Cahors. Du dessin au graff, le beau voyage d'Ugo

  • Ugo Pabois dit « Monsieur P » dans son atelier. Il a réalisé la fresque du souterrain Valentré, et a travaillé avec Chamizo sur le mur de Douelle.
    Ugo Pabois dit « Monsieur P » dans son atelier. Il a réalisé la fresque du souterrain Valentré, et a travaillé avec Chamizo sur le mur de Douelle. Photo DDM, Marc Salvet
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Marielle Merly

Tout petit, le dessin occupait son esprit. Aujourd'hui, ce grand jeune homme de 24 ans, Ugo Pabois, a élargi ses talents au graff, magistralement. Rencontre atypique.

Son atelier se trouve chez lui. Passé le premier étage de son appartement en ville, bordé par une douce lumière, le regard va d'une couleur à l'autre, d'un climat à l'autre. Les toiles sur le mur nous décrivent des histoires, fantastiques c'est évident. On est chez Ugo Pabois, jeune graffeur de talent. La poésie ne se délivre pas que de mots écrits. « J'ai toujours dessiné. Il y a dix ans j'ai suivi un stage de graffitis à Cahors, ça m'a donné l'élan ».

Son imaginaire se nourrit de l'observation de la rue, dessiner devient ensuite une fulgurance. Deux mondes se rencontrent celui des murs, celui des toiles. « Sur les murs, je reste urbain ; je suis plus artiste quand je peins chez moi ». En 2006, c'est la première expo aux Docks. Ugo n'est pas convaincu : « Mes premières toiles, j'avais l'impression de prendre des morceaux de murs et de les reproduire sur un support ».

Inlassablement il cherche, malgré quelques vents contraires. « Les gens disent ''les graffitis ça doit rester dehors, ne pas renter dans les musées''. Ils associent toujours ça à l'illégalité. Les graffitis ce n'est fait que de petits détails qui naviguent autour d'une base. ».

Dans son atelier les périodes alternent. Ugo Pabois dessine toujours, des choses plutôt abstraites, ou bien ne travaille qu'avec un pinceau et de l'acrylique. « Je fais des figures géométriques qui représentent des totems. J'ai une série sur les pandas, pour savoir quel regard ils peuvent avoir sur l'homme. Je suis activiste des pandas depuis chez moi », lâche-t-il dans un sourire. Frédéric Delmas, responsable du secteur jeunesse qui travaille sur des ateliers graffs, l'a repéré. Il lui propose de réaliser une fresque au souterrain Valentré. Un lieu de passage idéal pour accueillir des graffs. La création durera 6 jours pleins.

Puis arrive l'aventure Chamizo et le mur de Douelle. « Il connaissait ma famille, il m'a vu dessiner tout petit. Il m'a demandé de venir pour le mur. Quand on me demandait ce que je voulais faire, je répondais artiste peintre. C'est mon rêve, c'est ce que je veux faire, et c'est ce que je fais. Ma vision de l'art contemporain est assez bizarre. Je trouve qu'il n'y a pas d'âme. Il faut quand même vivre sa peinture. J'aime bien que l'on me dise ce que l'on ressent en voyant une toile », confie-t-il.

Aujourd'hui, je suis devenue à mon tour activiste des pandas.


Un graff park en réflexion

« Nous avons développé des activités graffs, notamment dans le quartier de Terre Rouge, explique Frédéric Delmas, responsable du service jeunesse à la mairie. J'ai identifié Ugo comme un leader potentiel. Aujourd'hui, le but est de trouver une alternative pour que cette pratique soit favorisée. Elle n'a rien à voir avec les tags sauvages en ville, que nous réprouvons. On cherche un lieu, pour créer un ''graff park'' mais il faut de la superficie. On est avant toute chose dans une pratique artistique. L'idéal ce serait les Docks, la mairie n'est pas fermée au projet »

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