Jérémy Rimbaud, le cannibale de Nouilhan : un fou à la barre
La cour d'appel de Pau a examiné le non lieu psychiatrique de Jérémy Rimbaud, le cannibale de Nouilhan. En novembre 2013, ce Palois a tué un vieil homme de 90 ans, avant de lui manger la langue et le cœur.
Jérémy Rimbaud, le cannibale de Nouilhan était devant la justice ce mardi matin. La cour d'appel a examiné sa responsabilité pénale en vue d'un non lieu psychiatrique. En novembre 2013, après cinq jours d'errance, ce palois, un ancien militaire de 26 ans (il en a 28 aujourd'hui), a fait irruption dans une maison à Nouilhan, dans les Hautes-Pyrénées. Il a tué un vieil homme de 90 ans, avant de lui manger le cœur et la langue. Il a ensuite tenté de tuer un autre habitant du village. Jérémy Rimbaud souffre d'une forme grave de schizophrénie qui aboli son discernement. Et ce mardi à l'audience, sa maladie s'entendait clairement.
Les juges ont écouté les paroles d'un fou
Jérémy s'exprime clairement. Mais sa maladie se ressent tout de suite quand il revient sur les faits. Il a reçu "un ordre : il devait rejoindre à pied son régiment". Il s'est livré à ce qu'il appelle encore "une course d'orientation de la mort". Il dit avoir vu "des panneaux indicateurs avec des gommettes pour rallumer le feu du mal dans les bunkers". Arrivé à Nouilhan, il voit le vieil homme de 90 ans à sa fenêtre. Pour lui c'est un taliban. "Il faut que je l'assassine. On était en Afghanistan". Le président lui demande : "P_ourquoi l'appelez-vous le cochon?_ "Jérémy répond en décalé : **_"Dans le frigo il y avait de la ventrèche et des pieds de cochons périmés. J'ai trouvé ça dégueulasse". _**On ne va pas évoquer ici la suite et les actes de cannibalisme, toujours exprimés par Jérémy dans le même fracas psychiatrique. On apprend malgré tout que le vieil homme n’était pas mort quand il lui a arraché le cœur. "C'était un peu atroce", dit Jérémy à l'audience.
On a compris (...) C'est difficile pour les victimes de comprendre qu'on ne peut pas juger les fous. Mais le raisonnement vient très vite. Tout le monde accepte : on ne peut pas juger les fous — un avocat des victimes
Le traumatisme afghan
Jérémy dit que sa schizophrénie vient d'Afghanistan. Là bas, Jérémy a roulé sur une mine avec sa voiture. Il ne l'a pas déclenchée mais elle a explosé sous le char qui le suivait. De retour en France, en franchissant les dos d'âne, il avait peur d'exploser. Il se croyait encore en guerre. Le jour avant de partir dans ce périple meurtrier, il est allé consulter un psychanalyste qui lui a juste conseillé de se rendre aux urgences psychiatriques.
La grande muette, la grande absente
Je ne dis pas que l'armée l'a mal pris en charge, je dis qu'elle ne l'a pas pris en charge — l'avocate de Jérémy Rimbaud
Les avocats des victimes, comme celle de Jérémy Rimbaud, ont exprimé leurs frustrations. Quel rôle a joué l'armée dans la dérive de Jérémy Rimbaud ? Certains parlent même de responsabilité. Jérémy a passé cinq ans dans un régiment de char de l'infanterie de marine basé à Poitiers. Après son séjour en Afghanistan, avec les autres soldats, il a séjourné à Chypre pour une évaluation psychologique. Un syndrome post-traumatique a été diagnostiqué. Il a été suivi par un médecin qui lui a prescrit un traitement, adapté visiblement. Jérémy dit qu'il avait surtout besoin de parler à un psychiatre. Alors il a arrêté le traitement parce que ça l'ensuquait, et il n'arrivait plus à faire de sport. Il a aussi arrêté de se rendre aux rendez vous. Personne n'a réagi.
En Afghanistan, Jérémy Rimbaud a pris de la kétamine, comme beaucoup de soldat français, pour se donner du courage au front. L'expert psychiatre entendu par visio-conférence ce mardi à l'audience concède que son état de stress a été "assez mal soigné" et qu'au moment de sa libération, il était perdu et épuisé psychiquement. Pour son avocate, Maître Françoise Séles, si Jérémy a commencé sa "mission infernale" c'est parce qu'il n'a pas été assez pris en charge. Pour l'avocate "Jérémy Rimbaud est une des victimes de ces guerres". La mère de Jérémy va même plus loin en quittant le palais du justice à propos du vieil homme tué par son fils : "L'Afghanistan a pris une vie. Celle d'un grand-père et d'un père."
L'irresponsabilité pénale sera prononcée par la chambre de l'instruction le 19 juillet, cela ne fait pas de doute. Ce sont d'ailleurs les réquisitions de l'accusation. L'avocat général a également demandé à ce que des mesures de sûreté soient prononcées. C'est à dire que s'il quitte l'enceinte de l'UMD (Unité pour Malades Difficiles) de Cadillac, où il est admis depuis les faits, il soit soumis à une expertise psychiatrique judiciaire. Il a aussi demandé à ce qu'on lui interdise de détenir une arme, d'entrer en contact avec les victimes, et interdit de séjour dans les Hautes-Pyrénées.
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