Bochra Belhaj Hmida

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Bochra Belhaj Hmida
Illustration.
Bochra Belhaj Hmida, le 2 décembre 2014.
Fonctions
Députée de la deuxième circonscription de Tunis

(4 ans, 11 mois et 11 jours)
Élection 26 octobre 2014
Législature Ire
Biographie
Lieu de naissance Zaghouan, Tunisie
Nationalité tunisienne
Parti politique Ettakatol, Nidaa Tounes puis indépendante
Profession Avocate

Bochra Belhaj Hmida (arabe : بشرى بلحاج حميدة), née à Zaghouan, est une avocate et femme politique tunisienne.

Biographie[modifier | modifier le code]

Bochra Belhaj Hmida naît à Zaghouan[1]. Elle obtient un diplôme d'études supérieures en droit, puis co-fonde l'Association tunisienne des femmes démocrates[2] en 1989 et la préside de 1995 à 2001[1].

En 2012, elle est l'avocate d'une jeune femme violée par des policiers[3]. Le gouvernement, dominé alors par les islamistes d'Ennahdha, en est, selon elle, responsable « moralement et politiquement »[3].

En 2011, elle rejoint le parti Ettakatol et se présente à l'élection constituante en tant que tête de liste dans la circonscription de Zaghouan[4], mais elle n'est pas élue à l'assemblée constituante. Membre du comité exécutif du parti Nidaa Tounes dès septembre 2012, elle est élue lors des élections législatives du 26 octobre 2014 à l'Assemblée des représentants du peuple, pour la deuxième circonscription de Tunis[1]. Elle continue dans le cadre de ce mandat à s'impliquer notamment pour une évolutions des droits des Tunisiennes[5].

Bochra Belhaj Hmida est également la présidente de la Commission des libertés individuelles et de l'égalité (Colibe) créée par le président de la République tunisienne Béji Caïd Essebsi le pour préparer un rapport concernant les réformes législatives relatives aux libertés individuelles et l'égalité conformément à la Constitution de 2014 et aux normes internationales des droits humains[6]. En tant que présidente du Colibe, elle pilote la proposition de réforme de l'héritage entre hommes et femmes, qui suscite un intense débat en Tunisie avant sa discussion prévue en 2019[7].

Le , elle est condamnée par contumace à six mois de prison par la chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Tunis, à la suite d'une plainte déposée en 2012 par l'ancien ministre Tarak Dhiab, en raison d'une déclaration l'accusant de corruption[8]. Le , le régime du président Kaïs Saïed tente de l'intimider, ainsi que d'autres avocats et personnalités (Ayachi Hammami, Ahmed Néjib Chebbi et Noureddine Bhiri notamment), par l'ouverture d'une enquête sur un complot contre l'État[9].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Le , elle est décorée des insignes de commandeur de l'ordre de la République tunisienne, remis par le président de la République tunisienne à l'occasion de la Journée nationale de la femme[10]. Le 27 septembre de la même année, elle est distinguée par le prix « Héroïne de la campagne globale contre l'extrémisme et l'intolérance » décerné par la fondation Global Hope Coalition[11]. Elle est également choisie par la presse tunisienne comme la personnalité politique de l'année 2018[12]. En 2019, elle se voit il décerner le prix Fatima al-Fihriya en reconnaissance de son implication dans le processus des libertés individuelles et de l'égalité en Tunisie[13].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Bochra Belhaj Hamida », sur majles.marsad.tn (consulté le ).
  2. Yves Petignat, « Difficile et lente transition vers la démocratie », Le Temps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le ).
  3. a et b « Femme violée en Tunisie : pour l'avocate, le gouvernement est responsable », Le Monde,‎ (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le ).
  4. Dominique Lagarde, « La Tunisie se prépare pour des élections historiques », L'Express,‎ (ISSN 0014-5270, lire en ligne, consulté le ).
  5. Salomé Parent, « La Tunisie adopte une nouvelle loi contre les violences faites aux femmes », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  6. « Béji Caid Essebsi annonce la création de la commission des libertés individuelles et de l'égalité présidée par la députée Bochra Belhaj Hmida », sur huffpostmaghreb.com, (consulté le ).
  7. Maryline Baumard, « Être une femme en Afrique : « On doit toujours prouver qu'on est capables » », Le Monde,‎ (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le ).
  8. « Bochra Belhaj Hmida condamnée par contumace à six mois de prison », sur businessnews.com.tn, (consulté le ).
  9. Monia Ben Hamadi, « En Tunisie, des avocats dénoncent les intimidations du régime de Kaïs Saïed », Le Monde,‎ (ISSN 0395-2037, lire en ligne, consulté le ).
  10. « Pourquoi les auteurs du rapport sur les libertés et les droits (COLIBE) ont-ils été décorés », sur leaders.com.tn, (consulté le ).
  11. Rihab Boukhayatia, « Bochra Bel Haj Hmida primé aux États-Unis pour sa lutte contre l'extrémisme et l'intolérance », sur huffpostmaghreb.com, (consulté le ).
  12. Rihab Boukhayatia, « Pour vous, c'est la personnalité politique de l'année 2018 - Bochra Bel Haj Hmida: Le parcours, les combats (Interview) », sur huffpostmaghreb.com, (consulté le ).
  13. Nadia Dejoui, « Bochra Belhaj Hamida reçoit le prix Fatima al-Fihri », sur leconomistemaghrebin.com, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]