Rio Tinto : le site de Saint-Jean-de-Maurienne repris

La nouvelle société créée par le groupe allemand Trimet et EDF investira 200 millions d'euros pour les sites de Saont-Jean-de-Maurienne et Castelsarrasin. En tout, quelque 510 emplois devraient être sauvés.

Source AFP

Le site de Saint-Jean-de-Maurienne de Rio Tinto Altran doit être repris par le groupe allemand Trimet.
Le site de Saint-Jean-de-Maurienne de Rio Tinto Altran doit être repris par le groupe allemand Trimet. © AFP

Temps de lecture : 3 min

Après plus d'un an de négociations, les sites de Saint-Jean-de-Maurienne et de Castelsarrasin ont finalement trouvé un repreneur. Le P-DG de Trimet, Heinz-Peter Schlüter, et celui de Rio Tinto Alcan, Jacynthe Côté, ont signé ce samedi l'accord de reprise du site de Saint-Jean-de-Maurienne et de Castelsarrasin par le groupe allemand, en présence de Jean-Marc Ayrault, d'Arnaud Montebourg et de Thierry Repentin, ministre des Affaires européennes et ancien élu de Savoie. Le P-DG d'EDF, Henri Proglio, dont le groupe prendra une participation de 35 % dans la nouvelle société, a également paraphé l'accord qui permet de sauver 470 emplois en Savoie et une quarantaine dans le Tarn-et-Garonne.

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La nouvelle société créée par le groupe allemand Trimet et EDF investira près de 200 millions d'euros, ont annoncé le ministère du Redressement productif et celui des Affaires européennes. "Le projet industriel, qui sera mis en oeuvre par un investissement de plus de 200 millions d'euros sur six ans, sera accompagné dans le temps par l'État, notamment avec la Banque publique d'investissement", ont annoncé les deux ministères dans un communiqué conjoint. Le groupe familial allemand a négocié depuis mars avec RTA et le gouvernement la reprise des deux usines de Saint-Jean-de-Maurienne et de Castelsarrasin, qui emploient au total 510 personnes. Les pourparlers s'étaient intensifiés vendredi avec l'arrivée à Paris des P-DG des deux groupes, la Canadienne Jacynthe Côté pour RTA et Hans-Peter Schlüter pour Trimet, une société qui emploie 1 900 personnes.

Soulagement

Les négociations de ces derniers jours ont porté sur des "modalités techniques fines" et se sont poursuivies sur trois points, avaient indiqué auparavant indiqué des sources proches du dossier. Le premier : le contrat de cession entre Trimet et le géant minier anglo-australien Rio Tinto, qui n'a pas souhaité poursuivre l'exploitation des deux sites à l'échéance de son contrat d'électricité avec EDF au printemps 2014. Le deuxième point dépendait de l'accord que devaient trouver Trimet et Rio Tinto et de la participation d'EDF au capital de la nouvelle société. Enfin, les termes de la participation de la Banque publique d'investissement (bpifrance) ont aussi été discutés. Elle apporterait du cash à l'opération, mais sans entrer directement au capital, comme étudié dans un premier temps. Le groupe familial allemand était, lui, disposé à apporter 20 millions d'euros à l'opération "sous forme de cash ou de garanties".

La reprise de l'usine d'aluminium centenaire de Saint-Jean-de-Maurienne suscite un vif soulagement dans la vallée savoyarde, où elle est le principal pourvoyeur d'emplois, mais les salariés restent prudents face au repreneur. "Certes, ça va nous permettre de respirer un peu", reconnaît Yannick Bacaria, délégué syndical CGT. "Mais je veux voir le projet de Trimet et les investissements qui vont avec avant de déboucher le champagne", prévient-il. Il manque, selon lui, au moins 50 millions d'euros d'investissements depuis que Rio Tinto Alcan est propriétaire du site. La CGT, très majoritaire parmi le personnel, alerte depuis 2005 les élus locaux sur l'avenir de l'usine, que l'expiration d'un contrat d'électricité très avantageux avec EDF hypothéquait depuis de longues années. "Depuis que je suis tout petit, on a toujours parlé de ça. C'est le sujet numéro un dans la vallée. Il y a toujours eu cette épée de Damoclès", raconte Fabien, 39 ans, accoudé au bar Le Montana, dans le centre-ville de Saint-Jean.

2 000 emplois indirects

Fondée depuis 1907, l'usine emploie 470 personnes et représente quelque 2 000 emplois indirects. À l'époque de Péchiney, elle a compté plus de 1 000 salariés. Puis, au gré des rachats (par Alcan en 2003, puis Rio Tinto en 2008) et des restructurations, les effectifs ont fondu. Le site de production d'aluminium est "le plus gros employeur de la vallée et un des plus gros du département", reconnaît Pierre-Marie Charvoz, maire UDI de Saint-Jean. "L'usine, c'est le poumon de la vallée", renchérit André Virjino, secrétaire du CHSCT. C'est aussi le plus gros contribuable, avec 1,7 million d'euros versés à la communauté de communes chaque année. Sans ces revenus (39 % de la CET locale), de nombreux projets de la commune devraient être abandonnés.

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Commentaires (4)

  • ildivo

    Pour les emplois, mais l etat actionnaire majoritaire a l edf, ne pourrait pas faire en sorte que ces fameux tarifs avantageux, le reste tout simplement afin d eviter. Que ce genre d activitee parte ailleur ?

  • ubu22

    Pas une entreprise du privé en lice comme repreneur. Et pourtant (en suivant les verts et leur logique) si l'avenir est dans les énergies renouvelables, l'aluminium est un élément de base ne serait-ce que pour l'assemblage des cellules photo-voltaïques. Il faut donc se poser certaines questions. Vous me direz tout est relatif : 200 millions d'euros. Quand on sait que pour donner une formation à 30000 chômeurs à raison de 514 euros/mois on atteint 185 millions d'euros, les chiffres ne font plus peur.

  • reija

    ... Cela rappelle un autre sauvetage qui a tourné a la noyade. Arcelor Mital.
    Edf à 35%, JUSTE POUR QUOI FAIRE ? Réduire la facture d'électricité !
    Où est ce que les brevets vont partir ailleurs et dans quelques temps on va fermer.