"Drogue du violeur". Une Briochine propose une parade [vidéo]

Une jeune barmaid de Saint-Brieuc milite pour l'adoption de couvercles de verres dans les bars. Objectif: protéger des consommatrices parfois droguées à leur insu.

La Parade proposée par ShadyYoussef-Mémarest de poser un couvercle sur les verres pour éviter que quiconque puisse y verser un sédatif ou une autre drogue. Photo R.V.
La Parade proposée par ShadyYoussef-Mémarest de poser un couvercle sur les verres pour éviter que quiconque puisse y verser un sédatif ou une autre drogue. Photo R.V.

Une Briochine âgée de 25 ans, Shady Youssef-Mémar, milite pour que les bars de nuit et les discothèques placent des «capuchons» sur les verres de leurs clients, et surtout de leurs clientes. Cela n'a rien d'une blague: Shady, qui travaille dans un bar du chef-lieu costarmoricain, dénonce la montée d'un phénomène inquiétant. «J'ai recensé six cas de jeunes filles ou de jeunes femmes qui, entre juin et septembre derniers, ont été droguées à leur insu et se sont retrouvées dans des situations scabreuses», détaille-t-elle.

«Trou noir»

L'un des faits, survenu le 4juillet, a été enregistré par les gendarmes et relaté dans nos colonnes. Une jeune femme s'était retrouvée au petit matin, nue, hébétée, dans un champ, à Plérin.

Son dernier souvenir remontait à quatre heures plus tôt, alors qu'elle se trouvait en compagnie de quelques amis, dans un bar de Saint-Brieuc. Elle parlait ensuite de «trou noir». Les examens et analyses effectués sur sa personne révélaient que, d'une part, elle avait eu une relation sexuelle et que, d'autre part, elle avait absorbé de la benzodiazépine, un sédatif connu pour ses propriétés amnésiantes (qui fait perdre la mémoire). Or, la jeune femme n'était pas sous traitement. Son agresseur présumé, qui a reconnu une relation sexuelle prétendument consentieavec la victime, a été incarcéré.

Verres sans surveillance

Les autres affaires sont restées inconnues du public. Mais Shady est formelle. Elle évoque notamment la situation d'une jeune mère de famille qui a connu une mésaventure similaire, mais refuse de porter plainte. Dans les deux cas, les victimes assuraient avoir consommé modérément de l'alcool, et s'être subitement senties «très fatiguées», sans les manifestations habituellement liées à l'ivresse.

45.000 EUR nécessaires

«L'utilisation de GHB, dite ?drogue du violeur? et de kétamine, un anesthésiant employé en médecine vétérinaire, est en pleine expansion à Saint-Brieuc. Ces substances sont versées discrètement dans les verres de consommatrices repérées, surtout en discothèque, lorsqu'elles se trouvent sur la piste de danse», assure Shady. La police, contactée, ne confirme pas l'ampleur du phénomène. Shady propose une parade: le couvercle sur les verres, comme dans les fast-foods.

«Cela se fait déjà dans certaines villes», dit-elle. Mais pas question d'alourdir les charges des patrons de bar. Shady estime que la collectivité doit investir, pour protéger à la fois la population et une activité économique menacée par cette forme d'insécurité. «Pour l'ensemble des bars de nuit et discothèques de la région briochine, il faudrait 150.000couvercles réutilisables, soit environ 45.000 EUR», calcule la jeune femme. Seule, pour l'instant, dans son combat, elle espère obtenir prochainement le soutien de l'association «Ni putes, ni soumises», et convaincre les élus concernés.

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