Le Calao. « L'endroit où il fallait être vu »

Par Steven Lecornu

Le Calao, club mythique à Combrit, a fermé ses portes en 2005. Nicolas « Nucci » Bochard y était DJ résident de 1995 à 1999. Il a vécu de grands moments, lorsque le club était à son apogée. Aujourd'hui compositeur et producteur, il organise des soirées revival au Café local à Combrit. Souvenirs, souvenirs...

Nicolas « Nucci » Bochard, 42 ans, était DJ résident au Calao de 1995 à 1999. Il est aujourd'hui compositeur et producteur.
Nicolas « Nucci » Bochard, 42 ans, était DJ résident au Calao de 1995 à 1999. Il est aujourd'hui compositeur et producteur.


Le Calao a beaucoup marqué le monde de la nuit. Pourquoi à ce point ?
J'ai d'abord été client avant d'y travailler. Je faisais le mur pour y aller (rires). Dans les années 90, c'est devenu quelque chose de générationnel. Tout le monde a encore la larme à l'oeil en évoquant ses souvenirs. La jeunesse dorée s'y retrouvait. C'était l'endroit où il fallait être vu. Les gens venaient de partout. On y écoutait l'essence de la house, une musique électro plutôt groovy qui vient de la culture noire disco/funk. Il y avait les (folles) soirées mousse du mercredi et des DJ's prestigieux étaient invités régulièrement (Laurent Garnier ou Paul Johnson). Certaines soirées attiraient largement plus de 1.000 personnes. Il y avait des voitures garées autour du club à perte de vue. C'était de la folie.

Comment le club s'est-il hissé à la pointe musicalement ?
Dès l'ouverture en 1976, le Calao s'est distingué des autres boîtes de nuit avec une programmation musicale pointue. C'était d'abord un petit corps de ferme, une adresse confidentielle. Les chansons du Top 50 ou les tubes mainstream ne faisaient pas leur entrée. En 1985, après des travaux, une deuxième salle (le Saintfont) a été créée. C'est là que Mad'J s'est illustré, un DJ très charismatique. Il communiait avec le public en participant à la fête. Un personnage hors du commun. Il s'approvisionnait en disques à Paris et recevait des imports. Ses sons, au début des années 90, constituaient une vraie révolution. Il a beaucoup fait pour la réputation du Calao. En France, la discothèque faisait partie des cinq gros pôles techno/house avec notamment le Queen à Paris. The place to be.

Pourquoi le club a-t-il fermé ?
Je pense qu'il a été victime de son succès. La clientèle a commencé à changer. On est entré dans une autre ère au début des années 2000. Les mentalités ont changé.

Que retenez-vous de cette aventure ?
À l'époque, on savait que ça ne pouvait pas durer, c'était trop haut, trop intense. J'ai été marqué par le mélange qui y régnait, entre les catégories sociales, les gays, les hétéros... La boîte accueillait aussi bien les surfeurs de La Torche, les p'tits bourgeois de Bénodet ou encore les commerçants quimpérois. Je ne retrouve plus ça aujourd'hui. Le monde a changé. On vit peut-être plus en communauté aujourd'hui.

Vous organisez des soirées au Café local (Combrit) en hommage au Calao. Quel est le principe ?
J'ai récupéré, au Calao, un paquet de vieux vinyles qui étaient tous voués à disparaître. Beaucoup, aujourd'hui, sont devenus des classiques. Certains n'ont jamais été numérisés. Lors de ces soirées revival, je joue ces disques aux sonorités plutôt techno/house. La première soirée, début septembre, a très bien marché. Du coup, on remet ça.

Quel est le prochain rendez-vous ?
La prochaine soirée aura lieu samedi (demain). Je serai accompagné aux platines par Mad'j. Ça promet ! (NDLR : entrée libre à partir de 22 h).

À savoir Un groupe public « Le Calao », sur Facebook, rassemble plus de 1.300 nostalgiques du club.

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