Alice Roy

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Alice Roy
Personnage de fiction apparaissant dans
la série de romans « Alice ».

Nom original Nancy Drew
Origine Drapeau des États-Unis États-Unis
Sexe Féminin
Cheveux Blonds
Yeux Bleus
Activité Détective amateur
Caractéristique Orpheline de mère
Adresse River City
Famille
  • James Roy (père)
  • Cécile Roy (tante)
Entourage
  • Sarah Berny (gouvernante)
  • Bess Taylor (amie)
  • Marion Webb (amie)
  • Ned Nickerson (ami)
  • Daniel Evans (ami)
  • Bob Eddleton (ami)
  • Togo (chien)

Créée par Caroline Quine
Interprétée par
Films
Séries
Première apparition
Éditeurs

Alice Roy (Nancy Drew en version originale anglophone) est l’héroïne fictive d'une série américaine de romans policiers pour la jeunesse signée du nom de plume collectif Caroline Quine, et publiée aux États-Unis à partir de 1930 par Grosset & Dunlap.

En France, la série est parue pour la première fois en 1955 aux éditions Hachette dans la collection Bibliothèque verte jusqu'en 2011.

Très grand succès de librairie, dix millions d’exemplaires ont été vendus en France de 1955 à 1974 chez Hachette[1].

Depuis 2011, la série paraît dans la collection Bibliothèque rose (catégorie Classiques de la Rose). Elle a également été partiellement éditée dans les collections Idéal-Bibliothèque (1964 à 1981), La Galaxie (1971 à 1978) et « Masque jeunesse » (1983 à 1985) des éditions Hachette.

Thème de la série[modifier | modifier le code]

Alice Roy, jeune détective amateur américaine de dix-huit ans (seize ans dans les premiers romans), enquête bénévolement pour redresser les torts dont ont été victimes des innocents, aider des personnes en difficulté, rechercher un objet précieux ou un trésor perdu ou bien éclaircir des mystères. Elle vit dans un quartier résidentiel cossu de la banlieue de River City avec son père, James Roy, un avocat (avoué dans les premiers romans) de renom. Sa mère étant morte quand Alice avait trois ans (dix ans dans les premiers romans), elle a été élevée par une gouvernante, Sarah Berny, qu'elle considère comme une mère. Alice partage ses aventures avec ses deux meilleures amies, les cousines germaines Bess Taylor et Marion Webb, ainsi que Ned Nickerson, un étudiant, chevalier servant[2] puis « flirt » attitré d'Alice. Bess et Marion sont parfois elles aussi accompagnées de leurs chevaliers servants, Daniel Evans et Bob Eddleton.

L'auteur[modifier | modifier le code]

Alice est née aux États-Unis en 1930 sous la plume de Caroline Quine (Carolyn Keene en anglais). Cette dernière est en fait une romancière virtuelle : il s'agit d'un nom de plume derrière lequel sont regroupés divers écrivains travaillant pour la société d'édition à grand succès Stratemeyer Syndicate. Le patron, Edward Stratemeyer, qui avait été lui-même un écrivain de romans pour enfants, invente le personnage d'Alice et fournit à ses rédacteurs les grandes lignes de l'intrigue principale. Les auteurs touchaient alors 125 dollars pour chaque roman écrit et devaient, selon les clauses du contrat, garder secrètes leur identité et leur collaboration[3].

En 1980, à l'occasion d'un procès opposant le Stratemeyer Syndicate aux éditions Grosset & Dunlap[3] et grâce à la pression de millions de fans qui cherchaient depuis longtemps à percer « le mystère Carolyn Keene », le Stratemeyer Syndicate révèle au public la véritable identité des auteurs : c'est Mildred Wirt Benson (1905-2002), jeune femme d'alors vingt-quatre ans, qui a écrit vingt-huit des trente premiers titres de la série, et celle qui a su insuffler une personnalité attachante au personnage d'Alice. Lorsque Mildred démissionne du Stratemeyer Syndicate en 1947, c'est la propre fille d'Edward Stratemeyer, Harriet Adams (1892-1981), qui prend alors la relève. Directrice de la compagnie depuis la mort de son père en 1930, elle réécrit tous les titres de la série à partir de 1959, y compris ceux écrits par Mildred Wirt Benson, afin de les moderniser. Ce fut fait contre l’avis de Mildred qui considère que les changements opérés « ont ôté toute saveur aux histoires. » Depuis, bien d'autres « ghostwriters » (nègres littéraires) ont pris part à l'écriture de la série parmi lesquels : James Duncan Lawrence, Nancy Axelrod, Priscilla Doll, Charles Strong, Alma Sasse, Wilhelmina Rankin, George Waller Jr., Margaret Scherf, et Susan Wittig Albert.

Le pseudonyme de Caroline Quine sera également utilisé pour une seconde série : Une enquête des sœurs Parker. Parue dès 1934 et jusqu'en 1979, elle connaîtra un succès honorable mais sans commune mesure avec son aînée.

À la mort de Mildred Wirt Benson, le journal français Libération lui rendra hommage dans un article intitulé : « Mort de Caroline Quine, créatrice d'Alice »[4].

Genèse[modifier | modifier le code]

Aux États-Unis[modifier | modifier le code]

Le destin d'Alice débute en 1930, six mois après le krach boursier qui allait précipiter l’Amérique pendant quinze ans dans la Grande Dépression, la plus grande crise économique de son histoire.

Dix ans plus tôt, les Américaines avaient obtenu le droit de vote. Les mouvements féministes des années vingt avaient stimulé la littérature destinée aux filles, et créé un public prêt pour des personnages féminins ayant du cran[5]. Edward Stratemeyer invente alors une héroïne aimant l'aventure, courageuse, intelligente, cultivée et dotée d'un sens moral à toute épreuve : un personnage moderne, loin des stéréotypes des romans pour jeunes filles d'alors.

En , sort donc un coffret qui comprend les trois premiers romans de la série, tous écrits par la jeune Mildred Wirt Benson, qui a alors vingt-cinq ans. C'est un succès commercial immédiat. Dès le début, Alice est la plus vendue de toutes les séries produites par le Stratemeyer Syndicate, faisant ainsi mentir la sagesse populaire prévalant au sein des maisons d'édition selon laquelle les séries pour garçons surclassaient celles des filles[5].

Alice suscite rapidement l'engouement du public[6]. De 1930 à 1933, deux à trois livres seront écrits chaque année afin d’asseoir le succès de la série et fidéliser les lecteurs. De 1934 à 1979, le rythme de parution annuel sera de un roman. Depuis 1980, trois à quatre nouveaux titres paraissent chaque année.

Cinquante-six premières histoires seront ainsi publiées par la célèbre maison d'édition Grosset & Dunlap, avant que la série ne soit reprise en 1979 par un second éditeur, Simon & Schuster, pour une centaine de livres supplémentaires. Le 175e et dernier volume (pour le moment) est paru en 2003. Pour éviter que la série ne s'essouffle, les éditeurs essayent de faire ressembler Alice/Nancy à la jeunesse de l'époque, et de traiter de thèmes qui collent à l'actualité : la conquête spatiale, la guerre froide, les OVNI, la télévision ou encore Internet.

Depuis la découverte de l’identité des auteurs véritables de Nancy Drew, des conventions sur le thème de Nancy Drew sont régulièrement organisées dans tous les États-Unis, conventions auxquelles ont été conviées les deux premières rédactrices de la série : Mildred Wirt Benson et Harriet Adams. De nombreux articles paraissent dans les journaux, des livres sont régulièrement publiés sur le phénomène Nancy Drew, et des thèses prennent pour sujet « Nancy Drew, le modèle de la jeune fille américaine et son influence sur les jeunes filles ».

En 2003, la série Nancy Drew est interrompue, et une nouvelle série plus moderne est créée : Nancy Drew (All New) Girl Detective, dont treize titres ont paru en France chez Bayard poche sous le titre : Nancy Drew détective[a].

En France[modifier | modifier le code]

En 1955, Louis Mirman (1916-1999), directeur littéraire des livres pour la jeunesse chez Hachette depuis 1947, professeur d’anglais à l’origine et grand admirateur de la culture anglaise[7],[8], souhaite relancer la collection Bibliothèque verte en éditant des séries anglo-saxonnes à héros récurrent, pour en faire une véritable collection populaire.

La toute première série étrangère dont Hachette va racheter les droits est Nancy Drew, qui sera rebaptisée Alice. En , est publié le premier titre : Alice détective, suivi du dernier titre paru aux États-Unis : Alice au bal masqué. Le succès est au rendez-vous : Alice connaîtra le même triomphe qu'aux États-Unis et sera longtemps la série de la Bibliothèque verte la plus vendue en France.

À ce jour (), 89 titres sur 175 ont paru en France.

À l'étranger[modifier | modifier le code]

Les aventures de Nancy Drew ont été publiées dans de nombreux pays, mais c'est en France, en Allemagne, en Italie et surtout dans les pays scandinaves, que la série a rencontré le plus grand succès. En Norvège, la série apparaît dès 1941 ; au Danemark, en 1958. Cependant, c’est la France qui compte le plus grand nombre de volumes différents grâce au service de marketing très actif des éditions Hachette qui a produit un très large éventail de formats depuis 1955[9].

Les raisons du succès[modifier | modifier le code]

Baignant dans une grande sécurité financière, non soumise à l'autorité d'une mère, ayant un père compréhensif et tolérant qui lui accorde beaucoup de liberté (il lui achète une voiture — un cabriolet bleu — à l'âge de seize ans[b]), Alice est de fait une jeune fille très indépendante. En cela, elle différait des adolescentes de son âge dans l'Amérique des années trente, époque où paraît la série, puis quarante (et jusqu'au début des années soixante en Europe). Alice incarnait, pour les lectrices, la modernité ; ses nombreuses qualités morales et physiques, un idéal. Si, depuis la fin des années 1960, le côté moderne du personnage d'Alice n'est plus vu comme exceptionnel, les valeurs qu'elle dégage, le fait qu'elle soit affranchie d'obligations (études et/ou emploi), et les intrigues très humaines des romans, continuent à plaire.

Dans un entretien accordé au journal américain New York Times publié le , Mildred Wirt Benson, la première rédactrice de la série et celle qui a créé la personnalité d'Alice, déclare : « C'est inconsciemment que je l'ai [Alice] modelée comme moi. Je l'ai créée jolie, intelligente et perfectionniste. J'ai fait d'elle le concept de la fille que j'aurais aimé être. […] J'ai assez aimé le personnage [Alice] dès le début. De nos jours, ce type de femme est fréquent, mais à l'époque [années trente], c'était un genre nouveau, quoique pas pour moi. Je pensais tout naturellement que les filles pouvaient faire les choses que faisaient les garçons. »[10]

Un autre élément du succès est lié aux personnages antagonistes de Bess et Marion, deux jeunes filles aussi différentes que le jour et la nuit, et qui, contrairement à Alice, ne sont pas exemptes de défauts. Ainsi, chaque lectrice peut se reconnaître dans l'un ou l'autre de ces deux personnages.

Enfin, le chevalier servant d'Alice, Ned Nickerson, le bel étudiant dévoué, apporte une touche romantique réputée plaire également au jeune lectorat féminin.

Les personnages[modifier | modifier le code]

Alice[modifier | modifier le code]

Description

Elle varie légèrement selon les époques. De 1930 à 1959, les romans décrivent Alice comme une jolie jeune fille de dix-huit ans (seize ans dans les premiers romans), aux cheveux bouclés de couleur blond platine (à la mode alors). Lorsque Harriet Adams, la fille d'Edward Stratemeyer, entame la modernisation des 56 premiers romans de la série, elle modifie l'aspect d'Alice : ses cheveux sont désormais blond cuivré (le blond platine étant passé de mode).

Alice incarne la jeune fille modèle : polie, bienveillante et vertueuse. On ne lui connaît pas de défauts. Ces derniers ont été reportés sur les personnages secondaires, Bess et Marion. Sage, elle entretient avec Ned Nickerson des rapports d'amitié amoureuse platoniques.

Elle a terminé ses études secondaires mais n'a pas fréquenté l'université. Elle vit chez son père, l'avocat James Roy. Ne travaillant pas, c'est son père qui pourvoit à ses besoins financiers (il est utile de rappeler qu'en 1930, quand est créé le personnage d'Alice, et ce jusqu'à la fin des années cinquante, les jeunes filles faisaient rarement des études supérieures, se consacrant au mariage et aux enfants).

Sa couleur préférée est le bleu. Elle conduit une voiture cabriolet bleue depuis l'âge de seize ans[c].

Alice vue par les illustrateurs américains

Lorsque paraissent les premiers romans de la série dans les années trente, l'illustrateur Russell Tandy[11] se conforme fidèlement à la description du texte, laquelle s'inspire évidemment de la mode du moment : cheveux courts crantés ou bouclés ; tailleurs, robes et jupes au niveau du genou ou à mi-mollet ; chapeau cloche. C’est à cette époque qu’apparaissent les premières teintures à cheveux, popularisées par les stars de cinéma ; c'est pourquoi la couleur des cheveux d'Alice est « blond platine » (le terme français de l'époque était « blond oxygéné ») dans les premiers romans de la série, couleur alors très en vogue.

Dans les années quarante, Russell Tandy suit l'évolution de la mode et rallonge les cheveux d'Alice jusqu'aux épaules, cheveux que raccourcira l'illustrateur suivant, Bill Gillies, conformément à la mode des années cinquante, tandis que s'évaseront et se rallongeront tour à tour robes et jupes.

Les rééditions des 56 premiers titres de la série publiés aujourd'hui aux États-Unis, reprennent les couvertures des années soixante et soixante-dix de Rudy Nappi, le dernier illustrateur : Alice y apparaît avec les cheveux roux, un changement apparu dans les rééditions revues par Harriet Adams à partir de 1960, rééditions qui n'ont jamais été publiées en France.

Alice vue par les illustrateurs français

C'est Albert Chazelle, le premier illustrateur de la série (de 1955 à 1974), qui créé le visuel du personnage d'Alice. Il se conforme à la description du personnage d'Alice telle qu'elle est dépeinte dans les romans non revus par Harriet Adams, et dessine Alice avec des cheveux blond clair et bouclés.

Dans les premiers romans édités dans les années cinquante, il fait porter à l’héroïne les mêmes vêtements (un chandail rayé et une jupe évasée marron) probablement dans un souci d'identification visuelle rapide avec l’héroïne par les jeunes lectrices. À partir des années soixante, il dessinera une Alice vêtue d'un tailleur bleu pâle assorti de gants, typiques de la mode de cette décennie[12]. Ce code vestimentaire disparaîtra par la suite et Albert Chazelle habillera Alice différemment dans chaque roman.

À partir de 1962, Albert Chazelle fait porter à Alice un bandeau dans les cheveux[13], un accessoire qui ne la quittera plus et qui sera repris par tous les successeurs en illustration de Chazelle[d]. Ce bandeau n'est pas une invention de l'auteur Caroline Quine, et ne figure dans aucun roman original.

Les illustrateurs suivants dessineront Alice selon la mode vestimentaire de leur époque. Ainsi, Jean-Louis Mercier, Daniel Billon, Guy Maynard et Jacques Poirier lui font porter les vêtements typiques des années soixante-dix. Philippe Daure, qui sera l'illustrateur en titre de la série de 1984 à 2004, la dessine selon les critères des années quatre-vingt puis quatre-vingt-dix.

L'illustratrice actuelle, Marguerite Sauvage, se démarque toutefois de ses prédécesseurs en cela qu'elle mêle plusieurs styles et modes différents. Depuis , une nouvelle dessinatrice est chargée d'illustrer les nouvelles rééditions : Cécile Roubio[14] (6 volumes illustrés à ce jour[e]).

Entourage[modifier | modifier le code]

  • Hélène (Helen Archer (née Corning) en version originale anglophone)

Avant que n'apparaissent les personnages récurrents de Bess Taylor, Marion Webb et Ned Nickerson, c'est Hélène qui accompagne souvent Alice dans ses premières aventures. Dans les traductions françaises, son nom de famille varie d'un volume à l'autre : Hélène Crillbic[15], Hélène Cornmill[16], Hélène Talbot[17], Hélène Carvin[18], Jeannette Durban[19] et Doris Eliott[20]. Dans les volumes originaux en anglais, son nom est invariablement Helen Corning.

Hélène est une jeune fille de deux à trois ans plus âgée qu'Alice. Elle apparaît dans les volumes suivants : Alice détective (1930), Alice et le Pigeon voyageur, Alice au manoir hanté (1930), Alice au camp des biches (1930), Alice et les Diamants (1930), Quand Alice rencontre Alice (1932).

Hélène disparaîtra après l'arrivée du duo Bess et Marion. Cependant, dans les nouveaux titres américains de la série, Hélène a réapparu : elle s'est mariée et son nom d'épouse est Archer.

  • Bess Taylor (Elizabeth « Bess » Marvin en version originale anglophone)

L'une des meilleures amies d'Alice. Bess (diminutif anglais d'Elizabeth) est une jolie blonde un peu enrobée. Très féminine et gourmande, elle souhaite mincir mais n'arrive jamais au bout de ses régimes. Peu courageuse et timorée, elle n'aime pas s'exposer au danger mais fait parfois montre d'une audace inattendue. Bess apparaît pour la première fois dans le cinquième titre de la série, Alice au ranch (1931), en même temps que le personnage de Marion Webb.

Dans les derniers romans de la série, Bess est décrite comme frivole et superficielle, ce qu'elle n'était pas dans les 56 premiers romans.

  • Marion Webb (Georgia « George » Fayne en version originale anglophone)

L'autre meilleure amie d'Alice. Cousine germaine de Bess, Marion est une brune sportive et téméraire, légèrement garçon manqué et aux manières un peu brusques. Elle aide souvent Alice dans ses enquêtes, n'hésitant pas à prendre des risques. Elle taquine souvent Bess à propos de sa gourmandise et de son embonpoint.

Marion apparaît pour la première fois dans le cinquième titre de la série, Alice au ranch (1931).

  • Ned Nickerson

Grand, brun et sportif, Ned (diminutif anglais d'Edward et d'Edmund) est étudiant à l'université d'Emerson, dans l’État de l'Ohio. Il est le meilleur ami et le chevalier servant d'Alice et partage souvent les aventures de la jeune fille.

Il apparaît pour la première fois dans le 7e volume de la série : Alice et le Carnet vert (1932). Toutefois, depuis 2007, les rééditions françaises d'Alice et le Carnet vert ont réécrit le roman : tous les passages relatifs à la première rencontre entre Alice et Ned ont été supprimés et réécrits de façon à faire apparaître qu'Alice et Ned se connaissent depuis longtemps[f].

Dans les 56 premiers romans de la série, sa relation avec Alice est platonique, malgré la présence de nombreux sous-entendus qui laissent deviner qu'un lien supérieur à l'amitié les unit[g].

  • Daniel Evans et Bob Eddleton (Dave Evans et Buck Rodman en version originale anglophone)

Daniel et son ami Bob (diminutif anglais de Robert) sont les chevaliers servants respectifs de Bess et Marion. Amis de Ned, ils sont étudiants dans la même université que lui. Ces personnages apparaissent pour la première fois dans Alice dans l'île au trésor (1942), et sont très peu développés.

  • James Roy (Carson Drew en version originale anglophone)

Le père d'Alice, veuf depuis quinze ans. Avocat de renom (il est avoué de son état dans les 56 premiers romans), il demande souvent l'avis ou l'aide d'Alice pour les affaires dont il est chargé. Généreux et affectueux avec sa fille, il pourvoit à tous les besoins financiers de celle-ci. C'est souvent grâce aux clients de son père que des occasions d’enquêter s'offrent à Alice.

  • Sarah Berny (Hannah Gruen en version originale anglophone)

Elle est la fidèle gouvernante des Roy et celle qui a élevé Alice quand elle a perdu sa mère à l'âge de trois ans (six ans dans les premiers romans). C'est une femme d'âge mûr, excellente cuisinière. Un peu brusque mais courageuse, elle prend parfois part, directement ou indirectement, aux aventures d'Alice. Elle considère Alice comme sa propre fille et s'inquiète beaucoup pour elle. Sarah a une sœur et une nièce.

  • Commissaire Stevenson (Chief McGinnis en version originale anglophone)

Il est le chef de la police de la ville, il n'est pas vraiment accueillant quand Alice vient lui présenter une affaire et lui donne très rarement du crédit quand elle résout des mystères car il aime être récompensé pour ses affaires.

  • Cécile Roy (Eloise Drew en version originale anglophone)

La tante d'Alice, sœur de James Roy. Célibataire, elle est professeur à New York et habite dans un appartement. Alice l'aime beaucoup et lui rend souvent visite. Décrite dans les premiers romans comme une femme d'âge mur et rondelette, elle devient par la suite une belle et grande femme à qui Alice ressemble.

La traduction française[modifier | modifier le code]

Noms[modifier | modifier le code]

Noms originaux Noms français
Nancy Drew Alice Roy
Helen Corning Hélène Carvin
Bess Marvin Bess Taylor[h]
Georgia « George » Fayne Marion Webb[h]
Ned Nickerson Ned Nickerson
Dave Evans Daniel Evans
Burt Eddelton Bob Eddelton
Carson Drew James Roy
Hannah Gruen Sarah Berny
Eloïse Drew Cécile Roy[i]
Commissaire McGinnis Commissaire Stevenson
River Heights River City

S’il est vrai que, dans les années cinquante, lorsque paraît la série Alice, très peu de personnes en France parlent l’anglais, l'on est cependant en droit de se demander pour quelle raison les éditions Hachette ont choisi de changer de façon si radicale le nom de la détective américaine Nancy Drew. Des modifications similaires seront faites pour d’autres séries étrangères de la Bibliothèque verte et de la Bibliothèque rose, telles que Le Club des cinq de l’Anglaise Enid Blyton.

Passer de Nancy Drew à Alice Roy est sans conteste un changement drastique. Les fans américains qui s’intéressent aux éditions françaises de Nancy Drew ne finissent pas de s’en étonner. S’ils ont deviné que « Drew » est difficile à prononcer en français et qu’il ne se mémorise pas facilement (et qu’il est également peu attrayant en français), ils ignorent, d’une part que « Drew » ressemble phonétiquement beaucoup trop au mot « trou », et d’autre part, que Nancy est le nom d’une grande ville française. Il était malvenu de faire porter à une héroïne américaine le nom d’une ville française.

En définitive, le résultat des cogitations des traducteurs pour trouver un nom français seyant à Nancy Drew se révèle être un choix plutôt heureux dans le sens où « Alice » et « Roy » sont un nom et un prénom que l’on retrouve à la fois en France et dans les pays anglo-saxons, et que le nombre de syllabes a été respecté (deux syllabes pour le prénom, une syllabe pour le nom).

Traduction des titres[modifier | modifier le code]

Les titres originaux américains de la série Alice trahissent souvent l'intrigue principale du roman, contrairement aux titres français qui entretiennent davantage le mystère. Ainsi, Alice et le Pickpocket ne dévoile rien, tandis que le titre original, The Clue in the Jewel Box, en français : L'Indice dans la boîte à bijoux, donne à l'avance l’emplacement du trésor que recherchent les personnages.

Il existe cependant des exceptions à cette règle : Alice et les Faux-monnayeurs indique clairement ce dont il sera question dans le roman, tandis que son titre américain The Secret of Red Gate Farm, littéralement Le secret de la ferme Le Portail rouge, est énigmatique.

Il arrive que le titre français soit sans rapport avec la trame de l’histoire : dans Alice et l'Ombre chinoise, la présence d'une ombre chinoise n'est qu'anecdotique. Et le corsaire dans Alice et le Corsaire est une simple référence à un navire qui aurait été volé par un corsaire du XIXe siècle. Un dernier exemple : Alice et les Chats persans, où les petits félins ne prennent aucune part à l'histoire.

Les traducteurs[modifier | modifier le code]

De 1955 à 1983, trois traductrices se sont succédé : Hélène Commin, Anne Joba et Claude Voilier. Toutes trois se sont essayées à l’écriture pour la jeunesse pour le compte des éditions Hachette.

  • Hélène Commin est la traductrice des premières versions originales non retouchées d'Alice. Elle a néanmoins parfois pris des libertés avec le texte original en ajoutant, par exemple, des passages où elle invente des origines françaises à Alice Roy : « Par sa mère, Alice descendait d’une vieille famille française installée en Louisiane, les Beauchamp… »[21] Ailleurs, la traductrice insère un extrait de la fable de La Fontaine, La Laitière et le Pot au lait : « Adieu veau, vache, cochons, couvée ! »[22]. Or, ces passages n’existent pas dans la version originale américaine. Hélène Commin a traduit deux titres de la série Le Club des cinq[j] ainsi que Lassie (dans la collection Idéal-Bibliothèque) dont elle a écrit une suite (Le Fils de Lassie).
  • Anne Joba prend le relais. Elle reprend les traductions d’Hélène Commin pour les abréger et les moderniser légèrement, conformément au souhait des éditions Hachette qui ne souhaitaient pas retraduire les nouvelles versions américaines revues par Harriet Adams et parues entre-temps aux États-Unis.
  • Claude Voilier, journaliste et romancière, est celle qui a traduit le moins de titres. Elle a écrit chez Hachette Celle que l’on retrouva et Le Manoir des cinq preux. Elle a également écrit une suite aux aventures du Le Club des cinq (24 volumes).

Après 1983, une flopée de nouveaux traducteurs s’attellera à traduire les nouvelles (et à retraduire les anciennes) aventures d'Alice, parmi lesquels : Martine Millon, Dominique Rousset, Lisa Rosenbaum, Jean Esch, Marianne Costa, David Stryker, Barbara Nasaroff, Sophie Dalle, France-Marie Watkins et, dernièrement, Anne Laure Estèves et Sandrine Couprie-Verspieren.

Deux séries différentes d'Alice[modifier | modifier le code]

Aux États-Unis, sous son nom original de Nancy Drew, Alice est l'héroïne d'une série principale constituée de 175 volumes. Les 56 premiers tomes de la série, publiée aux États-Unis de 1930 à 1979 par la maison d'édition des origines, Grosset & Dunlap, sont considérés comme les classiques originaux et sont toujours édités de nos jours.

En 1979, Simon & Schuster rachète la célèbre et ancienne société Stratemeyer Syndicate - laquelle avait inventé Alice - et, après un procès contre Grosset & Dunlap[23], acquiert le droit de rédiger et de publier des nouveaux titres de la série.

À la suite du procès, Grosset & Dunlap garde, quant à elle, l’entière exclusivité des rééditions des 56 premiers titres de la série, laquelle sera commercialisée sous l’appellation déposée « Nancy Drew Mystery Stories » (littéralement « Les Histoires de mystère de Nancy Drew »).

Les nouveaux titres produits par Simon & Schuster sont donc considérés comme une série différente : plus « modernes » et écrits par de nombreux rédacteurs différents, ces nouveaux titres sont considérés par les fans américains comme étant éloignés de l'esprit et de la continuité présents dans les 56 premiers titres, lesquels étaient rédigés par un nombre très restreint d'écrivains.

Modernisation des rééditions[modifier | modifier le code]

Aux États-Unis[modifier | modifier le code]

En 1959, le Stratemeyer Syndicate décide de mettre au goût du jour les 34 premiers titres déjà parus. Celle qui propose la modernisation et qui va se charger elle-même des modifications, n'est autre que Harriet Adams. Contre l’avis de Mildred Wirt Benson, le premier auteur de la série, Harriet Adams procède à des coupes dans les descriptions pour accélérer le rythme du récit, simplifie le style ; les termes et expressions démodés sont actualisés, la priorité est donnée aux dialogues. Pour finir, les histoires sont purgées de nombreux stéréotypes raciaux (sur les Noirs, les Juifs, les Irlandais, etc.)[24]. Certaines histoires sont même parfois entièrement réécrites, avec un nouveau scénario et de nouveaux personnages sans lien avec l’histoire originale[k]. Chaque volume se trouvera ainsi amputé de cinq chapitres (20 chapitres au lieu des 25 chapitres originaux). Les altérations réalisées par Harriet Adams enlèvent au personnage d'Alice son côté audacieux ; son caractère est adouci et elle devient plus conventionnelle[3]. Selon les propres mots de Mildred Wirt Benson, la première rédactrice, les changements opérés « ont ôté toute saveur aux histoires. » Pour beaucoup de fans, les histoires ont perdu tout intérêt littéraire[3].

En France[modifier | modifier le code]

Si très peu de ces versions revues par Harriet Adams ont paru en France[l], Hachette a néanmoins pris l'initiative d'éditer des titres dans une version abrégée[m].

À partir de 1976, Hachette procède à ses propres modernisations[n], lesquelles consistaient, en un premier temps, en la suppression des éléments descriptifs. Puis au fil des rééditions, cette tendance s'est accentuée jusqu'au début des années 2000[o] : simplification de l'intrigue ; éradication de tout élément descriptif au profit exclusif des dialogues ; changement du temps grammatical (présent) ; laïcisation (suppression des expressions « Mon Dieu ! » ou « Bonté divine ! », Alice ne va plus « à la messe » le dimanche, etc.) ; suppression d'expressions « polies » au profit d'un parler « jeune » plus familier, frisant parfois l'argot. Ces simplifications et appauvrissement littéraires ont, en 2011, décidé Hachette à rééditer la série Alice dans la collection Bibliothèque rose (catégorie Classiques de la Rose), destinée aux très jeunes lecteurs. Ces nouvelles versions suscitent la polémique auprès des parents dont beaucoup considèrent que la traduction originale a été par trop dénaturée et le niveau de langage, trop affaibli[25].

Les différentes collections[modifier | modifier le code]

Les volumes cartonnés[modifier | modifier le code]

  • De 1955 à 1958 : les volumes avec jaquette en papier

Les premiers volumes se présentent sous forme cartonnée de format in-12 carré, et sont reliés. Ils sont recouverts de toile verte ornée de dorures ayant la forme de bandes horizontales.

La jaquette en papier est illustrée en couleur. Le dos n'est pas encore vert, mais blanc. Le titre est en lettres rouges, et l'inscription « Bibliothèque verte » figure en lettres vertes sur le haut de la couverture.

Le cahier est réalisé avec du papier recyclé marron de très faible qualité, résultat des restrictions d'après-guerre. Face à la pénurie générale de matériaux dont on sortira que tardivement en ce qui concerne le livre et le papier[26], Louis Mirman et Madeline Gueydoux ont l'idée d'utiliser du simple papier journal pour l'impression des livres pour la jeunesse, réduisant ainsi leur coût et permettant la multiplication des livres de la Bibliothèque verte et rose.

Les livres comportent huit dessins hors texte de pleine page en noir et blanc.

Les quatre premiers volumes d’Alice parus en France ont été publiés dans ce format : Alice au bal masqué (1955), Alice détective (1955), Alice et le Chandelier (1956) et Alice au camp des biches (1957).

Ces volumes sont dits « Bibliothèque verte de 1re série » ou simplement « série à jaquette ».

  • De 1958 à 1961 : 1re couverture pelliculée au dos blanc[p]

En 1955, Hachette décide de relancer sa collection en éditant des séries anglo-saxonnes et en optant pour une présentation plus moderne et plus attractive. L’idée est d’en faire une véritable collection populaire. Le prix des ouvrages est ainsi fixé en fonction de l’argent de poche mensuel de l’époque.

C'est en 1958 qu'a lieu le premier grand changement dans l'aspect des volumes : l'abandon de la jaquette en papier. Le dessin de couverture est désormais collé sur le carton et recouvert d'un film en plastique (pelliculage). La production des matières plastiques, auparavant coûteuse, s'était en effet fortement développée après la Seconde Guerre mondiale et était devenue plus abordable.

Le cahier n'est plus relié, mais broché, procédé moins onéreux. Le papier est toujours de qualité médiocre. Le dos reste blanc et comporte désormais une numérotation.

Un bandeau jaune avec l'inscription « Bibliothèque verte » est apposé sur le haut de la couverture.

bandeau de la collection Bibliothèque Verte
bandeau de la collection Bibliothèque Verte

Trois titres ont été édités dans cette série : Alice au bal masqué, Alice et le Chandelier et Alice au Canada.

Ces volumes sont dits « Bibliothèque verte de 2e série ».

  • De 1961 à 1983 : apparition du dos vert

En 1959, Hachette opte pour un dos (ou tranche arrière) entièrement vert des volumes, avec en son milieu une case portant une illustration résumant l'intrigue. Le bandeau jaune avec l’inscription « bibliothèque verte » demeure.

Une innovation importante a lieu : la couleur fait son apparition avec l'insertion dans le cahier de quatre illustrations de pleine page hors texte ainsi que de nombreuses illustrations in texte de demi-page en noir et blanc.

De 1959 à 1983, de légères variations dans l'aspect du design auront lieu, dont la plus importante sera la disparition du bandeau jaune à l'inscription « bibliothèque verte » apposé sur le haut de la couverture. Le bandeau sera remplacé, à partir de 1975, par un logo en forme de rectangle dans lequel figurent les mots « Bibliothèque verte ».

2e logo de la collection Bibliothèque Verte
2e logo de la collection Bibliothèque Verte

À partir de 1972, la numérotation n'est plus visible sur les volumes.

Ces volumes sont dits « Bibliothèque verte de 3e série ».

  • De 1983 à 1988 : la série au dos strié

Le début des années 1980 voit une baisse notable des ventes des livres de la Bibliothèque verte et rose. Afin de relancer les ventes, Hachette fait évoluer l'aspect et le format de ses volumes. Ainsi, en 1983, le format est-il légèrement réduit en largeur, et le dos comporte désormais six stries obliques blanches sur un fond toujours vert.

Au dos, la case du milieu qui porte le dessin miniature, est déplacée vers le haut de la tranche.

Enfin, sur la quatrième de couverture, est ajoutée une petite illustration en couleur tirée d'une planche intérieure du livre. Le texte d'origine est parfois abrégé.

Ces volumes sont dits « Bibliothèque verte de 4e série » ou simplement « série au dos strié ».

Les volumes souples[modifier | modifier le code]

  • De 1988 à 2000 : le format de poche

En 1988, la chute des ventes se confirme. Dans un souci d'économie, Hachette abandonne les couvertures cartonnées, plus onéreuses, et adopte le format de poche souple.

Les illustrations intérieures en couleur sont remplacées par des illustrations en noir et blanc, moins nombreuses que dans les volumes cartonnés.

La qualité du papier s'améliore. Le texte d'origine est abrégé et modernisé. De légères variations dans l'aspect du design auront lieu au fil des rééditions.

La numérotation réapparaît au dos des volumes.

À noter : Hachette a publié huit titres de la série Alice dans un format de poche souple de 1983 à 1985 dans la collection « Masque Jeunesse », parus simultanément aux volumes cartonnés de la Bibliothèque verte.

Ces volumes sont dits « Bibliothèque verte de 5e série » ou « série format de poche ».

  • De 2000 à 2006 : le format hybride « à timbre »

Les éditions Hachette décident de célébrer le passage à l'an 2000 en créant un nouveau design pour l'ensemble des volumes de la Bibliothèque verte et rose : un format hybride entre le format cartonné et le format souple voit le jour, plus luxueux et plus esthétique. Pour inaugurer ce grand changement, Hachette offrait, dans chaque volume de la série Alice, un grand marque page plastifié sur lequel figurait le dessin du personnage d'Alice tel qu'il sera dessiné au dos de chaque volume, dans la case supérieure.

La couverture semi-rigide et épaisse comporte une partie vernie en relief et en surbrillance ; l’autre partie est mate. Sur la couverture figure, dans le coin supérieur gauche, un petit dessin qui représente un timbre-poste sur lequel apparaît le buste d'Alice [27] : le timbre est oblitéré du sceau « Bibliothèque verte ».

Le papier utilisé est désormais du haut de gamme ; le texte est toujours abrégé ; une nouvelle numérotation est utilisée.

Les premiers volumes conservent les illustrations hors texte de pleine page, mais les derniers titres édités n'en possèdent plus du tout.

Ces volumes sont dits « Bibliothèque verte de 6e série » ou « série à timbre ».

  • De 2006 à 2015 : le format hybride illustré par Marguerite Sauvage

En 2006, pour fêter l’année anniversaire des 150 ans de la Bibliothèque rose (et verte, par la même occasion), les éditions Hachette décident de renouveler l'illustration des couvertures de plusieurs séries, dont Alice. La série à timbre est donc abandonnée au profit d'un nouveau design encore plus moderne via le style atypique et coloré de l’illustratrice Marguerite Sauvage.

Sur la couverture, près de la reliure, est ajouté un bandeau vert vertical qui porte l'inscription « Les Classiques de la Verte » en lettres blanches. Toujours sur la couverture, dans le coin supérieur gauche, figure un petit dessin représentant le buste d'Alice tel qu'il figure sur l'illustration de couverture du volume Alice et les Faux-monnayeurs, dessinée par de Marguerite Sauvage.

Depuis 2015, Cécile Roubio est la nouvelle illustratrice des rééditions (cinq titres illustrés à ce jour[q]).

Les dessins hors texte de pleine page ont été supprimés ; ils sont remplacés par de très petits dessins au bas de chaque page et au début et en fin de chapitre. Une nouvelle numérotation est créée.

Pour la plupart des titres, le texte est encore davantage remanié par rapport au texte d'origine au point que la série Alice est éditée depuis 2011 dans la Bibliothèque rose. Ces nouvelles versions remaniées des séries étrangères telles que Le Club des cinq ou Alice suscitent la polémique auprès des parents dont beaucoup considèrent que la traduction originale a été par trop dénaturée, et le niveau de langage, trop affaibli[25].

Ces volumes sont dits « Bibliothèque verte de 6e série » ou « série Marguerite Sauvage » et « série Cécile Roubio » .

Les illustrateurs[modifier | modifier le code]

En France[modifier | modifier le code]

Volumes cartonnés
(1955 à 1987)
Volumes souples
(1988 - 2016)
Albert Chazelle (1955-1974) Philippe Daure (1988-2004)
Daniel Billon (1979-1980) Pierre-Olivier Vincent (1996-1997)
Guy Maynard Marguerite Sauvage (2006-2013)
Jean-Louis Mercier Cécile Roubio (2015-présent)
Josette Mirman (1975)
Jacques Poirier (1965)
Jean Sidobre (1980-1987)
Joseph Sheldon (1983)
Philippe Daure (1984-1987)

Il est le premier illustrateur de la série, de 1955 à 1974, date de son décès, et celui qui crée le visuel du personnage d'Alice. Chatoyant et gai, montrant souvent une Alice souriante, son style, hésitant dans les années cinquante[28], s'améliore notablement dans les années soixante[29]. À l'amorce des années 1970, se voulant plus moderne, son trait de crayon change radicalement[30]. Fait inhabituel : il a illustré trois couvertures sur lesquelles n'apparaît pas le personnage d'Alice[31]. Il est l’un des deux illustrateurs qui a dessiné le plus grand nombre de couvertures différentes de la série « Alice », l'autre illustrateur étant Philippe Daure.

Il n’a illustré que trois volumes : Alice et le Mannequin en 1979 et Alice et la Rivière souterraine en 1980 (collection Bibliothèque verte) ainsi qu'un titre dans la collection Idéal-Bibliothèque : Alice et le Tiroir secret en 1979. Son style un peu sombre, est typique des années 1970. Certains de ses dessins hors texte de pleine page se démarquent, par leur grande esthétique, des illustrations in texte de demi-page, plus ordinaires[32].

Épouse de Louis Mirman, le directeur des collections jeunesse chez Hachette, elle s'est essayé à l'illustration d'œuvres pour la jeunesse. Elle n'a illustré qu'un seul titre : Alice et les Faux-monnayeurs, dans la collection La Galaxie.

Pour ses dessins de pleine page, il opte pour des couleurs criardes. Le détail ne semblant pas être une priorité, ses illustrations peuvent paraître inabouties.

Il a illustré un seul titre : Alice et l'Ombre chinoise en 1965. Il a été désigné pour remplacer Jean-Louis Mercier, l'illustrateur attitré d'alors, indisponible pour ce titre. Il copie intentionnellement son style pour ne pas rompre avec le genre d'illustrations auquel sont accoutumés les lecteurs.

De 1983 à 1984, pendant une année seulement, il est chargé de redessiner les couvertures des rééditions parues dans la toute nouvelle collection au dos strié. Il s'est distingué par la fantaisie de ses dessins : la plupart de ses couvertures n'ont en effet aucun lien avec la trame du roman. Ainsi, la couverture de Alice et le Fantôme montre le personnage d'Alice dans un château, vêtue d'atours du Moyen Âge, tenant dans sa main un candélabre et faisant face à un fantôme. Cette scène est une pure invention de Joseph Sheldon : dans le roman, le fantôme en question se trouve à l’intérieur d'une grotte, au bord de la mer… De même, la couverture d'Alice et la Malle mystérieuse montre Alice dans une mer déchaînée, qui se maintient à flot juchée sur une malle. Or, dans le roman, le personnage d'Alice n'est jamais tombé à l'eau, pas plus que la malle.

Les illustrateurs précédents (Albert Chazelle) et suivants (Philippe Daure) ont, à l'évidence, lu les romans pour pouvoir les illustrer (Albert Chazelle a poussé le détail jusqu'à dessiner les robes des héroïnes des mêmes couleurs et motifs que ceux cités dans le texte[33]) ; les autres illustrateurs se contentent de copier les dessins des illustrateurs précédents (tel Guy Maynard).

Il commence par illustrer deux volumes parus dans la collection Idéal-Bibliothèque : Alice et le Pigeon voyageur en 1980 et Alice au manoir hanté en 1981. Il reprend du service en 1984 pour dessiner les nouvelles couvertures parues dans la collection striée, ce qu'il fera jusqu'en 1987. Il illustrera également les dessins intérieurs de quelques volumes. Après le style plus sombre des illustrateurs qui ont succédé à Albert Chazelle, Jean Sidobre renoue avec les couleurs chatoyantes et la gaieté, et redonne un sourire au personnage d'Alice. Son style évolue : dans les derniers romans, il opte pour un graphisme façon « bande dessinée », un domaine dans lequel il s'investira d'ailleurs à part entière (il publiera des bandes dessinées).

Il n'a illustré que trois titres dans le format de poche : Alice en Arizona (1996), Alice et les Félins (1996) et Alice et les Collectionneurs (1997). Il semble avoir été désigné pour remplacer Philippe Daure, l'illustrateur attitré d'alors, chaque fois que celui-ci était indisponible : il copie intentionnellement le style de ce dernier pour ne pas rompre avec le genre d'illustrations auquel sont accoutumés les lecteurs.

Avec Albert Chazelle, il est l’illustrateur le plus prolifique de la série Alice. Il a d'abord été l’illustrateur en titre d'une autre série écrite par Caroline Quine : Une enquête des Sœurs Parker. C'est en 1975 qu'il dessine son premier volume de la série Alice (Alice et la Dame du lac) et il ne recommencera que neuf ans plus tard, à partir de 1984, avec les volumes parus dans la collection striée. Il est celui qui illustrera tous les titres parus dans le format de poche souple, jusqu'en 2004, année de son décès.

Ayant le souci du détail et faisant montre d'un grand professionnalisme (il lit à l'évidence les romans avant de les illustrer et ne cède pas à la tentation de s'inspirer ou de copier les dessins des illustrateurs qui l'ont précédé), il se démarque de ces prédécesseurs par le choix des scènes qu'il dessine : ce sont en effet souvent des scènes d'action (personnages qui courent, se battent; objets qui tombent, etc.), jugées par les professionnels plus difficiles à réaliser que les scènes statiques. Ne cherchant pas la facilité, il crée des angles de vue innovants, jusqu’ici inédits dans la série Alice : plongée, contre-plongée et perspectives inhabituelles. Toutes les couvertures illustrées par Philippe Daure sont visibles sur son site officiel[34].

De 2006 à 2013, elle illustre les rééditions de seize volumes. Coloré et très moderne, son trait de crayon façon dessin animé, est jusqu'ici inédit dans la série Alice, les illustrateurs précédents s’étant plus ou moins efforcé de garder une certaine ressemblance avec la réalité.

Depuis le , elle est la nouvelle dessinatrice des rééditions (cinq volumes parus au ). Ses personnages sont plus proches de la réalité que ceux de Marguerite Sauvage, car moins stylisés.

Aux États-Unis[modifier | modifier le code]

  • De 1930 à 1949 : Russell Tandy.

Illustrateur en titre de la série, il a dessiné les vingt-six premiers volumes. Colorés et gais, ses couvertures représentent toujours une Alice en action. Ses éditions à jaquette des années 1930 à 1937 sont les plus recherchées par les collectionneurs en raison de la présence de quatre gravures intérieures en noir et blanc imprimées sur papier glacé, car celles-ci seront définitivement supprimées dans les années quarante. La maison de Russell Tandy ayant subi un incendie en 1962, la plupart de ses croquis et peintures originaux ont été brûlés[35], rendant son œuvre plus précieuse encore aux yeux des collectionneurs.

  • De 1950 à 1952 : Bill Gillies illustre trois livres seulement.
  • De 1953 à 1979 : Rudy Nappi.

Contrairement à Russell Tandy, Rudy Nappi ne lit pas les romans avant de les illustrer. C'est sa femme qui s'en charge et qui lui fournit un court résumé des intrigues[36].

Liste des titres[modifier | modifier le code]

Titres parus dans la Bibliothèque verte[modifier | modifier le code]

Note : certains titres ont d'abord été édités dans la collection Idéal-Bibliothèque avant de l'être dans la Bibliothèque verte.

Titres parus dans l'Idéal-Bibliothèque[modifier | modifier le code]

Seuls trente-cinq titres ont paru dans cette collection. Les treize premiers titres de cette collection ont paru avec une jaquette en papier. Pour leur réédition dans cette collection, la jaquette sera abandonnée au profit d'une couverture pelliculée.

Note : La liste exhaustive ci-dessous reprend l'ordre et la date de la première édition.

Titres parus dans La Galaxie[modifier | modifier le code]

Note : La liste reprend l'ordre et la date de la première édition.

Titres parus dans la collection « Masque Jeunesse »[modifier | modifier le code]

Neuf titres ont paru en format de poche souple dans la collection « Masque Jeunesse » chez Hachette.

Titres parus dans la collection « Bibliothèque de la jeunesse »[modifier | modifier le code]

De 1955 à 1969, parallèlement aux volumes cartonnés de la Bibliothèque verte, Hachette publie simultanément des éditions souples bon marché mais de piètre qualité : la collection « Bibliothèque de la jeunesse ». Ce sont des copies conformes des volumes édités dans la Bibliothèque verte, mais sont dépourvues de cartonnage. Jusqu'en 1958, le cahier sera enveloppé d'une jaquette en couleur portant la même illustration de couverture que celle de la Bibliothèque verte, puis, dans un souci d’économie, la jaquette sera supprimée après 1958 : l'illustration de la première page du cahier se réduira alors à un simple pictogramme de couleur bleue, tiré de la page de titre des volumes de la Bibliothèque Verte. De nombreux titres d'Alice sont parus dans cette collection.

Titres parus chez France Loisirs[modifier | modifier le code]

Deux titres sont parus en format cartonné in-8 avec jaquette (les livres ne comportent pas d'illustrations intérieures).

Séries dérivées[modifier | modifier le code]

Les Enquêtes de Nancy[modifier | modifier le code]

En 1988, pour convaincre une jeunesse moins innocente, les éditeurs français avaient tenté de lancer, parallèlement à Alice, une seconde série intitulée Les Enquêtes de Nancy (Nancy Drive en VO), qui n'a pas eu de succès. Elle a paru en France de 1988 à 1989 chez Hachette dans la Bibliothèque verte en format de poche souple. Les histoires sont plus violentes et incluent le meurtre.

Huit titres ont paru dans cette série, dans laquelle les noms des personnages ont été changés.

  1. Sortilèges esquimaux (The Eskimo's Secret), illustré par Martine Laurent.
  2. La Chambre secrète (The Bluebeard Room), illustré par Martine Laurent.
  3. Le Fantôme de Venise (The Phantom of Venice), illustré par Martine Laurent.
  4. Chantage en vidéo (Secrets can kill), illustré par Martine Laurent.
  5. Dans les griffes du dragon (Deadly Intent), illustré par Martine Laurent.
  6. Meurtre en montagne ((Murder on Ice), illustré par Martine Laurent.
  7. Le Piège de l'araignée (Smile and Say Murder), illustré par Martine Laurent.
  8. Week-end noir (Hit and Run Holiday), illustré par Philippe Daure.

Nancy Drew détective[modifier | modifier le code]

Nancy Drew détective (en anglais : Nancy Drew Girl Detective) a paru en France de 2006 à 2009 aux éditions Bayard Poche. Treize titres ont paru dans cette série, dans laquelle les noms des personnages sont les mêmes que dans la série classique Alice (nom anglais). Les ouvrages sont signés Carolyn Keene. Karen Laborie est l’illustratrice exclusive de la série.

  1. Vol sans effraction (2006)
  2. Seule face au danger (2006)
  3. Un piège pour Leslie (2006)
  4. Danger en plein ciel (2006)
  5. Action ! (2006)
  6. Disparition en plein désert (2007)
  7. Mission au Costa Rica (2007)
  8. Sabotage (2007)
  9. Sécession ! (2007)
  10. Une croisière périlleuse (2008)
  11. Course contre la montre (2008)
  12. Mystère à Hawaï (2008)
  13. Voyage dans le temps (2009)

Nancy Drew Files[modifier | modifier le code]

Cette série inédite en France a paru de 1986 à 1997.

Nancy Drew Notebooks[modifier | modifier le code]

Cette série inédite en France a paru de 1990 à 2005. Ce sont des enquêtes destinées aux plus petits, où Alice a huit ans.

Nancy Drew and the Clue Crew[modifier | modifier le code]

Cette série inédite en France a paru de à aujourd'hui () : il s'agit d'un livre dont le lecteur est le héros.

Adaptations[modifier | modifier le code]

Le personnage d'Alice Roy/Nancy Drew a été repris, dans des adaptations très libres, en film (dès 1938), série télévisée, bande dessinée[41] et jeu vidéo.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes
  1. Dans la série Nancy Drew détective, le récit est fait à la première personne du singulier.
  2. Voir les traductions françaises originales non modifiées.
  3. Dans les premiers romans non modernisés, Alice a en effet seize ans.
  4. Albert Chazelle dessine Alice selon les critères de mode de son époque. Ainsi, en 1962, quand il ajoute un bandeau dans les cheveux d'Alice, cet accessoire capillaire est à nouveau à la mode chez les femmes depuis 1960 et le restera jusqu'au milieu des années 1970. Voir l'histoire du bandeau pour cheveux (en anglais).
  5. Octobre 2016.
  6. Alice et le Carnet vert est de fait le titre qui a subi les modifications les plus drastiques depuis l'an 2000.
  7. Pour les sous-entendus, voir plus particulièrement les éditions non retouchées suivantes : Alice et le Carnet vert, Alice et le Tiroir secret, Alice et les Trois Clefs et Alice et le Clavecin.
  8. a et b À partir de 1995, les rééditions françaises utilisent les patronymes originaux des personnages : Bess Marvin et Marion Fayne.
  9. Le nom d’Élise Roy n’apparaît qu’une seule fois, dans la traduction française d'Alice détective (édition d'avant 1980, page 13 et 20).
  10. Le Club des cinq (1955) et Le Club des cinq en vacances (1955).
  11. En France, un seul titre révisé sera publié : Alice et l'Ombre chinoise qui paraîtra sous le titre de : Alice et la Fusée spatiale. Aux États-Unis, ce titre conservera son titre d'origine.
  12. Seuls deux de ces versions réécrites ont paru en France : Alice et l'Ombre chinoise (paru sous le titre de Alice et la Fusée spatiale) et Alice et le Chandelier.
  13. Ce sont, dans la collection Bibliothèque verte, les titres suivants : Alice au ranch, Alice et les Chats persans, Alice et le Carnet vert, Alice et les Faux-monnayeurs, Quand Alice rencontre Alice, Alice et la Statue qui parle, Alice et les Contrebandiers, Alice et le Violon tzigane, Alice et le Pickpocket et Alice et l'Esprit frappeur.
  14. Toujours accompagnées d'une nouvelle couverte.
  15. Ces modifications ont commencé avec la sortie en format de poche souple de la série (1988). Les formats cartonnés parus de 1955 à 1987 contiennent la version originale de l'histoire ou bien la version revue. Pour savoir si un volume contient la version originale (seuls sont concernés les 34 premiers titres de la série), il faut se référer à la table des matières : le texte original comprend toujours 25 chapitres (parfois 24) et environ 250 pages (248 à 252 p.). Le traducteur français des romans originaux est Hélène Commin.
  16. La dernière réédition des volumes d'Alice parus avec le dos blanc pelliculé date bien de 1961 et n'est pas, contrairement à ce qui peut se lire sur certains sites Internet, été éditée exclusivement durant l'année 1958. Il y a eu plusieurs tirages au dos blanc.
  17. 20 septembre 2016.
Références
  1. Raymond Perrin , Histoire du polar jeunesse : Romans et bandes dessinées, L'Harmattan, 2011, page 36.
  2. Dans les 56 premiers romans non réécrits, la relation entre Alice er Ned est platonique.
  3. a b c et d (en) Jennifer Frey, « A True Woman of Mystery », The Washington Post, 6 juin 2002.
  4. « Mort de Caroline Quine, créatrice d'Alice », Libération, 31 mai 2002.
  5. a et b (en) Meghan O’Rourke, « Nancy Drew’s Father, the fiction factory of Edward Stratemeyer », The New Yorker, 8 novembre 2004.
  6. En 1934, le grand magazine Fortune consacre un article au Stratemeyer Syndicate et choisit pour illustrer l'article une photo de Nancy Drew assortie de la légende suivante : Nancy est le plus grand phénomène dans les 50 États [des États-Unis]. Les livres sont des best-sellers. {...]. (source : Page 18 du livre de Karen Plunkett-Powell : The Nancy Drew Scrapbook: 60 years of America's favorite teenage sleuth (1993) ; (ISBN 0-312-09881-2) .
  7. Biographie de Louis Mirman sur ricochet-jeunes.org.
  8. Louis Mirman sur crilj.org.
  9. David Farah, Farah's Guide, 1999 (chapitre : « France »).
  10. « I didn't consciously make her like myself. I made her good-looking, smart and a perfectionist. I made her a concept of the girl I'd like to be. […] I sort of liked the character from the beginning. Now that kind of woman is common, but then it was a new concept, though not to me. I just naturally thought that girls could do the things boys did. ». (en) Patricia Leigh-Brown, « Conversations/Mildred Benson; A Ghostwriter and Her Sleuth: 63 Years of Smarts and Gumption », New York Times, 9 mai 1993.
  11. (en) Illustrations américaines du personnage d'Alice dans les années 1930.
  12. La veste au col rond apparaît au tout début des années soixante.
  13. Appelé d'ailleurs "Alice band" en anglais, en référence à Alice au Pays des Merveilles.
  14. Site officiel de la Bibliothèque rose et verte
  15. Cf. Alice au manoir hanté.
  16. Cf. Quand Alice rencontre Alice.
  17. Cf. Alice et les Diamants.
  18. Cf. Alice au camp des biches
  19. Cf. Alice et le Pigeon voyageur
  20. Cf. Alice détective.
  21. Cf. Alice détective, éditions de 1955 à 1969, pages 13 et 20.
  22. Cf. Alice et la Pantoufle d'hermine, page 16, chapitre II.
  23. En 1979, Harriet Adams avait en effet changé de maison d’édition et avait opté pour Simon & Schuster. La maison d’édition des origines, Grosset & Dunlap, intente alors une action en justice contre Harriet Adams et Simon & Schuster au motif de "violation de contrat, violation du droit d'auteur et concurrence déloyale". Harriet Adams fait appel, affirmant que la plainte est absurde et vile, et déclare qu'en tant qu'auteur de la série Nancy Drew, elle est toujours titulaire des droits d'auteur. Bien qu'Adams ait écrit de nombreux volumes après 1953 et en ait édité beaucoup d'autres, elle prétendra être l'auteur de tous les premiers titres de la série, ce qui est faux : elle n'a fait que réécrire les romans écrits par une autre personne. C'est au moment où elle est appelée à témoigner de son travail pour le Syndicat Stratenmayer, que le rôle de Mildred Wirt Benson dans la rédaction des manuscrits des premiers volumes est révélé au tribunal, avec des preuves à l'appui, discréditant ainsi Harriet Adams. En conséquence de quoi le tribunal autorise Grosset et Dunlap à continuer de publier la série originale telle qu'elle avait été imprimée avant 1980, mais refuse d’octroyer à Grosset et Dunlap la franchise sur la série et les personnages de la série. Le tribunat décide également que tout nouvel éditeur choisi par Harriet Adams est libre d'imprimer de nouveaux volumes. (source : page 17 de : Edward Stratemeyer and the Stratemeyer Syndicate de Deidre Johnson (1993) (ISBN 0-8057-4006-6).
  24. Les versions américaines des livres révisés sont précédées d'une note explicative sur la disparition des passages racistes : cette note s'inquiète uniquement du fait que ces passage racistes pourrait choquer de lecteurs modernes, contrairement aux premiers lecteurs des romans, mais n'évoque pas le problème du racisme lui-même. Les révisions effectuées ne consistent pas à moderniser le texte des années 30 et 40 aux standards plus progressistes de la fin des années 50, mais simplement, selon Andrea Ruggirello, à faire disparaître tout ce qui est jugé problématique. Par exemple, dans le tout premier tome de la série, Alice détective, l'un des personnages, Jeff Tucker, est un homme Noir, facilement manipulable et porté sur l'alcool (des voleurs le forcent à s'enivrer, mais le stéréotype sous-jacent est que les noirs sont "naturellement" alcooliques) ; Alice/Nancy (qui a 16 ans) le traite comme un subalterne et le sermonne pour avoir abandonné son poste. Dans la nouvelle version, l'homme est blanc, n'est plus ivre, et lorsqu'il craint de perdre son travail, Alice le réconforte plutôt que de le sermonner. (source : Andrea Ruggirello, (en) The Not-So-Hidden Racism of Nancy Drew)
  25. a et b Mathieu Lindon et Emmanuèle Peyret, « Tutoiement de rigueur », Libération, 30 juillet 2011.
  26. [PDF] Olivier Piffault, Le Depôt légal des collections de jeunesse dans les collections du Département des Imprimés : efficacité, exhaustivité réelle et lacunes, Mémoire d'étude, École nationale supérieure des Sciences de 1'information et des bibliothèques, 1995, page 24.
  27. Ce dessin est tiré de l'illustration de couverture du volume Alice et la Fusée spatiale.
  28. Voir sa première couverture de Alice et la Pantoufle d'hermine.
  29. Voir la couverture de Alice et le Clavecin.
  30. Voir les volumes parus dans la collection Idéal-Bibliothèque : Alice au Canada / Alice chercheuse d'or, Alice au ranch, Alice et les Plumes de paon.
  31. Alice et les Faux-monnayeurs (Bibliothèque verte), Alice et les Plumes de paon (Idéal-Bibliothèque, 1re version) et Alice et le Fantôme (Idéal-Bibliothèque).
  32. Voir la première planche en couleur de Alice et la Rivière souterraine (page 33).
  33. Voir l'édition illustrée par Albert Chazelle de « Alice et le Diadème » à la page 65 bis. Le texte qui décrit les robes se trouve à la page 56 : « Bess choisit une vaporeuse robe rose, Marion en choisit une en soie vert émeraude, de forme très simple; celle d'Alice était de coton jaune orée de broderies blanches représentant des oiseaux et des fleurs. »)
  34. Couvertures de la série Alice illustrés par Philippe Daure sur le site de l'auteur.
  35. Cf. page 46 du livre de Karen Plunkett-Powell : The Nancy Drew Scrapbook: 60 years of America's favorite teenage sleuth ; St. Martin's Press, (ISBN 0-312-09881-2) ; 1993
  36. Cf. page 49 du livre de Karen Plunkett-Powell : The Nancy Drew Scrapbook: 60 years of America's favorite teenage sleuth ; St. Martin's Press, (ISBN 0-312-09881-2) ; 1993
  37. En 2007, le titre est changé en « Alice chercheuse d'or ».
  38. Il s'agit de la réécriture du titre Alice et l'Ombre chinoise paru aux États-Unis sous le même titre que l'original de 1941.
  39. Orthographié « Alice et les trois clés » sur les nouvelles éditions parues de 1971 à 1973.
  40. a b et c Les Enquêtes de Nancy Drive (Nancy Drive en VO) est une série dérivée parue en France de 1988 à 1989 chez Hachette dans la collection Bibliothèque verte souple.
  41. (en) Alex Rodrik, Jim Salicrup, « Jim Salicrup: Papercutz Take a Slice Outta the Comics Scene  », sur comicsbulletin.com (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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Liens externes[modifier | modifier le code]