Bpost va enlever 61 boîtes rouges dans notre région
Bpost va supprimer 3 000 boîtes aux lettres en Belgique, dont 61 dans les communes francophones de notre région. La porte-parole de la poste explique pourquoi.
- Publié le 11-02-2019 à 06h00
Barbara Van Speybroeck, vous êtes la porte-parole de bpost. Combien de boîtes seront supprimées en Belgique d’ici le printemps?
On maintient, pour la fin du mois de mars et le début du mois d’avril (on a lancé l’opération en octobre), un réseau de 10 000 boîtes sur les 13 000 actuelles. C’est une réduction de 23%.
Pourquoi procéder à ces suppressions?
Cela fait 14 ans que le réseau n’a pas changé, mais la société et les moyens de communication ont, eux, beaucoup changé. Depuis 2004, le nombre de courriers déposés dans une boîte rouge a diminué de 60%. Aujourd’hui, un quart des boîtes reçoit moins de cinq lettres par jour… Et certaines n’en reçoivent qu’une par semaine. Il fallait adapter le réseau au comportement des gens et à la nouvelle tendance. On a maintenu 10 000 boîtes ainsi qu’un réseau de points et de bureaux de poste (1 750). Enfin, les services sont inchangés pour les personnes âgées ou les PMR: elles peuvent toujours donner leur lettre au facteur. Ce service existe depuis toujours («S’il vous plaît, facteur»), il faut juste prévenir le facteur.
Bpost aurait pu préserver les boîtes mais ne plus faire qu’un relevé hebdomadaire, par exemple. Est-ce une option qui a été envisagée?
Non car les boîtes sont relevées chaque jour afin de respecter le service Prior qui exige que la lettre soit distribuée le lendemain. Vous savez, si on regarde le reste de l’Europe, nous préservons un des réseaux les plus importants. Prenons les Pays-Bas, ils ont le même nombre de boîtes pour six millions d’habitants en plus. Notre objectif était aussi de préserver une boîte aux lettres rouge dans un rayon de 500 mètres en zone urbaine et dans un rayon de 1 500 mètres en zone rurale.
Des communes ou des groupes de citoyens s’opposent à ces suppressions (c’est notamment le cas à Olne, où Écolo compte introduire une motion au prochain conseil communal afin de préserver les trois boîtes en sursis). Qu’est-ce que bpost peut leur répondre et comment s’est noué le dialogue avec les Communes?
Nous avons contacté toutes les communes concernées, début octobre, pour expliquer le raisonnement et demander des suggestions, des questions… Il y a eu des contacts avec plus de 100 communes. C’est important, pour bpost, de comprendre comment une commune a évolué et va évoluer dans le futur. Il faut comprendre les réalités d’utilisation, adapter le réseau. Et on en a profité pour vérifier que les boîtes étaient à la bonne place.
Les missions de bpost ont été métamorphosées ces dernières années. Quels sont les missions et les principaux changements par rapport à la dernière décennie?
On est toujours un prestataire du service universel en passant quotidiennement devant chaque boîte rouge. On préserve un très bon réseau. Nous sommes un opérateur postal (8 millions de lettres par jour) mais aussi un opérateur de paquets (290 000 par jour). Et sur ce secteur, il y a plus de concurrence, le marché est très compétitif. Par ailleurs, nous sommes également opérateur de services de proximité, nous avons la banque, nous sommes actifs en Europe et aux USA… Il faut avoir d’autres pôles de croissance économique, s’adapter au monde digital, à l’évolution de la société… et garder notre proximité. Enfin, bpost, c’est le plus gros employeur de Belgique (si on scinde Infrabel et la SNCB) avec 27 000 personnes dont 13 000 facteurs. Et une cotation en bourse depuis 2013.