Hechmi Hamdi

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Hechmi Hamdi
Hechmi Hamdi à Riyad en 2010.
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محمد الهاشمي الحامديVoir et modifier les données sur Wikidata
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Parti politique

Hechmi Hamdi (arabe : محمد الهاشمي الحامدي), de son nom complet Mohamed Hechmi Hamdi, né le 28 mars 1964 à Sidi Bouzid, est un homme d'affaires et homme politique tuniso-britannique installé à Londres.

Il est le président de la chaîne de télévision par satellite Al Mustaquilla. Il est aussi le dirigeant de la Pétition populaire pour la liberté, la justice et le développement (Al Aridha Chaabia), devenue le Courant de l'amour, et le secrétaire général du Parti des conservateurs progressistes.

Biographie[modifier | modifier le code]

Originaire du gouvernorat de Sidi Bouzid, il étudie la langue et la littérature arabe à l'université de Tunis dont il sort diplômé en 1985. Il poursuit un programme de master en littérature et histoire arabe ainsi qu'en études islamiques contemporaines à l'université de Londres, qu'il achève en 1990. Dans le même établissement, il obtient un doctorat en études islamiques contemporaines en 1996[1] à la School of Oriental and African Studies. Après avoir écrit des articles dans divers journaux, dont le quotidien arabophone Asharq al-Awsat, il fonde son propre hebdomadaire, Al Mustaquilla (L'Indépendant) en 1993, le trimestriel The Diplomat en 1996, la chaîne de télévision Al Mustaquilla en 1999 et une seconde chaîne, Democracy, en 2005[2].

Jusqu'à sa démission en 1992, Hechmi Hamdi est membre du parti islamiste Ennahdha[3] avant de devenir un allié du président tunisien déchu, Zine el-Abidine Ben Ali[4],[5], ce qu'il nie[6]. Après la révolution, il fonde la Pétition populaire pour la liberté, la justice et le développement le et utilise sa chaîne de télévision pour soutenir massivement la campagne de sa formation[7] pour l'élection de l'assemblée constituante du .

Alors que sa formation effectue une percée inattendue[8],[9], remportant 27 sièges, Ennahdha arrivée en tête du scrutin refuse toute négociation avec lui[10]. À la suite de l'invalidation de ses listes dans six circonscriptions, principalement pour non-respect des délais de campagne officielle et pour avoir présenté d'anciens responsables du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) de Ben Ali, lui faisant perdre huit élus au profit des autres listes[11], Hamdi annonce dans la foulée le retrait de ses autres listes[12] avant de se rétracter en décidant de présenter des recours en vue de la réhabilitation de ses listes[13].

Il devient secrétaire général du Parti des conservateurs progressistes le [14]. Il annonce ensuite la création d'un nouveau parti, Tayar Al-Mahabba (Courant de l'amour), le [15]. Le , il annonce sa candidature à l'élection présidentielle[16] avant de se retirer le à la suite du résultat obtenu par son parti aux élections législatives[17]. Il fait volte-face et retourne en Tunisie le , après 18 ans d'exil, pour mener sa campagne électorale[18],[19]. À l'issue du premier tour, il termine quatrième avec 5,75 % des voix.

De nouveau candidat lors de l'élection présidentielle de 2019, il est éliminé dès le premier tour[20].

Positionnement[modifier | modifier le code]

Selon Nizar Bahloul, la montée de Hamdi s'inscrit dans la volonté de l'État saoudien d'occuper une place dans la nouvelle configuration politique tunisienne[21]. Dès lors, afin de se créer un réseau, il s'allie à des anciens membres du RCD du président déchu Ben Ali, qui en serait le maître d'œuvre, celui-ci entretenant de bonnes relations avec les princes saoudiens[21].

Après la publication des résultats de l'élection de l'assemblée constituante, Ennahdha accepte de s'allier avec toutes les forces politiques, sauf la Pétition populaire. En effet, le parti accuse Hechmi Hamdi de « trahison suprême » en raison du soutien apporté par des anciens du RCD et de l'adoption dans les années précédentes d'une ligne éditoriale favorable à Ben Ali[22]. De plus, selon Slaheddine Jourchi, Hamdi avait publié dans sa thèse de doctorat des documents secrets du parti : « Il divulgue des documents secrets du mouvement que les services secrets du pays hôte exploitera à souhait »[22].

De plus, en 1999, Hamdi avait participé avec Rached Ghannouchi à un débat politique sur la chaîne Al Jazeera pendant lequel il appuya le président Ben Ali[23].

Notes et références[modifier | modifier le code]

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Mohamed Hechmi Hamdi » (voir la liste des auteurs).
  1. (en) Sana Ajmi, « People's Petition for Freedom, Justice and Development », Tunisia Live, 25 octobre 2011
  2. « Mais qui est ce Hachemi Hamdi qui suscite tant de polémiques ? », Leaders, 25 octobre 2011
  3. (en) Mohamed Elhachmi Hamdi, « Islam and Liberal Democracy: The Limits of the Western Model », Journal of Democracy, n°7.2, 1996, pp. 81-85
  4. « La percée surprise d'un ancien allié de Ben Ali en Tunisie », Le Figaro, 26 octobre 2011
  5. « Tunisie : la poussée de la liste d'un milliardaire basé à Londres suscite la consternation », Radio Netherlands Worldwide, 26 octobre 2011
  6. (en) Emily Parker, « Aridha Chaabia, « Popular Petition », Shocks Tunisian Politics », Tunisia Live, 27 octobre 2011
  7. (en) « Surprise Tunisian poll success for London-based millionaire », Agence France-Presse, 25 octobre 2011
  8. « Tunisie : la percée-surprise d'un millionnaire londonien », Agence France-Presse, 25 octobre 2011
  9. Élodie Auffray, « Al-Aridha, surprise parti de Hechmi Hamdi », Libération, 27 octobre 2011
  10. « Tunisie : tractations pour un gouvernement dirigé par un islamiste », La Dépêche, 27 octobre 2011
  11. « Les listes de la pétition populaire tombent dans six circonscriptions (ISIE) », Tunisie Soir, 27 octobre 2011
  12. « Hechmi Hamdi annonce le retrait de ses listes », Leaders, 27 octobre 2011
  13. « Hechmi Hamedi renonce à retirer les listes d'Al Aridha de la constituante », Tunis Afrique Presse, 29 octobre 2011
  14. « Tunisie - Hechmi Hamdi élu secrétaire général du PCP », Business News, 5 février 2012
  15. « Hachemi Hamdi annonce la création de son nouveau parti politique Tayar Al-Mahabba », Tuniscope, 22 mai 2013
  16. « Tunisie : Hechmi Hamdi candidat à la présidentielle », Tunisie numérique, 6 mai 2014
  17. « Partis politiques : Hechmi Hamdi renonce aux présidentielles suite à la déroute du Courant Al Mahaba », Tunivisions, 27 octobre 2014
  18. « Élections présidentielles : Hechmi Hamdi fait volte-face et débarque en Tunisie pour mener sa campagne », Webdo, 29 octobre 2014
  19. « Hechmi Hamdi revient sur sa décision de retrait de la présidentielle », La Presse de Tunisie, 2 novembre 2014
  20. « Présidentielle anticipée : Hechmi Hamdi annonce son soutien à Kaïs Saïed pour le deuxième tour », Kapitalis, 16 septembre 2019
  21. a et b Nizar Bahloul, « Hachmi Hamdi, les Saoudiens et les réseaux dormants de Ben Ali », Business News, 27 octobre 2011
  22. a et b « Tunisie : Hechmi Hamdi serait accusé de Trahison suprême par Ennahdha », Espace Manager, 31 octobre 2011
  23. Sabra Mansar, « Les Facebookers mécontents des déclarations de Hachmi Hamdi », Tunisie numérique, 12 avril 2011

Articles connexes[modifier | modifier le code]