Hubert de Givenchy

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Hubert de Givenchy
Hubert de Givenchy en 1972.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom de naissance
Hubert James Marcel Taffin de Givenchy
Nationalité
française
Domicile
Formation
Activités
Collectionneur d'œuvres d'art, homme d'affaires, couturier ou couturière, modéliste, dessinateur de timbres, grand couturier, designer, costumierVoir et modifier les données sur Wikidata
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Distinctions

Hubert Taffin de Givenchy, plus connu sous le nom d'Hubert de Givenchy, né le à Beauvais (Oise) et mort le à Neuilly-sur-Seine[1], est un grand couturier français, créateur de la marque portant son nom.

Il débute chez divers couturiers puis donne son nom à une maison de couture en 1952, faisant l'année suivante la connaissance d'Audrey Hepburn qui popularisera ses créations à l'écran. Il crée enfin une maison de parfums quelques années après. Il aura, tout au long de sa carrière, Cristóbal Balenciaga comme mentor, qui le soutiendra, le financera et l'encouragera. Avec sa marque, Hubert de Givenchy traverse les décennies, mais reste un couturier majeur des années 1950.

Biographie[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Né le à Beauvais dans une famille de la noblesse protestante française originaire de l'Artois et anoblie en 1713, par l’acquisition d’une charge de secrétaire du roi[2], Hubert James Marcel Taffin de Givenchy est poussé par ses parents, Lucien Taffin de Givenchy et Béatrice Badin[3], à une carrière juridique et apprend le droit dans une étude notariale[réf. nécessaire]. On compte dans sa famille un photographe de mode et Jules Badin, administrateur des manufactures des Gobelins et des manufactures de tapisseries de Beauvais et grand collectionneur, mais sa vocation naît à la découverte du travail du couturier espagnol Cristóbal Balenciaga[4]. Il n’a que 2 ans quand son père, peu fortuné[5], meurt[6].

Il est parent du fondateur des mines d'Anzin et du théologien francophone Jean Taffin l'ancien[réf. nécessaire].

Débuts dans la mode[modifier | modifier le code]

En 1945, à dix-sept ans, Hubert de Givenchy quitte Beauvais pour s'installer à Paris. Il intègre l’École nationale supérieure des beaux-arts et travaille chez Jacques Fath[6].

Il poursuit son apprentissage chez Robert Piguet et Lucien Lelong (sur les recommandations de Christian Dior). En 1947, il devient le premier assistant d’Elsa Schiaparelli avant d’être nommé directeur artistique de la boutique de la couturière[7],[5] place Vendôme.

La Maison Givenchy : les débuts[modifier | modifier le code]

Le siège de l'avenue George-V.

Hubert de Givenchy crée sa propre maison de haute couture en 1952 en voyant le succès de son ami Christian Dior[6], d'abord rue Alfred-de-Vigny puis au 3, avenue George-V.

Le , Hubert de Givenchy présente sa toute première collection haute couture avec Bettina Graziani à la tête des relations publiques. Elle inaugure le défilé avec une blouse de dentelles anglaises et marque la première création d’une série de blouses-signatures pour la maison, qui portera son nom, la « Blouse Bettina »[8],[6]. Considérée comme une de ses grandes idées, la collection permet aux femmes de s'habiller avec des pièces séparables en fonction de leurs envies[6]. Ce succès lui vaudra le surnom « d’enfant terrible de la couture »[6].

En 1953 à New York, Hubert de Givenchy rencontre son idole Cristóbal Balenciaga, couturier installé à Paris et qui triomphait alors partout dans le monde avec ses collections de haute couture. Il dira plus tard « Balenciaga était ma religion. Puisque je suis croyant, pour moi il y a Balenciaga et le Seigneur »[9].

Audrey Hepburn habillée par Givenchy devant la vitrine de Tiffany & Co, dans la scène d'ouverture de Diamants sur canapé

Audrey Hepburn a été son égérie et incarne la marque dès 1953 quand il conçoit ses costumes pour le film Sabrina[10]. Le film reçoit l'Oscar du meilleur costume en 1955[11]. Leur collaboration se poursuivit sur les films Drôle de frimousse, Ariane, Diamants sur canapé, Charade, Deux Têtes folles et Comment voler un million de dollars. Ils restèrent liés par une très grande amitié jusqu'à la mort de l'actrice en 1993[5],[12].

Parmi ses clientes les plus fidèles, il est possible de citer également Jacqueline Kennedy, l'impératrice Farah Pahlavi, Marella Agnelli, la princesse Grace de Monaco, Aimée de Heeren, la duchesse de Windsor, la cantatrice Frederica von Stade, les actrices Marlene Dietrich, Greta Garbo, Lauren Bacall, Jeanne Moreau, et Ingrid Bergman[13].

En 1954, Hubert de Givenchy crée la robe-chemise qui évoluera en robe-sac trois ans plus tard. Il est l'un des premiers grands couturiers à proposer une ligne de prêt-à-porter de luxe, « Givenchy Université », fabriquée à Paris sur des machines importées des États-Unis[14].

Très inspirée par Balenciaga, son œuvre présente des aspects d'une tradition classique.

En duo avec son frère aîné Jean-Claude, marquis de Givenchy, il crée la marque de parfum du même nom Parfums Givenchy.

En 1958, Audrey Hepburn prête son visage au premier parfum d’Hubert de Givenchy, L'Interdit, qui lui est dédié. C’est la première fois qu’une star prête son visage à une campagne de parfum et sans doute la dernière qui le fera gracieusement, uniquement par amitié[14].

Cette dernière connaît un très grand succès et est cédée dans les années 1980 au futur groupe de luxe LVMH.

En 1958, Hubert de Givenchy lance la ligne « Baby Doll » ainsi que les « manteaux Ballon »[15],[16]. En 1969, il lance la première ligne de prêt-à-porter masculin baptisée « Givenchy Gentleman »[17].

Tombe de Hubert de Givenchy au cimetière de Passy.

Faisant d'abord défiler des mannequins tendance comme Sophie Litvak et Suzy Parker, il rencontre lors d'un vol sur le Concorde Mounia, une hôtesse de l'air martiniquaise, qu'il embauche, la faisant défiler dans les années 1980 avec des mannequins noirs, ce qui est révolutionnaire pour l'époque[5].

Il quitte la maison en 1995[18].

Parallèlement, éclectique, Givenchy dessine pour La Poste française deux timbres de Saint-Valentin, émis en janvier 2007 et occupe des fonctions dirigeantes au sein de la société Christie's[5].

Il a financé la restauration du potager du roi au château de Versailles[5].

Mort[modifier | modifier le code]

Hubert de Givenchy meurt dans son sommeil le à l'âge de 91 ans[19],[6]. Il repose au cimetière de Passy à Paris.

Vie privée[modifier | modifier le code]

Hubert de Givenchy a eu pour compagnon, de très longue date, le couturier Philippe Venet[5].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Hubert de Givenchy est élu « Personnalité de l'année 1979 »[Par qui ?] et « l’homme le plus élégant de l’année » par The Best[Quoi ?][7].

Il est nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1983.

En 1985, le ministre de la Culture Jack Lang lui remet l’oscar de l’élégance lors d’une manifestation à l’Opéra de Paris[7].

Dans la fiction[modifier | modifier le code]

L'épisode 4 de la série télévisée espagnole Cristóbal Balenciaga, sortie sur Disney+ en 2024, retrace la rencontre des deux couturiers en 1953 à New York, leur respect mutuel et l'aide que son aîné apporte à Givenchy, alors au début de sa carrière, notamment en lui envoyant Audrey Hepburn[20]. Hubert de Givenchy est incarné par l'acteur français Adrien Dewitte[21]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Lieux de naissance et décès trouvés dans la base MatchId des fichiers de décès en ligne du Ministère de l'Intérieur avec les données INSEE (consultation 4 janvier 2020)
  2. Jougla VI, 256, no 32324
  3. Who's Who in France, dictionnaire biographique, 1992-1993. Éditions Jacques Lafitte 1992
  4. Givenchy ELLE Mode
  5. a b c d e f et g Catherine Schwaab, « Hubert de Givenchy, le charme discret de l'aristocratie », Paris Match, semaine du 15 au 21 mars 2018, pages 82-87.
  6. a b c d e f et g « Le couturier Hubert de Givenchy est mort à l’âge de 91 ans », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  7. a b et c Hubert de Givenchy, entre vies et légendes Jean-Noël Liaut, Grasset
  8. « La blouse Bettina, vêtement iconique Givenchy », sur www.givenchy.com (consulté le )
  9. (en) « The French Connection », Vogue UK, juillet 2007
  10. Joëlle Moulin, Cinéma & mode, Paris, Citadelles & Mazenod, dl 2016, ©2016, 206 p. (ISBN 978-2-85088-686-7 et 2-85088-686-6), p. 80-81
  11. « Mort Du Couturier Hubert De Givenchy », Forbes France, 13 mars 2018
  12. Joëlle Moulin, Cinéma & mode, Paris, Citadelles & Mazenod, dl 2016, ©2016, 206 p. (ISBN 978-2-85088-686-7 et 2-85088-686-6), p. 80-85
  13. (en) Eric Wilson, « Hubert de Givenchy Dies at 91; Fashion Pillar of Romantic Elegance », New York Times, 12 mars 2018.
  14. a et b « Histoire de la maison », Givenchy (consulté le )
  15. « Le "Manteau Ballon" », Givenchy (consulté le )
  16. « The 'Ballon Coat' », Givenchy (consulté le )
  17. « Givenchy Gentleman : prêt-à-porter homme », Givenchy (consulté le )
  18. « Givenchy : l'histoire mode de la marque, ses derniers défilés - Elle », Elle,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. « Le couturier Hubert de Givenchy est décédé à l'âge de 91 ans », RTL, .
  20. « Notre critique de la série Cristobal Balenciaga : dans les plis d'une vie sur Disney + », sur TV Magazine, (consulté le )
  21. AlloCine, « Casting Cristóbal Balenciaga S01 » (consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles[modifier | modifier le code]

  • Jeanne Faton-Boyancé, « Le goût et la griffe d'Hubert de Givenchy » (L'Estampille-L'Objet d'art n° 276 / - pp 20 à 31) ; l'article reproduit plusieurs lots des importants meubles et objets d'art des XVIIe et XVIIIe siècles vendus aux enchères à Monaco le .
  • Les Giacometti d'Hubert de Givenchy, Christie's, Paris, (avant-propos de Daniel Marchesseau)
  • Patrick Cabanel, « Givenchy Hubert (Taffin de) », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 2 : D-G, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2020, p. 846-847 (ISBN 978-2-84621-288-5)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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