Marielle de Sarnez

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Marielle de Sarnez
Illustration.
Marielle de Sarnez en 2014.
Fonctions
Présidente de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale

(3 ans, 6 mois et 15 jours)
Élection
Législature XVe (Cinquième République)
Prédécesseur Élisabeth Guigou
Successeur Jean-Louis Bourlanges
Députée française

(3 ans, 6 mois et 23 jours)
Élection 18 juin 2017
Circonscription 11e de Paris
Législature XVe (Cinquième République)
Groupe politique MoDem
Prédécesseur Pascal Cherki
Successeur Maud Gatel
Ministre chargée des Affaires européennes

(1 mois et 4 jours)
Président Emmanuel Macron
Premier ministre Édouard Philippe
Ministre Jean-Yves Le Drian
Gouvernement Philippe I
Prédécesseur Harlem Désir (secrétaire d'État)
Successeur Nathalie Loiseau
Conseillère de Paris

(6 ans, 2 mois et 28 jours)
Élection 30 mars 2014
Circonscription 6e arrondissement
Maire Anne Hidalgo

(9 ans et 17 jours)
Élection 18 mars 2001
Réélection 16 mars 2008
Circonscription 14e arrondissement
Maire Bertrand Delanoë
Successeur Jean-François Martins
Députée européenne

(17 ans, 9 mois et 27 jours)
Élection 13 juin 1999
Réélection 13 juin 2004
7 juin 2009
25 mai 2014
Circonscription France (1999-2004)
Île-de-France (2004-2017)
Législature 5e, 6e, 7e et 8e
Groupe politique ADLE
Successeur Patricia Lalonde
Biographie
Nom de naissance Marielle Lebel de Sarnez
Date de naissance
Lieu de naissance Paris 8e (France)
Date de décès (à 69 ans)
Lieu de décès Paris 13e (France)
Nature du décès Leucémie
Sépulture Cimetière du Montparnasse
Nationalité Française
Parti politique PR[1] (1977-1997)
UDF (1978-2007)
MoDem (2007-2021)
Père Olivier de Sarnez
Conjoint Philippe Augier (divorcés)
Enfants Deux, dont Justine Augier

Marielle Lebel de Sarnez, dite Marielle de Sarnez, née le à Paris et morte le dans la même ville, est une femme politique française.

Membre du Parti républicain (PR) et de l’Union pour la démocratie française (UDF), elle soutient Valéry Giscard d'Estaing puis devient le « bras droit » de François Bayrou et la première vice-présidente du parti fondé en 2007 par celui-ci, le Mouvement démocrate (MoDem).

Elle est députée européenne de 1999 à 2017 et exerce la fonction de secrétaire générale du Parti démocrate européen. En 2017, elle est brièvement ministre chargée des Affaires européennes, avant de démissionner du gouvernement après avoir été citée dans l'affaire des assistants parlementaires du MoDem au Parlement européen — affaire qui lui vaudra d'être mise en examen en 2019 pour détournement de fonds publics. Elle siège ensuite comme députée, élue dans la onzième circonscription de Paris, et prend la présidence de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale ; elle occupe ces fonctions jusqu'à sa mort.

Famille et jeunesse[modifier | modifier le code]

Marielle Lebel de Sarnez naît le à Paris. Elle est la fille du résistant et député Olivier de Sarnez[2].

Après l'obtention de son baccalauréat, elle exerce différents métiers, parmi lesquels vendeuse d'encarts publicitaires pour un annuaire d'artisans.

Divorcée de l'homme politique Philippe Augier, elle est la mère de l'écrivaine Justine Augier et d'Augustin Augier[3], directeur général de l'Alliance pour l'action médicale internationale (ALIMA), une ONG médicale humanitaire[4].

Parcours politique[modifier | modifier le code]

Débuts[modifier | modifier le code]

Marielle de Sarnez au côté de François Bayrou, lors de la campagne des élections municipales de 2008.

Entrée en politique pour soutenir la candidature de Valéry Giscard d'Estaing à l’élection présidentielle de 1974, elle est après 1979 une des chevilles ouvrières du Mouvement des jeunes giscardiens[5] et participe à la création de l'Union pour la démocratie française (UDF) en 1978.

Elle collabore successivement auprès des responsables de l'UDF, Jean Lecanuet, Simone Veil et Raymond Barre avant d'être nommée secrétaire générale des États généraux de l'opposition, lancés par l'UDF et le RPR en 1989[6].

De 1993 à 1997, elle est d'abord conseillère, puis directrice de cabinet de François Bayrou au ministère de l'Éducation nationale. Elle est la première femme française non-énarque à occuper un tel poste, et est restée toujours très proche de François Bayrou. Elle est ensuite secrétaire générale du groupe UDF à l’Assemblée nationale entre 1997 et 1998.

Vice-présidente de l'UDF, elle est élue en à la tête de la fédération de son parti à Paris, contre le sénateur et conseiller de Paris, Yves Pozzo di Borgo.

En 2007 et 2012, elle est directrice de campagne de François Bayrou pour l’élection présidentielle française[7]. Dans la foulée du scrutin de 2007, elle devient cofondatrice et vice-présidente du Mouvement démocrate (MoDem).

Le , elle est élue présidente du MoDem à Paris[8]. Elle en cède la présidence à l'automne 2009, devenant alors vice-présidente du mouvement départemental.

Au Parlement européen[modifier | modifier le code]

En 1999, elle obtient son premier mandat électif au Parlement européen sur la liste conduite par François Bayrou. Réélue en 2004, elle fait partie des principaux fondateurs du Parti démocrate européen, dont elle est la secrétaire générale depuis 2009.

Elle est membre du groupe Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe (ADLE), dont elle est vice-présidente de 2004 à 2017.

Le , elle s'oppose, avec Sylvie Goulard (MoDem), Corinne Lepage (Cap21) et tous les députés socialistes, écologistes et communistes, à la résolution du PPE qui a finalement contré avec succès le rapport Estrela en faveur des droits sexuels et génésiques[9],[10].

Lors des élections européennes de 2014, Marielle de Sarnez est tête de liste de L’Alternative dans la circonscription Île-de-France. La liste obtient 11,99 % des voix (367 513 voix, 2 élus), un résultat en hausse par rapport à celui de 2009 (8,52 %). Elle est donc réélue députée européenne.

Corinne Lepage, également eurodéputée du MoDem, indique que l'assistante parlementaire de Marielle de Sarnez travaillerait en réalité comme secrétaire particulière de François Bayrou et serait donc rémunérée pour un emploi fictif[11],[12].

Au Conseil de Paris[modifier | modifier le code]

Elle devient conseillère de Paris en 2001, élue dans le 14e arrondissement sur la liste d'union RPR-UDF menée pour la capitale par l'ancien ministre Philippe Séguin (RPR) et dans l'arrondissement par la députée Nicole Catala (RPR).

Le , Marielle de Sarnez est investie par la commission électorale nationale de l'UDF-MoDem pour être la candidate de son parti aux élections municipales de 2008 à Paris dans le 14e arrondissement. Les listes du MoDem, qui se présentent hors de toute alliance électorale, obtiennent 9,08 % des suffrages dans la capitale. Seule élue du MoDem au Conseil de Paris, Marielle de Sarnez siège parmi les non-inscrits[13].

Absente chronique du Conseil de Paris[14], elle en démissionne en [15] en invoquant la difficulté de cumuler deux mandats, et cède sa place à Jean-François Martins, qui n'adhère alors à aucun groupe.

Le , elle se déclare candidate à la mairie de Paris en vue des élections municipales de 2014[16]. Elle trouve finalement un accord avec la candidate UMP Nathalie Kosciusko-Morizet et le candidat UDI Christian Saint-Étienne ; la première devient tête de liste de la droite et du centre et plusieurs places éligibles sont accordées aux centristes. Marielle de Sarnez est élue conseillère de Paris et conseillère municipale du 6e arrondissement.

Lors des élections régionales de 2015 en Île-de-France, elle figure symboliquement en dernière place de la liste parisienne Les Républicains-UDI-MoDem conduite par Pierre-Yves Bournazel, dont le chef de file régional est Valérie Pécresse[17].

Elle renonce à se représenter aux élections municipales de 2020 à Paris[18], après avoir été pressentie pour figurer sur la liste LR dans le 6e arrondissement[19].

Au gouvernement[modifier | modifier le code]

Elle soutient Alain Juppé pour la primaire française de la droite et du centre de 2016[20]. Après la défaite de ce dernier et l'alliance de François Bayrou avec Emmanuel Macron, elle le rejoint également[21].

Le , elle est nommée ministre des Affaires européennes auprès du ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian[22]. Quelques mois auparavant, elle critiquait pourtant Emmanuel Macron[23].

Le Parisien du fait état de l'ouverture d'une enquête préliminaire sur Marielle de Sarnez, pour « abus de confiance », concernant des soupçons d'emplois fictifs visant des eurodéputés et leurs assistants parlementaires. Cette enquête commence après la dénonciation d'une eurodéputée FN, Sophie Montel, qui a demandé à la justice de se saisir du cas de 19 eurodéputés de droite, de gauche et écologistes, parmi lesquels Marielle de Sarnez, et d'une trentaine d'assistants[24].

Dans ce contexte, et après avoir été élue députée, elle annonce, le , qu'elle n'intégrera pas le second gouvernement Philippe[25].

À l'Assemblée nationale[modifier | modifier le code]

En , Marielle de Sarnez est candidate UDF aux élections législatives dans la 11e circonscription de Paris. Obtenant 7 148 voix parmi 38 918 suffrages exprimés, soit 18,4 % des suffrages exprimés, elle ne peut se maintenir au second tour.

Elle est investie candidate La République en marche-MoDem dans la 11e circonscription de Paris pour les élections législatives de 2017[26]. Sa désignation suscite des remous au sein du parti en raison de ses quatre mandats de députée européenne qui contreviendraient avec la règle de non-cumul des mandats exigée par le parti pour l'investiture de ses candidats[27]. Associée à sa suppléante Maud Gatel, elle obtient 40,6 % des suffrages exprimés au premier tour, puis est élue à l'issue du second tour avec 63,5 % contre Francis Szpiner, candidat Les Républicains.

Marielle de Sarnez est élue le présidente de la commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale[28].

Soupçons d'emplois fictifs[modifier | modifier le code]

En , une ancienne assistante parlementaire de Marielle de Sarnez affirme avoir été sa « gouvernante ». Selon elle, 65 % de son temps étaient consacrés à des « tâches personnelles au profit de Marielle de Sarnez », telles que la supervision des travaux de construction d’une demeure sur l’île de Patmos en Grèce, ou encore l'organisation des voyages pour l’eurodéputée et ses neveux, et la gérance du salaire de sa femme de ménage[29].

Marielle de Sarnez est mise en examen dans l'affaire des assistants parlementaires du MoDem le pour « détournement de fonds publics »[30].

Mort et hommages[modifier | modifier le code]

Tombe de Marielle de Sarnez au cimetière du Montparnasse (division 19).

Marielle de Sarnez meurt le à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, des suites d'une leucémie foudroyante, à l'âge de 69 ans[31],[32].

Quelques heures après l'annonce de sa mort par François Bayrou sur Twitter, de nombreuses personnalités politiques lui rendent hommage, notamment Xavier Bertrand, Olivier Faure, Jean Castex, Éric Ciotti, Valérie Pécresse, Jean-Luc Mélenchon, ou encore Marine Le Pen[33],[34].

Le président de la République réagit également sur Twitter[34] :

« Artisane inlassable du centre, combattante passionnée de l'Europe, Marielle de Sarnez nous a quittés ce soir.
La France perd une responsable politique de grand talent. Nous perdons une amie. Pensées à sa famille et à ses compagnons de route. »

— Emmanuel Macron, [34].

Ses obsèques ont lieu le à l'église Saint-Sulpice de Paris[35]. Elle est ensuite inhumée au cimetière du Montparnasse (division 19).

Détail des mandats et fonctions[modifier | modifier le code]

Au cours de sa carrière politique, Marielle de Sarnez est :

Publications[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Bernard Lecomte et Christian Sauvage, Les Giscardiens, les « mousquetaires » de Giscard, rites et code des hommes du président : anatomie du Parti républicain, Paris, Albin Michel, , « Marielle Augier ».
  2. « Marielle de Sarnez, l'éclaireuse de Bayrou », Le Point,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  3. Who's Who in France, édition 2015, p. 2019.
  4. Cyrielle Hariel, « Augustin Augier, de la politique à l'aide humanitaire », sur europe1.fr, Europe 1, (consulté le ).
  5. Mathias Bernard, Valéry Giscard d'Estaing : Les ambitions déçues, Paris, Armand Colin, , 488 p. (ISBN 978-2-200-29238-6, lire en ligne), p. 101.
  6. Anita Hausser et Olivier Biscaye, Ennemis de trente ans, Paris, Du Moment, , 202 p. (ISBN 978-2-35417-435-4 et 2-35417-435-7, lire en ligne), p. 40-41.
  7. « Bayrou dévoile son équipe de campagne », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. « Marielle de Sarnez réélue présidente du MoDem 75 », Le Parisien,‎ (lire en ligne).
  9. « Parlement européen : 6 votes qui ont changé la donne », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. Pascal Riché, « Le vote européen contre le rapport Estrela sur la liberté sexuelle faussé ? », sur Rue89, .
  11. « Emplois fictifs au Modem ? Les grandes lignes de l'affaire qui agite les réseaux sociaux », Atlantico.fr,‎ (lire en ligne).
  12. « Corinne Lepage: la secrétaire de Bayrou payée par le Parlement européen ? «Je dis la vérité» », L'Opinion,‎ (lire en ligne).
  13. « Annuaire des élus non-inscrits ».
  14. Eric Nunès, « Lagarde, Torreton et Lellouche champions de l'absentéisme à Paris », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  15. « De Sarnez renonce à son mandat à Paris », AFP, (consulté le ).
  16. « Marielle de Sarnez, candidate aux municipales à Paris en 2014 », sur Le Monde, .
  17. Sophie Huet, « Les listes de Valérie Pécresse validées à l'unanimité », Le Figaro,‎ , p. 6 (lire en ligne).
  18. Denis Cosnard, « Marielle de Sarnez renonce à se représenter à Paris pour les élections municipales », sur Le Monde, (consulté le ).
  19. « Municipales : Sarnez sur la liste LR dans le VIe arrondissement de Paris », sur Le Figaro, (consulté le ).
  20. Ludovic Vigogne, « Primaire à droite: la liste des premiers soutiens parlementaires », sur lopinion.fr, .
  21. Antoine Llorca, « Stéphane Bern, Yohan Cabaye, Vincent Lindon… des dizaines de personnalités au meeting de Macron à Bercy », sur lci.fr, .
  22. « Gouvernement Philippe en direct : Collomb à l’intérieur, Hulot à la transition écologique, Bayrou à la justice », sur Le Monde.fr (consulté le ).
  23. Marion Mourgue, « Marielle de Sarnez : «Macron ? Une démission pour ambition personnelle» », sur Le Figaro (consulté le ).
  24. « Assistants parlementaires : Marielle de Sarnez visée par une enquête », leparisien.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  25. « Marielle de Sarnez et François Bayrou quittent le gouvernement », France Inter,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  26. « Législatives à Paris : treize candidats de la République En marche! investis », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  27. « REM: menace d'une candidature dissidente contre Marielle de Sarnez », LExpress.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. AFP, « Assemblée : Marielle de Sarnez désignée présidente de la commission des Affaires étrangères », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  29. « De nouveaux détails gênants sur le rôle de l'ex-assistante de Marielle de Sarnez », sur Le Huffington Post, .
  30. « Marielle de Sarnez mise en examen dans l'affaire des assistants parlementaires du MoDem », sur Le Monde, .
  31. Viviane Le Guen, « La députée et ancienne ministre Marielle de Sarnez est morte à l'âge de 69 ans », sur francebleu.fr, (consulté le ).
  32. « La députée et ancienne ministre Marielle de Sarnez est morte, annonce François Bayrou », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  33. « La députée et ancienne ministre Marielle de Sarnez est décédée », sur leparisien.fr, (consulté le ).
  34. a b et c Sarah Belien, « Décès de Marielle de Sarnez: les hommages de la classe politique », sur rtl.fr, (consulté le ).
  35. « Le dernier adieu à Marielle de Sarnez », sur parismatch.com, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]