originales  des  noms  de  lieux  et  les 
comparer  à  leurs  orthographes  officielles  (cadastre,  carte  d'état- 
major,  almanach  des  postes,  cachets  de  mairie,  etc.). 

8"  Étudier  les  modifications  anciennes  et  actuelles  du  littoral 
delà  France  (érosions,  ensablements,  dunes,  tourbières,  forêts 
submergées,  etc.). 

9"  Étudier  les  courants  littoraux,  leur  force  et  leur  direction 
pendant  les  périodes  de  calme  et  de  coup  de  vent. 

Tracer  sur  une  carte  le  cheminement  des  épaves. 

10"  Chercher  les  preuves  du  mouvement  du  sol,  à  l'intérieur 
du  continent,  depuis  l'époque  historique  ;  traditions  locales  ou 
observations  directes. 

11"  Délimiter  comparativement  une  forêt  de  France,  au 
moyen  âge  et  à  l'époque  actuelle. 

12"  Signaler  les  changements  survenus  dans  la  topographie 
d'une  contrée  de  France  depuis  une  époque  relativement  récente 
ou  ne  remontant  pas  au  delà  de  la  période  historique,  tels  que  dé- 
placements des  cours  d'eaux,  brusques  ou  lents;  apports  ou  creu- 
sements dus  aux  cours  d'eau  ;  modifications  des  versants, 
recul  des  crêtes,   abai.ssements   des   sommets  sous  l'influence 


—  281    - 

des  agents  atmosphériques,   changements  dans  le  régime  des 
sources,  etc. 

13°  Description  orohydrographique  d'une  région,  même  res- 
treinte, de  la  France  ou  des  colonies.  Tracé  des  cours  d'eau 
en  relation  avec  les  plis  de  l'écorce  terrestre,  les  failles,  la  pente 
des  roches  stratifiées  qui  affleurent.  Profils  longitudinaux  et 
transversaux  des  vallées,  dans  leurs  rapports  avec  la  résistance, 
l'inclinaison  et  l'ordre  de  succession  des  roches  ;  aspect  général 
qui  en  résulte  pour  la  contrée,  distribution  des  sources,  répar- 
tition des  cultures,  emplacements  habitables,  etc. 

li°  De  l'habitat  actuel  en  France,  c'est-à-dire  du  mode  de 
répartition  dans  chaque  contrée  des  habitations  formant  les 
bourgs,  villages  et  hameaux.  Dispositions  particulières  des 
locaux  d'habitation,  fermes,  granges,  etc.  ;  origine  et  raison 
d'être  de  ces  dispositions.  Altitude  maximum  des  centres 
habités,  depuis  les  temps  historiques.  Altitude  des  habitations 
qui  paraissent  avoir  été  construites  sur  les  bords  d'anciens  lacs, 
fournissant  ainsi  les  hauteur.s  de  leurs  plans  d'eau. 

15°  Derniers  progrès  accomplis  dans  l'étude  géographique 
des  colonies  françaises  ou  des  pays  de  protectorat. 

16'^  Biographies  des  anciens  voyageurs  et  géographes  fran- 
çais. 

17"  Missions  scientifiques  françaises  à  l'étranger  antérieures 
à  la  création  des  Archives  des  missions  scientifiques  et  litté- 
raires. 


28'2  — 


Notice  sur  une  tête  de  pierre  scupltée,  trouvée  récemment 
dans  la  Loire, 


Au  mois  de  mai  dernier,  le  jeune  Galloux  a  trouvé  près  des 
ruines  de  l'une  des  piles  de  l'ancien  pont  sur  la  Loire,  et  vers 
le  milieu  de  la  rivière,  une  tète  sculptée  en  pierre  qui  m'a  paru 
intéressante  pour  l'histoire  locale  ;  j'ai  pu  me  procurer  cette 
tète  ;  je  la  mets  sous  les  yeux  de  la  Société,  et  je  me  fais  un 
plaisir  de  la  lui  offrir. 

Vous  voyez  que  c'est  une  tête  de  femme  couronnée,  en  pierre 
demi-dure,  de  grandeur  naturelle,  et  présentant  tous  les  carac- 
tères de  la  sculpture  française  du  XV*  siècle. 

L'emplacement  où  la  tête  a  été  trouvée,  son  âge  et  son  carac- 
tère me  font  penser  que  c'est  la  tête  de  la  Sainte-Vierge  du 
monument  appelé  la  Belle-Croix,  qui  existait  vers  le  milieu 
du  vieux  Pont. 

L'histoire  de  notre  vieux  Pont  par  M.  Collin,  publiée 
l'année  dernière  par  la  Société,  donne  sur  la  Belle-Croix  d'inté- 
ressants renseignements.  En  1408,  les  proviseurs  du  Pont 
achetaient  28  blocs  de  pierre  d'Apremont  «  pour  une  croix, 
qui  a  été  encommencée  à  faire  »,  page  473.  Les  comptes  de 
l'hôpital  Saint-Antoine  etdu  Pont  portentcette  mention  :  «  Payé 
à  un  tailleur  d'ymaiges  appelé  Gaut,  demeurant  à  Paris,  pour 
avoir  fait  et  taillé  trois  grands  ymaiges  pour  la  dite  croix  ;  c'est 
assavoir  de  Nostre-Dame,  saint  Jehan-Baptiste  et  saint  Jacques, 
qui  de  présent  sont  assis  en  icelle  croix  »,  page  474,  note  2. 

La  figure  5  de  la  planche  I,  de  l'ouvrage  de  M.  GoUin,  donne 
la  Belle -Croix  du  XV»  siècle. 

La  Belle-Croix  a  été  mutilée  et  détruite  à  l'une  des  deux 
prises  de  la  ville  par  les  Calvinistes,  en  1562  ou  1567  ;  M.  Collin 
ne  peut  se  prononcer,  page  538.  Elle  n'a  été  reconstruite  que 
plus  tard  et  dans  des  conditions  toutes  différentes,  sans  grands 
personnages.  Voir  planche  I,  fig.  6. 


—  283  - 

Tout  autorise  donc  à  penser  que  la  tête  retrouvée  en  Loire, 
dont  nous  donnons  ci-dessous  la  reproduction  en  simili-gravure 
est  celle  de  la  Notre-Dame  du  sculpteur  Gaut,  achetée  dans  les 
premières  années  du  XV^  siècle  pour  le  monument  de  la  Belle- 
Croix,  et  qu'elle  a  été  jetée  en  Loire  lors  de  la  mutilation  et 
destruction  de  ce  monument  pendant  les  Guerres  de  Religion. 

GUILLON. 


TOME  XI,  —  BULLETIN  NO  158. 


19 


-  285  — 


NOTICE 


SUR 


L.  H.  TRANCHAU 

INSPECTEUR   HONORAIRE   DE   L'aCADÉMIE   DE   PARIS 
ANCIEN   PRÉSIDENT   DE   LA   SOCIÉTÉ   ARCHÉOLOGIQUE  ET   HISTORIQUE 

DE  l'Orléanais 


Je  n'ai  d'autre  but,  en  écrivant  ces  pages,  que  de  raconter 
fidèlement  et  avec  simplicité  la  vie  de  M.  Tranchau.  S'il  arrivait 
que  l'on  trouvât  à  mon  récit  quelque  ressemblance  avec  un 
éloge,  je  ne  m'en  défendrais  pas  ;  mais  on  voudrait  bien  recon- 
naître que  cette  ressemblance  n'a  point  été  cherchée  :  elle  est 
inévitable  quand  on  parle  d'un  homme  de  bien. 


I 


Louis-Hippolyte  Tranchau  naquit  à  Orléans  le27  janvier  1819. 
Son  père,  qui  fut  chef  de  division  à  la  Préfecture,  était  Or- 
léanais ;  sa  mère,  alsacienne.  Ils  demeuraient  près  de  l'église 
Saint-Aignan,  dans  l'impasse  qui  est  au  fond  du  cloître.  Dès 
l'école,  Hippolyte  se  fit  remarquer  par  son  intelligence  et  son 
travail.  Il  eut  alors  pour  camarade  un  autre  petit  garçon,  un 
peu  plus  âgé,  qui  aimait,  dans  ses  vieux  jours,  à  se  rappeler  ces 
détails  de  son  enfance  :  Léon  Renaudin.  Leurs  vies  devaient 
s'écouler,  dans  la  suite,  étrangères  l'une  à  l'autre,  mais  parai- 


—  286  — 

lèles,  animées  du  même  cœur,  dirigées  vers  le  même  but,  et 
environnées  d'une  égale  et  universelle  estime. 

L'éducation  d'Hippolyte  fut,  peu  de  temps  après,  confiée 
M.  Chaveneau,  dont  la  pension  était  rue  du  Poirier,  dans  1 
maison  occupée  aujourd'hui  par  un  orphelinat.  C'est  là  qu'il 
connut  M.  Greffier,  l'ami  fidèle  de  son  enfance  et  de  toute  sa 
vie.  M.  Greffier,  dans  une  triste  et  solennelle  circonstance,  nous 
a  récemment  parlé  avec  une  simplicité  charmante  de  ces  deux 
enfants  de  dix  à  douze  ans,  que  les  hahitants  des  petites  rues 
de  Saint-Pierre-le-Puellier  et  de  Saint-Donatien  voyaient  tous 
les  jours  passer  sous  leurs  fenêtres,  devisant  des  jeux  de  la 
veille  ou  des  devoirs  du   lendemain,  et  gagnant,  sans  inter- 
rompre leur  marche,  l'institution  que  dirigea  pendant  si  long- 
temps un  maître  habile  et  vénéré. 

«  L'un  de  ces  enfants  manifestait,  par  la  vivacité  de  son 
allure,  l'activité  de  son  esprit;  et,  par  certaines  de  ses  paroles, 
la  bonté  de  son  cœur. 

a  L'autre,  qui  le  suivait  à  pas  bien  inégaux  dans  les  luttes 
scolaires,  avait  du  moins,  comme  lui,  l'obsession  du  devoir  à 
remplir,  et  l'amour  constant  du  travail. 

a  Ce  fut  le  grand  moteur  de  leur  vie  à  tous  deux  et  celui  de 
leurs  succès. 

a.  Le  premier,  c'était  Hippolyte  Tranchau.  » 

Les  succès  ne  se  firent  pas  attendre.  Quand  M.  Chaveneau 
jugea  son  élève  en  état  de  réussir,  il  lui  fit  suivre  le  cours  de 
sixième  au  collège.  Les  récompenses,  en  ce  temps-là,  n'étaient 
pas  prodiguées.  En  sixième,  par  exeuiple,  trois  facultés  seule- 
ment :  le  thème,  la  version  et  la  géographie.  Hippolyte  eut,  en 
fin  d'année,  le  second  prix  de  thème,  le  .second  prix  de  géo- 
graphie avec  le  premier  prix  de  version;  et,  par-dessus  tout, 
l'excellence.  On  sait  combien  ces  premiers  lauriers  font  battre 
le  cœur  des  mères  et  des  enfants.  Ils  furent,  chez  Hippolyte, 
arrosés  de  larmes.  Le  choléra,  qui  sévissait  en  ce  moment  dans 
la  ville,  enleva  le  père  ;  trois  jours  après,  le  fils  aîné  ;  et  dans 
les  deux  mois  qui  suivirent,  encore  un  frère  et  une  sœur.  Au- 


—  287  - 

tour  de  ce  foyer,  tout  à  l'heure  si  vivant,  si  joyeux,  mainte- 
nant désolé,  il  ne  restait  plus  que  deux  enfants  en  deuil,  l'un 
de  treize  ans  et  une  sœur  plus  âgée  à  peine  ;  avec  une  mère 
épuisée,  succombant  à  ses  douleurs,' [qu'une  terrible  maladie 
vint  bientôt  saisir  et  clouer  sur  son  lit,  immobile  pour  le  reste 
de  ses  jours.  Le  frère  et  la  sœur  furent  admirables  de  solli- 
citude, de  soins  attentifs  et  de  dévouement  ;  et  en  même  temps 
il  se  développait  en  eux,  par  l'habitude  de  s'aider  mutuelle- 
ment, de  se  suffire  à  eux-mêmes,  de  se  dévouer  l'un  à  l'autre 
et  de  se  dévouer  pour  l.îur  mère,  des  sentiments  d'une  affection 
profonde  et  d'une  délicatesse  exquise  qui  ne  firent,  dans  la 
suite,  que  se  fortifier  encore  et  grandir.  Dieu  a  voulu,  quelque- 
fois du  moins,  nous  donner  des  compensations  sur  la  terre  :  les 
plus  belles  fleurs  de  l'âme  et  les  plus  parfumées  s'épanouissent 
souvent  au  milieu  des  larmes  ;  bien  des  vertus  sont  nées  sur  les 
tombeaux. 

Cependant,  la  ville  s'était  émue  des  infortunes  presque 
inouïes  d'une  si  honnête  famille  ;  et  l'administration  municipale, 
en  considération  des  services  du  père  et  des  mérites  de  l'enfant, 
décida  que  les  études  d'Hippolyte  ne  seraient  point  inter- 
rompues :  il  fut  mis  au  collège  avec    une   bourse   d'interne. 

Malgré  les  douloureux  souvenirs  et  les  chagrins  accablants 
qui  troublaient  sa  pensée,  il  tint  à  se  montrer  digne  de  là' faveur 
qui  lui  était  faite.  Comme  l'année  précédente,  il  eut  l'excellence; 
et  avec  l'excellence,  les  premiers  prix  de  thème  latin,  de  langue 
française  et  d'histoire. 

Son  professeur  de  quatrième  paraît  avoir  un  peu  déridé  sa 
jeunesse.  Il  s'appelait  M.  Larrieu.  C'était  un  fort  brave  homme  et 
un  bon  maître,  qui  aimait  le  grec,  qui  aimait  beaucoup  ses 
élèves,  et  qui  les  châtiait  en  conscience,  dans  la  mesure  où  il  se 
sentait  les  aimer.  Les  pensums  ne  sont  pas  attrayants  de  leur 
nature  ;  mais  les  siens  l'étaient  encore  moins  que  les  autres  : 
iïs  manquaient  de  diversité.  C'était  toujours  le  verbe  W&)  :  >0w  à 
Pactif,  lûto  au  passif,  Ivu  aux  trois  voix  ;  et  à  copier  deux  fois, 
trois  foiS)  cinq  fois,  suivant  la  gravité  du  délit  ;  plutôt  plus  que 


—  288  — 

moins,  dans  l'intérêt  des  études  grecques  et  de  la  discipline. 
Les  écoliers  sont  curieux  et  malins.  Ils  se  demandaient  ce  que 
M.  Larrieu  pouvait  bien  faire,  pour  n'en  être  pas  accablé,  de  ces 
paperasses,  dont  il  recueillait  un  paquet  tous  les  jours.  Ils 
finirent  par  savoir  qu'il  les  vendait,  et  à  qui  il  les  vendait.  Rien, 
à  partir  de  ce  moment,  ne  fut  plus  amusant  que  les  pensums. 
On  allait  chez  le  brocanteur,  acheter  les  verbes  ),ûw,  pour 
quelques  sous,  à  la  livre;  et  on  les  repassait  à  M.  Larrieu,  qui  ne 
s'apercevait  de  rien,  et  les  revendait  à  son  brocanteur,  qui  les 
revendait  aux  élèves.  Et  toute  la  classe  s'amusait  des  sévérités 
de  M.  Larrieu,  de  son  verbe  Iûm,  de  sa  confiance  naïve,  et  aussi 
d'un  petit  accent  gascon,  qu'il  avait  rapporté  de  son  pays. 
«  J'en  étais  »,  dit  M.  Tranchau.  Je  crois,  ici,  qu'il  se  vante  ;  il 
y  était,  mais  il  n'en  était  pas,  du  moins  en  ce  qui  regarde  le 
trafic  des  pensums.  Qu'il  ait  ri,  avec  les  autres,  du  bon 
M.  Larrieu,  je  ne  veux  pas  le  contester  :  tel  que  je  l'ai  connu,  il 
en  était  capable. 

Quoi  qu'il  en  ait  été,  cette  douce  gaîté,  qui  était  dans  le  tem- 
pérament de  M.  Tranchau,  n'était  pas  faite  pour  nuire  à  ses 
études.  Ses  succès,  à  la  fin  de  sa  quatrième,  furent  plus  grands 
que  jamais  :  premier  prix  d'excellence,  accompagné  des  pre- 
miers prix  de  version  latine,  de  thème  latin,  de  langue  fran- 
çaise, de  version  grecque,  d'histoire  et  d'histoire  naturelle.  En 
troisième,  même  résultats.  Les  vers  latins  se  trouvent-ils  ajou- 
tés au  programme,  Tranchau  ajoute  à  ses  couronnes  le  pre- 
mier prix  de  vers  latins. 

Il  ne  faut  rien  exagérer  ;  pour  avoir  eu  des  prix,  on  n'est 
pas  un  grand  homme.  H  ne  faut,  non  plus,  rien  amoindrir. 
N'ayons  point  de  dédain  pour  nos  palmarès  :  ils  sont  le  livre 
d'or  de  la  jeunesse,  digne  de  tous  nos  respects,  parce  que  les 
titres  et  les  honneurs  n'y  sont  accordés  qu'au  mérite.  Les 
succès  de  collège  sont  l'indice  d'une  supériorité  relative.  Et 
quand  ils  sont  nombreux,  remportés  dans  toutes  les  branches  de 
l'enseignement,  c'est-à-dire  dans  toutes  les  directions  de  la 
pensée  ;  quand  on  les  voit  revenir  chaque  année  plus  nombreux 
et  plus  éclatants  encore,  on  est  sûr  de  se  trouver  en  présence 


—  289  — 

d'une  nature  d'élite,  prédestinée,  si  rien  ne  l'entrave,  à  l'hon- 
neur d'un  utile  et  brillant  avenir. 

D'ailleurs,  il  faut  le  dire,  cette  supériorité  monte  et  grandit 
naturellement  à  nos  yeux,  à  mesure  que  le  niveau  moyen 
des  esprits  s'élève  autour  d'elle.  Voilà  pourquoi  il  m'a  semblé 
intéressant  de  savoir  comment  était  composée  celte  société 
de  jeunes  gens  d'élite,  au  milieu  desquels  M.  Tranchau 
occupait  au  collège  une  place  d'honneur.  La  diversité  des 
aptitudes  et  des  goûts,  les  nécessités,  les  hasards  de  la 
vie  leur  ont  fait  parcourir  des  voies  différentes  ;  mais  partout  : 
dans  l'administration,  dans  le  professorat,  dans  la  magistrature, 
dans  l'armée,  dans  la  science,  dans  le  clergé,  dans  les  affaires, 
on  a  pu  remarquer  chez  ces  lauréats  d'autrefois  ce  bon  sens, 
ce  bon  goût,  cette  ouverture,  cette  souplesse  d'intelligence,  ces 
grâces  de  l'esprit,  cette  haute  distinction  qui  seront  toujours  le 
fruit  naturel  d'une  éducation  vraiment  libérale,  et  que  rien  ne 
saurait  remplacer.  Un  grand  nombre  ont  disparu,  que  nous 
avons  pu  connaître  ;  d'autres  sont  encore  parmi  nous. 

J'en  citerai  quelques-uns  :  Jules  Loiseleur,  qu'il  suffit  de 
nommer  ;  Adolphe  Duchalais,  le  savant  numismate  ;  Edouard 
Fournier,  qui,  dit-on,  savait  tout;  Richault,  que  rien  ne  pou- 
vait arracher  au  culte  des  Lettres  ;  Bordas,  Dufresne,  Henr 
Imbault,    Ephraïm  Guérin  ;    Charles  Heurteau,  qui  mourut 
jeune,  mais  en  nous  laissant  ses  deux  fils  ;  d'Olier  ;  Hector- 
Marie    de    la  Taille,  doyen   du    chapitre    et  vicaire  général  ; 
Théophile  de  la  Taille,  son  frère,  conseiller  à  la  Cour  ;  Talbert, 
directeur  du  collège  Rollin  ;  Alexis  Germont,  qui  fut  maire  de 
la  ville  ;  Ernest  Delavigerie  ;  Benjamin  de  Monvel,  professeur 
si  distingué  du  lycée  Charlemagne  ;  Delacroix  Saint-Clair,  in- 
génieur ;  Alluard,  devenu  doyen  de  la  Faculté  des  sciences  de 
Clermont  ;  Tivier,  doyen  de  la  Faculté  des  lettres  de  Besançon  ; 
Ouvré,  recteur  de  l'Académie  du  Bordeaux  ;  Augustin  Genty, 
préfet  de  la  Nièvre  ;  Eugène  Greffier,  appelé  aux  plus  haute? 
fonctions  de  la  magistrature  ;  l'amiral  de  Jonquières  ;  le  gé-  ' 
néral  Ducrot. 


—  290  — 

Le  temps,  comme  on  voit,  était  fécond  en  hommes,  pleins  de 
sève  et  de  verdeur,  comme  s'il  s'était  alors  répandu  sur  la  France 
je  ne  sais  quelle  influence  de  printemps.  Et  cette  jeunesse  ardente 
et  généreuse  trouvait  au  collège  des  hommes  bien  faits  pour  la 
comprendre  et  la  former.  Le  proviseur  d'alors  était  M.  Donet, 
venu  de  Sens,  où  il  était  entouré  de  tant  d'estime  et  d'affection, 
qu'un  grand  nombre  de  ses  élèves  quittèrent  leur  ville  et  leur 
famille  pour  l'accompagner  ici.  En  philosophie  était  un  condis- 
ciple de  Stanislas  Julien,  M.  Renard  ;  après  lui  vint  M.  Lafaye, 
apportant  ici  les  grandes  doctrines  spiritualistes  de  Platon  et 
de  Descaries,  qu'il  venait  de  puiser  aux  leçons  de  Cousin.  Il  fut 
bientôt  remplacé  par  un  des  maîtres  de  la  philosophie  contem- 
poraine, M.  Francisque  Bouillier.  La  rhétorique  était  faite  par 
M.  Lecomte,  le  modèle  des  professeurs  et  des  hommes.   Son 
mérite  n'était  égalé  que  par  sa  modestie,  dont  on  a  pu  dire  qu'elle 
allait  presque  jusqu'à  la  timidité.  En  seconde,  était  M.  Dumaige. 
M.  Petit  enseignait  la  physique  et  M.  Fleury  l'histoire.  Tous 
devaient  être  appelés  à  continuer  leur  carrière  dans  l'enseigne- 
ment des  Facultés,  ou  dans  les  plus  hautes  fonctions  de  l'Instruc- 
tion publique. 

C'est  ainsi  qu'était  composé,  en  maîtres  et  en  élèves,  le  milieu 
dans  lequel  M.  Tranchau  vécut  au  collège.  Il  m'a  semblé  bon 
de  le  signaler;  car,  à  côté  des  règlements  et  de  l'enseignement 
direct,  l'air,  pour  ainsi  dire,  qu'on  respire,  les  exemples  qu'on 
a  sous  les  yeux  de  dignité,  d'amabilité,  de  réserve,  de  travail, 
exercent  une  douce  et  bienfaisante  influence  sur  la  formation 
des  habitudes  morales  et  la  direction  de  l'esprit. 

Quand  M.  Tranchau  entra  en  seconde,  en  1836,  M.  Lecomte 
était  inspecteur  d'Académie.  M.  Dumaige  l'avait  remplacé  en 
rhétorique,  et  la  chaire  de  seconde  était  occupée  par  M.  Dabas, 
à  la  fois  agrégé  des  lettres  et  docteur.  «  Nous  avons  eu,  écrit 
M.  Tranchau,  le  bonheur  de  l'avoir  pour  maître.  Quelle  distinc- 
tion de  manières  et  de  paroles,  quelle  douceur  dans  sa  sévérité 
même,  quel  charme  dans  ses  explications,  quel  soin  dans  la 
correction  des  copies,  quel  tact  pour  faire  s'épanouir  l'intelli- 


—  291  - 

^^ence  des  élèves,  el  quelle  attention  à  saisir  et  à  encourager 
tous  les  efforts  !  d  Deux  ans  plus  tard,  M.  Dabas,  âgé  de  vingt- 
huit  ans,  était  appelé  à  la  Faculté  des  lettres  de  Bordeaux,  où 
dans  la  suite  il  devint  recteur. 

Son  collègue  à  Orléans,  M.  Fleury,  exerçait,  comme  lui,  une 
action  considérable  sur  ses  élèves  par  son  caractère,  son  ardeur, 
ses  talents.  Ceux  qui  l'ont  eu  pour  maître  s'en  souviennent  encore . 
«  Nous  nous  souvenons  tous,  les  anciens  de  ce  temps,  dit  en- 
core M.  Tranchau,  de  l'entrée  dans  nos  classes,  en  1834,  de  ce 
jeune  professeur,  tout  frais  émoulu  de  l'École  normale,  les 
yeux  pétillants  de  gaîté,  le  sourire  aux  lèvres,  parlant  toujours 
avec  netteté,  souvent  avec  feu,  sobre  de  punitions,  et  donnant  à 
ses  réprimandes  mêmes  un  accent  aimable.  Esprit  libéral,  quel- 
quefois hardi  dans  ses  jugements,  il  prit  vite  une  grande  auto 
rite  sur  ses  jeunes  auditeurs.  »  M.  Fleury  corrigea  plu 
tard  ce  qu'il  y  avait  d'excessif  dans  l'exubérance  de  sa  jeunesse  ; 
et  il  devint  pour  M.  Tranchau,  à  côté  de  M.  Lecomte,  le  modèle 
des  proviseurs. 

L'esprit  de  M,  Tranchau  avait  été,  à  l'école  de  ces  deux 
maîtres,  plus  vif,  plus  ouvert,  plus  laborieux  que  jamais  ;  aussi 
le  voyons-nous,  à  la  fin  de  l'année,  dans  une  classe  dont  le  ni- 
veau s'était  considérablement  élevé,  recueillir  encore  une  fois 
toutes  les  couronnes.  Excellence,  narration  française,  version 
latine,  thème  latin,  version  grecque,  thème  grec,  histoire,  il  ar- 
rive partout  le  premier  ;  à  l'exception  pourtant  des  vers  latins, 
où  il  n'eut  que  le  second  prix,  et  de  la  géométrie  où  il  obtint 
le  premier  accessit. 

Devant  de  telles  aptitudes  et  cet  acharnement  au  travail, 
toutes  les  carrières  étaient  ouvertes.  Il  manquait  à  l'orphelin, 
dans  son  isolement,  le  moyen  d'y  entrer.  Son  proviseur  y 
pourvut.  M.  Donet  s'était  naturellement  attaché  de  bonne  heure 
à  cet  enfant,  qui  n'avait  pas  d'autre  appui,  et  qui  donnait,  dès 
son  entrée  au  collège,  de  si  grandes  espérances.  Le  voyant,  dans 
la  suite,  ne  se  démentir  en  rien  dans  sa  conduite,  ni  dans  son  tra- 
vril  ;  mais  s'avancer,  au  contraire,  de  progrès  en  progrès,  et 
dans  tous  les  sens,  il  chercha  de  quelle  manière  il  lui  serait  pos- 


—  292  - 

sible  de  l'aider.  Môme  il  ne  voulut  pas  laisser  à  d'autres  le  soin 
et  l'honneur  d'assurer  l'avenir  de  ce  cher  élève.  Quand  il  quitta 
le  collège  d'Orléans,  en  1836,  il  emmena  à  Paris  Hippolyte, 
qui  venait  d'achever  sa  seconde,  et  il  le  fit  entrer  à  la  pension 
Massin,  pour  qu'il  s'y  préparât  à  l'École  normale,  en  suivant  les 
cours  de  Charlemagne. 

Quitter  le  collège  d'Orléans  fut  pour  M.  Tranchau  un  grand 
sacrifice,  plus  grand  peut-être  encore  qu'il  ne  l'avait  cru.  Resté 
ici,  il  y  eût  fait,  en  1837,  sa  rhétorique  sous  M.  Dumaige,  et 
l'année  suivante  sa  philosophie  sous  M.  Bouillier.  Or,  il  se 
trouva  que,  cette  même  année  1838,  M.  de  Salvandy,  alors  Mi- 
nistre de  l'Instruction  publique,  ouvrit  un  concours  général 
entre  les  collèges  royaux.  Celui  qui  avait  constamment  été,  pen- 
dant cinq  ans,  et  avec  la  supériorité  qu'on  a  vue,  le  premier  élève 
de  sa  classe,  pouvait  assurément  disputer  la  couronne,  surtout 
après  deux  années  de  travail  passées  avec  M.  Dumaige  et 
M.  Bouillier,  et  sous  le  provisorat  de  M.  Lecomte.  Eût-il  réussi  ? 
Nul  ne  le  saurait  dire;  mais,  en  fait,  c'est  un  autre  Orléanais,  un 
élève  de  M.  Bouillier  et  du  collège,  M.  Vapereau,  qui  remporta 
en  son  absence,  le  prix  d'honneur  au  Concours  général. 

Du  reste,  au  point  de  vue  des  études,  M.  Tranchau  n'eut 
rien  à  regretter,  et  il  put,  dès  l'année  suivante,  être  admis  à 
l'École  normale,  en  même  temps  que  le  lauréat  du  concours. 
11  se  destina  à  l'enseignement  de  l'histoire.  Sorti  de  l'École,  puis 
agrégé,  il  alla  successivement  professer  à  Alais,  à  La  Ro- 
chelle, à  Grenoble.  Mais  c'est  vers  Orléans  que  se  portaient 
tous  ses  désirs. 


II 


Orléans  fut  toujours  très  recherché,  dans  l'Instruction  pu- 
blique. La  proximité  de  Paris,  sans  doute  ;  mais  aussi  la  répu- 
tation du  collège,  le  renom  historique  de  la  ville,  la  paix  qui  y 


—  293  — 

règne,  la  sûreté  des  relations  qu'on  s'y  est  faites,  tout  contri- 
buait à  en  faire  un  séjour  fort  désiré  des  professeurs.  De  là  ce 
grand  nombre  d'hommes  distingués  qui  ont  passé  par  le  Lycée 
d'Orléans.  La  plupart  s'en  allaient  ensuite  recevoir  sur  un  plus 
grand  théâtre  la  récompense  de  leur  mérite  et  de  leurs  travaux; 
quelques-uns  s'y  fixaient,  retenus  par  des  raisons  de  famille  ou 
d'amitié,  ou  simplement  par  la  douceur  d'y  vivre  et  d'y 
mourir. 

Il  faut  dire  qu'à  l'époque  où  nous  sommes,  Orléans  avait 
encore  une  importance  universitaire,  qu'il  ne  devait  pas  tarder  à 
perdre.  C'était  un  centre,  le  chef-lieu  d'une  Académie,  avec 
deux  inspecteurs  d'académie  et  un  recteur,  ce  qui  pouvait  per- 
mettre aux  professeurs  les  plus  méritants  de  poursuivre  assez 
loin  leur  carrière,  sans  se  déplacer.  Le  recteur,  depuis  1845, 
était  M.  Lecomte,  qui  avait  été  successivement  ici  professeur  de 
rhétorique,  inspecteur  d'académie  et  proviseur.  Sa  présence  à  la 
tête  du  service  était  un  attrait  et  une  garantie  pour  tous  ;  car 
ce  sera  toujours,  dans  les  fonctions  publiques,  un  inappréciable 
avantage  que  de  travailler  sous  les  yeux  d'un  chef  juste,  intègre 
et  bienveillant,  qui  trouve  dans  sa  haute  position  et  plus  encore 
dans  son  caractère  une  sage  indépendance  jointe  à  l'autorité. 

Ces  considérations  ne  pouvaient  point  être  étrangères  à  la 
pensée  de  M.  Tranchau  ;  mais  d'autres  s'y  joignaient  plus  puis- 
santes encore,  pour  exciter,  enflammer  ses  désirs.  Orléans  était 
sa  ville  natale;  ses  maisons,  ses  places  publiques,  ses  boule- 
vards, ses  calmes  horizons,  son  beau  fleuve,  avaient  été  les  pre- 
mières joies  de  son  enfance  ;  ce  collège,  qui  .s'était  ouvert  à  lui 
et  l'avait  accueilli  au  temps  de  ses  malheurs,  était  plein  du  sou- 
venir de  ses  amis,  de  ses  maîtres,  de  cet  aimable  et  bon  pro- 
viseur qui  avait  été  pour  lui,  ainsi  qu'il  aimait  à  le  dire,  comme 
un  second  père.  Revenir  ici,  d'ailleurs,  c'était  se  retrouver  au- 
près de  sa  sœur  bien-aimée,  au  milieu  de  la  jeune  famille  qui 
déjà  commençait  à  l'entourer.  Mais  il  y  a  une  pensée  qui  domi- 
nait, chez  M.  Tranchau,  toutes  les  autres.  C'est  à  la  ville  qu'il 
devait  son  éducation  ;  et  à  son  éducation,  sa  fortune: 
j'entends     cette    fortune    universitaire,    compostée    presque 


—  294  — 

tout  entière,  surtout  alors,  de  sécurité,  de  dignité,  d'indépen- 
dance et  de  travail.  Combien  d'autres  se  seraient  dit,  à  sa  place, 
qu'ils  ne  devaient,  après  tout,  qu'à  eux-mêmes  et  à  leur  mérite 
la  position  à  laquelle  ils  étaient  parvenus.  Tranchau  aurait  eu 
horreur  de  leur  ressembler.  Un  des  traits  les  plus  frappants  de 
sa  physionomie  morale,  c'est  le  haut  degré  où  il  possédait,  de- 
puis son  enfance,  cette  rare  et  délicate  vertu,  qu'on  a  appelée  la 
mémoire  du  cœur.  Et  la  reconnaissance,  chez  lui,  n'était  point 
inactive  :  ce  qu'il  avait  reçu,  il  le  voulait  rendre;  au  centuple,  s'il 
le  pouvait.  Voilà  pourquoi  il  n'aspirait  à  rien  tant  qu'à  revenir 
dans  son  collège,  dépenser  son  courage  et  ses  forces  ;  et  élever, 
durant  de  longues  années,  les  enfants  de  ses  concitoyens. 

C'est  au  mois  de  mars,  1848,  qu'il  atteignit  au  comble  de  ses 
vœux.  M.  Fleury  était  nommé  proviseur;  la  chaire  d'histoire 
devenait  ainsi  vacante  :  elle  fut  confiée  à  M.  Tranchau.  Ce  dut 
être  l'époque  la  plus  heureuse  de  sa  vie.  Il  était  jeune,  avec  ses 
vingt-neuf  ans,  plein  d'ardeur  et  d'enthousiasme  ;  l'histoire  était 
un  vaste  champ  d'étude,  ouvert  à  la  curiosité  de  son  esprit  et  à 
son  ambition  de  savoir,  pleine  d'ailleurs  de  graves  enseigne- 
ments, que  son  âme  communicalive  et  dévouée  aimait  à  répandre 
devant  ses  jeunes  auditeurs.  Et  pour  que  rien  ne  lui  manquât, 
après  avoir  été  si  heureux  en  camarades  et  en  maîtres, 
il  ne  le  fut  pas  moins  en  élèves.  «  Quelles  belles  classes,  s'écrie- 
t-il  quarante-cinq  ans  plus  tard,  noUs  avons  eues,  M.  Bris- 
saud  et  moi  !  En  1848,  nous  trouvions  une  véritable  élite  d'é- 
lèves, »  C'étaient,  pour  n'en  citer  que  quelques-uns,  Irénée  de' 
la  Taille,  Jules  Dubec,  Edouard  Gaudet,  Julliot  de  la  Moran-' 
dière,  Emile  Anthoine,  Ernest  Cornu,  Jules  Leflocq,  Alberlf 
Touche.  Et  dans  les  années  qui  suivaient,  M.  Tranchau  voyait' 
déjà  lui  venir  :  Anatole  Bailly,  Aniony  Chipaull,  Maxime  de  la 
Rocheterie,  Brossard  de  Corbigny,  Georges  Lafenestre,  Henri 
Cons,  Paul  Brouardel. 

Il  semble  que  les  beaux  jours  de  la  vie  aiment  à  s'enchaîner, 
comme  font,  de  leur  côté,  nos  infortunes.  Dès  l'année  qui  suivit 
sou  retour,  M.  Tranchau  contracta  l'alliance  la  plus  désirable^ 


—  295  — 

il  épousa  la  fille  aînée  du  vénéré  M.  Lecomte.  Deux  enfants 
vinrent  bientôt  apporter  à  son  foyer  la  joie  et  les  sourires  : 
rien  ne  manquait  à  son  bonheur. 

Quelque  temps  apiès,  un  fait  se  produisit  d'ordre  purement 
scolaire  en  apparence,  mais  qu'il  convient  de  mentionner  ici, 
parce  qu'il  fit  quelque  bruit  dans  la  presse  et  que  ce  fut  un 
événement  dans  la  vie  de  M.  Tranchau.  Je  veux  parler  du  dis- 
cours prononcé  à  la  distribution  des  prix  du  Lycée,  le  10  août 
"1852.  Tout  le  monde  se  souvient  des  luttes  ardentes  engagées 
dans  les  dernières  années  du  règne  de  Louis-Philippe,  au  sujet 
de  la  liberté  d'enseignement.  La  paix,  sans  doute,  était  faite,  et 
les  droits  de  chacun  officiellement  consacrés  par  la  loi  de  1850. 
Mais  les  passions  n'avaient  pas  encore  désarmé,  et  l'on  pouvait 
entendre,  de  loin  en  loin,  comme  un  écho  des  discussions  d'au- 
trefois. L'enseignement  des  Lycées,  par  exemple,  l'enseignement 
surtout  de  l'histoire,  qui  touche  à  tant  de  choses,  était  plus  ou 
moins  ouvertement  attaqué.  L'administration  voulut  rassurer  les 
familles.  La  solennité  de  la  distribution  des  prix  se  trouvait  être 
une  occasion  favorable  ;  et  le  professeur  d'histoire,  l'orateur  na- 
turellement désigné.  Le  sujet  n'avait  rien  d'embarrassant  pour 
M.  Tranchau;  il  le  traita  dignement,  avec  autorité.  «  C'est  un 
devoir,  dit-il,  comme  un  droit,  pour  le  corps  enseignant,  d'ex- 
pliquer nettement  aux  familles  de  quelle  manière  il  comprend 
ses  obligations  envers  la  jeunesse  et  la  grandeur  de  sa  mission 
sociale..  ,  Je  vous  prends  à  témoin,  ajoutait-il,  en  s'adressant  aux 
élèves,  de  la  sincérité  de  mes  parole^s,  quand  je  dirai  ce  que 
nous  faisons  dans  nos  chaires.  »  Entrant  alors  au  cœur  de  son 
sujet,  il  montre  en  détail  la  place  qui  est  faite  dans  l'ensei- 
gnement aux  grandes  idées  de  Dieu,  de  religion,  d'immortalité, 
de  patrie;  et  il  peut  conclure  par  ces  paroles  :  «  Pères  de 
famille,  vous  qui  voulez  que  le  sentiment  religieux  soit  la  base 
solide  de  l'éducation  donnée  à  vos  enfants,  ayez  confiance  : 
nous  ne  trompons  pas  votre  attente,  d 

«  Mais,  d'autre  part,  ajoutait-il,  pour  achever  de  faire  con- 
naître la  nature  et  l'esprit  de  son  enseignement,  nous  ne  pen- 
sons pas  que  jamais,  même  sous  prétexte  de  faire  le  bien,  il 


—  296  — 

soit  permis  à  un  professeur  d'histoire  de  déguiser  les  témoignages 
et  d'altérer  les  faits.  Les  éternelles  vérités  et  les  fondements  im- 
muables de  la  morale,  de  la  religion,  de  l'ordre  social,  n'ont  pas 
besoin,  pour  se  défendre,  d'artifices  et  de  subtilités.  Sans  doute, 
il  faut  être,  vis-à-vis  de  la  jeunesse,  plein  de  prudence  et  de  ré- 
serve ;  mais,  transiger  avec  sa  conscience,  jamais  1  » 

Ce  discours,  accueilli  à  plusieurs  reprises  par  les  applaudis- 
sements de  l'auditoire,  eut  un  long  retentissement  dans  la  ville 
et  au  dehors.  C'était  répondre,  en  effet,  aux  préoccupations 
des  gens  de  bien  et  à  la  pensée  de  tous  les  esprits  sages  que  de 
formuler  solennellement  ce  programme  :  la  morale  à  la  base, 
la  vérité  partout.  M.  Tranchau  y  fut  toujours  fidèle  :  ses  élèves 
ne  l'ont  point  oublié,  et  tout  récemment  encore,  l'un  deux,  de- 
venu professeur  au  Collège  de  France  et  membre  de  l'Académie 
des  Beaux-Arts,  pouvait  dire  :  «  La  jeunesse  n'est  pas  sur  le 
front,  mes  amis,  elle  est  dans  le  cœur  et  dans  l'âme  ;  et  je  veux 
le  dire  à  l'honneur  de  notre  génération,  nous  la  gardons  là  en- 
core, nous  la  garderons  toujours,  comme  l'ont  gardée  nos  maîtres, 
ceux  qui  nous  ont  appris  le  courage,  la  patience,  le  devoir,  l'hon- 
neur. Le  professeur  d'histoire,  qui  nous  enseignait  tout  cela, 
c'est  M.  Tranchau  (1)  ». 

Le  temps] des  épreuves  allait  venir.  Le  jeune  professeur  ne 
savait  pas,  il  ne  sut  jamais  se  ménager.  Ses  forces  s'en  allaient 
d'année  on  année  ;  et  le  moment  arriva  où  il  se  vit  forcé  de  re- 
noncer à  l'enseignement  et  de  chercher,  dans  les  fonctions  admi- 
nistratives, un  repos  relatif.  Ce  fut  pour  lui  un  déchirement 
cruel,  dont  je  ne  crois  pas  qu'il  se  soit  jamais  consolé,  que 
de  s'arracher,  peut-être  pour  toujours,  à  ces  études  si  vastes, 
si  variées,  si  attirantes,  si  troublantes  parfois,  souvent  si  dé- 
licieuses de  l'histoire;  à  cette  chaire,  l'ambition  de  sa  jeu- 
nesse ;  à  ses  élèves,  qu'il  aimait  tant,  qu'il  se  dévouait  à 
instruire,  à  éclairer;  en  même  temps  qu'il  mettait  tout  son 
cœur  à  développer  en  eux  le  sentiment  du  devoir,  le  sentiment 

(1)  Georges   Lafenestre,    à    l'Assemblée   générale    de   l'Association 
amicale  des  anciens  élèves  du  Lycée  d'Orléans,  du  5  juin  1893. 


-  297  — 

de  l'honneur,  comme  le  disait  M.  Lafenestre  ;  et  aussi  l'amour 
de  la  France. 

11  fut  nommé  censeur  à  Caen,  en  1856,  et  à  Orléans,  deux  ans 
plus  tard  (2  août  1858),  Il  trouvait  ici,  comme  proviseur, 
M,  Seignette,  *  à  qui  je  garde,  a-t-il  écrit,  un  souvenir  reconnais- 
sant, pour  sa  confiance  affectueuse,  ses  relations  aimables,  et  la 
sympathie  qu'il  m'a  témoignée,  dans  des  circonstances  doulou- 
reuses. » 

Il  n'y  avait  guère  plus  d'un  an  qu'il  était  revenu  parmi  nous, 
quand  il  fut  frappé  du  plus  affreux  malheur  :  celle  qui  était,  de- 
puis dix  ans,  la  compagne  aimante  et  dévouée  de  sa  vie,  lui  fut 
ravie  en  quelques  jours  (16  novembre  1859).  Ce  coup  terrible 
brisa  ses  forces  et  le  rendit  incapable  de  tout  travail.  Un  congé 
lui  fut  accordé.  L'année  suivante  (novembre  1860),  il  fut 
nommé  inspecteur  d'Académie  à  Moulins.  C'est  pendant  son  sé- 
jour dans  le  Bourbonnais  qu'il  eut  la  consolation  de  renouer 
des  liens  de  famille  si  prématurément  rompus,  et  de  donner  une 
seconde  mère  à  ses  enfants,  en  épousant  une  autre  fille  de 
M.  Lecomte,  affectueuse  et  dévouée  comme  la  première.  Elle 
reste  aujourd'hui  pour  conserver  pieusement  son  cher  souvenir, 
et  s'en  aller  répandre  des  larmes  et  des  prières  sur  son  tombeau. 

Cependant  le  Lycée  d'Orléans  ne  se  trouvait  pas  dans  une  si- 
tuation prospère  :  l'effectif  y  avait  notablement  baissé.  Un  pro- 
viseur de  grand  mérite,  M.  Joguet,  fut  envoyé  pour  remédier  au 
mal.  Il  se  mit  courageusement  à  l'œuvre,  travailla  avec  persé- 
vérance ;  puis,  reconnaissant  l'inutilité  de  ses  efforts,  il  demanda 
à  être  remplacé  et  fut  envoyé  à  Marseille.  Il  disait,  en  quittan 
le  Lycée  d'Orléans,  qu'un  seul  homme,  à  sa  connaissance,  était 
en  état  d'y  réussir  :  c'était  M.  Tranchau. 

Nommé  proviseur  le  31  mars  1864,  M.  Tranchau  revint  dans 
sa  ville  natale  pour  ne  la  plus  quitter.  M.  Lecomte,  qui  depuis 
la  mort  de  sa  fille,  traînait  dans  l'isolement  et  le  deuil  une  vie  lan- 
guissante, eut  du  moins,  dans  ses  derniers  jours,  la  consolation 
suprême  de  voir  revenir  près  de  lui  ses  enfants.  Il  mourut  un 
mois  après  leur  retour  (30  avril  1864). 


—  298  — 


III 


Nous  n'avons  point  oublié  l'impression  que  le  nouveau  pro- 
viseur produisit  sur  son  auditoire,  quand  il  prit,  pour  la  pre- 
mière fois,  la  parole  en  public,  à  la  distribution  des  prix,  le 
9  août  1864,  peu  de  temps  après  son  arrivée.  «  Votre  proviseur 
mes  chers  amis,  est  comme  vous  un  enfant  du  collège  d'Orléans. 
Il  y  a  aujourd'hui  28  ans,  j'étais  assis  sur  ces  mêmes  gradins^ 
là-bas,  dans  cette  cour,  depuis  si  embellie  pour  vous,  en  pré- 
sence d'une  assemblée  imposante  comme  celle-ci,  et,  comme 
elle,  souriante  à  nos  joies  d'écoliers. 

«  Généreusement  doté  d'une  bourse  entière  par  la  ville  d'Or- 
léans, j'avais  un  immense  désir  de  m'acquitter  envers  elle.  Mes 
amis,  pourquoi  ne  le  dirais-je  pas  ici  publiquement?  C'est  ce 
sentiment  de  reconnaissance,  si  naturel  d'ailleurs,  qui  a  été 
comme  l'inspiration  constante  de  toute  ma  carrière.  Revenu 
deux  fois  dans  cet  asile  de  ma  jeunesse,  comme  professeur  et 
comme  censeur,  je  me  suis  toujours  appliqué  à  remplir  mes 
devoirs,  en  vue  de  payer  une  dette  sacrée  ;  et  aujourd'hui,  je 
suis  moins  fier  d'avoir  été  jugé  digne  de  diriger  ce  grand  éta- 
blissement, que  je  ne  suis  heureux  d'avoir  trouvé  la  bonne  for- 
tune de  lui  rendre  en  activité,  en  vigilance,  en  dévouement  pour 
vous,  mes  chers  enfants,  ce  que  je  dois  aux  leçons  de  maîtres 
vénérés,  dont  quelques-uns  encore  restent  mes  amis  et  mes 
guides.  » 

Ces  dernières  paroles  appelaient  naturellement  le  souvenir  de 
<£  cet  homme  de  bien  par  excellence  qui,  pendant  les  vingt- 
huit  années  de  sa  vie,  données  à  cette  maison  dans  des  fonctions 
diverses,  n'a  eu  qu'une  pensée  :  se  dévouer  corps  et  âme  à  la 
jeunesse  et  aux  familles.  Oui,  il  avait  pour  les  enfants  une 
affection  chaleureuse  et  passionnée,  malgré  le  calme  de  sa 
douce  et  sereine  physionomie.  Esprit  profondément  religieux, 
mais  plein  de  tolérance,  caractère  ferme  avec  une  inaltérable 


-  299  - 

bienveillance,  vigilant  jusqu'au  sacrifice  de  son  repos,  attentif 
à  tous  les  détails  qui  intéressent  le  bien-être  des  enfants, 
comme  leur  moralité  et  leurs  progrès  ;  et,  avec  tant  de  mérites, 
modeste  presque  jusqu'à  la  timidité,  M.  Lecomte  est  resté  dans 
la  mémoire  des  élèves  comme  le  type  du  bon  proviseur  ;  et 
certainement  le  cœur  des  pères  et  mères  qui  m'écoutent  va  au- 
delà  de  mon  faible  éloge. 

«  Il  ne  m'a  pas  été  donné,  en  venant  m'asseoir  à  la  place 
qu'il  a  occupée  si  longtemps,  d'invoquer  à  mon  aide  sa  vieille 
expérience,  de  m'éclairer  de  ses  conseils...  Privé  de  ses  ensei- 
gnements, je  serai  du  moins  fortifié  par  son  exemple  ;  c'est  sous 
son  nom  que  je  m'abrite  pour  demander  aux  familles,  confiance 
et  sympathie.  » 

M.  Tranchau  venait  d'ouvrir  son  cœur  et  de  formuler  son 
programme.  Travailler  avec  ardeur  et  dévouement  au  bien  des 
enfants  et  à  la  prospérité  du  Lycée,  en  reconnaissance  de  ce  qui 
avait  été  fait  pour  lui  ;  marcher  sur  les  traces  d'un  homme 
dont  la  mémoire  était  vénérée,  s'inspirer  de  ses  exemples,  se 
pénétrer  de  son  esprit  ;  être,  comme  lui,  affectueux,  bienveil- 
lant, tolérant,  vigilant  jusqu'au  sacrifice  de  son  repos,  tel  est 
l'engagement  que  le  nouveau  proviseur  prenait  solennellement 
devant  les  autorités  et  les  familles.  Il  y  fut  constamment  fidèle. 

Les  circonstances  étaient,  en  1864,  autrement  difficiles 
qu'elles  ne  l'avaient  été  au  temps  de  M.  Lecomte,  de  1836  à  1843. 
L'enseignement  libre  faisait  à  l'enseignement  public  une  con- 
currence active  ;  les  familles  devenaient  de  plus  en  plus  exi- 
geantes, au  point  de  vue  du  bien-être  matério!,  .surtout  depuis 
que  les  enfants  s'étaient  mis  à  donner  le  ton  aux  familles  ;  le 
ministère  se  plaignait  que  l'on  dépensât  trop  ;  les  mamans  que 
l'on  ne  fît  pas  assez  ;  les  questions  de  discipline  donnaient  lieu, 
de  leur  côté,  à  des  réclamations  et  à  des  ennuis  sans  fin.  Bref, 
malgré  ses  efforts  et  son  incontestable  mérite,  M.  Joguet  n'avait 
pas  réussi  :  il  laissait  le  Lycée  avec  334  élèves.  L'effectif  s'accrut 
sous  M.  Tranchau,  d'année  en  année.  Au  bout  de  quatre  ans,  il 
s'élevait  à  468  ;  il  était  de  515  en  1872,  quand  M.  Tranchau 

TOME   XI.    —   BULLETIN    N°  158.  20 


—  3U0  — 

sortit  du  provisorat.  L'accroissement,  sous  son  administration, 
avait  été,  ce  qui  ne  s'était  et  ne  s'est  depuis  jamais  vu,  de  près 
de  deux  cents  élèves 

Un  tel  résultat  est  déjà  un  honneur  ;  la  manière  dont  il  fut 
obtenu  est  un  honneur  plus  grand  encore.  Point  de  trompe- 
l'œil,  ici,  point  de  réclame,  point  de  ces  habiletés  qui  sur- 
prennent et  qui  réussissent,  point  d'engouement  dans  le  public. 
Tout  se  passe  uniment,  sincèrement,  progressivement,  par 
l'effet  naturel  d'une  vigilance  qui  ne  s'endort  pas,  d'une  acti- 
vité qui  ne  se  lasse  jamais,  et  d'un  dévouement  sans  bornes, 
auquel  répondent,  au  dehors,  une  estime  affectueuse  et  une 
confiance  qui  grandit  tous  les  jours.  Nous  l'avons  longuement 
connu,  ce  proviseur,  le  premier  levé,  le  dernier  couché,  quand 
il  se  couchait,  présent  partout,  veillant  à  tout,  pénétrant  dans 
tous  les  détails  :  depuis  les  choses  morales,  la  première  de  ses 
préoccupations,  et  les  études,  jusqu'à  la  cuisine,  jusqu'à  la 
chaussure  ;  se  multipliant  et  s'épuisant  pour  tout  diriger,  pour 
faire  que  tout,  dans  son  collège,  si  c'était  possible,  fût  par- 
fait. 

Ne  lui  est-il  pas  arrivé,  une  nuit,  pendant  qu'il  était  censeur, 
de  trouver,  dans  un  dortoir,  quelques  lits  inoccupés  ?  Inquiet, 
il  clierche,  il  furète  de  tous  côtés,  et  finit  par  trouver,  dans  un 
local  écarté,  messieurs  les  élèves  qui  brûlaient  un  punch.  Une 
autre  fois,  c'est  la  galette  des  rois  que  l'on  tire  et  qu'on  va 
manger  ;  mais  il  arrive.  Il  raconte  ces  incidents  avec  une  salis- 
faction  amusante  ;  on  dirait  un  chasseur  à  qui  il  serait  autrefois 
arrivé  d'abattre  un  lièvre,  et  qui  s'arrêterait  délicieusement 
à  s'en  souvenir  dans  ses  vieux  jours.  Mais  il  ajoute  aussitôt,  avec 
modestie,  que  bien  des  choses  ont  pu  lui  échapper.  C'est  vrai. 
Monsieur  le  Proviseur,  on  ne  voit  pas  tout,  on  ne  sait  jamais 
tout,  quoi  qu'on  fasse.  Aussi,  trouvions-nous  que  M.  Tranchau 
aurait  pu,  sans  grand  danger,  s'en  rapporter  un  peu  plus  à  ses 
collaborateurs,  ne  pas  disperser  ainsi  ses  forces,  et  se  ménager. 
Ces  réflexions  ont  dû  lui  être  faites  ;  mais  il  ne  s'y  rendit  jamais. 
Qu'y  a-t-il  à  dire  encore  ?  Car  je  veux  dire  le  mal  comme  le 
bien. 


—  301   — 

Les  altribulions  du  proviseur  sont  inuliiples  ;   et  aussi,  par 
conséquent,  ses  relations,   ses    préoccupations,   ses  responsa- 
bilités ;  rapports  avec  les  chefs  universitaires,  avec  les  autorités 
civiles,  avec  les  autorités  religieuses,  avec  les  enfants,  avec  les 
répétiteurs,  avec  les  professeurs,  avec  les  familles  :  c'est  à  n'en 
pas  finir.  Je  ne  veux  entrer  dans  aucun  détail  ;  mais,  quand  il 
lui  est  arrivé  de  passer  la  nuit  à  écrire  sa  correspondance  et  à 
surveiller  les  dortoirs  ;  et  le  jour  à  recevoir  des  observations  et 
des   plaintes,  à  discuter  souvent  sans  convaincre,  à  décider  au 
risque  de  déplaire,  à  gourmander,  à  menacer,  à  lutter  contre 
les  difficultés  du  présent,  à  prévoir  celles  de  l'avenir  ;   il   peut 
se   faire  que  le  proviseur,  surtout  si  sa  nature  est  vive,  soit 
impatienté,  agacé,  raide  et  cassant.  Le  danger  est  trop  naturel, 
et  je  ne  crois  pas  que  M.  Tranchau  y  ait  toujours  échappé. 

Ce  sont  là  des  vétilles,  des  imperfections,  dira-t-on  peut-être, 
soit  ;  mais  qui  viendra  reprocher  à  un  honnête  homme,  fût-il 
proviseur,  de  n'être  pas  tout  à  fait  un  saint  ?  Et  ne  vaut-il  pas 
mieux   appliquer  à  la  vie  humaine  ce  qui  fut  dit  de  l'œuvre 
d'art  :  Quand  l'ensemble  en  est  harmonieux  et  beau,  s'il  s'y 
trouve   çà  et  là  quelques  taches  légères,  elles  ne  doivent  pas 
offenser  nos  regards.  Or,  la  vie  de  M.  Tranchau  est  faite  tout 
entière  de  travail,  de  justice  et  de  bonté.  S'il  a  blessé  par  inad- 
vertance, il  répare  ;  a-t-il  affligé,  il  console  ;  il  est  attaché  à  son 
personnel  et  il  le  couvre,  prenant  sur  soi  toutes  les  responsa- 
bilités. Peut-il  aider,  il  le  fait  et  s'empresse  ;  s'il  ne  peut  rien, 
il  en  souffre.  Il  aime  ses  élèves,   il  aime   leurs  âmes  ;  c'est  à 
leur    avancement   intellectuel,    surtout  à  leur  progrès  moral 
qu'il  sacrifie   tout  :  les  études  qu'il  avait   préférées,   ses  fa- 
cultés, son  travail,  son  repos.  S'il  est  une  chose  à  quoi  il  aspire, 
c'est  de  mériter  qu'on  lui  applique  ces  paroles  d'un  ministre, 
M.    de    Salvandy,    qu'il    a    dii  trouver    dans  les  papiers   de 
M.  Lecomte  :  «  Votre  collège  est  un  modèle  ». 

Plusieurs  faits,  intéressants  pour  le  Lycée  à  différents  titres 
se  sont  accomplis  sous  le  provisorat  de  M.  Tranchau. 

C'est  en  1863,  quelques  mois  avant  son  retour  parmi  nous. 


—  302  — 

que  l'idée  vint  à  quelques  anciens  élèves  de  londer  une  asso- 
ciation amicale,  dans  le  but  de  ne  se  point  oublier,  de  se  réunir 
tous  les  ans,  de  porter  secours  aux  camarades  malheureux, 
d'encourager  les  études,  et  de  perpétuer  ainsi  la  bonne  renom- 
mée de  leur  collège.  M.  Tranchau,  dès  son  arrivée,  se  fit  ins- 
crire au  nombre  des  fondateurs  ;  il  prit  à  cœur  le  développe- 
ment de  l'œuvre,  il  en  fut  l'àme,  pour  ainsi  dire,  et  en  assura 
la  prospérité.  Elle  comptait,  en  1864,  163  membres,  et 
688  trente  ans  plus  tard. 

En  1864,  un  concours  fut  établi,  par  M.  Duruy,  entre  les 
lycées  et  collèges  de  chaque  Académie.  Celle  de  Paris  comp- 
tait quatre  lycées  et  dix  collèges.  Orléans  eut  toujours  une  large 
part  dans  les  récompenses;  et  bien  des  fois,  il  fut  au  premier 
rang. 

Les  années  suivantes  sont  signalées  par  la  construction  du 
Petit  Lycée,  par  l'accroissement  constant  du  nombre  des  élèves 
et  par  leurs  succès  dans  les  concours.  Puis  arriva  l'année  né- 
faste de  1870-71,  dont  je  ne  puis  me  défendre  de  dire  quelques 
mots,  relatifs  au  Lycée  et  à  son  Proviseur. 

La  rentrée  de  1870  avait  été  fixée  au  5  octobre.  Cependant 
l'ennemi  avançait  toujours,  à  la  suite  de  nos  désastres  ;  et 
le  20  septembre  il  était  déjà  à  Neuville  et  à  Patay.  L'occupation 
d'Orléans  était  inévitable.  Aussi  M.  Tranchau  avait-il  écrit  au 
Ministre  de  l'Instruction  publique,  M.  Jules  Simon,  alors  à 
Tours,  pour  lui  demander  ses  ordres.  Le  Ministre  répondit  : 
«  Les  Allemands,  si  soucieux  de  l'éducation  publique  chez  eux, 
si  fiers  de  leurs  gymnases  et  de  leurs  universités,  respecteront 
nos  maisons  d'études  ;  ayons  confiance  et  surtout  n'ayons  pas 
l'air  d'avoir  peur.  » 

La  renti'ée  se  fit  donc  au  jour  fixé.  Mais  cinq  jours  après, 
le  10  octobre,  notre  5^  corps  est  écrasé  à  Artenay.  Le 
lendemain,  à  onze  heures,  l'ennemi  est  à  la  Montjoie  ;  à  trois 
heures,  aux  Aubrais.  On  se  bat  partout  :  au  faubourg  des 
Aydes,  sur  les  talus  du  chemin  de  fer,  dans  les  vignes  ;  ce  qui 
restait  du  5"  corps  gagne  la  rive  gauche  de  la  Loire,  dans  un 
désordre  épouvantable.  Vers  cinq  heures,  des  obus,   lancés  des 


-  303  — 

Aubrais,  tombent  sur  la  ville  ;  un  d'eux  éclate  dans  une  des 
chambres  du  proviseur  et  en  brise  les  meubles  ;  un  autre,  dans 
la  grande  cour,  où  étaient  réunis  les  élèves  qui  n'avaient  pas 
été  repris,  dans  la  journée,  par  leurs  familles  ;  plusieurs  font 
brèche  dans  le  mur.  Qu'on  s'imagine  la  terreur  des  enfants! 
Le  Proviseur  ordonne  aussitôt  de  descendre  dans  les  caves  et 
d'y  transporter  les  blessés.  «  La  scène,  écrit- il,  était  lugubre; 
quelques  lampes  éclairaient  à  peine  d'une  faible  lueur  tout  ce 
monde,  mort  d'épouvante  et  respirant  à  peine.  »  Bientôt  on 
apprend  que  les  Allemands  sont  sur  le  Martroi,  enfonçant  les 
portes  et  pillant  les  boutiques  ;  puis  on  entend  leurs  pas  pe- 
sants et  leurs  cris,  accompagnés  d'une  musique  infernale,   qui 
célèbre,  aux  pieds  de  Jeanne   d'Arc,   leur  nouvelle   victoire. 
«  Oh  !  la  cruelle  soirée,  s'écrie  M.   Tranchau.   Celui  qui  écrit 
ces  lignes  avait,  pendant  bien  des  années,  raconté,  dans  ses 
cours  d'histoire,  les  invasions  des  Barbares  ;  mais  quelle  diffé- 
rence entre  l'imagination,  qui  se  figure  de   loin  les  horreurs  et 
les  cruautés  d'un  vainqueur  ivre  de  son  triomphe  ;  el  la  réalité, 
qui  les  voit  et  qui  les  touche  1  » 

Le  lendemain,  le  Proviseur  va  trouver  le  général  Von  der 
Tann  et  le  prie  de  ne  pas  faire  occuper  le  lycée.  L'accueil  fut 
hautain  et  dur  ;  la  démarche  inutile.  Se  hasarde-t-il  une  autre 
fois  encore  à  aller  implorer  la  générosité  du  vainqueur,  deman- 
dant que  les  enfants  puissent  garder  le  petit  nombre  de  lits  qui 
n'étaient  pas  occupés  par  les  blessés  :  «  Qu'ils  couchent  sur  la 
paille  »,  lui  fut-il  impitoyablement  répondu. 

Le  Proviseur  avait,  depuis  huit  jours,  horriblement  souffert; 
un  incident,  tenu  secret,  se  passa  la  semaine  suivante,  qui  dut 
verser  quelque  baume  sur  son  cœur.  M.  Maxime  Genteur  ap- 
portait au  lycée,  le  20  octobre,  quelques  petits  morceaux  de 
papier,  recueillis  par  lui  dans  une  cheminée  du  château  de  la 
Source-Rolin,  et  dont  il  soupçonnait  l'importance.  Le  Provi- 
seur, M.  Genteur,  et  M.  Beahan,  professeur  d'anglais,  qui  sa- 
vait l'allemand,  se  réunissent  dans  le  bureau  de  l'économe, 
M.  Dubois.  Ils  rapprochent  péniblement  les  fragments,  recons- 
tituent la  pièce,  la  déchiffrent  ;  et,  au  prix  de  leur  liberté,  peut- 


—  304  — 

être  de  leur  vie,  ils  en  envoient  la  traduction  au  gouvernement 
de  Tours.  C'était  un  ordre  du  jour,  indiquant  les  positions  que 
la  cavalerie  Stolberg  devait  occuper,  de  Coulmiers  à  Huisseau- 
sur-Mauve,  en  prévision  d'une  bataille.  L'envoi  de  ce  docu- 
ment fut  un  service  signalé,  rendu  au  gouvernement  de  la 
défense  nationale,  et  l'une  des  causes,  peut-être,  de  la  vic- 
toire (9  novembre). 

Les  classes,  depuis  le  13  octobre,  n'avaient  point  été  inter- 
rompues. Tous  les  professeurs  étaient  à  leur  poste,  sauf  deux, 
qui  avaient  été  surpris  par  l'envahissement  et  n'avaient  pu 
rejoindre. 

Un  mois  ne  s'était  pas  écoulé  que  l'occupation  des  Prussiens 
succéda  à  l'occupation  bavaroise  (4  décembre).  Le  lycée  fut  une 
fois  encore  et  plus  complètement  envahi.  Pour  leurs  ambu- 
lances, leurs  infirmiers,  leurs  charretiers,  leurs  officiers  et  leurs 
diaconesses,  ils  s'emparèrent  de  tous  les  locaux,  allumant  45  feux, 
brûlant  4  stères  de  bois  par  jour,  abattant  les  arbres  des 
cours,  quand  le  bois  venait  à  manquer  ;  se  faisant  nourrir  au 
nombre  de  550,  puis  de  600  personnes,  pour  qui  il  fallait 
191  kilogrammes  de  viande  et  259  kilogrammes  de  pain.  En 
plus,  pour  les  officiers,  de  la  volaille,  des  légumes,  du  café,  du 
sucre,  des  œufs,  des  petits  pains,  du  beurre  frais,  50  bouteilles 
de  Bordeaux  et  de  Champagne,  100  bouteilles  les  jours  de  fête. 
Tout  cela  se  mangeait,  se  buvait  dans  le  parloir  du  lycée  ;  et 
en  mangeant,  en  buvant,  surtout  après  avoir  bu,  quelquefois 
pendant  la  nuit  entière,  on  riait,  on  sifflait,  on  chantait  à  tue- 
tête,  pour  célébrer  la  Saint-Guillaume  ou  les  humiliations  infli- 
gées au  drapeau  français. 

Le  Proviseur  avait  l'âme  déchirée  en  entendant,  sous  ses  pieds, 
ces  bravades,  ces  chants  et  ces  rires.  Se  rendait-il  dans  une 
salle  d'ambulance,  c'était  pour  y  rencontrer,  autre  supplice,  le 
charretier  Junder,  qui  venait  de  coûter  600,000  fr.  à  la  ville, 
pour  une  sorte  d'égratignure,  reçue  d'un  Français,  disait-on  ; 
sans  que  l'on  sût  jamais  de  qui  ni  comment,  car  il  ne  fut 
procédé  à  aucune  enquête.  Mais  la  ville  dut  payer  de  ce  jirix 
«  l'altental  commis  sur  un  sujet  de  Sa  Majesté  l'Empereur.  » 


—  305  — 

Ces  Allemands  allaient,  venaient  partout,  turbulents  et  hau- 
tains, semblant  ne  connaître  personne.  Le  Proviseur  même, 
rendu  responsable  de  tout  et  qui  faisait  l'impossible,  du  matin 
au  soir,  pour  satisfaire  à  leurs  exigences,  le  Proviseur  n'était 
pour  eux  l'objet  d'aucun  égard;  au  contraire.  Ne  fut-il  pas  me- 
nacé d'arresta'ion,  le  jour  où  M.  Godou,  un  brave  cœur  aussi, 
fut  lui-même  arrêté  ? 

C'est  le  dimanche  18  mars  que  le  lycée  fut  complètement 
évacué.  Il  avait  été  occupé  128  jours,  en  deux  fois. 

Au  physique,  et  plus  encore  au  moral,  M.  Tranchau  était 
épuisé.  Le  retour  de  ses  chers  élèves  fut  pour  lui  comme  un 
beau  jour  après  une  nuit  d'orage.  Instruits  et  attendris  par 
les  malheurs  de  la  France,  ils  revenaient  plus  dociles,  plus 
respectueux,  et  encore  plus  généreux  que  jamais.  Nous  les 
avons  vus  faire,  en  quatre  mois  et  demi,  l'ouvrage  à  peu  près 
d'une  année  entière.  Ils  avaient,  au  début  de  la  guerre,  réuni 
près  de  1,800  fr.  pour  porter  secours  aux  blessés.  Quand  le 
proviseur  vint,  après  la  paix,  faire  encore  appel  à  leur  patrio- 
tisme et  les  engager  à  contribuer  selon  leurs  moyens  à  la  déli- 
vrance des  départements  restés  envahis  ;  on  les  vit,  se  privant 
des  douceurs  et  des  fantaisies  de  leur  âge,  apporter  chaque  jour, 
aux  endroits  désignés,  le  sou  de  la  délivrance.  La  rapidité  avec 
laquelle  fut  couvert  l'emprunt  des  cinq  milliards  mit  Un  à  ces 
générosités  d'enfants.  La  recette  était  déjà  de  1,089  fr.  25. 

L'Inspecteur  d'Académie,  M.  Guiselin,  s'était  distingué  pen- 
dant l'invasion  par  sa  charité,  son  activité,  son  énergie  et  la 
part  qu'il  avait  prise  à  l'organisation  des  ambulances.  Il  fut, 
selon  ses  désirs,  nommé  censeur  au  lycée  Condorcet,  et  rem- 
placé à  l'inspection  académique  par  M.  Tranchau,  le  15  jan- 
vier 1872. 

M.  Tranchau  reçut,  à  cette  occasion,  une  lettre  qui  dut  lui  aller 
au  cœur.  Elle  lui  était  écrite  par  les  élèves  du  lycée  d'Orléans. 
On  dit  que  le  soleil  couchant  a  peu  d'adorateurs  ;  il  n'en  est  pas 
moins  vrai  que  nos  élèves  ne  témoignèrent  jamais  à  leur  provi- 


—  306  - 

seur  autant  d'aiïection  et  ne  lui  rendirent  de  si  respectueux  et 
si  justes  hommages  qu'au  moment  où  il  allait  les  quitter.  Je  re- 
grette de  ne  pouvoir  citer  la  lettre  entière. 

Lycée  d'Orléans,  le  24  janvier  1872. 

«  Monsieur  le  Proviseur, 

«  C'est  avec  tristesse  que  nous  avons  appris  votre  départ.  La 
distinction  si  méritée  que  vous  venez  d'obtenir  ne  devait  pas 
nous  étonner,  après  les  services  éminents  que  vous  n'avez 
cessé  de  rendre  à  la  jeunesse  et  à  l'Université.  Nous  espérions 
néanmoins  vous  avoir  encore  quelque  temps  au  milieu  de  nous 
et  entendre  encore  bien  des  fois  vos  bons  et  salutaires  con- 
seils... 

«  Soyez  en  sûr,  votre  parole  si  simple,  et  en  même  temps  si 
éloquente  à  force  de  patriotisme,  résonnera  longtemps  dans  nos 
cœurs  ;  c'est  vous  qui  nous  avez  appris  à  aimer  notre  pauvre 
France  et  à  devenir  un  jour  des  citoyens  dignes  de  relever  son 
honneur.  Nulle  bonne  action  à  laquelle  vous  n'ayez  voulu  faire 
participer  vos  élèves  ;  nulle  bonne  pensée  dont  vous  n'ayez  été 
l'inspirateur... 

«  Et  aussi  pourquoi  ne  pas  rappeler  cette  énergie  au  travail, 
que  nous  admirions  en  silence... 

«  D'ailleurs,  Monsieur  le  Proviseur,  nous  sommes  heureux 
de  le  dire,  vos  soins  n'ont  pas  été  infructueux  ;  depuis  huit  ans 
que  vous  dirigez  cette  maison,  nous  avons  pu  souvent  applaudir 
aux  succès  de  nos  chers  lauréats,  succès  qui  ont  donné  au  lycée 
d'Orléans  un  rang  que  nous  nous  ferons  un  devoir  de  soutenir. 
Et  si  chaque  jour  nous  voyons  plus  de  cinq  cents  condisciples  se 
presser  aux  portes  du  lycée,  c'est  à  vous,  grâce  à  votre  zèle  et  à 
votre  dévouement,  que  nous  devons  ce  bonheur.  > 

Les  jeunes  gens  avaient  bien  vu  :  cette  constante  et  tendre 
sollicitude  pour  le  développement  moral  de  la  jeunesse,  pour  le 
progrès  des  études  et  la  bonne  renommée  du  lycée;  cette  con- 


—  307  — 

fiance  des  familles,  venue  à  la  suite  ;  cet  accroissement  inouï  du 
nombre  des  élèves,  porté  de  334  à  515  :  voilà  bien  les  traits  do- 
minants, l'impérissable  honneur  du  provisorat  de  M.  Tranchau. 


IV 


Je  parlerai  moins  longuement  de  l'Inspecteur  d'Académie  ; 
d'abord,  parce  qu'il  faut  me  restreindre  ;  ensuite,  parce  que 
sous  une  autre  forme,  je  n'aurais  guère  qu'à  me  répéter.  Le 
champ  d'action  est  devenu  plus  vaste,  les  fonctions  plus  com- 
pliquées, plus  délicates  ;  mais,  c'est  toujours  et  partout  le 
même  esprit,  la  même  activité  infatigable,  le  même  dévoue- 
ment. 

Le  6  janvier  1875,  le  vice-recteur,  M.  Mourier,  pouvait 
écrire  à  notre  Inspecteur  d'Académie  :  «  Vous  connaissez  ma 
haute  estime  pour  votre  caractère  et  vos  services.  Le  bien  est 
facile  avec  un  collaborateur  tel  que  vous.  »  Ces  mots  résument 
tout  ce  qu'il  y  aurait  à  dire  ;  on  voit  avec  quelle  autorité. 

Au  cours  de  l'année  suivante,  le  recteur  voulut  élever 
M.  Tranchau  aux  fonctions  d'Inspecteur  général.  Il  lui  écrivit 
donc  le  27  juillet  1876  :  «  Mon  cher  Inspecteur,  j'ai  dit  bien 
des  fois  à  M.  le  directeur  Boutan  ma  haute  estime  pour  vos 
services,  et  je  l'ai  toujours  trouvé  pénétré  de  mon  sentiment.  Sa 
bienveillante  proposition  me  semble  d'une  excellente  justice. 
Vous  ne  pouvez  avoir  l'ombre  d'un  doute  :  vous  avez  parfaite- 
ment toute  l'aptitude  voulue  pour  remplir  avec  succès  les 
fonctii>ns  d'Inspecteur  général  de  l'enseignement  primaire.  Il 
faut  formuler  sans  délai  votre  demande  ;  si  vous  la  faites  passer 
par  mon  intermédiaire,  je  la  recommanderai  au  plus  bienveillant 
intérêt  de  M.  le  Ministre.  Pour  moi,  votre  candidature  sera 
hors  ligne.  Je  ne  veux  pas  penser  à  la  perte  que  fera  l'Aca- 
démie. —  Veuillez  recevoir,  cher  Inspecteur,  l'expression  de 
mes  sentiments  très  affectueux.  —  Mourier.  » 


—  308  - 

Il  ne  paraît  pas  que  M.  Tranchau  ait  donnné  suite  aux  bien- 
veillantes intentions  du  recteur. 

J'ai  dit  tout  à  l'heure  que  M.  Tranchau  portait  partout  avec 
lui  son  esprit  libéral,  ses  convictions  et  son  zèle  ;  il  y  portait  aussi 
sa  bonté.  Les  instituteurs  de  ce  département  le  savent.  Ils 
savent  comme  il  était  toujours  prêta  les  accueillir,  à  les  entendre, 
à  les  conseiller,  à  les  aider,  à  les  encourager  dans  leurs  efforts, 
à  les  consoler  dans  leurs  peines.  Ces  choses  sont  naturellement 
restées,  pour  la  plupart,  dans  le  secret  des  familles  ;  mais  nous 
connaissons  mieux  ce  que  M.  Tranchau  aimait  à  faire,  dans 
l'occasion,  pour  les  enfants  de  ses  instituteurs. 

Je  me  souviens  d'avoir  lu  quelque  part,  il  y  a  bien  longtemps, 
un  trait  qui  m'a  singulièrement  frappé.  Il  est,  je  crois,  de  Mon- 
tesquieu, ou  peut-être  de  Franklin  :  il  n'importe.  Il  avait  prêté 
quelque  argent  à  un  malheureux  ;  et  quand  celui-ci  vint  pour  le 
lui  rendre  :  a.  Non,  dit-il,  gardez-le  ;  et   quand  vous  rencon- 
trerez  un  lionnête  homme  qui  en  ait  besoin,  prêtez-le  lui  à 
votre  tour,  et  dites-lui  défaire  de  même.  »  Cette  anecdote  me  re- 
vient en  mémoire,  à  l'occasion  de  ce  que  j'ai  à  dire,  en  ce  mo- 
ment,  de   M.  Tranchau.    Les  bienfaits    qu'il   avait  reçus   lui 
semblaient  être  entre  ses  mains  comme  un  dépôt  qu'il  avait  à 
transmettre.  Voyait-il  dans  une  école,  et  surtout  au  foyer  du 
maître,   un  enfant  distingué  par  sa  bonne  tenue,  ses  aptitudes, 
sa  conduite  et  son  travail,  il  paraissait  dire  en  lui-même  :  C'est 
ainsi  que  j'étais  ;  et  pour  m'élever  plus  haut,  il  m'a  fallu  un 
appui,  une  main  secourable.  Alors  il  s'attachait  à  cet  enfant  et 
s'employait  à  lui  obtenir  ce  qu'il  avait  autrefois  reçu  lui-même, 
une  bourse  au  collège.  Les  études  terminées,  tout  n'est  pas  fini  ; 
et  M.  Tranchau,  qui  le  voyait  tous  les  jours,  n'a  pu  manquer 
de  se  dire  :  Que  serais -je  devenu  sans  mon  proviseur,  qui  m'a 
mis  à  même  de  suivre  les  cours  du  collège  Charlemagne,  pour 
entrer  à  l'école  normale  ?    Aussi,  quand  un  jeune  homme  sans 
fortune  avait  fait  de  fortes  études,  et  donnait  de  belles  espé- 
rances, lui,  proviseur  à  son  tour,  inspecteur  ensuite,  s'imposait 
la  tâche,  qu'il  regardait  comme  sacrée,  de  lui  ouvrir  la  carrière 


—  309  — 

et  d'assurer  son  avenir.  Un  de  ses  amis,  M.  Talbert,  directeur 
du  collège  RoUin,  l'aida  beaucoup  dans  cette  œuvre.  Dans  l'in- 
térêt et  pour  l'honneur  de  son  collège,  il  recevait  gratuitement, 
et  les  yeux  fermés,  ces  jeunes  gens  d'élite,  présentés  par 
M.  Tranchau. 

Cependant  le  temps  marchait  vite;  et  avec  le  temps, les  idées. 
On  en  était  venu  à  se  faire  de  l'éducation  populaire  une  con- 
ception nouvelle,  très-différente  de  celle  qui  avait  été  formulée 
jusque-là  dans  nos  lois.  M.  Tranchau  n'avait  pas  changé.  Reli- 
gieux et  libéral,  comme  il  l'avait  été  et  le  fut  toute  sa  vie,  il  dut 
s'avouer  que  sa  place  avait  cessé  d'être  dans  les  fonctions  qu'il 
remplissait  depuis  sept  années,  avec  tant  de  zèle  et  d'amour. 

Le  Recteur  s'efforçait  de  l'y  retenir.  Ce  fut  en  vain.  Au 
commencement  d'août  1878,  une  résolution  définitive  était 
prise, 

«  Mon  cher  Monsieur  Tranchau,  lui  écrivait,  le  8  août, 
M.  Mourier,  je  suis  fort  affligé,  mais  non  surpris.  Le  décou- 
ragement vous  envahissait  chaque  jour,  malgré  mes  exhortations. 
Je  voyais  bien  qu'il  fallait  se  préparer  à  une  séparation  ;  mais, 
voire  départ,  je  le  répète,  m'est  bien  pénible.  L'Université  fait 
une  perte  réelle.  C'est  le  sentiment  que  j'exprime,  en  appuyant, 
sans  réserve,  la  demande  de  congé  que  vous  avez  adressée  di- 
rectement à  M.  le  Ministre.  » 

Ce  congé  devait  durer  jusqu'au  27  janvier  1879.  Agé  alors  de 
soixante  ans,  M.  Tranchau  fit  valoir,  après  quarante  ans  de 
services,  ses  droits  à  la  retraite;  et  reçut  le  titre  d'Inspecteur 
honoraire  de  l'Académie  de  Paris. 

Avec  l'affectueuse  estime  et  les  regrets  de  ses  chefs,  il  em- 
portait les  regrets  de  ses  instituteurs.  Unis  dans  un  sentiment 
unanime  de  reconnaissance  et  d'affection,  ils  tinrent  à  lui 
offrir,  en  témoignage,  deux  œuvres  d'art  en  bronze,  qui  firent 
depuis  ce  jour  l'ornement  de  son  salon.  M.  Tranchau  fut  pro- 
fondément touché  de  cette  manifestation  délicate  et  spontanée, 
qu'il  se  plut  à  considérer  comme  le  couronnement  de  sa  car- 
rière.   C'est  ce    qu'il    écrivait    lui-même,    dès    le    lendemain 


—  310  — 

(28  octobre)  aux  instituteurs  du  Loiret.  «  Du  fond  de  ma  re- 
traite, leur  disait-il  encore,  je  suivrai  toujours  d'un  regard 
ami  vos  travaux,  j'applaudirai  à  vos  succès  ;  il  me  sera  permis 
de  m'intéresser  à  vous  et  à  vos  familles  ;  toujours,  partout,  je 
me  souviendrai,  avec  l'émotion  d'une  inaltérable  gratitude,  du 
dernier  témoignage  d'attachement  que  vous  avez  tenu  à  me 
donner.» 


Ce  n'est  pas  sans  inquiétude  que  les  amis  de  M.  Tranchau 
le  virent  passer  tout  d'un  coup  d'une  vie  si  remplie,  si  active,  à 
la  paisible  et  monotone  existence  d'un  pensionnaire  de  l'État.  Il 
s'empressait  de  les  rassurer  :  il  saurait  bien,  disait-il  employer 
ses  loisirs.  On  eût  dit,  par  moments,  que  le  professeur  d'histoire 
s'était  réveillé,  qu'il  songeait  à  ses  travaux  interrompus,  à  ces 
grandes  études  de  religion,  d'art,  de  philosophie,  d'économie 
sociale,  de  littérature  et  d'histoire,  qui  avaient  autrefois  préoc- 
cupé sa  pensée  ;  mais  dont  il  avait  fallu  faire  le  sacrifice,  en  se 
disant  sans  doute  :  j'y  reviendrai  un  jour.  Hélas  !  on  n'est  plus 
à  soixante  ans,  ce  que  l'on  fut  à  vingt-cinq.  Les  idées,  les  goûts 
ont  changé,  les  illusions  sont  tombées,  les  forces  s'en  vont, 
l'horizon  se  rétrécit  autour  de  nous  :  on  sent  que  le  temps  n'est 
plus  des  longs  espoirs  et  des  vastes  pensées.  Bien  qu'il  eût 
souffert  moins  qu'un  autre  des  atteintes  de  l'âge,  M.  Tranchau 
comprit  qu'il  devait  se  borner.  La  Société  archéologique,  avec 
ses  occupations  variées,  ses  études  multiples,  détachées,  géné- 
ralement d'une  médiocre  étendue,  se  trouvait  être  pour  lui, 
dans  les  circonstances  présentes,  un  asile  naturellement  ouvert. 
Il  y  était  entré  dès  les  premiers  mois  de  1852,  alors  qu'il  était 
professeur.  La  Société  avait  mis  immédiatement  à  profit  son 
savoir  et  son  zèle,  en  le  nommant  membre  de  la  commission  des 
publications.  C'est  à  ce  titre  qu'il  eut  à  rendre  compte  d'un 
grand  nombre  de  notices  ou  de  mémoires,  présentés  par  ses 


—  311    — 

collègues.  Mais  les  travaux  du  professorat,  un  peu  plus  tard 
l'état  de  sa  santé,  ne  lui  laissaient  pas  assez  de  loisirs  et  de 
liberté  d'esprit  pour  qu'il  pût  se  livrer  à  des  travaux  personnels. 
Les  absences  qui  vinrent  ensuite  ;  puis,  à  Orléans,  les  occu- 
pations absorbantes  et  les  soucis  du  censeur,  du  proviseur,  de 
l'inspecteur  d'Académie,  arrachèrent  M.  Tranchau  à  tout  exer- 
cice de  la  pensée  libre  et  relâchèrent  forcément,  sans  les  rompre, 
les  liens  qui  l'attachaient  à  la  Société  archéologique  de  l'Orléanais. 

Jusqu'au  moment  où  il  prit  sa  retraite,  M,  Tranchau  n'avait 
presque  rien  publié  ;  je  ne  trouve  guère  de  lui  que  les  deux 
discours  dont  il  est  parlé  plus  haut  et  trois  biographies  parues 
dans  les  Hommes  illustres  de  V Orléanais  :  Bongars,  le  car- 
dinal d'Amhoise  et  Renée  de  France.  Elles  comptent  parmi  les 
plus  remarquables  du  recueil. 

Une  fois  libre,  il  accourt  à  la  Société,  il  s'y  attache  de  plus  en 
plus,  il  l'aime  ;  il  lui  apporte  sa  vieille  expérience  et  sa  nouvelle 
jeunesse,  ses  lumières  et  son  activité  ;  il  est  assidu  aux  séances, 
il  s'intéresse  aux  commuications  qui  nous  sont  faites,  il  prend 
part  à  toutes  nos  discussions,  il  fait  lui-même  des  propositions 
et  les  soutient  ;  il  publie,  dans  nos  recueils,  de  nombreuses  no- 
tices ou  des  mémoires.  Qu'on  en  juge. 

Déchargé  de  ses  fonctions,  comme  d'un  fardeau,  il  se  .met 
aussitôt  en  campagne,  parcourt  la  ville,  surtout  ses  vieux  quar- 
tiers ;  et,  dès  ie  24  janvier  1879,  il  peut  signaler  à  ses  collègues 
une  maison  sise  au  n»  7  de  la  rue  du  Gloître-Saint-Elienne, 
qui  porte  des  inscriptions  allemandes,  et  semble  avoir  été 
habitée  autrefois  par  des  étudiants  allemands  de  notre  Uni- 
versité (1). 

Le  26  juin,  il  lit  une  notice  sur  Pierre  Vallet,  graveur  Or- 
léanais (2).  Cette  notice  est  insérée  dans  les  Mémoires  de  la 
Société  (3). 

Il  était  depuis  longtemps  poursuivi  par  la  pensée  de  faire  par- 

(1)  Bulletin  de  la  Société  archéologique  et  historique  de  l'Orléanais, 
tome  VII,  pages  82-87  et  95-98. 

(2)  Ibid..  page  117. 

(3)  Mémoires  de  la  Société  archéologique,  tome  XVII,  page  338. 


—  312  — 

ticiper  à  nos  travaux  le  corps  entier  des  instituteurs.  Inspecteur 
d'Académie,  il  avait  demandé  à  chacun  d'eux,  en  1874,  une  notice 
sur  sa  commune,  et  trouvé  qu'un  certain  nombre  de  ces  notices 
avaient  une  véritable  valeur.  Elles  figurèrent  à  l'exposition  sco- 
laire de  1877,  où  elles  attirèrent  l'attention  de  la  Société,  qui 
tint  à  leur  décerner  des  récompenses.  C'était  un  premier  pas. 
Mais  les  instituteurs  avaient  besoin  d'être  dirigés  ;  il  fallait  sur- 
tout tenir  compte  des  conditions  dans  lesquelles  ils  se  trou- 
vaient et  préciser  l'objet  de  leurs  recherches  et  de  leurs  tra- 
vaux. C'est  ce  que  lit  M.  Tranchau  dans  une  note  lue  à  la 
séance  du  9  mai  1879,  et  qui  parut  à  la  fois  au  Bulletin  de  la 
Société  archéologique  et  au  Bulletin  de  l'Instruction  primaire 
du  département  du  Loiret  (1). 

Mais  ce  que  la  Société  ambitionnait  par-dessus  tout,  c'était  de 
mettre  à  profit  le  zèle  et  le  savoir  de  M.  Tranchau  et  de  l'asso- 
cier largement  à  ses  travaux  collectifs.  Le  président,  M.  l'abbé 
Desnoyers,  propose-t-il  (13  juin  1879)  de  nommer  une  com- 
mission chargée  de  relever  les  voies  romaines  dans  le  dépar- 
tement du  Loiret,  M.  Tranchau  est  désigné  pour  faire  partie  de 
la  commission.  Le  26  décembre,  il  est  nommé  membre  de  la 
commission  de  la  bibliothèque.  Le  même  jour,  membre  du 
jury  chargé  d'examiner  et  de  classer  les  Mémoires  présentés  au 
sixième  concours  quinquennal.  Peu  de  temps  après,  il  est 
choisi  comme  rapporteur  du  concours. 

C'est  une  tâche  assez  laborieuse  que  de  lire  une  douzaine  de 
Mémoires,  dont  quelques-uns  sont  des  volumes,  et  de  les  relire 
avec  une  grande  attention,  pour  être  à  même  de  les  apprécier, 
de  les  comparer,  de  les  classer  et  d'en  rendre  compte  avec 
compétence  et  équité.  M.  Tranchau  y  consacra  la  plus  grande 
partie  de  ses  loisirs,  pendant  le  premier  trimestre  de  1880. 
Le  8  mai,  la  séance  solennelle  eut  lieu,  sous  la  présidence  de 
M.  Egger.  M.  Tranchau  lut  son  rapport.  Je  n'en  veux  dire  que 
ce  qui  fut  imprimé  dans  le  temps  même,  quand  cette  étude 
était  dans  la  mémoire  de  tous. 

(1)  Bulletin  de  la  Société  archéologique,  tome  VII,  page  239. 


—  313  — 

«  M.  Tranchau,  rapporteur  de  la  commission  du  concours, 
rend  compte  des  douze  Mémoires  envoyés  à  la  Société.  Chargé 
d'une  tâclie  délicate,  il  tient  longtemps  l'assistance  sous  le 
charme  qui  se  dégage  de  sa  parole  autorisée.  Ne  se  contentant 
pas  d'une  sèche  analyse,  le  rapporteur  pénètre  au  cœur  même 
des  sujets  traités.  Les  éloges  mérités  qu'il  adresse  aux  concur- 
rents sont  relevés  par  une  critique  toujours  bienveillante,  où 
chaque  défaillance  est  redressée  par  une  main  aussi  délicate 
que  sûre  d'elle-même.  Le  compte  rendu  est  parsemé  d'allu- 
sions, de  traits  d'une  finesse  exquise,  où  l'érudition  s'allie 
volontiers  à  l'esprit  le  plus  guépin  (1).  » 

La  même  année,  à  la  séance  du  12  novembre,  M.  Tranchau 
rend  compte  à  la  Société  de  l'état  de  ses  collections.  Des 
remerciements  lui  sont  votés.  Le  mois  suivant,  il  est  nommé 
archiviste.  Deux  années  semblent  avoir  été  consacrées  par 
M.  Tranchau  à  l'étude  de  notre  bibliothèque  et  de  nos  archives, 
que  personne  ne  connut  mieux  que  lui. 

Avec  1883  recommencent  les  travaux  d'érudition.  Dès  le  23  fé- 
vrier, il  donne  lecture  d'un  Mémoire  sur  la  Corporation  des 
boulangers  établis  dans  la  ville  et  la  généralité  d'Orléans. 

L'année  1884  fut  très-féconde. 

Le  11  et  le  25  janvier,  lecture  d'un  Mémoire  intitulé  : 
Les  CJievaliers  du  Saint-Esprit,  se  rattachant  à  l'histoire 
d'Orléans. 

24  juin,  Adieu  au  vieux  quartier  d'Orléans,  démoli  pour 
l'établissement  des  marchés  couverts. 

14  novembre.  Notes  sur  un  catalogue  des  ')nanuscrits  de 
Saint-Benoit,  appartenant  à  la  Société  archéologique. 

12  décembre.  Souvenirs  des  États  généraux  d'Orléans, 
en  1560,  et  Uyxe  thèse  de  droit  au  XV JI^  siècle  à  l'Université 
d'Orléans. 

20  avril  1886.  —  Représentations  théâtrales  et  exercices  pu- 
blics au  collège  royal  d'Orléans,  sous  les  Jésuites  et  après 
eux  {llôO-in^J).  Quand  M.  Tranchau  donna  lecture  de  cette 

(1)  Bulletin,  tome  VII,  page  235 


—  3U  — 

étude  destinée  à  la  prochain-^  réunion  des  Sociétés  savantes,  à 
la  Sorbonne,  il  était  depuis  quatre  mois  président  de  la  Société. 

«  Je  vous  apporte  ma  bonne  volonté  et  mon  dévouement  ab- 
solu, dit-il  en  prenant  possession  du  fauteuil,  le  15  jan- 
vier 1886.  Mon  plus  vif  désir,  comme  le  vôtre,  c'est  de  voir 
toujours  régner  entre  nous  l'union  la  plus  parfaite,  un  sincère 
esprit  de  concorde,  l'amour  désintéressé  de  la  science  et  de  la 
vérité.  ))  Puis  sa  pensée  se  porte  sur  de  grands  travaux  exé- 
cutés dans  des  régions  voisines,  et  qui  sont  encore  attendus 
parmi  nous.  C'était  cette  carte  des  voies  romaines,  pour  l'exé- 
cution de  laquelle  une  Commission  avait  été  nommée  le 
13  juin  1879,  il  y  avait  six  ans  et  demi.  Elle  ne  s'était  pas 
encore  réunie.  C'était  encore  le  Réi^ertoire  archéologique  du 
département,  un  Dictionnaire  topographique,  une  Biblio- 
graphie orléanaise. 

L'exécution  de  ces  travaux  n'était  pas,  dans  la  pensée  du 
Président,  à  l'état  de  désir  platonique  et  stérile.  Le  13  juil- 
let 1886,  une  nouvelle  Commission  est  nommée,  qui  se  met, 
cette  fois,  à  l'œuvre.  Carte  archéologique,  répertoire,  diction- 
naire topographique,  elle  embrasse  tout,  rédige  un  programme 
et  l'adresse  aux  correspondants  de  la  Société.  Sur  348  réponses 
qu'elle  était  en  droit  d'attendre,  la  Société,  au  mois  de  sep- 
tembre 1887,  n'en  avait  reçu  que  74.  Elle  renouvela  ses  ins- 
tances, sans  plus  de  succès. 

Nous  serons,  du  moins,  plus  heureux  en  ce  qui  concerne  la 
Bibliographie  orléanaise  ;  deux  de  nos  collègues,  MM.  Cuissard 
et  Charpentier,  se  sont  consacrés  à  cet  important  travail,  et 
l'exécutent  en  leur  nom  personnel. 

M.  Tranchau,  dont  l'esprit  était  toujours  en  éveil,  avait 
conçu  d'autres  projets  encore.  Le  11  mars  1887,  il  annonce  à 
la  Société  qu'il  a  demandé  à  M.  l'Inspecteur  d'Académie  de 
vouloir  bien  insérer  dans  le  Bulletin  de  VInstruclion  publique 
du  département  une  note  destinée  à  attirer  l'attention  des  insti- 
tuteurs sur  les  expressions  populaires  et  locutions  proverbiales 
encore  usitées  ou  connues  dans  leurs  communes.  Il  y  aurait  in- 
térêt à  recueillir  les  éléments  d'un   glossaire  Orléanais,  et  le 


—  315  — 

temps  presse.  Lu  Sociélé  tout  euUèjo  s'associe  à  la  pensée  de 
son  président  et  le  remercie  de  la  démarche  qu'il  a  bien  voulu 
faire. 

L'année  suivante  (14  décembre  1888),  sur  la  proposition  du 
Président,  il  est  décidé  en  principe  que  la  Sociélé  publiera, 
pour  la  période  des  quarante  années  écoulées  depuis  sa  fonda- 
tion, la  table  des  travaux  insérés  dans  ses  Mémoires  et  ses 
Bulletms. 

Le  projet  de  M.  Tranchau  était  vaste  ;  une  partie  a  été  ré- 
cemment publiée  par  M.  Cuissard  (1). 

En  même  temps  qu'il  invitait  ses  collègues  à  de  longs  tra- 
vaux, et  qu'il  cherchait  à  leur  susciter  de  tous  côtés  des  colla- 
borateurs, en  éveillant  chez  nos  instituteurs  le  goût  des  études 
historiques,  le  Président  ne  restait  point  personnellement  inac- 
tif. Il  faut  voir,  dans  nos  Bulletins,  quelle  attention,  quelle 
curiosité  il  apportait  à  dépouiller  la  correspondance,  les  livres, 
les  brochures,  même  les  journaux,  pour  y  recueillir,  jusqu'aux 
moindres  détails,  tout  ce  qui  se  rapportait  à  notre  province,  à 
sa  vie  d'autrefois,  à  ses  établissements  religieux,  à  ses  monu- 
ments, à  ses  personnages  historiques,  surtout  à  Jeanne  d'Arc. 
Il  aimait  encore  à  suivre  nos  collègues  et  nos  correspondants 
dans  leur  carrière,  à  noter  leurs  travaux,  leurs  succès,  et  à 
rendre  hommage  à  la  mémoire  de  ceux  qui  avaient  disparu  (2). 
De  là  des  communications  nombreuses,  animées,  qui  faisaient 
que  nos  séances  étaient  toujours  remplies,  au  point,  parfois,  de 
se  prolonger  un  peu  trop. 

Tons  ces  soins  ne  l'empêchaient  pas  de  se  livrer  à  des  études 
suivies  et  de  publier  des  travaux.  A  la  séance  du  27  mai  1887, 
la  Société  vote  l'impression  de  son  Mémoire  sur  Les  représen- 
tations théâtrales,  exercices  publics  et  distributions  des  prix. 


(1)  Table  des  Mémoires  et  Bulletins   de   la   Société  archéologique 
et  historique  de  VOrléanais.  (18i8-lB94.) 

(2)  Notices  sur  MM.  Baguenaultde  Viéville,  Du  Faur  de  Pibrac,  Edmond 
Michel,  etc. 

TOME  XI.  —  BULLETIN  N»  158.  21 


—  yie;  — 

aw  XVIII"  siècle,  au  collège  d'Orléans  (1).  Le  même  jour, 
M.  Traucliau  présente  une  étude  sur  V Album  amicorum,  de 
Jean  Marois,  qu'il  se  propose  de  communiquer  au  Congrès 
des  Sociétés  savantes  (2).  L'année  suivante,  il  mai  1888,  il  rend 
compte  à  la  Société  d'une  autre  communication  qu'il  a  éga- 
lement l'intention  de  faire  à  la  réunion  de  la  Sorbonne,  sur 
Les  familles  orléanaises  transportées  à  Arras  par  ordre 
de  Louis  XI  (UIQ)  (3). 

Après  trois  ans  de  présidence,  M.  Tranchau,  aux  termes  de 
nos  règlements,  cessait  d'être  rééligible.  Il  fut  remplacé  à  la 
séance  du  28  décembre  1888.  Un  de  ses  regrets,. en  se  retirant, 
était  de  n'avoir  vu  s'accomplir  aucun  des  travaux  d'ensemble  pro- 
jetés par  la  Compagnie  :  «  Je  l'avoue,  disait-il,  à  ma  honte,  ces 
travaux  ne  sont  guère  plus  avancés  qu'il  y  a  trois  ans.  »  Il  pou- 
vait montrer  cependant  que  ces  années  étaient  loin  d'avoir  été 
stériles,  et  se  retirer  avec  cette  pensée  consolante  :  «  L'espérance 
que  j'exprimais,  en  prenant  possession  de  ce  fauteuil  s'est  réali- 
sée :  nous  avons  vécu  dans  l'harmonie  et  la  paix.  » 

Ajoutons  que,  grâce  à  ses  démarches,  la  Société  avait  vu  s'ac- 
croître de  300  francs  la  subvention  qui  lui  est  annuellement  ac- 
cordée par  la  Ville. 

A  la  séance  suivante,  le  11  janvier  1880,  le  nouveau  prési- 
dent, M.  Maxime  de  la  Rocheterie,  rendait  à  son  prédécesseur, 
qui  avait  été  autrefois  son  maître,  ce  juste  et  affectueux  hom- 
niage  :  «  Tel  nous  avons  connu  M.  Tranchau  dans  les  années  de 
notre  jeunesse,  tel  nous  l'avons  retrouvé  ici,  opiniâtre  au  tra- 
vail, passionné  pour  l'ordre  et  l'exactitude,  ne  négligeant  aucun 
détail,  d'un  zèle  infatigable  et  d'un  inépuisable  dévoûment  à 
tout  et  à  tous.  » 

M.  Tranchau,  sorti  de  la  présidence,  fut  immédiatement 
nommé  bibliothécaire  de  la  Société,  fonction  importante  qu'il 
conserva  jusqu'à  la  fin  de  sa  vie  et  dans  laquelle  il  rendit  d'im- 

(1)  Mémoires  de  la  Société  archéologù/ae,  iume  XXII,  [lage  131. 

(2)  Mémoires,  tome  XXII,  page  449. 

(3)  Bulletin,  tome  IX,  page  318. 


—  3n  — 

portants  services.  Que  d'heures  il  a  passées,  dans  cette  Salle  des 
Thèses,  par  le  froid,  par  la  chaleur,  dans  la  solitude  et  dans  la 
poussière,  cherchant,  réunissant,  mettant  en  ordre  ce  que  nous 
avions  ;  signalant  ce  qui  nous  manquait,  et  n'épargnant  aucune 
démarche  pour  compléter  nos  collections.  C'est  à  lui,  pour  ne 
citer  qu'un  exemple,  que  nous  devons  d'avoir  obtenu  de  la  gé- 
nérosité de  M.  Frédéric  Moreau  les  six  livraisons  sur  quinze  qui 
manquaient  à  l'un  de  nos  plus  précieux  volumes,  VAlhum 
Caranda  (1). 

Cependant  il  ne  cessait  point  d'écrire.  C'est,  au  mois  de  mars 
1892  une  note  sur  Les  derniers  écoliers  de  l'Université  d'Or- 
léans ;  et,  peu  de  temps  auparavant  une  longue  et  fort  intéres- 
sante notice  sur  son  vieil  ami,  l'un  de  nos  collègues  les  plus 
laborieux  et  les  plus  vénérés,  M.  Eugène  Bimbenet  (2). 

Ce  qui  vient  d'être  rapporté,  et  je  n'ai  pas  tout  dit,  pourrait 
donner  à  entendre  que  M.  Tranchau  consacrait  à  la  Société  ar- 
chéologique tous  ses  loisirs.  Non,  il   trouvait  le  temps  de  sa- 
tisfaire encore  à  d'autres  soins  et  à  d'autres  devoirs.  C'étaient 
ses  relations  de  famille,  ses  relations  d'amitié,  plus  affectueuses 
et  plus  multipliées  que  jamais  ;  son  assiduité  aux  séances  des 
associations  dont  il  faisait  partie  (3),  à  toutes  les  réunions  où  i) 
s'agissait  des  intérêts,  de  l'honneur  de  la  France  ;  sa  présence 
à  tous  nos  funèbres  anniversaires,  sa  participation  à  tous   les 
hommages  rendus  à  nos  soldats.  Et  si  l'on  avait  besoin,  dans 
l'intervalle,  d'un  renseignement,  d'un  bon  conseil  ou  d'une  dé- 
marche, on  allait  à  M.  Tranchau,  sachant  bien  que  l'on  pouvait 
user,  sans  crainte,  et  abuser  de  sa  bonté.  D'autres  fois,  c'est  lui 
qui  sortait  de  sa  demeure  et  s'en  allait  dépenser,  dans  des  œu- 
vres de  charité  restées  presque  toutes  inconnues,  je  ne  dirai  pas 


(1)  Voirlla  note  lue  à  la  Société  par  M.  Tranchau,  dans  la  séance  du 
22  juin  1892.  {Bulletin,  tome  X,  page  253.) 

(2)  Bulletin,  tome  X,  pages  133  et  144. 

(3)  Société  de  secours  mutuels,  Société  de  secours  aux  blessés,  Société 
du  Souvenir  français,  Société  de  secours  mutuels  des  instituteurs  et 
institutrices  du  Loiret,  Société  de  l'Alliance  française,  etc. 


-   :ii8   - 

sa  fortune,  mais  les  trésors  dont  il  pouvait  disposer  :  son  temps, 
son  savoir,  sa  longue  expérience  et  son  cœur.  Je  ne  puis  m'em- 
oècher  de  citer  un  fait  venu  à  ma  connaissance  tout  récemment 
et  par  hasard.  La  chose,  en  soi,  n'a  pas  grande  importance; 
mais  on  y  verra  peut-être  un  de  ces  traits  délicats  et  distingué; 
qui  achèvent  de  caractériser  la  physionomie  d'un  homme. 

M.  Tranchau  comptait,  dans  les  amis  de  sa  famille,  un  excel- 
lent homme,  que  j'ai  connu  aussi,  M.  Benoît,  principal  du  col- 
lège de  Saumur.  Arrivé  à  la  retraite,  M.  Benoît  vint  se  fixer  à 
Orléans.  Il  y  amenait  avec  lui  sa  vieille  mère,  âgée  de  plus  de 
quatre-vingts  ans,  infirme,  à  peu  près  aveugle,  et  qui  ne  connais- 
sait plus  qu'une  distraction  au  monde,  la  lecture  de  son  journal. 
Aussi  son  fils  ne  manquait-il  pas  de  lui  lire  son  journal  tout  au 
long,  tous  les  jours,  bien  qu'il  fût  loin  d'y  trouver  grand  plaisir. 
M.  Benoît  étant  mort,  M.  Tranchau  trouva  tout  naturel  de  le 
remplacer  ;  et  lui,  dont  la  vie  était  si  remplie  et  les  préoccupa- 
tions si  différentes,  il  se  rendait  chaque  jour  auprès  de  l'octo- 
énaire,  lui  faisait  la  lecture  du  journal  et  passait  une  heure 
vec  elle. 

Il  trouvait  plus  de  temps  encore  à  consacrer  à  son  cher  Lycée 
d'Orléans,  cette  maison  pleine  pour  lui  de  précieux  et  touchants 
souvenirs,  à  laquelle  il  resta  toujours  si  étroitement  attaché, 
par  le  sentiment  du  bien,  qu'il  en  avait,  reçu  dans  son  enfance 
et  aussi,  sans  peut-être  qu'il  s'en  rendît  compte,  des  éminents 
services  qu'il  y  avait  rendus.  Ce  qu'il  fit  pendant  plus  de  trente 
ans  pour  l'Association  amicale  des  anciens  élevés,  je  ne  le 
dirai  pas  :  il  en  a  déjà  été  parlé  ailleurs  et  il  en  sera  parlé  en- 
core avec  plus  de  compétence  et  d'étendue  que  je  ne  le  saurais 
faire  (1).  Mais  il  ne  m'est  point  permis  de  passer  sous  silence  le 
plus  important  de  beaucoup  et,  je  ne  crains  pas  de  le  dire,  le 
plus  durable  des  écrits  de  M.  Tranchau,  un  livre  qu'il  était 
peut-être  seul  en  état  d'écrire  :  Le  Collège  et  le  Lycée  d'Or- 
léans, 1762- 1892.  C'est  l'histoire  du  Lycée,  c'est  celle,  en 
même  temps,  de  l'instruction  publique  parmi  nous,  et  une  partie 

(1)  M.  Greffier.  Notice  sur  Louis-Hippolyte  Tranchau.  * 


—  319  — 

de  l'histoire  de  la  ville,  composée  avec  des  documents  certains. 
On  reconnaît  l'ancien  professeur.  Hommes  et  choses,  tout  y  est 
et  tout  intéresse  ;  mais  il  y  a  des  chapitres  plus  particulièrement 
attachants,  ceux  par  exemple  où  il  est  question  de  la  vie  inté- 
rieure du  Lycée,  de  l'occupation  allemande,  de  l'association  ami- 
cale, du  personnel.  Chacun,  dans  le  personnel,  a  son  mot  d'é- 
loge ;  l'auteur  y  a  été  juste;  parfois,  un  peu  trop  bienveillant 
peut-être,  tort  assez  rare  et  qui  peut  se  pardonner.  Il  faut  citer 
encore  les  notes  où  sont  mentionnées  avec  une  sorte  d'orgueil, 
les  célébrités  du  Lycée  d'Orléans  :  Macarel,  Stanislas  Julien, 
l'amiral  Dupetit-Thouars,  l'amiral  de  Jonquières,  le  docteur 
Trousseau,  de  Tours  ;  le  général  Ducrot,  le  docteur  Brouardel  et 
tant  d'autres. 

Habituellement  fort  grave,  l'auteur  ne  laisse  pas  d'avoir  ses 
moments  aussi  d'abandon  et  de  gaîté.  On  peut  le  voir  dans  les 
pages  où  il  parle  des  mutineries  d'élèves,  de  leur  esprit  frau- 
deur et  guèpin,  des  petits  journaux  clandestins,  des  caricatures, 
du  punch  que  l'on  fait  brûler  et  que  l'on  croit  boire,  de  la  ga- 
lette des  rois  que  l'on  allait  manger,  la  nuit,  en  cachette,  sans 
l'arrivée  du  proviseur  ;  de  ce  goût  du  fruit  défendu,  de  ce  dé- 
goût de  la  cuisine  officielle,  «  saine  cependant  et  abondante  », 
d'après  les  règlements  ;  de  ces  mille  enfantillages,  si  noblement 
couverts  par  tant  de  pensées  élevées,  de  générosité  et  de  pa- 
triotisme. 

Ce  livre  fut  le  fruit  d'un  long  travail  ;  il  demanda  des  re- 
cherches sans  nombre,  souvent  interrompues,  puis  reprises, 
selon  que  se  succédaient  les  occupations,  les  préoccupations  et 
les  loisirs.  M.  Tranchau  eut  enfin  la  satisfaction  de  le  faire  pa- 
raître à  la  fin  de  1893,  et  de  le  voir  couronné  par  l'Académie 
française. 

Comment  lui  fut-il  possible  de  mener  de  front  tant  de  sollici- 
tudes et  de  travaux?  En  se  levant  matin,  en  se  couchant  tard, 
en  économisant  le  temps,  en  déployant  surtout  une  activité 
rare,  qui  ne  compromit  jamais,  qui  servit  plutôt,  ce  semble,  à 
entretenir  en  lui  cette  santé   florissante,  cette   bonne  humeur, 


—  320  — 

cette  sorte  de  perpétuelle  jeunesse  que  l'on  se  plaisait  tant  à  ad- 
mirer, 

M.  Tranchau  mourut    à   soixante-dix-sept    ans,   sans  avoir 
connu  la  vieillesse. 

Tout  en  jouissant  de  la  vie,  il  n'oubliait  pas  qu'il  la  faudrait 
quitter  ;  et  depuis  longtemps  déjà,  il  avait   mis  en   règle    les 
choses  de  ce  monde  et  celles  de  l'autre  quand,  s'étant  rendu  au- 
près d'un  pauvre  malade,  pour  le  consoler  et  le  servir,  il  fut 
tout  à  coup  saisi,  à  la  vue  d'une  scène  déchirante,  d'une  émo- 
tion trop  violente  pour  la  sensibilité  de  son  coiur,  et  tomba  pour 
ne  plus  se  relever.  Aussi  a-t-on  pu  dire,  en  toute  vérité,  ces 
paroles,  que  je  demande  à  répéter  ici  :  «  Un  coup  terrible  l'a 
frappé  ;    mais  il  ne   saurait  causer   d'inquiétude   à  personne. 
Quand  un  homme  laisse  derrière  soi  une  si  longue  vie  sans  re- 
proche et  sans  tache,  pleine  de  bonnes  actions,  de  justice  et 
d'honneur;  quand  il  fut,  jusqu'à  la  dernière  heure,  fidèle  à  tous 
ses  devoirs  ;  un  tel  homme  est  toujours  prêt,  au  moment  où  Dieu 
l'appelle.  Qui  sait  même  si  ce  ne  fut  pas  le  couronnement  na- 
turel d'une  vie  si  simple  et  si  belle,  et  comme  une  première  ré- 
compense accordée  à  ses  vertus,  que  cette  mort  qui  vint  le  sur- 
prendre, sans  préoccupations  comme  sans  douleur,  dans  Tac- 
complissement  d'une  œuvre  de  charité  ?  » 

C'était  le  3  mars  1896. 

GUERRIER. 


321  - 


Mémoire    du    Scolastique   de   Sainte-Croix,  au   sujet  de  la 
nomination  des  Professeurs  du  Collège,  en  1762  (1). 

Notre  vénéré  collègue,  M.  l'abbé  Desnoyers,  dont  la  curiosité 
toute  juvénile  est  toujours  à  la  recherche  de  documents  touchant 
notre  histoire  locale,  a  récemment  oliert  à  la  Société  une  pièce 
manuscrite  qui  présente  un  certain  intérêt. 

Avant  de  la  déposer  aux  Archives,  je  tiens  à  vous  en  donner 
l'analyse,  elle  se  rattache  à  l'histoire  du  vieux  (Collège  d'Orléans, 
et  je  l'aurais  mise  à  profit,  si  je  l'avais  connue  plus  tôt. 

Lorsque  les  officiers  municipaux  d'Orléans  eurent  choisi  ot 
nommé  (27  mars  1762)  les  régents  et  maîtres  qui  allaient  rem- 
placer dans  le  collège  les  jésuites  expulsés,  l'évêque,  M^'  Ja- 
renle  de  la  Bruyère,  adressa  au  président  Rolland,  dont  les  rap- 
ports au  Parlement  avaient  particulièrement  contribué  à  cette 
mesure,  une  lettre  d'un  ton  très  vif,  par  laquelle  il  se  plaignait 
amèrement  des  procédés  de  la  ville  ;  malgré  la  vénération  due 
au  caractère  et  aux  services  du  prélat,  il  n'avait  pas  été  consulté 
sur  cette  grave  question  du  choix  des  maîtres  ;  il  censure  les 
nominations  faites  par  le  maire  et  les  échevins  ;  les  droits  de 
l'épiscopat,  disait-il,  ont  été  violés  et  méprisés  en  sa  personne. 
J'ai  cité  dans  l'histoire  du  Collège  l'extrait  d'une  lettre  écrite  à 
Jousse,  conseiller  au  Présidial  d'Orléans,  par  M.  Robert  de 
Saint- Vincent,  conseiller  au  Parlement  de  Paris.  On  y  lit  cette 
phrase  : 

«  Mg""  l'Êvêque  d'Orléans  s'étant  toujours  ouvertement  dé- 
«  claré  pour  les  jésuites,  on  a  cru  injurieux  pour  sa  personne 
c  et  sa  dignité  de  le  consulter  sur  un  sujet  qui  ne  peut  que  lui 
€  déplaire  »  (lettre  du  6  avril  1762). 

C'est  à  la  suite  de  la  protestation  de  son  évêque  que  le  Scolas- 

(1)  Œuvre  posthume  de  M.  ïranchau. 


—  322  — 

tique  ilu  Chapitre  composa  dans  cette  question  un  mémoire 
resté  inédit  et  qui  présente  quelques  détails  assez  curieux  pour 
l'histoire  de  l'enseignement  à  Orléans. 

Voici  le  commencement  de  cette  pièce  : 

«  L'étonnante  révolution  qui  vient  d'enlever  aux  jésuites  le 
collège  d'Orléans,  ayant  contraint  les  officiers  municipaux  de 
cette  ville  de  nommer  des  professeurs  pour  les  remplacer,  ils 
auraient  dû  au  moins  consulter  sur  ce  choix  le  vénérable  prélat 
que  la  Providence  a  mis  à  la  tète  de  ce  diocèse.  C'est  une  atten- 
tion qu'ils  ne  pouvaient  décemment  refusera  ses  lumières  et  au 
rang  qu'il  tient  dans  l'Église  et  dans  l'État  ;  je  dis  plus,  c'était 
un  devoir  qu'exigeait  d'eux  le  droit  de  sa  dignité  et  de  son 
siège.  •» 

Le  mémoire  est  divisé  en  deux  parties.  Trois  principes  in- 
contestables, dit  le  Scolastique,  assurent  aux  évêques  le  droit 
dont  il  semble  qu'on  veut  les  dépouiller  aujourd'hui. 

1»  Il  leur  importe  beaucoup,  et  il  est  de  leur  devoir  de  veiller 
sur  les  instructions  qu'on  donne  à  la  jeunesse  dans  leur 
diocèse  ; 

2°  Les  droits  qu'ils  ont  à  exercer  à  cet  égard  sont  si  univer- 
sellement reconnus  que  tous  les  tribunaux  du  royaume  les  ont 
toujours  maintenus  par  rapport  aux  petites  écoles; 

3"  L'éducation  plus  relevée  que  l'on  donne  dans  les  collèges 
où  l'on  enseigne  toutes  les  parties  des  belles-lettres  et  de  h  phi- 
losophie n'est  qu'une  raison  de  plus  pour  que  les  évêques  s'as- 
surent que  cette  éducation  est  également  chrétienne. 

Ces  trois  propositions  sont  développées  à  l'aide  d'arguments 
lires  de  l'importance  des  vérités  religieuses  à  faire  pénétrer  dans 
l'âme  et  dans  la  vie  des  jeunes  gens.  Il  rappelle  toutes  les 
dispositions  du  droit  public  qui  ont  conservé  aux  évêques  l'ins- 
pection exclusive  sur  la  police  et  l'établissement  des  petites 
écoles  :  capitulaires  de  nos  rois  ;  Concile  de  Châlons-sur-Saône 
en  813;  Concile  de  Paris  (le  6")  en  828;  Concile  de  Languedoc 
en  859,  confirmé  la  même  année  par  celui  de  Savonnières  ;  Con- 
ciles provinciaux  qui  ont  suivi  celui  de  Trente,  particulièrement 
les  Conciles  de  Rouen  en  1581  et  de  Narbonne  en  1609,  qui  en- 


—  323  — 

joignirent  expressément  aux  évêques  de  ne  souffrir  d'autres 
maîtres  dans  les  écoles  que  ceux  dont  ils  auraient  reconnu  la 
capacité  par  un  examen  rigoureux. 

En  outre,  les  ordonnances  des  rois  ont  toujours  soumis  les 
maîtres  à  l'examen  des  évéques  ou  de  leurs  délégués,  surtout  la 
déclaration  du  roi  en  1657,  et  le  fameux  édit  d'avril  1695  pres- 
crivant à  tous  ceux  qui  veulent  enseigner  les  premiers  élé- 
ments des  connaissances  profanes,  de  ne  jamais  s'ingérer  dans 
cet  emploi  sans  l'approbation  des  supérieurs  ecclésiastiques. 

Il  mentionne  entin,  par  une  foule  d'arrêts  du  Conseil,  ceux 
du  18  septembre  1665,  20  avril  1668,  12  mars  1669,  10  sep- 
tembre 1681,  5  mars  1695,  et,  parmi  les  arrêts  du  Parlement, 
celui  du  8  octobre  1682,  pour  le  diocèse  de  Meaux. 

Mais  une  objection  se  pose,  continue  le  mémoire  :  oui,  dit- 
on,  les  évêques  ont  le  droit  de  veiller  sur  les  instructions  que 
donnent  les  régents  du  collège,  par  rapport  à  la  religion  ;  mais 
ce  droit  est  essentiellement  distinct  de  celui  de  les  nommer  et  de 
les  examiner. 

A  cette  objection,  le  Scolastique  répond  :  les  officiers  muni- 
cipaux peuvent-ils  examiner  eux-mêmes  sur  la  doctrine,  les 
sujets  qu'ils  présentent?  Ce  serait  mettre  la  main  à  l'encensoir  ! 
D'ailleurs,  il  est  plus  sage  de  prévenir  le  mal  que  de  le  répri- 
mer après  qu'il  aura  fait  du.  ravage  dans  l'éducation  de  la 
jeunesse.  L'argumentation  du  scolastique  repose  sur  l'assimi- 
lation des  collèges  et  des  petites  écoles.  Il  s'efforce  en  effet  de 
la  prouver  par  diverses  remarques. 

Dès  les  premiers  temps  de  la  Monarchie  et  jusqu'au 
XIV'  siècle,  les  écoles  où  s'enseignaient  la  grammaire,  la  rhé- 
torique, la  philosophie  et  toutes  les  parties  des  arts  libéraux 
étaient  établies  dans  les  cathédrales  ou  les  monastères  dépen- 
dant des  évêques.  Ce  sont  ces  écoles  qui  ont  donné  naissance 
aux  Universités,  dont  les  statuts  ont  été  approuvés  par  les 
papes,  au  XJIl''  siècle  pour  Paris,  au  XIV'  pour  Orléans.  Ce 
changement  dans  le  nom  et  la  police  des  écoles  ne  les  a  pas 
soustraites  à  la  juridiction  de  l'évêque,  et  les  papes  leur  ont 
donné  des  modérateurs  dans  la  personne  des  évêques,  ou  de 


-  324  — 

quelque  dignalaire  de   la  cathédrale,  qui,  à  Orléans,  était  le 
scolastique. 

D'ailleurs,  à  leur  origine,  poursuit  l'auteur,  les  Universités 
étaient  des  corps  essentiellement  ecclésiastiques,  qui  devaient 
être  et  qui,  effectivement,  n'étaient  composés  que  de  membres 
du  clergé  jusqu'à  la  réforme  de  l'Université  de  Paris  par  le  car- 
dinal d'Estouteville,  lequel,  en  1456,  permet  au  nom  du  Saint- 
Siège  d'admettre  des  laïques  parmi  les  écoliers  et  les  docteurs. 
On  a  des  bulles  de  papes  reconnaissant  au  scolastique  de  l'église 
de  Bourges,  comme  à  celui  de  l'église  d'Orléans,  le  titre  de  chan- 
celier de  l'Université,  avec  le  droit  d'instituer  les  précepteurs  et 
les  maîtres  de  grammaire,  de  rhétorique  et  de  philosophie  qui 
enseignent  ces  sciences  dans  la  ville. 

Quant  aux  Ordonnances  de  nos  rois,  elles  ne  font  aucune  dis- 
tinction entre  les  Collèges  et  les  Petites-Écoles,  témoin  l'édit 
d'Henri  II,  du  27  juin  1551,  et  celui  d'Henri  IV,  décembre  160G, 
qui  enjoignent  que  les  régents,  précepteurs  et  maîtres  d'école 
seront  approuvés  par  personne  qui  ail  droit  iVy  iiommer.. 

Après  ces  généralités,  l'auteur  du  mémoire  s'attache,  dans  la 
deuxième  partie,  toute  spéciale  à  Orléans,  aux  faits  qui  assurent 
àl'Évêque  la  supériorité  et,  suivant  son  expression,  la  surinten- 
dance de  l'Enseignement.  Après  avoir  rappelé  que,  en  576, 
au  dire  de  Grégoire  de  Tours,  le  peuple  d'Orléans  acclamait  en 
langue  syriaque,  hébraïque  et  latine  le  roi  Gontran  à  son  entrée 
dans  la  ville,  —  preuve  (pas  bien  probante)  que  déjà  les  lettres 
y  étaient  en  grand  honneur,  —  l'auteur  résume  toute  l'histoire 
de  l'enseignement  à  Orléans  depuis  la  fondation  de  l'École 
épiscopale  et  de  celles  des  abbayes  de  Saint-Aignan.  Saint- 
Liphard,  Saint-Benoist-sur-Loire.  Elles  étaient,  suivant  lui, 
tellement  dans  la  dépendance  des  évêques  qu'il  fallait  obtenir 
leur  consentement  pour  y  étudier,  comme  le  prouve  le  passage 
de  la  lettre  de  Théodulfe  aux  prêtres  de  son  diocèse  où  il  leur 
accorde  la  permission  d'y  faire  entrer  leurs  parents  :  Si  quis  ex 
preshyleris  voluerit  nepotem  suum  aut  aliquem  consangui- 
neum  ad  scholas  mittere  in  ecclesia  Sanclaî  Crucis,  aut  in 
monasterio  Saiicti  Aniani,  aut  Sancti  Benedicti,  aut  Sancti 


—  ;j'25  — 

Liphardi  aut  cœteris  cœnobiis  quœ  nobis  ad  regendmn  con- 
cessa  sunt,  ei  licentiam  id  faciendi  concedimus. 

Notre  scolaslique  nomme  beaucoup  des  personnages  célèbres 
qui  étudièrent  dans  nos  Écoles  aux  X«,  XI'",  XIP  siècles,  entre 
autres  Etienne  de  Tournay.  Elles  avaient  déjà  beaucoup  d'écoliers 
au  XlIPsiècle,  témoin  leur  fameuse  etsanglante  querelle  de  1236, 
avec  les  bourgeois,  où  furent  tués  plusieurs  étudiants  d'illustre 
naissance.  Puis  vint  l'université  établie,  avec  des  privilèges  que 
bientôt  confirma  le  roi  Philippe  le  Bel,  par  le  pape  Clément  V, 
qui  lui  aussi  avait  étudié  et  professé  à  Orléans.  Le  Droit  canon 
seul  y  devait  être  enseigné,  mais,  par  l'ordonnance  de  Phi- 
lippe le  Long,  en  avril  1321,  les  maîtres  de  la  ville  qui  conti- 
nuaient à  enseigner  la  théologie,  la  philosophie  et  la  grammaire, 
reçurent  les  mêmes  privilèges  que  ceux  de  l'Université. 

Tous  relevaient,  d'après  la  bulle  de  Clément  V,  du  scolatisque 
de  Sainte-Croix,  sous  le  nom  de  chancelier  de  l'Université;  il 
continua  à  jouir  du  droit  de  donner  seul  des  lettres  de  licence 
pour  enseigner,  droit  confirmé  par  la  bulle  rendue  par  Urbain  V, 
en  1865,  à  la  requête  de  l'Évèque  d'Orléans,  de  Fay. 
C'est  sous  l'autorité  du  scolastique,  c'est-à-dire  de  l'évêque, 
que  s'ouvrent  les  écoles  des  quatre  Ordres  mendiants  pour  la 
théologie,  et  les  trois  connues  sous  le  nom  de  Collèges  de  Jus- 
tice, de  Sainte-Colombe,  et  de  maître  Chambaut. 

Ces  écoles,  suivant  l'auteur,  étaient  incorporées  à  l'Université, 
partageaient  ses  privilèges  et  par  conséquent  étaient  astreintes 
aux  règles  de  sa  police.  Toutes  relevaient  également  du  scolas- 
tique. Il  en  donne  pour  preuve  les  termes  d'une  transaction 
passée  le  29  mai  1521,  entre  l'Université  et  le  corps  de  ville. 
Il  s'agissait  de  l'immunité  des  charges  communes  revendiquée 
par  l'Université  pour  tous  ses  suppôts  :  la  ville  se  plaignait  de  la 
multiplicité  de  ces  privilégiés,  qui  faisaient  préjudice  aux  autres 
citoyens.  La  question,  déjà  portée  devant  les  divers  tribunaux 
de  la  ville  et  même  au  Parlement,  fut  tranchée  à  l'amiable  en 
1521.  Parmi  les  membres  proposés  pour  l'immunité  par  l'Uni- 
versité et  acceptés  par  les  échevins,  figurent  les  maîtres  de 
grammaire  certifiés  et  approuvés  par  le  Scolastique. 


—  326  - 

Cette  disposition  est  confirmée  par  des  lettres  patentes  de 
Louis  XIII,  en  1633,  c'est-à-dire,  lorsque  le  collège  des  Jésuites 
existait  déjà  depuis  14  ans.  Or  ces  maîtres  de  grammaire  n'étaient 
nullement  les  maîtres  des  Petites-Écoles,  mais  les  professeurs, 
quelques-uns  si  célèbres,  comme  Erasme,  Budé,  Alexandre 
Reuchlin,  etc.,  qui  enseignaient  dans  les  Collèges  particuliers, 
dont  la  prospérité  ne  cessa  qu'après  l'établissement  des  Jésuites. 
Le  scolastique  était  donc  bien  encore  en  1713  le  chef  reconnu 
de  l'enseignement  appelé  aujourd'hui  secondaire  ;  il  le  sur- 
veillait par  des  visites  dans  les  collèges  et  pensions  ;  on  voit 
qu'une  décision  du  Chapitre  delà  Cathédrale,  en  1596,  stipule 
que  le  scolastique  doit  être  considéré  comme  présent  au  Cha- 
pitre, pendant  ses  inspections  dans  les  écoles  et  les  boutiques  des 
libraires,  car  il  a  aussi  la  surveillance  et  la  censure  des  livres. 

La  conclusion  des  faits  invoqués  et  des  inductions  faites  dans 
le  mémoire,  c'est  que  le  scolastique,  tuteur  incontestable  de 
l'instruction  publique  ou  privée  jusqu'à  la  venue  des  Jésuites  à 
Orléans,  avait  dû  être  maintenu  dans  cette  prérogative  par  les 
Conventions  faites  entre  les  Pères  et  TÉvêque  Gabriel  de  l'Aubes- 
pine;  mais,  et  c'est  ici  le  point  faible  de  sa  thèse,  l'auteur  avoue 
qu'il  n'y  a  pas  sur  ce  point  d'acte  authentique  ;  après  l'établis- 
sement des  Jésuites,  dit-il,  on  crut  sans  doute  que  le  premier 
consentement  de  l'évêque  suffisait,  sans  qu'il  donnât  son  attache 
à  chaque  mutation  de  régent.  D'ailleurs,  il  y  eut  peut-être  par 
la  suite  quelque  preuve  de  l'intervention  de  l'Évêque  dans  la 
nomination  des  maîtres,  mais  elle  a  pu  disparaître  dans  la  sup- 
pression intéressée  d'une  foule  de  pièces,  au  moment  de  l'expul- 
sion des  Jésuites.  On  voit  combien  ce  raisonnement  est  peu 
solide. 

Quant  à  moi,  l'étude  des  nombreux  documents  que  j'ai  con- 
sultés pour  l'histoire  du  Collège  me  permet  de  dire  que  jamais 
le  scolastisque  n'est  intervenu  dans  la  police  et  le  régime  du 
Collège  des  Jésuites.  Toujours  exercée  sur  les  Petites-Écoles  et 
peut-être  aussi  sur  les  maîtres  particuliers,  la  tutelle  de  ce  digni- 
taire, laquelle  fut  toujours  plutôt  un  honneur  qu'une  fonction, 
tomba  en  désuétude.  La  dernière  mention  faite  du  scolastique 


-   327  — 

dans  les  affaires  de  l'Université  est  de  1626,  et  il  n'en  est 
jamais  question  dans  les  édits  de  Louis  XIV  et  de  Louis  XV. 
Donc  le  scolaslique,  au  point  de  vue  de  l'enseignement  dit  secon- 
daire, est  mort.  Si  la  convenance  voulait  que  l'Évêque,  vu  sa 
grande  situation  et  ses  services,  fût  au  moins  consulté  par  le 
corps  de  ville  sur  la  question  des  maîtres,  il  n'y  avait  nullement 
obligation  d'en  attribuer  le  choix  à  lui  ou  à  son  scolastique. 

Il  me  semble  donc  que  l'auteur  se  trompe  sur  le  fond  de  la 
question,  c'est-à-dire  sur  le  droit  que  l'évêque  ou  le  scolastique 
aurait  eu,  encore  au  XVIIP  siècle,  de  nommer  les  maîtres  du 
Collège  aussi  bien  que  ceux  des  Petites-Ecoles.  Du  reste,  un 
seul  argument  met  à  néant  sa  prétention,  c'est  que  l'établisse- 
ment du  Collège  des  Jésuites  à  Orléans  avait  été  un  acte  émané 
directement  de  l'autorité  royale  ;  sa  suppression  eut  le  même 
caractère.  Si  l'évêque  avait  été  appelé  à  donner  son  assentiment 
pour  l'introduction  des  Pères  dans  son  diocèse,  le  roi  ne  lui 
avait  pas  demandé  son  avis  pour  la  fermeture  du  Collège.  La 
thèse  du  scolaslique  était  donc  mauvaise  ;  mais  il  faut  recon- 
naître qu'il  l'a  soutenue  avec  habileté  ;  son  plaidoyer  pro  domo 
sua  est  méthodique,  clair,  parfois  assez  chaleureux,  appuyé  sur 
des  faits  historiques  bien  groupés  ;  ce  document  est  d'ailleurs 
intéressant  comme  exposé  des  divers  enseignements  établis  à 
Orléans,  et  nous  remercions  celui  qui  nous  a  donné  ce  nouveau 
témoignage  de  son  généreux  empressement  à  enrichir  nos  col- 
lections. 

TPxANCHAU. 


—  329 


DECOUVERTES 

1893  —  1894  —  1895 


Messieurs 


Les  années  1893,  4894  et  1895  ont  été  heureuses  par  les 
découvertes  archéologiques,  et  si  j'ai  gardé  le  silence,  c'est  que 
j'ai  voulu  les  grouper  ensemble  afin  d'en  faire  mieux  voir  l'im- 
portance pour  notre  histoire  orléanaise.  Isolées,  chacune  de 
ces  découvertes  paraît  de  valeur  commune  ;  réunies  ensemble, 
elles  s'éclairent  mutuellement,  rayonnent  vers  un  centre  com- 
mun, excitent  l'attention  de  l'observateur,  et,  par  un  langage 
devenu  plus  puissant,  nous  font  suivre  pas  à  pas  le  séjour  de 
nos  ancêtres  dans  la  Gaule  celtique,  puis  dans  la  Gaule  devenue 
romaine,  et  ce  qu'il  est  facile  de  voir  par  les  découvertes  suc- 
cessives, le  convergement  de  toutes  ces  anciennes  demeures 
vers  un  point  central  et,  pour  ce  qui  concerne  notre  Orléanais, 
leur  aboutissement  vers  Genabum,  le  vieux  et  toujours  jeune 
père  d'Orléans. 

COMMUNE   DE   SAINT-PÉRAVY-ÉPREUX 
(Canton  de  Bazoches-les-Gallerandes) 

Dans  le  mois  de  mai  1890,  deux  ouvriers  étaient  employés 
à  transporter  de  la  terre  végétale  dans  une  pièce  de  terre  dépen- 
dant de  la  ferme  de  Pouville,  propriété  de  M,  Poisson,  greffier 
de  la  Cour  d'Orléans,  voisine  de  Boisseaux,  canton  de  Bazo- 
ches-les-Gallerandes. En  donnant  un  coup  de  pioche,  ils  ont 
brisé  un  pot  de  grès  qui  contenait  3,891  pièces  romaines  de 
petit  module,  pesant  10  kilogrammes  ;  il  ne  s'y  trouvait  au- 
cune pièce  d'or,  d'argentou  de  grand  module.  Les  ouvriers,  frères 
Bécliard,  laissèrent  dans  le  champ  les  morceaux  du  vase  brisé 


—  330  - 

et  emporîèrent  chez  eux  los  3,891  pièces,  croyant  qu'elles  appar 
tenaient  aux  inventeurs,  mais  ils  comptaient  sans  le  célèbre 
gardien  de  toute  justice,  le  Gendarme  :  sur  la  demande  du 
propriétaire  que  le  bruit  public  informa  de  la  découverte,  le 
brigadier  d'Outarville  se  transporta  chez  les  deux  ouvriers,  et 
fit  rendre  à  M.  Poisson,  propriétaire  de  la  ferme,  le  produit 
de  la  fouille,  et  c'est  ainsi  que  la  trouvaille  entière  arriva  dans 
les  mains  de  M.  Poisson  le  propriétaire.  Devenu  possesseur 
de  ce  trésor  numismatique,  il  le  distribua  en  partie  aux  per- 
sonnes qui  semblaient  s'y  intéresser,  et  c'est  ainsi  que  j'eus  la 
connaissance  de  la  trouvaille  faite  à  Saint-Péravy.  Vous  com- 
prenez, Messieurs,  que  je  m'empressai  de  me  procurer  les 
monnaies  de  la  fouille,  afin  de  les  examiner  et  d'en  apprécier 
la  valeur,  car  il  ne  fallait  pas  songer  à  les  acquérir;  déjà  une 
dispersion  avait  eu  lieu,  et  M.  Poisson  voulait  garder  le  reste  : 
il  eut  néanmoins  l'obligeance  de  choisir  les  divers  types  des 
monnaies  et  de  me  les  ofTrir  ;  c'est  ainsi  que  j'ai  pu,  en  les  étu- 
diant, connaître  leur  valeur  historique. 

Les  3,891  pièces  étaient  toutes  de  petit  bronze,  aucune  n'ap- 
partenait au  haut  empire  ,  elles  allaient  de  Gallien  à  Postume  ; 
je  n'ai  trouvé  aucune  tête  et  revers  rares,  la  trouvaille  n'a  de 
remarquable  que  le  nombre  des  pièces  ;  il  dépasse  ceux  que  je 
connais,  pour  la  quantité  et  n'en  diffère  que  pour  le  module. 

COMMUNE  DE  COURCY  (Canton  de  Pithiviers) 

En  4875,  on  a  trouvé,  sous  les  racines  d'un  arbre  planté 
autour  d'un  ruisseau,  150  grands  bronzes  que  l'humidité  sécu- 
laire avait  complètement  oxydés  et  dont  les  types,  qui  ont  passé 
par  mes  mains,  appartenaient  aux  règnes  d'Antonin,  Marc- 
Aurèle,  Trajan  et  Adrien  aux  types  communs. 

COMMUNE  DE  GUILLY 
(Canton  de  Sully- sur-Loire) 

.^En  1896,  on  a  trouvé,  par  un  labourage,  300  gros  bronzes 
des  règnes  d'Antonin,  Marc-Aurèle,  types  communs. 


—  331  — 

COMMUNE   DE    SAINT-CYR-EN-VAL 
(Canton  d'Olivet) 

En  1890,  un  coup  de  charrue  a  cassé  un  grand  pot  en  terre 
grise  contenant  1,450  monnaies  de  grand  bronze.  Un  rapport 
très  détaillé  sur  cette  remarquable  découverte  a  été  fait  à  la 
Société  des  sciences  en  1891  et  inséré  dans  ses  mémoires. 

COMMUNE  DE  TIGY  (Canton  de  Jarc.eau) 

Une  découverte  fort  importante  a  eu  lieu  eu  1893  dans  la 
propriété  de  Montisamberl,  par  un  jardinier  qui  bêchait  un 
champ  :  il  y  a  trouvé  réunis  ensemble  : 

Une  hache  en  bronze  à  longue  gorge  ; 

Cinq  fragments  de  menue  hache  ; 

Six  serpes  en  bronze  ; 

Quinze  fragments  du  même  instrument  ; 

Un  grand  bracelet  brisé  à  moitié,  en  bronze  ; 

Un  fragment  de  fibule  en  bronze  à  tige  enroulée  ; 

Une  très  grande  épingle  à  cheveux  en  bronze,  tige  cannelée  ; 

Fragment  de  même  épingle  ; 

Deux  fragments  de  même  épingle  sans  cannelure  ; 

Quatre  tiges  plates  en  bronze,  brisées  ; 

Un  grain  de  perles  de  collier  en  bronze. 

Mais  ce  qui  donne  à  cette  trouvaille  un  caractère  tout  par- 
ticulier et  doit  attirer  une  attention  exceptionnelle,  c'est  la  pré- 
sence, à  côté  ce  ces  pièces  déjà  remarquables,  de  78  morceaux 
de  cuivre  brut,  appelés  en  terme  commercial  :  Gweuses,  de 
différentes  grosseurs  et  destinés  évidemment  à  la  fonte  d'autres 
objets  :  il  y  a  donc  eu,  sur  ce  terrain,  un  atelier  de  fondeur 
gallo-romain,  et  celte  fonderie  a  dû  avoir  une  réelle  importance 
à  raison  du  grand  nombre  des  Gueuses  qui  accompagnaient  les 
objets  fondus. 

Je  ne  peux,  Messieurs,  m'empècher  de  remarquer  que  Tigy 
n'est  pas  éloigné  de  Neuvy-en-Sullias  où  s'est  faite,  en  1861, 
l'incomparable  découverte  en  objets  de  bronze,  qui  forment  le 
trésor  sans  rival  de  la  salle  des  Antiques  dans  notre  musée  his- 
torique. Serait-il  téméraire  de  penser  que  ces  objets  ont  pu 

TOME  XI.    —    BULLETIN   N»   158.  22 


—  33'2  — 

sortir  de  la  fonderie  de  Tigy  ?  que  cette  fonderie  alimentait  les 
contrées  voisines,  en  objets  civils  ou  relii^^ieux,  dont  elles 
avaient  besoin  ?  Cette  observation  me  semble  d'autant  plus  ac- 
ceptable que  dans  la  salle  du  musée  Orléanais  placée  au  troisième 
étage  du  musée  de  Jeanne  d'Arc,  nous  trouvons  dans  leur  boîte 
spéciale  les  objets  d'époques  celtique  et  gallo-romaine  trou- 
vés dans  les  communes  voisines  de  Bonnée,  Bouzy,  Lion-en- 
Sullias,  Vienne -en -Val,  Vannes,  Viglain.  La  pensée  que  j'émets 
manquerait-elle  d'ailleurs  de  vérité,  que  cette  découverte  d'un 
atelier  de  fonderie  gauloise  serait  encore  une  bonne  fortune 
pour  notre  histoire  orléanaise,  car  les  fonderies  gauloises  sont 
rares  en  France,  et  notre  Orléanais  n'en  avait  jusqu'ici  fourni 
qu'un  seul  exempb',  celui  de  Saint- Martin-sur-Ocre  en  48..., 
où,  à  côté  des  haches,  on  trouva,  comme  à  Tigy,'  des  Gueuses 
pour  la  fonderie.  Le  musée  Orléanais  possède  ces  haches  et  leur 
matière  de  fusion. 

COMMUNE  DE  CHILLEURS  (Canton  de  Neuville) 

,  Au  mois  de  mai  1894,  un  cultivateur,  en  labourant  son 
chimp,  a  rencontré,  et  comme  toujours  brisé,  un  vase  en  terre 
grise  dont  je  n'ai  pu  me  procurer  qu'un  fragment,  contenant 
988  petits  bronzes  dont  j'ai  pu  nettoyer  800  ;  les  autres  ont,  par 
leur  oxydation  indomptable,  résisté  à  tous  mes  efforts.  L'en- 
fouissement comptait  les  règnes  de  Victorln,  — Tetricus  I,  — 
ÏETRicus  II,  —  Claude   le  Gothique,    —    Quintillus,  — 

AUIŒLIEN. 

ViCTORiN  avait  pour  revers  : 

Pax   Aug.   —  Invictus.  —  Virtus  Aug,  —  Salus  Aug.  — 

.^QUITAS.  —   PrOVIDENTIA.    —   VlCTORIA.    —    SeGURITAS   AUG. 

—  Pietas  Aug.  —  Legio  XIV. 

Tetricus  I  avait  pour  revers  : 

HiLARiTAS  Aug.  —  Virtus  Aug.  —  Salus  Aug.  —  Victoria 
Aug.  —  Pax  Au(;.  —  Fides  miutum.  —  L.etitia  Aug.  — 
SoLi  Invicto.  —  Principi  juventutis. 

Tetricus  II  avait  pour  revers  : 

Si'ES  Aug.  —  Salus  Aug.  —  Principi  juventutis.  —  Pie- 


—  333  — 

TAS  AuG.  —  Pax  Aug.   —  Inslrumenls  de  sacrifice.  —  IIila- 
RiTAS  Aug.  —  ViRTus  Aug.  —  Fjdes  militum.  —  Félicitas 
Aug. 
Claude  le  Gothique  avait  pour  revers  : 

JOVI     STATORI.    —   JOVI    CUSTODI.  —    JoVI    ULTORI.    —   MaRS 

Victor.  —  Mars  ultor.  —  Jovi  conservatori.  —  Jovi 
Pacifero.  —  JuxoRegina.  — VinTus  Aug.  —  Consecratio. — 
Spes  Aug.  —  Providentia  Aug.  —  Abundantia  Aug.  —  Ge- 
nius EXERCITUS.  —  FiDES  MILITUM.    —    FiDES    EXERCITUUM.   — 

Spes  Augusti.  —  Félicitas  Aug.  —  Victoria  Aug.  — Lidera- 
LiTAS  Aug.  —  Fecunditas  Aug.  —  Pietas  Aug.  —  Fortuna 
REDUx.  —  Félicitas  Aug.  —  Spes  puhlica.  —  Securitas 
Aug.  —  Annona  Aug.  —  Salus  Aug.  —  Laetitia  Aug.  — 
.Equitas  Aug. 

Quintillus  avait  pour  revers  : 

Providentia  Aug.  —  Pax  Aug. 

Aurélien  avait  pour  revers  : 

ROM.E  /ETERN.E. 

COMMUNE  DE  MONTIGNY 
(Canton  de  Bazoches-les-Gallerandes) 

Au  mois  de  mai  1894,  un  cultivateur  de  Monligny  a  ren- 
contré sous  le  fer  de  sa  charrue  un  pot  en  terre  grise  renfer- 
mant des  monnaies.  Tout  à  l'opposé  des  trouvailles  que  je 
viens  de  décrire,  elles  ne  renfermaient  aucune  pièce  en  grand  ou 
petit  bronze,  elles  étaient  en  argent  ou  en  billon.  En  voyant 
que  ces  pièces  étaient  en  argent,  le  cultivateur  ne  crut  pouvoir 
rien  faire  de  mieux  que  de  les  montrer  à  l'instituteur  de  Jouy- 
en-Pitliiverais  auquel  il  laissa  choisir  une  vingtaine  de  ces 
pièces,  puis  d'aller  à  Neuville  les  vendre  à  un  horloger  ;  celui- 
ci,  flairant  une  valeur  numismatique,  les  acheta  au  poids  d'ar- 
gent pour  les  revendre  avec  bon  profit.  C'est  à  ce  moment  seu- 
lement que  j'ai  appris  la  découverte,  qui,  nprès  la  cession  faite 
an  maître  d'école  et  la  vente  de  quelques  autres  par  l'horloger 
de  Neuville,   atteignait  encore  le  nombre  de  153.  J'appris  en 


—  334  — 

même  temps  que  le  vase  renfermait,  outre  ces  153  médailles, 
deux  bagues,  l'une  en  or,  l'autre  en  argent.  Celte  découverte 
avait  donc,  à  mes  yeux,  une  véritable  importance,  et  je  me 
jetai  bardiment  dans  les  pbases  d'une  négociation  où  j'avais 
pour  entremetteurs  de  rusés  compères  dont  j'apercevais  les 
manœuvres,  mais  je  voulais  obstinément  que  le  musée  orléa 
nais  possédât  ce  trésor,  et  après  une  diplomatie  de  deux  mois, 
je  pus  enfin  acquérir  les  médailles  et  les  bagues. 

Les  médailles  renferment  les  règnes  de  : 

Septime-Sévère,  —  Caracalla,  —  Elagabale,  —  Maximin, 
Gordien  I,  —  Philippe  I,  —  Otacille,  —  Trajan  Dece,  — 
Etruscille,  —  Trebonien,  —  Volusien,  —  Valerien,  — 
Gallien,  —  Salonine,  —  PosTUME,  —  12  règnes. 

Voici  leurs  revers  : 

Septime-Sévère.  —  /Equitas. 

Caracalla.  —  La  paix  debout. 

Elagabale.  —  Mars  Victor. 

MaXIMIN.  —  PaX  AUGUSTA. 

Postume.  —  ViRTUs  AuG.  —  Félicitas  Aug.  —  Jovi  Statori. 

—  Cos  IL  —Victoria  Aug.  — Félicitas  Aug.  — Cos.  — .Eter- 
NiTAS  Aug  —  L.etitia  Aug.  —  Pax  Aug.  —  Marti  propugna- 

TORI  ROM/E  /ETERN^E.  —    FORTUNA  AUG.     —  /EqUITAS    AuG.  — 

Cos  VI.  —  CoxcoRDiA  Aug.  —  Securitas  Aug.  —  Oriens. 
Otacille.  —  Pietas.  —  Concordia. 
Salonine.  —  Venus  felix.  —  Venus  victrix. 
Valerien.  —  Victoria  partica.  — Joviconservatori.  — Jovi 

CRESCENTI.  —  ApOLLONI  CONSERVATORI.  —  SaLUS  AuG.  —  ROM.E 

iETERNyE.  —  Victoria  Aug.—  Oriens  Aug.  —  Victoria  Ger- 
MANicA.  —  Pietas  Aug.  —  Consecratio.  —  Virtus  Aug. 

Saloninus.  —  Divo  Volcano. 

Trajan  Dece.  —  Dacia.  —  Pannonia.  —  Pietas  Aug.  — 
Libertas  Aug.  —  Abundantia  Aug.  —  Genius  exercitus 
illyriciani. 

Gordien.  —  Jovi  statori.  —  Jovi  conservatori.  —  Cos  IIL 

—  Fidesmilitum.  —  Securitas  Aug.  —  Virtus  Aug.  —  Oriens 
Aug.  —  Victoria  Aug.  —  Providentia.  —  Félicitas  Aug.  — 


—  335  — 

Cos.  —   COS   II.    —    LiBERALITAS    AUG.     —    i^QUITAS    AUG.  — 

L/ETiTi^  AuG.  —  .'Eternitati  Augusti. 

Gallien.  —  Jovi  ultori.  —Victoria  Germanica.  —  Resti- 
TUTORi  Galli^.  —  Victoria  Aug.  —  Providentia  Aug.  — 
Germanicus.  —  FiDES  MiLiTUM.  —  ViRTus  AuG.  —  Restitu- 
tion de  Trajan  :  Divo  Trajano. 

TrEBONIEN.  —  PlETAS  AUG.  —  LiBERTAS.    -  PaX  ^TERNA.  — 

Genius  exercitus  illyciani.  —  Annona  Aug. 

EtRUSCILLE.  —  PUDICITIA.  ' 

Philippe  I.  —  Seculares  chèvre.  —  Seculares  lion.  — 
Seculares  louve  allaitant  Romulus  et  Remus.  —  Seculares 
autel.  —  Principi  juventutis.  —  Annona.  —  Adventus  Aug. 

—  Cos.  —  Félicitas  Aug.  —  Securitas  Aug.  —  Pax^terna. 

—  ïKternitas  Aug.  —  Victoria  Aug.  —  Jovi  conservatori. 

—  Cos.  —  FiDES  exercitus.  —  /Equitas  Aug.  —  Cos  II.  — 

FiDES  MILITUM.  —  LiBERALITAS  AUG.  —  SeCULUM  NOVUM. 

La  bague  en  or  a  la  forme  appelée  chevalière,  le  chaton  en 
agate  porte  un  oiseau  tenant  un  rameau  dans  son  bec. 

La  bague  en  argent  porte  sur  le  chaton,  en  pâte  de  verre 
bleu,  Jupiter  tenant  la  foudre  ;  il  est  accosté  par  deux  ornements 
en  fornie  de  cœur.  Je  serais  porté  à  croire  que  la  bague  en  or 
appartenait  au  mari,  et  la  bague  en  argent  cordiforme  à  sa 
femme. 

COMMUNE  DE  SAINT-JEAN-DE-LA-RUELLE 

On  a  trouvé  en  septembre  1895,  dans  un  champ,  trois  celtes 
en  silex  blond  et  gris. 

COMMUNE  DE  SAINT-SIGISMOND 
(Canton   de   Patay) 

Un  celte  a  été  trouvé  en  septembre  1895,  dans  le  labourage 
d'un  champ. 

COMMUNE  DE  BRICY  (Canton  de  Patay) 
Trois  celtes  ont  été  trouvés  dans  un  champ,  en  septembre  1895, 


—  386  — 

une  en  diorite  polie,  la  seconde  en  silex  blond,  la  troisième  en 
silex  blond  poli. 

COMMUNE  DE  ROUVRAY  (Canton  de  Patay) 

Un  cultivateur  a  trouvé  en  août  4895  : 

DoMiTiEN.  Grand  bronze.  —  n).  L'espérance  debout  ; 

Antonin.  Grand  bronze.  —  i<|.  Annona,  femme  deliout tenant 
une  lance  et  des  épis  ; 

Marc-Auréle.  Moyen  bronze.  —  ^.  Liberalitas  Augusti. 
L'abondance  debout  ; 

Faustine  il  Grand  bronze.  —  i^.  Hilaritas.  Femme  debout 
tenant  une  longue  palme  ; 

Lucille.  Grand  bronze.  —  ^.  Venus  debout  ; 

Vespasien.  Moyen  bronze.  —  i^.  Fortuna  Augusti.  La 
fortune  debout  ; 

Hadrien.  Grand  bronze.  —  r>.  Cos. 

COMMUNE  DE  SANDILLON  (Canton  de  Sandillon) 

Un  cultivateur  a  trouvé  dans  son  champ  en  avril  1895  : 
Tibère   en   or.    —  i^.    Rome  assise  tenant  la  lyaste  et   un 
rameau. 

COMMUNE  DE  SOUGY  (Canton  d'Artenay) 

On  a  trouvé  dans  un  travail  de  culture  en  février  1896  : 
Domitien.  Grand  bronze.  —  Rj.  L'espérance  debout.  Cos. 


FOUILLES  DE  LA  LOIRE  1895 

Peu  d'objets  me  sont  parvenus  :  le  but  de  mes  recherches 
précédentes,  qui  était  la  question  de  Genabum,  ayant  été 
rempli  par  mes  quatre  mémoires,  je  n'ai  plus  fait  appel  aux 
fouilleurs,  mais  voici  les  objets  que  j'ai  pu  recueillir  : 


—  337  — 

Flaon  en  bronze  de  monnaie  gauloise.  —  Carnute  en 
or,  quart  de  stalère,  tète  d'Apollon  Belenus  :  ^.  Aigle 
éployé,  roue  perlée.  —  Carnute  en  bronze,  tète  à  droite  : 
]^.  Bœuf  couché.  —  Deux  Carnutes  en  bronze,  tète  à  droite  : 
R).  Aigle  éployé.  —  Gauloise  en  bronze,  bellovarqui.  —  Deux 
Victorin  P.  B.  Providentia  et  Oriens.  —  Deu.\  Constantin 
P.  B.,  tèle  casquée  et  castre  prétorienne.  —  Valens  P.  B. 
Gloria  RoMANORUM.  —  Valentinien  P.  B:  lî).  Secukitas  reipu- 
blical..  Victoire  debout.  —  Dix  P.  B.  :  Frustes  de  Tetricus 
et  Constantin.  -  Monnaie  coupée.  —  Strigile.  —  Trois 
libules.  —  Deux  cure-oreille.  —  Deux  Volselles.  —  Grapiiium. 
—  Deux  clés.  —  Petite  romaine.  —  Deux  hameçons.  — 
Agrafe. 


MOYEN  AGE  ET  ÉPOQUES  SUIVANTES 

Huit  aiguillettes  du  siège  de  d428.  —  Deux  pointes  de  flèches 
du  même  siège.  —  Enseigne  de  pèlerinage,  tète  de  saint  Jean- 
Baptiste  dans  un  plat.  —  Sébastien  en  plomb.  —  Petit  étui  avec 
traces  d'émail.  —  Epingle  tèle  émaillée.  —  Deux  pièces  de  jeu 
en  plomb,  lions  accroupis.  —  Plomb  de  douane  Lyon.  —  Plomb 
de  douanne  forain  1701  :  i^.  Vu  à  Oiléans.  —  Petit  cadenas. 

Voilà,  Messieurs,  ce  que  nos  trois  dernières  années  ont 
fourni  de  bonnes  pages  à  l'histoire  de  notre  province  :  ce  n'est 
pas  seulement  parce  que  le  nombre  des  objets  découverts  est 
considérable,  que  nous  devons  nous  réjouir,  c'est  encore  et 
surtout  parce  qu'ils  sont  très  importants.  La  découverte  d'un 
atelier  de  fonderie  gallo-romaine  autour  duquel  rayonnent  six 
communes  pour  lesquelles  il  était  facile  de  trouver  leurs  ins- 
truments de  métal,  est  un  fait  très  remarquable,  surtout  si  on 
le  joint  à  la  découverte  de  la  fonderie  de  Saint-Marlin-sur- 
Ocre.  La  France  n'a  pas  à  montrer  beaucoup  de  ces  ateliers, 
leur  invention  est  rare,  car  c'est  par  le  commerce  que  nos  aïeux 
se  procuraient  leur  mobilier  de  bronze  ;  si  vous  joignez  à  ces 


—  338  — 

ateliers  gaulois  les  deux  ateliers  mérovingiens  que  je  vous  ai 
fait  connaître  l'an  dernier,  où  l'abbaye  de  notre  Saint-Aignan  et 
le  Chapitre  de  notre  cathédrale  battaient  monnaie  sous  les  rois 
mérovingiens  d'Orléans,  vous  pouvez  apprécier  à  leur  haute 
valeur  les  découvertes  faites  durant  ces  trois  années. 

Notre  musée  provincial  est  déjà  riche  en  objets,  ou  sortis  de 
terre,  ou  donnés,  ou  acquis  ;  sa  pensée  fondatrice  se  développe 
avec  une  persévérante  continuité  :  je  ne  doute  donc  pas  que 
nous  ne  voulions  tous,  par  un  commun  et  constant  effort,  le  pla- 
cer à  une  grande  hauteur,  et  notre  joie,  celle  là  pure  et  vraie, 
sera  de  le  montrer  avec  vive  et  douce  lierté  aux  autres  pro- 
vinces françaises. 

DESNOYERS. 


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01U.I:ANS.    —    I.MC.    l'AUL    l'iLiKI.KT 


BULLETIN 


DE   LA   SOCIETE 


UiCBÉOLOGIQUE  ET  HISTOliKJUE  DE  L'ORLÉALIIS 


Tome  XI.  —  No  159. 


TROISIÈME  ET  QUATRIÈME   TRIMESTRES   DE  1896. 


Séance  du  10  juillet  1896 

Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  vice-président 

M.  le  Président  communique  une  lettre  de  M.  le  Préfet  du  Loiret  qui 
demande,  comme  l'année  dernière,  un  compte  moral  sur  les  travaux 
de  la  Société,  à  l'elTet  d'obtenir  du  Conseil  général  le  renouvellement 
du  vote  de  la  somme  de  500  francs,  à  la  session  du  Conseil  qui  aura 
lieu  au  mois  d'août  prochain.  —  M.  le  Président  se  chargera  de  faire 
la  réponse  demandée. 

—  M.  Cuissard  lit,  au  nom  delà  commission  des  publications,  une 
note  de  M.  l'abbé  Gochard  relative  à  une  inscription  funéraire  sur  une 
plaque  de  plomb,  trouvée  dans  l'enclos  des  Dames  de  Saint-Domi- 

TOME   XI.    —   BULLETIN   N"   159.  21 


-  340  — 

nique,    de    Montargis.  L'insertion   (\c    la    note,    au    bulletin,   est 
votée  (1). 

—  M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre,  en  date  du  2  juil- 
let, de  M.  Camille  Blocli,  archiviste  du  département,  posant  sa  candi- 
dature pour  la  place  de  membre  titulaire  résidant  devenue  vacante  par 
la  mort  du  regretté  M.  Tranchau.  Le  nouveau  candidat  est  présenté 
par  MM.  Loiseleur,  Guerrier,  Cuissart  et  Desnoyers, 

Lecture  est,  également,  faite  de  la  réponse  adressée  à  M.  Bloch 
par  M.  le  Président.  Dans  sa  lettre,  M.  Vignat  croit  devoir  faire  re- 
marquer à  M.  l'Archiviste  que,  l'élection  ayant  été  fixée  au  2-4  juillet, 
dans  la  séance  du  26  juin,  la  Société  aura  à  examiner  si  sa  candida- 
ture se  trouve  présentée  dans  les  délais  prescrits  par  nos  statuts. 

A  la  suite  de  diverses  observations  faites  par  plusieurs 
membres,  la  Société  décide  que  l'élection,  primitivement  fixée  au 
24  juillet,  sera  reportée  à  la  2^  séance  du  mois  de  novembre  et  que  la 
candidature  de  M.  Bloch  sera  admise  pour  ce  scrutin. 

Pour  éviter  à  l'avenir  tout  malentendu  et  toute  confusion,  en 
pareille  occurrence,  M.  Guerrier  demande  que,  lors  de  la  prochaine 
place  vacante,  il  soit  décidé  jusqu'à  quelle  date  précise  et  extrême 
les  candidatures  pourront  se  produire.  La  proposition  de  M.  Guerrier 
est  adoptée. 

—  Mëf  Desnoyers  lit  une  notice  très  curieuse  et  très  documentée 
sur  une  pièce  de  monnaie,  de  fabrication  protestante,  à  l'effigie 
de  Louis  XII  ;  elle  est  envoyée,  selon  l'usage,  à  la  commission  des 
publications. 

Avant  de  terminer,  .M.  le  Président  rappelle  qu'à  la  prochaine 
séance,  la  Société  aura  à  voter  sur  l'élection  d'un  membre  cor- 
respondant, M.  Charles  Germain,  de  Blois  ;  il  remercie  M.  Her- 
luison  d'un(!  reproduction,  olferte  à  la  Société,  d'un  plan  de 
la  ville  de  Lyon  en  1558,  dû  au  célèbre  Orléanais  Androuet  du 
Cerceau. 

{ I)  Voir  |,ltis  loin,  p    ;j()i. 


—  341  — 

Séance  du  24  juillet  1896 
Présidence  de  M.  Vignat,  Président. 

M.  le  Président  donne  communication  d'une  lettre  de  M.  l'Abbé 
lauch  qui  retire,  provisoirement,  sa  candidature  à  la  place  déclarée  va- 
cante au  sein  de  la  Société. 

M.  le  Président  annonce  qu'il  a  reçu  une  carte  d'invitation  pour  as- 
sister à  Reims,  le  15  juillet  1896,  à  l'inauguration  de  la  statue  de 
Jeanne  d'Arc. 

La  Société,  à  laquelle  il  propose  de  donner  lecture  des  bulletins  du 
1"  trimestre  1K96,  s'en  rapporte  au  bureau  pour  cette  publication. 

—  Mgr  Desnoyers  offre  trois  livraisons  de  la  Revue  des  questions 
historiques. 

—  M.  Cuissard  donne  lecture  d'un  rapport  sur  plusieurs  notices  de 
Mgr  Desnoyers. 

La  Société  décide  que  la  notice  :  Les  fouilles  de  la  Loire,  sera  in- 
sérée au  Bulletin  et  les  autres,  aux  Mémoires.  Mgr  Desnoyers 
fait  une  communication  verbale  sur  trois  haches  en  diorite,  granit, 
bronze,  trouvées  par  un  cultivateur  de  Saint-Péravy-la-Golombe  et 
acquises  pour  le  musée  ;  et  sur  plusieurs  monnaies,  trouvées  à  Bucy- 
le-Roi,  près  Chevilly,  savoir  : 

Antonia  femme  de  Drusus.  Antoniîta  Augusta.  RS,  Ti.  Claudius. 
Claude  debout  tenant  le  Simpulura.  M.  B. 

Vespasien.  RS.  Aigle  debout  AR. 

Constantin  A.  RS.  Dalmatxa  vicia.  Victoire  et  captif  T.  R.  frappé 
à  Trêves.  P.  B. 

CrispusRS.  Beatatranquillitas.  Globe  sur  un  autel  P.  B. 

Henri  II  douzain  au  Croissant.  S.  frappé  à  Troyes. 

—  M.  Baguenault  de  Puchesse  communique  à  la  Société  une  lettre 
du  duc  de  Montpensier  au  roi  Charles  IX,  datée  d'Orléans,  le 
')  mai  lôliH,  au  sujet  d'une  mission  dont  il  avait  été  charge  dans 


—  342  - 

cette  ville.  L'insertion  aux  bulletins  de  cette  lettre,  très  intéressante^ 
est  votée  (1  ) 

—  .M.  Hcrluison  communique  à  la  Société  une  lettre  de  M.  Ta- 
mizey  de  Larroque  dont  la  bibliothèque  a  été  incendiée.  Cet  érudit 
remercie  la  Société  et  les  membres  qui  ont  bien  voulu  l'aider  à  recons- 
tituer ses  collections  en  lui  envoyant  les  mémoires  de  la  Société  ou 
leurs  travaux  personnels. 

—  M.  Ilerluison  donne  lecture  à  la  Société  de  l'analyse  d'un  travai  1 
sur  des  peintres  verriers  de  Beaugency. 

Ces  documents,  transcrits  et  annotés  par  M.  Blondel,  notaire  à 
Beaugency,  sont  dus  aux  patientes  recherches  de  M.  Adam,  ancien 
instituteur  de  Tavers. 

Ce  travail  est  renvoyé  à  la  commission  des  publications. 

M.  Herluison  a  été  désigné  pour  rempUr  les  fonctions  de  biblio- 
thécaire. 


Séance  du  vendredi  9  octobre  1896 
Présidence  de  M.  Vignat,  président. 

il  est  fait  hommage  à  la  Société  : 

Par  l'éditeur,  M.  Herluison,  de  Yéloge  funèbre  de  Ms^  Renandin, 
par  M.  l'abbé  d'Allaines, 

D'un  album  de  la  collection  Caranda^^ar  M.  Frédéric  Moreau. 
Des  remerciements  sont  votés  aux  donateurs. 

—  M.  Jacob  lit  une  notice,  envoyée  à  la  Société  par  M.  Martel- 
lière,  sur  un  cimetière  antique,  découvert  à  Saint-Martin-le-Seul, 
près  Pithiviers.  Ce  travail  est  envoyé  à  la  commission  dos  publi- 
cations. 

—  M.  le  Président  fait  connaître  que  M.  Persillard,  maire  de 
Saint-Benoît,  demande  à  la  Société  la  communication  du  vieux  plan  de 

■   (1)  Voir  plus  loin,  p.  366. 


—  34:3  — 

Saint-Benoît  qu'elle  possède,  poiif  aider  à  la  confection  de  plaques  in- 
diquant les  anciens  noms  des  rues  de  cette  petite  ville.  La  Société  au- 
torise cette  communication,  contre  récépissé. 

—  M.  Guerrier  fait  observer  que  c'est  par  erreur  que  le  Bulletin  du 
P'"  trimestre  i896  qui  vient  de  paraître,  le  porte  comme  faisant  partie 
de  la  commission  des  publications.  Cette  commission,  en  effet,  se 
compose,  par  ordre  d'ancienneté,  de  MM.  l'abbé  Cochard,  Eugène 
Jarry  et  Cuissard. 

—  Mgr  Desnoyers  lit  un  travail  sur  une  bague  en  or,  dans  le  chaton 
de  laquelle  est  incrustée  une  médaille  de  l'empereur  Pertinax.  Ce  tra- 
vail est  renvoyé  à  la  commission  des  publications. 

—  M.  Herluison  fait  connaître  que  M.  Jules  Guiffrey,  directeur  de 
la  manufacture  des  Gobelins,  publie,  dans  len"  d'avril  -juin  1896  de 
la  Revue  de  l'art  français,  trois  intéressants  inventaires  des  meubles 
de  l'hôtel  de  Guise,  aujourd'hui  hôtel  Soubise,  qui  renferme  le  dépôt 
des  archives  nationales.  L'un  de  ces  documents,  découvert  par  M,  le 
vicomte  de  Grouchy,  chez  un  notaire  de  Paris,  contient  la  mention 
suivante  : 

«  Item,  deux  grands  espadons  à  combattre  à  la  barrière;  deux 
«  vieilles  espées  à  l'antique,  dont  l'une  dorée  où  est  gravée  Jehanne 
<c  de  Vaucouleurs  pticelle  d'Orléans  ;  quatre  sabres,  dont  l'un  sans 
«  garde  ;  un  coutelas  et  une  vieille  «"pée  à  ressorts  ;  cinq  épécs  de 
«  chasse  au  sanglier  et  trois  masses,  le  tout  antique  ;  prisé,  le  tout  en- 
«  semble,  10  livres,  i 

L'inventaire  d'où  est  tiré  ce  précieux  renseignement  a  été  rédigé 
de  1641  à  1644,  après  la  mort  de  Charles  de  Lorraine,  prince  de 
Joinville,  duc  de  Joyeuse  et  fils  de  Henri  de  Guise  dit  le  Balafré. 


—  344  — 

Séance  du  vendredi  23  octobre  1896 
Présidence  de  M.  Vignat,  président 

Il  est  fait  hommage  à  la  Société  : 

Par  l'auteur,  M.  A.  Leroy,  de  notes  artistiques  sur  les  charpentiers 
et  tailleurs  de  pierres. 

Par  l'éditeur,  M.  Ilerluison,  membre  titulaire  résidant,  du  discours 
prononcé  à  Reims,  par  S.  G.  Mffr  Touchet,  à  l'occasion  du  centenaire 
de  Clovis. 

—  M.  Hardy,  ancien  instituteur,  demeurant  rue  Chanzy  n"  8,  de- 
mande à  la  Société  l'autorisation  de  copier  les  notices  archéologiques 
et  historiques  de  M.  l'abbé  Maître,  sur  quelques  communes  du  can- 
ton de  Patay.  Il  offre  d'en  faire  une  copie,  très  lisible,  pour  la  Société. 
Celle-ci  autorise  la  communication  de  ces  pièces,  contre  récépissé. 

—  M.  le  Secrétaire  soumet  à  l'approbation  de  la  Société,  qui  dé- 
clare s'en  référer  au  bureau,  la  rédaction  du  Bulletin  du  2»  tri- 
mestre 1896. 

—  M.  Cuissard  au  nom  de  la  commission  des  publications  propose 
l'insertion  au  Bulletin  :  1"  d'un  travail,  présenté  par  M.  Ilerluison,  sur 
les  marchés  passés  avec  les  peintres  verriers  Orléanais,  extrait  des 
minutes  desnotaires  deBeaugency  ;  2°  d'une  note,  de  Us''  Desnoyers, 
sur  une  bague  Pertinax.  L'insertion  est  votée  ;  et  il  est  décidé  que  la 
bague  sera  reproduite,  par  la  gravure,  en  tête  du  dernier  travail  (1). 

—  Msr  Desnoyers  lit  un  travail  sur  le  coin  de  la  maille  d'or  de 
Beaugency,  pièce  unique  qu'il  vient  d'acquérir  pour  notre  musée  his- 
torique. Ce  travail  est  renvoyé  à  la  commission  des  publications. 

M.  Herluison  fait  hommage  à  la  Société,  de  la  part  de  l'auteur  : 
M'i'  Adèle  Butti,  de  Trieste,   d'un  exemplaire  du  livre  intitulé 
Giovanna  Darco,  qu'elle  vient  cie  publier.  11  donne  lecture  de    frag- 

(1)  Voir  plus  loin,  p.  368  et  37(3. 


—  345  — 

ments  tirés  de  la  préface  de  cette  charmante  étude,  dont  il  doit  la  tra- 
duction à  l'obligeance  de  M.  A.  Breton,  ancien  agréé  au  Tribunal  de 
commerce  d'Orléans. 


Séance  du  vendredi  13  novembre  1896 
Présidence  de  M.  Vignat,  président. 

L'envoi  à  M.  Tranchau,  receveur  général  à  Tarbes,  des  Bulletins 
des  deux  premiers  trimestres  de  489G  qui  contiennent  des  notices 
sur  son  père,  notre  regretté  collègue,  est  approuvé. 

Hommage  est  t'ait  à  la  Société  : 

Par  l'auteur,  notre  collègue,  M.  Eugène  Jarry,  d'un  très  impor- 
tant et  très  intéressant  ouvrage,  intitulé  :  Les  origines  de  la  domina- 
lion  française  à  Gênes  (l39S-i402). 

Par  l'éditeur,  notre  collègue,  M.  Hcrluison,  de  l'allocution  sur 
Louis  XI,  prononcée  par  S.  G.  M?'"  Touchet,  dans  la  basilique  de 
Cléry,  le  25  octobre  1896. 

Par  M.  Drioux,  substitut  du  procureur  général,  de  son  discours 
prononcé  à  la  séance  de  rentrée  de  la  Cour,  le  10  octobre  1800,  sur 
le  Mouvement  féministe  et  le  socialisme. 

Par  notre  collègue,  M.  Dumuys,  d'un  ancien  prospectus  d'une 
souscription,  autorisée  par  le  gouvernement,  en  1804,  pour  la  réédi- 
fication, à  Orléans,  d'un  monument  en  l'hontieur  de  Jeanne  d'Arc. 

Des  remerciements  sont  adressés  aux  donateurs. 

—  M.  le  Président  signale  l'envoi  fait,  par  le  ministère  de  l'Ins- 
truction publique  et  des  Beaux- Arts,  de  la  suite  d'une  collection  déjà 
reçue.  Ce  sont  les  catalogues  généraux  des  manuscrits  des  biblio- 
thèques publiques  de  l'Arsenal  et  de  Sainte-Geneviève,  à  Paris,  et 
de  celle  d'Avignon.  Puis  l'inventaire  général  des  richesses  d'art  de  la 
France  (Province). 

—  M.  Cuissard,  au  nom  do  la  Commission  dos  publications,  lit  : 
1"  Une  note  sur  le  travail  de  M.  Martelière,  concernant  la  décou- 


—  340  — 

verte  <\o.  sépultures  antiques,  près  Pithiviers.  L'insertion,  dans  notre 
Bulletin,  de  ce  travail  et  d'une  planche  qui  l'accompagne  est 
votée  (1)  ;  ^"  Une  note  sur  le  travail  de  Mb'""  Desnoyers,  sur  la  Maille 
d'or  de  Beaugency.  L'insertion,  dans  nos  Mémoires,  de  ce  travail  et  de 
deux  planches  qui  l'accompagnent  est  votée. 

—  L'élection  pour  le  remplacement  de  M.  Tranchau,  comme 
membre  titulaire  résidant,  devant  avoir  lieu  à  la  prochaine  séance, 
M.  le  Président  rappelle  que  M.  l'abbé  Pierre  lauch  a  retiré,  quant 
à  présent,  sa  candidature.  MM.  Basseville  et  Herluison  déclarent  le 
maintien  de  celles  de  MM.  Auguste  Breton  et  Paul-Élie  Fougeron. 
La  liste  des  candidats  présentés  est,  en  conséquence,  ainsi  arrêtée, 
suivant  l'ordre  alphabétique  : 

MM  .    Bloch,  archiviste   du  déparlement  ; 
Breton  (Auguste),  avocat  ; 
Fougeron  (Paul-Élie). 

—  M.  Cuissard  lit  une  note  de  M.  Leroy  sur  une  réclamation 
d'Antoine  de  Pons,  concernant  une  somme  que  lui  devait  la  dochesie 
de  Ferrare,  pour  des  travaux  exécutés,  en  1574-75,  à  son  château 
de  Montargis.  M.  Leroy  offre  de  copier  el  de  remettre  à  la  Société  de 
nombreuses  pièces  justificatives  à  ce  sujet.  La  Société  remercie 
M.  Leroy  et  prie  M.  Cuissard  de  lui  taire  savoir  qu'elle  accepte, 
mais  que  ces  pièces  seront  soumises  à  la  Commission  des  publications 
qui  examinera  s'il  y  a  lieu  de  les  insérer  dans  nos  Bulletins. 

—  M.  Cuissard  lit  quelques  extraits  d'un  travail  de  M.  le  docteur 
Tartarin,  membre  associé  correspondant,  sur  la  généalogie  de  la 
famille  de  l'Hôpital-Choisy  (1388-1641).  Ce  travail  est  renvoyé  à  la 
Commission  des  publications  et  remis  à  M.  Eugène  Jarry. 

—  M.  Dumuys  lait  connaître  à  la. Société  que  M.  le  marquis 
de  Tristan  a  olfert  au  Musée  de  la  ville,  qui  n'a  pu  en  accepter  que 
quelques-uns,  un  grand  nombre  de  débris  d'architecture,  achetés  en 
divers  endroits,  il  y  a  une  cinquantaine  d'années,  par  son  père  qui  les 

(1)  Voir  plus  loin,  p.  SSS. 


—  347     - 

avait  fait  enterrer  dans  sa  propnété  du  Colombie',  près  de  Cléry, 
pour  les  préserver  de  toute  dégradation,  en  attendant  ([u'ils  fussent 
employés.  M.  Dumuys  est  prié  de  demander  à  M.  de  Tristan  la  liste 
récapitulative  de  ces  débris,  pour  l'insérer  dans  nos  Bvllelin'^. 

—  M.  Ilerluison  fait  passer  sous  les  yeux  des  membres  de  la 
Société  un  petit  objet  en  bronze,  trouvé  à  Montargis,  appartenant  à 
M.  Couillaut,  vice-président  du  Conseil  de  préfecture.  C'est  un  petit 
écusson,  mesurant  0,027  de  haut.  Au  côté,  est  fixé  un  anneau  dans 
lequel  est  engagée  une  tige  mobile,  terminée,  en  bas,  par  un  panneton 
rectangulaire,  divisé  en  deux  parties.  Les  figures  placées  sur 
l'écusson  représentent  cinq  gerbes  de  blé,  posées  :  trois  en  pal  et 
deux  en  fasce.  M.  Dumuys  pense  que  cet  objet  est  un  annelet- 
volant  qui  faisait  partie  du  harnachement  du  cheval  et  servait,  au 
XY''  siècle,  de  signe  de  ralliement  politique.  Le  Musée  historique 
d'Orléans  possède  plusieurs  objets  similaires  qui  ont  été  trouvés  dans 
la  Loire. 


Séance  du  vendredi  27  novembre  1896 
Présidence  de  M.  Vignat,  président. 

Hommage  est  fait  à  la  Société  : 

Par  M,  Auvray,  membre  correspondant,  de  sa  brochure  intitulée  ; 
Inventaire  sommaire  d'nne  collection  du  président  de  Harlay,  sur 
diverses  matières  ecclésiastiques,  politiques,  etc. 

Par  M.  Jarry,  membre  titulaire  résidant,  de  la  part  de  M.  Emile 
Jacob,  directeur  de  l'école  Durzy,  d'une  brochure  de  celui-ci,  inti- 
tulée :  Notice  sur  la  ville  de  Montargis. 

Des  remerciements  sont  votés  aux  donateurs. 

—  MM.  Herluison,  Jarry  et  Georges  Jacob,  proposent  d'admettre 
M.  Emile  Jacob  comme  membre  correspondant  de  notre  Société. 
L'élection  est  fixée  à  la  deuxième  séance  de  décembre. 


—  3'i8  — 

—  Il  est  procédé  au  scrutin  pour  l'élection  d'un  membre  titulaire 
résidant,  en  remplacement  de  M.  Tranchau. 

M.    Camille  Bloch,    archiviste  du  département  du    Loiret,    est 
nommé. 

—  M.  Maxime  de  Beaucorps  donne  lecture  d'une  lettre  de 
M.  Jacquet,  curé  d'Auxy  (Loiret),  qui  avertit  la  Société  que  son 
frère  a  découvert,  au  château  de  Blois,  dans  l'intérieur  d'un  gros 
mur,  un  escalier  secret,  comblé  de  décombres  depuis  plusieurs 
siècles,  et  qui  pourrait  bien  avoir  joué  un  rôle  lors  de  l'assassinat  du  duc 
de  Guise.  M.  Jacquet  se  met,  à  ce  sujet,  à  la  disposition  de  la 
Société.  M.  Baillet  veut  bien  se  charger  d'entrer  en  rapport 
avec  lui. 

—  M.  Baguenault  de  Puchesse  signale  à  la  Société  un  certain 
nombre  de  lettres  manuscrites  dont  quelques-unes  intéressent 
l'Orléanais,  qui  viennent  d'être  ac([uises  par  la  Bibliothèque  nationale 
et  ne  sont  pas  encore  cataloguées.  11  veut  bien  se  charger  d'en 
dresser  un  inventaire  et  de  les  faire  copier  pour  être  insérées  dans 
notre  Bulletin. 


Séance  du  vendredi  11   décembre 
Présidence  de  M.  ViGNAT,  président. 

—  M.  le  comte  de  Puchesse,  qui  s'était  chargé  de  dresser  l'inven- 
taire de  lettres  manuscrites,  récemment  acquises  parla  Bibliothèque 
nationale  et  intéressant  l'Orléanais,  fait  connaître  que  M.  Lucien 
Auvray,  associé  correspondant,  sous-bibliothécaire  de  cette  biblio- 
thèque, a  bien  voulu  lui  promettre  sa  collaboration.  Celui-ci  odre,  de 
plus,  de  mettre  à  la  disposition  de  notre  Société  des  lettres  de 
MM.  de  Cypierre  et  d'Entraigues  qui  se  sont  succédés  comme  gou- 
verneurs d'Orléans,  au  xvi"  siècle.  M.  de  Puchesse  est  prié  de  trans- 
mettre à  M.  Auvrav  les  remerciements  de  la  Société, 


—  349  — 

11  est  fait  hommage  à  la  Société  : 

Par  M.  Piette,  demeurant  à  Riimigny  (Ardennes),  d'une  brochure 
de  lui,  intitulée  :  Éludes  d'ethnographie  préhistorique. 
Des  remerciements  sont  votés  au  donateur. 

M.  le  président  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  Bloch,  remer- 
ciant la  Société  de  l'avoir  élu  membre  titulaire  résidant. 

—  M.  le  Président  fait  connaître  que  M.  le  Ministre  de  l'Instruc- 
tion publique  demande  que  la  liste  des  délégués  au  Congrès  des 
Sociétés  savantes  et  de  la  Société  des  Beaux- Arts  des  départements 
de  1897,  lui  soit  communiquée  avant  le  30  janvier  prochain,  ainsi 
que  les  travaux. 

—  M.  le  Président  fait  savoir  que  neuf  membres  de  notre  Société 
font  partie  du  Comité  Orléanais  d'arrondissement,  nommé  pour 
l'Exposition  de  1900.  Ce  sont  MM.  :  Bloch,  l'abbé  Desnoyers, 
Didier,  Dusserre,  Guillon,  Herluison,  Jacob,  Loiseleur,  de  la  Ro- 
cheterie. 

En  raison  de  la  fête  de  Noël,  notre  prochaine  séance  est  fixée  au 
lundi  28  décembre. 

—  M.  Durauys  donne  lecture  de  la  liste  des  objets  qu'avait  fait 
enterrer,  il  y  a  un  certain  nombre  d'années,  M.  le  marquis  de 
Tristan,  dans  sa  propriété  du  Colombier  et  dont  il  a  été  question 
à  la  séance  du  13  novembre  dernier.  Il  est  décidé  que  cette  liste  sera 
insérée  dans  noire  prochain  Bulletin,  ainsi  qu'une  observation  de 
M.  Guerrier  à  propos  de  débris  qui  y  sont  indiqués  comme  provenant 
de  la  chapelle  Dunois,  à  Beaugency  (1). 

—  M.  Vignat  signale,  dans  l'église  d'ingré,  des  stalles  qui  ont  une 
grande  analogie  avec  celles  dont  les  anciens  devis  qu'il  a  publiés  nous 
ont  conservé  la  description,  et  qui  ornaient  le  chœur  de  la  cathédrale. 

On  sait  que  les  stalles  de  Sainte-Croix,  dont  les  lambris  ont  été 
transportés  dans  la  chapelle  du  Grand  Séminaire,  ont  disparu  pendant 
la  Révolution  sans  qu'il  ait  été  possible,  jusqu'ici,  de  retrouver  leur  trace. 

(1)  Voir  plus  loin,  p.  392. 


—  350  - 

Séance  du  lundi  27  décembre   1896 
Présidence  de  M.  Vignat,  président. 

—  La  Société  a  reçu  du  Ministère  un  très  beau  volume  intitulé  : 
Réunion  des  Sociétés  des  Beanx-Arls  des  déparlements,  du  7  au 
10  avril  1S96.  Il  contient  :  Un  travail  de  notre  Présiilent, 
M.  Vignat,  sur  les  portes  du  transept  de  la  Cathédrale  d'Orléans  (1), 
et  un  travail  de  MM.  Herluison  et  Paul  Leroy,  sur  l'architecte  Dela- 
gar  dette. 

—  M.  le  Président  donne  connaissance  de  la  lettre  qu'il  a  adressée, 
après  l'avoir  soumise  au  Bureau,  à  M.  le  Maire  d'Orléans,  pour  saisir 
ofliciellement  celui-ci,  suivant  le  désir  qu'il  en  avait  exprimé,  de 
l'état  d'exiguité  de  notre  Bibliothèque. 

—  M.  le  Président  souhaite  la  bienvenue  à  notre  nouveau  collègue, 
M.  Bloch,  qui  remercie  la  Société  de  l'aimable  accueil  qui  lui  a 
été  fait. 

—  M.  Eugène  Jarry  lit,  au  nom  de  la  Commission  des  Publica- 
tions, un  rapport  sur  le  travail  de  M.  le  docteur  Tartarin,  membre 
correspondant,  sur  la  maison  de  l'Hospital-Choisy  (1388-1G41). 
M.  Jarry  propose  l'impression  aux  Mémoires,  après  révision  de  l'au- 
teur, ce  qui  est  voté  par  la  Société.  La  question  de  la  planche  à  y 
joindre  est  réservée. 

—  11  est  procédé,  conformément  au  règlement,  au  renouvellement 
partiel  du  bureau. 

Sont  nommés  : 

Président,  M.  Vignat,  président  sortant,  rééligible  ; 

Vice-Président,  M.  BaguenaultdePuchesse,  vice-président  sortant, 
rééligible; 

(1)  Voir  plus  loin,  p.  353. 


—  351  — 

Secrétaire,  M.   Emile  Huet,  en  remplacement  de  M.  Domet,  non 

rééligible  ; 

Archiviste,  M.  Paul  Charpentier,  en  remplacement  de  M.  Thillier, 
non  rééligible  ; 

Membre  de  la  Commission  des  Publications,    M,  Basseville,    en 
remplacement  de  M.  l'abbé  Cochard,  non  rééligible  ; 

Membre   de  la  Commission   de  la   Bibliothèque,   M.    Herluison, 
membre  sortant  et  rééligible. 

M.  Emile  Jacob,  de  Montargis,  est  nommé  membre  associé  corres- 
pondant 


CATIIi:i)hALh:    DOIiLÉANS 

PORTE    PRINCIPALE     DU     TRANSKPT     (COTÉ     DU    SUD) 


-  353  - 


NOTE  SUR  LES  PORTES  DU  TRANSEPT 


DE    I.A 


CATHEDRALE   D'ORLEANS  (*) 


J'ai  rédigé,  en  1893,  une  étude  que  de  nombreux  documents 
inédits  m'avaient  permis  de  rendre  aussi  complète  que  possible, 
sur  d'admirables  stalles  avec  de  hauts  lambris,  sculptés  au  com- 
mencement du  XVIIIe  siècle,  par  Jules  DugouUons,  pour  la  ca- 
thédrale d'Orléans.  Ces  belles  boiseries  ornent  aujourd'hui  la 
chapelle  du  Grand-Séminaire  de  cette  ville  (2). 

J'appellerai  aujourd'hui  l'attention  sur  une  œuvre,  à  peine 
remarquée  jusqu'ici,  qui,  sans  avoir  la  valeur  artistique  des 
lambris  des  stalles,  mérite  cependant  d'être  signalée  comme 
travail  de  menuiserie  et  de  sculpture  sur  bois.  Je  veux  parler 
des  six  portes  des  transepts  de  la  cathédrale. 

Ces  portes,  par  leur  ornementation,  rappellent  la  belle  époque 
du  siècle  de  Louis  XIV  ;  elles  datent  en  effet  de  1693.  Mais  c'est 
à  peine  si,  dans  les  nombreuses  notices  écrites  sur  la  cathé- 
drale, on  trouverait  deux  ou  trois  lignes  seulement  qui  leur 
soient  consacrées.  Elles  méritent  mieux  ;  nous  allons  essayer  de 
le  prouver  en  les  décrivant  ici,  et  en  donnant  le  marché  conclu 
pour  leur  construction,  pièce  originale  que  nous  avons  été  assez 
heureux  pour  retrouver  dans  nos  archives  départementales. 

(1)  Cette  notice  a  été  lue  à  la  réunion  des  Sociétés  des  Beaux-Arts  des 
départements  à  Paris,  en  1895.  —  "Voir  le  Bulletin  de  la  Société,  n»  158, 
t.  XI,  p.  252. 

(2)  Voir  les  lectures  et  communications  faites  à  la  réunion  des  Sociétés 
des  Beaux-Arts,  à  Paris,  en  1893,  et  les  Mémoires  de  la  Société  archéo- 
logique de  l'Orléanais. 


—  354  - 

Les  pignons  des  transepts  de  la  cathédrale  sont  percés  de  six 
portes,  deux  grandes  portes  et  quatre  portes  latérales.  Bien  que 
le  reste  de  l'édifice  soit  dans  le  style  gothique,  l'architecte  de 
cette  partie  du  monument  a  décoré  les  deux  portes  principales 
de  colonnes  de  l'ordre  corinthien  avec  fronton  triangulaire.  Pour 
la  menuiserie,  le  dessinateur  n'avait  donc  pas  à  se  conformer  à 
un  style  quelconque  ;  c'est  ce  qu'il  a  fait,  en  suivant  sa  propre 
inspiration,  et  en  se  laissant  guider  par  le  goût  de  l'époque. 
On  peut  donc  dire  que  ces  portes  sont,  comme  disposition, 
comme  ornementation  et  comme  construction,  du  pur  style 
Louis  XIV. 

Les  deux  grandes  portes  étaient  destinées  à  s'ouvrir  dans  toute 
leur  hauteur,  c'est-à-dire  jusqu'au  dessous  de  leur  imposte.  Le 
bas  des  guichets  dormants  est  formé  d'un  parquet  assemblé  en 
losange  ;  au-dessus  sont  deux  panneaux  encadrés  de  moulures 
bien  profilées,  mais  dont  les  tableaux  sont  pleins  et  sans  sculp- 
ture. Cette  partie,  qui  forme  d'ordinaire  guichet  ouvrant,  dans 
les  grandes  portes  de  l'époque,  est  surmontée  d'une  cimaise 
très  belle  comme  profil.  Sur  la  moulure  du  haut  se  trouvent 
sculptés  des  godrons  avec  culots  très  légèrement  fouillés,  puis 
des  feuilles  d'acanthe  très  délicatement  découpées,  et  qui  don- 
nent à  ce  motif,  nous  dit  un  artiste  Orléanais  (1),  auquel  nous 
empruntons  en  partie  cette  description,  un  ensemble  parfait. 

Au-dessous  de  la  pièce  d'imposte,  entre  cette  dernière  et  la 
partie  formant  guichet,  on  remarque  deux  panneaux  sur  les- 
quels sont  sculptées,  avec  une  grande  finesse,  deux  branches  de 
laurier  et  de  lis  enlacées  qui  devaient  encadrer  un  motif  quel- 
conque. La  place  de  ce  motif  demeure  vide  aujourd'hui.  Le  de- 
vis, cité  plus  bas,  apprend  qu'on  y  avait  .sculpté  le  chiffre  de 
Louis  XIV,  surmonté  de  la  couronne  royale.  Celle  partie  a  été 
soigneusement  rabotée  et  aplanie  à  l'époque  de  la  Révolution. 

L'imposte  qui  remplit  la  partie  cintrée  est  encadrée  par  une 
moulure  de  feuilles  de  laurier  d'une  exécution  remarquable. 
On  y  voit  une  tète  de  séraphin,  avec  ailes  déployées,    formant 

(l)  M.  Baudry,  sculpteur  à  Orléans. 


—  355  — 

la  clef.  Cette  tête  est  admirablement  traitée  et  charmante  de 
douceur. 

Au  centre  se  trouve  un  médaillon,  du  sommet  duquel  se  dé- 
tachent deux  guirlandes  de  fleurs  très  bien  fouillées,  qui  re- 
tombent avec  grâce  de  chaque  côté. 

Le  médaillon  de  la  porte  sud  représente  la  tête  du  Christ, 
celui  de  la  porte  nord  la  tète  de  la  Vierge. 

La  tête  du  Christ  est  sans  nimbe,  et  n'est  accompagnée  d'au- 
cun aitri])ut  religieux.  Les  cheveux  longs  tombent  sur  les 
épaules,  lâ  barbe  est  courte  et  clairsemée.  L'expression  est 
douce,  mais  il  faut  l'avouer,  un  peu  fade  et  banale.  Le  sommet 
de  la  tête,  vu  d'en  bas  (e*t-ce  un  effet  de  perspective?),  paraît 
écrasé.  En  somme,  on  chercherait  vainement  dans  cette  figure, 
sinon  le  sentiment  religieux,  du  moins  l'expression  surnaturelle 
et  divine  qui  conviendrait  au  sujet. 

Cette  critique  ne  saurait  s'appliquer  au  médaillon  de  la  porte  du 
nord .  La  tête  de  la  Vierge,  couverte  en  partie  d'un  voile  qui  retombe 
sur  les  épaules,  est  un  beau  morceau  de  sculpture  sur  bois. 

«  Pour  bien  juger  cette  figure,  il  faut  s'éloigner  de  cinq  à  six 
mètres,  obliquer  sur  la  droite.  On  admire  alors  cette  belle  image 
de  la  Vierge,  dans  toute  l'expression  de  la  douleur,  et  plus  on 
regarde,  plus  on  est  émerveillé  »  (1). 

Sans  être  aussi  enthousiaste,  on  ne  peut  refuser  un  réel  mé- 
rite à  cette  œuvre.  Du  reste,  le  portail  du  nord  paraît,  aux  yeux 
de  certains  connaisseurs,  bien  supérieur,  comme  exécution,  à 
celui  du  midi. 

Rien  à  signaler  dans  les  quatres  portes  latérales,  si  ce  n'est 
qu'elles  sont  beaucoup  moins  finement  traitées.  Il  est  toutefois 
important  de  remarquer  que  les  panneaux  du  haut,  au-dessus 
des  guichets  dormants,  représentant  la  figure  du  .soleil  avec  ses 
rayons,  ne  sont  pas  tels  qu'ils  avaient  été  prévus  au  devis,  et 
ils  s'harmonisent  mal  avec  le  reste  de  l'ornementation  (2).  C'est 

(1)  M.  Baudry. 

(2)  «  La  douciiie  qui  termine  le  motif  entre  les  deux  panneaux  rentre 
dans  le  cadre  du  panneau  supérieur;  elle  se  trouve  entaillée  de  toute  son 
épaisseur;  cela  est  d'un  mauvais  goût  et  d'un  mauvais  etlet.  »  (l.e   nomej. 

TOME    XI.    —   BULLETIN    N"    159.  24 


—  356  — 

n  le  chiiïre  dn  Suiiilq-Groix  »  qui  devait  figurer  ici,  d'ai"'ès  le 
devis,  entouré  de  palmes  et  de  lauriers,  et  non  le  soleil.  Inutile 
d'insister  sur  ceUe  flatterie,  si  commune  àcotle  époque,  et  dont 
les  châteaux  royaux  présentent  de  nombreux  exemples. 

Les  portes  latérales  devaient  s'ouvrir  dans  toule  leur  hauteur. 
Il  y  a  une  trentaine  d'années,  on  a  séparé  par  un  trait  de  scie  la 
partie  du  haut  de  celle  du  bas,  de  manière  à  avoir  un  guichet 
ouvrant. 

Voici,  maintenant,  dans  quelles  conditions  les  portes  des 
transepts  ont  été  entreprises  et  construites. 

Les  travaux  de  réédification  de  la  cathédrale  d'Orléans  ont  été 
officiellement  (qu'on  me  permette  le  mot),  inaugurés  par  la 
pose  de  la  première  pierre,  le  18  avril  UiOl,  et  déclarés  officiel- 
lement clos  l'an  4829.  Leur  exécution  embrasse  donc  une  pé' 
riode  de  plus  de  deux  cents  ans,  comprenant  le.s  XVII''  et 
XVIIP  siècles  en  entier. 

En  dépit  de  l'époque,  et  pendant  que  l'on  construisait  à  Paris 
des  églises  telles  que  Saint-Roch,  Saint-Sulpice....,  le  style  go- 
thique fut  adopté.  Mais  qui  a  donné  le  plan  de  l'édifice?  Je  suis 
obligé  de  reconnaître  que  le  nom  de  l'architecte,  jusqu'ici,  a 
échappé  aux  plus  minutieuses  recherches. 

Quel  qu'il  soit,  il  a  peu  laissé  à  l'initiative  de  ses  successeurs; 
et  cependant  parmi  eux  on  retrouve  les  noms  connus,  el  même 
célèbres  du  jésuite  Martelange,  de  Le  Brun,  Mansart,  Robert  de 
Cotte,  Gabriel,  etc. 

A  l'intérieur  de  l'édifice,  Tvrés  à  eux-mêmes,  ces  architectes 
donnent  les  plans  du  jubé,  des  stalles,  du  trône  épiscopal,  du 
grand  autel  en  maibre  orné  de  cuivre,  des  giilles  fermant  les 
chapelles. 

A  l'extérieur,  ils  élèvent  les  transepts  (qui  à  Sainte-Cioix  ont 
un  grand  développement),  la  flèche  en  bois  deux  fois  reconstruite 
au  XYII*^  et  au  XVlil''  siècle,  le  grand  portail  et  les  tours. 

Le  choix  d'un  architecte  pour  l'élévation  des  transepts,  déco- 
rés par  les  belles  portes  qui  font  l'objet  de  cette  notice,  n'avait 
pas  été  sans  causer  un  grand  embarras  aux  commissaires  dé- 
Itulés  pour  la  réédificalioi  de  Sainte-Croix,  lesquels  Ibruiaient 


—  357  -- 

une  commission  permanente  dunl  j'ai  expliqué  le  fonctionnement 
dans  un  précédent  article (1). 

Ils  avouent  leur  perplexité  avec  une  simplicité  naïve,  et  dans 
des  termes  qui  font  sourire  aujourd'hui  :  «  Nous  avons  esté  con- 
«  traincts,  écrivaient-ils  le  13  décembre  1625,  de  faire  venir 
«  MM.  Brosses  fils,  du  Cerceau  et  du  Ris,  qui  ont  faict  deux 
«  voyages  en  cesle  ville,  et  nous  ont  laissé  deux  desseins  que 
«  nous  avons  faict  voir  au  sieur  Lefebvre  et  au  fils  de  M.  Claude 
«  Johannet,  qui  nous  y  font  voir  des  erreurs  si  grossières  que 
«  nous  ne  savons  à  quoi  nous  résoudre.  Nous  avions  faict  faire 
a  auxdicfs  Lefebvre  et  Johannet  chacun  un  dessing  pour  le 
«  mesme  subiect  ;  mais  lesdicts  Brosses,  du  Cerceau  et  du  Ris 
«  en  disent  autant  ou  plus  qu'on  leur  en  obiecte  (2).  » 

Et  ailleurs  : 

a  Nous  voudrions  faire  construire  les  porlaulx  de  la  croisée 
«  de  l'église  Sainte-Croix,  et  pour  cet  effet  depuis  trois  ans  nous 
«  avons  employé  plusieurs  architectes  qui  nous  ont  baillé  chas- 
«  cui»  ung  desseing.  Mais  les  communiquant  séparément,  nous 
a  trouvons   que  chascun   d'eux  blasme   celuy  de  son  compa- 


«  gnon.   » 


Pour  sortir  d'un  pareil  embarras,  il  fut  décidé  qu'on  ferait 
venir  à  Orléans,  afin  d'avoir  son  avis,  le  frère  Martelangej  jé- 
suite, qui  s'était  acquis  une  certaine  réputation  en  construisant 
des  édifices,  églises  et  collèges,  appartenante  sa  congrégation. 
Le  résultat  était  facile  à  prévoir.  Frère  Martelange,  ni  plus  ni 
moins  que  ses  devanciers,  critiqua  tous  les  plans,  comme  eux 
oITrit  d'en  exécuter  de  nouveaux,  mais  mieux  qu'eux  sut  les 
faire  accepter. 

Ce  n'est  pas  ici  qu'il  convient  déjuger  et  de  décrire  en  détail 
cette  œuvre  inqualifiable,  d'un  style  prétendu  gothique,  avec 
des  losanges,  des  ronds  et  des  ovales  refouillés  dans  les  parties 
planes,   une  rose  représentant  le  soleil  et  ses  rayons;  puis  un 

(1)  Réunion  des  Sociétés  dea  Beaux- Arts  des  départements,  l?"^ session 
1893.  p.  722  et  Mémoires  de  la  Socu'té  ((rchéologitjuede  l'Orléanais. 

(2)  Extraits  de  deux  lettres  inédites  publiées  par  l'auteur,  Bulletins  de 
la  Société  archcolmjique  de  l'Orléanais,  t.  VI,  p.  lOô. 


—  358  — 

grand  porUiil  avec  deux  colonnes  de  l'ordre  corinthien,  archi- 
Itnvc,  frise  et  corniche,  fronton  triangulaire,  etc.. 

Le  transept  du  nord  fut  terminé  en  1636,  celui  du  sud 
en  1676. 

Le  29  août  en  1686,  les  commissaires  députés  rappelaient 
que  «  Sa  Majesté  avait  fait  entendre  à  Monseigneur  l'évèque 
d'Orléans  que  son  intention  était  que  l'on  fît  clore  l'église  dans 
l'état  qu'elle  était  ».  En  conséquence,  ils  adjugèrent  les  six 
portes  qui  devaient  fermer  le  transept  à  Charles  Colas,  maître 
menuisier,  demeurant  à  Orléans,  paroisse  de  Saint- Donatien, 
et  Jean  Manseau,  aussi  menuisier,  demeurant  à  Orléans,  pa- 
roisse de  Bonne-Nouvelle. 

Mais  le  liécès  de  ce  dernier  empêcha  son  associé  de  remplir 
ses  engagements,  et  force  fut  de  faire  une  nouvelle  adjudi- 
cation. 

Elle  eut  lieu  le  7  mai  1693,  et  très  probablement  après  que 
de  nouveaux  dessins  eussent  été  fournis,  car,  disent  les  com- 
missaires, «  estans  obligez  de  procedder  à  nouveau  bail  au  rab- 
«  ])ais  d'icelles  portes  en  aurions  faict  faire  plusieurs  desseings 
«  par  divers  bons  ouvriers,  iceux  communiquez,  examinez  en 
«  nostre  bureau  et  faict  examiner  à  personnes  à  ce  cognois- 
«  sans  ». 

'  La  lutte  fut  vive  entre  Jean  Fibardel  (1),  Franchomme, 
Claude  Lel)on,  Jacques  Lefebvre  (pourquoi  ne  pas  nommer 
ces  modestes  ouviiers  de  la  province?),  maîtres  menuisiers  à 
Orléans.  Mais  Fil)ardel  eut  la  victoire,  ayant  proposé  le  dernier 
rabais  s'élevanl  à  la  somme  de  3,560  livres. 

En  prenant  comme  valeur  intrinsèque  de  la  livre  tournois, 
en  1693,  le  chiflYe  de  1,50  (2),  on  aurait  la  somme  de  5,340  fr. 
qui,  d'après  les  tables  dressées  par  M.  Leber,  en  1847,  équi- 
vaudrait à  environ  10,080  fr.,  en  raison  des  variations  du  pouvoir 
de  l'argent. 

Je  publie  en  grande  partie   le  procès-verbal  d'adjudication. 

(1)  Fibardel  exécuta  plus  tard  la  menuiserie  des  stalles. 

(2)  M.  de  Wailly  cote   la  livre  tournois,  en  1693,  de  1   fr.  52  à  1  fr.  81. 
(Mcmoirc  sur  les  variations  de  la  livre  tournois.) 


-  359  — 

On  verra  qu'il  est  muet  sur  le  nom  de  l'architecte  qui  a  donné  les 
dessins,  et  qu'il  ne  fournit  aucun  renseignement  sur  les  sculp- 
teurs ;  je  dis  les  sculpteurs,  car  plusieurs  mains  ont  évidem- 
ment travaillé  à  cette  œuvre  qui  méritait  bien  d'être  signalée. 

Il  est  particulièrement  regrettable  de  ne   pas    connaître  le 
nom  de  l'artiste  qui  a  sculpté  les  médaillons.  A  défaut  de  signa- 
ture, une  seule  initiale  nous  eût  sans  doute  permis  de  le  re- 
trouver, grâce  aux  nombreux  documents  que  nous  possédons 
sur  la  réédification  de  Sainte-Croix.  Un  examen  attentif,  fait  par 
les  ouvriers,  chargés,  dernièrement,  de  nettoyer  et  décaper  la 
porte  du  sud,  n'a  amené  aucune  découverte  à  ce  sujet. 
Sera-t-on  plus  heureux  pour  la  porte  du  nord  ? 
Nous  souhaitons,  en  effet,  que  celte  porte  et  les  portes  laté- 
rales soient,  comme  celle  du  sud,   décapées  avec  soin,  et  su- 
bissent le  même  travail,  si  intelligemment  fait,  et  si  propre  à 
faire  ressortir  le  mérite  de  ces  belles  sculptures  sur  bois. 

G.  VIGNAT. 


PIÈCES   JUSTIFICATIVES 

PROCÈS-VERBAL    d'ADJUDICATION    DES    PORTES   DU   TRANSEPT 
DE   LA    CATHÉDRALE   d'ORLÉANS 

(Archives  départementales  du  Loiret,  C.  intendance.) 

Les  commissaires  depputez  par  le  Roy,  nostre  Sire,  sur  le 
faict  de  la  réédiffication  de  Sainte-Croix  d'Orléans  ;  pour  satis- 
faire aux  intentions  de  Sa  Majesté,  nous  aurions  dès  le  29  aoust 
de  l'année  1686,  faict  bail  au  rabbais  à  Charles-Colas  et  Jean 
Manseau,  maistre  menuisiers  à  Orléans,  des  ouvrages  à  faire 
pour  la  construction  de  six  portes  qu'il  convient  faire  pour 
fermer  ladicte  église,  moyennant  deux  mil  neuf  cens  livres,  sur 
laquelle  [somme]  ils  auroient  receu  en  vertu  de  nos  ordon- 
n.inces  la  somme  de  quatre  cens  cinquante  livres  employez  ««n 


—  360  - 

achapt  de  plusieurs  bois  propres  pour   l'aire  lesdictes  portes, 
iceux  conimancez  à  travailler  ;  depuis  quoy.  le  déceds  estant 
arrivé  dudict  Manceau,  nous  aurions  faict  procedder  par  saysie 
à  l'enlèvement  de  partie  desdicts  bois  qui  esloient  en  sa  maison, 
et  ledict  Colas  ayant  à  cause  dudict  déceds  néglig'é  de  satisfaire 
audict  bail,  nous  aurions  faict  enlever   de  sa  maison  l'autre 
partye  diceux  bois,  de  manière  qu'estant  obligez  de  procedder  à 
nouveau  bail  au  rabbais  d'icelles  portes,  nous  en  aurions  faict 
faire  plusieurs  desseings  par  divers  experz  ouvriers,  iceux  com- 
muniquez, examinez  en  nostre  bureau  et  faict  examiner  à  per- 
sonnes à  ce  cognoissans,  et  sur  iceux  faict  faire  un  devis  conte- 
nant les  charges  ausquelles  veuillons  faire  bail  d'iceux  ouvrages, 
l'une  desquelles  charges  estant  que  l'entrepreneur  sera  tenu  de 
prendre  lesdicts  bois  acheptez  et  travaillez  par  lesdicts  Colas  et 
Manseau,  pour  pareille  somme  de  450  livres,  qui  viendra  en 
déduction  de  celle  à  laquelle  iceux  ouvrages  seront  adjugez,  et 
sur  lequel  devis  avons  faict  mettre  affiches  contenant  assigna- 
tion à  divers  jours  en  nostre  bureau,  deux  heures  de  relevée, 
pour  procéder  au  bail  au  rabbais  desdicts  ouvrages  de  menui- 
serie et  sculptures  pour  la  construction  desdictes  six  portes,  la 
première  desquelles  estoit  au  jeudy  seize  avril  dernier,  comme 
il  paroist  par  le  procès- verbal...  La  seconde  au  jeudy  vingt-trois 
dudict  mois,  ainsy  qu'il  se  justifie  par  autre  procez  verbal  de 
mission  {sic)  d'affiches  dudict  Auzoux,  du  18  du  mesme  mois, 
auquel  jour,  lieu  et  heure  lecture  auroit  esté  faicte  par  nostre 
greffier  dudict  devis,  charges,  clauses  et  conditions,  aux  ou- 
vriers menuisiers  et  autres  entrepreneurs  d'ouvrages  y  estans 
en  grand  nombre  et  duquel  la  teneur  suit  : 

Devis  des  ouvrages  de  menuiseries  et  sculptures  qu'il  con- 
vient faire  en  V église  de  Sainte-Croix  pour  les  deux  grandes 
portes  et  les  quatre  portes  latéralles  et  mesme  aussy  deux 
tambours  ou  porches  au- dedans  de  dicte  église,  scavoir  un 
du  costé  du  cimetière  et  l'autre  du  costé  du  cloistre  de  Mes- 
sieurs les  chanoines. 

Premièrement  les  grandes  portes   ouvriront  en  toutte  leur 


—  301  — 

liaulleur  depuis  le  rez  de  chaussée  jusque  dessous  l'imposte 
dans  la  feuilleure  dont  les  baltans  du  grand  basly  du  costé  des 
liches  seiont  de  treize  poulces  de  large  sur  quatre  poulces  et 
demy  d'espoisseur  et  les  battans  du  millieu  seront  de  liuict 
poulces... 

Plus  le  battant  et  traverses  des  guichez  dormans  seront  de 
deux  poulces  et  un  quart  d'espoisseur  y  compris  le  ravalement 
suivant  le  plan...  sera  faict  aussy  au  bas  desdiclz  guichez  des 
parquez  assemblés  en  lozange  de  deux  poulces  d'espoisseur,  mis 
en  recouvrement  sur  les  bastis  des  dictz  guichez  dormans. 

Plus  au-dessus  dudict  parquet  sera  faict  une  base  ornée 
d'architecture  suivant  le  desseing  et  profil,  le  tout  alégy  dans  la 
traverse. 

Plus  auxdictes  grandes  portes  sera  faict  deux  tables  d'attente 
ornées  de  sculptures,  scavoir  dans  les  grands  panneaux  deux 
chiffres  royaux  et  au-dessus  une  couronne  royale  entourée  d'une 
])rarjche  de  lys  et  de  laurier,  et  une  frise  au-dessous  des  cadres 
ornée  de  feuilles  d'acanthe  ;  le  tout  conforme  au  desseing.  Et  à 
l'égard  des  espoisseurs  des  dictes  tables  les  panneaux  seront  de 
deux  poulces  d'espoisseur  et  le  surplus  sera  de  l'espoisseur  et 
largeur,  suivant  le  plan  et  profil. 

Plus  le  derrière  desdictes  grandes  portes  du  dedans  de  l'église 
sera  conlreventé  et  assemblé  en  descharge  pour  maintenir  les- 
dictes  portes  en  état,  le.squels  assemblages  seront  d*un  poulce 
et  demy  d'espoisseur,  ornés  d'une  grosse  baguette  et  d'un 
quarré... 

Plus  au-dessus  desdictes  grandes  portes  sera  faict  l'imposte 
de  quatorze  poulces  de  large  suivant  celle  de  pierre  qui  est  en 
œuvre  et  d'un  pied  d'espoisseur,  le  tout  alégi  dans  une  pièce  de 
bois  de  toutte  la  grosseur,  suivant  et  conformément  aux  des- 
seing et  profil,  orné  en  cartouche  et  fleuron. 

Plus  au-dessus  de  l'imposte  sera  faict  le  ceintre  hors  œuvres, 
d'assemblage  de  treize  poulces  et  demy  de  largeur  sur  quatre 
poulces  d'espoisseur,  orné  d'un  gros  cordon  de  feuillage,  dan.«! 
la  clef  duquel  ceintre  sera  la  teste  d'un  chérubin  suivant  le  des- 
seing, et  le  ceintre  au  dedans  sera  aussi  d'assemblage  de  deux 


—  362  — 
poulces  d'espoisseiir  et  les  panneaux  de  pareille  espoisseur,  et 
au  dedans  sera  assemblé  un  fond  de  quatre  poulces  d'espoisseur 
où  sera  allegy  et  pris  une  médaille  d'un  Christ  du  costé  du 
cloistre  des  libraires,  et  une  Vierge  du  costé  du  cimetière,  les 
médailles  ornées  de  festons  de  ileurs,  et  le  tout  conformément 
au  desseing  de  l'imposte  ou  ceintre  sera  faict  de  mesme  assem- 
blage et  compartiment  au  dedans  de  l'église  que  celles  ci-dessus 
et  [unij  ?  suivant  le  desseing  paraphé  des  assemblages  de  der- 
rière. 

PETITES    PORTES 

Les  battants  du  costé  des  fiches  seront  de  dix  poulces  de 
large  et  les  battants  du  milieu  seront  de  six  poulces... 

Plus  les  parquets  au  bas  desdictes  portes  seront  assemblés  en 
lozange  de  deux  poulces  d'espoisseur... 

Plus  les  cadres  seront  de  bois,  assemblages  de  quatre  poulces 
et  demy  de  large... 

Plus  au-dessus  desdictz  cadres  sera  faict  une  frise  de  feuille 
d'acanthe,  et  au-dessus  une  guirlande  de  fleurs  et  orné  d'un 
cordon  d'architecture,  et  au-dessus  d'icelle  sera  faict  deux  tables 
datantes  (sic)  orné  d'un  panneau  de  sculpture,  [enrichi]  d'un 
chiffre  de  Saincte-Croix,  et  entouré  de  palmes  et  lauriers,  et 
dessus  ladicte  table  d'attente  (sic)  une  corniche  ornée  de  mou- 
lure, le  tout  suivant  le  desseing  et  profil. 

Plus  derrière  ladicte  table  d'attente  et  les  parquets  d'en  bas 
sera  mis  des  panneaux  de  qiiinze  lignes  d'espoisseur,  aussi 
arrasés  pour  remplir  l'espoisseur  desùictes  portes. 

PORCHES 

Plus  sera  faict  deux  porches,  l'un  du  costé  du  cimetière, 
l'autre  du  costé  du  cloistre  de  MM.  les  chanoines. 

CHARGES 

L'entrepreneur  fournira  d(î  touttes  matières  nécessaires... 
Appartiendra  n  l'enl repreneur  lesdiclz  bois  archeptez  et  com- 


-  363  — 

mencez  à  travailler  par  lesdicts  Colas  et  Manceau,  moyennant 
450  livres  qui  viendront  en  déduction  du  prix  auquel  lesdicts 
ouvrages  seront  adjugez. 

Après  laquelle  lecture  faicte  est  apparu  Simon  Franchomme, 
M''  menuisier  à  Orléans  qui  a  offert  de  faire  lesdicts  ouvrages 
de  menuiserie  et  sculpture  aux  charges  et  conditions  sus  expri- 
mées suivant  et  conformément  audict  devis,  desseing,  plan  et 
profils  donnés  en  communication,  moyennant  4,000  livres  ; 

Par  Jean  Fibardel,  aussy   M^  menuisier  à  Orléans,  y  demeu- 
rant paroisse  de  {sic)...  moyennant  8,900  livres  ; 
Par  ledict  Franchomme,  à  3,800  livres  ; 
Par  Claude  Lebon  aussi  M"   menuisier  à  Orléans,  à  3,700 
livres  ; 

Par  Jacques  Lefeuvre  pareillement  maître  menuisier  à  Or- 
léans, à  3,600  livres. 

Et  d'autant  qu'il  ne  s'est  trouvé  personne  qui  ait  voulu  faire 
autre  rabais  aurions  continué  l'assignation  pour  faire  l'adjudi- 
cation desdictz  ouvrages  au  jeudi  premier  du  présent  mois. 

Après  quoy  serait  apparu  ledict  Franchomme  qui  a  offert  de 
faire  lesdicts  ouvrages  auxdictes  charges  et  conditions,  moyen- 
nant 3,590  livres  ; 

Par  ledict  Fibardel,  à  3,580  livides  ; 
Par  ledict  Franchomme,  à  3,570  livres  ; 
Par  ledict  Fibardel,  à  3,560  livres. 

Auquel  comme  moins  disant  avons  adjugé  lesdicts  ouvrages 
de  menuiserie  et  sculpture  moyennant  ladicte  somme  de 
3,560  livres,  aux  cnarges  et  conditions... 

Fait  au  bureau  tenu  en  l'hostel  épiscopal  à  Orléans,  le  jeudi 
7  de  mai  1693. 

Signé  :  Jean  Fibardel,  Vauclin  (1), 
CuRAULï,  Prévost, 
Barré,  Boutheroux. 


(Il  M^^  charpentier,  caution. 


—  364  — 


Note  relative  à  une  inscription  funérs-dre  sur  plaque  de 
plomb,  trouvée  dans  l'enclos  des  Dames  de  St-Dominique, 
de  Montargis. 


Le  21  février  1896,  à  Montargis,  des  ouvriers  lie  l'usine  à 
gaz,  exécutant  une  fouille  dans  la  rue  de  l'Enclos,  découvraient 
deux  dalles,  qui  recouvraient  deux  caveaux  de  un  mètre  cin- 
quante centimètres  de  profondeur. 

Datis  l'un  de  ces  caveaux,  qui  était  cimenté,  on  rencontrait 
un  tibia  ;  des  débris  d'étoffe  de  bure,  ornementée  d'une  grecque 
noire  et  recouverte  d'une  autre  étoffe  brochée  d'or  ;  et  une 
plaque  de  plomb  de  0"'  40  surO™  36  portant  en  caractères  assez 
lisibles  une  inscription. 

Cette  inscription,  relevée  par  V Indépendant  de  Montargis 
(samedi  29  février  1896),  nous  paraissait  sur  plusieurs,  points 
incorrecte. 

Nousl'avons soumise  à  M.Paul  Quesvers,  de  Montereau-Fault- 
Yonne,  si  érudit  es  histoire  du  Gatinais.  Bien  nous  en  a  pris  :  car 
rien  qu'en  recourant  au  P.  Anselme  —  (T.  XIII.  p.  4282),  le 
docte  membre  de  la  Société  archéologique  du  Gatinais  a  pu  ré- 
tablir un  texte  évidemment  correct. 

En  efîel,  Jeanne  de  Dreux,  dont  il  est  ici  question,  était  la 
troisième  fille  de  Piobert  IV,  comte  de  Dreux,  et  de  Béatrix  de 
Monlfort,  Dame  de  Rochefort,  et  petite  nièce  delà  fondatrice  du 
couvent  des  Dominicaines  de  Montargis,  la  V.  Amlcie  de  Mont- 
fort. 

Elle  fut  mariée  deux  fois  :  1"  avant  1292,  à  Jean  IV,  comte  de 
Roucy,  qui  mourut  en  1302  ;  i"  avant  1307,  à  Jehan  de  Bar, 
seigneur  de  Puisaye  :  elle  fit  son  testament  le  l'""  octobre  1324. 

Elle  était  donc  de  Dreux  par  son  père,  comtesse  de  Boucy  par 
son  premier  mari  ;  Dame  de  Puisaye  par  son  second  (nari  ;  et  de 
Rochefort  (en  Yveline)  par  sa  mère. 


—  365     - 

D'après  ces  données  positives,  il  faut  donc  lire  ainsi  l'inscrip- 
tion : 

CI-GIT   M"»*'  JEHANNE   DE  DREUX 

COMTESSE  DE   ROUCI   ET   DAME   DE  PUlSAYE   ET    ROCHEFORT 

QUI    TRÉPASSA    l'aN   DE   GRACE   MIL  CGC   ET   XXXIII 

LE   ONZIESME   JOUR  DU  MOIS  d'aVRIL 

La  plaque  de  plotnb  et  les  débris  d'étoffe  ont  été  remis  à 
M.  le  maire  de  Montargis,  pour  être  déposés  dans  le  musée  de 
cette  ville.  Quant  aux  ossements,  ils  ont  été,  sur  l'ordre  de  l'ud* 
ministration  municipale,  transportés  au  cimetière  (1). 

T.  COCHARD. 


(1)  Cfr.  sur  les  Dominicaines  de  Montargis  :  Dom  Mûrin,  dans  son  His- 
toire du  Gâtinuis  ;  et  l'abbé  Cochard,  dans  son  opuscule  sur  les  Ënfanln 
de  saint  Dominique  dans  l'Orléanais. 


366 


Lettre  du  duc  de  Montpensier  à  Charles  IX, 
écrite  d'Orléans,  le  5  mai  1568. 


En  collectionnant  la  correspondance  de  Catherine  de  Médicis 
qui  fait  partie  des  documents  français  de  la  bibliothèque  impé- 
riale de  Saint-Pétersbourg,  j'ai  rencontré  une  lettre  inédite  in- 
téressante, datée  d'Orléans,  le  5  mai  1568. 

Elle  est  du  duc  de  Montpensier,  qui  rend  compte  au  roi  d'une 
mission  dont  il  l'avait  chargé.  Le  duc  de  Montpensier,  était  ce 
Louis  de  Bourbon,  appartenant  à  une  branche  cadette  de  la 
maison  royale  de  France,  frère  du  prince  de  la  Roche-sur-Yon, 
dont  le  fils  unique  était  mort  accidentellement  à  Orléans  en  1560, 
très  en  faveur  sous  François  II  et  Charles  IX,  gouverneur  gé- 
néral de  la  Touraine,  et  mêlé  à  tous  les  événements  des 
guerres  religieuses.  Il  avait  épousé  Jacqueline  de  Longwic,  dont 
il  eut  un  fils,  connu  sous  le  nom  de  prince  Dauphin,  qui  se  dis- 
tingua toute  sa  vie  par  sa  droiture  et  sa  modération.  Sa  seconde 
femme,  fut  en  1570,  la  célèbre  Catherine  de  Lorraine,  sœur  des 
Gui-çes.  On  est  au  lendemain  de  la  dernière  guerre  civile,  pendant 
laquelle  les  protestants  se  sont  emparés  d'Orléans,  y  commet- 
tant des  excès  sans  nombre  ;  la  paix  vient  d'être  signée  à  Lon- 
jumeau  le  23  mars  :  et  la  tâche  des  gouvernants  est  de  rétablir 
partout  l'autorité  royale  fort  compromise. 

Voici  la  lettre  : 

Sire,  estant  ce  jour  d'huy  arrivé  en  caste  ville  d'Orléans,  je  me 
suys  inconfinent  informé  de  mon  fijz  de  l'cdre  et  police  qui  y  a  esté 
donnée  et  comme  toutes  choses  s'y  conduisent,  lesquelles,  à  ce  que 
j'ay  peuveoir  et  entendre,  sont  si  bien  acheminées  qu'on  enpeult  es- 
pérer une  bonne  fin  et  yssue.  De  ma  part,  Sire,  encores  que  je  soys 
party  d'Estampes  et  que  la  traicte  soyt  grande,  sy  n'ay-je  laissé  pour 
celadeniemectre  en  peine  d'arriver  de  fort  bonne  heure  et  aller  visiter 
les  lieux  pins  commodes  pour  y  fau'e  les  citadelles  que   Vostre  Ma- 


—  367  — 

jesté  veult  et  entend  y  estre  faictes.  estant  accompaigné  des  cappi- 
taines  qui  y  commandent  etdes  principaulx  de  ceste  ville  ;  si  j'eusse 
eu  auprès  de  moy  l'ingénieur  de  Monsieur  de  Neversje  lui  en  eusse 
faictfaire  le  desseing.  Toutefoys,  s'il  plaist  à  Vostre  Majesté  l'envoyer, 
mon  filz  retardera  son  partement  pour  l'attendre  et  luy  montrer 
et  dire  ce  qui  en  a  esté  résolu  et  arresté  entre  nous,  afin 
d'en  faire  dresser  les  pourtraictz  et  le  vous  porter  luy  mesme.  Au  de- 
meurant, je  ne  vous  puys  celler.  Sire,  que  j'ay  trouvé  toutes  les 
églises  de  ceste  ville  en  très  piteux  estât  et  que  si  ceulx  qui  ont  mis 
la  main  à  faire  ungtel  œuvre  eussent  esté  aussi  promptz  et  diligens 
à  les  conserver  en  leui'  entier,  comme  ilz  ont  esté  à  reparer  et  for- 
tiffier  ceste  ville,  la  désolation  et  ruyne  n'en  seroit  pas  de  beaucoup 
si  grande.  Je  supplye  nostre  Seigneur  qu'en  ce  qui  regardera  le 
bien  de  voz  affaires  et  service  de  Vostre  Majesté,  mon  filz  s'en  puisse 
acquicter  de  si  bonne  façon  que  Votre  dicte  Majesté  en  reçoive  le 
plaisir  et  le  contentement  que  désire. 

De  Orléans,  ce  V'--  jour  de  raay  1568. 

Voustre  très  humble  et  très  obéissant  subject  et  serviteur, 

LoYs  DE  Bourbon. 

Le  duc  de  Montpensier  mourut  gouverneur  d'Orléans  l'année 
suivante. 

G.  BAGUENAULT  DE  PUCHESSE. 


Î3G8 


PEINTRES  VERRIERS  ORLÉANAIS 


La  peinture  sur  verre  était  autrefois  en  grand  honneur  dans 
notre  province.  La  foi  de  nos  pères  s'exerçait  principalement  en 
faveur  des  églises  et  alimentait  le  travail  de  nombreux  artistes, 
dont  le  temps  a  malheureusement  détruit  l'œuvre  fragile. 

Un  honorable  instituteur  de  Tavers,  aujourd'hui  en  retraite, 
M.  Adam,  a  utilisé  ses  loisirs  à  compulser  les  anciennes  minutes 
des  notaires  de  Beaugency. 

Ses  recherches  ont  été  fructueuses  et  consistent  notamment 
en  un  certain  nombre  de  marchés  passés  avec  des  peintres 
verriers  de  Beaugency,  d'Orléans  et  de  Tours,  au  cours  des 
xv%  xvi^  et  xvii"  siècles. 

M.  Blondel,  notaire  à  Beaugency,  dont  les  minutes  ren- 
ferment une  partie  de  ces  actes,  a  bien  voulu  les  transcrire  avec 
notes,  en  me  chargeant  de  les  communiquer  à  mes  collègues, 
Afin  de  répondre  au  désir  de  la  Société,  j'ai  analysé  succincte- 
ment ces  documents  si  intéressants  pour  l'histoire  de  l'art  dans 
l'Orléanais  et  dont  nous  ne  saurions  trop  remercier  MM.  Adam 
et  Blondel. 

Au  cours  de  mes  recherches  aux  archives  du  Loiret  ou  dans 
les  minutes  de  notaires  d'Orléans,  j'ai  rencontré  un  certain 
nombre  de  documents  similaires  relatif  aux  peintres  verriers 
d'origine  orléanaise  ou  ayant  travaillé  dans  notre  pays.  En  atten- 
dant l'occasion  de  les  communiquer  à  la  Société  ;  voici  quelques- 
uns  des  noms  qui  sont  passés  sous  mes  yeux. 

Au  XV"  siècle  :  Hannequin  de  Bois  le  Duc,  Cardin  du  Duit, 
Henri  Guidai,  Pierre  Acarie,  Guillaume  Labbé,  Jean  Pommier, 
Jean  Le  Febvre. 

Au  X  VP  siècle  :  Jacques  Richier  ou  Richer,  Guyol  Anbert, 
Christophe  Fleury,  Jean  Galinart. 


-  m\)  — 

Au  XVIP  siècle  :  François  de  La  Fontaine,  Guillaume  Loi- 
seau,  Daniel  Duneau,  Guillaume  Le  Vieil,  Michel  Boyer,  Martin 
de  Bresne,  Meusnier.  —  Bernard  Perrot  et  Desnoirreterre  tous 
deux  maîtres  des  verreries  d'Orléans,  le  dernier  mort  à  la  fin  du 
X  VHP  siècle. 

H.   HERLUISON. 


l.  JEHAN  RIGHER 

Peintre  verrier  demeurant  à  Beaugency,  fait  marché  avec 
maistre  Regnault  le  Vovier,  prestre  commandeur  de  Saint- 
Antoine  du  petit  Jérusalem  de  Beaugency,  dépendant  de  la 
commanderie  de  Boigny,  d'un  vitrail  pour  ladite  comman- 
derie,  représentant  sainte  Gatherine,  saint  Nicolas,  saint 
Regnault,  saint  Antoine,  moyennant  cent  sols  tournois  et  un 
traversier  de  vin  cleret  d'Auvernay.  Ge  marché  qui  porte  la  date 
du  30  décembre  1476,  fut  transporté  le  27  mars  de  l'année  sui- 
vante à  Regnault  Lambert  vitrier  à  Beaugency. 

Le  même  Jehan  Eicher  traite  le  12  mars  1488,  avec  Guillaume 
de  Ségrie,  varlet  de  chambre  et  taillandier  de  madame  la  com- 
tesse de  Dunois  pour  six  formes  de  vitres  en  la  chapelle  de  saint 
Michel.  Ges  verrières  devaient  comprendre  :  le  Crucifix,  Notre- 
Dame  et  saint  Jean  ;  N.  D.  de  Pitié  et  saint  Martin  ;  Dieu  et  la 
Madeleine,  saint  Gentien,  saint  Fuscien  et  saint  Victorien,  sainte 
Catherine,  sainte  Agnès  ;  saint  Christophe  et  son  fardeau  ;  t-aint 
François  et  saint  Sébastien  ;  avec  les  armoiries  du  Roy  de  la 
Royne  et  du  Daulphin,  de  monsieur  Dunois  et  de  madame  son 
épouse.  Le  tout  pour  la  somme  de  neuf  livres. 

II.  JEHAN  ET  FRANÇOIS  DE  LA  FONTAINE 

A  cet  artiste  vitrier-peintre  à  Beaugency,  Henry  Vergier,  rece- 
veur de  l'abbaye,  confie  le  soin  de  décorer  la  fenêtre  du  pignon 
de  solaire  de  l'église  Saint-Firmin  de  Beaugency  (23  décembre 
1598). 

Celle  œuvre  se  composera  d'un  crucifix  de  si.x  pieds   de   roi 


—  370  — 

proportionné  à  la  grosseur  de  la  colonne  ou  pyramide  qui  sera 
peinte.  Au  pied  de  la  colonne  et  crucifiement  seront  représentés 
ledit  Vergiei',  sa  femme,  son  fils  et  sa  fille  avec  ses  armes  pré- 
sentées par  saint  Michel.  Dans  les  nuages,  un  Saint-Esprit  et 
les  effigies  de  N.  S.  P.  le  Pape  et  du  Roy.  Aux  deux  c«^tés  du 
Crucifix  seront  les  images  de  Notre  Dame  et  de  saint  Jean 
l'Évangéliste,  et  aux  pieds,  la  Magdeleine.  Le  tout  pour  la 
somme  de  50  écus. 

Les  minutes  de  Jean  Tournois,  notaire  à  Lestiou,  renfer- 
ment, à  la  date  du  '29  mars  1604,  un  acte  passé  entre  François 
de  La  Fontaine  et  Jehan  Herbellin,  procureur  fiscal  de  la 
seigneurie  d'Avaray  et  notaire  royal  au  bailliage  de  Blois, 
demeurant  à  Avaray,  pour  la  façon  d'un  vitrail  destiné  à  l'église 
d'Avaray.  Pour  33  livres  tournois,  l'artiste  s'engage  à  faire  le 
vitrail  de  la  chapelle  Saint-Claude,  où  sont  sépultures  les 
membres  de  la  famille  Herbellin.  Le  tout  agrémenté  de  saints, 
saintes,  d'un  aigle,  du  soleil  et  de  la  lune. 

Le  11  mai  1603,  les  gagiers  de  l'église  Saint-Sulpice,  de 
Lestiou,  commandent  une  verrière  à  François  de  La  Fontaine, 
pour  la  chapelle  Notre-Dame,  pour  !e  prix  de  36  livres 
tournois. 

Le  maître  vitrier  sera  tenu  de  peindre  en  grandes  figures 
saint  Salvator  et  saint  Jacques,  et  dans  les  panneaux  à  l'entour 
mettre  aussi  en  peinture  tant  l'histoire  de  Monsieur  saint  Jacques 
que  l'histoire  du  pèlerinage,  qui  fut  exécuté  à  Saint-Dominique, 
avec  le  cop  et  la  géline.  Ensemble,  mettre  aussi  en  peinture 
lesdits  bailleurs  en  grands  personnages,  avec  bourdons, 
coquilles  et  chiffres. 

Moyennant  9  livres  dix  sols,  une  autre  verrière,  placée  à 
l'endroit  de  l'autel  de  saint  Vincent,  devra  représenter  un 
gaint  Nicolas,  avec  la  Résurrection  des  trois  clercs  et  un  saint 
Clément  avec  un  Maure.  Le  tout  de  grand  volume. 

(1)  Payé  à  François  de  la  Fontaine  23  livres  tournois  pour  la  façon  d'une 
vitre  à  neuf  dans  la  chapelle  de  N.-D.  de  l'église  Saint-Nicolas  de  Beaugency 
représentant  N  -D.  de  Pitié,  le  crucifiement  et  saint  Miciiel.  (Archives 
du  Loiret,  registre  de  la  fabrique  de  Saint-Nicolas,  7  juin  1604.) 


—  371  — 

m.  FRANÇOIS  DE  LA  FONTAINE 
LOUIS  PORCHER 

Hector  de  Villebresme,  seit^neur  de  Rougemont,  etc., 
homme  d'armes  de  la  compagnie  de  Ms^  le  Dauphin,  demeurant 
à  Fougères,  étant  de  présent  à  Beaugency  (2  mai  1600),  baille 
à  François  de  La  Fontaine  et  à  Louis  Porcher  (son  gendre), 
maîtres  peintres  et  vitriers  de  Beaugency,  une  vitre  à  faire  dans  le 
pignon  du  chœur  de  l'église  Saint-Nicolas,  deBeaugency,  appelée 
la  maîtresse  vitre.  Devrait  figurer  le  Crucifiement,  en  douze 
panneaux,  le  seigneur  de  Rougemont  et  ses  armes.  Vers  le  bas , 
douze  portraits  désignés  dans  un  formulaire,  le  tout  pour 
cent  livres.  En  présence  de  Jacques  Goulhière,  prêtre -reli- 
gieux de  l'abbaye  de  Beaugency,  et  prieur-curé  de  Saint-Nicolas. 

La  même  église  Saint -Nicolas  de  Beaugency  donne  lieu,  à  la 
date  du  23  septembre  1609,  à  la  confection  de  verrières,  par 
Louis  Porcher^  pour  Guillaume  Marcadé,  marchand  à  Beau- 
gency. 

Toute  la  vitre  du  pignon  de  l'église  du  côté  de  l'autel  de 
Notre-Dame  devra  contenir  : 

1"  Dans  les  six  panneaux  du  hault,  une  Assomption  de  Notre- 
Dame  assistée  d'anges,  et  au-dessus  l'image  de  Dieu  le  Père, 
recevant  au  Ciel  ladicle  Notre-Dame  avec  a.  l'escripteau  » 
convenable  ; 

2°  Les  six  autres  panneaux  dessous  le  trépassement  de  la 
Vierge  Marie,  assistée  des  douze  apôtres  ; 

3"  Les  trois  panneaux  du  bas  contiendront  une  Annon- 
ciation de  Notre  Daine.  Le  tout  en  grand  volume  avec  bordure 
à  l'entour. 

Enfin  la  réfection  de  la  rose  du  pignon  d'aval,  de  ladite 
église,  celte  rose  peinte  en  rouge  avec  un  Saint-Esprit  au 
a  mitan  »  et,  dans  chaque  feuillage,  une  tête  de  chérubin. 

Le  tout  moyennant  soixante  livres  et  livrable  à  la  Sainte- 
Catherine. 

François  de  la  Fontaine  traite  encore  le  9  février  1611, 

TOME  XI.  —  BULLETIN  N»  159,  23 


—  37'i  — 

avec  Genlien  Uoucquenay,  chef  d'eschantonncrye  du  F\oy, 
demeurant  à  Beaugtmcy,  moyennant  la  somme  de  trente-six 
livres  tournois  pour  un  vitrail  de  l'église  Saint-Firmin,  de 
Beaugency,  composée  de  quinze  panneaux  Cette  vitre,  placée 
à  la  seconde  ouverture,  au-dessus  du  maître-autel,  devant  et 
à  l'opposite  de  l'autel  Saint-Sébastien,  devait  comprendre  :  au 
premier  panneau  du  haut,  un  Saint-Esprit,  en  forme  de 
collombe,  avec  nuages  et  rayon  aux  deux  côtés,  deux  chéru- 
bins et  un  au  bas  ;  la  partie  centrale  saint  Gentien  et  sainte 
Catherine,  le  tout  accompagné  d'une  bordure  de  fleurs  avec 
chift'res. 

L'acte  passé  devant  Florimond  Segretier  (étude  Blondel),  est 
signé  de  deux  témoins  nommés  Pierre  Regnard  et  Florimond 
Grosseteste. 

En  l'année  1600  :  l'église  de  l'abbaye  de  Beaugency  fut 
l'objet  de  la  restauration  d'un  vitrail  et  de  peinture  du 
rétable  de  l.i  chapelle  Sainl-Loui^  Louis  Porcher,  chargé 
d'exécuter  ces  travaux  fit  marché,  le  31  décembre  de  cette 
même  année  avec  Pierre  Carré  le  jeune  et  Gosme  Pour- 
cellet,  proviseur  de  la  confrérie  de  Sainte-Anne.  11  s'agis- 
sait de  réparer  les  plombs  de  la  vilre  placée  du  côté  du  cloître. 
La  peinture  comprenait  un  fond  de  parement  sur  lequel 
devait  ligurer  sainte  Anne  et  à  ses  côtés  un  ange  ayant  un  ge- 
nou en  terre  l'auti'e  levé,  tenant  un  chandelier  garni  d'un 
cierge  allumé.  Le  plafond  et  l'écran  contenaient  les  figures  de 
Dieu  le  Père  et  de  Notre-Dame  ayant  les  mains  jointes  en 
forme  d'Assomption  et  un  croissant  sous  les  pieds.  Ces  deux 
figures  accompagnées  du  nuages.  La  dépense  s'éleva  à  quinze 
livies  tournois  Florent  Myné,  notaire  étude  Blondel. 

Louis  Porcher,  maître  peintre  et  vitrier  à  Beaugency  s'en- 
gage le  23  septembre  1609,  envers  Guillaume  Marcadé,  mar- 
chand à  Beaugency,  à  faire  la  vitre  du  pignon  de  l'église  Saint- 
Nicolas,  du  côté  de  l'autel  du  N.D. 

Les  six  panneaux  (lu  hault  devront  contenir  une  Assomption 
de  Nuti\;-Dame,  assistée  d'anges  en  granl  volume  et  au-Jessus 


—  373  — 

l'image  de  Dieu  le  Père,  recevant  au  ciel  ladite  Nolre-Dime, 
avec  l'écriteau  convenable.  Dans  les  six  autres  panneaux  au-des- 
sus le  trépassement  de  la  Vierge  Marie  assistée  des  douze 
apôtres,  peinte  également  en  grand  volume. 

Dans  les  trois  panneaux  du  bas  une  Annonciation  de  Notre- 
Dame. 

IV.  JEHAN  PIGQUAULT 

Vitrier  demeurant  à  Orléans,  paroisse  Sainl-Pierre-Empont 
passe  un  marché  à  Beaugency  pour  les  vitraux  de  l'église  Saint- 
Firmin  de  cette  ville. 

Cet  acte  qui  fait  partie  des  minutes  de  M'  Blondel  a  été 
transcrit  par  son  prédécesseur  médiat  Guillaume  Juvyneau  à  la 
date  du  10  avril  1-498. 

Jean  Barré,  lieutenant-général  de  M.  le  bailly  de  Beaugency, 
Etienne  Chollet  et  Benoit  Gourdin,  au  nom  et  comme  gagierde 
l'église  paroissiale  de  Beaugency  conviennent  que  l'artiste 
exécutera  deux  verrières.  L'une  destinée  à  être  placée  au-des- 
sus de  l'autel  de  Saint- André  et  de  Saint-Glément  devra  repré- 
senter les  images  de  Saint-André,  Saint-Glément  et  Saint-Éloi  et 
autres  qui  lui  seront  indiquées.  La  seconde  qui  prendra  place 
au-dessus  de  l'autel  du  presbytère  représentera  un  Te  Deum 
ou  autres  histoires  indiquées  ultérieurement.  Livrables  la  première 
à  la  Pentecôte,  la  seconde  à  Notre-Dame  de  septembre  moyennant 
la  somme  de  six  vingt  livres. 

V.  NIGOLAS  PINAIGRIER  —  FBANÇOIS  TOUTAIN 

'es  deux  derniers  marchés  concernent  encore  l'église  Saint- 
Firmin.  Ils  sont  intéressants  par  le  nom  des  artistes. 

Dans  le  premier  portant  la  date  du  28  février  1711,  MM.  Mo- 
thiron,  André  Ghiquet, François  Judes,  Pierre  Ponthus,  Julien 
Viau,  marchands  à  Beaugency,  confrères  de  la  confrérie  du 
Saint-Sacrement  baillent  à  Nicolas  Pinaigrier,  maître  vitrier  et 
peintre,  demeurant  à  présent  à  Tours,  paroisse  Saint-Saturnin, 
étant  à  présent  à  Beaugency,  une  vitre   à   poser  à  la  troisième 


—  374  — 

ouverture  du  haut  pan,  «  qui  a  été  nouvellement  construite  ». 
En  haut  d'icelle  vitre  sera  faite  l'image  du  Saint-Esprit  en  forme 
de  colombe,  assisté  de  chérubins  et  nuages.  Plus  bas  un  taber- 
nacle porté  par  deux  anges.  Dans  le  tabernacle  un  calice  avec 
l'hostie  aussi  rempli  de  nuages  et  de  chérubins,  avec  un  soleil  et 
rayons  autour  du  calice. 

Le  surplus  de  ladite  vitre  sera  consacré  à  l'histoire  de  Notre 
Seigneur  Jésus-Christ  faisant  la  cène  avec  ses  douze  apôtres. 
Ce  bail  fait  moyennant  la  somme  de  quarante-huit  livres. 

Au  second  marché,  fut  présente  vénérable  et  religieuse  per- 
sonne, frère  Jacques  Disme,  prêtre-prieur  de  l'église  Saint-Fir- 
min,  qui  confesse  avoir  baillé  à  François  Toulain,  maître 
vitrier  et  peintre  demeurant  à  Orléans,  étant  de  présent  à  Beau- 
gency,  une  vitre  à  faire  dans  la  chapelle  nouvellement  bâtie  en 
l'honiieui-  de  Notre-Dame  P]n  laquelle  victre  sera  portraict  ung 
Dieu  le  Père,  tenant  en  ses  bras  ung  crucifix,  avecq  quatre  anges 
tenant  en  leurs  mains  les  vestiges  de  la  Passion  et  ung  Sainct- 
Espiitîiu  hault.  Ladite  vicire  semblable  au  portraict  représentant 
le  saint  prieur  et  présentement  mis  ès-mains  dudit  preneur  lequel 
sera  obligé  de  faire  les  couleurs  des  meilleures  et  plus  exquises 
comme  azur  et  rouge  et  faire  que  lesdites  couleurs  ne  soient 
blafardes  ni  déchargées  ».  Livrable  le  18  octobre  1617,  moyen- 
nant la  somme  de  quarante-cinq  livres  tournois. 


—  375  — 


LÀ  BÂ&UE  DE  PERTINÂX 


Messieurs, 

Je  n'ai  jamais  eu  l'inexécutable  prétention  de  placer  au 
mènne  niveau  que  les  collections  des  grandes  capitales  le  musée 
historique  de  notre  ville,  l'ingénieuse  fable  de  notre  Lafon- 
taine,  la  grenouille  et  le  bœuf,  aurait  bientôt  raison  de  pareille 
audace,  mais  j'ai  toujours  pensé  et  pense  encore,  qu'un  musée 
provincial,  quand  il  est  dirigé  constamment  avec  les  lumières 
de  l'étude,  le  discernement  des  dépenses,  le  choix  des  objets, 
le  dévoûment  à  sa  prospérité,  que  ce  musée  peut  s'élever  à  un 
très  haut  degré  dans  les  sanctuaires  de  la  science  et  marcher 
le  front  superbe,  avec  les  trésors  princiers  des  reines  de 
l'Europe  que  d'opulentes  allocations,  et  des  voyages  scienti- 
fiques enrichissent  sans  cesse. 

Orléans,  Messieurs,  a  la  gloire  peu  commune  d'avoir  ouvert 
et  de  posséder  un  musée  où  sont  contenus  des  trésors  de 
science,  un  sanctuaire  méthodiquement  diposé,  où  le  savant, 
l'artiste,  l'homme  de  goût,  peuvent  trouver  jouissance  et  profit, 
heureux  de  trouver  à  bonne  source,  profonde  et.  sûre,  le  con- 
tentement de  leurs  noV)les  aspirations. 


—  376  — 

Un  trésor  est  entré,  Messieurs,  dans  notre  musée  historique, 
et  je  viens  vous  le  faire  connaître. 

C'est  une  bague  en  or  de  très  grande  proportion,  de  forme 
dite  chevalière,  portant,  encastrée  dans  son  chaton,  une  mé- 
daille en  or  de  Pertinax  :  vous  savez.  Messieurs,  que  les 
médailles  de  cet  Empereur  sont  rares  ;  la  rai?on  en  est  simple  ; 
il  ne  régna  que  quatre-vingt-dix  jours  :  vertueux,  restaurateur 
de  l'ordre,  de  la  moralité  et  de  la  discipline  que  les  années 
honteuses  de  l'Empereur  Commode  avaient  fait  disparaître,  il 
déplut  aux  prétoriens,  corrompus  par  douze  années  de  licence, 
et  ils  l'assassinèrent  après  trois  mois  de  règne  et  d'efforts 
courageux  pour  laver  Rome  des  souillures  où  elle  était 
plongée. 

La  rareté  des  médailles  de  Pertinax  s'explique  donc  par  la 
brièveté  de  son  règne,  et  celle  du  musée  trouve  encore  une 
autre  richesse  dans  la  beauté  de  sa  monture. 

Mais  il  faut  maintenant  vons  dire  comment  il  m'a  été  possible 
de  l'acquérir. 

Dans  le  cours  du  matin  du  mois  d'avril  1880,  je  vis  entrer 
chez  moi  M.  Grivot,  notaire,  demeurant  cloître  Sainte- 
Croix,  n°  7  ;  il  connaissait  mes  goûts  d'antiquaire,  il  me  dit 
qu'il  venait  leur  faire  appel,  car  il  était  récent  possesseur  d'une 
médaille  en  or  portant  une  ligure  barbue,  fort  laide,  et  il  insis- 
tait sur  ce  mot,  entourée  d'une  légende  qu'il  ne  pouvait 
déchiffrer  ;  il  me  pria  donc  de  lui  rendre  ce  service  de  lecture 
et  de  venir  chez  lui,  où  la  pièce  me  serait  remise  entre  les 
mains.  J'avoue  que  j'hésitai  intérieurement  quelque  peu.  car 
j'avais  été  si  souvent  mis  en  présence  de  monnaies  et  autres 
objets  sans  valeur,  j'avais  tant  de  fois  perdu  mon  temps  à  les 
examiner,  que  je  répugnais  à  m'occasionner  un  déplacement 
inutile,  mais  la  loi  de  politesse  l'emporta  sur  mon  incertitude, 
et  le  lendemain  matin,  j'allai  chez  M.  Grivot  qui  me  remit  la 
médaille  et  sa  bague.  Je  reconnus  de  suite  la  figure  d'un 
Empereur  romain,  mais  la  légende  n'étant  pas  très  facile  à 
lire  promptcment,  je  le  priai  de  me  la  confier  durant  une 
journée.    Arrivé   chez   moi,  je  lus  bientôt  le  nom  de  l'iiblius 


—  377  — 

Helvidiics  Pertinax  :  j'avais  entre  les  mains  une  rareté  nun)is- 
malique  ;  mais  je  n'en  avais  pas  la  propriété,  et  je  vous  laisse 
à  croiie  si  je  conçus  bien  vite  la  volonté  de  l'acquérir  pour  le 
musée.  Je  m'empressai  donc  de  retourner  le  lendemain  matin 
chez  M.  Grivot,  auquel  je  donnai  la  lecture  du  nom  de  l'Em- 
pereur qu'il  avait  qualifié  de  personnage  affreusement  laid  et 
de  sa  légende  ;  puis  je  lui  demandai  s'il  tenait  à  conserver 
cette  médaille,  que  dans  le  cas  où  il  voudrait  s'en  dessaisir, 
je  l'accepterais  pour  les  collections  du  musée.  Il  me  répondit 
simplement  qu'il  la  céderait  volontiers,  qu'elle  lui  avait  coûté 
45  francs,  et  que  si  je  lui  remboursais  cet  argent,  il  m'en 
ferait  la  cession  ;  le  marché  fut  conclu  et  je  devins  posses- 
seur de  la  médaille  dans  son  sertissage  ;  je  le  priai  alors  de 
vouloir  bien  me  dire  comment  cet  objet  était  arrivé  entre  ses 
mains. 

Voici  sa  réponse  faite  du  ton  le  plus  naturel,  sans  apprêt, 
sans  recherche  avec  toute  la  saveur  de  la  vérité  ;  je  la  donne 
textuellement,  car  elle  s'est  gravée  profondément  dans  ma 
mémoire,  à  cause  de  l'importance  que  je  devais  y  attacher  : 
«  Durant  l'année  1880,  je  fis  chez  un  vigneron  du  faubourg  Saint- 
«  Vincent  un  inventaire,  par  suite  d'un  décès  et  de  son  héri- 
«  tage.  Il  paraît  que  ma  façon  d'agir  fut  agréable  à  ce  vigneron 
«  car  après  la  conclusion  des  affaires,  il  me  dit  qu'il  m'était 
«  reconnaissant  de  ma  conduite,  et  voulait  me  témoigner  sa 
«  reconnaissance.  Je  sais,  me  dit-il  que  vous  êtes  amateur 
«  de  curiosités,  je  vous  en  offre  une  que  je  possède  depuis  deux 
«  ans,  elle  n'a  pour  moi  aucun  prix,  je  l'ai  trouvée  en  1878, 
«  en  marrant  une  pouée  de  vigne  de  mon  champ  du  faubourg. 
«  Elle  roule  dans  ma  commode  depuis  cette  époque,  elle  aura 
«  pour  vous,  un  curieux,  quelque  valeur.  J'acceptai,  et  en 
f<  arrivant  chez  moi,  j'ai  voulu  me  rendre  compte  de  l'objet 
«  donné,  je  vis  qu'il  n'était  pas  en  cuivre  comme  l'avait 
«  cru  mon  vigneron,  mais  en  or,  la  figure  et  les  lettres  étaient 
«  barbares  et  illisibles,  mais  le  métal  était  bien  de  l'or,  ma 
«  femme  fut  du  même  avis,  nous  différâmes  sur  un  point.  Je 
«  voulais   garder   cet   objet   sans    avertir  le   vigneron   de  son 


—  378  — 

<i  erreur,  le  don  est  un  acte  de  reconnaissance,  disais-je,  et 
«  fait  avec  pleine  volonté,  j'en  suis  donc  légitime  possesseur. 
a  M""'  Grivot  plaida  la  cause  d'ignorance  du  vigneron  et  celle, 
«  pour  le  moins,  de  la  délicatesse,  je  cédai,  nous  pesâmes 
«  l'objet  qui  nous  sembla  avoir  une  valeur  de  45  francs  que  je 
«  remis  au  vigneron.  » 

Tout  n'est  pas.  Messieurs,  dans  la  vie  d'antiquaire,  une  rose 
sans  épine,  un  ciel  sans  nuage,  une  joie  sans  mélange  ;  je 
venais  d'en  éprouver  une  très  vive,  mais  elle  s'altéra  bientôt 
et  il  m'arriva  un  doute  sur  la  nature  du  métal  de  la  bague. 
Était-il  bien  en  or,  ainsi  que  la  médaille  ?  De  tristes  événe- 
ments autorisaient  ce  doute,  je  me  hâtai  de  Téclaircir  en  recou- 
rant au  savoir  d'nn  orfèvre  bien  connu  à  Orléans  par  sa  longue 
expérience  et  son  incontestable  honnêteté,  M.  Molgatini  ;  il  la 
soumit  à  ses  regards,  à  ses  mains,  à  ses  réactifs  et  déclara 
que  l'or  était  de  bonne  qualité,  la  pesa  et  constata  que  le  poids 
représentait  125  francs. 

Mais  arriva  une  seconde  épine  :  je  n'avais  donné  à  M.  Grivot 
que  45  francs,  prix  qu'il  m'avait  demandé  croyant  que  telle 
était  sa  valeur;  l'orfèvre  l'avait  estimée  1*25  francs,  la  différeiice 
était  de  50  francs,  le  vendeur  l'avait  cédée  sans  pression,  avec 
pleine  liberté,  le  marché  était  conclu,  par  conséquent  la  pro- 
priété dûment  transférée.  Devais-je  agir  à  l'égard  de  M.  Grivot, 
comme  lui-même  avait  agi  envers  son  vigneron  ?  J'avoue  que 
j'étais  sur  le  point  de  trancher  la  question  en  ma  faveur,  le 
musée  faisait  de  cette  manière  une  si  brillante  acquisition  ! 
Cependant  je  voulus  me  donner  un  repos  entier  d'âme  et  con- 
sultai un  habile  et  consciencieux  dénoueur  de  difficultés,  et  je 
fus  condamné  à  son  tribunal,  si  ce  n'est  pas  devant  la  rigou- 
reuse conscience,  mais  devant  une  raisonnable  délicatesse,  et 
je  remis  50  francs  à  mon  vendeur  qui  me  remercia,  mais  ne  put 
m'enlever  un  certain  voile  de  tristesse. 

Une  troisième  épine  survint,  elle  ne  fut  pas  la  moins  acéré<'. 
.l'appris  par  M.  l'abbé  Cochard,  directeur  des  Annales  reli- 
(jieuses  du  diocèse,  ayant  des  liaisons  avec  M.  Grivot,  qu'une 
seconde  bague    égaleinent  en  or,  mais   |ilus  petite,    avait  été 


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trouvée  par  le  même  vigneron  au  même  endroit,  avec  la  pre- 
mière et  donnée  également  par  lui  à  M.  Grivot.  Elle  portait 
une  intaille  représentant  la  victoire.  M.  Grivot  voulant  la 
conserver  parce  qu'elle  était  plus  portative  que  la  première 
et  éviter  mes  instances  pour  la  posséder,  ne  m'en  avait  point 
parlé.  Ne  pouvant  emporter  la  place  d'assaut,  je  m'efforçai 
plusieurs  fois,  à  l'aide  des  bienveillantes  tentatives  de 
M.  Gochard,  d'entrer  habilement  dans  la  place.  Ses  efforts  et 
les  miens  furent  inutiles,  il  ne  me  fut  jamais  possible  de  me 
procurer  même  la  vue  de  cette  bague  que  M.  Grivot  montra 
quelquefois  à  M.  Cochard.  M.  Grivot  a  quitté  Orléans,  la 
bague  est  partie  avec  lui,  sans  espoir  aucun  de  retour;  je  ne 
m'en  consolerai  jamais,  car  ce  second  anneau  complétait  l'his- 
toire du  premier  dont  je  vais  tâcher  de  faire  apprécier  à  nous 
surtout,  Orléanais,  toute  l'importance.  La  question  de 
Genahum  et  la  topographie  de  notre  ancienne  cité  s'y  ratta- 
chent facilement  ;  la  richesse  du  métal  des  deux  bagues  et 
particulièrement  des  sertissures  du  chaton,  annoncent  bien 
évidemment  que  le  possesseur  était  un  personnage  opulent, 
voulant  se  donner  la  jouissance  d'un  objet  précieux  et  l'avoir 
chaque  jour  sous  les  regards,  ainsi  que  sous  les  yeux  étrangers. 
Genahum,  centre  et  marché  du  commerce  de  la  région 
chartraine,  devait  attirer  les  grands  spéculateurs  commerciaux 
et  leur  procurer  de  grosses  fortunes,  occasion  de  grandes 
■  dépenses.  On  peut  donc  croire  sans  témérité  que  nos  bagues 
ont  appartenu  à  une  famille  opulente  de  négociants.  La  plus 
forte  a  dû  couvrir  le  robuste  doigt  du  mari,  la  plus  petite  a  dû 
orner  le  doigt  plus  faible  de  sa  femme. 

Mais  comment  se  fait-il  que  ces  objets  aient  été  trouvés  dans 
le  faubourg  Saint-Vincent,  à  la  proximité  île  la  ville  ? 

Vous  savez.  Messieurs,  qu'en  dehors  des  cités,  les  Gallo- 
Romains  construisaient  des  maisons  de  plaisance  appelées 
villa,  dont  nous  retrouvons  souvent  les  vestiges.  Les  riches 
commerçants  de  Genabum  ont  dû  se  procurer  ces  habitations 
rurales  auprès  de  la  ville.  Notre  faubourg  Saint- Vincent  leur 
offrait  cet  avantage,  c'est  le  seul   même  qui  le  leur  offrit.  Au 


-  380  — 

Midi,  il  aurait  fallu  qu'ils  traversent  le  pont;  à  l'Est,  se  trou- 
vait une  forêt  ;  à  l'Ouest,  ils  auraient  dû  faire  un  chemin  rela- 
tivement plus  lon^r  ;  au  Nord,  ils  avaient,  au  pied  de  l'enceinte 
de  la  ville,  un  terrain  uni,  fertile,  de  très  facile  abord,  ils  le 
choisirent,  et  il  faut  voir  également  dans  ce  choix  la  cause  du 
cimetière  que  nos  ancêtres  y  placèrent,  que  les  travaux  du  che- 
min de  fer,  en  1846,  ont  malheureusement  coupé  en  deux  et 
dont  est  sortie  la  pierre  tumulaire  déposée  dans  notre  musée 
historique  et  qui  porte  l'acte  de  naissance  de  Genahum  mis  en 
lumière  tout  à  la  fois  par  nos  concitoyens,  MM.  Gharpignon  et 
de  Pibrac  et  par  les  antiquaires  de  France  ;  il  faut  également 
voir  dans  ce  choix  la  cause  des  médailles  de  tout  métal,  des 
tuiles  à  rebord,  des  vases  en  terre  cuite,  des  conduites  d'eau, 
d'une  bague  en  or  avec  intaille,  d'aiguilles  en  os,  d'un  mercure 
enterre  cuite  blanche,  trouvés  plusieurs  fois  dans, les  terres 
de  ce  faubourg. 

Mais  pourquoi  les  deux  bagues  ont-elles  été  trouvées 
réunies  ensemble  dans  le  même  enfouissement  ? 

On  doit,  je  pense,  en  attribuer  la  cause  à  l'une  des  incur- 
sions des  barbares  dans  les  Gaules;  à  leur  approche,  nos 
aïeux  ont  cherché  à  soustraire  aux  envahisseurs  ce  qu'ils 
avaient  de  plus  précieux  et  prendre  ensuite  la  fuite  pour  mettre 
leur  vie  en  sûreté.  Une  mort  violente  par  la  main  des  soldats, 
ou  toute  autre  cause  a  trompé  leur  prévision  de  retour,  et 
c'est  ainsi  que  1,500  ans  ont  passé  sans  bruit  sur  l'enfouisse- 
ment des  deux  bagues  conjugales.  La  célèbre  découverte  des 
bronzes  de  Neuvy-en-SuUias,  dans  notre  département,  s'explique 
par  le  même  motif  :  mettre  les  trésors  à  l'abri  du  pillage 
par  les  envahisseurs,  puis  les  enfouisseurs  sont  tués  et  empor- 
tent avec  eux  le  secret  de  leur  travail. 

Voici,  Messieurs,  l'intéressante  histoire  de  notre  bague  de 
Pertinax.  Je  tenais  à  vous  en  montrer  l'inattaquable  authen- 
ticité et  les  détails  dans  lesquels  je  suis  entré  donnent  toute 
certitude  à  cet  égard  ;  la  bague  et  son  chaton  ont  d'ailleurs 
passé  sous  les  yeux  de  connaisseurs  expérimentés,   des   savants 


—  381  — 

de  Paris,  du  conservateur  du  musée  de  Saint -Germain-en- 
Laye,  qui  a  demandé  son  moulage  et  l'a  déposé  dans  les  col- 
lections nationales. 

Vous  aimerez,  je  le  crois.  Messieurs,  à  placer  dans  vos  tra- 
vaux celte  notice  qui  est  l'expression  fidèle  de  la  vérité.  Un 
pareil  trésor,  que  nous  envieront  les  plus  belles  collections  de 
France,  devait  avoir  écrites  les  pages  de  sa  vie.  Un  récit  verbal 
est  intéressant,  mais  c'est  au  travail  scripturaire  et  déposé  dans 
les  actes  d'une  Société,  à  lui  donner  la  sanction  définitive  de  la 
vérité  et  de  l'immortalité. 

Vous  permettrez  en  outre,  Messieurs,  que  ce  travail  porte  la 
signature  des  trois  personnes  qui  ont  eu  une  place  spéciale 
dans  l'histoire  de  la  bague  de  Pertinax  et  de  sa  compagne,  par 
la  vue,  la  parole  et  l'action. 

Desnoyers. 


Les  soussignés  attestent  que  la  bague  dont  il  est  ici  question 
provient  de  M,  Grivot,  ex-notaire. 

T.  CocHARD,  H.  HerluisôN, 

Chan.  dir.  des  Annales.  Libraire. 


—  382 


DÉCOUVERTE  UE  SÉPULTURES  ANTIQUES 

ET    T)E 

PUITS  FUNÉRAIRES 

A    St- Martin -le -Seul,    près    Pithiviers 


Dans  le  courant  de  l'hiver  1895-1896,  le  terrain  entourant  la 
petite  église  de  Saint-Martin -le-Seul  a  été  défoncé  à  un  mètre 
de  profondeur,  pour  y  faire  des  plantations.  Les  ouvriers  ont  ren- 
contré l'emplacement  de  l'ancien  cimetière  de  l'église,  autrefois 
paroisse  deBeaudrevilliers.  Dans  un  rayon  de  10  mètres,  au  nord 
de  l'église,  se  trouvent  de  nombreux  corps  enfouis  très- peu  pro- 
fondément, le  roc  calcaire  formant  le  sous-sol,  à  50  ou  GO  cen- 
timètres, n'ayant  pas  été  entamé.  Les  terrassiers  se  ne  sont  pas, 
d'abord,  préoccupés  de  ces  sépultures,  leur  attention  n'a  été 
éveillée  que  par  la  rencontre  d'une  pièce  de  Constantin,  petit 
bronze  ;  c'est  la  seule  pièce  romaine  qui  ait  été  remarquée.  A 
partir  de  ce  jour,  ils  ont  recherché  les  monnaies  qu'ils  croyaient 
avoir  une  grande  valeur,  mais  ont  brisé  les  poteries  funéraires 
qu'ils  ont  rejetées  dans  la  fouille.  M.  le  curé  de  Pithiviers  qui 
faisait  faire  les  travaux,  les  engagea  à  recueillir,  avec  soin,  tous  les 
débris  qu'ils  rencontreraient.  Devant  le  portail  ouest,  les  corps 
étaient  plus  nombreux  et  enterrés  plus  profondément,  la  plu- 
part étaient  bouleversés  par  des  inhumations  successives.  Pres- 
que tous  les  corps  étaient  accompagnés  de  poteries  contenant  du 
charbon  et  une  pièce  de  monnaie,  usage  de  l'antiquité  qui  pa- 
raît s'être  conservé  jusqu'à  une  époque  assez  récente.  En  ellet, 
les  pièces  les  plus  anciennes  remontent  à  Charles  V,  les   plus 


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—  383  — 

nombreuses  sont  des  deniers  tournois  de  Louis  XIII,  Gaston 
d'Orléans,  des  liardsde  Louis  XIV.  Les  poteries,  avec  charbon, 
ont  été  employées,  au  moins,  jusqu'à  cette  époque,  car  on  y 
trouve  des  vases  de  forme  encore  en  usage  aujourii'hui. 

Mais  la  partie  la  plus  intéressante  des  fouilles  a  eu  lieu  au  sud 
de  l'église,  près  de  l'abside.  On  y  a  rencontré  deux  cercueils  de 
pierre,  orientés  les  pieds  au  levant.  Ces  sarcophages  sont  en 
pierre  oolithique,  très  tendre,  et  grossièrement  taillés.  L'un  d'eux 
a  été  brisé  par  la  pioche,  mais  le  second  a  été  dégagé  avec  soin. 
Il  avait  servi  plusieurs  fois;  en  efTet,  les  fragments  du  couvercle 
se  retrouvaient  autour  des  parois,  et  le  corps  avait  été  recouvert 
avec  des  pierres  brutes,  trouvées  sur  place.  Ces  cercueils  étaient 
posés  sur  le  roc,  à  un  mètre  de  profondeur.  Un  peu  plus  au 
sud-ouest,  à  environ  3  mètres  d'un  pilier  de  l'église,  existaient 
deux  puits  funéraires,  recouverts  avec  de  larges  pierres  brutes; 
sous  lesquels  existaient  des  cavités. 

Dans  le  premier,  il  existait  un  vide  de  50  à  60  centimètres. 
Mais  les  ouvriers,  malgré  les  recommandations,  n'y  ont  fait  au- 
cune attention  et  l'ont,  de  suite,  recomblé,  disant  qu'il  contenait 
delà  cendre.  Al™50,  à  l'ouestdu  premier,  ils  en  ont  rencontré  un 
second;  en  enlevant  les  roches  qui  le  recouvraient  ils  ont  remar- 
qué une  cavité  assez  profonde  ;  j'ai  alors  recommandé  de  ne 
pas  le  combler  et  au  besoin  de  le  vider  des  déblais  qui  s'étaient 
écroulés.  L'orifice  de  ce  puits,  à  80  centimètres  au-dessous  du 
sol,  avait  un  mètre  de  diamètre.  Ce  puits,  creusé  dans  le  calcaire 
de  laBeauce  mêlé  de  tuf,  allait  en  s'élargissant  vers  le  fond,  où 
le  diamètre  arrivait  à  2™  50.  La  profondeur  était  de  2'"  au-des- 
sous de  l'orifice ,  il  était  donc  de  forme  conique.  Au  fond  se 
trouvait  une  couche,  d'environ  50  centimètres,  de  cendres  noires, 
de  menus  fragments  d'ossements  réduits  à  l'état  de  chaux, 
mêlés  de  parcelles  de  charbon.  Mais  les  fragments  d'ossements 
étaient  trop  minimes  pour  qu'on  pût  les  reconnaître.  Cette 
couche  enlevée,  on  s'est  trouvé  sur  un  banc  de  roc  dur  très 
compact;  nulle  trace  de  poteries,  monnaies  ou  autres  objets.  Les 
fouilles  ont  été  arrêtées  à  ce  moment,  peut-être  en  continuant 
eût-on  trouvé  une  série  de  puits  semblables. 


—  384  — 

Un  cimetière,  fort  ancien,  existait  donc  à  cet  endroit,  sans 
qu'on  puisse  en  préciser  l'époque. 

L'abside  de  l'église  actuelle  porte  bien  le  caractère  du 
XI'  siècle;  mais  il  existait,  certainement,  un  sanctuaire  antérieur 
puisqu'à  l'époque  de  l'invasion  des  Normands,  les  Nantais  y 
avaient  transporté  le  corps  de  saint  Martin  de  Verton.  C'est  à 
partir  de  cette  époque  que  cette  localité  prit  le  nom  de  Saint- 
Martin-le-Seul,  à  cause  de  sa  position  isolée. 

Vers  la  fin  du  x'^  siècle,  c'est  près  de  cette  chapelle  qu'avec 
la  permission  d'Aloyse  de  Pithiviers,  saint  Grégoire  de  Nico- 
polis  s'était  retiré  dans  une  grotte  que  l'on  montre  encore,  et 
qui  est  l'objet  d'un  pèlerinage  très  fréquenté.  Saint  Gré- 
goire, mort  dans  le  commencement  de  Tan  1000,  fut  enterré  au 
chevet  de  Saint- Martin-le-Seul.  C'est,  probablement,  quelques 
armées  après  sa  mort  que  fut  construite  la  petite  église 
actuelle. 

Cette  chapelle  servit  jusqu'en  1792,  comme  paroisse  de  Beau- 
drevilliers  ;  à  cette  époque  les  inhumations  cessèrent,  la  paroisse 
de  Beaudrevilliers  ayant  été  réunie  à  celles  de  Bondaroy  et 
d'Estouy. 

MARTELLIÈRE. 


—  J85 


NOTE  RELATIVE 

A  DES  DÉBRIS  D'ANCIENS  EDIFICES  ORLÉANAIS 

DES   Xie,    xve,    XVie   SIÈCLES 

ENFOUIS  DEPUIS  UNE  CINQUANTAINE  D'ANNÉES  AU  LIEU  DIT  "LE  COLOMBIER" 

Près  Cléry  (Loiret) 


Au  cours  des  huit  années  qui  s'écoulèrent  de  1836  à  1844,  un 
arcliéologue  Orléanais,  M.  le  marquis  de  Tristan,  propriétaire  du 
château  de  l'Emérillon,  sis  sur  le  territoire  de  la  commune 
de  Cléry  (Loiret),  prit  soin  d'acheter,  tant  dans  notre  ville 
qu'à  Beaugency,  à  l'occasion  de  divers  travaux  municipaux,  une 
notable  quantité  de  matériaux  anciens,  présentant  les  caractères 
architecturaux  des  xi*,  xv*,  et  xvi»  siècles. 

Dans  la  pensée  de  l'acquéreur,  ces  intéressants  débris  du  passé 
devaient  être  postérieurement  utilisés  pour  la  construction  d'une 
habitation  qu'il  se  proposait  d'édifier  sur  ses  terres,  aux  confins 
des  communes  de  Mézières  et  de  Cléry. 

Avant  de  bâtir,  M.  de  Tristan  avait  commencé  par  des- 
siner et  planter  dans  un  joli  site  un  parc  de  belle  étendue. 
Sous  son  habile  direction,  de  nombreuses  équipes  d'ouvriers 
sans  travail  avaient  creusé  un  lac  alimenté  par  les  eaux  de  l'Ar- 
dou,  des  îlots  avaient  été  ménagés  aux  bons  endroits  et  des 
allées  tracées  sur  les  rives  sinueuses  de  la  rivière  avaient  été 
bordées  de  massifs  d'arbres  rares. 

Les  matériaux  dont  nous  nous  occupons  avaient  été  amon- 
celés sur  le  coteau,  à  proximité  des  bâtiments  de  la  ferme  du 
Colombier,  puis  enterrés  à  une  faible  profondeur  dans  le  but 
de  les  soustiaire  à  l'action  destructive  des  gelées. 


—  386  — 

La  mort  surprit  M.  le  marquis  de  Tristan  avant  qu'il  put  tirer 
parti  des  sculptures  et  moulures  amenées  ■  à  pied  d'œuvre;  ses 
héritiers  renoncèrent  à  exécuter  ses  projets,  en  sorte  qu'avec 
le  temps  son  précieux  dépôt  disparut  sous  la  mousse,  les  ronces 
et  les  broussailles. 

Toutefois,  M.  Pierre  de  Tristan  trouva  dans  les  papiers  de 
son  père  un  inventaire  détaillé  des  matériaux  enfouis  en  ce  lieu. 
Celle  pièce  indiquait  leur  provenance,  le  nombre  des  pierres  de 
taille  assemblées  pour  former  chaque  ouverture  et  la  datede  leur 
acquisition.  C'est  cette  pièce  intéressante  que  nous  allons  publier 
en  la  complétant  par  des  renseignements  précis  puisés  aux 
sources  les  plus  sûres. 

Au  cours  de  ces  dernières  années,  M.  Pierre  de  Tristan, 
présentement  maire  de  Cléry  et  conseiller  d'arrondissement, 
devenu  propriétaire  du  château  derÉmérillon  depuis  la  mort  de 
son  père,  résolut  de  réédifier  les  communs  de  son  habitation  et 
d'y  utiliser  dans  une  larg/;  mesure  les  matériaux  du  Colombier. 

C'est  ainsi  que  deux  grandes  cheminées  provenant  de  la  mai- 
son Lhabitant,  sise  rue  du  Poirier,  achetées  en  1844  et  désignées 
à  l'inventaire  ci-joint,  furent  remontées  dans  les  nouveaux  cé- 
nacles ;  les  claveaux  en  pierre  dure  de  la  fenêtre  en  plein 
cintre  de  Saint- Pierre-Empont,  furent  retaillés  et  employés 
à  l'exclusion  toutefois  des  chapiteaux  des  colonnettes  conservés 
en  raison  de  leurs  sculptures  assez  frustes  mais  fort  anciennes. 

En  faisant  son  choix  parmi  ces  restes  d'un  autre  âge, 
M.  de  Tristan  fut  frappé  du  caractère  de  quelques-unes  des 
moulures  et  sculptures  lui  appartenant,  mais  il  constata 
avec  peine  que  beaucoup  de  pierres  mises  au  jour,  avaient  eu 
fort  à  souffrir  des  intempéries,  en  dépit  des  précautions  prises 
pour  assurer  leur  conservation. 

Avant  de  se  décider  à  convertir  en  moellons  ces  marches 
d'escalier,  ces  nervures  élégantes,  ces  chambranles,  ces  culots, 
ces  écus  mutilés,  déshonorés  par  le  temps,  M.  de  Tristan  voulut 
bien  nous  écrire  pour  nous  inviter  à  venir  les  inspecter  une  der- 
nière fois  et  à  lui  désigner  les  débris  qui  nous  paraîtraient  dignes 
d'entrer  au  musée  d'Orléans. 


—  387  — 

Au  cours  du  mois  d'octobre  de  la  présente  année  1896,  pro- 
fitant des  derniers  beaux  jours,  nous  fîmes  cette  intéressante 
visite. 

A  vrai  dire,  le  nombre  des  pièces  intéressantes  que  nous 
vîmes  au  Colombier,  nous  parut  restreint  :  quelques  culots  et  pen- 
dentifs du  xvi^  siècle,  deux  chapiteaux  romans,  une  petite  porte 
du  XV'"  siècle,  provenant  du  vieil  Hôtel-Dieu,  surmontée  d'un 
écusson  en  pierre  d'Apremont  chargé  d'un  monogramme  habile- 
ment sculpté  et  bien  conservé,  quelques  nervures  et  une  clef  de 
voiite  furent  les  seuls  débris  qu'il  nous  parut  utile  de  reven- 
diquer. 

Ces  matériaux  gracieusement  mis  à  notre  disposition  par 
M.  de  Tristan  seront  rapportés  au  musée   municipal   d'Orléans. 

Quelques  belles  moulures  du  xv°  siècle  pourront  être  égale- 
ment conservées  et  déposées  à  l'école  découpe  de  pierre  de  notre 
ville,  à  titre  d'échantillons. 

Il  ne  nous  reste  donc  plus  qu'à  rendre  hommage  au  désinté- 
ressement, à  la  prévoyance  de  M.  le  marquis  Pierre  de  Tristan 
et  à  publier  l'inventaire  auquel  nous  avons  fait  allusion  en  com- 
mençant. 


LISTES  DES  MATÉRIAUX  ACHETÉS  PAR 
M.  LE  MARQUIS  DE  TRISTAN 

1836.  —  1°  Porte  Barentin  presque  tout  entière  —  (mâchi- 
coulis, culs  de  lampes,  corbeaux,  etc.) 
Ces  matériaux  ont  été  utilisés  ou  ont  disparu  à  une 
époque  antérieure  à  l'année  1896.  —  L'album  de 
M.  Pensée,  consacré  aux  souvenirs  architectu- 
raux du  vieil  Orléans,  renferme  une  vue  de  ce 
monument  (1). 

{!)  Disons  d'une  manière  générale  que  tous  les  monuments  ot  édifices 
dont  il  va  être  question  dans  cette  note  sont  mentionnés  ou  décrits  dans 
les  deux  volumes  de  ['Histoire  arr.hiiccturale  de  la  uillti  d'Orléans 
publiée  par  M.  de  Buzonnière  en  1849. 

TOME   XI.    —   BULLETIN    N°   159.  26 


—  388  — 

2°  Fenêlre  de  la  Tour  de  Snint  -  Piorce  -  Km  pont 
(3'2  pierres), 

Celte  liaie  de  style  roman  formée  de  claveaux  de 
pierro  dure,  ornée  de  colonnetles  et  de  chapiteaux, 
figure  sur  un  dessin  de  M.  Vergnaud-Homagnési, 
représentant  l'église  Saint-Pierre-Empont,  Joint  à 
son  mémoire  sur  ce  monument  publié  en    J835. 

(V:  Tome  XIII  des  annales  de  la  Société  royale  des 
Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans.) 

La  baie  en  question  large  de  2""  20  environ, 
s'ouvrait  au-dessus  du  portail  de  la.  tour. 

1839.  —  Fenêtre  de  la  rue  des  Basses-Gouttières.  (17  pierres). 

Cette  rue  occupait  l'emplacement  de  la  partie  de  la 
rue  Jeanne-d'Arc  actuelle,  présentement  bordée  par 
la  façade  principale  du  Lycée. 

1840.  —  Escalier  de   M.   Vergnaud.  —  51    marches.  —  3  ou 

4  paliers,  2  étages  —  très  détérioré. 
11  est  probable  que  cet  escalier  vient  d'une  maison, 
autrefois  sise  rue  Neuve  n°  35,   coupée  en    deux 
parties  parle  tracé  de  la  rue  Jeanne-d'Arc. 
Voir  à    l'appui  de  cette  allégation,  une  brochure  im- 
primée chez  Alphonse  Gatineau  en  avril  1839  inti- 
tulée :    Observations   souinises  à  MM.  les  Jurés, 
pour  M.    Vergnaud    Romagnési,    propriétaire 
d'une  maison,  etc. 
Un  plan  teinté  annexé  à   celte   brochure   comporte 
«  un  grand  escalier  »  à  noyau  central  semblable  à 
celui  dont  il  est  ici  question. 
1840.  --    Moulin  de  l'Hôpital  (340    pierres).  Ce   moulin  figuré 
sur   le    plan   d'Orléans,    dressé    par  M.    Pensée 
en   1846,    mais   à   demi-détruit  à    celte  époque, 
s'élevait  devant  le  cimetière  Saint-Jean,  sur   une 
butte  artificielle  dont  les  derniers  vestiges  dispa- 
rurent  au  cours   de  ces   dernières   années    pour 
faire   place  à    la  gare  du  tramway  d'Ouzouer-le- 
Marché. 


—  389  - 

1840.  —  Pierres  des  vitraux  de  Sainle-di'oix.  (sic) 

Provenance  et  deslinalion  inconnues. 

4  fenêtres  de  la  rue  Saint-Étienne  (84  pierres). 
1843.   —  Chapelle  Pelletier.  (Sciés  de  voûte).  181    pierres   de 
nervure  et  piliers  en  pierre  dure  de  Beaugency  et 
d'Apremont. 

Cet  édifice,  connu  à  Beaugency  sous  le  nom  de  son 
dernier  propriétaire,  M.  Pelletier,  juge  de  paix 
en  cette  ville,  s'élevait  dans  la  partie  nord  de  la 
rue  du  Change,  où  se  trouvait  au  xv^  siècle  le  jeu 
de  paume  de  la  comtesse  de  Dunois. 

On  remarque,  sur  l'une  des  clefs  de  voûte,  les  traces 
d'un  écusson  (l'^urdelysé,  surmonté  d'unlamhel. 

Une  note  relative  à  cet  édifice,  rédigée  par  notre  col- 
lègue, M.  Guerrier,  natif  de  Beaugency,  fait  suite  à 
à  ce  travail. 

1843.  —  Vitrail  de  Saint-Aignan, 

1844.  —  Portes  et  cheminées  de  la  maison  Lhabitant  de  la  rue 

du  Poirier.  (Ces  deux  cheminées  ont  été  utilisées 
dans  les  dépendances  du  château  de  l'Éméiillon 
récemment  construites  par  le  marquis  de  Tristan, 
fils  de  l'acquéreur  de  ces  matériaux.) 

1845.  —  Fenêtre  et  porte  du  Salon  de  Flore,  payées  à  M.  Bi- 

ballier,  ainsi  que  :  4  fenêtres  de  la  rue  Sainte- Anne 
et  2  fenêtres  de  la  rue  des  Basses-Gouttières. 

Le  salon  de  Flore  dont  il  est  ici  question,  était  une 
salle  de  danse,  située  rue  des  Hennequins,  non  loin 
de  l'ancienne  Porte  Parisis.  Cette  rue  disparut  pour 
faire  place  à  la  partie  Est  de  la  rue   Jeanne-d'Arc. 

C'est  dans  cet  immeuble  que  fut  établi  en  1809,  le 
temple  de  la  loge  dite  :  a  le  Creuzet  moral.  » 

C'est  encore  là  que  se  tint,  le  3  août  1810,  la  séance 
d'inauguration  de  la  loge  dénommée  :  «  l'Union 
parfaite.  » 

V  :  «  Essais  historiques  sur  les  francs-maçons  d'Or- 
léans »  —  1886.  Pages  :  97,  99  et  111. 


—  390  — 

1816.  llôlel-Dieu.  Deux  fenêtres  de  la  façade  Nord 
300  morceaux  de  pierre,  environ,  provenant  d'une 
porte  de  l'entre-sol,  d'une  grande  fenêtre  ogivale 
—  et  d'autres  ouvertures  du  même  bâtiment. 
M.  Pensée  a  consacré  plusieurs  pages  de  son  album 
Orléanais,  à  des  vues  du  vieil  Hôtel -Dieu,  dont  il 
est  ici  question.  Cet  édifice  s'élevait  à  l'est 
de  l'Institut  actuel,  entre  l'église  Saint-Michel 
(aujourd'hui  transformée  en  salle  de  spectacle)  et 
la  cathédrale.  —  La  façade  Nord  dont  il  est  ici 
question, est  visilile  sur  l'un  de  ces  plans. 

1840.   —   Toute  la  charpente  de  l'ancienne  prévôté,  au  Vieux- 
Marché. 

Nous  mentionnerons  pour  mémoire  une  cheminée  monumen- 
tale de  pierre  dure  ornée  de  sculptures  très  remarquables,  qui 
demeura  pendant  de  longues  années  enfouie  à  côté  de  ces  dé- 
bris, mais  ce  beau  monument  n'était  pas  d'origine  orléanaise. 

Il  nous  suffira  de  dire,  pour  donner  une  idée  de  sa  valeur 
artistique,  qu'il  fut  vendu  au  cours  de  ces  dernières  années  à  une 
châtelaine  Anglaise  :  M"""  Burns,  moyennant  la  somme  de  dix 
mille  francs. 

La  présente  note  a  pour  but  de  détruire  une  légende  assez 
accréditée  d'après  laquelle  cette  cheminée  devrait  être  considérée 
comme  un  chef-d'œuvre  des  maître^  sculpteurs  de  la  Renais- 
sance, appartenant  à  l'école  dite  «  des  bords  de  la  Loire  ». 

Ce  monument  provenait  d'une  métairie  sise  à  Fleury-sous- 
Chaumont  (Oise). 

H  est  daté  et  signé  Bulleux.  Un  lit  sur  la  frise  du  manteau 
cette  inscription  :  ce  Antonius  de  ïibivillier  hoc  opus  fecit  fieri 
l'an  (sic)  1515.  » 

M.  P.  de  Tristan  a  conservé  la  photographie  de  cette  remar- 
quable cheminée. 

LÉON  DUMUYS. 


-   391   — 


Note  de  M.  Guerrier,  sur  la  Chapelle  Pe^etier. 

C'était  un  oratoire  du  pur  xV  siècle,  situé  à  l'extrémité  Nord 
de  la  rue  du  Change,  presqu'au  pied  du  Gros  Horloge. 

Il  n'avait  que  5'"  50  de  long,  sur  3  de  large.  —  Hauteur  sous 
clé,  5'"  50  à  peu  près. 

De  chaque  côté,  2  piliers,  dont  les  nervures  se  divisant  à  2"»  50 
du  sol,  allaient  s'épanouir  dans  les  voûtes. 

Aux  clés  de  voûte,  deux  écussons  chargés  d'armoiries. 

Ce  petit  et  gracieux  monument  fut  démolien  1843  par  son 
propriétaire,  M.  Pelletier,  juge  de  paix  de  Beaugency. 

M.  Jourdin-Pellieux,  neveu  de  notre  historien,  eut  soin,  avant 
la  démolition,  d'en  faire  un  dessin,  exact  comme  tout  ce  qui 
sortait  de  son  crayon.  Ce  que  ce  dessin  est  devenu  après 
la  mort  de  M.  Pellieux,  je  l'ignore.  Mais  j'ai  été  assez  heureux 
pour  retrouver  dans  mes  papiers  un  croquis  que  j'en  avais  fait, 
il  y  a  quelque  cinquante  ans. 

Sur  l'origine  de  cet  oratoire,  aucun  renseignement  ;  jamais  je 
n'ai  entendu  prononcer  à  ce  sujet  le  nom  de  Dunois.  —  Les 
armoiries  de  la  voûte  pouvaient  mettre  sur  la  voie;  elles  étaient 
malheureusement  grattées,  et  partant  indéchiffrables,  à  l'époque 
où  fut  fait  le  dessin. 

L.  GUERRIER. 


—  392  — 


Ouvrages  offerts  à  la  Société  pendant  l'année  4896. 

I.  —    DONS   DE  l'état. 

Ministère  de  l'Instruction  publique.  —  Journal  des  savants  : 
les  deux  derniers  mois  de  l'année  1805  et  les  dix  premiers  de 
l'année  1891). 

—  Romania  :  année  189(),  livraisons  n^s  97  à  100. 

—  Revue  hùtonque  :  année  1896. 

—  Revue  archéilogiquc  :  les  dix  premiers  moisde  l'année  1890, 
3e  série,  tome  XXVIII. 

—  Musée  Guimet  :  Revue  des  reH(jions  (in-8")  :  17^  année, 
tome  XXXIIl,  n"  1,  1896.  Coffre  à  trésor,  étude  héraldique  et  histo- 
rique, par  L.  de  Milloué  et  S.  Kawamaura. 

—  Annales  :  Bibliothèque  de  vulgarisation  :  Bouinais  et  Paulus, 
Le  culte  des  morts  dans  le  Céleste  Empire  et  l'Annam.  —  Les  Castes 
dans  l'Inde. 

—  Bulletin  archéolojjique  du  Coinité  des  travaux  historiques  et 
scientifiques  :  année  1895,  l^e,  '^e  et  3"  livraisons. 

— ■  Bulletin  historique  ei  philologique,  id.  :  année  1894-,  n"*  1  et  â; 
année  1895,  n»»  3  et  4. 

—  Bulletin  de  la  section  des  sciences  économiques  et  sociales,  id.  : 
année  1895.  Enquêtes  sur  /e>  conditions  de  l'habitation  en  France, 
1894. 

—  Bibliographie  des  travaux  historiques  et  archéologiques, 
tome  111,  l''^  livraison. 

—  Annuaire  des  bibliothèques  et  des  archives.  1896. 

—  Compte  rendu  de  la  réunion  des  Sociétés  des  Beaux- Arts  des 
départements  des  7  10  avril  1896. 

—  Gazette  des  Beaux-Arts  :  année  1896. 

—  (jhronique  de  la  Gazette  des  Beaux- Arts  :  année  1896. 

—  Bihiiolhéqne  de  l'Ecole  des  Charles  :  lome  LVII,  annéo  18'.l6. 


—  393  — 

.Ministère  de  rinstriicfoin  publique.  —  Catalofjuc.  général  de^  ma- 
iiiiscriir  des  liibliothèqiifs  publiques  de  France.  Avignon.  l'aris  :  L'Ar- 
senal, Saiule-Geneciève. 

—  Inventaire  fjénéral  des  rkhesses  d'art  de  la  France. 

—  La  Soriélé,  l'école  et  le  laboratoire  d'anthropologie  de  Paris  à 
rExposilion  de  l(S89.  —  Extrait  de  la  Revue  mensuelle  de  l'Ecole 
d'Anthropologie  de  Paris.  1896. 


11.  —   DONS   ET   HOMMAGES. 
MM. 

Auvray  (L.).  —  Inventaire  sommnire  d'une  collection  du  pré- 
sident de  Harlay,  sur  diverses  matières  ecclésiastiques,  poli- 
tiques, etc.  4895. 

Bazonniére  (Ernest  de).  —  Ban  et  arrière-ban  convoqué  au  baillage 
d'Orléans  en  lOSâ  (manuscrit). 

Berton  (Paul).  —  Liguons-nous  contre  le  socialisme.  1896. 

—  L'art  de  faire  soi-même  son  testament.  1893. 

—  Code  de  la  relégation  et  des  récidivistes.  1887. 

Bouralière  (A.  de  la).  -  Les  imprimeurs  et  les  libraires  du  dépar- 
tement de  la  Vienne.  Poitiers,  1896. 

Brémond  d'Ars  (de).  —  Notice  sur  la  7naison  de  la  Lande. 
Vannes,  1896. 

Butti  (Adèle).  —  Giovanna  d'Arco.  1896. 

Colas  de  la  Noue  (Ed.).  —  Jeanne  d'Arc,  ou  le  siège  d'Orléam, 
avec  un  plan  de  la  ville  en  14*^8. 

Delisle  (Léopold).  —  Notes  sur  quelques  manuscrits  du  baron  Dau- 
phin de  Vernon. 

Desnoyers  (S\sr).  —  L'Iconographie  de  Jeanne  d'Arc  (^e  édition). 

Drioux  (substitut  du  Procureur  général).  —  Discours  prononcé  à 
la  séance  de  rentrée  de  la  Cour  d'appel  d'Orléans,  le  IG  octobre 
1896. 

Dumuys.  —  Prospectus  d'nne  souscription  autorisée  par  le  Gouver- 
nement pour  la  réédilication,  à  Orléans,  d'un  monument  en  l'honneur 
de  Jeanne  d'Arc. 


-   394  — 

Fillcau  (René).  —  Emblèmes  iiu  chàleau  de  Blois.  Blois,  IHll"). 
Germain  de  Maidy.  —  Grands  et  petits  chevaux  de  Lorraine. 
Grellet-Ralguérie.  —  La  Piuzela  d'Orlhieux.  Récit  contemporain 
en  langue  romane  de  la  mission  de  Jeanne  d'Arc,  etc.  Paris,  181)0. 

—  Introduction  à  un  travail  sur  la  Légende  des  quatre  fils  Aijmon. 
Guérin  (Charles).  —  Notes  sur  la  possibilité  de  la  vulgarisation  de 

l'histoire  locale.  (Extrait  de  la  Revue  de  l'Avran chais.) 

Herluison,  éditeur.  —  Allocution  prononcée  dans  l'église  Saint- 
Liphard  de  Meung,  le  6  janvier  ISUO,  aux  obsèques  de  M.  le  cha- 
noine Foucher,  par  M.  l'abbé  licUet. 

—  Et  Paul  Leroy.  —  Frère  Sébastien  de  Saint- Aignan,  de  l  Ordre 
des  Carmes,  architecte.  1896. 

—  Editeur.  —  Éloge  funèbre  de  Me^  Renaudin,  prononcé  le  "2  mai 
1896,  par  M.  l'abbé  d'AUaines. 

—  Notes  artistiques  sur  les  charpentiers  et  tailleurs  de  pierre 
(1896),  par  M.  P.-A.  Leroy. 

—  Sainte  Geneviève,  sainte  (Uotilde,  Jeanne  d'Arc  et  la  France. 
Discours  prononcé  à  Reims,  le  6  octobre  1896,  par  Msr  Touchet. 

—  Le  roi  Louis  XI,  Allocution  prononcée  par  M?""  Touchet  dans  la 
basilique  de  Cléry,  le  25  octobre  1896. 

Jacob  (Emile).  —  Notice  sur  la  ville  de  Monlargis.  1896. 

Jarry  (Eugène).  —  Les  origines  de  la  domination  frauçauc  à 
Gênes  (1392-U02).  1896. 

Jarry  (Louis).  —  Robert- le- Voyer,  peintre  Orléanais. 

Louvcll  (Francis).  —  Joan  of  Arc.  Boston,  New-York  and  Chi- 
cago, 1896. 

Moreau  (Frédéric).  —  Petit  album  faisant  suite  au  Catalogue  des 
objets  d'antiquités  de  la  collection  Cûiranda. 

Pérot  (Francis).  —  Les  cachets  d'oculistes  romains.  (Extrait  du 
Centre  médical  et  pharmaceuli(\He .) 

r 

Pictte.  —  Eludes  d'ellmographie  préhistorique.  (Extrait  de  l'An- 
thropologie.) 

Préfet  du  Loiret  (Le).  —  Procès-verbal  de  la  session  du  Conseil 
général  d'avril  1896. 

Villaret  (comtesse  Amicie  de).  —  Les  démêles  des  comtes  de  Bh^is 
et  des  vicomtes  de  Chàlcaudun  au  XIV*'  siècle. 


-    :\\K^  — 

iii.  —  publications  adressées  pah  les  sociétés  françaises 

(Échanges). 

Abbeville.  —  Société  d'émulation.  Bulleims  :  n"^  3  et  4,  1894; 
nos  1,  2,  ;},  4,  1895  —  Mémoires  :  tome  I,  1895,  2*^  fasc.  ;  1890, 
3«  fasc. 

Albi,  —  Société  archéologique  du  Tarn.  Revue  du  département  du 
Tarn  :  19'=  année,  n°  6,  1895  ;  '20'  année,  n»*  1,  2,  3.  4,  189(). 

Amiens.  —  Société  des  antiquaires  de  Picardie.  Dnllelins  : 
n»  4,  1895;  n"  1,  1890.  La  Picardie  historique  et  monumentale. 
Egliie  Saint-Germain -l'Ecossais.  Eglises  Sainl-Leii  et  Saint-Remi. 

Angers.  —  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts.  Mémoires  : 
tome  IX,  1895. 

Angouléme.  —  Société  archéologique  et  historique  de  la  Charente. 
Bulletins  et  Mémoires  :  1894,  0"  série,  t.  IV;  1895,  0"  série,  t.  V. 

Autun.  —  Société  éduenne.  Mémoires  :  t.  XXUI. 

Beauvais.  ~  Société  académique  d'archéologie,  sciences  et  arts  de 
l'Oise.  Mémoires  •  t.  XVI,  l^e  partie,  1895. 

Belfort.  —  Bulletins  de  la  Société  bel  for  taine  d'émulation  :  t.  XV, 
1896. 

Béziers.  —  Société  archéologique,  scientifique  et  Httéraire.  Bulle- 
tins :  3^  série,  t.  I,  2''  Hvraison  ;  t.  XXIV  de  la  collection. 

Bone.  —  Académie  d'Hippone.  Bulletins  :  Compte  rendu  des  réu- 
nions, année  1895,  de  XXV  à  XXXV;  id.  de  la  réunion  du  31  mars 
1890. 

Bordeaux.  —  Société  archéologique.  Bulletins  :  t.  XIX,  4^  fasc, 
1894  ;  t.  XX,  1er,  2%  3%  4^  fasc,  1895. 

Boulogne.  —  Société  académique.  Méinoirts  :  t.  XVII,  1895- 
1890.  Bulletins  Irnneslrieh  :  V«  vol.,  4   livraison,  1894-1895. 

Bourg.  —  Société  d'émulation  de  l'Ain.  Annales  :  janvier  à 
septembre  189(),  29^  année. 

Bourges.  —  Société  historique,  littéraire,  artistique  et  scientifique 
du  Cher.  Mémoires  :  V  série,  XI"-"  volume,  189(». 

Brive.  —  Société  scientifique,  historique  et  archéologi(iue  df  la 
Corréze.  Bulletins  :  t.  XVIII,  l^e,  2«,  3«  livr.,  I89f). 


—  396  — 

Cahors.  —  Société  des  études  littéraires,  scientifiques  et  artis- 
tiques du  Lot.  Bnlletius  :  t.  XX,  1'' ,  ^2^,  ;]«  et  1"  fasc,  1895  ;  t.  XXI, 
^«^  !2e  fasc,  1890. 

Châlons-sur-.Marne.  —  Société  d'agriculture,  commerce,  sciences 
et  arts.  Mémoirea  :  année  1895. 

Chambéry.  —  Société  savoisienne  d'histoire  et  d'archéologie. 
Mémoires  el  documents  :  t.  XXXIV,  2«  série,  t.  IX,  1895. 

Chartres.  —  Société  archéologique  d'Eure-et-Loir.  Procès-ver- 
baux :  219,  février  1890  ;  221,  juin  1890  ;  222,  juillet  1896  ;  224, 
octobre  189(j.  —  Mémo'nes  :  223,  août  1896;  225,  novembre  1896. 
—  Tableau  de  lu  ville  de  Chartres  en  1750.  220,  1896. 

Châteaudun.  —  Société  archéologique  dunoise.  Bulletins:  n"»  107 
à  109,  1896. 

Château-Thierry.  —  Société  historique  et  archéologique.  Annales  : 
année  1894. 

Compiégne.  —  Société  historique.  Proces-verbaux,  rapports  el 
comiiiunicatîoiis  diverses,  1895.  —  Compièyne  pendant  l'invasion 
espagnole,  ouvrage  publié  sous  les  auspices  de  la  Société  historique 
de  Compiégne.  —  Inauguration  d'une  plaque  commémorative  à  la 
mémoire  du  grand  Ferrel,  à  Rivecourt.  —  V Instruction  publique  à 
Compiégne  en  1789.  —  Çartulaire  de  l'abbaye  de  Saint-Corneille. 

Dax.  —  Société  de  Borda.  Bulletins  :  année  1896,  l""",  2^  et 
3*  trimestres. 

Dijon.  —  Académie  des  sciences,  arts  et  belles-lettres.  Mémoires  : 
4«  série,  t.  V,  1895-1896. 

—  Commission  des  antiquités  de  la  Côte-d'Or.  CoMloijue  du 
Musse  de  la  Commission  des  antiquités  de  la  Côte-d'Or. 

Épinal.  —  Société  d'émulation  des  Vosges.  Annales  :  année  189(). 

Fontainebleau.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Gâtinais. 
Annales  :  4°  trimestre  1895  ;  1'^''  trimestre  1896. 

Gap.  —  Société  d'études  des  Hautes-Alpes.  Bulletins:  l*"",  2"^  et 
3"  trimestres  de  1896.  Table  des  matières,  1882-1891. 

Guéret.  —  Société  des  sciences  naturelles  et  archéologiques  de  la 
Creuse.  Dalleiins  :  2"  série,  t.  IV,  9"  de  la  collection. 

Langres.  —  Société  historique  et  archéologique  de  Langres.  Uid- 
Idins  :  t.  IV,  n"*  52,  53,  54.  1890. 


—  397  — 

Limoges.  —  Société,  archéologique  du  Limousin.  BiiUetnis:  t.  XLIIl, 
t.  XLIV,  !2e  livraison  ;  t.  XLV,  l'"'^  livraison. 

Lyon.  —  Académie  des  sciences,  belles-lettres  et  arts.  Mémoires  : 
3«  série,  t.  111. 

Maçon.  —  Annales  de  l'Académie,  t.  XI,  2''  série,  1894. 

Mans  (Le).  —  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts.  Bulletins  : 
t.  XXV,  années  1895-1 89r,,  2"  et  3"  fasc. 

—  Société  historique  et  archéologique  du  Maine.  Revue:  t.  XXXIX, 
année  't896,  l*^''  semestre. 

Marseille.  —  Société  de  statistique.  Répertoire  des  ■  travaux  : 
t.  XLIV,  Ire  partie,  1896. 

Montauban.  —  Société  archéologique  de  Tarn-et-Garonne.  Bulle- 
tifi  archéologique  et  historique  :  t.  XXIK,  année  1895. 

Montbéliard.  —  Société  d'énmlation.  Mémoires  :  XXV*^  vol, 

Montbrison.  —  Bulietin  de  la  Diana  :  t.  IX,  189G,  n^^  1  et  2.  — 
Recueil  de  u^émoires  et  documents  sur  le  Forez. 

Moulins.  —  Société  d'émulation.  Bulletins  :  1895,  les  12  livr.  ; 
1896,  les  6  premières  livr. 

Nancy.  —  Académie  de  Stanislas.  Mémoires  :  5^'  série,  t.  XllI, 

1895. 

Nantes.  —  Société  académique  de  Nantes  et  de  la  Loire-Inférieure. 
Annales  :  t.  VI  de  la  7"  série,  1895,  2«  semestre. 

—  Société  archéologique.  Bulletins  :  t.  XXXIll,  année  1895. 
Nevers.  —  Société  nivernaise  des  sciences,  lettres  et  arts.  Bulle- 
tins :  3e  série,  t.  VI,  XVI«  vol,  3«  fasc,  1895  ;  4"  fasc,  1896. 

]>}ice.  —  Société  centrale  d'agriculture,  d'horticulture  et  d'acchma- 
tation.  Bulletins  :  36«  année,  les  11  premiers  numéros  de  1896. 

Nîmes.  —  Académie  du  Gard.  Mémoires  :  7"  série,  t.  XVllI,  1895. 

Orléans.  —  Société  d'agriculture,  sciences,  belles-lettres  et  arts. 
Mémoires  :  t.  XXXIV,  les  1  n»»  de  1895. 

—  Bulletin  de  nnslruclion  publique  du  département  du  Loiret  : 
t.  XI,  no»  12  à  20,  1896. 

—  Annales  religieuses  :  1887  à  1893. 

—  Académie  de  Sainte-Croix.  Bulletins  trimestriels  :  avril-dé- 
cembre 1895. 

Paris.  —  Société  des  antiquaires  de  France.  Bulletins  :  1891.  — 


—  39^  — 

Mémoires:  (»«  série,  t.  IV,  1803.  Table  alphabétique  des  publications 
de  l'Académie  Celtique  et  de  la  Société  des  antiquaires  de  France. 
1807-1889. 

Paris.  —  Société  de  l'histoire  de  France.  Annuaire-Bulletin  : 
t.  XXXII,  1895. 

—  Revue  de  la  Société  des  études  historiques  :  i"  série,  t.  XII, 
60«  année,  1894;  4«  série,  t.  XIII,  (31  «  année,  1895. 

—  Revue  des  études  grecques  :  t.  VIII,  n<'  3:2,  1895;  t.  IX, 
n°^  33  et  34,  1896. 

—  Revue  des  questions  historiques:  11t)«  livraison,  octobre  1895; 
118e  livraison,  avril  1896;  119*  livraison,  juillet  1896.  . 

—  La  Melusïne,  t.  VIII,  1896,  n^^  1,  2,  3,  4  et  5. 

—  Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres.  Mémoires  des 
savants  étrangers  :  1'''=  série,  du  t.  II  au  t.  X  ;  '2*'  série,, du  t.  III  au 
t.  VI.  —  Recueil  des  notices  et  extraits  des  manuscrits  de  la  Biblio- 
thèque nationale,  du  t.  Il  au  t.  XXXIV  (sauf  le  t.  XVI  et  la  l"""  partie 
du  t.  XVII).  —  Bulletins  :  4"  série,  t.  XXIV,  1896,  janvier-août.  — 
Mémoires  :  t.  XIV  à  XXXV. 

Périgueux.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Périgord. 
Bulletins  :  t.  XXIII,  les  5  premières  livraisons  de  1896. 

Poitiers  —  Société  des  antiquaires  de  l'Ouest.  Bulletins  :  3<^  et 
4e  trimestres  de  1895  ;  l'""  et  "i"  trimestres  de  1896  —  Mémoires  : 
t.  XVIII  de  la  ^2«  série,  1895. 

Le  Puy.  —  Société  agricole  et  scientifique  de  la  Haute-Loire. 
Mémoires  et  Procès-verbaux,  t.  VIII,  1894,  1895. 

Rambouillet.  —  Société  archéologique.  Mémoires:  t.  XI,  1894 
à  189(). 

Reims.  —  Académie  nationale.  Travaux:  94"  volume,  1893-1894, 
t.  II;  1894-1895,  t.  I. 

Rennes.  —  Société  archéologique.  Bulletins  et  Mémoires  :  t.  XXV, 
1896. 

Rochechouart.  —  Société  des  Amis  des  sciences  et  des  arts.  Bulle- 
tins :  t.  V,  n"»  5  et  6  ;  t.  VI,  n"^  1,  -2,  3. 

Romans.  —  Bulietiu  d'histoire  ecclésiastique  des  diocèses  de  Va- 
lence, Gap,  Grenoble  et  Viviers  :  les  ()  livraisons  do  l'année  1895, 
plus  une  livraison  supplémentaire. 


—  399  — 

Roubaix.  —  Société  d'émulation.  Mémoires  :  3'  série,  t.  H  (XV'  de 
la  collection),  18U4.-18U5. 

Rouen.  —  Académie  des  sciences,  belles-lettres  et  arts.  Précis 
analytique  des  travaux,  1894-1895. 

Saint-Dié.  —  Société  philomatique  vosgienne.  Bulletins:  -Jl«  année, 
1895-1896. 

Saint-Omer.  —  Société  des  antiquaires  de  la  Morinie.  Bulletin 
historique  :  ii"  année,  t.  IX,  fasc.  3  et  4,  1895  ;  45«  année,  t.  IX, 
fasc.  1,-2  et  3,  1896.  -  Mémoires  :  t.  XXIII,  1893-1894.  —  Le 
Cartulaire  de  Saint- Barthélémy  de  Béthuue. 

Saintes.  —  Société  des  archives  historiques  de  la  Saintonge  et  de 
l'Aunis.  —  Revue  de  Saintonge  et  d'Aunis  :  t.  XV,  les  6  livraisons 
de  1896.  Table  des  matières. 

—  Commission  des  arts  et  monuments  historiques.  Recueil  :  t.  XIII, 
5e,  Ge,  79  et  8e  livr.,  1896. 

Senlis.  —  Comité  archéologique.  Comptes  rendus  et  mémoires  : 
3e  série,  t.  IX,  année  1894. 

Sens.  —  Société  archéologique.  Bulletins  :  t.  XVI  et  XVII. 

Toulon. —  Académie  du  Var.  i3w//eti«s;  nouvelle  série,  t. XVIII,  1895. 

Toulouse.  —  Société  archéologique  du  Midi  de  la  France.  Bulletins: 
nouvelle  série,  nos  17  et  18,  1895  et  1896, 

Tours.  —  Société  archéologique  de  la  Touraine.  Bulletins  :  t.  X, 
3e  et  4*  trimestres  1895. 

Troyes.  —  Société  académique  d  agriculture,  des  sciences,  arts  et 
belles-lettres  de  l'Aube.  Mémoires  :  t.  XXXII,  3^  série,  1895. 

Valence.  —  Société  d'archéologie  et  de  statistique  de  la  Drôme. 
Bulletins  :  n°^  116  à  119,  1896. 

Valenciennes.  —  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts.  Revue  : 
t.  XLV,  1895. 

Vannes.  —  Société  polymathique  du  .Morbihan.  Bulletins  :  années 
1893  et  1894. 

Vendôme.  —  Société  archéologique,  scientifique  et  littéraire  du 
Vendômois.  Bulletins:  t.  XXXIV,  1895. 

Verdun.  —  Société  philomatique.  Mémoires  :  t.  XIV,  1896. 

Versailles.  —  Commission  départementale  des  antiquités  et  des 
arts,  t.  XVI,  1896. 


400  -- 


IV.  —    SOCIÉTÉS   ÉTHANGÉRKS. 

Anvers.  —  Académie  d'archéologie  de  Belgique.  Annules  :  i»  série, 
2«  partie,  XXV,  XXVI,  XXVII,  1895. 

Bari  (Italie).  Académie  héraldique  italienne.  Gtornale  araldico' 
genealogko-diplomrdico  :  fasc.  40  à  42,  année  4895;  fasc.  4  à  7, 
4896. 

Bruxelles.  —  Société  royale  de  numismatique  belge.  Revue  de 
numismatiqite  :  4896,  4''e,  2«,  3«  livraisons,  52^  année. 

—  Société  des  Bollandistes.  Anulecta  Bollandiana  :  t.  XV,  fasc.  4, 
2,  3,  4. 

Bucharest.  —  Annales  de  l'Académie  roumaine  :  t.  III,  fascioara  3 
et  4,  4891).  —  Diclionarul  limbei  historice  si  poporanea  româiiHor. 
Lege,  atatute,  regidamenie  si  decisiuni  1896. 

Genève.  —  Société  de  géographie.  Le  Globe  :  t,  XXXV,  5*  série, 
t.  VII,  4895-4896.  —  Mémoires  :  t.  XXXV,  5«  série,  t.  VII.  — 
Numéro  spécial  :  XI*'  Congrès  des  Sociétés  suisses  de  géographie, 
tenu  à  Genève  du  24  au  27  mai  4896. 

—  Institut  national  genevois.  Bulletins  :  t.  XXXllI,  4895. 
Gorlitz  (Silésie).  —  Nouveau  Magazin  de  Lusace  :  Erstas  helft, 

1895;  Zweites  helft,  4895. 

Liège.  —  Institut  archéologique  liégeois.  Bulletins  :  t.  XXIV, 
3'^  livr. 

Lund  (Suède).  —  Acta  universitatis  lundensis  :  t.  XXXI*,  1  fasc, 
4895. 

Metz.  —  Académie.  Mémoires  :  2*"  période,  75*  année  ;  3^  série, 
23«  année  1892-4893  (2^  partie,  atlas),  4893-4894-4895.  (Extrait 
du  Corf}pte  rendu  des  travaux). 

Mexico.  —  Memorias  y  revista  de  la  Societad  cienlifîca  :  t,  VIII, 
4894-4895,  n"^  5  à  40;  t.  IX,  n°s  4-8,  4895-4896. 

Namur.  —  Société  archéologique.  Annales  :  t.  XXII,  2"  livr. 

Neufchâtel.  —  Btillelin  de  la  Société  neufchàtelloise  de  géogra- 
phie :  t.  VIII,  1894-4895. 

Saint-Pétersbourg.  —  Société  impériale  archéologiiiue.  Comptes 
rendus:  t.  VIII,  3  et  4,  1894,  t  IX. 


—  4U!    — 

Stockholm.  —  Aciidémic  royale  des  antiquités. /Iccessions  Cataïuy., 
10,18%. 

Washington.  —  Smithsonian  institution.  Animal  report  of  the 
bureau  of  ethnology  :  1891-1892. 

Zagreb  (Agram).  —  Vietsnik  arkeologie  koga.  Slarohrvalska  pro- 
sujeta  glasîlo  lirvatskoya  storinarskog  druztva  u  kninu  :  god  l,  br.  4, 
u  kninu,  1895.  —  Nove  serije  godiiia  :  I,  1805.  —  Urednik  joj 
franco  radie  :  god.,  II,  br.  1,  II  et  III. 


V.  —   ACQUISITIONS. 

14-^   et  15'"  fascicules  des  Promenades  dans  le  Loiret  (Fluet  et 
Pigelet). 

VI.   -     ABONNEMENTS. 

Revue  critique,  année  1896. 

Polybiblion,  année  1896,  partie  littéraire  et  partie  technique. 

Bulletin  bibliographique,  année  1896. 

Revue  de  Loir-et-Cher,  année  1896. 


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Orléans.   —  Iniii,  l'aul  Pii.i:i.i:t 


BULLETIN 


DE  LA  SOCIETE 


IRCeÉÛLOGIQUË  ET  HISTORIOOE  DE  L'ORLÉAMIS 


Tome  XI.  —  No  160. 

PREMIER  ET  DEUXIÈME  TRIMESTRES  DE  1897, 


LISTES 
DES  MEMBRES  DE  LA  SOCIÉTÉ  ARCHÉOLOGIQUE  ET  HISTORIQUE  DE  L'ORLÉANAIS 

AU  1er  AVRIL  1897. 


I 

MEMBRES  HONORAIRES  DE  DROIT. 

MM. 

Le  Général  commandant  le  5^  corps  d'armée  à  Orléans. 

Le  premier  Président  de  la  Cour  d'Orléans, 

Le  Préfet  du  Loiret. 

Le  Préfet  de  Loir-et-Cher. 

Le  Préfet  d'Eure-et-Loir. 

L'Évèque  d'Orléans. 

L'Évêque  de  Blois. 

L'Évèque  de  Chartres. 

Le  Maire  d'Orléans. 

TOME  XI.   —  BULLETIN   N"   160.  27 


—  404  — 

II 

MEMBRES  HONORAIRES  ÉLUS. 

MM. 

1  Delisle  (Léopold),  membre  de  l'Institut,  administrateur 

général  de  la  Bibliothèque  nationale,  Paris.  1859 

2  Chabouillet,  conservateur  honoraire  au  département  des 

médailles  et  antiques  de  la  Bibliothèque  nationale,  bou- 
levard Malesherbes,  65,  Paris.  18G5 

3  Barthélémy    (Anatole  de),    membre    de   l'Institut,   rue 

d'Anjou-Saint-Honoré,  9,  Paris.  -1874 

4  Wallon,  sénateur,  secrétaire  perpétuel  de  l'Académie  des 

Inscriptions  et  Belles-Lettres,  au  palais  Mazarin,  Paris.     1875 

5  Bertrand  (Alexandre),  membre  de  l'Institut,   conserva- 

teur du  Musée  de  Saint-Germain-en-Laye.  1883 

6  Picot  (Georges),  membre  de  l'Institut,  rue  Pigalle,  54, 

Paris.  1883 

7  Tamizey  de  Larroque,  correspondant  de  l'Institut,  Gon- 

taud  (Lot-et-Garonne).  1883 

8  Lastevrie  (le  comte  de),  membre  de  l'Institut,  rue  du 

Pré-aux-Glercs,  10  bis,  Paris.  1885 

9  Bardoux,  ancien  ministre  de  l'Instruction  pubUcfuc,  sé- 

nateur, membre  de  l'Institut,  avenue  d'Iéna,  74,  Paris.     1886 

10  Gautier    (Léon),    membre   de    l'Institut,   professeur    à 

l'École  des  Chartes,  rue  Vavin,  8,  Paris  1887 

11  Moreau    (Frédéric),  membre   de  la   Société   des    Anti- 

quaires de  France,  ancien  membre  du  Conseil  général 

de  l'Aisne,  rue  de  la  Victoire,  98,  Paris.  1888 

12  Maspéro,  membre  de  l'Institut,  professeur  au  Collège  de 

France  et  à  l'École  des  Hautes-Études,  avenue  de  l'Ob- 
servatoire, 24,  Paris.  1888 

13  Larroumet,  ancien  directeur  des  Beaux-Arts,  professeur 

à   la  Faculté    des    Lettres,    à   la    Sorbonne,    rue   du 
Val-de-Gràce,  29,  Paris.  1891 

14  Marsy  (comte  de),  directeur  de  la  Société  française  d'ar- 

chéologie, à  Compiègne.  1892 

15  Meyer  (Paul),  membre  de  l'Institut,  directeur  de  l'École 

des  Chartes,  rue  de  Boulainvilliers,  26,  Paris  1893 


-  405  — 
MM. 

15    JouiN  (Heni-y),  secrétaire  de  l'École  des  Beaux-Arts,  15, 

quai  Malaquais,  Paris.  1893 

17  Lafenestre  (Georges),  membre  de  l'Institut,  Conser- 
vateur au  Louvre,  professeur  d'histoire  de  la  pein- 
ture au  Louvre  et  au  Collège  de  France,  Bourg-la- 
Reine.  1895 


III 

MEMBRES  TITULAIRES  RÉSIDANTS  (I). 

MM. 

Desnoyers,  {MS'^)  i^,0.  A.  vicaire-général,  membre  de  la 
Société  d'Agriculture,  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts 
d'Orléans,  correspondant  honoraire  du  Comité  des 
travaux  historiques,  associé  correspondant  de  la  Société 
des  Antiquaires  de  France,  directeur  du  Musée  historique 
d'Orléans.  (Membre  fondateur).  1849 

2  LoiSELEUR,  ^,  bibliothécaire  de  la  ville,  correspondant  du 

Ministère  pour  les  travaux  historiques,  associé  cor- 
respondant de  la  Société  des  Antiquaires  de  France, 
secrétaire  général  de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences, 
Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans.  1859 

3  Basseville,   avocat,  0.  A.  membre  delà  Société  d'Agri- 

culture, Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans.  1860 

4  Gastines  (comte  de),  ancien  élève  de  l'École  des  Char- 

tes, membre  de  l'Académie  de  Sainte-Croix.  1860 

5  ViGNAT  (Gaston),  correspondant  du  Ministère  de  l'Instruc- 

tion publique  près  le  Comité  des  Travaux  historiques.     1860 

6  Jarhy  (Louis),  0.  I.  P.,  avocat,  correspondant  du    Minis- 

tère de  l'Instruction  publique  près  le  Comité  des  travaux 
historiques ,  membre  de  la  Société  d'Agriculture , 
Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans  et  de  l'Aca- 
démie de  Sainte-Croix.  1865 

7  Beaucorps   (Maxime    de),  ancien  élève  de   l'École  des 

Chartes,  membre  de  l'Académie  de  Sainte-Croix.  1<!"!68 

(1)  Les  noms  des  membres  sont  inscrits  dans  l'ordre  des  admissions. 


-  406  - 
MM. 

8  Baguexaultde  Puchesse  (Le  Comte  Gustave),  docteur  ès- 

lettres,  vice-président  du  Conseil  de  la  Société  de  l'His-  ' 
toire  de  France,  membre  non  résidant  du  Comité  des 
travaux  historiques,  membre  de  l'Académie  de  Sainte- 
Croix  et  de  l'Académie  de  Lyon.  1869 

9  RociiETERiE  (Maxime  de  la),  membre  de  la  Société  d'A- 

griculture, Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans  et 
de  l'Académie  de  Sainte-Croix,  président  de  la  Société 
d'horticulture  et  du  Comice  agricole  d'Orléans,  lauréat 
de  l'Académie  française.  1869 

10  CocHARD,  chanoine  titulaire,  membre  de  la  Société  d'Agri- 

culture, Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans  et  de 
l'Académie  de  Sainte-Croix.  1873 

11  Baillet,  ancien  élève  de  l'École  des  Chartes,  membre  de 

la  Société    d'Agriculture,    Sciences,    Belles-Lettres   et 

Arts  d'Orléans.  1876 

12  Bailly,  ^,  professeur  honoraire  de  l'Université,  correspon- 

dant de  l'Institut,  membre  de  la  Société  d'Agriculture, 
Sciences,    Belles-Lettres   et   Arts   d'Orléans.  1876 

43    Raguenet  de  Saint-Albin  (Octave),  ancien  élève  de  l'École 

des  Chartes,  membre  de  l'Académie  de  Sainte-Croix.       1879 

14  Du.MUYS  (Léon),  associé  correspondant  de  la  Société  des 

Antiquaires  de  France,  membre  de  la  Société  d'Agri- 
culture, Sciences,  Belles- Lettres  et  Arts  d'Orléans, 
attaché  à  la  direction  du  Musée  historique.  1880 

15  Thillier,  ancien  élève  de  l'École  des  Chartes.  1881 
10     Herluison  (H.),  i^  0.  LP.,  libraire-éditeur,  attaché  à  la 

direction  du  Musée  historique  d'Orléans,  correspondant 

du  Comité  des  Sociétés  des  Beaux-Arts  des  départements.     1882 

17  Pommier,  jugé  d'instruction  au  Tribunal  civil  d'Orléans.       1882 

18  Guerrier,  0.  L  P.,  docteur  es  lettres,  professeur  hono- 

raire de  l'Université,  membre  de  la  Société  d'Agricul- 
ture, Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans.  1886 

19  Charpentier  (Paul),  avocat,  membre  de  la  Société  d'Agri- 

culture, Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans.  1888 

20  O'Maiiony,  ancien  vice-président  du  Conseil  de  Préfecture.     1889 

21  DoMET  (Paul),  conservateur  des  forêts  en  retraite,  membre 

de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences,  Belles-Lettres  et 

Arts  d'Orléans.  1890 

22  Cuissard,    0.    A.,    conservateur    de    la    Bibliothèque 

publique  d'Orléans,  membre  delà  Société  d'Agriculture, 
Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans.  1892 


—  407  — 
MM. 

23  GuiLLON,  ^,  ingénieur  en  chef  des  Ponts  et  Chaussées, 

membre  de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences,  Belles- 
Lettres  et  Arts  d'Orléans.  1893 

24  Jarry    (Eugène),    archiviste -paléographe,    lauréat    de 

l'Institut.  1893 

25  HuET  (Emile),  avocat,  membre  de  la  Société  d'Agriculture, 

Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans.  1894 

26  Jacob  (Georges),  membre  de  la  Société  d'Agriculture, 

Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans  et  de  l'Aca- 
démie de  Sainte-Croix.  1895 

27  DussERRE  (René),   0.  L  P.    architecte    départemental, 

membre  de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences,  Belles- 
Lettres  et  Arts  d'Orléans.  1895 

28  Didier  (Albert),  conservateur  du  Musée  de  peinture  et 

de  sculpture  d'Orléans,  membre  de  la  Société  d'Agri- 
culture, Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans.  1895 

29  Vacher,   docteur-médecin,  membre  de  la  Société  d'Agri- 

culture, Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  d'Orléans.  1896 

30  Bloch  (C),  archiviste  du  Loiret,  correspondant  du  ministère  de 

l'Instruction  publique. 


IV 


MEMBRES  TITULAIRES  NON  RESIDANTS. 

MM.  les  Sociétaires  sont  instamment  priés  d'indiquer  A  M.  le  Secrétaire 
les  changements  de  domicile  ou  de  titres  et  toutes  les  rectifications  de 
nature  à  assurer  l'envoi  exact  de  nos  publications. 

MM. 

1  Laurand  (Jules),  rue  Boesnier,  2,  Blois  (Loir-et-Cher).        1854 

2  Pillard,  docteur-médecin  à  Ladon.  1862 

3  CouRCY  (marquis  de),  0.  ^,  ancien  conseiller  général  du 

Loiret,  lauréat  de  l'Académie  française,  au  château  de 
Claireau,  Sully-la-Chapelle  (Loiret),  ou  rue  Saint-Domi- 
nique, 33,  Paris.  1867 

4  Aboville  (vicomte  d'),  ancien  député,  au  château  de  Rou- 

ville,  près  Malesherbes  (Loiret).  1873 


—  408  — 
MM. 

5  Harcourt  (marquis  Bernard  d'),  ancien  député  du  Loiret, 

rue  de  Grenelle-Saint-Germain,  142,  à  Paris.  1876 

6  Debrou  (Paul),  conseiller  général  du  Loiret,  château  du 

Mazuray,  Menestrcau  (Loiret).  1884 


V 


ASSOCIES  CORRESPONDANTS  FRANÇAIS. 

MM. 

1  DuvAL  (l'abbé),  à  Amiens.  1850 

2  Ruelle,   conservateur   de  la  bibliothèque  Sainte-Gene- 

viève, Paris.  18G9 

3  Chollet    (Alfred),  château   de  Changy,  par  Saint- Ger- 

main-des-Prés  (Loiret).  1873 

4  DucHATEAU,  curé-doyen  de  Chécy  (Loiret).  1873 

5  GouRDON,  vétérinaire,  à  Malesherbes  (Loiret).  1873 

6  LoREAU,  ^,  ancien  député,  conseiller  général  du  Loiret, 

Briare  (Loiret).  1874 

7  Martellière,  ancien  magistrat,  Pithiviers.  1875 

8  Le  Curé  de  Saint-Benoît-sur-Loire.  1876 

9  Rathoin,  curé  de  Montigny  (Loiret).  1876 

10  Morillon,  rue  Hauteville,  78,  Paris.  1876 

11  Felice  (Paul  de),  pasteur,  à  Enghien  (Seine-et-Oise).  1876 

12  Amelot,  curé  de  Saint-Jean-de-la-Ruelle  (Loiret).  1876 

13  Ciiagot  (Ludovic),  château  de  Rastignac,  par  la  Bâchel- 

lerie  (Dordogne).  1878 

14  La  Vallière  (de),  rue  Denfert-Rochereau,  25,  Paris.  1879 

15  BoNNARDOT,   archiviste-paléographe,   sous-inspecteur  du 

service  historique  de  Paris,  à  l'Hôtel  de  Ville.  1879 

46     Gii.LET,  curé  de  Sougy  (Loiret).  1880 

17     Cartaud,  curé-doyen  de  Puiseaux.  1881 

48  Sainsot,  curé-doyen  de  Terminiers  (Eure-et-Loir).  1882 

49  La  Crol\  (le  R.  P.  de),  ^,  membre  de  la  Société  des  Anti- 

quaires de  France,  correspondant  du  Ministère  de  l'Ins- 
truction publique  près  le  Comité  des  travaux  histo- 
riques, Poitiers  (Vienne).  1882 


—  409    - 
MM. 

20  Lanéry  D'Arc  (Pierre),  avocat  à  la  Cour  d'Appel,  Aix 

(Bouches-du-Rhône).  1882 

21  De  Braux,  à  Boucq,  par  Foug  (Meurthe-et-Moselle).  1882 

22  Argant  (abbé),  aumônier  du  Lycée  d'Orléans.  1884 

23  Stein  (Henri),  0.  I.  P.,  aixhiviste   aux  Archives    natio- 

nales, secrétaire-trésorier  de  la  Société  historique  du 
Gâtinais,  rue  Gay-Lnssac,  38,  Paris.  1884 

24  Simon  (Gabriel),  0.  A.,  conseiller  à  la  Cour  d'appel  d'Or- 

léans, rue  Bretonnerie  45,  Orléans.  1885 

25  Foucher-Veillard,    rue    du    Commandant-Arago,    18, 

Orléans.  1885 

26  GuiGNARD  (Ludovic),  vice-président  de  la  Société  d'His- 

toire naturelle  de  Loir-et-Cher,  Chouzy,  près  Blois.  1885 

27  Porcher  (l'abbé  R.),  docteur  en  théologie,  chanoine  titu- 

laire, Blois.  1886 

28  AuvRAY  (Lucien),  0.  A.,  sous-bibliothécaire   à  la  Biblio- 

thèque nationale,  rue  de  l'Arsenal,  15,  Paris.  1886 

29  SoREL,  '^,  président  du  Tribunal  civil  de  Conipiègne,  prési- 

dent de  la  Société  historique  de  Compiègne.  1886 

30  Prévost  (Alfred),   curé  de  Saint-Hilaire-Saint-Mesmin 

(Loiret).  _  1886 

31  PiGELET  (Paul),  imprimeur,  rue  Saint-Étienne,  8,  Orléans.     1887 

32  QuÉviLLON,  g,  0.  A.,  lieutenant-colonel,  secrétaire  du 

Comité  technique  d'état-major  du  Ministère  de  la 
Guerre,  membre  de  la  Société  française  d'archéologie, 
rue  du  Champs-de-Mars,  17,  Paris.  1888 

33  Paturange,  curé  de  Montereau  (Loiret).  4888 

34  Dutertre,  curé  de  Chevillon  (Loiret).  1888 

35  Bernois,  curé  de  Gravant  (Loiret).  1888 

36  Hauvette  (Amédée),  professeur  adjoint  à  la  Faculté  des 

Lettres,  lauréat  de  l'Institut,  rue  Jacob,  21,  Paris.  1888 

37  Besnard,  curé  de  Chevilly  (Loiret).  1889 

38  Jarossay,  curé  de  Saint-Maurice-sur-Aveyron  (Loiret).  1889 

39  De  Saint-Venant,  >^,   inspecteur  des  forêts,  à  Nevers 

(Nièvre).  1890 

40  Colas  de  la  Noue,  docteur  en  droit,  ancien  substitut 

du  Procureur  général  à  la  Cour  d'Angers,  boulevard 

de  Saumur,  cà  Angers.  1890 

41  GiLLARD,   docteur-médecin,  rue  du   Monl-Valérien,     41, 

Suresnes  (Seine).  1890 


—  410  — 
MM. 

42  PiCHARD,  ^,  0.  I.  P.,  ancien  secrétaire  de  la  Faculté  de 

droit  de  Paris,  inspecteur  lionoraire  de  l'enseignement 
primaire,  Ciiaingy  (Loiret).  1890 

43  Champault  (Philippe),  maire  de  Châtillon-sur-Loire.  1890 

44  Plat,  curé  de  Salbris  (Loir-et-Cher).  1891 

45  De    Beaucorps    (Adalbert),    ^    ancien    officier,     châ- 

teau de  Reuilly,  Chécy  (Loiret). 

46  JovY,  0.  A.,  professeur  de  rhétorique  au  collège  de  Vitry- 

le-François.  ,  1892 

47  Lârnage  (baron  de),  maire  de  Mézières-lez-Cléry  (Loiret).  1892 

48  Devaux  (Paul),  0.  A.,  avoué  à  Pithiviers.  1893 

49  Hardel,  curé  de  Vineuil-lez-Blois  (Loir-et-Cher).  1893 
0    Filleau  (René),  à  Blois.  1893 

Germain   (Léon),   membre  de   la    Société   d'archéologie 

lorraine,  Nancy  1893 

52  EuDE    (Em.),     arcliitecte     du     monument     de     Jeanne 

d'Arc  à  Vaucouieurs,  avenue  d'Orléans,  8,  Paris.  1894 

53  SURCIN  (abbé),  curé  de  FéroUes  (Loiret).  1895 

54  DuFOUR,  conservateur  de  la  Bibliothèque  et  des  Archives 

de  Gorbeil  (Seine-et-Oise).  1895 

55  Tartarix,  0.  A.,    docteur   en   médecine  à   Bellegarde 

(Loiret).  1896 

56  Jacob,  à  Montargis  1896 


VI 

ASSOCIÉS  CORRESPONDANTS  ÉTRANGERS. 

MM. 

1  Marmol  (Eugène  del),  président  de  la  Société  archéolo- 

gique de  Namur.  1849 

2  Rivier  (Alphonse),  professeur  de  droit,  à  Bruxelles.  1876 

3  Di"  Hagen  (Hermann),  professeur  à  l'Université  de  Berne 

(Suisse).  1883 

4  TociLESCU,  professeur  à  la  Faculté  des  lettres  de  Bucharest, 

vice-président     de    l'Académie    roumaine    et  ancien 
sénateur.  1893 


—  411  — 

VII 

SOCIÉTÉS  CORRESPONDANTES. 
SOCIÉTÉS  FRANÇAISES. 

4  Abbeville.  —  Société  d'Émulation. 

2  Agen.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts. 

3  Albi.  —  Société  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres  du  Tarn. 

4  Amiens.  —  Société  des  Antiquaires  de  Picardie. 

5  Angers.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts. 

6  Angers.  —  Société  académique  de  Maine-et-Loii-e. 

7  Angoulême.  —  Société  archéologique  et  historique  de  la  Cha- 

rente. 

8  Arras.  —  Académie  des  Sciences,  Lettres  et  Arts. 

9  Arras.  —  Commission  départementale  des  monuments    histo- 

riques du  Pas-de-Calais. 

10  Autun.  —  Société  éduenne  des  Lettres,  Sciences  et  Arts. 

11  Auxerre.  —  Société  des  Sciences   historiques  et  naturelles  de 

l'Yonne. 

12  Avallon.  —  Société  d'Études. 

13  Beauvais.    —   Société  académique   d'Archéologie,   Sciences  et 

Arts  du  département  de  l'Oise. 

14  Belfort.  —  Société  belfortaise  d'Émulation. 

15  Besançon.  —  Société  d'Émulation  du  Doubs. 

16  Béziers.  —  Société  archéologique,  scientifique  et  littéraire. 

17  Blois.  —  Société  des  Sciences  et  Lettres. 

18  Bone.  —  Académie  d'Hippone. 

19  Bordeaux.  —  Société  archéologique, 

20  Boulogne-sur-Mer.  —  Société  académique  de  l'arrondissement 

de  Boulogne-sur-Mer. 

21  Bourg.  —  Société  d'Émulation  de  l'Ain. 

22  Bour"-es.  —  Société  des  Antiquaires  du  Centre. 

23  Bour"-es.  —  Société  historique,   littéraire,  artistique  et  scien- 

tifique du  Cher. 

24  Brive.  —  Société  scientifique,  historique  et  archéologique  de  la 

Corrèze. 

25  Caen.  —  Société  des  Antiquaires  de  Normandie. 

26  Cahors.  —  Société  des  études  littéraires,  scientifiques  et  artis- 

tiques du  Lot. 


—  412  — 

27  Châlons-sur-Marne. — Société  d'Agriculture,  Commerce,  Sciences 

et  Arts  (le  la  Marne. 

28  Chalon-sur-Saône.  —  Société  d'Histoire  et  d'Archéologie. 

29  Chambéry.  —  Société  savoisienne  d'Histoire  et  d'Archéologie. 

30  Chambéry.  —  Académie  des  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts  de 

la  Savoie. 

31  Chartres.  —  Société  archéologique  d'Eure-et-Loir, 

32  Châteaudun.  —  Société  dunoise. 

33  CliAteau-Thierry.  —  Société  historique  et  archéologique. 

34  Clermont-Ferrand.  —  Académie  des  Sciences,  Belles-Lettres  et 

Arts. 

35  Compiègne.  —  Société  historique. 

36  Constantine.  —  Société  archéologique. 

37  Dax.  —  Société  de  Borda. 

38  Dijon.  —  Académie  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres. 

39  Dijon.  —  Commission  des  Antiquités  de  la  Côte-d'Or. 

40  Dijon.  —  Comité  d'Histoire  et  d'Archéologie  rehgieuses  du  dio- 

cèse de  Dijon. 

41  Douai.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts  du  Nord. 

42  Di'aguignan.    —     Société    d'Études    scientifiques    et    archéolo- 

giques. 

43  Épinal.  —  Société  d'Émulation  des  Vosges. 

44  Fontainebleau.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Gâ- 

tinais. 

45  Gap.  —  Société  d'Études  historiques,  scientifiques  et  littéraires 

des  Hautes-Alpes. 

46  Grenoble.  —  Académie  Delphinale. 

47  Guéret.  —  Société  des  Sciences  naturelles  et  archéologiques  de 

la  Creuse. 

48  Le  Havre.  —  Société  havraise  d'études  diverses. 

49  Langres.  —  Société  liistorique  et  archéologique. 

50  Limoges.  —  Société  archéologique  et  historique  du  Limousin. 

51  Lons-le-Saulnier.  —  Société  d'Émulation  du  Jura. 

52  Lyon.  —  Académie  des  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts. 

53  Lyon.  —  Société  littéraire,  historique  et  archéologique. 

54  Mâcon.  —  Académie  des  Sciences,  Arts  et  Belles-Lettres. 

55  Le   Mans.  —    Société   d'Agriculture,    Sciences  et  Arts  de   la 

Sarthe. 

56  Le  Mans.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Maine. 

57  Marseille.  —  Société  de  Statistique. 

58  Montauban.  —  Société  archéologique  et  historique  de  Tarn-et- 

Garonne. 


—  413  — 

59  Montbéliard.  —  Société  d'Émulation. 

60  Montbrison.  —  La  Diana. 

61  Montpellier.  —  Académie  des  Sciences  et  Lettres. 

62  Moulins.  —  Société  d'Émulation  et  des  Beaux-Arts  du  Bour- 

bonnais. 

63  Nancy.  —  Société  d'Archéologie  lorraine. 

64  Nancy.  --  Académie  de  Stanislas' 

65  Nantes.  —  Société  académique  de  Nantes  et  de  la  Loire-Infé- 

rieure. 

66  Nantes.  —  Société  archéologique. 

67  Nevers.  —  Société  nivernaise  des  Lettres,  Sciences  et  Arts. 

68  Nice.  —  Société  des  Lettres,  Sciences  et  Arts   des  Alpes-Mari- 

times. 

69  Nice.  —  Société  d'Agriculture,  d'Horticulture  et  d'Acclimatation 

des  Alpes-Maritimes. 

70  Nîmes.  —  Académie  de  Nîmes. 

71  Orléans.  — Société  d'Agriculture,  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts 

72  Orléans.  —  Académie  de  Sainte-Croix. 

73  Paris.  —  Ministère  de  l'Instruction  publique  et  des  Beaux-Arts  ; 

—    Comité  des  travaux  historiques  et  scientifiques. 

74  Paris.  —  Institut  de  France;  —  Journal  des  Savants. 

75  Paris.  —  Société  des  Antiquaires  de  France. 

76  Paris.  —  Société  de  l'Histoire  de  France. 

77  Paris.  —  Société  de  l'histoire  de  Paris  et  de  l'Ile-de-France. 

78  Paris.  —  École  des  Chartes. 

79  Paris.  —  Société  française  d'Archéologie  pour  la  conservation 

et  la  description  des  monuments. 

80  Paris.  —  Société  des  études  historiques,  rue  Garancière,  6. 

81  Paris.  —  Musée  Guimet.  (Ministère  de  l'Instruction  publique.) 

82  Paris.     —    Société    bibliographique,   Polybiblion,    et    Bulletin 

bibliographique,  rue  Saint-Simon,  5. 

83  Paris.  —  Académie  des  Inscriptions  et  Belles-Lettres. 

84  Pau.  —  Société  des  Sciences,  Lettres  et  Arts. 

85  Périgueux.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Périgord. 

86  Poitiers.  —  Société  des  Antiquaires  de  l'Ouest. 

87  Le   Puy.   —   Société    agricole    et    scientifique   de    la   Haute- 

Loire  (1878). 

88  Rambouillet.  —  Société  archéologique. 

89  Reims.  —  Académie  nationale. 

90  Rennes.   —    Société   archéologique  du    département   d'Ille-et- 

"Vilaine. 

91  Rochechouart.  —  Société  des  Amis  des  Sciences  et  Arts. 


~  414  - 

92  Rodez.  —  Société  des  Lettres,  Sciences  et  Arts  de  l'Aveyron. 

93  Romans.  —  Comité  d'Histoire  ecclésiastique  et  d'Archéologie 

religieuse  des  diocèses  de  :  Valence,  Digne,  Gap,  Grenoble  et 
Viviers. 

94  Roubaix.  —  Société  d'Émulation. 

95  Rouen.  —  Académie  des  Sciences,  Belles-Lettres  et  Arts. 

96  Rouen.  —  Commission  des  Antiquités  de  la  Seine-Inférieure. 

97  Saint-Dié.  —  Société  philomathique  vosgienne. 

98  Saint-Oraer.  —  Société  des  Antiquaires  de  la  Morinie. 

99  Saintes.  —  Société  des  Archives  historiques  de  la  Saintonge  et 

de  l'Aunis. 
100    Saintes.  —  Commission   des  Arts  et  Monuments  historiques 

de    la    Charente -Inférieure,    et    Société   d'Archéologie   de 

Saintes. 
iOl     Senlis.  —  Comité  archéologique. 

102  Sens.  —  Société  archéologique. 

103  Soissons.  —  Société  archéologique,  historique  et  scientifique. 

104  Toulon.  —  Académie  du  Var. 

105  Toulouse.  —  Société  archéologique  du  Midi  de  la  France. 

106  Tours.  —  Société  archéologique  de  Touraine. 

107  Troyes.  —    Société  académique   d'Agriculture,  des   Sciences, 

Arts  et  Belles-Lettres  de  l'Aube. 

108  Valence.  —  Société    d'Archéologie    et    de   Statistique    de    la 

Drôme  (1866). 

109  Valenciennes.  —  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts. 

110  Vannes.  —  Société  polymathique  du  Morbihan. 

111  Vendôme.  —  Société  archéologique,  scientifique  et  littéraire 

du  Vendômois. 

112  Versailles.  —  Commission  des  Antiquités  et  des  Arts  de  Seine- 

et-Oise. 


VIII 

SOCIÉTÉS  ÉTRANGÈRES. 

1  Academia  araldica  Italiana,  à  Bari  (Italie). 

2  Anvers.  —  Académie  d'Archéologie  de  Belgique. 

3  Bruxelles.  —  Commissions  royales  d'Art  et  d'Archéologie. 

4  Bruxelles.  —  Société  royale  de  Numismatique. 

5  Bruxelles.  —  Société  des  BoUandistes. 


-  415  — 

6  Bruxelles.  —  Société  d'Archéologie. 

7  Christiania.  —  Université  royale  de  Norwège. 

8  Genève.  —  Société  de  Géographie. 

9  Genève.  —  Institut  national  genevois. 

10  Genève.  —  Société  d'Histoire  et  d'Archéologie. 

11  Liège.  —  Institut  archéologique  liégeois. 

12  Lund  (Suède).  —  Universitas  Lundensis. 

13  Luxembourg.  —  Société  archéologique  et  historique. 

14  Maredsous  (Belgique).  —  Revue  Bénédictine. 

15  Metz.  —  Académie. 

16  Mexico.  —  Sociedad  cientifica  «  Antonio  Alzate  ». 

17  Namur.  —  Société  archéologique. 

18  Neuchatel.  —  Société  Neuchatelloise  de  géographie. 

19  Saint-Pétersbourg.  —  Société  impériale  d'Archéologie. 

20  Stockholm.  —  Académie  royale  des  antiquités. 

21  Tongres.  —  Société  des  Sciences  et  Lettres  du  Limbourg. 

22  Vienne  (Autriche).  —  Institut  géographique. 

23  Washington.  —  Smithsonian  Institution. 

24  Zagreb.  —  Société   archéologique   croate  de   Zagreb  (Agram, 

Croatie). 


IX 

BIBLIOTHÈQUES  QUI  REÇOIVENT  LES  PUBLICATIONS. 

1  La  bibliothèque  publique  de  la  ville  d'Orléans. 

2  —  de  la  Cour  d'appel  d'Orléans. 

3  —  du  grand  Séminaire  d'Orléans. 

4  _  du  petit  Séminaire  de  La  Ghapelle-Saint-Mesmin. 

5  —  du  petit  Séminaire  de  Sainte-Croix. 

6  —  administrative  de  la  Préfecture  du  Loiret. 

7  —  des  employés  du  Loiret. 

8  —  du  Lycée  d'Orléans. 

9  —  de  l'École  normale  des  instituteurs  du  Loiret. 

10  —  de  l'École  normale  des  institutrices  du  Loiret. 

11  —  de  la  réunion  des  officiers  d'Orléans. 

12  —  de  la  Rédaction  des  ^nnaiesre/if/iewses  d'Orléans. 

13  —  publique  de  la  ville  de  Montargis. 

14  —  publique  de  la  ville  de  Pithiviers. 

15  —  publique  de  la  ville  de  Blois. 


—  41(3  — 

i6  La  bibliothèque  publique  de  la  ville  de  Chartres, 

17  —  Mazarine  (Paris). 

18  —  de  l'Université,  à  la  Sorbonne  (Paris). 

19  —  de  la  ville  de  Paris,  à  l'Hôtel  de  Ville. 

20  —  du  Musée  de  Saint-Germain-en-Laye. 


COMPOSITION  DU  BUREAU  DE  LA  SOCIÉTÉ  POUR  L'ANNÉE  1897 

Président.  —  M.  G.  Vignat. 

Vice-Président.  —  M.  Baguenault  de  Puchesse.  ' 

Secrétaire.  —  M.  Emile  Huet. 

Vice-Secrétaire-Archiviste.  —  M.  Paul  Charpentier. 

Trésorier.  —  M.  Jacob. 

Commission  des  2^ublications.  —  MM.  Cuissard,  Eug.  Jarry, 
Basseville. 

Commission  de  la  Bibliothèque.  —  MM.  Herluison,  L.  Jarry, 
Baguenault  de  Puchesse. 


—  417  — 


Séance  du  vendredi  8  janvier  1897. 
Présidence  de  M.  Vignat,  président. 

M.  le  Président  signale  parmi  les  ouvrages  reçus  par  la  Société 
deux  travaux  qui  sont  à  retenir.  Ce  sont  :  dans  la  Bibliothèque  d 
l'Ecole  des  Chartes  un  article  de  M.  Léopold  Delisle,  membre  hono- 
raire, sur  un  privilège  d'Innocent  III  pour  le  prieur  de  Lihons,  avec 
fac-similé  et,  dans  la  Gazette  des  Beaux-Arts  un  travail  fort  intéres- 
sant de  M.  P.  Vitry  sur  deux  sculpteurs,  Thomas  Boudin  et  Michel 
Bourdin,  ce  dernier  Orléanais,  dit-on,  auteur  des  statues  de  Louis  XI 
à  Cléry  et  de  la  Vierge  de  la  chapelle  noire  à  la  cathédrale  d'Orléans. 

Il  est  fait  hommage  à  la  Société  : 

Par  M.  Herluison,  d'une  réimpression  en  fac-similé  d'un  Noël  qui 
peut  se  chanter  sur  le  mettre  :  «  en  l'ombre  d'ung  buissonnet.  » 

Par  M.  Doraet,  d'une  brochure  sous  ce  titre  :  Recherches  sur 
Vétymologie  des  noms  de  lieux  dans  l'ancienne  forêt  d'Orléans. 

Des  remerciements  sont  adressés  aux  donateurs. 

—  M.  le  Président  lit  à  la  réunion  la  lettre  de  remerciements 
qu'adresse  à  la  Société  M.  Jacob,  de  Montargis,  élu  membre  associé 
correspondant  à  la  dernière  séance. 

Mgr  Desnoyers  expose  à  la  Société  que  Mgr  Touchet,  évéque 
d'Orléans,  lui  a  manifesté  le  plus  vif  désir  de  voir  déposer  à  la  Cathé- 
drale la  tête  de  Vierge  trouvée  récemment  en  Loire  par  M.  Guillon  et 
donnée  par  lui  à  la  Société  archéologique  pour  être  déposée  au  Musée 
historique.  Monseigneur  d'Orléans  l'a  prié  de  transmettre  ce  désir  à 
la  Société  ;  il  s'acquitte  de  sa  mission  et  propose  d'accéder  au  désir  de 
Monseigneur  l'Évèque. 

M.  le  Président  fait  alors  observer  que  M.  Guillon  a  donné  cette 
tête  de  Vierge  à  la  Société  à  laquelle  elle  appartient  et  que,  aux 


—  418  -^ 

termes  de  l'art.  3^  du  règlement,  tout  objet  appartenant  à  la  Société 
doit  être  déposé  au  Musée  historique;  à  moins  toutefois  qu'une  modi- 
fication à  ce  dépôt  ne  soit  demandée  dans  les  formes  prescrites  par 
les  art.  37,  38  et  39  du  même  règlement. 

M.  Guillon  propose  alors,  conformément  à  ces  textes,  qu'une  demande 
soit  rédigée  et  signée  par  cinq  membres  de  la  Société  dans  le  sens 
sollicité.  Cette  demande  sera  renvoyée  au  Bureau. 

Mgr  Desnoyers  dépose  alors  sur  le  bureau,  après  en  avoir  donné 
lecture,  la  demande  suivante  :  «  Les  soussignés  exposent  le  désir 
«,  exprimé  par  Monseigneur  d'Orléans  que  la  tète  de  la  Vierge  faisant 
c  partie  selon  toute  probabilité  de  l'ancien  monument  dit  de  la 
«  Belle-Croix  sur  l'ancien  pont,  trouvée  dans  la  Loire  et  donnée  à  la 
«  Société  archéologique  de  l'Orléanais  par  M.  Guillon,  l'un  de  ses 
«  membres,  soit  déposée  dans  la  Cathédrale  afin  qu'elle  y  reçoive  les 
<r  honneurs  qu'elle  mérite,  et  complète  ceux  que  Jeanne  d'Arc  a 
«  déjà  reçus  par  la  plaque  commémorative  de  sa  présence  dans  la 
«  Cathédrale  et  par  ceux  que  les  Verrières  vont  bientôt  lui  donner.  » 

Cette  demande  est  signée  de  MM.  Desnoyers,  Basseville,  Ilerkiison, 
P.  Domet  et  Duniuys. 

La  Société  vote  le  renvoi  de  cette  proposition  au  bureau. 


Séance  du  22  janvier  1897. 

Présidence  de  M,  Vignat,  président. 

M.  le  Président  signale  dans  la  correspondance  une  lettre-circulaire 
émanée  de  la  Mission  officielle  en  Egypte,  Haute-Egypte  et  Nubie 
sous  la  direction  de  M.  le  professeur  Bevillout,  conservateur  au  musée 
du  Louvre,  informant  les  savants  et  personnes  qui  s'intéressent  à 
l'élude  de  l'antiquité  qu'ils  pourront  être  autorisés  sous  certaines 
conditions  à  suivre  la  mission.  Cette  lettre  est  déposée  aux  archives. 

—  Le  Journal  officieldn  18  janvier  dernier  enregistre  la  nomina- 


—  419  - 

tion  de  M.  Bloch  en  qualité  d'officier  d'Académie.  La  Société  est 
heureuse  de  féliciter  le  titulaire  de  cette  distinction  dont  l'honneur 
rejaillit  en  partie  sur  elle. 

Il  est  fait  hommage  à  la  Société  : 

Par  Mgr  Desnoyers,. du  dernier  volume  paru  de  la  Revue  des 
questions  historiques  (N°  du  1"  janvier  1897).  La  Société  est  heu- 
reuse de  remercier  Mgr  Desnoyers  d'un  hommage  qui  enrichit  aussi 
périodiquement  ses  collections. 

Par  M.  Herluison,  au  nom  de  leurs  auteurs,  de  Le  Voyage  a 
Anvers  d'un  Français  au  XVIIh  siècle,  par  M.  le  comte  de  Marsy, 
et  de  Anne  deCaumont.  Une  grande  chrétienne  au  XVII"  siècle,  tra- 
vail publié  par  le  R.  P.  H.  Cliérot  dans  les  Etudes  religieuses  des 
P.  P.  de  la  Compagnie  de  Jésus.  (Paris.  Victor  Retaux.  L  69.  1896. 
Nos  des  15  septembre,  15  octobre,  15  novembre,  et  15  décem- 
bre, 1896.) 

Des  remerciements  sont  adressés  aux  donateurs. 

Au  sujet  de  ce  dernier  travail,  M.  Herluison  lit  une  courte  Notice. 
La  Société  s'associe  à  ses  conclusions  et  en  vote  l'insertion  au  Bul- 
letin (1). 

—  M.  le  Président  donne  lecture  à  la  Société  de  son  travail  inti- 
tulé :  UArt  au  Rabais  :  Adjudication  de  deux  tableaux  à  exécutter 
pour  la  Cathédrale  d'Orléans  —  170G  — .  Ce  travail  est  destiné  à 
être  lu  à  la  prochaine  réunion  des  Sociétés  des  Beaux-Arts  des 
Départements,  à  Paris. 


Séance  du  vendredi  12  février  1897. 
Présidence  de  M.  Vignat,  président. 

M.  le  Président  signale,  parmi  les  ouvrages  reçus,  le  Bulletin  de  la 
(1)  Voir  plus  loin,  p.  439. 
TOME  XI.    —    BULLETIN    N"  IGO.  28 


—  420  - 

Société  archéologique  du  Vendomois  (2.  XXXV.  p.  30).  Ce  Bulletin 
reproduit  in  extenso  une  lettre  historique  publiée  par  M.  Jarry  à  la 
suite  de  son  travail  sur  la  Guerre  des  Sabotiers  de  Sologne.  Le  même 
Bulletin  contient  une  mention  élogieuse  de  l'ouvrage  posthume  de 
M.  Collin  sur  le  Pont  des  Tourelles  et  les  Ponts  d'Orléans.  —  Le 
Bulletin  de  la  Diana  publie  un  discours  de  son  président,  M.  le  vi- 
comte de  Meaux,  prononçant  l'éloge  de  M.  de  Poncins  dont  la  famille 
a  nombre  d'alliances  orléanaises. 

11  est  fait  hommage  à  la  Société  : 

Par  M.  Herluison,  d'une  plaquette  sur  l'Architecte  Orléanais 
Delagardette,  écrite  par  MM.  Herluison  et  P.  Leroy.  Ce  travail  a  été 
lu  à  la  réunion  de  la  Société  des  Beaux-Arts  des  Départements. 

Des  remerciements  sont  adressés  aux  auteurs  et  donateur. 

—  La  Société  a  reçu  de  divers  correspondants  trois  lettres  lui 
demandant  des  renseignements  intéressants  : 

Un  membre  de  la  Société  d'Agriculture,  Sciences  et  Arts 
d'Angers  informe  la  Société  archéologique  que  la  Bibliothèque  du 
grand  Séminaire  d'Angers  possède  un  manuscrit,  une  Vie  de  feu 
M.  Foucault,  curé  de  la  paroisse  Saint-Michel  d'Orléans,  faite  par 
feu  M.  Michel  Raymond,  chanoine  de  Meung  en  1700.  Ce  manuscrit 
a  été  envoyé  à  M.  Grandet,  supérieur  du  Séminaire  d'Angers,  par 
M.  Le  Coq,  curé  de  Saint-Germain  d'Orléans  en  1712.  Cette  notice, 
demande-t-il,  a-telle  été  imprimée  ? 

La  notice  n'a  pas  été  imprimée,  mais  il  en  existe  nombre  de  copies, 
notamment  à  la  Bibliothèque  d'Orléans  où  elle  est  ainsi  cataloguée  : 
Vie  de  M.  Foucault,  curé  de  Saint-Michel  d'Orléans,  par  Raymond, 
chanoine  de  Meung  en  1700,  d'après  l'original  conservé  au  Grand 
Séminaire  d'Orléans.  (Ms.  II.  3153.) 

M.  Anatole  Molin,  avocat,  secrétaire-adjoint  de  la  Société 
d'Histoire  et  d'Archéologie  de  Beaune  (Côte-d'Or),  consulte  la  So- 
ciété sur  l'étymologie  communément  adoptée  pour  le  nom  de  Beaune- 
la-Rolande. 

La  Société  archéologique  n'entend  pas  prendre  parti  en  la  ques- 


—  421  — 

tion  qu'elle  n'a  pas  spécialement  étiuiiée.  Le  Secrétaire  se  bornera 
dans  sa  réponse  à  indiquer  les  sources  et  réformes  où  M.  Molin  pourra 
puiser  les  éléments  de  décision. 

M.  A.  Nicolay,  avocat,  Secrétaire  général  de  la  Société  archéo- 
logique de  Bordeaux,  demande  à  la  Société  de  le  renseigner  sur 
Letourmy,  l'imagier  d'Orléans.  A  quelle  date  remonte  son  installation  ? 
Est-il  le  fondateur  de  cette  industrie  à  Orléans  ?  Connaît-on  beaucoup 
d'images  éditées  par  lui  ? 

La  Société  charge  M.  Herluison  de  répondre  à  cette  demande. 

—  M.  Gh.  Germain,  demeurant  à  Blois,  28,  rue  de  la  Butte, 
présenté  par  MM.  Desnoyers,  Herluison  et  Basseville,  est  élu  à 
l'unanimité  membre  associé-correspondant. 

—  Pour  se  conformer  aux  prescriptions  du  règlement,  M.  le  Président 
met  aux  voix  la  prise  en  considération  de  la  demande  formulée  à  la 
séance  du  8  janvier  dernier  sur  le  désir  de  Monseigneur  l'Évéque 
d'Orléans,  au  sujet  de  la  tête  de  Vierge  trouvée  en  Loire,  et  de  son 
dépôt  à  la  Cathédrale.  La  prise  en  considération  est  votée  à  l'unani- 
mité. 

Conformément  aux  dispositions  de  l'art.  32  des  statuts,  la  Société 
adjoint  au  bureau,  pour  composer  la  Commission  chargée  de  rapporter 
la  question,  MM.  Desnoyers,  Basseville  et  Max.  de  Beaucorps. 

—  M.  G.  Jacob,  trésorier,  donne  lecture  des  comptes  de  l'exercice 
écoulé.  Les  comptes  sont  approuvés  et  des  remerciements  sont 
adressés  au  trésorier.  Par  suite  du  règlement  avec  l'imprimeur  du 
prix  de  l'ouvrage  de  M.  Collin  sur  les  Ponts  d'Orléans,  il  reste  sur 
l'allocation  spécialement  afîectée  à  cet  ouvrage  un  boni  de  55  francs. 
Le  Trésorier  propose  de  verser  ce  boni  à  l'actif  de  la  Caisse  de  la 
Société.  Ce  versement  est  adopté. 

—  M.  le  Président  expose  que,  à  la  date  du  23  janvier  1898,  la 
Société  archéologique  sera  en  droit  de  célébrer  le  cinquantenaire  de 
sa  fondation.  Cet  anniversaire  sera  certainement  solennisé.  Or, 
en   1891,  la  Société  archéologique    devrait,  selon    l'ordre  étabU, 


_  422  

recevoir  chez  elle  les  deux  autres  Sociétés  ;  la  date  habituelle  de  cette 
réception  est  vers  le  mois  de  mai.  Ces  deux  réunions  solennelles  ainsi 
à  six  mois  d'intervalle  ne  feront-elles  pas  double  emploi  ?  Une  solution 
simple  éviterait  cet  inconvénient  :  ce  serait  de  demander  à  l'une  des 
Sociétés  de  la  ville  de  prendre  notre  tour,  ou  encore  de  reculer  la 
réunion  de  1897  jusqu'en  janvier  1898. 

La  Société  charge  le  Bureau  de  s'entendre  à  ce  sujet  avec  le 
Bureau  des  deux  autres  Sociétés  et  s'en  rapporte  à  la  décision  qui 
sera  prise. 


Séance  du  26  février  1897, 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  vice-président. 

M.  le  Président  signale,  parmi  les  ouvrages  reçus,  un  envoi  de  la 
Société  Danoise.  C'est  un  beau  volume  sur  le  Cartulaire  de  la  Made- 
leine de  Châleaudun.  Ce  travail  est  signé  de  MM.  Merlet  et  Louis  Jarry. 

—  M.  Huet,  secrétaire,  donne  lecture  à  la  Société  du  rapport 
suivant  : 

€  La  Commission  nommée  à  la  séance  du  12  février  1897  pour 
«  rapporter  la  proposition  signée  de  MM.  Desnoyers,  Basseville, 
«  Herluison,  P.  Domet  et  Dumuys  ; 

«  Vu  les  art.  32,  37,  38  et  39, 

«  A  l'unanimité  décide  que,  selon  le  désir  exprimé  par  Mgr  l'Evéque 
«  d'Orléans  et  formulé  à  la  Société  archéologique  par  les  membres 
a  susdits  signataires  de  la  proposition,  la  tête  sculptée  trouvée  en 
«  Loire  et  donnée  à  la  Société  par  M.  Guillon,  l'un  de  ses  membres, 
«  sera,  à  titre  exceptionnel,  mise  en  dépôt  à  la  cathédrale  d'Orléans 
«  au  lieu  et  place  du  Musée. 

«  Avec  ces  réserves,  que  ladite  tête  sculptée  sera  conservée  dans 
«  son  état  actuel  sans  restaurations,  et  mise  en  un  lieu  toujours  à  la 
«  vue  du  public.  » 

Les  conclusions  du  rapport  sont  adoptées. 


—  423  — 

—  M.  le  comte  BagiienauU  de  Puchesse  a  été  tout  récemment 
nommé  membre  résidant  du  Comité  des  travaux  historiques  (section 
d'histoire  et  de  philologie)  en  remplacement  de  Mas-Latrie  décédé. 
La  Société  est  heureuse  de  cette  distinction  donnée  à  l'un  de  ses 
membres. 

—  M.  Léon  Dumuys  donne  à  la  Société  des  détails  fort  intéres- 
sants sur  le  voyage  tout  récent,  mais  fort  rapide  à  Orléans,  du 
R.  P.  de  la  Croix,  membre  associé  correspondant  de  la  Société,  qu'il  a 
eu  la  bonne  fortune  de  guider.  Le  P.  de  la  Croix,  qui  étudie  spéciale- 
ment les  monuments  mérovingiens  antérieurs  au  X^  siècle,  a  visité  la 
crypte  deSaint-Avit.  Après  l'avoir  comparée  à  celle  de  Saint-Aignan,  il 
estime  qu'elle  doit  être  reportée,  quant  à  sa  construction,  plus  près  du 
X"  siècle  que  du  VI^.  Il  a  remarqué  au  musée  les  tombes  mérovin- 
giennes trouvées  en  1883  rue  de  l'Oriflamme.  A  certains  ornements 
de  l'une  d'elles,  il  croit  pouvoir  affirmer  qu'elle  a  contenu  les  restes 
d'un  évéque.  Cette  découverte,  à  peine  signalée  dans  nos  bulletins, 
mériterait  une  étude  approfondie.  —  M.  Dumuys  signale  en  outre  un 
texte  intéressant  relatif  à  une  crypte  ancienne  qui  existerait  proche  la 
tour  de  Saint-Laurent.  —  Sur  ces  deux  sujets,  M.  Dumuys  écrira 
une  note  qui  sera  insérée  au  Bulletin  (1). 

—  M.  Bloch,  archiviste  départemental,  lit  ensuite  un  travail  sur 
les  origines  de  la  taxe  du  pain  à  Orléans.  —  Ce  travail  est  renvoyé  à 
la  Commission  des  publications.  . 


Séance  du  vendredi  12  mars  1897. 
Présidence  de  M.  Vignat,  président. 

M.  le  Président  communique  à  la  Société  la  lettre  suivante  qu'il  a 
eu  l'honneur  de  recevoir  de  Ms'"  l'Évêque  d'Orléans  : 

Monsieur  le  Président, 
«  Mer  Desnoyers  vient  de  me  prévenir  que  la  Société  archéologique 

(1)  Voir  plus  loin,  p.  440. 


—  424  — 

du  Loiret  avait  décidé  de  déposer  à  la  cathédrale  d'Orléans  une  tête  de 
Vierge  xv^  siècle,  trouvée  dans  la  Loire,  et  offerte  par  M.  l'ingénieur 
Guillon. 

«  J'attache  un  grand  prix  à  l'acte  bienveillant  de  la  Société.  Le 
précieux  débris  qu'elle  me  confie  sera  traité  religieusement  dans  notre 
vieille  basilique. 

t  Je  vous  saurai  bon  gré  d'exprimer  ma  reconnaissance  à  la  Com- 
pagnie si  distinguée  dont  vous  êtes  le  Président. 

«  Veuillez  agréer,  Monsieur  le  Président,  l'assurance  de  ma  haute 
considération. 

«  t  Stanisl.^s,  Évéque  d'Orléans.  » 

A  cette  lettre,  M.  le  Président  a  eu  l'honneur  de  répondre  dans  les 
termes  suivants  : 

«  Monseigneur, 

«  Je  ne  manquerai  pas  de  donner  communication,  dés  notre  pre- 
mière séance  (12  mars),  de  la  lettre  bienveillante  par  laquelle  vous 
ténnoignez  votre  satisfaction  de  pouvoir  placer  dans  votre  cathédrale 
la  tête  de  Vierge,  trouvée  en  Loire,  et  offerte  à  notre  Société  par  l'un 
de  ses  membres,  M.  Guillon,  ingénieur  en  chef. 

«  J'aurai  également  l'honneur  de  vous  transmettre  la  copie  de  la 
délibération  prise  à  cet  égard. 

«  La  Société  ne  pouvait  manquer  de  s'associer  et  d'applaudir  à 
l'heureuse  pensée  qu'a  eue  Votre  Grandeur  de  donner,  dans  sa  basi- 
lique, une  place  si  honorable  à  cet  antique  débris.  Elle  sait  avec 
quelle  vigilance  sera  conservé  ce  reste  précieux  d'un  ancien  monu- 
ment de  notre  vieille  cité. 

«  Daignez  agréer,  Monseigneur,  l'assurance  de  mon  profond  res- 
pect. 

«    G.  ViGNAT.    » 

M.  le  Président  fera  parvenir  à  Ms""  l'Évéque  la  copie  officielle  de  la 
délibération  prise  à  ce  sujet  dans  la  séance  du  "26  février  1897. 

Il  est  fait  hommage  à  la  Société  : 

Par  M.  Gustave  Mallard,  de  la  Société  de  Saint-Amand,  d'une  bro- 


—  425  — 

chure  sous  le  titre  de  Le  camp  romain  du  Champ-Clair. 

Par  M.  Camille  Bloch,  membre  de  la  Société,  de  La  Loire  d'au- 
trefois, conférences  faites  par  notre  collègue  à  Orléans,  en  1896  et 
1897. 

Par  M.  G.  de  M()iiillet,  de  la  Revue  mensuelle  de  l'École  d'anthro- 
pologie, n"  du  15  janvier  1897.  Ce  numéro  contient  un  article  de 
M.  de  Mortillet  sur  la  contrefaçon  des  silex  préhistoriques. 

Par  M.  Léon  Dorez,  sous-bibliothécaire  à  la  Bibliothèque  nationale, 
de  Le  Sac  de  Rome,  relation  inédite  de  Jean  Cave,  Orléanais. 

Par  M.  le  chanoine  Cochard,  en  échange  de  volumes  de  mémoires, 
de  Jean  Bréhal,  grand  inquisiteur  de  France,  et  la  Réhabilitation  de 
Jeanne  d'Arc,  par  les  RPi.  PP.  Belon  et  Balme. 

Des  remercîments  sont  adressés  aux  donateurs. 

—  M.  P.  Domet,  secrétaire  au  dernier  exercice,  dépose  sur  le 
bureau  les  éléments  du  Bulletin  du  dernier  trimestre  de  1896.  La 
Société  renvoie  le  dossier  au  bureau  qui  est  chargé  d'en  assurer  l'im- 
pression. 

—  M.  Léon  Dumuys  lit  la  note  prévue  à  la  dernière  séance,  sur 
le  voyage  du  R.  P.  de  la  Croix  à  Orléans  (1). 

—  Msf  Desnoyers  communique  à  la  réunion  une  note  sur  une 
trouvaille  de  monnaies  romaines  faite  à  Boisseaux  en  1896.  La  Société 
vote  l'insertion  de  cette  note  au  Bulletin  (2). 

—  M.  Cuissard  lit  ensuite  une  lettre  de  Daniel  Jousse,  juriscon- 
sulte Orléanais,  écrite  en  1734  à  ses  amis.  Elle  est  extraite  de  ses 
manuscrits  conservés  à  la  Bibliothèque  d'Orléans.  M.  Cuissard 
donnera  à  ce  sujet  une  note  tant  sur  le  contenu  de  la  lettre  que  sur 
l'auteur  lui-même.  La  Société  vote  l'insertion  au  Bulletin  de  la 
lettre  et   de  la  note  de  M.  Cuissard  (3). 

—  M.  Léon  Dumuys  signale  à  la  Société  une  note  qu'il  a  prise 

(1)  Voir  plus  loin,  p.  440. 

(2)  Voir  plus  loin,  p.  444. 

(3)  Voir  plus  loin,  p.  445. 


—  426  — 

jadis  et  qu'il  vient  de  retrouver.  D'après  celte  note,  un  registre  par- 
roissial  de  Meung  contiendrait  un  récit  de  la  bataille  de  Fontenoy 
écrit  par  un  prêtre  janséniste  qui  en  aurait  été  témoin  oculaire. 
M.  Bloch  recherchera  le  document  et  verra  à  l'utiliser. 


Séance  du  vendredi  26  mars  1897. 
Présidence  de  M.  Vignat,  président. 

Il  est  fait  hommage  à  la  Société  : 

Par  M.  llerluison,  de  Soyons  apôtres,  discours  prononcé  dans  la 
cathédrale  d'Orléans,  le  14.  février  1897,  par  M.  l'abbé  Tissier.  direc- 
teur de  l'institution  N.-D.  de  Chartres. 

Par  M.  Ed.  Piette,  de  la  Société  parisienne  d'anthropologie,  des 
Etudes  d'ethnographie  préhistorique  et  de  Fouilles  faites  à  Brassem- 
puy,  en  1895. 

Par  le  docteur  Ilagen,  associé  correspondant,  de  trois  numéros  du 
Journal  suisse  de  Chimie  et  de  Pharmacie  (1:2,  19  et  25  février 
1897). 

Par  M.  Léon  Dumuys,  de  La  Crypte  primitive  de  lEylise  Saint- 
Laurent-  des-Orgerils ,  à  Orléans,  tirage  à  part  du  «  Patriote  Orléa- 
nais »  (Nos  des  3  et  4  mars  1897). 

Des  remercîmenls  sont  adressés  aux  donateurs. 

—  M.  le  comte  de  Marsy  adresse  à  la  Société  le  programme  de  la 
64^  session  du  Congrès  de  la  Société  française  d'archéologie  qui  se 
tiendra,  en  1897,  à  Nîmes.  M.  Léon  Dumuys  s'y  rendra  et  voudra 
bien  représenter  la  Société. 

—  Le  Ministère  de  l'instruction  publique  et  des  beaux-arts  envoie 
à  la  Société  le  premier  numéro  du  Bulletin  du  Cotnité  des  Sociétés 
des  Beaux-Arts  des  départements.  Ce  numéro  contient  l'arrêté  du 
27  février  dernier  nommant,  en  qualité  de  membres  non  résidants  de 
ce  Comité,  MM.  l'abbé  Desnoyers  et  L.  Jarry.  Un  avis  provoque 
l'échange  de  ce  Bulletin  avec  celui  des  Sociétés  correspondantes.  La 
Société  vote  cet  échange. 


—  427  —  - 

—  Par  arrêté  de  M.  le  IMinistre  de  1  instruction  publique  et  des 
beaux-arts,  en  date  du  \[  mars  1897,  M.  Ilerluison  a  été  nommé 
membre  correspondant  de  la  Commission  des  monuments  historiques. 

La  Société  est  heureuse  de  ces  distinctions  accordées  aux  membres 
de  la  Société. 

—  M.  Léon  Dumuys  donne  lecture  d'un  texte  par  lui  retrouvé, 
qui  lui  permet  d'identifier  une  pièce  en  albâtre  de  Lagny,  qui  est  de- 
puis de  longues  années  parmi  les  plus  curieuses  pièces  du  musée  his- 
torique. Ce  texte  est  renvoyé  à  la  Commission  des  publications  avec 
une  note  que  M.  Dumuys  y  ajoutera.  La  Société  exprime  le  vœu  que 
la  pièce  en  albâtre  dont  s'agit  soit  reproduite  sous  forme  de  gravure 
en  tête  de  la  note  ainsi  prévue. 

—  M.  Léon  Dumuys  rappelle  que  deux  trouvailles  intéressantes 
ont  été  récemment  faites  rue  des  Quatre-Degrés  et  rue  des  Carmes. 
Il  donne  à  ce  sujet  les  renseignements  suivants  : 

Le  27  février  1897,  des  terrassiers  occupés  a.  fouiller  le  sol  de  la 
cour  d'une  maison  do  la  rue  des  Carmes,  portant  le  n°  86,  présente- 
ment occupée  par  M.  Massicard,  notaire,  ont  découvert  presque  à 
fleur  de  terre  des  substructions  gallo-romaines  caractérisées  par  des 
briques  larges  et  épaisses  et  quantité  de  tuiles  à  rebords. 

Le  même  jour,  des  maçons  travaillant  dans  l'immeuble  n"  2  de  la 
rue  des  Quatre-Degrés  ont  rencontré  une  ancienne  fosse,  d'où  ils  ont 
extrait  quantité  de  briques  et  de  tuiles  de  même  nature  que  les  pré- 
cédentes. Cette  fosse  était  sise  à  quelques  mètres  de  la  rue  indiquée, 
au  fond  d'une  petite  cour,  en  face  la  porte  d'entrée.  Les  débris  gallo- 
romains  ont  été  trouves  sur  ce  point  à  une  profondeur  de  trois  à 
quatre  mètres  environ. 

Ces  renseignements,  sans  valeur  absolue,  nous  ont  paru  intéres- 
sants à  noter  pour  la  raison  qu'ils  peuvent  avoir  leur  utilité  au  cas  où 
de  nouvelles  découvertes  plus  importantes  viendraient  à  être  faites 
dans  ces  mêmes  parages. 


—  428  — 

Séance  du  vendredi  9  avril  1897 
Présidence  de  M.  ViGNAT,  président. 

M.  Lucien  Auvray,  archiviste  à  la  Bibliothèque  nationale,  membre 
correspondant  de  la  Société,  assiste  à  la  séance. 

—  M.  le  Président  signale  parmi  les  ouvrages  reçus  un  numéro  de 
la  Revue  critique  d'histoire  et  de  liltéraliire  (29  mars  1897).  Ce 
numéro  contient  un  article  sous  la  signature  J.  Kout  qui  analyse  le 
troisième  volume  de  Y  Ancienne  bibliothèque  hongroise,  de  Charles 
Szabo  et  Arpad  Ilellebrant.  Ce  volume  de  bibliographie  mentionne 
une  thèse  de  droit  imprimée  à  Orléans  en  1G67  et  en  donne  le  titre 
ainsi  conçu  :  «  Toppeltinus  Laurentius,  thèses  inaugurales  de  Nup- 
«  tiis,  quas,  deo  favente,  injllustri  ac  celeberrima  Academia  Aure- 
«  lianensi,  pro  summis  in  utroque  jure  honoribus  promerendis  pu- 
ce blice  ventellendas  proponit.  » 

—  M.  le  Président  a  eu  l'honneur  de  recevoir  de  Ms^  l'Évéque 
d'Orléans  une  lettre  lui  accusant  réception  du  procès-verbal  de  la 
séance  du  26  février  1897.  Cette  lettre  sera  déposée  aux  Archives. 

—  M?'  Desnoyers  dépose  sur  le  Bureau  une  note  relatant  les  dé- 
couvertes archéologiques  faites  au  cours  des  années  1893  et  189-i, 
tant  dans  la  Loire  qu'au  faubourg  Saint- Vincent.  Cette  note  lue  à  la 
séance  sera  insérée  au  Bulletin  (1). 

—  M.  Dumuys  communiiiue  à  la  réunion  les  moulages  en  plâtre  de 
sceaux  de  NN.  SS.  de  Bussy  et  IMilon  de  Chailly,  évoques  d'Orléans 
et  donne  à  ce  sujet  une  note  qui  sera  insérée  au  Bulletin  (2).  La  So- 
ciété décide  de  publier  avec  cette  note  les  dessins  de  ces  sceaux,  s'ils 
sont  inédits. 

—  M.  Bloch  fait  à  la  Société  trois  communications  :  d'abord  au 

(1)  Voir  plus  loin,  p.  449. 

(2)  Voir  plus  loin,  p.  452. 


—  429  - 

nom  de  M.  Schmitt,  archiviste  paléographe  envoyé  en  mission  aux 
Archives  du  Loiret,  une  note  sur  la  réfection  du  Terrier  de  Sainte- 
Croix  en  l'année  1889. 

Puis,  en  son  nom  personnel,  il  propose  à  la  Société  de  publier,  au 
fur  et  à  mesure  de  sa  confection,  un  bulletin  sommaire  du  classement 
des  fonds  non  encore  inventoriés  aux  Archives  départementales. 

Enfin,  il  donne  lecture  d'un  travail  sur  une  enquête  officielle  faite 
au  sujet  de  la  Taille  dans  la  généralité  d'Orléans  en  1789. 

Ces  trois  communications  sont  renvoyées  à  la  Commission  des  pu- 
blications. 


Séance  du  vendredi  23  avril  1897 
Pré&idence  de  M.  Vignat,  président 

—  M.  le  Président  signale,  parmi  les  ouvrages  reçus,  un  numéro 
Ae  h  Revue  critique  (12  avril  1897)  qui  contient  sous  la  signature 
de  P.  de  Nolhac  une  analyse  de  la  brochure  de  M.  Léon  Dorez  sur  le 
Sac  de  Home  en  1527,  dont  l'auteur  a  bien  voulu  faire  hommage  à  la 
Société  le  15  mars  dernier. 

M.  Louis  Jarry,  au  sujet  de  cette  même  brochure,  dépose  sur  le 
Bureau  une  note  qui  sera  insérée  au  Bulletin  (1). 

La  Société  des  sciences  historiques  et  naturelles  de  l'Yonne  célé- 
brera le  cinquantième  anniversaire  de  sa  fondation,  tant  à  Auxerre 
qu'aux  environs,  les  5,  6,  7  et  8  juillet  prochain.  Une  lettre  de  son 
Président  invite  la  Société  à  se  faire  représenter. 

A  ce  propos,  M.  le  comte  Baguenault  de  Puchesse  rappelle  que  la 
Société  archéologique  célébrera,  elle  aussi,  son  cinquantenaire  en 
janvier  1898.  N'y  aurait-il  pas  lieu  de  publier,  à  cette  occasion,  un 
volume  spécial  ?  Sur  la  proposition  de  M.  le  Président,  ce  projet  est 
renvoyé  au  Bureau. 

-  M.  le  Président  fait  remarquer  qu'aux  dernières  réunions  des 
Sociétés  savantes  à  la  Sorbonne,  la  Société  archéologique  a  eu  l'iion- 

(1)  Voir  plus  loin,  p.  456. 


—  430  — 

neur  de  se  voir  représentée  par  MM.  Baguenault  de  Puchesse  et 
Herluison,  le  premier,  vice-président  dans  la  section  de  philologie  et 
le  second  à  la  section  des  beaux-arts.  M.  P.  Domet  fait  observer  qu'à 
ces  mêmes  réunions,  M.  Vignat,  président,  a  été  admis  à  lire  un  mé- 
moire fort  intéressant  à  la  section  des  beaux-arts  sur  les  Portes  du 
transept  de  la  cathédrale  d'Orléans. 

—  M.  le  comte  Baguenault  de  Puchesse  lit  à  la  Société  les  ren- 
seignements suivants  sur  une  tragédie  de  Montchrétien  intitulée  : 
Y  Écossaise  : 

«  M.  L.  Auvray,  notre  érudit  collègue,  a  publié  dans  la  Revue 
d'histoire  littéraire  de  la  France  (n^  du  15  janvier  1897)  un  très  cu- 
rieux article  sur  la  représentation  à  Orléans,  en  avril  ou  mai  1G03, 
d'une  pièce  de  Montchr^ien  ;  VÉcossaise,  tragédie  ayant  pour  sujet 
la  mort  récente  encore  de  Marie  Stuart.  Les  renseignements  nou- 
veaux qu'il  donne  sont  tirés  d'une  lettre  inédite,  datée  d'Orléans,  le 
21  juin  1603,  écrite  parle  lieutenant-général,  M.  de  Beauharnais,  au 
chancelier  Pomponne  de  Belliévre.  On  avait  cru  jusqu'ici  que  cette 
pièce  n'avait  jamais  été  jouée.  » 

—  M.  Cuissard,  au  nom  de  la  Commission  des  publications,  fait 
son  rapport  au  sujet  des  trois  communications  faites  par  M.  Bloch  à  la 
séance  du  9  avril  dernier.  Ses  conclusions  sont  les  suivantes  : 

1»  A  raison  du  vif  intérêt  qu'elle  présente  et  des  importants  docu- 
ments qu'elle  contient,  la  Commission  propose  linsertion  aux  Mémcires 
de  l'étude  de  M.  Bloch  sur  la  taxe  du  pain  dans  la  généralité  d'Or- 
léans en  1789. 

2o  Au  sujet  de  la  réfection  du  terrier  de  Sainte- Croix  en  1489, 
pièce  communiquée  par  M.  Schmitt,  la  Commission  propose  l'insertion 
au  Bulletin  ;  cette  pièce  n'est  point,  en  effet,  la  pièce  originale,  mais 
seulement  un  vidimits  (1). 

3°  La  Commission  propose  également  l'insertion  au  Bulletin  de 
l'inventaire  sommaire  et  par  fiches  du  classement  des  Archives  dé- 
partementales, dont  M.  Bloch  a  donné  déjà  un  spécimen  (1). 

(1)  Voir  le  Bulletin  du  3"  trimestre. 


—  431  — 

Ces  conclusions  sont  adoptées  par  la  Société.  Toutefois,  il  est  en- 
tendu que  le  travail  de  M.  Bloch,  sur  les  Archives,  devant  paraître 
par  séries,  sera  soumis  chaque  fois  à  la  Commission  des  publications, 
comme  doit  l'être,  d'après  le  règlement,  toute  communication  nou- 
velle. 

—  Mg""  Desnoyers  annonce  qu'il  vient  de  recevoir  de  M.  Doublet, 
pour  le  musée  historique,  le  cachet  original  des  Minimes  d'Orléans. 
Sa  provenance  est  facile  à  établir.  Lors  de  la  Révolution,  ces  reli- 
gieux, chassés  de  leur  couvent,  se  réfugièrent  chez  un  membre  de  la 
famille  de  M.  Doublet,  qui,  dernier  survivant,  a  été  heureux  de  sauver 
de  l'oubli  ce  souvenir  historique  en  en  faisant  don  au  musée  histo- 
rique d'Orléans. 


Séance  du  vendredi  14  mai  1897 

Présidence  de  M.  Vignat,  président. 

—  M.  le  Président  signale,  parmi  les  ouvrages  reçus,  le  Bulletin 
de  la  Société  Dunoise  (avril  1897),  contenant  une  notice  nécrolo- 
gique sur  M.  Tranchau  et  le  dernier  numéro  de  la  Revue  critique 
identifiant,  comme  cela  est  généralement  admis  aujourd'hui,  Genabum 
avec  Orléans, 

Il  est  fait  hommage  h  la  Société  : 

Par  M.  Ilerluison,  de  deux  brochures  :  Explication  des  ouvrages 
de  la  XIU^  exposition  des  Beaux-Arts  et  arts  industriels  de  la 
Société  des  Amis  des  Arts  d'Orléans,  1897  ;  et  Allocution  prononcée 
par  il/sr  Touchet  dans  l'église  de  la  Madeleine,  en  souvenir  des 
soldats  français  morts  au  service  du  pays  et  des  victimes  de  la  rue 
Jean- Goujon. 

Des  remerciements  sont  adressés  au  donateur, 


—  432  — 

—  M.  le  Président  fait  remarquer,  qu'aux  noms  des  membres  de 
la  Société  ayant  fait  des  communications  lors  des  dernières  réunions 
de  la  Sorbonne,  il  convient  d'ajouter  celui  de  M.  ï51och  qui,  à  la  sec- 
tion des  sciences  économiques  et  sociales,  a  lu  un  travail  très  com- 
plet et  très  documenté  sur  le  commerce  des  grains  dans  la  généralité 
d'Orléans  sous  le  régime  de  la  liberté,  17G8. 

A  l'issue  de  ces  réunions,  deux  de  nos  collègues  ont  été  l'objet 
d'une  distinction  justement  méritée.  M.  Cuissard  a  été  nommé  officier 
de  l'instruction  publique  et  M.  Auvray  officier  d'académie.  M,  le  Pré- 
sident est  d'autant  plus  heureux  d'adresser  ses  félicitations  à 
MM.  Cuissard  et  Auvray,  que  c'est  comme  membres  de  notre  Société 
qu'ils  ont  été  nommés. 

—  M.  Porche,  ingénieur  des  ponts  et  chaussées  à  Gien,  écrit  à 
M.  Heude,  ingénieur  en  chef  à  Orléans,  une  longue  lettre  relative  à 
la  découverte  récemment  faite  à  Beaulieu  de  fours  à  réduction  parais- 
sant remonter  à  l'époque  gallo-romaine.  Cette  lettre  a  été  gracieu- 
sement communiquée  à  la  Société  par  M.  Heude. 

M.  Dumuys  est  aujourd'hui  même  à  BeauUeu  pour  représenter 
la  Société  aux  premières  constatations  faites  sur  place.  Sur  la  propo- 
sition de  M.  le  Président,  la  Société  vote  un  crédit  de  50  francs  pour 
la  continuation  des  fouilles,  avec  faculté  pour  le  Bureau  d'augmenter 
s'il  y  a  lieu. 

—  Ms"*  Desnoyers  fait  ensuite  cette  proposition  ; 

Il  y  a  lieu  d'observer  que  la  Société  a  pour  but  de  conserver  les 
souvenirs  importants  de  l'histoire  orléanaisc  et  demande  : 

Que  le  Bulletin  mentionne  l'inauguration  des  verrières  de  Jeanne 
d'Arc  qui  a  lieu  le  vendredi  7  mai  1897,  dans  la  cathédrale,  le  soir  à 
deux  heures,  en  présence  du  Nonce  du  pape,  Ms""  Clari,  de  plusieurs 
évoques  et  d'une  nombreuse  assistance; 

Qu'il  contienne  le  nom  des  membres  de  la  Commission  ayant  veillé 
à  l'exécution  de  ces  verrières  qui  sont  le  produit  de  la  souscription 
française  ouverte  par  Msf  Dupanloup  et  l'œuvre  de  MM.  Galland  et 
GibeHn. 


—  433  — 

Il  offre  à  la  Société,  au  nom  de  Ms""  Touchet,  la  médaille  commé- 
morative  de  l'inauguralion  frappée  par  les  soins  de  la  Commission, 
gravée  par  M.  Tasser,  de  Paris  ;  il  en  demande  la  reproduction  dans 
le  Bulletin,  face  et  revers  (1). 

La  Société  adopte  la  proposition  de  Mb'^  Desnoyers,  et  charge 
M.  le  Président  de  transmettre  à  Mb-r  l'Évêque  ses  plus  respectueux 
remerciements. 

—  M.  l'abbé  Cochard  communique  à  la  Société  une  note  sur  les 
coutumes  du  péage  de  Monsay  prés  Lailly  (Loiret)  1201.  Cette  note 
est  renvoyée  à  la  Commission  des  publications  (2). 

—  M.  Herluison  donne  lecture  d'une  lettre,  à  lui  adressée,  par 
M.  de  la  Valliére,  correspondant  de  la  Société  à  Blois. 

Cette  lettre  mentionne  la  découverte  faite  par  M.  de  la  Valliére, 
au  lieu  dit  ;  La  Daubronnière,  commune  de  Chissay,  au  sud  de  la 
route  de  Montrichard  à  Amboise. 

«  J'ai  trouvé,  dit  notre  correspondant  : 

1°  Un  très  beau  polissoir  ayant  4«»x2'"  X  l™  (hors  de  terre)  et 
12  rainures  ou  coches  réparties  en  trois  ateliers  bien  séparés; 

2°  Un  autre  polissoir,  beaucoup  plus  petit,  de  1""  x  O""  60 
X0n>50  ayant  trois  coches  et  placé  sur  l'autre.  Quoique  non  por- 
tatif, ce  dernier  m'a  paru  mobile. 

Ces  deux  mégalithes  sont  en  grés  blanc,  le  plus  fin  veiné  de  rose 
dans  les  coches.  » 

Séance  du  vendredi  28  mai  1897 

Présidence  de  U.  Vignat,  Président. 

—  M.  le  Président  signale,  parmi  les  ouvrages  reçus,  le  numéro 
du  Polybiblion  du  mois  de  mai  dernier  qui  contient  plusieurs  comptes 
rendus  dus  à  la  plume  de  notre  collègue,  M.  iMaxinie  de  la  Hocheterie, 
et  dans  la  Revue  des  antiquaires  de  l'Ouest  un  mémoire  sur  le  vase  en 
■verre  de  Saint- Savin,  sous  la  signature  de  Ms""  Barbier  de  Montant. 

(1)  Voir  le  Bulletin  du  3o  trimestre. 

(2)  Voir  plus  loin,  p.  458. 


—  434  — 

Il  est  fait  hommage  à  la  Société  : 

Par  M.  Francis  Pérot,  membre  associé  correspondant,  d'une  étude 
sur  Y  Abbé  Cliatel  et  d'un  travail  sur  d'Alphonse,  né  à  Bonny-sur- 
Loire  (Loiret)  ; 

Par  M.  Gaston  Gauthier,  instituteur,  d'une  brochure  importante  ; 
c'est  un  travail  développé  sur  Rogny  et  Saint-Eusoge  avec  plans  et 
dessins  ; 

Par  M.  Emile  Jacob,  d'un  supplément  au  journal  VIndépendant  de 
Montargis,  consacré  tout  entier  à  la  légende  du  siège  de  Mon- 
targis. 

Des  remerciements  sont  adressés  aux  donateurs. 

—  La  Société  d'émulation  d'Abbeville  célébrera  cette  année  le 
centenaire  de  sa  fondation.  Une  lettre  du  15  mai  1897  invite  à  cette 
occasion  le  Président  de  la  Société  et  ses  membres  qu'elle  voudra  bien 
désigner  à  une  séance  solennelle  qui  aura  lieu  le  11  juillet. 
M.  Herluison  est  délégué  pour  y  représenter  la  Société. 

—  M.  Basseville,  au  nom  de  la  Commission  des  publications,  fait 
son  rapport  sur  la  pancarte  du  péage  de  Monsay  communiquée  à  la 
dernière  séance  par  M.  l'abbé  Cochard.  La  Commission  conclut  à  l'im- 
pression au  Bulletin  de  ce  document  avec  une  notice  où  notre  col- 
lègue expliquera  certains  mots  qui  figurent  dans  la  pancarte  et  sont  an- 
jourd'hui  perdus  par  l'usage. 

La  Société  adopte  ces  conclusions  (1). 

—  M.  Léon  Dumuys,  absent,  donne  par  lettre  le  compte  rendu  de 
sa  mission  à  Beaulieu,  comme  délégué  de  la  Société  aux  fouilles 
du  Puits  d'IIavenat.  Un  résumé  de  ce  compte  rendu  sera  inséré  au 
Bulletin  (^2). 

—  M.  Bloch  lit  ensuite  à  la  réunion  une  courte  notice  sur  une  note 
découverte  par  lui  sur  un  registre  d'état  civil  paroissiafde  Saint-Jean- 

(1)  Voir  plus  loin,  p.  458. 

(2)  Voir  le  Bulletin  du  3'  trimestre. 


—  435  — 

de-Braye  au  sujet  de  la  démolition  du  temple  des  calvinistes  de  Bionne 
en  1G85.  Note  et  notice  seront  insérées  au  Bulletin  (1). 

—  Usr  Desnoyers  lit  ensuite  une  note  sur  une  médaille  d'argent 
nouvellement  entrée  au  Musée.  Elle  porte  à  l'avers  :  Rex  Juba  et  au 
revers  celui  de  :  Cleopatra.  Cette  médaille  est  curieuse,  ne  serait-ce 
que  par  la  mention  de  ce  nom  de  la  fille  de  Cléopâtre. 

Cette  notice  est  renvoyée  à  la  Commission  des  publications. 


Séance  du  vendredi  11  juin  1897 

Présidence  de  M.  Vignat,  président. 

M.  le  Président  signale,  parmi  les  ouvrages  reçus  :  Le  Journal  de 
la  Société  d'archéologie  lorraine  (année  1896)  et  le  tome  xlvi  des 
Mémoires  de  la  même  Société.  Ces  volumes  contiennent,  le  premier, 
trois  notes  sur  la  nationalité,  les  armoiries  et  la  devise  de  Jeanne  d'Arc  ; 
le  second,  un  mémoire  écrit  sur  la  découverte  faite  à  Bouxiéres- 
aux-Dames  (Meurthe-et-Moselle),  de  deux  fours  à  réduction  de 
rainerai  de  fer  ;  il  serait  intéressant  de  rapprocher  cette  étude  de  celle 
que  poursuit,  au  nom  de  la  Société,  M.  Dumuys  sur  la  découverte 
toute  semblable  récemment  faite  à  Beaulieu-sur-Loire.  —  Le  Bulletin 
de  la  Société  archéologique  de  Tour  ai  ne  {l"^  trimestre  1897)  consacré 
tout  entier  au  compte  rendu  de  la  célébration  du  troisième  centenaire 
de  Descartes. 

—  Une  Société  en  formation  sous  le  titre  de  :  Revue  des  Ins- 
criptions et  Belles-Lettres  envoie  à  la  Société  une  circulaire  l'invitant  à 
coopérer  à  la  fondation  d'un  organe  périodique  destiné  à  servir  de  lien 
entre  toutes  les  Sociétés  savantes  et  artistiques.  L'examen  en  est 
renvoyé  au  Bureau. 

—  La  Société  de  V Histoire  de  France  envoie  à  la  Société  archéolo- 
gique une  liste  d'ouvrages  publiés  par  elle  en  l'invitant  à  choisir  ceux 
qu'elle  voudrait  posséder,  s'oflïant  gracieusement  à  les  envoyer  à  titre 

(1)  Voir  le  Bulletin  du  3°  trimestre. 

TOME  XI.  —  BULLETIN  N«»  460.  29 


—  436  — 

de  don.  La  Société  accepte  en  principe,  remercie  la  Société  d'Histoire 
de  France  et,  pour  le  choix  à  faire,  renvoie  la  proposition  au  Bureau. 

—  M.  le  Président  annonce  à  ce  propos  que  M.  le  comte  Bague- 
nault  de  Puchesse  a  été  nommé  par  la  Société  de  l'Histoire  de 
France  président  de  son  bureau  pour  l'année  1807.  Il  est  heureux 
de  le  féliciter  de  cet  honneur  qui  lui  est  légitimement  dû.  M.  le 
comte  Baguenault  de  Puchesse  répond  qu'il  tient  à  reporter  une 
grande  part  de  cet  honneur  à  la  Société  archéologique. 

—  Ms''  Desnoyers  Ut  une  note  sur  l'entrée  au  Musée  d'une  col- 
lection de  trente-deux  vases  en  terre  de  la  fabrication  de  poteries  an- 
ciennes de  Jouy-le-Pothier.  Ces  vases  ont  été  trouvés  à  Villemoret.  — 
La  note  constate  en  outre  l'acquisition  par  le  IMusée  d'un  grand 
bronze  de  Lucius  Verm  trouvé  dans  la  Loire. 

Cette  note  sera  insérée  au  Bulletin  (1). 

—  M.  Ludovic  Guignard,  vice-président  de  la  Société  d'Histoire 
naturelle  de  Loir-et-Cher  et  membre  associé  correspondant,  assiste  à 
la  séance.  11  fait  à  la  réunion  une  communication  verbale  et  donne  en 
quelques  mots  des  appréciations  nouvelles  sur  les  origines  des  trois 
races  royales,  ayant  successivement  gouverné  la  France.  Notre  col- 
lègue les  rattacherait  au  noyau  des  Guines  ou  blancs  du  passé,  ayant 
occupé  le  comté  de  Blois,  le  Puiset,  Coucy,  Guines,  dans  le  Nord.  Il 
les  rattacherait  à  des  chefs  francs,  c'est-à-dire,  «  libres  »,  partis  de  la 
Belgica  Cellica  (région  des  Winites),  et  ayant  entraîné  leurs  mem- 
bres, tant  en  Gaule  qu'en  Lombardie.  M.  Guignard  promet  de  donner, 
dans  un  avenir  rapproche,  des  notes  plus  complètes  sur  cette  ques- 
tion, dans  une  étude  à  laquelle  il  annexe  dés  ce  moment  les  preuves 
complémentaires. 

—  M.  le  Président  rappelle  à  la  Société  la  célébration  déjà  pro- 
jetée de  son  cinquantenaire  dont  la  date  précise  tombe  le  23  jan- 
vier 1898.  Il  propose  d'adopter  définitivement  cette  date  tout  à  la 
fois  pour  la  célébration  du  cinquantenaire  et  pour  la  réunion  habi- 
tuelle des  trois  Sociétés  savantes. 

L'Assemblée  adopte  cette  proposition. 

(1)  Voir  plus  loin,  p.  405. 


—  437  — 

Séance  du  vendredi  25  juin  1897 
Présidence  de  M.  Vignat,  président. 

—  M.  le  Président  rend  compte  des  ouvrages  reçus  au  cours  de  la 
dernière  quinzaine.  A  signaler  au  Bulletin  du  Comité  des  Sociétés  des 
Deaux-Arts  des  départements,  p.  5,  une  question  sur  la  distinction  à 
établir  entre  les  mots  «  archéologie  »  et  «  Histoire  de  l'art  ».  Cette 
question  est  signée  J.  D...  à  Orléans. 

Il  est  fait  hommage  à  la  Société  : 

Par  M.  Herluison,  d'une  brochure  intitulée  :  Pasteur,  ses  décou- 
vertes scieiiiifîgues  et  ses  contradicteurs,  par  G.  Lalbalettrier  ; 

Par  M.  Ernest  Jovy,  associé  correspondant,  de  Jeanne  d'Arc,  confé- 
rence ûiite  au  théâtre  de  Vitry-le-François,  le  27  mars  1897. 

Des  remerciements  sont  votés  et  seront  adressés  aux  dona- 
teurs. 

—  La  bibliothèque  de  l'Université  Badoise  d'Heidelberg  propose  à 
la  Société  l'échange  de  ses  publications  avec  celle  de  la  Neun  llcidel- 
berger  Jahrbùcher.  —  Renvoi  au  Bureau. 

—  Ms"-  Desnoyers  demande  à  la  Société  s'il  existe  des  exemples 
d'inscription  où  la  lettre  grecque  P  se  trouve  gravée  à  l'inverse  tj  ? 
ainsi  qu'il  pense  le  voir  dans  une  inscription  qui  vient  de  lui  parvenir. 
M.  Bailly,  notre  collègue,  sera  consulté  à  ce  sujet. 

—  Cinquantenaire  de  la  Société.  —  M.  le  Président  estime 
qu'il  y  a  lieu  de  se  préoccuper  dès  maintenant  du  cérémonial  de  celte 
solennité  et  de  provoquer  les  projets  de  chacun.  L'accord  s'est  fait 
déjà  sur  une  journée  unique.  Elle  s'ouvrira  naturellement  par  un  dis- 
cours du  Président  en  exercice.  Puis,  un  rapport  rétrospectif  sera  fait 
sur  les  travaux  de  la  Société.  Mer  Desnoyers,  par  sa  haute  autorité 
et  sa  qualité  démembre  fondateur,  est  tout  désigné  pour  y  prendre  la 
parole. 

Une  courte  lecture  terminera  ensuite  la  séance  ;  discours,  rapport 


—  438  — 

et  lectures  imprimés  ensuite  en  tête  du  volume  de  l'année,  suffiraient 
;\  en  faire  le  volume  du  cinquantenaire. 

—  M.  Herluison  propose  la  frappe  d'un  jeton  spécial  dont  les  frais 
seront  minimes,  puisqu'il  suflira  de  frapper  un  revers  de  circonstance 
avec  la  face  du  jeton  habituel.  Des  exemplaires  en  argent  seraient 
destinés  aux  membres  de  la  Société  et  aux  autorités  invitées.  Des 
exemplaires  en  bronze  seraient  frappés  pour  les  autres  assistants. 

Enfin,  un  banquet  par  souscription  clôturerait  la  journée. 


—  439  — 


ANNE    DE    GAUMONT 

Une  grande  chrétienne  au  XVIIc  siècle.  —  La  jeunesse  de 
Louis  XIV,  par  le  R.  P.  Chérot,  de  la  Compagnie  de  Jésus 


La  biographie  orléanaise  s'augmente  peu  à  peu  à  l'aide  d'élé- 
ments locaux  ou  étrangers  à  notre  département. 

C'est  ainsi  que  le  R.  P.  Chérot,  rédacteur  aux  Études  reli- 
gieuses, vient  d'y  apporter  sa  contribution  dans  deux  intéres- 
santes publications,  l'une  intitulée  :  Une  grande  chrétienne 
au  XV  11"^  siècle,  Anne  de  Caumont,  comtesse  de  Saint- Paul, 
i574-i642,  et  l'autre  :  La  jeunesse  de  Louis  XIV. 

La  première,  dont  nous  a  parlé  à  la  dernière  séance  notre 
vice-président,  M.  le  C'«  Baguenault  de  Puchesse,  est  un  tirage  à 
part  des  Études  religieuses,  augmenté  de  documents  puisés 
dans  les  Archives  du  Loiret  et  communiqués  par  notre  nouveau 
collègue,  M.  Bloch  et  par  M.  Leroy,  secrétaire  de  la  Société 
des  Amis  des  arts.  La  seconde  a  été  constituée  à  l'aide  des 
mémoires  manuscrits  du  P.  Paulin  ou  Poullin  qui  se  trouvent 
au  Ministère  des  Affaires  étrangères. 

Le  P.  Paulin,  jésuite,  confesseur  du  roi  Louis  XIV,  n'est  pas 
un  étranger  pour  nous.  Sa  famille,  originaire  de  Chartres,  ha- 
bitait notre  province,  et[run]de  ses  membres,  Poullin  de  Lumina, 
publia  notamment  une  histoire  de  Lyon,  en  1767. 

Le  R.  P.  Chérot  nous  a  rendu  service  en  faisant  si  bien 
revivre  des  figures  orléanaises  dans  ses  curieuses  études.  Nous 
ne  saurions  trop  l'en  remercier 

H.  Herluison. 


440  — 


UNE  VISITE 

DU  R.  P.  CAMILLE  DE  LA  CROIX 

A  ORLÉANS 


Le  R.  P.  Camille  de  la  Croix,  membre  ré:iidant  de  la  Société 
des  antiquaires  de  l'Ouest  et  membre  honoraire  de  la  Société 
historique  et  archéologique  de  l'Orléanais,  vient  de  faire  un  court 
séjour  dans  notre  ville. 

Le  célèbre  archéologue  poitevin  est  arrivé  à  Orléans  le 
samedi  20  février,  par  le  train  de  Paris  qui  entre  en  gare  à 
1  h.  14  du  soir;  il  était  accompagné  par  M.  Chérion,  son  ami  et 
collaborateur,  dessinateur  habile  et  archéologue  distingué. 

Le  lundi  suivant,  les  deux  voyageurs  ont  repris  le  train 
rapide  partant  d'Orléans  à  PI  h.  49  à  destination  de  Poitiers. 

Ces  Messieurs  arrivaient  de  Berthouville,  localité  du  dépar- 
tement de  l'Eure  où  le  Père  de  la  Croix  vient  d'exécuter  des 
fouilles  pour  le  compte  du  Ministère  de  l'Instruction  publique. 

L'explorateur  des  ruines  gallo-romaines  de  Sanxay  avait 
reçu  la  mission  officielle  de  reconnaître  la  nature,  l'étendue  de 
substructions  considérables  qui  se  trouvent  au  lieu  indiqué,  de 
déterminer  l'âge  de  ces  substructions,  d'en  lever  le  plan  et  de 
préciser  la  destination  primitive  des  somptueux  monuments  de- 
puis longtemps  détruits,  dont  elles  perpétuaient  seules  le  sou- 
venir. 

Ces  fouilles  ont  nécessité  quatre  mois  et  demi  de  travail  opi- 
niâtre et  occupé  de  nombreuses  équipes  d'ouvriers. 


—  441  — 

En  faisant  entreprendre  ces  recherches  difficiles  et  coû- 
teuses, le  Ministère  de  l'Instruction  publique  avait  pour  but  de 
renseigner  le  monde  savant  sur  la  provenance  exacte  du  fameux 
trésor  dit  de  Bernay  ou  de  Villeret,  qui,  depuis  1830,  enrichit 
les  collections  du  cabinet  des  médailles  et  antiques  de  la  Biblio- 
thèque nationale  de  Paris. 

Ce  trésor,  déposé  dans  la  neuvième  vitrine  de  la  grande  ga- 
lerie de  ce  dépôt  public,  se  compose  de  soixante-sept  statuettes 
et  vases  d'argent  datant  de  diverses  époques,  et  en  partie  du 
118  siècle  avant  l'ère  chrétienne.  On  y  remarque  notamment 
plusieurs  statues  de  Mercure,  deux  buires  à  bas-reliefs  au  re- 
poussé, représentant  des  scènes  de  la  guerre  de  Troie,  des 
coupes,  des  bas-reliefs  anciens,  etc. 

Le  R.  P.  de  la  Croix  a  pu  reconnaître  à  Berlhouville  la  pré- 
sence d'un  temple,  d'un  théâtre  et  d'autres  constructions  an- 
nexes constituant  vraisemblablement  un  lieu  d'assemblée  de 
l'époque  gallo-romaine  semblable  à  celui  qu'il  avait  exploré  à 
Sanxay. 

Il  pense  que  le  trésor  ci-dessus  mentionné  devait  provenir  du 
temple  dont  il  a  retrouvé  les  restes  importants. 

Le  savant  explorateur  se  propose  d'ailleurs  de  faire  con- 
naître ses  conclusions  aux  délégués  des  Sociétés  savantes  qui 
se  réuniront  après  Pâques  en  congrès  annuel  dans  les  amphi- 
théâtres de  la  Sorbonne. 


En  s'arrêtant  à  Orléans,  le  R.  P.  de  la  Croix  avait  pour  but 
immédiat  d'étudier  les  divers  monuments  des  dix  premiers 
siècles  que  renferme  encore  notre  cité  ;  il  voulait  aussi  visiter 
nos  collections  municipales,  examiner  quelques-unes  des  pièces 
uniques  qu'elles  renferment  (tel,  par  exemple  :  le  trésor  de 
Neuvy-en-Sullias)  et  dessiner  divers  objets  classés  dans  les 
vitrines  du  musée  archéologique  fort  utiles  pour  documenter 
ses  travaux. 

Le  temps  dont  pouvaient  disposer  les  voyageurs  était  trop  court 
pour  leur  permettre  d'entreprendre  une    véritable   étude  de 


—  442  — 

chaque  monument  en  particulier,  aussi  durent-ils  se  contenter 
de  les  visiter  rapidement. 

En  deux  jours,  ils  eurent  le  plaisir  d'admirer  la  crypte  de 
Saint-Avit,  celle  de  Saint- Aignan  et  de  descendre  dans  le  ca- 
veau sépulcral  de  Saint-Euverte. 

Au  cours  de  leur  promenade  à  travers  les  divers  quartiers 
d'Orléans,  les  deux  archéologues  visitèrent  encore  la  cathé- 
drale, l'église  de  Saint-Pierre-le-Puellier,  reconnurent  l'emplace- 
ment du  Châtelet  dont  il  ne  reste  plus  qu'une  tour,  sise  au  coin 
de  la  rue  au  Lin,  celui  du  vieux  pont  et  du  fort  des  Tourelles  ; 
ils  purent  enfin  apprécier  à  leur  juste  valeur  les  maisons  remar- 
quables que  nous  ont  laissées  les  artistes  de  la  Renaissance. 
L'après-midi  du  dimanche  24  février  fut  en  partie  consacrée  à 
la  visite  de  la  crypte  de  Saint-Mesmin,  de  l'église  de  La  Cha- 
pelle, du  Petit-Séminaire  où  le  P.  de  la  Croix  put  étudier  à  son 
aise  les  plans  originaux  dressés  par  notre  regretté  collègue, 
M.  Collin,  l'heureux  inventeur  et  l'habile  restaurateur  de  la 
grotte  dans  laquelle  les  voyageurs  avaient  pénétré  quelques 
instants  auparavant. 

Ces  plans  dressés  avec  un  soin  et  une  précision  exception- 
nels firent  l'admiralion  des  deux  connaisseurs.  Après  les  avoir 
examinés  attentivement,  ils  rendirent  un  légitime  hommage  au 
talent  et  à  la  science  du  savant  ingénieur  qui  les  avait  dressés. 

En  rentrant  en  ville,  nos  voyageurs  purent  explorer  les  alen- 
tours de  l'église  Saint-Laurent,  pénétrer  sur  l'ancienne  terrasse 
du  prieuré  qui  appartient  aujourd'hui  aux  Sœurs  de  Saint-Paul  et 
là,  documents  en  mains,  déterminer  l'emplacement  des  anciennes 
substructions  fortuitement  découvertes,  et  en  partie  détruites 
vers  1769  par  messire  Foucher,  prieur-baron  de  Saint-Laurent- 
les-Orgerils. 

Le  R.  P.  de  la  Croix  prit  un  intérêt  extrême  à  cette  dernière 
étude  et  manifesta  à  diverses  reprises  ses  regrets  de  ne  pouvoir 
songer  à  creuser  le  sol  qu'il  foulait,  en  vue  de  retrouver  la 
crypte  primitive  dans  laquelle  reposa  pendant  un  demi-siècle  le 
corps  de  saint  Aignan,  évêque  d'Orléans. 

L'intrépide  explorateur  de  l'hypogée-martyrium  des  dunes  de 


—  443  - 

Poitiers  nous  exprima  son  étonnement  de  voir  qu'un  monument 
si  facile  à  retrouver  n'eût  pas  encore  été  reconnu  et  remis  en 
honneur  par  les  archéologues  Orléanais,  mais  dut  convenir  que 
des  fouilles  sagement  conduites  nécessiteraient  de  fortes  dé- 
penses et  une  somme  de  travail  considérable  ;  faute  de  mieux, 
il  émit  donc  le  vœu  qu'un  jour  ou  l'autre  les  autorités  ecclé- 
siastiques ou  civiles  fissent  le  nécessaire  pour  mener  à  bien 
cette  délicate  entreprise. 

Enfin,  la  matinée  du  lundi  22  février  fut  employée  par  les 
archéologues  à  dessiner  des  tombes  mérovingiennes  découvertes 
au  mois  d'août  1883  dans  la  rue  de  l'Oriflamme,  qui  leur  paru- 
rent digne  d'un  intérêt  tout  spécial. 

Tous  deux  exprimèrent  le  regret  d^  voir  ces  monuments  cu- 
rieux, entassés,  faute  de  place,  sous  un  hangar  inaccessible  au 
public  et  demandèrent  que  les  divers  spécimens  de  sarcophages 
déposés  dans  nos  deux  musées  municipaux  fussent  au  plus  tôt 
réunis  méthodiquement,  classés  et  étiquetés  dans  un  local  ap- 
proprié, par  exemple  dans  la  salle  basse  de  l'ancien  hôtel  des 
Créneaux,  fort  bien  disposée  pour  les  recevoir  tous. 

Ce  même  jour,  nos  deux  savants  visiteurs  quittèrent  Orléans, 
en  manifestant  hautement  leur  désir  de  revenir  dans  cette  ville 
si  riche  en  souvenirs  trop  peu  connus,  insuffisamment  étudiés 
et  dotée  de  musées  dignes  d'attirer  l'attention  des  vrais  amis  de 
l'art  et  du  passé  (1). 

LÉON  DUMUYS. 


(1)  Voir  le  récit  de  cette  visite  dans  le  numéro  du  mercredi  2i  février 
1897  du  Patriote  Orléanais. 


444  — 


MEDAILLES  TROUVEES  A  BOISSEAUX 

Canton  d'Outarville 
EN    FÉVRIER     1896 


Elles  ont  été  trouvées  par  un  cultivateur  labourant  son  champ, 
dans  un  pot  en  terre  grise,  qui  fut  brisé  par  l'instrument  de 
travail  :  il  contenait  un  millier  de  petits  bronzes,  tous  apparte- 
nant aux  règnes  de  Gallien,  Victorin,  Claude  le  Gothique, 
Tetricus  père  et  fils. 

Le  paysan  voulut  bien  me  vendre  la  moitié  de  sa  trouvaille, 
mais  s'obstina  à  garder  l'autre. 

Voici  le  détail  du  nombre  des  pièces  que  j'ai  placées  au 
Musée  Orléanais  ;  je  n'y  ai  rencontré  que  des  revers  sans 
intérêt  et  les  pièces  gardées  par  le  paysan  ne  doivent  pas  en 
avoir  davantage. 

Gallien 39 

Victorin 119 

Claude  le  Gothique 29 

Tétiicus,  père  et  fils 309 

Pièces  frustes 8 

Total 434 


445  — 


LETTRE  DE  DANIEL  JOUSSE 


Parmi  les  très  nombreux  manuscrits  qu'a  laissés  Jousse  et  qui 
sont  à  notre  Bibliothèque  publique,  j'ai  trouvé  la  lettre  suivante 
adressée  par  lui  à  ses  amis  de  Paris.  Jousse  avait  alors  trente  ans  : 
elle  pourrait  cependant  passer  pour  une  œuvre  de  jeunesse,  si 
l'on  ignorait  le  mobile  qui  la  lui  a  inspirée. 

Il  venait  de  terminer  ses  études  à  Paris.  Il  s'était  livré  avec 
ardeur  à  la  connaissance  des  sciences  exactes,  sous  la  direction 
de  l'astronome  Louville  et  voyait  déjà  s'ouvrir  devant  lui  les 
portes  de  l'Académie  des  sciences  prête  à  le  recevoir.  D'un 
autre  côté,  sachant  que  sa  famille  lui  destinait  un  office  de 
magistrature,  il  étudiait  aussi  le  droit,  dans  la  compagnie  de 
certains  amis  qui,  comme  aujourd'hui  encore,  formaient  des 
réunions  intimes  où  l'on  s'amusait  gaîment,  et  où,  suivant  les 
propres  expressions  de  Jousse  lui-même,  «  on  corrigeait  quel- 
quefois les  amertumes  de  la  jurisprudence  par  un  usage 
modéré  du  dieu  qui  fait  le  plaisir  des  repas  ». 

Jousse,  nature  aimante,  savourait  les  délices  de  cette  nou- 
velle Gapoue,  lorsque  sa  famille  le  rappela  à  Orléans.  De  retour 
dans  sa  patrie,  il  n'oublia  pas  ses  amis  de  la  capitale  et  ce  fut 
dans  un  moment  d'épanchement  intime  qu'il  leur  écrivit  la 
lettre  qui  va  suivre. 

Gh.  Cuissard. 

LETTRE  DE  DANIEL  JOUSSE 

A   MM.  Rousseau,  Mallard,  Matois,  Degènes,  etc. 

Aux  sages  enfans  de  Theinis 
Que  Bacchus  aujourd'hui  rassemble 
Dans  un  réduit  des  plus  petits, 
Sçavans  et  gracieux  amis, 


—  446  — 

Chés   qui  l'on  voit  régner  ensemble 

L'éloquence  de  Cicéron, 

De  du  Moulin  l'heureux  génie 

Et  les  grâces  d'Anacréon, 

Salut,  honneur  et  longue  vie. 


Vous  serés  sans  doute  surpris,  très  aimables  confrères,  de  ce 
que  m'aiant  demandé  seulement  une  épître  en  prose,  j'ai  pris 
la  liberté  de  commencer  celle-ci  par  des   vers.  Eh  !  que  peut 
en  elfet  produire  de  bon  une  muse  Orléanoise  embéguinée  du 
bonnet    de   jurisconsulte,  qui,  jusqu'ici    n'a    presque    connu 
qu'Euclide    et   Varignon  et  qui  n'a  fait  encore  que  barboter 
dans  la  fontainne  d'Hipocrène?  Ai-je  donc  oublié  que  ma  lettre 
alloit  paroître  dans  le  sanctuaire  même  du  goût  et  y  devoit  être 
lue  par  des  personnes  aimées  d'Apollon  et  du  nombre  de  ceux 
que  ce  dieu  compte  pour  ses  plus  chers  favoris?  Jugés  cepen- 
dant de  ma  témérité!  J'avois  presque  résolu  de  ne  vous  écrire 
qu'en  vers  et  je  ne  désespérois  pas  même  de  pouvoir  remplir 
mon  projet.  Il  me  sembloit  en  effet,  depuis  le  jour  que,  par- 
tageant avec  vous,  chés  un  ami  commun,   les  plaisirs  de  la 
table,  je  goûtai  pendant  un  assés  long  temps  votre   aimable 
conversation,  il  me  sembloit,  dis-je,  que  le  dieu  du  Parnasse 
commençoit  à   m'inspirer  de  son  beau  feu,   qu'animé  déjà   de 
votre  esprit  et  plein  de  vos  ingénieuses  pensées,  il  ne  me  restoit 
plus  qu'à  mettre  la  main  à  la  plume  pour  vous  rimer  une  lettre 
entière.  Mais,  hélas  !  que  j'ai  été  trompé,  quand  il  a  fallu  en 
venir  à  l'exécution  !  A  peine  ai-je  quitté  l'heureux  séjour  que 
vous  habités,  que  tout  à  coup  mon  imagination  s'est  refroidie  et 
j'ai  senti  mon  génie  poétique  m'abandonner  peu  à  peu  à  mesure 
que  j'approchois  des  murs  où  je  suis  actuellement  renfermé. 
Depuis  ce  temps,  la  source  de  mes  pensées  a  toujours  été  en 
diminuant  et  elle  s'est  enfin  réduitte  à  rien.  J'ai  eu  beau  invo- 
quer toutes  les  muses  du  Pinde;  mes  prières  ont  été  inutiles  ; 
jamais  ces  déesses  n'ont  été  pour  moi  si  irapitoiables,  et  je  sens 
qu'il  faudroit  maintenant,  pour  me  faire  rimer,  un  plus  grand 
miracle  qu'Apollon  n'en  fit  autrefois  en  faveur  d'Hésiode. 
Souffres  donc,  très  aimables  confrères,  que  je  me  contente 


—  447  — 

de  vous  écrire  en  prose  et  comptés  seulement  pour  quelque 
chose  les  bonnes  intentions  où  j'ai  été  de  vous  écrire  quelque 
chose  qui  ne  vous  déplût  pas.  Mais,  quelle  est  aujourd'hui  mon 
infortune  !  un  nouveau  sujet  de  crainte  vient  me  troubler  et  je 
ne  me  sens  même  pas  capable  de  vous  écrire  et  c'est  en  vain 
que  je  voudrois  m'en  acquitter  d'une  façon  digne  de  vous. 

Depuis  le  moment  cruel  que  j'ai  quitté  les  beaux  lieux  où 
vous  faites  votre  séjour  et  qu'entraîné  par  des  motifs  indispen- 
sables, j'ai  été  obligé  de  me  séparer  de  votre  aimable  compagnie, 
une  sombre  tristesse  s'est  emparée  de  mon  âme  et  ne  me 
permet  presque  plus  de  penser.  Uniquement  occupé  de  la  perte 
que  j'ai  faitte  et  entraîné  par  je  ne  sçai  quel  charme  puissant, 
je  n'aspire  plus  à  d'autre  bonheur  qu'à  celui  de  retourner 
auprès  de  vous.  C'est  là  où  toutes  mes  pensées  aboutissent  ; 
c'est  là  que  se  portent  continuellement  mes  désirs  ;  que  je  me 
trouverois  heureux,  si  jamais  mes  vœux  pouvoient  être  accom- 
plis !  Il  me  semble  en  efTet  que  Paris  est  ma  seule  patrie,  la 
mienne  n'a  presque  plus  d'attrait  pour  moi.  C'est  en  vain  que 
je  voudrois  m'appliquer  ces  vers  du  poète  qui  regretta  si  long- 
temps le  lieu  de  sa  naissance  : 

Nescio  qua  natale  solum  dulcedine  cunctos 
Traxit  et  immemores  non  sinit  esse  sui. 

Triste  situation  pour  moi  et  fâcheuses  réflexions  pour  une 
personne  condamnée  par  son  état  à  ne  pouvoir  habiter  que  ce 
séjour. 

C'est  sans  doute  par  rapport  à  vous,  très  aimables  confrères, 
que  je  regrette  si  fort  la  ville  où  vous  êtes  et  que  la  mienne 
m'est  devenue  si  indifl'érente.  J'ai  trop  perdu  en  vous  quittant 
pour  que  rien  puisse  me  dédommager  de  cette  perte.  Plus  j'y 
réfléchis,  plus  ma  peine  augmente.  Quel  avantage  en  effet 
n'aurois-je  point  de  pouvoir  profiter,  dans  vos  conférences,  de 
vos  savantes  et  judicieuses  dissertations  sur  les  parties  les  plus 
curieuses  de  la  jurisprudence  naturelle  et  positive  !  Quel  plaisir 
n'éprouverois-je  point  à  entendre  vos  sçavans  plaidoiers,  ou  à 
admirer  vos  sages  réflexions  et  vos  moiens  solides  et  décisifs 


—  448  - 

dans  les  affaires  les  plus  épineuses  !  Quel  charme  enfin  ne  gou- 
terois-je  point  à  partager  de  temps  en  temps  avec  vous  les  agré- 
mens  de  la  table  et  à  corriger  quelquefois  les  amertumes  de  la 
jurisprudence  par  un  usage  modéré  du  dieu  qui  fait  le  plaisir 
des  repas  ! 

J'espère,  très  aimables  confrère?,  que  ces  motifs  et  ces  tristes 
réflexions  me  rendront  un  peu  excusable  auprès  de  vous  et  que 
compatissant  à  la  fâcheuse  situation  où  je  me  trouve  maintenant 
réduit,  vous  pardonnerés  un  peu  au  dérangement  de  ma  lettre 
et  à  la  sécheresse  de  mes  pensées.  J'attends  encore  plus  de  vos 
bontés;  je  me  flatte  que  vous  voudrésbien,  pour  me  dédom- 
mager de  la  perte  que  j'ai  faitte  en  vous  quittant,  m'admettre 
désormais  dans  votre  société,  malgré  l'intervalle  des  lieux  qui 
nous  séparent  et  je  compte  assés  sur  vous  pour  croire  que  vous 
voudrés  bien  m'accorder  cette  grâce.  Songes,  je  vous  prie,  que 
nous  sommes  non  seulement  unis  par  état,  mais  que  nous 
sommes  tous  sujets  d'un  même  roi,  vivans  sous  le  même  em- 
pire et  par  conséquent  liés  par  les  mêmes  engagemens. 

Commencés  donc  dès  aujourd'hui  à  me  donner  une  place 
dans  votre  charmante  société.  Ne  m'oublies  pas  au  milieu  des 
plaisirs  que  vous  allés  goûter  ce  matin.  Buvés-y  à  ma  santé,  et, 
s'il  se  peut,  regrettés-y  un  ami  qui  vous  regrette  infiniment. 
Je  m'unirai  tout  entier  à  vous  pendant  ce  temps  et  vous  pouvés 
compter  que  je  suis  si  pénétré  de  votre  esprit  et  de  vos  pensées, 
que  je  répondrai  exactement  aux  santés  que  vous  boires  pour 
moi.  Je  ne  désespère  pas  même  de  pouvoir  converser  avec  vous 
en  idées,  et  je  suis  presque  assuré  que  mon  imagination  là-dessus 
ne  me  trompera  point  ;  mais  pour  mettre  le  comble  à  vos  bontés, 
que  ce  repas  ci  ne  soit  pas  le  seul  où  vous  vous  souviendrés  de 
moi,  et  que  votre  complaisance  aille  j  usqu'à  m'admettre  dans  les 
autres  parties  que  vous  ferés  par  la  suite.  Je  vous  en  prie  très 
instamment;  cette  faveur  me  procurera  un  plaisir  inexprimable, 
qui  me  rendra  ma  première  tranquillité  et  pour  lequel  ma  recon- 
naissance ne  finira  jamais.  J'ai  l'honneur  d'être.  Messieurs  et 
chers  confrères,  de  votre  aimable  société 

Le  très  humble  et  très  obéissant  serviteur, 
Ce  15  janvier  1734.  D.  JOUSSE. 


—  449  — 

DÉCOUVERTES  ARCHÉOLOGIQUES 

1893-1894 


Médailles    trouvées    dans    la   Loire    en    1893     près    le 

vieux   pont. 

Carnute  B,  tête  à  droite. 

R).  Aigle,  aiglon,  croix  pointée,  étoile. 
Colonie  de  Nismes. 
Marc  Aurèle,  G.  B. 

B).  Spes  Augusta. 
L'Espérance  debout. 
2  Id.  M.  B. 

Rj.  Femme  debout. 

Ri.  La  fortune  assise. 
6  Tetricus  père  et  fils,  P.  B. 

^.  Pax  Augusta  ;  la  paix  debout  tenant  un  rameau 
femme  debout  —  aigle  éployé  —  fruste. 


Médailles  et  objets  trouvés  dans  le  faubourg  Saint- 
Vincent  en  1893  et  1894  dans  les  travaux  de  ter- 
rassement. 

Carnute  B,  tête  à  droite  (?). 

^.  Cheval  galopant. 
Id.      B.  Tète  à  droite. 

]^.  Pégase  galopant. 
Id.      B.  tète  à  droite. 

R^.  Aigle,  aiglon,  serpent,  étoile. 
Colonie  de  Nîmes. 
2  Auguste,  M.  B.,  autel  de  Lyon. 
Antonin,  M.  B. 

i^.  L'empereur  debout. 


—  450  — 

Marc  Aurèle,  G.  B. 

1^.  L'empereur  debout. 
Commode,  G.  B. 

it}.  La  victoire  couronnant  l'empereur,  S.  G.,  postume, 
P.  B. 
Postume  P.  B. 

iV  Marti  Pacifero,  Mars  debout  ; 
Gordien  Billon. 

IV  Virtus  Augusti,  hercule  debout. 
Id.     Œternitas  Augusta,  l'Éternité  debout. 
Gallien,  P.  B. 

^.  Rome  debout  tenant  la  haste. 
Salonine,  femme  de  Gallien,  P.  B. 

^.  Venus,    Venus  Vixtrix,  tenant  un  casque  et   une 
lance. 
Victorin,  P.  B. 

4.  Invictus,  le  soleil  passant. 
Claude  le  gothique,  P.  B.,  Divo  Claudio, 

i"^.  Consécration  :  autel  d'Apothéose. 
Valerien  Billon. 

i^.  Virtus  Augusti,  Valerien  et  Gallien,  son  fils,  debout, 
l'un  vis-à-vis  l'autre  ;  Valerien  tient  la  haste  et  un 
globe  surmonté  de  la  victoire  ;  Gallien  tient  une  haste 
transversale. 
6  Tetricus,  P.  B.,  père  et  fils. 
Constantin,  1,  P.  B. 

r^.  Restitutori  reipublicœ  :   l'empereur    relevant    une 
femme  ;  Rome  tourrelée  à  ses  genoux. 
Constantin,  11,  P.  B. 

i^.  Castre  prétorienne  et  enseignes  entre  deux  soldats. 
]^.  La  fortune   —   la  victoire  —  hercule    —    hygicé 
fibule  en  bronze. 

La  découverte  des  objets  de  la  Loire  n'a  pas  d'importance, 
celle  du  faubourg  Saint- Vincent  offre  pour  nous  un  intérêt 
tout  particulier  ,  au  point  de  vue  de  la  question  de  Genahum  ; 


-  451  — 
dans  un  Mémoire  que  je  vous  ai  lu  sur  la  bague  en  or  de  l'em- 
pereur Pertinax  trouvée  dans  ce  même  faubourg,  je  vous  ai 
expliqué  la  cause  de  cette  invention  par  la  présence  des  villa 
que  les  commerçants  avoient  dû  bâtir  auprès  de  Qenab^im,  qua- 
lifié au  temps  de  César  à'Emporium  des  Garnutes  ;  je  vous  rap- 
pelais que  des  médailles  de  tout  métal,  des  objets  gallo-ro- 
mains, notamment  un  cimetière  très  important,  avoient  été  dé- 
couverts dans  ce  faubourg  ;  les  vingt-cinq  médailles,  et  la  fibule, 
dont  je  viens  de  vous  parler,  confirment,  je  le  pense,  mon  ap- 
préciation. Une  insertion  dans  notre  Bulletin  pourra  fortifier 
le  travail  sur  la  bague  en  lui  donnant  une  nouvelle  lumière. 

DESNOYERS. 


TOME    XI.    —   BULLETIN   N"   IGO.  30 


452  — 


DOCDMENTS  DE  SIGILLOCllAl'HIE  ORLEANAISE 


SCEAUX  &  CONTRE-SCEAUX 

DE 

Guillaume  DE  BUSSY,     Milon  DE  CHAILLY 

ÉVÊQUES   D'ORLÉANS 
ET   DU 

CHAPITRE  DE  SAINTE-CROIX  D'ORLÉANS 


Au  cours  de  la  première  semaine  du  mois  d'avril  1897, 
M.  Schmitt,  archiviste  de  l'École  des  Chartes,  en  mission  à 
Orléans,  occupé  à  classer  de  nombreuses  pièces  fort  anciennes, 
déposées  aux  Archives  départementales,  trouva  sous  mes  yeux 
plusieurs  documents  authentiques  des  xiii'^  et  xiv®  siècles  encore 
munis  de  leurs  sceaux  pendants. 

Je  sollicitai  de  notre  collègue,  H.  Bloch,  archiviste  départe- 
mental, l'autorisation  de  faire  surmouler  trois  de  ces  sceaux  ou 
contre-sceaux  qui  me  parurent  présenter  un  intérêt  particulier 
au  point  de  vue  de  notre  histoire  locale. 

Cette  autorisation  m'ayant  été  accordée,  je  confiai  à  M.  Bé- 
rard,  sculpteur  Orléanais,  le  soin  d'exécuter  pour  le  Musée  his- 
torique les  moulages  en  question. 

Voici  la  description  des  pièces  dont  il  s'agit  : 

1"  Sceau  et  contre-sceau  de  Guillaume  de  Bussy,  évêque 
d'Orléans  de  1238  à  1258 

Le  sceau  de  cire  jaune  et  de  forme  ogivale  est  appendu  à  une 
pièce  datée  de  l'an  1:254  (série  G,  chap.  de  Sainte-Croix  ;  en 
cours  de  classement). 


—  453  — 

Il  est  intact,  assez  net,  et  parfaitement  lisible,  son  relief  est 
très  accentué. 

Il  mesure  6  centimètres  de  hauteur  et  4  centimètres  de  lar- 
geur. Au  centre,  l'évèque  debout,  vu  de  face,  revêtu  de  ses 
ornements  pontificaux,  bénissant  de  la  main  droite  et  tenant  sa 
crosse  de  la  main  gauche.  La  hauteur  du  personnage  est  de 
5  centimètres. 

Autour  :  la  légende  suivante,  en  beaux  caractères  gothiques 
de  4  millimètres  de  hauteur  : 

t  S.  GUILLEMI  AURELIANENSIS  EPI 
{Sigillum  Guille^ni  Aurelianensis  episcopi). 

Au  revers  :  un  contre-sceau  de  forme  ronde,  mesurant 
22  millimètres  de  diamètre  et  portant  au  centre  une  croix 
grecque  fleuronnée. 

Légende  :  HOC  SIGNUM  GRUCIS  ERIT  I  (m)  GŒLO. 


2°  Sceau  et  contre-sceau  de  Milon  de  Chailly,  évêque 
d'Orléans  de  1314  à  1323 

Le  sceau  de  cet  évoque  mesure  62  millimètres  de  hauteur 
sur  37  millimètres  de  largeur.  Il  est  de  forme  ogivale,  en  cire 
jaune  et  attaché  à  une  pièce  datée  de  1317,  ainsi  étiquetée  : 

«  Admortissement  de  Milo  évesque  d'Orléans  pour  quatre  ar- 
pens  de  prés  en  la  paroisse  de  Mareau  et  plusieurs  païs,  à 
prendre  en  divers  endroits  pour  la  fondation  et  célébration  de 
la  fête  de  la  Conception  Notre-Dame,  suh  ritu  duplici.  » 

A  cette  pièce  en  est  jointe  une  seconde  étiquetée  : 

«  Ratification  du  Chapitre  (de  Sainte-Croix  d'Orléans)  pour 
la  fondation  de  la  fête  de  la  Conception  Notre-Dame,  d 

Cette  seconde  pièce  porte  un  grand  sceau  et  un  contre-sceau 
dont  il  sera  parlé  ci-après. 

Le  sceau  épiscopal  est  brisé  par  le  milieu,  mais  la  cassure  est 
si  nette  que  les  deux  fragments  s'affrontent  sans  laisser  de  lacune. 


—  454  — 

L'Évêque  debout  sur  un  tertre,  vu  de  face,  bénit  de  la  droite 
et  tient  sa  crosse  dans  la  main  gauche. 

Le  relief  de  ce  sceau  est  moindre  que  celui  qui  précède,  mais 
cette  différence  tient  à  la  gravure  de  la  matrice  et  non  à  l'affais- 
sement de  la  cire. 

Le  champ  sur  lequel  se  détache  l'effigie  épiscopale  est  orné 
d'un  quadrillage  régulier  et  ponctué  : 

A  droite  et  à  gauche  du  personnage  haut  de  47  millimètres, 
deux  petites  croix  latines  recroisetées  et  fichées,  mesurant 
10  millimètres  de  hauteur  sur  5  millimètres  de  largeur. 

Légende   :    gg   S.   MILONIS,  DEI  GRA,  EPISCOPI 

AURELIAN. 
en  caractères  gothiques  de  3  millimètres  de  hauteur  nettement 
lisibles. 

[Sigillum  Milonis  Dei  Gratia  episcopi  Aurelianensis) . 

Le   contre-sceau   de  forme  ronde  mesure  21  millimètres  de 

diamètre;  originairement  mal  imprimé,  de  plus  gravement  mutilé 

par  la  cassure  mentionnée  ci-dessus,  il  est  à  peu  près  illisible  ; 

tout  au  plus  distingue-t-on  les  cinq  lettres  suivantes  suivies 

d'une  croix. 

PL  AVR.  t 

La  légende  complète  était  celle-ci  : 

)^  CONTRAS.  M.  EPI.  AUR. 
(Contra  sigillum  Milonis  episcopi  Aurelianensis) 

Cette  légende  nous  est  fournie  par  le  recueil  des  sceaux  de 
M.  Douhet  d'Arcq. 

3"^  Sceau  et  contre-sceau  du  Chapitre  de  Sainte-Croix 

Ce  sceau  dont  il  existe  d'ailleurs  un  grand  nombre  d'exem- 
plaires aux  Archives  et  de  reproductions  dans  diverses  collec- 
tions est  en  excellent  état  ;  il  est  fait  de  cire  jaune  très 
foncée.  De  forme  ronde,  il  mesure  6  centimètres  de  diamètre, 
parfaitement  net  et  lisible,  il  est  appendu  à  la  pièce  de  ratifica- 
tion par  un  double  cordonnet  de  couleur  rouge. 


—  4Ô5  - 

Au  centre  du  médaillon  mesurant  44  millimètres  de  dia- 
mètre :  le  Christ  en  croix,  accosté  de  deux  personnages  à 
genoux,  couronnés,  nimbés  et  suppliants.  Au-dessus  du  person- 
nage placé  à  droite  de  la  croix  :  un  cartouche  rectangulaire 
portant  ce  nom  :  Constantinus  ;  au-dessus  de  l'autre  person- 
nage, un  autre  cartouche  identique  portant  ce  nom  : 
Helena.  Il  est  aisé  de  comprendre  qu'il  s'agit  ici  de  l'empereur 
Constantin  et  de  l'impératrice  Hélène,  sa  femme,  alors  fausse- 
ment réputés  fondateurs  de  l'Église  d'Orléans.  Le  chef  du 
Christ,  entouré  d'un  nimbe  crucifère,  est  accoslé  du  soleil  et 
d'un  croissant  de  lune. 

Le  champ  de  ce  sceau  est  quadrillé  et  semé  d'étoiles  à  six 
branches  placées  dans  les  losanges  formés  par  le  quadril- 
lage. 

Légende  en  caractères  gothiques  de  5  millimètres  de  hau- 
teur et  nettement  lisibles  : 

SIGILLUM  CAPITULI   AURELIANENSIS 

Contre-sceau  :  Ce  contre-sceau,  beaucoup  moins  connu 
que  le  sceau  lui-même,  mesure  21  millimètres  de  diamètre.  Il 
est  de  forme  ronde,  porte  au  centre  une  croix  grecque  fleurde- 
lisée, cantonnée  de  quatre  «  caïeux  de  lys  »  semblables  à  ceux 
qui  tigurent  dans  les  armoiries  de  la  ville  d'Orléans. 

La  légende  en  caractères  gothiques,  mesurant  2  millimètres 
de  hauteur,  est  nettement  lisible,  la  voici  : 

HOC  EST  SIGNUM  CRUCIS 

Ces  mêmes  sceau  et  contre-sceau  se  voient  encore  attachés  à 
une  pièce  capitulaire  datée  du  24  décembre  1315,  relative  à  la 
chapelle  de  Saint- Loys  et  de  Saint-Aignan  dépendante  de  l'église 
cathédrale  d'Orléans,  également  déposée  aux  Archives  du 
Loiret. 

Léon  DUMUYS. 


-  4'Te  — 


LE   SAC  DE  ROME,   1527 


Par  Léon  DOREZ 


J'ai  eu  l'honneur,  au  printemps  dernier,  d'offrir  de  la  part 
de  l'auteur,  à  la  Société  archéologique  et  historique  de  l'Or- 
léanais, une  intéressante  brochure  ayant  pour  titre  :  Léon 
Dorez  ;  Le  Sac  de  Rome,  iô'il ,  relation  inédite  de  Jean 
Cave,  Orléanais.  C'est  un  extrait  des  mélanges  d'archéologie 
et  dliistoire  publiés  par  l'École  française  de  Rome.  M.  Dorez 
ancien  membre  de  cette  École,  après  celle  des  Chartes,  actuel- 
lement sous-bibliolhécaire  au  département  des  manuscrits  de 
la  Bibliothèque  nationale,  est  très  connu  de  plusieurs  d'entre 
nous  par  son  érudition  et  pour  son  inépuisable  complai- 
sance. 

Il  en  est  autrement  de  Jean  Cave,  dont  le  nom  vient  enri- 
chir la  liste  de  nos  auteurs  peu  célèbres.  M.  Dorez  croit  qu'il 
était  venu  à  Rome  pour  y  chercher  fortune  par  l'intermédiaire 
d'un  parent,  André  Cave,  docteur  en  médecine  et  de  plus  se- 
crétaire apostolique,  au  temps  du  pape  Paul  III,  qui  lui  aurait 
ainsi  procuré  une  charge  dans  la  chancellerie  pontificale.  Il  fut 
sûrement  privé  de  ce  poste  à  la  suite  du  Sac  de  la  ville  éter- 
nelle et  regagna  péniblement  son  propre  pays.  C'est  tout  ce  que 
l'auteur  a  découvert  ou  soupçonné  sur  l'existence  de  notre  com- 
patriote. 

Jean  Cave  a  du  moins  le  mérite,  quoique  dans  un  assez 
pauvre  latin,  de  raconter  dans  son  récit,  inséré  au  manuscrit 
latin  i3,84i,  de  la  Bibliothèque  nationale,  les  faits  qui  se  sont 
passés  à  Rome  et  dont  il  a  souflert  ;  et  cela  avec  une  grande 
précision  et  une  sincérité  qu'on  ne  rencontre   pas  au  même 


—  -457  - 

degré,  en  ce  qui  concerne  cet  événement,  chez  les  autres  écri- 
vains contemporains.  César  Grolier,  le  fils  naturel  du  célèbre 
bibliophile  et  Guillaume  du  Bellay-Langey  mettent  en  effet 
dans  leurs  narrations  plus  de  mesure  et  même  empruntent  au 
pays  de  Machiavel  une  certaine  nuance  diplomatique. 

Néanmoins,  Cave  et  Grolier  s'accordent  sur  le  même  point  ; 
c'est  de  ménager  Charles-Quint,  à  cause  de  son  titre  d'empe- 
reur, et  de  réserver  leur  colère  au  traître  Charles  de  Bourbon. 
Grolier,  plus  raffiné  que  Jean  Cave,   et  doué   par  naissance, 
semble-t-il,  d'un  sens  plus  artistique,  insiste  davantage  sur  la 
destruction  des  monuments  artistiques  et  littéraires  de  la  Rome 
antique  et  moderne  et  sur  le  pillage  des  bibUothèques  et  des 
archives.    Ce   sont    là  des    pertes  irréparables,  sur  lesquelles 
M.  Dorez  a  relevé  d'intéressants  rensei^'nements  qui  prouvent, 
en   outre,  que   les    Romains    eux-mêmes  rivalisèrent  dans  le 
pillage  avec  les  Impériaux,  et  que  le  Sac  de  1527  marque  «  la 
fin  de  la  période  vraiment    féconde    de    la   Renaissance    ita- 
lienne ï. 

M.  Dorez  fait  précéder  son  Sac  de  Rome  d'une  très  savante  et 
substantielle  introduction  ;  il  l'accompagne  d'un  appendice  com- 
prenant les  lettres  de  Guillaume  du  Bellay  à  l'amiral  Chabot  ;  de 
François  I^""  à  Clément  VII  ;  du  cardinal  Ridoli  au  chancelier 
du  Prat,  et  enfin  du  poème  de  Pietro  Corvi.  Ce  sont  autant  de 
documents  inédits,  de  premier  ordre,  par  lui  trouvés  à  la  Biblio- 
thèque nationale,  dans  le  fonds  Dupuy. 

Bien  que  le  travail  de  M.  Dorez  semble  ainsi  autant  complet 
que  possible,  il  nous  est  revenu  qu'il  en  prépare  une  seconde 
édition  encore  plus  considérable.  Nous  lui  souhaiterons  d'y 
joindre  d'auires  renseignements  biographiques  sur  Jean  Gave, 
s'il  peut  avoir  la  chance  d'en  découvrir.  Nous  pourrons  ainsi 
ranger  définitivement  ces  noms  avec  ceux  des  Orléanais  qui  ont 
fait  retentir  à  Rome  celui  de  la  ville  d'Orléans. 

L.  JARRY. 


—  458 


LES 

COUTUMES  DU  PÉAGE  DE  MONSAY 

1201 


Les  archives  du  château  de  Gendray,  qui  dépend  de  la  com- 
mune de  Jouy-le- Potier  (Loiret),  renferment  bon  nombre  de 
documents,  intéressant  l'histoire  de  l'Orléanjiis.  En  les  inven- 
toriant, leur  propriétaire,  M.  Ern.  de  Basonnière,  qui  se  plaît 
à  étudier  le  passé  du  coin  de  terre,  où  il  réside  habituellement, 
a  découvert  une  copie  du  XVp  siècle  d'un  acte  de  l::i01,  relatif 
au  péage  de  terre,  octroyé  à  l'église  de  Saint-Nicolas  de 
Monsay  par  Jehan,  seigneur  de  Beaugency.  Notre  érudit  com- 
patriote a  bien  voulu  nous  le  communiquer.  De  suite,  nous 
avons  soupçonné  qu'il  présentait  pour  l'histoire  des  droits  féo- 
daux, en  notre  province,  un  réel  intérêt  :  ce  dont  nous  nous 
sommes  convaincu,  en  feuilletant  nos  annales.  En  effet,  ni 
M.  Mantellier,  dans  son  a  Histoire  des  marchands  fréquentant  la 
Loire  »  ;  ni  M.  G.  Vignat,  dans  son  «  Gartulaire  de  N.-D.  de 
Beaugency  »  n'en  disent  mot. 

Ce  document  nous  révèle  donc  un  fait  inconnu,  qui  est  le 
premier  de  ce  genre,  à  notre  connaissance  du  moins.  Aussi 
croyons-nous  qu'il  y  aurait  profit  pour  notre  histoire  locale  à 
l'insérer  dans  nos  Bulletins,  avec  quelques  notes  historiques  et 
explicatives.  Il  va  de  soi  que  nous  nous  sommes  assuré  de  la 
bienveillante  autorisation  de  M.  de  Basonnière. 

Le  difficile  était  de  lire  correctement  l'écriture,  usée  çà  et  là, 
de  la  copie  primitive  :  nous  en  avons  soumis  le  texte  à  M.  Bloch, 
archiviste  du  Loiret  ;  et,  grâce  à  son  savoir  de  paléographe,  nous 


—  459  — 

pensons,  après  avoir  déchiffré  les  mots,  malaisés  à  saisir  tout 
d'abord,  pouvoir  offrir  un  texte  correct. 

Notre  document  débute  par  une  sorte  d'introduction,  dans 
laquelle,  après  avoir  rappelé  l'acte  primitif,  sous  sa  forme 
authentique,  on  donne  les  limites  du  péage  de  Monsay.  Monsay 
n'est  plus  ni  paroisse,  ni  commune  :  c'est  un  gros  hameau 
dépendant  de  la  commune  de  Lailly  ;  l'église  a  été  démolie 
pendant  la  Révolution  ;  une  maison,  appelée  le  presbytère,  lui 
permet  seule  de  revendiquer  son  antique  existence  paroissiale. 
A  la  suite  se  déroule,  article  par  article,  la  pancarte,  où  mar- 
chandises, animaux  et  gens  sont  diversement  taxés. 

SENSUIVENT  LES  COUSTUMES  DU  Péage  de  Monsay 
donné  à  l'Eglise  dudict  Monsay  par  feu  Jehan  seigneur  de  Bau- 
gency  comme  appert  par  carte  autanticque  escripte  en  latin  et 
scellée  de  cire  blanche  et  en  l'impression  dudict  scel  y  a  ung 
homme  a  cheval  portant  en  sa  main  une  espée,  datte  de  l'an 
mil  deux  cens  et  xing,  et  commance  ledict  péage  de  Monsay  de- 
puis la  parroisse  sainct  Germain  jusques  au  quay  du  Port- 
david,  et  de  la  Ferté-hubert  jusques  à  Orléans  en  allant  et  ve- 
nant, et  du  chasteau  de  Ligny  jusques  a  sainct  Peravy  et  jus- 
ques à  Varize  s'en  allant  à  Paris  et  à  Chartres  ;  et  sy  aulcuns 
dedans  les  fins  et  limittes  dudict  péage  sont  résidens,  et  qu'ils 
s'en  veullent  aller  et  enlever  leurs  biens,  ils  doibvent  payer  le- 
dict péage  comme  ung  estranger  marchand,  et  sy  les  marchans 
viennent  à  Baugency,  ilz  ne  doibvent  rien. 

PREMIÈREMENT  le  mercier  qui  porte  pannier  couvert  de 
veslin  velu  ne  doibt  poinct  de  péage  sy  il  ne  porte  oeuvre  de 
soye  au  fuure  de  poids. 

Item  celui  qui  porte  la  tablette  devant  soy,  qui  la  porte  ou  sa 
polette,  ne  doibt  poinct  de  péage,  ce  n'est  qu'il  mette  hors  sa  ta- 
blette du  col,  et  se  il  la  mette  à  terre,  il  rend  obligation  de 
péage. 


—  460  — 

Celuy  qui  porte  hanau  de  mardin  (1)  doibt  grand  péage  chas- 
cun  grand  hanau  de  mardin  et  de  cuillier. 
Le  trousseau  de  chausses,  ceux  qui  sont  de  l'E- 

vesché  d'Orléans  ne  doibvent  que iiij- ^. 

Celuy  qui  n'est  pas  de  l'Evesché \j.  ^. 

Le  cheval de  quoy  on  faict  des  coUetz  aux 

moines vj.  d, 

La  trousse  et  assaiz  (2) iij.  **. 

Celuy  qui  porte  cuir 1  d. 

Le  poinsson  de  vin ij.  J. 

La  saiche  au  cheval vj.  <i. 

La  charretée   de  prunelle  ne   doibt  poinct  de 

péage  pour  ce  que  le  vin  acquicle 

La  charrette  a  cendre  somme  doibt iij-  "^^ 

Celui  qui  porte  petits  hanaps  a  col obole. 

Celui  qui  porte  verres  à  col  doibt 1  verre. 

Celuy  qui  porte  lymes  etain  pour  vendre.    ...  ij.  '^. 

Celuy  qui  porte  laines,  du  quartron ij.  •!. 

Celuy  qui  porte  cousteaux  a  cheval ij.  <*. 

Celuy  qui  porte  a  col i  ^. 

Les  charretées  a  frommages iij.  *^. 

Celuy  qui  porte  frommages  a  cheval 1  •!. 

Celuy  qui  les  porte  à  col obole. 

Celuy  qui  porte  poires,  du  millier ij.  <*. 

D'un  demy  millier M. 

La  charrete  d'oeufs ij.  ''. 

Les  oeufs  à  col i  ^. 

Celui  qui  porte  thoille  neufve l  ^. 

Le  fardeau  a  col  de  thoille  neufve 4  <*. 

La  charretée  de  hartiz  neufs  (3) iiij- **• 

La  charretée  de   frettes  (4) ij.  **. 

(1)  Hanau  de  mardin,  variante  de  hanaps  de  madrin  (v.  Ducange 
aux  mots  niadrinus,  madré,  mazer).  , 

(2)  i4«sai/edans  le  dictionnaire  de  Fréd.  Godefroy,  signifie,  litière. 

(3)  Hartiz  de  Hart,  lien  d'osier. 

(4)  Frettes,  traits. 


—  461  — 

La  charretée  de  gentes iiij.  '^. 

La  charrettée  de  moyaux  et  d'esseaux rien. 

Item  quiconque  descend  merren  a  vin  ou 
seuUe  (1)  ou  cliose  qui  appartient  a  doleur  sans 
congé  du  péage,  il  est  en  l'amande  du  péage . 

Les  charrettées  de  pannes  d'aignaux  cruz,  le 

traict  doibt vj.  <•. 

La  panne  de  vert  (2)  et  la  panne  de  gris.    .   .    .  iiij.  i. 

La  panne  de  chaps,  de  connins  et  lièvre  ....  ij.  d. 

—  la  foire  de  mars  a  double.   . 

La  panne  d'aignaux  .    .    .  • 1  d, 

La  panne  de  moutons obole. 

La  panne  de  chevaulx obole. 

Le  marchant  qui  porte  à  col  bureaux  (3).   .    .    .  1  d. 
Celuy  qui   porte   aultre   mestier,  il  rend  péage 

aussy  comme  des  aultres  choscs^ 

Du  chanvre i  d. 

Du  cheneveux obole. 

Du  lain obole. 

De  l'acier obole. 

Du  fer obole. 

La  charretée  a  sel iiij.  d^ 

La  charretée  de  vin Ej.  d. 

Les  charrettes  qui  sont  de  la  Ghastellenie  de 

Baugency ij.  ''. 

Le  cuir  tané .■  ij.  d. 

Le  cuir  frais  . 1  d. 

Le  cuir  vanné  (4) obole. 

La  charrette  a  bled ij.  d. 

La  somme  de  miel ij.  d. 

—  la  foire  de  mars  double.  .    . 


(1)  Seulle,  seille  (?). 

(2)  Vert  pour  Vair. 

(3)  Bureau,  grosse  étoffe  de  laine. 

(4)  Vané,  c'est-à-dire  choisi,  de  luxe. 


—  462  - 

La  charrette  a  ppultre  ...........  x.  <^. 

La  charrette  a  chevrons, x.** 

Item  quiconque   veult   achapter  sel,  il  doibt  du 

muyd  une  myne  achapte  le  saulnier  qui  vent 

a  la  main. 

L'asne  qui  porte  bureaux iij- '^• 

Sy  c'e.st  oeuvre  faiçte  il  rend  péage 

La  trousse vj,  d. 

Les  trousseaux vj.  f*. 

Les  trousseaux  de  cordages,  a  chevaux  ....  vj.  ^. 

A  asne ij.  <i. 

A  col 1  d. 

Geulx  qui  sont  de  Ligny  ne  rendent  rien,  fors  à 

la  sainct  Firmin. 

Le  saumon 1  d. 

Le  cent  de  lamproies  sallées ij.  lamproies. 

Le  cent  d'anguilles  sallées ij.   anguilles. 

Les  sommes  d'huisles.    .   a  la  foire  de  mars  se 

double. 

Du  mil  seiches x  seiches. 

L'asne  à  bled obole. 

Le  cheval  ung  denier  et  ne  se  double  pas  .    .    . 

Le  muUet  . iiij .     ^.      et 

sy  elle...  ij  <*. 

Le  beuf 1  d. 

Le  porc i  '^.  obole. 

L'asne. 1  obole. 

Le  chçval. iiij.  •*. 

La  jument. ij.  "i. 

La  vache 1  obole. 

La  chèvre obole. 

Deux  oualles obole. 

Le  bicon  (1) obole. 

Le  mouton ij.  'i. 

(1)  Buon,  mot  introuvable,  peut-être  faut-il  lire  bicon,  chevreau. 


—  463  — 

Le  serf 1  <*. 

L'ours. obole. 

La  flasche,  c'est  la  frefonge obole. 

La  livre  de  cire obole. 

La  coueste l^*.  ne  se  dou- 
ble pas... 

L'asne  à  suif iij.  d.  et  ac- 

quiet  de  son 
anesse. 

La  charette  a    fuins obole. 

La  charretle  a  aux îj,  <i. 

La  charette  a  oignons ij.  «•. 

La  charette  (mots  illisibles)  rend vj.  d. 

L'asne  a  fruict obole. 

Le  quartron  de  lames ij.  •*. 

La  charrette  a  vendre obole. 

La  charrette  a  merain  dolle 1  *^. 

Celuy  qui  porte  soulliers 1  •*. 

La  charrette  au  fer ij.  •*. 

La  charrette  qui  porte  sacs ij  •  **• 

L'asne  qui  porte  sac. iiij.   ■*• 

—  a  col 1  <*. 

La  charretée  de  grand  sercle Vj.  <*. 

La  charrette  du  moyen  cercle iij.  **• 

La  charrette  de  sercle  ladrin  (1) ij.  ''. 

Le  trousseau iij-  **• 

Le  fautre  cuir  (2) 1  <*. 

T.  cheval vj.  <». 

Le  trousseau  au  cheval  de  chausses  doibt  et  s'ac- 
quitte comme  autre  mercerie vj.  •'. 

Le  fardeau  à  col l  **• 

Le  juif  par  teste  xij  ^.  grands  et  petits. 

Lajuifve  ensaincte îj-  **• 

(1)  Sercle  ladrin,  cercle  lazarin,  peut-être  pour  barillet  de  lépreux. 

(2)  Le  fautre,  c'est-à-dire  le  feutre. 


—  464  - 

Le  trousseau  de  faux,  faucilles  et  de  ferremens 

tranchans iiij-  "^^ 

Le  cent  de  cire viij.  J. 

La  balle  de  pommes iij.  '^. 

La  charrette  au  quel  (mots  illisibles). 

bonnes  dudict  péage viij.  <*. 

La  charrette  de  druple  traict vj,  <•. 


{Archives  du  château  de  Cendray.) 


—  465  — 


NOUVEAUX  OBJETS  ENTRÉS  AU  MUSÉE 


Le  Musée  Orléanais  vient  de  donner  entrée  à  trente-deux 
vases  en  terre  cuite,  de  pâte  rougeâtre  ou  jaunâtre,  sortant 
des  anciens  fours  de  la  commune  de  Jouy-le-Potier,  canton  de 
Cléry. 

Ces  vases  sont  le  présent  de  M.  Lemaigre,  dans  la  propriété 
duquel  ils  ont  été  trouvés. 

Ils  appartiennent  au  moyen  âge  qui,  trouvant  dans  la  terre  du 
pays  une  bonne  matière  pour  la  cuisson  des  vases  usuels,  avait 
établi  plusieurs  fours  et  donné  ainsi  au  pays  le  nom,  encore  vi- 
vant, de  Jouy-le-Potier  ;  ils  sont  tous  destinés  à  la  vie  ordi- 
naire, mais  deux  choses  méritent  l'attention  :  la  forme  romaine 
de  ces  vases  qui  néanmoins,  par  la  nature  de  leur  vernissage 
plombifère,  doivent  être  attribués  au  moyen  âge  ;  et  c'est  ce 
genre  de  vernissage  ou  vert  ou  rougeâtre  qu'il  faut  remarquer, 
car  ces  sortes  de  poteries  ne  sont  pas  communes. 

On  remarquera  également  un  assez  bon  nombre  de  lampes  à 
foyer  placé  sur  une  longue  tige  terminée  par  une  cuvette  :  ce 
genre  de  lampe  n'appartient  pas  au  travail  romain,  mais  aux 
siècles  suivants. 

La  guerre  de  Cent- Ans,  avec  ses  bandes  de  routiers  et  de 
malandrins,  ses  compagnies  de  Bourguignons  et  d'Armagnacs, 
explique  le  ravage  du  pays  de  Jouy  et  la  disparition  de  ses 
fabriques  dont  l'industrie  e§t  allée  se  réfugier  et  s'établir  ail- 
leurs. 

Au  commencement  de  notre  siècle,  on  trouvait  facilement 
ces  poteries  qui  étaient  dédaignées  ;  maintenant  les  études  ar- 
chéologiques les  ont  mises  en  honneur  et  les  rendent  assez 
rares.  Le  nom  de  M.  Lemaigre  devra  donc  se  placer  avec  re- 
connaissance dans  notre  Bulletin. 


—  466  — 

Une  fouille  récente  dans  la  Loire,  au  vieux  pont,  en  a  fait 
sortir,  pour  entrer  dans  le  Musée,  un  grand  bronze,  rare,  de 
Lucius  Verus,  gendre  de  Marc  Aurèle  :  c'est  une  médaille  de 
consécration,  elle  porte  au  droit  :  divo  vero,  au  revers,  un 
aigle  sur  un  globe  prenant  son  vol  vers  le  ciel  et  le  mot 
d'Apothéose,  consecratio. 

Il  faut  avouer  que  Jupiter  n'était  pas  difficile  pour  partager 
son  ciel  avec  ce  libertin  royal  et  surtout  remarquer  l'ignomi- 
nieuse bassesse  du  Sénat  divinisant  le  tuteur  de  honteuses  tur- 
pitudes ;  cette  médaille  est  un  enseignement. 

DESNOYERS. 


•  >aiaoa»c<i— :■ 


Orléans.  —  Imp.  P.  Pigelet. 


BULLETIN 


DE   LA   SOCIETE 


AIICBÉOLOGIOUB  ET  HISTORI(|UE  DE  L'OBLÉANAiS 


Tome  XI.  —  No  161. 

TROISIÈME  ET  QCATRIËME  TRIMESTRES  DE  1897. 


Séance  du  9  juillet  1897 
Présidence  de  M.  Vignat,  président 

M.  le  Président  rend  compte  des  ouvrages  reçus  au  cours  de  la 
dernière  quinzaine.  II  signale  parmi  eux  dans  les  Mémoires  de  la 
Société  Eduenne,  sous  la  signature  de  M.  Bulliot,  im  travail  déve- 
loppé sur  l'histoire  métallurgique  des  environs  d'Autun. 

Il  est  fait  hommage  à  la  Société  : 

Par  M.  Herluison,  du  dernier  exemplaire  édité  par  lui  du  Bihlio- 
phile  Orléanais.  Des  remerciements  sont  adressés  au  donateur. 

—  M.  le  Président  annonce  que,  grâce  au*  hons  soifts  de  M.  le 
comte  Baguenault  de  Puchesse,  un  important  envoi  de  voltmies  offerts 
à  la  Société  par  la  Société  de  l'Histoire  de  France,  va  bient(U  nous 
parvenir  à  la  seule  charge  d'en  payer  le  port.  La  Société  renoiivcllo  à 
la  Société  de  l'Histoire  de  France  ses  remerciements. 

T0M1-:   XI.    —    BULLETIN    N"    ICI.  :M 


—  468  — 

—  M.  Herluison  annonce  à  la  Société  le  décès  de  M.  Emmanuel 
Pichard,  membre  associé  correspondant.  Il  comptait  beaucoup 
d'amis  dans  l'Orléanais.  M.  Ilerliiison  dépose  sur  le  bureau  la  notice 
biographique  suivante  : 

«  Le  vendredi  9  juillet  courant,  jour  de  notre  dernière  réunion, 
avaient  lieu  dans  l'église  de  Cliaingy  les  obsèques  de  M.  Aldéric-Em- 
manuel  Pichard.  secrétaire  honoraire  de  la  Faculté  de  droit  de  Paris, 
chevalier  de  la  Légion  d'honneur. 

«  En  se  fixant  dans  notre  département,  où  il  avait  contracté 
alliance,  M.  Pichard  avait  tenu  à  taire  partie  de  notre  Société.  11  fut 
élu  membre  correspondant  dans  la  séance  du  14  novembre  1890,  sur 
la  présentation  de  MM.  Herluison,  Pommier  Basseville  et  Tranchau. 
Ardent  travailleur,  doublé  d'un  caractère  obligeant,  il  avait  proposé 
à  la  Société  de  rédiger  une  table  analytique  et  méthodique  de  toutes 
ses  publications.  11  aurait  accompli  dans  un  temps  relativement  court 
cette  tâche  ingrate,  si  l'un  de  nous  ne  s'était  chargé  de  ce  soin.  Notre 
bibliothèque  lui  doit  un  intéressant  ouvrage  du  président  Rolland,  inti- 
tulé :  Plan  d'éducation,  volume  in-4"  qu'il  offrit  en  189:2. 

((  Né  à  Beslon  (Manche)  en  18:29,  M.  Pichard  fut  d'abord  inspecteur 
primaire  en  Corse  (18()4),  puis  successivement  attaché  au  cabinet  de 
M.  Dnruy,  ministre  de  l'Instruction  publique  (18G9),  inspecteur  des 
écoles  primaires  du  département  de  la  Seine  en  résidence  à  Paris  et 
enfin  secrétaire  de  la  Faculté  de  Droit.  11  prit  sa  retraite  en  1891. 
Collaborateur  assidu  de  diverses  revues,  noi^mmcnl  de  V Intermé- 
diaire des  chercheurs  et  des  curieux,  il  publia  (|uelques  livrets 
d'éducation  et  un  Code  de  V Instruction  primaire  qui  eut  sept  édi- 
tions, parues  de  i8()7  à  1887. 

«  Fin  connaisseur,  notre  regretté  collègue  aimait  la  curiosité.  Sa 
jolie  résidence  du  Pavillon  à  Fourneaux  contient  une  collection 
d'œuvres  d'art  réunie  par  ses  soins.  Nous  rappelant  ses  dernières 
confidences,  nous  ne  serions  pas  surpris  qu'il  ait  eu  la  généreuse 
pensée  de  laisser  un  souvenir  au  musée  historique  d'Orléans.  S'il  en 
est  ainsi,  notre  vénéré  et  zélé  conservateur,  Ms'  Desnoyers,  l'acceptera 
avec  joie  en  bénissant  la  mémoire  de  M.  Pichard.  » 

—  M.  'Huet    dépose  sur    le    bureau    les  éléments  du  P.ulletin 


—  469  — 

pour  le  premier   trimestre  1897.  Ce  projet  est  renvoyé  à  la  pro- 
chaine séance  où  il  sera  statué  sur  sa  lecture. 

—  M?-"  Desnoyers  lit  à  la  réunion  une  note  sur  la  trouvaille  faite 
en  1897  par  un  cultivateur  aux  environs  de  Patay.  Celte  trouvaille 
comprend  des  haches  en  silex  poli  et  des  lampes  en  terre  cuite,  dont 
l'une  porte  une  inscription  curieuse.  La  Société  vote  l'insertion  de  cette 
note  au  Bulletin  avec  une  gravure  gillotée  de  la  lampe  dont 
il  s'agit  (1). 

—  M.  Cuissard  donne  lecture  d'un  Mémoire  sur  Jean  de  Mâcon. 
Le  Mémoire  est  renvoyé  à  la  Commission  des  publications. 

—  M.  Bloch  commence  la  lecture  d'un  important  travail  sur 
Le  Commerce  des  grains  dans  la  généralité  d'Orléans  sous  le  régime  de 
la  liberté  (1768). 

—  M.  Huet,  au  nom  de  M.  Dumuys  et  au  sien,  lait  la  proposition 
suivante  au  sujet  de  la  célébration  du  cinquantenaire  de  la  So- 
ciété : 

«  L'un  des  RR.  PP.  de  la  rue  de  Limare  eut  récemment  l'idée  de 
profiter  de  cette  occasion  pour  faire  la  tentative  d'une  expérience 
d'archéologie  musicale.  La  Bibliothèque  d'Orléans  possède  en  effet, 
dans  le  fonds  venant  de  Fleury,  des  manuscrits  musicaux  des  XIII« 
et  XI V"  siècles.  Ne  serait-il  pas  possible,  au  cours  d'une  messe  qui 
ouvrirait  la  journée,  de  restituer  tout  une  partie  de  l'un  de  ces 
manuscrits  et  de  la  faire  exécuter  avec  le  concours  de  la  maîtrise  ? 

«  L'idée  fut  accueillie  par  M.  Dumuys.  La  tentative  est  intéressante, 
surtout  au  moment  où  l'abbaye  de  Solesmes  propage  par  d'importants 
travaux  l'idée  de  retour  à  la  pureté  des  chants  grégoriens. 

«  M.  Huet  fait  observer  qu'à  côté  de  ces  manuscrits  anciens, 
Orléans  en  possède  d'autres  non  moins  intéressants  dans  le  même 
ordre  d'idées  :  notamment  ceux  de  Antoine  Févin,  musicien 
Orléanais  du  XVl"  siècle  qui  a  composé  nombre  de  messes  dont  les 

(1)  V.  plus  loin,  p.  523. 


—  470  - 

parties  sont  en  la  possession  de  M.  Herluison.  On  pourrait  en  tirer 
quelques  morceaux  choisis  qui,  adjoints  à  un  motet  tiré  des  manuscrits 
de  Fleury,  feraient  un  office  complet  et  tout  à  fait  local.  » 

M.  le  Président  ajoute  que,  par  une  coïncidence  remarquable,  le 
23  janvier  1898  tombe  précisément  un  dimanche,  tout  comme 
le  23  janvier  1818.  En  dehors  de  toute  autre  considération,  cette 
ftiesse  se  trouverait  ainsi  naturellement  indiquée.  • 

La  proposition  est  renvoyée  au  Bureau. 


Séance  du  23  juillet  1897 
Présidence  de  M.  \igî< at,  présiçleyit 

—  M.  le  Président  rend  compte  des  ouvrages  reçus  au  cours  de  la 
dernière  quinzaine. 

M.  le  Président  signale  à  la  Société  l'arrivée  à  son  adresse  de 
l'envoi  considérable  des  livres  de  la  Société  de  l'Histoire  de  France, 
qui  nous  étaient  annoncés. 

—  M^""  Desnoyers  dépose  sur  le  bureau  une  courte  note  sur  une 
trouvaille  de  monnaies  faite  par  un  laboureur  dans  son  champ.  La 
rtotè  sera  insérée  au  Bulletin  (1). 

—  M.  Bloch  termine  la  lecture  de  son  Mémoire  sur  le  Commerce 
des  graina  dam  la  Gcnéralilé  d'Orléans  (17()8).  Le  Mémoire  est  ren- 
voyé à  la  Commission  des  publications. 

M.  Bloch,  à  ce  propos,  communique  à  la  Société  une  lettre  du 
Comité  des  travaux  historiques  et  scientifiques,  section  des  sciences 
économiques  et  sociales,  faisant  espérer  une  subvention  qui  pourrait 
être  appliquée  à  la  publication  de  ce  Mémoire. 

—  L'ordre  du  jour  appelle  la  lecture  en  séance  du  projet  de  Bulletin 
du  1er  trimestre  de  l'année  1897.  La  Société  s'en  remet  à  l'apprécia- 
tion du  Bureau. 

(1)  V.  plus  loin.  p.  52  4. 


-  471  — 

Séance  du  8  octobre  1897 
Présidence  de  M.  Vignat,  président. 

—  M.  le  Président  rend  compte  des  nombreux  et  importants  ou- 
vrages envoyés  à  la  Société  pendant  les  deux  mois  de  vacances  qui 
viennent  de  s'écouler.  Il  signale  en  particulier  :  j-'dans  les  Annules 
de  la  Société  du  Gâtinais  (1^''  et  2^  trimestres  1807)  une  appréciation 
élogieuse  sur  le  travail  de  M.  Domet  intitulé  :  Recherches  sur  l'ety- 
mologie  des  noms  de  lieux  dans  la  forêt  d'Orléans  ;  2"  Au  dernier 
Bulletin  du  Comité  des  travaux  historiques  et  scientilîques,  un  rapport 
de  M.  des  Cilleuils  sur  l'étude  de  M.  Bloch  Un  projet  d'école  de  meu- 
nerie et  de  boulangerie  à  Orléans  en  1183. 

11  appelle  l'attention  de  la  Société  sur  une  lettre  de  M.  le  ministre 
de  l'Instruction  publique  et  des  Beaux -Arts  en  date  du  25  juillet  181)7 
relative  au  programme  du  36"  Congrès  des  Sociétés  savantes  qui 
s'ouvrira  le  12  avril  1898, 

Parmi  les  publications  reçues  de  l'étranger,  M.  le  Président  se  fait 
un  plaisir  d'indiquer  l'envoi  d'un  grand  nombre  de  volumes  de  la 
Société  Impériale  Russe  d'archéologie  et  de  la  Commission  Impériale 
archéologiqîte  de  Saint-Pétersbourg.  Un  sommaire  en  français  a  été 
joint  à  ces  dernières  publications.  M.  le  Président  ajoute  que  l'envoi 
a  été  fait  franco.  Sur  sa  proposition,  de  vifs  remerciements  seront 
adressés  à  M,  le   Président  de  notre  aimable  Société  alliée, 

—  Il  est  fait  hommage  à  la  Société  : 

Par  M,  l'abbé  Bernard,  curé  de  LhuUre{\uhe),  d'une  notice  sur  les 
vitraux  de  son  église,  avec  une  demande  de  souscription  pour  la  res- 
tauration de  ces  précieux  restes  archéologiques.  La  demande  est  ren- 
voyée au  Bureau  ; 

Par  M.  Ernest  Jovy,  d'une  brochure  intitulée  :  Le  testament  de 
Guillaume  Le  Roy,  abbé  deH;uilel'onlaine  ;. 

Par  M.  Gaston  Gauthier,  d'un  opuscule  sur  les  Registres  de  deux 
basses  justices  seigneuriales  ; 


—  47*2  — 

l*ar  M.  le  chanoine  Kdinon  O'Ciillaglian  de  Tortose  ^Espagne)  un 
onvrage  intitulé  :  Les  Manuscrits  delà  cathédrale  de  Tortose, 
en  espagnol.  Cet  envoi  est  accompagné  d'une  lettre  par  laquelle 
l'auteur  sollicite  l'honneur  d'être  admis  au  nombre  des  membres  de  la 
Société.  La  demande  est  renvoyée  au  bureau  ; 

Par  Ms""  Desnoyers,  des  trois  pièces  suivantes  :  1°  Quïltanve  de 
Jehan  Cabn,  avocat  du  duc  d'Orléans,  reconnaissant  avoir  reçu  la 
somme  de  10  livres  parisis,  pour  une  partie  de  ses  gages  fixés  à 
30  hvres  par  an.  Cette  charte,  sur  velin,  est  datée  du  14.  novembre 
1401  ;  2«  Un  diplôm''.  sur  velin  de  bachelier  en  droit  canon  et  civil  en 
l'université  d'Orléans,  accordé  à  Jean  Josse,  du  diocèse  de  Sens, 
signé  :  Delalande,  7  décembre  1699  ;  3"  Commission  donnée  par  le 
duc  d'Orléans  à  François  Tessier  pour  faire  la  régie,  recette  et  admi- 
nistration des  droits  attribués  à  certains  offices  dans  l'étendue  de  son 
apanage.  24  novembre  1767. 

Il  fait  en  outre  hommage  à  la  Société  du  numéro  de  la  Revue  des 
questions  historiques  du  l*^""  octobre  1897. 

M.  le  Président  adresse  au  nom  de  la  Société  ses  remerciements  à 
tous  les  donateurs  et  demande  suivant  l'usage  que  mention  en  soit 
faite  au  procès- verbal. 

—  M.  le  Président  annonce  la  mort  de  M.  Léon  Gautier,  décédé 
récemment  à  l'âge  de  soixante-cinq  ans.  Notre  éminent  confrère, 
membre  de  l'Institut,  professeur  à  l'Ecole  des  Chartes,  faisait  partie 
de  la  Société  en  qualité  de  membre  honoraire  depuis  1887.  M.  Léon 
Gautier  laisse  d'unanimes  regrets  dans  le  monde  savant,  autant  par  la 
variété  et  l'étendue  de  ses  connaissances  histori(jues  que  par  son 
exquise  et  inoubliable  affabilité. 

—  Au  nom  de  la  Commission  des  publications,  M.  Cuissard  donne 
lecture  d'une  lettre  de  M.  le  Ministre  de  l'Instruction  publique 
adressée  à  M.  Bloch  au  sujet  de  son  travail  sur  le  Commerce  des 
grains  dans  la  généralité  d'Orléans  sous  le  régime  de  la  liberté 
(1768).  De  cette  lettre,  il  ressort  qu'à  raison  de  son  intérêt  local 
l'impression  de  cette  étude  ne  peut  se  faire  aux  frais  du  ministère  ; 
mais  le  Ministre  donne  l'espoir  que  c  son  administration  se  montre- 


—  473  — 

rait  disposée  à  accueillir  une  demande  de  subvention  formée  par  la 
Société  qui  entreprendrait  cette  publication  ».  En  considération  de  la 
promesse  du  Ministre  et  sur  le  rapport  de  M.  Cuissard,  la  Société  vote 
l'impression  de  l'étude  de  M.  Bloch  et  son  insertion  aux  Mé- 
moires. 

—  M.  l'abbé  Cocliard  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  Fauconnier, 
directeur  de  l'usine  à  gaz,  au  sujet  d'un  cercueil  en  pierre  récemment 
découvert  à  l'entrée  du  cloître  Saint-Aignan  et  de  la  rue  des  Quatre- 
Degrés.  Recouvert  d'une  dalle  qui  a  été  brisée  par  un  coup  de  pioche 
en  cherchant  une  fuite  de  gaz,  ce  cercueil  renferme  le  squelette  d'un 
homme  de  haute  taille  (2"'  10)  qui  est  intact.  M.  le  curé  de  Saint- 
Aignan  et  M.  le  directeur  des  travaux  municipaux  ont  été  avisés  de 
cette  découverte. 

—  M^'""  Desnoyers  commence  la  lecture  de  son  Mémoire  ayant  pour 
titre  :  Histoire  de  V imagerie  populaire  à  Orléans. 


Séance  du  22  octobre  1897 
Présidence  de  M.  •Baguenault  de  Puchesse,  vice- président. 

—  M.  le  Président  rend  compte  des  ouvrages  reçus  au  cours  de 
la  dernière  quinzaine. 

II  est  fait  hommage  à  la  Société  : 

Par  M.  Huet,  d'une  brochure  millulée  :  ï Enseignement  moderne, 
discours  prononcé  à.  la  distribution  des  prix  du  Pensionnat  Saint- 
Euverte  le  27  juillet  1897. 

—  M.  Herluison  soumet  à  la  Société  un  croquis  de  iM.  Larcanger 
fait  en  vue  de  modifier  la  face  du  jeton  de  la  Société  qui  serait  frappé 
à  l'occasion  de  la  célébration  de  son  cinquantenaire. 

—  M.  le  chanoine  Cochard  signale  la  découverte  à  Ferrières,  au  pied 
du  clocher  de  l'église,  d'un  cercueil  de  pierre.  Il  serait  bon  d'en  écrire 


—  474  — 

a  M.  le  curé  de  la  paroisse,  pour  lui  demander  des  renseignements, 
La  proposition  est  renvoyée  au  bureau. 

—  M.  Léon  Dumuysa  représenté  la  Société  à  Beauvais  comme  dé- 
légué à  la  célébration  du  cinquantenaire  de  la  Société  archéologique 
de  cette  ville.  Il  y  a  fait  deux  communications,  l'une  sur  une  cheminée 
de  pierre  sculptée,  qui  a  appartenu  jadis  à  M.  de  Tristan,  l'autre  sur  de 
curieux  manuscrits  en  lanyue  coréenne  qu'un  cachet  intérieur  révélait 
avoir  appartenu  à  M.  II.  Legrand,  de  lîeauvais.  La  Société  se  félicite 
d'avoir  été  ainsi  représentée,  et  remercie  iM.Dumuys  qui  lui  apporte  le 
programme  des  fêtes  où  elle  pourra  puiser  des  renseignements 
utiles  pour  la  solennité  de  sa  cinquantaine. 

—  Mb'""  Desnoyers  continue  la  lecture  de  son  Mémoire  sur  YflU- 
loire  de  l'imagerie  populaire  à  Orléans. 


Séance  du  12  novembre  1897 

Présidence  de  M.  Vignat,  président. 

• 

M.  le  Président  rend  compte  des  ouvrages  reçus  au  cours  de  la 
dernière  quinzaine.  Ils  sont  en  très  grand  nombre.  11  signale  parmi 
eux  le  Bulletin  de  la  Société  des  sciences  et  lettres  de  Loir-et-Cher 
(décembre  1800).  Ce  volume  de  250  pages  est  tout  entier  consacré  à 
i\I.  Dupré,  mort  à  Bordeaux  le  :2i  juin  1890,  membre  titulaire  non 
résidant  de  la  Société.  Il  contient  une  notice  nécrologique  et  la  biblio- 
graphie complète  de  ses  ouvrages. 

Il  est  fait  hommage  à  la  Société  ; 

Par  MM.  Capperon,  frères  de  l'auteur  décédé,  d'un  volume  intitulé  : 
Notes  d'art  et  de  littérature,  par  Joseph  Capperon; 

Par  M.  Louis  Jarry,  d'une  brochure  portant  le  titre  de  Inventaire 
des  Templiers  d' Estampes  et  de  Vé(ili^e  de  Moniumix-les-Chalo  ; 

Par  M.  Guignard  de  Uutteville,  de  trois  brochures  :  Une  excur- 


—  475  — 

sion  à  Chaumont-sur-Tliaronne.  —  La  Loire  navigable.  — 
Découverte  à  Chaumont- sur- Loire  ; 

Par  M.  P.  Peyssonnié,  avocat  général  prés  la  Cour  d'Orléans,  de 
son  discours  de  rentrée  de  l'année  judiciaire  1897-1898,  sur  le 
Meurtre  exe uuahle. 

Des  remerciements  sont  adressés  aux  donateurs. 

—  M.  le  Président  communique  à  la  Société  une  lettre  de  M.  le 
curé  de  Ferrièrcs  relative  à  la  trouvaille  faite  en  octobre  dernier  au 
pied  du  clocher  de  l'église.  Extrait  de  cette  lettre  sera  inséré  au 
Bulletin  (1). 

—  Avec  le  concours  précieux  de  M.  Monet  professeur  de  langue 
russe  au  Lycée  d'Orléans,  M.  le  Président  a  fait  dresser  la  liste  en 
français  des  ouvrages  envoyés  dernièrement  par  la  Société  impériale 
russe  d'archéologie  et  par  la  Commissio7i  impériale  archéologique 
de  Saint-Péterbourg.  Cette  liste  sera  inscrite  au  registre  de  la  Biblio- 
thèque. La  Société  vote  des  remerciements  à  M.  Monet. 

—  Sur  la  proposition  de  M.  le  Président,  la  Société  décide  d'ajou- 
ter au  mol  «  Donateurs  »,  qui  sera  gravé  sur  la  plaque  dont  la  pose  a 
été  votée  au  cours  de  la  séance  du  12  juin  180G,  le  mot  «  principaux  ». 
Cette  plaque  de  marbre  ainsi  modifiée  sera  placée  dans  un  des  grands 
panneaux  de  la  salle  des  Thèses. 

—  M.  Léon  Dumuys  informe  la  Société  qu'il  a  vu  dernièrement 
M.  Porche,  ingénieur  des  Ponts  à  Gien.  qui  a  bien  voulu  lui  promettre 
un  rapport  technique  sur  les  fouilles  de  Châtillon-sur-Loire  et  du 
puits  d'ilavenat.  Seulement,  très  occupé  par  les  travaux  du  pont  de 
Bonny  à  Beaulieu,  M.  Porche  demande  un  délai  de  deux  mois.  La 
Société  en  prend  acte  et  remercie  M.  l'ingénieur  de  vouloir  bien  se 
charger  de  ce  travail. 

—  Le  secrétaire  dépose  sur  le  bureau  le  projet  de  Bulletin  pour 
(1)  Voir  plus  loin,  p.  525. 


—  47(i  - 

le  'l' trimestre  18'.)7.  La  lecture  et  l'impression  en  sont  renvoyées  à 
l'appréciation  du  lîureau, 

—  Mif  Desnoyers  termine  la  lecture  de  son  Mémoire  sur  Y  Histoire 
lie  l'Imagerie  populaire  a  Orléans.  Le  Mémoire  est  renvoyé  à  la  Com- 
mission des  publications. 


Séance  du  26  novembre  1897. 
Présidence  de  M.   Vignat,  président . 

—  M.  le  Président  rend  compte  des  ouvrages  reçus  au  cours  de  la 
dernière  quinzaine  et  signale,  notamment,  au  Bullelin  du  (^.omilé  des 
Travaux  historiques  et  scientiftques  (section  des  sciences  économiques 
et  sociales),  le  compte  rendu  du  Congrès  des  Sociétés  savantes  de  18U7 
qui  contient  une  analyse  critique  du  Mémoire  lu  par  M.  Bloch  sur  le 
Commerce  des  grains  dans  la  généralité  d'Orléans,  sous  le  régime  de 
la  liberté  (rn\H). 

Il  est  fait  hommage  à  la  Société  : 

Par  M.  Cuissard,  d'une  Étude  sur  le  commerce  et  l'industrie 
à  Orléans  avant  1789  (extrait  des  Mémoires  de  la  Société  d'agri- 
culture, belles-lettres,  sciences  et  arts). 

Par  M.  le  comte  Baguenault  de  Puchesse,  du  Toyne  VI  des  Lettres 
de  Catherine  de  Médicis,  taisant  partie  de  la  Collection  de  docu- 
ments inédits  sur  l'histoire  de  France.  La  Société  remercie  particu- 
lièrement l'auteur,  et  l'ait  observer  (jue  si  elle  ne  possède  point  les 
cinq  volumes  précédents,  il  sera  bon  de  les  demander  ; 

Par  MM.Grosse-Duperon  et  Gouvi'ion,  d'une  brochure  sur  Y  Abbaye 
de  Fontaine- Daniel. 

Des  remercieraenls  sont  adressés  aux  donateurs. 

—  M.  Basseville,  au  nom  de  la  Commission  des  publications, 
lit  un  rapport  sur  une  note  de  Mgr  Desnoyers  sur  une  Monnaie  de 


-  477   - 

Juba  II,  roi  de  Mauritanie,  et  au  sujet  d'une  notice  de  M.  Cuissard, 
intitulée  Notes  chronologiques  sur  Jean  de  Mâcon.  Le  rappor- 
teur conclut  à  l'insertion  de  ces  notices  au  Bulletin  (1). 

—  M.  Cuissard  lit  son  rapport  sur  le  mémoire  de  Mgr  Desnoyers 
portant  le  titre  de  Histoire  de  l'imagerie  populaire  à  Orléans. 
Le  rapporteur  conclut  à  l'insertion  aux  Mémoires  et  émet  le  vœu  que 
le  travail  soit  accompagné  de  quelques  planches, 

Ces  conclusions  sont  adoptées  et  le  bureau  est  chargé  avec  M.  Her- 
luison  d'aviser  aux  voies  et  moyens  pour  parer  à  l'exécution  des 
gravures. 

—  M.  Herluison  lit  une  note  sur  les  Bas-reliefs  du  tombeau  de 
saint  Dominique  à  Bologtie,  et  sur  la  découverte  dans  la  basilique  de 
Sainte-Pétrone  en  la  même  ville,  d'une  Fresque  du  XV^  siècle  don- 
nant la  représentation  présumée  de  Jeanne  d'Arc.  Elle  sera  insérée 
au  Bulletin  (2). 

—  M.  Cuissard  donne  lecture  à  la  Société  d'une  Notice  sur  une 
Formule  de  confession  en  Haut- Allemand,  d'après  le  manuscrit 
161  de  l'abbaye  de  Fleury  (Bibl.  d'Orléans).  Cette  notice  est  ren- 
voyée à  la  Commission  des  publications. 

—  M.  le  Président  expose  qu'un  délai  de  deux  mois  seulement 
nous  sépare  de  la  célébration  de  la  cinquantaine  de  la  Société.  11  serait 
temps  d'envoyer  les  invitations  d'usage.  La  Société  s'en  remet  au 
Bureau  et  tombe  d'accord  pour  l'autoriser  à  indiquer  dans  le  pro- 
gramme de  la  journée  :  1"  l'audition  à  la  messe  de  motets  de  mu- 
sique ancienne  et  orléanaise;  ^"  la  séance  solennelle;  3"  la  visite 
aux  musées  ;  et  4"  un  banquet  par  souscription,  dont  le  prix  pourra 
monter  à  li  fr. 

(1)  V.  plus  loin,  p.  520  et  5^29. 

(2)  V.  plus  loin,  p.  516. 


—  478  — 

Séance  du  11  décembre  1897. 
Présidence  de  M.  Vignàt,  président. 

—  M.  le  Président,  en  ouvrant  la  séance,  lait  en  termes  émus  et 
délicats  l'éloge  de  notre  très  regretté  collègue  Paul  Domet.  Il 
s'exprime  de  la  façon  suivante  : 

«  Notre  Société  vient  de  faire  une  perte  qui  sera  vivement  sentie. 
M.  Paul  Domet,  membre  résidant,  Conservateur  des  Forêts  en 
retraite,  a  été  enlevé  presque  subitement,  alors  que  nous  espérions  le 
conserver  longtemps  encore  parmi  nous. 

«  Elu  le  iiS  mars  1888  membre  non  résidant,  M.  Domet  mis  à  la 
retraite  se  fixe  à  Orléans  et  vient,  en  189U,  occuper  sur  sa  demande 
le  siège  demeuré  vacant  par  la  mort  de  l'émincnt  Inspecteur  général 
des  Ponts  et  Chaussées,  M.  CoUin. 

«  C'était  une  de  ces  natures  privilégiées,  auxquelles  l'inaction  et 
l'inactivité  sont  inconnues.  Après  une  longue  carrière  noblement  rem- 
plie, c'est  encore  dans  le  travail  que  M.  Domet  cherche  le  repos. 
J'entends  ce  repos  d'esprit,  cette  légitime  satisfaction  que  donne  à 
l'honnue  qui  se  respecte,  au  chrétien,  la  conscience  du  devoir 
accompli. 

«  Pendant  trois  années,  Paul  Domet  remplit  chez  nous  les  fonc- 
tions de  Vice-Secrétaire  archiviste  (1891  à  1893).  A  leur  expiration, 
il  est  nommé  Secrétaire  (1893  à  189G)  et  s'acquitte  de  sa  tâche  avec 
une  exactitude,  un  dévouement,  une  impartialité  qui  lui  donnent  droit 
à  notre  reconnaissance.  Pendant  six  ans,  il  a  fait  ainsi  partie  du 
bureau  de  la  Société. 

«  Quand  il  n'a  plus  à  s'occuper  du  présent  et  de  l'avenir  des  Forêts 
de  la  France,  c'est  vers  leur  passé  que  l'ancien  inspecteur  tourne  ses 
regards.  Les  massifs  de  bois  les  plus  épais,  les  plus  impénétrables, 
n'avaient  pas  de  secrets  pour  le  forestier  ;  les  vieilles  archives  de  nos 
forêts  séculaires  n'auront  bientôt  non  plus  rien  de  caché  poui'  l'ar- 
chéologue et  l'historien.  11  publie  ainsi  des  ouvrages  importants  sur 


—  479  - 

les  forêts  de  Fontainebleau  et  d'OHéans  ;  dresse  la  statistique  fores- 
tière du  départenient  du  Loiret,  nous  adresse  de  savants  rapports  sur 
les  tumulus  de  la  Forêt  d'Orléans,  relève  et  classe  les  noms  de  lieux 
de  l'ancienne  forêt. . . 

«  Le  moment  viendra  d'apprécleir  comme  ils  le  méritent  et  doivent 
l'être  un  jour,  ces  laborieilx  travaUi. 

<  Aujourd'hui,  les  seuls  sentiments  qui  ttous  absorbent  tous  sont 
ceux  de  la  douleur  et  des  regrets  ;  ce  sont  les  seuls  que  je  viens 
exprimer  en  votre  nom,  Messieurs,  et  ce  sont  les  seuls  aussi  que  je 
vous  demande  de  consigner  à  cette  heure  sur  le  registre  de  nos 
délibérations.  » 

—  Selon  l'usage  de  la  Société,  M.  Herluison  veut  bien  se  charger 
de  faire  faire  le  portrait  de  notre  regretté  collègue. 

—  Après  avoir  fait  l'énumération  des  ouvrages  reçUs  dans  là  der- 
nière quinzaine,  M.  le  Président  donne  lecture  d'une  lettre  de  M.  le 
Ministre  de  l'instruction  publique  et  des  beaux-arts  relative  au  pro- 
chain Congrès  des  Sociétés  savantes  qui  aura  lieu  à  la  Sorbonno  les 
12,  13,  14  et  15  avril  1898.  Cette  circulaire  rappdle  dans  quels 
délais  et  quelles  conditions  doivent  tHre  signalées  les  communications 
des  délégués. 

—  M.  le  Président  fait  part  à  la  Société  de  la  distinction  que  le 
Saint-Père  a  daigné  accorder  à  l'un  de  ses  membres,  M.  Paul  Char- 
pentier, en  le  nommant  commandeur  de  l'ordre  de  Pie  IX. 

Il  rappelle  ensuite  que,  conformément  au  règlement,  la  réélection 
du  bureau  aura  lieu  à  la  prochaine  séance,  laquelle,  à  raison  de  la 
fête  de  Noël,  est  reportée  du  vendredi  24  décembre  au  lundi  27. 

—  Au  nom  de  la  Commission  des  Publications,  M.  A.  Basseville 
fait  un  rapport  verbal  sur  le  travail  de  M.  Ch.  Cuissard,  intitulé  : 
Formule  de  Confession  en  ancien  Haut-Allemand,  d'après  le 
manuscrit  1(31  de  Fleury.  En  conformité  avec  ses  conclusions,  la 
Société  décide  que  cette  curieuse  et  intéressante  étude  sera  insérée 
aux  Mémoires.  La  question  de  reproduire  en  héliot,M-avurc  la  première 
page  du  manuscrit  est  renvoyée  au  P.urcau. 


—  480  — 

—  M.  Herluison  fait  remarquer  qu'au  mois  d'août  1898,  à  l'occa- 
sion de  la  majorité  de  S.  M.  la  reine  des  Pays-Bas,  doit  avoir  lieu  à 
Amsterdam  un  Congrèx  d'études  kistoriqnes.  Le  Président  de  la 
Société  diplomatique  de  Paris  l'a  entretenu  à  ce  sujet  pour  lui  deman- 
der si  quelque  membre  de  la  Société  archéologique  de  l'Orléanais 
pourrait  y  pren<ire  part  en  se  joignant  aux  Sociétés  françaises.  Il  est 
décidé  qu'on  attendra  que  l'invitation  soit  officiellement  faite. 


Séance  du  lundi  27  décembre  1897. 
Présidence  de  M.  Baguenault  de  Puchesse,  vice -président. 

—  M.  le  Président  rend  compte  des  ouvrages  reçus  au  cours  de  la 
dernière  quinzaine. 

Il  est  fait  hommage  à  la  Société  : 

Par  M.  Herluison,  de  YOraison  funèbre  de  Mgr  Germainy 
évêque  de  Coutances  et  Avranches,  prononcée  par  Mgr  Touchet, 
évéque  d'Orléans,  à  Coutances,  le  i21  décembre  1897.  Des  remercie- 
ments sont  adressés  au  donateur. 

—  M.  le  Président  annonce  que  la  Société  a  perdu  récemment  un 
de  ses  membres  honoraires  élus,  M.  Bardoux,  membre  de  l'Institut, 
ancien  ministre  de  l'Instruction  publique.  Ses  travaux  sur  la  Bour- 
geoisie française,  sur  iW""^  de  Beaiiiiioni  et  i)/"'^  de  Cnstiite,  les  amis 
de  Chateaubriand,  sont  connus.  Il  avait  quelques  liens  ;\  Orléans,  où 
il  venait  souvent  voir  une  vieille  parente  qui  avait  été  témoin  de 
toute  la  Révolution. 

—  M.  le  Président  a  reçu  de  M.  Poullain  une  lettre  signalant  à  la 
Société  des  découvertes  faites  récemment  à  Meung-sur-Loire.  La 
Société  vote  l'insertion  de  la  lettre  au  Bulletin  (1).  Le  propriétaire 
des  objets  trouvés  serait,  paraît-il,  dans  l'intention  de  les  olTrir  à  la 
Société. 

(l)^V.  plus  loin,  p.  549. 


—  481  — 

—  MM.  Desnoyers,  Herluison,  Baguenaiilt  de  Puchesse,  Maxime 
de  la  Rocheterie  et  Emile  Hiiet  présentent  à  la  Société,  au  titre  de 
membre  associé  correspondant,  le  comte  Joseph  Grabinski,  de 
Bologne.  Aux  termes  du  règlement,  l'élection  est  renvoyée  à  un  mois. 

—  L'ordre  du  jour  appelle  les  opérations  de  votes  nécessaires  au 
renouvellement  du  bureau.  Sont  nommés  au  scrutin  : 

Président  :  M.  G.  Vignat. 

Vice- président  :  M,  le  comte  Baguenault  de  Puchesse. 

Membre  de  la  Commission  des  publications,  en  remplacement 
de  M.  Eugène  Jarry,  non  rééligible  :  M.  Guerrier. 

Membres  de  la  Commission  de  la  bibliothèque  :  MM.  Her- 
luison, Jari^,  Baguenault  de  Puchesse. 

—  M.  le  Secrétaire  expose  à  la  Société  les  mesures  prises  par 
le  Bureau,  en  vue  de  la  célébration  de  la  cinquantaine. 

1" Invitations.  —  La  liste  dressée  par  M.  Tranchau  lors  de  l'inau- 
guration de  la  salle  des  Thèses  a  été  prise  pour  modèle  ; 

2"  Ordre  du  jour  de  la  séance.  —  Elle  sera  ouverte  par  un  dis- 
cours du  Président.  Puis,  M.  l'abbé  Desnoyers  est  tout  indiqué  pour 
prendre  ensuite  la  parole,  ce  qu'il  veut  bien  accepter  de  faire.  Enfin, 
un  rapport  sera  lu  sur  les  travaux  de  la  Société  depuis  sa  fondation  11 
semble  que  M.  Cuissard  est  désigné  pour  l'écrire,  préparé  qu'il 
est  à  ce  travail,  par  les  documents  de  toutes  sortes  qui  lui  sont  devenus 
familiers  après  la  table  des  travaux  de  la  Société  que  l'on  doit  à  son 
infatigable  zélé. 

—  M.  le  Président  fait  remarquer  que  la  plaque  des  «  principaux 
donateurs  »  est  posée.  M.  Dusserre,  notre  collègue,  inspecteur  des 
monuments  historiques,  a  bien  voulu  se  chargei  de  ce  soin. 


-  483  — 


LETTRES    PATENTES 

DE  CHARLES  VIII 

POUR  LA  RÉFECTION  DU  TERRIER  DE  SAINTE-CROIX 


On  est  d'accord  aujourd'hui  pour  reconnaître  qu'il  est  inté- 
ressant et  qu'il  serait  nécessaire  de  savoir  exactement,  par  des 
monographies  précises  et  détaillées,  quel  était  l'état  des  terres 
avant  la  Révolution,  quels  étaient  les  modes  de  cultures,  com- 
ment étaient  divisées  les  parcelles,  comment  diminuaient  ou 
s'agrandissaient  les  domaines.  A  ceux  qui  voudraient  tracer, 
pour  l'Orléanais,  ce  tableau  minutieux  sans  doute,  mais  fort 
utile,  il  serait,  croyons-nous,  superflu  de  signaler  l'intérêt  que 
présentent  les  innombrables  titres  de  propriété  de  l'évèché 
d'Orléans  ou  du  Chapitre  cathédral  de  Sainte-Croix.  C'est  à 
l'aide  des  milliers  de  baux,  papiers  censiers,  terriers,  dénom- 
brements, aveux  de  cens  que  l'on  pourrait,  à  coup  sûr,  se  faire 
une  idée  de  ce  qu'étaient,  pendant  l'ancien  régime,  la  propriété 
rurale  et  la  condition  des  paysans. 

Parmi  toutes  ces  pièces,  il  en  est  une,  que  nous  croyons 
inédite,  et  dont  il  semble  nécessaire  de  faire  connaître  la  te- 
neur :  le  5  janvier  1489,  Charles  VIII,  de  passage  à  Orléans, 
ordonna  par  lettres  patentes  la  confection  d'un  nouveau  terrie' 
pour  l'église  cathédrale  de  Sainte-Croix. 

L'exposé  des  motifs  est  curieux  :  pendant  «c  la  guerre  et  les 
divisions  qui  avaient  longuement  eu  cours  dans  le  royaume  de 
France  »,  les  tenanciers  du  Chapitre  avaient  dû,  pour  la  plupart, 
quitter  la  région.  Bon  nombre  des  terres  du  Chapitre  étaient 

TOME  XI.  —  BULLETIN  N"  161.  33 


—  484  — 

restées  à  l'abandon.  Quand  revinrent  des  années  de  calme  et  de 
tranquillité,  (juand  «  nos  anciens  ennemis  les  Anglais  eurent 
été  expulsés  du  royaume  »,  ceux  qui  le  purent  reprirent  la 
culture  de  leurs  terrains,  mais  beaucoup  manquèrent  à  l'appel. 
Les  voisins,  alors,  s'arrondirent  aux  dépens  du  Chapitre,  et, 
profitant  de  ce  que  les  papiers  terriers  avaient  disparu,  de 
ce  que  les  prébendiers  et  autres  officiers  étaient  morts  ou 
avaient  été  remplacés,  se  fondant  d'ailleurs  sur  la  prescrip- 
tion, ils  cultivèrent  sans  scrupules  les  terres  de  Sainte-Croix, 
sans  payer  aucun  cens,  et  sans  jamais  consentir  à  déloger.  Le 
Chapitre,  devant  ces  refus,  s'adressa  au  roi  et  lui  .exposa  la  si- 
tuation. C'est  alors  que  le  roi  donna  l'ordre  aux  délenteurs  ac- 
tuels des  biens  de  montrer  leurs  titres,  de  justifier  d'une  pos- 
session légitime.  Ceux  qui  ne  pouvaient  faiie  preuve  d'une 
propriété  bien  acquise  devaient  s'en  aller  «  sans  délai  »  en 
payant  toutefois,  pour  les  années  écoulées,  le  cens  dû  au  Cha- 
pitre ;  ceux  qui  étaient  légitimes  propriétaires  devaient,  par  de- 
vant notaires,  faire  inscrire  leurs  titres  sur  un  registre  afin  que 
l'on  pût  ainsi  arriver  à  la  rédaction  d'un  terrier  nouveau.  Le 
Chapitre  était  autorisé  d'ailleurs  à  faire  acquitter,  par  un  «  arpen- 
teur juré  »  les  champs,  prés  et  vignes,  contigus  à  ses  domaines. 

On  le  voit,  cette  seule  pièce  indique  quels  troubles  pro- 
fonds avaient  été  produits  dans  la  répartition  des  terres  au  milieu 
du  xV  siècle,  par  l'invasion  étrangère  ;  mieux  et  plus  précisé- 
ment que  beaucoup  de  récits  de  contemporains,  cet  acte  officiel, 
c'est-à-dire  sec  et  tout  de  formules,  fait  revivre  une  période  où 
l'insécurité  était  telle,  que  la  culture  était  devenue,  sinon  im- 
possible, du  moins  fort  difficile. 

Ch.   Schmidt. 


Charles,  par  la  grâce  de  Dieu  roy  de  France,  au  premier  huissier 
de  nostre  Parlement  ou  notre  sergent  qui  sur  ce,  sera  requis, 
salut.  De  la  partie  de  nos  bien  âmes  les  doyen  et  chappitre  de 
l'église  d'Orléans  nous  a  este  humblement  expose  que  la  dite 
église  a  este  fondée  par  nos  prédécesseurs  roys  de  France  et 


—  485  — 

grandement   douée,  ornée  et  augmentée  de  grans    privilèges, 
honneurs  et  preeminances,  a  cause  de  laquelle  fondation,  dona- 
tion, augmentation  et  autrement  deuement,  les  dits  exposants 
ont  plusieurs  beaux,  drois,  seigneuries,  preiogatives  et  preemi- 
nances, et  entre  autres  a  eulx  appartient  de  toute  ancienneté 
plusieurs  villes,  chastellenies,  villaiges,  prébendes,  seigneuries, 
fiefs,  arriere-fiefs  et  autres  drois  et  revenus,  situes  et  assis  en 
plusieurs   et    divers  lieulx,   esquels   au  moins  en   la   plupart 
diceulx   et   es   pays   d'environ    ils  ont  toute    justice,    haulte, 
moyenne  et  basse,  et  aussi  ont  et  leur  appartient  en  propriété 
plusieurs  maisons,  hostels,  près,  boys,  terres,  vignes,   aulnois, 
saulloyes,  rivières,  moulins,  estangs  et  autres  possessions,  et 
heritaiges,  et  si  ont  droit  de  prendre  et  parcevoir  par  chascun 
an,  a  plusieurs  termes,  en  et  sur  plusieurs  lieux,  terres,  posses- 
sions, plusieurs  drois  de  cens,  surcens,  rentes,  tailles,  dismes, 
champarts,advenaiges,  fournemens,  oblies,  coustumes,  voiries, 
poulies,  chappons,  estoublaiges  et  autres  drois  et  devoirs.  Les- 
quels maisons  et  hostels,  terres  et  autres  seigneuries  et  posses- 
sions sont  aussi  en  plusieurs  et  divers  lieux,  dont  les  dits  exposans 
et  leurs  prédécesseurs  ont  este  et  sont  en  bonne  possession  et 
saisine  a  bons  et  justes  tiltres,  et  diceulx  ont  joy  par  tel  et  si 
long  temps  que  n'est  mémoire  du  contraire  et  jusque,  a  ce  que 
par  la  fortune  des  guerres  et  divisions  qui  longuement  ont  eu 
cours  en  nostre  royaume,  les  terres,  maisons,  seigneureries  et 
possessions  dessus  dites  sont  demeurées  inhabitées,  incullivees, 
et  cheutes  en  grant  ruine,  décadence  et  désolation.  Et  la  plupart 
des  dits  cens,  rentes  et  revenues  et  autres  drois  sont   appetitez 
et   diminuez    et    pource    que    depuis    l'expulsion    de    nostre 
royaume  de  nos  anciens  ennemis  les  Ângloys  et  que  en  nostre 
dit  royaume,  toutes  divisions  et  voyes  de  fait  ont  depuis  este 
cessées,   a  esté   loisible  et  permis  a  ung  chacun  de  nos  sub- 
jects  de  cultiver  et  labourer  leurs  terres  et  faire  résidence  sur 
leurs  maisons  et  lieux,  a  ceste  cause  plusieurs  personnes  qui 
avoient  et  ont  leurs  terres  et  autres  possessions  et  heritaiges  joi- 
gnanz  et  contigus  de  ceulx  des  dits  exposans  se  sont  intrus  et 
boutes  en  aucune  pièces  de  terre  et  heritaiges  appartenant  aux- 


—  486  — 

dits  expo.sans,  et  les  aultres  soubs  umbre  d'aucun  peu  de  terre 
qu'ils  avoient  des  dits  terrouers  se  sont  intrus  et  boutes  en  iceulx 
et  aplique  avec  leurs  dites  terres  plusieurs  aultres  terres  et  heri- 
taiges  joignanx  et  contigus  des  leurs,  qui  ne  leur  appartenoient 
ne  appartiennent  en  aulcune  manière  ne  diceulx  nont  aucuns  til- 
tres  au  moins  vallables  et  nen  paient  aux  dits  exposans  pource  au- 
cuns cens,  rentes  et  autres  drois  contre  leur  gre  et  voulonte.  Les- 
quels exposans  ont  ce  de  longtemps  ignore  et  ne  sceurent  bonne- 
ment des  situations  de  leurs  dites  terres  et  possessions  ainsi  de- 
tenues  et  occupées  ne  quels  heritaiges  et  possession  sont  obli- 
ges, afiectes  et  ypoteques  a  iceulx  drois  et  devoirs  tant  parce 
que  a  l'occasion  des  guerres  et  divisions  et  mortalités  qui  par  cy 
devant  ont  eu  cours  en  nostre  royaume  les  lettres,  papiers, 
terriers,  cartullaires  et  enseignemens  de  la  dite  église  par  les- 
quels aparoit  clairement  des  dits  droits  et  devoirs,  ont  este  per- 
dus, adirés  et  gastes  et  que  les  tenanciers  qui  les  tenoient  sont 
ailes  de  vie  à  trépas,  comme  aussi  parce  que  iceulx  exposans 
sont  continuellement  occupes  au  saint  service  divin  en  leur 
dite  église  et  a  prier  Dieu  nostre  créateur  et  la  glorieuse  Vierge 
Marie,  et  qu'il  y  a  eu  en  la  dite  église  plusieurs  prebendiers  et 
officiers  qui  ont  este  changes  et  muez  et  aucuns  allez  de  vie  à 
trépas  et  ont  iceulx  exposans  puisnagueres  seuUement  eu  et 
trouve  congnoissance  par  leurs  anciens  papiers  et  registres  de 
partie  d'aucunes  desdites  terres  et  possessions  de  leurs  dits 
droits  de  cens,  rentes  et  autres  devoirs  dessus  dits  avec  aucuns 
des  noms  diceulx  qui  ou  temps  passe  tenoient  et  possedoient 
iceulx  heritaiges  efTectifs  et  ypoteques  aux  dits  drois  et  rede- 
vance dont  la  plus  part  sont  ailes  de  vie  à  trépas  et  aucuns  de- 
meurez hors  du  pays  a  l'occasion  des  dites  guerres  et  divisions 
et  a  cesle  cause  ont  iceulx  exposans  plusieurs  fois  somme  et 
requiz  ou  fait  sommer  et  requérir  les  détenteurs  et  occupeurs 
desdits  possessions  et  heritaiges  de  eulx  départir  et  des  dits  he- 
ritaiges qui  appartiennent  en  propriété  aux  dists  exposans  et 
leur  en  souffrir  et  laysser  joyr  et  user,  aussi  de  leurpaier,  leurs 
rentes,  drois  et  devoirs  qui  leur  doivent  à  cause  de  leurs  heri- 
taiges qui  tiennent  et  qui  sont  urgents  et  redevables  aux  dits 


—  487  — 

cens,  rentes,  drois  et  devoirs  et  de  eulx  incorporer  et  enregis- 
trer es  terriers,  papiers  et  cartullaires  des  dits  exposans.  Mais 
il  en  ont  este  et  encore  sont  reiïusans  et  delayans,  et  par  ce 
moyen  détiennent  et  occupent  sans  aulcuns  titres  ne  enseigne- 
mens   au  moins   valables  plusieurs  des  dits  heritaiges,  posses- 
sions,  cens,  rentes,  droitz  et  devoirs  de  la  dite  église,  disans 
qu'ils  ne  monstrent  aucunement  leurs  dits   titres,   enseigne- 
ments, et  qu'ils  tiennent  et  occupent   les  dits  héritages  veuil- 
lent ou  non  les  dits  exposans.  Et  a  ce  moyen  n'ont  peu  ne 
peuvent  iceulx  exposans  qui  sont  gens  d'église  occupes  comme 
dit  est  au  Saint  service  divin  avoir  congnoissance  ni  joyssance 
de  leurs  dits  terres  et  possessions,  sur  quoy  sont  assis  et  cons- 
titues les  dits  droits  de  cens,  rentes  et  autres  droiz  et  devoirs 
dessus  dits,  et  doublent  iceulx  exposans  que  s'ils  faisoient  sur 
ce  action  et  poursuite  a  l'encontre  des  dits  propriétaires  et  dé- 
tenteurs qu'ils  se  voulissent  et  vueillent  ayder  de  tenement   de 
prescription  ou  laps  de  temps  encouru  durant  les  dites  guerres 
et  divisions,  qui  seroit  un  très  grant  grief,  préjudice  et  dom- 
maige  des  dits  exposans  et  de  la  dite  église  et  mesmement  de 
nous  et  de  nos  prédécesseurs  roys  de  France  et  de  plusieurs  au- 
tres bons  catholiques  qui  pour  le  dit  service  divin  faire  et  entre- 
tenir ont   donné   et  auraosne  de  leurs  biens  eux  confians  es 
prières  et  oraisons  faictes  chacun  jour  en  la  dite  église  et  plus 
pourroit  être,  si  par  nous  ne  leur  etoit  sur  ce  pourveu  de  re- 
mède convenable  si  comme  ils  dient.  Requerans  humblement 
que  attendu  ce  que  dit  est  et  que  dure  perte  seroit  que,  par  le 
moyen  des  dites  guerres  et  divisions  qui  ont  eu  cours  en  nostre 
royaume  et  de  la  mutation  ou  trespas  des  dits  officiers  preban- 
diers  et  aniremecteurs  des  besongnes  des  dits  exposans  qui  ce- 
pendant sont  intervenus  par  le  moyen  des  quels  partie  de  leurs 
dits  papiers  terriers,   cartullaires   et   enseignemens  ont  este 
perdus  et  adirés,  iceulx  exposans  fussent  et  demourassent  prives 
et  déboutes  de  leurs  dits  heritaiges,  drois  de  cens,  rentes  et 
autres  redevances  dessus  dits  qui  leur  est  vie,  substancion  et 
entretenement  du   Service  divin   de   ladite  église,    nous   leur 
veillons  sur  ce  impartir  nostre  grâce  et  prouvoir  de  remède  con- 


—  488  — 

venable  ;  doux  quoy.  ces  choses  considérées,  qui  ne  voulions  les 
drois  devoirs,  seigneuries,  cens,  rentes  et  lieritaiges  des  églises  de 
nostre  royaume,  dont  nous  sommes  prolecteur  et  garde,  et  mes- 
mement  envers  des  églises  cathedralles  el  celles  qui  sont  de  fon- 
dation royal,  par  telles  voyes  estre  depperies  ne  diminuées,  mais 
les  préserver  et  garder  de  toutes  perles  et  dommaiges  a  noslre 
povoir  comme  raison  est,    ce  mandons  et  commelons  par  ces 
présentes  que  tu  faces  exprès  commandement  de  par  nous  sur 
certaines  et  grans  peines  a  nous  a  appliquer  aux  détenteurs  et 
occupeurs  des  dits  seigneuries,  terres,  vignes  et  heritaiges  et  au- 
tres possessions  appartenant  aux  dits  exposans  et  â  tous  autres 
qui  appartiendra  et  dont  par  iceulx  exposans  seras  requis,  que 
incontinent  et  sans  delaiy  ils  et  chacun  deulx  en  droit  soy  mons- 
trent,  exhibent  et  enseignent  aux  dits  exposans  leur  procureur 
et  entremecteur  de  leurs  besoignes  par  eulx  a  ce  commis  dénon- 
cent et  déclarent  les  dits  terres,  heritaiges  et  possessions  et  autres 
choses  a  eulx  appartenant  tant  en  propriété  comme  ceulx  qui  sont 
affectes  et  ypoleques  aux  dits  droits  et  redevances,  et  leur  mons- 
trent  et  exhibent  leurs  lettres,  titres,  et  enseignemens  qu'ils  en 
ont.  Et  a  ceulx  que  trouveras  de  tenir  et  occuper  les  dites  terres  et 
possessions  aux  dits  exposans  appartenant  en  seigneurie  et  pro- 
priété et  aultrement  deuement,  que  incontinent  et  sans  délaiy  ils 
s'en  désistent,  déportent  et  en  souffrent  et  laissent  iceulx  exposans 
joyr  et  user  plainement  et  paisiblement  et  leur  rendent  et  res- 
tituent les  frais,  prouffits,  revenues  et  esmolumens  qu'ils  en 
ont  prins  et  parceus  ou  que  iceulx  exposans  en  eussent   peu 
prandre  et  parcevoir,  ce  n'eust  ete  leur  torconnier  empesche- 
ment,  et  aux  destenteurs  propriétaires  des  autres  possessions  et 
heritaiges  qui  sont  affectes  et  ypoteques  aux  dits  cens,  surcens, 
renies,  droits  et  devoirs  que  diceulx  y  paient  sans  delaiy  auxtiits 
exposans  les  arreraiges  qui  leur  en  sont  et  pevent  estre  deubz 
et  leur  continuent  paier  doresnavant  chacun  aux  termes  et  en  la 
manière  accoutumée  et  qu'ils  sont  deubz  et   pour  ce  que  plu- 
sieurs desdits  propriétaires  et  délenteurs  des  dits  heritaiges  et 
possessions  soubs  umbres  d'aucunes  quantités  de  terre,  boys, 
vignes  et  autres   possessions  assises  près  et  joignans  des  leurs 


—  489  — 

qui  sont  assises  es  justice  des  dits  exposans  sans  compte  ne  me- 
sure ne  sans  pour  ce  leur  paier  aucuns  droits  et  devoirs,  et  oultre 
fais  commandement  de  par  nous  aux  détenteurs  comme  dessus 
que  ils  monstrent  declairenl  et  baillent  par  declaracion  leurs 
dits  heritaiges  et  la  quantité  diceulx  avec  leurs  tiltres  et  moyens 
et  l'acquisition  d'iceulx  et  qu'ils  se  inscripvent  ou  facent  ins- 
cripre  es  papiers  et  terriers  de  la  dite  église  par  devant  ung  no- 
taire ou  notaires  jures  qui  par  les  dits  exposans  soient  es- 
leus  et  odonnes  touchant  les  dits  cens,  rentes,  drois  et  de- 
voirs que  eulx  et  leurs  dits  heritaiges  sont  tenus  et  doivent  paier 
a  la  dite  église,  afin  que  après  la  déclaration  et  exhibition  des 
dites  lettres  par  culx  faictes  iceulx  exposans  facent  et  leuravons 
permis  et  permettons  faire  ou  faire  faire  mesurer  et  arpenter 
les  dites  terres,  vignes,  près,  boys  et  possession  des  dits  déten- 
teurs ou  propriétaires,  par  le  premier  arpenteur  de  terre  jure  sur 
ce  requis,  toy  présent,  en  la  présence  ou  absence  des  dits  proprié- 
taires et  détenteurs  eulx  touteffois  a  ce  faire  souffisamment  ap- 
peliez, et  la  dite  Visitation  et  mesure  faicte,  s'il  est  trouvé  les 
dits  propriétaires  et  détenteurs  en  tenir  et  posséder  plus  qu'ils 
ne  doyvent  ou  qu'ils  ne  monstrent  par  leurs  dits  titres  et  ensei- 
gnemens  ou  autrement  duement  fay  le  du  surplus  qui  sera 
trouve  oultre  ce  par  dessus  leur  mesure  joyr  et  user  et  pos- 
séder les  dits  exposans  comme  de  leur  propre  chose  et  a  eulx 
appartenir,  pourveu  toutesvoyes  que  aucun  se  apparoisse  qui 
des  dits  heritaiges  et  le  surplus  qui  seroit  se  voulsist  dire  et  de- 
clairer  propriétaire  ou  monstrast  de  la  propriété  tiltres  et  moyens 
souffisans  ;  en  ce  cas  les  dits  exposans  seront  tenus  de  les  leur 
laisser  en  payant  toutes  voyes  préalablement  les  droiz  devoirs  et 
arreraiges  deubz  a  cause  d'iceulx  avec  les  réparations,  fraiz  et 
meliorations  faiz  en  iceulx  en  faisant  inhibition  et  deffence,  si 
mestier  est  aux  détenteurs  des  lieux  que  sur  ne  a  l'encontre 
de  ce  ils  ne  donnent  aux  dits  exposans  aucun  destourbier  ou 
empeschemenl  en  aucune  manière,  en  conlraignans  a  ce  faire 
et  souffrir  tous  ceulx  qu'il  appartiendra  et  aussi  ceulx  qui  tien- 
nent et  occupent  les  dites  terres,  heritaiges  et  possessions  te- 
nues et  redevables  envers  les  dits  exposans,  aux  dits  cens,  sur- 


—  490  - 

cens-,  rentes,  droiz  et  devoirs,  dont  iceulx  ejfposans  n'ont  aucun 
terrier,  papiers  ou  enseignemens  et  autres  qui  en  sauront  aulcune 
chose  depposer  a  comparoir  par  devant  les  dits  notaire   ou  no- 
taires et  illec  faire  serment  soUempnel  eteulx  inscripre  et  enre- 
gistrer les  dits  papiers  et  terriers  quels  biens,  herilaiges  et  pos- 
sessions ils  tiennent  et   scevent  estre  de  la  dite  église  a  quel 
tiltre  et  combien  ils  doivent  et  sont  tenus  par  chacun  an  aux  dits 
exposans  pour  par  les  dits  notaire  ou  notaires  en  estre  fait  re- 
gistre papier  ou  terrier  affin  de  servir  et  valloir  a  perpétuel  mé- 
moire et  ce  par  toutes  voyes  et  manières  deues  et  raisonnables  ;  et 
en  cas  d'opposition,  reffus  ou  delay,  adjourne  les  exposans  reffu- 
sans  et  delayans  a  aucun  et  compettant  jour  ou  jours  parJevant 
noz  bailliz  et  bailliaiges  desquels  ils  sont  ou  seront  demourans, 
pour  dire  les  causes  de  leur  opposition,  refïus  ou  delay,  et  oyr 
telles  demandes,  requestes  et  conclusions  que  iceulx  exposans 
vouidront  contre  eulx  et  chacun  d'eulx  prendre  et  eslire,  res- 
pondre  sur  ce  à  tout  ce  qu'ils  vouidront  demander  et  requérir, 
procéder  et  aller  avant  en  oultre  selon  raison  encertiffiant  suffi- 
samment aux  dits  jour  ou  jours  les  dits  baillis  ou   leurs  lieute- 
nans  de  fout  ce  que  fait  auras  sur  ce  ;  auxquels  nous  mandons 
et  pour  ce  que  sumplueuse  chose  seroit  aux  dits  exposans  faire 
divers  procès  par  devant  eulx  les  parties  fineront  de  bon  et  no- 
table conseil  et  y  auront  bonne  et  bresve  expédition  tous  pois  et 
faveurs  cessans,  commetons  que  aux  parties  icelles  oyes  facent 
bon  et  brief  droit,  car  ainsi  nous  plaistil  estre  fait;  non  obstent 
quelsconques  tenement  ou  laps  de  temps  qui  sur  ce  pourroient 
estre  encourus  depuis   quarante  ans  en  ça  sans  titre  que  ne 
voulions  aux  dits  exposans  aucunement  nuyre  ne  prejudicier, 
ains  au  dit  cas  les  en  avons   relevez  et  relevons  de  grâce  es- 
pecial  par  ces  présentes,  rigueur  de  droit,  usaige,  stilleet  quels- 
conques  lettres  subreptices  impetrez  ou  a  impetrer  a  ce  contraires, 
mandons  et  commandons  a  tous  nos  justiciers,  officiers  et  sub- 
getz  que  a  touz  en  ce  faisant  soit  obey. 

Donne  a  Orléans  le  cinquiesme  jour  de  janvier  lan  de  grâce 
mil  CCCC  quatre  vingts  et  neuf  et  de  nostre  règne  le  sep- 
tiesme,  Demoulins. 


—  491 


ÉTAT  SOMMAIRE  DE  LA  SÉRIE  G 

(clergé  séculier) 
Des  Archives  départementales  du  Loiret 


I.  -  EVÊCHÉ  D'ORLÉANS 

1"    INVENTAIRES 

G.  1.  (Registre).  —  In-folio,  676  pages,  parchemin,  avec 
table  de  40  pages. 
1652.  —  (15  avril).  —    «  Inventaire   des  adveux,   réceptions 
de  foy,  elc...  pour  les  quatre  chaslellenies  de  la  Fauconnerie, 
Jargeau,  Meung  et  Pithiviers.  » 

G.  2.  (Registre).  —  In-folio,  242  feuillets,  papier. 
1652.  —  Inventaire  général  des  titres    de   l'Évéché  pour  les 
quatre  châtellenies. 

G.  3.  (Cahier).  —  In-folio,  8  feuillets,  papier, 
xviii^  siècle.  —  Inventaire  des  papiers  remis  par  M'»'  veuve 
Pasquier  à  l'ïlvêque. 

G.  4.  (Cahier).  —  In-folio,  12  feuillets,  papier. 
1736   ('2    mai).   —  «   Inventaire  des  titres  et  pièces  concer- 
nant la  propriété...    de  différentes  maisons...   pour  l'éta- 
blissement du  Séminaire  de  Meung,   fait  par  Louis  Gaston 
Fleuriau,  évêque  d'Orléans.    j> 

G.  5.  (Registre).  —  Grand  in-folio,  338  feuillets,  papier. 
4764.  —  Inventaire  du  Chartrier  de  l'Évéché  d'Orléans.  Tome  I. 
Châtellenie  de  la  Fauconnerie. 

G.  6.  (Registre).  — Grand  in-folio,  183  feuillets,  papier. 


—  492  — 

1764.   —  Inventaire    du    Chartrier    de    l'Évêché    d'Orléans. 
Tome  IL  Châtellenie  de  Meung. 

G.  7.  (Registre).  —  Grand  in-folio,  112  feuillets,  papier. 
1764.  —    Inventaire    du    Chartrier    de    l'Evêché    d'Orléans. 
Tome  III.  Châtellenie  de  Pithiviers. 

G.  8.  (Registre).  —  Grand  in-folio,  108  feuillets,  papier. 
1764.  —    Inventaire    du    Chartrier    de    l'Évêché    d'Orléans. 
Tome  IV.  Châtellenie  de  Jargeau. 

G.  9.  (Registre).  —  Grand  in-4'',  507  feuillets,  papier. 
XVIII*  siècle.  —  Inventaire  des  titres  de  la  châtellenie  de  Meung. 
(Table  en  tête  du  registre). 

G.  10.  (Registre).  —  Grand  in-4",  749  feuillets,  papier, 
xviii^  siècle.  —  Inventaire  des  titres  de  la  châtellenie  de  Jar- 
geau, (Table  en  tête  du  registre). 

G.  11.  (Registre).  —  Grand  in-S",  807  feuillets,  papier, 
xviii*'  siècle.  —  Inventaire  des  titres  de  la  châtellenie  de  Pi- 
thiviers. (Table  en  tête  du  registre). 

G.  12.  (Cahier).  —  Grand  in-folio,  19  feuillets,  papier. 
1781.  —  État  des  titres  déposés  aux  archives  de  l'Évêché  con- 
cernant divers  fiefs  et  le  droit  de  pèche  dans  l'Essonne.  (Châ- 
tellenie de  Pithiviers). 

G.  13.  (Liasse).  —  8  pièces,  papier. 
XYiii"  siècle.  —  État  des  titres  déposés  aux  archives  de  l'Évêché 
touchant  la  châtellenie  de  la  Fauconnerie. 

G.  14.  (Cahier).  —  Grand  in-folio,  8  feuillets,  papier. 
xYiii*^  siècle.  —  «  Inventaire  général  des  titres  de  l'Évêché  pour 
la  châtellenie  de  la  Fauconnerie,  d'après  l'ordre  établi  dans 
le    chartrier   par  M.  Louis-Auguste  Chevreuil  de  Villebelle, 
avocat  et  archiviste  depuis  l'année  1781,  » 

G.  15.  (Cahier).  —  Grand  in-folio,  11  feuillets,  papier, 
xviii"^  siècle.  —  Inventaire  des  titres  déposés  aux  archives  de 
l'Évêché,  concernant  les  droits  utiles  (péage  et  salage)  de 
l'Évêché, 

G.  16.  (Cahier).  —  Petit  in-4o,  25  feuillets,  papier, 
xviii''  siècle.  —  Table  générale  contenant  la  situation  des  do- 


—  493  - 

maines  et  seigneuries  de  l'Évêché  par    ordre  alphabétique 
(avec  les  folios  de  l'invenlaire), 

G.  17.  (Cahier).  —  Petit  in-4",  22  feuillets,  papier, 
xviii'  siècle.  —  Répertoire  et  inventaire  des  titres  de  l'Évêché, 
suivant  l'ancien  et  lo  nouvel  ordre. 

2°   PRIVILÈGES   PAR   LES   PAPES 

G.  18.  (Liasse).  —  2  pièces,  papier. 
1758  —  1761.  —  Privilèges  par  les  papes. 

S"   ACTES   DU    POUVOIR   SOUVERAIN 

G.  19.  (Liasse).  —  7  pièces,  papier  ;  6  parcliemins. 
1255— 1'/70.  —   Lettres  patentes   des  rois;   arrêts  des  cours 
souveraines. 

4°  RNTRÉE  DES  ÉVKQUES  A  ORLÉANS 

G.  20.  (Liasse).  —   18  pièces,    papier  ;   1    parchemin  ; 
7  imprimés. 
1589—1753.  —  Récit  de  l'entrée  de  Messeigneurs  de  l'Aubes- 
pine  et  Fleuriau.  —  Suppliques  en  délivrance  adressées  par 
les  prisonniers. 

G.  21.  (Registre).  —  Petit  in-folio,  102  feuillets,  papier. 
16  janvier  —17  février  1734.  —  Registre  de  la  geôle  pour  les 
prisonniers  délivrés  à  l'entrée  des  Évêques. 

5"   LETTRES   DE   l'ÉVÊQUE 

G.  22.  (Liasse).  —  5  pièces,  papier;  1  imprimé. 
1775-1781.  —  Lettres  de  l'Évêque. 

6°    DROITS  SEIGNEURIAUX 

G.  23  (Registre).  —  In-4",  127  feuillets,  papier. 
xV  siècle.  —  Registre-journal  du  grand  péage  de  l'Évêché. 

G.  24.  (Liasse).  —  15  pièces,  papier. 
1570—1589.—  Droit  de  salage  à  Meung  et  à  Jargeau. 


—  494  — 

T   TITRES    DE   PROPRIÉTÉ. 

Aveux  et  dénombrements  ;  ports  de  foi. 

G.  25.  (Liasse).  —  2  cahiers,  papier. 
1516  —  XVII'  siècle.  —  Châtellenie  de  la  Fauconnerie.  Etats  gé- 
néraux des  ports  de  foi  et  des  aveux. 

G.  26  (Liasse).  —  15  pièces,  papier  ;  5  parchemins. 
1447  —  XVIII'  siècle.  —  Chàlellenie  de  la  Fauconnerie.  Aveux 
(classés  par  paroisses). 

G.  27.  (Liasse).  —  9  pièces,  papier  ;  17  parchemins. 
1371 — 1757.  —  Châtellenie  de  Jargeau.  Aveux  (classés  par  pa- 
roisses). 

G.  28.  (Registre).  —  In-folio,  48  feuillets,  parchemin. 
1565 — 1579.  —  Châtellenie  de  Meung.  Registre  des  réceptions 
de  foi  et  hommage. 

G.  29.  (Liasse).  —  1  pièce,  papier  ;  6  parchemins, 
1674—1768.  —  Châtellenie  de  Meung.  Aveux  (classés  par  pa- 
roisses). 

G.  30.  (Liasse).  —6  pièces,  papier;  10  parchemins. 
1539  —  xviii®  siècle. —  Châtellenie  de  Pilhiviers.  Aveux  (classés 
par  paroisses). 

/.  —    Titres  divers  de  propriétés  :  Châtellenie  de 
la  Fauconnerie. 

G.  31.  (Liasse).  —  7  plans,  papier, 
xviii''  siècle.  —  Plans  des  fiefs  de  l'Évêché  à  Orléans. 

G.  32.  (Liasse).  —  18  pièces,  papier  ;  1  parchemin. 
1498—1724.  —  Maisons  du  lief  Le  Bert  à  Orléans. 

G.  33.  (Liasse).  —  34  pièces,  papier  ;  4  parchemins. 
1464—1730.  —  Maisons  du  fief  du  Bourrelier  à  Orléans. 

G.   34.  (Liasse). —  82   pièces,  papier;  8  parchemins; 
12  imprimés. 
1592—1772.  —  Maisons  du  fief  du  Colombier  et  de  la  rue  du 
Pot-de-Fer,  à^Orléans. 


-  495  — 

G.  35.  (Liasse).  —  2  pièces,  papier. 
1570,  —  Déclaration  des  fiefs  et  rentes  dus  à  l'Évêque  dans  la 
ville  d'Orléans. 

G.  36.  (Liasse).  —  1  pièce,  papier, 
xviiie  siècle.  —  Biens  dans  les  paroisses  urbaines  :  Sainl-Ai- 
gnan. 

G.  37.  (Liasse).  —  2  pièces,  papier  ;  1  parchemin. 
1691—1787.   —   Biens  dans   les   paroisses   urbaines  :  Sainte- 
Croix. 

G.  38.  (Liasse).  —  1  pièce,  papier. 
1691 — 1787.  —  Biens  dans  les  paroisses  urbaines  :  Saint-Li- 
phard. 

G.  39.  (Liasse).  —  1  parchemin. 
1708.  —  Biens  dans  les  paroisses  urbaines  :  Saint- Michel. 
G.  60.  (Liasse).  —  11  pièces,  papier;  1  parchemin. 
1616—1747.  —  Biens  dans  les  paroisses  urbaines  :  Saint-Pa- 
terne. 

G.  41.  (Liasse).  —  5  pièces,  papier  ;  1  parchemin. 
1421—1788.  —  Biens  dans  les  paroisses  urbaines  :  Saint-Paul. 

G.  42.  (Liasse).  —  2  pièces,  papier. 
1741.  —  Biens  dans  les  paroisses  urbaines  :  Saint-Pierre-En- 
senlelée. 

G.  43.  (Liasse).  —  2  pièces,  papier. 
1674 — 1696. —  Biens  dans  les  paroisses  urbaines  :  Saint-Pierre- 
le-Puellier. 

G.  44.  (Liasse).  —  27  pièces,  papier,  49  parchemins, 
1  plan,  parchemin, 
1488-1788.   —  Bien  au  Clos-l'Évèque.  (Paroisses  de  Saint- 
Marc,  Saint- Aignan,  Notre-Dame-du~Chemin). 
G.  45  (Liasse).  —  3  parchemins. 
1519 — 1524.  —  Place  près  les  anciens" murs  de  la  ville  tenue  à 
cens  de  l'Evêché. 

G.  46.  (Liasse).  —  7  pièces,  papier. 
1541—1602.  —  Ouances  aux  Bourgeois  marchands  d'Orléans. 

G.  47.  (Liasse).  —  1  parchemin. 
1763.  —  Bail  du  Luminaire  de  Sainte-Croix. 


—  496  — 

G.  48  (Liasse).  —  2  pièces,  papier  ;  1  parchemin. 
1559-1773.  —  Biens  dans  les  paroisses  rurales  ;  Clianteau. 

G.  49.  (Liasse).  —  2  pièces,  papier. 
xviii°  siècle.   —  Biens   dans   les  paroisses   rurales  :    Chécy- 
Mardié. 

G.  50.  (Liasse).  —  2  pièces,  papier. 
1780.  —  Biens  dans  les  paroisses  rurales  :  Chevilly. 

G.  51.  (Liasse).  —  2  pièces,  papier, 
xviii^  siècle.  —  Biens    dans  les  paroisses  rurales  :  La  Ferté- 
Lowendal  (Saint-Aubin). 

G.  5i2.  (Liasse).  —  1  pièce,  papier. 
1746.  —  Biens  dans  les  paroisses  rurales  :  Fleury. 

G.  53.  (Liasse).  —  1  pièce,  papier. 
1442-1678.  —  Biens  dans  les  paroisses  rurales  :  Gémigny. 

G.  54.  (Liasse).  —  1  pièce,  papier  ;  1  parchemin. 
1774.  —  Biens  dans  les  paroisses  rurales  :  Gidy. 

G.  55.   (Liasse)  —  7  pièces,  papier. 
1622-16:26.  —  Biens  dans  les  paroisses  rurales  :  Saint-Jean-de- 
Braye. 

G.  56.  (Liasse).  —  150  pièces,  papier. 
1746-1758.  —  Biens  dans  les  paroisses  rurales  :  Saint-Jean-de- 
la-Ruelle. 

G.  57.  (Liasse)  —  4  pièces,  papier  ;  1  parchemin. 
1773-1779.  —  Biens    dans   les   paroisses    rurales    :    Lion-en- 
Beauce. 

G.  58.  (Liasse).  —  25  pièces,  papier  ;  19  parchemins. 
1487-1693.  —  Biens  dans  les  paroisses  rurales  :  Semoy. 

G.  59.  (Liasse),  —  4  pièces,  papier  ;  12  parchemins. 
XVI''  siècle.  —  Biens  dans  les  paroisses  rurales  :  Semoy, 

G.  60.  (Liasse).  —  30  pièces,  papier  ;  28  parchemins. 
1500-1760.  —  Biens  dans  les  paroisses  rurales  :  Semoy. 

G.  61.  (Liasse).  —  4  pièces,  papier  ;  15  parchemins. 
1525-1634.  —  Biens  dans  les  paroisses  rurales  :  Semoy. 

G.  62.  (Liasse).  —  4  pièces,  papier  ;  46  parchemins. 
1626-1676.  —  Biens  dans  les  paroisses  rurales  •  Semoy. 


-  497  — 

G.  63.  (Liasse).  — 2  pièces,  papier. 
1638.  —  Biens  dans  les  paroisses  rurales  :  Traînou. 

G.  64.  (Liasse).  —  4  parchemins. 
1762-1788.  —  Baux  d'offices. 

G.  65.  (Liasse).  —  2  pièces,  papier. 
1657-1660.  —  Baux  de  la  pêche  en  Loire. 

G.  66.  (Liasse).  —  1  pièce,  papier. 
1610.  —  Baux  des  droits  seigneuriaux. 

G.  67.  (Liasse).  —  55  pièces,  papier. 
1694.  —  Baillagede  l'évéché,  minutes  du  greffe. 

G.  68.  (Liasse).  —  16  imprimés. 
1748-1781.  —  Ordonnances  concernant  la  police  et   la   justice 
de  la  Ghàtellenie  de  la  Fauconnerie. 

//.  —  Titres  divers  de  propriétés  :  Châtellenie  de  Jargeau. 

G.  69.  (Liasse).  —  7  pièces,  papier;  10  parchemins. 
1492-1685.  —  Bail  général  des  biens  de  l'évéché  dans  la  Châ- 
tellenie de  Jargeau. 

G.  70.  (Liasse).  —  8  pièces,  papier;  12  parchemins. 
1487-1782.  —  Maisons  de  l'évéché  dans  la  Ghàtellenie  de  Jar- 
geau. 

G.  71.  (Liasse).  —  6  pièces,  papier  ;  10  parchemins. 
1439-1620.  —  Terres  dans  la  Ghàtellenie  de  Jargeau. 

G.  li.  (Liasse).  —  4  pièces,  papier;  10  parchemins. 
1442-1790.  —  Biens  dans  la  paroisse  de  Bou. 

G.  73.  (Liasse).  —  1  pièce,  papier. 
1550.  —  Biens  dans  la  commune  de  La  Brosse. 

G.  74.  (Liasse).  —  7  pièces,  papier  ;  4  parchemins. 
1577-1788.  —  Biens  dans  la  paroisse  d'Ingrannes. 

G.  75.  (Liasse).  —  9  pièces,  papier  ;  31  parchemins. 
1570-1790.  —  Baux  d'offices. 

G.  76.  (Liasse).  —  7  parchem.ins. 
1771-1788.  —  Bail  delà  boucherie  et  de  la  charcuterie. 

G.  77.  (Liasse).  —  3  parchemins. 
1781-1790.  —  Baux  d'îles  dans  la  Loire. 


—  49^  — 

G.  78.  (Liasse).  —  3  pièces,  papier  ;5  parchemins. 
1772-1781.  —  Bail  de  la  pêche. 

G.  79.  (Liasse).  —  145  pièces,  papier  ;  12  imprimés. 
1708.  —  Mémoires  d'arrérages  de  renies. 


///.  —  Titres  divers  de  propriétés  :  Châtellenie  de  Meung. 

G.  80.  (Liasse).  —  8  pièces,  papier  ;  11  parchemins. 
1553-1739.  —  Maisons  à  Meung. 

G.  81  (Liasse).  —  32  pièces,  papier  ;  5  parchemins. 
1529-1791.  —  Terres  à  Meung. 

G.  82.  (Liasse).   —  4    pièces,   papier  ;   3  parchemins, 
1  imprimé. 
1751-1780.  —  Biens  dans  la    paroisse    de    Saint-André-les- 
Cléry. 

G.  83.  (Liasse).  — '19  pièces,  papier;  22  parchemins. 
1530-1792.  —  Biens  dans  la  paroisse  de  Saint- Ay. 

G.  84.  (Registre).  —  In-f"  ;  î>6  feuillets,  papier. 
xviT  siècle.  —  Table  alphal)étique  du  nouveau    cueilleret   de 
Saint -Ay. 

G.  85.  (Liasse).  —  4  pièces,  papier  ;  2  parchemins. 
1624-1783.  —  Biens  dans  la  paroisse  de  Baccon. 

G.  86.  (Liasse).  —  5 pièces,  papier  ;  20  parchemins. 
1553-1775.  —  Biens  dans  la  paroisse  de  Baule. 

G.  87.  (Liasse).  —  6  pièces,  papier  ;  24  parchemins. 
15:24-1593.  —  Biens  dans  la  paroisse  de  Mareau-aux-Bois. 

G.  88.  (Liasse).  —  i-i  pièces,  papier  ;  57  parchemins  ; 
1  imprimé. 
1660-1792.  —  Biens  dans  la  paroisse  de  Mareau-au.x-Bois. 

G.  89.  (Cahier).  —  In-f^  ;  60  feuillets,  papier. 
1612.  —  Terrier  de  Mareau-aux-Bois. 

G.  90  (Liasse).  —  3  pièces,  papier;  1  parchemin. 
1771-1780.  —  Biens  dans  la  paroisse  de  Mareau-aux-Prés. 

G.  91.  (Cahier).  —  8  feuillets,  papier, 
xviii^  siècle.  —  État  des  domaines  de  Meung. 


—  499  — 

G.  92.  (Liasse).  —  11  pièces,  papier. 
1580-1582.  —  «  Bannalité  d  de  Meung. 

G.  93.  (Liasse).  ~  25  pièces,  papier  ;  1  parchemin. 
1753-1755.  —  Rentes   sur  les  aides  et   gabelles,  appartenant  à 
l'Évêque  d'Orléans. 

G.  94.  (Liasse).  —  8  pièces,  papier;  24  parchemins. 
1764-1792.  —  Baux  d'offices. 

G.  95.  (Liasse).  —  2  pièces,  papier  ;8  parchemins. 
1523-1788.  —  Baux  de  pêche. 

G.  96.  (Liasse).  — 11  pièces,  papier. 
1767-1773.  —  Moulins  à  Meung. 

G.  97.  (Liasse).  —  12  pièces,  papier. 
XVIII®  siècle.  —  Justice  de  Huisseau-sur-Mauves. 

G.  98.  (Liasse).  —  13  pièces,  papier. 
1729-1732.  —  Dîme  de  Gravant. 

G.  99.  (Cahier).  —16  feuillets,  papier, 
xviii^  siècle.  —  Mémoires  d'ouvriers  à  Meung. 

G.  100.  (Liasse).  —  3  pièces,  papier;  1  parchemin. 
1708 — 1761.  —  Reconstruction  du  château  de  Meung. 

G.  101  (Liasse).  — 21  pièces,  papier. 
1724—1766.  —  Procès-verbaux  de  levées  de  noyés  dans  la 
rivière  de  Loire. 

IV.  —  Titres  divers   de  propriétés  :    Châtellenie 
de  Pithiviers. 

G.  102.  (Liasse).  —  5  pièces,  papier,  29  parchemins. 
1541 — 1771    — Maisons  à  Pithiviers. 

G.  103.  (Liasse).  —  12  pièces,  papier  ;  9  parchemins. 
1500—1771.  —  Rentes  de  l'Évèché  à  Pithiviers. 

G.  104.  (Liasse).  —  64  pièces,  papier;  8  parchemins; 
5  plans. 
1704—1782.  —  Château  de  Pithiviers. 

G.  105.  (Liasse).  —  14  pièces,  papier  ;  11  parchemins. 
4500—1785.  —  Biens  dans  les  paroisses  rurales  :  Cliilleurs- 
aux-Bois,  xviii^ siècle;  —  Dadonville,  1577,  —  xviii'  siècle; 

TOME   XI.    —   BULLETIN   N»   IGl.  33 


—  500  — 

—  Angerville,   1607—1724;   —   Grigneville,    1700—1778; 

—  Mar?ainvilliers,  1773;  —  Pithiviers-Ie-Vieil,  1506—1785. 

G.  106.  (Liasse).  —  13  pièces,  papier  ;  32  parchemins. 
1500-1786.  -  Baux  d'offices. 

G.  107.  (Liasse).  —  1  pièce,  papier. 
XVIII'  siècle.  —  Bail  de  la  boucherie  à  Pithiviers. 

G.  108.  (Liasse).  —  3  pièces,  papier. 
660-1661.  —  Bail  de  la  Pêche. 

G.  109.  (Liasse).  —  14  pièces,  papier  ;  4  imprimés, 
xviii'  siècle.  —  État  des  biens  et  revenus  de  l'Évêché  dans  la 
chàtellenie. 

G.  110.  (Liasse).  —  1  pièce,  papier, 
xvii*  siècle.  —  Pétition  des  habitants  de  Pithiviers  demandant 
une  décharge  d'impôt. 

G.  111.  (Liasse).  —  3  pièces,  papier;  1  parchemin. 
1780—1783.  —  Justice  de  Chaumont. 

V.  —  Bois  et  Forêts. 

G.  112.  (Liasse).  —  5  pièces,  papier;  4  parchemins. 
1554-1807.  —  Lettres-patentes  des  rois, 

G.  113.  (Liasse).  —  5  pièces,  papier;  11  parchemins. 
1484—1780.  —  Aveux  et  Ports  de  foi. 

G.  114.  (Liasse).  —  5  pièces,  papier  ;  3  parchemins. 
1552 — 1576.  —  Baux  et  Partages. 

G.  115.  (Liasse).  —  27  piècfs,  papier  ;  11  parchemins. 
1559—1577.  —  Ventes  de  bois. 

G.  116.  (Liasse).  —  29  pièces,  papier  ;  6  parchemins  ; 
4  imprimés. 
1616—1734.  —  Ventes  de  bois. 

G.  117.  (Liasse).  —  6  pièces,  papier. 
1435 — 1695.  —  Aliénations  des  grueries  et  coupes. 

G.  118.  (Liasse).  —  5  pièces,  papier  ;  2  parchemins. 
1550—1740.  —  Comptes  spéciaux  pour  les  bois  et  forêts. 

8°   FINANCES   ET   COMPTABILITÉ 

G.  il9.  (Cahier).  —  In-4'',  16  feuillets,  papier. 


—  501  — 

1515—1518.  —  Receltes  de  l'Évêché. 

G.  120.  (Liasse).  —  3  cahiers,  papier. 
1532.  —  Receltes  de  l'Évêché. 

G.  121.  (Registre).  -  In-4»,  50  feuillets,  papier. 
1555.  —  Recettes  de  l'Évêché. 

G.  122.  (Registre).  —  ln-4°,  116  feuillets,  papier. 
1576—1577.  —  Recettes  de  l'Évêché. 

G.  123.  (Liasse).  —  2  cahiers,  papier. 
1581.  —  Receltes  de  l'Évêché. 

G.  124.  (Registre).  —  In-4»,  22  feuillets,  papier. 
1586.  --  Papier-journal  des  revenus  de  l'Évêché. 

G.  125.  (Registre).  —  In-4o,  54  pages,  papier. 
1586.  —  Compte  de  la  recette. 

G.  126.  (Registre).  —  ^-4°,  40  feuillets,  papier. 
1588—1589.  -  Revenus  de  l'Évêché. 

G.  127.  (Liasse).  —  2  cahiers,  papier. 
1675.  —  État  des  revenus  de  l'Évêché. 

G.  128.  (Liasse).  —  22  pièces,  papier;  12  parchemins. 
1616 — 1740.  —  Constitution  de  rentes  par  le  clergé  au  profit 
de  l'Évêché  d'Orléans. 

G.  129.  (Registre).  —  In-4<',  10  feuillets,  parchemin. 
1353.  —  Compte  des  revenus  du  sceau. 

G.  130.  (Liasse).  —  3  cahiers,  papier. 
1565—1566.  —  Revenus  du  sceau  épiscopal. 

G.  131.  (Liasse).  —  3  cahiers,  papier. 
1528—1531.  —  Revenus  de  l'Évêché  dans  la  châtellenie  de 
Pithiviers. 

G.  132.  (Liasse).  —  122  pièces,  papier. 
1634—1635.  —  Pièces  justificatives  des  comptes  des  marguil- 
liers  de  l'église  de  Pithiviers. 

G.  133.  (Liasse).  —  31  pièces,  papier. 
1782-1784.  —  Pièces  de  comptabilité.  Châtellenie  de  Pithiviers. 

G.  134.  (Cahier).  —  Grand  in-8%  26  feuillets,  papier. 
1727.  —  Revenus  de  Mareau. 

G.  135.  (Liasse).  —  128  pièces,  papier. 
1761.  —  Comptes  des  recettes  particulières  pour  l'Évêque  d'Or- 
léans (régie  de  M.  Assy). 


-  502  — 

G.  136.  (Liasse).  —  145  pièces,  papier  ;  1  parchemin  ; 
9  imprimés. 
1771. — Comptes  des    receltes    particulières    pour    l'Évèque 
d'Orléans  (régie  de  M.  Masson). 

G.  137.  (Registre).  —  In-folio,  80  feuillets,  papier. 
1581-1582.  —  Comptes  de  la  Prébende   affectée    aux   prédi- 
cateurs de  l'Église  d'Orléans. 

G.  138.  (Caliier).  —  20  feuillets,  papier. 
1707—1714.  —  Extrait  des  comptes,  rendus  à  l'Évèché  d'Or- 
léans, des  recettes  et  dépenses  du  Prieuré  de  Notre-Dame- 
des-Champs. 

G.  139.  (Liasse).  —  1  parchemin. 
1574.  —  Bail  de  la  levée  du  Million. 

G.  140.  (Cahier).  —  In-4'>,  16  feuillets,  papier, 
xvii'^  siècle.  —  Registres  contenant  les  litres  tirés  du  trésor  de 
l'Évèché. 

9"   PIÈCES   DE   PROCÉDURE 

G.  141.  (Liasse).  — 331  pièces,  papier  ;  7  parchemins. 
1570 — 1762.  —  Procès  entre  l'Évèque  d'Orléans  et  des  parti- 
culiers. 

G.  142.  (Liasse).  —  361  pièces,  papier;  7  parchemins; 
1  plan. 
1758 — 1789.  —  Procès  entre  l'Évèque  d'Orléans  et  des  parti- 
culiers. 

G.  143.  (Liasse).  —  159  pièces,  papier  ;  22  parchemins. 
1506 — 1700.  —  Pièces  diverses  de  procédure. 

G.  144.  (Liasse).  —  210  pièces,  papier,  8  parchemins. 
1700 — 1789.  —  Pièces  diverses  de  procédure. 
G.  145.  (Liasse).  —  18  pièces,  papier. 
1741. —  Procès  entre  l'Évèque  d'Orléans  et  le  duc  d'Orléans. 

G.  146.  (Cahier).  —  ^1-4",  54  feuillets,  papier. 
1746.  —  Demande   de  l'Évèque  d'Orléans    au   Parlement    de 
Paris,  contre  le  duc  d'Orléans  intimé. 

G.  147.  (Liasse).  —  38  pièces,  papier. 
Fin  xvii°  siècle. —  Procès  entre  l'Évèque  et  Madeleine  Brachet. 


—  503  — 

G.  148.  (Rouleau).  —   Papier;   longueur,   10  mètres; 
largeur,  0"'  30. 
xviie  siècle.  —  Procès  entre  l'Évêque  et  le  Chefcierde  Jargeau. 
G.  ■149  (Liasse).  —  97   pièces,   papier;  1  parchemin; 
7  imprimés. 
1718.  —  Procès  entre  l'Évêque  et  M.  de  Garence  appelant  du 
bailli  de  Meung. 

G.  150  (Liasse).  —  92  pièces,  papier  ;  45  parchemins. 
1491 — 1580.  —  Acquisition  du  domaine  de  Villeserin  (Semoy). 
—  Procès. 

G.  151.  (Liasse).  —  2  parchemins. 
1504.  —  Procès  entre  Hugues  Fabry,  docteur  régent  et  Maîtres 
Etienne  et  Jean  «  Les  Allemens   »,    au    sujet  de  terres  à 
Semoy. 

G.  152.  (Liasse).  —  110  pièces,  papier  ;  6  parchemins. 
1563 — 1660.  —  Procès  à  propos  de  la  justice  de  La  Couarde 
(La  Fauconnerie). 

G.  153.  (Liasse).  —  65  pièces,  papier  ;  8  parchemins. 
1693 — 1767.  —  Procès  à  propos  du  droit  de  pêche  à  Meung. 

G.  154.  (Liasse).  —  28  pièces,  papier. 
1772.  —  Procès    entre   les    habitants  de   Meung    et  le  bailli 
touchant  les  moulins  de  Meung. 

G.  155.  (Liasse).  —  17  pièces,  papier. 
1668-1762.  —  Procès  concernant  le  bien  du  Sollon  (paroisse 
de  Meung). 

G.  156.  (Liasse).  —  18  pièces,  papier;  1  parchemin. 
1659  —  xviii''   siècle.  —  Procédures   touchant  les  terres  de 
Montpipeau,  Chéray.  .  .  (Saint-Ay). 
'    G.  157.  (Liasse).  —  1  pièce,  papier. 
1663.  —  Procès  contre  les  vignerons  de  Baule  (Meung). 

G.  158.  (Liasse).  —  21  pièces,  papier. 
XVII'  siècle.  —  Saisie  de  la  terre  d'Écrennes,  faute  de  foi  et 
hommage  à  l'Évêque  d'Orléans. 

G.  159.  (Liasse).  —  30  pièces,  papier  ;  18  parchemins. 
-1731.  —  Procès  entre  les  religieux  de  la  Cour-Dieu  et  Pierre 
Havard,  président  de  l'élection  de  Pilhiviers. 


—  504  — 

G.  160.  (Liasse).  —  10  pièces,  papier, 
xviii»  siècle.  —  Pièces  diverses  de  procédure  fiscale. 

G.  161,  (Liasse).  —  3  imprimés  (affiches). 
1772. —  Sentences  du  bailliage  de  Meung,  maintenant  l'Evèque 
d'Orléans  dans  son  droit  de  mouture  à  Meung. 

G.  162.  (Liasse).  —  17  pièces,  papier. 
1595  —  xviii«  siècle.  —  Exploits  et  arrêts  divers. 


Camille  Bloch, 


Archiviste  du  Loiret. 


—  505  — 


LES  VERRIÈRES  DE  JEANNE  D'ÂRG 

A  LA  CATHÉDRALE  D'ORLÉANS  (1) 


L'idée  de  peindre  aux  fenêtres  de  la  cathédrale  d'Orléans  la 
merveillense  histoire  de  Jeanne  d'Arc  remonte  à  Mgr  Du  pan- 
loup.  C'est  lui  qui  en  forma  le  projet,  lui  qui  ouvrit  à  cet  effet 
une  souscription  publique  et  qui,  par  l'élan  communicalif  de  sa 
grande  âme,  sut  la  faire  réussir. 

Mgr  CouUié,  aujourd'hui  archevêque  de  Lyon  et  cardinal,  con- 
tinua l'œuvre  interrompue  par  la  mort  de  son  prédécesseur.  Il 
ouvrit,  en  1879,  un  concours  auquel  prirent  part  treize  pein- 
tres verriers.  Mais,  par  suite  de  circonstances  qu'il  serait  trop 
long  d'exposer,  aucune  suite  ne  fut  donnée  à  ce  premier  essai  et 
les  choses  restèrent  pendant  treize  ans  dans  \e  statu  quo.  Enfin, 
en  1892,  Mgr  GouUié  reprit  l'œuvre,  après  entente  avec  le  mi- 
nistère des  cultes,  et  un  nouveau  concours  fut  institué. 

Le  programme  était  resté  celui  du  concours  de  1879.  Il  arrê- 
tait de  la  façon  suivante  le  sujet  des  dix  verrières  : 

I.    —    DOMREMY 

Jeanne  entend  les  voix  du  ciel,  vallée  de  la  Meuse,  maison  de 
Jeanne  d'Arc,  l'église  (1423). 

II.    —    VAUCOULEURS 

Jeanne  à  cheval,  partant  pour  se  rendre  auprès  de  Charles  VII,  à 
Chinon  (23  février  1429). 

III.    —    CHINON 

Jeanne  est  présentée  à  la  cour  de  Charles  VII  (8  mars  1429). 

IV.    —    ORLÉANS 

Jeanne,  à  cheval,  entre  par  la  porte  de  Bourgogne,  vers  huit 
heures  du  soir,  à  la  lumière  des  torches,  et  précédée  de  son  éten- 
dard (29  avril  1429). 

(1)  Voir  Les  Verrières  de  Jeanne  d'Arc  à  la  Cathédrale  d'Orléans, 
par  M.  l'abbé  Mf.suré,  aumônier  du  Couvent  du  Sacré-Cœur  d'Orléans. 
1897,  in-16  de  10  p.,  Orléans,  Herluisoa. 


—  506  - 

V.    —    ORLÉANS 

Jeanne  à  l'assaut  du  boulevard  et  de  la  forteresse  des  Tourelles 
(7  mai  1429). 

VI.    —   ORLÉANS 

Jeanne,  après  la  délivrance  de  la  ville,  rend  grâces  à  Dieu  dans  la 
cathédrale  de  Sainte-Croix  (8  mai  1429). 

VII.    —    REIMS 

Jeanne  au  sacre  de  Charles  VII  dans  Ja  cathédrale  (il  juillet 
1429). 

VIII.    —    GOMPIÈGNE 

Jeanne  est  faite  prisonnière  devant  la  ville  (24  mai  1430). 

IX.  —   ROUEN 

Jeanne  prisonnière  dans  la  tour  du  château  (1430-1431). 

X.  —    ROUEN 

Jeanne  sur  le  bûcher  de  la  place  du  Vieux-Marché  (30  mai  1431). 


Douze  peintres  verriers  se  portèrent  candidats  à  ce  concours. 
Ce  furent  : 


VERRIERES  : 
MM. 

1.  Denis  (Parisj. 

2.  E.  HiRSCH  (Paris). 

3.  Florenge-Lobin  (Tours). 

4.  Bulteau-Durand  (Reims). 

5.  Ch.Champigneullefils^, 

de  Paris. 

6.  H.  Carot  (Paris) 

7.  Saint-Blancat  (Toulouse). 

8.  J.-B.  Anglade  Q  (Paris). 

9.  Vantillard  (Paris). 

10.  Latteux-Bazin,  Le  Mesnil- 

Saint-Firmin  (Oise). 

11.  Félix  Gaudin  (Paris). 

12.  L.  Jac.  Galland.  (Paris). 

Nota.  —  Les  projets  sont 
sort. 


CARTONS  : 
MM. 

1.  Guillonnet,    élève    de 

M.   CORMON. 

2.  E.  HiRscH. 

3.  Florence-Lobin. 

4.  Lhomme. 

5  Albert  Maignan  ^, 

6.  H.  Carot  et  V.  Prouvé. 

7.  Benezet. 

8.  Lematte. 

9.  p. -G.  Saint-Laurent. 

10.  Lionel  Royer. 

11.  E.  Grasset. 

12.  L.  Jac.  Galland  et  Gibelin 
classés  ici  par  ordre  de  tirage  au 


—  507  — 

Ces  différents  projets  furent,  en  octobre  et  novembre  1893, 
exposés  à  Paris  à  l'Ecole  des  Beaux-Arts,  et  à  Orléans  dans  la 
Salle  des  Fêtes. 

Les  membres  du  jury  appelés  à  statuer  sur  la  valeur  des 
œuvres  concurrentes  étaient  : 

MM. 

BoNNAT,  peintre,  membre  de  l'Institut. 

BouGUEREAU,  peintre,  membre  de  l'Institut, 

Puvis  DE  Chavannes,  peintre. 

Dubois  (Paul),  sculpteur,  directeur  de  l'École  des  Beaux- Arts. 

DiDRON,  peintre-verrier. 

De  Baudot,  architecte,  inspecteur  général  des  édifices  diocé- 
sains. 

Vaudremer  (Emile),  architecte,  membre  de  l'Institut,  inspecteur 
général  des  édifices  diocésains. 

Corroyer  (Edouard),  architecte,  inspecteur  général  des  édifices 
diocésains. 

Bœswilwald  (Paul),  architecte,  inspecteur  général  des  édifices 
diocésains. 

Danjoy,  architecte  de  la  cathédrale,  membre  du  Comité  des 
édifices  diocésains. 

HuAU  (H.),  directeur  du  Musée  d'Orléans. 

Herluison  (H  ),  attaché  à  la  Direction  du  Musée  historique 
d'Orléans,  membre  correspondant  du  Comité  des  Beaux- 
Arts  des  départements. 

Dumuys  (Léon),  attaché  à  la  Direction  du  Musée  historique 
d'Orléans,  membre  de  la  Société  archéologique  de  l'Orléanais. 

Le  chanoine  Th.  Cochard,  membre  de  la  Société  archéologique 
de  l'Orléanais. 

Les  quatre  derniers,  délégués  du  Comité  Orléanais,  désignés 
par  Mgr  l'Évêque  d'Orléans. 

Le  jury,  présidé  par  M.  Ch.  Bumay,  conseiller  d'Etat, 
directeur  des  Cultes,  s'est  réuni  le  mardi  17  octobre,  à  dix 
heures,  à  l'École  des  Beaux-Arts.  M.  Jac.  Galland,  auteur  du 
projet  n'"  12,  a  été  proclamé  lauréat. 


—  508 


Voici,  d'après  une  brochure  des  plus  consciencieuses  parue  au 
lendemain  de  l'inauguration,  la  description  de  l'œuvre. 

I.    —    DOMREMY 

Jeanne,  âgée  de  treize  ans,  dans  une  des  premières  apparitions  de 
ses  «  voix  ». 

L'archange  saint  Michel,  revêtu  d'une  armure  d'or,  transmet  à  la 
petite  paysanne  le  commandement  de  Dieu.  Jeanne,  effrayée  d'une 
si  haute  mission,  ferme  les  yeux  et  laisse  tomber  ses  bras  en  signe 
d'accablement.  Sainte  Marguerite  baise  l'enfant  au  front,  a  comme 
pour  éveiller  en  elle,  avec  plus  d'intensité,  la  volonté  de  se  con- 
former aux  ordres  du  ciel  ».  Derrière  elle,  sainte  Catherine  montre 
l'épée  de  Fierbois. 

Des  deux  côtés  monte  le  paysage.  A  gauche,  l'église  de  Domremy 
et  la  maison  des  parents  de  Jeanne.  A  droite,  une  porte  de  la  ville  ; 
une  statue  de  la  Sainte  Vierge,  pour  rappeler  les  fréquentes  visites 
de  la  pieuse  enfant  aux  chapelles  de  Notre-Dame  de  Domremy  et  de 
Notre-Dame  de  Bermont.  En  haut  la  Meuse.  Au  premier  plan  pais- 
sent quelques  moutons  de  la  bergère. 

Tympan.  —  Dans  la  rosace,  Jésus  enfant  sur  les  genoux  de  sa 
mère  remet  à  l'archange  saint  Michel,  protecteur  de  la  France,  la 
bannière  destinée  à  l'enfant  de  Domremy.  L'archange  porte  l'écu  de 
France.  Près  de  la  Vierge,  la  vieille  devise  :  Regnum  Marisa  Gallix 
regni<m,  c'est-à-dire  le  royaume  de  France  est  le  royaume  de  Marie. 
—  Dans  les  lobes  du  tympan,  une  quenouille  avec  le  nom  de 
Jehanne  ;  un  arc  entouré  de  la  légende  :  *  Va,  fille  de  Dieu,  va  !  » 
des  branches  de  lys. 

Inscription.  —  «  Gomment  Jehanne  la  Pucelle  entendit  les  voix 
célestes  et  leur  commandement.  » 

II.  —  VAUCOULEURS 

Jeanne  à  cheval  part  pour  Chinon.  Elle  est  revêtue  de  l'équipe- 
ment que  lui  ont  fourni  les  gens  de  Vaucouleurs  :  sur  la  tête  un 
chaperon  avec  voile,  une  tunique  tombant  jusqu'aux  genoux,  une 
chausse  longue,  de  hautes  guêtres. 


—  509  — 

Au  premier  plan,  le  sire  de  Baudricourt,  cédant  à  l'entraînement 
populaire,  mais  sans  foi  dans  le  succès,  la  congédie  en  disant  : 
«  Allez  donc,  allez,  et  advienne  que  pourra  !  »  Jeanne  le  regarde, 
pleine  de  confiance,  et  lui  fait  signe  que  «  Dieu  lui  frayera  la  route  ». 
Quelques  hommes  d'armes  qui  ont  juré  de  la  conduire  au  roi  l'ac- 
compagnent. Le  peuple  lui  fait  des  adieux  pleins  de  sollicitude.  En 
avant,  un  ange  ouvre  le  chemin  ;  il  tient  d'une  main  une  épée  et  de 
l'autre  la  couronne  que  l'héroïne  fera  poser  sur  la  tête  de 
Charles  VII. 

Tympan.  —  Un  ange  sonne  l'appel  aux  armes.  D'autres  anges 
portent  l'étendard  et  l'épée. 

Inscription.  —  «  Et  fust,  en  raison  de  sa  grande  pitié  du 
royaume  de  France,  trouver  le  roy.  » 

in.    —    CHINON 

Charles  VII,  pour  éprouver  la  Pucelle,  s'est  déguisé  en  page. 
Jeanne,  qui  ne  l'a  jamais  vu,  le  distingue  de  suite.  Elle  fait  devant 
lui  «  les  révérences  accoutumées  de  faire  aux  rois  »  en  lui  disant  : 
€  Dieu  vous  donne  bonne  vie,  gentil  roy  !»  —  «  Je  ne  suis  pas  le 
roy,  répond  Charles;  voici  le  roy  !»  et  il  lui  montre  un  seigneur 
qu'il  a  fait  asseoir  à  côté  de  la  reine.  Mais  Jeanne  reprend  :  «  En 
nom  Dieu,  gentil  prince,  vous  l'êtes,  et  non  un  autre.  »  Au-dessus 
d'elle,  saint  Michel  lui  indique  Charles  sous  son  déguisement. 

Tympan.  —  Dans  la  rosace,  saint  Louis  et  saint  Charlemagne 
prient  Dieu,  selon  la  parole  dite  par  la  Pucelle  au  roi  :  «  Dieu  a 
pitié  de  vous,  de  votre  royaume  et  de  votre  peuple  ;  car  saint 
Louis  et  saint  Charlemagne  sont  à  genoux  devant  Luy,  en  faisant 
prière  pour  vous.  >  —  Dans  les  lobes,  à  gauche,  l'oriflamme  de 
Saint-Denis,  avec  des  lis  et  des  dauphins  ;  à  droite  l'écusson  du  roi 
anglais  aux  armes  d'Angleterre  cantonné  de  France,  avec  la  devise  : 
«  Honny  soit  qui  mal  y  pense.  »  Des  léopards. 

Inscription.  —  «  Et  lui  fust  présentée  à  la  Cour,  lui  disant  : 
Gentil  Roy,  Dieu  m'envoye  vous  secourir.  » 

IV,    —   ENTRÉE  A    ORLÉANS 

Jeanne  entre  par  la  porte  de  Bourgogne,  armée  de  toutes  pièces 
et  montée  sur  son  cheval  blanc  caparaçonné  d'azur.  Elle  s'avance 
précédée  de  son  étendard  et  suivie  de  plusieurs  nobles  seigneuis 


—  510  — 

et  de  quelques  hommes  de  la  garnison  d'Orléans  qui  sont  allés  à  sa 
rencontre.  Derrière  elle  Dunois,  sur  un  cheval  qui  porte  au  poitrail 
l'écu  du  bâtard. 

L'enthousiasme  du  peuple  est  au  comble.  On  s'agenouille  devant 
l'ange  de  Dieu  ;  on  veut  la  toucher,  elle  ou  au  moins  son  cheval. 
A  gauche  un  grotesque,  copime  les  peintres  de  la  Renaissance  en 
mettaient  souvent  dans  leurs  tableaux,  tient  une  torche  allumée  ; 
car  il  est  huit  heures  du  soir.  Jeanne,  dans  son  humilité,  reporte 
tout  à  son  étendard  et  fait  signe  qu'  «  avant  toutes  choses  on  aille  à 
la  Cathédrale  rendre  grâces  à  Dieu  ». 

Tympan.  —  Dans  la  rosace,  l'archange  saint  Michel  pare  avec  un 
bouclier  les  traits  de  l'ennemi.  Au  bas  le  mot  de  Jeanne  :  «  je  suis 
c'y  venue.  »  Au-dessus  de  la  rosace,  saint  Euverte  et  saint  Aignan, 
protecteurs  de  la  ville  d'Orléans,  'prient  Dieu  et  bénissent  l'héroïne. 
—  Dans  les  lobes,  au  sommet  :  «  Cité  d'Orléans  «4  à  droite,  une 
bombarde  ;  à  gauche,  un  ange  tenant  une  épée  ;  une  masse  d'ar- 
mes.. . 

Inscrijotion. —  «  Gomment  Jehanne  fit  son  entrée  à  Orléans,  yssant 
sont  étendard,  disant  :  <i  Dieu  m'a  envoyée  secourir  la  bonne 
«  ville.  » 

V.   —   LES   TOURELLES 

Jeanne  debout,  dans  le  calme  d'une  force  surnaturelle,  se  re- 
tourne vers  ses  compagnons  et  leur  dit  :  «  Entrez,  tout  est  vôtre  !  » 
C'est  en  effet  l'heure  de  la  victoire  ;  car  saint  Michel,  qui  domine  la 
scène,  l'épée  à  la  main  et  les  ailes  étendues,  a  fait  toucher  la  pointe 
de  l'étendard  de  Jeanne  au  mur  des  Tourelles.  Au  premier  plan, 
une  mêlée  de  combattants.  Dans  le  fond  les  murailles  de  la  ville. 

Tympan.  —  Dans  la  rosace,  sous  un  ciel  constellé,  une  jeune 
fille,  vêtue  en  reine,  transperce  un  dragon  avec  sa  quenouille,  sym- 
bole  de    la  faiblesse  écrasant  la   force    avec   l'aide  de  Dieu.  Une 

légende    porte   :    «   draconem  conculcabis tu    terrasseras   le 

dragon.  »  Dans  les  lobes,  des  anges  sonnent  la  victoire  ;  divers  em- 
blèmes de  victoire,  feuilles  de  chêne,  rameaux  d'olivier... 

Inscription.  —  «  Et  lors  combattit  à  l'assaut  des  Tourelles, 
disant  :  <  Tout  est  vôtre  et  y  entrez.  » 

VI.    —    SAINTE-CROIX 

Le  lendemain,  huit  mai,  à  l'heure  de  midi,  Jeanne  conduisit 
l'armée  et  le  peuple  à  la   cathédrale  pour  rendre  grâces  à  Dieu. 


—  511  — 

Agenouillée  vers  le  sanctuaire,  elle  prie,  les  mains  élevées,  tandis 
qu'une  procession  qui  s'est  organisée  passe  devant  elle.  Des  flam- 
beaux et  des  encensoirs  escortent  cette  procession  où  l'on  voit 
portés  le  livre  des  évangiles,  des  bannières,  la  châsse  de  saint 
Aignan  et,  à  la  fin,  sous  un  dais,  la  relique  de  la  vraie  croix. 

Tympan.  —  Dans  la  rosace,  des  anges  chantent  le  t  Te  Deum  ». 
Dans  les  lobes  un  orgue,  un  encensoir  ;  des  lis  ;  des  feuilles  de 
chêne. 

Inscription.  —  «  Et  le  huitième  jour  de  mai,  entra  dévotement 
en  l'église  Sainte-Croix,  pour  y  remercier  Dieu.  » 

VII.    —   LE  SACRE 

La  cathédrale  de  Reims.  Au  fond  le  maitre-autel.  L'archevêque 
de  Reims  dépose  la  couronne  sur  la  tête  de  Charles  VU  agenouillé. 
Le  roi  est  entouré  des  pairs  de  France,  évêques  et  laïques.  A  droite, 
un  évêque  porte  le  reliquaire  qui  contient  droite  l'épée  que  va 
ceindre  le  roi. 

Debout,  bien  en  évidence,  Jeanne  presse  son  étendard  sur  son 
cœur  et  regarde  la  scène  avec  émotion.  «  Gentil  roi,  »  dira- 
t-elle  tout  à  l'heure  à  Charles  VII,  en  se  jetant  à  ses  ge- 
noux, «  ores  est  exécuté  le  plaisir  de  Dieu  qui  voulait  que  vins- 
«  siez  à  Reims,  recevoir  votre  digne  sacre.  »  Par  devant,  la  reine 
debout,  les  mains  jointes;  des  dames  d'honneur;  un  religieux  pro- 
fondément incliné  ;  des  pages. 

Tympan.  —  Les  trois  rois  protecteurs  de  la  France.  Dans  la 
rosace,  saint  Louis  élève  la  couronne  d'épines.  Au-dessus,  Clovis  et 
Charles  le  Grand  bénissent  l'héritier  de  leur  trône  nouvellement 
sacré  ;  l'un  d'eux  pose  la  main  sur  la  chronique  de  Grégoire  de 
Tours  où  sont  racontés  les  gi^stes  de  Dieu  accomplis  par  les  Francs, 
«  gesta  Dei  per  Francos  ».  —  Dans  les  lobes,  des  anges  portent 
quatre  attributs  de  la  royauté,  la  couronne,  l'épée,  le  sceptre,  la 
main  de  justice.  Au  sommet,  le  Saint-Esprit  planant  sur  la  scène  ; 
des  branches  de  lis  ;  le  cri  de  joie  de  cette  époque  :  Noël!  Noël  ! 

Inscription.  —  «  Et  s'en  fust  au  sacre  du  roy  avecques  son  éten- 
dart,  qui,  ayant  été  à  la  peine,  c'était  raison  qu'il  fût  à  l'honneur.  » 

VIII.   —   COMPIÈGNE 

Jeanne  est  prise. 

Dans  le  haut  s'alignent  les  murs  de  Corapiègne  dont   la  porte,  à 


—  512  — 

gauche,  est  fermée  par  le  pont-levis  rabattu.  Au-dessus  de  la  mêlée 
furieuse  émerge  l'héroïne,  sur  son  cheval  cabré.  Elle  seule  n'a 
point  de  haine  et  semble  ne  prendre  souci  que  de  son  étendard 
qu'elle  élève  au-dessus  de  sa  tête. 

Tympan.  —  L'archange  saint  Michel,  sainte  Catherine  et  sainte 
Marguerite  sont  agenouillés  devant  Dieu,  dans  l'attitude  de  la  sup- 
plication. Saint  Michel  remet  à  Dieu  l'étendard  de  l'héroïne  et  sainte 
Catherine  son  épée,  montrant  par  là  que  la  brillante  épopée  mili- 
taire est  terminée.  —  Dans  les  lobes,  des  anges  se  voilent  la  face  ; 
branches  de  marguerites. 

Inscription  :  «  Comment  il  advinct  que  Jehanne  fust  mise  à  mal 
par  trahison  aux  mains  des  Anglois.  » 

IX.    —    LA   PRISON 

Jeanne  est  assise  sur  son  lit  de  prison,  des  fers  aux  pieds.  Devant 
elle,  un  de  ses  juges.  Autour,  des  geôliers,  dont  l'un  avance  la  tête 
pour  l'insulter.  De  la  main,  elle  écarte  cet  insulteur.  Sa  figure 
exprime  l'angoisse  et  la  prière.  Sainte  Marguerite  soutient  sa  tête 
et  la  console;  sainte  Catherine  la  regarde  avec  compassion.  Au- 
dessus  un  ange  offre  à  Dieu  le  calice  de  cette  passion  nouvelle. 

Tympan.  —  Les  anges  s'unissent  à  la  compassion  des  saintes. 
L'un  d'eux  montre  l'image  de  la  Sainte-Face,  vive  expression  des 
douleurs  du  Christ.  Au  sommet,  les  armes  d'Angleterre,  trois  léo- 
pards avec  la  devise  «  Favs  se  fie  ». 

Inscription.  —  «  Donct  en  prison,  elle  soufFrist  moult  violence.  » 

X.    —   LE   BUCHER 

Jeanne,  sur  le  bûcher,  est  liée  à  un  poteau  avec  cette  inscription  : 
«  hérétique,  relapse,  apostate  ». 

Elle  attache  un  regard  plein  de  piété  sur  la  croix  qu'elle  a  ré- 
clamée et  qu'élève  jusqu'à  la  hauteur  de  son  visage  le  frère  Isam- 
bart  de  la  Pierre.  Dans  la  partie  supérieure  de  la  scène,  saint  Michel 
et  ses  saintes  la  réconfortent.  Des  anges  sont  descendus  du  ciel, 
tout  prêts  à  l'y  conduire  ;  l'un  d'eux,  derrière  le  poteau,  coupe 
d'avance  ses  liens.  A  gauche,  dans  une  tribune,  ses  juges.  Par  de- 
vant, des  bourreaux  et  des  soldats,  dont  les  uns  attisent  le  feu, 
tandis  que  les  autres,  attendris  et  frappés  d'admiration,  semblent 
prononcer  la  parole  historique  :  «  Nous  avons  brûlé  une  sainte  !  » 


—  513  — 

Tympan.  —  Dans   la   rosace,   Jésus   a   force  des  martyrs  »,  et 

Marie,  «  reine  des  vierges,  »  Fortitudo  martyrum,  regina  virgi- 
num,  sont  assis  pour  juger  ou  plutôt  pour  couronner  Jeanne.  Ils 
tiennent  devant  eux  un  cartouche,  où  on  lit  ces  mots  :  «  Jeanne 
Vierge  et  Martyre.  »  Celle-ci  est  représentée  par  une  blanche  co- 
lombe qui  monte  de  la  terre.  A  gauche,  saint  Michel  tient  la  balance 
où  se  pèsent  les  âmes  et  dont  le  plateau  droit  s'abaisse  profondé- 
ment. —  Dans  les  lobes,  à  droite,  une  masse  d'armes  renversée  sur 
l'écu  d'Angleterre,  avec  le  mot  a  félonie  »  ;  à  gauche,  l'épée  de 
France  avec  le  mot  «  loyauté  ».  Dans  le  haut,  branches  de  lis,  em- 
blèmes de  la  virginité,  et  palmes,  emblèmes  du  martyre. 

Inscription.  —  «  Et  fust  par  l'Anglais  perfide  brûlée.  Ses  voix  lui 
disent  :  «  Ne  te  chaille  de  ton  martyre,  tu  t'en  viendras  au  royaume 
«  du  Paradis.  > 

Et  l'auteur  conclut  ainsi  en  manière  d'appréciation  : 

Nous  n'avons  pas  la  prétention  d'imposer  à  qui  que  ce  soit  un 
jugement  tout  fait.  Si  cependant  on  veut  bien  nous  permettre  d'ex- 
primer en  un  mot  nos  impressions,  les  voici  : 

L'œuvre  de  MM.  Galland  et  Gibelin  peut  présenter  certaines  im- 
perfections de  détail.  Qui  s'en  étonnera  ?  Gela  n'empêche  pas  qu'elle 
soit  très  remarquable.  La  manière  dont  ils  ont  conçu  leurs  sujets 
est  toujours  personnelle,  jamais  banale;  leur  dessin  fort  bon;  leur 
style,  d'une  distinction  constante.  Nous  les  approuvons  d'avoir 
donné  à  certaines  de  leurs  figures  un  caractère  archaïque  ;  la  naïveté 
s'y  trouve,  et  cette  note  du  vieux  temps  nous  rapproche  de  l'hé- 
roïne, nous  la  rend  plus  présente.  Le  coloris  des  nouvelles  ver- 
rières est  brillant  autant  que  solide  ;  elles  décorent  magnifique- 
ment notre  cathédrale,  et  lui  font  la  plus  riche  peinture  transpa- 
rente. 

Surtout,  nous  voulons  louer  nos  artistes  d'avoir  très  bien  com- 
pris la  poésie  de  l'épopée  qu'ils  ont  traduite.  Leur  œuvre  n'est  pas 
froide.  Ils  ont  senti  le  charme  de  cette  figure  idéale  de  la  Pucelle,  si 
virginale  et  si  virile  à  la  fois,  si  humaine  et  si  céleste.  Ils  l'ont  bien 
rendue,  et  nous  sommes  persuadés  que  plus  on  étudiera  leur  œuvre, 
plus  on  l'admirera  et  plus  on  l'aimera. 


Le  vendredi  7  mai  1897,  à  2  h.  de  l'après-midi,  les  dix  ver- 


—  514  — 

rières  placées  dans  notre  cathédrale,  au-dessus  du  Chemin  de 
Croix,  ont  été  inaugurées  solennellement,  au  jour  du  468«-'  anni- 
versaire de  la  prise  des  Tourelles. 

La  cérémonie  a  été  présidée  par  S.  Exe.  Mgr  Clari,  arche- 
vêque de  Viterbe,  nonce  apostolique  à  Paris. 

Près  de  Sa  Grandeur  se  trouvaient  : 

NN.  SS.  Rendu,  archevêque  de  Tours  ; 
Laborde,  évêque  de  Blois  ; 
Theuret,  évêque  de  Monaco; 
Pagis,  évêque  de  Verdun; 
Bouvier,  évêque  de  Tarentaise  ; 
Belmont,  évêque  de  Clermont  ; 
Chapon,  évêque  de  Nice  ; 
Colomb,  évêque  d'Évreux  ; 
Bardel,  évêque  de  Séez. 

Aux  places  réservées  on  distinguait  MM.  Danjoy,  Didron, 
Dumuys,  Jarry,  Herluison,  etc.,  membres  de  la  Commission 
de.s  vitraux;  M.  Jac-Galland,  peintre  lauréat;  un  grand  nombre 
de  fonctionnaires,  d'officiers  et  de  notabilités  orléanaises  et 
étrangères. 

La  liturgie,  l'éloquence  et  la  musique  religieuse  avaient  été 
conviées  à  cette  fête  :  elles  ont  donné  à  la  cérémonie  la  pompe 
qui  leur  est  propre. 

En  demandant  à  la  Rédemption  d'un  grand  musicien  reli- 
gieux de  contribuer  musicalement  à  la  solennité,  on  a  voulu 
rendre  un  hommage  direct,  non  seulement  à  celle  qui  fut,  avec 
quelques  gouttes  de  sang  ver.sées  près  des  Tourelles,  la  Libé- 
ratrice d'Orléans,  mais  encore  à  celle  qui,  en  versant  tout  son 
sang  sur  le  bûcher  de  Rouen,  doit  être  considérée  comme  la 
Rédemptrice  de  la  France,  à  moitié  captive  de  l'Anglais  de- 
puis cent  ans. 

L'exécution  de  V  Oratorio  a  obtenu  le  succès  qu'on  attendait 


-  515  - 

d'une  masse  chorale  de  600  voix,  soutenue  par  un  orchestre  choisi 
et  exercé,  relevée  par  des  solistes  en  renom,  et  dirigée,  avec  autant 
de  sang-froid  que  de  vaillance,  par  le  maître  de  chapelle  de 
notre  cathédrale. 

Les  soli  étaient  tenus  :  pour  la  partie  de  soprano,  par  Mme  la 
vicomtesse  de  Trédern;  pour  la  partie  de  conlrallo,  par 
M""  Planés,  des  concerts  Colonne;  ténor:  M.  Lubet,  ténor 
solo  de  la  Société  des  Concerts  du  Conservatoire,  soliste  à  l'église 
Saint- Augustin  ;  baryton  :  M.  Raquez;  basse  :  M.  Bataille, 
de  l'Opéra. 

La  bénédiction  du  Saint- Sacrement  a  terminé  cette  t  dédi- 
cace i,  où  marchaient  de  pair  la  piété  et  le  patriotisme. 

Entre  les  deux  parties  de  VOratorio,  Mgr  Touchet  monta 
en  chaire  et  prononça  un  discours  dans  lequel  il  rendit  hom- 
mage à  l'œuvre  et  à  tous  ceux  dont  la  coopération  a  su  la  mener 
à  bien.  L'évêque  d'Orléans  ne  pouvait  manquer  à  célébrer  cette 
œuvre  qui  est  bien  l'œuvre  de  l'Ëpiscopat  Orléanais. 


Pour  conserver  le  souvenir  de  cette  solennelle  inauguration, 
une  fort  belle  médaille  a  été  frappée  à  la  Monnaie. 

Sur  l'avers  se  trouve,  reproduit  et  gravé  par  le  célèbre 
artiste,  M.  Tasset,  le  «  Monument  expiatoire  de  la  Pucelle  » 
érigé  en  1458,  en  vertu  de  la  sentence  de  la  réhabilitation  de  la 
Pucelle  d'Orléans. 

En  exergue  : 

A  DOMINO  FACTUM   EST  ISTUD  I 

Au  revers  se  lit  cette  double  inscription  : 
1»  En  exergue  ! 

OPERIS   VITRARII    PUELL^E   AUREL.     GESTA    EXHIBENTIS    SOLEMNIS 

DEDIGATIO 

TOME   XI.    —  BULLETIN   N»   ICI.  34 


—  516  — 
1°  Dans  le  champ  : 

L.    JAC.   GALLAND  PINXIT 
E.    GIBELIN   DELINEAVIT 
DANJOY    iïDIF.    DIŒC.    PR^POSITUS 
OPUS   INVIGILABAT 

COLLATIO   PUBLICA   QUAM 

DD.     DUPANLOUP      INSTITUIT 

DD.     COULLIÉ   PROSECUTUS   EST 

DD.    TOUCIIET   FELICI   EXITU    CORONAVIT 

IMPENSAS   SUFFECIT 

1878-1897 
En  voici  la  reproduction  d'après  un  dessin  au  trait 


517  - 


LES  FODRS  A IIEDUCTION  DU  PUITS  D'IIAVENAT 

Commune  de  Châtillon-snr-Loire  (Loiret) 


Monsieur  le  Président, 

J'ai  l'honneur  de  vous  transmettre  les  renseignements  som- 
maires que  j'ai  pu  recueillir  sur  place,  le  14  mai  1897,  au  sujet 
de  la  découverte  faite  par  l'administration  des  ponts  et  chaussées, 
au  hameau  du  Puits  d'Havenat,  commune  de  Châtillon-sur- 
Loire  (Loiret). 

J'ai  eu  la  bonne  fortune  d'être  accompagné  dans  cette 
excursion  par  M.  Porche,  ingénieur  des  ponts  et  chaussées  à 
Gien,  à  la  science  et  à  l'amabilité  duquel  je  veux  tout  d'abord 
rendre  hommage.  La  Société  tout  entière  voudra,  j'en  suis  cer- 
tain, s'unira  moi  dans  cette  circonstance. 

Le  hamesiU  du  Puits  d' Havenat  hrme  le  sommet  d'un  triangle 
dont  les  petites  villes  de  Beaulieu  et  de  Châtillon-sur-Loire 
occupent  les  deux  angles  opposés.  C'est  vous  dire  que  le  lieu 
dont  je  parle  est  sis  au  sud-ouest  de  la  Loire,  puisque  la  base 
de  notre  triangle  parallèle  au  fleuve  est  formée  par  la  route 
départementale  qui  relie  Châtillon  à  Boaulieu. 

Tout  autour  du  Puits  d'Havenat  s'élèvent  de  vraies  collines 
artificielles  faites  de  scories  des  hauts-fourneaux  dans  lesquels  le 
minerai  de  fer  dut  être  très  anciennement  traité  en  ce  lieu. 

Les  habitants  nous  ont  désigné  cinq  de  ces  collines  dont  l'une 
porte  le  nom  de  a  vieille  montagne  ». 

Celle-ci  mesure  11  mètres  environ  de  hauteur  et  sa  base  est 
énorme,  car  elle  ne  forme  pas  une  pyramide  unique,  à  terres 
coulantes,  mais  un  amoncellement  irrégulier. 


—  518  — 

Les  cinq  buttes  dont  je  veux  parler  s'élèvent  dans  une  éten- 
due de  pays  équivalente  à  environ  un  kilomètre  carré.  Elles 
sont  entièrement  boisées  et  verdoyantes  à  cette  époque  de 
l'année.  Nous  avons  fait  l'ascension  de  deux  de  ces  monticules 
et  nous  avons  reconnu  que  de  la  base  au  sommet,  ils  sont  for- 
més exclusivement  de  scories  vitreuses  ou  métalliques.  D'é- 
normes souches,  dix  fois  séculaires  peut-être,  enfoncent  leurs 
puissantes  racines  dans  ce  sol  ingrat. 

L'une  de  ces  buttes  sert  de  carrière  ;  c'est  dans  ses  flancs 
que  les  agents  voyers  font  prendre  les  matériaux  nécessaires  à 
l'entretien  des  chemins  environnant  Beaulieu.  Pour  cette  raison, 
sa  section  est  nette  sur  l'un  de  ses  côtés,  et  l'œil  peut  aisément 
mesurer  la  hauteur  réelle  du  monticule,  en  même  temps  que 
reconnaître  la  nature  des  débris  minéraux  dont  il  est  formé. 
M.  Porche  estime  à  plusieurs  centaines  de  mille  mètres  cubes, 
au  minimum,  l'importance  du  dépôt  de  scories,  existant  aux 
environs  du  Puits  d'Havenat,  seulement. 


M.  Perché,  ingénieur  des  ponls  et  chaussées,  chargé  de 
refaire  un  chemin  vicinal  dépendant  de  la  commune  de  Beau- 
lieu,  a  profité  de  la  circonstance  pour  redresser  ledit  chemin, 
et  c'est  en  établissant  la  nouvelle  voie  que  ses  ouvriers  ont 
entamé  la  base  d'un  des  monticules  dont  j'ai  parlé  en  commen- 
çant. 

Or,  au  pied  de  ce  monticule,  des  terrassiers  ont  trouvé  un 
alignement  de  quatre  fours  à  réduction. 

Le  tracé  de  la  nouvelle  route  n'a  pas  écorné  tous  ces  fours 
dans  la  même  proportion;  le  premier  a  été  coupé  aux  îrois 
quarts,  le  second  à  moitié,  le  troisième  a  été  moins  aUaqué  que 
les  deux  autres,  le  quatrième  a  été  à  peine  touché. 

Ces  fours  sont  sphériques  ou,  pour  parler  plus  exactement, 
piri formes;  leur  diamètre  est  de  1'"  85  environ. 

Creusés  dans  le  sol,  ils  sont  enveloppés  d'un  massif  d'énormes 
moellons  bruts  et  la  terre  qui  les  garnit  est  cuite  sur  une  épais- 
seur de  30  centimètres  environ. 


—  519  — 

A  l'intérieur,  ils  sont  vitrifiés,  c'est-à-dire  enduits  d'une 
couche  de  laitier  noirâtre,  imperméable,  luisant,  inégal. 

L'orifice  supérieur,  «  la  gueule  »  de  ces  fours  est  disposé  en 
forme  d'entonnoir.  Cet  orifice  est,  lui  aussi,  enduit  de  laitier 
fondu. 

Il  nous  a  été  impossible  de  retrouver  les  «  gueuses  »  par 
lesquelles  se  faisait  l'écoulement  du  métal  en  fusion. 

Ces  fours  semblent  être  accouplés,  c'est-à-dire  disposés  deux 
à  deux.  Entre  les  deux  premiers,  nous  avons  fait  fouiller  et  nos 
terrassiers  n'ont  rencontré  qu'un  important  amas  de  charbon 
de  bois. 

Nos  recherches  ont  été  vaines  pour  retrouver  sous  taillis 
d'autres  fours  que  nous  supposions  pouvoir  exister  dans  l'ali- 
gnement des  quatre  premiers. 


J'estime  que  ces  fours  doivent  dater  de  l'époque  gallo-ro- 
maine; en  effet,  dans  leur  voisinage  immédiat,  divers  débris  de 
poteries  ont  été  rencontrés  et  ces  t.essons  proviennent  de  vases 
gallo-romains, 

Je  vous  citerai  des  débris  d'un  grand  bol  en  terre  rouge  ver- 
nissée, orné  de  dessins  en  relief,  de  médaillons,  de  rinceaux  et 
d'animaux,  fabriqué  à  la  belle  époque  romaine,  c'est-à-dire  au 
1°'  ou  au  II'  siècle  de  notre  ère.  Ce  vase  appartient  au  genre  dit  : 
«  Samien  ».  Les  débris  recueillis  sont  suffisants  pour  permettre 
de  rétablir  le  galbe  de  ce  vase. 

Un  fragment  d'une  grande  jatte  en  terre  grisâtre  très  dure, 
ayant  dû  mesurer  23  centimètres  de  diamètre,  porte  une  estam- 
pille de  potier  romain,  dont  le  nom  est  difficile  à  lire.  On  dis- 
tingue pourtant  les  lettres  suivantes  : 

MANIVM. . .  Cette  estampille  était  apposée  sur  le  rebord  de 
la  jatte  et  non  pas  sur  le  fond,  comme  cela  se  faisait  pour  les 
poteries  de  luxe. 

Je  sais  que  depuis  mon  passage  à  Beaulieu,  d'autres  usten- 
siles brisés  ont  encore  été  recueillis. 


—  520  — 


A  cent  mètres  environ  au  nord-ouest  des  fours  dont  j'ai  parlé, 
nous  avons  reconnu  en  pleins  champs  l'existence  d'une  voie 
ferrée,  dont  la  direction  générale  est  S.-S.-O.  —  N.-N.-E.  Elle 
paraît  tendre  vers  les  ruines  gallo-romaines  de  Gannes,  sises  à 
trois  kilomètres  du  Puits  d'Havenat  et  au  N.-N.-E.  de  ce  point. 

Cette  route  extraordinaire  mesure  3  mètres  de  largeur  ;  son 
ballast,  qui  peut  avoir  au  moins  30  centimètres  d'épaisseur,  est 
fait  de  plaques  énormes  de  laitier  de  fer  contre  lesquelles  la 
pioche  est  impuissante.  Chose  étrange,  on  dirait  que  cette 
masse  résistante  a  été  coulée  d'un  ou  de  plusieurs  jets,  sur 
place.  Elle  ne  ressemble  en  rien  au  ballast  des  routes  avoisi- 
nantes  fait  de  scories  brisées  et  pilées  par  le  rouleau  compres- 
seur ou  les  roues  des  véhicules  divers. 

Les  gens  du  pays  nous  ont  appris  qu'il  existe  deux  routes 
de  ce  genre  spécial  dans  la  région,  la  seconde  semble  se  diriger 
vers  Aubigtiy  (Cher). 

Au  mois  de  juillet,  le  tracé  de  ces  voies  abandonnées  est 
assez  facilement  reconnaissable  à  cause  du  dépérissement  des 
graminées  semées  sur  leur  parcours.  En  d'autres  termes, 
cette  longue  coulée  devient  jaunissante  au  cours  de  l'été,  en 
raison  de  la  faible  épaisseur  du  sol  arable  et  un  œil  exercé  peut 
suivre  le  tracé  de  l'antique  voie  ferrée  à  travers  les  héritages. 


J'ai  préparé  en  votre  nom.  Monsieur  le  Président,  ou,  si  vous 
le  préférez,  au  nom  de  la  Société  archéologique,  une  besogne 
utile  à  M.  Porche  qui  daignait  me  demander  conseil  sur  ce 
qu'il  avait  à  faire  pour  répondre  à  vos  désirs. 

J'ai  demandé  à  M.  l'ingénieur  de  faire  relever  un  plan  som- 
maire, mais  suffisant,  des  alentours  du  Puits  d'Havenat,  sur 
lequel  figureraient  :  le  hameau,  le  puits  communal  encore  exis- 
tant qui  lui  donna  vraisemblablement  son  nom  (1),  les  collines 
de  scories,  les  fours,  et  la  voie  ferrée  ci-dessus  désignée. 

(1)  Ce  puits  mesure  30  mètres  de  profondeur. 


—  554  — 

J'ai  prié  M.  Porche  de  faire  rechercher  la  direction  de  celte 
voie,  en  temps  opportun,  à  travers  la  région  comprise  entre  le 
Puits  d'Havenat  et  Gannes. 

Je  lui  ai  demandé  un  croquis  exact  des  fours  avec  plan, 
coupe,  élévation,  le  tout  à  l'échelle  métrique  et  accompagné 
d'observations  précises. 

Par  une  lettre  en  date  du  21  mai  dernier,  M.  Porche  m'avise 
de  ses  projets. 

Le  travail  demandé  est  commencé  par  le  conducteur  des 
ponts  et  chaussées,  il  sera  poursuivi  et  complété,  mais  nous 
n'aurons  les  pièces  désirées  qu'à  la  fin  du  mois  de  juin,  pour  la 
raison  que  M.  Porche  est  obligé  d'aller  à  Versailles  afin  d'y  faire 
son  stage  d'officier  de  génie  pendant  uue  période  de  trente  jours. 

Notre  aimable  correspondant  me  dit  qu'il  entend  vérifier  lui 
même  les  plans  et  croquis  destinés  à  la  Société  et  en  prendrt 
copie  avant  de  les  envoyer  à  destination. 

J'estime  que  nous  serons  aussi  bien  documentés  que  possible 
dans  ces  conditions,  quand  l'heure  sera  venue. 

Je  ne  puis,  Monsieur  le  Président,  prolonger  cette  étude  som- 
maire, écrite  au  courant  de  la  plume,  je  pars  dans  quc'-ues 
heures  d'Orléans  et  le  temps  me  manque  pour  corriger  ces 
notes  jetées  un  peu  à  la  volée  sur  le  papier.  Je  vous  prie  de 
faire  agréer  mes  excuses  à  mes  collègues  pour  la  façon  négligée 
dont  ce  premier  mémoire  est  rédigé. 

L'étude  du  cadastre  ne  nous  a  rien  appris  de  bien  intéressant, 
mais  les  habitants  du  Puits  d'Havenat  nous  ont  montré  une  mare 
assez  grande  à  laquelle  ils  donnent  le  nom  de  «  Fosse  des 
forges  » .  Ce  lieudit  est  intéressant  à  relever,  il  est  proche  des 
fours  et  monticules  de  scories. 

Léon  DUMUYS. 


522 


LA  RÉVOCATION  DE  L'ÉDIT  DE  NANTES  A  ORLÉANS 

{Note  extraite  d'un  registre  paroissial  de  la  commune  de 
Saint-Jean-de-Braye) 


La  Démolition  du  Temple  de  Bionne 

L'an  de  grâce  1685,  le  vingt-cinquiesme  jour  d'octobre,  en 
vertu  de  l'édit  de  S.  M.  donné  à  Fontainebleau  au  dit  mois  et 
an,  le  temple  des  calvinistes  dits  huguenots  a  esté  razé.  Il  estoit 
sis  dans  la  paroisse  de  Chécy  sur  la  petite  rivière  de  Bionne,  long 
du  chemin  qui  va  du  bourg  de  Bionne  au  Bourg  Neuf.  Il  avoit 
été  rebasti  depuis  huit  ans  par  les  soins  du  ministre  Pajon  (1)  et 
l'argent  des  huguenots.  Ce  fut  M.  Curault,  pour  lors  lieutenant- 
général,  assisté  de  M.  Legrand,  advocat  du  Roi,  et  du  greffier, 
qui  se  transporta  sur  le  lieu  pour  estre  présent  à  la  démolition. 
Elle  fut  commencée  le  jeudi  vingt-cinquiesme  octobre  et  achevée 
le  deux  novembre  suivant.  Le  Roi  fit  le  don  de  tous  les  matériaux 
et  meubles,  le  quatriesme  dudit  mois,  à  Thospital  général  d'Or- 
léans, et  MM.  les  administrateurs  en  vendirent  une  partie  etem- 
ploièrent  une  autre  partie  à  leurs  bâtiments.  Et  le  dimanche 
onziesme  novembre  audit,  arrivèrent  à  Orléans  cinq  compagnies 
de  fuseliers,  lesquelles  furent  distribuées  le  lendemain  aux  lieux 
de  la  R,  P.  R.  qui  estoient  les  plus  riches  et  les  plus  obstinez, 
et  le  mardy  matin  il  n'y  avait  plus  d'huguenots  à  Orléans.  Tous 
avaient  fait  abjuration  entre  les  mains  de  Mgr  l'Evesque  et 
quelques  autres  ecclésiastiques. 

(Communication  de  M.  Bloch). 

(1)  Claude  Pajon,  ministre  de  l'église  protestante  d'Orléans  (1668- 
1685],  célèbre  par  ses  démêlés  théologiques  avec  P.  Jurieux,  ministre 
à  Mer. 


—  523 


DECOUVERTES    ARCHÉOLOGIQUES 


Un  cultivateur  a  trouvé  en  labourant  son  champ  à  Patay 
en  1896  : 

Dix  haches  en  pierre  polie,  granit,  silex,  et  matières  ro- 
cheuses. 

Il  a  trouvé  dans  un  autre  champ  situé  à  Rouvray  Sainte- 
Croix,  canton  de  Patay  sept  autres  haches  également  polies  et 
formées  avec  les  mêmes  matières. 

Je  les  ai  acquises  et  fait  entrer  au  Musée  Orléanais. 


Le  même  cultivateur  a,  dans  son  labourage,  trouvétrois  lampes 
en  terre  cuite. 

La  première  en  argile  blanche,  est  certainement  de  travail 
romain,  sa  forme  se  trouve  souvent  en  Italie. 

La  seconde,  en  terre  rouge,  porte  au  centre  un  mouton  de- 
bout. Je  serais  incliné  à  croire,  à  cause  d'une  apparence  de  sym- 
bolisme chrétien,  qu'elle  appartient  à  l'époque  mérovingienne 
et  j'adopte  facilement  cette  attribution,  parce  que  la  lampe  a 
été  trouvée  dans  le  même  champ  que  la  troisième  dont 
je  vais  parler,  et  qui  est  incontestablement  d'origine  méro- 
vingienne. 

La  troisième,  en  terre  rouge,  porte  au  centre  une  croix  ornée 
du  feuillcige,  qui  orne  également  les  bords  de  sa  branche  supé- 
rieure, forme  la  lettre  du  P  faisant  partie  du  monogramme  très 
commun  de  Jésus-Christ  P,  le  X  manque  dans  notre  lampe, 
mais  ce  n'est  pas  sans  exemple  ;  Nous  remarquerons  également 
que  le  P  est,  contre  l'usage,  tourné  à  gauche  q,  mais  nous  de- 
vons savoir  que  l'usage  des  lampes  en  terre  était  tellement  ré- 
pandu pour  les  usages  civils  ou  religieux,  que  leur  confection 
était  évidemment  l'ouvrage  d'un  très  grand  nombre  d'ouvriers 
populaires  et  que  dès  lors  l'ignorance,  la  négligence  devaient  en- 


—  524  — 

trer  fort  souvent  dans  ces  travaux  et  y  occasionner  beaucoup 
de  fautes  soit  de  dessin,  soit  d'orthographe  :  celte  remarque  se 
fait  quand  on  étudie  les  sceaux  du  moyen  âge  et  même  de  siècles 
plus  récents,  beaucoup  sont  le  désespoir  des  savants  par  leurs 
lettres  défigurées,  renversées,  placées  de  travers,  à  rebours,  et 
cette  observation  ne  s'applique  pas  seulement  aux  ouvriers  des 
lampes  et  des  sceaux,  elle  tombe  sur  d'autres  travailleurs  qui 
eux  aussi  méritent  un  reproche  ;  sur  la  jambe  d'un  taureau  en 
bronze  trouvé  à  Thèbes  en  Grèce,  sur  l'emplacement  de  Kabi- 
rion,  il  y  a  une  inscription  fautive  par  suite  de  lettres  mal  gra- 
vées (1),  dans  une  inscription  trouvée  à  Benian  au  sud  de  Mascara; 
celle  de  l'évêque  Numerianus,  les  chidlVes  d'âge  sont  négligés 
et  déformés  (2). 

Ainsi  s'explique  facilement  le  placement  à  gauche  de  la  boucle 
du  P  de  la  lampe. 

Au  reste  l'ouvrier,  ou  son  maître,  ont  eu  le  soin  de  faire  évi- 
ter toute  erreur  possible,  dans  la  destination  chrétienne 
de  notre  lampe,  car  le  X   de  christos  est  gravé    sur  le   fond. 

Les  lampes  monogrammées  ne  sont  pas  communes  dans  notre 
Gaule,  encore  moins  dans  notre  Gaule  centrale,  c'est  la  pre- 
mière fois  que  je  la  vois  trouvée  près  d'Orléans  et  j'ai  pensé, 
Messieurs,  en  la  faisant  entrer  dans  notre  Musée,  avec  ses  deux 
compagnes,  y  placer  un  trésor. 


Un  laboureur  a  trouvé  dans  son  champ  : 
1  consulaire  en  bronze  famille  Pkntoria  (?) 
4  Constantin,  11  p.  R.  fruste. 
1  Valens  p.  b.  R.  l'empereur  traînant  un  captif. 

Desnoyers. 


(1)  Bull,  des  antiquaires  de    France,    1896,   p.  275. 

(2)  id.  id.  p.  335. 


—  525  — 


Un  Sarcophage  ancien  à  Ferrières-Gâtinais 


Au  commencement  d'octobre,  les  ouvriers  firent  des  fouilles 
entre  l'église  et  la  tour  pour  creuser  un  puits  destiné  à  recevoir  et 
à  perdre  l'électricité  du  paratonnerre. 

Avant  la  chute  du  clocher  appelé  clocher  de  plomb,  arrivée 
il  y  a  200  ans,  chute  qui  écrasa  le  bas-côté  construit  sur  la 
façade  nord  de  l'église,  le  terrain  creusé  était  placé  dans  l'inté- 
rieur  de  la  nef. 

A  environ  un  mètre  de  profondeur,  on  découvrit  un  sarco- 
phage avec  couvercle  en  pierre  tendre.  Le  sarcophage  n'était 
pas  entier,  seule  la  partie  étroite  destinée  à  recevoir  les  pieds 
était  intacte.  Elle  contenait  différents  ossements  mêlés  les  uns 
aux  autres,  des  morceaux  de  tète  avec  des  débris  de  jambe  et  de 
pied  ;  ce  qui  fait  supposer  rationnellement  que  c'était  une  exhu- 
mation plutôt  qu'une  inhumation. 

Le  couvercle  du  cercueil  ne  porte  aucune  inscription  au 
moins  lisible.  En  y  regardant  de  près,  on  soupçonne  l'existence 
de  quelques  traits,  mais  ils  semblent  à  peu  près  effacés  par  le 
temps  et  le  frottement  de  la  terre.  Seulement,  sur  les  deux  côtés 
du  couvercle,  dans  le  sens  de  la  longueur,  se  voient  très  distinc- 
tement cinq  ou  six  cannelures  d'un  centimètre  de  largeur  à 
peu  près. 

GUILLDOUX 

curé  doyen. 


—  526  — 


MÉ:D AILLE    DE    JUBA 


Je  crois  devoir  faire  connaître  à  la  Société  l'entrée  au  Musée 
Orléanais  d'une  médaille  fort  curieuse  à  un'  double  point 
de  vue,  celui  d'elle-même^  et  celui  du  lieu  où  elle  a  été 
trouvée. 

C'est  une  médaille  en  argent  de  Juba  II,  roi  de  Mauritanie  et 
de  Cléopâtre  sa  femme,  le  droit  porte  la  tête  de  Juba  diadémée, 
à  droite,  rex  jvba  :  au  revers,  à  droite,  le  symbole  d'Isis 
Disque  entre  deux  cornes  de  vache,  surmonté  d'un  épi  de  blé,  à 
gauche  un  Sistre  séparant  le  mot  aciai  (bacilissa)  :  au  bas  d'un 
grènetis  CAEonATRA. 

Cette  médaille  a  été  trouvée  en  mai  1877  dans  une  cave  où  tra- 
vaillaient des  maçons,  sur  la  paroisse  de  Saint-Paterne  :  dans  un 
pot  qu'ils  firent  sortir  de  terre  se  trouvaient  des  pièces  en  argent  de 
Gordien  II,  où  je  n'ai  vu  aucun  revers  digne  d'attention  et  parmi 
ces  pièces  était  celle  de  Juba  II.  Ici  se  pose  une  question  fort 
intéressante,  dont  la  solution  semble  très  mystérieuse  :  comment 
cette  médaille  mauritanienne  est-elle  venue  de  la  région 
africaine  sur  les  bords  de  la  Loire,  en  compagnie  de  médailles 
romaines?  Le  problème  semble  presque  insoluble  et  cependant 
on  me  permettra  de  l'aborder  sans  crainte  et  de  vouloir  le 
dénouer  sans  sueurs. 

Vous  savez,  Messieurs,  plus  que  jamais,  et  le  monde  savant 
sait  comme  vous,  que  Genahuni  était  un  centre  commercial, 
dans  notre  Gaule,  de  première  importance.  Orléans  devait  ce 
grand  mouvement  d'affaires  mercantiles  à  sa  position  fluviale 
qui,  des  Cévennes  à  Nantes,  formait  une  route  spacieuse,  se 
déroulant  devant  plusieurs  villes  populeuses  et  industrielles,  puis 


-  527  - 

Nantes  entrait  en  communication  à  son  tour  avec  Marseille  qui, 
en  échange  des  marchandises  venant  du  Centre,  lui  envoyait  par  la 
même  voie  fluviale  celles  des  régions  étrangères  dont  Massalia 
était  l'entrepôt  :  or,  ce  nombreux  mouvement  commercial  né- 
cessitait un  mouvement  tout  aussi  multiplié  d'échanges  moné- 
taires sans  lesquels  les  transactions  ne  peuvent  s'accomplir,  et 
cela  explique  très  bien  pourquoi  on  a  trouvé  dans  la  Loire  et 
dans  Orléans  même,  bon  nombre  de  pièces  grecques  ;  je  vous  les 
ai  décrites  dans  mes  quatre  travaux  sur  les  fouilles  du  lit  de  la 
Loire  devant  Orléans  :  les  marchands  massaliotes  trafiquaient 
avec  les  commerçants  génabiens  au  moyen  du  numéraire  qu'ils 
avaient  reçu  dans  leurs  transactions  orientales,  grecques  et  ita- 
liotes.  Il  ne  faut  donc  pas,  nous  semble-t-il,  s'épuiser  en  longues 
et  pénibles  conjectures  pour  trouver  une  explicaiïon  à  cette  mé- 
daille, celle  que  nous  proposons  s'appuie  sur  l'histoire  et  la  topo- 
graphie gauloise,  elle  est  simple  et  partant  plus  vraie  que  toute 
autre  plus  fouilleuse. 

C'est  donc  un  petit  trésor  entré  dans  notre  musée,  il  vaut  tout 
ensemble  par  le  lieu  où  il  a  été  trouvé,  par  le  personnage  dont  il 
porte  la  figure,  par  les  attributs  de  son  revers  et  par  le  nom  de- 
venu célèbre  de  la  femme  de  ce  roi,  Cléopâtre.  Ce  roi  Juba  II 
d'ailleurs  n'était  pas  un  roi  sans  valeur  et  on  peut,  avec  vérité, 
le  placer  au-dessus  de  Siphax,  de  Massinissa  et  de  Jugurtha  ; 
leur  règne  fut  tourmenté  et  ensanglanté,  celui  de  Juba  II  dura 
45  ans,  et  durant  ces  longues  années,  ce  roi  africain  cultiva  les 
sciences  historiques  naturelles  et  philosophiques,  on  a  même  con- 
servé quelques  fragments  de  ses  ouvrages.  Gardons-nous  bien 
cependant  de  lui  accorder  des  hommages  aveugles  en  imitant  cet 
amateur,  hélas  !  Orléanais  qui,  pour  témoigner  son  estime  pour  le 
Louis  XIV  de  Mauritanie,  avait  fait  dorer  une  de  ses  médailles 
et  en  ornait  sa  cravate  de  chemise.  En  apercevant  cette  profana- 
tion, je  n'ai  pu  que  pousser  un  soupir  larmoyant  et  prier  le  Dieu 
des  antiquaires  de  garantir  nos  richesses  contre  de  pareils  hon- 
neurs ! . . . 

Desnoyers. 


529  — 


NOTES     CHRONOLOGIQUES 


SUR 


JEAN  DE  MAÇON 


Les  douze  nécrologes  du  chapitre  cathédral  de  Sainte-Croix, 
qui  sont  conservés  dans  notre  Bibliollièque  publique,  ont  été 
très  rarement  consultés  par  nos  historiens  (1).  Plusieurs  causes 
expliquent  ce  fait  :  on  ignore  peut-être  leur  existence,  et  cepen- 
dant ils  sont  catalogués  ;  en  second  lieu,  qu'importent  l'énumé- 
ration  des  fêtes  et  des  offices  et  le  dénombrement  des  fondations 
pieuses  qu'ils  contiennent  ?  La  publication  des  cartulaires  four- 
nit de  précieux  renseignements  à  l'histoire  et  toutes  les  Sociétés 
savantes  de  France,  la  nôtre  en  particulier,  ont  enrichi  leurs  Mé- 
moires de  ces  documents  si  intéressants.  Mais  plusieurs  cartu- 
laires de  nos  églises  et  de  nos  monastères  ont  disparu  et  les  éru- 
dits  en  déplorent  la  perte  ;  les  nécrologes  seuls  peuvent  réparer 

(1)  Voici  leurs  numéros  et  leur  date  : 

A.  ms.  433  bis,  de  li21  (copie  du  XVIIIo  siècle),  avec  des   additions. 

B.  ms.  112  bis.  La  rédaction  première  s'arrête  à  l'année  1421  ;  il  y  a 
des  additions  jusqu'à  1450. 

C;.  ms.  113,  de  l'année  1530,  avec  des  additions. 

D.  ms.  393  bis,  de  1682. 

E.  ms.  275,  du  XVIP  siècle. 

F.  ms.  H.  3144,  de  1706,  avec  des  additions  jusqu'en  1736. 

G.  ms.  H.  3145,  de  1709. 
H.  ms.  277,  de  1732. 

J.  ms.  277,  de  1755. 

K.  ms.  451  bis,  t.  IV,  de  1787. 

L.  ms.  H.  3146,  de  1788. 

M.  ms.  H.  3148,  copia  du  XIX*  siècle. 


—  530  - 

ce  malheur,  malgré  leur  brièveté.  Leur  lecture  d'ailleurs  pré- 
sente d'agréables  surprises  qui  compensent  leur  aridité,  et  j'y 
ai  trouvé  pour  ma  part  la  solution  d'un  problème  historique  con- 
cernant nos  annales  orléanaises  ;  je  veux  parler  de  Jean  de  Ma- 
çon, illustre  professeur  en  notre  Université,  qui  eut  le  bonheur 
de  s'entretenir  avec  Jeanne  d'Arc  et  qui  mérita  cet  éloge  singu- 
lier d'un  de  nos  chroniqueurs  :  «  Et  dans  toute  la  ville,  la  Pu- 
celle  ne  fist  honneur  à  aucun  autre.  » 

Cinq  personnages  portent  le  nom  de  Mâcon  qui  n'appartient 
pas  à  nos  familles  orléanaises  ;  du  moins,  Hubert  n'en  signale 
aucune.  Avaient-ils  la  même  origine,  j'ose  l'affirmer,  puisqu'ils 
vivaient  tous  à  la  même  époque.  Ils  étaient  sinon  parents,  du 
moins  compatriotes;  venus  en  notre  ville  pour  y  étudier  le  droit, 
ils  acquirent,  par  leur  mérite,  des  prébendes  ecclésiastiques 
qui  les  attachèrent  à  Orléans  et  ils  y  moururent.  Leur  nom  fut 
tiré  du  lieu  de  leur  origine,  le  diocèse  de  Mâcon,  ce  qu'il  est 
permis  d'affirmer  pour  Jean. 

Pierre  de  Mâcon  était  fermier  du  douzième  de  Saint-Privé, 
d'après  un  compte  de  la  commune  d'Orléans,  1424-1426. 

Guillaume  de  Mâcon  se  trouve  inscrit,  comme  chanoine  de 
Sainte-Croix,  au  Répertoire  des  titres  du  chapitre,  en  1445  (1). 

Baudet  ou  Baudes  de  Mâcon  fut  choisi,  en  1382,  comme 
docteur  de  la  Nation  germanique  (2).  En  1394,  bien  que  simple 
clerc,  il  était  professeur  de  lois  en  notre  Université  (3).  En  1405, 
il   est  cité  comme  témoin  dans  un  procès  dressé  contre  un 

(1)  Répertoire  des  titres  du  chapitre  cathédral  d'Orléans,  t.  I, 
p.  359,  dans  la  Bibliothèque  de  l'évèché,  Cf.  Vallet  de  Vuiiville, 
Bibliothèque  de  l'Ecole  des  Chartes,  t.  V,  6«  série,  p.  4-5. 

(2)  M.  FouRNiER,  La  nation  allemande  à  l'Université  d'Orléans, 
au  XI  Vo  siècle,  p.  39,  où  l'on  voit  :  «...  pro  nunc  vero,  dominus  de 
Maliscone  Baudet.  » 

(3)  Id.,  Statuts  de  VUnicersité  d'Orléans,  t,  III,  p.  476. 


—  531  — 

étudiant  d'Orléans,  et  qualifié  de  docteur  en  TUniversité  (1). 
Chanoine  et  archidiacre  de  Beauce  de  1413  à  1421  (2),  il  a  son 
obit  marqué  au  16  octobre.  Il  habitait  une  petite  maison  auprès 
du  cloître  Sainte-Croix  (3). 

Entre  la  porte  Saint-Aignan  et  la  tour  Saint- Samson,  se 
trouvait  une  autre  tour  «  nommée  Aubilain  jusqu'en  1413,  et  de 
messire  Baudes,  depuis  cette  époque.  Elle  tirait  son  nom  de 
celui  de  deux  particuliers  qui  ont  demeuré  auprès  à  différentes 
époques  (4).  »  Il  s'agit  ici  évidemment  de  notre  chanoine. 

Hugues  de  Mâcon,  chanoine,  concourait,  comme  délégué  du 
chapitre  cathédral,  à  la  gestion  communale  d'Orléans,  de  1413  à 
1415  (5j  et  de  1417  à  1419  (G).  Son  nom  se  trouve  dans  un  acte 
du  4  août  1419,  avec  ceux  de  seize  autres  chanoines  (7).  Le  ma- 
nuscrit latin  6756  de  la  Bibliothèque  Nationale  lui  a  appartenu  et 
on  voit  que  Hugues  était  à  Poitiers  lorsqu'il  le  donna,  vers  1431 , 
à  Jean  Jouvenel  des  Ursins,  doyen  d'Avranches  et  avocat  du  roi 
en  la   Cour  du  Parlement  (8).  Le   nécrologe  de   Sainte-Croix 

(1)  Journal  de  Nicolas  de  Baye,  publié  par  A.  Tuetey,  t.  I,  p.  122. 

(2)  Ms.  d'Orléans,  4333,  p   1^3  j  _  mg.  436,  t.  II,  p.  9  vo. 

(3;  Il  mourut  après  1427.  «  16  octobre.  Obiit  Baudetus  de  Matiscone, 
archidiaconus  Belsie  et  canonicus,  in  cujus  anniversario  distribuuntur 
LX.  s.  p.,  videlicet  XL.  s.  super  capitulo,  et  XX.  sol.  supra  parvam 
domum  sitam  et  contiguam  magne  domui  claustri,  quam  dictus  defunc 
tus  augmentavit.  »  Ms.  112  bis  Cf.  Arch.  départ.  A.  1298  et  Mlle 
Foulques  de  Villaret,  L'instruction  primaire,  aaant  1789,  a 
Orléans  et  dans  les  communes  de  l'arrondissement. 

(4)  Histoire  du  Siège  d'Orléans,  par  l'abbé  Dubois,  qui  cite  en  note 
les  articles  6  et  7  du  compte  de  ville  de  1425,  concernant  cette  tour. 
Orléans,  189i,  p.  I3i. 

(5)  Comptes  de  commune  et  de  forteresse  de  Jehan  Chief-Dail,  du 

22  mars  1413  au  2'2mars  1415,  dans  les  Arch.  comm.  d'Orléans. 

(6)  Comptes    de   commune    et  de  forteresse  de    Gilet    Baudry,  du 

23  mars  1417  au  22  mars  1419.  —  Un  compte  de  1418  donne  son  nom. 
Ms.  de  Perdoux  de  la  Perière,  p.  2. 

(7)  Ms  979,  p.  2.  —  Au  XIII'^  siècle  vivait  un  personnage  nommé 
Hugues  de  Màcon,  qui,  après  avoir  été  abbé  de  Pontigny,  devint  évoque 
d'Auxerre. 

(8)  L.  Delisle,  Cabinet  des  manuscrits,  t.  II,  p.  121.  «  Iste  liber  est 
Hugonis  de  Matiscone,  iicenciati  in  legibus  ac  canonici  ecclesiae  Aure- 

TOME   XI.   —  BULLETIN  N"  161.  35 


—  532  — 

marque  son  obit  au  23  août,  et,  au  jour  de  son  anniversaire,  on 
distribuait  40  s.  assignés  sur  une  maison  qui  lui  appartenait  et 
qui  touchait  à  la  grande  maison  du  cloître  (1). 

On  trouve,  en  1314,  un  docteur  en  décrets  du  nom  de  Hugues 
de  Mâcon  (2)  ;  mais  j'ignore  s'il  était  d'Orléans. 

Enfin,  le  plus  célèbre  de  tous  fut  Jean  de  Mâcon.  Grâce  aux 
travaux  de  MM.  Marcel  Fournier,  Steffenbagen,  de  Kiel,  et 
G.  Meyer,  de  Gottingue,  les  phases  principales  de  son  existence 
sont  connues  ;  seule  la  date  de  sa  mort  n'a  pu  jusqu'ici  être 
fixée.  On  me  pardonnera  de  dire  quel  fut  ce  personnage,  quels 
furent  ses  ouvrages,  et  à  quelle  époque  il  mourut. 

Lorsque  Quicherat  vit  le  nom  de  Jean  de  Mâcon  paraître  dans 
la  revision  du  procès  de  Jeanne  d'Arc,  il  avoua  sincèrement  que 
ce  docteur,  quoique  très  célèbre  au  dire  de  deux  témoins,  lui 
était  tout  à  fait  inconnu  (3). 

Vallet  de  Viriville  (4)  trouvant  ce  même  personnage  dans  un 
récit  du  siège  d'Orléans,  fourni  par  un  manuscrit   du  Vatican, 

lianensis,  quem  dédit  Pictavis  domino  Johanni  Jouvenel  de  Ursines, 
decano  Abrincensi  et  regio  advocato  in  curia  parlementi.  »  Ce  Jean  Jou- 
venel avait  étudié  le  droit  à  Orléans  où  il  avait  connu  Hugues  de 
Mâcon.  Nommé  avocat  du  roi  en  1425,  il  fut  élu  évoque  de  Beauvais  en 
1431.  Ce  document  rectifie  l'assertion  de  M.  l'abbé  Batiffol,  disant  que 
c'est  seulement  «  à  partir  de  l'année  1138,  que  tous  les  documents,  de 
quelque  nature  qu'ils  soient,  quel  que  soit  le  membre  de  la  famille  Jou- 
venel dont  il  s'agisse,  portent  toujours  la  mention  de  Des  Ursins.  Bi- 
bliothèque de  l'École  des  Chartes,  t.  L.,  p.  555. 

Ce  Jean  Jouvenel,  auteur  de  l'Histoire  de  Charles  VI,  était  fils  du 
personnage  de  même  nom,  qui  interrogea  Jeanne  d'Arc  à  Poitiers.  Cf. 
O.  Raguenet  de  Paint-Albin,  Les  juges  de  Jeanne  d'Arc  à  Poitiers, 
dans  les  Mémoires  de  l'Académie  de  Sainte-Croix,  t.  VII,  p.  404. 

(1)  Ms.  112  bis.  «  23  août.  Obiit  magister  Hugo  de  Matiscone,  cano- 
nicus  Aurelianensis,  in  cujus  anniversario  distribuuntur.  XL.  s.  p.,  assi- 
gnati  super  domum  privatam  contiguam  magne  doinui  claustri,  in  qua 
moraturChambetin.  »  Le  ms.  113  a  les  mêmes  expressions. 

(2)  Du  BouLAY,  Histoire  de  l'Unioersité  de  Paris,  t.  IV,  p.  170. 

(3)  Procès  de  Jeanne  d'Arc,  t.  V.  p.  539. 

(4)  Bibliothèque  de  l'Ecole  des  Chartes,  t.  V,  6®  série,  p.  5. 


^  533  — 

crut  devoir  s'informer  auprès  de  Tarchiviste  du  Loiret  de  l'idenli- 
fication  de  Jean  de  Màcon.  Maupré,  plus  versé  dans  la  connais- 
sance de  ses  archives  que  dans  celle  des  livres  de  la  Biblio- 
thèque publique,  lui  répondit  qu'une  copie  moderne  du  nécro- 
loge de  Sainte-Croix  indiquait,  au  2  novembre,  une  fondation 
faite  par  un  chanoine  de  ce  nom  et  qu'il  ii^norait  tout  autre  dé- 
tail (1). 

M.  Boucher  de  Molandon  vint  à  son  tour  étudier  la  question 
et  apporta  deux  documents  importants  qui  pouvaient  servir  à 
mettre  en  un  relief  plus  éclatant  la  figure  de  Jean  de  Mâcon  ;  mais 
la  lumière  était  loin  d'être  complète  (2).  Il  trouvait  que  ce  Jean 
avait  été  chanoine  de  Sainte-Croix,  et,  qu'en  cette  qualité,  il 
avait  fait  au  chapitre  une  donation  précieuse  ;  puis  qu'il 
avait  été  sous-chantre.  La  fondation  portait  une  date  ;  mais  à 
quelle  époque  était-il  devenu  dignitaire,  il  ne  put  le  préciser. 
On  possède  la  liste  manuscrite  et  imprimée  des  sous-chantres  ; 
les  dates  ajoutées  à  leurs  noms  sont  souvent  si  imaginaires  et  si 
dénuées  de  toute  certitude  historique,  qu'il  lui  fut  totalement 
impossible  d'en  tirer  quelque  conséquence. 

Fallait-il  donc  se  résigner  à  ignorer  toujours  la  personnalité 
de  Jean  de  Mâcon,  homme  si  intimement  mêlé  à  l'immortel  épi- 
sode du  siège  d'Orléans? 

Depuis  1868,  les  Allemands  connaissaient  Jean  de  Mâcon,  et 
M.  Emile  Steffenhagen  (3)  écrit  que  ses  ouvrages  sont  cités  par 
de  Wall  (4),  par  Slintzing  (5)  et  par  Ratjen  (6). 

(1")  Le  ms.  cité  était  le  n"  276. 

(2)  Mémoires  de  la  Société  archéol.,  t.  XVIII,  p.  304-347.  —  Cf. 
Archioes  de  la  Charité  et  de  la  Maison-Dieu  d'Orléans,  par  l'abbé 

Bellu,  p.  196. 

(3)  Zu  den  Gôttinger  Rechtshandschriften.  Einenothwendige  Antwort 
auf  den   Artiket  in  den  Gôttinger  Nachrichten.  Kiel,  1895,   p.  9-10. 

(4)  Zur  Geschichte  der  Kieler  Universitats.  Bibliotek  (Catalogua 
quoruoidam  codicum  Kiel)  p.  80. 

(5)  Modas  legendi,  in  den  Verslangen  en  Mededeelingen  der  Aka- 
demie  von  Wetdenschappen.  Afd.  Letterkunde  (1.  Reek8\  XI,  271, 
f.,  273,  277,  1868). 

(6;  Gesehichte  der  popularen  lilteratur,  p.  27,  134,  136. 


—  534  — 

Mais  Fabricius  (1)  le  citait  déjà  comme  un  habile  juriscon- 
sulte. 

Montfaucon  (2)  signalait  un  de  ses  traités  conservés  parmi  les 
manuscrits  de  la  Bibliothèque  de  Saint-Victor. 

Notre  Pyrrhus  d'Anglebermes  en  parlait  dans  son  livre  des 
fiefs  (3). 

Enfin  l'Orléanais  Hubert  apportait  des  documents  qui,  comme 
ceux  fournis  par  les  auteurs  précédents,  n'avaient  jamais  été 
indiqués.  Énumérant  les  professeurs  et  docteurs  régents  de 
notre  Université,  il  dit  :  «  Jean  de  Mâcon,  docteur  régent, 
fit  du  bien  au  monastère  d'Ambert  et  enfin  s'y-  fit  religieux, 
environ  l'an  1390  ou  1400,  d'après  le  nécrologe  d'Ambert  (4).  » 
Un  peu  plus  lo*n,  il  ajoutait  :  «  Jean  de  Mâcon,  docteur  régent 
en  l'Université,  environ  l'an  1500.  En  1520,  il  était  chanoine 
et  sous-chantre  de  Sainte-Croix.  Il  est  célèbre  pour  avoir  écrit 
quelques  traités  de  droit  (5).  » 

S'occupant  ensuite  des  dignitaires  de  la  cathédrale,  le  même 
auteur  écrit  :  «  Jean  de  Mâcon,  sous-chantre,  dont  parle  le 
martyrologe  au  2  novembre,  est  du  seizième  siècle  (G),  »  et 
dans  un  autre  manuscrit  (7),  il  affirme  positivement  qu'il  fut 
sous-chant re  en  1540. 

Quelle  confiance  pouvons-nous  avoir  en  ce  double  témoignage 
d'un  même  écrivain,  qui  a  étudié  sérieusement  notre  histoire  et 
qui  avait  en  main  un  grand  nombre  de  pièces  originales  aujour- 
d'hui disparues  ou  égarées  ? 


(1)  IHbliotheca  latlna  medlae  et  infimae  aetatis,  t,  IV,  p.  295, 
Hambourg  1735,  in-8o  et  t.  IV,  p.  103,  édit.  Padoue,  1754,  ia-8°,  «  Johannes 
de  Matiscona  J.Ctus  scriptor  tractalus  de  petitorio  et  possessorio.  « 

(2)  IHbliotheca  blblioth.  manuscript.,  t.  II,  p.  1372:  «  Repetitiones.  » 

(3)  «  Scripsit  de  hac  re  quippiam  Johannes  de  Matiscone,  quem 
non  habeo,  qui  fuit  Aurelianus  doctor.  »  Aurelianorum  consuetudines, 

.  98,  Paris,  15i3,  in-4o. 

(4)  Ms.  436,  t.  II,  p.  8  yo.  —  Le  nécrologe  d'Ambert  est  cité  dans  les 
Généalogies  de  Hubert,  t.  I,  fol.  243  v». 

(5)  Ibid.,  p.  11. 

(6)  Ms.  436,  t.  I,  p.  26 i  bis. 

(7)  Ms.  436  bis,  p.  92. 


—  535  - 

Faut-il  admettre  deux  personnages  de  même  nom,  ayant  eu 
le  même  titre  de  docteur,  et  enseignant  dans  notre  Université, 
l'un  au  quinzième  siècle  et  l'autre  au  seizième? 

Le  doute  se  présente  tout  d'abord  et  bientôt  nous  devrons  re- 
connaître une  erreur  évidente,  difticilement  explicable  de  la  part 
de  notre  annaliste.  Ces  deux  personnages  n'en  font  qu'un  : 
malgré  l'affirmation  de  Hubert,  Jean  de  Màcon  n'enseigna  pas 
en  1500,  on  doit  lire  en  liOO  ;  Jean  de  Màcon  ne  fut  pas  sous- 
chantre  en  1540,  il  faut  lire  1-440. 

En  effet,  s'il  eût  enseigné  au  commencemnnt  du  seizième 
siècle,  Jean  aurait  été  le  contemporain  de  Pyrrhus  d'Angle- 
bermes,  qui,  né  entre  1470  et  1475,  fut  professeur  en  notre 
Université  vers  1500  et  mourut  en  1521 .  Or,  précisément  ce  sa- 
vant jurisconsulte  dit  dans  son  commentaire  sur  la  coutume 
d'Orléans  au  chapitre  des  fiefs  :  Jean  de  Mâcon,  qui  fut  docteur 
Orléanais,  qui  fuit  doctor  Aurelianus,  a  écrit  sur  ce  sujet  un 
traité  que  je  n'ai  pas. 

L'ouvrage  de  Pyrrhus,  qui  eut  plusieurs  éditions,  fut  imprimé 
pour  la  première  fois  à  Orléans,  en  1457,  chez  J.  Hoys.  Il  est 
de  toute  évidence  que  si  ces  deux  docteurs  eussent  vécu  dans 
le  même  temps,  d'Anglebermes  se  serait  servi  d'une  autre  ex- 
pression et  aurait  écrit  :  qui  est  docteur  d'Orléans. 

Quant  à  la  seconde  assertion  de  Hubert,  que  Jean  de  Mâ- 
con aurait  embrassé  la  vie  monastique  à  Ambert,  elle  ne 
présente  pas  une  valeur  historique  plus  grande.  Assurément 
notre  docteur  a  pu  faire  du  bien  aux  Célestins,  qui,  établis 
d'abord  à  Chanteau,  se  fixèrent  dans  leur  nouvelle  demeure, 
en  1300  ;  mais  qu'il  s'y  soit  fait  religieux,  nous  osons  le  nier, 
bien  que  nous  n'ayons  pu  trouver  le  nécrologe  de  cette  maison. 
Les  dates  certaines  qui  vont  suivre  éclairciront  toutes  les  diffi- 
cultés (1). 

(1)  P.  Paris,  dans  les  Manuscrits  françols  de  la  Bibliothèque  du 
Eoi,  t.  IV,  p.  4,  Qo  42,  parle  d'un  «  Jehan  de  Mascon,  qui  lisl  Salve ^ 
eancta  parens,  »  d'après  un  manuscrit  de  la  fin  du  XV'  siècle.  Toute 
autre  qualilication  manquant,  j'ignore  si  ce  personnage  appartint  ù 
notre  Université. 


—  536  — 

Là  première  mention  est  de  l'année  1378,  avec  ces  mots  : 
«  Johanes  de  Matiscone,  de  Cliiniaco,  Matisconensis  diocesis, 
clericus,  lice^iciathis  in  legihiis,  scolaris  in  decretis  (1).  «  Si 
nous  le  supposons  âgé  de  18  ou  20  ans,  ce  qui  n'a  rien  d'in- 
vraisemblable, Jean  de  Mâcon  serait  né  vers  1358  ou  1360. 
Celte  note  ferait  croire  qu'il  avait  vu  le  jour  àCluny,  dans  le 
diocèse  de  Mâcon,  d'où  il  aurait  pris  son  nom. 

•  Deux  ans  après,  il  portait  le  titre  de  docteur,  si  nous  ajoutons 
foi  à  un  manuscrit  d'Oxford,  contenant  un  traité  de  Jean  de 
Mâcon  de  Materiâ  duelli  (2). 

-  En  1332,  il  était  docteur  de  la  nation  germanique  en  l'Uni- 
versité d'Orléans,  avec  Baudet  de  Mâcon  (3).  Le  18  août  de  la 
même  année,  une  émeute  eut  lieu  à  Orléans  ;  les  écoliers  se  ré- 
voltèrent pour  des  motifs  frivoles  et  tournèrent  leur  colère 
contre  les  professeurs.  Ils  ne  craignirent  pas  de  briser  la 
porte  de  la  demeure  de  Jean  de  Mâcon,  qui  ne  dut  son  salut 
qu'à  la  protection  de  ses  voisins  (4). 

Un  manuscrit  conservé  a  Beaune  renferme  des  «  questions 
de  droit  »  du  même  professeur,  datées  de  l'an  1385,  veille  de  la 
Pentecôte  (5j. 

•  Le  27  février  1388,  un  arrêté  prévôtal  force  les  écoliers  à  faire 
amende  honorable  à  leur  docteur  et  à  lui  demander  pardon  et 
«xcuse  et  ils  s'exécutent  de  bonne  grâce  (6). 

En  1393,  un  acte  de  l'Université  le  nomme  docteur  es  lois, 

(1)  VViLHELM  Meyek  (aus  Speyers)  professor  in  Goettingen,  Glossen 
zu  elnigen  juristlchen  Ilandschrifien  in  Goettingen,  aus  den 
Nachrichlen  der  K.  Gesellschaft  der  Wissenschaften  zu  Gûttingon, 
Philolog.-histor.  Klasse  1«94,  Nr.  4,  p,  325-32S. 

■  (2)  «  Questio  facta  Aurelianis  per  domlnurn  Joannem  de  Matiscone 
ïegum  doetorem  eximium  aano  Domini  1380,  die  mercurii  in  vigilia  S. 
Andreae.  »  Ibid.,  p.  327,  n»  4. 

(3)  «  Venerabilis  nostra  nacio...  unum  sepe  una  professa  dominum... 
modo  Johannem  de  Matiscone.  ><  M.  Fournier,  La  nation  allemande 
■à  l'Université  d'Orléans  au  A'/V"  siècle,  p.  8  et  39. 
'     (4)  M.  Fournier,  Statuts  de  l'Université  d'Orléans,  t.  I,  p.  159. 
'    (5)  Catalogue  général  des  manuscrits  de  France,  Départements, 
'%.  IV,  p.  264. 

(6)  M.  Fournier,  ibid,  p.  159. 


—  537  - 

sous-chantre  de  l'église  d'Orléans  et  «  in  dicto  studio  ordi- 
narie  aciu  regens  î  (1),  et  l'année  suivante,  ajoute  à  ces 
mêmes  dignités  celle  de  sous-diacre  du  diocèse  de  Màcon  (2). 

Le  3  octobre  1398,  Jean  de  Màcon  donne  au  prieuré  de  Sainl- 
Samson,  en  faveur  de  dix  pauvres  choisis  chaque  année  pour 
être  nourris  durant  le  carême,  la  somme  énorme  de  278  livres 
dix  sols  et  ne  demande  en  retour  que  trois  services  annuels  pour 
le  repos  de  son  âme  (3). 

En  1405,  il  est  cité  comme  témoin  dans  le  procès  d'un 
étudiant  en  l'Université  d'Orléans  (4). 

Jean  de  Màcon  fut  appelé  au  Concile  de  Paris  et  prit  place 
parmi  les  «  maîtres  délibérants  ».  Il  y  est  qualifié  de  «  utriusque 
juris  doctor  »  dans  la  première  session  de  ce  Concile,  commencé 
le  4  décembre  1413,  et  dans  la  troisième  du  19  décembre  1413 
au  5  janvier  1414.  A  la  quatrième  session,  12-19  février  1414, 
il  porta  le  titre  de  «  legum  doctor  »  (5). 

On.  retrouve  son  nom  dans  un  acte  capitulaire  du  14  août 
1419  (6),  et,  en  cette  même  année,  il  emprunte  à  la  Biblio- 
thèque de  l'Université  les  commentaires  de  Bartole  sur  le  vieux 
Digeste  et  les  Répétitions  de  Pierre  (7). 

Le  20  août  1421,  Jean  de  Màcon,  chanoine  et  sous-chantre, 
assistait  à  la  réunion  capitulaire,  en  laquelle  et  sur  le  rapport  de 
Jean  de  Saint-Michel,  Ecossais,  alors  chanoine  et  depuis  évêque 
d'Orléans,  Jean  Stewart,  seigneur  de  Darnley,  connétable  de 
Tarmée  d'Ecosse  au  service  de  la  France,  fondait,  à  toujours,  à 
la  cathédrale,  avec  l'agrément  du  chapitre  et  l'autorisation  du 
régent,  dauphin  du  Viennois,  une  messe  solennelle  pour  le  re- 


(1)  Id.,  ibid.,  t.  III,  p.  457. 

(2;  Id.  ibid.,  p.  47S. 

(3;  Mémoires  de  la  Société  archéologique  de  l'Orléanais,  t.  XVIII, 
p. 333-340. 

(4)  Journal  de  Nicolas  de  Baye,  publié  par  A  Tuetey,  1. 1,  p.  123. 

(51  P.  Denifle,  Chartularium  Unioersitatis  Parisiensis,  t.  IV, 
p.  272,274  et  280. 

(6)  Ms.  978. 

(7)  M.  FouiiNiEii,  La  Bibliothèque  de  l'Unioersité  d'Orléans,  vers 
1420,  p.  S. 


—  538  - 

pos  de  son  âme  et  de  celle  de  dame  Elisabeth,  son 
épouse  (1).  » 

La  mention  de  Jean  de  Màcon  se  lit  dans  la  chronique  de 
l'établissement  de  la  fête  du  8  mai,  publiée  par  A.  Salmon  (2), 
Quicherat  (3),  Boucher  de  Molandon  (4)  et  M.  Charpentier  (5). 
Le  jour  de  son  arrivée  à  Orléans,  «  Jeanne  d'Arc  s'en  alla  à 
l'église  Saincte-Croix  et  là  parla  à  messire  Jehan  de  Mascon, 
docteur,  qui  estoit  ung  très  sage  homme,  lequel  luy  dist  :  Ma 
fille,  estes  vous  venue  pour  lever  le  siège  ?  —  A  quoy  elle  res- 
pondit  :  En  nom  Dé,  dist-elle,  ony.  —  Ma  fille,  dist  le  sage 
homme,  ilz  sont  fors  et  bien  fortiffiés  et  sera  une  grante  chose  à 
les  mectrehors.»  Respondit  la  Pucelle  :  Il  n'est  riens  impos- 
sible à  la  puissance  de  Dieu.  «  Et  en  toute  la  ville  ne  fist  hon- 
neur à  autre.  > 

Lorsqu'en  mars  1456  les  commissaii'es  ecclésiastiques,  délé- 
gués par  les  juges  de  la  réhabilitation,  vinrent  en  notre  ville 
recueillir,  dans  une  information  solennelle,  les  faits  relatifs  au 
séjour  de  Jeanne  dans  nos  murs,  Jean  de  Màcon  n'exi'^tait  plus; 
mais  deux  témoins  de  l'enquête  afhrmèrent  qu'ils  «  avaient  en- 
tendu dire  à  maître  Jean  de  Mascon,  docteur,  qu'il  avait  examiné 
Jeanne  sur  ses  paroles  et  sur  ses  actes  et  qu'il  ne  faisait  aucun 
doute  qu'elle  ne  fût  envoyée  de  Dieu  ». 

Enfin,  un  compte  de  1430  signale  un  reçu  de  «  messire  Jean 
de  Màcon  pour  le  grand  hostel  du  cloistre  (0)  ».  C'est  la  dernière 
date  fournie  par  des  documents  certains. 


11  me  reste  à  préciser   l'année  de  la  mort  de  Jean  de  Màcon. 
C'est  ici  que  les  nécrologes  de  Sainte-Croix  nous  fournissent  de 


(1)  Mémoires  de  la  Société  archéoL,  t.  XVIII,  p.  307  et  3i0. 

(2)  Bliillotheque  de  V Ecole  des  Chartes,  t.  III,  2°  série,  année  18i7, 
p.  500. 

(3)  Quicherat,  Prorès,  etc.,  t.  V,  p.  285. 

(,4)  Mémoires  de  la  Société  archéoL,  t.  XVIII,  p.  2G1-283. 

(5)  Nouvelle  édition  du  Journal  du  siège,  p.  147. 

(6)  Manuscrits  de  Perdoux  de  la  Perière,  p.  1. 


—  539  — 

sérieuses  données  historiques,  bien  que  les  plus  anciens  ne 
contiennent  aucune  date. 

Le  manuscrit  original  le  plus  important  appartient  à  une 
époque  qui  ne  peut  être  postérieure  à  l'année  14*21  pour  sa  ré- 
daction primitive.  Au  7  janvier  et  au  1"  juillet,  on  lit  :  «  Messe 
du  Saint-Esprit  pour  le  révérend  Père  en  Dieu,  messire  Jean 
Lemasle,  naguère  archidiacre  de  Pilhiviers  et  aujourd'hui 
évéque  de  Maillezais  (1).  »  Cet  archidiacre  occupa  le  siège 
épiscopal  de  Maillezais  de  1384  à  1421  (2)  et  en  fut  le  onzième 
évéque. 

Or  ce  nécrologe  cite  cinq  fois  le  nom  de  Jean  de  Mâoon,  hon- 
neur qui  n'est  accordé  à  aucun  autre  personnage,  trois  fois  avant 
l'année  1421  et  deux  d'une  écriture  postérieure.  Une  remarque 
curieuse  à  faire,  c'est  que  Jean  n'a  aucune  désignation  autre 
que  son  nom  ni  aucune  qualification  de  dignité  ;  nulle  part  il 
n'est  question  de  son  obit,  tandis  que  tous  les  personnages  ins- 
crits portent  les  litres  de  dominus  ou  de  magister. 

Autre  chose  digne  d'être  notée  :  Jean  de  Mâcon  est  le  seul  dont 
la  fondation  ail  été  conservée  par  tous  les  nécrologes  jusqu'à 
l'année  1788.  Faut-il  expliqiier  ce  silence  d'une  part  et  de  l'autre 
cette  continuité  de  souvenir  par  le  mémorable  entretien  que 
Jean  eut  avec  la  Pucelle  et  surtout  par  le  solennel  hommage 
rendu,  dans  l'information  de  1456,  à  la  grandeur  des  actes  de 
Jeanne,  à  l'inspiration  de  sa  parole  et  à  la  sainteté  de  sa  vie? 
Nous  aimons  à  le  croire  et  c'est  sans  doute  cette  généreuse  pen- 


(1)  «  Fit  missa  de  S.  Spiritu  ad  majus  altare  pro  révérende  in 
Christo  pâtre  domino  Johanne  Masculi,  nuper  arcliidiacono  Pithverensi 
in  ista  ecclesia,  nunc  autem  episcopo  Malleacensi,  quod,  dum  ipse 
vitam  duxerit  in  humanis  et  post  ejus  obitum  fiet  anniversariuin,  more 
solito,  quia  ipse  nobis  dédit  III«  francos  pro  redditibus  emendis.  »  — 
Une  note  manuscrite  du  XV*^  siècle  ajoute  en  marge  :  «  Ilinc 
potest  colligi  cujus  etatis  sit  hoc  martyrologium  ;  nam  J.  Mas- 
culi   obiit   anno   1421.    Vivebat    autem.  dum    hoc  scriptum  e.st.  » 

(2)  Gallia  christ.,  t.  II,  col.  1373.  —  Maillezais,  célèbre  abbaye  du  Poi- 
tou, devint  évèchéen  1317,  et  le  titre  en  fut  porté  à  La  Rochelle,  en  1713. 
Cf.  Lacaire,  Histoire  de  l' abbaye  de  Maillezais  j  usqu' a  la  Réoolutlon 
Saintes,  1851,  in-8. 


—  540  — 

sée  qui  a  guidé  les  compilateurs  des  nécrologes  durant  plus  de 
quatre  siècles. 

Quel  que  soit  ce  sentiment,  le  nécrologe  ms.  112  bis 
marque  au  4  janvier,  au  13  août  et  au  3  novembre  une 
redevance  de  Jean  de  Mâcon  pour  la  maison  qu'il  habitait  dans 
le  cloître  (1),  et  cette  maison  touchait  celle  qu'avait  bâtie  Jean 
Gherelly,  devant  la  barrière  de  Saint-Pierre-Lentin.  Cette  dési- 
gnation est  marquée  dans  le  même  nécrologe,  mais  d'une  écri- 
ture différente  (2),  au  27  janvier. 

Enfin,  le  2  novembre,  il  est  dit  qu'on  distribue,  à  la  procession 
du  matin  et  à  la  messe,  64  s.  p.,  assignés  sur  la  métairie  du 
Petit-Puiseaux  en  la  paroisse  Saint- Patrice  de  Sandil- 
lon,  que  Jean  de  Màcon,  sous-chantre,  avait  donnée  au  cha- 
pitre (3). 

On  voit  qu'il  n'est  nullement  question  d'obit  dans  ce  texte  ;  le 
mol  de  fondation  a  été  omis,  et,  pour  comprendre  qu'il  s'agit 
bien  ici  d'une  véritable  fondation,  on  est  obligé  de  recourir  au 
manuscrit  H  3144,  qui  parle  d'une  procession  au  grand  cime- 
tière, du  côté  des  frères  Prêcheurs,  et  ajoute  qu'une  messe  de  de- 


(1)  a)  4  janvier  :  «  Johannes  de  Matiscone  (le  nom  a  été  barré)  débet 
VI.  1.  ad  diem  pro  domo  clauslrali.  » 

b)  13  août  :  «  Johannes  de  Matiscone  débet  pro  domo  in  qua 
habitat.  » 

c)  3  novembre  :  «  Johannes  de  Matiscone  débet  ad  diem  pro  domo 
quam  inhabitat.  »  (Le  nom  de  Jean  a  été  barré,  et,  à  la  place,  on  lit, 
d'une  autre  écriture  :  Vincentius  de  S.  Prospère). 

(2)  «  Fit  duplex  festum  de  B.  Juliano,  Cenomanensi  episcopo,  funda- 
tum  per  deffunctum  niagistrum  Johannem  Cherelly,  hujus  ecclesie 
canonicum,  in  quo  distribuunlur,  xxiu.  s.  p.  assignat!  super  nova 
domo  quam  ipse  edificavit  in  parte  posteriori  magne  domus  claustri, 
prope  domum  quam  tenet  dominus  Johannes  de  Matiscone.  »  Au 
4 avril,  où  se  trouve  i'obit  du  même  Jehan  Cherelly,  le  rédacteur  ajoute: 
«  qui  dédit  nobis  suam  domum  sitam  aute  barreriam  S.  Pétri  Lacten- 
tium.  » 

(3)  «  Eodem  die  distribuuntur  ad  matutinam  processioaem  et 
missam  pro  domino  Johanne  de  Matiscone,  succentore  hujus  ecclesie, 
:.xiiii,  s.  p  ,  assignati  super  medietaria  Parvi  Puiseollis,  in  parochia 
S.  Patricii  de  Sandillon,  quam  dictus  dominus  Johannes  nobis 
dédit.  » 


—  541  — 

functis  pour  Jean  de  Màcon  est  dite  dans  la  chapelle  Saint-La- 
zare (1),  appelée  chapelle  de  la  communilé,  dans  le  nécrologe  de 
1788  (2). 

Un  manuscrit  du  commencement  du  XVIIP  siècle  (3)  rap- 
porte que  Jean  de  Mâcon  fut  enterré  dans  le  grand  cime- 
tière, sans  indiquer  la  date  de  sa  mort.  Deux  laits  vont  nous  la 
donner. 

Nous  avons  vu  plus  haut  que  notre  chanoine  habitait  une  mai- 
son conliguë  à  celle  de  Jean  Cherelly.  H  l'occupait  encore 
après  la  mort  de  Cherelly.  Or  ce  dernier  personnage,  professeur 
et  vicaire  général  de  l'évèque,  qui  ne  doit  pas  êlre  con- 
fondu avec  Jean  Chéry,  doyen  de  Saint- Aignan  (4),  vivait 
encore  en  1437,  le  13  juin,  la  7^  année  du  pontificat  d'Eu- 
gène IV  (élu  le  3  mars  1431),  sous  l'épiscopat  de  Jean  de  Saint- 
Michel. 

Jean  de  Mâcon  était  donc  bien  lui  aussi  vivant  à  cette 
époque. 

D'un  autre  côté,  tous  les  catalogues  des  sous-chantres  de  Sle- 
Croix  donnent  pour  successeur  à  Jean  de  Màcon  le  célèbre  Louis 
Nicolay,  qui  fut  l'exécuteur  testamentaire  de  Jean  Cherelly,  en 
144G,  date  de  la  mort  de  ce  personnage.  Mais,  à  cette  époque, 
Louis  n'est  encore  que  chanoine.  Le  9  janvier  1448,  un  acte 
capitulaire  ne  lui  attribue  pas  d'autre  titre  ;  mais,  le  15  mai  de  la 
même  année,  Louis  nomme  à  la  cure  de  Vennecy,  comme  grand 
vicaire  du  doyen  absent,  et  l'acte  le  désigne  comme  professeur  de 
droit  et  sous-chantre  (5).  Il  remplaça  donc  Jean  de  Màcon  dans 

(1)  «  Hac  die  ex  fundatione  domini  Johannis  de  Matiscone  succentoris 
fit  processio  per  magauni  cemeterium...  In  fine  processionis  celebratur 
in  sacello  S.  Lazari  missa  de  defunctis  pro  dicto  Johanne  de  Matis- 
cone. » 

(2)  «...In  sacello  S.  Lazari,  vulgo  la  com.munité,  ubi  dicitur  missa 
solemnis  ordinaria  de  defunctis  ex  fundatione  domini  de  Matiscone  ca- 
nonici,  »  p  121. 

(3)Ms.  978,  p.  13. 

(i)  Hubert,  Antiquités  de  St- Aignan,  p.  106  107,  et  Preuves,  p.  49-50. 

(5)  Ms  433^  p.  230. 


é 


—  542  — 

l'intervalle   de    temps  écoulé     entre   le  9   janvier  et    le   15 
mai   1448. 

Le  décès  de  Jean  de  Mâcon  eut  donc  lieu  en  1448,  et  si,  comme 
nous  l'avons  supposé  d'une  manière  assez  vraisemblable,  il  na- 
quit vers  1360,  il  serait  mort  à  l'âge  de  88  ans,  ce  qui  ne  peut 
sembler  extraordinaire. 

Il  me  reste  à  parler  de  ses  ouvrages. 

Je  voudrais  pouvoir  lui  attribuer  en  toute  assurance  la  Chro- 
nique du  siège  d'Orléans  et  de  V établissement  de  la  fêle  du 
8  mai,  qui  est  demeurée  anonyme.  Il  y  a  deux  sortes  d'arguments 
que  je  vais  exposer. 

On  lit  dans  cette  chronique  :  «  On  doit  avoir  grand  dévotion 
à  ladicle  procession,  mesmement  ceulx  de  la  dicte  ville 
d'Orléans,  attendu  que  ceulx  de  Bourges  en  Berry  en  font  so- 
lennité, î 

D'après  le  baron  de  Girardot  (1),  «  la  procession  de  la  Pu- 
celle  avait  été  fondée  à  Bourges,  en  1429,  par  Charles  VII,  en 
actions  de  grâces  dues  au  Très-Haut,  en  mémoire  de  la  Vierge 
de  France,  qui  a  fait  des  choses  admirables  pendant  sa  vie,  contre 
les  Anglais.  Elle  fut  conservée  jusqu'en  1793,  et,  en  1428,  le 
Chapitre  de  cette  ville  fit,  pendant  une  semaine,  des  processions 
pendant  le  siège  d'Orléans.  » 

En  second  lieu,  les  Comptes  de  commune  prouvent  que  dès 
l'année  1435  au  moins,  Orléans  célébrait  la  procession  des  Tou- 
relles en  mémoire  de  sa  délivrance. 

Le  Bâtard  d'Orléans  y  est  qualifié  Mgr  de  Dunois,  ce  qui  in- 
dique une  date  postérieure  à  1439. 

D'après  la  Chronique,  «  il  y  a  pour  le  présent  de  jeunes  gens 
qui  à  grant  paine  pourroient-ilz  croire  ceste  chose  ainsi  adve- 
nue »  ;  et,  en  supposant  Jean  de  Mâcon  mort  en  1448,  ces 
jeunes  gens  auraient  eu  20  ans  au  moment  de  la  rédaction,  à 
la  condition  que  l'auteur  eût  écrit  son  récit  dans  la  dernière  an- 

(1)  Mémoires  de  la  Société  archéol.,  t,  IL  p.  83.  Cf.  Jeanne  d'Arc 
en  Berry,  par  Lucien  Jeny  et  P.  La.néry  d'Arc,  p.  9-29. 


—  543  — 

née  de  son  existence,  ce  qu'il  aurait  pu  faire  à  une  date  anté- 
rieure. En  mettant  la  composition  en  1445,  ou  même 
quelques  années  plus  tôt,  rien  ne  s'oppose  à  l'appui  du 
récit . 

En  outre,  il  est  question  «  des  beaulx  privilèges  »  accordés  par 
le  roi  à  la  ville  en  récompense  de  sa  conduite.  Ces  privilèges, 
datant  de  14'29  (1),  1430  ^2)  et  du  4  avril  1448  (3),  pouvaient 
avoir  été  cités  par  l'auteur  de  l'opuscule,  vivant  encore  en  ces 
années. 

D'après  les  données  mêmes  delà  Chronique,  Jean  de  Mâcon 
peut  en  être  considéré  comme  le  rédacteur  et  je  serais  heureux  de 
partager  les  opinions  de  Quicherat  et  de  M.  Boucher  de  Molan- 
don.  Mais,  l'ouvrage  se  terminant  par  la  teneur  des  indulgences 
accordées  en  1452  et  1453  aux  fidèles  qui  assisteront  à  la  pro- 
cession du  8  mai,  et  la  Chronique  formant  un  tout  indissoluble 
dans  les  manuscrits  qui  l'ont  conservée,  nous  concluons  à  re- 
gret que  Jean  de  Mâcon  n'est  pas  l'auteur  de  ce  récit  puisqu'il 
ne  vivait  plus  à  ces  dates,  et  nous  disons  avec  Vallet  de  Viriville: 
«  Cet  écrit  n'a  point  de  date  pour  ainsi  dire,  en  ce  sens 
qu'il  a  pu  et  dû  être  rédigé  une  première  fois,  dès  qu'il  a  trouvé 
sa  raison  de  se  produire,  à  savoir  de  recommander  cette  com- 
mémoration. Cet  écrit  ensuite  a  pu  et  dû  être  renouvelé  et 
augmenté  toutes  les  fois  que  s'en  est  présentée  l'occasion. 
Cette  rédaction  a  été  libellée  après  1429  et  avant  la  mort  de 
Charles  Vil  et  on  voit  que  l'auteur  de  celte  notice  a  été  témoin 
oculaire  de  la  levée  du  siège  et  témoin  de  l'établissement  de 
la  fête  qui  l'intéresse  particulièrement.  C'est  tout  ce  qu'on 
peut  conclure  (4).  ï 


Je  donnerai  maintenant  la  liste  des   ouvrages  de  Jean  de  Mâ- 
con conservés  manuscrits  dans  les  Bibliothèques   publiqiles  de 

(1)  LoTTiN,  Recherches  historiques  sur  Orléans,  t.  I,  p.  251-253. 

(2)  Id.,  ibid. 

(3)  Mss.  Gaigniéres,  n^  6i9,  pièce  5. 

(4)  Op.  cit.,  p.  6. 


—  544  — 

la  France  et  de  l'étranger  et  je  me  bornerai  à  reproduire  ce  qui 
en  a  été  écrit  par  le  professeur  W.  Meyer,qui  a  daigné  me  faire 
hommage  de  sa  brochure,  et  par  M.  L.  Delisle,  dans  la  Biblio- 
thèque de  l'École  des  Chartes  (1). 

I.  Lectura  super  IV  libros  Institutiomim.  Ms.  "1416  delà 
Mazarine,  du  XV^  siècle,  où  l'auteur  est  appelé  legum  doctor 
excellentissimus,  el  ms.  695  de  l'Arsenal,  fol.  1  —  93.  —  Le 
grand  commentaire  sur  les  Institutes,  fol.  97-280  du  même 
ms.  de  la  Mazarine,  semble  appartenir  aussi  à  Jean  de  Ma- 
çon, qui  est  l'auteur  de  toutes  les  autres  pièces  contenues  dans 
le  volume. 

II.  De  verborum  significatione  et  De  regulis  juris. 
Ms.  1416  de  la  Mazarine,  fol.  281-328,  et  ms.  324  de  Turin, 
fol.l.  220. 

III.  L'explication  d'un  passage  du  Digeste  (XX,  1,  21),  aux 
fol.  383-386  du  même  ms.  de  la  Mazarine,  est  vraisemblable- 
ment de  Jean  de  Màcon. 

IV.  De  materia  diielli,  questio  facta  Aitrelianis  per 
dominum  Johannem  de  Matiscone,  legum  doctorem  eximium, 
anno  Domini  1380,  die  mercurii  in  vigilia  sancli  Andreae. 
Et  primo  queritur  an  duella  de  jure  sint.  Fol.  121-126  du 
ms.  d'Oxford,  n''  161  du  Collège  de  la  Reine,  du  XV«  siècle. 

V.  Tractatus  de  usuris,  compilatus  per  magislrum  Jolian- 
nem  de  Matiscone  doctorem.  De  itsuris  videndum  est  que 
dicatur  usura  et  quando.  Ms.  latin  5206  de  Munich,  fol.  302- 
315,  du  XV«  siècle. 

VI.  Diverses  questions  de  droit,  dont  quelques-unes  datées  de 
1385,  veille  de  la  Pentecôte  (20  mai).  Ms.  40  de  Beaune, 
fol.  100-106,  du  XV''  siècle.  —  Dans  le  même  ms  :  Répétitions 
de  droit,  de  Jean  deMâcon,  à  rapprocher  peut-être  de  celles  qu'a 

(i)  T.  LVI,  p.  223-226. 


—  545  — 

indiquées    A.   Sander    dans   la    Bibliotheca  belgica,   8.    11, 
p.  168. 

VII.  Dans  le  ms.  350  d'Amiens,  fol.  1-3,  t.  IX,  p.  159  du 
Catal.  général  des  mss.,  à  la  fin  de  deux  tableaux  intitulés: 
«  Jus  proprium  ecclesiasticum  »  et  «  jus  proprium  »,  se 
trouvent  ces  mots  :  i  Hoc  de  isto  per  dominum  Johannem  de 
Matiscone,  legum  subtilissimum  doctorem  »,  du  XV°  siècle. 

VI il.  Dans  une  pièce  de  collatione  honorum,  que  contient  un 
ms.  de  Gottingue,  Théol.,  n^  153,  fol.  156-158,  on  trouve 
cité  à  un  endroit  Jo.  de  Maresi,  et  à  un  autre  Jo.  de 
Mareschona,  legutn  doctor  Aurelian.  Dans  ce  dernier 
nom,  il  est  aisé  de  reconnaître  une  altération  de  Jo.  de 
Matiscone. 

M  W.  Meyer  terminait  sa  notice  (l)  en  exprimant  le  vœu 
qu'un  des  compatriotes  de  Jean  de  Mâcon  et  de  Jeanne  d'Arc  fit 
revivre  la  figure  oubliée  d'un  professeur  de  droit,  dont  l'ensei- 
gnement eut  beaucoup  d'éclat  dans  l'Université  d'Orléans. 
M.  L.  Delisle  s'associait  à  ce  vœu.  J'ai  essayé  de  le  com- 
bler par  ces  notes  chronologiques,  dont  l'aridité  eût  dis- 
paru  avec    une    plume    plus    éloquente   que  la  mienne. 

(1)  Op.  cit.,  p  328  :  «  Po  wird  I  ald  ein  anderer  Landsmann  des 
Johannes  de  Matiscone  und  der  Jungfrau  von  Orléans  ein  lebens- 
volles  und  grùndliches  Bild  dièses  Rechlslehrers  von  Orléans  ent- 
werfen.  » 

Ch.  Cuissard. 


—  5i6  — 


Souvenirs  Orléanais  à  Bologne.  —  Réginald  de  St-Aignan, 
bas  relief  —  Représentation  présumée  de  Jeanne  d'Arc, 
fresque  de  St  Pétrone. 

M.  Paul  Leroy,  secrétaire  de  la  Société  des  Amis  des  Art?, 
de  retour  d'un  récent  voyage  en  Italie,  nous  a  signalé  le  tom- 
beau de  saint  Dominique  à  Bologne. 

On  sait  que  ce  monument,  élevé  au  commencement  du 
xiii«  siècle,  a  été  exécuté  par  un  précurseur  de  la  Renaissance 
de  l'architecture  :  Nicolas  de  Pise,  en  collaboration  avec  G. 
Agnelli  et  qu'il  a  donné  lieu  à  une  savante  monograpliie  de 
P.  Berthier. 

Trois  des  bas-reliefs  qui  décorent  ce  fastueux  tombeau  sont 
relatifs  au  bienheureux  Réginald  de  Saint-Aignan  et  ont  potr 
noire  ville  un  véritable  intérêt 

La  direction  du  Musée  historique  d'Orléans  a  pensé,  avec 
M.  Leroy,  qu'il  serait  utile  d'en  faire  exécuter  un  moulage  pour 
ses  collections. 

M.  le  comte  Joseph  Grabinski,  savant  Bolonais,  avec  qui 
M.  Leroy  nous  a  mis  en  rapport,  a  bien  voulu  nous  offrir  sa 
bienveillante  intervention  en  faveur  du  Musée  ;  nous  ne  sau- 
rions trop  l'en  remercier. 

D'autre  part,  cet  érudit,  fin  lettré,  n'oublie  pas  qu'il  a  été 
élevé  au  Petit-Séminaire  de  La  Chapelle-Saint- Mesmin.  Son 
aimable  lettre  se  termine  par  une  communication  que  nous 
sommes  heureux  de  transmettre  textuellement  à  nos  collègues 
de  la  Société  : 

«  Puisque  je  vous  écris,  permettez-moi  de  vous  donner  une 
«  nouvelle  qui  intéresse  Orléans.  En  enlevant  le  badigeon,  à 
c  un  des  gros  piliers  de  la  basilique  de  Saint- Pétrone,  la  plus 
«  grande  église  de  Bologne,  on  y  a  découvert  une  fresque 
€  assez  bien  conservée,  qui  représente  une  femme  guerrière, 
<  frappant  à  la  porte  d'un  château  ayant  absolument  le  type  de 
€  Jeanne  d'Arc.  Comme  certains  chroniqueurs  prétendent  que 


—  5-ii  - 

«  la  famille  de  Jeanne  d'Arc  est  d'origine  bolonaise  et  que 
«  c'est  une  branche  de  l'illustre  famille  des  Ghisilieri  établie 
«  en  France,  il  n'y  aurait  rien  d'étonnant  que  la  fresque  repré- 
«  sentàt  réellement  la  Pucelle  d'Orléans.  Les  archéologues  ne 
tt  l'excluent  point,  sans  l'affirmer  formellement.  Le  maire  de 
«  Bologne,  que  j'ai  vu,  m'a  dit  qu'ii  est  très  vraisemblable  que 
«  cette  fresque  représente  Jeanne  d'Arc,  car  on  ne  saurait  vrai- 
«  ment  pas  quelle  pourrait  être  cette  femme  guerrière,  si  on  ne 
ï  faisait  pas   l'hypothèse  que  je  viens  de  vous  indiquer. 

«  Si  on  pouvait  prouver  que  c'est  là  une  vraie  image  de 
€  Jeanne  d'Arc,  cela  démontrerait  qu'en  Italie  on  la  consi- 
«  dérait  bien  comme  une  sainte,  même  de  son  temps  ou  peu 
a  après.  » 

Tout  en  faisant  nos  réserves  sur  l'opinion  des  historiens  qui 
attribuent  une  origine  bolonaise  à  la  famille  maternelle  de 
Jeanne  d'Arc,  thèse  jadis  défendue  par  M.  G.  B.  Crollalanza 
dans  son  livre  :  Origine  a  gesta  di  Giovanna  Darco> 
Narai,  186"2,  nous  donnons  acte  à  M.  le  comte  Joseph  Gra- 
bidski  de  son  obligeante  communication. 

11  ne  serait  d'ailleurs  pas  impossible  que  la  fresque  de  Bo- 
logne s'appliquât  à  Jeanne  d'Arc.  Le  souvenir  des  exploits  de  la 
Pucelle  a  dû  facilement  pénétrer  au  delà  des  Alpes,  comme 
l'attestent  d'abord  le  manuscrit  de  la  Vaticane  signalé  par 
M.  Léopold  Delisle  (1)  et  la  chronique  de  Morosini  (2),  comme 
l'indique  également  la  coopération  des  contingents  milanais  aux 
guerres  anglo- françaises. 

Dans  la  Chronique  de  France  de  Gilles  le  Bouvier,  dit 
Berry,  on  lit  qu'en  1423,  il  était  arrivé  en  France,  de  par  le 
duc  de  Milan,  messire  Theaulde  de  Valpergue,  messire  Borne 
Caijueran  et  messire  Luquin  Buis  ou  Rus,  lesquels  amenèrent 
à  Charles  VII  six  cents  lances  et  mille  hommes  de  pied. 

(1)  Note  relative  à  Jeanne  d'Arr.;  rédigée  à  Rome  vers  le  milieu 
de  1429,  par  l'auteur  inconnu  du  Breviarlum  fnstoriale,  abréj5'é  d'his- 
toire universelle.  (Bibliothèque  du  Vatican,  mss.  3,757.  f^  157  verso). 

(2)  Chronica  del  N.  V.  Morosini,  Mss.  MMXLVIII,  bibliothèque  de 
S.Marc  à  Venise.  —  Mss.  w  6587  de  labibliothèque  impériale  de  Vienne. 

TOME  XI.   —   BULLETIN   N°  161.  36 


-  548  — 

Le  Journal  du  siège  d'Orléans  (1)  rapporte  que  dans  la 
suite  du  bâtard  d'Orléans,  qui  vint  dans  notre  ville  le  25  oc- 
tobre 1428,  figure  le    même  messire  Theaulde  de  Valpergue, 

chevalier  lombard avecque   aultre  infanterie  d'Italie  qui 

portoient  «  targon  »  (2). 

Ce  même  Theaulde  est  au  nombre  des  capitaines  auxquels  les 
habitants  d'Orléans  distribuèrent  des  vivres  et,  en  outre,  il  reçut 
par  l'entremise  du  trésorier  royal  Raguier  135  livres  pour  plu- 
sieurs parties  et  notamment  pour  un  cheval  tué  sous  lui  devant 
la  bastille  des  Augustins. 

-  Ces  guerriers  italiens  ont  donc  connu  Jeanne  d'Arc  et  com- 
battu sous  ses  ordres.  Ceux  qui  rentrèrent  en  Italie  ont  certai- 
nement répandu  dans  leur  pays  la  renommée  de  l'héroïne  fran- 
çaise. Peut-être  trouverait- on  dans  les  Archives  de  la  Lom- 
bardie  des  renseignements  sur  ces  envois  dé  troupes  et  sur 
leurs  chefs. 

Et  pourquoi  encore  Dunois,  commandant  l'expédition  des 
Anglais  à  Gênes  en  1442,  n'aurait-il  pas  célébré,  alors,  dans  ce 
pays,  les  exploits  de  Jeanne  ? 

Au  résumé,  nous  en  pouvons  conclure  que  la  renommée  de 
là  vierge  du  patriotisme,  exhumée  de  tous  les  côtés,  s'affirme 
de  jour  en  jour  aussi  bien  à  l'étranger  (3)  que  dans  notre  cher 
pays  de  France.  H.  Herluison. 

^  (1)  Voy.  édit.  Charpentier  et  Cuissard,  Orléans,  Herluison,  189G,  in  8°. 

(2)  Sorte  de  bouclier. 

(3)  Nous  pourrions  indiquer  de  nombreuses  personnes  que  captive 
cette  curieuse  période  de  notre  histoire  nationalfi  ;  qu'il  nous  suffise 
d'extraire  un  passage  d'une  lettre  qui  nous  parvient  de  Londres  :  «  On  a 
;beaucoup  discuté  en  Angleterre  si,  en  souvenir  de  Jeanne  d  Arc  et  de 
son  martyre,  on  ne  devait  pas  essayer  de  déblayer  les  restes  de  l'ancien 
boulevard  des  Tourelles  et  après  ce  travail  accompli,  d'offrir  ces 
glorieux  vestiges  à  la  ville  d'Orléans,  en  souvenir  de  la  sainte  Pu- 
celle.  »  Touchante  pensée,  qui  nous  est  transmise  par  M™"  de  Dou- 
glas-Murray,  l)eau  nom  cher  aux  Orléanais. 

■  La  Russie  ne  reste  pas  en  arrière  non  plus.  Le  général  Dragomii'off 
-nous  réclamait,  également,  des  documents  pour  une  histoire  de  Jeanne 
d'Arc,  que  le  célèbre  écrivain  militaire  prépare  en  ce  moment. 


—  549 


Découvertes  à  Meung-sur-Loire 


Orléans,  le  2\  décembre  1897. 

Monsieur  le  Président, 

Je  suis  heureux  de  vous  faire  connaître  les  découvertes  que 
j'ai  faites  à  Meung-sur-Loire  au  n»  11  du  Faubourg-de-Saint- 
Pierre,  chez  M.  Denis,  entrepreneur. 

Cette  maison,  qui  porte  le  nom  de  Remise  de  la  Maison  de 
Saint- Pierre,  possède  un  terrain  à  l'est,  clos  de  murs  de  forme 
polygonale,  touchant  la  rue  du  Cimetière. 

Le  21  décembre  1897,  je  m'y  suis  rendu,  et  j'ai  constaté 
qu'on  y  avait  trouvé  plusieurs  murs  ayant  été  les  côtés  des  nefs 
de  l'ancienne  église  de  Saint-Pierre,  détruite  autrefois,  primi- 
tivement, par  les  Vandales,  et  aussi  à  d'autres  époques  après  sa 
reconstruction. 

De  nombreux  débris  de  sarcophages,  une  médaille  octogonale 
de  saint  Antoine  de  Padoue  du  xvi«  siècle,  une  croix  et  deux 
agrafes,  des  monnaies  depuis  l'époque  romaine  jusqu'aux 
doubles  tournois  de  Louis  XIII  marqués  de  la  lettre  A,  un 
croissant  en  cuivre  rouge,  un  anneau  et  autres  objets,  un  mor- 
ceau de  cloche,  voilà  sommairement  la  nomenclature  des  pièces 
mises  à  jour. 

Recevez,  Monsieur  le  Président,  l'assurance  de  ma  parfaite 
considération, 

H.    POULLAIN, 
Membre  de  la  Société  française  d'archéologie. 


—  551  — 


DECOUVERTES  DANS  LA  CATHEDRALE 

En  Décembre  1889 


Messieurs, 

Dans  le  cours  du  mois  de  décembre  1889,  les  travaux  qui 
s'exécutaient  dans  notre  cathédrale,  pour  l'établissement  d'un 
calorifère,  commencèrent  par  mettre  au  jour  les  vestiges  des 
anciennes  églises  qui  avaient  précédé  la  dernière  et  donnèrent 
l'espérance  fondée  que  d'autres  découvertes  auraient  lieu,  à 
mesure  que  les  travaux  s'agrandiraient,  et  je  viens  aujourd'hui 
vous  dire  que  ces  espérances  sont  devenues  une  réalité.  Ma 
communication.  Messieurs,  est,  je  le  sais,  quelque  peu  tardive, 
mais  des  difficultés  que  deux  mois  de  démarches  et  de  négo- 
ciations épineuses  ont  pu  seuls  résoudre,  m'imposaient  un  si- 
lence nécessaire  ;  il  y  a,  vous  le  savez,  Messieurs,  des  circons- 
tances où  si  la  parole  est  d'argent,  le  silence  est  d'or  ;  aujour- 
d'hui je  le  romps  sans  péril,  le  Ministre  des  beaux-arts  vient 
d'informer  officiellement  le  directeur  du  Musée  historique  qu'il 
autorise  le  placement  dans  ce  Musée  de  tous  les  objets  trouvés 
dans  les  fouilles  de  la  cathédrale  ;  je  viens  donc  vous  donner 
connaissance  de  ces  précieux  objets. 

Les  tombeaux  de  deux  de  nos  évèques  ont  été  trouvés  à 
l'entrée  du  chœur,  à  près  de  deux  mètres  de  profondeur  :  le 
premier  est  celui  de  Guillaume  de  Bussy,  sacré  en  1238,  mort 
en  1258,  conseiller  de  saint  Louis  qu'il  accompagna  dans  sa 
croisade  en  Terre-Sainte. 

11  était  inhumé  dans  une  tombe  en  pierre  avec  couvercle,  elle 
renfermait  avec  ses  ossements  : 

1°  La  volute  de  sa  crosse  en  cuivre  doré  et  émaillé  ;  le  centre 
porte  d'un  côté  Jésus-Christ,  de  l'autre  la  Sainte-Vierge  assise 


—  552  ^ 

tenant  l'Enfant-Jésus  ;  letravail  est  riche  et  délicat,  c'est  l'œuvre 
d'un  excellent  artiste;  de  la  tige  en  bois  léger  restent  la  partie 
supérieure  et  le  pied  ; 

2"  Une  bague  en  or,  la  tige  est  simple,  mais  elle  porte  un 
gros  saphir,  on  ne  peut  s'empêcher  de  penser  qu'elle  est  un 
présent  de  saint  Louis  à  son  conseiller  et  compagnon  d'expédi- 
tion ; 

3''  Un  calice  en  plomb  détérioré  ; 

4°  Une  patène  légèrement  détériorée  ; 

5"  Une  grande  quantité  de  débris  de  son  vêtement  épicopal 
en  soie  ;  brochée  d'or  et  galonnée  en  or,  les  galons  sont  presque 
intacts  et  de  dessins  orientaux,  entr'autres  les  léopards  affrontés  ; 

6"  Les  restes  de  sa  chaussure  en  cuir  et  des  galons  orien- 
taux qui  la  bordaient  ; 

7"  Une  plaque  carrée  en  plomb,  portant  le  nom  de  Guillaume 
de  Bussy,  son  titre  et  l'année  et  jour  de  sa  mort  ; 

8o  Une  grande  boucle  en  cuivre. 

Le  second  tombeau,  également  en  pierre,  mais  sans  cou- 
vercle, est  celui  de  Féric  de  Lorraine,  sacré  en  1296,  mort 
en  1299.  Ses  ossements  étaient  à  côté  du  tombeau,  auprès  du- 
quel également  se  trouvaient  : 

1°  Une  plaque  carrée  en  plomb  portant,  comme  pour  Guil- 
laume de  Bussy,  son  nom,  son  titre,  l'année  et  le  jour  de  sa 
mort.  Celte  plaque  avait  évidemment  été  clouée  sur  un  cercueil 
en  bois,  car  on  voit  le  passage  de  trois  clous  ; 

2°  Une  grande  boucle  en  fer  ; 

3'^  Le  sommet  et  le  bas  de  la  tige  d'une  crosse,  en  bois  léger 
et  retenant  encore  les  deux  goupilles  qui  attachaient  le  métal 
de  la  crosse  à  sa  monture  :  le  métal  travaillé  n'a  pas  été 
trouvé  ; 

4"  Des  débris  d'un  vêtement  épiscopal  en  soie  brochée  d'or 
et  galonnée  en  or,  comme  celui  de  Guillaume  de  Buss  y  ; 

5*"  Le  nœud  d'un  calice  en  plomb  ; 

6"  Un  gros  clou  en  fer  et  fragments  de  plusieurs  autres,  ce 
qui  confirmerait  l'ensevelissement  du  corps  de  Féric  de  Lor- 


—  553  — 

raine  dans  un  cercueil  en  bois,  puis  le  cercueil  aurait  été  placé 
dans  un  tombeau  en  pierre. 

Il  est  facile  de  comprendre,  Messieurs,  que  cette  double  dé- 
couverte est  du  plus  haut  intérêt  pour  notre  histoire  orléanaise 
et  forme  pour  elle  une  page  d'autant  plus  précieuse  qu'elle  dé- 
truit une  erreur  de  nos  historiens  qui  font  inhumer  Féric  de 
Lorraine  dans  l'abbaye  de  Beaupré,  diocèse  de  Toul,  tandis  que 
son  inhumation  dans  notre  cathédrale  est  incontestable  par 
l'inscription  gravée  sur  la  plaque. 

Je  dirai,  Messieurs,  pour  simple  mémoire  que,  outre  Guil- 
laume de  Bussy  et  Féric  de  Lorraine,  21  de  nos  évêques  sur 
417  ont  reçu  la  sépulture  dans  la  cathédrale,  ce  qui  porte  leur 
nombre  à  23. 

Voici  leurs  noms  : 

Manassès  de  Seignelay,  XIIP  siècle,  au  milieu  du  chœur. 

Philippe  de  Jouy,  XIIP  siècle,  dans  la  cathédrale,  entre  le 
grand  autel  et  celui  de  saint  Mamert. 

Berthold  de  Saint-Denis,  Xlir  siècle,  on  le  croit  inhumé  au 
chevet  de  l'église. 

Foulques  de  Chenac,  XIV"  siècle,  au  milieu  du  chœur. 

Gui  de  Prunelé,  XIV*  siècle,  inhumé  dans  la  cathédrale. 

Germain  de  Ganay,  XVI^  siècle,  à  gauche  du  maître-autel, 
devant  la  châsse  de  saint  Quiriace. 

Mathurin  de  la  Saussaye,  XVI»  siècle,  près  du  grand  autel, 
côté  de  l'Épitre. 

Jean  de  l'Aubespine,  XVI"  siècle,  au  milieu  du  chœur. 

Nicolas  de  Netz,  XVP  siècle,  devant  le  grand  autel. 

Pierre  Duchastel,  XVI^  siècle,  à  Sainte-Croix. 

Alphonse  Delbenne,  XVII^  siècle,  au  milieu  du  chœur. 

Cardinal  de  Coislin,  XVII^  siècle,  dans  le  sanctuaire  du  côté 
de  l'Évangile. 

Louis-Gaston  Fleuriau,  XVIP  siècle,  auprès  du  cardinal  de 
Coislin. 

Nicolas-Joseph  de  Paris,  dans  la  cathédrale. 

Louis  Sextius  de  Jarente,  caveau  sous  le  pavé  de  la  chapelle 
autrefois  de  saint  Michel. 


—  554  — 

Dernier,  XIX*  siècle,  son  cœur  est  déposé  dans  la  cliapellede 
Longueville,  dans  le  sanctuaire. 

Rousseau,  XIX«  siècle,  son  cœur  est  déposé  dans  la  même 
chapelle,  côté  de  l'Évanf^ile. 

De  Varicourt,  XIX*^  siècle,  chapelle  de  Saint-François-de- 
Sales. 

De  Beauregard,  XIX**  siècle,  chapelle  de  Saint-Mamert. 

Fayet,  chapelle  de  tous  les  Saints. 

Dupanloup,  côté  du  midi  de  la  cathédrale. 

Il  faut  ajouter  à  ces  découvertes  de  sépultures  épiscopales 
celle  d'une  cuve  en  pierre  ornée  de  personnages  sculptés  et 
celle  d'une  mosaïque  portant  des  figures  d'anges  et  une  inscrip- 
tion jusqu'à  ce  jour  sans  lecture  compltèe,  car  on  l'a  exhumée 
par  fragments  et  plusieurs  morceaux  manquent  pour  une  étude 
entière.  Je  joins  à  tous  ces  objets  plusieurs  fragments  d'archi- 
tecture des  différentes  époques  de  notre  cathédrale,  à  com- 
mencer par  l'âge  gallo-romain  ;  je  ne  vous  oiïi'e,  Messieurs, 
qu'un  rapport  sommaire  sur  les  précieuses  découvertes  de  dé- 
cembre ;  je  dois  me  borner  à  vous  le  soumettre  aussitôt  après 
le  dépôt  dans  le  Musée,  car  un  travail  complet  et  digne  tout  à 
la  fois  de  l'histoire  de  notre  Orléanais  et  de  la  science  archéolo- 
gique à  été  confié  à  notre  collègue,  M.  Jarry,  et  vous  en  con- 
naissez à  l'avance  la  sérieuse  valeur  ;  ayons  le  courage  d'at- 
tendre et  nous  aurons  à  nous  en  féliciter. 

Je  dois  terminer,  Messieurs,  ces  quelques  paroles  en  consi- 
gnant ici  mes  remerciements  au  puissant  concours  que  j'ai  reçu 
dans  mes  longs  efforts,  par  le  dévouement  de  nos  sénateurs  et 
députés,  celui  de  M.  le  préfet  et  M.  le  maire  et  particulièrement 
de  l'architecte  diocésain,  M.  Danjoy  :  une  cause  ainsi  défendue 
devait  être  gagnée,  la  victoire  est  donc  restée  au  bon  droit  et  au 
bons  sens.  Je  souhaite  que  notre  procès-verbal  renferme 
l'expression  de  notre  reconnaissance  envers  ces  intelligents 
défenseurs. 


—  555  — 

Dans  le  même  mois,  quelques  jours  après  les  découvertes 
précédentes,  les  ouvriers  découvrirent  une  mosaïque  de  forme 
carrée  de  longueur,  1"^  10,  de  largeur  90  ;  le  centre  est  rond  et 
porte  le  chiffre  de  J.-C;  elle  est  ornée  de  rinceaux;  les  ou- 
vriers l'ont  malheureusement  levée  sans  précaution  et  il  n'a  pas 
été  permis,  par  raison  d'économie,  d'étendre  les  fouilles,  car 
elle  devait  être  plus  grande  et  former  le  pavimentum  du  sanc- 
tuaire de  la  primitive  église  ;  la  légende  actuelle  est  défigurée 
et  ne  donne  que  des  lettres  incomplètes  qui  feraient  soup- 
çonner; agnusDei  qui  tollis  peccata  mundi  ;  elle  a  été  déposée 
dans  la  salle  lapidaire  du  Musée  historique  (1). 

Desnoyers. 


(1)  L'impression  de  celte  notice  était  votée  par  la  Société,  le 
14  mars  1890,  mais  l'auteur  comptait  sur  des  documents  complé- 
mentaires qui  ne  lui  sont  pas  parvenus.  C'est  la  raison  pour  laquelle 
elle  parait  seulement  dans  le  bulletin  du  i'  trimestre  de  1897. 


-^  557 


RÉPUBLIQUE     FRANÇAISE 


Paris,  le  25  juillet  1897. 


Monsieur  le  Président, 


Vous  recevrez  ci-joint,  en  dix  exemplaires,  le  programme  du 
36e  Congrès  des  Sociétés  savantes,  dont  la  séance  d'ouverture  est 
dès  maintenant  fixée  au  12  avril  1898.  Je  vous  serai  obligé  de 
communiquer  ce  document  aux  membres  de  votre  Société. 

Mes  prédécesseurs  avaient,  à  diverses  reprises,  signalé  l'intérêt 
que  le  Comité  attachait,  et  qu'ils  attachaient  eux-mêmes,  à  la  colla- 
boration des  Sociétés  savantes  par  la  rédaction  du  programme.  Au 
cours  même  des  derniers  congrès,  ce  vœu  avait  été  exprimé  chaque 
année  durant  les  séances.  J'ai  eu  le  regret  de  constater  à  mon  tour 
le  pe*  d'empressement  apporté,  cette  fois  encore,  à  la  réalisation  de 
ce  désir.  Le  programme  que  je  vous  envoie  est  donc,  à  peu  de 
chose  près,  l'œuvre  du  Comité  qui  s'est  efforcé  d'en  modifier  et  d'en 
renouveler  quelques  parties. 

En  le  transmettant  à  vos  collègues,  vous  voudrez  bien  leur  noti- 
fier que  toute  lecture  au  Congrès  sera  désormais  subordonnée  à 
l'envoi  préalable  des  mémoires  et  à  leur  approbation  par  le 
Comité. 

Seuls,  les  travaux  destinés  à   la   section  des  Sciences   pourront 


—   558  - 

être  exceptés  de  cette  règle.  Mais,  en  tout  cas,  une  analyse  indiquant 
le  sujet  et  le  plan  de  la  communication  sera  exigée. 

Le  texte  des  mémoires  et  des  analyses  devra  être  parvenu,  avant 
le  30  janvier  prochain,  au  premier  bureau  de  la  Direction  du  Se- 
crétariat et  de  la  Comptabilité. 

Il  ne  sera  tenu  aucun  compte  des  envois  adresses  à  ce  service, 
passé  ce  délai. 

J'ajoute  enfin  que  les  manuscrits  devront  être  entièrement  ter- 
minés, lisiblement  écrits  sur  le  recto  et  accompagnés  des  dessins, 
cartes,  croquis,  etc.,  nécessaires,  afin  que,  si  elle  est  décidée,  leur 
impression  ne  souffre  aucun  retard. 

J'appelle  votre  attention  la  plus  particulière  sur  ces  prescriptions 
formelles  qui  ne  portent,  bien  entendu,  aucune  atteinte  au  droit  de 
chaque  membre  du  Congrès  de  demander  la  parole  sur  les  ques- 
tions du  programme. 

Recevez,  Monsieur  le  Président,  l'assurance  de  ma  considération 
la  plus  distinguée. 

Le  Ministre  de  l'Instruction  publique 
et  des  Beaux-Arts, 

Signé:  A.  RAMBAUD. 

Pour  copie  conforme  : 

Le  Directeur  du  SecrétaHat 

et  de  la  Comptabilité, 

CHARNEL. 


—  559 


PROGRAMME 

DU 

CONGRÈS    DES    SOCIÉTÉS   SAVANTES 

A  LA  SORBONNE  EN   1898 


SECTION  D'HISTOIRE  ET  DE  PHILOLOGIE 

1°  Déterminer  les  systèmes  suivis  dans  les  difTérentes  pro- 
vinces pour  le  changement  du  millésime  de  l'année  de  l'ère 
chrétienne;  s'attacher  à  l'examen  des  séries  d'actes  émanés 
d'une  même  chancellerie  ou  d'une  même  juridiction.  Indiquer 
autant  que  possible  l'époque  à  laquelle  chaque  usage  a  disparu. 

2°  Établir  la  chronologie  des  fonctionnaires  ou  dignitaires 
civils  ou  ecclésiastiques,  dont  il  n'existe  pas  de  listes  suffisam- 
ment exactes. 

Dans  ces  études,  on  devrait  se  préoccuper  de  rulilité  des  listes 
pour  fixer  la  chronologie  des  documents  dépourvus  de  date  et 
pour  identifier  les  personnages  qui  sont  simplement  indiqués 
dans  les  documents  par  le  titre  de  leurs  fonctions.  Pour  ces 
recherches,  il  est  recommandé  de  tenir  compte  des  documents 
financiers  et  des  lettres  de  notifications  adressées  aux  cours 
supérieures. 

3°  Signaler,  dans  les  archives  et  bibliothèques,  les  pièces 
manuscrites  ou  les  imprimés  rares  qui  contiennent  des  textes 
inédits  ou  peu  connus  de  chartes  de  communes  ou  de  cou- 
tumes. 

Communiquer,  s'il  y  a  lieu,  des  reproductions  photographiques. 
Mettre,  dans  tous  les  cas,  à  la  disposition  du  Comité  une  copie  du 


—  560  — 

document,  collationnée  et  toute  préparée  pour  l'impression, 
selon  les  règles  qui  ont  été  prescrites  aux  correspondants,  avec 
une  courte  note  indiquant  la  date  certaine  ou  probable  du 
document,  les  circonstances  dans  lesquelles  il  a  été  rédigé, 
celles  des  dispositions  qui  s'écartent  du  droit  consigné  dans  les 
textes  analogues  de  la  même  région,  les  noms  modernes  et  la 
situation  des  localités  mentionnées,  etc. 

« 

4°  Indiquer  les  archives  particulières  renfermant  des  corres- 
pondances ou  des  documents  relatifs  à  l'histoire  politique, 
administrative,  diplomatique  ou  militaire  de  la  France. 

5°  Indiquer  les  mesures  qui  ont  pu  être  prises  dans  certains 
départements  pour  assurer  la  conservation  des  minutes  nota- 
riales et  en  faciliter  les  communications  demandées  en  vue  de 
travaux  historiques. 

G'  Rechercher  à  quelle  époque,  selon  les  lieux,  les  idiomes 
vulgaires  se  sont  substitués  au  latin  dans  la  rédaction  des 
documents  administratifs. 

Dépouiller  systématiquement  les  fonds  d'archives  appartenant  à 
une  localité  ou  à  une  circonscription  nettement  limitée,  dans 
lesquels  on  peut  constater  la  substitution  de  la  langue  vulgaire 
au  latin,  comme  comptes  administratifs,  actes  et  sentences 
judiciaires,  délibérations  municipales,  minutes  notariales  ou 
autres  documents  officiels.  Établir  à  quelle  date  la  substitution 
s'est  opérée  dans  ces  diverses  catégories  de  pièces.  Distinguer 
aussi  entre  l'emploi  de  l'idiome  local  et  celui  du  français,  et 
fixer  à  quelle  date  le  second  a  remplacé  le  premier.  Dans  les 
territoires  qui  ont  appartenu  successivement  à  des  États  diffé- 
rents, indiquer  la  corrélation  ou  l'absence  de  corrélation  entre 
les  idiomes  employés  et  les  régimes  politiques. 

7°  Étudier  quels  ont  été  les  noms  de  baptême  usités  suivant 
les  époques  dans  une  localité,  dans  une  région  ;  en  donner, 
autant  que  possible,  la  forme  exacte  ;  rechercher  quelles 
peuvent  avoir  été  l'origine  et  la  cause  de  la  vogue  plus  ou  moins 
longue  de  ces  diflerents  noms. 

Dépouiller  les  registres  paroissiaux,  les  minutes  des  notaires,  les 


—  561  — 

registres  des  municipalités,  les  actes  d'assemblée,  les  cadastres, 
ou  tout  autre  fonds  d'archives  suffisamment  abondant,  en  éta- 
blissant, pour  chaque  époque,  la  proportion  numérique  des 
divers  noms,  celle  des  noms  simples,  doubles  et  multiples,  celle 
des  noms  empruntés  au  patron  de  la  paroisse,  aux  autres  saints 
du  diocèse,  au  pays  lui-même,  aux  familles  princières  ou  sei- 
.  gneuriales  de  la  région,  aux  courants  d'opinion  politique,  aux 
modes  littéraires,  aux  souvenirs  patriotiques.  Rechercher  dans 
quelle  proportion  ont  été  suivis,  selon  les  époques,  les  divers 
usages  consistant  a  donner  à  l'enfant  le  nom  du  parrain  ou 
celui  de  la  marraine,  celui  d'un  ascendant,  etc.  Pour  les  noms 
particuliers  à  une  région  et  peu  connus  ailleurs,  indiquer  exac- 
tement les  formes  en  langue  vulgaire  et  en  latin.  Pour  les 
noms  pris  en  dehors  de  la  région,  indiquer  les  différentes  modi- 
fications de  forme  et  chercher  l'origine. 

8°  Signaler  les  travaux  qui  ont  été  ou  peuvent  être  faits  sur 
les  registres  de  l'état  civil  ;  indiquer  les  mesures  prises  pour  la 
conservation  et  le  parti  qu'on  en  peut  tirer  pour  l'histoire  des 
familles  ou  des  pays,  pour  la  statistique  et  pour  les  autres 
questions  économiques. 

On  pourrait  prendre  comme  type  la  publication  qui  est  en  cours 
des  registres  paroissiaux  de  trois  diocèses  bretons. 

9°  Étudier  les  origines  et  l'histoire  des  anciens  ateliers  typo- 
graphiques en  France. 

Faire  connaître  les  pièces  d'archives,  mentions  historiques  ou 
anciens  imprimés  qui  peuvent  jeter  un  jour  nouveau  sur  la  date 
de  l'établissement  de  rimprimerie  dans  chaque  ville  de  France, 
sur  les  migrations  des  premiers  typographes  et  sur  les  pro- 
ductions sorties  de  chaque  atelier. 

10°  Rechercher  par  quels  moyens  et  dans  quelles  conditions 
les  livres  d'étude  ou  de  lecture  courante  pouvaient  être,  sous 
l'ancien  régime,  mis  à  la  disposition  des  personnes  qui  ne  pou- 
vaient pas  s'en  procurer  des  exemplaires. 

Il"  Étudier  les  procédés  suivis,  sous  l'ancien  régime,  pour 
l'enseignement  de  la  lecture  et  de  l'écriture. 


—  5C2  — 

12°  Rechercher  les  documents  relatifs  à  l'histoire  de  la 
marine  française. 

Dépouiller  particulièrement  les  archives  notariales  des  villes  mari, 
times,  les  archives  des  Chambres  de  commerce  ou  d'autres 
dépôts  pouvant  contenir  des  correspondances  et  des  actes 
relatifs  à  la  marine  royale  ou  à  la  marine  marchande  et 
privée. 

13°  Recueillir  les  renseignements  qui  peuvent  jeter  de  la 
lumière  sur  l'état  du  théâtre  et  sur  la  vie  des  comédiens  en 
province  depuis  la  Renaissance. 

14*  Établir  comment  se  faisait  la  transmission  des  corres- 
pondances avant  le  règne  de  Louis  XIV. 

15°  Etudier  comment  les  nouvelles  politiques  et  autres,  de  la 
France  et  de  l'étranger,  se  répandaient  dans  les  différentes 
parties  du  royaume,  du  xv*^  au  xvii^  siècle. 

16"  Recueillir  les  indications  sur  les  mesures  prises  avant  le 
xviiie  siècle  pour  la  construction  et  l'entretien  des  routes. 

17"  Rechercher,  d'après  un  ou  plusieurs  exemples  parti- 
culiers, comment  furent  organisées  et  comment  fonctionnèrent 
les  assemhlées  municipales  établies  conformément  à  l'édit  de 
juin  1787. 

18°  Etudier  les  délibérations  d'une  ou  plusieurs  municipa- 
lités rurales  pendant  la  Révolution,  en  mettant  particulièrement 
en  lumière  ce  qui  intéresse  l'histoire  générale. 

19°  Étudier  dans  un  département,  dans  un  district  ou  dans 
une  commune,  le  fonctionnement  du  gouvernement  révolution- 
naire institué  par  la  loi  du  iU  fiimaire  an  II. 

'20'  Étudier,  dans  un  département  ou  dans  un  canton,  le 
fonctionnement  du  régime  de  la  séparation  de  l'Église  et  de 
l'Etat  sous  le  Directoire  et  sous  le  Consulat  jusqu'au  Concordat. 


—  563  — 
SECTION  D'ARCHÉOLOGIE 

I.    —   ARCHÉOLOGIE   PRÉHISTORIQUE 

1°  Compléter  la  liste  des  monuments  mégalithiques  relevés 
dans  chaque  déparlement. 

Deux  listes  de  ces  documents  ont  déjà  été  dressées,  la  preraière 
par  la  Commission  de  topographie  des  Gaules  (Al.  Bertrand, 
Archéologie  celtique  et  gauloise, 1^  édit.,  p.  430),  la  seconde 
par  la  Société  d'anthropologie  {Bulletin  de  la  Société,  1880, 
p.  64).  Prendre  ces  relevés  pour  base  des  recherches  nouvelles. 

2°  Dresser  entièrement  la  liste  des  monuments  mégali- 
thiques, par  régions,  pour  les  colonies  françaises,  en  particuliei 
pour  l'Afrique  et  Madagascar. 

3°  Faire,  pour  chaque  département,  un  relevé  des  sépultures 
préromaines  en  les  divisant  en  deux  catégories  :  sépultures  par 
inhumation,  sépultures  par  incinération. 

4"  Signaler  dans  chaque  arrondissement  les  monnaies  gau- 
loises qu'on  y  recueille  dispersées  isolément  sur  le  sol. 

Il  importe  de  relever  et  de  décrire  non  seulement  les  pièces  rares 
ou  inédites,  mais  surtout  celles  qui  sont  communes,  et  qu'on 
connaît  par  des  exemplaires  déjà  publiés  ou  conservés  dans  les 
musées  et  les  collections.  C'est  en  signalant  les  pièces  qu'on 
trouve  plus  abondamment  et  plus  particulièrement  dans  telle 
ou  telle  région  ou  localité,  qu'on  parviendra  à  fixer  et  à  pré- 
ciser l'attribution  de  nombreux  groupes  de  monnaies  gauloises 
qu'on  hésite  à  donner  à  des  peuples  voisins  et  dont  l'origine  est 
encore  plus  ou  moins  incertaine.  Ce  relevé,  fait  avec  soin  dans 
tous  les  départements,  permettrait  de  dresser  définitivement  la 
carte  numismaticfue  de  la  Gaule.  (Se  référer  de  préférence  à 
V Atlas  des  monnaies  gauloises  publié  par  M.  de  La  Tour.) 

II.    —   ARCHÉOLOGIE   ROMAINE 

5°  Rechercher  les  sarcophages  ou  fragments  de  sarcophages 
sculptés,  d'origine  chrétienne  ou  païenne,  non  encore  signalés, 
qui  peuvent  exister  dans  des  collections  puhliques  ou  dans  des 
propriétés  particulières. 

TOME   XI.    —   BULLETIN   N"   161.  37 


—  564  — 

6°  Signaler  en  France  et  dans  l'Afrique  française  les  mo- 
saïques anliqu(  s  ou  du  moy^n  âge  non  relevées  jusqu'à  celle 
heure  et  dont  on  possède,  soit  les  originaux,  soit  d'anciens 
dessins. 

On  conserve  dans  les  inusées  de  province  des  mosaïques  ou 
fragments  de  mosaïques  qui  n'ont  pas  encore  été  signalés  ou 
publiés.  Leur  description  accompagnée  de  dessins  ou  de  repro- 
ductions photographiques  peut  avoir  un  réel  intérêt  scienti- 
fique. 

7°  Relever  les  documents  épigraphiques  ou  archéologiques 
(statues,  statuettes,  has-re)iefs,  hronzes,  ustensiles,  etc.)  qui 
sont  signalés  dans  des  livres  ou  des  manuscrits  comme  existant 
dans  une  collection  publique  ou  privée  et  dont  la  trace  est 
aujourd'hui  perdue. 

8"  Dresser  l'inventaire  (avec  dessins  et  photographies,  autant 
que  possible)  des  petits  musées  locaux  d'Algérie  ou  de  Tunisie, 
ou  des  petites  collections  particulières  africaines. 

9"  Rechercher  les  centres  de  fabrication  de  la  céramique 
dans  la  Gaule  et  dans  l'Afrique  ancienne  ;  voir  si  les  anciens 
établissements  de  potiers  n'ont  pas  survécu  à  l'époque  antique 
et  persisté  à  travers  le  moyen  âge. 

Dresser  la  liste  des  noms  de  potiers  inscrits  sur  les  vases  ou 
fragments  de  vases,  lampes  et  statuettes,  conservés  soit  dans  les 
musées,  soit  dans  les  collections  privées. 

10"  Etudier  Its  pierres  gravées  inédites  qui  se  trouvent,  en 
France,  dans  les  musées,  les  trésors  d'églises  ou  les  collections 
particulières.  En  faire  connaître  les  sujets,  les  inscriptions,  les 
dimensions  et  la  matière.  Comprendre  dans  ces  relevés  les  pâtes 
de  verre  antique,  qui  étaient  des  reproductions  des  pierres 
gravées.  Étendre  celte  recherche  au  moyen  âge  et  à  la  Renais- 
sance. 

Cette  étude  devra  être  accompagnée  des  empreintes  des  pierres 
gravées,  de  préférence  à  des  dessins  ou  à  des  images  quel- 
conques. 


—  565  — 

III.   —     ARCHÉOLOGIE   DU    MOYEN   AGE 

11*^  Signaler,  par  déparlemeut,  les  sources  ou  les  fontaines 
qui  ont  été  au  moyen  âge  ou  sont  encore  de  nos  jours  un  objet 
de  dévotion  ou  un  lieu  de  pèlerinnge.  Indiquer  le  saint  sous  le 
vocable  duquel  elles  sont  placées,  les  jours  et  les  cérémonies  du 
culte  qui  s'y  pratique,  etc.  Mentionner  les  monnaies  et  autres 
ex-voto  qui  ont  pu  y  être  recueillis  à  diverses  époques.  Exa- 
miner si  ces  coutumes  pieuses  ne  sont  pas  des  survivances 
antiques. 

42''  Étudier  les  monnaies  françaises  inédites  récemment  dé- 
couvertes, en  s'attachant  surtout  aux  monnaies  mérovingiennes 
et  féodales. 

13"  Rechercher  les  documents  concernant  les  ateliers  moné- 
taires de  province,  leur  fonctionnement,  leur  organisation,  leurs 
produits;  lecueillir  les  souvenirs  archéologiques  relatifs  aux 
hôtels  où  ils  étaient  installés. 

II  est  important  de  signaler  les  documents  ayant  trait  directement 
à  l'administration  monétaire  et  à  la  fabrication  des  monnaies 
(mandements  royaux  adressés  aux  officiers  municipaux  sur 
l'application  des  ordonnances,  baux,  etc.).  Ces  documents 
peuvent  être  retrouvés  dans  les  archives  départementales,  dans 
les  archives  municipales  et  dans  celles  des  anciens  ateliers  et 
Cours  monétaires. 

14"  Dresser  la  liste,  avec  plans  et  dessins  à  l'appui,  des  édi- 
fices chrétiens  et  des  monuments  sculptés  d'une  province  ou 
d'un  département  réputés  antérieurs  à  la  période  romane. 

15°  Étudier  les  caractères  qui  distinguent  les  diverses  écoles 
d'architecture  religieuse  à  l'époque  romane,  en  s'attachant  à 
mettre  les  éléments  constitutifs  des  monuments  (plans, 
voûtes,  etc.). 

Cette  question,  pour  la  traiter  dans  son  ensemble,  suppose  une 
connaissance  générale  des  monuments  de  la  France,  qui  ne 
peut  s'acquérir  que  par  de  longues  études  et  de  nombreux 
voyages.  Aussi  n'est-ce  point  ainsi  que  le  Comité  la  comprend. 


—  566  - 

Ce  qu'il  désire,  c'est  provoquer  des  mono!,naphies  embrassant 
une  circonscription  donnée,  par  exemple  un  département,  un 
diocèse,  un  arrondissement,  et  dans  lesquelles  on  passerait  en 
revue  les  principaux  monuments  compris  dans  cette  circons- 
cription, non  pas  en  donnant  une  description  détaillée  de 
chacun  d'eux,  mais  en  cherchant  à  dégager  les  éléments  carac- 
téristiques qui  les  distinguent  et  qui  leur  donnent  un  air  de 
famille.  Ainsi,  on  s'attacherait  à  reconnaître  quel  est  le  plan  le 
plus  fréquemment  adopté  dans  la  région  ;  de  quelle  façon  la 
nef  est  habituellement  couverte  (charpente  apparente,  voûte  en 
berceau  plein  cintre  ou  brisé,  croisées  d'ogives,  coupoles)  ; 
comment  les  bas-côtés  sont  construits,  s'ils  sont  ou  non  sur- 
montés de  tribunes,  s'il  y  a  des  fenêtres  éclairant  directement 
la  nef,  ou  si  le  jour  n'entre  dans  l'église  que  par  les  fenêtres 
des  bas-côtés  ;  quelle  est  la  forme  et  la  position  des  clochers  ; 
quelle  est  la  nature  des  matériaux  employés  ;  enfin,  s'il  y  a  un 
style  d'ornementation  particulier,  si  certains  détails  d'ornement 
sont  employés  d'une  façon  caractéristique  et  constante,  etc. 

16"  Rechercher,  dans  chaque  département  ou  arrondisse- 
ment, les  monuments  de  l'architecture  militaire  en  France  aux 
diverses  époques  du  moyen  âge.  Signaler  les  documents  histo- 
riques qui  peuvent  servir  à  en  déterminer  la  date.  Accompagner 
les  communications  de  ce  genre  de  dessins  et  de  plans. 

17°  Signaler,  dans  chaque  région  de  la  France,  les  centres 
de  fabrication  de  l'orfèvrerie  pendant  le  moyen  âge.  Indiquer 
les  caractères  et  tout  spécialement  les  marques  et  poinçons  qui 
permettent  d'en  distinguer  les  produits. 

Il  existe  encore  dans  un  grand  nombre  d'églises,  principalement 
dans  le  Centre  et  le  Midi,  des  reliquaires,  des  croix  et  autres 
objets  d'orfèvrerie  qui  n'ont  pas  encore  été  étudiés  convenable- 
ment, qui  bien  souvent  même  n'ont  jamais  été  signalés  à 
l'attention  des  archéologues.  Il  convient  de  rechercher  ces 
objets,  d'en  dresser  des  listes  raisonnées,  d'en  retracer  l'his- 
toire, de  découvrir  où  ils  ont  été  fabriqués,  et,  en  les  rappro- 
chant les  uns  des  autres,  de  reconnaître  les  caractères  propres 
aux  différents  centres  de  production  artistique  au  moyen  âge. 


—  567  — 

iS"  Recueillir  des    documents  écrits  ou  figurés  intéressant 
l'histoire  du  costume  dans  une  région  déterminée. 


'D* 


Au  moyen  âge,  il  y  avait  dans  beaucoup  de  provinces  des  usages 
spéciaux  qui  influaient  sur  les  modes.  Ce  sont  ces  particularités 
locales  qu'on  n'a  guère  étudiées  jusqu'ici.  Il  serait  intéressant 
d'en  rechercher  la  trace  sur  les  monuments. 

IV.    —   ARCHÉOLOGIE   ORIENTALE   ET   HÉBRAÏQUE 

19°  Rechercher  les  épitaphes,  inscriptions  de  synagogues, 
graftites  en  langue  et  en  écriture  hébraïques  qui  n'ont  pas 
encore  été  signalés  ou  ont  été  imparfaitement  publiés  jusqu'à 
présent. 

20"  Rechercher  les  inscriptions  arabes,  épitaphes,  dédicaces 
de  mosquées,  légendes  de  portes,  de  minhar,  etc.,  antérieures  à 
la  conquête  turque,  qui  se  trouvent  dans  nos  colonies,  en  parti- 
culier en  Algérie  et  en  Tunisie. 


SECTION  DES  SCIENCES  ÉCONOMIQUES  ET  SOCIALES 

1*  Quelle  a  été  l'influence  du  Co7itrat  social  de  Rousseau 
sur  les  idées  et  les  institutions  politiques  ? 

2"  Des  rapports  de  la  psychologie  et  de  la  sociologie. 

3*^  Étudier  les  causes  de  la  progression  constatée  dans  la 
criminalité  et  les  suicides  précoces. 

4°  Rechercher  et  faire  connaître  les  méthodes  qui,  à  l'étran- 
ger, ont  le  mieux  réussi  pour  l'amendement  des  jeunes 
détenus. 

5'^  Des  rapports  de  l'alcoolisme  avec  la  criminalité. 

6°  Dans  quelle  mesure  est-il  à  désirer  que  les  particuliers  et 
les  Associations  puissent  participer  à  l'exercice  du  droit  de 
poursuite  en  matière  correctionnelle  et  criminelle  ? 

7"  De  la  publicité  de  l'instruction  en  matière  criminelle  et 
correctionnelle. 


—  508  - 

8«>  Dans  quelle  mesure  et  sous  quelles  conditions  y  a-t-il 
lieu  de  donner  aux  étrangers  accès  devant  les  tribunaux  fran- 
çais? 

9°  A  quelles  conditions  la  conversion  de  la  séparation  de 
corps  en  divorce  doit-elle  être  subordonnée? 

10'  Quelles  sont  les  causes  régulatrices  du  salaire  ? 

11"  Quelles  sont  les  charges  comparées  delà  fortune  mobi- 
lière et  de  la  fortune  immobilière  en  France  ? 

12°  De  l'influence  que  certains  impôts  peuvent  exercer  sur 
le  développement  de  la  population. 

13"  Étudier,  dans  une  ville  ou  dans  une  commune,  l'aug- 
mentation ou  la  diminution  des  salaires  dans  certaines  branches 
du  commerce  et  de  l'industrie. 

14"  Des  mesures  prises,  au  xyi]!*^  siècle,  pour  le  traitement 
des  aliénés. 

15"  Rechercher  et  mettre  en  relief  les  exemples  de  commis- 
sions extraordinaires  délivrées  aux  intendants  de  justice,  police 
et  finances,  pour  statuer,  avec  l'assistance  de  gradués,  en  ma- 
tière criminelle,  fiscale,  etc. 

16°  Etudier,  d'après  un  exemple  particulier,  le  fonction- 
nement d'une  administration  de  district  (1790-1795). 

17"  Etudier  l'état  de  la  populaîion,  les  naissances,  décès  et 
migrations  dans  une  commune  de  France  pendaat  la  période 
révolutionnaire  (1789  à  1801). 

18"  Esquisser  l'histoire  d'un  lycée  ou  d'un  collège  com- 
munal. 

19"  Retracer,  au  point  de  vue  économique  et  juridique, 
l'histoire  d'une  exploitation  minière  dans  l'ancienne  France. 

20"  Étudier  le  commerce  des  métaux  précieux  et  la  circu- 
lation métallique  à  une  époque  précise  ou  dans  une  région 
déterminée  de  la  France,  avant  1789. 


—  569  — 

SECTION  DES  SCIENCES 

1"  Étude  détaillée  d'ua  gisement  fossilifère  :  espèces  qu'on  y 
rencontre,  niveaux  particuliers  qu'elles  occupent. 

1°  Minéraux  que  l'on  rencontre  dans  une  région  déterminée. 
Examen  spécial  des  gisements  de  ces  minéraux. 

3°  Étudier  les  minéraux  se  formant  actuellement  aux  affleu- 
rements des  sources  thermales  françaises. 

4°  Description  détaillée  des  tourbières  d'une  région  particu- 
lière. Examen  de  leur  faune  et  de  leur  flore. 

5°  L'âge  du  creusement  des  vallées  dans  les  diverses  régions 
dé  la  France. 

6*^  Étude  des  eaux  souterraines  et  des  sources.  Régime, 
bassin  d'alimentation,  débit,  température,  etc. 

7°  Recherche  de  documents  anciens  sur  les  observations 
météorologiques  en  France  et  sur  les  variations  des  cultures, 

8"  Mode  de  distribution  topographique  des  espèces  qui  ha- 
bitent notre  littoral. 

9'^  De  la  reproduction  de  l'anguille. 

10°  Étudier,  au  point  de  vue  de  la  pisciculture,  la  faune  des 
aniniaux  invertébrés  et  les  plantes  qui  se  trouvent  dans  les 
eaux. 

11°  Répartition  géographique  de  nos  poissons  d'eau  douce, 
époque  à  laquelle  a  été  constatée  la  présence  d'espèces  nou- 
velles pour  des  cours  d'eau  déterminés. 

12"  Apparitions  des  cétacés  sur  les  côtes  de  France.  Indi- 
quer l'époque  et  la  durée  de  leur  séjour. 

13°  Monographies  relatives  à  la  faune  et  à  la  flore  des  lacs 
français. 

14"  Les  classifications  établies  depuis  les  grands  embran- 
chements jusqu'aux  simples  espèces,  sur  les  seules  données  de 
la  morphologie,  sont-elles  conûrmées  ou  infirmées  par  l'ana- 
tomie  et  l'histologie  ? 

15°  Faune  et  flore  des  eaux  souterraines. 
16"  A  quelles  altitudes  sont  ou  peuvent  être  portées,  dans 
les  Alpes  et   les  Pyrénées,  les   cultures  d'arbres   fruitiers,   de 


—  570  — 

prairies  artificielles,  de  céréales  et  de  plantes  herbacées  alimen- 
taires ? 

17'  De  l'importation  fortuite  et  de  la  naturalisation  d'espèces 
végétales. 

18o  Photographie  des  parties  invisibles  du  spectre.  Résultats 
obtenus  et  propositions  de  méthodes  nouvelles. 

19"  Étude  photographique  des  rayons  x  de  Rœntgen. 

20"  De  l'action  des  rayons  du  spectre  sur  les  plaques  photo- 
graphiques sensibles.  Photographie  orthochromatique.  Plaques 
jouissant  de  sensibilité  comparable  à  celle  de  l'œil. 

21"  Étalonnage  des  écrans  colorés. 

22"  Élude  de  la  photographie  des  couleurs. 

23'  Photométrie  photographique.  Base  scientifique  de  la 
méthode. 

24"  Recherches  relatives  à  l'optique  photographique  et  aux 
obturateurs. 

25'^  Études  des  halos  photographiques  et  des  moyens  d'y 
remédier. 

26"  Étude  de  l'influence  des  sous-couches  sur  la  sensibilité 
des  plaques  photographiques. 

27"  Recherches  sur  la  préparation  d'une  surface  j)hotogra- 
phiqup  ayant  la  finesse  de  grain  des  préparations  anciennes 
(collodion  ou  albumine)  et  les  qualités  d'emploi  des  prépara- 
tions actuelles  au  gélatinobromure  d'argent. 

28"  Elude  des  réactions  chimiques  et  physiqu.is  concernant 
l'impression,  le  développement,  le  virage  ou  le  fi.xage  des 
épreuves  négatives  et  positives.  Influence  de  la  température  sur 
la  sensibilité  des  plaques  photographiques,  leur  conservation  et 
le  développement  de  l'image. 

29"  Étude  de  la  sensibilité  des  substances  colloiies  bichro- 
malées. 

30«  Études  relatives  à  l'emploi  des  réseaux  pour  l'obtention 
des  clichés  tramé. 

31°  Études  astronomiques  et  météorologiques  par  la  photo- 
■graphie.  (Présentation  d'épreuves.) 

32o  Recherches  sur    les    méthodes   microphotographiques  ; 


—  571  — 

applications  notamment  aux  études  histologiques  et  médicales. 
(Présentation  d'épreuves  pour  projections.) 

33°  Applications  nouvelles  de  la  photographie  à  l'étude  des 
mouvements.  (Présentation  d'épreuves  pour  projections.) 

34"  Perfectionnements  à  apporter  aux  méthodes  stéréosco- 
piques. 

35o  De  la  prophylaxie  des  maladies  contagieuses. 

3Go  Les  sanatoria  d'altitude  et  les  sanatoria  marins. 

37°  Des  relations  météorologiques  avec  les  épidémies. 

38°  De  la  constitution  chimique  et  micrographique  de  l'air 
lors  des  épidémies. 

39°  Classification  rationnelle  des  albuminuries  d'après  leurs 
causes  et  leurs  effets  organiques. 

40°  De  l'emploi  du  lait  stérilisé  et  du  lait  maternisé  dans 
l'élevage  des  enfants  du  premier  âge. 

41"  Des  causes  de  la  mortalité  des  enfants  dans  leur  pre- 
mière année  d'existence  et  des  moyens  d'y  remédier. 

42°  Résultats  de  l'application  de  la  loi  du  23  décembre  1874, 
concernant  la  protection  de  l'enfance. 

43°  Des  moyens  de  contrôle  pouvant  assurer  la  salubrité  e; 
l'innocuité  des  substances  alimentaires. 

44''  De  l'emploi  des  sérums  prophylactiques  et  des  résultats 
obtenus. 

45°  De  l'alcoolisme,  apporter  des  faits  d'observation  clinique 
ou  d'hérédité. 

46°  Des  modes  de  contagion  de  la  tuberculose  et  des  moyens 
d'y  remédier  chez  les  malades  indigents  ou  non  et  dans  les 
hôpitaux. 

47°  De  l'actinomycose,  son  développement  et  les  divers  trai- 
tements de  cette  maladie. 

48"  De  l'hygiène  des  hôpitaux  et  hospices  privés  et  publics, 
des  lycées  et  écoles  publiques  et  des  crèches. 

49°  Des  établissements  de  puériculture  et  d'élevage  des 
enfants. 

50"  Des  épidémies  de  peste  et  des  mesures  prophylac- 
tiques. 


—  572  — 

SECTION  DE  GÉOGRAPHIE  HISTORIQUE 
ET  DESCRIPTIVE 

1°  Signaler  les  documents  géographiques  manuscrits  les  plus 
intéressants  (textes  et  cartes)  qui  peuvent  exister  dans  les 
bibliothèques  publiques  et  les  archives  des  départements,  des 
communes  ou  des  particuliers. 

2o  Inventorier  les  cartes  locales  anciennes,  manuscrites  et 
imprimées  ;  cartes  de  diocèses,  de  provinces,  plans  de 
villes,  etc. 

3°  Décrire  les  anciennes  cartes  marines  et  les  anciens  ins- 
truments de  géographie  et  de  navigation   (astrolabes,    bous- 
soles, etc.)  de  fabrication  française.  • 

4"  Rechercher  les  moyens  employés  jadis  par  les  navigateurs 
pour  assurer  leur  marche.  Orientation  par  les  astres  ou  à 
l'aide  d'ustensiles  spéciaux.  Itinéraires  descriptifs  ou  figurés. 

5°  Faire  connaître  les  procédés  employés  par  les  anciens 
géographes.  Mode  de  projection;  graduation;  trait,  écriture, 
teinte  des  cartes;  échelles  employées  ;  roses  des  vents;  ligure 
des  reliefs;  mode  d'impression,  etc. 

6"  Dresser  des  cartes  montrant  la  distribution  géographique 
des  dépôts  alluviaux,  cavernes,  abris  sous  roches,  etc.,  ayant 
renfermé  des  restes  de  l'homme  à  l'époque  quaternaire  ou  des 
stations,  ateliers,  monuments  funéraires,  etc.,  de  l'âge  de  la 
pierre  polie,  de  l'âge  du  bronze  ou  de  l'âge  du  fer. 

1"  Déterminer  les  limites  et  dresser  des  cartes  des  anciennes 
circonscriptions  diocésaines,  féodales,  administratives,  etc. 

8»  Compléter  la  nomenclature  des  noms  de  lieux  en  rele- 
vant les  noms  donnés  par  les  habitants  d'une  contrée  aux  divers 
accidents  du  sol  (montagnes,  cols,  vallées,  etc.)  et  qui  ne 
figurent  pas  sur  les  cartes. 

9"  Rechercher  les  formes  originales  des  noms  de  lieux  et  les 
comparer  à  leurs  orthographes  officielles  (cadastre,  carte  d'état- 
major,  almanach  des  postes,  cachets  de  mairie,  etc.). 


—  573  — 

10°  Altitude  maximum  des  centres  habités,  depuis  les  temps 
les  plus  anciens. 

Il»  Recherches  sur  les  mouvements  des  glaciers  fran- 
çais. 

12"  Recherches  sur  les  mouvements  du  sol,  à  l'intérieur  des 
terres,  depuis  l'époque  historique  :  traditions  locales,  observa- 
tions directes. 

'  13°  Recherches  sur  les  marées  de  la  côte  de  France  par 
comparaison  avec  celles  de  Brest  aujourd'hui  complètement 
étudiées. 

Recherches  sur  les  courants  littoraux,  leur  force  et  leur 
direction  pendant  les  périodes  de  calme  et  de  coup  de  vent. 

Tracer  sur  une  carie  le  cheminement  des  épaves. 

140  Modifications  anciennes  et  actuelles  des  côtes  de  la 
France  (érosions  et  comblements  ;  dunes  et  tourbières  litto- 
rales, forêts  submergées,  etc.). 

15°  Délimiter  comparativement  une  forêt  de  France,  au 
moyen  âge  et  à  l'époque  actuelle. 

16"  Description  oro-hydrographique  d'une  région,  même 
restreinte,  de  la  France  ou  des  colonies.  Tracé  des  cours  d'eau 
en  relation  avec  les  formes  du  terrain  ;  profils  longitudinaux  et 
transversaux  des  vallées,  dans  leurs  rapports  avec  les  roches  ; 
aspect  général  qui  en  résulte  pour  la  contrée,  distribution  des 
sources,  répartition  des  cultures,  etc. 

17°  Signaler  les  derniers  progrès  accomplis  dans  l'étude 
géographique  des  colonies  françaises  ou  des  pays  de  protec- 
torat. 

18°  Discuter  les  documents  relatifs  à  la  distribution  géogra- 
phique des  populations  de  couleur  qui  vivent  dans  les  colonies, 
les  protectorats  et  les  zones  d'influence  française. 

19°  Biographies  des  anciens  voyageurs  et  géographes  fran- 
çais. 

20°  Missions  scientifiques  françaises  à  l'étranger  anté- 
rieures à  la  ciéation  des  Archives  des  missions  scientifiques  et 
littéraires. 


—  574  — 


Ouvrages  offerts  à  la  Société  pendant  l'année  1897. 


I.  —  DONS   DE  l'état. 

Ministère  de  l'Instruction  publique.  —  Journal  des  savants  : 
de  janvier  à  décembre  1897. 

—  Romania:  année  1897,  livraisons  n°'  101  à  104. 

—  Revue  historique  :  année  1897. 

—  Revue  archéologique  :  t.  XXIX,  novembre  et  décembre,  1896  ; 
t.  XXX  et  XXXI,  1897. 

—  Musée  Guiinet  :  Revue  des  religions,  17*  année,  t.  XXXIV, 
n-  1,  2  et  3  ;  18"  année,  t.  XXXV,  n«>s  1,2  et  3. 

—  Bulletin  archéologique  du  Comité  des  travaux  historiques  et 
scientifiques  :  année  1896,  n"»  1  et  2. 

—  Bulletin  historique  et  philologique,  id.  :  année  1896,  n°*  1,  2, 
3  et  4. 

—  Bulletin  de  la  section  des  sciences  économiques  et  sociales,  id.: 
année  1896. 

—  Discours  prononcés  à  la  séance  générale  du  Congres  des  Sociétés 
savantes,  1896  et  1897. 

—  Gazette  des  Beaux- Arts  :  année  1897. 

—  Chronique  de  la  Gazette  des  Beaux- Arl.<.  :  année  1897. 

—  Bibliolhèq  le  de  l'Ecole  des  Chartes:  t.  LVII,  5®  et  6''  livraison  ; 
t.  LVIII,  Ire,  2%  3'^  et  4"  livraison, 

—  Aiimiaire  des  Bibliothèques  et  des  Archives  pour  1891  : 
12*  année,  Paris,  Hachette,  in-12. 

II.    —   DONS   ET   HOMMAGES. 

Baguenault  de  Puchesse.  —  Lettres  de  Catherine  de  Médicis,  t.  VI. 
(Collection  des  documents  inédits  sur  Vhistoire  de  France.) 

Abbé  Bernard.  —  Notice  descriptive  et  historique  sur  Us  vitraux 
de  l'église  de  LhuUre  {Aube), 


—  575  -- 

MM.  Capperon.  —  Notes  d'arlel  delxtléralure^  par  Joseph Capperon, 
\  vol.  in-12. 

(^lamille  Bloch.  —  La  Loire  d'autrefois,  conférences  faites  sous 
les  auspices  de  la  Chambre  de  commerce  d'Orléans,  1897,  in-8» 
de  60  p. 

R.  P.  Chérot.  —  Anne  de  Caumont,  comtesse  de  Saint-Paul, 
in-8°  de  159  p.,  1896. 

Abbé  Cochard.  —  Jean  Bréhal,  grand  inquisiteur  de  France  et  la 
Réhabilitalion  de  Jeanne  d'Arc,  par  les  RR.  PP.  Belon  et  Balme, 
Paris,  Lethielleux,  in-4". 

Cuissard.  —  Étude  sur  le  commerce  et  Viudustrie  à  Orléans 
avant  1789. 

Ma""  Desnoyers.  —  Revue  des  questions  historiques,  1897. 

—  Trois  pièces  manuscrites  (XV%  XV1I«,  XVIir  siècle). 

Paul  Domet.  —  Recherches  sur  lEtymologie  des  noms  de  lieux  de 
l'ancienne  forêt  d'Orléans,  Herluison,  1896. 

Léon  Dorez.  —  Le  Sac  de  Rome,  relation  inédite  de  Jean  Cave, 
Orléanais,  Rome,  1896,  in-8o  de  90  p. 

Léon  Dumuys.  —  La  crijpte  primitive  de  l'église  de  Sainl-Laurent- 
leS'Orgerils,  à  Orléans,  1897. 

Henri  Fazy.  —  La  guerre  du  pays  de  Gex  et  l'occupation 
Genevoise  (1589-1601),  broch.  in-S». 

Gaston  Gauthier.  —  Notice  sur  Rogny  et  Saint-Eusoge. 

—  Les  Registres  de  deux  basses  justices  seigneuriales  (xvi"  et 
xviii^  siècles). 

Grosse-Duperon  et  Gouvrion.  —  Brochure  sur  l'abbaye  de 
Fontaine-Datiiel. 

Guignard  de  Butteville.  —  Une  excursion  à  Chaumont-sur- 
Tharonne.  —  La  Loire  navigable.  —  Découverte  à  Chaumont-sur- 

Loire. 

D""  Hagen.  —  Trois  numéros  du  Journal  suisie  de  chimie  et  de 

pharmacie. 

H.  Herluison.  —  Noël  qui  se  penlt  chanter,  1897,  broch.  in-18. 

—  Delagardette,  m-S"  de  19  p.,  fig.  1896. 

—  Société  des  Amis  des  Arts.  Explication  des  ouvrages  de 
peinture,  sculpture,  exposés  à  la  Salle  des  Fêtes,  1897. 


—  576  — 

—  La  Croix-Houge.  Allocution  prononcée  dans  l'église  de  la 
Madeleine,  par  Me:"-  Touchet,  in-8°,  1897. 

—  Inauguration  des  Verrières  de  Jeanne  d'Arc.  Allocution  de 
M?"-  Touchet,  in-8%  1897. 

—  Patteur.  Ses  découvertes  scientifiques  et  Ses  contradicteurs^ 
par  G.  Lalbalettrier. 

—  Oraison  funèbre  de  Ms""  Germain,  évêque  de  Coutances  et 
d'Avranches.  prononcé  par  M^""  Touchet,  évêque  d'Orléans,  dans  la 
cathédrale  de  Coutances,  le  21  décembre  1897. 

Emile  Huet.  —  L'enseignement  moderne.  Discours,  in-8'  de  H  p. 

Emile  Jacob.  —  Supplément  de  l'Indépendant  de  Montargis, 
consacré  à  la  Légende  du  siège  de  Montargis, 

Louis  Jarry.  —  Inventaire  des  Templiers  d'Elampts.  et  de  l'église 
de  Moutineux-les-Chalo  (1444),  broch.  in-8°  de  16  p. 

Ernest  Jovy.  —  Jeanne-d'Arc.  Conférence  faite  au  théâtre  de 
Vitry-lc-François,  le  27  mars  1897. 

—  Le  testament  de  Guillaume  Leroy,  abhé  de  Hautefontaine, 
1896. 

Gustave  Mallard.  —  Le  camp  romain  du  Champ -Clair,  1897, 
in-8o  de  19  p. 

Comte  de  Marsy.  —  Lé  Voyage  à  Anvers  d'un  Français,  au 
XVIII*  siècle. 

G.  de  Mortillet.  —  Revue  mensuelle  de  l'Ecole  d'anthropologie, 
n°  du  15  janvier  1897  (article  sur  La  Contrefaçon  des  silex 
préhistoriques). 

Ramon  0'  Callaghan.  —  Los  codices  de  la  cathedral  de  Tortosa.  — 
Tortosa,  1897. 

Francis  Pérot.  —  Notices  sur  l'Ahhé  Châtel  et  d'Alphonse,  né  à 
Bonny-sur-Loire. 

Edouard  Piette.  —  Fouilles  faites  à  lirassempouy,  en  1895-1896, 
études  d'ethnographie  préhistorique,  s.  d. 

Préfet  du  Loiret.  —  Rapport  du  Préfet  et  Procès -verbal  de  la 
session  du  Conseil  général  d'aoust  1897. 

Paul  Peyssonnié.  —  Le  meurtre  excusable.  Discours  à  l'audience  de 
rentrée  de  la  Cour,  1897. 

Abbé  J.  Tissier.  —  Soyons  apôtres.  Discours,  1897. 


—  577 


(ii.  —  publications  adressées  par  les  sociétés  françaises 

(Échanges). 

Agen.  —  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts.  Recueil  des 
travaux:  t.  XllI,  2«  partie. 

Alby.  —  Société  archéologique  du  Tarn,  Revue  du  département 
du  Tarn  :  t.  XIH,  2^  série,  5«  année.  n°  6,  1890.  —  Cartulaire 
des  Templiers  de  Vaour  —  T.  XIV,  2^  série,  G"  année,  1896, 
n«  1,  2,  3,  4  et  5. 

Amiens.  —  Société  des  antiquaires  de  Picardie.  Bulletins  :  1896, 
n^^  2,  3  et  4. 

—  Album  archéologique,  12^  fascicule. 

—  La  Picardie  historique  et  monumentale,  n»  4.  —  Arron- 
dissement d'Atniens. 

—  Notice  historique  sur  le  canton  de  Bernaville,  par  l'abbé 
Théodore  Lcfévre. 

Angers.  —  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts.  Mémoires  : 
t.  X,  1896. 

—  Académie  des  sciences  et  belles-lettres.  Nouvelle  période, 
t.  m,  1894-1895. 

Angouléme.  —  Société  archéologique  et  historique  de  la  Charente. 
Bulletin  et  Mémoires  :  année  1890,  6''  série,  t.  VI. 
Arras.  —  Commission  des  Antiquités  du  Pas-de-Calais.  Bulletins  : 

t.  II,  l'«  liv. 

—  Académie  des  sciences,  lettres  et  arts.  Mémoires  :  2*  série, 
t.  XXV,  XXVI  et  XXVII. 

Autun.  —  Société  Eduenne.  Mémoires  :  t.  XXIV. 

Auxerre.  —  Société  des  sciences  historiques  et  naturelles  de 
l'Yonne.  Bulletin  :  49''  volume,  XIX«  de  la  3«  série  ;  50«  volume, 
XX«  de  la  3^  série. 

Beauvais.  —  Société  académique  d'archéologie,  sciences  et  arts  de 
l'Oise.  Mémoires  :  t.  XVI,  2«  partie. 

Belfort,  —  Bulletin  de  la  Société  Belfortaitie  d'émulation:  n"  16, 
1897. 


—  578  — 

Besançon.  —  Société  d'émulation  du  Doubs.  Mémoires  :  6®  série, 
lOo  volume,  1896. 

Béziers.  —  Société  archéologique,  scientifique  et  littéraire.  Bul- 
letin: t.  XXV  et  XXVI,  !■•«  livraison. 

Blois.  Société  des  sciences  et  lettres  de  Loir-et-Cher.  Bulletin  : 
juin  1894  ;  février,  novembre  1895  ;  mars  et  décembre  1896. 

Bone.  —  Académie  d'Hippone.  Bulletin  :  n°  28.  Compte  rendu 
des  réunions,  année  1896. 

Bordeaux.  —  Société  archéologique.  Bulletins:  t,  XXI,  1'"'  et 
2®  fascicules. 

Bourg.  —  Société  d'émulation  de  l'Ain.  Annales  :  octobre  à 
décembre  1896  ;  janvier  à  décembre  1897. 

Bourges.  —  Société  des  antiquaires  du  Centre.  Mémoires  : 
XXI«  volume,  1895-1896. 

—  Société  historique,  littéraire,  artistique  et  scientifique  du  Cher. 
Mémoires  :  4*  série,  Xll"  volume,  1897. 

Brive.  —  Société  scientifique,  historique  et  archéologique  de  la 
Corréze.  Bulletins:  t.  XVill,  ¥  hv.;  t.  XIX«,  1",  2^,  3^  et  4Miv. 

Cahors.  —  Société  des  études  littéraires,  scientifiques  et  artis- 
tiques du  Lot.  Bulletins:  t.  XXI,  3«  et  4°  fasc.  ;  t.  XXII,  1"  et 
2e  fasc. 

Châlons-sur-Marne,  —  Société  d'agriculture,  commerce,  sciences 
et  arts.  Mémoires  :  année  1896. 

Chalon-sur-Saône.  —  Société  d'histoire  et  d'archéologie.  Mé- 
moires: t.  VIII,  2°  partie. 

Chambéry.  —  Société  Savoisienne  d'histoire  et  d'archéologie. 
Mémoires  et  documents  :  t.  XXXV,  2''  série  ;  t.  X,  1896. 

—  Académie  des  lettres,  sciences  et  arts  de  la  Savoie.  Mémoires  : 
4"  série,  t.  VI,  1897. 

Chartres.  —  Société  archéologique  d'Eure-et-Loir.  Bulletins  : 
Procès-verbaux,  n"^  226,  228,  230.  —  Mémoires  :  n°^  227,  229 
et  231. 

Châteaudun. —  Société  archéologique  Dunoise.  Bulletins  :  n^s  110 
à  113,  1897.  —  Carliilaire  de  l'abbaye  de  la  Madeleine,  par 
MM.  L.  Merlet  et  L.  Jarry. 

Château-Thierry.  —  Société  historique  et  archéologique.  Annales: 
année  1895. 


—  579  — 

Comité  des  Sociétés  des  beaux-arts  des  départements.  —  Bul- 
letin 1897,  n^H,  2,  3  et  4. 

Compiégne.  —  Société  historique.  Procès-verbaux,  rapports  et 
communications  diverses,  1896. 

—  Valimentai'ion  à  Compiégne.  —  Les  pâtissiers  —  Les 
bouchers.  —  Pièces  rares  relatives  à  Compiégne  :  III.  Le  camp 
de  Compiégne  de  1739,  par  Scellier. 

Constantine.  —  Société  archéologique  du  département.  Recueil  des 
notices  et  mémoires  :  9«  volume,  3«  série,  1895-1896. 

Dax.  —  Société  de  Borda.  Bulletins:  XXI^,  année  1896,  i^  tri- 
mestre ;  XXIIe,  année  1897,  i'^,  2«  et  3"  trimestres. 

Dijon.  —  Commission  des  antiquités  de  la  Côle-d'Or.  Mémoires  : 
t.  XII. 

Draguignan.  —  Société  d'études  scientifiques  et  archéologiques. 
Bulletins:  t.  XXI,  1894-1895. 

Epinal.  —  Société  d'émulation  des  Vosges.  Annales  :  LXXIII*, 
année  1897. 

Fontainebleau.  —  Société  historique  et  archéologique  du  Gâtinais. 
Annales:  ¥  trimestre  1896  ;  le"",  2»  et  3«  trimestres,  1897. 

Gap.  —  Société  d'études  des  Hautes-Alpes.  Bulletins  :  4"*  tri- 
mestre, 1897. 

Guéret.  —  Société  des  sciences  naturelles  et  archéologiques  de  la 
Creuse.  Bulletins  :  2«  série,  t.  V. 

Havre  (Le).  —  Société  Havraise  d'études  diverses.  Recueil  des  pu- 
blications :  62«  année,  3«  et  4^  trimestres  ;  63''  année,  1"  et  2«  tri- 
mestres. 

Hippone.  —  Académie  d"Hippone.  Comptes  rendus.  —  Réunion  du 
31  mars  1897. 

Limoges.  —  Société  archéologique  du  Limousin.  Bulletins  :  t.  XLV, 
2*  livraison. 

Lons-le-Saulnier.  —  Société  d'émulation  du  Jura.  Mémoires  : 
VI«  série,  1^'  et  2^  vol.,  1895-1897. 

Lyon,  —  Académie  des  sciences,  belles-lettres  et  arts.  Mémoires  : 
IVe  série,  t.  IV. 

Mâcon.  —  Annales  de  V Académie,  t.  XII,  2«  série;  t.  1,  3'  série. 

Mans  (Le).  —  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts.  Bulletins  : 
1895-1896,  4«  fasc  ;  1897-1898,  !"•  et  2"  lasc. 


—  580  — 

—  Société  historique  et  archéologique  du  Maine.  Revue  :  t.  XL, 
2^  semestre  ;  t.  XIJ,  i""  semestre. 

Monlaubaii.  —  Société  archéologique  de  Tarn  et  Garonne.  Bul_ 
lei'in  :  t.  XXIV,  année  1890,  4  trimestres. 

Montbrison.  —  Bulletin  de  la  Diana  :  t.  IX,  n"*  de  1  à  7.  — 
Recueil  de  mémoires  et  documents  mr  le  Forez  :  t.  XII. 

Montpellier.  —  Académie  des  sciences  et  lettres.  Mémoires  : 
2«  série,  t.  1er,  n°s  5,  6,  7. 

Nancy.  —  Société  d'archéologie  lorraine.  Journal:  ^f)"  année,  1896, 

—  Académie  de  Stanislas.  Mémoires  :  5"  série,  t.  XIV,  189G. 
Nantes.  —  Société  académique  de  Nantes  et  de  la  Loire-Inférieure. 

Annales  :  t.  VII  de  la  7^  série,  1896,  l'''  et  '2"  semestres. 

—  Société  archéologique  Bulletins  :  t.  XXXV,  année  1890, 
1er  semestre. 

Nevers.  —  Société  Niversaise  de  lettres,  sciences  et  arts.  Bulletins  : 
3«  série,  t.  VII,  XVJ1«  volume,  1",  2«  et  3^  fasc. 

Nice.  —  Société  des  lettres,  sciences  et  arts  des  Alpes-Maritimes. 
Annales  :  t.  XV,  1896. 

—  Société  centrale  d'agriculture,  d'horticulture  et  d'acclima- 
tation. Bulletins  :  36*^  année,  12^  numéro  ;  37'"  année,  les  12  n°^. 

Nîmes.  —  Académie  du  Gard.  Mémoires  :  7*"  série,  t.  XIX,  1890. 
Oriéans.  —  Académie  de  Sainte-Croix.  T.  Vil,  4*  fasc,  août  1895. 

—  Société  d'agriculture,  sciences,  belles-lettres  et  arts.  Mémoires: 
t.  XXXV,  les  4  nos  de  1896. 

—  Bulletin  de  l'instruction  publique  du  département  du  Loiret  : 
t.  XII,  n°sl,2,  3. 

Paris.  —  Académie  des  inscriptions  et  belles-lettres.  Bulletins  : 
t.  XXIV,  de  septembre  à  décembre  1896  ;  t.  XXV,  de  janvier  à 
octobre  1897. 

—  Préfecture  de  la  Seine.  Histoire  générale  de  Paris.  —  Registre 
des  délibérations,  t.  VIII,  1576-1580.  —  Les  métiers  et  corpo- 
rations, III  —  XIV'',  XVIII*^  siècles.  —  Tissus,  étoffes,  vêtements. 

—  Société  des  antiquaires  de  France.  Bulletins  :  1895-1890  ; 
Mémoires  :  6*  série,  1894-1895. 

—  Société  de  Thistoire  de  France.  Annuaire-Bulletin  :  t.  XXXIII 
1890.  —  La  Règle  du  Temple,  1  vol.  —  Relation  de  Spanlieim  sur  la 


—  581  — 

cour  de  Fran-ie  en  iGOO,  1  vol.  — Journal  de  Nicolas  de  Baye,  2  vol. 

—  Gestes  des  évêques  de  Cambrai,  1  vol.  —  Mémoires  d'Olivier  de  la 
Marche,  A  vol.  —  Chroniques  de  Rigord  et  de  Guillaume  le  Breton, 
2  vol.  —  Chronique  jtormande  du  XIV"  siècle,  l  vol.  —  Mémoires 
de  Nicolas  Gaulas,  3  vol.  —  Mémoires  de  M""^  du  PlessisMornay, 
2  vol.  —  Notices  et  documents  publiés  pour  le  cinquantenaire  de  la 
Société,  1  vol.  —  Nouveaux  comptes  de  l'argenterie  des  rois  de 
France,  1  vol.  —  Chroniques  d'Ernoul  et  de  Bernard  le  Trésorier, 

1  vol.  —  Chroniques  de  Saint -Martial  de  Limoges,  1  vol.  —  Lettres 
d'Antoine  de  Bourbon  et  de  Jeanne  d'Albret,  l  vol.  —  Annales  de 
Saiut-Bertin  et  de  Saint-Vaast  d'Arras,  1  vol.  —  Chronique  du 
bon  duc  Loxjs  de  Bourbon,  1  vol.  —  Le  Jouvencel,  par  Jean  de  Biieil, 

2  vol.  —  Chronique  de  Jean  Lefèvre,  seigneur  de  Saint-Rimy,  2  vol. 

—  Mémoires  de  Michel  de  Huguerye,  li  vol.  —  Extraits  des  auteurs 
grecs  concernant  les  Gaules,  G  vol.  —  Annuaires 'm-\^  :  années  1837, 
1839,  1840,  1841,  1842,  1843  et  1854.  —  Annuaires-Bulletins  : 
années  1863,  18G4,  1865,  1866,  1867,  1869,  1870-71,  1872, 
1873,  1874,  1875,  1876,  1877,  1878,  1879,  1880,  1881,  1882, 
1883,  1884,  1885,  1886,  1887  et  1888. 

—  Revue  des  éludes  grecques  :  t.  IX,  n<'^  35  à  39. 

—  Revue  des  questions  historiques  :  31'  année,  I2l«  liv.  ; 
32*^  année,  122%  123^  et  124^  liv.  ;  table  des  t.  41  à  50. 

—  Revue  de  la  Société  des  Etudes  historiques  :  62«  année,   1896. 

—  Société  française  d'archéologie.  Congrès  archéologiques  de 
France  ;  60"  à  Abbeville,  en  1893  ;  61^  à  Saintes,  1894. 

—  La  Melusiine,  n"  6,  novembre  et  décembre  1896;  n"  7  à  12, 
année  1897. 

Pau.  —  Société  des  sciences,  lettres  et  arts.  Bulletins  :  2°  série, 
t.  XXIV,  1894-1895;  t.  XXV,  1895-1896. 

Périgueux,  —  Société  historique  et  archéologique  du  Périgord. 
Bulletins  :  t.  XXlil,  novembre  et  décembre  1896  ;  t.  XXIV, 
année  1897. 

Poitiers.  —  Société  des  antiquaires  de  l'Ouest.  Bulletins  :  2^  série, 
t,  VIII,  3e  et  4«  trimestre,  1896  ;  t.  IX,  1^  2«  et  3*  trimestre,  1897. 

—  Société  académique  d'agriculture,  belles-lettres,  sciences  et 
arts.  Bulletins  :  n"  338. 


—  582  — 

Reims.  —  Académie  nationale.  Travaux  :  99®  volume,  1895- 
1896,  t.  I. 

Rennes.  —  Société  archéologique.  DuUclins  et  Mémoires  :  t.  XXVI, 
1897. 

Rochechoiiart.  —  Société  de*  amis  des  sciences  et  des  arts.  Bul- 
lelins  :  t.  VI,  n°s  4,  5  et  G  ;  t.  VII,  n"»  i  à  4. 

Rodez.  —  Société  des  lettres  et  sciences  de  l'Aveyron.  Mémoires: 
t.  XV,  1"  livr. 

Roubaix.  —  Société  d'émulation.  Mémoires  :  3®  série,  t.  lll  et  IV. 

Rouen.  —  Académie  des  sciences,  belles -lettres  et  arts.  Précis 
analytique  des  travaux,  1895-1896. 

—  Commission  des  antiquités  de  la  Seine-Inférieure.  Bulletins  : 
t.  X,  2«  et  3*  livr. 

Saint-Dié.  —  Société philomatique vosgienne.  Bulletins:  22'  année, 
1896-1897. 

Saint-Omer.  —  Société  des  antiquaires  de  la  Morinie.  Bulletin 
historique  :  ib'^  année,  t.  IX,  fasc.  4  ;  46^  année,  t.  X,  fasc.  1,  2,  3. 
—  Les  Chartes  de  Saint-Berlin,  publiées  par  l'abbé  Rled,  t.  IV, 
ler  fasc.  —  Mémoires:  t.  XXIV. 

Saintes.  —  Société  des  archives  historiques  de  la  Sainlonge  et  de 
l'Aunis.  —  Revue  de  Saintonge  et  d'Aunis,  t.  XVII,  les  6  livraisons 
de  1896. 

—  Commission  des  arts  et  monuments  historiques.  Recueil, 
4e  série,  t.  III,  l^^  2«,  3'=  et  4"  livr.  J897. 

Scnlis.  —  Comité  archéologique.  Comptes  rendus  et  Mémoires  : 
3'  série,  t.  X,  année  1895. 

Soissons.  —  Société  archéologique.  !^i<//(?/f/!:  3-*  série,  t.  III,  1893; 
|.  IV,  1894. 

Toulon.  — Académie  du  Var.  Bulletin:  nouvelle  série^  t.  XIX, 
1896. 

Toulouse.  —  Société  archéologique  du  Midi  de  la  France.  Bulletins: 
nouvelle  série,  n^^  19  et  20.  —  Mémoires:  t.  XV,  2°  livr. 

Tours.  —  Société  archéologique  de  la  Touraine.  Bulletins  :  t.  X, 
2%  3«  et  4*  trimestre  1896  ;  t.  XI,  2^  et  3"  trimestre  1897. 

Troyes.  —  Société  académique  d'agriculture,  des  sciences,  arts  et 
belles-lettres  de  l'Aube.  Mémoires:  t.  XXXIII,  3«  série,  1896. 


—  583  — 

Valence.  —  Société  d'archéologie  et  de  statistique  de  la  Drôrre. 
Bulletins  :  n°s  121.  122  et  123. 

Valenciennes.  —  Société  d'agriculture,  sciences  et  arts.  Bévue  : 
t.  XLVI%  no»  1  à  12. 

Vendôme.  —  Société  archéologique,  scientifique  et  littéraire  du 
Vendômois.  Bulletins  :  t.  XXXV. 

Versailles.  —  Commission  départementale  des  antiquités  et  des 
arts,  t.  XVll,  1897. 

IV,    —    SOCIÉTÉS   ÉTRANGÈRES. 

Anvers.  —  Académie  d'archéologie  de  Belgique.  Bulletins: 
¥  série  des  annales,  2«  partie,  XXVIII,  XXIX,  XXX. 

Bari  (Italie).  —  Académie  héraldique  italienne.  Giornale  araldico- 
genealogico-diphinatico  :  fasc.  8  à  12  ;  année  1890;  1  et  2,  1897. 

Bruxelles.  —  Société  royale  de  numismatique  belge.  Bévue  de 
numkmatique  :  \SOQ,  52"  année,  4'Mivraison  ;  1897,  53*  année, 
l'■^  2%  3"  et  4"  livraisons. 

—  Société  des  BoUandistes.  Analeda  Bollandiana  :  t.  XVI,  fasc.  1, 
2  et  3. 

Bucharest.  —  Annales  de  racadémie  roumaine:  t.  XV,  XVI, 
XVII,  XVIII,  XIX  — Histoire  de  la  renaissance  en  Bonmanie:  t.  I, 
II,  III,  IV,  V,  VI,  VII.  —  Documents  sur  l'histoire  roumaine  :  in-4°. 
—  De  Hurmuzaki,  vol.  II,  supplément,  vol.  IX  et  X.  —  Histoire  de 
Charles  /«■-,  t.  I  et  II. 

Genève.  —  Société  de  géographie.  Le  Globe  :  t.  XXXVI,  5«  série  ; 
t.  VIII,  n»«  1  et  2.  —  Mémoires  :  juillet  1897. 

—  Société  d'histoire  et  d'archéologie.  Bulletin:  U*  livraison.  — 
Mémoirca  et  documents:  2«  série,  t.  IV. 

Gorlitz  (Silésie).  —  Nouveau  Mngazin  de  Lusace.  —  l'^  et  2«  liv., 
1S96.  —  Codet  diplomaticus  Lusatiœ  superioris :  t.  II, 

Liège.  —  Institut  archéologiciue  liégeois.  Bulletins  :  t.  XXV. 

Lund  (Suède).  —  Acta  universitaiis  lundenm  :  t.  XXXIl,  2  fasc. 

Luxembourg.  —  Section  historique  de  l'Institut  royal  grand-ducal. 
Publications,  vol.  XLV. 

Metz.  —  Académie.  Mémoires  :  2«  période,  LXXVI'^  année,  3"  série, 


-  584  — 

XXIV*  année  (1894-1895)  ;  LXXVIl^  année,  3«  série  ;  XXV°  année 
(1895-1896). 

Mexico.  —  Memorias  y  revista  de  la  Societad  cienlifica  :  t.  X, 
(1896-1897),  n"'  1,2,  3  et  4. 

Namur.  —  Société  archéologique.  Annales  :  t.  XXII,  2^  et  3^  livr. 

Neufchàtel.  —  Société  Neufchàlelloise  de  géographie,  Bulletin  : 
t.  IX,  1896-1897. 

Saint-Pétersbourg.  —  Société  archéologique  impériale  de  Russie, 
t.  VIII,  livraisons  1  et  2,  nouvelle  série.  —  Travaux  de  la  section 
d'archéologie  russe  et  slave,  livre  l'^'",  1895,  avec  planches  et  vignettes 
dans  le  texte.  —  Idem,  livraisons  3  et  4. 

Discours  lu  à  l'assemblée  solennelle  de  la  Société  archéologique 
impériale  de  Russie,  le  15  décembre  1896,  par  le  professeur  II.  Yese- 
lovski,  membre  actif. 

Atlas  relatif  à  une  expédition  scientifique  dans  le  Caucase  et  sur  les 
côtes  méridionales  de  la  mer  Caspienne,  en  1860-1861,  par  B.  Dorn. 
—  Publié  par  la  Société  archéologique  impériale  de  Russie,  Saint- 
Pétersbourg  1895. 

H.-E.  Brandenburg.  L'antique  Ladoga.  Dessins  et  description 
technique  de  l'académicien  V.  V.  Susloff.  PMition  publiée  à  l'occasion 
du  Jubilé  de  la  Société  archéologique  de  Russie.  Saint-Péters- 
bourg 1896. 

Médailles  en  l'honneur  de  personnages  de  l'empire  russe  illustres 
par  leurs  travaux,  et  de  dilférentes  personnes,  t.  III. 

Description  d'antiquités  russes,  vêtements,  armes,  costumes  de 
guerre,  harnachements,  disposés  par  ordre  alphabétique.  (Paul 
Sawailoff). 

V.  V.  LatychelT.  Recueil  d'inscriptions  grecques  de  l'époque  chré- 
tienne, provenant  de  la  Russie  méridionale,  avec  13  reproductions. 
Saint-Pétersbourg,  1896. 

—  Compte  rendu  de  la  Commission  impériale  archéologique, 
années  1891,  1892,  1893  et  1894. 

—  Matériaux  pour  services  à  l'archéologie  de  la  Russie,  du  n°  13 
au  n°  20. 

Stockholm.  —  Académie  royale  des  antiquités.  Accessions  Catalog., 
II,  1896. 


—  585  — 

Tongres.  —  Société  scientifique  et  littéraire  de  Limbourg. 
Bulletin,  1897. 

Washington.  —  Smilhsonian  institution.  —  Annnal  report  of  Ihe 
bureau  ofelhnology  :  1892,  1893,  1894,  1895.  —  Annual  report  o{ 
the  board  of  régents  of  the  Smithsonidn  inslitution  :  juin  1894  à 
juin  1895. 

V.  —  ABONNEMENTS. 

Revue  critique,  année  1897. 

Polybiblion,  année  1897,  partie  littéraire  et  partie  technique. 

Bulletin biblwijrnphigue,  année  1897. 

Revue  de  Loir-et-Cher,  année  1897. 


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Orléans.  —  Iinp.  Paul  Pioelet 


TABLE  DES  PRINCIPAUX  ARTICLES 

CONTENUS    DANS    LE     ONZIÈME     VOLUME     DES     BULLETINS. 
(Bulletins  n««  155  à  161.  —  1895  à  1897) 


Pages. 

Séance  solennelle  du  7   mai  1895   (distribution  des  prix  du 
sixième    concours  quinquennal) 

L'âge    de  Jeanne   d'Arc  à   l'époque  du  siège  d'Orléans,  par 
M.  Guerrier 71 

Inscriptions  des   cloches  de  Vennecy  (Loiret)  et  du  Tranger 
(Indre),  par  M.  G.  Vignat 94 

Dignitaires  et  chanoines  de  la  collégiale  de  Saint-Aignan  d'Or- 
léans, par  M.  Ch.  Cuissard. ....     100 

Monnaies  trouvées  aux  Bordes  (commune  de  Sully-sur-Loire), 

par  M.    Herluison 126 

Lettres  de  maîtrise  en  chirurgie 127 

Souvenirs  de  saint  Aignan,    évéque  d'Orléans,  dans  l'Aqui- 
taine, par  M.  A.  Dupré ;  .   .  129 

Notes  sur  l'église  de  Saînt-Aignan,  de  Rome,  par  M.  A.  Dupré.  134 
Discours  d'un  député  de  Bordeaux,  aux  États-Généraux  d'Or- 
léans, en  1560,  par  M.  A.  Dupré 136 

Les  rouleaux  des  morts  dans  l'Orléanais,  par  M.  A.  Dupré.   .  139 
Notice   nécrologique    sur  M.  Emile   Manière,    par  Mgr  Des- 
noyers      148 

Programme  du  Congrès  des  Sociétés  savantes  en  1890.    .    .    .  150 

Liste  des  ouvrages  offerts  à  la  Société  en  1895 159 

Harangue  de  Pyrrhus  d'Angleberme,  à  l'Université  d'Orléans, 

par  M.  A.  Dupré 201 

Poésies  de  Jean  Marius,  Orléanais,  par  M.  A.  Dupré  ....     208 
Lettres  inédites  de  Philippe  de  Béthune  à  son  fils  Henri  de  Bé- 
thune.  par  M.  A  .Dupré 211 

TOME  XI.  —  BULLETIN  N»  161.  38 


—  588  - 

Pages. 

Sermons  du  Père  Maurice  Hylaret,  cordelier,  prêches  à  Or- 
léans, par  M.  A.  Dupré 220 

Jeanne  d'Arc  en  Nivernais,  par  M.  Gaston  Gauthier  ....     237 

Résumé  des  documents  relatifs  à  un  procès  entre  le  chapitre 
de  Jargeau  et  le  prieuré  du  Gué-de-Lorme,  membre  de 
l'abbaye  de  Saint-Euverte,  par  M.  Jarry 242 

Notes  sur  une  découverte  de  tombes  en  pierre  trouvées  au 
pied  de  l'église  Saint-Euverte  et  sur  les  réparations  récem- 
ment laites  dans  cet  édifice,  par  M.   L.  Dumuys 244 

Note  sur  le  Pénitent  de  Châteauneuf,  par    M.  l'abbé  Uzureau.     246 

Congrès  des  Sociétés  des  Beaux- Arts  des  départements,  par 
M.  Herluison .     259 

Note  sur  les  imprimeurs  et  les  libraires  du  département  de  la 
Vienne,  par  M.  A.    de  la.  Bouralière  .- 264 

Programme  du  Congrès  des  Sociétés  savantes  en  1897  ....     267 

Notice  sur  L.-H.  Tranchau,  par  M.    Guerrier 285 

Mémoire  du  scolastique  de  Sainte-Croix,  au  sujet  de  la  nomina- 
tion des  professeurs  du  collège,  en  1762,  par  M.  Tranchau.    321 

Découvertes  (1893,  1894,  1895),  par  Mgr   Desnoyers  ....     329 

Note  sur  les  portes  du  transept  de  la  cathédrale  d'Orléans,  par 
M.  G.  ViGNAT 353 

Note  relative  à  une  inscription  funéraire  sur  plaque  de  plomb 
trouvée  dans  l'enclos  des  dames  de  Saint-Dominicjue  de 
Montargis,  par  M.  le  Chanoine  Gochard 364 

Lettre  du  duc  de  Montpensier  à  Charles  IX,  écrite  d'Orléans, 
le  5  mai  1568,  par  M.  le  Comte   Bague.nault  de  Puchesse,    366 

Peintres-verriers  Orléanais,  par  M.  Herluison 368 

La  bague  de  Pertinax,  par  Mgr  Desnoyers 375 

Découverte    de  sépultures  antiques    et    de  puits  funéraires  à 

Saint-Martin-le-Seul,   près  Pithiviers,  par  M.  Martellière.  382 

Note  relative  à  des  débris  d'anciens  édifices  d'Orléans  des  Xle 
XVe  etXVI*  siècles,  enfouis  depuis  une  cinquantaine  d'années 
au  lieu  dit  «  Le  Colombier  »,  près  Gléry  (Loiret),  par 
M.  Léon  Dumuys 385 

Note  sur  la  chapelle  Pelletier,  par  M.  Guerrier 391 


—  589  - 

Pages. 

Ouvrages  offerts  à  la  Société  pendant  l'année  1896 392 

Anne  de  Caumont  (une  grande  chrétienne  au  XVIIe  siècle.— 
La  jeunesse  de  Louis  XIV,  par  le  R.  P,  Chérot,  de  la  Com- 
pagnie de  Jésus),  par  M.  Herluison 439 

Une    visite    du    R.    P.    Camille    de    la    Croix    à  Orléans,  par 

M.  L.  DuMUYS 440 

Médailles  trouvées  à  Boisseaux  en  février  1896,  par  Mgr  Des- 
noyers   444 

Lettre  de  Daniel  Jousse,  par  M.  Gh.  Cuissard 445 

Découvertes  archéologiques  (1893-1894),  par  Mgr.  Desnoyers.  449 

Documents  de  sigillographie  orléanaise,  par  M.  Léon  Dumuys.  452 

Le  sac  de  Rome  en  1527,  par  Léon  Durey  (M.  L.  Jarry)  .    .   .  456 

Les  coutumes  du  péage  de  Monsay  (1201),  par  M.  Cochard.    .  458 

Nouveaux    objets  entrés  au  Musée,  par  Mgr  Desnoyers  .   .    .  465 

Lettres   patentes  de  Charles  VIII   pour  la  réfection  du  terrier 

de  Sainte-Croix,  par  M.  Bloch 483 

État  sommaire  de  la  série  G  (clergé  séculier)  des  archives  dé- 
partementales du  Loiret 491 

Les  verrières  de  Jeanne  d'Arc  à  la  Cathédrale  d'Orléans,  par 

Mgr  Desnoyers 505 

Les  fours  à  réduction  du  puits  d'Havenat,  par  M.  Léon  Dumuys.  517 
La    révocation  de  l'Édit  de  Nantes   à   Orléans.  Démolition  du 

temple  de  Bionne,  par  M.  Bloch 522 

Découvertes  archéologiques,  par  Mgr  Desnoyers 523 

Un  sarcophage  ancien  à  Ferrières-en-Gâlinais,  par  M.  l'abbé 

GuiLDOUx 525 

Médaille  de  Juba,  par  Mgr  Desnoyers 526 

Notes  chronologiques  sur  Jean  de  Mùcon,  par  M.  Ch.  Cuissard  529 

Souvenirs  Orléanais  à  Bologne,  par  M.  H.  Herluison  ....  540 

Découverte  à  Meung-sur- Loire,  par  M.  II.  PouLLAiN 549 

Découvertes    dans     la   cathédrale    en    décembre     1889,    par 

Mgr  Desnoyers 551 

Programme  des  Congrès  des  Sociétés  savantes  en  1898  .    .   .  559 

Ouvrages  offerts  à  la  Société  en  18y7 574 


TABLE  ALPHABÉÏIUUE 


DES  MATIÈRES  CONTENUES  DANS  LE  ONZIÈME  VOLUME 


Académie  des  inscriptions  et 
BELLES-LETTRES,  dou  à  la  So- 
ciété, p.  254. 

Académie  de  Sainte-Croix,  p   21. 

Adam,  instituteur  à  Ta  vers,  p.  256, 
342. 

Allaines  (l'abbé  d'),  vicaire  géné- 
ral, p.  342. 

Alphonse  (d'),  travail  par  M.  F. 
Pérot,  p.  434. 

Amelot  (l'abbé),  curé  de  Saint- 
Jean-de-la-Ruelle,  p.  24,  25; 
obtient  une  mention  honorable 
au  concours,  63. 

Amelot  (La  Famille),  p.  41. 


Amsterdam  (Congrès  d'études  his- 
toriques), p.  480. 

Anne  de  Caumont,  par  le  P.  Ché- 
rot,  p.  419  et  439. 

Annonciade  (la  maison  de  1'),  rue 
du  Tabourg,  à  Orléans,  p.  191. 

Archives      départementales, 
p.  429,  430,  491. 

Art  au  rabais  (r\  par  M.  Vignat, 
p.  419. 

Atepomarus  Apollo,  p.  199. 

Auvergne  (tablettes  d'),  p.  84. 

AuvRAY    (Lucien),    membre    cor- 
respondant, p.    428,   432  ;   ses 


dons  à  la    Société 
430. 


24,  347  et 


B 


Baguenault  de  Puchesse  (Le 
comte  Gustave),  annonce  la  pu- 
blication de  l'ouvrage  de  M.  Col- 
lin  sur  le  Vieux  pont  d'Orléans, 
p.  15  ;  fait  connaître  son  traité 
avec  l'imprimeur  pour  cet  ou- 
vrage, 16  ;  signale  l'envoi  par  le 
ministère  de  l'étude  de  M.  Al- 
fred Martin  sur  les  moyens  de 
transport  dans  Paris,  17;  fait 
décider  que  l'ouvrage  de  M.  Col- 
lin  sera  intitulé  :  Le  vieux  pont 
d'Orléans,  étude  sur  les  ponts 
au  moyen  âge,  18;  donne  lec- 
ture de  sa  notice  sur  M.  Collin, 


18  ;  annonce  l'envoi  des  six  vo- 
lumes parus  des  Registres  et 
délibérations  du  bureau  de  la 
ville  de  Paris,  21,  22;  félicite 
Mgr  Desnoyers  élevé  à  la  di- 
gnité de  protonotaire  aposto- 
lique, M.  Bailly,  qui  a  reçu  le 
prix  zoographos  et  M,  Ilerlui- 
son,  nommé  chevalier  de  la  Lé- 
gion d'honneur,  23  ;  fait  l'éloge 
(le  M.  Danton,  20  ;  communique 
le  texte  du  discours  qu'il  pronon- 
cera lors  de  la  distribution  des 
prix  du  concours,  26  ;  prononce 
ce  discours  à  la  distribution,  27; 


—  592  - 


complimente  M.  Lafenesfre, 
présent  à  cette  séance,  04;  com- 
munique un  travail  de  M.  Mar- 
tellière,  05  ;  félicite  M.  Tran- 
chau,  couronné  par  l'Académie, 
pour  son  ouvrage  sur  le  lycée- 
d'Orléans,  00;  annonce  que  le 
ministère  donnera  une  subveni 
tion  de  500  francs  pour  l'ou- 
vrage de  M.'  Collin,  07  ;  nommé 
vice-président  à  la  Société  de 
l'histoire  de  France,  ibid.  ;  pu- 
blie deux  articles  dans  le  Poly- 
Mblion,  91  ;  nommé  vice -prési- 
dent de  la  Société,  91  ;  son  dis- 
cours en  quittant  la  présidence, 
92  ;  187  ;  192  ;  254  ;  élu  membre 
de  la  commission  de  la  biblio- 
thèque, 257  ;  chargé  par  l'Etat 
de  publier  les  lettres  de  Cathe- 
rine de  Médicis,  258  ;  commu- 
nique une  lettre  du  duc  de  Mont- 
pensier,  341  ;  signale  l'acquisi- 
tion par  la  bibliothèque  natio- 
nale de  lettres  intéressant  l'Or- 
léanais, 348  ;  annonce  que  M.  Au- 
vray  en  fera  la  copie  et  offre  des 
lettres  de  M.  Cypierre  et  de  M. 
d'Entraigues,  ibid.  ;  réélu  vice- 
président,  350  ;  la  lettre  du  duc 
de  Montpensier  est  insérée  avec 
une  note  au  Bulletin,  306  ; 
nommé  membre  résidant  du  co- 
mité des  travaux  historiques, 
423  ;  propose  la  publication  par 
la  Société  d'un  volume  spécial 
en  souvenir  du  cinquantenaire 
qui  va  être  célébré,  429  ;  430  ; 
communique  des  renseignements 
sur  une  tragédie  de  ^Iontchré- 
tien,  représentée  à  Orléans  en 
1003,  ibid.  ;  nommé  président 
de  la  Société  de  l'histoire  de 
France,  430  ;  481  ;  réélu  vice- 
président  de  la  Société,  ibid.  ; 
réélu  membre  de  la  commission 
delabibliothèque,t6ici.;  prononce 
l'éloge  de  M.  Bardoux,  décédé, 
480  ;  ses  dons  à  la  Société,  09  et 
470. 
Baillet,  p.  348. 


Bailly  (Anatole),  reçoit  le    grand 

prix  zoographos,  p.  22,  23. 
BARBiEr<  (Paul),  p.  16. 

Barbier  de  Montaut  (Mgr.), 
p.  254  et  433. 

Bardoux  (Léon),  ancien  ministre, 
membre  honoraire  élu  étant  dé- 
céda, son  éloge  est  prononcé  en 
séance,  p.  480. 

Barentin  (quai  d'Orléans),  trou- 
vaille faite  en  Loire  en  face  de 
ce  quai,  p.  88. 

BA.SSEVILLE  (Anatole),  p.  19;  20; 
87;  88;  91  ;  189;  192;  258;  élu 
membre  de  la  commission  des 
publications,  351;  419;  421;  434; 
477  ;  ses  dons  à  la  Société,  88 
et  192. 

Basonnière  (Ernest  de),  don  à  la 
Société,  p.  254. 

Beaucorps  (Maxime  de),  p.  25, 
20,  04  ;  don  à  la  Société  d'une 
médaille  commémorative  du  con- 
cours, 05;  191;  348;  421. 

Beaugency  (marchés  passés  à), 
p.  250  ;  peintres  verriers,  342  ; 
coin  de  la  maille  d'or,  344  ; 
chapelle  Dunois  ou  Pelletier, 
349  et  391  ;  308. 

Beaulièu,  découverte  des  fours  à 
réduction  en  1897,  p.  432,  434, 
435  (voir  Bouxières-aux-Dames, 
p.  435). 

Beaune-la-rolande  (étymologie 
du  nom),  p.  25,  34  et  420. 

Beauvais  (cinquantenaire  de  la 
Société  archéologique  de), 
p.  474. 

Beauvilmers  (Maxime),  p.  18, 
25  ;  obtient  une  médaille  hors 
concours,  63. 

Beaux-arts,  la  21«  session  de  la 
Société  se  tient  à  l'Ecole,  le 
20  avril  1897,  p.  256. 

Bellet  (l'abbé),  p.  188. 


—  593  — 


Bernard  (l'abbé),  curé  de  Lhuitre 
(Aube),  don  à  la  Société, 
p.  471. 

Bernois  (l'abbé),  curé  de  Gravant, 
p.  24,  26,  51  ;  son  essai  sur  Lor- 
ris  obtient  le  2e  prix  partagé  du 
concours,  62. 

Berton  (Paul),  conseillera  la  Cour 
d'Orléans,  don  à  la  Société, 
p.  252. 

Besson  (Jacques),  opuscules, 
p.  189. 

Béthune  (Philippe  de),  lettres  iné- 
dites, p.  189  et  211. 

Bibliophile  Orléanais  (le), 
p.  467. 

Bibliothèque  de  la  Société,  né- 
cessité d'aménager  les  combles 
de  la  Salle  des  Thèses,  pour 
placer  les  collections,  p.  84. 

Blanchard  (l'abbé),  curé  de  Sou- 
day,  p.  24,  54  ;  son  histoire  de 
Souday  obtient  le  l«r  prix  par- 
tagé du  concours,  62  ;  don  à  la 
Société,  67. 

Bloch  (Emile),  archiviste  du  Loi- 
ret, élu  membre  [de  la  Société, 
p.  348,  349  ;  membre  du  comité 
Orléanais  d'arrondissement  pour 
l'Exposition  de  1900,  ibicL,  350  ; 
nommé  officier  d'académie,  418  ; 
lit  un  travail  sur  les  origines  de 
la  taxe  du  pain  à  Orléans,  423, 
426  ;  communique  une  note  sur 
la  réfection  du  terrier  de  Sainte- 
Croix,  propose  de  publier  un 
bulletin  du  classement  des  fonds 
non  encore  inventoriés  des  ar- 
chives et  lit  un  travail  sur  la 
taille  à  Orléans  en  1789,  430, 
431,  432  ;  lit  un  travail  sur  une 
note  relatant  la  démolition  du 
temple  des  calvinistes  de  Bionne 
en  1635,  435,  439  ;  commence 
la  lecture  d'un  ouvrage  sur  Le 
commerce  des  grains  dans  la 
généralité  d'Orléans  sous  le  ré- 
gime de  la  liberté,  469  ;  termine 
cette  lecture,  470,  471  ;  l'im- 
pression de  cet  ouvrage  est  vo- 


tée, 472  ;  une  analyse  critique 
de  ce  livre  paraît  dans  le  «  Bul- 
letin du  comité  des  travaux  his- 
toriques et  scientifiques  »,  476; 
sa  note  sur  la  réfection  du  ter- 
rier de  Sainte-Croix  est  insé- 
rée au  Bulletin,  483,  ainsi  que 
sa  note  sur  les  calvinistes  de 
Gombleux,  522  ;  don  à  la  So- 
ciété, 425. 

Blois,  p.  88,  348, 

Blois  (vicomte  de),  ses  démêlés 
avec  les  vicomtes  de  Château- 
dun,  257. 

Blois  (Pierre   de),  ses    lettres    à 
.  l'Eglise  d'Orléans,  p.  189. 

Blondel,  notaire  à  Beaugency 
p.  189,  256. 

BoEGNER,  préfet  du  Loiret,  p.  27, 
339. 

Boisseaux  (trouvaille  faite  à), 
p.  425  et  444. 

BoLTiÉ,  fondeur  de  cloches  à  Or- 
léans, p.  254, 

Bologne  (Italie),  p.  477  et  546. 

Bonnardot  (François),  membre 
correspondant,  p.  21. 

Bordeaux  (discours  d'un  député 
de),  p.  126. 

Bordes  (Les)  près  Sully,  monnaies 
trouvées),  p.  85  et  125. 

Boston  (musée  préhistorique  de), 
p.  20. 

Boucher  de  Molandon,  p.  66. 

Boudin  (Thomas),  p.  417 

BouGLON  (le  baron  R.  de),  don  à 
la  Société,  p.  24. 

Bouralière  (A.  de  la),  dons  à  la 
Société,  p.  252,  255  et  264. 

BouRDiN  (Michel),  sculpteur  Orléa- 
nais, p.  417. 

BouxiÈRES-AU.v-DAMES  (Meurthe- 
et-Moselle),  découverte  de  fours 
à  réduction,  p.  435  (voir  Beau- 
lieu). 

Brasse.mpuy,  p.  426. 


—  594  — 


Bréhal  (Jean),  grand  inquisiteur, 
p.  425. 

Brémont  d'ars  (le  comte  de),  don 
à  la  Société,  p.  498.     g 

Bricy  (commune  de  Patay),  dé- 
couverte, p.  335. 

British-museum  de  Londres,  con- 
tient un  morceau  de  musique 
sur  Jeanne  d'Arc,  p.  70. 

BucY-LE-ROi,  monnaies  trouvées, 
p.  341. 


BuLLiOT,  p.  467. 

Bureau  de  la  Société,  en  1895, 
p.  14  ;  en  1896,  184  ;  en  1897, 
416. 

BussiÉRE  (La),  p.  34. 

BussY  (de)  évêque  d'Orléans, 
p.  252  et  428. 

BuTTi  (Adèle),  de  Trieste,  don  à 
la  Société  de  son  livre  sur  Jeanne 
d'Arc,  p.  344. 


Gabu  (Jehan),  p.  473. 

Galixte  III  (pape),  lettre  donnée 
au  musée  de  Jeanne  d'Arc, 
p.  255. 

Gallaghan  (le  chanoine  Ramon  o') 
de  Tortose  (Espagne),  don  à 
la  Société,  p.  472. 

Camp  romain,  de  Ghamp-Glair, 
par  M.  G.  Mallard,  p.  425. 

Capperon  (Joseph),  don  à  la  So- 
ciété par  ses  frères,  p.  474. 

Garanda  (Album  de  la  collection), 
p.  342. 

G  ARMES  (rue  des),  découverte  en 
1897,  p.  427. 

Gathédrale  d'Orléans  (voyez 
Sainte-Groix). 

Gaumont  (Anne  de),  comtesse  de 
Saint-Paul,  p.  439. 

Cave  (Jean),  auteur  Orléanais, 
p.  425. 

Gerceau  (Androuet  du),  p.  340. 

Ghailly  (Milon  dei,  évoque  d'Or- 
léans, p.  428  et  452. 

Charles  VIII  (lettres  patentes), 
p.  483. 

Charles   IX   (lettres   du   duc  de 

Montpensier  à),  p.  341  et  366. 

Charpentier  (le  comte  Paul), 
p.  16,  26,  63,    85,  188;   réper- 


toire bibliographique  du  Loiret, 
192  ;  chevalier  de  Saint-Gré- 
goire-Ie-Grand,  258  ;  archiviste 
de  la  Société,  351  ;  commandeur 
de  l'ordre  de  Pie  IX,  479  ;  don 
à  la  Société,  90. 

Charron  (Alfred),  instituteur  à 
Ghâlette,  p.  25,  35,  30  ;  mention 
honorable  et  médaille  de  bronze 
au  concours,  63. 

Chartres,  exposition  en  1896. 
p.  191.  ' 

Ghateaudun  (Gartulaire  de  la  Ma- 
deleine à),  p.  4"22. 

Chateaunkuf,  p.  91  ;  le  Pénitent, 
p.  246.  ' 

Ghatel  (l'abbé),  étude  de  M.  F. 
Pérot,  p.  434. 

Châtillon-sur-Loire,  fours  à  ré- 
duction du  puits  d'Havenat, 
p.  517. 

Ghaumont-sur-Tharonne,  p.  475. 

Chérot  (le  R.  P.),  dons  à  la  So- 
ciété, p.  419  et  439. 

Ghilleurs-aux-1  îois,  découvertes, 

p.  k^:.iu 
Ghouppe,  p.  19. 

Cinquantenaire  (fête  du),  La  So- 
ciété la  prépare,  p.  421,  4v:9, 
436,  438,  469,  477  et  481  (voir 
au  mot  Jetcn). 


—  595  - 


Glermont-Ferrand,  siège  du 
Congrès  d'archéologie  en  1895, 
p.  23  ;  programme,  65;  réunion, 

Clerval  (l'abbé),  associé  corres- 
pondant, son  ouvrage  sur  Ful- 
bert de  Chartres,  p.  18. 

Cléry,  fouilles  à  la  Motte  des  Elus, 
p.  86  et  417. 

CocHARû  (le  chanoine  Th.),  p.  15, 
66  ;  lit  un  travail  sur    les   hon- 
neurs rendus  par  les  Orléanais 
aux  trépassés  du  siège  de  i438, 
89,  188  ;   rend   compte  de  huit 
mémoires  de   M.   Duprez,  189  ; 
190;  191;  192;  251;  254;  lit  une 
note  sur  les  imprimeurs   et  les 
libraires  dans    le  département 
de  la  Vienne,  ouvrage  otTert  par 
M.  de  la  Bouralière,  255  ;  inser- 
tion de  cette  note  au   Bulletin, 
264  ;  signale  un  article   de  Vin- 
dépendant   de    Montargis    sur 
une  inscription,    255;   son    ou- 
vrage sur  la  Juiverie  d'Orléans, 
obtient  une  mention  à   l'Acadé- 
mie des  Inscriptions   et   Belles- 
Lettres,  258  ;  sa    note   sur  une 
inscription    trouvée     chez     les 
Dames    de   Saint-Dominique    à 
Montargis,  est  lue  par  M.  Cuis- 
sard, 339  ;  insertion  de  cette  note 
au  Bulletin,  364;    lit  une  note 
sur  les  coutumes   du  péage  de 
de  Monsay,  433  ;  cette  note  est 
insérée  au   Bulletin,    458  ;    si- 
gnale la    découverte   d'un    cer- 
cueil en  pierre  rue  des  Quatre- 
Degrés,  473;  d'un  autre  cercueil 
en  pierie  à  Ferrières,  ibid.  ;  ses 
dons  à  la  Société,  66,. 87,  425. 

Colas  de  la  Noue,  don  à  la  So- 
ciété, p.  190. 

C0LLIN(A.),  p.  15,16,  18,  19,20, 
ibid.  ;  notice  par  M.  Baguenault 
de  Puchesse,  67,  188,  191,  198, 
420. 

Comité  des  travaux  historiques 
ET  scientifiques  (le  Bulletin  du), 
article  élogieux  sur  un  travail 
de  M.  Bloch,  p.  476. 


Commerce  des  grains  dans  la  gé- 
néralité d'Orléans,  par  M. 
Bloch,  étude  insérée  aux  Mé- 
moires de  la  Société,  p.  473  et 
476. 

Concours  sur  l'histoire  et  les 
antiquités  de  l'Orléanais  (le\ 
p.  18,  22,  24,  25,26;  séance  so- 
lennelle, 27,  65. 

Congrès  archéologique  de 
France  (le),  se  tient  à  Glermont 
en  1895,  p.  70. 

Congrès  des  Beaux-Arts  (le), 
p.  29  ;  se  tient  à  Paris  en  1896, 
69  ;  M.  Vignat  y  lit  un  travail 
sur  les  portes  en  bois  du  tran- 
sept de  Sainte-Croix,  252. 

Congrès  des  Sociétés  des  Beaux- 
Arts  des  départements  (le), 
p.  259. 

Congrès  des  Sociétés  savantes 
(le),  p.  15,  89,  150,  257,  267, 
471,  476,  479,557. 

Confession  (voyez  Formule). 

Constantin,  p.  90. 

Contrefaçon  des  silex  préhis- 
toriques, p.  425. 

COULMIERS,  p.  89. 

CouRCY,  découverte,  p.  330. 

CouRTiN  (Henri),  associé  corres- 
pondant, sa  mort,  p.  15. 

Croix  (le  Rév.  P.  de  la),  visite  à 
Orléans,  p   423.  425  et  440. 

Cuissard,  16  ;  17  ;  24  ;  notice  sur 
la  Société  archéologique,  25  ; 
66  ;  communique  une  liste  des 
dignitaires  et  chanoines  de 
Saint-Aignan,  70,  84;  félicité 
de  son  projet  d'annuaire  biblio- 
graphique du  Loiret,  en  colla- 
boration avec  M.  Charpentier, 
85;  nommé  membre  de  la  com- 
mission des  publications,  91  ; 
son  travail  sur  les  dignitaires 
et  chanoines  de  Saint-Aignan 
est  inséré,  100  ;  il  est  nommé  bi- 
bliothécaire de  la  ville,  190, 192, 
ibid.,  i9S;  signale  une  insorip- 


—  596 


tion  trouvée  dans  l'Indre,  199, 
339,  340  ;  lit  un  rapport  sur 
plusieurs  notices  de  Mgr  Des- 
noyers, :ii4l;  343;  344;  345;  346; 
donne  lecture  d'une  lettre  de 
Daniel  Jousse,  425  ;  propose  la 
publication  de  divers  travaux 
de  M.  Bloch,  431  ;  nommé  offi- 
cier de  l'instruction  publique, 
432  ;  sa  note  sur  Daniel  Jousse 
est  insérée,  445  ;  lit  un  mémoire 
sur  Jeayi  de  Mâcon,  469,  472  ; 


lit  un  rapport  sur  l'ouvrage  de 
M.  Desnoyers  relatif  à  l'image- 
rie populaire  à  Orléans.  477, 
ibid.  ;  lit  une  notice  sur  une 
Formule  de  confession  en  Haut- 
Allemand,  ibid..,  479;  désigné 
pour  faire  à  la  séance  du  cin- 
quantenaire un  rapport  sur  les 
travaux  de  la  Société,  481  ;  sa 
note  sur  Jean  de  Màcon  est  in- 
sérée, 529  ;  ses  dons  à  la  Société, 
16,  90,  476. 


D 


Danton,  membre  titulaire  rési- 
dant. A  son  décès,  M.  Rague- 
nault  de  Puchesse  prononce  son 
éloge,  p.  26. 

Découvertes  archéologiques  en 
1893,  1894  et  1896,  p.  329,  449, 
470,  523. 

Delagardette,  architecte  Orléa- 
nais, p.  420. 

Delisle  (Léopold),  membre  cor- 
respondant, p.  188. 

Descartes,  célébration  du  3e  cen- 
tenaire à  Tours,  p.  425. 

Desnoyers  (Mgr),  lit  un  travail 
sur  un  tableau  historique  de 
Jeanne  d'Arc,  p.  15  ;  l'insertion 
au  Bulletin  de  cette  note  est 
votée,  19  ;  lit  un  mémoire  sur 
les  fouilles  delà  Loire  en  1894, 
ibid.  ;  fait  connaître  un  don  au 
musée  d'Orléans  par  le  musée 
préhistorique  de  Boston,  20;  21; 
félicité  de  son  élévation  à  la  di- 
gnité de  protonotaire  aposto- 
lique, 22  ;  fait  connaître  l'ins- 
cription placée  par  ses  soins  à 
Sainte-Croix  et  relative  à  la  vi- 
site de  Jeanne  d'Arc,  67  ;  85  ;  lit 
un  travail  intitulé  Deyni-tScience 
en  archéologie,  8t^  ;  lit  une  note 
sur  les  objets  trouvés  dans 
les  démoitions  de  la  nou- 
velle rue  de  la  Gare,  90  ;  lit 
une  notice  sur  le  sculpteur  Ma- 


nière 90  et  148;  lit  un  travail 
sur  la  maison  de  l'Annonciade, 
191  ;  sur  les  découvertes  archéo- 
logiques faites  dans  le  Loiret  de 
1893  à  1895,  193;  197;  242  ;  sur 
une  lettre  autographe  de  Ca- 
lixte  III  et  sur  une  statue  de  Du- 
nois,  255  ;  258  ;  sur  une  mon- 
naie protestante  à  l'effigie  de 
Louis  XII,  340  ;  ces  travaux  se- 
ront insérés  au  Bulletin  ou 
dans  les  Mémoires,  341  ;  fait  un 
rapport  sur  trois  haches  don- 
nées au  musée  et  sur  des 
pièces  de  monnaie,  341  ;  lit  un 
travail  sur  une  bague  avec  cha- 
ton à  l'effigie  de  Pertinax,  343, 
344  ;  sur  le  coin  de  la  maille 
d'or  à  Beaugency,  344  ;  346  ; 
349  ;  insertion  au  Bulletin  de 
son  travail  sur  la  bague  de  Per- 
tinax, 375  ;  417  ;  4'il  ;  lit  une 
note  sur  une  trouvaille  de  mon- 
naie à  Boisseaux,  425  ;  426  ; 
cette  note  est  insérée  au  Bulletin, 
444  ;  lit  un  travail  sur  les  décou- 
vertes archéologiques,  faites  à 
Orléans  en  1893  et  1894,  428; 
insertion  de  cette  note  au  Bul- 
letin, 431  ;  432  ;  449  ;  lit  une 
note  sur  une  médaille  d'argent, 
4.'}5  ;  438  ;  insertion  au  Bul- 
letin de  sa  note  sur  des 
vases  en  terre  cuite  trouvés  à 
Jouy  et  donnés  au  musée  par 
M.  Lemaigre,  465  ;  lit  une  note 


—  597  — 


sur  une  trouvaille  de  haches  et 
de  lampes  près  de  Patay,  409  ; 
cette  note  est  insérée  au  Bulle- 
tin, 523  ;  commence  la  lecture 
d'un  travail  intitulé  VHistoire  de 
V imagerie  populaire  à  Orléans, 
473  ;  continue  cette  lecture, 
473,  476  ;  sa  note  sur  une  mon- 
naie de  Juba  fait  l'objet  d'un 
rapport  de  ^I.  Basseville,  477  ; 
elle  est  insérée,  5'i6;  481  ;  sa 
note  sur  des  Découvertes  dans 
la  cathédrale  en  décembre  1889 
est  insérée,  551  ;  ses  dons  à  la 
Société,  69,  198,  341,  419. 

Diana  (revue  de  la),  p.  420. 

Didier,  membre  titulaire  résidant, 
p.  89;  91  ;  187  ;  nommé  membre 
du  Comité  d'Orléans  pour 
l'exposition  de  1900,  349;  41». 

Documents  de  sigillographie  orléa- 
naise,  p.  457. 

DoMET  (Paul),  lit  un  travail  sur 
l'étymologie  des  noms  de  lieu 
dans  l'ancienne  torêt  d'Orléans, 
21  ;  fait  l'appel  des  lauréats  du 
concours,  62;  félicité  publique- 
ment ;i  raison  de  son  travail  in- 
titulé Histoire  de  la  Forêt  d'Or- 
léans, 63  ;  dépose  les  éléments 
du  Bulletin  du  4e  trimestre 
de  1896,  425,  471  ;  à  son  décès 
M.  Vignat  prononce  son  éloge, 
478  ;  don  à  la  Société,  417. 

DoMiTiEN,  par  Georges  Goyau, 
p.  90. 

Donateurs  principaux  de  la  So- 
ciété (plaque  commémoralive 
des),  p.  256  et  481. 

Dorez  (Léon),  dons  à  la  Société, 
p.  425  et  429. 

Doublet,  p.  431. 

Drioux,  substitut  du  procureur 
général,  don  à  la  Société, 
p.  345. 

DuFOUR,  conservateur  à  la  biblio- 
thèque de  Gorbeil,  69  ;  élu 
membre    correspondant,  p.    83. 


DuMUYS  (Léon),  communication 
sur  des  fouilles  au  faubourg 
Saint-Vincent,  p.  15,  16  et  17  ; 
communique  une  lettre  de  maî- 
trise en  chirurgie.  91  ;  elle  est 
insérée  au  Bulletin,  127;  189; 
191  ;  signale  des  tombes  en 
pierre  découvertes  près  Saint- 
Euverte,  ainsi  que  de  menus 
objets,  place  de  la  République, 
193  ;  sa  note,  à  ce  sujet  est 
insérée,  244  ;  signale  en- 
core des  débris  gallo-romains 
découverts  rue  de  Gourville, 
253  :  assistera  au  Congrès  de  la 
Société  française  d'archéologie 
à  Morlaix,  254  ;  347  ;  349  ;  385  ; 
418  ;  parle  d'une  visite  du  P.  de 
la  Croix  à  Orléans  et  signale  un 
texte  relatif  à  une  crypte  proche 
la  tour  Saint-Laurent,  423  ;  lit 
une  note  sur  la  visite  du  P.  de 
la  Croix,  425,  ibid.,  426,  ibid; 
lit  un  texte  et  une  note  sur  une 
pièce  en  albâtre  de  Lagny,  427  ; 
renseigne  la  Société  sur  deux 
trouvailles  faites  rue  des  Quatre- 
Degrés  et  rue  des  Carmes,  427  ; 
communique  le  ,  moulage  de 
deux  sceaux  d'évêques  d'Or- 
léans et  lit  une  note  à  ce  sujet, 
428  ;  a  représenté  la  Société  aux 
fouilles  de  P)eaulieu,  432  ;  roid 
compte  par  lettre  de  cette  mis- 
sion, 434;  sa  notice  sur  la  visite 
du  P.  de  la  Croix  est  insérée, 
440  ;  celle  sur  les  sceaux  des 
deux  évêques  est  aussi  insérée, 
452;  469;  474;  475  ;  sa  note  sur 
les  fouilles  de  Châtillon  est  insé- 
rée, 517  ;  ses  dons  à  la  Société, 
20,  ()7,  87,  345  et  426. 

DuNois  (statue  de),  donnée  au  mu- 
sée Jeanne  d'Arc,  p.  255. 

DuPRÉ,  membre  titulaire  non  rési- 
dant, envoie  trois,  notices  con- 
cernant Orléans,  p.  87  ;  inser- 
tion au  Bulletin  de  ces  travaux, 
129;  188  ;  son  décès,  190  ;  inser- 
tion au  Bulletin  de  ses  notices 


—  598  — 


intitulées  :  Harangues  de  Pyrus 
d'Angleberme,  201  ;  poésies  de 
Jean  Marius,  Orléanais,  208  ; 
lettres  de  Philippe  de  Béthune, 
211  ;  sermons  du  P.  Maurice 
Hylaret,  220,  474. 


DussERRE,  p.  66;  256  ;  membre  du 
Comité  d'Orléans  pour  l'Exposi- 
tion de  1900,  349;  fait  poser  la 
plaque  relative  aux  principaux 
donateurs,  481. 


E 


Egry,    près     Beaune-la-Rolande, 
p.  69  et  84. 

Enseignement  moderne  (discours 
sur  1'),  par  M.  Huet,  p.  473. 

Etuvée  (aqueduc  de  la  fontaine  de 
1'),  p.  17. 


EuDE,  don  à  la  Société,  p.  67. 

Exposition  de  Paris  en  1900, 
membres  de  la  Société  faisant 
partie  du  Comité  Orléanais, 
p.  349. 


F 


Favre  (Edouard),  p.  16. 

Ferrières,  p.  83  ;  découverte  d'un 
cercueil  en  pierre,  473,  475, 
525. 

FÉvin  (Antoine),  musicien  Orléa- 
nais, compositeur  de  messes, 
p.  469. 

Filleau  (René),  associé  corres- 
pondant, don  à  la  Société,  p.  88. 

Fleury  (un  manuscrit  de)  l'ab- 
baye contient  une  formule  de 
confession  en  Haut-Allemand, 
p.  477  ;  479. 

Fontaine  (Jehan  et  François  de 
la),  peintres  verriers,  p.  369. 

Formule  de  confession  en  Haut- 
Allemand,  travail  de   M.    Cuis- 


sard,   insérée     aux   Mémoires, 
p.  479. 

Foucault,  curé  de  Saint-Michel, 
à  Orléans,  p.  420. 

Foucher  (le  chanoine),  membre 
titulaire  décédé,  son  éloge, 
p.  187;  188;  198;  251. 

Fournier,  p.  66. 

Fours  a  réduction  du  puits 
d'Havenat,  à  Ghâtillon,    p.  517. 

Francs  (Maxime  des),  p.  25  ;  son 
ouvrage  intitulé  Monographie 
de  Gautray  et  de  la  Mothe,  ob- 
tient une  mention  honorable  au 
concours,  03. 

Fulbert,  de  Chartres,  par  M.  Cler- 
val,  p.  18. 


G 


Gaidoz,  p.  10. 

Gare    (rue    de   la),    découvertes, 
p.  90,  193,  253. 

GATiNAis(éphéméridesGâtinaises), 
p.  35. 


Gauthier  (Gaston),  dons  à  la  So- 
ciété), p.  334  et  471. 

Gauthier  (Léon),  membre  hono- 
raire, notice  biographique, 
p.  472. 


—  599  — 


Gautray  et  La  Mothe,  par  M.  Max. 
des  Francs,   p.  25  ;  38  ;  G3. 

Gazette  des  Beaux- Arts,  p.  417. 

Genabum,  p.  431. 

Gênes,  p.  345. 

Germain  (Charles),  de  Blois, 
p.  340  ;  élu  membre  correspon- 
dant, 421. 

GiEN,  notice,  p.  25  et  34;  la 
ligue,  87. 

GONDREVILLE  -  LA  -  FRANCHE,   par 

M.  Charron,  p.  25  ;  36. 

GouRviLLE  (rue  de),  découverte 
d'une  pierre  sculptée,  p.  h8  ; 
d'ossements,  193  ;  de  débris 
gallo-romains,  253. 

GouvRioN  et    Grosse    Dupéron, 

don  à  la  Société,  p.  476. 
Goyau  (Georges),  p.  90. 

Grabinski  (le  comte  Joseph),  de 
Bologne,  p.  481. 

Grellet-Balguerie,  membre  cor- 
respondant, son  décès  à  Londres, 
p.  251  ;  don  à  la  Société, 
p.  191. 


Grosse  Dupéron,  don  à  la  So- 
ciété, p.  476. 

Guerrier,  p.  15;  66;  âge  de 
Jeanne  d'Arc  lors  du  siège  d'Or- 
léans, 70;  71;  197;  198;  256; 
notice  sur  M.  Tranchau,  257, 
258,  285,  340,  343  ;  note  sur  la 
chapelle  Pelletier  ou  Dunoise  à 
Beaugency,  391  ;  membre  de  la 
commission  des  publications, 
481. 

GEIGNARD  (Ludovic),  membre  cor- 
respondant, p.  436. 

GUIGNARD  DE    BUTTEVILLE,   don    à 

la  Société,  p.  474. 

GuiLDOUX,  curé  de  Ferrières,  note 
sur  un  cercueil  de  pierre, 
p.  525. 

Guillaume  Le  Roy,  abbé  de 
Hautefontaine,  p.  471 . 

GuiLLON,  p.  15,  ibid.,  189;  lit 
une  note  sur  la  découverte  en 
Loire  d'une  pierre  représentant 
une  tête  de  vierge,  258  ;  282  ; 
349. 

GuiLLY  (découverte  à),  p.  330. 


H 


Hagen  (le  docteur),  don  à  la  So- 
ciété, p.  426. 

Hardel  (l'abbé),  don  à  la  Société, 
p.  24. 

Haudecœur  (l'abbé),  p.  252. 

Hauvettë,  associé  correspondant, 
p.  66. 

Herluison  (Henri),  félicité  de  ce 
qu'il  vient  d'être  nommé  cheva- 
lier de  la  Légion  d'honneur,  p. 
22,  69  ;  lit  une  note  sur  les 
monnaies  trouvées  aux  Bordes, 
85  ;  ibid.  insertion  de  cette  note, 
125;  86;  87 -190;  198;  255 ;  ibid; 
258;  259;  donne  lecture  d'une 
lettre  de  M.  Tamisey  de  Larro- 
que,  342  ;  lit  une  note  sur  un 
travail  de  MM.  Blondel  et  Adam 
relatif  à  des  peintres-verriers  de 
Beaugency   et   d'Orléans,   342  ; 


cette  note  est  insérée,  368  ;  est 
nommé  bibliothécaire  de  la  So- 
ciété, 342  ;  343  ;  présente  un  an- 
nelet  volant  du  XV^  siècle,  347  ; 
est  nommé  membre  du  Comité 
d'Orléans  pour  l'Exposition  de 
Paris  en  1900,  349,  350  ;  réélu 
membre  de  la  commission  de  la 
bibliothèque,  351  ;  lit  une  notice 
sur  l'ouvrage  du  P.  Chérot  inti- 
tulé Anne  de  Caumont,  Ail  ; 
cette  notice  est  insérée,  439  ;  427  ; 
430;  lit  une  lettre  de  M.  de  la 
Vallière  sur  des  objets  trouvés  à 
Chissay,  431;  438;  lit  une  notice 
sur  M.  Pichard,  membre  corres- 
pondant décédé,  468;  473;  lit 
une  note  sur  des  bas-reliefs  du 
tombeau  de  saint  Dominique  et 
sur  une  fresque  de  Jeanne  d'Arc 


600   - 


à  Bologne,  477  ;  cette  note  est 
insérée,  546;  478;  480;  réélu 
membre  de  la  commission  de  la 
bibliothèque,  481  ;  ses  dons  à  la 
Société,  IG,  20,  85,  89,  ^188,  192, 
254,  256,  340,  344;  ibid.,  345, 
417,  41  il  420,  426,  431,  437, 
467,  480. 

Hospital-Choisy  (la  famille  de  L'), 
p.  436. 

HuET  (Emile),  chargé  de  la  table 


du  dixième  volume  des  Bulletins 
p.  17;  21;  23;  69;  70;  83;  86;  in- 
dique la  découverte  d'une  pierre 
curieuse  rue  de  Gourville,  88; 
344;  élu  secrétaire,  351;  422; 
469  ;  ibid.  ;  476  ;  481  ;  ibid.  ;  don 
à  la  Société,  473. 

HuGOMN  (Mgr),  évêque  de  Bayeux 
p.  27. 

Hylaret  (le  P.),   p.  189;  201  et 
220. 


Imagerie  populaire  (Histoire  de  1') 
par  Mgr  Desnoyers,  p.  477. 

Imprimeurs  et  Libraires  dans  le 
département  de  la  Vienne,  par 
M.Gochard,  p.  555,  264. 

Ingré,  stalles  de  l'église,  p.  349. 

Innocent  III,  p.  4l7. 


Instruction  pui!lique  (Ministère 
de  1').  Don  à  la  Société,  p.  345. 

Jacob  (Emile),  de  Montargis,  nom- 
mé membre  correspondant,  351  ; 
417  ;  dons  à  la  Société,  347  et 
434. 


Jacob  (Georges),  nommé  trésorier, 
p.  91;  197;  342;  347;  349;  son 
compte  de  l'exercice  1896  est 
rendu  et  approuvé,  421. 

Jargeau,  p.  63;  88;  192;  242. 

Jarossay  (l'abbé),  p.  25  ;  63. 

Jarry  (Eugène),  p.  19;  87;  88;  120; 
192;  197;  résumé  des  documents 
sur  un  procès  entre  le  chapitre 
de  Jargeau  et  l'abbaye  de  Saint- 
Euverte,  242  ;  -258  ;  343  ;  350.  Don 
à  la  Société,  345. 

Jarry  (Louis),  p.  15  ;  communi- 
que un  travail  qu'il  a  fait  sur 
Robert  le  Voyer,  peintre  Orléa- 
nais et  qu'il  doit  lire  au  Congrès 
des  Sociétés  savantes,  1 7  ;  21  ;  85  ; 
90  ;  nommé  membre  de  la  Com- 
mission de  la  bibliothèque,  91  ; 
251  ;  258  ;  le  Bulletin  ardiéolo- 
fjique  du  Vendô7nois  publie  une 
lettre  tirée  de  son  ouvrage  sur 


La  guerre  des  Sabotiers  en  So- 
logne, 419;  420;  422;  426;  dé- 
pose une  note  sur  une  brochure 
de  M.  Dorey  intitulée  :  Le  sac  de 
Borne  en  i527,  429;  insertion 
de  cette  note,  456  ;  réélu  mem- 
bre de  la  Commission  de  la  bi- 
bliothèque, 481  ;  ses  dons  à  la 
Société,  65,  67,  251,  347,  422  et 
474. 

Jeanne  d'Arc,  tableau  historique, 
p.  15;  17;  19;  ibid.;  20;  21;  sa 
vie  par  M.  Eude,  67  ;  panégyri- 
que par  l'abbé  de  la  Taille,  ibid.  ; 
plaque  commémorativeà  Sainte- 
Croix,  68;  photographie  de  trois 
lettres  d'elle,  69;  son  âge  au  mo- 
ment du  siège  d'Orléans,  70  et  71  ; 
morceau  de  musique  sur  la 
Pucelle  trouvé  par  M.  Huet  au 
Britisch-Museum  de  Londres,  7i', 
71  et  83;  84;  à  l'exposition  de  Bor- 
deaux, 189  ;  au  siège  d'Orléans, 


—  601 


190;  en  Nivernais,  191  et  237; 
La  Piuzela  d'Orlhieux,  don  de 
M.  Grellet-Balguerie,  191  ;  sa  vie 
par  l'auteur  américain  Francis 
Lowel,  192;  Iconographie,  198; 
dans  la  littérature  et  devant  l'o- 
pinion en  Angleterre,  25'2  ;  piè- 
ces déposées  au  Musée,  255  ; 
statue  à  Reims,  341  ;  343;  vie 
en  italien  par  Adèle  Butti,  de 
Trieste,  344  ;  veri-ières  de  Ste- 
Croix,  342  et  505  ;  note  sur  sa 
nationalité,  ses  armoiries  et  sa 
devise,  435  ;  sa  réhabilitation 
425  ;  conférence  à  Vitry,  437 
fresque  à  Bologne,  477  et  54(3 
inauguration  des  verrières,  505 

Jeton  de  présence  du  cinquante- 
naire de  la  Société,  p.  438  et 
473. 


JoDiN  (Henry),  son  rapport  au  Con- 
grès des  Sociétés  des  Beaux- 
Arts  du  département,  p.  259. 

Journal  des  Savants,  article  sur 
la  Juiverie  d'Orléans  de  M.  Co- 
chard,  p.  254. 

Journal  Suisse  de  chimie  et  de 
pharmacie,  p.  426. 

JoussE  (Daniel),  une  lettre  de  lui, 
p.  425  et  445. 

JouY-LE-PoTHiER  (Loiret),  collec- 
tion donnée  au  Musée,  p.  436. 

JovY,  membre  correspondant,  don 
à  la  Société,  p.  22,  66  et  437. 

JuBA  (Médaille  d'argent  de),  p. 
435,  477  et  526. 

Juiverie  d'Orléans  (la),  par  M. 
Cochard,  p.  87,  254  et  258. 


Lafenestre  (Georges),  p.  21  ;  24; 
élu  membre  honorai4'e,  25;  26; 
préside  le  concours,  27  ;  64. 

Lalbalettrier,  p.  437. 

Larcanger,  p.  473. 

Larnage  (le  haron  de),  p.  87. 

Lerlanc,  maître  en  chirurgie  à 
Orléans,  p.  91. 

Lemaigre,  p.  465. 

Leroy  (Paul),  p.  25  ;  son  ouvrage 
sur  Jargeau  et  ses  environs  ob- 
tient une  médaille  hors  con- 
cours, 63  ;  346  ;  son  travail  sur 
l'architecte  Delagardette  fait  en 
collaboration  avec  M.  Herluison 
est  publié  dans  le  volume  inti- 
tulé :  Réunion  des  Sociétés  des 
Beaux-arts  des  départements  en 
1896,  350  ;  420  ;  439  ;  ses  dons 
à  la  Société,  85,  89,  256,  259  et 
344. 

Lettre  de  maîtres  en  chirurgie 
en  1685,  p.  86  et  127. 


Letourmy,  imagier  à  Orléans, 
p.  421. 

Levoyer,  p.  90. 

Limoges,  p.  70. 

Liste  des  membres  de  la  Société 
en  1895.  p.  1  ;  en  1896,  171  ;  en 
1897,  403. 

Loire  (la)  d'autrefois,  par  M.  Bloch, 
p.  425. 

Loire  (fouilles  et  découvertes  fai- 
tes dans  la),  p.  19,  20,258,  282, 
336,  426,  436,  449. 

Loiret  (département  du),  tableau 
des  origines  communales,  p.  34; 
192;  découvertes,  en  1893,  1894 
et  1895,  p.  193. 

LOISELEUR,  p.  349. 

Lorris-en-Gatinais  (Essai sur),  par 
l'abbé  Bernois,  p.  24  et  51. 

Louis  XII  (pièce  à  l'effigie  de), 
p.  340. 

Louis  XIV,  sa  jeunesse  par  le  R. 
P.  Chérot,  p.  439. 


—  602  — 

LoYNES  (Généalogie  de  la  famille      Lyon  (plan  de  la  ville  de),  par  Du- 
de),  p.  88.  cerceau,  p.  340. 

Lucius  Verus  (bronze  de),  trouvé      Lowel  (Francis),    auteur    araéri- 
dans  la  Loire  et  déposé  au  Mu-  cain   d'une  vie  de  Jeanne  d'Arc, 

sée,  p.  436.  p.  192. 

M 


Machault,     près     de     Vennecy, 
p.  95. 

Maçon  (Jean  de),'  p.  469,  477   et 
5-29. 

Madeleine    (Cartulaire    de    la)  à 
Ghâteaudun,  p.  422. 

Maidy    (Germain    de),   don    à  la 
Société,  p.  257. 

Mainferme    (la),    près    Vennecy, 
p.  97. 

Maleyssie    (comte    Conrad    de), 
don  à  la  Société,  p.  65  et  69. 

Mallard    (Gustave),    don    à     la 
Société,  p.  424. 

Manière,  sculpteur,  p.  90, 148. 

Marius  (Jean),  poète  Orléanais, 
p.  189  et  208. 

Marsy  (de),  p.  25;  254;  426; 
don  à  la  Société,  419. 

Mârtellière,  associé  correspon- 
dant, p.  65;  69;  342;  345;  382. 

Martin  (Alexis),  son  livre  :  Une 
visite  à  Orhlans,  p.  86. 

Martin  (Alfred),  p.  17. 

Maulde  (René  de),ip    69. 

Meaux  (vicomte  de),  p.  420. 

Médaille    commémorative    du 
concours,  p.  65. 

Médicis  (Catherine  de),  p.  476. 

Mélusine  (revue  La),  p.  16. 

Mercy  (ordre  de  la),  p.  34. 

Merlet  (René,  archiviste  d'Eure-et- 
Loir),  p.  18,421. 

Meung-sur-Loire,  p.  420  ;  dé- 
couvertes archéologiques,  480  et 
549. 

MiNART  Pierre  (note  sur),  par 
M.  de  la  Bouralière,  p.  252. 


Minimes  d'Orléans,  le  cachet  ori- 
ginal est  donné  au  INfusée,  431. 

Monet,  professeur  au  lycée  d'Or- 
léans, p.  475. 

Mongenot  (Léon),  de  Nancy, 
p.  19. 

Monsay,  près  Lailly  (Loiret), 
p.  433,  434  et  458. 

Montargis,  inscription  trouvée 
dans  l'enclos  de  Saint-Domi- 
nique, p.  255  et  364.  339,  346  ; 
Notice  sur  la  ville,  ibid.  ;  légende 
du  siège,  434. 

Montchrétien  ,  sa  tragédie  : 
L'Ecossaise  est  jouée  à  Orléans 
en  1603,  p.  430. 

Montigny,  canton  de  Bazoches, 
découverte,  p.  333. 

Montpensier  (lettre  du  duc  de)' 
p.  341  et  366. 

Monuments  historiques  (Commis- 
sion des),  p.  427. 

MoREAU  (Frédéric),  don  à  la  So- 
ciété, p.  187. 

Morlaix,  siège  du  congrès  archéo- 
logique en  1896,  p.  254. 

Mortillet  (G.  de),  don  à  la  So- 
ciété, p.  425. 

Musée  historique  d'Orléans,  p.  20, 
255,  341,  427,  431,  435,  43ti, 
437,  465. 

Musée  Jeanne  d'Arc,  dépôt  dans 
une  vitrine  de  trois  fac-similé  de 
lettres  de  l'héroïne,  p.  69;  lettre 
de  Galixte  III  et  statue  de  Du 
nois  données  au  Musée,  255. 

Musée  préhistorique  de  Boston, 
p.  20. 


—  603  — 


N  0 


Neveu,  p.  85  et  '125. 

Orléanais,  p.  87  ;  rouleaux  des 
morts,  139. 

Orléans,  histoire  du  vieux  pont, 
p.  15,16,18,  19,  20,  ibid.,  21, 
25,  37,  56,  86  ;  États  généraux 
en  1560,  87  et  136  ;  d'Orléans  à 
Stamboul,  87;  juiverie  d'Or- 
léans, ibid.',  siège,  89;  journal 
du  siège,  90;  université,  180; 
188  ;  expectative  d'un  chanoine, 
189;  ibid.  ;  191  ;  192  ;  trépassés 
du  siège,  193  ;  199  ;  ban  et  ar- 
rière-ban convoqué  au  bailliage 
en  1635,  254  ;  lettre  de  Mont- 
pensier  à  Charles  IX,  341  et 
366  ;    peintres   verriers ,    342  ; 


forêt,  417  ;  ibid.  ;  la  taxe  du 
pain,  423  ;  thèse  de  droit  en 
1667,  428  ;  enquête  sur  la  taille 
dans  la  Généralité,  429;  430; 
tragédie  de  Montchrétien,  430  ; 
visite  du  P.  G.  de  la  Groix,  440  ; 
452  ;  le  commerce  des  grains  en 
1768,  470  et  472;  diplôme  de 
l'Université,  472  ;  l'imagerie  po- 
pulaire, 473  ;  le  commerce  et 
l'industrie  avant  1789,  476; 
l'histoire  de  l'imagerie  populaire 
est  insérée  aux  mémoires,  477  ; 
révocation  de  l'édit  de  Nantes, 
p.  522. 

Ouvrages  offerts  a  la  Société, 
en  1895',  p.  159  ;  en  1896,  392  ; 
en  1897,  574. 


Pagot,  architecte  à  Orléans,  don  à 

la  Société,  p.  20. 

Paris  (exposition  de  1900),  p.  349. 

Parocchi  (le  cardinal),  conférence 
sur  Jeanne  d'Arc,  p.  20. 

Patay,  p.  18,  469,  523. 

Paulmier,  p.  27. 

Peintres  verriers  de   Beaugency 
et  d'Orléans,  p.  342. 

Pelletier,  p.  27, 

Pénitent  de  Ghateauneuf  (Le), 
p.  188  et  246. 

Pérot  (Francis),    dons  à  la  So- 
ciété, p.  16  et  434. 

Persillard,  p.  342. 

Pertinax     (bague    de),   p.    343. 

344. 
Peyssonnié(P.),  don  à  la  Société, 

p.  475. 

PlBRAG  (de),  p.  16. 

TOME  XI.   —  bulletin   N*  161. 


PiCHARD  (Emmanuel),  membre  cor- 
respondant, notice  biographique, 
p.  468. 

Picot  (Georges),  membre  corres- 
pondant, p.  188. 

Picquault  (Jehan),  p.  373. 

Piette  de  Rumigny  (Ardennes), 
dons  à  la  Société,  p.  89,  346  et 
426. 

PiGELET,  p.   16. 

Pithiviers,  ancien  cimetière,  p.  65, 
85,  346. 

Polybiblion  (Le),  p.  24,  90,  198, 
252,  254,  433. 

Pommier,  p.  69  ;  rend  compte  du 
congrès  archéologique  de  Gler- 
mond-Ferrand,  70;  87. 

PoNCiNS  (de),  p.  420. 

Poulain,  p.  25  ;  origines  commu- 
nales du  Loiret,  notices  sur  Gien, 
sur  Beaune-la-Rolande,  sur  les 

39 


—  604  — 


Rosières,  63  ;  480  ;  découvertes 
à  Meung,  549. 

PouLLiN  (le  R.  P.),  jésuite  origi- 
naire de  l'Orléanais,  p.  439. 

PoULLIN  DE  LUMINA,    p.  439. 


Puits  d'Havenat    (fouilles  faites 
au),  près  Beaulieu,  p.  434. 

Pyrrhus  d'ANGLEBERME,  p.  189  et 
201. 


Q 


QuAir  e-Degrés  (rue  des),  décou- 
verte faite  en  1897,  p.  427;  dé- 
couverte d'un  cercueil,  473. 


QuÉviLLON  (lieutenant- colonel), 
associé  correspondant,  don  à  la 
Société,  p.  67,  86. 


R 


Rabourdin-Grivot,  maire  d'Or- 
léans, p.  27. 

Raguenet  de  SaiNT-ALBiN,  p.  22  ; 
26;  ibid.  ;  discours  à  la  réunion 
solennelle  du  concours,  31. 

Ratouis  (Paul),  p.  25  ;  histoire 
de  Saint-Jean-le-Blanc,  62. 

Raymond  (Michel),  curé  de  Meung, 

p.  420. 
Réginald      de     Saint  -  Aignan  , 

p.  546. 
Reims,    statue  de  Jeanne    d'Arc, 

p.  341. 
Renaudin  (Mgr),  p.  342. 
Renault  (Gustave),  p.  85. 
Répertoire   bibliographique  du 

Loiret,  p.  192. 
République  (rue  de  la),  à  Orléans, 

p.  193. 

RÉVILLOUT,  p.  418. 

Révocation  de  l'Edit  de  Nantes  à 
Orléans,  p.  522. 

Revues  ; 

—  celtique,  inscription  Ante- 
pomarus  Apollo,  p.  199. 

—  critique  d'histoire  et  de 


littérature,  p.  21,  428,  429;  ar- 
ticle sur  Genabum,  431. 

Revue  des  antiquaires  de  l'Ouest, 
p.  433. 

—  des  Inscriptions  et  Belles- 
Lettres,  p.  435. 

—  d'Histoire  littéraire  de  la 
France,  p.  430. 

des  questions  historiques, 
don  de  la  Société,  p.  472. 

Rigker  (Jean),  peintre  verrier, 
p.  369. 

Robert  le  Voyer,  peintre  Orléa- 
nais, travail  de  M.  Jarry  sur  les 
ouvrages  de  cet  artiste,  17,  251. 

Rocheterie  (Maxime  de  la),  p.  252, 
254,  349,  433,  481. 

Rome  (le  sac  de)  en  1527,  p.  425, 
456. 

Rosières  (institution  des),  p.  34. 

RouvRAY,  près  Patay,  découverte 
archéologique,  p.  336. 

Rozière  (Eugène  de),  membre 
correspondant  élu,  son  décès, 
p.  258. 

RoziÉRES,  découverte  d'une  pièce 
de  monnaie,  p.  90. 


605  — 


S 


Sainjon,  p.  88,  488. 

Saint-Aignan,  liste  des  doyens  et 
chanoines  de  la  collégiale,  p.  84 
et  100  ;  découverte  sur  le  cloître, 
473. 

Saint  Aignan  ,  son  culte ,  par 
M.  Amelot,  p.  24  et  48  ;  souve- 
nirs de  ce  saint  dans  l'Aquitaine, 
87  et  129  ;  église  consacrée  à  son 
culte  à  Rome,  li4. 

Saint  Avit,  crypte  au  grand  sémi- 
naire, p.  423. 

Saint-Benoist-sur-Loire,  p.  343. 

Saint-Cyr-en-Val,  découverte  ar- 
chéologique, p.  331. 

Saint-Dominique  (bas-reliefs  du 
tombeau  de),  p.  477  et  540, 

Saint-Eu VERTE,  p.  15,  88,  192, 
193,  242,  244. 

Saint-Jean-de-Braye,  p.  434,  522. 

Saint-Jean-le-Blanc  (histoire  de), 
p.  25  et  44. 

Saint-Jean-de-la-Ruelle,  p.  335. 

Saint  -  Laurent  -  des  -  Orgerils, 
p.   189,  423,  426. 

Saint-Martin-le-seul,  près  Pi- 
thiviers,  p.  342,  382. 

Saint-Paterne  (la  mosaïque  de), 
p.  21. 

Saint-Péravy-Epreux,  p.  329. 

Saint  -'  Péravy  -  la  -  Colombe  , 
p.  341. 

Saint-Savin  (mémoire  sur  un  vase 
de  verre  de^,  p.  433. 

Saint-Sigismond,  p.  335. 

Saint- Vincent  (faubourg),  décou- 
vertes en  lévrier  1895,  p.  15, 10, 
428,  449. 

Sainte-Croix  d'ORLÉANS  (la  cathé- 
drale de),  p.  07;  plaque  en 
l'honneur  de  Jeanne  d'Arc,  68, 


84,  85,  88  ;  mémoire  écrit  par 
le  scolastique,  90  et  321  ; 
portes  en  bois  des  transepts, 
189,  252  et  353;  jubilé  pour  la 
pose  de  la  première  pierre,  198; 
stalles,  S49,  419  ;  tête  de  vierge 
trouvée  dans  la  Loire  et  déposée 
dans  la  cathédrale,  422  ;  note 
sur  la  réfection  du  'îerrier,  430; 
inauguration  des  verrières  de 
Jeanne  d'Arc,  432  et  505; 
sceaux  d'évêques  et  du  chapitre, 
452,  483  ;  découvertes  faites  en 
1889,  551. 

Sandillon,  p.  336. 

SCHMIDT,  p.  429. 

Scolastique  de  Sainte-Croix  (le), 

p.  191  et  321. 
Sébastien  ue  Saint-Aignan  (fi-ère), 

p.  250. 
Séminaire    (stalles    du    grand)  , 

p.  349. 
Sigillographie   (documents    de), 

p,  452. 

Sociétés  : 
lo  Sociétés  archéologiques. 

Abbeville  (Société  d'émulation  d'), 
p.  434. 

Beaune  (Société  d'histoire  et  d'ar- 
chéologie de),  p.  420. 

Bordeaux  (Société  archéologique 
de),  p  421. 

Bruxelles  (Société  d'archéologie 
de),  p.  85. 

Dunoise  (Société),  don  à  la  So- 
ciété, p.  422,431. 

Eduenne  (Société)  ,  à  Autun , 
p.  468. 

Française  (Société  d'archéologie), 
congrès  à  Clerinont,  p.  65  ;  à 
Morlaix,  254;  à  Nimes,  426. 

Gâtinais  (Société  du),  p.  471. 

Histoire  de  Franco  (Société  de  1'), 
p.  67  ;  don  de  la  Société,  435, 
467,  470. 


—  606 


Limoges  (Société  archéologique), 
p.  70. 

Neuchâteloise  (Société),  p.  17. 

Orléans  (Société  archéologique  et 
historique  de  l'Orléanais),  notice 
par  M.  Cuissard,  p.  25  ;  faculté 
de  déposer  ses  fonds  à  la  caisse 
d'épargne,  88  ;  invitée  par  la 
ville  à  concourir  à  l'établisse- 
ment de  notices  historiques  sous 
les  plaques  indicatrices  des  rues, 
192;  cinquantenaire  de  sa  fon- 
dation, préparatifs,  436  (voir  cin- 
quantenaire de  la  Société),  4:}7, 
438,  469,  477,  481. 

Picardie  (Société  des  antiquaires 
de),  190. 

Russe  (Société  d'archéologie),  don 
à  la  Société,  p.  471  et  475. 

Saint-Amand  (Société  de),  p.  424. 

Saint-Pétersbourg  (Commission  im- 
périale archéologique  de),  don 
à  la  Société,  p.  471  ;  traduction, 
475. 

Senlis  (comité  archéologique  de), 
p.  198. 

Touraine  (Société  archéologique 
de),  p.  435. 

V^endômois  (Société  archéologique 
du),  p.  419. 


2o  Sociétés  diverses. 

Agriculture,  belles-lettres,  sciences 
et  arts  d'Orléans  (Société  d'), 
p.  197. 

Amis  des  arts  d'Orléans  (Société 
des),  dons  à  la  Société,  p.  65, 
431. 

Beaux- A.rts  (Société  des),  p.  256. 

Beaux-Arts  des  départements  (So- 
ciété des),  p.  419,  420,  42(),  437. 

Histoire  naturelle  (Société  d'),  en 
Loir-et-Cher,  p.  436. 

Savantes.  V.  Congrès. 

SoLESMES  (la  ville  de),  p.  65. 

Sologne,  guerre  des  sabotiers, 
p.  420. 

SoRBONNE,  Congrès  des  Sociétés 
savantes  :  en  1895,  p.  15  ;  en 
1896,  89;  en  1897,  257,  429, 
432,  479. 

SOUDAY,  p.  54. 

SouGY  (Loiret),  p.  336 

SuRCiN  (l'abbé),  p.  22  ;  nommé 
associé  correspondant,  65. 


T 


Taille  (abbé  de  la)  panégyrique  de 
Jeanne  d'Arc,  p.  Gl. 

Tamisey  de  Lârroque,  p.  88,  342. 

Tartarin  (le  docteur)  à  Belle- 
garde,  p.  190  ;  élu  membre  cor- 
respondant, 197,  346,  350  ;  son 
travail  intitulé  :  Généalogie  delà 
famille  de  l'Hôpital-Choisy,  est 
inséré.  353. 

Tausln  (Henri),  p.  255. 

Taxe  du  pain  à  Orléans  en  1789 
par  M.  Bloch.  Cet  ouvrage  sera 
inséré  aux  Mémoires  de  la  So- 
ciété, p.  430. 

Tessier  (François),  p.  472. 

Thillier,  p.  22. 


TiGY  (découverte  faite  à)  p.  331. 

Tlssier  (l'abbé)  à  Chartres,  p.  426 

ToRTOSE,  Espagne  (ouvrage  sur  un 
manuscrit  de  la  cathédrale  de), 
p.  472. 

ToucHET  (Mgr),  évéque  d'Orléans, 
p.  344,  345,  417,  418,  421.  422; 
lettres  au  président  de  la  Société 
déposées  aux  archives,  423  et 
428  ;  allocution  à  la  Madeleine 
pour  les  soldats  et  pour  les  vic- 
times de  la  rue  Jean-Goujon, 
431  ;  don  d'une  médaille  com- 
mémorative  de  l'inauguration 
des  vitraux  de  Jeanne  d'Arc  à 
Sainte-Croix,  433;  480. 


-  607  - 


Tour  (de  la),  membre  titulaire 
non  résidant,    sa  mort,  p.  84 

Tranchau,  p.  22  ;  63;  66;  84;  85; 
861;  88;  90;  127;  188;  189;  190; 
insertion  de  son  analyse  d'un 
manuscrit  sur  la  nomination  des 
professeurs  qui  ont  remplacé  les 
Jésuites  au  collège  d'Orléans, 
191  ;  à  sa  mort,  son  éloge  est 
prononcé  par  le  président,  194  ; 


legs  par  lui  faits  à  la  Société,  199, 
256  ;  notice  sur  sa  vie  par  M. 
Guerrier,  285  ;  son  mémoire  sur 
le  scolastique  de  Sainte-Croix 
est  inséré  au  Bulletin,  321,  431; 
dons  à  la  Société,  84,  86  et  199. 

Tranger,  Le  (Indre),  p.  94. 

Transon  (Paul),  maire  d'Orléans, 
p.  257. 

Tristan  (le  marquis  de^,  p.  347. 


U  V 


UzuREAU  (l'abbé)  d'Angers,  p.  91, 
188,  198  ;  insertion  de  son  tra- 
vail sur  le  Pénitent  de  Château- 
neuf,  246. 

Vacher  (le  docteur  Louis)  est  élu 
membre  de  la  Société,  252,  254. 

Vallière  (de  la),  membre  corres- 
pondant à  Blois,  découvertes 
par  lui  faites  à  Ghissay  (Loir-et- 
Gher),  p.  433. 

Vennecy,  inscription  sur  une  clo' 
che.  p.  83,  84  et  94. 

Vienne  (département  de  la),  im- 
primeurs et  libraires,  p.  255  et 
264. 

ViGNAT  (Gaston),  p.  20  ;  22  ;  24 ;  26 ; 
lit  une  note  sur  les  inscriptions 
des  cloches  de  Vennecy  (Loiret) 
et  du  Tranger  (Indre),  83  ;  cette 
note  est  insérée,  94  ;  90  ;  91  ; 
nommé  président  de  la  Société  ; 
ibid.  ;  prononce  un  discours  à 
cette  occasion,  185;  187  ;  pro- 
nonce l'éloge  de  M.  le  chanoine 
Foucher,  décédé,  187  ;  189  ;  fait 
l'éloge  de  M.  Tranchau,  décédé, 
194  ;  198  ;  lit  un  travail  sur  les 
portes  en  bois  du  transept  de 


Sainte-Groix,  252  ;  ce  travail  est 
inséré,  353  ;  présente  un  mé- 
moire au  Gongrès  des  Beaux- 
arts  du  département,  259  ;  si- 
gnale une  analogie  entre  les  stal- 
les du  chœur  d'Ingré  et  celles 
de  Sainte-Groix  qui  ont  disparu, 
349  ;  350  ;  ibid.  ;  417  ;  419;  lettre 
à  Mgr  Touchet,  424  ;  430  ;  fait 
l'éloge  de  M.  Léon  Gautier,  dé- 
cédé, 472  ;  parle  de  la  plaque  à 
ériger  en  l'honneur  des  donateurs 
de  la  Société,  475  ;  prononce 
l'éloge  de  M.  Domet  décédé,  478; 
réélu  président  de  la  Société,  481  ; 
ses  dons  à  la  Société,  p.  24  et  85. 

ViLLARET  (Madame  la  Comtesse 
Amicie  de),  p.  24,  25  ;  son  ou- 
vrage sur  :  La  Société,  orléa- 
naise  au  XI V^  siècle,  obtient  le 
premier  prix  partagé  au  con- 
cours, 62  ;  don  à  la  Société,  257. 

ViLLEMORET,  p.  436. 

ViTRY  p.,  p.  417. 

Vitry-le-François,  p.  437. 

Voie  romaine,  faubourg  Saint- 
Vincent  à  Orléans,  p.  15 


fin  de  la  table  du  tome  xi  des  bulletins 


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