La famille de Karim Aissaine : «Sept ans après la mort de Karim nous attendons encore»

  • Karim avait 28 ans. «Fiancé, il devait se marier à l'été 2010. Il est mort avant ce bonheur», déplore sa sœur./ DR Karim avait 28 ans. «Fiancé, il devait se marier à l'été 2010. Il est mort avant ce bonheur», déplore sa sœur./ DR
    Karim avait 28 ans. «Fiancé, il devait se marier à l'été 2010. Il est mort avant ce bonheur», déplore sa sœur./ DR
Publié le
Jean Cohadon

Victime d'un accident en avril 2010 à Bruguières, Karim Aissaine est mort suite à des brûlures. Sa famille attend toujours le jugement de Safetykleen, l'employeur, relaxé fin novembre.

Comme un calvaire sans fin. «Notre avocat nous demande de patienter, nous explique que c'est long, que la justice avance doucement mais depuis plus de sept années nous patientons ! Est-ce normal, logique, habituel ? Pour nous c'est très difficile.»

Cette femme en colère s'exprime au nom des siens, plus de sept ans après la mort de Karim Aissaine. Ce garçon de 28 ans est mort de ses brûlures après un accident dans les locaux de l'entreprise qui l'employait depuis huit ans, Safetykleen. Alors qu'il remplissait une machine de solvant, un flexible a lâché et le produit a aspergé l'ouvrier. Une étincelle quelques secondes plus tard l'a transformé en torche humaine. brûlé à 80 %, il est mort quelques heures après son admission à l'hôpital Rangueil le 7 avril 2010.

L'enquête a pointé des erreurs de son employeur spécialisé dans les produits pour le nettoyage industriel. Le parquet a requis la condamnation de la société devant le tribunal correctionnel mais a commis une erreur grossière : la personne poursuivie n'était pas la bonne ! Cette erreur de procédure a entraîné la relaxe de l'entreprise et de ses dirigeants. «Après six ans d'enquête, on découvre une erreur aussi énorme. Pour sa famille, cette décision a été une douche froide, un nouveau choc.»

Depuis le parquet a fait appel et le parquet général soutiendra la responsabilité pleine et entière de Safetykleene devant la chambre des appels correctionnel. Mais quand ?

«La relaxe devant le tribunal correctionnel raisonne pour nous comme une affreuse injustice. Entendre dans la bouche des avocats de cette société que mon frère a peut-être voulu se suicider est insupportable. Il aimait son métier mais le considérait comme dangereux. Quant à laisser croire qu'il a été capable d'allumer une cigarette après avoir été arrosé d'un produit extrêmement inflammable, c'est insultant et injurieux. Pour lui qui est mort dans des souffrances atroces et pour nous.»

La famille de Karim attend maintenant la nouvelle audience. «En espérant obtenir enfin justice», souligne sa sœur.


Me Alfort : «Pas assez vite»

Saisi des intérêts de la famille Aissaine dans les jours qui ont suivi l'accident mortel, Me Pierre Alfort comprend la colère de ses clients. «Plus de sept années pour juge un homicide involontaire représente trop de temps. C'est une évidence. L'instruction, menée par deux magistrats différents, a traîné. L'erreur de citation ajoute une difficulté supplémentaire et impose un nouveau procès. La famille attend des réponses et je comprends son désarroi. Malheureusement, et cela m'enrage, en tant qu'avocat je n‘ai aucune prise sur le temps judiciaire !»

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