Borsalino and Co.

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Borsalino and Co.

Réalisation Jacques Deray
Scénario Jacques Deray
Pascal Jardin
Musique Claude Bolling
Acteurs principaux
Sociétés de production Adel Productions
Comacico
Medusa Produzione
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau de l'Italie Italie
Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Genre policier
Durée 100 minutes
Sortie 1974

Série

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Borsalino and Co. est un film franco-italo-allemand réalisé par Jacques Deray et sorti en 1974. Il fait suite à Borsalino, du même réalisateur, sorti en 1970.

Le film a été restauré par Pathé Production en 2013.

Synopsis[modifier | modifier le code]

Roch Siffredi, chef de gang très en vue à Marseille, vient d'ouvrir un établissement somptueux qui lui promettrait des jours heureux dans cette ville, s'il ne venait pas d'enterrer son ami et associé François Capella, qui est décédé. Il jure de le venger. Il apprend qu'un certain Giovanni Volpone, récemment arrivé à Marseille, est à l'origine du meurtre. Le commissaire Fanti passe voir Siffredi après la mort de Capella. Il constate la réussite du truand et admire le nouvel établissement : il a une certaine estime pour Roch, mais quand des évènements agitent le milieu, sa politique est de laisser les truands s'entretuer ! Il informe cependant Siffredi que Volpone est un homme dangereux : le gangster italien, semble avoir des ambitions sur la ville de Marseille ; il a des moyens importants tant en hommes qu'en finances et des soutiens politiques efficaces dans la période qui précède la guerre. Volpone est en relation avec le fascisme international. Il a le projet de « nettoyer » la ville et d'en faire une base expérimentale pour préparer une ère nouvelle.

Roch apprend que le frère de l'Italien arrive à Marseille par le train et seul : il le tue en le précipitant hors du train en marche. Les bandes de Siffredi et Volpone se croisent sur le quai à l'arrivée en gare de Marseille et Volpone sait que son frère n'arrivera plus : on le retrouvera sur le bord de la voie dans les jours qui suivent.

La guerre est déclarée avec l'Italien. Les représailles ne tardent pas ! Siffredi a sous-estimé Volpone : celui-ci organise une vaste opération qui anéantit la bande de Roch et met la main sur le bordel du truand marseillais. Roch est lui-même pris par les hommes de l'Italien. Seul Fernand, jeté à la mer avec une pierre aux pieds, en réchappe in extremis.

Volpone anéantit le gang de Siffredi, contraint sa femme à se prostituer dans un de ses bordels. Le commissaire Fanti est remplacé par Cazenave, à la solde des fascistes. Volpone fait subir à Roch une cure « d'intoxication à l'alcool » jusqu'à en faire une épave qu'il livre en pâture aux journalistes, puis il le fait interner dans un hôpital psychiatrique. Roch est sevré de l'alcool, mais il n'est plus seulement humilié : il est psychologiquement affaibli. Fernand, son fidèle ami, s'acharne à le retrouver et n'a en tête que de le sortir de cette prison : il se fait embaucher dans une entreprise de menuiserie et peut pénétrer dans l'hôpital, qui ressemble à une forteresse.

Roch s'évade alors grâce à son ami, mais ils ne peuvent pas rester à Marseille. C'est le départ, par bateau, pour l'exil en Italie. Trois ans après, Siffredi a retrouvé ses moyens, sa santé et a reconstitué une bande. Avec Fernand, ils reviennent, occupent une ancienne demeure de Roch aussi discrète que luxueuse et, en quelques jours, ils libèrent Lola, détruisent le pouvoir de Volpone et son empire en employant des méthodes qui sont celles de la mafia : la gâchette et les explosifs fonctionnent à tout-va !

Mais Cazenave n'est pas à la hauteur et Volpone se trouve seul cette fois-ci face à Siffredi, qui prend l'initiative des actions : Fanti est rappelé quand on retrouve Cazenave et Sam, le second de Volpone, gavés d'alcool dans un bar, tenant des propos fascistes en présence des journalistes qui précèdent la police. Les autorités de l'État ne soutiennent plus Volpone : les temps ont changé et le personnage est encombrant. Fanti préconise de « laisser faire » les gangs : Volpone finit dans la chaudière du train qui l'emmène en Allemagne où il allait retrouver ses appuis. Roch a éliminé son adversaire et peut reprendre sa place, mais il ne se sent plus chez lui à Marseille et s'embarque pour les États-Unis en compagnie de son amie Lola et de son gang.

Fiche technique[modifier | modifier le code]

Distribution[modifier | modifier le code]

Production[modifier | modifier le code]

Genèse et développement[modifier | modifier le code]

Une suite était envisagée à Borsalino, sorti en 1970, mais quatre ans plus tard il ne reste plus qu'un seul protagoniste. En réalité, Jean-Paul Belmondo ne peut apparaître à cause d'un conflit juridique qui oppose les deux acteurs. En effet, sur l'affiche de Borsalino, le premier reproche à Alain Delon de faire apparaître deux fois son nom, à la fois comme acteur et comme producteur, et de plus devant le sien. Jean-Paul Belmondo porte l'affaire devant les tribunaux et gagne son procès. La brouille, rapportée et amplifiée dans les médias, servit le succès de Borsalino, mais explique l'absence de Jean-Paul Belmondo dans sa suite[4] et la mort du personnage qu'il interprète, François Cappela, à la fin du premier opus. Dans Borsalino and Co., Roch Siffredi venge son ami et tue ses assassins[4]. Alain Delon organise une coproduction avec l'Italie et l'Allemagne et confie la réalisation à Jacques Deray, qui dirige pour la quatrième fois Alain Delon sur les neuf au total[4].

Scénario[modifier | modifier le code]

Borsalino and Co. est une sorte de western marseillais où la vengeance tient une place centrale et où la tonalité sombre qui l'enveloppe est en parfait contraste avec l'ironie subtile et insouciante du premier opus. Le thème de l'homme confronté à son passé, qui apparaît ici pour la première fois, est une des constantes les plus récurrentes des personnages interprétés par la suite par Delon[4].

Attribution des rôles[modifier | modifier le code]

C'est l'un des deux interprètes principaux de Sacco et Vanzetti, Riccardo Cucciolla, qui joue le rôle de l'ennemi de Roch Siffredi, le fasciste Volpone[4].

Musique[modifier | modifier le code]

On retrouve le thème musical créé par Claude Bolling[4].

Sortie et accueil[modifier | modifier le code]

Tourné avec le même budget que son prédécesseur (14 millions de francs[5]), Borsalino and Co sort dans les salles françaises le avec une interdiction aux moins de 13 ans[6]. Toutefois, il ne réitère pas le succès de son prédécesseur[7], puisque après un démarrage honorable, le film connaît une forte baisse dans les salles les semaines suivantes[7], se contentant de terminer son exploitation avec 1 698 380 entrées en France, dont 504 047 entrées sur Paris et sa banlieue[7], alors que Borsalino avait fini avec 4 710 381 entrées, dont 1 365 069 entrées sur Paris et sa banlieue[8].

Box-office détaillé des premières semaines d'exploitation du film, semaine par semaine, en France
Source : « BO hebdo France 1974 et 1975 » sur Les Archives du box-office, d'après le CNC.
Semaine Rang Entrées Cumul no 1 du box-office hebdo.
1 du au 2 283 767 283 767 entrées La Moutarde me monte au nez
2 du au 3 346 700 630 467 entrées La Moutarde me monte au nez
3 du au 4 208 335 838 802 entrées La Moutarde me monte au nez
4 du au 7 115 952 954 754 entrées La Moutarde me monte au nez
5 du au 8 100 986 1 055 740 entrées La Moutarde me monte au nez
6 du au 8 98 103 1 153 843 entrées Robin des Bois
7 du au 9 71 804 1 225 647 entrées Robin des Bois
8 du au 11 45 569 1 271 216 entrées Robin des Bois
9 du au 20 28 882 1 300 098 entrées Les Bidasses s'en vont en guerre
10 du au 13 73 876 1 373 974 entrées Les Bidasses s'en vont en guerre
11 du au 18 37 598 1 411 572 entrées Les Bidasses s'en vont en guerre
12 du au 25 23 572 1 435 144 entrées Les Bidasses s'en vont en guerre
13 du au 28 19 432 1 454 576 entrées Les Bidasses s'en vont en guerre

Autour du film[modifier | modifier le code]

  • En réalité, Roch Siffredi est le nom du régisseur du film. Cheville ouvrière de tous les tournages qui se font à Marseille, il fut également régisseur de French Connection 2[9].
  • C'est à cette époque qu'Alain Delon et Jacky Imbert ont été présentés par Bimbo Roche, un lieutenant de Jean-Dominique Fratoni et de Tany Zampa. Jacky a l'habitude de fréquenter une discothèque très en vue à l'époque à Marseille sur la place Thiars, L'Ascenseur, tenue par Monique Sessler. En 1973, à l'époque du tournage de Borsalino and Co., Alain Delon s'assoit souvent à la même table que Jacques Imbert. Jacky suit avec assiduité les prises de vue. À tel point que certains pensent avoir vu Imbert à l'écran. Ce à quoi ce dernier répond de manière ironique « Figurant, moi ? J'aurais bien pu figurer au générique… Mais comme producteur ».
  • C'est le nom du personnage principal, Roch Siffredi, qui a inspiré le nom de scène de l'acteur pornographique Rocco Siffredi[10].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Maurice Auzel, doublure attitrée de J.-P. Belmondo, apparaît comme tel à la 32e minute (séquence d'Alain Delon/Roch Siffredi « dans la fosse »)
  2. Cité in filmo publiée par C. Bier d'après interview de l'intéressé
  3. Citée par IMDB
  4. a b c d e et f « Les secrets de tournage du film Borsalino & Co. » [vidéo], sur Allociné (consulté le ).
  5. Google Books
  6. Vincent Quivy, Alain Delon, ange et voyou, , 416 p. (ISBN 978-2-02-130400-8, lire en ligne), p. 201.
  7. a b et c « BORSALINO AND CO - BOX OFFICE JACQUES DERAY 1974 », sur BOX OFFICE STORY (consulté le ).
  8. « BORSALINO - ALAIN DELON BOX OFFICE », sur BOX OFFICE STORY (consulté le ).
  9. Gilles BRIAND, « "Borsalino" : c'était le vrai "Roch Siffredi" », La Provence,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  10. « Témoignage d'Alain Delon », dans le DVD de bonus du film Borsalino sorti en 2009..

Liens externes[modifier | modifier le code]