Reynaud Levieux

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Reynaud Levieux
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Maître

Reynaud Levieux, né à Nîmes le , et mort à Rome le , est un peintre français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Reynaud Levieux est le deuxième fils du peintre verrier Jean Levieux, et d'Anne Dousse, d'une famille de dix enfants. Originaire d'Uzès, des Levieux liée aux Levieux sieur de la Motte et de Collanges, la famille s'installe en 1612 à Nîmes où nait Reynaud le .

Premier séjour à Rome[modifier | modifier le code]

Reynaud Levieux travaille d'abord dans l'atelier de son père, puis se rend à Rome pour parfaire ses connaissances. Il devient un peintre apprécié. Ses toiles de cette période ne sont pas toutes connues et on commence à en découvrir, parfois cachées sous des noms illustres, comme Thésée découvrant les armes de son père qui était attribué à Laurent de La Hyre[1]. Il fait partie d'une équipe de six peintres avec Pierre Mignard, Jean le Maire, Charles Errard, Jean Nocret et Nicolas Chaperon. Sous la direction de Nicolas Poussin, il est chargé d'exécuter des copies de chefs-d'œuvre italiens.

Retour en France[modifier | modifier le code]

La Sainte famille (1651), Villeneuve-lès-Avignon, musée Pierre-de-Luxembourg.

Il rentre à Nîmes en 1643, puis s'installe à Montpellier en 1647 où il peint une Sainte famille pour la cathédrale de cette ville, et participe à la décoration de l'hôtel d'Autheville. Il s'établit ensuite à Avignon en 1649 et, dès 1651, travaille pour les chartreux de Villeneuve-lès-Avignon. À partir de ce moment sa carrière prend son envol et il travaille sur les mêmes chantiers que Nicolas Mignard. De 1642 à 1658, il reçoit plusieurs commandes de dom Louis de Lauzeray, prieur de la chartreuse Notre-Dame-du-Val-de-Bénédiction. Il peindra pour l'église de la chartreuse des toiles illustrant l'enfance du Christ, où la Vierge Marie tient une place importante. Pour la salle du chapitre, lieu de pénitence et d'humilité, il peindra plusieurs toiles relatives aux mystères douloureux : Sainte Marie Madeleine éplorée, La Vierge à l'agneau et La Descente de la croix qui ont disparu, ainsi que La Déploration du Christ par les anges et Le Christ en croix qui sont conservés au musée Pierre-de-Luxembourg de Villeneuve-lès-Avignon[2]. Une autre toile, Le couronnement d'épines, que l'on croyait perdue, a récemment été retrouvée[3].

Ayant apprécié le talent de Nicolas Mignard au cours de son voyage effectué à Avignon en 1660, Louis XIV invite cet artiste à Paris en . Le départ de ce peintre laisse le champ libre à Reynaud Levieux qui s'installe alors à Aix-en-Provence, d'où il rayonne sur les villes environnantes. En 1666, avec Jean Daret et Jean-Claude Rambot, il décore la chambre d'un hôtel particulier aixois situé rue de la verrerie, propriété de Lucrèce de Forbin-Soliès, veuve d'Henri de Rascas et appelée « La Belle du Canet » à cause de sa grande beauté. Après son veuvage, Lucrèce de Forbin deviendra la maîtresse de Louis de Vendôme, duc de Mercœur, gouverneur de Provence[4]. Le décor de cette chambre sera par la suite dispersé : le musée des tapisseries d'Aix-en-Provence conserve quelques décorations de Jean Daret et quatre dessus de porte peints par Levieux, représentant Le Printemps, L'Été, L'Automne et L'Hiver[5].

Le cycle de saint Jean-Baptiste[modifier | modifier le code]

Avignon possédait la particularité d'avoir deux confréries de Pénitents noirs. La première, avait été fondée en 1488 sous le nom de Pénitents noirs de la nativité de saint Jean-Baptiste, à l'instigation de florentins exilés (d'où le nom de Pénitents noirs florentins qu'on leur donnait alors), et se situait dans l'enclos des Grands Augustins[6]. La seconde, née d'une scission intervenue en 1586, s'était donné le nom de Pénitents noirs de la miséricorde et occupait une chapelle rue Banasterie, sous le Rocher des Doms, qui est la seule à subsister de nos jours.

Reynaud Levieux, devenu confrère des Pénitents noirs florentins pendant qu'il était établi dans cette ville, se chargea à partir de 1651 de la reconstruction de la chapelle, donnant de nombreux plans de boiseries et décors, et surtout recevant commande d'un cycle de tableaux évoquant la vie du saint protecteur de la confrérie[7]. L'élaboration de ce cycle durera une quarantaine d'années, de 1656 à 1694. Ce grand laps de temps montre l'attachement de Reynaud Levieux à cette confrérie. Les toiles, dispersées lors de la démolition de la chapelle sous la Révolution, sont au nombre de neuf, dont sept nous sont parvenues :

Retraite à Rome[modifier | modifier le code]

En 1669, Reynaud Levieux part pour Rome où il résidera le restant de sa vie durant trente ans. Il habite une petite maison, située Via Laurina, qu'il louera jusqu'à sa mort[8]. Un de ses neveux, fils de son frère Jean d'Uzès, prénommé comme lui Reynaud, séjourne à ses côtés à Rome et s'y marie le avec Marie-Jeanne Vaillant, originaire de Lyon[9].

Reynaud Levieux meurt le et sera enseveli le lendemain dans l'église Sainte Marie-des-Anges (Santa Maria degli Angeli) à Rome.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Œuvres dans les églises[modifier | modifier le code]

En France
En Italie

Collections publiques[modifier | modifier le code]


Collections particulières référencées[modifier | modifier le code]

  • La Vierge à l'enfant au chardonneret[38]
  • Vierge en prière[39].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Henri Wytenhove (préf. Antoine Schnapper), Reynaud Levieux et la peinture classique en Provence : Nîmes 1613 - Rome 1699, Aix-en-Provence, Édisud, coll. « Collection d'histoire religieuse méridionale », , 183 p. (ISBN 2-85744-499-0), p. 18
  2. Henri Wytenhove (préf. Antoine Schnapper), Reynaud Levieux et la peinture classique en Provence : Nîmes 1613 - Rome 1699, Aix-en-Provence, Édisud, coll. « Collection d'histoire religieuse méridionale », , 183 p. (ISBN 2-85744-499-0), p. 30
  3. Bruno Mottin, Quelques propositions pour Reynaud Levieux, Etudes vauclusiennes, 2004-2005, 72 p. (ISSN 0153-9221), p. 17
  4. Ambroise Roux-Alphéran, Les rues d'Aix : Recherches historiques sur l'ancienne capitale de la Provence, t. 1, Aix-en-Provence, Typographie Aubin, (lire en ligne), p. 199
  5. Henri Wytenhove (préf. Antoine Schnapper), Reynaud Levieux et la peinture classique en Provence : Nîmes 1613 - Rome 1699, Aix-en-Provence, Édisud, coll. « Collection d'histoire religieuse méridionale », , 183 p. (ISBN 2-85744-499-0), p. 37
  6. Alain Breton, La chapelle des Pénitents Noirs florentins, Etudes vauclusiennes, 2004-2005, 72 p. (ISSN 0153-9221), p. 51
  7. Alain Chevalier, Marcel Destot, Aleth Jourdan et Guy Tosatto, Musée des Beaux-Arts de Nîmes, Paris, Réunion des Musées Nationaux, coll. « Guide des collections », , 144 p. (ISBN 2-7118-4096-4), p. 101
  8. Henri Wytenhove (préf. Antoine Schnapper), Reynaud Levieux et la peinture classique en Provence : Nîmes 1613 - Rome 1699, Aix-en-Provence, Édisud, coll. « Collection d'histoire religieuse méridionale », , 183 p. (ISBN 2-85744-499-0), p. 43
  9. Henri Wytenhove (préf. Antoine Schnapper), Reynaud Levieux et la peinture classique en Provence : Nîmes 1613 - Rome 1699, Aix-en-Provence, Édisud, coll. « Collection d'histoire religieuse méridionale », , 183 p. (ISBN 2-85744-499-0), p. 44
  10. Notice no PM13000103, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  11. Saint-Jean-de-Malte. Une église de l'ordre de Malte à Aix-en-Provence, Jean-Marie Roux, Éditions Édisud, Aix-en-Provence, 1987, 63 p., p. 52.
  12. Notice no PM13000077, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  13. Notice no PM84000227, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  14. Notice no PM84000120, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  15. Notice no PM13000569, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  16. Notice no PM13000560, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  17. Notice no PM30000169, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  18. INIST-CNRS cat.inist.fr Ce tableau commandé par la chapitre de la cathédrale vers 1645 a fait l'objet d'une restauration.
  19. Notice no PM84001041, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture, tableau restauré en 2005.
  20. a et b Notice no PM30000641, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  21. page=docbig&id_document=21158 guide interactif de l'église Saint-Louis-des-Français à Rome
  22. Laban cherchant ses idoles
  23. Archange Gabriel
  24. « Une œuvre exceptionnelle rejoint les collections du Musée de Grenoble », sur francebleu.fr, (consulté le )
  25. « Étude de berger », notice no 000DE007222, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  26. « Femme du peuple », notice no 000DE007218, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  27. « Le Vieux Pont », notice no 000DE007220, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  28. « Personnage antique », notice no 000DE007217, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  29. « Vieille maison fortifiée », notice no 000DE007219, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  30. « Adam et Éve », notice no 000DE007219, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Joconde, ministère français de la Culture
  31. Henri Wytenhove (préf. Antoine Schnapper), Reynaud Levieux et la peinture classique en Provence : Nîmes 1613 - Rome 1699, Aix-en-Provence, Édisud, coll. « Collection d'histoire religieuse méridionale », , 183 p. (ISBN 2-85744-499-0), p. 140
  32. Henri Wytenhove (préf. Antoine Schnapper), Reynaud Levieux et la peinture classique en Provence : Nîmes 1613 - Rome 1699, Aix-en-Provence, Édisud, coll. « Collection d'histoire religieuse méridionale », , 183 p. (ISBN 2-85744-499-0), p. 135
  33. Henri Wytenhove (préf. Antoine Schnapper), Reynaud Levieux et la peinture classique en Provence : Nîmes 1613 - Rome 1699, Aix-en-Provence, Édisud, coll. « Collection d'histoire religieuse méridionale », , 183 p. (ISBN 2-85744-499-0), p. 137
  34. Didier Rykner, « Une nature morte pour le Musée du Grand Siècle », sur La Tribune de l'Art, (consulté le )
  35. Didier Rykner, « Strasbourg : un Levieux acheté et un Delobel offert », sur La Tribune de l'Art, (consulté le )
  36. Notice no PM30000646, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Palissy, ministère français de la Culture
  37. Henri Wytenhove (préf. Antoine Schnapper), Reynaud Levieux et la peinture classique en Provence : Nîmes 1613 - Rome 1699, Aix-en-Provence, Édisud, coll. « Collection d'histoire religieuse méridionale », , 183 p. (ISBN 2-85744-499-0), p. 108
  38. Henri Wytenhove (préf. Antoine Schnapper), Reynaud Levieux et la peinture classique en Provence : Nîmes 1613 - Rome 1699, Aix-en-Provence, Édisud, coll. « Collection d'histoire religieuse méridionale », , 183 p. (ISBN 2-85744-499-0), p. 131
  39. Henri Wytenhove (préf. Antoine Schnapper), Reynaud Levieux et la peinture classique en Provence : Nîmes 1613 - Rome 1699, Aix-en-Provence, Édisud, coll. « Collection d'histoire religieuse méridionale », , 183 p. (ISBN 2-85744-499-0), p. 132

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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