Cha-cha-cha (musique)

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Cha-cha-cha
Origines stylistiques Danzón, son montuno
Origines culturelles Drapeau de Cuba Cuba
Instruments typiques Trompette, trombone, saxophone, conga, bongo, timbales, cloche à vache, güiro, maracas, piano, contrebasse, clavecin, guitare basse, guitare électrique
Popularité Élevée depuis 1953

Le cha-cha-cha (orthographié chachachá en espagnol) est un genre musical ayant émergé à Cuba[1],[2]. On peut noter que les titres de chansons ou de morceaux de danse utilisent très souvent le terme raccourci « cha-cha ».

Histoire[modifier | modifier le code]

Cha-cha-cha au piano.

Le cha-cha-cha est un genre de musique cubaine dont la création est traditionnellement attribuée au compositeur et violoniste cubain Enrique Jorrín, qui a commencé ses études de violon au Conservatoire municipal de La Havane. Il a commencé sa carrière musicale en tant que violoniste dans l'orchestre de l'Institut national de musique, dirigé par González Mantici. Il rejoint l'orchestre de danzonera des Frères Contreras, en 1941 : il intègre ensuite l'orchestre d'Arcaño y Sus Maravillas, et au début des années 1950, il rejoint l'orchestre América de Ninon Mondéjar[3].

En 1948, Jorrín change le style d'une chanson du Mexicain Guty Cárdenas intitulée Nunca, en composant une partie séparée pour le trio ou montuno du danzón ; et, en 1951, il compose le célèbre cha-cha-cha La Engañadora. Jorrín, remarquant les difficultés des danseurs avec le modèle du danzón-mambo (les pas ne sont pas marqués sur le temps, mais sur la syncope), décide de composer des mélodies moins syncopées. Les arrangements de l'orchestre, quant à eux, utilisent toujours la syncope[3]. Ce mélange – la mélodie sur le temps, et l'accompagnement sur le contretemps – est une caractéristique de ce nouveau genre, le cha-cha-cha. À son origine, il était également appelé triple mambo. D'ailleurs, il succède à la mode du mambo, mais devra affronter la concurrence du rock 'n' roll, de la bossa nova en 1958, puis de la pachanga en 1960.

Après La Engañadora, d'autres succès suivent : Antonio Sánchez (Yo sabía) ; Félix Reina (Angoa) ; Rosendo Ruiz (Rico vacilón, Los Marcianos) ; Rosendo Rosell (Calculadora) ; Richard Egües (El Bodeguero) ; Rafael Lay (Cero codazos)[4]. En 1961, Los Machucambos (France), ont connu le succès avec les cha-cha-cha Pepito (mi corazón) (repris par Bourvil) et Eso es el amor.

En 1953, Charles Telmage compose On the Desert Road, repris pour l'indicatif musical du générique de l'émission de la télévision française : La Séquence du spectateur vers 1960. Le groupe mi-folklorique, mi-variétés, Los Machucambos, à partir de 1959, chante plusieurs de ses grands succès sous forme de cha-cha-cha, tels que Pepito mi Corazón (repris par Bourvil, Patrick Sébastien ou Trini Lopez), Non monsieur, Otorrino Laringologo (chanson humoristique). De nombreux orchestres ou solistes, spécialisés dans les rythmes issus de la musique tropicale ou exotique en grande vogue au cours des années 1930 à 1960, reprirent en instrumental de nombreux succès de cha-cha-cha adaptés à la danse, en alternance avec les sambas, bailóns, boléros ou rumbas, tels que Sonora Santanera, Lecuona Cuban Boy, le pianiste Henry Leca et son ensemble, Eddie Warner, Edmundo Ros ou Xavier Cugat (One Mint Julep, Cha-cha Twist…).

Dans l'époque moderne, peu d'artistes enregistrent des albums comprenant uniquement des cha-cha-cha, mais des artistes de salsa ou des musiciens cubains continuent d'enregistrer parfois quelques cha-cha-cha sur leurs albums, ainsi que certains chanteurs de variétés (Jarabe de Palo par exemple). Des cha-cha-cha sortent régulièrement sur les ondes et continuent à avoir du succès sans que le public ne se doute que ce soit du cha-cha-cha. On peut citer par exemple Joe Jackson et son morceau Cha cha loco, Jennifer Lopez avec Cariño, Carlos Santana avec Smooth, Corazón espinado ou encore Pa' gozar du Spanish Harlem Orchestra[5].

Danse associée[modifier | modifier le code]

Danseurs de cha-cha-cha.

Le cha-cha-cha est aussi une danse, apparue en même temps que le genre musical. Cette danse est une danse relativement simple à apprendre, mais le pas de base est un petit peu plus compliqué que celui des danses apparentées (rumba, mambo, salsa...). Sa principale caractéristique réside en effet dans le chassé effectué sur le « quatre-et-un » du décompte de la danse. Comme dans toutes les danses latines, c'est le garçon qui guide la fille.

Le cha-cha-cha est une musique entraînante, qui se caractérise par un décompte original : on compte « deux-trois », « quatre-et-un », ce dernier correspondant au cha-cha-cha ayant donné son nom à cette danse. Le tempo du cha-cha-cha tourne le plus souvent autour de 100/120 BPM (pulsations à la minute). Pierre Lavelle, un professeur de danse anglais parti à Cuba, a simplifié les pas et appelé la danse cha-cha au lieu de cha-cha-cha.

Artistes notables[modifier | modifier le code]

Chanteurs français[modifier | modifier le code]

Variété internationale[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Blatter, Alfred (2007). Revisiting Music Theory: a Guide to the Practice, p.28. (ISBN 0-415-97440-2).
  • (en) Orovio, Helio 2004. Cuban Music from A to Z. p. 50
  • (es) Giro, Radamés 2007. Diccionario enciclopédico de la música en Cuba. La Havane. p. 281
  • (es) Orovio, Helio. 1981. Diccionario de la Música de los chancho en piedra. La Havane, Editorial Letras picantes. (ISBN 959-10-0048-0), p. 130
  • (es) Orovio, Helio. 1981. Diccionario de la Música Cubana. La Havane, Editorial Letras Cubanas. (ISBN 959-10-0048-0), p. 130-132
  • (es) Sanchez-Coll, Israel. Enrique Jorrín. Conexión Cubana.
  • (es) Urfé, Odilio : Del Mambo y el Cha-cha-chá. In Bailes Populares Cubanos, 1974. Fernández, María Antonia. La Havane, Editorial Pueblo y Educación
  • (es) Alén Rodríguez, Olavo. De lo Afrocubano a la Salsa. La Habana, Ediciones ARTEX, 1994.
  • (es) Alén Rodríguez, Olavo. 1994. De lo Afrocubano a la Salsa. La Havane, Ediciones ARTEX.
  • (en) Santos, John. 1982. The Cuban Danzón (Liner Notes). New York, Folkways Records FE 4066
  • (es) Alén Rodríguez, Olavo. 1994. De lo Afrocubano a la Salsa. La Havane, Ediciones ARTEX, p. 87

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Helio Orovio, Cuban music from A to Z, , p. 50.
  2. (es) Radamés Giro, Diccionario enciclopédico de la música en Cuba, La Havane, , p. 281.
  3. a et b (es) Helio Orovio, Diccionario de la Música de los chancho en piedra, La Havane, Editorial Letras picantes, (ISBN 959-10-0048-0), p. 130—132.
  4. (es) « ¡ CHA CHA CHÁ ! », sur montunocubano.com (consulté le ).
  5. « Salsa, danse et bonne humeur », sur Le Progrès, (consulté le ).

Liens externes[modifier | modifier le code]

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