Jean-Claude Casadesus

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Jean-Claude Casadesus
Jean-Claude Casadesus en 2013.
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Jean-Claude Olivier Jacques Henri ProbstVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Chef d'orchestre, percussionniste, musicienVoir et modifier les données sur Wikidata
Période d'activité
depuis Voir et modifier les données sur Wikidata
Père
Mère
Fratrie
Enfants
Autres informations
A travaillé pour
Instrument
Maîtres
Distinctions

Jean-Claude Casadesus, né Jean-Claude Probst le à Paris, est un musicien percussionniste et un chef d'orchestre français.

Il est le chef fondateur de l'Orchestre national de Lille, qu'il dirige de sa création à 2016.

Formation[modifier | modifier le code]

Son grand-père Henri Casadesus, asseyait son petit-fils sur ses genoux, posait les mains de celui-ci sur le clavier et chantait ce qu’il venait de composer. Il avait anticipé que son oreille et son sens du rythme feraient de lui, un chef d’orchestre[1].

Son oncle Christian Casadesus le présente à Félix Passerone, qui accepte d'être son professeur particulier pendant huit mois en 1952-1953, pour passer le concours du conservatoire. Il est élève dans sa classe au Conservatoire entre 1953 et 1959[1]. Il y apprend l’harmonie, le solfège, il joue des instruments de percussion. Il est premier prix de percussion, de timbales, de contrepoint, de fugue au Conservatoire national supérieur de musique de Paris en juin 1957[1]. Il obtient le certificat d'aptitude à l'enseignement musical en 1957[1]. A la Sorbonne, il obtient un diplôme d'études supérieures en 1957, puis un doctorat ès lettres sur la critique musicale et les écrits d´Hector Berlioz en 1960[1][réf. à confirmer]. Simultanément, il étudie l'orgue, le clavecin, le piano et la déclamation lyrique à l'École César-Franck[1].

Élève de Pierre Dervaux à l'École normale de musique de Paris, il obtient en 1960, le prix de direction d'orchestre. Avec son diplôme, il part pour Bâle, poursuit un stage intensif auprès de Pierre Boulez[2],[1]. Parallèlement il étudie à la Schola Cantorum de Paris, la composition, l'arrangement, l’instrumentation[1].

Il effectue son service militaire entre 1957 et 1959 en tant que tambour militaire, il participe notamment au défilé militaire du 14 Juillet[Lequel ?][1]. Il fait une carrière de caisse-claire pour finir comme commandant chef de musique de l’orchestre d’harmonie et de l’orchestre symphonique de la Garde républicaine[1]. Promu colonel de réserve, il devient commandant des musiques de l’Armée de Terre en 1978 jusqu’en 1996[1].

Activité professionnelle[modifier | modifier le code]

Il doit son premier contrat professionnel à André Jolivet, directeur de la musique de la Comédie-Française grâce à son père Lucien Pascal en juin 1954[1]. Il est successivement engagé dans la fosse de la Gaîté-Lyrique, le festival d'Avignon, les Chorégies d'Orange, le théâtre Marigny et le théâtre de l'Odéon[1]. La première fois qu’il joue dans un concert symphonique, à vingt-deux ans, c'est sous la baguette de Paul Paray au théâtre des Champs-Élysées. À la fin du concert, Paul Paray décide de l’engager à l’orchestre Lamoureux pour une tournée[1]. Il réussit le concours de timbalier solo à l’orchestre Colonne, en mars 1957, poste qu’il occupera pendant dix-sept ans jusqu'en juillet 1974[1].

Maurice Lehmann engage Jean-Claude Casadesus à 24 ans comme directeur musical du théâtre du Châtelet[3] jusqu en 1965. Il dirige de nombreuses opérettes et de comédies musicales[1]. Le Théâtre national de l'Opéra-Comique appelle Jean-Claude Casadesus dès 1960, pour faire des remplacements. Le nouveau directeur du théâtre du Châtelet, Marcel Lamy, lui demande de choisir entre les deux salles[Laquelle ?]. En 1964, il est invité à Vienne par Herbert von Karajan pour diriger à la Staatsoper la première représentation du ballet El sombrero de tres picos de Manuel de Falla[1].

Il devient en 1965, le chef permanent du théâtre national de l'Opéra-Comique jusqu’à sa fermeture en 1972[1]. Il assume l'intérim de Marcel Landowski à la direction de la musique à la Comédie-Française pour la saison 1966-1967[1]. Parallèlement, il est appelé ponctuellement à diriger l'orchestre de l'Opéra de Paris[1].

À partir de 1965, il dirige régulièrement des représentations à l’orchestre Colonne, tout en dirigeant le Domaine musical de Pierre Boulez de 1963 à 1974[1]. En 1971, Jean-Claude Casadesus et Pierre Dervaux cofonde l'orchestre national des Pays de la Loire et y est adjoint de Dervaux jusqu'en 1976[4]. Il dirige l'orchestre lors du couronnement impérial à Téhéran du shah d'Iran en 1967 et pour la célébration du 2 500e anniversaire de la fondation de l'Empire perse en 1971[5].

Il intègre le cabinet du Premier ministre Pierre Mauroy en tant que conseiller le 26 décembre 1981[6]. Le , il dirige la soirée inaugurale de l'opéra Bastille en présence du président de la République François Mitterrand[7]. Il est appelé plusieurs années à diriger l'orchestre philharmonique de Vienne et l'orchestre de La Fenice à Venise pour leur concert du nouvel an[7]. En juin 1994, l'Orchestre symphonique et le chœur de Sarajevo interprète sous la direction de Jean-Claude Casadesus dans les ruines de la Bibliothèque nationale de Sarajevo, les fonds recueillis à cette occasion allant aux victimes du conflit yougoslave. Le , il dirige, près du camp de concentration de Buchenwald dans la ville allemande de Weimar, l'orchestre de l'Opéra de Bavière et l'orchestre philharmonique d'Israël, jouant côte à côte[8]. En 2019, Jean-Claude Casadesus dirige l'Orchestre philharmonique du Maroc, et trois chanteurs de confessions religieuses différentes au Centre de Formation des Imams de Rabat en présence du Pape François et du Roi du Maroc Mohammed VI[9].

l'Orchestre national de Lille[modifier | modifier le code]

Le ministre des Affaires Culturelles Jacques Duhamel décide la fermeture définitive de l’Opéra-Comique pour la fin de l’année 1972 malgré la pétition du personnel et du public de 1971. Il lui propose en avril 1972, la direction de l'orchestre de l'ORTF de Lille, dont le contrat doit se terminer à la fin de l’année 1972. Ce dernier doit fusionner avec l’orchestre régional de Lille et avec celui de l'opéra de Lille, pour créer l’orchestre philharmonique de Lille. Il rencontre l’orchestre le 16 mai 1972, qui refuse de travailler sachant leur fin prochaine. Il comprend qu’un véritable projet redonnerait confiance à l’orchestre. Immédiatement il est soutenu par Pierre Mauroy, Augustin Laurent, Arthur Notebart et François-Xavier Ortoli. Il expose son projet et demande des moyens financier afin de créer un orchestre qui permettrait d’irriguer musicalement toute la région[1],[10].

le , il fonde l'orchestre philharmonique de Lille devenue orchestre national de Lille. Cet Orchestre est issue de la volonté conjointe de l'ancienne région Nord-Pas-de-Calais et de l’État (Marcel Landowski)[11]. C'est le premier orchestre financé par une région[12],[13]. Le , l'orchestre donne son premier grand concert, peu de temps avant l'officialisation de son nouveau nom d'Orchestre philharmonique de Lille[14]. Il prend la direction de l'Opéra du Nord lors de sa création en 1979[10].

Il programme des cycles de concerts et d’événements tournés vers tous les publics. Chaque année, le Lille Piano(s) Festival propose un temps fort, à la programmation éclectique dédiée à tous les claviers. Il fonde « Les Nuits d’été », un événement estival en juillet[10]. Au printemps 2016, il signe un protocole d’action et de coopération territoriale, sous l’égide de l’État et de la Région avec l’Orchestre de Picardie afin de mette en place des partenariats, de développer des synergies pour les saisons à venir[10].

Le , pour le concert télévisé Prodiges diffusé en direct sur France 2 depuis le stade Pierre-Mauroy de la Métropole européenne de Lille, l'orchestre accompagne les petits prodiges ainsi que plus de 10 000 jeunes choristes des Hauts-de-France[réf. nécessaire].

Il restera le directeur de l’orchestre, le directeur artistique et le chef jusqu'en , date à laquelle, il transmet la baguette au jeune chef Alexandre Bloch qu'il avait choisit en 2016 comme chef adjoint[15],[16].

Vie familiale[modifier | modifier le code]

Issu d'une famille de musiciens et d'artistes, descendante de l'écrivain Paul de Kock[17]. Il est le fils des comédiens Gisèle Casadesus et Lucien Probst. Jean-Claude Casadesus épouse en premières noces Pénélope Copeland, anglaise, venue comme jeune fille au pair, pour s'occuper de son jeune frère Dominique Probst[1], dont il a deux enfants, la soprano Caroline Casadesus, et l'explorateur et photographe Sébastien Copeland (en)[18]; d'une seconde union, avec la danseuse Anne Sevestre, connue au théâtre du Châtelet, lors de la création de L'Auberge du Cheval-Blanc[1], il a un fils, comédien et mannequin, qui fit une courte carrière d'acteur de sitcom, sous le nom de scène d'Olivier Sevestre. Il est le grand-père des musiciens David Enhco et Thomas Enhco.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Discographie[modifier | modifier le code]

  • Richard Wagner, Ouvertures et monologues célèbres, Le Vaisseau Fantôme, Tännhauser, Les Maîtres chanteurs de Nuremberg, La Walkyrie, avec José van Dam, Label Forlane
  • Darius Milhaud, La Création du monde, Le Bœuf sur le toit, Suite Provençale, L'Homme et son Désir, Label Naxos
  • Sergueï Prokofiev, Alexander Nevsky (Cantata), Lieutenant Kijé (Suite), Label Naxos
  • Hector Berlioz, La Damnation de Faust, Label Naxos
  • Hector Berlioz, Symphonie Fantastique, Label Harmonia Mundi
  • Joseph Canteloube, Chants d'Auvergne, Label Naxos
  • Gustav Mahler, Symphonies , Label Forlane
  • Georges Bizet, Clovis et Clotilde - Te Deum, Label Naxos - Abeille Musique, 2010

Publications[modifier | modifier le code]

  • Jean-Claude Casadesus, Le plus court chemin d'un cœur à l'autre, Paris, Stock, 1997
  • Jean-Claude Casadesus, La partition d'une vie : entretiens avec Frédéric Gaussin, Paris, Écriture, 2012

Galerie de photos[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Décorations[modifier | modifier le code]

Prix[modifier | modifier le code]

En 2004, les Victoires de la musique classique lui décernent une victoire d'honneur.

Documentaires[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i j k l m n o p q r s t u v w et x Jean-Claude Casadesus, Le plus court chemin d’un cœur à un autre, Paris, Stock, , 276 p. (ISBN 2-234-04754-4)
  2. « Jean-Claude Casadesus sur Radio Classique résident le 6 janvier 2016 à partir de 18H00 : Passion Classique », sur www.onair-alert.com (consulté le )
  3. « MOVIMENTO : JEAN-CLAUDE CASADESUS », sur France Culture (consulté le )
  4. « L'Histoire - ONPL »
  5. Serge Lifar, Les Mémoires d'Icare, Paris, Filipacchi, (ISBN 978-2850510052)
  6. « Fac-similé JO du 31/12/1981, page 03597 | Legifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  7. a et b (de) WIENER PHILHARMONIKER- www.wienerphilharmoniker.at, « Konzertarchiv - Wiener Philharmoniker », sur www.wienerphilharmoniker.at (consulté le )
  8. Nathalie Hamou, « Le chef d'orchestre jean-ClaudeCasadesus s'inquiète pour Israël », sur telerama.fr, (consulté le )
  9. « L'Adhan, l'Ave Maria et Adonaï chantés en chœur devant le Pape et Mohammed VI », sur Telquel.ma (consulté le )
  10. a b c d e f g h i et j Jean- MarieDuhamel, Orchestre National de Lille une région en mode majeur, Lille, éditions La Voix, , 208 p. (ISBN 978-2-84393-193-2)
  11. Marie-Aude Roux, « Orchestre national de Lille : le jeune Bloch succède à Casadesus, 80 ans », Le Monde.fr,‎ (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le ).
  12. Institut National de l’Audiovisuel – Ina.fr, « Comment fonctionne l'Orchestre philharmonique de Lille », sur Ina.fr, (consulté le )
  13. Institut National de l’Audiovisuel – Ina.fr, « Premier concert de l'orchestre régional ex ORTF à Lille », sur Ina.fr, (consulté le )
  14. Institut National de l’Audiovisuel- Ina.fr, « L'orchestre philharmonique des Flandres à l'Opéra de Lille », sur Ina.fr, (consulté le )
  15. la voix du nord, « Alexandre Bloch, nouveau directeur musical de l’Orchestre national de Lille » (consulté le )
  16. « Le chef Alexandre Bloch remplace casadesus à la tête de l'Orchestre national de Lille », sur FIGARO, (consulté le ).
  17. Frédérick Casadesus, Les Casadesus : une communauté de destins, Paris, Éditions du Cerf, , 215 p. (ISBN 978-2-204-13176-6, lire en ligne).
  18. Philippe Chassepot, « Sebastian Copeland, l'aventurier qui a laissé tomber sa vie "bullshit" à Hollywood pour parcourir les pôles », lejdd.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. Décret du 29 décembre 2022 portant élévation aux dignités de grand'croix et de grand officier de l'ordre national de la Légion d'honneur.
  20. Sofia Anastasio, « Le chef Jean-Claude Casadesus fait son entrée dans le Larousse », sur France Musique, (consulté le )
  21. roxane borde, « auditorium portera le nom de Jean-Claude Casadesus », diapason,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Patrick Cabanel, « Jean-Claude Casadesus », in Patrick Cabanel et André Encrevé (dir.), Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, tome 1 : A-C, Les Éditions de Paris Max Chaleil, Paris, 2015, p. 586-587 (ISBN 978-2846211901)
  • Jean-Marie Duhamel, Orchestre national de Lille - Une région en mode majeur, Editions la Voix, 2016 (ISBN 978-2843931932)
  • Frédérick Casadesus, la Famille Casadesus, éditions du Cerf, Paris, 2022, 213 pages, (ISBN 978-2204131766)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :