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Barack Obama : « Une partie du monde est sur le point de rebasculer vers un ordre ancien, plus brutal »

A l’occasion du centenaire de la naissance de Nelson Mandela, l’ex-président américain s’est posé, mardi à Johannesbourg, en rempart de la démocratie.

Le Monde

Publié le 18 juillet 2018 à 11h57, modifié le 19 juillet 2018 à 18h21

Temps de Lecture 11 min.

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Invité à Johannesburg par la fondation Mandela à rendre hommage au premier président noir de l’Afrique du Sud, élevé au rang d’icône internationale, Barack Obama s’est posé en rempart de la démocratie et a averti des dangers d’un retour en force de l’autoritarisme. Un exposé qui a pris l’allure d’un véritable cours de relations internationales, dans lequel l’ancien président n’a pas retenu les critiques contre son successeur Donald Trump, sans jamais le nommer, fidèle à son habitude.

« Il y a cent ans, Madiba naissait dans le village de Mvezo. Rien n’aurait pu laisser présager, à ce moment-là, dans cet endroit-là, qu’un jeune garçon noir changerait le cours de l’histoire. L’Afrique du Sud avait déjà commencé à introduire des mesures de ségrégation raciale, un ensemble législatif connu sous le nom d’apartheid. La majorité de l’Afrique, dont le pays de mon père [le Kenya], était sous domination coloniale. Les puissances européennes dominantes, après une horrible guerre mondiale qui a pris fin quelques mois après la naissance de Madiba, considéraient ce continent et ses habitants comme un butin à se partager, un territoire abondant en ressources naturelles et en main-d’œuvre bon marché.

Il serait donc difficile d’exagérer les remarquables transformations qui se sont produites depuis. De plus en plus de peuples, témoins des horreurs du totalitarisme et des massacres perpétrés au cours du XXe siècle, ont imaginé une nouvelle vision pour l’humanité, fondée non seulement sur le principe d’autodétermination, mais aussi sur la démocratie, l’Etat de droit et la dignité inhérente à chaque individu.

Nelson Mandela a consacré sa vie à cette longue marche vers la liberté et la justice. Pour les peuples opprimés du monde entier, il est devenu l’incarnation de l’espoir, de l’aspiration à une vie meilleure, et de la possibilité d’une transformation morale des systèmes politiques. Lorsque, étudiant en droit, j’ai assisté à sa sortie de prison, quelques mois après la chute du mur de Berlin, j’ai ressenti le frisson d’espoir qui a traversé les cœurs du monde entier. On sentait que les forces du progrès, inexorables, étaient en marche. Que la vision progressiste incarnée par Nelson Mandela déterminait désormais les termes du débat politique international.

L’ordre international actuel n’a pas tenu toutes ses promesses

Certes, il existait toujours des tragédies – de sanglantes guerres civiles dans les Balkans et au Congo. Mais la poursuite de la détente nucléaire, la construction d’une Europe unifiée, ancrée dans l’OTAN, et l’entrée de la Chine dans le système économique mondial réduisaient considérablement toute perspective de guerre entre grandes puissances. Les dictatures cédaient la place aux démocraties. Le respect de l’Etat de droit et des droits de l’homme, énumérés dans la charte des Nations unies, devint la norme directrice pour la majorité des nations. Lorsque les droits de l’homme étaient violés, ceux qui les bafouaient étaient transformés en parias.

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