Lahore

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Lahore
Lahore
De haut en bas, de gauche à droite : le fort de Lahore, le Minar-e-Pakistan, les jardins de Shalimar, la bibliothèque Jinnah, le musée de Lahore et la mosquée Royale.
Administration
Pays Drapeau du Pakistan Pakistan
Province Pendjab
Division Lahore
Démographie
Population 11 126 285 hab. (rec. 2017[1])
Densité 6 279 hab./km2
Géographie
Coordonnées 31° 32′ 59″ nord, 74° 20′ 37″ est
Altitude 217 m
Superficie 177 200 ha = 1 772 km2
Localisation
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Lahore
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Lahore

Lahore (en ourdou : لاہور) est une ville du Pakistan située sur la rivière Ravi, affluent de l'Indus. Elle compte plus de onze millions d'habitants en 2017, faisant d'elle la deuxième ville du Pakistan après Karachi et la 45e du monde.

Capitale de la province du Pendjab pakistanais, elle est un grand centre universitaire et culturel et dispose de la plus grande mosquée d'Asie, Moyen-Orient exclu, la mosquée Royale. Elle est également connue pour sa production cinématographique surnommée Lollywood.

Géographie[modifier | modifier le code]

Lahore est située sur la berge orientale de la rivière Ravi, dans la plaine de l'Indus supérieur, à une trentaine de kilomètres de la frontière indienne. La ville compte 11 126 285 habitants selon le recensement de 2017, contre 5 063 499 habitants lors de la précédente étude de 1998[1].

Représentations cartographiques de la ville
Carte OpenStreetMap
Carte topographique

Climat[modifier | modifier le code]

Histoire[modifier | modifier le code]

La légende attribue la fondation de la ville à Lava (en), fils de Rāma[2]. On ne connaît précisément l'histoire de la ville qu'à partir de 1021, lorsque les Ghaznévides conquirent le Pendjab. Lahore devint alors un centre islamique important.

Après avoir subi des périodes de troubles avec, notamment, les pillages des hordes de Gengis Khan et sa destruction en 1398, Lahore connut son apogée durant l'Empire moghol, fondé par Bâbur en 1526. Abandonnant Fatehpur-Sikri pour contrôler et étendre ses marches occidentales, Akbar fit de Lahore sa capitale, entre 1584 et 1598. Durant cette période faste, la ville connut de grands embellissements.

Lahore, vue aérienne de la vieille ville (années 1970).

Avec le déclin de l'Empire moghol, Lahore vécut à nouveau une période de trouble, marquée par les nombreuses invasions des Perses et des Afghans. En 1767, la ville fut dirigée par les Sikhs, qui l'endommagèrent et la pillèrent grandement. Puis en 1849 Lahore fut prise par les Britanniques.

Elle devint enfin pakistanaise lors de la partition de l'Inde en 1947.

Économie[modifier | modifier le code]

Rue commerçante connue pour ses restaurants.

Lahore est desservie par l'aéroport international Allama Iqbal, lui permettant d'être un grand pôle touristique. La ville est le siège d'une importante industrie textile, et également d'industries du caoutchouc, mécanique et sidérurgique.

Enfin, la ville dispose de centres de recherches importants, notamment dans le secteur nucléaire.

Transports[modifier | modifier le code]

Le métro de Lahore entré en service en octobre 2020.

La mise en service d'un réseau de métro a longtemps été envisagée par les autorités locales, mais le projet a été de multiples fois retardé par manque de moyens. En , les autorités locales inaugurent une ligne de « bus à haut niveau de service », c'est-à-dire circulant en site propre avec stations comportant des bornes d'achat de tickets. Le gouvernement local entreprend ensuite la construction d'un métro aérien, dont la première ligne est inaugurée en octobre 2020[3].

Politique[modifier | modifier le code]

Shehbaz Sharif à la mosquée Royale de Lahore.

La ville de Lahore est représentée par 14 circonscriptions de l'Assemblée nationale, numérotées de 123 à 136, ainsi que par 30 circonscriptions à l'Assemblée provinciale du Pendjab, numérotées de 144 à 173. Lahore étant la capitale de la province du Pendjab, elle accueille l'Assemblée provinciale. La ville est un fief historique de la Ligue musulmane du Pakistan (N) qui remporte souvent la grande majorité des circonscriptions. Les frères Sharif y sont assez populaires, Shehbaz Sharif a dirigé plusieurs fois le gouvernement local de la province.

Durant les élections législatives de février 2008 la Ligue musulmane du Pakistan (N) a réuni 55,8 % des voix (contre environ 20 % au niveau national), le Parti du peuple pakistanais a réalisé 25,2 % des voix et la Ligue musulmane du Pakistan (Q) 12,4 %[4]. Sur les douze circonscriptions dans lesquelles le scrutin s'est tenu, dix ont été remportées par la Ligue musulmane du Pakistan (N) et deux par le PPP[4]. Lors des élections législatives de 2018, la ligue défaite au niveau national résiste bien dans la ville en réunissant la moitié des suffrages et les deux-tiers des sièges.

Élections législatives de 2018 à Lahore[5]
Parti Voix % Élu fédéral Élu provincial
Ligue musulmane du Pakistan (N) 1 377 299 49,4 % 10 22
Mouvement du Pakistan pour la justice 1 065 391 38,2 % 4 8
Tehreek-e-Labbaik Pakistan 183 303 6,6 % 0 0
Parti du peuple pakistanais 77 879 2,8 % 0 0
Muttahida Majlis-e-Amal 30 506 1,1 % 0 0
Autres partis 18 291 0,7 % 0 0
Indépendants 32 279 1,2 % 0 0
Total 2 785 048 100 % 14 30

Jumelages[modifier | modifier le code]

La ville de Lahore est jumelée à :

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

L'Université du Pendjab.

À la veille de la partition entre l’Inde et du Pakistan, en 1947, la ville de Lahore pouvait se targuer d’être le centre musical le plus bouillonnant de l’Inde du Nord (dans son acception pré-indépendance). Si elle a su conserver cette hégémonie au sein du Pakistan actuel, la ville n’a pas su recouvrer les pertes dues à la partition. Lahore a produit les pionniers de la musique philharmonique moderne hindustani, a révélé les grands noms des musiques populaires (musiques de film) et bénéficiait au sein de ses enceintes de nombreuses institutions, personnalités et parrainages favorables au rayonnement musical de la ville.

L’un des aspects les plus intéressants de l’organisation de l’activité musicale à Lahore est qu’elle fut axée sur l’existence de « takiyahs » (hôtels) et « baithaks » (tavernes – littéralement lieux où s’asseoir) où les musiciens majeurs de Lahore se produisaient. Au XIXe siècle, de nombreux établissements de la sorte existaient autour de Lahore et offraient aux artistes un public régulier de voyageurs, qui résidaient dans ces lieux quand de nuit, les portes de la vieille ville étaient fermées.

Ces établissements, outre l’exposition à un public d’amateurs, offraient à chaque artiste reconnu un lieu ou enseigner et transmettre la tradition musicale. Les Baithaks de Ustad Barkat Ali Khan, Ustad Sardar Khan et bien d’autres furent à cette époque de vibrantes institutions.

Ces lieux de rassemblement d’artistes étaient à la base du système de gharana (en ourdou ce mot désigne la famille, la filiation - dans le contexte de musique, ce terme désigne un style d’interprétation) et du mode d’enseignement par voix orale, le ustad-shagird, qui se caractérisait par une relation académique fusionnelle entre maître et élève. Reconnu pour sa faculté à produire de grands artistes, ce paradigme était généreusement financé par d’influents sikhs et hindous qui quittèrent la ville après la partition.

Le stade Kadhafi.

La musique a été un des modes d’expression artistique les plus affectés par la division du sous continent. Bien que le Pakistan ait hérité des plus grands artistes de la région, la disparition de fait du patronage de la classe moyenne aisée Hindoue et Sikh a dépossédé les musiciens Lahoris, musulmans pour la plupart, de la perspective de vivre de leur art.

La radio fut alors la seule institution vers laquelle les musiciens purent se tourner. En 1947 le Pakistan hérita de deux radios publiques, l’une à Peshawar et l’autre à Lahore, qui devinrent les seuls moyens de promotion et de support pour les musiciens.

Radio Lahore comptait au sein de son personnel permanent des auteurs, instrumentalistes et vocalistes de renom. Au moment de l’indépendance, la liste des artistes contribuant à la station comprenaient certains noms légendaires comme le tablaiste Mian Qadir Bakhsh (professeur de deux des plus grands tablaistes de notre époque, Ustad Allah Rakha, père de Zakir Hussain connu en Occident avec sa formation Shakti, et Ustad Shaukat Hussain, professeur de toute la nouvelle génération de tablaistes pakistanais). Le staff de Radio Lahore comprenait également Bhai Lal, de la famille rababi, Ustad Niaz Hussain Shami (compositeur), Shamshad Begum ou Surinder Kaur. Radio Lahore a également lancé la carrière de deux des plus populaires chanteurs pour film du sous continent, Noor Jehan et Mohammed Rafi.

Après 1947, outre la perte du patronage financier des populations migrant vers l’Inde, la scène musicale lahorie s’est confrontée à l’orthodoxie musulmane, influente politiquement, qui a systématiquement découragé la musique classique, considérée comme sensuelle et incompatible avec la conception d’un état musulman.

Alors que les instrumentalistes ont pu se regrouper en orchestres pour survivre, les vocalistes n’ont pour la plupart pas trouvé de voie de reconversion. Des styles ancestraux tels le thumri ou le dhrupad ont graduellement perdu les voies qui ont transmis ces traditions depuis des générations. Nombreux sont les talents qui ont été forcés de s’orienter vers d’autres carrières, souvent non artistiques, pour subvenir à leurs besoins matériels.

Parallèlement, des instruments classiques tels la veena, le pakhavaj (en), le sarod ou le sarangi ont quasiment disparu de la scène lahorie et ne comptent plus que quelques rares musiciens capables de faire résonner ces instruments.

Monuments[modifier | modifier le code]

Lahore est connue pour les jardins de Shalimar et de Shahdara Bagh (en).

La vieille ville, héritage de l'Empire moghol, contient notamment la Sunehri Mosque (en), la mosquée Badshahi et le Fort royal.

Personnalités[modifier | modifier le code]

À Lahore sont nés :

Y sont morts :

  • Malika Pukhraj (1912-2004), chanteuse.
  • Akash Bashir (1994-2015), jeune chrétien mort en empêchant un terroriste de faire de nombreuses victimes.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Après avoir brièvement retracé le voyage des fables animalières indiennes jusqu’en France, l’auteur rappelle l’influence qu’elles ont eue sur La Fontaine, avant et après sa rencontre avec François Bernier. Il s’attache ensuite au « retour » en 1837 dans le Pendjab des Fables de La Fontaine pour y être illustrées, sous la bienveillante surveillance des généraux Allard, puis Ventura, anciens officiers de l’Empire, par l’artiste musulman Imam Bakhsh, de Lahore, protégé par ces officiers militaires qui eux-mêmes servaient Ranjit Singh, le Maharaja sikh du royaume du Pendjab (1799-1849). Ce texte étudie la mise en place et le déroulement d’un extraordinaire programme artistique et culturel franco-pendjabi entre 1837 et 1840.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) Population of major cities - Census 2017, pbscensus.gov.pk. Consulté le 1er octobre 2017
  2. Muḥammad Bāqir, Lahore, Past and Present
  3. Le Pakistan a son premier métro sur goodplanet.info
  4. a et b (en) Résultats détaillés des élections de 2008 dans les circonscriptions, Commission électorale du Pakistan
  5. (en) Election 2018 Constituencies sur geo.tv