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EAN : 9782754811736
96 pages
Futuropolis (10/09/2015)
3.57/5   82 notes
Résumé :
1944 : Louis-Ferdinand Céline, Lucette son épouse et le chat Bébert quittent Paris bombardé. Traversant l’Allemagne en ruines, ils rejoignent Sigmaringen où s’est réfugiée la communauté française collaborationniste, et où ils retrouvent le comédien Robert Le Vigan qui a quitté le tournage des Enfants du paradis. Cerné par des personnages piteux et minables, voire carnavalesques, le drame tourne à la fable burlesque. De cet épisode historique réel, Céline a écrit D’u... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
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♫Mais non, Céline, ta vie n'est pas perdue
Nous sommes les enfants que tu n'as jamais eus
Il y a longtemps que je le savais
Et je ne l'oublierai jamais♫
Hugues Aufray - 1966 -
---♪----♫-----✍-----🏰-----✍-----♫----♪---


"Parfois ça me remonte à la gorge...
Je ne suis pas si carne qu'on croit...
J'ai honte de ne pas être plus riche en coeur et en tout ...
Un muffle impuissant que je suis...
Ça fait une boule de tendresse, pas facile à passer...
Je juge peut-être les hommes plus vaches, plus bas, qu'ils ne sont vraiment, mais ils sont si méchants !...
On ne peut pas leur faire confiance, ils vous bouffent tout cru !...
...J'ai été con toute ma vie ! J'ai cru ceci, j'ai cru cela...
Ah ! oui ! ....Tous tordus qu'ils sont et ils vous crachent à la gueule quand vous vous approchez trop ! Vicelards avec ça !...Maintenant je m'en fous !...
Ils ne m'ont pas écouté, ils m'ont vomi, volé, spolié, fait le plus de mal possible...
La mort qui est au bout, seule compte...
Pour moi, quand elle viendra, je lui dirai que je suis bien content...Salut la compagnie ! J'ai eu moi aussi des raisons de vivre...vous comprendrez...Je suis lyrique...La petite musique....L'émotion....Les fariboles du coeur...la vie ! vous comprenez ?... La vie ! ...Ah ! J'ai été bien servi, merci ! ...Ça oui ! Vraiment du bon et puis beaucoup de mauvais ! ...Ça aussi, ça me remonte à la gorge...La condition humaine, c'est la souffrance, n'est-ce pas ?...
...Je n'aime pas la souffrance, ni pour moi ni pour les autres...
...Vous comprenez ?..."
Sic P93

Une semaine pour disséquer cette sublime BD
Des heures sur YouTuBe, Wikipédia
La maladie du monde c'est l'insensibilité ...
Tout le reste du Bla-Bla-Bla
De la chiure de sansonnet
L'histoire de celui qui n'a pas réussi à porter un masque,
Un comble pour l'épidémiologiste en cavale qui se casse
Pensée communisante, anarchiste même !
Quelqu'un qui a voulu s'approcher de la vérité humaine
Auf wiedersehen, Lily Marlène
De quel côté du mur
La frontière nous rassure !?
Comme pour la peinture
Peindre les choses cachées derrière les choses
C'est tout un art...
Merci à Mrs Malavoix et Brizzi, de nous avoir illustré
Ce personnage singulier haut en sombres pensées
un illustre Voyage qui ne nuit que celui qui se refuse à croire...

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En adaptant cette trilogie, en fait les derniers récits de Céline, Christophe Malavoy au scénario, les frères Brizzi aux dessins nous offrent une oeuvre assez déconcertante. Malavoy dont la passion pour l'écrivain Céline est évidente, s'appuie sur la trilogie (du coup les derniers récits Céliniens). Une fuite en avant d'immondes collabos, lâchés par les nazis et qui sentent l'heure de rendre des comptes approcher. Au rang des salopards outre Céline, se joint l'acteur Robert de Vigan, on croise aussi des membres du gouvernement Laval minables déserteurs une fois de plus. Pourtant, Malavoy décrit cette fuite sur un ton qui se ferait presque burlesque, et l'album le serait si malheureusement tout cela ne s'appuyait pas sur des évènements réels. Céline est un homme cynique, aigri, désagréable pour ne pas dire autre chose, et bien sur très malheureux, pantin pathétique d'une pitoyable lâcheté. Les dessins absolument remarquables en noir et blanc renforcent ce côté presque clownesque de l'ensemble.
C'est peut être cela qui fait que cette BD m'a laissé un peu sur ma faim. Mais peut-être que vous en aurez une autre lecture. A noter que Les frères Brizzi et Christophe Malavoy envisagent une adaptation ciné.
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Après Tardi, les frères Brizzi et Chistophe Malavoy ont entrepris de mettre Céline en images ou plutôt, en ce qui concerne Tardi, de mettre quelques images sur le délire verbal de Louis-Ferdinand et l'équipée hallucinée de Bardamu.

Le travail de Tardi donnait du texte une iconographie distanciée, ouvrant çà et là de sombres fenêtres sur la nuit célinienne: le texte restait la référence essentielle- respecté, intégral, sanctuarisé par les grandes pages des éditions Gallimard.Plus de 300 larges pages qui permettaient au lecteur assidu ou occasionnel du Voyage d'en faire un, lui aussi, de voyage, moins violemment cantonné à sa seule imagination, mais qui le guidaient quand même, avec noirceur et beauté, dans cette descente aux enfers céliniens...

Rien de tout cela avec cette B.D. de Brizzi et Malavoy: c'est une vraie mise en images, un découpage scénarisé et presque un story-board des trois livres de Céline appelés "la trilogie allemande" ( ou nordique)- empruntant sa trame à la folle cavale de Céline à l'heure de la défaite allemande , racontée dans D'un château l'autre, Nord et Rigodon. Le texte de Céline y est présent, bien sûr, mais dans des phylactères, dans la bouche de protagonistes incarnés, grimaçants, grotesques, pathétiques. Dans les commentaires à la première personne du Narrateur.

Soit quatre personnages principaux: Louis, dit Ferdine,le Docteur Destouches dans le civil, le narrateur maudit, Lucette Almanzor dite Lili, son épouse, la danseuse gracieuse, Bébert le chat, imperdable et diaboliquement débrouillard dans ce chaos apocalyptique, et enfin, last but not least, Le Vigan, dit la Vigue, l'acteur inoubliable des Disparus de Saint-Agil, fraîchement échappé du tournage des Enfants du Paradis et des engeulades sévères avec une autre collabo' de choc et de charme: Arletty ( dont on n'oubliera jamais la réplique, au moment de l'Epuration: "Mon cœur est français, mais mon cul est international!"). Raide fou, la Vigue.

Notre joyeuse bande de pieds nickelés traverse donc la Suisse, l'Allemagne, le Danemark, à la recherche d'un abri -et de l'or que Céline-- la -Pince avait caché chez une amie au Danemark: le vent a tourné, il ne fait pas bon , pour nos deux compères masculins, avoir écrit Bagatelles pour un massacre ou avoir proféré mille injures antisémites sur les plateaux de tournage, ni même être la femme ou encore le chat d'un collaborateur ayant ses entrées dans les ambassades du Reich..

Donc c'est la débandade- mais avec passeport patenté y compris pour le chat, argent cousu au petit point dans la doublure de l'éternel gilet, bagages et même une arme, délicate attention du fonctionnaire de service allemand...

Occasion pour nous de croiser les doux visages de quelques ordures patentées elles aussi: Pierre Laval, Philippe Pétain, qui ne sont plus à présenter, Fernand de Brinon, homme à tout faire de Laval et officiellement, président de la commission gouvernementale, le gouvernement en exil de la collaboration: Jean Luchaire, à l'Education, Joseph Darnand, chef de la Milice, Marcel Déat, ministre du Travail...Et j'en passe....Belle brochette de salopards...

On goûte au vol quelques perles céliniennes: "Je ne suis pas très germanisant, c'est vrai, surtout avec l'autre ballot, là, qui est en place... fripouille cent pour cent...gâteux fini... surbranlé...vaut tout juste un contrôleur de métro!..." perle lancée, celle-ci, après réception du passeport, au fonctionnaire allemand de la préfecture, qui n'a rien dû comprendre , car elle est proférée en s'en allant, dos au portrait d'Hitler sur le mur ...Courageux mais pas téméraire, le Ferdine...

D'ailleurs c'est ce que je retire de ce Voyage au bout de la honte : Céline s'y montre un homme aigri, vociférant, radin, prêt à toutes les compromissions pour échapper au sort qui le menace, y compris coucher -car il était encore beau gosse, le médecin des pauvres- avec les Allemandes les plus grasses et les plus nympho' de ce ramassis de "blattes de chiottes" -c'est pas de moi, vous pensez, je ne me permettrais pas!!!

Alors? résultat des courses? Que pensé-je de ce livre?

Un bon moment- scénario efficace et dessin magistral, mais le texte m'a manqué..Cette lecture m'a surtout donné, une fois de plus, la honte de ne jamais être arrivée à lire cette foutue trilogie allemande -ou nordique- malgré mes multiples tentatives..Sans doute parce que je redoutais d'y trouver un Céline atroce, compromis, haineux, avare, lâche, injurieux ...bien loin du pathétique Bardamu de Mort à crédit et du Voyage,encore très fréquentable et si humain dans la débine...

Confirmation après lecture de la B.D.: le Docteur Destouches est bien conforme à mes pires appréhensions..

Une seule échappe au massacre: Lucette, aérienne, douce, incapable de haine , mais pleine de convictions qu'elle défend parfois vigoureusement à coup de sac à main, contre les deux affreux, La Vigue et La Ferdine, Lucette, la mère au chat, dont j'ai suivi péniblement pendant un an, dans le petit pavillon de la route des Gardes, les contorsions orientales dans son salon plein de miroirs,où , toute vieille mais encore souple, elle donnait des cours de danse...

Par curiosité pure: je suis souple comme un manche à balai . Mais voir l'antre de l'ogre faisait passer bien des courbatures...Je l'ai retrouvée dans la B.D. plus jeune, mais toujours aussi éthérée, comme un petit elfe malicieux égaré sur cette terre de brutes.

Malavoy lui dédie son livre: il a bien raison, elle en est toute la grâce..
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Le Don quichotte des frères Brizzi m'a tellement plu que j'ai voulu renouveler mon plaisir par un autre de leurs ouvrages...cependant Don Quichotte n'est pas Céline ! Ce n'est pas une découverte mais je n'ai pas réussi à faire fi de mon dégoût face à l'immonde mise en scène de la collaboration de Céline avec les pires acteurs du nazisme. le scénario regroupe trois oeuvres de l'écrivain : " d'un château à l'autre", "nord" et "rigodon", il témoigne de la complexité de cet homme et ,il est vrai de certaines prises de paroles dangereuses qui déstabilisent quant à une idée arrêtée sur ce qu'il était, au delà de son talent littéraire. Les dessins en noir et blanc sont excellents mais c'est un sentiment de mal être qui l'emporte en tournant la dernière page.
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Le meilleur patron que j'ai eu dans ce qu'on peut appeler ma carrière professionnelle (LOL) était un révéré admirateur de Louis-Ferdinand Céline. Au-dessus des poubelles pour les cartons, en plein soleil à l'époque, c'était le mois de juillet 2013, nous fîmes ainsi connaissance, parlant de nos affinités littéraires. Ce gars-là aimait Céline, il aimait Dieudonné aussi, il aimait bien d'autres, enfin il n'aimait pas l'instrumentalisation de l'histoire lorsqu'elle sert à induire des émotions chez la populace qu'on prend pour une conne. On la fait bander avec tout et n'importe quoi, ensuite on la traîne par la queue.


Ce qui se dit ici c'est qu'il faut rétablir la vérité à propos de Céline. C'est ce qui essaie de se faire en tout cas. Témoignages de Lucette la danseuse paraît-il. Bébert, vivant de 1932 à 1952, on n'y compte pas en revanche.


« J'ai toujours foutu la pétoche à tout le monde. Je m'y suis vraiment pris comme un manche, quel con j'ai fait ! »


Comme disait Théodule Ribot, cité aussi dans le texte : « L'homme ne voit que ce qu'il regarde et il ne regarde que ce qu'il a déjà dans l'esprit ». Ainsi, la cavale du Dr Destouches ne sera vue que par ceux qui veulent la regarder… qui savent déjà comment la regarder. Tant mieux pour eux.
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critiques presse (5)
Telerama
27 janvier 2016
Rarement l'atmosphère délétère d'un monde qui s'écroule, la folie des derniers instants auront été campées avec autant de force !
Lire la critique sur le site : Telerama
BoDoi
15 janvier 2016
Convaincu du talent des dessinateurs, mais persuadé aussi que cet ouvrage génère une gêne et un dégoût, voulus ou non, que Céline aurait certainement appréciés.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Sceneario
11 janvier 2016
Il n'y a pas de morale particulière à ressortir de cet album qui se lit comme on suit une balade errante à travers la guerre, peuplée de mille et un visages, de gueules pittoresques ! Mais très vite on tombe sous le charme du magnifique dessins des frères Brizzi, un sublime crayon très contrasté, avec des textures envoutantes ! Vous l'aurez compris, c'est très beau !
Lire la critique sur le site : Sceneario
ActuaBD
19 octobre 2015
Une cavale baroque, aux allures de cirque vacillant, qui montre une autre facette de l’auteur de Mort à crédit.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
BDGest
06 octobre 2015
Plus suggestif et dynamique que celui de Jacques Tardi (...) le graphisme monochrome de La Cavale du Dr Destouches, enveloppe parfaitement ce témoignage désespéré d’un monde où la couleur n’a plus sa place. Indispensable.
Lire la critique sur le site : BDGest
Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Ne vous êtes-vous jamais réjoui d'une chose, monsieur Céline ?...
... Un tout petit moment de bonheur, fût-il éphémère ?...

Ma mère était comme ça, j'ai hérité d'elle ce tempérament bizarre qui consiste à ne pas être jouisseur du tout, de rien. Rien du tout. Je souffre d'avoir vu trop loin, mais tout se passera comme j'ai dit.

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Des grenouilles sur une table allemande ... faut que la pénurie soit sévère !...
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Avec Lili, ma femme, et notre chat Bébert, on a décidé de quitter Paris... Avant que ceux qui voulaient ma peau me repassent aux arènes, me dépècent en public... Et puis récupérer mon or tonnerre de cul !... Tous mes droits d'auteur depuis tant d'années... Des années de souffrance je peux le dire...
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-Tout ça, c'est ta faute!...J'aurais jamais dû te suivre! Je glandouille et tu t'en bats les couilles!...Voilà la chose!...Le pire fumier vendu traître que j'aie connu!...
-Dis donc, La Vigue, je vais te faire ravaler ton boudin! Je te ferai me respecter mon gaillard!...Si tu crois que tu vas me chier dessus comme ça!
-Regarde-toi! T'as cent piges! Ah! Il est jojo le prophète!...
-Fausse vache! Plouc! Barre-toi hé godiche! Je vais te faire avaler ton bulletin de naissance! Grossier sac à merde!
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Anarchiste suis, été, demeure et me fous bien des opinions...
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Christophe Malavoy . Un camion pour deux.
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