Mort à Paris de la princesse Soraya

La deuxième femme du chah d'Iran est décédée à l'âge de 69 ans. Répudiée après sept années de mariage, "la reine triste" quitta Téhéran en 1958, entamant alors une vie d'exil.

Par Le Nouvel Obs
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La princesse Soraya Esfandiari, la deuxième épouse du Chah d'Iran, est décédée à l'âge de 69 ans à son domicile parisien, a-t-on appris jeudi auprès de A. M. Madjidi, un ancien ministre du Chah.
Le corps de la princesse a été découvert jeudi matin, a ajouté cette source, informée par des proches de la famille. La cause du décès n'a pas été précisée dans l'immédiat.
Née le 22 juin 1932 à Ispahan, cette fille d'un important féodal iranien, membre de la tribu des Bakhtiaris, et d'une Allemande née à Moscou, Eva Karl, grandit à Berlin et à Ispahan, avant d'aller étudier en Suisse et à Londres. Un parcours et une éducation qui lui ont permis de parler l'allemand, l'anglais et le français, sans compter le persan.
Tombée amoureuse du jeune chah, Mohammed Rezah Pahlavi en 1950, elle l'épousa le 12 février 1951 à Téhéran, après son divorce d'avec la princesse Fawzieh, soeur du roi égyptien Farouk, en 1949. Le père de Soraya, Khalil Esfandiari Bakhtiari, devint alors ambassadeur d'Iran en Allemagne, de 1951 à 1961.

Impératrice moderne

Durant ses sept années de mariage, elle joua le rôle d'une impératrice moderne quasiment à la perfection, effectuant notamment une visite de deux mois aux Etats-Unis, puis en Grande-Bretagne, en Allemagne de l'Ouest et en URSS.
Après sa répudiation, en 1957, compte tenu de son impossibilité de donner une descendance à son mari, Soraya perdit son titre d'impératrice, mais fut autorisée à conserver celui de princesse royale. «La reine triste», célèbre pour sa beauté, quitta Téhéran le 14 mars 1958, entamant alors une vie d'exil et une série de voyages en Europe.
Après Rome, où elle tenta sans succès de se lancer dans le cinéma avec un film du producteur italien Dino de Laurentiis au début des années 1960, Soraya partit au Mexique en raison des menaces de mort pesant sur la famille du Chah après la révolution, puis s'installa à Paris.
Si son personnage tragique de princesse en quête d'amour alimenta la presse du coeur, bruissante de rumeurs de liaisons, elle ne se remaria cependant jamais.
En 1991, la princesse royale avait publié son autobiographie, intitulée «Le Palais des solitudes».
Son destin avait aussi inspiré le texte d'une chanson à l'écrivaine Françoise Mallet-Jorris, «Je veux pleurer comme Soraya», interprétée par Marie-Paule Belle. «Je veux pleurer comme Soraya/Je veux pleurer comme une princesse/Je veux pleurer avec noblesse». (AP)
Le Nouvel Obs
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