Yannick Noah

Yannick Noah
© AFP / DOMINIQUE FAGET
Passeport artiste
18/05/1960
Sedan (France)
Pays:  France
Langue:  Anglais Français
Qualité:  Chanteur
Genre musical:  Chanson

Tennisman de renom, homme au grand cœur, Yannick Noah est le seul sportif à avoir jamais réussi une reconversion musicale. D'abord attendu au tournant et montré du doigt, il a su faire les bons choix et se creuser petit à petit une place au sein de la chanson française. Une vedette originale à la croisée de deux passions, le sport et la musique, et de deux patries, la France et le Cameroun.

Biographie: 

Yannick Noah est né à Sedan en France le 18 mai 1960, d'un père camerounais, Zacharie, et d'une mère française, Marie-Claire. Il ne découvre le Cameroun qu'en 1963, lorsque son père, footballeur professionnel alors gravement blessé, décide de retourner dans son pays. La famille élit domicile à Yaoundé où elle a ses racines. Un pied en Europe, l'autre en Afrique, deux cultures différentes bercent ainsi l'enfance du petit Yannick.

Yannick vit une adolescence au son des Jimi Hendrix et Bob Marley, devant lesquels il est en extase. Ainsi et contre toute attente, la musique est sa première passion. Mais très vite, il se révèle parallèlement doué pour le tennis et passe des heures à s'entraîner. Remarqué par l'Américain Arthur Ashe, une légende vivante de ce sport, Yannick gagne un billet de retour pour la France, Nice en particulier, où il entame un programme de Sport-études avec la Fédération Française de Tennis. À seulement onze ans, la solitude et l'éloignement lui pèsent, mais grâce à la musique, il tient bon. Il aura par la suite la grande carrière sportive qu'on lui connaît (sa victoire en 1983, au tournoi de Roland-Garros à Paris est à jamais gravée dans les mémoires).

La "saga" du tennis

Après une brillante carrière de tennisman, le champion, en pré-retraite, se tourne à nouveau vers la musique. Sa reconversion est d'autant plus difficile que ses prédécesseurs sportifs ont tous échoué dans ce genre d'entreprise. En 1990, il démarre très fort. Son titre "Saga Africa" qui passe très souvent sur la première chaîne de télévision française (un partenariat a été signé entre la maison de disques et TF1), devient un tube dès sa sortie. La France entière se déhanche sur ce morceau endiablé.

En 1991, l'équipe de France dont il est le capitaine, remporte la Coupe Davis, et lors de la cérémonie de remise du trophée, les joueurs et entraîneurs entament une danse mémorable en chantant "Saga Africa". Son premier album, "Black & What" qui sort la même année bénéficie des retombées de cette victoire. Les paroles en français, anglais et camerounais sont de son cru. Quelques "grands frères" viennent lui apporter leur expérience : Manu Dibango, Kamil Rustam ou Idrissa Diop. En tout, quelque 600.000 exemplaires de cet opus seront vendus.

Encore un pied dans le tennis, (il remporte en 1996 la Fed Cup avec l'équipe féminine française qu'il entraîne), Yannick Noah laisse une fois de plus la chanson momentanément de côté.

Le cœur de Yannick

Parallèlement, il s'investit énormément dans des causes humanitaires et plus spécialement dans l'association Les enfants de la terre" créée en 1988 avec sa mère, qui offre des foyers d'accueil aux enfants en difficulté. Il participe également à diverses actions de "Fête le Mur", association dont il est le parrain, qui met des équipements sportifs à la disposition des jeunes défavorisés. Yannick se laisse facilement prendre au jeu en leur dispensant parfois des cours de tennis… Des "Restos du cœur" à son association, en passant par des apparitions télévisées et quelques pubs, Yannick fait toujours parler de lui.

Pourtant, son deuxième album "Urban Tribu" sorti en 1993, passe quasiment inaperçu et laisse peu de traces alors que sa promotion a été très importante. Très inspiré par Lennon et Jimi Hendrix, cet opus chanté en anglais lui donne l'occasion de se produire sur scène. Avec son groupe de musiciens Zam Zam, il parcourt la France pour une quarantaine de concerts intitulée "Urban Tribu Tour 93". Là, comme sur les courts de tennis, il montre son sens du show, aidé par un charisme non démenti.

Malgré une vie bien remplie, la famille Noah n'est pas en reste. Il est le papa attentionné de quatre enfants, Yoachim et Yelena, issus d'une première union avec Cécilia Rhode (Miss Suède 78) et Elyjah et Jenayé dont la mère, le top model Heather Stewart-White, est sa deuxième épouse. 

En avril 1997, Yannick sort une autobiographie, "Secrets etc…" (Editions Plon), un ouvrage dans lequel il s'interroge sur la gloire, le rôle d'un champion : "Si parfois je dévoile un peu de mon intimité, ce n'est ni par impudeur ni par provocation. J'ai seulement essayé de montrer comment, en s'acceptant tel qu'on est, en admettant ses faiblesses aussi bien que ses qualités, on peut bâtir son propre bonheur. Et contribuer au bonheur des autres."   

Quelques mois plus tard, en plein été, Yannick sort un simple baptisé "Oh rêve" qui est une autre version de "la Marseillaise" écrite à l'origine par Rouget de Lisle. Chant patriotique et hymne national français, cette chanson aux paroles guerrières est transformée en hymne pacifiste par les bons soins de l'ex-tennisman, ce qui ne plaît pas à tout le monde. En effet, certains anciens combattants s'insurgent contre cette version, n'admettant pas que l'on transforme un symbole de leurs luttes. Une certaine polémique s'installe mais ne dure pas.

2000 : à nouveau le succès

En septembre 2000, il revient avec un nouvel album éponyme, enregistré entre Paris et Kribi au Cameroun. Son premier extrait, "Simon Papa Tara", est dédié à son grand-père décédé, ce sage dont l'apparition, un soir de 1985, lui changea la vie. Ce retour aux sources n'est pas sans rappeler "Saga Africa".

Après dix ans d'absence musicale, l'homme aux dread s'offre par ailleurs le luxe d'une brochette de compositeurs et paroliers émérites pour son retour discographique (Jean-Jacques Goldman, Jean Kapler, Eric Benzi…). Toujours aussi modeste, il signe là un album intimiste, reflet d'un métissage harmonieux entre Afrique et Europe développant un style personnel que lui-même définit par le terme "afro-reggae". "Les Lionnes", le deuxième single issu de cet opus, en est la preuve et le succès est au rendez-vous.

Yannick Noah retrouve la scène le 5 décembre 2000 en première partie de David Hallyday à l'Olympia alors qu'il avait déjà participé à la tournée Ricard Live Music en juillet et août. Il participe à la Fête de la musique 2001 et se produit une nouvelle fois à l'Olympia le 2 juillet, cette fois-ci, en vedette. En octobre, il donne un concert au profit de l'association Les enfants de la terre dont sa mère Marie-Claire s'occupe et le 21 novembre, au cours de la tournée automnale, il se produit au Zénith de Paris.

Yannick poursuit une grande tournée et se produit aussi dans les festivals pendant tout l'été 2002. Il accorde une importance majeure à la scène. Avec la même équipe de musiciens et de techniciens qu'il considère comme une tribu, il fait son maximum pour donner au public (souvent composé de  nombreux enfants) le meilleur de lui-même.

2003 : "Pokhara"

En juin 2003, il fait les premières parties de Johnny Hallyday lors de sa tournée des Stades. Yannick Noah propose dès la fin du mois d'août un nouvel album intitulé "Pokhara" du nom d'une ville au Népal. L'ensemble des morceaux sont faits sur mesure, dans un style très proche du précédent album, par le trio Erick Benzi, Jean Kapler et Jacques Veneruso. Le premier simple issu de l'album s'intitule "Si tu savais".

Yannick Noah vendra plus d'un million d'exemplaires de cet album.

L'année 2004 est placée sous le signe des concerts. Le chanteur entreprend une très grande tournée. Le 2 octobre 2004, il se produit au Palais Omnisports de Paris-Bercy. C'est aussi l'année de la naissance de son fils Joalukas, qu'il a avec sa compagne Isabelle.

Un disque intitulé "Métisse(s)", moitié live moitié inédits sort début juin 2005. On compte un duo avec Disiz la Peste et un autre avec le Jamaïcain Jimmy Cliff. Il y a aussi une reprise de Téléphone, "la Bombe humaine".

Pendant l'été, il entame une tournée acoustique et se produit au Casino de Paris du 27 juin au 2 juillet puis au Grand Rex les 6 & 7 juillet.

A l'automne 2006, Yannick Noah propose un nouvel album original "Charango", du nom d'un instrument à cordes d'origine bolivienne. Cette fois-ci, l'ancien tennisman se tourne vers l'Amérique latine, et ses rythmes particuliers. Il fait de toute façon appel à la même équipe d'auteurs et compositeurs que pour les précédents albums.  Le premier simple s'intitule "Donne moi une vie". Sort ensuite "Aux arbres citoyens", un hymne à l'écologie, thème on ne peut plus rassembleur…

Yannick Noah reprend la route dès le mois de mai 2007, pour une tournée à travers la France.

Sur quelque 150 dates de concerts, Yannick Noah réunit plus d'un million de personnes. L'opus "Charango" s'est écoulé à quelque 1.3 million d'exemplaires confortant Yannick Noah dans sa position de chanteur populaire.

En juillet 2010, Yannick Noah, selon sa propre idée, se lance dans une série de concerts donnés dans huit centres pénitenciers français. Il débute aux Baumettes à Marseille, participant ainsi grâce à cette démarche altruiste, à maintenir le lien entre les détenus et le monde extérieur. Une expérience unique, chargée d'émotion, dixit l'artiste lui-même.

En août, il est élu pour la sixième fois d'affilée "Personnalité préférée des Français" selon un sondage Ifop.

2010 : "Frontières"

En août 2010, sort son album "Frontières". Il est précédé par le premier extrait, "Angela", hommage à Angela Davis, la militante noire américaine. Vivant désormais à New York, le chanteur déclare sa flamme à cette ville avec le titre "Ma pomme". Noah présente un album multiculturel, véhiculant des valeurs humanistes, musicalement très éclectique, entre pop, rock, reggae et chanson. Quelques jours après sa sortie, l'album rencontre déjà un grand succès commercial.

Le 25 septembre, l'ancien tennisman se produit pour la première fois au Stade de France Saint-Denis. Ce concert est précédé d'une date en Belgique (Stade Roi Baudoin) et en Suisse (Stade de la Praille). Il ne reprendra la route que début janvier 2011.

Il enchaîne alors près de 100 concerts en un peu plus de sept mois jusqu’à mi-août, passant par de grands festivals comme celui des Vieilles Charrues. La trêve est de courte durée : des le mois d’octobre, la tournée reprend dans le Pacifique à Tahiti et en Nouvelle-Calédonie, puis à partir de novembre le rythme s'intensifie en métropole : 25 concerts en quarante jours, pour la plupart dans les plus grandes salles que comptent ces villes étapes !

L’année 2012 débute sur le continent africain, avec deux concerts à Abidjan, en Côte d’Ivoire. En mars, il repart sur les routes de France pour une trentaine de dates en trois mois, à l’occasion d’une tournée baptisée "Acoustique" pour laquelle il est accompagné d'une formation plus restreinte. Il reste six soirs de suite à l’affiche de l’Olympia. Le 6 mai, il prend part à la célébration de la victoire de François Hollande à l’élection présidentielle en jouant quelques chansons devant une foule compacte réunie à la place de la Bastille à Paris.

Son album "Hommage", constitué de chansons du Jamaïcain Bob Marley, paraît fin mai. L’envie était là depuis longtemps : la star du reggae fait partie des artistes qui l’ont marqué en profondeur, à la fois sur le plan musical mais aussi dans vie d’homme, comme il ne manque jamais de le rappeler.

Pour ce projet spécifique, Yannick Noah qui est pour la huitième année consécutive la personnalité préférée des Français a travaillé avec Siméo. Ce jeune chanteur et musicien ayant trois albums personnels à son actif a apporté son expérience afin de permettre à l’ancien tennisman de s’éloigner des versions originales pour s’approprier les onze titres sélectionnés et les restituer dans un style très personnel. Ce disque reste plusieurs semaines en tête des ventes d'albums en France.

D’autres concerts suivent pour le chanteur, qui se produit cette année-là au total près de 70 fois.

2014 : "Combats ordinaires"

Le 2 juin 2014, Yannick Noah se produit en concert à la maison d'arrêt de Fresnes en banlieue parisienne. Presque en même temps, son onzième album intitulé "Combats ordinaires" est commercialisé. Le premier simple "Ma Colère" critique violement le Front national, ce qui alimente une polémique à l’égard du chanteur.

Si l’équipe habituelle qui entoure le chanteur demeure bien présente sur ce disque diversifié d’un point de vue musical, avec des influences rock ou bossa-jazzy, des collaborations nouvelles sont à remarquer : Jean-Louis Aubert a écrit les paroles de trois chansons et apporté la musique d’une autre, tandis que le slammeur Grand Corps malade a écrit le texte de "Murs".

Alors que ses précédents albums ont très bien marché, celui-ci ne s'écoule qu'à 100.000 exemplaire, une contre-performance pour le chanteur.

Dans le cadre de sa tournée d’environ 25 dates en France et en Belgique qui débute en octobre, Yannick Noah occupe cinq soirs de suite la scène du Palais des sports de Paris.

L’année suivante, il continue à défendre son disque lors d’une quarantaine de concerts, en faisant notamment escale aux Francofolies de la Rochelle en juillet, puis met sa carrière de chanteur entre parenthèse après être revenu dans le monde du tennis en décembre 2015 en tant que capitaine de l’équipe de France de Coupe Davis.

L’aventure sportive s’arrête en novembre 2018. Libéré de ses obligations, l’ancien champion de tennis redevient chanteur. À l’occasion de la Fête de la musique en juin 2019, il reprend le micro en public, sur un trottoir de Paris pour un concert avec son groupe, puis aux Antilles pour le St Barth Family Festival.

En septembre parait son album "Bonheur Indigo", pour lequel il a travaillé avec de nombreux auteurs et compositeurs, comme Jacques Veneruso, les chanteuses Yseult et Barbara Pravi, le musicien Dany Synthé ou encore le groupe Boulevard des airs qui lui apporte le single Viens. Fidèle aux thèmes qui lui sont chers, le chanteur évoque tour à tour la situation des migrants ("Peau lisse Man"), l’espoir face aux défis environnementaux ("Encore temps") ou la quête de sérénité ("Namaste").

Le chanteur et son équipe défendent le nouveau répertoire dans le cadre intimiste de L’Européen à Paris en octobre, mais la tournée prévue quelques mois plus tard est reportée en raison de la pandémie de Covid-19.

En 2020, il est invité le single "Serre-moi" de Tryo et en 2021 sur les albums "Loin des yeux" de Boulevard des airs et "Enfantillages 4" d’Aldebert.

2022 : "La Marfée"

Lorsque les restrictions liées à la crise sanitaire sont levées, un nouveau disque est prêt. Entretemps, Yannick Noah s’est installé au Cameroun, où il a passé une partie de son enfance, en reprenant le titre de chef de village d’Etoudi, devenu un quartier de la capitale Yaoundé. Intitulé "La Marfée", l’album commercialisé en octobre 2022 fait référence à l’école fondée sur place par la mère du chanteur. L’éducation est au cœur de l’inspiration d’"Hey Sisters" tandis que "Bach to Africa" évoque le retour de l’artiste sur le continent de ses ancêtres paternels. Parmi les collaborateurs figurent Robert Goldman (sous pseudo) qui a contribué aux premiers succès de l’artiste ou encore le multi-instrumentiste ivoirien Akatché.

Cette année-là, Yannick Noah et son groupe donnent près de quarante concerts à travers la France, le Luxembourg, la Suisse, la Belgique. En décembre, ils sont programmés trois soirs de suite à l’Olympia à Paris, où ils sont de retour en mai suivant. La tournée 2023 du chanteur passe aussi par Tahiti ainsi que La Réunion.

Février 2024

Discographie
LA MARFEE
Album - 2022 - Play Two
BONHEUR INDIGO
Album - 2019 - Wrasse records
COMBATS ORDINAIRES
COMBATS ORDINAIRES
Album - 2013 - Sony
HOMMAGE
HOMMAGE
Album - 2011 - Columbia
FRONTIÈRES
Album - 2009 - Columbia
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