Michael Lonsdale

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Michael Lonsdale
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Michael Lonsdale en avril 2013.
Nom de naissance Michael Edward Lonsdale-Crouch
Surnom Alfred de Turris[1]
Michel Lonsdale
Naissance
Paris
Nationalité Drapeau de la France Française
Drapeau du Royaume-Uni Britannique
Décès (à 89 ans)
Paris
Profession Acteur
Films notables

Michael Lonsdale (parfois crédité Michel Lonsdale) est un acteur franco-britannique, né le à Paris et mort le dans la même ville.

Principalement connu pour ses rôles au théâtre et au cinéma, il a également prêté sa voix à divers projets audiovisuels, comme des dramatiques radiodiffusées ou des livres audio.

Biographie[modifier | modifier le code]

Michael[2] Edward Lonsdale-Crouch[3] naît à Paris[4] en 1931. Il est le fils naturel[5] de Simone Béraud et d’Edward Lonsdale-Crouch, un militaire de l'armée britannique[6],[7]. Une de ses grands-mères était irlandaise[8]. Il est le neveu par alliance de Marcel Arland (époux de sa tante Janine Béraud), écrivain qui a obtenu le prix Goncourt 1929.

Peu après sa naissance, la famille Lonsdale déménage vers Jersey[9] puis part pour Londres en 1935[7]. En 1939, ils rejoignent le Maroc où son père est devenu négociant en engrais. Prisonnier des autorités vichystes, il est libéré lors du débarquement des Alliés en Afrique du Nord en novembre 1942. Son fils Michael profite alors à Casablanca des séances de cinéma américain destinées aux troupes qui y stationnent[5].

Il anime des émissions enfantines sur Radio-Maroc dès 1943. Revenu en France, à Cannes[10], en 1946, il rencontre Roger Blin qui lui fait découvrir le théâtre[5]. En 1949, Michael et sa mère s'installent à Paris dans un immeuble face aux Invalides, dans l'appartement du grand-père maternel que l'acteur va ensuite habiter toute sa vie[11],[10].

Il suit le cours de théâtre de Tania Balachova[12]. Pour gagner un peu d'argent, sa mère donne des cours d'anglais[10]. À 22 ans, il demande à être baptisé dans la foi catholique[7]. La francisation de son prénom — en Michel — provient de l'acteur belge Raymond Rouleau qui ne parvenait pas à prononcer correctement le prénom anglais Michael[13].

C'est grâce aux deux rôles offerts par François Truffaut dans La Mariée était en noir et Baisers volés (dans ce dernier film, une scène est tournée dans son appartement parisien[10]) qu'il se fait un nom au cinéma[7].

Il tourne dans des films dits d'avant-garde (films de Marcel Hanoun) comme dans des productions hollywoodiennes (Munich de Steven Spielberg). Sa maîtrise courante de l'anglais lui permet d'apparaître dans de nombreux films américains et britanniques[14].

Michael Lonsdale au Festival de Cannes 2010 lors de la présentation du film Des hommes et des dieux.

Durant sa carrière, il joue aussi bien pour des metteurs en scène comme Orson Welles, François Truffaut, Joseph Losey, Louis Malle, Luis Buñuel, Jean-Pierre Mocky, Jean Eustache ou Jean-Daniel Pollet qu’au théâtre dans des textes contemporains (Dürrenmatt, Beckett, Duras...). Il participe à des films grand public, dont un James Bond, Moonraker en 1979, dans le rôle du méchant, ou la comédie Ma vie est un enfer de Josiane Balasko, ainsi qu'à des téléfilms. En 2010, il joue le rôle de frère Luc dans Des hommes et des dieux, de Xavier Beauvois[15], qui relate les derniers jours des moines de Tibhirine, en Algérie, dont l'assassinat avait frappé l'opinion internationale en 1996[16]. Pour ce rôle, il remporte l'unique César de sa carrière en tant que meilleur second rôle masculin.

Il rencontre Michel Puig et ensemble, ils fondent en 1972 le Théâtre musical des Ulis[17], une compagnie de théâtre musical subventionnée par le ministère de la Culture.

En , il fait partie des membres fondateurs du Comité des intellectuels pour l'Europe des libertés[18].

En 1983, il réalise le film en langue française La Voix humaine[19].

En 1990, à l'initiative du ministère de la Culture et des moines de Cîteaux, il met en scène Bernard de Clairvaux de Daniel Facérias et Gilles Tinayre sur le site historique de Clairvaux avec plus de cent figurants.

Michael Lonsdale met en scène de nombreux textes, dont, en 2002, Marie Madeleine des frères Martineau, en 2001, La Nuit de Marina Tsvetaeva de Valeria Moretti, et, en 2010, un spectacle sur sœur Emmanuelle, après d'autres spectacles sur Thérèse de Lisieux et François d'Assise[20].

Il prête par ailleurs sa voix à la lecture de grands textes de littérature et de philosophie pour des livres audio, ainsi qu'à Erik Satie au sein des maisons Satie d'Honfleur. Il prête également sa voix à Victor Hugo, en 2014, dans le tramway de Besançon, ville natale de l'écrivain[21].

À compter de 2001, il est président d’honneur du Festival de silence et l’un des présidents d’honneur du jury du prix Marguerite-Duras, autrice et réalisatrice avec laquelle il a beaucoup tourné.

Il est également un artiste peintre reconnu[22]. La galerie Daniel-Besseiche à Paris a organisé une exposition en 2010 où ses œuvres étaient accrochées aux côtés de celles du peintre expressionniste et critique d'art Jean Revol[23].

En 2008, le Festival du film de Belfort - Entrevues lui consacre un hommage croisé avec Édith Scob.

En 2011, il est l'invité d'honneur du Festival Paris Cinéma. À cette occasion, il donne une leçon de cinéma avec Jean Douchet[24].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Catholique engagé, Michael Lonsdale est proche de la communauté de l'Emmanuel. En 1987, à l’invitation de Dominique Rey, alors jeune prêtre, il participe au premier Festival Magnificat à Paray-le-Monial, avec Philippe Bizot, Catherine Salviat, Jacques Loussier, Michel Piquemal, Daniel Facérias, Cyril Atanassoff, Goudji[25]. En 1988, il cofonde le centre artistique chrétien Magnificat, destiné plus spécialement aux artistes[26].

En 1998, il accepte d'être le parrain d'une promotion de l'Institut catholique d'études supérieures situé à La Roche-sur-Yon et est membre de la section « arts et lettres » de l'Académie catholique de France. En 2014, il accepte de parrainer une jeune troupe de théâtre : la troupe des Potimarrants.

Il participe à la Diaconie de la beauté[27], qui recouvre les engagements des différentes communautés au service de la charité pour les plus pauvres. Il préside le Festival sacré de la beauté[28] à Cannes.

Il est lecteur récurrent pour le projet Psaume dans la ville[29].

Michael Lonsdale est le demi-frère de Gerald Calderon (1926-2014).

À propos de son absence de vie conjugale, il déclare, dans son livre Le Dictionnaire de ma vie, paru en 2016 : « J’ai vécu un grand chagrin d’amour et ma vie s’en est trouvée très affectée. La personne que j’ai aimée n'était pas libre… je n’ai jamais pu aimer quelqu’un d’autre. C’était elle ou rien et voilà pourquoi, à 85 ans, je suis toujours célibataire ! Elle s’appelait Delphine Seyrig »[10].

Mort[modifier | modifier le code]

Tombe de Michael Lonsdale au cimetière de Montmartre (division 4).

Michael Lonsdale meurt dans son sommeil le à son appartement parisien place Vauban, à l'âge de 89 ans[30]. La veille, le cardinal Philippe Barbarin lui administre le sacrement des malades[31]. Les obsèques sont célébrées à l'église Saint-Roch de Paris le , suivies de l'inhumation dans la plus stricte intimité au cimetière de Montmartre[32] (4e division).

Théâtre[modifier | modifier le code]

Comme comédien[modifier | modifier le code]

Comme metteur en scène[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Longs métrages[modifier | modifier le code]

Années 1950[modifier | modifier le code]

Années 1960[modifier | modifier le code]

Années 1970[modifier | modifier le code]

Années 1980[modifier | modifier le code]

Années 1990[modifier | modifier le code]

Années 2000[modifier | modifier le code]

Années 2010[modifier | modifier le code]

Années 2020[modifier | modifier le code]

Courts métrages[modifier | modifier le code]

Films d'animation[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Ludographie[modifier | modifier le code]

Doublage[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Voix off[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Documentaires[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Radio[modifier | modifier le code]

Musique[modifier | modifier le code]

Livres audio[modifier | modifier le code]

Divers[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Décoration[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Alfred de Turris est un pseudonyme utilisé dans ses premiers tournages
  2. Écrit sans tréma et prononcé à l'anglaise /maɪ.kəl/.
  3. « Biographie Michaël Lonsdale Crouch Comédien, Metteur en scène, Artiste peintre », sur www.whoswho.fr (consulté le )
  4. « LES GENS DU CINEMA © », sur www.lesgensducinema.com (consulté le )
  5. a b et c Isabelle Morizet, interview de Michael Lonsdale dans l'émission Il n’y a pas qu’une vie dans la vie, Europe 1, 14 décembre 2014.
  6. Mathieu Macheret, « L’acteur franco-britannique Michael Lonsdale est mort », Le Monde, 21 septembre 2020.
  7. a b c et d Jean-Marc Lalanne, « Michael Lonsdale », Les Inrockuptibles,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  8. Michael Lonsdale à Saint-Denys. Chrétien et comédien., 27 février 2006
  9. « Michael Lonsdale est mort : pour lui, être acteur, c’était une façon de se soigner », sur Télérama (consulté le )
  10. a b c d et e Caroline Rochmann, « Michael Lonsdale, l'essentiel en une pièce », Paris Match, semaine du 4 au 9 mai 2017, page 18.
  11. René Solis, « Michael Lonsdale, 66 ans, acteur ciné-théâtre chez Duras comme chez James Bond, se glisse dans le dernier « Don Juan » », sur Libération.fr, .
  12. La même année, le cours était suivi par Delphine Seyrig, Bernard Fresson, Antoine Vitez, Laurent Terzieff, Stéphane Audran et Jean-Louis Trintignant.
  13. M. Lonsdale dans l'émission de radio Jeux d'archives sur France Culture, septembre 2007.
  14. « Filmographie Michael Lonsdale », sur Allociné (consulté le ).
  15. « Des hommes et des dieux », sur Allociné, (consulté le ).
  16. INA, « Le mystère de l'assassinat des moines de Tibhirine », sur INA, (consulté le ).
  17. Cristal Records (consulté le ).
  18. « Tous au CIEL : un combat intellectuel antitotalitaire (1978-1986) présenté par Alain Laurent », sur lesbelleslettresblog.com, .
  19. « Filmographie Michael Lonsdale », sur AlloCiné (consulté le ).
  20. « Association Sœur Emmanuelle » (consulté le ).
  21. « La voix de Victor Hugo sera en personne à Besançon » (consulté le ).
  22. « LONSDALE, Michaël - Le Delarge -Le dictionnaire des arts plastiques modernes et contemporains », sur www.ledelarge.fr (consulté le )
  23. Arte journal, Exposition Michael Lonsdale - Jean Revol Rubrique Journal des galeries, 25 mars 2010.
  24. « La leçon de cinéma de Michael Lonsdale », sur Paris Cinéma, (consulté le ).
  25. Hervé Bachelard, « Je veux conserver mon indépendance artistique », Le Journal de Saône et Loire, 12 août 2012.
  26. Michael Lonsdale : dans l’esprit de Tibhirine Prier, 10/09/2010.
  27. « La Diaconie de la Beauté - L'Église catholique en Haute-Garonne », sur toulouse.catholique.fr (consulté le ).
  28. « Festival Sacré de la Beauté », sur festivalsacredelabeaute.blogspot.fr (consulté le ).
  29. Psaume dans la ville.
  30. « Michael Lonsdale, icône du cinéma et du théâtre, est mort », sur L'Obs (consulté le ).
  31. « Cinéma. L'acteur Michael Lonsdale est décédé, le cardinal Barbarin était à ses côtés la veille de sa mort », sur www.leprogres.fr (consulté le )
  32. Le fervent dernier adieu à Michael Lonsdale, Le Parisien, par Pierre Vavasseur, 1er octobre 2020.
  33. Bartleby sur ina.fr
  34. http://toutlecine.challenges.fr/cinema/l-actu-cinema/0003/00030959-albert-dupontel-en-chasseur-de-primes-pour-bouli-lanners.html
  35. La Redevance du fantôme sur ina.fr.
  36. « Les Frères Karamazov », sur ina.fr (consulté le )
  37. Jean sans Terre sur ina.fr.
  38. Un paquebot dans la tête sur ina.fr.
  39. Sketchs de Merci Bernard avec Michael Lonsdale sur ina.fr.
  40. « Michael Lonsdale : "Rien ne peut tuer James Bond" », sur TéléObs (consulté le )
  41. « Californium, Une lettre d'amour à Philip K. Dick », sur Arte (consulté le )
  42. Page sur Unifrance
  43. « Poker tournant », sur INA (consulté le )
  44. radiofrance.fr
  45. Le spectacle de Michael Lonsdale, Passion de l'Espagne, contient des interludes musicaux de Stéphane Leach, interprétés par le Trio Polycordes : mise en espace de poèmes de Pierre Gamarra, musique de Stephan Leach interprétée par le Trio Polycordes
  46. Audioguide sur chenonceau.com
  47. Article de France3-régions
  48. Critique sur le site du Figaro
  49. Annonce sur le site de la Ville de Paris

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Freddy Denaës et Gaël Teicher, Michael Lonsdale/Abécédaire/Des hommes et des mots, Les éditions de l'œil, 2012

Entretiens[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]