Douze mois de prison pour deux coups de couteau et dix euros

Le 4 août à 11 h 45, aux abords de la place Esquirol, une altercation éclate entre deux trentenaires, Abdelkader et Ali, le premier réclamant au second le remboursement d'une dette de 10 €. Celle-ci concerne des pilules de Subutex, fournies une semaine auparavant par Abdelkader à Ali, pour l'aider à gérer sa toxicomanie. Le 4 août donc, Abdelkader aperçoit Ali, sa compagne et le fils de cette dernière, attablés à la terrasse d'un restaurant rapide du quartier. Abdelkader s'approche d'eux, aperçoit un billet de 10 € sur la table et s'en saisit. À partir de ce moment-là, les choses dégénèrent. Ali tente d'expliquer à Abdelkader que l'argent dont il vient de s'emparer appartient à sa compagne et que celle-ci en a besoin pour acheter du lait à son fils. Mais Abdelkader, déjà bien alcoolisé, ne veut rien entendre. Il attrape par le col et devient pressant. Alors Ali attrape une chaise et lui assène un coup mais Abdelkader riposte. S'ensuit un échange de coups de poings. «J'ai pété les plombs par rapport à ma compagne et son bébé», se défend Ali. À quelques pas de là, Antoine, l'ami d'Ali, qui assiste à la scène, décide d'intervenir. «Il est venu me secourir, je suis bien plus maigre qu'Abdelkader», tente de le défendre Ali. Sauf que l'intervention de son compère est plus que musclée. Antoine porte deux coups de couteau à l'abdomen et à l'épaule gauche d'Abdelkader qui se réfugie dans lapharmacie la plus proche avant d'être conduit au CHU de Purpan. Les blessures sont superficielles et n'entraîneront «qu'un» arrêt de travail de trois jours.

Des casiers judiciaires très chargés

À la barre du tribunal de grande instance, mercredi, Ali et Antoine s'embrouillent un peu dans leurs explications et livrent une énième version des faits. Les deux prévenus aux casiers déjà très chargés puisqu'ils affichent chacun vingt-trois condamnations, allant de vols en effraction à violences en réunion, en passant par escroqueries organisées, délit de fuite ou encore violation de domicile, ajoutent encore une ligne à leurs lourds CV judiciaires. Antoine, par ailleurs handicapé à 80 % suite à une agression dont il a été victime et en situation de détresse sociale, écope de douze mois ferme. La sanction est la même pour Ali, qui n'a pas porté de coups de couteau, mais avec une peine aménagée afin qu'il puisse continuer à travailler puisqu'il vient de décrocher un CDI.