04-08 I
LES MARQUES DE POTIERS GALLO-ROMAINS
par M. Cavaroc
Ayant personnellement mis en application la méthode de relevés de marques que je préconise dans une précédente note 1, je présente ici un premier travail, très incomplet, aux proportions modestes, portant sur des éléments céramiques récoltés à Banassac (Lozère), au cours de fouilles que j'ai effectuées en 1961-62 sur l'enclos Monestier où exercèrent aux premiers siècles de notre ère (ier-ne) des céramistes gallo-romains (qui ont d'ailleurs succédé sur ces lieux à des potiers de l'indépendance).
Je ne donne que peu de lectures des sigles étudiés ici, le texte en étant devenu, avec l'emploi de la photographie, d'un intérêt moins impératif : en effet l'image exacte d'une marque, même indéchiffrable, (ou anépigraphe : rosace, feuille, etc.) que seuls les écarts d'impression plus ou moins nette dans la terre fraîche différencient, offre désormais, quant à l'origine d'une poterie, la même certitude, la même entière garantie de provenance qu'une belle marque claire et bien lisible -.
Et c'est ici, je crois, que s'affirme en la circonstance l'énorme supériorité de la photographie sur le dessin. Il s'avère, je l'ai déjà dit ailleurs, grandement souhaitable que le procédé déjà appliqué par quelques spécialistes 3, se généralise au plus tôt. Il simplifie beaucoup certaines déterminations et évite toute erreur ou confusion.
Dans le cas de vases incomplets (cas de beaucoup le plus fréquent où il n'en subsiste que le fond), l'indication des caractéristiques de celui-ci : dimensions, présence d'auréole (guillochée bu non), forme présumée du vase, etc., peut également informer sur la constance ou, au contraire, sur la variété des différents ustensiles exécutés par tel ou tel ouvrier.
1. R.A.C., n° 9, tome III, fasc. 1, janvier-mars 1964, pp. 83-84.
2. On ne saurait pourtant nier l'intérêt du déchiffrement d'une marque, ne serait-ce que lorsqu'il s'agit de citer celle-ci au cours d'un texte non illustré. Il faut bien, de plus, admettre que les marques dont je donne ici la reproduction peuvent parfois se présenter plus nettes et plus belles sur d'autres échantillons que ceux dont j'ai pu disposer pour ce premier travail et il y aurait lieu de prévoir (dans le cas d'un corpus) le remplacement périodique des photos médiocres d'estampilles par celles de meilleurs exemplaires.
3. ... notamment par le très érudit conservateur du musée Fenaille de Rodez, monsieur L. Balsan, qui m'a montré des épreuves photographiques de sa production fort remarquables de qualité.
