Souleymane Bachir Diagne

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Souleymane Bachir Diagne
Souleymane Bachir Diagne en septembre 2018.
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Souleymane Bachir Diagne est un philosophe sénégalais, né le à Saint-Louis (Sénégal). Professeur de philosophie et de français à l'université Columbia, à New York, c'est un spécialiste de l'histoire des sciences et de la philosophie islamique.

Biographie[modifier | modifier le code]

Après ses études au lycée Van Vollenhoven de Dakar au Sénégal où il passe son baccalauréat, Souleymane Bachir Diagne est admis en classes préparatoires (hypokhâgne et khâgne) au lycée Louis-le-Grand de Paris en 1973, suivant les pas, presque un demi-siècle plus tard, de son compatriote Léopold Sédar Senghor. Il y prépare le concours d’entrée à l'École normale supérieure[1], tout en passant une licence et une maîtrise de philosophie à l'université Panthéon-Sorbonne.

Il est après Omar Diop Blondin l'un des premiers Sénégalais à intégrer Normale Sup. Il y est l’élève de Louis Althusser et de Jacques Derrida. Comme de nombreux élèves de l'établissement, il est à l'époque maoïste. Reçu à l’agrégation de philosophie en 1978, il passe une année à l’université Harvard, aux États-Unis, dans le cadre d’un programme d’échange. Il soutient une thèse de doctorat de troisième cycle de philosophie à l'université Panthéon-Sorbonne sous la direction de Jean-Toussaint Desanti en 1982, sur le thème « De l’algèbre numérique à l’algèbre de la logique »[2],[1].

La même année, il revient dans son pays natal pour y enseigner l'histoire de la philosophie dans le monde islamique à l’université Cheikh Anta Diop de Dakar[1]. Il soutient sa thèse de doctorat d’État à l'université Panthéon-Sorbonne en 1988, toujours sous la direction de Jean-Toussaint Desanti, sur le thème « Philosophie symbolique et algèbre de logique : les lois de la pensée de George Boole »[3].

Ancien vice-doyen de la faculté des lettres et sciences humaines de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, il est nommé conseiller pour l’éducation et la culture en 1993 par le président de la République du Sénégal Abdou Diouf, poste qu'il occupe jusqu'en 1999[1].

Souleymane Bachir Diagne est codirecteur des Éthiopiques (revue sénégalaise de littérature et de philosophie), membre du comité de publication de la Revue d’histoire des mathématiques (journal de l’histoire des mathématiques publié par la Société mathématique de France), membre du comité de publication de la revue Présence africaine, membre du comité international scientifique de Diogenes (journal de philosophie et de sciences sociales publié par le Conseil international de philosophie et de sciences sociales de l’UNESCO, membre du comité scientifique du Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique, membre du Comité africain et malgache pour l’enseignement supérieur (CAMES), membre du conseil du Futur de l’UNESCO.

En 2004, un dossier du Nouvel Observateur le retient dans sa sélection des « 25 grands penseurs du monde entier »[4], et, en 2007, il figure parmi « les 100 personnalités qui font l'Afrique », selon l'hebdomadaire Jeune Afrique[5].

Il a publié de nombreux travaux dans les domaines de l’histoire de la logique, de la philosophie, en particulier dans le monde islamique et en Afrique. Il est l’auteur, entre autres travaux, d’un ouvrage consacré à l’algèbre de la logique créée par George Boole et intitulé Boole, l’oiseau de nuit en plein jour (éd. Belin, 1989), d’une traduction française des Lois de la pensée de ce même auteur (éd. Vrin, 1992), et, dans le domaine de la philosophie islamique, d’un livre d’introduction à l’œuvre du poète et philosophe Muhammad Iqbal : Islam et société ouverte : la fidélité et le mouvement dans la pensée de Muhammad Iqbal (éd. Maisonneuve & Larose, 2001). En 2007 paraît son essai Léopold Sédar Senghor : l'art africain comme philosophie (Riveneuve éditions).

Après avoir enseigné pendant plusieurs années à l’université Northwestern d’Evanston (Illinois, États-Unis), Souleymane Bachir Diagne est, depuis 2008, professeur aux départements de français et de philosophie de l’université Columbia de New York[6],[1]. Le il est invité à participer à une audition pour la commission du livre blanc sur la défense et la sécurité nationale 2008 au Sénat français à Paris.

En 2013, il dirige la concertation nationale sur l'avenir de l'enseignement supérieur et de la recherche au Sénégal, qui préconise une réforme ambitieuse du système universitaire autour de onze décisions majeures en faveur de la réorientation vers les sciences, le numérique et les technologies.

En 2020, il donne la conférence inaugurale des Rendez-vous de l'Histoire à Blois[1], et, le , il réalise un entretien sur la thématique « Sortir de l'esclavage » dans le cadre de la Journée nationale des mémoires de l’esclavage, des traites et de leurs abolitions organisée par la BnF et la Fondation pour la mémoire de l'esclavage à Paris[7].

Philosophie[modifier | modifier le code]

La démarche de Souleymane Bachir Diagne se développe autour de l’histoire de la logique et des mathématiques, de l’épistémologie, ainsi que des traditions philosophiques de l’Afrique et du monde islamique. Elle est imprégnée de culture islamique et sénégalaise — wolof, sérère, toucouleur, mandingue, diola —, d’histoire de la philosophie occidentale et de littérature et de politique africaine. C’est le mélange — la mutualité — qui décrit le mieux sa philosophie.[réf. nécessaire]

Prix[modifier | modifier le code]

Décoration[modifier | modifier le code]

Œuvres[modifier | modifier le code]

Souleymane Bachir Diagne est l’auteur de très nombreux articles et contributions dans diverses revues et publications.

Traduction[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e et f Grégoire Kauffmann, « Souleymane Bachir Diagne, le “gai savoir” métissé », L'Histoire, n° 476, octobre 2020, p. 26-27.
  2. SUDOC 008695482.
  3. SUDOC 041313550.
  4. « 25 grands penseurs du monde entier », Dossiers du Nouvel Observateur, 2004.
  5. « Les 100 personnalités qui font l'Afrique », Jeune Afrique, no 2450-2451, 23 décembre 2007 - 5 janvier 2008, p. 51.
  6. (en) « Columbia - French - Souleymane Bachir Diagne », sur french.columbia.edu, (consulté le ).
  7. La BnF s'associe aux commémorations des mémoires de l’esclavage, des traites et de leurs abolitions, publié sur le site de la BnF (consulté le ).
  8. En même temps que sa collègue à Columbia Emmanuelle Saada ; voir (en) « France Honors Emmanuelle Saada and Souleymane Bachir Diagne », sur frenchculture.org (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Seloua Luste Boulbina (dir.), Dix penseurs africains par eux-mêmes, Chihab éditions, Alger, 2016, 151 p. (ISBN 978-9947-39-116-7) (« L'universel au risque de la philosophie » : entretien de Seloua Luste Boulbina avec Souleymane Bachir Diagne)
  • Souleymane Diagne a fait l’objet d’un article dans un numéro hors-série du Nouvel Observateur : « 25 grands penseurs du monde entier », /
  • « Les 100 personnalités qui font l'Afrique », Jeune Afrique, n° 2450-2451, du au , p.  51

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]