Fabienne Brugère : « La peur de l’autre est la grande affaire du XXIe siècle »

Fabienne Brugère : « La peur nous renvoie à ce qu’est l’existence : le doute, l’instabilité ».

Fabienne Brugère : « La peur nous renvoie à ce qu’est l’existence : le doute, l’instabilité ». Pierre Mornet pour "L'OBS".

Entretien  NOS INCLINAISONS DANGEREUSES (2/6). La plainte, le narcissisme, la honte… Personne n’est à l’abri d’un mauvais penchant ou d’un sentiment coupable. Comment vivre avec ? « L’Obs » a interrogé des philosophes. Cette semaine, Fabienne Brugère nous parle de la peur.

Féministe engagée, Fabienne Brugère s’intéresse à l’esthétique et à la philosophie morale et politique, qu’elle enseigne à Paris-VIII. Auteure de l’essai « On ne naît pas femme, on le devient » (Stock 2019), elle a introduit en France les travaux de Judith Butler et prône le « care », une éthique de la sollicitude venue du féminisme anglo-saxon. Cette critique des sociétés marchandes et bureaucratiques nous invite à changer de regard vis-à-vis des plus vulnérables, notamment les migrants, et ainsi à surmonter certaines de nos peurs.

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L’OBS. En quoi la peur est-elle une émotion à part ?

Fabienne Brugère. Face au danger, les poils se hérissent, les jambes tremblent, on se met à transpirer… La peur est une émotion viscérale qui provient de notre corps. Archaïque, elle est ancrée dans notre mémoire première, dans nos pulsions les plus fondamentales. Cela fait d’elle, sans dout…

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